Sie sind auf Seite 1von 44

La France après la crise :

Un nouveau pacte
éducatif pour
démocratiser la
réussite

Discours de
François Hollande

Paris
4 mai 2010
-
La France après la crise :
Un nouveau pacte
éducatif pour
démocratiser la réussite

Discours de
François Hollande
Paris - 4 mai 2010

Préface de Stéphane Le Foll.................................................5


Discours de François Hollande.............................................9
Notes de synthèse................................................................31
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Préface
par Stéphane Le Foll
Président de l’association Répondre à Gauche

Je voudrais me féliciter de notre réunion de travail qui


s’est déroulée, Mardi 4 mai à Paris sur le pacte éducatif.
Je remercie tous ceux qui y ont participé et salue plus
particulièrement Hervé Baro, Eric Charbonnier,
Marie Duru Bellat, Alexis Tchernoivanoff et Yannick
Trigance qui ont animé nos travaux et le débat.

Comme à chacune de nos réunions, l’objectif a été


de définir des priorités pour éviter un catalogue des
mesures qui, au bout du compte, ne seraient pas
finançables dans le contexte actuel.

Je suis satisfait de constater que plusieurs des


conclusions tirées lors de notre réunion ont été
confirmées par le dernier rapport de la Cour des
comptes.

Ainsi, la lutte contre l’échec scolaire nécessite que


l’effort principal budgétaire et pédagogique soit porté
sur l’école maternelle et primaire. Ceci implique aussi
un changement des rythmes scolaires pour favoriser la

5
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

mise en place de dispositifs individualisés de soutien


au niveau de l’école primaire et du collège.

Pour l’Université, de la même manière, la lutte contre


l’échec en premier cycle universitaire nécessite une
meilleure orientation des étudiants, un soutien financier
par des prêts remboursables, la revalorisation des
bourses ainsi que le renforcement des filières courtes
technologiques. Nous avons proposé, concernant
ce dernier point, que les bacheliers technologiques
puissent se voir réserver un certain nombre de places
en IUT et BTS.

Concernant la formation professionnelle, elle doit


permettre à la fois une adaptation pour les salariés
à l’évolution des technologies et constituer une
deuxième chance pour ceux qui ont la formation
initiale la plus faible. Nous affirmons donc que la
formation professionnelle ne doit plus seulement
être un droit pour le salarié mais une obligation
pour l’entreprise. Comme pour l’école, la formation
professionnelle devient alors obligatoire.

Enfin, parce que les jeunes sont les premières victimes


de la crise et que l’accès à l’emploi pour ces derniers
est une condition majeure de leur réussite, nous
proposons un contrat de partenariat « Jeune-
Senior » permettant aux entreprises recrutant un

6
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

jeune et affectant un senior à la formation de ce


jeune de bénéficier d’exonérations de charges
sociales. L’objectif de ce contrat « Jeune-Senior »
est de permettre à 500 000 jeunes de s’insérer dans
l’entreprise et aux seniors de rester en activité pour
faire valoir leurs droits à la retraite dans de bonnes
conditions.

Cet ensemble de propositions cohérentes identifie nos


priorités en matière d’éducation. Le pacte éducatif
est pour nous le cœur du contrat de l’après crise
que nous devons passer avec les Français et la
jeunesse de France. C’est à ces conditions que le
Parti Socialiste et la Gauche sauront redonner de
l’espoir aux Français pour remporter la victoire en
2012.

7
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

8
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Discours
de
FRANÇOIS HOLLANDE
Pa r i s - 4 mai 2 010

9
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

10
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

J’avais évoqué, c’était à Lorient, il y a un an ce que


me paraissait devoir être le projet pour 2012 à travers
3 pactes permettant d’unir la nation autour d’un
objectif commun, la réussite.

Le premier pacte, c’est le pacte redistributif à


travers une réforme fiscale. C’est la condition
de la justice. C’est la réforme préalable à toutes
les autres. Les raisons qui justifient l’impopularité
du Président actuel n’ont pas d’autres fondements
que le sentiment d’iniquité dans les choix ; d’où la
défiance et l’inquiétude devant l’effort demandé à la
nation pour réduire son endettement ou relever ses
investissements.

Donc, si nous voulons retrouver la confiance, il


nous revient de placer la justice au cœur de nos

11
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

arbitrages ; c’est tout le sens de la réforme fiscale.

Le pacte productif conditionne l’avenir du pays.


C’est la conception que nous avons du progrès. Avec
la crise comme accélérateur, le centre du monde
est train de basculer des pays jusque-là développés
vers les émergents. On peut craindre cette évolution
mais elle est inscrite. Elle ne nous déclasse pas
nécessairement, elle ne nous met pas de côté mais elle
pose le dilemme de la marche en avant ou du déclin.
Dans cette mondialisation, choisit-on simplement
de préserver, de protéger ou fait-on le pari de la
conquête à travers l’investissement, la formation, la
mobilisation de nos atouts ? Le pacte productif, c’est
le chemin du progrès.

