Sie sind auf Seite 1von 13

Ethique et déontologie

Mme Casper, UE 2

Ça fait un certain temps qu’on ne s’est pas vu, on va essayer de reprendre ce train qu’on a
commenceé aà prendre la fois dernieà re. Avant de deé marrer, y a-t-il des points concrets, pratiques, aà
reprendre rapidement ?

- Où peut-on trouver des textes de lois concernant les psychologues ?

C’est bien que ça vous preé occupe, j’ai un document que je vais vous faire parvenir, il doit eê tre aà
peu preà s aà jour, c’est treà s compliqueé , car il y a des textes qui concernent le psychologue dans
certaines zones d’emploi, comme la fonction publique hospitalieà re, je ne suis pas suê re d’eê tre aà jour
sur tous les textes, mais je peux vous faire parvenir les textes principaux. Il y a des textes
fondamentaux dont il faut prendre connaissance, notamment ces textes qui vont vous permettre en
toute leé galiteé de commencer aà exercer en tant que psychologue dans treà s peu de temps. Des
inscriptions sur des listes professionnelles, des choses comme ça. Que vous soyez au clair avec ça.
Donc je vous enverrai ces textes-laà , si vous souhaitez revenir sur l’un ou l’autre de ces textes,
n’heé sitez pas aà le faire avec moi ou un autre enseignant.

J’ai une information aà vous donner, elle est aà peu preà s compleà te concernant l’UE dans laquelle
j’interviens, et en particulier concernant les enseignements qui touchent au bilan.
Vous allez avoir sur la question du bilan, je vais en profiter du coê teé de l’intituleé du lieu, pour
nous ce qui est important, c’est d’aborder par diffeé rentes pratiques la question de l’eé valuation dans
la pratique clinique du psychologue. Vous allez avoir deux enseignements pour reé sumer les choses.
Vous allez avoir un enseignement sur le Rorschach. Les cours de Mme Gougeon commenceront a
priori au second semestre en ce qui concerne le Rorschach, vous allez avoir un enseignement de
Mme Gougeon, un TD, vous allez pouvoir continuer aà approfondir ce test, et l’objectif de ce test peut
servir dans la pratique en eé tant psychologue. Et puis vous allez avoir en tout cas cette anneé e 6
heures de CM sur le Rorschach, et laà une journeé e va eê tre bloqueé e pour ce CM au mois de feé vrier,
vous allez avoir un mercredi bloqueé pour la simple raison que c’est Pascal Roman qui va venir de
Lausanne. C’est un professeur de psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse de
Lausanne, c’est un speé cialiste de la pratique du Rorschach, et en particulier avec l’enfant, ce qui,
pour le moment, manquait dans la formation strasbourgeoise, donc il se deé place de Lausanne, c’est
pour ça qu’on bloque ça sur une journeé e. On n’a pas les moyens malheureusement de le faire venir
plusieurs fois de suite. Et il se trouve qu’en 2009, il a publieé un ouvrage intituleé « Le Rorschach en
clinique de l’enfant et de l’adolescent », qui a pour sous-titre « Approche psychanalytique, repeà res
theé oriques, meé thodologie et illustrations cliniques ». Donc il va partir de cet ouvrage pour vous
apporter une formation au Rorschach et en abordant la question de la speé cificiteé du Rorschach
lorsqu’il est proposeé aà un enfant.
Ça, c’est pour le Rorschach. Du coê teé pratique du bilan intituleé sur la plaquette « Les pratiques du
bilan », vous allez avoir un enseignement assureé par 4 professionnels, des vacataires diffeé rents, qui
vont, aà partir de ce qu’ils sont chacun d’entre eux, aborder cette question de l’eé valuation. Vous allez
avoir une espeà ce de palette assez diversifieé e pour soulever cette question. J’ai demandeé aà des
intervenants de pouvoir vous informer en quelques mots de ce qu’ils projettent dans le cadre de cet

1
enseignement. Ce seront de toutes petites interventions, chaque enseignant interviendra durant 5
heures. Vous aurez donc 20 heures, avec une diversiteé , pas forceé ment des approches, mais qui tient
au professionnelle lui-meê me, aà l’endroit ouà il travaille, et aà la façon dont il a choisi de parler de sa
pratique.

Alors, le premier intervenant est Pascale Hannon, elle vous propose de reé fleé chir aà la notion de
cadre theé rapeutique, elle aborde la notion de l’eé valuation par laà . La notion de cadre theé rapeutique
que le psychologue clinicien pose dans l’institution, et d’analyser aà partir de laà les demandes qui lui
sont adresseé es. Ce qu’elle va travailler, c’est la question des repeà res cliniques, et c’est comme ça
qu’elle aborde la question de l’eé valuation, en terme de repeà res cliniques. Elle va donc travailler la s
de ces repeà res cliniques qui servent aà eé laborer ces reé ponses aà des demandes, qu’elles soient
individuelles ou institutionnelles.
Le deuxieà me intervenant sera Martine Henry qui va aborder la question de l’eé valuation dans un
contexte de travail speé cifique, qui est celui de la geé riatrie, donc elle va aborder cette question du
bilan en geé riatrie selon deux axes : l’axe clinique tout d’abord, elle posera un certain nombre de
questions : celle des enjeux du bilan psychologique pour la personne aê geé e, elle interrogera aussi des
situations aà l’occasion desquelles le bilan est preé coniseé et elle se posera une question importante,
qui est celle de l’articulation du bilan aà la question du diagnostic du coê teé de la geé riatrie, et
notamment dans les cas de deé pression et de deé mence. Ça, c’est le premier axe clinique, et le
deuxieà me axe est un axe institutionnel ouà elle va travailler la demande du bilan adresseé e au
psychologue. Et elle va se poser la question de savoir comment cette demande s’inscrit dans le
travail en eé quipe. Puis elle interrogera la place du bilan psychologique dans la pratique du
psychologue au quotidien et en geé neé ral.
Le troisieà me intervenant est Valeé rie Moreira, aà partir d’un contexte qui est diffeé rent : c’est dans
le contexte de la protection de l’enfance qu’elle va proposer d’interroger la pratique du bilan, et elle
va centrer cette interrogation sur la fonction mobilisatrice que le bilan peut avoir au sein d’une
eé quipe d’eé ducateurs. Elle prendra le temps de situer les demandes institutionnelles en parlant des
textes qui reé glementent la protection de l’enfance, et puis elle va axer son interrogation sur la
compreé hension des demandes institutionnelles. Elle va voir comment se deé roulent les rencontres
avec l’enfant lorsqu’il y a du bilan en jeu. Elle va parler de la mise en place du bilan, de
l’appropriation d’un test, et en particulier le test du Patte Noire, car elle travaille avec cet outil. Puis
elle va aborder la question de la restitution. Elle se propose d’aborder ça aà partir de situations
cliniques et son objectif est d’envisager le bilan psychologique comme un acte de parole et de
penser cela au cœur meê me de l’institution ouà c’est pratiqueé .
Le quatrieà me intervenant est une psychologue qui s’appelle Sylvie Naidji, qui va proposer
d’aborder la question du bilan psychologique dans un lieu ouà le bilan est treà s pratiqueé : un Institut
Meé dico-Peé dagogique (IMP) qui accueille des enfants sur le motif d’une deé ficience intellectuelle,
avec ou sans troubles psychiques associeé s. Elle va, aà partir de laà , parler de sa pratique du bilan. Elle
va passer par une destruction (à mon avis  description) de la structure dans laquelle elle
intervient, et les missions de cet eé tablissement confieé es aà une eé quipe pluridisciplinaire, dans une
prise en charge pour les enfants sur le versant aà la fois eé ducatif et theé rapeutique. Elle va partir de
situations cliniques pour montrer quel est son positionnement dans la rencontre qui se fait avec
l’enfant aà l’occasion d’un bilan. Elle va aborder ce bilan comme un lien qui s tisse aussi dans la
parole, qui se tisse avec l’enfant aà l’occasion de cette eé valuation. Elle va aborder aussi la question de
la restitution, et en particulier de l’adresse, aà qui est adresseé ce bilan. Elle eé graine des adresses
diffeé rentes comme la MDPH (Maison Deé partementale de la Personne Handicapeé e)s, l’adresse du

