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ien que la technique du moteur à piston soit exploitée depuis plus d’un siècle,
B il est encore indispensable actuellement de réserver une partie importante
de l’effort de développement de nouveaux produits à l’expérimentation. Malgré
la montée en puissance considérable des moyens d’étude autorisée par
l’introduction de moyens informatiques (CAO, calcul scientifique), qui devrait
logiquement réduire la contribution expérimentale, le maintien de son impor-
tance peut s’expliquer par les considérations suivantes :
— sur le plan des connaissances fondamentales subsistent encore des lacunes,
principalement au niveau des phénomènes de combustion et de transferts
thermiques ;
— sur le plan industriel, le contexte de forte concurrence internationale,
observé notamment dans le domaine des industries du transport, conduit les
constructeurs à développer des produits de plus en plus performants dans tous
11 - 1991
Pour toutes ces raisons, de nombreux moyens spécifiques sont utilisés par
les motoristes pour les travaux de recherche, de développement et
d’industrialisation.
Nous nous attacherons dans cet article aux moyens particulièrement adaptés
et passerons sous silence les moyens usuels utilisés dans toute activité de ce
genre.
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Outre les bancs d’essais classiques, on trouve quelques bancs dits Actuellement, le frein hydraulique à régulation de pression et
« de choc thermique » pouvant réaliser des cyclages thermiques aubages fixes (principe de Föttinger) devient très compétitif dans de
sévères (variation brutale de – 20 oC) sur le liquide de refroidisse- nombreux cas d’utilisation avec un rapport prix/prestations très
ment. Ils utilisent, pour cela, une réserve importante (500 à 600 L) intéressant.
de liquide de refroidissement porté à une température voisine de
– 30 oC, ainsi qu’un système de circulation forcée autonome. Un
système pilotable de vannes permet l’aiguillage sur le circuit banc 1.3.1 Freins hydrauliques
classique ou sur la réserve froide.
Ils utilisent, dans la plupart des cas, le principe de Föttinger : un
rotor, solidaire de l’arbre du frein et comportant des aubages droits
ou inclinés, est situé entre deux chambres de turbulence alimentées
1.2 Architecture générale des bancs en permanence par une arrivée d’eau sous pression, le réglage de
d’essais et leur environnement la charge étant réalisé par une vanne placée en aval. L’arbre est relié
au stator par l’intermédiaire de roulements. Le stator pivote par
rapport au bâti, soit sur des roulements oscillants, soit sur des lames
Les bancs d’essais moteurs sont des installations lourdes, de flexion (brevet Schenck), la réaction aux efforts de freinage est
c’est-à-dire représentant un investissement important. Il faut donc réalisée par l’intermédiaire du système de mesure de couple (peson
constamment rechercher leur engagement maximal, c’est pourquoi électronique ou balance mécanique), le frein est dit : monté en
l’architecture et l’organisation des bancs et de leur environnement balance.
sont adaptées à cette nécessité.
La figure 2 montre schématiquement la composition d’un frein
Autrefois, le moteur était installé directement sur la plate-forme hydraulique et la courbe caractéristique est représentée sur la
de la cellule, l’équipement et la mise en ligne avec le frein étaient figure 3. Le domaine d’utilisation est limité vers les bas régimes par
réalisés sur place, immobilisant ainsi le banc pendant plusieurs jours. la courbe de saturation hydraulique et le couple maximal admissible
Actuellement, le moteur est préparé à l’extérieur du banc, sur un (résistance mécanique), ensuite par la puissance maximale déter-
chariot ou une palette transportable où il reçoit tout son équipement minée par les conditions limites de refroidissement, puis par le
(cablage, durites, etc.) et est aligné, par rapport à l’axe de l’élément régime maximal de rotation (limites mécanique et hydraulique) et,
de mise en charge, sur un gabarit. Il peut, le cas échéant, être mis enfin, vers les faibles charges par les courbes de traînées avec ou
en rotation sur un banc à vide afin de vérifier sa fonctionnalité ou sans eau.
être rodé sur un banc simple de façon à ne pas occuper une cellule
L’alimentation en eau du frein est assurée par un circuit ouvert
spécifique par des essais sans rapport avec son équipement.
(le circuit aval étant à la pression atmosphérique) avec une pression
L’installation dans la cellule est alors réalisée très rapidement
amont de 0,4 à 0,5 bar. Le débit nominal est de l’ordre de 0,5 L/min
(environ 1/2 h).
par kilowatt nominal moteur. Un soin particulier sur la qualité de
La règle de l’engagement maximal conduit également à travailler l’eau est nécessaire afin de garantir la longévité du frein (dureté
24 h sur 24, soit en assurant une présence humaine permanente, soit, 50 mg de CaO/L, filtrée et traitée). La différence de températures
et c’est ce qui devient la règle actuellement grâce aux développe- maximales entre l’entrée et la sortie du frein est de l’ordre de 40
ments de l’informatique, en automatisant au maximum toutes les à 50 oC, et la température maximale admissible en sortie varie de
fonctions de pilotage, d’acquisition et de sécurité. 60 à 80 oC en fonction de la dureté de l’eau. La commande du frein
Le taux d’utilisation du banc est en moyenne de l’ordre de 50 est réalisée en agissant sur la vanne de sortie d’eau. Le frein classique
à 60 % et peut atteindre 85 à 90 % ponctuellement en endurance (600 à aubages inclinés ne permet qu’un seul sens de rotation. Des rotors
à 650 h de rotation par mois). à aubages droits permettent la rotation dans les deux sens mais au
détriment des caractéristiques.
La figure 1 montre les vues intérieure et extérieure d’une cellule
d’essais.
1.3.2 Freins électriques à courants de Foucault
1.3 Freins d’absorption de puissance La figure 4 montre schématiquement la composition d’un frein à
courants de Foucault : un arbre porte un ou plusieurs disques cré-
nelés, lesquels tournent dans l’entrefer du stator à l’intérieur duquel
Il existe deux familles différentes de machine : se trouvent des chambres pour la circulation de l’eau de refroidisse-
— le frein hydraulique ou électrique, qui n’assure que la fonction ment ainsi que la bobine d’excitation. Le stator est monté oscillant
absorption de puissance (§ 1.3.1 et 1.3.2) ; sur le bâti par l’intermédiaire de roulements ou de ressorts à lames
— la génératrice frein pouvant assurer en plus l’entraînement du (montage identique à celui des freins hydrauliques : montage en
moteur (§ 1.3.4). balance). La réaction au couple du moteur est transmise au bâti par
l’intermédiaire du système de mesure du couple.
Les freins d’absorption de puissance se caractérisent par la
manière dont est dissipée l’énergie. L’élément de mise en charge Le principe de fonctionnement est le suivant : un courant continu
assurant l’absorption de puissance du moteur est une machine parcourt la bobine d’excitation créant ainsi un champ magnétique
hydraulique ou électrique. et, lorsque le disque crénelé est en rotation, il y a création de courants
de Foucault générant un couple antagoniste. L’énergie absorbée par
Avant les années 60, l’élément de mise en charge des moteurs
ces courants est alors évacués par l’eau de refroidissement. La régu-
thermiques était essentiellement le frein hydraulique type Froude :
lation du frein est réalisée en agissant sur le courant continu tra-
la variation de charge était obtenue par la modification, de façon
versant la bobine d’excitation. Le domaine d’utilisation du frein à
mécanique, de l’orientation des aubages internes. Ce type de frein
courants de Foucault est représenté sur la figure 3.
