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La mer

notre avenir
La mer, un moteur pour l’emploi
ƒDossier L’économie bleue représente 300 000 emplois en France. Elle regroupe des activités traditionnelles et de nouveaux métiers
qui recruteront dans les années à venir. Pages 2 et 3
Supplément à Ouest-France du mardi 1er mars 2016, le marin du vendredi 4 mars 2016. Impression Ouest-France Chantepie (35) – Ne peut être vendu séparément – Ne pas jeter sur la voie publique.

© DCNS / Nicolas Job


La mise en œuvre des énergies marines renouvelables s’appuie sur des technologies de pointe et contribue à créer de l’emploi. Ici, une hydrolienne de DCNS (notre reportage photo page 5).

En période de chômage de masse, À côté des navires amiraux tra- chaine interdiction (enfin !) des sacs
ƒEntretien le choix d’une orientation, d’un mé- ditionnels que sont la filière de la plastique en caisse des supermar-
tier, est très souvent synonyme de pêche et des produits de la mer chés. Comme dans bien d’autres do-
François Gabart plaide casse-tête angoissant. Nombre de (61 000 emplois), la construction maines, les algues sont déjà la solu-
voies royales et classiques d’hier navale (42 000 emplois), le transport tion de remplacement. À Saint-Malo
pour le respect des océans sont parfois devenues aujourd’hui maritime (22 000 emplois), le sec- par exemple, la société Algopack
autant d’autoroutes vers Pôle emploi. teur parapétrolier offshore (32 000 en commercialise, à côté de gobe-
Le skipper du trimaran Macif dit sa fierté des Les jeunes en quête d’avenir, leurs emplois) ou encore la Marine natio- lets, clés USB, étuis de téléphone ou
réussites françaises en matière maritime, de la parents ou même certains conseil- nale (39 000 postes à renouveler en montures de lunettes, autant de pro-
construction navale à la course au large. Il s’exprime lers ignorent trop souvent les nom- permanence), voguent aussi, désor- duits parfaitement biodégradables.
aussi sur la pollution des océans. breux débouchés qu’offre la mer. mais, des frégates légères et mo- Autre motif d’optimisme : les mé-
Yann Riou/Macif

Et pourtant, comme démontre le dernes. tiers de l’industrie maritime sont


dossier de ce troisième numéro de servis par d’excellentes formations,
Page 6 La mer, notre avenir, l’économie mari-
Des formations de pointe
impossible à toutes citer ici, sauf la
time est d’ores et déjà un vivier im- Synonymes d’avenir, elles naviguent dernière en date, née près de Nantes :
portant d’emplois. À ce jour, le sec- avec adresse dans les eaux agitées le Technocampus Ocean, haut lieu
teur en compte quelque 300 000, et les courants contraires d’une éco- de l’enseignement et de la recherche
hors métiers du tourisme près du nomie atone. Elles ont pour nom dans les industries marines. Les plus
littoral. À lui seul, le maritime pèse biotechnologies pour la médecine, grands noms de l’industrie y sont as-
ƒComprendre déjà plus lourd que des secteurs la nutrition et l’industrie, énergies sociés et l’avenir y est en marche.
Le poisson, cet inconnu plus médiatisés comme ceux de l’au-
tomobile, de l’aéronautique ou en-
marines renouvelables, exploitation
des ressources marines des grands
Comme vous le lirez dans ce
numéro de La mer, notre avenir,
Malgré les efforts des scientifiques, beaucoup core des télécoms. Et le mouvement fonds, etc. n’hésitez pas à vous tourner vers la
de mystère entoure encore les poissons. ne s’arrêtera pas là. Certes, de manière cyclique, cer- mer et ses nombreux métiers. Un
En septembre dernier, Ségolène tains vaisseaux amiraux sont tou- choix maritime souvent synonyme de
La connaissance de leurs comportements Royal annonçait 300 000 nouveaux chés, comme actuellement l’offs- passion et de succès, comme le dit
et de leurs migrations est pourtant indispensable
Ifremer - Stéphane Lesbats

emplois dans les dix ans à venir en hore pétrolier en raison de la baisse si bien la devise de cette même ville
à la gestion de la ressource. présentant un plan d’action pour la du baril, ou encore le transport ma- de Nantes : « Favet neptunus eunti ».
croissance bleue ! Trop beau, sans ritime avec le ralentissement de la Neptune favorise ceux qui osent.
doute, pour être vrai, mais l’écono- croissance mondiale. Mais les vents
mie bleue va bel et bien offrir de nou- tourneront. Et pour les frégates de Jean-Marie BIETTE
Page 7 veaux et nombreux débouchés. l’avenir, pensez simplement à la pro- et Philippe COCHEREAU.

Le comité de parrainage Les partenaires


2 La mer, notre avenir Ouest-France
Mars 2016

L’économie bleue, un vivier de 300 000 emplois


ƒDossier Les activités liées à la mer représentent un gisement d’emplois. Aux secteurs traditionnels viennent s’ajouter de nouveaux métiers
qui recruteront dans les années à venir.
Officier de marine, ingénieur en bio- Paradoxalement, « il y a des tensions
technologies, marin-pêcheur… Voilà car on ne trouve pas assez de ma-
quelques-uns des métiers qui font rins français séduits par la pêche »,
les 300 000 emplois de l’économie regrette Frédéric Moncany de Saint-
maritime en France. Laquelle pèse Aignan. Les salaires y sont pourtant
plus lourd que l’automobile, l’aéro- très attractifs.
nautique et les télécoms, selon le La construction navale (42 000 em-
Cluster maritime français (CMF). Et plois, 8,5 milliards d’euros) tient,
le secteur tient la marée. « L’écono- quant à elle, un bon cap, avec de
mie maritime est un secteur éco- belles réussites chez DCNS, STX,
nomique majeur, insiste Frédéric Piriou et quelques autres.
Moncany de Saint-Aignan, président
du CMF. La production d’activités
Biotechnologies,
bleues représentait près de 70 mil-
environnement, sécurité…
liards d’euros en 2013. Certes, il y Parmi les acteurs bien installés, il faut
a des problèmes mais pas de chute ajouter la Marine nationale – 39 000
dramatique, comme on a pu le véri- postes à renouveler en perma-
fier après la crise de 2008. » nence – l’une des plus importantes
Parmi les secteurs chahutés, on au monde, passée récemment de-
pense au transport maritime. La vant la voisine britannique.
flotte de commerce emploie environ D’autres secteurs émergent : les
22 000 personnes, dont 16 000 navi- biotechnologies, les énergies ma-
gants et 6 000 sédentaires. « La part rines renouvelables, l’exploitation
du transport assurée par des na- des ressources marines des grands
vires français est en baisse, donc fonds, le marché de la sécurité et de
l’emploi aussi. On a plus d’entre- la sûreté face aux nouvelles menaces
prises qui ont fermé que de sociétés physiques ou informatiques… « Tout
qui ont recruté », reconnaît l’ancien cela va recruter, avec un effet cas-
commandant et pilote. Mais les diffi- cade sur les services liés », prédit-il,
cultés des ex-SNCM et MyFerryLink évoquant une croissance des effec-
ne doivent pas faire oublier le déve- tifs de 25 à 30 % sur dix ans.
loppement de CMA CGM, Brittany On n’atteindra peut-être pas de-
Ferries et Bourbon. Le secteur para- main la création de 300 000 postes
pétrolier offshore – 32 000 emplois – a un temps évoquée par Ségolène
longtemps tiré la production de l’éco- Royal, auteur en septembre d’un plan
nomie bleue vers le haut, avec plus d’action pour la croissance bleue, qui
de 17 milliards d’euros de chiffre d’af- tarde à se concrétiser. Mais, à petits
faires en 2013. Au diapason du prix pas, comme en témoigne la propo-
du baril, elle marque le pas actuelle- sition de loi en cours d’adoption du
ment mais repartira avec la hausse député Arnaud Leroy « pour relancer
des cours, qui viendra tôt ou tard. le secteur maritime »,  les politiques
Parmi ceux qui sortent leur épingle français découvrent enfin cette com-

Nicolas Job
du jeu, se trouve la filière pêche et posante plurielle et pleine d’allant
produits de la mer, leader de l’emploi qu’est la France de la mer.
maritime avec plus de 61 000 postes
(et 8,7 milliards de chiffre d’affaires). Lucie LAUTRÉDOU. La filière pêche manque de candidats, malgré les possibilités de recrutement et des salaires attractifs.

