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Seuls les dirigeants d'une entreprise soumise à l'impôt sur les sociétés peuvent
percevoir une rémunération indépendante des bénéfices sociaux.
Si vous êtes dirigeant d'une entreprise individuelle ou d'une société de personnes
(société en nom collectif par exemple) soumise à l'impôt sur le revenu, la question de
la rémunération ne se pose pas puisque celle-ci correspond, dans ce cas, au bénéfice
réalisé par l'entreprise ou à la quote-part de bénéfice à laquelle vous avez droit. Si
vous êtes dirigeant d'une entreprise soumise à l'impôt sur les sociétés, plusieurs types
de rémunération sont en revanche possibles, les deux principaux étant la
rémunération du travail sous forme de salaire et la rémunération du capital sous
forme de dividendes. A ces deux formes de rémunération peuvent venir s'ajouter
d'autres éléments tels que des intérêts de compte courant, des avantages en nature
(voiture ou logement), ou des revenus fonciers si vous êtes propriétaire des locaux
professionnels. Vous pouvez également optimiser votre rémunération proprement
dite par des dispositifs d'épargne salariale ou en faisant financer par l'entreprise une
partie de votre retraite.
Bon à savoir : ces différents éléments peuvent être panachés entre eux pour bâtir
une rémunération à la carte et optimiser vos revenus en fonction de vos charges
fiscales et sociales et de vos besoins familiaux, patrimoniaux et professionnels.
Comme tous les salariés, vous avez droit sur votre salaire de gérant ou de PDG à la
déduction forfaitaire de 10 % (plafond : 13 893 euros pour les revenus de 2086). Cette
déduction couvre vos frais de déplacement du domicile au lieu de travail, vos frais
supplémentaires de restaurant si vous êtes obligé de prendre vos repas sur place, et
vos frais de documentation personnelle et de formation permanente. Si vous estimez
que ce forfait de 10 % est insuffisant, vous pouvez demander la déduction de vos frais
réels, à condition de justifier de ces frais. Dans ce cas, vous devez inclure dans votre
rémunération imposable vos indemnités et remboursements de frais de toute nature.
Attention : rappelons que depuis 2007 (impôt sur les revenus de 2006),
l'abattement de 20 % est supprimé et intégré dans le barème de l'impôt sur le revenu.
Si vous êtes PDG, directeur général ou membre du directoire d'une société anonyme,
gérant non majoritaire d'une SARL soumise à l'impôt sur les sociétés ou dirigeant
d'une société par actions simplifiée (SAS), vous êtes assimilé à un salarié et pouvez
percevoir un salaire. Vous êtes donc affilié au régime général de la Sécurité sociale. Si
vous êtes gérant majoritaire d'une SARL soumise à l'impôt sur les sociétés, votre
rémunération est imposée également comme un salaire, mais vous restez soumis au
régime social des non-salariés. Dans les autres cas, notamment si vous êtes gérant
d'une SARL soumise à l'impôt sur le revenu, gérant d'une société de personnes, votre
rémunération ne peut être assimilée à un salaire et vous relevez du régime des non-
salariés. Sur le montant de votre salaire, vous pouvez choisir, comme tout salarié, de
déduire vos frais professionnels réels ou de retenir la déduction forfaitaire de 10 %.
Mais attention: si vous choisissez la déduction de 10 % et si vous avez perçu des
remboursements de frais professionnels réels, ceux-ci ne seront exonérés d'impôt que
s'ils concernent des dépenses différentes de celles déjà couvertes par le forfait de 10 %
(celui-ci vise les frais courants). Les jetons de présence spéciaux perçus en tant
qu'administrateur de société anonyme sont également considérés comme des salaires.
Vous pouvez être dirigeant et salarié de la société, mais sous certaines conditions très
strictes.
Si vous êtes affilié au régime général, vous bénéficiez d'une couverture sociale plus
intéressante. Mais vous n'avez pas droit pour autant à l'assurance chômage de
l'UNEDIC.
- L'UNEDIC exclut de son régime les gérants majoritaires de SARL, les membres du
conseil de surveillance de SA, les gérants libres de fonds de commerce, les gérants de
sociétés en nom collectif et en commandite simple et, bien entendu, les chefs
d'entreprise en nom propre. Seuls, par conséquent, les dirigeants pouvant cumuler
leur mandat social avec un emploi salarié peuvent adhérer au régime. En pratique, il
Bon à savoir : en tout état de cause, il est impossible de percevoir des allocations
chômage et d'exercer en même temps une autre activité, fût-elle bénévole. Si vous
voulez être salarié pour bénéficier des prestations de chômage, il vous faudra
renoncer, au moins provisoirement, à votre mandat social.
Se rémunérer en dividendes
L?impôt sur le revenu dû sur les dividendes est en principe moins élevé que celui dû
sur un salaire d'un montant identique.