était robuste, fiable mais peu précis ; la stabilité en régime était
médiocre, les fuites d’eau importantes et le pilotage délicat. Pour La construction du frein permet en général la rotation dans les
toutes ces raisons, mais aussi grâce aux progrès importants réalisés deux sens. L’eau de refroidissement est, comme pour les freins
en électronique, les années 60-70 ont vu l’avènement du frein élec- hydrauliques, très surveillée en qualité. Le débit est du même ordre
trique à courants de Foucault, beaucoup plus souple d’utilisation et (0,5 L/min par kilowatt nominal moteur). Le pression d’alimentation
permettant une régulation et un pilotage précis. est, par contre, plus élevée en raison de la perte de charge interne
beaucoup plus importante (pression d’alimentation de 2 à 4 bar).
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1.3.3 Éléments de choix entre frein hydraulique puissance nominale entre 60 et 70 % de sa valeur réelle dans le cas
et frein électrique de cycles alternant des phases à faibles charges et des phases à fortes
charges (cycles très utilisés en essais d’endurance).
■ Le prix ■ La régulation
Le frein hydraulique est d’environ 30 à 50 % moins cher que le La régulation du régime de rotation est plus aisée dans le cas du
frein électrique. frein électrique, le frein hydraulique étant sensible aux fluctuations
de la pression amont.
■ Les caractéristiques de freinage
Le frein hydraulique permet, à puissance nominale équivalente,
des vitesses de rotation plus élevées ; par contre, le frein électrique 1.3.4 Génératrices freins
a des caractéristiques beaucoup plus élevées à bas régime. La traînée
du frein hydraulique (alimenté en eau pour permettre sa régulation)
Il existe deux types principaux de génératrices : la machine asyn-
est nettement supérieure à celle du frein électrique. L’inertie du frein
chrone et la machine à courant continu, toutes deux permettant :
hydraulique est nettement plus faible (4 à 8 fois) que celle du frein
électrique de même puissance nominale. — l’absorption de la puissance du moteur ;
— la transformation de cette énergie en énergie électrique
■ La fiabilité pouvant être restituée au réseau ;
La fiabilité en endurance est à l’avantage du frein hydraulique, — l’entraînement du moteur thermique ;
d’autant que le frein électrique est beaucoup plus sensible aux varia- — la réalisation de cycles transitoires simulant le fonctionnement
tions de conditions de fonctionnement. Il faut, en général, limiter sa réel du moteur sur véhicule.
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Un groupe de chauffe est placé en amont sur le circuit de ventila- néanmoins nécessaire pour effectuer des diagnostics précis,
tion de façon à garantir une température minimale de soufflage de contrôler le fonctionnement du moteur, prévenir une dérive éven-
o
5 C. Une ventilation unitaire par banc est souhaitable de façon à tuelle. Elle peut également servir de détecteur de fuites importantes.
rendre chaque banc autonome et permettre une insonorisation des La précision de mesure est très liée à la configuration du circuit :
gaines plus efficace. le plus court possible entre l’appareil de consommation et le moteur,
et les tuyauteries protégées thermiquement. La température du
carburant est régulée et inférieure à 20 oC pour les moteurs à essence
afin de limiter les problèmes dus au gazage du circuit.
1.8 Circuit d’eau banc
Il existe différents types d’appareils de mesures, mais, dans tous
Le circuit d’eau banc a pour fonction : les cas, il faut prévoir un système de dégazage performant :
— la mise en charge et le refroidissement des freins hydrauliques — l’éprouvette graduée : on mesure le temps de consommation
ou simplement le refroidissement des freins électriques (les généra- d’un volume donné de carburant. C’est un moyen économique mais
trices sont généralement refroidies par air) ; peu précis, car il fait intervenir la mesure de la densité du carburant
— le refroidissement de l’eau et de l’huile moteur ; et est très sensible aux variations thermiques ;
— le refroidissement d’accessoires éventuels. — la balance : on mesure le temps de consommation d’une masse
donnée de carburant. C’est le moyen le plus répandu. Sa précision
Le circuit est composé d’une réserve d’eau importante, d’un est bonne (de l’ordre de 1 %) ;
groupe de motopompes assurant la circulation d’eau et d’un système
de réfrigération. Un soin particulier est porté au traitement de l’eau Dans les deux cas ci-dessus, la mesure est discontinue.
de façon à garantir la longévité des échangeurs et des freins (dureté, — les compteurs volumétriques : l’élément de mesure est une
antialgues, antibactéries, etc.). pompe volumétrique à palettes, à engrenages, où à piston. La
mesure du débit est réalisée par la mesure de la vitesse de rotation
de la pompe. Ce dispositif peut être très précis (erreur inférieure à
1 %) mais nécessite une régulation parfaite de la température et une
1.9 Circuit d’eau moteur mesure très précise de la densité ;
— le pont de Wheatstone hydraulique : le débit-masse est
Le circuit d’eau moteur doit être adaptable à tous les types de cir- proportionnel à la différence de pression régnant entre les branches
cuits existants de façon à garantir des conditions de fonctionnement du pont de Wheatstone hydraulique. La précision est également de
du moteur représentatives (débit, pressions, températures). Il est le l’ordre de 1 %. Il n’y a plus de mesure de densité.
plus court possible afin de diminuer les pertes de charge et permettre
d’optimiser les caractéristiques dynamiques de régulation. La perte
de charge globale est ajustée à l’aide d’une vanne.
L’échangeur est généralement tubulaire du type eau/eau. La puis-
1.11 Acquisition. Pilotage. Surveillance
sance à évacuer peut varier de 60 % de la puissance nominale pour
La plupart des bancs d’essais sont actuellement gérés par informa-
un moteur à essence suralimenté, à 110 % de la puissance nominale
pour un moteur Diesel à préchambre. tique, ce qui permet l’acquisition et le traitement d’un grand nombre
de paramètres, le pilotage de fonctions multiples et la surveillance
Les matériaux des différents éléments constitutifs sont étudiés en précise des fonctions à risques du moteur et du banc.
fonction de leur sensibilité à la corrosion électrochimique vis-à-vis
Les données sont recueillies à l’aide de capteurs analogiques tels
du liquide de refroidissement utilisé. Les sécurités sont multiples :
que : thermocouples type K, sondes à résistances (100 Ω) pour des
niveau d’eau minimal et pression maximale dans le vase
mesures précises de température de fluides, capteurs de pression
d’expansion, température d’eau maximale sortie moteur et tempé-
rature maximale de la culasse. à jauges de contraintes sur couche mince, capteurs inductifs pour
les mesures des régimes de rotation, et pont de jauges de contraintes
Pour la réalisation de cycles thermiques particuliers, on a recours pour les mesures de couple moteur.
à un circuit spécifique avec un réservoir d’eau glycolée froide (– 20
à – 30 oC) et une pompe auxiliaire de circulation. Le signal analogique est alors conditionné et converti en signal
numérique pour le stockage et l’exploitation ultérieure sur ordina-
teur. Celui-ci assure la gestion des périphériques, le calcul de para-
mètres à partir des données acquises, le pilotage du frein, du
1.10 Circuit carburant positionneur de papillon, etc., et la surveillance des paramètres
moteur et banc pour garantir la sécurité de l’essai et du matériel.
Le circuit carburant est composé : Exemple de calculateur pour 64 voies de mesures : moniteur multi-
— des cuves de stockage (capacités de 10 000 à 40 000 L) ; leur tâche en temps réel, unité centrale de 1,5 Mo et disque de stockage de
implantation fait l’objet de spécifications dans le cas de réglementa- 30 Mo.
tions des installations classées ;
— d’un réseau de pompes d’alimentation ; La figure 5 donne le schéma de principe d’un banc d’essais
— de réservoirs à niveau constant assurant l’alimentation en moteurs pour pilotage manuel avec les niveaux de mécanique, de
charge du moteur ; commande et de régulation.
— de dispositifs de mesure de la consommation.