Enfin, vient le pacte éducatif qui est celui non pas


simplement d’une assurance individuelle grâce à la
dotation en faveur de chacun des savoirs essentiels
mais aussi un défi collectif à travers la valorisation
du capital humain.

Il ne s’agit pas de donner à l’école un rôle qu’elle ne


peut assumer elle seule. On la charge de tout, à la fois
de la promotion personnelle, de la mobilité sociale,

12
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

de la lutte contre les violences, de la connaissance


civique et même de la performance économique.

Pauvre école ! Pourquoi cette institution serait-elle


chargée de résoudre tous les problèmes que notre
société ne parvient précisément pas à appréhender ?
En même temps, nous savons bien que l’éducation
sous toutes ses formes y compris la dimension de
l’éducation populaire, c’est aussi l’arme par laquelle
nous pouvons prolonger l’espérance.

Cette espérance s’appelle la réussite. C’est ce


que nous voulons partager. Réussite pour chacun
d’entre nous, réussite pour le pays. L’enjeu
éducatif, c’est le destin de la nation.

Nous organisons ce colloque à un moment où la crise a


encore accentué le déséquilibre entre les générations.
Je considère aujourd’hui que la jeunesse risque d’être
la génération sacrifiée.

La plupart des arbitrages implicites ou explicites


rendus et ils ne remontent pas simplement à quelques
années ont en définitive donné la préférence à ceux
qui sont dans l’emploi, détiennent un logement,
bénéficient d’une couverture sociale comme de la
perspective d’une retraite convenable par rapport
à celles et ceux qui demandent tout simplement à
y accéder. La crise a élargi cette distance entre les

13
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

générations.

Songeons que le taux de chômage pour les 18-25 ans


atteint aujourd’hui 24 % contre un peu plus de 9%
dans l’ensemble de la population. Nous sommes au
24éme rang sur les 27 pays de l’Union européenne
en matière d’emploi des jeunes ; un jeune sur cinq est
considéré comme pauvre (c’est-à-dire qu’il vit avec
des ressources inférieures à 60% du revenu médian)
contre un peu plus de 13% pour l’ensemble de la
population. Les diplômés mettent au moins, pour un
tiers d’entre eux, prés d’un an avant d’accéder à un
emploi et d’avantage s’ils prétendent à un contrat à
durée indéterminée.

Nous avons à l’égard des jeunes un devoir moral mais


aussi une exigence politique. Pour l’ambition que
nous portons en faveur de l’égalité, nous devons
réconcilier non pas seulement les classes sociales
mais aussi les générations. Nous devons faire de la
jeunesse la priorité majeure de nos engagements
pour 2012.

Chaque élection présidentielle se fait toujours sur un


thème fédérateur. C’est le candidat (e) qui arrive à
mobiliser les citoyens sur un sujet considéré comme
essentiel pour la nation susceptible de dépasser les
clivages sociaux comme générationnels qui gagne.

14
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Je considère que c’est l’avenir de la jeunesse qui


peut rassembler le pays.

Cette démarche peut permettre aux plus âgés de


dépasser la défense de leurs acquis, aux actifs de
considérer que leur emploi est leur première richesse
mais que celui de leurs enfants est leur première
obligation.

Cette ambition peut réunir aussi bien les jeunes


des catégories populaires ou des quartiers les plus
difficiles comme ceux issus des classes moyennes qui
éprouvent à tort ou à raison un déclassement créant
un sentiment de défiance.

Comment notre pays pourrait-il avoir le ressort


nécessaire s’il doute de sa jeunesse, s’il ne la reconnaît
pas comme la génération essentielle pour assurer
au-delà du financement de nos régimes sociaux la
capacité de renouvellement de notre société, de notre
innovation, de notre capacité de création ?

Dans le cadre de cette politique, l’éducation trouve sa


place et ce d’autant plus fortement que notre choix se
fait à rebours des arbitrages qui ont été rendus depuis
2002.

Sur les suppressions de postes, il y en aura eu 80 000


depuis 2007. Sur un effectif de 700 000, plus de 10%

15
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

des postes d’enseignants auront ainsi été supprimés.


Et l’on nous ferait croire que cette déflation des
effectifs n’aurait pas de conséquences sur la qualité
et l’offre d’enseignement. Ce mouvement pourrait
être compensé par je ne sais quels arrangements
sur la formation des enseignants ou sur les heures
supplémentaires. Si l’on ajoute qu’aujourd’hui des
enseignants se retrouvent devant des classes sans
avoir reçu la formation initiale, oui, nous sommes
devant un recul dont je ne garde pas de trace dans nos
mémoires depuis au moins 60 ans.

Est-ce à dire qu’il faut, une nouvelle fois, promettre


des moyens ?

Dans le débat, il a été affirmé deux principes :

Le premier est celui de la sanctuarisation des


moyens de l’éducation sur une longue période.
Cela revient à dire qu’il sera mis un terme à ce non-
renouvellement d’un fonctionnaire sur deux partant à
la retraite pour ce qui concerne l’éducation.

