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TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
Techniques L’expertise technique et scientifique de référence
de l'Ingénieur

p2645
d4007
Spectrométrie
Le de masse
secteur électrique - Principe
: du monopole à la
et appareillage
concurrence

Date de publication : 12/09/2014


10/11/2001
Par :
Jean BERGOUGNOUX
Guy BOUCHOUX
Directeur Général honoraire d'Électricité de France
Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Guy BOUCHOUX
Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Cet article fait partie de la base documentaire :


Mesures - Analyses
Généralités sur les réseaux électriques
Dans le pack : Réseaux
Mesures -électriques
Analyses et applications
et dans l’univers : Technolgies de l’information
Énergies

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Le secteur électrique :
du monopole à la concurrence

par Jean BERGOUGNOUX


Directeur Général honoraire d’Électricité de France

1. Organisation traditionnelle du secteur électrique ..................... D 4 007 - 3


2. Un secteur en pleine évolution ............................................................ − 5
3. Que sera l’Europe électrique de demain ? ........................................ − 7
4. De nouveaux défis pour les « électriciens » d’aujourd’hui
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et de demain.............................................................................................. − 10

’organisation traditionnelle du secteur électrique fondée sur la juxtaposition


L de puissants opérateurs intégrés de production-transport, assurant en situa-
tion de monopole ou de quasi-monopole l’alimentation en énergie électrique de
vastes zones géographiques, est aujourd’hui remise en cause dans la plupart des
pays du monde.
Cette organisation avait, sans aucun doute, ses mérites : elle permettait, en
particulier, à ces grands opérateurs largement protégés de la concurrence, de
bénéficier au maximum des effets de « rendement croissants » si importants
dans l’économie des systèmes électriques grâce, notamment, à une intégration
poussée de leurs cycles décisionnels depuis la planification à long terme des
équipements de production jusqu’à la gestion en temps réel des aléas et inci-
dents survenant sur le réseau. Dans bien des cas, elle apparaissait également
étroitement liée aux « missions d’intérêt général » souvent confiées à ces opéra-
teurs historiques.
■ Il n’en demeure pas moins que, dès la fin des années 1970, dans un contexte
technique, énergétique et socio-économique en pleine évolution, se manifestè-
rent de manière sans cesse plus pressante de fortes interrogations sur la perti-
nence de ce type d’organisation dans un secteur que l’on pouvait à bon droit
considérer comme arrivé à maturité industrielle. L’idée que, dans ce secteur
comme dans d’autres, l’introduction de la concurrence pouvait être gage d’effi-
cacité économique accrue et de développement d’échanges bénéfiques sur des
marchés décloisonnés se répandit progressivement, prenant appui sur les dys-
fonctionnements visibles de certaines organisations monopolistiques en place.
Après les premières expériences « en vraie grandeur » d’introduction de
mécanismes de marché dans le secteur électrique réalisées en Europe (Grande-
Bretagne, pays scandinaves) et aux États-Unis, l’Union Européenne, après de
longues et difficiles tractations, adopta en 1997 une Directive jetant les bases
d’une ouverture progressive des marchés électriques des États-Membres, pre-
mière étape dans l’esprit de ses promoteurs de la construction d’un vaste mar-
ché électrique européen concurrentiel et intégré. Avant même que cette Directive
n’ait été transposée en droit national par tous les pays de l’Union et que les
conditions d’accès des tiers aux réseaux des opérateurs historiques n’aient été
définis, s’engagea une intense concurrence entre les producteurs en place pour
conquérir ou fidéliser la clientèle des consommateurs « éligibles », c’est-à-dire

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pouvant choisir leur fournisseur d’énergie électrique. Dans un contexte assez


généralisé de suréquipement en moyens de production, cette concurrence, quel-
que peu désordonnée, entraîna une baisse assez spectaculaire des prix pour ces
grands consommateurs, la baisse des « prix de gros » bénéficiant en général
beaucoup moins aux « consommateurs captifs » ne pouvant pas faire jouer la
concurrence à leur profit.
Il est clair que la situation qui s’est créée au lendemain de la transposition de
la Directive ne saurait se prolonger durablement, car elle comporte trop d’imper-
fections dans les mécanismes concurrentiels eux-mêmes et trop de risques tech-
niques et économiques : au-delà de la volonté partagée de la Commission
européenne, des Régulateurs des différents pays et des Gestionnaires de
réseaux de mettre en place aussi rapidement que possible un marché électrique
réellement concurrentiel, transparent et techniquement maîtrisable, il existe une
convergence objective d’intérêt entre de nombreux acteurs pour une meilleure
structuration du marché et une clarification de ses conditions techniques et éco-
nomiques de fonctionnement.
■ Au moment où nous écrivons ces lignes (début 2001), le marché électrique
européen apparaît donc comme un vaste chantier et il serait présomptueux de
vouloir décrire ce que sera le point d’aboutissement des démarches en cours
dans les diverses instances de concertation qui s’efforcent aujourd’hui d’harmo-
niser les principes et les modalités d’une libéralisation lancée d’un pays à l’autre
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sur des bases très hétérogènes.


■ On peut cependant aisément identifier les grandes questions auxquelles il
faudra apporter une réponse satisfaisante pour assurer l’ambitieux projet que
constitue la construction du marché électrique européen de demain : Comment
organiser les marchés ? Selon quels principes faut-il tarifer l’accès aux réseaux ?
Comment coordonner la gestion des réseaux et la gestion des marchés ? Les
« signaux » émis par le marché suffiront-ils à orienter convenablement les politi-
ques d’investissement ? Avec la généralisation de l’éligibilité, comment organi-
ser la distribution de l’électricité ? Les « missions de service public » pourront-
elles être pérennisées dans ce contexte concurrentiel ?
C’est à analyser les problématiques de ces questions fondamentales qu’est
consacré l’essentiel de cet article.

1. Organisation traditionnelle abondante et bon marché produite par les usines hydrauliques
qu’en s’implantant au plus près de ces ressources dans les vallées
du secteur électrique des massifs montagneux.

Fort heureusement, grâce à l’usage du courant alternatif et à l’élé-


vation des tensions qu’il permit, le transport de l’électricité fit de
1.1 Un secteur où la concurrence génère grands progrès techniques et économiques. Au-delà de la possibilité
d’utiliser des sources de production de plus en plus éloignées des
« naturellement » le monopole centres de consommation, les électriciens découvrirent les vertus
de l’interconnexion. En leur permettant de jouer sur la complé-
Dès le début de son histoire, l’industrie électrique a dû s’efforcer mentarité des équipements hydrauliques et thermiques, l’inter-
de répondre à de redoutables défis. À côté de qualités évidentes, connexion leur apportait des économies substantielles de
l’électricité présentait, en effet, le double défaut de n’être pas com- combustibles. Elle leur permettait, aussi, grâce au « foisonnement »
modément stockable et, obéissant aux lois complexes de l’électro- des aléas affectant aussi bien la demande que la production, d’amé-
technique, d’être difficile et coûteuse à transporter sur longue liorer la fiabilité de la desserte, de réduire les marges de sécurité
distance. Savoir fournir à une clientèle de plus en plus exigeante nécessaires et d’accroître sans risque la taille des unités de produc-
l’énergie électrique économique et sûre, qu’elle réclamait sans tion, ce qui procurait des économies importantes d’investissement
cesse en plus grande quantité, n’allait donc pas de soi. et de charges d’exploitation. Avec les bienfaits de l’interconnexion,
À vrai dire, les premières réponses apportées à ce défi furent loin les électriciens venaient également de découvrir ce que les écono-
d’être entièrement satisfaisantes : l’alimentation des aggloméra- mistes appellent les phénomènes de « rendements croissants »
tions était généralement assurée par des petites centrales à vapeur pour les systèmes électriques : plus un système était puissant et for-
produisant une électricité coûteuse et peu fiable. Les consomma- tement interconnecté, plus sa fiabilité et son économie s’affir-
teurs industriels, quant à eux, ne pouvaient bénéficier de l’électricité maient.

