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jsneu Barcelonès
BIBLIOTECA
X ■
ÉM. LEFRANC.
COURS COMPLET
DE
MYTHOLOGIE.
Paris— Typographie de Firmin Didot frères, rue Jacob, 56,
COURS COMPLET
DE
MYTHOLOGIE
TROISIÈME ÉDITION.
1842.
PREFACE
DE MYTHOLOGIE.
(') Les Bctyres étaient des pierres que les Orientaux croyaient
animées, qu'ils regardaient comme des divinités, et consultaient
comme des oracles. Les Romains tirent transporter aTec beaucoup
de cérémonie une de ces pierres de Phrygie à Home.
DE MYTHOLOGIE. 23
lois avaient ramené dans ces climats les vertus primitives.
Saturne unit ses efforts aux siens pour rendre heureux
leurs sujets communs , et leur règne fut appelé YAge
d'argent.
DE MTTHOLOGIE. ÎOÔ
de là le nom de Telchine*. C'étaient des magiciens qui charmaient
J>ar leurs simples regards, qui pouvaient prendre à leur gré toutes
es formes', et faire pleuvoir, grêler , neiger, etc. Aussi les Grecs les
nommaient-ils destructeurs. Vénus , outragée par eu* , leur inspira
une telle frénésie, que, lassé de leurs crimes, Jupiter les ensevelit
sous les Mots et les changea en rochers.
On vantait l'habileté des Telchînes dans la métallurgie ; c'étaient
eux, disait-on , qui fabriquèrent la faux de Saturne et le trident de
Neptune. On leur attribuait l'art de travailler le fer et l'airain , in
ventions industrieuses qui les ont fait regarder comme fils de Mi
nerve (83).
Thersanon, de Leucothoé (218).
§ 102. — Des noms et des surnoms du Soleil.
Le Soleil s'appelait chez les Grecs Hélios, et de là vient qu'on l'a
confondu souvent avec des personnages nommés Etios ou Elius.
Surnoms tirés des qualités :
Argyroloxos , pareeque les rayons du soleil semblent décrire une
espèce d'arc d'argent au-dessus de sa tête.
Chryseocyctos , au cercle d'or. _ «
Damnaméneus , pareequ'il dompte tout. ^
Eleetor, pareeque l'ambre brille comme le Soleil.
Etilcen , pareeque le Soleil était cru tourner autour de II Terre.
Hecaios , qui lance ses rayons au loin.
Hypérion , pareeque la clarté du Soleil surpasse celle de tous les
autres astres ( 20).
Phones ou Phanètas , à cause de son éclat.
Thargetios , pareequ'il échauffe la terre.
Titan, soit pareequ'on l'a cru fils d'Hypérion , l'un des Titans ,
soit pareequ'on l'a pris pour Hypérion lui-même (20).
§ io3. — De l'Aurore. — Ses enfans. — Aventure
de Tithon et de Céphale.
L'Aurore (20) que quelques uns disent fille de Titan,
ou du Soleil et de la Terre , ouvrait les portes du jour , et
lorsqu'elle avait attelé Jes chevaux au char du Soleil , elle
le précédait sur le sien. Ou lui donne, aussi pour père
Pallas.
Elle épousa, dit-on , Astraeus, qui la rendit mère des
Vents , des Astres, de Lucifer (ao) , etc. Zéphyre passe
aussi pour l'un de ses enfans. Amoureuse du jeune Tithon,
fils de Laomédoii (26) , elle l'enleva dans son char , et le
rendit père de Memnon , roi des Ethiopiens , et à!Enta-
ihion , roi de Macédoine.
A la prière de l'Aurore , Tithon obtint de Jupiter l'im
mortalité ; mais il oublia de demander à la fois l'éternelle
jeunesse des dieux , et devint bientôt si caduc , qu'il fallut
ï'emmaillotter comme un enfant. Ne pouvant plus sup
I«4 ... COURS ' ,,, ■
orter le fardeau d'une vie misérable , il pria l'Aurore de
en délivrer. La déesse ne put que le métamorphoser ea
cigale. Cette Fable est fondée sur l'amour de Tithon pour
la chasse ; tous les matins , il devançait le soleil pour aller
tendre ses toiîes , et comme il quitta la Phrygie pour se
rendre dans la Susiane , pays oriental par rapport au
premier, on publia que l'Aurore l'avait enlevé. Cette fable
nous avertit encore que , comme l'a dit un poète , . 4
De même que le temps le bonheur a des ailes.
L'Aurore brûla du même amour pour Céphale qu'elle
rendit père de Phaéton , selon quelques auteurs.
