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Actes des congrès de la Société

des historiens médiévistes de


l'enseignement supérieur public

Le monde arabo-musulman au Moyen Âge


Madame Françoise Micheau, Madame Marianne Barrucand, Monsieur Thierry Bianquis,
Madame Anne-Marie Eddé, Monsieur Jean-Claude Garcin, Monsieur Claude Gilliot,
Monsieur Pierre Guichard, Madame Claire Hardy-Guilbert, Yūsuf Rāġib, Monsieur
Mohamed Rekaya, Monsieur Bernard Rosenberger, Madame Jacqueline Sublet,
Monsieur Abdel-Magid Turki

Citer ce document / Cite this document :

Micheau Françoise, Barrucand Marianne, Bianquis Thierry, Eddé Anne-Marie, Garcin Jean-Claude, Gilliot Claude, Guichard
Pierre, Hardy-Guilbert Claire, Rāġib Yūsuf, Rekaya Mohamed, Rosenberger Bernard, Sublet Jacqueline, Turki Abdel-Magid.
Le monde arabo-musulman au Moyen Âge. In: Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement
supérieur public, 20ᵉ congrès, Paris, 1989. L'histoire médiévale en France. Bilan et perspectives. pp. 363-379;

doi : https://doi.org/10.3406/shmes.1989.1516

https://www.persee.fr/doc/shmes_1261-9078_1991_act_20_1_1516

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Le monde arabo-musulman
au Moyen Age

Françoise Micheau
avec la collaboration de
Marianne Barrucand, Thierry Bianquis, Anne-Marie Eddé
Jean-Claude Garcin, Claude Gilliot, Pierre Guichard
Claire Hardy-Guilbert, Yusuf Ragib, Mohamed Rekaya
Bernard Rosenberger, Jacqueline Sublet, Abdel-Magid Turki

Le poids de l'orientalisme

Entre la France et les pays du Levant, une longue histoire


commune, où se mêlent relations diplomatiques et conflits
armés, échanges commerciaux et influences culturelles, a fait de
l'Orient en général, et du monde arabe en particulier, un objet
d'études autant que de fascination. Les premières décennies du
xixe siècle ont marqué un essor considérable des travaux
consacrés aux cultures et aux mœurs des peuples de l'Asie.
Jusqu'à un temps très récent, les recherches sur le monde arabo-
musulman étaient l'apanage des spécialistes des langues
orientales, de ces savants qu'il est convenu d'appeler des orientalistes.
E. Saïd, dans un livre polémique et provocateur, a dénoncé ce
savoir accumulé par l'Europe sur les pays d'outre-Méditerranée
afin de mieux les dominer1. M. Rodinson lui a répondu,
rappelant ce qui était devenu une évidence pour beaucoup2 : il
n'y a plus d'orientalistes, mais des sociologues, des historiens,
des géographes, qui appliquent à un domaine précis leur
méthode, leurs réflexions, leurs investigations.
Cependant, l'héritage de ces temps de l'orientalisme pèse

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L'HISTOIRE MÉDIÉVALE EN FRANCE

encore lourd. Certes, des pionniers, J. Sauvaget, M. Canard,


M. Lombard et surtout C. Cahen qui, dès 1954, avait appelé à
une histoire économique et sociale du monde arabe jusque-là
inexistante, ont frayé les voies d'une recherche historique et
critique. Malgré un temps d'étiage dans les années soixante, les
historiens français sont nombreux à poursuivre leur œuvre, en
empruntant les chemins les plus divers. Mais la place de l'histoire
du monde arabo-musulman dans le champ des savoirs est
aujourd'hui encore précaire. Plusieurs rapports récents ont
montré l'hétérogénéité et l'éparpillement de ceux qui se
réclament de cette discipline : entre la 40e et la 44e section, entre les
UFR d'histoire et celles d'arabe, entre une formation d'historien
et une formation de linguiste. Sur quelque 500 spécialistes
français du monde arabe et musulman, 160 travaillent dans une
perspective historique, dont 62 sur la période médiévale ; mais
seulement 40 % d'entre eux ont un diplôme d'histoire3. Ces
incertitudes institutionnelles montrent que les rapports entre
l'école historique française et les études arabes sont aujourd'hui
encore peu clairs, et que le risque de marginalisation de l'histoire
du monde arabo-musulman est réel.