Marine marchande : résister à la tempête Des métiers d’avenir


« Au niveau mondial, la marine de CGM en particulier, résiste. Tout renouvelables. Finalement, dans le Imprimeur 3D être pédagogue avec les enfants qu’il postes d’algoculteur spécialisé dans
commerce, qui assure 90 % des comme les innombrables petites domaine maritime comme ailleurs, L’impression 3D séduit dans les sensibilise, et diplomate avec les usa- la culture d’algues en mer ou en bas-
échanges de marchandises, est un compagnies côtières, ou encore les ce sont la valeur ajoutée et la quali- chantiers navals. L’Université de gers (pêcheurs, professionnels du sins artificiels. Il faut donc à la fois sa-
domaine en expansion », relève Éric activités de services, les marchés fication qui permettront aux Français Bretagne-Sud a même créé son tourisme, plaisanciers…). Il doit aussi voir travailler en mer mais aussi dis-
Banel, directeur général d’Armateurs de niche comme la recherche océa- de faire la différence. diplôme d’Université (DU) dédié, être ferme, pour dresser des procès- poser de connaissances en biologie
de France. Pourtant, depuis la crise nographique, les énergies marines L. L. pour apprendre à maîtriser les logi- verbaux. Ce métier au contact de la et écophysiologie des algues. Avoir
de 2008, le secteur est « durement ciels, les machines, les matériaux… nature attire. S’il est accessible aux la main verte… et l’autre bleue, en
frappé par les crises successives », « Il n’existe pas encore de métier à lauréats du concours d’agent tech- quelque sorte.
note-t-il. part entière, on est plus sur un bas- nique de l’environnement ou de syn-
L’offre de navires dépasse la de- culement vers des missions d’im- dic des gens de mer (catégorie C Vidéaste plongeur
mande et « la qualité du pavillon pression 3D », observe Stéphane de la fonction publique), les places Les premières hydroliennes fran-
français ne suffit plus à justifier Bruzaud, responsable de la formation. sont très chères et briguées par de çaises ont plongé dans les eaux bre-
son différentiel de prix », regrette-t- Mais il croit au développement du très nombreux titulaires d’un bac + 5 tonnes et les projets d’éoliennes en
il tout en assurant que « le transport secteur et accueille douze étudiants qui se battent pour une poignée de mer prennent de la hauteur dans les
de marchandises français n’est pas par promo (dentaire, pâtisserie…). Pas postes : ils sont onze au sein du PNM bureaux d’études. De nouveaux mé-
mort ». Certaines entreprises sont encore d’élèves venus de la mer mais d’Iroise, deux à Mayotte. Prochains tiers à la clé ? Pas forcément, selon
confrontées à une situation difficile, ils y auraient toute leur place selon ce postes créés : à Port-Vendres (Pyré- les professionnels du milieu mari-
accentuée par les revers du secteur docteur en chimie des matériaux. L’in- nées-Orientales) dans le nouveau time, qui envisagent plus un glis-
pétrolier. C’est le cas chez Louis térêt ? Les pièces à forte valeur ajou- parc marin du golfe du Lion. sement de savoir-faire déjà connus
Dreyfus Armateurs. tée, pas forcément fabriquées en sé- dans la construction navale ou l’offs-
Du côté du transport de passa- ries, ou l’utilisation au large. Algoculteur hore pétrolier. Mais il y a bien un mé-
gers, « la concurrence est très Santé, cosmétique, agroalimentaire… tier dont Jean-Yves Pradillon, respon-
rude ». On le voit en Corse avec Agent de terrain de parc marin Les algues sont partout et, avec le sable du mastère spécialisé Expert
l’agonie de la SNCM. La disparition L’agent de terrain de parc naturel ma- développement des biotechnolo- en énergies marines renouvelables
de MyFerryLink clôt la présence rin (PNM) doit être polyvalent, marin gies, leurs usages se développent. de l’Ensta Bretagne Brest, souligne
Stéphane Geufroi

d’une compagnie française sur le dé- et plongeur pour se déplacer sur et Les besoins suivent. En France et l’utilité : celui de vidéaste plongeur.
troit du pas de Calais. De son côté, la sous l’eau. Il a besoin de connais- en Bretagne, la dominante reste la Rien de tel que leurs images pour
Brittany Ferries garde le cap sur une sances scientifiques pour assurer pêche d’algues. Mais la culture se que les industriels observent la circu-
mer agitée. le suivi du milieu, faire des obser- développe tout doucement, bien loin lation des sédiments ou la protection
Comme dans toute tempête, il y a Le transport de conteneurs se porte bien. Ici le dernier né de la gamme des vations et des prélèvements, et doit encore des quantités cultivées en des espèces et des espaces.
de l’espoir. Le conteneur, avec CMA porte-conteneurs pour la compagnie CMA-CGM, le « Bougainville ». faire preuve de qualités humaines : Asie. On voit poindre les premiers L. L.
Ouest-France
Mars 2016 La mer, notre avenir 3

La passion de la mer est devenue leur métier


ƒDossier Traditionnelles ou innovantes, sur l’eau ou à terre, les activités maritimes regroupent quantité de métiers différents.
Exemples au travers de cinq profils de professionnels.

Claire, première femme pacha d’une frégate La capitainerie, tour de contrôle de l’estuaire nazairien
tion des officiers-élèves de la Marine d’accès au port. À 10 h, le capitaine « La plupart de ces mouvements
Portrait nationale. La préparation opération-
Reportage m’a annoncé par VHF sa position sont simples en apparence mais
Il n’y a que deux polytechniciennes nelle aura été faite par son prédéces- Leur bâtiment est aussi discret qu’est au large (45 km) et demandé qu’un tout est préparé très en amont, re-
dans la Marine, et l’une d’entre elles, seur et elle n’aura que deux jours à la exigeante leur mission. Boulevard de pilote monte à bord. » Les pilotes de lativise Thierry Robert. Les navires
Claire Pothier, vient de décrocher, à mer, avant le grand départ pour plu- Verdun, à Saint-Nazaire, au deuxième port étant des marins expérimentés, doivent se déclarer 48 heures avant
38 ans, le commandement de la fré- sieurs mois de navigation. Même si étage de la capitainerie du port, deux bons connaisseurs de l’estuaire. d’arriver et nous fournir des élé-
gate légère furtive (FLF) Guépratte. Un elle ne le verbalise pas, Claire Pothier hommes surveillent en continu les Nouveau contact à 11 h lorsque ments comme leur tirant d’eau, les
poste convoité : la Marine ne compte est impatiente de repartir en mer, entrées et sorties des navires mar- le cargo s’est positionné à la bouée moyens nautiques (radar, chaîne de
plus que quinze frégates. Dans une après une série d’affectations à terre. chands dans l’estuaire. Dans leur de la Couronnée (à 18 km), là où on mouillage, propulseur d’étrave…), les
Marine nationale où les postes de pa- Des mers peut-être moins froides que vigie, ces officiers sont ceux du Ser- aperçoit les navires qui attendent équipements de sûreté. »
cha s’obtiennent après un impitoyable celles qu’elle a connues à bord de vice de trafic maritime (STM). « Nous d’entrer en Loire. « Je l’ai informé du Rares sont les incidents. « On a af-
parcours d’obstacles, cette spécialiste son aviso, au-delà du cercle polaire sommes le quatrième port de trafic, des navires qu’il allait croi- faire à des marins qui connaissent
de la lutte anti-sous-marine, sortie ma- ou en accompagnant les sorties des France avec près de 3 000 navires ser et tout ce qui l’intéresse, no- leurs navires. La flotte d’aujourd’hui
jor de l’École navale, était déjà la pre- sous-marins de Brest, en Atlantique. qui viennent ici chaque année, » tamment les travaux en cours sur est aussi en bonne santé. Les pétro-
mière à commander un aviso, le Com- rappelle Thierry Robert, agent de sû- le port. » Vers midi, l’Arklow Wind a liers et les méthaniers sont particu-
Opérations militaires

