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Couverture en ardoises

par Sébastien MELIN


Formateur en couverture au Centre de formation pour adulte (CFA) Maximilien Perret
(Alfortville)

1. Généralités ................................................................................................. C 3 515 - 2


2. Différentes parties d’une ardoise ........................................................ — 3
3. Choix du modèle d’ardoise .................................................................... — 4
4. Principes d’étanchéité ............................................................................ — 6
5. Supports de pose ...................................................................................... — 7
6. Modes de fixation d’une ardoise .......................................................... — 8
7. Différents ouvrages ................................................................................. — 9
8. Raccords divers ......................................................................................... — 11
9. Ouvrages coniques et sphériques ........................................................ — 13
10. Autres types de couverture ................................................................... — 15
Références bibliographiques.......................................................................... — 16

L ’ardoise, utilisée initialement pour la construction de pierres tombales, est


l’un des plus anciens matériaux naturels de couverture.
Elle se taille facilement et permet de réaliser tous les accidents de couverture
(rives, arêtiers, faîtières, etc.). Lorsqu’elle provient d’un bassin réputé (Anjou,
Ardennes), sa durée serait presque sans limite si l’on pouvait empêcher l’oxyda-
tion de ses attaches (clous ou crochets) et les effets de la grêle et du gel. C’est,
avec le métal, le matériau de couverture le plus étanche à la pluie, à la neige, au
vent, à la poussière.
L’ardoise épouse toutes les formes de couverture (tourelles, dômes, etc.) et
convient pour toutes les pentes depuis 15˚ jusqu’à la verticale (brisis, revêtement
des murs exposés à la pluie). C’est un matériau de choix, auquel on donne sou-
vent la préférence pour couvrir des monuments.
Par contre, sa fragilité en rend l’entretien onéreux : il nécessite l’emploi d’écha-
faudages et l’intervention d’un personnel spécialisé.
Les photographies sont extraites de l’encyclopédie des métiers « L’art du couvreur » et des
ardoisières d’Angers.

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1. Généralités

Le schiste ardoisier est extrait de carrières à ciel ouvert (figure 1)


ou de carrières souterraines (figure 2). Une fois extrait sous forme
de blocs, le schiste est envoyé en atelier de fabrication pour y être
fendu (figure 3) puis taillé aux dimensions commerciales. Il peut
alors être vendu comme ardoises de couverture.

Figure 3 – Fendage des ardoises [1]

1.1 Propriétés et performances


de l’ardoise

Une ardoise doit :


— résister aux agents atmosphériques, notamment aux acides ;
— être imperméable (elle ne s’imbibe pas d’eau, donc elle ne gèle
Figure 1 – Carrière à ciel ouvert (Ardoisières d’Angers) [1] pas) ;
— être incombustible.

Ces propriétés sont obtenues grâce à des compositions chimique


et minéralogique particulières (§ 1.2).

À titre d’exemple, nous donnons les compositions chimique


(tableau 1) et minéralogique (tableau 2) de l’ardoise extraite des
carrières de Angers-Trélazé.

(0)

Tableau 1 – Composition chimique (%)


Silice 50
Alumine 30,1
Oxyde de fer 8,0
Magnésie 2,3
Potasse 3,0
Soude 1,3
Eau 3,3

Figure 2 – Carrière souterraine [1] Total 98,0

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1.3 Durée d’une couverture en ardoise


(0)

Tableau 2 – Composition minéralogique (%)


Quartz 23,70
La durée d’une couverture en ardoise, qui peut varier de 30 à
Séricite 46,37 60 ans et parfois plus, dépend de :
Chlorite 28,76 — la pollution atmosphérique (pluie plus ou moins acide,
Carbone 0,39 vapeurs corrosives rejetées par des usines) ;
— l’entretien périodique de la couverture nécessaire pour rem-
Rutile 0,50 placer les éléments usés ;
Pyrite-Apatite-Hématite traces — la qualité des matériaux de fixation (acier galvanisé, cuivre,
acier inoxydable, ce dernier étant le plus résistant aux intempéries) ;
Total 99,72
— l’épaisseur de l’ardoise employée (tableau 6) qui varie de
2,6 mm (pour les modèles traditionnels) à 6,7 mm (pour les modèles
historiques).
Afin d’assurer la qualité des ardoises, leurs performances mini-
males ont été normalisées [2] [3] et sont reportées dans le tableau 3.
(0)
2. Différentes parties
Tableau 3 – Performances minimales exigées par la norme d’une ardoise
NF P 32-301 [2]
Caractéristiques Référence de la norme Les bords d’une ardoise s’appellent chefs (figure 4) et sont taillés
en biseau. L’endroit est la face apparente sur la couverture et
Porosité Inférieure à 3 % l’envers est la face placée du côté voligeage.
Résistance à la flexion (par cm de largeur) 0,8 daN
Teneur en carbonate de calcium Inférieure à 5 %
Inclusions de pyrite de fer Admise sous certaines Chef de tête
conditions
Épaulement

Les hautes résistances de l’ardoise à l’écrasement (98,5 MPa per- Longs grains Chef de côté
pendiculairement au plan de fissilité) et à la rupture, ainsi que son
coefficient d’élasticité élevé (E ≈ 12 × 104 MPa), lui confèrent une Écornement
grande résistance mécanique pour une faible épaisseur.
Cet avantage permet de réaliser des couvertures légères, dont la Chef de base
ou culé
masse, au mètre carré, varie de 10 kg/m2 à 30 kg/m2 suivant les
modèles employés et le système de pose, la masse volumique de Endroit
l’ardoise étant de 2,87 kg/dm3.

Envers
1.2 Qualités exigées d’une bonne ardoise

Une ardoise de qualité doit être durable et conserver sensible-


ment dans le temps sa couleur d’origine.

