Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
EN ELECTRONIQUE
ET ELECTROTECHNIQUE
Cité DESCARTES – BP 99
93162 NOISY-LE-GRAND CEDEX
TEL. : 01 45 92 65 00 – FAX : 01 45 92 66 99
INTERNET : http://www.esiee.fr
DETECTION SYNCHRONE
Unité EM4-CIAN
2003-2004
O. Français
Détection Synchrone Groupe ESIEE
SOMMAIRE
Olivier Français 2
Détection Synchrone Groupe ESIEE
DETECTION SYNCHRONE
La détection synchrone est un procédé utilisé lorsque l’on souhaite extraire un signal
utile ‘noyé’ dans du bruit. Ce principe s’applique généralement à des signaux de très faibles
amplitudes (µV). On retrouve l’utilisation de cette technique pour :
- Mesure de tension de faible niveau noyé dans du bruit qui peut peut être aléatoire
ou périodique (type rayonnement 50Hz).
o Capteur
o Chaîne de mesure et de transmission
- Signaux très basses fréquences, en bande étroite, qui peuvent être considérés
comme quasi-constants.
I.1 Définition
Dans toute mesure ou transmission de signal, on observe des signaux d’origines
multiples (rayonnement, effet d’antenne, bruit des composants…) qui se superposent à
l’information recherchée. Ce bruit se traduit par l’apparition de signaux erratiques qui
génèrent des tensions ou courants parasites et se rajoutent au signal utile.
be(t)
e(t) Système
d’analyse
s(t)
bi(t)
Le bruit est donc un signal indésirable qui vient perturber l’information utile. Il peut
être de deux origines :
- Externe au système : c’est le cas des perturbations électromagnétiques (50Hz
Phénomène d’antenne, de diaphonie…). Il est toujours possible de minimiser leur
effet par des blindages appropriés ou des filtrages appropriés.
- Interne au système : Ce bruit est généré par les composants eux-mêmes. Il ne peut
être éliminé.
Olivier Français 3
Détection Synchrone Groupe ESIEE
∫ p(x )dx = 1
−∞
A partir de la densité de probabilité, on peut calculer l’espérance mathématique E liée
à la variable x :
E ( x ) = ∫ x.p( x )dx = x
Ce qui nous permet de définir la variance qui n’est autre que l’espérance
mathématique de (x − E( x ) )² , elle est notée σ² :
σ 2x = E((x − E ( x ) )² ) = E ( x ²) − x ²
p(b)
1/q
b
-q/2 0 +q/2
Ainsi : p(b) = 1 / q pour b ∈ [−q / 2 : +q / 2]
p(b) = 0 pour b ∉ [−q / 2 : +q / 2]
Olivier Français 4
Détection Synchrone Groupe ESIEE
x
0 a
Ce qui donne comme espérance mathématique de x et de x² :
E(x)=a et E(x²)=σ²
Un bruit est un signal aléatoire qui est en général associé à une fonction de distribution
(ou de répartition) et dont la valeur instantanée est imprévisible. La valeur temporelle b(t) qui
lui est associé est en générale telle que sa valeur moyenne est nulle :
b( t ) = 0
Par contre, sa valeur quadratique moyenne est non nulle est peut servir à sa
_
caractérisation. On la note B 2 et elle vaut :
_
1 T
B 2 = lim
T − >∞ T
∫0 b²(t )dt
_
Rem : B 2 correspond à l’espérance mathématique de b².
Olivier Français 5
Détection Synchrone Groupe ESIEE
La valeur quadratique moyenne n’est autre que le carré de la valeur efficace du signal
associé au bruit. Le bruit est associé soit à une source de tension vb soit une source de
courant ib représenté par :
Vb(t) Ib(t)
On caractérise ces sources par leur tension ou courant efficace en utilisant la puissance
moyenne réduite de bruit, puissance calculée sur une résistance de 1Ω :
_
2 _ _ _
Pb =
Vb = 2
ou 2
Pb = R Ib = Ib
2
R
V b
En tout point du circuit, ce bruit est toujours ramené aux propriétés du signal par le
calcul du rapport de la puissance du signal sur la puissance de bruit (SNR) :
Ps
(SNR ) dB = 10 log
Pb
L’influence du bruit sur le signal sera d’autant plus faible que le (SNR)dB sera grand.
Le calcul de la puissance réduite de bruit peut se faire à partir du comportement en
fréquence du bruit au travers du système.
Rq3 : On définit aussi la DSP comme étant le carré du module de la transformée de fourrier:
2
D b = X (f )
Olivier Français 6
Détection Synchrone Groupe ESIEE
Dans un conducteur, sous une agitation thermique, les électrons ont des mouvements
aléatoires qui génèrent des variations de potentiels qui se modélisent pour une source de bruit.