Le deuxième principe, c’est qu’il va falloir


réformer à moyens constants. Cela ne veut pas dire
qu’ici ou là, il ne faudra pas faire d’avantage ; mais,
nous connaissons parfaitement l’état des finances
publiques et ce qui est prioritaire doit être sûrement
engagé mais avec cette économie de moyens qui nous

16
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

est désormais imposée.

Comment réformer et quelle école voulons nous ?

Partons des points positifs du système éducatif :

Le niveau monte contrairement à ce qui a été à


un moment prétendu. Nous avons trois fois plus de
diplômés du supérieur que de non diplômés ; en 1993,
c’était exactement l’inverse ; le nombre de sortants du
système sans qualification, même s’il est trop élevé,
a considérablement diminué par rapport à ce qu’était
la situation, il y a 20 ans (60 000 aujourd’hui contre
170 000, il y a 20 ans) ; la durée de scolarisation
s’allonge.

La massification a permis une réelle


démocratisation. Il y a aujourd’hui 60% d’une classe
d’âge qui a le Bac ; 50% d’une génération qui accède
à l’enseignement supérieur. Certes, cette proportion
tombe à moins de 40% chez les enfants d’ouvriers ;
certes, la mécanique de la reproduction sociale ne
s’est pas corrigée mais il n’empêche, le nombre a
permis aux enfants des classes modestes d’ouvrir au
moins la porte à défaut d’en franchir toujours le seuil.

Enfin, le diplôme reste un atout et de ce point de vue,


les études statistiques démontrent que mieux vaut être
diplômé que non diplômé pour accéder à l’emploi.

17
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Mais est-ce que l’emploi correspond toujours à la


qualification, à l’effort de formation  ? Le sentiment
de déclassement s’est installé. Cependant, c’est
le diplôme qui demeure la justification de l’effort
collectif que nous devons poursuivre pour la formation
des jeunes.

Quelles sont les réformes nécessaires ?

Le premier point critique adressé au système


éducatif, c’est l’inégalité de la réussite. En 1995,
sur les 10 enfants de cadres qui entrent au collège,
8 seront étudiants ; sur les 10 enfants d’ouvriers qui
les accompagnent au collège, 3 seront étudiants ; la
scolarité s’allonge mais pour ceux qui font le plus
d’études et donc les plus favorisés. A contrario, elle
se réduit pour les enfants des catégories populaires.

Le second point qui appelle nécessairement


réponse est celui de la déscolarisation et l’échec. Il
s’est réduit mais 20% des jeunes à 18 ans sont hors du
système scolaire.

L’école française est finalement trop et trop tôt


sélective. Elle est l’une des meilleures du monde pour
une moitié des enfants et l’une des plus mauvaises du
monde pour l’autre. Quand on demande aux jeunes

18
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

s’ils aiment l’école, ils répondent plutôt oui au début


de leur parcours mais plutôt non à son terme. Le
système de notations, de sélection est conçu à chaque
fois comme une forme de punition, de sanction et non
pas d’émulation, d’engagement, d’encouragement. Ce
sont dans les pays anglo-saxons souvent considérés
comme les plus libéraux que l’école est non seulement
un lieu de travail mais aussi d’épanouissement,
d’encouragement, de valorisation et c’est là qu’il y a
également la plus grande confiance accordée au corps
enseignant.

Je situe là l’inefficacité relative du système éducatif.


Nous avons un niveau d’échec trop élevé et des élites
trop peu nombreuses pour répondre aux besoins de
l’économie.

L’école n’est ni juste, ni performante. Elle


réduit médiocrement les inégalités et fournit
insuffisamment de jeunes formés aux emplois de
demain.

Enfin, la faiblesse de la formation professionnelle


aussi bien dans sa phase initiale que tout au long
de la vie est démontrée. Seulement 8% des salariés
Français ont reçu une formation permanente quand ce
chiffre est de 25% pour les Britanniques, 30% pour

19
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

les Danois et les Suédois. En outre, c’est en France


qu’il y a le moins de reconnaissance des acquis de
l’expérience.

C’est en France où tout se mesure à partir du titre


scolaire que l’on a reçu. Finalement, toute sa vie, on
porte ou comme « une croix » ou comme « un acte de
bravoure » l’école de laquelle on est issu ; l’élitisme
jusqu’au bout ! cela en dit long sur les formes, les
méthodes de notre système de sélection.

La crise accentue encore le besoin de réformes car


nous sommes aujourd’hui dans une accentuation de
la précarité, dans un déclassement ressenti ou réel.
Les diplômes ne conduisent plus nécessairement aux
mêmes emplois et pas toujours avec la reconnaissance
salariale que l’effort engagé aurait pu laisser espérer.

