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INTRODUCTION
Le DPS s’attache à l’étude spécifique de chaque infraction pénale et de la sanction
encourue par son auteur. Il décrit les éléments constitutifs de chaque type d’infraction et les
conditions particulières de responsabilité pénale ainsi que sa mise en œuvre (procédure
pénale). Et enfin, il précise les sanctions applicables pour chaque type d’infractions. En
d’autres termes, le DPS définit les infractions et les peines càd les faits menaçant l’ordre
publique, de l’assassinat au stationnement interdit (des crimes les plus graves aux moins
graves) ainsi que les sanctions applicables à ces faits (de la réclusion perpétuelle à l’amende).
Des dispositions juridiques de base de DPS sont contenues essentiellement dans le livre
III du code pénal intitulé ‘’des diverses infractions et de leur sanction’’.
ELEMENT LEGAL
Pour qu’un comportement constitue une infraction pénale, il faut qu’il soit
préalablement prévu et interdit par un texte de loi sous la menace d’une peine. « Il n’y a pas
d’infraction, ni de sanction sans un texte légale », c’est ce qu’on appelle le principe de la
légalité des peines. Ce principe figure dans la DUDH de 1948 et dans le pacte international
relatif aux droits civils et politiques de 1966. Au Maroc, ce principe légaliste est consacré
d’abord dans la constitution et par les articles 4 et 3.
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Les citoyens ont intérêt à connaitre ce qui est formellement défendu par la loi. Ce principe
signifie que la personne poursuivie pénalement, ne peut se soustraire et dégager sa
responsabilité, ainsi qu’échapper à la répression en argument de fait qu’elle ignorait l’acte
dont elle est l’auteur, est légalement interdit.
Vérifier d’abord si les faits reprochés à la personne tombent sous le texte répressif,
c’est le problème de qualification.
Se livrer en second lieu à une interprétation de la loi, càd rechercher le sens qu’il
faut donner à la disposition pénale, c’est le problème d’interprétation.
Mais ce pouvoir d’appréciation reste limité par la nature du texte répressif, c’est
l’interprétation stricte de la loi.
En effet, la qualification c’est l’étiquette juridique posée sur un fait ou un acte pour les
désigner au regard des catégories juridiques ou au regard de la classification des infractions.
Ainsi, en droit civil on qualifie un contrat de vente s’il existe une contrepartie, s’il s’agit
d’une donation la contrepartie n’existe pas. En revanche, en droit pénal, la qualification de
l’infraction dépend de sa définition. Individu qui dérobe un portefeuille dans le métro, est
ce qu’il s’agit d’un vol, d’une escroquerie ou d’un abus de confiance ?
Le juge doit tenir compte des incriminations et des sanctions prévues par la loi. Pour cela,
il doit respecter certaines règles pour qualifier les faits. Ainsi, il doit rechercher la
qualification exacte des faits poursuivis. Autrement dit, il doit confronter les faits avec le
texte incriminateur pour vérifier et établir que les éléments constitutifs de l’infraction se
trouvent bien réunis dans le cas d’espèce.
Qualification légale ? :
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Est définie d’une manière abstraite par la loi. Elle constitue ce qu’on appelle
pratiquement l’élément légal de l’infraction. Autrement dit, la qualification légale est l’acte
par lequel le législateur définit les incriminations. Qualifier une infraction c’est lui attribuer
sa place dans la classification tripartite.
Qualification judiciaire ? :
Est une opération par laquelle le juge fait correspondre les faits qui paraissent
antisociaux, à la qualification légale. Le juge va donc vérifier la concordance des faits
matériels commis au texte d’incrimination susceptible de s’appliquer.
En résumé, le parquet n’est pas lié par la qualification retenue pas l’officier de police ou
par la partie lésée dans sa plainte. De même, la juridiction de jugement peut souverainement
modifier la qualification que lui est proposée par l’officier du ministère public ou par la
partie civile. La juridiction peut requalifier, disqualifier ou déqualifier. Autrement dit, elle
peut modifier la qualification qui lui a été proposée, à la lumière des éléments nouveaux
apparus au cours des débats.