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Dans le même temps, les industriels les plus avisés du secteur 1.3 Un exemple de monopole national
comprirent bien qu’ils renforceraient encore, à tout point de vue,
leur situation, s’ils réussissaient à compléter leurs activités de pro- intégré : EDF
duction et de transport par des activités de distribution, activités
relevant d’une logique de monopole naturel s’exerçant en général
dans le cadre de concessions négociées avec les collectivités territo- Électricité de France est restée durant plus de 50 ans, l’exemple le
riales. plus achevé de ce modèle industriel, en même temps que le proto-
type d’une certaine vision typiquement française du service public.
Dans ces conditions, le simple jeu des mécanismes de marché
devait donc inévitablement pousser, si l’on n’y mettait pas un frein, Placée, par la loi de nationalisation de 1946, en situation de mono-
à une concentration des activités de production, transport et distri- pole ou de quasi-monopole pour la production, le transport et la dis-
bution de l’énergie électrique entre les mains de puissants monopo- tribution de l’électricité sur le territoire national, l’entreprise se vit
les régionaux, voire nationaux, intégrés verticalement. chargée d’assurer l’approvisionnement en énergie électrique du
pays dans les meilleures conditions de coût et de sécurité et dans le
respect des principes du service public définis par le législateur. En
particulier, l’un des principes de base du service public, l’égalité de
1.2 Derrière des façades variées, traitement des consommateurs, eût une conséquence pratique
extrêmement importante : la péréquation géographique des tarifs.
un « modèle industriel » À consommation identique, la facture d’électricité est la même
assez uniforme et très prégnant quelle que soit la localisation du consommateur sur le territoire
national.
Très rapidement, sous l’impulsion de dirigeants de l’entreprise
■ Le risque de voir ainsi se constituer des monopoles abusant de qui, tels Pierre Massé et Marcel Boiteux, furent aussi à la pointe de
leur position dominante, appela des réponses sensiblement diffé- la réflexion microéconomique de cette époque, les principes écono-
rentes d’un pays à l’autre : miques de base qui devaient présider à la gestion d’un monopole
● Aux États-Unis, par exemple, dès 1935, des mécanismes de public au service de l’intérêt général furent dégagés et mis en
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régulation contraignants furent mis en place, essentiellement au œuvre. Quelle qu’ait pu être la complexité de cette mise en œuvre,
niveau des États, pour protéger les petits consommateurs. Des ces principes sont simples et se résument en deux points :
règlements très sévères limitèrent la taille des utilities, leur interdi- — satisfaire la demande d’électricité nationale au moindre coût
rent d’exercer sur plusieurs États ou à l’étranger et freinèrent consi- total actualisé sur longue période ;
dérablement les échanges d’électricité. Il en résulta une
parcellisation, sans doute excessive, du secteur, dont les effets se — tarifer les consommations au coût marginal de développe-
font encore sentir aujourd’hui. ment.

● En Allemagne, la réponse fut beaucoup plus pragmatique. Facilitée par la situation de monopole de l’entreprise, l’application
Puisque le secteur électrique produisait spontanément des monopo- de ces principes conduisit à une approche totalement articulée des
les, il fallait s’en accommoder. L’Allemagne fut donc, en pratique, différents cycles décisionnels depuis la prévision à long terme de la
découpée en quelques grandes zones géographiques, chacune demande jusqu’à l’exploitation en temps réel du système électrique,
d’entre elles étant alimentée en énergie électrique par une entre- dont le tableau 1, très simplifié, suggère les principales étapes.
prise en situation de monopole de production-transport, les structu-
res de la distribution restant, elles, très diversifiées.
● En France, au lendemain du deuxième conflit mondial, on 1.4 L’Europe des « électriciens » :
décida d’aller jusqu’au bout de cette logique de monopole en para-
chevant les mouvements de concentration, largement engagés un monde beaucoup plus coopératif
entre les deux guerres, par la création d’une entreprise nationale en que concurrentiel
situation de monopole ou de quasi-monopole pour l’ensemble des
activités de production, de transport et de distribution de l’électri-
cité. Au-delà des circonstances historiques particulières qui présidè- L’« Europe électrique » était une réalité bien avant que l’on ne
rent à la création d’EDF en 1946, cette volonté de mettre l’efficacité parle d’espace économique européen. Les grands électriciens euro-
économique du monopole au service de l’intérêt général dans le péens comprirent, en effet, très rapidement que l’interconnexion
cadre d’une vision très large du « service public », allait structurer des systèmes de production-transport dont ils avaient la responsa-
le secteur électrique français pour de nombreuses décennies. bilité pourrait leur apporter, à relativement faible coût, de grands
avantages, notamment en matière de sécurité d’alimentation de
■ Sans qu’il y ait lieu de multiplier ici les exemples (il eût été non leur zone de responsabilité.
moins intéressant d’évoquer les singularités italiennes, espagnoles,
britanniques, suisses...), on ne pouvait que constater, vers la fin des ■ La normalisation des caractéristiques des équipements, l’élabo-
années 1980, que s’était instaurée au fil des ans, en fonction de don- ration de règles communes de conception et d’exploitation des
nées économiques, sociales, politiques propres à chacun, une extra- réseaux, la définition d’automatismes, tels le « réglage fréquence-
ordinaire diversité dans l’organisation des secteurs électriques des puissance », permirent la réalisation d’un puissant réseau inter-
différents pays européens. connecté synchrone ignorant les frontières et dont la fiabilité ne fut
que très rarement prise en défaut. Ce réseau fut ultérieurement
Derrière cette diversité se cachait cependant, au moins au niveau
complété par quelques liaisons à courant continu vers des sous-sys-
de la production et du transport, un « modèle industriel » quasi-
tèmes insulaires, tels la Grande-Bretagne et la Scandinavie, ou des
ment uniforme : dans une zone géographique plus ou moins éten-
sous-systèmes dont le raccordement synchrone eut été difficilement
due, un opérateur, intégrant en général des fonctions de production
envisageable comme dans le cas des pays de l’Est.
et de transport, assumait la responsabilité de la sécurité d’alimenta-
tion en énergie électrique. Cet opérateur, pour pouvoir remplir au L’exploitation de ce vaste système interconnecté, sans remettre en
mieux les « missions d’intérêt général » dont il se trouvait ainsi cause les responsabilités propres des dispatchings nationaux ou
investi, bénéficiait, de droit ou de fait, d’un certain nombre de pro- régionaux, supposait une bonne coordination de leurs pratiques et
tections le mettant à l’abri de la concurrence : monopoles d’importa- de leurs actions, coordination facilitée par le climat plus coopératif
tion et d’exportation, statut d’acheteur et de vendeur unique sur le que concurrentiel qui caractérisait alors les relations entre les
« marché de gros », etc. grands électriciens européens.