Le déclassement ne se situe pas seulement par l’écart


entre les diplômes obtenus et l’emploi exercé mais
aussi par rapport au logement habité, à l’autonomie
contrariée voire à la préparation d’une retraite bien
lointaine. Une iniquité inter générationnelle s’est
installée.

Nous devons donc faire de l’éducation le moyen


de donner à la jeunesse ses chances, sa place, sa
reconnaissance et sa dignité.

20
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Notre première proposition concerne la petite


enfance :

Dans le cadre d’un contrat entre l’Etat, les


collectivités et les organismes sociaux, il nous faut
offrir 400 000 places d’accueil pas nécessairement
en crèche mais dans tous les réseaux qui permettent
d’accueillir les jeunes enfants. Le mieux est qu’ils
soient socialisés mais l’essentiel est qu’ils soient
tout simplement accueillis. Si l’on veut favoriser
la conciliation entre la vie professionnelle, la vie
familiale, c’est une condition. Si l’on veut aussi
favoriser l’épanouissement de l’enfant, c’est un
devoir.

Depuis 5 ans, le nombre d’enfants pré scolarisés


est en diminution. En 2007, 24% des moins de 3
ans étaient en classe maternelle ; Seulement 18%
aujourd’hui. Les économies et les suppressions de
postes ont d’abord porté sur l’encadrement des plus
jeunes. Nous devons donc prendre l’engagement de
faire que la scolarisation soit obligatoire à partir
de 3 ans et qu’il y ait une large ouverture de la pré
scolarisation avant 3 ans.

21
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Ensuite, l’individualisation dans le primaire mais


aussi dans le collège doit être renforcée pour que
les enfants puissent être accompagnés dans le
cadre du tronc commun.

Toutes les études démontrent que ce sont les systèmes


éducatifs qui préservent un tronc commun, le plus
longtemps possible, qui sont les plus égalitaires et les
plus efficaces dans la diffusion du savoir. A cet égard,
nous ne devons pas être sur la défensive par rapport
au collège unique mais dans la promotion d’un corps
commun d’enseignements et de connaissances à la
condition d’introduire des soutiens, des parcours
individuels mais aussi des compléments pour ceux
qui veulent aller plus vite.

Nous devons revenir sur cette pratique proprement


Française des redoublements pas pour faire des
économies budgétaires mais parce que le redoublement
n’est en définitive qu’une réponse «  paresseuse  ».
Mieux vaut que l’enfant puisse continuer dans son
cycle avec les rattrapages indispensables.

Dans les quartiers les plus difficiles, la composition


des écoles est devenue le symbole même de la
ghettoïsation. La mise en cause de la carte scolaire a
été une décision particulièrement malencontreuse. Il
faudra y revenir. De même, faudra-t-il ajouter plus de
moyens que par le passé dans l’objectif de relever le

22
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

taux d’encadrement et de multiplier les soutiens.

Nous avons aussi à répondre au défi de la présence


d’enseignants dans ces établissements. Sans doute
faut-il que ces établissements aient plus d’autonomie,
qu’il y ait plus de dotations accordées librement
aux chefs d’établissement dans ces quartiers. D’une
manière générale, je considère que l’un des piliers
du système, c’est le chef d’établissement. Ne pas
vouloir lui reconnaître toute l’autorité, tous les
moyens nécessaires est en définitive une volonté
de préservation de principes qui n’ont plus leur
sens aujourd’hui. Une certaine autonomie des
établissements doit se conjuguer avec l’attribution
de gratifications aux enseignants qui se dévouent
dans ces quartiers, ces écoles et ces établissements
(salaires, temps de travail, retraites)

Nous faisons donc la proposition qu’il puisse


y avoir des bonifications en terme d’années de
cotisations au titre de la pénibilité pour celles et
ceux qui font une partie de leur carrière dans ces
établissements.

L’université a connu une démocratisation


massive. C’est un incontestable progrès même si
cet élargissement de l’accès a été parfois le chemin
de nombreuses désillusions dans un contexte de
paupérisation de bon nombre d’universités françaises.

23
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Je récuse la sélection mais soyons lucides ; Quelle


est la chance d’un bachelier professionnel de
pouvoir connaître un cycle universitaire même court,
débouchant sur un diplôme ? 10%. Quelle est la
probabilité pour un bachelier technologique ? 30%.
Ce sont les bacheliers généraux qui ont finalement
capté les diplômes de l’enseignement supérieur et
occupé les places qui étaient théoriquement réservées
aux bacheliers technologiques ou professionnels ; je
pense aux IUT et aux BTS.

Il faut donc que ces structures puissent accueillir


des bacheliers qui précisément correspondent à cette
orientation.

De la même manière, même s’il faut laisser


largement ouverte l’université, il est nécessaire
d’avoir un système d’orientation plus ferme. Après
le premier cycle, il faut que les étudiants puissent être
orientés là où les débouchés existent.

Enfin, un système d’incitations pour aller vers les


filières scientifiques qui sont aujourd’hui désertées
par un certain nombre d’étudiants devra être mis en
place.