2
professionnel, des parents, de la famille d’accueil, … Elle va aborder aussi la question du suivi, des
limites de cette pratique et de l’eé valuation, et de l’articulation du travail de bilan qu’elle assure avec
des eé ducateurs. Le bilan mobilise aussi les eé ducateurs. Elle termine la preé sentation de son
intervention en souhaitant que puisse eé merger une reé flexion concernant le travail du psychologue
dans le champ du handicap. La question de l’eé valuation prend une couleur particulieà re quand elle
profite aà une personne dite handicapeé e.

L’eé valuation va porter sur le Rorschach et sur les pratiques du bilan sous la forme d’un eé crit. Les
enseignants preé ciseront cela, mais aà mon avis ce ne sera pas plus conseé quent qu’un dossier. Au
second semestre, il me semble que vous n’avez qu’un eé crit de 4 heures en amphi, pour le reste, ce
sont des travaux personnels aà reé diger aà voê tre domicile.
Normalement, les enseignements du samedi ne concernent que les seé minaires au choix.

Deé but du CM :

Ça fait un moment qu’on ne s’est pas vus, donc la fois dernieà re, je ne sais plus exactement ouà
nous nous eé tions interrompus, pouvez-vous me rafraichir la meé moire ?
Donc de la façon dont je vous ai proposeé d’aborder cette dimension eé thique, je vous ai proposeé
d’avoir en teê te, de commencer, je ne sais pas ouà vous en eê tes, en tout cas de poursuivre une
reé flexion concernant l’articulation, puisque vous eê tes dans un cadre universitaire et que vous vous
preé parez aà un meé tier qui n’est pas celui de l’universitaire, je vous ai proposeé donc de travailler cette
articulation ou cet ameé nagement, plutoê t, qu’il pourrait y avoir entre la recherche et la clinique.
C’est-aà -dire cette pratique professionnelle de la recherche et cette pratique professionnelle des
psychologues, en l’occurrence pour vous, cliniciens. J’ai donc souligneé la distinction indispensable aà
laquelle on ne peut pas eé chapper, entre ces deux axes qui sont ceux de la recherche et de la pratique
clinique du psychologue clinicien. J’ai essentiellement distingueé ces deux axes en insistant sur la
viseé e. C’est sur la viseé e, tout speé cifiquement, que la distinction peut se faire. La distinction se fait
bien suê r du coê teé de la viseé e, et elle entraîêne une seé rie d’implications, et notamment sur le plan de la
pratique, autant de la recherche que de la pratique clinique. Alors, il me semble que j’avais reé ussi aà
mener cette affaire-laà jusqu’au bout.
Est-ce que, par rapport aà ce que nous avons abordeé la fois dernieà re, vous avez des questions ou
des reé flexions :

- C’est une situation que j’ai rencontré l’année dernière dans mon mémoire, et qui fait que
j’avais pu, pour travailler cette question de recherche que je me posais, me servir de mon lieu
de stage comme d’un support clinique. Mais le soucis, c’est que j’avais proposé des entretiens
de recherche, j’en ai eu un, ce qui m’a été reproché au moment de la soutenance, c’est de ne
pas m’être servie de ce lieu de stage comme d’un lieu de clinique, car effectivement, il y avait
plein de choses qui auraient pu rentrer dans les questions que je me posais et venir faire un
support clinique pour mon mémoire. Et ça m’a posé question, car éthiquement, étant donné
que les personnes ne sont pas forcément au courant des choses que j’ai pu entendre en
réunion, des dossiers que j’aurais pu lire, et que je n’ai pas demandé leur accord, est-ce que,
éthiquement, il m’a été répondu qu’à l’époque de Freud, il n’aurait jamais pu théoriser s’il ne
s’était pas basé sur sa pratique clinique. Mais bon, je pense que les choses ont un peu évolué
d’ici là, et c’est quelque chose qui m’a posé problème.

3
- Autre étudiante : J’ai fait ça sur mon lieu de stage, j’avais mon mémoire et je me suis servie de
mon lieu de stage pour faire mes entretiens de recherche, mais dès le départ, j’ai demandé des
autorisations, et j’ai posé des limites. C’est-à-dire que pour interroger, j’ai pris des personnes
que je n’ai jamais eues en entretien clinique. J’ai bien fait la distinction, c’est des personnes
qui souffraient de mêmes pathologiques, mais je ne les ai vues qu’une fois, j’ai eu 4 entretiens,
je n’ai vu qu’une fois ces personnes là qui étaient tout-à-fait au courant que je faisais un stage,
mais que le travail que j’effectuais avec elles était fondamentalement différent, puisque c’était
un travail de recherche. Après, il y a pu avoir des effets thérapeutiques, mais pour moi ça ne
rentrait pas en ligne de compte. J’ai bien fait la scission entre les deux pour ne pas introduire
de biais, ça avait été accepté par ma référente.

