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Langue Et Littérature Française

Le Comte Du Monte Cristo

Alexandre Dumas

Maria de Lurdes
Cláudia Lubrano
Lorenço Mendes
Leidy Pinto
Ceila Resende
Helina Almeida
Hamilton Amado
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Índice

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Introduction Du Travail
Le but de ce travail est d'étudier le roman, Le Comte de Monte Cristo, et
d'avoir une idée plus large de l'histoire qui y est représentée. Pour
connaître la littérature française, puisque l'œuvre est l'une des plus
populaires d'Alexandre Dumas, et de la littérature française.

Introduction du Romance
Le comte de Monte-Cristo est un roman de littérature française écrit par
Alexandre Dumas en collaboration avec Auguste Maquet et achevé en
1844. Initialement publié sous le nom de Folleté de 1844 à 1846, première
partie : du 28 août au 19 octobre 1844, deuxième partie : du 31 octobre
au 26 novembre 1844, partie III : Du 20 juin 1845 au 15 janvier 1846, le
livre raconte l'histoire d'un marin injustement emprisonné. Là, il rencontre
un ecclésiastique dont il est l'ami. Lorsque le prêtre meurt, il échappe de
prison et prend possession d'une fortune mystérieuse. Le marin,
maintenant en condition financière, peut se venger de ceux qui l'ont
conduit à la prison. L'histoire s'inspire librement des faits de la vie de
Pierre Pinaud. Il est considéré, ainsi que les trois mousquetaires, l'une des
œuvres les plus populaires de Dumas, et est souvent inclus dans les listes
de best-sellers de tous les temps. Le nom du roman est venu quand
Dumas en route vers l'île de Monte-Cristo, avec le neveu de Napoléon, a
dit qu'il utiliserait l'île comme décor pour un roman.

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Introduction de l'auteur
Alexandre Dumas est un écrivain français né le 24 juillet 1802 à Villers
Cotterêts et mort le 5 décembre 1870 à Dieppe. Il est le fils d’un général
d’armé aux origines afro-antillaises et d’une fille d’aubergiste. Orphelin de
père à quatre ans, il sera élevé par sa mère et ses grands-parents
maternels. Le jeune Alexandre apprend les bases de l’instruction primaire
au Collège de Villers Cottrêts de neuf à treize ans, puis devient coursier
dans une étude de notaire. En 1822, il part pour Paris, cherchant à
échapper à la pauvreté et aux humiliations quotidiennes que lui et sa
mère subissent depuis la mort de son grand-père maternel. Il trouve une
place de clerc de notaire. C’est une nouvelle vie pour Alexandre qui
découvre la Comédie Française et fait la rencontre d’un des plus grands
acteurs de l’époque, Talma. L’année suivante, grâce à la protection du
général Foy, il travaille dans les bureaux du secrétariat du duc d’Orléans,
et peut faire venir sa mère à Paris. En 1824, c’est la naissance de son fils
Alexandre (futur auteur de La Dame aux Camélias), fruit de sa liaison avec
Laure Labay, couturière. C’est également l’année de son premier succès :
un vaudeville écrit avec Adolphe de Leuven, La Chasse et l’Amour. Il écrit
son premier drame historique, Henri III et sa cour, en 1828, qui est
également un énorme succès. Il connait la notoriété mais dilapide ses
revenus, puis écrit beaucoup de pièces médiocres, si bien que le public se
lasse. Il passe alors aux romans feuilletons dont le succès est tel qu’il est
payé 3 francs la ligne (contre 30 sous à l’époque).
C’est un auteur extrêmement prolifique, avec l’aide notoire de « nègres »
et en particulier d’Auguste Maquet, qui a participé à la plupart de ses
œuvres. Il signe de grandes fresques historiques telles que les Trois
Mousquetaires ou le Comte de Monte-Christo en 1844.
Candidat malheureux aux élections législatives de 1848, Dumas ne cessera
jamais de s’engager : en 1852, comme Victor Hugo, il s’exile
momentanément pour protester contre le coup d’Etat de Napoléon III. En
1860, il vend ses biens pour fournir des armes à l’armée de Garibaldi, dont
il est un ami et un admirateur.
Alexandre Dumas était mulâtre et dût souvent subir les sarcasmes racistes
de ses contemporains. Il s’est marié en 1840 avec l’actrice Ida Ferrier, et a
eu plusieurs enfants hors mariage : Marie Alexandrine, Elisabeth Cordier,
Henry Bauer. Il meurt en 1870, trois mois après un accident vasculaire qui
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l’avait laissé à demi paralysé. Sa dépouille a été transférée au Panthéon en
2002, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance.
Principales œuvres - Napoléon Bonaparte ou Trente Ans de l’Histoire de
France (théâtre), 1831
- La Tour de Nesle (théâtre) 1832
- Crimes célèbres, 1839-1841
- Les Trois Mousquetaires, 1844
- Vingt ans après, 1845
- Le Comte de Monte Christo, 1845
- La Reine Margot, 1845
- La Dame de Monsoreau, 1846
- Les Quarante-Cinq, 1847
- Le Collier de la Reine, 1849
- La Tulipe Noire, 1850

