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Remerciements
Nous souhaitons adresser nos remerciements à toute personne qui, de près ou de loin,
a contribué à l’aboutissement de ce Projet de Fin d’Etudes. Commençant par notre
encadrante interne Mme. Saadia AMGAAD, professeur au département génie civil, qui
nous a guidé au fur et à mesure de l’avancement de notre travail et qui n’a ménagé ni
temps, ni efforts pour nous conseiller. Nous la remercions du fond du cœur pour sa
gentillesse, son encouragement et sa patience.
Nous tenons ensuite à remercier notre encadrant externe du TEAM Maroc Monsieur
DHIBA Amine, ingénieur chef de projet, qui nous a donné le temps, l’inspiration et la
passion de travailler, sans oublier tout le corps de la section Ouvrage d’art du TEAM
Maroc pour leur soutien et leurs précieuses remarques.
Nous remercions également tous les professeurs du département génie civil de nous
avoir assuré des cours cohérents et consistants et qui nous ont été d’une grande utilité
durant notre Projet de Fin d’Etudes.
Que messieurs les membres du jury trouvent ici l’expression de nos reconnaissances
pour avoir accepté de juger notre travail.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Résumé
Suite au lancement du projet de train à grande vitesse reliant Tanger et Casablanca, l’office
national des chemins de fer a projeté plusieurs ouvrages d’art pour le franchissement des
différents obstacles s’opposant à la ligne. En effet, le présent mémoire porte à détailler l’étude
de l’ouvrage d’art qui franchit OUED EL HACHEF, notamment le tablier, tout en tenant compte
des exigences du maître d’ouvrage ainsi que les différentes contraintes naturelles et
fonctionnelles.
De prime abord, nous justifierons le choix de la variante mixte, le bipoutre en particulier, et ses
avantages pour la grande vitesse et on définira aussi les normes et les outils informatiques à
adopter pour le dimensionnement et la modélisation des différents éléments structuraux du
tablier.
En vue de déterminer les diagrammes des sollicitations, nous commencerons par un inventaire
des charges, suivi par l’énumération des combinaisons à prendre en compte en phase de
construction comme en phase d’exploitation.
Dans un dernier volet, nous vérifierons la charpente métallique et la dalle en béton selon les
normes prescrites par les Eurocodes, et nous nous assurerons que l’ouvrage ne présente
aucune nuisance lors de sa mise en service.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
الملخص
يف أعقاب إطالق مرشوع إلقطار إلفائق إلرسعة إلرإبط بني طنجة وإدلإر إلبيضاء ،قد
قام إملكتب إلوطين للسكك إحلديدية ابلتخطيط لعدة قناطر إلهدف مهنا ختطي خمتلف
إحلوإجز إملعرقةل لسري إلقطار .و تندرج هذه إلطروحة يف إطار درإسة تفاصيل إلقنطرة
إليت متكن من عبور وإدى إحلاشف ،ابخلصوص جزئهيا إلعلويني (إلبالط و إلعارضتني
إلرئيس تني) ،مع إلخذ بعني الاعتبار متطلبات إلعميل وخمتلف إلعوإمل إلطبيعية
وإلوظيفية.
يف إلبدإية ،س نقوم بتربير إختياران للقنطرة ذإت إلمعدة إملزدوجة ومزإايها مع إلرسعة
إلعالية و حتديد إملعايري و إلوسائل إملعلوماتية إليت يتعني إعامتدها لتصممي ومنذجة خمتلف
إلعنارص إلهيلكية للجزء إلعلوي للقنطرة.
من أجل حتديد إلرسوم إلبيانية إملتعلقة ابلقوى إدلإخلية ،نبدأ جبرد إلقوى إملطبقة ،
وخمتلف تركيباهتا يف مرحةل إلبناء كام هو إحلال يف مرحةل إلتشغيل.
أما يف إجلزء إلخري ،سوف نقوم ابلتحقق من إملقاطع إلفوالذية وإلبالطة إخلرسانية وفقا
للمعايري إملنصوص علهيا يف "إلوروكود" ،وس نعمل عىل إلتأكد من أن إلقنطرة ال متثل أي
مصدر إزعاج خالل إس تعاملها.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Abstract
Following the launch of the high-speed train between Tangier and Casablanca, the ONCF has
planned several structures for crossing various obstacles opposing the line. Indeed, this project
will illustrate the details of the study of the bridge crossing OUED EL Hachef, particularly its
deck, taking into account the requirements of the client and the various natural and functional
restrictions.
At first, we will justify the choice of the steel girder, the double girder in particular, and its
advantages for high speed and also define the standards and IT tools to be adopted for the
design and modeling of the various structural elements of the deck .
In order to determine the sollicitations diagram, we begin with an inventory of loads, followed by
a list of load combinations to consider in both the construction and the exploitation stages.
In the last part, we will examine the steel frame and the concrete slab according to the
standards prescribed by the Eurocodes, and we will ensure that the structure dosen’t cause
any nuisance when it is used.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
σ
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
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DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Introduction
Pour mener à bien ce projet, des études multiples sont à faire afin de décortiquer les
composantes de cette ligne et de définir les différents obstacles qu’elle traverse.
Les ponts, moyen de franchissement, constituent une part importante de ce réseau, ils
requièrent une attention spéciale lors de l’étude comme dans l’exécution. Le pont
traversant Oued El Hachef est répété être le «plus grand ouvrage envisagé à ce jour au
Maroc en général et en infrastructure ferroviaire en particulier», comme a indiqué
l’ONCF. Situé dans le Nord du pays, il s’étendra sur 3,5 km de longueur permettant de
faire la liaison entre les rives de la brèche.
Puisqu'il s'agit d'un pont mixte bipoutre, plusieurs vérifications sont à faire pour
assurer son bon fonctionnement et éviter sa ruine.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Le plan de situation décrit l’emplacement de l’ouvrage sujet d’étude. Le pont se situe comme
décrit ci-dessous à proximité de la ville de Tanger. Il enjambe une brèche du nom d’EL
HACHEF.
Caractéristique de l’ouvrage : Le bi-poutre mixte enjambe la brèche d’El HACHEF sur une
longueur de 3466,5 m, la largeur de son tablier est de 12,58 m.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
La structure géométrique de l’ouvrage est rectiligne non biaisée, elle se développe sur une
longueur de 3466,5 m. Les figures suivantes montrent l’implantation en plan de l’ouvrage sur
l’oued EL HACHEF, ainsi que certaines de ses caractéristiques:
Le profil en long est la ligne située sur l’axe de l’ouvrage définissant en élévation le
tracé en plan, il doit être défini en tenant compte de nombreux paramètres liés aux
contraintes fonctionnelles et naturelles de l’obstacle à franchir.
Le viaduc en question fait partie d'un réseau ferroviaire à écartement standard, dont la vitesse
maximale est de 350km/h [Vitesse théorique de conception].
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Définir une conception et faire un choix de type d’ouvrage est la première étape de tout projet.
Une recherche appropriée permettrait de définir la variante qui s’inscrit le mieux dans le
contexte fonctionnel et naturel du franchissement de notre obstacle.
Cette section énumère d’une manière peu exhaustive l’ensemble des variantes de pont qu’on
peut considérer pour le projet en question, et détaille pour chaque type de pont ses
inconvénients et ses avantages.
Pour franchir une brèche donnée, plusieurs variantes peuvent être envisagées, mais tout
d’abord, et afin de déterminer la solution optimale, on doit bien connaitre l’éventail des
solutions possibles avec leurs sujétions, leurs limites et leur coût tout en nous basant sur les
critères suivants :
Parmi les paramètres intervenants dans le choix du type de l’ouvrage, on peut citer :
o Domaine d’emploi :
- Pour les ponts dalles en béton armé : Petites portées: 15m pour une seule travée et
jusqu’à 18m pour plusieurs travées.
- Pour les ponts dalles en béton précontraint : portées moyennes : 22m pour une seule
travée et jusqu’à 25m pour plusieurs travées.
o Avantages :
o Inconvénients :
o Avantages :
o Inconvénients :
o Avantages :
o Avantages :
o Inconvénients :
- Nécessité d’un sol de fondation résistant pour des fondations solides et bien ancrées
- S’applique surtout pour les ouvrages à travée unique.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
o Avantages :
- Construction des tabliers qui s'effectue sans contact avec le sol, ce qui permet de
construire des ouvrages au-dessus de rivières à fortes crues ou au-dessus de vallées très
accidentées ou très profondes.
- Possibilité de réaliser des ouvrages de géométries très diverses. Ainsi, en élévation, il est
possible de projeter des tabliers de hauteur constante ou variable.
o Inconvénients :
- À portées identiques, les ouvrages construits par cette méthode sont beaucoup plus lourds
que les ouvrages mixtes, ce qui conduit à des appuis et des fondations plus importantes
(pénalisant en zone sismique ou lorsque le terrain est médiocre).
- Importance des tâches à effectuer in situ tant pour le coulage du tablier que pour
l'aménagement des accès au chantier.
- Le tablier est assez épais, ce qui peut poser des problèmes dans certains sites.
- Le découpage en petits éléments et la multiplicité des phases de bétonnage favorisent les
différences de teinte entre deux voussoirs successifs.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
o Avantages :
- Répartition des forces au niveau des piliers, ce qui rend inutile la réalisation de massifs
d'ancrage aux berges ;
- Sa structure stable lui permettant d'être construit sur à peu près tout type de terrains
- Pas besoin d'arrêter entièrement la circulation pendant la maintenance, les autres haubans
pouvant supporter le poids du pont.
o Inconvénients :
- Les ponts à haubans ont de moins grandes portées que les ponts suspendus car les piliers
où sont rattachés les haubans doivent être élevés, et par conséquent, plus fragiles et plus
vulnérables au vent et aux vibrations engendrées par la circulation.
o Avantages :
- La structure d'un pont suspendu lui permet d'avoir des portées importantes.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
o Inconvénients :
o Inconvénients :
- Un grand élancement (Gabarit limité)
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
o Les avantages:
- Le problème majeur des ponts mixtes est la protection contre la corrosion et le phénomène
de la fatigue des assemblages;
- Ce type d’ouvrage demande une main d’œuvre qualifiée (surtout les soudeurs);
- Les poutres en I sont sensibles au déversement pour l’ensemble des pièces du pont;
- La stabilité des membrures des poutres qui ont tendance à flamber latéralement
lorsqu’elles sont comprimées;
- Surveillance exigée avec des visites périodiques.
Notez qu’on a retenu la variante mixte, la justification de ce choix fera l’objet du chapitre
suivant.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Les ponts alliant l’acier et le béton sont constitués d’une charpente porteuse en acier
(élément principal) et d’une dalle de roulement en béton (élément secondaire). Qu’elle soit
connectée ou non à la charpente métallique, la dalle de béton permet d’apporter la raideur
nécessaire au pont pour le franchissement d’un véhicule circulant à grande vitesse. De plus,
l’utilisation de ces deux matériaux permet de réaliser des ouvrages simples et naturels avec un
minimum d’assemblage. Ainsi les problèmes de fatigue des assemblages, sièges de
concentrations de contrainte cyclique, sont moins nombreux et la pérennité de ces
constructions est mieux assurée.
L’archétype du tablier métallique utilisé sur les lignes nouvelles du TGV, pour les
franchissements de moyennes portées (de 40 à 60 m) ne présentant pas de difficultés de profil
en long ou de gabarit contraignant, est une structure en bipoutre coiffée par une dalle en béton
participant de 40 cm d’épaisseur.
Un autre grand avantage reconnu au bipoutre mixte tient au fait que la dalle sépare la
poutraison porteuse de la voie et forme ainsi un parfait écran protecteur, ce qui autorise toutes
les interventions de contrôle, d’inspection, voire de réparation sur la charpente métallique, sans
gêner l’exploitation de la ligne.
Nous jugeons cela suffisant pour la justification du choix, la variante mixte étant
clairement la variante la plus appropriée, la plus économique, et surtout la plus performante.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Pour le présent projet, il s’agit d’un ouvrage droit qui enjambe sur une longueur de
3,466 Km la brèche d’EL HACHEF, sa géométrie ne présente pas de courbure [Tracé
en plan rectiligne].
Ces appareils de dilatation (des travées inertes fixes) ont pour rôle de diminuer l’effet
de dilatation des modules, et de remédier aux forces longitudinales que génère le
déplacement des trains sur les rails.
