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NUMERIQUE :
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et
guide d’utilisation
Avec la participation de :
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AVERTISSEMENT................................................................................................................................. 5
1 INTRODUCTION ............................................................................................................................. 6
2 DOMAINES D'APPLICATIONS....................................................................................................... 7
4 SYMBOLES ET ABREVIATIONS.................................................................................................... 8
6 NUMERISATION ........................................................................................................................... 12
6.1 Le codage des niveaux de gris ............................................................................................... 12
6.2 L'échantillonnage spatial......................................................................................................... 12
7 CAPTEURS NUMERIQUES.......................................................................................................... 13
7.1 Les principes physiques.......................................................................................................... 13
7.1.1 Famille 1 : amplificateur de brillance couplé à une caméra ............................................. 13
7.1.2 Famille 2 : scintillateurs couplés à une caméra CCD ....................................................... 13
7.1.3 Famille 3 : Les écrans plats à conversion indirecte.......................................................... 14
7.1.4 Famille 4 : Les écrans plats à conversion électrique directe............................................ 14
7.1.5 Famille 5 : Les écrans photostimulables .......................................................................... 15
7.2 Cas particuliers ....................................................................................................................... 16
7.2.1 Détecteurs linéaires ou barrettes ..................................................................................... 16
7.2.2 Détecteurs multilinéaires .................................................................................................. 17
7.2.3 Les composants CMOS ................................................................................................... 17
12 PRATIQUES D'EXAMENS......................................................................................................... 32
13 CONCLUSION ........................................................................................................................... 32
Il a pour objet de servir de guide aux utilisateurs de la radiographie désirant s’orienter vers la prise
numérique des images.
Le lexique, la clarification de paramètres, l’état récent des technologies décrites doivent permettre ce
choix.
Les informations contenues dans ce document n’ont pas de caractère normatif ou contractuel.
La radiographie numérique diffère de la radiographie conventionnelle à film par l'utilisation d'un détecteur
restituant une image numérisée sans avoir recours à des procédés de révélation chimique. L'image obtenue
contient une information relative à l'atténuation d'un faisceau issu d'une source de rayons X ou gamma et ce en
chaque point ou pixel de l'image. Les technologies des détecteurs et capteurs numériques offrent des solutions
pour des rayonnements photoniques d'énergies comprises entre quelques dizaines de keV et plusieurs MeV.
La radiographie numérique présente de nombreux avantages : une grande dynamique associée à une réponse
le plus souvent linéaire; un paramétrage interactif du poste d'examens; une disponibilité quasi-immédiate de
l'image; des opérations de post-traitement sur les images en vue d'améliorer leur qualité; la disponibilité et le
partage des images sur des postes locaux ou distants.
Aujourd’hui, les besoins accrus de souplesse et de « temps réel », tant pour l’acquisition des images que pour
les communications, le partage d’information, les traitements et l’exploitation informatique des grandes bases
de données d’images, comme l’exploitation de plus en plus fréquente de la dimension temporelle (ciné-
radiographie) rendent quasiment indispensable l’usage de l’un de ces nouveaux systèmes de radiographie
numérique. L’émergence de ces technologies a été permise par les progrès de l’électronique et de
l’informatique et les besoins en instrumentation ont évolué parallèlement à l’accroissement des performances
des outils informatiques de simulation.
Les nouveaux capteurs, optoélectroniques ou bien à semi-conducteur, possèdent des performances qui
peuvent dépasser celles des systèmes à film sur certains points :
Depuis, de nouvelles technologies encore plus performantes ont été développées (essentiellement à base de
scintillateurs ou de semi-conducteurs) La Figure 1 illustre quelques géométries existantes des détecteurs
couramment utilisés.
Figure 1 (a) : amplificateur de brillance (b) : scintillateur couplé à une caméra CCD
Ces détecteurs sont extrêmement performants mais les conditions expérimentales doivent être maîtrisées avec
soin si l’on veut faire des mesures quantitatives. Ceci est l’objet des chapitres suivants.
2 DOMAINES D'APPLICATIONS
La radiographie numérique recouvre entièrement le domaine de la radiographie industrielle conventionnelle en
rajoutant les applications "temps-réel" (traitement et interprétation des images réalisés en direct par un
opérateur) et l’imagerie "rapide" (acquisition d’images de phénomènes rapides avec traitement et interprétation
des images au ralenti).
Ce document traite de la chaîne d’imagerie, les différents capteurs et les traitements qu’il est possible
d’appliquer sur les images. Les capteurs numériques concernés sont : les amplificateurs de brillance avec
reprise d’images intégrée ou déportée, les scintillateurs couplés optiquement avec un composant CCD ou
CMOS, les écrans plats (ou flat panel) et les barrettes linéaires (ou linear detector array) à conversion directe
(semi-conducteur) ou indirecte (scintillateur), les écrans photostimulables (ou phosphor plate). La mesure et le
suivi des performances associées à ces capteurs sont abordées.
Il s’adresse à des lecteurs possédant déjà des connaissances de base dans la radiographie. Les principes de la
radiographie ne seront pas repris.
EN 444, Principes généraux de l’examen radiographique à l’aide de rayons X et gamma des matériaux
métalliques.
EN 462 - partie 5, qualité d’image des radiogrammes : indicateurs de qualité d’image (duplex à fils),
détermination de l’indice de flou de l’image.
EN 13068-2, Contrôle par radioscopie : contrôle de la stabilité à long terme des systèmes d’imagerie.
PrEN 13068-3, Contrôle par radioscopie : principes généraux du contrôle par radioscopie des matériaux
métalliques par rayonnement X et rayonnement gamma.
EN 14096-1, Qualification des systèmes de numérisation des films radiographiques : définitions, mesures
quantitatives des paramètres de qualité d’image, film de référence normalisé et contrôle qualitatif.
EN 14096-2, Qualification des systèmes de numérisation des films radiographiques : exigences minimales.
EN 14784-1, Radiographie industrielle numérisée avec des plaques – images au phosphore : classification des
systèmes.