Requalification ? :
Opération qui consiste par le juge à restituer l’exacte qualification aux faits et actes
litigieux sans s’arrêter à la dénomination que les parties auraient proposée. Ce devoir de
requalifier est écarté lorsque les parties, en vertu d’un accord express et pour les droits dont
elles ont la libre disposition, ont lié les mains du juge par leur qualification.
Déqualification ? :
Opération qui conduit le juge à retenir une qualification moins grave par rapport à celle
des parties ou du parquet.
Disqualification ? :
Rejet pur et simple de la qualification dès lors qu’il s’avère que les faits ne sont pas établis
en droit. La Cour de cassation a été amenée à rectifier la qualification des juges de fond sans
pour autant casser la décision en vertu de la théorie dite de la peine justifiée.
La qualification ne constitue que la 1ère phase du travail du juge, car il doit encore donner
à ce texte applicable sa portée réelle, càd dégager son sens exacte en vue d’en assurer une
application correcte. Tel est l’objectif de l’interprétation.
En effet, lorsque le texte de la loi applicable à l’espèce est clair et sans équivoque, le juge
doit s’en tenir au sens du texte et veiller à l’appliquer correctement. Si ce texte est obscur
ou équivoque, le juge est cependant tenu de statuer, sinon il sera coupable d’un délit de déni
de justice. D’une part, le juge n’est pas admis à raisonner par analogie en tentant
d’appliquer à l’espèce un autre texte qui prévoit une hypothèse similaire, d’autre part, s’en
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tenir strictement à la lettre du texte pourrait conduire à des abus ou à des aberrations. Il
incombe au juge de rechercher le sens voulu par le législateur, et pour ce faire il lui
appartient de se référer aux travaux préparatoires des textes de lois en question afin de
déceler l’esprit de la loi en prenant en considération le bon sens, le principe de justice et
d’équité.
1. Interprétation authentique
Elle est l’œuvre du législateur lui-même qui, par un texte de loi, va préciser la portée
exacte d’une disposition répressive. Et puisqu’elle émane de l’auteur de la loi, elle a une force
obligatoire pour l’autorité judiciaire.
a. Méthode littérale
Donc, cette interprétation littérale est appelée aussi interprétation restrictive, elle
s'attache à la lettre de la loi en écartant tout ce qui n'a pas été dit par celle-ci. Cette
interprétation se fonde sur l'idée que lorsque le législateur a voulu quelque chose, il le dit ou
le mentionne. La mention d'un fait doit écarter tout autre fait. Si le législateur s’est tu, le
juge doit se taire également. « le juge ne doit être que la bouche qui prononce les paroles de la
loi » Montesquieu.
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doivent faire l'objet d'un éclaircissement parce qu'ils ne sont pas en réalité bien rédigés ou
parce que la situation à traiter est nouvelle, càd inédite. Mais en interprétant, la
jurisprudence parvient à créer du droit. Or, cela est interdit en matière pénale.
Le principe n’est pas appliqué automatiquement à toutes les dispositions pénales. Une
distinction doit être faite entre dispositions défavorables et dispositions favorables au
prévenu. Si le juge est tenu d'interpréter strictement les lois pénales défavorables, càd celles
qui définissent les éléments constitutifs de l'infraction et fixent la peine, en revanche rien ne
l'empêche de donner une interprétation large et extensive des lois favorables au prévenu.
Dans cette catégorie, les lois de fond prévoient des causes de non culpabilité : état de
nécessité, faits justificatifs, légitime défense…
Interpréter une loi consiste à en dégager le sens afin de déterminer le champ d'application.
Quand la loi est obscure, elle se prête à plusieurs interprétations. Le juge n'est pas pour
autant obligé de l'appliquer, il doit s'efforcer d'en découvrir le sens véritable et d'en faire
application en fonction de ce sens. S'il ne parvient pas à saisir la pensée du législateur, il ne
peut pas prononcer une condamnation et doit relaxer le prévenu ou le condamné.