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Le Comte de Monte Christo
Résumé
L'histoire se déroule en France au début du XVIII siècle, après l'exil de
Napoléon. Compte de la trajectoire d'Edmond Dantès, second lieutenant
d'un navire marchand, qui pour tenter de sauver la vie de son capitaine,
frappé par la méningite, a atterri son navire, contre les ordres de son
immédiat avec son ami d'enfance, Fernand Mondego, rendez-vous à l'île
d'Elbe, l'exil de Napoléon, lourdement gardé par des soldats anglais, qui
tirent sur quiconque ose atterrir sans permission. Après un affrontement
avec les troupes britanniques, sont sauvés de la mort par Napoléon lui-
même, qui les accueille dans sa maison et autorise des soins médicaux au
capitaine mourant à la condition d'Edmond, sans qu'on sache, apporter
une lettre d'un ami en France. Croyant à la prétention de Napoléon que
c'était juste une lettre innocente et ne sachant pas lire, Edmond accepte
l'accusation et garde les secrets même de son ami Mondego qu'il
soupçonne. De retour à Paris, Edmond est promu capitaine pour avoir
tenté de sauver la vie du capitaine, ce qui déplaît au premier lieutenant.
Edmond parle de promouvoir sa fiancée Mercedes et lui demande de
l'épouser. Mondego qui malgré être riche sent envie Edmond et souhaite
Mercedes. S'appuyant sur la rancœur de la cause immédiate de la
promotion d'Edmond, Mondego lui raconte la lettre de Napoléon, son
contenu, et le convainc de dénoncer Edmond comme un conspirateur.
Edmond est arrêté et emmené en présence du magistrat Monsieur
Villefort que lors d'une entrevue Edmond est convaincu que le même a
été trompé par Napoléon et est sur le point de le libérer quand il découvre
à qui la lettre était destinée. Edmond est fait prisonnier, parvient à s'enfuir
et va à son ami Mondego qui, parce qu'il est riche, peut l'aider. Le
Mondego le remet à la police et Edmond est emmené dans une prison de
l'île où il est emprisonné pendant plusieurs années, maintenu en vie
uniquement par le désir de vengeance. Il y rencontre l'abbé Farias qui lui
apprend à lire, écrire et escrimer. L'abbé se retrouve emprisonné pour
avoir découvert le lieu où se trouvait une énorme fortune appartenant à
un très riche comte qui mourut sans rien savoir du trésor. Pour tenter de
Fulga l'abbé meurt et quitte l'emplacement du trésor Edmond, mais une
fois honoré par chance Edmond échappe et va à la recherche du trésor et
sa revanche tant attendue. Au cours de son voyage, il rencontre le marin

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Jacopo qu'il sauve de la mort. Ils deviennent amis et ensemble ils vont à
l'île de Monte Cristo pour prendre le trésor et commencer leur revanche.

Marseille
Edmond Dantès, jeune officier prometteur, revient d'un voyage à bord
du Pharaon, navire appartenant à l'armateur Pierre Morrel. Il a dû
remplacer le capitaine Leclère, décédé durant le voyage des suites d'une
fièvre cérébrale. À son arrivée, il est accueilli par Morrel qui lui promet de
le nommer capitaine. Dantès est au comble du bonheur : il va ainsi
pouvoir aider financièrement son vieux père et épouser sa belle fiancée, la
Catalane Mercédès. Mais ce bonheur suscite la jalousie. Il y a tout d'abord
Danglars, le comptable du bateau qui souhaite briguer le poste de
capitaine du Pharaon, et aussi Fernand Mondego, un pêcheur catalan,
cousin et amoureux de Mercédès qui est cependant repoussé par cette
dernière.
Alors que Caderousse, voisin et ami de Dantès, a été rendu ivre par
Danglars et Fernand, ces derniers vont comploter pour se débarrasser
d'Edmond. Profitant d'une escale que Dantès a faite à l'île d'Elbe pour
satisfaire une des dernières volontés du capitaine Leclère, ils le font passer
pour un dangereux bonapartiste. Edmond Dantès est ainsi arrêté le jour
de son mariage et interrogé par le substitut du procureur du roi, Gérard
de Villefort.
« M. le Procureur du roi est prévenu, par un ami du trône et de la religion,
que le nommé Edmond Dantès, second du navire le Pharaon, arrivé ce
matin de Smyrne, après avoir touché à Naples et à Porto-Ferrajo, a été
chargé, par Murat, d'une lettre pour l'usurpateur, et, par l'usurpateur,
d'une lettre pour le comité bonapartiste de Paris.
On aura la preuve de son crime en l'arrêtant, car on trouvera cette lettre
ou sur lui, ou chez son père, ou dans sa cabine à bord du Pharaon. »
La lettre est écrite par Danglars et relue par Fernand devant Caderousse
de plus en plus ivre mais qui proteste néanmoins. Danglars lui affirme
alors qu'il ne s'agit que d'une plaisanterie et fait semblant de froisser la
lettre, que Fernand récupère pour la faire parvenir au Procureur du roi.
Edmond Dantès est porteur d'une lettre du Grand maréchal Bertrand - qui
la lui a remise en échange d'une lettre confiée à Dantès par Leclère -,
adressée à M. Noirtier, le père bonapartiste du substitut du procureur
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Gérard de Villefort, qui fête ce soir là ses fiançailles avec Mademoiselle de
Saint Méran. Tout d'abord convaincu d'un complot organisé contre
Dantès, qui semble totalement ignorer le contenu de la lettre, le substitut
change d'avis lorsqu'il comprend que Dantès a tout de même lu l'adresse.
Il l'envoie directement au château d'If comme prisonnier d'État pour éviter
la compromission que son père risquait et par la même occasion, il
parvient grâce à cette action à être promu.

