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TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
Techniques L’expertise technique et scientifique de référence
de l'Ingénieur

p2645
c4195
Spectrométrie
Contrôle de masse
de la qualité - Principe
des eaux destinées
etlaappareillage
à consommation humaine - Objectifs du
contrôle et enjeux

Date de publication : 12/09/2014


10/02/2015
Par :
Sébastien MASCLET
Guy
Chef BOUCHOUX
de Projets - Ingénieur AgroParisTech
Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Guy BOUCHOUX
Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Cet article fait partie de la base documentaire :


Mesures
Génie civil- Analyses
- Gestion de l'eau
Dans le pack : GénieMesures civil- Analyses
et dans l’univers : Technolgies de l’information
Construction

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Contrôle de la qualité des eaux


destinées à la consommation humaine
Objectifs du contrôle et enjeux
par Sébastien MASCLET
Chef de Projets – Ingénieur AgroParisTech

1. Notions de risques biologique et chimique ............................... C 4 195v2 – 2


1.1 Eau d’alimentation ............................................................................. — 2
1.2 Caractérisation des risques ................................................................ — 3
1.2.1 Risques à court terme.............................................................. — 3
1.2.2 Risques à moyen terme ........................................................... — 4
1.2.3 Risques à long terme............................................................... — 4
2. Évaluation du risque sanitaire biologique ................................. — 5
2.1 Indicateurs microbiologiques de pollution ....................................... — 5
2.2 Spécificité des germes fécaux banaux .............................................. — 6
2.3 Réaction aux traitements ................................................................... — 6
2.4 Évaluation des risques à partir de la quantité de germes tests ....... — 7
3. Qualité de l’eau destinée à la consommation humaine
en France et évolution des réglementations ............................. — 7
3.1 Réglementation en vigueur depuis 2007 ........................................... — 7
3.2 Problématiques actuelles de la qualité des eaux .............................. — 8
3.2.1 Contributions récentes de l’ANSES sur la qualité des eaux .. — 8
3.2.2 Campagne nationale d’occurrence de polluants émergents
dans les eaux destinées à la consommation humaine .......... — 8
3.2.3 Remarque : impacts sur le suivi des eaux usées traitées ...... — 9
4. Interprétation et fiabilité des analyses ...................................... — 9
4.1 Problématiques du prélèvement et du stockage ............................... — 10
4.1.1 Cadre normatif ......................................................................... — 10
4.1.2 Quelques données sur la conservation des échantillons ....... — 10
4.2 Méthodes d’analyse utilisables pour le contrôle des eaux .............. — 12
4.3 Émergence de nouveaux outils d’analyse ......................................... — 12
4.3.1 Les capteurs passifs : outils de prélèvement intégrateurs .... — 12
4.3.2 Les outils issus du génie biologique ...................................... — 13
4.3.3 Méthode d’analyse des micropolluants organiques non
spécifiques ............................................................................... — 13
4.4 Délais d’analyses ................................................................................ — 13
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5. Conclusion........................................................................................ — 13
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 4 195v2

L a distribution d’une eau potable répond notamment à une obligation de


contrôle des pollutions pouvant affecter cette eau. Cette notion de pollution
des eaux est en constante évolution. Pour preuve, l’Organisation mondiale de la
santé a publié en 2011 sa 4e édition des Directives pour la Qualité des eaux de
boissons, dans laquelle elle émet des préconisations en matière d’objectifs
sanitaires ou bien de surveillance et contrôle.
Depuis la loi sur l’eau du 3 janvier 1992, la France s’est dotée de plusieurs
outils réglementaires visant à réduire les risques sanitaires, mais aussi environ-
nementaux liés à la contamination des eaux : définition de limites et de

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références de qualité des eaux distribuées, outils de protection des ressources


en eau, etc.
Aujourd’hui, en plus de ces problématiques « traditionnelles », quoique rela-
tivement récentes, du contrôle de la qualité de l’eau, les gestionnaires sont
confrontés à une multitude de nouvelles évolutions :
– substances émergentes ;
– durabilité de la gestion des ressources ;
– changements climatiques ;
– défiance des citoyens à l’égard des « experts en eau ».
Afin d’identifier les enjeux qui en découlent, il convient de rappeler ici les
objectifs et les pratiques préconisées dans le cadre du contrôle de la pollution
des eaux destinée à la consommation humaine. Ainsi, le principal objectif du
contrôle consiste à minimiser les risques de la consommation de l’eau. Il s’agit
également de donner des clés afin d’anticiper les évolutions prochaines à venir
dans ce domaine, ainsi que les conséquences sur la maı̂trise des eaux usées
traitées déversées dans le milieu récepteur.

1. Notions de risques 1.1 Eau d’alimentation


biologique et chimique L’eau d’alimentation (boisson et préparation des repas) constitue
à peine 5 % de l’eau de distribution consommée (en moyenne
200 l/jour et personne).
Nous devons envisager deux grands types de problèmes :
Nous devons distinguer cinq types de circonstances pouvant – la première catégorie est liée à la qualité de la ressource,
conduire à des maladies ou à des malaises : qu’elle soit une eau de surface (présence potentiellement forte de
matières organiques et de micropolluants organiques, ainsi que
– le contact direct de l’eau et les polluants aquatiques à l’occa- de micro-organismes) ou bien souterraine (infiltration de micropol-
sion de bains, de soins d’hygiène, etc.. C’est le cas des baignades. luants à l’état de traces, influence de la nature pédogéologique des
Il peut y avoir un risque chimique, mais il est largement inférieur au horizons supérieurs et de l’aquifère, présence de nitrates, etc.) ;
risque biologique (bactéries, virus, amibes…) ;
– la seconde catégorie est liée à des modifications fortuites ou
– l’ingestion d’eau d’alimentation : eau de boisson ou de prépa- délibérées de la qualité de l’eau hors du milieu récepteur, c’est-à-
ration d’aliments (thé, café, potages…). Le risque chimique, là dire lors du traitement ou de sa distribution.
aussi, est généralement moindre que le risque microbiologique,
dont le niveau dépend du degré de développement des pays ;
Notons que ces deux aspects sont repris dans la réglementa-
– l’ingestion d’aliments contaminés par l’eau dans le milieu
tion française sur les eaux destinées à la consommation (cf.
récepteur avec simple souillure ou transformation et concentration
§ 3.1).
des polluants (ou de leurs métabolites) par des écosystèmes et
contamination de la chaı̂ne alimentaire (mercure, cadmium, pestici-
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des…). Dans ce cas, le risque chimique peut être prépondérant ;


Au stade du traitement, les produits chimiques utilisés peuvent
– l’inhalation d’eau : ce risque prend en compte notamment cer- contenir des impuretés ou conduire à des interactions avec forma-
taines maladies d’origine microbienne dues à des inhalations d’eau tion de composés de réactions secondaires (haloformes).
par les circuits de climatisation, les baignades et les douches. Ce
sont principalement les légionelles, certaines mycobactéries, des Les circuits de distribution publics ou privés peuvent ensuite
amibes (Neagleria fowleri) ; conduire à des interactions eau/canalisation et amener par cette
– le manque d’eau : il peut être un risque tout à fait indirect et lié occasion une dégradation de la qualité de l’eau. De même, on
au coût du mètre cube d’eau qui induit une réduction de la pourra avoir des post-proliférations bactériennes (biofilm). Ces
consommation journalière. Cette réduction peut se traduire par phénomènes sont observables, notamment dans le cas de réseaux
une baisse de l’hygiène et donc l’apparition possible de maladies. sous-utilisés favorisant la stagnation des eaux et les à-coups
hydrauliques qui peuvent déstabiliser le biofilm revêtant les
D’autre part, un moindre degré d’utilisation des équipements de
canalisations.
production et de distribution peut conduire à favoriser les condi-
tions de redéveloppement d’organismes pathogènes dans la filière. Enfin, la correction ou des modifications de l’eau dans le
domaine privé, correspondant à ce que l’on appelle des post-traite-
Le coût de revient du mètre cube d’eau est directement lié à son ments (déminéralisation, échange d’ions, traitements anticorro-
traitement et donc, bien souvent, à la pollution de la ressource. sion…), pourront apporter des micropolluants et/ou créer un désé-
C’est la raison pour laquelle, dans toute gestion de ressource, les quilibre de l’eau se traduisant, par exemple, par des processus de
actions préventives doivent être privilégiées par rapport aux corrosion mobilisant certains micropolluants à partir des conduites
actions curatives. (plomb, etc.).

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1.2 Caractérisation des risques & Les bactéries


Les risques résultant de leur présence permettent de les classer
Le but du contrôle de l’eau est double. Pour le décideur, il s’agit en deux groupes principaux :
d’évaluer les performances des installations, de les comparer aux – le premier groupe rassemble les bactéries de caractère biolo-
objectifs fixés et de conclure sur la gestion du service de distribu- gique assez proche dont l’habitat normal est l’intestin de l’homme
tion. Du point de vue sanitaire, il s’agit évidemment de minimiser ou certains animaux à sang chaud. La contamination se fait par les
les risques que fait courir l’eau à l’homme, soit directement, soit matières fécales. Ce sont le vibrion cholérique, les salmonelles, les
indirectement. shigelles, les Escherichia coli, les entérocoques, les pseudomonas… ;
– le second groupe rassemble des bactéries susceptibles de pro-
Nous distinguerons trois types de risques : à court, moyen et voquer des infections cutanées ou cutanéo-muqueuses. Ce sont les
long terme. pseudomonas, les staphylocoques, les entérocoques, les légionel-
les… Ces micro-organismes peuvent provenir de matières fécales,
1.2.1 Risques à court terme mais ce n’est pas une obligation.

