CHAPITRE

XVIII

Du mariage

Les significateurs du mariage sont pour les hommes :

1° La Lune et Vénus ;

2° La maison VII ;

3° Son maître ;

4° La ou les planètes qui occupent la maison VII.

Les présages que l’on tire de la position et de la qualité de ces significateurs sont les suivants :

1. Est-ce que le consultant désirera le mariage ou en aura horreur, et prendra-t-il une

épouse ou restera-t-il célibataire ?
2. Obtiendra-t-il son épouse facilement ou avec de grandes difficultés ?
3. Quelle sera l’époque de son mariage ?
4. Se mariera-t-il plusieurs fois ?
5. Quelle sera son épouse ?
6. Quelles richesses lui apportera-t-elle ?
7. En quel lieu la conduira-t-elle ?
8. Quelle sera l’entente entre les époux ?

Question I : Il faut pour la première question considérer attentivement les significateurs et voir
comment ils sont affectés. Ainsi, si Vénus et la Lune se trouvent en un signe stérile (Vierge, Lion,
Gémeaux) et dans un des lieux cadents de la figure (maisons III, VI, IX ou XII) le consultant ne se
mariera pas, et si grâce à d’autres influences il y a mariage, il sera surement stérile.

Cet effet est tout à fait évident lorsque les autres significateurs se trouvent en signes stériles et
dans des maisons cadentes.

Dans le thème qui suit, nous voyons un exemple du présage de célibat. Il résulte de la présence
de Vénus et de la Lune dans la Vierge, signe Stérile.

Lorsque ces significateurs et principalement la Lune et Vénus ne sont pas disposés ainsi, il faut
examiner si l’une de ces planètes ne se trouve pas réunie à Saturne puissant, tandis que l’autre
est en signe stérile et en lieu cadent. Là encore il y a présage de célibat. Il convient d’examiner
cependant la nature et les dispositions des autres significateurs.

Lorsque Vénus est en opposition ou en quadrature avec Saturne, il y a beaucoup de chances pour
que le consultant reste célibataire, surtout si la Lune est en signe stérile et lieu cadent.

L’opposition et la quadrature de la Lune avec Saturne possèdent bien moins d’action,

puisqu’elles exigent pour produire le même effet que Vénus soit en signe stérile.

Question II : Le plus ou moins de difficulté qu’éprouvera le consultant pour se marier est indiqué
par la dignité des significateurs. S’ils sont puissants et occupants des lieux favorables, le mariage
sera facile. Dans le cas contraire, lorsqu’ils sont débiles, et qu’on hésite même pour savoir si le
consultant se mariera, on peut présager avec certitude que ce ne sera en tout cas qu’avec
beaucoup de difficultés.

Question III : Si l’on désire connaître à quelle époque de la vie le consultant se mariera, il faut
considérer les positions occupées dans la figure céleste par les significateurs et principalement
par la Lune. S’ils sont orientaux à l’égard du Soleil et occupent les quadrants orientaux, ils
indiquent la jeunesse. Si au contraire ils sont occidentaux et occupent les quadrants occidentaux,
le mariage ne sera contracté que très tard.

En outre, on examine le mouvement des significateurs ; lorsqu’ils sont direct et rapides, le

mariage aura lieu dans l’adolescence, tandis que s’ils sont rétrogrades, lents ou stationnaires, il
ne se produira que dans la seconde partie de la vie.

Enfin cette époque peut être également déterminée par la direction de la maison VII aux corps
ou aux rayons de la Lune et de Vénus.

Question IV : On considère tous les significateurs, et, si tous ou la plus grande partie d’entre eux
occupent des signes aqueux, c’est-à-dire féconds, on peut présager d’une façon générale que le
consultant aura plusieurs femmes. En tout cas, la Lune et Vénus sont en cette matière les
significateurs les plus puissants, à tel point que la Lune placée en maison VII, quel qu’en soit du
reste le signe, fait entendre qu’il y aura plusieurs épouses, à moins qu’elle ne soit très fortement
imprégnée des rayons de Mars et de Saturne. Enfin, avant de porter un jugement, on devra
consulter les aphorismes suivants :

Aphorisme 1 : La Lune conjointe à une seule planète soit exactement soit approximativement
présage une seule épouse.

Aphorisme 2 : Si aucune planète n’est conjointe à la Lune, il faut rechercher quels sont celles qui,
directes, libres des rayons du Soleil, sans détriment et dans chute, les regardent exactement. Le
Soleil est négligé dans cette opération. On examine alors les signes occupés par ces planètes, car
les féconds et les bicorporels doublent le nombre des épouses.

Aphorisme 3 : Si elles font défaut, on examine combien il se trouve de planètes directes et libres
de la combustion entre le milieu du ciel et Vénus, et il y aura autant d’épouses qu’il en sera
trouvée progressant du milieu du ciel vers l’horizon oriental.

Aphorisme 4 : Enfin, si ces planètes sont rétrogrades ou combustes mais occupant leurs dignités,
on pourra, à défaut, en tirer le présage.

Ainsi, dans l’horoscope de Sébastien Froschelius on trouve trois planètes directes et libres de la
combustion qui présagent par conséquent trois épouses.

