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OPTIMISATION ENERGETIQUE DES SYSTEMES INDUSTRIELS: INFLUENCE DE LA VALEUR DE L’ENERGIE e P. Le Goff 31981) 1 p. 47-62 RESUME Toute opérgtion industrielle peut @tre pregentée come 1a transformation d! énergie utiti- Table Son Energie weilisée et'en Energie aégradée rojetée dans 1'envircanenent On tabli¢ Legation generate du belay de vateut dane l'opération,ia "valeur" de chaque énergie n'é— Fant pas néepssgirenent nonttatce naig pouvant Stee doni€e par un bartne de référence GUeLeBajud, dVortgine: thernodynanique,ecbiogtque yetc...0n compare notamment sur ]'exemple du chauftage d'une enceinte l'aide d’eaux chaudes réciduaires,ies barnes basés sur Le {ur et sus’ le me principe. de la thernodynanique,Dans ce dernier cas,ie bilan de valeur az'confond avec le"bilan d'exergie.On compare les consonations d’énergie et dtéxengic & Topeinum ef on montre 1! inportance du contenu énergetique des biens d’équipanent dans 1a procédure dloptinisation du systene. SUMMARY Any inducteial operation may be considered as the transformation of usable energy into Citner useful enerey and degraded energy rejected into the environment,The general equa- Hon for value balance in an operation is established with the ie? of each energy Heine not necessarily a monetary value ;but also coming from any possible reference scale Of a thermodynamic or ecological origin... Reference scales based on the ist and 2nd law Sf thermodynamics are compared and applied to the example of heating a system with warm Gaste water. In case of the 2nd Law,the value balance is identical to the exergy (= avai- Yablitty) balance. Energy and exergy consumptions at optimum are compared .Inportance of the energy contents of equipments in optimisation procedure ie emphasized. Pour un ingénieur,toute opération industriclle se présente comme un systime ouvert desti- né a fabriquer des produits "Sonetionnels” (c'est & dire définis par 1a fonction & laque- lie ils sont destings) & partir de watieres premieres,d' énergie et de connaisca: produits fonctionnels peuvent avoir une fonction materde£le (par exenple: des objets nanufacturés) une fonction éneagétique (par exemple: des alinents,des combustibles), une fonction Lngoamationnetée (un message) ,une fonction de service (un transport) ou plus généralenent un nélange de ces fonctions.Fortons notre attention sur L'aspect éneryétique de Lopération. "Laboratoire des Sciences du Génie Chimique CNRS-ENSIC Nancy-FRANCE Quaderns d‘enginyeria 3 (1981) 1 a7 AABILAN DIENERGIE Yous nous bornerons & 1'étude du cas ok le eyettme est une “structure technique” (une usi- ne,une machine,un bien d'équipenent...) que l'on achtte,installe et met en route & 1"ins~ tant 2€ro et qui va ensuite fonctionner,pendant N années,en régime permanent avec des SYSTEME INDUSTRIEL DHERGTE] CONTE EweRate|___[OricisATEURS jaPPORTEE | "8 "| purRcETIQUE:Ty usps &,_[mverere becaanee REJETEE FIGURE 1 E, eet le flux a'énergie appontte ou systtacyi, ost le flux d'énergic utile sortant du systtne : ctest le contens énergétique des produits fonctionnels. &, est le flux d!éner- gic dégradée et aejetée dans l'environnement (dans L'airjla mer,les dépSts ¢'ordures). Le bilan annuel d'énergie s'éerit +e, m Fosons v= (E,/E,) 1» est 1a "consommation sméecgique d'énengie”, clest @ dine 1s quan tité d' énergie dégradse par joule d'énergie utile. 