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GRÉGOIRE DE NYSSE
L'âme et la résurrection
pn'{ p.lf B.I,iI ~ Il ... ·estimait également redevable ~I alerte. moÎn .., dialectique, moins équilibré. Macrine prend
:\f.IOIlH.' qut' d,In ... notre dialogue il de ... i~ne consta.mment toute la place , et de plu, en plus, au cours du dialoi(ue.
conUlh.: _mJ pt.dagogue. En dehof.'; de la LeI/l'!' XIX, qui Grégoire joue l'a vocat du diable. mais on le sait d·accord
I"t.'\oque nrièvcmenl. Grégoire con..,acra à sa steur moniale avec Macrinc . Il n 'est pas vraiment à la recherche d"une
deu\. l'cnts d'une certaine import3nce . une ~ ~ie de saillIe vérité qui échappe, comme les disciples de Platon. mais
\la, nw.. • qlll nou!'! !J\Te une foule de renseignements désire eJT'membrer de raison la foi chrétienne qu 'iJ profe!oJse
ht'lOrHllIt.'\ sur k· ... per\onnes el leur milieu de vie et le déjà , avec pusillanimité parfois, prétend-il.
n,alogue .\ur lûme el lu n'sun'eclioll, que le lec teur tient Parm, les quelque soixante-cinq œuvres de Grégoire, on
entrt.' It.-s nuin~_ Le "ot:<:ond écrit, qU.ltre fois plu\ \ 'olumi- ne trouve guère qu'un seu l dialogue en oehors de celui-ci .
neux que le: prt::nller .."'icmhle avoir été rédigé après lui el est il s'agit d 'une brève discussion avec un philosophe concer-
cen . . e rapporter les conversations qui occupèrent l'ultiJne nant la question du de>tin (le Contra fatum , PC 'S, 14S-
,·"iI" de Grég01rl! il sa sœur mourante Il e,t dIfficile de 174). Les traités y sont bien plus nombreux, et entre autres
dater ~l\'t.'(' rréClslon l'ou\'raRe lui-même, qui doit proven ir les traités nettement didactiques comme la Grande caté-
du d"but de la periode fé«' .de de Grégoire, enlre 380 et cbèse ou La c réation de l'homme' qui se rapprochent de
5H'i notre dialogue par les destinataires qu'ils visent. Grégoire
semble en effet écrire ,ci pour des intellectuels chrétiens,
éventuellement pour des païens bienveillants, afin de leur
L 11 Phédon chrétiell montrer que la foi n 'est pas absurde, qu'elle résiste vaillam-
Quo, qu ïl en ,oit de la vraisemblance de celte mise en ment aux objections de la philosophie e t propose même
"l'ne. nOll'i nous trou\'on\ devant soixan te-dix-huit répar- une sorte de philosophie plus puissante, nouvelle ct
Ile que s "chani(cnt deux Interlocuteurs, l'un d'eux é tant cohérente. il en appelle aux épicuriens, aux st6,ciens et
aussi le ndrratt.~ur dont les brèves interventions sporadi- aux manichéens, il cite Platon et Ari.stote, mais ces référen-
que, ni,ument habilement révolutio n de l'argument. On ces sont vagues et générales. Il s'en prend surtout à la
>oo ni(e Jus"tôt au Phédon de Platon, Socrate, sur le point philosophie commune de l'é poque et puise lui-même, de
oc prc-ndrc 13 (igue.', réconforta,t lui aussi ses disciples avec façon éclectique, partout oll il trouvera de quoi construire
couragc' et forcc' ,r:llne. S·agirait-il d'un Pbédo11 cbrét ien? sa propre synthl'se 11 met d'emblée la vérité de l'Écriture
Pl'Ut ~êt re' l.t' d'Jlo).(uc- de Grégoire est pourtant moins et du dogme chrétien au-dessus de toute opinion philo,o-
phique, mais il n'en r,'ste pas moins critique, il se sent
étriqué dans une foi qui ne chercherait pas à comprendre,
1 Cf li POlla:r, Iheu (" /" Christ se/ou G'ré/<OIre de Nr....'e , tlUde
~t.",cJlllf1l(· du ' CoNtre !;lmome • aL'ec ,,.aduCIU)Il mé~Iile des ex-
trlJlIs dl Ullflmi' '"mur, J99 f Cuhure et Vérllé. ,lIffu ... ion Cerf.
j ÇC 1"'1::1 \faTl(I)tt' t" , .,'8 t ,lIIé tla fI5 l'tRiI'!(' ancfemw. !r<ld r Quért.
pm ~9 P (>6-~~
A.. an '...ré';':"'H" d(.',"" l('rf",m .. v<Jlt:nl (rdllé dt:' la rt;,,"rfe.'oion . S. Grande Cali'(.b,·w, l'DI' (, , [" c.rt'(l/ion dc.' l'ho,,,mc.', SC (,. Pf)F 2.~_
Arhén:J.gor(." /'(,6, Y7j 1024 ct )u~hn PC; 6, 1571 IS9Z. d )w.lin Pour aVOIr une vut: plus <:()mplèt~ de l'.lnthropologlc de (iré~oirt".
::a rtrr fl-J1trt (CJml)/~'tl~. B,hl,olh("CfU(" J. Migne. 19<)4 • Irénée." Ad"
,.~(,. V ·J1 el T~ull,c.:n, ltl rf urre(tlfJu rie..: morh. PI 1.. 791·Rff(,.
on ...e reponl'r<t l'~dl('menl JuDe mortllt.~ el Ju/k ,,,janr,bwi( l-f. D"'II
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('t ft' mu/. PJ>F(9), alO.'" qu 'à '"erlolim, p ......agc..·' du l"'1l,,,,tott', SC
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Mtthodto dütyOlJlC'. P(I Ik . .tr,';~.HO, qUI ,'oppo otll l:
, 'H le." premlf'r A 1(' L"n· "..-,us form(" dC' dlalngll("
119 (,( d~~ C'OOlIllt<nl;lIres sur 1". bt'tltltud~. pIJ}-' 10 ou le Conflt/Ilf'
tJe\ (Unlll/lle,. P/)}-' "9·')0
(."R/:('O//,'F /JI- \ H\c
t L Alli I:T LA RESl NNEC/10\' Il
aut.lO! qUl" IllJlhonnete .,,' i1 ne re('onn .. II.s~illt leur part ùc le traité proprement théologique : le nom du Christ CM
\ern\" aux phllo-..ophIC'" p3Ienne ..." qUJ~1 absent de cet (;,crit"' .
Survolonl, quelques-unes des thèses majeures de notre
dialogue, en particulier celles oll (jrégoirc fait preuve
ne la philosophie il la mystilJue
d 'originalité - car il est certainement le plus spécuiallf des
'ou!'. dl~H,lb que \1acrine prend Ùt.' plus en plu~ dt' place Pères cappadocien~. Le lecteur moderne ne trouvera p;l'i.
dJn ... le dlil!og:ue, au tur ct ~) 111t'!'.urt.' dl' ~on dt'roulement. tolJjour~ nécessaire la suite du développement de Gré-
On compte l'n dfc..'( nnqll.lnte-~C'pl répartlc!'. d.IIlS LI pre- goift.' , AUSM prcnonb-nous la liberté de prébcnter les points
nl1~rc mOllit.' (1-6H. IU!'.4 u PC -th. 8'5 ln. con tre \mgt ct une forts de cct ecrit d3n~ un ordre différent.
run ... La ~l·\.·()nde. Ct'Ilt.' dc.:rnu.:rc est pre~quc entièrcment
con!'.utut-c li quatre (h~l.·our!'. de Macrine et un de Gré-
-gOlr~. co ne. .lnt le déSir J .... DIeu Cl la purificalion de Immatérialité de l'âme
himt'. la 1Ill:ICf:lpsYl'll!'.e ~ rqeter. b ré~urrection dans Tout d 'abord, il faut prouver que l'âme eXiste. Grégoire
Jldenltlc! et J'altc..'ntl.". Il y J peut-être là l'I1ldlce d'une déploie ici toute rargumentauon classique contre le maté-
mJlaùrc ...,l' dc Grt-g:olf(~ ~l manier le genre littéraire du rialisme. L'organisation du monde, le sens des choses, la
dialogue. qu'il e-..( toujour!'. (cnté cie tran~former en traité vie elle-même sont impossibles s i l'on s'en tient à la pure
dH.bcliqut.', Sans doute. On remarque aus~i, cependant, matérialité . Il faut postuler quelque chose de supérieur
qut.' k . . -..ujeh ;lhoH.k> ... prêtent de moins en moins au débaf d 'esse nce spintuelle, au delà du sen~ible, pour rendre
phllo. . ophlque propremel1l dit. pour dériver vers J'exposé compte de la beauté dynamique de l'univers (11). L'ê tre
rontt:mplattt el même mr~lIque des réalité.l) les plus pro- humain lui-même, comme un microcosmt (12). ne peut se
tonde~ de 13 foi. réduire aux seuls éléments qUI le composent matérielle-
De ... questions sur J'âme, fort fI la mode au quatrième ment. Ceux-ci n 'expliquent ni sa vie sensible, ni ~on
sièdc. on p;lc: ... e à J'éntgme du peché et de ses conséq uen - activité hautement intellect ive. GrégOire reprend ici une
ce • a re ... p(Hr du salut même dan!'> I,C!'> forme~ dévoyée~, à analogIe sto'lcienne classique: Dieu e'i.l l'âme du monde .
1a ... surance de la rédemption en Dieu qui sera tout en tou s Sans Sj présence immatérielle, le monde ne pourrait
a la fm de~ temps, lorsque toutes choses seront restaurées subsister ni se mouvoir. Mais cette reprise est audacieuse
par lUI dan ... leur constttution première: c'est la fameuse en contexte chrétien, car pour la foi, Dieu est ahsolument
Iht'orie de l'apocat3sLlse, dont une version inspirée d'Ori- différent du monde, qui fut créé par la liberté divine s~,n!'>
Rènt.~ 'jera condamnée par le concile de Constantinople de nécessité aucune. Grégoire contin ue pourtant à affirmer
'i j.~ (Denlmger 411. cf. 801 lIl/if/e). Ces envolées mysti- que le Dieu transcendant des chrétiens est aussi, du pO lOt
ques n·empêdlent pa~ le dialogue d'en rester au plan d ' une de vue de l'être, omniprésent à l'univers visible comme son
(t'Haine philosophie chrétienne. On ne verse jamais dans âme sec rète . Transcendance el immanence sont compati-
bles dans sa spéculation. Oc même, l'âme humaine c!'.t
oS Cf Je5 n ~,3-4· 3'5. 123 tm-ll4. (,rcp;olre dit st' méfier de la rhé-toflque ,
IZ~ et de 1;1 ulalC:ClIque, :ib. mal.... en même temps, il e~t fri.md de 7 Il n'apparaît qU',lUx §§ 56 et 11 C; Notre textt! comporte cependJnt
leurs prOlc:dts d la lungue ~ricxJe du S Il . Je ... sy t logasmes quelques pa ...... ages plus sCripturaire,. en particulier le.;; commentai·
tliSjon,Tlf'!l dloS Si" .H, 96. 99 el l·ent.:haÎnement de ... \.-'Ilo~i~mes du res des parabole de ('Ivraie, de Lazare -\R-t9, 63-~1 et de lexte.s
IR. • . pallhnien~, 'iunout 1 Co 15 et le • Dieu tout en tous',
(iRé'GD/HL Dl:; .'VnSE L Ii:/I: liT LI Rt:\fNREC/JO.\
1Z
compli:tement immergée dans!e composé humain, ma!sen les di,tinctions sont noues, la ,mgularité e,t ab,ente, on
n:,te distincte par son caractere proprement Imn131e n el efface les frontieres qui séparent l,'s especes entre elle,
l'die est la première thè>e de Grégoire, avancée au prix a utant que les indi vidus d 'une mêml: e,pece, L'étre e,t
d 'arguments /)",n développés, dont pourra juger le lec indifférencié D'autre part, puisque cette thè!.e métaphr"·
leur : existence et immatérialité de l'âme humaine. Celte que douteu~e es' liée à une ronception morale du monde,
première con; leuon est le fondement cle [Out l'éclifice à e lle donne lieu à un paradoxe sca ndal eux, La condItion
"enir, comme nous le verrons. La que;,lton philosophIque supé rieure et moralement plus parfaite est cell e où naît la
de lïmmortalité cle l"âme, à peme e ffl eu rée clans nOIre faute qui cause la chute, et la conditIon mférieure et
dialogue, n'en est en faIt qu'un corollaIre, L'es;,e ntie l est honteusement immorale est celle où devrait se conquérir le
d 'être capable cle penser l'imm,ltérialité cle l'â me, ca r to ut sa lut qui ferait regagne r la perfection perdue . Il y a là
le reste en découle La thèse platonICienne cle l'immortalité comme une inversion clu bien et du mal, le premier étant
est donc admise sans démonstrat io n au sens strict. Les ca u,e du second , e t le second restaurant le premier
arguments en sa fan'I" faisaient sa ns cloute partie du La démonstration de Grégoire s 'efforce d'écarter égale-
patrimoine commun J'une certaine intelligentsia de l"é po- ment toute idée d'une préexistence des âmes avant leur
que, Gn' golre se contente cl'établir fermement son imma - apparition en l'homme ou en tout au tre ê tre , Sur ce reFu,> ,
térialité il bâtit sa propre thèse, d'inspiration aristotélicienne, celle)
L'idé~ !a <correspondance macrocosme-mIcrocosme de la s imultané ité totale de l'âme et du corps en l'homme,
e~t reprise ki con ventionnellemenc , mais ne constitue pas clès l'origine en union infrangible, chaque partie croissant
le fond de la pen,ée grégorienne , En effet, cle même que au rythme de i'a utre et pmais sans l'a utre , Cette longue:
le Dieu chrétien transcende le moncle, cle même l'homme, dissertation de Macrine sur une prétenclue migration des
image de Dieu, est cléjà comme à la frontière et aux confins âmes - la répartie la plus étendue de tout le dialogue - est
de l"univers maté rie l. L'image du microcosme enferme susceptible d 'intéresser nos contemporams. On sait en
Ihomme clans les limites de ce monde; l'iclée de l'homme effet que la question de la réincarnation fait retour dans
comme être-de-frontière l'ouvre à la transcendance divine notre culture de diverses mamères depuis quelque tcmp;"
a l'image de laquelle tl eM créé, et que le problème cle l'humanité de l'embryon entraine
bien des réflexions épineuses sur l'agir concret et quotI-
dien de nos sociétés médicalement technicisées· !iur ce,
Pas de réincamatioll cleux points , la réflexion cle Grégoire ne nous semble p'"
Dans cette même logique, Grégoire s'attaque vIgoureu- déplacée ,
sement quelques pages plus loin à l'idée cle la métempsy-
cose Sa démonstration est assez étendue (88 à 101") ,
Outre les moqueries faciles visant à ridiculiser l'errance des Un liell ill/ral/gible de l'âme au corps
âmes passant d 'un vivant à l'autre, Grégoire oppose deux Lorsque l'âme huma me, dont Grégoire a vigoureuse-
ar~uments puissants, l'un ontologique, l'autre moral. La ment démontré l'immatérialité et admis l'immonalité, sc
metempsyco,e implique une sone de monisme de l'être :
rettre du lompo",t,; hu mai n . le co rp!'\ maté rid ~e (h:~a~n.:ge , dans l'esprit de l'a rt ISte entraîne la péren nllé de IOUle
les élém nt, con~tl t ua n t' ' e d lspe p,cnl et rctournc:nt a leur œuvre créee par lu i. Celle haute c t belle spécu lallon suffIt
heu ruturcl ~1.1I, Ume p ro uve sa superioflté immal é rle ll e à l'e'pnt hard I de Grégolfe pour prouver du mOins 1.1
et on union In frd n~,hle a ve c lt: corps . en gardant mé- posSlbdl te d 'une résurreCllon corpordle aprcs !J sé para -
mOIre •. pour a InSI dlfe. de chal un des éléments qu 'e ll e a tion de l'âme dans la mort , Les Imag maltons mformallque
Unt e n tre e u X e t ,,, el' e Ue durant la vie du composé (S7- de notre époq ue ne se ,enltront peut-être p", rehutées par
- 1). Cett e thc':)c extrê mement o rig inale de Grégoire , a cellè hypothe,e hn lla n te, Oatlleurs la maltère elle-même
preau rc vut." bi za rre, mérite 1',lttentÎon . Par cette t'spc:ce de sem hie à GrégOIre prendre par mome n ts une fIgure- 3~'CZ
lien perm" ne nt qu e 1':lme humaine , après la mort UU Viva nt idéa liste, que connaît au"i notre SIècle de phySIque
lcrrc'tre. nl' ce..'~L" d'entretenir avec tou' ~C~ élc.:mt: n b quantIque . [;t ·c1 le a ul re chose. se dema nde-t, il, qu' une
constillHlf, po urtant éparpIllés , e lle se mont re co mme convergen ce de qua Hté:-, qUi. en réali té, !-ton[ toute~ purt.-·
prèle " reno uer imméd,alement .1\ c e u x, dès que l'occa- men t intellectu e lles' La matIère eSI-eli e autre cho,s e qu 'une
sIo n >e n presenle ra Celle spec ul.lIlon n 'a p as po u r hut com h inaiso n de l'esprit (105)'
d 'expltque r le méc .l'lisme de la "","'rect,o n d e s corps,
In.." dl' bisser c'ntn.\O If il l'intel ligence sa po" ,blltté
rJllonndlc LI dbpL·r.slo n <.lc~ c1émen t ~ malenel s ne cons- Une création fi nalisée
tItue pas un ohstacle pou r l'âme q u" par définItio n , est vers n otre cam ml/Ilion a 'i projet d iL'i1l
irnm:nênelle et in~ltuahle , c'est-à-dire aussi hle n partout Ma IS cette ' péculatio n po ur a mSI d lfe p h ysique, 'lui
que nulle part Cl' lien n'est pas m até riel o u fo nctio nnel , pré pa re la fo i e n la résurrectio n , n 'a pas l' importance d'une
maIS proprement IIllell igihle e t splfitucl. autre considé ratIo n d e typ e m o ral e t mys tique, Grégolfe a 1
GréH Irc n 'entre pa~ ici da ns les co n~lderalio nc., que d éfini l"il me pa r sa ~eul c pui~~Jnce vivificatrice e t Intc l!('CU\ e
reunmlrcnt cl autres auteurs, comme par exemple salOt car e Ue est à l 'image de Dieu ... o n créate ur .fJ5ar la . Ii rc:fu't..· •
Au»:u'lm dam Lli (III! dl! Dlell ( ltwe 22) • comment . récu la defin/tio n cla SSIqu e du plat()nts me qui admet uan, l'âme
pt.-rer . dc~ ëlt:mc: nts qu i entre-te mps auront servi a d 'autres b présence d es pas>io ns, du d é s" e t de la colère' l'n
usages, seront e ntré, da ns dautres compOSItIon" elles- particulier (l e conc uplscihle e tlirascible , diro nt 1", scobs ·
même.s dIgnes de re,susclte r é ventuellement' Grégoire se tiques), lei encore , Grégo lfe en appe lle à une thest:
contenll" ue ,s() ult ~n er avec fo rce le Iten formel que l'âme originale qdi )Iâ est chère, que )·on a no mmée un peu :Ilort .
ne pl'UI d': nouer e t il l'illu stre par la magnofique comparai- sa thèse de • la d o uhlt' créallo n " , Dan., nOIre d,.lIogue
son ' 0 d 'un peintre nctif qUI serail capa hie non seulement de n'apparaissent p"15 tous les lenants et abouti~sanh d e (·t.-tt e
wmb mc r les couleurs de hase pour produire toutes les position, mieux explicité e dans le traité sur La c réatI o n cil'
nuancc' uc 'on art, mais aussi après coup de les séparer à l 'bomme, A so n habitude , e n effet, Grégoire mesurl' dans
nOU\'c au (OUI e n co n~cr\"an( en mémoire la formule précise chaque cas , en foncllon d e , o n lecteur, l'opportunite: de
d, le ur combma"o n : celle survie purement Intellectuelle déployer toute sa pensee . par devers lui très constru,te ct
très complète, ou sl'ulemenl tel ou td ."peel. Am" dl'11I1 '
1G c..r.!g I~ e~t Ir6 im:ll(lnJllf el vraiment pUI ..... Jnl dan~ ~c:~ ('ompJ ~
roloo par aillèur:;. très helleo; On peut en <.k'noOlhrer trenh.."-dt,uX ,
.:!co dlff reme5 Impo rt .Jn tt:s_ dans le Dt> amma 11 Cf B. Po ttu:r , Dlt'II ('t le Christ ~dfJ" Grégmre dt' \ '} St' r 2~'"
GRtGOIRf DE '} t
1 L Â 1/ f:r L' m/ llRU lioN
(' t-on 1 un dc 1aUlre, cht'z (;re):o Jrc, un OU\ ra):e heuri' pUlll1l1 ve q u e ' "ho mme.: aUJo unt'hul '" chemme librement a
IIQU polemlqu d,d.l< Ilq m ' o u ,p"ltul'I " tr.l\"l'r:o. l a puritic !tum dl' son MIl{" pl't' here 'o C, .1ftn d ~Idhé..
\ 0' 1en hre la tcn ur de 13 lh se d e LI douhl" u< ,ltlon ", fer rrogrcSSi\c.' Oll' nt l 't p('rs()nnc Jl ~ mt'nt .IU pro Jet Ol° 1)1 U
DI 1 .1\"2 11 forme Il- des ln d l' l. rl'C f un h o mm ~ ( 0 1porl'l To ut ll'U IInphquc unt' ( O nl"t:r1h>n complexe dt' r.lpport s
nu rement touro \ os IlH et p .Hf.lIICment .l on IlllaRl'. < nt rl' le llIal , 1" p<'lhe e l 1.. "hl' rte, que "rcRo m d,'plo,e
l\Ul Dieu. dJnl.; !Ii.1 prt." 1 n l.C,~ tOlltt." pul:-.. ....lntt; . a vait \ u 4ue <lV l'C \"1\. .lnt ê <.. l ,In " bo n nomhrc <.Je ~C'" t'cnt~ "
l'h mme <lU" cr< It !.hrc ' c d to urnerait de lUI I11c'lI'erall
r:1J on t't d' Ircralt ' e r"l'p",<ller de 1 3nlll1.11 3U4l1cI
,1 dép p3 r Ic corps '\U"' , d,lIh , a pre\o\ance Punfwr les pmslIi/l.\
mfa,lhble el pu pure b ,e ", ,'III ,IIK e po ur le lu t oe les pa Ion de )':tmc, dé""f ct cokrc. n appartiennent
1homme '''eu le ,T"3-1 il dJr,,<,tcl11,'nt d.ln' um ,.utrl' donc pa, a l,,, <:nee dl' l'àme, ,lin" qlle le prétend PIJton ,
nd,t,on <iu~ elle Prolt!t ',' Inltlaklll nI l'Ir lui. dan une Lllc~ lui ~(lnt au (ontraln.- adventlct.." ('..if dlt:~ .,ont le...
ondu Il plus pro he de ( dk- dl' l'anllllai a uqud Iholllme conséquences du pcc. hé De même. M.."lon Grcgolff.... l'exer·
'\oudl"2lt re' se mhler c t du ml'ml" <.: oup, rn.".~tl·nelJ!)ement ciet." de la ... cxualirê' n 'est pas un élément cso.,cntit... l de la
nu ux ad3l'ke. un relour po ",hle d l'homnw "ers DIeu ùcfillltlon de l'homme. Or. tout (c qUI n"t'st ,>a.., c ...... enttcl
gr ce:a l 'In arnatl o n d u \'erb,--', 4ui donnera une ù ... ibilitt; ... cra abandonnt." dans la vic future .\1:ti"l la lh~lIr l· ...
Dl·U lUI-même Inltlale m e nt , ùan~ Cl'Ul" • prl'nllère <.:réJ. - es ... cnuelle L· âml~. grâce au lIt.'n Immateriel que nou", <1\"on
Il n - quI n e ut ,a ma l lIeu , DIeu vou!."t cr"er l'homme dam decrit plus haut. retrouvera ... on corp:J PourtJnt ce lien
un or:e d~ comhll o n ",I0):"!.que lerre,tre", Concrèle- dc\'ra depouîllt.'f toui ce qUI e ... t pecC".ùnlOt.'ux t'n lui Aln... i
ment ,1 le u~ 3 O.lOS un a ulre' condlllon 0.1 ".\econde l'âme dOll se pUrifier de hlute, le p,l'Slons 4UI OlllJOurdhlll
cr lIon ,) o u 1 corp e re produll de mal1lere sexuée el ou LHt~llhcnt au corps de fa~' on ...Cf\'llc...·, pour ('onqllérir unt"
1 me est sounÙ! ~ .IUX pa 'S !'iol0 n :1nimale~ l't san", T'lison du rel.ltinn '<:IRn.:uria'" ;. légard de c"tte duir 4"1 ménte d,'
dc ,reld 12 ,,01 ncc Cettc l ndltJC)o seconde de l'hol11l11e, rc...... uscilcr. car elle e"'l e"' ... cntielk· ;j l'homme Jan . . la \ 1"'100
(pend.lnl pensee du po ,nt Ol' vue de DIeu , est h,en première de Dlcu . Cette purific-.lll0n peUl .... effl-ctut.·r dl.~
re lIemcnt 1.. CO" IIcnec dl' ,on !.hre péché et tout il la cette vie terrc ... tn:, lub elle d· \"r;~ .... ·3lhevef aprl.· ... la mort ,
101 13 Vot de lUI o('<n<.: par Dil'u pOlir ,'en !Hlérer On ùan ... IJ mt,.· ... ure Illt:me où ,,:Ile seL. '-neon.: néu." ......... ure Am"" 1
park d unt' ule" d o ublc c rl <Illon " ,'ar le, deu \ creatIon" la souffrante qlll ... ·cn:-..uivra n'aura (;t'O d'tm lh~ttlllll'n( lm
en 'lue lion n ure nt p ... h"u ,ulTl'"ivem<:nt. mai, 1.. po ... é par Dieu. 111.11 ....... l'ra 1.\ purifil":.ttHm (ulun.:llt· Ù"" 1~lmt.'
preuil rI! c t comme IOtc,:flc..:ure a tt 't'conde. Elle en c!')t à en n:cherd"H. ' de son Hen \,.; ....... entld ~t\Cl" It..' corp"', L'n \1.ll'
la fo, le pnn tpc ,d al et le terme r"eI. Lor.'que Gre!(oire d'unt: !ihn.: communion au de ...... ein dinn Dll'U ne pUnit
de la ( o "dlt,o ll pronutJ\'" d" l'homme, il faul son!(er pa:-.., c'c ... t Ihommt:' qll1 "'l' punfa: pour connaître Dit:u ,
c n e pr m'cre U Illon <1'" n'a de rl'ahlé, jusqu'id, quc
par 1 t'l'fil d e DIeu 1I1,Jl5 qu" l'''lIr ('t'llf~ r"ison Illl'mc, l'sI T,.tl1I.~r()"I/I<,r /e de,\I" l'/I tlm/JII"
b,en plu rt"'''' que Ioule autre , (,'l'st vers lelle (,(lIloition
~t.li~ Ü. I (;rl)r.:()irt' rl'nnlntre une nClu\"l'lle ohll"Ui<.lIl , ~l
laquelle il opp"'" une hnll.,nlt' Intllltion te d",,, lUI-
mt.""·f1lc..', que ['on J cllnsidt'rl' lusqu'1t..tCOl1unl' unl' Ixl ...... lon,
1,.; (/ 8 POUier DIeu Il,> (h de .\')':\\""e
"cm (,n'RQ(Y'" p l'r nL- puu ....... e-I JI p.l!'> à cht'rdl~r Dil"U' :""c~t~il pa ... ncll" ..... Jirl'
J ~ ct ÜI ' lIOn d,.f '''"HPIm, 13 { '1>-17 ,. 'Il,IM
1 l 'HI 1 l I t '" \1 ,.."., ( lin \ 11
notrt' il"'t(,Il'I{ln 'lr Itu' <.;n:'~l>irl· .u.:qulC. :.'Iu..·. avec l.ol\tflle {Jlell \('m 10111 1'1/ 1"" •• , (1 Co 15, 28)
t othou 1.1!lo1l'(. lllêl11l D.ln ... 1.1 UHlthtlOIl pl'l· ... l·nw ill'x,,,te
hl n ln npll un de'" d" DICU S,I~lI 11 'lull?nl<:nt d'un<' (,"')(O"l' nt' p,lrkr,l d,lns Cl' di;tlo!(ue ni d'en"'r n. dl'
pa lon,qui l'r.llt d,Ill' I I l',IS, P,If ddtnltl"n, l',,n'Jmtnn,,l'! pur!(,ttoi/c, (l'S nollo", '!>nl pluté,t onldentale', /1 "horde
r gOlfl' fl'u>nn,lit Id~n du d",,,r H'" 1l1l'U ma" cc puurt.u)( Il' 'Ult't d'une .llItre I1lJnicrt\ Prl'mu.:rc:rnl'nt .1
d\nanll'"11' IUlme'llIl' dOit ':tre punfÎe ct J!l1nl' Car 1.1 ou l:xrlut toute .dl'C de lieu de 1.1 not.on d""ique d'HJdl's, qlli
1 homnH. H.'nnmtn.' \ ramlf..'Ilt [)u.:u, le dC~lr,..,e tran~lormc t.:n l:st ,IUSSI hlen /(rl'cque ~Iue h.blique L'Hades n'e,st pas un
Jmour ,lns J,II11,IIS lhsparaitre poun,lnt CCt amour Vl'nta- monde sO.lItt'rr~tn ou a~nL'n (.,don rimagin"Hlon <.Ic!" épo-
hl 'lui est dl:J:t loul"ance dl' Dieu, n'aur,l plu,~ dès 1o" que,s), ma" un etat de 'Il: (·eh" de râme quI. après la mon,
1Inst.l hll Il l' ct l ,lnxll't,' du d ;Slf Il 'l'rJ, l'ommc le des If, se punfl" de son hen pecheur ab mati;:rc, pour res'l'stiter
mOU\Cfl)(:nt \oc:r.'! Dit:u, mais dé,..,()nl1~tis mouv('mt," . . l.lhle, de la(on pure au dernier jour lkllxlememcnr, lint'~ns;le et
S ln retour Pl'(:<' .Ullllll'lI\. . ..,ans é~.tn.·ment il
d'tgnOfJnCC :
la durec de celte pUflhcallon sont e lles JUS,>! des notions
analo~iques, CH le (l'mpS lui-même disparaîtra ou du
lonn,lit,a ,,'" hut l't parCl' qu'il Il' ppuISuivra ,ans dévier,
Il 1',lura lk 1.1 pour ,linS! dire atlllllt sans pOurt,lnt le mom, acquerra une nouvelle figure quand il scra au
ros'l'dl'r (.If Dlcu est infil1l, Dans C<: proce"us, le désir se contact de l'éternité, tout comme le désir sera transmué l:n
punf,,:, sunlfie,' mtensifie même ct s'élar~it "la mesure de amour Il semhle hien pourtant que l'idée d'un enfer
éternel nc puis.,e ., 'inlcgrer J. la vi,ion de GrégOire LICt· J.
';on oh, t diVin, tout en mOUf.1Tlt à lui-même comme
l'infini, le monde fll1. restera toujours fin. Dieu V,unlf,l
1"1 s. m tous les ob"acles et toutes les re"stance, humaines li
,st K' toutl' la théorie subltle et vigoureuse à la fois de
ler<:<ta'l', propre à Grégoire, qu'il faudrait évoquer", Dieu
viendra il bout de chacun ,don un mode appropné Le,
humains, pour Gré~oirt.', démontrent également leur fini-
e inlm., rhomme fini le poursuit sans fin , par des
tude dans le fait qu'ils ,ont en nombre fml (108) ce
• comnll:nccnwnrs qUI n'ont pas de fin, Dan" l'amour le
nombre fLlt deterrlllné d'avance par Dieu pour constituer la
d SI<' "st puri!tl'. Il n a rien perdu de son dynamisme, ";ais
cr~ation première qu 'il poursuit malgré notre peché, De
'cst de poutlle de son inquiétude égocentrique, Il est
~lcme la pur~fic~ri()n ,Jtteindra ,"on terme. un tc:rme Jtl.lptc
d sl'rmais tout enllt.'r tourné vers Dieu (72-77), À ces
a chacun. GregOIre deplo.e ici la helle image de la f"te lui"e
rélkxlons, Grc~olf(: J,l'ute une curieuse observation sur la
d:s Tentes , qu'il transpose sur 1-", lieux du Temple de
1tll'11l01fe, qUI le met aux anripode, desConfesslol1s de saint
Jerusalem le lour du Kippour. TGUS ,eronl tournés ,lU
:\·J!(ustm, l'homme tendu vers Dieu oublie ce qu'il laisse
dernier jour vers Dieu comme vers le Saint des ~aint.s. nuis
dl'rne,,' !u. (Ph ;3, l.3), pour entrer e n Dieu qui, présence ce~t3ins seront plus proches et d'Jutres plus éloi~nés,
p.lrLlIlc..· a ~()i. c!-.t comme san'! mémoircl'i.
meme.sl les diverses enceintes seront [out es tomhées . Tous
,
1 - DE L'AMI:'
A ,A(guments des philo,ophe, contre l'âme
- conlre ... a survie P)
~ COnlre ...on eXistence. EplCure et le., stoICien ... (HI
B Contre-argumcnt'
si le (orps e!'lt .lIllme, l '~tme
exi ... te (9)
"'1 ("âJlle ,.;, t_
' x,stc pa"" Dieu nt)n plu'" (IO)
~ or Iharnhll'"lie de l ' UnI\Tr ... un le <.:r~ateur (11)
J"cxlstt' nce dt Dieu dt'montfe celle de l'âme (12)
_ohjt'clion . peut-on définir une chose par ce qu'elle n'est pas, II - DE LA Rt~SURREC770N DES JfORTS
pJr exemple l':lme cn partant du corps' (23)
retour :1 lin ~lrKument précédent nier cc qUI ne LOlllbe pas
\ Diver"" opinions ,ur la r6urrectlon Œil)
... ou ... les ~cns revient :1 mer Dieu (21) - la tr..tnsnli~ratlon cles âme~ (H<)·92)
- la preexistence des âl11e~ (9j-lOl)
a l't'spnt cM sembiahle à la nature tlhme (26-27)
B. La création de J'âme
- _SJ place dans 10.1 <.réauon du monde, corporel et spintuel (102·
10,)
D , La ,urvie de l'âme
_ J"âmc ct le corps Jppar;lIs')ent en même temp') (106)
- 1jme qlll eM sîmpl n peut se clénHllposer comme le corps ~ la generation (HP)
( 2H-29) - le nombre des âmes e,t déhm 008-109)
. après hi dls.fiiolu[ion du corps, Llme reste unie aux éléments C. Témoignages scripturaIrlS sur la résurrection
du corps (30) - Ps 10j, 29-30 (J 12>
- Ps 117, 27 (11.\1 J 5)
a n'&I;IO[ pas soullli~e aux lois de l'espace, elle n'l' .... t pas gênée
- Ez j7, 1-11 (! 16)
par la d"perslon de ces éléments (31-32) - Nouve'lLI Te::.tamcnt (J 1')
- Excurslls . les passions de J'âme D, Objections il propos du ,t,tut des corps re>susClté.,
- Insuffisance de la philosophie <33-36)
- corruptihilité des corp:-, ( 119)
les ras~ions n'entrent pas dans la défimtion de l'homme
.si ce sont d'alltre~ corps, ce n·eo,t pas une résurrection ( 110)
cr 58) - quel étal du (orp,.., rc.,susCitera "1 ( 121)
- la coli're et le désir; leur utilité (39-40)
qui ~era jljge ? (121)
- ex('ursus anthropologique (42-43) _ a quoi bon r· :-.slisciter .n·ee. des organes mlltlle~? ( ) 2:3)
de J'usa/1e de, passions; bon ou mauval, (4q-47)
. I"Eulture ~lU secours de la philosophie, le bon grain et E, Réponses
J'1,we ( 18-50) _ la résurrection est le rétabli~semeOl de l'état onginel ( 12:;) ,
"(//l l- r/ (// '1> 11' /1<'''1' de /ll II/orl > sa ns OU le, sa ns ri e n d e cc qui re tève dc la sensa tIo n ' O n
! I.e U l'ur encore hrul ,lnt dl' clugrin , jl' (H . . pellt Ill! ap pliq ue r le fe u o u le fe r, lui d écoupe r le corps
-GO I1Hllt.: nt cc: l'OllllllJndclllcnt pL'ut -il ... ·apr1i(llll'T a u x avec une é pée , l'o ffrir à d e .' an imau x ca rni vo res, o u e n(ore
hommt.:". qUJnd chal un dl' notL''! S'l'Il pr<?nd n~Hufellt' m en t l'ensevdtr, le dé runt n e ressent a ucun e diffé re nce e nt re
.) 1.1 n~ort . quand le ~pt"c t3de de P10uranls n 'e~l ~ lI e re LOus ces traIte me nts .