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Tableau 1 – Les cycles décisionnels d’un système électrique


Horizon Demande Production Transport Distribution Tarification
Très long terme Analyse Choix des filières. Normalisation Normalisation Détermination des coûts
(10-30 ans) des tendances Structure des matériels. des matériels. marginaux
lourdes des programmes Structures de réseaux Structures de réseaux
de la demande
Long terme Prévisions Décisions Décisions Décisions Grilles tarifaires.
(5-10 ans) de demande de construction de construction d’investissement Options tarifaires
à 5-10 ans des centrales des lignes, postes des postes-sources
THT... et ossatures
Moyen terme Prévisions Gestion prévisionnelle du système Renforcement Ajustement des tarifs
(1-5 ans) de demande de production-transport : déclassement, des réseaux à moyenne en niveau
à 1-5 ans entretien des centrales, rechargement et basse tensions
des centrales nucléaires...
Court terme Affinement Gestion à court terme du système
(mois, semaine, progressif de production-transport : déstockages
jour) des prévisions hydrauliques, appel aux centrales
thermiques...
« Temps réel » Suivi des aléas Ajustement en temps réel de la production. Gestion des incidents
de demande Gestion des incidents affectant les centrales
ou le réseau
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■ Au-delà de sa contribution au renforcement de la fiabilité des sys- 2.1.1 Facteurs technico-économiques


tèmes qu’il interconnectait, ce réseau permit aussi le développe-
ment d’échanges d’énergie électrique améliorant l’économie de la ■ Du côté de la production, des progrès considérables ont été réa-
production d’électricité. Ces échanges revêtaient soit la forme de lisés en matière de turbines à gaz à cycle combiné. Ces équipements
contrats à plus ou moins long terme lorsqu’ils étaient suffisamment de moyenne puissance, peu coûteux en investissement, faciles à
systématiques, soit la forme « d’échanges à bien plaire » lorsque, mettre en œuvre, produits en grande série, semblent mettre un
convenus la veille pour le lendemain, ils permettaient d’ajuster les terme à l’escalade des puissances unitaires des équipements de
plans de production aux multiples aléas affectant l’offre et la production. Purement électrogènes ou intervenant dans des instal-
demande d’électricité. lations de cogénération, ils favorisent le développement de la pro-
Certains de ces échanges tels que ceux résultant de la complé- duction d’électricité à partir du gaz et retardent, voire remettent en
mentarité entre l’hydraulique et le thermique ou de politiques éner- cause, dans nombre de pays, le renouvellement en l’état des gran-
gétiques contrastées – l’exemple du nucléaire français est à cet des unités de production de base, nucléaires ou au charbon.
égard assez exemplaire – justifièrent, par ailleurs, le développement La production d’électricité n’est donc plus réservée aux très
de capacités de transfert allant bien au-delà des besoins d’inter- grands opérateurs qui apparaissaient naguère comme seuls capa-
connexion nécessaires au bon fonctionnement du système inter- bles de maîtriser des techniques de production de plus en plus mas-
connecté. Au total, les énergies échangées étaient loin d’être sives et complexes. Il n’est d’ailleurs pas exclu que la mise au point
négligeables : c’est ainsi, par exemple, qu’EDF exportait, vers la fin de nouveaux moyens de production décentralisée, plus perfor-
des années 1980, quelque 70 TWh, soit 15 % de sa production mants et plus respectueux de l’environnement, ouvre encore plus, à
d’électricité. terme, à de « nouveaux entrants » l’activité de production d’électri-
cité.
Les usages de l’électricité liés à la production directe de chaleur
sont fortement concurrencés par les autres formes d’énergie à coût
2. Un secteur en pleine souvent réduit. L’offre passe donc maintenant par une combinaison
évolution électricité-chaleur, voire fourniture de gaz industriels ; d’où l’arrivée
de grands opérateurs gaziers et pétroliers sur le secteur de la pro-
duction d’électricité.
■ Du côté du transport, d’importants progrès ont été également
2.1 De puissants moteurs de changement réalisés tant dans le domaine de la maîtrise des « courants forts »,
internes et externes au secteur avec les compensations à électronique de puissance, que dans celui
du contrôle-commande des réseaux. Il devient aujourd’hui possible
d’exploiter un réseau au plus près de ses limites physiques et de
Le « modèle industriel » qui avait, durant de longues décennies, contrôler des systèmes de plus en plus complexes : la multiplication
structuré le développement des activités de production et de trans- des acteurs et des transactions n’apparaît plus, comme autrefois, un
port de l’électricité, fait aujourd’hui l’objet de profondes remises en facteur de fragilisation dirimant pour la sécurité des réseaux élec-
cause, un peu partout dans le monde. En Europe, les directives suc- triques.
cessives élaborées par la Commission européenne et adoptées par
les États-Membres, constituent la manifestation la plus évidente de
cette remise en cause. Il convient cependant de souligner que ce 2.1.2 Facteurs socio-économiques
réexamen des structures du secteur n’eût pas été concevable sans
l’existence de puissants facteurs de changement (d’abord tehnico- Dans les grands pays industrialisés, le secteur électrique arrive à
économiques, ensuite socio-économiques), à l’œuvre déjà depuis maturité. La croissance spontanée de la consommation qui avait
un certain nombre d’années. caractérisé les décennies antérieures n’est plus d’actualité. Dans un