2,BILAN DE VALEUR Pour un €cononiste,cette opération se présente différennent: le systne industriel a pour fonction de transformer des biens économiques de faible valeur“ propresen biens plus utilessdone en biens & valeur ajout6e, En outre les rejete sont des biens a valeur démi- nuée (ou m@ne a valeur négative dans le cas de nuisances). En outre l'opération nécessi~ te Llapport de grandeurs colteuses (natidres ,énergie,information) (cf.Pig.2).Soit F le coftt annuel de ces fournitures,et soit B le bénéfice que le responsable tire de 1'opéra~ tion. Le cout opératoire net annuel est: srs iy - Guy t hyp @ ob "v" eat la valeur lune unité a'énengie (d'un joule) expringe dans un certain baréne de valeure,d6fini a priori et choiei comme Sehelle de référence (voir section 5): v, Quaderns @'enginyersa 3 (1981) 1 vg et Yq sont les valeurs d'un Joule jrespectivement dans 1'énergie apportée,1'énergie utile et i'énergie rejetée. BIEN A BIEN A rare. vaceuR|—o{ SYSTEME |__| vareur || SATISFACTION DES Sarl INDUSTRIEL coir BESOINS D'ETRES HUMAINS FOURNTTURE DE REIETS: BIENS A GRANDEURS_COUTEUSES VALEUR DIMINUEE FIGURE 2 Remarque: Dans Les opératéons conmenciages normales,Le colt total ainsi désénd eat Evide- mment négatif,car Le bén€sice 8 est en principe supérdeur au colt des fournétures F. On verna cependant plus Loin ,2'intéret de cette pr€sentation. En conbinant les relations (1) et (2) i2 vient: é = rlyg-u,) = Oy, @ cy! v,) est la valeur perdue par chaque joule rejeté dans 1’environnement, (uycvg) est 1a valeur ajoutée a chaque joule utile,du fait méme de 1opérationyet a/b, eet Le cof opératoine net par joule 'énergie utile. S.CONTENU ENERGETIQUE DES EQUIPEMENTS Soit 1, le contenu énergétique du systine,ctest a dire la quantité d'énergie qui a servi A construire et A installer les machines et équipements divers qui le composent. I, est exprimé en joules. Soit vj sa valeur initiale (par joule) et vp sa valeur finale au bout des N années. vf sera nulle si cet Squipenent est finalenent mis au rebut et non réutilicé, Le cout intégral C; de i'opération sur les N années,est alors: eg NG, + Tcusevp) ow soityen tenant compte de (3): ~ que nous énoncerons faarw DE vaLEUR UNITE COUT INTEGRAL [PERTE DE VALEUR] see Riceeceaccet PAR UNITE D'ENERGIE DANS LES propuits _ | * }pes EqurPEMenTs UTILE REJETS ronetrouuets } | NOW RE-UTSLISES Quaderns d'enginyeria 3 (1981) 1 is Nous apellerons i, "taux d'nergie dans l'investissement". C'est le rapport: (conteny énergétique] des Equipements oo utile produce en NE, [Quanticé totale a’ énergie N Snnées 4.LES PRECEPTES D'OPTINISATION Lobjectit,sans doute universel,de tout dfcideur technique,doit Gtre de mininiser 12 coft total unitaire,c;/iE, ja6fini ci-deasus . La relation (5) comportant 9 variables jon on dfauit aistment ltinventaire des voies de recherche 2 explorer pour tendre vers ce mini- mum. Ce sont les 9 préceptes dtoptimisation suivants: 1, Wineméser La consommation spéeigique d*énergie v (= maximiser le rendenent des machined Qllarimésen La vateur vy de L'Energée rejetée notamment en Iladaptant aux besoins des au- tres utilisateurs éventuels. Par exenple produire des eaux résiduaires aussi chaudes que possible (> 60 °C) et non polluées. Bullinimiser La vateur v, de L'énergée d'atinentation :Chercher & atteindre 1objectif fi- x6 en utilisant de i'énergie de valeur plus faible ,par exemple de a chaleur bas niveau. HMaximésen ta durée de vée N des équipenents ,les rendre plus résistants A ltusure mé- canique, 1a corrosion, S.Miniméver Le contenu Energétique Te des Squipements: concevoir une machine qui continue A asourer 1a méne fonction,tout en étant plus légere,faite de matériaux moins nobles,etc, §. Ménénisen La vateut v; de 1énergie utiliage dans cette fabrication,par exenple de L'flectricité en heures creuses. Tullaxiniser La vateur résiduele vp des Equipenents yen les concevant de manitre tele quiils soient ensuite ré-utilisables ,au moins en partie ,dane d'autres ayattmes, Pi Ces 7 premiers préceptes sont de nature techniquesce sont eux qui doivent guider les choix de l'ingénieur qui a pour objectif de réaliser un nouveau aysténe énergétique,de- vant fournin une puissance £, donnée,dont 1a valour vy eet Egalenent donnée (par les utilieateurs), Pour e décideur technique,f, et vy sont des données,alors gue ce sont des variables pour un décideur socio-politique. Par exemple 1e fait,pour le frangais moyen de faive 10,000 km par an dans sa voiture personnelle est une donnée pour 1! ingénieur de concep ‘tion d'automobile. Pour 1e sociologue,c'est