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Définition
Le béton précontraint est soumis, avant toute charge extérieure à des efforts de
compression qui permettent de supprimer les contraintes de traction susceptibles d’apparaitre
en service comme en béton armé.
En adoptant l’hypothèse classique suivant laquelle le béton tendu, fissuré est négligé
dans le calcul des contraintes normales, une section rectangulaire peut se schématiser comme
l’indique la figure si dessous par une membrure de béton comprimé dont la hauteur est
sensiblement égale au tiers de celle de la section et une membrure tendue formé par
l’armature.
Berroug Fatiha 1
0.35h
0.10h
L’examen de cette figure montre que dans une section rectangulaire de B.A, une
proposition importante de la section, de l’ordre des deux tiers est pratiquement inutilisable
dans le cas de la flexion. Bien sûr une liaison des deux membrures est nécessaire et nous
savons qu’une largeur minimale de béton est indispensable pour assurer la résistance du
béton à l’effort tranchant, nous arrivons ainsi à la section en Té.
Section en Té en B.A
La forme en Té est très courante dans la construction en B.A car elle présente plusieurs
avantages :
Elle permet d’économiser une quantité importante de béton et donc de réduire le poids
des éléments ;
Elle conduit ainsi à une meilleure utilisation de la section : un meilleur rendement
mécanique.
Mais les structures ainsi obtenues présentent des propriétés qui peuvent en limiter
l’emploi : le béton qui enrobe les armatures est tendu en même temps qu’elles et ne peut subir
leur allongement sans se rompre. La contrainte habituelle d’une armature de B.A est
d’environ 250MPa, ce qui correspond à un allongement de l’ordre de 1% alors que le béton se
Berroug Fatiha 2
rompt à la traction pour un allongement beaucoup plus faible, de l’ordre de 0.2% à 0.35%. Il
en résulte des fissures qui autorisent un contact direct des armatures avec le milieu ambiant
d’où un risque de corrosion. Le B.A convient donc assez mal aux ouvrages situés en
atmosphère agressive, de même qu’aux couvertures et parois de réservoirs pour lesquels
l’étanchéité est requise.
Par ailleurs, le B.A est lourd, il en résulte que ce matériau est mal adapté aux grandes
portées. Il était logique de chercher à utiliser à plein la résistance du béton en le comprimant à
l’avance par des forces internes permanentes, de telle façon que les variations de contraintes
engendrées par les sollicitations extérieurs ne se traduisent que par une décompression du
matériau et non par une mise en traction de celui-ci, c’est l’idée de la précontrainte. C’est à
Eugéne-Freysinet (1879-1962) que revient le grand mérite d’avoir mis au point et développé
la technique du béton précontraint.
Aujourd’hui, le béton est d’utilisation courante dans les ponts, les poutrelles
préfabriquées, les réservoirs, les pieux de fondations, certains ouvrages maritimes, les
barrages…
bh 3
Soit I = le moment d’inertie de la section par rapport à l’axe xx’.
12
En un point d’ordonnée y par rapport à cet axe, et en supposant que la poutre est formée par
un matériau homogène et élastique,
My
La contrainte normale σ s’exprime par : σ =
I
Berroug Fatiha 3
(I) (II) (III)
σ0 σ0 2σ 0
x x’ σ
-σ 0
b
Effet d’une précontrainte centrée
6M
P = σ0 bh =
h
L’élimination des contraintes de traction n’a pu être obtenue dans le schéma ci-dessus
qu’au prix d’une augmentation importante de la contrainte de compression qui passe de σ 0 à
2σ 0 . En fait, la précontrainte utile dans la partie inférieure de la section se révèle donc inutile
et même nuisible dans sa partie supérieure. L’idée vient alors à l’esprit d’excentrer le point
d’application de P de façon à obtenir des compressions seulement la où elles sont utiles.
Berroug Fatiha 4
(I) (II’) (III)
σ0 σ0
h
x x’
e σ
-σ 0 σ0
b
Effet d’une précontrainte excentrée
En jouant convenablement sur le couple de valeur (P, e), on pourra obtenir les conditions
optimales de répartition des contraintes.