On entend bien dans ces interventions que ces ameé nagements peuvent eê tre treà s divers. Et je
vous l’ai deé jaà dit, je ne me permettrai pas de dire ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Evidemment, que
ça soit une discussion, et que ça reste une discussion, que ça reste pour vous un motif important de
reé flexion, ça me semble indispensable. C’est aà preé server et aà maintenir avec diffeé rentes personnes,
vous allez y eê tre confronteé s de toute façon dans un contexte treà s diffeé rent, ouà vous allez pouvoir en
discuter avec des personnes treà s diffeé rentes aussi. Il faut maintenir cette reé flexion, car c’est en
maintenant cette reé flexion que vous allez asseoir pour vous-meê me cet ameé nagement. Peut-eê tre
qu’il va changer, d’ailleurs, sans doute que l’ameé nagement auquel vous pouvez penser aujourd'hui
avec ce que vous eê tes… Je vous rappelle, ce que vous eê tes, vous l’eê tes dans le cadre universitaire,
vous eê tes presque psychologues, pas tout-aà -fait encore. Vous eê tes eé tudiants en formation pour ce
meé tier-laà . Quand vous serez psychologues, plus eé tudiants, et que vous serez dans un lieu diffeé rent aà
la formation, aà l’universiteé , peut-eê tre que cette reé flexion-laà va se poursuivre autrement, et que
l’ameé nagement auquel vous pourriez penser sera encore diffeé rent. Il me semble que la dimension
eé thique n’est pas quelque chose de l’ordre du deé finitif, c’est de l’ordre d’une mobilisation aà tout
instant.
Cette mobilisation aà tout instant existe forceé ment. Donc la premieà re chose que je souhaite vous
dire, c’est qu’il faut absolument que vous mainteniez cette reé flexion-laà , que vous la preé serviez,
mainteniez, que vous puissiez la deé velopper autant que cela est preé sent ici. C’est ce qui va vous
permettre de rendre solide quelque chose de l’ordre d’un positionnement eé thique.
Ça, c’est une premieà re chose. Ensuite, il y a une deuxieà me chose, qui est aussi lieé e au contexte
universitaire. Je ne pense pas du tout que du point de vue professionnel, on penserait les choses
comme ça, aà moins d’eê tre en contact avec l’eé tudiant d’une manieà re ou d’une autre, mais vous avez
parleé de vous « servir du stage » pour votre travail de recherche. Le mot « servir » est aà mon avis
entraîêneé par le contexte universitaire et par l’obligation de mener aà bien un travail de recherche. Ça,
c’est une premieà re chose que je voudrais souligner. Vous parliez aussi de faire de votre stage un lieu
clinique, et je vais peut-eê tre vous rappeler ces deux axes que j’ai dessineé s pour vous la fois dernieà re.
Qu’il y a sur ces deux axes clinique et clinicien. Votre stage, votre objet de stage, puisque vous eê tes
preé sents sur ce lieu de stage comme stagiaire psychologue, psychologue stagiaire, votre stage est
clinique, il l’est en soi, il l’est d’embleé e, il l’est pour l’objectif meê me qui est ce stage pour vous.

- Ce n'est pas exactement ce que je voulais dire, c’était que ça serait un support clinique amené
à la théorie dans le cadre du mémoire. Evidemment que le stage est clinique. C’était juste
amener de la clinique dans quelque chose de très théorique.

4
Alors ça, ça pose une autre question, qui est : dans le travail de recherche, comment le
chercheur articule la theé orie et ce qu’il en est d’un terrain qu’il qualifie aà un moment donneé de
clinique ?

- Autre étudiant : c’est la question que je me suis posée toute l’année dernière (suite inaudible).

Est-ce que vous n’avez jamais eu veé ritablement de reé ponse, car ce n’est pas la reé ponse que vous
attendez, ou est-ce que vous eê tes encore sur le chemin de cette question ?

- Je n’étais pas la seule à poser cette question-là : comment est-ce qu’on allie la théorie avec la
recherche sur le terrain. On a notre théorie, notre objet de recherche, on a le terrain…

L’articulation, elle se fait dans la probleé matique. Il peut y avoir de l’articulation qui est
illustration, et il y a de l’articulation qui est exploration. Moi, ce que je pourrais vous dire, pour moi
le terrain et la façon, ça ne suffit pas de dire « le terrain », pour un chercheur, le terrain ne va pas
sans cette autre question qui est : comment il va faire exister le terrain dans son travail de
recherche. Le terrain, il ne va pas l’amener avec lui, il ne l’a pas dans la poche. C’est une
construction. Toujours le terrain il en parle, c’est toujours dans une eé nonciation, formulation que le
chercheur fait exister le terrain. Donc ce n'est pas tant le terrain que la façon dont le chercheur va
faire exister le terrain. Quand je dis ça, j’ouvre une porte, alors aà nous de l’emprunter et de nous
interroger sur ce que cela entraîêne que de penser le terrain dans un travail de recherche comme
une construction pour le chercheur.
Ça, c’est le terrain, et la theé orie, d’abord, ce n'est pas la theé orie, c’est le dispositif theé orique dont
se munit le chercheur pour penser sa reé flexion. Ce n'est pas la theé orie, c’est deé jaà un eé leé ment qui
peut vous eê tre utile que de ne plus penser en terme de « la theé orie », ça faisait bloc, laà , encore une
fois, c’est le dispositif theé orique dont se munit le chercheur. Et le chercheur se munit d’un dispositif
theé orique en s’appropriant des textes dans la plupart des cas, qui concernent cette eé laboration
conceptuelle. Alors, ces deux univers pour moi sont radicalement autres. Je suis peut-eê tre un peu
dans la provocation, mais en meê me temps pas du tout. Le terrain et le dispositif conceptuel, c’est
deux univers, deux reé aliteé s diffeé rentes qui pour autant sont inteé ressantes aà articuler. Mais on ne
peut les articuler que si on est au clair d’abord avec la façon dont les choses se diffeé rencient et sur
ce qu’est pour soi-meê me d’abord ce dispositif conceptuel et le terrain.

