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287 tentement d’Almanzor. Devancant le gros de l’armée, qui revenait d’une’ expédition contre les Léonais, il était allé montrer 4 Cordoue plusieurs tétes coupées; mais ces trophées ne lui appartenaient pas, il les avait volés, Dans sa colére, Almanzor jura de le punir. Peu de temps aprés, en mars 978, il le fit arréter ainsi que tous les membres de sa famille, et a peine Hichim était-il arrivé dans la prison d’Etat 4 Zahra, qu’il fut mis 4 mort sans forme de procés '. IL UN FAQUI TOLERANT. «Du temps d’Almanzor ibn-abi-Amir, une étrange aventure arriva a Cordoue. Un homme, nommé Ca- sim ibn-Mohammed Sonbosi?, fut accusé d’impiété , et Almanzor le fit emprisonner de méme que plusieurs hommes de lettres qui appartenaient aux hautes clas- ses de Cordoue et qui étaient suspects de libertinage et d’athéisme. Ils restérent longtemps sous les ver- rous ; chaque vendredi, quand le service était terminé , on les placait devant la porte de la grande mosquée , et alors un héraut criait: «Que tous ceux qui peuvent \ 1) Voir Ibn-Adhart, t. II, p. 285; Maccart, t. IZ, p. 62. 2) Dans le Zobb-al-lobéb on trouve le nom relatif Sinbist; mais > ror, Yo man. 354a donne , gamnimnel}, et lo man. 354 ( cansinll _ : Dans le man. 70 on trouve cgemsdonalle Vol. 11. 17 258 témoigner contre ces hommes , le fassent!» Des té- moins se présentérent, et le cadi put dresser contre Casim un acte revétu de plusieurs signatures et ot cet homme était accusé de matérialisme et d’incrédu- lité. Cet acte ayant été porté au palais, les faquis furent convoqués, et quand on leur eut demandé leur opinion , ils déclarérent que Casim méritait le dernier supplice. Ce fetfa rendu, on fit venir Casim, qui arriva accompagné de ses deux jeunes fils et de son péere. Ils étaient en habits de deuil; le vieillard, qui ne pouvait pas marcher, se faisait porter en litiére par deux hommes, et tous pleuraient devant la porte du palais. Puis on envoya chercher le bourreau , qui s’appelait Ibn-al-Djondi, et on lui donna plusieurs épées; mais tandis qu’il les essayait et que les en- fants et leur grand-pére tenaient leurs regards attachés sur lui, on vit arriver le faqui Abou-Omar ' ibn-al- Macw4, le Sévillan. Il venait contre son gré, et il avait refusé longtemps de faire partie de l’assemblée. Sommé de déclarer son opinion: «Un arrét de mort, dit-il, ne doit étre rendu que sur des preuves tout 4 fait convaincantes, et il faut absolument qu’il ne 1) An lieu d’Abou-Omar, les trois manuscrits dont je me sers portent Abou-Amr, mais c'est une faute. Abou-Omar Ahmed ibn- Abdalmelic ibn-Hachim, le Sévillan, connu sous le nom d’Ibn-al- Macw8 (_g9%sJ}), écrivit, sur ordre d’Almanzor, un livre sur Tes décisions de Mflic. Woyez Homaidt, man. d’Oxford, fol. 56 y., 57r., et Maccart, t. IL, p. 117, 259 reste aucun doute sur le crime de celui que l’on con- damne. Supposez qu’au lieu d’avoir affaire a Ibn-as- Sonbosi, vous ayez affaire 4 une poule, de quel droit la tueriez-vous? — Mais, répliqua le cadi Ibn-as- Sari !, j’ai ici la liste des témoins et je Pai examinée attentivement. — Montrez-la-moi,» dit alors le faqui. Puis, quand il en eut pris connaissance: « Dites-moi, continua-t-il, sur quels témoignages vous croyez de- voir condamner Vaccusé 4 la mort. — Sur celui-ci, sur celui-la, et encore sur ces autres,» répliqua le cadi, qui en indiqua cing. «Vous condamnez done Vaccusé au dernier supplice parce qu’il y a contre lui cing témoignages? — Qui, sans doute. — Mais s’il n’y en avait que deux, que feriez-vous? — Je V’ab- soudrais; mais comme il y a plusieurs témoignages, Yun sert d’appui 4 V’autre, et d’ailleurs je sais que la plupart des témoins sont des personnes honorables. » S’adressant alors a l’assemblée: «Croyez-vous donc, dit Ibn-al-Macwa , que lorsqu’il y a un certain nom- bre de piliers, il faut répandre le sang des musul- mans? Je ne le crois pas, moi; je ne suis pas d’avis que laccusé doive mourir.» Peu a peu, les faquis se rangérent 4 son opinion, et six mois aprés ils dé- clarérent Ibn-as-Sonbosi innocent, encore qu’aupara- vant ils Peussent condamné. Les autres accusés fu- 1) Ce nom est douteux. Jai suivi le man. 70; mais le man. 2354.4 porte (ipl) ysl, of le man, 3545 tt ch az 260 rent aussi mis en liberté, et le glaive rentra dans le fourreau. «Quand les faquis eurent informé Almanzor de la décision qu’ils avaient prise, ce ministre leur dit: «Puisque vous avez cru devoir absoudre Ibn-as-Son- bosi, vous avez enlerré le cadi. Nous devons soute- nir la religion, et il ne nous est pas permis de laisser vivre un homme qui aime a répandre le sang !.» Le cadi fut donc jeté en prison; mais quelques jours aprés, on lui rendit la liberté, Dans la suite, le faqui Ibn-Dhacwin lui disait souvent: «Quand on vous demande comment vous savez qu’il y a un Dieu, vous pouvez répondre, comme un autre le faisait quand on lui adressait cette question: Je le sais, parce qu’il a réduit mes projets au néant.» «L’expression de piliers, dont le faqui se servait en parlant 4 l’assemblée, signifie les témoins. Quand ils ne sont que deux, leurs rapports ne prouvent rien centre un accusé; mais a en croire le faqui, méme le témoignage de plusieurs personnes, qui sont d’ac- cord entre elles, ne serait d’aucune valeur. » 1) Pai suivi ici lo man. 70, qui porte: pale (ait wal SLS Lrget OS (coll AT Ccamnianll Cgat eghtT ptyane (lsee Jer) deel SSI Wy pal! Giner Gage). Dans Je man. 3545, Ja phrase: «Nous devons soutenirs etc. est attribude aux faquis, et dans le man. 3544, au cadi. Au reste, je dois avouer que Vexpression .) gli8s i,cae, qui so trouve dans tous les man., me semble un peu étrange.

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