Captivité
Dantès désespère dans sa captivité jusqu'à songer au suicide. Il aura la
chance (première manifestation de la « Providence ») de faire la
connaissance de l'abbé Faria, un autre prisonnier qui, voulant s'évader, a
creusé un tunnel durant sept ans. Hélas, ce tunnel débouche non sur la
mer mais vers la cellule de Dantès. L'abbé Faria, très érudit, va se lier
d'amitié avec Dantès et lui donner une éducation exceptionnelle tant
économique que politique, sociale, philosophique et mondaine. Dantès le
considèrera comme un second père. Par ailleurs, le prêtre explique à
Dantès, par une série de déductions, qu'il a été victime d'un complot
tramé par Danglars et Mondego en présence de Caderousse, et lui révèle
la participation postérieure mais décisive de Villefort. Faria lui fait part
également d'un secret qui le fait lui-même passer pour fou aux yeux de ses
geôliers et, pendant un court moment, de Dantès : il est le dépositaire
d'un immense trésor, celui des Spada, enfoui depuis des siècles dans l'île
de Montecristo. Les deux prisonniers décident de préparer ensemble leur
évasion, mais le vieux prêtre meurt et Edmond, pensant pouvoir
s'échapper, prend sa place dans le sac où le corps a été cousu. Il
comprendra que tous les prisonniers morts en captivité sont jetés à la mer
avec aux pieds un boulet de trente-six au château d'If.
Le couteau de l'abbé dont il a eu soin de se munir, lui permet de
s'échapper du sac et de recouvrer la liberté. Devenu très riche grâce au
trésor des Spada dont il prend possession, Dantès revient à Marseille. Il y
apprendra que son père est mort de faim, et que sa fiancée Mercédès,
croyant à son décès, a épousé Fernand.

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Préparation de la vengeance

Dantès mène une enquête discrète et vérifie tous les faits qu'avait déduits
l'abbé Faria dans leur geôle.
Se faisant passer auprès de Caderousse – le moins impliqué (l'ivresse
aidant) dans le complot – pour un abbé italien, l'abbé Busoni, qui aurait
assisté aux derniers moments de Dantès, il se fait raconter l'incroyable
destinée de ses ennemis et leur fulgurante ascension sociale. Il donne
enfin à Caderousse le diamant prétendument légué par Edmond,
cependant Caderousse étant cupide, voulant le diamant et l'argent du
diamant, assassine le bijoutier de Beaucaire, venant acheter le diamant, et
sa femme, et est condamné à la galère. Edmond sauve ensuite de la ruine,
sous les traits de lord Wilmore, l'armateur Morrel, qui a aidé son père et
avait voulu, quatorze ans plus tôt, le nommer capitaine du Pharaon. Puis il
part pour l'Orient où il va, plusieurs années durant, étendre encore
l'immense culture que lui avait donnée Faria, augmenter sa fortune
colossale et mettre minutieusement au point sa vengeance.
En 1838, soit vingt-trois ans après son emprisonnement et neuf après son
évasion, celui qui se fait appeler désormais le comte de Monte-Cristo a
quarante-deux ans. En Italie, il organise l'enlèvement puis la libération du
fils de Mercédès, le jeune vicomte Albert de Morcerf, tombé dans les
griffes du bandit romain Luigi Vampa durant le carnaval de Rome. Et
Albert l'introduit quelques mois plus tard dans la haute société parisienne.
Grâce à la péripétie de Rome et à un train de vie d'un faste inouï, il se
rapproche de ceux qu'il veut frapper. Il retrouve Danglars, qui s'est enrichi
dans l'intendance de guerre et qui est devenu banquier et baron. Villefort,
ancien substitut à Marseille, est procureur du roi à Paris, et Fernand, qui a
épousé Mercédès, est devenu le comte de Morcerf et siège à la Chambre
des pairs. Monte-Cristo va peu à peu réussir, par un long entrelacs de
complots et de ruses, à les acculer au déshonneur, à la ruine et à la mort,
à l'exception de Danglars, qu'il épargnera en réalisant sa vengeance trop
rude suite à la mort du fils de Villefort qui n'était pas concerné par la
vengeance.

