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L'Hécatombe et la Presse ou les démons du mensonge

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" Il n'est point de secret que le temps ne révèle "

Préface

La guerre n'anéantit pas seulement les hommes, les biens et la vie en général, mais
détruit également les principes, l'éthique, la déontologie et surtout l'espoir.
En Algérie, rares sont ceux qui savent résister aux charmeurs de la corruption morale
et matérielle et la presse comme tout organisme stratégique n'échappe pas à cette
règle.
Depuis le début de la tragédie, certains journaux ont perdu leurs essences et leur
crédibilité acquises chèrement après les événements d'octobre 88, dans un pays où
tous les moyens d'information appartiennent depuis l'indépendance aux décideurs.

Est-ce un hasard si la profession a payé un aussi lourd tribut ?


La mort violente des journalistes algériens et étrangers a dévoilé la détermination de
ceux qui veulent à tout prix étouffer la vérité ; abaisser le rideau de fer est pour eux
une nécessité afin de mener à bien la politique de l'horreur.
Cette cruauté a permis la neutralité bienveillante de la majorité et la compromission
de certains autres ; les meurtres, les menaces puis l'isolement (pour ne pas dire la
clandestinité et l'exil) des autres ont fini par anesthésier l'esprit critique et paralyser
la quête de la vérité qui ont caractérisé la presse algérienne à l'issue des événements
d'octobre 88.

Des journalistes qui ont pris avec des médecins le leadership des comités contre la
torture en octobre 88 (avec la participation remarquée de l'actrice Isabelle Adjani), qui
ont écris les mémoires d'octobre et sont devenus des portes voix criant leur indignation
en répétant "plus jamais ça", se sont transformés en apôtres de l'éradication et en
plumes de sangs.

Il est dit : ''On n'a pas le droit de tuer un homme parce qu'on ne connaît pas les images
qu'il y a au fond de ses yeux'', principe sacré du droit à la différence et du respect
d'autrui que bon nombre de journalistes ont sacrifié au nom de la pseudo-sauvegarde
de la démocratie que les intégristes veulent décapiter.

Comment expliquer aux communs des lecteurs la conversion rocambolesque d'une


presse contestataire et parfois rebelle à l'avant garde de la lutte pour les droits de
l'homme et la dignité humaine, en un instrument fatal entre les mains des
thaumaturges du cabinet noir. Cette presse qui est devenue une girouette changeant
de sens avec les vents des luttes des clans.
Certes dans un pays soumis à des bouleversements en profondeur où les
affrontements entre idéologies antinomiques et intérêts divergents ont ouvert la voie
à une atrocité meurtrière, le principe sacré du respect de la vie humaine est tombé à
la faveur de fatwas d'imams ou pseudo-cheikhs ignares et de muftis incultes made in
DRS. Mais le plus grave encore, c'est que la presse qui était le garde fou du champ
politique, a fini par céder. Le résultat est connu de tous et les écrits relatifs à ce sujet
sont bien loin du non dit ; les cours restent toujours pleins tant que justice n'est pas
faite.

Nous ne voulons pas et nous n'avons pas la prétention de faire le procès de la presse
ou des journalistes, l'histoire se chargera tôt ou tard d'une telle mission, mais nous
tenons par contre à expliquer les mécanismes et les dessous de la manipulation et
montrer que la démission des consciences a très largement contribué et d'une façon
substantielle au pourrissement de la situation. Notre espoir est que ce dossier puisse
contribuer, même de manière très modeste, à la libéralisation des consciences
journalistiques, l'assainissement du milieu médiatique et la réhabilitation de la fonction
de journaliste ; pour que demain soit meilleur pour ceux qui achètent chaque jour leur
journal et qui s'attendent à y trouver leurs souffrances mises à nu afin de pouvoir
espérer que le surlendemain sera meilleur !

Le début

Depuis le renversement de Chadli en janvier 1992, le commandement de l'ANP de


l'époque prend en charge la diffusion de toute information touchant de près ou de loin
l'institution militaire ou la vie politique du pays. Les moyens de communication sont
mis sous surveillance stricte afin de s'assurer du contrôle du reste des événements.
Dans le passé, cette mission délicate a de tout temps été attribué au service presse
de la Direction du Renseignement et de la Sécurité qui a mis sur pied au fil des ans un
service très spécialisé qui a tissé sa toile autour de tous les médias.
La gestion et la manipulation de l'information est une arme moderne très redoutable
qui est employée pour gérer une situation de crise, façonner l'opinion publique et
même retourner celle-ci lorsqu'elle est hostile à la politique en cours. C'est une
spécialité bien établie dans tous les services secrets du monde, appelée « Média
Management ou Crisis Management » et qui a démontré son efficacité plus
particulièrement lors de la guerre du Golf.

En Algérie, la DRS n'est pas en marge dans ce domaine, les exemples sont nombreux,
mais la pratique la plus connue de tous est la censure classique qui couvre tout le
champ politique. Cette opération est assurée par l'intermédiaire de son service presse
de manières différentes, mais le but final reste la manipulation psychologique de
l'opinion publique nationale et même internationale lorsque le sujet a une dimension
internationale.
L'exploitation et la manipulation de l'information sont réalisées par une sous direction
de la DRS : le service presse, plus scientifiquement baptisé «service psychologique ».
Il est en charge de la «guerre médiatique ». Cette sous direction est basée
actuellement au centre opérationnel de Belaroussi (l'ex-centre de support opérationnel
technique), situé derrière la cité des Asphodèles à Ben Aknoun et est connu par les
introduits dans les milieux médiatiques sous le nom de code CCD.

Le centre Belaroussi, classé très sensible, est commandé par le fameux Colonel Aziz.
Il abrite les bureaux du centre de la communication et de la diffusion (CCD) qui
est dirigé par le colonel Tahri Zoubir alias Hadj Zoubir.
Si El-Hadj comme il est communément appelé, est comme ses prédécesseurs, en
charge du recrutement par n'importe quel moyen du plus grand nombre possible de
journalistes (même étrangers), le but est bien simple : la censure passive et active de
tout ce qui est considéré comme une information à caractère sécuritaire.

Le colonel Tahri Zoubir


La censure passive est plus classique, elle permet la régulation des moyens
médiatiques que ce soit la télévision, la radio, la presse écrite ou très récemment
l'Internet (le serveur du Cerist, ANEP, Wissal), et ce par l'intermédiaire d'officiers
présents sur place, qui bénéficient de postes importants (bureaux de sécurité) et
jouissent d'une liberté d'action sans limites. Chaque bureau de sécurité au sein d'un
organisme médiatique comme la TV, la radio, les stations régionales (TV et radios) et
l'APS regroupe une petite équipe d'officiers qui veille 24 heures durant sur le bon
déroulement des choses. Il est même arrivé qu'un officier soit lui-même le directeur
de l'établissement comme cela est souvent le cas concernant le poste de directeur de
l'APS (comme le colonel Talmat, décédé en 1996).
La censure active est plus importante car elle nécessite des moyens humains
importants à savoir des agents et des spécialistes en communication, capables de créer
l'événement et de renverser une situation médiatique hostile.

Ce sont des spécialistes, le plus souvent des étrangers (spin docteurs : ce qui veut
dire, des docteurs en renversement de crise), qui tracent les démarches à suivre pour
minimiser les retombées médiatiques d'une situation catastrophique (comme ça a été
le cas après les massacres de 1997 et 1998).
Dans tous les cas, le CCD a pour mission : la culture du secret dans le seul but de
manipuler les masses d'une population en quête de vérité. Rien ni personne ne compte
devant la soi-disant raison d'Etat, ce sceau sous lequel bien des vies sont sacrifiées et
tant d'autres gâchées.

Tahri Zoubir est un ancien officier issu de la Direction Centrale de la Sécurité de l'armée
(DCSA), il a occupé des postes de responsabilités assez importants avant de devenir
commandant du CCD. Il a été le sous directeur de la sous direction des points sensibles
; ce qui englobe la sécurité de toutes les enceintes militaires à travers le territoire
national. Il a joué un rôle clé lors du départ du général Kamel Abderrahmane et plus
tard dans celui du général Mohamed Betchine qui a été aussi son ancien chef.
El Hadj Zoubir est assisté dans ses taches par toute une équipe d'officiers qui sont :

*Le colonel Smail Hallab du corps de la gendarmerie nationale qui commande un


service de soutien à Zoubir depuis le quartier général à Bab Djedide.

*Le colonel Kamel originaire de la DRS avec ses hommes qui sont : les commandants
Hamdi Amalou et Omar Bououne, le capitaine Amine et le lieutenant Salah du service
analyse de la DRS.

*Le commandant Miloud Originaire de la DCE et le Capitaine Hamza Originaire du


centre opérationnel "Antar" et qui travaillent tous deux pour le compte de Smain
Lamari.

*Les adjoints directs de Zoubir, originaires de la DCSA tout comme lui, sont : les
commandants Djilali et Samir.

*les Capitaines Djamel, Mohamed et Boudjemaa, le lieutenant Madjid, l'adjudant chef


Abdenour Khodja et la PCA Djamila (personnel civil assimilé), qui constituent le
secrétariat général du CCD.
Colonel Smail Hallab

Le recrutement des plumes est réalisé grâce à la collaboration directe d'une classe de
journalistes totalement dévouée aux thèses de la DRS moyennant des avantages
matériels très importants et une notoriété acquise grâce à leurs protecteurs. Une
deuxième classe de journalistes est recrutée sous la compromission, à la suite de
grandes pressions, sous la menace et même parfois grâce à de vrais-faux attentats
attribués aux GIA. Il existe cependant des journalistes qui ont su rester fidèles à l'esprit
de déontologie mais qui ont payé le refus d'être achetés, soit de leurs vies, soit en
abandonnant le journalisme, soit en étant obligés de quitter l'Algérie et d'opter pour
l'exil. Dans tous les cas, Le colonel Tahri Zoubir est prêt à aller jusqu'aux limites de la
barbarie pour exécuter les ordres de Toufik et Smain.

Avant de devenir le chef du CCD, Zoubir a dû montrer patte blanche vis-à-vis de Toufik
auquel il a largement témoigné sa fidélité. La confiance de Toufik a été acquise grâce
à Mohamed Betchine. En réalité, ce dernier à peine installé, après l'élection de Zeroual,
qu'il commence à approcher discrètement des cadres avec lesquels il a travaillé à la
DCSA ou à la DRS pour le soutenir dans sa soi- disant démarche de paix. Plusieurs
officiers le rejoignent effectivement, soit directement au siège de la présidence, soit
restent en contact permanent pour lui rendre compte au fur et mesure de ce qui se
passe à la DRS. Il fait de même avec le commandant Tahri Zoubir (à l'époque sous
directeur des points sensibles et chargé de mission spécial pour la DCSA) qui n’hésite
nullement avant d'aller voir Toufik et lui rendre compte de l'offre de Betchine. L'ancien
directeur de la DRS croyant avoir réussi le retournement de Zoubir se prend dans son
propre jeu, et Toufik lui fait parvenir des informations qui ont permis par la suite de
renverser toutes les tentatives de récupération du MDN par le président Zeroual et
l'élimination spectaculaire de Betchine. Il va sans dire que Zoubir a été largement
récompensé pour cette fidélité qui lui a ouvert les portes d'un pouvoir immense.

Depuis sa nomination à la tête du service presse, suite au départ du colonel Fawzi


actuellement en poste à Rome en tant qu'attaché militaire, Zoubir a suivit les ordres
de Toufik à la lettre et a réalisé quelques coups médiatiques qui ont eu un impact
important sur la vie politique du pays même à l'échelle internationale, parmi ces
opérations de manipulation médiatique:

*L'interview réalisée par le journaliste de ''Chark el Awsat'', Amir Atahiri.


*La couverture médiatique de l'opération de Ouled Allal.

*Les attaques contre le général Mohamed Betchine et qui ont conduit par la suite à la
démission du président Zeroual.

*Très récemment l'aide à Khaled Nezar et la promotion médiatique des anciens


officiers de l'armée française par l'intermédiaire du colonel Mohamed Rabah Boutella,
fondateur du mouvement des officiers algériens de l'armée française.

*Et La campagne menée pour discréditer le MAOL.

Ce travail de maître manipulateur n'aurait jamais pu aboutir sans l'apport considérable


de ses agents, qui signent de leurs noms ou de leurs pseudonymes des articles tous
faits au CCd et qu'ils reçoivent le plus souvent par fax à leurs rédactions respectives.
Ces plumes mercenaires s'emploient à donner de la crédibilité à des faits ou à des
évènements factices, concoctés par la cellule analyse du CCD dans le but de damner
le pion à tous ceux qui résistent ou combattent le totalitarisme militaire.

L'affaire Atahiri

L'interview réalise par ce journaliste en mars 98 est un boom médiatique, puisqu'il fait
énormément de bruit même à l'étranger où il est repris par plusieurs magazines et
agences de presse. Il va sans dire que la promotion de cet article à l'intérieur de
l'Algérie est prise en charge par les relais médiatiques locaux sous la direction de
Zoubir en personne.

