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Albert Caraco
ABÉCÉDAIRE
DE
MARTIN-BÂTON
La Fronde
L'AGE D'HOMME
DANS LA MËME COLLECTION
René BERTHOD : Rembarre
Jean-Marc BERTHOUD : Une religion sans Dieu
Alain P AUCARD : Le cauchemar des vacances
Ernest TRUFFER: Sida-Business, Jo-Business
Nota Bene
Désireux de demeurer aussi fidèles que possible au texte
original,nous avons préservé dans cette
édition les particularités orthographiques et les licences de
ponctuation délibérément introduites
par l'auteur.
© 1994, Editions L'Age d'Homme, Métropole 10, Lausanne,
Suisse
AVANT-PROPOS
avec ses parents, avec son père seul depuis la mort de sa mère ,
ne fréquentait personne ou presque, et
AlbertCaracoserevendiquaitduSiècledesLumières,tantparlapensée
queparlestyle,orcedernier
s'enracineplutôtdanslapériodepascalienneetsechargedelourdeurs
bourgeoises,toutensedévidant
commeunelitaniebiblique.Cetteécriture,qu'unsoucimaniaquedesr
èglestransformeenunstyle
d'uneoriginalitéabsolue,estàl'imagedesparadoxesprofondrettragi
quesdeCaraco:ilcherchale
classicismeettombadanssoncontraire,leprophétisme;ilfustigeal'aff
àissementdelacivilisation
virileetpréconisasoninverse,lematriarcat,commeseulealternativeà
l'enfèrdeguerresetde
proliftratÙmhumaineimposéparlesreligionsrévélées;ilsedéclara«fo
natiquedel'objectivité»etsy
fia tant que ses jugements revêtirent le ton de l'oracle.
S'ifn'épargnaaucunedoctrine,aucunetendance,aucunechapelle-
étanthostileàtoutcequipouvait
donnerauxmassesl'impressiondepenser-
Caracocondamnasurtoutle«délire»monothéiste,eten
particuliersoncourantchrétien.Acedernier,ilimputatouràtourlesurp
euplementdelaterre,
l'accaparementdelapolitiqueparlamystique,l'émasculationdel'hom
meoccidental,enfin
l'engloutissementdelacivilisationdel'Occidentdansletourbillonracia
lqu'ellea,parsescolonieset
sesmissions,elle-
mêmecréé.Quantaucatholicisme,«religionparexcellence»,ilyvoitl'e
nnemi
premierdel'Europe,aussibiencommeidéologiequecommeorganisat
iontemporelle.C'estainsique,
dansleBréviaireduChaos,sonouvrageleplusdenseetleplusprophétiq
ue,ilenarriveàpeindreune
humanitédestempsderniersquineparaîtêtre,parendroits,qu'uneex
plicitationdesallégoriesde
l'Apocalypsedejean,oùlerègnesanspartagedesbonssd'ntimentsan
nonceletriomphede
l'Antéchrist.Sansreconnaîtrel'eschatologiechrétienne,Caracoenest
arrivé,pardesvoiesqueles
théologiens dédaignent, à des visions de chaos qui pourraient
clore le Nouveau testament.
Lemonde,nousditCaraco,nepérirapasd'unmanquedefoi,maisdecro
yancespervertieset
socialisées.Lesathéesvéritablessontrares,etCaracoenestun:ilnous
aléguélavisionidpluslucideet
laplushonnêtedumondequepuissedévelopperdécadenceindigned'
êtrevécue,AlbertCaracos'était
refiuéàtouteparticipationauxaffairesdumonde;quantauxaffàiresdu
sexe,ilavaitconcluqu'elles
étaientétroitementliéesauxpremières,ets'étaitparconséquentrésol
uàl'abstinence.Assoiffidevieet
deconnaissances,AlbertCaracodevaitpayerauprixleplusfortchacun
desesrenoncements,eten
particulierlerenoncementsuprême,lesuicide:destémoinsaffirment
quesesderniersinstantsforentun
combat atroce entre sa volonté acquise à la mort et son
organisme désireux de vivre.
Evoquercetteexistenceplusinsolitequ'extraordinaireetlescirconsta
ncesdesafinpeutparaîtredéplacé
lorsqu'ilestquestiond'unpenseur.Enl'occurrence,nouscroyonsquec
elaestnécessaire:lapensée
d'AlbertCaracoestsiradicale,sisombrementapodictique,queseuleu
nemortvolontairepouvaitlui
imprimerlesceaudel'authenticité,sansquoisonœuvreeûtpassépour
uneoutranceromantique.Orsi
toutnotresiècle,depuislessurréalistesjusquillaculturerock,s'estabr
euvéàl'esthétiquedu
romantismeavecsonmysticismeinconséquent,AlbertCaracoavaitce
tteesthétique-làenhorreur.Sa
pulsiondemortétaitmoinslefruitd'uneexaltationinassouviequel'effe
td'uneraisondéçue.Ellene
venaitpasdesnerf,maisdel'intellect:c'estunsignedevitalitémentaLe
,unevictoiresurl'hystérie
régressivequiavaitenvahil'élitecultivéedel'Occident,etquiafoitquel
aclassedesgensdelettresa
finiparrompretoutlienentrelaréalité,lapenséeetlesactesquidevraie
ntendécouler.Onenaluqui
définissaientlaviecommeunelonguesouffrancedansunmondesansr
édemptionsansenperdreleur
teintcouperosé,onenavuappeler,dansdesmanifestes,àdescendred
anslaruerevolveraupoing,et
trépasserdansleurLit,onenaentenduplusrécemmentquiinvoquaien
tlarévolutionpermanente
avantdesereconvertirdanslapublicité;ettoutcelasuivantlemodèled'
unillustreprédécesseurqui,
parWertherinterposé,avaitfoitmourirdedésespoirdesmilliersdefèm
mesavantdedevenirle
conseilleronctueuxetréactionnairedequelqueprinceallemand.Alber
tCaraco,quin'étaitpasdecette
école, estimait qu'il ne follait pas foire de rente sur le désespoir.
AlbertCaracoserevendiquaitduSiècledesLumières,tantparlapensée
queparlestyle,orcedernier
s'enracineplutôtdanslapériodepascalienneetsechargedelourdeurs
bourgeoises,toutensedévidant
commeunelitaniebiblique.Cetteécriture,qu'unsoucimaniaquedesr
èglestransformeenunstyle
d'uneoriginalitéabsolue,estàl'imagedesparadoxesprofondsettragi
quesdeCaraco:ilcherchale
classicismeettombadanssoncontraire,leprophétisme;ilfostigeal'aff
àissementdelacivilisation
virileetpréconisasoninverse,lematriarcat,commeseulealternativeà
l'enfèrdeguerresetde
prolifératÙmhumaineimposéparlesreligions.révélées;ilsedéclara«f
anatiquedel'objectivité»et
s'y fia tant que ses jugements revêtirent le ton de l'oracle.
S'iln'épargnaaucunedoctrine,aucunetendance,aucunechapelle-
étanthostileàtoutcequipouvait
donnerauxmassesl'impressiondepenser-
Caracocondamnasurtoutle«délire»monothéiste,eten
particuliersoncourantchrétien.Acedernier,ilimputatouràtourlesurp
euplementdelaterre,
l'accaparementdelapolitiqueparlamystique,l'émasculationdel'hom
meoccidental,enfin
l'engLoutissementdelacivilisationdel'Occidentdansletourbillonraci
alqu'ellea,parsescolonieset
sesmissions,elle-
mêmecréé.Quantaucatholicisme,«religionparexcellence»,ilyvoitl'e
nnemi
premierdel'Europe,aussibiencommeidéologiequecommeorganisat
iontemporelle.C'estainsique,
dansleBréviaireduChaos,sonouvragelepLusdenseetleplusprophéti
que,ilenarriveàpeindreune
humanitédestempsderniersquineparaîtêtre,parendroits,qu'uneex
plicitationdesallégoriesde
l'ApocalypsedeJean,oùlerègnesanspartagedesbonssentiments!
Jannonceletriomphede
l'Antéchrist.Sansreconnaîtrel'eschatologiechrétienne,Caracoenest
arrivé,pardesvoiesqueles
théologiens dédaignent, à des visions de chaos qui pourraient
clore le Nouveau testament.
Lemonde,nousditCaraco,nepérirapasd'unmanquedefoi,maisdecro
yancespervertieset
socialisées.Lesathéesvéritablessontrares,etCaracoenestun:ilnous
aléguélavisionlapluslucideet
laplushonnêtedumondequepuissedévelopperunespritsansDieu,vls
tonconfirméeparunemortdes
plus cruelles: le suicide rationnel. Par cette mort qui attesta sa
cohérence, son œuvre s'est mise à vivre.
Quandlescalculslespluscupidesaimentàseparerdessentimentslespl
usdévoués,quandlacuistrerie
sefoitappelerculture,quandl'équivoquedemeurelaseuleréponseau
xquestionslesplussimples,ilest
tempsdesemettreàl'écoled'AlbertCaraco.EtcetAbécédairedeMartin
-Bâton,vingt-et-unièmetitre
desesŒuvrescomplètes,doitêtrelucommeundictionnairephilosoph
iquepournotreèreduchaoset
du doute.
SLOBODAN DESPOT
Cepetitlivreéclairelelecteur,enparvenantàl'amuser,surlesproblème
sàlamode,économiques
aussibienquepolitiquesouphilosophiques,voirethéologiques.L'aute
ur-unancienH.E.C.etqui
voulutsefairemoine-
connaîtàfondlessujetsqu'ilaborde,ilendémêlelessous-
entendus,ilen
révèlelesbizarreriesettoutenbadinant,ilmetàlaportéedel'honnêteh
ommelesnotionspuisées
auxsources.Carlepublicignorelesdonnéesessentiellesettropdefoisl
esénoncés,demêmequ'il
oublielespréalableshistoriquesdenosparadoxes;deleurcôté,lesjour
nalistesn'enpossèdentque
lesrudimentsetceuxquiseconfinentdansunematière,échouentlorsq
u'ilss'élèventsurleplande
lasynthèse.Or,lepetitAbécédaire,quenousprésentons,estunouvrag
esynthétiqueetsonmérite
estdesimplifier,ensejouant,cequi-pardéfinition-
n'ariendesimple,c'estunepromenadeoù
l'ons'instruitensedésabusantpard'infailliblesconséquences.Lelecte
ursortdelà,latêtepleine
d'idéesclairesetl'espritcritiqueenéveil.Aussipardonnerat-
ilàl'auteurquelquesintempérancesde
langageetquelquesplaisanteriesrabelaisiennes,placéesduresteaux
endroitsconvenables.Peut-
êtremême,s'ilesthommedebongoût,luisera-t-
ilreconnaissantd'avoiroséseservird'unfrançais
dont la saveur égale l'élégance et la correction, la pétulance.
ARBITRAIRE.
Larégulariténesauraitémouvoirleshommes,lasourcedel'ex
taseestl'arbitraire,
lesmaîtrespeuventleurdonnerlesdroits,iln'estquelestyrans
pourleurdonnerla
fête.Unpeuple,quinetremblepas,finitpars'ennuyer,larégul
aritéfinitpar
l'assommer,lesdroitsmisboutàboutnelefontpasjouir,ilaime
mieuxêtre
parfoisbattuquetoujoursrespecté,l'onaditquelepeupleestf
emmeetl'on
n'avaitpastort.Quevoulez-
vousquelepeuplefassedel'estimequ'onluiporte?
s'estime-t-ilvraiment?
jamais,ilsemépriseens'adorantetpourvuqu'onluijure
qu'onl'adore,ilconsentd'êtreméprisé.Lesnationsenappare
ncelesplus
raisonnablesontdesattachementshonteuxetsinousfouillon
sleursannales,nous
révoquerons leur sagesse en doute.
Seull'arbitraireauradesmouvementssanscauseetdesrancu
nessansprétexte,et
devantluinoussommesdenécessitécoupables,ilnepardonn
eàrien,levideseul
trouveàsesyeuxuneapparencedefaveuretnous,quandnou
sprenonsla
ressemblancedecevide.Lesmaîtresjugentl'hommeenraiso
ndumalquisefait,
lestyranssurlemalquisemédite,etcommeilssontméchants,
nousdevonsleur
prouveraujourlejourl'inanitéquenousavonsenpropre.Ladé
monstration
devientunjeu,cejeumêmeasesrèglesetnousygagnonslepla
isirdenoussentir
despotisés.Or,qu'est-cequeledespotisme?
Uneaventureetl'onn'ignorepasque
leshonnêtesfemmesenraffolent,lespeuplesetlesfemmeso
ntenlamatièredes
goûtsanalogub.Unpeupleestunefoule,lafoulepourratout,m
oinschangerde
natureetc'estenquoilafoulenepeutrienetlesdespotespeuv
enttoutsurelle.A
l'abrimêmedupéril,onnel'estpasdesafaiblesseetlorsqu'un
peupleveutjouir,il
serendfaibleets'enapprouve.Cen'estqu'auxheuresétoilées
quelesgrands
peuplesserontchastesetlibresd'avoirabdiquécequirenforc
eralesautresdansla
servitude.
ASSEMBLÉE.Multipliezlestêteslesplussagesetvousirezdes
urpriseensurprise.
Enpetitcomité,lesgensd'espritferontmerveilleetvousaurez
unfeuroulantde
sailliesctdereparties,vousaurezmêmedesidéesentoutpoin
trecevableset
qu'appuientlesraisonslesmieuxvenues.Atroisouquatrecen
ts,cen'estplus
qu'unefoule,cen'estplusqu'unmaraisetvousn'entirezqued
esbullesetdeslieux
communs,ilseproduitunphénomènequel'entendementnev
ientàboutde
valider,ils'opèreenunmotunemétamorphoseetl'irraisonso
udainprendsa
revanche.Uneassembléen'estrien,levœudelapluralités'yp
erddanslesnuageset
si l'Histoire a connu des exceptions, le philosophe s'en
tient à la règle.
Qu'est-cequ'unparlement?
s'ilestleproduitdusuffrageuniversel,ilreprésentele
désordre,lavolontédupeuplen'étantqu'undélireetlegouver
nementdupeuple
parlepeuple,lecontresensintronisé.Lemoindremalseratouj
oursuneassemblée
élueausuffragerestreintoucensitaire,c'estquelesintérêtss'
ymontrentassez
froidementetquenoussommesprévenusdecequ'ilscherche
nt,iln'enestpasde
mêmeenunechambrepopulaire,oùl'équivoquealedessus,l
esintérêtsn'ydisant
plusleurnometlesidéesservantànousdonnerlechange.Une
assemblée,dit-on,
vautmieuxqu'uneantichambreetcetteassertionn'estjusteq
ueselonles
apparences,laplupartdenosassembléesétantlesanticham
bresdupouvoiretles
valets,quilesemplissent,serventàcacherleursmaîtres.Lesp
arlementsn'ont
jamaisétéquelesprête-
nomdescoteriesetdescabales,lescoteriesetlescabalesles
inspirent,mêmeoùlechaosrègneàlasurfaceilrègnedansles
profondeursun
ordreinsoupçonné:lesrévolurionslemontrent,quandelless'
achèvent,letrouble
aura ses fins, le mouvement l'y porte et les chemins qu'il
bat, il les efface.
L'ordreestpartout,ilprendmillevisages,nosparlementslese
rventoularue,il
passeradel'uneauxautres,selonqu'illejugeàproposetnousl
erecevons,
n'importe la manière.
Laseulevérité,c'estquelesprincesnousfoudroient,sinousto
uchonsàleur
puissanceetl'assemblée,fût-
ellepopulaire,estl'instrumentdesprinces.La
Révolutiondel'an89malgrécequ'ilensemble-
estpleinedelogiqueetlorsque
nousenremontonslecours,nousn'ytrouvonsaucunefautede
raisonnement,les
foliesn'étaientqu'apparentes,maisceuxquidescendaientle
fleuve,nevoyaientplus
qu'elles.Nousnedevonsrienmépriseretnousdevonstourcra
indre,et
l'impuissance par-dessus le reste ..
Carl'impuissanceestunecouvertureetl'assembléeenproieà
sondésordreestaussi
lecanaldel'ordre:lejourvenu,l'ordrelacasseauxgagesettrou
veenelleassezde
complaisants.Cescomplaisantsqueperdent-
ilsàleursoumissionrampante,qui
renouvelleleurmandatailleursetlesrapprochedeleursmaîtr
es?Ilsfurenttoujours
cequ'ilssontetcequ'ilssontnedoitpasnoussurprendre,ilfaut
bienquelesnuées
sedissipentetc'estàcesmoments-
làquelesoleilperce.Lepouvoirmêmeestl'astre
queleshommesn'osentregarder,parcequ'illesaveugle,lavi
eparlementaireest
unepairedelunettesdéformantesetfumées.Lepouvoirsiffle
raseschiens,lesquels
sontl'ordreetledésordre,leparadoxeétantquelesecondrap
portecequele
premier oublie, mais n'en voilà que trop et j'aime mieux
me taire.
Unechoseestcertainedésormais:nousentendonsàcequino
usarriveet,
cependant,ensommes-nousplusavancés?
Lespeuplessaventtroppourconsentir,
jamaisassezpoursedéfendre;leshommeséclairés,eux,save
nttout,enne
remédiantàrien:leparadoxeestqu'ilensevitjamaisautantde
scienceetjamais
autantd'impuissance.Unautreparadoxeestquelepouvoirre
steauxmainsde
brutessubalternesetquelesespritslesplusadmirablesendé
pendent.Nousavons
besoin d'une révolution critique.
AUTORlTÉ.
Nousn'échapponsàlafatalitédenoserreursquepourverserd
ansl'esclavagede
nosabandons,nousnousmouvonsentrelefatalismeetl'éclec
tisme,entreun
malheur,quenoussentonsinévitable,etdesremèdes,queno
ussentonsprovisoires.
Ilnes'agitpastantdedésarmerleshommesquelesidéeseffro
yables,enréputation
d'êtremoralesetdivines,lelotdestraditionsinspiréesparune
spritdemeurtreet
quidéfonttouslesarrangements,quel'onmédite,aunomdel'
Absolu,qu'onn'ose
désarmer.Lathéologieestlaclefdel'ordreetjel'avoueànotre
honte:celleque
nousperpétuons,fautedemieux,estundélire.Ils'agitdenous
donnerquelque
jourlefoi,quenosmoyensappellentetquenosintérêtsvalide
nt,nonplusde
conservercellequichoquenosmoyensenobérantnosintérêt
s.Notreavenir
dépend de cet accord.
Leprocèsdenosfondementssepoursuit,inlassable,etnouse
nprévoyonslafin,
malgrélescatastrophes,quinousenséparent.Cettelogiquea
urasamajesté,le
philosopheadmirerasamarcheetl'historiendenotreaveniry
verral'ordreleplus
rigoureux,alorsquenousn'endiscernonslatrace.Nouschang
eonsderepèreset
d'aplombs,nouschangeonsdevaleursetdeprincipes,nousc
hangeonsd'Absolu,le
mouvementabeaunouséchapper,nousn'échapponsàlui.Le
toutestdesavoir,si
nousarriveronsàtempsaulieudemourir,victimesdenosœuv
resousinosœuvres
nousabîmerontàmi-
chemindenostraditionscaduquesetdenotrefuturdouteux.
Leschangementsdesensibilitéprésidentauxépoquesdel'Hi
stoire,noussommes
aumomentdesubirleplusgrand,quisesoitvudepuisaumoins
vingtsiècleset
jamaisiln'enparutd'aussinécessaire,carilyvadelasurviede
notreespèceetnon
pasdesonadaptationàteloutelimpératif,nousjouonsletoutp
ourletoutetc'est
parquoinousinnovonsdansl'Absolu,noustouchonsdésorma
isàla
métamorphoseetnousnepouvonsreculersanstomberdans
unprécipice,quitteà
mourir,sinousfaisonsunpasdetropoudetravers.Noussomm
esarrivésaupoint
den'avoirplusd'autreressourcequelacatastrophe,pournou
stirerdel'aberration
qui rend la catastrophe inévitable.
Nosgrandsimpératifsnesontplusactuels,lavéritéchangede
campetnos
traditionsnousforcentàpersévérerencequidevient-
sousnosyeux-l'erreur.
L'autoriténousdestineàl'Absurde,enprofessantunAbsolu,q
u'elleacesséde
réfléchir,maisnouscroyonsbienfaire,ennefaisantplusquele
mal,aveuglesàtout
cequinousdétrompeetsourdsàtoutcequinousavertit,d'intel
ligenceavecnos
poidspipésetnosmesuresfausses.L'onn'apasétablicequele
progrèsmoralcoûte
etd'autantmoinsqueceuxquis'enprévalent,onttoujoursfait
empêchementà
l'estimationdespertes,allantjusqu'àbrûlerceuxquinelescro
yaientpassur
parole.Dieunouspréservedesavoir-dirontlesbellesâmes-
surquoiles
fondements reposent! et si nous l'éventons, tâchons de
l'oublier!
Lecrime,auxyeuxdesbellesâmes,estdeporterunjugements
urcequ'elles
adorent,lesyeuxclos,ellespardonnerontàlarigueurauxmon
stres,lesmonstres
édifientetquandilssontimpuissantsoumalades,lesmonstre
sserepentent,les
juges-eux-
discernent,ilsvousobligentàvousréformer,àvousincommo
deret
pourvousjeterhorsdevosmesures,sivousnedéférezàlasent
ence.Ilfaudra
quelquejoursortirducercledenosidéesfaussesoumourirave
cellesetparelles,
sansquelabonnefoinousaideàsurmonterleparadoxe.Ils'agi
tdésormaisde
repenserlesfondementsetd'ychercherlepourquoidudésord
re,nondecombattre
lesecondenrefusantdetoucherauxpremiers,pourvénérabl
esqu'ilsparaissent.La
profanationpréludeàlarédemption,carilnes'agitplusdetolé
rercequel'onjuge
méprisable,maisd'honorercequ'onmépriseencore:sinousn
eparvenonsàmarier
leCielaveclaTerre,laTerrenousengloutirasousunCielimpuis
santànous
sauver,laRéyolutionserathéologiqueoubienelleneserapas,
l'heureestvenuede
prendre sur l'autel ou de mourir de faim au pied de
l'autel vide.
Cequisefondeaurabesoindepréjugésinviolables,maisnuln
elesimpose,s'il
n'estdebonnefoi,s'ilneveuttoujoursl'êtreets'ilneparvientàl
edemeurer.
Resterdebonnefoi,rienn'estplusdifficileàl'heureoùnousdev
onsreconquérir
notrehéritage,enmaintenantlesapparencesdel'autorité,qu
enoussavonsdéjà
caduque.Lerefusdesedétromperestuneprofessiondemauv
aisefoi,lerefusde
comprendreestunpéchécontrel'Esprit,lerefusdecéderàl'év
idence-etparmi
desmoyenspareilsàceuxquenousembesognons-
estundéfi,quelafatalitérelève,
cettefatalitéquirentredansl'Histoire,pourquel'Histoirenous
vomisse.Lamort
denosidéessecontinueetnosspirituelsprofessentleurjeune
sseàsondetrompe,
maiscesidéesnesontplusquedeslieuxcommuns,dontl'imp
uissancen'ad'égale
que la malfaisance.
L'autoritén'aplusderaisond'être.Chaqueordreestunesphèr
eetl'onnechange
l'ordrequ'enbrisantcettesphèreetqu'enluisubstituantunes
phèreensembleclose
etdifférente,l'Absoluseulremplaçantl'Absolu.Toutsystème
esttotaloucen'est
queduprovisoireetquenousprenonspourcequ'iln'estpoint.L
asphère,oùnous
vécûmestantdesiècles,estrompueetnulleautoritén'enress
ouderaplusles
fragments,dontlagravitationprélude,l'autoritén'estqu'und
élire,lerègnedela
spontanéitécommence,enattendantquedenouvellestradit
ionssurgiesduchaos
suscitentunesphèreàlamesuredenosœuvres.Nousallonsre
penserlemonde,le
mondeestàrefaireetceuxquil'avaientruiné,n'ontpasàlebâti
r,nouslesjugeons
detropentrenoslendemainsetl'espérance.Lacertitude,den
osjours,s'appelle
esclavageetdésormaisl'incertitudeestnotreprivilège,lerire
estnotreengagement
àl'heureoùlescheminsmènentàl'ordreetqueCésarestmaîtr
eoùlescheminsse
croisent.
AVENIR.
L'avenirestlacaisseoùchacundéposerasesprétentions,mai
slesprophètessont
bavardsetleurmanieestdepensertouthaut,laplupartd'entr
enousprévoientce
qu'ilssouhaitent,leshommesinspirésnefontpasexceptionàl
arègle.Outrel'aveu
qu'ellesproduisent,lesrévélationsnemanquentdenousann
oncerl'étatdes
moyensetdesconnaissances,quirègnentaumomentoùlepr
ophèteopère:ilest
dommagequelecieln'aitsuprévoirnosdécouvertesetqueles
hommes
providentiels,sesinstruments,aientpartagélespréjugésles
plusabsurdesdeleur
siècle,lesargumentsdelathéologieàceproposnetiennentpa
sdeboutetdansles
coursroyales,lesflatteursendébitèrentd'aussifilandreuxpo
urconsolerlesrois,
lorsquelesroisétaientbattus.LaProvidenceestsouventmalh
eureuseetceux
qu'ellechoisitneremédientpasàsesdéfaillances,nouscalcul
onssansdoutemieux
lesprobabilitésquelessauveursetlesréformateursmisboutà
bout,celaneveut
pasdirequenoussoyonsinfaillibles,noussommesplusmode
stesetnousnous
mécompterons moins.
Rienneseferasanslacatastrophepréalable,àquoinousnous
acheminonsdetoute
partetquinelaisserasurpiedquelapromessedescitésfutures
.Noussommes
devenusirresponsables,enprétextantdenotreliberté,nouss
ommesdevenus
majeurs,enprétextantdenotreinanité,nouspouvonsconqu
érirlaLune,maisnon
pasêtreàlafoislibresetmajeurs.Leprogrèsmoralestuncontr
esens,leshommes
tournentdanslecercleetmêmel'idéedespiraleestuneillusio
n:nousmonto.nset
nousdescendons,carnousnesortironsjamaisdenotreanato
miespirituelle,aussi
fatalequel'anatomiephysique,cequiveutdirequelesloisd'a
vantcinquantesiècles
sontaussineuvesquelesgénérationsmontantesetquel'esp
oirdelesenfreindre
impunément-
oudelesdépasser-,aussivieuxquelesdescendantes.Iln'estp
asde
progrèsmoral,ilestdeschangementsdesensibilité,maisoùp
rend-onqu'ils
marquentunétatdeperfectiongrandissante?
Lesloisdivinessontdesloishumaines
etsileshommesneseméprisaientd'êtrehommesetn'éprouv
aientlebesoind'un
principetranscendant,ilsrésoudraienttouslesproblèmesaul
ieud'attendrele
miracle et de se contenter de l'imposture.
Noussommescondamnésàmort,lapaixestconsubstantielle
àtoutcequenous
affectonsdemépriserettoutcequenousadmironstravailleen
faveurdelaguerre.
Commentéchapperàcedoubleparadoxe?
Nousdevonsintervertirnosvaleursou
nosmoyensnenouspardonnerontjamaisunmanquementim
pardonnableàla
logiquedeleurvéhémence,nousn'avonsplusledroitdenous
fieràquoiquece
puisseêtre:pourlapremièrefois,l'hommeréponddecequ'ilp
enseetfait,nuldieu
nelerédimeplus,lesattributsdeladivinitéreposentdansses
mains.La
profanationestlecheminparoùl'objectiviténousarrive,etler
espect,lemurqui
faitempêchementàsavenueetnousenfermeaveclesvaleurs
dupassé,lesquellesne
noussauventplusdel'évidence.Sansledésarmementmoral,
aucundésarmement
nevaut,etl'onaregretàledire,leparadoxeétanttropfortpourt
rouverdes
oreilles complaisantes parmi les gens estimables.
Demain,quandnousrebâtironslemondesurlaruinedenosœ
uvres,nous
remonteronsàlasourcedenosidéesfausses,maisnousnegu
érironsderien,avant
quetoutsoitconsommé,nousn'avonstoujoursépuisélasom
medel'erreur,nous
préféronstoujoursl'erreuraudésabusementetceladurerata
ntquelefondement
subsisteettantqu'ilrestequelquechoseàperdre,oùvingt-
cinqsièclesd'aberrations
emportentleplateaudelabalance.Nousn'avonsplusquelare
ssourcedenous
érourdirouledevoirdenousattendreàcequelaluciditénenou
sévite,cequenous
n'osonsprofanerretomberasurnousetcequenousn'osonsm
ettreàsaplace,nous
sauveraitdupoidsdelafatalité,quenoserreursconspirentauj
ourlajournéeà
rendre plus fatale, en nous voulant soumis à ce que nous
ne profanons.
Lesgloiresdel'Espritneserontjamaisduressortdeceuxquel'
Espritneconcerne,
c'estunabusquedeleurenparleretdeleurfairehontedeviser
àmoins,cemoins,
qu'onlesempêcherad'atteindreetsanslequelilstombentau-
dessousdeleur
humanité:larestaurationdel'hommeseraphysiqueoubienn
eserapas,la
révolutionserathéologiqueoubienelleneserapas,lesdeuxm
archantsurune
ligne.Nousn'avonsplusledroitdenoustrompersurnous,carn
ousavonstropde
moyenspourdemeurersoumisauxvisions,quiperpétuentce
tteméconnaissance,
enl'armantdupoidsdel'autorité,quenosmoyensinfirment.L'
onn'humanisera
leshommesqu'ennelesmoralisantplus,carplusnouslesmor
alisons,plusnousles
déchirons,plusnouslesdéchironsetplusnouslesbarbarisons
,plusunsystèmea
debeautésetmoinsilestàlamesuredespetits,quelesublime
desimpératifs
abaisseau-
dessousdeleurpetitessemême,enlesrendantmenteurs,caf
ards,
ignoblesetserviles.Ilnes'agitplusd'étonnerleshommes,ils'
agitdésormaisdeles
atteindre.
Leslendemainsontcommencé,dontnousnesuspendonsl'all
ure,ilsemblequ'une
tours'élèveàquoinoustravaillonsenl'ombre,milleetdixmille
etnelesachant
pas,aveugles,sourds,maisunanimesetsolidaires,malgrél'é
vidence:moinsune
tourqu'unfondement,dequoil'assisemonteetlasselesnuag
es.Lacréationpeut
gémir,nousn'avonsplusd'oreilles,objetsdesfinsquenousno
usassignâmeset
pourendevenirunjourlesmaîtres,lemouvementnousportee
tnousportonsle
ciel.Nousfermeronsl'Histoire,nousquivoulonsqueletempsc
esse,oùl'homme
nepeutvivre,etnousécarteronsdeluiladouleur,lepéché,lah
onteetlesalarmes.
Libre,quandlefut-il?pourquoileserait-ilenvain?
Ainsinouschangeronsle
monde avec ceux qui l'habitent et ce qui fut d'abord
n'aura jamais été.
BONHEUR.
Lebonheurestinfâme,leshommesenrougissent,l'onferatou
tpournel'avoir
jamais,ceuxquil'attrapentsontdescriminelsetdissimulentl
eurvisageàla
lumière,àdecertainsmomentsonlesassommeetl'ons'appro
uvedevengerainsi
l'espèce.Ledevoirnenousacheminepasàlafélicité,ledevoir
nousenjointd'êtreà
lafoislégers,pesants,aveugles,sourds,ignares,prévenus,m
ous,faibles,vaniteux,
rampants,humains-
pourvouslerendreenunseulmot-...Héquoi?mesfrères,
votrepaysestunmuretvous,lesbriques,vousn'avezd'autreu
sage,ressemblez-
vouslesunslesautresetquelesmeilleurssongentàseréglers
urlespires,lespires
étant légion et les meilleurs, des monstres.
Envérité,jevousledis:unhommeheureuxdérangel'ordre,un
hommeheureux
offenselanature,unhommeheureuxseratoujoursrebelle,m
êmeendonnant
l'exempledesvertus,cesvertus-
làneplaisentàpersonne,l'onaimeraitqu'ileûtdes
vicesetqu'ilmourût,couvertdeplaiesetgémissantdehonte.
Anevouspoint
mentir,ils'esttirédupairetvoilàquinousfâche,ilsemblesemo
querdenouset
c'esttoutjustes'ilnenousconvaincpasdesottise,àlalumière
desonparallèleles
malheureuxsejugehtetlesbutorssecondamnentetlesmach
inessedérèglent,
enfinl'abîmes'ouvreetlescieuxbranlent,lemondeserenvers
e...etjenepeins
quel'effetleplusordinaireoùlaréflexionconduit.Jemerésum
e:unhomme
heureuxmanqueàlacharité,lachariténousdéfendlescandal
eetplusgrand
scandalen'est-ilpasdefairepenserleshonnêtesgens?
Dansl'apparencedu
bonheur, que de sujets que l'on médite!
Prenezunpèredefamillecatholiqueàl'anciennemode,l'espè
cen'enesttoujours
paséteinteetmontrez-
luinosPayensbaptisés,lavés,épilésetmassés,boucléset
parfumés,léchés,polis,instruits,abreuvésetnourris,ayantp
ourmaîtresseleur
femmeendépitdetelleEncycliqueetmariantlesvertusetlesv
icesavecunart
inimitable.Quevoulez-vousquelepauvrehommepense?
Etmoi-c'estlelangage
qu'ilpourraittenir-quesuis-jealors?Meserais-jeabusé?
Comment?Unsot?un
foupeut-être?
J'aicinqenfantsetdeuxneSortentplusdemaladie,mafemme
est
languissanteetserefuseàmoidixnuitssurdouze,unprêtrelag
ouverne,tousles
vingtjourselleestdanslesalarmesetjenesaisquedevenir,no
usn'avonspastrois
chambres.Maconsolationestdechercherlesmalheureuxqui
meressemblentetde
flétrirenchœurceuxquinelogentàlamêmeenseigne.Fallait-
ilraisonner,prévoir
etcalculer?
L'Etatserailledemesmaux,laReligionlesapprouveetl'Ordre
me
défenddelesjuger.Regardez-
moi,jerampeetl'universpèseàmonagonie,jesuis
crucifiéparterreetlevisageausol,lesexedanslafangeetmille
rampentàl'entour,
les yeux pleins de ténèbres.
Voilàleprixdenotreobéissanceetnousenarriveronsànousm
éprisernous-
mêmes, si d'autres persévèrent à braver la Providence et
que le Ciel ne les foudroie.
Tranchonslemot:quel'hommesoitheureux,lafoichrétienne
nel'auraprévu,ni
lesmoralesascétiques.PrétendrequelesangestagréableàDi
eu,lesangd'une
victimepureavantlesautres,estunepropositionquidéshono
relestroisreligions
révéléesetprouvequel'objetdeleurlatrien'aurajamaisétéq
u'unmonstre,issudu
cauchemar,etnonledieudesPhilosophes.Lasourcedetoutm
alserenfermeen
l'idéedusacrificeetlorsquenousnousdésabuserons,noussa
uronsqu'iln'estpire
barbariequecequel'onréputedigned'honorerlesdieux,ima
ginéscommeautant
d'hommesplusatroces,auxquelsnousprétendonsoffrircequ
enostyrans
rougiraientderecevoir.Tantquelesacrificeprévaudra,lesho
mmesn'aurontquele
choixd'êtrelesvictimairesimmolantsoulesvictimesimmolé
es.Tantqueles
hommess'estimerontdesouffrir,ilsmériterontd'aimerceux
quilestourmentent.
Noussommesabîméssouslenéantdesidéesfausses,nousen
jouissons
effroyablementetc'estpourquoinouslesperpétuons,cetacc
ordn'estpas
providentielmalgréJosephdeMaistre-,ilestunevengeanced
elanatureoffenséeet
moyennantlaquellenotrechairparvientàdéchargersafureu
rrenaissante,nous
rendantlescomplicesdesaperte,etdelanôtrepourfinir.Lesa
crifice,silaplupart
deshumainsenpesaientlesymbole,leurparaîtraitlecomble
del'horreur,auprès
dequoilaprostitution,l'adultèreetl'incesteneserontquedes
bagatelles.Le
sentimentdeculpabilitéseratoujoursl'écoledelaservitudee
tlefidèle,quisesent
coupable,verradanssamisèreunchâtimentetdanssesmaîtr
es,lesinstrumentsdu
ciel commis à la punir.
L'absencedebonheurseferachèrementpayeretquand,unjo
ur,nousseronsdans
lecasd'évaluerleprixdel'opération,nousdironsquel'écono
mieparexcellenceest
lafélicité,quenousjugeonscoupable.Ilfaut,dansl'ordre,faire
lapartdudésordre,
nonpasentolérantoupis,enméprisant,quedis-je?
enlesacralisant.Ilnes'agitpas
d'opposerlesexeàl'ordre,maisd'intégrerlesexe,envuedepa
cinerl'ordre;ilne
s'agitpasd'opposerlesexeàlamorale,maisdelégitimerlesex
e,avecledessin
d'humaniserlamorale;ilnes'agitpasd'opposerlesèxeàlathé
ologie,maisde
diviniserlesexe,ahnd'étendrelathéologieàl'hommerestaur
é,nonmutilédans
l'un quelconque de ses attributs.
Uncertainéquilibreentreladémesureenlesidéesetlamesure
enlesmoyensest
impossibledésormais,nosmoyensvalentnosidéesetlesdeu
xréunisformentun
toutpropiceàl'absoludésordre.Pourretrouverunéquilibre,il
estindispensable
quelesidéesperdentcequelesmoyensontgagné,quelames
uredesimpératifs
compenseàl'avenirladémesuretoujoursgrandissantedeno
soeuvresetquele
matriarcatressusciteenfin,car,àlavérité,lapaixestfemmeet
laviriliténese
conçoitpassanslaguerre,ladominationdumâleestliéeàlam
ortetsesvaleursy
tendent, il ne peut changer sa nature, il ne peut
qu'abdiquer ou disparaître ...
CABALE.
Cabaleourien,telestlechoixsuprême,lebeaurôleestunprivil
ègequ'ilnesuffit
pasdevouloiretdanslequelonentrepartouslesmoyens,quile
feraientexclure.
Alorsetseulementalorsnousdisposons,selonleslois,decedo
ntnulleloine
sauraitconvenir;alorsetseulementalorsnouspouvonsobte
nirjustice,enayantde
quoil'imposer,maispasavant,jamaisavant;alors-
etc'estuncomble-nous
régnonsetparfoismêmeenl'innocence,nantisdetouteslesfa
veursqueles
coupablesnousontdécernées.QuefurentlesApôtres?
unecabaleprédicante.
L'Islam?
unecabaledépouillante.L'exemplevientdehaut,Dieuserait
unecabaleà
troistêtesetsouslevoiledeMarie.Aussil'Egliseest-
elletoujourslapremière,la
Contre-Eglisemarchantaprèselle,laContre-
Egliseestunepieuvre,l'Egliseestune
façondehomard,lesdogmescuirassantlabête:lesdeuxsech
erchentet
s'éprouvent,lemondelesregarde,lesparissontouvertsetles
habileschantentun
deprofundis,leshuîtresbâillent,lesmoulesrêvent,demainle
vainqueurilfera
bombance,homardoupieuvre,ilal'oeilsurleparc,lafoidévor
eetcequ'elle
néglige, la charité l'avale au nom de l'espérance.
Cabaleroumourir,laProvidencenenouslaissed'autrealterna
tiveetc'estlapreuve
quelemondeestgouvernéparelle.Alleraufort,est-
ceunetrahison,s'ilestlefort
etqu'diereste?
Nousluicédons,commenousdéféronsàl'évidenceetplusilad
e
force,moinsnouséprouveronsdehonte.QueDieulerendetou
t-puissant,pour
quenotreamertumecesse!
Lepenseurbatdesmainsetjugelevainqueur,mêmes'il
l'applaudit,l'ironieestunearmeetc'estlaformequeprendral'
Esprit,quandilest
menacé,lafoinesauveplusleshommesdepuisquelamauvai
selaconnsque,mais
l'ordrenelessauverapasdavantage,carilignoredésormaisà
quellesnnsil
s'achemine et nous voilà bien avancés, n'importe celui
qui l'emporte.
CATHOLICISME.
C'estlareligionparexcellence,ellerenfermelasubstancedep
lusieurssystèmeset
saruine,quiparaîtinévitable,seral'effetdescontradictions,q
uejamaisellen'avait
surmontées, ann d'avoir toujours réponse à tout.
Elleavouluquelebonheurfûtunégarementsanselleetquepa
rellelesfléaux
parussentdésirables,elleabesoindedésolationspournouse
nconsoler,demauxà
desseindenousenguériretdepéchésenvuedenouslesremet
tre,elleajoutera
mêmeànoscalamitésetnousseronsplusmalheureux,àseule
nndeluidevoirnos
joies.Elledéfendcequ'elleveutquel'onenfreigne,ellenousp
oussedansla
défaillancequ'ellerendradélectable,elletolèreleseffetsdela
luxure,elleen
diffameralacause,elleentretientlaplaieaveclerepentirqu'el
lefomente.Ellefera
toutincertain,pourqu'onluidoiveleslumières,ettoutbranlan
t,pourqu'onlui
doivelesappuis,etnous,poussésparelledanslecercle,nousn
ousmouvonsàla
recherchedel'issue,aulieud'enromprelesenchantementset
denouspréserverde
la menace. Elle rassure la faiblesse en abusant de
l'impuissance, elle entretient le
néantàdemeureettiredelamortdesrevenusincalculables,el
lenousdonne
l'espéranceenpayementdelaréalité,nousluireprocheronsd
'avoirmisauservice
desperfidesleslarmesdel'élu,lesplaintesduspirituel,lesnuit
sdujusteetles
remordsdel'innocent.Elleafondésadominationsurlacon-
cupiscenceetles
alarmes,elleauradéplacélemalens'appuyantdumaletparc
equ'ilestsonvalet,
ellesejugesamaÎtresse,elleseconstitueunarsenaldenosdé
goûts,denoschagrins,
denosbassessesetdenosmisères.Lesfourbesysontlesplusf
ortsetlesméchants
lesplusutiles,sil'onvoulaitbannirlesunsetdélogerlesautres,
l'Eglisen'aurait
pointdedéfenseursetl'autelmêmemanqueraitdeprêtres,iln
edemeureraitenfin
que les agneaux que l'on diffame et les martyrs que l'on
assomme.
L'histoiredel'Egliseestunehistoirehumaine,trophumaineet
tropdefois
humaineàforced'inhumanité.CequeleCommunismeentrep
rendsousnosyeux,
l'artdefalsifierlesdocuments,l'Eglisel'aurafaitdepuisvingts
iècles,elleignora
toujoursetlerespectdel'objectivité,quenousdevonsauxGre
cs,etlerespectdela
véracité,dontquelquesPuritainsfurentlesinventeurs.Ilsuffit
deseremémorer
Kiménès,lecardinald'Espagne,lequelmodifialestextesgrec
straduitsparsaint
Jérôme,leurimposantlescontresensdelaVulgate,jugéeparl
uiplusinspiréeque
les originaux. La Vérité seule a droit au mensonge!
Lestémoins,qu'onégorge,égorgeront,dèsqu'ilsaurontlegla
ive,etquisefaittuer
pourunefoi,nepeutqu'iln'assommeàsontour:c'estlàdujeula
règle,uneetla
mêmeetcellequelesfondateursnesaventpas.Lafoidonneau
xméchantsuntitre
etdanslabouchelaplussainteilestdesmotsfunestesqueles
méchantsn'oublient
guère.Aquoil'onmerépondquesanslesméchantsnullefoine
sauraitvivreet
sanslafoi,lesméchantsseborner.Cetteréponseenfermedeu
xsophismesaulieu
d'unetquandj'observel'ordredesamarche,lelongdessiècles
,cesontlesenfants
quejevoissurleflancgauche,surleflancdroitcesontlesfemm
es,lesmartyrsàl'
avantetlessaintsàl'arrière,etdanslemilieuduçarré,lesméch
antsdevenusles
maîtresetl'âmedusystème,àcouvertdenostraitssouslerem
partdel'innocence.
Non,jen'admireplusuntelarrangement,lemonden'avaitpas
besoind'un
surcroîtdemalice.Onapayécherl'artd'assisterlesmoribond
s,lesfillesenchaleur
etlescoupablesendétresse,onn'estjamaisrentrédanssesav
ances.Quinous
prometlebiendanslemystère,nenousleprocurerapaslongte
mps,àcausedu
pouvoirquelemystèredonneetplusilauradecrédit,plusils'él
oigneradubien:
l'histoiredel'Egliseseramasseencettepropositionetquandl
espursselasserontde
la porter, les méchants tomberont eux-mêmes, faute de
ces murailles vives.