EN 14784-2, Radiographie industrielle numérisée avec des plaques – images au phosphore : principes
généraux de l’essai radioscopique, à l’aide de rayons X et gamma, des matériaux métalliques
E2339-04 Standard Practice for Digital Imaging and Communication in Nondestructive Evaluation
4 SYMBOLES ET ABREVIATIONS
APS : Active Pixel Sensor (technologie CMOS)
ERLM : Ecran Radioluminescent à Mémoire ou écran photostimulable ou écran phosphore à mémoire ou film
réutilisable ou PSP : Photostimulable Storage Phosphor
FPD : Flat Panel Detector (FPI : Flat Panel Imager) ou écrans plats, ou panneaux plats
RX : Rayons X
La plupart des dispositifs de radiographie existants font appel aux sources électriques de rayonnement de
freinage. Leur principal avantage par rapport à une source isotopique est que le flux de photons généré est
beaucoup plus élevé, ce qui permet des temps de balayage plus courts. Leur principal inconvénient est l’effet
de durcissement de faisceau associé au flux polychromatique qui résulte de l’absorption préférentielle des
photons de plus faible énergie, lors de la traversée de l’objet. Les dispositifs industriels conçus pour une
pénétration modérée utilisent des tubes radiogènes en général entre 100 kV et 450 kV. Les systèmes conçus
pour examiner des objets très volumineux ou très denses utilisent un rayonnement de freinage à haute énergie
produit par des accélérateurs linéaires. Ces sources ont un flux élevé et une bonne pénétration, mais elles ont
également un large spectre continu auquel est associé l’effet de durcissement de faisceau. Les sources
isotopiques sont intéressantes pour certaines applications. Par rapport aux sources radiogènes, les isotopes ne
posent pas les problèmes associés au durcissement de faisceau, et présentent en outre d’autres avantages, du
fait qu’ils ne requièrent ni source d’alimentation électrique, ni système de refroidissement et qu’ils délivrent une
intensité intrinsèquement plus stable. L’intensité délivrée par les sources isotopiques disponibles est toutefois
limitée par leur faible activité spécifique (photons/seconde par gramme de matériau). L’intensité a une incidence
sur le rapport signal/bruit et, plus important encore, l’activité particulière détermine la dimension du foyer émissif
de la source et donc la résolution spatiale. Ces deux facteurs ont tendance à limiter l’application industrielle des
appareils isotopiques. Ils peuvent néanmoins être utilisés dans certaines applications où la résolution ou la
durée de balayage ne sont pas critiques.
Un filtre pourra être utilisé afin de minimiser le durcissement du spectre dans le cas de faisceaux
polychromatiques. Le choix du matériau et de son épaisseur dépend de l'application.
CACT_DT_07_001_R01 – Edition du 27/03/2007 Page 9 sur 34
La source de rayons X (selon son type) peut émettre en continu ou en pulsé. Pour les régimes de
fonctionnement en mode pulsé, les paramètres sont la durée d’une impulsion et la fréquence temporelle des
impulsions. Le mode pulsé permet de minimiser l’échauffement de l’anode (la cible) en allongeant dans le
temps l’apport calorifique d’un tir mais en conservant la dose souhaitée.
Un collimateur placé au plus près du foyer permet de limiter le faisceau en fonction du champ utile du détecteur
et de la géométrie du dispositif. Ce collimateur limitera également le rayonnement diffusé généré au sein de
l'objet et dans le local lui-même. Il définit un angle solide dans une direction donnée.
5.2 Objet
Une évaluation précise des caractéristiques de l’objet, ainsi que des indications à détecter, avant contrôle, est
primordiale. Les différents critères sont :
• Volume, encombrement de l’objet, dimensions : Pour les objets de grandes dimensions nécessitant un
champ très étendu, il est possible de réaliser plusieurs radiographies, puis de les assembler ensuite
pour créer une « mosaïque » d’images. La taille parfois volumineuse de certains formats d’images
influe directement sur le nombre d’images qu’il est raisonnablement possible d’assembler.
• Matériaux (Densité et numéros atomiques) : Certains détecteurs numériques sont conçus pour une
gamme d’énergie donnée. Des matériaux de densité élevée nécessitent des photons X très
énergétiques, parfois en dehors de la gamme native du capteur.
• Nature des indications à détecter et orientation par rapport à l‘objet et au faisceau : le choix de l’angle
de tir doit prendre en compte la variation d’atténuation provoquée par la nature et la géométrie de
l’indication.
• Zones d’exploration : Suivant l’expertise souhaitée, certaines dispositions « Source – Objet – Capteur »
ne sont pas géométriquement possibles. Les détecteurs numériques sont rigides, seuls les écrans
photostimulables présentent une certaine flexibilité. La rapidité d’acquisition des images numériques
permet la multiplication des vues à effectuer, et donc, leur optimisation.
5.3 Mécanique
La mécanique, qui permet d'aligner et de positionner les composants, est un élément primordial d’une chaîne
d’imagerie numérique.
Elle doit permettre de balayer l'objet partiellement ou dans son intégralité. Le nombre d'axes de balayage est
fonction du type de détecteur et de l’objet contrôlé. Pour des détecteurs sous forme linéaire (barrette), le ou les
mouvements orthogonaux au détecteur doivent présenter une course en adéquation avec les dimensions de
l’objet. De plus, ces axes de déplacement doivent être dimensionnés avec soin, dansla mesure où ils doivent
être précis (faible pas de déplacement) et robustes (souvent utilisés). Pour les détecteurs matriciels, la
possibilité de faire l’acquisition en plusieurs fois par décalage du capteur en largeur et en hauteur
(« mosaïque » d’images) permet un agrandissement significatif du champ. Ici encore, les précisions de position
des axes de déplacement doivent être en adéquation avec la précision du capteur.
Les paramètres mécaniques tels que la vitesse, la précision, la répétabilité, la stabilité sur les mouvements et le
codage du positionnement (localisation, reprise de coordonnées pour retrouver un défaut…) doivent être
dimensionnés de manière cohérente avec les paramètres du capteur (résolution spatiale, résolution
temporelle…).