Jean-Marc Tanguy
mandant L’Herminier, basé à Brest. reté portuaire. À tour de rôle, une di- franchi le pont de Saint-Nazaire pour lièrement suivis. »
Clermontoise, le nouveau com-
marquantes zaine d’hommes assurent la mission. se mettre à quai vers 13 h à Montoir.
mandant du Guépratte ne le cache Mais ces expéditions lointaines Ce jour-là, Éric Bloch a pris son Mission accomplie pour le STM. Thierry HAMEAU.
pas : elle n’est pas tombée dans la n’émargent pas en tête de ses sou- service à 8 h ce matin et va rester en
marmite d’eau salée toute jeune. Et venirs. Comme pour beaucoup de Claire Pothier, 38 ans, polytechni- poste pendant douze heures. Avec
il n’y avait pas de militaire dans sa fa- ses pairs, plus que le côté dépay- cienne, commande la frégate légère son collègue Jacques Bonis, il va
mille. Mais pendant sa scolarité, elle sant d’un déploiement lointain, ce furtive Guépratte. anticiper, coordonner et contrôler le
voulait servir. Et durant son passage sont les opérations militaires qui l’ont mouvement de chaque navire qui
à l’X, elle a fait son année de service marquée. À l’instar de la mission Har- aussi la féminisation appliquée par la franchit l’estuaire. Une quinzaine est
militaire dans la Marine, sur une fré- mattan contre la Libye, où tout navire Marine nationale, qui atteint presque annoncée.
gate, le Tourville. Depuis, le virus ne français était potentiellement exposé 13 % de ses 39 000 postes. Un vivier
aux mines, aux embarcations pié- qu’il faut en permanence renouve-
Une préparation en amont
l’a plus quittée.

Archives Ouest-France
C’est son premier embarquement gées, aux tirs d’artillerie côtière. ler. Et pas seulement par la presti- À commencer par l’Arklow wind. « Un
sur une frégate de ce type. Sans état Comme tout pacha, la voilà main- gieuse École navale. Cette année navire de 136 m qui vient décharger
de grâce : à la fin de l’hiver, elle prend tenant au centre des regards de encore, la Marine recrutera environ 11 000 tonnes de ciment à Montoir,
la mer pour accompagner le BPC son nouvel équipage, qui n’ignore 3 500 jeunes de tout niveau. détaille Eric Bloch, devant ses sept
Tonnerre, dans le cadre de la longue pas que son parcours est à ce jour écrans numériques qui surveillent à
campagne « Jeanne d’Arc » de forma- un sans-faute exceptionnel. Il illustre Jean-Marc TANGUY. la fois le large, l’estuaire et le chenal Éric Bloch assure la bonne circulation des bateaux dans l’estuaire nazairien.

L’expert contrôle l’état des navires Julien, maître du carbone L’aquaculteur, jardinier et éleveur
Sai-Hang Loo est directeur délégué Ils passent leurs journées en bottes,
marine et offshore France du Bureau les mains dans la flotte, et ils adorent
Veritas, l’une des principales socié- ça : les deux aquaculteurs, Mathieu
tés de classification intervenant pour Hussenot, 35 ans, et Mickaël Coquil,
le contrôle de l’état des navires dans 34 ans, ont créé leur entreprise le
le monde. Au « BV », comme l’on dit, 1er octobre dernier, La ferme marine
deux grandes voies pour le contrôle de l’île d’Arun à Hanvec, sur le site
des navires : les experts du bureau d’une ancienne écloserie installée
d’approbation, ingénieurs de forma- à fleur d’eau au fond de la rade de
tion, examinent les plans du navire Brest.
dès sa construction et vérifient qu’il Fidèles à l’esprit du lieu, ils ont eux
répond au règlement de classification aussi monté leur écloserie. Après
Franck Jourdain

du Bureau Veritas et aux règlements avoir équipé les lieux en pompes


internationaux. Et les experts spécia- et bassins – 180 000 € d’investisse-

Lucie Lautrédou
lisés dans les visites des navires en ment – ils ont accueilli leurs premiers
Camille Bleuet

service. Ce sont souvent d’anciens pétoncles noirs et huîtres plates


marins. Le bon moment pour réaliser Julien, 36 ans, a gravi les échelons chez CDK Technologies avant de devenir adultes en vue de produire des juvé-
une visite « de classe », selon l’expres- chef d’équipe dans ce chantier naval. niles à destination des éleveurs de
sion consacrée, peut se présenter Sai-Hang Loo, directeur délégué ma- coquillages. Pour Mathieu Hussenot, l’une des qua-
lors d’une escale n’importe où dans rine et offshore France pour le Bureau Il sourit aisément, trop heureux de sation et le recrutement ont évolué « Nous sommes fiers de produire lités de l’aquaculteur est d’être «proche
le monde. Veritas. parler « pour la première fois » de son — le chantier s’étend sur un autre site des espèces emblématiques de de sa production». Pas facile face à
« C’est un métier de passion et métier à un journaliste. Julien Flécher, à Lorient, Keroman Technologies —, la rade de Brest », sourit Mathieu des coquillages !
de conviction, explique Sai-Hang exemple) ont été renforcées et se 36 ans, est technicien en compo- la magie de la compétition et de l’in- Hussenot. Il a rencontré son asso-
Loo, car les experts peuvent être font selon l’âge du navire à deux site – « dites plutôt stratifieur » –, chez novation opère chez CDK aujourd’hui cié en BTS aquaculture à Fouesnant Hussenot. Destin des parents ? Être
confrontés à des choix lourds de experts, pour que la décision soit CDK Technologies. Il a rejoint, il y a de la même manière qu’hier. Et les an- et l’a retrouvé dans le Connemara avalés par leurs éleveurs après leur
conséquences : un navire dont l’ex- concertée et qu’il y ait moins de presque dix-sept ans, le chantier naval ciens jouent toujours un rôle essentiel (Irlande), où ils ont élevé des ormeaux première ponte, car en plus de l’eau
pert ne renouvelle pas les certifi- pression sur un seul homme. » de La Forêt-Fouesnant (Finistère), ré- de tutorat auprès des renforts recrutés ensemble, mais sont finalement reve- salée, l’aquaculteur aime les fruits de
cats ne pourra pas naviguer. » Ceci n’empêche pas, bien sûr puté pour la qualité de fabrication de quand le plan de charge se remplit. nus dans le Finistère. « On est tous mer.
qu’on voie encore des navires déte- matériaux composites à hautes per- C’est de la sorte que Julien s’est les deux Brestois, c’est un plaisir de Autres qualités requises ? Comme
Des bateaux nus dans les ports, alors qu’ils pos- formances. Ce chantier d’où sortent senti des capacités de chef d’équipe. produire dans la rade où on a appris pour tous les éleveurs : être proche
mieux entretenus
sèdent pourtant des certificats en depuis près de trente ans des bateaux Aujourd’hui, il dirige neuf personnes à nager et à faire de la voile. » de ses animaux et « sentir les
Ceci étant, l’état de la flotte mondiale ordre. « Les conditions de déten- de course au large l’a recruté comme chargées de fabriquer les pré- Après avoir orchestré la repro- choses », même si le coquillage n’est
s’améliore, grâce à de nombreuses tion sont beaucoup plus strictes apprenti. Il a peu à peu gravi les éche- formes des futurs flotteurs du trima- duction des bivalves, trié les petites pas des plus expressifs. Il faut aussi
règles plus exigeantes, notamment aujourd’hui. Le rôle des experts a lons pour devenir chef d’équipe. ran Banque Populaire de la classe larves puis placé en nurserie les une bonne dose de passion et avoir
contre la corrosion. « Depuis les an- changé : l’objectif actuel est d’in- Dans cet univers si particulier, les Ultime. Ses compétences ne lui mini-coquillages d’un demi-milli- la main verte car « l’élevage c’est le
nées 1980, la flotte mondiale s’est tervenir le plus tôt possible. On ne personnels de production se sont permettraient-elles pas de rejoindre mètre, les aquaculteurs devraient nourrissage », affirme le trentenaire.
rajeunie. On ne rencontre pratique- laissera plus un navire devenir une longtemps formés sur le tas, sous le d’autres filières, l’industrie aéronau- pouvoir vendre 10 à 15 millions de En effet, à la fois « jardinier et éle-
ment plus les navires-poubelles poubelle, on réagit en amont en regard bienveillant des plus anciens. tique par exemple ? Pour ce natif de rejetons produits à partir de seu- veur », l’aquaculteur passe près de la
d’il y a trente ans. Par exemple, demandant de faire des travaux ou Julien avait un BEP électronique Trégunc, vivre et travailler au pays, lement 300 adultes achetés à des moitié de son temps à produire des
à la suite du naufrage de l’Erika, d’améliorer l’entretien. » quand il a eu envie de construire des c’est amplement satisfaisant. pêcheurs du coin. « Nous voulons mciro-algues pour ses ouailles.
les visites structurelles des pétro- bateaux de course. Un tuteur l’a suivi des géniteurs sauvages, pour des
liers (inspections de coque, par Camille BLEUET. le temps de sa formation. Si l’organi- Franck JOURDAIN. juvéniles locaux », explique Mathieu Lucie LAUTRÉDOU.

