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Histoire Politique

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Histoire Politique

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Les nouveautés du mois

Le plan diabolique
Mitterrand et le Front National : dans les coulisses de l'histoire
Quand François Mitterrand participa au façonnement du Front National et
l'utilisa à ses fins...

Communisme
Cycle l'ennemi de l'intérieur Mise à sac du siège du parti communiste en novembre
1956 pendant les manifestations parisiennes de soutien à
L'histoire cachée du PCF : Une fresque haletante du parti politique français le plus la Hongrie écrasée par l'Armée rouge
dangereux de toute l'histoire. Trahisons, espionnage, coups de force, terrorisme,
assassinats, mensonges, toute l'horreur d'un parti qui n'a jamais été jugé .

Cycle l’ennemi de l’intérieur


Pour vous, unique en France !
Une fresque haletante du parti politique français le plus dangereux de toute l'histoire. Trahisons, espionnage, coups de force,
terrorisme,assassinats, mensonges, toute l'horreur d'un parti qui n'a jamais été jugé .

Chapitre 3 : Kravchenko :" j’ai choisi la liberté ":


Le procès et l'affaire "du transfuge" Kravchenko.
Chapitre 2 : l’école des assassins : la formation de Pol Pot et d’Ho Chi Minh en France
Chapitre 1 : " la sale guerre " : Le PCF dans la guerre d’Indochine

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Articles: HISTOIRE

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HISTOIRE

COMMUNISME (9) MITTERRAND ET LE FRONT NATIONAL (3)

LA DROITE (0) NOUVEAUTES DU MOIS (1)

LIBERALISME (4)

● Capitalisme contre socialisme, par Ludwig von Mises, sur la page personnelle d’Hervé de Quengo
(Ajouté le: 30-Jan-2003 Hits: 127 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● Deux ou trois choses sur le gaullisme


(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 160 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● Discours de Bruges - par Margaret Thatcher sur sa vision de l'Union Européenne


(Ajouté le: 12-Jan-2003 Hits: 92 Note: 10.00 Votes: 1) Votez pour cet article

● In Memoriam Peter Bauer (1915-2002) sur euro92.org - sur euro92.org La conscience libérale du développement
économique La presse française n'en a fait nulle mention. L'économiste Peter Bauer est mort à Londres le 2 mai
dernier, quelques jours seulement avant la grande réunion où, à Washington, il devait recevoir le premier "Grand Prix
Milton Friedman pour la promotion de la liberté", décerné par le Cato Institute. Avec lui disparaît l'un des derniers
grands économistes libéraux de l'après-guerre
(Ajouté le: 12-Jan-2003 Hits: 63 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● Islande : la justice était privée... - Par Jean Baptiste. Nous connaissions le système démocratique athénien, mais pas
celui de l’Islande médiévale. Pourtant cette île du grand Nord, s’était aussi dotée d’une constitution originale qui fait
exception dans l’histoire politique...
(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 77 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● La révolte des électeurs. - "Ils (les Français) veulent l'égalité dans la liberté et, s'ils ne peuvent l'obtenir, ils la veulent
encore dans l'esclavage." Alexis de Tocqueville. Les échéances de 2002 approchant à grands pas, il m'est revenu en
mémoire un article publié dans Le Figaro du 1er septembre 1998 par Pierre Albertini, député UDF, intitulé "La révolte
des électeurs".
(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 77 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● Le 10 mai 2001, il y a 20 ans Mitterand usurpait le pouvoir - par Gérard Di Giorgio


(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 125 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● Le 11 novembre 2001 - Par Christian Germak. "Non messieurs, non mesdames les communistes, vous n’étiez pas
parmi nous le 11 novembre 1940, vous mentez lorsque vous osez le susurrer au départ, pour l’affirmer ensuite et
vous glisser parmi ceux qui de leur sang ont marqué cette date." Les
(Ajouté le: 15-Jan-2003 Hits: 93 Note: 3.00 Votes: 1) Votez pour cet article

● Le pacte Ribbentrop-Molotov, l'agression soviétique contre la Pologne le 17 septembre 1939 et sa négation russe en
1999. - L'état des connaissances scientifiques en 2000, par Alexandra Viatteau, enseignante en sciences de
l'information
(Ajouté le: 15-Jan-2003 Hits: 102 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● Les puissances du XXI° siècle - Par Michel Vincent. "L'Empire immobile" décrit par Alain Peyrefitte s'est mis à
bouger. En s'ouvrant au monde, la Chine s'est réveillée. Le grand bond en avant, voulu par Mao, mais que le
système collectiviste avait transformé en désastre, voici que la libération partielle mais réelle de son économie

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Articles: HISTOIRE

permet à la Chine de l'accomplir : elle est, aujourd'hui, la championne de la croissance économique en ce début du III
° millénaire."
(Ajouté le: 15-Jan-2003 Hits: 99 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● Makhaïski, le contempteur du socialisme sur libres.org - Penseur polonais écrivant en russe, Jan Waclav Makhaïski,
fréquenta longuement, à la fin du XIXe siècle, les milieux révolutionnaires russes et internationaux. A la suite d’une
réflexion approfondie sur le marxisme, il aboutit à la conclusion que l’idéologie socialiste dissimule, en fait, les intérêts
d’une nouvelle classe " ascendante " : les intellectuels.
(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 81 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● Une diaspora méconnue - par Philippe O’Rorke Les irlandais ont migré massivement de par le monde et forme ainsi
une diaspora fière de ses origines.
(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 71 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

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Articles: HISTOIRE/NOUVEAUTES_DU_MOIS

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HISTOIRE : NOUVEAUTES DU MOIS

● Islande : la justice était privée... - Par Jean Baptiste. Nous connaissions le système démocratique athénien, mais pas
celui de l’Islande médiévale. Pourtant cette île du grand Nord, s’était aussi dotée d’une constitution originale qui fait
exception dans l’histoire politique...
(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 105 Note: 10.00 Votes: 1) Votez pour cet article

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Articles: HISTOIRE/COMMUNISME

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HISTOIRE : COMMUNISME

HISTOIRE CACHEE DU PCF (4)


Cycle l’ennemi de l’intérieur Pour vous, unique en France ! Une fresque haletante du parti
politique français le plus dangereux de toute l'histoire. Trahisons, espionnage, coups de force,
terrorisme,assassinats, mensonges, toute l'horreur d'un parti qui n'a jamais été jugé .

● Histoire de l'URSS. - Un exemple de propagande et de désinformation : un lecteur nous envoie un morçeau choisi
d'un livre d'histoire officiel publié en URSS en 1948. pop
(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 194 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● LE SCANDALE MORAL DU SIECLE - LA TOLERANCE VIS A VIS DU COMMUNISME pop


(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 161 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● Trotski, Lénine, Hitler, Staline et les autres sur les4verites.com - par Guy Millière sur les4verites.com Imaginez un
titre dans la presse relatant qu’un homme politique de premier plan a osé déclarer : " J’ai beaucoup lu Hitler voici
quelques années, et ce fut une aventure intellectuelle passionnante ". pop
(Ajouté le: 12-Jan-2003 Hits: 242 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● Deux ou trois choses sur la révolution d'octobre sur catallaxia.org


(Ajouté le: 12-Jan-2003 Hits: 115 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● En route pour le Goulag Nord Coréen, - par Jean-Yves Bidet Note sur un livre témoignage sur les camps de
rééducation en Corée du nord. Les Aquariums de Pyongyang aux éditions Robert Laffont, 109 F
(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 89 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● Le bilan rouge sang du communisme - Quatre-vingts cinq ans après la révolution d’octobre (novembre 1917), et onze
ans après l’implosion de l’Union soviétique (décembre 1991), le communisme n’échappe plus au jugement de
l’Histoire
(Ajouté le: 12-Jan-2003 Hits: 137 Note: 10.00 Votes: 1) Votez pour cet article

● Le trotskisme sur centredeformation.net - La mouvance trotskiste, qui s'est illustrée lors des événements de Mai 68,
continue plus que jamais son action subversive qui, pour être plus discrète, n'en est pas moins efficace...
(Ajouté le: 12-Jan-2003 Hits: 114 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● LEON TROTSKI Par Michel VINCENT - Chez les intellectuels français Léon Trotski est à la mode. Comme Staline le
fut, et Mao. Depuis que la réalité des crimes commis par le "génial petit père des peuples" et par le "Grand timonier"
ont pénétré dans les esprits, une partie de la famille marxiste s'est réfugiée dans le trotskisme parce que Trotski
combattit Staline, avant d'être liquidé par lui.
(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 107 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● Les objectifs rouges - par W. Cleon Skousen Il s'agit des 45 "objectifs habituels des communistes dans les pays à
conquérir", publiés le 10 janvier 1963 dans le "Congressional Record-Appendix" du Congrès des Etats-Unis. Ils
étaient extraits du "Communisme sans fard" de W. Cleon Skousen qui commença son étude approfondie du
communisme au cours de seize années de services au Bureau fédéral d'Investigation.
(Ajouté le: 12-Jan-2003 Hits: 120 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

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Articles: HISTOIRE/COMMUNISME

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Articles: HISTOIRE/COMMUNISME/HISTOIRE_CACHEE_DU_PCF

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HISTOIRE : COMMUNISME : HISTOIRE CACHEE DU PCF

● Chapitre 1 : - Le PCF dans la guerre d’Indochine pop


(Ajouté le: 15-Jan-2003 Hits: 264 Note: 10.00 Votes: 2) Votez pour cet article

● Chapitre 2 : l’école des assassins - La formation de Pol Pot et d’Ho Chi Minh en France pop
(Ajouté le: 15-Jan-2003 Hits: 235 Note: 10.00 Votes: 1) Votez pour cet article

● Chapitre 3 : Kravchenko : - Le procès et l'affaire "du transfuge" Kravchenko. pop


(Ajouté le: 15-Jan-2003 Hits: 182 Note: 10.00 Votes: 1) Votez pour cet article

● http://www.historia.presse.fr/data/mag/650/65001201.html - Face à un de Gaulle présenté par Staline comme


l'ennemi des communistes français, Thorez a-t-il reçu l'ordre de s'emparer du pouvoir ? Ou la stratégie de l'Union
soviétique n'était-elle pas plutôt de se donner, alors, une façade semi-démocratique. En attendant le Grand Soir... pop
(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 183 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

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chapitre 3, kravchenko: j'ai choisi la liberte!

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HISTOIRE POLITIQUE
Chapitre 3 : Kravchenko brillant
Kravchenko : orateur, au cours
d'une des
nombreuses
"J'ai choisi la audiences du
procès
Cycle "l'ennemi de l'intérieur" liberté !"

Dans la nuit du premier au deux avril 1944, Victor Kravchenko, dignitaire soviétique et membre de la commission d'achat
soviétique à Washington, s’enfuie de la maison qui l'a hébergé à Washington et demande l'asile politique aux USA.
L'événement défraye la chronique.

Son Curriculum Vitae est impressionnant : Capitaine de l'Armée rouge, il dirigeait avant de partir aux USA un grand consortium
industriel à Moscou. Il avait auparavant été attaché, en qualité de chef de la section des munitions , au soviet des
commissaires du peuple de la république socialiste soviétique fédérée de Russie, la plus importante des républiques de
l'URSS.

Membre du PC soviétique depuis 1929, il avait occupé plusieurs emplois importants dans le domaine économique.
Comment un haut fonctionnaire du phare du communisme a pu oser l'impensable ?

Si Kravchenko rompt avec le régime de son pays et y renonce par un exil forcé sans espoir de retour, c'est en toute lucidité, et
après avoir mûrement réfléchi. Pour lui, c'est une mission, au risque de laisser sa famille entre les mains des bourreaux du
NKVD.
Il avait informé de son projet son vieux père, ancien ouvrier révolutionnaire jeté en prison par la police du Tsar Nicolas II. Celui-
ci l'avait encouragé malgré les rétorsions physiques qu'il pouvait encourir lui et sa femme.

Victor Kravchenko, nourrit de sa haine du communisme attendit donc le moment propice.Il tenait à témoigner des
abominations accomplies en URSS. Sa vie en tant que haut fonctionnaire, lui fournirait matière : il avait tellement vu et entendu
d'horreurs sur les exactions commises.Il avait pris sa décision : tout ce qu'il savait, il l'écrirait dans un livre qui serait l'histoire
de sa vie.

De mai à juin 1944, il s'enferme dans un hôtel pour travailler jour et nuit à son ouvrage.Un énorme manuscrit en langue russe
voit le jour dont 500 à 600 pages seront traduites.
En février 1946 l'ouvrage sort en Anglais chez Scribner's " I choose freedom, J'ai choisi la liberté ! "

En novembre 1946 un jeune éditeur français Jean de Kerdeland assiste à


Paris à un grand dîner où un important armateur français marseillais lui
raconte que l'ouvrage de Kravchenko rencontre un succès immense aux USA
et dont le tirage vient de dépasser les deux millions d'exemplaires.
L'armateur lui tend un exemplaire du livre en anglais. Jean de Kerdeland est
rapidement conquis, il décide à tout prix de publier l'ouvrage en France
Le livre et les manuscrits tels qu'ils ont été présentés lors du procès

Pendant de longs jours il tente vainement de contacter Kravchenko aux USA.. Il décide finalement de partir pour les USA pour
rencontrer Kravchenko. Par prudence il prend le pseudonyme d'Alex Martin ( nous sommes en pleine guerre froide !). Il se
présente chez Scribner's où on lui apprend avec surprise que Victor Kravchenko a changé aussi de nom et il s'appelle Peter
Martin !
Les deux Martins se rencontrent dans une arrière salle d'un bar du New Jersey. L'entente est bonne et Jean Kerdeland repart
à Paris avec un contrat signé.

Ne trouvant point de traducteur pour abattre l'immense travail, il entreprend lui même la traduction de l'ouvrage, jour et nuits
pendant cinq semaines.

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/kravchenko.htm (1 sur 5)18/06/2004 17:52:00


chapitre 3, kravchenko: j'ai choisi la liberte!

Cet épuisant travail à son domicile était souvent entrecoupé d'injures et de menaces de mort téléphoniques. Ce qui ne l'a pas
découragé. Les communistes français "flairaient déjà le coup".

Enfin le premier mai 1947 la première édition européenne de " j'ai choisi la liberté" voit le jour avec comme sous titre "La vie
publique et privée d'un haut fonctionnaire soviétique".
Le succès est immense, de 1947 à 1955, le tirage va atteindre 503 000 exemplaires.
Livre à contre courant au moment de sa publication en France ? :
Le PCF représente 28.6 % des voix, quatre de ses membres siègent au gouvernement. Le prestige des communistes est
immense, symbole de la Résistance. Attaquer le PCF, c'est attaquer la Résistance !

"Un pavé dans la mare" ? Non le livre vient à point. L'Europe commence à se désolidariser de l'URSS : Churchill dénonce "le
rideau de fer" qui s'est abattu sur l'Europe, Tito tient tête à Staline avec sa démocratie populaire de Yougoslavie. Les
américains cassent le blocus de Berlin imposé par Staline par un pont aérien, le socialiste Ramadier chasse les communistes
du gouvernement.

Un certain nombre d'ouvrages d'avant guerre avaient déjà tenté de dénoncer les exactions du communisme en URSS, mais ils
étaient souvent rédigés par des russes en exil ou des écrivains de droite. Ce qui diminuait leur crédibilité, d'autant plus qu'ils
suscitaient la polémique. Les français les avaient accueillis avec beaucoup de réserves, les considérant d'avantage comme
des écrits oppositionnels plutôt que des témoignages.

Avec Kravchenko, tout change. On voit un homme ordinaire décrire de manière simple et familière sa vie de tous les jours,
enracinant sa crédibilité.

Il raconte son embrigadement dans la révolution et son entrée au parti en 1929, sa vie familiale, ses maîtresses, toute sa vie
intime y passe. Il est sélectionné pour être étudiant et s'entasse avec quatre autres camarades dans des chambres insalubres
à l'institut technologique de Kharkov. Sans manger à sa faim, il est sous la surveillance du GPU. Il est saisi d'horreur en
visitant un conglomérat métallurgique observant que les ouvriers vivent dans des conditions effroyables, sous payés et
affamés sans pouvoir protester. Car le GPU est impitoyable et extermine tous les opposants. Il s'en va dénoncer à Moscou ces
conditions : les hauts fonctionnaires marquent leur impuissance et Kravchenko ne reçoit comme résultat que des billets pour le
théâtre et mille roubles d'argent de poche…

Il raconte les déportations des "koulaks" ou paysans riches qui refusent d'abandonner leurs
terres pour les kolkhozes, entassés dans des wagons à bestiaux, pleins à craquer où l'on meurt
de faim et de soif. Il décrit la "terreur au village", la famine organisée en Ukraine pour éliminer
tous les récalcitrants à la collectivisation des terres.
En novembre 1936 il devient lui même victime des purges, mais son talent d'orateur le tire
miraculeusement de cette épreuve qui aurait pu le mener tout droit au peloton d'exécution ou au
mieux, au goulag sibérien.
Intervention de Kravchenko au cours du procès

Il gravit les échelons et paradoxalement s'éloigne de plus en plus de l'orthodoxie communiste qu'il apprend à haïr. Il devient
ingénieur en chef, directeur d'usine, dirigeant de trust métallurgiste, adjoint au Conseil des commissaires du peuple de la
République soviétique de Russie. Il est à la tête de milliers d'ouvriers, côtoie les amis de Staline, travaille même dans
l'enceinte du Kremlin. Puissant d'entre les puissants, il reste sous l'œil implacable du NKVD qui a succédé au GPU. Il constate
avec effroi que les gouverneurs d'hier sont les traîtres d'aujourd'hui, torturés dans les caves de la Loubianka (le triste célèbre
siège du NKVD), il perçoit les gémissements de ceux qui demandent le pardon à Staline. La Russie n'est plus qu'un empire de
la peur...

Nouvelle surprise pour Kravchenko lorsqu'il devient interdit de critiquer les nazis et les fascistes depuis la signature du traité
germano-soviétique avec le nouvel ami de Staline, Adolf Hitler. Il s'en ait fallu de peu pour l'empire de Staline, lorsqu'en juin 41
les divisions d'Hitler s'emparent de deux millions de km carré du territoire soviétique. Tous les rouages de l'administration, de
la production industrielle et de l'armée avaient été décapités par les purges absurdes. De 1936 à 1938 35 000 officiers sont
exécutés, laissant l'Armée rouge en 41, reculer, dans un lamentable spectacle.

Maintenant Victor Kravchenko a basculé, il a pris en horreur le communisme. Et lorsqu'on lui propose de partir aux USA pour
se mettre au service de la commission d'achat de son pays, il saute sur l'occasion avec un bonheur mal dissimulé…

Le succès du livre en France est tel, qu'il reçoit deux mois après sa publication le prix Sainte-Beuve. Mais dès sa mise en
vente, les critiques de la Gauche se sont déchaînées : l'ouvrage est un véritable brûlot, remettant en cause le dogme "du
paradis rouge".
Le Monde avec André Pierre, engage l'attaque : " j'avoue que je n'aime pas la race des apostats et des renégats". Mais le 13
novembre 1947, les lettres françaises écrivent un article à sensation intitulé "comment fut fabriqué Kravchenko" et signé par un
certain Sim Thomas.

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/kravchenko.htm (2 sur 5)18/06/2004 17:52:00


chapitre 3, kravchenko: j'ai choisi la liberte!

Fondée dans la Résistance par un professeur de lycée fusillé par les allemands, Jacques Decour, les lettres françaises, sont
en fait après guerre noyautées par les communistes avec à leur tête Aragon. Elles sont dirigées par Claude Morgan et André
Wursmer. Quand à Sim Thomas, il serait un journaliste américain qui aurait saisit des informations de la bouche d'un des
membres de l'OSS ancêtre de la CIA. Kravchenko, espion américain aurait ainsi reçu l'ordre par ses supérieurs d'écrire un livre
de propagande antisoviétique. Quelques ignobles anecdotes sur Kravchenko, complète ce tissu de mensonges : on apprend
que "Kravchenko est un illettré, un ivrogne, un escroc, un débile mental, un débauché, qu'il a fabriqué en URSS de faux états
de rendement pour toucher des primes, et qu'il a vendu sa signature aux services spéciaux américains pour payer ses dettes".
Rien que ça ! Ainsi toute une série d'articles diffamatoires et virulents vont affirmer jusqu'au printemps 1948, que kravchenko
n'était qu'un faussaire et un espion à la solde des USA..

Quand du nouveau monde, Victor kravchenko apprend la nouvelle de l'attaque qu'il


vient de subir à Paris, il est extrêmement surpris. Il n'a jamais entendu parler de Sim
Thomas. Après consultation, nul ne connaît de journaliste Sim Thomas aux USA !
On somme les lettres françaises de fournir des renseignements sur ce Thomas, mais
elles se dérobent.

Conférence de Presse de Victor Kravchenko à son arrivée à Paris

On apprendra trente ans plus tard dans les mémoires publiés de Claude Morgan, que l'article de Sim Thomas lui avait été
apporté par André Ullmann, son véritable auteur !

Kravchenko avait subi de multiples attaques aux USA et qu'il a négligées. Alors pourquoi s'intéresser à ce journal français ?
Peut être touché dans son amour propre, et conscient que la France constitue un enjeu essentiel de la guerre froide,
Kravchenko se décide. Il ira à Paris défendre sa cause. Il poursuit pour diffamation les lettres françaises en les personnes de
Claude Morgan et André Wurmser.

Il contacte son agent littéraire français, Gérard Boutelleau qui s'enchante des perspectives qui s'ouvrent. Celui ci se charge de
trouver les témoins pour conforter le récit de Kravchenko. Des avis sont publiés à travers toute l'Europe occidentale dans les
journaux russes et ukrainiens. 5000 réponses lui parviennent, qui achèvent de décider kravchenko de partir en bataille. Les
témoins sont triés, et le 9 janvier 1949 Kravchenko se pose à l'aéroport de Paris.

Son avocat maître Izard déclare à la presse en son nom : "je suis venu en France pour me battre et j'attend que mes
adversaires acceptent le combat"
Lors d'une conférence de presse tenue à son hôtel il déclare en anglais qu' "il a voulu que son procès se déroule dans un pays
du monde libre". Le personnage, brillant orateur, intelligent, de haute stature, séduit. Les journalistes sont persuadés de sa
bonne foi. De leur côté les lettres françaises par l'intermédiaire d'André Wurmser rédacteur en chef, organisent une contre
conférence de presse : le journaliste Sim Thomas existe et il n'y a pas de camp de concentration en Russie.
Le ton est posé, les protagonistes sont en place.

Le 24 janvier 1949 s'ouvre devant la 17eme chambre correctionnelle de la Seine, le procès retentissant qui oppose Victor
Kravchenko et les lettres françaises. La salle d'audience est comble. L'enjeu est d'une portée politique importante à l'époque.
Pour les communistes, il n'est pas question d'admettre un quelconque totalitarisme en URSS, pour Kravchenko, il s'agit de
faire triompher la vérité.

Le président de la cour, Durkheim, est persuadé que le procès ne nécessitera que 6 séances pour arriver à sa conclusion. En
fait il durera de janvier à avril 49…

Le PCF mobilise toutes les personnalités qu'il compte du moment : anciens ministres (D'Astier, Cot), savants (Joliot-Curie),
universitaires (Bruhat, Bayet, Baby, Garaudy), écrivains résistants (Cassou, Vercors).
En face pour soutenir Kravchenko, que des inconnus venus de toute l'Europe par des annonces, russes, ukrainiens et
rescapés des goulags.

Kravchenko est défendu par maître Izard ancien député socialiste et résistant, ainsi que par maître Heitzmann lui aussi
résistant. En fin stratège, il évite de se faire attaquer sur le terrain de la sacro-sainte Résistance, au pouvoir à l'époque.
En face les 4 avocats de Claude Morgan et d'André Wurmser : maîtres Matarasso, Grugier, Blumel et Nordmann, eux aussi
résistants, mais communistes ou d'extrême gauche…

Le président Durkheim rappelle dignement que ce n'est pas à l'offensé de démontrer qu'il n'est pas un menteur mais à
Messieurs Morgan et Wurmser d'en faire la preuve. Argument qui ne gène nullement les communistes qui commencent leurs
attaques virulentes.

Mais Kravchenko intelligent et brillant orateur, sait user de la parole. Il s'exprime en russe et un interprète retranscrit son
discours au public.

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/kravchenko.htm (3 sur 5)18/06/2004 17:52:00


chapitre 3, kravchenko: j'ai choisi la liberte!

Les témoins des lettres françaises défilent.


Les communistes français font tout pour éviter le débat de fond, il ne faut à aucun prix admettre le totalitarisme soviétique
décrit dans le livre. Ils vont essayer de prouver que Kravchenko a trahi la cause antifasciste et qu'il n'a pas écrit lui-même son
livre : Le but est simple, déconsidérer et décrédibiliser le plaignant.

Si le livre a été écrit simplement sur les conseils du plaignant, cela ne prouve en rien la véracité des faits. Tout au long du
procès, le PCF déclenchera une intense campagne de propagande contre Kravchenko. En avril 44 Kravchenko avait donné
une interview au New York Times ou il dénonçait que les libertés fondamentales étaient bafouées en URSS. Or comme le dit
Louis Martin-Chauffier, l'URSS était en guerre contre l'Allemagne nazie. Il accuse donc Victor "d'avoir trahi non seulement son
pays mais aussi tous les alliés ensembles". Emmanuel d'Astier use du même argument, si Kravchenko était à Alger au
moment où lui, d'Astier était commissaire à l'Intérieur, il l'aurait fait arrêter "pour propagande à l'avantage de l'ennemi".
"Il n'y a jamais eu de persécutions en URSS" proteste Jean Baby, enseignant le marxisme à Science-Po.

Il y a aussi les témoins envoyé par l'URSS pour contrecarrer le dangereux Kravchenko.
Le général Rudenko, ancien chef de Kravchenko à Washington qui déclare que Victor n'est qu'un
déserteur et un traître à sa patrie.

Un autre personnage marquant est envoyé d'URSS, il s'agit de l'ex femme de Kravchenko, Zinaïda
Gorlova. Elle est accompagnée sans cesse par une petite femme qui ne la lâche pas d'une semelle :
La République soviétique n'envoie pas ses concitoyens sans être accompagnés d'un membre du
NKVD pour leur sécurité ou plutôt pour une surveillance rapprochée
Ci contre Zinaïda Gorlova à son arrivée à Paris

Elle raconte à la barre que son ex mari était un mari indigne, violent, alcoolique, qui la battait et l'a contrainte à avorter après la
naissance de leur premier enfant Valentin. Il les aurait abandonné sans un sou. Kravchenko réplique : toute sa famille y
compris Valentin est en Russie, prise en otage, Zinaïda ne peut avoir parlé librement. Il lui demande alors publiquement où est
mort son père Monsieur Gorlova. Elle hésite et répond qu'il est mort d'une pneumonie en 1938. Kravchenko crie au
mensonge : son père est mort déporté en camp pendant les purges. Mais son ex femme refuse de l'avouer publiquement
malgré les demandes réitérés de Kravchenko. Dans la salle on s'émoi, les communistes demandent de le faire taire en vain.

Quelques temps plus tard, au cours d'un dîner offert par les lettres françaises, Zinaïda Gorlova éclate en sanglots et avoue à
maître Nordmann que son père est bien mort déporté. L'URSS alertée, la fait rapatrier en urgence le 22 février.

Puis viennent les témoins de Kravchenko.


Ils racontent et évoquent un à un leur arrestation, leur déportation, leur vie dans des camps inhumains et les souffrances
endurées. Souvent d'ex paysans russes ou ukrainiens, ils sont venus de camps de réfugiés ou de lointains pays d'accueil pour
témoigner de l'horreur en termes simples.
" la propagande nazie continue " rétorque Maître Nordmann, avocat des lettres françaises. Roger Garaudy ajoute que
Kravchenko devrait chercher des adeptes "dans l'arrière garde nazi".
Chacun reste sur ses positions.

Mais le témoignage à la barre d'une certaine Margaret Buber-Neumann sera un véritable coup de théâtre. Belle fille du
philosophe Martin Buber et veuve de Heinz Neumann un dirigeant communiste, elle raconte son histoire étonnante :
Ayant fui le nazisme avec son mari communiste en 1933, elle est arrêté en URSS et envoyée au goulag en Sibérie. Elle est
ensuite libérée puis livrée aux allemands lors du pacte germano-soviétique comme gage de bonne foi avec un groupe de
communistes allemands. Déportée à Ravensbrück elle put s'échapper avant l'arrivée de l'Armée rouge.
Maître Nordmann essaye de dissiper le profond malaise inspiré par cette déposition en rappelant que c'est l'Armée rouge qui a
délivré les femmes de Ravensbrück. Cette vieille dame diminuée physiquement mais avec toutes ses facultés mentales
réplique aussi sec : " heureusement je ne les avait pas attendus. Je me suis enfuie. Les communistes du camp m'avaient
avertie que je serais renvoyée en Sibérie."
Tout au long de sa déposition, elle décrit les atroces conditions de vie dans les camps soviétiques qu'elle va publier dans un
livre en 1949.

Un bon nombre d'intellectuels français présents, vont avoir leurs convictions ébranlés par un tel récit. Simone de Beauvoir
admet l'existence des camps de travail en URSS. Mais beaucoup d'autres refusent encore la vérité évidente. Peu importe,
Kravchenko a fait mouche, il a réussi.
Morgan et Wurmser sont condamnés à 150 000 francs de dommage et intérêt au bénéfice de Kravchenko. C'est le triomphe
de la vérité. Mais l'URSS sort victorieuse de cette affaire.

Victor Kravchenko reprend son métier d'ingénieur au Pérou, où il offre ses services et y fait sa fortune. Il rentre ensuite aux
USA et se met à boire : il apprend que ses parents avaient été jetés dans des camps. Son père y est mort et sa mère est
toujours détenue. Il se suicide le 24 février 1966, d'une balle dans la tête. Destin tragique et à la fois paradoxal pour un homme
qui a choisi la liberté.

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chapitre 3, kravchenko: j'ai choisi la liberte!

Pour le PCF, l'affaire Kravchenko représente le premier grand échec d'après guerre sur la réalité soviétique. Bon nombre de
communistes vont se trouver ébranlés par ce livre. La mauvaise foi avec laquelle le PCF a soutenu l'inexistence de camps en
URSS, alors que la vérité était évidente au moment du procès, a choqué bon nombre de sympathisants.
L'idéal communiste français s'est fissuré à l'issue de cette épreuve. Ce n'est que le début d'une chute inexorable qui conduira
le PCF en dessous de la barre des 5 % aux européennes de 99.

" Alexis de T. et Jean-Baptiste S. "

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l'ecole des assassins,l'histoire cachee du pcf

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HISTOIRE POLITIQUE
Saloth Sar
Chapitre 2 : dit Pol Pot

"L'école des numéro un du


régime Khmer

assassins" rouge.

Cycle "l'ennemi de l'intérieur" Il ne sera jamais


jugé...

Les futurs chefs khmers rouges à Paris...Pour formation.


En 1949, à 21 ans le jeune Pol Pot de son vrai nom Saloth Sar arrive de sa province natale du Cambodge, fille de la lointaine Indochine
française, pour étudier à Paris.
C’est là qu’il rencontre les futurs chefs khmers rouges Yeng Sary (qui deviendra son éminence grise) et Khieu Samphan (l’idéologue de
l’évacuation des villes).
Eux aussi étudiants, coulent des jours heureux entre leurs études à la Sorbonne et leur formation révolutionnaire initiale dispensé par les
membres du PCF.
Nul ne pouvait imaginer que derrière le masque de ces paisibles et jeunes étudiants sérieux se cachaient les futurs responsables du
génocide Khmer.
Pol Pot a ainsi beaucoup reçu du PCF.
Le second Yeng Sary a élaboré sur les bans de la Sorbonne les bases de la future utopie meurtrière des khmers rouges.

De retour au pays en 1953, Ils rallient le PPRK (Parti Populaire Révolutionnaire Khmer).
Dans leurs bagages, ils ramènent le fanatisme communiste et les techniques révolutionnaires enseignés
par nos communistes français.

Ci contre Nun Chea, le frère numéro deux, a fait ses études en Thaïlande, président du Parlement de 1976 à 1979 avant de se
replier dans la jungle. Il s'est rendu avec Khieu Samphan en décembre 1998 contre une garantie d'immunité...

Commence alors, une ascension qui mènera Pol Pot et ses amis au pouvoir. Pol Pot devient premier ministre en 1975 et Yeng Sary
devient numéro 3 du régime, Khieu Samphan, l’idéologue de l’évacuation des villes qui a mené aux famines et au travail forcé.
Pol Pot soutenu par les chinois, entre avec ses troupes à Phnom Penh le 17 avril 1975. Dès le lendemain commence l’exode et
l’horreur :
La capitale est évacuée en toute hâte, à marche forcée, de même que toutes les autres villes du Cambodge.
Les Khmers rouges dirigent la population cambodgienne vers les campagnes, les forçant à travailler aux champs.

Basée sur une idéologie communiste teintée de nationalisme et de racisme, l’extermination


systématique de tous " les Khmers impurs " est mise en place.
Tous devaient partir travailler aux champs pour mettre en place la société communiste.

Ci contre Yeng Sary, l'éminence grise du frère numéro un, également numéro trois du pouvoir. Accusé de corruption par Pol
Pot en 1996, il se rallie aux autorités avec ses 3000 hommes. Il est gracié par le roi et vit sans être inquiété dans son fief de
Pailin à l'ouest du pays...

Exécutions, famines, maladies, surmenage, entraînent rapidement la mort de 2 millions de cambodgiens soit l personne sur 4 dans la
période de 1975 à 1979, sous nos yeux dans le plus grand camp de concentration du monde que représente le Cambodge cerné par la
jungle...sans recours aux barbelés.

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l'ecole des assassins,l'histoire cachee du pcf

Le cauchemar prend subitement fin un jour de janvier 1979. Les vietnamiens soutenus par l’URSS envahissent le Cambodge et
renversent le gouvernement de Pol Pot. Les Khmers rouges se réfugient dans la jungle où ils lancent alors une guérilla contre le
gouvernement provietnamien. En 1982, Pol Pot forme un front commun avec le prince Sihanouk. Il quitte le commandement des Khmers
en 1985 et resta dans l'ombre après l'établissement du nouveau gouvernement cambodgien en 1993.
Nous connaissons la suite, rattrapé par le passé, Pol Pot s’enfuie dans la jungle avec quelques fidèles et se suicide le 15 avril 1998,
craignant d’être capturé par les autorités.
Il ne sera jamais jugé par un tribunal international ...

Nombreux sont les pays qui portent une responsabilité dans les massacres et la longue impunité des khmers rouges : USA, la France
dans la guerre coloniale, la Chine pour ne citer que les principaux. Mais le PCF a aussi une lourde responsabilité, en ayant formé les
principaux chefs khmers rouges...

Hô Chi Minh le militant de la première heure du PCF :


De son véritable nom Nguyên Tât Thành, dit Nguyên Ài Quôc, il naît le 19 mai 1890 dans le centre du Viêt-nam. Il était le fils d'un
fonctionnaire qui avait démissionné pour protester contre la domination française de son pays. Hô Chí Minh fit ses études à Hue, puis
enseigna un temps dans une école privée de Phan Thiet.
En 1911, il s’embarqua comme cuisinier sur un navire français, puis travailla à Londres et à Paris. C’est là qu’après la Première Guerre
mondiale, sous le pseudonyme de Nguyên Ài Quôc ("Nguyên le Patriote"), il se lança dans la politique.

La crise de la SFIO battait son plein, débouchant sur une scission et la création du Parti Communiste Français en 1920. Hô Chí Minh
rejoignit rapidement cette jeune formation et y milita jusqu’en 1923 puis poursuivi sa formation en Union soviétique (fin 1923), et en
Chine en 1924. Il y forma en 1930 le PCI (Parti Communiste Indochinois). Il séjourna à Hong-Kong, où il représenta l'Internationale
communiste. Mais en juin 1931, il y fut arrêté par les autorités britanniques et emprisonné jusqu'en 1933 à cause des ses activités
communistes. Il retourna alors en Union soviétique, jusqu’en 1938, puis revint en Chine et devint conseiller des forces armées
communistes chinoises.
Lorsque le Japon occupa le Viêt-nam en 1941, il reprit contact avec les dirigeants du PCI et participa à la formation d'un nouveau
mouvement d'obédience communiste pour l'indépendance: le célèbre et terrifiant Viêt-minh, qui combattit les Japonais. En août 1945,
lors de la capitulation du Japon, le Viêt-minh s'empara du Viêt-nam et proclama la république démocratique du Viêt-nam à Hanoi. Hô Chí
Minh, devint président de la jeune République.
La France refusant de renoncer à son autorité au Viêt-nam, la guerre éclata en décembre 1946.(voir chapitre 1 la sale guerre)
Pendant huit ans, la guérilla Viêt-minh soutenue par l’URSS et le Parti Communiste Français combattit les troupes françaises et sortie
victorieuse du conflit à l'issue de la bataille de Diên Biên Phu en 1954. Cependant, les négociations qui suivirent à Genève d'avril à juillet
1954 aboutirent à la division du pays, le Nord seul revenant au Viêt-minh. La république démocratique du Viêt-nam, gouvernée par Hô
Chí Minh, plaça alors ses efforts dans la construction d'une société communiste dans le nord-Viêt-Nam.
La réforme agraire à la chinoise fut entreprise dans les zones libérées. Dénonciations, déchéances, exécutions " des traîtres ",
entraînant la mort de 50000 personnes dans les campagnes.
Des camps de rééducation se mirent en place comptant entre 50000 et 100000 personnes.

Hô Chí Minh fut de 1956 à 1960, secrétaire général du parti communiste.


Au début des années 1960, le conflit se ranima dans le Sud-Viêt-Nam, où la guérilla communiste menait une insurrection contre le
régime de Saigon soutenu par les États-Unis. Toutefois, Hô Chí Minh, déclinant, ne joua qu'un rôle de représentation cérémonieuse au
cours de ce conflit. Il mourut le 3 septembre 1969. En son honneur, Saigon fut rebaptisée Hô Chí Minh-Ville après la conquête
communiste du Sud en 1975.
Les prisonniers vietnamiens des armées communistes du nord furent le plus souvent extrêmement maltraités, souvent exécutés lors des
déplacements.
Pendant les quelques semaines où les forces Viêt-minhs contrôlaient Saigon, dans le cadre de l’offensive du Têt de février 1968, trois
mille personnes au moins y furent massacrées : enterrés vivantes ou liquidés.
En 1975 croyant à " à la clémence du président Hô " les soldats, officiers et anciens hauts fonctionnaires du régime sud vietnamien se
rendirent à leur convocation " en rééducation " pour 3 jours ou 1 mois, qui se transformèrent en 3 ans et 7 à 8 ans dans des conditions
effroyables : tortures, sous alimentation, maladies. Les derniers rééduqués survivants ne revinrent qu’en 1986.Il y eu entre 500 000 et un
million de rééduqués dans le Sud...

Ainsi,
Ces hommes formés par le PCF,
Ces régimes soutenus par la propagande mensongère du PCF,
nous montrent l’étendue de l’action des communistes français qui dépasse ce que nous avons pu imaginer jusqu'à une époque récente.
Nous avons pu ainsi constater que chaque fois que les communistes français ont formé des personnages, le résultat en a été "des
bourreaux" qui ont organisé méthodiquement des génocides.
La vérité finit toujours par remonter.

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/ecoledesassassins.htm (2 sur 3)18/06/2004 17:52:02


l'ecole des assassins,l'histoire cachee du pcf

Khieu Samphan, considéré comme un Khmer rouge modéré, il a été premier ministre puis chef de l'Etat du Kampuchéa
démocratique.
Il s'est rallié avec Nun Chea en décembre 1998 contre une garantie d'amnistie.

" Alexis de T. et Jean-Baptiste S. "

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la sale guerre-l'histoire cachee du parti communiste français

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HISTOIRE POLITIQUE

Chapitre 1:
"La sale guerre"
Patrouille du Corps expeditionnaire français d'extrême orient pendant
Cycle "l'ennemi de l'intérieur" la guerre d'Indochine

(lire ou à imprimer 2 pages format A4)


19 décembre 1946, le Viêt-minh frappe une nouvelle fois : l’insurrection éclate à Hanoi. De nouveau " le
comité d’assassinat d’assaut " défilant dans les rues tonkinoises, se charge du massacre de français, laissant derrière lui des dizaines de
cadavres souvent mutilés face aux autorités prises de cours. Puis les forces coloniales se ressaisissent, la révolte est maîtrisée. Ainsi
commence la triste célèbre guerre d’Indochine.

Quelques mois plus tard le 22 mars 1947, à l’orgueilleuse métropole, François Billoux, ministre communiste de la défense nationale, refuse
de s’associer à l’hommage au Corps Expéditionnaire Français d’Extrême Orient (CEFEO, basé en Indochine) pendant que Thorez décide de
quitter l’hémicycle. Tous les ministres communistes sont finalement renvoyés du gouvernement, peu de temps après, le 5 mai 1947.
Désormais la guerre d’Indochine ne s’appellera plus que " la sale guerre " pour les communistes français...

L’histoire s’enchaîne, tous les arguments de la propagande marxiste, éprouvés, sont " ressortis des cartons " en vue du conditionnement de
l’opinion publique : pacifisme, droit des peuples, droits de l’homme, anticolonialisme, antimilitarisme etc...
Les membres du PCF multiplient les sabotages dans les usines d'armement ainsi que les actions de soutien au Viêt-minh: bientôt des
grèves insurrectionnelles éclatent partout en France pour faire tomber la IVe République et faire triompher " la révolution prolétarienne ".On
comptera plus de
2 900000 grévistes pour la seule année 1947. Emeutes, affrontements parfois sanglants, se succèdent, notamment à Marseille entre
communistes et militaires en partance pour l’Indochine, nécessitant l’intervention permanente des forces de l’ordre ou des embarquements
discrets pendant la nuit !
Cette violence atteint son point culminant dans la nuit du 2 au 3 décembre 1947 : à la suite du sabotage d'une voie ferrée par un commando
de la cellule communiste d’Arras, l'express Paris-Lille déraille, faisant 16 morts et 30 blessés...

En janvier 1950 le Pasteur un transporteur de troupes en partance pour l’Indochine est immobilisé pendant plusieurs jours par une grève
de marins CGT. L’énervement gagne le bord : l’équipage se livre à la contrebande d’armes et de médicaments pour le Viêt-minh et le
quartier maître Henri Martin de la Marine Nationale est condamné à cinq ans de réclusion pour avoir saboté les commandes de direction
du navire. Le PCF fera de lui un héros...

