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Licence professionnelle : Techniques douanières et commerce extérieur

DROIT DES CONTRATS COMMERCIAUX INTERNATIONAUX

PLAN DU COURS

 Enjeux et évolution du droit commercial international


 Définition et caractéristiques du droit commercial international
 Sources nationales et internationales du droit commercial international
 Identification juridique et économique des contrats commerciaux internationaux
 Les principes-directeurs régissant les contrats commerciaux internationaux
 Vente-internationale (contrats et régime juridique)
 Règles de conflits de lois en matière de contrats commerciaux internationaux
 Règles de droit uniforme et transnational
 Dispositions internationales impératives en matière de contrats commerciaux
internationaux
 Problèmes communs à l’ensemble des contrats internationaux
 Règlement des différents juridiques et techniques relatifs aux contrats commerciaux
internationaux (clauses de juridiction et clauses d’arbitrage)
 Vers une dématérialisation des contrats commerciaux internationaux
INTRODUCTION

Section 1 -Enjeux et évolution du droit commercial international

Avec l'accélération de la mondialisation de l'économie, le droit du commerce international est


désormais une branche essentielle du droit . L'internationalisation des relations commerciales
obligent tous les opérateurs - décideurs et conseils - à le placer au coeur de leurs
préoccupations. A la variété des opérations revêtant un caractère international répond une
grande variété de régimes juridiques

Section 2 - Définition et caractéristiques du droit commercial international

Le droit du commerce international a pour objet de fournir les règles qui doivent s’appliquer
aux activités économiques internationales. C’est une matière composite et complexe, en
pleine expansion. Elle détermine les règles juridiques applicables aux relations entre
opérateurs économiques lorsque sont impliqués des mouvements de personnes, de biens, de
services ou de valeurs intéressant l'économie de plusieurs Etats. Il lui est donc indispensable
de déterminer ses méthodes et ses sources.

C’est une matière complexe, notamment parce qu’elle fait intervenir plusieurs branches du
droit, fait appel à des sources formelles multiples (étatiques - ou nationales -, internationales,
et, à certains égards, d’origine privée - la lex mercatoria),entremêle ainsi le droit public et le
droit privé, interne et international.
C’est une matière composite, pas vraiment autonome qui combine une multitude de
disciplines juridiques s’inscrivant habituellement dans un cadre national, mais dont la
présence d’éléments d’extranéité confère une autre dimension.

La part d’autonomie réside dans les règles propres au droit du commerce international. Il en
est ainsi :
- des règles matérielles de source internationale relatives aux règles de conflit,
- del’apport de la lex mercatoria ( source formelle d’origine en partie privée et
- du recours quasi systématique à l’arbitrage comme mode de règlement des différends.
Concrètement, le droit du commerce international concerne les règles de conflit de lois, le
droit des sociétés, contrats, investissements, commerce électronique, ainsi que risques et
garanties. Le règlement des litiges s’effectue par recours aux juridictions étatiques ou à
l'arbitrage international.

SECTION 3 –LES SOURCES DU DROIT INTERNATIONAL

I - LE DROIT ETATIQUE

Le droit étatique (lois et règlements tels qu’interprétés par la jurisprudence nationale)


constitue la première source du droit . Son application relève de la méthode du conflit de lois
pour l’essentiel des règles de droit privé, ou de la méthode unilatérale qui consiste à
rechercher la volonté d’application d’un texte dans l’espace.
Il faut ensuite distinguer les règles ordinaires de droit interne (par exemple le droit des
contrats), les règles matérielles de droit du commerce international voulues par le législateur
ou dégagées par le juge , et les lois de police qui entendent régir la situation internationale en
raison de son lien territorial ou personnel avec la Nation.

II – LE DROIT INTERETATIQUE

Au droit étatique, il faut lier le droit interétatique adopté par la communauté des Etats.

A –LES CONVENTIONS INTERNATIONALES


Figurent au premier rang les Conventions internationales, d’abord négociées et signées par
les Etats, puis ratifiées. Elles viennent alors s’insérer dans la pyramide de la hiérarchie des
normes, le plus souvent à son sommet, en tout cas au-dessus de la loi . (voir constitution de
2011 qui a donné la primauté aux conventions internationales).

Les Conventions internationales se distinguent selon l’objet des règles qu’elles formulent.
1. Convention de droit uniforme
Elles formulent des règles matérielles uniformes dans tous les Etats parties. Elle
deviennent alors le droit national applicable et se substituent aux règles internes, à moins
qu’elles ne soient supplétives.(Ex : La Convention de Vienne sur la vente internationale
de marchandises du 21 avril 1980, élaborée notamment sous les auspices de la
Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI) est le
prototype de la Convention internationale de droit uniforme).
2. Conventions formulant des règles de conflit de lois ou des règles de conflit de
juridiction.
(ex : La Convention de Rome sur la loi applicable aux obligations contractuelles).
B - LOIS TYPES OU MODELES DE LA CNUDCI

Relèvent enfin du droit construit certains instruments dépourvus de force obligatoire propre,
adoptés dans le cadre d’organisations internationales. Les lois types ou modèles de la
CNUDCI constituent des modèles à la disposition des législateurs nationaux qui peuvent s’en
inspirer pour concourir à une harmonisation mondiale du droit, tout en bénéficiant des travaux
et des échanges produits entre les délégations nationales.
Exemples :
1. la Loi type sur le commerce électronique (1996) ou
2. la Loi type sur les signatures électroniques.

La Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI) a été
créée par l'Assemblée générale en 1966 ( résolution 2205 (XXI) du 17 décembre 1966). Pour
supprimer les disparités entre les diverses lois nationales régissant le commerce international
Ces dernières constituant un obstacle au déroulement des échanges

La Commission est l'organe juridique principal du système des Nations Unies dans le
domaine du droit commercial international. L'Assemblée générale a donné pour mandat
général à la Commission d'encourager l'harmonisation et l'unification progressives du droit
commercial international. La Commission est, depuis, devenue l'organe juridique principal
du système des Nations Unies dans le domaine du droit commercial international.

La Commission comprend 60 États membres élus par l'Assemblée générale. Les membres
sont choisis de manière que les diverses régions géographiques et les principaux systèmes
économiques et juridiques du monde soient représentés. Ils sont élus pour un mandat de six
ans, la Commission étant renouvelée par moitié tous les trois ans.

La CNUDCI élabore des règles modernes, équitables et harmonisées sur les opérations
commerciales. Ses travaux prennent la forme:

 De conventions, de lois types et de règles acceptables dans le monde entier


 De guides et de recommandations juridiques et législatifs revêtant une grande utilité
pratique

III - La LEX MERCATORIA

La lex mercatoria était à l'origine un corps de règles et principes posé par les marchands eux-
mêmes pour régir leurs transactions. Elle consistait d'usages et de coutumes communs aux
marchands en Europe, avec quelques différences locales.
Contrairement au droit positif pur, c'est-à-dire un droit imposé par l'État ou par les
conventions internationales, elle constitue un corpus de règles s'imposant aux parties d'un
contrat.

La lex mercatoria peut soit être un mode d'interprétation du droit soit un instrument de droit
à proprement parler.

- La Lex mercatoria en tant que source d'interprétation, elle peut être constatée par
les principes généraux, les usages ainsi que les sentences arbitrales.
- La lex mercatoria en tant qu’instrument de droit : les principes unidroit, les
instruments institutionnels (loi modèle, règlements institutionnels, etc.), ainsi que les
contrats types constituent les instruments les plus reconnus encadrant les relations
contractuelles internationales en absence de règles positives applicables au contrat.

Parmi les sources du droit du commerce international, il y a lieu de souligner l’importance


qu’ont les usages (ou pratiques répétées) des opérateurs, qui s’expriment souvent par des
contrats types, qu’il s’agisse des usages propres à une communauté déterminée de
commerçants ou de ceux qui sont communs à l’ensemble des opérateurs du commerce
international.

À cet égard, certaines associations privées, représentatives des opérateurs du commerce


international, se sont donné entre autres pour mission de procéder, à des fins de clarté et de
sécurité juridiques, à la codification de ces usages.