Durant cette période post-massacres, les pressions subites par les généraux sont très
fortes et l'opinion publique nationale et internationale sont presque unanimes sur le
fait que l'armée est mêlée d'une manière ou d'une autre à ces horribles massacres. Le
sujet tabou qui fait trembler l'ensemble des généraux algériens est les demandes
persistantes d'une enquête internationale faites par des organisations de défense des
droits de l'homme en Algérie avec l'appui de plusieurs ONG ou des personnalités
politiques algériennes et étrangères.

La question «qui tue qui?» est née et les généraux sont mis à l'index par plusieurs
témoins gênants. Les attaques faites contre ces généraux sont finement projetées vers
l'institution militaire. Ils ne veulent pas être dissociés du corps de l'armée et toute
atteinte à leurs personnes est assimilée à une attaque contre l'ANP qu'ils veulent
montrer solidaires et unie derrière ses commandeurs. Cette subtilité leur a permis de
dissoudre l'onde de choc qui a suivit les grands massacres de civils et ce à l'intérieur
même de l'institution militaire. La souveraineté de l'Algérie étant logiquement associée
à celle de l'armée, par conséquent, ils sont eux aussi au-dessus de tout soupçon et
tout ce qui peut altérer cette souveraineté est hors de propos et inacceptable, voir
diplomatiquement incorrect.

C'est le général Toufik qui a personnellement veillé à ce qu'une riposte médiatique


puisse être organisée pour ne pas laisser le champ libre aux spéculations et
interrogations qui peuvent ajouter encore de l'huile sur le feu et rendre plus délicate
la position des généraux vis-à-vis du reste du monde.
En plus du dépêchement secret de plusieurs envoyés spéciaux chargés d'exposer
l'étendu du problème du terrorisme intégriste en Algérie aux leaders du monde arabe
et occidental, le renforcement de la citadelle des généraux devait être impérativement
entrepris et il a fallu pour se faire organiser une contre offensive médiatique à l'échelle
internationale.

Dans cette même stratégie, le CCd à cette époque a fonctionné H24 et a réalisé
beaucoup de programmes dont:

*Une série de témoignages de "repentis" du GIA diffusés sur la chaîne de télé nationale
et sur le canal satellite. Ces témoignages ont pour objectif bien sûr la levée des
accusations qui pèsent sur l'armée.
*Une autre série de reportages abordant les ramifications du GIA dans les capitales
européennes avec le soutien des bureaux de sécurité locaux.
*Des conférences animées par des personnalités proches du pouvoir ayant pour
objectif le ralliement de l'intelligentsia occidentale à la cause des généraux, en Suisse,
en France, en Allemagne, en Angleterre (Khalida Messaoudi, Said Saadi, Saida
Benhabiles, Hamraoui Habib Chawki, Reda Malek, Mohamed Salah Dembri.).
*L'invitation de plusieurs personnalités étrangères à Alger où ils sont reçus en grande
pompe et ont droit à des séjours grand luxe durant lequel ils animent des conférences
soutenant le régime et lui apportant la caution morale
(Bernard Henry Lévy qui a passé le nouvel an 98 à Alger et qui a porté tout le temps
son gilet par balle, André Glucksmann qui a ouvertement appelé à aider l'armée, Jack
Lang.).
*L'envoi de témoins présumés des massacres et des victimes du GIA vers la France et
la Suisse où ils ont pour mission la défense de l'armée contre toutes les accusations
lors de leur participation à des débats télévisés retransmis en direct bien évidemment
en Algérie.

Des activités parallèles de soutien à l'armée sont menées tambour battant, mais les
généraux doivent malgré tout le sang froid qu'ils essayent de faire paraître, faire
passer le message au monde entier que l'armée est innocente, qu'elle ne tue pas (sauf
par erreur), qu'elle ne torture pas et qu'elle est le rempart des nationalistes
convaincus, honnêtes et soucieux de sauver l'Algérie et de l'inclure dans un monde
moderne. C'est dans cette optique que le général Mohamed Lamine Mediene décide de
monter ce coup en faisant parler un général de l'armée pour mettre les points sur les
''i'' à ceux qui disent que l'armée est muette.
Mohamed Mediene Alias Toufik

Toufik ordonne à Zoubir de lui proposer un journaliste étranger crédible aux yeux du
monde médiatique qui pourrait être utilisé pour mener à bien le plan préétabli. Pour
des raisons de crédibilité, le journaliste choisi devrait être entre les deux mondes
occidental et oriental, francophone de préférence et connu sur la scène de la presse
internationale. Parmi une liste de noms de journalistes capables d'être utilisés, le choix
est arrêté sur Amir Atahiri qui est déjà venu plusieurs fois à Alger.

Amir Atahiri est un journaliste d'origine iranienne, spécialiste du fondamentalisme


islamiste, il est aussi l'ex-rédacteur en chef d'un journal proche du Chah d'Iran. Il écrit
actuellement dans le quotidien arabe "ACHARQ Al-AWSAT " des articles traitants des
sujets touchant l'Algérie et intervient souvent sur la chaîne américaine CNN comme
un expert du terrorisme international et présente ses analyses sur le développement
de l'intégrisme islamiste en Iran et dans le monde. Dans presque tous ses écrits, il
soutient la politique du tout sécuritaire et ne cache pas son soutien à l'armée. Il a su
grâce à ses articles, qui ont donné des bouffés d'oxygène médiatique au généraux,
créer une relation de confiance avec des hommes politiques et des journalistes
algériens acquis à la cause des chefs de l'armée.

Après l'accord de Toufik, Zoubir charge un de ses agents qui a d'étroites relations avec
Amir Atahiri de contacter ce dernier et de lui lancer une invitation attrayante sans
rentrer dans les détails.
En effet, Amir est approché au mois de février 1998 par ce contact qui l'invite à passer
quelques jours en Algérie et lui promet une possible rencontre avec un haut
responsable de l'ANP. Entraîné par cette offre alléchante, il obtient son visa auprès du
consulat d'Algérie à Londres en un rien de temps; le chef du bureau de sécurité de
l'Ambassade en l'occurrence le colonel Belaïd Benali est au courant de l'affaire et
charge son second Cheikh Benzeineb alias Abdelhak de faire le nécessaire. Le général
Toufik est informé dés la délivrance du visa.

A son arrivée à Alger, il est accueillit à bras ouverts par son ami algérien et conduit à
un hôtel grand luxe en attendant de faire son reportage. Il a fallu qu'il attende deux
jours avant que son contact ne lui confirme qu'un haut gradé de l'armée, un général,
allait le recevoir et lui accorder une interview exclusive. C'est dans un des salons
feutrés de la résidence Djenan El-Mithak que Amir Atahiri est reçu par le colonel Hadj
Zoubir, qui habillé en général, se fait passer pour un puissant général Algérien de
l'ombre. La rencontre dure plus de quatre heures durant lesquels Zoubir s'efforce
d'aborder tous les points déjà discutés avec Toufik lors d'un précèdent briefing. A la
fin de la rencontre avec Amir, tout est réglé, même le magazine qui pourrait publier la
rencontre, à la seule condition que le nom du général ne soit pas cité et que le
pseudonyme de général X soit utilisé à la place. Pour Amir Atahiri c'est une vraie
aubaine, il croit qu'il vient de réaliser un scoop sans se douter qu'il est entrain de se
faire manipuler.

Le magazine français de renom " politique Internationale" est savamment choisit pour
plusieurs raisons: d'abord c'est un magazine pseudo académique lu par les décideurs
de la politique étrangère de tout le monde francophone et fait office de conseiller dans
le traitement des affaires délicates. En suite, la publication par cette revue de
l'interview avec le fameux général, donnerait de la crédibilité à toute l'histoire sans
que le lecteur ne puisse se douter que c'est un coup monté.

Comme prévu, la publication en mars 98 de l'article fait un tabac et le sujet est repris
par plusieurs journaux et agences de presse. Le suspense soulevé par le nom "général
X" donne lieu à des spéculations diverses, pour les uns c'est Nezar, pour d'autres
Mohamed Lamari. Le plus important est que le message de Toufik parvienne au monde
entier et il n'est pas difficile de lire dans l'interview que l'armée ne tue point et que
seuls les GIA sont responsables des massacres, que la violence n'est pas due à l'arrêt
du processus électoral mais plutôt une stratégie de prise de pouvoir par les islamistes
et que Chadli est personnellement responsable de la prolifération du germe
fondamentaliste.
Mais plus important c'est que le message que Toufik veut faire passer aux leaders des
pays occidentaux est que le terrorisme est vaincu et qu'il est temps de normaliser les
affaires avec l'Algérie. Le but de Toufik est atteint et Zoubir a réussi un coup de maître.

L'opération Ouled Allal

Après les terribles massacres de Raïs, Sidi Moussa et Bentalha, les généraux Mohamed
Lamari, Toufik, Fodhil Cherif et Smain décident d'une opération de grande envergure
dans le but de montrer que l'armée est présente sur le terrain, qu'elle n'est pas inerte,
qu'elle est toujours forte, qu'elle ne laisse pas impunis les crimes contre les civils, mais
surtout pour contrecarrer toute action politique occidentale favorable au déploiement
d'une force militaire internationale de maintien de la paix en Algérie. Un tel scénario
serait une catastrophe sans précédent pour les généraux du MDN, puisque la première
implication est la constitution d'une commission d'enquête sur les massacres. Ils leur
faut donc absolument montrer au reste du monde une autre image de l'ANP, celle des
grands protecteurs des faibles et ils ont tout fait pour inoculer aux observateurs de la
scène algérienne que les généraux algériens ne tuent pas des civils innocents.

Les généraux s'inspirent pour l'occasion du modèle américain de gestion médiatique


des conflits armés. Ils savent qu'ils n'ont pas droit à l'erreur et ont employé tous les
moyens médiatiques en leur possession pour couvrir l'offensive de l'armée afin de
garantir un maximum de publicité positive.
Ouled Allal est un petit village situé à environ cinq kilomètres de Sidi moussa et fait
partie de cette région macabrement célèbre du "triangle de la mort". Il est devenu
fantomatique à l'image des autres villages environnants depuis le commencement des
massacres; seuls les habitant qui n'ont pas où aller sont restés dans leurs modestes
habitations, essayant de préserver le seul bien qui leur reste: leur vie. C'est aussi un
village qui a majoritairement voté FIS (comme celui de Raïs, Benthalha, Sidi Moussa.),
et compte bien sûr, comme tous les villages aux alentours, des sympathisants qui
abritent des islamistes armés des GIA ou de l'AIS et les ravitaillent. Ce village est
épargné par les massacres!

Au début du mois de septembre 97, le général Fodhil Cherif, commandant de la lutte


anti-terroriste prépare avec ses aides de camp, une offensive extraordinaire contre ce
petit village, qui selon eux abrite le quartier général des auteurs des massacres des
villages voisins. Le plan de l'opération inclut l'apport des forces spéciales, l'aviation,
l'artillerie, les blindés et des bulldozers pour ouvrir des passages dans les pseudo-
champs de mines (une première mondiale, quand on sait que les bulldozers ne
résistent même pas au souffle d'une mine antichars, alors que les mines artisanales
des groupes islamistes armés sont faites à partir du remplissage des bouteilles de gaz
butane avec un mélange hautement explosif donnant une force équivalente à
l'explosion de bombes de deux cents kilogrammes utilisées par l'aviation de l'ANP).
Très vite, à la mi-septembre, un dispositif impressionnant est déployé prés de Sidi
Moussa et à la vue des moyens militaires mis à contribution pour la circonstance, on
a l'impression que l'armée algérienne part à la guerre contre une autre armée d'une
puissance colossale.

Fodhil Cherif
Pour la première fois depuis le début de la crise, des journalistes de la presse écrites
triés sur le volet sont convié à suivre de loin l'évolution des opérations sur le terrain.
Depuis le poste de commandement opérationnel (PCO), installé à Sidi Moussa, Fodhil
Cherif coordonne en présence du le général Said Bey, alors chef de la première région
militaire, les mouvements des troupes et le travail des différentes armes présentes sur
le terrain. En utilisant ses méthodes peu chirurgicales, Fodhil Cherif décide de nettoyer
le village maison par maison et Gourbi par Gourbi car il faut dire que les gens qui
vivent dans ces lieux sont des gens simples et très pauvres. Les portes des habitations
sont fracassées par les parachutistes du 25ème, 90ème et 18ème régiment de
reconnaissance et le 12ème régiment de para-commandos (RPC), l'élite de l'ANP, qui
forment la coordination de lutte contre les activités subversives (le CLAS) commandé
par Fodhil Cherif.

