Sie sind auf Seite 1von 210

ABÉCÉDAIRE DE MARTIN-BÂTON

La Fronde Collection dirigée par Slobodan Despot


L 'homme commence là où il dit « non ".
Du même auteur aux Editiom L Âge d'Homme
L'ART ET LES NATIONS
BRÉVAIRE DU CHAOS
LE DÉSlRABLE ET LE SUBLIME
ÉCRITS SUR LA RELIGION
ESSAI SUR LES LIMITES DE L'ESPRIT HUMAIN
LA FRANCE BAROQUE
LE GALANT HOMME
L'HOMME DE LETTRES
HUIT ESSAIS SUR LE MAL
LA LUXURE ET LA MORT
MA CONFESSION
OBÉISSANCE ET SERVITUDE
L'ORDRE ET LE SEXE
LES RACES ET LES CLASSES
POST MORTEM
SEMAINIER DE L'AGONIE
SEMAINIER DE L'INCERTITUDE
SIMPLES REMARQUES SUR LA FRANCE
SUPPLÉMENT A LA PSYCHOPATIA SEXUALIS
LE TOMBFAU DE L'HISTOIRE

Albert Caraco
ABÉCÉDAIRE
DE
MARTIN-BÂTON
La Fronde
L'AGE D'HOMME
DANS LA MËME COLLECTION
René BERTHOD : Rembarre
Jean-Marc BERTHOUD : Une religion sans Dieu
Alain P AUCARD : Le cauchemar des vacances
Ernest TRUFFER: Sida-Business, Jo-Business

Nota Bene
Désireux de demeurer aussi fidèles que possible au texte
original,nous avons préservé dans cette
édition les particularités orthographiques et les licences de
ponctuation délibérément introduites
par l'auteur.
© 1994, Editions L'Age d'Homme, Métropole 10, Lausanne,
Suisse
AVANT-PROPOS

Albert Caraco naquit en 1919 dans la fomille d'un banquier jui


flevantin. Décelant en lui les traits

d'un génie précoce, ses parents entourèrent leur fils unique


d'une affection et de prévenances qu'on ne

réserve plus, de nos jours, qu'aux jeunes espoirs du tennis ou du


violon. Soucieux de lui prodiguer une

éducation parfoite, ils l'emmenèrent à Berlin puis l'abritèrent de


la menace nazie en Amérique du

Sud, où ils se convertirent au catholicisme pour plus de sécurité


et placèrent leur enfont dans une

institution régie par les pères. Cette affection et ces prévenances


- malgré quelques pages
particulièrement acérées sur « Madame Mère" dans sa cruelle et
équivoque confèssion de Post Mortem

- Albert allait les leur rendre, du moins sous forme de politesse,


en évitant de se suicider aussi

longtemps que l'un de ses deux géniteurs serait en vie. Lorsque,


en 1971, son père veuf s'éteignit, Albert

Caraco remplit une résolution arrêtée depuis plusieurs décennies


et se donna la mort dans leur
appartement.

Les vingt-cinq dernières années de son existence avaient été des


années de réclusion rigoureuse. Il vivait

avec ses parents, avec son père seul depuis la mort de sa mère ,
ne fréquentait personne ou presque, et

écrivait à heures fixes sur de beaux cahiers reliés, sans


brouillons ni ratures, d'une écriture presque

mécanique. Ayant, une fois pour toutes, décrété son époque de


décadence indigne d'être vécue, Albert

Caraco s'était refosé à toute participation aux affàires du monde;


quant aux affàires du sexe, il avait

conclu qu'elles étaient étroitement liées aux premières, et s'était


par conséquent résolu à l'abstinence.

Assoié de vie et de connaissances, Albert Caraco devait payer au


prix le plus fort chacun de ses
renoncements,
et en particulier le
renoncement suprême, le suicide: des témoins affirment
que ses
derniersinstantsforentuncombatatroceentresavolontéacquiseàla
mortetsonorganismedésireux
de vivre.
Evoquercetteexistenceplusinsolitequ'extraordinaireetlescirconsta
ncesdesafinpeutparaîtredéplacé
lorsqu'ilestquestiond'unpenseur.Enl'occurrence,nouscroyonsquec
elaestnécessaire:lapensée
d'AlbertCaracoestsiradicale,sisombrementapodictique,queseuleu
nemortvolontairepouvaitlui
imprimerlesceaudel'authenticité,sansquoisonœuvreeûtpassépour
uneoutranceromantique.Orsi
toutnotresiècle,depuislessurréalistesjusquillaculturerock,s'estabr
euvéàl'esthétiquedu
romantismeavecsonmysticismeinconséquent,AlbertCaracoavaitce
tteesthétique-làenhorreur.Sa
pulsiondemortétaitmoinslefruitd'uneexaltationinassouviequel'effe
td'uneraisondéçue.Ellene
venaitpasdesnerf,maisdel'intellect:c'estunsignedevitalitémentale,
unevictoiresurl'hystérie
régressivequiavaitenvahil'élitecultivéedel'Occident,etquiafoitquel
aclassedesgensdelettresa
finiparrompretoutlienentrelaréalité,lapenséeetlesactesquidevraie
ntendécouler.Onenaluqui
définissaientlaviecommeunelonguesouffrancedansunmondesansr
édemptionsansenperdreleur
teintcouperosé,onenavuappeler,dansdesmanifestes,àdescendred
anslaruerevolveraupoing,et
trépasserdansleurlit,onenaentenduplusrécemmentquiinvoquaient
larévolutionpermanente
avantdesereconvertirdanslapublicité;ettoutcelasuivantlemodèled'
unillustreprédécesseurqui,
parWertherinterposé,avaitfoitmourirdedésespoirdesmilliersdefèm
mesavantdedevenirle
conseilleronctueuxetréactionnairedequelqueprinceallemand.Alber
tCaraco,quin'étaitpasdecette
école, estimait qu'il ne follait pas foire de rente sur le désespoir.

AlbertCaracoserevendiquaitduSiècledesLumières,tantparlapensée
queparlestyle,orcedernier
s'enracineplutôtdanslapériodepascalienneetsechargedelourdeurs
bourgeoises,toutensedévidant
commeunelitaniebiblique.Cetteécriture,qu'unsoucimaniaquedesr
èglestransformeenunstyle
d'uneoriginalitéabsolue,estàl'imagedesparadoxesprofondrettragi
quesdeCaraco:ilcherchale
classicismeettombadanssoncontraire,leprophétisme;ilfustigeal'aff
àissementdelacivilisation
virileetpréconisasoninverse,lematriarcat,commeseulealternativeà
l'enfèrdeguerresetde
proliftratÙmhumaineimposéparlesreligionsrévélées;ilsedéclara«fo
natiquedel'objectivité»etsy
fia tant que ses jugements revêtirent le ton de l'oracle.
S'ifn'épargnaaucunedoctrine,aucunetendance,aucunechapelle-
étanthostileàtoutcequipouvait
donnerauxmassesl'impressiondepenser-
Caracocondamnasurtoutle«délire»monothéiste,eten
particuliersoncourantchrétien.Acedernier,ilimputatouràtourlesurp
euplementdelaterre,
l'accaparementdelapolitiqueparlamystique,l'émasculationdel'hom
meoccidental,enfin
l'engloutissementdelacivilisationdel'Occidentdansletourbillonracia
lqu'ellea,parsescolonieset
sesmissions,elle-
mêmecréé.Quantaucatholicisme,«religionparexcellence»,ilyvoitl'e
nnemi
premierdel'Europe,aussibiencommeidéologiequecommeorganisat
iontemporelle.C'estainsique,
dansleBréviaireduChaos,sonouvrageleplusdenseetleplusprophétiq
ue,ilenarriveàpeindreune
humanitédestempsderniersquineparaîtêtre,parendroits,qu'uneex
plicitationdesallégoriesde
l'Apocalypsedejean,oùlerègnesanspartagedesbonssd'ntimentsan
nonceletriomphede
l'Antéchrist.Sansreconnaîtrel'eschatologiechrétienne,Caracoenest
arrivé,pardesvoiesqueles
théologiens dédaignent, à des visions de chaos qui pourraient
clore le Nouveau testament.
Lemonde,nousditCaraco,nepérirapasd'unmanquedefoi,maisdecro
yancespervertieset
socialisées.Lesathéesvéritablessontrares,etCaracoenestun:ilnous
aléguélavisionidpluslucideet
laplushonnêtedumondequepuissedévelopperdécadenceindigned'
êtrevécue,AlbertCaracos'était
refiuéàtouteparticipationauxaffairesdumonde;quantauxaffàiresdu
sexe,ilavaitconcluqu'elles
étaientétroitementliéesauxpremières,ets'étaitparconséquentrésol
uàl'abstinence.Assoiffidevieet
deconnaissances,AlbertCaracodevaitpayerauprixleplusfortchacun
desesrenoncements,eten
particulierlerenoncementsuprême,lesuicide:destémoinsaffirment
quesesderniersinstantsforentun
combat atroce entre sa volonté acquise à la mort et son
organisme désireux de vivre.
Evoquercetteexistenceplusinsolitequ'extraordinaireetlescirconsta
ncesdesafinpeutparaîtredéplacé
lorsqu'ilestquestiond'unpenseur.Enl'occurrence,nouscroyonsquec
elaestnécessaire:lapensée
d'AlbertCaracoestsiradicale,sisombrementapodictique,queseuleu
nemortvolontairepouvaitlui
imprimerlesceaudel'authenticité,sansquoisonœuvreeûtpassépour
uneoutranceromantique.Orsi
toutnotresiècle,depuislessurréalistesjusquillaculturerock,s'estabr
euvéàl'esthétiquedu
romantismeavecsonmysticismeinconséquent,AlbertCaracoavaitce
tteesthétique-làenhorreur.Sa
pulsiondemortétaitmoinslefruitd'uneexaltationinassouviequel'effe
td'uneraisondéçue.Ellene
venaitpasdesnerf,maisdel'intellect:c'estunsignedevitalitémentaLe
,unevictoiresurl'hystérie
régressivequiavaitenvahil'élitecultivéedel'Occident,etquiafoitquel
aclassedesgensdelettresa
finiparrompretoutlienentrelaréalité,lapenséeetlesactesquidevraie
ntendécouler.Onenaluqui
définissaientlaviecommeunelonguesouffrancedansunmondesansr
édemptionsansenperdreleur
teintcouperosé,onenavuappeler,dansdesmanifestes,àdescendred
anslaruerevolveraupoing,et
trépasserdansleurLit,onenaentenduplusrécemmentquiinvoquaien
tlarévolutionpermanente
avantdesereconvertirdanslapublicité;ettoutcelasuivantlemodèled'
unillustreprédécesseurqui,
parWertherinterposé,avaitfoitmourirdedésespoirdesmilliersdefèm
mesavantdedevenirle
conseilleronctueuxetréactionnairedequelqueprinceallemand.Alber
tCaraco,quin'étaitpasdecette
école, estimait qu'il ne follait pas foire de rente sur le désespoir.