A - LA CODIFICATION DES USAGES : LES CONTRATS TYPES


 Il en va ainsi de la Chambre de commerce internationale (CCI), qui est à l’origine des
Incoterms ainsi que des Règles et usances uniformes CCI en matière de crédits
documentaires ;
 C’est le cas aussi des principes regroupés par UNIDROIT. Il s’agit des Principes
Unidroit relatifs aux contrats du commerce international. Ceux-ci forment une sorte
de code du droit des contrats internationaux.

1 – LES INITIATIVES DE LA CCI

La Chambre de commerce internationale (CCI) représente mondialement les entreprises et


a pour objectif de favoriser les échanges et l'investissement, l'ouverture des marchés aux
biens et aux services, et la libre circulation des capitaux. Elle compte comme membres des
milliers d'entreprises présentes dans 130 pays. Son secrétariat international se trouve à Paris.

La chambre de commerce internationale a été créée en 1919. Sa cour d'arbitrage a été créée
en 1923.La chambre de commerce internationale rédige depuis plusieurs années des "rules",
règles ou contrats types dans tous les domaines de la vie des affaires. Ces règles sont souvent
reprises dans tous les domaines de la vie des affaires.
a – LES INCOTERMS (CCI)

InCoTerms. Il s'agit d'une abréviation anglo-saxonne de l'expression « International


Commercial Terms », signifiant «termes du commerce international» et traduite en français
par «C.I.V.» ou «conditions internationales de vente».

En 1936, pour la première fois, la Chambre de Commerce Internationale (CCI), située à


Paris, publie sous le nom d'Incoterms 1936 (INternational COmmercial TERMS), une série
de règles internationales pour résoudre le problème de la détermination du moment du
transfert des risques et frais à l’acheteur. Afin d’adapter ces règles aux pratiques
commerciales Internationales les plus récentes, plusieurs amendements ont été apportés aux
règles de 1936 pour aboutir aujourd’hui aux Incoterms 2010 qui viennent succéder aux
Incoterms 2000.

Les Incoterms résultent d'une codification des modalités d'une transaction commerciale mise
en place par la Chambre de Commerce Internationale. Chaque modalité est codifiée par trois
lettres et est indissociable du lieu de livraison auquel elle s'applique.

Le but des Incoterms est de fournir une série de règles internationales pour l’interprétation
des termes commerciaux les plus couramment utilisés en commerce extérieur. Ces termes
définissent les obligations du vendeur et de l'acheteur lors d'une transaction commerciale, le
plus souvent internationale, mais qui peut également s'établir entre des opérateurs nationaux
ou communautaires. Ils concernent essentiellement les obligations des parties à un contrat de
vente, en ce qui concerne la livraison de la marchandise vendue, la répartition des frais et des
risques liés à cette marchandise, ainsi que la charge des formalités d'export et d'import.

En se référant dans leurs contrats à l'un des Incoterms de la CCI, l'acheteur et le vendeur
réduisent l’incertitude inhérente à toute transaction internationale : pratiques commerciales et
interprétations différentes d’un pays à l’autre. Ils précisent leurs responsabilités et
obligations respectives pour la livraison de marchandises et les obligations documentaires du
vendeur. Ainsi les INCOTERMS, bien que facultatifs, sont des clauses standardisées et
reconnues, qui permettent d’éviter les litiges en répartissant clairement entre l’acheteur et le
vendeur : les frais et les risques. De plus, ils dissocient la question du transfert des risques
de celle du transfert de propriété, ce dernier restant régi par la loi régissant le contrat.
Concrètement, dans un contrat de vente international, les Incoterms vont clarifier les points
suivants :

1. Situer le point critique du transfert des risques du vendeur à l'acheteur dans le


processus d'acheminement des marchandises (risques de perte, détérioration,
vol des marchandises) permettant ainsi à celui qui supporte ces risques de
prendre ses dispositions notamment en terme d'assurance.
2. Indiquer qui, du vendeur ou de l'acheteur, doit souscrire le contrat de
transport.
3. Répartir entre les deux les frais logistiques et administratifs aux différentes
étapes du processus.
4. Préciser qui prend en charge l'emballage, le marquage, les opérations de
manutention, de chargement et de déchargement des marchandises ou
l'empotage et le dépotage des conteneurs ainsi que les opérations d'inspection.
5. Fixer les obligations respectives pour l'accomplissement des formalités
d'exportation et/ou d'importation, le règlement des droits et taxes
d'importation ainsi que la fourniture des documents. Il existe 11 Incoterms
retenus par la CCI, (codification originale anglaise sur 3 lettres, ex : FOB)
plus une localisation précise ex : « FOB Le Havre

b – Les règles et usances en matière de crédit documentaire (CCI)

Le Crédit Documentaire est l'opération par laquelle une Banque (la « Banque Emettrice »)
s'engage d'ordre et pour compte de son Client Importateur (le « Donneur d'Ordre ») à régler
à un Tiers Exportateur (le « Bénéficiaire ») dans un Délai déterminé, via une Banque
intermédiaire (la Banque Notificatrice) un Montant déterminé contre la remise de
Documents strictement conformes justifiant la valeur et l'expédition des Marchandises.

Le Crédit Documentaire est soumis aux Règles et Usances Uniformes de la Chambre de


Commerce Internationale.

B - LES PRINCIPES UNIDROIT (INITIATIVES DOCTRINALES)

La situation des Principes Unidroit sur les contrats commerciaux internationaux est assez
ambiguë. Ils sont d’initiative doctrinale et se réclament aussi de la Lex mercatoria .

L'Institut international pour l'unification du droit privé (ou UNIDROIT) est une organisation
intergouvernementale indépendante. L’UNIDROIT s’occupe du droit matériel international
privé, civil ou commercial. L’UNIDROIT, a été créé lorsque qu'existait encore la Société des
Nations, en 1928. Son statut actuel, élaboré en 1940 a été amendé en 1993. Mais il s’agit
d’une organisation de comparatistes privatistes réfléchissant prospectivement sur des travaux
qui n’auront pas nécessairement des retombées législatives ou conventionnelles.
L'UNIDROIT compte 60 États membres.

Le droit du commerce s'internationalise fortement, or, il n'est pas perçu de manière identique
d'un État à l'autre, les droits nationaux, en matière, plus précisément de droit du commerce
international, sont souvent régis par des conventions portant règles de conflits de lois ou de
droit matériel - . Mais ces Conventions multilatérales ne satisfont pas tous les États
souverains. D'où des tentatives de codifications transnationales pour trouver un terrain
d'entente, notamment par le biais de l'Institut international pour l'unification du droit privé
(UNIDROIT). Les Principes relatifs aux contrats du commerce international, en font partie
(dernière version : 2004; première version: 1994).

Genèse des Principes relatifs aux contrats du commerce international

Dès 1971, l'Institut international pour l'unification du droit privé (UNIDROIT), situé à
Rome, a décidé d'introduire le projet des Principes dans son programme de travail. En 1994
paraissaient les Principes d'UNIDROIT relatifs aux contrats du commerce international dans
un ouvrage qui a suscité de nombreuses réactions doctrinales et arbitrales.
Puis en dernier lieu ont été publiés les Principes dans leur version consolidée courant 2004.
Sous l'impulsion et les encouragements de la Commission des Nations Unies pour le droit
commercial international (C.N.U.D.C.I.), une troisième version est en cours d'élaboration en
2006.

L'édifice ainsi construit a conduit les opérateurs du commerce international, les


jurisconsultes, les enseignants à ranger en première ligne les Principes comme source
originale et codifiée de "la nouvelle loi des marchands", la lex mercatoria,

Dans leur Préambule (version 1994), les Principes disposent que « [ceux-ci] énoncent des
règles générales propres à régir les contrats du commerce international. Ils s'appliquent
lorsque les parties acceptent d'y soumettre leur contrat. Ils peuvent s'appliquer lorsque les
parties acceptent que leur contrat soit régi par les "Principes généraux du droit", la "lex
mercatoria" ou autre formule similaire . Ils peuvent être utilisés afin d'interpréter ou de
compléter d'autres instruments du droit uniforme. Ils peuvent servir de modèle aux
législateurs nationaux ».

