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Néphrologie & Thérapeutique 13S (2017) S69–S74

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Pression artérielle

Cibles de pression artérielle en néphrologie en 2017


Blood pressure targets in nephrology in 2017
Dominique Guerrot a,*,b,c, Michel Godin a,b,c
a
Service de néphrologie, CHU de Rouen, 1, rue de Germont, 76031 Rouen cedex, France
b
Inserm, unité 1096, 1, rue de Germont, 76031 Rouen cedex, France
c
Université de médecine-pharmacie de Rouen, 1, rue de Germont, 76031 Rouen cedex, France

I N F O A R T I C L E R É S U M É

Mots clés : Les résultats d’études épidémiologiques montrent clairement qu’une pression artérielle élevée est
Hypertension associée à la mortalité cardiovasculaire et à la progression de l’insuffisance rénale chronique. De
Pression artérielle nombreux essais randomisés contrôlés réalisés au cours des dernières décennies ont démontré un
Insuffisance rénale chronique bénéfice cardiovasculaire à la réduction de la pression artérielle chez des patients hypertendus. Malgré
Organe cible cela, il existe un manque de données solides permettant de définir une cible de pression artérielle sous
traitement, à la fois en population générale et chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique. À
cet égard, plusieurs études publiées récemment ont apporté des éléments de réponse importants pour la
prise en charge de l’hypertension artérielle. Dans cet article, nous faisons une revue de l’évidence
disponible et des recommandations actuelles concernant les cibles de pression artérielle en population
générale et chez les patients insuffisants rénaux chroniques.
C 2017 Association Société de néphrologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

A B S T R A C T

Keywords: Epidemiological data clearly show that high blood pressure is associated with cardiovascular mortality
Hypertension and progression of chronic kidney disease. Although several randomized controlled trials performed
Blood Pressure over the last decades have demonstrated a cardiovascular benefit of reducing blood pressure in
Chronic kidney disease
hypertensive patients, solid evidence for general and specific blood pressure targets, especially in the
Target organ damage
population with chronic kidney disease, is lacking. In this context, recently published trials have
provided novel insights in the management of hypertension. Here, we review and discuss the existing
evidence and the current guidelines on blood pressure targets in both the general and the population
with chronic kidney disease.
C 2017 Association Société de néphrologie. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

1. Introduction exposée cette population et sa prise en charge est donc un enjeu


majeur et une préoccupation clinique quotidienne pour le
L’hypertension artérielle est le principal facteur de risque néphrologue [4].
modifiable de mortalité dans les pays développés [1]. Chez le S’il existe un lien épidémiologique clair entre le niveau de
patient atteint d’insuffisance rénale chronique, la prévalence de pression artérielle et la morbi-mortalité cardiovasculaire [5], la
l’hypertension artérielle s’accroı̂t avec le déclin du débit de cible de pression artérielle sous traitement chez le patient
filtration glomérulaire et est voisine de 90 % au stade 5 de la hypertendu, a fortiori s’il est atteint d’insuffisance rénale
maladie rénale chronique [2,3]. L’hypertension artérielle contribue chronique, reste très débattue. Cette revue se propose de
de façon majeure à la surmortalité cardiovasculaire à laquelle est synthétiser les connaissances actuelles sur le sujet, en population
générale et chez les patients atteints d’insuffisance rénale
chronique avant le stade terminal, en intégrant les résultats des
* Auteur correspondant. grands essais thérapeutiques et des principales méta-analyses
Adresse e-mail : dominique.guerrot@chu-rouen.fr (D. Guerrot). publiées récemment.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2017.01.010
1769-7255/ C 2017 Association Société de néphrologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
S70 D. Guerrot, M. Godin / Néphrologie & Thérapeutique 13S (2017) S69–S74