Les carburants utilisés pour les essais de recherche et de mise au
point sont spécifiques avec des tolérances de fabrication très serrées. 1.12 Fonction sécurité banc
Pour les essais d’endurance, les carburants sont issus des spécifica-
tions commerciales avec néanmoins des fourchettes de tolérances Un banc d’essais moteurs représente un capital important non
resserrées de façon à garantir l’homogénéité des résultats d’essais. seulement à cause de son prix (2 à 10 millions de francs ou plus)
La mesure de la consommation est primordiale pour les essais mais aussi car il représente un outil de travail indispensable dont
de recherche et de mise au point. La guerre incessante pour la réduc- l’immobilisation peut être très préjudiciable pour le respect du
tion de la consommation nécessite une précision de plus en plus planning d’essais. C’est pourquoi la fonction sécurité prend toute
importante sur la mesure, et cela pour une dynamique de débits très son importance, importance encore accrue par la généralisation de
importante (du ralenti à la pleine charge). Pour les essais d’endu- l’automatisation qui supprime toute présence humaine pendant
rance, la mesure de la consommation est moins critique mais plus des deux tiers du temps.
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■ Les risques
Les risques d’incendie sont essentiellement dus à la rupture de
2. Moteurs monocylindres
circuits électriques, de canalisations d’huile ou de carburant, à l’émis- de recherche
sion de particules de matériaux enflammées par le rayonnement de
l’échappement. Les risques d’explosion apparaissent lorsque le taux
de vapeur d’essence dans l’air se situe entre les limites inférieure 2.1 Caractéristiques générales
et supérieure d’explosivité (respectivement 1,4 et 7,6 %). Enfin, il
existe également des risques de projections des pièces mécaniques Bien que ces moteurs soient conçus pour un emploi très spéci-
après rupture pouvant entraîner des blessures chez les opérateurs fique, on tend à leur demander les qualités exigées pour tous les
et indirectement un incendie. moteurs à combustion interne [1]. Cela est d’autant plus justifié que
les constructeurs les utilisent pour mettre au point leurs nouveaux
■ La protection moteurs de série. Ainsi, ils doivent être très performants et
L’architecture de la cellule est établie en fonction du critère d’isole- mécaniquement résistants. Cependant, pour un moteur destiné à la
ment maximal afin de limiter le plus possible la propagation du feu. recherche, dans le domaine des combustibles ou des lubrifiants par
Les parois des cellules ont une résistance au feu d’au moins deux exemple, de petites variations dans les performances (souvent non
heures. Un certain nombre d’extincteurs (CO 2 ou poudre) sont observées, ou même noyées dans le fonctionnement des moteurs
disposés dans la cellule et dans la salle de contrôle. commerciaux) peuvent mériter une grande attention. La répétition
de ces variations est alors essentielle et, pour pouvoir être en mesure
■ La détection d’en déceler les causes, il faut que le nombre des paramètres
Elle est réalisée à l’aide de trois types de capteurs : incontrôlés soit le plus petit possible. Par exemple, une attention
— un détecteur optique de flamme UV couvrant un angle de 120 o particulière est attachée :
placé soit au plafond, soit au mur face au moteur ; — au rendement mécanique, dont la valeur dépend dans une large
— un détecteur optique de fumées ; mesure des propriétés rhéologiques du lubrifiant (effet direct de la
— un détecteur ionique d’hydrocarbures ; température sur la viscosité, mais effet indirect également par l’inter-
ces deux derniers capteurs étant placés judicieusement de chaque médiaire de la volatilité ou de l’oxydation ; effet de la dilution par
côté du moteur en fonction de la ventilation. le carburant ; effet du cisaillement mécanique des polymères
épaississants, etc.). Il en résulte que, malgré des inconvénients
■ L’extinction certains (coût, manipulation plus lourde, etc.), l’utilisation d’un carter
Elle est de préférence déclenchée automatiquement. Le fluide d’huile volumineux (supérieur à 10 L par exemple) dans un mono-
d’extinction est généralement du CO2. La quantité nécessaire est de cylindre de recherche de moins de 1 L de cylindrée peut être un
1,5 à 2 kg/m3 de local à protéger. La durée de noyade doit être de facteur favorable du point de vue de la répétabilité des mesures ;
l’ordre de 1 min. On peut également utiliser comme fluide d’extinc- — à la maîtrise de la masse d’air (ou de mélange) admis :
tion le Halon 1301 sous certaines conditions. Dans ce cas, la quantité • en s’affranchissant des variations de la pression atmosphé-
nécessaire est de 0,6 à 0,7 kg/m3 et la durée de noyade de l’ordre rique et de l’humidité de l’air,
de 10 s. • en mesurant la masse d’air par col sonique et par analyse des
Parallèlement à l’extinction, on assure la mise à l’arrêt du moteur, gaz d’échappement ;
de la ventilation, ainsi que la fermeture du circuit carburant et du — à la maîtrise des déformations mécaniques du cylindre, des
circuit électrique. Une protection supplémentaire peut être assurée soupapes, qui peuvent engendrer soit des débits de gaz de soufflage
par la mise en place d’un réseau de sprinklers. supplémentaires et donc diminuer la pression moyenne indiquée,
soit des fuites de gaz frais, pouvant accroître la masse d’hydro-
carbures imbrûlés à l’échappement.
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Signalons à ce sujet que, les débits de gaz de soufflage étant diffi- et amortir les sollicitations que son bâti exerce sur le sol, afin de
ciles à maîtriser, il a été utilisé une déformation volontaire du cylindre préserver les constructions voisines ; on évite la transmission des
pour obtenir un débit contrôlé, mais évidemment anormalement vibrations par un accouplement élastique.
élevé [2].
Cependant, tous les paramètres incontrôlés n’ont pas un effet
important sur les phénomènes étudiés. Par exemple, lorsqu’on 2.2 Monocylindres multitâches
considère essentiellement la combustion, les pertes par frottement
lubrifié n’ont que peu d’influence, si la pression moyenne indiquée ■ En France, plusieurs moteurs monocylindriques de recherche ont
est la variable de base. été construits et ont été ou sont encore utilisés. Ainsi, une
Le dessin d’un monocylindre destiné à la recherche doit commission de spécialistes, réunie sur l’initiative du CNRS, après la
répondre à des impératifs particuliers selon les études entreprises. Seconde Guerre mondiale, a défini le cahier des charges d’un moteur
Ainsi, l’emploi de roulements à la place de paliers lisses permet, tout expérimental à allumage commandé. Le moteur a été réalisé par la
en les réduisant légèrement, de rendre les pertes par frottement Régie Renault.
moins sensibles aux variations de température et de mieux contrôler Depuis sa première version, ce moteur a été modifié pour répondre
la consommation d’huile (qui reste cependant un paramètre très dif- aux besoins des recherches modernes :
ficile à maintenir dans des limites étroites d’un essai à l’autre).