Le rapprochement grandes écoles - universités


s’inscrit dans cette démarche, les passerelles doivent
être plus nombreuses, le nombre d’élèves inscrits

24
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

dans les promotions des grandes écoles augmenté.

Quel malthusianisme a-t-on laissé prospérer dans


notre pays où demeurent depuis 50 ans les mêmes
effectifs de promotion dans les grandes écoles alors
même que notre population a largement augmenté et
les besoins de l’économie avec ! Il faudra permettre
qu’il y ait d’avantage d’étudiants accueillis dans ces
grandes écoles en liaison avec l’université.

Enfin, la formation professionnelle devrait être


obligatoire dans l’entreprise et pas simplement
être un droit.

Il doit être attribué à chaque salarié une « dotation


éducation » dont le crédit serait d’autant plus
important que la formation initiale a été courte.
La seconde chance, ce n’est pas une possibilité qui
doit être offerte mais une obligation qui doit être
imposée aux employeurs.

Dans cette perspective, le lien doit être établi entre


toutes les réformes portant l’égalité au cœur de notre
action et la priorité éducative.

En définitive, l’école n’atteint ses objectifs de réussite


que dans le cadre d’une société juste. L’école est
d’autant plus réductrice d’inégalités que la société dans
laquelle elle évolue partage des objectifs d’égalité.

25
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Plus la politique du logement, de redistribution, de


transferts sociaux atteint de bons résultats, ce que
l’on appelle finalement « l’égalité des places », plus
« l’égalité des chances » rencontre les conditions de
son déploiement. Tout se tient !

Pour évoquer ce partenariat entre jeunesse et emploi,


je veux conclure sur le contrat que nous proposons au
lendemain d’un parcours éducatif pour qu’il puisse y
avoir d’avantage de jeunes dans l’emploi le plus tôt
possible et toujours des seniors dans l’activité pour
faire valoir leurs droits pour la retraite dans de bonnes
conditions.

Le contrat de générations que nous proposons


serait le suivant : un employeur aurait un double
engagement pendant 5 ans : garder un senior déjà
présent dans l’entreprise pour lui permettre de
rester jusqu’au terme de sa carrière professionnelle
et accueillir un jeune entrant dans l’entreprise qui
pourrait s’y insérer plus tôt et sans le passage par
la « case » chômage ou précarité.

La contrepartie pour l’employeur consisterait à


l’exonérer de toute cotisation sociale pendant 5
ans. Ce projet pourrait concerner 500 000 jeunes
et seniors. Il coûterait 12 milliards d’euros.

26
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Quand on sait qu’il y a aujourd’hui 25 milliards d’euros


d’exonération de cotisations sociales, il faudrait donc
en redéployer la moitié. Une partie viendrait de la
suppression du mécanisme de défiscalisation générale
des heures supplémentaires dont on sait aujourd’hui
qu’elles n’ont plus cours et qu’elles ne doivent pas
être d’ailleurs être encouragées ; l’autre partie, ce sont
les exonérations de cotisations liées à l’emploi ou aux
35 heures, 35 heures qui ont été largement remises en
question.

C’est cette alliance des générations qui nous


permettra de donner confiance en l’avenir.

La jeunesse doit être au cœur de nos engagements.


Elle est la première victime de la crise. Elle
s’interroge sur sa place ; elle constate son manque
de reconnaissance ; elle s’inquiète des arbitrages
financiers et sociaux qui la désavantage. Elle vit
son insertion dans l’emploi comme un parcours
d’obstacles ; elle souffre d’une autonomie de plus
en plus réduite. Si elle ne se révolte pas, c’est parce
qu’elle vit dans une solidarité matérielle fondée sur le
transfert familial, affective grâce aux réseaux sociaux
et à une socialisation horizontale par les « pairs ».

A l’évidence, les jeunes sont une « classe d’âge »

27
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

mais pas une « classe ». Les différences sont à l’image


de celles qui existent dans la société : …………….,
les origines familiales, les établissements scolaires,
les lieux de loisirs et les formes d’emplois. Mais, il
existe la même interrogation sur l’avenir. Y a-t-il une
place pour le progrès ? Y a-t-il une chance de réussir
sa vie ? La France elle-même fait elle confiance à sa
jeunesse ?

Cette alliance des générations est la seule façon de


régler l’équation impossible de 2012. Comment faire
des promesses à tout le monde sans avoir les moyens
de les honorer ? Comment être capable de réduire nos
déficits publics et en même temps de considérer que
de la petite enfance jusqu’à la fin de la vie, tout soit
prioritaire, comment accumuler les droits et n’imposer
aucun devoir à ce qui …….,

Je refuse d’accumuler les promesses, les propositions,


les revendications pour obtenir la confiance du pays !
Tout cela est une posture qui n’a plus de sens même
tactique. Au mieux, c’est une illusion. Au pire un
cynisme qui ne servirait à rien.