,uppori3hk qu.tnd . :t l'approche de 1., lIIort. ks ho mme, Lo rsq ue l'o n o bserve do nc ce c hangeme nt a l11., i o pé ré c t
t'ont toul po ur 1't'\ltcr ? \ l ieux l'Ill' 'fe , pOU f le .... m~t gi~ tra l S, q ue le pnnci pe de vie, aupa ra va nt prése nt , di sp a raît po ur
(.: IIe.." e..' . . t le pm: Je .. (Times . le r""'.
des c h â l t m e nl~ au s!'il. deven ir s ubite me nt in vis ibl e.!, - comme ,éte tnt une la mpe
Commen' negligt'f dé part ' dl' la n e, qu'i l rrappe un q ua nd la na mme , qui Jusqu e-là se con sumait en c il e.! , 01 nt>
~[rd.ngl'r ou à plu s rt e ra.ison un p roche, en train de reste sur la mèche ni ne se dé place aille urs, ma is dISparaît
mourir ? to ta le me nt -, comme nt pe ut-o n suppo rter de bo n cœur ce
Dl' Lut , di:"! -je . nou:-- \'oyons les ho mme . . :-;' inq uié tcr san s si g rand changement , lo rsque l'on ne pe ut manireMe me nt
Le ........t· dl' ... .Ivoir COO1tl1c:nt re ... te r en vie. Ain ~ i nos l1lilisons s'appu ye r sur rie n ? En effe t, qu a nd o n no us p arle dc
o nt -l'Ile ... t'lt: (OnrUèS selon n o~ heso ins vitau x. pour é viter migratio n de l'â me, n OLI S o bservo n s bi en ce qui reste, mai\
que Lur ambl3nt ne procure à nos corps la soufrrance due igno ro ns [ce qu 'est .cteve nuJ ce qui s'est sé paré, c t qUI
ail froi d 011 J la chaleur. Et l'agriculture? Est-elle a utre appartie nt po urtant a no tre nature, et v ers qu o i cela sc
lh",e que ce qui nous pennet de vivre ? L'au.tc he me nt 11 la déplace ; ~a r ni la terre, ni l 'air, ni l'e au , ni au cun autre
vie .Ipparait flicn ~ tra"c rs Id crainte tll' la mo rt . Et la é lé me nt , ne mo ntre e n soi-mê me celte force qui sest
méuecine? Pourquoi est-el le jj e stimée des h o mme~ ? séparée de no tre corps. Après le d é part d e l'âme , cc qui
Parcl' qu 'dle semble comhattre la mort , en quelque sorte, demeure est mo rt e t va dès lo rs se corrompre.
Rrâ(e..~ :i ~on art, non? Les cuirasses , boucliers, jambières ,
(J~qllt:'s. arme" défensives, enceintes fortifiées, porte~
rt"nfon.. t:e~ de fcc fos!'ié~ rassurants etc ., ne doivent d 'cxis-
Croire en IïmmJrlalilé de l'âme est-il raisonnahle ?
I~r qu ','1 notre peur de la mo rt . Ain;i, pui"que la mort est Au milieu de ces considérations , ma pédagogue me
nature llement terrlhle, comment croire racilement celui qui secoua par la main et m 'interrompit :
ordonne tic demeu rer é tranger à tout chagrin, quand on -: Serais-tu, dit-elle , si troublé par la peur, l'esprit acca -
rcste scul et qu e l'a utre disparaît? ble, comme si . l 'âm~ n~ demeurait pas pour toujours ,
:- Eh hll' Il , tlit ma pédagogue , pourquoi donc l'idée comme SI elle disparaissait au moment de la désagrégation
ml' ml' de la mo rt te semble-t-elle si affligeante' Ne suffit- clu corps?
d pas q ue les In.,ensés passent leur temps à l'attaquer? 4: Pour ma part - encore sous le coup de l'émotion , )C
3. Pour' jUOi n'auno ns-nous pas le droit d 'être peinés, lui n avais pas repns mes pensées - , je répondis de maOlert>
1 torqu;ll' je lo rsque nous voyons celui qui, à l'instant quelque peu inconsidérée . Je ne prêtai aUCune attention au
en or · \ IV;llt et pariait , tout à coup sans souffle, sans voix, sens de ses mots. N'ai-je pas declaré en erfet que les paroles
. . Jn\ fil U\I 'l11cnt , tou~ ses .-;ens corporels éteints, sans vue, dlvmes ressemblaient j des ordre.s ? Elles nous rorcent a
croire que l'âme demeure éternelle, sans que la moindre
ralso,n nous conduise à celte opmion . Notre esprit nous
3 L~Ol plo l du mOI 0"0( h Clrt'\H ' d· .
, qUi eSlgne un depdrt par un mouve--
IUC" nt ",,,,t endant *·"1 ., par,an accepter l'ordre par peur, comme par une servilite
, ........ l "~~Iqut." il leut." époque pour uéMgner la mort mteneure, et non pas adhérer il ces paroles par un mouve-
1 E L AMI! CT LA
\', D'l'li exl . . /e. rûme llussi Ihomme microcosme Conrl(IÎtre 1 âme à partIr de SOtl ac/ion dans le corps
1.2 - El ((unmt'nt. dis-je. la I.:ro)"ancC' l'n l'l·xi~tl·n<.:e (k Dieu l~ . ~ C'e~t tout a :,lIt !1os,<" lhle , repnt la )cune fille , pour ccu x q .
,,1 Honln.. ··t t..'lIe Liu même n .Jl1p lelle de l'âme hum.une·' C.1r dc~,rcnt sc: co nnaltrc eux-mêm~s sc\()O ce sage ct)mmandcment~1
1 âme!' n t.:'t P,l'" à conf<.mdre a\ ec [)1t~1I au pOInt dl' devoir .1dmcnrt:' ~ul!'>quc 1ame c1le-même nouo, enseigne les considération,> qui I~
tout :.\ f.H[ 1<':~I,tt.'nce ùe celle-IJ. 'Ion reco nnaît lexiMCnCl.' de con ce rnent· clle est qLlelque chose d'immatériel et d Incorporel
CclUI4(1 agissant ct se mouvant ~elon sa propre nature , démontrant "te~
_ ~elon les phdo,ophc .... répondit-e1k', IÎ10mme e~1 une e:-;- propres mOUVCl1"lents ~I traver~ les organe!'l du corps. En effet, le ....
pèe.. t." oC' nll(:r(K()"'IllC'~. qUI <.:omprend cn lUI ' nH~mc ct' ... él~l1lcnts organes corporels son!. pour leur part, tout aussi hien d ... po"tcs
con UIU,lOl l'unI\l."r... Si o!tle H~k't? e ... t vraie (ct die..> le ... cmhk~), chez I.es defunts, ~.tI!:> lis ,demeurent Immohiles, inerte!'!, pui"que
nous n'avons .....10 ... dn\lte pa ... besoin d·un autre .lr~umcnt pour la pUissance de 1 amc n eM pas en eux. Or il y a mouvement
conhrll1t,.. r !lOS .... Llppo!'!luons à propo . . de 1':\111e , Nous avon~ lorsque les organes ont en eux la sensibi!ilt: er que la fOlce de la
ron .... ldér quc..' l'âllle..> existe par clle·I:I( 111<..', ù'-'ns une nature pen,>ée se répand Wâce a la sensation , amenanr, de son propre
chtfc..:rcniC cl nnglll..lk·. par rapport J. 1.1 1H.1le..'nalitc du corps mouvement, les organes de.o, sens vers ce qui lui p3C<lÎt hon.
~OLlS dC:l."<.>tI\ ron ... tmlt l·ullln.~r.o, gr~kl' a notre perception
e..·n"'lhlc l't nou ........ nmme... c dlllt~, par Lu lion de nos sens, vers
Esquisse d 'une déJlllilinn de l 'â me
1.1 c..(Jnn~ptlon de tout (.lbJd l't ûe toute pen~ée dépassant la
. . en . . ali()n; nprrc.." <:rI! c..Ie\lt:nt alors l'interprète de la toute- 14 , - Qu 'e!>l-ce dont que I·âme, demandai-je, s'il est pos~ihle
pw' ....lnh.· "'JHI.":--sC' c..:ontemplée dan~ l ' univer~ et révélant, par dJe- d 'esquisser une définition de sa nature, afm que, par l"l'tlt"
11l~lllc. <.dUI qLl1 p.lr clic contient I"univcr!'! en ~.l main De la <lpproche , nous comprenions le sUlet proposé ~
r:1ëmc manll.'rt' .lus .... i, si nous reRardons l'univers qUI e~t en nous, - Chacun a proposé une ex.plicatlon de Lime différente dt;:~
nou') Ivon .... la lar~emc:nt de quoi imaginer la réahré cachée à autres, dit-elle, el l 'a définie I.:omme bon lUI sembl;lIt l ' VOici
traver .... <:c.. qUI nous apparaît. Or. est caché ce qui, étant en soi
0
notre opinion à son sUJet. L'âme e~t une essence engendrée, une
essence Vivante, spirituelle, qui IOJuse dans un corps organi~e et
... pmtuel cr Immatériel. t'chappe à l 'ob~erva tion des sens,
doué de sensation une force vitale et capable de perce\olr de ...
,le diS alors éléments sen~lblcs, tant 'ILle persiste la nature capahlt: de k ...
_ c..crles,la s,iKec;, ... t." transn.>nd:lI1te à l'univers, par les principes
saRcOIi el mern.'lllcux qUI ~e manifestent dan!:> le monde, peut être comprendre,
tm:.lglOél.' <..tms I.:ettc: h.uffionieuse disposition. Mais comment
arn\"t:r.1 c nn~lIlrc l'âme à tr,-,vers ce que J'on VOlt dans le corps,
quanc..l on n:du.'rche le caché a
partIr du Vi:'ihle 1
18, Cf la sentente que ~o(:rate J, .... ait lue "ur I~ frontun du tcmple dt'
Delphes .. Conn;lb·wi lOi~mem~.· De ml!me B3~llc, dan .. son hm
alllml.Ol1 à /01· memt>, tai ... al! pa~"ter son lecteur de \'obscrvJ,uon de
la n,liure hunuine a 13 <..'onnal ... "J.n .... e de Dieu (et! y Rudlx·r~,
~lo<.:kh()lm, 19(2) .
1" (,r gOlrt.' 1 irna~e clas!'Ilque, ... urtout ddn!'l le stolc..:i .. me, de
1I11i1 .. e..'
19 I.e ... definllion ... de: L1Ine ,Ihondent dan ... lès tral\eS philo ... oph'{\l:t: s
1hOt11Illl'· rnl\ f()(. D'me Diln ... "ton traité Mir La (rt>alio" de l'homme, de I·Antiqulté t.lrdr\e ~I L:omm~nL:er palles numbreux L:Onlillent,lI·
,1 Jt."cusc {l'Ut." ima~t' au nl)11\ de la dignité de l'homme, IIna)(e non rc~ du ne a",ma d·Arhtote Tcrtullll?n dU Illt s le ne..'o-plJ.tonK,en
p3.5 du Inowlc rnJI de Dieu, PDF 23. p, 92-93 Sur le ... " .. nation .. de Jamblique..' .HI IV'. f',ic;-mc"o ... d·Fmi.'...e au \" n{lU'" donnent ~C''''
1 antbrr polnJ(H': de <'Jré~olre. d Corsini, .. 1.h:l10100lc..· . ta tht:'o- dO ....... ler... ra ..semhlant u: .. di\"cr ... es defm IlIt10S Cf F Per(l!l, - ure-
Il'- ~ 1 bomme mleux·o.. me <:'1 le corolLure..' d·unt· '''l''lOn du monde
f(or)" of Ny!<>sa and the nftoplatonu: -,
t."Vli'lm h lnlC!' des. e..ontratrt· ...
r.Hf.url/A'1 tll \)\\1- 1. ·1 HF 1:'1 L1 1<1 H'RRU 1f(}.\
l. <orp dU 1 cime l'n' 0 11 propre "/Il!l"~W ht'.IUl'OUp plu ... IIBport.tnlt.· ... qU(' edlt.' ... tle toute b tt-rre l ,"c r ce
l~ rout m pJrl3nl Jm~ l. ~1Ie.· Ill()ntre.' Ue.' 1.1 m,lin 1.... Illl'Ut'(10 .1 ...... 1'. p,tS paru~ qUl" tu lIh. par I"mtt'Ihg nt,'e ~[gr.1ce a ('1: que ru \'Ot
:l l('Ire. d ~II pour tllgner ...o n l'orp' , el "'lIt" pour Ult son mnu\'(,'menl p.1ftll"ultcr ~t"S mtt'rv·dlles de tt'nllh et li ~p3 co:
1..1 P U\" ,,1...' no s Jffirmatlons e.'sl IU,It'lt, ~ ()I~' COl11lllt'nt, l'Jl It-.. (,'auses Ul' ~c .... ·("llp ... t· ... . '(Ir de tOi quand tu montrt"S qU 'II en
\a Jin"',)
C' ~t n ' m de 10 , en fl1a\.lnt 't:' uOlgh "-ur mon olTh: n..', pl:Ul Il
t'111e.' ndl(', en (lud4Ut~ ~orte . p.u k' ,,,·n ... du I{HI<.. ht.."r. nu n.Hure qlll , Et, quand lu VOlS la lune dc:uui!rt.', pui noÎlrt', tu :Ipprcnds
me \ en, lui ct lUI f3<.. o ntt" .. c..... proprt: ... ,tlledlon"', ilu lh':.!nt 4 u (," t.I Jutre ... (ho'c~ ur ll" qu l'lIt.' c ... t, a lran:rs c.:e qui JpparaÎt de
lOi maladie c'I,,"n train de ,c dt" t')(lprt."r d.ln ... Il' c: mp .... que: It' mal aspech .... "avoir qu 't'lIl" est oh'«.:ure dt" par sa nature, et qu dIe
provient d tds \ l ' fI! c..-t que la p:-o~n.·"'lon \.1 Ic..' Illt.;'n,,'r Ju:-;qu·;.l a une rotatIOn tout pre ... dt.' la tcrre. mal ... qU'elle C:-.t ~dalTt~e pM
td pomt d mflammatlon '> I. '(t"ll rc:n'eIHnc .IU":-;I It.' medc(1O ~ur les r;lyon~ du ~()Icll, comme IOfsque echl1,ci ...e rént:"'hlt dan ... les
d flutTes l·ll'm~: nts .. emhlahlc..· .... lor"'quîl rc~.lH.ll' l' !tiipctt d'unc ~lIroirs : trappé~ par Ic "'Okll, 1" nt' ren .... ou:nt p;t... I~ur propre
edar. mal" Ct:'lUI de: la IUIllIt're !lool.lIre qUI sc reflechlt t.'t est
per o nnc al1ll't;" C't la fon omption dL' .. (:h,lir . Il \(lll ~I()r.,
renv()y~e: J partir <l'un corps Il ...... c et hnllant.
romml:nl 1('1.1t tnk'rnt' sc.." If.H.1UIl p.u l,Ispell du tt'lOt, pjh: ct
1 lit U,\, .am" qu(," par le n:g,.trd , qui sc: porte lout ,cul \ er:-; le pOInt 17 Préci~ément. pour (eux qUI œgJrdcnt ....m:-. rétledllr 1..1
pUlSant d JoulourC'u, l'oUle dOM e g,lit'l1lent ue
leb ren~el~ lum,ère ~emhle venir d~ la. lune même Or li e.lit démontré qu~ I~I
ncm nb "Ile- :tppn,ond:t connaÎtrc..-l 'atfe<.tion par Id rapHJné de lune cM ~bscurc. C'est i<)~.,qu 'elle e~t di;tmétrJ ;ement oppo ... ée ,lU
la n.: Splf,Ihon (,' ,oum e el paf le ,ittlellH'nt r~."plf;}W1ft: On dirait soletl qu elle est IlIuOllOee, sur tout le dl ..q:.u~ nou ... fai:-'J.nt fJ.«('
meml que "odorat dt-' l'homme de ...cienn~ pcut all~~1 bien Mais, sur 1,1 trajectOire IOft!ncure qui e ... tla .,Ienne ll, clic J<'Tomphl
remarquer 1utfl~du)O et, ~rJn à la qUJhll' parll(uherl' de l'cxha ~ plus vite la cour ...e sur IJquelle: elle!'".c Irou\e eng,a~t!e . :l\ant que
1.~1 on, rl.' .. onnaitre LI maladlc c..a(,:hl'e dan ... il'., enlr;lillc~lO. le ~oletl ne parcoure une stOule tOI la ">Ienne, elle 3<:compht plu
"'>Cr.lll (-l' posc.lhle, .. Il n\ ;l\';lIt une CSpt..l·C dt., pou\'olr tic de douze tour., C cS( pourquoI Il arn\'t' que cet a .. tre ne 'Olt pas
rt·n~xlon attachê a ..:hacun dcs oq,~.IOl':-; ue .. scn~ ? Que p()urnon ... -
loulour... t:dalrt: .
nous olpprendfl-' de la m~m toute scull', SI la réflexion ne L.lIsau En effet, dans lJ fréquenl'c de 'a cour...e. die ;le uemeure pas
pas et le louchl'r Hors la connah~ance du SUI,,·t? Et l'OUle, :-;ans sans cesse au point de ~a cour.,e qui est face au ...olcii. St a
Imt Ihg nn') Lt.' n 1 et tout autre organe .. cn~orid, en quoI posninn, face ~u solt.:il. rend toute la parue dt· la lunt' n u:;
tn1\.nllcï.lI ..·nt·t ls u la de ou\'erte du ",uJct SI <:h;t(:un d'eux ét~l1t ~ rcgarJant éC(;.lIrét' par les rayon ... 'olalre'. en rt"\'an(·he. lors·
1 bt hrut) MJI vOIn la plu, grande \t'ritt:, ~I hlen rappel(>e par qu'elle est l'n obhqul' p.'r rapport au . . oletl, son ht-mlspht:fC
1un (Je..- ceux qui ont t.:'~ InstrUIt... par le ... phli()~()phes, cn cc ... loujour, tourné vcr~ lUI êl,tr.. Jlor, t.'n ...ok-t11c, cclui qUI nou ...
tCI ne -l 't'st Il·'pnt qUI \oit, c'e .. t j '{· ... pnt qUI entend: 1 • regarde e ... t forccment plongê l1Jns l'ohscurüé L.llumlcrc dlJnge
tle place. qUitte la partit' qUI nt.' rt.'ut t-tre tourn(>c \'l'r ... k ... old.
pour atteindre celle qUI t"t toulour", facc J. lUI, lu ... qu·:t ce que,
'au",. III/",."r<'l"r 1",\ "pparet/ce, ' le suleli e/ la "me pJssant tout droit sous j'orhlte du so!L'Il. l'Ile rc{;oÎve par ùt:fflerl'
16 <kL1UI dl' rt'conna.Ître l'L'Ill' \enlé dl"'-11l01, SI tu regardes le les rayons Et illO.,i, !·hêml ... pht..n' 'upt:ricur l'tant dlunllné. l'Ile
s Ie,tronllnt· tU.1 apprt à le fa.lre dt' Hm m.litre, comment peux rend IO\-blhlc la p;.lrllt' tourn~t' \l·r... nou ... paru: qu·dlt· est p;!r
tu pretL"ndrc (lue 5:.1 (IrHlflft:rcnn' n·e.· ... t pJ' ~lU"'''1 pl'tlte qu 'e lle sa propre nilture l tour J tall Oh"'l'lIfl', "';Ins dartl' <:eM (,(," qu on
apparatt aux ) (,-"lIX de tou .. , I1UI'" quc st' ... dimenSions ...ont 'Ippëllt:' Justement b d~cr(ll:-;"~Inn' totalt..- dL' 1.1 lunt: l ' <lI, ,>1 {"Ile
rt'\"lent du côté du ... okl!. ,t·lon le mou\"t'Illl:nt propre de s.a
OU\erture; il remonte donc, de telle sorte aus!\i que, 3 cause de ~eut <.Iu·à tra~ers ~lê;ne les arguments qui nou~ SOnt oppo ..é'i,
lui, 1 eau est refoulc.' ..~ et gicle en haut, ~nllnan[ tout autour élan t 1 espnt SOIt bien dlffcrent de ce qUI CM visible.
donné la prc ....... ion c.k 1 .tir Voilà donc à qUoi J'homme a pensé,
"'{, cn oh~cr\-'",nl le ... déments natureb, Il a rénéchi à la manil'rc
d'lntrodUlre un souflle d~lns sa mdchlnc. Peu.t-on défhlir une chose par ce qu'elle n'est pas."iJ
Il a aménagé une cavité dans une matière éwnche; il Y a 23. - Je reconnais moi aussi, repris-je, celte vérité: l'inVlsihle
complètement retenu l'air, de sorte qu'il nc puisse s'éch"'ppcr ; n'est pas la même chose que le visible, Cependant je ne discerne
par une Ouveltllre, il introduit dan::; celte cavité de l'eau, dont il pas bien encore J'objet de notre propos, a savoir ce qU'1i faul
a me~uré LI quanlité utile EnsUIte, par le tuyau opposé, il rait un penser qU'CM cct invisible. QUII n'es.t pas quelque chose de
passage pOlir "air, Il.'qucl, sou~ LI prc.'ssion \-ïoleme de l'eau, matériel, voila ce que ton propos m'a appris; mais je ne sai.., pas
devient souftlc. C"CM cet 1f qUI, en s'échappant selon la encore ce qu'il convient de dire à son sujet. j'aurais surtout bt.-soin
d:sposition du tuyau, produll le son. de connaître non pas ce qu'il n'est pas, mais ce qu'il est.
- C'est, poursuivit-elle, apprendre beaucoup sur bien des
L 'hon-une qU/l' IIÇ-"Olt les mécanismes points que de dire que l'essence même du sujet en question n'est
est supén'ellr aux mc!canisme~ pas ceci ou cela, car nous signifions ce qu'il est en faiL Dire qu'un
homme n'est pas méchant révèle qu'il est hon ; dire d'un être qu'il
22 Ces rn ..lOlfcstJ.lion." visl1)le~ ne 1'onlelle5 pas alors la preuve est sans courage fait apparaître sa lâcheté, et on peut poursuivre
éVidente qu'il exi . . te en J"homme un e~prit qui est autre chose que ainsi longtemps; ou bien nou::. apprenons qu'une cho!-.e CM
{"C que l'on peU[ voir. et 4ui, dans le caractère invisible et spirituel
bonne en niant l'existence de défauts en el1e, ou bien. au
de sa propre nature, conçoit à l'avance en soi- même cette contraire, nous envisageons le car3ctère négatif d'un être et
machine, pour ensuite, en utilisant la matière, concrétiser aux révélons son vice en niant en lui l'existence de qualités. Donc ~I
}eux de touS l'idée qui s'est développée en lui? Si en effet on "an réfléchit de cette façon au sUjet que nous traitons, on ne
pouvait, selon I"argument qui nou.~ est opposé, mettre ces risque pas de manquer le concept recherché à ce sujet. Or on
mt'n'eillcs au compte de la nature des éléments, nous verrions les cherche à savoir com men' défimr l'e!!.prit, selon sa propre
méc.lnismes s'assembler pa'fairement tout seuls; même le bronze essence.
n'altendrait pa~ la main de l'arriste pour devenir une statue
d'homme, il le serait aussltôt, naturellement . L'air n'aurait pas
Com'nent définir "esprit?
hesoin d'un tuyau pour émettre un son, il résonnerait toujours de
lui-même, en soumant ou en étant mu scion les courants d 'air. 24. Cellol qUI ne contesterait pas l'existence de ce dont nous
l eau ne ')er;.lIt pas forcée de monter à travcrs un tuyau, poussée parlons, grâce ~\ l'action visible qui émane de lui, et qui voudrait
par un mécJnisme à jaillir contrairement à son mouvement savoir aussi ce que c'est, trouverait une réponse suffi"aotc en
naturel; mais elle monterait d'elle-même vers la machine, découvrant qu'il s'agit là d'une réaHté échappant à la pcn.:ertio~
naturellement portée vers le haut. sensible: il verrait qu 'il n'a ni couleur, ni forme, ni rè"l~tan cc 111
Or, si rien de cela ne se produit spontanément, en étant mu par poids, ni grandeur, ni l'étendue en trob dimensioll~,' ni local~ . . J.
la nature des éléments, c'est la technique qui conduit au résuhat tion quelconque, ni rien de ce que nou!!. associons a la nutlt're,
voulu; or celle techl1lquc eS( une pensée sOre qui agit vers un but mais qu ' II est autre chose que toulcela
a travers la matil2re, et la pensée est un mouvement et une faculté Je l'interrompis au milieu de ~on discour~ .
propres de l"esprit1 " ; dans ce cas, alors la logique de nos propos - Je ne vois pas comment on peut, en retrandlanl oe la
réflexion tous ces lermes, ne pas supprimer du même coup l'ohlef
15 Pour trou\er un !'!en!'! a cene phra ... e, nou!'! 3vons dû préférer, à la de notre recherche. Sur quoi la <.:ompréhension s'apPl.lle-t-elle,
sinon sur ces car;lctères? A mon J.vi . . , cela n ' appar~lÎl pas ent~ore
-
I<:\,on impnmée c.l;tns le texte, la variante propo~ee en nott et qui
trouve dJn~ deux: m;tnu-,nil'i, PC 46, 39, note ")6. Toujours en effcl, quand on cherche ..t connaître les rl'.,hte'i et
1 "".H1 n LA RF.\(J.IRfCI/O.\
I{" de comrrL'nùr~
!t. 'illlct cn J t'x.llnlOant, on t.'~t ét'happt- a toute me~url' \1\lhll' (Omml' dlc. rnJLS Il 'agit d'une
o m me H ilvcu gl~ qU I 't' gUident t.'n t. tonnant Il' lonSot dt,;~ mur!'; Jutre ré.llltl', JVl'C It.'\ eJrarh, rt.: propr' dl~.,a nature
qu il 1.\ pont" on tuuc ht' t Ulour ... .\ l'une d ' ''' qu,ll!tt', enlilTIt! e Cl' ne 'l'raH t'n dfl't plus une Imdgt", !'I1 1'(: pm eLI1t e . actt'm nt
re s n trOU\ 3nt de 1:1 (nult'ur. une IllfTm' unt' ~r.lOdl·lIr ou 1 un la rneme dHN,: que 1.1 c..h\ltnHl' MJI cc qut.° l'un fait VOIf dJf\.'\ la.
d a utre u lntctcre q ue lU \lt'n" d e ClIn "1 l'on oou, dit au nJtur~ IOlfcée, 1<1 nature (: rl'~e le fait vOir en l'autrt" S u\ent.
contraire qu Ulleun dl:' u ...... attrlhut.... n'c: . I... tl', Id pelltt· ..... t· ue notre <!ans un pelll morl't'.tu de \ll'ne pl.I(t; fact:' a un rayon. on volt tout
prit n o u :lm nt- OIer (Oute eXI ... tentl' ml'ml! le' thsque du "oll'Il <-l'IUI-U n'app rait pas alor.. dans ~a Rr;JOJeur
rcelle, méll~ on le: pcrc..OIt dans le peUt formai ou mOrlC3\1 tI
.\JI! r t:e fit" Ile toml}(~ pas SOIIS les S{'IlS l'l'l'Ient li luer Oten Vl'rrc . Aln\l , les II11<1)(e\ dt: tt.'$ ClfJl tl'rcS Indlllhle:: ... de la dl\'mlt~
rc~plclldl (:nt -ell(: dan:,; la peilles e dt, noire nature ct dl' IJ
_~ <.~ ... pr po )'Irruè rent I lle IIltr- rrornpu sorle. notre raison . dlTlgée par elle ... f.:ommc par la main ne
- " ~IJ quelle tohe' Quelle "fdV"g,lnce que celle du tuge , manque pas dt.' lornprendre l '~pnt uans son c!.sence , dcharra~
m n t. Sl pdll, SI q Ut,' tll pan ... ur les dl0"t'S ! CJr si on ôt'l1t sel', ..lU f.:our.., de ~()n cxaml'n, des partKulantés corpordlc!'I Ulc
de la ft'alile to q uc nos ... t'n ... ne nOl1~ permetH.'nt pdS de ne regarde cept.'nclant pac.; (omme égah: a 1.1 nature Hhmut:l" c:t
conn,lita', .I\'t' de.: lk'\ athrmalion ... , on ne rt'connaÎtralt pa, du pure notre petite nature mf)rtellc Elle t""'tllne "'lInplcmentqllc ...on
toUt O("ln plu.... IJ fo rce qUI rrt'~lde a l'unl\ l'r~ c:t qUI COOlll'Ilt tous essenct.' e.';t "plfllul.'lIc plllsque ( ·c ... t l'Image d'une e . . 't"nle
1 tIre rn appn!n ni le l.If<JUl'rt,' !Ocorporl'i l't 1O\'I'dhle de la ~plntul'Ilc . II ne: I.IUt pa, pour ;I\ltant dire que l'Im;lge eo;,tlJ m~'l1l.'
nature Jl\ lOe un peœlT.Jll l'n toute IO~lqu e qu dit.' n'l'xi.',ae cho~c que le moc..lClc,
ah ... oluOl nt pa'" Oe fait , "'1, dans Cl~ la~ . l'es,cnu,' nt:' se rê~umc
pas J 1tth ...enl,.e' de quall1é ...... en",ble~ ". n>mment 1 esprit humain
peut Il être exclu de l."'e qUI e\l ... te, slll"';( anéanti en même temps L'âme simple ne meurt pliS
qUl' les propn l (,:orporcllc~ , qI/and le corp; composé SI' decompose
.! Je pour un ,..