Le viaduc se voit être discrétisé en 11 modules pour une longueur totale de 3466,50
mètres entre lignes d’appuis extrêmes. [D’autres considérations d’ordre géotechnique
entrent dans le choix de cette discrétisation, ces considérations sortent du cadre de
notre étude et ne feront pas l’objet d’une explication quelconque].
Les 5 ouvrages isostatiques (qui constituent des encastrements pour les modules)
ont chacun une portée de 48m.
Les 6 ouvrages hyperstatiques ont tous des travées de rive de 50.625m et des
travées courantes de 56.500m.
La dalle, dont l'épaisseur avoisine généralement les 40 cm, repose à la fois sur les
poutres et sur les pièces de pont [Diaphragmes]. Cette disposition permet de donner
aux poutres l'écartement souhaité, tout en disposant d'une possibilité
d'encorbellement libre pouvant atteindre les 2,5 m.
L’écartement des poutres est fonction de la largeur du tablier (lt), il est égal à 0,55.lt , ceci nous
donne un écartement de 6,3 m, et un encorbellement de 3,14 m.
Dans ce qui suit nous nous limiterons à l’étude du premier module seul, les autres étant de
conception analogue [Continuité, variation d’inertie …], et ne présentant aucune différence en
terme d’étude et de dimensionnement.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
L’archétype du tablier métallique utilisé sur les lignes nouvelles du TGV, pour les
franchissements de moyennes portées (de 40 à 60 m) ne présentant pas de difficultés de profil
en long ou de gabarit contraignant, est une structure en bipoutre coiffée par une dalle en béton
participant de 40 cm d’épaisseur.
Les poutres principales, en I espacées de 6,00 m, ont une hauteur de 2,50 m pour une portée
assez classique de 40 m, ce qui donne un élancement moyen de 16 en ouvrage continu.
L’entretoisement est assuré tous les 6 à 7 m par des diaphragmes porteurs de la dalle à
laquelle ils sont connectés. De construction simple, la solution est économique. Mais en l’état,
elle a l’inconvénient d’une certaine déformabilité sous les actions de torsion. Aussi, pour
réduire la déformabilité transversale du tablier, le « profil ouvert » du bipoutre est rigidifié en
torsion par l’addition d’un contreventement en treillis disposé dans le plan des semelles
inférieures qui le transforme en un « profil quasi fermé ». Une autre solution pour fermer le
bipoutre consiste à contreventer au moyen d’une dalle en béton connectée aux semelles
inférieures. [Hourdis Inférieur].
Les poutres principales travaillent en flexion entre les appuis. Les sollicitations augmentent
d'une part avec le carré de la portée, d'autre part et simultanément avec le poids mort dont la
part due à l'acier croît avec la portée pour satisfaire les besoins en résistance.
Plusieurs solutions permettent de limiter l'effet de dérive due au poids mort d'acier.
Pour obtenir un bon rendement, la hauteur de la poutre doit être en proportion avec sa portée.
Cette propriété est caractérisée par une grandeur essentielle appelée « élancement », qui
exprime le rapport entre la longueur L de la travée principale et la hauteur Hp de la poutre
principale L/Hp.
Pour une loi de hauteur constante, le tableau suivant donne les valeurs d'élancements moyens
adoptés, selon que la poutre est du type à âme pleine, en caisson ou en treillis, que le pont est
routier ou ferroviaire et que la configuration est en travée indépendante ou en travées
continues.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Pont-route Pont-rail
Travées Travées Travées Travées
indépendantes continues indépendantes continues
Âme pleine : 22 30 14 16
Treillis 11 15 10 12
Caisson 30 30 à 60 - 19
Tableau 1- ELANCEMENT MOYEN DES PONTS
Le cas qui nous intéresserait est celui des ponts-rails, une autre formule est développée pour
la détermination de l’élancement : [réservée aux lignes LGV] Hp=L/14 – 0,4 m.
La continuité sur appuis est un facteur d'économie important. Les statistiques montrent qu'une
travée continue de 50 m, par exemple, consomme 20 % d'acier en moins qu'une travée
indépendante de même longueur. Aussi la continuité est-elle toujours adoptée, sauf cas
particulier.
Un accroissement de hauteur ou d'inertie sur appuis provoque une augmentation des moments
fléchissants négatifs sur appuis accompagnée d'une égale diminution des moments positifs en
travée. [Illustration ci-dessous] ;
L'inertie variable, avantageuse pour un tablier tout acier, n'offre pas le même intérêt
pour un tablier mixte. On sait en effet que le meilleur rendement d'une section mixte
est obtenu sous moment fléchissant positif en travée, lorsque la semelle supérieure
en béton est correctement comprimée. Si bien qu'en construction mixte l'intérêt serait
plutôt de faire migrer les moments fléchissants négatifs sur appuis vers le moment
fléchissant positif en travée ; d'où le recours parfois à des formules de dénivellation
d'appui ou d'assouplissement des sections sur appuis par l'emploi d'aciers à plus
haute limite d'élasticité tendant à réduire l'inertie par diminution des sections.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
En ce qui nous concerne, la variation d’inertie aura pour intérêt principal d’optimiser
sur la matière tout en tenant compte du changement de sollicitations qui s’opère le
long des travées.
L'étude des éléments transversaux permet de fixer la coupe transversale de l'ouvrage par le
nombre de poutres, leur écartement, leur entretoisement ainsi que le mode de fonctionnement
de l'ensemble de la structure.
- Sur appuis, Un entretoisement spécial et renforcé est nécessaire pour résister aux
fortes sollicitations développées par les réactions d'appui verticales et horizontales.
Pour les portées considérées [Portées qui se situent entre 40 et 80 m], les épaisseurs
de tôles varient le long de l'ouvrage (épaisseur de la semelle inférieure, de la semelle
supérieure, et de l'âme). Pour une travée, les changements se feront selon le schéma
ci-dessous:
Figure 14- SCHEMA QUI ILLUSTRE LES VARIATIONS D'EPAISSEUR LE LONG D’UNE TRAVEE
Notons que l'intérêt principal de tout changement d'épaisseur serait d'optimiser sur la matière
tout en tenant compte du changement de sollicitations qui s’opère le long de la travée.
Pour le cas d'un pont mixte destiné au trafic ferroviaire les largeurs des semelles sont
déterminées à l'aide des formules suivantes :
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Avec un ajustement pour les ponts ferroviaires réservés aux lignes TGV on trouve :
bsemelle,inf = 1200mm.
Les semelles supérieures sont plus étroites car d'une part il n'y a pas de risque de
déversement en service (dalle connectée), et d'autre part les aciers passifs de la
dalle sont proches et contribuent à la résistance de la section. Donc on prendra
comme largeur de semelle supérieure :
Les largeurs des semelles supérieure et inférieure sont constantes sur tout l'ouvrage,
comme dans la grande majorité des ponts mixtes.
o Epaisseurs de Semelles :
En application des prescriptions du Guide de conception durable des ponts mixtes acier-béton, les
épaisseurs des semelles doivent définir un ratio b/t supérieure à 30.
Pour la semelle supérieure on trouve t ≥ 33,33 mm, et pour la semelle inférieure t ≥ 40 mm.
L'épaisseur des âmes dépend des efforts que doit reprendre la section (V et M), elle
est souvent petite en travée par rapport aux sections sur appuis vu que l'effort
tranchant en travée est faible. Cependant les âmes sont sollicitées pendant le
lancement et ne doivent donc pas être trop fines (pas moins de 16 mm).
Nous ferons varier dans notre exemple l'épaisseur de l'âme entre 22 et 34mm.
Comme déjà nous l’avons précisé, Hp =L/14 – 0,4 ≈ 3,75 m. Hp étant la hauteur de poutre, L la
portée déterminante du module en question 56,5 m.
La géométrie initiale de la poutre vous est donnée ci-dessous, elle peut servir aux calculs du CRT
(Cas où l’on envisagerait de faire un modèle filaire demi-tablier seul, ce qui n’est pas le cas pour la
présente étude [Voir analyse globale – modèle de calcul numérique]).
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
On confère à la géométrie initiale de la poutre une variation le long de chaque travée, cette
variation a pour intérêt principal l'optimisation sur la matière tout en tenant compte du
changement de sollicitations qui s’opère le long de la travée. Notez toutefois que la variation
des épaisseurs est gouvernée par des limitations.
Pour limiter les problèmes de fatigue, on limitera les variations d'épaisseur dans les semelles :
Par exemple si une semelle inférieure mesure 60 mm d'épaisseur dans un tronçon, elle ne
devra pas mesurer plus de 90 mm (ou moins de 40 mm) dans le tronçon voisin.
Les épaisseurs des semelles sont des multiples de 5 mm.
Note : Les sections de poutres pour lesquelles on a opté et par conséquent les
épaisseurs données aux semelles et à l’âme ont été choisies de telle manière à éviter
des sections de classe 4.
Une coupe en élévation du premier module vous est donnée dans la page suivante.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Les ponts mixtes à poutres sont composés de poutres principales métalliques dans la
direction de la portée de l’ouvrage et de poutres secondaires métalliques dans la
direction perpendiculaire. Les poutres principales sont les éléments porteurs du pont,
elles participent à la résistance en flexion générale de l’ouvrage sous son poids
propre et sous les charges d’exploitation. Les éléments transversaux ne participent
pas directement à cette flexion générale. Cependant, la flexion principale du pont
dans la direction longitudinale sous charge excentrée produit une flexion secondaire
dans la direction transversale. La rigidité de l’ouvrage dans cette direction est
assurée par les éléments transversaux.
Ces éléments transversaux peuvent être, comme les poutres principales, connectés à
la dalle.
Ainsi, leur premier rôle consiste à supporter la dalle ainsi que les charges verticales
et d’en reporter le poids sur les poutres principales. Mais qu’ils soient connectés ou
non, ils assurent l’alignement des poutres et conservent les angles des sections.
Communément nommés entretoise ou élément d’entretoisement, les éléments
transversaux sont nombreux et appartiennent à quatre grandes familles suivant leur
spécificité : montants, pièce de pont, entretoise, diaphragme. Ils peuvent être situés
en zone courante de l’ouvrage ou sur appui (pile ou culée).
Les diaphragmes sont, comme les pièces de pont, reliés à la dalle et sont présents
tout au long de l'ouvrage avec un entraxe de 8-11 m en général. Ils ont une forme de
I constituée de tôles verticales fermant totalement le caisson, les membrures
supérieures et inférieures des diaphragmes sont soudées directement aux
membrures des poutres, tandis que les âmes des diaphragmes sont soudées aux
montants.
Ils permettent de reprendre les efforts de torsion et les réactions d'appui (efforts
tranchants), une autre raison à leur emploi est d’empêcher le déversement des
membrures comprimées des poutres.
identique à celle des poutres principales, il est nécessaire de réaliser des trous
d’homme indispensables à la circulation à l’intérieur du caisson. Des raidisseurs
verticaux autour des trous d’homme sont donc à prévoir.
Les diaphragmes ferment la section et la raidissent. De ce fait, ils sont utilisés dans le
cas de ponts ferroviaires, car les charges de poids propre et d’exploitation sont plus
importantes que celles d’un pont routier. De plus, la dalle est souvent plus épaisse et
alourdie par le poids du ballast.
Les diaphragmes utilisés pour le présent projet, ont les caractéristiques suivantes :
[Les dimensions ci-dessous répondent aux exigences du guide de conception durable
des ponts mixtes acier-béton].
Lors des calculs, le hourdis inférieur est négligé vis-à-vis de la flexion du tablier.
Cependant, il se trouve entraîné du fait de la présence des connecteurs par la
déformation des semelles inférieures des poutres principales.
Les montants simplifient considérablement les assemblages sur le chantier, car ils
sont soudés directement sur les poutres principales en atelier. Ainsi équipées, les
poutres sont transportées jusqu’au chantier et seule la liaison avec les pièces
d’entretoisement nécessite une intervention de soudure sur le chantier.
De plus, ils permettent de raidir les poutres pendant les manipulations de transport et
ainsi de réduire les risques de voilement de l’âme.
Pour augmenter le rapport résistance/poids propre des poutres, l'âme peut être
renforcée, non seulement à l'aide de raidisseurs transversaux, mais également par
des raidisseurs longitudinaux. La fonction principale des raidisseurs longitudinaux est
d'accroître la résistance en voilement de l'âme pour les sollicitations de cisaillement
et de flexion.