CENSURE.
LaBellesansMerci,quel'ondépeintarméed'unebouteilled'e
ncreetdeciseaux,
l'encreluiservantànoirciretlesciseauxàretranchercequ'elle
estimeirrecevable.
Ténèbresounéant,quelchoixpourlesauteurs!
Lejourquel'onsemêlerad'écrire
enfinl'histoireraisonnéedelasottisecheztouslespeuplesetd
anstouslestemps,
elleyfigurera,laBelle,enbonneplace.L'onnedominequ'ena
bêtissantceuxqui
nousjugeraientetqu'enfrappantceuxquinousjugent,etl'on
dominealors,mais
ne gouverne pas: le monde eut peu de gouvernants et
beaucoup de dominateurs.
L'onprétendquelesjustesconnaissancesneserventqu'àdés
espérerceuxqu'elles
rendentmisérablesetqueleshommesnepouvantcesserdel'
être,ilestplus
charitabledelesprévenir.L'onmontrequelavéritén'enivrepa
sl'esclaveetqu'ila
besoin,pourlarecevoiretl'endurer,detoutcequiluimanque.
L'onn'ose,
cependant,conclureàlanécessitédefaireleshumainsstupid
esetcoupables,nefût-
cequepourlégitimerunabaissement,dontonnelesretire:là,
ducoup,notreBelle
trancheraitlefildenosraisons,carelleveutcequ'elleveut,mai
sellenes'envante
pas,quedis-je?
elleaplutôtlamaniedesedémentiretc'estalorsque
métamorphosantnotreévidenceenlabyrinthe,ellenousyre
nferme,ennous
laissant aller où bon nous semble.
Danslesmanègessourds,lesilenceestdetropetlevacarme,l
aressource,demême
quel'onéteintparfoislarumeurenl'appuyantavecuneappar
encedesottise.Je
n'amenaicesthèsesquepourmieuxinsinueràquelpointlaCe
nsureestdevenue
unartetlescenseurs,plussouventqu'onnepense,desartiste
s:c'estlàcequi
m'effraye,audemeurant,etjecrainsfortqu'ilsnenousgagent
àleursvues,ennous
offrantunportdanslesténèbresqu'ilsrépandent,commeaus
eindunéant,qu'ils
instituent, une raison de végéter.
CÉRÉMONIE.
Lefarddel'ordre,lequelaimeàparersonmufle.Plusilestvieux
,plusilenmet.
Unbabouin,qu'a-t-ilquel'onpuisseadmirer?
L'ordreabeaufaire,ilresteunsinge
etleplusnobleseralemieuxdéguisé.Toujourslabêterampes
ouslesfleurset
toujoursellebavesousleslambrequinsetlestrophées,lespuc
essaventbienleur
maître,lespucesletourmententsansmiséricordesousl'oretl
elampas.Quelle
chasublelesarrête-t-elle?
iln'estcuirassesansdéfaut,lorsquelespucesvoudronts'y
couler.Envérité,jevousledis,lephilosopheestunepuceàsam
anière,ilvase
logeràl'endroitleplussensible,àl'heurelaplussolennelle.L'o
rdrelecroque,s'il
letrouveetc'est,mafoi,dejeu,lephilosophenel'ignorepoint.
Voilàcequi
m'attendetc'estpourquoimesparentsm'avaientmisaumon
de,mevoilàsautant
comme un enragé de queue en fesse et d'oreille en
bajoue.
Lepauvrepeuple,aumoins,lesaimefortetlescérémoniesfero
ntpasserla
marchandise,celledel'ordreétantdesplusmêlées.Lespiresg
ouvernants
s'attacherontàlesmultiplieretquelquemalheureuxqu'ilssoi
entdanslaconduite
desaffaires,ilssaventquel'onperdralamémoiredeleursfaut
es,pourl'amourde
leurspompesridiculesetdeleursfastesvains.Aboutderaison
setdevoies,n'ont-
ilspaslaressourcedesfanfares?
etcequen'apuleurgénie,lestimbaliersetles
trompettesnemanquerontjamaisdelepouvoir.Peuple,fuis-
les,ceuxquit'enivrent
etquitemènentàlamort,lecarnavalentête!
Unhommeheureuxdansson
ménage,va-t-i1courirlesrues?
unhommemangeantàsafaim,languiraprès
l'aumônedevinsetdeviandes?
unbongouvernementsedonnerlespectacled'une
foulequis'égorgepourattraperauvolquelquesmédailles?
Cesmoeurs-làpuentla
servitudeetperpétuentl'abjection.Restezchezvousetmépri
sezlesmaraudsqui
voustentent,vouspayezcequevousvoyezetplusonvousmo
ntre,plusouvousen
demandera.
CHEMIN COURT.
Ceparti,lepartidel'Etranger,campésurnotresol,ilnousdéfie
aujourlejour,
nouslebalayeronssansfaute,l'heurevenue!-Hélas!
etquelpartinel'est-ilici
même?-Comment?-Héquoi?
Nousladevonssubir,l'Histoire,etnuln'exercede
mandatcheznous,s'iln'alafaveurdenosmaîtres.Oùsontles
maîtres,jevous
prie?-Agauche,àdroite,aumilieu,sousnospas,au-
dessusdenosfronts,dansnos
frontièresetdehors,ilssontpartout.Quevoussoyezdebout,a
ssis,couché,vivant
oumort,ilsrèglentlabesogneàfaireetsoufflentlaparoleàpro
noncer.MonDieu!
qu'insinuez-
vouslà.Toutcequicompteauracheznousdeuxallégeances.Je
vous
défendsdem'outrager.Ilsvousdéfendentmêmedel'entendr
e.Ecoutez-moi:
n'iinportelecheminquevoussuivez,ilestunchemincourtetc
eluiqui
l'emprunte,arrivelepremier.Quelestsonnom?
Jevousledonneenmille.C'estla
doubleallégeance!
etnotredénominateurcommunseraituncourt-circuit
perpétuelàladimensiondutoutetdel'ensemble!
Jeretiensl'hypothèse.Maisilne
s'agitplusd'unehypothèse,jevousprotestequ'ils'agitbiend'
unecertitude.Alors
noussommesdevenusfaux-
monnayeurs.Lebonaloicoûtesicherqu'ilnous
ruineraitsansdéfaillance,leparadoxeestquelabonnefoinou
sreste,nousvivonset
noussurvivonsànosraisonsdevivre.Appelons-
lesraisonsdevégéter.Le
désabusementseraittroponéreuxetmieuxvautpersévérerd
ansuneéquivoque,où
nousnousimaginonsfaireàpeuprèstoutcequenosmaîtresno
uscommandent.
C'estlàprésentementlesortdelamajoritédespeuples.Laseu
leliberté,qui
subsisteàcetteheure,n'estplusqu'enl'oppositiondesallége
ances?_Enl'artde
jouerl'unecontrel'autreetdesesoustraireàladominante,afi
nquelamoins
despotiqueaitl'avantage.Voilàdesplaisirslanguissantsetqu
ej'estimehumiliants.
Auxsièclesàvenir,vouslesregretterez,hélas!
Lacomédieaurafermésesporteset
nous ne pourrons plus nous la donner.
CHOIX.
Lepeuple,dèsqu'ilpeutchoisir,commenceàneplusrienpouv
oir.C'estquetout
choixestproprementl'Enferauxyeuxdupeupleetmalgrél'agi
tationqueparfoisil
sedonne,ilestlegrandconservateurparexcellence.Lesnouv
eautés,cen'estpaslui
quilesadopte,maisilserèglesurlesnovateursavecunretardp
lusoumoins
sensible,ildéfèreenunmotàlaCoutumeetc'estl'abîmeoùto
mberontles
nouveautés,jediraimêmequ'ilsuffitdupeuplepourlesrendre
vieilles:laclasse
dominante est bien de mon avis.
Lepeuplenegouvernepas,lepeuplenegouvernerajamais,go
uvernerc'estd'abord
choisiretdemanderaupeuplequ'ilchoisisseests'enremettre
àluidusoindese
méprendre.Leshommespolitiqueslesplusestimablesl'éclai
rentsursonignorance,
ceuxquil'échauffentnefontrienpourqu'ellesedissipe,dansl
amajoritédescasle
peuplejoueauxdésaveclesinstitutions,qu'iln'ajamaisletem
psd'approfondir,et
jeneparleraidesintérêts,auxquelsilnesaurait_hélas!-
entendreetsaviemêmey
fût-
elleengagée.Unpeuplen'apasforcémentlegouvernementq
u'ilmériteet
lorsquesesrégentslemènentàlamortetparlescheminsdela
honte,ilestà
plaindreetnonpasàblâmer,iln'auraitdesonpropremouvem
entchoisilahonte
ni la mort.
L'unité,leremèdeauchoix,estsouventpirequelemal:l'ortho
doxieengendre
l'atonieetlarusticité,lespeuplesorthodoxessontàlamercide
l'idéefixeetl'idée
fixepeutlesentraînerauxantipodes,sansqueleursdispositio
nssechangent.L'on
sedemandes'ilvalaitlapeinedelessubvertirets'iln'eûtpasét
éplusraisonnable
delesréformer?
C'estqu'ilestplusfaciledeseporteràladémesureennese
contraignantsurrienquedeserefuseràsespenchants,quitte
àbrûlercequ'on
adore,toutàlajoiedepouvoiradorercequ'onbrûlaitnaguère,
Sil'onvoulaitnier
le mouvement, s'y prendrait-on avec plus d'élégance?
CHRÉTIEN DE GAUCHE.
Onnesaittoujourscequec'est,esunsl'appellentunhybride,àl
'instardumulet,
lesautresparlerontdechimèreoudemanticore,maistouss'a
ccordentpourenfaire
unmonstre.Ilestpareillementadmisqu'ilnepeutêtrequestér
ile,enconséquence
del'asymétriedesesorganes,ilabeauseprêteràlasailliedesâ
nesetdesétalons,il
restera le premier et le dernier de sa race.
L'EgliseprétendàlajeunesseéternelleetleChrétiendeGauch
eestnédesa
dernièrecuredejouvence,ilseraitselonlesapologistes-
unproduitdela
parthénogénèse,laquelleestdetraditiondanslafamille.Auc
unsagitentvolontiers
leparadoxedelafécondationparlesoreilles,enl'imputantau
Verbemarxien,etles
mauvaiseslanguesl'attribuentauvent,quipassaitautrefoisp
ourengrosserles
juments vers la Cappadoce.
ObjetduméprisunanimedesChrétiensdeDroite,ilsouffrirap
ourlajusticeavec
desgémissementsineffablesetnulnepousseraplusloinl'artd
esepencher
douloureusementsurlesabîmes,oùgrouillentlesprostituésd
el'unetl'autresexe,
leshommesdecouleur!;lesfousetlesmalades.Lessaints-
seloncequ'ilprofesse-
descendentenEnfer,ilrêve,lui,detenirlà-
bassesassisesetderégénérerl'abjection
parlavertudesasouffrancemême.IlaimafortlesJuifs,dutem
psqu'onles
humiliaitetqu'onlesrôtissait,maisdepuisqu'ilsontretrouvél
escheminsde
l'honneuretqu'ilssontdevenusunpeupledehéros,ils'endéto
urne,ilaimeà
présentlesArabes,illeurréserveuntrésord'indulgenceinépu
isableetquoiqueles
Arabesentreprennent,sachariténeseraplussurprise.Ilestav
eclespeuples
progressistesetquandlesRusses,suivisdesChinoisoccuper
ontl'Europe,il
s'offrira,béant,aulieuderésister,enl'espérancedefléchir,àf
orcedesoumissions,
laragedesbourreauxmieuxqueBlandine,afindegagneràl'E
glisedenouvelles
âmes.
COLONIES.C'estlefardeaudel'hommeblanc,qu'ilporteavec
desgémissements
ineffables.Lemalheureux!
LeCielneluiferapasgrâceetl'hommeblancs'abdique
etvidelecalice.Aprèscela,jenem'étonneplusderien,lesprivil
ègesqu'ils'arroge
nesemblent,àlavérité,quedesfigures,auprixdequoilesortd
esNègresestune
faveurdécidée,maisl'hommeblancestunefaçond'angeetce
qu'ilprend,Dieu
mêmelereçoit,Dieuleveutmaîtrepourl'humilieretletenter,
Dieupeuple
l'universdenationsvouéesàsatutelle,quiluirésisteestmoins
unadversairequ'un
rebelleetdesrebellesilauralechâtiment.LesEspagnolslesav
aientàmiracleetles
notaires,qu'ilmenaientdansleurbagage,ledéclaraientpom
peusementàMM.les
sauvagesd'Amérique,lesquelsétaientcenséscomprendrel
elatinetpunisparlefeu
de n'avoir pas d'oreille.
Leprivilègeestlebutdominantdel'homme,lesNègreslerenfo
rcent,ilfautles
inventer,quandilsn'existentpas.LedernierBlancnesouffrep
lusdesamisère,où
deplusmisérablesl'enconsolent,ilabeauramperdanslafang
e,ilgoûtelafaveur
desejugerdivin,l'orgueil!'aveuglesurlereste,iltientàceux-
làquilefoulent,
abominanttousceuxdontilpartageladisette.Quel'évidence
estfaibleauregard
de l'Esprit et comme les charnels s'abusent !
Qued'Africainsenl'univers1Nègre,\chacunpourraledevenir
,ilestdescolonies
oùnulnelessuppose,ilestdesBlancsquipasserontaunoir,leu
rindigenceaidant
etleurfaiblesse:appelons-
lesNègresd'honneur,sujetsencore,objetsdemain,larves
etmasques.L'Europedécolonisa,laRussieetlaChineont-
ellesdécolonisé?La
décolonisationa-t-elleunavenir?
Unbontiersdel'Europeestlàpournous
montrerqu'iln'enestrien.Lapolitiqueanticolonialedel'Eglise
estunenouveauté
sansprécédentaucunetnousdironsqu'elleasurprisl'Europe,
l'Egliseavoulu
passerauxBarbaresetrenouvelersatactiqueducinquièmesi
ècle,aumomentdela
chutedel'Empire,dontellefutl'unedescausesdécisives.L'Hi
stoirejugerale
parallèledesplusmalheureux,carlesBarbaresneseferontpl
uschrétiensdansleur
ensembleetceuxquileparaissentà'cetteheureneleresteron
tpaséternellement.
L'on voit ce que nous coûtent les idées mystiques.
Or,latraditionchrétienneaffirmequ'àlafindestemps,lesJuifs
serontunisen
corpsdenationetqu'àcemomentparaîtraleSéducteur.Cette
traditionn'estpas
undogmeetlesEglisesl'auronttoujourslaisséedanslevague,
elleressortirait
plutôtàlalégendeetl'onpourraitaussibienl'appelermystère,
maisjenesuispas
éloignédecroirequ'elleinformelespenséesetqu'elleinspirel
esconduites,j'irai
jusqu'àprétendrequ'elleéclaireassezd'événements,qui,sel
onl'apparence,n'y
renvoientetqu'elledétermineradelamanièrelaplussurpren
ante.Onsaitque
NapoléonréunitleSanhédrinetqu'ilyrenonça,souslapressio
ndel'Eglise,effrayé
depasserpourl'Antéchristou,dumoins,sonprodrome.Stalin
e,dontlamèreétait
croyanteetquifutquelquetempsséminariste,aurapuiséson
Antisionismeaux
sourcesd'unmilieufamilialetconfessionnel,détailquel'onné
gligerad'analyseret,
cemesemble,àtort.L'ondevratoujoursseremémorerquelap
lupartdesmaîtres
del'Allemagnenationale-
socialisteétaientd'anciensenfantsdech&ur,l'onpourrait
écrireunethèselà-
dessusetl'onenécriraituneautresurlapolitiquearabedes
Eglises.QuandAbdel-
KrimmenaçaitleMaroc,oùl'EspagneetlaFrancese
maintenaientavecassezdepeine,touslesévêquesespagnol
sprêchèrentlaCroisade,
ilsnel'auraientosétrenteansplustardetjeprésumequ'iln'est
pasbesoind'en
marquerlaraison.L'Europeestdésarméeparlessous-
entendusdelathéologie,les
NègresenprofitentaprèslesArabes,lesCommunistesjouent
etgagnent,l'Eglise
aime mieux voir le Continent aux mains des Russes que
les Juifs rétablis en Israël.
COMMERCE.
Onleditmaquereau,maisilnousfaitlaguerre:lesangluimont
eàlafigureoùles
prixbaissent,ilsauveraquelquesmoulinsenruinantuneprovi
nce,ilanoyéplusde
fromentquel'universn'enmangeetnousnoussouvenonsdut
empsoùceBaal
humaitl'encensdesfours,quiréduisaientlescafésenatomes.
Neluiparlez
d'économie,ilvousrépondmétaphysiqueetneluiparlezdem
orale,ilvous
répondraitstatistique,ilesttoujourssurunplandifférentdece
luiquevous
occupez,ilneselaisseprendreenprenanttoutechose,ilalabo
urseenmainet
volontiersDieusurleslèvres,Dieuluiservantd'appointdansl
esdémarches
imprévuesetlescalculsdeprobabilité.Déisteetquelquefoisa
thée,ilchangeade
philosophieaprèslaRévolution,celan'allapasrondement,c'e
stqueleshabitudes
avaienttropdeforceetquelaremontéeauxsourcess'opérait
enpassantpar-dessus
lescataractes,maisunbeaujourl'Egliselerevituneheureledi
manche,ontuale
veau gras pour cet enfant prodigue.
Lemariagenefutpasheureux,c'estquel'Eglisechangeaitàso
ntouretqu'ellese
découvraitdesentraillespourlepeuple:unieauTiers,ellerêva
itduQuartetceque
femmeveut,femmel'obtientsansfaute.Onsemitàchargerle
Commerceetsa
mémoiredetouslesmauxdusiècle,onrappelasescrimesend
éfilantsonchapelet,
ilfutenhorreurauxdévotes,desprêtresenflammésdezèlese
firentouvrierset
quelques-
unssemarièrent,envuenontantdeforniquerquedesedésari
stocratiser.
Voilàbiendel'honneurpourleCommerce!
Ilestplussimplequeméchantetplus
stupidequeféroce,bassouverainement,lâcheetsensible,iln
'oseraittuer,maisille
faitpard'autres,qu'ilpaye,désavoue,repayeetcacheaubeso
insouslelit,entreles
mulesetlepotdechambre.Ilnousagouvernés,l'ordreletongé
dieetcevalet
proteste,lesdéfenseursnebougentetrestentsouslelit,onlep
rendauxépauleset
vouslemetdehors,levoilànudansl'escalier,lemondeéclatee
tc'estderire,on
jureraitquelamontagneaccouche,ildescenddanslacave,le
bonnetsurl'oreille,et
jointlesratsdesonespèce.Lecroirait-on?
Illaisseunvide,onveutleremplacerpar
quelquechosedeplussocialetl'onsefendlatêteàcepropos,e
nnombredepays
voilàdesannéesqu'onméditeetquel'onmetdeboutlespensé
eslesplus
admirables.Cespertsées-
làn'ontqu'undéfaut:ellessupposentaupremiervenula
bonne volonté qu'il n'aura pas.
LeCommerceestunmonstrefroidetleprofit,saraisond'être,n
ousdévoueà
l'aliénation.Perdresavieàlagagnersemblel'aliénationparex
cellence.Leprofit
retranché,leCommerceaboli,riennes'opposeàlafélicitédes
peuplesettousles
hommespourrontsedonnerlamain,ilpourraientaussibienfo
rmerlachaîneentre
lesantipodesàs'enfilerlesunslesautres,ceseraitlacommuni
ondesracesetdes
classes,lesquellesn'auraientqueleurscaleçonsàperdre.Hél
as!lecoeurest
insondable, encore que le reste ait des limites.
DanslepaysoùleCommerceestillégal,àmoinsquel'Etatnes'
encharge,les
hommesneparaissentniplusheureuxnipluslibres,l'aliénatio
nsecontinuelà-bas
enrevêtantdesformesincroyables:onmanqueradepainteljo
ur,tellesemaineon
manqueradepoissonetdeviande,telmoisilneseraplusdech
aussures,onavu
plusieursmillionsdecitoyensàpartentièresemettrelittérale
mentenquatreafin
dechercherdesboutons,desboutonsdechemiseoudeculott
e,n'importequels
boutons,vousdis}je,etpasserlafrontièreafindelestrouver.C
'estlàqu'unpaysan
monteenaéroplaneetvend,aupoidsdel'or,sesfraisesaupani
er,lespuissantsdela
capitalelesachètentetpayentlevoyagedubonhomme,trois
centslieuesde
chemin,plusleretour.Quelordre,mesamis!quellelogique!
etleplusadmirable
est qu'il est parmi nous des gens, qui veuillent nous les
imposer!
COMMUNISME.
Religion,maisquisedéfendd'êtrecequ'elleest.Lesreligions
mentent,illefait
doublement.Niercequel'onnieégalel'affirmer,maisc'estdel
agrammaire,non
delapolitique,etlemensongeauraplusderessourcequelesm
ots,lesmotss'y
perdent,lescafardsygagnent.LeCommunismeasescafards,
illesgouverne,ilsle
luirendentbienetl'onnesaitdequilejeurelève.Profanes,nous
nousdemandons
quimèneaujuste?
etlescafardsnes'interrogentplus.Nouséprouvonsquelque
vertige,eux,non,cartousilsportentdesœillères.Envoyanttr
op,onnevoitrien:
œillières ou bandeau, quel choix pour l'homme!
Aucunsl'appellentunIslam,aucunsl'EglisedesTénèbres,auc
unslaSynagogue
arméeetvengeresse:illeurapris,àl'Islamlafoimilitante,àRo
mel'espritde
tutelleetl'espéranceauxJuifs,dontilépouseraleshainessécu
laires.Messieet
Vatican,PeupleElu,guerreSainteetDogmes,ilestPromesse,
OrdreetSalut,mais
cracheauplatdelamétaphysique,pourêtreseulàs'enrepaîtr
e.Malheuràquil'y
prend!
LeParadis,ill'offreàsesfidèles,lereculantd'âgesenâges,auli
eudevousle
situeràmi-
chemindeMizaretdeBételgeuse...tardoujamais,celasevaut
plus
souventqu'onnepense.L'Enfer,ilnouslemontreetj'osedireél
oquemment,son
pouvoirnousendonnel'avant-
goût,c'estletempéramentdel'ordreetduchaos,il
passed'unechaiseàl'autre,àchevalsurladifférenceetsesfid
èlesjurentquelesol
n'est plus, si jamais il y tombe.
Lorsquelesmotssontàleurplace,lesdominationssontlégiti
mes:or,ladialectique
aidant,leCommunismeleurfaitdirecequ'ilveutetquandillev
oudra,c'estle
régimepolitiqueleplussubjectifdumonde,ilmeretracecepri
nceallemanddu
SiècledesLumières,lequelavaitdomestiquéletempsetdontl
apendulettele
réglait,selonsonbonplaisir,suiviedetoutesleshorlogesdeso
nminusculeEtat.
L'historiendel'avenirn'auraqued'admirationpourceprodige
,ledespotisme
n'allapassiloin,leCommunismeestl'absolueillégitimité,c'es
tleretourà
l'arbitrairesanslimitesetc'estlerègnedesfrelonsauxdépens
desabeilles,car
entendons-
nousbien:ilfautnourrirlesmillionsdeparasitespréposésaum
aintien
desonétablissement,cesmillionsdebouchesdévorantes,qu
inetravaillentpaset
neproduisentguère,enfincettearméedecomplicesténébre
uxetdontl'ambition
estdeseperpétuerdanssonprivilège,leprivilègeleplusonére
uxquisoit.Ils'agit
d'uneféodalitésansraisond'êtreetqu'unsystèmedemachin
esremplaceraitfort
avantageusement.Ilmesouvientàceproposd'unegravured
uGrandSiècleetqui
nousmontrequatrepersonnages,savoir:unprêtre,ungentilh
omme,unlaboureur
etcequ'ilestdéjàpermisdebaptiserunbureaucrate,lepremie
rdisant:«Jeprie
pourtous»etledeuxième:«Jevousdéfendstous»etletroisiè
me:«Jevousnourris
tous»,àquoilequatrièmerépond:«Jevousmangetous».LeCo
mmunismeestle
triomphedecequatrièmeetdenosjours,lesbureaucratesson
tlespartisansde
l'arbitraire,ilsformentavecl'arbitraireuntout-
ensembleetcelasecomprend,
puisqu'ilssontinutilesetqu'ilsrefuserontdedisparaître,épui
santlasubstancedes
paysetmultipliantlesproblèmeslesplusfaux,pouravoirlepla
isirdelesrésoudre.
Noussommeslà-
dedanscensésdecroireàlavertudeceuxquinousrégentent,l
e
Communismenousimposeuneprofessiondefoiperpétuelle,
c'estunepapautéqui
sedéclareàjamaisinfaillibleetdémentît-
ellesesdogmes,laseulelibertéquenous
avonsestd'aboyercontreleshérétiquesetdeflétriràl'unanim
itélestraîtres,la
trahison et l'hérésie étant les Saturnales du système.
DutempsdefeuStalineleséminaristeetl'intégriste,leurunifo
rmitémeparut
admirableetcesMM.tenaientunseullangageàlamêmeheur
eàtraverscentpays.
Cefutlàl'œcumèneoujemetrompefort,unmilliarddetêtesso
usunbonnet
d'âne,leporte-
voixàladimensiondutoutetdel'ensemble,lecharmeenfindel
a
simplicitédanslechaos.L'opinionn'étaitplusqu'undélirecon
certé,larumeur
s'enflaittellementquel'onnes'entendaitplusguère,l'oeuvre
destroisouquatre
dernierssièclesétaitabolie,onrenouaitavecleMoyenAgeetq
uimieuxest,le
MoyenAgerusse,lequelavaitunpiedchezlesTatarsetl'autrec
hezlesByzantins,
on se dépaysait, sauf à se retrouver, quand on avait le
bonheur d'être Asiatique.
Aprésentcen'estpluslamêmechoseetl'ondénombreplusieu
rsCommunismes,
lemanteausanscouturesestenpièces,lemondeestpleindefr
èresennemis.Les
nationsqu'àsesdébutsilprétendaitamalgamer,unir,dissou
dreetdépasser,n'ont
toujourspaschangédebases,ils'étaitlà-
dessusméprisétrangement,lesnation's
sontplusréellesquel'Egliseetquel'IslametqueleCommunis
meréunis,saintPaul
nel'avaitsuprévoirniMahometniMarxetcedernierest,àvraid
ire,
impardonnable,carillesavaitsouslesyeux,ennelaissantque
d'yparaîtreaveugle.
Auxnationss'ajoutentdésormaislesraces,lesraces-
néesaudétrimentdesnations
ettoujoursdansleurombre-
enprennentlarelève,leRacismeestauseindu
Communismelaforcequerevêtlasubversionpermanente.Le
Communisme,lui,
s'estenfermédansledédaledesaproprescolastique,ilnesur
montepasles
contradictionsdesalogomachie,ilanalysel'hommeàtravers
deslunettes
déformantes,ils'emploieàdesconjurationsverbalesdontleri
diculeferalesdélices
d'unnouveauSiècledesLumières,ilparled'Impérialisme,de
Militarismeetde
Colonialisme,illesflétritenprenantàdeuxmains,illesvomite
navalantles
peuples,etsil'onnemouraitdepeur,oncrèveraitderire.Ilatué
lesarts,ilatué
leslettres,maislessciencesluirésistent,ilsefûtruinédel'emp
ortersurellesetles
savantsrestentlà-
baslesderniershommeslibres:ilseprometdelesanéantir,si
jamaisilsluidonnentlavictoireetjeprésumequ'ilss'endouten
t.Aussinegagnera-
t-il pas la guerre.
CONSCIENCE (PRISE DE).
Onnesavaitcequec'étaitetl'onprétendlesavoiràcetteheure
.Lavérité,chacun
l'épouseviergeetnousassurequ'ill'euttelledepuisquarante
siècles.Cettefameuse
priseetdontlespenseursàlamodenousrebattentlesoreilles,
estunvioldélibéré,
leseulmalheurestquelesvéritésdupremierordreseprostitue
ntausecondtour.
J'arrêtelàmonpersiflage,laconscienceestdepuislongtemps
unabîmeetceluiqui
la prend, s'y perd.
Laplupartdeshumainsviventhallucinésetpossédés,lafoiles
hallucine,lesidées
fixeslespossèdent,ildialoguentavecunmiroiretveulentpuni
rquilesysurprend.
Lorsqu'unemouchevientàseposersurlemiroirou-
dansunordreunpeuplus
relevé-
tellieucommunmisàlamode,notreharmonieestdérangéeet
nous'nous
précipitonssurlaconscience,avecl'impressiondedécouvrir
unmondeetde
trousserunpucelage.Laconsciencenesedéfendpas,ellesep
rostituesans
murmureràtoutesleserreurs,leslieuxcommunsontdepuisq
uelquesmillénaires
assiégésaporte,sonfavoridujourestleDépérissementdel'Et
at,iladesattributs
simonstrueuxqu'elleluisembleétroite,elleaimemoinsl'Epa
nouissementetle
Dépassement, car ils promettent ceux fois plus qu'ils ne
sauraient tenir.
L'erreurfascinequilachercheetquin'ariencherché,netrouve
quel'erreur:or,
c'estl'erreurquelaplupartdeshommestrouventetluidonnas
sent-ilslenom,qui
faitlesujetdemathèse.Leplaisirintellectuelqueleurvaudrac
etterencontreet
l'enrichissementspiritueldontilscaressentl'espérancenem
anquentdeles
transformer,leurcomplaisancesedilateetlestopiquesàlam
oden'achevantdeles
emplirdebulles,illeurparaîttoucherauxastresdeleurfrontco
rnu,dansle
crépitementdespétardsidéologiques.SaintPaul,s'ilrevenait
aumonde,n'yverrait
plus que des apothéoses.
CONTESTATION.
LeBiennemènepastoujoursoùledevoirappelleetc'estpourq
uoilacontestation
seferajour,elleremonteàProméthéeetseréclamed'Antigon
e.End'autrestemps,
onl'eûtqualifiéedefronde,maiselleaplusieursmissionsetc'e
stcequ'unefronde
n'aurapas,elleabeaubrandirlesmassuesetruerlespavés,qu
'ellen'enresterapas
moins un ordre, un ordre en mouvement et que l'esprit
informe.
Lesloisdeladialectiquetrouventicidesapplicationsdontrien
n'égalel'éloquence.
Nouséprouvonsd'abordquetoutsetientetl'onvoitconfondus
dansunemasseles
jeunesgenslasdeleursprivilèges,lesfilleslassesdeleursolitu
de,lesécolierslasde
leursexamens,lesprofesseurslasdeleurindigence,lesméco
ntentslasdecette
évidenceetpuisleshommesensurnombre,quisortentdeleur
trouquandles
oragesdel'Histoiresedéchaînent.Nouséprouvonsensuiteq
uetoutsetransforme
etc'estcequisepasseaumomentdel'actionviolente,oùchaq
ueespèce
apparemmentperdueenlamêléeagitselonsespropreslois,i
mprimantà
l'ensembleunesuccessiondephasesdontlamiseàsacdesma
gasinsparaîtleterme.
Alorslaloiduchangementqualitatifnemanquedejoueretlab
atailledesidées
devientuncombatpourlessubsistances,l'onpourradirequel
acontestation
s'incarneetquesabases'élargit,cequ'elleperdendignitéphil
osophique,ellearrive
àleregagnerparlebiaisdelapraxisensemettantàlaportéede
shommesen
surnombre.Cescontradictions,internesàl'attroupement,so
ntnovatrices:elles
rapprochenteneffetlesdiversélémentsdontunesociétésec
ompose,lesfillesdela
hautebourgeoisie-cesvictimesdupréjugé-
mesurerontlaviesousl'angledes
réalitéshumainesetdelachaleursociale,ellesserontadmise
sàfairevaloirleur
droitàlaparticipation.Ainsilaluttedescontrairesamorcerale
mouvementdela
pensée et qui triomphera des dogmes à l'égal des
charges de police.
CRUAUTÉ.
Onladitnécessaireetlavoilàjustifiée.Unhomme,quidécharg
eenabondance,
inclinerarementàl'approuver;unhommefroid,malheureuxe
namourouchaste,
yvientetmetsacomplaisanceàlalégitimer,ilestunpeubourr
eaupardestination
ettoutlemieuxquel'onenpuisseattendreestqu'ilserenferme
àresterlesienetse
déchireennousédifiant.Touslescruelsmesemblentdesmala
desetnous,de
misérablessots,quandnousallonslesconsulter,pourqu'ilsn
ouslientetnous
délient.Lesdieux,qu'ilsnousenseignent,serontfaits,audem
eurant,àleurimage:
la ressemblance est admirable et l'on devine assez que
les modèles en profitent.
Nousavonspréférélamort,aunomdelamorale,àcequenoust
axâmes
d'immoralité,maisquenoussavonsconsubstantielàlaviemê
me.Cefutuneerreur
magnifique,or,sontempsestpassé,nosmoyenssonttropfort
s,ilfautquenos
idéescompensentcetexcèsparuneréintégrationdelachaira
useindel'ordre.
L'hommeestdéjàpunidesituerlebienoùlachairsouffreetdetr
ouverlemalen
ceslieuxréputésinfâmesparceuxqueleurchairfaitsouffriret
quisouhaitentque
le monde ne soit plus.
Lebutdenotreconscienceestl'objectivité,maissinousn'attei
gnonsaubut,la
consciencedevientunmalheuret,pourlessimples,unecause
deruine.Ilnefaut
éveillerqueceuxquipeuventendurerl'éclatdujour,nonceux
quelalumière
aveugle.Aussilesreligionsrévéléesont-ellesici-
basparfaitlemal,enmultipliantles
occasionsdechute.Envérité,laconscienceestinutileàlaplup
artdeshommes,ils
ontcentprocédéspourenveniràboutet,cefaisant,ilsmenten
t,fourbentet
malversent,plusques'ilsn'entraientjamaiseneux-
mêmesetnes'examinaientàla
lumièredeleursimposturesoudanslefracasdeleursexorcis
mes.Cequeles
simplesontdeplushumain?
Leuranimalité,lesurplusn'enfaitquedesmisérables
etparfoisdesmonstres,lapreuveenestl'histoiredesreligions
prétenduesrévélées,
quiroulesuruntapisdevictimesconsentantesetd'avortonstr
ansfigurés.L'idéede
péchén'aurapashumanisél'espèce,deshommes,quisecroi
entpécheurs,n'en
deviendrontjamaisplusestimables,ilsneserontqueplusdoci
lesetplusfaux,plus
vicieuxetpluscruels,parcequ'ilsgoûterontunejoiedevenue
mauvaise,fillede
l'idéemêmedepéché,nonpasdelanature.Laspontanéitédes
peuplesarchaïques
allaplusloinquelessublimesméditationsdenosspirituels,no
ssagesfurentdes
empoisonneurs,nosrédempteursfurentdescriminels,levrai
péchéfutdelessuivre
aulieudelesanéantir,euxetleuroeuvre,carilsn'ontsuqueper
vertircequ'ils
n'ontpuchanger,enruinantcequ'ilsonttransformé.Lachair,
danslespetits,vaut
mieuxquetoutlereste,leresteengénéralnevaudrarienetqua
ndonleurenseigne
àpréférerceresteàcequ'ilsaurontdemeilleur,onlesabîmera
sansplusaunom
d'un paradoxe.
Leshommesnesontpasdesmonstresincompréhensibles,ce
sontdepauvresêtres
quin'entendentpasàcequileurarrive.Lesinstituteursdel'es
pècel'ont
hypothéquée,onsedemande-etc'estlebilandel'Histoire-
cequenousaurions
perdu,sinosprédécesseursleseussentréduitsausilencel'un
aprèsl'autre?Tantque
leshommessuivrontlesleçonsd'hommesmalades,ilssefero
ntmaladesdesains
qu'ilsétaient.Ceuxquel'onsauvevalentmieuxqueceuxquile
srédiment,maisqui
leleurenseignera?quilesdétrompera?
quilesrétabliradansleurintégrité?Le
mondeestunEnfer,parcequ'onaprivélessimplesdeleursjoie
simmédiatesetles
aurapoussésàcouriraprèscellesqu'ilsn'aurontqu'enespéra
nce:encedomaine,
moinsilestdeloisetmieuxvautl'homme,plusnousréglonslet
raindeces
matièresetplusnouslerendonsignoble.Lesvérités,quel'onp
rétendsupérieures,
opèrentgénéralementàcontresens,pouraboutirsoitàlacafa
rdise,soitàla
rhétorique.
Dequois'avise-t-onderévérerlamortouladémence?
ettoutceladansl'espérance
d'empêcherlesmouvementsdelaluxure?etlaluxurevaut-
ellepasmieux?Nous
avonstropd'enfants,lesmaladiess'éteignentetlamoralesev
oudraitfarouche?
Bellelogique!Oùva-t-onnousmener?Al'horreurabsolue?
Ilsclaquent,lesdévots,
dubec,ilsparlentd'expiation,ilsrêventd'hécatombes,ilssep
réparentànous
racheter,ilsdonneraientlesmainsaudiable,pourvuquelesé
glisesfussentpleines,
leurchairsevengedel'espritenl'infectantderage,l'inassouvi
ssementdel'une,
humiliéeparl'autre,secommuniqueàsonrival,étrangeràses
propresrêveset
devenu,malgrésadiscipline,uninstrumentdesondésordre.
Carl'antipodedela
mortn'estpluslevie,c'estErosmême,Erossepassed'Agapé,
maissansEros,
Agapé dégénère en lieu commun et finit par sécher sur
place.
Lasourcedelacruauté,quel'ondéploreavecdesgestespathé
tiquesetdes
gémissementsineffables,estenladémesure.Nousrefusâme
sd'octroyerunstatutau
désordreetnousrêvâmesdemoraliserl'espèce,aunomdel'u
topie,àquoinous
adhérons,malgrélesleçonsdel'Histoire;nousallonsd'échec
enéchec,aunomde
l'espérance,etnouspersévéronsdansleserreurs,sousl'omb
reduprogrèsoule
prétextedumiracle,maisledésordrevit,plusvivantquejamai
settoujoursplus
présentàl'ordre.Telestlechâtimentdenotredémesureetde
mainnous
l'éprouverons,quandilseratroptardpourréparerlesfautesde
laveille.Nous
entronsdanslecercleduchaosetdelamort,l'ordremorallaiss
etomberlemasque,
noussommesappelésàcontemplerDieumêmesouslafigure
delamortetdu
chaos,nousn'eûmesjamaisd'autredieuquecelui-
là,sonadorationfutnotreerreur
suprêmeetl'athéismenesuffitpluspournousenlaver.Dieune
pouvaitmourir,
puisqu'ilétaitlamort,Dieunepouvaitinstituerleshommeset
puisqu'ilétaitle
chaos, il se fût démenti de leur donner des lois.
DÉCORUM.
Onveutparaître,onprendlechemincourtetl'onseflatred'ym
archerà
l'éminence,onavingtministères,sénat,chambreettribunau
x,onacinquante
ambassadeursenposteetdouzefacultésenguisedeprélude,
lesquellesdiplômeront
centdocteursbonanmalanchacune,onacentgénérauxquim
ourrontde
vieillesse,onaura-primantsurletout-
uneouplusie'ursacadémiesoùlamerveille
abonde,l'espritsouffleentempêteetlesfauteuilssepeuplent
d'anges,ona-j'allais
ledire-
ledrapeau,lequelestàlanationcequeserontlesattributsviril
sàl'homme,
onaural'hymne,inspiréd'autreshymnes,audétailprèsquele
smodèlesavaient
parfoisuneraisond'être,nonlescopies,hélas!
enfin,pouracheverletout,un
manueld'histoireoùlenéantsejoue,pleindehautsfaitsdontle
renomnepassela
frontièreetdeprotagonistestellementfameuxquel'onnepar
viendrajamaisàles
connaître,avantlaconsommationdesâges.Voilàsurqueltonl
aplupartdesnations
semontent,voilàdequelslieuxcommunsellessefournissent,
lesiècleprendfigure
etnousnousretrouvonsparmilessinges,lessingesàmultiplie
rl'originalnousen
dégoûtent,cequiparutdansl'ordreestunesourcededésordr
eetlesfaux-
monnayeursdeviennentsinombreuxquel'aloidesmonnaies
lesplussolides
branle.Etcommesicen'étaitpasassez,leParlementdesNatio
nsplaneau-dessus
despétaudièresmilitantes:c'estlàquenotreespècelégifère,
quandellenesegratte,
etquelesbabouinsdéclament,c'estlàqu'onvoteenachevant
sespuces,c'estlà
qu'onporteunjugementsurl'universencroquantsavermine
etleplusrareestque
l'ontrouveradeslouangeursàtantlapage.Aussi,quandnousl
isonsnotregazette,
admirerons-
nouslelabeurdecespanégyristes,decesmartyrsduDécoru
metqui
réparentlesdéfautsdel'évidenceensubvenantauxoublisdel
aProvidence.N'est-il
pasjustequelespeuplespayentlafuméeauprixdel'or!
Tantqu'ilestd'acheteurs,
l'encens sera toujours à vendre.
DÉPASSEMENT.
C'estl'undestermesàlamodeetquiprometdesurvivreàl'idée
qu'ilvéhicule,
l'idéen'estpasancienne,maiselleestdéjàfrappéedevieilless
e,letermecourtla
posteetfaitlebonheurdetroismilliardsd'humains:ilneserait
pascharitabledeles
décevoir.Lepremiersujetquel'onnedépasseguère,c'estl'ho
mme,l'hommea
beaujoueraveclesidées,lesidéesfinirontparjoueravecl'ho
mmeetcela
recommence à chaque génération, la preuve est - ce me
semble - concluante.
Lafoichrétienneprétenddépasserlajuive,lamusulmaneprét
enddépasserlajuive
etlachrétienne,leCommunisme-entoutemodestie-
professequ'ilestlesystème
àquoil'humanitétenddepuisqu'elleexiste:aumilieudetousc
esdépassements,la
véritésechercheetnesetrouveguère.Onjuraitautrefoisparl
atraditionetl'on
jureàcetteheureparlanouveauté,cesontdeuxpréjugésetqu
isevalent,ilestenla
traditionbienplusdenouveautésquel'onnepense,maisl'hab
itudenousyrend
aveugles,demêmequ'ilestenlanouveautébonnombredetra
ditions,auxquelles
nousnesommesplussensibles.L'oncroyaittournerdanslece
rcleautempsjadis,
l'ons'estpersuadédepuisquel'onavançaitlelongd'uneligne
etl'onaparléde
spirale enfin, ce sont trois hypothèses et rien d'autre.
Lespeuplesvivaientd'abordchacundanssonmonde,chacun
étaitl'Empiredu
Milieu,celaleurvalaitbeaucoupd'assuranceetnousavonspe
rduceconfort
intellectuel,sansjamaisretrouverd'équivalent.LamêmeHis
toirese
communiquantàtous,lemondes'estunifiépard'infailliblesc
onséquences,l'ondit
àprésentquelemondeestunetquenoussommestousconte
mporainslesunsdes
autres,celapeutaccommoderlesplusfortsetlesplusriches.L
espauvresetles
faibles,quisontlégion,s'estimeraientheureux,s'ilséchappai
entauparallèleets'ils
gardaientleurspoidsetleursmesures,maisilsnevoudraientp
lusredevenireux-
mêmes,ilsrêventdenousimiteretdesedépasser.Nous,quile
urservonsde
modèle,noussommesrongésparledouteetnousnesortonspl
usdenosalarmes,
ilsnesoupçonnentàquelpointnoussommesrevenusdesthès
esquenospères
affichaient avec emphase.
Leprogrèsn'estquedansleschoses,leshommesn'ontpascha
ngéd'inclinations,ils
sontpareilsàcequ'ilsfurentavantcinquantemilleansetl'onpr
ésumequ'ilsne
varierontjamais,ilscherchentlesalutildepuisqu'ilspensente
tqu'ilssouffrent,ils
seconsolentmalden'êtreplusdesanimaux.Lathéologieestu
neanthropologie,
voireunesociologie,lesanciensnefaisantpasladifférenceetl
esmodernes
retombantdanslaconfusion,c'estquel'Homosapiensreste,e
ndépitdesoi,
l'Homoreligiosusetqu'ilnetrouvedebonheurqu'enl'hyposta
seouqu'en
l'apothéose.Lesiècled'àprésentestplusreligieuxqu'ilnel'av
oueetlespirituel
n'arrêteradesevengerdutemporel,enenvahissantsesdoma
ineslesplusécartés.
