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Sommaire
9.1 Description des installations PV connectées au réseau électrique
9.2 Composants annexes sur la partie courant continue des installations photovoltaïques
9.4 Composants annexes sur la partie courant alternatif des installations photovoltaïques
9.8 Bibliographie
9.1 Description des installations PV connectées au réseau électrique
Les installations photovoltaïques connectées au réseau électrique représentent la majorité des
installations photovoltaïques actuellement installées dans le monde (en 2015). En effet, ces
installations photovoltaïques sont les plus simple possibles, donc à moindre coût et tout la
production d’énergie électrique est injectée sur le réseau électrique pour être utilisée. Ces avantages
font que ces systèmes photovoltaïques présentent un prix de revient du kWh photovoltaïque le plus
bas, ce qui explique certainement le fort développement du photovoltaïque connecté au réseau.
Par contre, il faut savoir qu’en absence de tension secteur, l’installation photovoltaïque ne
fonctionne plus pour des raisons de sécurité, même s’il y a une forte irradiance lumineuse. L’autre
point aussi est qu’en l’absence d’irradiance lumineuse, il n’y a bien sur plus de production
photovoltaïque mais le secteur est présent pour alimenter les besoins en énergie électrique.
Figure 1 : Schéma simplifié une installation photovoltaïque connecté au réseau électrique avec ses
principaux éléments
Il peut être utile de mettre un système de suivi pour vérifier le fonctionnement de l’installation PV
car rien n’indique si celle-ci fonctionne correctement ou non. Enfin, un afficheur permet d’indiquer
pour une finalité de communication des informations utiles comme la puissance instantanée
produite et la production énergétique cumulée.
On appelle champ photovoltaïque, l’ensemble des modules photovoltaïques d’une installation PV.
L’ensemble de ces modules photovoltaïques peuvent être connectés de différentes façons à un ou
plusieurs onduleurs. Les 3 principales configurations possibles sont présentées en figure 3.
Figure 2 : les trois principales configurations de montage de cellules photovoltaïques, respectivement
de gauche à droite a) b) et c)
Dans la configuration a), tout le champ photovoltaïque est connecté à un onduleur dit onduleur
centralisé. Cette configuration est la moins chère mais tous les modules PV doivent être de même
référence ainsi que de même inclinaison et de même orientation pour la simple et bonne raison que
le courant dans chaque chaine de modules et la tension au bornes de chaque chaine (de même
nombre de module) doivent être de même valeur, sinon, il y a perte de production. L’influence d’un
ombrage sur un ou plusieurs modules photovoltaïques peut être assez importante sur la production
électrique car ceux-ci sont en série (modification du courant dans une chaîne de modules et
modification de la tension aux bornes de cette chaine qui est en parallèle avec les autres chaines).
Parmi les inconvénients, une panne de l’onduleur entraine l’arrêt complet de l’installation PV, la
panne d’un module PV est difficile à repérer et la tension aux bornes d’une chaine de modules est
élevée souvent plusieurs centaines de volt en courant continu, ce qui est dangereux pour la sécurité
des personnes.
Dans la configuration b), tout le champ photovoltaïque est divisé en chaine de modules PV, chacune
connectée à un onduleur. Dans cette configuration, tous les modules PV d’une même chaine doivent
être de même référence ainsi que de même inclinaison et même orientation. Par contre, d’une
chaine à l’autre, la référence des modules peut être différente ainsi que l’inclinaison et l’orientation
(toitures différentes sur un bâti). L’influence d’un ombrage sur le champ PV est moindre que dans la
configuration a). Parmi les inconvénients, une panne d’un onduleur entraine l’arrêt complet d’une
chaine mais pas de l’ensemble du champ PV, la panne d’un module PV est plus facile à repérer. La
tension aux bornes d’une chaine de modules est élevée souvent plusieurs centaines de volt en
courant continu, ce qui est là aussi dangereux pour la sécurité des personnes.