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contexte de suréquipement quasi-général, les électriciens s’effor- des réseaux, et les activités telles que la production où, moyennant
cent de reprendre des parts de marché aux énergies concurrentes. quelques précautions, l’introduction de la concurrence apparaissait
L’abonné devenu client prend conscience de son pouvoir et s’inter- tout à fait concevable.
roge sur les contre-performances éventuelles du monopole dont il
se sent captif. Sans prétendre qu’il existait vers la fin des années 1980, un
De manière plus générale, après le constat d’échec des écono- modèle idéal et « tout fait » permettant d’introduire, sans aucun ris-
mies planifiées, la conviction que le recours aux mécanismes de que, la concurrence dans un système électrique, les concepts de
marché, chaque fois qu’il est possible, constitue la meilleure garan- base de la libéralisation étaient suffisamment assurés pour que
tie d’efficacité économique, devient de plus en plus partagée. l’expérience pût être tentée à l’échelle industrielle. C’est ce qu’allait
Enfin, dans un climat de croissance ralentie, les préoccupations prouver la Grande-Bretagne en mettant en place, dès le printemps
de protection de l’environnement et la volonté de donner plus de 1990, une organisation radicalement nouvelle de son secteur électri-
poids aux décideurs locaux convergent dans une contestation de que.
plus en plus vive de la « toute puissance » des monopoles natio-
naux. Le monopole public de production-transport en place, le Central
Electricity Generating Board (CEGB) fut découpé en quatre entités :
une société en charge du réseau de transport (National Grid) et trois
sociétés de production (National Power, Power Gen, Nuclear Elec-
2.2 Du débat d’idées aux premières tric). Complétées par la possibilité offerte à de nouveaux opérateurs
expériences d’organisation de développer des installations de production indépendantes (IPP),
de la concurrence ces dispositions devaient, dans l’esprit de ses promoteurs, permet-
tre l’instauration d’une réelle concurrence entre producteurs sous le
contrôle d’un régulateur indépendant doté d’importants pouvoirs.
Ces tendances générales ne se sont cependant pas exprimées Cette concurrence s’exerçait dans le cadre du « Pool », marché du
selon la même chronologie et avec la même acuité selon les pays. kilowattheure physique, supporté par le Grid, où se confrontaient,
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■ C’est sans doute aux États-Unis que, face à ce qu’il faut bien en temps réel, l’offre proposée par les différents producteurs et la
appeler la faillite du système de régulation en place, le débat d’idées demande exprimée par les « consommateurs » (sociétés de distri-
sur la libéralisation du secteur électrique s’engagea le plus tôt et le bution, grands consommateurs industriels...). Un mécanisme précis
plus vigoureusement. Dès 1978, sous la pression notamment des permettait de déterminer à chaque instant un « prix du pool » sur la
clients industriels soucieux de réduire des dépenses d’électricité base duquel les productions retenues étaient rémunérées et les pré-
devenues exorbitantes, s’engagea une intense réflexion sur la pos- lèvements des « consommateurs » facturés. Un terme additionnel
sibilité pour les consommateurs importants de mettre en concur- était ajouté en période de forte demande au prix du pool instantané :
rence les producteurs dans le cadre d’un « accès des tiers aux
représentatif d’un risque potentiel de défaillance (Loss of load pro-
réseaux » (ATR). Ce débat sur l’ATR resta toutefois largement
conceptuel et, devant les difficultés de sa mise en œuvre, le Congrès bability), ce terme entendait donner aux investisseurs un signal de
américain rejeta les propositions visant à instaurer un ATR obliga- plus long terme les informant de tensions à venir dans l’équilibre
toire. Il fallut attendre 1996 pour que « l’Order Federal 888 » instaure offre-demande. Compte tenu des aléas de toute nature affectant
un accès des tiers aux réseaux obligatoire. Encore faut-il observer aussi bien l’offre que la demande, le « prix du pool » apparaissait
que cet ATR n’était accordé de droit au niveau fédéral que pour les nécessairement comme devant être très volatil, ce qui conduisit
« électriciens » (compagnies électriques en place, producteurs indé- nombre de producteurs et de « consommateurs » à souhaiter pou-
pendants, distributeurs). Son extension à la clientèle finale était voir en lisser les fluctuations, d’où l’usage très fréquent de contrats
laissé à l’initiative des états. bilatéraux à prix ferme à un ou deux ans entre opérateurs se
Le mouvement de libéralisation s’est donc engagé aux États-Unis dénouant « par différence » avec les prix du pool.
selon des rythmes et des modalités différant significativement d’un
État à l’autre. Il a eu le plus souvent des effets positifs, s’agissant Cette organisation de la concurrence, caractérisée par la création
notamment de l’amélioration de l’efficacité des « utilities » ou du d’un marché physique de court terme obligatoire, le Pool, était cer-
rétablissement d’une hiérarchie des prix chez le consommateur final tainement bien adaptée à un système insulaire, dense, bien maillé,
plus conforme à la réalité des coûts. Il a pu avoir des effets désas- peu congestionné et assez faiblement interconnecté avec les systè-
treux, comme cela fut le cas au début de l’année 2001 en Californie, mes électriques voisins (Écosse et France). Par contre, le nombre
lorsque, maladroitement mis en œuvre, il ne fit qu’aggraver
relativement faible de compétiteurs, en dépit des efforts faits pour
« dramatiquement » les difficultés qu’aurait provoquées, en tout
état de cause, une situation de sous-équipements chronique, face à favoriser l’apparition de nouveaux entrants, et les mécanismes
une demande en croissance soutenue. mêmes de fixation des prix induisaient des risques significatifs de
concurrence imparfaite, voire de manipulation des prix de marché,
Même si la libéralisation du secteur électrique aux États-Unis fut, impliquant des interventions constantes et vigoureuses du régula-
tout compte fait, relativement tardive et plutôt pragmatique dans
teur. Si, dix ans après la libéralisation du secteur électrique britanni-
ses modalités, il n’en demeure pas moins que l’intense débat
d’idées qui l’accompagna fit grandement progresser la réflexion sur que, personne n’envisage un instant de revenir en arrière, c’est le
la possibilité de nouveaux modes d’organisation des systèmes élec- principe du pool lui-même qui est remis en cause. Jugé à la fois trop
triques, permettant de bénéficier, à la fois, des rendements crois- rigide et trop aisément manipulable, il devra céder la place à un nou-
sants propres au secteur et des vertus d’une organisation veau dispositif ; le NETA (New Electricity Trading Arrangements),
concurrentielle. beaucoup plus proche dans sa philosophie des systèmes où le
recours à des marchés de court terme structurés demeure option-
■ Avec la théorie des « marchés contestables » ou les travaux
nel, tel le système mis en place, dès 1993, dans les pays scandina-
consacrés à la régulation des grands systèmes, la réflexion écono-
mique néolibérale apportait un certain nombre d’éléments intéres- ves, le « Nordpool ». Fondé par les gestionnaires des réseaux
sants de portée générale. De manière plus spécifique, les analyses suédois et norvégien, le Nordpool offre un marché physique de kilo-
consacrées à l’économie du système électrique avaient permis de wattheures (EL-EX basé à Helsinki) des marchés financiers de pro-
bien identifier les activités de ce secteur relevant d’une logique de duits dérivés et tous les instruments nécessaires au bon
« monopole naturel », c’est-à-dire le développement et la gestion fonctionnement de ces marchés.

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2.3 La directive européenne de 1996 ■ Ce compromis s’est traduit par l’adoption en 1996 d’une direc-
tive européenne visant à assurer une ouverture et une intégration
et ses perspectives d’évolution progressives des systèmes électriques européens, tout en laissant
aux États-Membres, dans le cadre du principe de subsidiarité, la
possibilité d’assurer la pérennité des missions d’intérêt général qui
Il n’y a pas lieu de retracer ici le cheminement long et difficile qui leur semblaient indispensables.
conduisit des premières déclarations d’intention de la Commission
européenne vers le milieu des années 1980 à l’adoption de la direc- Les principales dispositions de cette directive peuvent être résu-
tive de 1997. Il est par contre intéressant d’évoquer les arguments mées ainsi :
qui furent échangés durant cette période, car ils structureront large- — séparation au moins comptable des activités de production, de
ment notre analyse ultérieure des conditions de réussite de la libé- transport et de distribution dans le cas d’entreprises électriques
ralisation du marché électrique européen. intégrées ;
— ouverture progressive des marchés par l’accès au réseau de
■ La Commission, puissamment soutenue par un certain nombre « clients éligibles » (30 % au moins de la consommation nationale
d’États-Membres, avait deux fortes convictions. en 2003) ;
● Le monopole, dans le secteur électrique comme dans tout — mise en place de gestionnaires de réseaux, chargés dans cha-
autre, ne peut que générer des pertes d’efficacité économique, des que pays ou dans chaque région d’assurer, en toute indépendance
discriminations et des abus de position dominante. vis-à-vis des producteurs, le bon fonctionnement du système élec-
● La juxtaposition de monopoles géographiques, qui caractérise trique et l’acheminement de l’énergie électrique dans des condi-
l’organisation traditionnelle du secteur, est un frein au développe- tions non discriminatoires ;
ment du commerce transfrontalier de l’électricité et, par là même, à — reconnaissance du droit des États de définir, à l’occasion de la
l’intégration européenne dans ce secteur. transposition en droit national de la directive, les modalités de mise
en œuvre des missions d’intérêt général ou de service public qu’ils
L’ouverture des marchés nationaux, à travers la mise en place de
entendaient préserver ou promouvoir ;
mécanismes concurrentiels, lui apparaissait donc comme indispen-
— reconnaissance du principe des « coûts échoués », pour per-
sable pour assurer, sur la durée, à la fois l’efficacité économique du
mettre aux opérateurs qui seraient pénalisés par des décisions pri-
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secteur et la création d’un espace électrique européen intégré.


