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Cours de M. Stéphane Cormier Licence S.H.S. & Licence M.A.S.S.

Philosophie & épistémologie


UFR Sciences de l'Homme, Département de psychologie
UFR Sciences & Modélisation, Département de Mathématiques Appliquées & Sciences sociales
Université Victor Segalen Bordeaux 2

COURS ANNEES UNIVERSITAIRES 2009/2012


(Enseignant contractuel sur poste de Prag en épistémologie des sciences humaines)

Épistémologie des sciences humaines, histoire & philosophie des sciences, philosophie générale

2011-2012: cours de philosophie, Licence 1ère année Psychologie (1er semestre), mention épistémologie
des sciences humaines « Des Animaux et des Hommes: parcours littéraires, philosophiques et
scientifiques.» (96 H. Cours Magistraux)
Le problème de l'animalité et de la pluralité animale fait l'objet de reformulations contemporaines
multiples et importantes dans l'ensemble des sciences sociales, dans les sciences du vivant, mais également en
philosophie. Une certaine mise en symétrie entre humain et non-humain conduit à déplacer les traditionnelles
distinctions ontologiques précédemment tracées, contraint à repenser de manières nouvelles les différenciations
axiologiques entre les divers ordres humains et ordres animaux.
En effet, la pensée occidentale a longtemps confronté la figure de l'humanité à celle de l'animalité où la
recherche d'un ou des "propre(s) de l'homme" conduisait à définir la condition animale par ce qui lui manque: la
conscience, la culture, le langage, la raison, la pudeur ou bien encore le rire,... L'animal est défini par défaut, de
manière privative, apophatique et il est réduit à n'être que le négatif de l'homme. La plupart des définitions
traditionnelles reviennent à affirmer que l'homme possède quelque chose qui, en s'ajoutant à sa nature animale, la
transforme, la phagocyte et la dénature. Ces définitions ont en commun la proposition suivante: « l'homme est le
seul animal qui ne soit pas véritablement un animal ». L'homme constitue ainsi une certaine exception dans
l'ordre du vivant et dans l'ordre animal. Mais qu'en est-il exactement de cette prétendue "Exception humaine"?
Que recouvre-t-elle précisément? L'Animal n'est-il en fin de compte qu'un mot, une catégorie ou une idée
aisément manipulable? L'Animal reste encore notre "métaphore", nous l'humanisons autant que nous nous
animalisons. D'où vient l'avènement de l'Animal dans la pensée humaine? Que vient-il révéler ou détourner de
nous-mêmes? La métaphore animale de l'homme ne serait-elle pas, un aveu et un refoulement des plus singuliers
de notre parole sur nous-mêmes?
Aujourd'hui, l'éthologie, la paléoanthropologie, les sciences du vivant, mais également la philosophie
contemporaine nous portent à étudier, à définir, à observer et à regarder les animaux différemment. Il n'y a pas
d'animal en soi ! Il n'y a que des animaux d'une foisonnante diversité avec lesquels des humains, eux-mêmes
pluriels, ont noué au fil des temps des liens fortement contrastés en fonction de ce qu'ils voyaient en eux. Mais
alors, comment ne pas relativiser l'Exception humaine sans sombrer dans une confusion entre tous les êtres
vivants, sans verser dans un "naturalisme ou un anti naturalisme" réductionniste ou simpliste?
L'enjeu de notre cours portera sur la nécessité de rouvrir la question de l'animal, trop longtemps
recouverte par le primat d'un logos anthropocentrique. Plus précisément, l'enjeu consistera à comprendre pour
quelles raisons le souci des animaux fait partie intégrante de notre "humanité" et comment les vies partagées
avec les animaux peuvent constituer un enjeu philosophique et scientifique majeur.
Pour ces raisons, aborder l'énigme de l'Animalité, c'est en quelque sorte nous contraindre à nous
interroger, mais également à nous révéler les regards et les représentations que nous portons sur l'Humanité et
son concept.