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Vengeur
Le comte attaque d'abord Villefort, dont l'épouse empoisonne,
méthodiquement et un à un, les membres de sa belle-famille, afin que son
fils Édouard soit seul héritier. Les poisons qu'elle utilise lui sont conseillés
par Monte-Cristo. Après avoir soupçonné sa fille Valentine, puis démasqué
la coupable, Villefort lui ordonne de mettre fin à ses jours, sans quoi il
requerra lui-même contre elle la peine de mort. Elle s'empoisonne donc
mais, autant par vengeance que par amour insensé, elle tue également
leur jeune fils. Villefort, après avoir montré à Edmond épouvanté le
cadavre de l'enfant, perd la raison. Monte-Cristo a pu, entre-temps,
empêcher Valentine de Villefort de mourir à son tour de la folie homicide
de sa marâtre. Celle-ci aime et est aimée de Maximilien Morrel, le fils de
l'armateur. Il parvient ensuite à les réunir et c'est à cette occasion, dans le
palais troglodytique de Simbad le Marin, sur l'île de Monte-Cristo, que
Valentine lui révélera l'amour absolu que lui porte Haydée, la fille du
pacha de Janina.
Puis vient le tour de Fernand. L'ancien pêcheur catalan n'est parvenu à
s'enrichir et à obtenir son titre de comte de Morcerf (conféré par Louis-
Philippe) qu'en trahissant d'abord Napoléon à la bataille de Ligny, puis son
protecteur, Ali Tebelin, pacha de Janina, en les livrant, sa forteresse et lui,
aux Turcs en échange d'argent et de prébendes. Monte-Cristo a retrouvé
Haydée, la fille du pacha, et est parvenu à la sortir de l'esclavage où
Fernand l'avait réduite pour se débarrasser d'un témoin gênant. Elle
témoigne devant la Chambre des pairs sans informer le comte mais
certainement guidée par celui-ci. La chambre des pairs est informée par
un article paru dans l'Impartial et intitulé On nous écrit de Janina (article
certainement inspiré par le comte). Le fils du comte de Morcerf, Albert de
Morcerf, devinant la machination du comte de Monte Cristo, provoque ce
dernier en duel. Mercédès, reconnaissant le comte comme Edmond
Dantès dès le début, le supplie d'épargner son fils. Le comte, qui était
déterminé à tuer Albert, abandonne sa vengeance sous les prières de
Mercédès, décide alors de se laisser tuer par Albert et informe Mercédès
de l'origine de sa disparition. Mercédès informe à son tour Albert et le
pousse à pardonner au comte de Monte-Cristo. Le comte de Morcerf,
quant à lui, est déclaré coupable, et acculé à quitter la Chambre des pairs.
Croyant que son fils lui a lavé son honneur, il déchante lorsqu'il apprend
qu'Albert a présenté ses excuses au comte de Monte-Cristo. Il fonce chez
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ce dernier, qui lui révèle sa véritable identité. De retour chez lui, il assiste
en spectateur à son abandon par sa femme et son fils. Ne pouvant
supporter son humiliation, Morcerf se suicide. Mercédès, accablée par la
révélation de la trahison de Fernand, part avec son fils, abandonnant
demeure, fortune, bijoux et rang social. Elle se réfugie à Marseille, dans la
petite maison du père Dantès dont Edmond lui a fait cadeau,
accompagnée d'un maigre pécule qu'Edmond avait amassé en vue de leur
mariage en 181511. Albert, prenant le nom de sa mère, s'engagera dans
les spahis avec les protections du comte de Monte-Cristo.
Au même moment, Monte-Cristo s'attaque à Danglars. Grâce à sa fortune
et aux mauvais penchants du baron banquier, il va presque parvenir à le
ruiner. Il s'arrange ensuite pour l'acculer à donner – ou, plus exactement,
à « vendre » – en mariage à sa fille Eugénie un prétendu aristocrate
italien, le prince Andrea Cavalcanti, personnage fabriqué de toutes pièces
par le comte et supposé très riche par Danglars. La fiancée découvrira, le
jour de la signature du contrat, que Benedetto n'est ni prince ni riche ni
même italien : il s'agit d'un forçat évadé, fils adoptif de Bertuccio, le
maître d'hôtel corse du comte. Benedetto est l'enfant adultérin que
Villefort a eu avec Madame de Nargonne, devenue Madame Danglars. Le
procureur avait enterré ce fils né hors mariage pour ne pas être
déshonoré, et raconte alors à Madame Danglars que c'était un mort-né.
Ayant déterré le nouveau-né, Bertuccio l'avait ramené à la vie et adopté.
Entre-temps, Danglars, piégé par Monte-Cristo, et préférant une bonne
banqueroute à une mauvaise prison, s'est enfui à Rome où le comte le fait
enlever par le bandit Vampa en vue de lui prendre, repas après repas, les
millions qu'il a volés aux hospices et ce à raison de « cent mille francs par
souper ». Lorsque Danglars, à bout de faim et de soif, ayant tout donné à
ses geôliers, voit apparaître ce « Maître » qui ordonne à Vampa lui-même,
il reconnaît d'abord Monte-Cristo, puis enfin Edmond Dantès. Il se repent
alors du mal qu'il a causé. Entre son enlèvement et ce repentir, il y a eu la
mort du jeune Édouard de Villefort et Edmond, moralement ébranlé,
accorde la grâce à son dernier ennemi. Il lui laisse son dernier argent et
l'invite même à dîner : « Et maintenant, mangez et buvez ; ce soir je vous
fais mon hôte ». Abandonné ensuite en pleine campagne, à demi-fou,
Danglars, se penchant sur un ruisseau pour y étancher sa soif, s'aperçoit
qu'en une nuit ses cheveux sont devenus blancs. Il est ruiné mais sauf,
alors que Caderousse et Morcerf sont morts et que Villefort a perdu la
raison.

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Une fois sa vengeance accomplie mais torturé de questions sur le droit de
se faire justice, de se substituer à Dieu, Monte-Cristo repart pour l'Orient
en compagnie de la femme qu'il aime, Haydée, qui, peut-être, lui fera
retrouver une sérénité mise à mal par la mort injuste du jeune Édouard. Il
a richement doté Valentine et Maximilien et leur a fait cadeau de son île
en ne leur laissant qu'un bref message : « Attendre et espérer ! ».

Personnages du Roman
Edmond Dantès - Le protagoniste du roman. Dantès est un homme
intelligent, honnête et aimant qui devient amer et vengeur après avoir été
arrêté pour un crime qu'il ne commet pas. Quand Dantès se trouve libre et
extrêmement riche, il se charge d'agir comme agent de la Providence,
récompensant ceux qui l'ont aidé dans sa situation et punissant les
responsables de ses années d'agonie.
Le Comte de Monte Cristo - L'identité que Dantès assume lorsqu'il sort de
prison et hérite de son immense fortune. En conséquence, le comte de
Monte-Cristo est généralement associé à une froideur et une amertume
qui vient d'une existence basée uniquement sur la vengeance.
Lord Wilmore - L'identité d'un noble anglais excentrique que Dantès
assume en commettant des actes de générosité aléatoire. Lord Wilmore
contraste fortement avec Monte Cristo, qui est associé aux actes
d'amertume et de cruauté de Dantès. Monte Cristo cite convenablement
Lord Wilmore comme l'un de ses ennemis.
Abbé Busoni - Une autre fausse identité de Dantès. Le déguisement de
l'abbé Busoni, un prêtre italien, aide Dantès à gagner la confiance du
peuple que le comte veut manipuler parce que le nom connote l'autorité
religieuse.
Sinbad le marin - Le nom que Dantès utilise comme signature pour son
cadeau anonyme à Morrel. Sinbad le Marin est aussi le personnage que
Dantès adopte pendant son séjour en Italie.
Autres personnages