Berroug Fatiha 5
I II III IV
σG σQ -σ σQ
G
bhσ Q (σ Q +2σ G )
P= , e = -h×
2 6σ Q
Résultat surprenant : avec une précontrainte définie par le couple (P, e) de valeur ci-dessus,
les contraintes extrêmes dans la section représentées en III et IV ne dépendent plus de MG
mais seulement de MQ, c’est un résultat important : « en béton précontraint, la charge
permanente est gratuite ». Cependant, cette affirmation ne doit pas être acceptée sans réserve.
La valeur e déterminée par l’équation précédente n’est pas toujours compatible avec la
géométrie de la section : l’excentrement est limité ; car l’armature doit rester à l’intérieur du
béton avec une épaisseur d’enrobage convenable.
En conclusion, la précontrainte est un outil important pour l’ingénieur. Dans tous ce qui
précède nous nous sommes donné comme règle que la contrainte du béton soit toujours une
compression sous les charges. Nous avons donc implicitement admis la précontrainte totale.
Si au contraire nous admettons que la contrainte doit rester une compression sous les
charges permanentes seulement, mais que les tractions sont admises sous les charges variables
(sous certains réserves), on voit que l’on peut remplacer une fraction de l’acier de
précontrainte par des armatures passives destinées à se substituer au béton lorsque celui-ci
devient défaillant. Les diagrammes de contraintes prennent alors la forme indiquée ci-
dessous :
Berroug Fatiha 6
I II III IV
σG σQ
Précontrainte partielle
Berroug Fatiha 7
Chapitre II : Réglementations
f
σ(S)
γ
Théorie semi-probabiliste
Sa Sr
Sa : sollicitations agissante,
Sr : sollicitations résistantes
Sa = ψi γi Qi
i
fk
Sr = S( )
γm
Berroug Fatiha 8
Un état limite est celui dans lequel une condition requise d’une construction est
strictement satisfaite. On distingue deux grandes catégories, ELU, ELS :
Les justifications aux ELS ont pour objet de s’assurer de la durabilité des structures et
de leur aptitude à remplir la fonction pour laquelle elles ont été conçues.
En pratique les états limites suivants interviennent dans les constructions précontraintes:
II.1.1’ ELU
Combinaisons fondamentales :
En désignant par Gmax l’ensemble des actions permanentes défavorables, par Gmin
l’ensemble des actions permanentes favorables , Pm la précontrainte moyenne, Q1k l’action
variable de base et Qik les actions variables d’accompagnement, elles s’écrivent :
avec γp = 1 en général, γQ1= 1,5 en général, γQ1= 1,35 pour les charges d’exploitation de
caractère particulier. Pour les valeurs 0i voir Tableaux.
Combinaisons accidentelles
Berroug Fatiha 9
II.1.2 l’ELS
Combinaisons rares :
Combinaisons fréquentes :
Berroug Fatiha 10
II.2 Justifications vis-à-vis des états-limites de service
Selon les exigences sur les contraintes limites, ces justifications sont rangées en trois classes.
L’un des risques importants des constructions précontraintes étant celui de la corrosion sous
tension des armatures actives, ces classes se différencient, en réalité, par les limitations
imposées aux contraintes de traction affectant le béton (classes I et II) ou les armatures (classe
III). Les zones sensibles sont, bien entendu, celles qui entourent les câbles. C’est pourquoi a
été introduite, dans les règles BPEL, la notion de section d’enrobage. La limitation des
tractions est évidemment plus stricte à l’intérieur de la section d’enrobage que sur le reste de
la section droite.
A. Classes de vérification
Classe 1 : L’état limite de décompression ne doit être dépassé sous l’effet des
combinaisons rares, aucune contrainte de traction n’est admise dans le béton.
Classe 2 : Aussi bien l’état limite de formation des fissures sous l’effet des
combinaisons rares que l’état limite de décompression du béton sous l’effet des
combinaisons fréquentes ne doit être dépassé dans la section d’enrobage, la
fissuration du béton est admise ailleurs.
Classe 3 : On ne doit dépasser ni l’état limite d’ouverture des fissures pour l’ensemble
de la section sous combinaison rares, ni un autre état limite d’ouverture des fissures
dans la section d’enrobage sous combinaisons fréquentes, ni l’état limite de
décompression du béton dans la section d’enrobage sous l’effet des combinaisons
quasi permanentes.