2010-2011: cours de philosophie, Licence 1ère année Psychologie (1er semestre), mention épistémologie
des sciences humaines « Langage & Philosophie. » (96 H. Cours Magistraux)

L'objectif de notre cours est de vous présenter une vue synoptique des relations riches
et complexes qu'entretiennent la philosophie et le langage, de l'antiquité à nos jours,
en privilégiant une approche dialectique des liens qui unissent la philosophie au langage.
Nous privilégierons trois phases dans l’oscillation des rapports entre la philosophie et le langage qui
s’apparentent à un mouvement dialectique:
-La première, nous la nommerons « syncrétique » dans la mesure où la philosophie demeure rivée à une
problématique du langage qu’elle ne pose pas pour elle-même,

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-La seconde, nous la nommerons « analytique » où la séparation s’accentue entre philosophie et
langage, correspondant aux mises en question contemporaines de la philosophie en fonction du langage.
(Nominalisme classique & contemporain),
- La troisième, nous la nommerons « synthétique » dans la mesure où de nouveaux rapprochements sont
envisagés entre la philosophie et le langage.
Pendant un long temps, grosso modo des présocratiques à Hegel, la philosophie semble avoir considéré
le problème du langage comme un objet de la pensée à l'égal d'un autre. Néanmoins, les philosophes ont
constamment privilégiés soit la dimension sémantique, soit la dimension syntaxique dans leur examen de la
nature du langage. Il est alors possible de proposer une lecture historique et une classification typologique des
philosophies au regard de l'objet langage
Puis, lors de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle, il y eu de
nombreuses mises en question de la philosophie en fonction du langage, telles que le
"Linguistic Turn" avec Frege et Russell, la « philosophie du langage ordinaire » avec
Wittgenstein et Austin, La « phénoménologie » avec Husserl et Heidegger, « L'empirisme
logique » du Cercle de Vienne qui ont conduit à une nouvelle prise en compte de la
problématique du langage par la philosophie. A cette mutation interne à la philosophie de la problématique du
langage, des perspectives externes conduites, entre autres, par l'anthropologie, l'avènement de la linguistique
contemporaine et de la psychologie, le structuralisme, la sociologie de Bourdieu, se sont
additionnées au cours du XXe siècle pour affirmer que « le langage est plus que le langage !».
En conséquence, l'enjeu de notre enseignement sera de comprendre et d'évaluer les
raisons qui ont conduit non seulement la philosophie, mais également la pensée
contemporaine à substituer à l'interrogation philosophique de la nature du langage, celle
de la nature du langage de la philosophie.

2009-2010: cours de philosophie, Licence 1ère année Psychologie (1er semestre), mention épistémologie
des sciences humaines « Le problème de la formation des concepts scientifiques. » (96 h Cours
Magistraux)

L’objectif de notre cours est de vous proposer l’étude de la formation des « concepts
scientifiques », en donnant pour chaque aspect du problème, divers exemples, puis d’analyser et de décrire en
détail un exemple précisément. Il s’agit aussi de comprendre comment nous construisons nos « concepts
ordinaires » ou courants, mais également si nous pouvons considérer que les « concepts scientifiques » se
construisent dans le prolongement ou non de ces derniers. Nous souhaitons ainsi être mieux en mesure
d’analyser les critères qui constituent la scientificité ou la non scientificité de concepts épistémologiques utilisés
dans les sciences humaines et sciences sociales, mais également dans les sciences dites de la nature, la
philosophie ou bien encore les mathématiques. Finalement, l’enjeu de notre étude sera d’évaluer si le langage
scientifique épuise ce que nous pouvons connaître des choses ou si le langage scientifique laisse une place pour
d’autres formes de la connaissance et d’autres formes de savoirs qui puissent constituer de réelles ambitions et
prétentions épistémologiques.

2010-2011/2011-2012: cours de philosophie, Licence 2e année psychologie (2nd semestre), mention


épistémologie des sciences humaines « Théorisation et régime de scientificité des sciences
humaines & sciences sociales. » (96 H. Cours Magistraux)