Dans la configuration c),chaque module PV est connecté à un onduleur, dit micro-onduleur dans
cette configuration. Ici, tous les modules PV peuvent être de référence différente, d’inclinaison
différente et d’orientation différente. La panne d’un onduleur entraine l’arrêt de seulement un
module, donc peu de perte de production. L’influence d’un ombrage est ainsi très limitée aux
modules concernés. La panne d’un module PV est facile à repérer (car indiqué par l’onduleur) et la
tension maximum qu’il est possible d’avoir dans le système photovoltaïque n’est que celle de 1
module en série, donc une tension de quelques dizainesde volts, ce qui est intéressant pour la
sécurité des personnes.Parmi les inconvénients, cette solution est la plus cher mais en contrepartie,
elle offre beaucoup d’avantages.
La tenue de ces normes garantit la qualité des modules photovoltaïques et leurs conditions
d’utilisation comme par exemple la tension d’isolation de 1 000 volts qui conditionne le nombre
maximum de modules PV par chaine.
Pour expliquer le phénomène de hot spot, prenons un exemple avec un module photovoltaïque de
72 cellules (caractéristiques Pc =250Wc,Vmpp = 36Vdc, Voc = 45Vdc, Impp = 7A @ STC).
Si une cellule de ce module est ombrée (Icell =0A) et dans le cas ou ce module est en court-circuit :
La solution prise pour se protéger du phénomène de hot spot est d’utiliser des diodes dites diodes de
bypass en câblant en inverse une diode aux bornes de 20 cellules photovoltaïques.
Dans l’exemple d’un module PV de type 12 Volts comprenant 36 cellules photovoltaïques, une diode
de bypass est câblée aux bornes de 18 cellules PV, voir ci après :
Figure 5 : schéma de principe de la protection contre les points chauds
Pour ce module de type 12 volts, l’ombrage d’une cellule PV se traduit par une diminution du courant
produite par celle-ci, voir l’annulation du courant produit. Sans diode de bypass, le module PV
produit moins ou plus du tout avec les risques de phénomène de hot spot. Avecla diode de bypass,
le courant généré par le groupe de 18 cellules PV non ombrées peut passer par la diode de bypass
pour alimenter la charge, mais dans le cas de notre exemple, le tension de sortie sera 2 fois plus
faible mais surtout , la diode empêche d’avoir une tension élevée en inverse sur la ou les cellules
ombrées.
Pour les modules PV de technologies silicium cristallin, les diodes de bypass sont câblées dans le
boitier de connexion.
Figure 8 : Graphe puissance en fonction de la tension pour différent ombrage sur une cellule
Si une cellule PV sur un module est ombrée, celle-ci va produire un courant électrique plus faible que
le courant nominal. Si le récepteur consonne un courant très faible, la tension de sortie sera la
tension nominale, mais si le courant consommé de vient plus important que le courant délivré par la
cellule ombrée, la tension va diminuer d’un facteur 2 car la diode de bypass devient conductrice. Le
graphe puissance fonction de la tension montre que si une cellule est ombrée, apparait alors deux
pointes de puissance maximum, variable suivant le taux d’ombrage. Ce phénomène va ainsi
perturber le fonctionnement des systèmes MPPT (Maximum Power Point Tracking) des onduleurs.
Autre point, sur un module PV dont une cellule est défectueuse (ombrage ou défaut similaire), la
mesure de la tension à vide est bonne, celle du courant de court-circuit aussi. Pour détecter ce genre
de défaut, il est nécessaire d’utiliser un traceur de courbe courant/tension.
Un autre phénomène peut détériorer des modules PV en plus du phénomène de hot spot. C’est le
courant inverse lorsque plusieurs chaines (ou string) sont branchés en parallèle. Dans ce cas, si l’une
des chaines est ombrée, les cellules PV ne produisent plus de courant, ces cellules deviennent de
simples diodes dans le sens passant. Le courant produit par les chaines en parallèle à alors la
possibilité de passer dans la chaine de modules ombrés, pouvant alors détruire celle-ci.