Dans les arsenaux le matériel militaire est aussi mis hors d’usage, certains de ces sabotages causeront la mort de plusieurs utilisateurs
comme l’adjudant Parsiani, du bataillon de choc. A Grenoble une pièce d’artillerie est jetée à bas du train.

Des communistes français enthousiasmés se rallient à Ho Chi Minh pour faire la guerre... à leurs compatriotes du corps expéditionnaire
français !

Pendant ce temps à l’Assemblée Nationale les députés communistes exigent que " la collecte
publique de sang " ne soit jamais destinée aux blessés d’Indochine " qui peuvent crever ".A Noël un
député suggère à l’Assemblée Nationale qu’un colis de Noël soit envoyé aux combattants
d’extrême orient. Une député du PCF s’exclame : "le seul cadeau qu’ils méritent c’est douze balles

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/lasaleguerre.htm (1 sur 3)18/06/2004 17:52:04


la sale guerre-l'histoire cachee du parti communiste français

dans la peau !

Dans l’armée la propagande est intense certains cadres, anciens FTP, soutiennent le Viêt-minh et
reçoivent des instructions précises du PCF : rapports réguliers, aide au Viêt-minh, organisation
d’évasion de prisonniers vietnamiens ou encore désertion. Mais ils n’ont pas d’influence sur les
membres du corps expéditionnaire.
Ci contre l'Indochine française

Indoh.gif (20723 octets)

Ceux ci englués dans le conflit apprennent que des responsables du PCF circulent sans discrétion dans les zones occupés par le Viêt-
minh : la guerre prend un parfum amer, la prise de conscience est rapide et brutale, désormais l’ennemi n’est plus le Viêt-minh mais le
communisme...

Cette menace permanente est entretenue par l’activisme de communistes civils français locaux. Ainsi un de ces groupes provietnamien
" le Groupe Culturel marxiste " fonctionne depuis 1945 à Saigon au cœur de la province cochinchinoise, et cela jusqu’en 1950. Il
entretient alors d’étroits rapports avec le Viêt-minh : sur toute la surface du globe l’ennemi est toujours à l’intérieur...

Les rouges progressent soutenus par les communistes chinois. Rapidement les méthodes Viêt-minh sont étendues aux camps de
prisonniers qui deviennent de véritables camps de la mort lente. Ainsi le sergent Sobanski prisonnier dans le sinistre camp 113 est
soumis aux tortures du " canbô " Boudarel, sinistre communiste français (chapitre 5). Dans le même temps, en France, les familles de
ces prisonniers sont soumises au chantage : " pour avoir des nouvelles de votre fils, adhérez au parti et signez la pétition contre la sale
guerre ! ".

Quant aux blessés rapatriés, souvent débarqués de nuit à Marseille ; ils sont acheminés secrètement en région parisienne où ils arrivent
au petit matin à la gare de l’Est. Mais cette discrétion ne les épargnent pas des manifestations hostiles des cheminots CGT. Les blessés
sont injuriés, secoués sur leurs brancards. Le transport se fait péniblement en se frayant un chemin vers les ambulances aux milieux des
vociférations et des crachats des porteurs de drapeau rouge...

L’étau " vietkong " se resserre, le 7 mai 1954 Diên Biên Phu tombe, la guerre est perdue. Les accords de Genève
signés en 1954, marque la fin d’une guerre pour la France mais une trêve pour les vietnamiens, la guerre du
Vietnam va bientôt commencer. La France voit alors le retour des prisonniers de guerre survivants des camps de la
mort (20000 sur 90000 prisonniers), êtres pour la plupart squelettiques, témoins silencieux de l’horreur...

ci contre prisonnier français de retour de camp viehtmin

Les français évacuent le Tonkin : les combattants à leur retour, racontent avec déchirement la fin de cette horrible guerre : liquidation
des populations fidèles, exécution des partisans de la France ou noyade de populations catholiques tentant de rejoindre le sud vietnam...
Désespoirs peu entendus par l’opinion publique à cette époque.

Le 14 septembre 1956 les derniers éléments du corps expéditionnaire quittent Saigon laissant la population vietnamienne à son triste
sort. Un pauvre chef de village, au visage triste et angoissé face à l’avenir, confia à un officier français : " monsieur lieutenant, les
français ont des prisons, les viets n’en ont pas... " en passant le tranchant de sa main sur sa gorge.

Cette guerre pourrie de l’intérieur par l’activisme et la traîtrise des communistes français, a définitivement écarté l’armée française de
tout contact avec les communistes. Elle a grâce au PCF, appris à haïr le communisme...

Ainsi ce termine cet épisode tragique et le plus marquant de ce redoutable ennemi de l’intérieur.

" Alexis de T. et Jean-Baptiste S. "

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HISTOIRE DE L'U.R.S.S

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Histoire
p.350 351 HISTOIRE DE L'U.R.S.S
Politique L'U.R.S.S., PAYS DU SOCIALISME

Un lecteur nous envoie ce passage d'un livre qui est une perle de la littérature
communiste des années 40 :
Profitez d'un bon moment, délectez-vous de ce joyau de la propagande et de la
désinformation soviétique, traduit en français pour les soins du PCF...

Notre lecteur nous écrit : " En fouillant dans mes vieux bouquins, j’ai retrouvé de purs
diamants de la littérature communiste d’après la seconde guerre mondiale, dont il
serait trop égoïste de priver mes correspondants. Voici un premier texte et sa source,
reproduits au scanner sans modification et avec le style et les fautes d’impression
d’origine. J’ai ajouté la note relative aux massacres des années 1936-1938. à propos
de " l’écolier-pionnier " Pavlik MOROZOV, qui a fait l’objet d’un culte pour avoir
dénoncé son père, remarquons que son triste exploit date de 1932, en avance d’un
an sur le début des méthodes nazies tellement condamnées à juste titre par tous les
démocrates."

"Les progrès de l'offensive socialiste.- Le 26 juin 1930, s'ouvrait le XVIe congrès du P.


C.(b) de l'U.R.S.S. Ce congrès est entré a dans l'histoire comme celui de l'offensive
développée du socialisme sur toute la ligne du front. Aux étapes antérieures de la
bataille pour le socialisme, le Parti développait son offensive en des secteurs
différents . (dans le domaine du commerce, de l'industrie, dans l'édification des
kolkhoz). Maintenant le socialisme amorçait l'offensive générale, afin d'extirper les
racines les plus profondes du capitalisme. " La tâche posée par Lénine, déclarait le
XVIe congrès du P.C.(b) de l'U.R.S.S., est en voie de s'accomplir : transformer la
"Russie de la NEP " en " Russie socialiste ".

Le XVIe congrès du Parti a dressé le premier bilan de l'offensive socialiste. L'industrie


avait atteint un niveau dépassant à peu près du double celui d'avant-guerre. Pour la
première fois dans l'histoire de notre Patrie la part de la production industrielle était
plus de deux fois celle de la production totale du pays (sic), tandis que la part de
l'agriculture en formait moins que la moitié. Le plan de collectivisation était surpassé.
Au 1er mai 1930 la collectivisation dans les principales régions productrices de
céréales avait gagné déjà de 40 à 50% des exploitations paysannes. Les surfaces
ensemencées des kolkhoz s'élevaient à 36 millions d'hectares. Leur production
marchande s'est multipliée en trois ans par plus de 40.

La paysannerie kolkhozienne offrait un point d'appui réel et solide au pouvoir


soviétique. L'U.R.S.S. est entrée dans la période du socialisme ; celui-ci triomphait

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HISTOIRE DE L'U.R.S.S

non seulement dans l'industrie, mais encore deus l'agriculture.

L'offensive socialiste a connu des succès dans la lutte contre la résistance forcenée
des classes agonisantes. Luttant contre les kolkhoz, les koulaks adoptèrent une
nouvelle tactique, cherchant à les décomposer du dedans. Ils s'infiltraient dans les
kolkhoz et même dans leurs directions, devenaient administrateurs, brigadiers,
pointeurs, garçons d'écurie, etc. Ils s'efforçaient, en poussant des " sapes sournoises
", à compromettre la discipline du travail dans les kolkhoz, abîmaient tracteurs et
machines, inoculaient aux chevaux la sape; la gale et autres maladies, volaient les
récoltes, etc. Les koulaks voulaient intimider les paysans et ruiner leur confiance dans
le kolkhoz.

Mais les kolkhoziens d'élite ont défendu avec abnégation l'œuvre des kolkhoz. Les
pionniers et les écoliers ont fourni à leur tour, des combattants dévoués pour le
kolkhoz. Ainsi, en 1932, dans l'Oural l'écolier-pionnier Pavlik Morozov, âgé de douze
ans, a dénoncé son père, sous-ordre des koulaks, président du Soviet de village. Les
koulaks ayant guetté Pavlik en pleine forêt; l'ont mis à mort. [Note PG : des
monuments ont été élevés à la gloire de ce jeune patriote, son nom a été donné à des
brigades de Pionniers et à des écoles, dont les élèves étaient invités à suivre cet
exemple glorieux.]

Contre le sabotage et la malfaisance des koulaks, le pouvoir des Soviets a pris des
mesures énergiques, en les chassant du kolkhoz, en les expulsant pour leurs méfaits,
etc. Le 7 août 1932 une loi fut promulguée sur la sauvegarde de la propriété
socialiste. L'assemblée plénière du Comité central du P.C.(b) de l'U.R.S.S., janvier
1933, décidait de constituer des sections politiques dans les S.M.T. (stations de
machines agricoles et de tracteurs) et dans les sovkhoz. Les S.P, fonctionnèrent deux
années durant (de 1933 à 1934) et firent un gros effort pour former des cadres actifs
dans les kolkhoz, pour consolider ces derniers et les débarrasser des éléments
koulaks et des saboteurs.

Les organisations contre-révolutionnaires clandestines, qui ne bénéficiaient pas de


l'appui des masses et oeuvraient comme agents des impérialistes étrangers,
voulurent mettre à profit l'aggravation de la lutte de classes à la campagne. En 1930
la Guépéou découvrait une organisation contre-révolutionnaire dite le " Parti
industriel", qui groupait des ingénieurs saboteurs travaillant sur les injonctions de
capitalistes étrangers. Les membres du " Parti industriel " s'appliquaient à susciter le
désordre et la désorganisation dans l'industrie et contribuaient à l'intervention militaire
figée (sic) par leurs maîtres étrangers pour 1930. En contact avec le " Parti industriel
", se livrait à des actes de contre-révolution et de sabotage dans l'économie rurale le
parti koulak dit " Parti des paysans travailleurs ", dirigé par les socialistes-
révolutionnaires qui oeuvraient dans la clandestinité. Dans les établissements
supérieurs de l'économie nationale et les services du Plan d'État une officine de
sabotage menchévique opérait en bloc avec les organisations contre-révolutionnaires
ci-dessus nommées. En septembre 1930, on découvrit dans les services du
ravitaillement une bande infâme de saboteurs qui, dans sa haine furieuse contre le
peuple soviétique, empoisonnait la viande, les poissons, les légumes, etc., cherchant
à provoquer la famine et le mécontentement des travailleurs. En 1930-1932, on
découvrit plusieurs groupes contre-révolutionnaires de boukhariniens et de
trotskistes. Tous ces groupes, comme on le sut plus tard, n'étaient que des
ramifications d'une organisation unifiée strictement clandestine d'espions, de

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HISTOIRE DE L'U.R.S.S

saboteurs, de fauteurs de diversions et de. terroristes, qui oeuvraient sous les


auspices des trotskistes et des boukhariniens. Ses dirigeants et ses membres ont été
démasqués et condamnés par le tribunal prolétarien en 1936-1938 (*).

Un grand rôle dans la débâcle des ennemis du socialisme appartient à Molotov qui,
en 1930, se trouvait placé à la tête du gouvernement soviétique. Viatcheslav
Mikhaïlovitch Molotov, fidèle disciple de Lénine et proche compagnon d'armes de
Staline, est devenu, après la victoire de la Révolution d'Octobre, un des plus éminents
organisateurs et artisans de l'État soviétique. Pratiquant de façon constante et sans
transiger la ligne léniniste, il s'est employé à consolider le pays des Soviets et à
assurer l'édification victorieuse du socialisme."

(*) Note PG : Cette formulation anodine cache 700 000 exécutions en deux ans dont
20 % des cadres de l’Armée rouge, parmi lesquels : r

- 3 maréchaux sur 5 (Toukhatchevski, Iegorov et Blücher) ;

- 13 généraux d'armée sur 15 ;

- 8 amiraux sur 9 ;

- 50 généraux de corps d'armée sur 57 ;

- 154 généraux de division sur 186 ;

- 16 commissaires d'armée sur 16 ;

- 25 commissaires de corps d'armée sur 28.

(Voir : A. Cristiani et V. Michaleva (éd.), Le Repressioni degli anni trenta nell' Armata
rossa, recueil de documents, Naples, IUO, 1996.)

Professeurs: K. BAZILÉVITCH, S. BAKHROUCHINE,

A. PANKRATOVA., A. FOGHT, agrégé d'histoire

HISTOIRE DE L’U R S.S. TROISIÈME PARTIE SOUS LA DIRECTION de A.


PANKRATOVA,

PROFESSEUR

ÉDITIONS EN LANGUES ÉTRANGÈRES, MOSCOU 1948

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Le scandal moral du siècle: la tolérance vis à vis du communisme

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Histoire LE SCANDALE MORAL DU SIECLE


LA TOLERANCE VIS A VIS DU COMMUNISME
MLP

Bilan politique du communisme : coup d'état et trahison

A ceux qui l'auraient oublié ou à qui on aurait oublié de le dire, je me permets de rappeler que les communistes
ont systématiquement pris le pouvoir de manière non démocratique. De Cuba à la Hongrie, de la Russie à
l'Ethiopie, sans parler des échecs comme l'Allemagne en 1919 ou la France en 1946, jamais le parti
communiste n'a accédé au pouvoir avec l'approbation de plus de 10% de la population.

A titre d'exemple, je me permets de rappeler que la Russie de 1917 comptait 2% d'ouvriers le très grande
majorité de la population étant paysanne. C'est pourtant la "dictature du Prolétariat" qui fut imposée au nom de
ces ouvriers sur plus de 90% de paysans.

Enfin, à ceux qui sont encore guettés par la nostalgie de lendemains qui chantent et qui voudraient ne voir dans
l'expérience soviétique qu'un déviation de l'idéologie, je rappelle que le Stalinisme est la forme naturelle du
communisme comme l'explique très bien Soljenitsine dans L'erreur de l'occident : "Le stalinisme n'a jamais
existé ni en théorie ni en pratique : on ne peut parler ni de phénomène stalinien ni d'époque stalinienne. Ces
concepts ont été fabriqués après 1956 par la pensée occidentale de gauche pour préserver les illusions du
communisme".

Bilan humain du communisme : le crime contre l'humanité

Selon le code pénal français de 1992, le crime contre l'humanité inclut "la déportation, la réduction en
esclavage, la pratique massive et systématique d'exécutions sommaires, d'enlèvements de personnes suivis de
leur disparition, de la torture, d'actes inhumains inspirés par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou
religieux, et organisés en exécution d'un plan concerté à l'encontre d'un groupe de population civile".

Or les massacres et déportations systématiques de groupes sociaux ou ethniques en raison de ce qu'ils sont, et
non de ce qu'ils fonts, jalonnent tout l'histoire du communisme.

A titre d'exemple (un parmi tant d'autres hélas) la méthode que suivait en URSS la Guépou, ancêtre du KGB,
était celle des quotas. Chaque région devait arrêter, déporter ou fusiller un pourcentage donné de personnes
appartenant à des couches sociales, idéologiques ou ethniques déterminées. Ce qui comptait, ce n'était pas
l'individu ni son éventuelle culpabilité personnelle, c'était le groupe auquel il appartenait. Nous sommes donc
bien dans une logique de crime contre l'humanité.

La petite liste ci-dessous, synthèse du livre noir du communisme, constitue un bilan minoré de 70 années
crimes contre l'humanité :

URSS

Répression des insurrections paysannes entre 1918 et 1922 :


quelques centaines de milliers de morts
Famine de 1921 - 22 occasionnée par les politiques de recquisition :
5 millions de morts

Famine de 1932 - 33 provoquée par les prélèvements :


6 millions de morts

Exécutions prononcées par des organes judiciaires (Tchékà, Guépéou, NKVD) entre 1922 et 1953 pour "crimes
contre révolutionnaires" :
800 000 environ

Morts en déportation :

Au moins 1 à 2 millions

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Le scandal moral du siècle: la tolérance vis à vis du communisme

Morts en camps (1934 - 1953) :


au moins un million
(chiffres inconnus avant 1934)

Morts en "colonies", ou en "transit" :


chiffre inconnu

Déportés spéciaux (colons de travail)


7 millions entre 1930 et 1953

Détenus au goulag
Entre 1 et 3 millions selon les années

Au total, au moins 15 millions de morts


Soljenitsine,établit quant à lui un bilan de 80 millions de victimes et il est à craindre qu'il soit plus proche de la
vérité que nos anciens communistes du livre noir.

CHINE

Réforme agraire (46 - 52) :


2 à 5 millions de morts
Répressions urbaines (50 - 57) :
> 1 million

Famines du grand bond en avant (59 - 62) :


de 20 à 43 millions de morts

Révolution culturelle (66 - 76) :


400 000 à 1 million

Tibétains assassinés ou morts de faim :


600 000 à 1,2 millions

Autres exécutions :
qq centaines de milliers ?

Total des exécutions :


4,5 à 9 millions

Total des victimes :


44,5 à 72 millions

A chaque fois qu'un de nos communistes se permet de nous donner des leçons sur les droits de l'homme, la
liberté ou la justice, il doivent être quelques millions de pauvres types à se retourner dans leurs fosses
communes...
Alors Robert, sois gentil, tu la fermes et tu vas te pendre de honte un peu plus loin...

Bilan économique du communisme : la faillite

A ceux qui se complaisent à utiliser des adjectifs péjoratifs tels que ultra ou sauvage dès qu'ils évoquent le
libéralisme, je me permets de rappeler le bilan calamiteux du communisme et du collectivisme. Seul un
totalitarisme et un système répressif inhumains ont pu donner pendant près de 70 ans à ceux qui refusaient
d'ouvrir les yeux, l'illusion que le système fonctionnait à peu près.

Le système en a été réduit à mettre en esclavage plusieurs millions de Russes dans "l'archipel du Goulag" afin
de construire le paradis de travailleurs. Pour ce qui est de travailler, tout le monde a été servi. Pour ce qui est du
paradis, c'était plutôt celui du diable.
A l'attention des Kamarads français qui voudraient nous faire subir leur nostalgie des lendemains qui chantent,
on rappellera que la grève a toujours été considéré au paradis des travailleurs comme un acte de sabotage :"La
grève étant un instrument de lutte contre le capitalisme, un arrêt de travail gênant la production socialiste ne
peut être appelé grève. On dira donc sabotage, ce qui facilitera l'exécution rapide de tout gréviste."

Questions aux autruches de l'histoire

Pourquoi le négationnisme, défini comme un délit quand il porte sur le nazisme, ne l'est-il pas quand il escamote
les crimes du communisme ?

Pourquoi le gouvernement de la France, état démocratique ou supposé tel, compte-il des membres d'un parti

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Le scandal moral du siècle: la tolérance vis à vis du communisme

ouvertement totalitaire ?

Comment se fait-il que seuls les anciens communistes semblent autorisés à tirer le bilan de 70 années de
totalitarisme et de crimes contre l'humanité, alors que 50 livres écrits en particulier par des dissidents russes
avaient déjà établis de pareils bilans volontairement occultés ? Imagine-t-on Goebels, Himmler ou Goering qui
sous prétexte d'une conversion tardive, établiraient eux même le bilan des crimes dont ils sont complices ?

Comment se fait-il qu'à chaque émission sur le livre noir du communisme, on invite un communiste pour
"défendre" son bilan à qui l'on donne un temps de parole trois fois plus long qu'aux accusateurs ? Lorsque l'on
parle du nazi, invite-t-on un ancien (ou néo) nazi pour défendre son bilan et lui laisse-t-on la paroles les trois
quarts du temps ?

Copyright © 1997 MLR


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313_07062001d

Retour Article du journal Les 4 vérités Hebdo http://www.les4verites.com


07/07/2001
Voynet
Trotski, Lénin, Hitler,Staline et les autres
« Quand je suis
arrivée au Ministère
de l’environnement,
je ne connaissais rien
à l’environnement Guy Millière < MGuymilliere@aol.com >
»… (Dominique
Voynet).
Imaginez un titre dans la presse relatant qu’un homme politique de
premier plan a osé déclarer : « J’ai beaucoup lu Hitler voici quelques
SNOBISME
années, et ce fut une aventure intellectuelle passionnante ». À peine la
« Je ne connais phrase prononcée, ce ne serait que huées, invectives indignées, insultes et
personne. Dire « j’ai appels à la démission.
connu Untel », je
laisse ça à Pierre Comment accepter qu’une société moderne, démocratique et développée,
Bergé. » (Karl
puisse être gouvernée par quelqu’un qui avoue avoir été l’adepte d’un
Lagarfeld).
fanatique criminel, et qui, de surcroît, ne regrette rien ? Lionel Jospin,
ILS L’ONT DIT voici quelques semaines, a dit très exactement la même chose. Les
réactions n’ont pas du tout été de cet ordre. On oubliera même que Jospin
« Au niveau n’a pas regretté, n’a pas même parlé d’erreur de jeunesse, et a, au
européen, on nous contraire, semblé nostalgique de ce qui fut pour lui sans aucun doute un
jalouse pour notre engagement fort. On oubliera que Jospin a menti obstinément et continue
jeunesse » (Claude à mentir lorsqu’il ajoute qu’il pensait que tout cela n’intéressait personne.
Bartolone).
On oubliera même que Lionel Jospin a pratiqué, jusqu’à une date très
tardive, 1986, ce qu’on appelle l’entrisme, c’est-à-dire l’infiltration d’un
IRLANDE
mouvement politique ou syndical différent, aux fins d’y faire progresser
« L’Irlande est le une influence dissimulée.
candidat le plus
probable à la sortie Tout cela s’explique aisément, bien sûr, si l’on précise que Jospin ne se
de la zone euro. référait pas à Adolf Hitler, mais à Leon Trotski. Et vous direz que cela
Alors que la
change tout. Permettez-moi ici de m’inscrire en faux et de dire qu’il s’agit
conjoncture de
l’Irlande nécessiterait d’une circonstance aggravante.
un resserrement de la
politique monétaire, Hitler est mort depuis quarante-six ans et ses disciples sont fort rares et
celle de l’Allemagne relégués dans des zones nauséabondes et marginales du débat politique.
appellerait au
contraire une
Trotski est mort, lui aussi, assassiné d’un coup de pic à glace par un sbire
politique plus de Staline (ce qui lui confère une aura de martyr) : ses disciples, par
accommodante contre, sont bien moins rares que ceux de Hitler, et semblent si peu sentir
» (Jean-Jacques le soufre et la charogne que l’une de celles qui aiment en France citer son
Rosa). nom comme on citerait celui d’un saint, Arlette Laguillier, est considérée
par une forte minorité de Français comme un personnage attendrissant.
EUROPE

http://www.les4verites.com/les4verites/articles/313_07072001d.htm (1 sur 3)18/06/2004 17:53:16


313_07062001d

Il faut dire que Trotski fut un monstre totalitaire et fanatique de la pire


« Si les conservateurs
ont perdu en Grande- espèce. Non seulement il fut, avec Lénine, et peut-être plus encore que
Bretagne, c’est parce Lénine, l’artisan du coup d’état qui devait, en octobre 1917, plonger la
qu’ils n’ont pas Russie dans soixante-dix ans de totalitarisme et dans l’élaboration de
réussi à mettre en camps de concentration sur lesquels les nationaux-socialistes allemands
avant le thème de
allaient venir prendre des modèles dont ils feraient Auschwitz et Bergen
l’UE pendant la
campagne » (Vaclav Belsen, mais il fut le créateur de l’Armée rouge, le principal inspirateur de
Klaus, chef de file de la Tcheka, ancêtre du KGB, de sinistre mémoire, le praticien de ce que
la droite libérale Jacques Baynac, dans un livre de 1975, appela « la terreur sous Lénine »,
tchèque, de plus en le grand exécuteur des très basses œuvres du régime bolchevik, lors de son
plus eurosceptique).
installation, n’hésitant jamais sur le recours à la balle dans la nuque ou le
massacre au couteau.
EURO

« Le Maroc a été Trotski fut en outre le créateur de l’idée post-marxiste et très léniniste de «
contraint de dévaluer révolution permanente » et considéra jusqu’à la fin de sa sordide existence
le dirham, le 25 avril que le communisme devait non pas se réaliser seulement dans un pays où
dernier, afin de ne les communistes se seraient emparés du pouvoir et auraient pu assouvir
pas trop pénaliser ses
leur haine, mais s’accomplir sur toute la planète, quel que soit le prix en
exportations vers la
France, et ce au destructions et en vies humaines broyées.
risque de grever sa
propre facture Il faut dire que, si un social-démocrate est déjà un ennemi de la
énergétique. Oui, le démocratie, sans toujours s’en rendre compte lui-même, si un communiste
dirham marocain est
est un ennemi avoué de la démocratie, un trotskiste, lui, veut détruire la
devenu une monnaie
trop forte par rapport démocratie à l’échelle planétaire. La seule dimension qui « sauve »
à l’euro ! » (Charles Trotski aux yeux de son fan club d’estropiés du lobe temporal droit est
Pasqua). qu’il a raté sa manœuvre et n’a pas su devenir un Staline frénétique à la
place du Staline brutal et matois qui figure en bonne place dans la galerie
ÇA PROMET des criminels contre l’humanité…

« Il serait irréaliste et
Trotski est un Hitler ou un Staline qui a joué et perdu. Cela ne le rend pas
mensonger
d’annoncer un plan plus sympathique, et devrait inciter ceux qui en parlent à laisser son
chiffré de baisse des souvenir glisser vers la puanteur dans une quelconque décharge d’ordures.
impôts sur cinq ans Que des fanatiques intégristes, aussi desséchés qu’Arlette Laguillier,
» (Gilles Carrez, soient trotskiste est une chose. Il y a en toute société libre des inadaptés
secrétaire général à
sociaux et des handicapés mentaux, et il est clair qu’Arlette n’a pas toute
l’économie du RPR).
sa tête et ne comprend pas qu’elle vit au vingt-et-unième siècle.
On est loin de
Berlusconi… Que des hommes prétendant exercer les plus hautes fonctions soient
encore trotskistes, l’aient été jusqu’à une date proche, et puissent déclarer
DROITE MOLLE le trotskisme « passionnant » sans perdre définitivement leur crédibilité,
mène à s’inquiéter non seulement du niveau intellectuel, mais de la simple
Patrick Devedjian, le santé mentale de ce pays. vde ce pays.
« libéral » du RPR,

http://www.les4verites.com/les4verites/articles/313_07072001d.htm (2 sur 3)18/06/2004 17:53:16


313_07062001d

au lieu de se réjouir
de la victoire du Pôle
des libertés, s’est
étonné que les Article du journal Les 4 vérités Hebdo http://www.les4verites.com
Italiens aient voté
pour Berlusconi !
aient voté pour
Berlusconi !

http://www.les4verites.com/les4verites/articles/313_07072001d.htm (3 sur 3)18/06/2004 17:53:16


goulag nord coreen

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Histoire EN ROUTE POUR LE GOULAG NORD- COREEN J-Y Bidet


politique

Les chiens de garde du négationnisme communiste régnant toujours, avec une vigilance sourcilleuse, sur le
Landerneau médiatique et intellectuel, c'est avec soulagement que l'on voit se multiplier, malgré tout, les
témoignages relatifs aux "camps de rééducation" rouges: tous démontrent à l'envie (s'il en était encore besoin)
la nature criminogène d'un régime porté sur les fonts baptismaux par Lénine, Staline et Mao, et "confirmé" (pour
rester dans la métaphore paradoxalement religieuse) par Castro, Menghistu, Pol Pot, et quelques moindres
seigneurs (ou saigneurs).

Vous allez peut- être croire que j'oublie Kim Il- sung, le "Grand Leader" nord- coréen? Pas du tout! Lisez LES
AQUARIUMS DE PYONGYANG (chez Robert LAFFONT, 109F), et embarquez- vous -par chance:
fugitivement!- pour le goulag nord- coréen. Les Aquariums de Pyongyang sont l'histoire de KANG CHOL-
WHAN, racontée par lui- même, et de sa famille. Cette famille de Coréens vit au Japon, dans la liberté et la
prospérité. Mais la grand- mère de notre héros (c'en est un) est une communiste de la première heure, une
idéaliste pour qui la Terre Promise du socialisme est en construction au- dessus du 38ème parallèle... Animée
de ces illusions, dans lesquelles l'encourage la propagande du régime largement diffusée au Japon même, elle
incite les siens à regagner le pays natal, le rouge paradis de Kim Il- sung. Le grand- père, par passion pour sa
femme, suit; le reste de la "maisonnée" également. L'accueil effectif en Corée du nord n'est pas aussi
chaleureux qu'attendu, mais enfin, les premières années, ça va à peu près: l'argent amassé au Japon, le
prestige attaché à la mère de Kang, fille d'un "héros national", dans un pays qui n'est pas encore totalement en
faillite, garantissent au groupe familial un relatif bien- être. Kang est à l'école élémentaire; sa passion est
l'aquariophilie (d'où le titre, nostalgique, du livre).

Et puis tout se détraque. Un jour, le grand- père "disparaît de la circulation". Homme de franc- parler, prompt à
pointer mensonges et dysfonctionnements, il n'a jamais adhéré à l'idéologie régnante, et le paie. Kang ne saura
jamais toute la vérité; en tout cas, il ne reverra pas son grand- père. Toute la famille est expédiée en "camp de
rééducation" (à l'exception de la mère de Kang, ménagée pour les raisons déjà dites, mais que le régime
contraindra à divorcer de son mari. Kang mettra dix ans avant de la revoir): le "crime" (inconnu) du grand- père
est à payer par tous: purgeons les tendances contre- révolutionnaires! Une décennie de détention commence.
Kang a neuf ans; sa soeur est encore plus jeune. L'essentiel du récit devient alors l'évocation de la vie
quotidienne au camp de Yodok. Il semble y avoir une originalité nord- coréenne, puisqu'on ne sépare pas les
membres d'une même famille: poids probable de la tradition confucéenne, en dépit du communisme (cf.
interview de Pierre Rigoulot dans "Marianne" du 05.10.2000). Mais à part cela, c'est bien la triste litanie qu'ont
déjà déroulée sous nos yeux Le Livre noir du communisme, La Grande Parade ou les témoignages de
dissidents soviétiques: mystère sur la nature de la "faute" commise, coupure totale d'avec l'extérieur, incertitude
sur la durée de la peine. L'ordinaire du camp, ce sont les privations (rations de maïs insuffisantes et
développant des pathologies), travail exténuant (esclavage, en fait), y compris pour les enfants, scolarisation
rudimentaire, pour ceux- ci, à grand renfort de coups, séances d'embrigadement (où on se repose un peu...),
culte permanent de la personnalité du Grand Leader, le tout agrémenté, de temps à autre, d'une exécution
capitale ou deux... Bref: rien de nouveau sous le soleil rouge. Notons que Yodok, à la réputation pourtant déjà
sinistre, ne constitue pas pour autant le dernier cercle de l'enfer concentrationnaire: il existe aussi des camps
pour "irrécupérables": des rumeurs à faire frémir circulent à leur propos.

Un chapitre est consacré à "L'amour à Yodok". C'est peu dire que les autorités du camp n'y encouragent pas.
Kang les dit soucieuses de ne pas voir naître, d'unions entre détenus, ou entre détenus et gardiens, de
progéniture contre- révolutionnaire (!). Je crois qu'il faut aller plus loin, et dire que le totalitarisme ne supporte ni
l'amour ni le sexe. George Orwell a bien montré, dans 1984, comment le Parti décourage l'un et l'autre, et
même les brime (unions arrangées par les cadres qui doivent marier des gens seulement s'ils ne se plaisent pas
(!), obsession de la virginité, sexualité réduite aux nécessités de la procréation, etc.). C'est que désir et amour
sont les deux grands ennemis de l'idéologie: le désir est ferment de désordre, puisque l'individu y suit sa loi, et
non la ligne directrice d'un quelconque Comité Central... L'amour est de nature tout aussi délétère aux yeux de
idéologues en place. Tzvétan Todorov a écrit, dans son bel essai sur l'humanisme français (Le Jardin imparfait,
chez Grasset), que l'amour, c'est "la finalité du tu"; dans l'amour, nous aimons l'autre plus que nous- mêmes:

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/bidetcoreenord.htm (1 sur 2)18/06/2004 17:53:19


goulag nord coreen

comment cela laisserait- il le temps d'aimer le Parti ou son Lider Maximo?...

Les Aquariums de Pyongyang ne sont pas une grande oeuvre littéraire, et j'imagine d'ailleurs qu'ils n'y
prétendent pas. Le récit est la mise en forme d'une relation orale (Kang), traduite par une interprète, et couchée
sur le papier par Pierre Rigoulot, rédacteur en chef des Cahiers d'histoire sociale (et co- auteur du Livre noir), à
qui ce n'est pas faire injure d'écrire qu'il n'est pas Marcel Proust. Certains intitulés de chapitres sont
franchement faibles. Mais, d'une part, le livre est écrit dans l'urgence (on souffre et on meurt tous les jours en
Corée du nord, du fait du régime). D'autre part, le récit est d'une très grande force. Force qu'il tient sans doute
de son refus presque systématique du pathétique trop insistant. Bien sûr, il y a de l'émotion dans ce que nous
raconte Kang (les propos compatissants sur la petite soeur, l'évocation de tel camarade ou telle jeune fille du
camp qu'on ne reverra pas, les propos sur la grand- mère "désillusionnée" et malheureuse d'avoir incité au
retour en terre natale, l'écoeurement face à la mort de jeunes détenus ensevelis lors d'un travai de déblaiement,
et cette page étonnante où Kang dit toute sa reconnaissance aux rats dont la viande, qu'on les traque ou les
élève, lui aura permis de survivre!). Mais ces touches d'émotion sont toujours discrètes, fugaces: l'horreur, à
Yodok, parle par elle- même; inutile d'en rajouter. Et puis, il y a une "objectivité" du "récitant" qui suscite un effet
de contraste puissant. Sa très courte vie d'avant détention, Kang l'évoque comme heureuse (ses chers
aquariums!). Même à Yodok, il y aura du bonheur (la contemplation du paysage de montagnes, au matin), du
rire parfois. Après tout, c'est son enfance et son adolescence que nous raconte notre héros...

Ainsi, Kang sent très bien que ses parents et grands- parents ne peuvent éprouver le même "ressenti" que lui:
eux ont connu la vie aisée, au Japon, et libre; on les a emprisonnés dans leur vieillesse ou leur maturité, c'est-
à- dire à un âge où une "nouvelle chance" paraît plus incertaine, voire très compromise. Au fond, passé la
première année d'adaptation, Kang en vient à trouver l'ordinaire du camp NORMAL: détenu très jeune, il n'a
presque rien connu d'autre - ou ses souvenirs se réduisent à quelques instantanés. De ce contraste entre l'enfer
au quotidien et sa quasi- "acceptation", le récit tire une puissante force de dénonciation: que dire de ce régime
voleur d'enfance véritable, de ce régime à la perversité si manifeste qu'il parvient à faire intérioriser comme
"normale" l'horreur au quotidien? Quand il fuira en Chine, avant de gagner la Corée du sud et d'éprouver le
vertige de ses "délices capitalistes", Kang aura l'impression de fouler une terre de liberté: c'est dire!

Le livre se conclut sur l' "action" à entreprendre désormais: accueillir du mieux qu'il est possible les réfugiés du
nord (que le choc culturel entre les deux Corée peut traumatiser); faire éclater à la face du monde les crimes du
régime de Kim Jong- il (le fils de l'autre); ne pas se laisser prendre (on y est si prompt à l'Ouest!) au piège de la
"détente" bricolé par les hiérarques de Pyongyang.

Au total, un beau livre, à l'émotion toute contenue (il faudrait analyser, dans cette contention, la part de
psychologie proprement coréenne ou confucéenne: je n'en suis pas capable), et surtout, seul témoignage, à ma
connaissance, sur les camps des "Oncles Kim".

Une réserve, cependant, concernant la "quatrième de couverture": la Corée du nord y est qualifiée de "dernier
bastion du stalinisme". Pourquoi substituer le mot "stalinisme" au terme "communisme"? (1) C'est le "truc" favori
des négationnistes rouges: faire croire que le stalinisme n'est pas du communisme, mais son dévoiement, alors
qu'il en est, à l'évidence, l'accomplissement. Je l'avoue: ceci me gêne. Mais je ne ferai pas une "querelle
d'allemand" sur ce point aux auteurs ou à l'éditeur: le contenu du récit est, lui, sans ambiguïté. Lisez- le.

J.- Y. BIDET

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Le bilan rouge sang du communisme

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Histoire
Politique Le bilan rouge sang du communisme JM B

Quatre-vingts cinq ans après la révolution d’octobre (novembre 1917), et onze ans
après l’implosion de l’Union soviétique (décembre 1991), le communisme n’échappe
plus au jugement de l’Histoire

Le Premier ministre Lionel Jospin interpellé à l'Assemblée nationale sur les crimes du
communisme et affirmant sa "fierté" d'avoir des ministres communistes au
gouvernement; un Robert Hue dénonçant la "démarche monstrueuse" enfantée par la
Révolution russe mais défendant la vertu du PCF ; un président Eltsine, le jour du 80e
anniversaire de la Révolution d'Octobre, qualifiant d' "erreur historique fatale" cette
"révolution qui voulut placer une idée utopique au-dessus de la vie des gens" et, dans
un renversement symbolique sans précédent, s'exclamant : "Rouge, c'est le jour le
plus rouge du calendrier". . . L'Histoire semble aller plus vite à Moscou qu'à Paris. En
réalité, avec l'ouverture des archives, la multiplication des témoignages et des
contacts, le bilan est de plus en plus précis et accablant pour le communisme. Un
ouvrage événement (I) dont Stéphane Courtois est le maître d'oeuvre en recense
ainsi les crimes, continent par continent, pays par pays. Cette comptabilité macabre
est un réquisitoire terrifiant.

Sans atténuer en rien l'abomination du national-socialisme, il faut rappeler que le


communisme, phénomène majeur du XX e siècle, est antérieur au nazisme, lui a
survécu, et a touché les quatre grands continents. Selon Stéphane Courtois, "les
régimes communistes ont commis des crimes concernant environ cent millions de
personnes, contre environ vingt-cinq millions de personnes au nazisme". Les régimes
communistes sont criminels depuis le début, et partout dans le monde. "Dépassant
les crimes individuels, les massacres ponctuels, circonstanciels, les régimes
communistes ont, pour asseoir leur pouvoir, érigé le crime de masse en véritable
système de gouvernement."

C'est ainsi qu'aucune "des expériences communistes un moment populaires en


Occident n'a échappé à cette loi: ni la Chine du "Grand Timonier", ni la Corée de Kim
II Sung, ni même le Viêt-nam du "gentil Oncle Hô" ou le Cuba du flamboyant Fidel,
flanqué du pur Che Guevara, sans oublier l'Ethiopie de Mengistu, l'Angola de Neto et
l'Afghanistan de Najiboullah". Partout, le même arbre produit les mêmes fruits
abominables. Loin d'être accidentelle ou conjoncturelle, la terreur est bien l'une des
dimensions fondamentales du communisme moderne. Elle peut certes s'atténuer
avec le temps ; mais pour que le système puisse tenir sans s'écrouler, la menace de
la terreur doit être omniprésente. Quelques jours après la condamnation du nazisme

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Le bilan rouge sang du communisme

dans l'encyclique Mit Brennender Sorge. l'Eglise catholique, par la voix du pape Pie
XI, condamna sans appel le communisme, qualifié d'intrinsèquement
pervers" (encyclique Divini Redemptoris, 19 mars 1937). "On ne peut pas dire que de
telles atrocités soient de ces phénomènes passagers qui accompagnent d'ordinaire
toute grande révolution, des excès isolés d'exaspération comme il s'en trouve dans
toutes les guerres, écrivait le Pape ; non, ce sont les fruits naturels d'un système qui
est dépourvu de tout frein intérieur." Un frein est nécessaire à l'homme pris
individuellement, comme à l'homme vivant en société. Même les peuples barbares
trouvèrent ce frein dans la loi naturelle gravée par Dieu dans l'âme humaine... Mais
lorsque du ca:ur des hommes l'idée même de Dieu s'efface, leurs passions débridées
les poussent à la barbarie la plus sauvage." Dès le début de l'expérience
communiste, c'est le crime systématisé, à grande échelle. Longtemps, pour préserver
la pureté des origines, a prévalu la légende d'une Révolution d'Octobre trahie par
Staline. Mais la grande terreur stalinienne est inscrite dans les gènes du léninisme.

Ainsi, entre 1918 et 1922, des dizaines de milliers d'otages ou de personnes


emprisonnées sont fusillés sans jugement, des centaines de milliers d'ouvriers et de
paysans révoltés massacrés (avec usage de gaz asphyxiants et recours aux armes
incendiaires) ; en 1922, une famine programmée extermine cinq millions de
personnes; dès 1918, des camps de concentration sont mis en place qui, jusqu'en
1930, feront disparaître des dizaines de millions de personnes. Ces techniques de
violence de masse inventées par Lénine et ses camarades, et systématisées par
Staline, inspireront les nazis. Et dès les premiers temps de la Révolution, les camps
de concen-tration, la déportation collective, la répression des ouvriers et des paysans,
atteignent un degré de cruauté et de violence systématique jamais atteint par
l'autorité tsariste. De 1825 à 1917, ce sont ainsi 6' 360 personnes qui avaient été
condamnées à mort en Russie pour leur opinion ou leur action politique (3 932 furent
effectivement exécutées). Un chiffre que les bolcheviks dépassèrent après seulement
quatre mois d'exercice du pouvoir. .

Les méthodes de terreur sont tous azimuts: la fusillade, la pendaison, la noyade, la


bastonnade. . . l' empoisonnement, 'accident automobile, l'asphyxie par gaz de
combat. . . la déportation de masse...

Mais surtout, une des spécificités des régimes communistes est l'utilisation
systématique de l' "arme de la faim" . C'est à la suite d'une famine provoquée et non
secourue que six millions d'Ukrainiens succombèrent en 1932-1933 : ils n'avaient que
le tort de résister à la collectivisation forcée. Staline suivait en cela l'exemple de
Lénine. Plus récemment, l'Ethiopie et le Mozambique, pays d'Afrique se réclamant du
marxisme-léninisme, ont eux aussi subi ces famines meurtrières.

Comme le nazisme, le communisme n'échappe pas à la qualification la plus


ignominieuse, celle de crime contre l'humanité.