1. les amplificateurs de brillance, où un écran scintillateur, suivi d’un étage d’amplification, est
couplé à une caméra de reprise d’image,
2. les écrans scintillateurs couplés à une caméra CCD sans amplification,
3. les barrettes et écrans plats pixélisés qui associent une couche de matériau scintillateur
directement au contact d’un ensemble de photodiodes implanté sur un substrat en silicium
(amorphe (a-Si) dans le cas des écrans plats),
4. les barrettes et écrans plats pixélisés directement implantés sur un substrat semi-
conducteur (a-Se) qui réalisent une conversion directe des photons X en signal électrique,
5. les écrans photostimulables délivrent une image grâce au phénomène de luminescence
photostimulée (image latente). L’image est révélée après un processus de lecture optique
de l’écran préalablement exposé.
Pour les trois premières familles, la conversion des photons X en signal électrique est dite indirecte du fait de
l’étape de transformation X-visible.
Rayons X
Amplificateur
de luminance
Charges e-
Scintillateur Scintillateur Photo Ecran
conducteur Photostimulable
Interaction Lumière
Image latente
Interface Lumière visible
Photons X visible
optique
Familles : 1 2 3 4 5
Les capteurs de la famille 3 sont disponibles dans un grand nombre de configurations. Ils sont en constante
évolution (diversification des dimensions et des résolutions) et leurs performances ne cessent d’augmenter. Ils
sont à la base de la Radiographie Numérique (DR).
La famille 5 des photostimulables se différencie des précédentes par le fait qu’il n’y a pas de conversion en
charges électriques au moment de l’exposition. Cette cinquième famille autorise l’acquisition d’une image à la
fois. C’est la famille qui s’apparente le plus au film (souplesse et faible encombrement). Elle est à la base de la
Radiographie Informatisée (CR).
- en intensité : le signal électrique est codé en une valeur discrète (sur une échelle de 2N niveaux
de gris, N prenant actuellement des valeurs entre 8 et 16).
Réalisée par un circuit de conversion analogique-numérique, la numérisation est étroitement liée aux
caractéristiques d'entrée et au nombre de bits de codage N de ce circuit électronique. La dynamique intrinsèque
du circuit est définie comme le rapport entre le signal le plus fort auquel correspond la valeur 2N (256, 1024,
4096 respectivement pour N égal à 8,10,12) et le plus petit signal électrique auquel correspond la valeur 0.
Plus le nombre de niveaux de codage est important, plus fidèle est la numérisation et moins élevée l'erreur
d'arrondi à l'origine du bruit de quantification. Le nombre de bits de codage N peut atteindre 16 voire plus pour
les détecteurs les plus performants. Plusieurs gains sur le signal d'entrée du convertisseur peuvent être
commutés afin de conserver une précision suffisante pour les signaux les plus faibles.
Le pas d'échantillonnage correspond à la distance entre deux mesures successives et contribue à la définition
de l'image au même titre que la dimension du foyer et le rapport des distances foyer-objet sur foyer-détecteur.
Le pas idéal correspond à la moitié du plus petit détail recherché. Le choix de ce pas doit être cohérent avec la
taille de la source, la taille du pixel détecteur et le grandissement.
Autrement dit, la fréquence d'échantillonnage optimale (ou fréquence de Nyquist) doit être prise au moins deux
fois supérieure à la plus haute fréquence que l'on souhaite détecter dans l'image. Le choix d’une fréquence
d'échantillonnage trop faible engendre un phénomène de recouvrement de spectre (aliasing) à l'origine
d'artefact dans la restitution de l'image.
Des opérations de regroupement de pixels (mode "binning") peuvent être disponibles sur une grande majorité
de capteurs, pour accélérer l’acquisition des images au détriment de la résolution spatiale.
Le transport avec ou sans focalisation des électrons entre l’entrée et la sortie du tube peut être obtenu de
différentes manières : par proximité, par champ électrique ou magnétique ou par un réseau de fibres optiques
(MCP : Multi-Channel Plate).
Le couplage du tube à vide avec une caméra vidéo, un capteur CCD ou CMOS permet la numérisation de
l’image à une cadence qui peut atteindre plusieurs images à plusieurs dizaines d’images par secondes en
fonction des conditions d’acquisition. Le spectre d’émission de la couche scintillante en sortie du tube doit être
de longueur d’onde compatible avec la caméra.
Le facteur de conversion permet de comparer les amplificateurs de brillance entre eux. Ce facteur est compris
entre 7,5 et 15 Cd.m-2/µGy.h-1, et correspond à la luminance en sortie du tube par unité de débit de dose reçue
au niveau de la surface d’entrée.
Par contre, cette solution présente les inconvénients d’un fort encombrement, d’une masse élevée et d’une
distorsion géométrique importante en bord de champ. Des écarts de niveau de gris entre le centre et les bords
sont également importants.
Le gain est important mais en contrepartie le bruit électronique peut fortement dégrader la qualité de l’image.
C’est un détecteur très sensible, qui en conséquence sature plus vite (ce qui peut entraîner un marquage
définitif de l’écran).
Du fait de la faible surface du composant CCD, le couplage optique est réalisé à l’aide d’un miroir et de lentilles
ou d’un réseau de fibres optiques (taper) qui permettent un facteur de réduction tel qu’un maximum de lumière
émise sur la surface du champ d’entrée soit vue par le composant CCD le plus souvent de surface inférieure.
Le CCD est particulièrement sensible, aussi chaque élément du dispositif de couplage réduit le nombre de
photons qui atteint le CCD et par conséquent contribue à augmenter le bruit et à dégrader la qualité de l’image.
Les distorsions géométriques et les phénomènes de diffusion de la lumière sont les conséquences de
l’utilisation d’une réduction optique. Pour s’affranchir de la limitation du champ, il est possible de couvrir l’écran
scintillateur à l’aide de plusieurs caméras. Le raccordement des images peut être délicat, mais en contrepartie
on peut associer un grand champ à une haute résolution spatiale.
Le bruit thermique du CCD reste également une source de bruit supplémentaire hormis dans les composants
refroidis.