Normativement, un module peut accepter deux fois en inverse, le courant qu’il est capable de
produire dans les conditions STC. Lorsqu’il y a plus de 3 chaines, il est impératif de mettre un
composant de protection en série dans chaque chaine, comme une diode, pour éviter ce courant
inverse
9.2 Composants annexes sur la partie courant continue des installations photovoltaïques
Les câbles électriques utilisés pour les installations photovoltaïques doivent répondre à des critères
spécifiques au domaine du photovoltaïque (norme UTE C 32-500). Les câbles doivent entre autre être
à double isolation (classe II), tenir à une tension 1000V, être résistant aux UV, avoir une tenue en
température de 90 °C. La section normalisée des conducteurs électriques est de 1,5 - 2,5 – 4 – 6 mm²
(etc.). La section des conducteurs électriques est à dimensionner suivant l’intensité du courant et la
longueur du câblage.
(document MultiContact)
La partie module photovoltaïque étant de par sa fonction exposée au soleil et aux intempéries, elle
l’est de ce fait exposée aux impactes directes et indirectes de la foudre. Pour cela, des normes (en
France, c’est le guide UTE C15 712 qui est en vigueur) préconisent ou imposent l’utilisation de
composants de protection de type parafoudre avec un câblage approprié du câble de terre, cela
suivant la zone kéraunique ou l’installation photovoltaïque a été construite.
Figure 13 : principe d’une protection parafoudre (Schéma source Dehn)
Pour protéger des impacts directs de la foudre, il n’y a quasiment pas de solution si ce n’est le
parafoudre. Par contre, pour les impactes indirects de la foudre, il existe des solutions pour diminuer
le risque de destruction des composants de l’installation photovoltaïque, en agissant par exemple
sur le câblage des modules photovoltaïques en diminuant les surfaces de boucles (diminution du
champ électrique induit dans la boucle par la forte variation magnétique provoqué par l’intensité
électrique d’un éclair percutant le sol à proximité).
Un champ photovoltaïque est composé de modules PV câblé en série entre eux, créant un chaine ou
un string. La tension se trouve ainsi augmentée aux bornes de cette chaine. Puis ces chaines peuvent
être mises en parallèle, la tension est conservée et le courant augmente (principe de base de
l’électricité). Le dimensionnement consistera adapter par une combinaison judicieuse le nombre de
modules PV en série et en parallèle à la surface disponible (sur une toiture par exemple) mais aussi et
surtout à vérifier la compatibilité tension et intensité du champ photovoltaïque à l’onduleur
(l’onduleur PV est décrit ci après).
Entre le champ photovoltaïque et l’onduleur (ou les onduleurs), l’utilisation d’un boitier de
raccordement permet de connecter sur des bornes les chaines de modules en parallèle entre elles,
ainsi que de placer les composants de protection comme les parafoudres, les fusibles et des
interrupteurs DC spécifique au domaine PV (pouvoir de coupure de tension continu haute tension).
Figure 15 : boitier de raccordement avec 4 chaines en parallèle, 2 parafoudres et interrupteur D
L’onduleur DC/AC utilisé dans le domaine photovoltaïque converti l’énergie électrique en courant
continu provenant du champ photovoltaïque en énergie électrique alternative compatible en
tension et en fréquence avec le réseau électrique.
Tous ces types d’onduleur ont en commun la recherche du point de puissance maximum en
fonctionnement à leur entrée (système MPPT, pour Maximum Power Point tracking), un rendement
de conversion de l’énergie électrique continue en énergie électrique alternative de l’ordre de 95% et
pour l’aspect sécurité, une déconnection automatique en cas de non présence de la tension secteur
(Norme VDE0126-1-1) pour éviter l’électrocution d’un agent de maintenance lorsque celui-ci
débranche la connexion au réseau électrique pour intervention.
Les onduleurs photovoltaïques possèdent des caractéristiques électriques à respecter pour les
utiliser correctement. Voici les principales caractéristiques :
Pour fonctionner, l’onduleur photovoltaïque consomme une faible partie de la puissance électrique
générer par le champ photovoltaïque (ou du réseau électrique la nuit), induisant les pertes de
conversion. Le rendement d’un onduleur photovoltaïque est typiquement défini à 100% de sa
puissance nominal mais comme l’irradiance solaire au cours de la journée est très variable, la
production électrique du champ photovoltaïque le sera aussi et donc, le point de fonctionnement en
puissance de l’onduleur photovoltaïque variera lui aussi de 0 (la nuit) à une valeur proche de sa
puissance nominale dans les meilleures conditions d’irradiance solaire (si le dimensionnement est
correct). Pour calculer la production électrique d’une installation photovoltaïque de façon plus
réaliste, un rendement européen a été défini suivant différents points de fonctionnement avec un
coefficient pour chacun de ces points de fonctionnement.