2. Hypertension artérielle et risque cardiovasculaire dans la cardiovasculaire sont moins solides [6–8]. Toutefois, l’évidence
population générale actuelle indique que l’instauration d’un traitement pour réduire
une pression artérielle élevée contribue à réduire l’incidence des
La pression artérielle est une variable biologique qui suit une accidents vasculaire cérébraux, des syndromes coronariens aigus
distribution normale dans la population générale. La définition de et de l’insuffisance cardiaque, indépendamment de l’âge, du sexe et
l’hypertension artérielle à partir d’un seuil de pressions est de la sévérité de l’hypertension.
arbitraire. Elle est basée sur l’association d’un sur-risque de Nous résumons ci-après et dans la Fig. 1 les données-clés
mortalité et d’un bénéfice estimé à initier une prise en charge d’essais cliniques ayant largement contribué à la prise en charge
spécifique. Au cours de ces dernières décennies, les résultats cardiovasculaire et à la définition des cibles thérapeutiques
concordants de nombreuses études observationnelles ont contri- dans l’hypertension artérielle. L’étude HOT a inclus des patients
bué à démontrer que des valeurs élevées de pression artérielle sont ayant une pression artérielle diastolique entre 100 et 115 mmHg,
un facteur majeur de mortalité et de morbidité cardiovasculaire randomisés entre trois cibles différentes de pression artérielle
dans la population générale [1]. Ce risque est directement diastolique (inférieures à 90 mmHg, ou à 85 mmHg, ou à
proportionnel au niveau de pression artérielle. Ainsi, dans les 80 mmHg) [9]. Bien que le critère primaire d’événements
données de la cohorte de Framingham comme dans une large cardiovasculaires ne diffère pas significativement entre les
méta-analyse d’études prospectives incluant 1 million de per- groupes, cette étude a mis en évidence qu’une cible de pression
sonnes, il existe une relation linéaire entre la valeur de pression artérielle diastolique basse est, chez les patients diabétiques,
artérielle et le risque d’accident vasculaire cérébral et de mortalité associée à un bénéfice cardiovasculaire. L’étude ACCORD a inclus
par cardiopathie ischémique, quelle que soit la classe d’âge [5]. près de 500 sujets diabétiques de type 2 et a comparé une pression
L’objectif principal d’un traitement antihypertenseur est de artérielle systolique inférieure à 120 mmHg ou 140 mmHg. Il s’agit
réduire la mortalité et la survenue d’événements cardiovasculaires. d’une étude négative sur son critère primaire [10]. L’essai SPS3 a
Les premières démonstrations d’un bénéfice apporté par un inclus des patients ayant un antécédent d’ accident vasculaire
traitement antihypertenseur ont été obtenues dans les années cérébral ischémique. Les cibles atteintes étaient 127 et 138 mmHg.
1950, chez des patients présentant une hypertension artérielle Le critère primaire était négatif, malgré une tendance pour un
maligne ou accélérée. Les résultats de nombreux essais randomisés bénéfice dans le groupe plus strict [11]. L’étude HOPE-3, publiée en
contrôlés réalisés au cours des décennies suivantes ont permis de 2016, a comparé une bithérapie antihypertensive à un placebo
montrer qu’un traitement antihypertenseur réduit très significa- chez des patients à faible risque cardiovasculaire avec une pression
tivement la mortalité et le risque d’événements cardiovasculaires artérielle normale ou contrôlée sous traitement [8]. La pression
chez des patients hypertendus, en particulier lorsque la pression artérielle moyenne à l’inclusion était de 138/82 mmHg et le suivi
artérielle systolique est supérieure à 160 mmHg ou la pression était de 7 ans. Le critère de jugement primaire de l’étude s’est
artérielle diastolique est supérieure à 90 mmHg, ainsi que chez des révélé négatif (critère cardiovasculaire composite sur la population
patients à haut risque cardiovasculaire. Les données chez les globale), mais une analyse en sous-groupe a montré un bénéfice
patients hypertendus de grade 1 (pression artérielle systolique/ significatif pour les patients ayant une pression artérielle
diastolique : 140–159 et/ou 90–99 mmHg) à faible risque systolique supérieure à 143 mmHg à l’inclusion.

Fig. 1. Principales études randomisées contrôlées contribuant à la définition des cibles de pression artérielle actuelles pour la population générale et chez les patients atteints
d’insuffisance rénale chronique. PAS : pression artérielle systolique ; IRC : insuffisance rénale chronique ; DFG : débit de filtration glomérulaire ; Pu : protéinurie ; CV :
cardiovasculaire ; PA : pression artérielle ; PAD : pression artérielle diastolique ; AlbU : albuminurie.
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Tableau 1
Cibles de pression artérielle : principales recommandations des sociétés savantes pour la population générale et les patients atteints d’insuffisance rénale chronique.