Depuisl'an1914,noussommesentrésdansunâge,oùrendrel
eshonneursdivins
auxchefsd'Etatnechoquepluslessentimentsdespeuples,et
cesEtatsse
proclamassent-
ilsathées...lesanciensroisavaientsansdouteplusd'humilité,
carils
n'étaientquelieutenantsdeDieusurTerre.Ledespoteàlamod
en'amêmeplusde
confesseur,quilecensure,nidebouffon,quilepersifle,lesmoi
ndresplatitudes
qu'ildébiteserontrecueilliesetdeviendrontparolesd'Evangil
e.L'historiende
l'avenir,lorsqu'ilsepencherasurnous,mesureralecréditdel'i
maginaireetla
puissancedenoscontenusmentaux,àlarecherched'unefor
me,ilneverrapastrace
dudépassementquenosidéologuesenregistrent.Carl'interv
alledelucidité,que
nousvivons,paraîtàlamercidelapremièrecriseéconomique,
leshommes
retombantaupremierchocdansuneprofondeuroùlaraisonn'
arriveetdans
laquelle leur entendement se désassemble.
DIALECTIQUE.
Elletraduitnotreévidenceetlarendincommunicableàlaplup
artdeshommes,
nousnepouvonsnouspasserd'elleetnousneparvenonsàfair
eentrerlesnotions,
queladialectiquenousfournit,danslecommundestêtes.Al'a
venir,ilneseraplus
quedeuxraces,celledesclairvoyantsetcellesdesaveugleset
jecrainsfortqueles
premiersn'abusentdesseconds,jesuistrèséloignédecroireà
l'avènementdu
Socialisme,lemonden'appartiendraplusjamaisàl'hommed
elarue,lesmasses
retomberontdansleurimpuissanceoriginelleet-
selontouteprobabilité-dans
quelqueformedereligionàleurmesure,maisàladifférencede
l'Egliseoude
l'Islam,lesmaîtresdedemainnepartagerontpluslesidéesdel
eursserfs.Nous
allonsverstoujoursplusd'inégalité,verstoujoursplusdedure
té,verstoujoursplus
dediscipline,lesapparencespeuventnoustromperetlaconfu
sionnouségarer:les
unessontmenteusesetl'autreestprovisoire,d'iciàpeudegén
érationsnulêtre
n'échapperaplusàl'ordre,unordreauxmainsdesclairvoyant
setquesansdoute
lesaveuglesjugeronthumainetlibéral,parcequ'ilsysubsiste
ronthallucinéset
possédés.
Enattendant,l'onjoueaveclastatistiqueetladialectique,onl
esobligemêmeàse
prostituer,c'estleurCaptivitédeBabyloneetrienn'estplushu
miliantquedeles
voirembesognésparquelquesdémagogues.Leschiffresme
ntentàprésentcomme
lesdiablesetlesraisonnementsclochentdesdeuxcôtésaulie
udetraînerune
jambe:aunomdeladialectique,onafiniparsupprimerlesrudi
mentsdelalogique
etl'onadésarmélepetitpeuple,lequelétaitlogicienàsamani
èreetquibientôtn'y
verragoutte.Acedétaililestpermisd'enajouterunautre:c'est
quelesensdes
motsvarieaugrédeceuxquilesemploientetqu'ilsnégligentd
enouséclairersur
lescorrespondances,lequelnousmontredeleurpartlemépri
sabsoludeschoseset
des hommes.
DROIT(S).
Ledroitn'estjamaispèredenosdroits,maisilachèveparlesval
iderensefaisant
tirerl'oreille.Familleétrange,oùl'adultèreaformétouscesnœ
udsauxquels
l'hymenprésideetdontlechefestunefaçondecastrat.Quede
merveillesence
mondeetcommeilyferabonvivre!
Leshommesd'ordre,jel'avoue,professent
qu'ilestlapuissancemêmeetvantentlalongueur,lepoidsetla
féconditédu
membre.Lesséditieuxl'appellerontuneunuqueetparlentàv
oixbassedeses
cornes. Infâmes, le Ciel vous punisse!
Lesdroitssontdesfaveursourienetlesfaveurssegagnent,no
usdevinonsassez
parquelabus.Ledroitsefâchedoucement,mêmeilsoupire,e
nnelaissantde
prendre,ilfaitprovisiondelarmes,maisgarèlelesacquêts.Ma
rie-Thérèseavalait
biensespleursetlaPologneensus,lorsduPartage,ellepleurai
t,elleprenait.
MéditonslemodèledeMarie-
Thérèse,ilestlederniereffortdelacharité
chrétienne,carlesMongolsnepleurentpas,ledondeslarmesf
uttoujoursl'unedes
marques de la Grâce et les Inquisiteurs en versaient sur
les Hérétiques.
Ledroitpeutcequenousvoulonsetvoudracequ'onpeut,riend
'autre:lesavoir
nousestd'importance;ledire,moins;s'envanter,plusquedo
mmageableet
l'enseigner,unactedefolie.Ledroitsemeurt,lesièclel'auravu
mourir,pendant
quelesdroits,eux,foisonnent.Néantaupluriel,lesdroitsnefix
erontquel'ombre
etsansledroit,lecorpséchappeàlamatièreetlasubstanceau
moule,ilsemble
qu'onaittoutettoutnousdésempareoùdixmillezérosnefero
ntpasunnombre.
Amoinsdeprivilèges,leshommesontlechoixdelabassesseo
udel'inconsistance,
l'uneestl'échodel'autreetlesdeuxsemblentsuspenduesàmi
-cheminduchaoset
duvide.Ledroitestmort,ilnesubsistequelepasse-
droit,lepasse-droitourien,
l'abus légitimant l'abus, la honte éternisant la honte.
EDUCATION.
Lesrichesvousaff1rmentqu'ellen'ajouterien,maisrienàlana
ture;lespauvres,
eux,nejurentqueparelle:lesunsdéfendentl'opulenceetpard
esalibis
métaphysiques,lesautresl'espritmême,enprofessantquele
smoyensnousle
procurent,etplusjevis,plusjeconviensdelajustessedeleursa
rguments,mais
avouonsqu'ellenousdépayse.Lespauvresontgrandtortden
ousmettreàquia,
cela dérange le sommeil et prouve leur défaut de
charité.
L'acquispasselenaturel,lenaturelestpeudechoseetpourmil
lehommes,blancs,
jaunesounoirs,l'élitenevapasàdouze,ledemeurantsevautà
quelques
différencesprèsetnoustironsdelàdeuxcolonels,dixmédecin
s,vingtmagistrats,
unecentainedecourtauds,plusunefouled'ouvriers,depaysa
ns,demoinesetde
journalistes.Cesmarauds-
là,l'occasionlesdépartage,ilssuivent,chacun,leur
filière,untelnousbrosseleshabits,untelnousprêcheetlebonr
ôleestune
loterie, où l'ambe sort pour des raisons, qui n'en seront
Jamais.
Lesgenslesmoinsdouésmesemblentlesplusdiff1cilesetlesp
luspromptsàse
formaliserdequelquerien.Lesespritslesplusadmirablesson
tl'indulgencemême
etn'ontjamaislasuperstitiondurangnidelarace,ayantunpriv
ilègedenature,à
lafaçondesnoblesdelavieilleroche,quifrayentsanspérilave
clessimples.Les
bourgeoisnelepeuvent,eux,ilssententlehareng,unmouve
mentlesramèneàla
base,ilsferontlaculbuteàlapremièredéfaillance,ilss'évertu
entpourdemeureren
place.Leslibéralitéssont-
ellesàl'usagedelaclassemitoyenne?Sil'onétaitplussûr
desonhumanité,l'ondouteraitmoinsdel'humanitédesautre
s,maisquidenous
nedoutedesoi-
mêmeetn'estheureuxd'avoirquelquevictimesouslamain,p
our
se sentir d'autant mieux confirmé par elle?
Eveillerl'hommemeparaîtunrêveetceuxquileméditent,oub
lientseulementde
changerl'univers,oùl'hommenepeutvivre,s'iladujugement
deresteet,deplus,
tropdesensibilité.Lemalheureuxseraitàplaindre,tousnospr
oblèmesétant
insolubles.L'hallucinationetlapossessionmesemblentlesm
amellesdel'époque,il
faudraqu'illestèteouqu'ildevienneunréprouvé.Lesiècles'ac
hemineaupireet
lesaveuglesseulsn'endésespèrent,onvouslesmultiplieenc
onséquenceetle
devoirestdemarcher,lebandeaumisetlamaindanslamain.U
nborgnelà-
dedans? 0 ciel! Il aurait pour le moins un œil de trop!
Qu'enseignerdoncànosenfants?
Aressembleràtoutlemonde,ànejamais
entendreàcequ'ilsveulent,àn'agirsousaucunprétexteselon
desvuescohérentes,
àselaisserallerenjurantqu'ilssontlibres,àbabillerquandilsn
eronflentou
besognentouforniquent,àresterlâches,complaisants,niaisj
usqu'à'lamort,
engagésparleursvicesetretenusparleursalarmes,parledev
oir,leslieuxcommuns
etparlafoi-
s'ilensubsistequelquerudiment.Ilest'undroitdenepasresse
mbler
auxautres,maisc'estlaforcequinousleprocureetc'estleprivi
lègequileratifie,il
estunedialectiquedeladifférence,maisilestdangereuxdes'
enmêler,carellenous
déclasseàpartirdumomentoùnousnenousenappuyonsàple
inetneprimons
sur le restant des hommes.
Quejemerisdespédagogues!
Iln'enestpasunseul,quitrouveraitgrâceàmes
yeuxetjepréfèreàleurfatraslesquelquesréflexionsduPrince
deLigne.Mondeoù
l'onn'esthumainqu'àsesdépensetpourquoilenier?
inhumainàsonavantage.
Voilà,mesemble-t-il,leconstatdefaillitedelaProvidenceou-
sil'onaimemieux-
l'éditionnevarieturdel'évidence.L'orgueil,lechausse-
pieddetouteslesvertus,
maisilnefautpluslegarderenmain,quandlachaussureestmi
se:horsdel'orgueil
etdel'estimedesoi-
même,iln'estpasdesalutetjeneparleraiduprixde
l'opération que pour mémoire.
EGALITÉ.
Unhommevautunhommeetl'hommeétantlebiendebeauco
upleplusprécieux
quisoitaumonde,nousétouffonsaumilieudesrichessesinvis
ibles.Ilparaîtque
noussommestousdesdieuxetqu'ilrevientaumêmederéduir
eànéantl'universet
detuerl'und'entrenous.LeDieusuprême,auquelnousresse
mblons,etquinous
porteunamourdévorant,sejugeantimparfait,seseraitincar
né,pouravoir
l'honneurd'allerchaquematinàlagarde-
robeetleplaisirinsignedesemoucher
danslesdoigts,commecelasepratiquaitalors.Nousdevonsê
trefiersdenous,nous
sommesvraimentdesingrats,lesraisonsd'êtreheureuxsont
tellementnombreuses
queleproblèmeestdesavoiroùpréluder.LavieduChrétiense
partageentrela
liesseangéliqueetlatristesseévangélique,ilpassedusoleilàl
'ombre,c'estune
horlogeetdontlaProvidenceauralaclef,sonâmesedéverseà
flotssurlaCréation
et les symboles s'ouvrent comme autant de fleurs à son
approche.
L'égalité,l'ordrelajugerecevableaprèslamort,c'estlàquelen
éantdesprivilèges
paraîtdanssaforce.Etquelledémonstrationirréfutablequ'un
tombeaudedouze
piedssurdouze,hautdevingt-
quatre,etflanquédepleurantsetsomméd'urnes,
sansoublieruneconcessionperpétuellesubspecieæterni!
Celavousaplus
d'éloquence,àn'enpouvoirdouter,qu'uncimetièredecampa
gne,emplidetertres
àmi-
cuisse.Lepeupleadmireletombeaudedouzepiedsets'appla
uditdevivre.
Que d'obligations l'égalité n'a-t-elle pas aux privilèges!
Celaposé,l'égalitén'estqu'undélire.Lesloislesplussévèresa
urontleursmignons
etlesplusdouces,leursvictimes.Quisedéclarepourl'égalité,
queluidemande-t-il
etquefera-t-ild'elle,enayantobtenucequ'ildésire?
L'égaliténousmèneau
despotisme,onsavaitdetouttempsquel'abusétaitleragoûtd
umisérableetque
lesfaiblesaimenttroplaforce,pourquelaforcelesépargne.En
coreuneautrefois,
l'égalité c'est le malheur de tous.
EPANOUISSEMENT.
Ens'épanouissant,leshommessedilatentetlorsqu'ilssedilat
ent,ilsprennentplus
deplace.Or,l'universétantfini,laplaceestmesuréeetdansun
mondeclos,
l'épanouissementdeplusieursmilliardsd'humainsconduitàl
'explosiongénérale.
Cedétailéchappaitauxphilanthropes,lesphilanthropescroi
entàleursidéesetplus
ellessontgénéreuses,plusilss'enflammerontpourleurdéfen
se,ilneleurvientpas
àl'espritquelamagieverbaleestimpuissanteànoussauverd
escatastrophes.Les
catastrophessontdansl'ordre,oùnousnoustromponsdemes
uresetquandla
démesurerègne,ainsiqueparminous,l'erreurseralepaindec
haquejouretnous
nouspiperonscommenousrespirons.L'épanouissementn'e
stqu'undélire
autorisé, dont on nous rebat les oreilles et que les faits
démentent.
Jenecroispasàl'épanouissementfuturnimêmeàl'enrichisse
mentperpétueldes
nations,quivientàleuraise,noussommestropnombreux.Qu
ed'hommesence
monde!etseptfoisdixmilledeplustouslesmatins!
c'estunevillequiseforme
chaquenuitetl'on;:assurequel'espècevatriplerenmoinsd'u
nsiècle.Que
sommes-nous,aujugementdesPrinces?
desbillesdansunsac,plusoumoins
grosses,ilestvrai,maisrondes.Ledevoird'unebilleestderoul
er.Pointd'angles!
Jelecroisbien:l'ondresse,l'onblanchitetl'onébarbe,lalimevi
ent,leriflardou
lacarrelette...billesdebois,deverreoudemétal,billestoujour
setbillesàjamais,
dèslanaissance.Etqu'est-ceenfindenosécoles?
dumariageetdelavie?untriple
épanouissement?
jevousledonneenmille:limesurlime,n'importelafaçonoula
matière.
D'oùleméprisdel'homme,ceméprisaccommodanttousles
maîtres.Sil'homme
n'étaitméprisable,lesmaîtresseraientdemauvaisefoi,song
eonsaureposdenos
maîtresetlaissons-lesdormir.Quepeuvent-
ilssavoirdumonde?Illeursuffit
d'ouvrirteloutelrobinetetlesdésertsfleurissentsousleurspa
s.Etquevaut
l'homme?
l'hommevaudraparcequ'illeurrefuse,maisl'ordredéféndqu'
illesache
ets'ilneledevine,ilnemériteplusdeleconnaîtreetnouslelaiss
eronsaller,bille
devant,billederrière,aufonddusac,enpleindanslesténèbre
s,parmilesbrutes
qu'il engendre, l'animal!
Ilparaîtquenousavonsdeuxmesures:pourlesspirituels,une
âmeégalel'univers,
maisceluiquirenfermecetrésorn'égalepasunefumée,auxy
euxdespolitiques.
Celanejurepasensembleetquandlesspirituelsnousgouvern
ent,ilsnouslefont
bienvoir,noussommesalorstoutetrien,riendansletout,mais
toutdanslenéant
etjamais,jamaisquelquechose,ayantunevaleurquenouspa
yons,sansqu'elle
nousrapporte,millebesoinsquel'ondément,sansqu'ilsselas
sentdenousexercer,
destitresdansleCieletforcecroquignolesici-
bas,plusquelquesbénédictionsentre
morniflesetnasardes.Cesontlàdesmitainesàquatrepouces,
àquilesvendre
désormais?
Lemondes'estrenducharnel:illuifautdesmaisons,destables
,des
marmites,del'eaupourselaveretmêmedusavon,dulingeet
millehorreurs,
lesquelles nous annoncent que les temps sont proches.
Cequ'ilsnepeuventobtenir,leshommesnedevraientpasleco
nnaîtreetlaplupart
étantvouésàl'indigence,c'estlesvoueraudésespoirquedele
savertirdetoutce
quileurmanque:nouspassonsnarretempsàleleurenseigner
parlesécritsetles
images,nouséclaironslefonddeleurscavernes,ilss'yvoiente
nchaînés,leursfers
sontéternels,ilsn'avaientpasbesoindecettedémonstration.
Nousoublions,
lorsquenousvantonslesprodigesdenotreélevage,quelesto
urteauxdecoton,de
palmiste,desoja,decoprah,desésameetd'arachideet-
plusencore-lesfarinesde
poissonsôtés,nousmanquerionsd'œufs,debeurreetdefrom
age,commede
viande:or,cestourteauxetcesfarines,dontnosbêtessenourr
issent,sauveraientde
lafaimlespeuples,quinouslesfournissent,maisnousavonsa
ssezd'argentpour
qu'ilss'enprivent.Lejourqu'ilsvoudrontlesgarderpoureux,e
tleurstourteauxet
leursfarines,cejourqueferonsnous?
Jevousledonneenmille:nousironslesleur
prendre.Enattendant,ilsserontrropheureuxd'acquérir,aupr
ixfort,lesmoyens
de s'entr' assommer.
Touslesraisonnementsconduisentàl'impunité,jesensdeplu
senplusquenous
raisonneronscommedesangesetqu'unoudeuxmilliardsd'h
ommesvontpérir,
peut-
êtreavantuneoudeuxgénérations.Lespeuplesrichesanéan
tirontlespeuples
marmiteux,c'estunproblèmed'économiepolitiqueetnousa
vonsdéjàlesarmesen
possessiondeleseffacerlittéralementdelamanièrelaplusco
nvenable,lesmortsà
l'avenirseronttuésdeuxfois,iln'ensubsisterapasunatome,o
nn'aurapointàles
brûler,l'anéantissementcompenseral'épanouissement.No
ussommestrop
nombreuxettouteslesressourcesironts'épuiserpard'infailli
blesconséquences,
nouschangeronsdesensibilitépournemourirnous-
mêmesdelafaim,quiserale
partageduTiers-
Monde,nousn'avonsquelechoixdel'impuissanceoudela
démesure,delamisèreoudelacruauté,pis,del'abjectionoud
el'atrocité,nous
revenonsàlanatureetnousenretroUvonsleslois,commesino
usfussionsdes
insectes.Nousfinironsparnousmangerlesunslesautres,nou
ssommesdéjà
théophages,nousseronsdemainnécrophages,anthropoph
agesetplacentophagcs,
enunmot,omnivores,nousbuvonsdéjàl'eaudenoségoutset
nouslarebuvons
jusqu'àdixfois,immaculéeettoujoursvierge,ilnenousresteq
u'àtrouverl'artde
changerlesexcrémentsenaliments,possiblequenossavant
sytravaillent.
L'épanouissementfuturseralacommunionpermanentedel'
alphaetdel'oméga,
nousyseronsconfrontéschaquejouravecnosœuvresetnous
aurons,ensoupant
de nos morts, l'avant-goût de l'éternité.
EROSION.
L'érosionetlasubversionsontlesmamellesdenotreavenir,m
aisavouonsque
l'ordre,quineremédieàlapremière,méritelesempressemen
tsdelaseconde.Nous
vivonsaujourlajournéeetnousnousberçonsdeparodies,l'on
nousprometce
quenoussouhaitonsetnousnepouvonssouhaiterquelemira
cle,letempssepasse
delasorteetlafatalitégranditparmileséquivoquesdontnous
nousarmons.
Jamaisilnesevitplusdefrivolité,l'ondiraituneconspirationde
l'inertieetde
l'indifférence.NosprétendusspirituelssecroientauMoyenA
ge,noshommes
politiques,eux,restentleshabitantsd'unmonderévolu,plusi
rréelencore,si
possible,lemondeouvertdesannées1500et1900,quifut,dur
este,celuideKarl
Marx.Nousnouspersuadonsàtortquenousseronstoujourspl
usricheset
l'universsombrât-
ildanslapauvreté,nousoublionsquenousallonsmanquerde
toutenexcédantlesfondsdel'entrepriseetquenoussommes
déjàtropnombreux
pourêtreàmêmedenousmaintenirtelsquels.Nuln'osepublie
rqu'enmoinsd'un
sièclelesdésertsauronttripléleurétendueetcemalgréleseff
ortsincroyablesque
nousdéployons,malgrénosréservoirsetnosbarrages,etmal
grénossystèmesde
canaux,malgrétantdemontagnesd'engraisrépanduessuru
nsolquis'épuise
irréversiblementàforcedenourrirtropd'hommes.Ilestvraiq
uenousnous
produisonsdeplusenplus,maisceplus-
lànesuffitguèreetlabatailleestd'oreset
déjàperdue,onmourradésormaisetdefaimetdesoifparmilli
ers,pardizainesde
milliersetparcentainesdemilliers,demainparmillionsetsan
sremède,on
boucleradansleurmisèredespaysentiersainsiquesousStali
neuncertainnombre
deprovinces,àmoinsque-parunmouvementdecharité-
l'onn'entreprenned'en
exterminerleshabitants.Lacharitéveutquel'ontueleshomm
esensurnombre,
pourqu'ilsnesoientpascriminelsetnenousfassentpascoupa
bles,nousdevons
systématiser l'horreur ou succomber sous elle.
Cequej'avance,paraîtinhumain·,maisnousavonschoisidel'
êtreoùlamatière
manqueetlesdélaissontimpossibles.Lemonde,quenousha
bitons,estclos,à
jamaisclos,etnousn'ensortirons,quoiqu'ilarrive.Lemonde,
quenoushabitons,
estdévoréparl'hommeetl'hommeestaumomentdedevenirl
ecancerdecet
œcumène:ilneluisuffitpointdelerongerenl'épuisant,ilfaute
ncorequ'ille
souilleetlepollueenl'infectantparsaprésence.Nousnesavo
nsdéjàquefairede
nosexcrémentsetdenosmorts,noslacsetnosrivièressetrans
formentensentines,
lamerestprofanéeaulargedenoscôtes,l'eaudouceseretired
anslesprofondeurs
dusoloùnousnousfatiguonsdelasolliciter,lesnappessouterr
aines,quenous
décelons,seronttariesenmoinsderienetriennelesremplace
,touteslesforêts
tombentsouslahacheetmalgrécesreboisementsspectacul
airesdontonnous
console,lesterresperdentleursselsminérauxetcequenous
mangeonsrenfermera
deplusenplusdevide.Demainnousnouségorgeronspourlap
ossessionde
quelquesbagatelles,cesbagatellesserontlestrésorsdenosp
etits-neveux,nous
seronspauvresetnousn'échapperonsàl'indigencequ'enred
oublantd'inhumanité.
LorsquelaChinebarreral'Indus,laBrahmapoutreetleMékon
g,lorsquelespays
oùleNilprendsourceréclamerontlapartquileurrevient,etlors
quel'Euphrateet
leTigredevrontféconderl'Anatolie,lePakistanetl'Indeetl'Ind
o-Chinepériront
defaim,l'Egyptedeviendraletombeaudesonpeupleetl'Iraq
neseraplusqu'un
désertsalé.Cesontlàdesprévisionsmathématiquesetnonde
sprophéties
messianiques,jelesemprunteàl'œuvredessavantsetnonpa
saufatrasdes
astrologuesnidesgazetiers.Laréponseàl'érosion,lafaim,etl
aréponseàla
subversion,jevousladonneenmille,leracisme.Leracismeetl
afaim,telssontles
fondementsdel'aveniretj'yvoisl'ordrelepluscohérent,unor
drequipourra
durerdessiècles,enéteignantàjamaislessubvertisseurs.Ca
rici-baslafaimaura
toujours le dernier mot et le racisme l'armera de lois
constitutives.
EVIDENCE.
C'estunassautdementeries,plusunevérité,quisedérobe:le
peuplesubirales
unes,lephilosophecourrasusàlaseconde.Voilàlesdeuxfaço
nsdeprocéder,ceux
quiprétendentqu'ilenestunetroisième,ontchoisilapremière
,lephilosopheest
toujoursavertidusortqu'ilsluiréservent,ilserapenduquelqu
ebeaumatinou
renfermé dans un asile, pour tenir compagnie aux
lunatiques.
Lephilosophesaitqu'àdonnerdanslavue,lesmanquements
universelsserendent
invisibles,ilenaluladémonstrationdanssonHegel,maisunpo
èteanglaisl'a
résuméedansunephraseenaffirmantquec'estlecaractèred
ominantdenotre
espèceden'avoirprésentàl'imaginationcequ'elleporteaufo
nddesamémoire.Le
mondeestpleindegens,quin'imaginentcequ'ilssaventetqui
refusentde
comprendre ce qu'ils voient. .
Quel'hommesoitheureux,lafoinel'aprévunilamorale,quara
ntesièclesle
récusentd'unvoix,l'histoireetlestraditionsl'infirment,lesha
bitudesdepensée
s'élèventmenaçantesetl'ombredesnuéesformeunemassei
mpénétrable,etmalgré
cesténèbres-
là,l'hommeacrupercevoirlejouretmêmeprétendreaubonhe
urici-
basmaintenantoudansunavenirplusoumoinsproche.Cevœ
uparaîtuniverselet
désormaisc'estlecrigénéral,quel'onétouffeetquifiniratoujo
ursparpercer.Il
veut,iln'ose,ils'interroge,iltremble,ilentreenfermentation,i
lrequiertl'absolu,
sonpassélerenvoieàl'espéranceetl'espéranceleremplitder
êvesinsensésoude
frayeursmortelles,sesbergersveillentetl'égarent,decraint
equ'ilneleuréchappe,
illessuitmaletc'estparlassitudeautantqueparfidélité.Lemis
érable,ilaraison
pourlapremièrefoiscontresesprinces,sesprinces,néanmoi
ns,nepeuventrien
pour lui car ils n'entendent plus à ce qui leur arnve.
Acedésirn'aréponduquelemensonge,quedoublelamenace
etqu'armela
terreur,toutsembleconspireràvouloircequel'ondétesteetpl
usnosvœuxsont
justes,etplusnousexpionsl'audacequilesforme.Nousrêvon
sd'êtreProméthéeet
nouspeuplonsl'abîmedenosavortements-hélas!
recommencés,nousquiparlons
dechangerl'universpourn'avoiràchangernous-
mêmesetquichangeonsencore
malgrénous.Commentsortirdulabyrintheetqu'est-
ceàprésentquenos
évidence?
Nulnes'yreconnaîtetnulneparvientàs'yconcevoir,ilfaudrait
s'arrêter
etprendrequelquetempslereculnécessaire,ilfaudraitrenou
eravecl'intemporelet
sesoustraireauxloisdenotrefinitude,maissansnousrengag
erdansleparcoursdes
vieilleslunes.Sil'hommen'abolitenfinl'Histoire,elleirasema
ntlechaoset
multipliantlesmisères,nelaissantqueremousenplace,nefo
ndantqueprestiges,
n'imposantquefuméesetnelaissantquedenousenchaînera
uxvariationsqu'elle
n'arrêtera de démentir, plus que la nuit, trompeuse, et
plus que l'absolu, totale.
L'Histoiren'estpasl'évidenceetsinousn'arrivons,duseindel
apremière,àtirer
laseconde,sinousneparvenonsànoussoustraireaumouvem
entdialectique,afin
denousancrerdansunetranscendanceàpartirdelaquelletou
testmesurableet
l'hommereconquissurledésordre,nousdeviendronslesserf
sdelafatalité.Nos
religionsnesontpasàlamesuredesmoyens,cequ'ilnousfaut
c'estuneRévélation
nouvelle,lemondequenoussubissonsdoitêtrerepensé.Déte
rminernotre
évidence,leseulproblèmelevoilà,l'Histoirenousenseigneàc
eproposqueceux
quineparviennentàsedéfinir,ontlechaospourmaîtreetlamo
rtpourdestin,
nousn'échapperonsàlamortquiienretrouvantunordre,l'ordr
ecommencedans
leCiel,jamaisailleurs,larestaurationduCielpréludeàl'ordres
urlaTerre.La
Terre,elleestànous,quandnousavonslesmoyensdelaprendr
eetsanslesformes,
nousmanqueronsdetitres,lestitresnouslescherchonsdansl
eCiel,lefondement
del'ordrereposesurnostêtes,lalégitimitédescendetsanslal
égitimité,nousne
sortons du labyrinthe qu'est notre évidence.
FAIM.
C'estunemaladiehonteuseetquilesremplaceratoutes,tout
eslesmaladies
achèverontpardisparaîtrepourquelaseulefaimtriomphe,à
moinsquelalogique
nes'enmêle,remèdeaffreuxaujugementdunombre,remède
attentatoireàla
Divine Majesté, selon les prêtres.
L'histoiredelafaimmériteraitunlivre,celivrenousenapprend
raitdebelleset
qu'ilestdeuxfaçonsderégenterlespeuples:l'uneconsisteenl
'artd'emplirle
ventreetdeviderlatête,seloncequerecommandaitunphilos
ophedelaChine,
l'autre,beaucoupmoinsonéreuseetlaplusgénéralementreç
ueconsisteenl'art
d'emplirlatêteetdeviderleventre,aunomdelaspiritualitéchr
étienneetd'une
phraseattribuéeàJésusdanssondialogueavecleDiable.Dieu
n'ayantpuchanger
lespierresengalettesetl'hommenevivantpasquedepain,les
econdprocédéne
manquera de s'imposer à tous.
Peupleaffamé,peuplesoumisetdanslesgrandsEmpires,unn
ombreimmense
d'âmessubsistaientàlamercideladisette,aujourlejouretdan
sl'effroidu
lendemain,celapendantlessièclesetlesmillénaires.Lamass
edeshumainsfut
toujourspauvreetsouventmisérablementnourrie,lesplushe
ureuxparurent
jusqu'auxtempsmodernesquelquesSauvagescourantlesfo
rêtsetlesBarbares
cavaliersetpâtres,ailleursleprogrèssefitauxdépensdesma
sses.Lamasseest
véritablementlesous-
produitdelacivilisation,lesunsl'appellentdemanœuvre,les
autresdeperditionetMarc-
Aurèleparladefourmis.Lesnationsalimentéesde
céréalesfurentlaproiedespeuplescarnivores,leursclassesd
ominantesenétaient
issuesetmêmeenChineungentilhommeétaitparexcellence
lemangeurde
viande.Cesnotionspourraientredevenirtrèsactuellesetdan
slesgrandsEmpires
prétendussocialistes,lesmilitairesetlesmembresduPartine
mouraientpasde
faim, alors que la famine avait raison de ceux qui
traversaient leurs plans.
FAMILLE.
Moinsunétatqu'unprivilège.Oùdixpersonnesviventendeux
chambres,lesliens
delafamillecourentfortunedeserompre,s'ilsnesedoublent
moyennantl'inceste.
L'enfantdupauvren'apasdroitàl'innocenceetlamoralenel'a
vouejamais,
sourdeàl'horreur,maispoussantdehautscris,oùparaîtlerem
ède.Etleremède
quelest-il?
Quelafamillenesoitplusouqu'onlamettesurlepiedquelamor
ale
exige,enfinqu'abondentlesmaisonsoùselogeravecdécenc
e.Lesmaisonstardent
àveniretl'onprésumequ'ellesneviendrontjamais.Autantsu
pprimerlafamille,
l'enfantn'yperddeuxfoissurtroisquelemauvaisexempleetle
sidéeslesplus
absurdes.Noussommesdéjàtropnombreuxetlesfamillesso
ntpeuplantes,
réglons-
noussurLacédémoneetséparonslesjeunesparrangsd'âge,l
esélevant
ensemble,quitteàlesdiviserselonlespenchants,qu'ilsanno
ncentàmesure.Un
seul pâtit, mais neuf y gagnent.
D'iciàpeudegénérations,lepeuplementdel'universseferad
anslesrègles,le
chaosprétendumoraloùnousvivonsetquenousqualifionsd'
ordreseramishors
laloi,laconceptionneseraplusjamaislibre,l'enfantn'auraplu
sdefamille,depère
nidemère,ilpousseracommeuneplanteenunbocal,lesfouse
tlesmaladesseront
impossiblesetjamaisplusilnenaîtrademonstrestombantde
hautmal,àl'instar
desaintPauloubiendeMahomet.Quelheureuxjouroùlessava
ntsremplaceront
MM.lesenragés,quidialoguentavecl'Eternel,lesfillesécouta
ntdesvoix,qui
sombrentenextase,etl'arméedesélus,dontlesprièresinterc
èdentinlassablement
pour nous, afin de retenir le bras de Dieu!
Enattendant,ledevoirconjttgalestapprouvédesmoines,les
moinesenontfixéle
détail,réglélemouvementettracéleslimites,lafemmeestleu
rjouetetl'hommeà
traverselle,lesexeestdansleursmains,l'orgasmeetl'agonie
sontlespiliersdeleur
puissance.Quandl'hommesauracaresserlafemme,lafemm
eleluirendra,les
moines iront consoler les veuves et les vieilles.
Enattendant,nousnesortonsdel'anarchie,enfantssurenfan
tsnaissent,
indésirablesetvouésàlafamine,lesdésertsformentlequartd
esterresémergéesau
lieududixièmecommeavantunsiècle,lescouplessechevauc
hentetlesmoines
poussent,lesvillessemblentéclater,lesmoralistesgraveme
ntpérorentsurla
saintetédelafamille,nousbuvons-toujoursvierge-
l'eaudenoségoutsenplusieurs
endroitsneuffoispolluéeetpurifiéetriomphalementpourladi
xième,lespapes
admonestentinlassablementlesjeunesmariés,lafaimetlera
cismenousattendent,
maisil-
estdespaysoùlescélibatairesn'ontpasdroitàl'existenceetpr
esque
partoutonrefuseauxconcubinsdeschambresàl'hôtel,alorsq
u'onlaisseramonter
deuxmâlesaussibienquedeuxfemelles.Admirezlalogique!
Ceuxqui,dansleurs
sermons,soutiennentquelalettretue,immoleraientnotreav
eniraumaintiendela
lettre:ledevoirconjugal,lavolontédeDieu,l'exempledenosp
ères,lamajestédes
lois,lestraditionslesplussaintes.Lafamilleadoucitlesmœur
s:lesbourreaux
d'Allemagne,quelspèresadmirables!
Ilspassaientdeleurfourauxbrasdeleurs
enfants,leurchasteépouseveillaitsurlelit,unlitsurmontéd'u
necroix,dontleurs
pudiquesfeuxembrasaientlescourtinesetfaisaientgémirles
ommier.0Ciel!que
devertus!Sauvez-moi,Seigneur,deshonnêtesgens!
Vouseûtesbienraisonde
préférer les filles et les publicains!
Votresalut,mortels,estenvosmainsetvouslenégligez,lepau
vremêmen'ena-t-il
pasdeux?
maisl'unesuffitàvousrendrelibres,etlesspirituels,lesspiritu
elsqui
vousprêchent,qu'ont-ilsenfinquevousn'ayez?
Dieuvoussecondeetvousrestez
aveugles.Abaissezvosregardssurnotrefrèresingeetpuisha
ussez-lesverssaint
Bernard,saintFrançois,saintDominiqueousaintIgnace...lac
ageetlecouventse
répondent,touslesmystiquesontlutté,souffertetsuccombé,
leurspénitences
n'avaientd'autrecause.Envérité,jevousledis,lavertun'aura
jamaisétéquece
vice,baptiséparJean-
Jacquesdunomdeviceéquivalent,etsivosmaîtresvous
refusentlemoyendetromperlanature,voustromperezvosm
aîtrespourquela
nature soit vengée.
FANATISME.
Lefanatismeestl'antipodedelavolonté,lavolontén'ariendef
rénétiqueetnul
abattementn'envientàbout.Lespeuplesfanatiquessontdes
peuplesindolents,
leurindolenceatoujoursledessus,lesmouvementsderagele
sépuisentetquandil
cessentd'écumer,ilstombentenfaiblesse.Cesgens-
làfontmerveillequelquesjours,
ilsdormirontlerestedel'année,lacohérencemanqueàleurgé
nienationalets'ils
nebranlent,ilssontmorts,euxquines'appartiennentplus,dè
slemomentqu'ils
nesedonnent.Lefanatismemeparaîtlavolontédesfaiblesetc
ommelaplupart
desêtressontensevelisdansleurnéant,lefanatismeseular"i
sondeleurindolence.
Quelmondeoù,pourseremuer,ilfautqu'ondéménage!
Lefanatismeest
malfaisantetquelquebienqu'ilsepropose,ilestladémesuree
ntéesur
l'impuissance, il n'est pas l'énergie et qui découle d'un
excès de force.
Est-ilbesoindedirequelespeuplesfanatiquessontreligieux?
etquelareligion
retranchée,ilscourentaventured'êtreimmondes?
UnMusulman,quinecroitplus
àrien,contractesouventtouslesvices:sareligionformaitune
sphèrecloseetqu'il
ensorte,ilneseraplusretenuparquoiquecepuisseêtre.Lefan
atisme,enlui,
paraît-hélas-
lemoindremal,c'estl'Homoreligiosus,nonpasl'Homosapien
s,il
n'eutjamaisl'idéenidel'espritciviquenidelamoralenaturelle
,enluitoutse
confondetsilapierred'angleestrejetée,iln'aplusdemaisono
ùvivre,ilestàla
mercidumondeetdesachair,d'unmondequ'iljugeirréeletd'u
nechairqu'iln'a
passudomestiquer.Lâchonslemot:cethommenecroitpasen
l'hommeetdeiSa
partc'estunepreuvedesagesse,cariln'esthommequ'àdemi,
d'oùles
prosternementsdevantl'autremoitié,quejamais,jamaisiln'
attrape,maisdont
nous,quil'avonsconquiseparfoisetdehautelutte,nousl'accr
éditonsàtort.A
quoi bon tant de générosité face à des insolvables?
FASCISME.
LeFascismeestundonducieletlerempartmêmedel'ordre,so
nfondementse
perddanslesnuées,satêteestlégionetc'estpourquoinulnel'
avue,maiscequ'il
touche,illerevêtdesagrandeur.Ilrenouvellelesmystèresine
ffablesetbannitla
logique,hormislasiennepropre,laquelleestdetoutprendree
td'abolirlereste,il
sembleracequ'iln'estpointpourn'êtrejamaiscequ'ilsemble,
ilpréférerajouer
surlesmotsetquandlesmotslejugent,illesavalerasansdiree
tceuxquiles
emploient, expieront leur audace.
Ilnesuffitpasdemourir,lorsqu'ilnousledemande,ilfautquel'
onsoitmort,en
necessantdeprouverqu'onmilite,ilaimebrasetjambes,ilaim
eraitqu'onmarchât
surlatête,maisiladespudeursétranges,quifontledésespoir
deceuxquile
révèrent.Lesnations,illesrendfemmes,ilcultiveraleurdélire
,complicedeleur
jouissance:ellessontàsesyeuxcequel'artnousdérobesousl
afeuille,illes
enflammeetlessoulage,sesargumentssuprêmesétantdeso
rgasmesetses
préliminaires,descoupsdemassue.Envérité,lemariagedela
violenceetduplaisir
estsonchef-
d'œuvre,ondiraitunemainquivousétrangleetvouschatouill
e.Est-
cemerveillequ'ilaitpourclientsfillesetsouteneurs,damessu
rleretour,prêtres
mangeursdefeu,garçonspleinsdeboutonsetd'espérance,pl
usquelquesnobles
sansavoiretforcecourtaudsdeboutique?
Ila,dureste,toutpromisàtoutle
monde:auxrichesplusd'autorité,auxpauvresplusd'égalité,l
apaixauxcivilsetla
gloireauxmilitaires,lemaintiendestraditionsauxpèresdefa
millecommeaux
gensd'Egliseetl'assuranced'unerévolutionàlajeunesse.Iles
taveclesfortsen
niantqu'illesgoûte,ilflatteralesfaiblesenleurdissimulantqu'
illesméprise,il
mentcommeilrespireetsitôtqu'ilnement,ilestàboutdesouffl
e,ildéfaitcequ'il
prêcheetcequ'ilinterdit,illevalide,ilcorromptlesidéesets'ilf
aitunjourplace
nette,levideenalasurvivance.Ilparaîtàlafindestemps,c'estl
eplusbeau
rongeurquisoitetnousl'approuveronsderuinercequimérite
depérir,ilestune
contrefaçond'Eros,ilformeuncoupleavecleNihilismeetlesd
euxfrèress'aiment
d'amourtendre,Erosesttouràtourl'amantetlebardached'An
téros.Carle
Fascismeaurabeauviolerunpeupleetfairemontred'unevirili
ténonpareille,qu'il
n'enserapasmoinslecomplaisantduNihilismeetlegitond'un
paradoxe
monstrueux.
Ilhaitl'intelligenceetc'estàquoinouslepouvonsconnaître,ilp
arled'espritde
finesseetbranditlegourdin,dontilcaressenosépaules,ilenar
rivetoujourslà,
milledétoursl'yportent,iln'apasd'autresexplicationsànousf
ournir.Jevousle
dis:iladecespudeurs,maissijamaisillesabdique,l'énormitéq
u'ilnousétaleade
quoichangerlaMéduseenpierre.Onsedemandecequ'ilabo
mineraleplus,dela
logiqueoubiendeladialectique?
ilvoudraitlesconfondreenunemême
réprobationetlaisserlechamplibreauxnuées,quiluipassent
parlatête,ilrecourt
cependantàlalogiquepourlégitimersesplatitudesdevantun
parterred'épiciers,
alorsqu'ils'armeradeladialectiqueàl'heuredejustifiersescri
mesfaceaumonde,
iltrouvelemoyendesesoustraireauxobligationsdel'uneauss
ibienquedel'autre
enabusantdelaphilologie,ildétermineralesensdesmotssel
onlesintérêtsde
l'heureetdelasituation.L'ImpératifCatégoriqueduFascisme
estden'enpasavoir,
celaluipermetdelescumuler,ilenatroisdouzainesderechan
ge,cesontunpeu
ses uniformes de parade et lorsqu'il marche nu, les
nations se voileront la face.
Cequ'ilnousdissimule,onnel'ignorepasautantqu'onleprofe
sse,onledevineet
lesavoure,ilalebongoûtderuseretnousluisavonsgrédesfor
mesqu'il
emprunte,ilpillenoblement,ilfardesansrougirets'ilnevousg
uérit,ilaledonde
colorertouslesulcères,leplâtres'yferamétal,labourre,soiee
tletumulte,
symphonie.Ilouvrepartoutdesbureauxdeventoùl'ons'étran
gleàforce
d'admirer,iladesarméesdeclaqueurspayésaujourlejouràta
ntpartêteetqui
s'avancentàsasuite,enmangeantlepayscommelessauterel
les:qu'ilassècheun
marais,illepublieàsondetrompe,etlorsqu'ilperceunemonta
gne,ileninstruit
lesterresémergées,sonartestd'appuyersurl'ordinaireetdel
emuerellprodige,
mais il n'excellera pas moins à glisser sur l'inavoua .. ble.
L'Histoirenousapprendqu'ilfutmisautombeaucommeLazar
eetqu'ilressuscita
danslamauvaiseodeur,plusvivantquejamais.Ilestl'oiseauP
hénix,ilperche,il
siffle,ilasacour,ilprometdesmiracles,ilbatdesailes,ilprendr
al'essor,ilplaceet
siprésentementl'onn'oselenommer,demainsonnomiravol
erdeboucheen
bouche,après-
demainilobligeral'Astreàsecoucherenpleinmidi,quitteàsel
ever
àsaplace.Ilestlesimplificateur,cequ'ilosa,lesmotsneledépe
ignentetc'estde
bonnefoiqu'illaisselelangageàvauderoute,nousréduisantà
l'onomatopée,il
nousveutglossolales,ilyparvient.Alasoumissionparfaiteilpr
ometl'innocence
etl'associât-
ilaucrime,onn'estjamaisenfauteàmoinsdeluidésobéir,lepri
vilège
desesmilitantsseral'étatd'enfance.CarlesFascistessonthe
ureux,ilsneseposent
deproblèmes,ilsviventdansunmondedelégendeetsurleque
lnotreobjectivité
n'aprise,lescontradictionsnelesarrêtentpasetlesconsignes
leursuffisent,enfin
ceshommesmarchentsansdélibérer,pourpeuqu'ilsaientde
sordres.Leurs
adversairesleurreprochentd'êtrealiénésetpossédés,maisl
epremierestune
apothéoseetlesecond,unehypostase,etnousnousdemand
onscequ'ilsleur
offrentenéchange?