AlbertCaracoserevendiquaitduSiècledesLumières,tantparlapensée
queparlestyle,orcedernier
s'enracineplutôtdanslapériodepascalienneetsechargedelourdeurs
bourgeoises,toutensedévidant
commeunelitaniebiblique.Cetteécriture,qu'unsoucimaniaquedesr
èglestransformeenunstyle
d'uneoriginalitéabsolue,estàl'imagedesparadoxesprofondsettragi
quesdeCaraco:ilcherchale
classicismeettombadanssoncontraire,leprophétisme;ilfostigeal'aff
àissementdelacivilisation
virileetpréconisasoninverse,lematriarcat,commeseulealternativeà
l'enfèrdeguerresetde
prolifératÙmhumaineimposéparlesreligions.révélées;ilsedéclara«f
anatiquedel'objectivité»et
s'y fia tant que ses jugements revêtirent le ton de l'oracle.
S'iln'épargnaaucunedoctrine,aucunetendance,aucunechapelle-
étanthostileàtoutcequipouvait
donnerauxmassesl'impressiondepenser-
Caracocondamnasurtoutle«délire»monothéiste,eten
particuliersoncourantchrétien.Acedernier,ilimputatouràtourlesurp
euplementdelaterre,
l'accaparementdelapolitiqueparlamystique,l'émasculationdel'hom
meoccidental,enfin
l'engLoutissementdelacivilisationdel'Occidentdansletourbillonraci
alqu'ellea,parsescolonieset
sesmissions,elle-
mêmecréé.Quantaucatholicisme,«religionparexcellence»,ilyvoitl'e
nnemi
premierdel'Europe,aussibiencommeidéologiequecommeorganisat
iontemporelle.C'estainsique,
dansleBréviaireduChaos,sonouvragelepLusdenseetleplusprophéti
que,ilenarriveàpeindreune
humanitédestempsderniersquineparaîtêtre,parendroits,qu'uneex
plicitationdesallégoriesde
l'ApocalypsedeJean,oùlerègnesanspartagedesbonssentiments!
Jannonceletriomphede
l'Antéchrist.Sansreconnaîtrel'eschatologiechrétienne,Caracoenest
arrivé,pardesvoiesqueles
théologiens dédaignent, à des visions de chaos qui pourraient
clore le Nouveau testament.
Lemonde,nousditCaraco,nepérirapasd'unmanquedefoi,maisdecro
yancespervertieset
socialisées.Lesathéesvéritablessontrares,etCaracoenestun:ilnous
aléguélavisionlapluslucideet
laplushonnêtedumondequepuissedévelopperunespritsansDieu,vls
tonconfirméeparunemortdes
plus cruelles: le suicide rationnel. Par cette mort qui attesta sa
cohérence, son œuvre s'est mise à vivre.
Quandlescalculslespluscupidesaimentàseparerdessentimentslespl
usdévoués,quandlacuistrerie
sefoitappelerculture,quandl'équivoquedemeurelaseuleréponseau
xquestionslesplussimples,ilest
tempsdesemettreàl'écoled'AlbertCaraco.EtcetAbécédairedeMartin
-Bâton,vingt-et-unièmetitre
desesŒuvrescomplètes,doitêtrelucommeundictionnairephilosoph
iquepournotreèreduchaoset
du doute.
SLOBODAN DESPOT
Cepetitlivreéclairelelecteur,enparvenantàl'amuser,surlesproblème
sàlamode,économiques
aussibienquepolitiquesouphilosophiques,voirethéologiques.L'aute
ur-unancienH.E.C.etqui
voulutsefairemoine-
connaîtàfondlessujetsqu'ilaborde,ilendémêlelessous-
entendus,ilen
révèlelesbizarreriesettoutenbadinant,ilmetàlaportéedel'honnêteh
ommelesnotionspuisées
auxsources.Carlepublicignorelesdonnéesessentiellesettropdefoisl
esénoncés,demêmequ'il
oublielespréalableshistoriquesdenosparadoxes;deleurcôté,lesjour
nalistesn'enpossèdentque
lesrudimentsetceuxquiseconfinentdansunematière,échouentlorsq
u'ilss'élèventsurleplande
lasynthèse.Or,lepetitAbécédaire,quenousprésentons,estunouvrag
esynthétiqueetsonmérite
estdesimplifier,ensejouant,cequi-pardéfinition-
n'ariendesimple,c'estunepromenadeoù
l'ons'instruitensedésabusantpard'infailliblesconséquences.Lelecte
ursortdelà,latêtepleine
d'idéesclairesetl'espritcritiqueenéveil.Aussipardonnerat-
ilàl'auteurquelquesintempérancesde
langageetquelquesplaisanteriesrabelaisiennes,placéesduresteaux
endroitsconvenables.Peut-
êtremême,s'ilesthommedebongoût,luisera-t-
ilreconnaissantd'avoiroséseservird'unfrançais
dont la saveur égale l'élégance et la correction, la pétulance.
ARBITRAIRE.
Larégulariténesauraitémouvoirleshommes,lasourcedel'ex
taseestl'arbitraire,
lesmaîtrespeuventleurdonnerlesdroits,iln'estquelestyrans
pourleurdonnerla
fête.Unpeuple,quinetremblepas,finitpars'ennuyer,larégul
aritéfinitpar
l'assommer,lesdroitsmisboutàboutnelefontpasjouir,ilaime
mieuxêtre
parfoisbattuquetoujoursrespecté,l'onaditquelepeupleestf
emmeetl'on
n'avaitpastort.Quevoulez-
vousquelepeuplefassedel'estimequ'onluiporte?
s'estime-t-ilvraiment?
jamais,ilsemépriseens'adorantetpourvuqu'onluijure
qu'onl'adore,ilconsentd'êtreméprisé.Lesnationsenappare
ncelesplus
raisonnablesontdesattachementshonteuxetsinousfouillon
sleursannales,nous
révoquerons leur sagesse en doute.
Seull'arbitraireauradesmouvementssanscauseetdesrancu
nessansprétexte,et
devantluinoussommesdenécessitécoupables,ilnepardonn
eàrien,levideseul
trouveàsesyeuxuneapparencedefaveuretnous,quandnou
sprenonsla
ressemblancedecevide.Lesmaîtresjugentl'hommeenraiso
ndumalquisefait,
lestyranssurlemalquisemédite,etcommeilssontméchants,
nousdevonsleur
prouveraujourlejourl'inanitéquenousavonsenpropre.Ladé
monstration
devientunjeu,cejeumêmeasesrèglesetnousygagnonslepla
isirdenoussentir
despotisés.Or,qu'est-cequeledespotisme?
Uneaventureetl'onn'ignorepasque
leshonnêtesfemmesenraffolent,lespeuplesetlesfemmeso
ntenlamatièredes
goûtsanalogub.Unpeupleestunefoule,lafoulepourratout,m
oinschangerde
natureetc'estenquoilafoulenepeutrienetlesdespotespeuv
enttoutsurelle.A
l'abrimêmedupéril,onnel'estpasdesafaiblesseetlorsqu'un
peupleveutjouir,il
serendfaibleets'enapprouve.Cen'estqu'auxheuresétoilées
quelesgrands
peuplesserontchastesetlibresd'avoirabdiquécequirenforc
eralesautresdansla
servitude.
ASSEMBLÉE.Multipliezlestêteslesplussagesetvousirezdes
urpriseensurprise.
Enpetitcomité,lesgensd'espritferontmerveilleetvousaurez
unfeuroulantde
sailliesctdereparties,vousaurezmêmedesidéesentoutpoin
trecevableset
qu'appuientlesraisonslesmieuxvenues.Atroisouquatrecen
ts,cen'estplus
qu'unefoule,cen'estplusqu'unmaraisetvousn'entirezqued
esbullesetdeslieux
communs,ilseproduitunphénomènequel'entendementnev
ientàboutde
valider,ils'opèreenunmotunemétamorphoseetl'irraisonso
udainprendsa
revanche.Uneassembléen'estrien,levœudelapluralités'yp
erddanslesnuageset
si l'Histoire a connu des exceptions, le philosophe s'en
tient à la règle.
Qu'est-cequ'unparlement?
s'ilestleproduitdusuffrageuniversel,ilreprésentele
désordre,lavolontédupeuplen'étantqu'undélireetlegouver
nementdupeuple
parlepeuple,lecontresensintronisé.Lemoindremalseratouj
oursuneassemblée
élueausuffragerestreintoucensitaire,c'estquelesintérêtss'
ymontrentassez
froidementetquenoussommesprévenusdecequ'ilscherche
nt,iln'enestpasde
mêmeenunechambrepopulaire,oùl'équivoquealedessus,l
esintérêtsn'ydisant
plusleurnometlesidéesservantànousdonnerlechange.Une
assemblée,dit-on,
vautmieuxqu'uneantichambreetcetteassertionn'estjusteq
ueselonles
apparences,laplupartdenosassembléesétantlesanticham
bresdupouvoiretles
valets,quilesemplissent,serventàcacherleursmaîtres.Lesp
arlementsn'ont
jamaisétéquelesprête-
nomdescoteriesetdescabales,lescoteriesetlescabalesles
inspirent,mêmeoùlechaosrègneàlasurfaceilrègnedansles
profondeursun
ordreinsoupçonné:lesrévolurionslemontrent,quandelless'
achèvent,letrouble
aura ses fins, le mouvement l'y porte et les chemins qu'il
bat, il les efface.
L'ordreestpartout,ilprendmillevisages,nosparlementslese
rventoularue,il
passeradel'uneauxautres,selonqu'illejugeàproposetnousl
erecevons,
n'importe la manière.
Laseulevérité,c'estquelesprincesnousfoudroient,sinousto
uchonsàleur
puissanceetl'assemblée,fût-
ellepopulaire,estl'instrumentdesprinces.La
Révolutiondel'an89malgrécequ'ilensemble-
estpleinedelogiqueetlorsque
nousenremontonslecours,nousn'ytrouvonsaucunefautede
raisonnement,les
foliesn'étaientqu'apparentes,maisceuxquidescendaientle
fleuve,nevoyaientplus
qu'elles.Nousnedevonsrienmépriseretnousdevonstourcra
indre,et
l'impuissance par-dessus le reste ..
Carl'impuissanceestunecouvertureetl'assembléeenproieà
sondésordreestaussi
lecanaldel'ordre:lejourvenu,l'ordrelacasseauxgagesettrou
veenelleassezde
complaisants.Cescomplaisantsqueperdent-
ilsàleursoumissionrampante,qui
renouvelleleurmandatailleursetlesrapprochedeleursmaîtr
es?Ilsfurenttoujours
cequ'ilssontetcequ'ilssontnedoitpasnoussurprendre,ilfaut
bienquelesnuées
sedissipentetc'estàcesmoments-
làquelesoleilperce.Lepouvoirmêmeestl'astre
queleshommesn'osentregarder,parcequ'illesaveugle,lavi
eparlementaireest
unepairedelunettesdéformantesetfumées.Lepouvoirsiffle
raseschiens,lesquels
sontl'ordreetledésordre,leparadoxeétantquelesecondrap
portecequele
premier oublie, mais n'en voilà que trop et j'aime mieux
me taire.
Unechoseestcertainedésormais:nousentendonsàcequino
usarriveet,
cependant,ensommes-nousplusavancés?
Lespeuplessaventtroppourconsentir,
jamaisassezpoursedéfendre;leshommeséclairés,eux,save
nttout,enne
remédiantàrien:leparadoxeestqu'ilensevitjamaisautantde
scienceetjamais
autantd'impuissance.Unautreparadoxeestquelepouvoirre
steauxmainsde
brutessubalternesetquelesespritslesplusadmirablesendé
pendent.Nousavons
besoin d'une révolution critique.
AUTORlTÉ.
Nousn'échapponsàlafatalitédenoserreursquepourverserd
ansl'esclavagede
nosabandons,nousnousmouvonsentrelefatalismeetl'éclec
tisme,entreun
malheur,quenoussentonsinévitable,etdesremèdes,queno
ussentonsprovisoires.
Ilnes'agitpastantdedésarmerleshommesquelesidéeseffro
yables,enréputation
d'êtremoralesetdivines,lelotdestraditionsinspiréesparune
spritdemeurtreet
quidéfonttouslesarrangements,quel'onmédite,aunomdel'
Absolu,qu'onn'ose
désarmer.Lathéologieestlaclefdel'ordreetjel'avoueànotre
honte:celleque
nousperpétuons,fautedemieux,estundélire.Ils'agitdenous
donnerquelque
jourlefoi,quenosmoyensappellentetquenosintérêtsvalide
nt,nonplusde
conservercellequichoquenosmoyensenobérantnosintérêt
s.Notreavenir
dépend de cet accord.
Leprocèsdenosfondementssepoursuit,inlassable,etnouse
nprévoyonslafin,
malgrélescatastrophes,quinousenséparent.Cettelogiquea
urasamajesté,le
philosopheadmirerasamarcheetl'historiendenotreaveniry
verral'ordreleplus
rigoureux,alorsquenousn'endiscernonslatrace.Nouschang
eonsderepèreset
d'aplombs,nouschangeonsdevaleursetdeprincipes,nousc
hangeonsd'Absolu,le
mouvementabeaunouséchapper,nousn'échapponsàlui.Le
toutestdesavoir,si
nousarriveronsàtempsaulieudemourir,victimesdenosœuv
resousinosœuvres
nousabîmerontàmi-
chemindenostraditionscaduquesetdenotrefuturdouteux.
Leschangementsdesensibilitéprésidentauxépoquesdel'Hi
stoire,noussommes
aumomentdesubirleplusgrand,quisesoitvudepuisaumoins
vingtsiècleset
jamaisiln'enparutd'aussinécessaire,carilyvadelasurviede
notreespèceetnon
pasdesonadaptationàteloutelimpératif,nousjouonsletoutp
ourletoutetc'est
parquoinousinnovonsdansl'Absolu,noustouchonsdésorma
isàla
métamorphoseetnousnepouvonsreculersanstomberdans
unprécipice,quitteà
mourir,sinousfaisonsunpasdetropoudetravers.Noussomm
esarrivésaupoint
den'avoirplusd'autreressourcequelacatastrophe,pournou
stirerdel'aberration
qui rend la catastrophe inévitable.
Nosgrandsimpératifsnesontplusactuels,lavéritéchangede
campetnos
traditionsnousforcentàpersévérerencequidevient-
sousnosyeux-l'erreur.
L'autoriténousdestineàl'Absurde,enprofessantunAbsolu,q
u'elleacesséde
réfléchir,maisnouscroyonsbienfaire,ennefaisantplusquele
mal,aveuglesàtout
cequinousdétrompeetsourdsàtoutcequinousavertit,d'intel
ligenceavecnos
poidspipésetnosmesuresfausses.L'onn'apasétablicequele
progrèsmoralcoûte
etd'autantmoinsqueceuxquis'enprévalent,onttoujoursfait
empêchementà
l'estimationdespertes,allantjusqu'àbrûlerceuxquinelescro
yaientpassur
parole.Dieunouspréservedesavoir-dirontlesbellesâmes-
surquoiles
fondements reposent! et si nous l'éventons, tâchons de
l'oublier!
Lecrime,auxyeuxdesbellesâmes,estdeporterunjugements
urcequ'elles
adorent,lesyeuxclos,ellespardonnerontàlarigueurauxmon
stres,lesmonstres
édifientetquandilssontimpuissantsoumalades,lesmonstre
sserepentent,les
juges-eux-
discernent,ilsvousobligentàvousréformer,àvousincommo
deret
pourvousjeterhorsdevosmesures,sivousnedéférezàlasent
ence.Ilfaudra
quelquejoursortirducercledenosidéesfaussesoumourirave
cellesetparelles,
sansquelabonnefoinousaideàsurmonterleparadoxe.Ils'agi
tdésormaisde
repenserlesfondementsetd'ychercherlepourquoidudésord
re,nondecombattre
lesecondenrefusantdetoucherauxpremiers,pourvénérabl
esqu'ilsparaissent.La
profanationpréludeàlarédemption,carilnes'agitplusdetolé
rercequel'onjuge
méprisable,maisd'honorercequ'onmépriseencore:sinousn
eparvenonsàmarier
leCielaveclaTerre,laTerrenousengloutirasousunCielimpuis
santànous
sauver,laRéyolutionserathéologiqueoubienelleneserapas,
l'heureestvenuede
prendre sur l'autel ou de mourir de faim au pied de
l'autel vide.
Cequisefondeaurabesoindepréjugésinviolables,maisnuln
elesimpose,s'il
n'estdebonnefoi,s'ilneveuttoujoursl'êtreets'ilneparvientàl
edemeurer.
Resterdebonnefoi,rienn'estplusdifficileàl'heureoùnousdev
onsreconquérir
notrehéritage,enmaintenantlesapparencesdel'autorité,qu
enoussavonsdéjà
caduque.Lerefusdesedétromperestuneprofessiondemauv
aisefoi,lerefusde
comprendreestunpéchécontrel'Esprit,lerefusdecéderàl'év
idence-etparmi
desmoyenspareilsàceuxquenousembesognons-
estundéfi,quelafatalitérelève,
cettefatalitéquirentredansl'Histoire,pourquel'Histoirenous
vomisse.Lamort
denosidéessecontinueetnosspirituelsprofessentleurjeune
sseàsondetrompe,
maiscesidéesnesontplusquedeslieuxcommuns,dontl'imp
uissancen'ad'égale
que la malfaisance.
L'autoritén'aplusderaisond'être.Chaqueordreestunesphèr
eetl'onnechange
l'ordrequ'enbrisantcettesphèreetqu'enluisubstituantunes
phèreensembleclose
etdifférente,l'Absoluseulremplaçantl'Absolu.Toutsystème
esttotaloucen'est
queduprovisoireetquenousprenonspourcequ'iln'estpoint.L
asphère,oùnous
vécûmestantdesiècles,estrompueetnulleautoritén'enress
ouderaplusles
fragments,dontlagravitationprélude,l'autoritén'estqu'und
élire,lerègnedela
spontanéitécommence,enattendantquedenouvellestradit
ionssurgiesduchaos
suscitentunesphèreàlamesuredenosœuvres.Nousallonsre
penserlemonde,le
mondeestàrefaireetceuxquil'avaientruiné,n'ontpasàlebâti
r,nouslesjugeons
detropentrenoslendemainsetl'espérance.Lacertitude,den
osjours,s'appelle
esclavageetdésormaisl'incertitudeestnotreprivilège,lerire
estnotreengagement
àl'heureoùlescheminsmènentàl'ordreetqueCésarestmaîtr
eoùlescheminsse
croisent.
AVENIR.
L'avenirestlacaisseoùchacundéposerasesprétentions,mai
slesprophètessont
bavardsetleurmanieestdepensertouthaut,laplupartd'entr
enousprévoientce
qu'ilssouhaitent,leshommesinspirésnefontpasexceptionàl
arègle.Outrel'aveu
qu'ellesproduisent,lesrévélationsnemanquentdenousann
oncerl'étatdes
moyensetdesconnaissances,quirègnentaumomentoùlepr
ophèteopère:ilest
dommagequelecieln'aitsuprévoirnosdécouvertesetqueles
hommes
providentiels,sesinstruments,aientpartagélespréjugésles
plusabsurdesdeleur
siècle,lesargumentsdelathéologieàceproposnetiennentpa
sdeboutetdansles
coursroyales,lesflatteursendébitèrentd'aussifilandreuxpo
urconsolerlesrois,
lorsquelesroisétaientbattus.LaProvidenceestsouventmalh
eureuseetceux
qu'ellechoisitneremédientpasàsesdéfaillances,nouscalcul
onssansdoutemieux
lesprobabilitésquelessauveursetlesréformateursmisboutà
bout,celaneveut
pasdirequenoussoyonsinfaillibles,noussommesplusmode
stesetnousnous
mécompterons moins.
Rienneseferasanslacatastrophepréalable,àquoinousnous
acheminonsdetoute
partetquinelaisserasurpiedquelapromessedescitésfutures
.Noussommes
devenusirresponsables,enprétextantdenotreliberté,nouss
ommesdevenus
majeurs,enprétextantdenotreinanité,nouspouvonsconqu
érirlaLune,maisnon
pasêtreàlafoislibresetmajeurs.Leprogrèsmoralestuncontr
esens,leshommes
tournentdanslecercleetmêmel'idéedespiraleestuneillusio
n:nousmonto.nset
nousdescendons,carnousnesortironsjamaisdenotreanato
miespirituelle,aussi
fatalequel'anatomiephysique,cequiveutdirequelesloisd'a
vantcinquantesiècles
sontaussineuvesquelesgénérationsmontantesetquel'esp
oirdelesenfreindre
impunément-
oudelesdépasser-,aussivieuxquelesdescendantes.Iln'estp
asde
progrèsmoral,ilestdeschangementsdesensibilité,maisoùp
rend-onqu'ils
marquentunétatdeperfectiongrandissante?
Lesloisdivinessontdesloishumaines
etsileshommesneseméprisaientd'êtrehommesetn'éprouv
aientlebesoind'un
principetranscendant,ilsrésoudraienttouslesproblèmesaul
ieud'attendrele
miracle et de se contenter de l'imposture.
Noussommescondamnésàmort,lapaixestconsubstantielle
àtoutcequenous
affectonsdemépriserettoutcequenousadmironstravailleen
faveurdelaguerre.
Commentéchapperàcedoubleparadoxe?
Nousdevonsintervertirnosvaleursou
nosmoyensnenouspardonnerontjamaisunmanquementim
pardonnableàla
logiquedeleurvéhémence,nousn'avonsplusledroitdenous
fieràquoiquece
puisseêtre:pourlapremièrefois,l'hommeréponddecequ'ilp
enseetfait,nuldieu
nelerédimeplus,lesattributsdeladivinitéreposentdansses
mains.La
profanationestlecheminparoùl'objectiviténousarrive,etler
espect,lemurqui
faitempêchementàsavenueetnousenfermeaveclesvaleurs
dupassé,lesquellesne
noussauventplusdel'évidence.Sansledésarmementmoral,
aucundésarmement
nevaut,etl'onaregretàledire,leparadoxeétanttropfortpourt
rouverdes
oreilles complaisantes parmi les gens estimables.
Demain,quandnousrebâtironslemondesurlaruinedenosœ
uvres,nous
remonteronsàlasourcedenosidéesfausses,maisnousnegu
érironsderien,avant
quetoutsoitconsommé,nousn'avonstoujoursépuisélasom
medel'erreur,nous
préféronstoujoursl'erreuraudésabusementetceladurerata
ntquelefondement
subsisteettantqu'ilrestequelquechoseàperdre,oùvingt-
cinqsièclesd'aberrations
emportentleplateaudelabalance.Nousn'avonsplusquelare
ssourcedenous
érourdirouledevoirdenousattendreàcequelaluciditénenou
sévite,cequenous
n'osonsprofanerretomberasurnousetcequenousn'osonsm
ettreàsaplace,nous
sauveraitdupoidsdelafatalité,quenoserreursconspirentauj
ourlajournéeà
rendre plus fatale, en nous voulant soumis à ce que nous
ne profanons.
Lesgloiresdel'Espritneserontjamaisduressortdeceuxquel'
Espritneconcerne,
c'estunabusquedeleurenparleretdeleurfairehontedeviser
àmoins,cemoins,
qu'onlesempêcherad'atteindreetsanslequelilstombentau-
dessousdeleur
humanité:larestaurationdel'hommeseraphysiqueoubienn
eserapas,la
révolutionserathéologiqueoubienelleneserapas,lesdeuxm
archantsurune
ligne.Nousn'avonsplusledroitdenoustrompersurnous,carn
ousavonstropde
moyenspourdemeurersoumisauxvisions,quiperpétuentce
tteméconnaissance,
enl'armantdupoidsdel'autorité,quenosmoyensinfirment.L'
onn'humanisera
leshommesqu'ennelesmoralisantplus,carplusnouslesmor
alisons,plusnousles
déchirons,plusnouslesdéchironsetplusnouslesbarbarisons
,plusunsystèmea
debeautésetmoinsilestàlamesuredespetits,quelesublime
desimpératifs
abaisseau-
dessousdeleurpetitessemême,enlesrendantmenteurs,caf
ards,
ignoblesetserviles.Ilnes'agitplusd'étonnerleshommes,ils'
agitdésormaisdeles
atteindre.
Leslendemainsontcommencé,dontnousnesuspendonsl'all
ure,ilsemblequ'une
tours'élèveàquoinoustravaillonsenl'ombre,milleetdixmille
etnelesachant
pas,aveugles,sourds,maisunanimesetsolidaires,malgrél'é
vidence:moinsune
tourqu'unfondement,dequoil'assisemonteetlasselesnuag
es.Lacréationpeut
gémir,nousn'avonsplusd'oreilles,objetsdesfinsquenousno
usassignâmeset
pourendevenirunjourlesmaîtres,lemouvementnousportee
tnousportonsle
ciel.Nousfermeronsl'Histoire,nousquivoulonsqueletempsc
esse,oùl'homme
nepeutvivre,etnousécarteronsdeluiladouleur,lepéché,lah
onteetlesalarmes.
Libre,quandlefut-il?pourquoileserait-ilenvain?
Ainsinouschangeronsle
monde avec ceux qui l'habitent et ce qui fut d'abord
n'aura jamais été.
BONHEUR.
Lebonheurestinfâme,leshommesenrougissent,l'onferatou
tpournel'avoir
jamais,ceuxquil'attrapentsontdescriminelsetdissimulentl
eurvisageàla
lumière,àdecertainsmomentsonlesassommeetl'ons'appro
uvedevengerainsi
l'espèce.Ledevoirnenousacheminepasàlafélicité,ledevoir
nousenjointd'êtreà
lafoislégers,pesants,aveugles,sourds,ignares,prévenus,m
ous,faibles,vaniteux,
rampants,humains-
pourvouslerendreenunseulmot-...Héquoi?mesfrères,
votrepaysestunmuretvous,lesbriques,vousn'avezd'autreu
sage,ressemblez-
vouslesunslesautresetquelesmeilleurssongentàseréglers
urlespires,lespires
étant légion et les meilleurs, des monstres.
Envérité,jevousledis:unhommeheureuxdérangel'ordre,un
hommeheureux
offenselanature,unhommeheureuxseratoujoursrebelle,m
êmeendonnant
l'exempledesvertus,cesvertus-
làneplaisentàpersonne,l'onaimeraitqu'ileûtdes
vicesetqu'ilmourût,couvertdeplaiesetgémissantdehonte.
Anevouspoint
mentir,ils'esttirédupairetvoilàquinousfâche,ilsemblesemo
querdenouset
c'esttoutjustes'ilnenousconvaincpasdesottise,àlalumière
desonparallèleles
malheureuxsejugehtetlesbutorssecondamnentetlesmach
inessedérèglent,
enfinl'abîmes'ouvreetlescieuxbranlent,lemondeserenvers
e...etjenepeins
quel'effetleplusordinaireoùlaréflexionconduit.Jemerésum
e:unhomme
heureuxmanqueàlacharité,lachariténousdéfendlescandal
eetplusgrand
scandalen'est-ilpasdefairepenserleshonnêtesgens?
Dansl'apparencedu
bonheur, que de sujets que l'on médite!
Prenezunpèredefamillecatholiqueàl'anciennemode,l'espè
cen'enesttoujours
paséteinteetmontrez-
luinosPayensbaptisés,lavés,épilésetmassés,boucléset
parfumés,léchés,polis,instruits,abreuvésetnourris,ayantp
ourmaîtresseleur
femmeendépitdetelleEncycliqueetmariantlesvertusetlesv
icesavecunart
inimitable.Quevoulez-vousquelepauvrehommepense?
Etmoi-c'estlelangage
qu'ilpourraittenir-quesuis-jealors?Meserais-jeabusé?
Comment?Unsot?un
foupeut-être?
J'aicinqenfantsetdeuxneSortentplusdemaladie,mafemme
est
languissanteetserefuseàmoidixnuitssurdouze,unprêtrelag
ouverne,tousles
vingtjourselleestdanslesalarmesetjenesaisquedevenir,no
usn'avonspastrois
chambres.Maconsolationestdechercherlesmalheureuxqui
meressemblentetde
flétrirenchœurceuxquinelogentàlamêmeenseigne.Fallait-
ilraisonner,prévoir
etcalculer?
L'Etatserailledemesmaux,laReligionlesapprouveetl'Ordre
me
défenddelesjuger.Regardez-
moi,jerampeetl'universpèseàmonagonie,jesuis
crucifiéparterreetlevisageausol,lesexedanslafangeetmille
rampentàl'entour,
les yeux pleins de ténèbres.
Voilàleprixdenotreobéissanceetnousenarriveronsànousm
éprisernous-
mêmes, si d'autres persévèrent à braver la Providence et
que le Ciel ne les foudroie.
Tranchonslemot:quel'hommesoitheureux,lafoichrétienne
nel'auraprévu,ni
lesmoralesascétiques.PrétendrequelesangestagréableàDi
eu,lesangd'une
victimepureavantlesautres,estunepropositionquidéshono
relestroisreligions
révéléesetprouvequel'objetdeleurlatrien'aurajamaisétéq
u'unmonstre,issudu
cauchemar,etnonledieudesPhilosophes.Lasourcedetoutm
alserenfermeen
l'idéedusacrificeetlorsquenousnousdésabuserons,noussa
uronsqu'iln'estpire
barbariequecequel'onréputedigned'honorerlesdieux,ima
ginéscommeautant
d'hommesplusatroces,auxquelsnousprétendonsoffrircequ
enostyrans
rougiraientderecevoir.Tantquelesacrificeprévaudra,lesho
mmesn'aurontquele
choixd'êtrelesvictimairesimmolantsoulesvictimesimmolé
es.Tantqueles
hommess'estimerontdesouffrir,ilsmériterontd'aimerceux
quilestourmentent.
Noussommesabîméssouslenéantdesidéesfausses,nousen
jouissons
effroyablementetc'estpourquoinouslesperpétuons,cetacc
ordn'estpas
providentielmalgréJosephdeMaistre-,ilestunevengeanced
elanatureoffenséeet
moyennantlaquellenotrechairparvientàdéchargersafureu
rrenaissante,nous
rendantlescomplicesdesaperte,etdelanôtrepourfinir.Lesa
crifice,silaplupart
deshumainsenpesaientlesymbole,leurparaîtraitlecomble
del'horreur,auprès
dequoilaprostitution,l'adultèreetl'incesteneserontquedes
bagatelles.Le
sentimentdeculpabilitéseratoujoursl'écoledelaservitudee
tlefidèle,quisesent
coupable,verradanssamisèreunchâtimentetdanssesmaîtr
es,lesinstrumentsdu
ciel commis à la punir.
L'absencedebonheurseferachèrementpayeretquand,unjo
ur,nousseronsdans
lecasd'évaluerleprixdel'opération,nousdironsquel'écono
mieparexcellenceest
lafélicité,quenousjugeonscoupable.Ilfaut,dansl'ordre,faire
lapartdudésordre,
nonpasentolérantoupis,enméprisant,quedis-je?
enlesacralisant.Ilnes'agitpas
d'opposerlesexeàl'ordre,maisd'intégrerlesexe,envuedepa
cinerl'ordre;ilne
s'agitpasd'opposerlesexeàlamorale,maisdelégitimerlesex
e,avecledessin
d'humaniserlamorale;ilnes'agitpasd'opposerlesèxeàlathé
ologie,maisde
diviniserlesexe,ahnd'étendrelathéologieàl'hommerestaur
é,nonmutilédans
l'un quelconque de ses attributs.
Uncertainéquilibreentreladémesureenlesidéesetlamesure
enlesmoyensest
impossibledésormais,nosmoyensvalentnosidéesetlesdeu
xréunisformentun
toutpropiceàl'absoludésordre.Pourretrouverunéquilibre,il
estindispensable
quelesidéesperdentcequelesmoyensontgagné,quelames
uredesimpératifs
compenseàl'avenirladémesuretoujoursgrandissantedeno
soeuvresetquele
matriarcatressusciteenfin,car,àlavérité,lapaixestfemmeet
laviriliténese
conçoitpassanslaguerre,ladominationdumâleestliéeàlam
ortetsesvaleursy
tendent, il ne peut changer sa nature, il ne peut
qu'abdiquer ou disparaître ...
CABALE.
Cabaleourien,telestlechoixsuprême,lebeaurôleestunprivil
ègequ'ilnesuffit
pasdevouloiretdanslequelonentrepartouslesmoyens,quile
feraientexclure.
Alorsetseulementalorsnousdisposons,selonleslois,decedo
ntnulleloine
sauraitconvenir;alorsetseulementalorsnouspouvonsobte
nirjustice,enayantde
quoil'imposer,maispasavant,jamaisavant;alors-
etc'estuncomble-nous
régnonsetparfoismêmeenl'innocence,nantisdetouteslesfa
veursqueles
coupablesnousontdécernées.QuefurentlesApôtres?
unecabaleprédicante.
L'Islam?
unecabaledépouillante.L'exemplevientdehaut,Dieuserait
unecabaleà
troistêtesetsouslevoiledeMarie.Aussil'Egliseest-
elletoujourslapremière,la
Contre-Eglisemarchantaprèselle,laContre-
Egliseestunepieuvre,l'Egliseestune
façondehomard,lesdogmescuirassantlabête:lesdeuxsech
erchentet
s'éprouvent,lemondelesregarde,lesparissontouvertsetles
habileschantentun
deprofundis,leshuîtresbâillent,lesmoulesrêvent,demainle
vainqueurilfera
bombance,homardoupieuvre,ilal'oeilsurleparc,lafoidévor
eetcequ'elle
néglige, la charité l'avale au nom de l'espérance.
Cabaleroumourir,laProvidencenenouslaissed'autrealterna
tiveetc'estlapreuve
quelemondeestgouvernéparelle.Alleraufort,est-
ceunetrahison,s'ilestlefort
etqu'diereste?
Nousluicédons,commenousdéféronsàl'évidenceetplusilad
e
force,moinsnouséprouveronsdehonte.QueDieulerendetou
t-puissant,pour
quenotreamertumecesse!
Lepenseurbatdesmainsetjugelevainqueur,mêmes'il
l'applaudit,l'ironieestunearmeetc'estlaformequeprendral'
Esprit,quandilest
menacé,lafoinesauveplusleshommesdepuisquelamauvai
selaconnsque,mais
l'ordrenelessauverapasdavantage,carilignoredésormaisà
quellesnnsil
s'achemine et nous voilà bien avancés, n'importe celui
qui l'emporte.
CATHOLICISME.
C'estlareligionparexcellence,ellerenfermelasubstancedep
lusieurssystèmeset
saruine,quiparaîtinévitable,seral'effetdescontradictions,q
uejamaisellen'avait
surmontées, ann d'avoir toujours réponse à tout.
Elleavouluquelebonheurfûtunégarementsanselleetquepa
rellelesfléaux
parussentdésirables,elleabesoindedésolationspournouse
nconsoler,demauxà
desseindenousenguériretdepéchésenvuedenouslesremet
tre,elleajoutera
mêmeànoscalamitésetnousseronsplusmalheureux,àseule
nndeluidevoirnos
joies.Elledéfendcequ'elleveutquel'onenfreigne,ellenousp
oussedansla
défaillancequ'ellerendradélectable,elletolèreleseffetsdela
luxure,elleen
diffameralacause,elleentretientlaplaieaveclerepentirqu'el
lefomente.Ellefera
toutincertain,pourqu'onluidoiveleslumières,ettoutbranlan
t,pourqu'onlui
doivelesappuis,etnous,poussésparelledanslecercle,nousn
ousmouvonsàla
recherchedel'issue,aulieud'enromprelesenchantementset
denouspréserverde
la menace. Elle rassure la faiblesse en abusant de
l'impuissance, elle entretient le
néantàdemeureettiredelamortdesrevenusincalculables,el
lenousdonne
l'espéranceenpayementdelaréalité,nousluireprocheronsd
'avoirmisauservice
desperfidesleslarmesdel'élu,lesplaintesduspirituel,lesnuit
sdujusteetles
remordsdel'innocent.Elleafondésadominationsurlacon-
cupiscenceetles
alarmes,elleauradéplacélemalens'appuyantdumaletparc
equ'ilestsonvalet,
ellesejugesamaÎtresse,elleseconstitueunarsenaldenosdé
goûts,denoschagrins,
denosbassessesetdenosmisères.Lesfourbesysontlesplusf
ortsetlesméchants
lesplusutiles,sil'onvoulaitbannirlesunsetdélogerlesautres,
l'Eglisen'aurait
pointdedéfenseursetl'autelmêmemanqueraitdeprêtres,iln
edemeureraitenfin
que les agneaux que l'on diffame et les martyrs que l'on
assomme.
L'histoiredel'Egliseestunehistoirehumaine,trophumaineet
tropdefois
humaineàforced'inhumanité.CequeleCommunismeentrep
rendsousnosyeux,
l'artdefalsifierlesdocuments,l'Eglisel'aurafaitdepuisvingts
iècles,elleignora
toujoursetlerespectdel'objectivité,quenousdevonsauxGre
cs,etlerespectdela
véracité,dontquelquesPuritainsfurentlesinventeurs.Ilsuffit
deseremémorer
Kiménès,lecardinald'Espagne,lequelmodifialestextesgrec
straduitsparsaint
Jérôme,leurimposantlescontresensdelaVulgate,jugéeparl
uiplusinspiréeque
les originaux. La Vérité seule a droit au mensonge!
Lestémoins,qu'onégorge,égorgeront,dèsqu'ilsaurontlegla
ive,etquisefaittuer
pourunefoi,nepeutqu'iln'assommeàsontour:c'estlàdujeula
règle,uneetla
mêmeetcellequelesfondateursnesaventpas.Lafoidonneau
xméchantsuntitre
etdanslabouchelaplussainteilestdesmotsfunestesqueles
méchantsn'oublient
guère.Aquoil'onmerépondquesanslesméchantsnullefoine
sauraitvivreet
sanslafoi,lesméchantsseborner.Cetteréponseenfermedeu
xsophismesaulieu
d'unetquandj'observel'ordredesamarche,lelongdessiècles
,cesontlesenfants
quejevoissurleflancgauche,surleflancdroitcesontlesfemm
es,lesmartyrsàl'
avantetlessaintsàl'arrière,etdanslemilieuduçarré,lesméch
antsdevenusles
maîtresetl'âmedusystème,àcouvertdenostraitssouslerem
partdel'innocence.
Non,jen'admireplusuntelarrangement,lemonden'avaitpas
besoind'un
surcroîtdemalice.Onapayécherl'artd'assisterlesmoribond
s,lesfillesenchaleur
etlescoupablesendétresse,onn'estjamaisrentrédanssesav
ances.Quinous
prometlebiendanslemystère,nenousleprocurerapaslongte
mps,àcausedu
pouvoirquelemystèredonneetplusilauradecrédit,plusils'él
oigneradubien:
l'histoiredel'Egliseseramasseencettepropositionetquandl
espursselasserontde
la porter, les méchants tomberont eux-mêmes, faute de
ces murailles vives.
CENSURE.
LaBellesansMerci,quel'ondépeintarméed'unebouteilled'e
ncreetdeciseaux,
l'encreluiservantànoirciretlesciseauxàretranchercequ'elle
estimeirrecevable.
Ténèbresounéant,quelchoixpourlesauteurs!
Lejourquel'onsemêlerad'écrire
enfinl'histoireraisonnéedelasottisecheztouslespeuplesetd
anstouslestemps,
elleyfigurera,laBelle,enbonneplace.L'onnedominequ'ena
bêtissantceuxqui
nousjugeraientetqu'enfrappantceuxquinousjugent,etl'on
dominealors,mais
ne gouverne pas: le monde eut peu de gouvernants et
beaucoup de dominateurs.
L'onprétendquelesjustesconnaissancesneserventqu'àdés
espérerceuxqu'elles
rendentmisérablesetqueleshommesnepouvantcesserdel'
être,ilestplus
charitabledelesprévenir.L'onmontrequelavéritén'enivrepa
sl'esclaveetqu'ila
besoin,pourlarecevoiretl'endurer,detoutcequiluimanque.
L'onn'ose,
cependant,conclureàlanécessitédefaireleshumainsstupid
esetcoupables,nefût-
cequepourlégitimerunabaissement,dontonnelesretire:là,
ducoup,notreBelle
trancheraitlefildenosraisons,carelleveutcequ'elleveut,mai
sellenes'envante
pas,quedis-je?
elleaplutôtlamaniedesedémentiretc'estalorsque
métamorphosantnotreévidenceenlabyrinthe,ellenousyre
nferme,ennous
laissant aller où bon nous semble.
Danslesmanègessourds,lesilenceestdetropetlevacarme,l
aressource,demême
quel'onéteintparfoislarumeurenl'appuyantavecuneappar
encedesottise.Je
n'amenaicesthèsesquepourmieuxinsinueràquelpointlaCe
nsureestdevenue
unartetlescenseurs,plussouventqu'onnepense,desartiste
s:c'estlàcequi
m'effraye,audemeurant,etjecrainsfortqu'ilsnenousgagent
àleursvues,ennous
offrantunportdanslesténèbresqu'ilsrépandent,commeaus
eindunéant,qu'ils
instituent, une raison de végéter.
CÉRÉMONIE.
Lefarddel'ordre,lequelaimeàparersonmufle.Plusilestvieux
,plusilenmet.
Unbabouin,qu'a-t-ilquel'onpuisseadmirer?
L'ordreabeaufaire,ilresteunsinge
etleplusnobleseralemieuxdéguisé.Toujourslabêterampes
ouslesfleurset
toujoursellebavesousleslambrequinsetlestrophées,lespuc
essaventbienleur
maître,lespucesletourmententsansmiséricordesousl'oretl
elampas.Quelle
chasublelesarrête-t-elle?
iln'estcuirassesansdéfaut,lorsquelespucesvoudronts'y
couler.Envérité,jevousledis,lephilosopheestunepuceàsam
anière,ilvase
logeràl'endroitleplussensible,àl'heurelaplussolennelle.L'o
rdrelecroque,s'il
letrouveetc'est,mafoi,dejeu,lephilosophenel'ignorepoint.
Voilàcequi
m'attendetc'estpourquoimesparentsm'avaientmisaumon
de,mevoilàsautant
comme un enragé de queue en fesse et d'oreille en
bajoue.
Lepauvrepeuple,aumoins,lesaimefortetlescérémoniesfero
ntpasserla
marchandise,celledel'ordreétantdesplusmêlées.Lespiresg
ouvernants
s'attacherontàlesmultiplieretquelquemalheureuxqu'ilssoi
entdanslaconduite
desaffaires,ilssaventquel'onperdralamémoiredeleursfaut
es,pourl'amourde
leurspompesridiculesetdeleursfastesvains.Aboutderaison
setdevoies,n'ont-
ilspaslaressourcedesfanfares?
etcequen'apuleurgénie,lestimbaliersetles
trompettesnemanquerontjamaisdelepouvoir.Peuple,fuis-
les,ceuxquit'enivrent
etquitemènentàlamort,lecarnavalentête!
Unhommeheureuxdansson
ménage,va-t-i1courirlesrues?
unhommemangeantàsafaim,languiraprès
l'aumônedevinsetdeviandes?
unbongouvernementsedonnerlespectacled'une
foulequis'égorgepourattraperauvolquelquesmédailles?
Cesmoeurs-làpuentla
servitudeetperpétuentl'abjection.Restezchezvousetmépri
sezlesmaraudsqui
voustentent,vouspayezcequevousvoyezetplusonvousmo
ntre,plusouvousen
demandera.
CHEMIN COURT.
Ceparti,lepartidel'Etranger,campésurnotresol,ilnousdéfie
aujourlejour,
nouslebalayeronssansfaute,l'heurevenue!-Hélas!
etquelpartinel'est-ilici
même?-Comment?-Héquoi?
Nousladevonssubir,l'Histoire,etnuln'exercede
mandatcheznous,s'iln'alafaveurdenosmaîtres.Oùsontles
maîtres,jevous
prie?-Agauche,àdroite,aumilieu,sousnospas,au-
dessusdenosfronts,dansnos
frontièresetdehors,ilssontpartout.Quevoussoyezdebout,a
ssis,couché,vivant
oumort,ilsrèglentlabesogneàfaireetsoufflentlaparoleàpro
noncer.MonDieu!
qu'insinuez-
vouslà.Toutcequicompteauracheznousdeuxallégeances.Je
vous
défendsdem'outrager.Ilsvousdéfendentmêmedel'entendr
e.Ecoutez-moi:
n'iinportelecheminquevoussuivez,ilestunchemincourtetc
eluiqui
l'emprunte,arrivelepremier.Quelestsonnom?
Jevousledonneenmille.C'estla
doubleallégeance!
etnotredénominateurcommunseraituncourt-circuit
perpétuelàladimensiondutoutetdel'ensemble!
Jeretiensl'hypothèse.Maisilne
s'agitplusd'unehypothèse,jevousprotestequ'ils'agitbiend'
unecertitude.Alors
noussommesdevenusfaux-
monnayeurs.Lebonaloicoûtesicherqu'ilnous
ruineraitsansdéfaillance,leparadoxeestquelabonnefoinou
sreste,nousvivonset
noussurvivonsànosraisonsdevivre.Appelons-
lesraisonsdevégéter.Le
désabusementseraittroponéreuxetmieuxvautpersévérerd
ansuneéquivoque,où
nousnousimaginonsfaireàpeuprèstoutcequenosmaîtresno
uscommandent.
C'estlàprésentementlesortdelamajoritédespeuples.Laseu
leliberté,qui
subsisteàcetteheure,n'estplusqu'enl'oppositiondesallége
ances?_Enl'artde
jouerl'unecontrel'autreetdesesoustraireàladominante,afi
nquelamoins
despotiqueaitl'avantage.Voilàdesplaisirslanguissantsetqu
ej'estimehumiliants.
Auxsièclesàvenir,vouslesregretterez,hélas!
Lacomédieaurafermésesporteset
nous ne pourrons plus nous la donner.
CHOIX.
Lepeuple,dèsqu'ilpeutchoisir,commenceàneplusrienpouv
oir.C'estquetout
choixestproprementl'Enferauxyeuxdupeupleetmalgrél'agi
tationqueparfoisil
sedonne,ilestlegrandconservateurparexcellence.Lesnouv
eautés,cen'estpaslui
quilesadopte,maisilserèglesurlesnovateursavecunretardp
lusoumoins
sensible,ildéfèreenunmotàlaCoutumeetc'estl'abîmeoùto
mberontles
nouveautés,jediraimêmequ'ilsuffitdupeuplepourlesrendre
vieilles:laclasse
dominante est bien de mon avis.
Lepeuplenegouvernepas,lepeuplenegouvernerajamais,go
uvernerc'estd'abord
choisiretdemanderaupeuplequ'ilchoisisseests'enremettre
àluidusoindese
méprendre.Leshommespolitiqueslesplusestimablesl'éclai
rentsursonignorance,
ceuxquil'échauffentnefontrienpourqu'ellesedissipe,dansl
amajoritédescasle
peuplejoueauxdésaveclesinstitutions,qu'iln'ajamaisletem
psd'approfondir,et
jeneparleraidesintérêts,auxquelsilnesaurait_hélas!-
entendreetsaviemêmey
fût-
elleengagée.Unpeuplen'apasforcémentlegouvernementq
u'ilmériteet
lorsquesesrégentslemènentàlamortetparlescheminsdela
honte,ilestà
plaindreetnonpasàblâmer,iln'auraitdesonpropremouvem
entchoisilahonte
ni la mort.
L'unité,leremèdeauchoix,estsouventpirequelemal:l'ortho
doxieengendre
l'atonieetlarusticité,lespeuplesorthodoxessontàlamercide
l'idéefixeetl'idée
fixepeutlesentraînerauxantipodes,sansqueleursdispositio
nssechangent.L'on
sedemandes'ilvalaitlapeinedelessubvertirets'iln'eûtpasét
éplusraisonnable
delesréformer?
C'estqu'ilestplusfaciledeseporteràladémesureennese
contraignantsurrienquedeserefuseràsespenchants,quitte
àbrûlercequ'on
adore,toutàlajoiedepouvoiradorercequ'onbrûlaitnaguère,
Sil'onvoulaitnier
le mouvement, s'y prendrait-on avec plus d'élégance?
CHRÉTIEN DE GAUCHE.
Onnesaittoujourscequec'est,esunsl'appellentunhybride,àl
'instardumulet,
lesautresparlerontdechimèreoudemanticore,maistouss'a
ccordentpourenfaire
unmonstre.Ilestpareillementadmisqu'ilnepeutêtrequestér
ile,enconséquence
del'asymétriedesesorganes,ilabeauseprêteràlasailliedesâ
nesetdesétalons,il
restera le premier et le dernier de sa race.
L'EgliseprétendàlajeunesseéternelleetleChrétiendeGauch
eestnédesa
dernièrecuredejouvence,ilseraitselonlesapologistes-
unproduitdela
parthénogénèse,laquelleestdetraditiondanslafamille.Auc
unsagitentvolontiers
leparadoxedelafécondationparlesoreilles,enl'imputantau
Verbemarxien,etles
mauvaiseslanguesl'attribuentauvent,quipassaitautrefoisp
ourengrosserles
juments vers la Cappadoce.
ObjetduméprisunanimedesChrétiensdeDroite,ilsouffrirap
ourlajusticeavec
desgémissementsineffablesetnulnepousseraplusloinl'artd
esepencher
douloureusementsurlesabîmes,oùgrouillentlesprostituésd
el'unetl'autresexe,
leshommesdecouleur!;lesfousetlesmalades.Lessaints-
seloncequ'ilprofesse-
descendentenEnfer,ilrêve,lui,detenirlà-
bassesassisesetderégénérerl'abjection
parlavertudesasouffrancemême.IlaimafortlesJuifs,dutem
psqu'onles
humiliaitetqu'onlesrôtissait,maisdepuisqu'ilsontretrouvél
escheminsde
l'honneuretqu'ilssontdevenusunpeupledehéros,ils'endéto
urne,ilaimeà
présentlesArabes,illeurréserveuntrésord'indulgenceinépu
isableetquoiqueles
Arabesentreprennent,sachariténeseraplussurprise.Ilestav
eclespeuples
progressistesetquandlesRusses,suivisdesChinoisoccuper
ontl'Europe,il
s'offrira,béant,aulieuderésister,enl'espérancedefléchir,àf
orcedesoumissions,
laragedesbourreauxmieuxqueBlandine,afindegagneràl'E
glisedenouvelles
âmes.
COLONIES.C'estlefardeaudel'hommeblanc,qu'ilporteavec
desgémissements
ineffables.Lemalheureux!
LeCielneluiferapasgrâceetl'hommeblancs'abdique
etvidelecalice.Aprèscela,jenem'étonneplusderien,lesprivil
ègesqu'ils'arroge
nesemblent,àlavérité,quedesfigures,auprixdequoilesortd
esNègresestune
faveurdécidée,maisl'hommeblancestunefaçond'angeetce
qu'ilprend,Dieu
mêmelereçoit,Dieuleveutmaîtrepourl'humilieretletenter,
Dieupeuple
l'universdenationsvouéesàsatutelle,quiluirésisteestmoins