seulement l'une des compotantes du bien-Btre matériel du frangais moyen,que l'on peut remettre en cause. On sait que,plus généralenent,la puissance de Itensenbie des "esclaves nécaniques" mis & 4a disposition de chaque frangais est: fy wt kiljalors qutelle est de 12 ki! pour 1'6tatou- rien et de 2 KW soulenent pour i'ensemble dee @tres hurains: le bien-@tre de chacun = Quaderns d'enginyeria 3 (1981) 1 est-il Lié a sa consommation d'énergie? Liénoneé des 2 derniers préceptes d'optimisation est donc: B.Winiméser £'Energie fy nécessaive pour atteindre un certain taux de satisfaction, indi- viduel ou collectif, O.Minémisenr a vateur vy attribuge & 1'énergie utilisfe: autrenent ait,ré-apendre aux hunains 2 attacher moins de valeur aux biens matériele,a savoir se contenter de peu ! Nous ne nous oceuperons ei-aprés que du probitme technique posé par les 7 premiers pré- ceptes. Ala vérité,les 7 variables technico-écononiques énunérées plus haut sont rarenent indé— pendantes. Elles sont 1iges par un certain nombre de contraintes (cf.réf.i) : par exemple, Ja consommation epécifique d!énergie r est dtautant plus faible que la machine est plus performante,done généralenent plus onéreuse (Ig et vj sont grands). Cette contrainte,sans doute la plus importante,sera étudiée plus loin sur un exemple nunérique. LES BAREMES DE VALEUR DE L'ENERGTE La vateuk d'un bien économique est,on le sait,une grandeur essentiellement subjective, Cfest 1e jugement porté sur ce bien par son futur utilisateur.Les Sconomistes définissent dfailleurs de nombreuses échelles de valeur pour un méne bien: valeur d'échange,valeur dtusage,valeur fonctionnelle,valeur dlestine.... Sur quels crittres oit-on se baser pourdéfinir un bar@ne de valeur des sources d'énergie? Certes,chacun de nous a bien 1a sensation directe de 1a valeur de 1'tnergie thermique : une calorie 3 100 °C nous est plus utile qu'une calorie A 30 °C; sa valeur est donc plus grande, Mais coment pouvons-nous juger si un kilovattheure investi dans 1a fabrication tune autonobile a plus ou moins de "valeur" que celui investi dans tout autre bien a'é~ quipenent ? Plus généralement,conment apprécier 1a valeur du contenu énergétique des di~ vers biens d'équipement,des biens de consonmations et des services? Abandonnant le domaine des écononistes,il est possible de concevoin des échelles de va~ leur de 1'nergie,& priori tres variées,basées sur des concepts thermodynamiques ,écologi- ques,physiologiques....n'ayant plus gure de rapport avec 1'fchelle monétaire, Nous ne préseiterons ici et sommirenent que quelques barSnes,leur discussion complete écant donnée ailleurs (réf.1.). 5. BARENES DE VALEUR A SASE ENTHALPTQUE 6.4.Un premier barGme, le plus simple,consiete & postuler que toutes les énergies ont ri- goureusement 1a mene valeur: ainsi une calorie "vaut" toujours une calorie quelle que Quaderns d'enginyeria 3 (1961) 1 fe 52 soit ca température. Cest le prenier principe de la thermodynamique et sa célebre équi~ valence travail = chaleur, Ti vient alors: "r Dans ce cas,le bilan de valeur devient indiscernable du bilan d!énergie. Les cofits,donnés par (3) et (5) sont nuls, Liopération ne "eolite™ rien en émergie,puisque cette derniere 6.2-Un_second baréme, un peu plus conpligué,consiste 2 postuler que les chaleurs résiduai~ res yrejetées dans l'environnement ,ont une valeur nulle: vp, De plus les appareillages ceront jetés au rebut,en fin dlopération,sans autre ré-utilisa~ tion, Leur valeur finale sera nulle: vp = 0. Les expressions (2) et (5) des cofits se réduisent alors A: +3, (8) le rapport Cj/ii, est 1a "consommation integrale spécifique d!