C’est un risque essentiellement microbiologique. Nous avons les & Les virus
bactéries, les virus, les levures, les champignons, les protozoaires Par opposition aux micro-organismes, les virus ne se reprodui-
et les helminthes (tableau 1). sent pas, ils sont nécessairement synthétisés par une cellule

Tableau 1 – Risques à court terme dus à l’eau. Principaux micro-organismes concernés


Organismes Maladies Principaux sites atteints
Bactéries
Salmonella typhi
Salmonella para typhi A, B, C Fièvre typhoı̈de
Salmonella cholerae suis ⎫ • Fièvres entériques

Salmonella enteritidis et autres ⎬ Système gastro-intestinal
sérotype
es (2 000 environ) ⎪ • Gastro-entérites

Shigella sp. Dysenterie Système gastro-intestinal
Vibrio cholerae Choléra Intestin
Entéropathogènes Gastro-entérites Système gastro-intestinal
Escherichia coli Gastro-entérites
• Système respiratoire
Francisella tularensis Tularémie • Système gastro-intestinal
• Ganglions lymphatiques
Bacillus anthracis Charbon
Leptospira icterohaemorrhagiae Leptospirose Généralisé (à tout l’organisme)
Mycobacterium tuberculosis Tuberculose Poumons et autres organes
Protozoaires
Entamoeba Histolytica Amibiase Système gastro-intestinal
Naegleria gruberi Méningite encéphalitique amibienne Système nerveux central
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Vers parasites
Taenia saginata Système gastro-intestinal
Ascaris lumbricoı̈des Ascariase Intestin grêle
Schistosoma mansoni ⎫

Schistosoma japonicum ⎬ Schistosomiase Reins
um ⎪⎭
Schistosoma haematobiu

Necator americanus ⎫
⎬ Ancylostomiase Système gastro-intestinal
Ancylostoma duodenale ⎭

Diphyllobothrium latum Diphyllobothriase Système gastro-intestinal


• Foie
Échinococcus granulosus Échinococcose
• Poumons
Anisakis sp. Anisakiase Système gastro-intestinal

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vivante dont ils détournent les mécanismes normaux de synthèse. Divers procédés sont utilisés parmi lesquels l’échange d’ions
Ce sont des parasites absolus. La cellule support en meurt généra- occupe une large place. Mais une correction de ce type, excessive
lement. Ce sont les entérovirus, les rhéovirus, les adénovirus, les et mal contrôlée, modifie considérablement l’équilibre de l’eau. Il
virus de l’hépatite A dite épidémique ou infectieuse. ne semble pas qu’une telle pratique soit souhaitable au plan sani-
taire pour plusieurs raisons probablement liées :
& Les levures et champignons
– enrichissement de l’eau en ions sodium ;
Certaines de ces mycobactéries peuvent être à l’origine d’affec- – enrichissement de l’eau en éléments indésirables ou toxiques
tions cutanées ou du système respiratoire. D’autres ont une origine par corrosion des canalisations (Cu, Zn, Fe…) ;
fécale : Candida albicans. – mise en évidence épidémiologique d’un (ou de) facteur(s) lié(s)
& Les helminthes à la fréquence de la morbidité et de la mortalité cardiovasculaire.
Ce sont les ascaris, les trichuris pathogènes après infection orale
ou les ankylostomes et strombyloı̈des (anguillules) après infection Remarque
cutanée. Il semble que le déficit en magnésium soit le principal facteur,
mais des études doivent être poursuivies et incitent cependant
& Les amibes, notamment Naegleria Fowleri. à la prudence.

1.2.2 Risques à moyen terme 1.2.3 Risques à long terme


Ce sont des risques chimiques dus aux nitrates, aux nitrites, au Ces risques incluent les phénomènes d’accumulation des métaux
fluor, au sulfate de magnésium, au sodium et à la dureté toxiques et les risques de cancer.
(calcium + magnésium).
On classera ces composés en deux groupes.
& Les nitrates
Ils peuvent être à l’origine de la nitrosométhémoglobine chez les 1.2.3.1 Éléments indésirables
nourrissons de moins de 6 mois et nourris de biberons préparés à Il s’agit d’éléments tels que le fer, le zinc, le manganèse, le cuivre
partir de lait en poudre (cela ne s’applique pas aux nourrissons qui, en excès, peuvent être responsables de mauvais goûts, de
allaités). L’hémoglobine, indispensable au transport d’oxygène coloration de l’eau ou de post-précipitations qui favorisent les
dans le sang, tend à être transformée en méthémoglobine en pré- post-proliférations bactériennes.
sence de nitrites. Chez le nourrisson, le pH de son estomac est
Ces phénomènes, mis à part le manganèse, peuvent être dus à
favorable à l’installation d’une flore bactérienne dégradant les
des phénomènes de corrosion. Ils ne posent pas à proprement par-
nitrates absorbés en nitrites. La formation de méthémoglobine
ler de problèmes toxicologiques, encore que le zinc ne soit pas
conduit à une capacité d’échanges gazeux moindre et donc des ris-
totalement exempt de propriétés biologiques et qu’il puisse être
ques d’asphyxie, céphalées, phénomène du « bébé bleu ».
accompagné de cadmium.
Dans les pays développés, on considère ainsi que la dose de
50 mg/l ne doit pas être dépassée. 1.2.3.2 Éléments toxiques
& Les nitrites & Métaux directement toxiques
Quel que soit l’âge de l’individu, ils bloquent les échanges respi- Ils sont au nombre de cinq :
ratoires au niveau du sang. Les eaux ne doivent pas avoir en
Europe plus de 0,5 mg/l de nitrites. En France, une concentration – l’arsenic est cancérogène. Il convient d’en limiter les teneurs
inférieure, ou égale, à 0,10 mg/l est requise en sortie des installa- dans les eaux (10 mg/l) ;
tions de traitement (0,5 mg/l au robinet). – le mercure : l’accident de Minamata en 1953 nous a rappelé les
très hauts risques toxiques du mercure, surtout dus à son accumu-
& Le fluor lation (1 mg/l) ;
Une carence en fluor provoque des caries dentaires chez les – le cadmium : comme le mercure, il s’accumule et a été respon-
enfants. Par contre, un excès peut être à l’origine de l’émail marbré, sable d’une intoxication collective au Japon. La maladie est appe-
voire la fluorose. Les eaux, suivant la latitude, ne doivent pas avoir lée « maladie d’Itaı̈-Itaı̈ ». La teneur limite est de 5 mg/l ;
plus de 0,7 mg/l de fluor pour les pays chauds et 1,5 mg/l pour les – le plomb : la maladie contractée pour une dose de plomb
pays froids. absorbée trop importante durant des années est le saturnisme.
Des travaux ont mis en évidence l’accumulation du plomb dans
& Le sulfate de magnésium les tissus mous et l’OMS a modifié la valeur de 50 mg/l à 10 mg/l,
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Il a la propriété de rendre l’eau laxative. Cet effet se fait sentir si valeur reprise dans la Directive européenne sur l’eau potable. Ce
l’on a plus de 30 mg/l de Mg2+ et plus de 125 mg/l de sulfates. risque inclut l’ingestion d’eau chez les jeunes enfants. Ce sont sur-
tout ici des problèmes de distribution à l’intérieur des immeubles
& Le sodium (voir Nota) ;
Bien que le problème ne soit pas parfaitement éclairci, il semble – le chrome : il est suspecté de potentialité cancérogène à l’état
que la présence exagérée de sodium dans les eaux ne puisse être hexavalent. La limite est de 50 mg/l.
négligée complètement sur le plan sanitaire. Il se pourrait en effet Nota Plusieurs études mettent également en cause la teneur en plomb des anciennes
que le sodium affecte certaines populations (sujets souffrant de peintures murales dans les intérieurs.
néphrites, d’hypertension…), mais il semble aussi qu’il puisse
affecter certains sujets normaux (augmentation de la tension san- & Éléments minéraux divers toxiques dans des cas particuliers
guine chez les adolescents aux États-Unis avec une eau comportant
107 mg/l de sodium). Selon l’auteur de cette étude, la teneur de Dans cette catégorie, nous trouvons :
100 mg/l ne devrait pas être dépassée. – les nitrates : à des doses supérieures à 100 mg/l, ils peuvent
conduire à la formation in vivo de nitrosamines cancérogènes ;
& La dureté de l’eau – l’aluminium : en dialyse rénale, il a été facteur d’encéphalopa-
Lorsqu’elle est excessive, elle constitue un inconvénient pour de thies. La dose maximale est de 30 mg/l pour la dialyse et de 200 mg/l
nombreux usages domestiques et industriels. La correction des pour l’eau de distribution (voir Nota) ;
eaux dures peut donc s’imposer, dans certaines circonstances, – le sélénium : avec un niveau de 10 mg/l proposé ;
pour des raisons esthétiques ou technologiques, notamment en – les bromates dont l’origine est, soit l’ozonation des eaux, soit la
usages médicaux ou industriels. chloration des eaux avec un niveau de 10 mg/l proposé ;