Des sources nouvelles

L'abondance de la documentation écrite, les conditions de sa


conservation et de sa transmission, le nombre modeste des
spécialistes capables d'y accéder expliquent qu'un grand nombre
de sources reste inaccessible. Une large partie des écrits arabes
médiévaux dort encore aujourd'hui dans les bibliothèques
d'Orient et d'Occident. Des fonds mal répertoriés ou des
collections privées livrent chaque jour des textes nouveaux. Dans
ces conditions, on comprend l'effort constant des chercheurs et
des institutions en matière de repérage, d'étude, d'édition des
sources.
La Bibliothèque nationale de Paris fait depuis plusieurs années
un remarquable travail pour renouveler ses catalogues de
manuscrits orientaux.

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LE MONDE ARABO-MUSULMAN AU MOYEN AGE

La section arabe de l'Institut de recherche et d'histoire des


textes se consacre à la tradition manuscrite :
— étude matérielle des documents pour développer une
« archéologie du livre » (depuis 1988, travaux sur les papiers non
filigranes) ;
— recherches sur la transmission orale et écrite des textes
dans leurs différentes versions et à travers les témoignages
inscrits dans les marges des manuscrits ;
— constitution de la base de données Onomasticon Arabicum
à partir du dépouillement systématique, sur le plan international,
des sources biographiques ;
— étude du nom arabe.
La publication et la traduction des sources restent une urgence
et un préalable à bien des projets de recherche, car trop de textes
sont mal établis ou encore inédits. Néanmoins nombre
d'entreprises remarquables par leur intérêt et leur qualité sont à mettre
à l'actif des spécialistes français.
L'exploration des documents nouveaux, en particulier des
archives, est venue depuis peu enrichir l'apport des sources
littéraires. Il faut en finir avec la légende selon laquelle il n'y a
pas d'archives en Islam médiéval. Certes, les traditions des
chancelleries et l'utilisation du papier n'ont pas permis la
conservation de fonds identiques à ceux que l'on possède pour le
Moyen Age occidental. Mais archives familiales et
administrations des waqfs recèlent des documents de la pratique, dont les
plus anciens remontent au xne siècle et qu'une heureuse
initiative individuelle permet parfois d'exhumer. Mais ce sont surtout
les papyrus arabes qui apportent une documentation très neuve
sur l'économie et la société de l'Egypte médiévale. A la fin du
siècle dernier, les papyrus retirés des monceaux de décombres du
site d'Arsinoé furent progressivement vendus par lots à Berlin, à
Vienne et au musée du Louvre, qui en possède la plus grande
partie. L'identification et le rassemblement de ces papyrus ne
commença que récemment grâce à l'activité compétente de Y.
Ragib, qui a tiré de cette exceptionnelle documentation une
monographie sur les marchands d'étoffe du Fayyoum 4. Mais les
caves du Louvre et les sites d'Egypte n'ont pas fini de livrer leurs
trésors. Lors d'un colloque organisé à Paris en mars 1988 par

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L'HISTOIRE MÉDIÉVALE EN FRANCE

TER 06 0320 (UPR 302) et précisément consacré aux «


Documents en Islam », les archéologues qui fouillent actuellement au
Caire ont montré des papyrus d'époque fatimide récemment
exhumés, entre autres le journal de commerce d'un marchand
d'esclaves.