Une autre idée

LONDRES
du VOYAGE
par la mer
ANGLETERRE
Écosse & Pays de Galles
IRLANDE
ESPAGNE
Portugal

www.brittanyferries.fr
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4 La mer, notre avenir Ouest-France
Mars 2016

Le port d’aujourd’hui, c’est déjà demain


ƒComprendre 90 % des marchandises transportées dans le monde le sont par la mer. Le trafic maritime mondial a doublé en 20 ans.
Alors les ports, comme les navires, gagnent sans cesse en productivité, au point d’inventer le terminal sans docker.

Traitement administratif unifié Pesée en marche


L’ensemble des procédures douanières, administra- La pesée de chaque conteneur embarqué sera
tives et commerciales concernant les marchandises obligatoire à compter du 1er juillet 2016. De grandes
sont traitées dans un processus informatique unifié. balances permettent de peser les conteneurs sur les
vice camions sans que ceux-ci soient obligés de stopper.
Seritaire
san
ire
sita
Tran
é Suivi des conteneurs
orit
Auttuaire Le conteneur et l’état de son
por contenu sont suivis de bout en
E bout par satellite.
O UAN Le port, lieu de tourisme
D
De plus en plus de villes organisent des
visites touristiques des ports, d’un
accès désormais très restreint et le plus
souvent éloignés des centres urbains.

Porte-conteneurs géant
L’ensemble des mouvements de chargement et
déchargement des « boîtes » est automatisé.
La cadence de déchargement peut atteindre
500 conteneurs à l’heure.

CM
A
CG
M
LN
G

Courant quai
Le navire coupe ses groupes
électrogènes durant l’escale et reçoit
l’électricité dont il a besoin par le Le gaz comme carburant
réseau du port. Le gaz naturel liquéfié, peu polluant,
alimente les moteurs diesel des
navires. Il leur est livré par de petits MS
navires avitailleurs. C

MA
ER
SK
Accostage automatisé
Les palpeurs absorbent les Traitement des déchets liquides
mouvements du navire et régulent Les déchets pétroliers des navires sont
son accostage puis son amarrage. pompés et raffinés pour redevenir des
carburants marins. Les eaux grises sont
pompées et traitées à terre.

Pile à hydrogène E
L’électricité fournie par les
La surveillance multicapteurs LIN
éoliennes en mer sert à produire de NG
l’hydrogène par électrolyse de l’eau. Détection par radars à ondes de
P PI
L’hydrogène alimente les navires surface, sonars et caméras optroniques,
S HI Porte-conteneurs géant
équipés d’une pile à combustible. des intrus et des mouvements de
navires suspects. Les intrus sont Ils pourront bientôt transporter
chassés par des canons à eau ou à sons 20 000 « boîtes », soit une cargaison
montés sur des drones. dont la valeur commerciale atteindra les
2 milliards d’euros.

Analyse des fumées


Le taux de substances polluantes dans
les fumées des navires est analysé.

Infographie Ouest-France/Pascal Leseure.


Navire sans équipage
Certains trajets maritimes sont
assurés par des navires totalement
automatisés et contrôlés à distance.

Des rêves enfuis sur les quais du XXIe siècle


Les ports ont fait rêver les amoureux mettent des cadences de 500 mou-
de voyage immobile. Combien de vements à l’heure ! Le premier termi-
vocations de marin sont nées sur un nal automatisé fonctionne depuis cet
quai, au pied de ces colosses de mé- été à Rotterdam (Pays-Bas). Un peu
tal grands comme des rêves de bout partout, les ports sont menacés de
du monde ? Le spectacle des mar- congestion. Lorsqu’un « liberty ship »
chandises en sacs, en palanquées, des années 1950 bombait le torse
élinguées par une nuée de dockers avec ses 10 000 tonnes de marchan-
et chargées par les bigues d’un na- dise, les grands navires modernes en
vire à quai ou sur une rade desservie transportent 10 fois, 20 fois, 35 fois
par barges, cela existe encore… dans plus ! Mais les équipages, eux, sont
quelques lieux un peu reculés. passés d’une quarantaine à une tren-
Car partout, de Shanghai à Los taine de marins.
Angeles, de Singapour au Havre, le
port d’aujourd’hui, c’est déjà demain.
Des terminaux sans docker
Loin de la ville, grillagé, bardé de vi- Ces gains de productivité phénomé-
giles, de caméras et de radars sen- naux se retrouvent dans les ports,
sibles aux mouvements suspects. contraints d’absorber un trafic mari-
On n’y rêve plus guère. Les mate- time mondial qui croît toujours. Dans
lots y débarquent à peine. Le temps le conteneur, le pétrole, les essences,
n’est plus à ce que l’homme prenne le gaz, les minerais, les céréales, les
son temps. Le temps n’est plus à voitures, et tout ce que l’homme
l’homme tout court. produit et consomme. Entre 1994
et 2014, il a doublé pour atteindre
Toujours plus vite 10 milliards de tonnes. Les manu-
Un porte-conteneurs moderne tentionnaires rivalisent d’imagination
transporte plus de 10 000 « boîtes », pour concevoir des norias toujours
19 000 pour les plus grands. Bientôt, plus rapides. Des automatismes sont
22 000. Ces navires valent cher, leur inventés pour assister l’accostage
cargaison aussi. Alors dans les ports, des navires, le chargement et le dé-
tout va au plus vite, au moins cher : chargement des marchandises, leur
il faut atteindre une cadence de 160 traitement numérique, leur suivi par
conteneurs chargés ou déchargés à satellite… Cependant, si le terminal à
l’heure pour tenir le temps d’escale. conteneurs sans docker existe déjà,
Pour le géant Maersk, qui possède le porte-conteneurs sans marin n’en
à la fois la plus grande flotte de porte- est qu’au stade de la planche à des-
conteneurs et tout un réseau de ter- sin. Mais s’il existe un jour, qui fera-t-il
minaux portuaires, l’avenir ce sont les rêver ?
robots. Les marchands de robots pro- André THOMAS.
Ouest-France
Mars 2016 La mer, notre avenir 5

Voyage au cœur des énergies marines


ƒReportage Les hydroliennes utilisent l’énergie des courants marins pour produire de l’électricité. Le site de Paimpol-Bréhat (Côtes-d’Armor)
en réunira deux à titre expérimental : la première a été montée à Brest puis mise à l’eau en janvier.