L’emploi de piston et de bielle en alliage léger permet de réduire — possibilité de fonctionner à plus grandes vitesses ;
les pertes par frottement interne du moteur. Pour éviter les déforma- — essais de culasses de formes diverses : toit, sphérique,
tions du cylindre, il est recommandé de prévoir une architecture baignoire, etc. ;
circulaire et symétrique tout le long de la course du piston. Le serrage — fonctionnement en cycle Diesel ou avec allumage commandé.
de la culasse et le type de joint font généralement l’objet de En version Diesel, ses principales caractéristiques sont : une
précautions particulières pour assurer une portée régulière des préchambre Ricardo Comet type V, un alésage/course de 80/93 mm,
soupapes sur leurs sièges et, par conséquent, pour éviter si possible une cylindrée de 467,5 cm 3 , un rapport volumétrique de
des fuites de gaz responsables de variations incontrôlées de compression de 21/1 et un système d’injection Bosch.
performances. De même, le circuit du liquide de refroidissement peut En version Diesel destinée aux véhicules lourds, il faut citer, dans
être conçu spécialement pour assurer une répartition uniforme de sa version la plus répandue, le moteur Diesel de Renault Véhicules
la température autour d’une section droite du cylindre et, quelquefois Industriels (anciennement monocylindre Berliet) de 120 mm
même, pour maîtriser un gradient de température défini a priori d’alésage et de 145 mm de course, de 1 640 cm3 de cylindrée, avec
selon l’axe du cylindre. Le sens de circulation habituel de la chemise un rapport bielle/manivelle de 3,14, une injection directe, une culasse
d’eau vers la culasse est, dans certains cas, inversé, pour accroître à deux soupapes, un calage des cames avec réglage de degré en
artificiellement la température du piston. degré par l’intermédiaire de plateaux situés à l’intérieur du boîtier
L’ensemble cylindre-culasse peut être prévu mobile verticalement, d’arbre à cames, une avance à l’injection réglable manuellement, etc.
par rapport à l’ensemble piston-bielle-vilebrequin, afin de rendre
■ Parmi les moteurs de conception européenne, les moteurs de
variable le rapport volumétrique de compression pendant la marche
recherche Ricardo (GB) et AVL (A) sont les plus connus.
du moteur.
● Les moteurs de recherche Ricardo [3] : Ricardo a construit
La culasse doit pouvoir recevoir des capteurs divers : pression, plusieurs moteurs d’études depuis cinquante ans. Après avoir
sonde d’ionisation, thermocouple, fluxmètre, sonde à prélèvement distingué nettement le cliquetis du préallumage, il était nécessaire
rapide, etc. d’apprécier les carburants quant à leur tendance au cliquetis, en
Ce sont les moteurs à accès optique qui, en général, s’éloignent cherchant les plus hauts rapports volumétriques de compression
le plus de l’architecture des moteurs de série, car ils font alors appel utiles qu’ils autorisaient. Ricardo réalisa alors le moteur E35 à rapport
à des conceptions très particulières de la culasse, du piston ou du volumétrique de compression variable. C’est ce moteur de 115 mm
cylindre. Ainsi, le cylindre peut avoir une fenêtre pour suivre l’évolu- d’alésage qui a servi de modèle à Waukesha Motor Company pour
tion de la géométrie des contacts au niveau de la segmentation. Il concevoir un moteur plus petit, plus silencieux, à plus large plage de
peut même être entièrement transparent pour étudier, par exemple, rapport volumétrique de compression et spécialement destiné à la
l’effet de pompage du lubrifiant dû au déplacement des différents mesure de l’intensité de cliquetis, moteur connu sous le nom de
segments. Mais un tel dispositif interdit, en général, les vitesses moteur ASTM-CFR (Cooperative Fuel Research), et accepté univer-
élevées et le fonctionnement avec combustion. D’une façon géné- sellement pour cet emploi.
rale, la visualisation et l’étude des phénomènes internes dans un Ricardo réalisa aussi un petit monocylindre E5, sans soupape, à
moteur en fonctionnement normal, c’est-à-dire avec combustion, rapport volumétrique de compression variable, destiné essentielle-
sont difficiles parce qu’un cylindre, une chambre de combustion sont ment à l’enseignement, puis une version miniaturisée du moteur
des environnements hostiles pour les matériaux courants de labora- E35, avec soupape en tête, toujours à rapport volumétrique de
toire et pour les capteurs de mesures. compression variable, destiné essentiellement à la recherche et
Les moteurs monocylindres exigent souvent des instruments de dénommé E6. Ce moteur, qui a été diffusé à plus de 150 exemplaires
mesure spécifiques. Par exemple, la mesure du débit d’air pose dans le monde, a un alésage de 76 mm, une course de 111 mm, un
un problème parce que l’écoulement de l’air est alors en régime pulsé vilebrequin et un carter moteur particulièrement rigides. En
et que les débitmètres ne sont généralement utilisables qu’en régime revanche, la grande surface des paliers et l’embiellage massif de ce
permanent. En fait, cette difficulté existe aussi avec les moteurs moteur lui imposent un rendement mécanique faible. Sa vitesse de
multicylindres, mais d’autant moins que le nombre de cylindres est rotation maximale étant limitée à 3 500 tr/min, ce moteur n’est plus
important. Il est possible d’atténuer les fluctuations de débit en inter- représentatif des moteurs modernes de véhicules de tourisme. Il
posant entre le moteur et le débitmètre une capacité tampon ou existe en version allumage commandé et en version Diesel. L’accès
chambre de tranquillisation, dont le volume, pour être efficace, doit optique de la chambre de combustion étant difficile, une version avec
être de l’ordre de 100 fois la cylindrée du monocylindre. cycle à 2 temps, balayage en boucle et injection du combustible, un
Le montage au banc des moteurs monocylindres pose toujours cycle sur deux, a permis de visualiser la combustion, dans deux
un problème d’accouplement avec le frein, surtout si une large dimensions seulement, à travers une fenêtre en quartz implantée
gamme de vitesses doit être utilisée. Il est rare qu’il n’existe pas dans la culasse. Dans cette expérience particulière, le frein dynamo-
quelques fréquences de résonance et, par conséquent, quelques métrique doit être régulé de façon qu’aucune variation de vitesse
vitesses critiques à éviter, au moins en fonctionnement prolongé. n’intervienne durant les mesures, du fait que la combustion est
Enfin, lors de la fixation d’un monocylindre, il faut penser à absorber absente une fois sur deux.
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Actuellement, Ricardo propose le moteur Hydra [4] autorisant ■ Tous ces moteurs sont généralement très instrumentés en vue
une plus large gamme de vitesses et une configuration plus souple des études sur l’économie d’énergie, la qualité de la combustion, la
que le moteur E6. Généralement fourni, dans la version standard, réduction des émissions de polluants et du bruit.
avec un alésage de 80 mm et une course de 89 mm, il est conçu
pour recevoir des configurations allant jusqu’à 100 mm d’alésage
et 120 mm de course (figure 6). Il peut fonctionner en version :
2.3 Monocylindres à accès optique
— Diesel, avec injection directe ou indirecte, culasse en fonte,
vitesse maximale de 4 500 tr/min ;
— allumage commandé, avec chambres baignoire ou inclinée, 4 2.3.1 Intérêt
soupapes, mais aussi avec 2 ou 3 soupapes, culasse en alliage
Les recherches, dans le domaine fort complexe de la combustion
d’aluminium, vitesse maximale de 5 400 tr/min.
des moteurs à piston, ont conduit au développement de techniques
En version Diesel, le moteur est équipé d’une pompe à injection de visualisation très diverses [5] [6], dont la cinématographie rapide,
en ligne, pivotante pour régler l’avance à l’injection. la vélocimétrie Doppler Laser (LDV), la spectroscopie Raman, la
En version allumage commandé, le réglage de l’avance du strioscopie, l’ombroscopie, etc. (cf. articles spécialisés dans le traité
système à injection d’essence se fait à partir d’un disque monté sur Analyse et Caractérisation).
l’arbre à cames. Compte tenu de la diversité de ces techniques, parfois utilisées
Enfin, ce moteur peut être équipé d’un ou deux arbres à cames, en parallèle, il a été conçu des moteurs monocylindres dits
d’un accès optique pour photographie de la combustion ou pour « transparents », parfois dérivés des moteurs de série, mais
l’étude de l’écoulement de l’air par Anémométrie Doppler Laser. présentant une large accessibilité optique. Rappelons que le premier,
● Les moteurs de recherche AVL : plus récent sur le marché, AVL
Otto Nikolaus, tenta de visualiser l’écoulement dans un cylindre en
a aussi conçu des moteurs monocylindriques de recherche depuis verre en 1872.