La question de l'extension s'est également posée à propos du vol de l'usage d'une chose.
Celui qui prend une voiture puis la rapporte à l'endroit où l’avait trouvée, commit-il un vol ?
sans doute a-t-il soustrait frauduleusement la chose dont il s’est servie (il en a volé l'usage).
Mais comme il n'avait pas l'intention de se l'approprier définitivement, la jurisprudence a
décidé qu'il n'y avait pas vol.
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Actuellement, la chambre criminelle de la Cour de Cassation considère comme une
soustraction frauduleuse qui tombe sous le coup de la loi pénale, « l'appréhension de la chose
d'autrui dans des circonstances telles qu'elles révèlent l'intention de se comporter en propriétaire
même momentanément ».
En effet, la méthode littérale (ou interprétation stricte) est loin d'être satisfaisante, car
elle ne résout pas les nombreuses difficultés qui se posent au juge, à cause notamment de
l'interprétation du texte.
À l'heure actuelle, il est recommandé au juge d'éviter de faire appel uniquement à cette
méthode paralysante en lui permettant d'adapter, avec bien sûr beaucoup de prudence, la
loi aux données nouvelles.
b. Méthode téléologique
Ses conditions :
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- Le recel nécessite l’existence d’un élément moral (intentionnel) : le receleur sait
pertinemment et sciemment qu’il détient un bien qui provient d’une infraction.
CHAPITRE II VOL
Est le fait de soustraire frauduleusement le bien d’autrui.
A. L’élément légal
Consiste en l’existence d'un texte d'incrimination qui est une loi, qualifiant qu’un tel acte
peut constituer une infraction de vol et déterminant ensuite la sanction. L’élément légal du
vol est concrétisé par l'article 505.
B. L'élément matériel
3 éléments se situent sur le plan matériel :
1. Soustraction
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En effet, la soustraction est l'élément le plus caractéristique du vol qui permet de
distinguer cette qualification par rapport à des qualifications avoisinantes comme
l'escroquerie et l'abus de confiance. En effet, les qualifications pour ces deux dernières
infractions doivent contrairement au vol, comporter l'accord de la victime.
2. Objet du vol
Le code pénal se borne à incriminer la soustraction des choses sans une autre précision.
Or, il s'agit d'un terme trop imprécis, d'où la nécessité pour le juge d'avoir une souplesse pour
faire face aux nécessités de la répression. Exemple : personne qui commande un repas et ne
paye pas, est-ce qu'il s'agit d'un vol ? Ce cas a nécessité l'intervention du législateur pour
compléter l'incrimination du vol et constituer une nouvelle infraction avoisinante au vol : la
filouterie. Ainsi, le mot ‘’chose’’ vise les meubles corporels et la soustraction consiste
essentiellement à déplacer ces meubles qui sont par excellence déplaçables.
3. Propriété d'autrui
Il n'y a pas de vol quand il s'agit de prendre sa propre chose. Exemple : le prêteur qui
reprend son argent avant le terme convenu, n'est pas considéré comme un voleur. Mais au
niveau civil, le prêteur n'a pas respecté son engagement contractuel qui engage sa
responsabilité civile et contractuelle, donc il doit réparer son préjudice causé.
C. L’élément moral
Le vol est une infraction intentionnelle, c'est la raison pour laquelle la tâche du ministère
public est difficile dans la mesure où il doit apporter la preuve de l'existence de l'intention
coupable au moment de la commission de l'acte. Ainsi, l'auteur du vol doit savoir que la
chose appartient à autrui. Donc, l'erreur peut supprimer l'intention frauduleuse lorsqu'il
s'agit d'une erreur sur le fait matériel.