La production d’énergie électrique d’origine photovoltaïque doit être comptabilisé par un compteur
électrique pour permettre une facturation le l’énergie électrique injecté dans le réseau, tout comme
la consommation électrique par un particulier. Ces éléments de comptage, avec les éléments de
protection comme le disjoncteur différentiel général, sont installés en général en limite de propriété
et appartienne au distributeur en énergie électrique.
Le compteur électrique permet de compter les kWh photovoltaïques produit par le ou les
installations photovoltaïques qui sont injectés dans le réseau électrique.
En général, un deuxième compteur électrique est mis en série, mais câblé en sens inverses (câblage
dit montage tête bêche), pour compter les kWh électriques qui peuvent être potentiellement
consommés sur le réseau électrique (par les onduleurs la nuit pas exemple).
Dans le cas ou le producteur en électricité photovoltaïque souhaite injecter toute sa production dans
le réseau électrique (dans le cas d’un contrat d’achat avec un tarif d’achat du kWh photovoltaïque
avantageux), il est nécessaire d’avoir une deuxième connexion au réseau électrique pour la
consommation en électricité du réseau électrique
Suivant les cas, pour les installations photovoltaïques, on peut être amené chercher à connaître la
production électrique d’une installation photovoltaïque de puissance crête Pc ou au contraire, en
fonction d’un besoin en énergie électrique, à chercher à dimensionner la puissance crête Pc de
l’installation photovoltaïque à réaliser.
Bien souvent, dans le cas des installations photovoltaïques connecté au réseau électrique, La
puissance crête Pc est fixée par des conditions extérieures, comme par exemple la surface disponible
en toiture, et c’est dans ce cas la production électrique annuelle que l’on cherche à connaître.
La deuxième donnée indispensable à connaitre est l’irradiation moyenne annuelle dans le plan des
modules photovoltaïques, donc suivant l’inclinaison et l’orientation de ceux-ci. C’est typiquement
une donnée sur le gisement solaire, donnée que l’on notera dans cette partie du cours IGPa, pour
Irradiation Globale dans le plan-annuelle. Le logiciel Météonorm (payant) permet de déterminer avec
une assez bonne précision cette valeur IGPa pour n’importe quel site dans le monde, en fixant
l’inclinaison, l’orientation et aussi en prenant en compte un masque lointain. Une autre source
(gratuite celle-ci) est le site internet de PVGIS (http://re.jrc.ec.europa.eu/pvgis/)qui permet pour un
site quelconque en Europe, en Afrique et en Asie, de déterminer la valeur IGPa .
La valeur pour l’irradiation annuelle globale moyenne dans un plan incliné à 30° vers le sud est de
3,98 kWh/m² par jour (BDD classicpvgis), soit une irradiation global dans le plan des modules de :
La troisième donnée est le performance ratio, noté PR. Cette troisième donnée représente
l’ensemble des pertes électriques de l’installation photovoltaïque, principalement les pertes
provenant de l’effet joule dans les câblages électriques (de l’ordre de 1%), les pertes dans l’onduleur
photovoltaïque (de l’ordre de 5%) mais surtout les pertes provenant de l’élévation de la température
dans les modules photovoltaïques soumis à l’irradiance solaire (de l’ordre de 10 à 15 %).
A partir de ces trois données, Pc, IGPan et PR , il est possible d’estimer la production électrique
annuelle Ea d’une installation photovoltaïque comme suit :
Ea (en kWh par an) = Pc (en Wc) . IGPan (en kWh/m² par an) . PR (sans unité)
Cette formule parait non homogène mais il faut bien voir que la puissance crête en Wc n’est pas une
unité usuelle du système international SI, la puissance crête exprime la puissance électrique d’un
module photovoltaïque ou d’une installation photovoltaïque soumis à une irradiance de 1 000 W/m².
