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Bac 2018

Épreuve de philosophie
Série ES

Sujet 2. Peut-on être insensible à l’art ?

Notion en jeu : l’art.

Avant-propos.
Ces éléments de corrigé ne constituent en aucun cas un “corrigé type”, mais seulement des exemples
de traitement possible de ce sujet de dissertation.
En philosophie la démarche de pensée individuelle et la logique de l’argumentation sont ce qui
rendra un travail bon le jour de l’épreuve.
Il n’y a pas un plan possible mais plusieurs. Ce corrigé se veut donc avant tout une explication du
sujet et de ses attentes, et non un corrigé type comme on pourrait en trouver en sciences dures :
mathématiques…

Présentation du sujet
Ce sujet « Peut-on être insensible à l’art ? » a trait à une notion classique des terminales ES, “l’art”,
faisant partie du grand domaine de la culture.
C’est un sujet esthétique qui s’interroge sur notre appréhension de l’art, et notre réaction face à
celui-ci. Il pose la question de la nature de l’art : parle-t-il à notre sensibilité ou non ? Si c’est non,
c’est qu’il parle à notre faculté de pensée, à notre raison…

Analyse du sujet. Éléments d’introduction.


Ce travail d’analyse correspond à ce que vous devez faire pour vous approprier le sujet dans toute sa
dimension. Ce travail est absolument indispensable pour vous permettre de cibler le sujet et de ne
pas faire de hors sujet.
Il faut d’abord mettre en tension le sujet, pour amener la problématisation. Mettre en tension, c’est
trouver deux réponses qui font faire un grand écart au sujet, qui le tirent dans un sens et dans l’autre
comme on peut étirer un élastique vers deux extrémités. Sans mettre en tension le sujet, on ne peut
pas le problématiser, c’est-à-dire voir le problème sous-jacent au sujet, le problème que pose la
question même du sujet. Et si on ne voit pas ce problème, on se contente de répondre à la question
posée, ou de reformuler le sujet, mais sans le problématiser. Alors on ne répond pas aux attentes de
la dissertation de philosophie, qui suppose une aptitude à problématiser.
Pour mettre en tension le sujet, on va proposer deux réponses a priori opposées, l’une évidente, qui
nous vient à l’esprit le plus spontanément, l’autre qui vient la réfuter ou en montrer les limites.

- sujet : peut-on être insensible à l’art ?

- Réponse évidente : oui, il semble bien à première vue qu’on puisse être insensible à l’art.
Certaines œuvres peuvent ne pas nous toucher, l’esthétique étant subjective.

- Réponse opposée qui réfute la première réponse ou en montre les limites : cependant,
comme dit précédemment, l’art est une affaire d’esthétique, de jugement de goût, donc il
parle forcément à notre sensibilité, que celle-ci apprécie, soit indifférente, ou déprécie.

Cela amène alors la problématique : est-il dans notre capacité d’appréhender l’art en faisant fi de
notre sensibilité, autrement dit, l’art peut-il se passer de l’esthétique, ou pas ?

Proposition de plan

I. Oui, il semble bien qu’on puisse être insensible à l’art.

1. L’art peut ne pas nous “parler”, on peut y rester insensible

L’art est un domaine de la culture comme d’autres, l’histoire, la religion, etc. On peut ou non s’en
passionner. La visite de musées, les sorties au cinéma, la musique, peuvent ne pas intéresser. Tout
dépend de nos priorités et de nos goûts. “Goût”, le mot est lancé, pas par hasard, nous le verrons
plus tard…

2. Certaines œuvres peuvent nous laisser de marbre

Outre l’art en lui-même, certains courants de ce dernier ou certaines œuvres en particulier peuvent
nous laisser de marbre, insensibles. Je peux être émue des tableaux de Raphaël ou des peintures
rupestres préhistoriques, mais la Fontaine de Duchamp ou le Tableau blanc sur fond blanc, de
Malévitch, peuvent ne rien provoquer en moi, laisser indifférente ma sensibilité. Alors oui, l’art peut
nous laisser insensibles, dans sa globalité comme dans des cas particuliers.

II. Au cœur de l’art, le jugement de goût, donc la sensibilité.

1. De l’artistique à l’esthétique

L’art, c’est une « activité ayant pour finalité une réaction esthétique », explique Genette dans
L’œuvre de l’art. Autrement dit, l’art ne peut être détaché de la sensibilité. C’est Baumgarten qui fit
de l’art quelque chose d’esthétique, de sensible (étymologiquement, aisthesis signifie “sensibilité”).
Donc, qu’on apprécie une œuvre, qu’elle nous laisse de marbre, ou qu’on ne l’apprécie pas, quoi qu’il
arrive, c’est une histoire de sensibilité plus ou moins animée.

2. Le jugement de goût au fondement de l’art.

D’ailleurs Kant va plus loin que Baumgarten et explique que l’art fait advenir un jugement tout à fait
particulier, un jeu de l’imagination et de l’entendement, de la sensibilité et de l’esprit, un jugement
de goût. Ce jugement, parce qu’il met en œuvre des émotions, des intuitions avant tout, ne parvient
pas à être conceptualisé et à former un jugement de connaissance. De ce fait, il est esthétique avant
tout et non théorique. On ne peut être insensible à l’art puisque l’art se fait sur fond de sensibilité.

III. Ce qui est nécessaire à l’art, c’est de toucher la sensibilité, de quelque manière que ce soit.

1. L’art, ou le langage du corps

L’art, qu’il soit beau ou laid, classique ou baroque, subtil ou grotesque, nous émeut, éveille en nous
des émotions, ou nous laisse indifférent. Il doit toucher avant tout, par n’importe quel moyen. Si l’art
ne nous touche pas, c’est simplement qu’il n’excite pas notre sensibilité, qu’il ne plaît pas, que
passant par les sens il ne parvient pas à créer un jugement de goût. Cela ne veut pas dire que nous
sommes absolument insensibles au sens où la sensibilité serait absente, cela veut juste dire qu’elle ne
réagit pas positivement.

2. Une œuvre ratée est une œuvre qui ne stimule pas la sensibilité

Preuve qu’on ne peut être indifférent à l’art, on estime qu’une œuvre est ratée quand elle ne
provoque rien en nous, qu’elle nous laisse comme insensibles, qu’elle ne nous stimule pas, qu’on n’y
adhère pas, qu’on ne la trouve pas puissante ou intense. On ne peut donc logiquement pas rester
insensible à l’art, sinon il n’y aurait pas art…

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