Les renouvellements récents

Le point de départ proposé pour l'établissement de ce bilan


correspond à la publication des manuels dont les étudiants
continuent de se servir : celui de D. et J. Sourdel, celui de
R. Mantran, celui de C. Cahen, épuisé mais qui mériterait d'être
réédité, car il n'a pas été remplacé par les ouvrages parus
ultérieurement. Pourtant, beaucoup d'études, anglaises surtout,
françaises et allemandes aussi, imposent de sérieuses retouches
au tableau qu'offrent les synthèses existantes. Par exemple,
l'histoire politique, économique et sociale de l'époque abbasside,
naguère développée par les travaux précurseurs de C. Cahen, est
désormais dominée par la production anglo-saxonne : Sha'ban,
Bosworth, Bulliett, Mottahedeh, Lassner, Kennedy, Crone et
tant d'autres, malgré les contributions de D. Sourdel sur les
institutions politiques5 et les recherches de M. Rekaya sur l'Iran
à l'époque d'al-Ma'mun6. Tous rejettent le schéma d'un empire
abbasside iranisé succédant à un empire omeyyade arabe et
s'emploient à analyser les rapports entre forces sociales et
construction de l'Etat, entre autorité centrale et pouvoirs
périphériques. Ainsi, isoler la recherche hexagonale n'a pas toujours
grand sens; car les spécialistes français participent, dans les
domaines et les directions qui sont les leurs et qui sont présentés
ci-après, d'une recherche à caractère international, comme le
montre leur collaboration à cette large entreprise qu'est la
publication de Y Encyclopédie de l'Islam.

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Villes et sociétés urbaines

La ville occupe une place de choix dans le champ des études


sur le monde arabe. D'abord parce que la civilisation de l'Islam
est une civilisation urbaine, même si la principale source de
richesse est la terre ; elle a laissé une abondante documentation
sur les villes et les citadins, que les savants se sont employés
depuis longtemps à exploiter. Ensuite parce que la ville arabe
traditionnelle n'a jamais connu, jusqu'à une époque très récente,
de rupture complète dans ses structures et dans son
fonctionnement. Les profonds bouleversements intervenus depuis les
années cinquante, liés à l'introduction de nouveaux moyens de
transport et d'autres modèles d'habitat ainsi qu'à la brusque
augmentation de la population urbaine, ont conduit géographes,
sociologues, politologues à interroger les spécialistes de l'Islam
médiéval sur le poids des traditions et des modèles hérités du
passé.
Archéologues et historiens continuent à s'intéresser à la
genèse et à la morphologie de la ville arabe. La vision qui
prévalait jusque dans les années cinquante et qui reposait en
grande partie sur les publications de J. Sauvaget est aujourd'hui
fortement nuancée par les uns, vivement rejetée par les autres.
Le schéma élaboré pour Alep et Damas concluait à la
désagrégation urbaine à l'époque abbasside, par abandon de l'ordonnance
antique pour un plan anarchique. Les travaux sur les villes créées
par les Arabes, notamment la thèse sur Kûfâ soutenue par un
collègue tunisien, H. Djaït, décrivent un urbanisme volontariste,
reflet d'une politique califale, avec division de l'espace et
allotissement de territoires aux tribus7. Ailleurs, l'absence d'un
tracé géométrique n'est plus interprétée comme signe d'anarchie
et de désordre, mais comme reflet d'une logique sociale où les
rapports entre les différentes communautés et le partage du
public et du privé se posent en termes originaux. L'histoire et les
monuments des cimetières du Caire, ainsi que les guides à l'usage
des pèlerins qui se rendaient sur les tombes, ont été étudiés par
Y. Ragib dans une série d'articles.