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SECTION I ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L'ESCROQUERIE
L'article 540 définit l'escroquerie comme le fait d’escroquer quelqu'un soit par l'usage d'un
faux nom ou d'une fausse qualité, soit par l’abus d'une qualité vraie ou parfois l'emploi de
manœuvres frauduleuses. Ces manœuvres ont pour but de tromper une personne physique
ou morale et de la déterminer à accomplir quelque chose et à remettre des fonds, des valeurs
ou même à fournir un service ou à consentir un acte juridique, tout ça au détriment de
l'intérêt de la victime. En d'autres termes, l'escroquerie est une tromperie car les moyens
frauduleux employés ont pour objet de tromper la victime et de l’inciter à remettre son bien
à l'escroc de manière volontaire.
1. Mensonge
Quand il est utilisé seul sans manœuvres frauduleuses, il n'est pas constitutif de
l'infraction de l'escroquerie, que s'il porte sur un faux nom ou sur une fausse qualité, car ces
deux éléments constitutifs de l'infraction d'escroquerie créent chez la victime une confusion
qui va la déterminer ou l’inciter à remettre son bien. La fausse qualité peut porter sur la
profession (faux médecin, faux avocat) ou sur le titre (usage illicite d'un titre d'avocat ou de
notaire).
3. Manœuvres frauduleuses
L’escroc utilise les services d'une personne indépendante pour donner plus de crédibilité
à son mensonge.
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La production de pièces ou documents écrits viennent corroborer le mensonge. Exemple :
utilisation d’un faux bilan pour obtenir un prêt de la banque.
Mise en scène :
B. Remise de la chose
C'est l'élément qui détermine et achève l'escroquerie pour qu'elle soit vraiment constituée
et caractérisée. La remise correspond à un acte matériel ou virtuel (virement d'un compte à
un autre).
- l'abus c'est le fait qu'une personne détourne des fonds, des valeurs ou un bien quelconque
qui lui a été remis volontairement par autrui sur la base d'un contrat préalable. Le
détournement de la chose ne sera punissable que s'il était prévu que la personne rende le
bien remis. L'abus peut à la fois porter sur un bien corporel mobilier ou un bien incorporel
(numéro de carte bleue).
- la remise du bien est normalement provisoire ou précaire : celui qui reçoit la chose ne
doit en bénéficier que momentanément, il doit la rendre à son propriétaire une fois l'usage
contractuellement fixé est réalisé. Exemple : une fois la réparation d'une voiture est
terminée, le garagiste doit la rendre.
-Il arrive qu'il y ait détournement ou dissipation de la chose remise ; celui qui reçoit
temporairement la chose devrait en faire un usage déterminé et précis, au lieu de ça il va en
abuser. Un garagiste a vendu la voiture qu'il était censé réparer, ou bien l’a détenue au-delà
du temps initialement fixé, ce qui occasionne un préjudice pour son propriétaire.
-Le détournement de la chose remise doit être intentionnel et volontaire : son auteur doit
avoir conscience du caractère frauduleux et coupable de son agissement.
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SECTION II ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L’ABUS DE
CONFIANCE
L’Article 547 définit cette infraction par un acte matériel de détournement qui entraîne
un préjudice pour le propriétaire ou le possesseur de la chose détournée,……… càd l'élément
matériel auquel il faut ajouter l'élément intentionnel.
A. Condition préalable
La remise volontaire d'un bien en vertu d'un contrat. Exemple : contrat de réparation
d’une voiture se fait d'une manière provisoire. Cependant, pendant l'exécution il y a eu
détournement et inexécution du contrat. En effet, l'abus suppose une inexécution des
obligations imposées à celui qui a reçu la chose et qui constitue un détournement.
Détourner ? :
Affecter l'objet confié à une destination autre que celle prévue dans le contrat lors de la
remise.
Dissiper ? :
Faire disparaître l'objet ou le bien remis soit par une opération matériel (destruction),
soit par une opération juridique qui se manifeste par la vente ou donner l’objet à quelqu'un.
La dissipation implique donc le détournement : celui qui dissipe l'argent qui lui a été
confié l’a d'abord détourné à son profit.