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– les radionucléides : leur danger potentiel est lié au risque de  Les nitrosamines (dont la NDMA)
contamination interne, avec effet sur les organes cibles et leur Elles se forment en présence de précurseurs azotés présents
rétention biologique. dans l’environnement (nitrites, nitrates, résidus de pesticides) ou
Nota Citons également la polémique concernant les sels d’aluminium et la maladie bien sont rejetées par des activités anthropiques. La NDMA est
d’Alzheimer. En 2011, le Secrétariat chargé de la Santé en France, en réponse à une ques- notamment classée comme probablement cancérigène pour
tion posée au Sénat, a indiqué que « jusqu’à ce jour, les données épidémiologies et phy- l’homme par l’OMS, qui publie une valeur guide de 100 ng/L.
siologiques dont on dispose ne permettent pas d’attribuer un rôle idéologique à l’alumi-
nium dans la maladie d’Alzheimer ». Plusieurs agences sanitaires nationales recommandent des
valeurs généralement comprises entre 10 et 100 ng/L. La NDMA
& Micropolluants organiques pourrait d’ailleurs être prochainement ajoutée à la liste des subs-
Ici, la liste est trop importante pour pouvoir tous les citer (entre tances de la directive 98/83/CE.
1965 et 1972, un million de molécules nouvelles ont été synthéti-  Les perchlorates
sées). Ces composés peuvent s’accumuler et être cancérogènes.
Ils sont principalement issus des industries de l’armement et des
Parmi les substances, on peut mentionner les 8 familles explosifs (mais aussi dans les PVC, blanchiment des textiles, forma-
suivantes : tions de sous-produits autour du stockage de chlore, etc.). Une ori-
 Les détergents (limite 200 mg/l) gine, en partie naturelle, en altitude est également possible. Une
étude en 2005, aux États-Unis, a conclu à des niveaux de contami-
Il semble que la présence de traces de détergents dans l’eau nation faibles, moins de 1 % des échantillons ayant une concentra-
d’alimentation puisse favoriser la pénétration et la digestion de cer- tion en perchlorates supérieure à 20 ng/L.
tains autres composés et particulièrement de dérivés toxiques tels
que les hydrocarbures polycycliques aromatiques. Ils pourraient Plusieurs articles se réfèrent à l’aspect du traitement de ces pol-
aussi perturber le système endocrinien, notamment les voies luants. Parmi eux, citons [W 2 702] et [W 2 703] pour le traitement
oestrogéniques. des composés azotés par oxydoréduction notamment, ainsi
que [J 2 730] et [J 2 731] en ce qui concerne les techniques
 Les phénols et leurs dérivés (limite 0,5 mg/l) d’adsorption.
En présence de chlore, ils conduisent à la formation de chloro-
phénols très sapides.
 Les résidus de produits phytosanitaires
À savoir les substances mères, ainsi que les produits de réaction 2. Évaluation du risque
et de dégradation les plus connus : pesticides (limités à 0,5 mg/l au
total et à 0,1 mg/l par substance individualisée, à l’exception de l’al-
sanitaire biologique
drine, la dieldrine, l’heptachlore et l’heptachloroépoxyde avec
0,03 mg/L).
Le risque aigu lié à l’utilisation de ces molécules est relativement 2.1 Indicateurs microbiologiques
bien connu chez l’animal et chez l’homme. Les effets chroniques de pollution
demeurent encore insuffisamment documentés. Cependant, dans
un rapport de l’Observatoire pour les résidus de pesticides (ORB) Il est souvent difficile, et très long, de dénombrer les micro-orga-
de 2010, sont mentionnés divers effets sur la santé, allant de possi- nismes pathogènes dans une eau en raison surtout de leur petit
bles à avérés selon les cas considérés. On peut citer les liens avec nombre. Pour certains micro-organismes, les méthodes analytiques
les cancers (notamment leucémies, lymphomes), troubles de la sont insuffisamment développées (culture impossible sur milieu,
reproduction, atteintes neurologiques (dont maladie de Parkinson). etc.).
La majorité de ces études se heurte à la difficulté de bien évaluer Il paraı̂t donc préférable de dénombrer des micro-organismes
les expositions de la population à ces substances. Beaucoup de indicateurs pathogènes, en général plus faciles à mettre en évi-
résultats concernent notamment les populations fortement expo- dence et dont la présence correspond à la possibilité de trouver
sées (agriculteurs par exemple) et la contribution de l’eau dans les un pathogène ou un groupe de pathogènes donnés.
effets mesurés est difficile à évaluer.
& Particularités des témoins de pollution
 Les hydrocarbures (limite : 10 mg/l)
Certains composés peuvent être cancérogènes tels que les Les indicateurs de pollution ont été définis à différentes reprises
hydrocarbures polycycliques aromatiques HAP (limite 200 ng/l pré- et rappelés en 1972 à Stockholm lors de la conférence organisée
conisée par l’OMS pour la somme de 6 HAP). par les Nations-Unies. Il n’existe pas d’indicateur idéal. Le meilleur
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reste celui dont la densité présente la corrélation la plus élevée


 Les haloformes avec des manifestations morbides associées.
Ce sont des composés du type chloroforme pouvant être formés Le témoin de pollution doit être mesurable avec un maximum de
lors de la chloration des eaux. Des études épidémiologiques essaient garanties, présenter une certaine résistance aux influences exté-
de déterminer leur potentiel toxique. Il est prévu une limite à 100, rieures, notamment aux désinfectants les plus courants, de façon
peut être 85 mg/l pour les 4 trihalométhanes CHx3 (x = Cl ou Br). que le plus réfractaire, soit susceptible d’être présent en quantité
 Les résidus de médicaments et d’hormones suffisante pour constituer un risque.
Cela inclut une grande variété de substances allant des produits Les témoins de pollution doivent être détectés et dénombrés
à usages vétérinaires et humains, aux hormones naturelles (oestro- grâce à des méthodes simples, à la portée de tout laboratoire
gènes E1, E2 et E3, progestérone, testostérone, mais aussi hormo- d’analyse. Elles sont souhaitées peu coûteuses. Il sera fait un
nes végétales) et de synthèse (œstrogène EE2, progestagènes). choix de techniques aussi exactes que possible, jouissant toutefois
Comme ces molécules sont synthétisées dans le but d’avoir un d’une spécificité élevée.
effet biologique sur un organe ou une cellule cible, l’existence d’ef- Dans les eaux de boisson, en fait, on ne se borne pas à recher-
fets ne peut être remise en cause. cher un groupe d’indicateurs, celui des bactéries indicatrices de
Les questions demeurent sur les points suivants : contamination fécale, de rétention et de désinfection chimique
– doses minimales induisant un effet biologique ; (coliformes fécaux, ou Escherichia coli, entérocoques).
– interactions et mélange de substances ; Aucune méthode n’a réussi à se substituer à la recherche systé-
– effets des sous-produits et métabolites. matique des germes tests de contamination fécale.

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CONTRÔLE DE LA QUALITÉ DES EAUX DESTINÉES À LA CONSOMMATION HUMAINE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

À l’état actuel, de la science et de la technique, ces méthodes, devrait pas être supérieure à 0,3 NTU, l’objectif étant plutôt à 0,1 à
vieilles de plus de 80 ans, restent les plus simples et les moins 0,15 NTU (Nephelo metric Turbidity Unit).
onéreuses :
 Comme l’indique Eau de Paris – Duguet, par exemple, l’élimi-
– Indicateurs de pollutions fécales : nation des pathogènes et la gestion des risques au sein de la filière
 coliformes thermotolérants ou Escherichia coli (0/100 ml), eau potable fait appel au concept de « multi-barrières », qui allie les
 entérocoques (0/100 ml) ; performances de la désinfection (ozone, chlore) à celles d’étapes de
filtration et/ou de clarification.
– Indicateurs de traitements de désinfection chimique :
 Afin de pouvoir gérer en continu la qualité d’une eau traitée, il
 entérocoques (0/100 ml), a été introduit par l‘USEPA la notion de CT (concentration (mg/L.
 coliformes totaux ; min) en résiduel de désinfectant chimique après un temps de
contact donné, voir tableau 2). Une désinfection est ainsi considé-
– Indicateurs de traitement par rétention physique (filtration) :
rée comme efficace si un résiduel (C) d’oxydant est garanti pendant
clostridium sulfito-réducteur (Clostridium perfringens)
une durée de contact avec l’eau à traiter (T). Cette notion découle
( ł 1/20 ml) ;
de la loi de Chick-Watson portant sur l’inactivation de germes par
– Indicateurs de dégradation de la qualité de l’eau dans le réseau
emploi d’oxydant [W 5 500].
de distribution : germes aérobies revivifiables :
 22 C pendant 72 h (100/ml), À noter que la garantie d’une désinfection efficace, selon le CT,
 37 C pendant 48 h (20/ml). est assurée à condition bien sûr que la turbidité de l’eau ne
protège pas ces germes ( ≤ 0,3 NTU ).
Leur rôle est bien sûr de déceler une pollution fécale, mais aussi
d’en estimer l’importance et, de ce fait, d’évaluer le risque lié aux
pathogènes fécaux. 2.2 Spécificité des germes fécaux banaux
On admet comme hypothèse que les lois d’élimination des ger-
mes pathogènes et des germes tests sont comparables et qu’à un Dans les climats tempérés, il apparaı̂t que les germes Escherichia
coli et Clostridiumperfringens correspondent bien à des pollutions
abattement important de germes tests correspond une élimination
fécales. De même, la sélection due à la différence de température
poussée des germes pathogènes. On admet ainsi que les germes
entre le corps humain et le milieu « eau » est constatée pour toutes
tests retenus comme indice d’une contamination fécale sont égale-
les espèces, y compris les pathogènes.
ment des indices valables de l’efficacité d’une désinfection natu-
relle ou artificielle. Si cela n’était pas le cas, et que des germes Dans les pays chauds, au contraire, ces bactéries peuvent survi-
pathogènes soient plus résistants que les germes tests, on ne pour- vre dans les eaux et même se multiplier. On ne trouve plus de dif-
rait conclure à l’existence d’un risque sanitaire. férence entre Escherichia coli et Citrobacter, Klebsiella, Entérobac-
Indépendamment des indicateurs précédents constitués par des ter. Il est donc difficile de déceler une pollution fécale. En effet, si
Escherichia coli correspond à 90 % de la flore des coliformes intes-
germes ou des groupes de germes, la flore bactérienne aérobie
tinaux, aux tropiques, Klebsiella et Citrobacter peuvent aussi vivre
peut être aussi utilisée comme indicateur de traitement ou de pol-
à 44  C.
lution. Toute variation de ce nombre doit pouvoir être expliquée.
Par contre, on a proposé la recherche d’autres germes, en parti-
& Études diverses culier Bifodobactérium qui est une bactérie anaérobie très spéci-
fique des pollutions fécales aux tropiques. Des exemples montrent
 Une étude menée par le Dr Vial a montré que sur des eaux de
alors les risques que l’on peut encourir lorsque l’on ne prend qu’E-
sources, prélevées au griffon, la fréquence de présence de colifor-
scherichia coli comme indicateur de pollution et évaluation de
mes augmente proportionnellement à la densité bactérienne :
risque.
dans les échantillons où aucun germe n’est dénombré à 37  C, la
fréquence de présence de coliformes dans 100 ml n’est que de Des études effectuées sur le rapport coliformes/salmonelles dans
3 %. Elle passe à 35 % lorsque le dénombrement bactérien est des eaux de surface polluées donnent, en pays tempérés, de
supérieur à 20 germes/ml. 66 000/1 à 650/1, ce qui montre déjà que la relation n’est pas sim-
De plus, des prélèvements doivent permettre de pouvoir faire ple, mais le nombre de coliformes est cependant bien supérieur.
une extrapolation de l’analyse effectuée sur un litre d’eau ou Dans des zones chaudes, en Galilée (Israël), on a obtenu des rap-
moins à une masse d’eau pouvant aller jusqu’à des milliers de ports 0/5 et 1/5, ce qui montre que la survie des salmonelles est
mètres cubes. très influencée par la température de l’eau, ainsi que par la pré-
sence de nutriments.
L’apparition de nouvelles maladies hydriques dues à des parasi-
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tes tels que Giardia et Cryptosporidium a montré que l’absence de