Et comme IGPan exprime l’irradiation solaire annuelle en kWh/m², soit un certain nombre d’heure à
1000 W/m², cela revient à dire que l’installation photovoltaïque fonctionne pendant ce nombre
d’heure à la puissance Pc.
Note2) Le rendement de conversion de l’énergie solaire en énergie en énergie électrique est pris en
compte dans l’expression de la puissance crête Pc, Pc qui dépend de la surface et du rendement de
conversion dans les conditions STC (STC pour Standard Test Condition, c'est-à-dire une irradiance de
1 000W/m², une température de 25°C et un spectre solaire AM1.5)
Note4) cette formule ci-dessus n’est vraie que si la puissance électrique délivrée par l’installation
photovoltaïque est une fonction linéaire de l’irradiance, ce qui n’est pas tout à fait le cas dans la
réalité mais c’est suffisant pour obtenir un premier ordre de grandeur. Pour obtenir une meilleure
précision sur l’énergie photovoltaïque produite, il faut utiliser des logiciels de simulation comme
PVsyst ou PVSOL qui prendront en compte cette non linéarité.
De même, il est possible d’écrire cette formule pour d’autres intervalles de temps comme le mois et
le jour (en énergie) :
Em(en kWh par mois) = Pc (en Wc) . IGPm (en kWh/m² par moi) . PR (sans unité)
Ej (en kWh par jour) = Pc (en Wc) . IGPan (en kWh/m² par jour) . PR (sans unité)
De même, il est possible d’écrire cette formule pour un instant t, donc la puissance électrique
produite Pe à partir de l’irradiance Igp (qui est en W/m²) :
Exemple de pré-dimensionnement
Précédemment, pour le site de l’INES au Bourget du Lac, l’irradiation globale dans un plan incliné à
30° sud, IGPa = 1 452 kWh/m² par an (équivalent à 1 452 heures avec une irradiation solaire de 1
kW/m²). Pour une installation photovoltaïque de puissance crête Pc = 3 kWc (surface de 30 m² et
rendement de conversion énergie solaire vers énergie électrique de 10%), cette installation étant
intégré en toiture, le performance ratio considéré est de PR = 0,7 .
Lors de l’étude d’une installation photovoltaïque, il est important d’avoir une idée de la rentabilité de
ce projet, cela en déterminant le prix de revient du kilowattheure photovoltaïque. Ce prix de revient
du kilowattheure photovoltaïque de l’installation étudié devra être inférieur au tarif d’achat du kWh
photovoltaïque prévu dans un contrat (ou inférieur au tarif du kWh du réseau électrique si la
production photovoltaïque est autoconsommée).
La méthode de calcul de la rentabilité économique proposée ici est la méthode TEC de Mr Bernard
Chabot/ADEME (TEC pour Taux d’Enrichissement du Capital). Cette méthode simple et concise
permet à partir que quelques paramètres essentiels de calculer divers critères de rentabilité
économiques.
Les paramètres essentiels pour ces calculs sont :
-La production photovoltaïque annuelle (Ea en kWh), production dont on a vu l’estimation ci avant.
Celle-ci dépend l’irradiation solaire incidente du site en question, des masques lointains et proches,
de l’inclinaison et de l’orientation du plan des modules photovoltaïque ainsi que de la puissance
crête Pc et du performance ratioPR de l’installation photovoltaïque.
-Le taux de maintenance (noté Km, sans unité), correspond à l’estimation de la maintenance annuelle
divisé par l’investissement initiale. Celui-ci est de l’ordre de 1% par an pour de grandes centrales
photovoltaïques au sol et 2% pour les petites installations photovoltaïques sur bâtis. Ce taux de
maintenance comprend ente autre les visites de contrôle et le remplacement des composants
défectueux (comme l’onduleur qui a une durée de vie de typiquement 10 ans).
- La durée de vie de l’installation (en années) , ou dans bien des cas, la garantie de l’achat des kWh
photovoltaïque durant un certains nombre d’année (20 ans en France par exemple).