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Mercédès - La belle et bonne fiancée de Dantès. Bien que Mercédès
épouse un autre homme, Fernand Mondego, alors que Dantès est en
prison, elle ne cesse d'aimer Dantès. Mercédès est l'une des rares
personnes que Dantès punit (pour sa déloyauté) et des récompenses
(pour son amour durable et sa bonté sous-jacente).
Abbé Faria - Un prêtre et brillant penseur que Dantès rencontre en prison.
L'abbé Faria devient le père intellectuel de Dantès: durant ses nombreuses
années de captivité, il enseigne l'histoire, la science, l'art et de
nombreuses langues de Dantès. Il lègue ensuite à Dantès sa vaste fortune
cachée. L'abbé Faria est le catalyseur le plus important dans la
transformation de Dantès en comte vengeur de Monte-Cristo.
Fernand Mondego - le rival de Dantès pour les affections de Mercédès.
Mondego aide à trahir Dantès pour trahison puis épouse Mercédès lui-
même lorsque Dantès est emprisonné. Par des actes de trahison,
Mondego devient un homme riche et puissant et prend le nom de Comte
de Morcerf. Il est la première victime de la vengeance de Dantès.
Baron Danglars - Une cohorte cupide et envieuse de Mondego. Danglars
éclot l'intrigue pour encadrer Dantès pour trahison. Comme Mondego, il
devient riche et puissant, mais perd tout quand Monte Cristo prend sa
revanche. L'obsession de Danglars pour l'accumulation de la richesse fait
de lui une cible facile pour Monte Cristo, qui a une richesse apparemment
illimitée pour exiger sa revanche.
Caderousse - Un homme paresseux, ivre et gourmand. Caderousse est
présent lorsque le complot visant à encadrer Dantès est éclos, mais il ne
participe pas activement au crime. Contrairement à Danglars et Mondego,
Caderousse ne trouve jamais sa fortune, mais vit plutôt de petits crimes et
de meurtres occasionnels.
Gérard de Villefort - Le procureur public aveuglément chargé de
condamner Dantès à la prison à vie. Comme les autres, Villefort reçoit
finalement une punition de Dantès. Villefort se distingue comme la plus
grande opposition de Monte Cristo, car il utilise son propre pouvoir pour
juger les gens et infliger des punitions.
Monsieur Morel - L'armateur gentil et honnête qui était le patron de
Dantès. Morel fait tout ce qui est en son pouvoir pour libérer Dantès de
prison et tente de sauver le père de Dantès de la mort. Lorsque Dantès
sort de prison, il découvre que Morel est sur le point de sombrer dans la

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ruine financière, alors il réalise un complot compliqué pour sauver son
seul véritable ami.
Louis Dantès - le père de Dantès. Affolé, Louis Dantès se meurt de faim
quand Dantès est emprisonné. C'est principalement pour la mort de son
père que Dantès cherche la vengeance.
Maximilian Morrel - Le fils de Monsieur Morrel. Brave et honorable
comme son père, Maximilien devient le principal bénéficiaire de Dantès.
Maximilien et son amour, Valentine, survivent à la fin de l'histoire en tant
que deux personnes bonnes et heureuses, personnellement non affectés
par les vices de puissance, de richesse et de position.
Albert de Morcerf - Le fils de Fernand Mondego et Mercédès.
Contrairement à son père, Albert est courageux, honnête et gentil. Le
dévouement de Mercédès envers Albert et Dantès permet à Monte Cristo
de réaliser son amour immuable pour lui et l'amène à réfléchir plus
profondément à son seul désir de vengeance.
Valentine Villefort - Sainte et belle fille de Villefort. Comme Maximilian
Morel, son véritable amour, elle tombe sous la protection de Dantès.
Noirtier - Le père de Villefort. Ancien puissant révolutionnaire français,
Noirtier est brillant et volontaire, même paralysé par un coup. Il se montre
un digne adversaire des ambitions égoïstes de son fils.
Haydée - La fille d'Ali Pacha, le vizier de l'état grec de Yanina. Haydée est
vendue comme esclave après que son père a été trahi par Mondego et
assassiné. Dantès achète la liberté de Haydée et la regarde grandir jusqu'à
l'âge adulte, pour finalement tomber amoureuse d'elle.
Le signor Bertuccio - l'intendant de Dantès. Bien que Bertuccio soit loyal
et adepte, Dantès le choisit comme intendant non pour ses qualités
personnelles mais pour sa vendetta contre Villefort. Benedetto - Le fils
illégitime de Villefort et Madame Danglars. Bien que soulevé avec amour
par Bertuccio et la belle-soeur veuve de Bertuccio, Benedetto se tourne
néanmoins vers une vie de brutalité et de crime. Beau, charmant, et un
menteur merveilleux, Benedetto joue le rôle d'Andrea Cavalcanti dans l'un
des plans de vengeance élaborés de Dantès.
Madame d'Villefort - épouse meurtrière de Villefort. Dévouée
entièrement à son fils Edouard, Madame d'Villefort se tourne vers le crime
pour assurer sa fortune.