La décision de verser des dividendes doit être prise en assemblée générale. Cette
forme de rémunération reste avantageuse. Depuis 2007, les dividendes sont imposés
après un abattement de 40 % et après l'abattement annuel de 1 525 euros (pour les
personnes seules) ou de 3 050 euros (pour les couples mariés) applicable à certains
revenus mobiliers. Ils donnent droit en outre à un crédit d'impôt de 50 % calculé sur
le montant perçu et plafonné à 115 euros (contribuables seuls) ou 230 euros
(couples). A noter que les prélèvements sociaux appliqués à vos dividendes d'actions
(CSG, CRDS et prélèvement social) sont calculés avant application de la réfaction de
40% et de l'abattement de 1 525 euros ou 3 050 euros. Cet abattement vous est par
ailleurs appliqué sans aucune condition de revenu. Les dividendes constituent un
outil précieux de rémunération, à un moindre coût : bien qu'ils soient assujettis aux
prélèvements sociaux, ils ne sont pas passibles des charges sociales qui pèsent sur les
salaires.
paiement doit intervenir dans un délai de neuf mois au maximum après la clôture de
l'exercice.
Le bénéfice de la société peut être soit distribué, soit mis en réserve, soit être
incorporé au capital (avec un "report à nouveau" s'il reste encore un solde qui n'est
pas affecté). Or, la loi et les statuts limitent cette répartition. Ainsi, la constitution de
certaines réserves est prévue (réserve légale, réserve réglementée, réserve statutaire,
réserve facultative). Seuls les bénéfices restants peuvent être distribués sous forme de
dividendes : une entreprise peut seulement distribuer sous forme de dividendes le
bénéfice qui n'est pas mis en réserve ou incorporé au capital.
Salaire ou dividendes ?
L'absence de cotisations sociales sur les dividendes ne doit pas vous pousser à
exagérer cette forme de rémunération: pensez aussi à votre protection sociale,
financée par le salaire.
Les prélèvements fiscaux et sociaux immédiats ne doivent pas être le seul critère à
retenir pour arbitrer entre salaire et dividendes. - Sur le plan fiscal, le salaire et les
charges sociales qui lui sont attachées sont déductibles du résultat imposable de la
société, ce qui permet de réduire le montant de l'impôt sur les sociétés. En outre,
puisqu'il bénéficie de la déduction forfaitaire de 10 % pour frais professionnels, le
salaire n'est soumis à l'impôt sur le revenu que sur une fraction de son montant.
Inversement, si l'impôt sur le revenu à régler sur les dividendes est en général plus
faible que celui à régler sur un salaire, le coût fiscal global (impôt sur les sociétés et
impôt sur le revenu) est en revanche supérieur. - Sur le plan social, le salaire permet
de vous assurer une protection sociale grâce à l'affiliation au régime général de la
Sécurité sociale et de vous préparer des droits à la retraite. Bien que le coût de cette
protection soit élevé (environ 20 % de charges salariales et 50 % de charges
patronales, soit 70 % au total), c'est un avantage que n'offrent pas les dividendes.
Eviter de supporter le coût de cette protection en réduisant le montant du salaire peut
vous conduire à devoir, plus tard, souscrire des assurances volontaires. Par ailleurs,
privilégier une rémunération en dividendes peut limiter vos possibilités de déduction
des sommes versées dans le cadre d'un engagement de caution au profit de la société,
puisque ces sommes sont déductibles du salaire.
Bon à savoir : le meilleur choix entre salaire et dividendes consiste le plus souvent à
se verser une rémunération correspondant à ses besoins et au financement d'une
bonne couverture sociale jusqu'à la limite d'application de la déduction de 10 %,
l'excédent pouvant être versé sous forme de dividendes.
Un dirigeant ou un associé qui a ouvert un compte courant à son nom dans la société
peut en principe exiger à tout moment d'être remboursé des sommes qu'il a déposées,
quelle que soit la situation financière de la société.
En pratique, toutefois, la jurisprudence considère que le remboursement ne doit pas
mettre la société en péril. En outre, le juge peut demander (ou la convention de
compte courant ou les statuts peuvent prévoir) que le retrait des fonds respecte un
délai de préavis. Une clause de blocage des fonds pendant quelques années ou une
clause par laquelle l'associé renonce à demander le remboursement avant qu'un autre
associé ne puisse le faire lui-même (clause d'antériorité) peut également être prévue.
Avant de déposer des sommes importantes sur un compte courant d'associé, mieux
vaut donc s'assurer des conditions du retrait des fonds.
Bon à savoir : pour une société, il est fiscalement plus intéressant d'attribuer une
voiture de fonction à un dirigeant que de verser un complément de salaire permettant
de financer cette même voiture.