Un intérêt majeur de cette famille est la possibilité de déporter le composant CCD de l’axe principal du faisceau
de rayons X pour des applications haute énergie, et de choisir le matériau scintillateur le plus adapté.
Grâce au numéro atomique et à l’épaisseur des couches fluorescentes (CsI, Gd2O2S, CdWO4) qui peut
atteindre quelques centaines de microns, ce type de détecteur peut être utilisé pour des applications utilisant
des énergies jusqu’à 1 MeV. L’utilisation à plus haute énergie requiert des précautions (blindage de
l’électronique). Une plaque métallique (Cu, Al ou Ta) permet de jouer le rôle de renforçateur.
Les charges collectées par la matrice sont localisées très précisément sous l’effet du champ électrique appliqué
perpendiculairement au plan de la plaque, ce qui confère à ce type de détecteur une très bonne résolution
spatiale limitée par la taille de la matrice TFT. Les pertes de signal sont limitées.
Par contre, le sélénium utilisé comme matériau de détection est un matériau très fragile : il se délamine au-
dessous de 5°C et il cristallise de façon irréversible si la température dépasse 50°C. Ces caractéristiques
imposent des contraintes sévères aux conditions de stockage et d’utilisation des détecteurs.
Des systèmes matriciels utilisant d’autres matériaux semi-conducteurs (CdTe, HgI2, PbI2) sont à l’étude pour
couvrir une gamme d’énergie plus étendue.
La production d’une image radiographique se fait donc en 2 temps : dans un premier temps, l’écran est exposé
sous X et l’image radiologique est enregistrée dans l’écran, puis la lecture est effectuée en temps différé au
moyen d’un faisceau laser He-Ne venant balayer l’écran. Un photomultiplicateur lit la lumière émise par les
différents points de l’écran au cours du balayage.
Les matériaux utilisés classiquement pour réaliser ces écrans sont le fluorohalogénure de baryum dopé à
l’europium (BaFBr:Eu)ou le bromure de césium (CsBr). Les épaisseurs typiques sont de 150 µm à 400 µm. Ces
écrans se présentent dans les dimensions classiques de la radiologie, protégés par des cassettes semblables
aux cassettes écran-film. L’utilisation de ce type d’écran apporte l’avantage de pouvoir remplacer les films
radiographiques dans de nombreuses applications. Cependant, la résolution spatiale reste inférieure à celle du
film.
Les écrans photostimulables sont également connus sous l’appellation d’écrans radioluminescents à mémoire
(ERLM) ou écrans phosphore à mémoire. Ces écrans utilisent la propriété de scintillateurs (tels que
BaFBr/I:Eu2+ ou CsBr) à former une image latente lors d’une exposition X ou gamma. Lors de la fabrication des
couches scintillantes, certain des sites du réseau du phosphore normalement occupés par des ions fluorure
et/ou des ions bromure/iodure sont des sites vacants. Ces sites vacants sont appelés "centres F+". Lors de
l’interaction entre la radiation ionisante et les particules de scintillateur, les électrons de l’écran sont excités à un
niveau d’énergie supérieur créant ainsi un trou positif au niveau de l’ion Eu2+. Ces électrons excités à un niveau
d’énergie supérieur se trouvent piégés par les centres F+ pour former des centres F métastables (de l’allemand
farbe : couleur). Ce processus est non destructif et l’image latente ainsi formée est stable jusqu’à plusieurs
jours.
Le lecteur numériseur est un ensemble électro-mécanique pour l’extraction de l’image latente, la reconstruction
et l’affichage de l’image radiographique. On peut avoir le choix de la résolution spatiale de la numérisation
(typiquement de 50 µm à 200 µm). Comme tous les systèmes numériques, l’image est numérisée sur 12 bits
minimum (4096 niveaux de gris).
La résolution spatiale des écrans photostimulables peut être améliorée en optimisant la taille du faisceau laser,
l’épaisseur de la couche scintillante, la morphologie et la compacité du matériau du scintillateur, ainsi qu’en
utilisant une couche absorbante intermédiaire entre le phosphore et le support, visant à absorber les diffusés
parasites.
L’écran photostimulable est balayé à l’aide d’un laser rouge, typiquement un laser HeNe. L’absorption d’énergie
par les centres F se traduit par la libération des électrons. Le retour des électrons libérés dans la bande de
valence d’énergie inférieure s’accompagne d’une émission de lumière bleue (λ = 390nm). C’est la
luminescence photostimulée. Son intensité est directement proportionnelle au nombre de photons X ou gamma
absorbés par l’écran phosphore. La lumière émise est mesurée à l’aide d’un photomultiplicateur, numérisée et
l’image radiographique est reconstituée par l’ordinateur. L’écran peut ensuite être effacé par une source de
lumière blanche qui provoque le retour à l’état initial de tous les électrons piégés. L’écran est alors prêt à être
réutilisé.
Outre les avantages communs à tous les systèmes numériques, les spécificités des écrans photostimulables
sont :
Moyennant le recours à une mécanique de balayage, qui permet de faire défiler soit l’objet soit l’ensemble
source-détecteur, on obtiendra une image. La vitesse du mouvement sera choisie en fonction des
caractéristiques du capteur (temps d’intégration d’une ligne et cadence de transfert).
Cette géométrie de détection est largement utilisée dans les dispositifs de contrôle de bagages et de
conteneurs de grand volume ainsi que dans les applications haute énergie (plusieurs MeV). Elle permet de
s’affranchir en grande partie du rayonnement diffusé par l’objet et l’environnement.
• d = diamètre de la source
• a = Distance Indication-capteur
• F = Distance Source-capteur
• fg = flou géométrique
d
Source
Objet présentant
une indication
a
Capteur
fg
Les distances influent directement sur le grandissement, le flou, le rayonnement diffusé et la dose reçue. En
particulier, l’atténuation du rayonnement direct est proportionnelle à 1/F²
8.2 Flous
8.2.1 Flou géométrique
d ⋅a
fg =
F −a
On peut montrer que fg = d(G-1).