énergie",ctest & dire te nombre de joules qu'il faut accopter de perdre,par joule utile, La relation (6) rappelie que pour calculer 1a consommation intégrale ,il faut compter,non seulenent les chaleurs rsiduelies rejetées dane 1'air ou dans 2a rivitre,nais aussi 1e contenu nergétique de i'€quipenent jeté A 1a décharge en fin é'opération. on observe que,pour Les ayst@nes électroniques complexes (un récepteur de télévision,une calculette de poche...) le terme d!investissement 4, est largement supérieur au terme Glexploitation » . Au contraire pour les systémes rustiques (fours,machines agricoles), clest le terme d'exploitation qui est prépondérant. Pour une automobile de 1.500 kg qui pareourt 10.000 ke par an,avec une consommation de 40 litres/100 km,soit 28.000 mégajoules par an,avec un contenu énergétique de 100 néga~ joules/kgymis au rebut au bout de 10 ans,on déduit 1'annuité d'amortissenent de cet équix penent,soit 18.000 mégajoules par an, I1 apparait que dans ce cas particulier,les deux termes r et i, sont du mene ordre de grandeur. 6.3.Une application: le chauffage d'une enceinte.Soit une enceinte qui est Anaintenir & température constante T,,au milieu ¢!un environnenent 3 To,par chauffage & partir dtune source thermique 3 1a température Tq,par exenple une habitation & maintenir & 20°C,dans lun envixonnenent § 10°C,aves deo eaux résiduaires 4 une température qui peut vanier entre 30 et 100 °C, Si 1Misolation thermique est fixée,le flux de chaleur Ey & apporter & ten ceinte est fix€ (Fig.2). On recherche 1a surface optinale de 1'échangeur. Quaderns d'enginyeria 3 (1981) 1 on sait (réf.4) que le contenu énergétique des échangeurs thermiques,de tous types,en acier ordinaire,est de l'ordre de 3.000 ¢ 1.000 kim/n?. FIGURE 3 Le calcul montre que 1'€changeur optinal a un rendement supérieur 4 99,58 et que le terme Gtinvestissenent i, ne répresente que $378 du total,d optimum quelle que soit 1a ten pérature dlalimentation 7, BAREMES DE VALEUR A BASE ENTROPIQUE on sait que la thermodynamique distingue deus sortes d’énergie - dtune part les énergies nobles, entiérement convertibles les unes dans les autres, du moine théoriquenent,par des opérations réver- sibles. = dlautre part,l'énergie thermdque dont le Par ailleurs,plus cette surface est grande, plus 1'€changeur est efficace,et done moins S1y a de rejet inutilieé. i, est done une fohétion déeroissante de r. En application ae (6) 1a consommation intégraie spécifique a’énergie passe done par un minimum (Fig.4). Yous avons nontré par ailleurs (réf.1) qu'a~ vee les valeurs usuelles des coefficients de transfert et en supposant 1'changeur en Ecoulenent pistonsle valeur optimale rope ntest que de 18 supérieure a le male donnée part en iain” Fon, FIGURE 4 ‘taux de conversion a une Limite maximale theorique,donnée par le facteur de CARNOT 7. tebe trod itme barfne consiste A donner a tout joule a! ‘énergie noble la valeur v = 1 et tout joule d’énergie thermique,quelle que soit 6a température,une valeur ve plus faible correspondant au rendement mene de fabrication industrielle (et de Livraison a L'utilisa- teur) d'énergie noble, partir d'énergie thermique. Par exenple,le rendement habituellement admis, 2,88 thermie ===> est équivalent & 4 joule thermique Quaderns d'enginyeria 3 (1961) 1 (réf.3) de: 1 kilowattheure électrique 0,30 joule électrique 53 Hous poserons done : vz = 9430 dessus : le contenu énergétique de 1"échangeur se Appliquone ceci & l'exenple Studié o: calcule,sachant qu'il est composé ,a environ 708,par 1'énergie utilisée dans les opératicns métallurgiques de fabrication de 1a tle d'acier,et a 80% dans les opérations d'usinase, de construction et d'installation de 1'€changeur. Le contenu énergétique est donc forné pour environ 90% d'énergie noble et pour 10% d'Znergie thermique. Le bar€ne de valeurs qui s'en d€duit pour le caleul de 1'échangour est: a Ltequation (6) donnant 1a consommation intégrale est alors reemplacée par: 20,3 rt 09 4, «@ x, ® Nous avone Studié par ailleurs en détail (réf.1),1"influence de ce changement de valeur sur 1a solution optimale. On y constate notanment que la part du total due au terme d'investi- ssement n'augnente pas dane un rapport de 1 a 3 comme on aurait pu le penser,mais seule~ ment dans un rapport de 4a 2,2 - 2,3. 