Recommandation Population Cible de pression Traitement(s) de première intention


artérielle (mm Hg)

SFHTA 2016 Âge < 80 < 140/90 Diurétiques, inhibiteurs calciques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, antagonistes
des récepteurs AT1 de l’angiotensine 2 selon comorbidités
Âge > 80 < 150 Diurétiques, inhibiteurs calciques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, antagonistes
des récepteurs AT1 de l’angiotensine 2selon comorbidités
HAS MRC 2012 Insuffisance rénale chronique < 140/90 inhibiteurs de l’enzyme de conversion
et albuminurie < 30 mg/mmol
Insuffisance rénale chronique < 130/80 inhibiteurs de l’enzyme de conversion
et albuminurie > 30 mg/mmol
Néphropathie diabétique < 130/80 inhibiteurs de l’enzyme de conversion
ESH/ESC 2013 Âge < 80 < 140/90 Diurétiques, bêtabloquants, inhibiteurs calciques, inhibiteurs de l’enzyme de
conversion, antagonistes des récepteurs AT1 de l’angiotensine 2
Âge > 80 < 150/90 Diurétiques, inhibiteurs calciques
insuffisance rénale chronique < 140
insuffisance rénale chronique < 130 inhibiteurs de l’enzyme de conversion, antagonistes des récepteurs AT1 de
et albuminurie > 300 mg/24 h l’angiotensine 2
KDIGO 2012 insuffisance rénale chronique < 140/90
et albuminurie < 30 mg/24 h
insuffisance rénale chronique < 130/80 inhibiteurs de l’enzyme de conversion, antagonistes des récepteurs AT1 de
et albuminurie > 30 mg/24 h l’angiotensine 2
JNC 8 2014 Âge < 60 < 140/90 Thiazidique, inhibiteurs calciques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, antagonistes
des récepteurs AT1 de l’angiotensine 2 (Noir : thiazidique, Inhibiteurs calciques)
Âge > 60 < 150/90 Thiazidique, inhibiteurs calciques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, antagonistes
des récepteurs AT1 de l’angiotensine 2 (Noir : thiazidique, Inhibiteurs calciques)
insuffisance rénale chronique < 140/90 inhibiteurs de l’enzyme de conversion, antagonistes des récepteurs AT1 de
l’angiotensine 2
CHEP 2016 Âge < 80 < 140/90 Thiazidique, bêtabloquants (âge < 60), inhibiteurs de l’enzyme de conversion (non
Noir), inhibiteurs calciques, antagonistes des récepteurs AT1 de l’angiotensine 2
Âge > 80 < 150/90 Thiazidique, inhibiteurs de l’enzyme de conversion (non Noir), inhibiteurs calciques,
antagonistes des récepteurs AT1 de l’angiotensine 2
Insuffisance rénale chronique < 140/90
et albuminurie < 30 mg/mmol
Insuffisance rénale chronique < 140/90 inhibiteurs de l’enzyme de conversion, antagonistes des récepteurs AT1 de
et albuminurie > 30 mg/mmol l’angiotensine 2
Patients éligibles SPRINT < 120

SFHTA : Société française d’hypertension artérielle ; HAS : Haute Autorité de santé ; MRC : maladie rénale chronique ; ESH : European Society of Hypertension ; ESC : European
Society of Cardiology ; KDIGO : Kidney Disease Improving Global Outcomes, JNC : Joint National Committee ; CHEP : Canadian Hypertension Education Program.