ses dans un cadre antérieur d’entrer à armes égales dans la
■ Les partisans, non pas nécessairement du statu quo, mais à tout concurrence instaurée par l’ouverture des marchés ;
le moins d’évolutions prudentes, faisaient valoir, quant à eux, les — enfin, et ce n’est pas le moins important, affirmation que cette
idées suivantes. directive n’était qu’une étape dans la déréglementation du secteur
● Au-delà même du cas des réseaux relevant avec évidence d’une
électrique européen, et qu’une nouvelle étape serait marquée au
logique de « monopole géographique naturel », les très fortes inter- plus tard en 2005.
actions entre moyens de production et réseaux, qu’il s’agisse de
leur fonctionnement et donc de la sécurité d’ensemble du système,
de l’optimisation de leur exploitation ou de la planification de leur
développement, militent clairement en faveur d’une intégration 3. Que sera l’Europe
maximale des cycles décisionnels les concernant (cf. tableau 1).
● L’exploitation en toute sécurité d’un vaste système inter-
électrique de demain ?
connecté étant une question à la fois cruciale et difficile et l’organi-
sation existante, permettant l’utilisation sans risques excessifs du
réseau européen au plus près de ses limites, peuvent être, tout
compte fait, plus favorable au développement d’importants échan-
3.1 Les premiers effets de la directive
ges transfrontaliers qu’un système déréglementé aux transits de 1996
imprévisibles.
● Il est à craindre que les mécanismes de marché ne favorisent
indûment les investissements de production légers en capital et 3.1.1 La transposition de la directive
rapides à construire par rapport aux grands équipements de pro-
duction de base (centrales nucléaires et au charbon, grands équipe- Le souci de compromis qui avait présidé à l’élaboration de la
ments hydrauliques), qui sont très coûteux et très longs à directive laissait finalement une très grande latitude aux États-
construire, voire qui induisent des cycles de suréquipement-sous- Membres quant à ses modalités de mise en œuvre. Les transposi-
équipement préjudiciables tant aux producteurs qu’aux consomma- tions en droit national de la directive de 1996, revêtirent donc des
teurs. formes passablement variées.
● La mise en œuvre de politiques énergétiques de long terme,
■ S’agissant du degré d’ouverture des marchés, certains pays, tels
qui, dans ce secteur apparaissent particulièrement nécessaires pour la France et l’Italie, s’en tinrent aux minimums requis par la directive
assurer la sécurité d’approvisionnement et maîtriser les problèmes en matière « d’éligibilité » des consommateurs, d’autres, tels la
d’environnement globaux, est peu compatible avec des décisions Grande-Bretagne ou l’Allemagne, décidèrent l’ouverture immédiate
d’investissement émiettées dictées par le marché. et totale, tous les consommateurs, y compris les plus petits consom-
● La bonne exécution des missions de service public, auxquelles mateurs domestiques, devenant « éligibles ».
certains des États-Membres sont attachés, est intimement liée à cer-
taines formes d’organisation : il en est ainsi, en particulier de la ■ Des solutions différentes furent retenues d’un pays à l’autre pour
péréquation géographique des tarifs, manifestement beaucoup plus organiser le marché électrique concurrentiel exigé par la directive :
aisée à mettre en œuvre dans le cadre d’un monopole national de la Grande-Bretagne resta fidèle au système du « pool », l’Espagne
distribution de l’électricité. adopta une organisation similaire ; la plupart des pays mirent en
place un « accès des tiers aux réseaux réglementé » (c’est-à-dire
Rien d’étonnant donc à ce que, compte tenu de la complexité de avec des tarifs affichés), l’Allemagne optant pour l’« accès des tiers
la question, de la pertinence de bon nombre des arguments en pré- aux réseaux négocié ».
sence, des intérêts économiques en jeu et de la capacité de lobbying
des différents acteurs, il ait fallu quelque dix années, marquées par ■ Se conformant à la directive, tous les pays mirent en place des
des alternances de dialogue relativement serein et de tensions très gestionnaires de réseaux de transport (GRT) réputés indépendants.
fortes, pour aboutir à un compromis raisonnablement consensuel. Dans certains pays, on se limita à une séparation fonctionnelle et

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comptable au sein des « opérateurs historiques ». Dans certains 3.3 L’organisation des marchés
autres, les GRT furent filialisés. Enfin, dans quelques pays, comme
cela était le cas depuis près de dix ans en Grande-Bretagne, des enti-
tés juridiquement autonomes se virent confier la gestion des ■ Une fois posé le principe que les échanges physiques de kilowatt-
réseaux de transport. Dans bien des cas d’ailleurs, l’indépendance heures seront assurés par des réseaux de transport, en situation de
du GRT, par rapport à l’opérateur historique dont il était issu, revêtit monopole dans les différentes zones géographiques et gérés par
au début un caractère assez théorique. des GRT indépendants et neutres vis-à-vis de l’ensemble des
acteurs du marché, deux formes d’organisation de la concur-
■ Dans la plupart des pays, à l’exception notable de l’Allemagne, il rence sont, comme on l’a vu, concevables :
fut décidé de mettre en place un « régulateur » spécialisé (qui prit
● Structurer la concurrence autour de marchés de court terme
souvent la forme d’une Commission de régulation) pour veiller tout
obligatoires, points de passage obligés de toutes les transactions
à la fois sur le bon fonctionnement des mécanismes concurrentiels
portant sur des kilowattheures physiques. Largement pratiqué aux
et le respect des orientations d’intérêt général retenues au niveau de
États-Unis, représenté naguère en Europe par le « pool » britanni-
chaque État.
que, ce type d’organisation, pour des raisons diverses, ne semble
pas devoir s’imposer comme modèle général en Europe.
● Laisser, dans le cadre de l’ouverture des marchés, toute liberté
3.1.2 Une concurrence vive et quelque peu aux différents acteurs (producteurs, consommateurs, suppliers, tra-
désordonnée ders,...) de conclure entre eux les accords commerciaux (contrats
annuels ou pluriannuels, transactions de court ou de très court
Au lendemain de la transposition de la directive, l’Europe élec- terme) qui leur paraissent pertinents. Il revient ensuite aux gestion-
trique apparaissait donc comme une juxtaposition de systèmes, naires de réseau de transport (GRT) de prendre les dispositions
certes plus ouverts, mais passablement hétérogènes et dont l’articu- nécessaires pour acheminer, dans toute la mesure du possible, les
lation, notamment en raison de l’absence de règles du jeu claires et énergies résultant de ces transactions, tout en assurant un haut
harmonisées en matière d’accès au réseau, était encore loin d’être niveau de sécurité aux systèmes électriques qui leur sont confiés.
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assurée. ■ Il est certain, cependant, que, même dans ce dernier cas, se mani-
Cela n’empêcha pas l’engagement immédiat d’une très vive festera une forte convergence d’intérêts entre de nombreux acteurs
concurrence entre les producteurs en place, généralement en situa- pour structurer ce marché des transactions de manière à le rendre
tion de surcapacité, pour conquérir ou fidéliser les premiers clients plus transparent et plus concurrentiel. L’instrument de base de cette
« éligibles » tentant leur chance sur ce marché non structuré et structuration sera très naturellement constitué par des « marchés
assez largement opaque. En fait, relativement peu de clients chan- de très court terme facultatifs » (marchés « spots ») qui, s’ils
gèrent de fournisseur, mais les contrats furent signés à des prix infé- sont largement ouverts à toutes les catégories d’acteurs, sans discri-
rieurs de 20 à 25 % aux prix antérieurement pratiqués, voire parfois mination géographique, stimuleront puissamment la concurrence et
à des prix de « dumping », ne couvrant même pas le coût de com- faciliteront la tâche tant des GRT que des régulateurs. Ces marchés
bustible de la centrale thermique marginale sur le réseau européen. spots joueront en effet plusieurs rôles complémentaires :
● Sur la base d’une confrontation en temps presque réel – en pra-
tique le jour J-1 pour le jour J - des coûts des moyens de production
des différents producteurs, ils permettront des échanges de kilo-
3.2 Les prémices d’un marché électrique wattheures entre producteurs assurant à chaque instant une utilisa-
tion rationnelle des moyens de production dans leur zone
européen concurrentiel intégré d’influence. Ils joueront à cet égard un rôle similaire à celui que
jouaient naguère mais, de manière moins systématique, les échan-
ges « à bien plaire ».
Il est clair que l’on ne saurait s’accommoder longtemps de la ● Ils révéleront, à chaque instant, un prix de marché de court
situation qui s’est ainsi créée au lendemain de cette libéralisation terme dans leur zone d’influence, susceptible de servir de référence
bien imparfaite du marché électrique européen. objective à l’ensemble des transactions entre les acteurs du marché
Les risques qu’elle comporte ne sont en effet que trop évidents : électrique.
● À partir du moment où interviendront sur ces marchés, non
— risques d’inefficacités économiques et de discriminations seulement des producteurs, mais aussi des grands consommateurs
concurrentielles, si la mise en place d’un marché électrique euro- et des traders, ils constitueront le lieu de l’ajustement final de l’offre
péen réellement concurrentiel et intégré venait à être durablement et de la demande. En particulier, la forte élévation des prix sur ces
freiné, voire définitivement obéré, par la poursuite de politiques marchés, qui pourrait résulter d’éventuelles situations de pénurie,
incohérentes en matière de conditions d’accès aux réseaux, politi- pourra conduire des consommateurs « flexibles » à s’effacer, per-
ques souvent inspirées par des réflexes protectionnistes ; mettant ainsi l’équilibre de l’offre et de la demande, sans qu’il soit
— risques de perte de la maîtrise technique d’un système devenu nécessaire de recourir à des mécanismes plus ou moins arbitraires
plus complexe et opaque en raison d’une concurrence mal structu- de contingentement.
rée et de collusions éventuelles entre certains producteurs et leurs
gestionnaires de réseau. ■ Dans le cas du kilowattheure, bien économique difficilement stoc-
kable, on doit s’attendre à une forte volatilité des prix des marchés
Au-delà même de ces considérations d’intérêt général, il existe spots. C’est ce que confirme l’observation des marchés de ce type
sans aucun doute aujourd’hui une prise de conscience de bon nom- fonctionnant depuis plusieurs années déjà aux États-Unis ou en
bre d’acteurs du secteur électrique (producteurs, consommateurs, Europe (pool britannique, Nordpool scandinave, marché d’Amster-
traders...) qu’il est de leur propre intérêt que le marché électrique dam...). Dans ces conditions, comme c’est le cas depuis longtemps
européen s’organise aussi rapidement que possible de manière à pour les marchés des grandes matières premières, les intervenants
permettre une concurrence saine et transparente. On peut donc pen- sur les marchés spots souhaiteront disposer d’instruments finan-
ser que les « forces du marché » seront au côtés des régulateurs ciers de couverture (contrats à terme, options) leur permettant de
pour lever les obstacles qui pourraient s’opposer à la réalisation de mieux gérer les risques attachés aux fluctuations de prix des mar-
cet objectif devenu prioritaire dès lors que les structures monopolis- chés spots, d’où l’apparition de « bourses de l’électricité » articu-
tiques anciennes ont été abandonnées au profit d’une régulation par lant, sur un marché spot « physique » du kilowattheure, des
des mécanismes concurrentiels. marchés dérivés « papier » de contrats à terme et d’options.