Les goujons sont toutefois le moyen de connexion le plus utilisé, ils sont commode et
rapide de mise en place [exécutée par soudage électrique]. Du point de vue de leur
comportement et en raison de leur souplesse en cisaillement, les goujons permettent
une bonne redistribution de l’effort rasant entre eux. D’autre part, les goujons ont la
particularité de posséder une même résistance dans toutes les directions.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Classes d’exposition
X0 Aucun risque de corrosion ou d’attaque.
XC Corrosion induite par carbonatation.
XD Corrosion induite par les chlorures ayant une origine
CORROSION autre que marine ( sel de déverglaçage).
XS Corrosion induite par les chlorures présents dans
l’eau de mer.
XF Attaques de gel/dégel avec ou sans agent de
ATTAQUES déverglaçage.
XA Attaques chimiques.
Tableau 3 -CLASSES D'EXPOSITION
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
o Gel :
L’ouvrage est situé dans une zone de gel modéré et salage peu fréquent. Les classes
d’exposition choisies pour l’ouvrage (XC et XA), utiles pour le calcul des enrobages,
sont données ci-dessous : [EN 1992-1-1, tableau 4.1]
o Humidité :
o Température :
La température minimale de l’air ambiant (période de retour 50) à laquelle est soumis
l’ouvrage, est supposée égale à -20°C. Cette donnée est nécessaire pour déterminer
les qualités d’acier de charpente.
Les hypothèses concernant les phases de construction sont importantes pour toutes
les vérifications pendant la mise en place de l'ossature métallique et en cours de
bétonnage. Elles sont aussi nécessaires pour déterminer les valeurs des coefficients
d'équivalence acier/béton. Enfin, le calcul des sollicitations dans le tablier doit tenir
compte des phases de construction.
Le temps de réalisation de chaque plot est évalué à 3 jours ouvrables [EN1994-2, 6.6.5
(3)]. Le premier jour est consacré au bétonnage, le deuxième jour à la prise du béton,
et le troisième jour au déplacement de l’équipage mobile. Cette séquence, permet de
respecter une résistance minimale de 20MPa avant décoffrage. Cette mesure permet
de ne pas endommager un béton partiellement durci dont le fonctionnement en mixte
serait sollicité par les phases ultérieures de bétonnage.
La dalle est ainsi complètement réalisée en 105 jours (incluant un jour chômé en fin
de semaine).
Elle est supposée terminée en 60 jours de façon que le tablier soit entièrement
réalisé à la date t = 105 + 60 = 165 jours.
Compte tenu de ces choix, le tableau [Annexe1 : Phasage de construction] donne l’âge des
différents plots, ainsi que l’âge moyen t0 de l’ensemble du béton mis en œuvre, pour
chaque phase de construction.
Note : La théorie des lignes d’influence permet de déterminer les travées ou fraction de travées
à charger pour obtenir les moments maximum et minimum en un point de la poutre. Ainsi pour
obtenir les moments maximum et minimum sur appuis, on effectue un chargement par travée
entière comme indiqué ci-dessous :
On obtient ainsi le moment minimum pour le troisième appui [comme exemple], en chargeant
les travées adjacentes à l’appui, puis les travées alternées de part et d’autre.
Pour éviter d’éventuels distributions qui seraient dans ce cas préjudiciable [Apparition de
zones fissurées prématurées], nous préconisons de suivre l’ordre de bétonnage qu’illustre la
figure 20.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
L'enrobage nominal est la somme d'un enrobage minimal et d'une marge pour
tolérance d'exécution : cnom = cmin + Δcdev.
L'enrobage nominal est le résultat d'un compromis entre une valeur élevée, favorable
pour la durabilité, et une valeur plus faible, favorable pour le bon fonctionnement
mécanique de la dalle.
Dans le cas de notre projet, on a retenu les enrobages suivants pour les aciers
passifs :
wmax = 0,3 mm sous combinaison ELS wmax = 0,3 mm sous combinaison ELS
fréquente. fréquente.
Par simplification, la section réelle de la dalle pour un demi-tablier est modélisée par un
rectangle principal de largeur égale à la largeur réelle (soit 6.29), et un rectangle
secondaire modélisant un renformis de largeur égale à celle de la semelle supérieure de
la charpente (soit 1m). Les hauteurs respectives e1 et e2 de ces rectangles sont calculées
de façon que la section réelle et la section équivalente aient les mêmes caractéristiques
mécaniques (section et centre de gravité identiques).
Géométrie réelle :
Cette épaisseur moyenne est celle que nous introduirons dans le modèle. La section
participante sera déterminée à partir de cette épaisseur moyenne à laquelle s’ajoutera le
renformis de 1000*30 mm².
Bétons de classe C20/25 à C60/75 (ou pour les bétons légers : LC20/25 à LC60/75) ;
Aciers de nuance S235 à S460 ;
o Généralités :
Dans le but d’avoir une bonne soudabilité et une meilleure valeur de la ténacité sur le palier
haut de la courbe de transition (voir figure 1.1 de l’EN1993-1-10 par exemple), les qualités
suivantes sont à retenir :
Epaisseur Qualité
t ≤ 30 mm S 355 K2 ou S 355 N
30 mm ≤ t ≤ 80 mm S 355 N
80 mm < t S 355 NL
Tableau 4-CHOIX DE LA QUALITE D’ACIER SELON L’EPAISSEUR
Nous rappelons que la ténacité caractérise l’aptitude qu’a le matériau à s’opposer aux
fissurations dans des conditions de température basse. [EN1994-2, 3.3(1) qui renvoie à
EN1993-2, 3.2.3(2)]
Les choix entrepris ci-dessus étaient faits sur la base du tableau suivant : [Extrait du EN1993-
2, tableau 3.1]
T27J : la température à laquelle intervient la rupture pour une énergie d’impact de 27J.
En supplément du tableau-A, la qualité de l’acier doit être choisie pour éviter la rupture fragile
par basse température. Cette qualité dépend principalement de l’épaisseur de la plaque, du
niveau de contrainte de traction dans la section σEd et de la température de service TEd.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
En pratique cela revient dans les cas courants à calculer σEd sous l’action des charges
permanentes et des charges fréquentes Ψ1Qk1 de trafic.
Au stade du pré-dimensionnement, on peut supposer σEd = 0,5 fy mais il faudra vérifier ce point
après le dimensionnement pour ajuster au besoin la qualité de l’acier. Il sera alors possible
d’interpoler entre les valeurs de σEd définies dans le tableau 4.2 ;
Dans les zones de moments négatifs, et même si la section de semelle reste comprimée sous
combinaison caractéristique, on ne descendra pas sous le niveau 0,25f y pour déterminer
l’épaisseur maximale utilisable.
Les tableaux ci-dessus conduisent aux choix dans le cas présent (TEd = -20°C et σEd =0,25fy).
Epaisseur Qualité
t ≤ 30 mm S 355 K2
30 mm ≤ t ≤ 80 mm S 355 N
80 mm < t <135 mm * S 355 NL
(*) Cette valeur peut être augmentée si la traction σ Ed est inférieure en valeur absolue à 0,5fy
avec un seuil à 0,25fy (jusqu’à tmax = 200mm si TEd =-20°C).
Elles sont données dans la norme EN10025-2 pour la nuance S355K2 et dans la norme
EN10025-3 pour les nuances S335N et S335NL.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Le béton de hourdis est un béton normal de classe C35/45. Les principales caractéristiques
sont les suivantes : [EN1992-1-1, 3.1.2 Tableau 3.1].
La résistance de calcul fcd à la compression est définie de façon différente dans l’EN1994-2
(pour le comportement mixte en flexion longitudinale), et dans l’EN1992-2(pour le
comportement en béton armé en flexion transversale) :
- En mixte : fcd=fck/γc.
- En béton armé : fcd= αcc fck/γc.
La valeur de αcc (coefficient tenant compte des effets à long terme sur la résistance à la
compression) recommandée par l’EN1992-2 est de 0,85. L’Annexe Nationale l’a modifié pour la
valeur 1,0, utilisée dans la suite de notre rapport.
Les armatures passives utilisées sont des barres à haute adhérence (HA) de classe
B2 avec une limite d’élasticité fsk = 500 MPa.
Dans l’EN 1992-1-1, on a Es=200 000 MPa pour le module d’élasticité des aciers
passifs. Cependant par simplification par rapport au module utilisé pour la charpente,
l’EN1994-2 autorise de prendre Es= Ea = 210 000 MPa, ce qui est fait dans notre
cas.
Note : L’attention du lecteur est attirée sur les notations utilisées pour la limite
d’élasticité des aciers passifs. Elle est notée fyk dans l’Eurocode 2, alors que fyk
désigne la limite d’élasticité de l’acier de charpente dans l’Eurocode 4.
Dans le présent rapport, les notations utilisées pour les armatures sont celles de
l’Eurocode 4, à savoir fsk pour les armatures et fyk pour l’acier de charpente, même
lorsqu’on se réfère à l’Eurocode 2.
2 L'allongement maximal de l'acier dépend de sa classe A, B ou C (que l’on peut
appeler classe de ductilité). La classe A correspond aux petits diamètres et
correspond donc plutôt aux cadres, aciers transversaux et treillis. [Annexe 2 : Armatures
Passives].
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Pour l’ELU :
Situation de projet γc γS γM γv
(béton) (acier passif) (charpente) (goujons)
Durable 1,5 1,15 γM0 = 1,0 Plastification, instabilité locale 1,25
Transitoire γM0 = 1,1 Instabilité d’élément
Ruine de section nette tendue
γM0 = 1,25
Référence EN1992-1-1, 2.4.2.4 EN1993-2, 6.1 et tableau 6.2 EN 1994-2
+
AN,2.4.1.2
Note : Dans les situations accidentelles les coefficients de sécurité sur les matériaux diminuent : γc=
1,2 ; γS= 1,0.
Pour le calcul des ponts, les Annexes Nationaux ont retenu le concept de durée de
vie sûre (100 ans). Toutefois l’utilisation de ce concept n’exclut pas une inspection
régulière.
Pour l’ELS :
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
γc γS γM, ser γv
(béton) (acier passif) (charpente) (goujons)
1,0 1,0 1,0 1,25
EN1992-1-1, 2.4.2.4 EN1993-2, 7.3(1) Note : C’est la valeur de la résistance PRk du goujon qui est
modifiée entre ELS et ELU, et pas la valeur de γv.
EN1994-2, 6.8.1 (3)
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Le poids volumique de l'acier de charpente est pris égal à 78,5 kN/m3 [EN 1991-1-1,
tableau A-4].
Total : 1070N/ml
Le poids des éléments transversaux sur appui est sans influence sur les résultats de
calcul de flexion longitudinale. Il ne joue que sur la valeur de la descente de charge
sur les piles et culées (hors du cadre de ce rapport).
Le poids volumique du béton armé est pris égal à 25 kN/m3. [EN1991-1-1, tableau 1-1].
Les dimensions du tableau ci-dessus correspondent aux valeurs nominales des poids
propres pour lesquelles aucune pondération en fourchette n’est nécessaire. On
pondère la valeur nominale de la couche d’étanchéité de +/-20% et celle du ballast de
+30% / -20% pour déterminer les valeurs caractéristiques inférieures et supérieures.
Le tableau ci-dessous donne les valeurs de charges obtenues par mètre linéaire
(pour une seule poutre).
Pour plus de détails en ce qui concerne les éléments de superstructure envisagées dans notre
cas voir [PARTIE II -- CHAPITRE I. Description de la géométrie du pont – Section
transversale].
Le retrait du béton est une déformation εr imposée dans la section de béton comprimé
qui a trois origines physiques possibles :
Même s’il s’effectue sur le long terme, le retrait de dessiccation commence dès le
coulage du béton. L’EN1992-1-1 (auquel l’EN1994-2 renvoie) traite donc
simultanément εca et εcd. On calculera donc un retrait global εcs = εca + εcd à la mise en
service (c’est à dire à court terme pour tini=165 jours) et en fin de vie de l’ouvrage
(c'est-à-dire à long terme pour tfin=100 ans ≈ ∞).
Le retrait thermique est traité dans l’EN1994-2 car il s’agit d’une particularité d’une
structure mixte.
Le calcul de εcs nécessité de connaître l’âge t du béton à l’instant tini considéré. A cet
instant, chaque plot a un âge différent. Pour simplifier, on considère l’âge moyen de
tous les plots calculés en tenant compte du phasage de construction : t =114,46 jours
(Voir section phasage de construction).