■ En dehors des essais de perméabilité, porosité, gélivité et capilla- R


rité, réalisés en laboratoire, il est important de vérifier que les ardoi-
ses ne contiennent ni carbonate de calcium ni pyrites traversant (qui FP
traversent l’épaisseur de l’ardoise).
— Sous l’action de l’air humide et des vapeurs acides dont P
l’atmosphère des villes est chargée, le carbonate de calcium se
transforme en bicarbonate soluble ce qui a pour conséquence de
rendre l’ardoise poreuse ; elle prend une teinte blanchâtre et se
désagrège.
— Les pyrites sont des sulfures de fer et de cuivre de couleur
Rive
jaune à reflet doré. Elles se présentent en général sous forme de
pastilles, et peuvent provoquer des perforations, surtout si ces pyri- FP faux pureau : partie recouverte par les pureaux des ardoises
tes, relativement solubles dans l’eau, se trouvent situées dans la supérieures. Sa valeur est identique à celle du pureau apparent
zone mouillée de l’ardoise. P pureau : partie visible de la zone mouillée qui reçoit directement
l'eau, égale à la distance entre deux rangs horizontaux
■ De plus, on recherchera les ardoises ayant une grande flexibilité, R recouvrement
surtout pour la pose au clou (§ 6.1) et celles qui sont prévues pour
les ouvrages de coupe. Figure 4 – Différentes parties d’une ardoise

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C’est sur l’envers que l’on taille une ardoise, ce qui permet de
retrouver le biseau sur l’endroit.
Différents termes peuvent être donnés à une ardoise : 62
59
— si elle est légèrement convexe elle sera appelée coffine ; 80
— si elle est légèrement concave elle sera appelée gambardière. 76 02 08
60
Les ardoises doivent être (quand la forme du comble le permet) : 50 14 55 57
27 51
78 67
— épaulées en tête pour permettre l’évacuation des poussières 61 77 54
22 28 91
29 10
qui peuvent s’amonceler au chef de tête ; 35 53 88
56 72 52 68
— épaulées en tête et écornées à la base sur une rive saillante, 45 89
41 70 90
pour permettre le renvoi de l’eau affluant sur la rive, vers la couver- 44 49 21
37 25
ture. 18 58
85 36 39
86 71
79 03
23 01 74
3. Choix du modèle d’ardoise Zone 1 17
16
87
63 42
69
73
Zone 2 19 38
24 15 43
Zone 3 33 07 05
Pour déterminer le modèle d’ardoise, il faut tout d’abord connaî- 46 48 26
tre son recouvrement minimal (figure 4), afin de calculer le modèle 47 12
82 84 04
théorique de l’ardoise, puis de choisir le modèle commercial à 40 30 06
32 81
poser. 31 34 13 83
64
11
65 09
66
3.1 Recouvrement
Figure 5 – Carte de France des vents (spécifique à la couverture
en ardoise)
Le recouvrement (R ) (figure 4) est la distance entre le chef de
base de l’ardoise de la rangée supérieure et le chef de tête de
l’ardoise de la rangée inférieure, limites de la zone qui ne reçoit
jamais d’eau (étant protégée par deux épaisseurs d’ardoise). l’ardoise et que l’eau n’atteigne pas le support en bois de la couver-
ture (cf. figure 12)
La valeur du recouvrement peut être déterminée par trois métho-
des distinctes. Exemple : une entreprise décide de réaliser une couverture aux
clous sur un comble se situant à Brest (zone 3), ayant une pente de 60˚
■ Méthode algébrique et une projection horizontale de 4,50 m.
Le recouvrement dépend de la pente de la couverture ainsi que de Pour déterminer son recouvrement, il suffit de poser le calcul
la valeur de la remontée de l’eau et peut être calculé grâce à la for- suivant :
mule suivante : 35
R 1 = --------------------- = 40 ,41 mm
V sin 60
R = ------------------
sin α et de rajouter la sécurité R2 de 30 mm pour le clouage, soit :
avec V valeur de la remontée de l’eau (par capilarité) sur R = R1 + R2 = 40,41 + 30 = 70,41 mm.
l’ardoise suivant la région et le mode de fixation
(tableau 4), ■ Méthode graphique : tracé sur le chevron (figure 6)
α pente de la couverture. Exemple : prenons le même cas que précédemment :
(0) — tracer un trait de niveau sur le flan du chevron ;
— reporter la valeur V perpendiculairement au trait de niveau ;
— tracer de nouveau un trait parallèle au premier ;
Tableau 4 – Valeur de la remontée de l’eau V — prendre la côte p et ajouter la sécurité R2 de 30 mm pour obtenir
suivant la région et le mode de fixation (en mm) le recouvrement :
R = p + R2 = 40 + 30 = 70 mm
Zones (1) Fixation par crochets Fixation par clous
1 50 25
2 57,5 30
3 65 35 Chevron

(1) Voir la carte de France des vents (figure 5).