Berroug Fatiha 11
Quand la précontrainte, sur prescription du marché, n’est représentée que par sa valeur
probable Pm, les valeurs précédentes sont minorées de 10 %.
En situation d’exécution, les contraintes limitent de traction sont limitées à 0.7ftj pour la
classe 1. En classe 2, ces contraintes sont limitées à 0.7ftj dans la section d’enrobage et 1.5ftj
ailleurs.
La classe III définie la précontrainte partielle. Les contraintes de traction du béton ne
sont plus bornées, sauf sous combinaisons quasi permanentes pour lesquels on exige de se
retrouver en compression au moins au droit de la section d’enrobage. Pour les plancher de
bâtiments (habitations, bureaux, hôpitaux…) où, d’une part, les charges d’exploitation sont
relativement modestes et qui, d’autres part, sont généralement à l’abri des intempéries ou des
agents agressifs, l’exigence de non décompression en section d’enrobage peut se limiter à
l’effet de la précontrainte et des actions permanentes uniquement.
Berroug Fatiha 12
L’absence de limitation générale des contraintes de traction du béton est compensée par
un plafonnement sévère tant des tensions dans les armatures passives ( σs σs ) que des
variations des tensions ( Δσp Δσp ), comptées à partir de la tension à vide (sous charges
Le béton
Le béton doit être de classe élevée qu’en B.A (fc28 ≥40 MPa, généralement).
Berroug Fatiha 13
L’acier
Contrainte de rupture plus élevée ;
Fils ( 12 mm ) ;
Torons : ensemble de fils (3 ou 7) enroulés en hélice.
Pré-tension : mise en tension des armatures s’effectue avant le coulage du béton. Son
utilisation est courante en préfabrication en usine.
Berroug Fatiha 14
Chapitre III : Etude de la flexion à l’état
limite de service
I. Généralités et notations
La précontrainte a été inventé pour supprimer les contraintes de traction d’une section
fléchie en béton. On y parvient en choisissant judicieusement le couple P et e0, appelés
précontrainte et excentrement du câble moyen respectivement. Ce résultat peut être mis en
évidence dans le cas d’une section rectangulaire bh, soumis à un moment extérieur M.
Comme en B.A, on B.P, on sera amené à :
Déterminer le coffrage de l’élément (dimensions géométriques) ;
Le couple P, e0 ;
La vérification des contraintes.
La détermination de P et e0 dépend de la classe de vérification considérée.
Dans la suite du cours on utilisera les notations suivantes :
B: son aire ;
v et v′ : les distances de son centre de gravité aux fibres extrêmes (v + v′=h) ;
I: son moment d’inertie par rapport à Gz;
I I
et : ses modules d’inertie ;
v v'
Berroug Fatiha 15
I
= : son rendement géométrique.
Bvv'
Dans ce qui suit, cosα est toujours assimilé à 1. P est par ailleurs supposé constant dans
une section donnée, c’est-à-dire indépendante du cas de charge appliqué, ce qui n’est pas
rigoureusement exact, mais s’avère suffisant au niveau d’un pré dimensionnement.
Berroug Fatiha 16
2 et 2' lorsque le moment extérieur est MM.
Compte tenu des conventions adoptées pour le signe des moments :
2 1
2' 1'
Le problème du dimensionnement consiste généralement à faire en sorte que les contraintes
sur les fibres extrêmes respectent des contraintes limites :
Berroug Fatiha 17
Centre de pression
Le lieu de ces points lorsque la section décrit la poutre est la ligne de pression. Si l’on
suppose que, partout, M = 0, ce qui revient à ne considérer que l’effet de la précontrainte sur
la poutre, la ligne de pression est dite ligne de précontrainte et se confond (pour une poutre
isostatique) avec le tracé du câble (e = e0). L’effet d’un moment fléchissant extérieur M est
M
donc de déplacer le centre de pression sur Gy, à partir du câble, de la quantité algébrique
P
L’expression du moment fléchissant dans une section (m=Pe0+M) montre qu’au stade du
projet il est possible de compenser une modification permanente δM du moment fléchissant
extérieur par simple déplacement du câble de la quantité :
A la limite, supposons que le projeteur ait « oublié » dans son dimensionnement l’effet
des charges permanentes (g et g′). Pour rattraper cette omission, il lui suffit, en gardant la
même section et le même câble, de décaler l’excentricité de ce dernier de :
Avec d et d′ distances minimales entre le barycentre des câbles réels et les fibres extrêmes,
supérieure et inférieure.
d et d′ dépendent :
Berroug Fatiha 18
du nombre de câbles nécessaire pour réaliser la force de précontrainte P ;
des règles de groupement et d’enrobage imposées aux câbles.