On obtient :
L’humidité relative retenue pour le projet est de 80%, on en déduit le coefficient : βRH
= 1,55.[1-(RH/100)3] = 0,7564. fcm0 est une valeur de référence de la résistance à la
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
compression prise égale à 10MPa. Les coefficients αds1 et αds2 traduisent la rapidité
de prise du béton. Pour un ciment à prise normale (N), on a : αds1 = 4 et αds2 = 0,12.
u=12,58+0.375*2 = 13,33 m.
Par hypothèse, l’âge ts du béton quand le retrait de dessiccation commence est pris
égal à 1 jour. Alors, on a :
On obtient :
La valeur ci-dessus de εcs est appliquée à chaque plot de bétonnage dès que le béton
correspondant est mis en œuvre. Le retrait de dessiccation représente les 31,6% du
retrait total à la mise en service, le reste est apporté par le retrait endogène.
L’âge du béton est considéré infini. En faisant tendre t vers l’infini dans les
expressions précédentes, on trouve que : βas(∞) = 1 et βds(∞, ts) = 1.
Au final, on applique εcs(∞) = 2,445.10-4 sur la dalle complète (en une seule phase).
74% sont apportés par le retrait de dessiccation et 26% par le retrait endogène.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Il est intégré dans les combinaisons de charges pour les vérifications de la structure
au temps infini.
εth = αth. ∆T = 2.10-4 ce qui est relativement élevée. (αth = 10-5°C - [EN1994-2, 7.4.1(6)]).
Pour les vérifications des états transitoires correspondant aux différentes phases de
bétonnage, le calcul serait identique à celui des vérifications à la mise en service,
mais avec des dates et âges moyens de béton différents pour chaque état transitoire.
Quand on applique une charge de compression constante sur une éprouvette de béton, celle-ci
présente une déformation immédiate puis elle continue de se déformer progressivement dans
le temps lorsque la charge est maintenue. A long terme, la déformation finale observée est
environ 3 fois supérieure à la déformation initiale. C’est cette déformation évolutive sous
charge constante qu’on appelle fluage du béton.
Dans une structure mixte, les charges de flexion longitudinales ayant une courte durée
d’application (Par exemple les charges variables du trafic sur l’ouvrage) sont reprises par une
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
section résistante mixte homogénéisée fissurée ou non. Pour homogénéiser la section mixte
(non fissurée), on divise l’aire du béton par un coefficient d’équivalence n 0=Ea/Ecm (de l’ordre
de 6) avant de l’ajouter à l’aire de charpente métallique.
L’effet du fluage du béton qui, par définition même du phénomène, ne joue que pour les
charges ayant une longue durée d’application, est pris en compte par une diminution de la
section résistante du béton, c’est-à-dire une augmentation du coefficient d’équivalence. De
façon simple, comme le règlement français des ponts mixtes le propose, cette augmentation
devrait d’un facteur de 3 (cohérent avec les observations d’essai de compression sur
éprouvette de béton).
L’EN1994-2 remplace ce facteur 3 par une expression plus élaborée, 1 + Ψ L.φ(t,t0) dépendant
du type de charge permanente appliquée sur le long terme et de la fonction de fluage dans le
temps définie par l’EN1992-1-1.
Le coefficient d’équivalence pour les calculs de la structure à long terme est noté nL.
Il dépend du type de charge appliqué sur la poutre (par l’intermédiaire du coefficient
ΨL) et du fluage du béton à l’instant considéré (par l’intermédiaire de la fonction de
fluage φ(t,t0)).
Coefficient n0 :
Coefficient ΨL :
φ0 = φRH.β(fcm). β(t0)
= (1+ (1-RH/100)/(0,1.h00,33).α1).α2.(16,8/fcm0,5).(1/(0,1+t00,2)).
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
α1=(35/fcm)0,7=0,866 ; α2=(35/fcm)0,2=0,960.
t0 est l’âge moyen du béton (en jours) lorsque le cas de charge considéré est
appliqué sur la structure :
Lorsqu’on bétonne le plot j (2≤j ≤30), les j-1 premiers plots déjà bétonnés ont tous
des âges différents. La moyenne de ces j-1 valeurs fournit l’âge moyen t0j du béton
pour le cas de charge correspondant au bétonnage du plot j. Il faudrait donc calculer
autant de valeur de nL qu’il y a de phases de bétonnage.
- Retrait du béton :
Le retrait est supposé commencer dès la mise en œuvre du béton et s’étale pendant
toute sa durée de vie. L’EN1994-2 impose une valeur de t0 égale à 1 jour pour le
calcul du coefficient d’équivalence correspondant.
- Calcul de nL :
o Généralités :
Pour l’analyse globale de flexion longitudinale, les actions du trafic ferroviaire sont
définies au moyen de modèles de charges.
- Le modèle de charge 71 (et le modèle SW/0 pour les ponts à travées continues),
pour représenter le trafic normal sur les grandes lignes :
o LM71 :
o SW /0 et SW/2:
o Train à vide :
Cette charge n’est pas dimensionnante et donc non retenue pour les calculs.
o Excentricité :
L´effet d´un déplacement latéral des charges verticales doit être pris en compte en
limitant le rapport des charges de roues d´un même essieu à 1,51, l’excentricité ‘’ e ‘’
qui en résulte apparaît dans la figure suivante :
Les sollicitations et déformations statiques d'un pont dues aux trains de charges sont
augmentées ou diminuées par les effets suivants :
- La mise en charge rapide provoquée par la vitesse des circulations franchissant la
structure, et les forces d'inertie de la structure, qui ne sont pas prises en compte dans
les calculs statiques;
- Les variations des charges de roues dues aux défauts aléatoires des roues et de la
voie,
- Le passage d'une succession de charges espacées de façon plus ou moins
régulière, ce qui peut exciter la structure et, dans certains cas, conduire à sa mise en
résonance (lorsque la fréquence d'excitation est en concordance avec la fréquence
propre de la structure, il y a un risque que les vibrations cumulées, créées lors du
franchissement de la structure par la succession d'essieux, ne soient des vibrations
excessives).
Application numérique :
δs = 6,69 cm ; Or δ0 = 1,51 cm << δs (Voir : [VIII. Géométrie déformée]).
L : étant la portée d'une travée en mètre.
o Condition sur la vitesse:
La vitesse doit être inférieure à 220km/h .
o Calcul des Coefficients:
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
= longueur caractéristique en m donnée par le tableau I.3 (page 176 Livret 2.01),
et définie pour chaque élément porteur de la structure.
o Le vent :
Il est rappelé que les effets du vent sur les ouvrages doivent être déterminés en
construction et en service, et que pour cette seconde situation, on distingue deux
types de charges de vent:
- Un vent non cumulable aux charges de trafic, appliqué uniquement sur le tablier,
calculé avec la valeur de base de la vitesse de référence, et appliqué seul sur les
ouvrages sans trafic.
- Un vent cumulable aux charges de trafic, calculé avec la même valeur de la vitesse
de référence, et appliqué sur les ouvrages et les charges roulantes d'exploitation,
cette force de vent doit être pondérée par un coefficient ψ 0 pris égal à 0,6.
Pour le projet du viaduc de Hachef, la vitesse du vent extrême est donnée ci-
dessous :
L’ensemble de ces données ont été introduites dans le logiciel, CSiBridge prend en
considération d’une manière automatique l’effet du vent.
o Actions thermiques :
L’EN1991-1-5 laisse le choix à l’Annexe Nationale entre deux définitions du gradient thermique
vertical dans un pont :
- Un gradient linéaire sur toute la hauteur du tablier (non retenu par l’Annexe Nationale) ;
- un gradient non-linéaire qui peut être défini suivant deux procédures, continue ou discontinue
(voir figure ci-dessous). Les valeurs ∆T1 et ∆T2 sont définies en fonction du type de
revêtement de surface du tablier dans l’annexe B de l’EN1991-1-5.
Figure 28 - DEFINITION DES GRADIENTS THERMIQUES NON LINEAIRES POUR UN PONT MIXTE
Ce gradient thermique est une action variable (au même titre que le trafic routier) et il
s'applique sur une section mixte homogénéisée à court terme. Cette action est introduite
directement dans le logiciel pour le recueil des sollicitations globales.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Le présent rapport ne traite pas des situations de projets accidentelles. Pour chaque situation
de projet on définit les combinaisons aux états limites de services (ELS), et aux états limites
ultimes (ELU).
Notes qu’il est indispensable de compléter le présent dimensionnement par une étude
sismique, le site [vallée El Hachef] étant de sismicité élevée.
Un calcul de fourchette en Gk,sup et Gk,inf est à prévoir à cause de la variabilité des charges
de superstructure. [EN 1990, 4.1.2]
Nous ne tiendrons pas comptes des forces de freinage ou d’accélération. En effet ces actions-
là sont horizontales et ne servent qu’au dimensionnement des appareils d’appuis et des joints
de dilatation que nous ne traiterons pas. [EN 1991-2, 4.4.1]
L’EN1991-2 définit des groupes de charges, qui prennent en considération l’effet combiné des
systèmes de charge, ces groupes sont à considérer séparément, ils définissent chacun une
action caractéristique variable à combiner avec des charges autres que celles du trafic. [ EN
1991-2, 6.8.2]
Les actions de trafic (LM71, SW/0, SW/2 doivent être multipliées par les coefficients
dynamiques que nous calculons ci-dessous). Nous rappelons aussi que l’action du SW/0 n’est
à considérer que quand il s’agit d’un pont à travées continues.
Les combinaisons d’actions sont établies à l’aide de l’EN 1990 et son annexe normative A2 ‘’
Application aux ponts ‘’.
∑ + ∑
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Coefficients ψ : Coefficients γ :
- Charges ferroviaires sur deux voies: ψ0 = - Charges permanentes : γG, sup = 1.35 γG,inf = 1
0.8 ψ1 = 0.7 ψ2 = 0
- Retrait : γG, sup = 1 γG,inf = 0
- Charges ferroviaires sur une voie : ψ0 = 0.8
ψ1 = 0.8 ψ2 = 0 - Dénivellation d’appuis : γG, sup = 1.35 γG,inf = 0
∑ + ∑
∑ + ∑
∑ ∑
Dans le cas d’un pont à poutres, les effets de la géométrie déformée n’interviennent
pas. L’analyse est donc une analyse de premier ordre.
La résistance des sections mixtes sous moment positif est en général une résistance
plastique impliquant la prise en compte de non linéarité des matériaux. Les efforts et
par la suite les contraintes sont néanmoins calculés à partir d’une analyse linéaire
élastique.
Cette analyse doit tenir compte de la fissuration du béton, de son retrait et de son
fluage, ainsi que du phasage de construction.
Dans une première analyse globale, dite ‘’ non fissurée ‘’, la participation du
béton de la dalle aux caractéristiques mécaniques de la poutre modélisée est
considérée dans toutes les sections transversales du tablier ;
Dans une section transversale donnée si les contraintes longitudinale σ c dans
la fibre supérieure de la dalle en béton sous ELS caractéristique est inférieure
à -2fctm = -6,4MPa, alors le béton de cette section est considéré comme
fissuré dans la deuxième analyse. Ce critère définit ainsi des zones fissurées
de part et d’autre des appuis intermédiaires du tablier ;
Dans une deuxième analyse globale, dite ‘’ fissurée ‘’, on réduit la participation
de la dalle en béton dans les zones fissurées à celle de ses armatures
passives. Les sollicitations et contraintes issues de cette deuxième analyse
sont exploitées dans ce qui suit pour justifier chaque section transversale du
tablier.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
A condition que :
L’analyse fissurée peut être directement faite en considérant pour les zones
fissurées, des longueurs égales à 15% des portées de part et d’autre de chaque
appui intermédiaire.
Explication du phénomène :
La répartition des contraintes normales dans une section transversale n'est pas
uniforme, car plus une fibre longitudinale de la dalle est éloignée transversalement de
l’âme métallique, plus elle présente un retard de déformation sur la fibre centrale (elle
« traîne »). Ce phénomène est appelé traînage de cisaillement. Afin de le prendre en
compte dans les calculs, on définit des largeurs efficaces pour la dalle.
Pour le calcul de flexion longitudinale, on peut modéliser le tablier soit sous la forme d’une file
continue de barres, placée au niveau de la fibre moyenne de la poutre modélisée, et posée sur
des appuis simples au niveau des piles et culées [C’est-à-dire qu’on modélise le demi-tablier
seul sous forme filaire], ou bien on modélise tout le tablier, et dans ce cas il s’agira d’un model
filaire section transversale entière.