7.2.L2_quatriame barre traduit le fait que 1a chaleur a d'autant plus de valeur qu'elle est disponible & plus haute température, La "valeur" d'une quaptité de chaleur Q est alors donnée par le coefficient de CARNOT + « ou T, eet une température de référence (par exemple T, ou T,). Rappelons que 1'EXERGIE est aéfinie par we=o(:-22] Go IL en résulte que Je bilan de valeur devient ied identique au bilan d'exergie. Les Energies nobles sevont coneidérées come de L'éxergie pure avec la valeur v= 1. En substituant cette valeur (2) dans 1'expression générale (5) on cbtient Ltexpression de 1a consommation intégnate spéciéique d'exengie, (en prenant come réz6rence T,*P,),s0it: hye 2 }e(2- ale ove gy an Tt Ty Pour chaque valeur de la température d'alimentation T,,i1 est alors possible de tracer un Giagranme de consonmation dexergie analogue a celui de 1a consommation d'enthalpie de 1a figure (4), Le calcul montve que le nouveau minimum se situe toujours a droite (c'est & dire pour une plus grande valeur de r). Ceci est tout a fait logique: puisque les investi ssements ont une plus grande valeur exergétique que les eaux titdes,il est normal que le nouvsl optimum consiste & consommer plus d'eau chaude,avec un échangeur plus petit. 54 Quaderns d’enginyeria 3 (1981) 1 La figure (5) permet de comparer les ordonnées des ? minimums,ctest a dire les valeurs mi- ninales des consommations spécifiques d'enthalpie et d'exergie. On constate qutelles sont nettenent différentes et surtout qu'elles va~ rient en sens inverse en fonction de Ty. TH en réculte que 1'échangeur optimal que Ltn décidera de construire sera tres différent, selon que loptinisation sera basée sur le jer ou sur le 2me principe de 1a thermodyna~ nique. Ltexemple donné ci-dessus permet de rappeler la signification de 1"exergie: le coefficient de Carnot exprine 1a fraction ce 1'énergie FIGURE thermique transformable en énergie mécanique. Lexergie thermique devrait @tre qualifite de "chaleur nécanisable", Le fait d'avoir donnée & cette grandeur le quabificatif plus général a "énergie uritisable” (cf.coUY en 1869) semble une survivance des traditions du xIXe sitele. A cette époque,utiliser 1a puissance du feu pour faire marcher les machines qui remplagaient le travail musculaire de l'homme ou du cheval,fut considéré comme 1'étape 1a plus décisive du progrds technique. Cette référence au travail pour chiffrer La valeur de Llénergie thermique est loin d'etre d'application générale . Elle ne convient guére aux opérations purenent thermiques. D'autres barénes de valeur , mieux adaptés a ces dernicres opérations sont développés ailleurs (n€£.1). 8. UN EXENPLE DE BAREME A BASE ECONOMTQUE: barfme basé sur les cots de production. Ce domaine tant classique et bien connu,nous présentarons ici seulement un concept nou- veau 1i6 au fait que les investicsements sont fonction soit croissante soit décroissante de 1'énergie consonnée. 8.1.Eguipements pro- et anti-gnergétiques. L'inventaire des appareiliages et biens d'équi- penent variés qui constituent un grand systtme industriel (par exemple: une usine) montve quion peut les répartiv en trois groupes = les équipenents anti-nergétiques sont tous ceux dont le coft monétaine est fonction agcroissante de 1'énergic qui y est d€gradée. Ce sont les canalisations ou de 1'énergic nécanique est é€gradée en frottenents ainsi que les systines A pertes thermiques comme itéchangeur ci-dessus. ~ les équipenents pro-Gnergétiques sont tous ceux qui fournissent de 1'énergie au systene et dont le cout monétaire est fonction croissante de leur puissance nominale et done aussi du flux d'énergie dégradée. Ce sont les moto-pompes ,compresseurs fours chaudieres etc... Quaderns d'enginyeria 3 (1981) 1 55 = les équipements indfpendants de 1'énergie dégradée, La Figure 6 montre que 1a comme de ces colts (c'est 1'investissement total T,) passe par un minimum en fonction de f,, « Si on ajoute A I, Le cobtt optratoire NE, pendant W années,on obtient le coft intégral C; qui présente également un