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L'(D'T.

/VRE DE TATI

ITß

IlnrflN[ffi
m
MTEIFr]gI
uEt[trE
D ersonnage : François. le flacteur.
'r' Un facteur grand, fort et... ambi-
tieux, qui a tout de suite compris que
si le courrier ne va pas vite à Sainte-
Sévère, c'est parce qu'on y néglige les
< méthodesaméricaines > ! Mais François
va y remédier. Allez,.en selle ! Sur son
n rf;H!rcmm

antique vélo, baptisé coupé grand sport, E@


n
il lonce dans la campagne, double les
chars à floin, tourne sec au coin d'une
vache, mais rencontre un Poteau
récalcitrant, une chèvre ignare. une T es vacances. tout le monde le sait,
mouche énervante et un nombre consi- tJ ne sont pas faites pour s'amuser.
dérable de verres de blanc qui stoppent Tout le monde le sait, sauf Monsieur
net sa démonstration. La finale est Hulot. Monsieur Hulot qui, PiPe en
pourtant belle : dans son élan, François I'air et silhouette en éventail, prend
double une course cycliste, va gagner, la vie conrme elle vient, promenant
gagne... Mais un ruisseau passait par scandaleusement dans I'ennui balnéaire,
là. Et un facteur à la nage, un! Et les le plaisir énrerveillé des châteaux de
gens rient! Décidément la campagne sable. Et, d'un seul coup, I'ennui
ne comprend rien au progrès. Tant pis éclate de rire, tandis que les châteaux de
pour les campagnards, ils auront leur sable s'ouvrent sur la belle au bois
courrier comme d'habitude : en retard. dormant et qu'aux cris des enlants l\/Í
rvr onsieur et Madatne Arpel (grosse
la petite plage pétarade et reluit comnle situation, gros dividendes) ont ulre
un quatorze juillet... Mais voilà sep- villa ' très renrarquablenterrt tbnction-
tembre. Monsieur Hulot, inconscient nelle. lls ont aussi, hélas! un beau-
du scandale, rentre... Oùr rentre-t-il au frère, un certain Monsieur Hulot, qui
fait ? Dans les nuages sans doute, I'enrpêche non moins renrarquablentent
dont il n'était, d'ailleurs, jamais sorti. de fonctionner. Sans malice, d'ailleurs,
Mais les enfants, après qu'il ait disparu, nrais avec urre application qui trahit
ont regardé Ie ciel longtemps... une incurable inadaptation à vivre à
I'heure bénie du gadget. Hulot nourrit,
d'autre part, un amour i¡rrmodéré pour
lçs chiens, de préférence errants, et
pour les immeubles qui ressenrblent
bêtenrent à des maisons. Tout cela ne
serait pas trop grave si le fils Arpel,
son neveu, n'avait tendance à imiter
son oncle, affichant, corllme lui, urr
dégoût manifeste pour les beautés a
industrielles. A la toute dernière

RÉALISATION DARGAUD S.A. ÉDITEUR A PARIS . DESSINS DE CABU


EDITEUR N' 267 - C DARGAUD I9ó7.
nrinute, on réussit
Mais le mal est fait
pour Ia première
fils, comme ça, pour rien...
à éloigner Hulot.
: Monsieur Arpel,
. fois. á souri à son

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f)"
un film de j acques tatr
o'

lmp, lvloderne du Líon - Poris, Prínted ìn Fronce


Un terrain vague des' d'une dizaine de techniciens pouvaient se déplacer. Evo- Ces constructions de ca-
bulldozers... - pour édifier ce studio révo- luant en un ballet bien orga- ractère éphémère eurent un
50.000 m' de béton, 4.000 lutionnaire aux cloisons trans- nisé selon les directives de tel retentissement à l'étran-
parentes, qui s'étendait sur Jacques Tati, ils permettaient ger que de Moscou, de Stock-
m3 de plastique, 3.200 m' de holm, de Londres ou de Los
m'. ainsi de transformer à volonté
charpente, I.200 m2 de gla- 15.000
Angeles, des délégations vin-
ces : ces quelques chiffres le paysage.
Gratte-ciel et buildings in- rent les visiter pendant le
donnent une idée des fabu- dustriels construits sans bé- Il y avait aussi de vraies tournage du film. Un coutu-
leux studios en plein air cons- ton, uniquement en verre et rues bitumées, avec leurs feux - ì','ni--
de signalisation, leurs ensei- rier demanda même à Jacques '
stq *.'.
truits par Jacques Tati pour en acier. Des escaliers rou- Tati I'autorisation d'y pré-
{
son film ( PLAYTIME ). lants semblables à ceux d'Or- gnes au néon. Le parc auto-
senter sa collection de prin-
Parce qu'on ne pouvait ly. Chaque immeuble (cer- mobile avait été prévu supé-
rieur à la normale de façon temps et les 500 voitures des
demander à un Prisunic de tains hauts de quatre étages) invités purent trouver place
disposait du chauffage central que le metteur en scène puisse
fermer ses portes pendant un sur I'immense parking.
mois ou à l'Aéroport d'Orly au mazout et deux centrales créer des embouteillages à
assez puissantes volonté. Jacques Tati aurait sou-
d'arrêter tout trafic, et parce électriques