En voici la définition, selon le nouveau Code pénal français de 1992 : "La déportation,
la réduction en esclavage ou la pratique massive et systématique d'exécutions
sommaires, d'enlèvements de personnes suivis de leur disparition, de la torture ou
d'actes inhumains, inspirées par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou
religieux, et organisées en exécution d'un plan concerté à l'encontre d'un groupe de
population civile".

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Le bilan rouge sang du communisme

Or, selon Stéphane Courtois, les "archives internes du système de répression de l'ex-
Union soviétique, des ex-démocraties populaires, du Cambodge, mettent en lumière
une réalité terrifiante : le caractère massif et systématique de la terreur, qui, dans
nombre de cas, a abouti au crime contre l'humanité". Car c'est bien au nom d'une
doctrine, et parce qu'appartenant à un groupe, et non pour des motifs proprement
personnels, sauf d'être cosaque, propriétaire, koulak, ukrainien. . . que furent
massacrés des dizaines de millions d'innocents. Ici, selon l 'historien, "le génocide "de
classe" rejoint le génocide "de race"", ce qui d'ailleurs ne met nullement en cause la
"singularité d'Auschwitz" et la spécificité du nazisme.

Ce qui suscite une douloureuse interrogation, c'est de savoir que l'Occident savait.
Dès 1917, les témoignages abondent. Il y a les plus connus, comme ceux de Boris
Souvarine, d'Alexandre Soljé- ;;
nitsyne, de Jean Pasqualini (pour le goulag chinois). Il yen a des milliers d'autres,
comme ce récit concernant l'Ukraine: "Jusqu'à maintenant, trois mille personnes y ont
été assassinées par la Tchéka (police politique) . Aucune n'a été tuée autrement
qu'en subissant d'atroces souffrances. Victimes crucifiées, étouffées dans des
anneaux de fil de fer barbelé, empalées, écorchées, brûlées. . . Lorsqu'un jour le
monde apprendra tout cela, lorsqu'on dira ce martyrologe, l'Europe ne voudra pas le
croire pour ne pas être saisie d'un éternel remords que de tels crimes étaient commis
impunément, alors que depuis six mois il était facile de les empêcher.

Si nazisme et communisme sont également criminels, comment se fait-il


qu'aujourd'hui, en 1997, le nazisme est justement voué aux gémonies alors que le
communisme a droit à d'étonnantes révérences ? Anecdote révélatrice: il y a
quelques mois, un organisme d'Etat, le Loto, a eu l'idée inepte d'associer Staline et
Mao à l'une de ses campagnes publicitaires. Comme si cent millions de morts
n'étaient qu'une rigolade! Qui aurait l'idée d'utiliser Hitler ou Goering pour une telle
opération ?

Les raisons de cette occultation de la mémoire à l'égard du communisme sont


multiples. Tout d'abord, le nazisme a été vaincu par les Alliés, le placard aux
cadavres a été grand ouvert, ses horribles méfaits - notamment sur le peuple juif-
sont connus de tous et hyper-médiatisés. Il n'en n'est pas de même des régimes
communistes, qui se sont désagrégés sans être vaincus ( et il reste la Chine, Cuba, la
Corée du Nord. . .). Ainsi, les bourreaux se sont efforcés d'effacer les traces de leurs
crimes: nous n'avons aucune photo sur la dékoulakisation ou la famine du Grand
Bond en avant, et très peu sur le Goulag ou le Laogaï. Et même devant l'évidence
des faits, la justification par la perversion du langage et la puissance de l'intimidation
a joué à plein (Sartre traitant de "chien" tout anticommuniste ). La participation de
l'Union soviétique à la victoire des Alliés sur le nazisme lui conféra un immense
prestige moral, et lui permit d'imposer sa propre classification idéologique: la fixation
du national-socialisme à droite, la droite se trouvant dès lors "contaminée" à son
corps défendant par ce monstre repoussant ; la lutte contre le "fascisme", ce vocable
recouvrant des réalités aussi disparates que le nazisme, le fascisme mussolinien, des
régimes autoritaires divers (franquisme, salazarisme. . . ), les droites ex-trêmes des
régimes libéraux.

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Le bilan rouge sang du communisme

Mais il y a une raison plus profonde à cette hésitation complaisante de l'Occident


devant le communisme : l'angoisse d'être orphelin de tous les messianismes
révolutionnaires, de toutes les utopies issues des Lumières. Car, comme l'écrivait
François Furet (21, si le capitalisme est devenu l'avenir du socialisme, "l'Histoire
redevient ce tunnel où I’ homme s'engage dans l'obscurité, sans savoir où conduiront
ses actions, incertain sur son destin, dépossédé de l'illusoire sécurité d'une science
de ce qu'il fait. Privé de Dieu, l'individu démocratique voit trembler sur ses bases, en
cette fin de siècle, la divinité Histoire: angoisse qu'il va lui falloir conjurer". Soudain
privé d'une espérance messianique, I 'homme se voit barrer par l'archange la route du
paradis terrestre : on en revient au dénuement d' Adam et Eve après la chute. Pour
quelle difficile conversion, ou quel succédané d'espérance ? Qu'est-ce qui fonde en
définitive l'inhumanité du communisme '? La haine et le mensonge, le mépris de la
personne humaine et du Décalogue, en particulier de la loi non écrite qui régit la vie
de l'humanité: "Tu ne tueras point", au nom d'un racisme de classe et d'un scientisme
sans âme. En ne respectant pas ces principes, nos sociétés, toutes démocratiques
qu'elles soient, ne pourront empêcher des métastases totalitaires de proliférer en leur
sein. En ce sens, le contraire du communisme n'est rien d'autre que la civilisation de
l'amour.

JM B

( I) Le livre noir du communisme - Crimes, terreul;


répresc'ion, Robert Laffont, 846 p., 189 F

(2) Le pu".lé d'une ilhc'ion - Essai sur l'idée com-


munic'ite au XX" siécle, Le Livre de Poche, 824 p

Cent millions de morts

Approximation minimale des crimes


communistes dans le monde :

URSS : 20 millions de morts; Chine: 65 millions ;


Viêt-nam : 1 million; Corée du Nord: 2 millions ;
Cambodge: 2 millions; Europe de l'Est: 1 million ;
Amérique Latine: 150 000 ; Afrique: 1, 7 million ;
Afghanistan : 1,5 million; mouvement communiste international et partis communistes
non au
pouvoir: une dizaine de milliers.

Le total approche la barre des cent millions de morts.

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Les trotskystes

Centre de Formation à l'Action Civique et Culturelle selon le Droit Naturel et Chrétien


Dossiers d'actualité

Les trotskystes
La mouvance trotskiste, qui s'est illustrée lors des événements de Mai 68, continue plus que jamais son action
subversive qui, pour être plus discrète, n'en est pas moins efficace...
Le mouvement trotskiste est l’un des plus vieux courants politiques du XXè siècle. Apparu à la suite du
bannissement d’URSS de son fondateur Léon Trotski en 1929, il n’a cessé de survivre tout au long du siècle, à
travers ses multiples émanations, avec une importance inégale selon les périodes.
Bien actif de nos jours, il continue d’avoir une influence certaine sur la vie politique et sociale, et cela pour
des raisons plus méthodologiques que doctrinales.

LA POSTERITE D’UN RENEGAT

Léon Trotski ou le mythe du révolutionnaire

Né en 1879 en Ukraine, près de Kherson, dans une famille de la "moyenne bourgeoisie" juive (les trotskistes,
pour d’évidentes raisons idéologiques préfèrent le terme de "paysannerie aisée"), Lev ou Leiba (Léon)
Davidovitch Bronstein choisit l’action révolutionnaire dès l’époque de ses études de droit à Odessa. Arrêté en
1898 et déporté en Sibérie, il réussit à s’évader en 1902 et gagne le Royaume-Uni grâce à un faux passeport
établi au nom de Trotski, pseudonyme qu’il conserve par la suite.

Il fait très vite connaissance de Lénine dont il a lu les oeuvres en déportation, mais lors de la scission
bolcheviks/mencheviks, il se range aux côtés de ces derniers, convaincu du lien nécessaire entre Révolution
russe et mouvement ouvrier occidental. Il adoptera néanmoins une position d’intermédiaire entre les deux
factions. Lors de la Révolution de 1905, il dirige le premier soviet de Petrograd mais finit déporté en Sibérie,
à Tobolsk. Il s’évade en 1907 et se réfugie à Vienne où il collabore à la "Pravda". C’est durant ces années que
mûrit chez Trotski la théorie de la "révolution permanente" : la Russie n’a pas besoin de passer par l’étape
d’une révolution libérale bourgeoise, vu son niveau suffisant d’industrialisation, mais il pense aussi que "la
classe ou le parti qui saura entraîner à sa suite les paysans contre le tsarisme et les propriétaires nobles
s’emparera du pouvoir". Lénine se ralliera en grande partie à ces idées et Trotski devient une des grandes
figures de la mouvance bolchevik.

Rentré en Russie en 1917, il prend la tête du Soviet de Petrograd en septembre. C’est lui qui assure
l’organisation et la direction suprême du putsch du 25 octobre 1917 par lequel la toute petite minorité de
bolcheviks s’empare d’un pouvoir en complète déshérence. Commissaire du peuple aux affaires étrangères,
c’est lui qui mène les négociations de Brest-Litovsk, sacrifiant les intérêts de la Russie à la survie immédiate
de la révolution. Il est aussi le fondateur et le dirigeant de l’Armée Rouge : grâce à son énergie et à son génie
militaire, à ses méthodes d’une extrême brutalité (réquisitions et famine organisée dans les campagnes
hostiles, exécutions massives d’innocents dans le seul but de faire régner la terreur et sauver la Révolution) il
parvient en quelques mois à rétablir la situation militaire.

http://www.centredeformation.net/actu/trotskos.htm (1 sur 6)18/06/2004 17:53:33


Les trotskystes

Pourtant il se trouve en désaccord avec Lénine sur la NEP, convaincu que toute pause dans la Révolution est
un recul et que le mouvement doit être porté au-delà des frontières de la Russie. Il préconise également la
priorité absolue au développement industriel contre l’agriculture (Staline n’aura pas d’autre programme
économique...) et s’oppose à la bureaucratie montante du Parti. Dès la XIIIe Conférence du Parti, il est
condamné pour "révisionnisme antibolchevik". C’est lui cependant que Lénine choisira pour sa propre
succession face à la brutalité de Staline.

Après la mort de Lenine, il constitue aux côtés de Kamenev et Zinoviev la "troïka" contre Staline, dont il
sous-estime l’emprise sur l’appareil du Parti. Rapidement écarté et condamné par les instances dirigeantes du
Parti, il est exclu, exilé à Alma-Ata (Kazakhstan), puis expulsé d’URSS en février 1929. Il résidera
successivement en Turquie, puis en France d’où il est expulsé en 1935.

En 1938, Trotski fonde la IVe Internationale, qui existe toujours, censée fédérer les groupes qui contestent le
stalinisme au nom du bolchevisme. Réfugié en Norvège et finalement au Mexique, il est assassiné en 1940 à
coups de piolet par un agent de Staline, Ramon Mercader.

Trotski est surtout considéré comme l’homme qui a tenu tête à Staline. Pour autant, ce serait une erreur de le
considérer comme le promoteur d’un communisme "libéral", d’un "socialisme à visage humain" : Trotski a
toujours assumé l’héritage révolutionnaire et terroriste de la Révolution d’Octobre, dont il fut un des acteurs
essentiels. On peut penser qu’une URSS dirigée par Trotski aurait été sans doute aussi cauchemardesque que
celle de Staline.

Le mouvement trotskiste aujourd’hui : Quelles sont les principales organisations se réclamant


de Trotski en France ?

Tout d’abord "Lutte Ouvrière" (LO), dont la très charismatique Arlette Laguiller a acquis une popularité
certaine dans les médias par son discours délicieusement archaïque, mais qui à y regarder de près est d’une
radicalité voire d’une violence bien réelle.

Ce courant formé de militants purs et durs, évalués à un petit millier et entièrement dévoués à leur cause,
véhicule une image intégriste, voire sectaire du trotskisme. Voici la description qu’en fait "Le Monde" du 18
mars 1998 : "De culture ouvriériste, LO ou plutôt l’Union Communiste (trotskiste), nom officiel de
l’organisation qu’incarne Arlette Laguiller, émanation de l’Union Communiste Internationaliste créée en
1938, garde de ses origines un fonctionnement et un vocabulaire emprunts de bolchevisme des années 20".

Au-delà de l’aspect un peu anecdotique du mode de vie de ses membres (tenus paraît-il au strict célibat,
interdits de port de la barbe, chapeautés en réalité par le fameux gourou de Lutte Ouvrière, un certain Hardy,
dont personne ne connaît la véritable identité), détails entretenus soigneusement par sa rivale, la Ligue
Communiste Révolutionnaire (1), Lutte Ouvrière s’en tient à la stricte observance de l’ idéologie marxiste-
léniniste.

Lutte Ouvrière a fait très tôt le choix de l’électoralisme. Arlette Laguiller est candidate à chaque élection
présidentielle depuis 1974. En 1995, elle atteint son meilleur score avec 5,3 % des voix. Lutte Ouvrière, à la
différence de la Ligue Communiste Révolutionnaire, se refuse par définition à participer à toute structure
unitaire, même si ses militants participent à certaines manifestations de chômeurs et de sans-papiers. En fait,

http://www.centredeformation.net/actu/trotskos.htm (2 sur 6)18/06/2004 17:53:33


Les trotskystes

Lutte Ouvrière revendique désormais le "vrai vote communiste".

A côté de cette frange "dure", on trouve la Ligue Communiste Révolutionnaire, animée inlassablement depuis
1968 par Alain Krivine, qui fut son fondateur en compagnie de Daniel Bensaïd et d’Henri Weber. Plus
"intello", le mouvement qui revendique 1200 adhérents, se veut l’aiguillon de la gauche sur le terrain social,
qui s’est récemment étendu au champ de la lutte des "sans-papiers" et des minorités en tout genre, en bref de
tout ce qui permet quelque agitation.

Ce type d’action rencontre un certain succès du fait de sa médiatisation : les trotskistes et la Ligue
Communiste Révolutionnaire en particulier disposent selon Joseph Macé-Scaron d’"un vaste réseau de
sympathisants à tous les échelons, politique, syndical et médiatique" (Le Point du 24 janvier 1998).

Pour ne citer que quelques exemples, Christophe Aguiton, du syndicat SUD et porte-parole d’AC! (Agir
ensemble contre le Chômage), qui fut à l’origine du mouvement des chômeurs de décembre 1997, Claire
Villiers, du syndicat ANPE CFDT, autre responsable d’AC!, Rémi Barroux, porte-parole de Ras-l’Front
(organisation violente spécialisée dans la lutte anti-FN) et Maya Surduts de la CADAC, sont des proches du
parti d’Alain Krivine. On doit aussi la création de SOS-Racisme au milieu des années 80 à la Ligue
Communiste Révolutionnaire et en particulier à Julien Dray, (dont curieusement le frère fut jusqu’à une date
récente le chef du Tagar, une des milices du Betar de France).

Rassemblée en congrès fin janvier 1998, la Ligue Communiste Révolutionnaire a entamé une réflexion sur
une éventuelle refondation en vue de constituer un pôle radical au sein de la gauche. Il s’agirait, selon "Le
Monde" du 30 janvier 1998, d’"offrir au mouvement social le correspondant politique radical qui lui fait tant
défaut aujourd’hui".

Aujourd’hui la Ligue Communiste Révolutionnaire s’est spécialisée dans le soutien aux minorités et "la lutte
contre les discriminations sociales, raciales ou sexuelles", sur fond de mise en cause de l’Etat : sous la
houlette de Krivine, quelques centaines de militants s’activent surtout au sein de "Droit Devant" et du DAL,
soutenant les mal-logés; selon "L’Evénement du Jeudi", "ils constituent l’essentiel de l’entourage de l’abbé
Pierre".

Leur stratégie est bien résumée par Joseph Macé-Scaron ("Le Point" du 24 janvier 1998) : ces groupuscules
"axés sur la défense d’intérêts catégoriels et qui revendiquent l’étiquette corporatiste visent à faire bouger la
société par les marges". Notons enfin que le décret du 16 décembre 1997 a accordé à la Ligue Communiste
Révolutionnaire une "contribution forfaitaire de l’Etat" de ...deux millions de francs.

Enfin, la troisième obédience trotskiste d’importance est constituée par le "Parti des Travailleurs", nouvelle
appellation de l’"Organisation communiste internationaliste" (OCI), mouvement né d’une scission de la IVe
Internationale survenue en 1952 à la suite d’un désaccord entre Pierre Boussel, dit Lambert et Pierre Frank :
ce courant, dénommé "lambertiste" est plus discret mais a développé plus qu’aucun autre la méthode de
l’entrisme, notamment au sein de la Franc-Maçonnerie, mais aussi dans les milieux syndicaux et politiques.
Selon "Le Monde" du 6 mai 1997, le courant "lambertiste" comptait, au 31 décembre 1996, 5970 membres.
"Nous avons déjà un premier ministre, la moitié de FO, une frange de la CGT", déclarait au "Monde "du 11
mai 1998 l’un de ses dirigeants, Olivier Doriane.

Aujourd’hui le Parti des Travailleurs s’est spécialisé dans le combat anti-européen : en janvier 1998, à Berlin,
320 délégués de vingt-deux pays européens ont constitué un Comité européen contre la ratification du traité
d’Amsterdam, un an après la formation du Comité national pour l’abrogation du traité de Maastricht. Le 16

http://www.centredeformation.net/actu/trotskos.htm (3 sur 6)18/06/2004 17:53:33


Les trotskystes

mai 1998, les lambertistes aux côtés de la Gauche communiste et de la Coordination communiste ont organisé
un rassemblement international à Paris contre le traité d’Amsterdam.

TECHNIQUES ET METHODES

Le mouvement trotskiste ne représente pas vraiment une école de pensée : sa doctrine reste très proche des
idées de Marx et la IVe internationale n’apporte rien de nouveau sur le plan doctrinal.

Pourtant, l’une des spécificités du trotskisme, à l’instar du léninisme, dont il est largement tributaire (et ce
d’autant plus qu'après la mort de Lénine, les trotskistes vont s'opposer au "révisionnisme droitier" de Staline)
est d’être avant tout une doctrine de l’action. Redoutés par les communistes dès l’origine (2), qui craignent
toujours d’être dépassés par leur gauche (pour la France, ce fut le cas en 1936, en 1947, en 1968 : le PCF
jouera son rôle de parti modérateur et assumera sa fonction "tribunicienne" contre les initiatives trotskistes des
syndicats, se rangeant parfois franchement du côté de la "réaction"), les différentes mouvances trotskistes
pratiquent avec succès une action spécifique au sein de la société.

L’entrisme

"Le Monde Libertaire", du 12 février 1998, de tendance anarchiste et peu favorable aux Trotskistes (les
souvenirs de la révolte de l’anarchiste ukrainien Makhno et des mutineries de Kronstat, toutes deux réprimées
par Trotski, sont curieusement encore vivaces) donne un résumé assez pertinent des méthodes trotskistes :

"Depuis les origines, le courant trotskiste se pense comme un état-major révolutionnaire privé d’armée. Le
trotskisme peut se résumer à l’expérimentation de multiples "raccourcis" visant à conquérir des troupes.
"Entrisme" dans les organisations réformistes pour "radicaliser les minorités combatives" ou tactique de "front
unique" visant à mettre les réformistes au pied du mur. Il en résulte une schizophrénie intrinsèque du
trotskisme : les organisations réformistes sont des alliés qu’il faut amadouer pour mieux les plumer".

La tactique consiste donc à pénétrer un appareil ou un mouvement et à le subvertir par la base pour le
transformer de l’intérieur. Cette méthode est caractéristique d’un mouvement qui se refuse à penser l’action
politique en termes d’exercice du pouvoir, compromettant par définition : c’est pourquoi après 1968 de
nombreux militants révolutionnaires ont choisi l’Université ou les métiers de la culture ou des médias, par
désintérêt envers toute forme d’action spécifiquement politique. Les trotskistes n’aiment pas l’Etat, mais
contrairement aux anarchistes, ils tentent de le subvertir et non de le détruire.

Cette méthode a payé, provoquant des conflits au sein de syndicats comme la CFDT où l’entrisme est
particulièrement fort et au sein de Force Ouvrière où un récent ouvrage de Christophe Bourseiller a montré
que son dirigeant Marc Blondel était très lié au groupe trotskiste "lambertiste" (3). Mais l’on retrouve les
trotskistes, toutes obédiences confondues, à tous les niveaux de la société civile.

Voici une liste non exhaustive de personnages ayant eu ou ayant encore des liens avec le trotskisme :

Edwy Plenel du "Monde", Bernard Guetta du "Nouvel Observateur".

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Les trotskystes

Dans le monde du cinéma : Bertrand Tavernier, Alain Corneau, Romain Goupil, François Margolin.

Dans le monde des médias : Michel Field, Hervé Chabalier (agence CAPA), Jean-Marc Lech (patron
d’IPSOS).

Dans le monde de la culture et des arts : Jean-Jacques Goldman (qui adhéra brièvement à l’OCI), Jacques
Higelin, Alex Métayer, Geneviève Brisac, Bernard Murat, Pierre Arditi.

Dans le monde politique : Henri Weber et Jean-Luc Mélanchon (sénateurs PS), Régis Debray (ancien
compagnon du Che puis conseiller de François Mitterrand), Jean Christophe Cambadélis, Julien Dray
(animateur du courant de la Gauche Socialiste au sein du PS), Dominique Strauss-Kahn et Pierre Moscovici
(qui ont fréquenté les milieux trotskistes) et Lionel Jospin (voir encadré). L’historien Pierre Broué, auteur
d’une monumentale biographie de Trotski et d’une Histoire du Komintern. Max Théret, ancien garde du corps
de Trotski dans les années 30, fondateur en 1964 de la FNAC, qui fortune faite, n’eut de cesse de financer tout
ce que la France pouvait compter de groupuscules gauchistes avant de devenir l’un des bailleurs de fonds du
mitterrandisme (il fut d’ailleurs condamné en 1994 pour délit d’initié dans l’affaire Péchiney).

Signalons aussi le juge Thierry Jean-Pierre, peut-être le seul militant trotskiste qui ait fini à droite de
l’échiquier politique. Citons enfin les anciens Grands Maîtres du Grand Orient de France, Fred Zeller, Jacques
Lafouge, et Patrick Kessel, anciens "lambertistes".

Les méthodes trotskistes peuvent ainsi se résumer par la manie de l’agitation. Dans "L’Evénement du Jeudi"
du 11 au 17 septembre 1997, Julien Dray, ancien de la LCR confie : "Nous avons appris l’agitation. Field
conduit ses émissions comme des assemblées générales. Notre expression favorite, c’était : "Il faut occuper la
scène politique centrale"."

Le PS et les trotskistes

Il est intéressant de constater qu’il existe une osmose entre le socialisme institutionnel et le trotskisme. Pour
comprendre ce phénomène, il faut se rappeler que le PS vient d’éléments qui ont toujours prospéré plus à
gauche que la vieille SFIO. Comme le rappelle Jean-Claude Valla dans "Minute" du 21 mai 1997, "le PS (...)
n’est pas né de la SFIO mais de plusieurs organisations telles que le Club des Jacobins et la Ligue pour le
combat républicain (qui donneront naissance à la Convention des institutions républicaines) ou le Parti
socialiste autonome (devenu le Parti Socialiste Unifié), qui s’étaient développées en marge de la formation
dirigée par Guy Mollet, qu’elles accusaient précisément de trahir les idéaux de la gauche".

Deux personnages incarnent au PS cette tendance : Jean-Christophe Cambadélis et Julien Dray. Cambadélis,
ancien membre du bureau politique du PCI, et président de 1980 à 1984 de l’UNEF-ID, quitte en 1986 le PCI
pour rallier le PS, en compagnie de quelque 400 militants et à la demande de Jospin. Fondateur du
"Manifeste", organisation étudiante relayée par l’UNEF-ID, spécialisée dans le combat contre l’implantation
de l’extrême-droite dans les Universités, il est aussi à l’origine du Cercle d’études contemporaines "dont
l’objectif avoué est de rallier au PS d’anciens militants communistes ou syndicalistes d’extrême
gauche" ("Minute" du 21 mai 1997).

Julien Dray quant à lui vient de la Ligue Communiste Révolutionnaire et fut le vice-président de l’UNEF-ID
de 1981 à 1984. Plus que Cambadélis, il a gardé des liens importants avec son organisation d’origine. Il a créé
avec Jean-Luc Mélenchon, ancien du PCI, la "Nouvelle Ecole socialiste", censée servir d’aiguillon au PS et

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Les trotskystes

qui rassemble bon nombre d’anciens trotskistes de toutes obédiences. Par ailleurs, c’est grâce à lui qu’un
certain nombre d’anciens trotskistes récemment ralliés ont reçu l’investiture PS lors des dernières élections
législatives.

Il n’y a pas à proprement parler de "complot trotskiste". La formation reçue et l’état d’esprit de cette
mouvance rend ses membres trop réticents à toute structure. Mais les trotskistes, même ralliés, sont passés par
un mouvement radical, aux idéaux révolutionnaires, sans concession et pour qui la fin justifie les moyens. On
ne peut s’empêcher de penser qu’il en reste toujours quelque trace.

En tous cas, les trotskistes sont remarquablement formés aux méthodes de l’agitation, et ceci pas seulement à
cause des relais médiatiques dont ils savent qu’ils bénéficient : par leur discrétion et leur opiniâtreté, leur
exploitation des réseaux et des amitiés, leur cynisme aussi, ils contribuent notablement dans le domaine
culturel, médiatique social et politique à infléchir les tendances.

Frédéric PICHON

1 - Mais aussi par Lutte Ouvrière elle-même. Arlette Laguiller, après son élection en mars 1998 au Conseil Régional d’Ile de
France, n’hésita pas à déclarer qu’elle ne toucherait pas un centime de son indemnité de conseiller : "chez nous, c’est une tradition
de tout reverser pour le combat" ("Le Point" du 21 mars 1998).
2 - Au printemps 1920, Lenine avait écrit un opuscule intitulé : "Le gauchisme, maladie infantile du communisme", où il affirmait la
primauté de l’action de l’avant-garde du prolétariat (le Parti) dans la gestion du socialisme.
3 - Christophe Bourseiller, "Cet étrange Monsieur Blondel", Bartillat, Paris, 1997. Force Ouvrière se caractérise d’ailleurs par son
refus d’être intégré à la machine étatique, d’où sa virulence envers la CFDT en particulier.

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Léon Trotski

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Histoire Politique LEON TROTSKI Michel VINCENT

Chez les intellectuels français Léon Trotski est à la mode.

Comme Staline le fut, et Mao. Depuis que la réalité des crimes commis par le "génial
petit père des peuples" et par le "Grand timonier" ont pénétré dans les esprits, une
partie de la famille marxiste s'est réfugiée dans le trotskisme parce que Trotski
combattit Staline, avant d'être liquidé par lui.

L'opinion publique sait-elle qui fut Trotski ?

Peut-on lui accorder plus de considération qu'à Staline ou à Mao?

Il s'appelait Lev Davidovitch Bronstein. Il était né à Ianovka, en Ukraine, l'an 1879,


dans une famille de la bourgeoisie juive. Très intelligent, il fit d'excellentes études de
droit à Odessa. Très tôt, il fut séduit par l'idéologie marxiste; en 1902, à Bruxelles, il
prit part au congrès de la Social démocratie.

Ses activités révolutionnaires lui valurent plusieurs déportations en Sibérie.

Chaque fois, il s'évada. Il gagna l'étranger, vivant dans plusieurs pays : Angleterre,
Belgique, Autriche, Suisse, Irlande, Cuba, Etats Unis, Canada. C'est lui qui fonda la
Pravda, à Vienne.

En 1917, il rentre définitivement en Russie et, à Petrograd, rallie le parti bolchevique


de Lénine. Il est élu au comité central, prend part à la Révolution d'octobre, est
nommé commissaire aux Affaires étrangères, conduit les négociations de Brest-
Litovsk, signe la paix avec le II° Reich, devient président du Conseil révolutionnaire,
commissaire à la Guerre, fonde l'Armée rouge qui joue un rôle décisif dans la victoire
des Soviets et devient, avec Lénine, le chef des Soviets victorieux.

Il prône les méthodes des autoritaires et s'oppose à la N.E.P. (nouvelle politique


économique) dont l'échec le conduit, au XII° congrès du Parti Communiste, à
proposer un plan général de production.

Déjà, il est en but à l'hostilité des camarades Staline, Zinoviev et Kamenev, les
principaux chefs de la Révolution, qui dénoncent sa "dictature économique."

En janvier 1924, Lénine meurt. Trotski, qui se soignait sur la Riviera caucasienne,
n'assiste pas aux obsèques. Son absence prolongée lui sera reprochée, mais surtout

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Léon Trotski

permettra à Staline de se saisir des leviers de commande. Trotski est son principal
rival. En décembre 1925, il est relevé de ses fonctions de commissaire du peuple à la
Guerre; en décembre 1927, il est exclu du Parti et en 1929, il est expulsé du territoire
soviétique.

Réfugié près de Constantine, il écrit L' Histoire de la Révolution russe (3 volumes).


Puis il revient en France : à Royan et à Barbizon.

En 1935, il est expulsé à cause de ses activités antistaliniennes. Il se réfugie en


Norvège où il publie la <italic>Révolution trahie</italic> et <italic>l'Ecole stalinienne
de falsification </italic>(1937). La Norvège refuse de renouveler son permis de
résidence ; il gagne le Mexique et s'installe dans une villa près de Mexico. Il dénonce
la politique de Staline dans son Bulletin de l'opposition. Il soutient la nécessité de la
"révolution permanente" et en 1938, fonde la IVe internationale qui regroupe les
"bolchevistes-léninistes" et qui préconise la révolution communiste mondiale avec le
soutien de l'U.R.S.S.

En 1936, il a publié <italic>Défense du terrorisme</italic>. La terreur doit être l'arme


principale de la révolution permanente qui doit se transformer en guerre civile
permanente. Pour Trotski, "la guerre civile, c'est la lutte pour le pain." On sait qu'elle
fut la cause, en U.R.S.S., d'une des plus grandes famines de tous les temps qui fit
des millions de morts.

Le 20 août 194O, Trotski est mortellement blessé par un agent de Staline. Il disparaît
mais laisse des disciples.

La rivalité qui opposa Staline à Trotski eut-elle des causes idéologiques ou fut-elle
une simple lutte d'influence dans la course au pouvoir ?

D’après les témoignages de nombreux historiens, marxistes léninistes pour la plupart,


ou anciens marxistes-léninistes, ce fut une lutte d’influence, non idéologique.

Voici, par exemple, l'opinion de l'écrivain Maxime Gorki, qui fut le fondateur de la
littérature réaliste et sociale de l'U.R.S.S. Ce texte fut publié en novembre 1917 par le
journal <italic>Novatajizn</italic> . Gorki condamne "Lénine, Trotski et leurs
compagnons de route, déjà intoxiqués par l'infect poison du pouvoir comme le montre
leur honteuse attitude à l'égard de la liberté de parole, de la liberté de la personne et
de tous les droits pour lesquels la démocratie a combattu... Les travailleurs ne doivent
pas laisser des aventuriers et des fous entasser sur la tête du prolétariat des crimes
éhontés, insensés et sanglants, des crimes pour lesquels ce ne sera pas Lénine mais
le prolétariat lui-même qui paiera".

En novembre I917, quelle prophétie!...

En 1944, l'historien Dimitri Volkogonov examine les rôles respectifs des trois
principaux leaders de la Révolution d'octobre. Général soviétique, il fut
successivement adjoint à la propagande de l’ Armée Rouge, directeur de l’ Institut
d’histoire militaire de l’ U.R.S.S. et enfin chargé de superviser l’ensemble des
archives du Parti et de l’ Etat ( y compris des archives secrètes). Voici son
témoignage: "Des trois leaders bolcheviks Lénine, Trotski, et Staline, il a plu à l’

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Léon Trotski

Histoire que ce fût Staline, après Lénine, qui ait joué le rôle le plus sinistre dans les
événements de ce XXe siècle. Chacun des trois a eu sa partie à tenir. Lénine fut
l'inspirateur, Trotski, l'agitateur et Staline l'exécutant... et c'est Staline qui a mené à
son terme le projet léniniste de dictature du prolétariat...

Trotski rêvait d'étendre le projet au monde entier mais sous une forme perfectionnée."

Et Lénine, que pensait-il de Trotski ? Il pensa tout et son contraire. Pendant une
période, après la révolution de 1905, Lénine et Trotski furent d'âpres rivaux, et Lénine
qualifia Trotski de "personnage fuyant, tricheur, arrogant adonné aux méthodes
brutalement administratives." De son côté, Trotski affirmait : "Tout l'édifice léniniste
est actuellement bâti sur le mensonge, la falsification et porte en lui la source
empoisonnée de sa propre dégénérescence." '

Mais cette rivalité se transforma en une collaboration confiante. Le 22 décembre


1922, Lénine parle de Trotski comme "l'homme le plus capable du comité
central" (oeuvres complètes, vol. 45 p. 345). Il vante son énergie volcanique et ses
dons extraordinaires d'organisateur.

Trotski croyait bien succéder à Lénine, mais il avait suscité la sourde aversion de ses
collègues en faisant étalage de sa supériorité intellectuelle.

Quelles sont les idées-force qui inspirèrent l'engagement politique et l'action


révolutionnaire de Léon Trotski ? Sa doctrine fut celle de Karl Marx qu'il accepta dans
son ensemble, comme Lénine. Il la marqua de son style, expression de sa
personnalité, comme Lénine.

Marx était resté un théoricien. Lénine, Trotski et Staline furent des praticiens. Ils
bâtirent, à partir et autour de l'Union des Républiques socialistes soviétiques (U.R.S.
S.) un empire qui suscita l'admiration ou inspira l'horreur dans le monde entier
puisqu'il essaima sur les cinq continents. Empire à la fois temporel, incarné par les
"démocraties populaires" et idéologique.

Si la puissance temporelle de l'U.R.S.S, se détruisit d'elle-même, de l'intérieur, par


l'effet de sa perversion intrinsèque, son rayonnement idéologique subsista et
subsistera sans doute longtemps encore car l'utopie n'a pas besoin d'une base
concrète pour se développer.

Le rêve, même matérialiste, ignore superbement les contraintes matérielles. Les trois
chefs et fondateurs de la Révolution d'octobre en Russie : Lénine, Trotski et Staline
ont ceci en commun "qu'aucun d'eux n'a jamais travaillé pour vivre; aucun d'eux n'a
eu quoi que ce fût en commun avec la classe laborieuse" note le général soviétique
Dimitri Volkogonov, auteur du Vrai Lénine (Robert Laffont,1994).

Rappelons que ce général fut un militant communiste convaincu, directeur adjoint à la


propagande de l'Armée rouge fondée par Trotski, directeur de l'Institut de l'histoire
militaire de l'U.R.S.S. et chargé de superviser les archives du Parti et de l'État. Il eut
accès aux archives secrètes.

Cette caractéristique des trois leaders qui vécurent uniquement de leur activité

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Léon Trotski

politique, en qualité de "fonctionnaires du Parti communiste" pourrait-on dire, explique


leur méconnaissance et leur incompréhension des phénomènes économiques et
sociaux. Quand Trotski affirme, par exemple, que "la guerre civile, c'est la lutte pour le
pain", les événements démontrent qu'au contraire, la guerre civile détruit la production
des biens de consommation et engendre la famine.

Or, la révolution permanente et sa transformation en guerre civile permanente fut au


coeur de l'idée qui inspira l'action de Trotski. Il publia, en 1936, Défense du
terrorisme : "La question de savoir à qui appartiendra le pouvoir dans le pays... se
résoudra par le recours à toutes les formes de violence" écrit-il. Et aussi : "La terreur
rouge est l'arme employée contre une classe destinée à périr et qui ne s'y résigne
pas." Et encore : "La dictature est indispensable parce qu'il s'agit, non pas de
changements partiels mais de l'existence même de la bourgeoisie... la force seule
peut décider. Qui veut la fin ne peut répudier les moyens."

S'adressant, en décembre 1917, aux délégués du comité exécutif central des Soviets,
Trotski, commissaire du peuple à la Guerre, prévient : "Dans moins d'un mois, la
terreur va prendre des formes très violentes à l'instar de ce qui s'est passé lors de la
Grande Révolution française. Ce ne sera plus seulement la prison mais la guillotine,
cette remarquable invention de la Grande Révolution française qui a pour avantage
reconnu celui de raccourcir un homme d'une tête, qui sera prête pour nos ennemis."
Le régime communiste ne devait pas se contenter d'utiliser la guillotine qui tue vite et
proprement. Les camps de concentration dispensèrent une mort lente infligeant à
leurs victimes un interminable martyre.

C'était indispensable, dans l'esprit de Trotski, pour distiller la peur au sein de la


population. Car la peur fut l'arme de choix des révolutionnaires : au cours de l'été
1920, Trotski écrivit au camarade Kautsky : "La Révolution exige de la classe
révolutionnaire qu'elle atteigne son but par tous les moyens à sa disposition : si
nécessaire, par l'insurrection armée, si nécessaire par la terreur. La terreur peut être
très efficace... la peur peut être un puissant recours en politique intérieure et aussi
étrangère. Comme la Révolution, la guerre est fondée sur la peur" (extrait de
Terrorisme et Communisme, Oeuvres, vol. 12, Moscou p. 59).

Trotski suivait en cela, fidèlement, les consignes de Lénine qui, au lendemain de la


Révolution, avait proposé aux Bolcheviks d'organiser la terreur. Trotski était considéré
comme le "commissaire de fer" de Lénine qui applaudissait sa nature impitoyable,
note encore Volkgonov.

Lorsque le commissaire à la justice Steinberg protesta contre le recours à la violence


et à la répression comme moyen de régler les problèmes sociaux, Lénine s'exclama :
"Tu ne penses quand même pas que nous serons les vainqueurs si nous ne
recourons pas à la terreur révolutionnaire la plus dure?"

La conséquence de cette politique fondée sur la violence et la peur qu'elle inspire, fut
une attitude impitoyable à l'égard de ceux qui refusaient le combat révolutionnaire.

Trotski, ancien militant pacifiste, écrit dans son journal : "Nous devons constituer des
détachements de sécurité fiables qui n'hésiteront pas à fusiller les déserteurs...,
placer un commissaire armé d'un revolver derrière chaque officier, instituer des
tribunaux militaires révolutionnaires et créer des décorations pour récompenser la

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Léon Trotski

bravoure individuelle au combat." Lénine et Trotski communiaient dans la conviction


que seules la terreur et la violence illimitées sauveraient le régime bolchevique.

Autre conséquence, l'instauration d'une discipline de fer dans tous les actes de la vie
sociale, en matière d'hygiène par exemple : avant d'entrer au Kremlin, on devait
prendre un bain et faire désinfecter ses vêtements sous peine d'être traduit en justice
pour perturbation de l'ordre public.

Dès les premiers mois de 1918, Trotski avait recommandé l'enfermement d'otages
dans des camps de concentration, que Lénine réalisa le 9 août 1918 pour des
paysans, des prêtres, des gardes blancs et autres éléments douteux (Oeuvres
complètes, vol. 511 p. 143).

N'oublions pas la "militarisation du travail" que Trotski recommanda au IX° congrès


(mars 1921) : le travailleur doit obéir, tel un soldat, à l'État ouvrier. Cela signifie
l'interdiction des grèves assimilées à une désertion en temps de guerre, la
subordination complète des syndicats dont le rôle se borne à mettre en oeuvre la
politique productiviste, l'interdiction pour les ouvriers de quitter leur poste de travail. Il
est écrit dans la Pravda du 12 février 1920 : "La meilleure place, pour un gréviste, ce
moustique jaune et nuisible, c'est le camp de concentration."

Contrairement à la tragédie qui, depuis Sophocle et Euripide, repose sur la terreur et


la pitié, la Révolution, c'est la terreur sans la pitié. Ce qui explique le nombre de ses
victimes dans le monde entier, évalué par une équipe de six historiens, pour la plupart
anciens militants communistes, entre 80 et 100 millions (Le livre noir du
communisme, Robert Laffont 1997).

Ce ne sont pas des chiffres lancés au hasard, ils s'appuient sur les archives de l'U.R.
S.S. On y lit, par exemple, que des ordres avaient été donnés le 23 octobre 1919,
pour la destruction de villages dans le cadre de la lutte contre la paysannerie et
l'élimination des cosaques du Don et du Kouban en tant que groupe social. Trois
semaines plus tard, un rapport décrivait le déroulement des opérations :
"Kalinovskaïa, bourg entièrement brûlé, toute la population (4.220) déportée ou
expulsée; Ermolovskaïa : nettoyée de tous ses habitants (3.218); Romanovskaïa :
déportés 1.600, reste à déporter 1.661..." et cela continue... tant de villages
anéantis !... Tel est le vrai visage du Trotskisme dont se réclament nos braves et
ignorants intellectuels qui n'ont jamais fait l'effort de s'informer.

Ce ne sont pourtant pas les témoignages qui manquent. L'historien français Stéphane
Courtois, communiste repenti, dénonce "l'incurable naïveté du révo1tltionnaire qui
s'imagine, grâce à sa dialectique, favoriser l'émergence d'une société plus juste et
plus humaine en employant des méthodes criminelles."

L'historien ex-soviétique Volkogonov estime de même que Lénine et Trotski avaient


cru que la dictature, par eux instituée, serait capable d'apporter au peuple le
bonheur... ni l'un ni l'autre ne comprenaient que le danger, pour le régime, pour eux-
mêmes et pour l'avenir, résidait dans le système lui-même, le système qu'ils avaient
conçu."

En effet, le régime soviétique est le seul au monde à s'être autodétruit sans effusion

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Léon Trotski

de sang. Ses adversaires n'ont même pas cherché à se venger de leurs bourreaux.
L'aspiration à la paix civile et à la liberté a été plus forte que l'esprit de revanche et
même l'esprit de justice.

Ce qui permet à d'anciens bourreaux et à leurs complices de parader sans vergogne


sur les scènes publiques et de bombarder leurs anciennes victimes de leçons de
morale.

Michel VINCENT

P.S. : l'inculpation par le tribunal pénal international de La Haye de l'un des derniers
dictateurs communistes : Slobodan Milosevic, pour crimes de guerre et crimes contre
l'humanité au Kosovo apporte un démenti à cette vision optimiste de l'après
communisme. Même d'anciens révolutionnaires comme Serge July, reconverti dans le
grand patronat de presse, évoquent la possible inculpation (et condamnation) d'un
Fidel Castro. Cela semble indiquer que les anciens révolutionnaires ont conservé
avec la violence, des relations privilégiées. Ils seront moins généreux (ou moins
réalistes) que les "réactionnaires" de tradition qui, eux, ne réclament pas la mort du
pécheur, ni même son inculpation... et que le pardon (non pas l'oubli) est le plus court
chemin qui mène à la paix civile.