Pour les unités de précontrainte les plus courantes (de force utile, toutes pertes faites,
comprise entre 0,6 MN et 3 MN) logées dans des conduits de diamètre compris entre 5 cm
et 10 cm, on admet :
des groupements en paquets de deux dans le sens vertical ;
des distances libres entre paquets ou conduits isolés au moins égales à tant
verticalement qu’horizontalement ;
des enrobages au moins égaux à .
Définition de d et d’
Le fait que tout diagramme de contraintes (σ, σ′) passe par cette contrainte indique que :
Berroug Fatiha 19
Contraintes et noyaux limites
Le segment [–c′, +c] de Gy est le noyau limite de traction (car c et c′ sont définis à partir
des contraintes limites de traction). De même, le segment [–γ′, +γ] de Gy est le noyau limite
de compression.
Le centre de pression doit appartenir à l’intersection [–Γ′, +Γ] de ces deux segments :
[–Γ′, +Γ] = [–c′, +c]∩[–γ′, +γ]
[–Γ′, +Γ] est dit noyau limite.
Ces différents noyaux limites engendrent, lorsque la section décrit la poutre, des fuseaux
limites de traction, de compression, au sens strict (intersection des deux précédents). En tout
cas de charge, la ligne de pression doit demeurer à l’intérieur du fuseau limite au sens strict :
Dans une section donnée, l’excentricité du centre de pression vaut e = e0 + M/P, M étant
susceptible de varier, selon le cas de charge, entre Mm et MM. On doit donc avoir :
Berroug Fatiha 20
respectées partout et sous tout cas de charge, il faut que le câble soit à l’intérieur du fuseau de
passage au sens strict. Dans la pratique, le concept de noyau (ou fuseau) au sens strict est
lourd à manier. Au niveau du pré dimensionnement, seule est facilement exploitable la notion
de noyau (ou fuseau) de traction qui permet de définir la précontrainte P et son excentricité e0.
Le noyau (ou fuseau) de compression conditionne, pour sa part, les caractéristiques à donner
aux sections droites (I/v, I/v ′).
Pour que cette double inégalité soit possible, il faut que, e2 soit inférieur ou égale à e1,
autrement dit, que le fuseau de passage soit ouvert, ce qui s’écrit :
Berroug Fatiha 21
Dans une section sous-critique, on atteint donc les contraintes limites de traction sous les
deux cas de charge extrêmes.
montre que e0 < 0 et que c’est donc la valeur plancher : – (v′–d′) qui n’est pas respectée par
e0, ce qui s’écrit encore :
Berroug Fatiha 22
Le fuseau de passage sort de la zone autorisée vers le bas, pour le faire remonter, il suffit
d’augmenter P et la valeur PII à retenir est celle qui amène la ligne e1 à tangenter la ligne
d’enrobage minimal, soit :
Quand agit le moment extérieur MM, le centre de pression remonte depuis le câble de la
quantité MM/PII et se retrouve à l’ordonnée +c; on atteint donc la contrainte limite de traction
2' .
Par contre, lorsqu’on applique Mm, l’ordonnée du centre de pression e0+Mm/PII est supérieure
à –c’ et la contrainte 1 qui apparaît sur la fibre supérieure est plus grande que 1 .
Ainsi, dans une telle section sur-critique, on ne peut obtenir qu’une contrainte limite de
traction: la contrainte limite de traction sur la fibre inférieure.
Le câble correspondant étant excentré au maximum vers le haut dans la section considérée :
La seule contrainte limite de traction que l’on atteint, dans ce cas, est la contrainte sur la fibre
supérieure 1 (fibre vers laquelle le câble est excentré) sous l’effet du moment extérieur Mm.