V = 35 mm
p = 40 mm
α = 60°
Dans le cas d’une couverture aux clous, il faut ajouter à la valeur
du recouvrement ainsi obtenue, une longueur de sécurité de 30 mm
correspondant à la distance minimale des clous aux chefs de tête Figure 6 – Détermination du recouvrement par la méthode graphique :
afin que ceux-là ne se trouvent pas dans la zone mouillée de tracé sur le chevron

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(0)

Tableau 5 – Détermination du recouvrement R : poses aux clous et aux crochets (1)


Recouvrement
Pente du comble (mm)
α
Longueur du
Zone 1 Zone 2 Zone 3
rampant
pour un
Projection horizontale Projection horizontale du rampant Projection horizontale du rampant
mètre sur
du rampant (m) (m) (m)
l’horizontale
(cm · m−1) (˚)
5,50 11,00 5,50 11,00 5,50 11,00
0 à 5,50 0 à 5,50 0 à 5,50
à 11,00 à 16,50 à 11,00 à 16,50 à 11,00 à 16,50

20 11˚1/3 1,020 153-153


22,5 12˚2/3 1,025 150-145
25 14˚ 1,030 140-133 153-153
27,5 15˚1/3 1,037 135-125 150-145 153-153
30 16˚2/3 1,044 130-120 145-134 153-153 150-150
32,5 18˚ 1,051 125-112 140-124 150-143 145-137 153-153
35 19˚1/3 1,059 125-106 135-116 145-133 140-128 150-146 153-153
37,5 20˚1/2 1,068 120-102 130-110 140-123 135-121 145-137 153-153 150-145
40 21˚2/3 1,077 115-96 125-106 135-116 130-116 140-129 150-135 145-137 153-153
45 24˚ 1,096 110-91 115-97 125-104 120-105 130-115 140-126 135-122 145-135 153-135
50 26˚1/2 1,118 105-87 110-90 120-96 115-98 125-106 130-114 130-112 135-122 145-132
55 29˚ 1,141 100-81 105-86 115-90 110-93 120-99 125-106 120-105 130-112 135-120
60 31˚ 1,166 95-78 100-82 110-85 105-88 110-93 120-98 115-98 120-104 130-110
70 35˚ 1,220 90-74 95-76 100-79 95-82 100-86 110-90 105-90 110-95 120-100
80 38˚2/3 1,280 80-71 90-72 95-74 90-78 95-81 100-84 100-85 105-89 110-92
90 42˚ 1,345 80-67 85-69 90-71 85-75 90-77 95-80 95-82 100-84 105-87
100 45˚ 1,414 75-65 80-67 85-68 80-72 85-74 90-77 90-78 95-81 100-84
120 50˚ 1,562 70-63 75-64 80-65 75-69 80-70 85-72 85-74 90-76 95-78
140 54˚1/2 1,720 65-60 70-62 75-62 75-66 80-68 80-70 80-72 85-74 90-76
170 59˚1/2 1,973 65-59 70-60 70-60 70-64 75-66 80-67 75-69 80-71 85-72
200 63˚1/2 2,237 60-58 65-59 70-59 70-63 70-64 75-66 75-68 80-69 85-71
250 68˚ 2,692 60-57 65-57 70-58 65-62 70-63 75-64 70-66 75-68 80-69
300 71˚1/2 3,162 60-57 65-57 70-57 65-61 70-62 75-63 70-66 75-68 80-69
375 75˚ 3,880 60-56 60-55 65-55 65-61 70-62 70-63 70-66 75-67 80-67
verticale – 60-55 60-55 65-55 60-60 65-61 70-62 65-64 70-65 75-66
(1) Les valeurs de recouvrement pour la pose aux clous sont indiquées en italique.
Les cellules bleues correspondent à l’exemple traité en § 3.1.

■ Lecture du tableau 5 3.2 Modèle théorique (minimum de pose)


Afin de déterminer la valeur au recouvrement R par la lecture du
tableau 5, il est nécessaire de connaître les paramètres suivants :
Le modèle minimum que l’on doit poser sur le toit a les dimen-
— son mode de fixation (clou-crochet) ; sions suivantes :
— la pente du comble ; — la longueur minimale de l’ardoise est égale à 3 fois le
— sa projection horizontale (projection horizontale du rampant) ; recouvrement : Hmin = 3 × R ;
— la zone (voir carte de France des vents figure 5). — la largeur minimale de l’ardoise est égale à 2 fois le
recouvrement : Lmin = 2 × R.
Exemple : dans l’exemple traité précédemment : α = 60˚, la projec-
tion horizontale du rampant est de 4,50 m et la toiture étudiée est Exemple : pour le recouvrement R = 70 mm, calculé précédem-
construite dans la zone 3. Par conséquent, la valeur du recouvrement ment (§ 3.1), on obtient les dimensions du modèle théorique
lue sur le tableau 5 est R = 69 mm (obtenue pour α = 59˚1/2). suivantes : Hmin = 3 × 70 = 210 mm, Lmin = 2 × 70 = 140 mm.

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3.3 Modèle commercial (modèle posé) Cela entraîne un double choix : le format est déterminé par le
recouvrement et, l’épaisseur est imposée par le climat ou l’aspect
esthétique recherché. La nature du bâtiment à couvrir peut éga-
lement influencer le choix du modèle.
Le tableau 6 montre que les modèles d’ardoises se distinguent :
— par le format (longueur et largeur) ; ■ Choix des différents modèles
— par l’épaisseur. ● Sous un climat maritime, où les vents sont violents et les pluies
(0)
abondantes, sur un toit à forte pente, on utilise les petits modèles
dont la longueur maximale est de 270 mm.
Tableau 6 – Modèles commerciaux d’ardoises
● En montagne, pour éviter l’accumulation de la neige sur les