Quelques civils sont évacués par les hommes des forces spéciales dans la hâte, la peur
au ventre et sous une pluie d'insultes et de coups, ils n'ont même pas le temps de
ramasser le peu de biens qu'ils ont. Les consignes de Fodhil Cherif sont très claires "ne
prenez aucun risque et tirez au moindre danger". C'est le colonel Tartague et ses
hommes qui s'occupent de la localisation des maisons infectées, grâce à ses agents
qui sont partout.
Dés les premiers accrochages avec les islamistes armés, les bombardements
commencent; les hélicoptères de support de combat MI8 (portant 64 roquettes) et
MI17 (portant 192 roquettes) lancent leurs roquettes à tout bout de champ, et le
commandant aviateur de cette mission au PCO, le Lt-Colonel Staihi Laouar a même
ordonné de tirer à la roquette sur des bergers des environs arguant que ce sont des
bergers du GIA. Il est presque impossible de décrire la scène complètement: les
déflagrations, le feu, les cris, les nuages de poussière. A la fin de l'opération qui a duré
plusieurs jours, usant des chars T-72 nouvellement acquis auprès de la république
tchèque (un marché entre la firme OMNIPOL et les généraux algériens, qui sera abordé
dans le dossier corruption et affaires), Fodhil Cherif ordonne de donner l'assaut final,
rien ne doit être épargné. Les quelques maisons qui ont résisté aux tires de roquettes,
chars et armes de tout genre sont démolies et mises à terre. L'opération grandiose est
terminée et seul le minaret tient encore debout, le reste de la mosquée est détruit et
le village de Ouled Allal est rayé de la carte.

Tout au long de l'évolution de l'offensive militaire, des déclarations à l'intention de la


presse font état des dégâts subits par le terrorisme qui vient de perdre à Ouled Allal
son quartier général; à croire que tous les maux de l'Algérie ont commencé dans ce
petit hameau devenu zone de la mort.
Le 08 octobre 97, Fodhil Cherif, seul habilité à parler aux médias, fait état de la
découverte d'un charnier contenant près de quatre vingt corps. Impassiblement, il
avance que ce sont les corps des femmes et des jeunes filles enlevées dans les villages
où les massacres ont eu lieu et tuées par les commandos des GIA après avoir été
violées, alors qu'aucune expertise médicale ou enquête n'a été faite, mis à part le
décompte des victimes et leur enterrement dans des fosses communes par les
éléments de la protection civile. Cette déclaration, Fodhil Cherif l'a par la suite conforté
en annonçant la découverte d'un important lot de documents authentifiés par le sceau
du GIA et qui réglemente le partage des femmes kidnappées sur les lieux des
massacres. Un autre document rédigé par le pseudo-responsable des massacres
faisant état du bilan du butin (bijoux et argent) récupéré sur les corps des victimes
lors des massacres et dont Antar Zouabri, l'agent de Tartague étant le destinataire.
Le but est de convaincre l'opinion publique nationale et surtout internationale et de
manière irréversible, que les seuls coupables des atrocités commises ici et là sont les
terroristes islamistes. Pour étayer ces déclarations, des femmes égorgeuses sont
présentées sur la chaîne de télévision nationale et ont confirmé leur appartenance aux
GIA et avoué leur participation aux massacres.
Comme le chapitre des massacres est traité dans le dossier de la lutte anti- terroriste
avec plus de détails, nous allons seulement citer le but final de l'opération Ouled Allal.
Les journalistes invités pour couvrir cet épisode macabre ont le droit, une
fois l'opération terminée, de photographier les corps des dizaines d'islamistes allongés
les uns à côté des autres. Ils sont présentés comme les auteurs des massacres qui ont
secoué le monde entier. Un seul islamiste armé vivant, le visage défiguré, plein de
sang, se tenant à peine debout, est exposé aux journalistes qui n'ont pas le droit de
lui parler.

En réalité, quelques corps seulement appartiennent aux membres des groupes Armés
abattus pendant l'offensive, les autres sont prélevés du lot de réserve, à savoir les
islamistes et les victimes disparus, arrêtés et torturés par Tartague et ses hommes de
l'escadron de la mort, qui sont détenus et maintenus en vie dans des conditions
animales et ce dans des endroits tenus secrets (comme les hangars de la caserne du
service prés du cimetière de Staouili où prés de dix ans auparavant ont été conduit les
émeutiers d'octobre 88) afin de servir dans des opérations pareilles à celle de Ouled
Allal comme des figurants du dernier acte, c'est à dire ramenés et exécutés sur place
pour être exhibés devant la presse afin de montrer au monde que les responsables
sont mis hors d'état de nuire.
C'est cette pratique abjecte, inqualifiable qui va au-delà de la barbarie, qui a fait que
le nombre de disparus en Algérie dépasse les quatre milles cas. Autant de victimes qui
vont hanter la mémoire de ceux qui leurs ont ôté le droit d'avoir une tombe et à leurs
proches celui de faire leurs deuils.

La décapitation de Betchine

Ce scandale qui a fait beaucoup de bruit très récemment n'aurait jamais eu le succès
escompté sans la complicité appuyée et les complicités implicites des agents du service
et de ses relais dans la sphère politique. Les tenants et les aboutissants de cette affaire
sont connus de tous et c'est sans doute l'une des opérations les plus connue du CCD.
Betchine Mohamed

Nous ne nous faisons pas l'avocat du diable, mais la férocité des tires croisées contre
la personne de Betchine ont fait que ce dernier abandonne vite le terrain du jeu
politique pour se réfugier dans l'enclos des affairistes mafieux pourchassés par des
juges véreux. Les journalistes qui ont déclenché l'affaire ont reçu au préalable des
consignes très strictes de la part de Zoubir. Toute la stratégie de l'anéantissement de
l'empire "Betchine" décidée comme cela est déjà décrit dans de précédents dossiers,
par les grosses têtes du MDN est appliquée avec soin. Salir Betchine " qui n'est déjà
pas très propre" vaut mieux que l'abattre. Il faut dire à ce sujet que même la famille
de Betchine n'est pas épargnée et est traînée dans la boue pour signifier à Betchine
que les choses peuvent aller très loin et dépasser le cadre de sa propre personne. Les
nombreux titres de presse que possède Betchine sont tous incapables de faire face à
la vague d'accusations gravissimes portée contre lui par " Nourdine Boukrouh"
(d'abord au journal El Khabar), fer de lance de Toufik et qui est largement récompensé
pour ses bons et loyaux services.

Ghalib Djebour, gendre de Betchine et directeur du journal l'Authentique reçoit des


avertissements très sérieux de Toufik, son ex-chef (Ghalib Djebour, a fait partie de la
DCSA comme officier et a fini par quitter le service avec le départ de son beau-père
en 1990), qui lui sort les dossiers de plusieurs affaires dans lesquelles Djebour est
compromis. Parmi ces nombreuses affaires, son implication directe dans les
malversations de sa société de gardiennage et de protection rapprochée "Idoine" (d’où
"l'affaire Idoine"). Ghalib Djebour recrute de jeunes sous-officiers ou officiers issus des
services et les arme dans le but d'assurer la protection rapprochée de nombreuses
personnalités proche de Betchine. Pour obtenir des contrats de protection, la société
Idoine monte de vrais-faux attentats. Le cas du délégué exécutif communal (DEC) de
Bordj El-Kiffan en est un exemple: une dame mariée à un magistrat proche de
Betchine, pour laquelle Ghalib organise un faux attentat afin de justifier d'un contrat
de protection du DEC au montant 2.500.000 Dinars entre la mairie de Bordj El-Kiffan
et la société Idoine. Le DEC de Bordj El-Kiffan empoche 30% du montant de la
transaction soit 750.000 Dinars.
Une autre affaire plus grave encore, celle de trafic d'armes où Ghalib est impliqué avec
un certain Boualem El-Mekhfi, le fils du fameux Cheikh El-Mekhfi. Une partie des armes
récupérées par ce dernier lors de ses opérations est transmise par son fils à Ghalib qui
les utilise pour sa société Idoine.

Les affaires sont nombreuses et le degré de compromission de Ghalib lui vaut de se


taire face aux mises en garde de Toufik sous peine de se voir lui-même emporter par
le courant. Il faut rappeler que Betchine a battu en retraite en bravant la menace de
rendre publique des affaires de détournements et de malversations de tout genre dans
lesquelles sont impliqués un bon nombre de généraux mais dès qu'un compromis est
trouvé entre les deux parties, à savoir les généraux du MDN d'un côté et Zeroual et
Betchine de l'autre, la presse cesse ses attaques et tout rentre dans l'ordre.
Nous passons sur les détails publiés par la presse surtout le Journal "El Watan" qui a
été l'un des premiers titres à soutenir l'offensive de Toufik.

L'abjuration de l'histoire

C'est avec stupeur que bon nombre d'Algériens, surtout ceux de l'ancienne génération
qui ont fait du premier novembre une date immuable, ont appris par la presse écrite
que Khaled Nezar était un héros de la guerre de libération la plus extraordinaire du
vingtième siècle. Plus grave encore, cet homme qui a fait le deuil de l'Algérie et l'a
plongé avec ses compères dans une obscurité sans fin, revendique haut et fort la
paternité de l'Armée Nationale Populaire moderne, cette institution qui faisait autrefois
la fierté de chacun.
Nous n'allons pas invoquer la longue liste des actes criminels de cet homme
inqualifiable en mal de légitimité historique et qui a largement contribué par son excès
de zèle à l'allongement de la longue liste des noms de ceux qui ont versé leur sang
pour la terre qu'il est entrain de piller aujourd'hui. Dans son livre il damne le pion aux
vrais baroudeurs (expression utilisée pour désigner les Moudjahidines qui ont engagé
des combats armés avec les forces militaires de colonisation et qui signifie aussi tirer
et sentir l'odeur de la poudre : le "Baroud". Il les désigne de maquisards abrutis qui
n'en faisaient qu'à leurs têtes et qui avaient besoin d'instruction en tous points. Il va
sans dire qu'il tire au passage la révérence à ses anciens compagnons de l'armée
française sans lesquels l'Algérie indépendante n'aurait jamais vu le jour.

Nezar n'est pas le seul à essayer de se faire un lifting historique, le général Mohamed
Touati a redécouvert son amour pour les Kabyles et son interdépendance berbère qu'il
revendique ces dernières années à tout bout de champ, surtout dans les milieux du
RCD auxquels il prêche ses discours néo-séparatistes et prodigue ses conseils
envenimés. Ce que peu de Kabyles savent, c'est que cet individu qui est aussi du
même milieu que Nezar, n'est certainement pas l'enfant de cour qu'il essaye de faire
paraître derrière sa façade courtoise et belliqueuse, pire encore il est maculé du sang
de dizaines de jeunes kabyles honorables qui ont rejoint le combat du FLN et de
pauvres civils sans défense.

En 1956 (années où la fine fleur des hommes tombait au champ d'honneur les uns
après les autres) alors qu'il était jeune officier (Aspirant promu pour sa fidélité et sa
rigueur, alors qu'il était sous-officiers à l'origine), il est arrivé avec un détachement de
soldats français au Douar Béni-Flik non loin d'Azefoun où il a personnellement
sélectionné prés d'une vingtaine de jeunes hommes du village et qui sont froidement
fusillés sur place, comme représailles à une frappe de «fellagas » contre une caserne
française de la région.
Ironie du sort, pendant l'été 1985, alors qu'il était à l'école de la santé militaire de
Sidi-Bel-Abbès, il est revenu sur les lieux de son crime pour participer avec une
délégation officielle à l'inauguration du premier CEM de la région. Même homme,
différent uniforme, les habitants du village de Béni-Flik l'ont reconnu dés qu'ils l'ont
vu et ce qui devait être un jour de fête s'est très vite transformé en un soulèvement
populaire. C'est aux sages de ce village martyr qu'il doit encore la vie car il a failli être
lyncher et ce malgré son uniforme et son grade de commandant, les villageois hors
d'eux l'ont chassé à coups de pierres.

Touati n'a certainement pas oublié ce jour qui reste « normalement » gravé dans sa
mémoire et certainement dans celles des habitants du village de Béni-Flik. Il n'a de
Kabyle que le nom et c'est dans la logique des choses que de le trouver aujourd'hui
derrière le meurtre de Lounes Matoub et d'autres Kabyles "comme lui" et dont il pleure
la disparition.

Khaled Nezar a bien entendu bien profité de la largesse de certains titres de presse et
de la complicité malveillante de certains journalistes à l'affût d'un parrain. Ils se sont
investis pour convaincre le commun des citoyens du bien fondé des intentions du
nouveau messie des Aurès. Ce dernier est présenté par la presse comme une
providence pour notre pays et lui accordent le droit de traîner dans la boue tous ceux
qui ont osé le contredire ou lui faire le moindre reproche. L'esprit du coup d'Etat de
janvier 92 est défendu avec férocité par les journalistes et à aucun moment le choix
du tout sécuritaire n'est mis en doute, bien au contraire, c'est l'essence même du
combat démocratique dont se réclament les journalistes éradicateurs.

Même à la retraite (officiellement), Khaled Nezar se présente comme le gardien des


valeurs de l 'ANP dont il se fait aussi le porte-parole permanent et n'hésite nullement
à faire des déclarations gravissimes sans en référer préalablement pour autorisation
au chef de l'Etat (le président Zeroual et après lui Bouteflika) qui apprend la chose
comme tout le monde par le biais de la revue de la presse qui lui ait présenté
quotidiennement. Les déclarations de Nezar sont en fait des mises en garde à peine
masquées à l'intention du chef de l'Etat pour bien notifier le divorce entre le politique
et le militaire et rappeler que le pouvoir est une affaire d'uniforme qui ne peut être
porté qu'au sein du MDN.

