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SOMMAIRE
l’énonciation en sémiotique
L’opération énonciative fondamentale : le débrayage
Enonciation énoncée et énoncé énoncé : le simulacre énonciatif
Typologie énonciative
Le pragmatique et le cognitif
L’aspectualisation et l’instance énonciative
Première typologie des observateurs
1
LA SEMIOTIQUE DISCURSIVE
___________________________________________________________________________
En 1916 Saussure (Cours LG) souhaite une science qui étudierait « la vie des signes au
sein de la vie sociale » : la sémiologie qui engloberait la linguistique. « Elle nous apprendrait en quoi
consiste les signes, quelles lois les régissent.(…)Les lois que découvrira la sémiologie seront
applicables à la linguistique. » « Le signe unit non une chose et un nom mais un concept –signifié- et
une image acoustique –signifiant-. » « Le signe est une entité psychique à 2 faces. » « Le lien unissant
le signifié et le signifiant est arbitraire, immotivé. » Lorsque les sons et les idées sont articulés
ensemble par la langue, ils constituent des formes amorphes. Les 2 plans inarticulés de la pensée et des
sons sont appelés substances par Saussure.
Il se dit redevable aux propositions de Peirce mais présente une théorie plus œcuménique
où il tente d’inscrire les propositions de Peirce sur le signe dans un dialogue avec la réflexion
philosophique.
1.2.3 La sémiologie
Sémiologie de la signification
Principalement représentée par les travaux de Roland Barthes (1915/1980), qui, héritier
de Saussure et Hjelmslev, se détache des prétentions de Greimas pour constituer ce qui s’apparente
plus à une esthétique principalement littéraire mais également socio-discursive.
Sémiologie de la communication
Représentée essentiellement par Georges Mounin et Luis Prieto elle n’a produit que des
analyses de systèmes sémiologiques fermés (ex. : code de la route, système héraldique3) du fait de ses
postulats4. Elle ne conçoit que les codes au sens strict du terme, çàd un système de signaux où à un
élément correspond une signification. Elle gage sa méthodologie sur le concept d’intentionnalité,
adaptant par exemple la conception du signe peircien en se donnant comme définition de l’indice, du
signal, du symbole et du signe le degré d’intentionnalité croissante dans leur production.
Trop limitée dans ses objets, elle est tombée en désuétude.
Sémiologie du cinéma
Son fondateur, Christian Metz, était proche de Greimas. Il a construit sa théorie, entre
autre en transposant certains des concepts narratifs élaborés à ces côtés. Il a ensuite produit des
développement propres aux besoins de l’analyse des films, tout en gardant un certain temps des liens
avec la linguistique.
1
Charles Sanders Peirce, philosophe américain 1839/1914
2
immense bibliographie en français
3
qui a rapport aux blasons
4
proposition que l’on demande d’admettre comme vraie sans démonstration
5
c’est dans ce champs que l’on trouve les premiers travaux de Joseph Courtés. A lire : « Analyse sémiotique du
discours, de l’énoncé à l’énonciation », Hachette, 1991, coll ‘Linguistique’
3
1.4 Annexe 1 une présentation historique et conceptuelle de la sémiotique
Sémiotique vient du grec sêmeion, signe. D’abord terme de médecine désignant l’étude
des symptômes. Locke étend semiotics à l’ensemble des signes. Cet emploi est repris par Peirce.
Saussure utilise sémiologie dans un sens analogue, suivi par Hjelmslev qui emploie sémiotique pour
désigner tout système de signes. Le 1er congrès de l’Association Internationale de Sémiotique a tranché
pour sémiotique mais l’usage de sémiologie subsiste . On convient aujourd’hui qu’il revient à Peirce
(1839-1914) et à Saussure (1847-1913) d’avoir fondé la sémiotique moderne.L’originalité de Saussure
est qu’il a pensé la sémiotique à partir de la linguistique et non au sein d’une philosophie. En revanche
la sémiotique de Peirce est inséparable de l’ensemble de sa philosophie. Charles Morris développe le
projet Saussurien et va plus loin en divisant la sémiotique en syntaxe, sémantique et pragmatique6.
Son processus de constitution n’étant pas achevé, la sémiotique ne dispose pas d’une
problématique unifiée et ne repose pas sur une véritable communauté scientifique.