- Le coût de l’argent (t, sans unité), représente le fait que la valeur de l’argent se dévalue dans le
temps et que celui est plus ou moins disponible suivant de nombreux paramètres. Dans le domaine
du photovoltaïque, pour ne pas être trop pénalisé, une valeur de 3% est prise pour ce paramètre sur
la durée de vie de l’installation.
. 1 +
=
1+ −1
. +
Pr =
Pour que l’installation photovoltaïque soit économiquement rentable avec les hypothèses prises, il
faut que le prix de revient Pr soit inférieur au tarif d’achat des kWh photovoltaïque (Ta en €/kWh)
prévu dans le contrat.
A partir du tarif d’achat des kWh photovoltaïque (Ta en €/kWh) si celui-ci est connu, il est possible de
calculer l’investissement maxi (Imaxi en €) à ne pas dépasser pour être à la limite de la rentabilité
économique :
.
=
+
Autre critère, en connaissant le tarif d’achat des kWh photovoltaïque (Ta en €/kWh), on peut
déterminer par itération en reprenant les formules ci avant de Ka et Pr, le TRA (Temps de Retour
Actualisé, en année). Le TRA est le nombre d’année n tel que, en gardant les autres paramètres
constants, le prix de revient Pr soit égal au tarif d’achat Ta.
Pour être rentable, le TRA doit être inférieur à n.
De même, en connaissant le tarif d’achat des kWh photovoltaïque (Ta en €/kWh), on peut
déterminer par itération en reprenant les formules ci avant de Ka et Pr, le TRI (Taux de rentabilité
interne, en %). Le TRI est le coût de l’argent t tel que, en gardant les autres paramètres constants, le
prix de revient Pr soit égal au tarif d’achat Ta.
Pour être rentable, le TRI doit être supérieur à t.
Suite de l’exemple de notre installation photovoltaïque pour le site de l’INES au Bourget du Lac,
(Irradiation annuelle dans le plan des modules, IGPa = 1 452 kWh/m² par an, puissance crête Pc = 3
kWc, performance ratio PR = 0,7 et production photovoltaïque annuelle Ea =3 049 kWh.
Avec un investissement I à 3 €/Wc, soit 9 000 €, une maintenance Km = 1%, une durée de vie = 20 ans
et un coût de l’argent t = 3%, on en calcule Ka puis Pr :
Avec un tarif d’achat des kWh PV à Ta = 0,25 €/kWh, notre installation photovoltaïque est rentable
économiquement. De même, l’investissement maxi Imaxia ne pas dépasser est de :
Note) le logiciel Calsol (gratuit à l’adresse http://ines.solaire.free.fr/pvreseau_1.php) est basé sur ces
calculs
9.7 Étude de la compatibilité entre le champ photovoltaïque et l’onduleur
Du fait que l’irradiance solaire, sous les latitudes européennes, monte à environ 1 000 W/m² et que
le ratio de performance est en général de l’ordre de 0,8 , il est de coutume de dimensionner
l’onduleur entre 80% et 100% de la puissance crête du champ photovoltaïque. En fait, pour estimer
correctement la puissance de l’onduleur, l’idéal serait de connaître l’histogramme en puissance en
sortie du champ photovoltaïque, ce qui peut être simulé par un logiciel comme PVsyst.
Voyons les 2 exemples suivants :
Figure 29 : Histogramme des puissances pour un champ PV de 3,18 kWc, orienté 30° sud à Genève
(Suisse)
Si le dimensionnement de l’onduleur est égal à 80% de la puissance crête du champ PV, soit 2,55 kW,
on voit sur l’histogramme que l’on est sous dimensionné car toute la puissance du champ PV entre
2,55 kW et 3 kW n’est pas utilisée. Il serait plus judicieux de choisir un onduleur de 3 kW ou 3,2 kW
(proche des 100% de de la puissance crête de champ PV.