Pour une poutre maîtresse dans une section donnée du tablier, la largeur efficace de
dalle est la somme de 3 termes : [EN1994-2, 5.4.1.2(5)].
Avec:
Le1= 0,85*L1= 0,85*50,625= 43,03m pour les sections situées en travée de rive C0-
P1 et P4-C5, et pour les sections situées sur les culées C0 et C3 ;
Le2= 0,7*L2= 0,85*56,5= 39,55m pour les sections situées en travée intermédiaire;
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Comme Lei/8 est toujours supérieur à bi, on en déduit que la largeur efficace est
égale à la largeur réelle, sauf pour les sections sur culées.
D'où pour les travées intermédiaires: beff = 6,29m.
Pour le calcul des sollicitations avec une analyse globale élastique linéaire, on peut utiliser des
largeurs constantes par travée et égale à la valeur à mi- portée. Dans le cas de cet exemple,
cela permet de faire le calcul des sollicitations avec la largeur réelle de dalle sur toute la
longueur du pont, c’est-à-dire que le traînage de cisaillement de la dalle n’a pas d’influence sur
les sollicitations. Ceci est logique compte tenu des portées envisagées pour l’exemple, qui sont
relativement grandes pour un pont bipoutre. [EN 1994-2, 5.4.1.2(4)]
L’inertie et le centre de gravité que donnent les tableaux ci-dessous sont calculés à
partir d’un coefficient d’équivalence n à court terme. Une première étape consiste
donc à calculer le coefficient d’équivalence n.
- n= Eacier/Ebéton.
- Ebéton = Einst= 22000.(fcm/10)0,3 = 22000*(43/10)^0,3.
L’égalité des moments statiques par rapport à la fibre supérieure du béton nous
donnent les résultats suivants :
Ah.ZG=Aacier.(Zacier+hbéton)+Abéton.Zbéton/n
Où :
Ah : Aire de la section homogène. Ah est égale à A béton/n + Aacier.
ZG : Centre de gravité de la section homogène.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Où :
Iacier : Moment d’inertie de l’acier par rapport au centre de gravité du profilé métallique.
Ibéton : Moment d’inertie de la section de béton par rapport à son centre de gravité.
Dans un premier temps on réalise une analyse globale non fissurée. Les sollicitations
et les contraintes longitudinales σc dans la dalle sont calculées en considérant que le
béton participe à la raideur en flexion de toutes les sections.
La figure ci-dessous illustre les valeurs de contraintes obtenues alors sous
combinaison ELS caractéristique ainsi que les zones où cette contrainte dépasse -
2.fctm = -6,4 MPa sur le parement supérieur du hourdis.
Bien que les moments soient nuls aux extrémités du tablier, les contraintes
représentées ne le sont pas car elles incluent les contraintes auto-équilibrées dues
au retrait et à l’action thermique (appelées auto-contraintes, ou « effet primaire », ou
encore « effet isostatique » dans l’EN1994-2).
Pour l’analyse fissurée ultérieure, on a pris en compte pour chaque appui
intermédiaire, une seule zone fissurée, continue et la plus longue possible.
10
0
0 50 100 150 200 250 300
-5
-10
-15
Figure 30- ENVELOPPE DES CONTRAINTES DANS LA FIBRE SUPERIEURE SOUS ELS CARACTERISTIQUE
On affecte à ces zones un béton non résistant [wet concret], dont la seule fonction est
de transférer les charges à la charpente métallique. (Voir paragraphe : [VII.2.7]).
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
o Retrait du béton :
L'action du retrait est introduite sur le modèle filaire sous la forme d'un effort normal
Nb = Ecm.εcs.Ab appliqué au centre de gravité de la dalle en béton. Cet effort se
ramène au niveau du centre de gravité de la section mixte à l'effort normal Nb et au
moment fléchissant Mb = Nbzb où zb est la distance entre le centre de gravité mixte et
le centre de gravité de la dalle.
Pour la détermination des zones fissurées, ces efforts qualifiés d'« isostatiques » (ou
de « primaires ») par l'EN1994-2 sont appliqués dans toutes les sections du modèle.
L'EN1994-2 appelle effets « hyperstatiques » (ou « secondaires ») du retrait, la
différence entre les efforts internes de la Résistance des Matériaux obtenus dans le
modèle de la poutre continue sous l'action des efforts isostatiques, et les efforts
isostatiques eux-mêmes. [Ceci est analogue à l’effet hyperstatique introduit par les
précontraintes dans une poutre sur plusieurs appuis].
Pour l'analyse dite fissurée, les effets isostatiques du retrait (Nb et Mb) ne sont plus
appliques dans les zones fissurées sur appuis intermédiaires. Le retrait au jeune âge
et le retrait thermique εcs + εth = 1,7.10-5 restent appliques plot par plot, en dehors
des zones fissurées, sur une structure homogénéisée avec un coefficient
d'équivalence à court terme (n0 = 6,1625). Le retrait au temps infini εcs = 2,4.10-4
reste applique en une seule phase sur la dalle complète (à l’exception des zones
fissurées) et pour une structure homogénéisée avec un coefficient d'équivalence nL =
15,24.
Le gradient thermique est une action variable appliquée sur une structure
homogénéisée avec un coefficient d'équivalence à court terme (n0 = 6,1625). Dans
les zones fissurées, il est traité de la même façon que le retrait. C’est là une des
raisons du choix de cette définition du gradient thermique dans l’Annexe Nationale de
l’EN1991-1-5.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Les produits CSi utilisent en général la norme AASHTO, mais ils admettent la
définition de nouvelles entrées dites ‘’ User ‘’. Cela permettrait l’introduction des
matériaux, des trains de charges et combinaisons tels que définies dans les
Eurocodes.
- On effectue une première analyse sous poids propre uniquement [Sans définition
des charges de trafics, climatiques ou autres]. L’analyse généralement permet le
recueil des sollicitations, dans notre cas elle permet de déverrouiller l’onglet
optimisation [Design/Rating > Design Requests > Run Super > Optimize], où l’on va
introduire la variation des poutres.
o Semelles [Flanges] :
La largeur des semelles minimale que définit l’AASHTO dans l’article 6.10.2.1 est
donnée par bf≥D/6, l’épaisseur minimale est donnée par tf≥1,1tw. L’article 6.10.2.2
ajoute à cela la condition suivante : bf/2tf ≤12.
On commence par choisir le modèle prédéfini [Steel Girder : Pont Mixte] au niveau
de : Orb>New> QuikBridge.
La base de données dont dispose le logiciel en ce qui concerne les matériaux n’inclut
pas les nuances d’aciers et les classes de béton utilisées par les eurocodes.
CSiBridge offre toutefois la possibilité d’ajouter et de redéfinir de nouveaux
matériaux. [Components>Type>Material Propreties].
N.B : L’objet de notre analyse étant principalement le recueil des sollicitations, et non
pas le dimensionnement, on aurait pu nous contenter de garder les matériaux que
génère le logiciel par défaut lors du choix du modèle [Template] et ne changer que
les masses volumiques, ainsi que les propriétés qui dépendent du temps [Time
dependent propreties] pour l’introduction de l’effet du retrait et du fluage dans
l’analyse.
L’option Schedule Stages va nous permettre de recueillir les sollicitations pour les
phases de construction et de mise en service.
La fissuration est prise en compte par l’introduction d’un béton non résistant qui ne
fait que transférer le chargement vers la charpente métallique, comme M = EId²y/dx²,
si on réduit la rigidité du béton EI, les sollicitations vont être directement transmises
aux poutres en acier. [Ceci aurait comme conséquence d’introduire l’effet non mixte
dans les zones fissurées au niveau des appuis].
Ceci peut être effectué par la définition d’un béton non résistant, béton nommé ‘’ wet
concrete ‘’ au niveau de l’onglet Advanced>Define> Area modifiers. Avant toutefois
de procéder à cela, il faudra sélectionner le béton, ceci pouvant être fait au niveau de
l’onglet Home> Select> Propreties> Material Propreties>C35/45.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Une fois défini, on affecte ce béton aux zones fissurées pour le retrait et le gradient
thermique tel que décrit dans l’analyse globale. Cette affectation peut être faite au
niveau de l’onglet Analysis> Load Cases > Retrait.
L’analyse est non linéaire, pour tenir compte des effets de retrait qui dépendent du
temps, et pour tenir compte aussi des zones fissurées.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Ceci conclut l’ensemble des astuces jugées utiles pour la modélisation du pont et
aussi pour l’analyse, il ne s’agit pas d’un tutoriel exhaustif qui illustre les différentes
étapes à suivre pour la modélisation, mais plutôt d’un ensemble d’astuces
indispensables à l’analyse qui ne figurent pas dans les tutoriels accompagnant le
logiciel.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Note : Les sollicitations sous retrait données par le logiciel tiennent compte des deux effets
primaires et secondaires du retrait, il s’agit du retrait global.
L’action thermique produit un effet similaire à celui de l’action du retrait.
La résistance de la structure à l’ELU peut être déterminée par calcul élastique ou par
calcul plastique. Dans un élément sollicité en flexion, tel que la poutre mixte, c’est la
résistance en flexion de la section mixte qui est le paramètre prédominant lors du
dimensionnement de la structure. Dans ce chapitre, nous développerons les
méthodes d’analyse de la résistance en flexion de la poutre mixte, ainsi que les
principes de vérification en effort tranchant.
Les différentes sections constituant une structure mixte sont vérifiées sous les
combinaisons d’actions ELS et ELU. Les vérifications à l'ELU font appel à la notion
de classe de sections. Selon la classe d’une section, les vérifications sont de natures
différentes. La classe d’une section dépend de ses caractéristiques géométriques
(incluant la prise en compte de l’ensemble dalle / connecteurs comme élément
stabilisant de la semelle supérieure), mais aussi du signe et de l’intensité des efforts
appliqués.
Les sections transversales de Classe 1 sont celles qui peuvent former une rotule
plastique possédant la capacité de rotation exigée pour l'analyse plastique.
Les sections transversales de Classe 2 sont celles qui, bien qu'elles soient capables
de développer un moment plastique, ont une capacité de rotation limitée et ne
conviennent donc pas pour les structures calculées par analyse plastique.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Le système de classification établie pour les poutres en acier s'applique aussi aux
poutres mixtes et la classe d'une section mixte est la classe la plus élevée des parois
comprimées en acier qui la composent. A ce propos on peut faire trois remarques
préliminaires :
- Le voilement local ne peut être provoqué que par des contraintes de compression.
Toute paroi soumise uniquement à de la traction est obligatoirement de classe 1 quel
que soit son élancement ;
-Si une paroi est de classe n sous compression uniforme, alors elle est forcément de
classe m ≤ n pour tout autre cas de sollicitation qui ne peut que diminuer les efforts
de compression ;
-Si les connecteurs respectent les espacements définis dans l'EN1994-2, 6.6.5.5
alors une semelle comprimée en acier connectée à une dalle en béton est de classe
1.
Pour le cas d'un pont mixte, on trouve que les sections en travée soumises à un
moment positif sont soit de classe 1 soit de classe 2 (la hauteur comprimée de l'âme
est très faible du fait d'une position très haute de l'axe neutre plastique, et la semelle
supérieure connectée au béton comprimé est de classe 1). A l'inverse, les sections
au voisinage des appuis intermédiaires, soumises à un moment fléchissant négatif,
sont généralement de classes 3 ou 4 (hauteur d'âme comprimée relativement
importante).
L'EN1994-2 permet de reclasser une section en I dont les semelles sont de classe 1
ou 2 et l’âme de classe 3. Cela permet alors de justifier la section en plasticité. Le
moment résistant plastique est alors déterminé en limitant les hauteurs d'âme
comprimée à 20εtw , c'est-à-dire en supprimant la zone d'âme susceptible de voiler.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
o Justification en plasticité
La position de l'axe neutre plastique (ANP) ainsi que le moment résistant plastique
𝑀 ,𝑅 sont calculés en considérant les résistances plastiques suivantes pour les
matériaux:
Les figures ci-après schématisent d'une façon générale le diagramme plastique pris
en compte pour une poutre en I sous moment positif 𝑀𝐸 ≥ 0 (resp. sous MEd < 0).
𝑀𝐸 ≤ 𝑀 ,𝑅
Avec :
- 𝑀𝐸 : Le moment sollicitant à l'ELU, déterminé par une analyse globale élastique
fissurée;
- 𝑀 ,𝑅 : Le moment résistant plastique;
Dans le cas où :
la section en flexion négative, au niveau ou à proximité d'un appui adjacent, est
de classe 3 ou 4;
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
le rapport des longueurs des portées adjacentes à cet appui (la plus courte/la plus
longue) est inférieur à 0,6.