La minimisation du flou résulte donc d’un compromis avec le grandissement désiré. Il est inutile de rechercher
un flou très faible si la résolution spatiale du détecteur est médiocre. En pratique, il convient de choisir un
grandissement tel que le flou reste inférieur à la taille du pixel.
8.3 Bruits
Le bruit prépondérant est le bruit photonique. Même si le bruit électronique et le bruit de diffusion sont réduits
au minimum, la statistique quantique implique qu’il y aura nécessairement une variation dans le nombre de
rayons X détectés à partir de la source. Il existe des bruits supplémentaires imputables à l’électronique du
détecteur et au rayonnement diffusé. Dans une analyse détaillée, ces contributions doivent être incluses. On
décrit en annexe les différentes sources de bruit.
Si le détecteur est éloigné de l’objet (pour la même distance source-détecteur), une partie de ce rayonnement
diffusé se répartira hors du détecteur du fait que la diffusion se produit dans toutes les directions. Ainsi le
rapport du signal utile sur le signal total augmente. L’utilisation d’un collimateur permet aussi d’optimiser la
détection du signal utile en réduisant la zone irradiée et donc la zone diffusante. A noter que toutes les
précautions prises pour s’affranchir du rayonnement diffusé réduisent la dose reçue, ce qui conduit à augmenter
le temps d’intégration pour avoir un signal porteur d’information.
Film
Pour un capteur numérique, cette notion de résolution est assez différente de la résolution d'un détecteur
analogique comme le film. En effet, il est toujours possible de détecter un objet plus petit qu'un élément d'image
(pixel), si son contraste est suffisant (par exemple une étoile sur ciel nocturne en imagerie visible). Par contre, il
n'est évidemment pas possible de séparer deux objets distants de moins de deux pixels.
La détectabilité d’un détail est donc liée à deux notions essentielles pour le détecteur : la résolution en contraste
et la résolution spatiale.
Par analogie avec les fréquences temporelles, on appelle fréquence spatiale f l'inverse de la période d'un motif
périodique dont l'intensité varie de façon sinusoïdale. Une fréquence spatiale s'exprime donc en longueur ou en
paires de lignes par unité de longueur. Toutes les méthodes d'analyse élaborées pour les signaux temporels
peuvent être simplement transposées dans le domaine spatial grâce à cette notion de fréquence spatiale.
La FTM est le rapport de la modulation en sortie du système d'imagerie sur la modulation en entrée, pour une
modulation d'entrée sinusoïdale de fréquence spatiale f.
La modulation se définit comme le rapport (max – min)(f) / (max - min)(f0) exprimé dans la grandeur d'entrée
(par exemple irradiation X) ou dans la grandeur de sortie (unités arbitraires numériques). f0 est le terme pour la
fréquence nulle.
En principe, la FTM ne peut se définir que pour des systèmes linéaires. Dans la réalité, on peut parler de FTM
pour de petits signaux dans un domaine de linéarité restreint, par exemple pour un film photographique.
La FTM(f) est donc la représentation de l'enveloppe de la réponse du détecteur à une modulation d'éclairement
X de fréquence spatiale croissante, comme le montre la fig.1 ci-dessous.
La FTM présente un intérêt considérable, car l'analyse de Fourier indique que les FTM de plusieurs étapes en
cascade dans le processus de formation du signal se multiplient (convolutions successives). Dans un système
d'imagerie, il sera donc relativement simple de prévoir la FTM finale qui est le produit des FTM élémentaires,
par exemple FTM de l'écran fluorescent, d'une optique de reprise, du capteur d'image. De même, en utilisant
l'analyse de Fourier, la réponse à un objet quelconque peut être obtenue facilement si la FTM du système est
connue.
Le caractère arbitraire de la notion de résolution limite apparaît ainsi clairement : la fréquence spatiale la plus
élevée détectable dépend évidemment de la modulation que l'on choisit comme limite de détection.
Dans un capteur numérique, on ne peut ignorer l'effet du découpage de l'image en éléments, les pixels.
L'opération mathématique correspondante est complexe et décrite dans tous les ouvrages sur le traitement
numérique du signal.
Retenons que ce processus d'échantillonnage spatial d'une image n'est autorisé que si l'image ne contient pas
d'information (ni signal, ni surtout bruit) au delà de la fréquence dite de Nyquist, égale à ½ pas des pixels.
Ceci s'explique de manière intuitive de la façon suivante : si un objet ne s'étale pas sur au moins un pixel, il y a
des situations où cet objet n'est pas vu dans l'image échantillonnée.
Le non-respect de cette loi se traduit par des artefacts appelés repliement de spectre.
- dans le signal, des effets de moiré sur les motifs périodiques et des effets « d’escalier » sur les
transitions noir/blanc,
- dans le bruit, un accroissement important de celui-ci dans l'intervalle fréquentiel 0-Nyquist.
Le choix de la taille du pixel est donc essentiel pour l'adéquation du détecteur au besoin, beaucoup plus que la
résolution d'un détecteur analogique, car la taille du pixel fixe une limite infranchissable par la fréquence
spatiale observable dans une image numérique.
Cette courbe ne doit pas être prise comme référence de comparaison entre les capteurs. En effet, la taille du
pixel et l’épaisseur du matériau convertisseur entre autres doivent être pris en compte. Ces mesures ne sont
valables que pour un système précis, et ne peuvent pas être généralisées à tous les capteurs d’une même
famille.
Dans la pratique, la FTM se mesure avec des mires de fréquences spatiales variables, ou bien avec des séries
de doubles fils (Duplex Wire).
Le coefficient d’atténuation linéique est une fonction de l'énergie incidente des rayons X. Par simplification, on
considérera que le rayonnement X utilisé présente une énergie unique E, ou alors que, dans le cas ou il
présente un spectre étendu, on peut l'assimiler à un rayonnement d'énergie moyenne E .
Considérons un objet qui présente un défaut et son profil associé qui représente le nombre de photons transmis
en fonction de la position dans l’objet (cf. Figure 8). On considère, dans cet exemple un défaut de manque de
matière, c’est pourquoi le nombre de photons transmis augmente derrière le défaut.