L'âmedespeuplessesitueentrelesfessesetquilachercheda
ns
la tête leur fera perdre goût à l'existence.
FINANCES.
LeMysteriustremendum,auprèsdequoilathéologieestunba
vardageaimable.
Deshommes,paraît-
il,arriventàledémêler.Heureuxmortels,Dieuvousassiste!Il
faut,pourenveniràbout,laGrâcehabituelle.Avantl'an1914,l'
onétaitretombé
dansl'innocence,l'onavaitdésappriscequ'onsavaitauSiècle
desLumières,
l'Europen'avaitpasconnudecrisemonétaireetcependantvi
ngtlustres,àpart
quelquesspécialistesnulnesefaisaitplusd'idéessurladéval
uationniconcernant
l'inflation.Cequel'onépargnaitencestempsfabuleuxnecha
ngeaitguèredevaleur
etplusieursmillionsd'hommes,àtraversl'Europe,vivaientde
leursrentes,onne
payaitpasmêmed'impôtsurlerevenudanslescontréeslespl
usfavorisées,comme
laFrance.Lesystèmeavait,certes,sesvictimes,lesouvriersd'
abord,lesemployés
ensuite, les femmes pauvres et, dans le lointain, les
peuples du Tiers-Monde.
L'an1914ouvritlabrècheetdepuislorsnuln'asuréparerladig
ue,l'inflationetla
dévaluationnousaccompagnentaujourlajournée,ellessontl
'ombredenotre
évidenceetquiparfoisnousenveloppe.Noussavonsquecequ
enousépargnons,
perdsavaleurettombeàrien,etmalgréce,lesgensmodestes,
parunehabitude
acquise,épargnentetvoientfondreleurdépôt.Noussommes
accablésdetaxesetde
contributionstoujourspluslourdesetplustyranniques,nousr
enouonsavecles
dernierstempsdeRomeetnousnoussouvenonsdeleurscont
ribuablespersécutés
parlefisc,torturésetparfoisbrûlés,nouscraignonsparmome
ntdemarchersur
leurstracesetnousnepouvonsfuircommeeux,quiseréfugiai
entchezles
Barbares.Nosderniersrentiers,lesplusmalheureuxd'entrel
eshommes,meurent
defaimetc'esttoutjustesil'onnes'enmoque.Lesouvriers,les
employésetla
majoritédesfemmespauvresontgagnépassablementauch
ange,ilsserendirent
assezdangereuxpourquel'Etatn'osâtcontrecarrerleursvue
setleurcédâtsurune
moitié des chapitres.
Lecapitalestdutravailmisenconserveetquifinitparengendr
erducapital,sans
recourirmêmeautravail,dontilétaitissu:c'estàcemomentq
uepréludela
richesse,larichesseestuneruptured'aveclanécessitégénér
aleetc'estlelieude
sûreté,quinouspermetdeprendredureculetdenoussoustrai
reàlafinitude.Les
lettresetlesartsmesemblentunetranspositiondelarichesse
,lespeuplespauvres
ontparaccidentunécrivain,ilsn'ontjamaisunelittérature,la
massedeshumains,
quilescomposent,restentdesavortons.Lespeuplesrichesetl
espeuplespauvresse
substituentauxclasses,l'ouvriernord-
américainestunconservateur,l'ouvrier
allemandunmodéré,l'ouvrierfrançaistendàdevenirunpetit-
bourgeois
réformiste,ilparaîtridiculedelesvouloirsolidairesdel'ouvrie
rsous-prolétairede
l'EgypteouduBrésiletsilespremiersétaientmisauchoixd'ass
ommerlesseconds
oubiendepartagerleurlot,ilslesextermineraientpromptem
ent.L'ouvriernord-
américainseradeplusenpluslepilierducapitalisme,ilserapa
trioteet-s'illefaut-
raciste,ilsuivra,cefaisant,sonintérêtetl'intérêtd'unhomme
ayantpassablement
àperdren'arienàdémêleravecceluid'ungueuxmalsain,mal
nourri,malinstruit,
laid comme un singe et vicieux par-dessus le marché.
Lespeuplespauvresontmanquéladiligence,ilsnerattrapero
ntletempsperduni
mêmeauboutdeplusieurssiècles,leuravenirestl'esclavage,
ilsdeviendront
toujoursplusmalheureux,lespeuplesricheslesrançonneron
tavectoujoursplusde
férocité,pournepass'appauvrireux-
mêmes,carleurrichesseestàceprix.Unseul
exempleledémontre,celuidesprotéinesanimales,tiréesdel
afarinedespoissons,
etsanslesquellesnousmanquerionsenEuropedebeurre,d'o
eufsetdefromage,et
devolaille,etdecharcuterie,carlesmerveillesdenotreélevag
ereposentsurun
accaparementdesprotéines,dontnousprivonslesSud-
Américains,maisdontnous
gaveronsnospoulesetnosporcs,lesquelspassentavantlesc
entmillionsd'affamés
du Continent dans l'ordre de nos préséances.
Lamonnaie,jel'appellesang,letravail,moelleetlasecondefo
rmelepremier,
alimentantlefleuvedelavie.Quesilelabeurchôme,laqualité
dusangbaisseàla
longueetfauted'unemonnaiestable,oùlavaleuracquiseser
enferme,lamasse
périclitera,pourtravaillerdemoinsenmoins.Lespeuplespau
vressontdespeuples
anémiques,lamisèreestuncercleetl'onytourneendescenda
ntlapente.Alorsle
rétablissementdelacorvéeroyaleestledernierremèdeetsile
fanatismela
renforce,lepaysdoitguérir,opposantàladésoIationl'abusde
touslesmoyensàla
fois.Lesacrificedemillionsd'hommesetdurantletempsnéce
ssairecolmatera
l'abîmeoùl'ons'enfonceetc'estenmarchantsurlesmortsque
l'onsehausserapar
d'infailliblesconséquences,pourrompreenfinlecercleetsort
irduchaos.Les
peuplesvertueuxetforts,commelesChinoisetlesRusses,sur
montentl'enfer
méthodiquequ'ilss'imposent;lespeuplesvicieuxetfaibles,c
ommeceuxduBrésil,
del'Egypteetdel'Inde,ensortiraientplusfaiblesetplusvicieu
x,ilsnesontpasàla
mesureduremède,leCommunismeditdeGuerreetleCapitali
smeditd'Etat
achèveraient de les réduire à l'impuissance.
Jeparletoujoursdesfinances,carils'agitencored'elles,maisl
essystèmes,dontje
traite,ontvoululestourneretc'estparoùleurMatérialismerév
èlesanature.Le
Matérialismeignoraitl'espérance,ilsemoquaitdel'utopie,ilé
taitsurlavoiede
l'objectivité,maiscefutceluidesAnciens.Lenôtresous-
entendl'essentieldela
théologiemessianique,dontl'abondanceillimitéeestl'undes
caractères.Or,
l'abondanceillimitéeestundélire,elleexisteraitpourcentmill
ionsd'humains,s'ils
prenaientlasuccessiond'unmondeoùtroismilliardsetdemitr
availlentetquele
restedel'humanitétombâtdansunetrappe.Maisnous,nouse
xcédonslesfondsde
l'entrepriseetnousréduisonsànéantlesmarges:lesmargesd
isparues,leprofit
cesseaveclalibertédeleprétendreetl'absoludevientlaseule
règleparmiles
hérétiquesetlessacrilèges.AunomduMatérialisme,onexorc
iseralesloisdela
monnaie et l'on immolera les nations sur les autels de
l'espérance.
FOI.
L'onperdl'usagedelafoi,nonlebesoinetlebesoinnemanquer
ad'enrétablir
l'usage,aprèsquelquesmalheursetforceridicules.Lafoin'aja
maisétéqu'un
besoinphysique,onaparlédesoifàcepropos,lasoifnenousdé
montrepasque
l'eausoitbonne.Lemal,queDieupermet,abuseétrangement
delalicenceetl'on
voudraitqueDieufûtplussévèreoulemalplustimide.Lesméc
hantsparlentfort
desdispositionscachéesdelaProvidenceetl'onvoitbienqu'il
sn'ontpasàs'en
plaindre,oùlesplusmanifesteslesappuientetl'universnesor
tpasdeleursmains,
depuisqu'ilestunmondeetdesméchantspourluidictersesloi
s.Lefondde
l'abîmeestlaplatitudeetl'ineffableestricheenpauvretés,ma
isn'oublionsicique
l'hommeleurressembleetqu'ilsevengeduconstat,ennousfa
isantpérir,sinousle
dégoûtonsdesonimage.Onabesoindel'innocenceetpluson
adetorts,pluson
veutdemartyrs,lesquelsobligerontinfinimentceuxquilesm
ettentencampagneet
ne demandent rien, puisqu'ils y meurent.
Lafoidesprincesestlamécaniqueàtuerlescrupuleetc'esten
outrel'artd'évacuer
laconscience.Lafoidessubalternesatoujoursmoinsderesso
urcesetplusilsseront
malheureux,plusilssesentirontcoupables:l'ordreestsauvé
parcetteéquationet
biendesphilosophesnelajugentpasabsurde.Enlamatière,le
derniereffortet-
selonsesapologistes-
leplushautdegrédelaspiritualitéconsistentàchangerles
fléauxenépreuvesetlescalamiteuxenmignonsdelaProvide
nce.Fourbedeçà,
fourbedelà,maishorslamenterie,ilnenousrestequelaviolen
ce,plusinhumaine
quelafourbe.Sechercherdescomplicespourimmolerensem
bledesvictimes,tel
estlefondementàquoilaplupartdenosreligionsseramènent.
Domestiquerles
peuplesenleurproposantdescompensationsimaginairesetl
eurcréerdesbesoins
enéchangedeleurservitude,pourquela.servitudeseredoubl
e,c'estl'ordinairede
la foi la plus clémente. Jugez de ce que seront les plus
admirables!
GUERRE.
Laguerreestjuste,quandnouslavoulons,etdeuxfois,quandn
ouslagagnons,
ailleurselleestabominableetl'hommequil'approuverait,un
monstre.Onnela
perdjamais,quel'onnesoittrahi,maisdansl'honneuretlecou
ragemalheureux
estuneformedusublime.Laguerreesttoujoursdéfensiveetm
êmesinousl'avons
déchaînée:héquoi?lemalest-
ildeprévenirceuxquivonttramantdenouscourre
sus?ilsnesemeuventpoint?l'insigneperfidie!Ah!
qu'ilsserendentpleinement
coupables,ennouscherchantquerelleetque,degrâce,ilsnou
sattaquentàl'heure
où nous nous savons les plus forts!
L'écoledesvertus,ellefaitl'hommeaimable:unvainqueurto
utsanglant,auprèsde
quelquefemmeécheveléeetqu'ilviole,aumilieudesruineset
desmorts,quelle
peinture!
Celaréchauffel'âmeetlevieillardglacéretrouveunpeudesaj
eunesse.
Quederavissementssousl'héroïsmeoùledevoiretleplaisirs'
accordent!L'affaire
tientduhochepot,onpiquelà-
dedansetl'onramèneauboutdesafourchettele
brigandageetl'immolation,lalicenceetladiscipline,laboue,
etl'idéal,maisle
drapeau couvre la marchandise.
QuiveutfermerleTempledelaGuerre,devrascellerlabouche
del'Histoireet
l'exilerdanslesabîmes,c'estunepropositionqu'onneréfutep
oint,resteàtrouver
desvolontairesetl'onn'enrencontrajamais.Ilestconstantqu
esitousleshùmains
oubliaientàlafoisl'essentieldeleursannales,touslesproblè
messeraientplus
facilesàrésoudre,maiscommelaplupartysemblentattachés
plusqu'àleur
existenceetquecetteraisondemortestaussileurraisondeviv
re,nousdevons
surmonterleparadoxeenrestantdansl'Histoireet-
sipossible-moyennant
l'Histoire même.
L'ordreselonleshommesapourobjetlaguerre,l'ordreselonle
sfemmesapour
objetlapaix,maislesecondpassepourimmoral,decequ'ilprô
nelamollesseet
roulesurlavolupté.Quandmêmeilenseraitainsi,l'étatdenos
moyensrendrait
encorepréférablecequenoussommesdansl'usaged'estime
rindigne,nosvertus
semBlenttropcoûteusesparmidesœuvrestroppuissantes.N
ousdevonschanger
d'axeetbâtirl'ordrenouveausurunfondementounostraditio
nsnevoyaient
qu'undésordreetnotremoralequ'uneaberration,carsinousb
alançons,nos
moyens,eux,n'hésiterontàretombersurnous,quin'avonssu
nouséleversureux
etquitteàchangerd'axe.Lafemmeestl'antipodedelamort,l'
hommeetlamort
fontun,ladominationdel'hommeestletriomphedelamortetl'
hommene
pouvantdonnerlavie,enappelleàlamortdesonnéantetluide
mandeuneraison
de vivre. Même l'absurde a sa logique et la dialectique
n'en vient pas à bout.
Laguerreestdoncreligieuse,touteslesguerressontdesguerr
essaintes,lemonde
sanslaguerreseraitunmondeprofané,leshommesn'yseraie
ntplusmaîtresetla
jeunessen'ycraindraitplusDieu,l'onydéposerait,l'unaprèsl'
autre,lesidéalsqui
fontbattrelescœurs,enflerlesveinesetserrerlespoings,l'éco
ledesvertusy
fermeraitsesportes.Quesijepoussaismonraisonnementàb
out,enallantdansle
sensquenostraditionsm'assignent,j'yverraislesseptsacre
mentsenunetles
mystèresjoyeux,douloureuxetglorieuxensemble,lapanacé
edel'ordre,leremède
omnibusànosproblèmesinsolublesetl'artmajeurdepacifier
nosminemsenles
plaçantentrelesennemisetnosgendarmes,alorsqu'entemp
sdepaix,aulieude
leurtournerledos,ilslesassaillentparderrière.C'estquelapai
xrendlesgens
intraitables et que la guerre aura ceci de bon, qu'elle les
pacifie vivants ou morts.
HÉRÉSIE.
SaintLouisnousenjointd'éventerl'hérétiqueetnousavonsap
prisqu'ilfutla
douceurmême,etTorquémadepleuraitcommeunange,mais
s'ilavaitledondes
larmes,ilnefaisaitpasgrâce.Envérité,jevousledis:l'abîmeso
rtdelanuance,en
chaqueva~iationl'Enferreposearmé;quiprendlepartidemo
llir,sait-ilàquoi
l'exposesafaiblesse?
qu'iltremble,maisqu'ilfrappe,lesyeuxfermésetlesoreilles
closes!
L'aveuglementseratoujoursl'asiledenotreinnocenceetlalu
mière
intérieuren'enseraqueplusadorable.Dieun'estlemaîtrequ'
autantquejesuis
l'esclaveetcequ'Ilestparmoi,jeledeviensparLui,jeveuxceq
ueDieuveuten
déférantsansmurmureràcequel'onm'ordonne.Carleremèd
eàl'hérésieestla
soumissionparfaiteetc'estalorsqueDieunousaime,àtraver
sceuxquinous
dirigent.Ah!
demeuronssoumis,latêteentrelesfessesetleséantlevé!
carc'est
ainsiquelafaveurcélestenousarriveaumilieudecestribulati
ons,oùl'incrédulene
voitqu'undésordreetnous,lessignesdelafin.NosPères,envo
smains,nous
seronsàlafoisl'épéeetlecalice,lionspourvousdéfendreet,po
urvoussuivre,
agneaux bêlant d'amour!
Sansl'Inquisition,lemondepencheàlaruine,lafois'éventeetl
'hommesèche,le
troublerègnesurlesâmesetl'Enfermultipliesesmenées,oùle
sJuifsseuls
prospèrent,maislesfidèlessontàl'agonie.MonDieu!
monDieu!Vousnous
abandonnâtesetchaquejouraugmentenosdouleurs!
Lesviergespeuventconcevoir
sanshomme,lescouplessesoustraireauxdécretsdelaProvid
ence,leslibertins
goûteràtouslesvicesenévitantlesmaladiesqueVotrecharité
répandsurnotre
espèce,lesfemmesaccouchersansredouterVotrecourroux.I
lestgrandtempsque
Votremains'abaisseetques'yplaceenfinl'épée,quisortdeVo
trebouche!Nous
Vousprions,Seigneur,etnousVoussupplionsdebrûlerunemo
itiédecemondeet
denoyeruneautre,afinquetouslesêtressongentàVousadore
r,Vous
exterminereztouslesvivantsaprèsavoirressuscitélesmorts,
àmoinsquecenesoit
l'inverse,leprincipalétantqueVotrerègnearriveetquenouss
oyonsrendusàl'état
d'enfance !
Plaisanterieàpart,siJésus-
Christfûtmortàl'âgedecentans,ilseraitdevenule
premierhérétiquedelafoichrétienneetsiLénineeûtvécusou
sStaline,onl'aurait
fusillé.Voilàcequec'estquedemourirjeune!
MM.lesfondateurs,nesoyezpas
indésirablesetsitôtquevosrêveriesaurontprisconsistance,
nefaitespointlanguir
MM.voslégataires,ilssontpressésdejouerunrôlehistorique!
Lesidéesviventet
leshommespoussentàlaroue,leslendemainsdel'utopiemar
quentleretour
généralàl'ordre,ilenseratoujoursdemêmeetsileMessie,que
lesJuifsattendent,
arrivaittoutdroitduseptièmeciel,ilsubiraitlaloicommune,iln
esauraitfléchirla
rhétoriquenilastatistique,ilcourberaitlefrontdevantl'écolo
gie,lasociologie,
l'économieetlapsychologie,heureuxs'iléchappeànosméde
cinsaliénistes,
lesquelsontleursmaisonspleinesdemessies,deréformateur
setdeprophètes,de
papes et de dieux.
Etlestémoins,m'objecte-t-
on,carilestdestémoins.Lestémoinsdel'événement,
lafablelesimmole,s'ilsnedécèdent,afinqu'ellenaisse,ounet
rahissent,afin
qu'ellesoit.Lesplusgênantsontlapudeurdedisparaître,avan
tqu'onlessupprime
etceuxquelaprudencehabite,ignorent-
ilsqueDieumêmeenSaGloireetsuivi
desArméesCélestesnepèsepasautantdanslabalanc~quele
bâtondel'argousin,
commis à les rosser? Ni les prophètes ni les philosophes
n'ont changé le monde.
Donnersaviepouruneidéeesttoujoursunepreuvededémen
ce,leshérétiques
sontdesfousets'ilsallaientauboutdeleurpensée,ilstombera
ientsurl'équivoque.
Lafoin'ajamaisétéqu'undélireetl'hommeraisonnableimmol
esurl'auteldes
foliesapprouvées,aulieudesaignerpourlesfolies,quel'ondé
sapprouveet
persécute, les enveloppant dans le mépris général, les
unes et les autres.
HONNEUR(S).
Quesil'honneurestunabîme,leshonneurssontdesplatitudes
:plusonenrend,
moinsilenreste,lesingulierfaitbeaucoupàl'affaire.Aquoitie
ntl'honneurd'une
femme?
Auxpréjugésetmaintenantdeplusenplusàsesinfirmitéssecr
ètes.
L'honneurd'unhomme?
Nousvoulonstousêtredesdieuxetnousvoulonsforcer
lesautresàpayerleprixduparadoxe.L'honneurdesfortss'ap
pellelamesure,celui
desfaibles,lavengeance:lemoyendelesconformer?
Leshonneurs,quel'onrendà
l'impuissance,n'ontjamaisétéquedessimagréesetlecourag
emalheureuxquel'on
affected'honorer,pours'honorersoi-
même,enjouantlebeaurôleetdevantune
galeriedepréférenceempêche-t-
illesvexationssubalternes?Cequel'onjugeà
proposdenousaccorder,noussommesperdusinfailliblemen
tdeledevoiràla
clémenceetméprisablesdenel'obtenir,lesarmesàlamain.C
arnotresensibilité
réclamedesépices,l'honneurenestdebeaucouplaplusviole
nte,etnousnous
estimeronsd'autantplusqu'ellesnouscoûtentdavantage.Ai
nsinousavonslepalais
gâté.
Leshonneursmènentàlagloire,vieillecatinplâtrée,ayantun
piedderougeavec
defaussesdents,branlantdelaperruque,miseetremiseenpe
rceetcouchant
n'importeoù,n'importelamanière,avecunsérailpleindedrôl
esàsesordres,que
l'onn'estimeraitsouvents'ilssetenaientailleursetqu'elleren
dillustres,parun
systèmedemiroirsoùlachandelleestmultipliéeenvirontrent
e-sixfois,etparun
lotdeporte-
voix,quisemblentproclameràtouslescoupsl'ajournementd
e
l'évidence et l'arrêt du soleil.
Pourfuir,c'estlecorbeaudel'Archeetdèsqu'unefenêtrebâille
,l'honneurs'envole
etleshonneursvousrestent.L'Europe,unefenêtresurlemon
deou,mieux,un
mille,béantesàl'envi,l'espèrecaptiveràforcedechoixinnom
brables.Lecorbeau
se fera-t-il âne et Buridan, le sauveur de l'Europe?
IDÉAL.
Acemot,l'onfrémitetl'ardeurlaplusmâlefaitéclaterunetem
pêteenchaque
verre,leCielestinvoqué,Dieuprisenchargeettouslesglaives
sortentdu
fourreau.DanslespaysoùleCieln'estpasàlamodeetDieumis
aurancart,les
formessontrestéeslesmêmes,lescontenusseulsportentd'a
utresnoms.L'onsait
quel'idéalatoujoursfuileséclaircissementsetquandl'idéalis
teestobligédevoir
enpleinmidicequ'iladore,lesyeuxclos,aumilieudesténèbre
s,ildevientleplus
malheureuxdeshommes.LeNationaliste-
etcen'estqu'unexemple-aprèss'être
échauffédansleravissementoùlei'symboledelaNationleplo
nge,éprouve,au
sortirdecebainmystique,uneamertumedontnousn'avonsp
asidée:iltombede
sonhautetseretrouveraparmilesruminants,illescontemple
etsasurprise,
malgrésesdégoûtsréitérés,esttoujoursvierge,ilfinitparsec
onvertiràla
dialectique,ilaimesonpaysetjamaissescompatriotes,ilimm
oleralessecondsàla
figuredupremier,celas'arrangefortbiendanssatête.LouisXI
Vfutl'undesplus
grandsidéalistesdesontempsetRobertChalles,l'écrivaindu
roi,rapportecequ'il
ditàM.d'Orléans,sonfrère,lequelluiremontraitlapauvretéd
upeuple:-Hébien,
quandilmourraitquatreoucinqcentmilledecescanailles-
là,quinesontquetrès
inutilessurlaterre,laFranceensera-t-ellemoinslaFrance?-
Cesontlàdespropos
àgraverdanslebronzeetquetoutchefd'Etat,s'ilnelesported
éjàgravésdansson
cœur,devraitassurémentrelire.LesmaîtresdelaChined'àpr
ésentvont,paraît-il,
unmilliondefoisplusloin,ilsoffrentd'unseulcouplamoitiédel
eurpeuplesur
lesautelsdelapatriereconnaissante,onestprisdevertigeenc
ontemplanttantde
grandeur,c'estl'idéalàlamesuredel'électronique.Onsaitqu
elathéologienous
parledetroisrègnes:Nature,GrâceetGloire,et-
selontoutesprobabilités-le
troisième est aux portes.
IMPÉRIALISME.C'estledragondel'Ecritureetc'estlemonstre
delafable,ilest
àlafoislumineuxetténébreux,ensortequ'onlevoittoujours,il
siffle,quandilne
mugit,envomissantdesflammes,ilmordets'ilnetrouveàmor
dre,ilsemordrala
queue.Affligéd'unefaimperpétuelleetdontlasourceestenla
réprobation,ilse
dévorequelquefoisluimêmeet,parmalheur,ilressusciteau
momentoùnousn'y
prenonsplusgarde.Ilapourvrainoml'Autreetnousnousdéfe
ndonsdelui,car
nousvoulonslapaix,lapaixqueveulentceuxquimarchentav
ecnous,nous
sommespacifiques,nousavonstouteslesvertus,maisl'Autre
,quin'aquedesvices
etdontlesvertusapparentessontdesvicesretournés,cornel
aguerreetsoufflela
tempête.
Nosprinces,quinousaimentetquinesongentqu'ànotrefélicit
é,gémissentplus
quenousauvudenosmisèresetnoussavonspareuxquel'Imp
érialismeestla
raisondenosépreuves,ilnesepassedejourqu'ilsnenousenpa
rlentetquand
nousdormons,nousrêvonsdumonstreetmêmec'estalorsqu
enousl'apercevons
lemieux.Carl'Impérialismeestlégion,ilprendmillevisages,il
n'estpasoùnousle
croyons,nospèresl'appelaientleDiableetl'EspritdeMenson
ge,maisnous,qui
sommesdesathées,noussourionsdeleurdélire,lemondeest
régiparlesloisdela
Natureetcellesdel'Histoire,nossavantsontdéterminélesun
es,nosmaîtres-qui
sonttousdeprofondsraisonneurs-
observentinfailliblementlesautres,nossavants
etnosmaîtresmarchentlamaindanslamainpournouscondui
reauport.Ilne
nousrestequ'àterrasserl'Impérialisme,ilestl'uniqueempêc
hementàlafraternité
despeuplesetnousensommeslesseulsartisans,c'estnousq
uidonneronslapaix
aumonde,lemonden'aquenouspourespérerenlajustice,no
ussommesle
TroisièmeRègne,l'avènementdecetEpanouissementquele
Dépassementamorce
en l'univers redevenu le Paradis et sur lequel nous
veillerons en anges.
IMPÔTS.L'artdesaignerunpeuple,fût-
ilàl'agonie,etdeluifaireboireceque
l'ontiredesesveines,ladifférenceôtée,qu'avalentsesapothi
caires.Onleremetsur
piedsenlepiquantauxfesses,ilmarche,l'épéedanslesreins,
onluirelèvele
menton,lecouteausurlagorge,laFoil'éclaire,ilmarche,onser
écrie
d'enthousiasme,onbatdesmains,ilverradoubleettriple,laG
râceleprévient,il
marche,onleressaigned'abondanceetluiprésentesolennell
ementunverreplein
desaliqueur,ilboit,onapplaudit,ilmarche,onlerepiqued'affil
ée,onvajusqu'àle
souteniretluipromènesouslenezunplatchargédeviandes,il
auratablemiseà
boutdevoie,ilmarcheetl'onnesaitencoreoùlechemins'arrêt
e,latableserecule
etlemaladeavance,latablefuit,ilmarchecependant,iltombe
,ildtpercé,latable
arrive,onlenourritetlorsqu'ilseremetdebout,onleressaigne
,ilperdaujeu,
maislesapothicairesboivent,onlereperce,ilneselèveplus,o
nlerebourre,mais
s'ilestmort,quepeut-ilava-1er?
Onpoussedehautscris,ilestbienmort,onle
flétrit,onlemauditdesevengerainsidesesapothicaires,ilslui
ferontcortègeen
l'autre monde, à moins qu'on ne les pende ailleurs.
Plaisanterieàpart,noussommesaccablésd'impôtsetc'estla
preuvequel'Etatse
portebien,ennombredepaysilnesubsisteentrel'Etatetl'hom
mepasmême
l'apparencedecescorpsintermédiairessipuissantssousl'An
cienRégime,plusque
jamaisleshommesnesontrien,plusquejamaisl'Etats'arroge
depouvoirssous
l'ombredelesprémunirlesunscontrelesautresetdeveilleràl
eurbonheur.La
FonctionPublique,laPoliceetlesImpôtsformentl'essentielde
sattributsdu
monstre:laFonctionPubliqueestunetumeurdévoranteetqui
selégitimeaux
yeuxdescitoyensredevenussujets,enmultipliantlesproblè
mesàrésoudre;la
Policealacharged'effrayerunpeulesscélératsetbeaucouppl
uslesgenshonnêtes,
qu'ellemétamorphoseenprévenus,jusqu'àcequ'ilss'avoue
ntcoupables;les
Impôtsentretiennentl'uneetl'autre,sansparlerd'unefouled'
institutions,dontla
beautén'aurad'égalequelacompétence,etsouslesquellesl
aCitéprospère.
L'EmpireRomainfinissantestlemodèlequel'onsuit,ennes'e
nréclamantjamais,
laseuledifférenceparaîtlerefusdetorturerlessujetsqu'onim
poseetdelesmettre
àmort,l'unpourlesengageràdéclarerleursrevenusetl'autre
pourleschâtieren
casdefraude,iln'estpasimpossiblequenosmaîtress'enavise
ntetquelefutur
nousramèneàsondetrompeaudespotismeleplusénergique
.L'Histoirenous
enseignequelerecoursàlaviolencen'ad'effetques'ilestlégiti
meousilaviolence
estabsolue:or,nousn'avonsdelégitimitédepuislachutedel'
AncienRégime,liée
audépérissementdenosmétaphysiques,lamortdesroismar
chantsuruneligne
aveclafindesdieux,celanousprometuneviolencesanslimite
sconcevableset
nousenessuyâmesleprélude.Plusmalheureuxquelesdernie
rsRomains,qui
pouvaientsesoustraireaufiscenseréfugiantchezlesBarbare
s,noussommes
condamnésàlaprisonperpétuelleetcen'estpasenvainquel'
universestcellede
l'espèce.Lepirecauchemarnenousserapointévité,jeparled
el'unitédece
monde, un monde uni dépassera l'horreur de tout ce qui
s'est vu jusqu'à présent.
Sij'avaisquelquechoseàdireauxsimples,jeleurtiendraisàpe
uprèscelangage:--
Abandonnésetmalaimés,abusés,leurrésetsaignés,vosenn
emisseronttoujours
vosmaîtres,vosmaîtresdeviendronttoujoursvosennemis,re
fusez-leuraumoinsla
foiqu'ilsvousdemandent,honorez-
lesdeslèvresetnecroyezàrien,cédezàtous
lescoupsetreculezendemeurantimpénétrables,lorsqu'ilsv
ousparleront,dormez,
quitteàvousréveiller,lorsqu'ilsferontsilence.Ceuxquivous
mènentsontdes
fauves,entourez-
lesd'unmurperpétueletdenuées,afinqueleurpuissancenes
oit
que dégoût et qu'amertume, et que leur désespoir reste
l'égal du vôtre.
INTELLECTUELS.
Lesintellectuelssontdeshermaphrodites,carilsnaquirentde
samoursdel'esprit
prophétiqueetdel'espritcritique,maisilsdissemblentdel'am
antdeSalmacis,à
raisond'unelaideurpresquegénérale,quilesrapprochedesC
yclopes,lesplus
illustresétantmaintefoislesplushorribles.SaintPaulavaitlec
rânedénudé,lenez
crochu,labarbelongue,lecorpsd'unavorton,sansoublierlesj
ambestorses,de
plusilétaitpleindeGrâceettellementqu'ilenperdaitlatramo
ntane,maisses
Epîtresvalentleschefsd'œuvredenospenseursmodernes,c
arellesbrillentdéjà
parlescontradictionsinsurmontables.Hegel,quichangeaitd
evocabulaire-oupeu
s'en faut - à chacun de ses livres, est- il allé plus loin?
Nosintellectuelssontàlafoisdesthéologiensetdesprophète
s,desherméneuteset
desmystagogues,desmagesetdescasuistes,desécolâtrese
tdesguérisseurs.Ilenest
mêmequiséduisentlajeunesseetc'estparoùnouslesqualifio
nsdethaumaturges.
Etn'est-
cerienqu'untelfasserêverlesjeunesfilles,suspenduesàsesl
èvres
écumantes?
qu'undecesgnomesprêchel'amourlibreetlesoirmêmeunce
ntde
viergesimmolerontleurpudeuraupremierNègrederencontr
e.Admironsla
puissancedel'esprit,nousquinesommesdestinésqu'àmarc
herdanssonombreet
quineséduisonslesviergesnilesNègres.Lesprincesdecemo
ndeaimentdeplus
enplusàsedonneruneteinturedephilosophieetlepouvoir,qu
'ilsontenmain,
n'apaiseleurdémangeaisond'écrire,onconnaîtdesvieillards
etquetourmentele
pruritleplusféroce.Deleurcôté,nospenseursleleurrendentb
ien,leurrêveest
d'élargirl'amphithéâtreàladimensiondel'universetdeponti
fiercommeautant
d'IncarnationsduVerbe,lesplusmodestesseulsaccepteraie
ntunportefeuillede
ministreoul'unedecesmissionsprétenduesculturelles,quin
ouspermettent
durantquelquesmoisdevivrenoblementaufraisdelaprinces
seàlasurfacedes
problèmes et d'en parler profondément ensuite.
ISLAM.
Ontrouveenlui,souslesdehorsfarouches,lesaccommodem
entsetlesmollesses,il
estunmursansporteetpleindetrouscachés,sonhumanisme
estune
complaisanceetjamaisunediscipline,seslibertésnonpasde
srègles,maisdes
équivoques.Ilapeuplécemondedetyransfantasquesetl'ona
vuchezluides
monstresscrupuleux,desbourreauxhumblesetdesfauves,q
uidogmatisaientense
déchaînant.Ilauramislavolontédunombrepar-
dessustoutechoseettoutechose
auxvoix,rendantleshommesinfaillibles,fût-
ceenlapesanteurqu'ilsperpétuentet
la caverne qu'ils habitent.
Ilnaquitvieux,ilsoufflasurlequartdumondeetchangeavingt
paysenundésert
spirituel,iladéracinévingtpeuplesetpourleurvendrechère
mentlessûretés,qu'il
leurimpose:illeurprêchalasuffisance,ilrevêtitleurabandon
dumanteaudela
gravitélaplusaustère,illeurpermitdemarchersolennelsetde
vivreengourdis,de
nierl'évidenceetdeparaîtresages.Ilatoutprisenjurantqu'iln
edevaitrien,il
romptlesinstruments,quilemesurent,etceuxqu'iln'apurom
pre,illesignore,il
valesyeuxbandés,iltombeenjurantquelesoln'estpointetqu
eleciell'éprouve,
qu'ilaraisonplusinfailliblementdechoiretqueDieupunirales
témoinsdesa
chute,ilenappelleratoujoursàDieupourmieuxpersévéreren
lesdéfauts,s'ils
l'accommodent,etsepasserdesvertus,quilegênent.Sonpar
adoxeaurabeaunous
voueràl'impuissance,nousn'ydoutonsjamaisdenousetquel
encensvaut-ilune
présomption que rien n'ébranle?
LaParadis,quel'Islamnouspromet,lesrichesl'ontsurterre,le
spauvresne
l'aurontjamaisetlesspirituelsn'ysongentmêmepas.L'Islam
atrouvél'art
d'abaissertoutlemonde,enconfirmantlesrichesdanslavolu
pté,lespauvresdans
uneespéranceindigneetlesspirituelsdanslebalancementd
urefusetde
l'équivoque,rendantlesmeilleursfourbesetleurdonnantpou
rjugesdescafards.
L'habileyferacequ'ilveut,àchargederamperàl'endroitconv
enableetdefléchir
devantlessots.Foimalheureuse,dontlessaintssecachentd'
êtreplusparfaitsque
leurmodèle!
Oùl'Islamrègne,iln'estplusdecités,maisdesmuraillesetduvi
de,
du pathos et de l'ombre, de la fureur el du néant.
L'Islamavaitraisond'abominerlacontinenceetd'autantplus
qu'ilniaitlaréalité
dumonde:ilseraitmort,silesfidèlesl'avaientprisaumot,àl'ég
aldu
Manichéisme,quipayadesafinlesleçonsqu'iltiradesesprémi
sses.Ilfutetnefut
pasmanichéen,désavouantlemondeetpoussantsesfidèles
àleconquérir,enles
forçantàlepeupler.L'Islamesttemporeljusqu'enlafinepoint
eetpleindeDieu
jusqu'ensesfondements,ilestdoncpauvre,maisill'estinfini
ment,ilestdonc
absolu,maisdansleseindel'indigence,ets'ilnemanquepasd
eflamme,saflamme
vaudramoinsquecequ'elledévore,mêmeelleauratantdévor
ésousluiquec'està
présentlecadavred'unefoi,quisembledésormaisveillerenar
messurdes
cimetières.Iladit«Non",ildira«Non»etdèsqu'ilcessedeladir
e,iln'estplus
rien:ilmanqueàsonrefus,lenéantlemenaceetcommeil~eut
persévéreren
l'être,rineluirestequ'àserefusertoujours.Sesoutressonttro
pvieilles,ilneles
peut changer et ce que l'on y verse, se corrompt.
Ilaservilemonde,ennelesachantpas,etvoiciquelemondead
'autresserviteurs,
plusredoutables.Ilabeaunousenimposer,ilnesuffitàrienetq
uoiqu'ilaitvoulu,
savolontén'estguèreàlamesuredecestemps,nousquitrouv
onscequ'iln'apas
cherché,nousquicherchonscequ'iln'apasrêvé,nousquinerê
vonsplusetqui
repenseronscequ'ils'épuiseàconcevoir.Dieun'ajamaisvoul
uquecequenous
voulonsetDieun'ajamaispuquecequenouspouvons,Dieun'
étaitlàquepour
nousaffranchirdupoidsdelafatalité,maislafatalitél'Islamno
usyramène,
l'appelantDieu,pourqu'ellesoitplusforteetl'hommedouble
mentesclave,enne
le sachant point.
JEUNESSE.
Quefaired'elle?
Achaquegénération,lesvieillardss'interrogentavecépouva
nteet
s'ilslepeuvent,1sluiprêchentl'héroïsmeetl'envoientàlague
rre.Nousn'avons
pluscetteressource-
là,lesguerressefontraresetcoûteuses,ilfaudraserabattreen
nombredepayssurlesquerellesintestines,nosbonsvieillard
slesaimentunpeu
moins,ilstremblentpourlaviedesargousins,dessergents,de
srecors,des
bourreauxetdesmouchesdepolice,piliersdel'ordreetquisou
tiennentàjamaisle
templedenoslois.Detroisàquatrefoisparsiècle,c'estl'Invasi
ondesBarbares,il
s'agitdelesdécimeroudelesdiviser,delesapprivoiseroudele
sintégrer,les
ancienspeupless'yprenaientsansdoutemieuxquenousetle
sderniersSauvages
peuventlà-
dessusnousdonnerlesleçonslesplushumiliantes.Nousn'av
onsplusde
ritesdepassageetnousimprovisonsenlamatière,nousrépar
onsnosmaladressesà
l'aidedebrutalitésetnosinconséquencesàl'aidedesous-
entendus.L'adolescent
auralechoixentreledésespoir,lequelnel'achemineàrien,etl
asoumission,quine
lerendpastoujoursestimable.Onluidemandeengrâced'avoi
rtouteslesvertus
dontsesaînésnes'étaientmisenpeineetden'avoiraucundes
vicesqu'ilsont
abdiqués,c'estbeaucoupàlafois,maisl'ondemandetoujours
l'impossibleàla
jeunesse, ses courtisans ne sont pas moins injustes que
ses détracteurs.
Bellejeunesse!
onabesoindetoi,l'Enferestpleind'agonisantsqu'ilfautquetu
remplaces,etlechemintracé,quimèneaupuitssansfond.Ton
charnierestle
reposoirdel'ordreettonabaissement,levœuqu'ilrenouvelle!
Necroisplusau
bonheuretnelecherchepoint,refuse-
toi,maisnel'avouejamais,feinsdecéderà
quiteblâme,donneàchacunraisonetpersévèreenleméprisd
esfourbesqui
t'enseignent,passeetsouris,sourisetpasse,tuferasplusqu'e
nlevantl'étendardsde
la rébellion. Le dernier mot, c'est le refus silencieux qui
l'a devant l'Histoire.
JUSTICE.
Causeperdueetdontnousneparlonsiciquepourmémoire.Un
sageosaprétendre
quel'abuseurestplusinfortunéquesavictimeetnousposons
qu'onmarcheparfois
surlatête,maiscelaprouve-t-ilqu'ilenfailleadopterl'usage?
Onnemeurtpasde
tuercentmillehommesetl'onvitnoblementdutravaildecent
milleesclaves.Que
l'onm'affirmequej'aitort,surquoil'arrêtsefonde-t-il?
L'Histoire?Ellen'estlà
quepourlemieuxcasser.Etlamorale?
Ellen'obligequelesmisérables.EtDieu?
Dieun'ajamaisétéquelafaiblessemêmeetl'impuissancefutt
oujourslepremier
deSesattributs,Ilabesoindesforts,Ilcourtlesassisterauprem
iersigne.Que
resre-t-ilencebasmondeauxfaibles?
Lacorde,mesamis.Bontédivine,est-celà
tout?
Anne,masœur,jenevoisrien,maisrienveniretqu'espérezvo
usd'autre?
Plusvoussereznombreux,plusonvoustaillera;plusvousbeso
gnerez,moinson
vous donnera.
Lajustice,elleestunmiracleetlesmiraclesnesontpasdansl'o
rdre.L'abusnous
metparfoisenétatd'espérerjusticeetquandnouscédonssurl
'abus,ledroitnous
reste.Depuisqu'ilestunordreenl'univers,toutordreasesmig
nonsetlégitimera
l'abus,jusqu'àcequ'ilenmeure,nulneferajustice,àmoinsd'u
navantage,etce
qu'ildonne,illerefuserait,s'ilnel'avaitgagnédéjà,maissurun
autreplan.
L'Histoirenousenseignequedèsquel'abuscesse,unabusnaî
tdesloisquile
répriment.
Lederniereffortdelachariténevautpaslescommencements
delajusticeettrop
souventlacharitéferalemalquen'afaitl'inclémence.Atoutec
harité,l'homme
d'honneurpréfèrelenéant,lacharitén'estqu'unvioletl'hom
mequ'elleassiste,est
pollué par elle, le crime de l'Eglise fut de l'avoir établie
sur nous.
Aucunsattendentlajusticel'œilauCiel.Courage,mesamis,le
Cielvousaimeet
l'aubevaparaître,Dieumarcherasurlesnuéesetvousdansles
angmêmedeceux
quivousaccablent,etquandvoussereztousbourreaux,lesbo
urreauxserontles
victimes.Celavousfâche-t-il?
Nonpointetvousaurez,commetantd'autres,la
ressourcededirealors:«Nousn'avonspasvoulucelaH.Jevous
rappelle,
cependant,quenousaboutissonsàlavengeance,ennevoula
ntquelajusticeetrien
que la justice: or, la vengeance, en déplaçant le mal,
déplacera l'iniquité.
Onlaprétendaveugle,lajustice,onlafiguremunied'unbande
au,maislebandeau
n'empêcherien,elleyvoitplusquenous,elleestdured'oreille
etvoilàson
infirmité,malgrélesmouvementsqu'ellesedonne.Onusedel
'expression«La
JusticeestenmarcheHetsinousconsultonsl'Histoire,nousap
prenonsqueles
suprêmesinjusticesydurentparfoismilleannées.Lerefusd'e
spérerseratoujours
uneleçondemodestie.Onlapeintinfailliblementavecunebal
ance,ilsepeut
qu'elleenuse,aumoinslesjoursdefête.Lesdeuxplateauxson
t-ilsdebonaloi?
Jamaisonnel'asu,maisl'onmurmurequ'ilssontl'undeplomb,
l'autredesimple
argile.
C'estméchantsignequedeparlerd'elle,ceuxquil'onttoujour
sàlaboucheont
unemined'enterrés.Laforceestlesoleiletlajusticeenestlesa
tellite,ayonsla
forceetlajusticenousviendra,lagueuse,elleaurabeauseper
dreenlesespaces,
nouslaramènerons,plusquejamaisdocile,etfaisantlatoupie
,àlalumièrecomme
à l'ombre.
Jen'aimepluscemotetjen'estimeplusceuxquis'enservent.E
nlesrébellionset
lesplusjustes,onpassedanslecampdel'injusticeetn'enpeutr
evenir,souspeine
dedonnerraisonàceuxquel'onrenverse.Sansleconsenteme
ntdesmonstres,la
vertu même ne l'emporte et son triomphe est à
ceprix.Al'égarddelamodération,c'estunebellechoseaudét
ailprèsquetoutes
lesleçons,dontnousluisommesredevables,partentdeceux
quelesabusélèvent.
Lerègnedesvengeursn'estpasceluidesjustes,maistantqu'il
estdeshommes,il
sera des vengeurs et quand nous l'oublions, nous
manquerons à la justice.
LEGITIMITÉ.