Note : Il se peut que le cas de charge conduisant au moment maximum en travée soit
proche de celui conduisant au moment minimum sur appui. Pour éviter une
éventuelle redistribution qui serait alors préjudiciable, l'EN 1994-2 limite 𝑀𝐸 à
0,9.𝑀 ,𝑅 dans la section de classe 1 ou 2 en travée.
o Justification en élasticité:
Dans le cas d'une section mixte de classe 4, il convient d'utiliser la section efficace à
l'instant considéré pour la vérification des contraintes aux différentes stades de
construction et d'utilisation [EN1994-2, 6.2.1.5]
Les contraintes à l'ELU issues de l'analyse globale (et calculées sur une aire brute
tenant compte du traînage de cisaillement) sont utilisées pour déterminer l'aire
comprimé initiale Ac de la section d'acier de charpente, puis l'aire efficace A c,eff = ρ Ac
(avec ρ coefficient de réduction ρ<1) de cette aire comprimée. L'aire Ac peut être
composée de plusieurs éléments de classe 4 (semelles et âmes) et le calcul de Ac,eff
est alors itératif.
A partir des contraintes ELU initiales, un premier calcul fournit le coefficient de
réduction et l'aire efficace pour le premier élément. Les contraintes ELU sont
réévaluées avec les caractéristiques mécaniques de cette première section efficace,
puis utilisées pour déterminer le coefficient de réduction et l'aire efficace du deuxième
élément. Et ainsi de suite
La réévaluation des contraintes de l'ELU sur une section efficace mixte (à chaque
pas du calcul itératif) doit tenir compte :
• d'un éventuel décalage eN du centre de gravité de la section efficace par rapport
à la section initiale, qui se traduit en présence d'un effort normal NEd par un
moment fléchissant additionnel NEd eN ;
Le schéma de la figure propose une façon de faire dans le cas d'une section en I non
raidie (dont seule l'âme est de classe 4) sous l'action du seul moment fléchissant MEd
< 0 (cas le plus courant). Ma est la part du moment MEd reprise par la section de
charpente seule et Mc est la part du moment MEd reprise par la section mixte (MEd =
Ma + Mc). Les contraintes efficaces à justifier sont réévaluées avec les
caractéristiques efficaces et les valeurs Ma et Mc.
Vpl,a,Rd est la résistance plastique à l’effort tranchant de la charpente métallique. Lorsque l’âme
devient très élancée, elle risque de voiler sous l’action de VEd, on doit alors vérifier que VEd ≤
Vb,Rd. Vb,Rd est la résistance au voilement par cisaillement.
y
- pl,a,Rd v où Av est l'aire de charpente cisaillée par VEd (généralement l'aire de
γM0 √
l'âme de la poutre, pondérée d'un facteur η dépendant de la nuance d'acier).
- b,Rd bw,Rd bf,Rd w w
M1√
- 𝜂 = 1,2 pour les aciers jusqu′à la nuance S460 selon l'Annexe Nationale de l'EN1993-
1-5.
-𝑉𝑏 ,𝑅 représente la contribution des semelles à la résistance au voilement par
cisaillement (généralement négligeable par rapport à celle de l'âme pour les poutres
traditionnelles d'ouvrages d'art).
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
- Le calcul de Mpl,Rd ne considère que les aires efficaces des semelles mixtes dues
au traînage de cisaillement, ainsi qu’au voilement si la semelle est de classe 4.
- Mf,Rd est calculé avec les mêmes hypothèses que Mpl,Rd, mais en négligeant
complètement l'aire de l'âme.
- Ce critère d'interaction n'est pas à vérifier dans les sections situées à moins de
hw/2 d'un appui comportant un raidisseur vertical.
La répartition des matières a donné cinq types de sections selon si l'on se situe sur
les appuis d'extrémité ou si l'on se déplace des appuis intermédiaires vers le milieu
des travées.
o Classification :
Les sections en travée soumises à des moments fléchissants positifs sont supposées
de classes 1 ou 2.
Exemple de la section 1 :
Comme on a Fc ≤ Ffs + Fw + Ffi et Fc + Ffs ≥ Fw + Ffi, on en déduit que l’ANP est situé
dans la semelle supérieure de charpente à la distance x de la fibre extrême
supérieure de cette semelle. En écrivant l’équilibre des efforts autour de l’ANP, on
déduit :
Comme l’ANP est situé dans la semelle supérieure, l’âme est entièrement tendue et
est donc de classe 1.
Les sections sur appuis soumises à des moments fléchissants négatifs sont souvent
de classes 3 et 4.
Exemple de la section 3 :
c/t = (bfi-tw) / 2.tfi = 9.78 ≈ 11.68ε → la semelle inférieure est de classe 3 [EN1993-
1-1, tableau 5.2].
Comme on a Fap + Ffs ≤ Fw + Ffi et Fap+Ffs+Fw ≥Ffi on en déduit que l’ANP est dans
l’âme à une certaine distance x de la jonction âme/semelle supérieure. En écrivant
l’équilibre des efforts autour de l’ANP, on déduit :
On en déduit que l’âme est au moins de classe 3 et on raisonne donc maintenant sur
les contraintes ELU au niveau de la semelle supérieure et inférieure que donne le
tableau 13.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Ψ = -278/254,1 = -1.09 ≤ -1
c/t = hw/tw = 3530/34 = 103,82 < 62ε(1-Ψ)√(-Ψ) = 112,24 → l’âme est de classe 3
o Conclusion :
Les sections sur appuis seront justifiées pour une analyse élastique, tandis que les
sections à mi- travée seront justifiées pour une analyse plastique.
o Justification en flexion :
MEd = 97,75 MN.m ≤ Mpl,Rd = 132,90 MN.m [Mpl,Rd est calculé à partir de l’ANP]
On a pl,a,Rd ww et bw,Rd w w; ww
M0√ M1√ M1√
λw = √ = 1,71
√
χw = = 0,568
Résultats :
pl,a,Rd et bw,Rd
position/haut 1,25
h 0,3
e 0,02
Note : Pour augmenter le rapport résistance/poids propre des poutres planes, l'âme
peut être renforcée, non seulement à l'aide de raidisseurs transversaux, mais
également par des raidisseurs longitudinaux. La fonction principale des raidisseurs
longitudinaux est d'accroître la résistance en voilement de l'âme pour les sollicitations
de cisaillement et de flexion. Un raidisseur efficace devant rester rectiligne, il limite
donc le voilement de l'âme à de petits sous-panneaux. Il en résulte une augmentation
significative de la résistance ultime de la poutre.
L’inertie et l’aire de la section efficace du raidisseur sont calculées avec une portion
d’âme collaborante de 15εtw de part et d’autre le raidisseur longitudinal. [EN1993-1-5,
9.1(2)]
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Pour les plaques dont le coefficient d’aspect α = a/hw est inférieur à 3, Kτ est la
suivante :
Kτ = 4,1 + + 2,2√
Ci-dessous, vous sont présentés les nouveaux résultats [En tenant compte de
l’existence du raidisseur longitudinale].
o Justification en flexion
On vérifie successivement :
σs,inf = 262,8 MPa ≤ fyf /γM0 = 295 MPa,
σs,sup = - 254 MPa ≥ - fyf /γM0 = - 295 MPa,
et σarma,max = - 220,8 MPa≥ - fsk /γS = - 434,8 MPa.
La section 2 est donc justifiée en flexion à l'ELU. Les vérifications sont faites ici pour les fibres
extrêmes des semelles de la charpente.
√𝑘
→ L'âme (raidie par les raidisseurs verticaux) doit être vérifiée vis-à-vis du voilement
sous cisaillement.
On a pl,a,Rd w w et bw,Rd w w; w w
M0√ M1√ M1√
VEd ≥ 0.5 VRd, on vérifie l’interaction flexion / effort tranchant selon le critère suivant :
f,Rd
[ ][ 1
Or, on a : et
f,Rd
[ ][
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
o Justification en flexion :
On vérifie successivement :
Or √𝑘
L'âme (raidie par les raidisseurs verticaux) doit être vérifiée vis-à-vis du voilement
sous cisaillement.
On a pl,a,Rd w w et bw,Rd w w; w w
M0√ M1√ M1√
On a VEd ≥ 0.5 VRd , il faut donc vérifier l’interaction flexion / effort tranchant selon le
critère suivant :
f,Rd
[ ][ 1
Or, on a : et
f,Rd
[ ][
o Justification en flexion:
On trouve :
Conclusion :
o Justification en flexion
On vérifie successivement :
Pour la justification de la section de l’âme sous effort tranchant, on doit, en premier lieu, savoir
si la vérification de l’âme vis-à-vis du voilement sous cisaillement est nécessaire.
Pour cela, on doit vérifier que : √𝑘
Or √𝑘
L'âme (raidie par les raidisseurs verticaux) doit être vérifiée vis-à-vis du voilement sous
cisaillement.
On a pl,a,Rd w w et bw,Rd w w; w w
M0√ M1√ M1√
On a VEd ≥ 0.5 VRd , il faut donc vérifier l’interaction flexion / effort tranchant selon le critère
suivant :
f,Rd
[ ][ 1
Or, on a : et
f,Rd
[ ][
Les vérifications des sections sous effort tranchant faites aux paragraphes
précédents nécessitent de s'assurer que les montants verticaux sont suffisamment
rigides pour assurer un fonctionnement en treillis de l'âme.
Afin de vérifier la résistance et la rigidité des raidisseurs qui agissent en qualité de supports
des panneaux intérieurs de l'âme, il convient que leurs sections efficaces présente une rigidité
minimale donnée par :
D'après l'article 9.1(2) de l'EN1993-1-5, l'inertie du raidisseur est calculée avec une portion
d'âme de largeur égale de chaque coté du raidisseur en évitant tout chevauchement
des parties collaborantes correspondant à deux raidisseurs voisins ( voir la figure suivante).
Dans le cas défavorable d'une épaisseur d'âme faible ( ) et d'une hauteur d'âme
maximale ( ), on obtient
Comme : √ ⇨
Les montants verticaux constituent donc bien des raidisseurs rigides pour les
panneaux d'âme justifiés sous l'effort tranchant comme on l'a déjà supposé dans nos
justifications aux ELU.
Il convient aussi de s'assurer que les montants verticaux ne risquent pas de flamber
en torsion (significatif dans le cas de raidisseurs verticaux en Té ouverts). Pour cela
on vérifie :
Où :
est l'inertie polaire du raidisseur seul par rapport à son point de soudage sur l'âme
principale;
On en déduit :
√𝛾 30,24 = 10740,94 KN
D'où : 324842, 29
√ avec 𝐴 𝑏
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Un calcul analogue à celui-là a été fait pour les sections de classe 1 et 2, voir Feuille
de calcul Déversement.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
- Les limitations sur les contraintes dans la charpente, les aciers passifs et le béton,
sous combinaison ELS caractéristique.
- La respiration de l’âme.
Pour les vérifications d'ouverture de fissures, les actions sont classées suivant leur
origine :
- Actions directes,
- Actions indirectes (par exemple, un retrait gêné).
On rappelle que les limites retenues pour le calcul des ouvertures de fissures en
flexion longitudinale générale valent :
• 0,3 mm sous les actions directes de l'ELS fréquent (conformément à l’Annexe
Nationale de l’EN1992-2),
• 0,3 mm sous les actions indirectes non calculées, dans les zones tendues à l'ELS
caractéristique.
𝑀 ⁄𝛾 , avec 𝛾
- Dans l'âme, 𝑀
𝜏 𝑀 ⁄ 𝑀
√ 𝛾
√ 𝜏 √ 𝑀 ⁄𝛾
La contrainte de compression dans le béton doit être limitée suivant les critères :
Note : Ce critère n'est indiqué que pour des parements de béton de classe
d'exposition XD, XF et XS. Une dalle de pont mixte sera généralement XC. On choisit
de retenir tout de même ce critère qui permet notamment de s’affranchir de tout
risque de fatigue du béton de la dalle.
Pour les sections où le moment est négatif et tend la dalle, une telle vérification n'est
bien sûr pas à faire. Alors que pour les sections à mi-travée soumises à un moment
positif maximal on trouve que la contrainte de la compression a pour valeur :
Conclusion : La dalle en béton armé est justifiée aux ELS vis-à-vis des contraintes.