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Évidemment, la plupart des consommateurs ne souhaiteront pas ● Les coûts de transport de court terme se composent d’une part
recourir aux mécanismes complexes et aléatoires des marchés du coût des pertes dans les ouvrages de transport, d’autre part des
spots pour s’alimenter en électricité. Ils préféreront donc contracter « coûts de congestion ». Il peut en effet arriver que les capacités
à prix ferme et à puissance garantie, pour une durée plus ou moins limitées d’un certain nombre d’ouvrages de transport ne permettent
longue (un à trois ans par exemple), avec un producteur ou un four- pas de réaliser les programmes de production que souhaiterait réa-
nisseur fiable qu’ils auront choisi après mise en concurrence plus ou liser le marché : il en résulte un « surcoût » correspondant à des
moins formalisée des offres disponibles sur le marché européen. Il échanges utiles non réalisés que permet d’apprécier approximative-
est clair que de tels contrats de moyen terme et à prix fermes se con- ment un programme de dispatching économique avec « contraintes
cluront à des prix sensiblement supérieurs à la moyenne observée de transit ».
des prix spots. Il n’en demeure pas moins que, même dans ce cas, ● Dans le cas d’un réseau où l’optimisation de l’utilisation des
ces derniers constitueront une référence utile dans la négociation, moyens de production ne se heurte pas à des problèmes de conges-
voire un outil d’indexation si les contractants décident de conclure à tion notables et où les pertes différentielles résultant des injections
risques de marché plus ou moins partagés. aux différents nœuds ne sont pas très différentes, il n’y a pas lieu de
différentier la tarification des énergies injectées ou prélevées d’un
nœud à l’autre : on peut alors recourir, pour la partie énergie du tarif
3.4 L’accès au réseau et sa tarification binôme, à une tarification très simplifiée de type « timbre-poste ».
Dans ce cas, il est facile de comprendre également que l’établisse-
ment d’une concurrence équitable entre producteurs pour l’alimen-
■ L’émergence d’un marché électrique européen réellement intégré tation des consommations finales suppose non seulement une
et concurrentiel suppose bien évidemment que les différents tarification identique sur l’ensemble du réseau des énergies injec-
acteurs de ce marché (producteurs, traders, consommateurs éligi- tées, mais aussi une tarification identique sur l’ensemble du réseau
bles, distributeurs...) aient accès au réseau dans des conditions non des réservations de capacité d’injections aux différents nœuds. Par
discriminatoires et suffisamment harmonisées au plan européen contre, si le réseau en cause est composé de plusieurs sous-systè-
pour permettre une concurrence équitable. mes présentant des charges fixes de structures différentes (zones
plus ou moins denses, plus ou moins montagneuses...), il sera loisi-
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Cela suppose, en particulier, la mise en place, dans chacun des ble aux différents GRT de tenir compte de ces spécificités et de leur
sous-systèmes confiés aux différents GRT, de mécanismes de tari- impact sur les coûts de réseau dans la tarification des réservations
fication de l’accès aux réseaux de transport et de distribution de capacités de prélèvement sans qu’en résultent d’inconvénients
qui, pris dans leur ensemble, doivent répondre à un « cahier des significatifs en termes d’organisation de la concurrence.
charges » bien précis :
— être transparents et non discriminatoires ; Il est enfin important de noter que ces mécanismes tarifaires ne
réservent aucun traitement particulier aux transits « transfron-
— permettre le bon fonctionnement des marchés de court terme ;
taliers » : le principe même de marché européen intégré suppose
— permettre la mise en concurrence équitable des producteurs,
qu’il en soit ainsi. Par contre, peut se poser le problème de la cou-
et plus généralement des fournisseurs (suppliers), pour l’alimenta-
verture des charges de capital des interconnexions entre sous-systè-
tion de la clientèle finale ;
mes, voire de la compensation des coûts subis par certains sous-
— couvrir les coûts des différents GRT et leur donner les moyens
systèmes du fait de transits systématiques qui les traversent sans
de financer les développements nécessaires des réseaux.
qu’ils en tirent bénéfice. La meilleure réponse à ce problème sera
La première de ces conditions condamne de fait les systèmes dits sans doute constitué par l’établissement de mécanismes de com-
« d’accès négocié » et impose que chaque GRT publie des tarifs et pensation entre GRT, équitables et ne remettant pas en cause la qua-
un « code d’accès au réseau » s’appliquant sans discrimination à lité des mécanismes concurrentiels.
l’ensemble des utilisateurs du réseau.
● Lorsque certains axes de transport sont sujets à des conges-
■ La structure souhaitable de ces tarifs résulte directement tout à tions de caractère plus ou moins structurel, le libre jeu des marchés
la fois des lois de l’électrotechnique et du « cahier des charges » qui dans le cadre d’une tarification de type timbre-poste uniforme sur
vient d’être énoncé. l’ensemble du réseau interconnecté européen, conduirait les pro-
● On sait, en effet, que, dans un réseau électrique maillé, les tran- ducteurs à annoncer plus ou moins systématiquement aux GRT des
sits dans les ouvrages de transport à un instant donné sont détermi- prévisions d’injections générant des transits inadmissibles sur cer-
nés, compte tenu des deux lois de Kirchhoff, par l’ensemble des taines parties du réseau. Pour résoudre cette difficulté, deux solu-
injections et des prélèvements aux différents nœuds du réseau. Il tions sont envisageables : pratiquer une tarification nodale
serait donc illusoire de tenter de mettre en place une tarification por- différentiée par zones ou mettre aux enchères les capacités d’injec-
tant directement sur les transits, puisque l’on est incapable d’isoler, tion susceptibles de provoquer des congestions. Il est probable que
au sein des flux circulant sur un vaste réseau maillé, les transits le recours simultané à ces deux méthodes (dégrossissage par les
résultant d’une transaction particulière. La tarification « naturelle », tarifs, ajustement final par des enchères) sera nécessaire pour
dans le cas d’un réseau électrique maillé, consiste à tarifer les injec- apporter une réponse satisfaisante à cette question, simple en théo-
tions et les prélèvements aux différents nœuds du réseau. C’est rie, mais qui est sans doute l’une des plus épineuses qu’auront à
donc une tarification « nodale ». traiter régulateurs et GRT dans le cadre de l’intégration concurren-
tielle du marché électrique européen.
● Pour permettre une confrontation satisfaisante des coûts de
production de court terme sur les marchés spots, il est évidemment
indispensable que cette tarification nodale s’appliquant aux injec-
tions de kilowattheures dans le réseau ne reflète que des coûts de 3.5 Coordination de la gestion
court terme, à l’exclusion donc de toute charge fixe qui viendrait
indûment freiner les échanges souhaitables pour assurer à travers des réseaux et de la gestion
les mécanismes de marché une exploitation rationnelle des moyens des marchés
de production européens. On voit donc apparaître le principe d’une
tarification de type « binôme » :
— couverture des coûts de transport de court terme par la tarifica- Dans cette nouvelle organisation du secteur électrique européen,
tion des kilowattheures injectés (ou prélevés) ; les GRT sont évidemment appelés à jouer un rôle central : il leur
— couverture des charges fixes de transport par la tarification de appartient en effet de permettre que se réalisent physiquement les
réservation de capacités (s’exprimant en kilowatts) d’injection (ou productions et les livraisons de kilowattheures résultant des multi-
de prélèvement). ples transactions des acteurs d’un très vaste marché concurrentiel,