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Les objectifs rouges

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Histoire Politique Les objectifs rouges W. Cleon Skousen

Il s'agit des 45 "objectifs habituels des communistes dans les pays à conquérir",
publiés le 10 janvier 1963 dans le "Congressional Record-Appendix" du Congrès des
Etats-Unis. Ils étaient extraits du "Communisme sans fard" de W. Cleon Skousen qui
commença son étude approfondie du communisme au cours de seize années de
services au Bureau fédéral d'Investigation.

Ce qui vaut pour les Etats-Unis vaut pour tous les pays occidentaux.

En lisant ces 45 "objectifs habituels des communistes", il est possible de reconnaître


ceux d’entre eux que le gouvernement français essaie d’appliquer de force aux
Français dignes de ce nom. Certains sont réussis !

L’URSS elle-même en est morte de décrépitude.

1. Acceptation par les USA de la coexistence, comme étant la seule alternative à la


guerre atomique.

2. Consentement des USA à capituler plutôt que de s'engager dans la guerre


atomique.

3. Développer l'illusion que le désarmement total des USA serait une démonstration
de force morale.

4. Permettre le libre échange entre toutes les nations, sans se soucier de leur
appartenance communiste, et sans attacher d'importance au fait que les
marchandises en question pourraient être utilisées pour la guerre.

5. Extension des prêts à long terme à la Russie et aux pays satellites. |

6. Fournir l'aide de l'Amérique à toutes les nations, sans se soucier de la domination


communiste.

7. Reconnaître la Chine Rouge. Admettre la Chine Rouge aux Nations Unies.

8. Eriger l'Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l’Ouest en Etats séparés, malgré la


promesse de Khrouchtchev en 1955 de résoudre le problème allemand par des
élections libres sous contrôle des Nations Unies.

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Les objectifs rouges

9. Prolonger les conférences ayant pour but d'interdire les expériences atomiques,
parce que les USA ont accepté de suspendre les expériences tant que dureraient les
négociations.

10. Permettre toute représentation individuelle des pays satellites aux Nations Unies.

11. Promouvoir les Nations Unies comme étant le seul espoir pour l'humanité. Si la
constitution est révisée, exiger qu'elles soient établies comme gouvernement d'un
monde uni, avec ses propres forces armées indépendantes (quelques leaders
communistes croient que le monde peut être pris en mains aussi facilement par les
Nations Unies que par Moscou. Parfois ces deux pôles sont en compétition, comme
c'est le cas actuellement au Congo).

12. Résister à toute tentative de proscrire le Parti communiste.

13. Se débarrasser de tous les serments de fidélité.

14. Continuer à donner à la Russie accès au Bureau des brevets d'invention des
Nations Unies.

15. S'emparer d'un, ou des deux partis politiques des USA.

16. Utiliser les décisions techniques des Cours de Justice pour affaiblir les principales
institutions américaines, en prétendant que leurs activités violent les droits civils.

17. Contrôler les écoles. Les utiliser comme courroies de transmission du socialisme
et de la propagande communiste du jour. Alléger les programmes. Contrôler les
associations de professeurs. Faire entrer dans les livres de textes les méthodes du
parti.

18. Contrôler les journaux d’étudiants.

19. Utiliser les émeutes pour fomenter des protestations publiques contre les
programmes ou les organisations attaqués par les communistes.

20. S'infiltrer dans la presse. Contrôler l'attribution des critiques littéraires, de la


rédaction des éditoriaux, des propositions de conduite politique.

21. Acquérir le contrôle des positions clés à la radio, à la télévision, au cinéma.

22. Continuer de discréditer la culture en dégradant toute forme d'expression


artistique. A une cellule communiste américaine, on a dit "d'éliminer toute bonne
sculpture des parcs et des édifices pour substituer des représentations informes,
gauches et dépourvues de sens",

23. Contrôler les critiques d'art et les directeurs de musées artistiques. "Notre plan est
de promouvoir la laideur, l'art repoussant et qui ne signifie rien".

24. Eliminer toutes les lois qui condamnent l'obscénité en les appelant "censure" et

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Les objectifs rouges

violation de la liberté d'expression par la parole et par la presse.

25. Abaisser le niveau de la moralité en promouvant la pornographie et l'obscénité


dans les livres, les magazines, le cinéma, la radio et la télévision.

26. Présenter l'homosexualité, la dégradation et la promiscuité comme "normales,


naturelles et signes de bonne santé".

27. Pénétrer les Eglises et remplacer la religion révélée par une religion "sociale".
Discréditer la Bible et insister sur la nécessité d'une maturité intellectuelle qui n'ait pas
besoin de "béquille religieuse".

28. Eliminer la prière ou toute forme d'expression religieuse dans les écoles, sous
prétexte de violation du principe de "séparation de l'Eglise et de l'Etat".

29. Discréditer la Constitution américaine en la considérant comme défectueuse,


démodée, sans rapport avec les besoins modernes, obstacle à la coopération entre
les nations sur une base mondiale.

30. Discréditer les ancêtres qui ont fondé l'Amérique. Les présenter comme des
aristocrates égoïstes qui ne s'intéressaient nullement au "commun des mortels".

31. Déprécier toutes les formes de la culture américaine, et décourager l'étude de


l'histoire américaine, sous prétexte que ce n'est qu'une partie infime du "grand
tableau". Donner plus d'importance à l'histoire russe depuis l'instauration du
communisme.

32. Soutenir tout mouvement socialiste ayant pour but d'exercer un contrôle centralisé
sur les différentes parties de la culture : éducation, bureaux sociaux, programmes
pour la qualité de la vie, cliniques psychiatriques, etc.

33. Eliminer toute loi ou procédure qui gênerait l'action de l'appareil communiste.

34. Eliminer le contrôle du Parlement sur les activités anti-américaines.

35. Discréditer, et éventuellement, démanteler le FBI (Bureau Fédéral d'Investigation).

36. Pénétrer et acquérir le contrôle d'un plus grand nombre de syndicats.

37. Pénétrer et acquérir le contrôle des grosses affaires.

38. Transférer à des services sociaux certains des pouvoirs d'arrestation de la police.
Traiter tous les problèmes de conduite comme désordre psychiatriques que seuls des
psychiatres peuvent comprendre et traiter.

39. Dominer la profession psychiatrique, et utiliser les lois sur la santé mentale
comme moyen d'obtenir un contrôle coercitif sur ceux qui s'opposent aux objectifs
communistes.

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Les objectifs rouges

40. Discréditer la famille en tant qu'institution. Encourager la promiscuité et le divorce.

41. Insister sur la nécessité d'élever les enfants hors de l'influence négative des
parents. Attribuer les préjudices, les blocages mentaux et les retards des enfants à
l'influence répressive des parents.

42. Créer l'impression que la violence et l'insurrection sont des aspects légitimes de la
tradition américaine, que les étudiants et des groupes spécialisés devraient se
révolter et utiliser "la force unie" pour résoudre les problèmes économiques, politiques
et sociaux.

43. Renverser tout gouvernement colonial avant que les populations indigènes soient
prêtes à se gouverner elles-mêmes.

44. Internationaliser le canal de Panama.

45. Abroger la restriction de Connaily afin que les USA ne puissent empêcher la Cour
mondiale d'avoir juridiction sur les problèmes domestiques. Donner à la Cour
mondiale juridiction à la fois sur les nations et sur les individus.

W. Cleon Skousen

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Articles: HISTOIRE/LIBERALISME

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HISTOIRE : LIBERALISME

● Citations issues de l'oeuvre d'Alexis de Toqueville, - partie 1. Elles sont toutes riches d'enseignements pour notre
époque.
(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 116 Note: 10.00 Votes: 1) Votez pour cet article

● Cobden et la ligue - par Jacques de Guenin L'épopée racontée dans cet article est une parfaite illustration de cette
affirmation. Elle fournit une leçon et un mode opératoire de nature à inspirer les libéraux que sont pour la plupart les
lecteurs de "Conscience Politique"
(Ajouté le: 12-Jan-2003 Hits: 46 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● L'Etat sur bastiat.org - "Je voudrais qu'on fondât, un prix, non de cinq cents francs, mais d'un million, avec couronnes,
croix et rubans, en faveur de celui qui donnerait une bonne, simple et intelligible définition de ce mot: l'État. Quel
immense service ne rendrait-il pas à la société ! L'État ! Qu'est-ce ? où est-il ? que fait-il ? que devrait-il faire ?"
(Ajouté le: 12-Jan-2003 Hits: 54 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● L’esprit libéral, une partie oubliée de l’histoire sociale française - par Sylvain Delomier Le libéralisme ne vient pas
exclusivement des Etats-Unis mais les libéraux français ont joué un rôle important dans son développement. Petit
rappel historique.
(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 85 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

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citations issues de l'oeuvre d'alexis de tocqueville

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Histoire
Citations issues de l'oeuvre d’Alexis de Tocqueville Partie 1

Politique

Voici quelques extraits issues de l’œuvre de Tocqueville. Il est passionnant de voir que ses remarques
restent encore autant d’actualité. Elles sont toutes riches d’enseignements pour notre époque.

" Instruit de ses vrais intérêts, le peuple comprendrait que, pour profiter des biens de la société, il faut se
soumettre à ses charges. "

" Chaque homme découvrira sans peine que pour lui l’intérêt particulier se confond avec l’intérêt général. "

" Aux Etats-Unis, comme dans tous les pays où le peuple règne, c’est la majorité qui gouverne au nom du
peuple.
Cette majorité se compose principalement des citoyens paisibles qui, soit par goût, soit par intérêt, désirent
sincèrement le bien du pays. Autour d’eux s’agitent sans cesse les partis, qui cherchent à les attirer dans leur
sein et à s’en faire un appui. "

" Il n’est pas de grands hommes sans vertu ; sans respect des droits il n’y a pas de grand peuple : on peut
presque dire qu’il n’y a pas de société ; car qu’est ce qu’une réunion d’êtres rationnels et intelligents dont la
force est le seul lien ? "

" Lorsque l’enfant commence à se mouvoir au milieu des objets extérieurs, il n’a pas d’idée de la propriété des
autres, pas même de celle de l’existence ; mais à mesure qu’il est averti du prix des choses, et qu’il découvre
qu’on peut à son tour l’en dépouiller, il devient plus circonspect et finit par respecter dans ses semblables ce
qu'il veut qu’on respecte en lui.
Est il besoin de le dire ? c’est qu’en Amérique il n’y a point de prolétaires. Chacun ayant un bien particulier à
défendre, reconnaît en principe le droit de propriété. "

" Les Etats où les citoyens jouissent le plus anciennement de leurs droits (droits politiques) sont ceux où ils
savent encore le mieux s’en servir.
On ne saurait trop le dire : il n’est rien de plus fécond en merveilles que l’art d’être libre ; mais il n’y a rien de
plus dur que l’apprentissage de la liberté. Il n’en est pas de même du despotisme. Le despotisme se présente
souvent comme le réparateur de tous les maux soufferts ; il est l’appui du bon droit, le soutien des opprimés et
le fondateur de l’ordre. Les peuples s’endorment au sein de la prospérité momentanée qu’il fait naître ; et
lorsqu’ils se réveillent, ils sont misérables. "

" L’avantage réel du gouvernement démocratique n’est pas de garantir les intérêts de tous, ainsi qu’on l’a
prétendu quelquefois, mais seulement de protéger ceux du plus grand nombre. "

" Lorsque les ennemis de la démocratie prétendent qu’un seul fait mieux ce dont il se charge que le
gouvernement de tous, il me semble qu’ils ont raison. Le gouvernement d’un seul, en supposant de part et
d’autre égalité de lumières, mais plus de suite dans ses entreprises que la multitude ; il montre plus de
persévérance, plus d’idée d’ensemble, plus de perfection de détail, un discernement plus juste dans le choix
des hommes. Ceux qui nient ces choses n’ont jamais vu de république démocratique, ou n’ont jugé que sur un
petit nombre d’exemples. "

" Sous l’empire de la liberté démocratique, ce n’est surtout pas ce qu’exécute l’administration publique qui est
grand, c’est ce qu’on exécute sans elle et en dehors d’elle. Elle répand dans tout le corps social une inquiète
activité, une force surabondante, une énergie qui n’existe jamais sans elle, et qui, pour peu que les
circonstances soient favorables, peuvent enfanter des merveilles. "

" Aux Etats-Unis, les professions sont plus ou moins pénibles, plus ou moins lucratives, mais elles ne sont
jamais ni hautes ni basses. Toute profession honnête est honorable. "

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citations issues de l'oeuvre d'alexis de tocqueville

" Lorsque les conditions sont presque égales, les hommes changent sans cesse de place ; il y a encore une
classe de valets et une classe de maîtres ; mais ce ne sont pas toujours les mêmes individus, ni surtout les
mêmes familles qui les composent ; et il n’y a pas plus de perpétuité dans le commandement que dans
l’obéissance. "

" Sous la démocratie, l’état de domesticité n’a rien qui dégrade, parce qu’il est librement choisi, passagèrement
adopté, que l’opinion publique ne le flétrit point, et qu’il ne crée aucune inégalité permanente entre le serviteur et
le maître. "

" La liberté de la presse ne fait pas seulement sentir son pouvoir sur les opinions politiques, mais encore sur
toutes les opinions des hommes. Elle ne modifie pas seulement les lois, mais les mœurs.
J’avoue que je ne porte point à la liberté de la presse cet amour complet et instantané qu’on accorde aux
choses souverainement bonnes de leur nature. Je l’aime par la considération des aux qu’elle empêche bien plus
que pour les biens qu’elle fait.
En matière de presse, il n’y a donc réellement pas de milieu entre la servitude et la licence. Pour recueillir les
biens inestimables qu’assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu’elle fait
naître. "

" En France, la presse réunit deux espèces de centralisations distinctes. Presque tout son pouvoir est concentré
dans un même lieu, et pour ainsi dire dans les mêmes mains, car ses organes sont en très petit nombre.
Les Etats-Unis n’ont point de capitale : les lumières comme la puissance sont disséminées dans toutes les
parties de cette vaste contrée ; les rayons de l’intelligence humaine ; au lieu de partir d’un centre commun ; s’y
croisent donc en tous sens ; les Américains n’ont placé nulle part la direction générale de la pensée, non plus
que celle des affaires.
Lorsqu’un grand nombre des organes de la presse parvient à marcher dans la même voie, leur influence à la
longue devient presque irrésistible, et l’opinion publique, frappée toujours du même côté, finit par céder sous
leurs coups. "

" Lorsque les hommes ne sont plus liés entre eux d’une manière solide et permanente, on ne saurait obtenir
d’un grand nombre d’agir en commun, à moins de persuader à chacun de ceux dont le concours est nécessaire
que son intérêt particulier l’oblige à unir volontairement ses efforts aux efforts de tous les autres.
Cela ne peut se faire habituellement et commodément qu’à l’aide d’un journal ; il n’y a qu’un journal qui puisse
venir déposer au même moment dans mille esprits la même pensée.
Un journal est un conseiller qu’on n’a pas besoin d’aller chercher, mais qui se présente de lui-même et qui vous
parle tous les jours et brièvement de l’affaire commune, sans vous déranger de vos affaires particulières.
Les journaux deviennent donc plus nécessaires à mesure que les hommes sont plus égaux et l’individualisme
plus à craindre. Ce serait diminuer leur importance que de croire qu’ils ne servent qu’à garantir la liberté ; ils
maintiennent la civilisation.
Un journal ne peut subsister qu’à la condition de reproduire une doctrine ou un sentiment commun à un grand
nombre d’hommes.
Plus les conditions deviennent égales, moins les hommes sont individuellement forts, plus ils se laissent
aisément aller au courant de la foule et ont de peine à se tenir seuls dans une opinion qu’elle abandonne. "

Quelques commentaires

Les droits et les devoirs du citoyen constituent pour Tocqueville, comme pour Rousseau, les deux aspects
complémentaires du jeu démocratique dans lequel chacun est législateur et sujet. Aussitôt après avoir montré
l’enjeu essentiel que constituent les droits du citoyen, Tocqueville reprend les thèmes et les termes même du
pacte social. L’obéissance à la loi, la soumission volontaire de chacun à ses devoirs civiquesest de l’intérêt de
tous.

La démocratie américaine donne l’exemple d’un système politique et économique dans lequel toutes les
sources de gain proviennent du travail et du salaire ; dans ces conditions toutes les professions sont
honorables. Une telle organisation sociale suppose l’existence de la liberté, tant politique qu’économique, et
l’égalité des droits de chacun à accéder à toutes les professions, ce qui assure une mobilité sociale. A cette
égalité-mobilité fondamentale Tocqueville opposera l’égalité absolue qu’il considère comme le risque le plus
important de dérive aboutissant à la suppression de la propriété et donc de la liberté.

La démocratie favorise l’activité, l’homo democraticus est incapable de demeurer en repos, cette inquiétude, au
sens pascalien du terme, favorise l’émulation, le développement économique et l’essor prodigieux de l’industrie
si, comme aux Etats-Unis, l’administration n’est pas trop envahissante, et si le libéralisme économique va de
pair avec le libéralisme politique.

Alexis de T. & Jean Baptiste S.

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citations issues de l'oeuvre d'alexis de tocqueville

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Cobdne et la Ligue

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International Cobden et la Ligue par Jacques de Guenin

"Ne doutez point qu'un petit groupe de personnes réfléchies et motivées puisse
changer le monde. A vrai dire, c'est la seule chose qui ait jamais réussi à le faire."
Margaret Mead

Nous sommes en Angleterre, en 1838. La branche aînée de l'aristocratie possède


pratiquement toute la surface du territoire et jouit de privilèges fiscaux considérables.
La branche cadette possède peu ou rien, car pour éviter la division des domaines,
l'héritage se fait par primogéniture. Elle ne peut se soutenir par le travail productif, car
les nobles méprisent ce travail, exactement comme notre classe politico-
administrative aujourd'hui. Elle fournit le gros des officiers de l'armée et de la marine,
du clergé, et des fonctionnaires des colonies. Elle fournit aussi des émigrés qui vont
devenir à leur tour propriétaires terriens dans les colonies. L'aristocratie détient la
majorité au parlement.

La classe montante est celle des industriels, des marchands, et des banquiers.

Le parlement se compose d'environ 580 députés, dont 160 élus par les comtés, c'est-
à-dire la campagne, et 420 par les "burroughs", c'est-à-dire les agglomérations. Il est
divisé en deux grands partis, les tories, et les whigs.

Pour être électeur, il fallait satisfaire à certaines conditions de revenu, et ces


conditions étaient telles que la totalité des comtés élisaient des membres de
l'aristocratie. Les bourgs élisaient certes des aristocrates, mais aussi des députés
issus de la bourgeoisie manufacturière et commerciale. Toutefois les deux partis
étaient contrôlés par l'aristocratie. Donc, que la majorité fut tory ou whig, le parlement
était sous le contrôle de l'aristocratie.

A cette époque, la société toute entière souffrait d'un protectionnisme délirant qui
portait sur à peu près tous les biens susceptibles d'être importés, et même, chose
extravagante, sur les exportations. De tous les contingents et droits de douane,
c'étaient ceux sur le blé ("corn" en anglais) qui avaient les conséquences les plus
dramatiques.

Avant le blocus continental institué par Napoléon, l'importation de blé était


relativement libre, avec des droits de douane faibles. Le blocus donna aux
producteurs anglais un quasi monopole, suivi d'une rapide augmentation des prix. A
la fin des guerres napoléoniennes, le prix du blé chuta de moitié, et les producteurs
paniquèrent. En 1815, ils firent voter une loi dont l'objet était de stabiliser le prix du blé
à 80 shillings le quarter. Aucun blé étranger ne pouvait entrer en Angleterre si le prix

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Cobdne et la Ligue

du marché était inférieur à ce prix. Sans atteindre les 80 shillings, les prix montèrent,
ce qui renchérit le prix du pain, nourriture de base des ouvriers, qui se trouvèrent
réduits à la misère. Du coup, la consommation de biens en provenance de l'industrie
se trouva elle-même réduite. Même les exportations s'en trouvèrent affectées, car les
bateaux chargés de fer, de houille, ou de machines, ne pouvaient plus avoir de fret de
retour. Les manufacturiers eurent donc à licencier, ce qui accentua la misère.

En revanche ce système profitait à fond à l'aristocratie. Le nombre de fermiers prêts à


louer des terres pour les exploiter était beaucoup plus grand que le nombre de terres
disponibles. Les fermiers étaient donc en concurrence, ce qui permettait aux
seigneurs d'obtenir les prix des loyers les plus élevés compatibles avec la survie des
fermiers. Ainsi, c'est à eux, et non aux fermiers qu'allait la rente engendrée par les
tarifs douaniers. Et comme ils tenaient le parlement, ils s'opposaient à toute réforme.

En 1838, l'état du Royaume était assez dramatique, malgré quelques modestes


amendements introduits en 1828 par le gouvernement du duc de Wellington à la loi
sur blé. Il y régnait une extrême inégalité, la misère, et une criminalité croissante. La
diminution de toutes les consommations entraînait la diminution des recettes
publiques, d'où un déficit croissant qui menaçait d'ébranler le crédit du pays.

En octobre 1838, sept personnes de Manchester, ville particulièrement affectée par


l'étranglement du commerce international, se fixèrent comme objectif d'abolir la loi sur
le blé. Ils constituèrent pour cela une association qu'ils baptisèrent "Anti-Corn Law
League", qui devint rapidement "The league". Son objectif était de mobiliser l'opinion
publique pour faire pression sur le parlement afin de supprimer la loi sur le blé, avec
l'idée qu'il serait plus facile de supprimer les autres obstacles au libre échange une
fois ce travail accompli. Cela permettrait d'augmenter les débouchés industriels,
d'accroître l'emploi, de diminuer le prix du pain, de rendre l'agriculture et l'industrie
plus efficaces grâce à la concurrence, et même de promouvoir la paix entre les
nations.

Une foule de personnes de la classe moyenne, industriels, commerçants, banquiers,


importateurs-exportateurs rejoignirent peu à peu la ligue et consacrèrent à sa cause
beaucoup de leur temps et de leur argent. Parmi eux, quatre hommes éminents
allaient jouer un rôle décisif : George Wilson, le président et infatigable administrateur
de la ligue; Richard Cobden, son principal inspirateur et animateur; John Bright, le
fidèle disciple et ami de Cobden, qui se distingua par ses qualités d'orateur; enfin
Charles Villiers, le porte parole de la ligue au sein du parlement.

Richard Cobden était né en 1804 dans une famille de fermiers pauvres. A 21 ans, il
devint voyageur de commerce, et réussit à ce point qu'il put bientôt s'établir à son
compte en acquérant une fabrique de tissu imprimé. Par sa vision du marché et ses
qualités d'organisateur, il fit rapidement prospérer son entreprise. Mais la trentaine
venue, il laissât la direction de l'usine à son frère, il voyageât, et il se fit remarquer par
des articles dans lesquels il poursuivait deux grandes causes : le pacifisme, en
l'occurrence la non-intervention en politique étrangère, et le libre-échange. Dans ces
articles, Il apparaît comme un économiste clair et brillant, à la Bastiat.

A partir de 1839, il va se consacrer entièrement à la Ligue,où il se révèle comme un


grand tacticien, rationnel, habile, tenace, et résolu.

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Cobdne et la Ligue

John Bright était un industriel du Lancashire, appartenant à une famille de quakers.


Autodidacte, il appuyait son éloquence sur des références littéraires et historiques de
qualité. C'était un orateur très clair, très précis, et très émouvant, surtout lorsqu'il
décrivait la misère du peuple. Il était d’autant plus écouté qu’on sentait chez lui une
conscience exigeante et un sens quasi religieux de ses devoirs.

Au sein de la Ligue, il était surtout le lieutenant inconditionnel de Cobden et l'orateur


de choc, mais il a évité de se mettre en avant sur le plan de l'organisation, car en
temps que quaker, il n'était pas accepté de tous les groupes.

La ligue va s'efforcer de rallier à ses vues de plus en plus de personnes, en rayonnant


de plus en plus loin de Manchester jusqu'à couvrir tout le royaume, puis en portant le
débat au parlement après avoir fait élire le plus grand nombre possible de ses
militants. Elle organise des réunions dans différentes villes. A Londres, ces réunions
deviendront même hebdomadaires. Partout elles se font dans les plus grandes salles
disponibles, contenant des milliers de personnes à Londres, et jusqu'à 10 000 à
Manchester. Partout, les places s'arrachent et on doit refuser du monde. Des
souscriptions de plus en plus importantes vont permettre de financer des livres, des
brochures, des périodiques, et des tracts, dont la diffusion ira croissante, et même de
payer un certain nombre de professeurs d'économie politique pour diffuser les
connaissances économiques dans le public!

Une première percée spectaculaire prit place en 1841. Cette année-là la Ligue réussit
à mettre de son côté les églises dites "dissidentes", c'est-à-dire les églises non
anglicanes. Seize cent prêtres dissidents répondirent à l'appel de la ligue, et sept cent
d'entre eux se réunirent à Manchester. Ils décidèrent de prêcher dans toute
l'Angleterre la cause de la liberté des échanges, car, disaient-ils, "elle était conforme
aux lois providentielles qu'ils avaient mission de propager".

La ligue va ensuite s'attaquer aux agriculteurs, qui pouvaient croire leur bien être et
leur existence même attachés au système de la protection. En l'espace de deux mois,
Cobden provoque quarante meetings au sein même des populations agricoles. Il y
déploie un sang froid, une habileté, une éloquence, qui excitent l'étonnement, si ce
n'est la sympathie, de ses plus ardents adversaires.

L'aristocratie au pouvoir, qui jusque là avait traité la ligue par le dédain que lui donnait
le sentiment de son invulnérabilité politique, commence sérieusement à s'inquiéter.
Elle répand la litanie des sophismes éternellement utilisés par les partisans du
protectionnisme : protection des agriculteurs, invasion des produits étrangers, baisse
des salaires par des patrons qui profiteraient du bon marché des subsistances,
indépendance nationale, débouchés coloniaux, maîtrise des mers, etc. Mais il se
trouve que les ligueurs sont des économistes étonnamment avertis, et pas un de ces
sophismes ne résiste au choc de la discussion, voire aux enquêtes parlementaires
que déclanche la ligue pour en démontrer l'inanité.

Mais il restait évidemment une ressource à l'aristocratie : la majorité parlementaire.


Alors, dans un nouvelle phase de son action, la ligue va s'attaquer méthodiquement à
faire élire le maximum de ses membres au parlement. A la demande de Cobden, de
Bright, et de leurs amis, des milliers de free-traders s'inscrivent sur les listes
électorales, et en font sortir tous ceux qui n'avaient pas le droit d'y être.

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Cobdne et la Ligue

Aux élections de 1841, cinq membres de la ligue, dont Cobden, sont élus au
parlement. Sir Robert Peel, le chef du parti conservateur devient premier ministre.
Ancien ministre de Wellington, homme extrêmement compétent et habile, il est issu
de la bourgeoisie manufacturière. C'est un opportuniste lucide, qui prend assez vite
conscience que la ligue détient la vérité sur les causes de la misère et que le
mouvement qu'elle a créé est irréversible. Mais il se sent obligé de défendre les
intérêts de la classe qui l'a porté au pouvoir. Sans doute prévoit-il déjà que tôt au tard
les tenants de la Ligue finiront par obtenir la majorité au parlement, et veut-il se
préparer à prendre lui-même les mesures qui seront alors devenues inévitables.
Pendant les 5 années qui vont suivre, Il va d'une part prendre des mesures pour
soulager les misères les plus criantes, donnant ainsi des gages aux free-traders, dans
l'espoir d'émousser leur combativité, et en même temps s'employer à faire évoluer les
mentalités de l'aristocratie.

Les prohibitions pures et simples furent abolies. Les droits sur 650 produits de
consommations furent très fortement réduits, puis complètement supprimés pour 430
d'entre eux en 1845. Les droits à l'exportation, qui frappaient notamment les
machines et la houille, furent complètement supprimés. Les droits de douane sur
l'importation de blé furent simplifiés et allégés. Tout ceci allait engendrer une certaine
prospérité. L'activité reprend. La misère diminue, et chose parfaitement conforme à la
loi de Laffer, les recettes des douanes augmentent.

Ces améliorations ont un peu tendance à démobiliser les supporters de la Ligue, bien
que ses objectifs soient tout de même loin d'être atteints. Alors Cobden va passer à la
vitesse supérieure. Utilisant un amendement obscur de la loi électorale, il incite ceux
qui le pouvaient à devenir électeurs, il met en place des candidats et tient 35 grands
meetings publics en dix semaines.

Chaque année, Charles Villiers, un député issu de la ligue, proposait au parlement


une motion en faveur de l'abrogation de toutes les lois protectionnistes. Les votes
contre avaient eu jusque là la majorité, mais cette majorité s'amenuisait d'année en
année. Elle avait été de 303 en 1842, de 256 en 1843; de 206 en 1844. Elle tomba à
132 en 1845. Peel commença à préparer les esprits des députés à une abrogation
étagée dans le temps, mais il se heurta d'une part à la résistance des grands
propriétaires fonciers, qui ne voulaient rien céder, et de l'autre à celles des "free
traders", qui voulaient une abolition immédiate.

Profitant de l'émotion créée par la famine qui s'abattit sur l'Irlande en 1845, il essaya
d'opérer par décret des réductions d'urgence de droits sur le blé, mais il fut mis en
minorité dans son propre cabinet, et il dut démissionner.

La reine fit appel au chef des whigs, mais ce dernier ne put parvenir à constituer un
ministère, et la reine rappela Robert Peel. Peel put ainsi former un nouveau cabinet,
avec des ministres individuellement favorables à l'abolition des lois sur le blé. Une
nouvelle loi, favorable à l'abolition, fut présentée au parlement. Après de nombreux
débats, après un va et vient avec une chambre des lords qui se montra beaucoup
plus ouverte aux idées de libre échange qu'on ne le craignait, le parlement mit fin aux
lois protectionnistes. Le 26 mai1846, la loi instituant le libre échange unilatéral fut
définitivement votée, par une majorité composite comprenant, outre les
représentants de la Ligue, des whigs, des tories, et des élus irlandais. Cette loi dura
85 ans, et engendra en Angleterre une ère de prospérité extraordinaire, connue

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Cobdne et la Ligue

improprement sous le nom d'ère Victorienne (on devrait l'appeler l'ère du libre
échange!)

On peut résumer ainsi les raisons du succès de la ligue :

- Objectif unique

- Argumentation juste

- Croisade morale, voire religieuse

- Organisation remarquable

- Ténacité en face d'une forte opposition

- Soutien de la classe moyenne

- Représentation parlementaire

- Intelligence et habileté du premier ministre

La principale leçon que nous, libéraux, devons tirer de cette liste, est qu'il nous
manque le premier et le quatrième points. Nous dispersons nos talents sur un peu
toutes les questions de Société. Il serait bon que nous nous mobilisions sur un seul
sujet bien ciblé jusqu'à ce que nous l'ayons fait aboutir. Nous en proposons un : la
réforme des programmes et des manuels d'Economie dans l'enseignement
secondaire, grâce auxquels les enseignants, imprégnés de philosophie marxiste,
décervèlent allègrement nos enfants.

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L'État - par Frédéric Bastiat

L'État
Frédéric Bastiat
http://bastiat.org/

Composition parue au Journal des Débats, numéro du 25 septembre 1848.

Je voudrais qu'on fondât, un prix, non de cinq cents francs, mais d'un million, avec couronnes, croix
et rubans, en faveur de celui qui donnerait une bonne, simple et intelligible définition de ce mot:
l'État.

Quel immense service ne rendrait-il pas à la société! L'État! Qu'est-ce? où est-il? que fait-il? que
devrait-il faire?

Tout ce que nous en savons, c'est que c'est un personnage mystérieux, et assurément le plus sollicité,
le plus tourmenté, le plus affairé, le plus conseillé, le plus accusé, le plus invoqué et le plus provoqué
qu'il y ait au monde.

Car, Monsieur, je n'ai pas l'honneur de vous connaître, mais je gage dix contre un que depuis six mois
vous faites des utopies; et si vous en faites, je gage dix contre un que vous chargez l'État de les
réaliser.

Et vous, Madame, je suis sûr que vous désirez du fond du cœur guérir tous les maux de la triste
humanité, et que vous n'y seriez nullement embarrassée si l'État voulait seulement s'y prêter.

Mais, hélas! le malheureux, comme Figaro, ne sait ni qui entendre, ni de quel côté se tourner. Les
cent mille bouches de la presse et de la tribune lui crient à la fois:
« Organisez le travail et les travailleurs.
Extirpez l'égoïsme.
Réprimez l'insolence et la tyrannie du capital.
Faites des expériences sur le fumier et sur les œufs.
Sillonnez le pays de chemins de fer.
Irriguez les plaines.
Boisez les montagnes.
Fondez des fermes-modèles
Fondez des ateliers harmoniques.
Colonisez l'Algérie.
Allaitez les enfants.
Instruisez la jeunesse.
Secourez la vieillesse.

http://bastiat.org/fr/l_Etat.html (1 sur 9)18/06/2004 17:55:12


L'État - par Frédéric Bastiat

Envoyez dans les campagnes les habitants des villes.


Pondérez les profits de toutes les industries.
Prêtez de l'argent, et sans intérêt, à ceux qui en désirent.
Affranchissez l'Italie, la Pologne et la Hongrie.
Élevez et perfectionnez le cheval de selle.
Encouragez l'art, formez-nous des musiciens et des danseuses.
Prohibez le commerce et, du même coup, créez une marine marchande.
Découvrez la vérité et jetez dans nos têtes un grain de raison. L'État a pour mission d'éclairer, de
développer, d'agrandir, de fortifier, de spiritualiser et de sanctifier l'âme des peuples. »

— « Eh! Messieurs, un peu de patience, répond l'État, d'un air piteux. »

« J'essaierai de vous satisfaire, mais pour cela il me faut quelques ressources. J'ai préparé des projets
concernant cinq ou six impôts tout nouveaux et les plus bénins du monde. Vous verrez quel plaisir on
a à les payer. »

Mais alors un grand cri s'élève: « Haro! haro! le beau mérite de faire quelque chose avec des
ressources! Il ne vaudrait pas la peine de s'appeler l'État. Loin de nous frapper de nouvelles taxes,
nous vous sommons de retirer les anciennes. Supprimez:
L'impôt du sel;
L'impôt des boissons;
L'impôt des lettres;
L'octroi;
Les patentes;
Les prestations. »

Au milieu de ce tumulte, et après que le pays a changé deux ou trois fois son État pour n'avoir pas
satisfait à toutes ces demandes, j'ai voulu faire observer qu'elles étaient contradictoires. De quoi me
suis-je avisé, bon Dieu! ne pouvais-je garder pour moi cette malencontreuse remarque?

Me voilà discrédité à tout jamais; et il est maintenant reçu que je suis un homme sans cœur et sans
entrailles, un philosophe sec, un individualiste, un bourgeois, et, pour tout dire en un mot, un
économiste de l'école anglaise ou américaine.

Oh! pardonnez-moi, écrivains sublimes, que rien n'arrête, pas même les contradictions. J'ai tort, sans
doute, et je me rétracte de grand cœur. Je ne demande pas mieux, soyez-en sûrs, que vous ayez
vraiment découvert, en dehors de nous, un être bienfaisant et inépuisable, s'appelant l'État, qui ait du
pain pour toutes les bouches, du travail pour tous les bras, des capitaux pour toutes les entreprises, du
crédit pour tous les projets, de l'huile pour toutes les plaies, du baume pour toutes les souffrances, des
conseils pour toutes les perplexités, des solutions pour tous les doutes, des vérités pour toutes les
intelligences, des distractions pour tous les ennuis, du lait pour l'enfance, du vin pour la vieillesse, qui
pourvoie à tous nos besoins, prévienne tous nos désirs, satisfasse toutes nos curiosités, redresse toutes
nos erreurs, toutes nos fautes, et nous dispense tous désormais de prévoyance, de prudence, de
jugement, de sagacité, d'expérience, d'ordre, d'économie, de tempérance et d'activité.

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L'État - par Frédéric Bastiat

Et pourquoi ne le désirerais-je pas? Dieu me pardonne, plus j'y réfléchis, plus je trouve que la chose
est commode, et il me tarde d'avoir, moi aussi, à ma portée, cette source intarissable de richesses et de
lumières, ce médecin universel, ce trésor sans fond, ce conseiller infaillible que vous nommez l'État.

Aussi je demande qu'on me le montre, qu'on me le définisse, et c'est pourquoi je propose la fondation
d'un prix pour le premier qui découvrira ce phénix. Car enfin, on m'accordera bien que cette
découverte précieuse n'a pas encore été faite, puisque, jusqu'ici, tout ce qui se présente sous le nom
d'État, le peuple le renverse aussitôt, précisément parce qu'il ne remplit pas les conditions quelque
peu contradictoires du programme.

Faut-il le dire? Je crains que nous ne soyons, à cet égard, dupes d'une des plus bizarres illusions qui
se soient jamais emparées de l'esprit humain.

L'homme répugne à la Peine, à la Souffrance. Et cependant il est condamné par la nature à la


Souffrance de la Privation, s'il ne prend pas la Peine du Travail. Il n'a donc que le choix entre ces
deux maux.

Comment faire pour les éviter tous deux? Il n'a jusqu'ici trouvé et ne trouvera jamais qu'un moyen:
c'est de jouir du travail d'autrui; c'est de faire en sorte que la Peine et la Satisfaction n'incombent pas
à chacun selon la proportion naturelle, mais que toute la peine soit pour les uns et toutes les
satisfactions pour les autres. De là l'esclavage, de là encore la spoliation, quelque forme qu'elle
prenne: guerres, impostures, violences, restrictions, fraudes, etc., abus monstrueux, mais conséquents
avec la pensée qui leur a donné naissance. On doit haïr et combattre les oppresseurs, on ne peut pas
dire qu'ils soient absurdes.

L'esclavage s'en va, grâce au Ciel, et, d'un autre côté, cette disposition où nous sommes à défendre
notre bien, fait que la Spoliation directe et naïve n'est pas facile. Une chose cependant est restée. C'est
ce malheureux penchant primitif que portent en eux tous les hommes à faire deux parts du lot
complexe de la vie, rejetant la Peine sur autrui et gardant la Satisfaction pour eux-mêmes. Reste à
voir sous quelle forme nouvelle se manifeste cette triste tendance.

L'oppresseur n'agit plus directement par ses propres forces sur l'opprimé. Non, notre conscience est
devenue trop méticuleuse pour cela. Il y a bien encore le tyran et la victime, mais entre eux se place
un intermédiaire qui est l'État, c'est-à-dire la loi elle-même. Quoi de plus propre à faire taire nos
scrupules et, ce qui est peut-être plus apprécié, à vaincre les résistances? Donc, tous, à un titre
quelconque, sous un prétexte ou sous un autre, nous nous adressons à l'État. Nous lui disons: « Je ne
trouve pas qu'il y ait, entre mes jouissances et mon travail, une proportion qui me satisfasse. Je
voudrais bien, pour établir l'équilibre désiré, prendre quelque peu sur le bien d'autrui. Mais c'est
dangereux. Ne pourriez-vous me faciliter la chose? Ne pourriez-vous me donner une bonne place? Ou
bien gêner l'industrie de mes concurrents? Ou bien encore me prêter gratuitement des capitaux que
vous aurez pris à leurs possesseurs? Ou élever mes enfants aux frais du public? Ou m'accorder des
primes d'encouragement? Ou m'assurer le bien-être quand j'aurai cinquante ans? Par ce moyen,
j'arriverai à mon but en toute quiétude de conscience, car la loi elle-même aura agi pour moi, et j'aurai
tous les avantages de la spoliation sans en avoir ni les risques ni l'odieux! »

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L'État - par Frédéric Bastiat

Comme il est certain, d'un côté, que nous adressons tous à l'État quelque requête semblable, et que,
d'une autre part, il est avéré que l'État ne peut procurer satisfaction aux uns sans ajouter au travail des
autres, en attendant une autre définition de l'État, je me crois autorisé à donner ici la mienne. Qui sait
si elle ne remportera pas le prix? La voici:

L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout
le monde.

Car, aujourd'hui comme autrefois, chacun, un peu plus, un peu moins, voudrait bien profiter du
travail d'autrui. Ce sentiment, on n'ose l'afficher, on se le dissimule à soi-même; et alors que fait-on?
On imagine un intermédiaire, on s'adresse à l'État, et chaque classe tour à tour vient lui dire: « Vous
qui pouvez prendre loyalement, honnêtement, prenez au public, et nous partagerons. » Hélas! l'État
n'a que trop de pente à suivre le diabolique conseil; car il est composé de ministres, de fonctionnaires,
d'hommes enfin, qui, comme tous les hommes, portent au cœur le désir et saisissent toujours avec
empressement l'occasion de voir grandir leurs richesses et leur influence. L'État comprend donc bien
vite le parti qu'il peut tirer du rôle que le public lui confie. Il sera l'arbitre, le maître de toutes les
destinées: il prendra beaucoup, donc il lui restera beaucoup à lui-même; il multipliera le nombre de
ses agents, il élargira le cercle de ses attributions; il finira par acquérir des proportions écrasantes.

Mais ce qu'il faut bien remarquer, c'est l'étonnant aveuglement du public en tout ceci. Quand des
soldats heureux réduisaient les vaincus en esclavage, ils étaient barbares, mais ils n'étaient pas
absurdes. Leur but, comme le nôtre, était de vivre aux dépens d'autrui; mais, comme nous, ils ne le
manquaient pas. Que devons-nous penser d'un peuple où l'on ne paraît pas se douter que le pillage
réciproque n'en est pas moins pillage parce qu'il est réciproque; qu'il n'en est pas moins criminel
parce qu'il s'exécute légalement et avec ordre; qu'il n'ajoute rien au bien-être public; qu'il le diminue
au contraire de tout ce que coûte cet intermédiaire dispendieux que nous nommons l'État?