Nos concitoyens sont lucides et en même temps


inquiets. Jamais le pessimisme n’a atteint ce niveau
dans notre pays !

Il faut donc aller à l’essentiel. L’essentiel, c’est

28
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

l’avenir de la génération qui monte. C’est ce qui


nous rassemblera tous le moment venu en 2012 pour
dépasser ce qui parfois nous oppose et qui permettra
de donner à la France la perspective qui lui manque
pour mobiliser ses forces.

Je reviendrai sur la célèbre citation de Paul Nizan qui


disait « Je ne laisserai pas dire que 20 ans est le plus
bel âge de la vie ».

Et bien, je considère que dans le pays tel que nous le


voulons, pour la France que nous voulons, 20 ans doit
être le plus bel âge de la vie !

29
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

30
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Un nouveau pacte éducatif


pour démocratiser la réussite

L’école a réussi le pari de la massification, mais pas celui


de la démocratisation de la réussite. En effet, si 90%
des enfants de cadres ou d’enseignants obtiennent le
baccalauréat, seuls 50% des enfants d’ouvriers y arrivent.
Chaque année, plus de 150 000 jeunes sortent du système
éducatif sans diplôme ni qualification.

Malheureusement l’échec scolaire marque souvent toute


une vie, car la formation professionnelle continue, telle
qu’elle est pratiquée actuellement, ne permet pas de
compenser les échecs de la formation initiale.

La politique menée par la droite aggrave cette situation :


suppressions d’emplois à l’Education nationale, fermetures
de classes de maternelle, remise en cause de la formation
pédagogique et professionnelle des enseignants…

31
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Pour répondre à ces différents défis nous proposons un


nouveau pacte éducatif fondé sur la démocratisation de
la réussite. Nous mettons la réussite de la jeunesse au
cœur de notre projet de société.

La démocratisation de la réussite passe d’abord par la


préservation des moyens affectés à l’éducation de nos
enfants, et donc par l’arrêt des suppressions d’emplois
à l’Education nationale, mais aussi par la généralisation
de la prise en charge de la petite enfance, par la priorité
donnée à l’enseignement primaire, par l’incitation des
entreprises à embaucher des jeunes et par une réforme
ambitieuse de notre système de formation professionnelle
continue.

Ainsi, nous proposons :

1. De mettre en place un service public de la petite enfance,


en créant 400 000 places d’accueil, en partenariat avec les
collectivités locales et les associations.

Ce service offrira, en articulation avec l’école maternelle,


un encadrement pédagogique, médical et culturel dont
les milieux sociaux défavorisés sont souvent exclus. Il
convient aussi en lien avec les collectivités territoriales,
de créer les conditions pour que, dans les quartiers
populaires, l’accès à l’école maternelle puisse se faire
avant 3 ans, ce qui implique que tout enfant, à partir
de deux ans puisse être pris en charge par le système
scolaire de l’école maternelle, si les parents en font le

32
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

choix.

2. D’examiner en lien avec les partenaires sociaux, les


associations de parents d’élèves et les collectivités
territoriales le réaménagement des rythmes scolaires pour
favoriser la mise en place de dispositifs individualisés
de soutien scolaire au niveau de l’école primaire et du
collège.

La lutte contre l’échec scolaire nécessite que l’effort


essentiel soit porté sur l’école maternelle et le primaire.

Au niveau de l’école primaire et du collège, l’accent devra


être mis sur la maîtrise de la langue et l’apprentissage de la
lecture, en favorisant le travail en petits groupes d’élèves
en diminuant le nombre d’élèves par classe.

L’accompagnement individualisé des enfants en


difficulté doit être développé ce qui permet de diminuer
les retards scolaires et d’abandonner progressivement
les redoublements dont le caractère bénéfique n’est
pas démontré.

3. De valoriser les affectations dans les écoles des


quartiers difficiles en attribuant des bonifications de
retraite aux enseignants qui y exercent, et ce au titre
de la pénibilité.

Enfin, il est indispensable de donner aux enseignants la


formation initiale et continue nécessaire au bon exercice

33
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

de leur fonction, et d’assurer une entrée progressive dans


le métier et de permettre le travail en équipe.

4. De lutter contre le taux d’échec en premier cycle


universitaire et contre le recul de la mixité sociale dans
les grandes écoles

Seuls 30 % des bacheliers technologiques entrant en


première année universitaire accéderont à l’année de
licence (bac + 3) ; le chiffre tombe à 10 % pour les
bacheliers professionnels. Dans le même temps, les IUT et
les BTS, conçus pour accueillir ces élèves, sélectionnent
des bacheliers généraux dont l’université devrait constituer
le débouché naturel.

Afin de réduire le taux d’échec en premier cycle et de


revaloriser effectivement les filières technologiques, nous
proposons de garantir aux bacheliers technologiques
un quota de places significatif en IUT et BTS.

Afin de lutter contre le recul de la mixité sociale et


territoriale dans les grandes écoles, nous proposons que
5% des meilleurs élèves de tous les lycées de France
aient le droit d’être admis en classe préparatoire aux
grandes écoles.