minimum, Nous avons montré (néf.2) que ces deux minimums ont des coordonnées trés différentes et nous avons donné une expression générale du sur-investissement qui permet d'6co- nomiser de 1'énergiejen passant du ter minimum au second. Hais nous avione uni- quement raisonné en termes de valeurs nonétaires ordinaires notamment en francs frangais. isione seraient-ellee En quoi 1es con: nodifiges si on leur substituait des valeurs & base exergétique jou enthalpi- Fux GENER a i DecRADE quesete...7 Divers auteurs et notamment KRENZ (réf. FIGURE 6 4) ont évalué les contenus Energétiques de trés nomreux biens d'équipenent. Krenz a montré que ce contenu était souvent compris entre # et 16 hWh pax US doLtan de vateun ajoutée, soit environ 0,1. 0,2 tep par 1000 francs frangais. Cette valeur est en bon accord avec celle donnée au cours d!un récent col- logue (réf.3) soit: 0,14 tep/1000 francs de valeur ajoutée. Si donc ce contenu énergétique était rigoureusenent constant et uniforme,ltoptimisation en valeur monétaire ne serait pas aifférente d'une optimisation en valeur énergétique . Mais L'étude plus détailiée montre qu'il nen est rien. Les contenus énergétiques présentent une trés grande dispersion autour de 1a valeur moyenne donnée ci-dessus. Les optimums ob- tenus sont done trés différents selon le baréme choisi. Liensenble (terve + soleil) est un aystime semé-feam@ yen co sons qu'il ne regoit prati- quenent aucune énergie de l'extérieur alors qu'il perd en permanence de 1"énergie par is perte absolue a! énergie par rayonnenent vers L'espace intersidéral. 11 y a donc 4 la fi le ayetBme ot perte d'exergie au sein du syst&me (par uniformisation). T1 convient done de définir un baréme de valeur qui traduise 1a meilleure ‘utilisation po- 56 Quaderns d'enginyeria 3 (1981) 1 seible de cette quantité Limitée d’ énergie ,pour satisfaire le maximum de besoins de 1'hu- nanit€. Un problime analogue se pose pour des systemes plus petits,par exemple pour une fle décerte,un navire un satellitejun chalet de haute montagne...lous parlerons 4" éco- systemes énengétéques. Le baréne de valeur des diverses sources d'énergie .par rapport 4 un éco-systene d!utilisa~ keure,deveait dane chaque cas ,tenir compte des facteurs suivants: = 1a “disponibi1ité” de chaque source = son “utilisabilité" par le systeme = 1a durée de vie des convertisseurs 4! énergie. 9,4,Disponibitité d'une source d'énergie, I1 est classique de distinguer les Energies xe- nouvetables et les Energies non renouvetables. as -Un baréme & 2 valour: 0 = renouvelable; 1 = non-renouvelable. un mod@e nath€matique trés simple ‘et sans doute trop simple consiste % donner la valeur ztno aux Energies renouvelables ainsi qu'3 celles des isotopes fusibles (deutérium) qui existent en quantité quasi-infinie et 1a valeur am A toutes les autres énergies ,non-renow velables. ce barGne sinpliste est souvent plus ou moins inconscienment adopté parMonsieur Tout le Luti- Monde quand i1 prociame que 1'énergie solaire "ne cofte rien" et qu’ "il n'y a qu’ Liser 4 1a place du fuel ou de 1'électricité ...1 se -Un barfme progressif: valeur inverse de 1a quantité en réserve. Depuis 1973,de nombreux ouvrages ont publié des estimations des réserves mondiales de con- bustibles. En donnant 1a valeur de référence 1 au pétrole connu (cette unité valant 12x107" kiih) ces réserves seraient les suivantes (d'apres réf.5 et 6) Pétrole connu Pétrole probable Gaz nature) Schietes 55 aaa charbons Uranium (neutrons Lents) Uranium (neutrons rapides) R= 30 4 3000. Dans une optique de présenvation des reseources,on pourrait donc décider que 1a valeur d'un combustible ,serait dnveasement proportionnetze & 1a quantité en réserve R, Mais en plus de 1a capacité du réservoir,la puissance maximale que 1'on peut tirer d'une source d'énergie est une grandeur importante. La "dieponibi2ité" D d'une source d'énergie spar rapport 2 un systéme d'utilisateurs donné Quaderns @'enginyeria 3 (1981) 1 57 pourraityen premiere approximation,Ctre veprésentée par le rapport + cas ob Pag @8t 1a puissance maximaic disponible. Mais ceci n'est qu'une approche tres grossiere.seulenent destinge 4 présenter le concept de “disponibilité”. 