La limitation de la traction dans les armatures transversales est faite suivant les
critères de l'EN1994-2, 7.2, et qui sont comme suit :
A partir du calcul des contraintes avec et sans participation du béton de la dalle dans
la résistance de la section, il convient de choisir l'une ou l'autre des valeurs suivant le
signe du moment Mc,Ed ( de la dalle ) sollicitant la section mixte. Les contraintes
calculées avec un béton participant ne sont pas nulles aux extrémités libres à cause
de l’introduction dans leur calcul des auto-contraintes de retrait.
Lorsque Mc,Ed est négatif, il convient aussi d’ajouter aux contraintes calculées sans
béton participant, le terme Δσs lié à la rigidité du béton tendu entre les fissures et qui
vaut de l’ordre de 106 MPa (à voir dans le paragraphe de vérification de fissuration
due aux charges extérieures ).
D'après les calculs déjà établis sous l'ELS caractéristique, la contrainte a pour valeur
de 183,4 MPa.
Le critère est largement vérifié.
Les risques de respiration d'une âme raidie sont négligeables dans le cas des ponts
ferroviaires lorsque le critère suivant est satisfait :
𝑏⁄
La limitation de la largeur de fissures à une valeur acceptable peut être obtenue en mettant en
place un ferraillage minimum de non-fragilité défini par :
𝐴
𝐴 𝑘𝑘 𝑘
ks, kc et k sont donnés par [l'EN1994-2, 7.4.2].
La quantité kcfct,effAct est une expression approchée de l'effort dans le béton tendu sous l'effet
du moment de fissuration :
• La contrainte au milieu du béton tendu sous l'effet d'un moment de fissuration (moment
créant une contrainte fct,eff en fibre supérieure de la dalle en section non fissurée) est donnée
par :
D'où : 𝑘
Il convient d'ajouter la traction supplémentaire due au retrait gêné, terme non calculé et évalué
forfaitairement à kc = 0,3.
Note : On obtient souvent kc = 1.
Cet effort de traction est ensuite réduit pour tenir compte forfaitairement de différents effets :
• non-uniformité des contraintes dans la dalle, par le coefficient k = 0,8 ;
• transfert d'effort de la dalle vers la charpente au moment de la fissuration, par le coefficient
ks = 0,9.
On met donc en place un ferraillage permettant d'équilibrer cet effort, en travaillant à la limite
élastique fsk. On obtient ainsi le ferraillage de base à mettre en place dans toute section.
On verra aux paragraphes suivants qu'il peut être nécessaire de réduire fsk pour d'autres
justifications.
• L'axe neutre élastique des sections étant situé dans l'âme, la totalité de la dalle est tendue.
Donc Act représente la section de la dalle : Act = 2,36 m² ;
• fct,eff = fctm = 3,2 MPa (on ne peut pas garantir de façon certaine que la fissuration se produira
au jeune âge) ;
• hc = 0,375 m (épaisseur de la dalle à l'exclusion du renformis) ;
• z0max = 0,991 m (calculé avec un coefficient d'équivalence n0 à court terme) ;
•:𝑘 ( )
Il s’agit de vérifier que l’ouverture des fissures reste inférieure à 0,3 mm par la méthode
indirecte dans les zones tendues de la dalle sous combinaison ELS caractéristique. Cela
suppose de connaître la contrainte dans les armatures passives. Sous l'effet des retraits gênés
(retrait de dessiccation, retrait endogène, retrait thermique), on ne connaît pas cette contrainte.
Le calcul conventionnel suivant est proposé :
𝐴
𝑘 𝑘 𝑘
𝐴
On remarque qu’il s’agit en fait de la formule du ferraillage minimum lue à l'envers. Il s'agit
donc de la contrainte qui se développe dans les armatures au moment de la fissuration causée
par le retrait gêné.
Avec les sections d'aciers choisies pour le ferraillage en section ( ρs = 1 %), on obtient :
𝑀
La contrainte admissible limite est obtenue par interpolation linéaire dans le tableau 7.1 de l’EN
1994-2 :
Pour wk = 0.3 mm :
σs max= 230.6 MPa > 193.6 MPa
Le calcul général de flexion longitudinale permet d'obtenir les contraintes dans la nappe
supérieure d'armatures passives, en section fissurée, sous l'effet de la combinaison ELS
fréquente. On note que la valeur maximale de contrainte a pour valeur :
Ces valeurs doivent être majorées pour tenir compte de la présence de la charpente métallique
:
σs= σs0 + Δ σs
L'expression littérale du terme Δσs se démontre à partir de l'équilibre des efforts dans les deux
modèles de comportement de la figure suivante:
Figure 55-ORIGINE DU TERME DE CONTRAINTE LIE A LA RIGIDITE DU BETON TENDU ENTRE LES FISSURES
On a : d'où : 𝑀
𝑀
On obtient le diamètre maximum autorisé pour les barres d’armature par interpolation linéaire
dans le tableau 7.1 de l’EN 1994-2 :
, d'où
On obtient l'espacement maximum autorisé pour les barres d'armature par interpolation dans le
tableau 7.2 de l'EN1994-2 présenté ci-dessous (avec une ouverture admissible de 0,3 mm) : s
= 175 mm.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Figure 56- ESPACEMENT MAXIMAL DES BARRES POUR DES OUVERTURES DE FISSURES wk
L’ouverture des fissures est contrôlée si un des deux critères ci-dessus est vérifié.
Le diamètre maximum obtenu étant trop faible pour ce type d’ouvrage, il faudra que le
ferraillage respecte le critère d’espacement minimum, les barres longitudinales devront donc
être espacées de moins de 175 mm.
Conculsion : Le tablier est justifié vis-à-vis du critère de flèche pour le confort des passagers.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
La liaison entre la dalle en béton et la charpente métallique est assurée via des
connecteurs soudés sur la semelle supérieure de la poutre. Cette connexion est
essentiellement prévue pour résister au cisaillement horizontal et est appelée
"connexion au cisaillement".
Pour le dimensionnement de la connexion, à l'ELS comme à l'ELU, la section 6 de
l’ENV1994-2 propose une approche de calcul élastique, fondé sur l’équilibre d’un
bloc de dalle entre deux sections critiques successives supposées non fissurées,
même quand le béton est tendu. Dans les zones comportant des sections de classe 1
ou 2 où au moins une fibre est plastifiée à l’ELU, un calcul élasto-plastique de la
connexion est aussi nécessaire.
Outre les goujons verticaux classiques de connexion d'une dalle horizontale en
béton, l'EN1994-2 traite aussi dans son article 6.6.4, les goujons disposés
horizontalement dans le sens de l’épaisseur de la dalle, comme par exemple les
goujons soudés sur une âme métallique pour la connexion d'un hourdis inférieur de
pont. Dans la suite de ce paragraphe, seuls les goujons verticaux sont abordés.
- h : La hauteur du goujon ;
- : La résistance ultime à la traction de l’acier du goujon ;
- 𝑐𝑘 : La résistance caractéristique du béton en compression ;
- 𝐸𝑐 : Le module d’élasticité du béton.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
DIMENSIONNEMENT A L’ELS
Comme pour les contraintes normales calculées en comportement mixte non fissuré,
le coefficient d’équivalence utilisé pour 𝑐 et mixte est le même que celui utilisé pour
calculer l’effort tranchant élémentaire correspondant à chaque contribution.
𝑣 [|𝑣 𝑣 |
[EN1994-2, 6.8.1(3)]
Dans toute la section du tablier, la densité de connecteurs utilisés doit être suffisante
pour reprendre intégralement le flux de cisaillement. On divise l’ouvrage en
tronçons de longueurs (1 ≤ ≤ ) , sur chacun desquels on dispose un nombre
de connecteurs et on vérifie la condition suivante :
𝑣
Pour des raisons constructives, il n’est en général pas envisageable de faire évoluer
continûment la densité de connecteurs. On divise alors l’ouvrage en n tronçons de
longueurs i (1 ≤ ≤ ) sur chacun desquels on dispose un nombre (1 ≤ ≤ )
de connecteurs (densité constante par tronçon). Le choix des tronçons s’effectue en
observant les variations de vL,Ed ELS(x), chaque tronçon ayant typiquement une
longueur comprise entre 5 et 15 m.
Pour notre cas, on propose de découper la longueur du module en tronçons de
14,0625 m [Valeur que conditionnent les sorties logiciels, les sollicitations étant
données pour des valeurs de xi à pas constant de 2,8125 nous prendrons en
considération la sollicitation maximale dans un intervalle qui s’étend sur 5x i c'est-à-
dire un intervalle de longueur 14,0625] ;
Par exemple, pour le tronçon [45 ; 55,33] autour de l'appui P1, le flux de cisaillement
obtenu en valeur absolue sous ELS caractéristique vaut successivement (en MN/m) :
Le flux de cisaillement ELS maximal à reprendre est donc de 1,42 MN/m, ce qui est
assuré à condition de placer les rangées de connecteurs au pas maximal de (4
goujons par rangée) :
𝑣
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
1,8
1,6
1,4
Glissement ELS(MN/m)
flux de cisaillement
1,2
0,8
glissement repris
0,6 par les goujons
0,4
0,2
0
0 50 100 150 200 250 300
Abscisse (m)
DIMENSIONNEMENT A L’ELU
𝑣 [|𝑣 𝑣 |
La densité de connecteurs, constante par tronçon, doit alors vérifier les deux critères
suivants :
- localement, le flux de cisaillement ne doit pas dépasser de plus de 10% ce que la
densité de connecteurs permet de reprendre :
𝑣
- par tronçon, le nombre de connecteurs doit être suffisant pour transmettre la
totalité de l’effort de cisaillement :
∫ 𝑣
( )
𝑣 [ ∫ 𝑣
2,5
1,5
flux de cisaillement
1
glissement repris par
0,5
0
0 50 100 150 200 250 300
Abscisses (m)
Dans un premier temps, on doit déterminer l'emplacement des zones où le calcul non
linéaire de la connexion est nécessaire.
A partir de l'EN 1994-2, 6.6.2.2, on identifie la section en travée, notée B, et définie
comme étant celle soumise à la plastification maximale. En général, cette section est
celle soumise au moment MEd maximal à l'ELU en l'absence de variation brutale des
caractéristiques de section.
𝑀 𝑀
𝑏 (noté Nc,f par l'EN1994-2)
Il est à noter que la plastification de la section B peut aussi être atteinte par excès de
compression dans le béton, même si cela est plus rare que la situation de la figure
présentée.
Note : Un cas limite intéressant est à mentionner. Lorsque k = 1, cela signifie que la
section B est juste à la limite de son comportement élastique, et par conséquent, les
sections A, C et B sont confondues.
Les connecteurs peuvent être répartis avec une densité constante entre les sections
A et B (respectivement B et C). FB est lu sur le diagramme d’interaction M-F dans la
section B, soit par le diagramme GJH, soit par le diagramme GH (voir figure). Cet
effort dans la dalle correspond au moment MEd qui sollicite effectivement la section B
à l’ELU et qui provient de l’analyse globale élastique fissurée de la structure.
L’utilisation du diagramme simplifié GH est en général nettement plus défavorable et
peut conduire à surdimensionner le nombre de connecteurs.
Dans le présent projet, On vérifie donc qu’aucune section n’est plastifiée dans les
poutres principales en calculant les contraintes à l’ELU à mi travée.
On obtient :
- Section 1 : σmax = 322.2 Mpa < fy = 335 Mpa
- Section 4 : σmax= 258.3 Mpa < fy = 335 Mpa
Pour les dalles coulées en place, tel est notre cas, l'EN1994-2, 6.6.5 recommande les
dispositions constructives suivantes:
Ce critère est complété par la donnée d'une distance maximale entre la rangée
longitudinale de connecteurs la plus excentrée et le bord libre de la semelle
supérieure comprimée, là encore pour éviter le voilement local de cette semelle le
long de son bord libre. Cet éventuel voilement ne concerne que les zones où la
semelle connectée est de classe 3 ou 4.
Pour les sections à mi-travée où 𝑏 et , on obtient alors :
Afin d'assurer un soudage correct des goujons, Il faut vérifier une autre condition sur
D traduite par : .
Dans notre cas, les critères liés à l’ancrage de la connexion dans la dalle sont
dûment vérifiés.
En plus des critères cités ci-avant, l'EN1994-2 ajoute des critères liés à la nature des
connecteurs et qui sont définis par:
-Hauteur du goujon : h ≥ 3.
- Dimensions de la tête du goujon : hte ≤ 0,4. ≤ 1,5.