- C’est pour ça que vous parlez de construction, cette toiture qu’il y a entre les deux, ce travail-
là.

Mais la construction en fait, elle est deé jaà dans l’eé laboration theé orique et dans l’appropriation de
cette eé laboration theé orique on elle est par. Il y a des theé ories, si on prend l’œuvre theé orique de
Freud par exemple, en tant que professionnel, que ce soit en tant qu’enseignant-chercheur ou en
tant que clinicien, je peux eê tre inteé resseé par l’un ou l’autre point de cette eé laboration theé orique. Un
point n’est pas forceé ment un endroit particulier dans un texte, ou un concept, ça peut eê tre aussi un
cheminement theé orique, ce n'est pas ficheé en terme de concept ou de notion, de terme. Et puis je
peux eê tre inteé resseé par d’autres eé leé ments dans d’autres theé ories. On est vraiment dans une
dimension qui concerne votre propre rapport aà la theé orie. Ça mobilise forceé ment le rapport du
chercheur aà la theé orie, et du coup, on est dans la construction, et on est dans la construction aussi
sur le terrain.

5
- Quand on est dans la clinique, quand on retravaille les cas, on a besoin de cet appui théorique-
là pour dire quelque chose de ce qui se passe dans cette clinique.

On en a besoin, aà partir de laà , moi j’ai envie de vous dire, vous eê tes tous d’accord pour dire que
vous en avez besoin. Question suivante : comment en avez-vous besoin ? Avancez dans cette
reé flexion, demandez-vous comment vous en avez besoin. Comment vous vous mettez en lien avec
cette theé orie pour penser une expeé rience clinique ? Comment ?

- C’est un outil qui permet d’élaborer quelque chose.

Preé cisez, et vous voyez, je ne vais pas vous embeê ter plus car ce n’est pas l’objectif, mais preé cisez,
par exemple quand vous eê tes treà s concreà tement confronteé e aà cette reé flexion qui se pose sur une
expeé rience clinique, ayez cette interrogation en teê te. C’est-aà -dire, treà s concreà tement, dans cette
expeé rience clinique-laà , comment vous mobilisez la theé orie pour reé fleé chir aà cette expeé rience
clinique, mais treà s concreà tement dans cet exemple-laà sur lequel vous revenez. C’est comme ça que
vous pourrez preé ciser le comment et que vous pourrez continuer aà reé fleé chir, peut-eê tre dans un
approfondissement, aà la façon dont vous vous mettez en rapport avec la theé orie, parce que vous
pensez la theé orie.

- (Début inaudible) c’est vraiment ma question et je n’arrive pas à y répondre.

Vous n’avez pas aà y reé pondre. Si, forceé ment vous arrivez aà y reé pondre. Ce que vous pouvez y
reé pondre ne vous satisfait peut-eê tre pas, mais forceé ment vous y reé pondez aujourd'hui d’une
certaine façon, et vous allez continuer aà y reé pondre. C’est des questions que nous ne cessons de
travailler. Laà , j’ai abordeé un autre point eé thique tout aà l’heure, je viens de terminer un article aà ce
sujet-laà , je continue aà reé fleé chir aà ces questions-laà . On est tout le temps confronteé aà ça. Bien suê r que
vous pouvez y reé pondre. Si vous y reé fleé chissez, forceé ment vous avez des eé leé ments de reé ponse,
meê me si ça ne vous satisfait pas, ça n’est pas ça le plus grave. L’important, c’est d’en deé crocher
quelques uns de ces eé leé ments de reé ponse. C’est vrai que c’est une question complexe. Ça pose aussi
toute la question de la transmission de la clinique.
Alors, il me semblait que je voulais ajouter encore quelque chose. Oui, par rapport aà un travail
de recherche, vous pourriez avoir cette ideé e de rapatrier quelque chose de cette expeé rience
clinique dans votre travail de recherche. Laà aussi, ce passage de l’expeé rience clinique
ouà vous eê tes psychologue stagiaire, sur un certain axe, dans une certains viseé e, aà un
travail de recherche ouà vous eê tes psychologue, mais apprenti-chercheur dans une
autre viseé e. Ce passage-laà , il est indispensable de le penser aussi. A mon avis,
l’eé thique manque. Ça pose question sur le plan eé thique lorsque ce passage n’est pas
penseé . S’il est penseé , on peut ensuite discuter de l’ameé nagement qui est proposeé ,
mais on ne peut pas vous reprocher de ne pas avoir reé fleé chi aà cette dimension-laà . Par
contre, si ce passage-laà n’est pas penseé , ça pose une autre question. Je vous l’ai dit, les
ameé nagements sont extreê mement divers, et laà , vous avez rencontreé suffisamment d’enseignants,
parleé aà suffisamment de psychologues pour vous rendre compte aà quel point ces ameé nagements
peuvent eê tre divers, on est bien dans quelque chose qui est de l’ordre d’une construction, et donc du

6
coup qui est treà s personnel aà chaque clinicien qui serait engageé sur ces deux axes : celui de la
recherche, et celui de la pratique du psychologue.

- Est-ce que ça a toujours été le cas de penser ainsi à votre époque ? Dans le sens où ça évolue,
cette façon de construire. Cette construction évolue, et est influencée par le contexte actuel. Je
me demandais s’il y a quelques années, quand vous étiez sur les bancs de la fac, est-ce que le
discours était différent, est-ce qu’on vous transmettait les choses autrement ? Quand vous
dîtes que chacun doit construire sa façon d’aménager ce lien-là.

Il y a plusieurs couches je crois, de toute façon, cette diversiteé a toujours existeé , quelle que soit
l’eé poque, une formation aà l’universiteé est toujours (suite inaudible). Vous pensez aà quelque chose de
plus preé cis que vous ne le dîêtes.

- C’est-à-dire qu’en ce moment, on parle beaucoup d’hypermodernité avec le côté individualisé


où chaque sujet est censé construire son rapport à la mort, tout ça. Dans votre discours, je
sentais cette même approche de dire que chacun d’entre nous doit aménager sa façon de faire
des liens entre la recherche et la clinique. Et je me demandais si c’est quelque chose qui était
toujours ainsi.