Figure 30 : Histogramme des puissances pour un champ PV de 3,18 kWc, orienté 90° sud à Genève
(Suisse)
Si le dimensionnement de l’onduleur est égal à 100% de la puissance crête du champ PV, soit 3,2 kW,
on voit sur l’histogramme que l’on est sur dimensionné car le champ PV ne délivre aucune puissance
entre 2,5 kW et 3,2 kW. Il aurait été plus judicieux de choisir un onduleur de 2,4 ou 2,5 kW pour
l’utiliser jusqu’à sa puissance nominale.
L’idéal est donc de connaître l’histogramme de puissance mais ce n’est pas toujours possible. En
règle générale, il faudra plutôt choisir un dimensionnement à 80% de la puissance crête du champ PV
lorsque les conditions d’inclinaison et d’orientation sont défavorables (verticale, est ou ouest), les
températures moyennes plutôt élevées et les conditions d’irradiation médiocre tel que en centre-
ville (pollution) ou au bord de la mer. De même, il faudra plutôt choisir un dimensionnement à 100%
de la puissance crête du champ PV lorsque les conditions d’inclinaison et d’orientation sont
favorables (30° sud), les températures moyennes plutôt basses et de bonnes conditions d’irradiation
tel que en campagne. Il sera peut-être même nécessaire de sur dimensionner l’onduleur en
montagne ou le ciel est très clair (faible épaisseur d’atmosphère), la température moyenne basse et
un albédo important (réflexion sur la neige).
L’irradiation solaire par ciel dégagé est de l’ordre de 800 à 900 W/m² mais dans certaines conditions
avec une forte irradiance directe et un ciel couvert de nuages blanc (diffus important), l’irradiance
solaire peut atteindre les 1 300 W/m² pendant quelques minutes et cela quelques fois par an. Bien
que cela ne soit pas dommageable pour l’onduleur si celui-ci est protégé des sur intensités, il est
recommandé de prendre de la marge sur l’intensité maximum admissible de l’onduleur (attention
aux fusibles de protection qui eux aussi sont à sur dimensionner pour éviter d’avoir à les changer
trop souvent. L’idéale étant de prendre 30% de marge (voir suivant les pays les recommandations
normatives) par rapport aux conditions STC de fonctionnement des modules photovoltaïques.
C’est à vide (l’onduleur ne fonctionne pas, donc l’intensité est nulle mais celui-ci reste branché sur le
champ PV) que la tension aux bornes du champ PV est la plus élevée, et cela est encore plus
défavorable lorsque l’irradiance atteint occasionnellement les 1 300 W/m². Cette tension à vide dans
le cas le plus défavorable doit rester inférieur à la tension maximum admissible par l’onduleur PV
sous peine de détruire celui-ci (c’est certainement une des principales causes de pannes des
onduleurs si ce point n’a pas été vérifié, surtout en montagne). Pour cela, il est recommandé de
prendre de la marge sur la tension maximum à vide, idéalement 15 % par rapport aux conditions STC
de fonctionnement des modules photovoltaïques (voir suivant les pays les recommandations
normatives).
Note, les modules photovoltaïques ont une tension maximum de fonctionne ment dans le système,
souvent de l’ordre de 1000 volts (voir dans les caractéristiques des modules photovoltaïques), cette
valeur permet de calculer combien de modules au maximum en série il est possible de mettre dans
une chaine.
Pour une vérification sommaire, il est possible de prendre les conditions suivantes :
Vmpptmini onduleur < 80% de la tension typique STC du champ PV
Vmpptmaxi onduleur > 115% de la tension typique STC du champ PV
Explication : 80% de la tension typipque STC du champ PV représente la tension aux bornes du
champ PV pour une irradiance de 100 W/m² (pour un champ PV en silicium cristallin)
et 130% de la tension typique STC du champ PV représente la tension aux bornes du champ PV
pour une irradiance de 1 300 W/m² (pour un champ PV en silicium cristallin)
9.7.5 Exemple de dimensionnement sur une petite installation photovoltaïque
Une toiture sur laquelle nous souhaitons mettre une installation photovoltaïque permet de mettre 8
modules Photowatt PW2350-235 sur celle-ci.
Ces 8 modules photovoltaïques sont associés à un onduleur SMA de référence Sunny boy 1700.