Derrière une zone homogène d’épaisseur constante, le nombre de photons reçus subit une certaine fluctuation.
Cette fluctuation correspond au bruit quantique défini plus haut.
A ce bruit quantique viennent s'ajouter les photons diffusés par la pièce et par son proche environnement, ce
qui superpose un signal moyen sur l’image (voile).
L’écart entre le nombre moyen de photons transmis derrière le défaut (N1) et le nombre moyen de photons
transmis à côté du défaut (N2) représente le contraste C.
Le rapport contraste sur bruit (RCB) peut donc être défini de la manière suivante :
C N1 − N2 N1 − N2 N2
= = = [Contraste relatif ] . [Signal / Bruit ]
B N N2 N
Ainsi, pour bien détecter un défaut, le RCB doit être le plus grand possible, c’est-à-dire présenter un contraste
maximum pour un bruit minimum. Un RCB égal à 1 indique un défaut noyé dans le bruit. Le RCB peut donc
décrire la facilité avec laquelle un défaut pourra être détecté : un RCB élevé indique une meilleure détectabilité.
Pour améliorer le RCB, il faut augmenter le contraste relatif ou le RSB ou les deux simultanément quand c’est
possible. Un grand contraste relatif implique une énergie des photons incidents faible (et/ou un défaut épais).
Par ailleurs, le RSB augmente avec le nombre de photons, c’est à dire avec l’intensité du tube X, mais aussi
avec la haute tension. Ceci est donc souvent incompatible avec une faible énergie puisque alors le nombre de
photons transmis est faible (forte atténuation).
L’optimisation de la détectabilité d’un défaut est le résultat d’un compromis entre un signal important (par
rapport au bruit) et un contraste élevé. Cette optimisation va conduire au choix de l’énergie la meilleure pour
une détectabilité maximale, pour une dose prédéfinie.
Le choix d’une densité optique de 2 sur un film argentique correspond à une pente maximale dans la courbe
caractéristique. Il est utile de connaître ou de tracer cette courbe de réponse pour chaque capteur pour l’utiliser
dans les conditions optimales. Cela permet de connaître le niveau de gris minimum nécessaire pour avoir un
signal porteur d’information utilisable.
8.8 Dynamique
La dynamique est la capacité d'un détecteur à capter des signaux d'amplitudes très variables. L'absorption par
l'objet est souvent considérable, ce qui se traduit par un éclairement très intense du détecteur autour de l'objet.
S'il est acceptable que cette zone soit saturée, puisqu'elle ne contient pas d'information utile, il peut être
nécessaire de visualiser les bords de l'objet, qui sont en général peu absorbants. Il est aussi parfois nécessaire
de détecter des détails de faible contraste sur un objet présentant une forte variation d’épaisseur. Une très
grande dynamique est donc souhaitable.
La dynamique est définie comme le rapport du plus grand signal mesurable sur le bruit en l'absence de signal,
le bruit minimum étant au moins celui de la quantification du signal.
Avec une dynamique de 100:1, comme dans la partie linéaire d'un film classique, seuls des défauts de
quelques pour cent seront visibles. Avec une dynamique de 12 bits, soit 4096 niveaux, une différence de gris de
l'ordre de quelques pour mille devient alors détectable.
Enfin, il faut veiller à ce qu'une saturation locale ne déborde pas sur des parties utiles de l'image. De façon
générale, la saturation est à éviter chaque fois que c’est possible (utiliser la collimation, le masquage, les
conformateurs,…).
C'est pourquoi un facteur de mérite, qui combine les paramètres mentionnés plus haut, a été défini. C'est
l'efficacité quantique de détection (EQD).
2
RSBsortie
Elle est définie comme : EQD (f , dose ) =
2
RSBentrée
2
Selon la statistique de Poisson suivie par les photons, le RSBentrée est tout simplement égal au nombre de
photons reçus, à toutes les fréquences.
L’EQD est équivalente à un coefficient d'absorption : pour un détecteur sans bruit propre, elle est égale à
l'absorption des rayons X par ce détecteur. Pour un détecteur réel, elle est inférieure à cette valeur, et s'en
écarte d'autant plus que le bruit du détecteur est grand, comparé au bruit photonique.
Elle ne peut se réduire à un nombre, car elle est fortement dépendante de la dose et de la fréquence spatiale.
Ce n'est qu'en examinant les courbes d’ EQD (f , dose ) que l'on peut s'assurer de l'adéquation du détecteur au
besoin, lui-même exprimé en fonction de la taille de l'objet et du contraste recherché.
On peut résumer cette définition en disant que l’EQD est le coefficient d'utilisation effective des rayons X qui
atteignent le détecteur à une dose et à une fréquence spatiale donnée.
Il s'agit d'un critère décisif en imagerie médicale, pour laquelle la dose délivrée au patient doit être la plus faible
possible. Si la dose n'est pas un paramètre critique, l’EQD peut perdre de son intérêt au profit de la résolution
spatiale (ou plus prosaïquement du prix...).
CACT_DT_07_001_R01 – Edition du 27/03/2007 Page 23 sur 34
La Figure 9 donne en exemple les courbes d’EQD pour quelques détecteurs utilisés en imagerie médicale.
ERLM
Ces courbes montrent les différents effets qui influent sur l'efficacité de détection :
- aux très basses fréquences spatiales, c'est principalement l'absorption qui limite l’EQD,
- aux fréquences les plus élevées, c'est la perte de FTM et le repliement du spectre de bruit qui
expliquent la chute de l’EQD,
- aux fréquences intermédiaires, c'est le bruit du détecteur qui est responsable de la
décroissance.
8.10 Rémanence
La rémanence se traduit par une image fantôme qui se superpose à celle de l’évolution de l’objet examiné et qui
s’efface lentement dans les images suivantes. Elle dépend du matériau convertisseur et de la famille du
capteur. Une solution pour s’en affranchir consiste à répéter les calibrations.
Même pour des images statiques, le comportement temporel d'un détecteur est un élément important : Il faut
éviter que le passé du détecteur avant l'image considérée ait une influence sur le résultat.
