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Les CHRS accueillent et accompagnent « des personnes et des familles qui connaissent de
graves difficultés économiques, familiales, de logement, de santé, d’insertion, en vue de les
aider à accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale » (art. L.345-1 du
CASF).
La loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions du 29 juillet 19981 a ainsi donné
une définition très large du public pouvant être accueilli en CHRS afin de prévenir et de
réparer toute forme nouvelle de pauvreté. Sont aujourd’hui accueillis en CHRS des jeunes
adultes en rupture familiale, des femmes victimes de violence, des familles avec des enfants,
des hommes et des femmes qui travaillent mais n’ont pas pour autant les ressources
suffisantes pour se loger, des anciens détenus, des personnes qui souffrent de pathologies
graves… Ces personnes sont exclues de tous les droits ou seulement de certains droits.
Certains CHRS se sont parfois spécialisés dans l’accueil d’un public spécifique (jeunes,
sortants de prisons…). Cette spécialisation éventuelle est reconnue dans l’arrêté
d’habilitation et la convention (voir supra).
I.2/ Les CHRS assurent des activités diversifiées allant de l’urgence à l’insertion
avec ou sans hébergement
La loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions de 1998 a élargi les missions des
CHRS à l’ensemble des activités allant de l’urgence à l’insertion, avec ou sans hébergement.
L’article L.312-1 I. 8° du code de l’action sociale et des familles (CASF) donne ainsi une
nouvelle définition des CHRS et vise désormais : « Les établissements et services
comportant ou non un hébergement, assurant l’accueil, notamment dans les situations
d’urgence, le soutien ou l’accompagnement social, l’adaptation à la vie active ou l’insertion
sociale et professionnelle des personnes ou des familles en difficulté ou en situation de
détresse. »
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La loi de 1998 ne reprend pas les catégories de bénéficiaires établies par l’ancien décret du 15 juin 1976 et
élargi l’admission en CHRS à toute personne ou familles connaissant de graves difficultés. Elle supprime la
notion de « ressources insuffisantes », l’admission est donc totalement déconnectée des revenus.
Cette loi pose ainsi 3 éléments forts de reconnaissance :
- la reconnaissance de l’ensemble des situations de détresse,
- la reconnaissance de l’activité des CHRS qui ne relèvent pas de l’hébergement (115,
services d’accueil et d’orientation, équipes mobiles, accueils de jour),
- la reconnaissance du secteur de l’urgence et de l’insertion professionnelle (hébergement
d’urgence, atelier d’adaptation à la vie active).
Les CHRS n’ont pas l’obligation d’exercer toutes ces missions (accueil et orientation,
hébergement, soutien ou accompagnement social, insertion sociale et professionnelle). Ils
peuvent les assurer totalement ou partiellement (art. L 345-3 du CASF) selon leur projet ou
leur habilitation (voir supra)
I.3/ Les CHRS assurent des missions d’intérêt général et d’utilité sociale
Selon la législation, les actions menées par les CHRS s’inscrivent dans les missions d’intérêt
général et d’utilité sociale définies par l’article L.311-1 du CASF2 :
- l’évaluation et prévention des risques sociaux et médico-sociaux, information, investigation,
conseil, orientation, formation, médiation et réparation ;
- la protection administrative ou judiciaire de l'enfance et de la famille, de la jeunesse, des
personnes handicapées, des personnes âgées ou en difficulté ;
- les actions éducatives, médico-éducatives, médicales, thérapeutiques, pédagogiques et de
formation adaptées aux besoins de la personne, à son niveau de développement, à ses
potentialités, à l'évolution de son état ainsi qu'à son âge ;
- les actions d'intégration scolaire, d'adaptation, de réadaptation, d'insertion, de réinsertion
sociales et professionnelles, d'aide à la vie active, d'information et de conseil sur les aides
techniques ainsi que d'aide au travail ;
- les actions d'assistance dans les divers actes de la vie, de soutien, de soins et
d'accompagnement, y compris à titre palliatif ;
- les actions contribuant au développement social et culturel, et à l'insertion par l'activité
économique.