DCNS / Nicolas Job

Le rotor de l’hydrolienne compte dix immenses pales d’environ six mètres faites
en composite, le type de matériau utilisé pour les navires de compétition.

Projets d’implantation d’hydroliennes


Raz Blanchard

DCNS / Nicolas Job


Projet de ferme pilote EDF.
7 hydroliennes raccordées en 2018. Cherbourg
Puissance : 14 MW
Projet de ferme pilote Engie/General Electric.
4 hydroliennes. Début du chantier en 2018.
Puissance : 5,6 MW Paimpol-Bréhat Les fondations sous-marines métalliques des hydroliennes pèsent 900 tonnes, lestées par du béton. Leur base, des triangles de 30 mètres de côté, tiennent bon au
sol dans le courant.
Ouessant Brest Saint-Brieuc
Ferme expérimentale EDF.
2 hydroliennes
dont une raccordée
Site pilote Sabella Ouessant. Lorient au printemps 2016.
1 hydrolienne raccordée Puissance : 1 MW
en septembre 2015. Ria d’Étel
Puissance : 1 MW
Nantes

Projet de site pilote Guinard Énergies


1 hydrolienne. Mise à l’eau en 2017.
Puissance : 100 KW
DCNS / Nicolas Job

DCNS / Nicolas Job


Projet de site expérimental.
Estuaire de la Gironde
Test estuarien (marin et fluvial)
pour hydroliennes flottantes.
Début des travaux mars 2016.
Puissance : 250 KW
Bordeaux
O.-F.

3 à 4 km : c’est la longueur des câbles servant à faire transiter Le rotor est niché dans le stator, lui-même composé de trois immenses anneaux de 16 mètres de
l’énergie produite par l’hydrolienne vers le convertisseur. diamètre assemblés à Brest. L’ensemble pèse 300 tonnes.

Des pièces réalisées en Pologne, leur connexion au réseau. ploiter le courant des marées. Cela la Nouvelle-Ecosse, les deux cousines
République Tchèque et Grande-Bre- Le site sera la première ferme d’hy- ne date pas d’hier : la région était des turbines costarmoricaines, qui se-
tagne, des pales made in Lorient, droliennes raccordées au réseau truffée de moulins à marée jusqu’au ront plongées dans la célèbre baie de
des rotors assemblés à Cherbourg français, avec une puissance de XIX e siècle. L’usine marémotrice Fundy, où l’on rencontre l’amplitude
pour un montage final à Brest : les 1 mégawatt. A Ouessant, Sabella de La Rance, longtemps seule au de marées la plus forte au monde.
deux hydroliennes destinées à la D10 – une production 100 % fran- monde, en est d’ailleurs l’héritière. Et d’ici à 2018, fini les tests : pour
ferme expérimentale EDF de Paim- çaise branchée en septembre – était, Openhydro/DCNS, ce sera le raccor-
pol-Bréhat dans les Côtes-d’Armor, elle la première hydrolienne raccor- dement de la pré-série industrielle
auront voyagé avant de plonger dans
Vers une exploitation du Raz Blanchard en Normandie qui
dée au réseau. Selon son implanta-
les eaux turbulentes de la Manche.
industrielle réunira sept hydroliennes. A terme,
tion, une hydrolienne doit répondre
La première des deux machines de aux besoins en électricité d’une po- Les premières hydroliennes sous- ce site pourrait accueillir plusieurs
16 mètres de diamètre a été mise à pulation comprise entre 1 300 et marines, qui pèsent des centaines centaines de turbines. Et DCNS es-
l’eau le 20 janvier au large de Plou- 3 000 habitants. de tonnes, sont le début de séries père produire une cinquantaine de
bazlanec. La turbine Openhydro/ La Bretagne, en déficit électrique que les industriels espèrent longues. machines dans cinq à dix ans
DCNS n’attend plus que l’arrivée de chronique faute de centrale nu- Openhydro/DCNS assemble à Hali-
sa jumelle, en achèvement à Brest, et cléaire, est donc à la pointe pour ex- fax, dans la province canadienne de Lucie LAUTRÉDOU.
© Virtualys – Région Bretagne

la Région bRetagne cRée


un teRminal poRtuaiRe
pouR les éneRgies maRines
portbrest.bretagne.bzh
DCNS/Nicolas Job

DCNS/Nicolas Job

territoire • économie • formation • éducation • transport • environnement • culture & sport • tourisme & patrimoine • europe

La barge Openhydro Triskell a été construite sur mesure par STX à Lorient. Cet L’énergie cinétique des mers en action : l’hydrolienne a été testée en rade de
outil de 58 mètres de long sert au transport des hydroliennes et aux tests. Brest pendant deux jours en novembre, tractée par sa barge à 4 à 5 km/h.
6 La mer, notre avenir Ouest-France
Mars 2016

François Gabart : « La France a une culture maritime »


ƒEntretien Le skipper du trimaran Macif se dit « fier » des réussites françaises en matière maritime, notamment dans le secteur
de la construction navale. Il voit aussi la voile comme une école de vie afin d’apprendre à préserver notre planète.

La théorie voulant que la France la qualité de la formation en France,


tourne le dos à sa vocation là aussi trop souvent dénigrée. On
maritime vous énerve... trouve ici des spécialistes du compo-
La France a de toute évidence une site, du carbone, de l’électronique,
vraie culture maritime. Certes, on de la mécanique, des gréements,
n’est probablement jamais assez des voiles.
tourné vers la mer et son énorme Plus globalement, les Français ont
potentiel de développement, mais aussi de quoi être fiers de la leur
attention à ne pas tomber dans le construction navale, avec des chan-
travers bien français de l’auto-déni- tiers en pointe, comme ceux de
grement. Les gens citent souvent la Saint-Nazaire pour les paquebots.
supériorité supposée des Anglais.
C’est faux. Ils ont beau vivre sur une On a beaucoup parlé d’énergie
île, j’ai toujours constaté qu’ils sont propre lors de la Cop21. À l’image
moins tournés vers la mer que nous. des technologies de construction
navale, la voile est-elle, là aussi, à
Dans quels domaines la France la pointe de l’innovation ?
démontre sa culture maritime ? En matière d’énergie, le bateau,
Ils sont très nombreux, à commen- c’est avant tout très éducatif. Il n’y
cer par la course au large ! (Sourire) a rien de mieux que de se retrou-
Nous figurons parmi les plus grandes ver autonome à produire sa propre
nations au monde. Nous sommes énergie. À terre, il suffit de se bran-
même souvent les meilleurs ! Et je cher au réseau et de consommer,
ne parle pas que des marins. Il y a sans trop savoir comment est pro-
aussi les architectes et les chantiers duite l’énergie et quel est son im-
qui dessinent et construisent nos ba- pact sur le réchauffement clima-
teaux. Si je prends l’exemple de mon tique. En mer, on commence par ne
trimaran Macif, il est 100 % français, pas surconsommer en se limitant à
de la conception architecturale à la l’utile, à l’essentiel. Ensuite, on re-
réalisation. Les flotteurs et les bras cherche les énergies propres et na-
ont été fabriqués au chantier CDK de turelles. À commencer par le vent
Port-la-Forêt (Finistère), la coque cen- pour les éoliennes, le soleil avec
trale chez Multiplast à Vannes, le mât les panneaux et la vitesse sur l’eau
chez Lorima à Lorient, les voiles chez avec les hydrogénérateurs, qui sont
North à Vannes, les appendices chez de plus en plus efficaces. Grâce au
C3 Technologies à La Rochelle… monde de la course au large, on