Des individus comme Khaled Nezar, Mohamed Touati, Salim Saadi, Rabah Boutella.
ont tout fait pour compromettre les gens sincères qui ont quitté l'armé français soit
avant soit après l'appel du 19 mai 1956 et qui ont majestueusement servi la révolution
et l'Algérie. Certains sont tombés au champ d'honneur et d'autres comme le regretté
général Khelil Lahbib (une des bêtes noires de Larbi Belkheir), Latrech Abdelhamid
(colonel de l'ANP et ex. SG du MDN), Ben Salem Abderahman (Cdt de l'ALN et membre
du conseil national de la révolution), Mahmoud Chérif (ancien Lt de l'armée française
et colonel de l'ALN) et tant d'autres dont les noms ont été intentionnellement occultés
par ceux qui ont pris part dans ce qui sera décrit plus tard comme «la grande
conspiration» qui a commencé par l'empoisonnement du président Houari
Boumediene, savamment préparé et mis en œuvre par un de ses proches
collaborateurs. L’Avènement de Chadli Bendjedid, Larbi Belkheir, Abbes Gheziel, .au
pouvoir ; Le premier nettoyage de l'ANP durant les années quatre vingt, la purification
du champ politique, le deuxième nettoyage de l'ANP durant les années quatre vingt
dix et la main mise actuelle sur le devenir de l'Algérie.

Les attaques contre le MAOL

Embarrassés par l'étendue des publications du Mouvement Algérien des Officiers


Libres, les généraux impliqués dans la tragédie nationale ont urgé les généraux Toufik
et Smain responsables des services de sécurité de trouver une solution à cet imprévu
qui a mis à nu les pratiques criminelles longtemps employées dans l'ombre par les
généraux.
Le fait que le MAOL ait exclu dès le départ l'usage de la violence comme moyen
d'implosion du système, a privé les architectes de l'apocalypse de leur arme favorite,
à savoir la surenchère et l'escalade pour discréditer l'adversaire. Le duo de la DRS a
opté en fin de compte pour l'infiltration et la riposte médiatique.

Plusieurs tentatives d'infiltrations du Mouvement par la centrale ont échoué grâce à la


vigilance des libres qui connaissent bien plus que n'importe qui les méthodes peu
légitimes employées par les fers de lance de l'institution militaire. A l'intérieur du pays,
les opérations de surveillance, d'écoutes et de contrôle en tout genre n'ont rien
rapporté aux responsables de la sécurité et à chaque fois, ils butent contre la
détermination des officiers et sous-officiers du mouvement.

La politique désastreuse des généraux qui ont ruiné l'ANP, leurs affaires, leurs fortunes
apparentes et leurs nouvelles règles d'exclusion de la classe d'officiers de second rang,
à savoir les officiers supérieurs et subalternes qui sont loin du cercle de décision et
sont utilisés le plus souvent uniquement comme de la chair à canon, ont été des
éléments déterminants dans le changement radical de la mentalité d'un nombre
impressionnant de militaires qui ont, fort heureusement, compris que leurs chefs ont
trahi la confiance qu'ils avaient en eux. Plus grave encore que ces mêmes chefs les
utilisent comme bouclier alors qu'ils gardent leurs enfants officiers au sein de l'armée
loin du terrain opérationnel. Le capitaine Mourad Lamari (fils de Mohamed) sorti de
l'Académie militaire de Cherchell en 93 est affecté à la DRS, il occupe un poste
tranquille au MDN et a bénéficié d'une promotion éclair, alors que plus des deux tiers
des ses camarades de promotion ont été tués dans des opérations de ratissages ou
dans des offensives antiterroristes. Ce n'est pas le seul fils de général, le capitaine
Zoubir Djenouhat affecté lui aussi à la DRS, il travaille à la direction régionale de la
DRS 1ere RM ; Le Capitaine Khaled Derradji lui aussi affecté à la DRS, il est au poste
de sécurité du CHU Ain Naadja ; Le Capitaine Noureddine Djillali, infanterie mécanisé,
affecté à la première région militaire ; Le Capitaine B. Mostefaoui lui aussi affecté à la
DRS, le Capitaine Nassim Hamzaoui, le Capitaine Medjahed : le fils adoptif de Nezar.

Tous, des fils de généraux mis à l'abri des balles par leurs pères qui les réservent pour
la relève, alors que le commun des officiers est juste bon pour le service express. C'est
un matricule anonyme qui est remplaçable à tout moment et peu importe le coût
pourvu que la progéniture sacrée des généraux reste sauve. En 89, le fils de Kasdi
Merbah a été par contre radié de l'armée juste après l'éviction de son père de la tête
du gouvernement(en novembre 89) sur ordre du commandement militaire alors qu'il
était en deuxième année à l'école militaire de Cherchell, le motif invoqué étant des
plus stupides : déséquilibre mental.

Le climat au sein de l'armée est aussi orageux que celui de la population civile, et à la
''mauvaise publicité'' faite par le MAOL, vient s'ajouter le mécontentement et la
frustration profonde de la plupart des officiers supérieurs. Les officiers supérieurs (à
partir du grade de commandant) qui ne doivent en aucun cas s'approcher de leurs
généraux s'ils sont armés, ont vite compris que le manque de confiance qui leur ait
témoigné reflète un dysfonctionnement grave. La fissure entre la base et le sommet
est bien établie et mise à part un nombre négligeable d'officiers ''Serviteurs'' triés sur
le volet, personne ne peut accéder à l'olympe des dieux. L'expression est très explicite
car c'est en qualité de dieux que les barons de l'armée s'adressent à leurs subalternes.

Le règlement de service dans l'armée (RSA) a été abandonné depuis bien longtemps
et les officiers de l'ANP tous grades confondus ne sont plus au service de l'armée et
de la nation, mais à celui de généraux et de leurs relais mafieux. Comment expliquer
l'ordre donné par le nouveau directeur de la gendarmerie, le général Boustila (très
proche de Larbi Belkheir) aux gendarmes de fermer tous les commerces qui font de la
concurrence aux grand importateurs, le racket des civils par les gendarmes aux portes
des grands marchés alors que les grossistes sont protégés depuis le port d'Alger
jusqu'aux points de vente. Le retour de Boustila en lui-même est une insulte à tous
les gendarmes honnêtes et reflète bien ce qui se passe réellement dans la haute sphère
du commandement militaire.
Même si le prix du baril de pétrole est à cent dollars, la misère du peuple algérien ne
fera que s'aggraver car à chaque fois les prélèvements des généraux sont plus
importants. Il va sans dire que le train de vie des ces derniers et celui de la deuxième
classe d'officiers reste incomparable, car au sein même de l'armée des frontières ont
été dressées et les soldes attribuées aux officiers de seconde classe sont accordées de
façon à ce que la date de virement devienne un événement en soi vu la cherté de la
vie. En d'autres termes, c'est la politique de la carotte et du bâton qui est appliquée.

Le MAOL par ses campagnes de sensibilisation dérange l'équilibre fragile établi par des
généraux qui ne peuvent plus cacher ni leurs implications dans les crimes contre
l'humanité perpétrés sur le sol de leur propre pays, ni l'odeur nauséabonde de leurs
fortunes indûment acquises, ni leur ignorance des réalités du peuple qui réclame haut
et fort leur départ. Le MAOL incarne l'esprit de novembre 54 et rappelle les valeurs
oubliées de l'ALN : le sacrifice, l'honnêteté, le travail, la justice et la fidélité ; des
fondements qui font peur, même très peur à ceux qui n'ont plus d'honneur.

Il est tout à fait incroyable de voir les généraux assassins gesticuler dans tous les sens
devant les instances internationales en faisant semblant que tout est pour le mieux
dans le pays et que leur réputation est au-dessus de tout soupçon, alors que les
services étrangers savent que ces généraux sont bien des voleurs et sont au courant
du montant des sommes détournées vers leurs comptes à l'étranger au centime près.
Ayant perdu tout repère, leur plus grave erreur est d'avoir cru que tous les officiers de
l'armée peuvent être acheté ou compromis, pour eux des hommes incorruptibles ça
n'existe pas ; le MAOL leur a démontré le contraire.

Le système est un panier de scorpions où il n'y a de place que pour les plus venimeux.
Comme le reste des arachnides, les sentiments, les valeurs et le partage, ils ne
connaissent pas. Leur monde est clos et leurs règles différentes ; la seule loi qu'ils
connaissent est absente des livres de droit : c'est celle du plus fort. Ils puisent leurs
venins dans la haine qu'ils ont pour tout ce qui est juste, droit et légal.
Portés par la vague de la bonne fortune et des affaires prospères dont ils confient
exclusivement la gestion à des seconds très proches (très souvent des officiers avec
lesquels ils ont un lien de parenté), les généraux se partagent l'Algérie du nord au sud,
d'est en ouest. Tout est mis sur la table, la moindre ressource est recensée même les
plus petites usines ou le plus petit lopin de terre, c'est un Monopoly grandeur nature
où l'on joue pour de vrai. Le seul perdant est la population qui n'ose même plus lever
la tête pour voir.
C'est dans cette atmosphère où l'argent est intiment mêlé au pouvoir, où la vie
humaine n'a plus de valeur, où les hommes sincères deviennent un obstacle qu'il faut
réduire à néant, que le MAOL est venu rappeler au reste des officiers le serment de
servir l'Algérie et son peuple et c'est la raison pour laquelle le commandement mafieux
fait tout son possible pour faire taire la voix de la vérité, celle des hommes libres.

Sur le plan médiatique, une série d'article a été publiée par les journaux : liberté,
quotidien d'Oran et El Alam El Siyassi, suite à la convocation des journalistes auteurs
des écrits au centre Belaroussi par le colonel Zoubir, l'ordre est donné aux mercenaires
de la plume d'assimiler le mouvement à une frange du GIA, une biographie tronqué
d'un officier identifié comme membre du MAOL ( un transfuge des services secrets
algériens), réfugié en Angleterre, est distribué aux journalistes corrompus.

Le colonel Zoubir fait croire à ces vassaux, que le colonel B.Ali n'est que le fameux
capitaine Haroun ! Et que ce dernier est un dangereux islamiste donc non fiable et
ennemi des journalistes ! La chasse à courre est ouverte.
Partant du principe bien connu dans le service et qui dit «quand on veut abattre son
chien on dit qu'il est enragé», les penseurs de la DRS ont décidé d'assimiler le MAOL
à une frange du GIA. C'est la meilleure option qu'a trouvé Zoubir espérant ainsi stopper
la déferlante vague de révélations sur les agissements des généraux assassins.

Dans leurs calculs médiocres et criminels les généraux n'ont pas prévu l'influence
grandissante de l'Internet comme moyen moderne de communication, ni celui des
chaînes de télévision diffusant leurs programmes par satellite, ils ont sous-estimé le
mépris des Algériens envers les médias de l'Etat et leur manque de confiance à l'égard
des journalistes ''Tontons macoutes'' aux ordres de la DRS.

Le régime militaire a essayé de garder secrète la défection spectaculaire du colonel


Baali Ali et du commandant Bouchakour Rabah qui ont reçu l'ordre, du commandement
du MAOL (présent à l'intérieur de l'armée), de sortir à l'étranger en tant que porte-
parole du mouvement lors d'une mission officielle au Niger en août 1998 (le suivit de
la résolution du problème des Touaregs). Une fois là-bas, ils ont changé leur
destination vers le Mali.

Cette décision est prise suite à l'assassinat maquillé en accident d'hélicoptère du


général Mohamed Touahri et du colonel Hachemi Touabih en février 1998 dans le sud-
ouest de l'Algérie. Le premier est membre fondateur du MAOL (ex. Réseau Hakim) et
le second porte-parole du mouvement, soupçonné par les services d'être l'officier qui
a donné l'interview au quotidien français le Monde le 11 novembre 1997 un jour après
les révélations surprenantes du journal londonien The Observer.
Le colonel Hachemi Touabih a été dénoncé par un cadre du Ministère des affaires
étrangères travaillant à la section visa ; Le dénommé H. Rachid qu'il connaissait et à
qui il avait demandé des informations sur le visa bloqué d'un journaliste français
détesté par les services algériens pour ses écrits néfastes aux généraux.
Le destin a voulu que la mort de Touabih Hachemi devienne le bouclier qui allait sauver
la vie du colonel Baali Ali, l'officier qui a révélé au monde la réalité de la situation
sécuritaire et l'implication directe des services et des forces spéciales dans plusieurs
massacres et attentats même contre des étrangers. L'enterrement des deux officiers
supérieurs fut très austère et les familles n'ont même pas eu le droit de voir les corps
une dernière fois.

Quelques mois plus tard, des officiers du MAOL ont inscrit sur les pierres tombales des
deux officiers «membre du Mouvement algérien des Officiers libres mort au service de
la patrie» inscription qui a provoqué la colère des généraux qui ont ordonné la
profanation des tombes.

Les services algériens sont immédiatement alertés par un service étranger de la


présence des deux déserteurs au Mali, Toufik envoie très vite une équipe pour les
appréhender coûte que coûte.