Ainsi, une résistance génère un bruit d’origine thermique ayant comme densité spectrale de
puissance :
hf
X(f ) = 4k TR hf
kT
(V2/Hz)
e kT − 1
Avec T la température en degrés Kelvin, R la résistance en ohms, h la constante de Planck
(6,6.10-34Js) et k la constante de Boltzmann : 1,38.10-23J.K-1
Ainsi, le bruit thermique d’une résistance est considéré comme un bruit blanc et
possède donc une DSP constante égale à 4kTR (Pour R=1MΩ, X(f)=10-14 V²/Hz).
X(f ) ≈ 4k TR
R
R ou R
4kT/R
4kTR
Modèle de bruit d’une résistance
Ce bruit est du à une génération aléatoire des porteurs dans les semi-conducteurs au
travers d’une jonction et est proportionnel au courant qui traverse le composant. Ces
Olivier Français 7
Détection Synchrone Groupe ESIEE
Par exemple, une diode génère un bruit de grenaille du type bruit blanc quand elle est
traversée par un courant et on le modélise par une source de courant en parallèle sur la diode :
Dans un système ayant une bande passante ∆f , le courant quadratique moyen généré
par le ‘shot noise’ vaut :
2
I s = 2qI m ∆f (A²)
Olivier Français 8
Détection Synchrone Groupe ESIEE
Le modèle d’un amplificateur avec son bruit ramené en entrée est le suivant :
V²(f)
+
A.Op
I²(f)
- non
bruyant
Modèle de bruit ramené en entrée d’un Ampli. Op.
Le modèle avec bruit ramené en entrée est obtenu par identification en calculant le
bruit total en sortie de l’amplificateur pour les deux représentations de l’amplificateur
(Amplificateur bruyant et amplificateur non bruyant avec bruit ramené en entrée).
A noter, que cette représentation peut s’appliquer pour tout système. Une fois établie,
elle simplifie grandement les calculs, car le système (Ampli, Quadripole…) est alors
considéré comme parfait (non bruyant), il juste prendre en compte les sources équivalentes de
bruit placées en entrée (Ib et Vb).
Les data sheet des C.I. fournissent des renseignements concernant les valeurs Vb et Ib.
Les valeurs typiques sont une tension efficace de bruit de 10nV/ Hz et un courant efficace de
bruit de 0.01pA/ Hz .
Les bruits n’étant pas corrélés entre eux (à priori…), le bruit total en sortie d’un
système est la somme des bruit présents au sein du système :
__ __
Pbtot = ∑ Pbi 2
V btot = ∑ V bi2
i i
Ce qui s’applique aussi pour la DSP :
DSPbtot (f ) = ∑ DSPbi (f ) 2
V btot (f ) = ∑ V bi2 (f )
i i
Olivier Français 9
Détection Synchrone Groupe ESIEE
On remarquera, dans ce cas, que le bruit est important en basse fréquence (bruit de
flicker), qu’il présente un minima pour 200kHz (zone de Bruit thermique du type bruit blanc),
qu’il diminue fortement au-delà de 100Mhz (coupure en fréquence de l’ampli). Le bruit total
est la superposition des différents bruits présents dans le système (A.OP et résistance).
Sb(t)
Vb(t) Système
H(f)
∫ S b (f )df
2
Ps, b =
0
Olivier Français 10
Détection Synchrone Groupe ESIEE
C b C
R R v(t)
Dv(f) 4kTR
Db(f)
1/RC
0 f
kT
On obtient donc une tension efficace de bruit Vb=
C
Soit un filtre de gain G(f), la bande équivalente de bruit est une bande de fréquence
(∆fb ou Beq) donnant la même puissance de bruit en sortie du filtre en considérant une
Olivier Français 11
Détection Synchrone Groupe ESIEE
caractéristique du filtre idéalisée par un gain constant Go sur cette bande de fréquence (Beq
ou ∆fb). Le gain constant Go a pour valeur le gain nominal de la fonction de transfert :
bruit
blanc Gmax
f f
0 0 B
Représentation par bande équivalente de bruit
Exemple : Calcul de la Bande équivalente de bruit pour un filtre passe bas du premier ordre
∞
1 1 π
df = fo[arctan(f / fo)]0 = fo
∞
H( w ) = B= ∫
0 1 + (f / fo )
f 2
2
1+ j
fo
Vb,s = De.Go.Beq
Cela permet de simplifier les calculs à partir de la connaissance des Beq des filtres
utilisées.
