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Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste

DISCOURS D’OUVERTURE DU PORTE PAROLE


CONVENTION DU FLNKS
Samedi 28 avril 2018
Salle Socioculturelle de La Foa


Camarades, chers militantes et militants, bonjour.

Dans la continuité de nos travaux engagés à Arama-Poum, nous voici réunis ici en pays CIRI
aujourd’hui pour nous mettre en ordre de bataille et aborder dans les meilleures conditions
la période qui court jusqu’au 4 novembre 2018.

J’adresse avec une grande humilité et un grand respect le bonjour de la convention du FLNKS
à tous les vieux de la grande région Xâracùù.

Je dis également mes respects aux autorités coutumières de la région, aux clans et aux
familles.

Merci à vous militantes et militants d’être présents et de préparer l’enjeu de cette


consultation référendaire, l’ultime objectif que nous attendons tous et que nous appelons
tous de nos voeux.

Depuis février au congrès d’ARAMA, vous m’avez confié la lourde tâche d’être le porte-
parole du FLNKS, représentant de la mouvance indépendantiste. C’est avec honneur que j’ai
accepté et j’essaie d’accomplir cette tâche du mieux que je peux et j’apprends avec sérénité
les obligations et devoirs qui incombent à cette fonction.

Conscient d’être le représentant du peuple KANAK dans le Pays et vis à vis de l’extérieur, je
vous propose l’organisation de ma mission sur plusieurs axes :

• Représenter et défendre les intérêts du FLNKS en Kanaky, au niveau régional et


international.

• Maintenir l’unité et la cohésion de la mouvance indépendantiste pour atteindre notre


objectif d’émancipation.

• Veiller au bon déroulement et au maintien absolu du processus de décolonisation pour


aboutir sur l’émancipation de notre pays dans le cadre d’une nouvelle souveraineté ;

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• Communiquer par tous moyens sur les objectifs de notre lutte et de nos attentes ;

• Donner une image nouvelle du FLNKS comme structure active et partie prenante de la vie
calédonienne en défendant tous les intérêts du Pays ;

• Entreprendre toutes actions nécessaires pour renforcer l’image de notre mouvement,


véhiculer notre message politique, convaincre nos populations pour donner du sens à
une nouvelle nation en devenir.

L’organisation de la campagne pour le OUI, est notre principal objectif et nous devons nous
unifier au nom de l’intérêt supérieur du Peuple Kanak. Il ne peut y avoir plusieurs discours,
plusieurs voix et des lignes politiques. Il ne peut y avoir de désaccords entre nous et je le dis
et vous redis, un peuple qui perd uni est un peuple qui a été rendu minoritaire chez lui par la
colonie de peuplement. S’il perd parce qu’il est désuni, quelle crédibilité gardera-t-il pour la
suite de son combat?

Les partis indépendantistes qui ne s’aligneront pas sur cette unité de parole pour le
référendum et le OUI au référendum, marqueront ainsi leur position quant à la question de
l’indépendance et le peuple Kanak en sera témoin.

Ce sera en quelque sorte le premier référendum entre nous sur l’indépendance. C’est un test
intéressant pour le monde indépendantiste.

Toutes les forces indépendantistes, nationalistes et progressistes doivent être mobilisées sur
l’enjeu de l’unité et se mettre en ordre de bataille pour garder une cohésion politique et
mettre toutes les chances de notre côté. Nous aborderons sereinement cette consultation
car nous nous inscrivons dans une démarche à long terme et nous cheminons tranquillement
vers l’émergence de KANAKY.

Les pro Français sont pressés car ils pensent revenir dans la France, nous nous avons le
temps, et nous sommes les gardiens du temps, le corps électoral réajustera mécaniquement
cette injustice que d’être minoritaires dans notre pays.

Il doit y avoir un seul discours, une seule voix et une seule ligne de conduite. Tous les
militants doivent se rallier pour travailler ensemble et oeuvrer pour Kanaky. Il n’y a plus de
place pour des organisations parallèles qui brouillent les messages indépendantistes, qui ne
respectent pas les engagements pris dans nos structures faisant l’objet de motions et les
engagements et notre parole scellés dans l’Accord de Nouméa.

La priorité est l’accession à la pleine souveraineté en ayant convaincu le plus grand nombre
de calédoniens. Le travail doit donc se faire dans les CNC qui doivent porter une parole
unitaire sur le terrain et dynamiser leurs actions pour porter notre projet de société. Je les
invite à aller rencontrer tous les citoyens du Pays, discuter avec eux et convaincre.

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Nous avons tous les arguments pour convaincre mais nous ne communiquons pas et les
calédoniens restent sur des peurs passéistes d’un autre temps, véhiculées par nos
détracteurs qui ont bien peu à opposer.

Lors de cette convention, la question du projet de société doit être réglée pour que ce soit
notre outil sur le terrain.

Concernant l’activité de porte-parole, en février lors de ma désignation, s’est tenu un


sommet du fer de lance et j’ai demandé à Victor Tutugoro d’y être présent et de nous
représenter afin de préparer la nécessaire transition.

En mars dernier, en partant sur Paris, je suis passé par la Polynésie au titre de porte-parole
du FLNKS à l’invitation du Président du TAVINI, Monsieur Oscar TEMARU qui tenait son
congrès. Nous avons trouvé un accueil chaleureux et nous remercions vivement le Président
du TAVINI et ses équipes. L’approche des polynésiens vis à vis de l’accession à notre pleine
souveraineté et à notre quête de liberté, est bien comprise et soutenue.