En parallèle de l’augmentation du risque cardiovasculaire pour particulier en cas de rigidité artérielle (insuffisance rénale
des chiffres élevés de pression artérielle, le risque d’une diminution chronique, âge), un même patient peut être sur la partie haute
importante de la pression artérielle sous traitement est un sujet de la courbe en J pour la pression artérielle systolique (nécessitant
débattu depuis de nombreuses années. La courbe entre le risque le diminuer la pression artérielle) et sur la partie basse pour la
cardiovasculaire et les chiffres de pression artérielle aurait alors pression artérielle diastolique.
une forme de J, avec une ré-augmentation du risque cardiovascu- Il n’existe pas de consensus sur la cible idéale de pression
laire pour des valeurs trop basses de pression artérielle. artérielle à atteindre sous traitement chez des patients hyper-
Ainsi, les résultats des études ONTARGET, INVEST, TNT et tendus. La diversité des recommandations des sociétés savantes,
VALUE suggèrent qu’il existe une courbe en J, avec une leur évolution, ainsi que la variété des recommandations en
surmortalité à des pressions artérielles basses [12–16]. Cela a fonction de l’âge et des comorbidités sous-jacentes sont particu-
conduit à une révision des objectifs tensionnels en 2013–2014 avec lièrement handicapantes à l’heure du choix thérapeutique pour un
des cibles moins basses, en général inférieures à 140/90 mmHg. praticien donné, qu’il soit généraliste, cardiologue ou néphrologue
L’étude de cohorte CLARIFY publiée fin 2016 avait pour objet (Tableau 1). Dans ce contexte, les résultats de l’étude SPRINT,
d’analyser un effet « courbe en J » sur les événements publiés il y a quelques mois, étaient particulièrement attendus.
cardiovasculaires chez les patients coronariens, population dans
laquelle le rationnel de la courbe en J est le plus fort [17]. Il s’agit
d’un registre international longitudinal non interventionnel de 3. SPRINT : que retenir ?
32 000 patients hypertendus traités, en moyenne contrôlés sous
traitement, dont 23 000 ont été retenus sur les critères d’inclusion. SPRINT (Systolic Blood Pressure Intervention Trial) est un essai
Les patients ont été suivis pendant une médiane de 5 ans et ont été randomisé contrôlé qui a comparé une cible de pression artérielle
classés en sous-groupes selon leur pression artérielle. Les résultats systolique inférieure à 120 mmHg (traitement intensif) à une cible
montrent un risque d’événement cardiovasculaire augmenté inférieure à 140 mmHg (traitement standard) chez des patients à
(infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, mortalité, mais risque cardiovasculaire élevé [18]. L’étude a concerné près de
pas d’accident vasculaire cérébral) dans les groupes ayant les 10 000 patients, recrutés sur la présence des 3 critères d’inclusion
valeurs de pression artérielle systolique les plus élevées mais aussi suivants : âge de plus de 50 ans, pression artérielle systolique de
dans les groupes ayant une pression artérielle systolique inférieure 130 à 180 mmHg (selon le nombre de traitements antihyperten-
à130 mmHg et a fortiori inférieure à 120 mmHg. seurs pris) et risque cardiovasculaire élevé. Ce risque cardiovas-
Chaque patient a probablement sa propre courbe en J, en culaire élevé était défini par au moins l’un des éléments suivants :
fonction de sa pression artérielle initiale, en fonction du terrain et maladie cardiovasculaire, débit de filtration glomérulaire estimé
en fonction de l’événement dont on analyse le risque. En outre, en par la formule MDRD compris entre 20 à 60 mL/min/1,73 m2,
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risque cardiovasculaire calculé par le score de Framingham La technique de mesure de pression artérielle influe fortement
supérieur à 15 % à 10 ans, âge de plus de 75 ans. Les patients sur les chiffres obtenus [22]. La méthode de mesure de pression