unadversairequ'un
rebelleetdesrebellesilauralechâtiment.LesEspagnolslesav
aientàmiracleetles
notaires,qu'ilmenaientdansleurbagage,ledéclaraientpom
peusementàMM.les
sauvagesd'Amérique,lesquelsétaientcenséscomprendrel
elatinetpunisparlefeu
de n'avoir pas d'oreille.
Leprivilègeestlebutdominantdel'homme,lesNègreslerenfo
rcent,ilfautles
inventer,quandilsn'existentpas.LedernierBlancnesouffrep
lusdesamisère,où
deplusmisérablesl'enconsolent,ilabeauramperdanslafang
e,ilgoûtelafaveur
desejugerdivin,l'orgueil!'aveuglesurlereste,iltientàceux-
làquilefoulent,
abominanttousceuxdontilpartageladisette.Quel'évidence
estfaibleauregard
de l'Esprit et comme les charnels s'abusent !
Qued'Africainsenl'univers1Nègre,\chacunpourraledevenir
,ilestdescolonies
oùnulnelessuppose,ilestdesBlancsquipasserontaunoir,leu
rindigenceaidant
etleurfaiblesse:appelons-
lesNègresd'honneur,sujetsencore,objetsdemain,larves
etmasques.L'Europedécolonisa,laRussieetlaChineont-
ellesdécolonisé?La
décolonisationa-t-elleunavenir?
Unbontiersdel'Europeestlàpournous
montrerqu'iln'enestrien.Lapolitiqueanticolonialedel'Eglise
estunenouveauté
sansprécédentaucunetnousdironsqu'elleasurprisl'Europe,
l'Egliseavoulu
passerauxBarbaresetrenouvelersatactiqueducinquièmesi
ècle,aumomentdela
chutedel'Empire,dontellefutl'unedescausesdécisives.L'Hi
stoirejugerale
parallèledesplusmalheureux,carlesBarbaresneseferontpl
uschrétiensdansleur
ensembleetceuxquileparaissentà'cetteheureneleresteron
tpaséternellement.
L'on voit ce que nous coûtent les idées mystiques.
Or,latraditionchrétienneaffirmequ'àlafindestemps,lesJuifs
serontunisen
corpsdenationetqu'àcemomentparaîtraleSéducteur.Cette
traditionn'estpas
undogmeetlesEglisesl'auronttoujourslaisséedanslevague,
elleressortirait
plutôtàlalégendeetl'onpourraitaussibienl'appelermystère,
maisjenesuispas
éloignédecroirequ'elleinformelespenséesetqu'elleinspirel
esconduites,j'irai
jusqu'àprétendrequ'elleéclaireassezd'événements,qui,sel
onl'apparence,n'y
renvoientetqu'elledétermineradelamanièrelaplussurpren
ante.Onsaitque
NapoléonréunitleSanhédrinetqu'ilyrenonça,souslapressio
ndel'Eglise,effrayé
depasserpourl'Antéchristou,dumoins,sonprodrome.Stalin
e,dontlamèreétait
croyanteetquifutquelquetempsséminariste,aurapuiséson
Antisionismeaux
sourcesd'unmilieufamilialetconfessionnel,détailquel'onné
gligerad'analyseret,
cemesemble,àtort.L'ondevratoujoursseremémorerquelap
lupartdesmaîtres
del'Allemagnenationale-
socialisteétaientd'anciensenfantsdech&ur,l'onpourrait
écrireunethèselà-
dessusetl'onenécriraituneautresurlapolitiquearabedes
Eglises.QuandAbdel-
KrimmenaçaitleMaroc,oùl'EspagneetlaFrancese
maintenaientavecassezdepeine,touslesévêquesespagnol
sprêchèrentlaCroisade,
ilsnel'auraientosétrenteansplustardetjeprésumequ'iln'est
pasbesoind'en
marquerlaraison.L'Europeestdésarméeparlessous-
entendusdelathéologie,les
NègresenprofitentaprèslesArabes,lesCommunistesjouent
etgagnent,l'Eglise
aime mieux voir le Continent aux mains des Russes que
les Juifs rétablis en Israël.
COMMERCE.
Onleditmaquereau,maisilnousfaitlaguerre:lesangluimont
eàlafigureoùles
prixbaissent,ilsauveraquelquesmoulinsenruinantuneprovi
nce,ilanoyéplusde
fromentquel'universn'enmangeetnousnoussouvenonsdut
empsoùceBaal
humaitl'encensdesfours,quiréduisaientlescafésenatomes.
Neluiparlez
d'économie,ilvousrépondmétaphysiqueetneluiparlezdem
orale,ilvous
répondraitstatistique,ilesttoujourssurunplandifférentdece
luiquevous
occupez,ilneselaisseprendreenprenanttoutechose,ilalabo
urseenmainet
volontiersDieusurleslèvres,Dieuluiservantd'appointdansl
esdémarches
imprévuesetlescalculsdeprobabilité.Déisteetquelquefoisa
thée,ilchangeade
philosophieaprèslaRévolution,celan'allapasrondement,c'e
stqueleshabitudes
avaienttropdeforceetquelaremontéeauxsourcess'opérait
enpassantpar-dessus
lescataractes,maisunbeaujourl'Egliselerevituneheureledi
manche,ontuale
veau gras pour cet enfant prodigue.
Lemariagenefutpasheureux,c'estquel'Eglisechangeaitàso
ntouretqu'ellese
découvraitdesentraillespourlepeuple:unieauTiers,ellerêva
itduQuartetceque
femmeveut,femmel'obtientsansfaute.Onsemitàchargerle
Commerceetsa
mémoiredetouslesmauxdusiècle,onrappelasescrimesend
éfilantsonchapelet,
ilfutenhorreurauxdévotes,desprêtresenflammésdezèlese
firentouvrierset
quelques-
unssemarièrent,envuenontantdeforniquerquedesedésari
stocratiser.
Voilàbiendel'honneurpourleCommerce!
Ilestplussimplequeméchantetplus
stupidequeféroce,bassouverainement,lâcheetsensible,iln
'oseraittuer,maisille
faitpard'autres,qu'ilpaye,désavoue,repayeetcacheaubeso
insouslelit,entreles
mulesetlepotdechambre.Ilnousagouvernés,l'ordreletongé
dieetcevalet
proteste,lesdéfenseursnebougentetrestentsouslelit,onlep
rendauxépauleset
vouslemetdehors,levoilànudansl'escalier,lemondeéclatee
tc'estderire,on
jureraitquelamontagneaccouche,ildescenddanslacave,le
bonnetsurl'oreille,et
jointlesratsdesonespèce.Lecroirait-on?
Illaisseunvide,onveutleremplacerpar
quelquechosedeplussocialetl'onsefendlatêteàcepropos,e
nnombredepays
voilàdesannéesqu'onméditeetquel'onmetdeboutlespensé
eslesplus
admirables.Cespertsées-
làn'ontqu'undéfaut:ellessupposentaupremiervenula
bonne volonté qu'il n'aura pas.
LeCommerceestunmonstrefroidetleprofit,saraisond'être,n
ousdévoueà
l'aliénation.Perdresavieàlagagnersemblel'aliénationparex
cellence.Leprofit
retranché,leCommerceaboli,riennes'opposeàlafélicitédes
peuplesettousles
hommespourrontsedonnerlamain,ilpourraientaussibienfo
rmerlachaîneentre
lesantipodesàs'enfilerlesunslesautres,ceseraitlacommuni
ondesracesetdes
classes,lesquellesn'auraientqueleurscaleçonsàperdre.Hél
as!lecoeurest
insondable, encore que le reste ait des limites.
DanslepaysoùleCommerceestillégal,àmoinsquel'Etatnes'
encharge,les
hommesneparaissentniplusheureuxnipluslibres,l'aliénatio
nsecontinuelà-bas
enrevêtantdesformesincroyables:onmanqueradepainteljo
ur,tellesemaineon
manqueradepoissonetdeviande,telmoisilneseraplusdech
aussures,onavu
plusieursmillionsdecitoyensàpartentièresemettrelittérale
mentenquatreafin
dechercherdesboutons,desboutonsdechemiseoudeculott
e,n'importequels
boutons,vousdis}je,etpasserlafrontièreafindelestrouver.C
'estlàqu'unpaysan
monteenaéroplaneetvend,aupoidsdel'or,sesfraisesaupani
er,lespuissantsdela
capitalelesachètentetpayentlevoyagedubonhomme,trois
centslieuesde
chemin,plusleretour.Quelordre,mesamis!quellelogique!
etleplusadmirable
est qu'il est parmi nous des gens, qui veuillent nous les
imposer!
COMMUNISME.
Religion,maisquisedéfendd'êtrecequ'elleest.Lesreligions
mentent,illefait
doublement.Niercequel'onnieégalel'affirmer,maisc'estdel
agrammaire,non
delapolitique,etlemensongeauraplusderessourcequelesm
ots,lesmotss'y
perdent,lescafardsygagnent.LeCommunismeasescafards,
illesgouverne,ilsle
luirendentbienetl'onnesaitdequilejeurelève.Profanes,nous
nousdemandons
quimèneaujuste?
etlescafardsnes'interrogentplus.Nouséprouvonsquelque
vertige,eux,non,cartousilsportentdesœillères.Envoyanttr
op,onnevoitrien:
œillières ou bandeau, quel choix pour l'homme!
Aucunsl'appellentunIslam,aucunsl'EglisedesTénèbres,auc
unslaSynagogue
arméeetvengeresse:illeurapris,àl'Islamlafoimilitante,àRo
mel'espritde
tutelleetl'espéranceauxJuifs,dontilépouseraleshainessécu
laires.Messieet
Vatican,PeupleElu,guerreSainteetDogmes,ilestPromesse,
OrdreetSalut,mais
cracheauplatdelamétaphysique,pourêtreseulàs'enrepaîtr
e.Malheuràquil'y
prend!
LeParadis,ill'offreàsesfidèles,lereculantd'âgesenâges,auli
eudevousle
situeràmi-
chemindeMizaretdeBételgeuse...tardoujamais,celasevaut
plus
souventqu'onnepense.L'Enfer,ilnouslemontreetj'osedireél
oquemment,son
pouvoirnousendonnel'avant-
goût,c'estletempéramentdel'ordreetduchaos,il
passed'unechaiseàl'autre,àchevalsurladifférenceetsesfid
èlesjurentquelesol
n'est plus, si jamais il y tombe.
Lorsquelesmotssontàleurplace,lesdominationssontlégiti
mes:or,ladialectique
aidant,leCommunismeleurfaitdirecequ'ilveutetquandillev
oudra,c'estle
régimepolitiqueleplussubjectifdumonde,ilmeretracecepri
nceallemanddu
SiècledesLumières,lequelavaitdomestiquéletempsetdontl
apendulettele
réglait,selonsonbonplaisir,suiviedetoutesleshorlogesdeso
nminusculeEtat.
L'historiendel'avenirn'auraqued'admirationpourceprodige
,ledespotisme
n'allapassiloin,leCommunismeestl'absolueillégitimité,c'es
tleretourà
l'arbitrairesanslimitesetc'estlerègnedesfrelonsauxdépens
desabeilles,car
entendons-
nousbien:ilfautnourrirlesmillionsdeparasitespréposésaum
aintien
desonétablissement,cesmillionsdebouchesdévorantes,qu
inetravaillentpaset
neproduisentguère,enfincettearméedecomplicesténébre
uxetdontl'ambition
estdeseperpétuerdanssonprivilège,leprivilègeleplusonére
uxquisoit.Ils'agit
d'uneféodalitésansraisond'êtreetqu'unsystèmedemachin
esremplaceraitfort
avantageusement.Ilmesouvientàceproposd'unegravured
uGrandSiècleetqui
nousmontrequatrepersonnages,savoir:unprêtre,ungentilh
omme,unlaboureur
etcequ'ilestdéjàpermisdebaptiserunbureaucrate,lepremie
rdisant:«Jeprie
pourtous»etledeuxième:«Jevousdéfendstous»etletroisiè
me:«Jevousnourris
tous»,àquoilequatrièmerépond:«Jevousmangetous».LeCo
mmunismeestle
triomphedecequatrièmeetdenosjours,lesbureaucratesson
tlespartisansde
l'arbitraire,ilsformentavecl'arbitraireuntout-
ensembleetcelasecomprend,
puisqu'ilssontinutilesetqu'ilsrefuserontdedisparaître,épui
santlasubstancedes
paysetmultipliantlesproblèmeslesplusfaux,pouravoirlepla
isirdelesrésoudre.
Noussommeslà-
dedanscensésdecroireàlavertudeceuxquinousrégentent,l
e
Communismenousimposeuneprofessiondefoiperpétuelle,
c'estunepapautéqui
sedéclareàjamaisinfaillibleetdémentît-
ellesesdogmes,laseulelibertéquenous
avonsestd'aboyercontreleshérétiquesetdeflétriràl'unanim
itélestraîtres,la
trahison et l'hérésie étant les Saturnales du système.
DutempsdefeuStalineleséminaristeetl'intégriste,leurunifo
rmitémeparut
admirableetcesMM.tenaientunseullangageàlamêmeheur
eàtraverscentpays.
Cefutlàl'œcumèneoujemetrompefort,unmilliarddetêtesso
usunbonnet
d'âne,leporte-
voixàladimensiondutoutetdel'ensemble,lecharmeenfindel
a
simplicitédanslechaos.L'opinionn'étaitplusqu'undélirecon
certé,larumeur
s'enflaittellementquel'onnes'entendaitplusguère,l'oeuvre
destroisouquatre
dernierssièclesétaitabolie,onrenouaitavecleMoyenAgeetq
uimieuxest,le
MoyenAgerusse,lequelavaitunpiedchezlesTatarsetl'autrec
hezlesByzantins,
on se dépaysait, sauf à se retrouver, quand on avait le
bonheur d'être Asiatique.
Aprésentcen'estpluslamêmechoseetl'ondénombreplusieu
rsCommunismes,
lemanteausanscouturesestenpièces,lemondeestpleindefr
èresennemis.Les
nationsqu'àsesdébutsilprétendaitamalgamer,unir,dissou
dreetdépasser,n'ont
toujourspaschangédebases,ils'étaitlà-
dessusméprisétrangement,lesnation's
sontplusréellesquel'Egliseetquel'IslametqueleCommunis
meréunis,saintPaul
nel'avaitsuprévoirniMahometniMarxetcedernierest,àvraid
ire,
impardonnable,carillesavaitsouslesyeux,ennelaissantque
d'yparaîtreaveugle.
Auxnationss'ajoutentdésormaislesraces,lesraces-
néesaudétrimentdesnations
ettoujoursdansleurombre-
enprennentlarelève,leRacismeestauseindu
Communismelaforcequerevêtlasubversionpermanente.Le
Communisme,lui,
s'estenfermédansledédaledesaproprescolastique,ilnesur
montepasles
contradictionsdesalogomachie,ilanalysel'hommeàtravers
deslunettes
déformantes,ils'emploieàdesconjurationsverbalesdontleri
diculeferalesdélices
d'unnouveauSiècledesLumières,ilparled'Impérialisme,de
Militarismeetde
Colonialisme,illesflétritenprenantàdeuxmains,illesvomite
navalantles
peuples,etsil'onnemouraitdepeur,oncrèveraitderire.Ilatué
lesarts,ilatué
leslettres,maislessciencesluirésistent,ilsefûtruinédel'emp
ortersurellesetles
savantsrestentlà-
baslesderniershommeslibres:ilseprometdelesanéantir,si
jamaisilsluidonnentlavictoireetjeprésumequ'ilss'endouten
t.Aussinegagnera-
t-il pas la guerre.
CONSCIENCE (PRISE DE).
Onnesavaitcequec'étaitetl'onprétendlesavoiràcetteheure
.Lavérité,chacun
l'épouseviergeetnousassurequ'ill'euttelledepuisquarante
siècles.Cettefameuse
priseetdontlespenseursàlamodenousrebattentlesoreilles,
estunvioldélibéré,
leseulmalheurestquelesvéritésdupremierordreseprostitue
ntausecondtour.
J'arrêtelàmonpersiflage,laconscienceestdepuislongtemps
unabîmeetceluiqui
la prend, s'y perd.
Laplupartdeshumainsviventhallucinésetpossédés,lafoiles
hallucine,lesidées
fixeslespossèdent,ildialoguentavecunmiroiretveulentpuni
rquilesysurprend.
Lorsqu'unemouchevientàseposersurlemiroirou-
dansunordreunpeuplus
relevé-
tellieucommunmisàlamode,notreharmonieestdérangéeet
nous'nous
précipitonssurlaconscience,avecl'impressiondedécouvrir
unmondeetde
trousserunpucelage.Laconsciencenesedéfendpas,ellesep
rostituesans
murmureràtoutesleserreurs,leslieuxcommunsontdepuisq
uelquesmillénaires
assiégésaporte,sonfavoridujourestleDépérissementdel'Et
at,iladesattributs
simonstrueuxqu'elleluisembleétroite,elleaimemoinsl'Epa
nouissementetle
Dépassement, car ils promettent ceux fois plus qu'ils ne
sauraient tenir.
L'erreurfascinequilachercheetquin'ariencherché,netrouve
quel'erreur:or,
c'estl'erreurquelaplupartdeshommestrouventetluidonnas
sent-ilslenom,qui
faitlesujetdemathèse.Leplaisirintellectuelqueleurvaudrac
etterencontreet
l'enrichissementspiritueldontilscaressentl'espérancenem
anquentdeles
transformer,leurcomplaisancesedilateetlestopiquesàlam
oden'achevantdeles
emplirdebulles,illeurparaîttoucherauxastresdeleurfrontco
rnu,dansle
crépitementdespétardsidéologiques.SaintPaul,s'ilrevenait
aumonde,n'yverrait
plus que des apothéoses.
CONTESTATION.
LeBiennemènepastoujoursoùledevoirappelleetc'estpourq
uoilacontestation
seferajour,elleremonteàProméthéeetseréclamed'Antigon
e.End'autrestemps,
onl'eûtqualifiéedefronde,maiselleaplusieursmissionsetc'e
stcequ'unefronde
n'aurapas,elleabeaubrandirlesmassuesetruerlespavés,qu
'ellen'enresterapas
moins un ordre, un ordre en mouvement et que l'esprit
informe.
Lesloisdeladialectiquetrouventicidesapplicationsdontrien
n'égalel'éloquence.
Nouséprouvonsd'abordquetoutsetientetl'onvoitconfondus
dansunemasseles
jeunesgenslasdeleursprivilèges,lesfilleslassesdeleursolitu
de,lesécolierslasde
leursexamens,lesprofesseurslasdeleurindigence,lesméco
ntentslasdecette
évidenceetpuisleshommesensurnombre,quisortentdeleur
trouquandles
oragesdel'Histoiresedéchaînent.Nouséprouvonsensuiteq
uetoutsetransforme
etc'estcequisepasseaumomentdel'actionviolente,oùchaq
ueespèce
apparemmentperdueenlamêléeagitselonsespropreslois,i
mprimantà
l'ensembleunesuccessiondephasesdontlamiseàsacdesma
gasinsparaîtleterme.
Alorslaloiduchangementqualitatifnemanquedejoueretlab
atailledesidées
devientuncombatpourlessubsistances,l'onpourradirequel
acontestation
s'incarneetquesabases'élargit,cequ'elleperdendignitéphil
osophique,ellearrive
àleregagnerparlebiaisdelapraxisensemettantàlaportéede
shommesen
surnombre.Cescontradictions,internesàl'attroupement,so
ntnovatrices:elles
rapprochenteneffetlesdiversélémentsdontunesociétésec
ompose,lesfillesdela
hautebourgeoisie-cesvictimesdupréjugé-
mesurerontlaviesousl'angledes
réalitéshumainesetdelachaleursociale,ellesserontadmise
sàfairevaloirleur
droitàlaparticipation.Ainsilaluttedescontrairesamorcerale
mouvementdela
pensée et qui triomphera des dogmes à l'égal des
charges de police.
CRUAUTÉ.
Onladitnécessaireetlavoilàjustifiée.Unhomme,quidécharg
eenabondance,
inclinerarementàl'approuver;unhommefroid,malheureuxe
namourouchaste,
yvientetmetsacomplaisanceàlalégitimer,ilestunpeubourr
eaupardestination
ettoutlemieuxquel'onenpuisseattendreestqu'ilserenferme
àresterlesienetse
déchireennousédifiant.Touslescruelsmesemblentdesmala
desetnous,de
misérablessots,quandnousallonslesconsulter,pourqu'ilsn
ouslientetnous
délient.Lesdieux,qu'ilsnousenseignent,serontfaits,audem
eurant,àleurimage:
la ressemblance est admirable et l'on devine assez que
les modèles en profitent.
Nousavonspréférélamort,aunomdelamorale,àcequenoust
axâmes
d'immoralité,maisquenoussavonsconsubstantielàlaviemê
me.Cefutuneerreur
magnifique,or,sontempsestpassé,nosmoyenssonttropfort
s,ilfautquenos
idéescompensentcetexcèsparuneréintégrationdelachaira
useindel'ordre.
L'hommeestdéjàpunidesituerlebienoùlachairsouffreetdetr
ouverlemalen
ceslieuxréputésinfâmesparceuxqueleurchairfaitsouffriret
quisouhaitentque
le monde ne soit plus.
Lebutdenotreconscienceestl'objectivité,maissinousn'attei
gnonsaubut,la
consciencedevientunmalheuret,pourlessimples,unecause
deruine.Ilnefaut
éveillerqueceuxquipeuventendurerl'éclatdujour,nonceux
quelalumière
aveugle.Aussilesreligionsrévéléesont-ellesici-
basparfaitlemal,enmultipliantles
occasionsdechute.Envérité,laconscienceestinutileàlaplup
artdeshommes,ils
ontcentprocédéspourenveniràboutet,cefaisant,ilsmenten
t,fourbentet
malversent,plusques'ilsn'entraientjamaiseneux-
mêmesetnes'examinaientàla
lumièredeleursimposturesoudanslefracasdeleursexorcis
mes.Cequeles
simplesontdeplushumain?
Leuranimalité,lesurplusn'enfaitquedesmisérables
etparfoisdesmonstres,lapreuveenestl'histoiredesreligions
prétenduesrévélées,
quiroulesuruntapisdevictimesconsentantesetd'avortonstr
ansfigurés.L'idéede
péchén'aurapashumanisél'espèce,deshommes,quisecroi
entpécheurs,n'en
deviendrontjamaisplusestimables,ilsneserontqueplusdoci
lesetplusfaux,plus
vicieuxetpluscruels,parcequ'ilsgoûterontunejoiedevenue
mauvaise,fillede
l'idéemêmedepéché,nonpasdelanature.Laspontanéitédes
peuplesarchaïques
allaplusloinquelessublimesméditationsdenosspirituels,no
ssagesfurentdes
empoisonneurs,nosrédempteursfurentdescriminels,levrai
péchéfutdelessuivre
aulieudelesanéantir,euxetleuroeuvre,carilsn'ontsuqueper
vertircequ'ils
n'ontpuchanger,enruinantcequ'ilsonttransformé.Lachair,
danslespetits,vaut
mieuxquetoutlereste,leresteengénéralnevaudrarienetqua
ndonleurenseigne
àpréférerceresteàcequ'ilsaurontdemeilleur,onlesabîmera
sansplusaunom
d'un paradoxe.
Leshommesnesontpasdesmonstresincompréhensibles,ce
sontdepauvresêtres
quin'entendentpasàcequileurarrive.Lesinstituteursdel'es
pècel'ont
hypothéquée,onsedemande-etc'estlebilandel'Histoire-
cequenousaurions
perdu,sinosprédécesseursleseussentréduitsausilencel'un
aprèsl'autre?Tantque
leshommessuivrontlesleçonsd'hommesmalades,ilssefero
ntmaladesdesains
qu'ilsétaient.Ceuxquel'onsauvevalentmieuxqueceuxquile
srédiment,maisqui
leleurenseignera?quilesdétrompera?
quilesrétabliradansleurintégrité?Le
mondeestunEnfer,parcequ'onaprivélessimplesdeleursjoie
simmédiatesetles
aurapoussésàcouriraprèscellesqu'ilsn'aurontqu'enespéra
nce:encedomaine,
moinsilestdeloisetmieuxvautl'homme,plusnousréglonslet
raindeces
matièresetplusnouslerendonsignoble.Lesvérités,quel'onp
rétendsupérieures,
opèrentgénéralementàcontresens,pouraboutirsoitàlacafa
rdise,soitàla
rhétorique.
Dequois'avise-t-onderévérerlamortouladémence?
ettoutceladansl'espérance
d'empêcherlesmouvementsdelaluxure?etlaluxurevaut-
ellepasmieux?Nous
avonstropd'enfants,lesmaladiess'éteignentetlamoralesev
oudraitfarouche?
Bellelogique!Oùva-t-onnousmener?Al'horreurabsolue?
Ilsclaquent,lesdévots,
dubec,ilsparlentd'expiation,ilsrêventd'hécatombes,ilssep
réparentànous
racheter,ilsdonneraientlesmainsaudiable,pourvuquelesé
glisesfussentpleines,
leurchairsevengedel'espritenl'infectantderage,l'inassouvi
ssementdel'une,
humiliéeparl'autre,secommuniqueàsonrival,étrangeràses
propresrêveset
devenu,malgrésadiscipline,uninstrumentdesondésordre.
Carl'antipodedela
mortn'estpluslevie,c'estErosmême,Erossepassed'Agapé,
maissansEros,
Agapé dégénère en lieu commun et finit par sécher sur
place.
Lasourcedelacruauté,quel'ondéploreavecdesgestespathé
tiquesetdes
gémissementsineffables,estenladémesure.Nousrefusâme
sd'octroyerunstatutau
désordreetnousrêvâmesdemoraliserl'espèce,aunomdel'u
topie,àquoinous
adhérons,malgrélesleçonsdel'Histoire;nousallonsd'échec
enéchec,aunomde
l'espérance,etnouspersévéronsdansleserreurs,sousl'omb
reduprogrèsoule
prétextedumiracle,maisledésordrevit,plusvivantquejamai
settoujoursplus
présentàl'ordre.Telestlechâtimentdenotredémesureetde
mainnous
l'éprouverons,quandilseratroptardpourréparerlesfautesde
laveille.Nous
entronsdanslecercleduchaosetdelamort,l'ordremorallaiss
etomberlemasque,
noussommesappelésàcontemplerDieumêmesouslafigure
delamortetdu
chaos,nousn'eûmesjamaisd'autredieuquecelui-
là,sonadorationfutnotreerreur
suprêmeetl'athéismenesuffitpluspournousenlaver.Dieune
pouvaitmourir,
puisqu'ilétaitlamort,Dieunepouvaitinstituerleshommeset
puisqu'ilétaitle
chaos, il se fût démenti de leur donner des lois.
DÉCORUM.
Onveutparaître,onprendlechemincourtetl'onseflatred'ym
archerà
l'éminence,onavingtministères,sénat,chambreettribunau
x,onacinquante
ambassadeursenposteetdouzefacultésenguisedeprélude,
lesquellesdiplômeront
centdocteursbonanmalanchacune,onacentgénérauxquim
ourrontde
vieillesse,onaura-primantsurletout-
uneouplusie'ursacadémiesoùlamerveille
abonde,l'espritsouffleentempêteetlesfauteuilssepeuplent
d'anges,ona-j'allais
ledire-
ledrapeau,lequelestàlanationcequeserontlesattributsviril
sàl'homme,
onaural'hymne,inspiréd'autreshymnes,audétailprèsquele
smodèlesavaient
parfoisuneraisond'être,nonlescopies,hélas!
enfin,pouracheverletout,un
manueld'histoireoùlenéantsejoue,pleindehautsfaitsdontle
renomnepassela
frontièreetdeprotagonistestellementfameuxquel'onnepar
viendrajamaisàles
connaître,avantlaconsommationdesâges.Voilàsurqueltonl
aplupartdesnations
semontent,voilàdequelslieuxcommunsellessefournissent,
lesiècleprendfigure
etnousnousretrouvonsparmilessinges,lessingesàmultiplie
rl'originalnousen
dégoûtent,cequiparutdansl'ordreestunesourcededésordr
eetlesfaux-
monnayeursdeviennentsinombreuxquel'aloidesmonnaies
lesplussolides
branle.Etcommesicen'étaitpasassez,leParlementdesNatio
nsplaneau-dessus
despétaudièresmilitantes:c'estlàquenotreespècelégifère,
quandellenesegratte,
etquelesbabouinsdéclament,c'estlàqu'onvoteenachevant
sespuces,c'estlà
qu'onporteunjugementsurl'universencroquantsavermine
etleplusrareestque
l'ontrouveradeslouangeursàtantlapage.Aussi,quandnousl
isonsnotregazette,
admirerons-
nouslelabeurdecespanégyristes,decesmartyrsduDécoru
metqui
réparentlesdéfautsdel'évidenceensubvenantauxoublisdel
aProvidence.N'est-il
pasjustequelespeuplespayentlafuméeauprixdel'or!
Tantqu'ilestd'acheteurs,
l'encens sera toujours à vendre.
DÉPASSEMENT.
C'estl'undestermesàlamodeetquiprometdesurvivreàl'idée
qu'ilvéhicule,
l'idéen'estpasancienne,maiselleestdéjàfrappéedevieilless
e,letermecourtla
posteetfaitlebonheurdetroismilliardsd'humains:ilneserait
pascharitabledeles
décevoir.Lepremiersujetquel'onnedépasseguère,c'estl'ho
mme,l'hommea
beaujoueraveclesidées,lesidéesfinirontparjoueravecl'ho
mmeetcela
recommence à chaque génération, la preuve est - ce me
semble - concluante.
Lafoichrétienneprétenddépasserlajuive,lamusulmaneprét
enddépasserlajuive
etlachrétienne,leCommunisme-entoutemodestie-
professequ'ilestlesystème
àquoil'humanitétenddepuisqu'elleexiste:aumilieudetousc
esdépassements,la
véritésechercheetnesetrouveguère.Onjuraitautrefoisparl
atraditionetl'on
jureàcetteheureparlanouveauté,cesontdeuxpréjugésetqu
isevalent,ilestenla
traditionbienplusdenouveautésquel'onnepense,maisl'hab
itudenousyrend
aveugles,demêmequ'ilestenlanouveautébonnombredetra
ditions,auxquelles
nousnesommesplussensibles.L'oncroyaittournerdanslece
rcleautempsjadis,
l'ons'estpersuadédepuisquel'onavançaitlelongd'uneligne
etl'onaparléde
spirale enfin, ce sont trois hypothèses et rien d'autre.
Lespeuplesvivaientd'abordchacundanssonmonde,chacun
étaitl'Empiredu
Milieu,celaleurvalaitbeaucoupd'assuranceetnousavonspe
rduceconfort
intellectuel,sansjamaisretrouverd'équivalent.LamêmeHis
toirese
communiquantàtous,lemondes'estunifiépard'infailliblesc
onséquences,l'ondit
àprésentquelemondeestunetquenoussommestousconte
mporainslesunsdes
autres,celapeutaccommoderlesplusfortsetlesplusriches.L
espauvresetles
faibles,quisontlégion,s'estimeraientheureux,s'ilséchappai
entauparallèleets'ils
gardaientleurspoidsetleursmesures,maisilsnevoudraientp
lusredevenireux-
mêmes,ilsrêventdenousimiteretdesedépasser.Nous,quile
urservonsde
modèle,noussommesrongésparledouteetnousnesortonspl
usdenosalarmes,
ilsnesoupçonnentàquelpointnoussommesrevenusdesthès
esquenospères
affichaient avec emphase.
Leprogrèsn'estquedansleschoses,leshommesn'ontpascha
ngéd'inclinations,ils
sontpareilsàcequ'ilsfurentavantcinquantemilleansetl'onpr
ésumequ'ilsne
varierontjamais,ilscherchentlesalutildepuisqu'ilspensente
tqu'ilssouffrent,ils
seconsolentmalden'êtreplusdesanimaux.Lathéologieestu
neanthropologie,
voireunesociologie,lesanciensnefaisantpasladifférenceetl
esmodernes
retombantdanslaconfusion,c'estquel'Homosapiensreste,e
ndépitdesoi,
l'Homoreligiosusetqu'ilnetrouvedebonheurqu'enl'hyposta
seouqu'en
l'apothéose.Lesiècled'àprésentestplusreligieuxqu'ilnel'av
oueetlespirituel
n'arrêteradesevengerdutemporel,enenvahissantsesdoma
ineslesplusécartés.
Depuisl'an1914,noussommesentrésdansunâge,oùrendrel
eshonneursdivins
auxchefsd'Etatnechoquepluslessentimentsdespeuples,et
cesEtatsse
proclamassent-
ilsathées...lesanciensroisavaientsansdouteplusd'humilité,
carils
n'étaientquelieutenantsdeDieusurTerre.Ledespoteàlamod
en'amêmeplusde
confesseur,quilecensure,nidebouffon,quilepersifle,lesmoi
ndresplatitudes
qu'ildébiteserontrecueilliesetdeviendrontparolesd'Evangil
e.L'historiende
l'avenir,lorsqu'ilsepencherasurnous,mesureralecréditdel'i
maginaireetla
puissancedenoscontenusmentaux,àlarecherched'unefor
me,ilneverrapastrace
dudépassementquenosidéologuesenregistrent.Carl'interv
alledelucidité,que
nousvivons,paraîtàlamercidelapremièrecriseéconomique,
leshommes
retombantaupremierchocdansuneprofondeuroùlaraisonn'
arriveetdans
laquelle leur entendement se désassemble.
DIALECTIQUE.
Elletraduitnotreévidenceetlarendincommunicableàlaplup
artdeshommes,
nousnepouvonsnouspasserd'elleetnousneparvenonsàfair
eentrerlesnotions,
queladialectiquenousfournit,danslecommundestêtes.Al'a
venir,ilneseraplus
quedeuxraces,celledesclairvoyantsetcellesdesaveugleset
jecrainsfortqueles
premiersn'abusentdesseconds,jesuistrèséloignédecroireà
l'avènementdu
Socialisme,lemonden'appartiendraplusjamaisàl'hommed
elarue,lesmasses
retomberontdansleurimpuissanceoriginelleet-
selontouteprobabilité-dans
quelqueformedereligionàleurmesure,maisàladifférencede
l'Egliseoude
l'Islam,lesmaîtresdedemainnepartagerontpluslesidéesdel
eursserfs.Nous
allonsverstoujoursplusd'inégalité,verstoujoursplusdedure
té,verstoujoursplus
dediscipline,lesapparencespeuventnoustromperetlaconfu
sionnouségarer:les
unessontmenteusesetl'autreestprovisoire,d'iciàpeudegén
érationsnulêtre
n'échapperaplusàl'ordre,unordreauxmainsdesclairvoyant
setquesansdoute
lesaveuglesjugeronthumainetlibéral,parcequ'ilsysubsiste
ronthallucinéset
possédés.
Enattendant,l'onjoueaveclastatistiqueetladialectique,onl
esobligemêmeàse
prostituer,c'estleurCaptivitédeBabyloneetrienn'estplushu
miliantquedeles
voirembesognésparquelquesdémagogues.Leschiffresme
ntentàprésentcomme
lesdiablesetlesraisonnementsclochentdesdeuxcôtésaulie
udetraînerune
jambe:aunomdeladialectique,onafiniparsupprimerlesrudi
mentsdelalogique
etl'onadésarmélepetitpeuple,lequelétaitlogicienàsamani
èreetquibientôtn'y
verragoutte.Acedétaililestpermisd'enajouterunautre:c'est
quelesensdes
motsvarieaugrédeceuxquilesemploientetqu'ilsnégligentd
enouséclairersur
lescorrespondances,lequelnousmontredeleurpartlemépri
sabsoludeschoseset
des hommes.
DROIT(S).
Ledroitn'estjamaispèredenosdroits,maisilachèveparlesval
iderensefaisant
tirerl'oreille.Familleétrange,oùl'adultèreaformétouscesnœ
udsauxquels
l'hymenprésideetdontlechefestunefaçondecastrat.Quede
merveillesence
mondeetcommeilyferabonvivre!
Leshommesd'ordre,jel'avoue,professent
qu'ilestlapuissancemêmeetvantentlalongueur,lepoidsetla
féconditédu
membre.Lesséditieuxl'appellerontuneunuqueetparlentàv
oixbassedeses
cornes. Infâmes, le Ciel vous punisse!
Lesdroitssontdesfaveursourienetlesfaveurssegagnent,no
usdevinonsassez
parquelabus.Ledroitsefâchedoucement,mêmeilsoupire,e
nnelaissantde
prendre,ilfaitprovisiondelarmes,maisgarèlelesacquêts.Ma
rie-Thérèseavalait
biensespleursetlaPologneensus,lorsduPartage,ellepleurai
t,elleprenait.
MéditonslemodèledeMarie-
Thérèse,ilestlederniereffortdelacharité
chrétienne,carlesMongolsnepleurentpas,ledondeslarmesf
uttoujoursl'unedes
marques de la Grâce et les Inquisiteurs en versaient sur
les Hérétiques.
Ledroitpeutcequenousvoulonsetvoudracequ'onpeut,riend
'autre:lesavoir
nousestd'importance;ledire,moins;s'envanter,plusquedo
mmageableet
l'enseigner,unactedefolie.Ledroitsemeurt,lesièclel'auravu
mourir,pendant
quelesdroits,eux,foisonnent.Néantaupluriel,lesdroitsnefix
erontquel'ombre
etsansledroit,lecorpséchappeàlamatièreetlasubstanceau
moule,ilsemble
qu'onaittoutettoutnousdésempareoùdixmillezérosnefero
ntpasunnombre.
Amoinsdeprivilèges,leshommesontlechoixdelabassesseo
udel'inconsistance,
l'uneestl'échodel'autreetlesdeuxsemblentsuspenduesàmi
-cheminduchaoset
duvide.Ledroitestmort,ilnesubsistequelepasse-
droit,lepasse-droitourien,
l'abus légitimant l'abus, la honte éternisant la honte.
EDUCATION.
Lesrichesvousaff1rmentqu'ellen'ajouterien,maisrienàlana
ture;lespauvres,
eux,nejurentqueparelle:lesunsdéfendentl'opulenceetpard
esalibis
métaphysiques,lesautresl'espritmême,enprofessantquele
smoyensnousle
procurent,etplusjevis,plusjeconviensdelajustessedeleursa
rguments,mais
avouonsqu'ellenousdépayse.Lespauvresontgrandtortden
ousmettreàquia,
cela dérange le sommeil et prouve leur défaut de
charité.
L'acquispasselenaturel,lenaturelestpeudechoseetpourmil
lehommes,blancs,
jaunesounoirs,l'élitenevapasàdouze,ledemeurantsevautà
quelques
différencesprèsetnoustironsdelàdeuxcolonels,dixmédecin
s,vingtmagistrats,
unecentainedecourtauds,plusunefouled'ouvriers,depaysa
ns,demoinesetde
journalistes.Cesmarauds-
là,l'occasionlesdépartage,ilssuivent,chacun,leur
filière,untelnousbrosseleshabits,untelnousprêcheetlebonr
ôleestune
loterie, où l'ambe sort pour des raisons, qui n'en seront
Jamais.
Lesgenslesmoinsdouésmesemblentlesplusdiff1cilesetlesp
luspromptsàse
formaliserdequelquerien.Lesespritslesplusadmirablesson
tl'indulgencemême
etn'ontjamaislasuperstitiondurangnidelarace,ayantunpriv
ilègedenature,à
lafaçondesnoblesdelavieilleroche,quifrayentsanspérilave
clessimples.Les
bourgeoisnelepeuvent,eux,ilssententlehareng,unmouve
mentlesramèneàla
base,ilsferontlaculbuteàlapremièredéfaillance,ilss'évertu
entpourdemeureren
place.Leslibéralitéssont-
ellesàl'usagedelaclassemitoyenne?Sil'onétaitplussûr
desonhumanité,l'ondouteraitmoinsdel'humanitédesautre
s,maisquidenous
nedoutedesoi-
mêmeetn'estheureuxd'avoirquelquevictimesouslamain,p
our
se sentir d'autant mieux confirmé par elle?
Eveillerl'hommemeparaîtunrêveetceuxquileméditent,oub
lientseulementde
changerl'univers,oùl'hommenepeutvivre,s'iladujugement
deresteet,deplus,
tropdesensibilité.Lemalheureuxseraitàplaindre,tousnospr
oblèmesétant
insolubles.L'hallucinationetlapossessionmesemblentlesm
amellesdel'époque,il
faudraqu'illestèteouqu'ildevienneunréprouvé.Lesiècles'ac
hemineaupireet
lesaveuglesseulsn'endésespèrent,onvouslesmultiplieenc
onséquenceetle
devoirestdemarcher,lebandeaumisetlamaindanslamain.U
nborgnelà-
dedans? 0 ciel! Il aurait pour le moins un œil de trop!
Qu'enseignerdoncànosenfants?
Aressembleràtoutlemonde,ànejamais
entendreàcequ'ilsveulent,àn'agirsousaucunprétexteselon
desvuescohérentes,
àselaisserallerenjurantqu'ilssontlibres,àbabillerquandilsn
eronflentou
besognentouforniquent,àresterlâches,complaisants,niaisj
usqu'à'lamort,
engagésparleursvicesetretenusparleursalarmes,parledev
oir,leslieuxcommuns
etparlafoi-
s'ilensubsistequelquerudiment.Ilest'undroitdenepasresse
mbler
auxautres,maisc'estlaforcequinousleprocureetc'estleprivi
lègequileratifie,il
estunedialectiquedeladifférence,maisilestdangereuxdes'
enmêler,carellenous
déclasseàpartirdumomentoùnousnenousenappuyonsàple
inetneprimons
sur le restant des hommes.
Quejemerisdespédagogues!
Iln'enestpasunseul,quitrouveraitgrâceàmes
yeuxetjepréfèreàleurfatraslesquelquesréflexionsduPrince
deLigne.Mondeoù
l'onn'esthumainqu'àsesdépensetpourquoilenier?
inhumainàsonavantage.
Voilà,mesemble-t-il,leconstatdefaillitedelaProvidenceou-
sil'onaimemieux-
l'éditionnevarieturdel'évidence.L'orgueil,lechausse-
pieddetouteslesvertus,
maisilnefautpluslegarderenmain,quandlachaussureestmi
se:horsdel'orgueil
etdel'estimedesoi-
même,iln'estpasdesalutetjeneparleraiduprixde
l'opération que pour mémoire.
EGALITÉ.
Unhommevautunhommeetl'hommeétantlebiendebeauco
upleplusprécieux
quisoitaumonde,nousétouffonsaumilieudesrichessesinvis
ibles.Ilparaîtque
noussommestousdesdieuxetqu'ilrevientaumêmederéduir
eànéantl'universet
detuerl'und'entrenous.LeDieusuprême,auquelnousresse
mblons,etquinous
porteunamourdévorant,sejugeantimparfait,seseraitincar
né,pouravoir
l'honneurd'allerchaquematinàlagarde-
robeetleplaisirinsignedesemoucher
danslesdoigts,commecelasepratiquaitalors.Nousdevonsê
trefiersdenous,nous
sommesvraimentdesingrats,lesraisonsd'êtreheureuxsont
tellementnombreuses
queleproblèmeestdesavoiroùpréluder.LavieduChrétiense
partageentrela
liesseangéliqueetlatristesseévangélique,ilpassedusoleilàl
'ombre,c'estune
horlogeetdontlaProvidenceauralaclef,sonâmesedéverseà
flotssurlaCréation
et les symboles s'ouvrent comme autant de fleurs à son
approche.
L'égalité,l'ordrelajugerecevableaprèslamort,c'estlàquelen
éantdesprivilèges
paraîtdanssaforce.Etquelledémonstrationirréfutablequ'un
tombeaudedouze
piedssurdouze,hautdevingt-
quatre,etflanquédepleurantsetsomméd'urnes,
sansoublieruneconcessionperpétuellesubspecieæterni!
Celavousaplus
d'éloquence,àn'enpouvoirdouter,qu'uncimetièredecampa
gne,emplidetertres
àmi-
cuisse.Lepeupleadmireletombeaudedouzepiedsets'appla
uditdevivre.
Que d'obligations l'égalité n'a-t-elle pas aux privilèges!
Celaposé,l'égalitén'estqu'undélire.Lesloislesplussévèresa
urontleursmignons
etlesplusdouces,leursvictimes.Quisedéclarepourl'égalité,
queluidemande-t-il
etquefera-t-ild'elle,enayantobtenucequ'ildésire?
L'égaliténousmèneau
despotisme,onsavaitdetouttempsquel'abusétaitleragoûtd
umisérableetque
lesfaiblesaimenttroplaforce,pourquelaforcelesépargne.En
coreuneautrefois,
l'égalité c'est le malheur de tous.
EPANOUISSEMENT.
Ens'épanouissant,leshommessedilatentetlorsqu'ilssedilat
ent,ilsprennentplus
deplace.Or,l'universétantfini,laplaceestmesuréeetdansun
mondeclos,
l'épanouissementdeplusieursmilliardsd'humainsconduitàl
'explosiongénérale.
Cedétailéchappaitauxphilanthropes,lesphilanthropescroi
entàleursidéesetplus
ellessontgénéreuses,plusilss'enflammerontpourleurdéfen
se,ilneleurvientpas
àl'espritquelamagieverbaleestimpuissanteànoussauverd
escatastrophes.Les
catastrophessontdansl'ordre,oùnousnoustromponsdemes
uresetquandla
démesurerègne,ainsiqueparminous,l'erreurseralepaindec
haquejouretnous
nouspiperonscommenousrespirons.L'épanouissementn'e
stqu'undélire
autorisé, dont on nous rebat les oreilles et que les faits
démentent.
Jenecroispasàl'épanouissementfuturnimêmeàl'enrichisse
mentperpétueldes
nations,quivientàleuraise,noussommestropnombreux.Qu
ed'hommesence
monde!etseptfoisdixmilledeplustouslesmatins!
c'estunevillequiseforme
chaquenuitetl'on;:assurequel'espècevatriplerenmoinsd'u
nsiècle.Que
sommes-nous,aujugementdesPrinces?
desbillesdansunsac,plusoumoins
grosses,ilestvrai,maisrondes.Ledevoird'unebilleestderoul
er.Pointd'angles!
Jelecroisbien:l'ondresse,l'onblanchitetl'onébarbe,lalimevi
ent,leriflardou
lacarrelette...billesdebois,deverreoudemétal,billestoujour
setbillesàjamais,
dèslanaissance.Etqu'est-ceenfindenosécoles?
dumariageetdelavie?untriple
épanouissement?
jevousledonneenmille:limesurlime,n'importelafaçonoula
matière.
D'oùleméprisdel'homme,ceméprisaccommodanttousles
maîtres.Sil'homme
n'étaitméprisable,lesmaîtresseraientdemauvaisefoi,song
eonsaureposdenos
maîtresetlaissons-lesdormir.Quepeuvent-
ilssavoirdumonde?Illeursuffit
d'ouvrirteloutelrobinetetlesdésertsfleurissentsousleurspa
s.Etquevaut
l'homme?
l'hommevaudraparcequ'illeurrefuse,maisl'ordredéféndqu'
illesache
ets'ilneledevine,ilnemériteplusdeleconnaîtreetnouslelaiss
eronsaller,bille
devant,billederrière,aufonddusac,enpleindanslesténèbre
s,parmilesbrutes
qu'il engendre, l'animal!
Ilparaîtquenousavonsdeuxmesures:pourlesspirituels,une
âmeégalel'univers,
maisceluiquirenfermecetrésorn'égalepasunefumée,auxy
euxdespolitiques.
Celanejurepasensembleetquandlesspirituelsnousgouvern
ent,ilsnouslefont
bienvoir,noussommesalorstoutetrien,riendansletout,mais
toutdanslenéant
etjamais,jamaisquelquechose,ayantunevaleurquenouspa
yons,sansqu'elle
nousrapporte,millebesoinsquel'ondément,sansqu'ilsselas
sentdenousexercer,
destitresdansleCieletforcecroquignolesici-
bas,plusquelquesbénédictionsentre
morniflesetnasardes.Cesontlàdesmitainesàquatrepouces,
àquilesvendre
désormais?
Lemondes'estrenducharnel:illuifautdesmaisons,destables
,des
marmites,del'eaupourselaveretmêmedusavon,dulingeet
millehorreurs,
lesquelles nous annoncent que les temps sont proches.
Cequ'ilsnepeuventobtenir,leshommesnedevraientpasleco
nnaîtreetlaplupart
étantvouésàl'indigence,c'estlesvoueraudésespoirquedele
savertirdetoutce
quileurmanque:nouspassonsnarretempsàleleurenseigner
parlesécritsetles
images,nouséclaironslefonddeleurscavernes,ilss'yvoiente
nchaînés,leursfers
sontéternels,ilsn'avaientpasbesoindecettedémonstration.
Nousoublions,
lorsquenousvantonslesprodigesdenotreélevage,quelesto
urteauxdecoton,de
palmiste,desoja,decoprah,desésameetd'arachideet-
plusencore-lesfarinesde
poissonsôtés,nousmanquerionsd'œufs,debeurreetdefrom
age,commede
viande:or,cestourteauxetcesfarines,dontnosbêtessenourr
issent,sauveraientde
lafaimlespeuples,quinouslesfournissent,maisnousavonsa
ssezd'argentpour
qu'ilss'enprivent.Lejourqu'ilsvoudrontlesgarderpoureux,e
tleurstourteauxet
leursfarines,cejourqueferonsnous?
Jevousledonneenmille:nousironslesleur
prendre.Enattendant,ilsserontrropheureuxd'acquérir,aupr
ixfort,lesmoyens
de s'entr' assommer.
Touslesraisonnementsconduisentàl'impunité,jesensdeplu
senplusquenous
raisonneronscommedesangesetqu'unoudeuxmilliardsd'h
ommesvontpérir,
peut-
êtreavantuneoudeuxgénérations.Lespeuplesrichesanéan
tirontlespeuples
marmiteux,c'estunproblèmed'économiepolitiqueetnousa
vonsdéjàlesarmesen
possessiondeleseffacerlittéralementdelamanièrelaplusco
nvenable,lesmortsà
l'avenirseronttuésdeuxfois,iln'ensubsisterapasunatome,o
nn'aurapointàles
brûler,l'anéantissementcompenseral'épanouissement.No
ussommestrop
nombreuxettouteslesressourcesironts'épuiserpard'infailli
blesconséquences,
nouschangeronsdesensibilitépournemourirnous-
mêmesdelafaim,quiserale
partageduTiers-
Monde,nousn'avonsquelechoixdel'impuissanceoudela
démesure,delamisèreoudelacruauté,pis,del'abjectionoud
el'atrocité,nous
revenonsàlanatureetnousenretroUvonsleslois,commesino
usfussionsdes
insectes.Nousfinironsparnousmangerlesunslesautres,nou
ssommesdéjà
théophages,nousseronsdemainnécrophages,anthropoph
agesetplacentophagcs,
enunmot,omnivores,nousbuvonsdéjàl'eaudenoségoutset
nouslarebuvons
jusqu'àdixfois,immaculéeettoujoursvierge,ilnenousresteq
