Ils peuvent être constitués par des matériaux de caractéristiques très diverses, à la différence des barrages en béton ou même en enrochement dont les matériaux constitutifs restent contenu dans des fourchettes beaucoup plus étroites. Ces barrages se subdivisent en deux familles principales selon le type de structure : I.3.2.1.1- Barrages en terre homogène Les barrages homogènes sont le plus souvent réalisés en argile peu plastique dont les caractéristiques tant hydrauliques que mécaniques permettent en toute sécurité d’adopter des pentes de talus de 1/2 ou 1/2.5 en amont et en aval, moyennant les spécifications de compactage. Ils sont constitués d’un massif en terre compactée imperméable, muni d’un dispositif de drains dans sa partie aval et d’une protection mécanique contre l’effet du batillage dans sa partie amont. La forme générale est trapézoïdale avec des largeurs en crête de 3.5 à 5 m pour les hauteurs les plus courantes. Ces types de barrages sont recommandés lorsqu’on dispose sur place et en quantité suffisante de matériaux terreux permettant d’obtenir après compactage des conditions d’étanchéité et de stabilité satisfaisantes.
Figure 1: Barrage en terre homogène. [7]
I.3.2.1.2- Barrage à profil zoné ou à noyau
Comme son nom l’indique, il est constitué d’un noyau étanche au centre (ou en amont) et de deux recharges en matériau plus grossier dont le rôle est d’assurer la stabilité de l’ensemble du massif. La fonction d’étanchéité est assurée par le noyau réalisé en matériau argileux. En outre, l’étanchéité du barrage doit être prolongée dans ses fondations soit par ancrage du noyau, soit en réalisant au - dessous du noyau une coupure étanche telle que rideau d’injection etc. On s’oriente souvent vers ce type de barrage pour des ouvrages de grande hauteur et/ou lorsqu’on constate l’hétérogénéité des matériaux disponibles sur place et lorsque le volume de matériaux étanches est insuffisant pour constituer tout le corps de l’ouvrage. Figure 2: Barrage zoné. [7] I.3.2.2- Barrages en enrochement à masque amont Ce sont des ouvrages–poids dont les matériaux constitutifs sont essentiellement des tas de gros cailloux. La résistance à la poussée de l’eau est assurée par le poids du massif, le masque amont est une paroi étanche reposant sur une couche d’éléments fins drainant (et peut nécessiter, suivant sa nature, une couche de protection) dans la partie amont du barrage. Il existe de nombreuses natures de masque étanche telles que béton de ciment ou bitumineux, chapes préfabriquées, membranes souples etc. Le masque amont présente l’avantage de pouvoir être exécuté après l’édification du remblai et de pouvoir être réparé aisément. Cependant, il est exposé aux agressions extérieures (mécaniques ; thermiques…). Enfin, comme dans le cas du barrage à noyau, le masque amont doit être prolongé s’il y a lieu, par une coupure étanche dans les fondations du barrage.
Figure 3: Barrage à masque amont. [7]
II.5- DIMENSIONNEMENT DE LA DIGUE
Elle constitue le corps du barrage et elle est constituée de divers matériaux
selon le type barrage choisi. Les éléments qui entrent dans son dimensionnement sont : la largeur en crête, la tranchée d’ancrage et les pentes des talus.
II.5.1- Largeur en crête
Elle doit être suffisante pour permettre la circulation des engins de terrassement pour les travaux de finition de la digue et son entretien à venir, pour cela on adopte un minimum de 3.5 m.
II.5.2- Tranchée d’ancrage
La tranchée d’ancrage ou d’étanchéité a pour rôle de servir d’assise à la digue et d’empêcher l’eau de passer sous le barrage en allongeant le chemin de la filtration. Sa profondeur à chaque profil est déterminée selon la règle de LANE qui est la suivante : Lv = 1/3Lh> C*H [II.1] Avec : Lv = cheminement vertical de l’eau ; Lh = cheminement horizontal de l’eau ; C = coefficient de Lane, qui dépend de la nature des matériaux ; H= la charge effective de l’eau qui s’applique sur les fondations aux plus hautes eaux. II.5.3- Pentes des talus et longueur à la base Les pentes des talus d’un barrage en terre sont fixées par les conditions de stabilité mécanique du massif et de ses fondations. En ce qui concerne le massif, on donne en général aux parements des pentes qui paraissent optimales compte tenu de la nature des matériaux, et on vérifie si possible par une étude de stabilité que le barrage présente une sécurité satisfaisante avec ses pentes. On doit tenir compte aussi de la fondation qui doit être stable du point de vue mécanique, car si elle est de mauvaise qualité, meuble par exemple, on est amené à réduire la pente des talus en élargissant la largeur à la base de l’ouvrage. La largeur maximale à la base est donnée par la formule : B = (m1 + m2)* H + Lc [II.2] B étant la largeur maximale (en m); m1 et m2 sont respectivement les fruits amont et aval ; H est la hauteur de la digue (en m) et enfin Lc la largeur à la crête (en m).
Le tableau ci après donne à titre indicatif les valeurs de pentes de talus suivant la hauteur et le type de barrage. Tableau 1: Pentes des talus des barrages en terre. [7]