La résolution temporelle devra être compatible avec la vitesse du phénomène observé, en tenant compte du
flou cinétique.
1 2 3 4 5
Caractéristiques /
Famille
IIR Ecran + CCD Ecran plat Ecran plat ERLM
Résolution spatiale (µm) 125 à 350 50 à 500 50 à 1000 50 à 250 100 à 400
Taille du champ matriciel (mm) φ < 300 illimité ≤ 400 x 400 ≤ 400 x 400 ≤ 350 x 1500
Taille du champ linéaire (mm) 200 – 1500 200 – 1000
Dynamique utile (bits) ≤ 10 ≤10 ≤ 12 ≤ 12 ≤ 10
Encombrement élevé élevé Faible à moyen Faible à moyen Très faible = film
Taux de transfert (image/s) 1 à 500 ≤ 50 ≤ 30 ≤ 10 Différé
résolution Résolution
Spécificité sensibilité adaptabilité Souple = film
dynamique dynamique
Temps réel Oui Oui Oui Oui Non
Actuellement, il n’existe que deux normes décrivant une méthodologie de suivi dans le temps de système :
En l’absence de norme pour les autres familles de capteurs, l’utilisateur peut s’inspirer de ces deux normes
existantes pour rédiger une procédure propre à son installation.
On veillera en particulier à suivre les points suivants, dans les mêmes conditions de tirs (énergie, débit,
collimation, filtrage, distances, environnement,…) :
• essais périodiques sur des IQI et des fantômes représentatifs des pièces contrôlées (mesure du RCB),
Les pré- traitements produiront une image que nous appellerons "image brute" contenant l’information acquise
corrigée. C’est la première image archivée.
Pour chaque application, il conviendra de déterminer les différents critères (pourcentages de pixels défectueux,
alignements, groupements, zones interdites, etc …) permettant ou non de considérer un capteur comme valide.
Im age corrigée = k .
(Im age brute (
− Im age noir ) − Im age thermique − Im age noir )
(Im age blanche − Im age noir )
avec :
Image brute l’image obtenue après intégration et correction des pixels défectueux, Image noir l’image fournie en
l'absence de RX, avec un temps de pose égal à celui de l' Image brute, Image thermique l’ image caractéristique des
variations du signal dans le temps dues à une dérive thermique du capteur (même en l'absence de signal),
Image blanche l’image obtenue sous RX à flux maximum (sans toutefois saturer le détecteur) et k le coefficient de
normalisation de l'image (souvent la moyenne des niveaux de gris de l'Image brute.).
Le plus souvent, si les poses ne sont pas très longues, le bruit thermique est très faible et peut être ignoré. La
formule simplifiée de correction devient alors :
Im agecorrigée = k .
(Im agebrute − Im agenoir )
(Im ageblanche − Im agenoir )
L'image de noir est parfois appelée image offset ou zéro ou dark. L’image de noir doit être refaite si les
conditions thermiques changent.
L'image de blanc est parfois appelée image de gain ou de compensation ou flat field ou plein flux ou light. Pour
une correction plus fine, on peut utiliser une image uniforme obtenue à flux moyen. Dans l’idéal, l’image de
blanc correspond au flux maximum qui sera reçu par le détecteur lors du contrôle de la pièce. Il peut être utile
d’avoir une épaisseur uniforme dans le même matériau que la pièce et couvrant l’ensemble du détecteur,
lorsque les conditions de plein flux ne sont pas obtenues dans l’air.
Il est également possible de placer un objet témoin fixe dans l’image afin de suivre et corriger les évolutions
temporelles de l’ensemble de la chaîne (fluctuations de la source par exemple).
Si le RSB n'est pas suffisant ou si le temps de pose n'est pas réglable, il est également possible d'intégrer le
signal informatiquement par l'addition de clichés successifs, tous obtenus dans les mêmes conditions
d'acquisition. Ceci suppose que l'image finale sera codée sur un nombre de bits supérieur à l'image délivrée par
le capteur (16 ou même 32 bits) afin d'éviter tout phénomène de dépassement de capacité (overflow).
Après cette opération d'addition, l'image peut être ramenée à un codage sur 8 ou 16 bits (par exemple pour
cause de compatibilité avec un logiciel de visualisation ou d'exploitation) mais au prix d'une perte en qualité.
Les écarts en niveaux de gris les plus fins seront perdus.
Dans les applications "temps réel", ce type d'intégration peut également entraîner un effet d'images saccadées
lorsque la fréquence d'affichage descend en dessous de 15 Hz.
Une intégration type "moyenne glissante", élimine cet effet d'affichage haché mais pas les problèmes liés à un
temps court de détection d'un objet. Dans tous les cas, le choix du poids des différentes images sera un
compromis entre le flou introduit par le lissage et la réduction du bruit.
Sur une image statique, l'intégration par moyenne glissante sur un temps long reste moins efficace que
l'intégration par sommation des images.
• images floues,
• manque de résolution,
• "signal de fond" élevé, dû par exemple à un rayonnement diffusé gênant,
• manque de dynamique du capteur,
• rapport signal sur bruit faible, voire très faible,
• informations liées à la pièce ou à son environnement, gênantes pour la détection des
indications,
L'objectif du traitement d'images sera d’extraire l’information liée à l’indication recherchée, en vue de :
Il est possible de définir une région dite "d'intérêt" (ROI) de forme appropriée, dans laquelle sont appliqués des
traitements spécifiques. Cela permet d'éliminer les parties de l'image contenant des informations susceptibles
d'empêcher une mise en œuvre correcte ou complète de certains traitements.
Exemple : prenons un signal, codé sur 8 bits, contenant des niveaux de gris allant de 30 à 70. Les 40 niveaux
de gris utiles (70 - 30) vont être répartis de 0 à 255. Cette correction permet de contraster l'image au maximum
sans éliminer d'information.
Cette amélioration de l'affichage est quasiment indispensable pour exploiter correctement la grande dynamique
des images numériques et pour détecter de très fines variations de niveaux de gris.