u'àtrouverl'artde
changerlesexcrémentsenaliments,possiblequenossavant
sytravaillent.
L'épanouissementfuturseralacommunionpermanentedel'
alphaetdel'oméga,
nousyseronsconfrontéschaquejouravecnosœuvresetnous
aurons,ensoupant
de nos morts, l'avant-goût de l'éternité.
EROSION.
L'érosionetlasubversionsontlesmamellesdenotreavenir,m
aisavouonsque
l'ordre,quineremédieàlapremière,méritelesempressemen
tsdelaseconde.Nous
vivonsaujourlajournéeetnousnousberçonsdeparodies,l'on
nousprometce
quenoussouhaitonsetnousnepouvonssouhaiterquelemira
cle,letempssepasse
delasorteetlafatalitégranditparmileséquivoquesdontnous
nousarmons.
Jamaisilnesevitplusdefrivolité,l'ondiraituneconspirationde
l'inertieetde
l'indifférence.NosprétendusspirituelssecroientauMoyenA
ge,noshommes
politiques,eux,restentleshabitantsd'unmonderévolu,plusi
rréelencore,si
possible,lemondeouvertdesannées1500et1900,quifut,dur
este,celuideKarl
Marx.Nousnouspersuadonsàtortquenousseronstoujourspl
usricheset
l'universsombrât-
ildanslapauvreté,nousoublionsquenousallonsmanquerde
toutenexcédantlesfondsdel'entrepriseetquenoussommes
déjàtropnombreux
pourêtreàmêmedenousmaintenirtelsquels.Nuln'osepublie
rqu'enmoinsd'un
sièclelesdésertsauronttripléleurétendueetcemalgréleseff
ortsincroyablesque
nousdéployons,malgrénosréservoirsetnosbarrages,etmal
grénossystèmesde
canaux,malgrétantdemontagnesd'engraisrépanduessuru
nsolquis'épuise
irréversiblementàforcedenourrirtropd'hommes.Ilestvraiq
uenousnous
produisonsdeplusenplus,maisceplus-
lànesuffitguèreetlabatailleestd'oreset
déjàperdue,onmourradésormaisetdefaimetdesoifparmilli
ers,pardizainesde
milliersetparcentainesdemilliers,demainparmillionsetsan
sremède,on
boucleradansleurmisèredespaysentiersainsiquesousStali
neuncertainnombre
deprovinces,àmoinsque-parunmouvementdecharité-
l'onn'entreprenned'en
exterminerleshabitants.Lacharitéveutquel'ontueleshomm
esensurnombre,
pourqu'ilsnesoientpascriminelsetnenousfassentpascoupa
bles,nousdevons
systématiser l'horreur ou succomber sous elle.
Cequej'avance,paraîtinhumain·,maisnousavonschoisidel'
êtreoùlamatière
manqueetlesdélaissontimpossibles.Lemonde,quenousha
bitons,estclos,à
jamaisclos,etnousn'ensortirons,quoiqu'ilarrive.Lemonde,
quenoushabitons,
estdévoréparl'hommeetl'hommeestaumomentdedevenirl
ecancerdecet
œcumène:ilneluisuffitpointdelerongerenl'épuisant,ilfaute
ncorequ'ille
souilleetlepollueenl'infectantparsaprésence.Nousnesavo
nsdéjàquefairede
nosexcrémentsetdenosmorts,noslacsetnosrivièressetrans
formentensentines,
lamerestprofanéeaulargedenoscôtes,l'eaudouceseretired
anslesprofondeurs
dusoloùnousnousfatiguonsdelasolliciter,lesnappessouterr
aines,quenous
décelons,seronttariesenmoinsderienetriennelesremplace
,touteslesforêts
tombentsouslahacheetmalgrécesreboisementsspectacul
airesdontonnous
console,lesterresperdentleursselsminérauxetcequenous
mangeonsrenfermera
deplusenplusdevide.Demainnousnouségorgeronspourlap
ossessionde
quelquesbagatelles,cesbagatellesserontlestrésorsdenosp
etits-neveux,nous
seronspauvresetnousn'échapperonsàl'indigencequ'enred
oublantd'inhumanité.
LorsquelaChinebarreral'Indus,laBrahmapoutreetleMékon
g,lorsquelespays
oùleNilprendsourceréclamerontlapartquileurrevient,etlors
quel'Euphrateet
leTigredevrontféconderl'Anatolie,lePakistanetl'Indeetl'Ind
o-Chinepériront
defaim,l'Egyptedeviendraletombeaudesonpeupleetl'Iraq
neseraplusqu'un
désertsalé.Cesontlàdesprévisionsmathématiquesetnonde
sprophéties
messianiques,jelesemprunteàl'œuvredessavantsetnonpa
saufatrasdes
astrologuesnidesgazetiers.Laréponseàl'érosion,lafaim,etl
aréponseàla
subversion,jevousladonneenmille,leracisme.Leracismeetl
afaim,telssontles
fondementsdel'aveniretj'yvoisl'ordrelepluscohérent,unor
drequipourra
durerdessiècles,enéteignantàjamaislessubvertisseurs.Ca
rici-baslafaimaura
toujours le dernier mot et le racisme l'armera de lois
constitutives.
EVIDENCE.
C'estunassautdementeries,plusunevérité,quisedérobe:le
peuplesubirales
unes,lephilosophecourrasusàlaseconde.Voilàlesdeuxfaço
nsdeprocéder,ceux
quiprétendentqu'ilenestunetroisième,ontchoisilapremière
,lephilosopheest
toujoursavertidusortqu'ilsluiréservent,ilserapenduquelqu
ebeaumatinou
renfermé dans un asile, pour tenir compagnie aux
lunatiques.
Lephilosophesaitqu'àdonnerdanslavue,lesmanquements
universelsserendent
invisibles,ilenaluladémonstrationdanssonHegel,maisunpo
èteanglaisl'a
résuméedansunephraseenaffirmantquec'estlecaractèred
ominantdenotre
espèceden'avoirprésentàl'imaginationcequ'elleporteaufo
nddesamémoire.Le
mondeestpleindegens,quin'imaginentcequ'ilssaventetqui
refusentde
comprendre ce qu'ils voient. .
Quel'hommesoitheureux,lafoinel'aprévunilamorale,quara
ntesièclesle
récusentd'unvoix,l'histoireetlestraditionsl'infirment,lesha
bitudesdepensée
s'élèventmenaçantesetl'ombredesnuéesformeunemassei
mpénétrable,etmalgré
cesténèbres-
là,l'hommeacrupercevoirlejouretmêmeprétendreaubonhe
urici-
basmaintenantoudansunavenirplusoumoinsproche.Cevœ
uparaîtuniverselet
désormaisc'estlecrigénéral,quel'onétouffeetquifiniratoujo
ursparpercer.Il
veut,iln'ose,ils'interroge,iltremble,ilentreenfermentation,i
lrequiertl'absolu,
sonpassélerenvoieàl'espéranceetl'espéranceleremplitder
êvesinsensésoude
frayeursmortelles,sesbergersveillentetl'égarent,decraint
equ'ilneleuréchappe,
illessuitmaletc'estparlassitudeautantqueparfidélité.Lemis
érable,ilaraison
pourlapremièrefoiscontresesprinces,sesprinces,néanmoi
ns,nepeuventrien
pour lui car ils n'entendent plus à ce qui leur arnve.
Acedésirn'aréponduquelemensonge,quedoublelamenace
etqu'armela
terreur,toutsembleconspireràvouloircequel'ondétesteetpl
usnosvœuxsont
justes,etplusnousexpionsl'audacequilesforme.Nousrêvon
sd'êtreProméthéeet
nouspeuplonsl'abîmedenosavortements-hélas!
recommencés,nousquiparlons
dechangerl'universpourn'avoiràchangernous-
mêmesetquichangeonsencore
malgrénous.Commentsortirdulabyrintheetqu'est-
ceàprésentquenos
évidence?
Nulnes'yreconnaîtetnulneparvientàs'yconcevoir,ilfaudrait
s'arrêter
etprendrequelquetempslereculnécessaire,ilfaudraitrenou
eravecl'intemporelet
sesoustraireauxloisdenotrefinitude,maissansnousrengag
erdansleparcoursdes
vieilleslunes.Sil'hommen'abolitenfinl'Histoire,elleirasema
ntlechaoset
multipliantlesmisères,nelaissantqueremousenplace,nefo
ndantqueprestiges,
n'imposantquefuméesetnelaissantquedenousenchaînera
uxvariationsqu'elle
n'arrêtera de démentir, plus que la nuit, trompeuse, et
plus que l'absolu, totale.
L'Histoiren'estpasl'évidenceetsinousn'arrivons,duseindel
apremière,àtirer
laseconde,sinousneparvenonsànoussoustraireaumouvem
entdialectique,afin
denousancrerdansunetranscendanceàpartirdelaquelletou
testmesurableet
l'hommereconquissurledésordre,nousdeviendronslesserf
sdelafatalité.Nos
religionsnesontpasàlamesuredesmoyens,cequ'ilnousfaut
c'estuneRévélation
nouvelle,lemondequenoussubissonsdoitêtrerepensé.Déte
rminernotre
évidence,leseulproblèmelevoilà,l'Histoirenousenseigneàc
eproposqueceux
quineparviennentàsedéfinir,ontlechaospourmaîtreetlamo
rtpourdestin,
nousn'échapperonsàlamortquiienretrouvantunordre,l'ordr
ecommencedans
leCiel,jamaisailleurs,larestaurationduCielpréludeàl'ordres
urlaTerre.La
Terre,elleestànous,quandnousavonslesmoyensdelaprendr
eetsanslesformes,
nousmanqueronsdetitres,lestitresnouslescherchonsdansl
eCiel,lefondement
del'ordrereposesurnostêtes,lalégitimitédescendetsanslal
égitimité,nousne
sortons du labyrinthe qu'est notre évidence.
FAIM.
C'estunemaladiehonteuseetquilesremplaceratoutes,tout
eslesmaladies
achèverontpardisparaîtrepourquelaseulefaimtriomphe,à
moinsquelalogique
nes'enmêle,remèdeaffreuxaujugementdunombre,remède
attentatoireàla
Divine Majesté, selon les prêtres.
L'histoiredelafaimmériteraitunlivre,celivrenousenapprend
raitdebelleset
qu'ilestdeuxfaçonsderégenterlespeuples:l'uneconsisteenl
'artd'emplirle
ventreetdeviderlatête,seloncequerecommandaitunphilos
ophedelaChine,
l'autre,beaucoupmoinsonéreuseetlaplusgénéralementreç
ueconsisteenl'art
d'emplirlatêteetdeviderleventre,aunomdelaspiritualitéchr
étienneetd'une
phraseattribuéeàJésusdanssondialogueavecleDiable.Dieu
n'ayantpuchanger
lespierresengalettesetl'hommenevivantpasquedepain,les
econdprocédéne
manquera de s'imposer à tous.
Peupleaffamé,peuplesoumisetdanslesgrandsEmpires,unn
ombreimmense
d'âmessubsistaientàlamercideladisette,aujourlejouretdan
sl'effroidu
lendemain,celapendantlessièclesetlesmillénaires.Lamass
edeshumainsfut
toujourspauvreetsouventmisérablementnourrie,lesplushe
ureuxparurent
jusqu'auxtempsmodernesquelquesSauvagescourantlesfo
rêtsetlesBarbares
cavaliersetpâtres,ailleursleprogrèssefitauxdépensdesma
sses.Lamasseest
véritablementlesous-
produitdelacivilisation,lesunsl'appellentdemanœuvre,les
autresdeperditionetMarc-
Aurèleparladefourmis.Lesnationsalimentéesde
céréalesfurentlaproiedespeuplescarnivores,leursclassesd
ominantesenétaient
issuesetmêmeenChineungentilhommeétaitparexcellence
lemangeurde
viande.Cesnotionspourraientredevenirtrèsactuellesetdan
slesgrandsEmpires
prétendussocialistes,lesmilitairesetlesmembresduPartine
mouraientpasde
faim, alors que la famine avait raison de ceux qui
traversaient leurs plans.
FAMILLE.
Moinsunétatqu'unprivilège.Oùdixpersonnesviventendeux
chambres,lesliens
delafamillecourentfortunedeserompre,s'ilsnesedoublent
moyennantl'inceste.
L'enfantdupauvren'apasdroitàl'innocenceetlamoralenel'a
vouejamais,
sourdeàl'horreur,maispoussantdehautscris,oùparaîtlerem
ède.Etleremède
quelest-il?
Quelafamillenesoitplusouqu'onlamettesurlepiedquelamor
ale
exige,enfinqu'abondentlesmaisonsoùselogeravecdécenc
e.Lesmaisonstardent
àveniretl'onprésumequ'ellesneviendrontjamais.Autantsu
pprimerlafamille,
l'enfantn'yperddeuxfoissurtroisquelemauvaisexempleetle
sidéeslesplus
absurdes.Noussommesdéjàtropnombreuxetlesfamillesso
ntpeuplantes,
réglons-
noussurLacédémoneetséparonslesjeunesparrangsd'âge,l
esélevant
ensemble,quitteàlesdiviserselonlespenchants,qu'ilsanno
ncentàmesure.Un
seul pâtit, mais neuf y gagnent.
D'iciàpeudegénérations,lepeuplementdel'universseferad
anslesrègles,le
chaosprétendumoraloùnousvivonsetquenousqualifionsd'
ordreseramishors
laloi,laconceptionneseraplusjamaislibre,l'enfantn'auraplu
sdefamille,depère
nidemère,ilpousseracommeuneplanteenunbocal,lesfouse
tlesmaladesseront
impossiblesetjamaisplusilnenaîtrademonstrestombantde
hautmal,àl'instar
desaintPauloubiendeMahomet.Quelheureuxjouroùlessava
ntsremplaceront
MM.lesenragés,quidialoguentavecl'Eternel,lesfillesécouta
ntdesvoix,qui
sombrentenextase,etl'arméedesélus,dontlesprièresinterc
èdentinlassablement
pour nous, afin de retenir le bras de Dieu!
Enattendant,ledevoirconjttgalestapprouvédesmoines,les
moinesenontfixéle
détail,réglélemouvementettracéleslimites,lafemmeestleu
rjouetetl'hommeà
traverselle,lesexeestdansleursmains,l'orgasmeetl'agonie
sontlespiliersdeleur
puissance.Quandl'hommesauracaresserlafemme,lafemm
eleluirendra,les
moines iront consoler les veuves et les vieilles.
Enattendant,nousnesortonsdel'anarchie,enfantssurenfan
tsnaissent,
indésirablesetvouésàlafamine,lesdésertsformentlequartd
esterresémergéesau
lieududixièmecommeavantunsiècle,lescouplessechevauc
hentetlesmoines
poussent,lesvillessemblentéclater,lesmoralistesgraveme
ntpérorentsurla
saintetédelafamille,nousbuvons-toujoursvierge-
l'eaudenoségoutsenplusieurs
endroitsneuffoispolluéeetpurifiéetriomphalementpourladi
xième,lespapes
admonestentinlassablementlesjeunesmariés,lafaimetlera
cismenousattendent,
maisil-
estdespaysoùlescélibatairesn'ontpasdroitàl'existenceetpr
esque
partoutonrefuseauxconcubinsdeschambresàl'hôtel,alorsq
u'onlaisseramonter
deuxmâlesaussibienquedeuxfemelles.Admirezlalogique!
Ceuxqui,dansleurs
sermons,soutiennentquelalettretue,immoleraientnotreav
eniraumaintiendela
lettre:ledevoirconjugal,lavolontédeDieu,l'exempledenosp
ères,lamajestédes
lois,lestraditionslesplussaintes.Lafamilleadoucitlesmœur
s:lesbourreaux
d'Allemagne,quelspèresadmirables!
Ilspassaientdeleurfourauxbrasdeleurs
enfants,leurchasteépouseveillaitsurlelit,unlitsurmontéd'u
necroix,dontleurs
pudiquesfeuxembrasaientlescourtinesetfaisaientgémirles
ommier.0Ciel!que
devertus!Sauvez-moi,Seigneur,deshonnêtesgens!
Vouseûtesbienraisonde
préférer les filles et les publicains!
Votresalut,mortels,estenvosmainsetvouslenégligez,lepau
vremêmen'ena-t-il
pasdeux?
maisl'unesuffitàvousrendrelibres,etlesspirituels,lesspiritu
elsqui
vousprêchent,qu'ont-ilsenfinquevousn'ayez?
Dieuvoussecondeetvousrestez
aveugles.Abaissezvosregardssurnotrefrèresingeetpuisha
ussez-lesverssaint
Bernard,saintFrançois,saintDominiqueousaintIgnace...lac
ageetlecouventse
répondent,touslesmystiquesontlutté,souffertetsuccombé,
leurspénitences
n'avaientd'autrecause.Envérité,jevousledis,lavertun'aura
jamaisétéquece
vice,baptiséparJean-
Jacquesdunomdeviceéquivalent,etsivosmaîtresvous
refusentlemoyendetromperlanature,voustromperezvosm
aîtrespourquela
nature soit vengée.
FANATISME.
Lefanatismeestl'antipodedelavolonté,lavolontén'ariendef
rénétiqueetnul
abattementn'envientàbout.Lespeuplesfanatiquessontdes
peuplesindolents,
leurindolenceatoujoursledessus,lesmouvementsderagele
sépuisentetquandil
cessentd'écumer,ilstombentenfaiblesse.Cesgens-
làfontmerveillequelquesjours,
ilsdormirontlerestedel'année,lacohérencemanqueàleurgé
nienationalets'ils
nebranlent,ilssontmorts,euxquines'appartiennentplus,dè
slemomentqu'ils
nesedonnent.Lefanatismemeparaîtlavolontédesfaiblesetc
ommelaplupart
desêtressontensevelisdansleurnéant,lefanatismeseular"i
sondeleurindolence.
Quelmondeoù,pourseremuer,ilfautqu'ondéménage!
Lefanatismeest
malfaisantetquelquebienqu'ilsepropose,ilestladémesuree
ntéesur
l'impuissance, il n'est pas l'énergie et qui découle d'un
excès de force.
Est-ilbesoindedirequelespeuplesfanatiquessontreligieux?
etquelareligion
retranchée,ilscourentaventured'êtreimmondes?
UnMusulman,quinecroitplus
àrien,contractesouventtouslesvices:sareligionformaitune
sphèrecloseetqu'il
ensorte,ilneseraplusretenuparquoiquecepuisseêtre.Lefan
atisme,enlui,
paraît-hélas-
lemoindremal,c'estl'Homoreligiosus,nonpasl'Homosapien
s,il
n'eutjamaisl'idéenidel'espritciviquenidelamoralenaturelle
,enluitoutse
confondetsilapierred'angleestrejetée,iln'aplusdemaisono
ùvivre,ilestàla
mercidumondeetdesachair,d'unmondequ'iljugeirréeletd'u
nechairqu'iln'a
passudomestiquer.Lâchonslemot:cethommenecroitpasen
l'hommeetdeiSa
partc'estunepreuvedesagesse,cariln'esthommequ'àdemi,
d'oùles
prosternementsdevantl'autremoitié,quejamais,jamaisiln'
attrape,maisdont
nous,quil'avonsconquiseparfoisetdehautelutte,nousl'accr
éditonsàtort.A
quoi bon tant de générosité face à des insolvables?
FASCISME.
LeFascismeestundonducieletlerempartmêmedel'ordre,so
nfondementse
perddanslesnuées,satêteestlégionetc'estpourquoinulnel'
avue,maiscequ'il
touche,illerevêtdesagrandeur.Ilrenouvellelesmystèresine
ffablesetbannitla
logique,hormislasiennepropre,laquelleestdetoutprendree
td'abolirlereste,il
sembleracequ'iln'estpointpourn'êtrejamaiscequ'ilsemble,
ilpréférerajouer
surlesmotsetquandlesmotslejugent,illesavalerasansdiree
tceuxquiles
emploient, expieront leur audace.
Ilnesuffitpasdemourir,lorsqu'ilnousledemande,ilfautquel'
onsoitmort,en
necessantdeprouverqu'onmilite,ilaimebrasetjambes,ilaim
eraitqu'onmarchât
surlatête,maisiladespudeursétranges,quifontledésespoir
deceuxquile
révèrent.Lesnations,illesrendfemmes,ilcultiveraleurdélire
,complicedeleur
jouissance:ellessontàsesyeuxcequel'artnousdérobesousl
afeuille,illes
enflammeetlessoulage,sesargumentssuprêmesétantdeso
rgasmesetses
préliminaires,descoupsdemassue.Envérité,lemariagedela
violenceetduplaisir
estsonchef-
d'œuvre,ondiraitunemainquivousétrangleetvouschatouill
e.Est-
cemerveillequ'ilaitpourclientsfillesetsouteneurs,damessu
rleretour,prêtres
mangeursdefeu,garçonspleinsdeboutonsetd'espérance,pl
usquelquesnobles
sansavoiretforcecourtaudsdeboutique?
Ila,dureste,toutpromisàtoutle
monde:auxrichesplusd'autorité,auxpauvresplusd'égalité,l
apaixauxcivilsetla
gloireauxmilitaires,lemaintiendestraditionsauxpèresdefa
millecommeaux
gensd'Egliseetl'assuranced'unerévolutionàlajeunesse.Iles
taveclesfortsen
niantqu'illesgoûte,ilflatteralesfaiblesenleurdissimulantqu'
illesméprise,il
mentcommeilrespireetsitôtqu'ilnement,ilestàboutdesouffl
e,ildéfaitcequ'il
prêcheetcequ'ilinterdit,illevalide,ilcorromptlesidéesets'ilf
aitunjourplace
nette,levideenalasurvivance.Ilparaîtàlafindestemps,c'estl
eplusbeau
rongeurquisoitetnousl'approuveronsderuinercequimérite
depérir,ilestune
contrefaçond'Eros,ilformeuncoupleavecleNihilismeetlesd
euxfrèress'aiment
d'amourtendre,Erosesttouràtourl'amantetlebardached'An
téros.Carle
Fascismeaurabeauviolerunpeupleetfairemontred'unevirili
ténonpareille,qu'il
n'enserapasmoinslecomplaisantduNihilismeetlegitond'un
paradoxe
monstrueux.
Ilhaitl'intelligenceetc'estàquoinouslepouvonsconnaître,ilp
arled'espritde
finesseetbranditlegourdin,dontilcaressenosépaules,ilenar
rivetoujourslà,
milledétoursl'yportent,iln'apasd'autresexplicationsànousf
ournir.Jevousle
dis:iladecespudeurs,maissijamaisillesabdique,l'énormitéq
u'ilnousétaleade
quoichangerlaMéduseenpierre.Onsedemandecequ'ilabo
mineraleplus,dela
logiqueoubiendeladialectique?
ilvoudraitlesconfondreenunemême
réprobationetlaisserlechamplibreauxnuées,quiluipassent
parlatête,ilrecourt
cependantàlalogiquepourlégitimersesplatitudesdevantun
parterred'épiciers,
alorsqu'ils'armeradeladialectiqueàl'heuredejustifiersescri
mesfaceaumonde,
iltrouvelemoyendesesoustraireauxobligationsdel'uneauss
ibienquedel'autre
enabusantdelaphilologie,ildétermineralesensdesmotssel
onlesintérêtsde
l'heureetdelasituation.L'ImpératifCatégoriqueduFascisme
estden'enpasavoir,
celaluipermetdelescumuler,ilenatroisdouzainesderechan
ge,cesontunpeu
ses uniformes de parade et lorsqu'il marche nu, les
nations se voileront la face.
Cequ'ilnousdissimule,onnel'ignorepasautantqu'onleprofe
sse,onledevineet
lesavoure,ilalebongoûtderuseretnousluisavonsgrédesfor
mesqu'il
emprunte,ilpillenoblement,ilfardesansrougirets'ilnevousg
uérit,ilaledonde
colorertouslesulcères,leplâtres'yferamétal,labourre,soiee
tletumulte,
symphonie.Ilouvrepartoutdesbureauxdeventoùl'ons'étran
gleàforce
d'admirer,iladesarméesdeclaqueurspayésaujourlejouràta
ntpartêteetqui
s'avancentàsasuite,enmangeantlepayscommelessauterel
les:qu'ilassècheun
marais,illepublieàsondetrompe,etlorsqu'ilperceunemonta
gne,ileninstruit
lesterresémergées,sonartestd'appuyersurl'ordinaireetdel
emuerellprodige,
mais il n'excellera pas moins à glisser sur l'inavoua .. ble.
L'Histoirenousapprendqu'ilfutmisautombeaucommeLazar
eetqu'ilressuscita
danslamauvaiseodeur,plusvivantquejamais.Ilestl'oiseauP
hénix,ilperche,il
siffle,ilasacour,ilprometdesmiracles,ilbatdesailes,ilprendr
al'essor,ilplaceet
siprésentementl'onn'oselenommer,demainsonnomiravol
erdeboucheen
bouche,après-
demainilobligeral'Astreàsecoucherenpleinmidi,quitteàsel
ever
àsaplace.Ilestlesimplificateur,cequ'ilosa,lesmotsneledépe
ignentetc'estde
bonnefoiqu'illaisselelangageàvauderoute,nousréduisantà
l'onomatopée,il
nousveutglossolales,ilyparvient.Alasoumissionparfaiteilpr
ometl'innocence
etl'associât-
ilaucrime,onn'estjamaisenfauteàmoinsdeluidésobéir,lepri
vilège
desesmilitantsseral'étatd'enfance.CarlesFascistessonthe
ureux,ilsneseposent
deproblèmes,ilsviventdansunmondedelégendeetsurleque
lnotreobjectivité
n'aprise,lescontradictionsnelesarrêtentpasetlesconsignes
leursuffisent,enfin
ceshommesmarchentsansdélibérer,pourpeuqu'ilsaientde
sordres.Leurs
adversairesleurreprochentd'êtrealiénésetpossédés,maisl
epremierestune
apothéoseetlesecond,unehypostase,etnousnousdemand
onscequ'ilsleur
offrentenéchange?
L'âmedespeuplessesitueentrelesfessesetquilachercheda
ns
la tête leur fera perdre goût à l'existence.
FINANCES.
LeMysteriustremendum,auprèsdequoilathéologieestunba
vardageaimable.
Deshommes,paraît-
il,arriventàledémêler.Heureuxmortels,Dieuvousassiste!Il
faut,pourenveniràbout,laGrâcehabituelle.Avantl'an1914,l'
onétaitretombé
dansl'innocence,l'onavaitdésappriscequ'onsavaitauSiècle
desLumières,
l'Europen'avaitpasconnudecrisemonétaireetcependantvi
ngtlustres,àpart
quelquesspécialistesnulnesefaisaitplusd'idéessurladéval
uationniconcernant
l'inflation.Cequel'onépargnaitencestempsfabuleuxnecha
ngeaitguèredevaleur
etplusieursmillionsd'hommes,àtraversl'Europe,vivaientde
leursrentes,onne
payaitpasmêmed'impôtsurlerevenudanslescontréeslespl
usfavorisées,comme
laFrance.Lesystèmeavait,certes,sesvictimes,lesouvriersd'
abord,lesemployés
ensuite, les femmes pauvres et, dans le lointain, les
peuples du Tiers-Monde.
L'an1914ouvritlabrècheetdepuislorsnuln'asuréparerladig
ue,l'inflationetla
dévaluationnousaccompagnentaujourlajournée,ellessontl
'ombredenotre
évidenceetquiparfoisnousenveloppe.Noussavonsquecequ
enousépargnons,
perdsavaleurettombeàrien,etmalgréce,lesgensmodestes,
parunehabitude
acquise,épargnentetvoientfondreleurdépôt.Noussommes
accablésdetaxesetde
contributionstoujourspluslourdesetplustyranniques,nousr
enouonsavecles
dernierstempsdeRomeetnousnoussouvenonsdeleurscont
ribuablespersécutés
parlefisc,torturésetparfoisbrûlés,nouscraignonsparmome
ntdemarchersur
leurstracesetnousnepouvonsfuircommeeux,quiseréfugiai
entchezles
Barbares.Nosderniersrentiers,lesplusmalheureuxd'entrel
eshommes,meurent
defaimetc'esttoutjustesil'onnes'enmoque.Lesouvriers,les
employésetla
majoritédesfemmespauvresontgagnépassablementauch
ange,ilsserendirent
assezdangereuxpourquel'Etatn'osâtcontrecarrerleursvue
setleurcédâtsurune
moitié des chapitres.
Lecapitalestdutravailmisenconserveetquifinitparengendr
erducapital,sans
recourirmêmeautravail,dontilétaitissu:c'estàcemomentq
uepréludela
richesse,larichesseestuneruptured'aveclanécessitégénér
aleetc'estlelieude
sûreté,quinouspermetdeprendredureculetdenoussoustrai
reàlafinitude.Les
lettresetlesartsmesemblentunetranspositiondelarichesse
,lespeuplespauvres
ontparaccidentunécrivain,ilsn'ontjamaisunelittérature,la
massedeshumains,
quilescomposent,restentdesavortons.Lespeuplesrichesetl
espeuplespauvresse
substituentauxclasses,l'ouvriernord-
américainestunconservateur,l'ouvrier
allemandunmodéré,l'ouvrierfrançaistendàdevenirunpetit-
bourgeois
réformiste,ilparaîtridiculedelesvouloirsolidairesdel'ouvrie
rsous-prolétairede
l'EgypteouduBrésiletsilespremiersétaientmisauchoixd'ass
ommerlesseconds
oubiendepartagerleurlot,ilslesextermineraientpromptem
ent.L'ouvriernord-
américainseradeplusenpluslepilierducapitalisme,ilserapa
trioteet-s'illefaut-
raciste,ilsuivra,cefaisant,sonintérêtetl'intérêtd'unhomme
ayantpassablement
àperdren'arienàdémêleravecceluid'ungueuxmalsain,mal
nourri,malinstruit,
laid comme un singe et vicieux par-dessus le marché.
Lespeuplespauvresontmanquéladiligence,ilsnerattrapero
ntletempsperduni
mêmeauboutdeplusieurssiècles,leuravenirestl'esclavage,
ilsdeviendront
toujoursplusmalheureux,lespeuplesricheslesrançonneron
tavectoujoursplusde
férocité,pournepass'appauvrireux-
mêmes,carleurrichesseestàceprix.Unseul
exempleledémontre,celuidesprotéinesanimales,tiréesdel
afarinedespoissons,
etsanslesquellesnousmanquerionsenEuropedebeurre,d'o
eufsetdefromage,et
devolaille,etdecharcuterie,carlesmerveillesdenotreélevag
ereposentsurun
accaparementdesprotéines,dontnousprivonslesSud-
Américains,maisdontnous
gaveronsnospoulesetnosporcs,lesquelspassentavantlesc
entmillionsd'affamés
du Continent dans l'ordre de nos préséances.
Lamonnaie,jel'appellesang,letravail,moelleetlasecondefo
rmelepremier,
alimentantlefleuvedelavie.Quesilelabeurchôme,laqualité
dusangbaisseàla
longueetfauted'unemonnaiestable,oùlavaleuracquiseser
enferme,lamasse
périclitera,pourtravaillerdemoinsenmoins.Lespeuplespau
vressontdespeuples
anémiques,lamisèreestuncercleetl'onytourneendescenda
ntlapente.Alorsle
rétablissementdelacorvéeroyaleestledernierremèdeetsile
fanatismela
renforce,lepaysdoitguérir,opposantàladésoIationl'abusde
touslesmoyensàla
fois.Lesacrificedemillionsd'hommesetdurantletempsnéce
ssairecolmatera
l'abîmeoùl'ons'enfonceetc'estenmarchantsurlesmortsque
l'onsehausserapar
d'infailliblesconséquences,pourrompreenfinlecercleetsort
irduchaos.Les
peuplesvertueuxetforts,commelesChinoisetlesRusses,sur
montentl'enfer
méthodiquequ'ilss'imposent;lespeuplesvicieuxetfaibles,c
ommeceuxduBrésil,
del'Egypteetdel'Inde,ensortiraientplusfaiblesetplusvicieu
x,ilsnesontpasàla
mesureduremède,leCommunismeditdeGuerreetleCapitali
smeditd'Etat
achèveraient de les réduire à l'impuissance.
Jeparletoujoursdesfinances,carils'agitencored'elles,maisl
essystèmes,dontje
traite,ontvoululestourneretc'estparoùleurMatérialismerév
èlesanature.Le
Matérialismeignoraitl'espérance,ilsemoquaitdel'utopie,ilé
taitsurlavoiede
l'objectivité,maiscefutceluidesAnciens.Lenôtresous-
entendl'essentieldela
théologiemessianique,dontl'abondanceillimitéeestl'undes
caractères.Or,
l'abondanceillimitéeestundélire,elleexisteraitpourcentmill
ionsd'humains,s'ils
prenaientlasuccessiond'unmondeoùtroismilliardsetdemitr
availlentetquele
restedel'humanitétombâtdansunetrappe.Maisnous,nouse
xcédonslesfondsde
l'entrepriseetnousréduisonsànéantlesmarges:lesmargesd
isparues,leprofit
cesseaveclalibertédeleprétendreetl'absoludevientlaseule
règleparmiles
hérétiquesetlessacrilèges.AunomduMatérialisme,onexorc
iseralesloisdela
monnaie et l'on immolera les nations sur les autels de
l'espérance.
FOI.
L'onperdl'usagedelafoi,nonlebesoinetlebesoinnemanquer
ad'enrétablir
l'usage,aprèsquelquesmalheursetforceridicules.Lafoin'aja
maisétéqu'un
besoinphysique,onaparlédesoifàcepropos,lasoifnenousdé
montrepasque
l'eausoitbonne.Lemal,queDieupermet,abuseétrangement
delalicenceetl'on
voudraitqueDieufûtplussévèreoulemalplustimide.Lesméc
hantsparlentfort
desdispositionscachéesdelaProvidenceetl'onvoitbienqu'il
sn'ontpasàs'en
plaindre,oùlesplusmanifesteslesappuientetl'universnesor
tpasdeleursmains,
depuisqu'ilestunmondeetdesméchantspourluidictersesloi
s.Lefondde
l'abîmeestlaplatitudeetl'ineffableestricheenpauvretés,ma
isn'oublionsicique
l'hommeleurressembleetqu'ilsevengeduconstat,ennousfa
isantpérir,sinousle
dégoûtonsdesonimage.Onabesoindel'innocenceetpluson
adetorts,pluson
veutdemartyrs,lesquelsobligerontinfinimentceuxquilesm
ettentencampagneet
ne demandent rien, puisqu'ils y meurent.
Lafoidesprincesestlamécaniqueàtuerlescrupuleetc'esten
outrel'artd'évacuer
laconscience.Lafoidessubalternesatoujoursmoinsderesso
urcesetplusilsseront
malheureux,plusilssesentirontcoupables:l'ordreestsauvé
parcetteéquationet
biendesphilosophesnelajugentpasabsurde.Enlamatière,le
derniereffortet-
selonsesapologistes-
leplushautdegrédelaspiritualitéconsistentàchangerles
fléauxenépreuvesetlescalamiteuxenmignonsdelaProvide
nce.Fourbedeçà,
fourbedelà,maishorslamenterie,ilnenousrestequelaviolen
ce,plusinhumaine
quelafourbe.Sechercherdescomplicespourimmolerensem
bledesvictimes,tel
estlefondementàquoilaplupartdenosreligionsseramènent.
Domestiquerles
peuplesenleurproposantdescompensationsimaginairesetl
eurcréerdesbesoins
enéchangedeleurservitude,pourquela.servitudeseredoubl
e,c'estl'ordinairede
la foi la plus clémente. Jugez de ce que seront les plus
admirables!
GUERRE.
Laguerreestjuste,quandnouslavoulons,etdeuxfois,quandn
ouslagagnons,
ailleurselleestabominableetl'hommequil'approuverait,un
monstre.Onnela
perdjamais,quel'onnesoittrahi,maisdansl'honneuretlecou
ragemalheureux
estuneformedusublime.Laguerreesttoujoursdéfensiveetm
êmesinousl'avons
déchaînée:héquoi?lemalest-
ildeprévenirceuxquivonttramantdenouscourre
sus?ilsnesemeuventpoint?l'insigneperfidie!Ah!
qu'ilsserendentpleinement
coupables,ennouscherchantquerelleetque,degrâce,ilsnou
sattaquentàl'heure
où nous nous savons les plus forts!
L'écoledesvertus,ellefaitl'hommeaimable:unvainqueurto
utsanglant,auprèsde
quelquefemmeécheveléeetqu'ilviole,aumilieudesruineset
desmorts,quelle
peinture!
Celaréchauffel'âmeetlevieillardglacéretrouveunpeudesaj
eunesse.
Quederavissementssousl'héroïsmeoùledevoiretleplaisirs'
accordent!L'affaire
tientduhochepot,onpiquelà-
dedansetl'onramèneauboutdesafourchettele
brigandageetl'immolation,lalicenceetladiscipline,laboue,
etl'idéal,maisle
drapeau couvre la marchandise.
QuiveutfermerleTempledelaGuerre,devrascellerlabouche
del'Histoireet
l'exilerdanslesabîmes,c'estunepropositionqu'onneréfutep
oint,resteàtrouver
desvolontairesetl'onn'enrencontrajamais.Ilestconstantqu
esitousleshùmains
oubliaientàlafoisl'essentieldeleursannales,touslesproblè
messeraientplus
facilesàrésoudre,maiscommelaplupartysemblentattachés
plusqu'àleur
existenceetquecetteraisondemortestaussileurraisondeviv
re,nousdevons
surmonterleparadoxeenrestantdansl'Histoireet-
sipossible-moyennant
l'Histoire même.
L'ordreselonleshommesapourobjetlaguerre,l'ordreselonle
sfemmesapour
objetlapaix,maislesecondpassepourimmoral,decequ'ilprô
nelamollesseet
roulesurlavolupté.Quandmêmeilenseraitainsi,l'étatdenos
moyensrendrait
encorepréférablecequenoussommesdansl'usaged'estime
rindigne,nosvertus
semBlenttropcoûteusesparmidesœuvrestroppuissantes.N
ousdevonschanger
d'axeetbâtirl'ordrenouveausurunfondementounostraditio
nsnevoyaient
qu'undésordreetnotremoralequ'uneaberration,carsinousb
alançons,nos
moyens,eux,n'hésiterontàretombersurnous,quin'avonssu
nouséleversureux
etquitteàchangerd'axe.Lafemmeestl'antipodedelamort,l'
hommeetlamort
fontun,ladominationdel'hommeestletriomphedelamortetl'
hommene
pouvantdonnerlavie,enappelleàlamortdesonnéantetluide
mandeuneraison
de vivre. Même l'absurde a sa logique et la dialectique
n'en vient pas à bout.
Laguerreestdoncreligieuse,touteslesguerressontdesguerr
essaintes,lemonde
sanslaguerreseraitunmondeprofané,leshommesn'yseraie
ntplusmaîtresetla
jeunessen'ycraindraitplusDieu,l'onydéposerait,l'unaprèsl'
autre,lesidéalsqui
fontbattrelescœurs,enflerlesveinesetserrerlespoings,l'éco
ledesvertusy
fermeraitsesportes.Quesijepoussaismonraisonnementàb
out,enallantdansle
sensquenostraditionsm'assignent,j'yverraislesseptsacre
mentsenunetles
mystèresjoyeux,douloureuxetglorieuxensemble,lapanacé
edel'ordre,leremède
omnibusànosproblèmesinsolublesetl'artmajeurdepacifier
nosminemsenles
plaçantentrelesennemisetnosgendarmes,alorsqu'entemp
sdepaix,aulieude
leurtournerledos,ilslesassaillentparderrière.C'estquelapai
xrendlesgens
intraitables et que la guerre aura ceci de bon, qu'elle les
pacifie vivants ou morts.
HÉRÉSIE.
SaintLouisnousenjointd'éventerl'hérétiqueetnousavonsap
prisqu'ilfutla
douceurmême,etTorquémadepleuraitcommeunange,mais
s'ilavaitledondes
larmes,ilnefaisaitpasgrâce.Envérité,jevousledis:l'abîmeso
rtdelanuance,en
chaqueva~iationl'Enferreposearmé;quiprendlepartidemo
llir,sait-ilàquoi
l'exposesafaiblesse?
qu'iltremble,maisqu'ilfrappe,lesyeuxfermésetlesoreilles
closes!
L'aveuglementseratoujoursl'asiledenotreinnocenceetlalu
mière
intérieuren'enseraqueplusadorable.Dieun'estlemaîtrequ'
autantquejesuis
l'esclaveetcequ'Ilestparmoi,jeledeviensparLui,jeveuxceq
ueDieuveuten
déférantsansmurmureràcequel'onm'ordonne.Carleremèd
eàl'hérésieestla
soumissionparfaiteetc'estalorsqueDieunousaime,àtraver
sceuxquinous
dirigent.Ah!
demeuronssoumis,latêteentrelesfessesetleséantlevé!
carc'est
ainsiquelafaveurcélestenousarriveaumilieudecestribulati
ons,oùl'incrédulene
voitqu'undésordreetnous,lessignesdelafin.NosPères,envo
smains,nous
seronsàlafoisl'épéeetlecalice,lionspourvousdéfendreet,po
urvoussuivre,
agneaux bêlant d'amour!
Sansl'Inquisition,lemondepencheàlaruine,lafois'éventeetl
'hommesèche,le
troublerègnesurlesâmesetl'Enfermultipliesesmenées,oùle
sJuifsseuls
prospèrent,maislesfidèlessontàl'agonie.MonDieu!
monDieu!Vousnous
abandonnâtesetchaquejouraugmentenosdouleurs!
Lesviergespeuventconcevoir
sanshomme,lescouplessesoustraireauxdécretsdelaProvid
ence,leslibertins
goûteràtouslesvicesenévitantlesmaladiesqueVotrecharité
répandsurnotre
espèce,lesfemmesaccouchersansredouterVotrecourroux.I
lestgrandtempsque
Votremains'abaisseetques'yplaceenfinl'épée,quisortdeVo
trebouche!Nous
Vousprions,Seigneur,etnousVoussupplionsdebrûlerunemo
itiédecemondeet
denoyeruneautre,afinquetouslesêtressongentàVousadore
r,Vous
exterminereztouslesvivantsaprèsavoirressuscitélesmorts,
àmoinsquecenesoit
l'inverse,leprincipalétantqueVotrerègnearriveetquenouss
oyonsrendusàl'état
d'enfance !
Plaisanterieàpart,siJésus-
Christfûtmortàl'âgedecentans,ilseraitdevenule
premierhérétiquedelafoichrétienneetsiLénineeûtvécusou
sStaline,onl'aurait
fusillé.Voilàcequec'estquedemourirjeune!
MM.lesfondateurs,nesoyezpas
indésirablesetsitôtquevosrêveriesaurontprisconsistance,
nefaitespointlanguir
MM.voslégataires,ilssontpressésdejouerunrôlehistorique!
Lesidéesviventet
leshommespoussentàlaroue,leslendemainsdel'utopiemar
quentleretour
généralàl'ordre,ilenseratoujoursdemêmeetsileMessie,que
lesJuifsattendent,
arrivaittoutdroitduseptièmeciel,ilsubiraitlaloicommune,iln
esauraitfléchirla
rhétoriquenilastatistique,ilcourberaitlefrontdevantl'écolo
gie,lasociologie,
l'économieetlapsychologie,heureuxs'iléchappeànosméde
cinsaliénistes,
lesquelsontleursmaisonspleinesdemessies,deréformateur
setdeprophètes,de
papes et de dieux.
Etlestémoins,m'objecte-t-
on,carilestdestémoins.Lestémoinsdel'événement,
lafablelesimmole,s'ilsnedécèdent,afinqu'ellenaisse,ounet
rahissent,afin
qu'ellesoit.Lesplusgênantsontlapudeurdedisparaître,avan
tqu'onlessupprime
etceuxquelaprudencehabite,ignorent-
ilsqueDieumêmeenSaGloireetsuivi
desArméesCélestesnepèsepasautantdanslabalanc~quele
bâtondel'argousin,
commis à les rosser? Ni les prophètes ni les philosophes
n'ont changé le monde.
Donnersaviepouruneidéeesttoujoursunepreuvededémen
ce,leshérétiques
sontdesfousets'ilsallaientauboutdeleurpensée,ilstombera
ientsurl'équivoque.
Lafoin'ajamaisétéqu'undélireetl'hommeraisonnableimmol
esurl'auteldes
foliesapprouvées,aulieudesaignerpourlesfolies,quel'ondé
sapprouveet
persécute, les enveloppant dans le mépris général, les
unes et les autres.
HONNEUR(S).
Quesil'honneurestunabîme,leshonneurssontdesplatitudes
:plusonenrend,
moinsilenreste,lesingulierfaitbeaucoupàl'affaire.Aquoitie
ntl'honneurd'une
femme?
Auxpréjugésetmaintenantdeplusenplusàsesinfirmitéssecr
ètes.
L'honneurd'unhomme?
Nousvoulonstousêtredesdieuxetnousvoulonsforcer
lesautresàpayerleprixduparadoxe.L'honneurdesfortss'ap
pellelamesure,celui
desfaibles,lavengeance:lemoyendelesconformer?
Leshonneurs,quel'onrendà
l'impuissance,n'ontjamaisétéquedessimagréesetlecourag
emalheureuxquel'on
affected'honorer,pours'honorersoi-
même,enjouantlebeaurôleetdevantune
galeriedepréférenceempêche-t-
illesvexationssubalternes?Cequel'onjugeà
proposdenousaccorder,noussommesperdusinfailliblemen
tdeledevoiràla
clémenceetméprisablesdenel'obtenir,lesarmesàlamain.C
arnotresensibilité
réclamedesépices,l'honneurenestdebeaucouplaplusviole
nte,etnousnous
estimeronsd'autantplusqu'ellesnouscoûtentdavantage.Ai
nsinousavonslepalais
gâté.
Leshonneursmènentàlagloire,vieillecatinplâtrée,ayantun
piedderougeavec
defaussesdents,branlantdelaperruque,miseetremiseenpe
rceetcouchant
n'importeoù,n'importelamanière,avecunsérailpleindedrôl
esàsesordres,que
l'onn'estimeraitsouvents'ilssetenaientailleursetqu'elleren
dillustres,parun
systèmedemiroirsoùlachandelleestmultipliéeenvirontrent
e-sixfois,etparun
lotdeporte-
voix,quisemblentproclameràtouslescoupsl'ajournementd
e
l'évidence et l'arrêt du soleil.
Pourfuir,c'estlecorbeaudel'Archeetdèsqu'unefenêtrebâille
,l'honneurs'envole
etleshonneursvousrestent.L'Europe,unefenêtresurlemon
deou,mieux,un
mille,béantesàl'envi,l'espèrecaptiveràforcedechoixinnom
brables.Lecorbeau
se fera-t-il âne et Buridan, le sauveur de l'Europe?
IDÉAL.
Acemot,l'onfrémitetl'ardeurlaplusmâlefaitéclaterunetem
pêteenchaque
verre,leCielestinvoqué,Dieuprisenchargeettouslesglaives
sortentdu
fourreau.DanslespaysoùleCieln'estpasàlamodeetDieumis
aurancart,les
formessontrestéeslesmêmes,lescontenusseulsportentd'a
utresnoms.L'onsait
quel'idéalatoujoursfuileséclaircissementsetquandl'idéalis
teestobligédevoir
enpleinmidicequ'iladore,lesyeuxclos,aumilieudesténèbre
s,ildevientleplus
malheureuxdeshommes.LeNationaliste-
etcen'estqu'unexemple-aprèss'être
échauffédansleravissementoùlei'symboledelaNationleplo
nge,éprouve,au
sortirdecebainmystique,uneamertumedontnousn'avonsp
asidée:iltombede
sonhautetseretrouveraparmilesruminants,illescontemple
etsasurprise,
malgrésesdégoûtsréitérés,esttoujoursvierge,ilfinitparsec
onvertiràla
dialectique,ilaimesonpaysetjamaissescompatriotes,ilimm
oleralessecondsàla
figuredupremier,celas'arrangefortbiendanssatête.LouisXI
Vfutl'undesplus
grandsidéalistesdesontempsetRobertChalles,l'écrivaindu
roi,rapportecequ'il
ditàM.d'Orléans,sonfrère,lequelluiremontraitlapauvretéd
upeuple:-Hébien,
quandilmourraitquatreoucinqcentmilledecescanailles-
là,quinesontquetrès
inutilessurlaterre,laFranceensera-t-ellemoinslaFrance?-
Cesontlàdespropos
àgraverdanslebronzeetquetoutchefd'Etat,s'ilnelesported
éjàgravésdansson
cœur,devraitassurémentrelire.LesmaîtresdelaChined'àpr
ésentvont,paraît-il,
unmilliondefoisplusloin,ilsoffrentd'unseulcouplamoitiédel
eurpeuplesur
lesautelsdelapatriereconnaissante,onestprisdevertigeenc
ontemplanttantde
grandeur,c'estl'idéalàlamesuredel'électronique.Onsaitqu
elathéologienous
parledetroisrègnes:Nature,GrâceetGloire,et-
selontoutesprobabilités-le
troisième est aux portes.
IMPÉRIALISME.C'estledragondel'Ecritureetc'estlemonstre
delafable,ilest
àlafoislumineuxetténébreux,ensortequ'onlevoittoujours,il
siffle,quandilne
mugit,envomissantdesflammes,ilmordets'ilnetrouveàmor
dre,ilsemordrala
queue.Affligéd'unefaimperpétuelleetdontlasourceestenla
réprobation,ilse
dévorequelquefoisluimêmeet,parmalheur,ilressusciteau
momentoùnousn'y
prenonsplusgarde.Ilapourvrainoml'Autreetnousnousdéfe
ndonsdelui,car
nousvoulonslapaix,lapaixqueveulentceuxquimarchentav
ecnous,nous
sommespacifiques,nousavonstouteslesvertus,maisl'Autre
,quin'aquedesvices
etdontlesvertusapparentessontdesvicesretournés,cornel
aguerreetsoufflela
tempête.
Nosprinces,quinousaimentetquinesongentqu'ànotrefélicit
é,gémissentplus
quenousauvudenosmisèresetnoussavonspareuxquel'Imp
érialismeestla
raisondenosépreuves,ilnesepassedejourqu'ilsnenousenpa
rlentetquand
nousdormons,nousrêvonsdumonstreetmêmec'estalorsqu
enousl'apercevons
lemieux.Carl'Impérialismeestlégion,ilprendmillevisages,il
n'estpasoùnousle
croyons,nospèresl'appelaientleDiableetl'EspritdeMenson
ge,maisnous,qui
sommesdesathées,noussourionsdeleurdélire,lemondeest
régiparlesloisdela
Natureetcellesdel'Histoire,nossavantsontdéterminélesun
es,nosmaîtres-qui
sonttousdeprofondsraisonneurs-
observentinfailliblementlesautres,nossavants
etnosmaîtresmarchentlamaindanslamainpournouscondui
reauport.Ilne
nousrestequ'àterrasserl'Impérialisme,ilestl'uniqueempêc
hementàlafraternité
despeuplesetnousensommeslesseulsartisans,c'estnousq
uidonneronslapaix
aumonde,lemonden'aquenouspourespérerenlajustice,no
ussommesle
TroisièmeRègne,l'avènementdecetEpanouissementquele
Dépassementamorce
en l'univers redevenu le Paradis et sur lequel nous
veillerons en anges.