2A. Nous ,avons in(:onte,tdhlellll.'nt, grâce d la ~J.gt:'~ ... l' Imhllhle
- De ces ahsurdlt nou rJ~ ... ons donc 1()~l(lUement à une
de Dieu qUI se manireste dan~ l"uOlVl.'r:-., que 1" nature ct la
a utre otre prop<h orlentt' hlcn \ cr"i l'Iuêl' se:hm I.tquellc notre
pUIssance diVlr.e~ sont en toute cho,t'. afin que I·univcr... uetnl."Ufl·
e frlt e t la meme chose que 1.\ nature divine. SI prct'j,ément on
dan, l'être. L( pfJurtant ....1 l'on cherche la logique de la nature,
1 déf:nlt tau ... deu\ plr la "iuppre"~lon dl' (c qUI e't lcn~~~lble l'e~sen<.:e de DICL' c ... t parraltement e10ignec dl' ce que I"on \(Jlt
au cns et perçoit dans chacun de ... ~Iéments de la uéation , cepl'nJant
on rl'connait que cc qui dlll~re Ideu\.1 par nature ... e (roun' en
1 ",P"I .'SI \ClI/hI"b//! li /" 1IlIIIIre {IIt'lll/! eux, 1
De m':-me, il n'e . . t pa, lOuoyahle non plus quc 1e ...... enn" lC
2.- - e diS p.IS que ,'CM la m':me l'ho~e, reprit ma pc:d.l~()gue,
l'âme elle aus"i, qllle~1 en 1'lIe~même dlftéren~e, quelle que :tllt
(",c p.trolc"i '..ont impu:",'. l11al~ [oml11~ lU l'a ... i.lppri'i dl' L.I l~IVtne
l'idêe qu'on ,'en fJlt, n'en eXi'ite pas mOl~s, melllC ~1 Cl' 4~~ 1on
LCfitur • diS qUl~ Il· .. pnt e~t ,c:mhbhle a la nature de Dieu Ce qUI
ohserve des élément ... de l'univers ne s accorde pJ' JHl cil.:
t'S( .a 111Il.lge presentl' ('n lOU' POtnts une similitude totale <lH'(
selon la IO~l(lllt' dl'Ia n.lIure. A propo ... des c~rps "h',lOt> cc'mOle
le modde 'pllituclle du 'p1rltucl, IIn;l)(t' mwrporelle de
IInal:<"
i1.t ('te: délJ dn, dont la 'lIhshtann'lIl'nt.tU mel.lnjotl' uc ... l'km nt
110 orpoTt.'1 1 C'rHlt t t IIhrt:' dt' toU(t' malll'n" Olmme die, Il
il n') a Pl" ue
point commun: sou . . le rapport.uc I. c ......en~·l· l'nf"~
l'unilïle: et 1'111\ iSlhlllli.: <Je l'amt.' ct la matenJhtl' ue: torps 1 .
l 1 fmlHon de: 1ê~ <hl'rl h~ fi espnt) nt' <.:onsl'lt' pJS d;ans la ' ru' \'\tal UlOtcre pJr 1ame:
pourtant on nt' pt'ut OIt'r qut" ll' pnnul#~
nct' de: fU:lhré-s sen"hJ!'." qui pourra Il pa'o.'K"r pour un'!' "
de IJ non~cxi~ent.e de t.t't uhlet l'onM:urné du passage fall 'il' trou\'e en eux., operation me'l'el' .1 t'u., par unl' raoon 'lUI
,-"."f un It:X(l' corrompu dêp.\""'e 1t'ntendement hum.lln
.. CIlLGOIRE lIE ,} tU J A.,'If 1fT LA JlE.jt /l1If,( 7/U\
.,
29 Oonl. m roe ror;.que le é'~n)(.'l'lu ('o ql()r~1
e dC.{ ....J~fcg nt, t:t IOcommt:n"iur,lhle, :Ippdh' Brot:, forme une unut naturell~
e qui le- un ul par le prlnl'lu.' \. iOI ne rtérlt pa.s 1 .lnl que ,l'Tl' U,:t .lgrqpt SI ,lU (:()ntr~lrl' ('t"S t'it:ments se sép.lr<:nt p<mr se
1 agn.: : d li m n pee 1 te. cha un deux Cè 1 .lnlmé. l:1nll..' r~:lr()lI\"C'r (h.;lnln Id ou sa n;ttur~ le condulI, qU ';ldvic,:nt'll Ut"
~n(rant f) relllcment el u même." titre d.m", loute 1 p,trtlC.· ... 1.111)(", son rt,.<:n·pt.J< 1e..19 lIRC,' l'OIS hri'\é t't dISM'n"n~ ~
~()œ ruuttH~ du corpC)n ne saurait dut.' (pourunrl qu die ~t . 1 ~me est p.IH.' llle ,1 un m:lnn d'lOt It" na\ Irc e ... t detCUl1 au I..ours
solide ou concrète."' du f.AiI CI'.J dl" e.'il mêl C,'.I la 113IUrt.' h:rn..·U~l·. li lin naufr;tJ.(e ~·t qUI nt' pe.:UI "iurnaJ.(cr sur l(lUh.:s lt'''i panlt,.' dt.' $(In
ni humld ou (roide ou de la q\Llht<" opposêc.: au Irnid. l'Ile qUI t'",h.lrC'.ll~()n rt"p,lnduc..· ...... ur 1.1 mer (S·lll-ht.'rcht, a ;mraper tcXlt ce
trou\ C' en tous ce.. élément'S ct qUI leur t:'n\ (He.J llul'un 1;1 lorn..' qUI lI;e pre~entt' J lUI , Il alunoonncr.1 k' n","le aux t10h) c..-IIe ne
V11.tJ(" Oe la mernc mafi1 re lot'$quc,.·1. Iltgrég.u est dt ou' (,( que peUl pM n.Hure!-c (,.h'rt'r~cr aH'C la lIt.."s:l~rt_·gatjon d~s ê1cm!.."nt
h3que él m nt ~lrOUVe:u propfC.' Id("nwe. 1,:on'II..lt-rt:r que n'Hl' quolqu'ellt.." ait du mal à 'e dt."'h\fc..-r O'J (orps; !>Il'ile ~t tout ~I f.:I1~
natu~ Impie t'I ,",on comp< et présente d dldlun dc~ unie' a J'un lIc"i élél11C'ntll;, dit..- S('rJ, , parl-l' dC'"s !llItet'S_ ....don la
1 m nt.: ln .. me .Ipr ~eurdlss< Jutlon. n èM 1'3 ... du (f)ut ;th.... urdc loWquc dc n' rdl'onnt..'mt'nt, on nt.." pt"ut p.l~ plu~ pt.'nser qU'c'lIe
1 lm qUi 'est urx- t 1 pour tou10 UnI ..'.t 1agréJ.:oll I..k · ... èll."menl~ e . . t Immortelle ~Implcrncnt parn" qU't'lIe vit en un t'lcmcnl, que
ton un rllSOn Ic- dnneurc dW.SI pour touJours en ce a penser qu elle eM mortelle.: parc.·e qU'cllc ne ~uh~lste pas J.lIIS le
qu 1 cll ~t
tro 1 et eJlt.~ n e~t e:n aUI..'un 1..';1, exe.:lue de: plu~ gr.lOci nomhre
l ",nlon qUI S !loI prildum,' une fOIS pour tUlHt-' a\'t~'I..· t'Ile: En dlet,
pUisque c ~I c qUI t romposl qUI !-t~ diSSOUt. Ct" qUI n't:~t p~~
L'âme est !o1lne'-f!"lell1 au/n· lJLW h· corps'
composl ne risque pas dt: Ire dl'~()US t'n m me temps que elle Ill.-' conllaÎt Ili retelldlle. Il; la distall(.-e~
1élément <, 'mpo
31 - Vois-tu, reprit-elle. U" qui nt tntdliglhlc ct "ans l'tendue nt'
se contrdcte ni ne ~'étcnd <la e.:ontr'H:tion et I"e:xh:n~ion "iont le
Que dencllll âme ap' . Id tlJ_,solutwlJ du. curp,l.j 1J4 ? propre de:'> ('orps). Or ...don ~a nature p~niculièfl,: qUI est innslhle
Je rc-prrS et incorporelle, celte réalité Itntc!liglhlcl t:"it pré ...cntl" t.lnllors oe
- Pt"fSO"n • nc peut conte ter t'\ idenUllt'nI 1.1 rennmtre des la réuOIon de."i dément." en un l-orps qut:' lors dl..' kur s par.ltlon.
lltmc:nt~ et leur p~ra[l(,lO les un., t.les ;Iutrt.... ' on renmnait qu'il 11l.1I~ ellc n '('st pa~ l-ontr~Ktéc lur.squc Ics dt:'Illt.'nh :.'a~lomt'rcnt.
agJt la: de la formation du corp'" ("( dt" sa désagrégatIOn. Mais, si ni di~lointe quand ils St! separent pour rejolm.lrt.." le:-; t.'Iém "1'0 l(UI
'on considère que ta dtsuncc enlœ ,-hacun de ces éléments leur sont arparèntés, même: slla distance entre I.:t'~ c1émt'nb, ÙUt'
d mgtnC' ddTerentc est tr~, grandt'. en n~' qui <:oncerne leur J leur origine d:rférentc ....emhle ~norme_ En t'ffd, Il Y 01. une
empucern{'nt, 1.. difTéren c ct la partie. ularité de leur action qui grande différence entre n.' qui est at~rten cl léger 1..,( U" qUi !,.':-,,(
1 d !nguent le uns de autres. Il t'si logique que, lorsque l'es lourd t'I terreux, cntre le d\aud el le froid, entre l'hullllllc l'I son
lémcnt: é' sont congl()m~rés l'n un sujet, t'elle nature spirituelle contraire,
32 Il n'est pourtant pas diffü: ile :à la nature spiritu lit..' d' Irc
présente en l'hantne des qualitc$ dans lesqudlt's die J elè une
r' Ut ('W nt composé d ompo5e, par mour ). leur étal primitif de fois pour toutes introduite par le mélange. sans ~tre di"'''i~'miné('
1 m~n qUI le- ~om(X Il m Cc qUI n 'CM pu c.:omposé ne peut se à ('ause de l'opposition des éléments. Ce n'est pas parn~ qu!..'" ("on
dtt:ompo" (.c: sont de." plln('lpe~ ~JémC'ntalR"S de- la Klcn<:e de
la nature i nou dnl(ln~ 1;1 ph) Ique) de ~C' lemps L Ame n'lIant pas
\ ml ma mpl~ ne .;.Iur.. 11 le' dissoudre Grfogolre reprend l'J, 1-:" gr« ocbèrrul: riceptacl~ ou \'éhKul~, lC' !"orfD ni 1(' \ihtCUle
u" th mC' onst:.lOt ~ son anthropologie, qui pour lui n i garant de l'ime: notion fondamentale de la phdQ50phie néo-platom-
n M:"UICmml dit' J Immoftalué de rime mat de la rbUilt:ctlon cienne l cette époque. ~ ,
1 U IAc'-_.''bo ... _.c
27,PDFZ3,H<.:aNIIIWrca" 30 Sur le caractnc:- non spatial de: l'Arne, qui partant ne ('!,.J~nal~ 01
dilatation ni conlraction ni ~Ioignernent local, cf_ E. Peroh•• Grr-
n'
G~,O"1t de V I l Orist pS1CII1 PDf' ~~
MOry of y!la and the neoplalonic , .•
milw PiISC_ R, t;, POP ~5 P W--60
(.REG·OIRE nE SU'E L ÂME l!T LA RESf RR1.Cf/ON
('tHl'lden.~ cc ... t>lcment~ cOlllme éloignés les un ..., <..I~s . .lUtres par Si l'âme est spirituelle, qlle dire de ses passions?
It'ur lo~... ah ... ;ltIon dans l'espace et leur qualité pdrticuhèrc, que b 33. R(·tléchis.O:;'lI1t de nouveau à la définition qu'elle avait donnée
ndlUn: Infmie Ut.'HJH ""ouffrir d 'être unie ;1 ces éleml'nt~ ~éparés de l'âme JUMe avant, je déclarai qu'à mon sens son propos n"avalt
d.m"" l'l'sp,ln- pas assez démontré les faculté ... que l'on observe dans 1rime. Elle
De fau. mc:me J prést'nt , la pensee peut, elle au,.. si, observer disait que l'âme est une réalité splfltudle et qudle produit dam,
le l'lei et en même temps spc(uler sur les connns du monde. la le corps, qui se comporte comme un instrument, une fal:ulté .... itale
pamt." cOnlempLltlve de notre âme, I. .>rs de telles réflexions, n'est provoquant l'activité des sens Non seulement nOlrl! âme agit sur
pJ Je('hiréc pour s-ad3pter à d'aussI grandes distances, Il n'y a la pensée, apte à l'instruclion et à la contemplation, en prodUIsant
uone allcun ohst;'lCll' pour l'âme, à être présente de la même cet effet ddns la partie spintuelle de son essence, non seulement
IIlJOIère uans le.., élemenb UU corps, aussI bien lorsqu't1s ~"'lgg lo elle sLlS( lte l'att1vité naturelle des organes sensorieb, mais JlI~M
mt'rent et se reunl,.. sent que lon;qu'ils sc dé,"Iagrègent et se on observe dans sa nature un grand mouvement de désir et un
'ép:.Ircnt. grand mouvement de coli::re H . Chacune de ces deux réalités ~e
Quand ,'or d Lugent ~ont alités, on remarque un travail trouvant en nous de façon génerale, nou~ voyons le mouvement
techOique, qUI a perml . . de fondre em,('Tl1hle ces metaux ; et si on de chacune d'elles s'orienter vers des destmations nombreuses et
les separait l'un oe l'autre par une I"lllll\ :,I!c fusion. le recours à opposées. On pellt en effet remarquer nombre d'actions COI11-
la {l'l"hniquC" ne demeur r.lir pas moins t!:lns les deux cas. C'est 111andée~ par le principe de déSir, beaucoup au contralrc unpul-
le IIll·t,,11 qui.l su hi tl sep rllion; 101 tethnique, elle, n'a pa.') été sées par la colère. Cela n"a rien de corporel, et ce qui t'st
,(, mclee en même teml :Jt.' les métJux_ Car comment diViser incorporel est donc d'ordre parfaitement splriwel
1 mdlvl""ible? Pareillement. Id nature spirituelle de l'âme s"ob- Or. selon la définition (donnt-el. l'âme est quelque chose de
... t,.'f\-l· lors de l'agrégation de.') éléments et elle n'est pielS sépa rée spirit~el, si bien que, logiquement, l'une ou I~autre de c~s deux
lorsqu'II,... se dl"sagrègent Elle demeure en eux. Elle n'est pas absurdités émerge du propos: ou hlen la eolere el le dcstr som
fragml'ntt.'l." par Il'ur séparation - elle que (l'uOIon il rendue! d'autres jmes en nous, et l'on est alors face à une quantité d'jme~
coextl'no"lve a chacun d'eux - et elle n'est pa~ déthirée en autant ct non pas ~l une seule, ou hien l'on ne tonsidère pas comn"1e lme
tic p.lrtU.. lI!t-S qUII l'xl,te d'éléments. c'cst là le propre de la la faculté soicituelle qUI est en nou~. Car notre prinCipe spintud
n.lture l orf" )rell(' ct etenuue. Au contraire" la nature ~pirituelle et qui s'apphque pareillement à toutes ces réalités. ou bien dt:!lUon·
san ... 'tendue l'chappe aux atteIntes qui résultent de l'é tendue . trera que tous ces mouvements sont des âmes, ou hien les exLlufJ
1. .ÎIllt" e'>l dnnc dans les éléments Oll elle s'est une fois tous " à égalité, du caractère propre de l'âme,
IOtrodultè -\ucllnt~ néce"slté ne la sépare de sa relation naturelle
aH::t nlx 1 POLlrquoi Jlor .. cene tristessc chez les hommes, !)i
l'II1VI~lhl<.' ",uu.l'dt.' au "J .. ihle" Pourquoi ton esprit CM-il a ce poinf les limites de la spéculation profalle
h.'\-'ll'l pAIr la morl ~ 34, - Tu t' interroge.., foi aussI à ton tour, repnt-elle alors. sur cc
point déjà érudié cie façon s~li.vie par bien d' a~Jtre~ : ,~u~ raut-II
~ 1 La n.lturl" "'plnluel1e de l'âme ne o.;ouffre pas d'être unie à dC5 penser de l'esse nce du deslr et de la colere, S a~lt-11 de
éh.'llll·n!-; di\t:'r., Olêmt" aprb la mort où l'CS élémcnto.; se trouvent
~p,lCt"S le . . un . . dt', autreo.;. LI connaturalité de J'âme J'il'<.: les
fltlllt:nf;, de- ~lIn ulrp .... ll1t.-mf.' après leur (hs~olll{ion. e~t c\.pnmée 32. La ral~on (/0i-:0s), la cokrc ou agres"llvité (thwlIos) ,~t le dcslr ou
par ( ; tt:gOII e ù f.l\·on J')( It:[ Iq ue dJ no, ~a prcrniere lIoméll(' pWjull,', con'ioitl~e (épithwmu) ..ont le~ troi~ partll's de 1 Jml'. sdtm la
1 ! . Ile ( hnsl rt'l'lJnuult) d ....3 propre dcmeure. l:urnmc apr~s un psychologie platonic.:ienne - Grégolft:~ .loordc H.:~ le prohlcmc, t.:ou~
lonK \Opgc. une jme I~ui avait quitté ~on corps Je" milliers rant à son époque" de SJ't'Olr ~'II SJgit de lro" ame . . dlilerl'nt~~ ou
d.,"n~e~ ;lUparJ\Jnt el, loin d'être dt:paysée par le temps ou des troIS pafue~ d'une âme uniqu~ la ral~on ne p0.,Jnl pJ~
1oubli l"n n'trou\";lnt lïn~trumem qui était le 'iien, ellt:.-.e dlflKe vers prohlème dan~ une âm~ spirituelle. ce sont ks deux Jutre~ fJ(ulte~
lUI plu \ te qut.' rOI~au ne vole 't'cp" son nid" PD,.. ". p, 21.13 qui sont en lause.
·, G'NEG'()/RE DE .'V ISSE L ÂJfE ET LA RSSl RREC170N
1Il0u\cmt'nts narurellt:ment unis à "âme et qUI coexlsrent "vec e n effet que l'âme esr l'image de Oleu.sô 1I1dique que tout ce qlll
ellt" tlt':'\:'\.. con'-tltllllon. ou ue mouvements dlffl'rent~ d'elle et qui est étranger 3 Dieu n'enlre pas dans la définition de l'âme il n'y
.. e ... dnt dc..·\t'loppc .. en plu.\ en nou~ par b suue? Tout le monde aurait plus de Similitude si on admetlalt des différence ... Dan ... cc
"'J,,:corde Ll remarquer leur pr6ence en notre âme, nuis une ca&, puic.que tel mouvement n 'est pas observé dans la nature
((:llt'~lon rigoureuse n 'a pas cncore exactement définI ce qu'il divine, on dOit déduire logiquement son absence dan.s I"âme
•
t.IILllt pen . . er d'eux de façon à nou!" permettre de formuler une aUSSI,
01'10 ion J",..,urée J. leur sujet. Mais plutôt des opmion!'i encore 36. Allons-nous donc confirmer nos doctrines par l'art dialec-
t'rront:e . . t'{ cuntr.iulCtoires . . èment le doute chez la plupart des tique et en passant par une connaissance qUi repose sur les
gen . . syllogismes et l'analyse? [.0111 de nOtls tout raisonflement si
SI la philosoplllt.> palenne, qui à Jél).It!, dl' [el<l i.lVC;"C bJ propre spécieux, que nous [rollvons mauvais et suspect pour la démons ..
démarche. onu ... J pporr.!l! une démon"rr atlon suffisJnle en vérité, tration de la vérité. Tout le monde VOit bien que les effurts de la
il serait san." doute sur" '':u de mettre Ù notre programme la dialectique ont un double pouvoir: détruire la vérité autant que
dénoncer le mensonge. D'Olt la suspicion dans laquelle nous
question de "âme Mais (' ;,hJlo~ophes ont orrenté leur étude de
1flint> J leur guise, scion un enchaînement apparent, Nous au tenons souvent la vérité elle-même lorsqu'elle est présentée par
une telle technique, comme si l ' h~bileté propre à celte technique
l'Onlralre, nous ne partageons pas cene liberté, j'entends celle de
che rchait à tromper notre esprit et à le détourner de la véflté. Si
dire (:c que nous voulons. nou::-, utlli::-,ons la sainte Écriture COIl1me
on admet au cOnlralre des propos sans artifice et dépouillés de
unc règle. une 101 pour tour enseignement. L'ayant néccssaire-
[Out ornement, nous examinerons ces questions en sui:'ant dan!;
men! sous les yeux, nous ne pouvons admettre que ce qui est en
notre exposé, autant que posboible, le chemin tracé par l'Ecriture\~
harmonie J'et: le propos des Écritures H ,
3~ Nous btS!'ions donc de côté le char de Platon et la paire de
chevaux qui lui es! attelée, che\'aux dOnlles élans sont différents Pellt-on ine/lIre les passions
run de l'autre t nous laissons aussi le cocher qui les dirige, autant dan; la défini/ion de l'homme 7
d'énigmes p,lr le ... quelles Platon (raite de l'âme\~ . Nous laissons 37. Que disons-nous don(' ') Que l'homme soit cet être vivant
3US~1 de <:ôté tout ce [qu'a démontré] le Philosophe venu après lui , raisonnable capLlble de réfléchir et d'apprendre~, cela est admIS,
qUI se conformant aux phénomènes selo n sa méthode, et faisant même par c~ux qui ~Ie partagent pas notre façon de penser·\1 (Or]
un t'xamt:n minutieux du sujet qui nous occupe aujourd'hui, a cette définition ne présenterait p3S ainsi notre nature "il elle
tl"nté de montrer, par là, que l'âme était mortelle '\~, Nous laisso ns considérait que la co!(>re, le désir et tout le reste lui sont liè par
JU"'~I de ct)té tous leurs prédécesse urs, tous leurs successeurs,
tous ceux qUI ont phtlosophé en prose et en vers bien rythmés.
36. Grégoire considère id J'âme, ou plus précisément \'e~rrit (mJUd.
Pbçons notre réflexion dans la ligne de l'Écriture inspi rée de
conlme le siège de l'image de Dieu en l'homme,
Dieu. qui ordonne de ne rien considérer comme partie remarqua -
37. Macrine semble mettre en doute la validité de la rerhen.:he
ble de j'âJJle qui ne soit pas propre aussi à la nature divine. Dire proprement phtlosophique, ou du moins de ,la lo~ique et de Ia
rhétorique, que Grégoire utilise volontie.r~ à 1occasion Cuneu,~
ment, pour fonde r la ft:cherche sur 1 ECriture et non .,u.r Jt:,
raisonnements humaim, GrégOIre Cpar la bouche de "hnme)
utili-"c des argument."o proches de celiX de Socratt' (~nut." \t:,
~3 once H';I la règle de ce que doit e;?rre, selon lui , la
Ir l>tt)lre sophistes. Dans 'la critique de Platon. il restt' tri:'s p!JtontUC~
38. Définition de l'homme donnée par Aristote e( repn..,e par la kl m~
f
~ ... nee Fn (·lft.'t. dJn" ~U(un lutre dom.une on ne peut définir les intégrait à son princirJc essentiel Ct:lui qUI 'ion de sa nature
le UI t cn t.h"'~Hlt n." qui c:~t commun JU lieu de u: qUi ~Sl propre ne peut cn effet dcmeurer en son être to
PUI:squc le principe lil- UC .. 1T ct celUI dt.' (o!t:re .. oh ..cr\'~nt Mai~ alors , SI MOise tlall dans son e'st:nce sans êlrt: en cr.,
~g;tkm nt (..IJn~ \a nJture douée de r,li,oll cl dJn, l'die qUI ne 1 t.·~t pa!-o!-tlons, cclies-fi ...ont uonc autre ch()~e que sa nature, elles nt'
pJ .• on ne ,au Tau dchnlf. en retlc,hi .... Jnl. Le q~1 c .. t pr(~prc a s,(~nt pas ~a nature , Car "'1 la nature cM nJlmeO( ce en quOI on ..al;;lt
p;lnlf Je n: qUI C"!'>t {ommun Or n: qui l'st Je.:u. ·... S{l1f(.·. U: qu ~I tau,' 1elre meme de I·essence. et si l'hoMihté nourne contre ces
rdetl"r pour Jën"'f nntTc- nalUrt..•. Lomment celJ peut -II elre ,J passions est annCt.' en nous de ~,one que leur destruction "'011 non
mt-me dt." Tt.'lutt.'r .:l."ttt.' uclanHlon . comme '1 cda él.ltt parue seulement .o;;an~ d()nll~a~e. mal'i encore profitable po~.1r notre
Intégrante dl' notre nature: ~ [n ctl(' t. loute (~dinillnn d '~ne nature, Il eM des lors l'Vident que ce sont là dc!-o affenlon .. dl' la
c n.t" n)n~llkre l'l' qUI c ... t k prOrrl' du ..,Ujt:L U lmlt n~ qUI c~t ~~ture qui lui sont extftn..,cqlle .... il ne s'agit pas de l'c~sen(.c Ide
en de-hor~ dlll.:JrJ t ft' prorrl' {"( ~poussé. rnmOlC l'tî..mgef a la 1amel a proprement parler Celle-CI e.'it ce qu'elle est.
ddmlt!on Et n,'rt .u ltvilê lit.. (:olèrl" c.:t de d61T c ... t reconnue
rornnll" cOlllnl\,lne ... 1.1 n~Hure raisonnable et ;1 celle qUI ne l'esl Défillitions de la colère et du déSir
pl~ Or It' unllOlun n e~t pa~ la même cho!'lt' que le particulier.
ou.') dcvo"" dnnc pen~t>r que .,:c qui cJracté rbe eXilctement la 39. LI colère, ~u ('ontnlirt', .' iemhle généralement, pour la plupart
n~lur(" hum.llnt.' nt" rt'~ldl' rJ~ c:n cela , En fall, ~I on fC:<:onnaÎt en dc!-o gen.s. une cbullition du sang proclulte dan ... la région du Ul"ur
nous la lal ulle de 'l·nllr. ùe nou~ noumr et tk ~ranlhr, on ne Pour d J~~rc~ . elle C'it. le ~I('~ir de St: venger de t'clui qui a
dêtruit p,l .. pour autant IJ JeflOilion que l'o n a donnée de l'âme commen(.e Ic!-o ho~tlIHes . El pour autant que nou~-mëme Il'
(non cu n:~ LilUItC!'l ,om dan .. l'âme, elles ne ..onl pas l'âme). C0:1lpren?ns: la co lère cM le ~oût de faire du mal J celui qui J
Dt' mCIllC, ~I l'on .. onge aux mou\"t~mems de colère et de désir de provoque Rien de cela ne çonvient à la définition de )"âml."
notre n.Hure, on ne comhattîJ P,IS logiquement contre la défini- . Et si ~ous essayon ... ,de définir le d~Str en soi, nous ùirons quïl
(jen. t.:n prdcxtJnt qu elle n'J oas as ... ez montré notre nature. est un elan ver~ cc qUI manque, ou un dé .. lr de la joui"'~ant:e qui
p~oc~re dll plal..,lr, ou encore le chJ.grin dû J l'.lbsence dt.·I·ohJl:l
deslre, ou bien un attachement à un plal ... ir Jont la joul"anct.' est
Quel est I~ Stt/tllt de, paSSIons de l'âme 7 al~~~mr. V,!lla tout cc qui , an'ç d 'Jutn:s éléments .. imiLlIr~s,
1 l'Xf.!mple tif! .'[OIse. homme sans passions defll1llle dC',lr sans toutcfoi."i s'atTorder a la ddimtlon de I"ame
MaiS on oh.'erve aussi, ~Iutour de I"âme, bien d'autre .. mou\c-
38 - QlIt'I,llIt-ai donc pen~cr de t'ela, demandai-je à ma pédago-
~~nh ~ue l'on \"()H s'opposer le!-o un .. aux autres, pJf eXl'lllpk la
gue" Car Jl' nt' Mil" pas encore en me .. ure de discerner comment
lachete c,tlc couragt.', le dlJ~fln ct le plaio.,ir, 1.1 peur l'tic ml'pft .. ,
Il lOn\ It'nt (J'h.lrler n: qui eM en nous comme étranger à notre
~t lant cl autres pa ...... lOn ... dont chacune ..,('mhle apparcntl'e .1 la
nalurc..' taculte de dé~1 rcr ou dt.· s' i rnter, ma IS dont c h"KU nc ... e (" ar ,1l'1C:n .. c..·
Tu VOl"', cllt-elle, que le ral'ionnement se hat en quelque sorte
pa: lI.nc définition qui lui e ... t propre En effet, le t'ouraRe et !t.
<:ontre n::-. m(jll .... ement~ et qu'on s'anache ü isoler l'âme loin
mepm. sont la ITIantfc..,lation dl' la propcn!'llon :1 la '·olht' tandl"
d·l'u", aUl,lOt qut' pO~!;lhle. JI en est, cn tOUl cas, à qui cc souci
que l'.état qui car;tuéri~t: la !:Kht.,té ct la pt:ur indique un 'd .. fJut,
.J réu"isl, tel ~1f)l"'C dont nou~ avons appfls qu'il «tall plus fort que
un atfalhh~ ..emcnt de tcHt.' mt'me propcn..,H>n Lt.' (:ll.l~fln ~
J <':01 re t't que le cl61r Le réCIt (hlhlique) témoigne des deux
n~)Llrflt de 1 un et dl'I.nltre . l'ltnplll'isanl'c de la (olere. quand un
",''''u Il claJl plus doux qUt' tous les homnlt's «.1" ~h Il, ~)
\'I(llme ne p .... ut "'l' n'n~t.'f , dnlent ("ha~f1n i le dc~t.'''polr né des
i err.:~I()i du (t'Hnt" • doux. t'xpflmc ...on ah,('nn: d'irfltalion, t't
montr un SI qu·JI était n 'a\'lIt ncn J vOIr aH'(: la faculté je
<lIn 0. aUln' pJrt. Il n a flcn uèirê dl' t'e à quOI n()u~ v()yon~ 40. ~I la c()l~re c..'t le dt.'Mr el.llt.'nt parlle Inlc..'~ran(t." dt' la d fmlllon de
.macher la ta/"uhé di' nantI: dl'Ia plupart dt.,'i hornml's. C"eût été 1homme, ~tOl~ n·"uf.ll1 pc dépoullIrr toute colt'fI! t·t lout dt: Ir
Impos Ihlc "il (CS IlJS IOM .t\o!:lIent t~ut pMl1e de ..,Jo na'url' et "'1 on \an!<o C'c:\'t("r dt~lrt' un homme
1 . 1 \11 1:1 LI Io.'n 1 RN/-"( !ln"
dctruH 1 iIlmou r, (.'otnnlt'nt serons~nOll'" av'\ouC: ....IU lhvm ) FI ~I on . - Ou ~c ~rnu.\lc ùon<.." ce fameux Hade • fréquemnll'nl t.·voqué
~Icint la (olère, quelle arme ,illron~-nOll~ nmln: notr~ ('nnt.:'llll) dan ... la \'\(~ de tou ... les Jours l'I o.,nU"'-t'nt mentionnl' c.Lin5 les
L' Etflulltcur lal~~t.' uonl.lc M:01l'nl.:l'''' h.'itardl':'l'n nou ... . non pour ouvrage'i pa"len .. ("(nTIme dan ... le~ n6trl' • <..-et }-faùe .. oU tou.'
qu dIe!' ulol11phl'nt pOlir tOUIOllr".. UC la ~IJIOl' pl\l~ prl'nl'lI~C: pt'nsent qu'émlgfl'nt le ... !UTIt:, l'<>Iflmc \'t'rt; un ré-rtpta( le" ()n ne
InJI pOlit que la lc:rrl:' bhour.lhle l'Jll"I\l~'I1\l' (quI. en II~urc~, "Jurait en clfl't appelt'r le ... é1é11l\.'nts l'IIJd<: ...~I ..
J SlgOl' II.' l'n'ur), par la pul ...... ;ln"': n,lturl'ik "ltUl'C en l'Ill', :1 SZ, Tu mont,res hlcn . rcponùll ma pc!dagogue, que tu n'c.. p~
~\ OIT Il' ra, ... onnl'l1ll'nt. \.Il·s.... c',he Cl'rt.tlll~ dl' \.'l''' ~nmc .. l't renoe J,~ ... e7 altentlt a I1'l','" parole.s. Quand Jal parll." de la miJ.i(ralion dt:'
l ,aulres rtchl's dl' !"ruH' et d~ nl'ur ... F.llIl(-' dt' qUOI , Il (.'ünft(., au 1àOle du monde \' iMhle ver... l'IO\"1"'lolc. Je pensaIS n "aV(lIr IJI é
fMl le ...010 dl' Iug r le la tt.'rre j, CUItI\'l'l aucune qUl"stl f )l1 cn su"'pc:n .. à propos de I"Hadcs Cc mot,
';0 .... , donc on St "rJ.bonn.tl.,lt:ment de: <..'l'~ f.H: UIt('~ , en le!-. renvoyant au heu où. dll~()n , st" tromient Il':". âme', me ....cmhle.
nt t.'n SOI s;an lUlnher ",ol-mème "OU" leur pnu\"olf. 'l, tant dans Ic,,; ouvrage ... paiens qut' dan' 1·i\ nture dl\"1ne. signifier
un rOi, on trouve d!lnco la foule dl" "t.'~ .. ujt'ts une atcJe, on tout slmplcment le pa,.,a~e vcr le san ..... r()rme\~. l'tn\'I'lhle
rca, plus "ll.llt'mcnt ~n linN,'1n n~nllt.'lIX ~I au <:ontr.llre on , - Comment (erlaln ... arrivcnt -ti a pcn .. t'r Jlor... , repris Il', que
C' laisse U01l11nCr p;lr I.'e'" n ....lhlé-S. l'<>IllIlH.' des e~cla\'cs se c est la part~e souterralOc qUI e... t alOSI appckc. Cl qu·cllt.'
soulevant ,,"ontn.' leur m.1Îtrl-_ on t'~t rc!ulI1t l'n servitude, 00 se accueille It' ... J111t's comme en un ~~pa<.."t' capahlt' de rt'(eVOIr une
soumet .aux folie ... Ignnbk'"" t.'t ....er"\"iles, et l'on U~\'Ient le louet de telle nature. en attirant à elle le ... âml'S déJJ. t'nvolél'~ lOin dl'Ia VIC
ct' qUI par ndwrc t' ... t .. ollmi ... ~é(..'t:,sJlreme~t alor:-" on sc dlflgera humalOe)
vc:r u s actes qllt'I'on ... era forcé li ~In:{)mphr par la contrainte dt's
ébn~ dominants. Le séjour (/t'.''i morts sous (erre ûu daHs le,~ eùr.; .11
" 11 en e . . l am ... I, cc:la montn..' <,Jue n ..... nlOll\'enu'nt .... nt' ... (~nt f.-n
S3" - Eh blt~n, répondit ma pcoaJ.i({)~ut!' . (t'ut' !lJée ne portl'ra pa
eu..,,-m~m(' ... ni \'t'r'u ni \ 'Ice lb . . on1 he .... 3 l'aille, mal .... tI depend plu~ ton à notre dOltnne, SI ce que tu OIS t'st Hal. â ~JV(llr que
dt~ Cl'UX qUI en u .... cnt qu'ib sOient hon .... ou nf)~. ,?u,e leur L.l \oùte céleste forllle un tout, IOlOterrompu ct cmbra ..... ant
mouveml'nt <oncnt~ \'cr.. le bien, il y 3 ~d()rs lIullere a :Iogcs, l'univers par son propre ct'fcle ~ qu~ la tt'rre el ce qUI I"cntoure
comme pOUf le de . . ir (:he? OaOlel. la colt'r~ (:hel Phlnu~s et le st.' l1ennenl '\uspt:ndus en son milieu, el que le mouvement dl"
chagrm pour lJUi pleure a Ju ... tl" titre. ~ halam:,t'" pcnche-(-~lIe du toul ce qUI tourne sc fait autour d"un point . . tahle et Ihl" Il e t
maU\31S côté ~ Cl' sont alors de.s pa . . sH>n ... el ç c ... ! ~ltnSl qu on le~ >.Ilors ah~o:ument nc(:t'~"'Jlre qu\.' ct:' qui pt.."ut arnyt'r à <..harun de
nomme é1c!ment~ dan~ la partie ,upéneure dt:' la lerrt.' .. t.' prodUIse' JU 1
dans la panlt' ()pp()~ée, car l'C,t une .. cult.' t!lunlqut' l's'Con'" qUI
Ret<lllr lIU thème cie /ll murt et de /'1 mmorlllllt(J . l'Heu/ès parcoun Clr(u lalrement toute sa ma,~t.', Li Inr ...qut' It' soicii 'c k"\ e-
ur la terre. l'omhre se II )urne , Cf'i~)< pJ ri ie 1ntt:rtcu fc..". l'M 1.1 tf,'ne du rCl;.thh..,~t:'mt.'nt de lu nlvers, reSot;1tdcra "'t't' ce lUI qU I pre .... dt· à
tunt ph nque ne pem être p.lfclllcnu:nt fr.appl'l' (ur Ic:~ rayon ... , cet unl\'t.'rs, tians un p.1S ....ll-tC ou Il ('voque de ... lieux souterrain, ,
malS en fon lion de la p3rtl~ dl" la terre uttelllte..' P;l f Ic.'~ ra)'on ... ou Il <.ht, dani S,I Jeure J UX Phllippu_'no; • Tout genou plit't;] uc..'\ànt
olell qU) c trou\ en un certuo pouH u:ntr.l l ,ltH.1C,'S u ... dl' b lUI, d,lO' I ~ lll'UX .... u r IJ terre t·t dJn~ les IIellx ....ou tt'fralOs. (cf
sph ('auue P nie. celle qUI e ..t diJme.'tr.l!t.·n1t'n t 01'1'0 t:C. ",C fa
1
Ph 2, 10).
bul~ent plon~ét' dJ.ns le", tt:n~hrl.'''' L'oh~ufltc JIO~I. 5;,10'" - ~ouo;; per~ l ,>ter(}n ... ùan~ n:ttl" doctrine, d it ma pt:dal-togu<."