Il est donc possible, "s'ils (les opérateurs du commerce international) l'acceptent", de


soumettre le contrat aux Principes d'UNIDROIT, dès lors que le contrat international se dit
gouverné par les principes généraux du droit ou à la lex mercatoria.

Dès l'entrée en vigueur des Principes, des sentences arbitrales internationales ont fait usage
desdits Principes, afin de suppléer les lacunes des règles de droit désignées par la règle de
conflit de lois conventionnelle ou non.

Sructure des Principes 2004


Préambule.

Chapitre 1 - Dispositions générales.

Chapitre 2 - Formation du contrat et pouvoir de représentation.

Section 1: Formation du contrat.

Section 2: Pouvoir de représentation.

Chapitre 3 - Validité.

Chapitre 4 - Interprétation.

Chapitre 5 - Contenu du contrat et droit des tiers.

Secton 1: Contenu du contrat.

Section 2: Droits des tiers.

Chapitre 6 - Exécution.

Section 1: Exécution en général.

Section 2: Hardship.
Chapitre 7: Inexécution.

Section 1: Inexécution en général.

Section 2: Droit à l'exécution.

Section 3: Résolution.

Section 4: Dommages-intérêts.

Chapitre 8 - Compensation.

Chapitre 9 - Cession des créances, cession des dettes, cession des contrats.

Section 1: Cession des créances.

Section 2: Cession des dettes.

Section 3: Cession des contrats.

Chapitre 10: Délais de prescription

Hormis la contractualisation des Principes, ou ceux-ci doivent être appliqués, l'article 1er,
énonce qu'ils peuvent s'appliquer selon les désirs des parties ( "ils peuvent s'appliquer d'un
commun accord ou faute de loi pertinent étatique, ils peuvent apporter une solution lorsqu'il
est n'est pas possible de déterminer la loi applicable, ils peuvent être utilisés afin
d'interpréter ou de compléter des instruments internationaux de droit uniforme"). La version
2004 des Principes permet la soustraction, par les cocontractants, de certaines dispositions
desdits Principes

B – LES PRINCIPES GENERAUX DU DROIT DU COMMERCE


INTERNATIONAL : L’ARBITRAGE

Les arbitres du commerce international contribuent, de leur côté, à la formulation de ce que


l’on appelle « principes généraux du droit du commerce international ». Ceux-ci sont formés
de principes généraux issus soit de la recherche des principes communs aux différents
systèmes juridiques étatiques, soit encore de règles matérielles de source internationale,
comme celles que l’on retrouve dans les conventions - que celles-ci soient en vigueur ou non
- ou les lois types.

Exemple : - La Cour internationale d'arbitrage de la Chambre de commerce


internationale

La Chambre de Commerce Internationale (CCI) fondée en 1919 dispose d’une Cour


internationale d’arbitrage, fondée en 1923.

Contrairement à la plupart des autres organisations d'arbitrage, qui ont un champ d'action
national ou régional, la Cour a une vocation réellement internationale. Ainsi, les différents
mécanismes proposés par la CCI ont été spécialement conçus pour résoudre les différends
commerciaux internationaux. Cela a permis à sa Cour d’administrer plus de 12 000
arbitrages internationaux impliquant des parties et des arbitres de plus de 170 pays et
territoires.

La mission de la Cour est de veiller à l'application de ses divers Règlements, soit : le


Règlement d'arbitrage de la CCI, le Règlement ADR de la CCI, le Règlement d’expertise
de la CCI, ainsi que le Règlement d’expertise pour la résolution des différends en matière
d’instruments documentaires (DOCDEX). Ses membres ne tranchent pas eux-mêmes les
différends soumis à l'arbitrage – tâche qui incombe aux arbitres nommés conformément au
Règlement. La Cour supervise le processus d'arbitrage de la CCI et est responsable, entre
autres, de : nommer des arbitres ou de confirmer ceux désignés par les parties, de statuer
sur les demandes de récusation, d'examiner et d'approuver toutes les sentences arbitrales et
de fixer les honoraires des arbitres.
CHAPITRE 2 – IDENTIFICATION JURIDIQUE ET ECONOMIQUE DES
CONTRATS COMMERCIAUX INTERNATIONAUX ET LES PRINCIPES-
DIRECTEURS REGISSANT LES CONTRATS COMMERCIAUX
INTERNATIONAUX

Section 1 - Identification juridique et économique des contrats commerciaux


internationaux
I - La notion juridique du contrat international
C’est la notion qui comporte l’élément « d’extranéité ». Ces éléments indiquent qu’il
y a des points de contacts avec au moins deux Etats. Un contrat « interne » ne
comporte aucun élément d’extranéité.
Ces éléments doivent être « suffisant » pour rendre un contrat « international ».

Exemples d’éléments susceptibles à l’extranéité :


- La nationalité
- Le domicile/la résidence
- L’établissement d’une personne morale
- Le lieu de conclusion du contrat
- Le lieu d’exécution ou de livraison
- Le lieu de situation d’un bien (celui-ci n’est pas un élément fort)
- Parfois la monnaie d’un contrat

II - La notion économique du contrat international


La notion économique du contrat international met en jeu les intérêts du commerce
international. Le contrat implique un mouvement de biens, services ou paiements à
travers les frontières.

Intérêt de la distinction entre la notion économique et la notion juridique d’un contrat


international
La définition juridique est utilisée en matière de conflit de lois (en France). La définition
économique peut provoquer l’application au contrat international certaines règles
substantielles spécifiques.
Exemples :
- Choix de la monnaie (clause monétaire)
- Clause d’arbitrage

SECTION 2- PRINCIPES DIRECTEURS

I - Principe de la liberté contractuelle :

En droit des contrats, il existe un principe général de liberté contractuelle. Ce principe


permet aux parties au contrat de choisir notamment la loi applicable à leurs relations,
mais aussi en cas de différend, de désigner le juge (par une clause attributive de
juridiction) ou l’arbitre compétent. La liberté contractuelle s’applique bien évidemment
aux contrats commerciaux internationaux.

Cette liberté contractuelle prime, en ce sens qu’il faudra considérer les dispositions du
contrat comme la loi des parties.
II – LIMITES : LES LOIS DE POLICE

Mais la liberté contractuelle connaît des limites : les lois de police. Ce sont des
règles législatives internes impératives, tellement impératives qu’elles le
deviennent au niveau international aussi. Si les parties contreviennent à une loi de
police, la loi de police primera sur la loi choisie et s’appliquera au contrat.

Ex : droit de la consommation et le droit de l'assurance (

III – EN CAS DE SILENCE DU CONTRAT

Dans ce cas, il faudra rechercher la loi applicable au contrat et le juge compétent


en cas de litige selon les règles du Droit international privé.

 Les règles matérielles internationales : elles donnent une solution directe


à la question posée, sans passer par le règlement de conflit de loi propre au
DIP. Ex :Convention de Vienne de 1980 sur la vente internationale de
marchandises.

 Les règles de conflit de lois : ces règles sont internationales (conventions


internationales) ou nationales (règles internes à chaque Etat).
Lorsqu’aucune règle matérielle internationale n’existe, il faudra rechercher
la loi applicable au contrat commercial international par le biais d’abord
d’une convention internationale porteuse de règle de conflit de lois, et à
défaut de ce type de convention, par le biais des règles de conflit de lois
internes des Etats.

Ex : La Convention de La Haye du 15 juin 1955 sur la loi applicable aux


vente à caractère international d’objets mobiliers ; Convention de Rome de
1980 sur la loi applicable aux obligations contractuelles etc…

 Les règles élaborées par les acteurs privés eux-mêmes :


o il s’agit d’une part des usages et coutumes relatifs au commerce
international (la lex mercatoria), et
o d’autre part, la jurisprudence arbitrale abondante en droit
commercial international.