Les deux transfuges sont localisés dans un Hôtel à Bamako par le même service
étranger qui s'est chargé de les surveiller jusqu'à l'arrivé de l'équipe algérienne.
Le colonel Baali Ali sorti pour téléphoner, remarque la présence suspecte d'éléments
étrangers dans le salon miteux de l'hôtel
Dans la rue ses doutes deviennent une certitude lorsque deux hommes le suivent d'une
façon policière, il réussit quand même à les semer grâce à la grande foule. Il apprend
un peu plus tard que son compagnon le Cdt B. RABAH est tombé entres les mains des
Algériens et leurs complices. Fort heureusement, muni de sont titre de voyage (un
document qui porte une fausse identité), il regagne Madrid via un autre pays africain.

Le Cdt Bouchakour Rabah une fois rapatrié à Alger, est emmené au CPMI chez le
tortionnaire Bachir Tartague où son interrogatoire est mené en présence des deux
grands responsables des services : Toufik et Smain.
Ces derniers sont fous furieux, non pas parce que des officiers supérieurs ont déserté
, mais parce qu'ils ont pris avec eux des documents classés très secrets et secret
défense impliquant les hauts gradés du MDN ( M.Lamari, Toufik, Smain Lamari,
M.Ghenim, M.Touati..) dans des affaires qualifiées autrefois « de haute trahison » les
rendant ainsi suivant le code pénal militaire passible des armes.

Parmi les documents en question on peut citer:

*La liste des mercenaires recrutés par Smain et Toufik et dont une partie est publiée
dans le dossier ''Mercenaires'' avant même la révélation par les services yougoslaves
de l'arrestation du commando «araignée » accusé de planifier l'assassinat de
Milosevic.
Le chef de ce commando en l'occurrence Jugoslav Petrosic a reconnu avoir participé
aux massacres de civils en Algérie en 1994 (entre autre, le massacre d'Elaabadia prés
de Ain Defla) à l'instigation d'un responsable des services secrets français (un ami de
Smain Lamari).

*La liste des militaires liquidés sur ordre direct de Toufik, Smain, Mohamed Lamari et
Fodhil Chérif par l'escadron de la mort.

*Mais surtout des documents impliquant directement des pays étrangers, dans le
drame algérien soit en fournissant du matériel spécifique et des armes non
conventionnelles (comme la fourniture par les compagnies d'armement sud africaine
de quantités astronomiques de barils de Napalm ou des Bombes incendiaires au
phosphore ) ou en fournissant une assistance technique très poussée, et des
documents sur la façon de mener la guerre aux islamistes ainsi que
l'instrumentalisation de la violence.

Les généraux Toufik et Smain présents lors des séances de torture du Commandant
Bouchakour Rabah veulent en premier lieu tout savoir sur le Mouvement, son
organigramme, noms des membres et leurs affectations. Ils ont vite compris que le
mouvement utilise la méthode du cloisonnement, calquée sur le mode de
fonctionnement des services car c'est un très bon rempart contre les dénonciations et
les infiltrations ; en conséquence le Cdt B. Rabah ne pouvait rien pour eux, leur
attention s'est focalisée par la suite sur les documents dérobés du secrétariat de la
haute commission de sécurité.
Les documents très accablants pour les généraux algériens et pour certains pays
étrangers sont en possession du MAOL et seront utilisés au moment opportun.

Malgré les mutilations et les supplices qu'a subit le Cdt B.Rabah, il est resté fidèle au
serment prêté, et il était prêt à sacrifier sa vie pour que la vérité de l'enfer algérien
éclate devant l'opinion internationale et pour que les généraux responsables et leurs
complices soient désignés et jugés.

Le service étranger qui a participé à l'arrestation du Cdt B. Rabah se reconnaîtra dans


ces lignes, il ne va pas être cité pour des raisons propres au MAOL.

Nous portons toutes ces informations à l'opinion publique algérienne non pas en
réaction aux écrits du vulgaire indicateur et mouchard, Nacer Belhadjoudja du journal
Liberté : ( Fiche n° 132 BN/SP/93/MDN) ni à ceux d'une revue sans audience réelle
qui sous le prétexte de défendre les démocrates en Algérie ne fait que blanchir les
assassins d'octobre 88 et les bouchers des années 90 moyennant finance, une somme
de 300,000 francs donnée au directeur de la publication Pour ''Jean Jacques Porc
Chaise'' (qui a passé les dernière semaines du mois de mars 2000 à Alger, tous frais
payé) en proie à de graves problèmes financiers par le responsable de l'antenne des
services à Paris, le colonel Bendaoud, lors d'une rencontre traitant du MAOL. Mais vu
l'opacité de la situation en Algérie c'est quand même extraordinaire qu'un planqué
parisien puisse avoir de telles informations même tronquées sur un déserteur des
services secrets algériens !

Pour certains pseudo-journalistes plus habitués à recopier les articles rédigés par la
cellule analyse et synthèse de la DRS et de les parapher de leurs signatures que de
faire un travail d'investigation, de recoupement et de vérification, le lien présumé entre
le MAOL et l'intégrisme : c'est le responsable de la société qui héberge (et ne gère
pas) le site www.anp.org, un certain Paterson, converti à l'Islam !
Une enquête sérieuse aurait prouvé que le MAOL n'a pas plus de liens avec le
responsable de la société qui héberge le site que n'importe quel locataire avec son
propriétaire. Peut-on accuser une église chrétienne d'intégrisme islamique ? Et
pourtant la société en question (webstar) héberge un site chrétien ! Elle héberge aussi
une agence de voyage, un journal progressiste arabe qui est le fer de lance contre
l'intégrisme et d'autres sites étrangers.
Pourquoi ont-ils oublié dans leurs machinations maladroites de citer notre site
WWW.Eldjeich.org alors qu'il renferme la même matière ? Nous avons monté ces sites
avec nos propres moyens (factures à l'appui) et contrairement à ceux qui ont dilapidé
le pays, nous n'avons pas quitté l'Algérie avec des valises pleines de devises. Notre
lutte est à la fois sacrée et légitime et nos moyens sont nobles mais surtout honnêtes.

Les mêmes qui pour nous discréditer insistent sur ce « lien », oublient en fait que la
totalité des quotidiens algériens sont dans des locaux appartenant à l'Etat algérien,
fournis en papier par l'Etat, et le plus grand annonceur c'est l'Etat !
Peut-on remettre en cause l'indépendance des journalistes habitants des résidences
de l'Etat ?
La réponse est oui pour beaucoup d'entre eux mais pas pour tous.
Les attaques contre le MAOL sont la preuve que les généraux et leurs relais sont dans
de sales draps ; les assassins de Matoub et leurs complices sont derrière les rumeurs
et les écrits. Après avoir utilisé l'intégrisme comme arme non conventionnelle pour
tuer la démocratie et stopper les réformes nécessaires au développement économique,
ils utilisent le même procédé pour étouffer la vérité. Hélas pour eux, les Algériens ne
sont pas dupes ; les graines de la vérité semées par des officiers glorieux et des
journalistes courageux et arrosées de leur sang, finiront par éclore.

Le jour est très proche où les Algériens connaîtront le rôle pervers des journalistes
dans la guerre civile et comment certains parmi eux sont devenus des sergents
recruteurs en France et ailleurs.

Le commandement exécutif du MAOL est à l'intérieur de l'ANP et fait un travail de fond,


ce qui a conduit le général Lamari à signer une directive sans précédent qui interdit
l'attroupement de plus de deux militaires à l'intérieur et l'extérieur des casernes sans
motif valable ou autorisation préalable !
Bien que les membres connus du MAOL à l'étranger furent approchés par les adjoints
du directeur de la DRS pour les persuader d'abandonner la lutte moyennant des
sommes d'argents astronomiques (l'argent égaré des pauvres algériens) et des postes
à faire rêver plus d'un, tous les officiers et sous-officiers du MAOL restent
profondément attachés à leur serment pour que l'Algérie vive et pour que justice soit
rendue.

Ce n'est pas un hasard si le journal Liberté reproduit l'article la veille du printemps


berbère. Le propriétaire du titre, un certain Isaad Rabrab, homme d'affaire véreux,
très proche des délinquants décideurs, est un faux militant de la cause berbère. C'est
un membre influent au sein de la direction du RCD, un parti fantoche aux mains de
Toufik et qui n'a qu'une seule raison d'être : contrer les actions politiques des grands
partis démocratiques et diviser les militants de la cause berbère. Un parti qui a fait de
l'éradication sa raison d'être, au moment où la plupart des algériens militent pour une
réconciliation juste, qui mettra chacun des belligérants du conflit devant ses
responsabilités.

Ce même parti qui a refusé le dialogue responsable entre Algériens, sous le prétexte
fallacieux de défendre la république (la ripoux-blique des généraux), renie ses
principes en acceptant la grâce amnistiante des égorgeurs et des violeurs. Tout cela
en contre partie de portefeuilles ministériels spécifiques comme celui de la santé où
Amar Benyounes (parent par alliance de Nezar), accélère la privatisation du secteur
de la santé et celui des médicaments au détriment de SAIDAL.
Le comble de la mauvaise foi chez Said Saadi (l'homme de Toufik) est atteint lorsqu'il
déclare que l'amnistie a permis la récupération de plus de 4000 pièces d'armes, en
oubliant de mentionner par ailleurs que depuis l'arrivé de Bouteflika, la violence a fait
plus de 5000 morts et que la Kabylie est devenue depuis, la région la moins sûre
d'Algérie !

Les militants sincères du RCD «et ils sont nombreux » se posent la question du
pourquoi d'un tel revirement dans la politique du parti ? Et pourquoi maintenant ?

La réponse à cette interrogation est venue de la bouche même d'un haut responsable
du RCD en rupture de banc, troublé et affecté par l'affaire Matoub. Il a contacté le
MAOL pour marquer son indignation face à la grande magouille (son identité a été
confirmée par le MAOL et sera gardée secrète pour des raisons évidentes concernant
la sécurité de cette personne).
Après plusieurs contacts téléphoniques et dans un document écrit, il nous livre son
témoignage qui est reproduit ici fidèlement :

"Militant de la cause berbère de la première heure, j'ai rejoint le RCD dés sa création,
séduit par le discours de rupture, l'affirmation laïque et surtout par le côté moderniste
de la nouvelle formation. Militant enthousiaste et convaincu, jusqu'au premier signal
d'alarme en 1997 à l'occasion des élections truquées au profit du RND, parti de la
présidence. Me trouvant dans les locaux du parti à Alger, je surprends une
conversation téléphonique entre Khalida Messaoudi et une personne dont j'ignore le
nom ; Khalida insiste sur la nécessité de faire en sorte que véronique Taveau,
journaliste à ARTE, chaîne de télévision française, parte avec quelque chose de
consistant, elle conclue par cette phrase : « si vous êtes d'accord, les services de
sécurité ce n'est pas un problème ».
S'adressant à moi après avoir raccroché le téléphone »ce soir on va leur faire honte »
(Laachiya n'bahdlouhoum).

Le soir avant la clôture du scrutin, comme par hasard Khalida sert à Taveau un
bourrage d'urnes en «live » par les militants du RND.
Ce scoop médiatique n'a rien de spontané, sans mettre en doute l'honnêteté et
l'objectivité de la journaliste, même si elle est très proche des thèses de notre parti,
la fraude réelle que personne ne peut mettre doute, n'est pas le problème, mais c'est
la mise en scène et la manipulation de la journaliste par son amie Khalida. Les
journalistes qui travaillent en Algérie connaissent les difficultés, les entraves et la
surveillance dont ils font l'objet.

Taveau n'était qu'un instrument aux mains d'un marionnettiste invisible qui voulait
envoyer un message au clan de la présidence ; en tous les cas, les paroles de Khalida
lorsque je lui ai posé la question sur les tenants et les aboutissants de cette histoire
ne laissent aucun doute : «Zeroual doit comprendre qu'il n'a pas toutes les cartes en
main ! ».
Puis vint l'affaire de l'assassinat de Matoub, avant même de lire votre dossier et les
révélations sur votre site, je me posais la question sur le rôle joué par certains
responsables du parti et pour qui roule réellement Saadi ?
Lorsque le Premier ministre Ouyahia a voulu imposer la loi sur l'arabisation, je me
souviens des déclarations de Saadi lors d'une réunion dont vous avez fait état dans
votre dossier :«la loi ne passera pas et si tout va comme prévu, elle sera la tombe de
la présidence »
Saadi : un visionnaire ou quelqu'un d'informé ?
Quelques années plutôt, n'a t-il pas affirmé en direct à la télévision au chef intégriste
du FIS qu'il n'arrivera jamais au pouvoir !

Dès que la radio de l'état a annoncé la mort de Matoub, les responsables du parti ont
eu une réaction troublante, il fallait passer partout le mot d'ordre que le GIA était
derrière le crime, alors que la rue criait ''pouvoir assassin''. La déclaration de Khalida
Messaoudi accusant les islamistes de l'assassinat et affirmant que beaucoup de gens
dans le pouvoir y trouvaient leur compte n'était qu'une façon subtile pour ne pas se
couper de la base du parti et de la population kabyle qui elle a vu la main du pouvoir
dans cet assassinat.