Dans notre cas, on prend , et .
Récapitulatif : On constate que l’ELS est presque toujours dimensionnant, sauf dans
les sections proches de la mi-travée.
Dans ces zones, l’espacement juste nécessaire pour reprendre le flux de cisaillement
de l’ELS, devient trop important pour que le voilement de la semelle entre deux
rangées successives de connecteurs puisse être évité. Les dispositions constructives
prennent alors le pas.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Pour plus de détails sur le calcul voir en annexe la feuille Excel "Connexion".
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
En ce qui nous concerne, les vérifications sont présentées pour deux sections
caractéristiques de la dalle en béton, au droit de la poutre métallique et à mi-portée
transversale de la dalle. L'accent est mis sur les points spécifiques à une dalle de
pont mixte, notamment le fait qu'elle est tendue longitudinalement sur appui.
On obtient finalement :
Mt [Kn.m/M] Ma [Kn.m/M]
34,66 137
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Les portées de la dalle à prendre en compte sont mesurées entre nus d’appuis, et nus
d’entretoises. En général l’hourdis repose sur des éléments de faible rigidité de torsion, en
conséquence il est considéré comme simplement appuyé, on ne tient compte du fait qu’il est
partiellement encastrée que forfaitairement.
Pour le calcul des sollicitations sous charges de trafic on tient compte de leur diffusion sur le
plan moyen de la dalle. Longitudinalement telle que décrit dans l’EN 1991-2, 6.3.6.2, la
diffusion longitudinale d’une charge se fait selon le schéma suivant :
Transversalement, pour les ponts avec voie ballastée et traverses bi-bloc, il convient de répartir
les charges comme indiqué ci-dessous :
(1)-Plan de roulement.
(2)-Plan moyen de la dalle ou plan de
référence.
Les rectangles de répartition obtenus pour les trois systèmes de chargement UIC71, SW/0,
SW/2 sont décentrés. Pour le calcul des sollicitations on peut utiliser les abaques de Pucher
qui donnent les surfaces d’influences des moments et des efforts tranchants. Une autre
alternative à cela serait d’utiliser les abaques de Pigeaud ou de Mougin. La méthode de
superposition nous permettrait alors de déduire directement les sollicitations [Artifice de
Résal].
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
- a = 2.tan(α).(e+h/2) + ltraverse
- b = 2.tan(α).(e+h/2) + btraverse
Où,
Exemple :
La dalle est supposée articulée sur son contour. On tiendra compte de l’encastrement partiel
forfaitairement.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Les moments par unité de largeur au centre de de la dalle se calculent par les expressions
suivantes :
Mox = (M1+νM2).P
Moy = (M2+νM1).P
Les coefficients de moments M1 et M2 sont des coefficients dont les valeurs ont été calculés
par Pigeaud, en 1921, et mises sous forme d’abaques en fonction des rapports ρ = lx/ly, u/lx et
v/ly. Ces abaques ont été rétablis avec plus de précision par J.P. Mougin.
L’utilisation des abaques de Mougin est assez simple. Les abaques sont donnés pour plusieurs
valeurs de ρ variant de 0,05 à 1,0 en 0,05. Pour des valeurs de ρ intermédiaires on effectue
une interpolation linéaire.
L’illustration va être faite pour le système de chargement UIC71, le recueil des sollicitations
étant pour ce cas de charge le plus difficile. Notez que pour obtenir la sollicitation maximale il
faut disposer les rectangles d’impact le plus près possible du centre de la dalle.
Cette disposition étant faite on obtient le schéma de charge ci-dessous, où les rectangles
jaunes représentent la charge concentrée P=250KN, et les rectangles noirs représentent la
charge répartie 80 KN.
On applique le principe de superposition pour obtenir le moment pour les quatre rectangles
encadrés en noir les plus proches du centre de la dalle.
Notez que pour appliquer ce principe, on doit charger chaque rectangle de la même densité de
charge, cela revient à diviser P par les dimensions u et v de chaque rectangle à part.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Pour la section au droit de l’âme métallique, le moment de flexion transversal vaut MSW/2 = 346
KN.m/ml.
Pour la section à mi-portée de la dalle, le moment de flexion transversale vaut MSW/2 = 216
kN.m/ml.
EN1992-1-1, 9.3.1
On trouve :
As,min.sup [m²] As,min.inf [m²]
0,00052 0,00052
[EN1992-1-1, 7.2(5) et
7.2(2)]
μ =∫ 𝐴 𝐴
Une fois on trouve x [position du centre de gravité par rapport à la fibre extrême du
béton], on détermine l’inertie homogène I homogène.
Prenons l’exemple d’un tirant en béton armé soumis à un effort normal de traction [Ce
tirant est l’équivalent de la portion de béton tendue dans une poutre fléchie].
La distance minimale entre deux fissures est telle que : σct = fct =
Dans la réalité l’écartement des fissures sr : srmin≤ sr ≤ 2 srmin
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Wm = Srm(εsm-εcm)
Notez que pour une force F>Ffissuration l’allongement relatif de l’acier vaut : εsm = εs2 - ∆ε
Avec :
- εs2 : Allongement relatif de l’acier nu sans participation du béton tendu.
- ∆ε : Réduction de la déformation de l’acier par participation du béton tendu entre les
fissures.
Après fissuration, seul l’acier reprend l’effort dans le tirant dans la section fissurée, la
contrainte dans l’acier dans cette section est donc :
σSf = Ff/As = (Ac/As + αe).fct
Wk = Sr,max(εsm-εcm)
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Au final, on trouve :
εsm-εcm = ≥ 0,6
On en déduit MRd= 0,5 MN.m pour les deux sections à mi-travée et au droit des
poutres métalliques.
Pour la section au droit des poutres métalliques, on aurait MRd = MELU pour As =
39,04 cm²/m. Il est utile de connaître cette valeur pour justifier l’interaction de la
flexion locale avec le cisaillement longitudinal
EN 1992-2, 6.2.2
L'effort tranchant maximal à l'ELU est obtenu au droit des âmes métalliques, côté
intérieur, en appliquant le modèle de charge SW/2. La valeur numérique obtenue est
VELU = 396 kN / ml.
Dans le sens transversal, la dalle n’est pas tendue. Elle a un comportement de type «
béton armé » et sa résistance en l'absence d'armatures d'effort tranchant s'obtient
donc directement en appliquant la formule (6.2a) de l'EN1992-2, avec les
modifications qui y ont été apportées par l'Annexe Nationale de l'EN1992-2 :
Où :
- fck est donné en MPa
Asl est l’aire des armatures tendues (voir figure 6.3 de l’EN1992-2 pour les
dispositions que doivent vérifier ces armatures). Dans le cas de l’exemple du guide,
Asl correspond aux armatures transversales en nappe supérieure au niveau des
poutres. bw est la plus petite largeur de la section droite tendue. Pour la dalle, bw =
1000 mm de façon à calculer un effort résistant VRd,c par mètre linéaire.
- σcp =NEd/Ac ≤ 0,2 fcd en MPa. Cette contrainte est nulle en l’absence d’effort normal
(ce qui est le cas dans le sens transversal de la dalle de l’exemple).
bw [mm] 1000
fck [MPa] 35
k 1,8
ρ1 0,01256
σcp 0
CRd,c 0,12
K1 0,15
vmin [MPa] 1,340978084
Il n'est donc pas nécessaire d'ajouter des armatures d'effort tranchant dans la dalle,
autres que celles résultant des dispositions constructives (recouvrement, poussée au
vide,…). Un minimum de 3 à 4 cadres par m² est nécessaire pour maintenir les aciers
pendant le bétonnage.
EN 1992-2, 6.2.2
A l’ELU, ce flux de cisaillement doit aussi être équilibré sur les différentes surfaces de
rupture possibles dans la dalle en béton. Cela revient à s’assurer que les armatures
passives qui traversent ces surfaces sont suffisantes pour éviter toute ruine par
cisaillement du béton, ou toute rupture par fendage longitudinal de la dalle.
En ce qui nous concerne, le flux maximal de cisaillement VEd repris par les
connecteurs est egale à 1,9 MN/m, valeur que l’on retient ici pour la vérification de la
dalle.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
- Surface a-a traversée une seule fois par les deux nappes d’armatures
transversales, As = Asup + Ainf
- Surface b-b traversée deux fois par la nappe d’armature inférieure, As = 2Ainf
La dalle étant tendue dans le sens longitudinal, on doit limiter l'inclinaison des bielles
a cotan θf = 1,25 c'est-à-dire θf = 38,65° ;
Dans le cas de notre exemple, sur poutre, le ferraillage transversal est constitué de
HA25 en nappe supérieure et inférieure avec un pas de s = 125 mm, soit As/s = 78,5
cm²/m. Et on vérifie bien :
≥ = 15,05 cm²/m
Les deux critères sont donc vérifiés. Le ferraillage minimum nécessaire pour
reprendre les cisaillements sur la surface a-a est de 15,05 cm²/m.
Le flux de cisaillement longitudinal à équilibrer dans la section b-b est égal à vEd,b =
1,15 MN/m. La hauteur de cette surface de rupture se calcule en entourant les
goujons au plus près (voir figure ci-dessus) :
= 9,52 cm²/m.
EN 1992-2,
6.2.4
Les charges de l’Eurocode sont telles qu'on peut les disposer pour avoir
simultanément un maximum de flux de cisaillement longitudinal et un maximum de
moment de flexion transversale. Pour tenir compte de cette concomitance, l'EN1992-
2 fixe les règles suivantes :
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
• la vérification de la compression dans les bielles se fait avec une hauteur h f réduite
de la profondeur de la zone comprimée en flexion transversale (ce béton étant épuisé
en compression, il ne peut pas simultanément reprendre du cisaillement) ;
• l'aire totale d'acier doit être supérieure à Aflex + Acis/2 où Aflex est la section d'acier
nécessaire vis-à-vis de la flexion et Acis la section nécessaire vis-à-vis des
cisaillements longitudinaux.
Dans le paragraphe précédent, on constate que la compression dans les bielles est
largement inférieure à la limite admissible. La réduction ne pose donc pas de
problème.
- section a-a :
hf,red = hf - xELU = 0,375 – 0,05 = 0,325 m.
τEd,red = 2,92 MPa ≤ 8,79 MPa.
- section b-b :
o Cumul d’armatures :
Pour les armatures, la question du cumul ne se pose que pour la section a-a où les
aciers supérieurs équilibrent à la fois la flexion et les cisaillements.
Dans la section sur poutre principale, la section d'acier A flex,sup nécessaire vis-à-vis de
la flexion transversale de l’ELU est égale à 39,04 cm²/m [Voir limitation des
contraintes à l’ELS caractéristique]. La section d'acier Acis nécessaire vis-à-vis des
cisaillements longitudinaux est égale à 15,05 cm²/m.
L’Eurocode ne précise pas la façon de répartir les aciers de couture entre les deux
faces. On recommande d’adopter la règle de répartition proposée dans le guide Sétra
de calcul des ponts selon l’Eurocode 2 :
Asup est obtenu après augmentation d’une armature le nombre d’armature dont on
disposait au début et qui était 8 armatures HA25 par mètre transversal.
La règle de cumul est ici dimensionnante pour la nappe supérieure d’armatures.
DIMENSIONNEMENT DU TABLIER MIXTE DU PONT EL HACHEF : ANALYSE FISSUREE.
Conclusion
Par le biais de ce projet de fin d’études, nous avons été amenés à faire une analyse de
conception et de dimensionnement du tablier d’un bipoutre mixte destiné au trafic
ferroviaire. Cette variante, choisie parmi plusieurs, se présente comme la plus
avantagée pour le projet de la ligne à grande vitesse.
L’analyse que nous avons entreprise tient compte de plusieurs facteurs dont
principalement la fissuration du béton dans les zones tendues, cette analyse nous
permet de limiter le comportement mixte de l’ouvrage aux zones non fissurées, où
seule les sections de charpente travaillent.
A l’issue de l’analyse globale on identifie les zones fissurées au niveau des appuis
intermédiaires où l’action primaire du retrait (isostatique) n’est plus à prendre en
considération. Généralement les Eurocodes préconisent une longueur de 15% de
travée de part et d’autre des appuis intermédiaires comme zones fissurées, or en ce qui
nous concerne, les portions de dalle fissurées trouvées dépassent dans certaines
régions de loin cette valeur.
Pour compléter notre étude, une analyse dynamique et sismique est à prévoir pour
l’ensemble de la structure.