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Déterminer le caractère d’une section, c’est savoir si elle est sous critique ou sur
critique :
On calcule :
Et l’excentricité :
Si la condition de l’enrobage est vérifiée, la section est sous critique. Sinon, elle est sur
critique et selon le signe des moments, on adopte P=PII ou P=P’II, le câble correspondant est
excentré au maximum vers le bas ou vers le haut.
On calcule PI puis, soit PII soit P’II selon le signe des moments extérieurs appliqués. Comme
le montrent les formules précédentes, la section est sous-critique si PI est la plus grande de ces
forces. Dans le cas contraire, elle est sur-critique.
D’où
Et puisque
Donc
Berroug Fatiha 24
Section sur-critique
pour une section sur-critique soumise à des moments positifs (P=PII) :
Pour une section sur critique soumise à des moments négatives (P=P’II) :
Par comparaison avec les formules précédentes, on peut apprécier les économies que l’on fait
sur P lorsqu’on tolère des contraintes de traction dans le béton ( 1 et 2' 0 ).
Et
Berroug Fatiha 25
En pratique
Donc PII-PI apparaît comme une fonction linéaire de 1 et 2' , les coefficients affectant
ces deux variables étant négatifs. Autrement dit, PII–PI est une fonction décroissante de
1 et 2' . Plus ces contraintes limites sont négatives, plus il est probable que l’on ait PII–PI ≥0.
En d’autres termes, plus on admet des contraintes de traction importantes (en valeur
absolue), plus on risque d’avoir affaire à des sections déterminantes sur-critiques.
quand on passe de l’un des moments extrêmes à l’autre, soient respectivement égales à :
Berroug Fatiha 26
Possibilité d’atteindre les 4 contraintes limites
dans le cas d’une section sous-critique
Berroug Fatiha 27
Possibilité d’atteindre 3 contraintes limites
dans le cas d’une section sur-critique (M > 0)
Si l’on veut faire apparaître le module d’inertie I/v, on peut expliciter, dans cette expression, B
en fonction du rendement géométrique, soit :
Berroug Fatiha 28
Cas d’une section sur-critique avec M < 0
Il faut que les modules d’inertie soient supérieurs ou égaux aux valeurs minimales
données par les formules précédentes.
Récapitulation :
Section sous-critique :
Les deux dernières équations sont des équations de coffrage (elles ne font pas intervenir la
précontrainte), elles permettent de fixer la géométrie de la section. Cela fait, les deux autres
donnent la valeur de la précontrainte et celle de son excentricité.
Section sur-critique :
En se limitant au cas d’une section soumise à des moments positifs, les équations sont :
Berroug Fatiha 29
VI.4 Exemple de dimensionnement
Proposons-nous de dimensionner une travée indépendante de 28 m de portée livrant
passage à une chaussée de 7 m encadrée par deux trottoirs de 1,50 m. Le tablier, coulé en
place, est supposé a priori constitué de deux nervures coiffées par une dalle de 0,22 m
d’épaisseur moyenne et de 10,20 m de largeur. Sa hauteur totale est limitée à 1,80 m
Berroug Fatiha 30
Sous combinaisons fréquentes :
OO’ passant par sa fibre inférieure, et par J 0' son moment d’inertie par rapport à ce même
axe, on peut dresser le tableau suivant :
D’où
À partir de
ces
éléments,
on peut avoir un aperçu rapide des caractéristiques de la section pour quelques valeurs de b :
Berroug Fatiha 31
Dimensionnement en classe II et en situation d’exploitation:
Nous allons supposer, dans un premier temps, la section sous critique, dimensionner le
coffrage dans cette hypothèse, puis calculer les forces PI et PII correspondantes. Si la section
est sous-critique (câble « largement » à l’intérieur du béton), les contraintes limites de traction
sur les fibres extrêmes (hors de la section d’enrobage) sont :
Le tableau nous montre que, même pour b = 0,50 m (c’est un minimum au-dessous duquel il
n’est pas envisageable de descendre pour des raisons pratiques), I/v est largement supérieur à
0,494 9 m3. La membrure supérieure donnée est donc très surabondante. Pour ce qui est de la
membrure inférieure, ce même tableau nous montre que l’on doit avoir :
0,50 m < b < 0,75 m
De façon plus précise b peut être définie par :
Berroug Fatiha 32
Par la suite avec d’=0.16 m
Comme PII > PI, la section est nettement sur-critique (à moments positifs), et il convient de
reprendre son dimensionnement.