Dès que la tension est tombée après l'enterrement de Matoub, certains membres du
RCD, très gênés par les premiers doutes exprimés par la sœur et la mère du chanteur,
ont commencé par faire un travail de sensibilisation dans le seul but de consolider la
piste islamiste en faisant courir la rumeur sur Malika Matoub l'accusant de vouloir faire
un nom et un commerce avec l'affaire !
Sans vouloir mettre en cause Ait Hammouda, son comportement après l'assassinat
était plus que troublant. Pourquoi voulait-il à tout prix savoir ce que la sœur mijotait
en répétant à tout bout de champ qu'elle était imprévisible ?

Pourquoi donnait- il de fausses informations aux journaux et notamment le journal


Liberté, (information sur l'autopsie en citant des sources proches de l'enquête), il m'a
chargé personnellement de faire circuler le nom d'un suspect auprès de certains
journalistes, car ma profession donnait de la crédibilité à l'information. J'ai rompu avec
le RCD après l'enlèvement du jeune Naim par des membres des GLD pour intimider
Malika.

Ma conviction est faite, l'opposition du RCD à l'islamisme n'est que conjoncturelle et


les opportunistes utilisent la bonne foi des militants et leur détermination à défendre
la démocratie et la cause berbère à des fins bien terre à terre, un statut et une
carrière.
Le RCD est devenu un instrument aux mains des affairistes qui espèrent tirer profit
des prochaines privatisations, Les militants sincères doivent poser des questions sur
les largesses de Rabrab dont profitent Saadi, Messaoudi et les autres. Une démocratie
ne se construit que sur des bases saines avec de la transparence. La direction du
RCD en acceptant de participer au gouvernement avec les islamistes et Ouyahia, chef
de file des corrompus est la preuve que l'heure du partage et de la compromission est
arrivée''.

Voilà le témoignage accablant d'un responsable d'une formation politique, l'exemple


vivant de la manipulation à grande envergure.
Un parti qui a cautionné toutes les décisions prises par les généraux qui ont conduit le
pays au génocide, le RCD et le GIA sont deux faces d'une pièce entres les doigts d'un
prestidigitateur habile.
Le GIA descend du maquis pour faire des affaires (licences de taxi et autres aides)
fournis par le gouvernement sans renier l'idéologie dont ils sont restés de fidèles
adeptes, le RCD rentre au gouvernement en trahissant la mémoire des victimes du
terrorisme et la boucle et bouclée.
Vouloir faire croire aux Algériens que le MAOL est le reflet du FIDA ou du GIA après
avoir prétendu que le FFS et les services étrangers y sont derrière n'est qu'une
manipulation grotesque de la part des naufragés du crime qui ne trouve que des
histoires de '' Tayabates El Hammam'' (commères) pour répondre aux accusations de
génocide.

Tous ces exemples de manipulation tout azimut et coups fourrés en tous genres, ont
été cités juste pour donner un aperçu sur ce qui se passe dans les coulisses du CDD,
où l'information est le souffre-douleur d'apprentis sorciers qui tentent contre toute
logique de réinventer la réalité algérienne. Il est incontestable que l'étendue des
préjudices causés par ces faussaires de la pensée n'aurait certainement pas été aussi
dramatique sans la complicité incriminable d'une classe de journalistes sans âmes qui
ont engagé leurs plumes et ont cautionné le mensonge et l'irréalité dans un combat
où l'encre coule à flot pour noyer la vérité.

Pour ces pseudo-journalistes le temps s'est arrêté à partir du moment où ils ont signé
leurs pactes d'allégeance aux ordonnateurs de la pensée polarisée, car ils ne
connaîtront jamais la satisfaction que ressentent les hommes sincères qui prêtent leurs
mots à ceux qui n'ont plus de voix pour crier leur peine et soufflent la vie dans les
corps meurtris de toutes les victimes.

La chasse aux sorcières

Le recrutement des journalistes a de tout temps été un objectif de première priorité


pour tous les services opérationnels de la DRS. Si on se reporte aux différents
domaines où le rôle de la presse est déterminant on comprend aisément la
consécration de tout un service avec des moyens illimités avec pour seul but : le
contrôle de l'opinion.
Les moyens investis par la DRS pour recruter un journaliste dépendent de l'importance
même du sujet opérationnel. Dans tous les cas de figure, si l'on considère un sujet
moyen où l'approche directe n'est pas recommandée pour cause de refus probable de
collaboration, une enquête de sécurité est conduite pour identifier le maximum de
contacts du sujet, étudier ses habitudes même les plus intimes grâce à l'écoute
téléphonique, la surveillance et la filature. Quelques fois même des agents extérieurs
sont utilisés pour complément d'enquête ; en définitif tout l'ABC du parfait espion est
utilisé, le plus important est le résultat. C'est un cas d'école ou l'on peut dire avec
beaucoup de liberté que la fin justifie les moyens.

A la fin de toutes ces conspires primaires et suivant le résultat de l'enquête de sécurité


plusieurs cas sont possibles, et le meilleur angle d'attaque (une stratégie d'approche)
est adopté:
*Si le sujet a des vices, des secrets cachés ou des points faibles exploitables, ils sont
vite adoptés et l'approche est décidée. L'officier traitant essaye durant la rencontre
d'utiliser la méthode douce et si le sujet accepte de collaborer, les points faibles ne
sont pas cités et sont réservés pour plus tard.
Il faut dire que certains journalistes ont offert deux mêmes d'aider la centrale, ils font
aussi du renseignement en milieu journalistique pour diverses raisons qui varient du
personnel au politique. C'est l'espèce la plus virulente car elle collabore très
intensément pour compromettre d'autres journalistes.

*Si le sujet n'a pas de vices ou de secrets particuliers, l'approche est ensuite basée
sur la tentation d'une manière indirecte, c'est à dire en utilisant des tiers personne,
les plus proches possible, capables de présenter l'offre de collaboration sous un l'angle
qui se confond bien avec le profil du sujet comme le nationaliste et l'intérêt suprême
du pays par exemple, pourvue que les paroles de la personne qui fait l'approche trouve
un écho chez le sujet. Très souvent le résultat dépend de l'engagement politique du
sujet.
Dans ce cas qui nous concerne, des journalistes proches des thèses du RCD par
exemple sont recrutable en jouant à la fois sur la corde berbériste et sur la lutte contre
l'Etat théocratique.

Il arrive que des journalistes acquis aux thèses du tout sécuritaire refusent de
collaborer avec le service et s'ils sont intéressants pour la centrale ça devient un
problème car le refus de ceux-ci vient de leur volonté de rester libres, pour eux
collaborer avec les services de sécurité relève du domaine de la trahison morale bien
qu'ils partagent les mêmes idées que l'armée ; par honnêteté intellectuelle, ils ne
peuvent pas se permettre un tel engagement.
C'est ce qu'on appelle dans le jargon des services les têtes dures, ou monsieur
principes. Peu de personnes parmi cette catégorie accepte de reconsidérer l'offre et
accepte de collaborer après la pression (la torture morale) et les menaces qui viennent
dans la deuxième partie de l'approche et où commence l'utilisation de toutes les
méthodes basses.
Bien souvent les sujets récalcitrants sont obligés de quitter le pays, abandonner
l'écriture, ou pour certains d'entre eux qui persistent, le risque est grand, très grand
même car ils peuvent perde la vie.
Nous allons citer deux malheureux exemples parmi cette dernière catégorie:

Le cas Tahar Djaout

Il n'est pas utile de rappeler qui est Tahar Djaout, car à lui seul ce nom est plein de
symboles et c'est justement sur ce symbole que le service voulait à tout prix mettre
la main.
Pour Smain Lamari, alors occupé à monter la machine infernale de contre réaction et
de répression, Djaout est un trésor et un pôle pouvant réunir autour de lui des
personnalités du monde entier. Il fait donc l'objet d'une attention très particulière.
Au début de l'année 1993 les services secrets sont en pleine crise et les pressions
internationales poste-coup d'Etat nécessitent une mobilisation massive d'une nouvelle
force, un front capable de contenir les réactions hostiles venues de l'extérieure et celle
émanant de l'intérieur. Ce front de défense des valeurs républicaines de l'Algérie et
qui sera désigné plus tard par la ''société civile'' a besoin de forces motrices capables
de le générer une poussée dans le sens politique voulu par les généraux.

A cette époque Said Saadi et Khalida Messaoudi ont déjà traversé un long chemin dans
la réalisation d'un tel projet en prenant la tête du mouvement pour la république
(MPR), mais il fallait s'assurer du ralliement du plus grand nombre d'intellectuels
francophones bien sûr pour donner plus de crédit au mouvement. L'occident en général
et la France en particulier étant naturellement bien plus sensible aux appels des
instinctuels de culture française.
C'est la raison pour laquelle Smain a concentré ses efforts sur cette classe particulière
d'intellectuels capables d'exporter plus aisément les thèses politiques des Janviéristes.

Tahar Djaout

Plusieurs intellectuels prennent très naturellement part à cette grande mobilisation par
déontologie ou affinité politique, Rachid Boudjedra, Rachid Mimouni, .et d'autres se
sont investis dans cette foire de ''sauvegarde'' de la démocratie mais nombreux sont
ceux qui sont restés en marge préférant suivre les événements de loin en cette période
trouble.
Tahar Djaout change du champ littéraire au champ politique avec l'avènement du FIS,
il traduit sur papier assez bien l'esprit du combat que préparent les généraux du MDN,
seul différence c'est que Djaout pense en poète et écrit naïvement avec tous les
sentiments qui peuvent se réunir chez un poète. Pour lui la rupture doit se faire avec
toutes formes d'hégémonie qu'elle soit religieuse ou militaire. Il a même l'intention de
créer une association pour la défense de la liberté de la presse à cause des restrictions
imposées sur la diffusion de l'information.
Les généraux quant à eux sont plus pragmatiques et doivent réussir le plan du Mokh
(le général Mohamed Touati) quelles que soient les conséquences

Djaout est bien connu des services et c'est son coté idéaliste qui pose problème, il a
déjà été approché auparavant mais il a complètement refusé de collaborer avec la
centrale. Cette fois-ci c'est Smain en personne qui suit le dossier et une enquête très
poussée de plusieurs semaines est menée pour essayer de trouver une porte d'entrée,
mais en vain.
Le sujet est cristal comme on dit et cela rend son recrutement assez difficile. Smain
charge un autre agent '' Kabyle'' pour tâter le terrain et essayer d'allier Tahar pour le
combat, la réponse de ce dernier est sans appel '' J'agis en mon âme et conscience ''!
Pour Smain Lamari, Djaout est une carte gagnante à tous les coups quelque soit les
jeux et ''puisqu'il a refusé de travailler pour le service en étant vivant, il le fera en
étant mort''.
Sa liquidation est décidée presque à la hâte suite à une occasion plus que propice, la
publication le 25 mai 93 de son article intitulé " la famille qui avance, la famille qui
recule". En publiant cet article Djaout donne à Smain l'occasion rêvée de faire passer
le meurtre pour un acte terroriste.

Très tôt, ce matin du 26 mai 1993, tous les alentours de la cité de Bainem sont vidés
des petits vendeurs de cigarettes et des travailleurs des chantiers voisins par l'équipe
en charge de l'opération. C'est un commando de l'escadron de la mort, la fameuse
équipe 192, qui se présente vers dix heures devant la voiture de Tahar Djaout (garée
près de son immeuble). Ce dernier vient tout juste de la mettre en marche et c'est un
professionnel qui l'exécute après l'avoir appelé par son prénom pour confirmation de
l'identité. Pour maquiller le crime, le corps ensanglanté est sorti de la voiture et jeté
sur le sol, le tueur prend la voiture et quitte la cité le plus normalement du monde. La
voiture est bien sûr retrouvée abandonnée non loin de Bainem.

Cinq jours après, un jeune homme tremblant face à la caméra de télévision,


visiblement affecté par la torture, avoue son implication dans l'assassinat du poète. La
confession est très claire et les motifs bien établis, '' l'obscurantisme religieux vient de
commettre un crime qui soulève toute la Kabylie''. Une campagne médiatique sans
précédant est organisée, le mot d'ordre est donné, le coupable invisible tout désigné :
Le GIA a tué son journaliste Kabyle numéro un !

Les avocats du vendeur de bonbons présenté à la télévision arrivent très facilement à


prouver que leur client est innocent et pour cause au moment des faits il jouait un
match de basket à Ben Aknoun, le juge n'a pas d'autres alternatives que de relâcher
le pseudo-assassin, les autres complices présumés sont comme d'habitude ''selon un
communiqué officiel '' abattus plus tard dans des opérations de police.
Nous avons vu depuis plusieurs repentis défiler devant la caméra de télévision avouant
des crimes aussi effroyables les uns que les autres, les exemples son nombreux (Djilali
Liabes, M'hamed Boukhobza, Boucebsi, Benhamouda.)
La famille de Djaout a essayé de trouver des témoins parmi les habitants de la cité où
tout le monde se connaît, mais en vain. Le commissariat de police locale a déjà fait le
nettoyage nécessaire en embarquant une foule de jeunes du quartier qui ont en vu de
toutes les couleurs dans les locaux de la police, ils ont appris à la sortie à dire : '' je
n'ai rien vu et ça ne me regarde pas'', la peur qui régnait a fait le reste.