0,2.Liutilisabilité U de chaque source d'énergie par les @tres humains. on peut concevoir de nombreuses Schelles de référence pour définir 1'utilisabilité de 1'€- nergie par lhomme.En voici deux + 1.Yateur thermo-feotogique. Un premier bar@me consiste 4 prendre comme un éco-systene ur- bano-industriel,par exenple une agglonération urbaine avec toutes les usines qui 1ui sont associées, Supposons que cet ensenble vivait jusqu'a présent on régine énergétique statio- nnairespar exesple en important des combustibles fossiies qu'il brfilait dans ses propres centrales thermiques et ses foyers domestiques. Supposons que l'on ait dressé 1'inventaire de tous les postes d'utilisation d'énergie ther mique de ce grand systime urbano-industriel,c'est 2 dire l'ensemble de tous les sous-systt mee (foure de cuiscon,aéchoire,radiateurs,...) avec pour chacun,le flux d'alimentation 9, en Energie thermique,et le niveau de tenpfrature correspondant T,. Liétat des besoins thermiques de ce systeme sera alors donnée par une distribution telle que aQ(@) = q'(8)-d9 eet le flux de chaleur alimentant les sous~syst¥mes entre les tempé- ratures @ et G#d8 .Llexpérdence montre que cette distribution présente généralement un maximum entre 100 et 300 °C. Supposons qutau sein de cette apglonération on puisse brusquement disposer d'une nouvelle source d!énergie ,par exemple une source géothennate d'eau 3 la température T, avec un aépit maxinal disponible Q,. Cette nouvelle source pourra éventuallenent renplacer une quantité a'énergie chimique inportée (fuel,charbon) 1 act) = [Parco ae ate Se Le rapport §,/0, eat 1e taux naxinal dtutilisation de cote source,dant 1e cas ob e116 alinenterait tous les sous-eystines 3 T £1,. Ce rapport canacténise donc bien Iutilisa- binité de la source par 1'éco-systene considéré. On peut dire que ctest sa vateur d!ueité~ SabiLité thermique par Le syst2me. vee as) & ee Quaderns d'enginyeria 3 (1981) 1 2.Valeun exergétique. Dlautre part 1a quantité naxinale d'Gnorgie mécanique que ce syst®me peut tirer de cette méme source thermique est donnée par 1'exergie correspondante. On en déduit'sa valeur d'utieisabitité mécanique par Le aystine, soit + ama ree an Les deux utilisabilités mécanique et thermique sont généralenent tres différentes ,conme nous L'avions d'ailleurs d&ja montré au paragraphe (7). 9.3.Durée de vie des convertisseurs d'énergie, Plagons-nous dans ie cas particulier ou le systéne industriel veprésenté sur les figures (1) et (2) est un convertisseur d'énergie le "bien & faible valeur propre" est une matidre énergétique naturelle (par exemple de L'uranium) et le "bien & valeur ajoutée” est de 1'énergie utilisable (par exemple de 1'6- tectricité). soit 8, ce flux d'énengie utilisable produite. Le convertisseur d'énergie aura lui-néme €té fabriqué avec de i'nergie utilisable. Soit 1, son contenu énergétique. Posone: aa Dans une publication préeédente (r€f.2) nous avons proposé d'appeler cette grandeur T, , le temps d’€quivatence de L*investissement (aéfini dans un barfme de valeurs monétaires). T, ect le temps au bout duguel la machine a produit une quantité d'énergie égale a celle qui a servi & la fabriquer. Wous avons montré que,cette grandeur , reste A peu pres cons- tente pour toutes les machines dun m@me type et de puissances varies. Par exenple 1, reste de Lordre de 1,000 & 3.000 heures pour tous les moteurs électriques .T, est de L'ordre de 20.000 & 40,000 heures pour les ensembles classiques de production d'électrici- 46,8 chaudiere A fuel + turbine & condensation,ete... Or toute machine stuse et n'a qu'une durée de vie linitée; soit N cette durée de vie (en années). Du point de vue de 1'éco-systeme Gnergétigue Terre,un convertisseur d'énergie n'a éviden— ment @intérét que si son temps