Masse toits, ceux-ci sont prévus avec une forte pente : les ardoises sont de
Épaisseur moyenne petit modèle (355 mm de longueur maximale) et ont une épaisseur
Format H × L de 3 à 4 mm.
Dénomination nominale des 1 000
(mm)
(mm) ardoises ● En plaine, la pente peut être relativement faible et l’épaisseur
(kg) varie de part et d’autre d’une ligne allant de Bayonne à Sedan. Au
nord de cette ligne, où tous les modèles sont admis, les ardoises
355 × 250 2,8 690 sont généralement choisies avec une épaisseur moyenne de 3 mm ;
325 × 220 2,7 540 au sud, où la grêle est parfois intense et risquerait de briser les
ardoises, il est d’usage de prendre des modèles plus épais (4 mm
300 × 220 2,6 450 environ).
300 × 220 2,9 540 Ces règles ne sont pas absolues. Des considérations économi-
300 × 200 2,7 440 ques ou esthétiques interviennent : choix du métal dont sont faits
les crochets (acier, cuivre, zinc, inox, etc.), comparaison entre les
300 × 180 2,7 380 dépenses de pose par clous ou par crochets, etc.
300 × 160 2,7 340 Exemple : usages de différents modèles d’ardoises :
Modèles traditionnels
270 × 180 2,7 350 — modèles traditionnels : usage courants ;
— modèles extra-forts : destinés aux couvertures devant supporter
270 × 160 2,7 310 des charges (neige, risque de grêle) ;
270 × 150 2,7 290 — modèles carrés : entretien, réparation des couvertures
existantes ;
250 × 180 2,7 320 — modèles historiques : destinés aux monuments classés ;
— modèles Galloise : modèles permettant d’obtenir un fort effet de
250 × 150 2,7 260
relief.
220 × 160 2,7 250
■ Format du modèle commercial
220 × 120 2,7 190
Pour choisir le modèle commercial à poser, il faut se reporter au
460 × 300 3,8 1 500 tableau des modèles commerciaux (tableau 6) et prendre celui dont
460 × 250 3,8 1 270 les dimensions se rapprochent le plus de celles du modèle théori-
que.
405 × 250 3,8 1 100
Exemple : le modèle commercial correspondant à l’exemple de
Modèles extra-forts 405 × 200 3,8 870 modèle théorique déterminé au paragraphe 3.2 (Hmin = 210 mm,
355 × 250 3,8 950 Lmin = 140 mm) est donc : H × L = 220 × 160 mm pour un modèle
traditionnel (moins onéreux).
355 × 200 3,8 720
300 × 200 3,8 610
355 × 355 3,8 1 280
4. Principes d’étanchéité
Modèles carrés 325 × 325 3,8 1 050
300 × 300 3,8 890
300 × 200 4,5 760 Pour qu’une couverture en ardoise soit étanche, il faut qu’en
chaque point de la couverture, trois ardoises soient superpo-
300 × 180 4,5 670 sées.
270 × 180 4,5 600
Modèles historiques
300 × 200 6,7 1 000
300 × 180 6,7 900 4.1 Étanchéité verticale
270 × 180 6,7 820
325 × 220 4,5 890 Au long d’une liaison (figure 7), les biseaux des chefs de côtés
forment un canal dans lequel l’eau, sous l’action du vent et de la
300 × 200 4,5 740 capillarité, a tendance à remonter sur l’ardoise.
Modèles Galloise
270 × 280 4,5 580 Pour éviter que l’eau remonte ainsi jusqu’aux clous de tête et
270 × 160 4,5 500 donc sur le boisage, il faut assurer aux rangs d’ardoises un recou-
vrement (R ) suffisant. Une troisième ardoise viendra protéger le
La cellule bleue correspond à l’exemple traité § 3.1, § 3.2 et § 3.3 recouvrement de la pénétration de l’eau.

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Liteau ou chanlatte (C)


Chevron

Canal

Partie mouillée
< 400 mm
Figure 7 – Étanchéité verticale
Figure 10 – Lattis

4.3 Zone mouillée d’une ardoise

La zone mouillée d’une ardoise est constituée de la partie visible


Pénétration de l’ardoise (pureau) et des zones mouillées par capilarité et péné-
latérale tration latérale.
Cette zone est de forme variable selon le mode de fixation de
l’ardoise :
— fixation par clous (figure 9 a) ;
Partie mouillée — fixation par crochets (figure 9 b).

Figure 8 – Étanchéité latérale

5. Supports de pose
Les ardoises se posent sur lattis (figure 10) ou sur voligeage
(figure 11) en bois, le plus souvent en sapin mais aussi parfois en
châtaigner (l’essence de ce bois a la faculté de repousser les arai-
gnées), en chêne (trop coûteux) ou en peuplier (bois qui vieillit plus
rapidement que le sapin, mais qui offre plus de flexibilité pour l’exé-
cution des tourelles (figure 30)).

5.1 Lattis

Zone mouillée
Les différentes sections de bois servant à l’exécution des lattis
a remontée de l’eau au clou b remontée de l’eau au crochet (figure 10) sont :
— la demi-frise (62 × 25 mm) pour les couvertures demandant
Figure 9 – Zone mouillée d’une ardoise selon le mode de fixation une grande rigidité ;
— la demi-latte (30 × 12 mm) s’emploie intercalée entre les
liteaux pour soutenir le chef de tête ;
4.2 Étanchéité latérale — le liteau, pour couvertures au crochet (mesure 40 × 14 mm ou
50 × 15 mm) ;
Du fait des légères aspérités que présentent les faces des ardoi- — les chanlattes (C), dont les dimensions sont fonction de
ses, il subsiste toujours un vide entre deux rangs superposés aux l’usage auquel elles sont destinées (généralement 50 × 20 × 10 mm),
joints alternés, par conséquent, l’eau poussée par le vent s’étend sont des bois dont la section est un triangle ou un trapèze.
des deux côtés de chaque interstice. On appelle ce phénomène la On les emploie au faîtage, et à l’égout pour donner aux premier et
pénétration latérale (figure 8). dernier rangs d’ardoises la même pente que celle des rangs cou-
Pour éviter tout risque d’oxydation des clous et des crochets, il rants de la couverture et parfois comme support en remplacement
faut les disposer hors d’atteinte de la zone mouillée (figure 9). des liteaux pour la couverture au crochet.