IMPÔTS.L'artdesaignerunpeuple,fût-
ilàl'agonie,etdeluifaireboireceque
l'ontiredesesveines,ladifférenceôtée,qu'avalentsesapothi
caires.Onleremetsur
piedsenlepiquantauxfesses,ilmarche,l'épéedanslesreins,
onluirelèvele
menton,lecouteausurlagorge,laFoil'éclaire,ilmarche,onser
écrie
d'enthousiasme,onbatdesmains,ilverradoubleettriple,laG
râceleprévient,il
marche,onleressaigned'abondanceetluiprésentesolennell
ementunverreplein
desaliqueur,ilboit,onapplaudit,ilmarche,onlerepiqued'affil
ée,onvajusqu'àle
souteniretluipromènesouslenezunplatchargédeviandes,il
auratablemiseà
boutdevoie,ilmarcheetl'onnesaitencoreoùlechemins'arrêt
e,latableserecule
etlemaladeavance,latablefuit,ilmarchecependant,iltombe
,ildtpercé,latable
arrive,onlenourritetlorsqu'ilseremetdebout,onleressaigne
,ilperdaujeu,
maislesapothicairesboivent,onlereperce,ilneselèveplus,o
nlerebourre,mais
s'ilestmort,quepeut-ilava-1er?
Onpoussedehautscris,ilestbienmort,onle
flétrit,onlemauditdesevengerainsidesesapothicaires,ilslui
ferontcortègeen
l'autre monde, à moins qu'on ne les pende ailleurs.
Plaisanterieàpart,noussommesaccablésd'impôtsetc'estla
preuvequel'Etatse
portebien,ennombredepaysilnesubsisteentrel'Etatetl'hom
mepasmême
l'apparencedecescorpsintermédiairessipuissantssousl'An
cienRégime,plusque
jamaisleshommesnesontrien,plusquejamaisl'Etats'arroge
depouvoirssous
l'ombredelesprémunirlesunscontrelesautresetdeveilleràl
eurbonheur.La
FonctionPublique,laPoliceetlesImpôtsformentl'essentielde
sattributsdu
monstre:laFonctionPubliqueestunetumeurdévoranteetqui
selégitimeaux
yeuxdescitoyensredevenussujets,enmultipliantlesproblè
mesàrésoudre;la
Policealacharged'effrayerunpeulesscélératsetbeaucouppl
uslesgenshonnêtes,
qu'ellemétamorphoseenprévenus,jusqu'àcequ'ilss'avoue
ntcoupables;les
Impôtsentretiennentl'uneetl'autre,sansparlerd'unefouled'
institutions,dontla
beautén'aurad'égalequelacompétence,etsouslesquellesl
aCitéprospère.
L'EmpireRomainfinissantestlemodèlequel'onsuit,ennes'e
nréclamantjamais,
laseuledifférenceparaîtlerefusdetorturerlessujetsqu'onim
poseetdelesmettre
àmort,l'unpourlesengageràdéclarerleursrevenusetl'autre
pourleschâtieren
casdefraude,iln'estpasimpossiblequenosmaîtress'enavise
ntetquelefutur
nousramèneàsondetrompeaudespotismeleplusénergique
.L'Histoirenous
enseignequelerecoursàlaviolencen'ad'effetques'ilestlégiti
meousilaviolence
estabsolue:or,nousn'avonsdelégitimitédepuislachutedel'
AncienRégime,liée
audépérissementdenosmétaphysiques,lamortdesroismar
chantsuruneligne
aveclafindesdieux,celanousprometuneviolencesanslimite
sconcevableset
nousenessuyâmesleprélude.Plusmalheureuxquelesdernie
rsRomains,qui
pouvaientsesoustraireaufiscenseréfugiantchezlesBarbare
s,noussommes
condamnésàlaprisonperpétuelleetcen'estpasenvainquel'
universestcellede
l'espèce.Lepirecauchemarnenousserapointévité,jeparled
el'unitédece
monde, un monde uni dépassera l'horreur de tout ce qui
s'est vu jusqu'à présent.
Sij'avaisquelquechoseàdireauxsimples,jeleurtiendraisàpe
uprèscelangage:--
Abandonnésetmalaimés,abusés,leurrésetsaignés,vosenn
emisseronttoujours
vosmaîtres,vosmaîtresdeviendronttoujoursvosennemis,re
fusez-leuraumoinsla
foiqu'ilsvousdemandent,honorez-
lesdeslèvresetnecroyezàrien,cédezàtous
lescoupsetreculezendemeurantimpénétrables,lorsqu'ilsv
ousparleront,dormez,
quitteàvousréveiller,lorsqu'ilsferontsilence.Ceuxquivous
mènentsontdes
fauves,entourez-
lesd'unmurperpétueletdenuées,afinqueleurpuissancenes
oit
que dégoût et qu'amertume, et que leur désespoir reste
l'égal du vôtre.
INTELLECTUELS.
Lesintellectuelssontdeshermaphrodites,carilsnaquirentde
samoursdel'esprit
prophétiqueetdel'espritcritique,maisilsdissemblentdel'am
antdeSalmacis,à
raisond'unelaideurpresquegénérale,quilesrapprochedesC
yclopes,lesplus
illustresétantmaintefoislesplushorribles.SaintPaulavaitlec
rânedénudé,lenez
crochu,labarbelongue,lecorpsd'unavorton,sansoublierlesj
ambestorses,de
plusilétaitpleindeGrâceettellementqu'ilenperdaitlatramo
ntane,maisses
Epîtresvalentleschefsd'œuvredenospenseursmodernes,c
arellesbrillentdéjà
parlescontradictionsinsurmontables.Hegel,quichangeaitd
evocabulaire-oupeu
s'en faut - à chacun de ses livres, est- il allé plus loin?
Nosintellectuelssontàlafoisdesthéologiensetdesprophète
s,desherméneuteset
desmystagogues,desmagesetdescasuistes,desécolâtrese
tdesguérisseurs.Ilenest
mêmequiséduisentlajeunesseetc'estparoùnouslesqualifio
nsdethaumaturges.
Etn'est-
cerienqu'untelfasserêverlesjeunesfilles,suspenduesàsesl
èvres
écumantes?
qu'undecesgnomesprêchel'amourlibreetlesoirmêmeunce
ntde
viergesimmolerontleurpudeuraupremierNègrederencontr
e.Admironsla
puissancedel'esprit,nousquinesommesdestinésqu'àmarc
herdanssonombreet
quineséduisonslesviergesnilesNègres.Lesprincesdecemo
ndeaimentdeplus
enplusàsedonneruneteinturedephilosophieetlepouvoir,qu
'ilsontenmain,
n'apaiseleurdémangeaisond'écrire,onconnaîtdesvieillards
etquetourmentele
pruritleplusféroce.Deleurcôté,nospenseursleleurrendentb
ien,leurrêveest
d'élargirl'amphithéâtreàladimensiondel'universetdeponti
fiercommeautant
d'IncarnationsduVerbe,lesplusmodestesseulsaccepteraie
ntunportefeuillede
ministreoul'unedecesmissionsprétenduesculturelles,quin
ouspermettent
durantquelquesmoisdevivrenoblementaufraisdelaprinces
seàlasurfacedes
problèmes et d'en parler profondément ensuite.
ISLAM.
Ontrouveenlui,souslesdehorsfarouches,lesaccommodem
entsetlesmollesses,il
estunmursansporteetpleindetrouscachés,sonhumanisme
estune
complaisanceetjamaisunediscipline,seslibertésnonpasde
srègles,maisdes
équivoques.Ilapeuplécemondedetyransfantasquesetl'ona
vuchezluides
monstresscrupuleux,desbourreauxhumblesetdesfauves,q
uidogmatisaientense
déchaînant.Ilauramislavolontédunombrepar-
dessustoutechoseettoutechose
auxvoix,rendantleshommesinfaillibles,fût-
ceenlapesanteurqu'ilsperpétuentet
la caverne qu'ils habitent.
Ilnaquitvieux,ilsoufflasurlequartdumondeetchangeavingt
paysenundésert
spirituel,iladéracinévingtpeuplesetpourleurvendrechère
mentlessûretés,qu'il
leurimpose:illeurprêchalasuffisance,ilrevêtitleurabandon
dumanteaudela
gravitélaplusaustère,illeurpermitdemarchersolennelsetde
vivreengourdis,de
nierl'évidenceetdeparaîtresages.Ilatoutprisenjurantqu'iln
edevaitrien,il
romptlesinstruments,quilemesurent,etceuxqu'iln'apurom
pre,illesignore,il
valesyeuxbandés,iltombeenjurantquelesoln'estpointetqu
eleciell'éprouve,
qu'ilaraisonplusinfailliblementdechoiretqueDieupunirales
témoinsdesa
chute,ilenappelleratoujoursàDieupourmieuxpersévéreren
lesdéfauts,s'ils
l'accommodent,etsepasserdesvertus,quilegênent.Sonpar
adoxeaurabeaunous
voueràl'impuissance,nousn'ydoutonsjamaisdenousetquel
encensvaut-ilune
présomption que rien n'ébranle?
LaParadis,quel'Islamnouspromet,lesrichesl'ontsurterre,le
spauvresne
l'aurontjamaisetlesspirituelsn'ysongentmêmepas.L'Islam
atrouvél'art
d'abaissertoutlemonde,enconfirmantlesrichesdanslavolu
pté,lespauvresdans
uneespéranceindigneetlesspirituelsdanslebalancementd
urefusetde
l'équivoque,rendantlesmeilleursfourbesetleurdonnantpou
rjugesdescafards.
L'habileyferacequ'ilveut,àchargederamperàl'endroitconv
enableetdefléchir
devantlessots.Foimalheureuse,dontlessaintssecachentd'
êtreplusparfaitsque
leurmodèle!
Oùl'Islamrègne,iln'estplusdecités,maisdesmuraillesetduvi
de,
du pathos et de l'ombre, de la fureur el du néant.
L'Islamavaitraisond'abominerlacontinenceetd'autantplus
qu'ilniaitlaréalité
dumonde:ilseraitmort,silesfidèlesl'avaientprisaumot,àl'ég
aldu
Manichéisme,quipayadesafinlesleçonsqu'iltiradesesprémi
sses.Ilfutetnefut
pasmanichéen,désavouantlemondeetpoussantsesfidèles
àleconquérir,enles
forçantàlepeupler.L'Islamesttemporeljusqu'enlafinepoint
eetpleindeDieu
jusqu'ensesfondements,ilestdoncpauvre,maisill'estinfini
ment,ilestdonc
absolu,maisdansleseindel'indigence,ets'ilnemanquepasd
eflamme,saflamme
vaudramoinsquecequ'elledévore,mêmeelleauratantdévor
ésousluiquec'està
présentlecadavred'unefoi,quisembledésormaisveillerenar
messurdes
cimetières.Iladit«Non",ildira«Non»etdèsqu'ilcessedeladir
e,iln'estplus
rien:ilmanqueàsonrefus,lenéantlemenaceetcommeil~eut
persévéreren
l'être,rineluirestequ'àserefusertoujours.Sesoutressonttro
pvieilles,ilneles
peut changer et ce que l'on y verse, se corrompt.
Ilaservilemonde,ennelesachantpas,etvoiciquelemondead
'autresserviteurs,
plusredoutables.Ilabeaunousenimposer,ilnesuffitàrienetq
uoiqu'ilaitvoulu,
savolontén'estguèreàlamesuredecestemps,nousquitrouv
onscequ'iln'apas
cherché,nousquicherchonscequ'iln'apasrêvé,nousquinerê
vonsplusetqui
repenseronscequ'ils'épuiseàconcevoir.Dieun'ajamaisvoul
uquecequenous
voulonsetDieun'ajamaispuquecequenouspouvons,Dieun'
étaitlàquepour
nousaffranchirdupoidsdelafatalité,maislafatalitél'Islamno
usyramène,
l'appelantDieu,pourqu'ellesoitplusforteetl'hommedouble
mentesclave,enne
le sachant point.
JEUNESSE.
Quefaired'elle?
Achaquegénération,lesvieillardss'interrogentavecépouva
nteet
s'ilslepeuvent,1sluiprêchentl'héroïsmeetl'envoientàlague
rre.Nousn'avons
pluscetteressource-
là,lesguerressefontraresetcoûteuses,ilfaudraserabattreen
nombredepayssurlesquerellesintestines,nosbonsvieillard
slesaimentunpeu
moins,ilstremblentpourlaviedesargousins,dessergents,de
srecors,des
bourreauxetdesmouchesdepolice,piliersdel'ordreetquisou
tiennentàjamaisle
templedenoslois.Detroisàquatrefoisparsiècle,c'estl'Invasi
ondesBarbares,il
s'agitdelesdécimeroudelesdiviser,delesapprivoiseroudele
sintégrer,les
ancienspeupless'yprenaientsansdoutemieuxquenousetle
sderniersSauvages
peuventlà-
dessusnousdonnerlesleçonslesplushumiliantes.Nousn'av
onsplusde
ritesdepassageetnousimprovisonsenlamatière,nousrépar
onsnosmaladressesà
l'aidedebrutalitésetnosinconséquencesàl'aidedesous-
entendus.L'adolescent
auralechoixentreledésespoir,lequelnel'achemineàrien,etl
asoumission,quine
lerendpastoujoursestimable.Onluidemandeengrâced'avoi
rtouteslesvertus
dontsesaînésnes'étaientmisenpeineetden'avoiraucundes
vicesqu'ilsont
abdiqués,c'estbeaucoupàlafois,maisl'ondemandetoujours
l'impossibleàla
jeunesse, ses courtisans ne sont pas moins injustes que
ses détracteurs.
Bellejeunesse!
onabesoindetoi,l'Enferestpleind'agonisantsqu'ilfautquetu
remplaces,etlechemintracé,quimèneaupuitssansfond.Ton
charnierestle
reposoirdel'ordreettonabaissement,levœuqu'ilrenouvelle!
Necroisplusau
bonheuretnelecherchepoint,refuse-
toi,maisnel'avouejamais,feinsdecéderà
quiteblâme,donneàchacunraisonetpersévèreenleméprisd
esfourbesqui
t'enseignent,passeetsouris,sourisetpasse,tuferasplusqu'e
nlevantl'étendardsde
la rébellion. Le dernier mot, c'est le refus silencieux qui
l'a devant l'Histoire.
JUSTICE.
Causeperdueetdontnousneparlonsiciquepourmémoire.Un
sageosaprétendre
quel'abuseurestplusinfortunéquesavictimeetnousposons
qu'onmarcheparfois
surlatête,maiscelaprouve-t-ilqu'ilenfailleadopterl'usage?
Onnemeurtpasde
tuercentmillehommesetl'onvitnoblementdutravaildecent
milleesclaves.Que
l'onm'affirmequej'aitort,surquoil'arrêtsefonde-t-il?
L'Histoire?Ellen'estlà
quepourlemieuxcasser.Etlamorale?
Ellen'obligequelesmisérables.EtDieu?
Dieun'ajamaisétéquelafaiblessemêmeetl'impuissancefutt
oujourslepremier
deSesattributs,Ilabesoindesforts,Ilcourtlesassisterauprem
iersigne.Que
resre-t-ilencebasmondeauxfaibles?
Lacorde,mesamis.Bontédivine,est-celà
tout?
Anne,masœur,jenevoisrien,maisrienveniretqu'espérezvo
usd'autre?
Plusvoussereznombreux,plusonvoustaillera;plusvousbeso
gnerez,moinson
vous donnera.
Lajustice,elleestunmiracleetlesmiraclesnesontpasdansl'o
rdre.L'abusnous
metparfoisenétatd'espérerjusticeetquandnouscédonssurl
'abus,ledroitnous
reste.Depuisqu'ilestunordreenl'univers,toutordreasesmig
nonsetlégitimera
l'abus,jusqu'àcequ'ilenmeure,nulneferajustice,àmoinsd'u
navantage,etce
qu'ildonne,illerefuserait,s'ilnel'avaitgagnédéjà,maissurun
autreplan.
L'Histoirenousenseignequedèsquel'abuscesse,unabusnaî
tdesloisquile
répriment.
Lederniereffortdelachariténevautpaslescommencements
delajusticeettrop
souventlacharitéferalemalquen'afaitl'inclémence.Atoutec
harité,l'homme
d'honneurpréfèrelenéant,lacharitén'estqu'unvioletl'hom
mequ'elleassiste,est
pollué par elle, le crime de l'Eglise fut de l'avoir établie
sur nous.
Aucunsattendentlajusticel'œilauCiel.Courage,mesamis,le
Cielvousaimeet
l'aubevaparaître,Dieumarcherasurlesnuéesetvousdansles
angmêmedeceux
quivousaccablent,etquandvoussereztousbourreaux,lesbo
urreauxserontles
victimes.Celavousfâche-t-il?
Nonpointetvousaurez,commetantd'autres,la
ressourcededirealors:«Nousn'avonspasvoulucelaH.Jevous
rappelle,
cependant,quenousaboutissonsàlavengeance,ennevoula
ntquelajusticeetrien
que la justice: or, la vengeance, en déplaçant le mal,
déplacera l'iniquité.
Onlaprétendaveugle,lajustice,onlafiguremunied'unbande
au,maislebandeau
n'empêcherien,elleyvoitplusquenous,elleestdured'oreille
etvoilàson
infirmité,malgrélesmouvementsqu'ellesedonne.Onusedel
'expression«La
JusticeestenmarcheHetsinousconsultonsl'Histoire,nousap
prenonsqueles
suprêmesinjusticesydurentparfoismilleannées.Lerefusd'e
spérerseratoujours
uneleçondemodestie.Onlapeintinfailliblementavecunebal
ance,ilsepeut
qu'elleenuse,aumoinslesjoursdefête.Lesdeuxplateauxson
t-ilsdebonaloi?
Jamaisonnel'asu,maisl'onmurmurequ'ilssontl'undeplomb,
l'autredesimple
argile.
C'estméchantsignequedeparlerd'elle,ceuxquil'onttoujour
sàlaboucheont
unemined'enterrés.Laforceestlesoleiletlajusticeenestlesa
tellite,ayonsla
forceetlajusticenousviendra,lagueuse,elleaurabeauseper
dreenlesespaces,
nouslaramènerons,plusquejamaisdocile,etfaisantlatoupie
,àlalumièrecomme
à l'ombre.
Jen'aimepluscemotetjen'estimeplusceuxquis'enservent.E
nlesrébellionset
lesplusjustes,onpassedanslecampdel'injusticeetn'enpeutr
evenir,souspeine
dedonnerraisonàceuxquel'onrenverse.Sansleconsenteme
ntdesmonstres,la
vertu même ne l'emporte et son triomphe est à
ceprix.Al'égarddelamodération,c'estunebellechoseaudét
ailprèsquetoutes
lesleçons,dontnousluisommesredevables,partentdeceux
quelesabusélèvent.
Lerègnedesvengeursn'estpasceluidesjustes,maistantqu'il
estdeshommes,il
sera des vengeurs et quand nous l'oublions, nous
manquerons à la justice.
LEGITIMITÉ.
-
VixillaRegisProdeunt.Çà,passezlecornet.Amoi,lesdés,M.l'E
trusque!-Dixit
injustus.M.leJuif,venezleprendre!-
Lemondeestlasd'êtresauvéparquine
sauvepaslemonde.TuesPetrus.Amoi,lejeu,lesâmesetlerest
e!-Judicame,
Deus.Monsieur,vousêtesuncoquin.Jeveuxsouffrir,gémir,pr
ieretmemortifier,
àl'instardevotreéminence.Lauda,Sion.Amoi,lespiedsdesp
auvres!montourde
leslaverapproche,passez-moilebassinetl'essuie-main!-
Esurientesimplevitbonis.
LespauvressontmontrésordansleCielettoutcequejepossèd
eici-bas,c'esten
leurnomquejelegère.Evaginabogladiummeum.J'ailàcegro
sbâton,ilvous
caresseradévotement.C'estmontourdeservirlesmalheure
ux,d'êtreleseul
esclaveenl'universetledernierdeshommes.Vousl'avezbien
été.Liberame.Mon
ventre!mesépaules!etmesfesses!-
Jesouffreplusquevous,M.l'Etrusque,jeme
macèreenbâtonnantvotreéminence,vousêtesmoi,jeseraiv
ous,jerentredans
mesdroitsenvousfaisantsortirdevosprérogatives.Jamhiem
stransiit.Devousou
biendemoi,l'unestdetrop.M'allez-
vousdoncarracherdenouvelleslarmes?-
Circumdederuntmevitulimufti.Amoi!meschersArabes!
etvous,mesNègres!et
leTiers-Monde,s'illefaut!
J'aimeraismieuxlesChinoisàParisquelesJuifsà
Jérusalem.Vousm'obligezàpasserauxBarbares?Soit!
J'établiraimoncampparmi
lesPahouins,jesolliciterailesMusulmans,j'implorerailesCo
mmunistesetjeferai
quatre-
vingtsfoisletourdelaplanèteperpedesApostolorum,jebaise
railetombeau
deLénineetletombeaudeMahomet,jelivreraitouteslesfem
mesblanchesaux
hommesdecouleur,j'entasseraimontagnesurmontagneetj
esoulèverailesmers
dansunespritdecharité.Jen'envoulaispastant,M.l'Etrusque
,etjevousremercie
deprendresurvousledésordre.Ilmesuffitderesteràmaplace
pourquelesmots
retrouventleuracceptionetquelestextescessentdementir.
Egoautemconstitutus
sumRex.L'Histoirecontinuesansvousenrevenantàmoi,vou
sjouezetc'estmoi
qui gagne.
LIBERTÉ.
Cemotrenfermetoutcequ'ilexclut,maisilexcluttoutcequ'iln
erenfermepas.Il
suffitdeleprononceretl'onn'yvoitplusgoutte,leshurlements
s'élèventetles
poingss'abaissent,lesolestjonchédecadavres:-
Lalibertépourmoi!moiseul
d'abord!-
etchacunvoulantlapartdulion,l'affaireestdanslesac,maisj'
osedire
qu'elleyreste,lejugementremisdehuitaineàhuitaineetl'ho
mmedébouté,sans
qu'il achève de l'entendre.
Cemot,paroùdevons-nousl'entamer?Est-
celenœuddeGordes?Letrancher
n'estpasdesaison,unAlexandrenousparaîtindésirable,leva
gueplusmortelque
sonépéeetledilemme,unacheminementauvague.Entrede
uxmorts,enest-ilune
quisoitmoindre?Vousétonnerez-
vousaprèsceladuraredelamarchandise?Iln'y
paraît jamais, quand elle est en péril et nous devons
trembler où les alarmes cessent.
Laliberténecouchepasavecl'égalité,malgrél'effortquel'ond
éploiepourles
remettreensemble,l'unedéfaittoutcequel'autreamorce,les
libresnesontpas
égauxetleségauxnesontpluslibres,larévolutionmeurtdesa
bellemort,le
privilègesedémasque,lalibertélejointetl'égalitécesse,indé
sirable,bientôt
criminelle,ombreplaintivequelesrailleursconvoquentuneo
udeuxfoisl'anpour
la bannir et l'oublier les douze mois qui restent.
Plusquelaliberté,cesontleslibertésquinousimportent,lalibe
rténenousvaudra
jamaiscequeleslibertésnousdonnentetlà,dumoins,nousm
archeronssurdu
solide.Plusnousavonsdelibertésetpluslespréjugésmesem
blentnécessaires,les
unescorrigeantlesautresetlessecondsamendantlespremiè
res:ôtezlespréjugés,il
nesubsisteraquelalicenceetlalicencenousenfermeenundé
dale,oùlalumière
n'entre plus pour que les libertés s'y perdent.
LOI(S).
Ausingulier,c'estunevierge;aupluriel,ellessefontribaudes;
qu'ellessoient
légion,c'estlechaos,uneforêtdeloisvautundésertstérileetle
sméchantss'y
meuventàleurbienséance.Lefrontdesloisnerougitpoint,ma
isnousportonsles
cornes,etjamaisleursyeuxnes'abaissent,maisc'estdepeur
queleurspiedsne
chancellent.Etcommentn'auraient-elleslevertige?
lesunesvonttoutdroiten
allantdetravers,lesautressereculentlorsqu'elless'avancen
t,bonnombrese
trémoussentpourn'avoirplusàbougerettellessedéplacent,l
ecorpsimmobile,et
dansent un pas de ballet.
Oùfuiretquelvisageprendre?
Sejouerdenoslois,permisàceuxquilesinspirent
etpromulguent,lesautresnepouvantqu'ilsneleurcèdent.En
vérité,jevousledis:
soyezaprèslecodeaulieud'enessuyerl'atteinte,rédigez-
le,lecodevoussuivra,
pareilàl'ombrelapluscomplaisante,remémorez-
vousBonaparteetsouvenez-vous
deCambacérès,lepremieravaitsondivorceentêteetlesecon
dunhommedans
sonlit,lesloisgardentlatracedel'événement.Ayezl'espritde
voslégislateurs,ayez
leursvicesaubesoin,lecodevouspermetdesingerBonaparte
etmêmed'imiter
Cambacérès,deuxlibertésvalentmieuxqu'une.Lefreindesl
oisn'arrêtequeles
malheureux,c'estunevéritéquiremonteaudélugeetnotrelé
gislationparaîtlelit
d'unerivièreoùpassentbiendeseaux,ycompriscellesdevida
nge.Quoi?tantde
soinspouraboutiràcequel'onimprouve?
Ondiraitleserpentdelalégendeetqui
semordlaqueue.Lasuitedupéché,selonlesprêtres,maisqu'il
ssemêlentderégir
le monde et les abîmes se déversent.
Lesloissontuntripotdemarmousettes,maisellesseréclame
ntdelaloi,c'estleur
manieàtoutes,lesingulierréponddupluriel,c'estunabusaut
orisé,puisqu'elles
semblentlesmiroirsoùl'astredelaloiseréfléchit.Onaurabea
umultiplierleslois,
lalégitimitén'enserapasplusforteetl'ordreest-
ildebonnefoi,s'ilnousenjoint
demettreauplurielunsingulier,dontlaphilosophieestseuleà
fairebonusage?
Lesloisn'obligentquelapeuretleconsentementjamais,silalo
ines'enmêle,ilest
bienvraiqu'ellesseflattentdel'atteindreetsouventparlesvoi
eslesmoinslégales,
ilneleurresteraqu'às'épuiserenroute,ajoutantàl'abusunab
usquel'abusdoit
suivre.Horsleconsentement,lesmotifsdesoumissionnevale
ntqu'àraisondu
pouvoirquinouslesimposeoudelalassitudequinouslesarrac
he,enunmotilsne
valentrien,quandlepouvoirfaiblitouquelalassitudesedéme
nte.L'onnevapas
aunordentirantdeverslemidi,s'armât-
ondefureurautantqued'obstination,
c'estunevéritésisimplequ'elleéchappeàlaplupartdeceuxq
uinousgouvernent.
Traduitenclair:lesprocédésinavouablesetlesloisoccultesin
staurentàlalongue
ledésordreetfinirontparlégitimerlechaos,ceuxquiprétende
ntservirlaloimême
àtraversledésordre,espèrentunmiracleduchaos.L'onn'eûti
maginéquedes
sophistesetdesacrobatesnousdonnassentcetteleçond'hu
milité,maisilarrivedes
moments où les plus orgueilleux en sont prodigues.
L'égalitédevantlaloin'estpointl'égalitédevantleslois,leslois
neveillentque
pourceuxquitoujourslesassistentetquandnoussommesné
gligents,lesloisnous
désemparent.C'estquelesloispendentauxmotsetnoussavo
nsquelesmotssont
desprisonséloquentes,dontnousseronsgeôliersetcaptifsto
uràtour,quandce
n'estbâtisseurs.Tropdeloisveulentcequ'ellesn'avouentetp
ourlesabolir,ilsuffit
delesobligeràl'éloquence,lesrévolutionscommencentparl
esmotsetqui
discernelesplusjustes,ferabeaucouppourleuravancement,
ellescommencentpar
lesmotsetc'estencoreparlesmotsqu'ellesfinissent,nulordr
en'aimequel'on
aille aux faits et chacun place ses nuées ailleurs.