Toute création, transformation ou extension d’un CHRS est soumise à une autorisation
préalable du représentant de l’Etat dans le département (Préfet de département). Le régime
juridique de ces autorisations a été entièrement revu par la loi du 2 janvier 2002 rénovant
l’action sociale et médico-sociale.
- Nom de la personne physique ou morale gestionnaire avec un exemplaire des statuts pour
la personne morale de droit privé
- un dossier sur le personnel avec répartition prévisionnelle des effectifs par type de
qualification
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L’article R 313-3 du CASF fixe le contenu de la demande d’autorisation
L’avis consultatif du CROSMS4
La loi du 2 janvier 2002 a maintenu la consultation préalable du CROSMS avant toute
décision d’autorisation administrative. Le CROSMS ne délivre qu’un avis, qui sera suivi ou
non par le Préfet de département, seul habilité à accorder l’autorisation.
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Comité régional d’organisation sociale et médico-sociale
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Il y a extension ou transformation importante lorsqu’elles correspondent, en une fois ou plusieurs fois, à plus de
30 % de la capacité initialement autorisée. Il en va de même lorsque l’extension ou la transformation représente
en une fois ou plusieurs fois plus de quinze lits, places ou bénéficiaires autorisés.
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La portée des schémas départementaux est donc renforcée (les schémas sont désormais opposables). Selon
l’article L 312-4 du CASF, es schémas départementaux d’accueil, d’hébergement et d’insertion sont établis pour
une période maximale de cinq ans. Ils apprécient la nature, le niveau et l'évolution des besoins des personnes en
situation d’exclusion. Ils dressent le bilan quantitatif et qualitatif de l'offre existante et déterminent les
perspectives et les objectifs de développement de l'offre sociale.
vaut rejet tacite de la demande. Le promoteur peut néanmoins demander dans les 2 mois les
motifs de ce rejet tacite (par lettre avec A/R). A défaut de réponse de l ‘administration dans le
mois qui suit la réception de cette demande de motifs, l’autorisation est réputée être
accordée au promoteur.
Tant qu’un procès verbal ne constate pas la conformité de l’équipement, celui-ci ne peut pas
commencer à fonctionner. Il s’agit ainsi de vérifier que ce qui a été annoncé par le promoteur
à l’occasion de sa demande d’autorisation a bien été mis en oeuvre.
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Les articles D 313-11 à D 313-14 du CASF fixent la procédure.
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Art. L 313-6 du CASF
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Les CHRS doivent évaluer tous les 5 ans, leurs activités et la qualité des prestations qu’ils délivrent (évaluation
interne). Ils font également l’objet d’une évaluation par un organisme extérieur tous les 7 ans (évaluation
externe).
L’autorisation vaut, sauf mention contraire, habilitation
Afin qu’ils puissent être financés par le budget de l’Etat, les CHRS doivent être titulaires
d’une habilitation financière (il s’agit d’une autorisation de dispenser des prestations prises
en charge par l’Etat). L’autorisation de création vaut, sauf mention contraire, habilitation
financière (art. L 313-6, al.2).
Le CHRS habilité est alors tenu, dans la limite de sa spécialité et de sa capacité autorisée,
d'accueillir toute personne qui s'adresse à lui.
Retrait de l’habilitation
La loi encadre précisément les cas possibles de retrait de l’habilitation. Ainsi, elle ne peut
être retirée que pour l’un des motifs suivants :
- l’évolution des besoins ;
- la méconnaissance d’une disposition substantielle de l’habilitation ou de la convention
complémentaire à l’habilitation ;
- la disproportion entre le coût de fonctionnement et les services rendus ;
- les charges excessives pour la collectivité publique ou les organismes assurant le
financement ;
- pour les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), la méconnaissance des
dispositions législatives portant sur les publics pouvant y être accueillis et bénéficier d’une
admission au titre de l’aide sociale.
II.3/ La convention d’aide sociale, une convention obligatoire pour les CHRS
Selon l’article L.345-3 du CASF, le bénéfice de l’aide sociale ne peut être accordé ou
maintenu aux personnes ou familles accueillies dans un CHRS que si une convention a été
conclue entre l’Etat et le CHRS. Cet article surajoute donc au régime juridique de
l’autorisation et de l’habilitation, l’obligation d’établir avec l’Etat une convention.