Je ne pense pas qu’on puisse relier cette interrogation qui touche aà la moderniteé (post ou
hyper), et quelque chose qui a toujours eé teé , et qui est le fait d’un domaine qui, forceé ment, preê te aà
penser. Quand vous avez un domaine qui preê te aà penser, il y a forceé ment des principes qui sont laà et
qui quittent ces professionnels, et chaque professionnel va en faire quelque chose de particulier. Si
vous prenez la palette des psychologues cliniciens aujourd'hui, sans doute vous verrez se dessiner
quelque chose qui traverse leur pratique. Il y a des eé leé ments que vous allez retrouver pour tous les
professionnels en question. Mais chaque professionnel, pour autant, s’approprie et se construit sa
pratique, tout d’abord car il y a la personne et sa singulariteé , et le contexte dans lequel elle travaille,
et puis il y a son histoire, et puis il y a l’histoire de l’institution ouà elle travaille, et il y a toutes les
personnes et autant d’histoires. Il n'y a pas lieu de poser les choses en contraste. Il y a toujours eu
des principes autour desquels les professionnels se situent. Alors, c’est vrai que ces principes, en
fonction des eé poques, peuvent eê tre transmis autrement, il y a des courants de penseé e, des effets de
mode relieé s aux questions d’actualiteé .

- Quels étaient les principes quand vous étiez étudiante ?

Les principes, je vais en parler laà , je vais peut-eê tre aborder le deuxieà me point et puis je vais
aborder quelque chose de ces principes. Je ne suis pas dans cette ideé e que la pratique clinique est
une pratique concocteé e aà la libre fantaisie du clinicien, je ne suis pas laà -dedans, et je ne suis pas non
plus dans cette ideé e qu’il y a une pratique clinique qui doit eê tre eé talonneé e .
Il me semble que
la composante personnelle, singulière, je n’utilise pas le mot
« subjective », la composante singulière est primordiale dans la
pratique clinique, car c’est une pratique professionnelle qui est une
pratique en responsabilité, et on n’apprend pas la pratique clinique

7
comme on apprend à faire du vélo. Et encore, on peut faire du vélo de
1000 façons différentes.
On en a fini avec l’articulation pratique de la recherche et pratique du psychologue clinicien.

Alors, on va aborder un autre aspect, il y a sans doute moyen de relier les deux aspects. C’est un
aspect qui fait pour moi l’objet d’un point de recherche et de reé flexion depuis quelques mois deé jaà ,
qui commence aà aboutir. Vous en avez donc la primeur, ou presque, c’est un point que je travaille
depuis quelques anneé es. Ce point concerne la parole et son destin en
psychothérapie. Alors, c’est quelque chose que je vais aborder au second semestre, dans
le seé minaire sur l’accompagnement psychotheé rapeutique de l’enfant. Et j’aborde et aspect-laà aà
partir d’une question qui me tracasse, qui est la question du secret professionnel, autre aspect que
vous voyez se dessiner : une dimension qui nous met e contact avec la question eé thique de manieà re
treà s forte. Alors, il me semble important de souligner que ce qui me preé occupe n’est pas le secret
professionnel, c’est une porte d’entreé e, mais j’aurais pu en aborder d’autres. J’emprunte cette porte-
laà parce que, ce qui m’inteé resse, c’est de reé fleé chir aà ce qu’est la parole dans le cadre clinique, et donc
je dirais, de façon prototypique, entre guillemets, dans le cadre psychotheé rapeutique. Alors, si je
m’inteé resse aà la parole et aà son destin, c’est bien parce qu’il y a quelque chose qui me semble
important de deé velopper, qui est que cette parole naîêt du cadre theé rapeutique, et elle naîêt dans ce
cadre-laà . Et du coup, la parole, pour le psychologue clinicien, ne peut eê tre que quelque chose de
tout-aà -fait particulier. Alors, la dimension du secret professionnel est vraiment inteé ressante, parce
que si elle nous permet de reé fleé chir aà ce qu’est la parole et aà son destin dans ce cadre
psychotheé rapeutique, c’est pour cette raison que cette parole, par le biais du secret professionnel,
donc, est souvent appeleé e hors du cadre. En fait, je pourrais dire les choses comme ça : elle est
appeleé e hors du cadre, attendue hors du cadre psychotheé rapeutique, donc entendez bien : hors du
cadre qui l’a engendreé e, cette parole.
Autre point qui me semble inteé ressant, en particulier pour des personnes qui ont exerceé comme
psychologues cliniciens, et pour la plupart d’entre vous, vous avez exerceé dans un cadre
institutionnel, ce qui me semble un point d’inteé reê t particulier pour vous, c’est que, dans ce contexte
institutionnel, la parole est quand-meê me treà s fortement solliciteé e . Elle est souvent solliciteé e. Et je
vais dire ça en mettant des guillemets : ce qui est solliciteé avec la parole du psychologue, c’est un
savoir qui lui est supposeé , on va peut-eê tre dire ça autrement avec un terme qui est moins connoteé :
un savoir qui lui est attribueé . Ce n'est pas seulement la parole, c’est la parole avec ce savoir qui lui
est attribueé . En tout cas, dans le contexte institutionnel, le psychologue est vraiment reé puteé
disposer de ce savoir. Par rapport aà ça, le psychologue est confronteé aà de multiples sollicitations, qui
peuvent prendre des allures treà s diffeé rentes : des demandes explicites, et ça peut eê tre d’autres
allures, ça peut eê tre des allures pas du tout explicites, ça peut eê tre une attente que le psychologue se
manifeste. On peut le solliciter en le convoquant, en l’invitant aà parler, en mobilisant l’aspect de
l’information, il y a des chemins vraiment diversifieé s, varieé s, de cette ou ces sollicitations. Alors, ce
qui me semble important de dire d’embleé e, avec cette parole du clinicien solliciteé e, ce savoir qui lui
est attribueé , ce qui me semble important de souligner, c’est que le contenu de la parole est anticipeé
toujours. Quand je dis savoir supposeé ou reé puteé , un savoir qu’on attribue au psychologue, c’est aussi
un savoir qui sollicite, concocte des limites en termes de contenu. Tout ça pour introduire l’inteé reê t
d’aborder l’action de la parole et son destin, en psychotheé rapie, aà partir du secret professionnel.