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Julie Herbaut - La fille de Monsieur Morrel et soeur de Maximilien.
Angéliquement bonne et amoureuse, Julie et son mari, Emmanuel,
prouvent à Monte-Cristo qu'il est possible d'être vraiment satisfait de sa
vie.
Emmanuel Herbaut - Le mari de Julie. Emmanuel est tout aussi noble et
perpétuellement heureux que sa femme, Julie.
Madame Danglars - la femme de Danglars. Gourmande, complice et
déloyale, Madame Danglars s'engage dans une série infinie d'amours qui
aident son mari au bord de la ruine financière.
Eugénie Danglars - La fille des Danglars. Musicienne brillante, Eugénie
aspire à son indépendance et méprise les hommes. A la veille de son
mariage, elle s'enfuit pour l'Italie avec son véritable amour, Louise
d'Armilly.
Louise d'Armilly - professeur de musique d'Eugénie Danglars et
compagnon constant.
Lucien Debray - Le secrétaire du ministre français de l'Intérieur. Debray
délivre illégalement des secrets de gouvernement à son amant, Madame
Danglars, afin qu'elle puisse investir sagement avec l'argent de son mari.
Ali - l'esclave muette Nubian de Dantès. Ali est incroyablement adepte de
toutes sortes d'armes.
Luigi Vampa - Un bandit romain célèbre. Vampa est redevable à Dantès
pour une fois de le libérer, et il se met au service des fins vengeantes de
Dantès.
Majeur Cavalcanti - Un homme pauvre et tordu que Dantès ressuscite
comme un faux noble italien.
Edward d'Villefort - Le fils gâté de Villeforts . Edward est une victime
innocente du complot élaboré de Dantès.
Beauchamp - Un journaliste bien connu et un bon ami d'Albert de
Morcerf.
Franz d'Epinay - Un autre bon ami d'Albert de Morcerf. D'Epinay est le
fiancé indésirable de Valentine Villefort.
Marquis de Saint-Méran - Le père de la première épouse de Villefort, qui
meurt peu après son jour de mariage.

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Marquise de Saint-Méran - L'épouse du marquis de Saint-
Méran Jacopo - Un passeur qui aide Dantès à gagner sa liberté. Quand
Jacopo prouve sa loyauté altruiste, Dantès le récompense en achetant le
pauvre homme avec son propre vaisseau et son propre équipage.
Ali Pacha - Un leader nationaliste grecque que Mondego trahit. Cette
trahison mène au meurtre d'Ali Pacha par les Turcs et à la prise de son
royaume. L'épouse d'Ali Pacha et sa fille, Haydée, sont vendues comme
esclaves.
Baron de Château-Renaud - Aristocrate et diplomate. Château-Renaud est
presque tué au combat à Constantinople, mais Maximilian Morrel le sauve
à la dernière seconde. Château-Renaud introduit Maximilien dans la
société parisienne, ce qui conduit à Maximilien et à Dantès.
Trappes - Berger italien arrêté et condamné à mort pour complicité de
bandits, alors qu'il ne faisait que leur fournir de la nourriture. Monte
Cristo achète à Peppino sa liberté.
Countesse G- Un bel aristocrate italien qui soupçonne Monte-Cristo d'être
un vampire.

Genèse du roman et son Contexte


politique
Alexandre Dumas raconte que l’idée du roman lui est venue à un moment
où il avait des contacts fréquents et intimes avec des membres de la
famille Bonaparte. Dumas se trouvait en 1841 à Florence où résidait
également le prince – et ex-roi de Westphalie – Jérôme Bonaparte, frère
de Napoléon Bonaparte. Dumas était un visiteur quotidien dans la maison
du prince et lorsque le fils de Jérôme, Napoléon, revint d’Allemagne pour
vivre dans la maison paternelle, son père demanda à Dumas
d’accompagner le jeune homme en voyage en Italie. Ce qui fut fait. Les
deux voyageurs visitèrent ainsi l'île d'Elbe, partant de Livourne dans un
petit bateau. Après Elbe, ils voulurent chasser et mirent le cap sur l’île de
Monte-Cristo. Finalement ils se contentèrent d’en faire le tour, car
l’aborder les aurait contraints à une quarantaine au retour, l'île étant en «
contumace ». Le jeune prince aurait demandé à Dumas : « À quoi cela

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sert-il de faire le tour de cet îlot ? » et l’écrivain aurait répondu : « À
donner, en mémoire de ce voyage que j’ai l’honneur d’accomplir avec
vous, le titre de L’Île de Monte-Cristo à quelque roman que j’écrirai plus
tard ».
Depuis une année les cendres de Napoléon Ier étaient en France. Le
bonapartisme avait donc un centre qui allait devenir lieu de culte et
pèlerinage. Un autre neveu de Napoléon Ier, Louis-Napoléon, était en
prison pour avoir ourdi des tentatives de coups d’État en 1836 et 1840
Note 3. Il réussit à s’échapper en 1846 – sous déguisement – et s’exila en
Angleterre. Puis il revint en France pour se joindre au mouvement
républicain en 1848 et devenir le premier président de la République
française. Bien qu'il n'eût aucune expérience politique, il fut élu avec une
énorme majorité, (mais contre l’avis de Dumas, qui était dans le camp de
Cavaignac). Or, le triomphe du roman de Dumas se situe dans les années
1844 à 1848. Son statut de livre à succès mondial fut rapidement acquis et
déjà en 1848 le roman était traduit et connu dans le monde entier. Il
existe donc à la fois une similarité entre les destins d’Edmond Dantès et de
Napoléon III (le prisonnier à vie qui s’évade et revient dans le monde
comme un être puissant et impénétrable) et une simultanéité entre la
création du roman et l’avènement du Second Empire. Dumas n’explique
pas cette similarité et il ne mentionne pas dans l'État-civil du Comte de
Monte-Cristo qu'il a visité le jeune Louis-Napoléon dans sa prison à Ham.