-
VixillaRegisProdeunt.Çà,passezlecornet.Amoi,lesdés,M.l'E
trusque!-Dixit
injustus.M.leJuif,venezleprendre!-
Lemondeestlasd'êtresauvéparquine
sauvepaslemonde.TuesPetrus.Amoi,lejeu,lesâmesetlerest
e!-Judicame,
Deus.Monsieur,vousêtesuncoquin.Jeveuxsouffrir,gémir,pr
ieretmemortifier,
àl'instardevotreéminence.Lauda,Sion.Amoi,lespiedsdesp
auvres!montourde
leslaverapproche,passez-moilebassinetl'essuie-main!-
Esurientesimplevitbonis.
LespauvressontmontrésordansleCielettoutcequejepossèd
eici-bas,c'esten
leurnomquejelegère.Evaginabogladiummeum.J'ailàcegro
sbâton,ilvous
caresseradévotement.C'estmontourdeservirlesmalheure
ux,d'êtreleseul
esclaveenl'universetledernierdeshommes.Vousl'avezbien
été.Liberame.Mon
ventre!mesépaules!etmesfesses!-
Jesouffreplusquevous,M.l'Etrusque,jeme
macèreenbâtonnantvotreéminence,vousêtesmoi,jeseraiv
ous,jerentredans
mesdroitsenvousfaisantsortirdevosprérogatives.Jamhiem
stransiit.Devousou
biendemoi,l'unestdetrop.M'allez-
vousdoncarracherdenouvelleslarmes?-
Circumdederuntmevitulimufti.Amoi!meschersArabes!
etvous,mesNègres!et
leTiers-Monde,s'illefaut!
J'aimeraismieuxlesChinoisàParisquelesJuifsà
Jérusalem.Vousm'obligezàpasserauxBarbares?Soit!
J'établiraimoncampparmi
lesPahouins,jesolliciterailesMusulmans,j'implorerailesCo
mmunistesetjeferai
quatre-
vingtsfoisletourdelaplanèteperpedesApostolorum,jebaise
railetombeau
deLénineetletombeaudeMahomet,jelivreraitouteslesfem
mesblanchesaux
hommesdecouleur,j'entasseraimontagnesurmontagneetj
esoulèverailesmers
dansunespritdecharité.Jen'envoulaispastant,M.l'Etrusque
,etjevousremercie
deprendresurvousledésordre.Ilmesuffitderesteràmaplace
pourquelesmots
retrouventleuracceptionetquelestextescessentdementir.
Egoautemconstitutus
sumRex.L'Histoirecontinuesansvousenrevenantàmoi,vou
sjouezetc'estmoi
qui gagne.
LIBERTÉ.
Cemotrenfermetoutcequ'ilexclut,maisilexcluttoutcequ'iln
erenfermepas.Il
suffitdeleprononceretl'onn'yvoitplusgoutte,leshurlements
s'élèventetles
poingss'abaissent,lesolestjonchédecadavres:-
Lalibertépourmoi!moiseul
d'abord!-
etchacunvoulantlapartdulion,l'affaireestdanslesac,maisj'
osedire
qu'elleyreste,lejugementremisdehuitaineàhuitaineetl'ho
mmedébouté,sans
qu'il achève de l'entendre.
Cemot,paroùdevons-nousl'entamer?Est-
celenœuddeGordes?Letrancher
n'estpasdesaison,unAlexandrenousparaîtindésirable,leva
gueplusmortelque
sonépéeetledilemme,unacheminementauvague.Entrede
uxmorts,enest-ilune
quisoitmoindre?Vousétonnerez-
vousaprèsceladuraredelamarchandise?Iln'y
paraît jamais, quand elle est en péril et nous devons
trembler où les alarmes cessent.
Laliberténecouchepasavecl'égalité,malgrél'effortquel'ond
éploiepourles
remettreensemble,l'unedéfaittoutcequel'autreamorce,les
libresnesontpas
égauxetleségauxnesontpluslibres,larévolutionmeurtdesa
bellemort,le
privilègesedémasque,lalibertélejointetl'égalitécesse,indé
sirable,bientôt
criminelle,ombreplaintivequelesrailleursconvoquentuneo
udeuxfoisl'anpour
la bannir et l'oublier les douze mois qui restent.
Plusquelaliberté,cesontleslibertésquinousimportent,lalibe
rténenousvaudra
jamaiscequeleslibertésnousdonnentetlà,dumoins,nousm
archeronssurdu
solide.Plusnousavonsdelibertésetpluslespréjugésmesem
blentnécessaires,les
unescorrigeantlesautresetlessecondsamendantlespremiè
res:ôtezlespréjugés,il
nesubsisteraquelalicenceetlalicencenousenfermeenundé
dale,oùlalumière
n'entre plus pour que les libertés s'y perdent.
LOI(S).
Ausingulier,c'estunevierge;aupluriel,ellessefontribaudes;
qu'ellessoient
légion,c'estlechaos,uneforêtdeloisvautundésertstérileetle
sméchantss'y
meuventàleurbienséance.Lefrontdesloisnerougitpoint,ma
isnousportonsles
cornes,etjamaisleursyeuxnes'abaissent,maisc'estdepeur
queleurspiedsne
chancellent.Etcommentn'auraient-elleslevertige?
lesunesvonttoutdroiten
allantdetravers,lesautressereculentlorsqu'elless'avancen
t,bonnombrese
trémoussentpourn'avoirplusàbougerettellessedéplacent,l
ecorpsimmobile,et
dansent un pas de ballet.
Oùfuiretquelvisageprendre?
Sejouerdenoslois,permisàceuxquilesinspirent
etpromulguent,lesautresnepouvantqu'ilsneleurcèdent.En
vérité,jevousledis:
soyezaprèslecodeaulieud'enessuyerl'atteinte,rédigez-
le,lecodevoussuivra,
pareilàl'ombrelapluscomplaisante,remémorez-
vousBonaparteetsouvenez-vous
deCambacérès,lepremieravaitsondivorceentêteetlesecon
dunhommedans
sonlit,lesloisgardentlatracedel'événement.Ayezl'espritde
voslégislateurs,ayez
leursvicesaubesoin,lecodevouspermetdesingerBonaparte
etmêmed'imiter
Cambacérès,deuxlibertésvalentmieuxqu'une.Lefreindesl
oisn'arrêtequeles
malheureux,c'estunevéritéquiremonteaudélugeetnotrelé
gislationparaîtlelit
d'unerivièreoùpassentbiendeseaux,ycompriscellesdevida
nge.Quoi?tantde
soinspouraboutiràcequel'onimprouve?
Ondiraitleserpentdelalégendeetqui
semordlaqueue.Lasuitedupéché,selonlesprêtres,maisqu'il
ssemêlentderégir
le monde et les abîmes se déversent.
Lesloissontuntripotdemarmousettes,maisellesseréclame
ntdelaloi,c'estleur
manieàtoutes,lesingulierréponddupluriel,c'estunabusaut
orisé,puisqu'elles
semblentlesmiroirsoùl'astredelaloiseréfléchit.Onaurabea
umultiplierleslois,
lalégitimitén'enserapasplusforteetl'ordreest-
ildebonnefoi,s'ilnousenjoint
demettreauplurielunsingulier,dontlaphilosophieestseuleà
fairebonusage?
Lesloisn'obligentquelapeuretleconsentementjamais,silalo
ines'enmêle,ilest
bienvraiqu'ellesseflattentdel'atteindreetsouventparlesvoi
eslesmoinslégales,
ilneleurresteraqu'às'épuiserenroute,ajoutantàl'abusunab
usquel'abusdoit
suivre.Horsleconsentement,lesmotifsdesoumissionnevale
ntqu'àraisondu
pouvoirquinouslesimposeoudelalassitudequinouslesarrac
he,enunmotilsne
valentrien,quandlepouvoirfaiblitouquelalassitudesedéme
nte.L'onnevapas
aunordentirantdeverslemidi,s'armât-
ondefureurautantqued'obstination,
c'estunevéritésisimplequ'elleéchappeàlaplupartdeceuxq
uinousgouvernent.
Traduitenclair:lesprocédésinavouablesetlesloisoccultesin
staurentàlalongue
ledésordreetfinirontparlégitimerlechaos,ceuxquiprétende
ntservirlaloimême
àtraversledésordre,espèrentunmiracleduchaos.L'onn'eûti
maginéquedes
sophistesetdesacrobatesnousdonnassentcetteleçond'hu
milité,maisilarrivedes
moments où les plus orgueilleux en sont prodigues.
L'égalitédevantlaloin'estpointl'égalitédevantleslois,leslois
neveillentque
pourceuxquitoujourslesassistentetquandnoussommesné
gligents,lesloisnous
désemparent.C'estquelesloispendentauxmotsetnoussavo
nsquelesmotssont
desprisonséloquentes,dontnousseronsgeôliersetcaptifsto
uràtour,quandce
n'estbâtisseurs.Tropdeloisveulentcequ'ellesn'avouentetp
ourlesabolir,ilsuffit
delesobligeràl'éloquence,lesrévolutionscommencentparl
esmotsetqui
discernelesplusjustes,ferabeaucouppourleuravancement,
ellescommencentpar
lesmotsetc'estencoreparlesmotsqu'ellesfinissent,nulordr
en'aimequel'on
aille aux faits et chacun place ses nuées ailleurs.
LUXE.
-Cemot-là,déterminons-
le.C'estuneaffairedemesureetdemoyens.Lesuns
varientetl'onpeutdirequ'ilsentraînentl'autre,l'autresechan
geetlaprofusion,
quenosprêcheursflétrissent,prendramillevisages.Jevouse
ntends.Selaverestun
luxe,oùl'eausevendàlachopine,etboirenel'estplus,oùlebon
vins'achèteau
muidetseconservedansunfoudre.Vousm'entendez.J'ajoute
quetelhommefait
l'amourcinqfoisenlajournée,telunefoisenlasemaine,teldou
zefoisparan.
Arrêtez,jevousprie!-
Leluxepartdeslieuxoùfinitlamesure.Deuxcoupsvalent
septante.C'estuneaffairedeconvention.Quemangez-
voustantôt?-Quelque
poisson,leblancd'unevolailleetquelquefruit.Voilàleluxeouj
emetrompefort.
-
Unordinairebiendiminué.VousvouscroyezLouisXIV.Troispla
tsàtableet
troisplatsnaturels!
Demain,vouschoisirez.Prophètedemalheur!Sijevoussuis,
nouspérironsdefaim?Nonpas,maisnospetits-
neveuxdevrontsecontenterde
bouillonsd'alguesetd'insectesfrits,detournedosdecellulos
eetdegâteauxàbase
d'herbes.Alorsleluxeserad'ajouteràcemenul'undestroisélé
mentsduvôtre.
C'estcommesiprésentementonmangeaitdansl'argenterie,
ensoupantaux
chandelles.Vouslesentez,nousseronsomnivoresetd'iciàtroi
sgénérations,le
paindefroment,l'eaudesource,lefruitmûretcueillisurl'arbre
,lepoissonpêché
dansuntorrentdemontagne(s'ilenreste)etlefiletdebœufne
paraîtrontquesur
lestablesdenosprinces.Lesgensmodestesjouirontdetoutes
lesmerveillesdu
progrès.Leprogrèstournedanslecercle,iln'estserpentquine
semordeenfinla
queèleetjesenslesapprochesdelatête.Jevoisl'humanitéron
gerl'écorcedes
buissons,commeleschèvres,etbrouterl'herbe,àlafaçonden
oscriquets.Aux
sièclesàvenir,ilneseraplusdepoubellesetnousconserveron
s,ainsiquedes
trésors, l'écorce des citrons et la pelure des bananes.
MAL.
LeMalestcequ'ilest,leBien,cequ'ilpeutêtre,onneveutpasle
Bienquel'on
veutàdemi,maisonvoudraleMalettoutleMalqu'onrefuseàm
oitié.Nul
n'aimeraleBienpourleBienmêmeetchacunl'aimerapourlap
uissancequ'ilen
tire.LeMalpréludeoùl'onsouhaitequeleBiensefasse,maisse
ulementparnous
etnonplusmoyennantlesautres.L'EgliseenseignequeleMal
n'estpoint,quel
merveilleux arrangement !
-Monsieur!vousvousmoquez.-
Vousnesavezdoncoùlemettre.Ilestprésent,
Monsieur,présentàsonabsence,ilseconfondavecsonrefusd
'être.-LeMalest
donc.-
Pardon,làjedistingue,souspeinedeverserenl'hérésiecathar
e.-Dieule
renferme-t-Il?-Ah!quelblasphème!
c'estlàdupanthéismeetquelquefoisdu
démonisme,del'hérésietoujoursetlapluseffroyable.-
Envotreéconomie,leMal
n'apasoùreposerlatêteetpuisvouslequalifiezdePrincedece
Monde.Cela
s'accorde-t-il?
Ilest,iln'estpas,ennelaissantd'être,ets'iln'estplusquinous
empêchedeleressentir?
Vousinsultezàladouleurdel'hommeet,toutefois,sije
vouscomprendsbien,vousladivinisez.Jepensequeladouleu
restmauvaiseetque
leMalestfort.-
Mauvais,c'estlepéchéquil'estetforte,l'espérance.-
Ladouleur
seraitbonneetleMal,faible?
Lepéché,tropsouvent,n'estquelefruitdela
douleur,etplussouventleMal,celuidel'espérance,quandce
n'estmêmedelafoi,
quedisje?
delacharité.Voilàvingtsièclesqu'ellesnousassomment.Que
vautla
charitésansl'objectivité?lafoisanslamesure?
etl'espérancesanslacohérence?
Triplefoliequevousprêchezetdontnoussommesexcédés.Ra
isond'abordetfoin
du reste. -
PartoutlepeuplecroitauMaletlathéologien'estpasvenueàb
outdelepersuader,
partoutlepeuplecroitleMaldouéd'intelligenceetdepuissanc
e,partoutlepeuple
inclineàjugerleBienfrappédeniaiserie,eût-
illederniermot,àraisondesaforce.
Danssaprofondehumilité,lepeuple,quinedoutejamaisdesa
précellenceetqui,
debonnefoi,sesupposeinfaillible,nemanquedes'imaginerD
ieufaitàsamesure
etconformeentoutpointàsonmodèle.Envéritéquelplaisant
Dieu!Aveugle,
imprévoyant,ignorantetstupide,unsoliveau,riend'autreetf
aceàceDieu-là,le
MalouplutôtleMalin,quireprésenteaufondl'Esprit,cetesprit
quelepeuple
n'auraguèreetqu'ilabhorre.Lepeupleseratoujoursdualistee
tforceralesreligions
àledevenir.Nospartispolitiquesàlamode,quisontdesreligio
nsavortées,ne
peuventqu'ilsnesoientàl'envidualistes,leCommunismeau
premierchef,dontle
desseinperpétuelestdechercherdesadversairesàfrapper,n
efût-cequepourtenir
lespays,qu'ilrégente,enhaleineetpourfaireendureràsesvic
timeslesprivations
qu'il leur impose.
Danslespetitesgens,laconscienceestlemalheurparexcelle
nceetnosidées
religieusesaurontservid'abordàlégitimerl'aberration,qu'ell
esjugeaientdans
l'ordre,aulieuderemédieraudésordre,qu'ellesontvalidé,po
urqu'illesrendît
nécessaires.Lebutdenotreconscienceestl'objectivité,mais
sefigure-t-onàquel
pointlaplupartdeshommesladétestent?
àquelpointl'objectivitélesdésespère?
oùprendonqu'ilss'ypuissentjamaisconvertir?etqu'est-
cequ'elleleurenseignerait
d'abord?
Leurignorance,leurfaiblesseetleurabjection.Voilàdebelles
connaissancespourdepauvresmisérables.Ainsilebutdenot
reconsciencen'étant
pasatteint,ellefinitpartourmenterlesfaiblesetparlesdéchir
er.AinsilaTerre
séparée du Ciel est devenue l'Enfer qu'ils porteront en
eux.
LafoinouvelleaurapourdogmeleMariageduCieletdelaTerre,
elleaurapour
légendel'HistoiredeleurSéparation,elleaurapourmystèrela
Célébration
perpétuelledeleursRetrouvailles.Alorslaconsciences!
éteindrapourquel'unitése
refasseetceuxquiprésiderontàceculte,serontlesseulsàvoir
toutcequ'ilsvoient,
les autres ne voyant qu'à travers eux.
Ilnousfautdoncunemétaphysique,maiscellequenousmaint
enonspour
l'apparenceferalesfraisdel'opération.Ilnousfautd'autresdi
eux,carccuxque
l'onaffected'adorer,sontmorts.Ilnousfautdesprincipescoh
érents,lesnôtres
n'étantqu'undésordremagnifique.Jesaisquetoutestdifficile
,maisleplusdifficile
estdelesretrouver,lescheminsdelaspontanéité,sanstombe
rdansladémesureni
l'incohérence,gâtésparunespéculationdontnotreanéantis
sementseraleterme.
Carl'antipodedelamortn'estpaslavie,c'estErosmêmeetles
Anciensl'avaient
compris,noussommesseulementàmi-
chemindecettevérité,letoutestdesavoir
sinousmourrons,avantdeparcourirlecheminqu'ilnousreste
àbattre.Nous
voulonsrestaurerl'hommeetlemonde,afinquel'hommesurv
iveàlaconscience,
en retrouvant l'intégrité perdu en l'indivis régénéré.
Toutcequitoucheausexe,toucheàl'ordre;toutcequitoucheàl
'ordre,toucheau
sexe:telestlesexeettelestl'ordre,maisl'ordreaffected'ignor
ercetterelation,en
sebornantàréprimercequ'iljugeillégalencedomaine,ilneco
nnaîtpasbienle
sexe,lesexeleconnaît,c'estenpartantdusexequel'ondéter
mineral'anatomiede
l'ordreetlesmystèresdesaconstitution.Nosreligionspréten
duesmoralessont
atrocesetnostraditionsprétenduesinspirées,barbares,etsi
nousavonssurvécu,
nousledevonsàlafaiblessedesmoyensmisenservicedenos
dieuxetdenos
dogmes.Or,nosmoyenslesvalentdésormaisetsinousnecha
ngeonsd'esprit,nos
idées nous feront mourir, pour avoir trouvé les moyens à
la mesure de leur rage.
LeMalestlarançondenosidéesetnosidées,larançondel'erre
ur.Notremorale
devralégitimerquelquejourcequel'onentrepritd'exclureetj
emepersuade
qu'ellerentreradanssesavances,enyperdantauplusdesprét
entionsdevenues
insoutenables et qu'elle soutient en y perdant son crédit.
MATÉRIALISME.
Cemonstreestunabîmedévorant,ilsuffitdeleregarderpourq
u'onychoieetle
meilleurestdeserendreaveugle,fût-
ceauxdépensdureste,allantjusqu'ànierson
évidence,ennelaissantdelecombattre.Ledéfinirestplusque
dommageable,il
fautqu'onlehaïsseetnesemêlepointdeleconnaître,ledéfian
tlesyeuxbandéset
lefrappant,sansregarderàcequ'onblesse.Onneferapasmal
deseboucherles
deuxoreilles,sil'onn'al'âmefortementtrempéeetleraisonne
mentperclus,mais
cesdons-
làleCielnelesdépartqu'àceuxquelescharnelsrenfermeront
dansles
asiles et sans lesquels la foi n'eût brillé parmi nous.
LeMatérialismeadmetquel'hommeadroitàlafélicitécharnel
le,qu'illamérite
mêmeetqu'ilestperfectible,quesespéchéssemblentl'effetd
el'ignoranceoudu
malheur,quesesvertusdériventenpremierdecellesqu'ilaso
uslesyeux,qu'il
subitd'abordcequ'iljuge,étantmoinscequ'ilveutprétendreq
uecequ'ilpeut
vouloir...j'enpasseetj'enoublie.Mesure-t-
onlesconséquenceseffroyables?Ilest
tempsd'entayeretsil'onn'yprendgarde,onsuccomberaitso
uslefaix,quele
délireamasse.Nousprofessonsquel'hommeestàjamaiscou
pableetnousnous
bornonsàposerqu'ilneméritequel'épreuve,l'adversité,lesc
onsolations,les
peines,lesmauxetlacharité,laprisonquelquefoisetlessuppli
ces,maisbrochant
sur le tout, le pardon solennel entre les flammes
dévorantes.
Prions,Messieurs,etnetouchonsàrien,lemondeestl'œuvred
elaProvidenceet
cequiblesselescharnels,Dieul'avoulupourlaconfusiondusiè
cle.Prévoirestun
scandale,etprévenir,unpéchéquibalancelesseptmortelsré
unis,accéderau
bonheurestunoutrageàlaDivineFaceetc'estprétendreignor
eràlafois
l'économieduSalutetlesraisonsdelaChute,enfinc'estporter
lahacheàlabase
où la Croix même s'enracine, en remédiant à
l'irréparable au lieu de le subir.
MÉRITE.
Sil’onnecédaitqu'aumérite,l'onoffenseraittropdegensàleu
rprouverqu'ils
n'enontguère,euxquelemauvaischoixconsoleetquisejugen
tméritants,parce
qu'ilsfureotmalheureux.Noussouhaitonsparfoisquel'ordre
soitinjusteetnousy
prenonsdenous-
mêmesl'opinionlaplusavantageuse:ilmeparaît,audemeur
ant,
que l'ordre le sera toujours.
Aquoitientlemérite?
Auprivilège.Ilfaut,pourêtreméritant,unprivilègede
naissance,ilenfautunsecondpouravoirdroitàlesembler.Etn'
est-cerienquede
trouverdanssonberceaulabonnemine,lasanté,lecaractère,
letalentetd'aurres
bagatelles?
Ceuxqui,nombreux,protestentcontrel'inégalité,s'enprenn
ent
seulementàcelledefortune;ilsnevoientqu'elleaumondeetn
ousobligentàleur
supposerlesvertuslesplusrares.L'hommeestinsatiableetja
maisiln'estimece
qu'il a. Nous sommes forcés de les rappeler à moins de
modestie en l'occurrence.
Ledroitàsemblerméritantamalheureusementplusd'import
anceetlorsqu'ilvient
ànousmanquer,nousconsumonsunemoitiédenotrevieàpro
uveraujourla
journéeceluiquenousavonsàl'être.Ennombredepays,lapop
ulationestdivisée
encastespourvues,chacune,d'unstatutetl'ondécouvrealor
splusieurséchellesde
mérite,lesqualitéssechangeantendéfautsetréciproqueme
nt,selonl'individuqui
lespossède.Onaurabeauprétendrequeceprocédéviolelalo
gique,lespeuples
n'ensontpasémusetc'estd'unœilhabituéqu'ilsverrontlecou
ragesefaire
insolence,l'ambition,avidité,ladiscipline,barbarie,l'intellig
ence,espritdelucre.
Alorsdeuxhommesentoutpointsemblables,maisprocédant
,chacun,d'uneautre
caste,serontlouésoucensurés,enconséquencedeleursorigi
nes.Dansunenation
oùfleuritunpareildésordre,iln'estpasrarequelesmeilleursél
émentssoient
empêchés d'agir et que ce soit la nation, qui paye les
frais de ce paradoxe.
MESURE.
Lessimplesnelagoûtentpasetlesspirituelslesendégoûtent,
lespremiersont
l'excusedeleurimpuissanceetnoussavonsquel'impuissant
croittoutpossible,
maislesspirituelsrestentimpardonnables.Etqu'est-
cequelafoi,l'espéranceoula
charité,silamesuremanque?
Lepeuplen'aqu'unereligion,celleduMalqu'il
souffreetduBienqu'ilespère,nousnedevonsniletrompersurl
'unnil'aveugler
surl'autreounouslerendonsplusméchant,plusmalheureuxe
tmêmeplus
coupable.Ceuxquidemandenttropàl'homme,obtiennentm
oinsquecequ'ilest
permisd'attendreetlemensongefaitl'appoint,l'appointet-
pourfinir-leplus
clair de la somme.
C’estlavertusuprêmeet,cependant,elleestpasséedemode,
noussommes
condamnésàluitournerledosetrienn'estplustragique,nous
subsistonsavecdes
moyensinfinisenl'universfini.Qu'est-
cequel'infinisansmesure?unabsolu
désordreetnousnel'éviteronspas.Carlaplupartdenosidéess
ontmonstrueuses,
àcommencerparcellesquenousréputonsdivinesetqui,dans
l'entier
développementdecequ'ellesimpliquent,nelaisseraientplu
sriendebout.Dela
rencontredecesidéesmonstrueusesetdecesmoyensinfinis,
quepeut-ilnaître
dontnousn'ayonsl'assurancedepérir?
L'onosanousentretenirvingtsièclesdela
foliedelacroix,l'onapourvudetitresdenoblesseunethéologi
eroulantsurla
démenceetl'onvoudraitquelasagessenousrevînt?
Ilesttroptardetlesidées
chrétienneslâchéessurlemondeetquelesMissionsnecesse
ntàcetteheurede
répandre,necessentd'enfanterdenouveauxmonstres.Depl
usenplusd'humains
attendentlemiracle,deplusenplusd'humainsespèrentlesal
ut,deplusenplus
d'humainss'enfoncentdanslerêveetcependantqu'àchaque
générationlenombre
desvivantssedouble,nousnousimaginonsqu'unDieu,quin'a
pasd'existence,
nousadesobligationsetquenousavonsdroitàSonamour,par
cequ'ilnousaplu
de l'imaginer homme.
MIRACLE.
Lafoidanslesmiraclesn'estpasmorteetsil'onyprendgarde,o
nlaverraparaître
enbiendeslieuxoul'ons'étonnedelavoir.Jenesuispasassezcr
uelpourme
raillerdeLourdesnideFatima,maisj'auraispréféréquecesde
uxsanctuairesse
trouvassenthorsd'Europeetquelleshommesdecouleurnefu
ssentlestémoinsde
nostrémoussements,ilestpénibledesongerquePieXIIàlafin
desacarrière,
toutevouéeàlaraisond'Etatetquifutunchef-
d'œuvredecalcul,aitsombrédans
lemysticismeetcontemplédanssesjardinslesoleildansantla
pavane.Quen'avait-
ilsatêtecejour-
là,luiquinelaperdaitjamaisetdontl'espritfutàlaglace!
Ilfaisait
bienmeilleurecontenancedurantletempsquel'onbrûlaitlesJ
uifsetsousnulpape
l'onn'enrôtitpareilnombre:aussifut-ilgratifié-
seloncequerapportel'undeses
fidèles-
d'uneautrevision,celledeJésusmême,maisnousnesavonsp
aslesujetde
leurentretien,jepensequ'ildevaitroulersurl'Antéchrist,lequ
elnetarderaplus
guère, puisque les Juifs sont à Jérusalem. Que notre
temps est fertile en miracles!
Quidoncaprétenduquelafoiseraitmorte?
Ilsuffitd'ouvrirlagazetteetl'on
éprouveraqu'ellenoustientàcœur,c'estlàquel'hommeetqu
elafemmese
révèlentsubspecieæternitatis.Envérité,jevousledis,nousp
ouvonsgrandirde
troispoucesensixmoisetdoubler,sansfatigue,levolumeden
osmuscles,des
appareilsprenantl'effortsureuxetnousrendantathlètes.C'e
stlàquel'onnous
prometsolennellementunemémoiresanslimiteset,deplus,
unevolontésans
défaillance,etquejesonnemotdecesinfirmitésenréputation
d'êtreincurableset
quel'onguéritparcorrespondance.L'Etatfaitmieuxennousv
ersantunintérêtde
quatrepourcentl'an,sinousplaçonsnotreavoirdanssescaiss
esetc'esttoutjuste
lavaleurquel'argentperd,maisilestplusieursmillionsdecito
yensquipensent
gagner quelque chose à tirer plus du moins, par le
miracle de nos écritures.
MODE.
Quandunpaysestsociable,toujourslamodeauraledernierm
otetceluiquila
fait,auralepassurl'évidence,levœudelapluraliténetientplu
scontrelui,c'estla
LoimêmeetlesProphètesquecethomme,ilamisl'universenp
oche,ilen
remontreraitàDieu.Lebonexemple,levoilà,faisonslamodee
tpuisallons
dormir,cettecoquineveillerapournous,jamaisellenefermel'
œiletl'onadmet
qu'elleentendpousserl'herbe.Boussoledenosautomates,il
sonttoujourslenez
surelle,maispourleurjugementilestaucroc,pourleurraisone
Ueestaudiable.
Hé!mafoi!
changeonsdeboussole,ilsmarcherontcommedevantetnou
sles
mènerons,leurprotestantqueleCiellesinspire.Leséclairer?
Quelledémence!On
leurdiraquelenordestausudetquelepointd'honneurexigeq
u'ilslecroient,ils
s'animerontd'unbeauzèleetnousavonsdeleurfoliedespreu
veséloquentes.Ils
offrent tête et flanc, le surplus même de leur bourse et
quoi de plus miraculeux?
Lesmoralistesetlesprêcheurslacensurent,maisilsn'ontgard
edelatraverser,
lorsqu'eUelesemporte,ilsgémirontd'abord,ilsmarcheronta
prèsetvoyantle
troupeaucourir,lacharitélesforcerad'êtreàlamode,ainsiqu
enouslevoyonsà
cetteheure.C'estquelechangementdesensibilitépréludeàl
anouvellelégitimité,
carnotresensibilitéchoisitpournousetquandnousnousinter
rogeons,nousnous
mentons,lechoixétaitforméd'avance,ilétaitlittéralementd
ansl'air,nousl'avons
respirésansnousenrendrecompteetnousvoicidevenusautr
es.Louons-nous-en,
celavautmieuxquedetournerautourdelamétamorphoseet
depersévérerence
quenousparûmes.Nel'oublionsjamais:ceuxqueletempsdé
passe,lahonteles
rejoint,lahonteetlechaos,leridiculeetlamisère,ilsn'éviteron
tpasle
changement,aureste,ilsserontviolésparlui,lamode,qu'ilsv
oulaientexorciser,
lesprécipiteradansunabîme,dontilsnesortirontqu'enperda
ntleuravoiret
qu'en renonçant à leur être.
MORALE.
Unbavardagesolennel,ayantpuissancedenousendormiretl
<iissantl'hommetel
qu'ill'atrouvé,maislesprêcheursenvivent.Lecasuelfaitplierl
esArméesCélestes
etsansl'argent,DieuperdSaforceetleselmêmelasaveur,quil
edistingue.Aimez-
vousdonclesunslesautres!
Celanousachemineoùl'onvoudra,c'est-à-direnulle
part,àmoinsqu'onnesoitobligéd'alleroùl'ondéteste.L'amou
r,ilsl'onttousàla
bouche et dans les mains, les verges.
Entreunsermonroulantsurlamoraleetlenéant,l'onpréférera
lesecond,vingt
sièclesd'homéliesetd'exhortationsn'ontpaschangéleshom
mes,leshommesse
soutiennentparlesvicesetlespassions,lavertuseulelesachè
verait,ilss'en
défendentcommed'unepeste,lesraresàlacontractermenac
entlatranquillitédes
autres.Leprincipalestdetrouverunaccommodement,quim
énageantlefonds,
sauvelesapparences.J'appellebonnesmœursnonlesplussai
ntesmœurs,maisbien
lesplusutiles,paroùlesdevoirsetlesvoluptéss'enchaînent,s
ansquoil'ontombe
dansledépérissement.Nulnesaurajamaislemal,quefirentàl
aplupartdes
humainslesidéesfaussesetlessauveurs,prophètesetréfor
mateurs,chezquices
idéescorrigeaientleseffetsd'unemaladieoupalliaientlesco
nséquencesd'un
désordre:l'humanitén'avaitpasbesoindeleursparadoxes,le
urœuvreestla
calamité par excellence et dont nous guérirons, sous
peine d'en mounr.
Ledoubletortdelamoraleestdenoussupposerplusméchants
quenousnele
sommesetdenousengageràsuivredesmodèlesridicules.Jes
uisunmoralisteàma
manièreetc'estpourquoij'aspireàvalidercequenousréprou
vons,puisqu'enle
réprouvantnousneleretranchonsjamaisetlerendonsinfinim
entplusdésirable:je
rêvedetoutaffadir,alorsqu'onavaittoutexagéré,jevoudrais
éteindre-enunmot-
le pathos de la faute.
Choixdelabarbarieoudel'obscénité,pouvons-
nousimaginerd'autrealternative?
Cestermeschoquent,jel'avoue,ilssonténormes,maisquand
nousremontonsaux
sources,iln'estplusd'euphémismes,iln'estquedeuxextrêm
essansbeauté:la
guerre,oùl'hommesecomplaît,etpuislafornication,domain
edelafemme,où
toutesnosvertusdéclinent,pourquelapaixsefasse.Jusqu'àc
ejour,nousn'avons
jamaisadmisqu'ilfûtdeuxmorales,nouscommençonsàl'ent
revoiretc'est
l'amorced'unerévolutiondenotresensibilité.Lesancienspeu
plesenavaient
l'intelligence,ilsseremémoraientletempsoùCieletTerren'ét
aientpasencore
désunisetd'aucunsl'appellentl'Aged'Or,lesrestess'enretro
uventàcetteheureau
fonddesboisetdansderaresîles,parmidemalheureuxSauva
gescondamnésà
disparaîtreetquinouslesauronttransmis.LaTerre,séparéed
uCiel,estdevenue
l'Enfer,quenousportonsennousetdontlehurlements'oppos
eàl'harmonie
originelle,laconsciencenousaurabarbarisésetlesreligions,
quis'enréclament,
ressemblentàdesmaladiesmentales,onresteconfondudev
antl'enchaînementde
leurssophismesetlacascadedeleursparadoxes:cesreligion
s-làpéchèrentcontrela
natureetlanatures'estvengée,lesinfectantdehainesetdepe
urs,leurbonne
volonténeremédieaumalqu'ellessuscitent,ladémesureéta
ntleurlot.Envoulant
devenir meilleurs, nous nous rendîmes plus méchants.
Tousceuxquivivent,laissentvivre,maistousceuxquineviven
tpas,s'ingèrentde
laviedesautres,leurmécontentementlespousseàtourment
erceuxqu'ils
supposentplusheureuxqu'eux-
mêmes,cesontdesbêtesgonfléesdevenin,etqui
s'efforcentdeledégorger.Réformateursetrédempteurstien
nentunpeudes
serpentsetdesscorpions,cen'estpasl'amourqu'ilsnousport
ent,quilesengageà
sesoucierdenospersonnes,ilsrêventdenousmordreoubien
denouspiquer,ils
ontbesoindenouspourendurerlepoisonqu'ilsdistillent,lesal
utlesferaitcrever,
s'ils ne le répandaient sur nous comme une bave.
MOTS.
L'onn'aimepluslespessimistes,l'onserefuse.depuisl'autreg
uerreàleurprêter
l'oreille,iln'estplusàlamodedepasserpoursobre,ilfautdogm
atisertouten
prophétisantetlamagieverbalenefutjamaisplusenfaveur,n
oschefsspirituelset
temporelsredoublentd'adjurationsetd'exorcismes,lavéhé
mencedesdiscoursetle
pathosdesattitudessuppléentàl'objectivité,dontnuln'acur
e.Unerecherchedu
profitimmédiat,hypothéquantunavenirdouteux,iradepaira
veccesélévations
parunedoubleimprévoyance.Lepisestquenouscroyonsàce
quenousavançons,
audépassementcommeàl'épanouissement,audépérissem
entdenosEtats,etjene
parledelapriseprétenduedeconscience...ils'agitenfaitdeto
piquesetd'idoles,
quenousadorons,penseursentête.Lemonde,cependant,n'
apointchangédans
sesrapportsessentiels,rapportsdeforceetquelathéologiee
xpliquaittantbienque
mal,alorsqueleMessianismeseprometdelesabolirparunmir
acledevenu,sans
doute,habitueletquedeplusenplusdegenssemblentattendr
e.Asonderle
pourquoidenosdémarches,noustrouvonssoudainlachimèr
eetsi,dansledétail,
nousdéféronsàlalogique,nosprojetsaurontleurscôtésobsc
urs,l'onchercherait
en vain des idées générales claires et distinctes.
Laconfusionatoutenvahiparlebiaisdeladialectique,nousno
ustrouvonsen
pleinMessianisme,maislemiraclen'aderaisond'êtreenl'uni
versprésent,en
l'universprésenttoutdroitàl'aberrationexpire,plusquejama
isenl'univers
présentlaséparationdutemporeletduspirituels'impose,ave
clerefusdesidées
obscuresetconfuses,dontl'évidencenesaitrienetquel'Histo
ireinfirme.Les
parallèlesetlesprécédentsontunevaleurabsolue,lesloisd'ai
raindenotreHistoire
s'ydécouvrent,maislafoliemessianiqueméditedelestordre,
avecleprojetdeles
transcender.Ainsis'amorcelaruinedel'espriteuropéen,solli
citédecentcôtés,
trahiparsesspirituelsetprostituéparsesintellectuels,misàl'
encanparsesartistes
et vendu par ses marchands au rabais.
MessianismeouClassicisme,telleparaîtl'alternativeetl'onfi
nittoujourspar
aboutiràl'unoul'autre,quandonremonteauxsources.LeProg
rèsMoralestune
idéemessianique,leParlementdesNationslesembletoutaut
ant,l'Egalitédes
HommesetdesPeuplesl'est-sipossible-
davantage.Enlamatière,uncertain
empirismeinformeralejugementenréputationd'êtreclassiq
ue,etpourétrange
quecelaparaisse,ledogmatismeneserajamaisabsentdelad
émarcheprétendue
messianique.L'hommedeDroiten'osantplussemontrertelq
u'ilestetpassantaux
yeuxdelaGauchepourmanquerd'idéesetd'entrailles,sebat
surleterrainchoisi
parl'adversaire,leClassicismeestmort,nousvoulonstousêtr
edeGauche,nous
sommesàl'envimessianiques.Celanousvautleramasdeces
propositions,quel'on
reçoittêtebaisséeetlesyeuxclos,cesdogmesquenousconfo
ndonsaveclesleçons
denotreévidenceetmoyennantlesquelsnousvivonssurlepl
andurêve.Carle
Messianismeestunerêveriemiseensystèmeetquisesertdes
notionslesplus
accréditéespours'impatroniseravecplusd'insistance,théol
ogiquesautrefois,
scientifiques à cette heure.
Lesmotssevengentquelquefoisdeshommesets'ilsrefusent
demarcher,l'ondira
quelestempssontproches.Or,nousn'ensommesguèreloin,l
esmotsontpayé
leurtributauvague,levaguelesemplitet,nouslerévéronsene
ux,lesmotsont
perdulasaveur,lesfondementssedésassemblent.Aquilafau
te?A,tout.lemonde
etc'estpourquoinuln'estcoupableettoussontmalheureux,l
esmaîtresles
premiers,quisaventmieuxquenouscequ'ilsadorent,etpers
évèrent,n'osant
rompre.Ah!quelsilence!
silenceplusfortquelesmots,quimontedesabîmes.Etle
remède,jevousprie?
Laisserlesmotspourrir,enleurdonnantunsensonnediffère
queleurchute,ilssont,audemeurant,pluslibresquelesauteu
rs,leursesclaves,ce
n'est plus qu'un désert mouvant, auquel nous nous
jetons en proie.
MOUCHARD.
Cemétiergagnechaquejourenimportanceetdevienthonora
ble:lemouchardade
l'orgueilàrevendre,ilmarchelefronthautetlesoleill'éclaire,l
esjustestremblent
devantlui,lesfaiblesirontsecacheretlescoupablesseulsl'ign
orent:ilnelesprend
jamais,àmoinsqu'euxnes'envantent.Lemouchardagerend
quelqueserviceà
l'ordre, l'ordre le paye tête et queue, mais le plus
légitime s'avilit en conséquence.
Lesmouchesserventtoutlemondeetquilesretribue,lesa,lepl
ussouventellesne
saventrienetlorsqu'ellesattrapentquelquechose,elleslemo
ntentenépingle,le
moindrebruitelleslerépercutentpourl'enfleretnuln'auraplu
squ'ellesletalent
demultiplierlenéantparl'infini,lesplusingénieusessoufflant
descomplotsde
bullesqu'ellesdéconcertentàplaisiretcréantexnihilodesmo
nstresqu'ellesiront
terrasseravecunartinimitable.Lemouchardtientdelanéces
sitésestitresde
noblesseetlebourreaudemême,lePouvoirpeutchangerdem
ains,lemouchardet
lebourreaun'ensontpasémus,ilsvoientpassersouseuxlesp
artisetlesprinces,
ainsi que les montagnes, les armées.
-Vousavezri.Jevousdénonce.-
Etvousavezpleuré,latracedevoslarmesvous
accuse.-
Jepleuresurlemonde,c'estl'effetdemacharité,quandvousd
aubezsurla
misèregénérale.-
Pardon,jesuisheureuxdesubsistersousdetelsmaîtres,vous
non,lapreuveenestvotrechagrin.C'estmoi,Monsieur,quivo
usdénonce.Riez
oujevousmènependre.-
Vousriezdesmalheursdontl'Etatsouffre.Pleurez,
coquin,pleurez,vousdis-je!-
Riez,faquin,riezoujevousferaigémirpourdebon,
moiquivousparle!-Holà!comments'entendre?
Noussommesmouchardsl'unet
l'autre,jouonsàpileouface.-
Jouonssansplusetmoi,jevousarrête.-Jevous
arrêteaussi,j'enailedroit,j'enuse.-
Mafoi,tantpis,nosdroitssevalentetnos
prétentions s'égalent. Ceux qui nous payent, qu'ils nous
départagent! -
MOYENS.
Cesvaletscouchentavecleursmaîtresses,quel'onappellefin
s,etdanslelitils
parlenttropdefoisenmaîtres.Lesfinsnesontpasdifficilessurl
echoixetveulent
qu'onbesogne,aussilelitnefait-
ilquebranler,Mesdamessontheureuses,mais
l'honneurdéménage.Voilàd'affreuxmystèresetdontmaplu
men'apasàrougir,ni
l'encreoùjelaplonge.Héquoi?Lerègneest-
ilpourrien,pourrienlapuissanceet
lagloire?etfaut-
ilréprimerquelquessaillies,envuedesatisfairelesrobins,qui
céderonttoujoursàl'évidence,aprèslesfulminationsdepure
forme?Ilsnous
censurent,ilsnousgrondent,ilsgémissentetnousbaissonsle
syeux,maisl'on
s'entendcommelarronsenfoire,ilsmangentlegâteau,nousl
emangeonsetl'on
s'embrasse, en roulant sous la table.
-Quiveutlafin,veutlesmoyens.-
Etmoi,j'endoute.C'estcommesil'onmarche
ausud,enjurantquel'ontireverslenord.Est-
celenordquel'onatteint?Cela
jamaisetvouslesavezàmerveille.-
Onchangeralesnoms.Rienquecela?Vous
préludez par le mensonge méthodique.
Ilfautbiencommencerparquelquechose.-
Nousdevenonsleplussouventesclaves
desmoyens,quinousrendirentmaîtres.-
Enallantjusqu'auboutdenosmoyens,
nousdéféronsànosmoyens;ennelefaisantpas,nousperdons
l'avantage.Aucun
renoncementn'estadmirableetmieuxvautprendre,enétant
méprisé,jusqu'àce
qu'onassommeunjourceluiquinousdédaigne.-
L'ordre,quevousprônez,un
fleuveempoisonnédansleprincipeetcharriantlamortaulong
desesrivages.-
Nouscrèveronslesyeuxàquilevoitetquandnousseronstous
aveugles,ilnesera
detémoinsnidejuges.-
Ilnevousrestequ'àpersévérerdanslesabus,expédient
affreux.-
Maisinfaillible,leseulenétatdeserviràquis'élèvemoyennant
l'abuset
doitàl'abussapuissance.Auxyeuxdumonde,oublivautinnoc
enceet,denos
jours,l'oublisemblecourirlapostel'Histoirefrayerleschemin
setlescheminsse
dérober au jugement, qui ne.discerne que leur fuite.
MYSTÈRE.Lesfondementsinavouablessontparfoislesmieux
défendus:iln'est
poursusciteruneémulationdecomplaisanceetdesélansdefr
énésiequelemystère,
etlemystèrepolitiqueestleplusfascinantdemêmequ'ilparaî
tlepluterrible.La
sourcedel'autoritén'estpaslebien,lebienneserajamaisques
araisond'être:les
crimesimpunis,lescrimesoubliéesseronttoujourslacaused
enosprivilègeset
c'est pourquoi l'on fait la nuit sur le silence de l'Histoire.
Onnesaitpastoujoursquinousgouverneetquandnoussomm
esgouvernéspartel
outel,nousinterrogeonsplusd'unefoissurcequ'ilreprésente
aujuste.Pour
dominerunpeuple,lesmaîtresserontplusprofondsquelessuj
ets,carc'estdes
profondeursquelapuissancemonteetlorsquedeuxpartisent
rentencontestation,
iln’estpasdifficiledeprévoirlequell’emportera.Lespeupless
ontingouvernables
oucrédules,lavéritén’apointdemarquesinvinciblesetc’estl
aforcequilesdonne
et trop souvent l’erreur qui les possède.