C tO "tauon 01\ e( J.t course du ..,ok',1. . .e fl'lund "Uf ta p.utlt' même "'1 oou' It.· . . l'ntend()n~ ntl'r {-e passage. Nou ... "Jmmes
d.am 0:11 ment nppo:!t'C' au r3\'00 .... De IJ ,oue. à cg.thlc, le ... d';Jrcord d\-'c..·{' notre contraùKteur en cc qUI con{crne IJ survIe de
rtg10n upérlcure l~t infltrl~Ufl' c.!\.' la h:rn..' 'ont (OUI J tou r l'âmt, et nous nt-It· qu("rclleron~ pas, l'omme nou.'i J"a\'ons dcjà
lait cs ct plongées dans Il- t nt hn.· . . ·
H d it, J propo, de ... a leKilhs;luon
o la m~me façon Il c't IO~tqm' qlH: {mltt· ... le ... ;lUtrt'S rl.~;dHc",
qUI appar;ll~ ...cnll omme cl ment .. (,bm, nOlrt~ hl' l11l ... phi.'rc tl'rre ... ~ QI/ e veut dm' IApôtre.
trt'. 01 nt IIltlubluhlemC'nt k ... mênH." q ue..' (tin ... l'a ut re h é ml"' ~ s 'il ne pa rle pas d 'wi ileu dl! IlIadès?
phère Or. le mouu"ment de rot,mon de", c1CIll c nh e unt un ..._~ul
et le m me dan c.haque p3n1f! Jl' la trn l·. i~ pe nse quïl n e iaut - Qu e ré po ndre a lo rs, dl' lTI a ndal-jc. a Cl'UX qUI th~r{'hent à
01 oppo cr ni s'a )<'!l·r~ ccu qu: ,'.t tl ronlc.·nt ,ur rt' ",ule t pour compre odre la pc n . . éc de l'Apotre d.Jn~ (:e u e pa role~" !'ti tu éonc.,
S;I\'OIf . C est cc monde 4...1 ou hu..' n le J1lo nuc ""o litC.' rralO qUI a été le sen " de Iota IisJtl o n ~pa t lJle ~
atu: u aux Ame déhuc:es de leur ('orps Tant q'je" l:clte 55. - II ne ~ e se m ble pa ... , me ré pondit-elle, que le dl n n Apôlrt..>
oppo lU n ne trouble pas lJ doftrlne fo nlbm c nlJle ... ur l'exis - aH dl sttngu e l' e~sence splflt uellc en de . . terrne~ d e 1Oc...~lli",ation.
tence de.c; Ames après 13 \1(" (harnelle, notre d,'cours ne partlci - appe lant le I e ndro it cé le ste, te l a utre tu rc . . tre, te l au tre cnfm
pC,,"rd l ducune polémique ~ cc ,11ct, car nQU ' ""avons 1)Jt~n que IJ so uterrain Mais pUl squ 'lI e Xi ste tro is t:tats de la na ture t31'Onna"
locall allon t:n un lieu e t réc.enet" aux l:orps L'âme, IOcorpo ~ ble -l'un d o té des le déhut de la \it" IO<..-orpore ll e. que nou.,
relie n Il pa ,par 3; nature, a êtfl' e nfermcc lbn ... des Itcux'\t Jppelon~ angt."ltqu e, k d e uxième t.'tant rndê l ia I.. h a lr. que oou
appelons humalO , Il" trol~ieme t:tJnt libéré de la cha ir p :lr la lU rt
- je pen~e . en ce qUI t o n{'t~ rne Ics âm t' s. que le UI\IO Apôtre. en
Ob/CCIIVIl tiré€' de / te n I/m ' I~s consl~crant uan"" la profondeur de ~J SJge~se, J vou lu ... i~nifler
54 - bis, lhs te. qu Jane M Illon rOnlrJ<.i!ncur mt'nhonne 1 actord J venlf de tOUte la naturc raiso nna hie uan !) le hll'n, Il
l'Ap tre qUI déd.lrl" que toute la u~:ltlon douée dc ra"On. lors désigne par It.·s tleux l"e1emenl angélique et in{'()fporel , pJr la
te.rre CelUI qUI C!'It I~c au corp'. ct par la rcglnn SOLtfl·rr.lI ne
1element dt'IJ ''''pJft.' dl" u" n>rps . ou Jlors on peut e nn s.tg r
"'i M..Jcrtne fan 1\.1 un cxpœl de 1;& Ihl'mit" dl' Ploll'mc..'c !'IUf 1" Ipour ce tc.:rml'i , outre Ics n.Hures qut" J'ai <.hte!'l, une Jutre n.ltUrt.:
ph~rIc..,l~ de..' runJ\l'rs cIta rOhJlltlllc..' tte..- La It'rre qUI en ollupe le
r~~is()nnahll' {qUt' l'on parlt: l "on propos de délllOtl!'l , d 'l"pms o u
mlheu (Ih~o!le 'tUI fnet à mal unt' nmlt:plion ,hm Iit'u "~ n
cld!.ou de l.1 tcrc) Cc..' n t~t pas IJ prenllt're t'IIi qUl' ("rt':jlUlre fjit d alltrcs ~ nou"" nt' <.h"'putt?rons r~l' l.
muntre..' Je (nnn:u n(c..~ en a . . tr<molllll' c..'1 t'Il lO"l1nl o Klc .... ur 1)6 . C~H nOl!"" (,'fo)'ons, par l'opl1l10n rommunt· t't par 1.1 traditi o n
ce ra gr cf 1 J>JnI~lou 1. f~ln' t'Ile It'rnP' ,p lO')-21f1 dt'~ EUllurl's. qu'il t'XI.,tc unl" nJturc cn ddlOr~ de n'~ l't ,US
'\4 1 (.f n cl GrEgotre il C U \ C' ~ die rt:' tl\OIc..·1lI dos ,) do lt'!'o thfOflt' (,"orport'I" oPPO",t't' au IHt·n . nu .... ihl~ il l'l'xI,tenll' hllllwml~, elll'
qUI I .. ft ntcnt sur la h.x:.J h ~ uo n Ou .:K-IOUr dCiI mort~, soli en un S't'~t volontourt"lUent é1oignl'l' de la IIlctllt:url" HllC et. œnom,dnt
lt~ !K}\JtC( (Jln eth fi da ique),!K)U cn un ht"U:l rtcn Cthéofll' au hlt"n. il ètahlt J ~a pldt.'t' (:t' que l'on con"lCj~re comm~ , o n
tenant <.omplc de" la ,o tondi l~ de b lt."rrt.") Il n y :.1 pa l St: d15pulc:r (,"Ontralrt", Cettt" natun", dit·on, l'Apôtre la rompIt" pJrml Il'5
ur blocah uon d l me apn·sl.a mort pUI que les am~s ne sont
p3 ~ UIl'tt il 1 a 'lUtt '0 ur U n ln )(){all.S>Jllon de 1 âme:- l' n un
org;anc prn ! du ,,~ cf lA ClilllJOll di' 1hommt- 12 ~) \1 . 'ogll d~ Ph 2, \()
6l 1 A \Ir rr Li RJ'H 'RR};(~J f()N
6.1
éltmcnt soutc:rram C'~ t ct" qu"tJ mdique.- (tin' u..'ttc.' p.uolc.: ... on mélaflRt' avc<.: runa·crs. die maintient Ic:-. t:trt'., UJn ... 1eXI _
une fOI le mal dc!trult. IraH"rs Jt' I()ngllc.:~ pl'uodcs dt' 'u.:dc .... te Ole t et am.,I, logI(IUCI1l('nI, nou ... ne Jl(lU\"on ... pt'n.,er que I"1tme
il ne ~ t('ra plu que le tm>n, (t même.' ,.-c.'" (TCaIUTe oui rr:;uncs "011 cxtùlt'ure aux ('{res, une tOI' pa !lioét.'. de ("CU(' VIC.' qUI t
pmfc mot.ù l'unlS.\()O la (('II en 1.1 ,ou,"'c:r.IIOc.,té du ChnM t6 n"lhlc dJnos unt." forlllC, \cr, n: qUI t'~l 'I:,.lns·form(' (m'Illnt
Puls<Ju il ('n est .l1nSI, on ne ....lur.llt plu, oou':> c.olllnundrf..' J. ~t.IIS qUOI. UI-.-W, lor~qul· les élement., ont rt'~·u, cn ,e mdan
pt'n r prie fllOl • uten:un.•, à iJ rq~lon qUI c!>.t !iOU"I la. tt:rfl\ Re3nt entre t.'ux. unt' formt'" qUi e.,t Jutre cho ... e que Ue Simple
c.ar 1.l1r se répand parctllement ~ur toutl' la tl'TTl'. lil' 50Th' que rc~ult.n ~eJ leur union, el .. vec laquelle rrllne po~' de unt-
h3que partit' de ceUe-c: soit c.:n\t:IOrr~l· pM no' .1If fJ.l1l1hante, quand ("eUt' fornu- dlc.paraÎt au ....;I, cornille Il c 1
~~alscmhl.lhlc ••l\'l'C' LI dé~gréJ(auon de~ <.:orps. :1 quel M nr-
1Jllle ~e. ratt,Khera H.'lIc pUI'qu'll ne rc ... tl.'rJ nen dt, le qu clic
Relulll' li J'u1Jl1JortahlC de 1 cime C'onnall 1
13 uraL' de notre <.'orp.~ . . era [re~ . . ~e. gr:l(c :1 l'âme:. l'h:1~IUt' OhjeLlron tlr(-(! de rÉcriture
t'lt:Ul(°ll.t ,enlrl'l;H.-.lnT à nOU\"l~:lU J.\"{'( le ... .JllfrL'''i pour .Ihouur:.l !J [uzar" el Il' mbe (cf I.t 16, 2.1-251
trc,'e on~lOdle t'I l.lmiliêre el envelopp.Jnt ü' .1 quoI 11 etait
il routuml'
- Voilà qui t..·'1 heau <1 dm~ et J noire, repni-It..' m:u 1
quelqu'un romp.lre .1 te, p~If()le ... le f~UI que <hn .. 1î\.wStle le
c...elgneur fait de ceux qUI ....On! dans I-JJadi.· .... t..'n pft:lend~nl qu li
le po/ter l'I l''''lill,,'' . ne correspond pas a nos (on ... idéraIIOn\, commt..-m faui 11 nous
62 - M,eux, du ma pedagogue. un exemple qUI .I?ou rra~t
VOICI
préparer a répondre?
JolinH:nt . . ·J.loutcr à notTl.' réflexIOn, P?ur ~rouvcr.que 1ame est 6'1. _. Le texte. répondu .. t::lle. propo~e des termes pJni<.:uheremem
CJpahk de dls( l'rner ... anf. grande dlffK~l!e le . . clement . . qUI il:, m.Heriels. II présente lOulefOJ." bIen des palOts qui permetlt:nt aux
auditeurs pt·r~pl<:.t(es de sc livrer :l une etude plu ... .,uhtlle te
ppJniennt:nr et les autre ..... l'ne hypmhese . d(~nn(~n: au ~'?tl~r
J'Jr~ill'. hC.IUlOUp d';.tr~ill' Lnc ~~artll: '-1 ueJJ t:tc IrJ~v~I>II~~ passage ou un grand .Ihime sépare le mal er le hll'n. ou 1homme
pour (rt:'eT dt· . . réClplenh, l.lUtre va 1elre. Imaginons que CCLI afnlgé r6.:lame une goutte au OOU( d'un dOigt, nu le ~elO du
CI .... ont loUS ue forme différente une jarre, une amphore, une p31narche J t'le: donné c.:omme heu de repo~ Ci qll1 a souffert t'n
tfcuellc. un plat ou quelque aLUre usren~ile. Ils n'.apP?TllCndralent cette VIC, après qu'II eut été du qu'ils étaient mort!> ct t"n ... C\ eh ....
pa ... {OU'" au même indi\ldu Menons un proprietaire par ?b)et. ce pa"sJge élOigne sen"ilblement du ... ens prt'mler l'aud,tt:ur
Intelligent.
Tant quïJ.. sont en hon état. leurs pos~es~ellrs>les r~:~nnal~sent
cLlJremenl Brisés. iL,;,; ~eront tout aussI hlen retrouves par Ic~r~ En effet. quel,., yeux peul le\-er le rIChe dan.'t 1 Hade . . , qu.mu Il
propnetJlreS, d 'a près le!'-o fragmenr~ : on s,:urJ_ cc q~1 Vient de la a mis au tombeau le" yeux de ... on corp!> 1 Quelle flamme
jarrt', ou de L,t coupt'_ Ensuite, SI on I~s mde J de~ 1 ~r~,lt'brllle, rJOcorporel pellt . iI !'-oentlf") Quelle langue \"(:UH! VOir rairai hu
la dl ... linrtlOn des élement., travailles el de cette argile est par cette goutte, qu.lnd Il n'a plus de IanRue corporelle i <...lue! est
bt:·aucoup plus f.tcJle ", _ ce 'Joigt qUI lUI apporte la ~outte d'eau? Quel c!'!t fC "'('In du
Aln.'ti, chaque homme est pareil a un vase', un agregat repo~ ? PU1~que les corps som en\evelis ct que )':illlc les J qll1tte ,
d'éléments, emprunlé~ à un matériau commu.n, presentant avec et qu'elle n'e":>t pas dl\ï~ée en partie!'!. il serail dilfktlt! que le fil
"'l'S congéncres une grande djfféren~~ dU(..: a u~e con!'-ot~lI.t~~~ du récit, pn~ JU ~ens premier, fût véridique , a moin ... de "'oumcttre
tOll[e particulière Lorsque cetle dernlcre perit, 1ame, m:utr~., '\,. chaque pOJOt j une Interprétation appropriée Ainsi. l'ahîme 'IUt
du v...... e. ne reconnait pa ... mOln" ce qUI lUi eM personnel dans le", empêche la rcunlon de ceux qUI sont sépare"_ ne ... era·t-U pa
déb",. Flle ne perd de vue son [lien propre ni lorsque I~s Irag- compfls <.-omme \IHnlfl.mt une h!'-o ... ure tcrrt: . . trl·, I.:ar qu'e 1 {e qUI
m~nts !'-oonl mélJngè, ni "'1 on les mêle J la matière des clements interdirait à l'incorporel et .lU spimud de ~urvoll'r n.. t dbime 1
non cnren;, f. l(onnés, Elle reconnaît toujour~ son blcn, I~ forme grand fût·il? La naIur!;' ~plntuelle eM partout où elle VeUI à la lOt,
qUi etall la ~ienne, ct même apres la ?ésagrégat~on, grace~ au~ - Que seron t donc, repn . . -je, le feu, l'abîme, tout ce qUl' flOU...,
man,jues qUI demeurent dans les morceaux, e lle ne se trompe pa. avons mentionne, si ce n'cst pJ<i fe qui est du '1
sur {'(.. qUt lUI appnrllcnl en propre. _ , 65 -Je lrouve, rèpondil-elle, que chacun de ct" pOllllS, <br
6j.J:lpproUVtll ~l' .., pJrole.s, (r()uyée~ â propos et repondant olen l'Évangile, IOdiqut> ('ert~lins enst.'lgnemcnl~ répondJnt .lUX que ~
J la qUt:",tIOIl po.,tt'_ tiom, qut.' J'on ,e post.' au "'Ulct de l'àmc l.e patriarlhe .h'aJ( dit
auparavdnt, au ridll' Tu a ... fC!,U dan~ ta \'Je charnelle ta pàrt de
bonheur· et il aV3Jt • Cdu~ li .1
clit fXlrt'illcOlcnt du I1wndlJtlt
reçu durant sa "e la charge de pJr1iuper aux mal lieu" • (cf L.;
16,25)_ EnsuuC', ill'n Mrive a 1ahîmcqui le~ scpJrt.·j un dt.'I'aulte
62 L'lfn~~~ du pOllef plonge ~e ... (aUne.Ci dans n:criture . 1\ 4C;, 9 . .fr 19, el 11 scmhlt, par là, dan ...... propos, donner unt' ~rJndl· I,,\on
1 JS .llIe~ofle de 101 (nJrht.' hn-.ée; SI .H. Il Voir JU',SI GrégOire,
1/"m(,lrel>a'wl.. l , Il, Ir Chrls1Ix",<:al, PlJf' ~~, P ,H
L'AME ET lA RI!'.\"( 'RRh"CfIO!ll
,H / GJU](;OIRE OE I\TSSE
•
f13 pertinent et sage endurent, certes, dans cette vie brève les
OrtRiIJe dl)" mal et de la mort
souffrances qui aft1i~ent les sen" mais gardent le bien en réserve
LI \O~{ selon moi. au dt!hut. la vie des hommes éta it uni- pour le lemp!'i futur, de façon ~ faire durer la meilJeure pan à la
forme. J .1Ppclle uniforme la vic qui se manifeste dan:, le bit'n mesure de la vie étcrm·lIc.
seu\. sans nu.'bnge avec le mal. Cette con<.:cption est confirmée
par la première loi de Dieu, celle qu~a permis:\ l'hommecle Jouir
sans limitds de tous les biens du paradis, n e j'écartant que de Le grand abîme
celui-Iü seul en qui la nature était' un mélange d"élémen fs 67. Voilà donc, à mon avis en tout cas,l'abime, qui est dû non pas ,
contraires, le mal y étant mêlé au bien; celle loi faisait de la mort à la béance de la terre, mais au choix opéré durant la vie entre
le salaire de celui qui la transgresserait. des voies opposée!<t. Celui qui a une fois préféré l'agréable en
Or l'honime, de lui-même. dans un mouvement de .sa liberté, cette vie-c i et qui ne corrige pas l'erreur de sa volonté ptf'r sa
3J:>andc-nna; h~ 'Part exe~l1pte de ,m.al et ~'appropria la ~i~ mêlé~ de pé niten ce, se ferme ensuite lUI -même l'accès au pays desbiens
bien et de mal. la providence dlvlOe n a alors pas hésite à co rnger Il creu se co ntre lui cette interdiction incontournable, comme\.me
nQ(re volonté défaillant e6-t. Comme la mort~ prévue pOl;r ce cas, espèce de gouffre béant et infranchissahle.
s'appliquait nécessairemem à ceux qui avai~nllransgressé la loi ,
lia Providcnc~l a partagé l'existence humàine en deux: cette vie
charnelle, et aorès, une vic désjnc<lrn~c, Elle ne leur attribua pas le sein d 'Ahraham
la même durée, mé.li:; limita l'une dans une période très brève et C'es t pourquoi je crois aussi que l'appellation sem d'Abra
w
rendit l'autre éternelle, Elle donna a lors, dans son amour de ham 66, (cf. Lc 16, 22) désigne le bon état de l'âme, où, selon
l'humanité, la faculté d'avoir. qlla~ on le SOl.lhaite, l'une ~u l'Écriture, se repose l'athlète de la persévérance, [Le récit blbU~
l'autre part (je veu.x dire Je bien ou le m:!.!) : SOit dans ce tte VIC 1 quel rapporte que ce patriarche fut le prernierde tous les hommts
brève et mortelle, soit dans ces siècles sans fin et que l' infinité nés avant lui à avoir échangé les jouissances du présent â>fttre
-;eule limite"" l'es pérance des biens futurs (cf. Gn 12, 1-4 ; He Il, 8-10), Il s est
dépouillé de tout ce qui falsall sa vie jusqu'alors, véCUl en terre
étrangère, et à travers les vexations d'id-bas, il s'acheminait vers
Les diL'e's cb6ix
•
des hommes l'heureux sort espéré. Comme nous appelorv; sein6 -, par analogie
66. Les Inots hien et mal sont toutefoi\am.b.igus, e t ils pre~nen t la sinuos ité de la côte ma'itime, le texte, parle mot sein. me puait
tous dejJx un double sens (j'entends un spirituel et un sensible). signifie r l'exposition tie ~es biens immenses. Dans ce sem, tous
CertJ.in~ rangent dans le 1""'len [OU[ ce qui paraît agréable aux sen s. ceux qui ont traversé cette pr~sente vie avec venu, lorsqu ds
D'autnfs croier,t qu,.e seul ce que l'on c~ntemple est le bi e ~ e.r qu'i l s'é loig nen t d'ici-ba!<t, font mouiller leur âme ùans ce bon golfe
eSI ailJsi dé6i(~~"( C~IX dont le raisonnemen t e~t 11I11It,é et comme en un port san~ \ J.gues. Pour tous les autres, la privation
incapable de diSce.~1 bien, dans I~ur glo~ltonn:fle, é pUise nt de leurs prétendu:s biens devient flamme qui consume leur âme
déj;! en leur vie charll~~5Ia parr de bien annbu ée a leur nature, Celle-ci implore, pour ~e consoler, une goutte de la mer des biens
el n'ont plus de réserves pour la vie d'après. Au contraire, ceux dans laquelle baignent les saints, et elle ne la trouve pas.
qui conduise,nt leur existence en s'appuyant s ur un calc ul
tif.
dan:s le:s lilllfgie~ am:iennes et l'iconographie, voir 1 anide. in
"ur ];1 liberté comme source du mal, cf. Diell elle mal, PDF 69. -- d·Abraham. dans It' Dicnonnaire d'Arcbêologte Cbrétt",,.
f)';. Celtt: eternitt! du malheur va à l'encontre de la disparition du mal Ltlur;t:'e.
que (;rl'~oire ('xposiJit un peu plu!'i haut 67 la poly~émie du mOi grec koIpos ne se retrouve pas en français
•
---------- , ------~~~---------------
1 ,
'0 GR1!(iOfRF 1>8 .Yr~~ r r ',HIl: f. r 1. -t Rf.'Sf RRU n( J.\ '1
/
le .... ,}/ertzellts du COtPS prier pour quïb finissent p~,r n()Ift~·. contre toule .mente, .. la
~. Et la IJnguc,l'u::il.le doigt. toulet' qu'on peul dl'~I~nl'r UJI1lI11C nouvelle annonn'(,' par un mon reH"nu alOI \'ie (d. Ll 16, Z""-31>
.lpp.lnl·n~mt ~IU (orp:-,. (on~iùère-le~, dJns lT <..1talogul' entrt.' d~s - Quelle est dont· lU la dOttnne) ùemanuai-,c
C:trc:-. san~ corps, t.'t tu fcconnaÎt:-<ls ,qu'ils .s';.l(corocllt ~\"l'( II.' - L'ii me dl' La/ilre, dll -dlt" ~'{)n:upe du pré!'.t:nI sans ~
discour:-. que nOll'i venons de temf \Uf l'amI.', S I tu fais bien retourner \'er~ le pa . . sé , mais le nche. même apn.'~ ~a mort, nt
attt'ntj JO .lU sens des mot:-. collé à la ,"'le charnelle comme par de la glu'·' il ne s'eM p,u
Comml,I<.:'c.st la rt:u nion des êléme nlS qui, pOlif tout lè corps, dévêtu com plète ment de ce lle vie même aprb. a\Olr ce~,e <k
nmstltlle s90 essence, il est logique, de même, que k's parties qui vivre , la chair et le sa ng le préocc upent encore quand il d~mande
-'.,e trol H'r'\( I..~ns le corps réalisent la plénitudl' de lcu.r ,nature que M:S parcllb . . oient à l'ahri des maux. il montre dalft'nlt'nt qu Il
'il'Ion kt meml\:JUse. Si donc Lime est . k . . l'1e11lc nts ne s'eM pa"i en('ore Iiheré de 1.. passion pour la cllJirJ.
qui proviennent du corps et se mêlés au LOut, non
...eu!Qm<..'fl{ l'Ill' reconnaîtra l'ensemble des qUI .'ie sont Nécessité du détachement dès cette vie
rassl'mblés pour former tout le corps composé, et elle se ra en
70. Dans ce récil , dit -elle, nous pensons que le Selgneurensello(ne
ClIX, !lUIS elle n'ignorera pas non plus la constitution parti.culière
que ce ux qui vivent dan~ la chair doivt:ntlc plus possible, par une
de dlal'lllle des parties Elle saura quell es particules tlrees de~
vie vertueuse, se sé parer ct s'.lffranthir de cet état corporel, afin
c.:·\t'Ilwn ts ont permis l'dahoration de nOs membres. Il eM 311lSI
que nous n'ayon~ plus beSOin . après le trépas. d'une autre mon
tout ;\ fall pl.l,lsih'e que l'âm~. 9û' est dans l'cns.cmble des
qui déhvre les restes de la colle qU 'eM la vie charnelle, mai .. '-tu au
dénl(:nts, soit aus!ool t:'O chacu n d'eUx e n particulier. Et II ne sera
contraire. comme s i les Iien~ qui enserrent l'âme étalent rompus.
pas inn31semhlable de ...:onsldérer de celte mal11ère les élements,
la course vers le bien ~e fasse légère pour elle, sans frein. aucune
dans lesquels existe en puissance chaque membre d~ c~rps, e~ d~ affection corporelle ne l"attlr3nt ~ elie.
supposer que J'Écnture dit qU'un doigt est altac~é j rame. al.nsi
71. Car, si quelqu'un est de\'enu tout enlier chair en sa pt:no,b:.
qU'un n:d. u~a~gue et tout autre o rgane , aprcs la dlssolutton
et qu'il Oriente tout mouvement et toute action de l'âme \er les
du (orps cOPnposc
volontés de n'Ue chair, ..tlor .... même une fois de!'iinc-.Jmé. il Re ~
~i cI\;.H:un de ces pOlilts éloigne !'àpril d·une i~terp,rétation libère pas d«.-'s pas'lion., c.orporelles. Ceux qui ont longtemp~ vécu
corp() r~lle de (e texte, il est logique. je pçns;c. que Il lades aussI:
dans des endrOi ts fétide~. même s'ils déménagent pour troU\'er un
menti(~'1I1é à I"IIlMant, ne soit pas considére com me un heu qUI
air sain, ne sc dêfont pJ.S de (cue mauvaIse odeur dont ils o;e 50nl
porter~it cc nom , mais comme un.~ espèce d 'état de vle .IIlVlSlble
Imprégnés en demeurant trop longtemps en celte félidHé Pa-
t:t, IIlc(>rporcl, dl~s .)quel Vit 1ame, co mme nous 1apprend
reillement, même après le passage vers la vic subltme el éthér«",
tTcritme. -/ \ il est Impossible que le.~ homme.'" aimant la chair n 'entrain~nt
absolument pas avec eux une part de la rnauval!oc odeur de celte
Enseignement morell de la parabole chaI r De El vient que la douleur leur pèse plus, car l'âme, après
un tel mode de vie. l'st devenue plus matérielle,
69. Mieux, le passage du riche et du me ndiant nou s révèle
l'gaiement une autre doctrine, toU[ à fait en rappo rt avec notre
- question . . . Les rel'e nallts
-
Dans (,:e Ll'xte, l'homme soum iS aux pass'oll.,"i e l tourne vers la Il semhle d 'atlk'urs que Il"'" propos de ('ert.Jins fJ~~nt écho à
thair, après avoir découvert le ca ractère Inévitable de son prop,re _ cette conception on \'crrait, diHm. prè .. des tomheaux. de
malheur. s'lIlquiète de ceux qui, s ur terre, lui étaient appa rentes ,
ct <:ol1lmc Abraham lui a dit que ceux qui Vivent dans la chair ne 68. Sur l'emploi par Gregoilt.' ck metaphort"s néorlalonioenncs ~Ico
s(;nt pas li\Tl's à eux-mêmes. mais que l'enseignement de la Loi va nt du chJmp -.emantique de l'anachem~nt, cf P CouKdk • La
t:t dl'~ prophètes leur est largement dispensé, le riche co ntinue a colle . •
GRÉGOIRE DE l'i YSSE L A,HE ET LA REs liRREC770N
- /
irnJges fnntornatiques de trépassés. S'il en est réelleme nt ni n~i , 73. - A cela no us répondrons. dit -elle, que la faculté de contem-
c'est la preuve due l'atlac,:hernen l de l'i1mè ?I la vie charn e lle est ple r e t de di sce rner caractérise l'âme semblabte à Dieu, car, grice
t:11 vérité excessil, <lU point que, même après\sa so rtie dt: la. chair, à cette fa culté, nou s sai sissons le divin . Si donc, par le soud
elle ne souhaite pas s'envoler librement ni ne co nse nt au passage CJu 'e ll e manifeste maintenant, ou bien par la purification qtJi suit
complet du formel i l'informe. Elle veut demeu rer dans sa fo rme ce tte vie , notre âme se libère des liens établis avec les impulsions
visible après la désagrégation de cene fo rme e t, a lo rs qu·e ll e l'a irrat io nne lles, rien ne la gênera dans sa contemplation du beau.
dép quittée, elle' squhaite errer, avec ses regrets, dan s les lie ux Ca r le be au e st, par nature, capable d 'attirer à lui tout ce qui se
de la matière, v~rs !\~squels elle se tourne"". to urn e ve rs lui. Si donc l'âme est plJ.re de tout mal, elle serr
en ti è reme nt dan s le beau . Or ce dernier, 'dans sa propre nature,
Récapitulons )
est le divin , a uquel , grâ ce à sa pureté, elle s'attachera, unie 2 ce
72 Après quelques instams, et reprenanr le sens de ses pro pos, q u i lui est a pparente o.
je déclarai : S' il e n est ainsi, le mouvement de désir qui nous conduira veiS
- Je crois voir dans tes paroles une espèce de contrad ictio n, qui le beau sera inutile . En effet, celui qui vit dans les ténèbres
st' dresse contre notre préc~ dent examen des passio ns. C'est à d ési re ra la lumière. S'il se trouve en pleine lumière. il n~ la
pa rtir de notre paremé :1\ ec les animaux )ltle l'on a considé ré que d ésire ra plus, mais e n profitera . La capacité de jouir rend alors le
ue te!... mOl'vements de J"ân 'f' nous affehent, à savoi r to us ceux désir inutile , caduc. l 'âme n'éprouvera aucune difficulté, de la
dej;) cités el énumérés dans ton exposé: la colère e t la crai nte, sorte, pour participe r au bien , si elle s'est libérée de tels
le désjr et le plaisir, et les autres sC\.mblables. O r il a é té dît aussi mou ve ments ; e1le est revenue vers elle-même, sachant pf'éciHo-
que le bon usage de ces mouvements consti tu ai t la ve rtu et que me nt ce qu 'elle est par nature et, comme en un miroir et une
le mal naissail. d'y..rrLisage dépravé. Ton d iscou rs a ajo uté q ue image7J , distinguant à travers sa propre beauté la beauté origt_
chacun de çes nlOuvements contribue à la vie vertueuse, e t neUe . Car on peut dire ici que sa ressemblance avec la divlni~
surtour ~ue Je désir nous élève vers Dieu. ~mme attirés ve rs lu i est e xacte ; notre âme imite e n quelque sorte la nature transcen-
pa, une chaine, de bas en haut. JI me semble ~Iors, d is-je, que ces da nte (e n ~ffe t lc·e.st ~ne '"'itation car] la nature supérieure à
parolef s'olPposent d'une certaine ma ni ère, relative me nt au but toute pe nsee, sItuee a une ~auteur bien éloignée de ce qui
que nous nous sommr. fixé. s'~bse rv.e ~ n nous , parcou rt Son exjstence d'une ce~ ma-
l , .,. nle re , dlffere nte de notre façcm d'exister) .
Il r n l: nhlaOl dl helllfl le ",ou\l'nif qui naît <:n ... wh.' dt' vl l."nt a attei n t ce !" e rs quoi l'excil:ilit (usqu alors ce désir, elle ne laisse
honl 1 t: t ..lIn .... 1 (r;I~' Hile.' gllt.'rrl' inlC ... tll1l' ... In<,l.lIl l' dan ...
le cham p libre nI ~l rl'S rance ni au souvenir, Elle tient ce qu eUe
4..... III le )11\ t.lHr t'I)l1lhat Il· ... pt.I.lIlCl· l'n LHTlI ....ml cJ .1\ OIr m .ll espé rait t' l, to ut OlT pée a fouir de ces biens, elle Challe le
RUIJe son l hOI\. Lt. "'t'ntiLTIt'nl dl' honll' IllLhqlll' hit.' n un Id et.1t souveni r d l' sa rw n ~ c..', Elle Imite ainsi la vie supéneure recevant
d c:"'prll l()r ... qlll'I'.II~lt.' e"'llllordul' 1.lr ~e qUI t..... , Mlf\t.'nu, qU 'e lle ...a forme d e ... car.lCtt.' rc..'~ de la nature dlvme, de telle sort que 1
... en pt't'nd l'omlllt' tolleltl'e p..J.r Il." remoft.b, .\ ... on d.ln lO "'l'n ... t' au tres o nt disparu en elle, à l'exception de la faeult!! d""'mer
t'"1 qu'dll' ,tppt.'llt. 1ouhll pour Llldt.'r a lutter t'lm lre: ... a douleur nature lle me nt a ttadl~ e au beau
Or !lOin: n.llurl', p.lfn:o qU't.'lIe l' ... t P,IUV ll' e n hl',IlHt', "'l' porlt.·
toUIOur ... \cr ... tl' qui lu! Illanque. c l l'd an \ l'r" (: l' qUI l,lit dd.tlI t L'a m ou r, terme et cessation de tout dhtr
t ... , h: pnnnpt.' de <k ... tr dl' nOlrt' nature, "'Olt qUt' ... on lh"l'm:e dc..' ,
ÙIS(·c..'JI1l."llll'n t I.t rrl\e dl'\'l' qUI e ... t n.lIIl\l'nt , <,()II qu 'dit.- troUVl' L'a mo ur e st cfrt'cuv~ment l'état mténeur tourM veiS
o n est atta ché , Quand l'~me. devenue simple
p.1f lUI U' q ui Itll co rn It'n t e xa ctement sembla hie à Dieu, trouve ce bien
,
s imple et immatériel .. qui seul est réellement aimable d
Dieu ne COlllUJft 111 e.";perllll c e 111 SOIIt 'eH;r'
ell e se jo int à lUi et se mêle à )UI, par le
ri est pl('I1t1lule de l'amour, Ené se forme ~ limage de ce
- "), Qu .ml ,i la n.W.lre qUI depa:-; .. e tou te III \nrW pe n ... l'(· c t qUI ,
découvre sans cesse; sa simIlitude avec le
dom,inl' 101I1t.' pui ...... an ce. dIe po ...... èdt, (Ou t Ct 11t.1c. n()u~ inl.lg inon .. nature de ce à quoi elle panidpe et comme
.1 propo... du hien Fllt'-mcmc e ... t la plenitu de dt'" hie n ... Ell e n 'e"'l en cet état, car celuj·ci ne manque d aucun
pa ... dan ... le heau t'ommt.' ... i elle p rena it p art . 1 ce heau , ma is e ll e que l'âme aUSSI, parvenue l cel ~1aI de
c"t la nature!' du he.lU, tout te que nOlfe e ... p rit co n ... idc re ('omme mouvement et le sentiment du d6Ik
e ...... encc du beau Ell e ig nort." en e ll l' to ut mouve me nt (" c ... pé· défaut le bien convo\té
r.J n("{" Car ~:dk-t. 1 n il t."g:Hd qu ':1 ce qui manq ue .• Cl.' q ue l'o n 77 L'Apôlre divin lul-meme nous a
po .....eùt. JEt {" Apot rc.." commt.'nt pe ut -on \" e~ pl' re r ? (C L Rm H, 2i) lorsqu'il a annoncé une ",,~œ de
Eli t.' n.1 p d ~ bC'iO Il1 non plu ... d'avoi r rec:our... au ~ o uvenir pour soin que nous marquons
t.o nnaÎ lrt.' le ... t. ho.\e .... comment rappe le r à sa mém o ire t.'e que l'on Pour J'amour seulemc5Jr.;;'''';'''1 ft
a sous les "'t."UX
, ? prophéties,
PUIsque u o nt·. la n ature d'Hne est au -d e là de tout bien et que mais l'amo~r
le hlcn s I l"< ortIe p arfa iteme nt au hien, il lUI suffit tic se qu'il exlale
conSiderer die -même po u r \ o ulo ir ce qu 'elle a el aVOIr ce qu'elle déclare qUe la
\cut Elle ne reçoit en ellc n e n d 'étranger, Or, rien ne lui st l'amour il
exteneur, excepté le mal seul, qui , même si c'est para~oxal. a son 1 Co 13.