germes indicateurs ne conduisait pas à une sécurité absolue. 2.3 Réaction aux traitements
Comme ces germes ne peuvent être éliminés que par rétention
physique, la mesure de la turbidité de l’eau (trouble), après traite- Selon les oxydants utilisés, le CT nécessaire pour inactiver une
ment de clarification/filtration, permet de s’assurer d’un bon traite- même proportion d’un micro-organisme donné varie fortement. Le
ment. Pour une eau de surface traitée, la turbidité de l’eau filtrée ne tableau 2 fournit quelques exemples.

Tableau 2 – Valeurs du CT (exprimé en mg.min/L) pour une inactivation de 2 log, à 5  C


Ozone Chloramine Chlore libre Bioxyde de chlore
Micro-organismes
(pH 6-7) (pH 8-9) (pH 6-7) (pH 6-7)

Escherichia coli 0,02 95 - 180 0,034 - 0,05 0,4 - 0,75

Rotavirus 0,006 - 0,06 3 810 - 6 480 0,01 - 0,05 0,2 - 2,1

47 - 150
Kystes de Giardia lamblia 0,5 - 0,6 – –
ou plus

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À titre de comparaison, le tableau 3 donne des performances


d’élimination par ultrafiltration sur membrane et irradiation aux Tableau 3 – Efficacité des procédés physiques dans
ultraviolets (UV). l’élimination de micro-organismes
Escherichia coli réagit comme les salmonelles vis-à-vis des traite-
ments. Par contre, les entérocoques sont beaucoup plus résistants. UV (254 nm), pour un
Ce germe, surtout dans les pays de zone chaude, devrait être Micro-organismes abattement de 3 log Membrane UF
recherché en contrôle de routine. (en J/m2)
Par ailleurs, un indicateur de traitement physico-chimique : filtra-
Escherichia coli 70 ≥ 4 log
tion, floculation/décantation/filtration, est très bien représenté par
les Clostridium perfringens, car ils sporulent et peuvent traverser
la chaı̂ne de traitement. Rotavirus 240 ≥ 4 Log

Kystes de Giardia ≥ 4 log


1 000
2.4 Évaluation des risques à partir lamblia
de la quantité de germes tests
L’évaluation de la qualité bactériologique des eaux naturelles ne Tableau 4 – Corrélation salmonelles – Escherichia coli
repose pas sur le dénombrement de germes pathogènes, mais sur
celui des germes de la flore intestinale banale. Il faut donc établir
Probabilité de présence de Nombre d’Escherichia coli dans
des corrélations entre le dénombrement de ces germes et la pré- salmonelles 100 ml d’eau
sence de germes pathogènes.
Une telle corrélation a été établie dans des eaux de surface et
10 à 30 % < 1 000
figure dans le tableau 4.
Pour les virologues, cette corrélation n’existe pas. Il n’existe donc
pas de méthode simple permettant d’apprécier le risque épidémio- 70 à 90 % > 2 000
logique lié aux virus. Seule la notion de CT permet une garantie de
désinfection. Le détail de ces textes n’étant pas l’objet de cet article, il ne sera
Cependant, si une eau est polluée par des germes tests de conta- pas présenté ici, à l’exception de l’annexe I de l’arrêté du 11 janvier
mination fécale, le risque de présence de virus pathogènes pour 2007. Elle présente les valeurs réglementaires de paramètres micro-
l’homme est grand. Néanmoins, l’absence de germe test n’est pas biologiques et de 30 paramètres physico-chimiques dont la pré-
une preuve de l’absence de virus. sence dans l’eau induit des risques pour le consommateur (« limites
de qualité », voir tableau 5). Y sont également mentionnées les
valeurs réglementaires de 28 paramètres constituant des témoins
de fonctionnement des installations de production et de distribu-
3. Qualité de l’eau destinée tion d’eau (« références de qualité »), tels que la conductivité, tem-
pérature, couleur, pH, odeur, turbidité, aluminium total, etc.
à la consommation Notons, par ailleurs, que l’arrêté fixe des limites de qualité des
humaine en France eaux brutes utilisées pour la production de l’eau.
Dans le cas des pesticides, la liste des molécules suivies est
et évolution généralement fixée au niveau départemental avec une harmonisa-
tion régionale.
des réglementations Lors des contrôles officiels, en cas de dépassement de la limite
de qualité pour une substance, ou bien de signes de dégradation
de la qualité de l’eau, le préfet impose généralement au respon-
3.1 Réglementation en vigueur depuis sable de la distribution des analyses complémentaires, puis un
2007 contrôle renforcé de la qualité des eaux distribuées (en production
et/ou en distribution) et ce, jusqu’à un retour à la normale.
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Différents textes font actuellement référence pour le contrôle des La seconde loi « cadre » dans le domaine des EDCH en France est
pollutions des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) la loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006, qui fixe
en France. Citons donc : notamment :
– loi sur l’eau et les milieux aquatiques n 2006-1772 du
– le droit à l’eau pour tous et la prise en compte de l’adaptation
30 décembre 2006 ;
aux changements climatiques ;
– loi sur l’eau n 92-3 du 3 janvier 1992 ;
– l’organisation des Agences de l’Eau ;
– directive 98/83/CE du 3 novembre 1998 relative à la qualité des
EDCH ; – les plans d’actions nécessaires à la lutte contre les pollutions
– décret n 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux EDCH, à diffuses, notamment dans les zones sensibles (zones d’alimenta-
l’exclusion des eaux minérales naturelles ; tion des captages, zones humides d’intérêt, zones d’érosion
– décret n 89-369 du 6 juin 1989 relatif aux eaux minérales natu- diffuse).
relles et aux eaux potables pré-emballées ;
D’une manière générale, la qualité de l’eau au robinet du
– arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qua-
consommateur (ou de celle distribuée dans les réseaux) n’est plus
lité des eaux brutes et des EDCH mentionnées aux articles R. 1321-
la seule considérée. Il s’agit de remonter jusqu’à la qualité de la
2, R. 132-3, R. 132-7 et R. 1321-38 du Code de la Santé Publique ;
ressource en eau, superficielle ou souterraine. À l’évaluation du
– Code de la Santé Publique, titre II – Articles 1321 (Eau potable)
risque sanitaire s’ajoute, bien souvent, celle du risque
et 1322 (Eaux minérales) ;
environnemental.
– lois du Grenelle I visant la protection effective de 500 captages
prioritaires. Des compléments sont disponibles dans l’article [W 1 700].

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Tableau 5 – Limites de qualité des EDCH


3.2 Problématiques actuelles
de la qualité des eaux
Paramètres Limites de qualité Unités
Depuis plusieurs années déjà, diverses problématiques émergent
E. Coli 0 /100 mL dans le domaine du contrôle des pollutions. Celle des « micropol-
luants » organiques et autres substances « émergentes » en est une
Entérocoques 0 /100 mL très bonne illustration. Au vu de la multitude des molécules poten-
tielles impliquées (substances actives, sous-produits de dégrada-
Acrylamide 0,10 mg/L tion, métabolites, formes conjugués), il apparait illusoire de fixer
une limite réglementaire pour chaque substance nouvellement
Antimoine 5,0 mg/L connue.
Il s’agit dès lors de déterminer des molécules indicatrices de
Arsenic 10 mg/L l’état des pollutions et des performances de traitement. Celle-ci
dépendent notamment de :
Baryum 0,70 mg/L
– des données disponibles sur la substance : activités biologi-
Benzène 1,0 mg/L ques, toxicité, écotoxicité ;
– des données de consommation/utilisation : tonnages vendus,
Benzo[a]pyrène 0,010 mg/L répartition géographique, etc.
– des connaissances sur les mécanismes de transformation,
Bore 1,0 mg/L dégradation, formation de sous-produits, etc.