Iln'estqu'unordreenl'univers,celuidutrôneetdel'autel,e
tcelui-làn'a
besoindumystèrepolitique,ilseconfondavecsaraisond'
être,ilréfléchitsa
proprecause,ilparaîtl'étalondespoidsetdesmesurestan
tinvisiblesque
visibles,ilestpardéfinitionceluiquimentiralemoinsetqui
serade
beaucoupleplusvulnérable,unefoissesprincipesremise
nbalance.L'onne
restaurepasletrônesansl'autelnil'autelsansletrône,ilfa
utlesrelever
ensembleoubiennulordrelégitimenesubsisteetquandle
sdieuxsontmorts
ainsiquedenosjours-
nousseronscondamnésàsubirunpouvoirdefait,
dontlemystèreestl'ombreetl'équivoquelepartage,und
ecespouvoirsoù
lesmotsperdentleursens,leurfixitélespoidsetlesmesur
es,leurcohérence
lesaplombsetleurassiettelesprincipes.Alorslemystèree
stl'appointdece
que le chaos s'arroge.
NATIONALISME.
Lesentimentnationalestundélirecohérent,ilagagnél'Europ
eauderniersiècle,il
serépandsurl'univers,lesmoindrestribusensontinfectées.C
'estunefrénésieet
quiprendsourceenladémocratie,réelleousymbolique,l'ens
eignementplusou
moinsfaussédel'Histoireetleservicearmé.L'humanitén'ena
vaitpasbesoin,
maisdepuisquelesdieuxsontmorts,ilrestaituneplaceàpren
dreetc'estl'idolede
la nation qui la remplit.
L'idoledelanationn'ariend'aimableetnousluitrouvonsunair
defamilleavecde
trèsanciennesdéités,dontnousperdîmeslamémoire:cesdéi
tésavaientpour
attributlamort,ellesétaientdecouleursombreetrésidaiente
ngénéralsousterre,
ellesaimaientlesangdel'hommeetlebuvaientavecdélices,e
llesn'avaientaucun
soucidelamesurenidel'objectivité,delavéraciténidelacohé
rence,onne
raisonnaitjamaisavecelles.L'onneraisonnerapasdavantag
eavecl'idoledela
nation,iln'estpasmêmepermisdeconnaîtresanature,ellese
cacheàsefidèleset
sesfidèlesgoûtentsonmystère,ilsseraienttrèsfâchésd'appr
endrequ'elleestuneet
qu'elleleségare,enrevêtantcentapparences:chinoiseaumil
ieudesChinois,
françaiseaumilieudesFrançais.Aqueldessein?
Adesseindemultiplierles
immolationssanglantes.L'idoledelanationveutquelesenfa
ntsnaissentetqueles
hommes meurent, les armes à la main de préférence.
LesNationalistesseressemblenttous,cesontdesfrèresenne
mis,dontlaraisonde
vivreestuneraisondepérir,ilsmerappellentlesgladiateursét
rusques,quise
battaientàmortsurlestombeaux.Ilesttropd'hommesencem
ondeetpour
légitimerleursacrifice,ilfautdesidéesmeurtrières.LeNation
alisme,unetle
mêmechezcentpeuples,estcommisàlesdiviseretcefaisant,
ilvengelanature,
une nature polluée par le pullulement des êtres.
NOUVELLES.
Onlesimprimeetonlesconsulteaujourlejour,mêmeellestrou
verontdesgens
pourcroireàcequ'ellesannoncent.Oùdeuxettroissejoignent
etbavardent,elles
sontlà,présentesetréelles:chacunletireàsoi,maisbiensouv
entilneleurreste
plusd'honneuràperdre,puisqu'ellessontlesfillesdumenson
ge.Enlesplus
dérisoiresquelquevéritésommeille,commelaBelleauBoisD
ormant,mais
sommes-nousdesprinces?
L'onpasseetnel'éveilleguère,etlemensongevason
train.LeMerveilleuxneperdjamaissesdroitsetquisetromped
ejournal,prenant
celuidel'autreannée,àpeineverra-t-
illadifférence...ilaura,mafoi,retrouvéle
temps qu'on cherche et l'Eternel, pour lui, n'aura point
de mystère.
Ellesamorcent,lesnouvelles,lerègneduchaos,ellesferontdu
provisoireun
renouveausanslendemain,oùlamémoiretournedanslecercl
eetlafataliténe
laissedegagnerauchange.Noussavonstropdutiersettropdu
quart,nous
ignoronsdebonnefoiletout-
ensemble,l'espritsenoiedansledétailetc'estle
fourmillementquel'ongoûte,etc'estlepapillotementdonton
estprévenu,que
dis-je?
infatué,c'estl'évidencemêmequel'onperdaujeu,c'estl'ordr
equidevient
problématique.
Cesdemoiselles,illesfauttraiterengénéralparlemépris.Quil
esignore,les
pénètreetquilessollicite,caressedeslémuresetfiniraparbai
serdesbâtons,les
prenantpourdesfemmes.Quellesamours!Deviennent-
ellesgrosses?C'estde
fuméeetnousvoilàpèresdequelquesongerie,lescornesnes'
yvoientjamaiset
c'est la Lune qui les porte.
Plaisanterieàpart,l'onseraitfortembarrassédegouvernerun
peupleenôtantles
gazettes,iln'estpourdomestiquerunenationriendepluseffic
aceetsiles
adversairesdelapresserevenaientaumonde,ilsparleraient
àsonproposd'Achille
etdesalance:nousavonstoujoursmoinsdelibertésréellesett
oujoursplusde
libertésimaginaires,depuisquelesjournauxconfisquentl'ap
pareildelaraison
critique.
OBÉISSANCE.
Vertudessots,maisiln'enestpasdeplusestiméeaumondeetl
esreligionsrévélées
n'ontqu'unevoixpourflétrirtoutcequinelarenferme:c'estlàq
ueledernier
fidèleetquin'apourméritequ'unesoumissionrampante,sev
oitdonnerla
préférencesurlehérosetsurlesaint,dèslemomentquel'unou
l'autreserefusent.
LePartiCommunisteacentfoissuivicettepolitique,sahained
elaspontanéitéfait
delasaintetélaprovocationparexcellenceetsil'onytolèrel'h
éroïsmede
l'obéissance,dontlesvictimesd'IvanleTerriblenousaurontfo
urnilemodèle:je
penseaunoble,qu'ilfitempaler,etquidurantsonagonie,n'arr
êtadelouerson
princeetd'appelersurluilesbénédictionscélestes,cetourd'e
sprit-auxyeuxd'un
hommelibre-
estbienlecombledel'abjectionetl'onprésumequedetelshér
os
sontdesbardachesrepentis,restésplusquesensibles.Nousn
'admironspas
davantagecesconfessionspubliquesoù,faceautribunaldeb
alleetqueprésideun
jugedefumée,lestraîtresseconsumentànousdémontrerleu
rperfidie,enachevant
eux-
mêmesparycroire,seloncequ'ilestrapporté.L'obéissanceal
orsn'estplus
qu'unviceetl'onprésumequesesfanatiquesaurontdesplaisi
rsqueleplaisir
ignore.Lesnationssujettesàdetellesinclinationsimmolentàl
'espritdejouissance
lesdiverséléments,dontleurespritcritiquesecompose,ceso
ntdesnations
barbares,àtoutprendre,etquin'ontdécouvertlesensdelame
surenilalégitimité
desformes,lamesureetlesforcesleuréviteraientcettedébau
chedesoumission.
L'onafaittropd'honneuràcessystèmesdeconduiteetparceq
uelesarméessont
victorieuses,onajugéqueleurphilosophieétaitlechemincou
rtpourviserau
sublime,onaconcludepassionsdémesuréesetdefureursdés
ordonnéesàcequele
génieadeplusvasteetladialectiquedemieuxconcerté,maisl
'onnerentrera
jamais dans ses avances.
OPINION.
L'opinionn'existepasoudisonsplutôtqu'elleestunvaginetdo
ntlapropagande
estlephallus.Nousnevoulonsappuyersurl'espècederelatio
ndialectique,
percevableauxthéologienshindouïsants,entrelevidedecev
aseetletrop-pleindes
œuvres,lesœuvressedéversentdanslaprofondeur,quilesac
cueille,etlaretirent,
enéchange,dunéant.Leprocédéportelesnomslesplusdiver
s,lespessimistes
parlerontàcesujetdevioldelafoule,lessavantsàlamodeemp
loientletermede
communicationetlorsqu'elleseprolongeait,onlaqualifiaitd'
uniontransformante,
en langage mystique.
L'opinionseraitlaSulamitedenosEcritures,ceparallèleéclair
etoutechoseet
d'autantplusqu'iladmetquatresens:lelittéral,l'allégoriqueë
tletropologique,
sansoublierl'anagogique.Nousécartonslelittéral,parcequ'il
blesselapudeuret
quel'opinionnesauraitêtreviolée,puisqu'elleesttoujoursvie
rge,etnousdonnons
lapréférenceausensallégorique,selonlequell'opinionestEc
clesiaetSponsus
Ecclesialapropagande,leChrist,épouxdenotreEglise,étant
decefaitl'épouxde
saMère,incarnationdel'Eglise.Mathèsepeutchoquerlefidèl
eignorant,les
docteursenthéologielasaventdesplusorthodoxes,bienqu'à
cetteheureilsaiment
mieuxn'ensonnermot.Etmoi,jelatrouveadmirableetplusjel
amédite,plusle
mystère de l'opinion et de la propagande se revêt à mes
yeux de Grâce.
Lepeupledépéritoùl'ignorancecesse:j'entendslabonne,qui
laferavivre.Le
peuplelanguit,fautedelumières:jedislesrecevables,quinel
eferontpasmourir.
L'artd'allierl'uneetlesautresoulabonneignoranceetleslumi
èresrecevables,
voilàlederniereffortdelapropagandeetlechefd'œuvredelap
olitique,onne
sauraitallerplusloin,onnesauraitviserplushaut.Oùl'excèsd
elumièremet
empêchementàl'ordre,levengeurneferapasgrâceetceven
geursenommele
despote.
ORACLES.
Ilenfut,ilenesttoujours,c'estunegaleetl'onneveutpasdure
mède,onaimeà
segratteretdepuiscinqousixmilleans-
lesbouchesdel'abîmedivaguentàplaisir,
lafoineselassantdelesentendre.L'erreurestimmortelleauta
ntquelasimplesse
etdèsquelesalarmessejoignentàlabalourdise,lavéritén'apl
usqu'àdéloger.
Heureuxoracles!
Vouspouveztoutetl'onvouspasseradixmillebourdesenfave
ur
dequelquemouche,uncoupsuffitpargénération,uncoupsau
vel'honneuretplus
vousgâcherezlereste,plusonvoussauragrédeménagerleur
espérance,les
hommesexultantoùvouslapromenezdebullesenmirages.Q
uel'objectivité,
Messieurs,apprenneàsefarderàl'égaldumystèreetqu'ellep
ontifie,sibylle,aux
lèvresécumantes,jevousprometsqu'elleferamerveille!
Pourquoiluirefuserles
armes, dont l'erreur abuse et la manie est seule à tirer
avantage?
L'onvoudraitquelesdieuxsedécouvrissentauxplussageset
qu'ilscessassentune
foispourtoutesdepréveniretd'honorerlesfemmesenchaleu
r,lesfillesmal
réglées,lafouIedespetitsenfants,desniaisetdesrustres.Que
d'instruments
indignesetquedevoiesdouteuses!
Quel'onmemontreunhommeentier,un
hommevertueuxetraisonnable,qu'ilaitdesvisions,qu'ilprop
hétiseetjeme
rends.Lemalheurestqu'onlerecherchedepuistrentesiècles
etnel'apointtrouvé.
Cequeprometl'habit,l'habitletient,silenéantleporteetlenéa
ntlevoit,ence
marchédedupestoutlemondepipeetchacunestdebonnefoi,
puisquelafoides
unssecommuniqueauxautres,celaconvertiraituncharlatan
,lecharlatanqui
joueraitauprophèteydeviendraitprophèteetfût-
ceàsoncorpsdéfendant,ilserait
gagnéparlafoliegénéraleettouchéparlaGrâce,ilfiniraitpart
omberdehautmal
àrendrejalouxetsaintPauletMahomet,sonrôleadhéreraitàlu
i,commeiladvint
àl'acteursaintGenest,lequelàsingerlesmartyrs,sefitChréti
enparinspiration
divine au milieu de la pièce et mourut martyr pour de
bon.
ORDRE.
Ordreetchaoss'opposent,maisilarrivequ'ilss'abouchent.L'
onprendconseilde
l'ordreetfût-
cepgurlevioler;l'ordre,desoncôté,vajusqu'àprévenirl'obéis
sance.
Lafindel'ordreestdepersuaderquel'hommen'estpasmiséra
bleetqu'ilmérite
sesmalheurs;lebutdel'ordreestaussid'anéantirnotreprévo
yance,ennelaissant
delavanter,etquedenousameneràfairecequenousdevons,
noncequenous
aurionsdû:l'onsentquel'ordreveutqu'ondéraisonne,maisil
nouspunitdele
dire,ilalegoûtdesjustesformesetc'estenlesgardantqu'ilnou
sinviteànous
tromper. Seigneur! Quelle dialectique!
Dieul'avoulu,seloncequeprétendentSesfidèlesetmêmeilsj
urentqu'Ilen
donneraitl'exemple:aussiL'imitent-
ilsavecempressementetpourenuseràleur
convenance.Lespierresd'angledecebâtimentsenommentl
ebourreau,leprêtre,
lemouchardetlegendarme,etl'unquelconquelà-
dedansfaitsansrougirl'office
destroisautres,l'histoiredecessubstitutionsméritel'exame
netnousnous
demandons qui le premier débrouillera cette matière?
Quandl'ordreestmenacélepiredevientlégitimeetlechaoses
tdesaison.Ace
moment,l'ordrealechoixd'êtrefaussaireoudesetrouverinso
lvable,ilsedéfend
parlaterreuretlemensonge,lesièclenousendonnalespectac
leetnousnous
souvenonsdeshommesd'ordreallantàlacuréeetdépeçantle
paysqu'ils
restaurent.Noussavonsqueceuxquiramènentl'ordre,ontmi
sleursintérêtsdans
sesbagages,nousapprenonsqu'ilspeuventruinercequ'ilsav
ancent,l'imagination
se fatigue à les suivre, la raison - qu'ils violent - a-t-elle
jamais protesté?
Laconnaissanceestparfoisletombeaudel'ordrequ'elleéclair
e:dèsqu'ilchercheà
semotiver,lerespecttombe.Ceuxquifontl'ordresaventbien
qu'aimerle
changementn'estpasuncrime:lepeuple,lui,n'apasàlesavoi
r,puisqu'ilest
malheureux par destination ...
ORIGINES.
Ellessonttoujoursfabuleuses.Quelsontlespèresd'unenatio
n?EnFrance,sous
l'AncienRégime,unMontesquieupouvaitécrire:«Nospères,l
esGermains»etce
n'estquedepuislaRévolutionquelesGauloissesontsubstitué
sauxFrancs.L'on
auravuNapoléonressusciterunVercingétorix,dontlesGallo-
Romainsavaientdéjà
perdulesouveniretquifutl'hommeleplusoubliédecepays.Lo
rsquelesJuifs
relèverontleTempledeJérusalem,lesFrançaisméditerontles
parolesdeClaudelet
dirontaprèsluiquelesHébreuxfurentleurspèresenespritetle
ursancêtres
véritables.Acemoment,ilaurasansdoutepresseetlamoitiéd
umonde,comme
parenchantement,seréclamerad'Israël,l'historieniradesur
priseensurprise:
EspagnolsetBerbères,TurcsetPakistanaisserontaupremierr
ang,lestitresdes
Français ne vaudraient pas les leurs.
L'onapusoutenirquec'estdesRussesquelesSlavesonttiréle
ursoriginesetque
lesAllemandssontlesancêtresdesGermains,ceparadoxen'e
stpasaussi
monstrueuxqu'illeparaît:lesancienspeuplesfurentpluscos
mopolitesqueceux
d'àprésent,ilsavaientmoinsdepréjugés,laRussieporteenco
relenomd'unetribu
germanique,laFranceégalementetnousneferontmentiond
elaBourgogne,dela
Lombardieoudel'Andalousie,cechangementdesensibilitén
'estpassansgênerles
modernes.Quedebataillesneselivrent-
ellesàcetteheurepourdémontrerquela
Turquiefuttoujoursturque,mêmeautempsoùlesTurcsvivaie
ntauxconfinsdela
Chine!
LesEspagnols,allantplusloin,professentquel'Espagnen'aur
apaschangé
depuisl'époquedescavernesetqueledevenirestimpuissant
enfacedel'éternité,
dontl'Espagnealemonopole.L'histoiredelafraudeestlechap
itrelepluslourdde
conséquencesdel'Histoireetleplustristeestquenousnesavo
nspointoùlafraude
apréludé,nousenvoyonsquinaissentsousnosyeuxetnousn'
ensommespas
émus, la vérité n'a plus de défenseurs parmi les
hommes.
PARTIS POLITIQUES.
Lasolituden'estpasbonneetlorsqu'iln'estplusdepartis,lapol
itiquedevientun
mystère.Ayantlespartis,nousavonslesrègles;ayantlesrègl
es,nousavonslejeu;
ayantlejeu,nouspouvonslejoueraulieudelesubiret,disposa
ntdenous,savoir
cequenoussommes.Lejeu,dumoins,dissipel'équivoqueetn
ousyprenons
l'avantage,lescombatsassignéssontpréférablesauxmanœ
uvressourdeset
l'opposition la plus irréductible vaut mieux que la
subversion rampante.
Lespartiscoûtentcher,ilsserventetseservent,ilssoufflentlat
racasserieen
ménageantlesintervalles,ilschangentdeviséeetnondecan
evas,unmotlesfera
naîtreetquelquefoisunesyllabe,ilssedéchirentsouventpour
lagalerieetse
partagentlegâteaudanslescoulisses,telestauxordresd'une
cabaleinvisibleettelà
lamercidel'Etranger...et,cependant,ilssontlesformesques
echerchelamatière
etsinousenromponslemoule,lebesoinneselaissepaséteind
re,sapermanencese
prolongeautantquecelledel'espèce.Lemieuxestdelerecon
naîtreetdelaisserles
partisdéfricherunebesogne,àquoilepouvoirpersonnelnesu
ffitpastoujours.
L'onn'estpasseuletl'onneserajamaisseul,quin'aplusd'oppo
sants,aurades
adversairesetquin'aplusd'égaux,auradessatellites.L'Histoi
renousenseigneque
ledespotismen'estpasinfaillibleetqu'auprèsdesesfautes,le
désordredelavie
parlementaireestunegrâce:lesalutgénéralestloinparfoisde
l'accordunanimeet
lesmoutonsypassentmaîtres,dontl'écoleadescharmes,leb
êlement,de
l'éloquence et la dépouille, chair et laine.
Onavunaîtreparminousdesformesinconnuesetquiprétend
entramassersur
elleslesattributsdel'oppositionetlesprérogativesdelalégiti
mité:cesontles
partisappelésuniquesetjenesauraismieuxlesdéfinirqu'enp
osantqueletoutne
leursuffitjamais.Ilsporterontsiloinladémesurequ'ilsnousfer
ontadmirerla
modestie des rois et souhaiter la restauration du trône et
de l'autel ...
PEUPLE.
Ilvatoutnu,maisonluipersuadelecontraireetl'ordrel'obligeà
l'acquiescence.
Lepeupleestcemonarquedelafable,dontnousparleAnderse
n,lephilosopheest
lepetitgarçon,quilevoitdépouillé,quil'annonceetferascand
ale.Lephilosophea
tort,lepeupleestunramasdevaincuséternels,quel'impuissa
nceenchaîneàsa
condition,lesmalheureuxychoientlesheureuxensortent,le
principalestden'en
jamaisêtre.Lepeuplen'aquelesvertusqu'ilestforcéd'avoir,il
n'irapaschoisirles
siennes,cesvertus-
làn'attacherontpersonne,onlesapprouveenn'ayantgarded
e
lescontracter,ilenauralemonopoleetneferapointdejaloux,i
lservirad'exemple
etdefigureàMM.lesspirituels,lorsqu'ildébitentleurssermon
settonnentcontre
lespuissantsduplushautdelachaire,maisl'homélieunefoisp
rononcée,ils
souperont de meilleur appétit et rangeront leurs foudres.
Lavoixdupeupleestlesilencedelamer,savolontélefonddece
ttemerpar
quelquenuitsanslune,etlepouvoirqu'ila,lemouvementdela
marée:ellemenace
toutetnevapassiloin,l'endiguementenatoujoursraison.Ceu
xquil'émeuvent,
nel'ontpasaimé,ceuxquil'abaissentnel'ontnullementhaï,le
sunsl'emploientet
nel'avancentguère,lesautreslenégligentetlelaissentàsapl
ace,ilrestecequ'il
est,néantdevant,néantderrière,peupleenunmotetlaisséco
mmetelaufondde
lamarmite,laquelleestsondestindepuislesoriginesetlesera
jusqu'àla
consommationdessiècles,oùledestindesprincesabovoetn
uncetsemperestd'être
assis en rond sur le couvercle.
Semettreàgenouxdevantquatreplanches,enlisantungrimo
ireoufairelaculbute
estlemoyendel'assoupiretpluslesgrandss'abaissentunehe
ureàl'église,mieuxil
travaillerapoureuxdurantquarante.Lepeuplesenourritdem
ots,delàquele
Nominalismeestunpérilmajeuretquelesformesontunsens:
plusnousles
vénéronsetmieuxnousl'écorchons,carcesbouffonneriessu
spendentl'animosité
quenosscélératessesnousméritent.Ilalegéniedelaservitud
eetl'onprétendque
sesferslesoutiennent.Malheuràlui,quandonletiredesafang
e!Onvousle
saigne,enluijurantqu'ilestlemaîtreetl'envoieàlamortdéfen
dreceuxquile
méprisent.Ah!
qu'illespayecher,lesdroitsqu'onl'obligeàvouloir!Ilétaitplus
heureuxden'avoirrienenpropreetdelaisserlesgrandssetaill
ermutuellementen
pièces.Onleflagorneetc'estpourl'enchaînerdeuxfois,ilmult
iplieetsonlabeur
augmente,onluiprometmerveillessurmerveilles,onluiprom
etleParadis...et
l'Enfer,s'ilendoute,iln'oseplusdouterderien,ilnesecachepl
usàrienettoutle
désempare,onlesoulè~eetlecomprime,onluiferapasseretr
epasserleRubicon,
maiss'ilprendRome,iln'ydemeurepas,sesnouveauxmaîtres
l'enexpulsent
aussitôt,leslendemainsdelavictoirenesontplusàlui,l'onaim
esafureuretl'on
abhorresalogique,ilferamarchearrièreets'ilneserecule,onl'
irafoudroyer.
Heureux, s'il garde un reste, au fond de sa besace et
quelques mots sur parchemin!
Lepeupleest-illanation?Lanationn'est-ellequelepeupie?
Sousl'AncienRégime,
onneseposaitceproblème-
là,jelecroisfaux,maisilestàlamodeetnousle
devonsauservicemilitaire,lequelachangénospaysenautan
tdecampsdeTatares.
Onferaitunbeaulivresurlessentimentsdesprincesàl'égardd
upeupleetje
présumequ'ilsn'ontpaschangé,malgrélesapparences.Lepe
uplenelesajamais
connus,lepeupleesttrèspersuadéqu'onl'aime,c'estqu'ilsej
ugeentoute
modestieinfinimentaimable,ilnesedoutetoujourspasdeces
paroleshistoriques
assezeffrayantes,dont,àlavérité,lesmanuelsadusumpopul
inesonnentmot,c'est
làqu'ils'entendraitqualifierdeveau,dechien,demuletetdep
orc,lalisten'estpas
close,ilapprendraitquesesfilsmortsencombattantsontdesc
adavresdepetite
espèceetqu'uneseulenuitremplace.Unpeupletropsoumiso
ffenselanatureetles
tyrans sont là pour qu'elle soit vengée ...
PEUR.
Ledésiretlapeursontlesressortsquifontlemondealler,nospa
ssionsn'ont
jamaisd'autresource.Celacommenceenl'hommeetfinitche
zlespeuples,un
peuple,quidésirequelquechose,dissemble-t-
ild'unhommeenproieauxragesde
l'amour?etsilapeurl'abat,n'est-
ilpareilaumêmefrappéd'impuissance?En
vérité,lespeuplesontunsexeàl'égaldesindividus,touslesvai
nqueurssontmâlesà
raisondelavictoireettouslesvaincusperdentaussitôtlesenti
mentdeleurvirilité,
l'undevenantchaponetl'autre,femme,sansparlerdesherm
aphrodites.Lesièclea
vurenaîtreunlotd'usagesoubliésnaguère,commeceluidevi
olerlesfemmesdans
lesvillesprises,l'exempleleplusfameuxétantceluideBerlin,
oùl'onprofanala
vieillesseetpollual'enfance,quedis-je?
oùl'arméerusseenlevantjenesaisquel
hôpitaldehautelutte,honoradesesfeuxetlesmaladescouch
éesdansleurlitetle
troupeaudesinfirmièreséplorées.Unhomme,ayantvuculbu
tersagrand-mèreet
samère,touteslessœursqu'ila,sonépouseetsesfilles,est-
ilencoreunhomme?
Nous nous le demandons en laissant la réponse ouverte.
Unusageoublié,quirenaîtra,l'épanouissementetledépasse
mentaidant,estcelui
dechaponnerl'adversaire,qu'ilsoitvivantoumort.Lapeurd'ê
trecastrésurle
champdebatailleasuscitéquelquesprodigesdevaillancever
slaTurquieetlaPerse:
laFrance,en1914,nelesrenouvelaquemoyennantunearmé
edegendarmes,qui
suivaientl'arméedesescombattantsselonletroisièmeprinci
pedelalogique
d'Aristote,lefameuxtertiumnondatur,enallemandentwede
r-oderetmêmeles
soldatsignorantl'allemandetlelatinencomprenaientlesens,
ilsfuyaientenavant,
passantdelalogiqued'Aristoteàladialectiqued'unHegel,ilss
esauvaientdes
mousquetonscartésiensdelagendarmerieetculbutaientles
Allemands,malgré
l'ImpératifCatégorique.Laleçondel'Histoireestquel'onneco
nsultepasassezles
philosophes.
POLICE.
L'Etatsanslapoliceestuninvertébré.Pourrésisterauxvolont
ésdupeuple,ona
souventplusderessourcesquelepeupleetmoinsdevolonté:
delàlesrévolutions.
Lapoliceestunearméedelaclassedominante,laclassedomi
nanteestlamaîtresse
del'Etat,lepeuplen'enserajamaisquelesymboleet,souslaM
onarchie,ilfut
encoremoins.Ai-
jebesoindedirequel'Exécutifétantl'entéléchie,lapoliceenes
t
l'énergie?
Laclassedominantelaplusmolleetdontlavolontéparaîtlaplu
smalade,
est quelquefois régénérée par l'instrument, qui supplée à
sa raison d'être.
Souslemanteaudel'ordre,quedepaysdontl'ordrenerelève!
Plusqu'unétatau
seindel'Etatmême,lapoliceestunmicrocosmeoùl'œilretrou
veensonentierla
majestédelanature,d'unenaturecorrompue-hélas!-
parlepéché,maisrédimée
parl'ordre.Lephilosopheapprendàméditericisurleséchelles
delaréprobationet
surlesdegrésduplaisir,lesdeuxreposentdanslesmainsdela
police:ilestdes
faibles,quinousrendentfd>rts,ilestdesvices,quitravaillent
ànotreéminenceet
parlesquelsnosvertusseredoublent,nousnelesimmolerons
pas,nousveilleronsà
cequ'ilsnel'emportent,endésirantqu'ilsnousexercent.Saint
Paull'avaitsenti
bienavantnousetlapolicemarchesursestraces,ellen'ignore
quelesloisont
multipliélescandaleetqueletremblementpréludeàlasagess
e,ellecultivel'artde
noustenteretdenouseffrayer,elletolèrecequ'elleréprimeet
pournousfaire
rentrer en nous-mêmes, sa charité se consumera dans
les provocations.
Lesujetdonnelevertigeetquandnousentreprenonsdeledéfi
nir,ilnouséchappe,
ilestcelieud'oùpartentlesdécisionsirrévocablesetquisesitu
eensonpropre
mouvementdefuite,ilestlabouched'ombreetd'oùrayonnen
tcesclartésqui
nousaveuglent,enfinc'estunelégiondepierresdescandalee
tdontchacuneparaît
réfléchirenpleinmidilapierred'angleetsonmystèreglorieuxr
endu,parelle,
manifeste ...
POLITIQUE.
Ilnefallaitensonnermotjadis,présentementilfautquel'onen
parleetfût-cesans
l'entendre,onseraitmalvenuderesterbouchecloseàtousles
coups.L'homme
aviséconsulteralafeuille,oùpondentlesvautoursquinousré
gissent,levoilàdans
letraindenosmystères,ilaréponseàcentproblèmes,ilsaural
ouangeràtempset
blâmerselxwonl'heure,appuyerouglisseret-
s'ilenestbesoin-accommoderles
deux,àl'égaldenosmaîtres.Nosmaîtresdansentlà-
hautsurlacordeetnous,au
rasdusol,nousmarchonscommeilsdansent,laloyautévoula
ntqu'onlesimiteet
laprudencevoulantqu'onchancelle:unpeupleentierestfuna
mbule,maisàtrois
poucesd'élévation,desortequ'ilnemourradesachute,ilsuitl
amode,ellese
communiqueàtout,ellemeremémoreunpeulefilciré,quicou
raitautrefoisde
lustreenlustreetpermettaitd'allumerd'untenantmillechan
delles.Cefilciré,jele
revois,multipliéparlégionetcen'importelamatière,ilpassea
u-dessusdematête
etsousmespieds,j'enaperçoisunécheveaudansunrecoinett
ouslesprudents
auront l'oeil sur lui.
-Ah!l'heureuxtempsoùl'onpouvaitsetaire!-
Votresilencem'enditlongetvous
n'osezvousplaindre.-Jemanqued'informations.-
Langagedeséditieux.
M'obligerez-vousàparlerenl'air?-Aunomdel'ordre.Serai-
jebadin,niaiset
frivole?-Aunomdel'ordre.Abdiquerai-jelaraison?-
Aunomdel'ordre.-Et
l'évidencemême?-L'ordreenvautbienlesacrifice.-
Maissi,paraventure,
l'évidenceestlaplusforte?-
Vousladémentirez,Monsieur.Nous,quefaisons-nous
d'autre?-
Etnousmourronssansmurmurer,aveuglesetsoumis.-
Onvousdéfend
deleprévoir.Audemeurant,cettefaçonderaisonnerinsulteàl
'honneurdenos
morts,lesmortssontinfailliblesetjevousreconnaisledroitde
marchersurleurs
traces.Alorsvousserezadmisàvoustaireetnousobserverons
pourvousune
minute de silence. Ainsi nous finirons par où vous
commencez. -
Cepetitdialogue-
làn'estqu'unéchantillondecequinousattendetnousen
sommesauprélude,onatrouvél'artd'exorciserlesilence,les
hommeslesplus
libressontnouésettoutlemonderivalisedeprudence,enaffe
ctantl'indépendance,
iln'estpasjusqu'auxAnarchistes,quin'aientdansleurcervell
eunemachineà
calculeretdansleursyeuxquelqueluettedéformante,àlader
nièremode.J'aivu,
depuislongtemps,venircequejevois,c'étaitlamarcheaubut
pardeschemins
couvertsetqu'ilnefallaitjamaisdénoncer,aumilieududésord
re:lespeuplesnese
passentdéjàplusdemaîtres,lalibertén'estplusdeleurressort
,ilsontlechoixde
lasoumissionrampanteoudelalicenceeffrénée,leuravenirs
econfonddésormais
avecleurschaînes,lesunsvoulaientcequ'ilsontobtenu,laplu
partnevoulaient
sansdouterienetcequ'ilsdemandaientaujuste,étaitdesubir
cequ'ilsontsubi.
Nuln'oseplussemontrerpessimisteetcelam'épouvanteenc
oredavantage,rien
n'estdepireaugureparminousquedesconsignesdecegenre,
ellesprécèdent
infailliblement les catastrophes.
Ceuxquirégententnospayssontdeprofondsfrivoles,desho
mmes-enunmot-
quinevoientrienveniretdontlasuccessionseral'unedesplus
onéreusesde
l'Histoire,l'ordreetlapiperiesouseuxformentunamalgame,i
lsmultiplientles
paradoxespoursedéroberaujugementpublic,ilsenaltèrentl
esressortsetnous
promettentunesuccessiondetriomphes,ilslaissentaprèseu
xunchaosdesystème
insinuédanslesarrangementslesplusréglés.Quelleréforme
nefaudra-t-ilpas
tenterpourdémêlerunjourlesrestesdelavéritéd'aveclespro
digalitésde
l'imposture!
C'estquetantd'équivoquesontprisconsistanceetmêmeoùl
es
traditionsparurentdumeilleuraloi,qu'ilneserabientôtplusq
uedespeuplesde
faux-
monnayeurs.Lederniereffortdelapolitiqueestdeservirlesin
térêts
immédiatsenreculantleséchéances,lelongdecettevoie,san
sissuedésormais,où
l'onseporteàlarencontredel'erreur.Noussommesauquatriè
meactedela
tragédie.
POSTÉRITÉ.
C'estunequeuesansfin,dontchacunpenseêtrelatête.N'endi
sonspasdemal,ne
sachantoùcelacommence.Onenparlaitbeaucoup,maiselle
n'estplusàlamode,
lesécrivainsaffectentdelamépriseretnosartistesl'ontrayée
deleurstablettes,
l'engagementleurdéfendd'ysonger,ilsseprofessentsolidair
esdumomentqui
passeetnouslesenlouons,pourunefoisilsnesetrompentguè
re,leslivresdes
premiersvalent-oupeus'enfaut-
lesœuvresdesseconds.Leshommespolitiques
s'yréfèrentàprésentdemoinsenmoins,ilsnepérorentplussiv
olontierssur
l'aveniretjerappelleàcesujetquel'avenirestuneformeetlap
ostérité,son
contenu.
LaRenaissanceetleGrandSiècleavaientlapassiondelaposté
rité,leSiècledes
Lumièresetceluiquinousprécéda,lapassiondel'avenir,nous
sommesrevenusde
lapremièreet-selontoutesprobabilités-
delaseconde,maisparunrestede
pudeur,nousmouvonsdeplansenplans,quadriennauxouqui
nquennaux,c'estune
façond'avouernotreimpuissanceetd'exorciserl'aveniràl'ai
dedefragmentsoude
segments.Nousavonspeurdelapostérité,nouscherchonsàl
afuir,nousfuyons
devantelle,ainsiquedevantunemerdetêtes,noussommestr
oismilliardsetdemi,
nousseronsdeuxfoisplusnombreuxenl'an2000etdixfoisqu
elquesgénérations
plustard.Nulhommeraisonnablenevoudraitrenaîtreparmil
estrenteetcinq
milliardsdefourmis,quiravagerontl'œcumèneetmultipliero
ntlesdéserts,buvant
l'eaudeségoutsetl'alimentantdetoutcequ'ellesattrapent,s
erepaissantd'herbes,
deboisetd'algues,deblattes,d'araignéesetdechenilles,cro
quantleursmortsau
fonddescimetièresetvivantencircuitfermé,sij'osedire,puis
quelesdéjectionset
lesgénérationsirontsemêlerdansleursestomacs.Nouspouv
onstoujoursespérer
unemutationnouschangeantensurhommes,maisconveno
nsquecen'estpasle
chemin que nous avons pris.
POUVOIR(S).
Lesunsvousjurentqu'ilssonttrois,maisilsnelesontpaslongte
mpsetl'onabeau
lesdiviser,qu'ilsseretrouventetsefondent.Amourshonteus
es,àquoinulne
remédie,amoursfatales,oùl'Exécutifabusedesesfrères,joig
nantl'incesteaupéché
deSodomie.Lesièclen'estplusqu'unabîmeetsilefeuducieln'
ytombe,ilfaut
désespérerdelanaturehumaine.L'abusdenospouvoirscond
uitàl'impuissance,
d'affreuxmoyensl'ajournentetnousn'envivonsqueplusmis
érables:l'Exécutifse
plongeetsereplongedanslesvoluptés...lanoixvomique,lep
hosphore,les
mouchescantharides,lescharlatans,lesprêtres,voilàtoutl'a
rsenaletnouspayons
lesfraisdesonimmodestie.Encedomaineenfin,l'accordestpi
requeleresteet
nousnerespironsquelorsquelestroisfrèresseséparent,nosv
œuxs'unissenten
faveurdeleurdésunionperpétuelle.Hélas!
noussommesàCarpette,lesjuges
tremblentetdéfèrent,lesparlementsgémissent,l'Exécutifor
donneetchacundeses
mandementsestuneatrociténouvelle.Pudeur!
enquelslieuxtechercher?Un
mêmelitaccu~illelestroisfrères.Ah!
l'heureuxtempsqu'ilsfaisaientcoucheà
part !
Cequ'ilm'échapperadedire,alarmeralesmœurs,maiscomm
entpeindretoutce
quejevois?
Lavéritémescelleraitlabouche.Noussommesdansletraindu
pireet
l'onafaitsondeuiljoyeusementdureste,lamodemêmeestàla
barbarieetce
qu'onnommel'espritgénéral,letombeaudecequ'ildésigne.L
eshommesd'ordre
lechaoslesmeutetl'abuslesinspire,ilsnecroientplusàrienet
nousobligentàles
croire,lafoipousseàlaroueetnostraditionsachèventdenous
perdre.Loups,on
nousgardeetloups,onnousdévore,etquinousmange,nousp
unitdefourniràssa
table,maisleplusbeauc’estqued’iciàpeudetemps,nulneser
alemaîtreenla
maisonqu’ila,s’ilnepossèdel’univers;sansl’universentier,p
asmêmel’ombre
d’une feuille.
PRESTIGE.Silelatinn'étaitpasunelanguedeuxfois.morte,les
Français
deviendraientingouvernables,maisparbonheurilsnel'ente
ndentplus.Lemot
Prestigesignifieàpeuprèstrompe-l'œiletfaux-
semblant,ilgardacetteacception
depuisl'AntiquitéjusqueverslePremierouleSecondEmpire,
àcemomentaulieu
des'opposeràGloire,ilendevientpresquel'équivalent,et,de
nosjours,iltendà
s'ysubstituer.LaGloirefutnaguèreunattributdeDieu,Satann
'avaitdroitqu'au
Prestige,nousallonschangertoutcela,l'onvoitquel'ignoranc
eopèredesmiracles.
Celan'estpasmoinsétonnantquedejurerquelaLibyeseratta
cheauMaghreb,
ainsilesbornesdelaMéditerranéeOccidentalesereculentetl'
onprésumequ'elle
baignerademainl'Egypte.Cesdeuxénormitéssevalentetlap
remièreengendrala
seconde,onsentquedésormaistoutestpossible,l'époqueest
fertileenmerveilles,
noussommesdéjàdanslaLuneàdemeurersurTerreetnousiro
nsplusloinpar
ordonnance ou décret de la Providence.
LePrestigeestuneombre,laGloireenestlecorps,laforcea-t-
ellebesoindu
premieretlafaiblesseva-t-
elleimpunémentsecacheraprèslui?Lesfanssontpurset
quoiqu'ilsentreprennent,ilsfinirontparlesembler,laforceest
uneflammeet
cetteflammedévoreratour.Laragedecomplaireetledésird'e
nimposer
annoncentquelaforcen'estpasaulogisetquelerègnedeFœn
esteacommencé.
LebarondeFœnestenesongeait,lui,qu'àparaître,ilimmolait
àl'apparenceet
sortaitdesesaventures,lesmainsvides,c'étaitavantlalettre-
teFrançaisbaroque,
imaginéparunAgrippad'Aubigné:voilàl'espèced'homme,q
ueleClassicismefit
rentrersousterre,ilnaîtavectroissièclesderetard,levoilàpar
minous,ilétala
d'abordlaforce,qu'ilavait,pourn'avoirpointàs'enservir,puis
ilseruinapar
avarice en immolant toujours à l'apparence.
PRINCIPES.Aimerleshommesnelessauvepas,l'essentielest
delesrendre
gouvernablesetdeleurenseigneràsedéfendre,carsileMalna
îtmaintefoisdela
licence,ilnaîtaussidel'ordre:quandl'ordreestàladémesure,l
arèglechangerade
place.Lavéritén'apointdemarquesinvinciblesetc'estlaforc
equinousles
imprimeettropsouventl'erreurquilespossède.Touslesrebell
esnesontpas
aveugles,touslesaveuglesnesontpassoumis,encebasmon
deilesttoujoursrequis
desatisfairelesplusdangereux,lesautresrentrerontdansled
evoir,s'ilsnes'y
précipitent.Lapatienceoutréeaurapourfindemultiplierlese
sclaves,quicèdesur
ledroit,paraîtd'intelhgenceavecl'abus,dontiliraseplaindre.
Lesmeilleurs
gouvernantsdemanderontqu'onleurrésisteetlesassiste,no
nqu'onleurcèdeà
longueurdejournéeetnesedonnepoint.UnphilosophedelaC
hineaditquec'est
levide,quiparaîtlaraisond'êtredesbouteilles,lalibertédemê
meestlaraisondes
lois et fussent-elles réprimantes.
Lefondementdel'ordre?
Lescrimesimpunisetlesverrussansrécompense,etles
ténèbresquilesenveloppent.L'ordreabesoindel'ignorancee
tlederniereffortde
larébellionconsisteàlachanger,nonpasàladétruire.Persuad
ons-nousquela
connaissancedumalheurseratoujoursunluxedel'espritetqu
'ilestbonde
retrancherenuntempsdifficile,lescausesdudéchaînements
ontpermanenteset,
deplus,innombrables,etl'ordreestsouventlemiracledelalas
situde.L'autoriténe
s'avilitqueparlesinégalitésetcelafermelescheminsdurepe
ntirauxmaîtresdece
monde.leprivilèged'unpouvoirmoralestdetraiterleshomm
esselonleurmérite,
unautre,quandillevoudrait,nesauraitl'entreprendre,ayant
poursefonderlié
partieaveclespires.LeparadoxeestqueceuxquiferontleMal,
désirerontleBien,
enoubliantqu'onnerevientjamaisdelaterreuràl'ordrelégiti
meetquel'on
expiera l'irréparable en persévérant dans l'inavouable
PRIVILÈGES.
Vivresansprivilèges?
Autantmourir.Lesrévolutionsn'amènentd'autre
changementquedeleretireràceuxquin'osentlegarder,lesar
mesàlamain,etqui
vontparlementantaveclesrebellesaulieudelesfoudroyer.Le
retirer,maispour
quoifaire?
Pourledonneràcesrebelles,mesamis,ardentsàleflétrirauno
mdu
peuple,jevousprometsqu'ilssaurontledéfendreetl'imposer
àtous,enun
redoublementdeviolences.Héquoi?LeParadissurTerre?
Demandez-le,faquins,à
vos nourrices!
L'autoritéchangedecampetlesabuslasuiventàlatrace,l'éno
rmitédanslesabus
larendparfoisinvulnérable,quelaBastilletombe,ils'enélève
unedouzaine.Le
peupledeParisseraplusmalheureuxsousMaratquesousLoui
sXVI;Napoléon
l'écrasera,lefoulera,lesaignera;tousceuxquiparlentenson
nom,lemangentetle
mangeront:c'estuneloicommuneetdontlesapplicationsson
tinnombrables.Les
maîtresvivent,lessujetsbesognent,c'estleprécisdel'ordree
tl'ordreestle
rempart de la légalité, ce temple, mais quel en est le
saint des saints? Le privilège.
Tousnousvoulonscedontnulnesevanteetceuxquiprêchentl
erenouvellement
del'ordre,qu'espèrent-ilsetqu'auront-ilsenvue?
Leurprivilège.Lepèredefamille,
àsesmomentsperdus,querêve-t-il?
d'êtreNéron.Aquoirêvel'épousevertueuse
entouchantàlaquarantaine?