être dans Le non-être . En effet la genèse du mal n'est rien d'autre jouissance
que la pnv3uon de ce qui est. et ce qui est vraiment, c'est la
nature du bien Ce qUI n 'est pas dans l'être se trouve ainsi tout l'a
en 1er dans le non~tre ~ (He 11,
76 Q~and 1 ~me, sépar~e de tous les mouvements conlralres de
,
a
la natlore dev,ent semblable D,eu et que, le dé Ir dolllln6 eUe '
.-q ,'" P 67-60
e mal colII"J. . . . - clot .......
CiNù ,U/Rr J>F td SSI1
" 1 / 1.11/:' Er 1.1I}SffIlRl:"(.TION
,
-,éllti n K·nt . . \ ,' l ""lu i LUllo llr , qui ne lro u ve ri e n p o ur lui
"Iu(.'Cl.'Ùl"f <. c., r 1)(lUfqu o i Il e st la prerLlière de Io ules le:; ve rlu s,
!l' pu rification cie " â me. ima~e des corps rllcarcérés -'
/79 . Voyons le cas, , l U co ntra ire, ou les clous d e la so umi !->!-'io n aux
le pn.:'lllH.'1 Ù ., ':(\lll llundemellls de L.t Loi.
pas.c;ions la main li e nn e nt d a ns ,'é tar maté riel. Elle souffre alors â
la manière des corps entassés dan .., les ruin es lor sque s e produi-
L'a m our lIe peut C:OIUW I ,re III satiété 'ent des sé ismes; Su p posf)n s p a r e xempl e qtlC ce .c; corps non
eulemen t sont éc rasés par les d écombres, mais enco re qU 'ils sont
Si donc l'lme p arvie nt à ce terme, '"l' Il e ne manq ue ra de rien
pe rcés de cl ous ou de mo rceàux de bois qui se trouvent dans ces
d'autre, car elle aura atteint à la p lé ni tude d es ê tres. e t e lle se u le ruines ; le so rt réservé sans d o ute à ce s corps ainsi placés, lorsque
sem ble ga rde r en elle la figu re de la b é atitude d ivine . Car la vic le urs proches les tirent de là p o ur leur donner des funérailles (ils
d e Ià- natu re s upé ri e u re e~,t amou r, pu b qu e le b eau est tout amollr tro nt tou t la cé rés, d éc hirés, le ur état sera des plus atroces, car
p o ur ceux q ui le conna issen t, e t que la divinité le connaît; 1" IfS d écom b res et les clous les écorc heront quand on s'efforcera
connaissa nce, d evi e nt donc a mo ur, qua nd çe qui est ('onnu est d e les tire r). Ce so rt me paraît i!tre à peu prb celui de l'âme
beau par nature lorsqu e la puissance divine . dan s\son amour du genre humain,
La satié té j'n solente ne to uche p as au vra i bea u , ct l com me e ll e ( retire ce qui lui est propre des ruJn~s de.. la matière dénuée de
ne peut meltr~ un terme 3. l'amour du beau , la vie 'divi n e sera ra ison . Ce n'est pas par haine des hommes, ni afin de les punir
toujou r!> mue Ila r l'a mo l! c'I le qui est bell t pa r nalj..l re e t qu i a im e
L • p o ur leur mauvaise vie que . je crois, Dieu provoque ces situaliuns
na tu re ll e me nt le beau ~ J"activicé de son a mour est sans li mit es, douloureuses pour les péc heurs , ce Dieu qui réclame et altire à
p u i... q u 'o n ne conçoit aucu n te rm'e no n p lus p our le bea u , q ui lui tout ce qui vient au ft"londe pour lui. Mais c'est pour le bien
fa sse que l'a mour puisse .. 'achever avec la fî n d u bea u . Ca r ce lui- qu 'il attire l'âme à lui , l\.Ji lP!source de toute félicité, et ce que l'on
c i n 'est born é que par son c9..0trai re. Ce lu i do nt b na ture est tire ressent nécessairemé'nt une doûleur.
incapahl e d e recevoi r le ma l se di rigera ve rs le b ie n ill imité et
infini-" L'or purifié par les.jondeurs
•
80. Ceyx qui enlèvent par le feu la maüère mêlée à l'or, font non
se~ment fondre par ce fe\.J la partie sans valeur, mais encore ils
L'âme. pare nte de Dieu , est attirée par lui ne peuvent éviter de faire fOnÇre le matériau pur en même temps
""8 Toute nature pe ut accue ill ir ce qui lui e s t app~renté e t, e n que le mauvai s. Cependant, une fois ce dernier consumé, "autre
J
, deme ure . De la même façon, puisque le feu purificateur brûle le
\ qudque sorte, l'humain est a ppare nté' à Die u , car il p o rte en Il!i
lïmitatl0n du mod è le primitif'6: d o nc l'â me e st néce ssairement 1 mal , il e 't nécessaire que l'âme, qui a été unie au mal, subisse
1 aussi 1 ku, jusqu'à la destruction dans les flammes de tout
attirée \t:'rs le divin el cc qui lui est apparenté. 11 faut en e ffet que
soit complètement et parfaitement gardé pour Dieu ce qui lui 1 élément "'1y
matériel, trompeur disséminé en elle7l!;.
appartient. Si l'âme est légère et dégagée de tout composé, si le
p()id~ du l'orpS ne l'accable pas, elle s'avancera avec plaisir vers La corde end';{ile de bo~e
celui qUI l'appelle. 81. Imaginons encore que l'on enduise une corde d'une couche
assez épaisse de boue, que l'on fasse passer ensuite le bout de
7'5. On retrouve ici le~ thèmes de la mystique de Grégoire , tels qU41s 77. Grégoire va multiplier les images pour décrire la purificatioa.
.,ont expo:-.és dan.., les Homélies surie Cantique des cUllliques, PDF nécessaire de l'âme après la mort: les corps que l'on désincarcàe
49-,0 l'or purifié par les fondeurs, la corde. dont on racle la boue Scll
76. t.a parc.'"nl«." de J'âme aveC! Dieu (idée que J'on trouve t:hez Platon)
t'st 11..1 r~hlé'c.'" a ~a créalion à l'image de Dieu. Voir L 'homme, icône
'""
-
dt' l>teu p[),.. 70-71.
but principal est de montrer que cette purification "n'est ~ _
châtiment mais une marque de la mis6ricorde de Dieu
78. L'image se trouve dans la Calicbl:. de J..jm, 26, 3'. PC?6.
-
, '" L ~ w- Fr '-1 Jlt\{ NI.'H."no.v
n:ttt.' Ulrtll' p.lf un pt.'W lrou et que l 'o n lire t,;'n force hl <:nrde de
/ ,
dllf:1Il1 un an ,.. culClllent, -,i ('eUe doulc:ur In,>upporl,lhle dcut dun_'r
Il'xh.:r!t.'llr \ t:r:-.lïnlt.:rkur Obligatom.:ml'nt, hl (:nrdt' \ a ~lllnl' n .' Indefllllm c nt 1 Qut peut espcn:r pour l 'avenir pOlir sc: ,011 ..01(:r,
IlHIU\('ment (il' trattl a 1.:1 ta I)(ltl(" qUI 1,1 rI..'t,'O llH.UI,;1 (:au''Il' de n~lui dont le dljtimL'nt (".,1 infini ?
U' mOUH:I111'nl hruul. \-a demeurer ;1 rextL-fu.'ur ou trou , I.Kh,.;e
(,[ tomht,c tk la (:nrde Gc<"[ pourquoi la ('()rdt> m' p.I~"l' pas La dette il payer
tacikn1l'nt l');If l'ouverture et subi( un<: tcn"ion forcee du IJlt ue - Au ,.,si faul -il prévoir, répondit ma pcdJ.gogue. ou hu.·n de
n:Hl' traction . Je crois ù''ic.:crncr à peu prè.s le même pr()c.·t.· .. ~ u~ a , garder so n rime complt:tcrnenl pure el sans mclJnge ~l\.ec le\
propos dl.' l'âme pn.,e dans le!> pa .... ion.<; m~l1l'rl(.·lIl.' .. ct lerrc ... tres la ches du mal , ou hlen , si (-cl a e"l tout j lait impo .... lhle: ,t CHI""
die souille, elle e.'ot tendue. CJr Di;:u lirt' j IlU cc qui Il il c ... ! du ca raCI(:re pa .. sionné de nOlrt: âme, de faire t.'n 'Oflt.' que It.·o;
1
proPrl' ..1I0r.. qUl' c: c qUI lUI est (:· tr:m,"wr. pour ... ·êtn: en qudqul' é('hecs dan ,,, ,,, vt.'rtu V)ie.'pl le~ plu,.., m()d~rè t-t c()rn~ihlc.'s
... orte dt:\ doppe avec l'Ile . eS! vi l Ikmmcnt r.1t lc, (:c qui provoque pOss.ible ,_ L'enst'lgnel11t.·nt d~.. évangiles ~nelllionlll- un déhllcur
pour LimL' tJt.'~ douleurs \."i\"e~ et i n~upportable~ de diX mille talents (cl. Mt IB.t..24J. un de clIlq cent!'> denier') ct un
• de cinquante (cf I.c 7,11).enfin un d'un quart cra,." la plu_., peille
Dieu 'inj7zRe pli.'. /a souffrance, il purifie "âme
Il des monnaies (cf Mt S. 26), Le Justc jugemenl de Oieu ~'applique
HZ , - Donc, dIs-je, \,:e ne'it pas le Jugem ent divin , à ce qu 'II paraît il IQut , adapwl1t au poids de la detle l'obligation du remhollr .. t.~
d 'après ce qUI pre(:ede, qu i ohâtie le!. pécheurs , I1UIS , co mme 1'.1 ment, sans négliRcr même.' le~ plus petites ~oml1l(',",
montré ton expo,.,é, il n 'agit qu 'en ~épara nl le hicn du mal, el il 8'1 Et l'(vangilc ditÂl,lC le remb()ur~cmenl de" d<:[[es ne .. t.' Lilt
ne tire violemment que pour faire prendre parl à la béatitude, Et pas par le versemertl cl une .. ot11me d argent, mais que le ddllteur
c 'cst b déchirure de ces Iien~ qui fait souffrir l ' cl~ment arraché, est livré au bourreau jusqu'à ce que. e ... t-il dit. il ait rendu tout n;"
- Telle est aus~i mon opinion , reprit ma pédagogue , La d o uleur qu'il doit (cf Mt 18,lt), Cela signifie qu''il paie, ohligalOirement.
• e . . t à la mesure de la quanlité de mal présente en chacu n Il n 'est par la torture, la dette qu'il a contractée, ceue delle dc lOi
pa~ normal en e ffet que l'homme qui est resté tr~s lo ngtemp,o; dan~ /partidpation aux douleurs. dont il c_,>t devenu déhiteur durant "oJ
le .. pét.:hè interdits et CelUI qui ,.,·est laissé aller J. de It.'gères fautes , vie, Gif il a choisi, dal'\." son irréflexion. Je pla>isir 'iJ.ns melJ.nRt."
su lw.scnt le même supplice lors de la purifu,:ation de leur et non contrarié, Et il pàiera ainsi jU'iqu'à ce qu'il ait di'po'e tout
mauval<.,e cond uite, Cette flarnrnu d o uloureuse brûlera plu s ou ce qui ne lUi appaflient pas, à ~a\'oir le péché. quïl se "oit detait
moins, selon la quantité du matériau, tant que durera le cohlhus - de la home des dettes et qu'il vj'-e alors t'nlOuré de hberte et dt."
(joie Celui d o nc sur qui pèse un lourd fardeau de matière doit C'~fodncc
suhir une flamme abondante et plus durable, qui le consum~. :../
RecouJ;h!r /a IiIJerté perdlle
Celui en qui la matière co mhustible brûle m o in,,, longtemps voit
la vio!<.'n cc el la douleur de son châtiment diminuer cn propor- 85_ la lib)rle est la ressemhl.lnce a\(!c (:c qui t'st ~ans moJirrt".
e.e
tion Il faut que, de toute manière, le mal soit complèteme nt qui se régit par soi-même_ Ce~t cette liberté que Dlcu nou" a
éradiqué de l'êlre et que, con'lme nous J'avons dit plus haut, ce donnée au début, et que la hOllle des dettes a ternie_ TOUlt" hberté
qui n'esl pa~ dans l'être n'existe ahsolument pas. puisque le mal est une par nature et ne cOll\.ient qu'à elle-même. LOjliquement
n'existe pas par na[Ure en dehors d'un cho ix , el comme toUl choix donc, (Out ce qui c~t Iihre sera adoJpté j ,.,on ~emblahle ,or la vertu
st.~ra aln" en Dieu , le m.ll s'achemmera v(;!rs sa destruction tmale , est san'i maître, Donc lOut ce qui ('st libre 'iera vertueux, pU15QUC
nc trollv.tnt plus rien pour le rece .... oir " la liberté ignore tout m<.tÎtrei'lO
~3 1.11., il quoI hon ('cne belle espérance, demandai-je, pOlir •
80, Th6e perm,lnente t'n theoloRie gn:l'<.jue, depui'i Irt'nie'. fonda-
elUi qUi ~on~c (: ombien il e~1 dur d'endurer un supplice même
- 79 l ";::1 doit I.1I,paraitre totalement. par une punfi(:atlon pros.tr("~lvt:
mentale dan!'> la pt;'n~t!e de <..iregolre cf Hom~hC'~ 4 C'I 12 .sur k-
CanUt/Lie de,\ umllqlU',~, pn,., "9-'50, p_ 94 et 242 Voir A-G
Hamman. L 'homme, ,mURe de n'l'Il, Paris, 19H1, p, 69·"1, 21'5-
et :on n ,u-.qtl'J. son ll'rnl(: On r(:trouve: la ,hcum: dt: l'a po('.HJ'C;l t" • l)7 l.U , 22'5
•
o AI
1'1
-
De L.lIl. la n at ure d l'. ine est la source de to ute la vertu. En e lle - Di so ns ~ lcur c eci , reprit ma pédagogue. C'est en vain. vous
,,(.:' tro un.'ro nt .tl o r!-o t: eux qui se seront déharrassés du ma l, a fin autres qu e vou s "'ou ~ in(l!gnez ct que vous \'ou", Irritez ùe
que. n)mme le ùlll'Apô tre . Dieu , l it lo ut en tous «(.:1 l Co Pi, 28) l" en c..: haÎJ1 em c nt dl" vo!'. diffj c ultt!~ . \'ou~ Ignorez :. quo; tendl"nt
Ct.'ltt: p~lrok me p;tr.til n mfirmer dam' ment la pe nsee (.'x;ullInee tou s l c"i c véncml' n" parti t uliers de l 'uni\'crs , Il faut en dlct que
p !u ... haut. la o ù il est dit que Dieu est tout ct en tous. to ut s'accorde a la nature divine, .... elon un ordre ct une logique
pro pre .... Z. la ... agesse avi~ée de notre maÎtre"~ Si la nature
raisonnahle e . . t vcnue au monde, c 'est pour que la richesse des
Dans la lxiatilude. Dieu nou...ç tiendra lieu de t Olit
bi ens divins nc rcstc pa s improductive, la sagesse qui a organi...é
La presente VIt' se traduit e n nous de bien des m anl c res runivers ~ préparé des c .. pèl·es de va'ies , de réceptacle .... dotés de
oifftorentcs, NOl11hrctlx sont les domaines auxque1 .... n ous pft..' l1o n s vo lo nté_, qui .''iOnt le .. âmc .." pour que le!'. bitn .... trouvent une plat·c
part , (OlTImc le tt'mps.l 'air. respace,la nourntUll', la h o i s~o n , les capable de les recevoir, une place qui s·J~randi..,se J la mesure
vëtcments , le soleil, la lumil:!re , e t b ie n d 'autres dcmen h Ic la tifs de ....ce que l'on continue J. y verser ,
.lUX besoins v itaux, dont aucun n'est D ieu. Or la b éatitude Telle est la participation au bien divin. l'Ile rend plus granù,
altendue n e m an que cle r ien clt.-' 1 "lut cela , et la n ature diVIne sera apte à recevoir davantage, celui en qui elle se manifeste. Elle est
[Ou I pour n OLIs c t tiend ra lieu ùe ;\lut, sc réparlissa nt avec ju stes!)e reçue, par celui en qui clic vient. comme une puissance e~ une
... el o n les hcsoins d e cette e xi !'. ( c n ce~ i à. Lft's paroles divin es no u s grandeur plus importante . . , de sorte que l'on se développe
•
é( bi r<: nt Ici Di eu est un li eu pour cc ox qui le mérit ent , il cM to uJours, san .... ce .....'er de noÎtre, quand on s'en nourrit. Comme la
ma i!'.on <d . Ap 2 1, 22 ), v êtem ent (c f. G al .3, 27), n o urriture et source des bien.' t'st intarissable, l!i nature de celui qui y participe,
ho", o n ( cf Jn 655l, lumIè re (cf Jn l , 1 ; Ap 2 1, 23; 22, 5l, ne recevant aucun élément qui ne soit nutritif ou utile. s'accroît
r ic' h e!'.!'.e, roy auté, toute idée e t n o m d e ce qui n o u!) p ermet de de tout ce qui coule ver., elle Elle devient alors plus apte à attirer
\' i\ re lllt:~n , Ft (e l ui q u i d ev i enr to ut est au s!) i en to us ( cf Col.3, le bien et,..:n même tcmps, plu . . V3!'.te pour l'accueillir, ces deux
Il ), ~ur ce p oi nl , il me se mble qu e la Paro l e enseigne la qualité .... se,,d"ê"elopP;'lI1t ensemhle· ,a capacité à êcre nourrte
<..Ii .... p.lrili o n {'(un pi ète <..lu m al. Si en e ffe t Dieu d o it ~ e tro uver en
-
devic(lt plus granc.le de par !'Jhondanre des biens, et l'appon de
tou,> tt: ... étrcs , l e mal c: \ iuemment n e ser ..I pas en eux , Si o n nOllrrjture grandit cn proportion de cene cJpacité plus grande. II
~Upp()~ .lil l'cxi!'.te nl·e simultan ée du mal , cOlllment contmuer à est dbnc Hai'iemhlahle que c..:eu,< dont le développement n~
f..·colre que Dieu est l: n to u s? Le m o t . tous · ne se co mprend plus renc1ntre pas de limite att~indronl à une telle grandeur".
\ raim ent si le lII,aI n e c.li ..,parait qu 'en partie. Celui qui sera cn tous
les ê trcs n e sera pas ('n ce qui n 'e xiste pas''! 1 t'(,
82. J
"//hVl'mp.,
Danidou . l '(~/n'l·t ,p"16--t"', fail remarquer que tOUI en
L 'lIme li elt. crë('e jx)ur S 'O lll'rir a des bieNS illfiniS
j
uhlio;,ant dt's CiH~Hori'... stoi<:icnnc ... (jrt'gOire lcos transforme pour
Ho. - Que faut Il donc dlfc, demandai~Je , à ceux qui ne sont guère ch3nger le destin an:uglt' de!'. ... toicic:ns en dessein de la sagesse
f..ourageux dan .. le malheur 1 diVine. Le mot qut.' nous traduhon . . par w enchainemenl- est le grec
helrmm, de la mc?me f;tmille qu'hetrmamenè, qui est la laMIUl
stolclenne,
RI Fntflu: unl".allu"lIln l"xpli<."ile à I"apo<."ata . . lase comnle dhparition 83, A l'apone philosophique du déMr el du ra ..sasiemenl, Grt;aoft
COlllllt,tl' du nul (t Origt'ne , Des principes, Il .l '5 , J, Tcrrit'Ux appone une rq)on . . e dynanHtjUe puiMluC" le rassasiement lui-m6me
o;ouhAIICC qUt' Il/ut te Pd ... ... agc o;,ïn~lrc des deux dl'rnier.. <."h;lpilres accroit le d6ir _1 ..1 rêpon!'e qu'il appone est. qu'l chaque N'lOI
......~'... l ' \po :! hp l..oj m~me idée de la dio;,parilion 101..Ile du m;II,
I,»ttt " ur le mfmt' r3 .....3~C dt! Col 3. Il, c~t oc.;vdoppce par
le dt'sir e . . 1 comhle, mOli!'. que le hien en M' l'ommuniquanl dd're la
capacite de l'e ..prit et If: rend .ainSi capahlco d'un bien plus tlui
-
(,rc~Olrt' tÜrt't n flJ!te Sur la parole _Alors IL' FIls IW-nli-me.\(' .J. Daniélou, L 'êlreel k> temps" .. p, 110. Celtco dynamtqueM reaouYe
S(llU"t>lIuI" ((I,
5-; p 1181)(})
lU lm li Inlll .'Ol/mIS _, dan .. Le Chris' ptbc.al, PDF en partlClllier dan!' les Home/in sur le Can'"""_u........ PdF
\9-:;0, par (." tlom~he H, p. rn·IHS
f
1 {,RI:'(iOflU [)J- .\ t l'j\!' 1 ',4 1ft., f ..1 Rt.\1 H./{UJ/O ,">i 8'
l 1W pUriflUltlOfl ,-,~.. t ,,(ic:esSaJye ell l 'lU' de la resu,.,.eUio li Cerums IIlsuhent l'hununlti' Cil invoquant une co mmu ~
nauté Ide nalurel. Ils déc retc.:nt quc l'âme c~t b même, tour
)oc i""n"l.lIh:. dt.'\'.lnl de.: p.tn:li1c:" rCfSpt'l"t ivc:s qui ..,"Ot.l\n..'nt pO\.lf
nout- \'t.llI:>. ,rritl'z vous de..' VOtr notn.' n.Hun: .... adlt:'nlincf \'t'r ... son il totlr lhcz J'h o mme <.'1 chez la b{-tt." Clic changerJlt de
hui IXlf b VOH..' qui nou ... a eté ordonn~e 1 '\JOU'" nt: pOll\'on"'l'ourir corph comme de vêlement. pa~.. ant toujours dans cdui qUi
n'r ... n.· h:rmc..' ql.l..:" SI i.:L' qui nous alourd it , j(' VClI:\. dire Le brdeau lui plairait , deViendrait , après J.vOIr été homme _ anamal
pe"oInt cl h.:rrc:-.tr(', est ~et.·oue de nolrt:' âme, ... i une meille ure volat\te, aqua tique ou tcrrC!:ttfe . après quoi elle reviendrait
IOlentl<l'h nOLIS purifie de j ',attirance qut.' n OLIs o1H1OS pour lui ver" :la nature humaine D'autres etendent cette ineptie
ùurant n'tlt' \ie-<:i. C{ ... i nOLIs pou'\'on ... alon.; nOLIs loindre..' :t notre Jusqu aux arbres et pcn.,ent ainsi que la VIC du hoi!>J
nlod('\c <-ktn ... 1.1 pUTch.', com.-ient c t co rre!>Jpond J. l'âme. Pour d 'autres encore. il
.\1.tinh.' nant . SI ta di"'po"tlIOn nJ.IUft'lk . ')fll'nlt' \ers U~ Lorp"" ,. s. cmhl e que .-,cul un autre homm~ peuf succ~dcr J un
n, l't si h.' "'l'p~lrcr de lui. que lu olim ....... , h.' Lhagnne, garde homme ; la vie humaine s'ccou.lçrait toujours COn~l1luée
l't."pcrancc Tu vcrrJ~ en dft.. t ce vêtl..' lllt.' nt <..:orp0rel, J pf(~~e nt des même ~ être~, et les mêmes âmes se trouveraient :o,an!:.
(1t: ~;JRr,,-'~e par b ' mort, de.: nou veau l bsé aveC l e!') mèmt!s élé- discontinuer tantôt dans tcl corps, tantôt dans tel autre"~ .
menl"i, LI l ex turt.' ne sera 01 épai~se 111 lourde comme ct"l1e
d 'aujourd'hui, au contraire le fil ser<t, t isse , l ''CC plus dt.' finesse el
dt' ... ublll it e, c l III disposer.l ... éllnsi de ce t'orps hien-aimé , qui te A cco rd de ces doctrines qéec la résurrection
",(.'ra rendu . 1\ et' lIn e hl.!:.lllté ,>u p éricure et plu!; e~timahk 90. Pour no us, en partant dc!:. doctrines de l'Éghse, nous
déclarons qu'il est bien d 'emprunter, à ceux qui ont médité
H
Dil.'erses opinions sur la ,-ésurrection " s ur ce~le question, cela seul qUI nous permet de montrer
SR. _ \bis Je cro i ~ \'oir, dis-je, la d oclnne de la résurrection qu 'ils s~t,
, d 'une ccrtallle manière, d'accord avec la doc-
~ïntr()duire tout naturellement dans tes propos, Il m e paraît trine de la ré.-,urrection. Dire qu.c l'âme. une fois séparée du
\'f~li , digne dL' foi , ~clon renseignement des Écritures, sa ns cqrps. ~e rélllcarnc , n ' e~( pas (rop éloigné de la revivific..-a-
nul doute . Et. puisque des raisonnements acces~ihlcs tir n que nous espérons. Nous affirmons en effet que.
peuvent compenser la faiblesse de la pe nsée humaine pour OJaintenant et plus tard, notre corps est constitué des
confirmer cctte foi, il serait bon d e ne pas laisser cctte partie é'éments d~i tpivcrs ; c'est au!:.si le sentiment ce ceux qui
sans eX~1I11en Voyo ns donc ce qu 'il faU( dire . ne partagent -V)ls, notre fo\ On n'imaginerait pas en effet
une autre nature,(cl,.c corps en dehors de l'agrégation de ces
élérnentsl<t'. La différence licnt cependant en ceci: nous
TrCU1S11ligrotiOll des âmes
H9 _ Les phllo,:.,ophes païens, reprit ma pédagoRue , ~e sont 85. TOUl ce pa ......age ôl etc clUdié par J Daniélou.· Melempsychosi· ... -,
mêlé ... de lu doctrine de la résurrection , avec des opinion:> Grégoire évoque les différenteo; \'ersion..-. de la IransmigraOOD des
âme~ \t: .. âmes passant de~ humains aU:l animaux el retour
difft:n.' nl..l's , l'hacun à sa manière pour une paft ou une (Pythagore, Plalnn, Porphyre), les Ames passant m~me dans lei
.wln.: IJo., ne ~ ' a(: ('ordent paf; exactement avec nos concep- plante ... (Empéd<X'le, Plotin, Mani) ou transmigration ill'lnI'rleura
tions . ~;lns "L' priver (ependant de (elle espéran<.:c la seule e~pèn· humaine (Jamblique, Ammoniua S&ccaa. Hiltoclàt
• 86. On noter... l'ouverture d'e~prit de Grégoire qui. au Uru de rqeu:r-
- purement et ~implement les c()nC~iolU ~nat(CI • la prade
H j Ju ~'4\~ 1H": ,,: nl Il- lh ...t'our:-. porlail e:-'~l'nlldlcmenl ~ur Ljme CI chrélienne. cherche ~ y discerner ce qui est eotiip.dble .~ la
1)()UIr,11l ~ ~lenler J n'importe quel UISCOur ... phlio... ophique de r~véLuion, et ~ poinler euctemcnt ce qui en Celi .... bc 5
1.-'t.1I~ l'Iwq k .. Gr~)o:oin: al)()rde le SUjCI "'pl'UfiqucnlCnl chréllen
modèle pour tout dialogue inter-culrurel ou mter~~
d~ 1.. n· ... urrc( IIIHl de .. nlrp"',
!'jREGO /RE or .\ ) ,').\1" L IUIF. ET l A RÉ.H 'RRECl O,V
"'
toxique, cela revi,;! nt à pen!:ocr q ue to ut est confo ndu , qu t"
disons que c 't':.'il le même corps , fu rmé Je.: o.; mê mes é lé- la nature da n') les êlfes est uOlqu e, to ut e mê lée e n une unit é
ments, qui cM de nOUVC.1U ~lssem hl é il I.l IIll'me â me Eu x trouhl e ct confuo;e ;' ~ u cu n trai t parti culie r ne tli.,tmg uc ra il
de leur côte pensent que 1'5me p.lsse da ns d 'autres 't'orp s, un e nature d 'u ne a utre,
dOllc~ ou non oc ra l ~on , et même p rives de ~e n s3 {J o n ~·. lb Qui déclare que LI mê me chose est d ans to ul ne ve ut ri e n
recon nabse nt certes que les corps so nt constitu és d es d ire d 'aut re q ue toy t n'e.s t qu 'un e mê me chose; la diffé-
pa rti eS d e l'uni ve rs, '-ma is so nt e n d ésaccord av ec no us ren ce qu i appa raît ~Ians les êtres n 'e mpêc he pas al o rs le
qua nd ils estime nt que ce n'est pas à partir d es mê mes mé lange de ce qu i est po u rtant sa ns rappo rt AII\ls i e st-il
é lé me nts qu e ce ux q UI. au d é pa rt , dan:; la vie cha rn c lIO', néccs~aire, $ 1 un homme aperçoit un animal v e nir~eu'( o u
S'l't~li e nt d évelop pés <)n .' c l'âme, Ainsi d o nc , il faut te nir carn ivore , de pe nser qu e ce qu 'il a SO LI S les ye u.x. e." son
p o ur attesté par les pe nse ur~ paù;! ns qu e le 1cto ur d e l'âme . p ropre co ngé nè re e t pa re nt. Il tro uve ra qu e même la c iguë
d a ns un corps n 'est pas in\'ra isemhla hk n'est pas étra nge rc a sa nature, pui~qu ' il distingue b. nature
humaine jusque d ans les végélaux Il n 'e st pa~ jU':oqu 'à la
Désa ccord de ces d octrines az'ec la résurrection grap pe de ra isin , é levée po ur les he so lns d~ la vit.~. qui ne
l'a mè ne à s 'inte rro ge r, car celte grappe , Tail partie des
9 1. Il e st temps maJOlenant d 'exam ine r l'incohcre nce de pla ntes, e t l e~ fruits d e~ é pis qui no U'; no urrissent sont aussI
le ur ense ignement et de faire surg ir la vé rité , au tant que
des p lan tes.
faire se peut , grâce à cette lo gique qUI no us appa raît da ns Comme nt po urrait-ii alo rs d o nne r un coup de faux pour
un bon rai~onnement. co uper ces é pis? ComT,1'f'e'nt pre:sser la grappe, arracher le~
Que di re sur ce point ? Ceux q ui fo nt passer l'âme d a ns ronces d e son cnamp, éue illir les fleurs, c hasser les oiscaux .
différe ntes natures me semhlent mêle r les caractè res pro- a llume r so n fe u al'/ CC du ho i.,> , s'il n'est pas sOr que sa main
pres de cene ,nature, LOut mé lange r, confondre l'u n avec
ne se porte pas 1u~ des p~~ ~c nls. des ancêtres, des conge·
l'autre ce qu i est dépo urvu de raison , ce qui est raisbnn a-
ble. ce q ui est se ns ible , ce q ui ne l'est pas, puisq ue ces
,n
nè re s , et q ue cc est pa :-- a lravers leur corps que le feu
p r: nd , q ue l'on , mé ~ange l li v!p du c ratère ou que l'on
é léme nts ne seraient chez les uns comme chez les autres, p re pare a n y.lnge r ? St on pen"t'("e: e ffet qu ·a trat'ers chacun
nulle me nt séparés de faço n définitive pa r q ue lq u e c haine de ces é1é mc nb l'rtme humairie c fait plante ou animal ,
de la na tu re , alo rs q u ·o n n 'a au cun indi<.' c po ur . avoir ce qui, d 'homme,
92. Dire e n effet q ue la même âme es t ma jntena nt d o uée d e
cst d e ve nu plante ou animal , cc qui c~t devenu autre cho~e ,
r . l1 so n e t d e ré flex io n :Ivec te lle e n ve lo ppe corpo re lle e t o n sera dans le mëme étal d 'esprit face à tout, avec un tel
que, ensu ite , e lle vit da ns u n tro u avec les serpe nts o u
pré ju.g é , Ainsi , o bligato irement, ou bien on sera cruel
tt'as~(; mhl e a vec les o isea u x, po rte d es fard e aux , ma nge d e e nve rs les ho mmes qui vivcnt sous une forme naturellc. ou
la t:h a ir, est sous l'eau . p asse ve rs qu e lque c ho~e d 'intte n-
b ie n , si o n e st naturellement porté à aimer ses t'ongéncrt."!'o,
'ilhk', s·e nracinant E l se changeant e n arb re, fai sant naître
o n se ra dans les mêmes dhpostlion!'o à l'égard de tout être
dl.'s po us.o;c"t- de futureb h ra nches Cl , dan.'; cc cas, d o nnant
anime , que ce soient des serpents ou des hêtes sauvages.
na i..... an<.:e a un e Rl.: l.!f, une cplne. une plante no urriciè re o u
- .\1ieux . si l"individu qui accepte une pareille idé'"e se
tro uve d~l s une forêt , il pl'nsera que les arhres sont en fait
lf' I.t"~ o.;orp.'i d() ut~" de r~l1 ..on .. on l"orp~ hurnJm ~. le~ corp3 no n un peupl d 'hommes, Comment peut donc vivre un tcl être,
dc'u(05 tl<: r.li ..on ..ont lt's t'orp" ,1 nim;lu x , les l"orp!. p riv es de o u bien r 'speclUcux de tout car lout appanienc à la mt-ffie
~~1."i3t lon 5("'nt h:s t·orp" \tgétJUX ...