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L'HISTOIRE MEDIEVALE EN FRANCE

Ces visions nouvelles sont soutenues par une analyse des


rapports entre la ville et la campagne, entre la ville et le territoire
contrôlé. La hiérarchie des villes est liée à leur taille, mais aussi à
leur rôle commercial, à leur fonction politique et militaire, à
l'étendue du territoire qu'elles dominent et protègent. Ainsi,
J.-C. Garcin met en rapport la succession des principaux
courants d'échange traversant l'Egypte arabe et le
développement des métropoles régionales8. Sa thèse consacrée à Qûs, qui
fut la capitale de la Haute-Egypte à partir du xie siècle, est un
apport de premier ordre à une histoire totale9; l'évolution de
cette « ville sans qualités » y est articulée autour de trois termes :
le pouvoir central dont le rôle fut déterminant, la campagne dont
Qûs a drainé les richesses, le grand commerce des épices. La
thèse de T. Bianquis10, au-delà d'une perspective plus
strictement événementielle, s'interroge également sur le rapport entre
une ville, Damas, le pouvoir, celui des Fatimides du Caire, et
une région, la Syrie, que nombre de princes damascenes
tentèrent de dominer.
Enfin on s'intéresse aujourd'hui aux désordres urbains
récurrents dans l'Orient arabe, à la suite de l'article fondateur de
C. Cahen. Divers aspects retiennent l'attention : le déséquilibre
entre la production agricole et la consommation urbaine, la
description des milieux populaires et marginaux, les formes de
solidarité urbaine et les autonomismes urbains, en temps de
désordre comme en temps de guerre.
Ces recherches d'histoire urbaine s'appuient sur une
importante activité archéologique. L'archéologie islamique a subi les
mêmes inflexions que l'archéologie occidentale, et s'oriente de
plus en plus vers des fouilles d'habitat ancien, recherché pour sa
banalité et non plus pour sa monumentalité. Dans la double
décennie qui nous retient, on peut recenser une trentaine de sites
explorés par des archéologues français en Syrie, en Egypte, au
Yémen, en Iraq, en Iran, au Maroc, en Tunisie, en Mauritanie,
au Bahrayn, au Qatar et dans les Emirats Unis. Sans compter les
chantiers d'al-Andalus dont nous reparlerons, quatre zones dont
les rapports de fouilles sont publiés de manière accessible
méritent d'être signalées :
— Le Caire, où, dans un quartier d'époque préfatimide et

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LE MONDE ARABO-MUSULMAN AU MOYEN AGE

fatimide, un aqueduc et une nécropole ont été mis au jour, qui


devraient permettre des réflexions nouvelles sur l'alimentation
en eau et les rites funéraires ;
— le Yémen, où la recherche archéologique française,
préislamique et islamique, est extrêmement bien placée ;
— l'Iran, où les niveaux islamiques du site de Suse ont livré un
important matériel céramique et numismatique, mais aussi un
habitat ancien, un quartier artisanal et un hammam, tous datés
entre le vme et le Xe siècle ;
— les Etats du Golfe, dans la mesure où les événements
d'Iran ont amené les archéologues français à prolonger leur
activité sur la rive méridionale du golfe Persique ; ils ont
entrepris des fouilles ponctuelles mais importantes au Bahrayn et
au Qatar, et participent à des missions internationales, à
l'inventaire monumental du Qatar et à diverses prospections.
Ces recherches ont mis en évidence, entre autres apports, un
commerce maritime intense entre cette région et l'Extrême-
Orient.
Publications de relevés épigraphiques, de trésors monétaires,
de matériel céramique viennent compléter le travail
archéologique. Mais ces informations sont le plus souvent livrées brutes et
demandent encore à être exploitées dans une perspective
historique. Dans ces domaines le retard des études arabo-musulmanes
apparaît criant. Une histoire qui prenne en compte les trouvailles
matérielles tout comme une étude du terrain et des objets qui se
nourrisse des préoccupations de l'historien sont encore loin
devant nous, sauf exceptions comme en al-Andalus ou pour
Le Caire mamlouk. Une nouvelle revue consacrée à
l'archéologie islamique devrait sensiblement modifier ce constat dans les
prochaines années.
En histoire comme en archéologie, seules quelques villes ont
surtout retenu l'attention : Qûs, Fustat, Kûfâ, Damas, Alep ;
d'autres monographies sont nécessaires. Mais déjà ces travaux
ont définitivement détruit le paradigme de la ville arabe ou
islamique.