Les différentes images enregistrées d'un objet en mouvement peuvent être visualisées, traitées ou non, sous
forme d'un "film" avec l'équivalent d'un magnétoscope numérique. Ce mode de visualisation, qui permet
d'utiliser la totalité des possibilités de traitement en plusieurs visualisations successives, favorise la détection
dynamique de très faibles variations de signal.
Ce type de filtre élimine toutes les informations à hautes fréquences de l'image. Le bruit aléatoire, à haute
fréquence spatiale, est donc éliminé, mais toutes les variations brusques de niveaux de gris sont également
atténuées. L'image est plus floue.
L'utilisation de ce filtre peut rendre impossible la détection des détails plus petits que la fenêtre du filtre.
Ce type de filtre peut éliminer des informations à hautes fréquences de l'image. Le bruit aléatoire, à haute
fréquence spatiale, est éliminé avec un médian. Contrairement au passe-bas linéaire, les variations brusques
de niveaux de gris d'une taille en pixels égale ou supérieure au rang médian ne sont pas atténuées. L'image est
moins floue. Tous les pics parasites sont entièrement éliminés sans modification des pixels contigus.
L'utilisation de ce filtre peut rendre impossible la détection des détails plus petits que la fenêtre du filtre.
Les matrices de type "rehaussement de contraste" conservent les basses fréquences de l'image mais
augmentent le contraste des brusques variations d'amplitude, sans notion de direction. Ce type de filtre est
équivalent à la superposition d'un filtre type Laplacien et de l'image non corrigée.
Ce seuillage précède toutes les opérations de morphologie (comptage, squelettisation, détourage, repérage,
sélection et caractérisation d'objets) qui sont effectuées sur images binaires. Cela suppose que l'image à traiter
a été "mise à plat" et que les seules variations importantes de niveaux de gris qui subsistent avant seuillage
sont bien caractéristiques des informations à détecter et ne sont pas dues à des variations d'épaisseur ou de
densité dans l'objet radiographié.
Il est parfois nécessaire d'améliorer l'image binaire par des opérations de "fermeture" (dilatation suivie d'une
érosion), "d'ouverture" (érosion suivie d'une dilatation) ou de reconstruction. Ces opérations ont pour but
principal d'éliminer des "objets" parasites, ou de modifier et lisser la forme des objets que l'on souhaite
sélectionner et caractériser (mesures de la position, des dimensions, de l'orientation, de la forme, etc…).
Ces opérations de seuillage suivies de morphologie sont utilisées le plus souvent dans le cadre d'une
automatisation complète ou partielle, de l'exploitation et de l'interprétation des images.
Sauf spécifications et demandes particulières, les seules images archivées sont les images corrigées obtenues
après intégration, correction des pixels défectueux et shading. Si l'on souhaite conserver des images avant
correction, il faut également conserver toutes les images nécessaires pour effectuer une correction ultérieure
(images de blanc, de noir, thermique, de pixels défectueux, etc …).
L'ensemble des méta-données nécessaires pour comprendre, expliquer et interpréter les clichés sera
clairement rattaché aux images. Le mode de rattachement est laissé libre du moment que son efficacité est
démontrée.
Exemples : information dans l'entête ou le pied de fichier, noms de fichiers tous différents et sans ambiguïté,
fichiers conservés dans des répertoires précis (par pièce ou par activité ou par produit ou par ordre
chronologique), documents détaillant les procédures d'archivage de l'ensemble des données et de gestion dans
le temps de ces données.
Les formats d'images, de préférence standards, non compressés seront choisis (exemples : TIF, BMP, FIT,
RAW, DICONDE …). Les seules compressions admises doivent être réversibles, mais elles sont peu efficaces
et donc peu recommandées. Les formats de fichiers propriétaires ne sont pas recommandés pour l'archivage.
Les formats compressés (JPG, GIF, etc…) ne seront utilisés que pour des rapports et des documents de
présentation.
Tous les moyens, matériels et logiciels, nécessaires pour l'exploitation ultérieure des images seront conservés.
Cela implique la garantie que les ordinateurs, lecteurs et accessoires divers seront toujours en état de
fonctionnement, ainsi que les systèmes d'exploitation et logiciels de traitement et de visualisation. Pour ce
dernier point, il est recommandé que les logiciels de traitement les plus récents soient capables de relire et de
traiter les données anciennes.
Les données seront relues et vérifiées régulièrement au cours de la période d'archivage prescrite. Si nécessaire
une remise à jour et une réécriture sur un support identique ou plus récent seront effectuées.
Les essais sur des pièces possédant des indications en limite de critères ainsi que des étalons grâce à des
gammes adaptées et fixées permettront de compléter le dossier de qualification basée sur cet ensemble de
résultats.
La qualification liée à des contrôles radiologiques doit être précédée par quelques précautions d’usage.
• Définition du besoin, du niveau de qualité associé (nature des défauts, taille, position, géométrie des
pièces,…),
o au niveau du détecteur (type, champ, gain, dynamique, résolution, temps réel ou non,…),
• Choix d’un système et des conditions d’acquisition associées pour répondre au besoin.
La qualification consiste à démontrer sur des défauts réels ou des fantômes représentatifs que le système
choisi répond au besoin dans les conditions d’acquisition choisies.
Chaque qualification fera l’objet d’un rapport détaillant les conditions d’examen (y compris les pièces de
référence à contrôler périodiquement), les paramètres significatifs ou influents (avec les tolérances associées),
12 PRATIQUES D'EXAMENS
La radiographie numérique, par son aptitude à réaliser des images dans des temps courts et de façon
répétitive, autorise des pratiques d’examen difficiles voire impossibles en radiographie sur films :
13 CONCLUSION
Ce document est une première version d‘un guide destiné aux utilisateurs potentiels de la radiographie
numérique. Le domaine des capteurs numériques évoluant très rapidement, une mise à jour régulière sera
effectuée par le groupe de travail de la COFREND. De ce fait, les caractéristiques indiquées dans ce document
sont à considérer à titre indicatif. La suite à court terme du groupe de travail est l’ajout d’annexes pratiques
traitant des différents types d’examen et du suivi dans le temps des installations.
Quelques références