.tl qu'il n'avait pu trouver nulle -
pour alimenter en énergie une La ville possédait même sa haité conserver ce < merveil-
paÍt, ni en France, ni à ville de 15.000 habitants banlieue : un alignement de leux outil > en songeant à
WJ I'Etranger, une cité à la fois permettaient, grâce aux sun- - baraques en planches oÌr d'autres réalisateurs, et plus
lights, d'y entretenir un soleil étaient installés les bureaux, particulièrement aux jeunes
ultra-moderne, esthétique et cinéastes qui auraient pu uti-
rationnelle, Jacques Tati n'a artificiel et permanent. les ateliers, le restaurant et
aussi les services d'entretien lement y accomplir leurs pre-
pas hésité à la faire sortir de Mais, particularité plus
des feux rouges et du sous-sol mières armes. Mais il a fallu
terre. étonnante encore autour
Une centaine d'ouvriers ont des bâtiments -
qui consti- où les décorateurs avaient tout raser.
tuaient les < plateaux )) prévu un réseau souterrain Des bulldozers un ter-
travaillé sans relâche pendant
- des
d'écoulement des eaux. rain vague... -
cinq mois sous la direction immeubles montés sur rails

d¡dl
ê

ffi

acques Tati, pourquoi ce long intervalle entre table valeur, souligné par I'utilisation de Mais heureusement, il y a M. Hulot et

J << Mon Oncle >> et < PLAYTIME > ?


Quand on est I'auteur d'un film, quand
on l'écrit et qu'on le réalise, il faut
la stéréophonie qui ajoute au gag visuel
le gag sonore.
Comment choisissez-vous vos interprètes?
M. Marcel et tout un tas de braves gens
qui, eux, ont gardé leur personnalité, leur
pittoresque.
t
l'aimer beaucoup. Or, je ne pense pas J'ai à chaque fois un grand travail de Est-ce une satire de I'architecture moderne?
qu'on puisse trouver tous les six mois préparation. Je circule beaucoup. J'essaie
ou tous les ans un sujet d'une richesse Pas du tout. Je ne m'estime pas le droit
de trouver des personnes dont le compor- de critiquer I'architecture d'aujourd'hui.
telle qu'il vous permette de vous exprimer tement et le caractère s'apparentent à ceux
vraiment. Je me contente de faire un film sur notre
des personnages décrits dans le scénario. époque. On construit de nos jours d'énor-
Je les choisis non pour leurs qualités de mes bâtiments. Du verre, rien que du
Pourquoi ce titre PLAYTIME > ?
<
comédiens mais pour leur nature. J'entends verre : nous appartenons à une civili-
J'ai choisi ce titre à dessein comme une faire des vedettes avec mes personnages,
charge. Les mots anglais ont envahi le
vocabulaire. Les gens habitent dans des
< buildings >, ils mettent leur voiture au
non avec ceux qui les interprètent.
Vous semblez porter une affection particuliè¡e
sation qui éprouve le besoin de se mettre
en vitrine! Mais je ne vais pas m'insurger
par exemple contre la création pour les
EIWRETIEI\ AVEC
aux petits personnages, aux seconds rôles? enfants d'écoles ensoleillées.
<parking>, ils mangent au <snack¡r ou au Notre univers devient chaque jour plus
< self>, font leurs achats dans des Oui, ce sont ceux que je préfère. Je les
ai cherchés un peu partout, ces petits anonyme et plus uniforme. Autrefois, le
< drugstores > ou des < supermarkets >.
personnages; ils respirent la vérité. Je charcutier était un monsieur avec une
Alors, PLAY - jeu, TIME - temps...
pense que je suis parvenu à en extraire chemise de couleur et portant un beau
J'espère que < PLAYTIME >r appartiendra tablier. Aujourd'hui, il met une veste
un jour au vocabulaire français. quelques effets comiques encore plus au-
thentiques qu'eux-mêmes. Il importe au- blanche comme les dentistes ou les
jourd'hui de donner une grande force de chirurgiens. Le monde est en train de
Pourquoi avez-yous utilisé le format 70 mm?
vérité au comique. devenir une énorme clinique.
Parce que ce format correspond aux Mais si, au début, les habitants se sentent
dimensions du monde contemporain. On Pouvez-vous nous raconter lthistoire? perdus, ils s'habituent peu à peu à vivre
ne construit plus de petites routes, mais L'histoire : un groupe de touristes étran- dans leur nouvelle ville, puis ils arrivent
des autostrades, plus de petites maisons, gers arrive pour visiter Paris. En atterris- à I'humaniser en effaçant petit à petit le
mais des buildings. sant à Orly, ils se retrouvent à peu près décor ultra-moderne.
Les gens croient que le 70 mm, ça sert dans le même aéroport que celui qu'ils
uniquement à filmer des superproductions ont quitté à Munich, Londres ou Chicago. Quel message se cache derrière les images
avec charges de cavalerie ou stars désha- Ils montent dans le même autocar que de <PLAYTIME>?
billées. Or il s'agit d'un format aussi celui qu'ils avaient utilisé à Rome ou Il n'y a pas de message. Mon film sera
étonnant pour filmer un fonctionnaire qui Hambourg et arrivent sur une route un peu la défense de I'individu car, dans
dort à son bureau ou confectionne une bordée de lampadaires et de buildings cette organisation super-automatique, il
faudra toujours un gars qui, muni d'un