Bromates 10 mg/L L’ANSES a récemment réalisé des études sur la contribution de


l’eau distribuée dans l’exposition aux pesticides en France, et sur
Cadmium 5,0 mg/L l’occurrence de diverses substances dans les eaux. Certaines de
ces études sont présentées aux § 3.2.1 et § 3.2.2.
Chlorure de vinyle 0,50 mg/L Par ailleurs, au niveau européen, une révision de la Directive 98/
83/CE est attendue visant à prendre en compte les progrès, à la fois
Chrome 50 mg/L techniques et scientifiques, dans le domaine des analyses et des
traitements. Parmi les thèmes de la révision :
Cuivre 2,0 mg/L
– actualisation des paramètres microbiologiques et chimiques ;
Cyanures totaux 50 mg/L – prise en compte des perturbateurs endocriniens ;
– analyse des risques et démarche qualité (WSP) appliquées à
1,2-dichloroéthane 3,0 mg/L l’eau ;
– prise en compte des matériaux et substances en contact avec
Épichlorhydrine 0,10 mg/L l’eau.

Fluorures 1,50 mg/L


3.2.1 Contributions récentes de l’ANSES
HAP 0,10 mg/L sur la qualité des eaux
Cette étude a considéré 501 substances phytosanitaires. Il y
Mercure 1,0 mg/L apparaı̂t que :
Total microcystines 1,0 mg/L – parmi ces substances, 210 n’ont jamais été quantifiées dans
l’eau de distribution ;
Nickel 20 mg/L – la contribution de l’eau dans l’exposition alimentaire est
variable selon la substance considérée, en liaison avec les usages
Nitrates 50 mg/L des pesticides. L’eau contribue ainsi faiblement dans le cas des
insecticides, beaucoup plus dans le cas des herbicides ;
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Nitrites 0,50 mg/L – l’eau contribue pour moins de 5 % de la Dose journalière accep-
table (DJA) et ce même dans les unités de distribution de petites
Pesticides (par subst. tailles, susceptibles de présenter des fréquences de présence,
individuelle) 0,10 mg/L ainsi que des concentrations plus élevées en pesticides ;
Aldrine, dieldrine, heptachlore, 0,03 (individuel) mg/L – les performances analytiques des laboratoires sont très varia-
heptachlorépoxyde bles (parfois d’un facteur 10 à 20) ;
– l’effort de surveillance doit être maintenu, voire augmenté,
Total pesticides 0,50 mg/L dans les unités de distribution de petites tailles.

Plomb 10 mg/L
3.2.2 Campagne nationale d’occurrence
Sélénium 10 mg/L de polluants émergents dans les eaux
destinées à la consommation humaine
Tétrachloroéthylène et
10 mg/L Le Laboratoire d’hydrologie de Nancy (LHN) de l’ANSES a notam-
trichloro-Ethylène
ment pour mission de renforcer les connaissances de la qualité
THM 100 mg/L sanitaire des EDCH, à travers des campagnes nationales d’occur-
rence des substances émergentes. La plupart de ces substances
Turbidité 1,0 NFU ne font pas encore l’objet de réglementation, ni de limite de qualité
fixée dans le cadre du contrôle sanitaire des EDCH. Parmi les

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familles de substances recherchées, et ayant fait l’objet de rapports, DCO et DBO5, s’ajoutent maintenant la recherche de micropolluants
citons : organiques.
– les résidus de médicaments à usage humain ou vétérinaire ; Ainsi, dans le cadre du Plan d’action nationale contre la pollution
– les composés alkyls perfluorés (perfluorates) ; des milieux aquatiques par les micropolluants, une circulaire, en
– les nitrosamines et les perchlorates. date du 29 septembre 2010, précise les obligations complémentai-
res d’autosurveillance des rejets qui s’ajoutent à celles de l’arrêté
3.2.2.1 Cas des produits pharmaceutiques du 22 juin 2007 relatif à la collecte, au transport et au traitement
des eaux usées des agglomérations d’assainissement, ainsi qu’à la
On considère actuellement que plus de 3 000 principes actifs à surveillance de leur fonctionnement et de leur efficacité. Cette auto-
usage humains, et plus de 300 principes actifs à usage vétérinaire, surveillance se déroule en deux phases :
sont disponibles sur le marché français. Malgré les nombreuses
recherches de molécules pharmaceutiques dans l’environnement – la première année : une campagne initiale de 4 mesures, per-
depuis le début des années 1980 et leur quantification (allant du mettant de déterminer le flux journalier de substances dangereuses
ng/L à plusieurs dizaines de mg/L), aucune réglementation ne pré- rejeté au milieu naturel ;
voit de rechercher spécifiquement les résidus pharmaceutiques – les années suivantes feront l’objet d’un suivi régulier des
dans les eaux. micropolluants ayant été considérés comme significatifs.

La campagne de l’ANSES a concerné 45 molécules, aux proprié- Parmi les substances recherchées, on trouve des HAP, pesticides,
tés médicales diverses (antibiotiques, cardiovasculaires, anticancé- alkylphénols, Composés organiques halogénés volatiles (COHV),
reuses, neuroleptiques, etc.), pour un taux de couverture d’environ métaux, plastifiants, composés organostanneux, PCB.
25 % de l’eau consommée en France. Parmi ces molécules, 19 ont Par ailleurs, cela conduit également à la complexification pro-
été détectées au moins une fois dans les eaux traitées, et plus de gressive des traitements d’épuration avec l’ajout d’une étape de
90 % des échantillons présentent une concentration cumulée infé- traitement tertiaire, par exemple à l’ozone (complétée d’une étape
rieure à 25 ng/L. En eaux de ressources, 30 molécules ont été biologique, type filtre à sable, pour dégrader les sous-produits
détectées au moins une fois. Les eaux de ressources contiennent éventuellement formés durant l’ozonation) ou bien par adsorption
généralement un plus grand nombre de molécules que les eaux sur charbon actif.
traitées.
Cette étude a, par ailleurs, mis en exergue les difficultés analyti-
ques liées à la grande variété des substances recherchées, aux
caractéristiques physico-chimiques très différentes. Des efforts
sont encore à faire en termes de développements analytiques, en
4. Interprétation et fiabilité
vue d’une meilleure couverture analytique de ces substances,
ainsi que d’une standardisation, indispensable à la diffusion de
des analyses
ces outils dans les laboratoires et à la diminution des coûts.

3.2.2.2 Cas des perchlorates et des nitrosamines Il y a encore quelques années, les analyses d’eaux ne portaient
que sur des éléments majeurs. De plus, la plupart des laboratoires
L’avis rendu par l’ANSES le 18 juillet 2011 rappelle les difficultés effectuaient eux-mêmes les prélèvements. L’évolution des techni-
d’élimination de l’ion perchlorate et propose une valeur limite ques analytiques de plus en plus sophistiquées, la liste des élé-
dans l’EDCH de 15 mg/L. Il conseille également la non-utilisation ments à doser et les limites de détection à atteindre ont contraint
des eaux présentant une contamination par les ions perchlorate les laboratoires à une spécialisation de plus en plus poussée.
pour la préparation des biberons des nourrissons jusqu’à 6 mois.
Ce phénomène de spécialisation a fait que :
Dans son étude publiée en 2013, il est fait état de faibles concen-
trations retrouvées. Ainsi dans les eaux de ressources, 99 % des – les préleveurs ne sont plus les analystes ;
cas présentaient des concentrations inférieures à 15 mg/L. Dans les – les contacts entre les préleveurs et les analystes sont assez
eaux traitées, 100 % des cas étaient inférieurs à 15 mg/L (limite de rares ;
quantification de 0,5 mg/L). De manière générale, les pollutions – l’opération de prélèvement prend de plus en plus
sont très localisées, avec l’hypothèse d’une contamination histo- d’importance ;
rique (zones de combats militaires, de stockage de munitions). – l’éloignement des points de prélèvement et l’automatisation
des analyses imposent un stockage des échantillons ;
Concernant les nitrosamines, en 2008, l’OMS définit une valeur – les analyses sont faites par plusieurs laboratoires à des temps
guide de 100 ng/L pour la NDMA (N-nitrosodiméthylamine), qui a différents.
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été reprise par l’AFSSA vis-à-vis de la communauté européenne.


Par ailleurs, les limites de détection de certains éléments – tels
L’étude de 2013 impliquait la recherche de 9 nitrosamines diffé- les micropolluants organiques présents à l’état de traces (voir
rentes. Les concentrations retrouvées étaient généralement supé- tableau 6), et la réactivité de ces substances (photodégradation,
rieures dans les eaux traitées, comparées aux eaux de ressources, capacité d’adsorption, polarité) nécessitent de plus en plus la sépa-
probablement du fait de la présence de précurseurs transformés ration des échantillons selon leur phase : aqueuse, solide (particu-
lors des étapes d’oxydation. Cependant, 99 % des échantillons les, flocs), voire gazeuse (volatiles, composés responsables des
d’eau traitée montrent une absence de nitrosamines quantifiées. mauvaises odeurs). Les techniques analytiques doivent ensuite
En cas de résultats positifs, les concentrations sont très souvent être adaptées à chacune de ces matrices.
inférieures à 100 ng/L. Là encore, la situation locale joue un rôle
important dans l’état des contaminations. On constate donc que la réussite d’une analyse dépend beau-
coup de la chaı̂ne entre le prélèvement et l’entrée dans l’analyseur
(transport, flaconnage, stockage, préparation de l’échantillon, etc.).
3.2.3 Remarque : impacts sur le suivi des eaux On devra donc ajouter à la consigne des préleveurs : « Un prélève-
usées traitées ment ne peut être fait n’importe où, n’importe quand, par n’im-
Puisque les installations de traitement des eaux usées rejettent porte qui », la phrase « dans n’importe quoi, stocké n’importe où,
au milieu les eaux épurées, qui sont potentiellement chargées en pendant n’importe quelle durée ».
éléments polluants indésirables, le législateur cherche de plus en Si toutes ces précautions sont remplies, alors l’analyste peut
plus à contrôler la qualité de ces eaux. Aux traditionnels paramè- effectuer les analyses. Notre propos ici n’est pas de redéfinir préci-
tres formes azotées, phosphore, Matières en suspension (MES), sément les conditions de prélèvement et stockage des échantillons,