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Chevron Volige

Figure 13 – Arrache-clou spécifique à l’ardoise [1]


5 mm

< 400 mm

Figure 11 – Voligeage

30 mm

Clou a crochet agrafe b crochet pointe


15 mm
30 mm Figure 14 – Crochets

Clou

Les ardoises de moins 150 mm de largeur peuvent être posées à


clou de tête.
En général une couverture en ardoises alterne ces deux modes de
fixation à savoir : un rang à clous de milieu, suivi de deux rangs à
clou de tête, ce qui permet de faciliter le démontage de l’ardoise lors
Clou de tête Clou de milieu
d’une réparation, en faisant pivoter les ardoises à un clou pour per-
Zone mouillée mettre l’accès à l’ardoise inférieure (les clous seront arrachés à
l’aide d’un arrache-clou spécifique à l’ardoise (figure 13)).
Figure 12 – Pose aux clous : emplacement des clous
Il est indispensable que les clous ne se retrouvent pas dans la
zone mouillée, ce qui risquerait de provoquer une infiltration de
l’eau. Aussi, l’emplacement des clous doit suivre les indications de
5.2 Voligeage la figure 12.

Ce type de support de pose est surtout utilisé pour la couverture


au clou. 6.2 Pose au crochet
Les voliges (figure 11) constituent une forme en bois presque
jointive, réalisée par des planches de 100 à 120 mm de largeur et 12
à 27 mm d’épaisseur, suivant le poids à supporter. L’épaisseur de Il existe deux modes de pose au crochet :
12 mm est suffisante pour des couvertures ordinaires et présente — crochet agrafe (figure 14 a) ;
une résistance satisfaisante au vent. Il est recommandé d’écarter les — crochet pointe (figure 14 b).
voliges de 5 mm pour favoriser l’aération de la couverture et pour
permettre au bois qui se gonflerait en prenant l’humidité de faire La pose au crochet est plus rapide, plus économique (économie
bailler les ardoises. Les parties apparentes des queues de vaches de bois car on utilise plutôt des chanlattes) et moins délicate que la
sont généralement constituées par des frises rainées et profilées. pose aux clous.
Le peuplier est utilisé sous une épaisseur de 8 mm en voliges de Les crochets qui sont à ressort se placent sur le lattis. Les crochets
75 mm de large. à pointe sont cloués lorsque le crochet est posé au niveau d’un che-
vron (d’où leur nom de crochets passe-chevron en langage de chan-
tier). La proportion à prévoir pour les crochets pointes est de 20 %
à 30 % du nombre total des crochets.
6. Modes de fixation Pour la commande des crochets il y a lieu de calculer leur lon-
gueur , avec précision :
d’une ardoise
longueur du crochet = valeur du recouvrement + 3 à 12 mm
(figure 15).
Le jeux compris entre le haut de l’ardoise et l’arrondi du crochet
6.1 Pose aux clous présente plusieurs avantages :
— il facilite la pose du crochet ;
Il existe deux modes de fixation aux clous (figure 12) : — la remontée de l’eau par capillarité s’arrête en tête de l’ardoise
— à un clou, dit clou de tête ; et garantit l’étanchéité ;
— à deux clous dits clous de milieu. — il facilite la réparation.

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R 3 à 12 mm
Solin en zinc
Bande de plomb

Chevron
Volige

Figure 15 – Détermination de la longueur des crochets


Garnissage
au mortier

Latte Ardoises Latte Ardoises a déversée

Solin au mortier
Chevron
Doublis Solin en zinc
Chevron Noquets
Doublis
Sous-doublis
Chanlatte
Chanlatte
Chevron
a à deux pièces b à trois pièces
Volige
Figure 16 – Égouts

b non déversée
La longueur des crochets existant dans le commerce varie de
70 mm à 160 mm. Ils peuvent être en inox, en cuivre ou en acier gal- Figure 17 – Rive droite
vanisé.

Voliges Mur
jointives
7. Différents ouvrages
Ruellée
7.1 Ouvrages traditionnels
Chanlatte
7.1.1 Égouts
Voligeage

Ils peuvent être de deux ou trois pièces.


a coupe b plan
■ Égout de deux pièces : c’est la forme habituelle, constituée de
deux rangs d’ardoises superposés, le premier, appelé doublis est Figure 18 – Rives isolées
formé d’ardoises raccourcies d’un pureau (figure 16 a).

■ Égout de trois pièces : il est constitué de trois rangs d’ardoises


superposés, un sous-doublis venant s’ajouter au type deux-pièces
7.1.3 Faîtages
(figure 16 b).
Le faîtage se fait soit en lignolet (figure 19 a) (le lignolet se pose
sur le versant exposé aux vents dominants), soit à rangs de rencon-
7.1.2 Rives tre (figure 19 b), soit encore à couvre-joint (figure 19 c).
Le faîtage métallique est constitué par des bandes de filet en
■ Rives droites plomb recouvrant le dernier rang d’ardoises, et recouvertes elles-
mêmes par deux bandes d’astragale en zinc. Des couvre-joints en
Ces rives peuvent être libres ou raccordées à une maçonnerie zinc avec tasseau évidé maintiennent l’ensemble (figure 20).
existante. De tout façon, elles seront toujours légèrement déversées
(il existe un léger relevé de la couverture sur les rives) sauf en cas
d’emploi du zinc ou du plomb (figure 17).
7.2 Arêtiers
■ Rives isolées
Elles nécessitent la pose d’une chanlatte. Lorsque cet ouvrage est
débordant, il faut prévoir un voligeage jointif sur le débordement Les arêtiers se font en ardoises ou bien en utilisant des éléments
pour éviter le soulèvement par le vent (figure 18). métalliques.