369
Culture, pensée, science

Dans le domaine de l'histoire culturelle, deux thèses ont


marqué un tournant décisif; celle de M. Arkoun sur le
philosophe et historien Miskawayh u, celle d'A. Miquel sur les grands
géographes arabes 12. Rompant avec les méthodes philologiques
classiques, ils ont cherché à comprendre comment une œuvre est
à la fois le produit et le soutien d'une réalité socioculturelle
globale ; pour eux la littérature du xe siècle, qu'elle soit
philosophique ou géographique, permet de saisir les
manifestations d'un humanisme propre non pas à quelques grands
penseurs mais à toute une génération intellectuelle .
En matière d'islamologie, les travaux les plus marquants sont,
à n'en pas douter, ceux de M. Arkoun14. Il plaide pour une
« islamologie appliquée » qui tienne compte des apports des
sciences humaines. Dans ses nombreux articles, il tente
d'intégrer dans les études coraniques les apports de l'anthropologie et
des recherches sur le mythe et le sacré, pour expliciter les
postulats et les catégories sous-jacentes aux systèmes de la
pensée islamique. A son tour, C. Gilliot allie les méthodes
philologiques classiques, l'attitude épistémologique moderne,
l'apport des sciences humaines. Dans le domaine de l'histoire des
doctrines, D. Gimaret et G. Monnot s'intéressent aux grandes
écoles théologiques et à l'attitude de l'Islam classique à l'égard
des autres religions. Leur traduction d'al-Shahrastani 15 est à
considérer comme un événement en islamologie, dans la mesure
où cet ouvrage est une somme pour l'histoire des doctrines, non
seulement religieuses mais aussi philosophiques. Nettement
orientés vers l'histoire, les travaux de J. Chabbi apportent un
éclairage neuf sur les débuts du soufisme16. En France,
l'enseignement et l'étude du droit musulman héritent d'une belle
tradition : Schacht, Brunschvig, Linant de Bellefonds, Tyan,
Chehata, etc. Depuis une vingtaine d'années, A. -M. Turki mène
des recherches sur cette discipline typiquement islamique qu'est
la méthodologie juridique17 et livre aussi périodiquement des
éditions de textes.

370
LE MONDE ARABOMUSULMAN AU MOYEN AGE

La littérature arabe est d'une richesse que chacun connaît.


Aussi le nombre des traductions nouvelles, des études
ponctuelles, des analyses marquées par la linguistique et le
structuralisme est tel qu'il n'est pas possible de les évoquer ici, ne serait-ce
que dans leurs grandes orientations. Trois exemples seront
seulement cités dans la mesure où ils peuvent tout
particulièrement intéresser l'historien :
— les Mille et Une Nuits, dont plusieurs ouvrages, entre autres
d'A. Miquel et de J.E. Bencheikh, offrent une approche
renouvelée par les techniques modernes d'analyse des textes,
entrouvrant les portes de l'imaginaire arabe médiéval 18 ;
— les Mémoires d'Usâma ibn Munqidh, ce chevalier syrien
qui combattit les Francs aux côtés des grands princes du
xne siècle et laissa un tableau vivant et pittoresque de la vie de
son temps ; A. Miquel en a proposé une nouvelle traduction et
s'est ainsi employé à faire surgir de l'ombre cet « inconnu de
l'histoire » 19 ;
— le roman de Baybars est l'une des plus riches productions
de la littérature populaire ; cette œuvre de fiction, récemment
traduite dans un langage très vert20, repose sur un substrat réel,
le règne du sultan mamlouk Baybars, et mériterait d'être
exploitée pour une histoire sociale et culturelle des milieux
populaires.
En ce qui concerne les sciences proprement dites, l'astronomie
arabe est dominée par les chercheurs d'outre-Atlantique, malgré
les belles éditions et traductions des traités d'al-Biruni par M.-T.
Debarnot21 et de Thabit ibn Qurra par R. Morelon22. En
revanche, dans le domaine des mathématiques arabes, deux
chercheurs français s'illustrent concurremment : R. Rashed,
dont les importantes contributions offrent une approche
renouvelée des mathématiques arabes qui cherche à en définir les
rationalités propres23, A. Djebbar dont l'étude sur les
mathématiques au Maghreb représente bien les efforts actuels pour
comprendre les milieux qui ont permis l'innovation
scientifique . Les articles de F. Micheau sur la formation des médecins
et sur les hommes de science s'insèrent dans cette réflexion
générale, en France et ailleurs, sur les rapports entre savoir et
société. Tous ces travaux refusent de considérer la science arabe