8
Le premier point que je vais aborder concernant cette dimension du secret professionnel, c’est
une expression que j’ai qualifieé e, dans ce texte, de « monolithique », c’est compact, le secret
professionnel, une expression extreê mement dense, et en meê me temps peut-eê tre pas si claire que ça,
et surtout ce qui m’a vraiment pousseé e aà reé fleé chir, c’est que cette expression monolithique renvoie
pour le psychologue aà une reé aliteé extreê mement complexe, et une reé aliteé qui se joue pour le
psychologue a plusieurs niveaux. Alors, il y a deux niveaux que je vais vous proposer de distinguer.
Faites attention aà ne pas glisser vers « le niveau qui concerne le psychologue, c’est celui-ci », non.
Quand je distingue les deux niveaux, c’est bien que le psychologue peut eê tre confronteé dans
certaines situations aà ces deux niveaux.
Alors, les deux niveaux que je vais vous proposer de distinguer sont les suivants : il y a un
premier niveau qui se caracteé rise par le fait suivant, c’est qu’il ne concerne pas speé cifiquement le
psychologue. Le premier niveau est un niveau juridique, et si je vous dis que ça ne concerne pas
speé cifiquement le psychologue, c’est pour une raison treà s preé cise, c’est qu’il n’existe aucun texte de
loi qui ne soumet le psychologue eà s fonction au secret professionnel. Donc, le psychologue, s’il est
soumis au secret professionnel, il ne l’est pas au titre de la fonction de psychologue, mais au titre
professionnel tout court, parce que c’est un professionnel. Donc comme tout autre professionnel, il
peut eê tre soumis au secret professionnel, il peut l’eê tre aussi, pas parce qu’il est professionnel, mais
parce qu’il est fonctionnaire, et en tant que fonctionnaire, il peut eê tre soumis au secret
professionnel par l’intermeé diaire de textes speé cifiques.
Donc, dans ce premier niveau, le psychologue est concerneé par le secret professionnel parce
qu’il est un professionnel susceptible de se voir confier un dire que la loi proteà ge d’eé ventuelles
indiscreé tions. C’est vraiment ce qu’on entend treà s souvent, c’est l’acception treà s banale de ce que
l’on appelle le secret professionnel. Le niveau juridique, lorsque l’on entend parler du secret
professionnel, c’est souvent de ce niveau-laà dont il s’agit. Alors, il y a une chose qui me semble
le secret professionnel est une
important aà preé ciser dans ce premier niveau,

obligation qui engage le psychologue dans son rapport à la loi .


Ce premier niveau juridique engage le psychologue, et engage en particulier du psychologue, son
rapport aà la loi.
Alors, le deuxieà me niveau que l’ont peut aussi entendre sous l’intituleé « secret professionnel ».
Le deuxieà me niveau va concerner le psychologue cette fois dans l’exercice clinique. Laà , on touche aà
autre chose car on touche aà la pertinence, aà la coheé rence d’une deé marche particulieà re, la deé marche
clinique, et la coheé rence et la pertinence de cette deé marche, en regard de quelque chose de tout-aà -
fait particulier, qui est la conception du psychisme avec laquelle le psychologue travaille, ou qui
soutient cette pratique clinique. Alors, aà ce deuxieà me niveau, ce que l’on peut dire, c’est que le
psychologue n’est plus engageé dans son rapport aà la loi. Ce qui est engageé du psychologue, c’est
justement son rapport eé thique, ou son rapport aà une eé thique de travail, peut-eê tre que c’est plus
juste de le dire comme ça. Le rapport du psychologue est engageé aà une eé thique, et en particulier
à l’un de ses enjeux de cette éthique du travail, qui est de garantir et d’étayer la
visée qui lui est propre. Ça reste sans doute abstrait pour vous, je vais donc revenir sur ces
deux niveaux et reprendre quelques eé leé ments de ma reé flexion concernant ces deux niveaux, j’irai un
peu plus vite sur le niveau juridique.
Alors, avant d’amorcer le premier niveau, il y a une premieà re preé cision qu’il faut apporter
concernant ce qu’on appelle le secret professionnel, qui semble assez fondamentale, et ce que je
vous propose de partager avec moi, laà , c’est que le secret professionnel aà l’instar de tout secret, est
un élément de nature discursive. Ça paraîêt eé vident, mais ça a des implications sur ce qu’est
9
le secret professionnel. Alors, quand je dis un eé leé ment de nature strictement discursive, c’est peut-
donc
eê tre pour preé ciser aussi que cet eé leé ment de nature discursive qu’on appelle le secret,
secret professionnel aussi, prend sa réalité dans la parole de celui qui
réclame ce secret, et prend réalité aussi éventuellement dans la
parole de celui qui révèle ce secret. C’est donc dans la parole que le secret prend
donc toute son existence. Je pourrais peut-eê tre dire encore les choses autrement, on pourrait dire
que c’est un fait de parole. Ça me vient comme ça, je ne suis pas sure que ça tienne la route.
A donner cette preé cision, ça implique une premieà re chose, c ’est
que le secret
suppose la mise en relation forcément de ces trois pôles que
je viens d’énoncer : celui qui confie, celui qui réclame et celui
qui le révèle.

Et on pourrait dire à partir de là que le secret


professionnel désigne selon les circonstances une
information détenue par le professionnel car elle lui a été
confiée, et cela entraîne cette forme de règle qui amène le
professionnel soit à donner cette information qui lui a été
confiée, soit à la taire.
Ce qu’il faut preé ciser aussi, c’est que dans secret professionnel, il y a secret et professionnel, j’ai
insisteé laà -dessus. Et cette reé aliteé du secret professionnel associe dans un certain contexte deux
choses :
1- d’abord une information, et pas n’importe laquelle, mais une information dont la teneur est
aà proteé ger de toute communication, premier eé leé ment que cette reé aliteé associe.