La convention définit la nature et les conditions de mise en oeuvre des missions assurées
par le centre d'hébergement et de réinsertion sociale par référence au schéma
départemental (cf. R 345-1 du CASF).
La convention constitue donc un outil de cadrage des relations entre l’Etat et l’association.
Les CHRS sont financés par l’attribution des dotations globales de financement imputé sur le
budget de l’Etat.
L’attribution, chaque année, de cette dotation globale obéit à une procédure budgétaire très
encadrée prévue par les articles R 314-150 à R314-157 du CASF.
Afin de fixer le tarif et donc le montant de la dotation globale, le gestionnaire de chaque
CHRS doit déposer des propositions budgétaires et justifier les moyens qu’il demande
suivant un cadre et des modalités très précises qui s’impose à tous les établissements et
services (date de dépôt des BP au 31 octobre, utilisation d’un cadre normalisé, documents
obligatoires à joindre aux BP…). Suite au dépôt des propositions budgétaire, une procédure
contradictoire s’engage entre le gestionnaire du CHRS et l’autorité de tarification avant qu’il
ne fixe définitivement le tarif. Le préfet de département fait ainsi connaître au gestionnaire
les propositions de modifications qu’il envisage d’opérer. Le gestionnaire a alors 8 jours à
compter de la réception du ou des courriers de l’autorité de tarification pour faire connaître
son accord ou son désaccord avec ces propositions. Une fois ce délai écoulé, le tarif peut
être fixé par un arrêté du Préfet de département.
Un mécanisme de comparaison des coûts entre structures a été introduit par la nouvelle
législation afin de réduire les écarts injustifiés.
Afin de déterminer l’excédent ou le déficit qui peut être repris au titre des exercices suivants,
les CHRS doivent également transmettre chaque année leur compte administratif.
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Les centres d'hébergement et de réinsertion sociale peuvent organiser des actions ayant pour objet l'adaptation
à la vie active par l'apprentissage ou le réapprentissage des règles nécessaires à l'exercice d'une activité
professionnelle. Ces actions s'adressent à des personnes qui ne sont pas en mesure d'effectuer un travail régulier
en raison d'un cumul de difficultés, notamment sociales, professionnelles ou liées à leur état de santé et qui, pour
ce motif, n'ont pas vocation à bénéficier des aides à l'insertion par l'activité économique (cf. art. R 345-3 du
CASF)
- dès que sont constatés dans l’établissement ou le service des infractions ou des
dysfonctionnements dans la gestion ou l’organisation susceptibles d’affecter la prise en
charge ou l’accompagnement des usagers ou le respect de leurs droits, l’autorité qui a
délivré l’autorisation (le Préfet de Département) adresse au gestionnaire une injonction d’y
remédier dans un délai raisonnable. Cette injonction peut inclure des mesures de
réorganisation et, le cas échéant, des mesures individuelles conservatoires. S’il n’est pas
satisfait à l’injonction, le préfet de département peut désigner un administrateur provisoire.
Celui-ci doit alors accomplir, au nom de l’autorité compétente et pour le compte de
l’établissement ou du service, les actes d’administration urgents ou nécessaires pour
mettre fin aux dysfonctionnements ou irrégularités constatés (art. L 313-14).
- le préfet de département peut être amené à fermer les établissements et services pour les
motifs prévus par les articles L 313-15 et L 313-16 du CASF : ouverture d’un établissement
ou service sans autorisation, non respect des conditions techniques minimales
d’organisation et de fonctionnement, infractions aux lois et règlements susceptibles
d’entraîner la mise en cause de la responsabilité civile de l’établissement ou du service ou
de la responsabilité pénale de ses dirigeants ou de la personne morale gestionnaire,
lorsque la santé, la sécurité ou le bien-être moral ou physique des personnes hébergées
sont menacés ou compromis par les conditions d’installation, d’organisation ou de
fonctionnement de l’établissement ou du service.