Nous avons délivré au peuple polynésien, toutes obédiences politiques confondues, un


message fort de paix, concernant leurs citoyens vivant en Nouvelle Calédonie pour leur dire
de ne pas s’inquiéter sur leur avenir et qu’ils y ont toute leur place, qu’ils soient citoyens ou
non.

Ce message a été relayé par tous les médias polynésiens et nous leur avons consacré de
longues séquences d’interviews.

Ainsi ce message a été porté et reçu haut et fort. Nous remercions vivement tous les
polynésiens pour l’intérêt qu’ils portent à la question calédonienne et aux enjeux de cette
question référendaire. Le FLNKS adresse un soutien sans faille au TAVINI pour le second tour
des élections territoriales et souhaite à toutes les composantes politiques, amies du peuple
Kanak, le meilleur pour l’intérêt supérieur du Peuple Maho’i et l’avenir de leur Pays.

Je vous porte en retour un message d’amitié et fraternité océanienne de la part de tous les
partis politiques polynésiens et plusieurs d’entre eux viendront nous soutenir en septembre.

A Paris nous avons également rencontré toutes les forces anti coloniales et beaucoup
d’associations soutiennent notre lutte et participent activement à leur niveau, pour
sensibiliser le peuple français sur ce référendum. Nos jeunes étaient présents et ont
activement participé à toutes les organisations. Qu’elles en soient vivement remerciées.

Nous avons également rencontré un représentant des forces séparatistes basques à Paris. Il
nous a proposé l’organisation d’un séminaire de tous les nationalistes de France en
septembre 2018 à Bruxelles pour sensibiliser la communauté européenne. Je vais délivrer
dans les jours prochains une interview dans un média Basque. Nous les remercions
également.

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Mickaël FOREST s’est rendu à Baku en Azerbaidjan en début pour assister à un forum des
pays non alignés. Il vous fera son rapport de mission.

Voilà très succinctement un rendu de ce voyage. Ces rencontres faites sous l’égide de ma
mission de Porte- parole du FLNKS portent un message fort à plusieurs médias et nous avons
touché beaucoup de monde au travers de nos présences.

Au cours de cette convention, il serait souhaitable que tous nous réfléchissions sur la
politique extérieure à mener du FLNKS. Nous devons réorienter notre ligne politique
concernant cette question pour nous préparer à l’accession à la gestion des compétences
régaliennes. Nous devons commencer à discuter avec l’ensemble des Pays avec qui nous
entretiendrons des relations futures. Plusieurs rencontres ont eu lieu avec les consulats
présents, mais il me semble que nous devons aller plus loin et rendre ses rencontres plus
formelles.

L’objectif de ce renforcement des relations extérieures est de commencer à tisser des liens,
positionner une nouvelle image en nous comportant en Pays se préparant à :

• L’exercice des compétences régaliennes en s’ouvrant à un réseau de relations


diplomatiques et s’aguerrir grâce à une présence accrue dans tous les organisations,
séminaires et autres manifestations nous permettons de nous préparer et préparer nos
jeunes ;

•Repérer, évaluer et s’ouvrir à des opportunités concernant la formation de nos jeunes,


l’accès à l’enseignement supérieur à l’étranger, aux formations qui nous sont accessibles ;

• Ouvrir des champs d’investigations et pistes nouvelles pour favoriser l’émergence du


nouveau pays, tant au niveau économique, commercial, financier et aussi culturel et
viser à définir des partenariats ;

• Soutenir les relations commerciales de nos entreprises et les accompagner lorsque nous le
pouvons puisqu’aujourd’hui, lorsque les entreprises calédoniennes nouent des
partenariats avec des groupes étrangers, elles nous sollicitent sur les questions
d’avenir et notre vision sur l’économie et le monde de l’entreprise du futur Pays
indépendant.

Enfin je livre à votre réflexion la question de la place future de la Nouvelle Calédonie dans le
monde et plus particulièrement de notre futur statut international. L’accession à notre
souveraineté est une étape incontournable pour obtenir notre pleine capacité juridique
internationale.

La route de cette reconnaissance est longue et parsemée d’embûches et nous ne pouvons


pas faire l’économie de cette réflexion, car dès le lendemain du référendum, le travail
commencera et d’importantes négociations s’ouvriront avec l’Etat Français qui est

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incontournable mais aussi avec d’autres états amis.

La libération de notre peuple n’est pas seulement dans la réponse à une question, elle
passera par des étapes inévitables de négociations, de traités et d’accord. Tel sera le prix du
désengagement de cette situation coloniale.

Très brièvement sachez que la reconnaissance d’un nouvel Etat ne dépend pas de l’ONU,
mais de relations bilatérales diplomatiques à ouvrir pour une reconnaissance de « jure ».

L’inscription à l’ONU est aussi incontournable mais ne poursuit pas les mêmes objectifs
politiques et diplomatiques. Pour cela nous devrons suivre un processus interne à cette
organisation internationale et nous faire agréer par 9 membres sur 15 du comité de sécurité,
où 5 pays ont un droit de veto dont la France.

Tels sont les diverses pistes de réflexion à ouvrir et je vous invite à tous réfléchir à ces
propositions afin que nous nous fixions des objectifs politiques clairs de la conduite à tenir
sur ce sujet. Il est important que ce travail soit porté par tous pour que dans nos futures
relations, nous ayons une ligne de conduite constante et une unité de parole.

Le travail est ardu, la route est longue mais passionnante. La feuille de route vous est
proposée et je vous invite à des travaux fructueux.

Je déclare cette convention ouverte.

Daniel GOA

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