JAC T]ES TATI


cocotte en papier. L'effet comique tient identiques à ceux.de leur propre capitale.
à un changement de dimension. Le co- Ils retrouvent ce style d'architecture minuscule tournevis, viendra dépanner
mique d'observation prend ainsi sa véri- conçu pour vivre au < garde à vous >! I'ascenseur.
I
I
Ì
L'[/I{IVERS DE JACWES TATI
'univers de Jacques Tati, vous connaissez ? Mais si, leur facteur dans une voiture à âne... et à une vue plus saine
1r par leur nom... que nous avions oublié. Est-ce sa faute, à lui, voyez pas. Ce que vous ne voulez pas voir, plutôt. C'est
I puisque c'est le vôtre. Disons le nôtre. Et même les des choses.
si nous avions baptisé nos petites inventions désirs, et nos pourtant le meilleur de vous-même. Quoi? Oh, presque rien
-l-t notres. Il n'empêche, au film suivant, on attendait François-le- désirs besoins? Et si, nous croyant sérieux, nous nous Mais essentiel. Cette fleuriste, par exemple, archaîque,
Car nous avons tous deux univers. Celui où nous vivons, facteur. Ce fut MONSIEUR HULOT (1952) qui vint. Un obstinions à être graves? démodée, incongrue entre ces cubes de ciment, mais où
d'abord, fait de béton, de circulation, de standardisation, homme charmant, Monsieur Hulot, d'une politesse exquise, Le rire rarement un mot, plus souvent une attitude, vous vous arrêtez, chaque semaine, pour acheter des ané-
de trépidation, de dépression... Et celui où nous aimerions un peu distrait peut-être... Etrange, dites-vous? Pourquoi -
parfois un regard remet les choses en place. A leur place. mones, ou des marguerites, qui n'ont aucun, absolument
vivre, qui ressemble au précédent, moins le béton, la circula- -étrange? Pour qui? Regardez : les enfants, eux, I'ont tout Hulot n'est I'ange- du bizarre que parce que notre monde aucun intérêt < fonctionnel >, mais qui ont la grâce indis-
tion, la standardisation, la trépidation, la dépression. de suite compris, une jeune fille aussi Ie comprendra (trop est étrange. Drôle de monde où I'on voit tout mais où on pensable de I'inutile.
Univers qui est I'autre, mais en démultiplié, plus souple et tard d'ailleurs), et un retraité vaguement poète. Et même ne regarde personne, où plus on se rencontre et moins on Vous les preniez discrètement,. mais Monsieur Hulot vous
plus léger, avec une maison à soi-tout-seul, des rues en zig- ceux qui ne le comprendront pas conviendront que, de parties se connaît, qui parle tout le temps de < I'homme > mais le a vu. Tilt. C'est PLAYTIME.
zag, des trottoirs sans voitures, du soleil sur la table et du de tennis cocasses en feu d'artifice impromptu, ils auront confond toujours avec la foule. Et c'est I'univers de Jacques Tati. Le nôtre, le vôtre, le sien.
temps à perdre. passé, grâce à lui, d'inoubliables vacances. Des vacances Mais voilà Monsieur Hulot. Sa longue silhouette en point Rappelez-vous MON ONCLE. En sortant de la super-villa
Cet univers-là, c'est le bouquet de pâquerettes dans le d'enfants, de jeune fille. de poète. Des vacances comme d'exclamation interroge, oh, à peine, comme par inadver- des Arpel, Mon Oncle grimpait quatre à quatre dans sa
< grand ensemble >, le nez qui dépasse de I'alignement, les on n'en fait plus. tance. Mais, derrière lui, le décor se lézarde. Comme s'il vieille maison cabossée et s'occupait de ce qui lui apparais-
chaussettes à rayures sous I'uniforme, le calme souriant riait... D'ailleurs, il rit. Hulot ou I'empêcheur de s'ennuyer sait comme I'essentiel : orienter \a fenêtre de telle façon
Et voilà MON ONCLE (1958). C'est encore Monsieur Hulot.
dans l'énervement à la chaîne. en rond. Hulot qui nous tend un miroir... que, prenant le soleil, elle pût le renvoyer sur son canari.
Et là encore, dès qu'il apparaît, I'ordre des choses se brouille.
C'est I'univers de Jacques Tati. craque, tombe le masque. Les gadgets, par exemple, qu'on Et le canari chantait.
Mais Tati n'ignore pas I'autre pour autant. Au contraire, FAIRE CHANTER DES CANARIS
avait cru jusqu'ici des serviteurs honnêtes, avouent leurs Faire chanter les canaris, c'est un métier qui se perd. C'est