371
L'HISTOIRE MÉDIÉVALE EN FRANCE

comme le simple reflet, atténué ou brillant, de la science grecque


et de ne l'étudier que pour son rôle d'intermédiaire entre la
période antique et la science moderne occidentale25. La
transmission au monde latin reste un sujet volontiers étudié. Ici
comme ailleurs les publications de textes sont indispensables;
dans le domaine de la médecine, G. Troupeau et D. Jacquart s'y
emploient excellemment26. Mais au-delà, les chercheurs
s'interrogent sur les raisons, les conditions, la portée de ce large
mouvement de transfert. Le livre que D. Jacquart et F. Micheau
viennent de consacrer à la médecine arabe dans l'Occident
médiéval27 est significatif des progrès qui ont été accomplis ainsi
que des interrogations qui demeurent.

L'Espagne musulmane

La recherche française sur l'Espagne musulmane est marquée


par une tradition solide : H. Terrasse, E. Lévi-Provençal,
H. Pérès, R. Arnaldez. Encore aujourd'hui, les Espagnols eux-
mêmes s'adressent volontiers à des historiens français pour
traiter certains des chapitres musulmans de leur histoire
nationale28. Parmi les travaux publiés dans les années soixante-dix, on
citera la thèse de doctorat de R. Arié sur le royaume nasride de
Grenade29, et la thèse de troisième cycle de D. Urvoy sur les
ulémas andaloux, qui utilise une approche originale d'inspiration
sociologique 30, ainsi que celle de P. Guichard sur les structures
sociales dans l'Espagne musulmane31. Dans ce dernier travail,
comme dans sa récente thèse de doctorat sur la société
musulmane valencienne32, cet auteur s'efforce, à rencontre de tout un
courant « traditionaliste » du médiévisme et de l'arabisme
hispaniques, de mettre en évidence l'ampleur des bouleversements
structurels entraînés par les ruptures historiques que constituent
la conquête arabe, puis la Reconquête chrétienne. Ses
investigations sur les limites entre monde musulman et monde chrétien
allient l'étude du terrain à celle des archives et sont associées à
l'intense activité archéologique déployée par des chercheurs

372
LE MONDE ARABO-MUSULMAN AU MOYEN AGE

français dans la péninsule Ibérique. Historiens et archéologues,


notamment A. Bazzana, P. Cressier, Ph. Sénac, apportent des
éléments neufs sur l'habitat rural et l'irrigation, les sites fortifiés
et la frontière à l'époque musulmane ; ils contribuent au
développement d'une archéologie largement extensive et tournée vers
les problèmes économiques et sociaux33. A partir des
consultations juridiques (fatwâs), V. Lagardère a éclairé pour sa part de
nombreux aspects de l'histoire d'al-Andalus durant l'époque
almoravide34.