Les sciences et les discours scientifiques comme théories et pratiques intellectuelles nous posent un
ensemble d'interrogations fondamentales parmi les suivantes: qu'est-ce qui caractérise foncièrement le concept
de "pensées scientifiques"? À quel degré de certitude, la connaissance, le savoir et les champs disciplinaires
peuvent-ils accéder étant donné les moyens que nous disposons? Quelle(s) sorte(s) de vérité(s) proposent-ils? À
partir de quelles caractéristiques et de quels critères conférons-nous le qualificatif de "sciences"? Quels types de
corrélations peut-il exister entre les "savoirs scientifiques" et les "pouvoirs" qu'ils peuvent induire?
L'objectif de notre cours est de vous présenter une introduction générale à l'ensemble de ces problèmes,
en particulier à propos des S.H.S., qui interrogent non seulement le régime de leur scientificité, les paradigmes &
les processus scientifiques qu'elles développent, mais aussi leurs méthodes et les instruments du travail de
connaissance à l'œuvre dans ces savoirs. L'enjeu sera également de souligner le crucial débat au cœur même des
sciences humaines et sciences sociales sous-jacentes à leurs prétentions épistémologiques: celui d'une possible
ou non-articulation entre « épistémologie traditionnelle » et « épistémologie naturalisée ».

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2009-2010: cours de philosophie, Licence 2e année Psychologie (2nd semestre), mention épistémologie des
sciences humaines « Le rationnel et l'irrationnel.» (96 H. Cours magistraux)

L’objectif de ce cours est de vous présenter un problème plus complexe qu’il peut le paraître et qui
intéresse vivement la Psychologie, l’articulation du "Rationnel et de l’Irrationnel". Au-delà des seules figures
multiples de la "Raison" et de la "Déraison" ou de la "Non-raison" illustrées par maintes œuvres artistiques [voir
le célèbre personnage et roman éponyme de Cervantès (1547-1616) Don Quichotte de la Mancha, l’œuvre de
l’écrivain Antonin Arthaud (1896-1948) dans ses rapports avec la psychiatrie, l’Eloge de la folie du grand érudit
et humaniste Erasme (1469-1536),…], c’est à l’équivocité des termes qu’il faut se confronter. Distinguer le
rationnel de l’irrationnel implique de savoir ce qui fait pour la "raison" la valeur de la rationalité. Le
"rationalisme" est sans conteste une certaine vision du monde qui postule un type d’adéquation entre le rationnel
et le réel, mais il est également une "éthique" selon laquelle les actions humaines peuvent et doivent être
rationnelles dans leurs principes, dans leurs conduites et leurs finalités (dixit E. Morin).Le rationalisme est ainsi
une vision du monde d’après les données exclusives de la raison, indépendamment de toute autorité extérieure.
Ce que nous nommons « rationnel prend la valeur « raison » pour finalité. Quant à « l’irrationnel », il n’est pas
simplement du non rationnel (absence de raison, erreur, …), il peut être également une certaine attitude contre la
raison, l’anti-rationalisme. Aussi, un comportement irrationnel, une manière de pensée irrationnelle comportent
implicitement comme une intentionnalité expresse de déjouer la raison qui peut conduire à l’irrationalisme
(l’irrationnel comme doctrine ou idéologie). Ceci peut conduire à nier toute dignité et toute valeur à la raison,
c’est-à-dire à « la haine de la raison », la fameuse "misologie" dont souhaite nous prévenir et nous prémunir
Platon dans son dialogue Gorgias, mais dont Nietzsche nous fait l’éloge à la suite de Calliclès.
L’irrationnel peut nous apparaître comme ce qui relève d’un autre ordre ou un d’ordre supérieur à la
raison, en lien avec l’imaginaire ou avec des lieux, infra ou supra humain, des lieux ne pouvant être
véritablement rationalisé par l’Esprit humain. Cet autre ordre qu’est l’irrationnel hante le rationnel comme son
échec intime, sa limite ou comme son Autre qui l’habite, (« Je est un autre », selon la célèbre formule
rimbaldienne). La notion d’irrationnel peut avoir une réelle dignité et valeur comme dans les mathématiques ou
dans les arts où elle est tout à la fois un obstacle et un recours que la raison peut transcender.
Mais l’irrationnel peut être également faussement identifié à une forme d’élargissement de la rationalité
pouvant conduire à des phénomènes tels l’ illuminisme , les "mouvements sectaires" de toutes sortes, à
l’obscurantisme, si ce n’est pire, à la manipulation des esprits ou bien encore, à l’irrationalisme politique qui
tous, à divers degrés, prétendent détenir la Vérité, souvent aux détriments des femmes et des hommes qu’ils
abusent, et dont il est plus que souhaitable de se prémunir. L’un des enjeux de notre cours voudrait être une
leçon préventive contre ce polymorphisme de l’irrationnel contemporain réduit comme tel en nous appuyant sur
les profondes analyses anthropologiques & philosophiques de Gilles-Gaston Granger sur ce sujet.