C. Préjudice causé
Le préjudice est un élément nécessaire de l'abus. L’abus consiste en un détournement
commis « au préjudice des propriétaires, possesseurs ou détenteurs des biens détournés ». Ainsi,
l'action civile peut être exercée non seulement par le propriétaire mais aussi par les tiers
détenteurs des fonds détournés, par exemple expert-comptable ou banquier. En effet, les
expressions « propriétaires, possesseurs, détenteurs » désignent très largement toute personne
qui a sur la chose un droit privatif quelconque.
Le préjudice subi peut être soit matériel soit moral qui exige une réparation.
D. Élément intentionnel
Le délit de l'abus repose principalement sur l'intention coupable du délinquant.
L’intention coupable existe lorsque la personne qui a reçu la chose se trouve investie de la
qualité de possesseur ou de propriétaire précaire qui accomplit sur cette chose un acte de
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propriétaire sachant que cette possession ne l'autorise pas à accomplir un tel acte, car ses
agissements peuvent causer préjudice à autrui.
B. Abus aggravé
Les peines sont aggravées dans les cas prévus aux articles 549 et 550. Aussi, les peines de
l'article 547 risquent d’être aggravées si l’abus est commis selon l'article 549 :
C. Tentative
L'article 547 n'a pas prévu la même répression, car ce silence est apposé par la nature des
choses. En effet, le coupable a l'objet entre les mains et alors deux choses ou l'un ; ou bien
aucun acte matériel constitutif du détournement n’a encore eu lieu et donc, la volonté
coupable reste enfuie dans le fond intérieur de la conscience, donc l’acte est impunissable,
ou bien la volonté s’extériorise et se manifeste par des actes de violation contraires aux droits
du propriétaire, dans ce cas précis l'abus est consommé puisque le détournement et la
dissipation se sont produits.
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Est le fait de donner intentionnellement la mort à autrui.
B. ÉLÉMENT MATÉRIEL
Se distingue par deux composantes : le fait de donner la mort et le résultat provoqué par
cette mort.
Personne humaine :
Cette condition exclut la qualification des atteintes portées à la vie d’un animal qui sont
réprimées à travers des dispositions spécifiques.
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Le meurtre ne pourrait être réalisé que sur une personne, ce qui exclut de cette
qualification l’individu qui a voulu la mort d’un fœtus. Cette dernière hypothèse a une autre
qualification juridique : interruption illégale de la grossesse.
C. ÉLÉMENT MORAL
C’est l’intention coupable. En effet, l’article 392 exige le fait de donner la mort
intentionnellement. Autrement dit, il doit toujours y avoir une volonté qui tend à un but
précis : décès. Cette intention permet de distinguer l’homicide volontaire de l’homicide
involontaire qui comporte le même élément matériel (mort) mais sans intention d’homicide.
L’intention est aussi la volonté du résultat de l’infraction. Cette intention est un dol
spécial càd la volonté de provoquer la mort. Il suffit qu’il y ait concomitance entre intention
et action pour distinguer la simple intention d’homicide de la préméditation.
Par ailleurs, la culpabilité va être fondée sur une faute intentionnelle càd une faute qui a
émergé avec l’action, à l’opposé de la préméditation qui est une intention réfléchie et bien
préparée avant même l’action.
Evidemment, le fait de dégager l’intention criminelle n’est pas aisé, parce qu’il s’agit
d’une notion purement psychologique difficile à déceler ou à détecter les indices tangibles.
Les organes répressifs ne peuvent pas démontrer que l’agent de l’infraction a voulu
consciemment et intentionnellement donner la mort à autrui.
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A. Meurtre avec préméditation
L’art 393 précise que le meurtre commis avec préméditation constitue un assassinat et puni
de la mort. Article 394 : la préméditation est « le dessein formé avant l’action ». Cette
définition concerne aussi toutes les infractions sanctionnant les violences volontaires. Elle
implique par ailleurs une volonté réfléchie qui précède le temps de l’action. De là, on déduit
que l’intention d’homicide n’est pas seulement aussi concomitante à l’action, comme c’est
le cas du meurtre simple, mais elle doit préexister à l’accomplissement de l’acte d’homicide.