àMessalineainsiqu'àsesplaisirs.Lestêtesfument
d'horreursetdestupres,l'onsepromèneaumilieudesbourrea
uxenespérance,des
gourgandinesetdesspatalocynèdesenpuissance,pluslacer
velleaderessources,
pluselleformededésirs,quilessurmontesefaitangeetquinel
eséprouveresteun
animal.L'onditquelepouvoircorromptetl'onprétendqueseu
lslescorrompusle
cherchent,cesdeuxmaximesontletortdesimplifierl'évidenc
e:ilestdesvertus
âpresetqueleshommesdeplaisirabdiquent,lesmonstres,eu
xlesgardent,Danton
etMirabeaujouissentetprofitent,onlessuborne,ilsentretien
nentdesmaîtresses,
ilsvalentpourtantmieuxqueMaratetqueRobespierre,incorr
uptiblesàl'envi.Les
maîtreslesmoinsinhumainsontdesfaiblesses,j'aimeassez(:
athérineouCléopâtre,
cesdamesavaientplusd'humanitéqueleramasdestricoteus
es,laidesetsalesetmal
consoléesd'avoirdesmœurs.Desmœurs?
aucunefemmen'estheureused'enavoir,
disons qu'elles s'y plient et que les hommes s'y
résignent.
L'image,quel'onpeintdesgrands,nousdéveloppelessoucis
attachésàla
domination,nonlesdélicesdupouvoir,ctpourungrandlasséd
etoutechose,ilen
estvingtettrentequipersistent.C'estquelepouvoirsemblele
rocherctdontles
grandsseraientleshuîtres,cellesquilâchentprise,sontmala
des,ilestdesgrandsen
proieàlafolieetlachrhiennenepardonneguère:aussipédant
s,prêcheurset
fabulistesnemanqueront-
ilsjamaisdemonterlesexceptionsenépingleetde
changerlescasd'espèceenlieuxcommuns,celaconsolelebo
npeupleetquandle
bon peuple l'st soumis, il s'estimera très heureux en
plaignant ceux qui le régentent.
Quandtousréclamentladouceurdevivre,ellelesfuiratousett
ousilsseront
misérables,àlaréservedesméchantsqu'ilsontmisàleurtête.
Lesiècleestau
mensonge,lemensongeaucarré,leslendemainsaucube,lav
éritédanslesnuages,
maislesnuagespassentàleurtouretnospetits-
enfantsnemanquerontderevenirà
cedontnousnousdépouillâmes:rois,noblesetpontifes,loiss
olennellesetdécrets
inviolables.Lemondeseraitplusheureux,sil'onnevoulaitdan
slebienquele
possibleetfaisaitl'impossiblepourl'atteindre,lesformessau
verontleresteetqui
lesperdnesauverien,l'onserebelletropdefoispourquelesmo
tssechangentet
nonl'espritquileshabite,lequelalaressourcedenousrevenir
sousd'autres.Lafin
del'ordreestdelégitimerlasouffranceinutile,l'appuyantder
aisonsvalables,pour
que les simples souffrent et se taisent.
L'obéissanceestuneligneetsurlaquellelespointssedéplace
nt.Lesgrandsseuls
voientlaligneetsilepeuplel'avisait,ilnevoudraitplusobéir.E
nchaînerl'homme
àsaconditionprésenteetlaluifairetrouverdésirable,telestle
butquel'ordrese
proposeetcen'importelestempsetleslieux,lesnationsetlesr
égimes.Lepartage
inégalestleplusjuste,nulhommen'étantlamesuredel'humai
n,s'ilnedépasse
celledelafouleetnulnelerestant,s'ilnedemeurel'égaldesoi-
même,enjouissant
de la faveur attachée à son privilège.
L'onsentqu'ilfautunemétaphysique,noussommesauthéâtr
eetlesmachines
ronflent,ledécorchangeetlesdieuxvolentàtraverslascène,l
eshérospassentet
repassent,etM.lesouffleurjouelesprophètesinvisibles.Sans
lamétaphysique,
l'illusiontombeetl'enversdudécorparaît,lacrasseetl'infami
e,lesfardsetles
paillettes,l'insulteetlesabouchements,letrompe-
l'œilquis'érigeensystèmeet
l'impudeurenloi,l'imageduchaosenfin.Alorsaulieudeshom
mesprovidentiels,
desaigles,desfanfaresetdespalmes,c'estunegaleriedemon
stres,degrimauds,de
hiboux,deroquentins,desingesetdegodenots,deventresde
spotiquesetdequeues
aux exigences redoutables.
Lemaldusiècleestquelepeupleatropbienvulesfondements
desamisère,pour
qu'onl'ypuisserengagersanslesbrutalitéslesplusextrêmes
etlesmensongesles
plusodieux.Or,c'estàquoinousnousacheminons,lepeuplee
ntête,voué-
malgrélesapparences-
àdesmalheursrenouvelés,jusqu'àcequ'ils'abdiqueaux
mainsdesmaîtreslégitimes,lelotdel'impuissanceétantdere
cevoiretjamaisde
prétendre.Iln'estserpent,quinesemordeenfinlaqueueetno
ustouchonsau
moment où le cercle se referme.
PROBITÉ.
Elleruinetoutlemondeetquilaprêcheestl'ennemidetous:de
quois'avise-t-i1et
quileluidemande?etqueveut-
ilaufond,sicen'estrendrelamisèregénérale?La
probité,l'acierleplustranchantetlalumièrelaplusfroide,lePo
ntduJugement
quepassentleshumains,selonlafoidesPerses.Ceschoses-
là,lesfairemortest
admissible,maisautreestdelessubirhicetnunc.Remettons-
lesaulendemain,le
lendemain n'arrivera jamais et les croyants le savent et
le taisent.
Laprobité,l'auteurduprésentlivrecraintd'enparlerplusqu'il
n'estbon,ses
lecteursfermeraientl'ouvrageetlespouvoirsnemanqueraie
ntdel'interdire.Les
brigandsfontlallIoitiédel'Histoire,lespipeurs,l'autre:ilreste,
commeonvoit,
assezdeplacepourlesgensdebien,euxquinesontdelIullepar
tetjamaisàlaleur.
L'Histoireestpleinedehéroscornusetdesauveursdeballe,et
quimourraientde
rire, s'ils rcvenaient au monde, à la lecture de nos
manuels.
Sij'avaisunpetitenfant,jen'oseraisl'instruire,lefassequilep
eutausiècleoùnous
vivons!
qu'illeserine,luidonnantlechange,etqu'illuiparlegravemen
tduCiel,
oùnousnemonteronsjamais,etdelaTerre,oùnousdemeurer
ons,abusant,
abusés, machines aux mains de quels maîtres!
-Emile(aurais-
jedit),tesparentsnesongeaientqu'àceplaisir,dontilsnesonn
ent
mot,quandtulesvois,tuvinspar-
dessuslemarché,tuneleurdoispaslalumièreet
tevoici,malgrétoi-même,Oùdetoi-
mêmetuneseraispoint.Songeànepasles
imiter,n'engendrepasd'esclavesenpuissanceetnesommeil
leplus,ouvrelesyeux,
promènetesregardssurl'enferdecemondeetsauve-
toid'entrelesmorts,qui
multiplientdanslafange.L'ordremoral?
lejouetdesbrigands.Lafoi?lebouclier
desmonstres.L'amour?
lecomplémentdeschaînes,qu'ilst'imposent.Et
l'espérance?
unefolie.Petitgarçon,nerêvepasetlaisseleplaisir,leplaisirle
mène
audevoiretledevoiràl'esclavage.Feinsd'honorerleslois,que
tuviolesetn'aime
quel'argentoulapuissance,trahislesgueux,nesouffrejamai
savecceuxquel'on
dévoreetjoinslesbourreauxdetesfrères.LesDixCommande
mencs,ceuxquiles
prêchentnelessuiventguèreetceuxquilesobserventàlalettr
e,sontperdus.Ilest
abominabledesouffriretdangereuxdefairegrâce,lepirenou
soffensemoinsquela
réforme,lenéantmoinsquelalumièreetsilechaosestdansl'or
dre,l'ordreala
chargedelevalider,malgrécequ'ilenseigne.Uneidéegénéra
leestunefaçonde
marmiteetlafoi,lecouvercle,maislepotagenevautrienetceu
xquinousle
versent,méritentd'ybouillir.Desmilliardsd'humains,quelqu
esmaladesles
régissent,mortsdepuisvingtettrentesiècles,onsedémembr
epourlesimiteret
leurfoliepasseenmodèle;aunomdelatradition,lesfrénétiqu
esaurontlechamp
libre,ilspeuventnousassassineretfairedecemondeunlieupl
ussombrequela
nuit,nouspersuadantquelejourl'éclaireetqu'ilsnousaiment
tellementquetout
malinfligépareuxestunegrâce.Nesoisjamaislegobeurduser
mon,Emile,etsi
tunepeuxautrement,sermonnetonprochainetplace-
toiprèsdutambour,battant
lacaisseaumilieudessauveursenespérance,Lamas,Jésuite
s,Commissaireset
Prophètes!Venez!Venez!Amoi,petitsetgrands!
Vousserezconsolés!Aquile
tour? Chacun aura trois paires d'ailes et le hochet en
sus! -
Lepeupleestàgenouxdevantunpucelage,uncoeur,unbasm
orceaudetripe,un
peudesang,unemomieetqu'onluiparledecequ'ilnetouchep
as,n'avalepaset
n'entendpas,n'aviseetnereniflepoint,ilbâilleetsafoidémén
age...etqu'elle
déménage!avons-nousbesoind'ellepourlegouverner?
Illeparaît,hélas!Lerégir
sansl'appuidesfables?Comment?Enlerendantheureux?
Quellechimère!Un
mondeoùl'onn'auraitnifaimnisoif?
MaisLourdesseraitdépassé!Remplirces
milliardsdebouchesestau-
dessusdenosmoyens,maisqu'uneidolesaigneouse
remueetquelesdrapeauxclaquentauventdel'Histoireetnou
slesmenonsàla
mort, tous ceux que désormais nous ne pouvons plus
faire vivre.
PROFIT.
Onendisaitbeaucoupdemalaucoursdel'autresiècle,maisl'o
nn'ajamaissupar
quoileremplacer.L'AncienRégimeavaitl'honneur,c'estunen
otionpasséede
modeetqui,dureste,concernaitfortpeudegens.Nouseûmes
celledeservice,
laquelleparut,detouttemps,reçuedespauvres,lespauvress'
aidentmutuellement
pourréparerunemaison,quipenche,oupourrentrerunerécol
te,quandilfaut
fairevite,demêmepourgarderunenfant,dontlamèreesteng
ésine.Les
philosophesutopistes,croyantquelemondeestunvillageetq
ueleshabitudesnées
delavieencommunpeuvents'étendreàdespaysentiers,aur
ontimaginédeslois
fortséduisantesselonl'apparenceetquisupposentauxhuma
insuneinclinationà
cedésintéressement,quej'oseappelermécanique.Ilauraitfa
llureproduireengros
danslesvillescomptantplusd'unmilliondetêtes,lespréalabl
esquirégissentles
hameaux et dont le moindre est une confiance sans
limites.
L'honneurétantàpeuprèsmortetleservice,unechimèredela
spéculation,le
profitillégalpouracheverletout,ilnerestaquelaterreuret~fa
ceàlaterreur-la
piperieetlemensonge.Obtenirendouceurvautdeuxfoispren
dreetgagnerle
consentement,troisfois,prendreettoujoursprendredeforce
estlesystèmeleplus
onéreuxquisoitaumonde:onnevoulutpasmêmes'enaperce
voiretl'onaima
mieuxréduirelepeupleàl'impuissance,onsepersuadaqu'ell
eestlamèredes
vertus,aumoinschezlesindignesetl'onconvintdemutilerles
hommespourles
rendregouvernables.Celan'empêchanilapiperienilemenso
nge,lesquelsse
reformaientaujourlejoursurlesarrièresdeladémesuretriom
phante,onse
fortifiadanslarépressionetl'onopéradesprodigesd'incléme
nceens'épuisantàles
multiplier.Aunomdurationalisme,oninstaural'étatdefaitetp
ournes'avouer
battu, l'on refusa d'aller plus outre.
Lepérildelavigilanceérigéeensystèmeestd'altérerenfinlesr
essortsqu'elle
exerce.L'onpouvaitfusillerceuxquel'onréputaitlesplusnoirs
d'entretousles
criminels,lepeuplelesplaignaitencore,ilavaitméprisélespr
ofiteurs,lursqu'ils
étaientheureuxetqu'ilsinsultaientàsonindigence,iln'estim
apasleursbourreaux
etd'autantmoinsquelamortdescoupablesneremédiaitàsa
misère.Onavaitbeau
proscrireetfoudroyerlesmonstres,aprèslesavoirdésignésàl
avindictedespetites
gens,l'onn'avançaitd'unpasdanslacarrièreettropsouventl'
ontournaitdansle
cercle.Ledespotismen'estpointl'ordre,ledespotismen'estq
u'uneaventure,où
l'abuspassedanslesmœurs,oùl'onvégètesousladémesure,
oùleslangueurs
balancentlesalarmes,oùtoutréponddanslespréliminairese
tlespréliminaires
jamais ne finissent.
Auprèsdequoileprofitn'étaitqu'unebagatelleet,deplus,lem
eilleurmoyende
forcerautravailunpeuple,sansleréduireàlacorvée,maislesa
utels,quel'onavait
dressésàl'utopie,sefussentrenversésdanslapoussière,ené
crasantsousleurs
débrislesprêtresdel'idée.Lesprêtres,nevoulantmourir,sepr
oclamèrent
infailliblesetl'utopies'accostad'unedogmatique,leprofitde
vintunmystèreetde
l'iniquité,lepaysentiertributairedescesthèsesetleurmainti
en,lareligionde
l'État.Lepeupleseremitàboire,toutcommeavantlaRévoluti
onetlaterreurse
relâchantparunexcèsdelassitude,l'indifférenceaveclanégli
gencedoublèrent
l'œuvredelapiperieetdumensonge.Cesfameuxconquérant
sdel'espace
interplanétaire,unefoisrentrésaubercail,retrouvaientlatris
tessed'unviesans
flammeetlesmisèresd'undésordresubalterne,oùlesbouton
smanquaientetles
ficellesserompaient,oùl'achatd'unpeudesaucisseconsuma
itdesheures,oùla
lecturedesjournauxn'étaitqu'unplaidoyerenfaveurdurégi
meetqu'une
condamnationperpétuelledumondeextérieur.Leprofitnese
savaitpassi
redoutable et cette fois la souris avait accouché d'une
montagne.
PROGRÈS.
Ordreetprogrèsnelogentàlamêmeenseigne:oùlesecondpa
raît,lepremier
déménageetl'unnedureques'ildéfaitl'autre.Quiparledeles
allier,mentcomme
uneoraisonfunèbre,onlepriehumblementdedésignerunevi
ctimeetnousnous
chargeronsdelasentence.L'histoiredel'idéeremonteàpeud
egénérations,elle
naquitavecleSiècledesLumières,onprétend-
cemesembleàtort-luichercher
desancêtresenpleinMoyenAge,leMoyenAgeconcevaitlech
angementcomme
unecatastropheetpourlesHumanistesdelaRenaissance,ils
voulaientrestaurer
l'état qui l'avait précédé, non pas amorcer l'imprévu.
Dansleprogrès,ilestdeuxéléments,l'unprévisibleetl'autrei
mprévisible,le
premierfaisaitlesdélicesduSiècledesLumières,nouséprouv
onsqueleseconda
plusdeforce.Chaqueproblèmerésoluréponddansuneséried
eproblèmesà
résoudreetquineseposaientjamaisàl'homme,etlesmoyens
quenousmettonsen
œuvretirentàconséquence,sansnouspermettredenosdéro
beràleursimpératifs,
c'estcommesinoslibertésengendraientdenouvellesservitu
des.Encoreun
mouvementetleprogrèsserafatal,alorsnousentreronsdansl
'universoùrienne
sera plus à la mesure humaine et nous aurons perdu nos
raisons d'espérer.
Toutnousmèneauchaos:lestraditionsetlesnouveautés,l'op
portunismeet
l'éclectismeaussibienqueledogmatisme,labonnevolontén'
ychangerien,quant
àlabonnefoiquepeut-
elleêtreoùtoutdevientpossibleetl'hommeneseconçoit
plussoi-même?
Laforcequelesalutprends'appellel'objectivité,maisiln'enes
t
quidésespèreplusdemondeetqui,partant,rejetteraplusd'h
ommesdansl'enferde
lasubjectivitétotale.Ainsil'Histoirenouséchappeetn'ayantc
ontractél'espritde
nosmoyens,noussubironslaloiquecesmoyensnousdictent,
nousdeviendrons
lesobjetsdenosinstrumentsetlesvictimesconsentantesden
osœuvres.Leprogrès
n'est plus qu'un autel et'nous y monterons, aveugles.
PROPRIÉTÉ.
L'avoirnousdonnel'êtreetceuxquiveulentsupprimerl'avoir,
pourlibérer-selon
cequ'ilsprétendent-
l'homme,enferontl'instrumentsansdroitsàlamercides
maîtreslesplusabsolus,qu'onimagine.Ilestdespauvres,cert
es,ilenseratoujours,
l'uniqueremèdeàlapauvreté,c'estlacastrationdesmisérabl
es,unseulpays-
l'Islande-
osaleschaponneretdurantplusieurssiècles,ilygagnaden'av
oirquedes
hommesraisonnablesetlaborieux.L'histoiredel'Islandeestu
nesuccessionde
calamités,maisdanssonîleglacéeetbattuedesvents,cepeu
pleafiniparsubsister
àsonaise,alorsquel'Asieetl'Afrique,derichesqu'ellesfurent
autrefois,
s'enfoncentdanslapauvretélaplushideuse,leursgueuxmult
ipliantàperdre
haleine et leurs malades faisant souche.
L'avoiretlepouvoir,lefonddetoutesnosdémarches,ceuxqui
flétrissentle
premier,augmententlesecond,lalibertén'existepassansl'u
netl'autrela
supprime.Danslespayscapitalistes,l'avoiretlepouvoirneso
ntpasdansles
mêmesmains,nousnouslouonsdecetteséparation,elleestàl
'originedenos
libertés.Danslespayssocialistes,l'avoirestconfisquéparun
eclassedominante,
pourvuedeprivilègesabsolus.Noussavonsd'oresetdéjàque
nousnegagnonspas
auchange,lesillusionssesontdissipées,unhommesansavoir
n'aplusdedroits,
danslespayssocialistesc'estmoyennantlesprivilègesquen
ousaccédonsaux
droits, ce détour est bien long.
Leméprisdel'avoirannoncelasottiseautantquelafolie,àmoi
nsquecenesoitles
deuxensemble.L'avoirn'estjamaisméprisableentantquetel
etlesmoyensde
l'acquérirlefussent-
ils,l'onaraisonden'avoirpasbeaucoupd'estimepourles
parvenus,maisl'ondevraporterrespectàleursenfants.Cette
nuanceéchappeà
nosidéologues,carlapropriétén'estpluslevol,elleestledroit
acquisparun
commencement de permanence.
]'avouequebiendescrimesfurentcommisensonnom,nousd
emandonsàvivreet
mieuxquenossemblables,l'amourdusuperflun'inclinepasàl
'indulgence,legoût
delamollesserendlesâmesdures.Onpeutnousretrancherla
vieetmêmeilest
desheuresoùnousoffronsl'être,maisnousdisputeronsl'avoi
rendéchaînant
l'abîmeetpoursauvernosdixarpents,nousferonsledésertà
milletoisesàla
ronde:àcemoment,nouséprouvonsquenuln'adroitauxbien
squ'ilestdans
l'impuissancededéfendreetqu'ilestabuseurdufaitqu'illesp
ossède.Envérité,
nousnenoussentonspascoupablesenfacedeceuxquin'ontri
en,nousnous
battronsàmortpourgardercequenousavons,nousmaintien
dronsnosprivilèges
lefronthaut.Desavoirquel'esclavealesambitionsdumaîtres
uffitàlégitimerle
secondetluidevrafermerlesyeuxsurtoutcequeladifférence
adecruelpourune
âme sensible.
L'avoirnousdonnel'êtreetlesrichessesinvisiblessontlerefle
tdesrichessesque
nousdétenons.Unsaintpouvait-
ilnaîtreaumilieudesesclaves?est-cequ'on
imagineunsaintissud'unefamille,oùl'oncroupitdanslaconfu
siondesâgesetdes
sexesaufondd'ungaletasentrelestupre,l'agonie,lafaminee
tl'inceste?Lesgrands
spirituels,dixfoissurdouze,ontgoûtél'opulence,ilsuffitdese
remémorersaint
BernardetsaintThomasd'Aquin,saitFrançoisetsaintDomini
que,saintIgnacede
Loyola,sainteThérèsed'Avila,lalisten'estpascloseetlamajor
itédespauvres
volontaires,despauvresparélection,eurentdesbiens,unno
m,del'orgueilà
revendreetlapromessedel'honneuràleurspasattaché.Que
defacilitésetcomme
onlesenvie!Quellefigureoùpuisel'orateursacré!
Quelronflement!Quelle
altitude!Alorsquevaut,monDieu,toutcequel'onnousvante?
Iln'estqu'un
bonheurencemondeetc'estden'avoirpasbesoind'êtresauv
é,demêmequ'il
n'estici-
basqu'unseulhonneur,lequelestdenepointseperdreetvouâ
t-onpourse
tirer de ce naufrage, les autres à la catastrophe.
RACISME.
Nousn'avonstoujourspasdedéfinitionphilosophiqueduRaci
smeetjeproposela
suivante,quimeparaîtluiconveniretmêmesilaplupartdesle
cteurslajugeaient
incompréhensible,pourn'avoirpasétudiélesrudiments:leR
acismeestune
philosophie,quisubordonneralescontenusauxformesetleg
enreàl'espèce,alors
que les religions universelles nous recommandent
l'opposé.
LeRacismeestunordrecohérent,avecsespoidsetsesmesure
s,avecsesélusetses
réprouvés,sansparlerdesesdogmesetdesesmystères,ilper
metd'allierlesvertus
etlescrimes,ilpermetdegarderlesformesenosanttoutenfrei
ndre,ilfournitun
moyenlégaldediviserleshommesoùl'hommesurabonde,ilv
ajusqu'ànous
fournirunprétextelégitimeauxmeurtresdevenusinévitable
s,sesarmessontle
méprisetlafaimetlecarnage.Nullesubversionneluirésisteet
faceàlaSubersion
quimonte,ilestl'ordreabsolu,l'égaldelaNécessité,quiferare
ntrerlaSubversion
sous terre, en affamant et castrant ses prophètes et
leurs partisans.
Lemondeestpleind'hommesentrop,leresten'estquel'infailli
bleconséquencedu
surnombre,maisdecelanousrefusonsdeconvenir.Nosœuvr
esnouséchappent,
nosidéesnouséchappentetnousnenouspossédonsplus.Ave
ccela,nous
maintenonsunlotdetraditionsdevenuesabsurdesetpourles
quellesnous
sacrifionsl'intelligencedenosœuvresetlarepriseenmainde
nosidées.L'homme
aperdusonombre:l'hommeabstrait,dontilparutspiritueldes
emoquerdepuis
JosephdeMaistre,etmaintenantl'hommeenarriveàdouterd
esoncorps,car
l'hommeabstraitenfaisaitunsujetdedroits,etmaintenantce
n'estqu'unêtrede
besoin,parmidesêtresdebesoinquilejalousent.LeRacismee
stledénominateur
commundel'aveniretnousn'ypouvonsrienchanger:pendan
tquelessavants
pérorentetquelesphilosophesargumentent,leshommesont
déjàchoisid'être
inhumainsetd'enpayerlesconséquences.Noussommesinh
umainsdefaitetde
consentement,parcequenousn'avonsplusd'autreissue,ma
isceuxquinousen
blâment,refuserontd'incriminerlescausesetnousadjureron
tdeparerauxeffets.
Lefatalismeestrentrédansl'HistoireetleRacismeestl'unede
sesportes,nous
sommesdéjàtoushypothéquésetlaplupartparaissentinsolv
ables.Nousn'avons
plusdecontrepoidsreligieux,carnosreligionssontridiculeset
nosmoyens,
sublimes:aussinousrendons-
nousesclavesdesseconds,etdoutons-nousde
l'hommeenfaveurdelarace,enquoisonévidenceserenferm
edésormais.Jesens
quenousnerépondonsdenousetquenosœuvresnousgouver
nent,pendantque
nosidéessepensentellesmêmes,pournousconduireoùnous
nevoulonspasaller.
Peud'hommesviventetbeaucoupmourrontpourquecespeu
viventàleuraise,
nuln'asumieuxqueleRacismeménagerl'idéalenservantl'int
érêt,leRacismeest
lediviseurdesClasses,lesClassesn'ontpasl'éloquencequ'on
tlesRaces,lalutte
despremièressemblesdépassée,laluttedessecondesenga
gelasurviedenotre
espèce.LesRacessemblentl'œuvredel'Histoire,ellesseform
entsousnosyeux,
ellessesubstituentauxNations,commelesNationsauxMona
rchies,lefanatismey
gagnantseulàchaquecoup.Onpeutencoredevenirlemembr
ed'uneNation,mais
nonplusd'uneRace,alorsquetouspouvaientêtresujetsd'unP
rince:nous
mesurons là ce que nous perdîmes.
Carl'avenirestauRacismeettelestlesensdel'Histoire,quech
acunveuttirerà
soi,touslescheminsmenantàl'inégalité.Noussommesdépa
ssésetnotre
incohérencenouslivreauxcontenusmentaux,quelesSauva
gessaventmieux
exorciserquenousetdontnoussommespossédés,alorsquen
osmoyensnous
rendentpareilsàcesdieux,quenousnepouvonsadorerencon
séquence.Où
trouverl'absolusansquoinousironsaunéant?
Nosintellectuelsontéchoué,nous
n'endevonsplusrienattendreetcesontdesprophètesqu'ilno
usfaut,nondes
sophistesengagésdanscequilesavanceetpourlesquelsl'Es
pritn'estqu'un
prétexte.
RAISON.
-Leshommesraisonnables?MonDieu!quellemenace!
Onauraitlechaosd'abord
etlenéant,pouracheverletout.Leshommesraisonnables?
Ilsnousdemanderaient
niplusnimoinsqu'unemaisonetparfamille,alorsque,leprogr
èsaidant,chaque
familleaurasachambre.Illeurfaudraitensuiteunlotd'horreur
setquidéfient
l'imagination:del'airfrais,dusoleil,del'eaudesource,s'ilvou
splaît,dulinge,du
savon,desfruitsetdeslaitages,etdelaviandechaquejour.No
ussommestrois
milliardsetdemi,nousseronsbientôtseptetnousnenousarrê
teronsàquinze.On
nepeutfairevivrehumainementqu'unmilliardd'humainsetj
amaisdavantage,le
surplusn'auradroitqu'àlafélicitéparprocuration.Jevouscon
çois.Nouspouvons
leurdonnerlaLuneetnonleschoseslesplussimples.Leschose
slesplussimples
serontréservéesauxmaîtresdelaTerreetd'iciàtroisgénérati
ons,lesderniers
parminousàs'éclaireràlachandelleensoupantd'unvraipoiss
onderivièreetde
fruitsmûrscueillissurl'arbre,serontlespremiersd'entrelesh
umains.Cesvérités
nesemblentquetropdésolantes.Etrendrel'universplusdiffic
ilesurlechoix,
queUeaberration,l'ami,queUeimprudence!-
Quandilsuffitprésentementde
renouvelerlespromesseséternelles,quifirentlesdélicesden
ospèreset
combleraientlespeuples!-
Lesmotssontduplusgrandusage.Soumissiond'abord,
lerestevousseradonné,cerestequevousattendezdepuisvin
gtsiècles.Quandvous
l'aurez,cereste-là,vousenmesurerezlefaux.Nous-
mêmeslanguissonsaprèsce
qu'onnetoucheetqu'onenvoit.Enn'ayantgardedelâcherceq
uivousmet
pardessuslenombre,àquatrepattessurvosprivilèges,aboya
ntfermeetnous
montrantlescrocs.Jevousadmire,vousêtesraisonnables,vo
us.Nousvousles
céderons,nosrédempteurs,quitombentdehautmal,etnosp
etitessaintesnon
régléesetqueleCielvisite,noussommeslassésdeleurmagist
èreetdéçusdeleur
ministère.Accommodez-vous-en.Miséricorde!Amoi!
Cettevermine-làn'est
bonnequepourvous.DuSavon!dusavonetdesbrosses!-
Nousvouslescéderons
aussi,nosbien-
aimésprophètesmatérialistes,leurépanouissementetleur
dépassement,leurparadisounousauronsseptpiedsdehaut,
alorsquel'Etat
rentrerasousterreenconséquencedesondépérissement.Ar
rêtez!jevousprie,ce
sontlàdeshorreurs.SaintPaulenseignequenoussommestou
sdesdieuxetKarl
Marxserenfermeànouspromettredugénie.Enl'an2000,lem
ondecomptera
septmilliardsdedieuxchrétiensoudegéniesmarxistes,nous
allonséclater.
Imaginezseptmilliardsdeculschevauchésparlagrâceetpro
misàlaGloire!
Altitudo ! Le Marquis serait mort de joie.
Laraisonn'estpasàlamode.Sesadversairesdisentqu'ellene
peutrien,quandelle
marcheseule,qu'elleestunemesureetnonpaslasubstance,
etplutôtquele
mouvementqu'elleenestl'ombre,qu'ilsemblequ'ellesedépl
aceoùnousne
voyonspointcequil'ébranle,qu'elleatoujoursbesoindecequ'
ellemépriseet
qu'elleestdestinéeàretombersurelleetpoursedévorer.L'on
posequeles
rationalistesseraientlesespritsdebeaucouplesmoinsengar
de-hélas!-contrele
pouvoirmêmedeleurscontenusmentauxetlesplusvulnérab
lesàcequelaraison,
etlaplusdroite,enfermedesous-
entendus,dontl'origineseraitviscéraleetles
intentions,obscènesoubarbares.Laraisonn'estpasàlamode
etcequeles
Chrétienssavaient,lesCommunistesl'aurontdécouvert:les
peuplesraisonnables
sontingouvernables,ilsnecroientplusàl'espérance,ilsdoute
ntdel'autorité,leur
foidansl'infaillibilitédeleursmaîtresestsujetteàdeséclipses
,ilsosentselivrerà
desrapprochementsauxquelslepouvoirabsolunetrouveder
éponseetnul
bonheurparprocurationnesuffitàlescontenter,ilsveulentto
ut,toutici-baset
maintenant,ilneleurfautpasmoinsquetoutcequeleursprinc
esseréservent.
Mesure-t-onlesconséquencesd'unpareildésordre?Ah!
l'heureuxtempsqu'il
suffisait de racheter les hommes et de leur enseigner
ensuite à marcher sur la tête!
RAISON D'ETAT.
Pareilleaucœur,elleadecesraisons,quelaraisonneconnaîtp
oint,maisiln'est
d'autreressemblance,lecœurétantbannipourlesraisonsqu
el'ondevine.Voilà
tropderaisons,oùl'onvoudroitplusdelogiqueetmoinsdepro
cédés,infâmesà
vraidire.Onsaitquedansl'usageduPouvoir,ilestdesabusnat
urel,desinfractions
légitimes et des réserves téméraires, des respects
odieux et des vertus coupables.
Encebasmonde,hélas!
ceuxquinepeuventsoutenirleursdroits,lesperdent,et
ceuxquilespostulent,nelesobtiennentques'ilslesimposent.
Or,laRaisond'Etat
estàl'échelledecemonde,oùl'ordremêmeabesoindecompli
ces,etdecomplices
effroyablesetqu'ilnenommeguère,enneleurmanquantpas.
Etreinflexiblesur
l'essentielnouspermetmillevariations,quinel'apointtrouvéj
amaisilnesefixe
etfautedecesaplombs-
là,sesfondementsl'entraînent:aussilaconditionnécessaire
d'uneRaisond'Etatestlaraisontoutcourt,c'estparlasuffisant
equ'elles'en
écarte.Laraisonveutchangerlemonde,laRaisond'Etatlepre
ndcommeilest,
elles'inclinedevantsabassesseets'établitdanssonincohére
nce,ellesecouledans
safinitudeetneseséquestreàsasubjectivité,c'estdirequelet
ransitoireasafaveur
perpétuelleetqu'eUeimmoleraitl'éterniténonpasautemps,
mais-s'ilenest
besoin-
àlaminute.L'humilitétrouvesarécompenseetlaRaisond'Eta
tse
connaissantpourimparfaite,apprendtoujoursennepontifia
ntjamais,eUeasipeu
d'orgueilqu'eUes'aboucheavecleshommeslesplusvilsetqu'
elledérobeà
l'Histoirel'anatomiedesesmanœuvres.Ilrestequesansellel
eshautsfaits,quel'on
enseigneàlajeunesse,avorteraientdansl'œufoumultipliera
ientlenéant,c'estqu'il
n'estdehautsfaitssansbassesœuvres.Nouscomparonsl'his
toired'unenationavec
lecoursd'unerivière,maislesrivièresont,enprofondeur,und
oubleetnousne
sommes pas sans entrevoir qu'il a des droits sur elles.
RÉACTION.
Parmilesattributsdel'impuissance,labonnevolontéfigureav
ecéclat.L'histoirede
labonnevolontén'estqu'unenchaînementdeplatitudesetde
catastrophes,le
desseindebienfaireestunemisérableexcuseàpartirdumom
entoùl'évidencese
retourne:cequ'onneveutpasrecevoiretnepeutéluder,onl'a
urad'obligation,
afindelesubiretdanslahonte;lesdélaisquel'oncherche,neso
ntpaslesdélais
qu'on trouve, et tout ce qu'on oublie, ne nous rendra
jamais le réciproque.
Lederniereffortdelapolitiqueestd'empêcherl'inévitable.La
bonnevolonté
l'ignore et combien plus la bonne foi!
Deceuxquiveulenttropdelui,l'hommesevengeetlemenson
geestlà,lequela
plusdefondsqueleursloisderessource,leurspeinesderigueu
retleurempire
d'étendue.Labonnevolontén'amorcequeladémesure,ladé
mesureappellela
réactionetlaréaction,toujoursinévitable,estuneformequer
evêtl'espritdela
vengeance.Lemondeneselaissepasconvaincre,l'intérêtgé
néralestletumulte
affreuxdemillevoixquicherchentàseréduireausilence,labo
nnevolonté
s'épuiseradanslespréliminairesetferabientôtl'unioncontre
elle.Encorenesuffit-
il pas que le remède sauve, si trop de gens y perdent !
L'histoiredelaréactionneserajamaisécrite,leshommesdela
révolution
mourraientdehonteauvudel'imbécillitédeleurspareils,etce
uxdelaréaction
sonttropmodestespourdésabuserleursadversaires,lesuns
croientaumiracleet
mêmedenosjourslafoidanslemiracleunittoutelaGauche,le
sautresnecroient
plusàrien,saufàl'indignitédel'homme,lequelestàleursyeux
leseulprincipe
subsistant.LesintellectuelsdeGaucheressemblentauxcercl
escarrés,ces
rationalistessontdevenuslesprêtresdesidéesobscuresetco
nfuses,l'historiendira
qu'ilsaurontimmolél'espritcritiquesurl'auteldelabonnevol
onté.Pascal,danssa
grandeur, n'alla pas aussi loin, malgré son fameux «
Abêtissez-vous » ...
RÉVOLUTION.
L'ordreestlaconsolationdesdupesetlemiroirdesscélérats,t
elleestlaloidu
genre,lebutdel'ordreestdenousfaireconsentiràl'injusticeet
delarendre
inviolable. Cela posé, quel en est le remède? Voilà des
millénaires qu'on le cherche.
Quandl'ordrerègnesanspartage,onadmetl'injusticeetl'abs
olupermet
d'embesognerlemal,sansquelemalaitl'avantage,lebonusa
gequel'onfaitdu
malfaitplusdebienquelebienmême,ceparadoxen'estpasun
sophisme.Ilreste
qu'ilnousfautdespréjugés,nulordren'étantrecevablesansle
urministère,ilreste
quecespréjugésnesontpaséternels,qu'ilsbranlent,l'ordree
stmenacé,qu'ils
tombent,l'ordrelessuivradanscettechute.Ceuxquiprépare
ntlerenversementde
l'ordre,s'élèventinfailliblementcontrelespréjugésaunomd
elajustice,ilsles
censurentpourlesremplaceretlesremplacentpourlesrendr
einviolables:àchaque
révolution,l'ordreseraffermit,lespréjugéssedoublentetl'on
n'amêmeplusle
droitdelesnommer,nousenarriveronsàdémentirleurexiste
nce.Leprixdenos
lumières,levoilà.L'Histoirenousenseignequelepremierpas
dunouvelordreest
d'immolerceuxquil'ontmisenplace,quandillesjugeindignes
,etdebriserles
instruments de la subversion, quand il les sait
inavouables.
Lesrévolutionssontinutiles,l'onsauveunpeupledel'erreur,j
amaisde
l'impuissance.Lasourcedupouvoirestunemerprofondeetté
nébreuse,nulne
l'avoueetquil'oublie,lachercheralongtemps.Ceuxquerasse
mblelaterreur,la
terreurlesdisperse.Leprincipalestdesavoirtouslesressorts
del'hommeetdeles
changeràsongré,lavoilà,l'oeuvrededemain,aprèslaquelleil
neseradeplaceque
pourl'ordre,devoeuxquepoursapermanenceetdepossibleq
uesalégitimité,
dansl'universoùl'onnaîtrapersuadé,vivrasoumis,obéirajoy
euxetmourra
calme, en automate qui se juge libre et sera forcé de le
croire.
RIDICULE.
Leridiculenousfaitsubsisteràl'aiseetnuln'al'idéed'enmouri
r,lesgrandes
nationsydonnent,lespetitspeuplesybarbotent,c'estlamêlé
eoùl'onsejugeseul
etnel'estpasautantquel'onespère.Etquipeuts'avouerqu'iln
edoitrien
pouvoir?etn'étantrien,s'efforcerd'êtrequelquechose?
Plusonestmarmiteuxet
plusoncroîtenarrogance,mêmeunpaysréduitàlabesaceaur
alasouveraineté
pourconcubine,ilaurabeaumourirdefaim,qu'iln'enétalerap
asmoinsses
attributsvirils.Lemondeestàprésentuneforêtdemembreset
chaquepeupley
plantesondrapeau.LeLevant?
Pétaudière.Etl'Amériqueprétenduelatine?Un
ramasd'avortonsetquisetressentdescouronnes.L'Afrique?
Unecaverneoùl'on
fait corps avec son ombre.
CelaparledanslesconseilsetcelavoteauParlementdesNatio
ns,celatrancheet
décide,etcelavitleculàl'airaufonddesmaraisoudessables,p
ourridefièvreset
mourantdefaim.Européens,allezsolliciterlavoixdecesmag
otsetrecevezleur
blâme!
Vousn'entrezpaschezeuxouc'estauprixdecamoufletssans
nombre,eux
sedélassentparmivous,sejouantdevosfilles,quandilsneles
enlèvent.Jeris,
voyantl'Europepleined'ArabesetdeNègres,lescoloniesserv
aientaumoinsà
quelque chose, vous avez perdu la bataille de Poitiers.
Lespeuplesveulentqu'onlesflatte.Onadulaitlesprincesautr
efois,noussommes
endémocratieetMonsieurTout-le-
Mondeestàprésentmonarque-oupourledire,
aprèsLuther,HerrOmnes-
plusmisérablequejamais,roiquel'onfesse,enlui
jurantqu'ilestlemaître,moinshommequeballonetballonsou
ffléjusqu'à
rompre.Uncentdeballonss'entrechoquentetpourlescrevert
ousilsuffitd'une
épingle.Chiensquel'ondresse,oiseauxquel'onserine,boeuf
squ'onattelleet
moutonsquelesloupsdévorent,machinesquisemeuvent,o
mbresqui
s'agenouillent,larvesquiprient,fantômesquimilitent...leridi
culeestmortetla
mort seule, la mort est vivante.
SCANDALE.
Selonl'événement,toutprendfiguredescandaleetl'onn'estj
amaisàl'abridece
malheur,quelquesménagementsquel'onobserve.Leseulpr
odigeestqueleslois
subsistent,malgrél'homme,etl'hommeendépitdeseslois,c
ars'illesabomine,je
croisqu'elleslepayentderetour.L'hommeestàplaindre,mais
iln'apasàlesavoir,
toutmalheureuxqu'ilest,etnousneluidevonspaslalumière,t
outcharitablesque
nous sommes.
Lestraditionslesplusvénérables?
Scandalesamortis.Lesloislesplusaugustes?
Scandalespassésenusage.Lesrègleslesmieuxéprouvéeset
lesmaximeslesplus
solennelles?Crucifige!crucifige!
maislesscandalesprennentfin,l'ordreenserale
légataireuniversel,lelitdebraisesdevientlitderoses,lesmart
yrsserontgrasàlard,
onmeurtencoreetc'estàforcedebienvivre,l'espritfaitl'esto
macinsatiableetle
chanoine bâille, mais qu'est-ce que l'autruche auprès de
nos évêques?
Touslesscandalesnousréveillentetc'estpourquoil'ordrelesd
ésavoue.Lesvérités
nedoiventrienàceuxqu'ellesécrasent,nimêmelalumièreet
moinsencorela
clémence.L'ordreasesvéritésetlescandaleauralessiennes,
entrelesdeuxla
différencen'estpasgrosseetlessecondespassentaurangde
spremières,lefindufin
consiste à les embesogner en leur coupant les ailes.
Sil'onvoulaitamplifiercettematière,ceseraitlepluslongcha
pitre.Lesprocédés
quel'onimprouvenousmènentàlalongueauxdroitsquel'ona
pprouve.Enle
renversementdesprivilèges,lesprivilègeschangerontdepla
ceetnonpasdenature.
Lesadoucissementsquel'onsouhaite,ilfautdesrigueurspou
rlessoutenir.
Contraindreaubien,malnécessaireetl'originedemauxinno
mbrables.Dela
confusionnaîtleplusdangereuxabusetc'estàl'ordrequ'ildev
rasapersistance.
Voilà quelques exemples et le lecteur en supposera
d'autres.
SOTTISE.
ElleestlamarquedelaGrâce.Unpeuplesotvajusqu'auboutde
tousleschemins
quel'onfrayeàsamisère,ilneraisonnerajamaisetmourrasan
srépitnitrêve,tant
d'imbécillitéforcenotreadmiration,maisnousneparticularis
erons,beaucoupde
nationspouvants'yreconnaître.LaGrâceestunemystèreetle
smystèreslogeront
depréférenceendescervellescreuses,lemondeoùnousvivo
nsenest
abondammentpourvu,jamaisilnesevitplusdesottiseetmalg
rél'éclatdenos
œuvres, l'on finira par croire que les moyens ont plus
d'esprit que leurs maîtres.
Nousdevonsêtresobresounousmourronsdesoifaumilieudel
'ivresserhétorique
etdel'inflationmagique,oùnostraditionsexcellentànousra
mener,quandnous
doutonsdenousetnonpasd'elles,caduquesàl'envi,malgréla
vénération,quiles
entoureetlasoumission,quinelesressuscitepas.Nousdevon
sêtresobresounous
nerepenseronsrienettoutcequin'estrepensé,retomberasur
nous.Adecertains
moments,c'estl'observance,quinousrendcoupablesetc'est
laprofanationqui
nousabsout,nousn'avonspaschoisidevivreàcesmoments,
maisnousne
pouvonséchapperàleurimpératif,déjàcoupablesdenousys
oustraire.Lesublime
apourantipodelecharlatanisme,lessimplesnefaisantjamai
sladifférenceentreles
convictionsetlesattitudes.Nousavonsbesoind'unecatharsi
setnousne
retrouveronsl'harmoniequ'enrenonçantd'abordàcequeno
usjugeâmesadorable,
cela paraît très dur, mais tout ce que nous adorâmes a
perdu sa force.
- Mule je suis, mule je reste. - A votre aise, mon bon.
- A moi, le foin, l'avoine et Dieu par-dessus le marché! -
VouscroyezencequisemangeetvousbroutezleCiel.L'amour
deschoses
invisibles!Tirezlalangue,afinquel'Eternelyprenneplace!
Quelreposoir!Vous
êtesbeau,grand,fortetlibre,l'égaldeDieu,celavouspermetd
eservirenoubliant
vosdroitsetd'êtrepleinementsoumisàceuxquivousécorche
nt.Tirez!Peinez!
Tirez!Crevez!
Onvousrédimera,quandvousn'yserezplus.Onalechoixdehi
c
etnun.:oudejamais,etquivousparled'espéranceestunsouffl
eurdebulles.Osez!