diabétiques et les patients avec des antécédents d’accident artérielle dans SPRINT est une mesure automatisée (AOBPM),
vasculaire cérébral ou de polykystose rénale autosomique domi- réalisée au cabinet en l’absence du médecin, mesure encore peu
nante étaient exclus, essentiellement en raison d’études concur- validée sur l’association à la survenue d’événements cardiovascu-
rentes lors de la période d’inclusion de SPRINT. Les participants laire [23]. Il s’agit de la seule grande étude interventionnelle qui ait
étaient en majorité des hommes (64 %), d’âge moyen 68 ans. utilisé cette technique, ce qui constitue une réserve méthodolo-
L’objectif primaire de l’étude était un critère composite de mortalité gique importante, peu discutée par les auteurs. Cela induit à la fois
cardiovasculaire, infarctus du myocarde, syndrome coronarien aigu, une difficulté à comparer les résultats de SPRINT à ceux d’autres
accident vasculaire cérébral et/ou insuffisance cardiaque. essais, mais surtout des limites d’application pratique, avec une
L’étude SPRINT a été interrompue précocement du fait d’une différence par rapport aux valeurs mesurées au cabinet par la
survenue significativement moindre du critère primaire dans le technique standard. En effet, une étude récente a démontré que la
groupe traitement intensif par rapport au groupe traitement technique d’AOBPM utilisée dans SPRINT sous-estiment la pression
standard (1,65 % par an contre 2,19 % par an, hazard ratio [HR] : artérielle systolique de 15 mmHg environ (–15,7/8,0 mmHg), par
0,75, p < 0,001). Ces résultats ont suscité un enthousiasme majeur rapport à la mesure standard en cabinet [24,25]. Si les résultats de
parmi les médias et de très nombreuses réactions, souvent positives cette petite étude sont extrapolés, la cible intensive de pression
mais parfois plus mesurées, au sein de la communauté des artérielle systolique dans SPRINT avec la méthode standard de
hypertensiologues. Ces résultats vont dans le sens des études mesure serait donc probablement voisine de 135 mmHg et non de
observationnelles et ont été confirmés dans une méta-analyse 120 mmHg.
récente [1,19]. La Société canadienne d’hypertension artérielle Pour l’ensemble de ces raisons, la Société française d’hyper-
(CHEP) a rapidement révisé ses recommandations de pratique en tension artérielle (SFHTA) n’a donc pas significativement modifié
incluant tels quels la cible tensionnelle inférieure à 120 mmHg pour ses recommandations dans sa révision 2016 et recommande de
les patients remplissant les critères d’inclusion de SPRINT (Tableau viser une fourchette cible de pression artérielle systolique de 130 à
1) [20]. Il nous semble cependant que plusieurs points nécessitent 139 mmHg en population générale de moins de 80 ans et chez les
d’être nuancés avant de tirer une conclusion pratique de SPRINT. patients atteints d’insuffisance rénale chronique.
La baisse impressionnante de –25 % du nombre d’événements
du critère primaire correspond en pratique, sur les 3,26 ans de
suivi, à une réduction des événements de 6,8 % à 5,2 % avec le 4. Hypertension artérielle et risque cardiovasculaire chez le
traitement intensif, soit une réduction du risque absolu de 1,6 %. patient atteint de néphropathie
Par ailleurs, il y a eu significativement plus d’événements
indésirables dans le groupe traitement intensif. La réflexion du L’hypertension artérielle et la maladie rénale chronique sont
clinicien doit donc mettre en balance les bénéfices et les effets intimement liées et le néphrologue, quel que soit son domaine
secondaires attendus d’une intensification thérapeutique. Ainsi, d’activité principal au sein de la spécialité, est particulièrement
une analyse des résultats de SPRINT montre que si 1000 patients concerné par la prise en charge de l’ hypertension artérielle. Chez le
sont traités en baissant la pression artérielle systolique de patient insuffisant rénal chronique, plus le débit de filtration