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Lignolet (débordant de
quelques centimètres)
Chanlatte
Couvre-joint
en zinc

Tasseau évidé

Ardoises Bande d'astragale


en zinc

Bandes de filet es
ois
en plomb rd
(clouée en tête) A
a en lignolet
Agrafe

Tuile de faîtage

Garnissage ou embarrure

Ardoises
Figure 20 – Faîtage métallique

b à rangs de rencontre
Deuxième
approche
Couvre-joint Demi-approche Première
Première approche
approche
Arêtière Contre-approche
Bande de filet en plomb
Voliges doublées a arêtier en demi biaise b arêtier à 4 ardoises biaises

Ardoises

Bardelis

c arêtier en bardelis

c à couvre-joint
Figure 21 – Arêtiers en ardoises
Figure 19 – Faîtages

Le nombre d’ardoises biaises dépend de l’angle d’inclinaison de


7.2.1 Arêtiers en ardoises l’arêtier d’où les quatre poses différentes suivantes :

— le 4 biaises de 35 à 45˚ (figure 21 b) ;


■ La méthode la plus simple est de réaliser un arêtier en demi-
— le 3 biaises de 45 à 60˚ ;
droite (ou en demi) : on rapproche les deux ardoises qui terminent
les longs pans dont l’arêtier constitue l’intersection, découpant ces — le 1/2 biaise de 60 à 75˚ (figure 21 a) ;
deux ardoises à la demande ; pratiquement, cette liaison se trouvant
sur une arête, l’étanchéité est convenablement assurée. — le 1/2 droite de 75 à 90˚.
Nota : pour le 1/2 droite, l’arêtier est composé alternativement d’un rang avec une 1/2
■ L’aspect est encore meilleur si l’on taille non seulement les der- arêtière (une arêtière coupée en deux) et d’un rang avec une arêtière.
nières ardoises de chaque long pan, mais plutôt quatre ardoises
(figure 21 b) depuis l’arêtier : on a ainsi successivement une Pour le 1/2 biaise (figure 21 a), il est composé alternativement d’un rang avec une 1/2
arêtière et une contre-approche et d’un rang avec une arêtière et une contre-approche.
arêtière, une première approche, une deuxième approche et une
contre-approche. On répartit entre ces quatre ardoises la différence
totale à réaliser entre les chefs de base et les chefs de tête pour obte- ■ Lorsque la pente de l’arêtier est moindre, on peut réaliser un arê-
nir la liaison entre les deux arêtiers. Après la contre-approche on tier en bardélis : les dernières ardoises de chaque long pan sont
retrouve la pose classique d’ardoises rectangulaires. coupées biaises, pour venir sur un liteau dont l’épaisseur est celle
de trois ardoises. On cloue sur ce liteau des ardoises qui constituent
Ce dispositif entraîne donc le tranchage des côtés de quatre ardoi- l’arêtier (figure 21 c). Comme pour le faîtage, celle de ces deux
ses par rang horizontal, et, pour être bien exécuté, nécessite une ardoises qui est exposée au vent dominant dépassera de
main-d’œuvre spécialisée. 5 centimètres au minimum (lignolet).

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Métal (zinc, cuivre ou plomb)


>R Ardoise

Noquets

Couvre-joint en zinc Tasseau évidé

a principe b arêtier métallique

Figure 22 – Arêtiers métalliques avec noquets

7.2.2 Arêtiers métalliques

On peut aussi envisager l’exécution d’un arêtier à l’aide de ban- R recouvrement


des de zinc ou de plomb pliées suivant l’angle formé par les deux
Figure 23 – Noue métallique
pans de couverture.
On peut également prévoir un arêtier avec deux bavettes en zinc,
dont les bords sont relevés le long d’un tasseau d’arêtier recouvert
d’un couvre-joint en zinc.
On utilise aussi des noquets posés aux extrémités des rangs
d’ardoises, au droit de l’arêtier, que l’on recouvre avec des couvre-
joints en métal fixés sur tasseau (figure 22).

7.3 Noues

Les noues (égouts de deux longs pans sur bâtiment en équerre)


sont réalisées soit avec recours à du métal, soit en ardoises.
Noquets métalliques positionnés sous chaque
rang d'ardoises
7.3.1 Noues métalliques Figure 24 – Noue semi-métallique [1]

La noue est recouverte en zinc, cuivre ou plomb ; les ardoises sont


tranchées en biais, de manière à déborder sur la noue d’une lon-
gueur au moins égale à un recouvrement (figure 23). — à deux tranchis (figure 25 b) ;
— ronde (figure 25 c).

7.3.2 Noues semi-métalliques

Plus connu sous le nom de noue fermée à noquets, ce type 8. Raccords divers
d’étanchéité permet de recouvrir totalement les parties métalliques
améliorant ainsi l’esthétique du raccordement (figure 24).
Les noquets sont de dimensions différentes selon que la pente de
la noue est supérieure ou inférieure à 65˚. 8.1 Rive de tête

7.3.3 Noues en ardoises Les rives de tête peuvent être réalisées en ardoises (figure 26 a)
ou bien avec du métal (zinc et plomb) (figure 26 b).
Ces types de noues sont le plus souvent réalisés sur monuments
historiques : ces noues sont plus esthétiques que les noues métal-
liques ou semi-métalliques (figures 23 et 24), mais elles sont aussi 8.2 Raccord autour des souches
plus onéreuses car le temps de pose s’en trouve multiplié.
et châssis
Il existe trois types de noues en ardoise, selon que la différence de
pente entre les deux versants est supérieure ou inférieure à 15˚ et,
selon que la pente des versants est supérieure ou inférieure à 60˚. Le raccordement dur des souches et châssis est réalisé à l’aide de
Elles peuvent êtres composées de requêtes et d’approches. Ce sont bandes de zinc. Les raccords sont relevés en besace à l’arrière des
les noues : ouvrages afin rejeter les eaux de part et d’autre de l’obstacle
— à un tranchis (figure 25 a) ; (figure 27).