1 I:CI10.... H
l"p0c..'c. ou hit:n crut.'! t'n\"ers les honunc~ car il ne saura it Cn cercle scm sfi ll ,
Il' ... distinguer des autres cré aturc ~"" où le IJiell engendre le mal el le /liai le '>len
9·.. ?r celte c.!roya n<.:<:, même ccu x qui eXt."r<.:ent pt.·u It:ur
Autre rheori'e errollëe. la préexisll!1u.:e des âmes e!)pnl cnt lqu ,,: la réfutent , ca r ellc n 'a , cn soi. aucunl" hasf~
9.3. AussÎ rejetons de notre discour~ un tel rai son nernenl. ~I l '~ me, par lç mal , est entraînée de la vic céle.<,te jusqu'à
Bit:n d 'autres arguments, d 'ailleurs, nous éloignent logi- 1eX Istence propre au bois, ct qu 'ensuite, par la vertu , elle
quement de celte conception. Comme je "ai entendu de s'élancc de notlveall vers la vic céleste , on voit nlcn alors
qui profes ..,ent cette croyance, ccrtains M9 suppose·
Cl.'lIX la <.ltfficu lt .. dei propos, eS(lme (-on plus honorable la ,ie
raient l'existence de peuples d'âmes, \"i\ ·~tnl tians une cité Itgncus(: ou la vie céleste? Il Y a une sorte \dc cycle, qui
particulière avant d 'e.xiMer dans lin corps. EIll.'s tourne- parcourt~es même!:> étapes, el l'â me. où qu'ellc !SOH. CM
raient en même temps que j'unÎ"t r .... dans la suhtilité cl la • toujour!:> Instable . Si elle passe de la \'le incorporelle â la vie
mohilité de leur nature . Püis, i1l"aU"" J'un certain penchant corpo re lle, puis de celle-ci a la vie insensible. !:ii, de LI. elle
pour le mal, ces âmes perdraient k-urs . nies cllomberaÎt!nt repa rt, de no uveau vers l'inc:orporcl, ("est tout slInplemcnt
dans des corps, d 'aho rd des corps humain./, puis, du fait d e un mchtnge confus du mal et du b;en qui se trouve dans
leurs passion~ déraisonnables et répétées , e lles quiu e- l'esprit de ceux qui soutiennent cette idée.
raient la vie humaine pour aller dans de!) corps de brutes; Le séjour céleste ne connaîtra plJs la béatitude s'il e;:,t
de I~t elle~ tomberaient dans la vie ,·égétale et insensihle. vrai que le mal s'en prend à ceux qui y vivent, et la mahère
Aansi. ce qui,. par narcrc, cM subtil ct mobile, c'eM-à-dirc ~ignel~sc ,n e scr~. pas ~ans n~rtll sl )"on pense vraiment que,
l'âme, s'alourdiralt d'ahord, tourné vers le bas, e t éltrait a partir delle. 1af!}t!s envole de nou\·eau vers le bien pour.
domIcile, à cause du mal, dans le corps des ho mmes . Puis, e nsuite. recomn1encer a \'Ivre dans le mal L·âme, qui
après avoir perdu le pouvoir de raiso nner, l'âme se retrou- (Qurne avt!c,le ciel, serait ume au mal et. à cause de ce mal.
verait chez les Jnimaux. Ensuite, privée du doh de sentir, elle serait efttraînée vers la vie matérielle, d'ou elle s'élève-
die pas!Serait dans celle vie insensiblc qu 'est celle des rait à nouveau vers la vie d 'en haut: n'est-ce pas alors un
plantes. Après quoI clic remonterait par le!S mêmes étapes par~~oxe qu 'ils ima8~(.nt? C'cslla vie matérielle qui nous
et retrouverait son séjour céleste'l(). punfL.e du chal, et c'esfQ ~rtir et à cause de leur course avec
les astres que les âmes sot}.J...touchées par le mal. ~ll est vrai
que, à partir d 'ici-bas. la ve~u les munit d'ailes pour leur
kH (j·rtc'J.toire ~·en prend ICI aux pythagoriciens qui , pour respecter le!t
Ames empri ..onnét..... dan .. le .. diver..e!t e .. pè<.:e .. de <.:orp'i , prore!'> ·
permeure de migrer dan~ le nel, el que, là-haut, le mal leur
f;Ju: nt un \ C:gt:t.1li .. me strit.:! Les ..et.:!e!'> rnanl(:heennes respeC:l.lient
de .. Inlerdits ..crnhlahles. Basi le utili .. e 1:1 m~me folnraisie iro niquc
pour ridlCuli ..er 1;1 transmigration deo; âmes, cf Homélies sur Phèdre. 2·16 c-248 d, elle est pas..'>ée dans le n~o-platoni.smC' (Plotin.
1Hextlmeron , Porphyre) el s'esi introduite dans le christianisme par l'imerual--
K9 <.reJ.t0ire fait in allu .. ion J Origène plu~ôl r qu ' à Platon. dans le Iraile (haire de .. speculalions du jeune OriH.~ne du Traité cks: Prl"clprn
de ta {'rà,tlOn cl.' 1"homme, ch . .28. Il {" lte ,expl i<.: itcment à {"e l'fOpO" Gregoire ~t." démarque i(.] nenement d'Origène dont 11 SiCilibiaiC •
le: Irait d-t-sPruJcl/ JeSdan lequel OriJ.tt.one de.:velol'pe <.:ellt' théorie, Ju ..qu·~lors ac<.:epter {"('ruines hypothèses comme la cessation du
l'[)F 23, p. J 'j*r- mal. Sur les di\·erses théories de la destinée des Ame., cf. '\"-J
90 C (' 1 la Ih~()nc de la pT x "le no: 0(· ... .îme .. , 0<:' leur <.:hule dans de .. Fc: ....ugi~re. la révélation d 'He. ",ès Tris",qlsl" vol ID 1953
corps dt.' plu'S ('n plus nt·ls. e.:1 de leur rt:montee progre,>sive. Oregoire va à la racine: l'apone de la p~Xlstence est hKou....-
» ('flgme )llaluOiCI flue (cf !'image de.: 1':101t" qui perd '>es ailes dan .. ~ble ave<.: !"Ecriture et son anthropologie.
•
1
-
unH0'OIRI' 0& ,\ lSSF L :ÜfE ET I.A RÉ> I RIŒGTJ()I\' "9
fait perdre cc!:> J.ilet:. et 'es fait tomher sur te rre. bien bas, e n femmes a près a vo ir él9 femme s, ne les su ivons pas no n
Ic~ ml? la nt à l'épaisseur de la n:Hur c maté rie lle. .... plus, ca r ils ne so nt p as dan s le vra i,
Si l'hypo thè se que nous avons ré futée n 'est pas bonne ,
c'est no n se u leme nt parte qu 'e ll e esl n o u e e t tro mpeuse,
COI/ji/sion
. du hiell et du
"-
mal a rri va nt à de s co ntrad icqo ns intern es, ma is a ussi p o ur so n
95. Lïneptie de te lles c royances ne se conte nte pas d 'inver- impié té : n ' en s e i gne - t - e ll ~ pà S que ri e n d e ce qui ex isie n e
ser les opin io ns. Chez ces gen s, l,a p e n sée e lle- mê me n 'est p e ut naît re s i le ma l n '.esl pas à l'o rig ine de la n aturé\ d e
pas toujou rs assu rée. Sïls di sent qu e la nature céleste c,>t c haque être ? En effet, s i ni les h o mmes, ni les plantes} ni
immuable, co mme nt peuve nt-ils la isse r place auX passio n s }es animaux ne n aisse nt sa ns qu e l'âme n e to mb e e n e ux,
da n s l'immuable? Et s i la natu re çl 'ic i-has t'~l !jujcuc aux e t si cette c hute est p rovoq uée p a r le mal , c'est, se lo n e ux,
pass io ns, co rl,îm e nt l' impassib il ité p e ut-e lle dc m e u; c r da n s ce ma l qui ina ug ure la c réati o n d es ê tres91 ,
ce qui es t p assio nn é? En vérité, ils mé lange nt ce ql~) n e se
confo nd pas, ils ré unisse nt ce qu i n 'a rie n de co m m u n , e n
vou lant d isce rner l'immuable d a n s la passion e t , a u co n -
Absurdité pratique d e cette opinion
•
•
/
traire, dans ce qui est variable, l'impassib il ité . Il s ne s'e n 97, En su ite , comme nt p e ut-il arriver que les deux chose~ se
ti e nn e nt d 'aill e urs pas to ujo urs à celle idée . Ils ra mè n e nt p ro duise nt e n mê m e te mps; qu 'un homme $oit conçu par
l'âme, après la vi e maté ri e lle, coqlme ve rs un e existe nce l'uni o n co nju gale, e t qu e la,chute d e l'âme coïncide avec
sûre e t pure , là d 'où ils l'ont fair d escend re à ca use d u ma l, l'ac te conju g al ? Plus aps urd"e e n co re: si c'est au printemps
co mme s' ils o ubliaie nt que , alo urd ie d epuis le ma l, e lle q u e la plupart d es é. rymaux s'acco uplent, alors on devra
s'est mê lé e à la n~ture d 'ici-bas , Les accusatio n s portéœs dire qu e le prjnte mps su scite le mal dans le mouvement du
contre cette vie-ci e t l'éloge des espaces cé lestes sont d o n c cie l, d e sôrte qu e la Fhure d cc;; âmes, pleines de ce mal ,
confo ndus "un avec l'autre ; ils son t mé la ngés, Ils a tta - coïn cide avec la fécordatio n dc(~ ~ pjmaux ? Que dirait-on
quent la vie d 'ici-bas alors qu 'ils pen se nt qu 'e lle co nduit aussi d u cultiv~[eur qui repiq~eS plants en terre ?
vers le bien , et la vie céleste es t b ie n co n s idé rée a lo rs Co mme nt la malO d e cet ho mme p k -elle enfouir l'âme
qu 'elle p o usse rait l'âme da n s le se ns d u ma l. Re je to n s d o n c humai ne e n mê m e te mps qu~ la plan~""1L'âme perdrait-elle
des doc tri nes d e la vé rité toute con ce ptio n e rro n ée e t m al ses a iles a u mo me nt pré cis où l'homme se mettrait à
fo ndée à ce sujeL p la nte r ?
Une del::txiè m e hypo thèse est particulièrement absurde:
1
1 l'â me se préoccuperait des rapports du couple, ou bien elle
Rep ousser tOlit ce q ui place dans le mal g ue tte rait les accouchements pour s'introduire dans les
l'orig ille des I?tK~ 1
96. To us ce ux qui c ro ieAt q ue les â m es passent de co rps
fé minins ~I un e existe n ce masculine o u bie n , a u co ntraire,
- que les ùmes, séparées de co rps nusculins, se re tro uve nt 91 . Le mal comm · o rigine du monde matériel : o ptnlon des mani.
c~ée n<;: q ui s nt e n filigrane dans to ut ce discours de GrégOl~
C h L'7 des fe mmes, ou a lo rs qu 'elles pa ss~ nt c he z d es
!\ otlh h on ~ p s q ue la prédi<.'ation manic héenne était a ctive' en AsIe'
homml's ,' pres aHJ ir e lé h o m mes et qu 'e ll es re d c vi e nn e n( Mine ure à l'l'lie ép o que .
~' 1
conlu~al ('{ . . 1 la lemme :-.t,:' lih<..'r<..' dl' I~l nCC('''~lll' de meUre Si donc la vie comme nce a insi, la suite é Vidc rRmc:nt se ra
.tu mtmde, (.,.'~t-(l· qUl' le ma 1 n:S"l'r.l t l,~l 1OUr(.l'If l"amc.'H,. a l'image du dé but. On ne ,"u ra it d ire que le bie n [lait du
\m'I dun/"" L.lctc coojug.li donne .lU mal d'co haut l'octa. mal, ni le ma l d u h ien ; nous atte ndo ns les fruits de ce que
"Ion de s'emparer de" âmC'~, mab ml'me en \'ah ... ('ou,:' dl' cct nous avo ns p la nté. Amsi Oe mo uve me nt spo ntane et fo rtuli
.letc. une disposition VefS Cl' qui lui cM cO ntraire s'empare conduirait-II toute la vie en l'absence de ta Ule pro vide nce
dt.: l'âme. Elle V3 donc errer e ntre les deux, ."an~ demeure, chez le, êtres,
\ .lgahondc, tomht'l' des régions cl' k'ste:-. san ... lrOU\ l'r
(:pend.l ot un corps, "'11 en CM ain"'i, pOUf j',lccuei ll ir'
Cette théorie rend t:'quivalC!nts le hie'l el le mal \
)1 la ~'ie viellt du ha~ard, C!lle Ile sera que hasard 99, O r la sagesse des raisonne me nts sera aussi complè te _
ment inutile, l'inté rê t de la vertu nul et l'élOignement du
9H, Pourront-ils d 'autre part déduire de leur hypothèse que mal tenu pOur rie n . Tout sera e mpo rté par le courant et la
la divtnitc préside aux êtres, s'ils attribuent les origmes d e vie res,"emhle ra a ux navires mal lestés: des évé}lements
la vie humaine a la chute fortuite et irrationnelle des âmes' fortu its, comme autant de vague" la baliotteront,,(I'un bord
CH il faut hu:"n que la sU i te corre~ponde au com me nce- a l'autre, selon qu 'ils re nCOntre nt le bIen ou le mal. 11 n 'est
ment SI la VIe débute par u'! pur hasard, le COurs de pas possible e n e ffet que des êtres dont l'origine naturelle
l'cxhtence sera. dès lors entièrervent soumis à ce hasard. se Situe dans le mal profitent de la venu , Si au dépan notre
Ces gens-là rattachent va inement les ê.tres à la Pl~iss~ nce vie est régie par Dieu , il est ~ent que ce n'est pas le mal
di\'Ine alors quïls affirment q ue les creatures de 1 un!vers qui e n est l'origine, Et,si n6us devons notre naissance au
ne naissent pa, (j'une volonté di vine e t qu 'ils ra mè nent ma l, to ute notre vie sera tOUjo urs fonction de lui.
l'origine des nai . . sances au hasa rd du ma l, comme M la V ie ,
humai ne ne pouvait être éublie qu'avec, à sa source , le Elle sape 10l/le libeni 1
ma l.
100, [Cette théorie] fera appa~r comme sottises les
92 (jn:gollt' ê\(xlUe ICI deux théonc~. . ur le mome nt où le co rps est
anlm~ "'o it ,lU mOrnt'nI dl: la cont'(~ption (aue conluga l), SOit au Son me nte et tout ce qu., comme on le it et le croit, vise
moment de la n;li "'ante, Lt:~ dl"'<"us~ion<; . . ur ce ... que~t io n s re mplis_ il ô te r le mal. Car comment l'homme qui est né en fonction
~e:u dt..\ pa~e.., entière ... th:s recueil~ d'opi nions ~e philoso phe,", _ ~l d u mal pe ut-il lui rester extérieur? Comment l'homme
e 1 prohable que Gréguire a utJ\i~é de tels non lèges philosophl - peut-il s'orienter par choix vers la vie venueuse, SI sa
flue!> J Dan iélou, • .\tetempsychoSis. _, • ~oulignc la pépen,dance de
nature doir Son origine au mal, comme ils le prétendent)
G re~(lIfe N r rappon a une ~uurce commune à IUI-meme et a
I.UHt'U·. d<mtk... cnt iqut'i. de la métempsychose (ou plu s c xaCl~ Le s animaux n 'essaient jamais de parler comme les hom-
OH. 01 de la mc:rt:n !Uj1(O"'t') da lh le ne rerum ',alUra so m Ires mes ct, ne disposant que de leur langage propre et nallUel,
pro( hes dl" (dlt.-'\ que nous ;t"'cm., \<. 1 ils ne s'estiment pas lésés s'Us n 'ont pas pan au nOtre De
9J ( UJ II largumtnt pn nopa l de
man age
nll.: hée n ... pour n mdamner le mê me, ceux qui considèrent le mal comme la sourœ et la
lh~()fI(!,,, toura nte~ ddm, cause de la vie n1' sauraient en arriver ~ daiJer la VUlU "' r
celle-ci serait é rangère ~ leur nature, Bt, powtwnt, 11._
Q4 R m lO lKt n(e de la phi losophie des prt.'-
mle r 1 tlt'!o. de nOln: ère el partagee ... par le., eplcuriens , Lucrèce,
( Je ""'"'m nalu,,, el les néopl alo niuc:n!\. Ploun, r:mu!ade 2.
95, Il s'agi. du IlIBemen. J1OsI_
l (If/: /7 / ..4 RI 'If JUt/.(.7UJ \
.,
. . c.. ux qUi ont punfiL' It:'ur .tml.' dc~ mallv3 •., raj.,onnemcnlS /
doit êtrt' r>arf~lItement hors de notre pr()r>0.", Fn effet, même
On! le ~{)lÏl cl le dé ... lf dt' rn(,'n<:r une exi~(cncc: \'(:rlu(:use
(-t.::-. (,:on ... ith:r.llion ... font dont" apP;lraÎtf<.' LhufcIlH.:nl que le pour ce qu'il nous est facile d'ohst:rver c t qUl' n{)u~
mal n c ... l p.1'" ... un. ('nu a\ .lnt la \ ie. que la ndture ne lire pa~ connaissons par les sens, les in\'C"'l1gaqons rauonn('\lcs ne
"'l~'"
oriRlfll'''' ùe lui . mal..., que <.:'(:'",1 la ... agc~se de DICU, pourraient expliquer comment s'est f(lnné CL' monde vhi
m.lÎIH: ...... C dl~ l'uni\·cr,,,. qui c.,t au COOlmCI1<.:cmenl de notre bic, au pOint que même les hommes !n sp irés par Dieu et
Vil' sa ints considèrent CeUe question com me Inco mpréhens i.
101 1.';'I111C , nl't' de la Illanierc." qui Il plu au Cn.\neur, est hIe, • Par la fOI , dit l'Apôtre, nous co mprenons que les
hhrc de "ion chnl'x, ... ,.: Ion "'C'" intention ... dIe devient cc siècles ont été formés à partir d'unt: p;lfolc de Dieu , de
qU'l'ill.' veut, par "'.1 f..lculté de <.:hOI:-'lf '>orH.: que le monde v isi hIe prOVient de ce qui ne se voit
pa!-O . (cf. He 11 ,3). Il ne l'a uran pas dit, je pense, s'il avait
e.':itimé que de~ raisonnements poavalent répondre à cette
1. 'e_\.'(!mple tic? j 'uHI el cie la cécité que.stlon. Q ue le mo nde lui -même et tout ce qu 'II génere
L'l'xl'mple ut: 1'0,:11 pl"ut nous rcn ... cigncr sur celte Idée dépendent d'une volonté diVIne - quoi que soit ce monde .
Il'' fait de vOir lui e ... t donné par la nature , le fall de ne pas en qUI nous ve rrons la c réa ti on Visible ct inVISible _, voilà
\oir par un chOIX ou pJ.f IJ. maladie. Ce qui est contra ire ~ ce qui pour l'Apô tre nous est affirmé par la foi. Quant à
savoi r com ment cela s'est fait, c'est une question que f
la n.Hure peut arnvcr a la place de ce qUi est natu;el, so~t
l'Apôtre a laissée de côté. ,
•
que l'on ferme les yeux volontairement, ou q~le 1~>n . ~Olt
privt.' Ut..' la \'ue 3t..·<:idc:ntC"IIc.:lllcnt. On peut ..lare alO"l de
1ame que ~a <;on.,tltution vient de D~leu , ct: ~()I'll.me aucun Spéc ulatio ns sur l'origine du mOllde'-
- mJI n'l'st a., .... ocié en notre esprit a la d lvtnlle, e lle est
dcgagt!c dt' tout lien d'angine avec le mal. l!nc f?ÎS ainsi 103. Je pense qu'un tel problème est saris'"réponse pour
ce ux qui l'abo rdent, ca r il nous oppose bien des difficul-
'-Teel', t'Ile . . e dlnge . .,don son propre desseIn , ou e lle le
"'OUh,lite.: : l'Ile peut. par choix, fermer les yeux devant le tes: comment le mouvement peUl-il naître d ' une nature
stable' Co rnm e nt le discontmu ct le Ico mplex(' peu\'cm.ils
hlt:n , ou, vu.:limc du piege tendu par l'ennem i ~lui partage
notrt..' \'je être . l\Tuglt:c et plongée clans les t enèb re~ du s,ortir du Simple ct du continu? [le ,Imond; ef?'d?t.'" t-iI} de
1esse nce fondamentale? En ce cas, on meconrtt~IJe les
n1(.. n ... ()ng~'1 ou encore. rt'~ard<lm purement vers la vérité, se
tenir ~l l't!cart de ... pas ... lon<.; tcnébrcuses 6. êtres sont d 'une autre nature qu 'elle, et s'ils vf~nent
d'ailleurs, d'où viennent-ils ? La raison ne voit pas d'or)gine
en dehors de la nature divine.
lu tl"l!tltioll de l'âme lU'l Ou alors , on divise le fondement de toutes choses
102, Quelqu'un demandera quand donc et co n1mentl'âme e ntre plusieurs principes. si on imagine quelque chose en
a l'le <Tl'ec.: Ll question de. !'ia\'oir cO mmenllout t'M apparu dehors de la puissance créatrice, à panir de quoi la sagesse
c réa trice a rassemnlé de quoi étahlir sa création
96 .... UI le' 1.'11 qut.. la nJlurt: hum.fUll· l· ... 1 h()fUll' par n.HUH' l'I qUl' Il' n1.l,1
lUI "Ien! pJ.r Utl ChOlX dtltbén..' ou un .lll1l.lt-nt (raH:h h~ t:xphl1ll'- 9~ (;rê~()irt:' evoqul.' it'i deux hypothè"e" . l'é'manatlsme n~.. platonl-
Clt:'n. qui fail du mo nde unt' ""'ltple émdndlion de la nalu~ divlI\e
fll nt ICI a I.J 11.)0 du dl.Jhll'J, tl .1 Il,hlW\ _,ur ks f',,/tm t\ mort.\
Prt'1t"ltllrt'IIII'IIt d.lnS /)1('11 (,t /(' mal. 1'/)1' 69, p. 96, ni.! l'on et mCl'onnaÎt la difrc:ft.'nct" fonudmt"nl.3le <-"ntre C~ateur el cKalion,
fC'lrouv~ : xcml 1 de 1 ct'oré .. ct le dualisffil' mani<:hé'en QOi f,II1 de la matiè~ la cause de la
(; reJllOIl
(iJU.(,( )lN!- 1JI, , . 'V 95
Puhqut.' UWH. la e..au ... L' de CL' qui LXI:'} 1e..' {' ... t unique c t qU L' bien la raison , qui ne peu t ù is<:erne r com me nt d e l'in vi,)lhle
n .' qtl! . par L'lit." \ Ic..'nt au monde n 'e..· ... t p.l ... dL' lt mê me vient le vi .. ihle, Je l'impa lpahle le fe rm e e l le réS ista nt , d l'
e..·.. pu:c qUt' 1.1 n.Hure..' dl:' DH..' U , ('e ... hypolhe ... L''' .. on t .1U.. !'! 1 l'infini le défin i, de n: qui e~t sans q uan tité nt g ra ndeu r n~
h .. urdc .. 1 une..' qlJc..· 1".11Itrc : pcn .. er que la <.:ft:allon ('ma ne qui cM borne ct q\unt ifi.lblc, et il en va a ln .,i de tou t cc qll1
de 1.1 n.Hure..' dh int; ou hien que tout a cle con ... lituL' a r>:lrtir a trait â la nature .corporelle ct don t nou') di so n~ ... implc..·-
tl 'une .lutn: e ..... t:'ne..·e . En dIel, ou hien on esltmera que le ment que rien de ce qui s'observe da ns un corps n 'CM e n
dl\' iO au ...... i ... e trou\'t:' dan .. les propre ... carac..t&rc"i de la soi un corps' ni j'a ll u re, ni la coul e ur, ni le p o ids . nt la
(re.Hlon , "1 lu"te..'ment Ic!'i créature .. ~ont de la m':me nature taille, ni la ~asse , ni rien de ce que l'on pe Ul m ~ nll o nn c r
qUl." DIL'U , ou hu:n on fera ;lppd ~l une..' n~lllJr(: nutérlclle en pour qualtfle'r un corp" . Chacu n d e ces é lé me nt s est une
uc..-hor .. de ("t.· ..... cnce divine. rendue.. I.'gale a D!t'u par so n abstra<.:tion, c'CM leu r réu n ion ct le ur unité qui d eV ie nnent
caractcre tntTL'é ct par J'etcrnité ùe ,( 1 t'Ire C'c . . t u: que les
• un corps. Donc, puisque c'es t l'esp rit. e t no n les ~e n ') , qUI
manichéen ...... e .,ont imaginé. l' t ce rtam ... philo!'iophe .. grecs , comprend les qu a lités p ropres à constitu e r le ca rp" , ct
cJ'an:ord .,u r le ... mt.'mes hypothè.,e .. , on t fait <)è ceue vue de puisque le divi n est de J'ordre de l'es prir, quelle dHficulté
I"e ... pnt un e n !'ie igncmt:'nt~ y ~-,t-il pou r un e réa lité spiritu e lle d e crfer des élément.,
Pour l'dnpper complè te ment :\ celle doub le absurdité splfltue ls, d o nt la ré uni o n e nge ndre la nature de notre
quand o n s'mlt..'rroge ... ur Ic..: .. être!'i, il ("exemple de l'Apôtre, co rps99? Ma is lai sson ~ ce p o int e n d e ho rs de notre sujet .
nou ... lais ... L'ron .... de côté sans l'examiner la question de
...avoir comment chaque ê tre existe. Nous observons sim- L'âme el le corps apJJarmssem en même temps
pk'ment au pa~ "'.lge que le mo u,·ement du c ho ix divin,
I()n'~que Dieu le \'cut, de\'jent acte, et sa vo lo l'té devie nt 106. La q uesti o n é ta it d e savoir, s i les âmes nè préexistem
e tre, cJen.'n.mt au ... sitôt nature ; le pouvoir tou t · puissa nt , p,as auxco rps'1u a nd e t com~ent e lles .prenn~n( nai~~nce .
quOi qu 'II veuille <:n "ia ~agcs..,e cl en son hahileté, ne re nd Notre propos ' ya nt re l10nce d 'ta vOir o u a déterminer
pa .. vatne ... ;.1 vo lo nte Et là où il y a de la volon té, il y a l'es- commen t e ll l's naisse nt \(t. d;: c'est impossible. il reste à
défini r le momt- nt o u les â ln"lrommencent à exister, dans
"t:nCl" .
la suite logique d e ce qu e n 6 u\. a vons déjà vu ,
Si o n reco nn ah salt qu e l'âme ,if. avant le corps, dans une
Créatiol1 corporelle el créaI ion spzn·lll elle espèce d 'éta t qui lui serait paniculie r, on devrail penser
101. Or, k- monde ~e divisant en deux doma ines, le s piritu e l que ces vu es de l'esprit de ceux qUI fom s'incarner les âmes
t.:t le corporel, b creation spirituelle ne se m h le pas déto n- pa r le biais du mal o nt quelque valeur. D'un autre côté. une
nt·r p.lr r;tpport a la nature de l'incorpo rel; c lic est a u personn e se n~é e ne peut pas supposer que les Arnes
contraire toute proche de lui, révé la nt u n ca ractè re invis i- n a isse nt aprè s e t que la formation des corps leur préexiste,
hic, lnt.ln~lbll". i1ftni. ce qu'o n n 'aura p as to rt d 'appliqu e r ca r il es t clair pour tous que tout être inanimé ne peùt ni •
cg~,Jemt.' nI ..J: la naturl- superie ure se m o uvOir ni se développer. Or comment conlesl~r et
Ln (4.: \ ;tn( hl, 1.1 ne,llion <:orpordk pn':~l' n te d es ca ra t' d o ute r que ceux qui .. onl dans le sein grandissent et
tt:n l1ques .tn~ rapflort ;.l\CC )a d iv inité, c t e lle e mbarra sse
re mu e nt? Il reste d o nc à pe nser q ue l'â me c t le corps volume entrerait-il dans un autre s i petit? La terre le nourrit
comme n cent à se forme r e n m êm e temps100. selon ses besoins et le blé pevient épi. Il ne change pas de
nature dans la terre, mais li se révèle tel qu'il est et arrive
à maturité parce qu'il est bien nourri. Comme les semcncc~
Ln géllération : image de la sem e1l ce qui p Olisse
des plantes croissent peu à peu jusqu'à leur terme, de la
10"" , Ave c lIne bo uture que ff( piquc le jardinier, la terre faiL même manière, dans la constitution de l'homme, la puis-
un arbre . Ce n'est pas la te rre qui donne à la pousse la force sance de l'âme apparaît en fon.,ction du volume du corps.
de se d é ve lo ppe r, e lle se contente de fournir aux ra c ines D'abord, l'âme se révèle pair sa faculté de se nourrir et de
d e qu o i s'accroître. De mê me , nous disons aussi que ce qui
e st é mis par l'ho mme po ur la génératio n d 'un homme est,
se développer, chez les êtres qui sont dans le sein' ensUite
elle fait. don du pouvojr de sentir au nouveau-né , · pUIS
, ,
"
d 'une certaine manière, un être vivant , un être animé issu COlnme une espèce de fruit lorsque la plante est déjà bien
d 'un être animé, un être capable de sc 'n ourrir b ... u tI 'un être enracinée, l'âme développe progressivement la puissance
capable de se nourrir lO I . , de la raison, non pas tout à la fois , mais au même rythme
Que If' petitesse de ce qui est émis ne contienne;pas que la croissance d 'u ne plante, elle l'accroît par ~tape~
toutes les actions ni tous les mouvements de l'âme ne doit successives ]02, "
pas nOLIS étonner: le blé qui se trouve dans la semence est- e e qlU. est émiS es 'err.es animés pour arriver àf former
· par d
il un épi [out de suite et manifestement? Commenl un lei un autre être animé n'est donc pas chose morte (en effet la
• mort est la privation de l'âm~, et cette privation ne saurait
venir avant l'existence) Nous ~mprenons par là qlle les
100. Après avo ir réfuté la préexistence des ârhes , Grégoire évacue d 'un
revers de main [Oute une tradition qui place l'animation de deux é léments qui e ntrent dans la composition de l'lndi-
• J'embryon durant le cours de la grossesse , et plus préci.!;émenl vidu commencent à ex.ister simultanément; aucun ne
après la formation de l'organisme, Cette tradition qui remonte au 1 précède ni ne Su il l'autre .
moins à. ArislOle a été adoptée par les philosophes néoplaroniciens r
el une panie de la tradition chrétienne (qui s'appt1je en panie sur 1
le récit de la création de l'homme dans la Genèse). Grégoire Le nombre des âmes ne peut êtf~fini
Inaugure ici une autre tradition qui sera reprisé el développée par
Maxime le Confesseur et qui place j'animation au moment de la 108. Mais la raison prévoit nécessaireméa(.,un jour l'arrêt de
conception. Il développe cette opinion, de façon plus approfon- l'accroissement du nombre des âmes, afin que la nature ne
die, ùans son traité sur La créatiol/ de "homme, 28-29, cf. PDF23, continue pas à s'écouler en une progression incessante.
p. 1·17-'[ 56. avec de nouvelles naissances, eh un perpétuel mouvement.
lO[ On a pcn~é, tl partir de celte phrase, que Grégoire était partisan
de la théorie traducianiste selon laquelle j'âme de l'embryon est
Voici pourquoi nous pensons qu 'il faut absolument que la
lran ..,mise Ipar la semence masctiline. En effet, le présent exposé nature s'arrête un jour: toute la nature spirituelle étant
sem hie faIre de la semence elle-même un être animé: L'exposé immuable en sa propre plénitude, il est logique que la
d(:laillé qui sc 'trQ,lIve dans le: traité sur LlI créllliol/ cl}! "boil/ille nature humaine palvienne à son terme, car elle n'est pas
renètc .s,ms doute ~xaçldlllenl la pcn.'iée de Grêgoire : c'est
JU 1IIol1H.:nl de la t"oncepnt:tfl-.qu'âme et corps commencent à 102. La naissam:e ne const itue qu'une étape parmi d'autres pour
exister. Il faut dire que le mécanisme dt: la conception reste assez Grégoire On P~u( rapprot:her celte progreo;sivite de ce qu'tI «nt
- flou, el que l 'exl.:mple de la plante eM -.,. 7. mal choisi, la semence
de b plantl...' correspondant dJ.vantage .\ l'être conçu qu'à la
à propos des lIveau-nés qui ne som pas pleinemenl des
homll1c~ puisii ils ne parlem pas, cf. A lIiffl05. sur les rnftn.1S
"\.:n\l:no: hum.llnt: -- mort:, pr<!matu . ;",elll, 12. dans D'eu el le mal, POP 69, P 70
,
(iRl(,O/Rt nF \lrs.\P l:,.utF FT ùI
99
t:"trangère a !J. nature ~pirjtuellc, Cela , afin qu'clic ne dant Comme avant. Or, un tel état de la \'le, dans le divlIl
~emhlC' pa~ toujours méprisée pour son impe rfectio n , En
enseignement des ,Écritures, s'appellc la résurrection, ct
t:ffet. que des géneration') sllcces~ ives s'ajoutent indefini- avec la restauration de ce qui est l<:rrestre, c'est rouI le-
ment signale le caractere mache\"é de nOlre nature mo uvement des é'ément~ qUI est alllsi dcnommé.
100. Lorsqu'die aura {t~nc anl?inl so n propr~ accolnpltsse-
- Et qu'avons-nous ouhlié de dire dan,> notre expose ~ur
ment, son mouvement en avant, i.trrivé à son terme néces ce point? demandal"t-dle.
saire, s 'a rr~tera unc fois pour to ules, La vic sera e n un autre - La doctrine même de la résurrection, répondiS' Je.
état. bien éloigné de notre conchtio n actuelle, qui pa s"..' par - Et pourtant, di!-elIe, bien des idées parmi celles que
la na issance et la mort: puisque rien ne naîtra , obhgatol- nous venon') g.e presenter assez longuement se rafiportcnt
remcnt rien ne mourra. Ca r ::.i la composHÎo n précède b , il e lle.
dissolution (nous appelons composition L1 \ l' nue au monde - Ignore.s- tu donc, repris-je, la ma')se des Opposition.,
p~lT la géner.11ion), logiquement l'ahscn(.t:" d 'une composi-
formulées co ntre nous par les dclracteur<,; de cene C"ipc-
ti o n préalable entraîne J'absence aussI d 'une dissolution, rance?