Elle suppose donc une décision prise à l’avance après une réflexion mure et elle doit être
exécutée dans le calme. Par conséquent, la préméditation doit être écartée si l’homicide est
commis sous l’empire de la passion ou de la colère.
Cet élément purement psychologique ne peut être établi que par les circonstances de fait
qu’ont entourées la commission du meurtre. Exemple : guet-apens, arme de crime acquise
quelque temps avant le passage à l’acte, permettant d’établir la préméditation. La
préméditation doit être démontrée par le ministère public et le juge l’apprécie ; il doit forger
et construire son intime conviction sur les éléments matériels de l’infraction. C’est dans ce
sens que se penche la Cour de cassation qui a décidé que « si la juridiction a été convaincue à
partir de sa recherche et plaidoirie que la preuve est suffisante justifiant qu’il y a eu bien
préméditation, mais sans pour autant démontrer les circonstances de fait qu’ont entourées la
commission du meurtre (…), le jugement n’est pas bien fondé ».
Le meurtre peut aussi être aggravé s’il est précédé ou accompagné de tortures ou d’actes
de barbarie.
L’auteur de l’homicide doit donc commettre un autre crime dont les éléments constitutifs
sont distincts du meurtre.
Signification :
« Le meurtre a eu pour objet, soit de préparer, faciliter ou exécuter un autre crime ou un délit,
soit de favoriser la fuite ou d'assurer l'impunité des auteurs ou complices de ce crime ou de ce délit
». (Article 392).
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Toutefois, la connexité ne veut pas dire la simultanéité entre le meurtre et le crime ou
délit qui peuvent être commis en deux temps et en deux lieux différents. Ainsi, peu importe
l’ordre dans lequel les deux infractions sont commises. Exemple : meurtre d’un gardien après
le vol ou meurtre d’un gardien pour assurer la fuite.
1. PARRICIDE
Article 396 : « quiconque donne intentionnellement la mort à son père, à sa mère ou à tout
autre ascendant est coupable de parricide ». Le parricide est un meurtre qui exige un rapport
de parenté entre le criminel et sa victime, ce qui veut dire que ce lien de parenté devient une
circonstance aggravante prise en considération par le juge, car c’est un élément constitutif
de l’infraction. Autrement dit, en renversant la situation, dans l’hypothèse où c’est
l’ascendant qui donne la mort au descendant, le parricide n’est pas constitué, il s’agit d’un
meurtre simple ou aggravé qui rentre dans le cas de l’infanticide.
2. INFANTICIDE
Ne constitue pas une circonstance aggravante, car cette qualification repose sur des critères
précis à savoir : la qualité de la victime et l’existence d’un lien de parenté entre la victime
et l’agent de l’infanticide.
La finalité de cette qualification c’est la protection d’un être humain fragile exposé aux
risques d’une liquidation physique.
L’infraction de l’infanticide qui est en l’occurrence d’un nouveau-né, exige que l’enfant
soit âgé de moins d’un mois.
CHAPITRE II EMPOISONNEMENT
SECTION I ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L’EMPOISONNEMENT
L’empoisonnement se caractérise par des éléments constitutifs spécifiques qu’il s’agisse
de l’acte matériel ou de l’élément moral.
A. Acte d’empoisonnement
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Article 398 : « Quiconque attente à la vie d'une personne par l'effet de substances qui peuvent
donner la mort plus ou moins promptement, de quelque manière que ces substances aient été
employées ou administrées, et quelles qu'en aient été les suites, est coupable d'empoisonnement et
puni de mort ».
