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PR NDIORO NDIAYE
QUELQUES FAITS ET CHIFFRES
Dans un tel contexte marqué par une instabilité chronique et une inégalité
de croissance économique comme démographique, les activités
migratoires au sein de l’espace sahélien sont importantes. Les flux
migratoires se font non seulement intensément entre eux mais aussi en
direction des pays du Nord de l’Afrique et au-delà.
Les pays membres de cette communauté se trouvent aujourd'hui
confrontés à des défis multiples qui sont autant de menaces sérieuses à
notre sécurité. Il s’agit notamment de: l’immensité des espaces ; la
porosité des frontières ; la circulation anarchique des armes ; le grand
banditisme ; le trafic en tous genres ; les incursions de mouvements armés ;
la précarité économique ; l’immigration clandestine ; terrorisme et
criminalité transfrontalière.
Les Questions Migratoires dans la
CENSAD
Le Sahara central est devenu, depuis le début des années 1990, le théâtre
d’importants mouvements migratoires. Ces migrations, qui représentent un
enjeu grandissant des relations entre les États d’Afrique subsaharienne,
d’Afrique du Nord et d’Europe, ne constituent pourtant pas un phénomène
nouveau. Mais dans un contexte de crispation identitaire et de rejet de
l’altérité, elles tendent à entretenir la peur d’un « péril migratoire ».
En dépit des obstacles politiques, économiques et sécuritaires qui
entravent les circulations au sein de l’ espace CENSAD , des dizaines de
milliers de migrants originaires d’Afrique subsaharienne se rendent chaque
année en Afrique du Nord via le Niger et la Libye. Ces migrations,
représentent un enjeu grandissant des relations entre les États d’Afrique
subsaharienne, d’Afrique du Nord et d’Europe..
Les Questions Migratoires dans la
CENSAD
Durant les 25 dernières années, les migrations ont doublé et on retrouve 40% des migrants dans
les pays en développement, cette tendance Sud-Sud se confirme. Aujourd’hui, on ne peut plus
faire la distinction entre pays d’origine, de transit ou de destination car de nombreux pays entre
dans les trois cas. Dans les trois (03) les problèmes sécuritaires sont récurrents et ont comme
conséquences :
-Une mauvaise gestion des frontières
La gestion effective des frontières est un élément clé de tout système national de migration.
Les objectifs stratégiques pour la sécurisation des frontières sont :
Le contrôle des mouvements de biens interdits y compris les drogues, les armes etc. ;
Le recours approprié aux permis, quotas et contrôle de change en matière d’importation,
d’exportation ;
Le contrôle de la circulation des personnes en vue de supprimer toutes traversées illégales des
frontières, la traite des êtres humains et l’immigration clandestine ; le contrôle de la
contrebande de biens.
Les Questions Migratoires dans la
CENSAD
D’une manière générale, en Afrique les frontières sont longues, d’accès facile
et poreuses.
Le contrôle des frontières est très difficile pour les Etats voire même inexistant
par endroit.
Postes frontières: manque de tout ou presque isolés, sous équipés, gardés par
des agents isolés sans moyens de travail adéquats et parfois sans formation ni
expérience, à la merci d’attaques de criminels.
A cela, ajoutez l’absence de gestion collective des frontières.
De telles insuffisances font des espaces transfrontalières des zones de trafic de
tout genre et des lieux de grande criminalité « vol de bétail à main armée,
trafic d’armes », traite d’enfants et de femmes, circulation fluide des
mercenaires, réseaux terroristes internationaux, etc.
La population de l’Afrique au Sud du
Sahara
Les pays du Sahel sont devenus des zones de transit privilégiées de la drogue
en direction de l’Europe. Les cartels d'Amérique du Sud abandonnent la route
nord qui les reliait directement à l'Europe pour les pistes sahéliennes beaucoup
plus sûres. Depuis l’Amérique du Sud (Brésil, Venezuela, Colombie, Pérou,
Bolivie, Equateur), en effet, la drogue est acheminée en avion jusqu’au Sahel
avant d’être débarquée sur des véhicules de type 4X4 en direction de la
Méditerranée et/ou du reste de l Afrique.