Et cette grande chimère, nous l'avons placée, pour l'édification du peuple, au frontispice de la
Constitution. Voici les premiers mots du préambule: « La France s'est constituée en République
pour... appeler tous les citoyens à un degré toujours plus élevé de moralité, de lumière et de bien-
être. »

Ainsi, c'est la France ou l'abstraction, qui appelle les Français ou les réalités à la moralité, au bien-
être, etc. N'est-ce pas abonder dans le sens de cette bizarre illusion qui nous porte à tout attendre
d'une autre énergie que la nôtre? N'est-ce pas donner à entendre qu'il y a, à côté et en dehors des
Français, un être vertueux, éclairé, riche, qui peut et doit verser sur eux ses bienfaits? N'est-ce pas
supposer, et certes bien gratuitement, qu'il y a entre la France et les Français, entre la simple
dénomination abrégée, abstraite, de toutes les individualités et ces individualités mêmes, des rapports
de père à fils, de tuteur à pupille, de professeur à écolier? Je sais bien qu'on dit quelquefois
métaphoriquement: La patrie est une mère tendre. Mais pour prendre en flagrant délit d'inanité la
proposition constitutionnelle, il suffit de montrer qu'elle peut être retournée, je ne dirai pas sans
inconvénient, mais même avec avantage. L'exactitude souffrirait-elle si le préambule avait dit:

« Les Français se sont constitués en République pour appeler la France à un degré toujours plus élevé
de moralité, de lumière et de bien-être? »

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L'État - par Frédéric Bastiat

Or, quelle est la valeur d'un axiome où le sujet et l'attribut peuvent chasser-croiser sans inconvénient?
Tout le monde comprend qu'on dise: la mère allaitera l'enfant. Mais il serait ridicule de dire: l'enfant
allaitera la mère.

Les Américains se faisaient une autre idée des relations des citoyens avec l'État, quand ils placèrent
en tête de leur Constitution ces simples paroles:

« Nous, le peuple des États-Unis, pour former une union plus parfaite, établir la justice, assurer la
tranquillité intérieure, pourvoir à la défense commune, accroître le bien-être général et assurer les
bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, décrétons, etc. »

Ici point de création chimérique, point d'abstraction à laquelle les citoyens demandent tout. Ils
n'attendent rien que d'eux-mêmes et de leur propre énergie.

Si je me suis permis de critiquer les premières paroles de notre Constitution, c'est qu'il ne s'agit pas,
comme on pourrait le croire, d'une pure subtilité métaphysique. Je prétends que cette personnification
de l'État a été dans le passé et sera dans l'avenir une source féconde de calamités et de révolutions.

Voilà le Public d'un côté, l'État de l'autre, considérés comme deux être distincts, celui-ci tenu
d'épandre sur celui-là, celui-là ayant droit de réclamer de celui-ci le torrent des félicités humaines.
Que doit-il arriver?

Au fait, l'État n'est pas manchot et ne peut l'être. Il a deux mains, l'une pour recevoir et l'autre pour
donner, autrement dit, la main rude et la main douce. L'activité de la seconde est nécessairement
subordonnée à l'activité de la première.

A la rigueur, l'État peut prendre et ne pas rendre. Cela s'est vu et s'explique par la nature poreuse et
absorbante de ses mains, qui retiennent toujours une partie et quelquefois la totalité de ce qu'elles
touchent. Mais ce qui ne s'est jamais vu, ce qui ne se verra jamais et ne se peut même concevoir, c'est
que l'État rende au public plus qu'il ne lui a pris. C'est donc bien follement que nous prenons autour
de lui l'humble attitude de mendiants. Il lui est radicalement impossible de conférer un avantage
particulier à quelques-unes des individualités qui constituent la communauté, sans infliger un
dommage supérieur à la communauté entière.

Il se trouve donc placé, par nos exigences, dans un cercle vicieux manifeste.

S'il refuse le bien qu'on exige de lui, il est accusé d'impuissance, de mauvais vouloir, d'incapacité. S'il
essaie de le réaliser, il est réduit à frapper le peuple de taxes redoublées, à faire plus de mal que de
bien, et à s'attirer, par un autre bout, la désaffection générale.

Ainsi, dans le public des espérances, dans le gouvernement deux promesses: beaucoup de bienfaits et
pas d'impôts. Espérances et promesses qui, étant contradictoires, ne se réalisent jamais.

N'est-ce pas là la cause de toutes nos révolutions? Car entre l'État, qui prodigue les promesses

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L'État - par Frédéric Bastiat

impossibles, et le public, qui a conçu des espérances irréalisables, viennent s'interposer deux classes
d'hommes: les ambitieux et les utopistes. Leur rôle est tout tracé par la situation. Il suffit à ces
courtisans de popularité de crier aux oreilles du peuple: « Le pouvoir te trompe; si nous étions à sa
place, nous te comblerions de bienfaits et t'affranchirions de taxes. »

Et le peuple croit, et le peuple espère, et le peuple fait une révolution.

Ses amis ne sont pas plus tôt aux affaires, qu'ils sont sommés de s'exécuter. « Donnez-moi donc du
travail, du pain, des secours, du crédit, de l'instruction, des colonies, dit le peuple, et cependant, selon
vos promesses, délivrez-moi des serres du fisc. »

L'État nouveau n'est pas moins embarrassé que l'État ancien, car, en fait d'impossible, on peut bien
promettre, mais non tenir. Il cherche à gagner du temps, il lui en faut pour mûrir ses vastes projets.
D'abord, il fait quelques timides essais; d'un côté, il étend quelque peu l'instruction primaire; de
l'autre, il modifie quelque peu l'impôt des boissons (1830). Mais la contradiction se dresse toujours
devant lui: s'il veut être philanthrope, il est forcé de rester fiscal; et s'il renonce à la fiscalité, il faut
qu'il renonce aussi à la philanthropie.

Ces deux promesses s'empêchent toujours et nécessairement l'une l'autre. User du crédit, c'est-à-dire
dévorer l'avenir, est bien un moyen actuel de les concilier; on essaie de faire un peu de bien dans le
présent aux dépens de beaucoup de mal dans l'avenir. Mais ce procédé évoque le spectre de la
banqueroute qui chasse le crédit. Que faire donc? Alors l'État nouveau prend son parti en brave; il
réunit des forces pour se maintenir, il étouffe l'opinion, il a recours à l'arbitraire, il ridiculise ses
anciennes maximes, il déclare qu'on ne peut administrer qu'à la condition d'être impopulaire; bref, il
se proclame gouvernemental.

Et c'est là que d'autres courtisans de popularité l'attendent. Ils exploitent la même illusion, passent par
la même voie, obtiennent le même succès, et vont bientôt s'engloutir dans le même gouffre. C'est
ainsi que nous sommes arrivés en Février. À cette époque, l'illusion qui fait le sujet de cet article avait
pénétré plus avant que jamais dans les idées du peuple, avec les doctrines socialistes. Plus que jamais,
il s'attendait à ce que l'État sous la forme républicaine, ouvrirait toute grande la source des bienfaits et
fermerait celle de l'impôt. « On m'a souvent trompé, disait le peuple, mais je veillerai moi-même à ce
qu'on ne me trompe pas encore une fois. »

Que pouvait faire le gouvernement provisoire? Hélas! ce qu'on fait toujours en pareille conjoncture:
promettre, et gagner du temps. Il n'y manque pas, et pour donner à ses promesses plus de solennité, il
les fixa dans des décrets. « Augmentation de bien-être, diminution de travail, secours, crédit,
instruction gratuite, colonies agricoles, défrichements, et en même temps réduction sur la taxe du sel,
des boissons, des lettres, de la viande, tout sera accordé... vienne l'Assemblée nationale ».

L'Assemblée nationale est venue, et comme on ne peut réaliser deux contradictions, sa tâche, sa triste
tâche, s'est bornée à retirer, le plus doucement possible, l'un après l'autre, tous les décrets du
gouvernement provisoire.

Cependant, pour ne pas rendre la déception trop cruelle, il a bien fallu transiger quelque peu. Certains

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L'État - par Frédéric Bastiat

engagements ont été maintenus, d'autres ont reçu un tout petit commencement d'exécution. Aussi
l'administration actuelle s'efforce-t-elle d'imaginer de nouvelles taxes.

Maintenant je me transporte par la pensée à quelques mois dans l'avenir, et je me demande, la


tristesse dans l'âme, ce qu'il adviendra quand des agents de nouvelle création iront dans nos
campagnes prélever les nouveaux impôts sur les successions, sur les revenus, sur les profits de
l'exploitation agricole. Que le Ciel démente mes pressentiments, mais je vois encore là un rôle à jouer
pour les courtisans de popularité.

Lisez le dernier Manifeste des Montagnards, celui qu'ils ont émis à propos de l'élection présidentielle.
Il est un peu long, mais, après tout, il se résume en deux mots: L'État doit beaucoup donner aux
citoyens et peu leur prendre. C'est toujours la même tactique, ou, si l'on veut, la même erreur.

« L'État doit gratuitement l'instruction et l'éducation à tous les citoyens. ».

Il doit:

« Un enseignement général et professionnel approprié autant que possible, aux besoins, aux vocations
et aux capacités de chaque citoyen. »

Il doit:

« Lui apprendre ses devoirs envers Dieu, envers les hommes et envers lui-même; développer ses
sentiments, ses aptitudes et ses facultés, lui donner enfin la science de son travail, l'intelligence de ses
intérêts et la connaissance de ses droits. »

Il doit:

« Mettre à la portée de tous les lettres et les arts, le patrimoine de la pensée, les trésors de l'esprit,
toutes les jouissances intellectuelles qui élèvent et fortifient l'âme. »

Il doit:

« Réparer tout sinistre, incendie, inondation, etc. (cet et caetera en dit plus qu'il n'est gros) éprouvé
par un citoyen. »

Il doit:

« Intervenir dans les rapports du capital avec le travail et se faire le régulateur du crédit. »

Il doit:

« A l'agriculture des encouragements sérieux et une protection efficace. »

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L'État - par Frédéric Bastiat

Il doit:

« Racheter les chemins de fer, les canaux, les mines, » et sans doute aussi les administrer avec cette
capacité industrielle qui le caractérise.

Il doit:

« provoquer les tentatives généreuses, les encourager et les aider par toutes les ressources capables de
les faire triompher. Régulateur du crédit, il commanditera largement les associations industrielles et
agricoles, afin d'en assurer le succès. »

L'État doit tout cela, sans préjudice des services auxquels il fait face aujourd'hui; et, par exemple, il
faudra qu'il soit toujours à l'égard des étrangers dans une attitude menaçante; car, disent les
signataires du programme, « liés par cette solidarité sainte et par les précédents de la France
républicaine, nous portons nos vœux et nos espérances au-delà des barrières que le despotisme élève
entre les nations: le droit que nous voulons pour nous, nous le voulons pour tous ceux qu'opprime le
joug des tyrannies; nous voulons que notre glorieuse armée soit encore, s'il le faut, l'armée de la
liberté. »

Vous voyez que la main douce de l'État, cette bonne main qui donne et qui répand, sera fort occupée
sous le gouvernement des Montagnards. Vous croyez peut-être qu'il en sera de même de la main rude,
de cette main qui pénètre et puise dans nos poches?

Détrompez-vous. Les courtisans de popularité ne sauraient pas leur métier, s'ils n'avaient l'art, en
montrant la main douce, de cacher la main rude.

Leur règne sera assurément le jubilé du contribuable.

« C'est le superflu, disent-ils, non le nécessaire que l'impôt doit atteindre. »

Ne sera-ce pas un bon temps que celui où, pour nous accabler de bienfaits, le fisc se contentera
d'écorner notre superflu?

Ce n'est pas tout. Les Montagnards aspirent à ce que « l'impôt perde son caractère oppressif et ne soit
plus qu'un acte de fraternité. »

Bonté du ciel! je savais bien qu'il est de mode de fourrer la fraternité partout, mais je ne me doutais
pas qu'on la pût mettre dans le bulletin du percepteur.

Arrivant aux détails, les signataires du programme disent:

« Nous voulons l'abolition immédiate des impôts qui frappent les objets de première nécessité,
comme le sel, les boissons, et caetera. »

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L'État - par Frédéric Bastiat

« La réforme de l'impôt foncier, des octrois, des patentes. »

« La justice gratuite, c'est-à-dire la simplification des formes et la réduction des frais. » (Ceci a sans
doute trait au timbre.)

Ainsi, impôt foncier, octrois, patentes, timbre, sel, boissons, postes, tout y passe. Ces messieurs ont
trouvé le secret de donner une activité brûlante à la main douce de l'État tout en paralysant sa main
rude.

Eh bien, je le demande au lecteur impartial, n'est-ce pas là de l'enfantillage, et, de plus, de


l'enfantillage dangereux? Comment le peuple ne ferait-il pas révolution sur révolution, s'il est une fois
décidé à ne s'arrêter que lorsqu'il aura réalisé cette contradiction: « Ne rien donner à l'État et en
recevoir beaucoup! »

Croit-on que si les Montagnards arrivaient au pouvoir, ils ne seraient pas les victimes des moyens
qu'ils emploient pour le saisir?

Citoyens, dans tous les temps deux systèmes politiques ont été en présence, et tous les deux peuvent
se soutenir par de bonnes raisons. Selon l'un, l'État doit beaucoup faire, mais aussi il doit beaucoup
prendre. D'après l'autre, sa double action doit se faire peu sentir. Entre ces deux systèmes il faut
opter. Mais quant au troisième système, participant des deux autres, et qui consiste à tout exiger de
l'État sans lui rien donner, il est chimérique, absurde, puéril, contradictoire, dangereux. Ceux qui le
mettent en avant, pour se donner le plaisir d'accuser tous les gouvernements d'impuissance et les
exposer ainsi à vos coups, ceux-là vous flattent et vous trompent, ou du moins ils se trompent eux-
mêmes.

Quant à nous, nous pensons que l'État, ce n'est ou ce ne devrait être autre chose que la force commune
instituée, non pour être entre tous les citoyens un instrument d'oppression et de spoliation réciproque,
mais, au contraire, pour garantir à chacun le sien, et faire régner la justice et la sécurité.

Extrait de l'édition originale en 7 volumes (1863) des œuvres complètes de Frédéric Bastiat, tome IV, pp. 327-
341.

Numérisé, mis en hypertexte par Faré Rideau pour Bastiat.org.

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l'esprit liberal

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Histoire L’esprit libéral : une partie oubliée de l’histoire sociale Sylvain


française. Delomier
Politique

Pour beaucoup de français, le libéralisme est avant tout anglo-saxon, en aucun cas l’histoire française fut
libérale. Depuis Colbert, en passant par la tradition jacobine jusqu’à notre économie mixte socialiste, la France
serait ainsi, un pays foncièrement anti-libéral. En faite, cette belle amnésie collective, on le doit à l’Education
Nationale, qui prend un malin plaisir à ignorer ou à minimiser la part active des libéraux dans l’histoire de
France, au mieux, les libéraux cités sont des étrangers : Smith, Locke, Ricardo, Hayek, Popper…

Mais où sont passés dans nos manuels d’histoire, d’économie ou de philosophie : les Turgot, Bastiat, Say ,
Constant, Tocqueville, de Molinari, Pinay, Rueff, Mirabeau, Dupont de Nemours, Dunoyer, et tant d’autres
oubliés… Plus que dans beaucoup de pays, la France fut un pays fertile pour les idées libérales : que je sache
Keynes et Marx ne sont pas français… La pensée libérale française est tellement importante, que des
chercheurs américains se mettent aujourd’hui, à relire les libéraux français, estimant même, qu’ils sont en
beaucoup de points supérieurs aux libéraux anglais. En plus, la tradition libérale française a toujours été
imprégnée d’un profond humanisme.

Si les libéraux français font confiance au marché, ce n’est pas d’abord pour une question d’efficacité, mais bien
parce que la liberté à un sens philosophique et même éthique ; La liberté élève l’homme, lui permet de
s’épanouir tant matériellement que moralement. Ce qu’on oublie trop souvent, c’est que la liberté implique la
responsabilité des hommes : le libéral se soucie également de son prochain. Le libéralisme ne doit pas être un
individualisme poussé à l’égoïsme, c’est en se sens que nous militons pour un libéralisme éthique. Le
libéralisme a aussi une dimension humaine, économique et sociale : " il n’y a de richesses que d’hommes ".

Les libéraux français imprégnés à la fois d’humanisme et de pragmatisme ont souvent été en première ligne et
au côté des plus faibles dans le progrès social. D’ailleurs, les libéraux étaient à gauche sur les bancs de
l’assemblée du XIXè face aux conservateurs. Les socialistes n’ont pas eu le monopole du cœur, voici, une vue
générale des mesures sociales prises sous la houlette des libéraux. [ La nuit du 4 août, révolution
profondément libérale avec l’abolition des privilèges de l’ancien régime : beaucoup sont imprégnés des idées
libérales du Siècle des Lumières.

[ En juillet 1841, les parlementaires libéraux de la monarchie de juillet votent non sans audace la première " loi
ouvrière ", qui interdit le travail des enfants en-dessous de 8 ans, et le limite à 8h par jour jusqu’à 12 ans : c’est
une révolution pour l’époque.

[ N’oublions pas, que J-B Say avant Jules Ferry, porta un intérêt tout particulier à l’éducation de tous les
enfants " pour perfectionner leurs intelligence et leurs qualités morales ". Ce n’est pas un hasard, si certains
lycées porte le nom de Say.

[ Si Frédéric Bastiat fut le réhabilitateur du salariat qui était considéré comme dégradant ; avec Say, ils furent
les premiers (avant Marx lui-même) à dénoncer l’inégalité entre le maître et l’ouvrier. Pour Bastiat, il faut que les
ouvriers puissent se coaliser : c’est le début de la lutte des libéraux en faveur de la liberté syndicale

[ Gustave de Molinari, une des grandes figures du libéralisme français décide de créer des bourses du travail
où le patron et le chômeur pourraient se rencontrer : les premières ANPE en sortent…] le 17 novembre 1849,
" sous les orages parlementaires ", Bastiat intervint pour défendre le droit de grève. Plus tard, le libéral Emile
Olivier fut le rapporteur en 1864, de la loi sur le droit de coalition des grévistes, complétée en 1867, de la loi sur
la liberté des réunions publiques. Il fallut attendre enfin mars 1884, avec le libéral Waldeck-Rousseau (qui prit
une large part la politique ouvrière libéral), alors ministre de l’intérieur sous la IIIè République, pour que le projet
sur la liberté syndicale devint loi, après 8 ans de lutte contre les conservateurs et les socialistes.

[ Edouard Lockroy fervent partisan de la liberté syndicale, essaya d’œuvrer pour favoriser le développement
des contrats et des conventions collectives entre patron et syndicats ; il fut aussi un initiateur de la création d’un
ministère du travail.

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l'esprit liberal

[ Les libéraux ne furent point en reste dans la création d’une protection sociale collective. Depuis, Bastiat avec
ces " sociétés de secours mutuels ", les libéraux ont toujours eu le souci d’une protection sociale commune
sans monopoles où chacun est prêt à y adhérer librement.

[ Enfin, n’oublions pas Antoine Pinay, qui créa le SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) dans les
années 1950.

Contre toutes les idées reçues, l’histoire sociale française a été largement marquée par l’héritage libéral.
Aujourd’hui, nous jeunes libéraux, riches de ce passé, nous avons au moins trois formidables défis à relever :
Premièremnt, sortir notre système social et économique de la tutelle étatiste et de l’irresponsabilité. Ensuite
relancer l’ascenseur social, récompense de l’initiative, du courage et du risque en améliorant dans les actes et
non dans des discours idéaliste (n’est ce pas Sigolène ?) un système éducatif qui garantissent au mieux
l’égalité des chances pour tous. Enfin renouer le lien humain et social dans une société de liberté et de
responsabilité où les initiatives d’entraide sont prépondérantes.

Vous aurez compris cet article est un plaidoyer pour un" Laissez–nous faire ", laissez-nous passer " l’entraide.
" Si les systèmes socialistes se sont écroulés à l’Est, c’est parce qu’ils ne respectaient pas les lois de la
personne humaine et si le système de l’économie sociale de marché est efficace, c’est parce qu’il fait confiance
à l’homme, qu’il respecte la nature de l’homme, sa liberté, sa responsabilité"
Jean-Paul II

Sylvain Delomier

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Historia mensuel

Controverse Controverse
- Le PCF voulait-il
Le PCF voulait-il prendre le pouvoir prendre le pouvoir à la
Libération ?
à la Libération ?
Face à un de Gaulle présenté par Staline comme l'ennemi des
communistes français, Thorez a-t-il reçu l'ordre de s'emparer
du pouvoir ? Ou la stratégie de l'Union soviétique n'était-elle
pas plutôt de se donner, alors, une façade semi-démocratique.
En attendant le Grand Soir...

Oui selon Stéphane Courtois*

Pendant des décennies, les communistes français ont affirmé que le


PCF avait eu à la Libération une politique légaliste et républicaine,
se soumettant à l'autorité du général de Gaulle. Or nos
communistes n'avaient à aucun moment abandonné la doctrine
léniniste, prônant l'instauration d'un pouvoir révolutionnaire, et ils
n'avaient pas l'habitude d'annoncer urbi et orbi leurs intentions
réelles. Dès 1980 (Le PCF dans la guerre) , j'ai montré que le PCF
Powered by Ratio.Media™, avait mené en façade une politique d'alliance avec de Gaulle et, au
a Rosebud Technologies Solution
fond, une politique de rupture, visant à écarter de Gaulle et à
s'emparer du pouvoir. Ce point de vue a été confirmé par Philippe
Buton dans Les lendemains qui déchantent (1993, Presses de la
FNSP), où il montre comment, dès 1943, le PCF organisa le
contrôle des instances locales et nationales de résistance :
politiques (comités locaux et départementaux de libération ; Conseil
national de la résistance, Mur) et militaires (FTP, milices
patriotiques, FFL, Comac). Le PCF déclencha d'abord une «
insurrection nationale » qui, de juin à août 1944, ne rencontra qu'un
succès limité. Une fois de Gaulle installé à Paris, le PCF organisa
un contre-pouvoir à travers les CDL et les CLL - les 7 et 8 octobre
1944, à Avignon, 37 CDL de zone Sud prétendaient instaurer leur
propre légalité révolutionnaire - et un contre-pouvoir social grâce à
des comités de gestion qui expulsèrent des patrons (comme chez
Renault) et contrôlèrent les entreprises.

Depuis 1992, les archives de Moscou renforcent l'analyse de


Philippe Buton, avec des documents qui émanent du coeur même
du système communiste mondial : les sténogrammes de deux
entretiens au Kremlin, entre Staline et Maurice Thorez qui vient
prendre « les conseils et les directives ». Lors du premier entretien,
le 19 novembre 1944, Staline explique qu'« il lui semble que les
communistes français n'ont pas encore compris que la situation a
changé en France ». Les communistes n'en tiennent pas compte et
continuent à suivre l'ancienne ligne. Une fois la situation devenue
favorable à de Gaulle, il faut opérer un tournant. Le PC n'est pas
assez fort pour pouvoir frapper le gouvernement à la tête (texte
intégral in Communisme , n° 45-46, 1996, p. 7-30). Pour Staline, il
faut « transformer les organisations armées (contrôlées par le PCF)
en une autre organisation » (camouflage traditionnel chez les
communistes). Quant aux armes, « il faut les cacher ». Pour quel
usage ultérieur ? Curieuse conception de la légalité républicaine...
Staline désigne de Gaulle comme l'ennemi principal du PCF. Rentré

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Historia mensuel

en France quelques jours plus tard, Thorez appliqua à la lettre cette


politique, et quand, en janvier 1946, de Gaulle fut acculé à la
démission, Marcel Cachin, chef historique du PCF, nota dans son
carnet : « De Gaulle démissionne. Journée historique. Nous avons
eu de Gaulle sans effrayer la population. »

Lors du second entretien avec Staline, le 18 novembre 1947,


Thorez évoque le fait que le PCF n'a pu s'emparer du pouvoir à la
Libération. Staline répond que « le tableau aurait été tout autre, bien
sûr, si l'Armée rouge avait été en France », ajoutant : « Si Churchill
avait encore retardé d'un an l'ouverture du deuxième front dans le
nord de la France, l'Armée rouge serait allée jusqu'en France. [...]
Nous avions l'idée d'arriver jusqu'à Paris. » Et Thorez d'enchaîner
que « le peuple français aurait accueilli l'Armée rouge avec
enthousiasme » et que « alors, de Gaulle n'existerait pas » (texte
intégral in Communisme , n° 45-46, p. 31-54).

En dépit de tous leurs discours patriotiques, les dirigeants


communistes français rêvaient de prendre le pouvoir et de faire de
la France la huitième « démocratie populaire ». Seule la fermeté du
général de Gaulle et, surtout, la présence des armées anglaises et
américaines les en ont empêchés.

Non selon Alexandre Adler**

Le diplomate communiste Eugenio Reale, qui avait claqué la porte


du PCI en 1956, publiait dès l'année suivante le compte rendu de la
réunion secrète de Sklarszka Poremba, en Pologne, où avaient été
décidé, à l'automne 1947, le changement complet de ligne
stratégique vis-à-vis de l'Occident et la reformation d'un succédané
de l'Internationale communiste (dissoute en 1943), le Kominform.
Principaux accusés à cette réunion - d'où prudemment Thorez et
Togliatti sont absents - les communistes occidentaux de la ligne «
révisionniste et réformiste » que le délégué yougoslave Kardelj traite
de « valets parlementaires ». Le PCI de Togliatti, pouvant gagner
les élections générales du printemps 1948 en Italie, est un peu
mieux traité que ne l'est le PCF, représenté par Jacques Duclos,
que l'on accuse de suivisme face à de Gaulle et face à la social-
démocratie, de faiblesse envers les Etats-Unis, et ce, depuis 1944.

Ce remue-ménage de l'automne 1947 indique clairement que la


ligne d'entente nationale du PCF et du PCI n'était pas un artifice de
rhétorique, mais une stratégie dûment pensée et mise en oeuvre,
certes bien davantage par Togliatti que par Thorez, et concertée
avec d'autres forces issues de l'Internationale communiste, alliées à
un courant pragmatique de la direction stalinienne à Moscou.

A partir de 1943-1944, il devient clair en effet que l'Allemagne sera


vaincue et que l'Urss sera, comme la Russie d'Alexandre Ier en
1815, l'arbitre de la paix européenne. Sachant la faiblesse
économique et humaine du pays saigné à blanc, Beria, le chef de la
sécurité d'Etat, et Malenkov, l'ancien secrétaire de Staline devenu
patron de l'industrie aéronautique, prennent position en faveur d'un
maintien de rapports négociés avec les Etats-Unis.

Cette stratégie, strictement soviétique au départ, fait parfaitement


les affaires de la droite du mouvement communiste (Dimitrov,
Togliatti et Kuusinen, ce dernier dirigeant les affaires finlandaises
depuis Moscou) qui souhaite s'affranchir de la férule directe de
Staline, au nom de la « démocratie populaire » et des voies
nationales au socialisme. L'idée était d'assurer un départ rapide des
Américains du continent européen, en maintenant, de Varsovie à

http://www.historia.presse.fr/data/mag/650/65001201.html (2 sur 3)18/06/2004 17:55:53


Historia mensuel

Sofia, une façade semi-démocratique à l'Est (la démocratie


populaire) tout en permettant aux grands partis occidentaux de
plonger des racines profondes dans ces sociétés vulnérables à la
propagande communiste.

Cette ligne « hégémonique », qui aurait fait basculer peu à peu les
sociétés européennes vers un rapprochement avec Moscou, fut
contrecarrée par trois facteurs décisifs et imprévus : la résolution
anglo-américaine d'assurer le relèvement de l'Europe continentale,
contrairement à ce qu'avait annoncé Beria ; mais aussi
l'anticommunisme des peuples d'Europe de l'Est avec Tito, et
l'hostilité d'un courant brièvement majoritaire de gauche
communiste déjà « rouge-brun », incarné par les révolutions
partisanes authentiques de Yougoslavie, d'Albanie et de Grèce, des
cadres militaires durs en France et en Italie (Lecoeur, Secchia), et
surtout l'aile la plus autoritaire du communisme soviétique derrière
Jdanov. Jdanov, Tito et leurs amis voulaient-ils, eux, une stratégie
plus offensive ? Oui et non. Jdanov voulait consolider au plus tôt
l'emprise soviétique à l'Est, et il eût volontiers arrondi l'empire avec
la Grèce du Nord et la Finlande. Au-delà, il était prêt à laisser les
Anglo-Américains s'emparer de l'Ouest de l'Europe et à sacrifier
ministres communistes à Paris et à Rome, agents d'influence dans
la social-démocratie à Londres et à Berlin. Ils vouaient alors les
communistes français à la gymnastique révolutionnaire, celle des
grèves de 1947-1948. Non à la prise du pouvoir.

* Stéphane Courtois est directeur de recherche au CNRS (Géode-


Paris X) et directeur de la revue Communisme . Il est aussi
coauteur du Livre noir sur le communisme (Laffont, 1997).

** Membre du comité éditorial d' Historia , Alexandre Adler est


normalien et agrégé d'histoire. Il est également directeur éditorial de
Courrier international et présente Les Mercredis de l'Histoire sur
Arte.

© Historia mensuel - 01/02/2001 - N° 650 - Rubrique Controverse - P 12 - 1297 mots - Dossier :

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Articles: HISTOIRE/MITTERRAND_ET_LE_FRONT_NATIONAL

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HISTOIRE : MITTERRAND ET LE FRONT NATIONAL

● L'affaire Millon - Partie 2 1995-1998


(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 85 Note: 0 Votes: 0) Votez pour cet article

● L'ascension - Partie 1 1972-1995


(Ajouté le: 10-Feb-2003 Hits: 85 Note: 8.00 Votes: 1) Votez pour cet article

● Le jour ou Chirac donna son feu vert au Front National - Par Claude Reichman."Yves-Marie Adeline a été directeur
de cabinet de Jean Arthuis, président CDS du conseil général de la Mayenne, puis conseiller de Jean-Marie Le
Chevallier, maire Front national de Toulon. Il relate son expérience dans un ouvrage de belle facture, dont le titre , "
La droite où l’on n’arrive jamais… ", résume à merveille le mal qui frappe cette partie de l’opinion..."
(Ajouté le: 12-Jan-2003 Hits: 157 Note: 9.25 Votes: 4) Votez pour cet article

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mitterrand et le front national partie 2 1995-1998 l'affaire millon

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HISTOIRE POLITIQUE

Partie II :
1995 -1998
L'affaire Millon
Le plan diabolique
Mitterrand et le Front
National

Les présidentielles de 1988 avaient été suivies de l'échec du FN aux législatives, celles de
95 voit le parti confirmer sa progression aux municipale de juin.

Bruno Mégret échoue de peu contre le candidat socialiste à Vitrolles. Mais Toulon, Orange
et Marignane se donnent une municipalité FN à la faveur de triangulaires.
Une nouvelle fois une intense campagne de diabolisation se déclenche. Dans le même
temps l'épouse de Bruno Mégret est finalement élue maire de Vitrolles à la faveur d'une
consultation partielle, son mari étant provisoirement inéligible.

Ainsi le départ de Mitterrand laisse le champ libre au FN qui ne cesse de progresser.

Malgré la pression médiatique et les manifestations de l'ultra gauche, et les poursuites


contre la presse frontiste, le FN poursuit son implantation aux législatives. Jean Marie Le
Chevallier maire de Toulon est élu député avant d'être invalidé, pratique devenue courante
contre les élus frontistes. Jean Marie Le Pen est lui même condamné à une peine
d'inéligibilité temporaire pour un incident mineur survenu à Mantes pendant la campagne.

La dissolution de l'Assemblée Nationale décidée par Chirac, ramène au pouvoir la gauche et


affaiblie la droite. Le FN ne manquera pas d’exploiter cette situation :
Jusqu'à maintenant le FN avait pratiqué deux tactiques.
La première, des législatives de 1988 aux présidentielles de 95, où il s'était efforcé de nouer
des accords.
La deuxième lorsque la droite avait le pouvoir jusqu'aux législatives de juin 97, il a joué la
rupture.

Après la dissolution, le FN va orienter ses efforts vers l'éclatement de la droite pour obtenir
une recomposition à son avantage.
Cette tactique efficace est mise en œuvre lors des régionales de 98 : le Front augmente le
nombre de ses élus, et la droite est obligée de passer des accords locaux avec lui pour
conserver des régions.
Avec un potentiel de 15 % des suffrages, le FN contraint la droite à choisir entre deux
positions:

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/metfn2.htm (1 sur 3)18/06/2004 17:57:04


mitterrand et le front national partie 2 1995-1998 l'affaire millon

Se rapprocher de lui pour conserver des régions, ou livrer celles-ci à une gauche minoritaire.
Dans les deux cas le Front sort renforcé.
Tout accord avec le FN faisait sauter la tactique d'exclusion RPR-UDF.

Mais la diabolisation orchestrée par Mitterrand pourtant mort deux ans plus tôt, fonctionne
encore une nouvelle fois, le piège se referme sur la droite : les états majors parisiens
soutenus par le Président Chirac, ordonnent aux élus locaux d'accorder à la gauche la
victoire qu'ils exigent.
La région parisienne tombe entre les mains de la gauche. Malgré les consignes, cinq
régions refusent de tomber dans ce piège et de céder au chantage de la gauche….

L’une d’entre elle est la région Rhône-Alpes qui a occupé le devant de la scène médiatique
quelques mois durant. Nous allons revoir le traitement qui a été réservé au président
nouvellement élu de la région Rhône-Alpes.
Pour rappeler en
quelques mots la
situation, aucune
majorité ne s’était
détachée à la suite des
élections régionales. La
gauche composée de
60 élus se retrouvait à
égalité avec la droite
composée elle aussi de
60 élus.
Une partie de l'état major du
FN en 1998. De gauche à
droite: Bruno Mégret, Marie-
France Stirbois, Jean-Marie
Lepen, Jean-Yves Le Gallou
et Bruno Gollnisch.

Les élus du Front National ont eux été exclus du jeu de notre démocratie, comme à
l’habitude. Or il se trouve que ces élus ont décidé de voter pour un président de droite, en
l’occurrence Charles Millon. Choix des plus logique, ce parti se situant clairement à droite de
l’échiquier politique en France. Cela permettait à la région d’être gouvernable et d’avoir un
président représentatif. Charles Millon a été élu pour appliquer un programme, programme
auquel les élus du FN ont adhéré et qui n’était aucunement remis en cause par le soutient
du FN.

Les médias, bien rodés, relayés par la plupart des hommes politiques, se sont emparés de
l’affaire et ont utilisé tous les moyens mis à leur disposition pour dénoncer " une alliance
inadmissible " selon eux, qui était la " porte ouverte à toutes les dérives ".
Charles Millon a été " cloué au pilori ", traité de " nazi ", " d’antisémite "...

Mais pourquoi donc ? Où est le danger ? Qu’a t’il fait ou dit de mal? Une grande partie de la
population n’a pas compris le pourquoi de l’affaire, elle s’est au contraire révoltée contre cet
acharnement médiatique. En réaction, plus de 30.000 d’entre eux ont adhéré au mouvement
que Charles Millon a crée, intitulé " la Droite " (ndrl : aujourd’hui rebaptisé Droite Libérale
Chrétienne). Cette adhésion massive ferait pâlir d’envie bien d’autres partis qui ont eux,
perdu massivement des adhérents au cours de la même période.

La vraie explication de cet acharnement invraisemblable, est que les médias en France sont
à gauche. Ils font tout, avec l’actif soutien des politiques de gauche et la complicité de la
plupart des leaders de droite pour diaboliser le FN et empêcher ce parti d’exister dans les
médias. Cette diabolisation savamment orchestrée lui permet d’ailleurs d’atteindre des
scores inespérés aux élections (c’était la stratégie de Mitterand), autant de voix en moins

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mitterrand et le front national partie 2 1995-1998 l'affaire millon

pour la droite et l’élection presque assurée des candidats de gauche ! Toutes ces
manœuvres n’ont qu’un but, permettre à la gauche d’occuper le pouvoir bien que
minoritaire sociologiquement en France! La droite se voyant systématiquement privée de 10
à 15 % de son électorat, parfois plus dans certaines circonscriptions. En cas de triangulaire,
par exemple pour les législatives, la droite est condamnée à l’échec de façon quasi
systématique. Voilà pourquoi Lionel Jospin gouverne la France depuis maintenant plus de 3
ans.

L’affaire Millon constitue un cas d’école. Les médias et la gauche ont attaqué un homme,
sans lui donner les moyens de se défendre. Leur objectif a été atteint, sous la pression
médiatique Charles Millon a été renié par ses propres amis.
Maintenant, la région Rhône-Alpes, faute d’une majorité, est cogérée avec la gauche. Mais
est ce pour autant une solution plus acceptable ? La gauche plurielle est composée de
communistes, or le communisme est l’idéologie qui a été de loin la plus dévastatrice dans
l’histoire de l’humanité. Les communistes actuels se réclament pourtant toujours de la même
idéologie, et participe de façon active au gouvernement. Il est important de souligner que la
France est le seul pays de l’union européenne à être gouverné par des communistes, sans
que les médias s’en offusquent. Comme c’est étrange… Pourtant, le communisme et le
nazisme ont les même origines, sont deux idéologies totalitaires et sont responsable l’un
comme l’autre des plus odieux crimes contre l’humanité. Et les tueries continuent. Il suffit de
regarder ce qui se passe en Corée du Nord, où plus de 2 millions d’habitants sont morts de
famines ces dernières années… Incroyable en ce début du 21ième siècle, c’est pourtant le
résultat d’une idéologie qui s’appelle le communisme…

Le plan diabolique tendu par Mitterrand, a dans le cadre de l’affaire Million parfaitement
fonctionné, au détriment des électeurs qui sont floués par de telles pratiques. Pas étonnant
que les français se désintéressent de la politique…

La perspective de l’union de la droite qui avait tant effrayé François Mitterrand, n’a pas eu
lieu. Même le vieux leader de la gauche mort, le plan fonctionne encore. C’est en quoi, il est
diabolique...

Alexis et Jean-Baptiste

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mitterrand et le front national : partie 1 1972-1995, l'ascension

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HISTOIRE POLITIQUE

Partie I : 1972-1995
L'ascension
Le plan diabolique
Mitterrand et le Front
National

Les débuts d'un groupuscule


C’est en octobre 1972 que naquit le redouté Front National qui fit trembler la droite et
inquiété la gauche.

Les dirigeants du groupe d’extrême droite Ordre nouveau pensent trouver en Jean Marie Le
Pen le dirigeant idéal pour fédérer les différents groupuscules qui constituent l’extrême
droite de cette époque. Jean Marie Le Pen encore inconnu du grand public avait déjà une
grande expérience politique: Il avait été le légendaire député Algérie française de 1956,
fondateur jadis du front national des combattants, et l'organisateur de la campagne
présidentielle de Jean-Louis Tixier-Vignancour en 1965, alors représentant de l’extrême
droite aux élections.

Durant la période de sa création jusqu'à son envolé de 1983-1984, les va et vient se


multiplient entre le FN et les nombreux groupuscules d’extrême droite.
A cette époque les résultats du FN sont peu significatifs et passent inaperçus au sein de
l’opinion publique et des grandes formations politiques : aux législatives de mars 1978, 156
candidats obtiennent 1.6% des suffrages.

Le FN passait pour un rassemblement de nostalgiques de l’Algérie française, qui n’était plus


en phase avec la société française. Les mouvements gaullistes et giscardiens suffisaient à
gérer l’anticommunisme du peuple de droite. Curieusement c’est aussi à cette époque que
Jean Marie Le Pen prônait un libéralisme de type tatchérien qui ne rencontrait guère d’écho.

"Le 10 mai, les français ont franchi la frontière qui sépare la nuit de
la lumière " : Jack Lang à l'occasion de l'élection de François Mitterrand.
1981 l’élection de François Mitterrand bouscule le paysage politique :

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mitterrand et le front national : partie 1 1972-1995, l'ascension

L'arrivée presque inattendue du nouveau


monarque bouscule les mentalités après
un règne sans partage de la droite pendant
23 ans. Mitterrand est athée, mais il croit à
l'enfer dans lequel il va précipiter ses
adversaires…

De gauche à droite : Jean-Pierre Schénardi, Jean -


Pierre Stirbois et Pierre Sergent, "trois anciens " de
la première heure du parti.

La peur de "la vague rouge" entraîne les départs de grandes fortunes à l’étranger et
l’angoisse populaire des partisans de la droite, entraîne une précipitation vers l’extrême
droite.
Bientôt l’échec de la gauche au pouvoir qui prétendait " changer la vie " avec sa politique
économique désastreuse du gouvernement Mauroy, le recul du marxisme et la détérioration
permanente de l’image de l’URSS, vont contribuer à l’ascension du FN et de la droite.

Le plan diabolique

Dès les cantonales de 82 la gauche recule de 7 points au profit de la droite. François


Mitterrand s’irrite, le FN est un danger et la chute de la gauche est inexorable, alors
comment faire pour maîtriser et paralyser la droite ? Il s'agit de définir une stratégie au plus
vite.

La réponse arrive un jour de 11 septembre 1982, la polémique se déclenche : les questions


de " l’immigration " et de " l’insécurité " commencent à être payantes, Jean-Pierre Stirbois
une des figures du FN obtient 16.5 % des suffrages à une élection partielle municipale à
Dreux. Ce qui amène la droite locale à constituer une liste d’union qui permet au candidat du
FN d’être élu au deuxième tour avec 3 autres camarades.
Le monarque François Mitterrand sachant que cette alliance ne donnerait pas la majorité à
la gauche, s’empresse de mettre en place une intense campagne " antifasciste ". Ce qui
déclenche bientôt, avec succès, une polémique au niveau national. La gauche accuse la
droite de pactiser avec "une émule d’Hitler".

L’accusation marche à merveille : Bernard Stasi et Simone Veil tombent dans le piège et lui
donnent raison, alors que Bernard Pons, secrétaire général du RPR approuve l’accord
réalisé à Dreux pour battre l’alliance socialo-communiste.
Quand à Jacques Chirac après avoir approuvé l’accord, il le condamnera.
Les bases du piège sont posés, le test a été concluant. Le plan diabolique va pouvoir être
mis en place, il fonctionnera jusqu'en 1998...
Mitterrand n'aura plus peur de la Droite, le FN va pouvoir lui servir de rempart…

Mais la gauche ne cessant de perdre ses électeurs voient ses voix reportées à droite, dont
une partie de plus en plus vers le FN. Elle se sait minoritaire. Ce FN commence à être
dangereux, et donne des frissons à François Mitterand. Celui ci sait que si une alliance se
dessine entre la droite traditionnelle et le FN, il sera perdu: "adieu le pouvoir", qu'il a mis tant
d'années à conquérir. Il faut trouver une solution, "ce FN est bien trop difficile à maîtriser".
L’exemple de Dreux lui a fournit les éléments pour combattre efficacement cette alliance.
Désormais il suffira d’agiter " l’épouvantail du fascisme " pour que la droite se croit obligée
de céder au chantage, et s’effondrer comme un château de cartes.