vingt-cinq ans. Quatre types de moteurs sont proposés, allant d’un La visualisation des écoulements dans un moteur peut fournir
alésage de 76 mm à un alésage de 508 mm, de sorte que le mono- des informations très variées, par exemple :
cylindre choisi peut s’approcher beaucoup du moteur multicylindre — la progression du front de flamme dans la chambre de
en projet : combustion ;
— le type 530 monocylindre 4 temps à essence, alésage 80 mm — le développement et les mouvements des zones de recircula-
et course 80 mm, peut tourner jusqu’à 6 000 tr/min ; tion de gaz pendant la phase d’admission ;
— le type 520 monocylindre avec 2 soupapes en tête, à aspiration — la configuration de microturbulences avec leurs changements
naturelle ou suralimenté, peut fonctionner à une pression moyenne d’échelles engendrés par la compression ou la détente des gaz ;
effective maximale de 15 bar ; — l’expansion des gaz provenant des volumes morts (crevices)
— le type 521, de configuration semblable au 520, est équipé de pendant la phase d’échappement ;
4 soupapes en tête et peut fonctionner en version haute suralimenta- — les écoulements à grande échelle associés à la turbulence à
tion à une pression moyenne effective maximale de 20 bar à l’admission (swirl et squish) ;
3 000 tr/min ou de 25 bar à 2 000 tr/min ; — le profil des jets de combustible ;
— le type LEF a été conçu pour des essais d’huiles et pour des — le mode d’action des dispositifs d’aide au départ, etc.
recherches dans le domaine des lubrifiants.
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■ Les plastiques
Polyméthacrylate de méthyle (Plexiglass) ou polycarbonate
(Lexan) peuvent être utilisés lorsque le moteur est seulement
entraîné (sans combustion). Mais leur résistance mécanique diminue
Figure 7 – Moteur Sandia à accès optique par la culasse :
rapidement avec la température et, comme leur conductivité
écorché (doc. Teledyne-Wisconsin)
thermique est très faible, ils ne peuvent être efficacement refroidis.
En pratique, le Plexiglass ne peut s’utiliser que jusqu’à 70 oC et le
Lexan jusqu’à 180 oC. Malgré ces inconvénients majeurs, les plas-
tiques sont utilisés, en fonctionnement avec combustion, pour de 2.3.5 Piston transparent
très courtes périodes : quelques cycles seulement.
■ Les verres Une autre solution [8], qui permet de s’affranchir des contraintes
d’un hublot dans la culasse, utilise la technique de la tête de piston
Résistants aux agents chimiques, aux chocs mécaniques et à la transparente (moteur type GSM [Groupement Scientifique Moteur]).
chaleur (jusqu’à 1 100 oC) comme le borosilicate d’aluminium et de Dans ce cas, s’il est prévu des applications telles que l’ombroscopie
sodium (type Pyrex) ou encore le quartz Si[SiO4], ils sont couram- ou la strioscopie, c’est la culasse, nécessairement plate, qui joue le
ment employés moteur entraîné. Lorsque le moteur fonctionne en rôle du miroir, après traitement de surface. La figure 8 donne une
combustion, ils sont alors très sensibles aux chocs thermiques et représentation schématique d’un tel dispositif utilisant un moteur
peuvent se briser spontanément. Néanmoins, le quartz reste, de très de 86 mm d’alésage, 82 mm de course avec un rapport volumétrique
loin, le matériau le plus utilisé en combustion. de compression de 6,2/1. Le piston normalement lubrifié a été
■ Les cristaux rehaussé et supporte une chemise chromée, qui ne nécessite pas
de lubrification supplémentaire, et une tête de piston munie d’une
Un monocristal synthétique de saphir (Al2O3) peut croître jusqu’à fenêtre en quartz (donc avec un champ de vision de 58 mm de
250 mm en diamètre. Comme sa résistance mécanique s’approche diamètre) et équipée de segments en graphite ou en bronze-téflon.
de celle de l’acier et que sa tenue à la chaleur et aux agents chimiques Une fente aménagée entre les deux parties frottantes permet, grâce
est excellente, il a été proposé comme matériau de cylindre trans- à un miroir, de disposer d’un accès optique inférieur. Il est toujours
parent pour moteur en fonctionnement réel. Sa température limite possible de prévoir, en plus, une entretoise entre culasse et cylindre
d’emploi est en effet de l’ordre de 1 600 oC (contre 1 100 oC pour équipée de hublots latéraux qui donnent des accès optiques de la
le quartz et l’acier inoxydable). L’inconvénient majeur du saphir est chambre de combustion. Cependant, cette disposition entraîne une
évidemment son prix. Ses propriétés optiques, à part son excellente limitation importante du rapport volumétrique de compression,
transmittance interne, peuvent poser quelques difficultés, à cause puisqu’il faut éviter que le piston obture les hublots au point mort
de son haut indice de réfraction en particulier. haut. Enfin, la présence du piston rehaussé accroît considérablement
les pertes par frottement et, dans certains cas de fonctionnement
à faible charge, le moteur ne pourra pas s’entraîner lui-même.
2.3.4 Culasse transparente
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2.4.2 Principe (figure 10a) totalement compensés. Pour équilibrer l’effort radial du piston sur
la chemise, un système de six lames minces horizontales assurent
Pour mesurer l’effort axial de frottement du piston (et de ses à la chemise une rigidité horizontale importante et une rigidité
segments) sur la chemise, on interpose des capteurs piézo- verticale très faible pour obtenir une grande sensibilité de mesure
électriques entre le bloc et la partie inférieure de la chemise. Cette de l’effort de frottement.
dernière n’est plus reliée à sa partie supérieure au bloc et à la La figure 10b montre un exemple d’enregistrement du frottement
culasse, et ne subit plus la pression du joint de culasse. La diffi- instantané au cours d’un cycle sur monocylindre Diesel (montage
culté de ce montage consiste à assurer l’étanchéité aux gaz et au IFP [14]). On remarquera que le signal est relativement vibré. Cela
liquide de refroidissement, sans transmettre d’effort à la chemise. est dû à l’excitation provoquée par le choc des soupapes, le bascule-
On utilise pour cela une pièce d’étanchéité qui comporte un joint ment du piston, etc. De même, en version Diesel, la montée rapide
torique en polytétrafluoréthylène, positionné de façon que le en pression dans le cylindre engendre plus de perturbations que la
milieu du jeu supérieur soit dans l’alignement de la génératrice de version allumage commandé.
la chemise : les efforts crées par la pression des gaz sont ainsi
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3.7.2 Mesures à l’aide d’un bras articulé On appelle essais d’organes tout essai ne nécessitant pas la rota-
tion autonome du moteur, l’organe ou le moteur complet est alors
Cette méthode a été appliquée pour mesurer les températures d’un entraîné par l’intermédiaire d’un dispositif extérieur. Ces essais sont
piston en fonctionnement, mais peut aussi être utilisée pour d’autres destinés à la mise au point et à l’endurance de certaines fonctions
types de mesures (contraintes, déformations, etc). Elle consiste à du moteur. Il existe quatre grandes familles d’essais d’endurance
transmettre les signaux de capteurs (thermocouples, jauges de d’organes : les essais de distribution, de pompe à eau, de courroies
contraintes) disposés sur le piston, par un faisceau de fils souples et de fatigue (culbuteurs, bielles, vilebrequin).
guidé par un système de bielles articulées jusqu’aux parties fixes
du moteur.
Bien que de mise en œuvre relativement complexe, cette méthode 4.3 Essais de fatigue
présente l’avantage de permettre des mesures en continu en tous
points de fonctionnement du moteur.