AFP
Bref, il est inutile d’aller voir ailleurs les retrouve désormais sur de nom-
tant le savoir-faire français, et surtout breux bateaux de plaisance. François Gabard rappelle que les océans jouent un rôle central pour le climat : « On ne peut pas faire sans la mer. C’est une vérité trop méconnue. »
de l’Ouest, est immense.
Naviguer en haute mer Une pollution perceptible au C’est vrai par exemple au niveau ther-
On pourrait vous rétorquer que la sensibilise-t-il aussi à l’écologie, large, dans les lointaines mers mique. Les océans captent 90 % du
filière course n’est qu’une niche. au respect des océans ? du Sud ? réchauffement de la planète. On ne
Oui, mais au-delà de la légitime C’est évident. Ma première expé- Malheureusement oui. Même si elles peut pas faire sans la mer. C’est une
fierté d’être parmi les meilleurs en rience, je l’ai vécue à 7 ans. On a tra- sont moins polluées que nos côtes vérité trop méconnue.
course, le savoir-faire français, la re- versé l’Atlantique avec mes parents. ou la Méditerranée, les mers du
cherche et l’innovation servent l’éco- La gestion des déchets, qu’il est Grand Sud sont aussi souillées par Vous-même, avez-vous constaté
système de la construction navale hors de question de jeter à la mer, du plastique. Le drame, c’est que des preuves océaniques du
de plaisance dans notre pays. Et là apprend des trucs et combines pour les gens se disent, la mer est im- réchauffement climatique ?
aussi, nous sommes leaders mon- bien gérer et diminuer le volume mense, mon déchet ne sera qu’une Oui, lors du Vendée Globe. Le ré-
diaux, avec Bénéteau, Jeanneau, des déchets. Aujourd’hui, quand je goutte d’eau dans un océan soi-di- chauffement provoque la dérive de
Fountaine-Pajot et bien d’autres. Et fais un avitaillement pour le Vendée sant vierge. Ainsi, la mer est devenu glaces antarctiques que l’on retrouve
tout cela n’est possible que grâce à Globe ou une autre course au large, au fil des ans le dernier maillon envi- désormais bien plus Nord que lors
j’attache beaucoup d’importance à ronnemental. On y jette tout et elle des premières éditions. Les routages
n’embarquer aucun emballage su- ramasse tout. Les petits déchets de et témoignages l’attestent. C’est le ré-
perficiel. Nos habitudes terrestres plastique finissent par créer de véri- sultat de l’impact de l’homme.

Yann Riou/Macif
sont effrayantes, au vu de la place tables continents. Les résidus sont
que prend le superflu. ingérés par le plancton, puis par les Est-il déjà trop tard ?
poissons et l’ensemble de la chaîne Non, je suis de nature optimiste,
À commencer par les sacs et alimentaire. C’est un désastre qu’il mais la prise de conscience doit
emballages en plastique ? nous faut individuellement et collec- être rapide. Et je suis persuadé que « Mon trimaran Macif, il est 100 % français, de la conception architecturale à
Oui, bien sûr. Il faut les interdire, et tivement stopper. la révolution écologique doit com- la réalisation. »
pas seulement en caisse dans les mencer par chacun d’entre nous,
supermarchés. Nous n’avons pas D’une manière plus générale, par nos petits gestes du quotidien.
le choix. Et il existe des alternatives, prend-on assez en compte Si l’on considère que le problème À 32 ans, un palmarès exceptionnel
comme avec les algues par exemple. la dimension maritime dans majeur est chez les autres, alors
Alexis Courcoux/Macif

François Gabart affiche déjà un pal- Vendée Globe en 78 jours en 2013.


La pollution des océans par le plas- la lutte contre la pollution, le on foncera collectivement dans le
marès à faire blêmir les plus grands. Il frappe à nouveau un grand coup
tique n’est malheureusement pas la réchauffement climatique ? mur. Je crois beaucoup à la prise de
Né à Saint-Michel-d’Entraygues en en 2014 en accrochant la Route du
seule, mais elle est tellement impor- Sincèrement, non. Et pourtant, nous conscience individuelle et sa vertu
Charente, en 1983, il enchaîne les Rhum à son palmarès.
tante, dramatique, qu’elle doit servir venons de la mer, la vie vient de la contagieuse.
victoires dès son plus jeune âge. Il Toujours en quête de nouveaux dé-
de prise de conscience pour chan- mer. De plus, les océans jouent un
décroche à 14 ans son premier titre fis, de nouvelles sensations, le skip-
Le navigateur surdoué sur son trimaran. ger nos habitudes. rôle central, primordial pour le climat. Recueilli par Jean-Marie BIETTE.
de champion de France en Optimist. per de Port-la-Forêt (Finistère) se fait
La liste de ses titres est déjà longue : construire un trimaran de la classe
champion de France en dériveur Moth Ultime. À bord du nouveau Macif, il
en 1999, champion du monde jeune gagne avec Pascal Bidégorry la Tran-
en catamaran Tornado en 2002, Fran- sat Jacques Vabre en 2015.

JE VIS ICI,
çois Gabart brille ensuite sur le circuit
BPCE - Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 155 742 320 € - Siège social : 50, avenue Pierre Mendès-France 75201 Paris Cedex 13 - RCS Paris n° 493 455 042

Figaro Bénéteau. Pour sa première Régate ultime autour du monde


participation en 2008, il remporte le en 2019

MA BANQUE
classement bizuth de la Solitaire. Sur D’un Everest à l’autre : François Ga-
le même monocoque monotype, il de- bart ne prendra pas le départ du Ven-
vient champion de France de course dée Globe en novembre prochain. Il

AUSSI.
au large en solitaire en 2010. a désormais en ligne de mire le nou-
veau Graal des solitaires au large : la
Doublé Vendée Globe course autour du monde en solo, en
Route du Rhum multicoque Ultime cette fois. Le dé-
BPCE, intermédiaire en assurance inscrit à l’ORIAS sous le n° 08 045 100 - Réf. : 02/2016 - Crédit photos : Getty Images - Agence : L2OM.

François Gabart voit ensuite beau- part sera donné de Brest en 2019,
coup plus grand en posant son sac sans escale et sans routage. En at-
à bord de la classe des monocoques tendant l’aventure ultime, il enchaî-
Imoca de 60 pieds (18,28 m). Pour sa nera des tentatives de records, sans
première participation, il remporte le oublier la Route du Rhum 2018.
Philippe Chérel

Crédit Maritime
Banque & Assurance
www.creditmaritime.fr
Vainqueur du Vendée Globe l’année précédente, François Gabart remporte
l’édition 2014 de la Route du Rhum, en classe Imoca.
Ouest-France
Mars 2016 La mer, notre avenir 7

L’homme a encore tant à apprendre sur les poissons


ƒComprendre La migration d’un thon, l’âge d’une lotte, la croissance d’un merlu : ces données restent méconnues des scientifiques.
De nouveaux moyens d’observation viennent heureusement aider la recherche, indispensable à la gestion des espèces.