Smain par contre ne s'attend pas à la création d'un comité de vérité sur l'assassinat
de Tahar Djaout, et rien que l'idée de ce comité le met hors de lui, surtout que des
journalistes ont suivit ce comité qui pose des questions très embarrassantes et ce n'est
pas par hasard que le 15 juin le co-fondateurs de ce comité en l'occurrence, le
psychiatre Mahfoud Boucebsi est sauvagement assassiné à l'arme blanche, la signature
du crime est un double message, rien ne peut arrêter les fous du pouvoir.

Cette assassinat ressemble très étrangement par ses motifs et ses buts à celui du
Chanteur Matoub Lounes, différents lieux, différentes époques, le but rechercher dans
les deux cas par Smain et Toufik est le même : la manipulation des foules par ses
symboles, même au delà des frontières.
Les retombées médiatiques et politiques de ce meurtre sont énormes, que se soit en
milieu journalistique ou politique et la machinerie de la société civile a bien avancé
depuis en utilisant la mémoire d'un symbole qui est contraint à la collaboration en
étant mort à cause de certains ( Said Saadi &Co) qui n'ont nullement hésité à mettre
en avant le nom de Djaout à toutes les sauces politico-mafieuses comme ils le feront
ensuite avec Matoub.

Le cas Said Mekbal

De part son caractère Said Mekbal était très proche de Djaout. Connue dans le service
sous son célèbre pseudo ''Mesmar J'ha'', lui aussi a fait l'objet d'une approche de
collaboration par le service de Smain. Insolent, c'est ainsi qu'il est qualifié par l'officier
qui a essayé de le recruter, et malgré le fait qu'il ait bénéficié d'une bourse à l'étranger
offerte par le ministère de la défense, son attitude est restée plutôt ingrate vis-à-vis
du service.
Said Mekbal

Il s'est fait une réputation par ses écrits peu flatteurs à l'égard des islamistes d'une
part et du commandement militaire d'autres part ; ce qui lui a valu d'être plusieurs
fois suspendu du journal et rappelé à l'ordre de manière assez désagréable. Said
Mekbal a refusé de cautionner la politique du changement partiel, pour lui les
islamistes et les militaires sont deux diables de différentes couleurs. Le plus grave pour
Mekbal c'est qu'il agaçait très sérieusement Toufik par ses écrits et ses allégations
répétées concernant l'implication des services de sécurité dans le meurtre de certains
journalistes. Toufik lui fait parvenir un message assez clair '' à ce rythme tu ne vas
pas tarder à rejoindre Djaout '' !

En accordant une interview à une journaliste allemande (dont le nom ne sera pas cité
pour des raisons de sécurité et qui garde encore l'enregistrement audio de la
rencontre) et ce quelques semaines avant sa mort, il lui a clairement répondu à la
question : ''qui veut vous tuer ?''
''Si vous apprenez que j'ai été assassiné sachez que c'est le général Toufik qui aura
ordonné mon exécution !''

Ses engagements politiques le rendaient naturellement hostile à toute collaboration


directe ou indirecte avec les services de sécurité. Quand l'officier en charge de son
recrutement lui demande de collaborer avec le service, il a la même attitude que celle
de Louisa Hanoune lors de son arrestation en 89 à Ben Aknoun avec sa copine d'Air
Algérie. La réponse est identique et le ton employé pour marquer le refus, assez fort,
'' Je ne collaborerai pas et faites ce que vous voulez''.

A tout seigneur tout honneur, c'est la réponse que Smain ne voulait surtout pas
entendre et c'est la même équipe qui a monté l'opération Djaout qui s'est occupée du
dossier Mekbal, et de la même manière : une exécution en bonne et due forme.
Seulement dans ce cas, Said Mekbal qui échappe à un attentat le 08 mars 1993, est
depuis sur ses gardes et difficile d'approche et c'est la raison pour laquelle le ''travail''
est confié à un homme de main de Smain, Abdel Malek Amalou, connu dans le service
pour son professionnalisme sous le pseudo « le liquidateur ». Il s'est fait une grande
réputation après le meurtre à Paris en 1987 de l'avocat Ali Mécili.

Le liquidateur a besoin de s'approcher de Said Mekbal sans que ce dernier puisse se


douter de quoi que se soit. Ce qui est fait grâce à la collaboration d'un agent
féminin, (une journaliste qui accompagne le tueur au moment du crime et qui connaît
Said Mekbal. Elle le piège et c'est Toufik et Smain qui arrachent ''Mesmar Dj'ha''. Said
Mekbal porte le numéro 27.

Il est douloureux de citer ces exemples car les motivations de Toufik et de Smain
Lamari sont multiples, en plus des retombées médiatiques de ces opérations funestes,
ces assassinats servent d'exemples à d'autres journalistes qui craignant pour leurs
vies n'ont plus le choix. Pour les responsables du service presse de la DRS, après les
meurtres de plusieurs journalistes soit par le service comme c'est le cas des exemples
précédents soit par la main des islamistes, la cueillette des plumes est devenue très
facile. Il fallait les recevoir à bras ouvert et leur offrir la sécurité, les armes (beaucoup
de journalistes sont armés suite à cela par le service) et tout le confort dont ils ont
besoin en échange de leur contribution bienveillante.

Il est important de noter que derrière ces meurtres de journalistes (surtout les
journalistes étrangers), les généraux Toufik et Smain ont aussi un objectif hautement
stratégique par ces liquidations, à savoir le contrôle par ricoché de la presse étrangère
et ce par l'imposition d'une protection rapprochée permanente durant tout le séjour
du journaliste en Algérie.

De cette façon les généraux sont sûrs de limiter le champ d'action des journalistes
étrangers qui ne verront en fin de compte que ce qui arrange le commandement
militaire et rien d'autre. Même les contacts avec la population civile sont réduits au
strict minimum pour éviter tout dérapage. L'opinion internationale doit à tout prix avoir
le même son de cloche '' l'armée est au-dessus de tout soupçon''.

Les victimes

En plus de ceux qui ont perdu leurs vies, reste ceux qui ont énormément souffert et
auxquels nous rendons un grand hommage pour leur courage, leur honnêteté, leur
persévérance et leur résistance.
Ils ont subit des tortures en tous genres, des viols, des harcèlements judiciaires et des
insultes dans le meilleur des cas. Leur souffrance est celle du peuple algérien avec
lequel ils sont toujours restés honnêtes.
Nous ne pouvons pas les citer tous et nous n'avons aucune décoration à leur offrir
sinon notre profonde reconnaissance et notre profond respect. Parmi ceux là nous
citons :

Salima Ghezali,
Chawki Amari (caricaturiste),
Marc Marginedas (correspondant d'El periõdeco : expulsé),
Mourad Hadjersi(journaliste free lance),
Baya Gacemi (la Tribune),
Faycel Metaoui (El Watan),
Abi Mounir (caricaturiste l'Authentique),
Abdelaziz Houmad (directeur d'Ouest Info),
Billal Thaminy (l' Authentique)
Djillali Hadjaj (El Watan),
Saad Bouakba ( El Youm),
Zoubir Souissi (ancien directeur du soir d'Algérie),
H'mida layachi (El Khabar),
Abdel Ali Hocine (Gayad) (El Khabar),
Djamel Benmered (Exilé),
El Kadi Ihsane (Le quotidien d'Oran),
Touhami Madjouri (El Alam Assiyassi),
Daikha Dridi (free lance),
Mourad Aït Ouarab (free lance),
Ahmed Kaci (l'Authentique).

La dernière victime en date du colonel Hadj Zoubir est un jeune photographe Walid
Zeroug, arrêté le mardi 28 mars 2000 à 19h30. Il a été emmené à Ben Aknoun
(Belaroussi) où il a passé cinq nuits avant d'être relâché le dimanche vers 17 heures
après que l'AFP ait rendu publique l'information.
Ce photographe âgé de 24 ans travaille entre autres pour l'agence française IMA
Presse. Son arrestation est directement liée au fait qu'il connaît personnellement
l'attaché de presse au sein de l'ambassade de France à Alger. Zoubir avait demandé à
Walid Zeroug de collaborer avec lui mais le jeune photographe a refusé.

Les disparus

Une pensé très particulière à quatre journalistes disparus dont deux arrêtés
officiellement par les services de sécurité, à ce jour leur sort est identique à celui des
milliers de victimes disparus qui nous interpellent à tous les instants pour que l'on
fasse toute la lumière sur les.

Djamil Fahassi : (Radio Algérienne, chaîne III),


Aziz Bouabdallah (El Alam El Siyassi),
Tous deux arrêtés par les services de sécurité.

Kadour Bouselham, (Horizons),


Mohamed Hassaine, (Alger Républicain),
Mohamed Mekati, (El-Moudjahid),...

Présumés tués par des groupes islamistes.


Les Agents des services

Nous tenons avant toute chose à préciser que les noms qui vont suivre sont ceux des
personnes qui ont volontairement choisi de collaborer avec les services de sécurité.
Les copies des dossiers agents (ou fiches bleues) qu'ils ont signé ainsi que les preuves
de leurs méfaits seront transmis aux instances judiciaires le moment venu. Ces
journalistes ainsi que d'autres, ont vendu leurs âmes aux assassins de leurs collègues
journalistes. Nous n'allons pas non plus nous rabaisser et décrire les détails de leurs
vies privées soigneusement notés dans leurs dossiers par les responsables des services
et ce d'abord par respect pour leurs familles et aussi par respect pour les lecteurs de
ce dossier.

Nous n'avons pas pris en considération le cas des journalistes qui ont cédé sous les
menaces et les exactions en tout genre, car ceux là ont au moins le mérite d'avoir
essayer de résister. Il faut dire qu'il n'est pas toujours facile de supporter les tortures
de quelle nature que se soit.

El Watan:

Salima Tlemçani de son vrai nom Zineb Oubouchou, a été recrutée par le colonel Fawzi.
Ses collègues l'ont surnommé le général à cause de ses contacts permanents avec le
service et son autorité. Elle est utilisée par Zoubir comme sergent recruteur
spécialement avec les journalistes étrangers et remplit des missions pour le service
surtout à l'étranger. Elle a déjà été envoyée à une réunion de la fédération
internationale de journalistes pour passer les messages de la DRS '' C'est uniquement
les islamistes qui tuent en Algérie''. Elle doit partir le 03 mai à Barcelone pour participer
à un séminaire international organisé par la coordination des journalistes catalans à
l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse.
Elle a initié les attaques contre le MAOL d'après les instructions de Zoubir en
commençant par diffuser des messages sur Internet sous le pseudonyme de ''
SalimaPour''.
Salima Tlemçani de son vrai nom Zineb Oubouchou

Tayeb Belghiche:(actionnaire d'El Watan), surnommé le manchot par les services du


CCD; parce qu'il a perdu un bras durant son enfance lorsqu'il a sauté sur une mine
dans la région de Souk Ahras.
Il s'est, dès les années 70, spécialisé dans le conflit Algéro-Marocain et l'affaire du
Sahara Occidentale.
Tayeb Belghiche est l'agent favori du service pour ce qui est des campagnes de
propagandes contre le Maroc et les questions relatives au problème Sahraoui.
C'est lui qui a fait entrer, il y'a dix ans, ABLA CHERIF, de son vrai nom ''Amel
Boumediene'', dans le monde de la presse. Il l'a mise en relation avec les officiers des
services et l'a convaincue de collaborer.

Liberté :

Nacer Belhadjoudja : il est utilisé par le service surtout pour espionner ses collègues,
Zoubir l'a bien utilisé pour espionner Ghalib Djebour à l'Authentique, mais il est viré
quand le directeur de journal s'en rend compte.
Ses deux frères travaillent aussi pour le service, Rédha Belhadjoudja signe la chronique
en page 24 de liberté "le nez et la perte" sous le pseudonyme Hakim Laalam ; Said
Belhadjoudja travaille comme correspondant du Soir d'Algérie à Annaba. C'est Nacer
qui est le plus lié à Zoubir qui le traite comme son dauphin.

Abrous Outoudert (directeur du quotidien Liberté) : il a été durant de longues années


fonctionnaire au ministère de la communication. Il s'occupait de la censure. Originaire
du village de Taguemount Azouz, daïra de Douala wilaya de Tizi Ouzou, il a été contacté
par Isaad Rabrab quand celui-ci a décidé de créer Liberté. Les deux sont originaires
de Taguemount Azouz. Ils sont aussi cousins éloignés. Abrous est chargé de la gestion
du quotidien liberté afin que Rabrab n'apparaisse pas. Abrous est très proche de Zoubir
qui l'utilise comme agent de renseignement notamment auprès de l'ambassade de
France où Abrous a des contacts importants. L'information publiée sur le radar de
liberté concernant Betchine lui a valu d'être emprisonné. Cette affaire cousue de fils
blancs lui a aussi permis de gagner en crédibilité en plus de la prime du service.

Ghania Khelifi.

Mohamed Sifaoui.

El Khabar:

Ali Djerri.

Le Matin :

Farid Alilet.