Cependant Le FN continue ses coups spectaculaires :


Coup dur pour la gauche :en novembre 83, un candidat FN obtient 9.3% des suffrages à
Aulnay dans la traditionnelle " ceinture rouge ", et en décembre c’est Jean Marie Le Pen lui

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mitterrand et le front national : partie 1 1972-1995, l'ascension

même qui, dans sa Bretagne natale, à la Trinité-sur-Mer, enlève, contre toute attente, 12%
des suffrages, lors d’une législative partielle.
A Aulnay-sous-Bois la droite avait fermé sa liste au FN au second tour...

Un événement va faciliter la tâche d’affaiblissement de la droite entreprise par François


Mitterrand : un sondage national réalisé par la SOFRES auprès de sympathisants RPR a
révélé que 56 % d’entre eux étaient favorables à une alliance avec le FN, alors que
seulement 7.2% se déclarent contre.
Jacques Chirac découvre alors que le FN est un ennemi pour sa formation. Il deviendra un
de ses ennemis irréductibles.
"Ouf !" L’alliance est écartée pour un moment.

La percée
Le 13 février 1984, Jean Marie Le Pen est invité à " l’heure de vérité ". Il fait "un véritable
tabac", avec un taux d’écoute exceptionnel. Les français découvrent alors un homme jusque
là inconnu. Crédité de 3.5 % d’intention de vote pour les prochaines élections européennes,
il passe à 7% après " l’heure de vérité ". Et le jour du scrutin, deux millions d’électeurs lui
assurent 11.2% des suffrages, ce qui était inimaginable un an plus tôt.
Les cantonales de 1985 confirment le succès des européennes avec 10% environ de niveau
d’influence nationale, remarquable performance, car ces élections se jouent sur la notoriété
locale, qui était inexistante pour les candidats du FN.
"Le voilà maintenant populaire", cela en est trop maintenant pour Mitterrand. Il faut maîtriser
" l'animal ".

Parallèlement à sa montée électorale, le parti se renforce : il compte plusieurs dizaines de


milliers d'adhérents ce qui est considérable , depuis que la France voit fondre les effectifs de
ses partis politiques et de ses syndicats. Entre 1984 et 1986, la "vieille garde" des Stirbois,
Holeindre, Chaboche ou Rebeau, se renforce de nouvelles personnalités qui joueront un
rôle important à l'avenir: Bruno Gollnisch, brillant universitaire lyonnais, Jean Claude
Martinez, spécialiste reconnu des finances publiques, Pierre Vial universitaire et ancien
secrétaire général du GRECE (nouvelle droite); Bernard Antony, animateur de Chrétien-
Solidarité, le pasteur Blanchard qui vient de l'ultra gauche ; Pierre Sergent ancien chef de
l'OAS-métro.
Et aussi tout un groupe de jeunes énarques et autres diplômés, Jean-Yves Le Gallou, Bruno
Mégret, Jean Claude Bardet, Yvan Blot qui se sont connus au club de l'horloge et ont été
déçus du RPR ou du mouvement giscardien.

La stratégie SOS Racisme


Un nouvel obstacle, inquiète le Président: la perspective des législatives. Ses conseillers
prévoient une victoire éclatante de la droite et une cohabitation du pouvoir inévitable.
Pour limiter la casse électorale lors des législatives de 1986 et conscient qu’il doit diviser la
droite pour régner, il s’empresse d’établir le scrutin à la proportionnelle qu’il a ressorti "des
cartons" parmi ses " cent dix propositions " de 1981.

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mitterrand et le front national : partie 1 1972-1995, l'ascension

La manœuvre diabolique fonctionne, elle atténue la


défaite des socialistes et permet d’ouvrir les portes
de l’Assemblée Nationale à 35 députés FN.
Ne reste plus qu’à continuer à agiter l’épouvantail
fascisme-racisme et empêcher toute alliance entre
la droite et le FN.
Pour cela il va lancer SOS racisme.

Le Pen rencontre le président Reagan en 1987 et se place


dans une politique gaullienne en dénonçant l'impérialisme
américain, .

Cette association est contrôlée par d'anciens trotskistes Harlem Désir et, Julien Dray
membre du PS depuis 1981. Il va la financer et la favoriser à l'automne 1984. Avec l'aide
des médias l'organisation remporte un immense succès auprès des jeunes : le 15 juin 1985
le concert antiraciste rassemble plus de 300 000 jeunes sur les Champs Elysées ; douze
heures gratuites de musique rock. Avec la participation des grandes stars du moment: Alain
Bashung, Jean Jacques Goldman, Coluche, Guy Bedos. TF1 retransmet en direct la
manifestation.

Le roi François peut se réjouir: les objectifs sont bien dessinés : inciter les jeunes à voter à
gauche, en maquillant cet objectif derrière un message moral et contrer le FN.
SOS Racisme réussi même à glisser que tout ce qui n'est pas à gauche représente
l'injustice, le racisme, l'égoïsme…La propagande mitterandienne fonctionne à merveille,
l'avenir semble prometteur pour le monarque.
La droite tombe dans le piège savamment préparé, elle se soumet à " l’interdiction morale "
de tout accord et de toute alliance avec le FN.

Pour parachever le forfait François Mitterrand fait tout pour empêcher le FN d’accéder aux
médias, afin de bloquer sa progression : il reste donc interdit d’antenne et privé de relais
médiatiques. Malgré quelques titres de presse de la mouvance du Front comme National
Hebdo, Rivavol, Minute ou Le Français, il n'y a pas de conquête de marché. La presse du
FN reste marginale. Le système est bien verrouillé.

Les présidentielles de 1988


Les élections présidentielles approchent, que faire pour conserver le fauteuil?
La gauche n'a cessé de s'affaiblir avec l'échec de sa politique.

Un événement inattendu va fournir à Mitterrand les armes pour sa stratégie de division.


Surpris par la question d’un journaliste, Le Pen tint des propos malheureux sur les chambres
à gaz comme étant " un détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ". Ces propos vont
être largement exploités sous la conduite du Président, pour le diaboliser dans la
perspective des élections de 1988. Il organisera ainsi la pression médiatique qui ne cessera
de guetter les moindres propos des chefs du FN jusqu'à aujourd’hui.

Bientôt la joie est à son comble, car les élections s’annoncent difficiles pour la droite :
Raymond Barre annonce sa candidature et entre ainsi en compétition avec Jacques Chirac,
"plus" la bavure de Le Pen "les jeux sont faits" !

Mais de nouveau Le Pen surprend, malgré " le détail ", en atteignant le record historique de
14.4 % de suffrages exprimés avec 4300 000 voix. "Décidément il est agaçant ce Le Pen",
aurait pu tenir comme propos Mitterrand.

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mitterrand et le front national : partie 1 1972-1995, l'ascension

Cependant le FN révèle à cette occasion son caractère composite, qui ne peut être réduit à
un électorat de droite pure : malgré la consigne de Le Pen de ne pas voter pour le " pire "
57% des électeurs dont les voix se sont portées initialement sur le chef du FN, vont se
reporter vers Chirac, et 27 % vers Mitterand alors que 16% s’abstiennent ou se réfugient
dans l’abstention ou le vote blanc ou nul. Ce qui suffira au chef de la gauche pour reprendre
son fauteuil.

LE FN quitte l'Assemblée Nationale


Ces performances brillantes prennent fin avec l’alliance UDF-RPR, qui pour se débarrasser
du boulet encombrant du FN imposé par la gauche, s’empresse de rétablir un mode de
scrutin majoritaire, accompagné d’un découpage électoral soigneusement établi par Charles
Pasqua. Ce qui enlève tout espoir au FN d’accéder de nouveau à l’Assemblée Nationale.
Les candidats du Front n'en devancent pas moins ceux de la droite traditionnelle dans 124
des 555 circonscriptions.
Seule Yann Piat est finalement élue dans le Var avant de quitter le parti pour rejoindre la
droite locale quelques mois plus tard.

Dans le même temps Bruno Mégret est chargé d'organiser la campagne présidentielle de Le
Pen et est promu aux fonctions de délégué général. Carl Lang accède au secrétariat général
après la mort accidentelle de Jean Pierre Stirbois en novembre 1988.

Mais l’affaire du foulard islamique semble relancer la course du FN : elle favorise l’élection
de Marie-France Stirbois qui sera la seule à représenter le FN au palais bourbon de 1989 à
1993.

L'affaire Carpentras

Encore une fois la


chance est avec
Mitterrand: le 10 mai
1990 un événement
inattendu survient: le
cimetière juif de
Carpentras est
profané !

De gauche à droite : Pierre


Joxe, le grand rabbin Sitruk
et Lionel Jospin

Les ordres du président sont transmis aussitôt : dès l'annonce de l'odieux geste, le ministre
de l'intérieur de l'époque, Pierre Joxe dit "connaître les coupables". Il désigne implicitement
le FN. La meute des médias est lâchée, ils se déchaînent. Le FN n'a rien à voir avec cette
affaire, mais il est dénoncé comme le pourvoyeur des idées qui ont permis la réalisation de
ce geste abject.

Le FN s'affaiblit. Dans les mois qui suivent, les sondages montrent un recul dans la
confiance au FN. La guerre du golfe n'arrange rien, une partie de l'électorat du FN est
favorable à l'intervention des USA, alors que Le Pen s'y oppose et se rend à Bagdad pour y
rencontrer Saddam Hussein, et obtenir la libération de 45 otages français. L'Opinion
Publique donne finalement partiellement raison au chef du FN.

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mitterrand et le front national : partie 1 1972-1995, l'ascension

Les détracteurs du FN voyaient à cette époque une fin prochaine du parti politique français
le plus connu. Mais les troubles violents dans certaines banlieues notamment aux
Minguettes ou à Mantes-la-Jolie vont relancer la dynamique protestataire.

Maastricht
Les élections régionales de mars 92 voient encore progresser le FN avec 13,5 % des voix
contre 9,5 % 6 ans plus tôt.
Mais pour François Mitterand c'est le début des années noires avec l'effondrement de la
Gauche aux législatives de mars 93. C'est une occasion unique pour les candidats du Front,
qui sont présents au second tour dans une centaine de circonscriptions, le plus souvent
contre un autre candidat de droite. Un succès malgré le mode de scrutin majoritaire qui
interdit au FN les portes de l'Assemblée Nationale.

Les européennes de juin 94 vont porter un coup rude au FN avec la liste concurrente de
Philippe de Villiers qui s'est aussi très engagé contre l'Europe de Maastricht avec un
discours plus rassurant.
Michel Rocard d'influence grandissante commence à faire de l'ombre à Mitterrand qui met
en place une liste menée par Bernard Tapie pour torpiller la liste de Rocard mais aussi pour
faire de la surenchère contre Maastricht: "deux pierres d'un coup" :
Le FN récupère 10,5 % des voix seulement mais avec les voix de De Villiers on atteint
presque 25 % des suffrages…De quoi à inquiéter la gauche et la droite traditionnelle.

La fin du règne
Avril 95, c'est la fin du long règne Mitterrand, qui doit céder son trône à son successeur. Il
laisse le soin à ses héritiers de poursuivre sa stratégie anti FN et anti droite traditionnelle.

Le Pen de nouveau candidat entreprend une revanche éclatante en obtenant 15 % des voix.
Il améliore encore une fois son score précédent, face aux deux candidats de la droite
classique, Jacques Chirac et Edouard Balladur, devancés par Lionel Jospin. Ils piétinent l'un
et l'autre sous la barre des 20 %.

Le Pen rassemble 19 % des jeunes de moins de 25 ans. Son avenir semble conforté.

Jacques Chirac est finalement élu au second tour mais encore une fois une partie des votes
lepenistes lui a fait défaut, Jean Marie Le Pen ayant laissé la liberté de vote à ses électeurs.
Il n'a pas oublié le blocus que Chirac a imposé à son parti.

Mitterrand quitte la scène politique, malade et affaibli, après avoir manœuvré de façon
machiavélique contre la Droite mais aussi contre son propre camp, afin de conserver le
pouvoir. Le pouvoir qu'il a désiré ardemment pendant plus de 20 ans avant de pouvoir enfin
accéder à la première place.
Malgré toute la stratégie qu'il a pu développer contre le FN dont il a façonné l'image, il n'a
pas réussi à affaiblir cette formation politique. Quelques éléments lui échappaient: le peuple
français reste souverain de ses décisions, et 15 % des français avaient décidé de donner
raison régulièrement au Front National…

Fin de la première partie

Deuxième partie : les tentatives d'union ou l'affaire Millon

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mitterrand et le front national : partie 1 1972-1995, l'ascension

Alexis et Jean-Baptiste

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Le jour où Chirac donna son feu vert au Front national

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Histoire
Politique Le jour où Chirac donna son feu vert au Front
national par Claude Reichman

Yves-Marie Adeline a été directeur de cabinet de Jean Arthuis, président CDS du


conseil général de la Mayenne, puis conseiller de Jean-Marie Le Chevallier, maire
Front national de Toulon. Il relate son expérience dans un ouvrage de belle facture,
dont le titre , " La droite où l’on n’arrive jamais… ", résume à merveille le mal qui
frappe cette partie de l’opinion, privée depuis trop longtemps d’une représentation
politique digne d’elle et de ce fait écartée d’un pouvoir que sa situation majoritaire
dans le pays devrait lui assurer. Mais qu’on ne s’y trompe pas : au delà des
anecdotes savoureuses et de la peinture amusée des mœurs politiciennes de notre
pays, ce livre est un réquisitoire implacable contre ce que le général de Gaulle
appelait " le système " et qui l’est vite redevenu sous la Ve République. Pour tout dire,
Yves-Marie Adeline, qui est royaliste, considère que la France vit sous un régime qui
n’a pas fondamentalement changé depuis la révolution de 1789 et qu’il ne sert pas à
grand chose " d’accéder momentanément aux commandes d’un régime qui dans ses
fondations mêmes est de gauche, et qui dans son fonctionnement, dans l’expression
quotidienne et l’enseignement de ses valeurs, reste de gauche ". C’est d’ailleurs
parce qu’il n’appartenait ni au CDS ni au FN qu’Adeline a pu, tout en servant
loyalement Arthuis puis Le Chevallier, garder vis à vis des évènements une distance
qui donne autant de force à son témoignage et à ses analyses.

Mais le plus intéressant de son livre est dans les révélations qu’il livre sur ce qu’il faut
bien appeler le tournant historique de 1998. Cette année-là ont lieu les élections
régionales. La gauche est minoritaire partout, sauf en Limousin. Et pourtant elle va
s’emparer de nombreuses régions, parce que la droite va lui en faire cadeau. Le
lendemain de ce dimanche électoral, le téléphone sonne dans le bureau de Le
Chevallier. C’est Alain Madelin. Les deux homme se connaissent bien depuis les
cabinets ministériels du temps de Giscard. " Madelin se désole de voir s’écrouler tout
l’édifice régional, et la gauche s’en tirer à si bon compte " et " propose un marché.
Puisque le FN est majoritaire en Paca, il est normal qu’il en ait la présidence. Mais
naturellement, le FN renvoie l’ascenseur au moins en Ile-de-France. " " C’est ce qu’il
faut faire, évidemment, répond Le Chevallier. "

Selon Madelin, la manœuvre n’est possible que si le candidat FN à la présidence de


Paca n’est ni Le Pen, ni Mégret, trop marqués, mais Le Chevallier lui-même. Il y a
certes l’obstacle Léotard, bien décidé à offrir la région au socialiste Vauzelle, mais
Madelin se fait fort de rallier à son point de vue un certain nombre d’élus UDF. Cela
ne fait toutefois pas le compte. Il faut aussi des conseillers régionaux RPR. Un
important personnage va alors " frapper à la plus haute porte ", chez Chirac. " Au

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Le jour où Chirac donna son feu vert au Front national

début, le Président n’était pas très chaud. Mais son interlocuteur lui fit valoir qu’avec
Le Chevallier, ce n’était pas pareil, que ça n’aurait pas le même effet dans les
médias. Chirac s’est laissé convaincre, il a accepté de fermer les yeux, en donnant
cette consigne : ″ Bon, d’accord. mais pas vu, pas pris, hein ! ″ "

Restait à convaincre Le Pen lui-même. Mais celui-ci est inflexible : " C’est moi ou
rien. "

On peut comprendre que pour un chef de parti, l’idée que d’autres que lui décident
qui doit être candidat à un mandat important soit insupportable. Mais Yves-Marie
Adeline fait remarquer qu’après tout Le Pen, qui ne s’était pas présenté
personnellement aux législatives de 1997, aurait pu accepter en faisant valoir que " sa
circonscription, c’était la France. " Et les conséquences eussent été immenses. " Car
avec cela, un président FN en Provence, élu avec les voix UDF-RPR, et des
présidents UDF-RPR élus partout ailleurs avec les voix FN, il n’était plus possible à la
gauche d’envoyer ses nervis aux quatre coins de France. Ce fut possible en Rhône-
Alpes contre Charles Millon ; mais si tout avait basculé ? " Et Adeline de
conclure : "Comme d’habitude, l’histoire n’a pas repassé les plats. Bien au contraire :
cette erreur stratégique, qui l’a conduit (Le Pen) à vouloir attendre encore, assécher
totalement le marigot avant de prendre des responsabilités importantes, marque la fin
de l’ascension du FN. Après cela, c’est la descente qui commence. De même que les
législatives 1997 marquent la fin de la droite, en ce qu’elle ne peut plus se démarquer
de la gauche, la présidence manquée de la Paca marque le commencement du déclin
pour le FN. "

Alors occasion manquée ou échec programmé dû à des désaccords fondamentaux


sur la nature des réformes à accomplir dans le pays ? L’histoire le dira. En attendant,
la gauche est toujours là, et bien là.

Claude Reichman

Yves-Marie Adeline, " La droite où l’on n’arrive jamais… ", entretiens avec Hugues de
Soyecourt, 317 pages, 49 F , Editions Sicre, 22 rue Didot 75014 Paris, tel : 01 45 41
29 29

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http://herve.dequengo.free.fr/Mises/Articles/mises1.htm

Capitalisme contre socialisme


article tiré de "The Intercollage Review", printemps 1969

repris dans "Austrian Economics : a reader" édité par Richard. M. Ebeling

par Ludwig von Mises

traduit par Hervé de Quengo

La plupart de nos contemporains sont très critiques sur ce qu'ils appellent "l'inégale distribution des
richesses". La justice, telle qu'ils la voient, réclamerait une situation dans laquelle personne ne
bénéficierait de ce qui est considéré comme un luxe superflu tant que d'autres continueraient à
manquer des biens nécessaires pour préserver la vie, la santé et la bonne humeur. La condition idéale
de l'humanité serait, prétendent-ils, une distribution égale des tous les biens de consommation
disponibles. Comme méthode la plus radicale d'arriver à ces fins, ils proposent l'expropriation
radicale de tous les facteurs matériels de production et la conduite des toutes les activités de
production par la société, c'est-à-dire l'appareil social de coercition et de contrainte plus
communément appelé gouvernement ou État.

Les partisans de ce programme socialiste ou communiste rejettent le système économique capitaliste


pour de nombreuses raisons. Leur critique souligne le prétendu fait selon lequel ce système n'est pas
seulement injuste mais également intrinsèquement inefficace, et est donc donc la cause ultime de
toute la misère et la pauvreté dont souffre le genre humain. Une fois que la mauvaise institution de la
propriété privée des facteurs de production aura été remplacée par la propriété publique, les
conditions humaines deviendront merveilleuses. Chacun recevra ce dont il a besoin. Tout ce qui
sépare l'humanité de cet état parfait sur terre réside dans l'injustice de la distribution des richesses.

Le vice essentiel de cette façon de traiter des problèmes fondamentaux du bien-être matériel et
spirituel des hommes peut se voir dans sa préoccupation du concept de distribution. Tel que
l'envisagent ces auteurs et ces doctrinaires, le problème socio-économique consiste à donner à chacun
son dû, sa part équitable de ce que Dieu ou la nature a donné à tous les hommes. Ils ne voient pas que
la pauvreté est "la condition initiale l'espèce humaine" [1]. Ils ne comprennent pas que tout ce qui
permet à l'homme d'élever son niveau de vie au-dessus de celui des animaux est le résultat de son
activité planifiée. Le rôle économique de l'homme n'est pas de distribuer des cadeaux dispensés par
un donateur bénévole, mais de produire. Il essaie de changer l'état de son environnement de manière à
rendre les conditions plus favorables à la préservation et au développement de ses forces vitales. Il
travaille.

http://herve.dequengo.free.fr/Mises/Articles/mises1.htm (1 sur 11)18/06/2004 17:58:11


http://herve.dequengo.free.fr/Mises/Articles/mises1.htm

Précisément, répond le critique superficiel des conditions sociales. C'est le travail et rien d'autre que
le travail qui produit tous les biens dont l'utilisation élève la condition de l'homme au-dessus de celle
de l'animal. Comme tous les produits résultent du travail, seuls ceux qui ont travaillé devraient avoir
le droit d'en profiter.

Ce raisonnement semblerait plutôt plausible pour peu que l'on se réfère à des conditions et des
circonstances régissant des êtres fabuleux et non humains. Mais il se révèle la plus fatale de toutes les
illusions populaires quand on l'applique à l'homo sapiens. La grandeur de l'homme se manifeste dans
sa pleine conscience du flux temporel. L'homme vit consciemment dans un univers changeant : il
distingue, tôt ou tard, entre le passé, le présent [2] et le futur. Il fait des plans pour influencer le cours
futur des affaires et essaie de convertir ses plans en faits. La planification consciente de l'avenir est
une caractéristique spécifiquement humaine. La provision opportune pour des besoins futurs est ce
qui distingue l'action humaine des comportements de chasse des animaux ou des sauvages. La
préméditation, la prise en compte précoce des besoins futurs, conduit à produire pour une
consommation différée, à intercaler un temps entre l'action et la jouissance du résultat associé, à
adopter ce que Böhm-Bawerk a appelé des méthodes détournées de production. Aux facteurs de
production donnés par la nature, s'ajoutent les facteurs créés par l'homme grâce au report de la
consommation. L'environnement matériel de l'homme et son style de vie sont radicalement
transformés. Il en sort ce qu'on appelle la civilisation humaine.

Cette civilisation n'est pas l'accomplissement des rois, des généraux ou d'autres Führers. Elle n'est
pas non plus le résultat du travail de "l'homme ordinaire". Elle est le fruit de la coopération de deux
types d'hommes : ceux dont l'épargne, c'est-à-dire la consommation différée, rend possible
l'utilisation de méthodes détournées demandant du temps, et ceux qui savent comment mener de telles
méthodes. Sans l'épargne et sans les fructueuses tentatives pour utiliser intelligemment cette épargne,
il ne serait nullement question d'un niveau de vie digne de l'homme.

La simple épargne, ce qui veut dire s'abstenir de consommer immédiatement afin de permettre une
plus grande consommation à une date ultérieure, n'est pas une spécificité humaine. Certains animaux
la pratiquent aussi. Conduits par des désirs instinctifs, certaines espèces animales s'engagent dans ce
que nous devrions appeler une épargne capitaliste si elle était faite en pleine connaissance de ses
effets. Mais l'homme seul a élevé le report intentionnel de la consommation en un principe
fondamental d'action. Il s'abstient momentanément de consommer afin de pouvoir bénéficier plus tard
des services continus d'appareils qui n'auraient pas pu être produits sans un tel report de la
consommation.

L'épargne consiste toujours à s'abstenir d'un type de consommation immédiate pour rendre possible
une augmentation ou une amélioration de la consommation ultérieure. C'est l'épargne qui accumule le
capital, la désépargne qui fait baisser le stock de capital disponible. En agissant, l'homme choisit
entre augmenter sa compétence par une épargne additionnelle et réduire le montant de son capital en
maintenant sa consommation au-dessus d'un niveau qu'une comptabilité correcte considère comme
son revenu.

L'épargne additionnelle tout comme la non consommation d'une épargne déjà accumulée ne sont
jamais "automatiques" mais toujours le résultat d'une abstinence intentionnelle de consommation

http://herve.dequengo.free.fr/Mises/Articles/mises1.htm (2 sur 11)18/06/2004 17:58:11


http://herve.dequengo.free.fr/Mises/Articles/mises1.htm

immédiate. Par cette abstinence, l'épargnant s'attend à être pleinement récompensé, soit en gardant
quelque chose pour une consommation ultérieure, soit en acquérant la propriété d'un bien du capital.

Là où il n'y a pas d'épargne, aucun bien du capital ne voit le jour. Et il n'y a pas d'épargne sans but.
Un homme diffère sa consommation pour améliorer des conditions futures. Il peut vouloir améliorer
ses propres conditions ou celles de certaines autres personnes données. Il ne s'abstient pas simplement
de consommer pour le plaisir de quelqu'un d'inconnu.

Il ne peut y avoir de bien du capital qui ne soit pas possédé par un propriétaire donné. Les biens du
capital voient le jour en tant que propriété d'un individu ou d'un groupe d'individus qui pouvaient
consommer certaines choses mais qui ont renoncé à cette consommation pour une utilisation
ultérieure. La façon dont les biens du capital voient le jour comme propriété privée détermine les
institutions du système capitaliste.

Bien entendu, les héritiers actuels de la civilisation capitaliste élaborent également le plan d'un corps
social mondial qui obligerait chaque être humain à se soumettre à tous ses ordres. Dans un tel univers
socialiste, tout serait planifié par l'autorité suprême et ne serait laissée au "camarade" individuel
aucune autre sphère d'action que la capitulation inconditionnelle devant leurs maîtres. Les camarades
trimeront, mais tous les résultats de leurs travail seraient à la disposition de la haute autorité. Tel est
l'idéal du socialisme ou du communisme, également appelé de nos jours planification. Le camarade
individuel pourra jouir de ce que l'autorité suprême lui donnera pour sa consommation et son plaisir.
Toute autre chose, tous les facteurs matériels de production, seront possédés par l'autorité.

Telle est l'alternative. L'humanité doit choisir : d'un côté la propriété privée des facteurs matériels de
production. Dans ce cas la demande des consommateurs du marché détermine ce qui doit être produit,
en quelle quantité et de quelle qualité. De l'autre côté tous les facteurs matériels de production sont
propriété de l'autorité centrale et donc chaque individu dépend entièrement de la volonté de celle-ci et
doit obéir à ses ordres. Seule cette autorité détermine ce qui doit être produit, la nature et la quantité
de ce que chaque camarade a le droit d'utiliser et de consommer.

Si l'on ne permet pas aux individus de garder comme leur propriété les choses produites pour une
utilisation temporairement différée, on élimine toute incitation à créer ces choses et on enlève à
l'homme agissant la possibilité de s'élever au-dessus du niveau des animaux non humains. Ainsi les
auteurs adversaires de la propriété (c'est-à-dire socialistes ou communistes) doivent construire le
cadre d'une société dans laquelle tous les hommes sont forcés d'obéir inconditionnellement aux ordres
donnés par une autorité centrale, par un grand dieu appelé État, Société ou Humanité.

II

La signification sociale et la fonction économique de la propriété privée ont été largement mal
comprises et mal interprétées parce que les gens confondent les conditions de l'économie de marché
avec celles des systèmes militaristes vaguement mis sous le terme de féodalisme. Le seigneur féodal
était un conquérant ou le complice d'un conquérant. Il était désireux d'empêcher tous ceux qui
n'appartenaient pas à son groupe de vivre autrement qu'en le servant humblement, ou en servant un de
ses camarades de classe. Toute la terre - ce qui voulait dire dans une société primitive quasiment tous

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les facteurs matériels de production - était possédée par les membres de la classe possédante, et n'était
laissée aux autres, qui étaient appelés avec dédain "les vilains", aucune autre possibilité que la
rédition sans condition à la noblesse armée héréditaire. Ceux qui n'appartenaient pas à cette
aristocratie étaient des serfs ou des esclaves et devaient obéir et trimer tandis que les produits de leur
labeur étaient consommés par leurs maîtres.

La grandeur des habitants de l'Europe et de leurs descendants qui se sont établis dans les autres
continents a consisté à abolir ce système et à lui substituer un état de liberté et de droits civiques pour
chaque être humain. Ce fut une longue et lente évolution, souvent interrompue par des épisodes
réactionnaires, et de grandes parties du globe n'en sont encore aujourd'hui que peu affectées. A la fin
du dix-huitième siècle, le progrès triomphal de ce nouveau système social s'est accéléré. Sa
manifestation la plus spectaculaire dans la sphère morale et intellectuelle est connue comme les
Lumières, ses réformes politiques et constitutionnelles appelées le mouvement libéral, alors que des
effets économiques et sociaux sont habituellement rattachés à la Révolution industrielle et
l'émergence du capitalisme moderne.

Le traitement des historiens sur les différentes phases de cette période, jusqu'ici momentanée et
importante de l'évolution humaine, tend à se confiner à des investigations sur les aspects spéciaux du
cours des affaires. Ils négligent la plupart du temps de montrer comment les événements des divers
champs de l'activité humaine ont été liés les uns avec les autres et déterminés par les mêmes facteurs
idéologiques et matériels. Un détail sans importance attire parfois leur attention et les empêche de
voir les faits les plus importants sous le bon éclairage.

Le résultat le plus malheureux de cette confusion méthodologique peut se voir dans la mauvaise et
fatale interprétation actuelle des développements politiques et économiques récents des nations
civilisés.

Le grand mouvement libéral des dix-huitième et dix-neuvième siècles cherchait à abolir l'autorité des
princes héréditaires et des aristocraties et à établir l'autorité de représentants élus du peuple [Si le
lecteur cherche un point de vue iconoclaste à ce sujet, il peut se reporter à l'article de Hans-Hermann
Hoppe "The Political economy of monarchy and democraty, and the idea of a natural order ", dans
The Journal of libertarian studies (No. 11-2, 1995, pp. 94-121) disponible sur en anglais sur le
Center of Libertarian Studies et dans "Time Preference, Governement and the Process of De-
Civilisation, " Le Journal des économistes et des études humaines (vol. V, No. 4, 1994). Hoppe,
pourtant un grand admirateur de Mises, y développe l'idée selon laquelle le passage de monarques
héréditaires à un gouvernement élu participe d'un phénomène de décivilisation. Son argument est
praxélogique et fondé sur l'idée que les monarques étant propriétaires privés ont intérêt à préserver
leur richesse donc leurs sujets, alors que les élus ont intérêt à tout dépenser avant de perdre le
pouvoir, ou à faire du clientélisme pour être réélu, leur horizon politique étant bien plus limité car ils
ne sont pas propriéraires, ce qui se fait aux dépends des citoyens (le Français en fait l'amère
expérience tous les jours). J'avoue être sensible à l'argumentaire de Hoppe (signalons qu'il préfère la
monarchie à la démocratie mais l'anarcho-capitalisme à la monarchie), la sagacité du lecteur aura
peut-être deviné certaines de mes raisons non praxélogiques... NdT]. Tous les types d'esclavage et de
servitude doivent être abolis. Tous les membres de la nation devraient bénéficier de leurs pleins droits
et privilèges de citoyens. Les lois et la pratique des représentants du gouvernement ne devraient pas

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faire de discrimination entre les citoyens.

Le programme révolutionnaire libéral est vite entré en conflit avec un autre programme qui découlait
des postulats des anciennes sectes communistes. Ces sectes, dont plusieurs étaient inspirées par des
idées religieuses, avaient proposé la confiscation et la redistribution des terres ou d'autres formes
d'égalitarisme et de communisme primitif. Leurs successeurs proclamaient qu'un état totalement
satisfaisant des conditions humaines ne pourrait être obtenu que quand les facteurs matériels de
production seront possédés et dirigés par la "société", et les fruits des efforts économiques distribués
également parmi les êtres humains.

La plupart des auteurs communistes [3] et révolutionnaires étaient convaincus que ce qu'ils voulaient
étaient non seulement parfaitement compatible avec le programme ordinaire des amis d'un
gouvernement représentatif et de la liberté pour tous, mais en était la continuation logique,
l'achèvement de tous les efforts fournis pour donner le bonheur parfait aux hommes. L'opinion
publique était largement préparée à accepter cette interprétation. Comme il était habituel d'appeler
"de droite" les adversaires de la demande libérale [4] d'un gouvernement représentatif et "de gauche"
les groupes libéraux, les groupes communistes (et plus tard les socialistes) étaient considérés comme
"plus à gauche" que les libéraux. L'opinion populaire commença à croire qu'alors que les partis
libéraux ne représentaient que les intérêts de classe égoïstes de la bourgeoisie "exploiteuse", les partis
socialistes combattaient pour les véritables intérêts de l'immense majorité, le prolétariat.

Mais tandis que ces réformateurs ne faisaient que parler et élaborer des plans fallacieux d'action
politique, un des événements les plus grands et les plus bénéfiques de l'histoire de l'humanité était en
cours - la Révolution industrielle. Son nouveau principe - qui transforma les affaires humaines plus
radicalement que toute autre innovation religieuse, éthique, légale ou technique ne l'avait fait
auparavant - était la production de masse destinée à une consommation de masse, et non plus
seulement à la consommation des membres des classes aisées. Ce nouveau principe n'avait pas été
inventé par des politiciens ou des chefs d'État : pendant longtemps il ne fut pas remarqué par les
membres de l'aristocratie, de la petite noblesse des patriciens urbains. Ce fut pourtant le tout début
d'un âge nouveau et meilleur pour les hommes quand certains, en Angleterre hanovrienne,
commencèrent à importer du coton depuis les colonies américaines : certains se chargèrent de la
transformation en biens de coton pour des consommateurs à faible revenu, alors que d'autres
exportaient ces mêmes biens vers les ports de la Baltique pour les échanger contre du blé qui, en
Angleterre, apaisait la faim de pauvres affamés.

Le trait caractéristique du capitalisme réside dans la dépendance inconditionnelle des échangistes


envers le marché, ce qui veut dire envers la satisfaction la plus grande possible et au meilleur prix des
demandes les plus urgentes des consommateurs. Pour chaque type de production, le travail humain
est nécessaire comme facteur de production. Mais le travail en tant que tel, aussi bien et
consciencieusement réalisé que possible, n'est rien d'autre qu'une perte de temps, de matière et
d'effort humain s'il n'est pas employé pour la production de biens et de services qui, lorsqu'ils sont
prêts à être consommés, satisfont au mieux et au meilleur prix les demandes les plus pressantes du
public.

Le marché est le prototype de ce qu'on appelle des institutions démocratiques. Le pouvoir suprême

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est aux mains des acheteurs et les vendeurs ne réussissent qu'en satisfaisant du mieux possible les
désirs des acheteurs. La propriété privée des facteurs de production force les propriétaires - les
entrepreneurs - à servir les consommateurs. D'éminents économistes ont appelé le marché une
démocratie dans laquelle chaque penny donne un droit de vote [pour une critique de cette analogie,
outre la suite de l'article de Mises, voir l'article de James Buchanan, traduit sur ce site. NdT].

III.

La démocratie politique et constitutionnelle ainsi que la démocratie de marché sont toutes les deux
administrées selon les décisions de la majorité. Les consommateurs, en achetant ou en s'abstenant
d'acheter, sont souverains sur le marché, comme les citoyens au travers de leurs votes, lors de
plébiscites ou d'élections des représentants, sont souverains pour la conduite des affaires de l'État. Le
gouvernement représentatif et l'économie de marché sont le produit du même processus d'évolution,
ils dépendent l'un de l'autre, et ils semblent aujourd'hui disparaître ensemble dans la grande contre-
révolution réactionnaire de notre époque.

Pourtant, la référence à cette homogénéité frappante ne doit pas nous empêcher de nous rendre
compte que, en tant qu'instrument destiné à satisfaire les véritables désirs et intérêts des individus, la
démocratie économique du marché est bien supérieure à la démocratie politique du gouvernement
représentatif. [On peut même soutenir que la démocratie comme système de gouvernement (vote
majoritaire, conduisant à la dictature de la majorité comme l'ont souligné de nombreux auteurs) n'est
pas vraiment compatible avec le libéralisme. Voir le livre Against Politics d'A. de Jasay, qui dénonce
l'expression de "démocratie libérale" comme exprimant une contradiction dans les termes. NdT] Il est
en général plus facile de choisir entre les termes d'une alternative qui s'offrent à un acheteur que de
prendre une décision concernant les affaires de l'État et de la "haute" politique. La ménagère ordinaire
peut être très intelligente pour acquérir les biens dont elle a besoin pour nourrir et habiller ses enfants.
Mais elle peut être moins apte à choisir les représentants appelés à mener les affaires en matière de
politique étrangère et de préparation militaire.

Il y a une autre différence importante. Sur le marché, non seulement les besoins et les désirs de la
majorité sont pris en compte, mais également ceux des minorités, pourvus qu'elles ne soient pas trop
insignifiantes en nombre. Le commerce des livres édite pour le lecteur moyen, mais aussi pour des
petits groupes d'experts dans divers domaines. Le commerce du vêtement offre des habits pour les
gens de tailles normales mais aussi des marchandises pour les consommateurs anormaux. Alors que
dans la sphère politique seul la volonté de la majorité compte, et que la minorité est forcée d'accepter
ce qu'ils peuvent détester pour de sérieuses raisons.

Dans l'économie de marché les acheteurs déterminent avec chaque penny dépensé la direction des
processus de production, en par conséquent les traits essentiels de toutes les activités commerciales.
Les consommateurs assignent à chacun sa position et sa fonction dans l'organisme économique. Les
propriétaires des facteurs matériels de production sont virtuellement les mandataires ou les
administrateurs des consommateurs. S'ils échouent dans leurs tentatives de servir au mieux le
consommateur, ils subissent des pertes et, s'ils ne réagissent pas à temps, perdent leur propriété.

La propriété féodale était acquise soit par conquête soit par une faveur du conquérant. Une fois

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acquise, le propriétaire et ses héritiers pouvaient en bénéficier pour toujours. A l'inverse, la propriété
capitaliste doit être acquise à nouveau à chaque fois en la mettant au service des consommateurs.
Chaque propriétaire de facteurs matériels de production est forcé d'ajuster ses services à la plus
grande satisfaction de la demande sans cesse changeante des consommateurs. Un homme peut
commencer sa carrière dans les affaires comme héritier d'une grande fortune. Mais ceci ne va pas
nécessairement l'aider dans sa compétition avec les nouveaux venus. L'ajustement d'un système de
chemin de fer existant à la nouvelle situation créée par l'arrivée des voitures, camions et avions fut un
problème plus difficile que les nombreuses épreuves auxquelles les nouvelles entreprises devaient
faire face.

Le fait qui fit apparaître et prospérer les méthodes capitalistes dans la conduite des affaires est
précisément l'excellence des services rendus aux masses. Rien ne caractérise mieux l'amélioration
fabuleuse du niveau de vie que le rôle quantitatif joué par les industries de divertissement dans les
affaires modernes.

La capitalisme a transformé de manière radicale les événements humains. Les chiffres de la


population se sont multipliés. Pour les quelques pays dans lesquels ni les politiques du gouvernement
ni la préservation obstinée des voies traditionnelles de la part des citoyens n'ont placé d'obstacles
insurmontables sur le chemin de l‘entrepreneuriat capitaliste, les conditions de vie de l'immense
majorité se sont améliorés de manière spectaculaire. Des équipements jamais connus jusque là ou
considérés comme des luxes extravagants sont désormais disponibles pour l'homme ordinaire. Le
niveau général d'éducation, de bien-être matériel et spirituel augmente d'années en années.

Tout ceci n'est pas la réalisation des gouvernements ou de mesures charitables. Le plus souvent c'est
l'action gouvernementale qui empêche les développements avantageux que tend à apporter le
fonctionnement régulier des institutions capitalistes.

Examinons un cas spécial. Dans les âges précapitalistes, l'épargne et donc l'amélioration de la
condition économique d'un individu était réellement possible, en dehors de prêteurs professionnels
d'argent (les banquiers), uniquement aux gens qui possédaient une ferme ou une boutique. Ils
pouvaient investir leur épargne dans l'amélioration ou l'expansion de leur propriété. Les autres,
prolétariens sans propriété, ne pouvaient épargner qu'en cachant quelques pièces dans un coin qu'ils
considéraient sûr. Le capitalisme a rendu l'accumulation d'un certain capital au travers de l'épargne
accessible à tout le monde. Les institutions d'assurance-vie, les banques et les obligations offrent
l'opportunité d'épargner et de générer des intérêts aux masses de gens à faible revenu, et ces gens
utilisent largement cette opportunité. Sur le marché de prêt des pays avancés, les fonds fournis par de
telles personnes jouent un grand rôle. Ils peuvent être un facteur important en rendant le
fonctionnement du système capitaliste familier à ceux qui ne sont pas eux-mêmes employés dans le
secteur financier. Et avant tout, ils peuvent améliorer encore et encore la situation socio-économique
de la plupart.

Mais, malheureusement, les politiques de presque toutes les nations sabotent cette évolution de la
façon la plus scandaleuse. Les gouvernements des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et
de l'Allemagne, pour ne pas parler des la plupart des petites nations, ont mené ou mènent encore les
politiques les plus radicalement inflationnistes. Tout en parlant continuellement de leur sollicitude

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pour l'homme ordinaire, ils ont volé, sans honte, toujours et encore, au travers de l'inflation d'origine
gouvernementale, ceux qui avaient souscrit des polices d'assurance, qui cotisent à un plan de retraite,
qui possèdent obligations et dépôts bancaires.

IV

Les auteurs d'Europe de l'Ouest qui à la fin du dix-huitième siècle et dans les premières décennies du
dix-neuvième siècle ont développé des plans pour l'établissement du socialisme n'étaient pas familiers
des idées sociales et des conditions en Europe centrale. Ils ne prêtaient aucune attention au
Wohlfahrtstaat, l'État-providence des gouvernements monarchiques allemands du dix-huitième
siècle. Ils ne lisaient pas non plus le livre classique sur le socialisme allemand, le Geschlossener
Handelsstaat de Fichte, publié en 1800. Quand bien plus tard - dans les dernières décennies du dix-
neuvième siècle - les nations de l'Ouest, en premier lieu l'Angleterre, se sont engagées dans les
méthodes fabiennes d'une progression tempérée vers le socialisme, ils ne se sont pas posé la question
de savoir pourquoi les gouvernementaux continentaux qu'ils méprisaient comme attardés et
absolutistes avaient déjà adopté depuis longtemps ces principes prétendument nouveaux et
progressistes de réforme sociale.