Aphorismes 5 : Lorsqu’on ne peut pas user des règles précédentes, il faut chercher quels sont les
planètes qui regardent exactement le maître de la septième maison et se baser sur leur nombre,
qu’elles soient directes ou combustes, pour déterminer le nombre des épouses.

Observation : Lorsque la Lune est conjointe à une seule planète, il peut se produire deux cas.
Dans l’un, la planète est plus puissante que la Lune, ce qui indique que le mari périra avant son
épouse ; dans l’autre, c’est au contraire la Lune qui est plus puissante, et le mari survivra.

horoscope de Sébastien Froschelius

Question 5 : Toute l’attention doit se porter ici sur les planètes qui regardent la Lune par
conjonction ou tout autre aspect, car c’est d’après elles qu’il faut prononcer.

Saturne s’appliquant par corps ou aspect à la Lune indique une épouse saturnienne qui sera
laborieuse, taciturne, grave, réfléchie et économe, si elle est bien affectée, mais sombre, morose,
soupçonneuse, dépravée, envieuse et entêtée si elle est mal affectée.

Avec Jupiter bien affecté, elle sera pieuse, douce, chaste, noble, honnête et économe ; s’il est mal
affecté, elle possédera les mêmes vertus, mais simulées, imparfaites et unies à certains défauts.

Avec Mars bien affecté, elle sera intelligente, hardie, ne supportant pas la servitude et les injures,
désireuse de vengeance et domination, irritable, etc. ; s’il est mal affecté, elle sera querelleuse,
orgueilleuse, insoumise, violente, dépensière et infâme.

Vénus bien affectée la rend belle, gracieuse, douce, affable, honnête ; mal affectée, elle lui
accorde bien la même chose, mais il s’y mêle une certaine imperfection.

Mercure bien affecté la rend spirituelle, prudente, éloquente, sagace et très propre à préparer la
cuisine ; mal affecté, il la rend rusée, malicieuse, menteuse, changeante, hypocrite.

Les luminaires sont négligés. On doit tenir compte également des signes qu’occupent les
significateurs.

Question VI : Là encore il faut considérer les planètes qui sont conjointes à la Lune ou qui la
regardent par un aspect quelconque. Elles accordent en effet, suivant leur dignité dans la figure
céleste, les biens qui leur sont propres. En général, les bénéfiques annoncent richesses et
renommée, tandis que les maléfiques ne promettent que pauvreté. Celles qui occupent la maison
VII sont les plus importantes. Voici du reste quelques cas particuliers :

1. Le maître de la maison VII placé en X promet une épouse noble.

2. Le maître de la maison II en VII ou réciproquement annonce qu’elle sera riche et
opulente.
3. Au contraire, le maître de VII en XII ou réciproquement la promet pauvre et obscure.
4. Lorsque le maître de la maison VII est en XII ou celui de la maison II en VII, et qu’ils sont
bien affectés et puissants, ils présagent une épouse très riche et à qui reviendront de
nombreux héritages.
5. Lorsque le aître de VII est en XII ou réciproquement, et affligé par une conjonction ou un
rayon maléfique de Saturne, l’épouse sera vieille et difforme ; si au lieu de Saturne on a
Mars dans les mêmes conditions, elle sera déshonnête, infâme et débauchée.
6. Le maître de la maison VII en VI, ou réciproquement, étant mal affecté, annonce qu’elle
sera maladive.
Question VII : Lorsque les significateurs obtiennent les signes des voyages, comme la maison III
ou la maison IX, ou occupent des signes étrangers, c’est-à-dire ne se trouvent en aucune de leurs
dignités, les astrologues jugent que le consultant conduira son épouse loin de sa patrie.

Question VIII : Au sujet de l’entente qui doit régner entre les époux, il faut, autant que possible,
consulter leurs deux génitures. Si les deux luminaires se regardent par des aspects bénéfiques, et
cela dans les deux thèmes, ils présagent la concorde. Dans le cas contraire, ils prédisent la haine
et les disputes continuelles.

Dans le cas où il serait impossible de se procurer les deux génitures, on devra suivre la marche
suivante :

1. Il faudra considérer tout d’abord la ou les planètes qui indiquent le nombre des épouses
et, si elles sont bienveillantes et regardent la Lune par bon aspect, elles promettront un
amour réciproque, une union parfaite.
2. Si au contraire les planètes sont maléfiques et regardent la Lune par un mauvais aspect,
toute union sera impossible entre les époux.

Si une planète bénéfique regarde la Lune par un mauvais aspect l’accord sera médiocre mais
plutôt bon. Au contraire, si une planète maléfique regarde la Lune par un bon aspect, l’accord
sera médiocre mais inclinant davantage vers la désunion.

Du mariage pour une géniture féminine : pour les femmes, les significateurs du mariage sont :

1. Le Soleil et Mars.
2. La maison VII et son maître.
3. La ou les planètes qui occupent cette maison.

Par la disposition, la qualité et le lieu de ces significateurs, on obtient tous les présages en se
conformant à la marche suivie pour une géniture masculine. On observera cependant qu’en tout
examen on doit remplacer la Lune par le Soleil et Vénus par Mars.