Vérification en puissance :
L’installation photovoltaïque comprend 8 modules Photowatt PW2350 – 235Wc, soit une puissance
crête totale de 1 880 Wc. L’onduleur photovoltaïque SMA Sunny Boy 1700 à une puissance
admissible à l’entrée de 1850 watts.
Le ratio Puissance onduleur / Puissance champ photovoltaïque est égal à 0,98 , cette valeur est bien
comprise entre 0,8 et 1 (adapté pour de bonne condition d’exposition pour un champ photovoltaïque
typiquement incliné à 30° et orienté vers le sud). Donc OK en puissance.
L’intensité électrique délivré par l’installation PV dans le cas le plus défavorable est égal à l’intensité
typique (conditions STC) multiplié par 2 (car il y a 2 strings en parallèles) multiplié par 1,3 (Irradiance
à 1 300 W/m²), soit 7,86A x 2 x 1,3 = 20,43 A. Le courant d’entée maximum de l’onduleur est de
12,6A, ce qui est inférieur au courant produit par le champ photovoltaïque. Donc problème en
intensité.
La tension à vide d’un module est de 37,2 V (conditions STC), avec une irradiance de 1 300W/m²,
cette tension à vide est de 37,2V x 1,15 = 42,78V. Sachant que la tension maximum du circuit ne peut
dépasser 1 000Vdc, soit 1 000 V / 42,78 = 23,37 soit 23 modules PV maximum en série. Dans notre
cas, OK avec 4 modules en série.
La tension typique (point mppt) d’un module est de 29,9V (conditions STC). Avec 4 modules PV en
série et une irradiance pouvant varier de 100 W/m² à 1 300 W/m², la tension en fonctionnement du
champ photovoltaïque varie de 29,9V x 4 x 0,8 = 95,68V à 29,9 x 4 x 1,15 = 137,54V.
Comme la plage de fonctionne ment de l’onduleur varie de 147V à 320V, la tension en sortie du
champ photovoltaïque est trop faible pour faire fonctionner l’onduleur. Donc problème en tension
de fonctionnement au point mppt.
Vérification en puissance :
L’intensité électrique délivré par l’installation PV dans le cas le plus défavorable est égal à l’intensité
typique (conditions STC et 1 seul string) multiplié par 1,3 (Irradiance à 1 300 W/m²), soit 7,86A x 1,3
= 10,21 A. Le courant d’entée maximum de l’onduleur est de 12,6A, ce qui est supérieur au courant
produit par le champ photovoltaïque. Donc OK en intensité.
Cette fois ci, avec le câblage de 8 modules Photowatt 2350 – 235 câblé en série à l’entrée d’un
onduleur SMA sunny Boy 1700, cette association est compatible.
Rappel, le point la plus important à vérifier est de ne pas dépasser la tension maximum à l’entrée de
l’onduleur car cela peut être destructeur pour celui-ci. Pour les autres cas, le risque est d’avoir une
production moindre que celle attendue par calcul ou simulation.
Dans ce document, par rapport au point de fonctionnement dans les conditions STC (irradiance de
1 000 W/m², spectre AM1.5 et température de 25°C), l’intensité maxi est prise avec un facteur 1,3 , la
tension maxi est prise avec un facteur 1,15 et mini avec un facteur 0,8. Ces facteur sont relativement
arbitraires mais permettent de simplifier l’étude. Pour d’autres sources, ces variations sont calculées
en faisant varier la température de par exemple 0°C à 70°C, en utilisant les coefficients en
température du module photovoltaïque, cette méthode donne des résultats assez similaires aux
facteurs décrits ci avant. Par contre, un ingénieur expérimenté saura adapter les facteurs de façon
réaliste pour différentes conditions tel que le milieu désertique ou le milieu montagnard avec des
températures et irradiances extrêmes. Concernant cette vérification de la compatibilité entre un
champ photovoltaïque et l’onduleur, les fabricants d’onduleur proposent gratuitement des logiciels
pour vérifier cette compatibilité.
Figure 35 : Résultat de la simulation faite par le logiciel de SMA sur la compatibilité dans le cas de
notre exemple. Source : logiciel Sunny Design de SMA)
9.8 Bibliographie