Les socialistes allemands de la deuxième partie du dix-neuvième siècle ne pouvaient pas, eux, éviter
de rencontrer ce problème. Il devaient faire face à Bismarck, l'homme dont la pro-socialiste
Encyclopedia of the Social Sciences dit qu'il fut "considéré avec raison comme le partisan le plus
fameux du socialisme d'État de son époque" [5]. Lassalle a joué avec l'idée de favoriser la cause du
socialisme par une coopération avec ce paladin très "réactionnaire" des Hohenzollern. Mais la mort
prématurée de Lassalle mit fin à de tels plans et également, peu après, aux activités du groupe
socialiste dont il était le chef. Sous l'influence des disciples de Marx, le Parti socialiste allemand se
transforma en une opposition radicale envers le régime du Kaiser. Ils votèrent au Reichstag contre
tous les projets proposés par le gouvernement. Bien sûr, en tant que parti minoritaire, leurs votes ne
pouvaient pas empêcher l'approbation par le Reichstag des lois en "faveur" du travail, et parmi celles-
ci la loi établissant le fameux système de sécurité sociale. Dans un seul cas ils purent parvenir à
éliminer une mesure de socialisation soutenue par le gouvernement : l'établissement d'un monopole
du gouvernement sur le tabac. Mais toutes les autres mesures de nationalisations ou de
municipalisation de Bismarck furent adoptées malgré l'opposition passionnée du Parti socialiste. Et la
politique de nationalisation de l'Empire allemand, qui, grâce aux victoires de ses armées, jouissait
d'un prestige sans précédent dans le monde entier, fut adoptée par de nombreuses nations de l'Est et
du Sud de l'Europe.

Les doctrinaires socialistes allemands ont essayé en vain d'expliquer et de justifier la contradiction
manifeste entre leur plaidoyer fanatique en faveur du socialisme et leur opposition obstinée à toutes
les mesures de nationalisation [6]. Mais malgré le soutien des partis soi-disant conservateurs et
chrétiens aux politiques gouvernementales de nationalisation et de municipalisation, celles-ci
perdirent rapidement leur popularité auprès des dirigeants comme auprès des dirigés. Les industries
nationalisées fonctionnaient plutôt mal sous la direction d'administrateurs payés par les autorités. Les
services rendus aux consommateurs devenaient très insatisfaisants, et le prix à payer augmentait sans
cesse. Et, le pire de tout, les résultats financiers de la gestion des serviteurs publics étaient
déplorables. Les déficits de ces équipes étaient une lourde charge pour le trésor national et

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obligeaient encore et toujours à augmenter les impôts. Au début du vingtième siècle, il n'était plus
possible de nier le fait évident que les autorités publiques avaient scandaleusement échoué dans leurs
tentatives d'administrer les différents organisations

qu'elles avaient acquises dans la mise en place de leur "socialisme d'État".

Telles étaient les conditions lorsque le résultat de la Première Guerre Mondiale rendit les Partis
socialistes souverains en Europe centrale et en Europe de l'Est et renforça considérablement leur
influence en Europe de l'Ouest. Il n'y avait dans ces années pratiquement aucune opposition sérieuse
en Europe aux plans pro-socialistes les plus radicaux.

Le gouvernement révolutionnaire allemand fut formé en 1918 par des membres du parti marxiste
social-démocrate. Il n'avait pas moins de pouvoir que le gouvernement russe de Lénine et, comme le
dirigeant russe, considérait le socialisme comme la seule solution possible et raisonnable à tous les
problèmes politiques et économiques. Il savait également très bien que les mesures de nationalisation
adoptées par l'Empire allemand avant la guerre avaient donné des résultats financiers insatisfaisants,
des services plutôt pauvres et que les mesures socialistes prises pendant les années de guerre n'avaient
pas eu de succès. Le socialisme était à leurs yeux la grande panacée mais il semblait que personne ne
comprenait ce que cela voulait vraiment dire ni comment l'amener convenablement. Ainsi, les
dirigeants socialistes victorieux ont fait ce que tous les gouvernements font quand il ne savant pas
quoi faire. Ils ont nommé un comité de professeurs et d'experts. Les Marxistes avaient pendant plus
de cinquante ans défendu la cause de la socialisation comme point central de leur programme, comme
remède pour apaiser tous les maux de la Terre et conduire l'humanité vers un nouveau jardin d'Eden.
Désormais ils avaient pris le pouvoir et tout le monde attendait qu'ils tiennent leurs promesses.
Désormais ils devaient socialiser. Mais dès le début ils durent confesser ne pas savoir comment le
faire et demandaient aux professeurs ce que la socialisation voulait dire et comment la mettre en
pratique.

Ce fut le plus grand fiasco intellectuel que l'Histoire ait jamais connu. Ceci mit fin, aux yeux des gens
raisonnables, à tous les enseignements de Marx et de la cohorte d'utopistes moins connus.

Le destin des idées et plans socialistes ne fut pas meilleur en Europe de l'Ouest que dans le pays de
Marx. Les membres de la Société fabienne n'étaient pas moins perplexes que leurs amis continentaux.
Comme eux, ils étaient trop convaincus que le capitalisme était pour toujours raide mort et que le
socialisme seul pouvait par conséquent diriger toutes les nations. Mais eux aussi devaient admettre
qu'ils n'avaient pas de plan d'action. Le plan du Socialisme de Guilde, qui reçut une publicité
flamboyante, était simplement un non-sens, comme tout le monde dut rapidement l'admettre. Il
disparut discrètement de la scène politique britannique.

Mais, bien sûr, la débâcle intellectuelle du socialisme et particulièrement du marxisme à l'Ouest ne


changèrent pas les conditions à l'Est, en Russie et dans les autres pays d'Europe orientale, et la Chine
entreprit une nationalisation complète. Pour eux, ni la réfutation critique des doctrines des marxiens
et autres socialistes, ni l'échec de toutes les expériences de nationalisation n'avaient de signification.
Le marxisme devint la quasi-religion des nations arriérées qui avaient hâte d'obtenir les machines et
avant tout les armes mortelles développées à l'Ouest. Mais ces nations rejetaient la philosophie qui

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avait produit les résultats sociaux et scientifiques de l'Ouest.

La doctrine politique de l'Est, réclamant une socialisation immédiate totale des toutes les sphères de
la vie et l'extermination sans pitié de tous les opposants, reçut un soutien plutôt sympathique de la
part des nombreux partis et politiciens influents des pays occidentaux. "Construire des ponts vers le
secteur communiste du monde" est un objectif assez fréquent des gouvernements de l'Ouest. Il est à la
mode chez certains snobs de vanter le despotisme illimité de la Russie ou de la Chine. Et, le pire de
tout, à partir des impôts collectés sur les revenus du secteur privé, certains gouvernements, en
particulier celui des États-Unis, donnent de nombreuses subventions aux gouvernements qui doivent
faire face aux immenses déficits précisément parce qu'ils ont nationalisé beaucoup d'entreprises, tout
spécialement les chemins de fer, les services de poste et de télégraphe ainsi que de nombreux autres.

Dans les parties pleinement industrialisées de notre globe, dans les pays de l'Europe de l'Ouest, de
l'Europe centrale et de l'Amérique du Nord, le système de l'entreprise privée non seulement survit
mais s'améliore sans cesse et augmente les services qu'il rend. Les hommes d'État, les bureaucrates et
les politiciens regardent de travers le monde des affaires. La plupart des journalistes, les écrivains de
fiction et les professeurs d'Université propagent diverses versions du socialisme. La génération
montante est imprégnée de socialisme à l'école. On n'entend que très rarement une voix critiquant les
idées, plans et actions socialistes [Ce tableau décrit à merveille la France de l'an 2000, avec son
ignoble gouvernement Jospin, la propagande de France Intox et autres médias radiodiffusés, le
calamiteux système éducatif, etc., n'est-ce-pas ? NdT].

Mais pour ces personnes du monde industriel le socialisme n'est plus une force vivante. Il n'est plus
question de nationalisation d'autres branches de l'industrie [7].

Aucun des nombreux gouvernements sympathisants de la philosophie socialiste ne pense


sérieusement à suggérer des mesures de nationalisation supplémentaires. Au contraire. [Notons que
depuis ce texte, le socialisme français, et le totalitarisme qui le caractérise, a repris le programme de
nationalisation en 1981 (le désastre s'en est évidemment suivi) et qu'il cherche encore à nationaliser
de nombreux secteurs, comme la médecine et la couverture sociale par exemple, avec la complicité
de mesures crypto-socialistes "à la Juppé", il faut bien l'avouer. NdT] Par exemple, le gouvernement
américain et tout Américain raisonnable auraient des raisons d'être fiers si l'on pouvait se débarrasser
de la Poste avec son inefficacité proverbiale et son déficit gigantesque.

Le socialisme a commencé à l'âge de Saint-Simon comme une tentative de donner un coup de jeune à
la vieillesse de la civilisation occidentale de l'homme caucasien. Il a essayé de préserver cet aspect
quand, plus tard, il prenait le colonialisme et l'impérialisme comme cibles principales. Aujourd'hui
c'est le cri de ralliement de l'Est, des Russes et des Chinois qui rejettent l'idéologie de l'Ouest, mais
qui essaient passionnément de copier sa technique.

Notes

[1]. Jeremy Bentham, "Principe of the Civil Code", vol. 1, in Works, J. Bowrings, ed. Londres :
Simpkin, Marshall, 1943, p. 309.

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[2]. Sur le concept praxéologique du "présent", voir Human Action [L'Action humaine], 3ème édition,
Chicago : Henry Regnery, 1966, pp. 100.

[3]. Le terme "socialisme" a été créé seulement plusieurs décennies plus tard et ne fut pas
couramment utilisé avant les années 1850.

[4]. "Libéral" est utilisé ici dans le sens qu'il avait au dix-neuvième siècle, et qui prévaut encore dans
l'usage européen. En Amérique, "libéral" est de nos jours largement synonyme de socialisme ou de
socialisme "modéré".

[5]. Voir W.H. Dawson, "Births", in Encyclopedia of the Social Sciences, vol 2, New York :
Macmillan, 1930, p. 573.

[6]. Sur les piètres excuses de Frederick Engels et de Karl Kautsky, voir mon livre Socialism, traduit
en anglais par J. Kahane. New Haven, CT : Yale University Press 1951, pp. 240.

[7]. Le cabinet travailliste britannique a rendu hommage à l'idéologie de son Parti en traitant de
l'industrie de l'acier. Mais tout le monde sait qu'il ne s'agit que d'une façade pour cacher quelque peu
le grand échec de tout ce que les différents partis de la Gauche britannique ont essayé de faire depuis
des décennies.

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Le discours de Bruges de Margareth Thatcher

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Le " Discours de Bruges "


Histoire Politique de Margaret Thatcher Margaret Thatcher

"Vous m'avez invitée à parler de la Grande-Bretagne et de l'Europe. je devrais peut-


être vous féliciter de votre courage. Si vous croyez certaines choses qu'on raconte ou
qu'on écrit au sujet de mon opinion sur l'Europe, c'est presque inviter Genghis Khan à
parler des vertus de la coexistence pacifique !

La Communauté européenne appartient à tous ses membres, et doit pleinement


refléter les traditions et aspirations de chacun.

Je tiens à préciser que la Grande-Bretagne ne songe nullement à une autre formule


que la Communauté européenne, à une existence douillette et isolée, en marge.
Notre destin est en Europe, car nous sommes membres de la Communauté. Cela ne
signifie pas qu'il se limite à l'Europe, pas plus que celui de la Grande-Bretagne, de
l'Espagne et de tous les autres Etats membres.

La Communauté n'est pas une fin en soi. Ce n'est pas un gadget institutionnel,
destiné à être constamment remanié selon les préceptes d'une quelconque théorie
abstraite. il ne faut pas non plus qu'elle soit pétrifiée par des règlements infinis.

Elle est l'outil qui permettra à l'Europe d'assurer la prospérité future et la sécurité de
son peuple, dans un monde peuplé d'autres puissances - nations ou groupes.

Nous, Européens, ne pouvons pas nous permettre de gaspiller notre énergie dans
des querelles internes ou dans d'obscurs débats institutionnels. Rien ne peut
remplacer l'action concrète.

L'Europe doit être prête, non seulement à contribuer pleinement à sa propre sécurité,
mais aussi à rivaliser - à rivaliser dans un monde où réussissent les pays qui
encouragent l'initiative individuelle et l'entreprise, et non ceux qui cherchent à les
entraver.

Ce soir, je voudrais énoncer quelques idées-forces pour l'avenir qui, je le pense,


garantiront le succès de l'Europe, non seulement en matière d'économie et de
défense, mais aussi en termes de qualité de vie et d'influence dans le monde.

Coopération volontaire entre Etats souverains

Ma première idée-force est celle-ci : une coopération volontaire et active entre Etats
souverains indépendants est le meilleur moyen de construire une Communauté

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Le discours de Bruges de Margareth Thatcher

européenne réussie. Il serait hautement préjudiciable de tenter de supprimer la


nationalité et de concentrer le pouvoir au centre d'un conglomérat européen ; en
outre, cela compromettrait les objectifs que nous poursuivons. L'Europe sera plus
forte si elle compte précisément en son sein la France en tant que France, l'Espagne
en tant qu'Espagne, la Grande-Bretagne en tant que Grande-Bretagne, chacune avec
ses coutumes, traditions et particularités. Ce serait de la folie que d'essayer de les
faire entrer dans une sorte de portrait-robot européen.

Certains des pères fondateurs pensaient que les Etats-Unis d'Amérique pourraient
servir de modèle. Mais toute l'histoire de l'Amérique est très différente de celle de
l'Europe. Les gens y sont allés pour échapper à l'intolérance et aux rigueurs de
l'existence dans les pays européens. Ils recherchaient la liberté et la chance ; et leur
forte détermination les a aidés pendant deux siècles à créer une unité nouvelle, la
fierté d'être américain, comme on est fier d'être britannique, belge, néerlandais ou
allemand.

Je suis la première à dire que les pays d'Europe devraient parler d'une seule voix sur
de nombreuses grandes questions. je voudrais nous voir coopérer plus étroitement
dans les domaines où nous pouvons faire mieux ensemble que seuls. L'Europe est
alors plus forte, qu'ils s'agisse de commerce, de défense ou de nos relations avec le
reste du monde. Mais coopérer plus étroitement n'exige pas que le pouvoir soit
centralisé à Bruxelles, ni que les décisions soient prises par une bureaucratie en
place par voie de nomination.

Au moment précis où des pays comme l'Union soviétique, qui ont essayé de tout
diriger de manière centralisatrice, prennent conscience que le succès provient de la
dispersion du pouvoir et de la décentralisation des décisions, il est paradoxal que
certains pays de la Communauté semblent vouloir aller dans le sens opposé.

Si nous avons réussi à faire reculer chez nous les frontières de l'Etat, ce n'est pas
pour les voir réimposées au niveau européen, avec un super-Etat européen exerçant
à partir de Bruxelles une domination nouvelle. Nous voulons assurément voir une
Europe plus unie, avec une plus grande détermination. Mais il faut que ce nouvel état
de choses se fasse en préservant les différentes traditions, les pouvoirs
parlementaires et les sentiments de fierté nationale, car tel a été, au cours des
siècles, le nerf de l'Europe.

Changement encourageant

Ma deuxième idée-force est la suivante : les politiques communautaires doivent


s'attaquer aux problèmes actuels d'une manière pratique, aussi difficile que cela
puisse être.

Si nous ne parvenons pas à réformer les politiques communes qui sont


manifestement mauvaises ou inefficaces et qui inquiètent à juste titre l'opinion, nous
n'obtiendrons pas le soutien du public pour le développement futur de la
Communauté.

C'est pour cela que les réalisations du Conseil européen, en février dernier, à
Bruxelles, sont tellement importantes.

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/thatcherdiscoursbruges.htm (2 sur 7)18/06/2004 17:58:13


Le discours de Bruges de Margareth Thatcher

Il n'était pas juste que plus de la moitié du budget communautaire soit consacrée à
stocker des excédents alimentaires et à les écouler. Aujourd'hui une forte réduction
de ces stocks est en cours.

Il était tout à fait justifié de décider que la part du budget consacrée à l'agriculture soit
réduite afin de libérer des ressources, en faveur d'autres politiques, en aidant par
exemple les régions défavorisées à améliorer la formation professionnelle. On a
également eu raison d'introduire une discipline budgétaire plus stricte afin de mettre
ces décisions en application et de mieux contrôler les dépenses. Ceux qui se
plaignaient de ce que la Communauté consacrait autant de temps aux détails
financiers étaient à côté de la question. On ne peut pas construire sur de mauvaises
fondations, et ce sont les réformes fondamentales, adoptées l'hiver dernier, qui ont
ouvert la voie aux progrès remarquables qui ont été réalisés, depuis, au sujet du
Marché unique.

Nous ne pouvons pas nous contenter de ce que nous avons réalisé jusqu'à présent.
Par exemple, la réforme de la politique agricole commune est une tâche qui est loin
d'être terminée. L'Europe a assurément besoin d'une industrie agricole stable et
efficace. Mais la PAC est devenue lourde, inefficace et extrêmement coûteuse. Et la
production d'excédents ne garantit ni les revenus ni l'avenir des agriculteurs eux-
mêmes.

Nous devons continuer à poursuivre des politiques établissant un rapport étroit entre
l'offre et la demande du marché, pour réduire la surproduction et limiter les frais. Il
faut naturellement que nous protégions les villages et les zones rurales qui occupent
une place si importante dans notre vie nationale, mais cela ne doit pas se faire par
l'intermédiaire des prix agricoles. Il faut du courage politique pour s'attaquer à ces
problèmes. Si ce courage fait défaut, cela ne peut que faire du tort à la Communauté,
aux yeux de ses propres habitants et du morde extérieur.

Une Europe ouverte à l'entreprise

Ma troisième idée-force est la nécessité d'avoir des politiques communes qui


encouragent l'entreprise, si l'Europe veut prospérer et créer les emplois de l'avenir.
Les éléments de base existent : le traité de Rome était conçu comme une Charte de
la liberté économique. Mais ce n'est pas toujours ainsi qu'il a été interprété et encore
moins mis en pratique.

La leçon de l'histoire économique de l'Europe des années 1970 et 1980 est que la
planification centrale ne marche pas, contrairement à l'effort et à l'initiative
personnels. Qu'une économie dirigée par l'Etat est une recette de croissance lente, et
que la libre entreprise dans le cadre du droit donne de meilleurs résultats.

L'objectif d'une Europe ouverte à l'entreprise est la force motrice de la création du


Marché unique européen d'ici à 1 992. C'est en nous débarrassant des barrières et en
donnant aux entreprises la possibilité d'opérer à l'échelle européenne que nous
pourrons le mieux concurrencer les Etats-Unis, le lapon et les autres puissances
économiques qui naissent en Asie et ailleurs.

Cela signifie agir pour libérer les marchés, élargir les choix, réduire l'intervention

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/thatcherdiscoursbruges.htm (3 sur 7)18/06/2004 17:58:13


Le discours de Bruges de Margareth Thatcher

gouvernementale et donc entraîner une plus grande convergence économique.

Notre objectif ne doit pas être de fabriquer à partir du centre des règlements toujours
plus nombreux et détaillés ; il doit être de déréglementer, d'éliminer les contraintes
commerciales, de nous ouvrir.

La Grande-Bretagne a montré l'exemple en ouvrant ses marchés aux autres.

La Cité de Londres accueille depuis longtemps les institutions financières du monde


entier. Voilà pourquoi c'est le plus grand centre financier d'Europe, et celui qui a le
mieux réussi.

Nous avons ouvert notre marché des télécommunications, introduit la concurrence


entre les services et jusque dans le réseau lui-même ; ce sont des mesures que les
autres pays d'Europe commencent seulement à envisager.

En matière de transports aériens, nous avons montré l'exemple avec la libéralisation,


et nous avons pu en voir les avantages avec des tarifs moins élevés et un choix élargi.

Notre navigation commerciale côtière est ouverte aux marines marchandes


européennes. J'aimerais bien pouvoir en dire autant de certains autres pays membres.

Prenons les questions monétaires. La question clé n'est pas de savoir s'il doit y avoir
une Banque centrale européenne. Les conditions requises immédiates et pratiques
sont :

appliquer l'engagement de la Communauté envers la libre circulation des capitaux -


nous le faisons - et envers l'abolition du contrôle des changes - c'est fait en Grande-
Bretagne depuis 1979 - afin que chacun puisse investir où cela lui convient ;

établir un marché réellement libre des services financiers en matière de banque,


d'assurance et d'investissement ;

faire un usage plus répandu de l'Ecu. La Grande-Bretagne va émettre cet automne


des bons du Trésor en Ecus, et elle espère voir d'autres gouvernements de la
Communauté faire de même.

Il s'agit de véritables conditions requises, car c'est ce dont les milieux d'affaires de la
Communauté ont besoin pour pouvoir effectivement concurrencer le reste du monde.
Et c'est ce que le consommateur européen veut, car cela lui permettra d'étendre son
choix et de vivre à moindre coût.

C'est sur de telles mesures concrètes fondamentales que la Communauté doit porter
son attention.

Lorsqu'elles auront été réalisées et maintenues pendant une certaine période, nous
serons en meilleure position pour juger de la marche à suivre ensuite.

Il en va de même avec les frontières entre nos pays. Il est évident que nous devons

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Le discours de Bruges de Margareth Thatcher

faciliter le passage des marchandises aux frontières. Il est évident aussi que nous
devons faciliter les déplacements de nos ressortissants à l'intérieur de la
Communauté. Mais nous ne pouvons pas totalement abolir les contrôles aux
frontières si nous voulons protéger nos citoyens contre la criminalité et empêcher la
circulation de la drogue, des terroristes et des immigrants clandestins. C'est une
simple question de bon sens. On l'a vu clairement, il y a trois semaines seulement,
quand un seul et courageux douanier allemand, faisant son devoir à la frontière entre
la Hollande et l'Allemagne, a porté un sérieux coup aux terroristes de l'IRA.

Avant de quitter le sujet du Marché unique, je voudrais souligner que nous n'avons
pas besoin de nouveaux règlements qui augmentent le coût de la main d'oeuvre et
qui rendent le marché européen du travail moins souple et moins concurrentiel face
aux fournisseurs étrangers.

Si nous voulons avoir un statut européen des sociétés, il faut qu'il comporte un
minimum de règlements. En Grande-Bretagne, nous nous opposerons assurément à
toute tentative d'introduction du corporatisme au niveau européen - quoique ce que
chacun veut faire dans son propre pays ne concerne que lui.

Ma quatrième idée-force est que l'Europe ne doit pas être protectionniste.

L'expansion de l'économie mondiale exige que nous poursuivions le processus


d'élimination des barrières commerciales, et ceci dans le cadre des négociations
multilatérales du GATT. Ce serait une trahison si, tout en réduisant les contraintes
commerciales en vue du Marché unique, la Communauté érigeait une plus grande,
protection externe. Nous devons tout faire pour que notre approche du commerce
mondial soit compatible avec la libéralisation que nous préconisons chez nous. Nous
avons la responsabilité de montrer le chemin en ce domaine, responsabilité qui est
tout particulièrement dirigée vers les pays les moins développés. Ceux-ci n'ont pas
seulement besoin d'aide. Il leur faut surtout de meilleures perspectives commerciales
pour accéder à la dignité de l'indépendance économique et de la puissance.

Europe et défense

Ma dernière idée-force porte sur la question la plus fondamentale, le rôle des pays
européens en matière de défense. L'Europe doit continuer de maintenir une défense
sûre par l'intermédiaire de l'OTAN. il ne peut être question de relâcher son effort,
même si cela implique des décisions difficiles et un coût élevé.

Nous sommes reconnaissants à l'OTAN d'avoir maintenu la paix depuis quarante ans.

Le fait est que les choses vont bien dans le sens que nous voulions : le modèle
démocratique d'une société de libre entreprise a fait la preuve de sa supériorité ; la
liberté a pris l'offensive, une offensive pacifique, dans le monde entier pour la
première fois de son existence.

Nous devons faire notre possible pour maintenir l'engagement des Etats-Unis envers
la défense de l'Europe. Cela signifie reconnaître la charge que représente pour eux le
rôle mondial qu'ils assument, de même que leur point de vue sur le rôle des Alliés
dans la défense de la liberté, particulièrement au moment où l'Europe devient plus

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/thatcherdiscoursbruges.htm (5 sur 7)18/06/2004 17:58:13


Le discours de Bruges de Margareth Thatcher

riche.

Ils se tournent de plus en plus vers l'Europe pour qu'elle ait sa part dans la défense
des régions hors zone, ainsi que nous l'avons fait récemment dans le Golfe.

L'OTAN et l'UEO savent depuis longtemps où se trouvent les problèmes sur cette
question et ont défini des solutions. Le moment est venu de prouver le bien-fondé de
nos déclarations sur la nécessité de faire un effort en matière de défense et de mieux
utiliser nos moyens.

Ce n'est pas un problème institutionnel. Il ne s'agit pas de rédiger des rapports, mais
de quelque chose de beaucoup plus simple et plus profond. C'est une question de
volonté et de courage politique, de conviction aussi : nous ne pouvons pas compter
éternellement sur les autres pour notre défense, et chaque membre de l'Alliance doit
assumer une part équitable de la charge.

Nous devons conserver le soutien du public pour la dissuasion nucléaire en nous


rappelant que des armes désuètes ne dissuadent pas, d'où la nécessité de
moderniser.

Nous devons satisfaire aux exigences d'une défense conventionnelle, efficace, en


Europe, face aux forces soviétiques qui sont continuellement modernisées.

Nous devons développer l'UEO, non pas comme solution de rechange à l'OTAN,
mais comme moyen de renforcer la contribution de l'Europe à la défense commune
de l'Ouest.

A un moment de changement et d'incertitude en Union soviétique et en Europe de


l'Est, il est surtout indispensable de préserver l'unité et la résolution européenne, afin
que notre défense soit assurée quoi qu'il arrive. Nous devons entreprendre en même
temps des négociations sur le contrôle des armements et maintenir la porte de la
coopération grande ouverte sur toutes les autres questions couvertes par les accords
d'Helsinki.

Mais notre mode de vie, nos conceptions de l'avenir et tout ce que nous espérons
réaliser sont assurés non pas par la justesse de notre cause mais par la force de
notre armée. Sur ce plan, nous ne pouvons jamais faiblir ni faillir."

(Cérémonie de rentrée du Collège d'Europe, Bruges, 20 septembre 1988.)

Source : Charles ZORGBIBE, Histoire de la construction européenne, Paris, PUF


1993, pp. 325-330.

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Islande : la justice était privée…

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Histoire Jean
Islande : la justice était privée… Baptiste
10/02/03
Politique

Nous connaissions le système démocratique athénien, mais pas celui de l’Islande


médiévale. Pourtant cette île du grand Nord, s’était aussi dotée d’une constitution
originale qui fait exception dans l’histoire politique.
Presque inconnu, à la fois simple et léger, le système juridique confédéral permettait
de vivre en sécurité sans les besoins d’un état omnipotent…

La saga islandaise commence avec l’implantation humaine en Islande vers l’an 870 : des
norvégiens pour la plupart, ont décidé de fuir le renforcement du pouvoir monarchique du
nouveau roi de Norvège " Harald aux Beaux Cheveux ". Venus sur leurs drakkars, ils tinrent
une assemblée vers 930 pour se mettre d’accord sur un système juridique commun à
l’ensemble de l’île. Il s’appuyait sur les traditions juridiques norvégiennes, sauf sur un point
important : il n’était pas question d’avoir un roi. Le personnage central du système était le
chef, ou " Godhi ", sorte de prêtre païen : il semble que dans la tradition, les premiers chefs,
étaient des hommes ayant construit des temples pour leur propre usage et pour celui de
leurs voisins, ils accédèrent ainsi au statut de chef local, d’ou le terme Godhi. L’apanage
d’un chef s’appelait un " godhordh ". Celui ci était considéré comme une propriété privée qui
pouvait se vendre, se prêter, s’hériter. Pour être chef, il suffisait de trouver un Godhi disposé
à vendre son godhordh, et le lui acheter….

A ce godhordh était rattaché des règles de droits. C’est à dire que pour chaque apanage
correspondait une juridiction propre comme aux Etats-Unis pour chaque état. Pour attaquer
quelqu’un en justice, il fallait d’abord se demander qui était son chef pour déterminer le
tribunal devant lequel déposer plainte : à chaque Godhi son godhordh et ses lois !
Chaque citoyen devait ainsi se rattacher à un chef pour pouvoir bénéficier des règles de droit.
A la différence des Etats-Unis où la juridiction a sa compétence limitée par une aire
géographique, le lien entre le chef et ses " thing men " était volontaire.
Contrairement aux seigneurs féodaux, le Godhi ne pouvait pas revendiquer la terre de ses
sujets, puisque le " thing man " était libre de prêter serment d’allégeance à tout autre chef
prêt à l’accepter dans son clan !

Parmi les autres droits du Godhordh se trouvait le vote au corps législatif, et une participation
au choix des juges, équivalent des jurés au nombre de trente six par tribunal, qui statuaient
sur les procès.

L’organisation juridique comportait plusieurs niveaux, comme nos tribunaux, allant du


tribunal du " Thing " aux tribunaux de " quart " (quatre juridictions recouvrant chacune un
quart du pays) et le " cinquième tribunal " pour corriger les éventuelles erreurs des quatre
autres.

Dans le gouvernement islandais, il y avait un employé à temps partiel : " l’homme qui parle la
loi ". Elu pour trois ans, par les habitants d’un quartier choisi par tirage au sort, son travail
consistait à présider le corps législatif, à apprendre les lois, à donner des conseils juridiques.
Une fois au cours de son mandat, il devait réciter en entier et à haute voix le code des lois !

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/jeanbaptisteislandejusticeprivee.htm (1 sur 4)18/06/2004 17:58:21


Islande : la justice était privée…

Cette énumération avait lieu à l’Althing, l’Assemblée annuelle des peuples de toute l’Islande,
qui durait deux semaines. L’Althing se tenait aussi là où se réunissait le corps législatif, et les
procès devant les tribunaux de quatrième et cinquième degrés.
A chaque réunion de l’Althing, " l’homme qui parle la loi " récitait un tiers du code des lois. Et
s’il omettait quelque chose sans que personne ne s’y opposât, cette partie de la loi était
éliminée !

En dehors de " l’homme qui parle la loi ", il n’existait pas d’autres employés de l’Etat…

Comment le système fonctionnait en pratique ?

Si vous intentiez un procès que vous gagniez, et si votre adversaire refusait d’obtempérer, il
était déclaré hors la loi, et il disposait de quelques semaines pour quitter l’Islande. A
l’expiration de ce délai vous pouviez attenter à sa vie sans conséquences pour vous au
regard de la loi.
Si ses amis tentaient de le défendre, il violaient la loi et pouvaient à leur tour être poursuivis.

Le problème que l’on peut se poser est de se demander comment faire si l’adversaire était
suffisamment puissant pour défier la loi avec ses soutiens et leurs talents de combativité ?
La question se pose surtout lorsqu’il avait affaire à quelqu’un de moins puissant que lui !

Le système juridique simple islandais pouvait répondre à cette question : une réclamation de
dommage et intérêt pouvait être transmissible. Si la victime était trop faible pour faire valoir
ses droits, elle pouvait les vendre ou les donner à quelqu’un de plus puissant. Il était dans
l’intérêt de celui-ci de faire valoir les droits de la victime afin de toucher les dommages et
intérêts et d’établir sa réputation pour d’éventuels conflits ultérieurs.
Dans ce système, la victime était contrainte de vendre tout ou parti de ses dommages et
intérêts, mais elle obtenait en échange quelque chose de plus grand : à savoir que
quiconque lui porterait préjudice devrait en supporter les conséquences. Cette protection
pouvait devenir permanente, si la victime agissait de la même manière dans les mêmes
circonstances : en sollicitant systématiquement un allié plus puissant que lui.

Dans nos sociétés modernes, nous disposons de deux législations : une publique, pénale, et
une privée, civile. Le droit pénal est mis en œuvre avec des moyens publics et le droit civil
avec des moyens privés. Ainsi, dans une affaire civile, l’avocat joue le même rôle que le
procureur de la République, en tant qu’employé d’Etat. Dans l’Islande médiévale, toute la
législation avait un caractère civil. C’était à la victime qu’incombait la responsabilité de faire
valoir ses droits, individuellement ou avec l’aide d’autres. La victime qui transfère une partie
de ses droits à un allié plus puissant, se trouve dans la même situation qu’un plaignant qui
partage ses dommages et intérêts avec son avocat au lieu de lui payer ses honoraires.

Est-ce si injuste que la victime soit obligée d’abandonner tout ou partie de ses dommages et
intérêts ? Ce n’est pas si sûr : en regardant notre système judiciaire , la victime d’un délit
civil, doit comme l’islandais supporter les frais pour prouver le bien-fondé de sa plainte, alors
que la victime d’un délit pénal n’obtiendra aucun dommage et intérêt, sauf dans le cas où
elle mènera en parallèle une action civile et en payera les frais.
Nous pouvons donc considérer le système judiciaire islandais comme un régime de droit civil
élargi incluant les délits pénaux.
Dans notre système pénal, le perdant ne paie pas sa peine sous forme d’argent, mais sous
forme d’emprisonnement, voire d’exécution capitale. Dans le régime islandais, le règlement
habituel consistait en un versement à la famille de la victime. Le paiement pour un
assassinat s’appelait le wergeld : " l’homme-or ". D’après les estimations, l’importance du
paiement correspondant au meurtre d’un homme ordinaire, était compris entre 12,5 et 50

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/jeanbaptisteislandejusticeprivee.htm (2 sur 4)18/06/2004 17:58:21


Islande : la justice était privée…

années du salaire d’un homme quelconque. Ceci est un châtiment largement supérieur, à
celui d’un tueur de nos jours, compte tenu de l’incertitude de sa condamnation et de sa mise
en liberté conditionnelle éventuelle.

Le système islandais tenait compte aussi d’une plus grande différence entre homicide et
assassinat comparé à notre système :

Si un homme était tué, la première chose à faire, pour un tueur " respectueux des lois ", était
de déclarer au plus proche voisin le crime et de le prendre pour témoin. Le code norvégien
précisait : " le jour où il aura commis ce crime, le meurtrier devra avouer son acte avant que
sa monture ait dépassé les trois premières maisons qu’il trouvera sur sa route, sauf dans le
cas où il s’agit de l’habitation de la famille de la victime, ou des ennemis du meurtrier, car
alors sa vie serait en danger ".
La personne qui signale son crime est une personne qui a commis un homicide. En
revanche un homme qui dissimule son forfait est un assassin. Cette distinction était tenue
pour très importante, car un grand nombre de gens portaient des armes et, l’activité viking
[pirate] était courante. A cette époque, l’acte d’assassiner était donc considéré comme
honteux, mais pas celui de tuer..
Les deux actes avaient donc des conséquences juridiques différentes. En commettant un
assassinat La possibilité de toute justification était perdue, y compris celle de la légitime
défense.

Après avoir décrit l’ensemble du système islandais, nous pourrions nous demander quel était
son efficacité réelle ?
Un chef puissant qui souhaitait défier la loi se trouvait confronté au transfert de plainte de la
victime comme nous l’avons vu plus haut. Mais en perdant le procès, il se trouvait également
en position de faiblesse. Beaucoup de ses amis pouvaient, alors lui refuser de lui accorder
leur soutien.
Même s’il avait des partisans, chaque nouveau combat entraînait une nouvelle série de
procès que son camp perdait. Et si une personne du camp opposé était tuée, sa famille
pouvait aussi réclamer un wergeld et se joindre à la coalition formée contre ce hors-la-loi. La
coalition pouvait donc s’agrandir. Le pouvoir était bien réparti, et le système pouvait bien
fonctionner tant qu’aucune faction n’arrivait à s’approprier la moitié des combattants de
l’ensemble de l’Islande !
Même si le système semblait pouvoir se détériorer dans une escalade, nous imagineons
bien que chaque ennemi tué devait être payé sous forme d’indemnité. Et chaque victime
pouvait avoir des amis ou parents qui restaient neutres si le meurtre était compensé par un
wergeld approprié. Le cercle vicieux de la multiplication des procès pouvait donc être
interrompu naturellement.

Les sagas islandaises qui nous sont parvenues sur cette époque, nous donnent l’impression
que la principale occupation des islandais était de s’entretuer. Il semble plutôt que la
principale occupation des personnages de saga ait été de se poursuivre en justice.

Le système islandais s’est effondré après 300 ans de fonctionnement. Les 50 dernières
années furent décrites comme particulièrement violentes. Mais, d’après les estimations le
nombre de morts s’est élevé à 350 sur une population de 70 000 habitants durant cette
période. Ce qui correspond à peu près à un mort par an pour 10 000 habitants. Des chiffres
qui sont tout à fait comparables au taux de mortalité sur les autoroutes, ou au taux combiné
des homicides volontaires et assassinats. Ceci laisse à penser que pendant la période la
plus violente de l’histoire médiévale islandaise, leur société n’était pas plus violente que la
notre aujourd’hui !

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/jeanbaptisteislandejusticeprivee.htm (3 sur 4)18/06/2004 17:58:21


Islande : la justice était privée…

Les raisons de l’effondrement du système islandais ne sont pas clairement établies.


Il semblerait que l’Islande ait été corrompue par une idéologie étrangère : la monarchie.
Pendant la période finale d’effondrement, l’enjeu des procès entre coalitions n’était plus de
savoir qui devait combien à qui, mais qui allait gouverner l’Islande.
Des appétits extérieurs sont aussi incriminés, notamment celui des rois norvégiens voisins,
s’impliquant dans le jeu politique islandais, s’alliant avec une coalition puis une autre. Le roi
de Norvège aurait pu en apportant son soutien prestigieux à un chef ou un autre tenter de
les acheter pour prendre le pouvoir en son nom. Mais cela ne se produisit pas.
Cependant après 50 années de troubles, 3 " quart " des quatre " quart " islandais
abandonnèrent leur liberté, et votèrent en faveur de la prise du pouvoir du roi de Norvège.
Enfin, en 1263, le dernier " quart " donna lui aussi son accord.

La société politique islandaise avait vécu. Les règles de droit qui permettaient de tuer, ne
sont bien évidemment pas acceptables dans nos sociétés modernes. Cependant en dehors
de ces lois précises, l’organisation du système juridique et politique islandais reste un
exemple de premier ordre. Il est comparable à celui d’Athènes au temps des stratèges
antiques. Mais son histoire est peu connue. Elle est à méditer.

Jean Baptiste

" la police privée du droit, l’Islande médiévale et le libertarianisme ", David Friedman, Vers une société sans
état, Ed. Les belles Lettres.

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La révolte des électeurs

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Politique La révolte des électeurs. Philippe ROBERT

"Ils (les Français) veulent l'égalité dans la liberté et, s'ils


ne peuvent l'obtenir, ils la veulent encore dans l'esclavage."
Alexis de Tocqueville.

---------------------

Les échéances de 2002 approchant à grands pas, il m'est revenu en mémoire un


article publié dans Le Figaro du 1er septembre 1998 par Pierre Albertini, député UDF,
intitulé "La révolte des électeurs". Tout en reconnaissant que les temps ont changé
depuis trois ans, je ne peux néanmoins m'empêcher d'éprouver encore et toujours de
la défiance pour une classe politique qui, globalement, n'a jamais été réellement
capable de réformer le pays; cela doit sans doute venir de la persistance du
conformisme, pour ne pas dire le manque de courage dans l'innovation politique, qui,
manifestement depuis des décennies, caractérise nos élites plus soucieuses de leur
propre carrière que d'assurer réellement l'avenir de notre pays. Il suffit de voir, pour
s'en convaincre, dans quelle impasse nous a conduit cette conception dévoyée de la
politique faisant que les Français les plus lucides peuvent à bon droit se demander si
la France, ainsi malmenée, en réchappera jamais... Si j'ai donc choisi de revenir
aujourd'hui sur cet article de Mr Albertini, et plus précisément sur le débat de fond que
ce dernier a ainsi ouvert sur le libéralisme, c'est parce que trop de déclarations, trop
de projets politiques, fussent-ils de bonne foi, peuvent laisser croire que la pensée
française de droite serait incapable d'intégrer l'indispensable et nécessaire concept
libéral et humaniste qui, pourtant, lui appartient en propre. Il serait donc désastreux
pour la France que l'alternance tant souhaitée débouchât sur un retour pur et simple à
une vieille et constante politique socialisante dont la mise en oeuvre, depuis des
décennies, a finalement donné lieu à la lente décomposition morale et politique de
notre pays.

C'est pourquoi j'ai été surpris de trouver sous la plume de Pierre Albertini, en
espérant que je ne déforme pas sa pensée, que "le piège qui guette l'opposition (c'est-
à-dire le (ultra ?) libéralisme) est déjà en place"... De quoi est-il question ? C'est bien
simple : il s'agit tout bonnement de voir s'instaurer un terrifiant "remake" qui renverrait
le centre-droit et la droite aux slogans du type "Enrichissez-vous !" "laisser faire,
laissez passer !", c'est-à-dire à toutes ces horreurs économiques qui ne sauraient
avoir cours en France et sur lesquelles le terrorisme intellectuel de gauche, funeste
extension des totalitarismes brun et rouge du XXème siècle, tente, par la force, de les
réduire à un silence de mort... Il faut donc à tout prix éviter de verser dans un projet
libéral "épousant exclusivement les contours d'un libéralisme façon 80, révisé 90". En
d'autres termes, flétrissons Margaret Thatcher qui a pourtant su, certes sans
ménagement, relever durablement un Royaume-Uni en pleine déliquescence; et plus

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La révolte des électeurs

encore, ne suivons surtout pas le mauvais exemple de l'insolente décennie de


prospérité dont les Etats-Unis sont totalement redevables à Reagan (les
reaganomics) et à laquelle, pour un temps le plus court possible, les évènements du
11 septembre dernier ont mis un terme; plutôt que de maudire l'époque et l'Amérique,
je préfère de loin me tourner vers Jean-Paul II lorsque le Saint Père lance au monde
son fameux message lumineux de foi et de courage : "n'ayez pas peur !".

Mais tous ces méchants alibis, dont se parent comme d'une vertu première nos
intellectuels et politiques de gauche et d'extrême gauche, ne sont-ils pas aussi faits
pour effrayer les Français et permettre ainsi à d'avantageuses rentes de situation,
politiques et syndicales en particulier, de perdurer dans le plus grand confort assorti
d'un minimum de risques ?... C'est pourquoi les libéraux dignes de ce nom refusent
avec la plus grande énergie de se laisser enfermer dans une spirale où règnent en
maître l'irresponsabilité et la paresse; car il faudrait tout de même arrêter, les uns et
les autres, de se payer de mots dont l'électeur n'a vraiment que faire pour passer,
avec un projet politique libéral et humaniste crédible, à une action concertée de la
droite française qui soit susceptible d'emporter l'agrément (ou mieux encore,
l'enthousiasme) du plus grand nombre. Car les Français exigent immédiatement de la
droite qu'elle réussisse une mue qui lui rende, en témoignant d'un esprit nouveau,
toutes ses chances face à la fatalité socialiste.