L’université doit être un lieu au sein duquel les étudiants


construisent peu à peu leur parcours et se préparent à la vie
active. Pour cela, les 1ers cycles d’université doivent être
décloisonnés afin de favoriser la pluridisciplinarité.

34
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Enfin, pour que chaque étudiant puisse se consacrer


totalement à ses études, nous devons mettre en place
un système d’allocations publiques au financement
des études supérieures, assorties de conditions de
remboursement liées aux revenus futurs du diplômé. Une
mutualisation sera ainsi instaurée entre les étudiants, au
bénéfice de ceux qui ont les revenus les plus faibles, ou
qui n’ont pas pu obtenir leur diplôme.

5. De mettre en place des contrats de partenariats jeune/


senior* et réformer le fonctionnement de la formation
professionnelle.

Nous considérons que la question la plus importante est


celle de l’emploi des jeunes. Afin d’inciter à l’embauche
des jeunes qui arrivent sur le marché du travail, nous
proposons la mise en place de contrats de partenariat
jeune/senior avec l’objectif de créer 500 000 emplois
pour les jeunes. Les entreprises qui recruteront un jeune
et affecteront un senior de leur effectif à la formation
de ce jeune, bénéficieront d’une aide financière et ce
pendant cinq ans et au maximum jusqu’à ce que le jeune
ait atteint l’âge de 30 ans. Cette aide sera financée par un
redéploiement des exonérations de charges sociales. Ce
dispositif incitera à la création d’emplois des jeunes et au
maintien de l’emploi des seniors.

Les entreprises devront aussi établir chaque année un


bilan de l’égalité retraçant les actions qu’elles ont menées
en matière d’égalité d’accès à l’emploi, notamment des

35
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

jeunes issus des quartiers populaires.

Par ailleurs, il conviendra de réformer radicalement


le fonctionnement de la formation professionnelle
continue et d’optimiser l’utilisation de ses ressources
financières en les redéployant vers ceux qui ont vraiment
besoin. La formation professionnelle continue
deviendra obligatoire pour celles et ceux qui sont sortis
de l’école sans réelle qualification. Le fonds paritaire de
sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) sera
utilisé pour affecter une part importante des ressources de
la formation professionnelle aux actions en direction de
cette catégorie de la population.

La mise en place de cette réforme devra se faire en


concertation étroite avec les partenaires sociaux ; elle sera
donc suivie par le conseil paritaire national d’évaluation
de la formation professionnelle (CPNFP).

36
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Partenariat Jeune/Sénior

Le partenariat jeune/senior qu’il est proposé de mettre


en place vise principalement à inciter les entreprises à
embaucher de jeunes arrivant sur le marché du travail.

En effet les entreprises françaises hésitent à recruter des


débutants et privilégient les recrutements de jeunes ayant
déjà une première expérience, ce qui rend difficile l’entrée
des jeunes dans le monde du travail, entrée rendue encore
plus difficile par la crise actuelle.

En aidant financièrement les entreprises qui forment les


jeunes en recourant à leurs salariés seniors, le partenariat
jeune/senior œuvre aussi au maintien de l’emploi des
seniors. Il se distingue donc nettement du tutorat actuel.

1. Modalités selon lequel le partenariat jeune/senior


pourrait fonctionner

37
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

Le dispositif pourrait consister en la conclusion d’un


contrat de partenariat entre l’employeur et deux de ses
salariés : un jeune, de moins de 30 ans par exemple, et
un senior, de plus de 55 ans. Par ce contrat l’entreprise
s’engagerait à former le jeune salarié en recourant à
l’expérience du salarié senior.

Le salarié senior devrait consacrer une part de son temps


de travail (le quart ou le tiers du temps) à former, entraîner
et guider le jeune salarié. Le senior serait donc chargé
d’apprendre son métier au jeune.

Le dispositif serait réservé aux jeunes titulaires d’un


diplôme dont le niveau restera à discuter avec les
partenaires sociaux ; l’objectif de cette mesure est
notamment de favoriser l’emploi dans l’industrie et
d’éviter le déclassement des diplômes pour des jeunes qui,
à l’issue de leur formation, ont des difficultés à trouver un
emploi.

Le contrat de partenariat serait conclu pour une durée


de cinq ans, ou pour une durée allant jusqu’au trentième
anniversaire du junior, si cette durée s’avère plus courte.

Les deux salariés élaboreraient tous les six mois un


rapport commun retraçant les actions entreprises par le
senior et actant les acquis du jeune. Ce rapport serait à la
disposition de l’inspection du travail, qui pourrait ainsi
contrôler l’effectivité de la formation dispensée.

38
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

L’entreprise dresserait chaque année un bilan des contrats


de partenariat en cours, bilan rendu public car annexé
à ses comptes sociaux déposés au greffe du tribunal de
commerce.

