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La Charte sociale du Conseil de l’Europe:

50 ans et après ?

Conférence organisée
par le Conseil de l’Europe,
par le Comité économique et social européen
et par le Conseil économique, social et environnemental de France

Paris, 23 septembre 2011

* * * * *

Allocution du Prof. Antonio MARZANO,


Président du CNEL – Conseil National de l’Economie et du Travail

(brouillon corrigé)

1
Messieurs les Représentants des autorités,

Mesdames et Messieurs,

Je prends brièvement la parole, voulant apporter mon


témoignage sur ce sujet qui me semble vraiment au centre des
discussions économiques et politiques européennes.

C’est pourquoi j’adresse mes remerciements les plus sincères


au Président Delevoye et au Président Nilsson, pour avoir
organisé, avec le Conseil de l’Europe, cette importante occasion
de réflexion, de bilan et de perspective.

Les difficultés financières et économiques de l’Europe – en


souhaitant qu’elles puissent trouver au plus tôt des solutions
possibles et efficaces - ne doivent pas nous faire oublier
l’extraordinaire parcours de construction sociale que nous avons
effectué en à peine quelques dizaines d’années.

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La première Charte sociale, à laquelle mon pays a souscrit (à
Turin) il y a 50 ans, a été peu à peu ratifiée par un nombre de plus
en plus important de pays.
Elle est surtout devenue de plus en plus efficiente.

Nous ne sommes donc pas devant un Document statique,


témoignage d’une époque désormais lointaine et bien différente.

Nous sommes, bien au contraire, en face d’un processus


continu et vivant qui, au fur et à mesure que les Etats et les
Peuples en prenaient conscience, a pris une grande ampleur.

Les grandes lignes de son histoire ont été parfaitement


évoquées au cours des excellentes allocutions d’aujourd’hui.

Nous avons mis en place ce que l’on a défini comme “le


modèle social européen”: un système de droits, de services, de
prestations qui, au sein des divers Etats, trouvent concrètement
leur définition et leur application.

La globalisation sans règles, la crise financière, le poids des


dettes publiques souveraines, et une croissance encore trop faible,
risquent de mettre en discussion ce “modèle”.
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On en arrive parfois même à indiquer - même confusément -
nombre de principes et de droits sociaux que la Communauté
européenne a placés dans ses fondements comme la cause de tous
ces problèmes.

Mon témoignage ici - cette brève contribution de ma part -


tient à souligner toute l’importance de ce que nous avons édifié.

Je crois qu’en tant qu’Européens nous devons être, d’une


certaine façon, fiers des résultats obtenus, par rapport aussi à la
situation des autres parties du Monde, à l’Est comme à l’Ouest.

L’Europe doit sentir avec force notre engagement pour


affirmer ces droits sociaux dans l’ensemble de la Communauté
internationale.

Toutefois, du moment que, comme je viens de le rappeler, il


s’agit d’un processus qui a été et qui est dynamique, nous devons
aussi, en faisant preuve d’équilibre et d’expérience, regarder le
monde d’aujourd’hui et voir la façon de préserver nos principes
sociaux dace à des ressources objectivement limitées.

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La stratégie UE2020 répond à cette exigence quant à la

croissance et au développement durable ainsi qu’à la justice

sociale.

La question qui se pose véritablement est que celle-ci ne doit pas

rester un simple souhait ou un ensemble d’engagements

contenus dans un document, mais il faut que l’U.E. et tous les

Etats s’engagent avec force et conviction à l’appliquer

concrètement.

Cela comporte de mettre, avec une grande détermination,

l’accent sur le dialogue social et ouvre un vaste espace pour la

société civile, pour les initiatives et les responsabilités des

diverses sociétés nationales, non pas en remplacement de l’Etat

ou comme une alternative.

Mais selon un principe équilibré de subsidiarité qui est, lui


aussi, à la base de notre construction européenne.

5
Par conséquent, une vision dynamique de notre Charte
sociale qui confirme l’intangibilité des droits et des principes
politiques et civils de tous les citoyens.

Mais qui sache, aujourd’hui, allier davantage les droits


sociaux et toutes les ressources disponibles: celles des Etats et
celles de la société.

Qui sache aussi s’adapter à notre époque, afin d’être, comme


elle l’a été dans le passé, un outil important de cohésion sociale,
un soutien véritable pour la compétitivité et la croissance.

La croissance démocratique et le renforcement de l’inclusion


sociale sont, donc, des processus de plus en plus étroitement liés,
pour construire une forte citoyenneté européenne.

Pour toutes ces raisons, je considère que c’est une grave


erreur de ne penser qu’à des réductions des dépenses dans le
domaine social afin d’équilibrer les budgets des Etats nationaux

En effet, il faut également tenir compte du fait que des


réductions importantes dans le domaine social non seulement ne
parviennent pas à opérer les changements que la réalité exige,
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mais ont plutôt pour conséquence d’énormes coûts sociaux et
économiques.

Les outils et les services de la politique sociale sont


absolument indispensables pour une réelle reprise de la croissance
économique et de l’emploi et pourront également contribuer à
réduire les déficits des dépenses publiques.

Nous ne faisons donc aucun pas en arrière, comme nous


l’avons entendu dire.

Mais nous voulons édifier de nouveaux équilibres sociaux


dynamiques, capables de nous faire faire d’importants pas en
avant dans le redressement et de poser les conditions afin que les
jeunes générations et tous ceux qui viennent travailler et s’intégrer
dans nos pays puissent bénéficier à l’avenir de justes niveaux
pour leurs droits sociaux.

Enfin, pour conclure, je voudrais encore ajouter ceci: une


unité politique de l’Union Européenne plus forte et ce afin de
soutenir une reprise économique et sociale fondée sur la qualité et
la durabilité et être, dans ce domaine, à la hauteur des marchés
mondiaux.

7
Merci.

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