Ce trafic intercontinental s’est agrégé à la traditionnelle production du
haschich dans la région du rift marocain. Selon les dernières estimations de
l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, datant de mars 2015, au
moins 18 tonnes de cocaïne, d’une valeur de 1,25 milliard de dollars,
transiteraient chaque année par la région. Ce qui en ferait le commerce illégal
le plus rentable au monde. Toujours d'après l'ONUDC, environ 1000 tonnes de
résine de cannabis marocaine traversent également le Sud saharien, pour être
revendues 4500 euros le kilo, dans les pays de la Péninsule arabique
LES DEFIS SECURITAIRES LIES A LA
MOBILITE DANS L’ESPACE CENSAD
L’insécurité humaine
- Le concept de sécurité humaine trouve sa pertinence dans l’identification de
l’être humain comme référent sécuritaire et non plus l’Etat comme le laissait
entendre une large part de la doctrine dominée par le triomphe du réalisme
en Relations internationales. Elle comprend deux piliers centraux que sont les
besoins essentiels de l’Homme : santé, habitat, éducation et le maintien à l’abri
de toute violence physique et morale. Elle se situe à plusieurs niveaux
d’intervention : économique, social, écologique, sanitaire, etc.
- Au Sahel, l’insécurité humaine se décline souvent sous forme de famine qui
sévit dans la région. Les migrants n’échappent pas à cette calamité. En effet,
parmi les 40 000 migrants ayant perdu la vie depuis 2000 en tentant de
rejoindre l’Europe, à partir des côtes libyennes, beaucoup sont morts de faim.
A cela, il faut ajouter, le nombre de migrants morts dans le Sahara.
LES DEFIS SECURITAIRES LIES A LA
MOBILITE DANS L’ESPACE CENSAD
(suite)
Le fondamentalisme religieux
- Le fondamentalisme religieux s’est installé au Sahel à la faveur de la migration.
Aujourd’hui, la couverture géographique des groupes djihado-terroristes écumant tout le
Sahara est inquiétante. Ex. : la zone d’influence d’Al-Qaïda au Maghreb islamique
(AQMI) de l’algérien Abdelmalek Droukdel s’étend de l’Algérie, au Mali, en passant par
la Mauritanie, la Tunisie, la Libye, le Niger et le Burkina Faso. Une telle mobilité de ces
groupuscules intégristes dans, le Sahel, pose, en filigrane, la question de la gestion des
frontières dans nos régions.
- Dans le contexte qui prévaut dans le Sahel, il est évident que les flux massifs de migration
incontrôlée peuvent avoir un impact important sur la stabilité et la sécurité, aussi bien
nationale qu’internationale, par exemple en empêchant les Etats d’avoir un contrôle réel
sur leurs frontières, et en créant des foyers de tensions entre les pays d’origine et de
destination, ainsi qu’aux seins des communautés d’accueil locales. La montée du
fondamentalisme religieux facilitée par la mobilité des idéologies, dans une région où les
représentants de l’islam confrérique ont longtemps cohabité, dans la paix et la tolérance,
prouve toute la fragilité de la paix et de la sécurité pour des millions de sahéliens.
La Secte Boko Haram et la Securite Regionale
LES DEFIS SECURITAIRES LIES A LA
MOBILITE DANS L’ESPACE CENSAD
Au plan national
- La migration est un phénomène très récurrent dans le Sahel. Au cours de l’histoire cette
tendance des Sahéliens à voyager n’a pas faibli. Il importe ici de distinguer deux types de
migration. Une migration orientée vers les pays africains et ceux dirigée vers l’Europe,
principalement ceux du bassin méditerranéen. Nous avons tous à l’esprit la situation
humanitaire des migrants subsahariens en Libye, en 2011
- Il est urgent et nécessaire de disposer d’une législation nationale adaptée au contexte,
de s’occuper des frontières nationales et de mieux gérer les limites géographiques
héritées du colonialisme.
- Il convient également de développer des projets générateurs de revenus afin de lutter
contre le chômage et la pauvreté. L’analphabétisme et la misère créent un climat
favorable aux dérapages de la jeunesse. D’où la nécessité de les circonscrire. Les
populations éloignées ne doivent pas être livrées à elles-mêmes. Car, une telle situation
facilite leur allégeance à ces groupes. Elles pourraient ainsi constituer, non seulement un
réservoir de recrutement, mais aussi un refuge.
RECOMMANDATIONS
Au plan national
- le degré de connaissance et de formation des officiers en charge de la gestion des
frontières et ceux en charge de la migration doivent être améliorés, conformément aux
exigences actuelles. Chaque pays doit nécessairement formuler sa propre politique
migratoire.
Au plan régional
- Il est important d’améliorer l’effectivité des politiques régionales ou sous régionales sur la
migration, de les lier aux aspects sécuritaires selon les différents contextes des pays qui
composent la région
- créer des processus régionaux de consultations régulières sur des questions qui les
concernent : mouvements de populations, la gestion des frontières, la sécurité des
personnes, la législation du travail des migrants, la mobilité et l’utilisation des
compétences régionales, les transferts d’argent, les échanges d’informations, etc.
RECOMMANDATIONS