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tout en assurant un très haut niveau de sécurité de fonctionnement ■ Il est incontestable que l’instauration de la concurrence, en
à un système électrique intégré européen dont la complexité de ges- Europe comme ailleurs, a été le révélateur impitoyable d’une situa-
tion va s’accroître considérablement. tion de suréquipement largement généralisée que le marché a sanc-
En pratique, ils devront compléter, voire dans certains cas corri- tionnée par une baisse substantielle des prix du kilowattheure au
ger, les propositions résultant du marché – prévisions d’injections niveau de la production. Dans un contexte concurrentiel, réduire les
des producteurs, prévisions de prélèvements des consommateurs – marges de sécurité superflues en déclassant les unités de produc-
de manière à : tion les moins performantes a, pour un producteur en place, la dou-
ble vertu de permettre de réaliser des économies et de contribuer à
— assurer l’ajustement exact à tout instant de la production et de la remontée des prix de marché !
la consommation, compte tenu des pertes en réseau, des écarts iné-
vitables par rapport aux prévisions des injections et des prélève- On peut donc semble-t-il compter sur le marché pour provoquer
ments, des aléas climatiques... ; les ajustements à la baisse des capacités de production lorsqu’ils
— apporter une réponse techniquement et économiquement sont nécessaires, aux freins près que constituent toujours les pro-
satisfaisante aux problèmes de congestion de réseau ; blèmes sociaux liés à la fermeture de toute installation industrielle.
— constituer les marges de réglage et les réserves suffisantes ■ En va-t-il de même pour les ajustements nécessaires à la
pour faire face aux différents incidents qui pourraient mettre en péril hausse, c’est-à-dire le développement de nouvelles installations de
la sécurité de fonctionnement du système électrique européen, etc. production ? La réponse est nuancée.
Pour accomplir au mieux ces différentes tâches, chacun des ges- ● L’élévation des prix de marché au-delà du coût de développe-
tionnaires de réseau devra évidemment disposer de moyens d’inter- ment de nouvelles capacités de production constitue, en principe,
vention et, notamment, de capacités de production mobilisables à en matière d’opportunités d’investissement, un signal pertinent tant
sa demande et qu’il pourra utiliser plus ou moins en fonction des pour les opérateurs en place que pour de nouveaux entrants poten-
besoins d’ajustement nécessités par les différentes situations tiels. On peut cependant se poser deux questions :
d’exploitation qui se créeront au fil du temps et des aléas. Pour se — ce signal de marché ne risque-t-il pas d’être quelque peu
procurer ces moyens d’intervention, les GRT auront recours à des brouillé par les aléas de grande ampleur qui peuvent affecter l’équi-
appels d’offre et à des marchés d’ajustement (balancing markets) libre production-consommation ?
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leur permettant de mettre en concurrence les acteurs susceptibles — compte tenu des délais de réalisation des équipements de pro-
de leur fournir les énergies permanentes, les capacités de produc- duction, beaucoup plus liés parfois à la lourdeur des procédures
tion mobilisables et, plus généralement, les souplesses d’exploita- qu’à leur construction même, ne risque-t-on pas d’observer des
tion dont ils ont besoin pour remplir leur mission au moindre coût. cycles de sous-équipement-suréquipement préjudiciables à l’écono-
Les moyens d’intervention physiques étant supposés disponibles, mie du système et à sa qualité de service ?
il reste à les utiliser au mieux. Dans le cas d’un système électrique Ces inquiétudes ne sont pas sans fondement et les graves dys-
isolé, on conçoit que le GRT organiserait très naturellement son tra- fonctionnements du secteur électrique californien de l’année 2001
vail en définissant des cycles décisionnels tout à fait analogues à ont fort opportunément rappelé qu’une libéralisation mal pensée
ceux pratiqués naguère dans une gestion intégrée des systèmes de s’appliquant à un système électrique où la construction de toute
production-transport (par exemple, planification, gestion prévision- nouvelle centrale rencontrait des obstacles quasiment insurmonta-
nelle à moyen terme, gestion prévisionnelle journalière, temps réel) bles, ne pouvait que conduire, tôt ou tard, à des situations de pénu-
et qu’il demanderait aux acteurs du marché et, notamment, aux rie catastrophiques appelant des mesures de redressement bien peu
organisateurs des marchés spots et du marché d’ajustement, de libérales.
synchroniser leurs cycles de fonctionnement avec ses cycles déci-
sionnels de manière à garantir l’efficacité des échanges d’informa- Il fait cependant peu de doute que des signaux, issus par exemple
tion entre le marché et la gestion des réseaux. Sans qu’il soit des études prévisionnelles des GRT, lissés et de meilleure qualité au
nécessaire d’entrer dans des détails techniques, telle est bien par regard de la prise de décision d’investissement que les prix instan-
exemple la philosophie retenue en Grande-Bretagne pour la mise en tanés de marché, permettront à terme une régulation satisfaisante
place du NETA. des capacités de production... sous réserve, bien entendu, qu’il reste
possible de construire de nouveaux équipements en quantité suffi-
La situation continentale, caractérisée par la multiplicité des GRT sante.
et des marchés spots, est malheureusement beaucoup plus compli-
quée. Définir des méthodes puis des outils assurant une coordina- ● Plus préoccupante pour l’avenir des systèmes énergétiques est
tion efficace de l’action des GRT, organiser une articulation cependant l’interrogation suivante : ne risque-t-on pas en répon-
convenable du fonctionnement des marchés et de la gestion des dant, au plus près, aux besoins du marché dans un souci d’efficacité
réseaux apparaît comme l’une des conditions essentielles de l’émer- et de rentabilité immédiates de privilégier indûment des équipe-
gence d’un marché électrique européen concurrentiel et intégré. ments peu capitalistiques et rapides à construire au détriment
d’investissements plus lourds, mais justifiés dans une perspective
de long terme ? Bien qu’elle ne se pose pas avec acuité dans le con-
texte européen d’aujourd’hui, la question de la conciliation des
3.6 Les investissements mécanismes de marché et du souci de développer sur la durée des
politiques énergétiques et de protection de l’environnement global,
efficaces et cohérentes, sera tôt ou tard à l’ordre du jour. Elle n’est
L’un des mérites les plus évidents du « modèle industriel » qui sans doute nullement insoluble, mais il faut s’y préparer en pré-
prévalait naguère en Europe était sans aucun doute de permettre voyant dès aujourd’hui les mécanismes de régulation qui seront
aux électriciens protégés par le monopole de raisonner à long terme nécessaires à terme.
(cf. tableau 1) et de s’engager dans des investissements très capita-
listiques (nucléaire, grands équipements hydroélectriques, centra-
les au lignite ou au charbon), sans avoir à redouter la concurrence
de nouveaux entrants misant sur des techniques plus légères, per- 3.7 Organisation de la distribution
formantes à court terme mais constituant des choix contestables sur et service public
la durée. Il est, par contre, vrai que ces monopoles en place, étant
assurés de pouvoir répercuter leurs coûts dans leurs tarifs, pou-
vaient avoir tendance à privilégier le confort d’un certain suréquipe- « L’éligibilité » est appelée à s’étendre rapidement à l’ensemble
ment chronique par rapport à une gestion optimisant les marges de des consommateurs européens, y compris aux plus petits consom-
sécurité et les coûts. mateurs domestiques qui pourront, tout comme les grands consom-