La vie future apparaît d onc en conséquence comme un état
j'essayais en même temps de dire toutes les inventions
immobile et incorruptible, qui n'est modifié ni par la de nos adversaires visant à détruire la Jdoctrine de la
naissance ni par la mort ' ,
resurrcctlOn.
,
RetOllr ail thème de la résurrection TémOignages sc rip!u ra ires sur la réStlTTeclÎun IfI-I
110, AinSI se déroulait l'exposé de ma pédagogue , et la III -Je crois, dit-ell~:'q~ïl faut d'abord parcourir rapide-
plupart des auditeurs pensaient qu'il avait touché à fin. sr ment ct" que l'Ecriture saillie déclare çà et là ~ propo~ de
Craignant alors qu'il n 'y eût plus personne pour combattre cette doctrine, afin de conclure ensuite notre entretien,
les théories païennes de la résurrection si un malheur 1
devait frapper ma pédagogue (ce qui d 'a illeurs arriva), je Ps. 103, 29-30 1
dédarai : 112, j'al entendu le texte d~dvid qui loue Dieu en se.
- Ton propos n 'a pas encore traité le pOint~ capital de ce chants diVinS, L'ordonnancemen(<,le l'umvers est le sujet cj.,
que nous recherchons dans cette doctrine, L'Ecriture inspi- son hymne ct il dit, d~ns le psa(,me 103, vers la fin du
rée de Dieu dit en effet, dans le nouveau et l'ancien chant: . Tu feras disparaître leur souffle, et ils mourront. ~
en~eignementl 03, que, quand notre nature aura parcouru ils œtourncrom vers leur propre poussière: tu enverras ton
tout le mou\'cment périodique du temps selon un ordre et sourne, et ils seront créés, et tu renouvelleras la face cj., la
un en"haÎncment, alors cc flux qui la pou~SG en avant et qui terre - (cf Ps 103,29-30) Il signifie là que la force du souf-
progresse par les g<:nérations successives ,b 'arrêtera, ct, la ne, qui fait tout en tous <d, 1 Co 1S, 28), crée la vie là où
totalité de l'uittv.e,rs ne pouvant plus s'accroître, toutes les elle se trou\'e, ct qu'au contraire elle retire de la vic ~
âmes sans exccpti()n- f.(.:\'iendront de l'état invisible et chez qui clic est absente. Puisqu'il affirme que la dtspari-
dis . . eminé \'ers J'uni et le \', ... ihlc; les mêmes éléments tion des êtres vivants est due au retrait du souffle ct le
~·l: L1nceront cil' nouveau les un vers les autres en s'accor-
Grég ire utili~ vrai~mblablement des doulera lC.1ipturaIra
Il li le: l'rl"nla'r l't Il '\OlJ\l'.jll Tl' ... tanu,:nt
- lOt
Jn't' eur.... td celui utili~ par Cyril~ de Jm.Iea cIiIaI ICI
Cawht.-"ot.· ... IH t't :U, PDF -;3-~
,
n..'nouH. 'lIelllent dc~ morts à b présenr(: de cc même Le pas~age dll cha nt e~tle su iva nt : • le Seigne ur <: ...t Dic u
..,,\utnl\ pUi"'qUl' , ... elon l'ordre du te xte. la disparition et .1 nou.., est apparu _ Form ez un cort ège de fête avc<.: dt....
prc(l'dc le reooll\·e1h.. ment , c'c.:st bien le myMèrc de la rameaux a~!'ocmhl é~, jusqu'aux cornes de l'autel · (d, p..,
n:",uffl:'<..tÎOO qui ,~· ... t annoncé à l'Egli ...c, David, par son Il7, 27). Il semllic anno ncer, sou> la fo rme d'une " "'gme
in .... pimtion prophetique. nOlis a, à l\nancc, annoncé (elle qu 'une seule fLle est instIt uée po ur to ute la cré atio n do uée
de raison, les ~ nféri e urs me nant le chœ ur avec leur~
supérieu r~ da ns l 'as~e mhlée des justes.
P, 117, 27
1U. lk plu" ce m':m" prophète dll "k urs que le Dieu de Le symbole du Temple
I·llni\'l~rs. le maître des ê trc~, oou . . l!'it ;tpparu pour q ue 11 1. Selo n la disposition symbolique du Temple, lOus
nous établission . . la fête des· rameaux aS6em).,lé!-o· (cf. Ps . n 'avaie nt pas le dro it de franchir l'enceinte exté neure :
Il', 27)10", Il désignait. par le terme de ramea\.lx a.sscmblés, to ule personne païe nne el étra ngè re s'e)1 voyait Interdire
la fête du drc.s ... age des tcntes l(l(\ q ui autrefois ava it é té l'accès. Pa rmi ceux qui e ntra ie nt, to us }t:e po uvaient péné-
in,tituée ,don la tradition de Moïse: le législate ur, je trer a u mê me titre ùan ~ la partie plus intérieure, sïls ne
pense .• Innon,a i,l ainsi le futur en I~ proph é~ isant. ,En r~a lilé s'éta ie nt purifiés por une e XIstence plus saine et par d~
cette fête , hicn qu'exiMant sans IIlterrupllo n , n aV~l1t pas ahlutio ns, Ens ut~e, le centre du sanctuaire n'était pa\
encore été célébrée: la vérité étail a lo rs a nno ncée pa r des acce;s ible à to us, 2e'; gens, mais seuls les prêtres étalent
célébrations énigmatiques, de faço n imagée . Ce n'était pas au[o risés par la Lo i, po ur le s besoins de ia cérémonie, à
la Ha le fête du dressage des tentes. Comme le dll le e ntrer e n paspant derriè re le vo ile; quant à h partIe secrète
Prophète, le Dieu de l'unl\'crs no us est appa~u pour qu~ et interdIte '\li Tcmplt> , o ù se trouvait l'autel des ,acflfices ,
dans la nature hum,line notre habllacle de trull SOIt a o rné par dt!~ corn e s p.oé:ninenles. les prêtres eux-mêmes
nom'cau dressé, par un nouvel assemblage corporel de ses ne, p()Uvaient l'alleind(<;, a j'exception de celui-la seul qui
éléments. En effet, dans son sens propre, le tetme d'",scm- preSIdait ; une fOIS par ~n au jour fIxé par la Loi, il
hlage renvoIe a ce qui nouS enveloppe avec le bon o rdre p rocédait à un sacnfice plu,~cret et pills mystique que les
qui e n résu ltcJ(l", autres, et il y pénétrait do nc .)
10; Le tI.:xte de la "teptante dJl • Le Seigneur cst Dieu, et il nous t'st La biérarcbie des créatures raisonnables
<.lpparu formel': un cortège avec de~ rameaux de fe uillage
]u ..qu'J UX (ornes de J'autel.· Telle est la hiérarchie présentée par ce Temple, à l'image
106 L(')Q:, de la fc?te de Sukkoth. ou fê te des tt' nt fs (ou des tabernacles), et à l' imitation de l'état spirituel. La lecture linérale nous
le ... ]lI'if"-!?ortL'nt en proce ...... ion de: rameal~X de p lu s le~u r~ esse n,:es
(Jarhn: ... , Jykiflll:h:H.:une unt: . . lgmf.GHIOn symbolique. ct dresse nt
apprend en effet que la nature raisonnable n'a pas toute
dt, ... tl'nU.•... où ~ te"tluc-nl le tem ps de IJ ffote Cf Lv 23, 30 . 13. accès au T"mple de Dieu, c'est-à-dire à l'accord avec la
(,fCgOIft..' mdc IC5 imJK de: ... tt'ntes q ue chaque lui f doit dre~ser grandeur divine . Ceux qui se sont laissé entrai~r dan de
cn S,11I13 1'")". durant le [t'I c..Ie la fête. ct d<.'s ramt..'a ux "..,c;emhk' s. fau "ts croyance, sont il l'cxtérieur de l'enceinte divme.
Lc IOll( "'lo:nlfIC 1:1 reconstitutio n, par assemblage des é lérnc ~t s Palll;!i ccux qui , par la foi , sont à \'intérieur, les uns d4!;i
lorporl'I ... dt: là tentc du corp~ huma m(JetrUit pa r la mo rt ; La felc
purifié, par des aspersions et des purifications, pa55Cnl
<..It' '-,ukkoth n t' ... 1 pour lui que l'i rnagc:,. J'é nigme., de la resurrt'c-
tlon dt" Li t hJlr
ava nt les autr"s . Et parmi eux, ceUX qui ont été consacrt5
•
L '''_HE I:T LA RI1!J( RH/:;CHO/\
1
genou fléchira devant lui, chez les êtres célestes, le~ êtres
1't.'mpoftel11, au point d'êue dlgne~ de ,'inillation aux te rrestres CLics êtres souterratn~, ct toute langue co"fcs~er3
n1\'.,tt.'r~.'" plus secrets encore que Jésus Chrbt est Seigneur pour la gloire de Dieu le Pere a
'POUf éd.tirer le ~ens de cette énigme, on peut IIrer celle ( Ph 2, 10) , Au IIcu de cornes, il parle de nalUre angcllquc
leçon de la Parole: parmi les pui~sances fai"ionnahles, les et céleste, et par le re~t c il indique la création qui Vient
unes sont . comme le saint autel. établies dans le sanC1U;:l1re
après, autrement dit nous, qUi serons tous occupés par une
de la divinité, les autres au CO(Hraire sont mises en valeur
fête unique ct harmonieus<f" Et cette fête est l'accord t.·t la
d.ms leur supériorité ct jetées en ~l\'ant com me d~s co rn~s,
reco nnaissance de celui qui cM en vérité.
d'autre . . t: ofin , aulOur de celles-c i, selon une hH: rarclllc,
... ont soit en avant, soit en arrière. A cause du mal qui ~·es.l ,
développé e n ellc, l'espèce humaine' a él~ rep~l1sse~ ,3 Ezéchiel37, ] -14 : les ossemenls desséchés'" -
J'extérieur de l'enceinte divine. Cepenuant , SI elle ... e punfle 116. On peut choisi rI dit-elle, hien d'autre~ pa~sages de la
par l'cau de ,'aspersion, e lle est admhc à ,'intc.: rlt.'ur sainte Écriture touchant à la confirmation de la doctrine de
la résurrection. Ezé<:hiel, ayant franchi, dans son in,:,pira-
Lalêle des lellles.lig ure de la résurrection''''' / tion prophétique. tout le temps et tout l'espace Ç(Ui l't:n
Il 'i. Puisque vont êlre ..,upprimés ces ri?eau:" ~~Ii forrnenr séparent, se situe au moment même de la résurrection. 1
séparation et par lesquels le mal nous ~[Jenl a ~ ecaCl de ce Grâce à sa prescience, il regarde le futur comme déjà arrivé
qui est derrière le voile, quand hl resurrectlon aura de el son récit nouS le donne à voir: il a eu la vh;ion d'une
nou\eau dre~sé notre nature comme qnc tente ct que la grande plaine déployée à lïn~, avec, dessus, un vaste
mort provoquée par le mal aura di sparu de~ êtres, alors sera amoncellement d'osserllent!-o jetés pêle-mêle et au hasard
instituée la fête qui célèbre Dieu. Cene fêle se ra comm une les uns sur les autre~. Ille:; \·it ensuite remuer, sous l'actltln
à ccux que la résurrection aura assemblé"S comme. des 1 de la puissance di\"ine,: pour se regrouper selon leurs
r~lmeaux, afin que touS connaissent une meme et umque ori~i~cs el retrou\'~ r le!-o ~Iém~nt!, ,lui l~ur correspondaient.
joie i aucune différence ne divisera plus la nature raisonna- PUIS, tb !-oc recouvnrent (I,\s . s assell)l,lerènt a, comme dit le
hie quant a la participation aux mêmes bien~, ct ceux que psaume) de nerf,. <.Je chairs. de peaV le souffle crea la
le mal ticnt actuellement à l'extérieur seront alors à l'inté- vie et réveilla tout ce qui gisait. / -\
rieur du sanctuaire de la béatitude divine 109 ; ils auront
même accès aux cornes de l'autel, c'eM-à-dire aux puissan-
Témoig/laReS de Palll el des éi'angiles
u.·.., "ouprêmes ct célestes.
C'est cc que uit l'Apôtre , de façon plus directe, lorsqu 'il 117. Que dire de la présentation que fait l'Apôtre de
signifie la symphome de l'univer.s dans le bien ll O • • Tout prodiges de la résurrection? Elle est claire pour tous: que
1
WH Lot f{ott: dt·, tt'ntt:~ ~IQlme figure de la ré~urrel:tion e~t dt:v~loppec 111. Origène rdusait de voir dans ceu(! 5Cèn~ un~ ann<>nee de la
en p.UII( uher par \1t:th~d·OJympt'. <.1.111'" Leba1lquel.IX ,':;, 2'5-1, r~wrrel:tjon ; il en faisait une C'xé-R~!>C' plus litttrale, y voyanl te
~(. I)l), retour des .luits ue Iii captivilt (lecture qu'C'I\ fa!Saient tradition·
H)'} Rt"tour du thcllu." oc.' la (h"'parnion ou mOiI ne Ile ment I('s ex" èt~s juifs). M~thode d'Olympe ceDe
mUlilé un homme bien portant, au heu d un corps amatgn, même sans jamais demeurer le même, Dès qu'il est chauffé,
un êtr'e bien en chair, el ainsi de Suite, pour ne pas le combustible s'l'nflamme el, simullant\nenl, brûle; il
encombrer mon exposé en passant chaque cas en re,vue: devient fumée. Le mouvement de la flamme procède ainsi
Si le corps ne doit pas revivre tel qu 'il ~pparalssa!l par ce pouvoir de transformation incessante"..qûi métamor-
-: --ror"qu 'i1 fut mêlé il la lerre, ce n 'esl pas le defunt qUI se poose le combuslible en fumée , On ne peut alors, en
rele"cra, mais la terre sera de nouveau modeice pour louchant une flamme deux fOIS au m~roe endroit, atteindre
fomler un autre homme Alors a quoi bon la resurrecllOn la même flamme une seconde fois. L, changutlen: est si
si, a ma place. c'est un autre qui doit revivre .? Comm~nt rapide qu'il ne laisse pas le temps il cclIii qui veut 1" !.:llJcher
pourrais-je me reconnaître ~j je voy~is en m~l ~~e1~:1 D,n une deuxième fois, malgré une extrème vitesS~è7s le
qui n'CM pas moi ?Jc ne :,erals pas vrallnenl mOI, SI Je n etal.s geste. La flamme est toujours nouvelle, instantan r s ns
pa~ ah~olument le même que moi-même. C'c~t c~~~c SI, cesse créée et n'arrêlant pas de se succéder à elle-m ,
sans jamais se fixer.
dans ('l'Ile présenle vie, j'évoquais par le sou"enlf lImage
de quelqu'un. suppos'ms, par exemple, que cette ~e~ La nature de nOIre corps connaît le même processus. Son
sonne SOlI quasi-chau'T, les lè\Tes saillante~, le nez lege- caractère qui s'écoule et s'épanche, sans cesse en marche
rl'ml'nt camus, blanche de peau, les yeux bleus, le cheveu et toujours mobile à cause du mouvement de métamor-
01.111(' elle corps ridé, Ensuile. en la cherchant, je tomberais phose, s'arrête avec sa mort, Tant qu'elle est en vie, il n'y
sur un jeune homme, che,elu , le nez aquilin, noir de peau
116, L'Image vient d'Heraclue." •• L'homme ne se baigne jamais <leu:
el d'une allure gené"k loul à fall diffCrentl' En voyant CCl
foi!'! dans le même fleu\'e, • le rhème de l'koulemelll dr IOUle
homme. vais-je pcn~<:r que C'l'sl l'autre? <:hose, récurrent dans la philosophie grecque, est icpril'ho&-
t1amme"1 par Grégolfe, cf, Cil éc lM dI/ajm, 16. PDF6. P S5
Il étan utilisé par les origénis 5 pour affu,uer que le COi"
rt:"ssuscné n't'SI pas le même que le corps 'D'M1e1 'rCl4Jt le
développement qui suir est diri contre CCite cona:JAioaorlfl!llMe
de la résurrecllon.
, 1
lOI'
"
L'A \fI- leT lA Rl " RHH nos (li IlJle 71/lIfAllQI 1:
1 10<)
~l p.l" de ... tJ.hlluL" ,lU hl en die se développe, ou hien clic viscères. Les autres répondent au mouvement de b scnsi-
dimlOu(.', ou t..>nCOf(: die passe continuellement (hm cl~lt à hi,lité. O 'a utres reli'vent de "action et du déplaccmt'nl.
l'autre ~i donc nn Il'('''il pas h~ même non plu.., que la vcille o autres ~ont nécessaires à la succession des généralJon.,. •
l'( 1 un c}ungCnll'nt 110U'" Lut devenir autrl', lorsque hl SI donc la vie d 'après doit dépendre de~ Int-mes organes,
ft,.· ... urn.·(,:tlon l'.lmènt,:ra noln•." corp'" .1 la ne n,ot indindu le <:?a ng~ mcnt cM inexistanr. Or, si cc que ton dll est vral-
unique' nL' pourra l'ln,' qU'une foule dlndi\·ld\l~ ..... i l'on vcu t c t c ~~~ s urcrncnl vral-, à savoir que le mariage n'a p~l" droil
qLH..' ri(:n ne manque dans la n':.<.urrc<.'t1on: noun.'au-né, de Clle J~ns la VIC ressuscitée (cf. Mt 22, 30) el que l'on n'a
pt:tlt enfant. enfant, adolescent. adulte, pèn:, vicilbrd tous pa s he<.;01n de manger ni de boire pour rester alors en vie
k· ... :Igl· ... mtermédiaiœs . (cf. Rm l 'l , 17), à quoi serviront les organes corporels,
pUisqu e la raison qui fait que nous l<ts possédons mainte
na nt aura dbpanl dans cette vic c:spérée?
Qu i sera jURë ?
Si c·t.:~ t pour le mariage que nous avons les organt: ...,
122. Or, puisque la dul1' e~t le lieu de la maîtrise de soi ct appropriés , sa dl:sparition ne rend plus nécessaire leur
du dé"iorurc, et que. t:'n suhissa nt pieusement les douleurs prés~nce. Et amsi de~ mains pour travailler, des pieds pour
d<.~ . . châ umenh ou, au contra ire, e n faisant preuve de counr, de la bouche pour ahsorb~r des aliments, des dents
mollc: . . se devant e ll es, on mamfeMe à travers les sens de son •
pour mâcher la nou rriture , des viscères pour la digérer. des 1
(·orp . . l'unt: pui<.; l'autre de ces deux attitudes, comment la orifices pour rejeter ce qUI ne ..,ert plus à rien. Lorsque ces
Ju . . t1c<.· p()lIrra~t-(:lIt.' t-u·e . . au\·egardêe lorS du jugement' Un fonctions auront disparu, comment ct pour quoi se main4
même 1ndl\ idu p t::'ut commettre maintenant un péchë, puis tiendra ce qui existe a cause d'elles? Nécessairement donc.
... 19p1er par son repent.ir ~\."3m, peUL-être, de reto~ber d;]ns puisque les organes qui ne servent à r;en povfCette \'ie~là
.... le pt.'<.hé ; 1<.' corps SOUille et le corps pur alterneralenl alors seront superflus, il n·existera nen non plus de ce qui
ue
:au <-'our<.; la n.Hure, aucun d'eux ne pouvant perdurer con~htue à présent notre corps. Cene \fit sera différente et
.... eul ' quel e"it donc le corp!i qui sera alors châtié pour son on ne peut plus parler alors de résurrection, PU!sqlic les
mcondUlt<.· ~ CelUI que la vieillesse a ridé, auX pones de la organes devenus inutiles ne Seront pas /ressuscités aVt'(' le
m o rl;' \1:11 . . ((.. n·<.·... t pas celui,là qui a péché Sera-ce alors corp~. Si, au contraire, la résurre<..1Îon doit s'accd~lir,ùc
(l.·lul qUI ... '...'.,t ... ,tli dan"i la passion? Mais où sera le co~ps façon tot;]I~, cdui yui la pro\'oque~a c~ée~a pour nou('d,F"
du \ 1t.:IILIHl ? Car ou bien ce dernier ne sera pas resSUSCité, organes '·ams , Inutiles dans cette V1e-Ia. Et pourtant Il faut
t~ la rc ... urre("lion .,(:"ra \"Ide, ou bien l'autre sera ressuscité croire cn 1.1 re.'iurrection, pen . . er qu'elle n'CM pas 1ilu . . oir~~
cl é( h.lpper.1 ;, la peine qui l'attendait. Soyons donc attcmifs à ce r.11S0nnement, pour que, dan~
notre e.sprit, cette doctrine conserve tOUle sa cohérence
~t llUOI hOll resslisuler tlU!C des orp,alle.\ inutiles fi
I.!~ DOl') It.' !1Icntlonrwr unL' ~lUtre d<..'~ objection., qlll.' nOlis Commellt n'polldre li Cl'S objecliolls?
:.tdrt..: ...enl k'", ~Hl\t.'r:s.lin!.., de notre pensée;' LI natufl.' n'a 12-1, Aprè:s Illon discour~, ma pédagogue reprit:
rI(. n l rel' Ù'1I1UlIl<.', dht:nt·ih, d:ln~ les parues du lorp" les - Quelle hravour(~ dan,., te!'; .maques, si pleines de ce
unc.:~·nolls donnent k· 1110\"1..:'11 c.'l 1.1 for<.·<.' dl' Vi\·fe.: l t "iont gu·on appelle la rhétorique el dlriltée, c~>n!re la doctrine de
IIldl~Pl·no;.lhlt.'~ .1 1.1 sun le ~It~ notre <.·orr .... ("omml.· le Ul.·ur, la resurrection ! Tu as lait le tour de la venté en te montrant
1 fOll' k (t. n l.lU le poumon, J"c..·..,tOI1l,ll (·l k., ,ll1lr...'s pcr..,uaslf. avec.: des l·ontrt'-argtments, si bien que, loul
NU L 'ÂMB BT-ut
III
,
naturellement, ceux qui n'ont pas tro p ré~fléchi au m y~te re la première vie , créée pa r Dieu , il n'y avait certai nement ni
de la vérité seront plus ou moins troubles par to n r~lSo n
r ,
v ieillesse , ni enfanc ni toutes ces maladLes, ni aucune
nement. et penseront, avec ra iso n , q u e ~tes I~a rol~.s se l~e nL trace de fatigue physique (on ne comprendrait pas que
le doute. Or, dit-elle, la vérité n'est pas la, mem e S I no u s ne Die u ait créé de pareilles infirmités) j la nature humaine
pouvons lutte r à armes égales a:,cc la rh é t o riq~u e. é tait que lque chose d e divin ava nt que les hommes ne sc
La vraie raison en e'st déposee da ns les tcesa rs d e la tournent vers le mal Et t-outes ces tares se so nt abattues s ur
sagesse (cf. Col 2, 3) et e lle ser~ ~ n jour déco uve rte, q ~ ~nd nous avec l'arrivée d~ mal. Aussi la vie sa ns le mal n'aura-
nous auron s app ris, dans les fait s, le mystè re d e la n:S Uf- 1 t-elle aucune raiso n d e ' connaître le sort provo qué par ce
rect ion c t que nous n 'au ro ns plus besoin d e m o ts po ~r même mal. -
rend re vis ib le l'obje t de notre es pc ran ce. A l o r~ qu e, l a, l; llll, , \
•
les insomn iaques éch afaudent bie n d es tht'o n es SAur 1 e clat
d u sole il , l'a ppa ritio n de la be auté d 'u n :ayon o te to ute De quoi serons-nous débarrassés?
va le ur a ux supp utatio ns é bauchées. De meme, t~t calcu l Les tuniques de peau
s'attac ha nt à devi ne r no tre état futur sera tenu ' pour nul • Avoir. froid est le lot de celui qui marche dans la glace.
lo rsqu e notre es pé ra nce de viendra ré alité . II ne .fau~ cepen ~ Etre bru lé e;t le sort de cetui qui se pronfne sous les
dant pas la isser sans e xa me n minutieux les O?Jccllons ~lll chauds rayons du soleil. Que l'on s'abstienne de ces deux
no us so nt adressées. Aussi allo ns- nous les discuter palOt types de compo rte ment e t 1'00 ne sera plus du tout victime
•
par po int. des rayons qui no ircissent la peau ni dû froid . Et il serait
absurde de rechercher ).<!s,effets de telle ou telle cause
La résllrreclioll est le rétablissement de l'étal ongillel quand celle-là n'eJfiste ·pas .
126. De ~'~me, n'l'tre. nature. une fois soumise\lux pas.
125. Il faut oaJ\ord so nger au but de la doctrine de la slo ns, _a ete corJ.ontee aux effets inévitables d'une vie
résurrection , voir pourquo i il est exprimé par la sa in te
p~ss~onné~. Or, ~9rsqu 'elle s'élancera de nouveau vers la
Parole et pourquoi on y croit. Pour compre ndre e t d éfinir
beatltude Impass lple , elle n ,:,t"rtl. plu~ exposée aux consé-
cet enseignement, nOliS dirons que 'la résurrection est le quences du""'al.
rétahlisserncnt 'P de notre nature en son ancien état. Dans
Puisque to ut ce qui , de la vi;(.&/1imale, a été mêlé à la
nature humaine, n 'existait pas en oo"its avant qùe la passion
11- Ikt.lbll'i'iemenl ; e n grec apokatasla:)j:) , mot qui signirie le retour
il J'état normal après un désordre. J. Daniélou remarque à propos ne no us eOt fait tomber dàns le mal, nécessairement, quand
de ce terme que· dans J'usage qu'il fait cl 'un vocable au sens nous aurons abandonné les passions, nous laisserons aussi
[h~ o logiqlle . Grégo;re dépend davantage de l'usage du mot dans tout, c,e que l'on observe avec elles.
la . scien ce tle 'ion temps que de son lisage dan~ la trad itio n
bihliqlL~u patri~tiquc.:.: '. L '(jlreet le temps ... , p. ~2 1 : il e~t employé
pJI' les a~tr()no,mt:~ po ur d61gner le retour de li lumière ap rb une
l'clip. . e, par le?- nwc!enn . . pour dé~ig ner I~~ guérison, par les sera condamnée par le synode de Constantinople en 5-t3. Le 52'1,
phy ... iciem pour désignt'rl~ retour des éléme nts à leur é tal primitif que lui donne Grégoire est différent : il ne s'agit pas du reIOUr dei
-apre . . de ... tra.nsformations ."uu. ~ ...... ives. Dans 1<1 théorie exposée âmes à un état incorporel , mais du retour des holllll-:5 • tet
pJr Origt!ne dan~ son Traité dt" Principes, ce termt! désigne le d'avant a chU[e, quand Adam et Eve sonaienl des mltns du
rt"lnur dt· ... jme ... <lIeur l'lat primit if, anté rieul...à leur chute el à l eur créateu . On l'}otera la vigueur de la cjginition. accenru.!e.,pee
Ulcnrpor.ilion. ( 'c: ... t J cause de cette theorie que l'. apocat3stase. par l'h mophonie : e La résulI€ction (II"OS'.r1.t) e&l1e ~
ment apokalaslasis) de l'état primitif.•
GUIDE T/-IE.HA TIQUE
7
III lA.lŒ ET LA RBï RREcnON 1 1 .\
Il serail ainsi absurde- de cherche r da ns ce n e vie- là l'élaj Le simple fait cl ·avoir vécu ouvre droit
qui nouS a été ajouté du fait de ces passions llfl . Si on p o rta it à la résurrection
un vêlemt:nl déchiré (:t qu'on s'en déb arrassât, o n ne 127. Le fo nd e ment de la résurrection n 'a qu 'une exigence,
verrait plu~ sur soi la laid..eur du ha illon abando nn é. De qu 'un h o mm e soit venu ' à l'être par le processus de la
même. quand nous serons dépoui llés de ce tte tuniqu e gén é rati o n , o u mieux , comme le dit l'Évangile, • qu'un
morte et laide qw nous revêt avec ces peaux a n im a les (cf. , h o mme soit venu au monde· ècf.Jn 16, 21). Il ne sert à n en,
Go 3. 21) - j'en te n ds par le m ot p ea u l'asp ec t d e la nature e n regard de la résurrec tion , ~e considé rer sa lo ngévité qu
ani m ale q ue nous avons revêtue e n no u s ha bitua nt à la n o n , ou encore la fa..Çon dont Il est mort. Quelle que '50lt ~
p~t ssion -, n ous n ous dépouill ero n s d e tOute cette p e au manière que l'on imagine, tout revient au même , ca r __cc...
an ima le q ui n o u s enveloppe en je taht celle tunique. Et lOtit genre de différence n 'e ntraîne pour la résurrecti o n ni
ce q u e no u s va ut cen e p e au animale , c'est l' uni o n çhar- difficulté ni facilité. Il faut que celu i qui a commencé à vivre
o e lle, la con ce ptio n , l'en fante m e nt, la souillure l l ?, lé' sein , ~ive jusqu 'au, ~out : la résurrection corrigera la désagréga-
la no urriture, l'exc ré tio n , le d é ve loppe ment pro gressif hon de ses ele m ems provoquée. par une mort s}>'rvenue
ju squ 'à la maturité, la fo rce de l'âge, la vieillesse , la e ntre temps. /
maladie, la mo rr l2o. Si d o nc cette peau ne d o it plus nous Quant à savoir co mm e nt o u quand se produit cette
e nve lo ppe r, co mme nt ses e ffets pourront-ils demeurer en désagrégation, cela est sans rapport avec la.., résurrection .
nous? Aussi est-il illusoire, puisque c'est un autre état que Ces questions e n effet vont dar:-s une autre direction : par
no u s attendons dans la vie future, de s 'opposer à la exemple, a -t-on vécu dans lc15faisir ou dans la peine? Dans
d o ctrine de la résurrecti o n en s'appuyant sur des é léments , la .v:rtu ou le péché ., ~-t-on é té louable ou répréhell,.sible,
qui lui sont étrangè rs . 1
mlserable ou heureux ~u cours de son existence? TouS. ces
points, ains i que d'autres, se découvrent pour mesurer une
Quel rapport peut-il existe r e n effet entre l'amaigrisse-
vie et considé rer la fa to n dont dlr. s'est déroulée. Et ainsi,
ment. l'embonpoint, le dépérissement et l'obésité, tout ce
qui survient dans la nature flu ctuante du' corps, et cette vie-
pour le jllgeme~ des actes d ' un'e''l';~l faudrait que le juge
exam m e les paSSIon s, les torts, les . adies , la vieillesse ,
là, étrangère au cours transitoire de J'existence?
la maturité , la jeunesse, la richesse et a auvreté. En vival"lt
chac un de ces é tats, a-t-on accomplt bien ou mal sa
conditio n humaine ? Est-ce qu'on a pu recevoir de nom-
118 Sur le çarac::tère ad .... entice pes passions , el sur le thème des breux biens ou de nombreux maux longtemps? Ou bien a.
• tuni~~es de peau · que sont la mortalité, la reprod~ctio n sexuée t·on été complètement privé , dès le début. des uns et des
el la ~a~.'.;i~l!lé : cf. les développe,.~e nt s de J. Daniélou dans autres, en ayant cessé de vivre avec une intelligence
Platofllsmeet l(!ologlemY$tique elL etreet le temp4- .. , p. ] ;4- 164. inac hevée 121 ?
119. il ~Jgit de la s . lire que pro<:ure la na issance. D'après le
I.C\ IlIque. le.. femmt::s'"qui "·enaient d·accouche r ne pouvaient
En fait , lorsque Dieu ramènera par la résurrection notre
partll ipcr au luite ourant un (en.lln temps. Cene pratique fut nature vers le premier état de l·homme, il ne servira à rien
• n:pn"c par la traollion chrét ienm' ,1·01:1 le rite des· re leva ill es • d 'évoquer ces questions-là ni de penser que de tels
cl la tetc de la Purification
120 A (·C'" I.: arauéri .. tiqut'!-> de '-humanité déchue, qlli"'Ùi~paraÎlront à la
rC"UflCttHlO. (.in.:goire dloUle. dàn<, les H omélies sur le CO nllque, 121. Cf. Grégoi e de Nysse. A Htérlossu,.ks"",,,1IlS~,,,,..,.,,.
It: (JT;h.It..·rt.. ..t:x.uc de 1 humanité. Homélie 7, PDF 19·50, p. 162 me"" da?s D,eu elle ...111, PDP 69
•
1
1 • '- GREGOTRE DE VISSE L Â,1Ië ET L4 RÔt RREGTlo.,
1"
prohlè me.'> puissent gêner la puissance de Dieu dans son Le COIpS mort ,' une semence enfollle en terre
ùes~e in .
129, Révé lant ce myMère cl pour les COflnthlens qui, "n,
doute, ,lUI, 0 ppos;lJent les arguties que l'on entend
le dessein cie Dieu sur l'homme aUJo urd hUI dan; la bouche des adversaires de cette doc-
128. Son but est unique : lo rsque tout l'accom plissement de tflne, et qui visent à détruire. l'obJet de notre foi de '"
no tre nature sera parvenu à son terme à tra vers chac un des propre allt? rité l'Apôtre rédpisitl'audace de leur ig~oran(e
hOlnmes ll1 . alors que les uns auron t é té san.~ atte ndre en le ur decl.rant : Mais , dira-t-on, comment les morts
purifiés du péché en celte vie-CI , que les autres auront élC ressuscite nt-ils? Avec quel corps reviennent-ils> Sot ! dit
après cene vie , guéris pM le feu au"i lo ngtemps qu 'il le il ,. c~ que tu sèmes né reprend vie s'il ne meurt, et ce que
faudra, e t que d 'autres encore , iCl -ba~, n'lluront f:ut l'expé- tu semes, ce n'est p~s le corps à venir, mais un simple grain.
rience d u bie n non plus que du ma l, alors [Dieu! p ro posera par exemple , de ble ou de quelque autre semence' et Dieu
à tous de prendre part aux bie ns qui sont en lui e t"do nl lui do nne le corps qu 'il a voulu. Cl Co 15, 35-38),
l'Écri ture dit que J'œ il ne les voit, q ue l'ore ille ne les entencl 130, JI me semble là fermer la bouche a ceux qui iglj,orent
et que les ra isonnements ne les compre nnent (cf. 1 Co 2, le m()cI~ ~ropre de la nature, qui mesurent la pujssance
9). Ce qui n 'est rien cI 'autre, à mo n sens e n to ut cas , que cllvtne a 1aune de leurs forces à eux et qui limitent le
cI 'être e n Die u lui-mê me, ca r le bien inaccessible à l'oreille , pouvoir cie Dieu à ce que l'intelligence humaine peUt
à J'œ il e t au cœur ne pe ui être que ce qui est situé au-dessus c~mprendre cie lui, et croi-'nt que ce qui nous dépasse
de l'univers, Quant" la cliffére nce e ntre la vie vertueuse et depasse aUSSI la pUissance dç.oElleu, Celui en effet qui a
la vie pécheresse , e ll e se manifestera, dans l'existence demandé à l'Apôtre commént les morts se relèveront
future, par le te mp' plus o u ma in lo ng néces 'aire pOllt, tra~uit l'idée qu 'il c;'t imJ:lOssible que les éléments du co~,
prenclre part à la héh titude espé rée, Le délai de guérison une fOlS dlssemtnes, se' rassemblent de nouveau. Et, vtI
sera à la mes ure exacte clu mal qui se sera développé en cette impossibilité, comr/te on nc pel!~ supposer l'existence
chacun . La guérison de l'âme ne peut être que la purifica- d 'un autre corps en d€lhors du des élé-
tio n du mal , laquelle ne peut s'accomplir sans douleur, ments, il pose cette question,
comme nous l'avons montré précédemment"', On clécou- aboutit à une conclusion qui
\'flra mieux encore l'excès et J'étrangeté cles objections si posé comme hypothèse: si le corps est
on se penche vers la profondeur cie la sagesse cie l'Apôtre, mcnts, et s'ils ne peuvent se réunir une fois, quel
sera le corps des ressuscités?