c'est parce qu'il vit (comme nous) les deux pieds dans Ie Vous ne vous y reconnaissez pas encore tout à fait, dans
perfides intentions : ils domestiquaient sournoisement les de I'artisanat. Jacques Tati est un artisan. S'il prend
premier, qu'il a envie de se dérouiller un peu les jambes hommes. Le béton lui-même, qui se rengorgeait, ses ventres
le miroir? Pas tout à fait, non, mais ça vient. Voyez PLAY- pour la première fois -
le grand écran, c'est parce qu'un petit
dans le second. gris au cordeau, convient qu'il s'ennuie. Quant au plastique,
TIME... qui exagère? Si peu!... Quittant New York, son -
n'embrasserait pas le monde long, large, haut, très haut,
soudain en tblie, il perd sa belle dignité bien lisse et au lieu
béton, ses chromes, ses murs de verre, des touristes soupirent
de plus en plus haut
-
où nous vivons.
ENFIN HULOT VINT... de fabriquer des tuyaux se met à débiter du cervelas sous
après Paris ( cette chère vieille ville!> Mais voilà Orly... -
Mais dans le grand écran, c'est le petit détail qui compte.
ses verres, ses chromes et son béton! Vous me direz un
Pour brouiller les pistes, Jacques Tati fit d'abord semblant l'æil franchement inquiet des technocrates. Sur I'immense mur gris, c'est la tache claire et insolente du
aéroport! Va pour I'aéroport. Mais Paris est justement canari.
d'aller dans le sens de la marche. François, le brav' facteur
en train de ressembler à un aéroport. On y parle d'ailleurs
de JOUR DE FÊTE 0947), rêvait, en effet, d'un < service à UN POINT D'EXCLAMATION QUI INTERROGE En sortant, tout à I'heure, de < I'univers de Jacques Tati >,
anglais : snack, self, parking, super-market, star, lotion vous rentrerez dans le vôtre. Vous ne verrez peut-être pas
I'américaine> : circulation, standardisation, trépidation... François voulait tout faire et le faisait mal. Monsieur Hulot (prononcez < locheûn>, please), girl, play-boy, scotch...
auxquelles de fréquentes libations donnaient un surcroît la différence. Mais vos'voisins, eux, la verront. Faites alors
ne veut rien faire et Ie défait bien. Alors, ce Hulot, c'est un comme dans les aéroports, c'est-à-dire comme partout.
d'accélération. Et, naturellement, de confusion. comme si de rien n'était : souriez. Qu'y a-t-il de si étrange,
réactionnaire? Vous n'y êtes pas du tout. Hulot n'est contre Et vous trouvez ça gai, vous?
En gens calmes, habitués aux lenteurs de la terre, les habi- d'ailleurs, à avoir un canari à la boutonnière?
rien, et surtout pas contre le progrès. Hulot se promène, ll n'y a que les gens qui ont du < standing )) pour le penser.
tants du village de Sainte-Sévère s'étonnèrent d'abord un Monsieur Hulot en a bien un, lui. Et les gens font mieux
c'est tout. lnnocent et tranquille, il regarde simplement les Hulot n'a pas de ( standing >. Mais il a le sens du ridicule.
peu, puis sourirent, poussèrent au jeu et, à la fin, ramenèrent que d'en sourire : ils en rêvent.
choses, et les choses, simplement, se mettent à s'appeler Il a surtout un petit æil en vrille qui voit ce que vous ne Henry Rabine
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Scénario original de Jacques TATI
avec la collaboration artistique
de Jacques LAGRANGE
Dialogue anglais
de Art BUCHWALD
Musique originale de
Francis LEMARQUE
Thème " Take my hand " de
Dave STEIN
Thèmes africains de
James CAMPBELL
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QUr rsT JACQUTS TATI ?
Jacques TATI fut d'abord Jacques TATISCHEFF - ascendance
la Seine et le chemin de fer
russe - né au Pecq, entre une boucle de
de Saint-Germain, et qui essayait d'être encadreur comme son
père.
Grand sportif, ses coéquipiers apprécient son talent à mimer
les matches de rugby qu'ils viennent de jouer. Son succès auprès
d'eux lui donne l'idée de présenter un numéro comique de mime
sportif : c'était au temps des années trente.
Il présente ses pantomimes à des directeurs 'somnolents et des
régisseurs ennuyés et commþnce cette carrière dans des décors
qui auraient convenu à M. Hulot.
Sa chance fut le gala organisé en 1934 pour lêter le Ruban Bleu
du paquebot < Normandie l. Maurice Chevalier et Mistinguett