Céphale , fils de Dionée (5^), avait épousé Procris, fille
d'Erechthée (80). Loin d'écouter l'amour de la déesse , il
ne respirait que pour sa femme. La jalouse Aurore , ou
Diane, fit présent à Procris d'un chien toujours sûr de sa
proie , et d'un dard qui non seulement ne manquait jamais
son but , mais encore revenait se placer de lui-même
• dflns la main d'où il était parti. Céphale , passionné pour
la chasse, parcourait les bois avec le dard et le chien, qu'il
avait à son tour reçus de son épouse , et , quand il était
las , il venait se reposer à l'ombre , en appelant l'haleine
rafraîchissante du Zéphyre. Ces paroles furent rapportées-à
Procris , qui , les prenant pour le nom d'une rivale, suivit
secrètement ce prince pour l'y surprendre. Céphale pro
nonça les paroles accoutumées. A ces mots , Procris , pour
mieux voir son époux , fit quelque mouvement dans le
feuillage. Céphale, croyant entendre quelque bête fauve
cachée derrière les buissons, lança le trait fatal et lui perça
le cœur. < , .*
L'Aurore et Céphale, çroppe, à Versailles. — Céphale enlevé par
l'Aurore, de Delorme, Luxembourg, n°37.— L'Aurore, de Grériu ,
cabinet particulier.
§ 104. — Attributs de l'Aurore. — De ses surnoms.
Les poètes représentent l'Aurore vêtue d'une robe de
safran, sortant d'un palais de vermeil et portée surun char
de même métal ; elle est couverte d'un voile qui retombe
en arrière , pour marquer que l'obscurité commence à
se dissiper. Son char est traîné par quatre chevaux blancs.
Elle ouvre les portes de l'Orient avec ses doigts de rose, ré-
pand la rosée sur la terre, et fait croître les fleurs. Le Som
meil et la Nuit-fuient devant elle, et les étoiles disparaissent *
à son approche. Elle estTavant-courrière du Soleil.
Quelquefois elle a Pégase (a3i) pour monture, parce-
DE MYTHOLOGIJÏ. 1 o5
qu'elle
uu est aiixiu
Clic C9L amie uca
des pn;icat
poètes. v/n
On lin
lui voit aussi uia
*un uu»i des uailes , et
de ses yeux tombentrbe des ' larmes en perle» liquides.
L'Aurore, qui s'appelait Eos "chez les Grecs, était surnrjhimée :
Angètèia , parccqu'clle annonce i arrivés du Soleil.
Croceopcplos , pareeque son voile avait la couleur du safian.
Lampos , à cause de son éclat.
Monopolos , pareeque les poètes ne loi donnaient qu'un cheval.
Bosea dea. V. Rhododactylos.
Paltanlias, pareequ'en lui donne Pallas pour pire (io3).
Iihododaciylos , aux doigts dérobe. — Tithonia conjuoe ( io3).
Aurore , de Guido Reni , au palais de Rospigliosi; — de Lebrun , a
Sceaux. — Aurore qui chasse la Nuit , de Gutrchin . à la viM.i Lu- '
Jovisi.— Le«erde l'Aurore, de Callet , au plafond du Luxembourg.
^ io5. — Phaéton. — Son aventure.
Phaéton , auquel Hésiode donne l'Aurore pour mërc ,
passe généralement pour fils du Soleil e| de l'océanide
Clymène (101). Il était si beau que Vénus eu fut éprise, et
lui confia le soin de ses temples. Dès lors Phaéton , orgueil
leux de cette distinction flatteuse , se vanta partout d'être
fils Ju Soleil. Epaphus (36) lui soutint le contraire; Phaé
ton alla s'en plaindre à sa mère , qui l'envoya vers le Soleil
pour en apprendre la vérité de sa naissance. Phaéton fit à
son père une demande qui devait prouver incontestable
ment son origine céleste , c'était de conduire le char du So
leil pendant un jour seulement. Le Soleil avait juré par le
Styx de ne rien lui refuser; ce serment était irrévocable.
Phaéton prit donc les rênes du char. Les chevaux, ne re
connaissant plus la main de leur maître , se détournèrent de
leur route ordinaire; tantôt s'élevant trop haut, ils fail
lirent embraser le ciel; tantôt descendant trop bas, ils des
séchèrent les rivières et brûlèrent les montagnes. Ce fut
alors que les Ethiopiens prirent ce teint noir qu'ils con
servent encore, et que l'Afrique perdit sa verdure. La
v
DE MYTHOLOGIE.
Tantôt on le voit entre Hercule et Mercure , emblème
du pouvoir de l'éloquence et d u courage ; tantôt il est placé
près de la Fortune , à laquelle l'Amour même est soumis.