On en sait bien moins sur les pois-


sons que sur les animaux terrestres.
Le nombre d’espèces marines est
même controversé. « Le milieu ma-
rin n’est pas très accessible, et on
se confronte à la diversité des com-
portements des espèces, explique
Hélène de Pontual, chercheuse en
biologie à l’Ifremer. Pour les plus
mobiles, c’est très difficile. »
Bien malin qui prétend connaître
les migrations du thon rouge ou du
thon tropical. Le marquage révèle

Ifremer/Olivier Barbaroux
peu à peu des structures de po-
pulation complexes, inattendues,
avec certains poissons sédentaires,
d’autres grands voyageurs… loin des
limites de stock arbitraires appo-
sées sur les cartes.
L’empereur, vivant dans les eaux profondes, a été particulièrement difficile à étudier.
Les cas abondent de certitudes
qui ont été démenties. « On a mar-
qué plus de 30 000 merlus en six
ans, et on a finalement découvert
qu’il grandissait deux fois plus

Ifremer/Stéphane Lesbats
vite qu’on ne le pensait », raconte
la chercheuse. Anodin ? Non, car
ces données comptent pour éva-
luer l’état du stock et donc gérer la
pêche.
Encore moins accessible, l’empe-
reur, qui vit dans les eaux profondes, Hélène de Pontual réalise le lâchage des bars après opération de marquage. Elle aidera à savoir s’il n’y a qu’un seul stock
a suscité deux écoles, qui évaluent de Dunkerque à Saint-Jean-de-Luz.
sa longévité à 20 ou 100 ans. Pour
les départager, l’Ifremer a eu re- vironnement est déterminant. « Les tique ». Pour en avoir le cœur net, grimpe en Méditerranée. Car la re-
cours au Nautile, son sous-marin conditions océaniques – courants, un million de bars ont été marqués cherche se concentre sur les es-
de poche. « Le marquage par 1 200 température, nourriture présente de Dunkerque à Saint-Jean-de-Luz pèces à fort enjeu économique ou

Lionel Flageul
mètres de fond a été compliqué ! » à l’éclosion des larves – peuvent depuis la fin 2013. Tout juste sait-on écologique.
témoigne Hélène de Pontual. Ver- engendrer des chances de survie que le bar se porte mal en Manche Et encore, même certaines es-
dict : « C’est plutôt la grande longé- très limitées. » Ainsi le petit poisson et mer du Nord. Il a longtemps été pèces très exploitées restent mal
vité qui prévaut. » Avec une matu- bleu grandit mal en Méditerranée, sous-étudié, faute de gestion euro- connues : le thon germon, la seiche Après plusieurs années de controverse, on a découvert que le merlu avait une
rité sexuelle tardive. Ce que l’on n’a au grand dam des chalutiers. Sus- péenne. et même la sardine, pourtant la plus croissance bien plus rapide que supposée.
pas su assez tôt en Europe, où sa pect : un plancton inadapté. Les scientifiques ont des évalua- débarquée dans les criées fran-
pêche a été excessive, jusqu’à être tions solides pour seulement cin- çaises. Moins prisée que la morue, les ligneurs en manque de bar, on Il s’agit d’une panoplie d’outils effi-
Un million de bars marqués quante-cinq espèces sur plusieurs
interdite. elle n’a pas suscité autant de re- en ignore presque tout. caces, mais qui demanderait d’être
Les petits pélagiques, qui se renou- Les bars pêchés en Manche, dans centaines pêchées dans les eaux cherche. Autre cas, la lotte, qui pèse La méconnaissance est vaste. accompagnée de davantage de
vellent très vite (sardines, anchois, le golfe de Gascogne, les eaux irlan- communautaires. Elles représentent pourtant lourd dans la pêche euro- Mais elle se réduit, grâce aux moyens humains et financiers.
harengs), ont aussi leur part de daises et ibériques se croisent-ils ? 60 % de ce qui est débarqué. On péenne et dont on ne sait pas dé- moyens d’observation toujours plus
mystère. Ils peuvent disparaître des L’Europe distingue quatre stocks manque de données sur les 40 % terminer l’âge ; quant au lieu jaune, sophistiqués : marquage électro-
zones de pêche sans prévenir. L’en- mais « c’est purement pragma- qui restent. Cette part d’inconnu important sur nos côtes et ciblé par nique, génétique, modélisation… Solène LE ROUX.

En bref

Tant qu’à avoir un yacht…. Le Queen Mary 2 sur les traces du France 3 230 éoliennes marines en Europe
Autant qu’il soit vraiment, vraiment dra chatouiller les tenants du titre en Le 15 septembre 2017, le paque- l’occasion du 500e anniversaire de Durant la seule année 2015, l’éolien
grand. Dans la gamme des paque- se plaçant au quatrième rang mon- bot Queen Mary 2 quittera le port la création de la ville du Havre par en mer a doublé ses capacités rac-
bots à usage personnel, les chantiers dial derrière l’Azzam (180 mètres), du Havre pour rejoindre, le 22 sep- François Ier. Cinq cents places sont cordées à un réseau électrique. Les
navals allemands sont les maîtres du l’Eclipse (163,50 mètres) et le Dubai tembre, New York, avec 2 620 pas- proposées à la réservation au Havre, 3 230 éoliennes offshore réparties
jeu. Lürssen vient de mettre à l’eau un (162 mètres). Monsieur Ousma- sagers à bord. Cette liaison rend à des prix entre 2 700 et 3 250 € dans 84 parcs de 11 pays (mais au-
yacht de 156 mètres destiné au milliar- nov possédant déjà un yacht de hommage à celle qu’assurait le (pension complète et vol retour in- cune en France), pour une capacité
daire russe Alicher Ousmanov. Il vien- 110 mètres, l’honneur est sauf. France jusqu’en 1974, et intervient à clus). cumulée de 11 027 MW, fournissent
l’équivalent d’environ onze réacteurs

Ouest-France
nucléaires. Ou encore 1,5 % de la
À Nantes, le tout nouveau campus de l’industrie maritime consommation électrique globale
de l’Union européenne.
Le Technocampus Ocean est au- retrouve STX France, Alstom, DCNS
jourd’hui un haut lieu de l’ensei- Research et sa filiale Sirehna,
gnement et de la recherche dans Hydrocean, ACB, Dassault sys- Shanghai reste champion du conteneur
les industries marines en France. tèmes, CEA Tech Pays-de-la-Loire,
Il a été inauguré en fin d’année à le pôle de compétitivité EMC2, l’uni- Le premier port à conteneurs du pour, puis trois autres ports chinois :
Nantes. Parmi les occupants, on versité de Nantes, l’ENSM et l’Icam. monde en 2015 reste Shanghai, avec Shenzen, Ningbo-Zhousha et Hong-
36,5 millions de « boîtes ». Le podium Kong. Le premier port français est Le
est comme de coutume entièrement Havre qui a accueilli 2,7 millions de
asiatique : viennent ensuite Singa- « boîtes ».
L’ordinateur sous la mer
Archives Stéphane Geufroi

Les fonds marins, un paradis pour mètre. Des turbines captant les cou-
ordinateurs ? C’est ce que pense rants marins lui assurent une totale
STX investit 20 millions par an à Saint-Nazaire
Microsoft, qui vient de commencer autonomie électrique tandis que la La construction navale doit bien être eu un plan de charge si rempli qu’ac-
les tests d’un centre de données température est naturellement ra- rentable, tout de même : le chantier tuellement, a prévu d’investir 20 mil-
sous-marin de 2,5 mètres de dia- fraîchie. STX de Saint-Nazaire, qui n’a jamais lions d’euros par an durant cinq ans.