Le facteur de bruit (noté F) permet de connaître la détérioration d’un signal vis à vis
du bruit au travers d’un système et ceci en terme de rapport signal sur bruit. Il est le rapport
entre le SNR en entrée et le SNR en sortie du système. Il correspond aussi au rapport entre le
bruit total en sortie et le bruit en sortie en considérant le système parfait :
Olivier Français 12
Détection Synchrone Groupe ESIEE
F=
(S / B)entrée
=
[Bruit total en sortie]
(S / B)sortie [Bruit en sortie du à la résistance de générateur d'entrée]
[S / B]in Se / Ne 1 G.Ne + Ni Ni Ns
F= = = . = 1+ =
[S / B]out Ss / Ns G Ni G.Ne G.Ne
Rq : La puissance de bruit en entrée est en général associée à une résistance qui est prise
comme la résistance équivalente du générateur d’entrée.
Cas de l’association de plusieurs quadripôle (Gain en puissance Gi, Facteur de bruit Fi) :
On montre que le facteur de bruit de l’ensemble est obtenu par la formule de Friss :
F2 − 1 F3 − 1 F4 − 1
Ftot = F1 + + + + .....
G1 G 1G 2 G 1G 2 G 3
On voit qu’il est important de soigner le facteur de bruit du premier étage (étage
d’entrée, le pré-amplificateur), car une fois le signal amplifié par le gain G1, celui ci vient
rendre négligeable les facteurs de bruits suivants (division par G1). On peut considérer que le
signal amplifié par le premier étage (G1) devient insensible aux bruits des quadripôles
suivants.
Olivier Français 13
Détection Synchrone Groupe ESIEE
La tension en sortie du filtre est du type (cas montage type pont de wheatstone) :
Vout = E.G d .A + b( t )
Avec E : tension d’alim du capteur, Gd : Gain différentiel de l’amplificateur, A : Info à mesurer issue du capteur,
b(t) :bruit introduit par le capteur et l’ampli (prépondérant en basse fréquence).
Filtre
f
dB
1
Mesure avec moyenneur en sortie
Olivier Français 14
Détection Synchrone Groupe ESIEE
Filtre
Sélectif
Ampli
f
dB
1 Fm
Mesure avec filtrage sélectif en sortie
On considérera que le bruit est caractérisé par une puissance σ 2b et qu’il se répartit sur
une bande équivalente de bruit Beq. L’amélioration du SNR va être lié à la bande passante (∆f)
du filtre sélectif :
On voit que si l’on veut améliorer le SNR, il faut alors réaliser un filtre sélectif avec
un très bon facteur de qualité Q (Bande passante étroite) :
fm
Q=
∆f
Or d’un point de vue pratique, le facteur de qualité d’un filtre classique ne peut
dépasser la valeur de 100. On va donc pouvoir améliorer le SNR, mais on va se butter à une
limite technologique.
Mais si cette technique en terme de SNR n’est pas suffisante, il faut alors faire appel à
une technique complémentaire qui va permettre de réaliser un filtre à Bande Passante très
étroite. C’est le principe de la Détection Synchrone.
Olivier Français 15
Détection Synchrone Groupe ESIEE
manière sélective. Il est alors dirigé vers un multiplieur pour effectuer la démodulation
synchrone et puis filtré à l’aide d’un intégrateur :
Intégrateur
Capteur Ampli Multiplieur Passe Bas
(+ Sélectif)
(Fm) Démodulation
Générateur
Pilote
Principe de la détection synchrone
Le signal en sortie du multiplieur est ensuite filtré par un passe bas (Fréquence de
coupure Fc) pour ne récupérer que la composante « continue » du comportement du capteur :
Vmult = E 2 G d A / 2
f f
0 Fm 0 Fm 2Fm
Démodulation synchrone : translation de fréquence
Olivier Français 16
Détection Synchrone Groupe ESIEE
filtre sélectif, il est alors dans le cadre de la détection synchrone équivalent à un filtre passe-
bande de sélectivité 2fc fm .
On peut donc obtenir de très grande sélectivité équivalente et donc des facteurs de
qualité élevés (>100). De plus, c’est un filtre passe bande équivalent qui s’adapte
automatiquement à la fréquence centrale (ici de modulation/démodulation) :
Comportement
identique
f f
0 Fm 0 Fm
Equivalence du passe bas en passe bande sélectif
On détecte ainsi les signaux initialement situés (avant démodulation) dans la bande de
fréquence [fm-fc ;fm+fc].
Le rapport signal sur bruit sera d’autant plus grand que la constante de temps du
moyenneur sera grande (fc petit).