Dans les antiques, on le voit sauter, danser, jouer ou
grimper aux arbres. -On le peint dans l'air, dans le feu ,
sur la terre et sur la mer , où le dauphin lui sert de mon
ture. Il conduit des chars, touche de la lyre, ou monte
des lions, des panthères, des tigres, dont la crinière lui
tient lieu de rênes , pour montrer que toutes les créatures ,
même les plus sauvages , sont apprivoisées par l'amour.
Souvent il joue avec sa mère ; Vénus tient en l'air son
carquois; Cupidon tâche de l'attraper, et déjà sa main a
saisi une flèche.
L'Amour n'est pas toujours un enfant qui se joue dans
les bras de sa mère ; quelquefois il paraît avec toute la fraî
cheur de la jeunesse : c'est ainsi qu'on représente l'amant
de Psyché.
L'Amour n'est pas toujours un dieu simplement malin ;
c'est quelquefois un dieu cruel , aiguisant , comme le dit
Horace, ses flèches ardentes sur uue pierre qu'il a teinte
de son sang.
Venu* jouant avec l'Amour et des colombes , de Zustris ou Sus-
ter. — Vénus et l'Amour, aux Tuileries. — Vénus et l'Amour, de
Corrége-, trois tableaux , cabinets particuliers. — Cupidon du Va
tican. — Cupidon tendant son arc , au Musée. — Triomphe de l'A
mour, de Dominiquin , Musée. — Vulcain fournissant des traits a
l'Amour, ibid., de Jules Romain. — La Force asservie par l'Amour,
de Tiolier. — L'Amour aiguisant ses traits sur ua roc , de Robert-
Lefèvre , Luxemboug, n° ioj.
§ 1 60. — Le saut de Leucade. — Sapho. — Sélernne.
A la suite de cette histoire se place naturellement l'his
toire du saut de Leucade , et du fleuve Sélernne ou Sélimne.
Leucade ou Leucate, île de la mer Ionienne, était sur
tout fameuse par un promontoire formé de rochers es
carpés qui dominaient sur la mer. C'est là qu'on venait
chercher un remède à l'amour malheureux, en se préci
pitant du haut de ce roc dans les flots. Vénus, disait une
ancienne tradition, inconsolable de la mort d'Adonis,
avait, la première, fait le saut de Leucade, par les con
seils d'A.pollon , et s'était trouvée tout étonnée, non pas
d'être encore en vie (car en qualité de déesse elle ne s at
tendait pas sans doute à se noyer) ,'mais de se trouver
sans amour. Elle en demanda la cause au conseiller , qui ,
sans la connaître mieux qu'elle, lui répondit seulement
1 64 COURS
que le remède était infaillible , et que Jupiter en usait
quelquefois à l'égard de Junon.
Les hommes suivirent en foule l'exemple des dieux , et
des amans désespérés vinrent de tous côtés cherclier à
Leucade la fin de leurs peines. Malgré les filets artistement
tendus, et dont on payait fort cher le secours, un pett
nombre d'hommes vigoureux résistèrent au spécifique;
mais il fut fatal à toutes les femmes. Eclairés enfin par
l'expérience , les amans n'osèrent plus tenter cette cure
aventureuse , et l'on se contenta de jeter en sa place une
certaine somme d'argent.
On cite parmi ceux qui tentèrent ce remède , Deuca-
lion , le poète Nicostrate, Àrtémise , reine de Carie, et
surtout la fameuse Sapho.
Sapho, à qui sou génie poétique a fait donner le surnom de
dixièmeMuse,aimait sans bornes le jcun^MitylénienPhaon,
qui bientôt la quitta pour une autre. Elle le suivit pour le
ramener à elle, et ne pouvant en venir à bout , elle courut
au promontoire fatal tenter la périlleuse expérience, et
périt dans les flots.
Sapho sur le rocher de Leucade , de Gros, Société des Amis des
arts.
On cite encore comme un remède à l'amour, les eaux
du fleuve Sélemne, en Achaïe. Sélem ne était d'abord un
berger qui , désespérj de l'infidélité de la nymphe Argyre ,
fut changé par Vénus en un fleuve de ce nom , qui , comme
Alphée à l'égard d'Aréthuse(i3.5) , allait chercher la fou
tante où présidait cettenymphe inconstante-, Sélemne vint ;t
bout d'oublier l'ingrate, et depuis, le fleuve eut la vertu,
de faire perdre tout souvenir de leur amour à ceux qui
buvaient de ses eaux ou qui s'y baignaient.
§ 161. — Des noms et des surnoms de C Amour
ou de Cupidon.
Cupidon ou l'Amour avait pour surnoms :
Aies. Les dieux lui coupèrent, dit-on, les ailes, en punition des
désordres qu'il avait causés dans le ciel.
Aliger deus.