Quatre conceptions rivalisent :
- objet = syst. de signes intentionnels humains non linguistiques (Mounin)
- objet = le langage ; science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale et
dont la ling. n’est qu’une partie. Théorie scientifique qui doit pouvoir servir de norme
à toutes les sciences humaines. (Saussure puis Hjelmlev et Greimas)
- étude de la signification : le monde signifie dans la mesure où nous opérons des
inférences7 à son propos. Philosophie de la signification traitant non seulement des
langues et des signes, mais de la référence, de la vérité, de l’inférence. (Peirce, Eco)
- théorie sémiotique de la biogénèse et de la coévolution ; philosophie de la nature
6
mais ces disciplines ne se développeront vraiment qu’à partir des années 60
7
raisonnement consistant à admettre une proposition du fait de sa liaison avec d’autres propositions
antérieurement admises
8
ex. : le bien et le mal
9
ex. : le conte ‘Cendrillon’ qui illustre ces valeurs tout au long du récit
4
PARCOURS GENERATIF
Composante Composante
Syntaxique Sémantique
SYNTAXE SEMANTIQUE
DISCURSIVE DISCURSIVE
Temporalisation Figurativisation
Spatialisation
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càd une description selon les parties constitutives et les rapports de ces parties entre elles et avec l’ensemble
11
par fonction il faut entendre : l’action d’un personnage, définie du point de vue de sa signification dans le
déroulement de l’intrigue
5
accomplissent). Au terme de son analyse il conclut que le conte merveilleux obéit à une structure
unique : il établit une liste de 31 fonctions qui s’enchainent dans un ordre identiques même si elles ne
pas toutes toujours présentes. Il dit que ce qui change ce sont les noms, pas les actions et les fonctions.
Propp considère que ce sont les fonctions des personnages qui remplissent le rôle de constantes dans
une morphologie du conte. Pour définir les fonctions il ne faut pas tenir compte du personnage
exécutant mais uniquement du substantif exprimant l’action (interdiction, interrogation, ..). Des actes
identiques peuvent avoir des significations différentes !
La principale objection de grimas vis à vis du modèle morphologique de Propp est liée à
la dénomination des fonctions. Pour Greimas elle reste trop figurative et ne correspond pas au langage
scientifique rigoureux. Le travail de reformulation de grimas commence par la description de ce qu’il
considère être la structure minimale pour qu’on puisse parler de récit (récit minimal).
D’après Hjelmslev il faut identifier des éléments et la relation qu’ils contractent ; c’est
cette relation entre au moins 2 éléments qui sera considérée comme constitutive du récit minimal.
Greimas propose d’utiliser la notion d’actant, qui permet d’indiquer la simple valeur
syntaxique des éléments. Il distingue l’actant sujet et l’actant objet.
La relation qu’entretiennent 2 actants sera dite de jonction. Si elle est positive elle sera
dite conjonction, si elle est négative elle sera dite disjonction.
L’étape suivante consiste à considérer comme un énoncé d’état la formule : Sujet jonction Objet.
Dans le cas d’une jonction positive on aura : Dans le cas d’une jonction négative on aura :
Sujet conjonction Objet S O Sujet disjonction Objet S U O
! Autre cas :
L’énoncé « il n’a plus de voiture » présuppose qu’il avait une voiture mais qu’une action
a été entreprise et qui l’en a privé. Ce n’est plus un état mais 2 : l’état 1, initial, de conjonction avec la
voiture et l’état 2, final, de disjonction avec la voiture. En sémiotique greimassienne on dira qu’entre
ces 2 états il y a transformation ; pour en rendre compte Greimas parle d’énoncé de faire.
Dans « il est mort », l’état 1 n’est pas manifeste dans l’énoncé (il était vivant) mais il doit
avoir existé pour que l’énoncé soit possible. On dira que l’état 1 est présupposé par l’état 2 et
qu’inversement l’état 2 présuppose l’état 1. On dira que l’état 1 est logiquement antérieur à l’état 2.
6
La transformation est considérée comme la fonction narrative de base12.
Par convention on notera S1 le sujet de faire et S2 le sujet d’état. On dit en sémiotique
qu’un énoncé de faire régit un énoncé d’état. Pour qu’il y ait une progression narrative il faut qu’il y ait
des transformations successives. L’analyse narrative va consister, pour une part, à repérer dans le texte
les énoncés de faire qui régissent les énoncés d’état.