LUXE.
-Cemot-là,déterminons-
le.C'estuneaffairedemesureetdemoyens.Lesuns
varientetl'onpeutdirequ'ilsentraînentl'autre,l'autresechan
geetlaprofusion,
quenosprêcheursflétrissent,prendramillevisages.Jevouse
ntends.Selaverestun
luxe,oùl'eausevendàlachopine,etboirenel'estplus,oùlebon
vins'achèteau
muidetseconservedansunfoudre.Vousm'entendez.J'ajoute
quetelhommefait
l'amourcinqfoisenlajournée,telunefoisenlasemaine,teldou
zefoisparan.
Arrêtez,jevousprie!-
Leluxepartdeslieuxoùfinitlamesure.Deuxcoupsvalent
septante.C'estuneaffairedeconvention.Quemangez-
voustantôt?-Quelque
poisson,leblancd'unevolailleetquelquefruit.Voilàleluxeouj
emetrompefort.
-
Unordinairebiendiminué.VousvouscroyezLouisXIV.Troispla
tsàtableet
troisplatsnaturels!
Demain,vouschoisirez.Prophètedemalheur!Sijevoussuis,
nouspérironsdefaim?Nonpas,maisnospetits-
neveuxdevrontsecontenterde
bouillonsd'alguesetd'insectesfrits,detournedosdecellulos
eetdegâteauxàbase
d'herbes.Alorsleluxeserad'ajouteràcemenul'undestroisélé
mentsduvôtre.
C'estcommesiprésentementonmangeaitdansl'argenterie,
ensoupantaux
chandelles.Vouslesentez,nousseronsomnivoresetd'iciàtroi
sgénérations,le
paindefroment,l'eaudesource,lefruitmûretcueillisurl'arbre
,lepoissonpêché
dansuntorrentdemontagne(s'ilenreste)etlefiletdebœufne
paraîtrontquesur
lestablesdenosprinces.Lesgensmodestesjouirontdetoutes
lesmerveillesdu
progrès.Leprogrèstournedanslecercle,iln'estserpentquine
semordeenfinla
queèleetjesenslesapprochesdelatête.Jevoisl'humanitéron
gerl'écorcedes
buissons,commeleschèvres,etbrouterl'herbe,àlafaçonden
oscriquets.Aux
sièclesàvenir,ilneseraplusdepoubellesetnousconserveron
s,ainsiquedes
trésors, l'écorce des citrons et la pelure des bananes.
MAL.
LeMalestcequ'ilest,leBien,cequ'ilpeutêtre,onneveutpasle
Bienquel'on
veutàdemi,maisonvoudraleMalettoutleMalqu'onrefuseàm
oitié.Nul
n'aimeraleBienpourleBienmêmeetchacunl'aimerapourlap
uissancequ'ilen
tire.LeMalpréludeoùl'onsouhaitequeleBiensefasse,maisse
ulementparnous
etnonplusmoyennantlesautres.L'EgliseenseignequeleMal
n'estpoint,quel
merveilleux arrangement !
-Monsieur!vousvousmoquez.-
Vousnesavezdoncoùlemettre.Ilestprésent,
Monsieur,présentàsonabsence,ilseconfondavecsonrefusd
'être.-LeMalest
donc.-
Pardon,làjedistingue,souspeinedeverserenl'hérésiecathar
e.-Dieule
renferme-t-Il?-Ah!quelblasphème!
c'estlàdupanthéismeetquelquefoisdu
démonisme,del'hérésietoujoursetlapluseffroyable.-
Envotreéconomie,leMal
n'apasoùreposerlatêteetpuisvouslequalifiezdePrincedece
Monde.Cela
s'accorde-t-il?
Ilest,iln'estpas,ennelaissantd'être,ets'iln'estplusquinous
empêchedeleressentir?
Vousinsultezàladouleurdel'hommeet,toutefois,sije
vouscomprendsbien,vousladivinisez.Jepensequeladouleu
restmauvaiseetque
leMalestfort.-
Mauvais,c'estlepéchéquil'estetforte,l'espérance.-
Ladouleur
seraitbonneetleMal,faible?
Lepéché,tropsouvent,n'estquelefruitdela
douleur,etplussouventleMal,celuidel'espérance,quandce
n'estmêmedelafoi,
quedisje?
delacharité.Voilàvingtsièclesqu'ellesnousassomment.Que
vautla
charitésansl'objectivité?lafoisanslamesure?
etl'espérancesanslacohérence?
Triplefoliequevousprêchezetdontnoussommesexcédés.Ra
isond'abordetfoin
du reste. -
PartoutlepeuplecroitauMaletlathéologien'estpasvenueàb
outdelepersuader,
partoutlepeuplecroitleMaldouéd'intelligenceetdepuissanc
e,partoutlepeuple
inclineàjugerleBienfrappédeniaiserie,eût-
illederniermot,àraisondesaforce.
Danssaprofondehumilité,lepeuple,quinedoutejamaisdesa
précellenceetqui,
debonnefoi,sesupposeinfaillible,nemanquedes'imaginerD
ieufaitàsamesure
etconformeentoutpointàsonmodèle.Envéritéquelplaisant
Dieu!Aveugle,
imprévoyant,ignorantetstupide,unsoliveau,riend'autreetf
aceàceDieu-là,le
MalouplutôtleMalin,quireprésenteaufondl'Esprit,cetesprit
quelepeuple
n'auraguèreetqu'ilabhorre.Lepeupleseratoujoursdualistee
tforceralesreligions
àledevenir.Nospartispolitiquesàlamode,quisontdesreligio
nsavortées,ne
peuventqu'ilsnesoientàl'envidualistes,leCommunismeau
premierchef,dontle
desseinperpétuelestdechercherdesadversairesàfrapper,n
efût-cequepourtenir
lespays,qu'ilrégente,enhaleineetpourfaireendureràsesvic
timeslesprivations
qu'il leur impose.
Danslespetitesgens,laconscienceestlemalheurparexcelle
nceetnosidées
religieusesaurontservid'abordàlégitimerl'aberration,qu'ell
esjugeaientdans
l'ordre,aulieuderemédieraudésordre,qu'ellesontvalidé,po
urqu'illesrendît
nécessaires.Lebutdenotreconscienceestl'objectivité,mais
sefigure-t-onàquel
pointlaplupartdeshommesladétestent?
àquelpointl'objectivitélesdésespère?
oùprendonqu'ilss'ypuissentjamaisconvertir?etqu'est-
cequ'elleleurenseignerait
d'abord?
Leurignorance,leurfaiblesseetleurabjection.Voilàdebelles
connaissancespourdepauvresmisérables.Ainsilebutdenot
reconsciencen'étant
pasatteint,ellefinitpartourmenterlesfaiblesetparlesdéchir
er.AinsilaTerre
séparée du Ciel est devenue l'Enfer qu'ils porteront en
eux.
LafoinouvelleaurapourdogmeleMariageduCieletdelaTerre,
elleaurapour
légendel'HistoiredeleurSéparation,elleaurapourmystèrela
Célébration
perpétuelledeleursRetrouvailles.Alorslaconsciences!
éteindrapourquel'unitése
refasseetceuxquiprésiderontàceculte,serontlesseulsàvoir
toutcequ'ilsvoient,
les autres ne voyant qu'à travers eux.
Ilnousfautdoncunemétaphysique,maiscellequenousmaint
enonspour
l'apparenceferalesfraisdel'opération.Ilnousfautd'autresdi
eux,carccuxque
l'onaffected'adorer,sontmorts.Ilnousfautdesprincipescoh
érents,lesnôtres
n'étantqu'undésordremagnifique.Jesaisquetoutestdifficile
,maisleplusdifficile
estdelesretrouver,lescheminsdelaspontanéité,sanstombe
rdansladémesureni
l'incohérence,gâtésparunespéculationdontnotreanéantis
sementseraleterme.
Carl'antipodedelamortn'estpaslavie,c'estErosmêmeetles
Anciensl'avaient
compris,noussommesseulementàmi-
chemindecettevérité,letoutestdesavoir
sinousmourrons,avantdeparcourirlecheminqu'ilnousreste
àbattre.Nous
voulonsrestaurerl'hommeetlemonde,afinquel'hommesurv
iveàlaconscience,
en retrouvant l'intégrité perdu en l'indivis régénéré.
Toutcequitoucheausexe,toucheàl'ordre;toutcequitoucheàl
'ordre,toucheau
sexe:telestlesexeettelestl'ordre,maisl'ordreaffected'ignor
ercetterelation,en
sebornantàréprimercequ'iljugeillégalencedomaine,ilneco
nnaîtpasbienle
sexe,lesexeleconnaît,c'estenpartantdusexequel'ondéter
mineral'anatomiede
l'ordreetlesmystèresdesaconstitution.Nosreligionspréten
duesmoralessont
atrocesetnostraditionsprétenduesinspirées,barbares,etsi
nousavonssurvécu,
nousledevonsàlafaiblessedesmoyensmisenservicedenos
dieuxetdenos
dogmes.Or,nosmoyenslesvalentdésormaisetsinousnecha
ngeonsd'esprit,nos
idées nous feront mourir, pour avoir trouvé les moyens à
la mesure de leur rage.
LeMalestlarançondenosidéesetnosidées,larançondel'erre
ur.Notremorale
devralégitimerquelquejourcequel'onentrepritd'exclureetj
emepersuade
qu'ellerentreradanssesavances,enyperdantauplusdesprét
entionsdevenues
insoutenables et qu'elle soutient en y perdant son crédit.
MATÉRIALISME.
Cemonstreestunabîmedévorant,ilsuffitdeleregarderpourq
u'onychoieetle
meilleurestdeserendreaveugle,fût-
ceauxdépensdureste,allantjusqu'ànierson
évidence,ennelaissantdelecombattre.Ledéfinirestplusque
dommageable,il
fautqu'onlehaïsseetnesemêlepointdeleconnaître,ledéfian
tlesyeuxbandéset
lefrappant,sansregarderàcequ'onblesse.Onneferapasmal
deseboucherles
deuxoreilles,sil'onn'al'âmefortementtrempéeetleraisonne
mentperclus,mais
cesdons-
làleCielnelesdépartqu'àceuxquelescharnelsrenfermeront
dansles
asiles et sans lesquels la foi n'eût brillé parmi nous.
LeMatérialismeadmetquel'hommeadroitàlafélicitécharnel
le,qu'illamérite
mêmeetqu'ilestperfectible,quesespéchéssemblentl'effetd
el'ignoranceoudu
malheur,quesesvertusdériventenpremierdecellesqu'ilaso
uslesyeux,qu'il
subitd'abordcequ'iljuge,étantmoinscequ'ilveutprétendreq
uecequ'ilpeut
vouloir...j'enpasseetj'enoublie.Mesure-t-
onlesconséquenceseffroyables?Ilest
tempsd'entayeretsil'onn'yprendgarde,onsuccomberaitso
uslefaix,quele
délireamasse.Nousprofessonsquel'hommeestàjamaiscou
pableetnousnous
bornonsàposerqu'ilneméritequel'épreuve,l'adversité,lesc
onsolations,les
peines,lesmauxetlacharité,laprisonquelquefoisetlessuppli
ces,maisbrochant
sur le tout, le pardon solennel entre les flammes
dévorantes.
Prions,Messieurs,etnetouchonsàrien,lemondeestl'œuvred
elaProvidenceet
cequiblesselescharnels,Dieul'avoulupourlaconfusiondusiè
cle.Prévoirestun
scandale,etprévenir,unpéchéquibalancelesseptmortelsré
unis,accéderau
bonheurestunoutrageàlaDivineFaceetc'estprétendreignor
eràlafois
l'économieduSalutetlesraisonsdelaChute,enfinc'estporter
lahacheàlabase
où la Croix même s'enracine, en remédiant à
l'irréparable au lieu de le subir.
MÉRITE.
Sil’onnecédaitqu'aumérite,l'onoffenseraittropdegensàleu
rprouverqu'ils
n'enontguère,euxquelemauvaischoixconsoleetquisejugen
tméritants,parce
qu'ilsfureotmalheureux.Noussouhaitonsparfoisquel'ordre
soitinjusteetnousy
prenonsdenous-
mêmesl'opinionlaplusavantageuse:ilmeparaît,audemeur
ant,
que l'ordre le sera toujours.
Aquoitientlemérite?
Auprivilège.Ilfaut,pourêtreméritant,unprivilègede
naissance,ilenfautunsecondpouravoirdroitàlesembler.Etn'
est-cerienquede
trouverdanssonberceaulabonnemine,lasanté,lecaractère,
letalentetd'aurres
bagatelles?
Ceuxqui,nombreux,protestentcontrel'inégalité,s'enprenn
ent
seulementàcelledefortune;ilsnevoientqu'elleaumondeetn
ousobligentàleur
supposerlesvertuslesplusrares.L'hommeestinsatiableetja
maisiln'estimece
qu'il a. Nous sommes forcés de les rappeler à moins de
modestie en l'occurrence.
Ledroitàsemblerméritantamalheureusementplusd'import
anceetlorsqu'ilvient
ànousmanquer,nousconsumonsunemoitiédenotrevieàpro
uveraujourla
journéeceluiquenousavonsàl'être.Ennombredepays,lapop
ulationestdivisée
encastespourvues,chacune,d'unstatutetl'ondécouvrealor
splusieurséchellesde
mérite,lesqualitéssechangeantendéfautsetréciproqueme
nt,selonl'individuqui
lespossède.Onaurabeauprétendrequeceprocédéviolelalo
gique,lespeuples
n'ensontpasémusetc'estd'unœilhabituéqu'ilsverrontlecou
ragesefaire
insolence,l'ambition,avidité,ladiscipline,barbarie,l'intellig
ence,espritdelucre.
Alorsdeuxhommesentoutpointsemblables,maisprocédant
,chacun,d'uneautre
caste,serontlouésoucensurés,enconséquencedeleursorigi
nes.Dansunenation
oùfleuritunpareildésordre,iln'estpasrarequelesmeilleursél
émentssoient
empêchés d'agir et que ce soit la nation, qui paye les
frais de ce paradoxe.
MESURE.
Lessimplesnelagoûtentpasetlesspirituelslesendégoûtent,
lespremiersont
l'excusedeleurimpuissanceetnoussavonsquel'impuissant
croittoutpossible,
maislesspirituelsrestentimpardonnables.Etqu'est-
cequelafoi,l'espéranceoula
charité,silamesuremanque?
Lepeuplen'aqu'unereligion,celleduMalqu'il
souffreetduBienqu'ilespère,nousnedevonsniletrompersurl
'unnil'aveugler
surl'autreounouslerendonsplusméchant,plusmalheureuxe
tmêmeplus
coupable.Ceuxquidemandenttropàl'homme,obtiennentm
oinsquecequ'ilest
permisd'attendreetlemensongefaitl'appoint,l'appointet-
pourfinir-leplus
clair de la somme.
C’estlavertusuprêmeet,cependant,elleestpasséedemode,
noussommes
condamnésàluitournerledosetrienn'estplustragique,nous
subsistonsavecdes
moyensinfinisenl'universfini.Qu'est-
cequel'infinisansmesure?unabsolu
désordreetnousnel'éviteronspas.Carlaplupartdenosidéess
ontmonstrueuses,
àcommencerparcellesquenousréputonsdivinesetqui,dans
l'entier
développementdecequ'ellesimpliquent,nelaisseraientplu
sriendebout.Dela
rencontredecesidéesmonstrueusesetdecesmoyensinfinis,
quepeut-ilnaître
dontnousn'ayonsl'assurancedepérir?
L'onosanousentretenirvingtsièclesdela
foliedelacroix,l'onapourvudetitresdenoblesseunethéologi
eroulantsurla
démenceetl'onvoudraitquelasagessenousrevînt?
Ilesttroptardetlesidées
chrétienneslâchéessurlemondeetquelesMissionsnecesse
ntàcetteheurede
répandre,necessentd'enfanterdenouveauxmonstres.Depl
usenplusd'humains
attendentlemiracle,deplusenplusd'humainsespèrentlesal
ut,deplusenplus
d'humainss'enfoncentdanslerêveetcependantqu'àchaque
générationlenombre
desvivantssedouble,nousnousimaginonsqu'unDieu,quin'a
pasd'existence,
nousadesobligationsetquenousavonsdroitàSonamour,par
cequ'ilnousaplu
de l'imaginer homme.
MIRACLE.
Lafoidanslesmiraclesn'estpasmorteetsil'onyprendgarde,o
nlaverraparaître
enbiendeslieuxoul'ons'étonnedelavoir.Jenesuispasassezcr
uelpourme
raillerdeLourdesnideFatima,maisj'auraispréféréquecesde
uxsanctuairesse
trouvassenthorsd'Europeetquelleshommesdecouleurnefu
ssentlestémoinsde
nostrémoussements,ilestpénibledesongerquePieXIIàlafin
desacarrière,
toutevouéeàlaraisond'Etatetquifutunchef-
d'œuvredecalcul,aitsombrédans
lemysticismeetcontemplédanssesjardinslesoleildansantla
pavane.Quen'avait-
ilsatêtecejour-
là,luiquinelaperdaitjamaisetdontl'espritfutàlaglace!
Ilfaisait
bienmeilleurecontenancedurantletempsquel'onbrûlaitlesJ
uifsetsousnulpape
l'onn'enrôtitpareilnombre:aussifut-ilgratifié-
seloncequerapportel'undeses
fidèles-
d'uneautrevision,celledeJésusmême,maisnousnesavonsp
aslesujetde
leurentretien,jepensequ'ildevaitroulersurl'Antéchrist,lequ
elnetarderaplus
guère, puisque les Juifs sont à Jérusalem. Que notre
temps est fertile en miracles!
Quidoncaprétenduquelafoiseraitmorte?
Ilsuffitd'ouvrirlagazetteetl'on
éprouveraqu'ellenoustientàcœur,c'estlàquel'hommeetqu
elafemmese
révèlentsubspecieæternitatis.Envérité,jevousledis,nousp
ouvonsgrandirde
troispoucesensixmoisetdoubler,sansfatigue,levolumeden
osmuscles,des
appareilsprenantl'effortsureuxetnousrendantathlètes.C'e
stlàquel'onnous
prometsolennellementunemémoiresanslimiteset,deplus,
unevolontésans
défaillance,etquejesonnemotdecesinfirmitésenréputation
d'êtreincurableset
quel'onguéritparcorrespondance.L'Etatfaitmieuxennousv
ersantunintérêtde
quatrepourcentl'an,sinousplaçonsnotreavoirdanssescaiss
esetc'esttoutjuste
lavaleurquel'argentperd,maisilestplusieursmillionsdecito
yensquipensent
gagner quelque chose à tirer plus du moins, par le
miracle de nos écritures.
MODE.
Quandunpaysestsociable,toujourslamodeauraledernierm
otetceluiquila
fait,auralepassurl'évidence,levœudelapluraliténetientplu
scontrelui,c'estla
LoimêmeetlesProphètesquecethomme,ilamisl'universenp
oche,ilen
remontreraitàDieu.Lebonexemple,levoilà,faisonslamodee
tpuisallons
dormir,cettecoquineveillerapournous,jamaisellenefermel'
œiletl'onadmet
qu'elleentendpousserl'herbe.Boussoledenosautomates,il
sonttoujourslenez
surelle,maispourleurjugementilestaucroc,pourleurraisone
Ueestaudiable.
Hé!mafoi!
changeonsdeboussole,ilsmarcherontcommedevantetnou
sles
mènerons,leurprotestantqueleCiellesinspire.Leséclairer?
Quelledémence!On
leurdiraquelenordestausudetquelepointd'honneurexigeq
u'ilslecroient,ils
s'animerontd'unbeauzèleetnousavonsdeleurfoliedespreu
veséloquentes.Ils
offrent tête et flanc, le surplus même de leur bourse et
quoi de plus miraculeux?
Lesmoralistesetlesprêcheurslacensurent,maisilsn'ontgard
edelatraverser,
lorsqu'eUelesemporte,ilsgémirontd'abord,ilsmarcheronta
prèsetvoyantle
troupeaucourir,lacharitélesforcerad'êtreàlamode,ainsiqu
enouslevoyonsà
cetteheure.C'estquelechangementdesensibilitépréludeàl
anouvellelégitimité,
carnotresensibilitéchoisitpournousetquandnousnousinter
rogeons,nousnous
mentons,lechoixétaitforméd'avance,ilétaitlittéralementd
ansl'air,nousl'avons
respirésansnousenrendrecompteetnousvoicidevenusautr
es.Louons-nous-en,
celavautmieuxquedetournerautourdelamétamorphoseet
depersévérerence
quenousparûmes.Nel'oublionsjamais:ceuxqueletempsdé
passe,lahonteles
rejoint,lahonteetlechaos,leridiculeetlamisère,ilsn'éviteron
tpasle
changement,aureste,ilsserontviolésparlui,lamode,qu'ilsv
oulaientexorciser,
lesprécipiteradansunabîme,dontilsnesortirontqu'enperda
ntleuravoiret
qu'en renonçant à leur être.
MORALE.
Unbavardagesolennel,ayantpuissancedenousendormiretl
<iissantl'hommetel
qu'ill'atrouvé,maislesprêcheursenvivent.Lecasuelfaitplierl
esArméesCélestes
etsansl'argent,DieuperdSaforceetleselmêmelasaveur,quil
edistingue.Aimez-
vousdonclesunslesautres!
Celanousachemineoùl'onvoudra,c'est-à-direnulle
part,àmoinsqu'onnesoitobligéd'alleroùl'ondéteste.L'amou
r,ilsl'onttousàla
bouche et dans les mains, les verges.
Entreunsermonroulantsurlamoraleetlenéant,l'onpréférera
lesecond,vingt
sièclesd'homéliesetd'exhortationsn'ontpaschangéleshom
mes,leshommesse
soutiennentparlesvicesetlespassions,lavertuseulelesachè
verait,ilss'en
défendentcommed'unepeste,lesraresàlacontractermenac
entlatranquillitédes
autres.Leprincipalestdetrouverunaccommodement,quim
énageantlefonds,
sauvelesapparences.J'appellebonnesmœursnonlesplussai
ntesmœurs,maisbien
lesplusutiles,paroùlesdevoirsetlesvoluptéss'enchaînent,s
ansquoil'ontombe
dansledépérissement.Nulnesaurajamaislemal,quefirentàl
aplupartdes
humainslesidéesfaussesetlessauveurs,prophètesetréfor
mateurs,chezquices
idéescorrigeaientleseffetsd'unemaladieoupalliaientlesco
nséquencesd'un
désordre:l'humanitén'avaitpasbesoindeleursparadoxes,le
urœuvreestla
calamité par excellence et dont nous guérirons, sous
peine d'en mounr.
Ledoubletortdelamoraleestdenoussupposerplusméchants
quenousnele
sommesetdenousengageràsuivredesmodèlesridicules.Jes
uisunmoralisteàma
manièreetc'estpourquoij'aspireàvalidercequenousréprou
vons,puisqu'enle
réprouvantnousneleretranchonsjamaisetlerendonsinfinim
entplusdésirable:je
rêvedetoutaffadir,alorsqu'onavaittoutexagéré,jevoudrais
éteindre-enunmot-
le pathos de la faute.
Choixdelabarbarieoudel'obscénité,pouvons-
nousimaginerd'autrealternative?
Cestermeschoquent,jel'avoue,ilssonténormes,maisquand
nousremontonsaux
sources,iln'estplusd'euphémismes,iln'estquedeuxextrêm
essansbeauté:la
guerre,oùl'hommesecomplaît,etpuislafornication,domain
edelafemme,où
toutesnosvertusdéclinent,pourquelapaixsefasse.Jusqu'àc
ejour,nousn'avons
jamaisadmisqu'ilfûtdeuxmorales,nouscommençonsàl'ent
revoiretc'est
l'amorced'unerévolutiondenotresensibilité.Lesancienspeu
plesenavaient
l'intelligence,ilsseremémoraientletempsoùCieletTerren'ét
aientpasencore
désunisetd'aucunsl'appellentl'Aged'Or,lesrestess'enretro
uventàcetteheureau
fonddesboisetdansderaresîles,parmidemalheureuxSauva
gescondamnésà
disparaîtreetquinouslesauronttransmis.LaTerre,séparéed
uCiel,estdevenue
l'Enfer,quenousportonsennousetdontlehurlements'oppos
eàl'harmonie
originelle,laconsciencenousaurabarbarisésetlesreligions,
quis'enréclament,
ressemblentàdesmaladiesmentales,onresteconfondudev
antl'enchaînementde
leurssophismesetlacascadedeleursparadoxes:cesreligion
s-làpéchèrentcontrela
natureetlanatures'estvengée,lesinfectantdehainesetdepe
urs,leurbonne
volonténeremédieaumalqu'ellessuscitent,ladémesureéta
ntleurlot.Envoulant
devenir meilleurs, nous nous rendîmes plus méchants.
Tousceuxquivivent,laissentvivre,maistousceuxquineviven
tpas,s'ingèrentde
laviedesautres,leurmécontentementlespousseàtourment
erceuxqu'ils
supposentplusheureuxqu'eux-
mêmes,cesontdesbêtesgonfléesdevenin,etqui
s'efforcentdeledégorger.Réformateursetrédempteurstien
nentunpeudes
serpentsetdesscorpions,cen'estpasl'amourqu'ilsnousport
ent,quilesengageà
sesoucierdenospersonnes,ilsrêventdenousmordreoubien
denouspiquer,ils
ontbesoindenouspourendurerlepoisonqu'ilsdistillent,lesal
utlesferaitcrever,
s'ils ne le répandaient sur nous comme une bave.
MOTS.
L'onn'aimepluslespessimistes,l'onserefuse.depuisl'autreg
uerreàleurprêter
l'oreille,iln'estplusàlamodedepasserpoursobre,ilfautdogm
atisertouten
prophétisantetlamagieverbalenefutjamaisplusenfaveur,n
oschefsspirituelset
temporelsredoublentd'adjurationsetd'exorcismes,lavéhé
mencedesdiscoursetle
pathosdesattitudessuppléentàl'objectivité,dontnuln'acur
e.Unerecherchedu
profitimmédiat,hypothéquantunavenirdouteux,iradepaira
veccesélévations
parunedoubleimprévoyance.Lepisestquenouscroyonsàce
quenousavançons,
audépassementcommeàl'épanouissement,audépérissem
entdenosEtats,etjene
parledelapriseprétenduedeconscience...ils'agitenfaitdeto
piquesetd'idoles,
quenousadorons,penseursentête.Lemonde,cependant,n'
apointchangédans
sesrapportsessentiels,rapportsdeforceetquelathéologiee
xpliquaittantbienque
mal,alorsqueleMessianismeseprometdelesabolirparunmir
acledevenu,sans
doute,habitueletquedeplusenplusdegenssemblentattendr
e.Asonderle
pourquoidenosdémarches,noustrouvonssoudainlachimèr
eetsi,dansledétail,
nousdéféronsàlalogique,nosprojetsaurontleurscôtésobsc
urs,l'onchercherait
en vain des idées générales claires et distinctes.
Laconfusionatoutenvahiparlebiaisdeladialectique,nousno
ustrouvonsen
pleinMessianisme,maislemiraclen'aderaisond'êtreenl'uni
versprésent,en
l'universprésenttoutdroitàl'aberrationexpire,plusquejama
isenl'univers
présentlaséparationdutemporeletduspirituels'impose,ave
clerefusdesidées
obscuresetconfuses,dontl'évidencenesaitrienetquel'Histo
ireinfirme.Les
parallèlesetlesprécédentsontunevaleurabsolue,lesloisd'ai
raindenotreHistoire
s'ydécouvrent,maislafoliemessianiqueméditedelestordre,
avecleprojetdeles
transcender.Ainsis'amorcelaruinedel'espriteuropéen,solli
citédecentcôtés,
trahiparsesspirituelsetprostituéparsesintellectuels,misàl'
encanparsesartistes
et vendu par ses marchands au rabais.
MessianismeouClassicisme,telleparaîtl'alternativeetl'onfi
nittoujourspar
aboutiràl'unoul'autre,quandonremonteauxsources.LeProg
rèsMoralestune
idéemessianique,leParlementdesNationslesembletoutaut
ant,l'Egalitédes
HommesetdesPeuplesl'est-sipossible-
davantage.Enlamatière,uncertain
empirismeinformeralejugementenréputationd'êtreclassiq
ue,etpourétrange
quecelaparaisse,ledogmatismeneserajamaisabsentdelad
émarcheprétendue
messianique.L'hommedeDroiten'osantplussemontrertelq
u'ilestetpassantaux
yeuxdelaGauchepourmanquerd'idéesetd'entrailles,sebat
surleterrainchoisi
parl'adversaire,leClassicismeestmort,nousvoulonstousêtr
edeGauche,nous
sommesàl'envimessianiques.Celanousvautleramasdeces
propositions,quel'on
reçoittêtebaisséeetlesyeuxclos,cesdogmesquenousconfo
ndonsaveclesleçons
denotreévidenceetmoyennantlesquelsnousvivonssurlepl
andurêve.Carle
Messianismeestunerêveriemiseensystèmeetquisesertdes
notionslesplus
accréditéespours'impatroniseravecplusd'insistance,théol
ogiquesautrefois,
scientifiques à cette heure.
Lesmotssevengentquelquefoisdeshommesets'ilsrefusent
demarcher,l'ondira
quelestempssontproches.Or,nousn'ensommesguèreloin,l
esmotsontpayé
leurtributauvague,levaguelesemplitet,nouslerévéronsene
ux,lesmotsont
perdulasaveur,lesfondementssedésassemblent.Aquilafau
te?A,tout.lemonde
etc'estpourquoinuln'estcoupableettoussontmalheureux,l
esmaîtresles
premiers,quisaventmieuxquenouscequ'ilsadorent,etpers
évèrent,n'osant
rompre.Ah!quelsilence!
silenceplusfortquelesmots,quimontedesabîmes.Etle
remède,jevousprie?
Laisserlesmotspourrir,enleurdonnantunsensonnediffère
queleurchute,ilssont,audemeurant,pluslibresquelesauteu
rs,leursesclaves,ce
n'est plus qu'un désert mouvant, auquel nous nous
jetons en proie.
MOUCHARD.
Cemétiergagnechaquejourenimportanceetdevienthonora
ble:lemouchardade
l'orgueilàrevendre,ilmarchelefronthautetlesoleill'éclaire,l
esjustestremblent
devantlui,lesfaiblesirontsecacheretlescoupablesseulsl'ign
orent:ilnelesprend
jamais,àmoinsqu'euxnes'envantent.Lemouchardagerend
quelqueserviceà
l'ordre, l'ordre le paye tête et queue, mais le plus
légitime s'avilit en conséquence.
Lesmouchesserventtoutlemondeetquilesretribue,lesa,lepl
ussouventellesne
saventrienetlorsqu'ellesattrapentquelquechose,elleslemo
ntentenépingle,le
moindrebruitelleslerépercutentpourl'enfleretnuln'auraplu
squ'ellesletalent
demultiplierlenéantparl'infini,lesplusingénieusessoufflant
descomplotsde
bullesqu'ellesdéconcertentàplaisiretcréantexnihilodesmo
nstresqu'ellesiront
terrasseravecunartinimitable.Lemouchardtientdelanéces
sitésestitresde
noblesseetlebourreaudemême,lePouvoirpeutchangerdem
ains,lemouchardet
lebourreaun'ensontpasémus,ilsvoientpassersouseuxlesp
artisetlesprinces,
ainsi que les montagnes, les armées.
-Vousavezri.Jevousdénonce.-
Etvousavezpleuré,latracedevoslarmesvous
accuse.-
Jepleuresurlemonde,c'estl'effetdemacharité,quandvousd
aubezsurla
misèregénérale.-
Pardon,jesuisheureuxdesubsistersousdetelsmaîtres,vous
non,lapreuveenestvotrechagrin.C'estmoi,Monsieur,quivo
usdénonce.Riez
oujevousmènependre.-
Vousriezdesmalheursdontl'Etatsouffre.Pleurez,
coquin,pleurez,vousdis-je!-
Riez,faquin,riezoujevousferaigémirpourdebon,
moiquivousparle!-Holà!comments'entendre?
Noussommesmouchardsl'unet
l'autre,jouonsàpileouface.-
Jouonssansplusetmoi,jevousarrête.-Jevous
arrêteaussi,j'enailedroit,j'enuse.-
Mafoi,tantpis,nosdroitssevalentetnos
prétentions s'égalent. Ceux qui nous payent, qu'ils nous
départagent! -
MOYENS.
Cesvaletscouchentavecleursmaîtresses,quel'onappellefin
s,etdanslelitils
parlenttropdefoisenmaîtres.Lesfinsnesontpasdifficilessurl
echoixetveulent
qu'onbesogne,aussilelitnefait-
ilquebranler,Mesdamessontheureuses,mais
l'honneurdéménage.Voilàd'affreuxmystèresetdontmaplu
men'apasàrougir,ni
l'encreoùjelaplonge.Héquoi?Lerègneest-
ilpourrien,pourrienlapuissanceet
lagloire?etfaut-
ilréprimerquelquessaillies,envuedesatisfairelesrobins,qui
céderonttoujoursàl'évidence,aprèslesfulminationsdepure
forme?Ilsnous
censurent,ilsnousgrondent,ilsgémissentetnousbaissonsle
syeux,maisl'on
s'entendcommelarronsenfoire,ilsmangentlegâteau,nousl
emangeonsetl'on
s'embrasse, en roulant sous la table.
-Quiveutlafin,veutlesmoyens.-
Etmoi,j'endoute.C'estcommesil'onmarche
ausud,enjurantquel'ontireverslenord.Est-
celenordquel'onatteint?Cela
jamaisetvouslesavezàmerveille.-
Onchangeralesnoms.Rienquecela?Vous
préludez par le mensonge méthodique.
Ilfautbiencommencerparquelquechose.-
Nousdevenonsleplussouventesclaves
desmoyens,quinousrendirentmaîtres.-
Enallantjusqu'auboutdenosmoyens,
nousdéféronsànosmoyens;ennelefaisantpas,nousperdons
l'avantage.Aucun
renoncementn'estadmirableetmieuxvautprendre,enétant
méprisé,jusqu'àce
qu'onassommeunjourceluiquinousdédaigne.-
L'ordre,quevousprônez,un
fleuveempoisonnédansleprincipeetcharriantlamortaulong
desesrivages.-
Nouscrèveronslesyeuxàquilevoitetquandnousseronstous
aveugles,ilnesera
detémoinsnidejuges.-
Ilnevousrestequ'àpersévérerdanslesabus,expédient
affreux.-
Maisinfaillible,leseulenétatdeserviràquis'élèvemoyennant
l'abuset
doitàl'abussapuissance.Auxyeuxdumonde,oublivautinnoc
enceet,denos
jours,l'oublisemblecourirlapostel'Histoirefrayerleschemin
setlescheminsse
dérober au jugement, qui ne.discerne que leur fuite.
MYSTÈRE.Lesfondementsinavouablessontparfoislesmieux
défendus:iln'est
poursusciteruneémulationdecomplaisanceetdesélansdefr
énésiequelemystère,
etlemystèrepolitiqueestleplusfascinantdemêmequ'ilparaî
tlepluterrible.La
sourcedel'autoritén'estpaslebien,lebienneserajamaisques
araisond'être:les
crimesimpunis,lescrimesoubliéesseronttoujourslacaused
enosprivilègeset
c'est pourquoi l'on fait la nuit sur le silence de l'Histoire.
Onnesaitpastoujoursquinousgouverneetquandnoussomm
esgouvernéspartel
outel,nousinterrogeonsplusd'unefoissurcequ'ilreprésente
aujuste.Pour
dominerunpeuple,lesmaîtresserontplusprofondsquelessuj
ets,carc'estdes
profondeursquelapuissancemonteetlorsquedeuxpartisent
rentencontestation,
iln’estpasdifficiledeprévoirlequell’emportera.Lespeupless
ontingouvernables
oucrédules,lavéritén’apointdemarquesinvinciblesetc’estl
aforcequilesdonne
et trop souvent l’erreur qui les possède.
Iln'estqu'unordreenl'univers,celuidutrôneetdel'autel,e
tcelui-làn'a
besoindumystèrepolitique,ilseconfondavecsaraisond'
être,ilréfléchitsa
proprecause,ilparaîtl'étalondespoidsetdesmesurestan
tinvisiblesque
visibles,ilestpardéfinitionceluiquimentiralemoinsetqui
serade
beaucoupleplusvulnérable,unefoissesprincipesremise
nbalance.L'onne
restaurepasletrônesansl'autelnil'autelsansletrône,ilfa
utlesrelever
ensembleoubiennulordrelégitimenesubsisteetquandle
sdieuxsontmorts
ainsiquedenosjours-
nousseronscondamnésàsubirunpouvoirdefait,
dontlemystèreestl'ombreetl'équivoquelepartage,und
ecespouvoirsoù
lesmotsperdentleursens,leurfixitélespoidsetlesmesur
es,leurcohérence
lesaplombsetleurassiettelesprincipes.Alorslemystèree
stl'appointdece
que le chaos s'arroge.
NATIONALISME.
Lesentimentnationalestundélirecohérent,ilagagnél'Europ
eauderniersiècle,il
serépandsurl'univers,lesmoindrestribusensontinfectées.C
'estunefrénésieet
quiprendsourceenladémocratie,réelleousymbolique,l'ens
eignementplusou
moinsfaussédel'Histoireetleservicearmé.L'humanitén'ena
vaitpasbesoin,
maisdepuisquelesdieuxsontmorts,ilrestaituneplaceàpren
dreetc'estl'idolede
la nation qui la remplit.
L'idoledelanationn'ariend'aimableetnousluitrouvonsunair
defamilleavecde
trèsanciennesdéités,dontnousperdîmeslamémoire:cesdéi
tésavaientpour
attributlamort,ellesétaientdecouleursombreetrésidaiente
ngénéralsousterre,
ellesaimaientlesangdel'hommeetlebuvaientavecdélices,e
llesn'avaientaucun
soucidelamesurenidel'objectivité,delavéraciténidelacohé
rence,onne
raisonnaitjamaisavecelles.L'onneraisonnerapasdavantag
eavecl'idoledela
nation,iln'estpasmêmepermisdeconnaîtresanature,ellese
cacheàsefidèleset
sesfidèlesgoûtentsonmystère,ilsseraienttrèsfâchésd'appr
endrequ'elleestuneet
qu'elleleségare,enrevêtantcentapparences:chinoiseaumil
ieudesChinois,
françaiseaumilieudesFrançais.Aqueldessein?
Adesseindemultiplierles
immolationssanglantes.L'idoledelanationveutquelesenfa
ntsnaissentetqueles
hommes meurent, les armes à la main de préférence.
LesNationalistesseressemblenttous,cesontdesfrèresenne
mis,dontlaraisonde
vivreestuneraisondepérir,ilsmerappellentlesgladiateursét
rusques,quise
battaientàmortsurlestombeaux.Ilesttropd'hommesencem
ondeetpour
légitimerleursacrifice,ilfautdesidéesmeurtrières.LeNation
alisme,unetle
mêmechezcentpeuples,estcommisàlesdiviseretcefaisant,
ilvengelanature,
une nature polluée par le pullulement des êtres.
NOUVELLES.
Onlesimprimeetonlesconsulteaujourlejour,mêmeellestrou
verontdesgens
pourcroireàcequ'ellesannoncent.Oùdeuxettroissejoignent
etbavardent,elles
sontlà,présentesetréelles:chacunletireàsoi,maisbiensouv
entilneleurreste
plusd'honneuràperdre,puisqu'ellessontlesfillesdumenson
ge.Enlesplus
dérisoiresquelquevéritésommeille,commelaBelleauBoisD
ormant,mais
sommes-nousdesprinces?
L'onpasseetnel'éveilleguère,etlemensongevason
train.LeMerveilleuxneperdjamaissesdroitsetquisetromped
ejournal,prenant
celuidel'autreannée,àpeineverra-t-
illadifférence...ilaura,mafoi,retrouvéle
temps qu'on cherche et l'Eternel, pour lui, n'aura point
de mystère.
Ellesamorcent,lesnouvelles,lerègneduchaos,ellesferontdu
provisoireun
renouveausanslendemain,oùlamémoiretournedanslecercl
eetlafataliténe
laissedegagnerauchange.Noussavonstropdutiersettropdu
quart,nous
ignoronsdebonnefoiletout-
ensemble,l'espritsenoiedansledétailetc'estle
fourmillementquel'ongoûte,etc'estlepapillotementdonton
estprévenu,que
dis-je?
infatué,c'estl'évidencemêmequel'onperdaujeu,c'estl'ordr
equidevient
problématique.
Cesdemoiselles,illesfauttraiterengénéralparlemépris.Quil
esignore,les
pénètreetquilessollicite,caressedeslémuresetfiniraparbai
serdesbâtons,les
prenantpourdesfemmes.Quellesamours!Deviennent-
ellesgrosses?C'estde
fuméeetnousvoilàpèresdequelquesongerie,lescornesnes'
yvoientjamaiset
c'est la Lune qui les porte.
Plaisanterieàpart,l'onseraitfortembarrassédegouvernerun
peupleenôtantles
gazettes,iln'estpourdomestiquerunenationriendepluseffic
aceetsiles
adversairesdelapresserevenaientaumonde,ilsparleraient
àsonproposd'Achille
etdesalance:nousavonstoujoursmoinsdelibertésréellesett
oujoursplusde
libertésimaginaires,depuisquelesjournauxconfisquentl'ap
pareildelaraison
critique.
OBÉISSANCE.
Vertudessots,maisiln'enestpasdeplusestiméeaumondeetl
esreligionsrévélées
n'ontqu'unevoixpourflétrirtoutcequinelarenferme:c'estlàq
ueledernier
fidèleetquin'apourméritequ'unesoumissionrampante,sev
oitdonnerla
préférencesurlehérosetsurlesaint,dèslemomentquel'unou
l'autreserefusent.
LePartiCommunisteacentfoissuivicettepolitique,sahained
elaspontanéitéfait
delasaintetélaprovocationparexcellenceetsil'onytolèrel'h
éroïsmede
l'obéissance,dontlesvictimesd'IvanleTerriblenousaurontfo
urnilemodèle:je
penseaunoble,qu'ilfitempaler,etquidurantsonagonie,n'arr
êtadelouerson
princeetd'appelersurluilesbénédictionscélestes,cetourd'e
sprit-auxyeuxd'un
hommelibre-
estbienlecombledel'abjectionetl'onprésumequedetelshér
os
sontdesbardachesrepentis,restésplusquesensibles.Nousn
'admironspas
davantagecesconfessionspubliquesoù,faceautribunaldeb
alleetqueprésideun
jugedefumée,lestraîtresseconsumentànousdémontrerleu
rperfidie,enachevant
eux-
mêmesparycroire,seloncequ'ilestrapporté.L'obéissanceal
orsn'estplus
qu'unviceetl'onprésumequesesfanatiquesaurontdesplaisi
rsqueleplaisir
ignore.Lesnationssujettesàdetellesinclinationsimmolentàl
'espritdejouissance
lesdiverséléments,dontleurespritcritiquesecompose,ceso
ntdesnations
barbares,àtoutprendre,etquin'ontdécouvertlesensdelame
surenilalégitimité
desformes,lamesureetlesforcesleuréviteraientcettedébau
chedesoumission.
L'onafaittropd'honneuràcessystèmesdeconduiteetparceq
uelesarméessont
victorieuses,onajugéqueleurphilosophieétaitlechemincou
rtpourviserau
sublime,onaconcludepassionsdémesuréesetdefureursdés
ordonnéesàcequele
génieadeplusvasteetladialectiquedemieuxconcerté,maisl
'onnerentrera
jamais dans ses avances.
OPINION.
L'opinionn'existepasoudisonsplutôtqu'elleestunvaginetdo
ntlapropagande
estlephallus.Nousnevoulonsappuyersurl'espècederelatio
ndialectique,
percevableauxthéologienshindouïsants,entrelevidedecev
aseetletrop-pleindes
œuvres,lesœuvressedéversentdanslaprofondeur,quilesac
cueille,etlaretirent,
enéchange,dunéant.Leprocédéportelesnomslesplusdiver
s,lespessimistes
parlerontàcesujetdevioldelafoule,lessavantsàlamodeemp
loientletermede
communicationetlorsqu'elleseprolongeait,onlaqualifiaitd'
uniontransformante,
en langage mystique.
L'opinionseraitlaSulamitedenosEcritures,ceparallèleéclair
etoutechoseet
d'autantplusqu'iladmetquatresens:lelittéral,l'allégoriqueë
tletropologique,
sansoublierl'anagogique.Nousécartonslelittéral,parcequ'il
blesselapudeuret
quel'opinionnesauraitêtreviolée,puisqu'elleesttoujoursvie
rge,etnousdonnons
lapréférenceausensallégorique,selonlequell'opinionestEc
clesiaetSponsus
Ecclesialapropagande,leChrist,épouxdenotreEglise,étant
decefaitl'épouxde
saMère,incarnationdel'Eglise.Mathèsepeutchoquerlefidèl
eignorant,les
docteursenthéologielasaventdesplusorthodoxes,bienqu'à
cetteheureilsaiment
mieuxn'ensonnermot.Etmoi,jelatrouveadmirableetplusjel
amédite,plusle
mystère de l'opinion et de la propagande se revêt à mes
yeux de Grâce.
Lepeupledépéritoùl'ignorancecesse:j'entendslabonne,qui
laferavivre.Le
peuplelanguit,fautedelumières:jedislesrecevables,quinel
eferontpasmourir.
L'artd'allierl'uneetlesautresoulabonneignoranceetleslumi
èresrecevables,
voilàlederniereffortdelapropagandeetlechefd'œuvredelap
olitique,onne
sauraitallerplusloin,onnesauraitviserplushaut.Oùl'excèsd
elumièremet
empêchementàl'ordre,levengeurneferapasgrâceetceven
geursenommele
despote.
ORACLES.
Ilenfut,ilenesttoujours,c'estunegaleetl'onneveutpasdure
mède,onaimeà
segratteretdepuiscinqousixmilleans-
lesbouchesdel'abîmedivaguentàplaisir,
lafoineselassantdelesentendre.L'erreurestimmortelleauta
ntquelasimplesse
etdèsquelesalarmessejoignentàlabalourdise,lavéritén'apl
usqu'àdéloger.
Heureuxoracles!
Vouspouveztoutetl'onvouspasseradixmillebourdesenfave
ur
dequelquemouche,uncoupsuffitpargénération,uncoupsau
vel'honneuretplus
vousgâcherezlereste,plusonvoussauragrédeménagerleur
espérance,les
hommesexultantoùvouslapromenezdebullesenmirages.Q
uel'objectivité,
Messieurs,apprenneàsefarderàl'égaldumystèreetqu'ellep
ontifie,sibylle,aux
lèvresécumantes,jevousprometsqu'elleferamerveille!
Pourquoiluirefuserles
armes, dont l'erreur abuse et la manie est seule à tirer
avantage?
L'onvoudraitquelesdieuxsedécouvrissentauxplussageset
qu'ilscessassentune
foispourtoutesdepréveniretd'honorerlesfemmesenchaleu
r,lesfillesmal
réglées,lafouIedespetitsenfants,desniaisetdesrustres.Que
d'instruments
indignesetquedevoiesdouteuses!
Quel'onmemontreunhommeentier,un
hommevertueuxetraisonnable,qu'ilaitdesvisions,qu'ilprop
hétiseetjeme
rends.Lemalheurestqu'onlerecherchedepuistrentesiècles
etnel'apointtrouvé.
Cequeprometl'habit,l'habitletient,silenéantleporteetlenéa
ntlevoit,ence
marchédedupestoutlemondepipeetchacunestdebonnefoi,
puisquelafoides
unssecommuniqueauxautres,celaconvertiraituncharlatan
,lecharlatanqui
joueraitauprophèteydeviendraitprophèteetfût-
ceàsoncorpsdéfendant,ilserait
gagnéparlafoliegénéraleettouchéparlaGrâce,ilfiniraitpart
omberdehautmal
àrendrejalouxetsaintPauletMahomet,sonrôleadhéreraitàlu
i,commeiladvint
àl'acteursaintGenest,lequelàsingerlesmartyrs,sefitChréti
enparinspiration
divine au milieu de la pièce et mourut martyr pour de
bon.
ORDRE.
Ordreetchaoss'opposent,maisilarrivequ'ilss'abouchent.L'
onprendconseilde
l'ordreetfût-
cepgurlevioler;l'ordre,desoncôté,vajusqu'àprévenirl'obéis
sance.
Lafindel'ordreestdepersuaderquel'hommen'estpasmiséra
bleetqu'ilmérite
sesmalheurs;lebutdel'ordreestaussid'anéantirnotreprévo
yance,ennelaissant
delavanter,etquedenousameneràfairecequenousdevons,
noncequenous
aurionsdû:l'onsentquel'ordreveutqu'ondéraisonne,maisil
nouspunitdele
dire,ilalegoûtdesjustesformesetc'estenlesgardantqu'ilnou
sinviteànous
tromper. Seigneur! Quelle dialectique!
Dieul'avoulu,seloncequeprétendentSesfidèlesetmêmeilsj
urentqu'Ilen
donneraitl'exemple:aussiL'imitent-
ilsavecempressementetpourenuseràleur
convenance.Lespierresd'angledecebâtimentsenommentl
ebourreau,leprêtre,
lemouchardetlegendarme,etl'unquelconquelà-
dedansfaitsansrougirl'office
destroisautres,l'histoiredecessubstitutionsméritel'exame
netnousnous
demandons qui le premier débrouillera cette matière?
Quandl'ordreestmenacélepiredevientlégitimeetlechaoses
tdesaison.Ace
moment,l'ordrealechoixd'êtrefaussaireoudesetrouverinso
lvable,ilsedéfend
parlaterreuretlemensonge,lesièclenousendonnalespectac
leetnousnous
souvenonsdeshommesd'ordreallantàlacuréeetdépeçantle
paysqu'ils
restaurent.Noussavonsqueceuxquiramènentl'ordre,ontmi
sleursintérêtsdans
sesbagages,nousapprenonsqu'ilspeuventruinercequ'ilsav
ancent,l'imagination
se fatigue à les suivre, la raison - qu'ils violent - a-t-elle
jamais protesté?
Laconnaissanceestparfoisletombeaudel'ordrequ'elleéclair
e:dèsqu'ilchercheà
semotiver,lerespecttombe.Ceuxquifontl'ordresaventbien
qu'aimerle
changementn'estpasuncrime:lepeuple,lui,n'apasàlesavoi
r,puisqu'ilest
malheureux par destination ...
ORIGINES.
Ellessonttoujoursfabuleuses.Quelsontlespèresd'unenatio
n?EnFrance,sous
l'AncienRégime,unMontesquieupouvaitécrire:«Nospères,l
esGermains»etce
n'estquedepuislaRévolutionquelesGauloissesontsubstitué
sauxFrancs.L'on
auravuNapoléonressusciterunVercingétorix,dontlesGallo-
Romainsavaientdéjà
perdulesouveniretquifutl'hommeleplusoubliédecepays.Lo
rsquelesJuifs
relèverontleTempledeJérusalem,lesFrançaisméditerontles
parolesdeClaudelet
dirontaprèsluiquelesHébreuxfurentleurspèresenespritetle
ursancêtres
véritables.Acemoment,ilaurasansdoutepresseetlamoitiéd
umonde,comme
parenchantement,seréclamerad'Israël,l'historieniradesur
priseensurprise:
EspagnolsetBerbères,TurcsetPakistanaisserontaupremierr
ang,lestitresdes
Français ne vaudraient pas les leurs.
L'onapusoutenirquec'estdesRussesquelesSlavesonttiréle
ursoriginesetque
lesAllemandssontlesancêtresdesGermains,ceparadoxen'e
stpasaussi
monstrueuxqu'illeparaît:lesancienspeuplesfurentpluscos
mopolitesqueceux
d'àprésent,ilsavaientmoinsdepréjugés,laRussieporteenco
relenomd'unetribu
germanique,laFranceégalementetnousneferontmentiond
elaBourgogne,dela
Lombardieoudel'Andalousie,cechangementdesensibilitén
'estpassansgênerles
modernes.Quedebataillesneselivrent-
ellesàcetteheurepourdémontrerquela
Turquiefuttoujoursturque,mêmeautempsoùlesTurcsvivaie
ntauxconfinsdela
Chine!
LesEspagnols,allantplusloin,professentquel'Espagnen'aur
apaschangé
depuisl'époquedescavernesetqueledevenirestimpuissant
enfacedel'éternité,
dontl'Espagnealemonopole.L'histoiredelafraudeestlechap
itrelepluslourdde
conséquencesdel'Histoireetleplustristeestquenousnesavo
nspointoùlafraude
apréludé,nousenvoyonsquinaissentsousnosyeuxetnousn'
ensommespas
émus, la vérité n'a plus de défenseurs parmi les
hommes.
PARTIS POLITIQUES.
Lasolituden'estpasbonneetlorsqu'iln'estplusdepartis,lapol
itiquedevientun
mystère.Ayantlespartis,nousavonslesrègles;ayantlesrègl
es,nousavonslejeu;
ayantlejeu,nouspouvonslejoueraulieudelesubiret,disposa
ntdenous,savoir
cequenoussommes.Lejeu,dumoins,dissipel'équivoqueetn
ousyprenons
l'avantage,lescombatsassignéssontpréférablesauxmanœ
uvressourdeset
l'opposition la plus irréductible vaut mieux que la
subversion rampante.
Lespartiscoûtentcher,ilsserventetseservent,ilssoufflentlat
racasserieen
ménageantlesintervalles,ilschangentdeviséeetnondecan
evas,unmotlesfera
naîtreetquelquefoisunesyllabe,ilssedéchirentsouventpour
lagalerieetse
partagentlegâteaudanslescoulisses,telestauxordresd'une
cabaleinvisibleettelà
lamercidel'Etranger...et,cependant,ilssontlesformesques
echerchelamatière
etsinousenromponslemoule,lebesoinneselaissepaséteind
re,sapermanencese
prolongeautantquecelledel'espèce.Lemieuxestdelerecon
naîtreetdelaisserles
partisdéfricherunebesogne,àquoilepouvoirpersonnelnesu
ffitpastoujours.
L'onn'estpasseuletl'onneserajamaisseul,quin'aplusd'oppo
sants,aurades
adversairesetquin'aplusd'égaux,auradessatellites.L'Histoi
renousenseigneque
ledespotismen'estpasinfaillibleetqu'auprèsdesesfautes,le
désordredelavie
parlementaireestunegrâce:lesalutgénéralestloinparfoisde
l'accordunanimeet
lesmoutonsypassentmaîtres,dontl'écoleadescharmes,leb
êlement,de
l'éloquence et la dépouille, chair et laine.
Onavunaîtreparminousdesformesinconnuesetquiprétend
entramassersur
elleslesattributsdel'oppositionetlesprérogativesdelalégiti
mité:cesontles
partisappelésuniquesetjenesauraismieuxlesdéfinirqu'enp
osantqueletoutne
leursuffitjamais.Ilsporterontsiloinladémesurequ'ilsnousfer
ontadmirerla
modestie des rois et souhaiter la restauration du trône et
de l'autel ...
PEUPLE.
Ilvatoutnu,maisonluipersuadelecontraireetl'ordrel'obligeà
l'acquiescence.
Lepeupleestcemonarquedelafable,dontnousparleAnderse
n,lephilosopheest
lepetitgarçon,quilevoitdépouillé,quil'annonceetferascand
ale.Lephilosophea
tort,lepeupleestunramasdevaincuséternels,quel'impuissa
nceenchaîneàsa
condition,lesmalheureuxychoientlesheureuxensortent,le
principalestden'en
jamaisêtre.Lepeuplen'aquelesvertusqu'ilestforcéd'avoir,il
n'irapaschoisirles
siennes,cesvertus-
làn'attacherontpersonne,onlesapprouveenn'ayantgarded
e
lescontracter,ilenauralemonopoleetneferapointdejaloux,i
lservirad'exemple
etdefigureàMM.lesspirituels,lorsqu'ildébitentleurssermon
settonnentcontre
lespuissantsduplushautdelachaire,maisl'homélieunefoisp
rononcée,ils
souperont de meilleur appétit et rangeront leurs foudres.
Lavoixdupeupleestlesilencedelamer,savolontélefonddece
ttemerpar
quelquenuitsanslune,etlepouvoirqu'ila,lemouvementdela
marée:ellemenace
toutetnevapassiloin,l'endiguementenatoujoursraison.Ceu
xquil'émeuvent,
nel'ontpasaimé,ceuxquil'abaissentnel'ontnullementhaï,le
sunsl'emploientet
nel'avancentguère,lesautreslenégligentetlelaissentàsapl
ace,ilrestecequ'il
est,néantdevant,néantderrière,peupleenunmotetlaisséco
mmetelaufondde
lamarmite,laquelleestsondestindepuislesoriginesetlesera
jusqu'àla
consommationdessiècles,oùledestindesprincesabovoetn
uncetsemperestd'être
assis en rond sur le couvercle.
Semettreàgenouxdevantquatreplanches,enlisantungrimo
ireoufairelaculbute
estlemoyendel'assoupiretpluslesgrandss'abaissentunehe
ureàl'église,mieuxil
travaillerapoureuxdurantquarante.Lepeuplesenourritdem
ots,delàquele
Nominalismeestunpérilmajeuretquelesformesontunsens:
plusnousles
vénéronsetmieuxnousl'écorchons,carcesbouffonneriessu
spendentl'animosité
quenosscélératessesnousméritent.Ilalegéniedelaservitud
eetl'onprétendque
sesferslesoutiennent.Malheuràlui,quandonletiredesafang
e!Onvousle
saigne,enluijurantqu'ilestlemaîtreetl'envoieàlamortdéfen
dreceuxquile
méprisent.Ah!
qu'illespayecher,lesdroitsqu'onl'obligeàvouloir!Ilétaitplus
heureuxden'avoirrienenpropreetdelaisserlesgrandssetaill
ermutuellementen
pièces.Onleflagorneetc'estpourl'enchaînerdeuxfois,ilmult
iplieetsonlabeur
augmente,onluiprometmerveillessurmerveilles,onluiprom
etleParadis...et
l'Enfer,s'ilendoute,iln'oseplusdouterderien,ilnesecachepl
usàrienettoutle
désempare,onlesoulè~eetlecomprime,onluiferapasseretr
epasserleRubicon,
maiss'ilprendRome,iln'ydemeurepas,sesnouveauxmaîtres
l'enexpulsent
aussitôt,leslendemainsdelavictoirenesontplusàlui,l'onaim
esafureuretl'on
abhorresalogique,ilferamarchearrièreets'ilneserecule,onl'
irafoudroyer.
Heureux, s'il garde un reste, au fond de sa besace et
quelques mots sur parchemin!
Lepeupleest-illanation?Lanationn'est-ellequelepeupie?
Sousl'AncienRégime,
onneseposaitceproblème-
là,jelecroisfaux,maisilestàlamodeetnousle
devonsauservicemilitaire,lequelachangénospaysenautan
tdecampsdeTatares.
Onferaitunbeaulivresurlessentimentsdesprincesàl'égardd
upeupleetje
présumequ'ilsn'ontpaschangé,malgrélesapparences.Lepe
uplenelesajamais
connus,lepeupleesttrèspersuadéqu'onl'aime,c'estqu'ilsej
ugeentoute
modestieinfinimentaimable,ilnesedoutetoujourspasdeces
paroleshistoriques
assezeffrayantes,dont,àlavérité,lesmanuelsadusumpopul
inesonnentmot,c'est
làqu'ils'entendraitqualifierdeveau,dechien,demuletetdep
orc,lalisten'estpas
close,ilapprendraitquesesfilsmortsencombattantsontdesc
adavresdepetite
espèceetqu'uneseulenuitremplace.Unpeupletropsoumiso
ffenselanatureetles
tyrans sont là pour qu'elle soit vengée ...
PEUR.
Ledésiretlapeursontlesressortsquifontlemondealler,nospa
ssionsn'ont