Les essais de fatigue sont destinés à tester la résistance mécanique
de certaines pièces du moteur. Ce sont des essais du type laboratoire
3.7.3 Autres méthodes qui servent à comparer différentes solutions entre elles. Il existe deux
types de machines de principe différent :
■ Télémesure
— les machines à fréquence constante : un moteur électrique
Un émetteur est fixé sur la bielle et transmet les informations en (1 500 tr/min) entraîne un plateau à excentrique réglable. La pièce
provenance des capteurs par un jeu de deux antennes circulaires à tester est accrochée sur cet excentrique, la charge étant ajustée
couplées, l’une placée sur la tête de bielle et l’autre sur le côté du par le réglage de ce dernier. Les cycles ainsi obtenus sont des mises
maneton du vilebrequin. De là, les signaux transitent dans le sous contraintes alternées à fréquence constante (25 Hz). Ce type de
vilebrequin par des fils noyés dans une saignée ou dans des trous machine est généralement utilisé pour l’endurance en flexion,
percés à cet effet ; un autre jeu d’antennes circulaires couplées, placé torsion, ou traction des grosses pièces telles que vilebrequin, bielles,
à l’extrémité du vilebrequin, permet de transmettre les signaux vers etc. ;
les parties fixes, où ils peuvent être traités. — les machines à résonance électromagnétique : un électro-
Cette méthode est de mise en œuvre très lourde (préparation de aimant excite un système de deux masses entre lesquelles est fixée
la bielle, du vilebrequin) et nécessite un émetteur supportant de la pièce à tester, cet ensemble étant supporté par un système de
fortes accélérations à des températures de l’ordre de 130 oC. ressorts à lames. Une charge statique est appliquée au départ par
un système mécanique et le cycle d’endurance consiste à superposer
■ Méthode par contact électrique au point mort bas à cette charge statique une charge dynamique réglée par l’entrefer
Les extrémités des fils de thermocouples placés sur le piston de l’électro-aimant, la fréquence obtenue étant la fréquence de
entrent en contact électrique, à chaque point mort bas, avec des résonance du système (entre 100 et 200 Hz). L’évolution de cette
languettes fixées sur le carter. La durée du contact n’excède pas fréquence indique une évolution des caractéristiques mécaniques de
10 degrés de rotation du vilebrequin. Cette méthode, de même la pièce (fissures).
qu’une méthode analogue par couplage inductif au point mort bas, Ce type de machine est destiné à l’endurance rapide et précise
ne permet qu’une mesure intermittente : elle est utilisable pour la de petites pièces (culbuteurs par exemple).
mesure des températures moyennes, mais ne peut être appliquée
à des mesures de phénomènes rapidement variables.
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4.4 Essais d’endurance sur véhicule Dessin, calcul et essais sont les trois étapes du développement
d’un nouveau type de moteur. Ces étapes ne sont pas indépendantes,
c’est-à-dire que les conclusions de l’une d’entre elles peuvent
Le but des essais d’endurance sur véhicule est de : conduire à remettre en question celles des deux autres. De même
que le dessin justifie calcul et essais, de même les résultats d’essais
— tester différentes fonctions du moteur en cours de développe-
peuvent conduire à reprendre dessin et calcul. Il est toutefois
ment dans des conditions réelles d’utilisation ;
possible de distinguer dans chacune de ces étapes des composantes
— valider le moteur complet dans son environnement
distinctes. Dans le cas des essais, les quatre étapes suivantes sont
représentatif ;
généralement évoquées : essais de recherches, de développement,
— apporter des éléments de corrélation pour les essais réalisés
d’industrialisation et de recette. Ces différentes étapes se succèdent
aux bancs moteurs.
chronologiquement. Elles ont pour but de répondre au besoin du
Ces essais sont généralement plus coûteux que les essais sur marché, à l’attente de l’utilisateur.
bancs moteurs car ils nécessitent un support cher, un conducteur
en permanence ou un banc à rouleaux avec robot de pilotage, mais
ils n’en demeurent pas moins indispensables dans le développe-
ment des moteurs. 5.1 Essais de recherches
Les véhicules utilisés sont soit des prototypes représentatifs du
futur véhicule, soit des mulets (véhicule de série modifié pour
recevoir le moteur en essai). On attache un soin particulier à la Ces essais ont pour objectifs le développement des concepts
représentativité de tout l’environnement du moteur (circuit d’eau, nouveaux et la réalisation d’études générales.
refroidissement sous capot, disposition des organes périphériques
reliés au moteur, rapports de boîte de vitesses, etc.). Les véhicules
d’endurance ne sont généralement pas équipés de moyens 5.1.1 Concepts nouveaux
d’enregistrement de paramètres (sauf sur banc) ; par contre, en
début de développement, on enregistre un grand nombre de para- Ils se situent dans les différents domaines thermodynamique,
mètres sur chacun des différents circuits d’essais afin de pouvoir hydraulique haute pression, aérodynamique, mécanique et thermi-
dresser une cartographie, la plus exhaustive possible, des conditions que. Les essais qui y sont attachés mettent en jeu des techniques
réelles de fonctionnement du moteur. spécifiques au domaine concerné non déformées par leur application
Les essais des moteurs en cours de développement sont aux moteurs de combustion interne et décrites dans les articles
généralement réalisés sur mulets ou prototypes. En raison du coût spécialisés de ce traité. On les met en œuvre pour la caractérisation :
très élevé du support (2 à 10 millions de francs), on se limite à deux — des écoulements en aérodynamique et hydraulique haute
à trois supports par motorisation. pression ;
— des contraintes et déformations en mécanique ;
Les essais de validation sont, eux, réalisés sur véhicules de
— des niveaux et gradients de température en thermique.
présérie déjà montés en usine, donc beaucoup moins onéreux, et
font appel à des flottes beaucoup plus importantes (15 à 20 véhi- L’étude sur les nouveaux concepts thermodynamiques est
cules). Leurs résultats sont exploités par des méthodes statistiques essentiellement axée sur l’étude du cycle moteur. Elle est conduite
et, outre le contrôle des performances obtenues, permettent de le plus généralement sur une chambre de combustion à volume
s’assurer de la qualité du véhicule. variable représentative du point de vue dimension et forme d’un
moteur réel. Sa réalisation est telle qu’elle permet l’accès aux
Les essais sont effectués sur routes ouvertes, sur circuits privés,
mesures nécessaires à la détermination des paramètres thermo-
ou sur bancs à rouleaux.
dynamiques du fluide moteur : pression, volume, température. Les
accès optiques nécessaires aux visualisations, à certaines mesures
thermiques, ainsi qu’à la caractérisation des espèces chimiques en
présence sont particulièrement contraignantes en termes de
5. Moyens d’essais conception de la chambre de combustion. La nécessité de tenir
compte de la dynamique de combustion, caractéristique du moteur
spécifiques aux moteurs alternatif à combustion interne, impose la réalisation d’une cinéma-
Diesel semi-rapides tique de piston semblable à celle des moteurs industriels. On dispose
donc utilement pour ces travaux d’une machine (moteur mono-
cylindre) conçue autour de la chambre de combustion et permettant
de faire varier facilement les paramètres principaux intéressant la
La définition des moteurs industriels semi-rapides comme celle
cinématique moteur : course/alésage, longueur bielle/longueur
des moteurs rapides est une notion floue généralement basée sur
manivelle, distribution, etc.
l’examen de critères permettant de fixer des domaines et des seuils.
D’une façon approximative mais suffisante pour permettre de carac- Une instrumentation classique (thermomètre, manomètre, débi-
tériser les mesures et essais de mise au point, on appelle moteur tmètre) permet de suivre l’évolution ou la stabilité de l’ensemble
Diesel semi-rapide un moteur dont la vitesse de rotation nominale des caractéristiques physiques (pression, température, débit) des
est comprise entre 350 et 750 tr/min et moteur Diesel rapide un différents fluides (eau, huiles) utilisés pour le refroidissement et le
moteur dont la vitesse de rotation est supérieure à 750 tr/min. Une graissage.
limite supérieure pour le domaine industriel peut être évaluée aux
environs de 2 500 tr/min. Tenant compte du niveau actuel de
développement technologique, il est possible de remplacer la notion 5.1.2 Études générales
précédente de vitesse de rotation par une notion d’alésage et de fixer
les domaines comme suit : Ces études n’intéressent pas directement le moteur au sens
mécanique ni les phénomènes thermodynamiques qui s’y déroulent.