Le « bas Moyen Age »

Les orientalistes d'antan s'étaient attachés à cette époque de


l'histoire arabo-musulmane qu'ils ont eux-mêmes définie comme
« classique ». Ils ont eu tendance à considérer que, après des
siècles d'extension politique et de puissance des califats, le
monde de l'Islam avait sombré dans un déclin irrémédiable, et
que son étude présentait d'autant moins d'intérêt que l'Occident
chrétien affirmait alors sa vitalité et sa splendeur. Si le tournant
de l'an Mil a bien marqué la fin d'un monde dirigé d'un seul
centre, des espaces nouveaux et de brillantes réalisations voient
le jour : dynasties berbéro-andalouses, Anatolie des Seldjou-
kides, Egypte du sultan du Caire, désormais sujets privilégiés de
l'investigation et de la réflexion des historiens. Aujourd'hui on
s'interroge volontiers sur la place et la signification du « bas
Moyen Age », on rejette l'appellation de « classique » accolée
au « haut Moyen Age », on désavoue une périodisation créée
pour l'histoire de l'Occident, on réfute le schéma simplificateur
apogée-déclin. Les recherches sur l'Egypte des Mamlouks et le
Maroc des Mérinides illustrent bien cette modification profonde
de la lecture de l'histoire arabo-musulmane jusque-là admise et
encore en vigueur dans l'enseignement du secondaire.
Pour l'Egypte des Mamlouks, les grands renouvellements sont
venus, là encore, de travaux anglo-saxons : la définition de l'Etat
mamlouk avec Ayalon, les fondements économiques avec Ash-

373
L'HISTOIRE MÉDIÉVALE EN FRANCE

tor, encore qu'une partie de son œuvre soit publiée en français,


la crise démographique avec les études de Dois et d'autres sur la
Peste noire en Orient. Mais les chercheurs français participent
activement à ce mouvement, selon des directions qui leur sont
propres; l'histoire politique et culturelle d'une part35, l'histoire
des villes et des sociétés urbaines d'autre part. La très belle
publication collective sur les palais du Caire36, les nombreux
travaux de J.-C. Garcin, les recherches de S. Denoix37, qui
allient l'étude des textes et des documents d'archives à celle des
parcellaires et des vestiges architecturaux, nous permettent
d'apprécier la splendeur et la puissance de la capitale des
Mamlouks.
A l'autre bout de la Méditerranée, le Maroc des Mérinides
doit à la recherche récente de sortir de l'ombre où une histoire
désuète l'avait relégiée. La thèse d'un universitaire marocain,
M. Kably, a ouvert des perspectives passionnantes dont l'intérêt
dépasse la seule période mérinide38. Cet ouvrage, difficile mais
pénétrant, propose une approche renouvelée des chroniques
arabes; dans leur contenu et par leurs silences, elles sont à lire
comme l'expression d'un pouvoir qui cherche à affirmer sa
légitimité. La politique des souverains mérinides est expliquée de
façon globale et cohérente, notamment par les relations que
ceux-ci ont entretenues avec le Sud-Sahara et avec l'Espagne
chrétienne. Le Maroc est alors regardé comme un pion décisif
sur l'échiquier méditerranéen et international ; les travaux
ponctuels menés auparavant sur le commerce entre Espagne et
Maghreb trouvent ainsi tout leur sens. Le siècle des Mérinides,
c'est aussi le siècle d'Ibn Battouta, dont La Découverte vient de
publier à nouveau la traduction, et d'Ibn Khaldun, que
M. Shatzmiller39 et plus encore A. Cheddadi40 s'emploient à
faire descendre de son piédestal de génie exceptionnel, plus
occidental qu'oriental, pour en comprendre l'œuvre à la lumière
du milieu politique, religieux et intellectuel qui fut le sien. Le
Maroc, qui n'a pas connu la conquête ottomane, est un terrain
privilégié pour réfléchir aux phénomènes de longue durée, trop
souvent masqués par les soubresauts de l'histoire dynastique.
Telle est la voie nouvelle empruntée par B. Rosenberger avec ses
articles sur les problèmes d'alimentation et de disette41. Mais,

374
LE MONDE ARABOMUSULMAN AU MOYEN AGE

tant que manquera la connaissance des flux démographiques,


notre prétention à saisir les évolutions économiques et sociales
restera vaine.