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Tableau 6 – Exemples de limites de quantification pour certains micropolluants organiques


Substances Limites de quantification Sources des données

Aldrine
entre 0,001 et 0,03 mg/L (ANSES, 2013), données extraites de la base SISE-EAU
(pesticide)

Atrazine-2-hydroxy
entre 0,001 et 0,1 mg/L (ANSES, 2013), données extraites de la base SISE-EAU
(résidu pesticide)

Dimetilan
entre 0,000 02 et 0,1 mg/L (ANSES, 2013), données extraites de la base SISE-EAU
(résidu pesticide)

Carbamazépine
5 ng/L (ANSES, 2011), Laboratoire d’Hydrologie de Nancy
(neuroleptique)

Paracétamol
25 ng/L (ANSES, 2011), Laboratoire d’Hydrologie de Nancy
(médicament)

17b-estradiol
50 ng/L (ANSES, 2011), Laboratoire d’Hydrologie de Nancy
(hormone)

Caféine
25 ng/L (ANSES, 2011), Laboratoire d’Hydrologie de Nancy
(médicaments)

mais de rappeler les différents guides et réglementations principa- Les réglementations récentes rendent l’accréditation Cofrac Sec-
les à prendre en compte par le gestionnaire. De manière générale, tion Essais des prélèvements d’eaux nécessaire pour réaliser des
prélèvement d’un côté et analyse de l’autre sont devenus des analyses physico-chimiques et microbiologiques. Selon l’arrêté du
tâches à part entière, indépendantes dans leur réalisation, et sou- 27 octobre 2011 portant modalités d’agrément des laboratoires
vent confiées à des prestataires qualifiés. effectuant des analyses dans le domaine de l’eau et des milieux
aquatiques, un laboratoire est accrédité pour réaliser une analyse
seulement si celle-ci est opérée sur un échantillon prélevé sous
4.1 Problématiques du prélèvement accréditation par un organisme accrédité.
et du stockage Depuis 2013, l’échantillonnage des eaux bénéficie auprès du
Cofrac Section Essais de son propre guide technique : le LAB GTA 29
4.1.1 Cadre normatif version 00 « Guide Échantillonnage d’eau et essais physico-chimi-
ques sur site ». Ce nouveau Guide permet d’apporter des précisions
La multiplication des programmes de surveillances sur les diffé- aux Organismes Préleveurs sur les exigences de la Norme
rents compartiments aquatiques du territoire (eaux souterraines, de NF EN ISO/CEI 17025 (spécifiant les exigences générales concer-
surface, eaux côtières, EDCH, eaux résiduaires) a renforcé le besoin nant la compétence des laboratoires d’étalonnages et d’essais). Il
d’avoir des données d’analyse de qualité, en maı̂trisant la chaı̂ne recense également les bonnes pratiques dans le domaine des pré-
analytique, depuis le prélèvement jusqu’au rendu du résultat. lèvements d’eau, et constitue ainsi une base d’harmonisation pour
les évaluateurs Cofrac.
Ainsi, certains laboratoires d’analyse considèrent que « 50 % de
la qualité d’un résultat » dépendent des étapes antérieures à l’ana- D’autre part, ce référentiel spécifique au domaine de l’échantil-
lyse elle-même. lonnage ouvre une porte à l’accréditation Cofrac des Organismes
préleveurs non laboratoire (bureau d’études, organismes préle-
Différents guides et normes sont apparus pour organiser l’étape veurs indépendants par exemple).
de prélèvement, notamment les normes FD T 90-520 et FD T 90-521
pour le contrôle sanitaire des EDCH.
4.1.2 Quelques données sur la conservation
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Par ailleurs, depuis 2006, la norme NF EN ISO 19458 encadre les des échantillons
pratiques en terme de prélèvement en vue d’analyses microbiologi-
ques, à savoir : Différents phénomènes interfèrent sur la conservation des échan-
tillons d’eau prélevés, par exemple ceux qui suivent.
– la planification des prélèvements ;
– procédures ; & Adsorption
– le transport ; Cela concerne les éléments minéraux à l’état de trace.
– la manipulation et la conservation des échantillons avant
analyse. Pour les éléments organiques à l’état de trace, le plastique est à
proscrire. On peut noter l’exception du glyphosate, pour lequel le
Ainsi les flacons suivants sont préconisés : plastique est préconisé au contraire du verre. Par contre, nous
devons prendre en compte pour ces 2 types d’éléments, l’adsorp-
– flacons stériles prêts à l’emploi ;
tion sur les matières en suspension.
– flacons stériles prêts à l’emploi, contenant du thiosulfate de
sodium ; Dans le cas des métaux, un pH < 2 (avec ajout d’acide nitrique)
– flacons en verre réutilisables, après stérilisation (lavage avec un évite toute adsorption sur le verre ou les matières en suspension.
détergent, puis rinçage à l’eau distillée, suivi d’un rinçage à l’acide & Volatilisation
nitrique et d’un nouveau rinçage à l’eau distillée).
Cela concerne les cyanures, les phénols et les sulfures. Nous
Le tableau 7 [1] récapitule les principales normes et textes dispo- pouvons les mettre sous forme ionique : CN-, S2- par exemple. On
nibles pour le prélèvement et l’échantillonnage des eaux. utilisera donc le pH > 12 (ajout de soude).

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CONTRÔLE DE LA QUALITÉ DES EAUX DESTINÉES À LA CONSOMMATION HUMAINE

Tableau 7 – Textes de référence en 2009 pour les étapes de prélèvement et d’échantillonnage


des eaux

Références Dates Destinations

NF EN 5667-1 Mars 2007 Guide général pour l’établissement des programmes d’échantillonnage – Partie 1

NF EN 5667-2 Décembre 1993 Guide général sur les techniques d’échantillonnage – Partie 2

NF EN 5667-3 Juin 2004 Guide général pour la conservation et la manipulation des échantillons – Partie 3

ISO 5667-4 Avril 1987 Guide pour l’échantillonnage des eaux des lacs naturels et artificiels – Partie 4

Guide pour l’échantillonnage de l’eau potable et de l’eau utilisée dans l’industrie


ISO 5667-5 Avril 2006
agro-alimentaire – Partie 5

Guide technique de prélèvement pour le suivi unitaire des eaux en application


FDT 90-520 Octobre 2005
du code de la santé publique

NF EN ISO 19458 Novembre 2006 Qualité de l’eau : prélèvement pour l’analyse microbiologique

Guide technique pour le suivi sanitaire des eaux de piscines et baignades en


FD T 90-521 Juillet 2006
application du code de la santé publique

Guide technique pour le prélèvement pour la recherche de Légionella dans les


FD T 90-522 Juillet 2006
eaux

Guide de prélèvement pour le suivi de la qualité de l’eau dans l’environnement


FD T 90-523-1 Février 2008
Partie 1 : prélèvement d’eau superficielle

Guide de prélèvement pour le suivi de la qualité de l’eau dans l’environnement


FD T 90-523-2 Février 2006
Partie 2 : prélèvement d’eau résiduaire

Guide de prélèvement pour le suivi de la qualité de l’eau dans l’environnement


FD T 90-523-3 Janvier 2009
Partie 3 : prélèvement d’eau souterraine

ISO 5667-6 Juillet 2005 Partie 6 : Guide pour l’échantillonnage des rivières et des cours d’eau

Partie 7 : Guide général pour l’échantillonnage des eaux dans les vapeurs et les
ISO 5667-7 Novembre 1993
chaudières

ISO 5667-8 Mars 1993 Guide général pour l’échantillonnage des dépôts humides : Partie 8

ISO 5667-9 Octobre 1992 Guide pour l’échantillonnage des eaux marines : Partie 9

ISO 5667-10 Novembre 1992 Guide pour l’échantillonnage des eaux résiduaires : Partie 10

ISO 5667-11 Avril 2009 Guide général pour l’échantillonnage des eaux souterraines : Partie 11

ISO 5667-12 Décembre 1995 Guide général pour l’échantillonnage des sédiments : Partie 12

Guide pour l’échantillonnage de boues provenant d’installations pour le traite-


PR NF EN ISO 5667-13 Mai 2009
ment de l’eau et des eaux usées : Partie 13
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Lignes directrices pour le contrôle de la qualité dans l’échantillonnage et la


ISO 5667-14 Septembre 1997
manutention des eaux environnementales : Partie 14

Guide général pour la préservation et le traitement des échantillons de bous et


PR NF EN ISO 5667-15 Octobre 2008
de sédiments : Partie 15

NF EN ISO 5667-16 Février 1999 Lignes directrices pour les essais biologiques des échantillons : Partie 16

ISO 5667-17 Octobre 2008 Lignes directrices pour l’échantillonnage des matières solides en suspension

Lignes directrices pour l’échantillonnage des eaux souterraines sur des sites
ISO 5667-18 Avril 2001
contaminés : Partie 18

PR NF EN ISO 5667-19 Mars 2003 Lignes directrices pour l’échantillonage des sédiments en milieu marin : Partie 19

Lignes directrices relatives à l’utilisation des données de l’échantillonnage pour


ISO 5667-20 Mars 2008
la prise de décision conformité avec les systèmes de classification

Lignes directrices relatives a l’utilisation des données de l’échantillonnage pour


PR NF EN ISO 5667-23 Juin 2009
la prise de décision – conformité avec les systèmes de classification

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CONTRÔLE DE LA QUALITÉ DES EAUX DESTINÉES À LA CONSOMMATION HUMAINE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Dans le cas du mercure, on évitera les milieux réducteurs par 4.3 Émergence de nouveaux outils
ajout de permanganate de potassium en milieu sulfonitrique.
d’analyse
& Précipitation
La multiplicité des analyses, et donc des coûts, entraı̂ne la multi-
Certains éléments précipitent durant le transport des échantil- plication d’outils d’analyse rapides, qui tentent de proposer un
lons ; le fer à la valence III, par exemple, précipite et peut entraı̂ner compromis entre robustesse, fiabilité, rapidité et facilité
d’autres éléments présents à l’état de traces. d’exécution :
Dans le cas des éléments minéraux, un pH < 2 évite ces précipi- – kits de terrain ;
tations. Dans le cas d’une eau riche en acides humiques, un milieu – sondes multi-paramètres ;
acide permettra leur précipitation. – analyses microbiologiques par technique de Polymerase Chain
& Biodégradation Reaction (PCR), etc.