Ruezdanslesbrancardsoumourezàlapeine!-
Mulejesuis,mulejereste.-Pauvre
animal!Ah!commejeleshais,vosmaîtres!
Voilàpourtantcequ'ilsontfaitd'un
homme.C'estd'eux,nouslesavons,d'euxseulsquelemalvie
nt,lapiperieetla
disette,ilssontlalèpredel'espèceetnouslesbrûlerons.-
Celametoucheetsivous
lesbrûlez,jelesmépriseraisansfaute,eux-
mêmesilsmel'enseignèrentetj'appris
d'euxàn'aimerquelaviolence.Quinevapasauboutdesesmo
yensn'aurajamais
l'estimed'unemule,latolérancemarquelafaiblesseetlafaibl
esseestunemarque
delaréprobationdivine.Brûlez!Brûlez!
etnoussuivonsdanslamort.Brûlez!nous
sommesàgenoux.Brûlez!Brûlez!
noustombonsenextase.Brûlez!nous
consentonsdevivre,n'importelamanière,etlesenfantsvous
bénirontàla
mamelle,lesmères,lespetits,leshumblesetlessots.Brûlez!
etvoussauvezle
monde, car le salut n'est rien, s'il ne fait décharger ceux
qui l'éprouvent! -
Carl'hommenedépasserien,maisilretrouve,enavançant,ce
qu'ilcroyaitlaisserà
vauderoute,sousd'autresnoms,quiluipermettent-
etdebonnefoi!-derecevoir
lechange.Quandcesse-t-ild'êtrebarbare?
quand,d'êtreobscène?quand,d'être
subjectif?incohérent?démesuré?pusillanime?
ettoutcelarétablitl'airoriginelde
tristesseetdefinitude.Aumoinspouvons-
nousluidonnercequ'ilavaitperdu:le
confortintellectuelauseindesvoluptés,qui-
malgrésesdiversesapplicationsjugées
très contestables - tend à l'humaniser.
Nospéchésontfaitvivretropdegens,quej'aspireàruinerpour
debon,jehaisles
médecinsplusquelamaladie,jelessoupçonnedel'entretenir
,afinde
s'impatroniseretdechercheruneraisondes'estimereux-
mêmes,autraversdu
méprisqu'ilsnousfontconcevoirpournous.Qu'onnes'ytrom
pepas!lesvrais
problèmessontthéologiques,leresten'yprévautettantquen
ouspersévéronsà
vivresurdesplans,entrelesquelsl'idéedecohérencemêmee
stimpossible,nous
nousconsumeronsàperpétuerundésordre,auseinduquelle
pireestsûretle
remède inconcevable.
Aussinepouvons-
nousremédieràrien,toutensachantlamaladieettoutenayan
t
leremède.Voilàcequirendnotreépoqueinfinimenttragiquee
tnousdémontre
quel'idéedeProvidenceestàjamaisinsoutenable.L'hommee
stlemaîtredelavie
etdelamort,nondelalibertédeconcevoirnil'étenduedesapui
ssancenilalimi
tedesoncourageintellectuel,pareilàceluidespetitsenfants,
alorsquesesmoyens
l'ontfaitirréversiblementmajeur.Nostraditionsperpétuentn
otresottiseetnous
n'osâmesnousendonnerdenouvelle,notremoralesesurvite
nnouspoussantà
mourir,innombrables,etnousn'entrevoyonsjamaisquenou
ssaignonspourelle,
quin'aplusd'autreraisond'êtreparminousquesaprésencem
êmeetnotre
empressement à nous sacrifier dans le dessein qu'elle se
perpétue.
Lasottiseagrosappétit,elledévorebeauté,richesseettalent,
voiregénieetPascal
ledémontre:ilchutduhautdesesProvincialesdanslesabîmes
d'unMémorial,qui
soutientlacomparaisonaveclesrhapsodiesdeFatima,c'estl'
aiglerampantdansla
fangeetnousexhortantàlesuivre,pourl'amourdecetteadmir
ationqu'onlui
portait,lorsqu'ilseservaitdesesailes.Leprécédentmeparaît
effroyable,l'idéede
sacrificeestl'aberrationparexcellence,maisqu'ilfautdeche
minpourenvenirà
boutetfaireentendreàl'honnêtehommecequ'ellead'inhum
ainetdestupideet
mêmed'immoral!
Sinousneparvenonsàluisubstitueruneautre,nousnous
immoleronsentassurl'auteldenosœuvresetceseralafinden
otreespèce.Voilà
dessièclesquenousnoustromponsderoute,aumoinsavions-
nousl'excusedela
bonnefoi,maisàcetteheure,noussavonsquenousnousmépr
enonsetnous
persévérons pourtant, ayant perdu la paix du cœur, en
attendant le reste.
SOUVERAINETÉ.
Lepeupleestroi,fût-cedecartes,lanationestsouveraine,fût-
cedeballe,laroyauté
despeuplesréfléchitlasouverainetédesnations,lesunsvont
nus,lesautresseront
violées.Aussilemondeest-ilpleindecouronnesetfussent-
ellesdepapier,
l'inflationestnotredénominateurcommun,nousimmolonss
url'auteldela
démesureetnousaboutissonsàmultiplierlenéant,lenéantre
stelenéant,fût-il
multipliéparl'infini,dixmillezérosnefontpasunnombre,nom
breetmesure
marcheront sur une ligne.
Mystèreglorieuxenapparenceetdouloureuxpourceuxquile
subissent,corpsde
baleineetcroixdefer,oùl'onétouffeensetenantdroitcomme
unciergeets'ille
faut,plusroidequ'unfondeurdecloche,oùl'onneparvientàse
remuer,maisoù
l'onprétendsolennellementquel'onavanceetpayedestémo
ins,pourlejurerà
ceuxquinenouscroiraientsurparole,laSouverainetéparaîtl'
espèced'agonieà
quoicentpeuplessedestinent,aulieudes'avouerleurimpuis
sance:elleneremédie
àrienetprometdelesconsolerdetout.Ilestdesfilleschaquejo
urpucelleset
chaquenuitdépucelées,lesnationsseréglerontsurleurexem
pleetceuxquiles
violent,leurlaisserontledroitdefoudroyeraumoinsceuxquil
esjugentetquiles
dénoncent.
LaSouverainetérenvoieauDécorum,elleenestlederniereffo
rtetc'estenelle
qu'ilseconsumeàrépondre,ilenprendcentfoislecheminetre
stecourtau
momentdel'atteindre,ilparaîtunSisyphefrappéd'impuissa
nce,elleéchappeàses
mainsetdescenddansl'abîme,ilremonteracerochercentfois
etmille.Pour
l'amourd'elle,ilpayevingtministres,cinquanteambassadeu
rs,centgénéraux:les
premiersserontcorrompus,lessecondsruineuxetlesdernier
s,surnuméraires,plus
corrompustoujours,toujoursplusruineux.Pourl'amourd'elle
,ilentretient
plusieursacadémies,avecl'espoirdefairenaîtreunbeaumati
nlesécrivainsetles
artistes,lessavantsetlesphilosophes,quimanquantautable
au,dontilredorerale
cadre,ilestpersuadéqu'enpipanttouslesdés,ilvaincralehas
ardetquelegénie
s'obtientdelasorte.Pourl'amourd'elleenfin,lespromotionsd
'universitairesse
succèdentetlesdiplômesvontpleuvantsurunemerdetêtes,l
epayss'emplit
commeparenchantementdeplusieursmilliersdedocteursàl
acervellecreuseet
dontlesprétentionss'enflentàmesure,maisqu'undesprince
ssoitmaladeetl'on
n'irapaslesmander,onlaisseratomberlemasqueetl'onirasol
licitertrès
humblementundecesmédecinsqu'ondésespèredeformer;
qu'ilfaillepercerune
voie,bâtirunarsenal,aménagerleseauxd'unerivièreetl'onn
ecommettrales
aigles,couvésparlanationsouveraine,àcettetâche.L'onn'in
sisteraitplussurces
misères,sitantdepeuplesneserendaientpasinsupportables
etnenousrebattaient
aujourlajournéelesoreillesdeleurméritesanssecond,cespla
idoyers,quin'en
finissentpas,exercentnotrepatienceetcommenousjugeons
surpièces,nous
attendons les œuvres.
Chacunestmaîtreensamaison.Voilàquimeparaîtfortbien,m
aisàiachargequ'il
lepuisseetsi,paraventure,iln'alesmoyensdesesdroits,jeme
demandeceque
sesdroitsvalent?
LaSouverainetédespeuplessansmoyensmeremémoreunp
eula
dignitédespauvres:l'onparleauxpauvresdeleurdignité,pou
rqu'ilschérissent
leurmisèreetqu'ilssoientvains,vainsdunéant,dontilestimp
ossiblequ'onles
tireetdanslequelleursprésomptionsmultiplientavecleursvi
ces.Nulnepeut
empêcherunhommed'êtreunsaintetmêmes'ilestpauvre,n
ulnepeutempêcher
unpeupled'êtrevertueuxetmêmes'ilestdestituéderessourc
es.L'espritnational
n'apasgrand-
choseàdémêleraveclesvertusd'unenation,leNationalisme
esttrop
souventunevaccinedecesqualitésnéesdusilenceetnourrie
sdanslasolitude,que
sesadeptesvéhémentsn'irontplusacquérir,levernisdelaSo
uverainetélesen
consolera toujours. Qu'ils sachent que les consolations
sont prêtes.
STRUCTURE.
Laréflexiond'HenriIV,selonlaquelleParisvalaitunemesse,a
urajetéles
fondementsdelaphilosophiestructuraliste.EncorequelesFr
ançaisàcetteheure,
pratiquenttroisreligions,àsavoirlanécrolâtrie,l'astrolâtriee
tlazoolâtrie,etque
lesneufdixièmesignorentjusqu'auxrudimentsdelathéologi
echrétienne,ne
faisantpasladifférenceentrelaMaternitéVirginaleetlaConc
eptionImmaculée,il
est bien assuré qu'ils restent Catholiques par une espèce
d'habitude acquise.
Aucommencementétaitlescandaleetlesapprochesdelafins
ontàlamécanique,
c'estuneloidugenreetc'estalorsquelastructureparaîtdans,
saforce.Lesdieux
peuventmouriretlesdieuxnes'enpriventpas,lesarmaturesd
elafoisubsistent
tellesquelles,lamécaniquetourneàlafaçond'unmoulinàpriè
res,rienn'est
changéselonlesapparenceset,nonobstant,toutacessédevi
vre.PareilàceVeau
d'Or,toujourssimalcompris,lesystèmeestdebout,etcepend
ant,laLettrel'asi
bienrongé,quel'Espritn'auraqu'àsouffler,pourqu'iltombee
npoussière.
L'indifférence,qu'onaffiche,nenouspréserveradesconséqu
ences,unpeuple,dont
lesdieuxsontmorts,abeausepiquerdetiédeur,ilneseconçoit
plussoi-même,il
enarriveàneplusdiscernersesintérêts.L'Europeentièreene
stàcerégime,ellea
misvingtansànepass'unir,elleenesttoujoursauprélude,hall
ucinéepar
l'équivoqueetpossédéeparlastructure,aumomentoùl'Eglis
e,lajugeantperdue,
passe aux Barbares et prend contre l'Europe le parti des
Africains et des Asiatiques.
L'Europeamanquédeprophètes,elleeutdeshommesprovid
entiels,funestesà
l'envi,tous-commeparhasard-
élevésdanslafoiromaineetquisavaientbaiserun
crucifix,enperdantunempire,ouselivrerauxexercicesspiritu
elsdesJésuites,en
ouvrantàl'Asielesroutesdel'invasionfuture.Aquisetientaug
rosdel'arbre,
permis de se tromper au jour le jour et de laisser porter
la hache à la racine.
Lesconsolationsdel'impuissanceferontregrettersouventce
quelePouvoira
d'abus,lemoinsilsortdutrop,leplusn'émanequedujusteetla
subversionest
condamnéeaumariagedel'impuissanceetdeladémesure.D
ansses
commencements,ellenousdépayseetnousamuse,ilsepeut
qu'ellenousentraîne,
lorsqu'ilarrivequ'elleseproposeuneréforme,maisiln'estpas
danssanaturedese
limiter,ellerenfermetropdefrénétiques,sansparlerdesprov
ocateursdontl'ordre
lafarcit,elleestlaproiedumouvementqu'eUeavaitdéchaîné
etquisecontinue
parlavitesseacquise,lerefusdemarcherdelaplupartengend
reuneruptureetla
ruptureprécipiteral'excèsoùlaminoritéseporte,enrendantl
aréactionpossibleet
la subversion problématique.
SUBVERSION.C'estuneantiquité,quichercheàseplacerpar
milesjeunesdetout
sexe.Elleparaîtaumomentdelapuberté,tousleshabitsvontà
sataille,elleena
millederechange,sagarde-
robenesedésemplitjamais,ellesecouledanslesvides
derencontreentenantàpeuprèsn'importequellangageetl'o
rdrelaconnaît,
depuis que l'ordre existe. Est-il besoin de dire qu'il aura
le dernier mot?
Aquinedoitrienobtenir,ilestpermisdevouloirl'impossibleetl
'impossibleestle
climatdelasubversion,l'humanitéleveutdetroisàquatrefois
parsiècleetne
l'obtientjamais,ellesecasseàlanécessitépourrentrerinfailli
blementdansle
devoir,latêtebasse,etpaverlescheminsdel'ordretriomphan
t.Laguerreestle
moyenparexcellence,maisilestdevenuplusruineuxqueledé
sordreetl'heure
n'estpaséloignéequenosbonsmaîtresironts'aviserdenouve
auxstratagèmes.
Commentveniràboutdelasubversionensauvantl'immeuble
etlesmeubles?
Notrefuturdépenddelaréponse.Carl'ordreabesoindeproph
ètes,quandilest
menacé, jamais où les prophètes le menacent: pour le
moment, seul le chaos en a.
Lesconsolationsdel'impuissanceferontregrettersouventce
quelePouvoira
d'abus,lemoinsilsortdutrop,leplusn'émanequedujusteetla
subversionest
condamnéeaumariagedel'impuissanceetdeladémesure.D
ansses
commencements,ellenousdépayseetnousamuse,ilsepeut
qu'ellenousentraîne,
lorsqu'ilarrivequ'elleseproposeuneréforme,maisiln'estpas
danssanaturedese
limiter,ellerenfermetropdefrénétiques,sansparIerdesprov
ocateursdontl'ordre
lafarcit,elleestlaproiedumouvementqu'elleavaitdéchaîné
etquisecontinuepar
lavitesseacquise,lerefusdemarcherdelaplupartengendreu
neruptureetla
ruptureprécipiteral'excèsoùlaminoritéseporte,enrendantl
aréactionpossibleet
la subversion problématique.
THÈSE.
Elles'opposeàl'antithèse,maisentréeenreligion,elles'oppo
seàl'hypothèse.
Quelleestlathèsedel'Eglise?
AutempsduSyllabus,lenonceàParisplaisantasur
lamatière:-
IlfautbrûlerlesJuifs,voilàlathèse,etl'hypothèseestquelenon
ceva
souperchezM.deRothschild.L'ondittoujourslavérité,maisil
estpeud'oreilles
pourl'entendre,etpourlavoiriln'estpasassezd'yeux,lorsqu'
ellesedécouvre.
L'Eglisen'ajamaisvomiceuxquibrûlaientlesJuifsetl'onn'ace
ssédechanterdes
messesenl'honneurdeleursderniersbourreauxendate,enfi
nlathèsen'apas
varié,lesJuifsrestentdesmortscivils,leurprésenceàJérusale
mestlescandaledes
scandales,l'onaimeraitencoremieuxl'Europeauxmainsdes
Russesousousla
bottedesChinois.LesRussesetlesChinoisl'ontfortbiencomp
ris,l'Egliseest
tombéedansletraquenard,elleatrouvéplusruséqu'elle,une
moitiédeses
docteursvoudraientchangerdethèseetcommeunemoitiéré
sistent,nousfinirons
paravoirdeuxÉglises:l'Eglisedelathèserestéethèseetcellee
nréputationd'êtrela
Contre-
Eglise,avecsonhypothèsedevenuelathèsemême.L'onvoitc
equenous
coûtentlesidéesmystiques.Lejourquenousauronsdeuxpap
es,nousauronsdeux
collègesavecdeuxfoisplusd'éminences,ledoubledelégats,
denonces,de
camériersetdeprotonotaires,deregistrateursetdesoldatsp
apalins,maissileCiel
nousenaccordetrois,àRome,enAvignonetversJérusalem,le
sfraisde
l'explorationlunairesemblerontmodiquesetlesfidèles,men
acésdetroiscôtés,ne
saurontplusauquelentendre.Encejourdecolère,lesCatholiq
uesseront
lunatiquesetpourseretrouver,ilsaurontplusieurstêtesdere
change,iln'estquela
premièrequileurcoûteetl'ayantdéposée,ilsn'enserontquep
lusàl'aise,elles
s'ajusterontàmiracleàleurcoletlemystèredelaTrinitén'aura
plusdesecrets,
dont ils ne se rendront participants.
TIERS-MONDE.
FaceauTiers-
Monde,nousrêvonsdeboutetjemepersuadequ'iln'estpassa
ns
l'avoirdiscerné.Nousl'emportonssurluisoustouslesrapport
sàlafois,les
hommesduTiers-
Mondesouhaitentdenousressemblerbienplusqu'ilsne
l'avouentetlorsqu'ilsfeignentd'opposerànotreprétenduea
bsencedespiritualité
leurstraditionsquiétistes,oùrègneentreletemporeletlespiri
tueluneconfusion
propiceàl'équivoque,ilsmententetnousmentent.Ilsonttous
nosdéfauts,mais
commeilssontpluspauvresetplusfaibles,nousleurattribuon
sdesqualités
surnuméraires,ilsnesesavaientpassiméritantsetvuquelem
ensongeneleur
coûterien,ilsjouentlejeu:lesvoilàdémocrates,lesvoilàratio
nalistesetlesvoilà
socialistes,encorequ'ilssoientféodauxetthéocratesetracist
es.Ledondela
véracitérestantlemonopoledel'Europeetcedepuissoninve
ntionparles
Puritains,qui,lespremiers,s'enavisèrentvoilàpeudesiècles,
lespeuplesduTiers-
Monde-oùl'onatoujoursmenticommeonrespirait-
réclamentnotreconfiance
encensurantnotreespritd'examen:nousdevons,enunmot,l
escroiresurparoleet
mêmes'ilssecontredisentaujourlajournée,l'incohérencefai
tpartiedeleurs
traditionsetnousdevonstropderespectàcesdernièrespourd
émêlercequ'elles
ont d'absurde.
Aussifermons-nousméthodiquementlesyeuxconsidérons-
nousl'évidencequepar
letruchementdeceslunettesdéformantes,quenousfourniss
entlesintéressés,et
parcequenousl'emportonssureuxsoustouslesrapportsàlaf
ois,nousavons
hontedenoussavoirmieuxnantisetvoulonsréparercequeno
usappelonsune
injustice.Nosfemmessontincomparablementplusbelles?
etnosathlètes
infinimentplusvigoureux?
nosintellectuelsplusdésintéressés?nosspirituelsplus
œcuméniques?
Lemoyendenousfairepardonnercesinsolences?
etcommesice
n'étaitpasassez,nouspossédonslesterreslesplusrichesetso
uslecielleplus
clément.Ilnenousresteraqu'àdescendreenEnferpourexpier
cesavantagesetsi-
parunedivineimprudencenousinstruisonsleshommesduTi
ers-Mondeetleur
communiquonslefruitdenosvertus,outreceluidenostravau
x,ilestbienassuré
quenospetits-
neveuxn'enremonterontguèreetqu'onlespuniradenousav
oireus
pour ancêtres.
Or,nousn'avonspasd'obligationsàl'endroitduTiersMonde,s
onimpuissanceet
samisèrenesontpasnotreœuvre,carsinospèresl'ontcolonis
é,c'estparcequ'il
futimpuissanttoujoursetmisérable,àdetrèsraresexception
sprès.Lesvaincusne
sontpasvaincusàcausedeleurinnocence,lesvainqueursnes
ontpasvainqueursà
raisondeleurbarbarie.Aulieudenouspenchersurd'autreset
deleurfournir,avec
lesmoyensdenouscombattre,unprétexteànousabhorrer,fo
rtifions-nouspour
gardernosrestes:unpeupleestaussifaitdecequ'ila,s'ill'abdi
quait,ilseraitmoins
etnousnepouvonsjamaisséparerl'avoirdel'être,iln'estplust
empsdesouhaiter
l'avènementdel'impossiblenidechangerlafacedecemonde
,lemonderestera
l'enferdesnationsbattuesetdesmajoritésesclaves,leseulde
voirconsisteàn'y
tomber.Laliquidationpréludesousnosyeuxetcependantque
parcentainesde
milliers,lesEuropéensquittentleTiers-
Monde,c'estpasmillionsqueleshommes
duTiers-Mondes'établissentenEurope,l'Europequi-
perdantsescolonies-est
danssontiersorientaltraitéeencolonieetdanssesdeuxtierse
nprotectorat,
l'Europequi,deouneplus,nefaisantpluslaguerre,remetenca
useseslimiteset
sedéchiresouslesyeuxd'ununivers,qu'elleavaitlesmoyens
deconquériretdont
ses folies la feront la proie.
L'humanitén'existepasencore,maisnous,nouspouvonsdis
paraître,avantque
cetteidée-
làprenneconsistanceetnousnesavonstoujourspascombien
de
générationsnousenséparent,elleestplusloindenousquelap
lanèteMars.Nous
sommesaumomentdenousdissoudreetnousnousimmolon
ssurl'auteldesidées,
prisd'uneespècedevertigeetconfondantl'absurdeetl'absol
u.Laroutedela
démesureestdésormaisouverteauseind'uncontinentréduit
àl'ombredecequ'il
parutnaguèreetdontLeibnitzsouhaitaitsurmonterlescontra
dictions-mortelles
désormais,qu'onselepersuade-
enleurassignantunemêmetâche:celledese
chercherunadversairehorsd'Europeetdes'unir,envuedelec
ombattre.Carl'on
seposeens'opposantetsil'EuropenesefaitcontreX,l'Europe
neseferapas,pis,
elleirasedissolvantencherchantàsemaintenir,entantqu'Eu
ropedesPatries,
miseauserviceduTiers-
Monde.Cesontlàtropdeparadoxesetquis'annulent
mutuellement,aupréjudicedetousceuxquilesprofessent,le
Tiers-Mondeestun
alibi pour empêcher l'Europe d'aboutir à son prélude
même.
Ets'ilfallaituneconclusionàcedébat,ondiraitquenousn'avo
nsplusledroit
d'ajouteraudésordre,àseulefinderépareruneinjustice.L'ord
reneseconçoitsans
l'inégalité,lapolitiquelaplusadmirableestcellequiserèglesu
rlamajestédela
natureetnonsurlesélansducœur,l'Histoirenousenseignequ
elesbienfaitssont
parfoisdescrimesetqu'onn'estjamaispunid'êtreindifférent.
Ilfautpartantquele
Tiers-
Monderestecequ'ilest,carilyvadenotresurvivanceetsitousl
espays
s'industrialisaient,ceseraitlechaos,avecpourseulremède,u
ndespotisme
simplificateuràlamesuredenosparadoxes.Cedétailéchapp
aitàlasagacitédenos
sauveursàladouzaine,maisqu'est-
cequineleuréchappepasetquandparûmes-
nousmieuxpromenésparlesidéologuesenmaldeprétexte?
CarleMessianismeest
laconfusiondutemporeletduspirituelauprofitd'undésordre,
maisdansun
œcumèneoùlesmoyensontdéjàtropdeforce,l'ordreestlaco
nditionnécessaire
dusalut,etrêverd'unsalutquiseraithorsdel'ordre,lerefusdet
rouvercequel'on
cherche.Or,laleçonsuprêmedecinquantesièclesestquel'on
netranscendepoint
l'Histoire,etsourdsàl'avertissementdenosannales,nousno
usflattonsd'organiser
niplusnimoinsquelemiracle,lastatistiqueetlamystiqueontp
assécheznous
alliance et la dialectique leur a servi de truchement.
TOLÉRANCE.
Latoléranceestunemaladiehonteuse,quifrappelesvieillard
sdepréférence,car
l'impuissanceetlafrigiditésemblentsesconditionsnécessair
es.Lafoisincèreest
uneérectionpermanenteetrienn'égalenotresensibilité,qua
ndnousavonsla
Grâce.Plaignonsleshommes,quelatoléranceafflige,ilsneco
nnaissentpasle
bonheurdesfidèles,cesontlestièdesqueleCielvomit,ilsnesa
urontjamaisàquel
degrélesjustescausesnousenflammentetcommenousbrûl
onsdeviolernosfrères
en esprit, afin de les gagner à Dieu!
L'histoiredelatoléranceestcelled'uneprostitution.Lespartis
faiblesouvaincusse
fourrentdanssesjupesetl'ordrenevoulantlessouleveràtousl
escoups,fermeles
yeuxsurcesabouchements,suivisd'attouchements.Latolér
anceetsavermine
coulentainsidesjourspaisibles,l'exempledespremiersChrét
iensl'atteste,ils
furentcettemaladiepédiculairedontmourutl'Empireetquel
quesempereurs
ayant,parmégarde,écrasédixpoux,onlesmultipliaparmille
pourlesbesoinsde
lacause,onsupposadesmartyrsincroyablesetqueleridicule
àuraittués,s'ils
fussentnésencebasmondepourêtretraitésdelasorte.Onaju
squ'àcesderniers
tempshonoréleurmémoireetl'onn'acessédeseréclamerdel
eursmérites,alors
qu'onleurdonnaitdessuccesseursaussiréelsqueleursbourr
eaux,lesbourreauxles
Chrétiensl'étantdevenus.Etquelsbourreaux!
L'Histoireleurréservelapremière
place,leMalsouseuxaprisunedimensionsurnuméraireetc'e
stuntitrequine
périra jamais.
Al'égarddelatolérance,onsaitencorecequ'ilenadvint,elleai
tplusieurssièclesà
mouriretplusieurssièclesàrenaÎtre.Signedestemps,lesChr
étienss'enréclament
etnouslesvoyonsl'œilenlarmesetlavoixtremblante,célébre
rsesappas,naguère
dédaignés.Quelchangementetqued'épreuvesilamorce!
Querestera-t-ildela
jeunesse éternelle de l'Eglise et de la satyriasis de ses
inquisiteurs?
TORTURE.
Lecomplémentdelajustice.Onl'avaitabolieàsondetrompe,
maiselleest
revenueentapinois,elles'estcouléedansnoshabitudes,elle
figureenbonneplace
etchaquejourtravailleàsonavancement,elleseportecomm
euncharme,onla
sentait de loin, on aurait dit quelque nuage, le nuage a
crevé.
Tendresaveux!
Pourvouslanatureagémi,lesoscraqué,lachairlanguidansles
alarmes,lesbourreauxmêmeperdulesommeil,ministresdel
aProvidence.Ah!
quedesoins,depeinesetdeveilles!
Netardezplus,sollicitezl'imaginationsi
l'évidencemanqueàvoslumières,enunmot,avouezn'import
equoi,pourvu
d'avouerquelquechose.0mesamis!
lavéritén'estqu'undélire,selonqu'onlejuge
àpropos:allezvousprolongersapermanence?
L'onvousdemandeseulement
d'appuyerceuxquilaruinent,enêtes-
vouslesdéfenseursassermentés?Vous
l'aimez,endépitdeladouleur,etvoussouffrezpourelle?
Lesplaisantsfous!La
vériténevautpasl'onced'unechairquisaigne.Queprétendez
-vousimposeràla
justiceetdequoisommerl'ordre?
Ilneleurfautquedescoupables.Vousrefuserez-
vousàl'être?
Unpas,degrâce,unpas,lepremiervouslibèreetlesecondvou
s
sanctifie.Nousvousaimons,trèschers,etnoussupplionsdev
ousaimeraussi,vous
etnonpointlavérité,cecarrefourd'amphigouris,cetissudepr
éventionsetce
chaosenmouvement,aimons-
nous,s'ilvousplaît,lesunslesautres,nous
cherchonsàvousépargner,nousnevoulonspasvotremortet
quandvousnous
bravez,vousnouspeinezetvousnousaffligezetvousnousexc
édez,noussouffrons
plusquevousàl'heureoùnousvoustorturons,c'estvousquino
usviolentezet
c'estbienmalgrénousquenousvousmettonsausupplice.Ah!
pensezànos
femmes!pensezànosenfants!
ilsneméritentcesfureurs,àquoivousnousportez.
Quellesentraillesavez-vous?
sivousnevouslaissezfléchir,lemoyenquel'onvous
épargne?
Souvenez-
vousdeMolinos:ilfitlabêteetgardalesilencecommeunange,
on
l'accusademillestupresàl'enviridicules,tantilsétaienténor
mes,aumilieude
l'égliseoùsiégeaitl'Inquisitionetdevantlepeupleassemblé.
C'estqu'ilfallaitjeter
lediscréditsurl'idéeautraversdel'homme,l'hommeétaitl'in
nocencemême,
l'idée-leQuiétismeenl'occurrence-
étaitcontraireàl'enseignementdelareligion
tridentine.OnprévintMolinosques'ilsedéfendait,ilseraitbrûl
ésansmiséricorde,
maisques'ilavalaitsalangue,ilmourraitenprisondesamortn
aturelle,etce
n'étaitpaslepremiervenuqueMolinos,ildirigeaitlesgrands,l
epapeétaitdeses
amis,ils'enfallutdepeuqu'ilnereçûtlapourpre.Voilàl'exempl
eàméditeretle
modèleàsuivre!
L'ordrechéritlesMolinosetnousenvoyonsunefoule,nos
tribunauxlescomptentpardouzaines,laMoscovienelesdéno
mbrepas,lesprocès
deMoscounefurentqu'autantdeprocèsdeRomeetMolinosy
devintlégion.
L'Eglisequedemande-t-elleauxJuifs?
DeseréglersurMolinos,n'importel'heure,
lepaysouleprétexte:cepeupleimmondes'yrefuse,onlerôtit,
ilpersisteànier,il
plaide,onlerôtit,ilsèmelarébellion,ilsesoulève,onlerôtit,YIp
end,assomme
etgrilleceuxquiledévorent,lesrôtisseurslesvoilàbiengênés
etl'ordrese
renverse, demain l'Eglise fournira les Molinos.
Maisrevenonsàlatorture.Labonnevieillealesfaveursdel'ord
re,ilestaprèsson
lit,levoilàquis'empresse,illuifaitdesbouillons,ilguidesespa
srenaissants,le
mondelesadmire,leslouangeurslescomptentetlesvantent.
Pourunemontre,
qu'iln'apointvolée,troisargousinsdépècentunpauvrehom
meetmarchentle
fronthaut,laveuveseconsumeàlevenger,l'affairetraîneetl'a
ppareildelajustice
sereculeàmesure,aprèsmillemanœuvrescelaperce,lesfeui
lleslerévèlent,la
rumeurs'enfle,lestroisbourreauxn'épuisentlaclémencedel
eursjuges,lesvoilà
purs,lavésdetoutreproche,l'ordreappuyantl'abus,sansqu'
unevoixs'élève.
Heureux Calas! Mais Voltaire est bien mort.
TRADITIONS.
Toujoursprostituées,viergesàleurnaissanceetgourgandine
sauberceau.Hou!
quelexemplepournosfilles!
Filles,baissezlesyeux,lestraditionspassent!Quelles
prêtressesdel'amour!Egalera-t-onjamaisleurscience?
Onleurfaitdirejusqu'à
l'ineffable,dontellesnerougissentpas,touslesmensongesp
oussentsousleursailes
etprennentleurvolée,yrevenantquandbonleursemble.Afor
cedementir,les
voilàdanslafange,maisl'ons'épuiseàlenier,sansleurpermet
tred'ensortir:on
verrait,pourlecoup,qu'elless'ymeuventetbarbotent.Aupis
aller,onparlerade
cygnes,quandl'œil-malgrénosadjurations-
dénombrelescanardspeuplantla
solitude.
Quilesévoque,enflelavoixetserrelamâchoire,l'œilfixeetlan
arineouverte,sa
maintientJupiterparl'endroitleplusmâle,enfinc'estletaurea
uparmiles
hommes,àl'égaldesroisd'Assyrie,maisnous,nousgardonsl
esilence,silenceoù
passent moins les anges que les aigles, puis les
corneilles et les buses.
Plusnousallonsetpluslestraditionsfourbent.Pouvaient-
elleprévoir,!es
malheureuses,àquoilemondes'achemine?
Loindenousappuyer,ellesoffusquent
lalumièreetleurfidèlevitdanslesalarmes,lesiècleluiparaîtl'
annonceduchaos.
Leprogrèsdansleschosesn'apasaffectélesbesoinséternels
del'hommeetces
besoinsn'ontjamaisétéraisonnables:l'hommeestdonné,de
puisdesmillénaires,
unefoispourtoutes,leschangementsdesensibilitén'agitero
ntquelasurfacedela
mer,lefonddecettemernevariera,quoiqu'ilarrive.Ilfautàl'ho
mme.unPère
dansleCiel,plusuneMèretoujoursvierge,lepremiervenun'e
nexigerapasmoins
etnousdevonslesatisfairesurl'article,iln'estdetraditionplus
solideniplus
répanduequecelle-
là,beaucoupheureusementsebornerontàréclamerledroit
d'aînesse,maisilenestquiveulentêtreFilsuniques..commen
trépondreàde
semblables exigences?
TRAHISON.
-
Onasurprislabonnefoidenoshéros,vaincus,maisglorieux.N
onpasvaincus:
trahis!Trahis,voilàlemot!Quel'onégorgelesfauteurs!-
Oùleschercher?-Oùles
chercher?
Ilsuffitqu'onlestrouve.Allonslesquérirdecepasetnousnous
vengeronssureux.Commentlesreconnaître?-Comment?
Ilsontl'airfaux,les
cheveuxnoirsourouxetleteintblême,labouchetorveetlesye
uxlouches,ledos
voûté,lesdoigtscrochus,deplusilsmêlentlapenauderieàl'in
solence,ilssont
couards,ilssontaudacieux,ilsaimentlemalpourlemalenéta
ntcorruptibles,ils
tremblentfaceàlalumière,ennelaissantdelabraver.Avecun
airpareil,ilssont
perdusaumoindregesteetnulaumondenes'ylaisseprendre.
Monsieur,vous
raisonnez!
Lafouleselesdépeintdelasorteetnousluiservironsunplatde
sa
façon.Untelabienl'airtraître,ilfautdoncqu'illesoit,illesera,je
vousl'affirme,
etnousl'obligeronsàsecondernosvues.Lesmortscrientveng
eanceetnousleur
devonsunexemple!-
Nousdemandonsuntraîtredeservice:qu'ilseprésentesans
tarder! -
L'ordreabesoindegensquiletrahissent,etdeuxfoiss'ilestmal
heureux.Quand
onnecherchepasuntraître,lafoulelesinventeetleshabilesla
préviennent,ilsont
quelqueparjuresouslamainoumêmequelquefou,dontilsém
euventlesressorts.
Lepeupleledéchireoulajusticelecondamne,l'ordreestsauvé
poursauverles
habiles qu'il engraisse, et le pays mangé.
Necriezjamaisàlatrahison,mesbonsamis,vousyperdezsan
sfaute,mais
demandezuneréformeimmédiateaulieudechercheruncou
pable,vosmaîtres
ferontlagrimaceetpourvousc'estlemeilleursigne.Otez-
vous,mesamis,lesJudas
delatêteetpendezceuxquivousenparlent,vousn'avezd'aut
resadversairesque
vosprinces.Nuln'esttenudeservirquiletrompeetquandlede
voirvousabaisse,
l'honneur donne les mains à la révolte.
TRAVAIL.
Ilestenlamatièredeuxécoles:l'uneprétendqueletravailc'est
l'esclavageetl'autre
jureavecemportementquec'estlaliberté.Lemoyend'accord
ercesthèses?L'ordre
aimequel'ondéraisonne,l'ordreabesoinduvague,maisàlaju
steplace,lajuste
placelavoilà.Messieurs,netouchezpasàl'ordre,vousaurezb
eaulesecouer,il
vouséchinera,sivousrestezdesbrutes,etnul,vousdis-
je,neferadevousdes
hommes.Lemondequ'est-ce?
Unergastuleimmense,uneforêtdemains,unchaos
derouages,etcelaparledesesdroits.Quesilesmortelssemêl
aientderéfléchir,ils
nevoudraientpasvivreetl'ordrenesouhaitepointqu'ilsmeur
ent,illeuraccorde
demourirpourlui,n'importelafaçon,pourvuqu'ilendécide.A
prèsles
révolutions,l'onadoublebesogneetl'ordreraffermisevenge
enforçantles
rebelles à rentrer dans le devoir, mais il est vrai que les
prétextes changent.
L'esprit?
ilvientdepréférenceàceuxquinetravaillentpas.Ladignitéde
l'homme?
elleestenl'exercicedesesfacultéspensanteset,j'oubliai,ses
revenus.Les
philosophesetlessaints,dixfoissurdouzenaquirentdefamill
esàleuraise,ilsen
tirèrentdesimpressionsqueleurmodèlenousatteste,lecalm
e,l'assuranceetla
solidité,quejamaispauvren'imagineetfût-
ilmerveilleusementdoué.Pascal,issude
gueuxfarouches,pareilsàceuxdeLaBruyère,fûtmortenfant
ets'ilavaitpuvivre,
quelsprivilègeseût-ilallégués,quelsdroitsetquelsmoyens?
etc'estdesmoyensque
toutpart:lesdroits,lesprivilègesetlaGrâce.LaGrâceestlerefl
etdel'ordans
l'absolu.Nousretombonssurlederrièreetcen'endéplaiseàM
ontaigne,leCiel
mêmeestunculimmenseetnousnesortonspointdelà.Desail
erons?desplumes
avanttoutechose!Métaphysique?Amuse-
gueuleetboutehorspourceuxquisavent
etquipeuventplusqueleurpainmanger.Ilfaut-
argumentaitPascal-resterdans
unechambre.Resterdansunechambre?LibreàCrésus!
Ilavaitunechambreet
pourluiseul?Quelprivilègequelesilenceetlasolitude!
L'heureuxcoquin!Ces
philosophessontinsatiablesetpuisilvivaitdesesrentes,ilroul
aitencarrosse,il
attelaitàquatreousixchevaux,etlesproblèmeséternels,qu'i
lseposait,
démontrentqu'iln'étaitpasdeceshommesfaçonnésaujoug,l
esquelsn'ontplus
l'idée de s'interroger sur les fins dernières.
VAGUE.
C'estleremèdesouverainàtouteslesmisères.Lesloisparfoisl
uidonnerontle
change,maisdèsqu'illesappuie,illesrenforce.Ilprendmillefi
guresetmillelieux
l'accueillenttouràtour,unetlemêmeetfidèleàsaconsistanc
e.L'ordreestle
supplémentduvagueetsilevagueparle,l'ordreferasilence.
Mettrelevaguedans
sonjeu,l'armeduCieletlechef-
d'œuvredelapolitique,aussilevagueest-ille
premierattributdeladivinitécommelaraisond'êtredelalégiti
mitéparmiles
hommes.
Levagueestunfaitpositif,ilestunerumeurdialectiqueetplus
encore,untumulte
unanime.Levaguen'attendpas,puisqu'ilestmaîtredefinir,n'
importecequile
menace,etqu'ilseratoujoursauboutdecequiprendchemin,a
prèsavoirparticipé
desagenèse.Lapartduvagueestcelledulion,plusonluidonne
ra,plusil
dévorera,lebiens'yperd,lemalnes'yretrouverapasdavanta
ge,onsedemandesi
nousygagnons,lespreuvessedérobent,levague,lui,nousres
teetnousnesavons
cequ'ilfautenfaÎ'reaujuste.Alesolliciter,nousnousprivonsd
esesenseignes,à
l'ignorer, de ses refus, ses refus étant ce qu'il a de moins
indésirable.
Touts'achèteetsevend,maisilestdecesmonnaiesinvisiblese
tdontilfautsavoir
lecours:or,c'estlevagueetluiseulquilesfrappe.Otez-
lesetlemondedevient
insolvable,nousapprenonssoudainl'étatdenosaffaires,nou
sdécouvronsalorsque
trèspeud'hommesviventetquelapluparttournerontlameul
ejusqu'àla
consommationdesâges,c'estunebelledécouverte,lesprinc
esavertisn'enont
jamaisdouté,seulsquelquesutopistescherchentlemiracle.
Nousnepouvons
exterminerleshommesensurnombre,autantvautcondamn
eràmortlesneuf
dixièmesetsinousretranchonslevague,ledésespoiretlenéa
ntprendrontsaplace.
Nousl'avonsmissurlesautels,maisc'estendésespoirdecaus
eetpournous
préserver du néant, auquel il ressemble.
VERITÉ.
Quandlesaffairesprennentunbontour,ellenoussemblerece
vable,onluiconsent
uneombredefaveuretdurantplusieursgénérationsonlatira
desoubliettes:on
avaitbesoind'elle,elleéclairalamarchedenosphilosopheset
MM.lescourtaudsla
prirentàleurbail,envuedesaigneretlesnoblesetlesprêtres,
maiselleafaitson
tempsetlescourtaudslarépudient,iltremblentqu'onnelesdé
busque,ilsne
voudraientpointqu'onlesimitâtetlalumièrelesdésigneàceu
xquilesjugeant,ne
peuvent qu'ils ne les imitent.
L'onprétendquesamarcheestinflexibleet,cependant,lemoi
ndrepiègeena
raison,untroul'arrêteassezdefoisetmêmeelleyreposeramil
leans,sansquele
mondeensoitému,maisellesortiradutroutêtelevée,comme
ilsedoit,plus
inflexiblequejamaisdansunemarchesoutenuejusqu'aupre
mierobstacle.Lavérité
nesauverapersonneetpoursesauverelle-
mêmeellen'apasassezdeforce:qu'a-
telleproféré,quelesloisnedémentent?
voulu,quelestraditionsn'improuvent?
osé,queleréeln'infirme?
etnousirions,nous,latolérer,quandellerendlemonde
inhabitableetnousoffenseàtouslescoups?
Aimerlavéritédémontrequenous
sommesprévenusensafaveuretlapréventionparaîtàfuiraut
antquela
précipitation,or,lasecondejouequandnousnouséchauffons
pourelle,s'échauffer
pourlavéritén'estpasd'unhommeraisonnable.L'Histoireno
usenseignequela
convenanceestl'étalonauquelonsedoitréférer,lavéritésubs
isteratoujoursau
fonddenoslaboratoires,nousnelasupportonsqueletempsd'
unéclairetnous
n'enduronslesrévisionsperpétuellesqu'elleentraînepasplu
squelesajustements
précairesdontellenousgratifie.Leschoses,quenousdécouvr
ons,s'en
accommodentetnousnousenaccommodonsaussi,danslam
esureoùnousleur
ressemblonsetnousnevoulonspasleurressembler,danslam
esureoùnousnous
sentons hommes.
Aquinedoitrienobtenir,ilestpermisdevouloirl'impossibleetl
'impossibleestle
climatdelasubversion,l'humanitéleveutdetroisàquatrefois
parsiècleetne
l'obtientjamais,ellesecasseàlanécessitépourrentrerinfailli
blementdansle
devoir,latêtebasse,etpaverlescheminsdel'ordretriomphan
t.Laguerreestle
moyenparexcellence,maisilestdevenuplusruineuxqueledé
sordreetl'heure
n'estpaséloignéequenosbonsmaîtresironts'aviserdenouve
auxstratagèmes.
Commentveniràboutdelasubversionensauvantl'immeuble
etlesmeubles?
Notrefuturdépenddelaréponse.Carl'ordreabesoindeproph
ètes,quandilest
menacé,jamaisoùlesprophèteslemenacent:pourlemomen
t,seullechaosen
a.nonces,decamériersetdeprotonotaires,deregistrateurse
tdesoldatspapalins,
maissileCielnousenaccordetrois,àRome,enAvignonetversJ
érusalem,lesfrais
del'explorationlunairesemblerontmodiquesetlesfidèles,m
enacésdetroiscôtés,
nesaurontplusauquelentendre.Encejourdecolère,lesCatho
liquesseront
lunatiquesetpourseretrouver,ilsaurontplusieurstêtesdere
change,iln'estquela
premièrequileurcoûteetl'ayantdéposée,ilsn'enserontquep
lusàl'aise,elles
s'ajusterontàmiracleàleurcoletlemystèredelaTrinitén'aura
plusdesecrets,
dont ils ne se rendront participants.