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Solin en zinc
Solin au mortier
Bande en plomb

Ardoise Ardoise

a b

Figure 26 – Rives de tête

a noue à un tranchis
Fer de lance
Ardoises Solin en zinc
Fourrure

Besace

Chevron
Volige Fourrure Garnissage au
Petite Grande plâtre (isolé)
requête requête

Fendis

Souche

Figure 27 – Raccords autour d’une souche de cheminée

8.3 Renvers

b noue à deux tranchis Le renvers est le raccord d’une paroi verticale couverte en ardoises
avec la paroi du comble. Le renvers rond (figure 28 a) s’exécute à la
manière d’une noue ronde, et le renvers à un tranchis (figure 28 b)
à la manière d’une noue à un tranchis lorsque la pente du comble
est inférieure à 60˚.

8.4 Déversée

La déversée est un ouvrage de coupe semblable au renvers, mais


dont le versant vertical n’est pas couvert en ardoises. Elle s’exécute
comme une rive adossée.

Il existe deux types de déversées : à un fendi et à deux fendis,


selon que le rampant est supérieur ou inférieur à quatre mètres et
que le versant est exposé aux pluies (figure 29).

c noue ronde Nota : fendis : ardoise de 60 mm de largeur.

Petite requête : 1 largeur de fendis + valeur du recouvrement de l’ardoise de ver-


sant.

Grande requête : 1,5 largeur de fendis + valeur du recouvrement de l’ardoise de


Figure 25 – Noues en ardoises [1] versant (comprise entre 30 mm et 50 mm).

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Figure 30 – Tourelle à base circulaire

a renvers rond b renvers à un tranchis

Axe du
Figure 28 – Renvers [1] comble

Dessautage

a abside b comble conique

Figure 31 – Déchanges ou dessautage sur abside et tourelle

Sommet

Lignage des liaisons

Figure 29 – Déversée [1]

Base Échantillonnage

9. Ouvrages coniques Figure 32 – Couverture à la suite : principe

et sphériques
9.1.1 Couverture à la suite

9.1 Tourelles La couverture à la suite (figure 32) possède le même nombre


d’ardoises à la base qu’en tête.
Les tourelles sont des combles se terminant en pointes et dont la Après avoir réalisé l’échantillonnage à la base, suivant la largeur
base est circulaire ou polygonale, sur lesquelles on exécute une des ardoises (toutes les ardoises à la base ont la même largeur), on
couverture dite à la suite. Le sommet est coiffé d’un ornement ou ligne toutes les liaisons vers le sommet (figure 32).
d’une simple capote en métal (figure 30). Les ardoises sont alors taillées à la demande et réduites en lar-
Il existe aussi des portions de tourelle appelées alors absides geur à chaque rang. Elles doivent cependant conserver au moins
(figure 31). une largeur de 60 mm en tête. Quand ce n’est plus possible, il est

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9.2.2 Couverture au crochet

Le support de pose est constitué par des liteaux, chanlattes ou


voliges. Les ardoises sont fixées par des crochets, les arêtières
Doublis
reçoivent en plus un clou en tête. Les demies arêtières sont fixées
par deux clous.
Ce type de couverture présente un inconvénient : les crochets nui-
sent à l’esthétique, surtout dans la partie haute de la tourelle où le
nombre d’ardoises par rapport à la largeur du rang est plus impor-
tant d’où l’augmentation du nombre de crochets par unité de lon-
gueur.
(0)

Tableau 7 – Nombre et type de déchanges de la tourelle


a 3à2 b 2à1
à base circulaire
Figure 33 – Types de déchanges
Nombre Nombre d’ardoises par rang à partir
d’ardoises Pas de des différents déchanges
du rang de déchanges
nécessaire de réaliser un ou plusieurs déchanges ou dessautages départ 1 2 3 4 5
représentés figure 31.
20 x
Il existe deux types de déchanges : 24 x
— le « 2 à 1 », de deux ardoises on passe à une ardoise au rang 26 x
supérieur (figure 33 b) ; 27 x
— le « 3 à 2 », de trois ardoises on passe à deux ardoises au rang 28 x
supérieur (figure 33 a).
32 x
Le tableau 7 nous permet de déterminer le nombre et le type de
36 24
déchanges de la tourelle à base circulaire.
40 x 20
Une fois le nombre d’ardoises du rang de départ calculé, il faut se
42 28
reporter au tableau 7 pour déterminer le type de déchange et son
nombre d’ardoises. 48 32
Exemple : soit une tourelle comportant 92 ardoises à sa base. 52 26
Pour déterminer le nombre de déchanges grâce au tableau 7, on doit 54 36 24
considérer le cas correspondant à 96 ardoises au rang de départ. Aussi 60 40 20
le nombre de déchanges obtenu est 2 : 63 42 28
— le premier de 48 ardoises sera un « 2 à 1 » (96/2 = 48) ; 64 48 36 27
— le deuxième 32 ardoises sera un « 3 à 2 » (48 × 2/3 = 32).
72 48 32
78 52 26
9.1.2 Pureau décroissant 80 40 20
81 54 36 24
Le pureau décroissant, appelé aussi pureau dégressif, est utilisé
lorsque la tourelle ne comporte pas de déchange. 90 60 40 20
96 48 32
Le pureau diminue à chaque rang proportionnellement à la lar-
geur des ardoises. 108 72 48 32
117 78 52 26
Cette méthode satisfait l’esthétique de la tourelle mais peut aussi
être employée pour le dernier déchange. 120 60 40 20
126 63 42 28
135 90 60 40 20
9.2 Tourelle à pans 144 96 48 32
160 80 40 20
La tourelle à pans est formée de plusieurs pans triangulaires limi- 162 108 72 48 32
tés par des rives en arêtiers qui convergent tous au sommet 180 120 60 40 20
(figure 34).
189 126 63 42 28
216 144 96 48 32
9.2.1 Couverture au clou 240 160 80 40 20
243 162 108 72 48 32
Le support de pose est constitué par un voligeage jointif. Toutes
135 90 60 40 20
les ardoises sont fixées au clou : 2/3 des rangs à clou de tête et 1/3 à
clou de milieu. 270 180 120 60 40 20
324 216 144 96 48 32
Les ardoises de la partie haute de la tourelle ne comportent qu’un
clou étant donné leur faible largeur. 360 240 160 80 40 20

