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HYDROMÉTALLURGIE DU ZINC.
Introduction :
La métallurgie est l’art d’extraire les métaux de leurs minerais. Compte tenu du caractère oxydant de
l’atmosphère terrestre, les minerais contiennent généralement les éléments métalliques à l’état oxydé. : la
plupart d’entre eux sont des sulfures, des oxydes, des chlorures ou des carbonates.
Quelques rares métaux peuvent être trouvés à l’état natif (or, argent, cuivre, platine, …).
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En pratique, la lixiviation est une attaque acido-basique d'un minerai et suivant le domaine de
pH dans lequel on opère, on parlera de lixiviation acide, neutre ou basique. Parfois, plusieurs lixiviations sont
nécessaires pour éliminer des produits non voulus (impuretés, autres cations métalliques).
La mise en solution effectuée industriellement n’est pas aussi simple car, dans la
calcine, il y d’autres éléments métalliques qu’on veut éliminer au mieux, et quelquefois,
des métaux importants qu’on veut récupérer ! Dans la chimie du zinc, on réalise deux
lixiviations :
1. Lixiviation neutre.
On traite d’abord la calcine provenant du grillage (ZnO impur) par une solution d’acide sulfurique à 2
mol.L-1, en présence d’air (parfois même de dioxygène)
Le zinc passe en solution (pendant plusieurs heures) sous la forme d’ions Zn2+ selon la réaction :
ZnO( s ) 2H aq Zn(2aq ) H 2O
Cette réaction acide-base exothermique élève la température vers 60 °C et augmente le pH.
Ainsi, à ce stade :
La solution aqueuse, vers pH = 5, contient les ions Le solide, lui, contient le complément de zinc (> 10
Zn2+, mais aussi des ions Cd2+, Ni2+, Cu2+, Co2+ %) sous la forme d’un oxyde associé à l’oxyde de
chimiquement proches des ions zinc, ainsi que des fer Fe2O3 dans une structure stable et complexe,
ions Fe2+ qui proviennent du grillage de la py- une ferrite de zinc de formule (ZnO, Fe2O3).
rite ? Ces ions ferreux sont en faible quantité, du
fait de leur oxydation par le dioxygène de l’air et
de la précipitation de l’hydroxyde de fer III qui en
résulte.
2. Lixiviation acide.
Pour récupérer au maximum le zinc, le résidu solide est attaqué à chaud (vers 90 °C) par la solution
aqueuse provenant de l’électrolyse : celle-ci contient en effet de l’acide sulfurique formé par l’électrolyse
et encore quelques ions Zn2+ qui n’ont pas été réduits. La ferrite est dissoute et la solution contient main-
tenant des ions Zn2+et des ions Fe3+. Elle contient aussi les ions métalliques qui avaient initialement pré-
cipités sous formes d’hydroxydes.
De la partie solide, on peut récupérer du plomb, de l’argent et de l’or (en quantités
faibles mais non négligeables).
À ce stade, la solution acide contient des ions Zn2+ et des ions Fe3+, dont
l’élimination est difficile !
Pour résoudre cette difficulté, plusieurs procédés sont utilisés qui permettent tous d’obtenir des préci-
pités plus complexes, mais facilement filtrables, ce qui n’était pas le cas de l’hydroxyde de fer III.
Après les lixiviations, la solution (acide) contient, outre les ions Zn2+, un certain
nombre de cations métalliques : Cd2+, Ni2+, Cu2+, Co2+, Mn2+
D’un point de vue thermodynamique, l’analyse des potentiels rédox standard, E (V)
comme celle des diagrammes potentiel-pH, montre que tous les ions, à Cu2+ 0,34 Cu
l’exception de Mn2+ et Zn2+ seront réduits par la poudre de zinc (cela est
plus difficile pour Ni2+ et Co2+ qui demandent la présence d’activateurs et une Cd2+ - 0,40 Cd
Mn2+ - 1,17 Mn
Le métal aluminium est protégé, à des pH voisins de 5, par un film d’alumine A2O3 : il n’y a pas de
risque ainsi, à voir le zinc et l’aluminium s’allier.
On récupère le métal très pur sur la cathode (électrode à laquelle se produit la
réaction de réduction), par une opération dite de pelage (en anglais stripping).
Le zinc est ensuite conduit fondu dans des fours puis coulé en lingots de 25 kg.
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Le bilan de l’électrolyse s’écrit : Zn2 H 2O
Zn( s ) 2H aq O2( g ) .
2
L’électrolyse a lieu dans les conditions suivantes :
Surface des électrodes (planes, 2 faces) 3,2 m2
Distance entre électrodes 20 mm
Durée du dépôt 48 h
Nombre de cathodes par cellule 86
Intensité par cellule 115 000 A
Production par cellule 3 000 kg de Zn/jour
Pour chaque électrode :
tension 3,2 à 3,7 V
densité de courant 400 à 700 A/m2
rendement en courant 88 à 92 %
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Rappel :
On définit le « rendement en courant » ou rendement faradique F d’un électrolyseur, comme le rap-
port de la masse de métal effectivement obtenue sur la masse de métal calculée selon la loi de Faraday :
m I
F expérimentale utile .
mcalculée I appliquée
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On donne : couple Pb : Pb2 2e Pb E 0,13 V ,
Pb
PbO2
couple : PbO2 2e 4H aq
Pb 2H 2O E 0,63 V .
Pb
N’observant aucun courant aux environs de -0,13 V, on en déduit que le couple
Pb2+/Pb est lent.
En revanche, l’augmentation du courant aux environs de 0,70 V s’explique par l’oxydation du plomb
métallique en oxyde PbO2.
La chute brutale du courant que l’on observe plus loin s’explique par un
phénomène de passivation.
Lorsque l’oxyde PbO2, isolant électrique, recouvre toute l’électrode de plomb, les échanges électriques
entre le métal et la solution sont impossibles : l’électrode est devenue quasi inattaquable.
On aboutit en conclusion à un énoncé qui pourrait paraître a priori surprenant :
Une électrode d’un métal réducteur, convenablement passivée, est totale-
ment inerte en oxydation et supporte des potentiels au moins aussi élevés que
ceux atteints avec l’électrode de platine.
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