Le recours aux symboles


Le personnage d’Edmond Dantès est en lui-même un symbole : au
départ jeune homme innocent et simple, il a tout du personnage positif et
ne paraît avoir aucun défaut. Tout le monde l’apprécie. Puis le temps qu’il
passe en prison le fait mûrir et devenir désabusé par rapport à la vie. Il est
animé par son unique désir de vengeance et agit toujours froidement. Ce
changement est symbolisé par son changement d’apparence et de nom : il
devient quelqu’un d’autre. Ce comte de Monte-Cristo semble parfois
animé par Dieu tant il contrôle tout, et il paraît presque un personnage
divin et mythique.
Enfin, le nom même de Monte-Cristo est un symbole puisqu’il vient de
l’île du même nom, où il a trouvé le trésor de l’abbé Faria qui a fait sa

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fortune. Cela lui permet de commencer sa vengeance en étant un autre
homme. « Cristo » peut être relié au christ, et « Dantès » à l’écrivain
Dante, incarnant ainsi la religion, la souffrance et la justice.
Ainsi, avant son séjour en prison, il porte le nom de Dantès et comme le
poète, il va sombrer vivant dans un enfer où tout semble perdu. Mais
lorsqu’il parvient à sortir victorieux de cette épreuve que la vie lui impose,
c’est sous l’apparence d’un ressuscité qu’il revient auprès des siens pour
juger les uns et les autres. Il ne se venge pas uniquement de ceux qui lui
ont fait du tort, mais il récompense aussi ceux qui ont été justes envers lui.
L’histoire de la vengeance d’Edmond Dantès fait appel à de nombreux
symboles. Ainsi, ses trois principaux ennemis incarnent chacun un type de
pouvoir et il se venge d’eux en fonction de cette caractéristique. Danglars
incarne le pouvoir de l’argent : il a fait fortune,...

Du réalisme au fantastique
Avec comme toile de fond la France d'après Napoléon, dont sont décrits
avec précision certains aspects de la vie politique, économique et
mondaine, Le Comte de Monte-Cristo apparaît d'abord comme un roman
réaliste, où l'action semble déterminée par les mouvements de l'Histoire.
C'est parce que la première Restauration est une période politiquement
confuse, propice à l'arbitraire et au déni de justice, que Dantès peut être
emprisonné. C'est parce que son retour coïncide avec le moment où le
capitalisme se développe et où la fortune remplace le titre ou le mérite
qu'il peut occuper le devant de la scène sans que l'on s'interroge sur son
passé. Le roman, où il est beaucoup question de dots, d'héritages et de
spéculations boursières, prend alors des allures de critique sociale. Celle
de l'argent-roi et de l'immoralité qui lui est inhérente. Celle d'une société
dont les notables – ici, un banquier, un général et un magistrat – peuvent
s'avérer de grands criminels.
Le génie de Dumas est toutefois d'avoir adjoint à ce réalisme les
ingrédients du merveilleux et même du fantastique. Son roman peut aussi
se lire comme un conte, ne serait-ce que par la présence des thèmes du
trésor et de la métamorphosede l'humble en puissant. Lorsque Dantès
réapparaît, c'est d'abord sous le nom de Simbad le Marin. Et c'est dans
une atmosphère digne des Mille et Une Nuits qu'il évoluera, entouré d'un

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garde du corps noir et muet et d'une esclave voilée, fumant le haschisch et
l'opium.
Le récit ne cesse par ailleurs d'accumuler les notations qui soulignent
l'étrangeté d'un personnage « significatif », qu'on croirait « revenant de
l'autre monde ». Outre sa fortune infinie, le comte est doté de pouvoirs
quasi magiques qui lui permettent, notamment, de plonger Valentine de
Villefort dans une mort artificielle. Certains reconnaissent en lui un
vampire, parce qu'il ne s'alimente pas, voit dans l'obscurité et se
caractérise par une pâleur extrême. La haine qui l'habite le rend parfois
monstrueux : « Ses lèvres, légèrement écartées, faisaient voir ses dents
blanchâtres, petites et aiguës comme celles d'un chacal. »
Si le personnage est marqué d'une singularité qui le rend presque étranger
au monde des hommes, c'est simplement qu'il a été foudroyé par le
destin. « Je suis descendu d'une planète qu'on appelle la douleur »,
confie-t-il. Réduit à l'état de mort-vivant, contraint d'être l'instrument
d'une justice dont il vient à douter, Monte-Cristo appartient à la race des
héros maudits et accablés auxquels les romantiques, du Juif errant au
Hollandais volant, ont consacré une large part de leur imaginaire.

L'histoire éditoriale de cet ouvrage


Comme Dumas le rappelle lui-même dans ses Causeries, c'est durant les
années d'exil à Florence en 1840-1842 qu'il trouve un décor et une sorte
de prétexte à un récit de voyage... à travers Paris. Alors qu'il ne chôme
pas, que des pièces de théâtre et des nouvelles sont écrites, en juin 1843,
il est à Marseille pour travailler sur ses « mousquetaires », juste après un
dernier séjour à Florence en avril 30. Vers la fin de 1843, Dumas signe un
contrat d'impression avec l'imprimeur parisien « Béthune et Henri Plon -
Imprimerie des Abeilles » (36 rue de Vaugirard, Paris) qui devait en
principe se charger de la composition des « Impressions de voyage dans
Paris », prévues en huit volumes. Et Dumas de préciser : « Comme il
m'était aussi égal de faire un roman que des impressions de voyage, je me
mis à chercher une espèce d'intrigue pour le livre de MM. Béthune et
Plon. J'avais depuis longtemps fait une corne, dans la Police dévoilée
[1838] de [Jacques] Peuchet, à une anecdote d'une vingtaine de pages,
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intitulée : « le Diamant et la Vengeance ». Tel que cela était, c'était tout
simplement idiot ; si l'on en doute, on peut le lire. Il n'en est pas moins
vrai qu'au fond de cette huître il y avait une perle ; perle informe, perle
brute, perle sans valeur aucune, et qui attendait son lapidaire. Je résolus
d'appliquer aux Impressions de voyage dans Paris l'intrigue que je tirerais
de cette anecdote. Je me mis, en conséquence, à ce travail de tête qui
précède toujours chez moi le travail matériel et définitif. La première
intrigue était celle-ci : Un seigneur très riche, habitant Rome et se
nommant le comte de Monte- Cristo, rendrait un grand service à un jeune
voyageur français, et, en échange de ce service, le prierait de lui servir de
guide quand, à son tour, il visiterait Paris. Cette visite à Paris, ou plutôt
dans Paris, aurait pour apparence la curiosité ; pour réalité, la vengeance.
Dans ses courses à travers Paris, le comte de Monte-Cristo devait
découvrir ses ennemis cachés, qui l'avaient condamné dans sa jeunesse à
une captivité de dix ans. Sa fortune devait lui fournir ses moyens de
vengeance. Je commençai l'ouvrage sur cette base, et j'en fis ainsi un
volume et demi, à peu près. Dans ce volume et demi étaient comprises
toutes les aventures à Rome d'Albert de Morcerf et de Frantz d'Epinay,
jusqu'à l'arrivée du comte de Monte-Cristo à Paris. J'en étais là de mon
travail, lorsque j'en parlai à Maquet, avec lequel j'avais déjà travaillé en
collaboration. Je lui racontai ce qu'il y avait déjà de fait et ce qui restait à
faire. »