2011-2012: cours MASTER 1e année Psychologie (1er semestre), mention épistémologie des sciences
humaines « La thèse de l'exception humaine ou la controverse du naturalisme & de l'anti
naturalisme dans les Sciences Humaines & Sciences Sociales. » (8 H. Cours Magistraux)
Les sciences humaines & sciences sociales posent un certain nombre de problèmes
conceptuels, épistémologiques, institutionnels, mais également scientifiques quant à leur
histoire, leur fonction et la nature de la connaissance et des savoirs disciplinaires
qu'elles recouvrent. L'objectif de notre intervention est de vous présenter une introduction générale à l'ensemble
de ces problèmes propres aux S.H.S., et plus particulièrement pour la psychologie. Il s'agira d'interroger non
seulement le régime de leur scientificité, mais aussi leurs méthodes et les instruments du travail de connaissance
à l'œuvre dans ces savoirs, depuis une idée générique empruntée à la philosophie qui est également un
présupposé que nous questionnerons : celui d'une certaine ou non "exception humaine".
"La thèse de l'exception humaine" affirme que l'humain constitue cela même qui transcende son
inscription naturelle dans d'ordre du vivant et qui entretient une différence de nature avec les autres vivants, qui
eux demeurent intégralement soumis à leur inscription naturelle. Cette possibilité d'une transcendance à l'égard
de l'inscription naturelle et d'une différence par rapports aux autres vivants désigne l'idée d'une certaine
"exception humaine". Cela signifie que "l'exception humaine" reposerait sur la manière dont l’homme acquiert
ses connaissances sur lui-même, autrement dit, la thèse pose que la connaissance de ce qui est proprement
humain dans l’homme exige une voie d’accès et un type de connaissance qui se distinguent radicalement des
moyens cognitifs qui nous font connaître les autres êtres vivants et la nature inanimée. Pour le dire clairement, la
réflexivité de la conscience ainsi que les sciences humaines incarneraient de manière privilégiée le lieu de
l’illusion d’un homme autre ontologiquement parlant que la nature.
A l'inverse, le présupposé du naturalisme des sciences cognitives ou des neurosciences conduit à établir
que la connaissance que nous aurions du vivant serait capable de nous dire définitivement ce qu'est l'humain.

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Mais en fait, cela ne revient-il pas à accorder un verdict définitif sur l’homme à partir d’une connaissance qui ne
l’est pas ; en d’autres termes, cela ne revient-il pas à accorder à la connaissance une puissance que son extension
actuelle ne lui permet pas de revendiquer. Si rien ne permet de dire que l’homme fasse exception au règne du
vivant, c’est là quelque chose sur lequel nous pouvons tous nous accorder, en déduire que l'homme est un vivant
strictement comme les autres, c'est absolutiser une conjecture. Ainsi, autant il est séduisant de dire que la thèse
de "l'exception humaine" ne tient pas au regard de la science actuelle, autant cela ne signifie pas que l’inverse de
la thèse est vrai. Bref, la réfutation de la thèse est certainement valide, mais à l'inverse, l’absolutisation de la
conjecture demeure douteuse. L'enjeu sera également de souligner le crucial débat au cœur même des sciences
humaines & sciences sociales sous-jacent à leurs prétentions épistémologiques: celui d'une possible ou non
articulation entre "épistémologie traditionnelle" et "épistémologie naturalisée".
En effet, d'une part, l'existence dans les sciences de l'homme de modes d'explication pluriels et
différenciés, d'autre part, le fait qu'il n'y a pas de ligne de démarcation définitive entre les différents modes
d'explication à l'œuvre dans les S.H.S. et ceux mobilisés par les sciences de la nature, ne conduit pas
nécessairement à une reconnaissance implicite à une perméabilité méthodologique qui impliquerait alors un
réductionnisme, à savoir: le naturalisme ou le physicalisme intégral comme horizon de scientificité.
Par ailleurs, le statut de « connaissances scientifiques » des sciences humaines, nous procure-t-il l’assurance
d’un accès à des vérités intemporelles et atopiques, indépendante de toute communauté humaine ou n’est-il que
l’irrémédiable expression d’une configuration anthropologique pluridimensionnelle ?
Finalement, la connaissance que produit l’ambition de scientificité, tant celle des sciences de la nature
que celle des sciences humaines, tend vers une certaine conception de l’universalité et de l’intemporalité de leurs
contenus, alors mêmes que les valeurs qui inspirent cette tension prennent racine dans un certain ethos individuel
et social particulier, celui d’un être vivant ayant des intérêts (objectifs), ceux d’une appartenance à une
civilisation valorisant les succès obtenus dans cette quête des intérêts objectivés et ceux d’une appartenance à
une « communauté scientifique » c'est-à-dire spécifique, au sein même de cette civilisation.