CHAPITRE 3 – LES REGLES DE CONFLIT DE LOI


Section 1 - Convention sur la loi applicable aux ventes à caractère international d'objets
mobiliers corporels (La Convention de La Haye du 5 juin 1955 )

I - OBJET /
La Convention adoptée le 5 juin 1955 par la conférence de La Haye de droit international
privé (CODIP) a pour objet de déterminer la loi nationale applicable aux contrats
internationaux portant vente d'objets mobiliers corporels. Les Etats contractants s'engagent à
introduire ses dispositions dans leur droit interne.

Exclusions : Sont exclus du champ d'application de la Convention les contrats portant sur des
ventes de titres, de bateaux et aéronefs enregistrés, ainsi que les ventes par autorité de justice
ou sur saisie. En outre, les règles de la Convention ne s'appliquent pas aux questions
concernant la capacité des parties, la forme du contrat, ses effets à l'égard des tiers et le
transfert de la propriété sauf, dans ce dernier cas, si le problème concerne le transfert des
risques.

II - PRINCIPE
La Convention pose pour principe que les parties au contrat choisissent elles-mêmes
librement la loi nationale qui régit la situation contractuelle dès lors que cette dernière
comporte un élément d'extranéité. La loi choisie peut être celle d'un Etat non contractant.

En cas de Silence des parties :


A défaut de choix des parties, la loi applicable est celle du pays où le vendeur a sa
résidence habituelle à réception de la commande, ou la loi interne du pays de l'acheteur si la
commande est reçue dans ce pays par le vendeur. La loi du lieu de situation est désignée pour
les ventes sur un marché bousier ou les ventes aux enchères. La loi du lieu d'examen des
objets délivrés est retenue pour la détermination des formes et délais d'examen, ainsi que pour
les mesures de notification à prendre en cas de refus.

LOIS DE POLICE :La loi du contrat déterminée selon les dispositions de la Convention peut
toutefois être mise en échec pour des motifs d'ordre public international ou par le jeu des lois
de police.

SECTION 2 – LA CONVENTION DE ROME DE 1980 SUR LA LOI APPLICABLE


AUX OBLIGATIONS CONTRACTUELLES

Convention sur la loi applicable aux obligations contractuelles : La Convention est en vigueur
dans le cadre de l’Union Européenne. Elle unifie les règles de conflit de lois. Art. 1 :Elle
s’applique uniquement aux situations de conflit de lois.

La Convention de Rome ne s’applique pas uniquement aux contrats de


vente (contrairement à la Convention de Vienne).
OBJET /La convention conclue à Rome le 19 juin 1980 tend à l'unification, dans les
systèmes juridiques des pays européens, des règles de conflit de lois en matière
d'obligations contractuelles.

La Convention pose pour principe que les parties au contrat choisissent elles-mêmes
librement la loi nationale qui régit la situation contractuelle dès lors que cette dernière
comporte un élément d'extranéité. La loi choisie peut être celle d'un Etat non contractant.

A défaut de choix des parties, la loi applicable est celle du pays avec lequel le contrat
présente les liens les plus étroits. Pour la détermination du pays de rattachement, la
convention établit différentes présomptions réfragables.

La loi du contrat déterminée selon les dispositions de la Convention peut toutefois être mise
en échec pour des motifs d'ordre public international ou par le jeu des lois de police.

Hormis certains domaines juridiques ou opérations contractuelles particuliers expressément


exclus de son champ d'application, la Convention a vocation à s'appliquer à l'ensemble de
la matière contractuelle.

La convention comporte des dispositions spécifiques en matière de contrat de


consommation et de contrat de travail ainsi qu'en matière immobilière.

SECTION 3 - Convention de La Haye de 1986 sur la loi applicable aux contrats de


vente internationale de marchandises (non en vigueur)

I - Objet/La Convention sur la loi applicable aux contrats de vente internationale de


marchandises qui a été signée à La Haye le 22 décembre 1986 vise l'unification des règles de
conflit de lois relatives aux contrats de vente internationale de marchandises.

II - Champ d’application/ La Convention s'applique :


 lorsque les parties ont leur établissement dans des Etats différents
 ou dans tous les autres cas où la situation donne lieu à un conflit entre les lois de
différents Etats.

III- Exclusion :
La Convention ne s'applique pas aux ventes sur saisie ou par autorité de justice, aux ventes de
valeurs mobilières, d'effets de commerce, ou de monnaies, ou aux ventes des marchandises
achetées pour un usage personnel, familial ou domestique.

IV - Principe général :
La Convention établit le principe général selon lequel la loi désignée par la Convention
s'applique même s'il s'agit de la loi d'un Etat non contractant.

V – Silence des parties :


Selon la Convention, toutes les ventes seront régies par la loi choisie par les parties, mais si
les parties ne font pas ce choix, la vente sera régie par la loi de l'Etat dans lequel le
vendeur a son établissement au moment de la conclusion du contrat.

VI – Cas particuliers
Toutefois la vente sera régie par la loi de l'Etat dans lequel l'acheteur a son établissement au
moment de la conclusion du contrat :
- si des négociations ont été menées et le contrat a été conclu par les parties présentes
dans cet Etat,
- ou si le contrat prévoit expressément que le vendeur doit exécuter son obligation de
livraison des marchandises dans cet Etat,
- ou si la vente a été conclue aux conditions fixées principalement par l'acheteur et en
réponse à une invitation qu'il a adressée à plusieurs personnes mises en concurrence
(appel d'offres).
La vente aux enchères ou la vente réalisée dans un marché de bourse sera régie par la loi
choisie par les parties, dans la mesure où la loi de l'Etat où sont effectuées les enchères ou
celle de l'Etat où se trouve la bourse n'interdit pas ce choix.

VII – PORTEE DE LA LOI APPLICABLE


La détermination de la loi applicable sera utile pour définir comment seront régis les aspects
tels que /
- l'interprétation du contrat,
- les droits et obligations des parties et
- l'exécution du contrat,
- les conséquences de l'inexécution du contrat, et
- les divers modes d'extinction des obligations.

VII – CLAUSE DE SAUVEGARDE


La Convention prévoit une clause de sauvegarde selon laquelle son application ne devra par
porter atteinte à l'application de la Convention des Nations Unies sur les contrats de vente
internationale de marchandises signée à Vienne le 11 avril 1980, ni à la Convention sur la
prescription en matière de vente internationale de marchandises signée à New York le 14 juin
1974.

EXEMPLES DE CONVENTIONS SUR LES CONFLITS DE LOI

Convention interaméricaine sur le droit applicable au contrats internationaux


1.
(Mexico, 1994-03-17)
Convention sur la loi applicable aux contrats de vente internationale de marchandises
2.
(La Haye, 1986-12-22)
Convention relative à la loi applicable au trust et à sa reconnaissance
3.
(La Haye, 1985-07-01)
Convention sur la loi applicable aux obligations contractuelles
4.
(Rome, 1980-06-19)
Convention sur la loi applicable aux contrats d'intermédiaires et à la représentation
5.
(La Haye, 1978-03-14)
Convention sur la loi applicable à la responsabilité du fait des produits
6.
(La Haye, 1973-10-02)
Convention sur la loi applicable aux ventes à caractère international d'objets mobiliers
7.corporels
(La Haye, 1955-06-15)
CHAPITRE 4 - L’ARBITRAGE COMMERCIAL INTERNATIONAL

SECTION I – LA CONVENTION INTERNATIONALE DE NEW YORK SUR


L’ARBITRAGE

1958 - Convention pour la reconnaissance et l'exécution des sentences arbitrales


étrangères (Convention de New York)

Entrée en vigueur: La Convention est entrée en vigueur le 7 juin 1959 (article XII).

Objectifs

Prenant acte de l'importance grandissante de l'arbitrage international dans le règlement des


différends commerciaux internationaux, la Convention pour la reconnaissance et l'exécution
des sentences arbitrales étrangères (la Convention) vise à établir des normes législatives
communes pour la reconnaissance des conventions d'arbitrage ainsi que la reconnaissance et
l'exécution par les tribunaux étatiques des sentences étrangères et des sentences non
nationales. Par "non nationales", il faudrait entendre les sentences qui, bien que rendues sur le
territoire de l'État où leur exécution est demandée, sont considérées comme "étrangères" par
la loi de l'État en question parce que la procédure comporte un facteur d'extranéité, comme
c'est le cas, par exemple, lorsque les règles de procédure d'un autre État sont appliquées.