Alors que Les Trois Mousquetaires paraissent en feuilletons entre le 14


mars et le 14 juillet 1844 dans le journal Le Siècle 29, un nouveau roman
feuilleton de Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, est annoncé cette fois
dans le Journal des débats : les deux premières parties y sont publiées,
respectivement du 28 août 1844 au 19 octobre 1844, puis du 31 octobre
au 26 novembre 1844. À partir de la fin 1844 et au début de 1845, après la
sortie de la première partie en feuilletons, les premiers volumes reliés qui
formeront au total dix-huit tomes, vont se succéder en librairie, en deux
vagues, d'abord quatorze volumes chez le libraire Baudry (partie I puis II),
mais à partir du septième, c'est l'imprimeur A. Henry, rue Gît-le-Cœur, qui
reprend la composition, et les quatre derniers volumes sortent chez le
libraire-commissionnaire Pétion, rue du Jardinet, juste après la publication
en feuilletons de la partie III publiée du 20 juin 1845 au 15 janvier 1846 :
un tirage de cette édition appelée la « Baudry-Pétion en 18 volumes »,
devenue rarissime en bel état, a été vendu 253 000 euros en 2010.

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Au cours de cette même année 1846 sort la première édition illustrée,
d'abord sous la forme de fascicules vendus 40 centimes pièce, puis réunis
sous la forme de neuf volumes in-octavo, chez l'éditeur « Au bureau de
l'Écho des feuilletons », périodique dirigé par L.-P. Dufour et Jean-Baptiste
Fellens, accompagnée de gravures sur bois signées Paul Gavarni et Tony
Johannot, lancée à grand renfort d'affichettes publicitaires (cf. ci-dessus) ;
elle est vue comme peu pratique et est donc suivie, chez le même éditeur,
par une édition ramassée en deux volumes. Fin 1846 (et non en 1850),
commence à sortir l'édition en six volumes, non illustré, en un format
certes plus grand mais moins cher que la Baudry-Pétion, chez l'éditeur
Michel Lévy, qui conserve son monopole bien après la mort de Dumas (via
Calman-Lévy). Le succès peut se mesurer d'une part à la vitesse avec
laquelle toutes ces éditions s'enchaînent et d'autre part, à la quantité de
parodies plus ou moins subtiles qui fleurissent sur la scène parisienne à
partir de la fin 1846 et qui brocardent les lecteurs obnubilés par ce récit.
Les premières traductions en langues étrangères commencent dès 1844 à
Londres en version abrégée, traduite et adaptée par M. Valentin ; cette
version connaît un certain succès en Amérique, à Boston, puis à New York,
éditée chez Burgess & Stringer Company (2 volumes) ; ou en Allemagne, à
Munich, chez Taschenbuch, traduite par Thomas Zirnbauer, etc., et
contribuent également au succès et au renom de Dumas dans le monde.

En 1853 paraît une suite faussement attribuée à Dumas (en réalité sans
nom d'auteur), et ce pour des raisons commerciales, au Portugal, intitulée
La Main du défunt (A Mão do finado par Alfredo Hogan), bientôt traduite
dans le monde entier y compris en France, début d'une longue série
d'étonnantes variations littéraires, le roman laissant ouvertes de
nombreuses perspectives puisque le héros ne meurt pas à la fin. Dumas
réagit très mal en découvrant l'édition portugaise, puis française, et en
1864, il déclare au périodique Le Grand Journal : « Comme cette suite est
exécrable, j’ai par le monde une foule d’amis qui soutiennent, tout bas,
bien entendu, que cette suite est de moi. À l’époque où l’ouvrage a paru,
j’ai protesté dans tous les journaux, ou à peu près ; mais je ne vous
apprendrai rien de nouveau en vous disant que les amis lisent toujours les
accusations, jamais les protestations », affirmant par ailleurs qu'il n'écrira
jamais de suite à ce roman

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Considérations Finales
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Références bibliographiques

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Disponible en : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Comte_de_Monte-
Cristo#Principaux_personnages. Accédé en 06/06/18 , 18:45.

Disponible en : http://www.sparknotes.com/lit/montecristo/summary/ .
Accédé en 06/06/18, 17 :40.
Disponible en : https://www.universalis.fr/encyclopedie/le-comte-de-monte-cristo/2-du-
realisme-au-fantastique/ . accédé en 07/06/18

Disponible en : http://www.etudier.com/fiches-de-lecture/le-comte-de-monte-cristo/le-
recours-aux-symboles/. Accédé en 08 /06/18

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