Clavier, lorsqu'il tient un paquet de clefs à la main , pour indi
quer qu'il est le gardien de la chambre à coucher de Vénus.
Cylhereus ( tS3 ).
Letheus, pareequ'il fait oublier les peines ou les passions. Sa statue
se trouvait dans le temple de Vénus - Erycine. Il était représenté
plongeant un lia ru beau dans l'onde.
Oogcn.lt , né d'un œuf( 1S7):
Pandcmus (i54), c'était l'Amour vulgaire en Grice etchez les Égyp-
DE MYTHOLOGIE. l65
tiens qui reconnaissaient deux Cupidont, l'un pot et céleste, réservé
an petit nombre ; l'antre charnel et grossier destiné à la foule.
Phanèt, parecqu'il parut le premier à la lumière.—Protogonot, id.
(«57).
Prœpes deus. — Pstlyros , V. i54- — Telifer puer.
§ 162. — Du culte et des fêtes de Cupidon.
Les anciens rendaient à Cupidon un culte solennel , et
comme il exerçait sa puissance sur le ciel , sur la terre , dans
les ondes , et même aux enfers, on reconnaissait partout
sa divinité ; partout on l'honorait par des vœux, des prières
et des sacrifices , qu'il obtenait tantât seul, qu'il partageait
tantôt avec sa mère.
Les Eleulhèries se fêtaient chez les Samiens en l'honneur de Cu
pidon, et les esclaves consacraient aussi sous le nom d'Eleuthériele
jour qui les rendait à la liberté.
Les Erosanihies avaient lieu dans le Péloponèse en l'honneur
d'Eros. Fendant ces fêtes, les femmes se réunissaient pour cueillir
des fleurs.
Les Erotidies ou les Erolies étaient instituées par les Grecs en
l'honneur de l'Amour. On les célébrait principalement en Arcadic
par des jeux , dans lesquels on se disputait le prix de la musique.
Une querelle s'élevaif-elle dans ces fêtes entre les assistans , on
offrait aussitôt des sacrifices a l'Amour pour rétablir le calme.
§ i63. — D'Hyménée, de Talasius , et de quelques
autres dieux du mariage.
Hymen ou Hyménée, que l'on dit fils d'Apollon et
d'une Muse, était le dieu du mariage.
Selon une tradition ancienne, Hyménée était un jeune
Athénien d'une grande beauté, mais pauvre et d'une fa
mille obscure. Epris d'une jeune Athénienne de haute
naissance , il la suivait partout , sans oser lui déclarer sa
passion. Un jour que les damés d'Athènes célébraient sur
le bord de la mer la fête de Cérès , il se travestit en femme
et se mêla parmi le cortège. Des corsaires qui firent une
descente les enlevèrent ; mais ces brigands s'étant endor
mis enivrés sur le rivage , Hyménée , sans trahir son sexe,
exhorta ses compagnes à les tuer ; les pirates périrent tous
de leur main. Alors Hyménée , sous la promesse d'un
prompt retour, quitta les Athéniennes pour se rendre à la
ville , fit assembler le peuple , déclara ce qu'il était , et
dit que si on voulait lui donner en mariage celle des
filles enlevées qu'il aimait , il rendrait libres toutes les
autres. Sa proposition fut acceptée sur-le-champ par des
acclamations unanimes. Hyménée fut si heureux dans les
liens du mariage , que les Athéniens instituèrent une fête
1 66 coins
en son honneur, •et l'invoquèrent solennellement dans les
noces. •
On représentait Hyménée sous la figure d'un jeune
homme couronné de fleurs , surtout de marjolaine et de
roses, tenant un flambeau de la main droite , et de la
gauche un voile couleur de feu»
Les Romains- durent leur dieu du mariage à une cir»
constance à peu près semblable. Talasius , Talassius ou
Talasus, jeune Romain non moins recommandable par sa
beauté que par sa valeur et ses autres vertus, était telle
ment estimé de ses amis , que , lors de l'enlèvement des Sa»
bines , quelques uns d'entre eux lui réservèrent la plus
belle , en criant à ceux qui voulaient la leur enlever : Cest
pour Talasius. Son mariage fut fort heureux ; il fut père
d'une charmante et nombreuse famille , en sorte qu'après
sa mort on souhaitait aux gens mariés le bonheur de Ta
lasius , et qu'on le mentionnait dans les chansons. Dans la
suite , on en fit le dieu de l'innocence , des mœurs et du
mariage , et les Romains l'invoquèrent comme les Grecs
invoquaient Hyménée. Le mot Talasius dérive , selon Plu»
tarqùe, d'un mot grec qui veut dire apprêt des laines ,
parceque, en entrant dans la maison de son mari, la nou
velle épouse portait une quenouille avec un fuseau et
bordait de laine la porte de la demeure conjugalé.