2- Deuxieà me eé leé ment que cette reé aliteé associe : un principe deé ontologique de communication
professionnelle qui peut donc entraîêner l’eé nonciation d’un dire ou aà l’inverse en barrer
l’acceà s.
Voilaà quelques mots pour essayer dans un premier temps de deé finir ce que peut eê tre le secret
professionnel, ou plus exactement de preé ciser les constituants de cette reé aliteé que l’on connaîêt sous
le terme de secret professionnel. Vous avez remarqueé , j’utilise le terme « expression de secret
professionnel », « ce que l’on appelle le secret professionnel », alors, lorsque que je vais aborder le
niveau juridique, il faut savoir que dans les textes de base de cette affaire-laà , cette expression de
« secret professionnel » n’existe pas dans les textes de loi. Alors, j’ai une premieà re chose aà vous
preé ciser, ce premier niveau juridique est lieé aà un certain nombre de textes de loi. Donc je vous l’ai
dit, je vais y faire reé feé rence pas trop longtemps, je vais essayer de vous donner les eé leé ments
essentiels qui pourront vous permettre de prendre connaissance de ce que j’appelle le dispositif
juridique du secret professionnel. C’est vraiment un dispositif juridique qui est treà s complexe, qui
implique plusieurs choses, donc je vais simplement vous donner connaissance de ces eé leé ments que
ce dispositif implique.

10
Donc, ce qu’on appelle secret professionnel sur le plan juridique, la premieà re chose aà savoir,
c’est que ça releà ve du code peé nal. Donc le secret professionnel releà ve du code peé nal, c’est dans le
code peé nal que vous allez trouver les articles de base concernant cette question. Ces articles visent
une chose et une seule, ils visent aà proteé ger la vie priveé e des personnes dans le contexte particulier
d’un recours professionnel. On est bien dans le secret professionnel, dans le secret qui mobilise le
professionnel. Donc c’est la protection de la vie priveé e des personnes, des citoyens dans leur
recours contre le professionnel. Alors, petit rappel, ce droit aà proteé ger la vie priveé e est un droit
inalieé nable qui a eé teé eé nonceé en 1950 dans la convention europeé enne de sauvegarde des droits de
l’Homme et des liberteé s fondamentales, et c’est donc un droit inalieé nable qui est inscrit dans
l’article 9 du code civil, par une phrase treà s breà ve : « Chacun a droit au respect de sa vie priveé e ».
Alors, je vais vous lire un certain nombre d’extraits de texte, qui seront mis aà disposition sur le
site Univ-R.
Par rapport aà ce dispositif juridique, il faut savoir que ce dispositif se deé ploie sur deux plans : le
premier est celui de l’infraction par reé veé lation du « secret », et l’autre plan est celui de l’obligation
par la leveé e du secret, qui est une forme de reé veé lation aussi, mais en termes d’obligation. Vraiment,
vous avez les deux plans : l’infraction qui est une reé veé lation-violation du secret, et l’autre plan, qui
est l’obligation, et qui est une reé veé lation-leveé e du secret.
Alors, autre eé leé ment aà savoir, cette dimension du secret professionnel apparaîêt donc dans la loi
par l’infraction. C’est par l’infraction que la question est donc formuleé e dans la loi, et trouve sa
formulation dans un article preé cis, qui est l’article 226-13 du code peé nal. Je vais vous le lire, car il
est treà s bref, vous verrez, il n'y a pas du tout cette expression de secret professionnel. L’article dit :
« La reé veé lation d’une information aà caracteà re secret par une personne qui en est deé positaire, soit
par eé tat ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est punie
d’un an d’emprisonnement, et de 15000 euros d’amende ». Ça, c’est l’article du code peé nal qui
introduit dans la loi cette notion que l’on appelle communeé ment « secret professionnel ».
Alors, il y a un point sur lequel particulieà rement j’ai poseé mon attention, c’est donc la
formulation qui est celle de la loi pour faire exister cette dimension du secret, ce passage plus
preé ciseé ment de l’information aà caracteà re secret par une personne qui en est deé positaire. C’est en
fait, dans la loi, la deé finition juridique de ce qu’on appelle communeé ment le secret professionnel.
Dans les extraits, je vous donnerai un certain nombre de textes que vous pourrez lire, et
notamment des textes qui sont inteé ressants pour vous aà plusieurs eé gards, ce sont des
professionnels, je pense aà une journeé e d’eé tude, de formation des psychologues de l’EPSAN, des
textes ouà vous avez la possibiliteé d’entendre des professionnels discuter de cette question du secret,
aà travers ce qu’ils en rencontrent dans leur pratique au quotidien, en abordant des situations treà s
concreà tes qui les ont confronteé s aà cette reé flexion sur le secret professionnel. Alors, c’est treà s, treà s,
treà s compliqueé . Je vais vous donner donc quelques eé leé ments pour juste ouvrir sur cette complexiteé
juridique. Et il y a un indice de cette complexiteé qui est la jurisprudence dans les affaires qui
touchent au secret professionnel. Ça, c’est indicateur de la complexiteé de ce dispositif.
Par rapport aà ce premier article du code peé nal, ce que je trouve important de pointer, c’est que
le secret est vraiment deé fini comme une information. C’est notamment laà -dessus que j’ai poseé toute
mon attention ces derniers temps, et une information qui est proteé geé e par la loi et ce deà s lors
qu’elle est confieé e. Il faut qu’elle soit confieé e aà un professionnel pour eê tre proteé geé e par la loi. Ce que
je retiens de cela deé jaà , c’est que c’est en trouvant deé positaire que l’information est deé limiteé e comme
telle. Donc ça rejoint cette ideé e que c’est un acte de parole, un fait de parole, et meê me si la loi ne
preé cise pas les conditions qui deé terminent son caracteà re secret, vous l’avez remarqueé , c’est treà s
flou : « Une information aà caracteà re secret ». Meê me si la loi ne deé termine pas les modaliteé s