Pour Pierre Albertini, encore, "l'opposition républicaine doit être guidée par la
recherche d'un équilibre nouveau entre liberté et responsabilité, couple indissociable
dans une société de confiance et de progrès." Ainsi Albertini nous exhorte-t-il, et je
péfère ce ton-là, à mettre en exergue de tout projet les idées-forces que sont
l'initiative et la solidarité, l'individualisme et l'égalité des chances, la recherche et
l'éthique, enfin l'économie de marché et la protection de la nature : "Bref, ce que le
bon sens populaire exprime par une balance souhaitable entre les droits et les
devoirs." Comme nous ne pouvons nous contenter d'une simple déclinaison de
bonnes intentions appelant au consensus, il est essentiel que l'opposition, si elle veut
enfin convaincre les Français qui comptent désespérément sur elle, franchisse sans
état d'âme le Rubicon libéral qui, seul, lui permettra de s'opposer sans ambiguïté et
avec courage à l'idéologie gauchiste ambiante qui est la cause première de la
régression permanente de notre pays.

Il ne faut pas se leurrer, c'est seulement en payant le prix le plus élevé que la droite
entrera dans l'aggiornamento structurel et moral que les électeurs les plus fidèles -
dont on peut même dire qu'ils sont héroïques - ne cessent, depuis si longtemps,
d'appeller de tous leurs voeux. Aussi ne craignons pas de laisser les contempteurs
ignorants, démagogiques et clientélistes du meilleur libéralisme selon Bastiat et
Hayek, qu'ils nomment "ultralibéralisme" pour embobiner sans vergogne le gogo,
s'époumoner en vain lorsque notre propre projet, dès lors qu'il est fondé sur les
inaliénables exigences de la propriété et de la liberté individuelle au service de tous,
doit nous assurer la maîtrise de notre destin en même temps que nous contribuons,
par notre action, à l'épanouissement d'une société française libérée.

Philippe ROBERT

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La révolte des électeurs

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Le 10 mai 2001, Il y a 20 ans MITTERRAND usurpait le pouvoir....

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Histoire Le 10 mai 2001, Il y a 20 ans MITTERRAND usurpait le pouvoir.... Par Gérard Di Giorgio
politique

le 10 mai 2001: l'arrivée de la gauche au pouvoir a vingt ans... Quel Malheur ...! Il n'y a pas de quoi pavoiser.
C'est honteux de vouloir à tout prix faire l'apologie de celui qui usurpa le pouvoir avec l'aide des communistes.

Déjà sur la brèche au début de IV ème République, il mangea à tous les rateliers,comme ministre de l'intérieur
d'un gouvernement de droite ,il fit ouvrir le feu par les forces de l'ordre pour réprimer les mineurs en grèves;
des milliers de morts.(Les syndicalistes ont la mémoire bien courte). Sous la Présidence du Conseil de Guy
Mollet (Socialiste), Mitterrand fut ministre de l'intérieur pour la 2ème fois de 54 à 55 et ministre de la justice de
56 à 57 période où à l'Assemblée Nationale la gauche fit voter les pouvoirs spéciaux à l'armée (Général
MASSU), c'est à dire tous les moyens pour mater la rébellion qui débutait en Algérie.

A partir de 1958, il s'oppose au retour de Charles DE GAULLE et vote NON à la constitution de Vème
République, puis il ne cessera pas de lui mettre des batons dans les roues, le traitant même de dictateur... La
honte n'étouffait pas ce petit monsieur...! Lui , le nostalgique de IVème République. Entretemps, il y a eu l'affaire
plus que douteuse de l'observatoire, affaire qu'il provoqua lui-même pour se faire de la publicité et passer pour
une victime, voir un martyr. On connaît la suite...

Au pouvoir suprême de 81 à 95, il se prit pour un Roitelet et fit de la France une République bananière où se
développa , pêle-mêle, la corruption, le copinage, les combines douteuses, le favoritisme, le détournement
d'argent, les enrichissements personnels, l'irresponsabilité, les délits d'initiés, les infiltrations des médias, des
administrations, les verrouillages des points stratégiques au profit des siens (famille et famille politique),
l'avènement des minorités qui imposèrent leurs lois à la majorité des Français, l'insécurité, le vol, les viols, la
prostitution, la drogue, le chômage, les impôts et le matraquage des contribuables, la sublimation des loisirs et
du sexe, du "farniente", l'encouragement à la main tendue, les fuite des capitaux, des cerveaux et des créateurs
d'entreprises vers des cieux plus cléments, fiscalement et administrativement, bref... un joli palmarès...Tout cela
méritait-il un tel tapage, une telle apologie ? Non vraiment pas.

Dans ce monde où tout marche sur la tête, c'est encore une farce de nos intellectuels et de nos médias pour
essayer de détourner notre attention de la boue nauséabonde du gouvernement Jospin en place depuis 1997
par la volonté non pas du peuple Français mais par l'initiative hasardeuse d'un autre Roitelet, naïf, celui-là, qui
n'a rien trouvé de mieux que de tresser une couronne de laurier à son prédécesseur, à son décès Tout cela ne
méritait que l'indifférence la plus totale, le silence et l'oubli.

La morale de toute cette histoire:

Personne n'est encore arrivé à faire courir un mulet aussi bien et aussi vite qu'un pur sang, même après des
années et le temps n'y a changé et n'y changera rien.

Gérard DI GIORGIO

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11 NOVEMBRE 2001 (suite du 11 novembre 1940)

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Histoire 11 NOVEMBRE 2001 (suite du 11


politique novembre 1940) par Christian GERMAK

Non messieurs, non mesdames les communistes, vous n’étiez pas parmi nous le 11
novembre 1940, vous mentez lorsque vous osez le susurrer au départ, pour l’affirmer
ensuite et vous glisser parmi ceux qui de leur sang ont marqué cette date.

Les hasards de la politique vous ont permis de frapper à notre porte, est-ce pour
rendre hommage à ceux qui contre vous furent les victimes de vos alliés les National
Socialistes ?

Comment, vous madame Buffet, osez-vous marquer votre nom sur une gerbe qui
n’est là que pour marquer une fonction.
Comment, vous Delanoë osez-vous toucher la couronne des mêmes mains qui
dévoilèrent une plaque contre l’armée française. Ne savez-vous pas qu’en temps de
guerre, car nous sommes en guerre, fournir des arguments à ceux qui actuellement
appellent à la guerre sainte contre nous, est un acte de haute trahison passible de la
peine de mort.

Non ce n’est pas parce que les hasards de la politique vous ont donné le pouvoir, que
vous avez le droit de venir chercher les lauriers qui ont chuté de la tête de ceux qui
tombèrent sous les coups de vos alliés National Socialistes pour vous en ceindre le
front.

Non vous n’avez pas le droit de vous emparer de la poussière tachée du sang de
ceux qui sont tombés le 11 novembre 1940, pour vous en orner la boutonnière.
Qu’il vous suffise d’avoir l’honneur de pouvoir rendre hommage à ces jeunes dont
vous ne faisiez pas partie. Les vôtres appelaient alors à la collaboration, critiquaient
les nôtres et les vendaient à l’ennemi sur l’autel du sacrifice.

Non messieurs, votre parti était celui des ennemis de l’intérieur, celui des traîtres.

Vous nous rendez hommage, nous devons accepter, mais c’est en 1940 qu’il

fallait être parmi nous. Maintenant vous n’avez le droit que d’honorer ceux qui sont
tombés et par là, de reconnaître l’erreur des vôtres qui par leur alliance avec les
National Socialistes provoquèrent la seconde guerre mondiale et des millions de
morts.

Votre parti était celui de l’ennemi de la France. C’est d’ailleurs toujours et encore à
ceux qui voulurent détruire cette France que va votre sensibilité à sens unique,
lorsqu’il n’y a pas de gloire des autres que vous pourrez dérober pour vous en ceindre

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11 NOVEMBRE 2001 (suite du 11 novembre 1940)

le front.

Non le 11 novembre 1940, seule la Marseillaise, le Chant du Départ avaient le droit


de cité. Personne, mais vraiment personne ne chanta, ni ne murmura l'Internationale,
c’était le chant de l’ennemi de la France, de la Liberté, et en cela, il n’y a rien de
changé.

Non, vous les communistes et vos suppôts, vous n’avez pas à déposer des gerbes et
des coussins mortuaires sans signification. C’est pour déposer des Croix de Lorraine
que nous avons risqué notre vie.

Votre déviation est celle des coucous qui pondent dans le nid des autres. Voleurs de
gloire de tous poils, votre parti a ciré les bottes Allemandes jusqu’au moment où vos
maîtres ont décidé de changer de valets.

Christian Germak

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L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

Accueil Recherche par sujet

www.diploweb.com Histoire de l'Europe

Le pacte Ribbentrop-Molotov, l'agression soviétique contre la Pologne le 17


septembre 1939

et sa négation russe en 1999. L'état des connaissances scientifiques en 2000,

par Alexandra Viatteau, enseignante en sciences de l'information

Biographie de Le 17 septembre 2000, à la date anniversaire de Mise


l'auteur en bas de l'agression soviéto-nazie contre la Pologne, la "Fête de en
page l'Humanité" battait son plein à Paris. Les communistes ligne
français interpellaient leur ministre au gouvernement 2000
Mots clés - key français à propos du prix du pétrole, mais laissaient
words: alexandra dormir l'histoire.
viatteau,
pologne, pacte L'année 1999 marqua, peut-être, la dernière tentative du
germano- communisme international de lancer dans le monde -
soviétique, depuis Moscou - une désinformation officielle russe niant
allemagne nazie,
une fois encore l'agression du 17 septembre 1939 contre
union soviétique
la Pologne et les répressions massives contre les Polonais,
stalienne,
aboutissant à un génocide. En effet, le Ministère russe des
ribbentrop,
Affaires étrangères publia le 14 septembre 1999 une
molotov,
négationnisme déclaration affirmant que les "actes" en question
russe, partage de (l'occupation du tiers du territoire polonais de l'époque,
la pologne, conformément aux clauses de partage de la Pologne entre
désinformation, Hitler et Staline et une extermination décidée et exécutée
recherches en commun) "étaient dictés non par la volonté d'occuper
historiques, des territoires étrangers mais par la nécessité d'assurer la
communisme sécurité de son propre pays".
international,
génocide, katyn, Surprise
onu, vatican,
démocraties Le MID (Ministère des AE russe) savait que la Pologne
occidentales réagirait, mais comptait sur l'ignorance, l'indifférence ou
durant la seconde l'accord tacite en Occident, notamment des forces
guerre mondiale. communistes bien implantées et de celles d'une gauche
tolérant, ou partageant leur négationnisme historique. Or,
les choses en allèrent autrement. A Varsovie, le Président
de la République, Aleksander Kwasniewski lui-même,
malgré son passé communiste, accusa la Russie de
"falsifier l'histoire dans sa présentation de l'invasion

http://www.diploweb.com/p7viat03.htm (1 sur 13)18/06/2004 17:58:27


L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

soviétique de la Pologne en 1939, deux semaines après


l'entrée des troupes nazies".

"Le mensonge historique est un crime" affirma pour sa


part le Ministre des Affaires étrangères polonais, Bronislaw
Geremek, tout en précisant qu'il s'exprimait en tant
qu'historien : "Qui aujourd'hui peut encore croire qu'il n'y
a pas eu d'agression de l'URSS le 17 septembre, si tout le
monde en Pologne et en Russie connaît les clauses
secrètes du pacte Ribbentrop-Molotov ? .. L'Histoire c'est
le métier de la vérité et à chaque fois qu'un mensonge est
prononcé, l'historien a un sentiment de viol, mais aussi de
crime", déclara Bronislaw Geremek.

Il se trouva qu'à la suite d'une très contestable coupe de


dernière minute de l'éditeur dans le texte des décisions
légales de l'ONU de 1948 sur le génocide, n'innocentant
pas les régimes communistes des génocides commis -
coupe opérée en l'absence de l'auteur dans l'ouvrage
consacré à cette époque ("Staline assassine la Pologne,
1939-1947", éd. du Seuil, Paris 1999), le livre parut en
retard, le 17 septembre 1999, et non le 1er septembre,
comme prévu. On crut, semble-t-il, à Moscou que la
France avait oublié l'invasion de la Pologne par Staline et
la suite de l'histoire. Or, Radio France Internationale me
demanda de réagir. Je le fis en rappelant les faits, y
compris ceux restés longtemps secrets, inscrits aussi dans
mon livre. L'extrait non publié est présenté ci-
dessous, dans la rubrique Plus avec www.diploweb.
com.

Recul

La déclaration du MID n'entraînait pas une simple affaire


russo-polonaise. Le gouvernement russe ne pouvait, en
fin de compte, reproduire et resservir la propagande
mensongère stalinienne, faite pour tromper l'Occident en
1939 et pendant la guerre froide. Ce bluff, une fois raté,
pouvait devenir une affaire de prestige, remettant en
question la crédibilité russe dans le concert international.
Une grande puissance, surtout dans une passe difficile, ne
peut se permettre qu'on en rie.

Devant la virulente protestation polonaise au plus haut


niveau, et des signes que la communauté historique, et
peut-être même politique occidentale prendrait envers et
contre tout connaissance des faits et de la vérité,
Alexandre Yakovlev, diplomate de haut vol et président

http://www.diploweb.com/p7viat03.htm (2 sur 13)18/06/2004 17:58:27


L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

d'une Commission des victimes politiques près la


Présidence russe, déclara qu'il s'agissait "probablement
d'une initiative des employés du Ministère". "Je sais, dit-il,
que le Président Eltsine ne partage pas ce point de vue.
C'est comme si quelqu'un voulait gagner un jeu politique
sur le dos des victimes de Katyn". L'affaire fut close.

Un an plus tard, au mois de septembre 2000, on dansa


donc le 17 à la "Fête de l'Humanité". Il est vrai que pour
les communistes français, septembre 1939 n'avait pas été
triste.

Que se passe-t-il alors ?

Le 21 septembre 1939, le Nonce apostolique à Paris avait


signalé au Vatican que des députés communistes faisaient
distribuer dans les couloirs du Palais Bourbon
"évidemment en accord avec l’ambassade russe, des
feuilles où ils rejettent sur l’Angleterre l’échec des
tentatives de paix et affirment que Staline est décidé à
observer (après avoir pris sa part de la Pologne) une
stricte neutralité".

Que les Soviétiques prennent donc la Pologne orientale,


bien au-delà de la Ligne Curzon, et y procèdent à
l'extermination et à la déportation des Polonais ne
dérange pas plus les communistes français que l'action
commune soviéto-nazie qu'ils appuient à l'époque avec
force.

Une partie de la presse hésite. Des archives fermées et


toujours difficiles d’accès du vice-ministre polonais des
Affaires étrangères de l’époque, Wladyslaw Szembek,
dévoilent un entretien que celui-ci a eu avec le ministre
français Paul Gautier, le 26 septembre 1939 : "Gautier
attire mon attention, écrit Szembek, sur des symptômes
inquiétants dans la presse française, qui a l’air d’accepter
comme un fait accompli le partage de la Pologne entre
l’Allemagne et la Russie. Cela crée dans l’opinion française
une sorte de psychose que ce n’est plus la peine de lutter".

Le second pacte germano-soviétique

Le 29 septembre 1939, le lendemain de la signature de ce


second pacte Ribbentrop-Molotov, le Nonce à Paris
observe que "beaucoup dépendra des résultats des
entretiens (germano-soviétiques) à Moscou, encore
entourés de mystère", que le Vatican lui-même n’avait pas

http://www.diploweb.com/p7viat03.htm (3 sur 13)18/06/2004 17:58:27


L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

encore percé. Il s’agit des protocoles secrets du pacte sur


lesquels reposa notamment l'extermination conjointe,
communiste et nazie, de la Résistance polonaise. "En tout
cas, poursuit le Nonce, il est intéressant de noter qu’au
sein du Parti socialiste, renforcé par suite de la désillusion
du Parti communiste, s’agitent plusieurs courants dont
l’un - celui de Monsieur Faure - se montrerait disposé à
examiner l’offensive de paix de Monsieur Hitler".

Or, cette offensive de paix hitlérienne, parfaitement


mensongère, d’ailleurs, consistait à "restituer
l’indépendance de la Tchécoslovaquie", mais seulement à
"reconstituer une Pologne réduite (sans Gdansk/Dantzig,
ni Poméranie, ni Silésie) et sans indépendance". Cela
aussi est intéressant à noter : une partie de la gauche
française, des communistes aux radicaux, n’envisageait
pas le partage de la Pologne comme une entrave à des
compromis avec l’Allemagne hitlérienne et l'Union
soviétique stalinienne.

Il y a quelque tristesse à constater que c’est le ministre


Ciano, fasciste italien, même s’il n’était pas tout à fait un
fasciste aligné, qui s’insurge ouvertement le 28 septembre
1939 contre la "barbarie des Allemands et des Russes".
Propos qui sont aussitôt rapportés au Pape Pie XII : "C’est
un mouvement antichrétien contraire à toute notre
culture ; il faut revenir aux invasions barbares pour
trouver un parangon historique. En attendant, la Pologne,
Etat catholique, est finie : elle a été mal conseillée
d’accepter la guerre", dit Ciano. Comme si la Pologne
avait eu le choix... Elle avait tout de même été agressée
sans déclaration de guerre par l'un et l'autre des deux
envahisseurs, Hitler et Staline.

Le 2 octobre 1939, l’Ambassadeur de France auprès du


Saint-Siège, François Charles-Roux, cherche à effacer la
mauvaise impression faite par les velléités de compromis
à Paris. Il se rend à la Secrétairerie d’Etat, pour y lire avec
solennité un long télégramme de Daladier : "... Le
Gouvernement français, qui compte deux catholiques,
s’attend à des paroles de très grand réconfort adressées à
la bonne cause qui est naturellement celle que la France
défend aujourd’hui... L’action entreprise par la Russie
(l’agression de la Pologne) peut offrir au Saint-Père
l’occasion d’exprimer, sans mettre directement en cause
l’Allemagne, la position de l’Eglise envers un attentat qui a
pour conséquence de soumettre les populations
catholiques romaines et uniates de la Pologne à la
domination bolchevique... ".

http://www.diploweb.com/p7viat03.htm (4 sur 13)18/06/2004 17:58:27


L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

Le Vatican dénonce les totalitarismes nazi et


soviétique

C’est tout à fait ce que va faire le Pape le 20 octobre


1939, à cela près qu’il va mettre en cause encore une fois
le nazisme et le communisme ensemble, et même un
certain aveuglement des démocraties occidentales.

En effet, le Souverain Pontife dresse un bilan amer du


premier mois de la guerre sous la forme solennelle d’une
encyclique où s’exprime l’amertume d’avoir prêché dans le
désert, dès 1937, le danger, notamment génocidaire, des
deux totalitarismes criminels, nazi et soviétique, à ceux
qui, "nombreux, n’avaient pas compris l’importance de la
mission éducatrice et pastorale de l’Eglise et ses
avertissements". "C’est au sommet d’erreurs et de
mouvements antichrétiens qu’ont mûri ces fruits amers...
". "Du sang d’innombrables êtres humains, de non
combattants aussi, s’élève une lamentation funèbre et
déchirante au-dessus de la Nation bien aimée qu’est la
Pologne, qui, par fidélité à l’Eglise, pour ses mérites
glorieux envers la civilisation chrétienne, inscrits en lettres
indélébiles dans les fastes de l’histoire, a droit à la
sympathie humaine et fraternelle du monde, et attend,
confiante dans la puissante intercession de Marie
"Auxilium Christianorum", l’heure de la résurrection dans
la justice et dans la paix... " (Lettre encyclique "Summi
Pontificatus").

Dans la seconde partie du message, le Pape se tourne


déjà vers l’avenir, pour s’interroger sur "l’ordre nouveau
fondé sur la justice et la prospérité" que promettent les
agresseurs nazis et communistes ensemble, chacun y
mettant un sens différent, ainsi que les démocraties
alliées agressées, qui y voient encore autre chose. Car, il
y a des poncifs, qui, lorsqu'ils sont creux, peuvent servir
des objectifs opposés. Pie XII, lui, se demande si l’on peut
fonder un monde juste et bon sans Dieu, sans foi, sans
morale et sans authentique liberté enracinée dans la
charité : "Les traités de paix, le nouvel ordre international
à la fin de cette guerre seront-ils animés par la justice et
l’égalité envers tous, par l’esprit qui libère et pacifie, ou
seront-ils une lamentable répétition des erreurs anciennes
et récentes ?", se demandait le chef de l’Eglise catholique,
qui s’adressait en cet automne 1939 aux nations
chrétiennes et démocratiques, espérant sans doute que
les deux régimes soudain ligués d'Hitler et de Staline
seraient ensemble vaincus par elles, et qu’elles-mêmes

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L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

"comprendraient mieux les avertissements de l’Eglise


qu’elles ont transgressés dans leur fausse sécurité des
temps passés".

Le Pape attire l'attention sur le sort de la Pologne

La guerre dura plus de cinq ans. Les alliés soviétiques


d'Hitler devinrent - après et du seul fait de l'attaque
allemande de juin 1941 - les alliés des Alliés, et donc des
Polonais. Mais il y eut une constante : l'occupation
soviétique de la Pologne. Le 15 novembre 1944, après la
tragédie de la bataille de Varsovie, à laquelle Staline retira
par ordre spécial l'appui de l'Armée Rouge, Pie XII reçut
en audience des Polonais de Rome. Il rendit un profond
hommage à l'héroïsme de la Résistance polonaise en butte
une fois de plus au harcèlement nazi et soviétique.
"Quand une fois passé l'ouragan vertigineux de folie, de
haine, de cruauté, le monde commencera à se ressaisir,
que, spectateur épouvanté de l'étendue du désastre, il
commencera à reprendre son équilibre, il reconnaîtra, il
devra reconnaître, la part de la Pologne dans l'œuvre de
son salut".

Le Pape tenta de faire réagir avant tout les


gouvernements alliés occidentaux, "dont peut encore
dépendre le sort de la Pologne et des Pays Baltes
(toujours occupés par l'URSS, selon les clauses du pacte
Ribbentrop-Molotov), où des agresseurs cruels, inhumains
accumulent aujourd'hui des atrocités inouïes". Comme le
gouvernement des Etats Unis, encore en proie à la
stalinophilie, ne semblait pas se rendre compte du danger,
les évêques américains publièrent une déclaration contre
les "systèmes tyranniques". Mgr Cigognani écrivit le 20
novembre 1944 à Mgr Tardini à Rome : "Ils ne nomment
pas les Russes, mais tous comprennent que les systèmes
soviétique et nazi sont ainsi condamnés".

Défis pour l'historien et l'enseignement

Staline misa, comme toujours, sur la propagande


communiste et sur ses relais en Occident, ainsi que sur le
mensonge et le blocage de l'information, dont il reste
toujours quelque chose et qui maintiennent au moins
l'incertitude. La mésinformation et la désinformation
demeurent encore aujourd'hui le facteur clé des
négationnismes et de la confusion historique.

Le 15 avril 1945, de Washington, Mgr Cigognani rapporta

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L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

à Rome comment à Yalta, "Staline a déclaré aux autres


deux "grands" que la Russie pouvait assumer la
"rééducation de la jeunesse en Europe... et qu'il fallait
quinze ans pour donner une formation intellectuelle
complète à la jeunesse d'Europe..." Quinze ans, c'est à
dire que dans les années 1960, la nouvelle génération
devait être, sinon communiste, du moins avoir été formée
et instruite de façon à avoir accepté la vision et la version
communiste, voire stalinienne des faits et de
l'"interprétation de l'histoire". Le pari de Staline n'a pas
été tout à fait tenu sur le plan idéologique et politique,
mais il l'a été en bonne partie sur le plan historique. Toute
notre historiographie en porte des traces.

Pour revenir au 17 septembre 1939 et au pacte


Ribbentrop-Molotov, ce fut le mouvement russe Mémorial
qui prit la parole après Alexandre Yakovlev, pour déclarer
aux Polonais dans le prestigieux hebdomadaire catholique
de Cracovie, Tygodnik Powszechny : "Ce fut une
agression, qui marqua le début de la tragédie de millions
de Polonais, d'Ukrainiens, de Biélorusses, de Baltes. Nous
ne voulons pas fuir cette responsabilité. Nous désirons
simplement que les nations auxquelles l'URSS a infligé ces
malheurs ne chargent pas de cette culpabilité tous les
Russes vivant aujourd'hui" (26 septembre 1999).

En effet, cela est très important. Une vision claire des


responsabilités est tout aussi importante que la
connaissance lucide de la vérité aux fondements des
réconciliations et de l'avenir.

Alexandra Viatteau

Ecrire à l'auteur : A. Viatteau, Institut Français de Presse,


Université Paris II, 92 rue d'Assas, 75270 Paris cedex 06.
France

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L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

Présentation de l'extrait non publié

Voici l'extrait qui n'a pas paru en 1999 dans le livre d'A.
Viatteau : "Staline assassine la Pologne". Pour ceux qui
n'ont pas encore lu l'ouvrage et sa conclusion, signalons
que le commentaire ci-dessous est d'A. Viatteau avec -
entre guillemets et en gras - les définitions du génocide
retenues par l'Organisation des Nations unies dans son
préambule à la "Convention sur le génocide" de mai 1949.

L'absence de ce passage dans la conclusion laisse le


lecteur du livre sur le jugement de l'auteur, sans la base
légale - en droit international - du jugement de l'ONU.
C'est à dire l'organisation internationale de référence du
monde contemporain.

L'extrait :

L'Union soviétique a "violé les lois ou coutumes de la


guerre à l'égard de ressortissants alliés" et
"prémédité, préparé et déchaîné" une agression contre
la Pologne en septembre 1939, de concert avec
l'Allemagne nazie. Elle a "commis avant, pendant" et
même après la guerre, contre des combattants alliés et
des populations civiles, "des actes tels que le meurtre,
l'extermination, l'asservissement, la déportation et
autres actes inhumains, ou des persécutions pour
des raisons politiques, raciales ou religieuses".
L'URSS a signé la Convention de l'ONU sur le génocide
tout en ayant violé la Convention ouvertement, ce dont
l'ONU était consciente et informée.

L'URSS s'est engagée, en signant la Convention, à


sanctionner elle-même pénalement les responsables de
génocides (ce qui s'applique au génocide polonais, mais
aussi à celui d'autres nations occupées et annexées, ou
persécutées, y compris à celui de la nation russe elle-
même par ses dirigeants), et à les traduire devant une
Cour internationale de justice. Il faudrait pour cela qu'une
"partie contractante" de l'ONU portât une accusation de
génocide contre l'URSS, ou la Russie, devant les Nations
unies.

L'"entente, incitation, complicité de génocide"


mettent directement en cause, au moins pour la période
1939-1941, la collusion germano-russe ou soviéto-nazie,
et la complicité de génocide, non seulement polonais, de
ces deux Etats dominés par deux partis criminels que

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L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

furent le PCUS et le NSDAP. Prévoyant qu'un jour l'ONU


pourrait avoir les mains assez libres pour vouloir revenir
sur ce point, l'URSS a insisté - mais sans succès, sa
proposition étant rejetée par l'ONU - pour que la
Convention établît que "le crime de génocide est
organiquement lié au fascisme, au nazisme et autres
théories raciales" (1). L'ONU a refusé cette réduction du
génocide qui l'aurait limité à l'Holocauste des juifs et à
l'extermination des Tsiganes par l'Allemagne nazie, ou à
des crimes politiques du fascisme et du nazisme, excluant
d'avance le jugement et la condamnation des crimes
communistes. L'URSS aurait voulu, par contre, élargir la
Convention au "génocide culturel" (1), sans doute dans
l'intention d'en user contre les puissances "impérialistes et
colonialistes" (1) occidentales, tant elle était sûre que l'on
n'oserait pas en charger l'impérialisme "internationaliste"
qu'elle pratiquait elle-même. Or, la définition de "génocide
culturel" (1) dont le projet fut également rejeté par l'ONU,
visait aussi directement l'action destructrice de l'URSS et
du collectivisme communiste contre la culture polonaise
par l'application d'un "ensemble d'actions coordonnées
ayant pour objet la destruction des fondements essentiels
des groupes nationaux dans le but d'anéantir ces groupes
par la désintégration de leurs institutions, de leur culture,
de leur langue, de leur religion" (1). L'ONU a estimé que
"la mention, dans la Convention, du fascisme, du
nazisme et des théories racistes aurait un effet
limitatif". L'Assemblée a préféré une définition plus
complète : "Le génocide s'entend par l'un quelconque
des actes commis dans l'intention de détruite, en
tout ou en partie, un groupe national, ethnique,
racial ou religieux, comme tel." Il n'est pas fait
mention de groupes sociaux ou de classes sociales, sans
doute par égard pour l'URSS communiste, ainsi que pour
la Chine communiste, issues d'une révolution
particulièrement sanglante. […]

Le génocide perpétré par les Soviétiques en Pologne a


commencé en 1918-1938, et il s'est poursuivi de 1939 à
1941, puis de 1942 à 1956, atteignant en près de
quarante ans plus de deux millions et demi de personnes,
dont peut-être quelques centaines de milliers de Polonais
juifs ou d'origine juive, morts pour le "crime de
nationalité" (2) polonaise, y compris dans le cas de
communistes et de socialistes polonais internationalistes,
notamment entre 1934 et 1938 en URSS, ou pour leur
patriotisme polonais antisoviétique ou anticommuniste.
Des officiers polonais juifs (de religion juive) ou bien
catholiques d'origine juive, morts à Katyn et en d'autres
lieux de supplices en Union soviétique sont morts victimes

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L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

du génocide polonais et non victimes du génocide juif ;


comme du côté nazi, des époux chrétiens de Polonais juifs
ou de juifs polonais sont parfois morts victimes du
génocide juif et non du génocide polonais.

Nous croyons profondément à la vertu de la compassion.


Aucun génocide n'en déprécie un autre. L'Allemagne nazie
et l'Union soviétique ont été guidées toutes les deux par la
haine de Dieu en l'homme, et c'est au nom de cette haine
inhumaine qui se voulait surhumaine, qu'elles ont commis
le génocide contre la civilisation judéo-chrétienne, contre
les deux nations qui en portaient à la fois le flambeau et le
fardeau. Mais tous les hommes et toutes les nations
d'Europe et du monde ont eu leur part de ces génocides.
N'en doutons pas, les hommes naissent et meurent égaux
devant l'inhumanité […]

Il ne faut pas oublier, en effet, que si notre ouvrage porte


sur le génocide des Polonais, toutes les ethnies, nations,
religions, races et classes sociales d'Europe centrale,
orientale et balkanique, ont payé à l'époque le tribut de
l'atrocité et du sang versé à la révolution marxiste-
léniniste, puis à la connivence de Staline et d'Hitler, et
enfin au grand bluff "démocratique" (3) de Staline, qui
faillit coûter la liberté et la démocratie à l'Europe entière,
mais qui fut circonscrit au "camp soviétique" des "pays de
l'Est".

Fin de l'extrait - composé de trois parties -non publié dans


l'ouvrage "Staline assassine la Pologne". Alexandra
Viatteau

Copyright- octobre 2000-Viatteau/ www.diploweb.com

Notes de la rédaction : 1. Ceci est la proposition


soviétique, rejetée par l'ONU. 2. Définition extraite d'un
décret de V. I. Lénine, daté de 1919. 3. Terme utilisé par
Staline, accepté par les Alliés.

Autres pages à consulter sur le site www.diploweb.


com

. "Le "déminage des archives communistes


soviétiques", par Alexandra Viatteau.

. "Comprendre Hitler et la Shoah", par Edouard


Husson, éd. PUF, 2000.

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L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

. "Souvenirs de la dissidence", témoignage d'Irina


Alberti, Directrice de La Pensée russe.

. "L'Empire stalinien. L'URSS et les pays de l'Est


depuis 1945", par Jean-François Soulet, éd. Livre de
poche, collection "références", histoire, janvier
2000.

. "Comment voir le monde ?" par Alexandra


Viatteau, un inédit du Forum diplomatique.

Biographie d'Alexandra Viatteau


Née à Cracovie, en Pologne, Alexandra Viatteau vit en
France depuis son enfance. Depuis 1957, elle a fait sa
scolarité et ses études à Paris. Diplômée du Troisième
cycle sur l'URSS et l'Europe de l'Est à la Fondation
Nationale des Sciences Politiques de Paris. Docteur en
Etudes slaves à l'Université de Paris IV. Sa thèse porte sur
"La revue Novyi Mir et le non-conformisme en URSS".
Qualifiée aux fonctions de Maître de conférences de la
Sorbonne en 1992, Alexandra Viatteau est Chargée de
cours à l'Institut Français de Presse à l'Université de Paris
II Panthéon-Assas. Après avoir assuré le cours sur
"L'Information et la propagande en URSS et dans les Pays
de l'Est" depuis 1987, puis celui sur "La Transformation du
système soviétique de l'information et de la propagande",
elle assure désormais le cours sur "L'Information et la
désinformation".

Journaliste indépendante dans les années 1970-1980


( Radio France Internationale), elle est notamment
correspondante par intérim du quotidien La Croix à Rome
et au Vatican, de 1983 à 1988. Elle reste commentatrice
au "Forum" de La Croix depuis 1989. Elle collabore
régulièrement à la revue française Catholica.

Alexandra Viatteau est auteur d'ouvrages sur la Pologne


confrontée au nazisme et au communisme pendant la
Seconde Guerre mondiale :

1. "Katyn, l'Armée polonaise assassinée" (éd. Complexe,


Bruxelles, 1982 et seconde édition 1990) - qui inspire
l'exposition "Katyn" au Conseil général des Hauts de Seine

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L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

à Nanterre en juin et juillet 1990, et à Bruxelles en


octobre 1990 ;

2. "1944 - Varsovie insurgée" (éd. Complexe, Bruxelles,


1984) ;

3. "Le Resistenze in Europa Centrorientale" dans le


manuel d'histoire italien pour les Lycées et Collèges -
"Uomini e tempo contemporaneo" (éd. Jaca Book, Milan,
1987);

4. "Comment l'affaire de Katyn fut traitée au Procès de


Nuremberg", in "Les procès de Nuremberg et de Tokyo",
(éd. Mémorial de Caen et Complexe, 1996) ;

5. "Staline assassine la Pologne, 1939-1947", (éd. Seuil,


Paris, 1999).

- Alexandra Viatteau est également l'auteur de plusieurs


articles publiés sur ce site:

."Comment voir le monde ?" Mise en ligne sur le site


diploweb.com en mai 2000.

. "Le pacte Ribbentrop-Molotov, l'agression soviétique


contre la Pologne le 17.09.1939 et sa négation russe en
1999. L'état des connaissances scientifiques en 2000".
Mise en ligne sur le site diploweb.com en septembre 2000.

. "Le "déminage" des archives communistes soviétiques".


Mise en ligne sur le site diploweb.com en mai 2001.

. "La mission de l'élite et des élites dans le monde


ouvert". Mise en ligne sur le site diploweb.com en
décembre 2001.

. "Bibliographie pour l'étude de l'information et la


désinformation". Mise en ligne sur le site diploweb.com en
mars 2002.

. "Rome et Moscou, relations entre catholiques et


orthodoxes". Mise en ligne sur le site diploweb.com en
avril 2002.

Copyright pour tous pays- septembre 2000-Viatteau/ www.


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L'etat des connaissances sur l'agression sovietique contre la Pologne, le 17.09.1939

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PUISSANCES DU XXI° SIECLE

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Politique PUISSANCES DU XXI° SIECLE Par Michel VINCENT

Alors que le Japon, Seconde puissance économique mondiale, est affaibli par la crise
dont il a du mal à guérir, son énorme voisine, la Chine, affiche des résultats
spectaculaires.
Certes, elle est encore loin d'avoir maîtrisé son développement et d'en avoir fait
profiter tous les Chinois, mais elle a entrepris de combler son retard avec un
dynamisme et une rapidité qui stupéfient les observateurs.
"L'Empire immobile" décrit par Alain Peyrefitte s'est mis à bouger. En s'ouvrant au
monde, la Chine s'est réveillée. Le grand bond en avant, voulu par Mao, mais que le
système collectiviste avait transformé en désastre, voici que la libération partielle
mais réelle de son économie permet à la Chine de l'accomplir : elle est, aujourd'hui, la
championne de la croissance économique en ce début du III° millénaire.

La Chine n'est pas seulement impressionnante par son étendue : 9.571.300 km2. Elle
est un peu plus vaste que les Etats-Unis d'Amérique : 9.372.614 km2. Sa force réside
essentiellement dans sa puissance et sa croissance démographique. Elle comptait
735 millions d'habitants en 1971: en trente ans, elle a atteint 1 milliard 200 millions
d'habitants, c'est-à-dire qu'elle s'est accrue de 465 millions de personnes ! Elle est
quatre fois plus peuplée que les Etats-Unis d'Amérique !
Dans le monde, la Chine pèse très lourd et lorsqu'elle aura rejoint, économiquement
puis politiquement, les démocraties occidentales, elle les surclassera toutes.

Le génie de ce peuple immense puise ses sources dans une civilisation plusieurs fois
millénaire et raffinée qui a produit des chefs-d'oeuvre dans tous les domaines.

Le handicap de la Chine fut son orgueil. Consciente de sa valeur, elle se jugeait le


centre du monde. Ne s'était-elle pas nommée l'Empire du Milieu? Elle méprisait
l'étranger par principe. La xénophobie n'a jamais fait bon ménage avec le progrès car
elle enferme les peuples dans la contemplation d'eux-mêmes et nourrit leur aspiration
à l'immobilisme intellectuel.

La xénophobie stérilise l'esprit en lui ôtant la curiosité, le désir et le besoin d'en savoir
plus, d'innover pour progresser. La France, à l'époque où elle pesait en Occident le
poids que pèse aujourd'hui la Chine dans le monde, a connu ce handicap.

Le mépris des autres enfermait la Chine à l'intérieur de sa grande muraille et la


révolution des sciences et des techniques se fit sans elle. Elle s'est rendu compte
récemment que ce refus d'ouverture sur le monde avait fait d'elle la proie des
puissances européennes qui avaient développé sciences et techniques. La révolution
intellectuelle des Chinois est spectaculaire. Ce qui frappe les observateurs, c'est la
rapidité de certaines évolutions :

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PUISSANCES DU XXI° SIECLE

"Jamais puissance économique ne s'est imposée aussi rapidement que la Chine,


constate le journaliste François Hauter, ... dans certains secteurs, comme
l'électronique grand public, la Chine va imposer ses modèles au monde entier, tant
elle brasse de volume et demeure le seul marché en croissance soutenue : 11% par
an depuis 3 ans. Quelques chiffres : la moitié des investissements industriels en Asie
sont destinés à la Chine. Le Japon est redevenu le premier investisseur. La main-
d'oeuvre chinoise s'est perfectionnée mais elle est restée bon marché.
A Pékin, un ingénieur gagne 500 dollars par mois. A Tokyo, 5.000. Les ouvriers sur
les chaînes de montage gagnent 220 dollars en Chine, 3.000 au Japon. Mais les
Chinois sont prêts à tous les sacrifices pour progresser.
Ils travaillent d'arrache-pied et les gains de productivité en Chine sont considérables.

Naturellement, cette situation est provisoire et le développement économique aura


pour effet d'améliorer les revenus des salariés chinois qui, dans une génération, peut-
être moins, auront rattrapé ceux de leurs voisins japonais. Le processus est engagé :
la nouvelle bourgeoisie chinoise tire le pays vers la prospérité : elle croît en nombre et
en qualité. Comme dans tous les autres pays du monde, cette bourgeoisie finira par
imposer la démocratie, qu'elle sera capable de faire fonctionner.

Déjà 100 millions de Chinois bénéficient d'un revenu mensuel supérieur à 2.400
dollars.

Les appartements à 12.000 F le mètre carré à Pékin, Canton ou Shanghai se vendent


fort bien. De grosses fortunes s'édifient : le concessionnaire Porsche de Pékin a
vendu quinze voitures à 2.800.000 francs en quelques mois. Un de ses confrères a
vendu 50 Ferrari ! Les nouveaux propriétaires équipent leurs appartements, ce qui a
provoqué une progression de 10% par an de la consommation intérieure depuis trois
ans. Et les Chinois épargnent en moyenne 845 millions de dollars par an, qu'ils ont
déposés dans quatre banques commerciales. La Chine accédera, ces jours-ci, à
l'organisation Mondiale du Commerce, ce qui va accélérer son développement. Leur
succès a doté les Chinois d'une mentalité de gagnants, comme le prouve la victoire
qu'ils ont remportée dans la course à l'organisation des Jeux O1ylnpiques de 2008.

Naturellement, cette adaptation à une économie moderne impose des sacrifices : 50


millions d'ouvriers des entreprises publiques non rentables ont été licenciés en trois
ans, sans provoquer d'explosion sociale. La police a dû tout de même réprimer, l'an
dernier, plus de 100.000 manifestations de paysans ou d'ouvriers exclus des
bénéfices de la croissance.
Mais les secteurs en expansion leur ouvrent des perspectives rassurantes et qui, au
bout du compte, leur permettront d'améliorer leur sort. Le secteur le plus long à faire
évoluer est celui de l'agriculture. La Chine est restée un pays rural, comme l'était
encore la France jusqu'à la moitié du XX° siècle. Chez nous, le paysan misérable, tel
que le décrivait La Bruyère voici trois siècles, a disparu. Il disparaîtra en Chine. La
Chine compte 250 millions de travailleurs, aux salaires actuellement misérables.

Mais dans un temps sans doute proche, le développement économique accéléré leur
permettra d'atteindre un niveau de vie comparable à celui des Européens et même
des Américains du Nord. Mesure-t-on les conséquences du ballon d'oxygène qu'un tel
progrès social offrira, non seulement, à l'économie chinoise, mais à celle du monde
entier? Lorsqu'on parle de politique étrangère, d'Europe et de mondialisation, il faut
avoir à l'esprit l'ordre de grandeur qui caractérise les puissances mondiales du XXI°
siècle.

http://www.conscience-politique.org/histoire_politique/vincentpuissances21.htm (2 sur 3)18/06/2004 17:58:28


PUISSANCES DU XXI° SIECLE

Superficie (km2) - - - POPULATION 1971 - - - POPULATION 1999

Chine - 9.571.300 - - - - 735.000.000 - 1.200.000.000

Inde - 3.287.000.263 - - - 523.893.000 - 987.000.000

Russie URSS - 22.400.000 - - 237.000.000 -

Russie - 17.075.400 - - - - - - - - - - - -147.000.000

U~S.A. - 9.372.614 - - - - 201,166.000 - 272.500.000

Brésil - 8.511.996 - - - - - 85.655.000 - 168.000.000

Argentine - 2.795.693 - - - -23.617.000 -36.600.000

Canada - 9.970.610 - - - - - 20.441.000 - 30.600.000

Japon - 368.844 - - - - - - 101.090.000 - 126.700.000

France - 551.602 - - - - - - 50.000.000 - 59.100.000

Europe des XV - 3.345.000 - - - - - - - - 375.730.000

Michel VINCENT

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