Les Romains invoquaient encore comme dieux du ma
riage v Domiducus et Jugatinus, dont les noms indiquent
assez les fonctions. Domicius était prié dans la célébration
des noces pour que la femme demeurât assidûment dans
la maison de son époux , et qu'elle y vécût en paix avec lui .
§ 164. — Du cortège de Vénus. — Des Grâces. —
Leur nombre. — Etéocle.
Le cortège de Vénus se composait des Grâces , des. Heu
res (49 ) > des Amours , des Jeux , des Ris , des Nym
phes Acmènes, de la Persuasion et de la Sollicitude.
Les auteurs varient sur l'origine de Grâces. Selon les
uns , elles étaient filles de Jupiter et d'Eurynome ou
de Junon; selon les autres, du Soleil et d'Eglé; mais selon
la plus commune opinion, de Vénus etde Bacchus.
La plupart des poètes en, ont fixé le nombre à trois , et
les nomment Aglaé ou Eglé, Thalie et Euphrosine.
Homère et Stace donnent a l'une des trois le nom de
Pasithee. Les Lacédémoniens et les Athéniens n'en recon
naissaient que deux, les premiers, sous les noms Cléta et de
DE MYfHOLOCIE. 167
Phaenna; les seconds , sous ceux d" Auxo et A'Hégémone.
Én plusieurs endroits de la Grèce, 011 en comptait quatre,
et dans ce cas , on les confondait avec les Heures et les
Saisons (49 , 5o ) . Enfin, Pausanias met au nombre des
Grâces la Persuasion , comme pour indiquer que le plus
grand moyen de persuader est de plaire.
3 C'est en effet à ces divinités que Yénus devait ce charme
irrésistible ,
Et la grâce plus belle encor que la beauté ,
comme le dit La Fontaine. C'est d'elles que les hommes
attendaient les plus précieux de tous les biens , la gaîté ,
l'égalité d'humeur, la facilité des manières , la libéralité ,
l'éloquence , la sagesse^ Leur pouvoir s'étendait à tous les
agrémens de la vie. Toutes les sciences, tous les arts re
connaissaient leur empire. La jeunesse én recevait plus
d'attraits, la vieillesse plusse charmes; elles embellis
saient même la perfection. Mais la plus belle de leurs pré
rogatives , c'est qu'elles présidaient aux bienfaits ainsi
qu'à la reconnaissance.
Ces aimables divinités ne pouvaient manquer de tem
ples ni d'autels. Etéocle, roi d'Orchomène, fut, dit-on,
le premier qui leur en éleva ; ce fut lui qui régla leur
culte, et dans la suite il passa pour leur père; aussi faisait-
on, des bords riants du Céphise , le séjour préféré des-
Grâces , qui de là s'appelaient Etéoclées et déesses du Ce'-
phise ou d'Orchomène.' Les Lacédémoniens lui dispu
taient cette gloire, et l'attribuaient à Lacédémon , leur
quatrième roi (ao).
§ i65. — Suite de l'histoire des Grâces. — Leur
culte. — Leurs attributs.
Élis , Delphes, Pergé, Périnthe, Byzance et beaucoup
d'autres villes de la Grèce ou de Thrace avaient "Elevé des
temples à ces divinités. Outre ces temples particuliers,
elles étaient toujours admises dans ceux de Cupidon , de
Mercure et des Muses , pour signifier que l'amour, l'élo
quence ou la poésie doivent surtout leurs succès aux
Grâces.
On les invoquait dans les poèmes et dans les festins , de
même qu'on invoquait les Muses, pour montrer qu'elles
étaient inséparables dans les vers, et les convives les révé
raient par le nombre de coups qu'on buvait en leur
honneur. ' -
Les Spartiates sacrifiaient aux Grâces avant que da
i68 cours
combattre, pour faire voir qu'on doit tenter tous les
moyens de douceur avant que d'en venir aux mains.
On célébrait plusieurs fêtes en leur honneur, entre au
tres les Charisies, danses nocturnes , pendant lesquelles on
distribuait des gâteaux de maïs et de miel à ceux qui ré
sistaient au sommeil. Le printemps leur était particuliè
rement consacré comme la saison de l'Amour , des Fleurs
et des Grâces. Toute la Grèce était remplie de leurs images.
Pythagore de Paros les avaient peintes àPergame, Apelle
à Smyrne. Socrate avait fait leurs statues en marbre , et
Bupale en or.