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LE SECTEUR ÉLECTRIQUE : DU MONOPOLE À LA CONCURRENCE _________________________________________________________________________________

mateurs, choisir leur fournisseur d’électricité. Cette généralisation les maintenir pour l’essentiel dans le contexte concurrentiel de
de l’éligibilité entraînera, comme dans le cas du réseau de transport, l’Europe électrique de demain.
la nécessité d’une séparation claire des fonctions de gestionnaire de
réseaux de distribution (GRD) qui continueront de relever d’une
logique de monopole géographique local et les fonctions de fournis-
seur d’énergie électrique (supplier) relevant d’une logique concur-
rentielle. Il en résultera sans aucun doute à terme l’apparition aux
4. De nouveaux défis
cotés des entités commerciales des grands opérateurs actuels
(« EDF-Négoce »...) de nouveaux canaux de commercialisation de
pour les « électriciens »
l’énergie électrique (négociants spécialisés ? chaînes de grandes d’aujourd’hui et de demain
surfaces généralistes ? Internet ? ...) dont il est aujourd’hui difficile
de prévoir l’importance qu’ils prendront.
Il reste que se posera, en tout état de cause, une question impor- Un bouleversement de la logique qui régissait naguère l’organisa-
tante aux yeux des citoyens d’un certain nombre de pays : sera-t-il tion et le fonctionnement des systèmes électriques est aujourd’hui
possible de maintenir dans ce nouveau contexte certaines exigen- irréversiblement engagé un peu partout dans le monde. À une orga-
ces de « service public » considérées jusque là comme légitimes et nisation fondée sur la juxtaposition de monopoles géographiques,
socialement nécessaires ? viendront se substituer des mécanismes concurrentiels s’exerçant
dans le cadre de marchés intégrés au niveau de très vastes zones
■ Dans certains cas, la réponse est simple : les missions de service géographiques.
public pourront être maintenues sous réserve d’être organisées et
financées différemment. Il en est ainsi par exemple des mesures de Sans doute, est-on en droit d’attendre de l’instauration de ces
solidarité s’appliquant à des consommateurs en difficulté : leurs mécanismes concurrentiels une amélioration de l’efficacité écono-
modalités peuvent être codifiées et s’imposer sans discrimination à mique des opérateurs, une plus grande transparence dans la forma-
l’ensemble des fournisseurs dès lors que leur financement est tion des prix et une intensification des échanges d’énergie
assuré par un fonds approprié alimenté par des mécanismes neu- électrique transfrontaliers. Il n’y a cependant pas lieu de dissimuler
que cette nouvelle organisation se traduira inévitablement par un
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tres au regard du jeu de la concurrence.


accroissement important de la complexité de la gestion physique
■ Dans d’autres cas, l’analyse est plus subtile. Tel est par exemple le des systèmes électriques et une bien plus grande sophistication des
cas de la péréquation tarifaire qui, en apparence, semble perdre tout transactions économiques et financières entre les différents acteurs
sens dans un contexte concurrentiel. En analysant de plus près la du secteur.
question, on constate cependant que la facture du consommateur Pour s’en tenir au premier point, les responsables du bon fonc-
final se composera de deux termes : tionnement physique des vastes systèmes concurrentiels intégrés
● Le coût des kilowattheures : si la concurrence fonctionne bien, de demain, devront dans un contexte radicalement nouveau repen-
il n’y a aucune raison pour qu’il soit significativement différent d’un ser les méthodes qui leur permettaient d’assurer le haut niveau de
point du territoire à l’autre. On peut, dans ces conditions, considérer fiabilité de l’alimentation en énergie électrique indispensable à nos
que la « péréquation » consiste pour cette partie de la facture à assu- économies modernes. Ils auront en particulier à maîtriser les consé-
rer à l’ensemble des consommateurs un accès non discriminatoire quences de la disparition des importantes synergies qui se manifes-
au marché concurrentiel de la fourniture du kilowattheure. taient spontanément entre la gestion des réseaux et la gestion des
moyens de production dans les systèmes intégrés de production-
● Le coût d’accès aux réseaux : il peut, au contraire, être très dif-
transport de naguère. Ils auront aussi à faire face à des échanges
férent selon les conditions de la desserte (densité des consomma-
d’énergie sans doute plus importants et, en tout cas, beaucoup
tions, réseaux souterrains ou aériens...). Compte tenu du caractère
moins planifiés que dans la situation antérieure ; ces échanges
de monopole géographique local des réseaux de distribution de
devront être assurés en toute sécurité par un réseau qui n’a pas été
l’électricité, il est cependant aisé d’imaginer des solutions accepta-
nécessairement dimensionné dans cette perspective et qui sera
bles au regard du droit de la concurrence (mise aux enchères des
donc fréquemment exploité au plus près de ses limites pour répon-
concessions de distribution avec création d’une caisse de compen-
dre le mieux possible aux attentes du marché. Un aggiornamento
sation par exemple) permettant d’assurer une péréquation géogra-
des méthodes et des outils qu’il s’agisse d’électrotechnique, de trai-
phique des conditions d’accès aux réseaux.
tement de l’information, d’automatismes, de systèmes d’aide à la
Ces exemples montrent que, à condition de réexaminer soigneu- conduite ou de modèles de gestion prévisionnelle est donc indis-
sement le contenu et les modalités de mise en œuvre des missions pensable. De beaux défis en perspective pour les ingénieurs qui
de service public (voire dans certains cas de les redéfinir tout en res- devront mener à bien ces nouveaux chantiers qui s’ouvrent
tant fidèle à leur esprit), il devrait être très généralement possible de aujourd’hui...

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