INTERPRÉTATION sont à l'affiche, mais ce soir-là, c'est lui qui aura la vedette. Le
Directeur de I'A.B.C. lui offre sa scène. Colette qui rit avec tout
Jacques TATI . Monsieur Hulot Paris écrit :
< Je crois que nulle Fête, nul spectacle d'art et d'acrobatie, ne
et, par ordre d'apparition à l'écran : pourront se passer de cet étonnant Artiste qui a inventé quelque
Barbara DENNEK ......
la Jeune Etrangère chose. Quelque chose qui participe du sport, de la danse, de la
Jacqueline LECOMTE ... l'Amie de la jeune étrangère satire et du tableau vivant. Il a inventé d'être ensemble: le Joueur,
Valérie CAMfLLE ......
Secrétaire de M. Lacs la Balle et la Raquette; le Ballon et le Gardien de but, le Boxeur
France RUMÍLLY Vendeuse lunetles et son Adversaire, la Bicyclette et son Cycliste. En Jacques Tati,
France DELAHALLE Cliqnte Strand Cheval et Cavalier, tout Paris verra vivante la Créature fabuleuse :
Laure PAILLETTE ..... les deux Dames à la lampe le Centaure ! ¡
Colette PROUST L'Europe comme l'Amérique sont de cet avis et I'acclament.
Erika DENTZLER ...... Madame Gifard Tati rêve de Cinéma. Les Burlesques américains, W. C. FIELDS
Yvette DUCREUX Ia Demoiselle du vestiaire et en particulier Buster Keaton, le fascinent.
Rita MAIDEN la Compagne de M. Schulz Il tourne avec son ami le clown RHUM : < OSCAR CHAM-
Nicole RAY la Chanteuse PION DE TENNIS Ð (1932), puis < ON DEMANDE UNE BRUTE
Luce BONIFASSY (1934) et un troisième essai < GAI DIMANCHE > (1935). En
EvyCAVALLARO ..... 1936, il en réalise un quatrième avec un débutant qui se nomme
Alice FIELD René CLEMENT : < SOIGNE TON GAUCHE )).
Eliane FÍRMIN-DIDOT . Après la Libération, TATI reprend contact avec les studios.
Clientes Royal Garden
Ketty FRANCE ........ Il tourne dans <Sylvie et le Fantôme> et < Le Diable au Corps r.
Nathalie JAM . Enfin, il réalise une bande de 400 mètres, ( L'ECOLE DES FAC-
Oliva POLI TEURS >, qui portait en elle le germe de ( JOUR DE FETE ¡...
Sophie WENNEK En 1947, il entreprend ( JOUR DE FETE )).
et Ie groupe des Tourístes Américaines Le film terminé, pendant un an les < professionnels > refusent
sa programmation : < C'est drôle, mais croyez-vous que le public
Jack GAUTHÍER ....... le Guide comprendra? Vous n'avez pas de grandes vedettes là-dedans >...
Henri PICCOLI le Monsieur important Il lui fut même suggéré d'en faire quatre courts-métrages!...
Léon DOYEN le Portíer Pourtant un soir, les spectateurs d'un cinéma de Neuilly ont la
Georges MONTANT M. Gíffard, Chef de service surprise de voir < JOUR DE FETE ¡ en supplément de programme
John ABBEY M. Lacs Pendant quatre-vingt dix minutes, un rire énorme secoue l'assistance,
Reinhart KOLLDEHOFF Le Directeur Allemand Jacques TATI était révélé, lancé, non seulement à Paris mais
Gregoire KATZ le Vendeur Allemand dans le monde. A l'étranger, on proclame la découverte d'une
Març MONJOU ........ Ie faux Hulol nouvelle veine comique.
Yves BARSACa ........ l',4mí La Biennale de Venise lui consacre le prix de la meilleure mise
Tony ANDAL le Chasseur Royal Garden en scène en 1949 et il obtient Ie grand prix du Cinéma Français
André FOUCHE ........ le Gérant R.G. en 1950.
Georges FAYE. l'Architecte En dépit d'un succès commercial exceptionnel. TATI abandonne
Michel FRANCINI ..... le ler Mattre d'hôtel R.G. le ( Facteur )) et ( ses )) contrats fabuleux. Il désire faire autre chose.
Billy KEARNS ......... M. Schulz
Bob HARLEY
Jacques CHAUVEAU ... Clients Royal Garden
Jacques TATI se propose de camper un personnage de qui chacun
puisse penser : ( J'ai déjà vu ce bonhomme-là quelque part! >
En 1951, TATI va tourner ( LES VACANCES DE MONSIEUR
0
Douglas READ . HULOT ) sur une plage bretonne, à Saint-Marc, toujours sans
François VIAUR le Garçon R.G. malchanceux vedettes, et Monsieur Hulot fut adopté avec enthousiasme par le
Gilbert REEB le Garçon R.G. cavaleur public et lacritique. Prix Louis Delluc 1953,
Billy BOURBON ....... le Pilier de bar Grand Prix de la Critique Internationale au Festival de Cannes
1953, et de nombreuses récompenses à I'Etranger.
Ce succès mondial continue puisque, en 1967 , ( LES VACANCES