On ne représenta d'abord les Grâces que par des pierres
brutes , et bientôt sous des formes humaines , habillées de
gaze, et toutes nues dans la suite. Peut-être voulait-on
exprimer que rien n'est plus aimable que la simple nature ,
et que, si quelquefois elle appelle l'art a son secours,
elle ne doit employer les ornemens étrangers qu'avec re
tenue. On les représentait jeunes, filles et vierges, par-
cequ'on a toujours regardé les agrémens. comme le lot de
la jeunesse. Cependant , Homère marie deux.des Grâces et
les partage assez mal ; à l'une , il donne pour époux le
plus laid des dieux, Vulcain; à l'autre le Sommeil.
§ 166. — Suite de l'histoire des Grâces et de leurs
attributs.
Les noms ou les attributs des Grâces sont allégoriques
comme ces déesses elles-mêmes.
On les appelait Charités , mot grec qni veut dire joie ,
pour montrer qu'un bienfait donné doit causer autant de
plaisir qu'un bienfait reçu. Les Grâces étaient toujours
jeunes, pour nous apprendre que la mémoire d'un bon
office ne doit jamais vieillir ; vives et légères , pour faire
connaître qu'un service ne doit pas se faire attendre : aussi
les Grecs et les Romains , à leur exemple, «vaient-ils cou
tume de dire qu'une grâce qui vient lentement "cesse d'être
gracieuse. Elles étaient vierges, pour avertir que l'inten
tion du bienfaiteur doit être pure , et qu'un présent doit
toujours être accompagné de prudence et de retenue.
C'est pour cette raison que Socrate disait d'un homme
prodigue de ses dons à tout venant : Les Grâces sont vierges,
et tu en fais des courtisanes. Elles se tenaient par la main ,
pour signifier que nous devons, par des bienfaits récipro
ques, resserrer les nœuds de la nature. Enfin, dans leurs
• DE MYTHOLOGIE. 1 69
danses, elles formaient toujours un cercle pour dire qu'il
doit exister en quelque sorte , entre les hommes , une cir
culation de bienfaits , et que , par la reconnaissance , les
bienfaits doivent naturellement retourner à la source qui
les a produits.
De leurs statues à Elis , l'une tenait une rose , l'autre un
dé à jouer, etla troisième une branche de myrte. Le myrte
et la rose sont particulièrement consacrés à "Vénus , et le dé
marque le penchant que la jeunesse, l'âge des Grâces , a
pour les jeux et les ris.
Enfin, les anciens représentaient les Grâces au milieu
des plus laids Satyres. Souvent même^n statues étaient
creuses, et venait-on à les ouvrir, on y^rouvait de petites
figures de Grâces. N'a-t-on pas voulu par-là nous appren
dre qu'il ne faut pas juger des hommes sur l'apparence;
que les défauts du visage peuvent se réparer par les agré-
mens de l'esprit , et que quelquefois un extérieur dis
gracié cache des qualités éminentes ? C'est à ces figures
emblématiques que se comparait Socrate, et que l'on
pourrait comparer Esope.
§ 167. — Suite du eertège de Fénus Les Jeux.
— Les Ris. — La Persuasion.
Les Jeux étaient des divinités allégoriques présidant aux
agrémens du corps et de l'esprit qu'ils possèdent eux-mêmes
au plus haut degré. On les représente sous les traitsdejeunes
enfans portés sur des ailes de papillons , nus , riant, badi
nant toujours, mais avec grâce. Ils voltigent en folâtrant
autour de Vénus, leur souveraine, qu'ils nequittent jamais.
Risus , nommé Gelasius chez les Grecs, était le dieu
des Bis et de la Gaieté. Les Lacédémoniens l'honoraient
comme le plus aimable de tous les dieux, comme celui
qui savait le mieux adoucir les peines de la vie. L'austère
Lycurgue lui-même lui avait consacré une statue, qu'on
plaçait toujours auprès de celle de Vénus, avec les Grâces
/ et les Amours. Les Thessaliens célébraient sa fête avec
une joie qui convenait parfaitement à ce dieu. Les Ro
mains lui consacrèrent un temple sous le titre d'AUdicnia
Ridiculi , lorsqu'ils virent Annibal s'élo:gner de Rome
après la bataille de Cannes.
La Persuasion, nommée Pitho par les Grecs (16), et
Suada ou Suadela par les Romains, était regardée comme
fille de Vénus, dont elle orne le cortège. Thésée (î>83),
ayant persuadé à tous les habitans de l'Attique de se réu
8
170 COBBS
air dans une seule ville, introduisit à cette occasion le
culte de cette déesse. Elle avait aussi dans le temple de
Bacchus , à Mégare , une statue de la main de Praxitèle.
Égialée lui bâtit un temple, parceque, dans un temps de
peste, Apollon et Diane (108 bis), irrités contre cette ville,
s'étaient laissé fléchir aux prières de sept jeunes garçons
et de sept jeunes filles. Phidias l'avait représentée sur la
base du trône de J upiter Olympien au momeut où sa
main couronne Vénus.