L’art 117 relatif à l’infraction impossible n’est pas à s’appliquer dans ce cas, car celle-ci
ne reçoit la qualification de tentative que dans le délit matériel et non pas dans le délit
formel, et l’empoisonnement est une infraction formelle constituée par l’absorption du
poison mortel quelles que soient les suites : que la victime meure ou ne meure pas. En
d’autres termes, le préjudice a été réalisé par l’absorption du produit toxique et le résultat
de ce crime ne dépend pas de la mort de la victime mais il est constitué par la simple
absorption du poison.
Si l’auteur administre ensuite un antidote, cela ne peut être analysé comme un repentir
actif qui ne produit aucun effet ni sur l’existence de l’infraction qui est déjà réalisée ni sur
la responsabilité pénale qui est déjà engagée.
B. Elément intentionnel
L’élément moral de l’empoisonnement est nécessairement une intention coupable. Cette
intention ou dol général, implique donc que l’auteur a voulu le résultat de l’infraction (la
mort).
Mais, est-ce que l’empoisonnement n’exige pas aussi un dol spécial ? càd la poursuite d’un
but précis par l’auteur de l’acte, à savoir la volonté de tuer la victime.
La question semble avoir peu d’intérêt, car il s’emble évident que celui qui administre
une substance qu’il sait pertinemment mortelle, veut tuer la personne qui l’absorbe.
Pourtant, dans l’affaire du sang contaminé, la Cour de cassation a adopté une autre
attitude. En effet, elle a décidé que les médecins et les membres du gouvernement ne
pouvaient être soupçonnés d’avoir eu l’intention de tuer les victimes transfusés et
contaminés par le virus VIH. Cette haute juridiction a refusé d’appliquer la qualification
d’empoisonnement et a considéré que la seule connaissance du pouvoir mortel de la
substance administrée, ne suffit pas à caractériser l’intention homicide. Ils sont responsables
mais non coupables. L’affaire est conclue par octroi de dommages-intérêts.
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SECTION II REPRESSION DE L’EMPOISONNEMENT
L’empoisonnement est puni de mort. Pour la tentative, il est difficile à concevoir car il
s’agit d’une infraction formelle constituée avant même que la victime ne subisse un
préjudice. C’est pour cette raison que l’application de la qualification ‘‘tentative
d’empoisonnement’’ n’est pas juridiquement correcte.
En effet, la tentative est conçue dans l’hypothèse d’infraction interrompue, par des
circonstances indépendantes de la volonté de l’auteur. Exemple : substance mortelle
préparée et présentée sans que la victime l’absorbe.
Dangerosité de l’auteur
Il s’agit d’un récidiviste ou criminel qui a des antécédents judiciaires et qui a commis le
crime avec préméditation ou en usant aussi guet-apens qui sont aussi des circonstances
aggravantes. Ces circonstances sont prévues par les articles de 400 à 404 qui précisent les
modalités des aggravations de la peine.
Qualité de l’auteur
La peine est aggravée :
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Si la victime est un magistrat, un fonctionnaire public ou tout agent ou préposé de
l’autorité publique ;
Si la victime a moins de 15 ans ; …
Moyens employés
Une arme. Article 303 : « sont considérées comme armes pour l’application du présent
code, toutes armes à feu, tous explosifs, tous engins, instruments ou objets perçants,
contondants, tranchants ou suffocants ».
Administration de substances toxiques et nuisibles à la santé (empoisonnement).
Celui qui commet les agissements prévus par l’article 400, contre son agresseur ;
Ou pour repousser pendant la nuit, l’escalade ou l’effraction des clôtures, ou l’entrée
d’une maison ;
Ou le cas de l’époux qui surprend son épouse et son complice en flagrant délit
d’adultère ; …
Dans ces hypothèses, on explique les excuses atténuantes par le fait que la provocation
ait pour effet d’irriter la personne et de la mettre hors de lui. Donc, elle ne va pas agir par
sang-froid, et par conséquent sa responsabilité est atténuée. Une autre explication a été
également avancée : la faute de la victime qui doit être prise en considération par le juge.
Fin du cours
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