jamaisd'autresource.Celacommenceenl'hommeetfinitche
zlespeuples,un
peuple,quidésirequelquechose,dissemble-t-
ild'unhommeenproieauxragesde
l'amour?etsilapeurl'abat,n'est-
ilpareilaumêmefrappéd'impuissance?En
vérité,lespeuplesontunsexeàl'égaldesindividus,touslesvai
nqueurssontmâlesà
raisondelavictoireettouslesvaincusperdentaussitôtlesenti
mentdeleurvirilité,
l'undevenantchaponetl'autre,femme,sansparlerdesherm
aphrodites.Lesièclea
vurenaîtreunlotd'usagesoubliésnaguère,commeceluidevi
olerlesfemmesdans
lesvillesprises,l'exempleleplusfameuxétantceluideBerlin,
oùl'onprofanala
vieillesseetpollual'enfance,quedis-je?
oùl'arméerusseenlevantjenesaisquel
hôpitaldehautelutte,honoradesesfeuxetlesmaladescouch
éesdansleurlitetle
troupeaudesinfirmièreséplorées.Unhomme,ayantvuculbu
tersagrand-mèreet
samère,touteslessœursqu'ila,sonépouseetsesfilles,est-
ilencoreunhomme?
Nous nous le demandons en laissant la réponse ouverte.
Unusageoublié,quirenaîtra,l'épanouissementetledépasse
mentaidant,estcelui
dechaponnerl'adversaire,qu'ilsoitvivantoumort.Lapeurd'ê
trecastrésurle
champdebatailleasuscitéquelquesprodigesdevaillancever
slaTurquieetlaPerse:
laFrance,en1914,nelesrenouvelaquemoyennantunearmé
edegendarmes,qui
suivaientl'arméedesescombattantsselonletroisièmeprinci
pedelalogique
d'Aristote,lefameuxtertiumnondatur,enallemandentwede
r-oderetmêmeles
soldatsignorantl'allemandetlelatinencomprenaientlesens,
ilsfuyaientenavant,
passantdelalogiqued'Aristoteàladialectiqued'unHegel,ilss
esauvaientdes
mousquetonscartésiensdelagendarmerieetculbutaientles
Allemands,malgré
l'ImpératifCatégorique.Laleçondel'Histoireestquel'onneco
nsultepasassezles
philosophes.
POLICE.
L'Etatsanslapoliceestuninvertébré.Pourrésisterauxvolont
ésdupeuple,ona
souventplusderessourcesquelepeupleetmoinsdevolonté:
delàlesrévolutions.
Lapoliceestunearméedelaclassedominante,laclassedomi
nanteestlamaîtresse
del'Etat,lepeuplen'enserajamaisquelesymboleet,souslaM
onarchie,ilfut
encoremoins.Ai-
jebesoindedirequel'Exécutifétantl'entéléchie,lapoliceenes
t
l'énergie?
Laclassedominantelaplusmolleetdontlavolontéparaîtlaplu
smalade,
est quelquefois régénérée par l'instrument, qui supplée à
sa raison d'être.
Souslemanteaudel'ordre,quedepaysdontl'ordrenerelève!
Plusqu'unétatau
seindel'Etatmême,lapoliceestunmicrocosmeoùl'œilretrou
veensonentierla
majestédelanature,d'unenaturecorrompue-hélas!-
parlepéché,maisrédimée
parl'ordre.Lephilosopheapprendàméditericisurleséchelles
delaréprobationet
surlesdegrésduplaisir,lesdeuxreposentdanslesmainsdela
police:ilestdes
faibles,quinousrendentfd>rts,ilestdesvices,quitravaillent
ànotreéminenceet
parlesquelsnosvertusseredoublent,nousnelesimmolerons
pas,nousveilleronsà
cequ'ilsnel'emportent,endésirantqu'ilsnousexercent.Saint
Paull'avaitsenti
bienavantnousetlapolicemarchesursestraces,ellen'ignore
quelesloisont
multipliélescandaleetqueletremblementpréludeàlasagess
e,ellecultivel'artde
noustenteretdenouseffrayer,elletolèrecequ'elleréprimeet
pournousfaire
rentrer en nous-mêmes, sa charité se consumera dans
les provocations.
Lesujetdonnelevertigeetquandnousentreprenonsdeledéfi
nir,ilnouséchappe,
ilestcelieud'oùpartentlesdécisionsirrévocablesetquisesitu
eensonpropre
mouvementdefuite,ilestlabouched'ombreetd'oùrayonnen
tcesclartésqui
nousaveuglent,enfinc'estunelégiondepierresdescandalee
tdontchacuneparaît
réfléchirenpleinmidilapierred'angleetsonmystèreglorieuxr
endu,parelle,
manifeste ...
POLITIQUE.
Ilnefallaitensonnermotjadis,présentementilfautquel'onen
parleetfût-cesans
l'entendre,onseraitmalvenuderesterbouchecloseàtousles
coups.L'homme
aviséconsulteralafeuille,oùpondentlesvautoursquinousré
gissent,levoilàdans
letraindenosmystères,ilaréponseàcentproblèmes,ilsaural
ouangeràtempset
blâmerselxwonl'heure,appuyerouglisseret-
s'ilenestbesoin-accommoderles
deux,àl'égaldenosmaîtres.Nosmaîtresdansentlà-
hautsurlacordeetnous,au
rasdusol,nousmarchonscommeilsdansent,laloyautévoula
ntqu'onlesimiteet
laprudencevoulantqu'onchancelle:unpeupleentierestfuna
mbule,maisàtrois
poucesd'élévation,desortequ'ilnemourradesachute,ilsuitl
amode,ellese
communiqueàtout,ellemeremémoreunpeulefilciré,quicou
raitautrefoisde
lustreenlustreetpermettaitd'allumerd'untenantmillechan
delles.Cefilciré,jele
revois,multipliéparlégionetcen'importelamatière,ilpassea
u-dessusdematête
etsousmespieds,j'enaperçoisunécheveaudansunrecoinett
ouslesprudents
auront l'oeil sur lui.
-Ah!l'heureuxtempsoùl'onpouvaitsetaire!-
Votresilencem'enditlongetvous
n'osezvousplaindre.-Jemanqued'informations.-
Langagedeséditieux.
M'obligerez-vousàparlerenl'air?-Aunomdel'ordre.Serai-
jebadin,niaiset
frivole?-Aunomdel'ordre.Abdiquerai-jelaraison?-
Aunomdel'ordre.-Et
l'évidencemême?-L'ordreenvautbienlesacrifice.-
Maissi,paraventure,
l'évidenceestlaplusforte?-
Vousladémentirez,Monsieur.Nous,quefaisons-nous
d'autre?-
Etnousmourronssansmurmurer,aveuglesetsoumis.-
Onvousdéfend
deleprévoir.Audemeurant,cettefaçonderaisonnerinsulteàl
'honneurdenos
morts,lesmortssontinfailliblesetjevousreconnaisledroitde
marchersurleurs
traces.Alorsvousserezadmisàvoustaireetnousobserverons
pourvousune
minute de silence. Ainsi nous finirons par où vous
commencez. -
Cepetitdialogue-
làn'estqu'unéchantillondecequinousattendetnousen
sommesauprélude,onatrouvél'artd'exorciserlesilence,les
hommeslesplus
libressontnouésettoutlemonderivalisedeprudence,enaffe
ctantl'indépendance,
iln'estpasjusqu'auxAnarchistes,quin'aientdansleurcervell
eunemachineà
calculeretdansleursyeuxquelqueluettedéformante,àlader
nièremode.J'aivu,
depuislongtemps,venircequejevois,c'étaitlamarcheaubut
pardeschemins
couvertsetqu'ilnefallaitjamaisdénoncer,aumilieududésord
re:lespeuplesnese
passentdéjàplusdemaîtres,lalibertén'estplusdeleurressort
,ilsontlechoixde
lasoumissionrampanteoudelalicenceeffrénée,leuravenirs
econfonddésormais
avecleurschaînes,lesunsvoulaientcequ'ilsontobtenu,laplu
partnevoulaient
sansdouterienetcequ'ilsdemandaientaujuste,étaitdesubir
cequ'ilsontsubi.
Nuln'oseplussemontrerpessimisteetcelam'épouvanteenc
oredavantage,rien
n'estdepireaugureparminousquedesconsignesdecegenre,
ellesprécèdent
infailliblement les catastrophes.
Ceuxquirégententnospayssontdeprofondsfrivoles,desho
mmes-enunmot-
quinevoientrienveniretdontlasuccessionseral'unedesplus
onéreusesde
l'Histoire,l'ordreetlapiperiesouseuxformentunamalgame,i
lsmultiplientles
paradoxespoursedéroberaujugementpublic,ilsenaltèrentl
esressortsetnous
promettentunesuccessiondetriomphes,ilslaissentaprèseu
xunchaosdesystème
insinuédanslesarrangementslesplusréglés.Quelleréforme
nefaudra-t-ilpas
tenterpourdémêlerunjourlesrestesdelavéritéd'aveclespro
digalitésde
l'imposture!
C'estquetantd'équivoquesontprisconsistanceetmêmeoùl
es
traditionsparurentdumeilleuraloi,qu'ilneserabientôtplusq
uedespeuplesde
faux-
monnayeurs.Lederniereffortdelapolitiqueestdeservirlesin
térêts
immédiatsenreculantleséchéances,lelongdecettevoie,san
sissuedésormais,où
l'onseporteàlarencontredel'erreur.Noussommesauquatriè
meactedela
tragédie.
POSTÉRITÉ.
C'estunequeuesansfin,dontchacunpenseêtrelatête.N'endi
sonspasdemal,ne
sachantoùcelacommence.Onenparlaitbeaucoup,maiselle
n'estplusàlamode,
lesécrivainsaffectentdelamépriseretnosartistesl'ontrayée
deleurstablettes,
l'engagementleurdéfendd'ysonger,ilsseprofessentsolidair
esdumomentqui
passeetnouslesenlouons,pourunefoisilsnesetrompentguè
re,leslivresdes
premiersvalent-oupeus'enfaut-
lesœuvresdesseconds.Leshommespolitiques
s'yréfèrentàprésentdemoinsenmoins,ilsnepérorentplussiv
olontierssur
l'aveniretjerappelleàcesujetquel'avenirestuneformeetlap
ostérité,son
contenu.
LaRenaissanceetleGrandSiècleavaientlapassiondelaposté
rité,leSiècledes
Lumièresetceluiquinousprécéda,lapassiondel'avenir,nous
sommesrevenusde
lapremièreet-selontoutesprobabilités-
delaseconde,maisparunrestede
pudeur,nousmouvonsdeplansenplans,quadriennauxouqui
nquennaux,c'estune
façond'avouernotreimpuissanceetd'exorciserl'aveniràl'ai
dedefragmentsoude
segments.Nousavonspeurdelapostérité,nouscherchonsàl
afuir,nousfuyons
devantelle,ainsiquedevantunemerdetêtes,noussommestr
oismilliardsetdemi,
nousseronsdeuxfoisplusnombreuxenl'an2000etdixfoisqu
elquesgénérations
plustard.Nulhommeraisonnablenevoudraitrenaîtreparmil
estrenteetcinq
milliardsdefourmis,quiravagerontl'œcumèneetmultipliero
ntlesdéserts,buvant
l'eaudeségoutsetl'alimentantdetoutcequ'ellesattrapent,s
erepaissantd'herbes,
deboisetd'algues,deblattes,d'araignéesetdechenilles,cro
quantleursmortsau
fonddescimetièresetvivantencircuitfermé,sij'osedire,puis
quelesdéjectionset
lesgénérationsirontsemêlerdansleursestomacs.Nouspouv
onstoujoursespérer
unemutationnouschangeantensurhommes,maisconveno
nsquecen'estpasle
chemin que nous avons pris.
POUVOIR(S).
Lesunsvousjurentqu'ilssonttrois,maisilsnelesontpaslongte
mpsetl'onabeau
lesdiviser,qu'ilsseretrouventetsefondent.Amourshonteus
es,àquoinulne
remédie,amoursfatales,oùl'Exécutifabusedesesfrères,joig
nantl'incesteaupéché
deSodomie.Lesièclen'estplusqu'unabîmeetsilefeuducieln'
ytombe,ilfaut
désespérerdelanaturehumaine.L'abusdenospouvoirscond
uitàl'impuissance,
d'affreuxmoyensl'ajournentetnousn'envivonsqueplusmis
érables:l'Exécutifse
plongeetsereplongedanslesvoluptés...lanoixvomique,lep
hosphore,les
mouchescantharides,lescharlatans,lesprêtres,voilàtoutl'a
rsenaletnouspayons
lesfraisdesonimmodestie.Encedomaineenfin,l'accordestpi
requeleresteet
nousnerespironsquelorsquelestroisfrèresseséparent,nosv
œuxs'unissenten
faveurdeleurdésunionperpétuelle.Hélas!
noussommesàCarpette,lesjuges
tremblentetdéfèrent,lesparlementsgémissent,l'Exécutifor
donneetchacundeses
mandementsestuneatrociténouvelle.Pudeur!
enquelslieuxtechercher?Un
mêmelitaccu~illelestroisfrères.Ah!
l'heureuxtempsqu'ilsfaisaientcoucheà
part !
Cequ'ilm'échapperadedire,alarmeralesmœurs,maiscomm
entpeindretoutce
quejevois?
Lavéritémescelleraitlabouche.Noussommesdansletraindu
pireet
l'onafaitsondeuiljoyeusementdureste,lamodemêmeestàla
barbarieetce
qu'onnommel'espritgénéral,letombeaudecequ'ildésigne.L
eshommesd'ordre
lechaoslesmeutetl'abuslesinspire,ilsnecroientplusàrienet
nousobligentàles
croire,lafoipousseàlaroueetnostraditionsachèventdenous
perdre.Loups,on
nousgardeetloups,onnousdévore,etquinousmange,nousp
unitdefourniràssa
table,maisleplusbeauc’estqued’iciàpeudetemps,nulneser
alemaîtreenla
maisonqu’ila,s’ilnepossèdel’univers;sansl’universentier,p
asmêmel’ombre
d’une feuille.
PRESTIGE.Silelatinn'étaitpasunelanguedeuxfois.morte,les
Français
deviendraientingouvernables,maisparbonheurilsnel'ente
ndentplus.Lemot
Prestigesignifieàpeuprèstrompe-l'œiletfaux-
semblant,ilgardacetteacception
depuisl'AntiquitéjusqueverslePremierouleSecondEmpire,
àcemomentaulieu
des'opposeràGloire,ilendevientpresquel'équivalent,et,de
nosjours,iltendà
s'ysubstituer.LaGloirefutnaguèreunattributdeDieu,Satann
'avaitdroitqu'au
Prestige,nousallonschangertoutcela,l'onvoitquel'ignoranc
eopèredesmiracles.
Celan'estpasmoinsétonnantquedejurerquelaLibyeseratta
cheauMaghreb,
ainsilesbornesdelaMéditerranéeOccidentalesereculentetl'
onprésumequ'elle
baignerademainl'Egypte.Cesdeuxénormitéssevalentetlap
remièreengendrala
seconde,onsentquedésormaistoutestpossible,l'époqueest
fertileenmerveilles,
noussommesdéjàdanslaLuneàdemeurersurTerreetnousiro
nsplusloinpar
ordonnance ou décret de la Providence.
LePrestigeestuneombre,laGloireenestlecorps,laforcea-t-
ellebesoindu
premieretlafaiblesseva-t-
elleimpunémentsecacheraprèslui?Lesfanssontpurset
quoiqu'ilsentreprennent,ilsfinirontparlesembler,laforceest
uneflammeet
cetteflammedévoreratour.Laragedecomplaireetledésird'e
nimposer
annoncentquelaforcen'estpasaulogisetquelerègnedeFœn
esteacommencé.
LebarondeFœnestenesongeait,lui,qu'àparaître,ilimmolait
àl'apparenceet
sortaitdesesaventures,lesmainsvides,c'étaitavantlalettre-
teFrançaisbaroque,
imaginéparunAgrippad'Aubigné:voilàl'espèced'homme,q
ueleClassicismefit
rentrersousterre,ilnaîtavectroissièclesderetard,levoilàpar
minous,ilétala
d'abordlaforce,qu'ilavait,pourn'avoirpointàs'enservir,puis
ilseruinapar
avarice en immolant toujours à l'apparence.
PRINCIPES.Aimerleshommesnelessauvepas,l'essentielest
delesrendre
gouvernablesetdeleurenseigneràsedéfendre,carsileMalna
îtmaintefoisdela
licence,ilnaîtaussidel'ordre:quandl'ordreestàladémesure,l
arèglechangerade
place.Lavéritén'apointdemarquesinvinciblesetc'estlaforc
equinousles
imprimeettropsouventl'erreurquilespossède.Touslesrebell
esnesontpas
aveugles,touslesaveuglesnesontpassoumis,encebasmon
deilesttoujoursrequis
desatisfairelesplusdangereux,lesautresrentrerontdansled
evoir,s'ilsnes'y
précipitent.Lapatienceoutréeaurapourfindemultiplierlese
sclaves,quicèdesur
ledroit,paraîtd'intelhgenceavecl'abus,dontiliraseplaindre.
Lesmeilleurs
gouvernantsdemanderontqu'onleurrésisteetlesassiste,no
nqu'onleurcèdeà
longueurdejournéeetnesedonnepoint.UnphilosophedelaC
hineaditquec'est
levide,quiparaîtlaraisond'êtredesbouteilles,lalibertédemê
meestlaraisondes
lois et fussent-elles réprimantes.
Lefondementdel'ordre?
Lescrimesimpunisetlesverrussansrécompense,etles
ténèbresquilesenveloppent.L'ordreabesoindel'ignorancee
tlederniereffortde
larébellionconsisteàlachanger,nonpasàladétruire.Persuad
ons-nousquela
connaissancedumalheurseratoujoursunluxedel'espritetqu
'ilestbonde
retrancherenuntempsdifficile,lescausesdudéchaînements
ontpermanenteset,
deplus,innombrables,etl'ordreestsouventlemiracledelalas
situde.L'autoriténe
s'avilitqueparlesinégalitésetcelafermelescheminsdurepe
ntirauxmaîtresdece
monde.leprivilèged'unpouvoirmoralestdetraiterleshomm
esselonleurmérite,
unautre,quandillevoudrait,nesauraitl'entreprendre,ayant
poursefonderlié
partieaveclespires.LeparadoxeestqueceuxquiferontleMal,
désirerontleBien,
enoubliantqu'onnerevientjamaisdelaterreuràl'ordrelégiti
meetquel'on
expiera l'irréparable en persévérant dans l'inavouable
PRIVILÈGES.
Vivresansprivilèges?
Autantmourir.Lesrévolutionsn'amènentd'autre
changementquedeleretireràceuxquin'osentlegarder,lesar
mesàlamain,etqui
vontparlementantaveclesrebellesaulieudelesfoudroyer.Le
retirer,maispour
quoifaire?
Pourledonneràcesrebelles,mesamis,ardentsàleflétrirauno
mdu
peuple,jevousprometsqu'ilssaurontledéfendreetl'imposer
àtous,enun
redoublementdeviolences.Héquoi?LeParadissurTerre?
Demandez-le,faquins,à
vos nourrices!
L'autoritéchangedecampetlesabuslasuiventàlatrace,l'éno
rmitédanslesabus
larendparfoisinvulnérable,quelaBastilletombe,ils'enélève
unedouzaine.Le
peupledeParisseraplusmalheureuxsousMaratquesousLoui
sXVI;Napoléon
l'écrasera,lefoulera,lesaignera;tousceuxquiparlentenson
nom,lemangentetle
mangeront:c'estuneloicommuneetdontlesapplicationsson
tinnombrables.Les
maîtresvivent,lessujetsbesognent,c'estleprécisdel'ordree
tl'ordreestle
rempart de la légalité, ce temple, mais quel en est le
saint des saints? Le privilège.
Tousnousvoulonscedontnulnesevanteetceuxquiprêchentl
erenouvellement
del'ordre,qu'espèrent-ilsetqu'auront-ilsenvue?
Leurprivilège.Lepèredefamille,
àsesmomentsperdus,querêve-t-il?
d'êtreNéron.Aquoirêvel'épousevertueuse
entouchantàlaquarantaine?
àMessalineainsiqu'àsesplaisirs.Lestêtesfument
d'horreursetdestupres,l'onsepromèneaumilieudesbourrea
uxenespérance,des
gourgandinesetdesspatalocynèdesenpuissance,pluslacer
velleaderessources,
pluselleformededésirs,quilessurmontesefaitangeetquinel
eséprouveresteun
animal.L'onditquelepouvoircorromptetl'onprétendqueseu
lslescorrompusle
cherchent,cesdeuxmaximesontletortdesimplifierl'évidenc
e:ilestdesvertus
âpresetqueleshommesdeplaisirabdiquent,lesmonstres,eu
xlesgardent,Danton
etMirabeaujouissentetprofitent,onlessuborne,ilsentretien
nentdesmaîtresses,
ilsvalentpourtantmieuxqueMaratetqueRobespierre,incorr
uptiblesàl'envi.Les
maîtreslesmoinsinhumainsontdesfaiblesses,j'aimeassez(:
athérineouCléopâtre,
cesdamesavaientplusd'humanitéqueleramasdestricoteus
es,laidesetsalesetmal
consoléesd'avoirdesmœurs.Desmœurs?
aucunefemmen'estheureused'enavoir,
disons qu'elles s'y plient et que les hommes s'y
résignent.
L'image,quel'onpeintdesgrands,nousdéveloppelessoucis
attachésàla
domination,nonlesdélicesdupouvoir,ctpourungrandlasséd
etoutechose,ilen
estvingtettrentequipersistent.C'estquelepouvoirsemblele
rocherctdontles
grandsseraientleshuîtres,cellesquilâchentprise,sontmala
des,ilestdesgrandsen
proieàlafolieetlachrhiennenepardonneguère:aussipédant
s,prêcheurset
fabulistesnemanqueront-
ilsjamaisdemonterlesexceptionsenépingleetde
changerlescasd'espèceenlieuxcommuns,celaconsolelebo
npeupleetquandle
bon peuple l'st soumis, il s'estimera très heureux en
plaignant ceux qui le régentent.
Quandtousréclamentladouceurdevivre,ellelesfuiratousett
ousilsseront
misérables,àlaréservedesméchantsqu'ilsontmisàleurtête.
Lesiècleestau
mensonge,lemensongeaucarré,leslendemainsaucube,lav
éritédanslesnuages,
maislesnuagespassentàleurtouretnospetits-
enfantsnemanquerontderevenirà
cedontnousnousdépouillâmes:rois,noblesetpontifes,loiss
olennellesetdécrets
inviolables.Lemondeseraitplusheureux,sil'onnevoulaitdan
slebienquele
possibleetfaisaitl'impossiblepourl'atteindre,lesformessau
verontleresteetqui
lesperdnesauverien,l'onserebelletropdefoispourquelesmo
tssechangentet
nonl'espritquileshabite,lequelalaressourcedenousrevenir
sousd'autres.Lafin
del'ordreestdelégitimerlasouffranceinutile,l'appuyantder
aisonsvalables,pour
que les simples souffrent et se taisent.
L'obéissanceestuneligneetsurlaquellelespointssedéplace
nt.Lesgrandsseuls
voientlaligneetsilepeuplel'avisait,ilnevoudraitplusobéir.E
nchaînerl'homme
àsaconditionprésenteetlaluifairetrouverdésirable,telestle
butquel'ordrese
proposeetcen'importelestempsetleslieux,lesnationsetlesr
égimes.Lepartage
inégalestleplusjuste,nulhommen'étantlamesuredel'humai
n,s'ilnedépasse
celledelafouleetnulnelerestant,s'ilnedemeurel'égaldesoi-
même,enjouissant
de la faveur attachée à son privilège.
L'onsentqu'ilfautunemétaphysique,noussommesauthéâtr
eetlesmachines
ronflent,ledécorchangeetlesdieuxvolentàtraverslascène,l
eshérospassentet
repassent,etM.lesouffleurjouelesprophètesinvisibles.Sans
lamétaphysique,
l'illusiontombeetl'enversdudécorparaît,lacrasseetl'infami
e,lesfardsetles
paillettes,l'insulteetlesabouchements,letrompe-
l'œilquis'érigeensystèmeet
l'impudeurenloi,l'imageduchaosenfin.Alorsaulieudeshom
mesprovidentiels,
desaigles,desfanfaresetdespalmes,c'estunegaleriedemon
stres,degrimauds,de
hiboux,deroquentins,desingesetdegodenots,deventresde
spotiquesetdequeues
aux exigences redoutables.
Lemaldusiècleestquelepeupleatropbienvulesfondements
desamisère,pour
qu'onl'ypuisserengagersanslesbrutalitéslesplusextrêmes
etlesmensongesles
plusodieux.Or,c'estàquoinousnousacheminons,lepeuplee
ntête,voué-
malgrélesapparences-
àdesmalheursrenouvelés,jusqu'àcequ'ils'abdiqueaux
mainsdesmaîtreslégitimes,lelotdel'impuissanceétantdere
cevoiretjamaisde
prétendre.Iln'estserpent,quinesemordeenfinlaqueueetno
ustouchonsau
moment où le cercle se referme.
PROBITÉ.
Elleruinetoutlemondeetquilaprêcheestl'ennemidetous:de
quois'avise-t-i1et
quileluidemande?etqueveut-
ilaufond,sicen'estrendrelamisèregénérale?La
probité,l'acierleplustranchantetlalumièrelaplusfroide,lePo
ntduJugement
quepassentleshumains,selonlafoidesPerses.Ceschoses-
là,lesfairemortest
admissible,maisautreestdelessubirhicetnunc.Remettons-
lesaulendemain,le
lendemain n'arrivera jamais et les croyants le savent et
le taisent.
Laprobité,l'auteurduprésentlivrecraintd'enparlerplusqu'il
n'estbon,ses
lecteursfermeraientl'ouvrageetlespouvoirsnemanqueraie
ntdel'interdire.Les
brigandsfontlallIoitiédel'Histoire,lespipeurs,l'autre:ilreste,
commeonvoit,
assezdeplacepourlesgensdebien,euxquinesontdelIullepar
tetjamaisàlaleur.
L'Histoireestpleinedehéroscornusetdesauveursdeballe,et
quimourraientde
rire, s'ils rcvenaient au monde, à la lecture de nos
manuels.
Sij'avaisunpetitenfant,jen'oseraisl'instruire,lefassequilep
eutausiècleoùnous
vivons!
qu'illeserine,luidonnantlechange,etqu'illuiparlegravemen
tduCiel,
oùnousnemonteronsjamais,etdelaTerre,oùnousdemeurer
ons,abusant,
abusés, machines aux mains de quels maîtres!
-Emile(aurais-
jedit),tesparentsnesongeaientqu'àceplaisir,dontilsnesonn
ent
mot,quandtulesvois,tuvinspar-
dessuslemarché,tuneleurdoispaslalumièreet
tevoici,malgrétoi-même,Oùdetoi-
mêmetuneseraispoint.Songeànepasles
imiter,n'engendrepasd'esclavesenpuissanceetnesommeil
leplus,ouvrelesyeux,
promènetesregardssurl'enferdecemondeetsauve-
toid'entrelesmorts,qui
multiplientdanslafange.L'ordremoral?
lejouetdesbrigands.Lafoi?lebouclier
desmonstres.L'amour?
lecomplémentdeschaînes,qu'ilst'imposent.Et
l'espérance?
unefolie.Petitgarçon,nerêvepasetlaisseleplaisir,leplaisirle
mène
audevoiretledevoiràl'esclavage.Feinsd'honorerleslois,que
tuviolesetn'aime
quel'argentoulapuissance,trahislesgueux,nesouffrejamai
savecceuxquel'on
dévoreetjoinslesbourreauxdetesfrères.LesDixCommande
mencs,ceuxquiles
prêchentnelessuiventguèreetceuxquilesobserventàlalettr
e,sontperdus.Ilest
abominabledesouffriretdangereuxdefairegrâce,lepirenou
soffensemoinsquela
réforme,lenéantmoinsquelalumièreetsilechaosestdansl'or
dre,l'ordreala
chargedelevalider,malgrécequ'ilenseigne.Uneidéegénéra
leestunefaçonde
marmiteetlafoi,lecouvercle,maislepotagenevautrienetceu
xquinousle
versent,méritentd'ybouillir.Desmilliardsd'humains,quelqu
esmaladesles
régissent,mortsdepuisvingtettrentesiècles,onsedémembr
epourlesimiteret
leurfoliepasseenmodèle;aunomdelatradition,lesfrénétiqu
esaurontlechamp
libre,ilspeuventnousassassineretfairedecemondeunlieupl
ussombrequela
nuit,nouspersuadantquelejourl'éclaireetqu'ilsnousaiment
tellementquetout
malinfligépareuxestunegrâce.Nesoisjamaislegobeurduser
mon,Emile,etsi
tunepeuxautrement,sermonnetonprochainetplace-
toiprèsdutambour,battant
lacaisseaumilieudessauveursenespérance,Lamas,Jésuite
s,Commissaireset
Prophètes!Venez!Venez!Amoi,petitsetgrands!
Vousserezconsolés!Aquile
tour? Chacun aura trois paires d'ailes et le hochet en
sus! -
Lepeupleestàgenouxdevantunpucelage,uncoeur,unbasm
orceaudetripe,un
peudesang,unemomieetqu'onluiparledecequ'ilnetouchep
as,n'avalepaset
n'entendpas,n'aviseetnereniflepoint,ilbâilleetsafoidémén
age...etqu'elle
déménage!avons-nousbesoind'ellepourlegouverner?
Illeparaît,hélas!Lerégir
sansl'appuidesfables?Comment?Enlerendantheureux?
Quellechimère!Un
mondeoùl'onn'auraitnifaimnisoif?
MaisLourdesseraitdépassé!Remplirces
milliardsdebouchesestau-
dessusdenosmoyens,maisqu'uneidolesaigneouse
remueetquelesdrapeauxclaquentauventdel'Histoireetnou
slesmenonsàla
mort, tous ceux que désormais nous ne pouvons plus
faire vivre.
PROFIT.
Onendisaitbeaucoupdemalaucoursdel'autresiècle,maisl'o
nn'ajamaissupar
quoileremplacer.L'AncienRégimeavaitl'honneur,c'estunen
otionpasséede
modeetqui,dureste,concernaitfortpeudegens.Nouseûmes
celledeservice,
laquelleparut,detouttemps,reçuedespauvres,lespauvress'
aidentmutuellement
pourréparerunemaison,quipenche,oupourrentrerunerécol
te,quandilfaut
fairevite,demêmepourgarderunenfant,dontlamèreesteng
ésine.Les
philosophesutopistes,croyantquelemondeestunvillageetq
ueleshabitudesnées
delavieencommunpeuvents'étendreàdespaysentiers,aur
ontimaginédeslois
fortséduisantesselonl'apparenceetquisupposentauxhuma
insuneinclinationà
cedésintéressement,quej'oseappelermécanique.Ilauraitfa
llureproduireengros
danslesvillescomptantplusd'unmilliondetêtes,lespréalabl
esquirégissentles
hameaux et dont le moindre est une confiance sans
limites.
L'honneurétantàpeuprèsmortetleservice,unechimèredela
spéculation,le
profitillégalpouracheverletout,ilnerestaquelaterreuret~fa
ceàlaterreur-la
piperieetlemensonge.Obtenirendouceurvautdeuxfoispren
dreetgagnerle
consentement,troisfois,prendreettoujoursprendredeforce
estlesystèmeleplus
onéreuxquisoitaumonde:onnevoulutpasmêmes'enaperce
voiretl'onaima
mieuxréduirelepeupleàl'impuissance,onsepersuadaqu'ell
eestlamèredes
vertus,aumoinschezlesindignesetl'onconvintdemutilerles
hommespourles
rendregouvernables.Celan'empêchanilapiperienilemenso
nge,lesquelsse
reformaientaujourlejoursurlesarrièresdeladémesuretriom
phante,onse
fortifiadanslarépressionetl'onopéradesprodigesd'incléme
nceens'épuisantàles
multiplier.Aunomdurationalisme,oninstaural'étatdefaitetp
ournes'avouer
battu, l'on refusa d'aller plus outre.
Lepérildelavigilanceérigéeensystèmeestd'altérerenfinlesr
essortsqu'elle
exerce.L'onpouvaitfusillerceuxquel'onréputaitlesplusnoirs
d'entretousles
criminels,lepeuplelesplaignaitencore,ilavaitméprisélespr
ofiteurs,lursqu'ils
étaientheureuxetqu'ilsinsultaientàsonindigence,iln'estim
apasleursbourreaux
etd'autantmoinsquelamortdescoupablesneremédiaitàsa
misère.Onavaitbeau
proscrireetfoudroyerlesmonstres,aprèslesavoirdésignésàl
avindictedespetites
gens,l'onn'avançaitd'unpasdanslacarrièreettropsouventl'
ontournaitdansle
cercle.Ledespotismen'estpointl'ordre,ledespotismen'estq
u'uneaventure,où
l'abuspassedanslesmœurs,oùl'onvégètesousladémesure,
oùleslangueurs
balancentlesalarmes,oùtoutréponddanslespréliminairese
tlespréliminaires
jamais ne finissent.
Auprèsdequoileprofitn'étaitqu'unebagatelleet,deplus,lem
eilleurmoyende
forcerautravailunpeuple,sansleréduireàlacorvée,maislesa
utels,quel'onavait
dressésàl'utopie,sefussentrenversésdanslapoussière,ené
crasantsousleurs
débrislesprêtresdel'idée.Lesprêtres,nevoulantmourir,sepr
oclamèrent
infailliblesetl'utopies'accostad'unedogmatique,leprofitde
vintunmystèreetde
l'iniquité,lepaysentiertributairedescesthèsesetleurmainti
en,lareligionde
l'État.Lepeupleseremitàboire,toutcommeavantlaRévoluti
onetlaterreurse
relâchantparunexcèsdelassitude,l'indifférenceaveclanégli
gencedoublèrent
l'œuvredelapiperieetdumensonge.Cesfameuxconquérant
sdel'espace
interplanétaire,unefoisrentrésaubercail,retrouvaientlatris
tessed'unviesans
flammeetlesmisèresd'undésordresubalterne,oùlesbouton
smanquaientetles
ficellesserompaient,oùl'achatd'unpeudesaucisseconsuma
itdesheures,oùla
lecturedesjournauxn'étaitqu'unplaidoyerenfaveurdurégi
meetqu'une
condamnationperpétuelledumondeextérieur.Leprofitnese
savaitpassi
redoutable et cette fois la souris avait accouché d'une
montagne.
PROGRÈS.
Ordreetprogrèsnelogentàlamêmeenseigne:oùlesecondpa
raît,lepremier
déménageetl'unnedureques'ildéfaitl'autre.Quiparledeles
allier,mentcomme
uneoraisonfunèbre,onlepriehumblementdedésignerunevi
ctimeetnousnous
chargeronsdelasentence.L'histoiredel'idéeremonteàpeud
egénérations,elle
naquitavecleSiècledesLumières,onprétend-
cemesembleàtort-luichercher
desancêtresenpleinMoyenAge,leMoyenAgeconcevaitlech
angementcomme
unecatastropheetpourlesHumanistesdelaRenaissance,ils
voulaientrestaurer
l'état qui l'avait précédé, non pas amorcer l'imprévu.
Dansleprogrès,ilestdeuxéléments,l'unprévisibleetl'autrei
mprévisible,le
premierfaisaitlesdélicesduSiècledesLumières,nouséprouv
onsqueleseconda
plusdeforce.Chaqueproblèmerésoluréponddansuneséried
eproblèmesà
résoudreetquineseposaientjamaisàl'homme,etlesmoyens
quenousmettonsen
œuvretirentàconséquence,sansnouspermettredenosdéro
beràleursimpératifs,
c'estcommesinoslibertésengendraientdenouvellesservitu
des.Encoreun
mouvementetleprogrèsserafatal,alorsnousentreronsdansl
'universoùrienne
sera plus à la mesure humaine et nous aurons perdu nos
raisons d'espérer.
Toutnousmèneauchaos:lestraditionsetlesnouveautés,l'op
portunismeet
l'éclectismeaussibienqueledogmatisme,labonnevolontén'
ychangerien,quant
àlabonnefoiquepeut-
elleêtreoùtoutdevientpossibleetl'hommeneseconçoit
plussoi-même?
Laforcequelesalutprends'appellel'objectivité,maisiln'enes
t
quidésespèreplusdemondeetqui,partant,rejetteraplusd'h
ommesdansl'enferde
lasubjectivitétotale.Ainsil'Histoirenouséchappeetn'ayantc
ontractél'espritde
nosmoyens,noussubironslaloiquecesmoyensnousdictent,
nousdeviendrons
lesobjetsdenosinstrumentsetlesvictimesconsentantesden
osœuvres.Leprogrès
n'est plus qu'un autel et'nous y monterons, aveugles.
PROPRIÉTÉ.
L'avoirnousdonnel'êtreetceuxquiveulentsupprimerl'avoir,
pourlibérer-selon
cequ'ilsprétendent-
l'homme,enferontl'instrumentsansdroitsàlamercides
maîtreslesplusabsolus,qu'onimagine.Ilestdespauvres,cert
es,ilenseratoujours,
l'uniqueremèdeàlapauvreté,c'estlacastrationdesmisérabl
es,unseulpays-
l'Islande-
osaleschaponneretdurantplusieurssiècles,ilygagnaden'av
oirquedes
hommesraisonnablesetlaborieux.L'histoiredel'Islandeestu
nesuccessionde
calamités,maisdanssonîleglacéeetbattuedesvents,cepeu
pleafiniparsubsister
àsonaise,alorsquel'Asieetl'Afrique,derichesqu'ellesfurent
autrefois,
s'enfoncentdanslapauvretélaplushideuse,leursgueuxmult
ipliantàperdre
haleine et leurs malades faisant souche.
L'avoiretlepouvoir,lefonddetoutesnosdémarches,ceuxqui
flétrissentle
premier,augmententlesecond,lalibertén'existepassansl'u
netl'autrela
supprime.Danslespayscapitalistes,l'avoiretlepouvoirneso
ntpasdansles
mêmesmains,nousnouslouonsdecetteséparation,elleestàl
'originedenos
libertés.Danslespayssocialistes,l'avoirestconfisquéparun
eclassedominante,
pourvuedeprivilègesabsolus.Noussavonsd'oresetdéjàque
nousnegagnonspas
auchange,lesillusionssesontdissipées,unhommesansavoir
n'aplusdedroits,
danslespayssocialistesc'estmoyennantlesprivilègesquen
ousaccédonsaux
droits, ce détour est bien long.
Leméprisdel'avoirannoncelasottiseautantquelafolie,àmoi
nsquecenesoitles
deuxensemble.L'avoirn'estjamaisméprisableentantquetel
etlesmoyensde
l'acquérirlefussent-
ils,l'onaraisonden'avoirpasbeaucoupd'estimepourles
parvenus,maisl'ondevraporterrespectàleursenfants.Cette
nuanceéchappeà
nosidéologues,carlapropriétén'estpluslevol,elleestledroit
acquisparun
commencement de permanence.
]'avouequebiendescrimesfurentcommisensonnom,nousd
emandonsàvivreet
mieuxquenossemblables,l'amourdusuperflun'inclinepasàl
'indulgence,legoût
delamollesserendlesâmesdures.Onpeutnousretrancherla
vieetmêmeilest
desheuresoùnousoffronsl'être,maisnousdisputeronsl'avoi
rendéchaînant
l'abîmeetpoursauvernosdixarpents,nousferonsledésertà
milletoisesàla
ronde:àcemoment,nouséprouvonsquenuln'adroitauxbien
squ'ilestdans
l'impuissancededéfendreetqu'ilestabuseurdufaitqu'illesp
ossède.Envérité,
nousnenoussentonspascoupablesenfacedeceuxquin'ontri
en,nousnous
battronsàmortpourgardercequenousavons,nousmaintien
dronsnosprivilèges
lefronthaut.Desavoirquel'esclavealesambitionsdumaîtres
uffitàlégitimerle
secondetluidevrafermerlesyeuxsurtoutcequeladifférence
adecruelpourune
âme sensible.
L'avoirnousdonnel'êtreetlesrichessesinvisiblessontlerefle
tdesrichessesque
nousdétenons.Unsaintpouvait-
ilnaîtreaumilieudesesclaves?est-cequ'on
imagineunsaintissud'unefamille,oùl'oncroupitdanslaconfu
siondesâgesetdes
sexesaufondd'ungaletasentrelestupre,l'agonie,lafaminee
tl'inceste?Lesgrands
spirituels,dixfoissurdouze,ontgoûtél'opulence,ilsuffitdese
remémorersaint
BernardetsaintThomasd'Aquin,saitFrançoisetsaintDomini
que,saintIgnacede
Loyola,sainteThérèsed'Avila,lalisten'estpascloseetlamajor
itédespauvres
volontaires,despauvresparélection,eurentdesbiens,unno
m,del'orgueilà
revendreetlapromessedel'honneuràleurspasattaché.Que
defacilitésetcomme
onlesenvie!Quellefigureoùpuisel'orateursacré!
Quelronflement!Quelle
altitude!Alorsquevaut,monDieu,toutcequel'onnousvante?
Iln'estqu'un
bonheurencemondeetc'estden'avoirpasbesoind'êtresauv
é,demêmequ'il
n'estici-
basqu'unseulhonneur,lequelestdenepointseperdreetvouâ
t-onpourse
tirer de ce naufrage, les autres à la catastrophe.
RACISME.
Nousn'avonstoujourspasdedéfinitionphilosophiqueduRaci
smeetjeproposela
suivante,quimeparaîtluiconveniretmêmesilaplupartdesle
cteurslajugeaient
incompréhensible,pourn'avoirpasétudiélesrudiments:leR
acismeestune
philosophie,quisubordonneralescontenusauxformesetleg
enreàl'espèce,alors
que les religions universelles nous recommandent
l'opposé.
LeRacismeestunordrecohérent,avecsespoidsetsesmesure
s,avecsesélusetses
réprouvés,sansparlerdesesdogmesetdesesmystères,ilper
metd'allierlesvertus
etlescrimes,ilpermetdegarderlesformesenosanttoutenfrei
ndre,ilfournitun
moyenlégaldediviserleshommesoùl'hommesurabonde,ilv
ajusqu'ànous
fournirunprétextelégitimeauxmeurtresdevenusinévitable
s,sesarmessontle
méprisetlafaimetlecarnage.Nullesubversionneluirésisteet
faceàlaSubersion
quimonte,ilestl'ordreabsolu,l'égaldelaNécessité,quiferare
ntrerlaSubversion
sous terre, en affamant et castrant ses prophètes et
leurs partisans.
Lemondeestpleind'hommesentrop,leresten'estquel'infailli
bleconséquencedu
surnombre,maisdecelanousrefusonsdeconvenir.Nosœuvr
esnouséchappent,
nosidéesnouséchappentetnousnenouspossédonsplus.Ave
ccela,nous
maintenonsunlotdetraditionsdevenuesabsurdesetpourles
quellesnous
sacrifionsl'intelligencedenosœuvresetlarepriseenmainde
nosidées.L'homme
aperdusonombre:l'hommeabstrait,dontilparutspiritueldes
emoquerdepuis
JosephdeMaistre,etmaintenantl'hommeenarriveàdouterd
esoncorps,car
l'hommeabstraitenfaisaitunsujetdedroits,etmaintenantce
n'estqu'unêtrede
besoin,parmidesêtresdebesoinquilejalousent.LeRacismee
stledénominateur
commundel'aveniretnousn'ypouvonsrienchanger:pendan
tquelessavants
pérorentetquelesphilosophesargumentent,leshommesont
déjàchoisid'être
inhumainsetd'enpayerlesconséquences.Noussommesinh
umainsdefaitetde
consentement,parcequenousn'avonsplusd'autreissue,ma
isceuxquinousen
blâment,refuserontd'incriminerlescausesetnousadjureron
tdeparerauxeffets.
Lefatalismeestrentrédansl'HistoireetleRacismeestl'unede
sesportes,nous
sommesdéjàtoushypothéquésetlaplupartparaissentinsolv
ables.Nousn'avons
plusdecontrepoidsreligieux,carnosreligionssontridiculeset
nosmoyens,
sublimes:aussinousrendons-
nousesclavesdesseconds,etdoutons-nousde
l'hommeenfaveurdelarace,enquoisonévidenceserenferm
edésormais.Jesens
quenousnerépondonsdenousetquenosœuvresnousgouver
nent,pendantque
nosidéessepensentellesmêmes,pournousconduireoùnous
nevoulonspasaller.
Peud'hommesviventetbeaucoupmourrontpourquecespeu
viventàleuraise,
nuln'asumieuxqueleRacismeménagerl'idéalenservantl'int
érêt,leRacismeest
lediviseurdesClasses,lesClassesn'ontpasl'éloquencequ'on
tlesRaces,lalutte
despremièressemblesdépassée,laluttedessecondesenga
gelasurviedenotre
espèce.LesRacessemblentl'œuvredel'Histoire,ellesseform
entsousnosyeux,
ellessesubstituentauxNations,commelesNationsauxMona
rchies,lefanatismey
gagnantseulàchaquecoup.Onpeutencoredevenirlemembr
ed'uneNation,mais
nonplusd'uneRace,alorsquetouspouvaientêtresujetsd'unP
rince:nous
mesurons là ce que nous perdîmes.
Carl'avenirestauRacismeettelestlesensdel'Histoire,quech
acunveuttirerà
soi,touslescheminsmenantàl'inégalité.Noussommesdépa
ssésetnotre
incohérencenouslivreauxcontenusmentaux,quelesSauva
gessaventmieux
exorciserquenousetdontnoussommespossédés,alorsquen
osmoyensnous
rendentpareilsàcesdieux,quenousnepouvonsadorerencon
séquence.Où
trouverl'absolusansquoinousironsaunéant?
Nosintellectuelsontéchoué,nous
n'endevonsplusrienattendreetcesontdesprophètesqu'ilno
usfaut,nondes
sophistesengagésdanscequilesavanceetpourlesquelsl'Es
pritn'estqu'un
prétexte.
RAISON.
-Leshommesraisonnables?MonDieu!quellemenace!
Onauraitlechaosd'abord
etlenéant,pouracheverletout.Leshommesraisonnables?
Ilsnousdemanderaient
niplusnimoinsqu'unemaisonetparfamille,alorsque,leprogr
èsaidant,chaque
familleaurasachambre.Illeurfaudraitensuiteunlotd'horreur
setquidéfient
l'imagination:del'airfrais,dusoleil,del'eaudesource,s'ilvou
splaît,dulinge,du
savon,desfruitsetdeslaitages,etdelaviandechaquejour.No
ussommestrois
milliardsetdemi,nousseronsbientôtseptetnousnenousarrê
teronsàquinze.On
nepeutfairevivrehumainementqu'unmilliardd'humainsetj
amaisdavantage,le
surplusn'auradroitqu'àlafélicitéparprocuration.Jevouscon
çois.Nouspouvons
leurdonnerlaLuneetnonleschoseslesplussimples.Leschose
slesplussimples
serontréservéesauxmaîtresdelaTerreetd'iciàtroisgénérati
ons,lesderniers
parminousàs'éclaireràlachandelleensoupantd'unvraipoiss
onderivièreetde
fruitsmûrscueillissurl'arbre,serontlespremiersd'entrelesh
umains.Cesvérités
nesemblentquetropdésolantes.Etrendrel'universplusdiffic
ilesurlechoix,
queUeaberration,l'ami,queUeimprudence!-
Quandilsuffitprésentementde
renouvelerlespromesseséternelles,quifirentlesdélicesden
ospèreset
combleraientlespeuples!-
Lesmotssontduplusgrandusage.Soumissiond'abord,
lerestevousseradonné,cerestequevousattendezdepuisvin
gtsiècles.Quandvous
l'aurez,cereste-là,vousenmesurerezlefaux.Nous-
mêmeslanguissonsaprèsce
qu'onnetoucheetqu'onenvoit.Enn'ayantgardedelâcherceq
uivousmet
pardessuslenombre,àquatrepattessurvosprivilèges,aboya
ntfermeetnous
montrantlescrocs.Jevousadmire,vousêtesraisonnables,vo
us.Nousvousles
céderons,nosrédempteurs,quitombentdehautmal,etnosp
etitessaintesnon
régléesetqueleCielvisite,noussommeslassésdeleurmagist
èreetdéçusdeleur
ministère.Accommodez-vous-en.Miséricorde!Amoi!
Cettevermine-làn'est
bonnequepourvous.DuSavon!dusavonetdesbrosses!-
Nousvouslescéderons
aussi,nosbien-
aimésprophètesmatérialistes,leurépanouissementetleur
dépassement,leurparadisounousauronsseptpiedsdehaut,
alorsquel'Etat
rentrerasousterreenconséquencedesondépérissement.Ar
rêtez!jevousprie,ce
sontlàdeshorreurs.SaintPaulenseignequenoussommestou
sdesdieuxetKarl
Marxserenfermeànouspromettredugénie.Enl'an2000,lem
ondecomptera
septmilliardsdedieuxchrétiensoudegéniesmarxistes,nous
allonséclater.
Imaginezseptmilliardsdeculschevauchésparlagrâceetpro
misàlaGloire!
Altitudo ! Le Marquis serait mort de joie.
Laraisonn'estpasàlamode.Sesadversairesdisentqu'ellene
peutrien,quandelle
marcheseule,qu'elleestunemesureetnonpaslasubstance,
etplutôtquele
mouvementqu'elleenestl'ombre,qu'ilsemblequ'ellesedépl
aceoùnousne
voyonspointcequil'ébranle,qu'elleatoujoursbesoindecequ'
ellemépriseet
qu'elleestdestinéeàretombersurelleetpoursedévorer.L'on
posequeles
rationalistesseraientlesespritsdebeaucouplesmoinsengar
de-hélas!-contrele
pouvoirmêmedeleurscontenusmentauxetlesplusvulnérab
lesàcequelaraison,
etlaplusdroite,enfermedesous-
entendus,dontl'origineseraitviscéraleetles
intentions,obscènesoubarbares.Laraisonn'estpasàlamode
etcequeles
Chrétienssavaient,lesCommunistesl'aurontdécouvert:les
peuplesraisonnables
sontingouvernables,ilsnecroientplusàl'espérance,ilsdoute
ntdel'autorité,leur
foidansl'infaillibilitédeleursmaîtresestsujetteàdeséclipses
,ilsosentselivrerà
desrapprochementsauxquelslepouvoirabsolunetrouveder
éponseetnul
bonheurparprocurationnesuffitàlescontenter,ilsveulentto
ut,toutici-baset
maintenant,ilneleurfautpasmoinsquetoutcequeleursprinc
esseréservent.
Mesure-t-onlesconséquencesd'unpareildésordre?Ah!
l'heureuxtempsqu'il
suffisait de racheter les hommes et de leur enseigner
ensuite à marcher sur la tête!
RAISON D'ETAT.
Pareilleaucœur,elleadecesraisons,quelaraisonneconnaîtp
oint,maisiln'est
d'autreressemblance,lecœurétantbannipourlesraisonsqu
el'ondevine.Voilà
tropderaisons,oùl'onvoudroitplusdelogiqueetmoinsdepro
cédés,infâmesà
vraidire.Onsaitquedansl'usageduPouvoir,ilestdesabusnat
urel,desinfractions
légitimes et des réserves téméraires, des respects
odieux et des vertus coupables.
Encebasmonde,hélas!
ceuxquinepeuventsoutenirleursdroits,lesperdent,et
ceuxquilespostulent,nelesobtiennentques'ilslesimposent.
Or,laRaisond'Etat
estàl'échelledecemonde,oùl'ordremêmeabesoindecompli
ces,etdecomplices
effroyablesetqu'ilnenommeguère,enneleurmanquantpas.
Etreinflexiblesur
l'essentielnouspermetmillevariations,quinel'apointtrouvéj
amaisilnesefixe
etfautedecesaplombs-
là,sesfondementsl'entraînent:aussilaconditionnécessaire
d'uneRaisond'Etatestlaraisontoutcourt,c'estparlasuffisant
equ'elles'en
écarte.Laraisonveutchangerlemonde,laRaisond'Etatlepre
ndcommeilest,
elles'inclinedevantsabassesseets'établitdanssonincohére
nce,ellesecouledans
safinitudeetneseséquestreàsasubjectivité,c'estdirequelet
ransitoireasafaveur
perpétuelleetqu'eUeimmoleraitl'éterniténonpasautemps,
mais-s'ilenest
besoin-
àlaminute.L'humilitétrouvesarécompenseetlaRaisond'Eta
tse
connaissantpourimparfaite,apprendtoujoursennepontifia
ntjamais,eUeasipeu
d'orgueilqu'eUes'aboucheavecleshommeslesplusvilsetqu'
elledérobeà
l'Histoirel'anatomiedesesmanœuvres.Ilrestequesansellel
eshautsfaits,quel'on
enseigneàlajeunesse,avorteraientdansl'œufoumultipliera
ientlenéant,c'estqu'il
n'estdehautsfaitssansbassesœuvres.Nouscomparonsl'his
toired'unenationavec
lecoursd'unerivière,maislesrivièresont,enprofondeur,und
oubleetnousne
sommes pas sans entrevoir qu'il a des droits sur elles.
RÉACTION.
Parmilesattributsdel'impuissance,labonnevolontéfigureav
ecéclat.L'histoirede
labonnevolontén'estqu'unenchaînementdeplatitudesetde
catastrophes,le
desseindebienfaireestunemisérableexcuseàpartirdumom
entoùl'évidencese
retourne:cequ'onneveutpasrecevoiretnepeutéluder,onl'a
urad'obligation,
afindelesubiretdanslahonte;lesdélaisquel'oncherche,neso
ntpaslesdélais
qu'on trouve, et tout ce qu'on oublie, ne nous rendra
jamais le réciproque.
Lederniereffortdelapolitiqueestd'empêcherl'inévitable.La
bonnevolonté
l'ignore et combien plus la bonne foi!
Deceuxquiveulenttropdelui,l'hommesevengeetlemenson
geestlà,lequela
plusdefondsqueleursloisderessource,leurspeinesderigueu
retleurempire
d'étendue.Labonnevolontén'amorcequeladémesure,ladé
mesureappellela
réactionetlaréaction,toujoursinévitable,estuneformequer
evêtl'espritdela
vengeance.Lemondeneselaissepasconvaincre,l'intérêtgé
néralestletumulte
affreuxdemillevoixquicherchentàseréduireausilence,labo
nnevolonté
s'épuiseradanslespréliminairesetferabientôtl'unioncontre
elle.Encorenesuffit-
il pas que le remède sauve, si trop de gens y perdent !
L'histoiredelaréactionneserajamaisécrite,leshommesdela
révolution
mourraientdehonteauvudel'imbécillitédeleurspareils,etce
uxdelaréaction
sonttropmodestespourdésabuserleursadversaires,lesuns
croientaumiracleet
mêmedenosjourslafoidanslemiracleunittoutelaGauche,le
sautresnecroient
plusàrien,saufàl'indignitédel'homme,lequelestàleursyeux
leseulprincipe
subsistant.LesintellectuelsdeGaucheressemblentauxcercl
escarrés,ces
rationalistessontdevenuslesprêtresdesidéesobscuresetco
nfuses,l'historiendira
qu'ilsaurontimmolél'espritcritiquesurl'auteldelabonnevol
onté.Pascal,danssa
grandeur, n'alla pas aussi loin, malgré son fameux «
Abêtissez-vous » ...
RÉVOLUTION.
L'ordreestlaconsolationdesdupesetlemiroirdesscélérats,t
elleestlaloidu
genre,lebutdel'ordreestdenousfaireconsentiràl'injusticeet
delarendre
inviolable. Cela posé, quel en est le remède? Voilà des
millénaires qu'on le cherche.
Quandl'ordrerègnesanspartage,onadmetl'injusticeetl'abs
olupermet
d'embesognerlemal,sansquelemalaitl'avantage,lebonusa
gequel'onfaitdu
malfaitplusdebienquelebienmême,ceparadoxen'estpasun
sophisme.Ilreste
qu'ilnousfautdespréjugés,nulordren'étantrecevablesansle
urministère,ilreste
quecespréjugésnesontpaséternels,qu'ilsbranlent,l'ordree
stmenacé,qu'ils
tombent,l'ordrelessuivradanscettechute.Ceuxquiprépare
ntlerenversementde
l'ordre,s'élèventinfailliblementcontrelespréjugésaunomd
elajustice,ilsles
censurentpourlesremplaceretlesremplacentpourlesrendr
einviolables:àchaque
révolution,l'ordreseraffermit,lespréjugéssedoublentetl'on
n'amêmeplusle
droitdelesnommer,nousenarriveronsàdémentirleurexiste
nce.Leprixdenos
lumières,levoilà.L'Histoirenousenseignequelepremierpas
dunouvelordreest
d'immolerceuxquil'ontmisenplace,quandillesjugeindignes
,etdebriserles
instruments de la subversion, quand il les sait
inavouables.
Lesrévolutionssontinutiles,l'onsauveunpeupledel'erreur,j
amaisde
l'impuissance.Lasourcedupouvoirestunemerprofondeetté
nébreuse,nulne
l'avoueetquil'oublie,lachercheralongtemps.Ceuxquerasse
mblelaterreur,la
terreurlesdisperse.Leprincipalestdesavoirtouslesressorts
del'hommeetdeles
changeràsongré,lavoilà,l'oeuvrededemain,aprèslaquelleil
neseradeplaceque
pourl'ordre,devoeuxquepoursapermanenceetdepossibleq
uesalégitimité,
dansl'universoùl'onnaîtrapersuadé,vivrasoumis,obéirajoy
euxetmourra
calme, en automate qui se juge libre et sera forcé de le
croire.
RIDICULE.
Leridiculenousfaitsubsisteràl'aiseetnuln'al'idéed'enmouri
r,lesgrandes
nationsydonnent,lespetitspeuplesybarbotent,c'estlamêlé
eoùl'onsejugeseul
etnel'estpasautantquel'onespère.Etquipeuts'avouerqu'iln
edoitrien
pouvoir?etn'étantrien,s'efforcerd'êtrequelquechose?
Plusonestmarmiteuxet
plusoncroîtenarrogance,mêmeunpaysréduitàlabesaceaur
alasouveraineté
pourconcubine,ilaurabeaumourirdefaim,qu'iln'enétalerap
asmoinsses
attributsvirils.Lemondeestàprésentuneforêtdemembreset
chaquepeupley
plantesondrapeau.LeLevant?
Pétaudière.Etl'Amériqueprétenduelatine?Un
ramasd'avortonsetquisetressentdescouronnes.L'Afrique?
Unecaverneoùl'on
fait corps avec son ombre.
CelaparledanslesconseilsetcelavoteauParlementdesNatio
ns,celatrancheet
décide,etcelavitleculàl'airaufonddesmaraisoudessables,p
ourridefièvreset
mourantdefaim.Européens,allezsolliciterlavoixdecesmag
otsetrecevezleur
blâme!
Vousn'entrezpaschezeuxouc'estauprixdecamoufletssans
nombre,eux
sedélassentparmivous,sejouantdevosfilles,quandilsneles
enlèvent.Jeris,
voyantl'Europepleined'ArabesetdeNègres,lescoloniesserv
aientaumoinsà
quelque chose, vous avez perdu la bataille de Poitiers.
Lespeuplesveulentqu'onlesflatte.Onadulaitlesprincesautr
efois,noussommes
endémocratieetMonsieurTout-le-
Mondeestàprésentmonarque-oupourledire,
aprèsLuther,HerrOmnes-
plusmisérablequejamais,roiquel'onfesse,enlui
jurantqu'ilestlemaître,moinshommequeballonetballonsou
ffléjusqu'à
rompre.Uncentdeballonss'entrechoquentetpourlescrevert
ousilsuffitd'une
épingle.Chiensquel'ondresse,oiseauxquel'onserine,boeuf
squ'onattelleet
moutonsquelesloupsdévorent,machinesquisemeuvent,o
mbresqui
s'agenouillent,larvesquiprient,fantômesquimilitent...leridi
culeestmortetla
mort seule, la mort est vivante.