La Convention a pour objectif principal d'empêcher toute discrimination envers les


sentences étrangères et les sentences non nationales. Elle oblige les États contractants à
s'assurer que ces sentences soient reconnues et généralement exécutoires sur leur
territoire au même titre que les sentences nationales. Un objectif secondaire de la
Convention est d'obliger les tribunaux des États contractants à donner pleinement effet
aux conventions d'arbitrage en renvoyant à l'arbitrage les parties qui les saisissent d'un
litige en violation de leur convention d'arbitrage.

SECTION II - FORMES D’ARBITRAGE INTERNATIONAL

Il existe trois formes d’arbitrage international :

 l’arbitrage ad hoc : La clause d’arbitrage ad hoc est rédigée par les parties au contrat.
S’il y a un litige, les parties appliquent elles-mêmes la clause, choisissent l’arbitre et
gèrent le processus d’arbitrage.
 l’arbitrage institutionnel : L’arbitrage institutionnel quant à lui, permet aux parties
d’intégrer une clause d’arbitrage chargeant une institution donnée (par exemple la
Cour marocaine d’arbitrage) de choisir l’arbitre et de gérer toute la procédure depuis la
nomination des membres jusqu’à la sentence selon son règlement. Le règlement de
l’institution fait alors partie intégrante du contrat signé par les parties.
 l’arbitrage assisté. : L’arbitrage assisté est une sorte de modèle hybride entre les deux
précédents modes. Les parties rédigent elles-mêmes la clause d’arbitrage et nomment un
centre d’arbitrage pour l’appliquer. A préciser que pour les 3 modes choisis, la sentence
rendue demeure obligatoire et exécutoire conformément à la convention des Nations unies
de 1958 (convention pour la reconnaissance de l’exécution des sentences arbitrales) que le
Maroc a été l’un des premiers pays à ratifier dès 1959.

SECTION III – LA COUR PERMANENTE D’ARBITRAGE La Haye (Pays Bas)

La Cour permanente d'arbitrage est une organisation internationale et juridiction arbitrale


permanente dont le siège est à La Haye, aux Pays-Bas. Elle a été créée en 1899 par la
première Conférence de La Haye, et confirmée lors de la deuxième Conférence de la Paix de
La Haye en 1907. 107 États ont ratifié au moins une des deux Conventions créant la CPA.

La CPA assure l’administration des arbitrages internationaux, des conciliations, et des


commissions d’enquêtes dans des litiges entre États, personnes privées et organisations
intergouvernementales. Elle se situe ainsi à la croisée du droit international public et du droit
international privé. La CPA se compose d'un greffe et d'une liste d'arbitres potentiels dans
laquelle les parties choisissent les arbitres chargés de régler le différend les opposant.

Les différents règlements de procédures de la CPA sont modelés sur le règlement d’arbitrage
de la CNUDCI (Commission des Nations unies pour le Droit Commercial International).

Le recours à la CPA est toujours facultatif, en vertu des principes de souveraineté des États et
de consentement à l'arbitrage. Par contre, l'exécution de la sentence arbitrale rendue par les
arbitres est obligatoire.

Après avoir connu une période d'activité intense dans les années suivant sa création, la CPA
est tombée en sommeil après la seconde guerre mondiale. Elle a connu une renaissance à
partir des années 1990, qui lui permet d'être aujourd'hui une des principales institutions
internationales pour le règlement des différends impliquant des Etats ou des organisations
internationales.

Le Maroc est membre de la CPA depuis le 4/06/2001

Il y est représenté par le Premier Président de la Cour Suprême, le Procureur Général du Roi
près celle-ci ainsi que deux professeurs universitaires.

Les institutions d’arbitrage et autres organismes intéressés, tels que les chambres de
commerce et les associations professionnelles, utilisent le Règlement d’arbitrage de la
CNUDCI de diverses manières

SECTION 4 - La Cour internationale d'arbitrage de la Chambre de commerce


internationale

La Chambre de Commerce Internationale (CCI) a été fondée en 1919 avec un objectif premier
qui est toujours resté le même : servir le monde des affaires en favorisant les échanges et
l'investissement, l'ouverture des marchés aux biens et aux services, et la libre circulation des
capitaux. Un des services qu’elle offre pour atteindre cet objectif est sa Cour internationale
d’arbitrage, fondée en 1923. Contrairement à la plupart des autres organisations d'arbitrage,
qui ont un champ d'action national ou régional, la Cour a une vocation réellement
internationale. Ainsi, les différents mécanismes proposés par la CCI ont été spécialement
conçus pour résoudre les différends commerciaux internationaux. Cela a permis à sa Cour
d’administrer plus de 12 000 arbitrages internationaux impliquant des parties et des arbitres de
plus de 170 pays et territoires.

SECTION 5 – LE MAROC ET L’ARBITRAGE COMMERCIAL INTERNATIONAL

Le Maroc fut parmi les premiers pays arabes à connaître l’arbitrage commercial international
en signant la Convention de New York de 1958 sur la reconnaissance et l’exécution des
sentences arbitrales étrangères.

Il a ensuite ratifié plusieurs conventions en la matière, de même qu’il a réglementé le recours


à l’arbitrage national et international dans le code de procédure civile.

A noter que les juges nationaux peuvent être appelés à siéger au sein de juridictions
transnationales comme arbitres, c’est le cas notamment de la Cour Permanente d’Arbitrage et
de la Cour Internationale de Justice.

La loi marocaine n° 08-05 relative à l’arbitrage et médiation conventionnelle :

L’arbitrage

La loi distingue à présent l’arbitrage interne et l’arbitrage international. Elle prévoit pour
chacune de ces modalités des règles de procédure, de forme de la sentence et de détermination
du droit applicable.

L'arbitrage international

La loi définit l’arbitrage international comme l'arbitrage mettant en cause des intérêts du
commerce international et dont l'une des parties au moins à son domicile ou son siège à
l'étranger.

Par rapport à l’arbitrage interne, l’arbitrage international présente certaines particularités :

- la sentence arbitrale internationale peut être rendue au Maroc ou à l’étranger,

- les parties peuvent déterminer la loi nationale qui régira la procédure et en application de
laquelle le litige sera tranché.

La loi offre différentes modalités de nomination des arbitres et de constitution du tribunal


arbitral.
Le Maroc est signataire de la convention de New York du 10 juin 1958 relative à la
reconnaissance et à l’exécution des sentences arbitrales étrangères. La loi rappelle que les
sentences arbitrales internationales sont reconnues au Maroc.

Pour cela, elles doivent être revêtues de l’exequatur délivrée par le président de la juridiction
commerciale dans le ressort de laquelle elles ont été rendues, ou par le président de la
juridiction commerciale du lieu d'exécution si le siège de l'arbitrage est situé à l'étranger.

L'ordonnance qui refuse la reconnaissance ou l'exécution est susceptible d'appel. Pour celle
qui accorde la reconnaissance ou l'exécution, l’appel n'est ouvert que dans certains cas
délimités par la loi (violation de l’ordre public, vices de formes, etc.). Le cas échéant, l'appel
est formé dans le délai de quinze jours à compter de la notification de l'ordonnance.

CHAPITRE 5 –LE CONTRAT COMMERCIAL INTERNATIONAL

SECTION 1 – L’OFFRE ET L’ACCEPTATION

Le contrat se forme par un accord des parties. La conclusion du contrat se fait à travers
l’acceptation d’une offre soit en forme déclaratoire ou par comportement de l’autre partie.
L’acceptation est un acte unilatéral.

L’offre soit suffisamment précise et indiquer la volonté de son auteur d’être lié en cas
d’acceptation par son destinataire. Une offre prend effet dès qu’elle est parvenue à son
destinataire . L’offre est rétractable si elle n’est pas encore parvenue au
destinataire ; l’offre est révocable si la révocation est faite avant que le
destinataire a émis son acceptation.