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Déchange

a tourelle à pans-couverture ordinaire b tourelle à pans-couverture à la suite

Figure 34 – Tourelles à pans

10. Autres types


(0)

Tableau 9 – Valeurs des recouvrements minimaux


de couverture Recouvrement minimal
(mm)
Systèmes de pose
Région 1 Région 2 Région 3
10.1 Couverture économique
Classique et Recouvrement
pureau déve- vertical 60 60 65
Ce type de couverture est employé de préférence sur des barda- loppé
ges (parois verticales), mais peut aussi être employé sur tous types
Claire-voie Recouvrement 60 60 65
de couverture. ordinaire et vertical
Elle permet de recouvrir les panneaux isolants de l’immeuble, claire-voie
développée Recouvrement 60 65 70
tout en lui donnant un aspect d’ordre esthétique et économique. latéral
L’ardoise est généralement posée sur lattis bois mais, peut aussi
être posée sur lattis métallique.
Ce mode de couverture est dit économique du fait de l’utilisation
réduite (suivant le choix du mode de pose) des lattes et/ou des 10.1.1 Couverture à claire-voie ordinaire
ardoises (tableau 8).
(0)
Ce procédé, qui s’utilise principalement pour la protection des
murs exposés à la pluie, est une variante de la couverture ordinaire ;
Tableau 8 – Comparaison du nombre d’ardoises les ardoises d’un même rang sont écartées latéralement, ce qui
et du nombre de liteaux suivant le mode de pose favorise l’aération de la couverture. La fixation est assurée avec
deux crochets par ardoise sur liteaux de 40 mm × 14 mm
avec une ardoise de 450 mm × 250 mm
(figure 35 a).
Longueur de
Nombre
liteaux au
Mode de pose d’ardoises au
mètre carré 10.1.2 Couverture à claire-voie développée
mètre carré
(m)
Elle utilise le même modèle que celui à claire-voie ordinaire, ainsi
Pose classique 23 5,80 que la même quantité de crochets ; seul le lattis est réduit de moitié
Pureau développé (§ 10.1.3) 23 2,90 du fait que le pureau est le double de celui de la couverture à claire-
voie ordinaire. Les chefs de base et les crochets forment une ligne
Claire-voie ordinaire (§ 10.1.2) 15 5,80 horizontale continue, alors qu’ils sont alternés dans l’autre cas
Claire-voie développé (§ 10.1.2) 15 2,90 (figure 35 b).

Les formats d’ardoise les plus couramment utilisés sont :


10.1.3 Couverture à pureau développé
— 320 mm × 220 mm ;
— 355 mm × 250 mm ; Pour ce type de couverture, les ardoises sont posées en deux
— 405 mm × 250 mm. épaisseurs ; celles du dessus sont posées à cheval sur les joints de
Les recouvrements verticaux et latéraux sont variables selon la celles du dessous. Les lignes horizontales sont ainsi accusées et les
région et ont des valeurs minimales à respecter données dans le lignes verticales, moins apparentes, sont continues du faîtage à
tableau 9. l’égout (figure 36).

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4
4

3 3
3

1 2 1 2 1 2 1
2 1
Crochet Lattis en métal

Crochet
Figure 36 – Couverture à pureau développé
a ordinaire

largeur de 150 mm à 203 mm. La pose se fait sur voliges de 18 mm


avec des clous de cuivre rouge. Avec le modèle 304 mm × 203 mm
et un recouvrement de 90 mm, on prévoit 45,7 ardoises au mètre
3 4
carré. Ce type de couverture est lourd et atteint 53 kg/m2 environ.
3 4 3 4
Dans la couverture du type rustique, on utilise des ardoises dont
le modèle varie de 304 mm × 203 mm à 270 mm × 150 mm, posées
au clou de cuivre avec pureau décroissant de l’égout au faîtage, sur
voliges de 12 mm d’épaisseur.
2 1 2 1 2 1
Ces deux derniers types de couverture ont une belle esthétique et
1 2
sont de très longue durée.

Crochet

b développée 10.3 Couverture décorative (ou à pureau


Figure 35 – Couvertures à claire-voie découpé)

10.2 Couvertures pour monuments Elle est constituée d’ardoises posées normalement, mais dont la
partie visible est taillée soit en écaille, soit en losange, soit en ogive
historiques et du type rustique échancrée, ou en une autre forme. La pose se fait par rangs alternés
à un clou et à deux clous, sur lattis constitué de lattes et de demi-lat-
Pour les monuments historiques, on utilise des ardoises épaisses tes. La répartition en est plus facile, en raison de l’alternance des
de 4 mm à 6 mm, dont la hauteur varie de 270 mm à 304 mm et la rangs à un clou et à deux clous, et du découpage du pureau.

Références bibliographiques

[1] Compagnons du devoir – Encyclopédie des [2] Caractéristiques générales des ardoises – [3] DTU 40.11 – Travaux de bâtiment – Couver-
métiers, Vol. 4 – L’Art du couvreur – Encyclo- norme AFNOR NF P 32-301 (indice de classe- ture en ardoises – Partie 1 : Cahier des char-
pédie des métiers (1982). ment P 32-301) (août 1958). ges – Norme AFNOR NF P 32-201-1 (indice
de classement P 32-201-1) (mai 1993).

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