Le Soir D'Algérie:

Fouad Boughanem,
Rabah Abdellah.

Horizons:

Naama Abbes, C'est le colonel Fawzi qui a convaincu Liamine Bechichi à l'époque
ministre de la communication de nommer Naama Abbes (Bi-National car née en
France) au journal Horizons.

La Tribune:

Bachir Chérif Hassan

France 2 :

Ahmed Ouandjli (correspondant),

Al-Jazzerah:

Boualem Allah Hamid (correspondant ),

La radio algérienne chaîne 3:

Zehira Yahi.

El-Hayat:
Mohamed Moqaddem de son vrai Anis Rahmani

Fils de Harki et lui harki du DRS

Mohamed Moqaddem. (Anis Rahmani)

MBC:

Ahmed Megaache.

Le Quotidien d'Oran :

Mounir Bendjemaa : Ancien journaliste à Horizons et à l'Authentique où il a espionné


pour le compte de Zoubir. Après son éviction de ce journal Zoubir le nomme au
Quotidien d'Oran, ce journal en partie propriété du chef de la deuxième région en
l'occurrence le général Kamel Aberahman. Mounir B. est aussi utilisé pour essayer de
discréditer le MAOL sur Internet en lançant des messages sur les sites où il y'a des
forums d'algériens.

Hebdo Libéré:

Abderrahmane Mahmoudi.

Le directeur d'Achaab:

Azzedine Boukerdousse.
Le secrétaire général du syndicat national des journalistes ( SNJ ): promu à ce poste
par le service : RABAH ABDELLAH. Il signe ses articles au "soir d'Algérie" sous le
Pseudonyme Sofiane Aït Iflis.

El Moudjahid :

Mouloud Benmohamed, qui est devenu presque un habitué des rencontres sur les
droits de l'homme à Genève et Paris. Il est envoyé en mission pour prendre des photos
et des enregistrements qu'il remet ensuite à Zoubir.

Ces agents des services sont animés par le désir d'arriver vite au sommet comme leurs
prédécesseurs que les officiers recruteurs citent en exemple. Le service a souvent bien
récompensé ses serviteurs fidèles afin qu'ils servent d'exemples aux autres
journalistes plus soucieux de se faire une réputation que de faire honnêtement leur
métier.

Zahia Benarouss : Ministre.

Hamraoui Habib Chawki: Ministre.

Ahmed Boubrik: Directeur de la station ENTV de Constantine.

Chadli Boufaroua: est devenu directeur du centre d'écoute de Dély Brahim.

Mohamed Tigane : directeur d'El Massa.

Nacer M'hel : directeur de l'APS (ex. Chef du bureau de l'APS à Tokyo, Mexico, et
Washington et agent attitré de la DRS).

Naama Abbes : est devenue directrice de l'Horizons.

Abdelhak Bouatoura : Un ancien journaliste à Horizons. Il est récompensé par la DRS


en 1997 en le nommant comme attaché de presse au ministère de l'intérieur.

Fatiha Akkab : Ancienne journaliste à Algérie Actualité, devenue fonctionnaire au


ministère de la communication.

Zoubir, les Affaires et les Autres


Le chargé du contrôle de la presse Tahri Zoubir a réagit de la même façon que ses
chefs, à peine installer à son poste a Belaroussi qu'il s'est investi en parallèle dans la
fructification des affaires de la famille. El hadj Zoubir est le frère de Miloud Zoubir,
l'ancien Wali de M'sila, nommé après le dernier mouvement des walis à la willaya de
Ghelizane grâce à l'intervention du colonel Zoubir, le frère protecteur.

En 1995, les services judiciaires de la gendarmerie nationale mettent à jours un trafic


à grande échelle de passeports, de cartes jaunes (dispense du service militaire) et de
sursis militaires valables à l'étranger. Parmi les personnes mises en cause, le propre
frère du colonel Zoubir alors wali de M'sila, le commandant du secteur militaire et
d'autres relais dans l'administration locale. En fait même Zoubir est bien impliqué en
assurant la sécurité de tout le réseau. A 12.000FF (nouveaux francs) la carte jaune et
8.000FF le sursis, les comptes atteignent très vite des sommes gigantesques. Profitant
du climat d'insécurité générale et de la crainte des parents pour leurs enfants qui ont
atteint l'âge du service militaire, Zoubir et ses complices ont organisé ce commerce
très lucratif de la vie humaine. Les parents des jeunes appelés qui peuvent se
permettre même en vendant leurs biens préfèrent acheter la vie de leurs enfants plutôt
que de les voir partir vers une mort certaine, trop de jeunes ne sont jamais revenus
de l'abattoir.

Quand le colonel Zoubir prend connaissance des investigations menées par les
gendarmes autour de cette affaire, c'est en personne qu'il dirige les tractations avec
le service concerné de la gendarmerie. Ses arguments en tant qu'officier supérieur de
la DRS très connu dans le milieu opérationnel sont solides et pour lui le service de
police judiciaire de la gendarmerie est entrain de faire capoter une opération interne
au service de la DRS couverte par le sceau du secret à des fins de lutte contre le
terrorisme. Il est vrai que les services opérationnels de la DRS montent des affaires
de toutes pièces (le miel qui attire les abeilles) soit pour des besoins d'infiltration soit
pour la neutralisation de certains éléments, (le dossier de la lutte antiterroriste en
traitera quelques exemples). Mais aussi d'autres opérations du genre sont aussi
préparées pour des besoins personnels, le plus souvent pour le compte des chefs qui
veulent éliminer des concurrents gênants ou avoir l'avantage dans des domaines qui
les intéressent.

Malheureusement pour Zoubir, un journaliste travaillant pour le journal Le Matin eut


vent de cette affaire (sans pour autant qu'il sache le lien de parenté qui existe entre
le Colonel Zoubir et le Wali de M'sila), il publie un article sur les dépassements de ce
wali. En apprenant la nouvelle, Zoubir devient fou et fait tout pour nuire à ce journaliste
: arrestation par Tartague, coups, insultes, menaces de viol et de mort. Toute la
machinerie répressive est mise à contribution pour enterrer le sujet en question.
Comme à l'accoutumée, Zoubir fait sortir le chef d'inculpation classique, à savoir
intelligence pour un service étranger pour légaliser l'arrestation de l'auteur du fâcheux
article vis à vis de ses collègues, car le journaliste en question avait des connaissances
au sein de l'ambassade de France et des Etats-Unis à Alger.

Les affaires des frères Tahri dépassent largement le cadre du trafic de documents
militaires, ils ont même monté grâce à l'argent récolté par ces transactions honteuses,
une société d'importation de produits électroménagers en provenance de Tunisie avec
le partenariat du chef de sûreté de la wilaya de M'sila et le commandant du secteur
militaire. Leur société est devenue avec le temps l'une des plus importantes qui fait
de la distribution (vente en gros) pour tous les commerçants de l'ouest du pays et
même du centre. Leur chiffre d'affaire dépasse les 300 milliards de centimes et c'est
grâce à Zoubir que le service des douanes n'a jamais un droit de regard sur ce
commerce juteux qui est en pleine floraison.

Une des premières victimes de Zoubir est le DEC d'El Biar, le nommé Mohamed
Maarouf qui cède sous les menaces claires de Zoubir. Ce dernier exige avec insistance
un lot de terrain pour construction dans la commune. C'est finalement derrière le stade
d'El Biar qu'il réussit à en avoir un à un prix dérisoire pour le moins que l'on puisse
dire en comparaison avec les prix réels pratiqués sur le marché. Sans se soucier des
frais, il fait appel à l'entrepreneur favori des généraux, un certain ''Ami Salah'' qui a
construit deux villas pour le général Mohamed Touati, deux autres pour le général
Abdel Madjid Taghrirt, une autre pour le général Mohamed Lamari (pour son Fils
Mourad) et pour bien d'autres officiers supérieurs.

La villa la moins chère a coûté plus de 2,5 milliards de centimes. Celle de Zoubir a
coûté près de trois milliards, une somme modique pour ce colonel businessman qui
s'est fait construire deux autres villas à Oran, l'une aux noms des membres de sa
famille, en plus des logements de fonction qu'il n'a jamais quitté. Cela fait bien de
l'espace pour un seul colonel. Rien à voir avec la réalité algérienne, cet officier
supérieur parmi tant d'autres vit dans le luxe et la luxure alors que la crise de logement
bat son plein.
La mutation du frère wali n'est pas due au hasard, le budget de reconstruction de cette
zone martyre aiguise les appétits des vautours du trafic de l'immobilier et du foncier,
et les affaires des frères dans ce domaine ne sont pas en laisse. Déjà à M'sila, le Wali
Miloud Tahri s'est bien servi et le montant du trafic de lots de terrain, logements
d'habitation, locaux commerciaux et engins de transport lourds, est effarant.
Pareillement Zoubir a fait de même à Alger avec l'ex. Gouverneur Chérif Rahmani et
''Salah'' le fameux entrepreneur. Des terrains agricoles ont été détournés, reclassés
constructibles, construits et revendus à des prix exorbitants. Même d'anciens
cimetières chrétiens n'ont pas échappé à leur voracité et ont été vendus comme
terrains constructibles.

Le lecteur peut se demander légitimement comment est ce que les chefs de Zoubir
laissent faire ce subordonné ? En réalité pour eux ces petits trafics c'est du menu
fretin. Ils laissent faire pour s'assurer du soutien d'officiers comme Zoubir. Ils peuvent
cependant à tout moment le traduire en justice quand il devient gênant ou trop
gourmand. Les généraux préfèrent laisser ces miettes aux officiers qui les secondent.
Les affaires des généraux se chiffrent en millions de dollars et les officiers de l'espèce
de Zoubir évitent bien de toucher aux chasses gardées des grands.

Le cas du Colonel Zoubir, chef du CCD n'est qu'un exemple parmi des centaines
d'autres qui usent leurs fonctions comme un tremplin vers la richesse et qui travaillent
d'arrache-pied pour s'assurer une place au soleil. Zoubir sait que son poste lui permet
de faire taire tous ceux qui osent parler de corruption, de détournements et de tout ce
qui dérange les chefs. C'est de ce point précis qu'il tire sa force et son pouvoir.

Djillali Hadjadj, journaliste et médecin de formation, a longtemps travaillé au journal


El Watan et s'est spécialisé au fil des ans dans les affaires de corruptions surtout depuis
l'arrivée de Zeroual au pouvoir. Il a écrit un livre traitant aussi de l'étendue du fléau
de la corruption dans notre société. Il était bien vu par les responsables des services
depuis qu'il avait lancé une série d'articles sur l'empire du Général Betchine, bien plus
il a même été félicité plus d'une fois par Zoubir pour son travail. Le vent a très vite
tourné dès que ce même journaliste a commencé à s'intéresser de près à l'empire de
Toufik et des autres généraux, une pluie d'insultes et de menaces de mort s'est abattue
sur lui.

Suite au refus d'abandonner ses enquêtes, Zoubir met tout son poids et utilise tous
ses contacts pour le faire renvoyer du journal en décembre 1999. Devant toutes ces
exactions, le journaliste persiste en militant contre la corruption au sein de
l'association qu'il a crée et a assisté dernièrement en Afrique du Sud au congrès contre
la corruption.

Bien des journalistes honnêtes et sincères qui se sont investis dans ce métier noble où
la vérité est reine, ont été cassés, poursuivis, martyrisés, assassinés ou dans le
meilleur des cas, poussés à l'exil soit par Zoubir, Fawzi ou d'autres manipulateurs de
l'ombre qui veulent étouffer à tout prix les voix qui se révoltent. Tant qu'il y aura des
gros rats qui se déplacent dans la nuit, croquent l'Algérie à pleines dents et se
remplissent le ventre, l'Algérie restera à genoux et son peuple boira l'élixir de
l'humiliation que les rats mijotent.

En conclusion notre unique souhait est de pouvoir contribuer par la diffusion de ce


dossier à la levée des restrictions qui pèsent sur la liberté de la presse. Que les
monstres qui guettent l'Algérie soient bannis à jamais ! Que Zineb et les autres
inquisiteurs disparaissent du monde de la presse, car ils ne valent pas mieux que les
terroristes islamistes qu'ils combattent.

Notre promesse à tous ceux qui ont donné leurs vies pour la vérité et de continuer à
démasquer et à combattre tous les faux démocrates qui se vendent à Rabrab et ses
acolytes. Tous les prêcheurs de mensonges qui assassinent l'espoir des plus démunis.
Tous les Toufik et Smain qui étouffent les voix de la vérité et souillent de leurs
empreintes indélébiles les pages de l'histoire.

Hommages aux journalistes qui ont été la proie de la folie humaine et des renégats
aux milles visages. Des noms qui sont tombés l'un après l'autre avec bravoure et
dignité. Leur mémoire restera le phare de tous ceux qui disent NON haut et fort aux
démons du mensonge.

En cette occasion nous rendons un grand hommage à lutte de Taoufik Ben Brick qui
balise le chemin de la vérité avec honneur et courage.

Peuple algérien, personne ne sait de quoi sera fait demain tant que ta volonté reste
souveraine et ton désir suprême.

Affaire publié le 01/09/1999

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