La jeune étrangère. Elle a


IQUIPI Dr PR0DrrCTr0N DE MONSIEUR HULOT > est le seul film français désigné par les
lecteurs du Los Angeles Time parmi les films qu'ils aimeraient
2l ans, vient de MUNICH, Directeurs de la Photographíe. Jean BADAL et revoir...

s'appelle BARBARA DEN- Andreas WINDING


En 195ó, en dépit des offres importantes de pays anglo-saxons,
NEK. A été remarquée par Jacques TATI, soucieux de défendre sa liberté artistique coûte que
Cameramen Paul RODIER et
coûtè et sans aucune contrainte, entreprend la réalisation de < MON
Jacques TATI pendant son Marcel FRANCHI

J
séjour au pair dans une Architecte Décorateur Eugène ROMAN
ONCLE > avec la même formule de tournage.
Ce film fut présenté en Première Mondiale le 9 Mai 1958 au
famille française. Directeur du Son
Chef Monteur
Jacques
Gérard POLLICAND
MAUMONT XIe Festival Iniernational de Cannes qui lui décerna le Prix spécial I
Directeur de Ia Production .. .
Bernard MAURICE du Jury.
Producteur Associé Mexico, Prague, Rio de Janeiro; Madrid, Helsinki, Rome, etc'
René SILVERA ( MON ONCLE > collectionne les récompenses' et suprême consé- .-rUl
Production SPECTA FILMS cration, Hollywood lui décerne l'Oscar du meilleur film étranger
70 mm couleur EASTMANCOLOR de l'année 1959.
Festivals, Premières conduisent Jacques TATI d'aéroport en
aéroport, de capitale en capitale, de buildings en buildings. Alors,
une idée naît... Hulot-Tati commence à penser à < PLAYTIME ¡.

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