SCANDALE.
Selonl'événement,toutprendfiguredescandaleetl'onn'estj
amaisàl'abridece
malheur,quelquesménagementsquel'onobserve.Leseulpr
odigeestqueleslois
subsistent,malgrél'homme,etl'hommeendépitdeseslois,c
ars'illesabomine,je
croisqu'elleslepayentderetour.L'hommeestàplaindre,mais
iln'apasàlesavoir,
toutmalheureuxqu'ilest,etnousneluidevonspaslalumière,t
outcharitablesque
nous sommes.
Lestraditionslesplusvénérables?
Scandalesamortis.Lesloislesplusaugustes?
Scandalespassésenusage.Lesrègleslesmieuxéprouvéeset
lesmaximeslesplus
solennelles?Crucifige!crucifige!
maislesscandalesprennentfin,l'ordreenserale
légataireuniversel,lelitdebraisesdevientlitderoses,lesmart
yrsserontgrasàlard,
onmeurtencoreetc'estàforcedebienvivre,l'espritfaitl'esto
macinsatiableetle
chanoine bâille, mais qu'est-ce que l'autruche auprès de
nos évêques?
Touslesscandalesnousréveillentetc'estpourquoil'ordrelesd
ésavoue.Lesvérités
nedoiventrienàceuxqu'ellesécrasent,nimêmelalumièreet
moinsencorela
clémence.L'ordreasesvéritésetlescandaleauralessiennes,
entrelesdeuxla
différencen'estpasgrosseetlessecondespassentaurangde
spremières,lefindufin
consiste à les embesogner en leur coupant les ailes.
Sil'onvoulaitamplifiercettematière,ceseraitlepluslongcha
pitre.Lesprocédés
quel'onimprouvenousmènentàlalongueauxdroitsquel'ona
pprouve.Enle
renversementdesprivilèges,lesprivilègeschangerontdepla
ceetnonpasdenature.
Lesadoucissementsquel'onsouhaite,ilfautdesrigueurspou
rlessoutenir.
Contraindreaubien,malnécessaireetl'originedemauxinno
mbrables.Dela
confusionnaîtleplusdangereuxabusetc'estàl'ordrequ'ildev
rasapersistance.
Voilà quelques exemples et le lecteur en supposera
d'autres.
SOTTISE.
ElleestlamarquedelaGrâce.Unpeuplesotvajusqu'auboutde
tousleschemins
quel'onfrayeàsamisère,ilneraisonnerajamaisetmourrasan
srépitnitrêve,tant
d'imbécillitéforcenotreadmiration,maisnousneparticularis
erons,beaucoupde
nationspouvants'yreconnaître.LaGrâceestunemystèreetle
smystèreslogeront
depréférenceendescervellescreuses,lemondeoùnousvivo
nsenest
abondammentpourvu,jamaisilnesevitplusdesottiseetmalg
rél'éclatdenos
œuvres, l'on finira par croire que les moyens ont plus
d'esprit que leurs maîtres.
Nousdevonsêtresobresounousmourronsdesoifaumilieudel
'ivresserhétorique
etdel'inflationmagique,oùnostraditionsexcellentànousra
mener,quandnous
doutonsdenousetnonpasd'elles,caduquesàl'envi,malgréla
vénération,quiles
entoureetlasoumission,quinelesressuscitepas.Nousdevon
sêtresobresounous
nerepenseronsrienettoutcequin'estrepensé,retomberasur
nous.Adecertains
moments,c'estl'observance,quinousrendcoupablesetc'est
laprofanationqui
nousabsout,nousn'avonspaschoisidevivreàcesmoments,
maisnousne
pouvonséchapperàleurimpératif,déjàcoupablesdenousys
oustraire.Lesublime
apourantipodelecharlatanisme,lessimplesnefaisantjamai
sladifférenceentreles
convictionsetlesattitudes.Nousavonsbesoind'unecatharsi
setnousne
retrouveronsl'harmoniequ'enrenonçantd'abordàcequeno
usjugeâmesadorable,
cela paraît très dur, mais tout ce que nous adorâmes a
perdu sa force.
- Mule je suis, mule je reste. - A votre aise, mon bon.
- A moi, le foin, l'avoine et Dieu par-dessus le marché! -
VouscroyezencequisemangeetvousbroutezleCiel.L'amour
deschoses
invisibles!Tirezlalangue,afinquel'Eternelyprenneplace!
Quelreposoir!Vous
êtesbeau,grand,fortetlibre,l'égaldeDieu,celavouspermetd
eservirenoubliant
vosdroitsetd'êtrepleinementsoumisàceuxquivousécorche
nt.Tirez!Peinez!
Tirez!Crevez!
Onvousrédimera,quandvousn'yserezplus.Onalechoixdehi
c
etnun.:oudejamais,etquivousparled'espéranceestunsouffl
eurdebulles.Osez!
Ruezdanslesbrancardsoumourezàlapeine!-
Mulejesuis,mulejereste.-Pauvre
animal!Ah!commejeleshais,vosmaîtres!
Voilàpourtantcequ'ilsontfaitd'un
homme.C'estd'eux,nouslesavons,d'euxseulsquelemalvie
nt,lapiperieetla
disette,ilssontlalèpredel'espèceetnouslesbrûlerons.-
Celametoucheetsivous
lesbrûlez,jelesmépriseraisansfaute,eux-
mêmesilsmel'enseignèrentetj'appris
d'euxàn'aimerquelaviolence.Quinevapasauboutdesesmo
yensn'aurajamais
l'estimed'unemule,latolérancemarquelafaiblesseetlafaibl
esseestunemarque
delaréprobationdivine.Brûlez!Brûlez!
etnoussuivonsdanslamort.Brûlez!nous
sommesàgenoux.Brûlez!Brûlez!
noustombonsenextase.Brûlez!nous
consentonsdevivre,n'importelamanière,etlesenfantsvous
bénirontàla
mamelle,lesmères,lespetits,leshumblesetlessots.Brûlez!
etvoussauvezle
monde, car le salut n'est rien, s'il ne fait décharger ceux
qui l'éprouvent! -
Carl'hommenedépasserien,maisilretrouve,enavançant,ce
qu'ilcroyaitlaisserà
vauderoute,sousd'autresnoms,quiluipermettent-
etdebonnefoi!-derecevoir
lechange.Quandcesse-t-ild'êtrebarbare?
quand,d'êtreobscène?quand,d'être
subjectif?incohérent?démesuré?pusillanime?
ettoutcelarétablitl'airoriginelde
tristesseetdefinitude.Aumoinspouvons-
nousluidonnercequ'ilavaitperdu:le
confortintellectuelauseindesvoluptés,qui-
malgrésesdiversesapplicationsjugées
très contestables - tend à l'humaniser.
Nospéchésontfaitvivretropdegens,quej'aspireàruinerpour
debon,jehaisles
médecinsplusquelamaladie,jelessoupçonnedel'entretenir
,afinde
s'impatroniseretdechercheruneraisondes'estimereux-
mêmes,autraversdu
méprisqu'ilsnousfontconcevoirpournous.Qu'onnes'ytrom
pepas!lesvrais
problèmessontthéologiques,leresten'yprévautettantquen
ouspersévéronsà
vivresurdesplans,entrelesquelsl'idéedecohérencemêmee
stimpossible,nous
nousconsumeronsàperpétuerundésordre,auseinduquelle
pireestsûretle
remède inconcevable.
Aussinepouvons-
nousremédieràrien,toutensachantlamaladieettoutenayan
t
leremède.Voilàcequirendnotreépoqueinfinimenttragiquee
tnousdémontre
quel'idéedeProvidenceestàjamaisinsoutenable.L'hommee
stlemaîtredelavie
etdelamort,nondelalibertédeconcevoirnil'étenduedesapui
ssancenilalimi
tedesoncourageintellectuel,pareilàceluidespetitsenfants,
alorsquesesmoyens
l'ontfaitirréversiblementmajeur.Nostraditionsperpétuentn
otresottiseetnous
n'osâmesnousendonnerdenouvelle,notremoralesesurvite
nnouspoussantà
mourir,innombrables,etnousn'entrevoyonsjamaisquenou
ssaignonspourelle,
quin'aplusd'autreraisond'êtreparminousquesaprésencem
êmeetnotre
empressement à nous sacrifier dans le dessein qu'elle se
perpétue.
Lasottiseagrosappétit,elledévorebeauté,richesseettalent,
voiregénieetPascal
ledémontre:ilchutduhautdesesProvincialesdanslesabîmes
d'unMémorial,qui
soutientlacomparaisonaveclesrhapsodiesdeFatima,c'estl'
aiglerampantdansla
fangeetnousexhortantàlesuivre,pourl'amourdecetteadmir
ationqu'onlui
portait,lorsqu'ilseservaitdesesailes.Leprécédentmeparaît
effroyable,l'idéede
sacrificeestl'aberrationparexcellence,maisqu'ilfautdeche
minpourenvenirà
boutetfaireentendreàl'honnêtehommecequ'ellead'inhum
ainetdestupideet
mêmed'immoral!
Sinousneparvenonsàluisubstitueruneautre,nousnous
immoleronsentassurl'auteldenosœuvresetceseralafinden
otreespèce.Voilà
dessièclesquenousnoustromponsderoute,aumoinsavions-
nousl'excusedela
bonnefoi,maisàcetteheure,noussavonsquenousnousmépr
enonsetnous
persévérons pourtant, ayant perdu la paix du cœur, en
attendant le reste.
SOUVERAINETÉ.
Lepeupleestroi,fût-cedecartes,lanationestsouveraine,fût-
cedeballe,laroyauté
despeuplesréfléchitlasouverainetédesnations,lesunsvont
nus,lesautresseront
violées.Aussilemondeest-ilpleindecouronnesetfussent-
ellesdepapier,
l'inflationestnotredénominateurcommun,nousimmolonss
url'auteldela
démesureetnousaboutissonsàmultiplierlenéant,lenéantre
stelenéant,fût-il
multipliéparl'infini,dixmillezérosnefontpasunnombre,nom
breetmesure
marcheront sur une ligne.
Mystèreglorieuxenapparenceetdouloureuxpourceuxquile
subissent,corpsde
baleineetcroixdefer,oùl'onétouffeensetenantdroitcomme
unciergeets'ille
faut,plusroidequ'unfondeurdecloche,oùl'onneparvientàse
remuer,maisoù
l'onprétendsolennellementquel'onavanceetpayedestémo
ins,pourlejurerà
ceuxquinenouscroiraientsurparole,laSouverainetéparaîtl'
espèced'agonieà
quoicentpeuplessedestinent,aulieudes'avouerleurimpuis
sance:elleneremédie
àrienetprometdelesconsolerdetout.Ilestdesfilleschaquejo
urpucelleset
chaquenuitdépucelées,lesnationsseréglerontsurleurexem
pleetceuxquiles
violent,leurlaisserontledroitdefoudroyeraumoinsceuxquil
esjugentetquiles
dénoncent.
LaSouverainetérenvoieauDécorum,elleenestlederniereffo
rtetc'estenelle
qu'ilseconsumeàrépondre,ilenprendcentfoislecheminetre
stecourtau
momentdel'atteindre,ilparaîtunSisyphefrappéd'impuissa
nce,elleéchappeàses
mainsetdescenddansl'abîme,ilremonteracerochercentfois
etmille.Pour
l'amourd'elle,ilpayevingtministres,cinquanteambassadeu
rs,centgénéraux:les
premiersserontcorrompus,lessecondsruineuxetlesdernier
s,surnuméraires,plus
corrompustoujours,toujoursplusruineux.Pourl'amourd'elle
,ilentretient
plusieursacadémies,avecl'espoirdefairenaîtreunbeaumati
nlesécrivainsetles
artistes,lessavantsetlesphilosophes,quimanquantautable
au,dontilredorerale
cadre,ilestpersuadéqu'enpipanttouslesdés,ilvaincralehas
ardetquelegénie
s'obtientdelasorte.Pourl'amourd'elleenfin,lespromotionsd
'universitairesse
succèdentetlesdiplômesvontpleuvantsurunemerdetêtes,l
epayss'emplit
commeparenchantementdeplusieursmilliersdedocteursàl
acervellecreuseet
dontlesprétentionss'enflentàmesure,maisqu'undesprince
ssoitmaladeetl'on
n'irapaslesmander,onlaisseratomberlemasqueetl'onirasol
licitertrès
humblementundecesmédecinsqu'ondésespèredeformer;
qu'ilfaillepercerune
voie,bâtirunarsenal,aménagerleseauxd'unerivièreetl'onn
ecommettrales
aigles,couvésparlanationsouveraine,àcettetâche.L'onn'in
sisteraitplussurces
misères,sitantdepeuplesneserendaientpasinsupportables
etnenousrebattaient
aujourlajournéelesoreillesdeleurméritesanssecond,cespla
idoyers,quin'en
finissentpas,exercentnotrepatienceetcommenousjugeons
surpièces,nous
attendons les œuvres.
Chacunestmaîtreensamaison.Voilàquimeparaîtfortbien,m
aisàiachargequ'il
lepuisseetsi,paraventure,iln'alesmoyensdesesdroits,jeme
demandeceque
sesdroitsvalent?
LaSouverainetédespeuplessansmoyensmeremémoreunp
eula
dignitédespauvres:l'onparleauxpauvresdeleurdignité,pou
rqu'ilschérissent
leurmisèreetqu'ilssoientvains,vainsdunéant,dontilestimp
ossiblequ'onles
tireetdanslequelleursprésomptionsmultiplientavecleursvi
ces.Nulnepeut
empêcherunhommed'êtreunsaintetmêmes'ilestpauvre,n
ulnepeutempêcher
unpeupled'êtrevertueuxetmêmes'ilestdestituéderessourc
es.L'espritnational
n'apasgrand-
choseàdémêleraveclesvertusd'unenation,leNationalisme
esttrop
souventunevaccinedecesqualitésnéesdusilenceetnourrie
sdanslasolitude,que
sesadeptesvéhémentsn'irontplusacquérir,levernisdelaSo
uverainetélesen
consolera toujours. Qu'ils sachent que les consolations
sont prêtes.
STRUCTURE.
Laréflexiond'HenriIV,selonlaquelleParisvalaitunemesse,a
urajetéles
fondementsdelaphilosophiestructuraliste.EncorequelesFr
ançaisàcetteheure,
pratiquenttroisreligions,àsavoirlanécrolâtrie,l'astrolâtriee
tlazoolâtrie,etque
lesneufdixièmesignorentjusqu'auxrudimentsdelathéologi
echrétienne,ne
faisantpasladifférenceentrelaMaternitéVirginaleetlaConc
eptionImmaculée,il
est bien assuré qu'ils restent Catholiques par une espèce
d'habitude acquise.
Aucommencementétaitlescandaleetlesapprochesdelafins
ontàlamécanique,
c'estuneloidugenreetc'estalorsquelastructureparaîtdans,
saforce.Lesdieux
peuventmouriretlesdieuxnes'enpriventpas,lesarmaturesd
elafoisubsistent
tellesquelles,lamécaniquetourneàlafaçond'unmoulinàpriè
res,rienn'est
changéselonlesapparenceset,nonobstant,toutacessédevi
vre.PareilàceVeau
d'Or,toujourssimalcompris,lesystèmeestdebout,etcepend
ant,laLettrel'asi
bienrongé,quel'Espritn'auraqu'àsouffler,pourqu'iltombee
npoussière.
L'indifférence,qu'onaffiche,nenouspréserveradesconséqu
ences,unpeuple,dont
lesdieuxsontmorts,abeausepiquerdetiédeur,ilneseconçoit
plussoi-même,il
enarriveàneplusdiscernersesintérêts.L'Europeentièreene
stàcerégime,ellea
misvingtansànepass'unir,elleenesttoujoursauprélude,hall
ucinéepar
l'équivoqueetpossédéeparlastructure,aumomentoùl'Eglis
e,lajugeantperdue,
passe aux Barbares et prend contre l'Europe le parti des
Africains et des Asiatiques.
L'Europeamanquédeprophètes,elleeutdeshommesprovid
entiels,funestesà
l'envi,tous-commeparhasard-
élevésdanslafoiromaineetquisavaientbaiserun
crucifix,enperdantunempire,ouselivrerauxexercicesspiritu
elsdesJésuites,en
ouvrantàl'Asielesroutesdel'invasionfuture.Aquisetientaug
rosdel'arbre,
permis de se tromper au jour le jour et de laisser porter
la hache à la racine.
Lesconsolationsdel'impuissanceferontregrettersouventce
quelePouvoira
d'abus,lemoinsilsortdutrop,leplusn'émanequedujusteetla
subversionest
condamnéeaumariagedel'impuissanceetdeladémesure.D
ansses
commencements,ellenousdépayseetnousamuse,ilsepeut
qu'ellenousentraîne,
lorsqu'ilarrivequ'elleseproposeuneréforme,maisiln'estpas
danssanaturedese
limiter,ellerenfermetropdefrénétiques,sansparlerdesprov
ocateursdontl'ordre
lafarcit,elleestlaproiedumouvementqu'eUeavaitdéchaîné
etquisecontinue
parlavitesseacquise,lerefusdemarcherdelaplupartengend
reuneruptureetla
ruptureprécipiteral'excèsoùlaminoritéseporte,enrendantl
aréactionpossibleet
la subversion problématique.
SUBVERSION.C'estuneantiquité,quichercheàseplacerpar
milesjeunesdetout
sexe.Elleparaîtaumomentdelapuberté,tousleshabitsvontà
sataille,elleena
millederechange,sagarde-
robenesedésemplitjamais,ellesecouledanslesvides
derencontreentenantàpeuprèsn'importequellangageetl'o
rdrelaconnaît,
depuis que l'ordre existe. Est-il besoin de dire qu'il aura
le dernier mot?
Aquinedoitrienobtenir,ilestpermisdevouloirl'impossibleetl
'impossibleestle
climatdelasubversion,l'humanitéleveutdetroisàquatrefois
parsiècleetne
l'obtientjamais,ellesecasseàlanécessitépourrentrerinfailli
blementdansle
devoir,latêtebasse,etpaverlescheminsdel'ordretriomphan
t.Laguerreestle
moyenparexcellence,maisilestdevenuplusruineuxqueledé
sordreetl'heure
n'estpaséloignéequenosbonsmaîtresironts'aviserdenouve
auxstratagèmes.
Commentveniràboutdelasubversionensauvantl'immeuble
etlesmeubles?
Notrefuturdépenddelaréponse.Carl'ordreabesoindeproph
ètes,quandilest
menacé, jamais où les prophètes le menacent: pour le
moment, seul le chaos en a.
Lesconsolationsdel'impuissanceferontregrettersouventce
quelePouvoira
d'abus,lemoinsilsortdutrop,leplusn'émanequedujusteetla
subversionest
condamnéeaumariagedel'impuissanceetdeladémesure.D
ansses
commencements,ellenousdépayseetnousamuse,ilsepeut
qu'ellenousentraîne,
lorsqu'ilarrivequ'elleseproposeuneréforme,maisiln'estpas
danssanaturedese
limiter,ellerenfermetropdefrénétiques,sansparIerdesprov
ocateursdontl'ordre
lafarcit,elleestlaproiedumouvementqu'elleavaitdéchaîné
etquisecontinuepar
lavitesseacquise,lerefusdemarcherdelaplupartengendreu
neruptureetla
ruptureprécipiteral'excèsoùlaminoritéseporte,enrendantl
aréactionpossibleet
la subversion problématique.
THÈSE.
Elles'opposeàl'antithèse,maisentréeenreligion,elles'oppo
seàl'hypothèse.
Quelleestlathèsedel'Eglise?
AutempsduSyllabus,lenonceàParisplaisantasur
lamatière:-
IlfautbrûlerlesJuifs,voilàlathèse,etl'hypothèseestquelenon
ceva
souperchezM.deRothschild.L'ondittoujourslavérité,maisil
estpeud'oreilles
pourl'entendre,etpourlavoiriln'estpasassezd'yeux,lorsqu'
ellesedécouvre.
L'Eglisen'ajamaisvomiceuxquibrûlaientlesJuifsetl'onn'ace
ssédechanterdes
messesenl'honneurdeleursderniersbourreauxendate,enfi
nlathèsen'apas
varié,lesJuifsrestentdesmortscivils,leurprésenceàJérusale
mestlescandaledes
scandales,l'onaimeraitencoremieuxl'Europeauxmainsdes
Russesousousla
bottedesChinois.LesRussesetlesChinoisl'ontfortbiencomp
ris,l'Egliseest
tombéedansletraquenard,elleatrouvéplusruséqu'elle,une
moitiédeses
docteursvoudraientchangerdethèseetcommeunemoitiéré
sistent,nousfinirons
paravoirdeuxÉglises:l'Eglisedelathèserestéethèseetcellee
nréputationd'êtrela
Contre-
Eglise,avecsonhypothèsedevenuelathèsemême.L'onvoitc
equenous
coûtentlesidéesmystiques.Lejourquenousauronsdeuxpap
es,nousauronsdeux
collègesavecdeuxfoisplusd'éminences,ledoubledelégats,
denonces,de
camériersetdeprotonotaires,deregistrateursetdesoldatsp
apalins,maissileCiel
nousenaccordetrois,àRome,enAvignonetversJérusalem,le
sfraisde
l'explorationlunairesemblerontmodiquesetlesfidèles,men
acésdetroiscôtés,ne
saurontplusauquelentendre.Encejourdecolère,lesCatholiq
uesseront
lunatiquesetpourseretrouver,ilsaurontplusieurstêtesdere
change,iln'estquela
premièrequileurcoûteetl'ayantdéposée,ilsn'enserontquep
lusàl'aise,elles
s'ajusterontàmiracleàleurcoletlemystèredelaTrinitén'aura
plusdesecrets,
dont ils ne se rendront participants.
TIERS-MONDE.
FaceauTiers-
Monde,nousrêvonsdeboutetjemepersuadequ'iln'estpassa
ns
l'avoirdiscerné.Nousl'emportonssurluisoustouslesrapport
sàlafois,les
hommesduTiers-
Mondesouhaitentdenousressemblerbienplusqu'ilsne
l'avouentetlorsqu'ilsfeignentd'opposerànotreprétenduea
bsencedespiritualité
leurstraditionsquiétistes,oùrègneentreletemporeletlespiri
tueluneconfusion
propiceàl'équivoque,ilsmententetnousmentent.Ilsonttous
nosdéfauts,mais
commeilssontpluspauvresetplusfaibles,nousleurattribuon
sdesqualités
surnuméraires,ilsnesesavaientpassiméritantsetvuquelem
ensongeneleur
coûterien,ilsjouentlejeu:lesvoilàdémocrates,lesvoilàratio
nalistesetlesvoilà
socialistes,encorequ'ilssoientféodauxetthéocratesetracist
es.Ledondela
véracitérestantlemonopoledel'Europeetcedepuissoninve
ntionparles
Puritains,qui,lespremiers,s'enavisèrentvoilàpeudesiècles,
lespeuplesduTiers-
Monde-oùl'onatoujoursmenticommeonrespirait-
réclamentnotreconfiance
encensurantnotreespritd'examen:nousdevons,enunmot,l
escroiresurparoleet
mêmes'ilssecontredisentaujourlajournée,l'incohérencefai
tpartiedeleurs
traditionsetnousdevonstropderespectàcesdernièrespourd
émêlercequ'elles
ont d'absurde.
Aussifermons-nousméthodiquementlesyeuxconsidérons-
nousl'évidencequepar
letruchementdeceslunettesdéformantes,quenousfourniss
entlesintéressés,et
parcequenousl'emportonssureuxsoustouslesrapportsàlaf
ois,nousavons
hontedenoussavoirmieuxnantisetvoulonsréparercequeno
usappelonsune
injustice.Nosfemmessontincomparablementplusbelles?
etnosathlètes
infinimentplusvigoureux?
nosintellectuelsplusdésintéressés?nosspirituelsplus
œcuméniques?
Lemoyendenousfairepardonnercesinsolences?
etcommesice
n'étaitpasassez,nouspossédonslesterreslesplusrichesetso
uslecielleplus
clément.Ilnenousresteraqu'àdescendreenEnferpourexpier
cesavantagesetsi-
parunedivineimprudencenousinstruisonsleshommesduTi
ers-Mondeetleur
communiquonslefruitdenosvertus,outreceluidenostravau
x,ilestbienassuré
quenospetits-
neveuxn'enremonterontguèreetqu'onlespuniradenousav
oireus
pour ancêtres.
Or,nousn'avonspasd'obligationsàl'endroitduTiersMonde,s
onimpuissanceet
samisèrenesontpasnotreœuvre,carsinospèresl'ontcolonis
é,c'estparcequ'il
futimpuissanttoujoursetmisérable,àdetrèsraresexception
sprès.Lesvaincusne
sontpasvaincusàcausedeleurinnocence,lesvainqueursnes
ontpasvainqueursà
raisondeleurbarbarie.Aulieudenouspenchersurd'autreset
deleurfournir,avec
lesmoyensdenouscombattre,unprétexteànousabhorrer,fo
rtifions-nouspour
gardernosrestes:unpeupleestaussifaitdecequ'ila,s'ill'abdi
quait,ilseraitmoins
etnousnepouvonsjamaisséparerl'avoirdel'être,iln'estplust
empsdesouhaiter
l'avènementdel'impossiblenidechangerlafacedecemonde
,lemonderestera
l'enferdesnationsbattuesetdesmajoritésesclaves,leseulde
voirconsisteàn'y
tomber.Laliquidationpréludesousnosyeuxetcependantque
parcentainesde
milliers,lesEuropéensquittentleTiers-
Monde,c'estpasmillionsqueleshommes
duTiers-Mondes'établissentenEurope,l'Europequi-
perdantsescolonies-est
danssontiersorientaltraitéeencolonieetdanssesdeuxtierse
nprotectorat,
l'Europequi,deouneplus,nefaisantpluslaguerre,remetenca
useseslimiteset
sedéchiresouslesyeuxd'ununivers,qu'elleavaitlesmoyens
deconquériretdont
ses folies la feront la proie.
L'humanitén'existepasencore,maisnous,nouspouvonsdis
paraître,avantque
cetteidée-
làprenneconsistanceetnousnesavonstoujourspascombien
de
générationsnousenséparent,elleestplusloindenousquelap
lanèteMars.Nous
sommesaumomentdenousdissoudreetnousnousimmolon
ssurl'auteldesidées,
prisd'uneespècedevertigeetconfondantl'absurdeetl'absol
u.Laroutedela
démesureestdésormaisouverteauseind'uncontinentréduit
àl'ombredecequ'il
parutnaguèreetdontLeibnitzsouhaitaitsurmonterlescontra
dictions-mortelles
désormais,qu'onselepersuade-
enleurassignantunemêmetâche:celledese
chercherunadversairehorsd'Europeetdes'unir,envuedelec
ombattre.Carl'on
seposeens'opposantetsil'EuropenesefaitcontreX,l'Europe
neseferapas,pis,
elleirasedissolvantencherchantàsemaintenir,entantqu'Eu
ropedesPatries,
miseauserviceduTiers-
Monde.Cesontlàtropdeparadoxesetquis'annulent
mutuellement,aupréjudicedetousceuxquilesprofessent,le
Tiers-Mondeestun
alibi pour empêcher l'Europe d'aboutir à son prélude
même.
Ets'ilfallaituneconclusionàcedébat,ondiraitquenousn'avo
nsplusledroit
d'ajouteraudésordre,àseulefinderépareruneinjustice.L'ord
reneseconçoitsans
l'inégalité,lapolitiquelaplusadmirableestcellequiserèglesu
rlamajestédela
natureetnonsurlesélansducœur,l'Histoirenousenseignequ
elesbienfaitssont
parfoisdescrimesetqu'onn'estjamaispunid'êtreindifférent.
Ilfautpartantquele
Tiers-
Monderestecequ'ilest,carilyvadenotresurvivanceetsitousl
espays
s'industrialisaient,ceseraitlechaos,avecpourseulremède,u
ndespotisme
simplificateuràlamesuredenosparadoxes.Cedétailéchapp
aitàlasagacitédenos
sauveursàladouzaine,maisqu'est-
cequineleuréchappepasetquandparûmes-
nousmieuxpromenésparlesidéologuesenmaldeprétexte?
CarleMessianismeest
laconfusiondutemporeletduspirituelauprofitd'undésordre,
maisdansun
œcumèneoùlesmoyensontdéjàtropdeforce,l'ordreestlaco
nditionnécessaire
dusalut,etrêverd'unsalutquiseraithorsdel'ordre,lerefusdet
rouvercequel'on
cherche.Or,laleçonsuprêmedecinquantesièclesestquel'on
netranscendepoint
l'Histoire,etsourdsàl'avertissementdenosannales,nousno
usflattonsd'organiser
niplusnimoinsquelemiracle,lastatistiqueetlamystiqueontp
assécheznous
alliance et la dialectique leur a servi de truchement.
TOLÉRANCE.
Latoléranceestunemaladiehonteuse,quifrappelesvieillard
sdepréférence,car
l'impuissanceetlafrigiditésemblentsesconditionsnécessair
es.Lafoisincèreest
uneérectionpermanenteetrienn'égalenotresensibilité,qua
ndnousavonsla
Grâce.Plaignonsleshommes,quelatoléranceafflige,ilsneco
nnaissentpasle
bonheurdesfidèles,cesontlestièdesqueleCielvomit,ilsnesa
urontjamaisàquel
degrélesjustescausesnousenflammentetcommenousbrûl
onsdeviolernosfrères
en esprit, afin de les gagner à Dieu!
L'histoiredelatoléranceestcelled'uneprostitution.Lespartis
faiblesouvaincusse
fourrentdanssesjupesetl'ordrenevoulantlessouleveràtousl
escoups,fermeles
yeuxsurcesabouchements,suivisd'attouchements.Latolér
anceetsavermine
coulentainsidesjourspaisibles,l'exempledespremiersChrét
iensl'atteste,ils
furentcettemaladiepédiculairedontmourutl'Empireetquel
quesempereurs
ayant,parmégarde,écrasédixpoux,onlesmultipliaparmille
pourlesbesoinsde
lacause,onsupposadesmartyrsincroyablesetqueleridicule
àuraittués,s'ils
fussentnésencebasmondepourêtretraitésdelasorte.Onaju
squ'àcesderniers
tempshonoréleurmémoireetl'onn'acessédeseréclamerdel
eursmérites,alors
qu'onleurdonnaitdessuccesseursaussiréelsqueleursbourr
eaux,lesbourreauxles
Chrétiensl'étantdevenus.Etquelsbourreaux!
L'Histoireleurréservelapremière
place,leMalsouseuxaprisunedimensionsurnuméraireetc'e
stuntitrequine
périra jamais.
Al'égarddelatolérance,onsaitencorecequ'ilenadvint,elleai
tplusieurssièclesà
mouriretplusieurssièclesàrenaÎtre.Signedestemps,lesChr
étienss'enréclament
etnouslesvoyonsl'œilenlarmesetlavoixtremblante,célébre
rsesappas,naguère
dédaignés.Quelchangementetqued'épreuvesilamorce!
Querestera-t-ildela
jeunesse éternelle de l'Eglise et de la satyriasis de ses
inquisiteurs?
TORTURE.
Lecomplémentdelajustice.Onl'avaitabolieàsondetrompe,
maiselleest
revenueentapinois,elles'estcouléedansnoshabitudes,elle
figureenbonneplace
etchaquejourtravailleàsonavancement,elleseportecomm
euncharme,onla
sentait de loin, on aurait dit quelque nuage, le nuage a
crevé.
Tendresaveux!
Pourvouslanatureagémi,lesoscraqué,lachairlanguidansles
alarmes,lesbourreauxmêmeperdulesommeil,ministresdel
aProvidence.Ah!
quedesoins,depeinesetdeveilles!
Netardezplus,sollicitezl'imaginationsi
l'évidencemanqueàvoslumières,enunmot,avouezn'import
equoi,pourvu
d'avouerquelquechose.0mesamis!
lavéritén'estqu'undélire,selonqu'onlejuge
àpropos:allezvousprolongersapermanence?
L'onvousdemandeseulement
d'appuyerceuxquilaruinent,enêtes-
vouslesdéfenseursassermentés?Vous
l'aimez,endépitdeladouleur,etvoussouffrezpourelle?
Lesplaisantsfous!La
vériténevautpasl'onced'unechairquisaigne.Queprétendez
-vousimposeràla
justiceetdequoisommerl'ordre?
Ilneleurfautquedescoupables.Vousrefuserez-
vousàl'être?
Unpas,degrâce,unpas,lepremiervouslibèreetlesecondvou
s
sanctifie.Nousvousaimons,trèschers,etnoussupplionsdev
ousaimeraussi,vous
etnonpointlavérité,cecarrefourd'amphigouris,cetissudepr
éventionsetce
chaosenmouvement,aimons-
nous,s'ilvousplaît,lesunslesautres,nous
cherchonsàvousépargner,nousnevoulonspasvotremortet
quandvousnous
bravez,vousnouspeinezetvousnousaffligezetvousnousexc
édez,noussouffrons
plusquevousàl'heureoùnousvoustorturons,c'estvousquino
usviolentezet
c'estbienmalgrénousquenousvousmettonsausupplice.Ah!
pensezànos
femmes!pensezànosenfants!
ilsneméritentcesfureurs,àquoivousnousportez.
Quellesentraillesavez-vous?
sivousnevouslaissezfléchir,lemoyenquel'onvous
épargne?
Souvenez-
vousdeMolinos:ilfitlabêteetgardalesilencecommeunange,
on
l'accusademillestupresàl'enviridicules,tantilsétaienténor
mes,aumilieude
l'égliseoùsiégeaitl'Inquisitionetdevantlepeupleassemblé.
C'estqu'ilfallaitjeter
lediscréditsurl'idéeautraversdel'homme,l'hommeétaitl'in
nocencemême,
l'idée-leQuiétismeenl'occurrence-
étaitcontraireàl'enseignementdelareligion
tridentine.OnprévintMolinosques'ilsedéfendait,ilseraitbrûl
ésansmiséricorde,
maisques'ilavalaitsalangue,ilmourraitenprisondesamortn
aturelle,etce
n'étaitpaslepremiervenuqueMolinos,ildirigeaitlesgrands,l
epapeétaitdeses
amis,ils'enfallutdepeuqu'ilnereçûtlapourpre.Voilàl'exempl
eàméditeretle
modèleàsuivre!
L'ordrechéritlesMolinosetnousenvoyonsunefoule,nos
tribunauxlescomptentpardouzaines,laMoscovienelesdéno
mbrepas,lesprocès
deMoscounefurentqu'autantdeprocèsdeRomeetMolinosy
devintlégion.
L'Eglisequedemande-t-elleauxJuifs?
DeseréglersurMolinos,n'importel'heure,
lepaysouleprétexte:cepeupleimmondes'yrefuse,onlerôtit,
ilpersisteànier,il
plaide,onlerôtit,ilsèmelarébellion,ilsesoulève,onlerôtit,YIp
end,assomme
etgrilleceuxquiledévorent,lesrôtisseurslesvoilàbiengênés
etl'ordrese
renverse, demain l'Eglise fournira les Molinos.
Maisrevenonsàlatorture.Labonnevieillealesfaveursdel'ord
re,ilestaprèsson
lit,levoilàquis'empresse,illuifaitdesbouillons,ilguidesespa
srenaissants,le
mondelesadmire,leslouangeurslescomptentetlesvantent.
Pourunemontre,
qu'iln'apointvolée,troisargousinsdépècentunpauvrehom
meetmarchentle
fronthaut,laveuveseconsumeàlevenger,l'affairetraîneetl'a
ppareildelajustice
sereculeàmesure,aprèsmillemanœuvrescelaperce,lesfeui
lleslerévèlent,la
rumeurs'enfle,lestroisbourreauxn'épuisentlaclémencedel
eursjuges,lesvoilà
purs,lavésdetoutreproche,l'ordreappuyantl'abus,sansqu'
unevoixs'élève.
Heureux Calas! Mais Voltaire est bien mort.
TRADITIONS.
Toujoursprostituées,viergesàleurnaissanceetgourgandine
sauberceau.Hou!
quelexemplepournosfilles!
Filles,baissezlesyeux,lestraditionspassent!Quelles
prêtressesdel'amour!Egalera-t-onjamaisleurscience?
Onleurfaitdirejusqu'à
l'ineffable,dontellesnerougissentpas,touslesmensongesp
oussentsousleursailes
etprennentleurvolée,yrevenantquandbonleursemble.Afor
cedementir,les
voilàdanslafange,maisl'ons'épuiseàlenier,sansleurpermet
tred'ensortir:on
verrait,pourlecoup,qu'elless'ymeuventetbarbotent.Aupis
aller,onparlerade
cygnes,quandl'œil-malgrénosadjurations-
dénombrelescanardspeuplantla
solitude.
Quilesévoque,enflelavoixetserrelamâchoire,l'œilfixeetlan
arineouverte,sa
maintientJupiterparl'endroitleplusmâle,enfinc'estletaurea
uparmiles
hommes,àl'égaldesroisd'Assyrie,maisnous,nousgardonsl
esilence,silenceoù
passent moins les anges que les aigles, puis les
corneilles et les buses.
Plusnousallonsetpluslestraditionsfourbent.Pouvaient-
elleprévoir,!es
malheureuses,àquoilemondes'achemine?
Loindenousappuyer,ellesoffusquent
lalumièreetleurfidèlevitdanslesalarmes,lesiècleluiparaîtl'
annonceduchaos.
Leprogrèsdansleschosesn'apasaffectélesbesoinséternels
del'hommeetces
besoinsn'ontjamaisétéraisonnables:l'hommeestdonné,de
puisdesmillénaires,
unefoispourtoutes,leschangementsdesensibilitén'agitero
ntquelasurfacedela
mer,lefonddecettemernevariera,quoiqu'ilarrive.Ilfautàl'ho
mme.unPère
dansleCiel,plusuneMèretoujoursvierge,lepremiervenun'e
nexigerapasmoins
etnousdevonslesatisfairesurl'article,iln'estdetraditionplus
solideniplus
répanduequecelle-
là,beaucoupheureusementsebornerontàréclamerledroit
d'aînesse,maisilenestquiveulentêtreFilsuniques..commen
trépondreàde
semblables exigences?
TRAHISON.
-
Onasurprislabonnefoidenoshéros,vaincus,maisglorieux.N
onpasvaincus:
trahis!Trahis,voilàlemot!Quel'onégorgelesfauteurs!-
Oùleschercher?-Oùles
chercher?
Ilsuffitqu'onlestrouve.Allonslesquérirdecepasetnousnous
vengeronssureux.Commentlesreconnaître?-Comment?
Ilsontl'airfaux,les
cheveuxnoirsourouxetleteintblême,labouchetorveetlesye
uxlouches,ledos
voûté,lesdoigtscrochus,deplusilsmêlentlapenauderieàl'in
solence,ilssont
couards,ilssontaudacieux,ilsaimentlemalpourlemalenéta
ntcorruptibles,ils
tremblentfaceàlalumière,ennelaissantdelabraver.Avecun
airpareil,ilssont
perdusaumoindregesteetnulaumondenes'ylaisseprendre.
Monsieur,vous
raisonnez!
Lafouleselesdépeintdelasorteetnousluiservironsunplatde
sa
façon.Untelabienl'airtraître,ilfautdoncqu'illesoit,illesera,je
vousl'affirme,
etnousl'obligeronsàsecondernosvues.Lesmortscrientveng
eanceetnousleur
devonsunexemple!-
Nousdemandonsuntraîtredeservice:qu'ilseprésentesans
tarder! -
L'ordreabesoindegensquiletrahissent,etdeuxfoiss'ilestmal
heureux.Quand
onnecherchepasuntraître,lafoulelesinventeetleshabilesla
préviennent,ilsont
quelqueparjuresouslamainoumêmequelquefou,dontilsém
euventlesressorts.
Lepeupleledéchireoulajusticelecondamne,l'ordreestsauvé
poursauverles
habiles qu'il engraisse, et le pays mangé.
Necriezjamaisàlatrahison,mesbonsamis,vousyperdezsan
sfaute,mais
demandezuneréformeimmédiateaulieudechercheruncou
pable,vosmaîtres
ferontlagrimaceetpourvousc'estlemeilleursigne.Otez-
vous,mesamis,lesJudas
delatêteetpendezceuxquivousenparlent,vousn'avezd'aut
resadversairesque
vosprinces.Nuln'esttenudeservirquiletrompeetquandlede
voirvousabaisse,
l'honneur donne les mains à la révolte.
TRAVAIL.
Ilestenlamatièredeuxécoles:l'uneprétendqueletravailc'est
l'esclavageetl'autre
jureavecemportementquec'estlaliberté.Lemoyend'accord
ercesthèses?L'ordre
aimequel'ondéraisonne,l'ordreabesoinduvague,maisàlaju
steplace,lajuste
placelavoilà.Messieurs,netouchezpasàl'ordre,vousaurezb
eaulesecouer,il
vouséchinera,sivousrestezdesbrutes,etnul,vousdis-
je,neferadevousdes
hommes.Lemondequ'est-ce?
Unergastuleimmense,uneforêtdemains,unchaos
derouages,etcelaparledesesdroits.Quesilesmortelssemêl
aientderéfléchir,ils
nevoudraientpasvivreetl'ordrenesouhaitepointqu'ilsmeur
ent,illeuraccorde
demourirpourlui,n'importelafaçon,pourvuqu'ilendécide.A
prèsles
révolutions,l'onadoublebesogneetl'ordreraffermisevenge
enforçantles
rebelles à rentrer dans le devoir, mais il est vrai que les
prétextes changent.
L'esprit?
ilvientdepréférenceàceuxquinetravaillentpas.Ladignitéde
l'homme?
elleestenl'exercicedesesfacultéspensanteset,j'oubliai,ses
revenus.Les
philosophesetlessaints,dixfoissurdouzenaquirentdefamill
esàleuraise,ilsen
tirèrentdesimpressionsqueleurmodèlenousatteste,lecalm
e,l'assuranceetla
solidité,quejamaispauvren'imagineetfût-
ilmerveilleusementdoué.Pascal,issude
gueuxfarouches,pareilsàceuxdeLaBruyère,fûtmortenfant
ets'ilavaitpuvivre,
quelsprivilègeseût-ilallégués,quelsdroitsetquelsmoyens?
etc'estdesmoyensque
toutpart:lesdroits,lesprivilègesetlaGrâce.LaGrâceestlerefl
etdel'ordans
l'absolu.Nousretombonssurlederrièreetcen'endéplaiseàM
ontaigne,leCiel
mêmeestunculimmenseetnousnesortonspointdelà.Desail
erons?desplumes
avanttoutechose!Métaphysique?Amuse-
gueuleetboutehorspourceuxquisavent
etquipeuventplusqueleurpainmanger.Ilfaut-
argumentaitPascal-resterdans
unechambre.Resterdansunechambre?LibreàCrésus!
Ilavaitunechambreet
pourluiseul?Quelprivilègequelesilenceetlasolitude!
L'heureuxcoquin!Ces
philosophessontinsatiablesetpuisilvivaitdesesrentes,ilroul
aitencarrosse,il
attelaitàquatreousixchevaux,etlesproblèmeséternels,qu'i
lseposait,
démontrentqu'iln'étaitpasdeceshommesfaçonnésaujoug,l
esquelsn'ontplus
l'idée de s'interroger sur les fins dernières.
VAGUE.
C'estleremèdesouverainàtouteslesmisères.Lesloisparfoisl
uidonnerontle
change,maisdèsqu'illesappuie,illesrenforce.Ilprendmillefi
guresetmillelieux
l'accueillenttouràtour,unetlemêmeetfidèleàsaconsistanc
e.L'ordreestle
supplémentduvagueetsilevagueparle,l'ordreferasilence.
Mettrelevaguedans
sonjeu,l'armeduCieletlechef-
d'œuvredelapolitique,aussilevagueest-ille
premierattributdeladivinitécommelaraisond'êtredelalégiti
mitéparmiles
hommes.
Levagueestunfaitpositif,ilestunerumeurdialectiqueetplus
encore,untumulte
unanime.Levaguen'attendpas,puisqu'ilestmaîtredefinir,n'
importecequile
menace,etqu'ilseratoujoursauboutdecequiprendchemin,a
prèsavoirparticipé
desagenèse.Lapartduvagueestcelledulion,plusonluidonne
ra,plusil
dévorera,lebiens'yperd,lemalnes'yretrouverapasdavanta
ge,onsedemandesi
nousygagnons,lespreuvessedérobent,levague,lui,nousres
teetnousnesavons
cequ'ilfautenfaÎ'reaujuste.Alesolliciter,nousnousprivonsd
esesenseignes,à
l'ignorer, de ses refus, ses refus étant ce qu'il a de moins
indésirable.
Touts'achèteetsevend,maisilestdecesmonnaiesinvisiblese
tdontilfautsavoir
lecours:or,c'estlevagueetluiseulquilesfrappe.Otez-
lesetlemondedevient
insolvable,nousapprenonssoudainl'étatdenosaffaires,nou
sdécouvronsalorsque
trèspeud'hommesviventetquelapluparttournerontlameul
ejusqu'àla
consommationdesâges,c'estunebelledécouverte,lesprinc
esavertisn'enont
jamaisdouté,seulsquelquesutopistescherchentlemiracle.
Nousnepouvons
exterminerleshommesensurnombre,autantvautcondamn
eràmortlesneuf
dixièmesetsinousretranchonslevague,ledésespoiretlenéa
ntprendrontsaplace.
Nousl'avonsmissurlesautels,maisc'estendésespoirdecaus
eetpournous
préserver du néant, auquel il ressemble.
VERITÉ.
Quandlesaffairesprennentunbontour,ellenoussemblerece
vable,onluiconsent
uneombredefaveuretdurantplusieursgénérationsonlatira
desoubliettes:on
avaitbesoind'elle,elleéclairalamarchedenosphilosopheset
MM.lescourtaudsla
prirentàleurbail,envuedesaigneretlesnoblesetlesprêtres,
maiselleafaitson
tempsetlescourtaudslarépudient,iltremblentqu'onnelesdé
busque,ilsne
voudraientpointqu'onlesimitâtetlalumièrelesdésigneàceu
xquilesjugeant,ne
peuvent qu'ils ne les imitent.
L'onprétendquesamarcheestinflexibleet,cependant,lemoi
ndrepiègeena
raison,untroul'arrêteassezdefoisetmêmeelleyreposeramil
leans,sansquele
mondeensoitému,maisellesortiradutroutêtelevée,comme
ilsedoit,plus
inflexiblequejamaisdansunemarchesoutenuejusqu'aupre
mierobstacle.Lavérité
nesauverapersonneetpoursesauverelle-
mêmeellen'apasassezdeforce:qu'a-
telleproféré,quelesloisnedémentent?
voulu,quelestraditionsn'improuvent?
osé,queleréeln'infirme?
etnousirions,nous,latolérer,quandellerendlemonde
inhabitableetnousoffenseàtouslescoups?
Aimerlavéritédémontrequenous
sommesprévenusensafaveuretlapréventionparaîtàfuiraut
antquela
précipitation,or,lasecondejouequandnousnouséchauffons
pourelle,s'échauffer
pourlavéritén'estpasd'unhommeraisonnable.L'Histoireno
usenseignequela
convenanceestl'étalonauquelonsedoitréférer,lavéritésubs
isteratoujoursau
fonddenoslaboratoires,nousnelasupportonsqueletempsd'
unéclairetnous
n'enduronslesrévisionsperpétuellesqu'elleentraînepasplu
squelesajustements
précairesdontellenousgratifie.Leschoses,quenousdécouvr
ons,s'en
accommodentetnousnousenaccommodonsaussi,danslam
esureoùnousleur
ressemblonsetnousnevoulonspasleurressembler,danslam
esureoùnousnous
sentons hommes.
Aquinedoitrienobtenir,ilestpermisdevouloirl'impossibleetl
'impossibleestle
climatdelasubversion,l'humanitéleveutdetroisàquatrefois
parsiècleetne
l'obtientjamais,ellesecasseàlanécessitépourrentrerinfailli
blementdansle
devoir,latêtebasse,etpaverlescheminsdel'ordretriomphan
t.Laguerreestle
moyenparexcellence,maisilestdevenuplusruineuxqueledé
sordreetl'heure
n'estpaséloignéequenosbonsmaîtresironts'aviserdenouve
auxstratagèmes.
Commentveniràboutdelasubversionensauvantl'immeuble
etlesmeubles?
Notrefuturdépenddelaréponse.Carl'ordreabesoindeproph
ètes,quandilest
menacé,jamaisoùlesprophèteslemenacent:pourlemomen
t,seullechaosen
a.nonces,decamériersetdeprotonotaires,deregistrateurse
tdesoldatspapalins,
maissileCielnousenaccordetrois,àRome,enAvignonetversJ
érusalem,lesfrais
del'explorationlunairesemblerontmodiquesetlesfidèles,m
enacésdetroiscôtés,
nesaurontplusauquelentendre.Encejourdecolère,lesCatho
liquesseront
lunatiquesetpourseretrouver,ilsaurontplusieurstêtesdere
change,iln'estquela
premièrequileurcoûteetl'ayantdéposée,ilsn'enserontquep
lusàl'aise,elles
s'ajusterontàmiracleàleurcoletlemystèredelaTrinitén'aura
plusdesecrets,
dont ils ne se rendront participants.

Das könnte Ihnen auch gefallen