L’acceptation de l’offre emporte conclusion du contrat.


a) L’acceptation par déclaration prend effet au moment où elle parvient à l’auteur de
l’offre.
b) L’acceptation par comportement doit être doublé avec une indication donnée par
le destinataire ou par un tiers (qui démontre l’acceptation).

L’acceptation modifiant les termes de l’offre


- L’acceptation modifiant l’offre est un rejet de l’offre et constitue une contreoffre
- Si ces modifications ne sont pas substantielles la modification est acceptée, sauf si, sans
retard, l’auteur de l’offre ne relève ces différences pour montrer son désaccord.

SECTION 2 – LA FORMATION DU CONTRAT COMMERCIAL INTERNATIONAL

La négociation peut être orale ou basée sur plusieurs écrits. En pratique, il existe plusieurs
phases dans la négociation et une grande diversité de documents contractuels.

I – LA NEGOCIATION

Les négociations peuvent être orales ou écrites :


A – L’invitation à entrer en pourparlers

L'invitation d'entrer en pourparlers peut être :


 Une proposition à entrer en pourparlers en vue de conclure un contrat futur ayant un
objet déterminé mais sans précision quant aux éléments essentiels.
 Une proposition plus précise contenant les droits et obligations des parties au contrat
définitif, (contrat, la durée, la base de calcul de prix)

L'accord du destinataire de l'invitation à entrer en pourparlers n'est pas une acceptation à


proprement parler.

Durant les négociations, il peut y avoir échange de documents.Les documents encadrant les
négociations peuvent être relatifs :
 à la durée des négociations (par exemple fixation d’un terme)
 à la charge de la réalisation et du coût à des études préalables
 à un engagement d’exclusivité pendant des négociations
 à une obligation de confidentialité durant la phase des négociations

B – LES DOCUMENTS PREPARATOIRES

On peut citer :

 Le « gentlemen’s agreement » (engagement sur l’honneur »)


 Les promesses de contrat ou Les lettres d’intention : sorte de contrat avec condition
suspensive ; elles clôturent les négociations et règlent des questions essentielles
comme les modalités de paiement ou l’obtention d’autorisations administratives
nécessaires à la conclusion du contrat
 Les avant contrats : sont obligatoires mais sont provisoires ; il peut s’agir de plusieurs
documents contractuels qui se complètent

SECTION 3 – LES CONTRATS-TYPES ET CONDITIONS GENERALES

 Les conditions générales sont des conditions préformulées par une entreprise
relevant d’un même secteur d’activité. C’est l’entreprise qui est son auteur. Les
conditions générales sont jointes à des contrats.

 Les conditions particulières sont des clauses d’individualisation.

 Les contrats-types constituent un modèle de contrat, destiné à être adopté pour certains
types de contrat. Ils sont souvent faits par des associations ou organisations
professionnelles. Ils prennent leur valeur contractuel par incorporation dans le contrat.

 Les Clauses-type sont des dispositions établies à l’avance pour un usage général et
répété et effectivement utilisé sans négociations avec l’autre partie.
SECTION 4 – LES CLAUSES DE READAPTATION

Ce sont des clauses qui vont entraîner une révision du contrat


Exemple : LA CLAUSE DE HARDSHIP

DEFINITION DE LA SITUATION DE HARDSHIP

L’article 6.1 des Principes UNIDROIT: « Les parties sont tenues de remplir leurs
obligations, quand bien même l’exécution en serait devenue plus onéreuse, sous réserve des
dispositions suivantes relatives au hardship ».

L’article 6.2, définit une situation de hardship comme suit :

« Il y a hardship lorsque surviennent des événements qui altèrent fondamentalement


l’équilibre des prestations, soit que le coût de l’exécution des obligations ait augmenté, soit
que la valeur de la contreprestation ait diminué, et
a) que ces événements sont survenus ou ont été connus de la partie lésée après la conclusion
du contrat;
b) que la partie lésée n’a pu, lors de la conclusion du contrat, raisonnablement prendre de
tels événements en considération;
c) que ces événements échappent au contrôle de la partie lésée; et
d) que le risque de ces événements n’a pas été assumé par la partie lésée.

Ainsi, la situation de hardship est liée à l’imprévision, c’est-à-dire un « bouleversement


inattendu d'un équilibre contractuel qui rend l'exécution d'un contrat anormalement onéreux
pour les parties »

La clause de hardship vise à régler l'hypothèse où surviennent des événements (économiques,


politiques et, le cas échéant, techniques) inévitables et imprévisibles au moment de la
conclusion du contrat qui bouleversent l'équilibre des relations entre parties de telle sorte à
rendre l'exécution, pour l'une d'entre elles, beaucoup plus onéreuse ou difficile.

La clause de hardship permet d'encadrer avec précision les conditions dans lesquelles les
parties s'obligent mutuellement à discuter l'économie du contrat.

Il va sans dire que cette clause est indispensable dans le cadre d’un contrat international, à
condition qu’elle soit bien libellée.

Les effets de la situation de hardship sont définis dans article 6 .2.3 Principes UNIDROIT :
« 1) En cas de hardship, la partie lésée peut demander l’ouverture de renégociations. La
demande doit être faite sans retard indu et être motivée.

2) La demande ne donne pas par elle-même à la partie lésée le droit de suspendre l’exécution
de ses obligations.

3) Faute d’accord entre les parties dans un délai raisonnable, l’une ou l’autre peut saisir le
tribunal.
4) Le tribunal qui conclut à l’existence d’un cas de hardship peut, s’il l’estime raisonnable :

a) mettre fin au contrat à la date et aux conditions qu’il fixe; ou


b) adapter le contrat en vue de rétablir l’équilibre des prestations.

HARDSHIP ET FORCE MAJEURE

La force majeure est un événement « imprévisible, irrésistible et extérieure à la volonté des


parties » :

La clause de « hardship » complète donc les clauses de force majeure, puisqu'à côté des
cataclysmes naturels, elle intègre les imprévus économiques.

Fiche récapitulative : Le Contrat International ( voir article français site internet)

Les clauses du contrat de vente internationale

1. Clauses générales

Type de clause Contenu Exemples de clauses

Type de contrat Le type de contrat figure souvent en haut Ex. « Contrat de distribution
du contrat et permet de manière expresse exclusive ».
de désigner le type de contrat en cause.

Désignation des Clause située en préambule du contrat Ex. « Entre les soussignés :
parties permettant de désigner de manière claire
les parties (raison sociale, forme juridique, La société [dénomination
siège social, nature de leur activité) ainsi sociale, forme juridique,
que leurs représentants. nationalité, adresse, etc.]

Ci-après dénommée le
fournisseur,

D’une part,

Et la société [idem]

Ci-dénommée le distributeur

D’autre part ; »

Langue du Clause désignant la langue officielle du Ex. « Le présent contrat est


contrat contrat faisant foi devant un tribunal en cas rédigé en français et traduit en
de litige. anglais. Seule la version
française vaut foi ».

Nombre Clause comportant le nombre Ex. « Le présent contrat est


d’exemplaires d’exemplaires du contrat ainsi que le réalisé en deux exemplaires et
et de pages nombre de pages de celui-ci (et qui devront comporte 10 pages ».
être paraphées par les parties).

Date d’entrée Clause fixant le point de départ du contrat. Ex. « Fait le…..à……. »
en vigueur

Durée du Pour les contrats à exécution successive Ex. « La durée du présent


contrat (contrats temporels), la clause de durée du contrat est de 5 ans ».
contrat permet de fixer la date d’expiration
du contrat.

Renouvellement Pour les contrats à exécution successive Ex. « A expiration du présent


du contrat (contrats temporels) la clause de contrat, celui-ci se reconduit
renouvellement du contrat permet de tacitement pour une période de
déterminer les conditions dans lesquelles 2 ans renouvelable. Si l’une des
les relations commerciales entre les deux deux parties ne souhaite pas
parties pourront se poursuivre. reconduire le contrat, elle devra
prévenir le cocontractant 3
La reconduction du contrat peut être mois avant la date
expresse ou tacite (auquel cas il faut d’expiration ».
prévoir un délai de préavis).