Certains éléments se biotransforment : NH4+ , NO2−7, NO3−7, déter- Enfin, la montée en puissance de la problématique des micropol-
luants est en train de faire émerger des outils permettant :
gents, phénols, COT (Carbone organique total), DCO (Demande chi-
mique en oxygène), DBO (Demande biochimique en oxygène), – l’évaluation des effets de mélange de substances ;
micropolluants organiques… Il est donc indispensable de stopper – la détermination du potentiel toxique et écotoxique d’un échan-
toute vie biologique. tillon d’eau ;
– la recherche d’un large spectre de substances, sans définir de
& Photodécomposition liste de substances à rechercher a priori.
Certains éléments sont sensibles à la lumière. Il faudra donc les Ces outils sont issus classiquement du génie physique et chi-
transporter, soit à l’obscurité, soit en flacon brun ou inactinique. mique, ou bien proviennent des avancées en biologie et microbio-
& Effet bactéricide logie (cultures cellulaires, organismes « modèles », organismes
génétiquement modifiés, analyses par récepteurs de type anti-
Dans le cas des analyses bactériologiques, il est indispensable corps/antigènes, etc.).
d’éliminer l’agent bactéricide résiduel qui peut être, soit, un oxy-
dant : chlore, bioxyde de chlore, ozone, chloramine, soit un biocide Pour plus de renseignements, le lecteur est invité à consulter les
chimique non oxydant : Cu2+ ou Ag+. articles [P 3 852] et [P 3 900].
Dans le premier cas, on ajoutera dans le flacon, avant la stérilisa-
tion, une solution de thiosulfate. Dans le deuxième cas, on ajoutera 4.3.1 Les capteurs passifs : outils de prélèvement
de la même manière une solution d’EDTA (éthylènediaminetétracé- intégrateurs
tique) dont le rôle est de complexer Cu2+ et/ou Ag+. La recherche de micropolluants à l’état de traces, voire d’ultratra-
Par ailleurs, la plupart des laboratoires d’analyses s’accordent ces, pose le problème des limites de détection. Les matériels d’ana-
pour le maintien d’une température inférieure ou égale à 4  C, pen- lyse actuels (couplage chromatographie spectrométrie) nécessitent
dant 24 h maximum (voire 48 h). avant leur utilisation une étape de préconcentration de l’échantillon
d’eau prélevé antérieurement, qui est réalisée au laboratoire. Le
Enfin, certaines déterminations ne peuvent être faites qu’au principe repose le plus souvent sur la fixation des substances d’in-
moment du prélèvement, in situ. Ce sont : térêt sur un matériau présentant une bonne affinité avec celles-ci.
– la température ; Des capteurs dits « passifs » reposant sur ce principe ont été déve-
– les gaz dissous (CO2, O2) ; loppés afin qu’ils puissent être installés sur le terrain directement
– le dosage du fer ferreux ; en contact avec l’eau.
– la séparation des formes insolubles, etc. Les avantages d’une telle méthode sont :
– l’étape de transport/stockage est facilitée, puisqu’il suffit d’en-
4.2 Méthodes d’analyse utilisables voyer le capteur au laboratoire ;
pour le contrôle des eaux – la capacité de fixer les substances d’un très grand volume
d’eau. Les capteurs peuvent rester sur site plusieurs jours ou
La plupart de ces analyses sont normalisées par l’Afnor et regrou- semaines. Cela permet donc de diminuer d’autant la limite de
pées dans le recueil de Normes Qualité de l’eau. Actuellement, ces détection ;
méthodes sont plutôt définies par le CEN (Comité européen de nor- – la valeur intégrative d’un tel support. On obtient une valeur
moyenne sur la période de suivi. En revanche, un évènement de
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malisation) et s’imposent de fait en France au niveau de l’Afnor.


pollution fort et ponctuel sera également moyenné sur cette
Les principales techniques analytiques mises en jeu sont : période et interprété comme une pollution de fond. Pour éviter cet
– pHmétrie ; inconvénient, on peut installer plusieurs capteurs de manière éche-
– conductimétrie, ionométrie ; lonnée dans le temps.
– absorption UV-visible ;
– absorption infra-rouge ; Ces capteurs passifs nécessitent en revanche des travaux en
– absorption atomique à flamme et sans flamme ; amont pour définir, dans les conditions d’utilisation, les cinétiques
– spectrométrie d’émission de plasma ; de captation des substances (taux d’échantillonnage, saturation du
– polarographie ; média à l’équilibre, durée d’exposition optimale, etc.). Différents
– chromatographie en phase gazeuse ; capteurs existent aujourd’hui selon les substances recherchées :
– chromatographie liquide haute performance ; – éléments métalliques (DGT, Chemcatcher) ;
– chromatographie ionique. – molécules hydrophobes (SPME, SPMD, SBSE, Chemcatcher) ;
– micropolluants organiques hydrophiles polaires types « médica-
Ces méthodes sont mises en œuvre par divers acteurs sur le ments » ou « triazines » (POCIS, SBSE). Certains d’entre-eux ont fait
territoire : l’objet d’études dans le cadre de projets de recherche et de partena-
– derniers laboratoires départementaux ; riats public/privé [2].
– établissements publics et instituts de recherche (Leres, BRGM,
École des Mines, INRA) ; Les résultats obtenus prouvent l’intérêt à porter à ces méthodes :
– laboratoires et entreprises privés. – possibilité de s’affranchir des effets matrices ;

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– CONTRÔLE DE LA QUALITÉ DES EAUX DESTINÉES À LA CONSOMMATION HUMAINE

– concentrations mesurées de même ordre de grandeur que lors utilisant cette dernière méthode a fait l’objet d’une certification
d’échantillonnages ponctuels ; Afnor Validation pour Escherichia coli et entérocoques dans les
– possibilité de sélectionner le capteur le plus performant pour la eaux de baignade, ainsi que pour Escherichia coli dans les eaux
famille de substances recherchées. résiduaires en 2009 ;
– les techniques basées sur les analyses par PCR.
Ainsi, à titre d’exemple, les capteurs POCIS semblent adaptés
pour l’échantillonnage des alkylphénols hydrophiles, du bisphénol A 4.3.3 Méthode d’analyse des micropolluants
et des médicaments (dont les bêtabloquants et hormones), après organiques non spécifiques
une durée d’exposition du capteur de 15 jours dans le milieu.
Du côté des outils physicochimiques, on peut citer la tendance à
développer des techniques de spectrométrie moins spécifiques,
4.3.2 Les outils issus du génie biologique permises par la mise sur le marché de matériels très sensibles et
performants dans la détection des substances organiques (spectro-
4.3.2.1 Mesures de toxicité et d’écotoxicité métrie en tandem par exemple). Ces méthodes visent à évaluer la
Différentes solutions s’appuyant sur des capteurs biologiques présence d’un grand panel de substances, tout en s’affranchissant
(biocapteurs, biorécepteurs, biosensors) sont également des listes de substances a priori constituées. Ce type d’approche
développées. peut mener également à des comparaisons semi-quantitatives
d’échantillons.
Deux objectifs sont à différencier :
– la recherche d’une substance, ou bien d’une famille de substan- Ces développements concernent principalement les micropol-
ces présentant le même effet biologique en vue de prouver sa pré- luants organiques (résidus de médicaments et de pesticides). Sur
sence, voire de la quantifier. Parmi les outils actuels, citons les un échantillon de l’ordre de quelques dizaines à quelques centaines
méthodes de détection via des interactions de type anticorps/anti- de ml, des screening sur des panels constitués de plusieurs centai-
gènes (tests ELISA), organismes ou bien cellules sélectionnés et nes de substances (molécules mères et métabolites) sont réalisés.
parfois génétiquement modifiés en vue de servir de sonde On obtient par exemple ainsi des « empreintes spectrales ».
spécifique ; Le fait que l’on ne quantifie pas les substances, en première
– la mesure d’un potentiel écotoxique ou toxique de l’eau. La intention, permet dans le même temps de réduire les coûts liés au
mesure ne fournit pas nécessairement d’information sur le type de développement analytique. Au final, le coût de la prestation est, en
substances présentes. On mesure en fait le potentiel de l’eau à première approche, du même ordre de grandeur que celui lié à des
induire tel ou tel effet (stress, mutations sur l’ADN, reprotoxicité, analyses plus classiques (approche « liste de substances »), soit
neurotoxicité, mortalité, etc.) sur un organisme cible (par exemple environ quelques centaines d’euros.
les tests de mortalité et motilité chez Daphnia magna). Dans tous
les cas, le résultat n’est valable que pour l’organisme modèle étu-
dié (bactérie, champignons, daphnies, etc.) et n’est généralement 4.4 Délais d’analyses
pas transposable.
Une fois abordé le problème du prélèvement du flacon, il reste à
Les solutions les plus performantes actuelles proposent de déterminer le délai d’analyse, c’est-à-dire le temps après lequel le
constituer alors un panel de micro-organismes/tests afin de donner chiffre trouvé à l’analyse risque d’être entaché d’erreur.
l’idée la plus large possible de ce potentiel toxique. Quelques On peut retenir les idées suivantes :
entreprises relativement récentes, créées par des chercheurs
(parmi eux CNRS, INSERM, MNHN, etc.), proposent maintenant de – équilibre calcocarbonique : nous pouvons dire que les délais
tels outils. donnés sont ceux obtenus pour un flacon hermétiquement bouché.
Dès l’ouverture du flacon, l’évolution se fait dans les 48 h ;
– sulfates et halogènes : les halogènes sont très facilement
Remarque
conservés. Dans le cas des sulfates, une attention toute particulière
Jusqu’à aujourd’hui l’automatisation restait difficile et une
sera portée aux bactéries sulfatoréductrices ;
importante main d’œuvre était souvent requise. D’où des
– métaux alcalins et alcalinoterreux : les alcalins sont très facile-
coûts relativement élevés (investissement, exploitation, ana-
ment conservés, même en milieu non acide. Dans le cas des alcali-
lyse). Cependant, malgré les contraintes imposées par le maté-
noterreux, une alcalinisation de l’eau peut conduire à des variations
riel biologique, l’automatisation tend à être de plus en plus dis-
(algues). Il est donc indispensable d’acidifier les échantillons, sinon
ponible et on peut espérer une diminution des coûts dans les
les analyses doivent être effectuées dans les 48 h. l’acidification de
prochaines années.
l’eau en présence de matières en suspension peut conduire à une
augmentation du calcium (dissolution de CaCO3 précipité) ;
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4.3.2.2 Suivi de la qualité microbiologique des eaux de bai- – traces d’éléments minéraux : l’acidification est indispensable,
gnade quels que soit les éléments à doser ;
Ces eaux utilisées pour un usage récréatif sont l’objet de nom- – paramètres de pollution : la conservation à 4  C donne un bon
breux développements dans l’analyse de la qualité microbiologique, effet bactériostatique et, suivant les éléments, on adaptera le mode
principalement depuis l’évolution de la réglementation en 2006. de conservation. Il faut signaler que, plus un échantillon est pollué,
Celle-ci inclut la recherche d’Escherichia coli et d’entérocoques plus les délais d’analyse sont courts ;
intestinaux au travers d’un suivi bimensuel des zones de baignade. – micropolluants organiques : là aussi, la température à 4  C a
été retenue. Dans certains cas, on pourra utiliser des solvants bioci-
Les enjeux économiques et sanitaires de ces zones en période des : tétrachlorure de carbone, chloroforme, hexane ;
estivale impliquent une gestion proactive de la qualité de ces eaux. – bactériologie : le délai optimal est de 24 heures, pour une tem-
Divers outils ont été développés afin de fournir à moindre coût, et pérature de conservation de 4  C.
très rapidement, les informations nécessaires à la gestion des pla-
ges : ouverture au public, identification des sources de pollution, etc.
Parmi les techniques utilisées, citons :
– les techniques basées sur l’évaluation de l’activité métabolique 5. Conclusion
d’un échantillon d’eau sans réaliser de cultures ;
– les techniques basées sur l’évaluation de l’activité métabolique
d’un échantillon d’eau avec cultures, via mesures enzymatiques ou Le contrôle de l’eau n’est basé que sur un calcul de risque. Cela
impédance/métriques (courant électrique). Notons qu’un matériel déterminera donc la fréquence des analyses : les analyses