d'Gquévatence T, est ingérceur % sa durée de vie HN. Sinon con bilan énergétique global serait d6ficitaire! La valeur d'un convertisseur d'énergie ne sera positive que ei le rapport T,/N est iné- rieur & lunité, Op nous avons déja utilisé plus haut ce rapport (voir relation 8) et nous 1'avons appelé "taux d'énergie dane l'investissement", i,,soit: Quaderns d'enginyeria 3 (1981) 1 59 60 aa ‘Ainsi nous sommes amenés 4 poser que la valeur de ce convertisseur est fonction croissan- te de 1a différence (1-i,) , soit en premiere approximation la fonction la plus simpl 0) Par exemple,pour une celgute sofaéne photovoltadque ,1a quantité totale d'électricité produite pendant toute sa durée de vie devra etre supérieure & son contenu énergétique (notannent 3 1'Energie consommé pour fabriquer le eilicium pur qu'elle contient). On sait gue ces cellules ont maintenant atteint un état de développement tel que leur valeur ainsi définie yest nettement positive. De mfme,pour £'énexgie géothermate ,1e contenu énergétique total du fonage,et de toute LMinstallation de pompes,d'changeurs et de distribution (et éventuellement de pompes & chaleur !) devrait etre inféricur & 1'énergie contenue dane cette eau tide. I est a craindre que 1a valeur de cette opération ne soit négative dane de nombreux cac! Pour la chafne élec{ro-nuckéaéne,comprenant 1a fabrication du combustible et une centrale de type PHR de 900 8 1.100 MWe,congues pour durer 20 ans,un récent article (réf.7) a mon tré que le temps d'équivalence de 1"investissement total est de l'ordre de un an. Sion y ajoute le coftt des renouvellements annuels de 1a charge de combustible,on obtient un temps d'équivalence qui est de "ordre de 2,3 ans (estimation anéricaine) ou 2,7 an (estimation syndicat CFDT) done toujoure trde largement inférieur & la durée de vie. La "valeur" serait done largement positive (de Lordre de 0,83 3 0,85). 9.4, Synthtse :1a valeur écologique planétaire. Ainsi,jun gouvernement mondial qui aurait pour seul cbjectif de maximiser le bien-@tre du maximum a'@tres hunains devrait sane doute choisin ses décisions optimales et notamment décider 1a substitution de certaines énergies rares,& l'aide d'un concept de valeur globale de i'énergie dane 1'éco-eyetBne semi-ferné que constitue notre plandte. Cette valeur Scologique de 1"énergie serait une utilisabilité des fonction des trois facteurs définis ci-dessus: disponibilité sources, duré@ de vie des convertisseurs 4'énergie : veFO, Ui) Par exemple,la fonction 1a plus sinple serait : an Mais ceci n'est certainement qu'une approche tree grossiere du probleme. ,De nombreuses Quaderns @'enginyeria 3 (1981) 1 autres variables devront etre prises en conpte dans 1'expreseion de 1a valeur Ecologique plan€taire ou dans celle de 1a valeur par rapport & un Sco-syst®me quelconque d!utilisa Nous voulions seulement attirer ici lattention sur le fait que I'on peut définir 1a valeur Ecologique d'une source d'énergie ,avant méne de prendre en considération tout epitare de réalisation technique ou de rentabilité économique. REFERENCES (2) Le Goff,P. (1979), Energétique industrielle. Tome I-Ed.Lavoisier. Paris. (Tone 11 paraitre,1980). (2) Le Goff,P, (4978). Optimisation énergétique des procédés industriels.tere partie: in 5193,11-265 e€ 2eme partie : hes vestissements et cofts d'exploitation. Rev.Ger Actualisation,Inflation et Enchérissenent de 1'Energie.Re her. »194,89-103. (2) Le Goff,P. (1977). Onganisateur "Influence du colt de 1'énergie sur les procédés in dusteiele". Comptes rendus du Collogue,Nancy,20-21 avril 1977.24. Lavoieien,Parie. (4) keene, (4977), Energy ,2,115-190. (5) goly,A. (1977). "Cobt des grandes énergies prinaives". Conmunication au Colloque réf.3 (S) Felden,M, (1976), "Energie: le défi nucléaire", £4,A.Leson,Paris. (7). Bertrand,J-P, (4978), Bilan Gnergétique du programe nucléaire frangais. Rev. cléaire, n°3,134-198. Quaderns A‘enginyeria 3 (1961) 2 «a

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