300 mm< semi-rapide < 600 mm
Elles ont pour objectif de caractériser et d’adapter aux moteurs
et rapide < 300 mm certains produits existant sur le marché.
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être faite sur un monocylindre ou un multicylindre dont les 5.4.1 Essais attachés à la spécification de base
géométries de chambre de combustion des conduits admission et
échappement sont identiques à celles du moteur industriel. Ils sont réalisés sur un moteur de la gamme et ont pour objectifs :
Ce moteur monocylindre est installé sur un banc d’essais carac- — l’établissement des principales caractéristiques de la
térisé par : documentation technique :
— une machine réceptrice chargée d’absorber la puissance • consommation en combustible et lubrifiant, niveaux de
développée par le moteur (freins hydraulique, électrique, etc.) ; pression maximale de cycle (sollicitations mécaniques),
— un ensemble d’alimentation en air qui doit permettre, pour un • niveaux de pression et de température de gaz à la sortie du
point de fonctionnement donné, de faire varier facilement et cylindre et du moteur,
indépendamment les niveaux moyens de pression et température • niveaux de pression et de température d’air à l’entrée du
d’air en amont des soupapes d’admission, de même que le niveau moteur ;
moyen de pression de gaz en aval des soupapes d’échappement. — la limite d’utilisation dans le champ couple/vitesse de rotation ;
L’équipement en moyens de mesure doit permettre l’accès à un — les règles de détarage en fonction des conditions climatiques ;
certain nombre de paramètres que l’on classe en deux familles : — les caractéristiques torsionnelles (efforts tangentiels, amortis-
— les paramètres constants ou lentement variables : sement, rigidité) ;
— le bilan thermique (répartition des différents flux de chaleur en
• puissance moteur par mesure du couple et de la vitesse de
fonction des différentes valeurs de couple et vitesse du moteur) ;
rotation, pression, température et débit des fluides de service
— le niveau de pollution.
(eau HT, eau BT, huile),
• pression, température et débit du fluide moteur aux différents Ces essais sont réalisés sur un banc moteur sensiblement iden-
points caractéristiques du circuit, tique au précédent (§ 5.3) mais dont l’équipement peut être complété
• consommation de combustible, exprimée en débit, par les moyens propres à simuler les variations de conditions
c’est-à-dire mesurée par une masse et un temps, composition climatiques (température et pression de l’air, température des fluides
quantitative des gaz d’échappement (NOx , HC, CO, etc.) ; de refroidissement).
— les paramètres rapidement variables : Les moyens de mesures mis en jeu simplifiés et se limitent
• pression instantanée du fluide moteur dans la chambre de généralement à la mesure des paramètres caractéristiques lente-
combustion, ment variables ou constants pour une charge donnée.
• pression instantanée du combustible dans le circuit haute
pression d’injection,
• déplacement de l’aiguille d’injecteur. 5.4.2 Essais spécifiques liés au nombre de cylindres
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5.5.1 Rodage nucléaire) à définir des homologations basées en particulier sur des
essais caractéristiques d’une utilisation particulière [24] [25]. Ils ont
Essai systématique conduisant à parfaire les états de surface des pour but :
pièces frottantes en particulier : les couples segment/chemise, — de vérifier que le moteur est apte à accepter les conditions de
galet/came et les engrenages de distribution. Le programme de charge ou de variations de charge propres à la fonction à laquelle
montée en vitesse et couple qui devra être suivi est spécifique à ils sont destinés ;
chaque constructeur. Il permet par utilisation d’huile spéciale, et — de vérifier que le moteur est apte à fonctionner normalement
éventuellement d’additif spécifique de rodage dans le combustible, dans les diverses conditions atmosphériques ou d’environnement
d’atteindre un état rodé après un essai de l’ordre de 5 à 10 h. susceptibles d’être rencontrées (conditions climatiques, altitude,
tunnels) ;
— de s’assurer que le moteur démarre et est capable de fonc-
5.5.2 Réglage du moteur tionner normalement à la suite d’événements particuliers ponctuels
(grenadage en marine militaire, séisme en nucléaire).
Cette étape consiste essentiellement : Ils sont réalisés sur banc d’essais spéciaux permettant de repro-
— à réaliser un équilibrage des différents cylindres du point de duire les sollicitations ou conditions de fonctionnement parti-
vue charges mécanique et thermique, ce qui est obtenu en culières : table vibrante pour les séismes, chalands spéciaux pour
équilibrant les niveaux de pression maximale de cycle et de tempéra- le grenadage, ou chambre froide, confinée, etc. pour les conditions
ture des gaz à la sortie du cylindre ; climatiques ou d’environnement.
— à fixer définitivement l’adaptation du (ou des) turbocompres- Les différents essais sont sanctionnés par un procès-verbal d’essai
seur(s) (retouche des distributeurs de gaz et diffuseurs d’air), en (UIC, BR) ou d’homologation (sociétés de classification marine).
vérifiant que les niveaux de pression, de température, et de débit
d’air et de gaz sont conformes aux valeurs établies au cours des
essais d’industrialisation (documentation technique) et que les lois
d’utilisation définies au cahier des charges peuvent être réalisées 5.7 Essais de fiabilisation
de façon stable (absence de pompage).
Tout programme d’essais aussi ambitieux soit-il ne peut prétendre
5.5.3 Vérification des caractéristiques reproduire intégralement l’ensemble des conditions de charge,
en conditions standards (ISO-CIMAC) d’environnement, d’entretien, susceptible d’être rencontré en
service, pas plus que l’on ne peut prétendre disposer sur moteur
d’essais d’industrialisation des pièces représentatives de l’évolution
Ces essais consistent : de la fabrication.
— en la vérification du bon déroulement des séquences de
Les incidents inévitables observés en service vont nourrir le retour
régulation : les températures des fluides (eau BT, eau HT, huile),
d’expérience et conduire à étudier, mettre au point et valider, par
l’alimentation en combustible, la sécurité, les seuils de pression, la
des essais au banc du constructeur puis in situ des solutions aux
température, les vitesses ;
problèmes rencontrés. Au banc d’essais du constructeur, ces essais
— en la vérification de la capacité du moteur à fonctionner de
devront être sévérisés, tenant compte des circonstances particulières
façon stable dans tout le champ pression moyenne effective/vitesse
dans lesquelles les incidents ou avaries ont été déplorés. Cela permet
défini au cahier des charges ;
de réduire les délais de mise au point d’une solution et d’accroître
— en une recherche des limites de stabilité (pompage) du turbo-
les coefficients de sécurité. Cette sévérisation se fait par accroisse-
compresseur.
ment des sollicitations mécaniques et thermiques, statiques ou dyna-
Nota : CIMAC Conseil International des Machines à Combustion
miques pour simuler des niveaux de charges liés à l’environnement
Ces essais conduisent à l’établissement d’un procès-verbal attaché (conditions atmosphériques et de fluide de refroidissement) ou à
au moteur. l’utilisation du moteur (réglage, conduite, entretien). Ces essais sont
exécutés sur les bancs d’essais de développement ou d’industrialisa-
tion munis de leur instrumentation spécifique liée au problème
5.5.4 Essais sur sites étudié :
— thermocouple et fluxmètre pour le suivi des charges
L’utilisation du moteur dans des conditions climatiques notable- thermiques, températures et flux de chaleur ;
ment différentes des conditions standards (altitude, ambiances exté- — jauges de contrainte et capteur de déplacement pour le suivi
rieures) peut conduire à l’exécution d’essais particuliers sur site des charges mécaniques, contraintes et déformations ;
après réadaptation du système de suralimentation. — mesures et contrôles dimensionnels particuliers comme c’est
le cas pour les problèmes d’usure ;
— analyse d’huile pour suivre l’évolution des teneurs en métaux
particuliers ;
5.6 Essais d’homologation — métrologie classique mise en œuvre avant et après essai ;
— examens métallurgique et métallographique pour les
problèmes d’état de surface, fretting, pitting, rodage.
