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4/4/2018 La société hyper-industrielle : enjeux du nouveau capitalisme productif

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La société hyper-industrielle : enjeux du


nouveau capitalisme productif
-

ml)
Par Thierry Weil | 16/02/2017, 11:33 | 1235 mots
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4/4/2018 La société hyper-industrielle : enjeux du nouveau capitalisme productif

Dans un livre pédagogique et pénétrant, Pierre Veltz analyse les ressorts de la


société hyper-industrielle et les enjeux de ce nouveau capitalisme productif. Par
Thierry Weil, Mines ParisTech

Dans un livre pédagogique et pénétrant (La société hyper-industrielle (http://bit.ly/2lFCprx),


La république des idées, Seuil, février 2017), Pierre Veltz analyse les ressorts de la société
hyper-industrielle et les enjeux de ce nouveau capitalisme productif. Un archipel de
métropoles interconnectées, réparties sur tous les continents, prospère dans une économie
mondialisée, entouré de territoires délaissés. Le danger n'est pas une illusoire n du travail,
mais une croissance incontrôlée des inégalités et une transition trop lente vers des modes
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de production et de consommation durables.
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Le monde reste industriel et même hyper-industriel


-
Nous n'assistons pas à une régression de l'industrie, mais à une profonde transformation de
sa géographie et de son organisation.

L'industrie manufacturière emploie, de manière constante depuis deux siècles, environ 5 %
-
de la population mondiale. La révolution actuelle du travail vient moins de l'automatisation
ml) de certaines tâches individuelles que de la connectivité liée aux réseaux qui permet de
disperser les opérations de fabrication dans le monde entier, d'inclure l'usager dans les
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cycles de production et de capter les données d'usage grâce aux plateformes. L'industrie
devient d'ailleurs « un service comme les autres » tandis que beaucoup de services
s'organisent selon des méthodes industrielles.

Un système de production plus frugal


Sauf à épuiser les ressources de la planète ou à maintenir des grandes masses de
rticle population dans la pauvreté, il nous faut généraliser des modes de production et de

consommation plus frugaux. L'économie de la fonctionnalité permet de satisfaire les


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besoins des individus, tels que la mobilité, sans produire autant d'automobiles donc en
réduisant l'impact sur l'environnement de chaque déplacement.

Le commerce mondial a cessé de croître plus vite que le PIB et s'est stabilisé depuis 2010 à
30 % de celui-ci. Plus que la multiplication des transports, le coût écologique de la
globalisation des chaînes de valeur vient de la fabrication dans des pays à faibles
exigences environnementales (https://theconversation.com/taxer-le-carbone-sans-nuire-a-
notre-competitivite-50372).

Un travail en profonde mutation, mais pas en disparition

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Si les richesses sont bien réparties et si l'empreinte écologique de nos activités est bien
maîtrisée, les gains d'e cacité du système productif permettront de développer des
produits et services centrés sur la culture, l'éducation, le bien-être et la santé d'individus
disposant de plus de temps libre.

La n des solidarités territoriales ?


Le risque n'est donc pas une «  n du travail » mais une explosion des inégalités entre de
riches métropoles attirant les activités économiques par la multiplicité des talents
disponibles et la qualité de leurs infrastructures et des périphéries moins bien dotées. Alors
que jadis la richesse des métropoles se déversait sur l'arrière-pays qui les nourrissait, les
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centres riches ont toujours besoin de pauvres, mais préfèrent désormais des pauvres
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d'ailleurs (pour ce qui peut être produit à distance) ou venus d'ailleurs en transport low-cost
et sous contrat précaire, sans lien durable de solidarité. Singapour pro te d'être sans
-
attache à la Malaisie, comme d'autres cités-États (Dubai, Doha) ou de très petits États
(Irlande, pays baltes, Suisse). Londres aspire à se séparer du Royaume-Uni
(https://theconversation.com/industrie-et-cohesion-sociale-et-territoriale-lautre-lecon-du-
- Brexit-61959) et la Silicon Valley du reste des États-Unis.

ml)
Les atouts de la France et de l'Europe
m?
L'isolationnisme proposé par Trump et par les partis populistes conduirait à un immense
appauvrissement de pays qui ne pourraient plus importer à bas coût ce qu'ils font moins
bien que les autres (ou ne peuvent pas faire, pour certaines matières premières) et ne
pourraient plus exporter ce qu'ils font mieux.

Car le contenu en importations des exportations de chaque pays explose, passant par
exemple entre 1995 et 2011, de 17,3 % à 25,3 % en France (mais augmentant plus encore en
rticle Allemagne, de 14,9 % à 25.5 % ou en Pologne, de 16.1 à 32.4 %). 65 % de la valeur des

exportations du Mexique vient de l'étranger dont 37 % des États-Unis !


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30 % de la valeur des composants d'un iPhone 4 était produite par Samsung, le principal
concurrent d'Apple (et 1 % par ST Microelectronics). Le montage des iPhone en Chine ne
représente que 2 à 3 % de leur valeur, mais 24 % des clients du produit sont Chinois.