140 mmHg à 120 mmHg pendant 3,26 ans, 16 en tireront un glomérulaire décroı̂t, plus la prévalence de l’hypertension arté-
bénéfice en termes de diminution du risque de critère primaire de rielle s’accroı̂t [2]. En moyenne 86 % des patients atteints
l’étude, mais 22 présenteront un événement indésirable grave et d’insuffisance rénale chronique présentent une hypertension
962 n’auront ni bénéfice significatif ni effet indésirable grave [21]. artérielle, contre 29 % de la population générale [3,26,27]. Dans
Les résultats de l’étude SPRINT sur le bénéfice obtenu par la l’ insuffisance rénale chronique, l’hypertension artérielle est un
stratégie intensive chez les sujets de plus de 75 ans, sont à facteur majeur de mortalité et de morbidité cardiovasculaire bien
première vue surprenants. Toutefois, ce résultat n’est pas reconnu et dont la prise en charge est considérée comme un
significatif car l’interaction statistique ne l’est pas. En outre, dans objectif majeur [4,28–30].
cette optique, les critères d’exclusion de SPRINT doivent être L’insuffisance rénale chronique représente un groupe de
particulièrement pris en considération, car ils excluent une grande patients très hétérogène, de par les causes de la néphropathie,
partie des patients âgés hypertendus, a fortiori ceux qui la sévérité de l’ insuffisance rénale chronique et les mécanismes
risqueraient d’avoir des conséquences délétères d’une pression des atteintes cardiovasculaires associées à la maladie rénale.
artérielle trop basse. Indépendamment du type de néphropathie, la physiopathologie de
Le résultat principal de SPRINT peut être en partie lié à la l’hypertension artérielle dans l’insuffisance rénale chronique est
titration en diurétiques, qui modifie le risque d’insuffisance multifactorielle et peut schématiquement associer une rétention
cardiaque, compris dans le critère primaire de l’étude. À l’inclusion, hydrosodée excessive, une rigidité artérielle progressive, une
1553 patients avaient une pression artérielle systolique entre activation des systèmes nerveux sympathique et rénine–angio-
130 et 132 mmHg et ont pu être randomisés dans le groupe tensine–aldostérone ainsi qu’une perturbation des rythmes
standard (pression artérielle systolique inférieure à 140 mmHg), et circadiens. Ainsi, la prise en charge thérapeutique de l’ hyperten-
donc recevoir moins de diurétiques, les exposant ainsi à un risque sion artérielle est plus difficile chez le patient atteint d’insuffisance
plus élevé d’insuffisance cardiaque. Par ailleurs, l’analyse par sous- rénale chronique et requiert plus fréquemment une association de
groupes de SPRINT montre que le bénéfice sur le critère primaire plusieurs classes médicamenteuses et de règles hygiéno-diététi-
est surtout obtenu dans le groupe des patients qui ne sont pas ques [28].
atteints d’insuffisance rénale chronique. Sur la progression de En comparaison avec la population générale, les données
l’insuffisance rénale chronique, SPRINT ne retrouve pas de bénéfice observationnelles et, a fortiori, interventionnelles évaluant diffé-
au terme de 3,26 ans de suivi. Dans le groupe des patients atteints rentes cibles thérapeutiques, sont relativement limitées chez les
d’insuffisance rénale chronique, une aggravation rapide du débit patients atteints d’insuffisance rénale chronique. L’âge atténue de
de filtration glomérulaire estimé et davantage d’insuffisances manière significative l’association péjorative entre hypertension
rénales aiguës et de dyskaliémies sont observées, alors même que artérielle et morbi-mortalité cardiovasculaire, ainsi que devenir
ces patients étaient surveillés tous les mois selon le protocole de rénal chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique.
l’étude. Ainsi, dans l’ insuffisance rénale chronique, il apparaı̂t que l’impact
D. Guerrot, M. Godin / Néphrologie & Thérapeutique 13S (2017) S69–S74 S73