Les conditions particulières d’utilisation et d’environnement telles
celles rencontrées sur les chemins de fer, dans les centrales Les conditions d’utilisation s’avérant parfois difficiles, voire impos-
nucléaires, à bord des navires de marine marchande ont conduit un sibles, à reproduire sur les bancs d’essais (températures, altitudes,
certain nombre d’organismes (de chemins de fer – Union Interna- ambiances marines, etc.), des essais comparatifs de longue durée
tionale des Chemins de fer (UIC), British Rails (BR) –, sociétés de en service peuvent être souhaités ou nécessaires. Ils ne conduisent
classification de la marine marchande ou de la marine militaire, généralement pas à la mise en place d’une instrumentation spéciale
mais à un suivi comparatif particulièrement soigneux.
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6. Moyens et méthodes
d’essais spécifiques
aux moteurs de véhicules
routiers
La mise au point du moteur sur banc d’essais n’est qu’une
première étape (§ 3 et 4). Le moteur doit ensuite être adapté au véhi-
cule, ce qui entraîne d’autres types d’essais et donc d’autres types
de moyens.
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6.3 Pistes d’essais On utilise également ce type de machine pour l’optimisation des
conduits d’admission d’une culasse avec sa soupape, son guide et
son siège, ainsi que pour l’optimisation d’un collecteur d’admission
6.3.1 Anneau de vitesse par exemple.
Il est utilisé, d’une part, pour la mesure des performances du Ces machines ont l’inconvénient de fonctionner en régime continu,
véhicule : vitesse maximale, accélération, reprise, consommation à et non en régime pulsé comme c’est le cas sur moteur. Leur contribu-
vitesse stabilisée et, d’autre part, en assistance à la mise au point : tion à la mise au point est cependant considérable.
recherche des consommations minimales tout en garantissant un
agrément de conduite satisfaisant, mesure de la garde au cliquetis,
mesure de la capacité de décrassage des bougies, étude des phéno- 6.4.2 Contrôle du matériel d’injection Diesel
mènes de vapor-lock (ébullition de l’essence dans la pompe à
essence et les canalisations) ou de percolation (ébullition de Le matériel d’injection comporte généralement : un filtre à gazole,
l’essence dans le carburateur), etc. une pompe distributrice, un faisceau de tubes de liaison
Ces mesures permettent de déterminer avec précision la distance pompe/injecteurs, et un injecteur par cylindre de la pompe.
parcourue qui, jointe à une base de temps rigoureuse, permet de Les injecteurs ne comportent qu’un réglage de pression d’ouver-
calculer vitesse et accélération. La mesure de la décélération en roue ture (actuellement voisine de 130 bar) effectué à partir d’une pompe
libre permet d’évaluer les résistances passives d’un véhicule donné. à tarer qui envoie un liquide d’essai sous pression dans l’injecteur.
Pour les mesures de consommations sont utilisés soit des batteries La pression de tarage est réglée par le prétarage d’un ressort dans
d’éprouvettes graduées, soit des débitmètres. Ces appareils ont une l’injecteur. La pompe distributrice fait l’objet de contrôles beaucoup
très large étendue de mesurage suivant le type de véhicule et les plus sophistiqués. Elle est placée sur un banc qui mesure le débit
conditions d’essais (1 à 100 L/h). injecté par chacune des sorties correspondant à chaque cylindre du
moteur. L’entraînement est réalisé par un moteur électrique. La
pompe est alimentée par un liquide d’essai normalisé. Elle est
6.3.2 Circuit routier entraînée à différents régimes (deux fois inférieur au régime moteur),
depuis le ralenti (≈ 400 tr/min de pompe) jusqu’à la régulation
(régime maximal à vide ≈ 2 500 tr/min de pompe pour les diesels
Route fermée, reproduisant un certain nombre de configurations
rapides actuels).
pouvant être rencontrées par tout usager (virages serrés ou larges,
lignes droites ou déclivités), ce type de circuit est utilisé pour l’étude Chaque sortie (4 pour un 4 cylindres) débite dans une éprouvette
de l’agrément de conduite, des phénomènes de désamorçage de graduée placée sous chaque injecteur ; le débit est exprimé en milli-
réservoir de carburant, et pour l’évaluation des consommations en mètres cubes par coup. Les résultats sont souvent présentés sous
utilisations routières variées à différentes vitesses moyennes. la forme d’une courbe de débit en fonction du régime. Un
comparateur placé sur le piston d’avance de la pompe permet éga-
lement de contrôler l’avance à l’injection en fonction du régime et
de la charge.
6.4 Machines de contrôle et de mesure Nota : les techniques et dispositifs d’injection d’essence sont très diversifiés, et
entraînent des moyens de contrôle très spécifiques propres à chaque fabricant et qui ne
relèvent pas de cette étude (cf. article Injection d’essence dans les moteurs d’automobile
6.4.1 Contrôle des carburateurs [B 373] dans ce traité).
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_________________________________________________________________________________________________________ MOYENS SPÉCIFIQUES D’ESSAIS
Cette procédure d’essais définit les caractéristiques essentielles température et de pression limités. Le code d’essais donne égale-
du moteur, notamment la puissance, le couple et la consommation. ment les tolérances admises sur les puissances déclarées par le
La puissance ainsi mesurée est la puissance à la sortie du vilebrequin constructeur ainsi que les moyens pour s’assurer de la conformité
ou de son équivalent, le moteur étant équipé de tous les accessoires de la production de série au prototype. La description du moteur
montés en série. La puissance maximale exprimée en kilowatts est et de ses accessoires fait l’objet d’un rapport suivant un modèle
ramenée à des conditions atmosphériques de référence (tempéra- normalisé et les résultats complets de la mesure sont donnés sous
ture 298 K, pression sèche 99 kPa), à l’aide de formules de correction la forme du tableau 3. (0)
dépendant du type de moteur et valables dans des intervalles de
... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
(1) Moteurs à allumage commandé : sans correction de puissance. Moteurs à allumage par compression : avec correction de puissance.
(2) Moteurs Diesel.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 2 960 − 25
P
O
U
Moyens spécifiques d’essais R
E
par Henri LE GUEN N
Directeur du Développement à l’Union Technique de l’Automobile, du Motocycle
et du Cycle (UTAC)
Claude FORTIN
Ingénieur à la Direction des Études Citroën S
Pascal GREMEZ
Responsable des Moyens d’Essais Endurance Moteurs RNUR SA A
Jean-Louis MAGNET
Attaché à la Direction Générale SEMT-Pielstick V
Jean-Pierre POUILLE
Ingénieur Essais, Recherches et Avant-projets Moteurs RNUR SA
O
et Fernand ROUX
Ancien Chef du Département des Essais Mécaniques IFP
I
R
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Doc. B 2 960
E Assip.
AVL France (Sté).
Clayton France (Sté).
Schenck SA.
SESSIA (Société d’Études de Constructions et de Services pour Souffleries et
Installations Aérothermodynamiques).
N Clemessy SA.
Froude Consine Ltd, distribué par ESECO (Essais et Contrôles).
GTIE-MJB (Cie Générale de Travaux et d’Installations Électriques).
Siemens SA.
Zöllner GmbH, représenté par Gyrax Sàrl.
O
I
R
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S