Dimensionnement dans l’hypothèse sur-critique
Les câbles devant être excentrés au maximum vers le bas, la section d’enrobage englobe
la fibre inférieure et les contraintes limites de traction sur les fibres extrêmes deviennent :
Soit :
Berroug Fatiha 33
D’où: b = 0,718 0 m que nous arrondissons à b = 0,75 m.
Les caractéristiques géométriques de la section avec b = 0,75 m figurent déjà dans le tableau.
Si l’on admet d′ = 0,16 m, l’équation précédente permet de calculer P:
force que l’on peut espérer réaliser à l’aide de 8 câbles 12T15 (si l’on table sur une force
probable de 0,16 MN par toron, les 8 câbles en question donnent :
(Pm = 8×12×0,16 = 15,36 MN).
Plaçons donc les câbles, non pas à 16 cm, mais à 21 cm de la fibre inférieure, ce qui
correspond à: e0 = – (1,3790 – 0,21) = – 1,169 0 m
Vérification des contraintes
En situation d’exploitation, elles s’établissent selon la figure suivante: (avec P = 15,36
MN et e0 = – 1,169 0 m, les calculs étant effectués sur la section brute). Ces contraintes sont
satisfaisantes et pratiquement limites en fibre inférieure tant sous combinaisons quasi
permanentes (13,27 MPa ≈ 13,5 MPa) que sous le cas de charge donnant MMr en
combinaisons rares (– 2,02 MPa ≈ – 2,4 MPa). On vérifie par ailleurs que, comme on l’avait
supposé au départ, les combinaisons fréquentes ne sont pas déterminantes (4.09>0).
Berroug Fatiha 34
Contraintes en section médiane (en MPa)
Il convient maintenant de s’assurer qu’en situation d’exécution les conditions
réglementaires sont bien satisfaites.
Berroug Fatiha 35
Chapitre VI : Planchers à entrevous
I. Description
Ce type de plancher est très couramment utilisé dans la construction de maisons
individuelles. Il est constitué :
De poutrelles préfabriquées en béton armé ou en béton précontraint, disposées
parallèlement et espacées de 0.50 m à 0.70 m, avec et sans armatures d’effort
tranchant.
D’entrevous de forme adaptés aux poutrelles (appelés aussi corps creux) en béton, en
terre cuite ou en polystyrène.
D’une dalle de compression supérieure en béton de 4 à 5 cm d’épaisseur, coulée sur
l’ensemble poutrelle-entrevous.
Berroug Fatiha 36
Les entrevous existent en différents matériaux :
Les entrevous sont posés entre poutrelles préfabriquées et achevés avec du béton coulé
en place
Conditions à satisfaire :
Berroug Fatiha 37
Comme pour tous les types de planchers, ils doivent satisfaire aux conditions de
résistance, en étant conformes aux règles BAEL complétées par le cahier des
prescriptions techniques CPT-Planchers.
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Les flèches des planchers avec étais, calculées par les méthodes classiques, peuvent être
diminuées de 20% pour des hauteurs de plancher ≤ 0.20 m et de 10% au-delà, pour tenir
compte de la rigidité apportée.
Lorsqu'il est prévu des étais intermédiaires, on peut cependant se dispenser de donner
une justification de la déformabilité des planchers à entrevous à condition que le rapport h/[L]
de la hauteur totale de section des nervures (épaisseur de dalle comprise) à la portée libre soit
au moins égal à Mt/15Mo, Mt étant le moment fléchissant maximal en travée sous réserve que
le pourcentage d'armatures A/bod soit au moins égal à 3,6/fe avec fe en MPa, bo désignant la
largeur des nervures et fe la limite d'élasticité des armatures tendues. De plus, cette tolérance,
autorisant à ne pas justifier la rigidité, n'est valable que pour des poutrelles pour lesquelles le
rapport h/[L] est au moins égal à 1/22,5.
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Berroug Fatiha 40