Les questions relatives à la dimension narrative (dont relèvent les notions d’actants sujet
et objets) se traitent au niveau de surface des structures sémio-narratives. Les questions concernant
l’acteur (= une entité figurativisée) se traitent au niveau des structures discursives.
Acquisition transitive = attribution : il s’agit d’acquérir un objet pour quelqu’un qui n’est pas soi.
Acquisition réfléchie = appropriation : l’opérateur (le sujet de faire) est en syncrétisme avec le
bénéfacteur (le sujet d’état)
Privation transitive = dépossession : le sujet opérateur fait en sorte que le sujet d’état, qui est
différent de lui, soit privé de l’objet)
Privation réfléchie = renonciation : le sujet de faire se prive lui même – sujet d’état- de l’objet
La trouvaille est une attribution dont on ne peut pas déterminer, au niveau discursif, l’acteur qui prend
en charge le sujet de faire. Sa formule sera : F [ ? (S2 O)]
La perte est une privation dont on ne peut pas déterminer, au niveau discursif, l’acteur qui prend en
charge l’actant sujet de faire. Sa formule sera : F [ ? (S2 U O)]
12
d’où le F [ …], le F indiquant qu’il s’agit d’une fonction
7
Schéma d’ensemble permettant de comprendre comment les différentes formules
narratives se distribuent hiérarchiquement :
(jonction)
(conjonction) (disjonction)
acquisition privation
épreuve
don
Contrat
Objet de valeur
Manipulation Sanction
Dessinateur-manipulateur Destinateur-judicateur
Action
Destinataire
Compétence Performance
Chacunes des étapes de ce schéma est constituée d’un programme narratif, et donc d’une
transformation principale qui est le moteur de l’évolution du récit.
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ces différents PN peuvent faire partie d’une structure englobante, représentée sous la forme d’un schéma narratif
d’ensemble, dit aussi canonique du fait qu’il se retrouve très fréquemment dans les contes populaires occidentaux,
qui ont été étudiés en 1er lieu pour éprouver le modèle
14
consulter les entrées don, épreuve, échange du Dictionnaire (Sémiotique, dictionnaire raisonné des théories du
langage de Greimas et Courtés) et les pages 81 et suivantes de Analyse sémiotique du discours de J. Courtés, pour
compléter cette présentation succinte.
8
2.2.6 Les modalités de faire
Présentation d’une analyse narrative du PetitPoucet (pages 31 à 43) avec une séquence
(séq. 1, Perdus par les parents, énoncé pg 43, texte pg32-33) non analysée pour permettre un
entrainement personnel.
15
Lire absolument Modalité et Existence sémiotique, respectivement pg 230 et 138 du Dictionnaire
16
combinaison de plusieurs systèmes de pensées
9
Le débrayage est le geste fondamental de l’énonciation linguistique ou sémiotique,
présupposé par l’existence de l’énoncé : (schéma de J. Courtés)
Les 2 dimensions se définissent l’une par rapport à l’autre et sont conçues dans une
relation hiérarchique. La dimension cognitive est considérée comme hiérarchiquement supérieure
parce qu’elle permet la prise en charge, par le savoir, des actions pragmatiques.
« La dimension cognitive sert de référent interne à la dimension pragmatique qui est en
gros la description faite dans les récits des comportements somatiques17 signifiants » . « La dimension
cognitive du discours se développe parallèlement avec l’augmentation du savoir attribué aux sujets
installés dans le discours. Si la dimension pragmatique n’appelle pas nécessairement la dimension
cognitive, la réciproque n’est pas vrai : la dimension cognitive présuppose les actions pragmatiques ».
Valeur modale :
17
qui concerne le corps, qui n’appartient qu’au corps
10
La sémiotique essaye de distinguer ce qui relève du cognitif 18, au sens strict du terme,
dans la procédure énonciative, de ce qui relève du perceptif 19.
« On appellera observateur le sujet cognitif délégué par l’énonciateur et installé par lui,
grâce aux procédures de débrayage, dans le discours-énoncé où il est chargé d’exercer le faire réceptif
et, éventuellement le faire interprétatif de caractère transitif20».
L’observateur peut être implicite. Il ne peut alors être reconnu que par déduction, après
analyse des configurations discursives du récit. « Il peut rester implicite et n’est alors reconnaissable
que grâce à l’analyse sémantique qui dévoile sa présence à l’intérieur d’une configuration discursive ».