Olivier Français 17
Détection Synchrone Groupe ESIEE
Signal Détection Vm
reçu synchrone
Récupération
de porteuse
(PLL - Boucle de costas)
Une PLL est capable de restituer la fréquence de la porteuse avec une amplitude
constante, par contre il est possible qu’il subsiste une différence de phase ϕ entre la fréquence
de la porteuse et la fréquence restituée :
• Il faut s’assurer que le déphasage entre la porteuse émise et restituer est constant :
⇒ Importance de la PLL qui assure cette fonction par asservissement de phase.
• Il faut que ce déphasage soit différent (éloigné) de π/2 sinon le signal de mesure
est nul (Vm=0)
Olivier Français 18
Détection Synchrone Groupe ESIEE
Si l’on souhaite effectuer une démodulation qui ne dépende pas de la phase existante ϕ
entre la fréquence de modulation et de démodulation, il est possible d’utiliser ce montage :
V Réalisation du multiplieur
Dans le cas d’une porteuse en basse fréquence, la détection synchrone peut se faire de
manière complète en numérique en utilisant un DSP associé à des filtres numériques :
Démodulation
E/B DSP DSP CNA Vm
Capteur Ampli
CAN multiplieur filtrage filtre
Olivier Français 19
Détection Synchrone Groupe ESIEE
R1
E
R1 Vc
E +1
- S
R2 + -1
S
Vc
Le filtre passe bas placé en aval élimine non seulement la pulsation double (2wm) mais
aussi toutes les harmoniques (4wm, 6wm….). En sortie du passe bas on récupère uniquement le
2A
terme constant : S( t ) = .
π
Olivier Français 20
Détection Synchrone Groupe ESIEE
Remarque :
Pour le passe bas, plus la fréquence de coupure est basse plus le SNR sera grand mais
plus le régime transitoire sera long. Il y a donc un compromis à faire entre la rapidité et la
qualité de la démodulation.
Les applications de la détection synchrone se retrouvent sous deux familles qui sont
les dispositifs de mesure (le signal qui sert à effectuer la modulation et celui qui fait la
démodulation, l’ensemble du système est local) et les systèmes de transmission où à la
réception on est amené à reconstituer le signal de modulation à l’aide d’une PLL.
Le filtre de sortie a pour rôle de ne conserver que le signal utile, ici la fréquence Ω.
Olivier Français 21
Détection Synchrone Groupe ESIEE
Olivier Français 22
Détection Synchrone Groupe ESIEE
Lorsque que l’on souhaite transmettre plusieurs informations sur un même canal, de
manière à réduire l’encombrement spectral, on est amené à utiliser une seule porteuse. Dans le
cas de deux signaux, on utilisera la porteuse ‘brute’ dite en phase (In phase) pour un signal et
la porteuse déphasée de π/2 dite en quadrature (Q) pour l’autre. A la réception, un
démodulateur I/Q assurera la restitution des deux signaux :
Démodulation I/Q
Il faut être capable de restituer la porteuse en verrouillant sa phase vis à vis d’un
oscillateur local. Ceci se fait en général avec une boucle de Costas. Cette technique est
appliquée pour le codage de la chrominance pour le codage du rouge et Bleu (NTSC et PAL).
Olivier Français 23
Détection Synchrone Groupe ESIEE
La détection synchrone peut s’appliquer lorsque l’on souhaite caractériser les non-
linéarités d’un système du type :
Y = aX + bX ² + ...
♦ Exemple : cas Y = aX + bX ²
bE ² bE ²
X = E cos ωt ⇒ Y = aE cos ωt + bE ² cos ²ωt = + aE cos ωt + cos 2ωt
2 2
Un système de mesure dit ‘Lock In’ consiste à réaliser une mesure en 4 étapes :
modulation, amplification sélective, démodulation synchrone et moyennage (filtrage passe
bas). Les trois dernières phases sont réalisées par un amplificateur ‘lock in’.
Olivier Français 24
Détection Synchrone Groupe ESIEE
Source de Démodulation
polarisation Générateur
modulation Pilote Y
X Visualisation
Source de
Balayage To (Période de balayage)
Principe du Lock-In
Y Y Modulation Fm
Temporel
0 To t 0 t
f f
0 2fo 0 fm
fo fm+2fo
fm+fo
On notera que l’amplificateur sélectif ainsi que le filtre Passe Bas de sortie ne doivent
pas perturber le spectre contenant la mesure. Il faut donc s’assurer que leur bande de
fréquence respective est bien supérieure à la bande de fréquence du signal Y qui contient des
harmoniques de fo.
Olivier Français 25
Détection Synchrone Groupe ESIEE
Y Y
Temporel
A
nt
0 To t 0 t
Y(f) Y(f)
Comportement
Frquentiel
f f
0 2fo 0 2fo fm
fo fo
b 2 dY
Vs ≈
2 dX X=Xa
Cela suppose que l’on effectue une faible modulation autour du point.
Olivier Français 26