2. Clauses commerciales

2.1.Clauses obligatoires

Type de clause Contenu Exemples de clauses

Objet du Clause identifiant clairement la Ex. « Le Fournisseur consent au


contrat nature des relations commerciales Distributeur qui l’accepte le droit de
qui liera les deux parties. vendre les produits de la ligne
[indication de la ligne de produits]
commercialisée sous les marques
[indication des marques] à la clientèle
des utilisateurs finals.

Le Distributeur exercera le droit de


vente qui lui est consenti uniquement à
l’intérieur de l’emplacement situé à
[indication de l’emplacement] ».

Prix Clause précisant soit le montant à Ex. « Le Distributeur paiera au


payer soit les conditions de calcul Fournisseur, pour chaque commande
du prix (notamment pour les ventes acceptée, une somme correspondant au
successives). Elle précise résultat de la multiplication du nombre
également les taxes et autres frais de produits par le prix déterminé
inclus dans le prix ainsi que la comme indiqué à l’annexe 1, à laquelle
devise et la périodicité du paiement auront été ajoutés les frais de fret, de
(pour les ventes successives). chargement et tous autres frais de
transport et d’assurance ».

Conditions de Disposition comportant les moyens Ex. « Tous les paiements pour les
paiement de paiement ainsi que les produits seront dûs et effectués dans les
échéances. Pour les contrats de tente (30) jours suivant la date de la
distribution (ventes successives), facture du Fournisseur. Le cas échéant,
elle peut également prévoir les le Fournisseur pourra exiger du
sanctions éventuelles en cas de non Distributeur, aux frais de ce dernier,
respect de ces conditions par le que celui-ci lui remette une lettre
distributeur. irrévocable de crédit en faveur du
Fournisseur, tirée sur une banque
désignée par celui-ci.

Si le Distributeur manque à son


obligation de paiement ou de garantie,
le Fournisseur pourra, sans mise en
demeure annuler ou suspendre la
prochaine livraison jusqu’à ce qu’il ait
reçu toutes les sommes dues, et ce
compris les intérêts ».

Obligations du L’obligation principale du Ex. « La distribution des produits


vendeur/ fournisseur est de livrer les définis en article … est confiée
cédant/ marchandises ou réaliser la exclusivement au Distributeur à
fournisseur prestation de services. Cependant, l’intérieur du territoire de …
les obligations spécifiques du
fournisseur varient selon le type du Cette exclusivité étant une condition
contrat de vente. Ainsi, par déterminante de la conclusion des
exemple dans un contrat de présentes, le Concédant déclare qu’il
distribution exclusive, le prendra toutes mesures propres à en
fournisseur doit garantir au assurer le respect et garantit le
distributeur la commercialisation Distributeur contre tout acte
dans un territoire délimité par le susceptible de compromettre ladite
contrat à titre exclusif. exclusivité ».
Obligations de L’obligation principale de Ex. « Le Distributeur s’interdit
l’acheteur / l’acheteur est de payer le prix des d’utiliser la dénomination sociale, les
distributeur / marchandises ou de la prestation de marques ou autres signes distinctifs du
services. Des obligations Concédant d’une manière pouvant faire
cessionnaire spécifiques incombent à ce dernier naître le risque de confusion dans
selon le type de contrat conclu : l’esprit de la clientèle ».
publicité et communication, respect
de l’image de marque, fréquence Ex. « Le Distributeur devra coopérer
des commandes, ne pas faire de la avec le Concédant en vue de définir et
concurrence déloyale, etc. de mettre en œuvre une politique
publicitaire et de communication
adaptée à la clientèle actuelle et
potentielle dans son territoire
d’exclusivité ».

2.2.Clauses illicites

Type de contrat Clauses illicites

Accord de Les accords de distribution ne peuvent pas comporter :


distribution (au sens
- d’obligation de non-concurrence dépassant une durée de cinq
large)
ans ;
- toute obligation interdisant à l'acheteur, à la fin du contrat, de
fabriquer, d'acheter, de vendre ou de revendre des biens ou
des services ;
- toute obligation interdisant, dans le cadre d'un système de
distribution sélective, la vente des marques de fournisseurs
concurrents.
Contrat de Le fournisseur ne peut pas imposer au distributeur :
distribution sélective
- des prix de revente de ses produits. Cependant, les prix
maximums ou recommandés sont généralement autorisés ;
- des restrictions du territoire (voir ventes passives ou ventes
actives à l’intérieur d’un territoire) ou de la clientèle ;
- des restrictions aux ventes dans le cadre de distribution
sélective;
- des restrictions à son propre fournisseur de pièces détachées
dans la vente de celles-ci aux consommateurs finals ou à des
réparateurs indépendants.

2.3.Clauses financières
Clause d’indexation Elle présente un cours minimum et un cours maximum à l’intérieur
« tunnel » desquels le cours de la devise peut fluctuer sans incidence sur le
contrat.

Clause d’indexation Les parties au contrat de vente internationale choisissent une tierce
sur une devise devise comme point de référence pour leurs propres devises. Cette
clause permet le partage du risque de change.

Clause d’option de Elle permet à une des parties au contrat de vente internationale
devise d’utiliser une autre devise (déterminée dans la clause) dans
l’hypothèse où la devise choisie pour le paiement dépasserait un
certain cours.

3. Clauses juridiques
Type de clause Contenu Exemples de clauses

Clause de Disposition qui « fixe » les Ex. « L’augmentation de plus de 15%


stabilité conditions de vente à un moment des matières premières entraîne une
juridique donné (celui du contrat) afin nouvelle négociation des prix des
d’éviter le risque de changement du marchandises ».
contenu de la réglementation
applicable au contrat.

Clause de Disposition insérée dans un contrat Ex. « En cas d’événement majeur,


hardship ou de ventes successives permettant imprévisible par l’une des parties, le
economic aux parties d’ouvrir une contrat sera renégocier en vue de
dislocation renégociation de celui-ci en cas rééquilibrer les obligations des parties.
d’événement économique ou En cas d’impossibilité absolue, le
technologique bouleversant contrat sera résilié ».
gravement l'équilibre des
prestations prévues au contrat Ex. « A défaut d’un accord des parties
(notion d’imprévision).. sur la révision du contrat dans un délai
de 90 jours après la demande du
cocontractant ayant demandé la
révision, le contrat demeure en vigueur
conformément à ses termes initiaux ».

Clauses de Clause d’exonération de Ex. « En cas de force majeure rendant


force majeure responsabilité et de dispense de impossible l’exécution du contrat,
(pays de droit l’exécution des obligations celui-ci sera résilié sans dommages et
latin) contractuelles. Caractères intérêts ».
d’irresistibilité, d’imprévisibilité et
non imputable à celui qui
Clauses de l’invoque.
frustration
(pays anglo-
saxons)

Clause pénale Clause condamnant la partie Ex. « Au-delà de la date limite de


défaillante à payer un pourcentage livraison, le vendeur devra payer 5%
du montant du contrat en cas de du prix par jour de retard ».
retard d’exécution de ses
obligations.

Conditions de En dehors de la clause délimitant la Ex. « Le présent contrat prendra


résiliation durée du contrat, la clause également fin par résiliation de plein
déterminant les conditions de droit, sans mise en demeure préalable,
résiliation définissent les sur simple constatation de cette
hypothèses dans lesquelles la résiliation, notifiée par l’une
continuation du contrat est quelconque des Parties à l’autre, dans
impossible. Cette clause l’un des cas limitativement énumérés
s’apparente à la clause pénale, sauf ci-après :
qu’elle ne prévoit pas de dommages
et intérêts mais plutôt la fin du -
infraction du Concédant à son
obligation de distribution exclusive
contrat. au profit du Distributeur ;
- infraction du Distributeur à son
obligation d’approvisionnement
exclusif auprès du Concédant ».
Clause de loi Clause soumettant le contrat à une Ex. « La loi applicable au contrat est la
applicable loi nationale. loi française ».

Clause Clause donnant compétence à un Ex. « En cas de litige, le tribunal de


attributive de tribunal national en cas de litige commerce de Paris sera compétent
juridiction entre les parties. pour se prononcer sur celui-ci ».