Ce raisOflftCment, qu'ils semblaient avoir bâ'i non
, habileté et technique, l'Apôtre l'a traité de ca. Ile
1 n 'avaient pas remarqué, dans le reste de la la
transcendance de la puissance divine. U
J 22 _ Pour Grt-I(oirc.~ , le nomh~~ hommes e!'ll limité, ayant été fixé
par Dieu dé.:, l'origine, voir la creutùm de l'homme, 16, PDF 23,
sublimes merveilles de Dieu, qui lui p''''DiI~
p . <)<)·100 barrasser ses auditeurs ,- par exemple, qu _ _
123 Gré~()irt· (·xpo ..e Ki la lht:one ("un t"lJI ue pUrificallon par le feu corps céleste? d' ù vient-il? el le du lOIeiI
apre.s IJ mort Ct:tte thcone donnera n~II:)!>am: e en-.Onidenl. vers terre? Qu'est-ce qui apparaît _p
Il' XII' ., . J 1:.1 dOUrine Ju Purg:ltoirt' l'air, l'eau, la ter ? - C'est avec
•
li b '- lIRJ:'C;OfRf 1)6 ,\T.y~6 1. 'ÂJ.fE ET LA RtSl RRPGTIOA
plu, familiers et pl .. s proches qu 'II prouve la stupidité de psychique, On ressuscite corps spirituel. (cf 1 Co 15 .2-
~(" conlraùt<:tl..?urs. 44). '
,
Le blé, certes, une fo is disséminé en terre, perd la
La semence d01llle J'épi pelltesse de sa taille ainsi que ses propres marques; " ne
, se pe rd pas lui-même. To ut en demeurant en lui-même, il
131. Le travail de la terre ne t'appre nd-il pa, no n plus, devie nt é pi. 1\ diffè re tout à fait de ce qu 'il était , par sa ta HIc.
poursuit-il, la folie de qui estime la supério nté de la sa b eauté, sa variété , son allure. [j)e ihême, la nature
puissance diVine selon ,a propre mesu re? D'olt les seme n hu ma ine au"i abandonne dans la mort' toutes ses caracté-
Ct" tiennent-dies les plantes qui na issent d 'ell es' Q u'est-
n stiqu es, acquises du fait de s9n état passionné, je veux
ce qui préside à leur bou rgeonne ment ? N'est-ce pas la dire le déshonneur, la corruption, la faiblesse, la différence
mort, si e lle est préciséme nt la dissolutio ll du coq" due à l'âge ; elle ne se perd pourtant pas elle-même , mais
composé? e lle accède , comme à un épi , à l'incorruptibilité, à la gloire,
La seme nce ne peut germe r q ue si elle est dissé minée e n à l'ho nneur, à la puissance, à la perfection totale, à la
te rre, e n perdant sa compacité et e n se fai sant extrê mement
pore use: cette qualité particulière lui pe rme t ainsi de se
disparition de ses propriétés naturelles propres au fonc- ,
tio nnement de son existence , à son passage enfin vers un ,
mê le r à l'humidi té e n\' ironn a nt~ et la semence se tra ns- état spirituel et impassible. Voici en effet ce qui caractérise
fo rme alo rs e n racines, e n bo urgepns ; e lle ne s'arrête pas le corps psychique : dans un flux ::t un mouvement
là, ma is d evie nt tige avec ses nœ uds intermédiaires, comme inces ants, le changement de son état pour un autre. Rien
e ntou rée d 'auta nt de lie ns q ui lui pe rmettent de suppo rter, de ce que nous observon, chez les hOrnt!leS, tout comme
bie n d roit, l'é pi chargé de blé . Où é taie nt do nc ces parties chez les plantes et les animaux. ne subsistera dans celle
du blé a vant sa désag régatio n dans la terre? Et pourtant, 1 vie-là .
,
dira-t-on , c'est de là qu ·H vient , car, sans semence, il n 'y ,
aurait pa, no n plus d 'épi . Ainsi le corps de l '~ pi p~ovie nt-
11 d ·une semence, la puissa nce divine le creant a parllr Comme en la création premièri ..
, ,1
d ·elle, et il n'est ni to ut a fait le même que la semence, ni 133. J'ai le sentiment que le texte de l'Apôt'tvoncorde
tout à fall différent. parfaitement avec notre conception de la résurrellCion, et
que cela montre ce que naos avons défini quand)nous
disions que la résurrection n'est rien d'autre que le rétab\is-
Le COll)S semé dOrme le corps glorieux sement de notre nature en son ancien état. Nous savons par
Pareillement , dlt-H, ces semences prodigieuses t'annon- l'Écriture que, dans la première création du monde, la telle
œnt déja le mystère de la résurrection: la puissance divine, a d 'abord fait pousser l'herbe portant une graine, comme
dans la supérionté de son pouvoir, npn seulement te rene) le dit le texte (cf. Gn l, 12); ensuite, la pousse a donné la
cc corps qUI avait été désagrégé, mais y aloute d 'immenses semence, qui, repandue sur la terre, a fait naître la même
beautés, qui donnent plus de magnificence i ta nature. espèce que celle de l·origine. Le divin Apôtre dit qu'il en
132 • On l'st seme dans la corruption, dit L>.pôtre, on est am,i de la résurrection. Nous apprenons de lui, non
res,usCite dans l'in('()fruptlon : on est seme dans la fai- seulement que l'humanilé sera changée pour plus de
blesse, on re"u"'ite dans la force, on est semé dans magnificence, mais que l" at espéré est tout
rtgnomiOlc, on rcssusute dans la gloire ; on est semé corps notre condition premi~re.
-------~ I --------------~
Il (,Ntc,U/RE VI: ,) ,,' 1.1\/1 El LI Rnl RRI ClI(J,\
lit}
\u dchu{, ~l" n·(.· ... l p.b lep! qUI \Ien.t oc Ll"'l:I11t"nn:. mai~ s~écîali s tes , c'est le ca ... de cc que l'on appelle les grames
"dl ...... 1 qUI pn)\,cont dt' l'l~rl F!1sultc <,:c." ut.'rnl<.'r dOit rt."calclt r.l ntCfo" ('c ux-Ià , même SI la ré~urrccllon les fau
d c..~ ,'1l'T ,1 ••1 'l'IlH:nl.l' Pour Cl'Ut.' rahon (:1 <.:on ....... qucm· pous ... e r. auro nt .t ... uhlf b gr.lJlde duretc du juge, Car ib
ment notre." t: C'Wpll" monlno. dalll:IlH.:nl <tu<: tolite la 't'ro nt Inc...tpahl t' s de rl'\C:lir rapiuemem la forme de l't'pi Cl
t 2tltudl' qUt' LI [l· ... urrct·lton kr.l r('Il~lilrl' pour n()lI~ ... cra ue de\-'c: nl r cc qll e nou" elio ns .1vant 1J chute sur tcrre le
un n.:tOuT H.'r" 1.t Arju.· originelle. l)"un<.--(erl.l1ne ma ni è re, :emede ... ppo nl' par le ~urveillant des prOdt,Kllons consistt.!
n lUS etlon ... nou ....\U, ... i au dc.:hut un l'pi. puis le fe u d u m~11 a a rrac he r l 'ivraie et le ... épmes qui ont ' pou..,..,é en même
nous a hrùk· .... La tl'Tfl' nom. TCtTyra en clle de:-'Jgrégés pa r temps que la se me nce (cf. Ml 13. 30) ; toule la sub~tance
la mort ..Ham dl' I.ure [e.lrrarJÎlrc:, au prin tc fll p s d e Lt nutritive d e la rac in e S 'l· ... t écoulée cn une mo.lllVaisc plante,
rc.~urH.'lllnn (. imp!c..- grain du c. :orp!ol . . ou", la forme d 'un (c q Ui f.llt qu e. la bonne graine eSl"'privée dl' nOtlfrllure ct
'pl. lit- hell ..., tJll1C:.l:palS, hl(:n Orolll.'1 ..,'cll','a nt \ cr... le <..:I ci. nc pa n'J e nt pa.., a (crme, cwuftc.::c par la POu..,!')c mutile
oTm:, nnn dt..' p.lill Oll dt..·lXl,rh<.: .... m J IS de I"mco rr\lptibilih .. Q u.Ind to ut cet clement bâtard et dranger J.ura été arraché
c·t d .... mtn.· ... m:lrqw.:s dt· la dl\:mÎlê_· JI but c n e ffe t que cet Cl sé paré de la plante nourriciere , quand il aura disparu
~tre comlptlhk- r~'vètt: Imcorrupt ih ih tê., d it l'Apôtre ( 1 Co dan s un feu qUI détrUira ce qUI eSl Contraire a la nature,
)S, .;;n Or l'iTll'nrrupuhl ht t', IJ g loi re, l'h o nn e ur, la plli~ al o rs la nalurt: de cc!') indtvidu.,-Ià prospérera aU'M t't
•
.tn(~· qllll:.lr.lt I cri<;,(~nt de l' a" 1'" ÙL' wu .... 1.1 nalu n.' d e Dieu , mûrira jusqu ' ~t poner ck'S fruil'. • ~r;ke j de tel .......oins, elle 1
comp.l~n.lH,:nt .. WpM.l\"3 nt U:! UI q UI é t ~l l [ c rêc a so n ~urJ recouvre, a travcr_ , .de longue., péri('dc~ de lemp~.
tm.l~t.", c t "ont ùe n Ollvt."au c."pC: res . 1 allure commune dont Dieu nous avait au dchut revêtus.
~i~nl,1eure~~ ceux qUi .,"crront la beauté ~ada.ite de leu~
c p!." apparaltre dt· ... qu Ih scrünt re"sllscltc,f~;
~& 1dill1l , prem Ier l'P l
,
Lt' prtmlt'r (Pl t:t;u t le p rt"llllCr ho mme. Adam . Or, •
lorsque !'mtrodu(: tlon du m:tl t'u t dl\l ...e la n:lture en une Tous reCOlllTerollt 1ïllteRrité pnp'i41l'e
IlIu ltltlldt.. l)' U)(llviù u ... . to ut comme le fruit c~l clan!') l'épi , de . ~?u~ ne parlons pa,... JIO~i J.\."4...'C lïdé~ qu'unt' qlf'c\mque
mêm t' dlJ cun d e nlrt: no u", aprè s aVOir perdu cette allure dlffercnce ~orp()r('l1e,:-.e maOlfc\(era lOrs de la rést)r~tlon
d pl \;1 ê trt' fondu clJn ~ IJ terre, renaît à la heault.~ ~elon que 1on aura \"t~l'.U dans la vert~ ou dan~ le pécJ1.~ au
u ng lnd k' d .ln ') IJ r\:'~urrc.:dlon . ct , au lieu du premier épi pOilU de pt'l1!'.cr que 1 un "era phy~lqucment Imparfait)et
.umque !lO U" o mm un nomhre 10h01 dl' chJmps de blé . L.llltre parL.lil. _~l.li.', tout comm\;' cn I..-\;·Uc \ il.' le pns,onnit."r
l.'tl·homml.' Iihre ne prt'~f'ntent pas de c..hff~rl.'nl't.·' corporel.
Lu rt. 11 rr('c..lwll re/olt r de 1', mll1-W
CI III rt'\\('mhltlll("(' dt.' Yoll modèle 12 1 Tout 1,:1:' pa~'.l~l·, (lll <.;rt.·~(lire ex.po-.e l ntlU\ I:'au ~.. t.·nn\~plton de:-
1•• ')(ll.H ..... tJ. ... t· cl Ut.' l.l dl"p.lrltlon du mal. e)rot If~)ro pn"-:he d Ori·
1 ~4 [J \1 \{'rtu U"t' pOor. ... C.'dl· l't'Ut' clittt:rl'nlc..' p.lr rJpport >:t:-nt' , nt,., Pnm ,Pt's. II. ;\, <; ou (C' demlt"r pr~~nt~ la '\uu:e55K>f'1
LI \ 1<.' pt.! hc..rc..· ~c le", hOllll1ll'~ qlll , l'n ldh.. l.·..xi,l\:·n<.:c ICI· t!t.'$ mondn ((lU "'ln·lt' .. ou Il(onod~ .. ) qUI aouuura. ap~ des
ha' llfll tullilit: lt.lns 1.1 \t. rtu ft,,,êtent alls ... !tot I"alluft.' pUlIht.illun ...... Ut..t..l·"~I\t.' ... au ret .. hh .....emt:nl du monde- dans 50ft
t't .. t pr1ll1ltii Mai .. J.lor, lfue l'('1 tlat primitif ~t.n vu par lui comme
d J t'Pl parfait u contralrt' H'UX dont la PUls..,;,tOC l' de la un et .. t munpoll."l. <'iré-~nir~ a en VU~ la. crhtton (y C(4hl-'"
c.:m nu' p '\chl<IU c. t ;J C".lU"'t" du 111.11, <.1.10'" <'"l'ttl' vlc..',c-i, (orpordlt.·) 3\ .mt 1.1 ,hUIt!' <"i.rTf'lrc" tq)rc"ndn cene kilt . . .
un grJtn "hÎm t blHU pM It- H'n! nHllllle, ,don k~ Ct41t'( hf'\(' J,' lu /111. lh, PI>F 6
.. 1
120
y doit d 'ailleurs heatlcoup plu~ à la philosophie platoni L'homme ne doit pa~ s'cn tenir aux phénome:ncs ou
~-Ienne qll'~1 la Bible. _ ~pparences, mais lè~ interpréter cn fon(.:tion de ce qUI ('st
L..1 révélation est-cllt: contraignante , et la rai\on humaine inv"ible CI 6,22)
unit-die S') soumettre serYilement ~ Ce serait la nt..'~alion Mais qU 'CM-ce que l'nme ' Grégoire en donne unl
Je b. philO'iophie chrétienne, l e~ deux ~C'rmc'i <philosophie définilion da,."que d.ln.' la philosophi<: hdlénlSllque'
ct n:\"élatJon) se trouvant en con flit. Pour Gregoire, cc J'âme eM· une essence engendrée, une ('~:)ence \"Î\·a nll',
confl it n'est pas irrémédiable, caf la raü,on adhère libre- spintuelle, qui infuse dans un corps organi (0 et doue dC'
ment J. la révélallon ('-1). Après avoir co n . . l<.lIé lés limites des ~t'n~ation une force virale et c~lpahle de pCf<"e\ oir de~
philo'iophiCs palennes ct leu rs (lI\'btOn:-. sur la question d.c élcments .senslbles, t~lnt que per.'tist<: la nature l apahle dl"
l'ame (6-8), Il énonce quelques prinCipes pl)ur une ft.' les comprendre· (14), L'é1ement lE plus importdnl l'n l'~t
flexi o n a la foi.'i philosophique et chrétienne : prendre 1. l'espnt, qUI est apparenté a la nature divine (2'"l-2"') ..
rén:'latio n comme règle et guide fiable, et en conscquen<.'L SUit la queMion ahordée a l'origine par Macrine. pour
n 'admeurc comme sûr que .. ce qui est en harmonie avec le répondre au dé~cspOir de Grégoire devant la mon de
propos de l 'Écriture ' <'34; ... 7); .ct , à l'mtérie,ur dc ccs Basile: "âme e..,t-ellc immortelle? Aux ar!olument~ que:
IiIllite~ , condU ire sa réflexion de façon ordonnee Cil). Grégoire lui oppose en ~c faisant l'avocat du d'ahlt." (un'" •
O,!~ règles ctant po~ées , Grégo ire, conformément au fOl~ le corps dc(:omposé et les élt.:-ments qui le composaienl
titre, nou!-o présente en fall deux traItés ~ un traite ~ur l 'âme, retournés a leur lieu propre. où se tr(\;j\o°c l'âme? (7),
plus phllo~ophique , SUI le m odèle des De lInjmt.4 d~ son Macrine répond que râme, élant simple, ne peUl se
temps, et un traité sur la résurrection, plus theolog l 9ue . décomposer (28), maIS qu'après la mort du 9>'Ps elle resle
-- ..-
, Cependant, dans ces deux partie~ la philosophie ct l 'Ecri -
ture ,e marient, le propo!-o de Grégoire étant de montrer que
unie aux élémenb qui composaient ce 't'orps (30). e
connaissant III I"étcndue ni la di:o.tance locale, elle peut être
la ré"d~ltion eM comlxHihle avec la réflexion humaine (-i) présentel:'n chacun de cc~ éI~mcnb nlëme sïb se trou rnl
rrè.', éloigné.Ii les un!', des autrl'S (31-32 . Une d;Rff"~sion l ce
propos perm el de préciser que, pas p us que l'âf1)é, l'Hadès
II - L'âme ou séjour des mort~ ne peut êtt'C localisé en un ~~récis
(51-53). Enfin, l'âme liarde fidèlemem la mémoilé.<des
1 l'Il De anima SlIr le modèle des philosophes élémenls du corps afin d'êlrc en mesure de le recompo~r,
comme un peintre qui pourrait à sa guilie c<>Illp<>SC!r.
de l'Antiquité tmdil'e décomposer ct recompuser les couleurs (C;s:.'59) ou comme
Il s.lgil tout d'ahord de savùir si l'âme eXISlt...'. Certaino; un palier qui peUl recollSliluer un vase bri~ en le refon-
philosophes O~pICure, les stoïcicn:-.) le nicnt parce que danl (62)
1 :1I11l' n'e:-.r pas accesslhle al1..x sen ..., : III vi~ihk'. III palpahle , La qucslion philosophique de l'âme ne saurait ~Iuder le
on \ ("1:(((,.' aporie. C;rl'golre oppo.sc dl'''' argullll'nts philo- ' problème dc scs passions: en sont-elles une panie Inlf-
... ophiqUl's, l'mpruntés pour la plupart ;,.1 Id tr"H.htion plalo.J grame ou advenlice ? Pour Grégoire. le passions (c:o/à'e
OI(. Il"Onl' : .. i L.une n'exislc pas, Il- corps ne l'nit i·tre animé désir) n'cmrenl pas dans la d finition de 1 hOI1lIl'-: ' ainII,
Cl),· ,i 1on nll'Lime parce qu·clle e!o,l Immatéllllk', on doit Moise (l'Écrilure vole ici au se urs de la 88IJ
nu:r Dil"U llul lui aU~~1 t'st immalenel ; or I·h;umonie de un homme bien qu'il ne con t ni ni
1 un1\tr' dl' Ili<'u, <"le lanllalle du torp' dil l'âme (II-IS), Les passions sont des au Hia pour 1 Sme
1. .Utc "! : /ILA Kt ," J(KI: L/IV, ~ 0 UI H Illf. \1..\ I/(J { r
" 1
peU\ent être utili,,' cs so ,t pour le bien (41-"5: '19-50) soit ré incarnation (119), Grégoire re lève cc qGi dans cette
pour Il' m'11 ( 16 ), comme l'explique la pa rahole d u bo n o pinion s'accorde à la fOl chrét.enne , essentiellement la
)(Tain d de li'Tale ( 18), survie de l'âme ap rès l,a mort (90), ava nt de montrer en quOi
la tran,nllgrat.o n des ames de corps en corp", quelle qU 'en
2 Qu 'e!i/-CI! que 1bOlllllle? so.t la forme, e,t fa usse et ahsurde (9 1-92),
La réflexion sur ('âme e ntraîne à plu ~eurs rc pfl~es La seconde opimo n (qui parfois, noto ns-le, s'al li" a la
GréRoire " prée!>,,, son anthropoloRie On ne pe ut com- prem.ère) est 14 préexiste nce de, âmes, créées à l'o rigine et
prendre l'homme sa ns le replace r dans lIne cosmo loRle tombées da ns J es corps par suite d'une faut e, C'est la
(,Il>. Car de mê me que le mo nde cM une harmo n.e des théo rie' pla(onic.enne, que le Jeune Origène avau tenté de
. '
contraires . de même l'homme est un 1l1lc roco~ mc q UI chriMlanlscr da ns ~o n Traité des Principes . Grégoire consa-
résume e n lui-mê me tou'> le s élémems de 1'tlnlVers (12) , cre plu"cu rs pagé' il, la réfuter, ce qUlle .dédouane de tout
Rappe lo ns qu e dam le traité sur La u-élltirm de /ho mme, soupçon d 'origénisme , une telle vision obligerait à conce-
Grégo lTe refute celte théo rie, .ssu e d u stoïcISme, e n d .sa nt voi r un cercle sans fin de ré incarnatio n, et de chutes (93-
que l'ho mme n'est pas l'image du mo nde ma.s de D . ~ u , 9,4) ; elle confo nd totaleme nt le bien et le mal puisque c'est
.\l1uocosme , l'ho mme participe aux o rd res q u.le precè- d'être d:.n' le bie n qui , par une son e de satiété du bien,
dent (o rdre, végéta l et anll11'11) ct les imèWe, une idée e ntraîne la chute , et d'être dan, le mal qui. par une
aristotéli cienne que GrégolTe app Uie su r le récit de la nostalgie du bie n, fait reve nir au b.t:n (95-9~ ; 99' : enfin, ,
créa tion da ns b Genè se (42--13), , elle nie toute liberté (98-1 00)
.\I..i' la \iSlon que Grégoire a de l'hom me reste fonciè- Selon Grégoire, l'âme ne préexiste pas aux corps, qui
rement dynam .que, car ce qui caractérise pnncipale me nt fo nt pa rtie du dessein o riginel de Dieu , Elle est créée en
• 1-'hrimme, c'est '" relation à Dieu , rela tio n de déslT q ui Ic tire même te mps que le corps (animatio n de l'embryCrldès sa
~ H:rs D.eu ct k' conduira finale me nt à la plé nitude de conceptio n : 102 , 106- 107 ), Lï dée se re,roove, heaucoup
l'amou r, dans l'autre monde (73-78), O n reconnaît là un plus é la bo rée , dans LlI créa/jOli tiR /'boml/;e (c , 28 29),
theme fo ndame nt'1 1 de Grégoire , ,
2 _La résurrection 1
III - La résurrection
i 'y
a _ Dossier scripturaire (112-117) -.-:
La seconde' paTt.c' du tra lle concerne b ré,surrectio n des La résurrectio n des morts est une donnée de l'Écriture,' \
morts . F.dè le :1 sa mt,thode , Gn' Roire commence par Grégo ire s'appuie donc sur un dossier scripturairt, consti-
c:11l1l 11l'Tl'r un t'eTt.lin no mbre d'o pinio ns éno ncées par de" tué par les Pères apologètes au lI' siècle dans leur polémi-
phil,,"'plll" sur k ,oTt tk l'âme 'Iprl" lJ mort , avant que contre les païens : Ps 10:>' 29-30 (. Tu feras disparaître
d c" p",,'r 1.1 rc:'urrc'c tlo n p ro pr~'mt' nt tlltc . leur ,ouffle, c't ils mourront, et ils retourneront vers leur
propre poussière: tu enverras ton souffle, et ils seront
1 Rti/ÎI/a//CIII
,
d'opillicills errullà's créés , et tu renouvelleras la fal'e de la terre .) : Ps 117.27
s/lr/a s/ln '/(' de /'IÎ/IIe (. Le Seigneur est Dieu, et il nou~ est apparu- FOflll<:z ua
1.. ' J-)rl·JI1l t re.· o plnton t"( I.a (r~Hl ... ml~ration des :lIlIt' que cortège avec des rameaux de feuillage jusqu'aux COllies dl
Ion .lppdl(" ,I U'''I 1I1t.' It."J11P"')TO"ot' ou Jll<.'1L' n",OI1U1 O!\(.' ou l'autel., que Grégoire associe il a fête des Teillet . .
- '''''"''''CJ ,. 7fffYt KRa 110. - - - - - - - - - - - - - - . . . , . Il1
",----
1
- 1 -
L'a pocata,t3se, la fin du mal et le salut final des démons
et des .mpies ayant été conda mnés par un synode, plu-
1
s.eu" Pères en ont conclu soit que Grégoire était suspect
d'ongénbme, soit que les passages où il expose celle
théorie étalent des interpolations héré tiques (cf J Danié-
• ,
lou, • Grégoire de ysse et l'apocatastase', Rel'ue des
Sciences ReligIeuses 30, 1910, 328 s.). D'autres (tel le
théologien byz;lntlO Schola rios au XV' s.), ont reconnu à
\
Grégoire le dn Il " l'erreur sur des que,tions qui n'avaient
pas encore fa.t 1obJet de définitions normatives de son
temps.
L'a uthenticité des passages de Grégoire sur l'apocatastase
n'est plus contestée de noS jours. Sa vision du sa lut INDEX m:S CITATIONS BIBLIQUES'
universel a été reprise par des théologie ns conte mporains,
, tel H U. von Ba lthasar qui établit que si ce sa lut universel
n'est pas un objet de foi, rien ne l'empêche d'être au mo ins r, ' Genèse Proverbes
un objet d 'espé ra nce (Espérer pour f OUS, trad . fr., DDB, l , 1-27 42 3. 25 40
1987). l , 12 133' 9, 10 40
1 Ma rie-Hélène Congourdeau 26, 4 10
1. 26 15
- 1
3, 21 126
I.y 1.2. 1 ·~ 67 Daniel
--.i' 9, 23 40
NO';~S
12. 38
11.19 40
25, II 40 Matthieu
5, 26 83
Psaumes 9, 2~ 117
,
- 18, 2. 4 10 9, 22-29 117
, 52, 2 10 10. 28 40
103. 29-30 112 13,24-43 48
1 117, 27 113 13, 30 ' .13>6
(2 occurrences) 18.2-4 e ...
, 18. 3>6
22,50
•
1
1
•
GRtJGOIRB DE Al'SSE
,
LLiC 15, 42-44 132
11 7 1
7, 11-15 11 7 15, 52 .
\
-
7, 41 83 15, 53 133
16, 22 G7 ,
16, 2:)-25 63 2 Corinthiens ,
16, 25 65 7, 10 40 , 1
1
\
\
16, 27-31 69 1
21, 19 40 Galates
, r
3. 27 85
j ean \ •
, \ ,
1,
6,
4
55
85
85
Philippiens /
2,10 54 ;
--
Il , 17-44 117 115
16. 21 127
INDEX DES NOMS CITÉS
1
20, 25-27 •
117 Colossiens Î
2, 3 124
Acles des Apôtres 3, Il 85
17, 18-32 8 Abraham 67 , 69
1 Thessaloniciens Basile ."'Ï
, 1
Romains 4 , 13 Daniel 40, 50
' l' 1
8, 24 75 4, 16 117 David • 112 •
13. 13 Platon •
77 . 35
15, 28 85; Apocalypse •
112 21. 22 85
15., 35,38 ,129 21 / 23 85
~
'----- •
1
•
1
,
,
•
BIBLIOGRAPHIE ET ABRÉVIATIONS
• t'
•
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•
, NLS
">P
r.·- -
""
(ji /Poe,DIRE; /JF
".
- 25. Isaïe expliqué par les Pères
26-27. Les Psau me~ com menté, parl es Pères -epur<.,c,
2R-29. nJi:mes et f igures bibliques
30. L 'él!Ung{le selon Mallh ieu expliq u é p ar Icc, Pere')
3 1 L '(il'tlll/,p"!e selo 11 jean e xp liqué par les Pê rl:s épUJ ... e
LES PÈRES DA NS LA FO I 32 , Jérôme e l J'a n ChrysoMomc. L ét'a ll~ , le ~el()ll Jlare
1 épul ... é
Collectio1l qui veut c reu ser le sillon ouvert pur Ichtys, el 33. Augusti n , La p remière LeUre d e j ean
f ounlir au public u ou sp écialisé. e n traduCIJOl1 j rc!llça ise, 3·1. L '(Ît)Qngiie seloH Lu c expliq ué par les P t\rc~ - st.".
epUl
les texles majeurs des Pères de /'f).!,hse Celle- ct presente Id 35-36. jea n Chrysostome comme nte saint pà u l
texte ill/ég ral d es g randes oel tL"'f!_\ spirituelles, qui répon - 37 Césaire d'Arle", L'Apoca/lpse
d ent il 110S inlen "OgallO Ils permanelltes.
J\ o ul'elle sén e p a ru e aux EdltlO llS j P .•~lig lle
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Volumes parus aux 1:.i :/itiolls Desclée cie B rouwer 2 . O rigè ne, La pn'ère ,"' rééditlOn ( mal 199 '5 )
1. Dictio nn a ire des Pè res de l'Egl;"e (re m placé par Les 8 . Jea n Chryt;osto me. La CO ~ll'e,..~'iO tl réêdllio n 0 99- )
Pères d e l'Eg lise) 10. Grégoire cI ~ ~ ysse. Les Béatitudes réédit io n 0 9<) .... )
3 Irénée de Lyon, La f oi chrétien ne. Prédication des 38 . Le mllrt)-'re da ns 1 Eglise anc Ie nne
apôt res 39 . JfariaiW e)"'Virg illlté da1ls tEp.lise tUldell'w
4. Amb ro Î1!Ic de Milan , Richesse el pauvreté é puisé ... 0, Grt:goire d e l\yssc, Ecnts spIritu el!,
, .,
5. Augustin , Le sennOll su r la m Olltag n e J epuise '-f 1. DI ... ck>que
, d e Pho ticé. La perfeetio,,.. sPirituelle
, . ,
6. Grégoire d e Nysse. Ca téchèse d e la fo i e, pulse
. , 42 Ps. Ij>en ys. Lv Théolog Ie mystique. Lf!ttrr!s
7 Vince nt de Lérin s, Traditio n el prog r ès e pulse 43 . .i-Iclhtations sdo '~ saint AURllsttn
9. Cyprie n d e Ca rthage , L'u n ité de l 'Eg lise - .,
44 .5. Clé me nt d l~x.1"drie. l e Pédagogue
II . Bas He le G ra nd . Le tra ité du Saillt-Esprit e puise 46. Sa cerdoce d es hajlfl~ és, sa cerdoce des pn!tn~
12. Les premiers martyrs de l'Eg lise é pUIsé 47. Evag re, De la Prièi't't.. Iii peifectio>l
13, Les marty rs d e la g rande perséL lilion 48. Pie rre Damien. Du d éSert ci l'actIon
14. Cypri en , Ambro ise, Le chrétie n devant la m ort 49-50. G régo ire de Nysse ,
15. Te rtulli e n , La Résurrection d es m orts Le Cantique des cilntiques 2< éd.
16. Jea n C hry~ost o m e, Hom élies sur saint Paul , .,
51 Pros per d 'AquItaine. L 'appel de tous /es peuples
17. Augu st=n, L'année liturgique epulse 52 . Thé odore stoudlte , Petites catéchèses
18. l'a lladius, Les m oines du d ése}"t 53-54 . Cyrille de Jérusalem, les catéchèses
19-2 1. l'Ill ~ ire d e Po itie rs, Traité de la Trinité 55 . Grégoire de Nysse, Le Christ pascal 2< ~
22 . Jea n C hry~bsl'omc e t Césaire' d 'Arles, Homélies sur la 56. Trois biographies : Cyprien, Ambroise, AugusIiD
Gen èse , .,
57. Je an Damascène. le "saRe de l'invis/hW
23 G regOIre d e Ny,:,,:,...... La c réation d e l 'homme epuise 16. Ephrem. Céléhrons la Pâque
2' f , IYOrigc nc à .')aim Bernard,"
Le Cantique des cautiques
,
epulse
.,
19 Juhen pomère, La vie contemp'a".
60 . 'Le catéchuménat des pl'ilmUiiS ~
1 ~ Iltl' n
1 Hl
(iRf(,O/lU /JI' \) \SIJ lA krSI 'RRH: I/O.'v
."
61, Gn.:'WHre de t\J.z iJ.n7c, Les (J1ll1 d iscou rs sur Diell \ •
02-td. T h éodore d e \.1op:;u esle , Homélies catécJnÎttqll es
6-1 .\1J. xllnc de Tu ri n, L 'a 11 ,u!e Iillt 1R iqlle ,
6'; . .\la xi mc le co nfes,eur. L ·ClSOIlle de Jesus
66 . lire la B,hle il J'ecole des Pères
67 Gaule chrétie nne, Hilaire et Césa,re d'Arles
Ltl Le Carmel , ~e '. Saint-Sc\"cr-Calvados édite en caS$otes
68 Rufin , Le Credo d es Apôtres audl~o les c-?nfcrences données à Notre-Dame de Paris par
69. Dieu et le mal d 'après les Pères grecs le Pere Hamman :
,
70-7 1, L b om me, icône de D,e u • Ignace d·Anlloche 1..1 my~tlque de l·hérol~me ,hcl'lIen
K6{t
"'2. Cypnen , Augustm , Partap,e an'c le paw 're Irénée de Lyon t·ne v'''lon chrétll.:nn~ de I·histoire Ko"'l
ï3 , Grégo ire d e Nys~e , L ·â me t III résurrection T~rlullien u conversion ou cc-mment être chrelien K6-'3
Origène Comment lire l·Ec.lture dans I"Esprn K671
SO IIS presse (paraÎlra en mars 1999) , Grégoire de Nysse Itmeralre spiriluel vers la cime }\()7S
Cyrille de Jérusalem le baptême ou naÎtre~e Dieu K()76
7'1 Ambroise de Milan , Abraham, père des croyants
Ambroise de Milan L'F.glise ou It. peuplé des croyanl.'; K677
.... 5. Sophrone. Lesfêtes chrétiennes à Jérusalem Auguslin d·Hippone Deux amours unt hâli deux cilés K67H
Basile le Grand L'E<;prJt Saint ou 1.1 Pentecôte continuée K(>°9
,
Jean Chrysostome l'Euch.1ri.slie ou le pain panagé KoHl)
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