La concurrence oppose aujourd'hui de grandes régions intégrées et l'Europe (en s'appuyant


éventuellement sur un partenariat renforcé avec l'Afrique) peut rivaliser avec les économies
américaines et asiatiques. La France a pour l'instant résisté mieux que d'autres pays à
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l'explosion des inégalités et à la perte des solidarités territoriales, même si sa politique vis-
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à-vis des territoires les plus en di culté est parfois en panne. Des processus de
redistribution et de circulation des richesses existent au niveau national et autour des

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métropoles régionales. En n, la présence d'une couronne de métropoles provinciales à 2 à


3 heures de TGV de Paris fait apparaître le territoire comme une métropole distribuée
s'appuyant sur un cœur de dimension mondiale.

Un livre qui remet les choses à leur place


Nos débats démocratiques sont sous l'emprise de quelques idées reçues. On lit et on
entend des thèses discutables telles que « l'industrie est en voie de disparition » (l'emploi
manufacturier mondial n'a jamais été aussi élevé), « les robots tuent l'emploi
(https://theconversation.com/le-robot-tue-t-il-lemploi-49007) » (ils réalisent des tâches et
créent une richesse qui, si elle est bien distribuée, permet de satisfaire des besoins jusqu'ici
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peu solvables), « la concurrence des pays à bas salaires est la source du chômage »
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(l'Allemagne a peu de chômage avec des salaires comparables aux nôtres), etc.

- Le livre réfute ces idées reçues et insiste sur les enjeux prioritaires :

nous devons inventer des modes de production et de consommation plus frugaux et


plus e caces pour permettre à des milliards de personnes de sortir de la pauvreté
- sans épuiser les ressources de la planète ou l'asphyxier.

ml) Une économie globalisée où, dans de nombreux domaines, les coûts xes
d'investissement l'emportent sur les coûts variables pour fournir un service ou un bien
m? conduit à des monopoles naturels et à un risque d'explosion des inégalités, à la fois
entre individus et entre un archipel de métropoles et des territoires délaissés. Il faut
éviter une « sécession des riches » et ses conséquences (populisme et rejet d'une
mondialisation qui se ferait au détriment d'une partie des habitants d'un pays).

On retiendra aussi du livre que la France et l'Europe continentale, parce qu'elles ont su
contenir mieux que d'autres régions la montée des inégalités et la déstructuration des
rticle territoires et parce qu'elles disposent d'une infrastructure matérielle et immatérielle de
qualité et d'une précieuse tradition industrielle, peuvent préserver une prospérité partagée.
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Il leur faut pour cela investir dans les technologies numériques et dans des modes de
production respectueux de la planète, jouer sans naïveté le jeu de la mondialisation (c'est-à-
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Pour (https://theconversation.com/taxer-le-carbone-sans-nuire-a-notre-
en savoir plus, cliquez ici (http://www.latribune.fr/gestion-des-cookies).

competitivite-50372)), entretenir un système de formation initiale et tout au long de la vie


permettant à la population de s'adapter aux transformations du travail
(https://theconversation.com/ne-taxez-pas-les-robots-formez-les-salaries-71825), faciliter
les transitions professionnelles (en assurant une sécurité matérielle, mais surtout un
accompagnement e cace).

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Par Thierry Weil (https://theconversation.com/pro les/thierry-weil-195113), Membre de


l'Académie des technologies, Professeur au centre d'économie industrielle, Mines ParisTech

 La version originale (https://theconversation.com/la-societe-hyper-industrielle-enjeux-du-


nouveau-capitalisme-productif-72855) de cet article a été publiée sur The Conversation
(http://theconversation.com/)

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COMMENTAIRES

Gépé a écrit le 16/02/2017 à 16:43 :

Il faut surtout considérer la relation entre le cout du travail (charges comprises) et le prix de
l'énergie. Un point d'équilibre doit être obtenu progressivement en augmentant le prix de l'énergie
rticle (par une taxe) avec une diminution du cout du travail, à niveau constant. Celui qui arrivera à
convaincre l'opinion aura un brillant avenir.
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Réponse de Gépé le 18/02/2017 à 8:45 :

Jean Tirole, notre prix Nobel d'économie, est favorable à cette taxe sur l'énergie pour
sauver le climat. Le conseil d'analyse économique propose d'utiliser cette taxe pour
participer au nancement des charges sociales, à niveau constant. Il faut un leader
politique pour appliquer cette mesure.

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gfx a écrit le 16/02/2017 à 14:24 :

qu'est-ce qu'il entend par "hyper-industrielle" ?


5% de gens travaillant dans l'industrie, ça semble pas hyper beaucoup.
et d'après les données Banque Mondiale, la part du secteur manufacturier dans le PIB mondial
est passée de 21% en 1995 à 15% en 2014 : http://data.worldbank.org/indicator/NV.IND.MANF.ZS
et il parle effectivement du développement de la culture, de l'éducation, du bien-être et de la
santé. plutôt des secteurs de services.
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