11
particulieà res qui deé terminent le caracteà re secret d’une information, l’information tire son contenu
d’un savoir.
Alors, si j’insiste sur le secret comme une information dans le dispositif juridique, c’est que
l’information nous conduit tout droit aà aborder un aspect qu’il me semble primordial de

diffeé rencier l’information nous branche


de la parole,

directement sur un aspect particulier qui est celui


de la communication. En fait, le secret concerne la communication. On
pourrait dire que l’information prend son caracteà re secret du fait de sa communication. J’utilise le
terme de communication dans son sens rigoureux et strict. Et dans cet acte de
communication, cet acte de communication mobilise trois poê les : la source,
la destination et l’objet. Dans toute communication, il y a une source, une destination et un
objet. Et l’objet-meê me de la communication est bien l’information, mais ce n'est pas n’importe
quelle information, et surtout, par l’information au sens commun qu’on peut avoir en teê te.
L’information est un eé leé ment extreê mement preé cis par rapport aà la communication. L’information se
mesure d’abord dans la communication et elle se mesure par son impreé visibiliteé . C’est dire qu’est
affecteé aà l’information un degreé d’impreé visibiliteé , on pourrait dire, un degreé de nouveauteé . Bref,
l’information est un fait ou un eé veé nement qui est porteé aà la connaissance d’un reé cepteur par un
eé metteur. Je prends les termes stricts de la communication. Si je vous rappelle tout ça, c’est parce
que le dispositif juridique se trouve bien laà , dans la communication. Je vous dis ça pour vous
amener aà dire que ce qui releà ve de la communication dans le dispositif juridique releà vera de la
parole dans un autre dispositif, qui est le dispositif psychotheé rapeutique. Je commence aà dessiner
cette distinction qui me semble tout-aà -fait opeé rante pour nous, cette distinction entre
communication et parole. J’y reviendrai.
Alors, je continue par ce rappel concernant la communication. Si on peut dire que
l’information est indispensable, neé cessaire aà la communication, elle ne l’est pas aà la
parole. J’ajouterai encore une chose par rapport aà l’information, c’est que l’information fait, dans la
communication, forceé ment l'objet d’un codage, ce qui produit donc le message. Et ce codage est
situeé , bon, je vais simplifier, c’est plus complexe que ça, ce codage est aà situer au niveau de
l’eé metteur. Et s’il y a du codage au niveau de l’eé metteur, il y a forceé ment du deé codage au niveau du
reé cepteur. Donc meê me l’information en tant que telle n’est pas directement accessible, elle suppose
du codage ou du deé codage. C’est une reé flexion qui me semble importante quant aà introduire et aà
poursuivre aà partir de cet article de loi du code peé nal, qui deé finit le secret une information aà
caracteà re secret. Et le terme d’information prend pour nous toute son eé paisseur. Alors, aà partir de
ce texte qui deé termine la sanction, le deé lit qui est la reé veé lation d’une information aà caracteà re secret,
il y a dans ce dispositif juridique, pour poursuivre mon information sur les textes qui constituent ce
dispositif, au une autre couche de ce dispositif qui concerne l’obligation d’assistance aà personne en
peé ril. Laà , on rencontre une autre branche de ce dispositif juridique : l’obligation d’assistance aà
personne en peé ril, qui entraîêne la possibiliteé de lever le secret professionnel.
Donc, il y a, dans certaines circonstances, preé ciseé es cette fois dans le texte de loi, certaines
circonstances permettent de reé veé ler cette information aà caracteà re secret sans que cela ne tombe
sous le coup de l’infraction, bien suê r. Alors, il y a des preé cisions dans la loi concernant ces
circonstances, ça concerne principalement les seé vices, et les privations, qui sont donc, ou des
12
reé veé lations aà caracteà res secret qui peuvent informer sur les seé vices ou privations aà l’encontre d’un
mineur ou d’une personne qui n’est pas en mesure de se proteé ger elle-meê me, ou en mesure de faire
appel aà quelqu’un pour la proteé ger. Donc, dans cette situation bien preé cise, la reé veé lation du secret
n’entraîêne, pour le professionnel, aucune poursuite pour violation du secret. Alors, ça, c’est quelque
chose que vous allez trouver dans l’article 226-14 du code peé nal. Mais, laà encore, il y a cette
reé veé lation-leveé e du secret, donc cette reé veé lation qui n’est pas infraction, elle suppose plusieurs
conditions. C’est indiqueé dans le texte de loi que je vous invite aà lire. Ces conditions, je les reprends
rapidement : le professionnel, pour pouvoir reé veé ler le secret, sans eê tre poursuivi, doit avoir eé teé
deé positaire de l’information aà caracteà re secret dans un contact direct avec la victime. Ça ne peut pas
eê tre une information qui vient de laà , qui a rebondi laà … non. Ça, ça ne proteà ge en aucun cas le
professionnel d’une infraction. Donc c’est vraiment des conditions preé cises. Et puis, l’objet de
l’information aà caracteà re secret doit concerner les deé lits qui sont concerneé s dans l’article en
question. L’information aà caracteà re secret ne peut en aucun cas concerner d’autres deé lits, sinon le
professionnel est donc dans une reé veé lation-infraction. Et puis l’information doit concerner un
danger grave et actuel.
Donc il y a, dans ce dispositif juridique, d’un coê teé un acceà s aà la vie priveé e que doit proteé ger tout
professionnel, et il y est obligeé par la loi, et puis il y a, de l’autre coê teé , et ce n'est pas toujours treà s
simple, laà je vous donne ces deux axes, et d’un autre coê teé , au une autre obligation qui est faite au
professionnel, mais comme tout un chacun, qui est de pouvoir assister une personne en peé ril. Et le
psychologue comme tout autre professionnel, pas lui speé cifiquement, et ça c’est une nuance
importante, le psychologue a une obligation de mettre en œuvre les moyens qui sont les siens pour
faire cesser une situation qui mettrait en danger, dans les conditions de la loi. Alors, ce qui me
semble important aà souligner, c’est qu’il n'y a pas d’obligation de reé veé ler, ce n’est pas cette
obligation-laà , mais de mettre en œuvre les moyens propres au professionnel pour faire cesser la
situation de danger, ce n’est pas tout-aà -fait pareil. Ce n’est pas une obligation de reé veé ler. Donc, en
dessinant ces deux axes-laà , vous pouvez commencer aà reé fleé chir aà ces situations ouà le professionnel
pourrait se trouver entre ce respect de la vie priveé e, et cette obligation de porter assistance aà une
personne en peé ril.
On est laà uniquement sur le versant juridique. Cette reé aliteé , pour le prof, se complexifie
davantage quand nous aborderons le versant clinique de cette question.
Alors, il y a juste une petite chose, mais vous le verrez dans les extraits, il n'y a qu’une situation
preé cise ouà le professionnel est vraiment dans une obligation de reé veé lation, c’est le recel de criminel,
quand l’information concerne le recel de criminel, c’est la seule situation ouà il y a une obligation de
reé veé lation et plus une obligation de moyens. Sinon, c’est une obligation de moyens.

13

Das könnte Ihnen auch gefallen