Afin d’inciter les entreprises à mettre en place ces contrats


de partenariat (chaque contrat impliquera que l’entreprise
embauche un jeune et maintienne l’emploi d’un senior),
l’Etat verserait une aide financière pendant toute la durée
du contrat.

Le montant de cette aide pourrait être, par exemple, de


2.000€ par mois (un montant inférieur risquerait de ne pas
être suffisamment incitatif).

L’objectif étant de créer 500.000 emplois de jeunes


salariés, le coût de cette aide peut être évaluée, en première
approximation, à 2.000€ x 12 x 500.000, soit 12MM€.

Le coût annuel des exonérations de cotisations sociales


s’élève à près de 30MM€, si on y inclut les exonérations
de cotisations salariales des heures supplémentaires.
Le financement de ce dispositif impliquerait donc de
diminuer d’un peu plus du tiers l’enveloppe globale des
exonérations de cotisations sociales.

Cette économie pourrait être réalisée :

- d’une part, en mettant fin aux exonérations dont


bénéficient les heures supplémentaires. Ces exonérations

39
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

sont en effet contreproductives en période de chômage car


elles créent une concurrence malsaine entre ceux qui ont un
emploi, et qui veulent faire des heures supplémentaires, et
ceux qui n’ont pas d’emplois, et veulent être embauchés.
Cela permettrait de dégager 3 à 4 MM€,

- d’autre part, en réservant les exonérations de cotisations


sociales patronales sur les bas salaires aux entreprises de
moins de 50 salariés. Cela permettrait de dégager les 8 à 9
MM€ supplémentaires nécessaires.

En effet, les entreprises de plus de 50 salariés consomment


38% des 22,6 MM€ que coûtent ces exonérations (22,6
MM€). Cette mesure rejoindrait les recommandations de
la Cour des comptes, qui avait indiqué dans des rapports de
2006 et 2007 que le secteur de la grande distribution était
le principal bénéficiaire de ces exonérations, alors qu’il
n’est pas exposé à la concurrence internationale, créant
ainsi un effet d’aubaine pour les grandes entreprises de
ce secteur.

La Cour proposait de limiter le bénéfice de ces exonérations


aux entreprises de moins de 20 salariés, seuil qui apparaît
cependant trop bas, de nombreuses PME exportatrices,
exposées donc à la concurrence internationale, ont un
effectif supérieur à 20 salariés. Le seuil de 50 paraît plus
adapté.

Cela permettrait aussi de transformer une niche sociale en


une dépense budgétaire, ce qui est conforme avec le pacte

40
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

distributif que nous proposons, et qui vise notamment


à réduire drastiquement les « trous » qui existent dans
l’assiette des prélèvements fiscaux et sociaux.

Différence avec le tutorat actuel

Le tutorat a été introduit par la loi du 21 décembre 2006


de financement de la sécurité sociale pour 2007. Cette
loi permet à un ancien salarié d’une entreprise, parti à la
retraite, de devenir le tuteur d’un ou de plusieurs salariés
de l’entreprise.

Cette possibilité est soumise à conditions :

- tout d’abord le salarié doit exercer l’activité de tutorat à


titre exclusif.

- en outre, il doit impérativement avoir obtenu la


liquidation de sa pension.

- enfin, la mission de tutorat doit être exercée dans le cadre


d’un contrat à durée déterminée (CDD), et le cumul du
montant de la pension et des revenus tirés de cette activité
doit être inférieur à un certain plafond.

Les dépenses de l’entreprise liées à l’exercice du tutorat


(rémunérations incluant le salaire du tuteur et les charges
sociales afférentes ainsi que les frais de transport) dans
le cadre du contrat de professionnalisation «jeunes» et
«adultes» sont prises en charge par l’OPCA (organisme
partenaire collecteur agréé de la formation professionnelle

41
- Un nouveau pacte éducatif pour démocratiser la réussite -

continue), dans la limite de 345 € par bénéficiaire et par


mois, pour une période maximale de six mois.

Le partenariat jeune/senior se différencie donc nettement


du tutorat :

- les seniors visés sont les salariés encore en activité, alors


que le tutorat vise les retraités,

- le montant de l’aide au tutorat est limité à 345 € par


mois,

- la durée de l’aide est limitée à six mois,

- surtout le tutorat s’inscrit dans l’assouplissement du


cumul emploi retraite, alors que le partenariat jeune/senior
s’inscrit dans une philosophie complètement différente,
puisqu’il vise prioritairement à inciter les entreprises à
recruter des jeunes.

42
Edité par l’Association Répondre à Gauche (Paris)

Impression Maugein Imprimeurs à Tulle (19) en février 2010

Dépôt légal n° XXX - février 2010


Nous vous invitons
à débattre de ces
propositions
sur le site de l’association
www.repondreagauche.fr

Prix : 1,50 euros

Association Répondre à Gauche


185 rue Lecourbe
75015 Paris
www.repondreagauche.fr

Das könnte Ihnen auch gefallen