Une instance ne devient évènement que par ce qu’elle est reportée par une instance
énonciative. Lorsque nous lisons une histoire, les actions de cette histoire sont des évènements de
l’énoncé21 parce qu’elles nous sont présentées comme tels par une instance énonciative. En
reconnaissant les marques de cette énonciation22 on reconnaît (on reconstruit) une instance
énonciative minimale : l’observateur.
Par exemple, l’organisation temporelle des évènements les uns par rapport aux autres est
le fait d’un observateur. Les éléments de structuration de l’espace peuvent eux aussi donner des
indices de ‘présence’ d’un observateur. L’évaluation de la distance relève par exemple d’un point de
vue, au sens strict du terme, qui renvoie à une instance énonciative qui observe la scène présentée. De
la même manière, l’expression d’une opinion, d’une évaluation de la situation, est un indice de la
‘présence’ d’une instance énonciative.
La ‘présence’ est un simulacre, c’est pourquoi la présence d’un observateur ne peut être
assimilée à la présence effective d’un énonciateur réel. L’observateur n’est qu’une place dans la
syntaxe figurative, une position dans le dispositif énonciatif simulé par tout énoncé. Cependant, en
nommant observateur cette instance reconstruite on lui donne quand même en quelque sorte ‘forme
humaine’.
« Historiquement, l’aspect s’introduit en linguistique comme ‘le point de vue sur l’action’
susceptible de se manifester sous forme de morphèmes grammaticaux autonomes ». Ce ‘point de vue’
est reconstruit par l’analyse à partir des diverses configurations discursives que celle-ci permet de
repérer. L’observateur n’est qu’une façon de nommer ce ‘point de vue’ et le rapport à une instance qui
tend à rendre homogène sa présentation.
18
relatif à la connaissance et à l’acte intellectuel par lequel on acquiert une connaissance
19
voir avec prof
20
càd portant sur les actants et les programmes narratifs autres que lui-même ou son propre programme
21
càd des péripéties qui font que l’histoire progresse
22
càd la manière particulière dont cette histoire nous est présentée
11
Dans le cadre du parcours génératif, on entendra par aspectualisation la mise en place,
lors de la discursivisation, d’un dispositif de catégories aspectuelles par lesquelles se révèle la présence
implicite d’un actant observateur. Cette procédure eqst générale et caractérise les 3 composantes
d’actorialisation, de spatialisation et de temporalisation, constitutives des mécanismes du débrayage.
Dans la mise en place des catégories aspectuelles la dimension temporelle est prédominante.
• Aspectualisation spatiale
« Un discours spatialisé peut aussi être aspectualisé si divers lieux sont mis en relation
par le mouvement ou par la vue des sujets de l’énoncé ; les catégories de la distance peuvent être
considérées comme équivalentes à celle de la durée dans l’aspectualisation temporelle : si 2 lieux sont
‘distants’, l’observateur enregistrera successivement le départ du 1er lieu (inchoatif), le ‘cheminement’
(duratif) puis l’arrivée dans le 2nd lieu (terminatif) ; figurativement la distance peut être remplacée par
un mur, un quelconque obstacle au déplacement, qui divise l’espace en 2 lieux distincts ».
L’échelle anthropomorphe27 à laquelle renvoie l’aspectualisation peut en outre être mieux
comprise si l’on se réfère à la compétence perceptive de l’observateur : « il » voit la scène de l’énoncé,
mais il peut également la toucher, la sentir, l’entendre. Chacunes de ces perceptions représentées
renvoient à une appréhension différente de l’espace, et peuvent, de ce point de vue, relever de
l’aspectualisation spatiale.
« L’actorialisation peut s’accompagner d’une aspectualisation si, par exemple, les acteurs
de l’énoncé modifient leur façon de réaliser une performance, ou, en d’autres termes, si, sans que leur
compétence soit remise en cause, ils se ‘perfectionnent’ ou ‘mûrissent’, faisant aisément ce qu’ils
faisaient difficilement auparavant, par exemple ».
Les variations de l’actorialisation doivent être comprises come des indices de
l’aspectualisation actorielle : le passage, par exemple, d’un auteur collectif à un auteur individuel, et
vice-versa, est une aspectualisation actorielle assimilable au passage de l’itératif au semelactif au
niveau temporel. Ainsi il faudra étudier de près toute variation énonciative dès lors que l’instance
énonciative est identifiée à un acteur.