En respectant les bonnes pratiques de pêche, vous préservez la ressource, le milieu marin et votre activité.
Février 2016 - Crédit photo : Studio Degonne

til de mesure
Servez-vous d’un ou de votre pêche
fil
et triez vos prises au
Ne prélevez que ce que
vous cons
dans le cadre familial ommerez
naturel
Respectez le milieu niques
ch
en privilégiant les te es
de pê ch e do uc

Pour participer à nos actions de sensibilisation et de suivis écologiques, contactez-nous : life.pecheapied-loisir@aires-marines.fr


Téléchargez le guide des bonnes pratiques par territoire : www.aires-marines.fr/Partager/Relations-europeennes/LIFE-Peche-a-pied-de-loisir
8 La mer, notre avenir Ouest-France
Mars 2016

Des sacs à base d’algues pour emballer vos courses


ƒFutur L’invention de Rémy Lucas pourrait être une alternative aux sacs plastique, dont la disparition aux caisses des supermarchés est prévue à partir de juillet.
Installée à Saint-Malo, l’entreprise, qui a participé à la Cop21, jouit déjà d’une belle renommée.
Se passer du pétrole pour fabriquer
du plastique. Et pourquoi pas ? C’est
le créneau choisi par Algopack, une
jeune entreprise installée à Saint-
Malo. Son matériau de base ? Le
goémon des côtes bretonnes.
Petit-fils de goémonier, Rémy
Lucas, le fondateur, a mené des re-
cherches durant dix ans, dans son
garage. Jusqu’à ce qu’il trouve la
bonne formule pour transformer les
algues brunes en un matériau aussi
solide que le plastique. Cette inno-
vation mondiale est jalousement gar-
dée par des brevets industriels.
Gains énergétiques

Thomas Brégardis
La société commercialise deux pro-
duits : l’Algoblend, mi-plastique, mi-
algues, et l’Algopack, en 100 % al-
gues. Ils se présentent sous forme
de granules qui peuvent être utilisés Les granules peuvent être utilisés dans les moules et les machines industrielles.

Thomas Brégardis
dans les moules et les machines in-
dustrielles. « La matière, qui n’a pas
besoin d’être autant chauffée qu’un
plastique classique, permet de réa-
liser des gains énergétiques », sou- Rémy Lucas, petit-fils de goémonier, a mené des recherches durant dix ans, jusqu’à ce qu’il trouve la bonne formule pour
ligne Rémy Lucas. transformer les algues brunes en un matériau aussi solide que le plastique.
Montures de lunettes, gobelets, Gobelets,
barquettes alimentaires, jouets récoltées en mer, afin de préserver tion des algues sargasses, fléau des représentants de grands groupes montures de lunettes,

Thomas Brégardis
de plage… Les matériaux d’Algo- la ressource. Tout cela, sans en- plages antillaises. « Elles peuvent industriels français qui cherchent barquettes alimentaires,
pack – qui ne contiennent ni bisphé- grais, ni pesticides, ni apports en être valorisées, sur place, en un à réduire leurs émissions de CO2. » jouets de plage…
nols, ni phtalates – permettent de eau douce. matériau en 100 % algues », indique Agroalimentaire, cosmétique, auto- sont fabriqués
fabriquer tout un tas d’objets. Sans Rémy Lucas. mobile… « Cela va déboucher sur de à partir d’algues.
oublier les sacs à base d’algues qui
Renommée mondiale Ces innovations valent à la petite gros projets », assure Rémy Lucas.
pourraient constituer une alternative Les biomatériaux développés par société malouine, une renommée 2016 sera une année charnière
aux sacs plastique à usage unique,
qui vont être interdits. L’Algopack est,
en effet, totalement compostable.
l’entrepreneur breton sont perçus
comme une solution pour réduire
la pollution en mer. Chaque année,
mondiale. Un écho amplifié par
la tenue récente de la conférence
mondiale pour le climat, la Cop21.
pour l’entreprise. Elle emploie, pour
l’instant, quatre salariés et s’apprête
à construire une usine de production
12 C’est le nombre de semaines nécessaires pour
qu’un sac Algopack se décompose en terre.
La start-up utilise des déchets 8 millions de tonnes de plastique Algopack y était présente, grâce à en Bretagne.
Grâce à son caractère compostable, il pourrait remplacer
d’algues ou bien des algues fertili- sont, en effet, rejetées dans les la fondation de Nicolas Hulot. « Cela très avantageusement les sacs de caisse en plastique, à
sées en écloserie, puis cultivées et océans. Autre piste : la transforma- nous a permis de rencontrer les Isabelle LÊ. usage unique, qui vont être interdits à partir du 1er juillet.

L’image C’est à lire À noter


Phares dans la tempête nérations de pêcheurs de sardines, Sur les écrans : Tempête
Les images de phares dans la tem- on (re)découvre les Penn Sardin, les Le quotidien d’un marin pêcheur des
pête, Jean Guichard en a fait sa conséquences de la Grande Guerre Sables-d‘Olonne. Entre documentaire
marque de fabrique et déjà publié et l’évolution de la pêche à Douarne- et fiction un très beau film de Samuel
plusieurs ouvrages. Sa photo prise nez jusqu’en 1920. Collardey. En ce moment.
en 1989 du gardien du phare de la
Jument, cerné par une vague mons- Les chasseurs d’écume, l’intégrale, 38e Spi Ouest-France
trueuse, a fait le tour du monde. De- François Debois et Serge Fino, La plus grande épreuve de mono-
puis, le photographe n’a cessé de Glénat, 59 €. coques habitables en Europe. Du 24
pousser plus loin l’exercice. Ce livre au 28 mars à La Trinité-sur-Mer (Mor-
rassemble ses photos « historiques » A la découverte bihan). www.ouest-france.fr/spi
et de nouvelles images. Avec des d’épaves sous-
textes de Jean-Christophe Fichou, marines Grand Prix Guyader
historien des Les nombreux L’un des plus grands rassemble-
phares. naufrages sur- ments de marins toutes disciplines
venus le long de confondues. Du 29 avril au 8 mai en
Phares en tem- ses côtes font de baie de Douarnenez (Finistère). www.
pête, Éditions la Bretagne une grandprixguyader.com
Ouest-France, région riche en
128 page s, épaves sous-ma- Le Belem a 120 ans
28 €, w w w. rines. On estime à Le trois-mâts fêtera cet anniversaire au
editionsouest- 3 500 le nombre de celles-ci, en parti- long de l’année 2016. En point d’orgue :
france. culier du côté de la Manche, zone de une semaine de festivités à Nantes (4-
trafic la plus dense. C’est une partie ce 10 juin) et présence à Brest 2016 (13-
Les pêcheurs patrimoine maritime immergé que le 19 juillet). www.fondationbelem.com
de sardines plongeur et photographe Nicolas Job,
en BD bien connu par ailleurs pour ses pho- Vendée Globe : - 250 jours
Le premier cycle tographies d’éoliennes, nous fait dé- Nous sommes à 250 jours du départ
du 8e Vendée Globe, le 6 novembre
Christian Sardet

de Chasseurs couvrir, dans un ouvrage de référence.


d’écume, une Il recense et présente de manière très aux Sables-d’Olonne. Le village s’ou-
histoire qui com- détaillée 65 épaves remarquables si- vrira au public dès le 15 octobre.
mence en 1901 tuées entre Brest et Saint-Malo. www.vendeeglobe.org
Premier maillon de la vie marine, le plancton présente une extraordinaire diversité et une très grande beauté. Christian Sar- chez les pê-
det, directeur de recherche au CNRS, en a fait un livre, « Plancton aux origines du vivant » (éditions Ulmer), dont est extraite cheurs de Douar- 65 épaves en Bretagne, de Brest Retrouvez ce supplément en version
cette image. Un univers fascinant s’y dévoile, fait de minuscules algues et d’animaux en suspension, qui dérivent dans les nenez, regroupe les quatre premiers à Saint-Malo, par Nicolas Job, numérique sur http://apps.ouest-
courants.. La plupart ne sont visibles qu’au microscope : les plus petits font moins de 0,2 micromètres (sachant qu’un micro- tomes et vient de sortir en intégrale. éditions Gap. 256 pages, 300 pho- france.fr/esupplements/2016-la-
mètre égale un millième de millimètre), mais certains se voient à l’œil nu. À travers l’histoire, et sur plusieurs gé- tos. 24 €. mer-notre-avenir-1

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