§ 168. — Bacchus. — Nombre des Bacchus. —
Comparaison de Bacchus avec Osiris.
Bacchus étaiflfcdieu du vin.
Diodore compte trois Bacchus ; le premier est le vain
queur des Indes, surnommé le Barbu; le second, fils de
Jupiter et de Proserpine , était peint avec des cornes; le
troisième , fils de Jupiter et de Sémélé , s'appelait le
Bacchus Thébain.
Cicéron en nomme cinq: le premier, fils de Jupiter-Am-
nion et de Proserpine; le second , de Nilus; le troisième,
de Caprius, roi d'Asie; le quatrième , de Jupiter et de
Luna ; le cinquième enfin , de Nisus et de Théone.
C'est sur le Bacchus Thébain que les Grecs, pour hono
rer Cadmus , père de Sémélé , réunirent les aventures de
tous les autres , sans se mettre en peine des contradictions
qui choquent dans leurs récits.
Ils disent en effet que Bacchus secourut Jupiter dans la
guerre des Géans , sans prendre garde que Cadmus est
postérieur de plusieurs siècles à ce mémorable événement.
Il est donc vraisemblable de penser avec Diodore que le
premier Bacchus, Egyptien de naissance, envoyé par son
père a Nysa, ville de l'Arabie, le même d'ailleurs qu'Osi-
ris , est le modèle sur lequel ils ont formé leur Bacchus
Thébain ; qu'Orphée rapporta son culte de l'Egypte en
Grèce, et que, pour faire honneur à la famille Cadméenne ,
il accommoda la fable et les cérémonies de cette divinité à
un prince de cette race.
Tout nous confirme dans cette opinion. Bacchus par
court les Indes comme Osiris ; le dieu grec , auxiliaire
de Jupiter , est mis en pièces par les Géans , comme
le dieu d'Egypte par son frère Typhon. Enfin on repré
sente souvent le fils de Sémélé, comme le Soleil des Egyp
tiens, assis sur un globe parsemé d'étoiles. Tant il est vrai
que les Grecs, maladroits accapareurs de toutes les fables,
ont souvent trahi leur faiblesse et leur naissance.
DE MYTHOLOGIE. 171
§ 169. — Naissance de Bacchus. — Mort de Sémélé.
— Explication de celte fable. — Nourrices de
Bacchus.
Sémélé, fille de Cadmus et d'Hermione (222), fut ten
drement aimée de Jupiter. Mais la jalouse Junon, impla
cable ennemie de la famille Cadmécnne, qu'elle avait déjà
punie dans Ino, résolut encore de perdre son heureuse ri
vale. Elle s'introduisit auprès de Sémélé, sous la figure de
Béroé , sa nourrice ; et lui conseilla, pendant sa grossesse ,
d'exiger de son amant qu'il se montrât à ses yeux dans
tout l'éclat de sa gloire et de sa pui^nce. La crédule
Sémélé suivit ce perfide conseil, et firjHrerà Jupiter par
le Styx qu'il céderait à sa demande.
Jupiter, enchaîné par son serment , la satisfit à regret;
il parut devant elle .armé des éclairs et de la foudre.
Sémélé fut aussitôt consumée par le feu ; mais l'enfant
qu'elle portait ne périt pas; il fut sauvé des flammes par
Mercure, ou, selon d'autres, par Dircé, nymphe du fleuve
Achéloiïs , et Jupiter le plaça dans sa cuisse , pour qu'il y
restât tout le temps que la mère aurait dû le nourrir dans
son sein ; fable ridicule , qui valut à Bacchus le surnom de
Bimater, comme s»il eût eu deux mères différentes.
Cette fable a sans doute pris sa source dans quelque in
trigue amoureuse dont Sémélé fut victime , avant d'avoir
mis au monde l'enfant miraculeux. Aussitôt après sa nais
sance , Jupiter, c'est-à-dire, l'amant de la princesse,
l'aura fait transporter , par son messager , à Nysa , ville
d'Arabie située près d'une montagne appelée Meros , mot
qui signifie Cuisse ; et l'imagination des Grecs, quelquefois
heureuse, a complètement échoué dans cette fiction absurde
et grossière.