23
correspondant à la distinction grammaticale entre accompli et inaccompli
24
correspondant au commencement et à l’achèvement d’un procès
25
renvoyant à un procès étalé ou ramassé dans le temps
26
sauf lorsqu’il s’agit de 2 membres d’une même opposition
27
à chercher dans le dico
12
3.1.3.3 Première typologie des observateurs
• Départ
• Suite
« La classification des types d’observateurs ne peut pas être exhaustive ; pour rester
maniable elle ne doit retenir que les types statistiquement représentatifs.
Si le rôle d’observateur n’est pris en charge par aucun des acteurs du discours, et si on ne
lui attribue pas de deixis spatio-temporelle dans l ‘énoncé, il reste abstrait, pur ‘filtre’ cognitif de la
lecture. Ce n’est qu’un actant de discursivisation, dénommé focalisateur (Foc), engendré par un simple
débrayage actanciel ; on le reconnaît uniquement à ce qu’il fait, càd aux sélections, aux focalisations /
occultations mises en œuvre dans l’énoncé
Dans le cas où les limites de la compétence du focalisateur reçoivent une manifestation
figurative, càd quand les limites sont, entre autre, de type spatial et temporel, l’observateur est
directement impliqué dans les catégories spatio-temporelles de l’énoncé. On l’appellera ‘spectateur’
(Spec).
Si le rôle de focalisateur est pris en charge par un acteur de l’énoncé, dont l’identité est
reconnue, mais qui ne joue pas de rôle (pragmatique et thymique28) dans les évènements de l’énoncé,
ce sera un ‘assistant’ (As). Il est doté d’une enveloppe actorielle, et résulte par conséquent d’un
débrayage actoriel.
L’ ‘assistant-participant’ (As-Part) est, pour finir, un observateur qui résulte d’un
débrayage complet (actanciel + spatio-temporel + actoriel + thématique). Cet observateur thématisé
est, comme le détective dans le roman policier, susceptible de participer aux évènements de l’énoncé,
soit comme figurant, soit comme protagoniste ». (J. Fontanille, 1989)
28
chercher dans le dico
13
Cette typologie présuppose que le débrayage et l’embrayage sont des opérations
graduables.
Les distinctions établies par J. Fontanille permettent également de différencier la
compétence cognitive de la compétence pragmatique de l’instance de l’énonciation. La difficulté avec
la notion classique de narrateur est qu’elle amalgame ces 2 compétences alors que leur distinction peut
apporter une finesse utile à l’analyse.
« Sur la dimension cognitive de l’énonciation, l’observateur est l’actant principal ; ses
parcours et les transformations de sa compétence permettent dans nombre de cas de rendre compte des
évènements énonciatifs.
Sur la dimension pragmatique de l’énonciation, on installera un actant responsable de la
réalisation matérielle de l’énoncé, dénommé, faute de mieux, ‘performateur’. Selon que la matière de
l’expression sera verbale, picturale ou filmique, ce ‘performateur’ sera respectivement narrateur ou
locuteur, peintre, réalisateur ou filmeur.
Le narrateur réalisant sur la dimension pragmatique les acquis cognitifs de l’observateur,
on peut établir la terminologie suivante :
- un focalisateur doté d’un rôle verbal sera appelé « narrateur »
- un spectateur doté d’un rôle verbal sera appelé «relateur »
- un assistant doté d’un rôle verbal sera appelé «témoin »
- un assistant-participant doté d’un rôle verbal sera appelé «témoin-participant » »
Reste à mettre en œuvre cette typologie lors d’une analyse. Elle n’invalide pas les
propositions précédentes mais les complète ; le fait de distinguer un focalisateur, par exemple, ne
donne pas d’indication sur la façon dont la focalisation est construite ; on a identifié le phénomène
mais l’analyse reste à faire. On se servira de la typologie fontanilloise soit pour fonder une hypothèse
interprétative, soit pour vérifier une analyse et lui donner un point d’aboutissement en une instance
énonciative identifiée.
14
4.3 La discursivisation appliquée à Cap Caubert
Actorialisation
Spatialisation
Temporalisation
Aspectualisation
Exemple d’analyse avec une publicité des magasins ‘Shopi’ : « M. Picot a horreur de la
routine ». Schéma : Mise en discours / Narrativité / Enonciation.
29
dite dimension « médiatique » chez F. Rastier
15