2009-2010:2010-2011: Cours MASTER 1e année Psychologie, mention épistémologie des sciences


humaines « Ethique et Psychologie: problèmes et enjeux épistémologiques. » (8 H. Cours
Magistraux)

Notre cours se propose d’articuler la notion d’éthique à celle de psychologie, en proposant un aperçu
typologique des théories éthiques classiques et contemporaines, (Arétisme, Déontisme, Conséquentialisme) en
confrontant l’éthique aux notions de morale, de conséquence, de déontologie, de devoir, de vertu, de norme et de
valeur, mais aussi à certains enjeux touchant la nature de la connaissance psychologique.
Nous vous proposons d’articuler la notion d’éthique à celle de psychologie en soulignant aussi certains
enjeux épistémologiques constitutifs des relations qu’entretiennent la connaissance ou les savoirs psychologiques
et leurs implications éthiques. Par ailleurs, la question de l’éthique pour le psychologue ne peut être réduite aux
seuls champs de la psychologie clinique ou psychopathologie. Cette question concerne tout aussi bien les
champs de la psychologie sociale, de la psychologie du travail que ceux de l’enseignant chercheur…
En effet, une psychologie scientifique n’est pas étrangère à l’expérience humaine qui est aussi fondamentalement
le lieu de nos actions, celui de nos croyances, le lieu des normes que nous constituons et qui nous régissent, en
un mot, celui de nos valeurs. Des options éthiques sont constamment à l’œuvre dans nos conceptions de l’être
humain, dans l’appréciation et l’évaluation des conduites humaines, dans les manières dont nous nous proposons
de le traiter en théorie et en pratique.
Quels sont les fondements de la cohérence des systèmes de représentations scientifiques ? La
normativité de toute activité scientifique et technique conduit à une nécessaire prise en considération de la
question éthique dans la formation et le processus de l’activité et la production scientifique de la connaissance,
notamment pour la psychologie. Aussi des interrogations épistémologiques sur la fonction, la nature et la valeur
de nos connaissances peuvent-elles être posées. (Problèmes liés à une conception soit positive ou constructiviste
de la connaissance ; problèmes liés aux définitions soient cohérentistes, soient fondationnalistes ou encore
sceptiques de la nature la connaissance ; problèmes liés aux conceptions internalistes ou externalistes de la
justification de la connaissance).
Enfin, rappelons qu’il peut y avoir certaines conséquences à réduire toute dimension de l’expérience
humaine à l’état d’un objet d’analyse ou d’étude. L’objet de la psychologie n’est pas n’importe quel objet, c’est
nous-mêmes. Aussi, il importe d’être vigilant. Les connaissances et les savoirs des sciences humaines et des
sciences sociales ne sont pas uniquement subordonnés à la question de la "Vérité", ils sont aussi subordonnés
aux besoins des sociétés qui les produisent.
La question de l’éthique renvoie nécessairement à celle des jugements que nous portons sur les autres et
sur nous-mêmes. Pourtant, de Platon à Wittgenstein, la question de savoir si la philosophie peut véritablement