Quatre réflexions en guise de conclusion

Définir et caractériser la recherche française dans le domaine


de l'histoire arabo-musulmane apparaît comme une gageure. Car
les grands renouvellements sont souvent venus d'outre-Manche
et les travaux français en sont pénétrés. Comment les isoler? Et
qu'est-ce que la recherche française ? La vitalité des universités
du Maghreb, la présence d'un grand nombre d'étudiants venus
des pays arabes pour faire une thèse en France, l'activité des
écoles françaises du Caire et de Damas, sans parler des
chercheurs qui, du Canada jusqu'au Japon, écrivent en français,
rendent malaisée et arbitraire toute définition hexagonale.

Cette synthèse se limite aux pays arabo-musulmans ; d'autres


espaces du monde de l'Islam, l'Afrique noire ou la Turquie, sont
évoqués ailleurs dans ce livre; mais d'autres encore en sont
absents, l'Empire mongol, l'Inde, l'Indonésie, la Malaisie, qui
ont pourtant été des zones d'expansion de l'Islam après le xie
siècle. Au-delà de la nécessaire délimitation de tout sujet, se pose
ici un problème de vocabulaire et de définition. Le mot « Islam »
est souvent et commodément utilisé dans un sens géopolitique ;
mais ce tout englobant, qui tend à caractériser un monde par sa
religion et sa culture, est lourd d'ambiguïtés et d'imprécisions.
Dans notre vocabulaire et notre pratique d'historien, ayons les
mêmes exigences ici qu'ailleurs. Et appliquons-nous à
circonscrire d'abord des espaces et des temps, pour être à même d'en
étudier les structures et les composantes, avant d'en venir aux
nécessaires généralisations et comparaisons.

L'attrait des voies nouvelles empruntées par les historiens


occidentalistes s'exerce très fortement sur les spécialistes du

375
L'HISTOIRE MÉDIÉVALE EN FRANCE

monde arabo-musulman. Mais plus d'un signale aussi les dangers


d'une histoire sensible aux phénomènes de longue durée, aux
mentalités, au populaire, à l'imaginaire, à l'anthropologie, alors
que les bases événementielles, textuelles, factuelles manquent
encore. Ces distorsions aboutissent à des travaux séduisants,
mais qui, peut-être, résisteront mal à l'épreuve des recherches
ultérieures.

L'histoire des pays arabo-musulmans au Moyen Age apparaît,


sinon à nous-mêmes, du moins aux étudiants, aux élèves, au
public cultivé, comme une histoire maîtrisée. Mais, sous sa forme
vulgarisée, cette histoire — qui s'en tient aux généralités et aux
continuités sans considérer les phénomènes dans leur durée
courte et leur complexité — fige l'Islam dans une civilisation
d'antan définie comme brillante ; une telle approche se montre
souvent incapable de rendre compte du hiatus apparent entre un
passé apprivoisé et un présent qui pose problème, voire fait peur.
Les interrogations face au monde de l'Islam, qui assaillent
périodiquement la société française, exigent pourtant que nous
ne nous dérobions pas à notre responsabilité d'historien et
d'intellectuel.
Notes

1. E. Said, L'Orientalisme. L'Orient créé par l'Occident, trad, française, Paris, Ed.
du Seuil, 1978.
2. M. Rodinson, La Fascination de l'Islam, Paris, Maspero, 1982.
3. D'après C. Liauzu, « Jalons pour un état des lieux », in Compte rendu de la
réunion des chercheurs sur l'histoire du monde arabe et musulman (juillet 1987, Aix-
en-Provence), Lettre d'information de l'AFEMAM (Association française pour
l'étude du monde arabe et musulman), n° 2, décembre 1987, p. 9-23.
4. Y. Ragib, Les Marchands d'étoffes du Fayyoum au IIIe I IXe siècle d'après leurs
archives (actes et lettres), Institut français d'archéologie orientale, Le Caire
(Supplément aux Annales islamologiques, cahiers n** 2 et 5), 1982-1985, 2 vol.
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