négatif d’une hypertension artérielle est largement plus important analysant a posteriori les sous-groupes définis par une protéinurie
chez les sujets jeunes par rapport aux sujets âgés. Dans une étude supérieure ou inférieure à 0,22 g/g. L’étude ADVANCE, réalisée chez
portant sur 400 000 patients traités pour hypertension artérielle, le patient diabétique, supporte est en faveur d’une cible de pression
par rapport au groupe atteignant une pression artérielle systolique artérielle systolique à 135 mmHg par rapport à une cible à
entre 130 et 140 mmHg, il y avait chez les patients avec une 140 mmHg [37]. L’étude REIN-2 a comparé une cible de pression
pression artérielle entre 120 et 130 mmHg davantage de mises en artérielle diastolique inférieure à 90 mmHg à une cible intensive
dialyse et de décès [31]. (inférieure à 130/80 mmHg). Les patients inclus avaient une
La courbe en J peut également s’appliquer à la population néphropathie protéinurique non diabétique. Cette étude n’a pas
atteinte d’insuffisance rénale chronique. Une vaste étude obser- montré de différence sur le risque d’ insuffisance rénale chronique
vationnelle réalisée chez 651 000 patients atteints d’insuffisance terminale [38].
rénale chronique (débit de filtration glomérulaire estimé moyen La sous-population de patients atteints d’insuffisance rénale
50,5 mL/min/1,73 m2) a montré une telle association entre la chronique ayant un débit de filtration glomérulaire estimé entre
mortalité et le niveau de pression artérielle systolique et 20 et 60 mL/min inclus dans l’étude SPRINT représente à ce jour la
diastolique, avec une surmortalité pour des chiffres de pression plus large population atteinte d’insuffisance rénale chronique
artérielle diastolique inférieure à 70 mm Hg, quelle que soit la étudiée en comparant deux cibles de pression artérielle. Il faut
valeur de pression artérielle systolique (sauf si elle était supérieure retenir qu’étaient exclus de SPRINT, essentiellement en raison
à 180 mmHg). La mortalité toute cause était la plus élevée dans le d’études compétitives synchrones, les patients diabétiques et ceux
groupe de patients atteints d’insuffisance rénale chronique avec présentant une polykystose rénale autosomique dominante. Cette
une pression artérielle systolique supérieure à 160 mmHg et était étude, avec la réserve du suivi limité à 3,26 ans, était également
la plus basse dans le groupe de patients ayant une pression négative sur l’évolution du débit de filtration glomérulaire
artérielle de 130–149/70–89 mmHg [32]. De même, l’analyse post- estimé [18].
hoc de l’étude IDNT, réalisée chez 1590 patients présentant une En dépit de légères divergences, les conclusions de la plupart
néphropathie diabétique, a mis en évidence un risque accru de des grands essais ne montrent donc pas d’effet significatif d’une
mortalité cardiovasculaire, de mortalité toute cause et d’insuffi- cible de pression artérielle stricte par rapport à une cible standard
sance cardiaque en association avec une pression artérielle en termes d’évolution de la fonction rénale. Un méta-analyse
systolique inférieure à 120 mmHg et une pression artérielle récente conclut également à l’absence de bénéfice rénal à une
diastolique inférieure à 85 mmHg sous traitement [33]. stratégie intensive [39].
Les principales recommandations de sociétés savantes dont
nous disposons à ce jour sont résumées dans le Tableau 1. Elles sont 6. Conclusion
à la fois basées sur des études randomisées contrôlées spécifiques à
la population atteinte d’insuffisance rénale chronique et sur Pour être largement applicable, une recommandation de cible
l’extrapolation de données obtenues chez des patients sans de pression artérielle se doit d’être simple. À l’heure actuelle, les
insuffisance rénale chronique (Fig. 1), prenant en compte le risque divergences d’interprétation des grands essais dont nous dis-
cardiovasculaire particulièrement élevé de cette population. posons ont conduit à des différences importantes de recomman-
dations en population générale, qui se sont accrues avec la
publication de SPRINT. Nous estimons, comme la SFHTA, que ni
5. Hypertension artérielle et risque rénal en cas de maladie SPRINT ni les résultats des principaux essais et métaanalyses
rénale chronique publiés récemment ne modifient la cible tensionnelle en popula-
tion générale (inférieure à 140/90 mmHg). Chez le patient atteint
L’étude MDRD a été la première étude randomisée contrôlée à d’insuffisance rénale chronique, les données justifiant spécifique-
analyser les conséquences sur le déclin du débit de filtration ment une cible plus basse sont limitées, à la fois pour le bénéfice
glomérulaire de deux cibles de pression artérielle différentes cardiovasculaire et pour un éventuel bénéfice rénal.
[34]. Elle a comparé une cible de pression artérielle moyenne
inférieure à 92 mmHg (125/80 environ) à une pression artérielle Déclaration de liens d’intérêts
moyenne inférieure à 107 mmHg (140/90 environ). Une analyse
post-hoc a montré une interaction significative sur le déclin du Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
débit de filtration glomérulaire entre la cible de pression artérielle
et le débit de protéinurie, avec un bénéfice significatif pour une Références
protéinurie supérieure à 3 g/j, modérée entre 1 et 3 g/j et absente
pour une valeur inférieure à 1 g/j. Ce résultat a motivé la [1] Ezzati M, Lopez AD, Rodgers A, Vander Hoorn S, Murray CJ. Selected major
recommandation des K-DOQI et du JNC6 incitant à viser une cible risk factors and global and regional burden of disease. Lancet
2002;360(9343):1347–60.
de pression artérielle inférieure à 125/75 mmHg chez les patients [2] Cai G, Zheng Y, Sun X, Chen X. Prevalence, awareness, treatment, and control of
atteints d’insuffisance rénale chronique avec une protéinurie hypertension in elderly adults with chronic kidney disease: results from the
supérieure à 1 g/j. Ces recommandations ont été secondairement survey of Prevalence, Awareness, and Treatment Rates in Chronic Kidney
Disease Patients with Hypertension in China. J Am Geriatr Soc
retirées, en raison de doutes sur la solidité des données et en 2013;61(12):2160–7.
particulier sur le caractère post-hoc des analyses ayant conduit à [3] Lash JP, Go AS, Appel LJ, He J, Ojo A, Rahman M, et al. Chronic Renal
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