Clause Clause selon laquelle en cas de Ex. « En cas de litige entre les parties,
compromissoire litige entre les parties au contrat, celles-ci auront recours à la Chambre
celles-ci auront recours à de Commerce International pour
l’arbitrage. Elle peut désigner résoudre leur différend ».
également le type d’arbitrage
(institutionnel ou ad hoc).

Clause de Clause par laquelle les parties Ex. « En cas de problème ou de conflit
coopération s’engagent à dialoguer chaque fois entre les parties, celles-ci s’engagent à
mutuelle que l’une d’elles rencontre une coopérer en vue de trouver une solution
difficulté dans l’objectif de trouver à l’amiable ».
une solution à l’amiable.

CHAPITRE VI – LE CONTRAT ELECTRONIQUE

SECTION 1 – LA LOI TYPE DE LA CNUDCI SUR LE COMMERCE


ELECTRONIQUE

Date d'adoption: 12 juin 1996 (le nouvel article 5 bis a été adopté en 1998)

Objet

La Loi type de la CNUDCI sur le commerce électronique (LTCE) a pour objet de permettre
et de faciliter le commerce électronique en proposant aux législateurs nationaux un
ensemble de règles internationalement acceptables dont le but est de lever les obstacles
juridiques et d'augmenter la sécurité juridique dans ce type de commerce. En particulier, elle
vise à surmonter les obstacles résultant des dispositions légales auxquelles les parties ne
peuvent déroger conventionnellement en offrant une égalité de traitement à l'information sur
support papier et support électronique. Une telle égalité de traitement est indispensable pour
faciliter l'utilisation de communications sans support papier et, partant, promouvoir l'efficacité
du commerce international.

La Loi type de la CNUDCI sur le commerce électronique a été le premier texte législatif à
adopter les principes fondamentaux de non-discrimination, de neutralité technologique et
d'équivalence fonctionnelle, qui sont largement considérés comme les éléments fondateurs du
droit du commerce électronique moderne. Le principe de non-discrimination garantit qu'un
document ne se verra pas privé d'effet juridique, de validité ou de force obligatoire au seul
motif qu'il est sous forme électronique. Le principe de neutralité technologique oblige à
adopter des dispositions neutres s'agissant de la technologie utilisée. Eu égard à la rapidité des
progrès technologiques, des règles neutres ont pour but de tenir compte des évolutions futures
sans nécessiter de travail législatif supplémentaire. Le principe d'équivalence fonctionnelle
énonce les critères selon lesquels les communications électroniques peuvent être considérées
comme équivalentes aux communications sur support papier. Il définit notamment les
exigences particulières auxquelles doivent satisfaire les communications électroniques afin de
remplir les mêmes objectifs et fonctions que certaines notions du système traditionnel papier,
par exemple "écrit", "original", "signature" et "enregistrement".

Principales dispositions

Outre les dispositions sur les notions juridiques de non-discrimination, de neutralité


technologique et d'équivalence fonctionnelle, la Loi type établit des règles portant sur la
formation et la validité des contrats conclus par voie électronique, l'attribution des messages
de données, l'accusé de réception et la détermination du moment et du lieu d'expédition et de
réception des messages de données.
Il convient de noter que certaines dispositions de la Loi type ont été modifiées par la
Convention sur les communications électroniques en raison des pratiques récentes dans le
commerce électronique. De plus, la deuxième partie de la Loi type, qui traite du commerce
électronique en relation avec le transport de marchandises, a été complétée par d'autres textes
législatifs, notamment la Convention des Nations Unies sur le contrat de transport
international de marchandises effectué entièrement ou partiellement par mer ("Règles de
Rotterdam"), et pourrait faire l'objet de travaux supplémentaires par la CNUDCI dans le futur.

SECTION 2 - Loi type de la CNUDCI sur les signatures électroniques

Date d'adoption: 5 juillet 2001

Objet

La Loi type de la CNUDCI sur les signatures électroniques vise à permettre et faciliter
l'utilisation des signatures électroniques en établissant des critères de fiabilité technique pour
l'équivalence entre ces signatures et les signatures manuscrites. En conséquence, elle peut
aider les États à mettre en place un cadre législatif juridique moderne, harmonisé et juste pour
régler efficacement la question du traitement juridique des signatures électroniques et
sécuriser leur statut.

Pourquoi est-elle utile?

Face au recours accru à des techniques d'authentification électroniques au lieu de signatures


manuscrites et d'autres méthodes traditionnelles d'authentification, la mise en place d'un cadre
juridique spécifique a été jugée nécessaire pour que les effets juridiques possibles de
l'utilisation de moyens électroniques soient moins incertains. Pour répondre à ce besoin, la
Loi type sur les signatures électroniques s'appuie sur le principe fondamental qui sous-tend
l'article 7 de la Loi type de la CNUDCI sur le commerce électronique en ce qui concerne la
fonction de signature dans un contexte électronique en suivant une approche
technologiquement neutre qui ne privilégie pas l'utilisation d'une méthode ou technologie
particulière. Ainsi, en pratique, la législation fondée sur cette Loi type peut reconnaître aussi
bien les signatures numériques basées sur la cryptographie (comme l'infrastructure à clef
publique) que les signatures électroniques utilisant d'autres technologies.

Principales dispositions

La Loi type sur les signatures électroniques est basée sur les principes fondamentaux
communs à tous les textes de la CNUDCI relatifs au commerce électronique, à savoir la non-
discrimination, la neutralité technologique et l'équivalence fonctionnelle. Elle établit des
critères de fiabilité technique pour l'équivalence entre signatures électroniques et signatures
manuscrites ainsi que des règles fondamentales de conduite pouvant servir de référence pour
évaluer les obligations et responsabilités du signataire, de la partie se fiant à la signature et des
tiers de confiance intervenant dans le processus de signature. Enfin, la Loi type énonce des
dispositions favorisant la reconnaissance des certificats et des signatures électroniques
étrangers en se fondant sur le principe de l'équivalence substantielle, pour lequel le lieu
d'origine de la signature n'est pas pris en considération.
SECTION 3 –L’ECHANGE ELECTRONIQUE DES DONNEES JURIDIQUES AU
MAROC

La loi n° 53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques fixe le régime


applicable aux données juridiques échangées par voie électronique, à l’équivalence des
documents établis sur papier et sur support électronique et à la signature électronique.

I – Les actes établis sous forme électronique ou transmis par voie électronique

- La voie électronique peut être utilisée Pour mettre à disposition du public des offres
contractuelles ou des informations sur des biens ou services en vue de la conclusion d’un
contrat.
– La fiabilité d’un procédé de signature électronique est présumée, jusqu’à preuve contraire,
lorsque ce procédé met en oeuvre une signature électronique sécurisée.
- La signature électronique sécurisée : Elle doit être produite par un dispositif de création
de signature électronique, attesté par un certificat de conformité délivré par l’Autorité
nationale d’agrément et de surveillance de la certification électronique . Le certificat
électronique, est sécurisé, lorsqu’il est délivré par un prestataire de services de certification
électronique agréé par l’Autorité et qu’il comporte certaines données obligatoires.

II -Des prestataires de services de certification électronique

Seuls les prestataires de service de certification électronique agréés par l’Autorité peuvent
émettre et délivrer les certificats électroniques sécurisés et gérer les services qui y sont
afférents.(sous forme de société dont siège est au Maroc)

III-Obligation du titulaire de certificat électronique

Le titulaire du certificat électronique est seul responsable de la confidentialité et de l’intégrité


des données afférentes à la création de signature qu’il utilise. Toute utilisation de celles-ci est
réputée, sauf preuve contraire, être son fait.

E- De la cryptographie

-Les moyens de cryptographie ont notamment pour objet de garantir la sécurité de l’échange
et/ou du stockage de données juridiques par voie électronique, de manière qui permet
d’assurer leur confidentialité, leur authentification et le contrôle de leur intégrité.
Afin de prévenir l’usage à des fins illégales et pour préserver la sécurité intérieure de I’Etat,
l’importation, l’exportation, la fourniture, l’exploitation ou l’utilisation de moyens ou de
prestations de cryptographie sont soumises à déclaration ou autorisation préalable.

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