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penser l’éthique fait problème et la question d'un possible enseignement et d'une possible transmission de
l'éthique est loin d'aller de soi.
En effet, nous est-il possible d’apprendre et d’enseigner la vertu, c’est-à-dire à faire le bien d’autrui ?
Qu’est-ce qui différencient « les éthiques de la vertu » (Aristote) des « éthiques de la justice » (E. Kant, J.
Rawls) ? Peut-on envisager des conceptions de fondements naturels à l’éthique comme le propose la
neurobiologie (J.P. Changeux, A. Damascio), la neuroéthique ou la sociobiologie ? Y-a-t-il un altruisme
naturel ? Comment comprendre d'un point de vue anthropologique, l'idée d'une histoire naturelle du Bien & et du
Mal? (N. Baumard) Ne vaut-il pas mieux penser que nos exigences éthiques sont toujours relatives à celle d’une
société humaine et à ses valeurs ? (Contextualisme éthique de B. Williams). Ou bien encore, est-il légitime de
vouloir évaluer nos jugements moraux et éthiques à l’aune d’un monde moral moins pesant, se limitant au seul
souci d’éviter de nuire délibérément à autrui ? (Confrontation des éthiques maximalistes et minimalistes par R.
Ogien).
Finalement, nous pourrions à titre d'enjeu réfléchir sur 1) l'idée d'éthique de la psychologie, 2) l'idée
d'une psychologie de l'éthique et 3) si l'on peut penser la psychologie comme une éthique, mais également
réfléchir sur les présupposés de telles conceptions.
1- la psychologique clinique, en tant que méthode d'intervention thérapeutique, doit construire et
s'imposer un cadre éthique spécifique limitant les abus de pouvoir toujours possibles dans les relations d'aide. Du
code de déontologie des psychologues aux polémiques contemporaines concernant les projets de législation des
psychothérapeutes, l'éthique de la pratique semble hésiter entre des conceptions contradictoires qui laissent
parfois une certaine vacance dans les pratiques réelles.
2- La psychologie peut avoir l'éthique comme objet d'étude et s'intéresser à ses origines, et à ses
conditions d'expressions. L'éthique peut être analysée alors comme un phénomène psychologique inscrit dans la
réalité des relations et des conflits humains que mobilise la dimension égocentrique et que certaines valeurs
considérées comme « supérieures » viennent modérer. Cette dimension axiologique de l'éthique peut être
interrogée par la psychologie dans la mesure où ces visions idéales des rapports humains et de leurs gestions que
transmettent les éthiques sont certainement moins nobles ou pures qu'elles ne le laissent entendre généralement.
3- Il est possible également de considérer qu'au sein des différentes composantes de la psychologie, il
existe des courants de pensée qui se donnent une fonction sociale et attribuent une fonction éminemment éthique
à leurs pratiques, tout en répondant à des attentes et des demandes sociales précises d'institutions ou d'autorités
morales particulières qui peuvent conduire ces mêmes courants de pensée à proposer des « guides »
comportementaux, déterminant ce qui est bien et mal, ce qui normal et ce qui ne l'est pas. Mais est-il si légitime
et si souhaitable de considérer la psychologie comme une « éthique de vie »?

2011-2012: cours Licence 1e année MASS (1er semestre), mention histoire et philosophie des sciences
« Qu'est-ce que la pensée scientifique? » (18 H. Cours Magistraux + 24 H. Enseignement Dirigés)
L'objectif de notre cours consiste à vous présenter les fondements de l'épistémologie, c'est-à-dire à
circonscrire les caractéristiques et les critères qui fondent la théorie de la connaissance en général, la philosophie
des sciences, et en particulier, la théorie de la connaissance scientifique et son histoire.
Autrement dit, il s'agit d'une introduction à l'élaboration et à l'évaluation des critères de la scientificité
dans la pensée scientifique moderne et contemporaine à propos des sciences dites empiriques. Nous réfléchirons
sur la singularité des méthodes et des procédures scientifiques, sur la spécificité des objectifs scientifiques, les
paradigmes scientifiques, mais aussi sur le statut de « connaissances scientifiques ». Nous examinerons ainsi la
question de la valeur cognitive et logique d'un tel idéal de connaissance que représente l'idée de science. Nous
essaierons également de circonscrire et d'examiner les multiples apports de la philosophie des sciences à
l'avènement d'un tel idéal.