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CONTRÔLE DE LA QUALITÉ DES EAUX DESTINÉES À LA CONSOMMATION HUMAINE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

bactériologiques seront effectuées plus fréquemment. Par ailleurs, fournir le maximum d’informations sur la qualité de ces eaux.
la connaissance d’un certain nombre de paramètres des eaux per- Cela a un coût.
met de mieux cerner les problèmes microbiologiques : Les méthodes analytiques doivent bien évidemment être les
– pH ; garantes d’un résultat fiable. Mais le développement de méthodes
– turbidité ; alternatives fiables et moins coûteuses parait être primordial, en
– formes de l’azote ; complément de ce contrôle officiel. Elles peuvent prendre diverses
– oxydabilité ; formes :
– oxygène dissous ; – sondes installées sur les installations ;
– teneur en agent bactéricide. – micro méthodes ;
– méthodes de laboratoires, etc.
Dans le cadre du contrôle des risques à moyen terme et long
terme, principalement physicochimiques, la fréquence des analyses Elles présentent une souplesse d’utilisation intéressante et
sera généralement plus faible. offrent d’autres possibilités de mesures :
Dans tous les cas, le résultat de l’analyse ne sera garanti qu’à la – écotoxicité ;
condition d’avoir maı̂trisé dans sa totalité la chaine analytique, – toxicité ;
depuis le prélèvement jusqu’au rendu du résultat au gestionnaire. – mesures non spécifiques de polluants, etc.
Avec la multiplication des campagnes de surveillance, le nombre Au vu des nombreuses interrogations sur les rejets de polluants
d’analyses a explosé : augmentation des paramètres en eau et pathogènes, notamment via les stations d’épuration, il est fort à
potable et eaux usées traitées, suivi renforcé des eaux récréatives. parier que ces outils seront de plus en plus présents dans les
Par ailleurs, le gestionnaire, qui doit être en permanence au fait de années à venir, en eau potable, mais aussi dans le domaine des
la qualité de l’eau qu’il produit, est pressé par le grand public de eaux usées.
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P
O
U
Contrôle de la qualité des eaux R
destinées à la consommation humaine
Objectifs du contrôle et enjeux à venir E
N
par Sébastien MASCLET
Chef de Projets – Ingénieur AgroParisTech

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BAIG (S.) et MOUCHET (P.). – Oxydation et PAGOTTO (C.), DECHESNE (M.) et MISEREY SUN (L.-M.), MEUNIER (F.) et BARON (G.). –
réduction appliquées au traitement de l’eau (G.). – Protection juridique et réglementaire Adsorption – Procédés et applications.
– Mise en pratique. [W 2 703] (2013). des milieux aquatiques. [W 1 700] (2009). [J 2 731] (2005).
BAIG (S.) et MOUCHET (P.). – Oxydation et MOLES (J.). – Eaux de distribution – Désin- SUN (L.-M.) et MEUNIER (F.). – Adsorption –
réduction appliquées au traitement de l’eau fection. [W 5 500] (2007). Aspects théoriques. [J 2 730] (2003).

Sites Internet
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http://www.afnor-validation.org/default.htm http://www.observatoire-pesticides.gouv.fr
 CIEAU Centre d’information sur l’eau – L’eau du robinet dans notre quo-  Site du Sénat. Question écrite n 14858 (publiée dans le JO Sénat du 19/
tidien (page consultée le 9 mars 2014) 08/2010 – page 2069) et réponse du Secrétariat chargé de la Santé (publiée
http://www.cieau.com/l-eau-au-quotidien/265-l-eau-du-robinet-dans-notre- dans le JO Sénat du 24/03/2011 – page 736)
quotidien http://www.senat.fr
 INERIS. Portail des Substances Chimiques (page consultée le 14 mars 2014)
http://www.ineris.fr/substances/fr

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés Doc. C 4 195v2 – 1

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P CONTRÔLE DE LA QUALITÉ DES EAUX DESTINÉES À LA CONSOMMATION HUMAINE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

O
U Événements
R DUGUET (J.P.), JOYEUX (M.) – Méthodes de désinfection des eaux – Pré-
sentation au 15ème colloque sur le Contrôle épidémiologique des maladies
GOURLAY-FRANCÉ (C.), JACQUET (R.), COQUERY (M.), BUDZINSKI (H.),
SOULIER (C .), LORGEOUX (C.). – Apport des échantillonneurs intégratifs
infectieuses, Institut Pasteur, 2010 (consultée le 6 octobre 2014) pour la mesure de micropolluants dans les matrices complexes – Journée
de restitution technique du projet de recherche Ampères, 2009 (consultée le
http://www.infectiologie.com/site/medias/diaporamas/CEMI/2010/CEMI-
7 octobre 2014)
2010-DUGUET.pdf
E https://projetamperes.cemagref.fr/illustrations/4_Echantillonneurspassifs_-
gourlay_miege_janv10.pdf

N
Normes et standards

S COFRAC 2013 Guide Technique d’accréditation – Échantillonnages


d’eau et essais physico-chimiques des eaux
sur site – Document LAB GTA 29 Révision 00.
A
V Réglementation
O  Directive 98/83/CE du Conseil du 3 novembre 1998 relative à la qualité
des eaux destinées à la consommation humaine (JO L 330 du 5.12.1998,
p. 32), et modifiée (règlements (CE) n 1882/2003 et n 596/2009 du Parle-
 Arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des
eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine mentionnées
aux articles R. 1321-2, R. 1321-3, R. 1321-7 et R. 1321-38 du code de la santé
I ment européen et du Conseil).
 Loi n 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquati-
publique JO n 31 du 6 février 2007 page 2180 NOR : SANP0720201A.

 Loi n 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en


R ques (1) (version consolidée au 14 juillet 2010). NOR : DEVX0400302L.
 Loi n 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau (version consolidée au 1er juillet
œuvre du Grenelle de l’environnement (1) (version consolidée au 29 décem-
bre 2012) NOR : DEVX0811607L.
2006) NOR : ENVX9100061L.
 Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
 Décret n 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la l’environnement et du travail, relatif à l’évaluation des risques sanitaires liés
consommation humaine, à l’exclusion des eaux minérales naturelles (ver- à la présence d’ions perchlorate dans les eaux destinées à la consommation
P sion consolidée au 27 mai 2003) NOR : MESX0100156D. humaine, en réponse à la saisine ANSES n 2011-SA-0024.

L
U
S
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