2010-2011: cours Licence 1e année MASS (1er semestre), mention histoire et philosophie des sciences
« La question de la nature du réalisme scientifique » (18 H. Cours Magistraux + 24 H. Enseignement
Dirigés)

Lorsqu'ils développent leurs théories, les scientifiques postulent parfois l'existence d'entités
inobservables et théoriques. Contrairement aux "choses" ou aux êtres observables dans le monde, l'existence
d'entités théoriques inobservables, comme certains composants ultimes de la matière en physique, est une
question de conjectures, d'inférences et d'hypothèses. Quand les scientifiques nous parlent d'entités théoriques,
comme par exemple les particules, devons-nous considérer ces dernières comme des descriptions de "choses" qui
existent réellement ou comme des "fictions" discursives qui servent seulement d'instruments conceptuels aux

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multiples conceptions scientifiques? Mais alors qu'en est-il de la nature de la réalité ou du réel que nous présente
les discours scientifiques? En philosophie des sciences, le réalisme scientifique est une thèse qui affirme
l'existence d'entités postulées par les théories scientifiques. C'est ainsi un réalisme théorique. Mais, si les choses
ou objets existent indépendamment de nous comme l'énonce notre soi-disant « réalisme naïf » ou notre « bon
sens commun », ne prenons-nous alors le risque d'opposer une « image scientifique » à une « image manifeste »
de la réalité ?
L'enjeu de notre cours sera alors celui de savoir si nous sommes réellement confronter à un dualisme,
d'une part, « le monde de la science » et le réel qu'il nous propose; de l'autre, une réalité peuplée de phénomènes,
c'est-à-dire « un monde tel qu'il nous apparaît » ? A ce problème, une alternative peut-être proposée. Une image
manifeste du monde est toujours en quelque sorte une recomposition d'images qui deviennent peu à peu elles-
mêmes scientifiques. Par ailleurs, la science est toujours en quelque sorte une science du monde, c'est-à-dire qui
présuppose que les scientifiques sont toujours manifestement dans un monde préscientifique qui les conduit à
agir comme scientifiques. Par conséquent, il ne peut y avoir d'autre « réalité » du monde que le monde
« manifeste » qui est également celui que la science explore.

2010-2011/2011-2012: cours Licence 3e année MASS, mention philosophie de l'esprit & philosophie des
sciences cognitives: « La philosophie de l'esprit & la question du processus de naturalisation du
mental. » (18 H. Cours Magistraux + 36 H. Enseignement Dirigés)

Selon le philosophe Ludwig Wittgenstein (1889-1951), ce qui fait que la pensée et le langage
représentent le monde provient simplement du fait que la pensée et le langage sont dans le monde, qu’ils y ont
leur place et y joue leur rôle. Aussi, est-il possible d’élucider la nature des relations que les représentations
linguistiques ou mentales entretiennent avec la réalité extralinguistique ou extra mentale.
L’idée que la pensée ressemble d’une certaine manière à un langage constitue un thème central de la
philosophie de l’esprit. Les pensées sont en quelque sorte des combinaisons de concepts, de même que les
phrases sont des combinaisons de mots. Comme une phrase, la pensée a donc une syntaxe, i.e. une forme et une
structure, mais également une sémantique, i.e. un contenu et un sens. En conséquence, la philosophie du langage
et la philosophie de l’esprit sont indissociables. Mais que recouvrent exactement l’expression philosophie de
l’esprit ou « Philosophy of Mind » ? Généralement, elle désigne l’étude philosophique de la nature des processus
mentaux et leurs manifestations. De ce fait, la philosophie de l’esprit contemporaine entretient des liens étroits
avec certaines disciplines scientifiques comme l’intelligence artificielle, la psychologie cognitive, la
psycholinguistique ou bien encore la neurobiologie.
L’objectif de notre cours est de vous proposer une introduction à la philosophie de l’esprit qui sous sa
forme actuelle, mais également classique, nous interroge également sur les rapports complexes qu’entretiennent
la philosophie et la psychologie dans leurs ambitions respectives de constituer une « science » de la cognition. Il
s'agira également d'évaluer en quoi une réflexion philosophique à propos de l'esprit et du mental peut nous
amener à réfléchir sur les objectifs de ce que nous nommerons, après d'autres, le processus de « naturalisation de
l'esprit et du mental » auquel nous conduisent les neurosciences, les sciences cognitives, la neurophilosophie et
la philosophie cognitive.

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