Du reste, discordance complète entre les poètes et les mytho
logues. Selon les uns, Bacchus, confié d'abord à sa tante Ino, le
fut ensuite aux nymphes Nyséïdes ou INysiades , Brisa, Bromè ou
Bremie, Cisséis, Ëripe et Nysa. Selon d'autres , il eut pour nourrice
une nymphe de l'île d'Eubée; selon d'autres encore , il fut élevé
dans l'île de Naxos par Philia, Coron is, et Cléis ou Glyta ; selon ceux-
ci, par flippa , nymphe du Tmolus; selon ceux-là, par les Dodonides,
prêtresses de Jupiter à Dodonc (45) ;%nfin Pâusanias rapporte une
tradition de Brasias, Tille du Péloponèse. Cadmus, dit-il, ne fut
pas plus tôt informé des amours de sa fille, qu'il la fit enfermer dans
un coffre et jeter à la mer avec son enfant. Le coffre ayant été
poussé par les flots sur les côtes de Brasias, les habitans trouvèrent
la mère morte, mais l'enfant respirait encore; ils le sauvèrent et
prirent soin de son enfance.
COURS
§ i 70. — Premiers exploits de Bacchus. — Con
quête des Indes. — Ariane. — Bacchus dans la
guerre des Géans.
Selon la tradition la plus commune, dès que le temps
de sa naissance fut accompli , BaGchus fut mis entre les
mains d'Ino, qui l'éleva de concert avec les Hyades , les
Heures et les Nymphes , jusqu'à ce qu'il fut en âge d'être
instruit par les Muses et par Silène (i83).
Pendant son enfance , Bacchus fut poursuivi par la
haine de Junon. Elle envoya contre lui pendant son som
meil un amphisbène , serpent à deux têtes , que le dieu
tua de ses mainffEnsuite elle le frappa d'une folie qui le
fit errer dans une partie du monde , et dont il ne fut déli
vré qu'en Phrygie , par Cybèle. Au milieu de ses courses,
s'étant endormi dans l'île de Naxos , il fut enlevé par des
pirates Tyrrhéniens , qui furent changés, à son réveil , en
dauphins, à l'exception du pilote Acétes, qui s'était opposé
seul à cette violence, et dont Bacchus fit son grand-prêtre.
Devenu grand , Bacchus entreprit la conquête des Indes,
accompagné du fidèle gardien de son enfance , le vieux Si
lène , et d'une multitude immense d'hommes et de femmes
armés de thyrses au lieu de lances , et de cymbales ou de
tambours , au lieu de boucliers. La conquête ne coûta
point de sang ; les peuples se soumettaient avec d'autant
plus de joie, qu'il leur enseignait l'art de cultiver la terre,
de faire le vin, et d'extraire le miel. Dans l'excès de leur
reconnaissance , ils le déifièrent et lui dressèrent des au
tels.
Ce fut à son retour des Indes que Bacchus épousa la
malheureuse Ariane , fille de Minos II , roi de Crète , que
l'infidèle Thésée avait abandonnée dans l'île de Naxps. Il
lui fit présent d'une couronne ornée de sept étoiles , qui
fut placée dans le ciel après sa mort, pour y former la
constellation d'Ariane.
Ariane abandonnée, au» Tuileries.— Ariane du Valican; copie à
Versailles. —■ Ariane, amante de Bacchus , au Capitole. — Ariane
ti'Aubett. g
Bacchus n'acquit pas n(oins de gloire dans la guerre des
<réans(33). Il se transforma , dit-on, en lion, tua Rhcecus ;
et, vivement excité par Jupiter, qui lui criait: Evhyie, cou
rage , mon fils , il fit le premier pencher la victoire du côté
ijes dieux.
Une autre tradition, moins honorable à Bacchus , nous
DÉ MYTHOLOGIE. I?0
ie représente mis en pièces par les Géans. Mais Minerve
prit sa tète , lorsqu'elle respirait encore , et s'empressa de;
la porter à Jupiter , qui , recueillant ses membres épars ,
les anima de nouveau, comme Isis rassembla les restes de son
époux, pour les faire adorer sous des symboles vivans (G).
§ 171. — Des enfans de Bacckus.
On trouvera dans la liste des enfans de Bacehos une nouvelle
preuve que ce dieu n'est autre chose qu'Osiris.
Anubit (11). — Bacchia. — Carmon d'Alexiréa.
Cérame, Énoplon, Eumedon, Lairamis , Pleins, Tauropotis et
Thyonœus , d'Ariane (Append. au § a49). Enopion eut d'IIélic«
Hèro ou Mèrope , Alhamas et Candiopc.
Macidon (11).
Narcée, de Phyucoa , nymphe de l'Élide. Ce fils, devenu puissant,
établit le premier des sacrifices à son père ; il institua même, en
l'honneur de sa mère, un chœur de musique, appelé long-temps
Physcoa.
Pldias , de Chthonophile on d'Arethyrée. On le dit aussi fils de
Cisus. Il donna son nom à la Fhliasie. ,
Staphyle, d'Érigonc, qu'il séduisit sous la forme d'une grappe de
raisin. On le dit aussi fils d'Ariane. 11 épousa Chrysothémis , dont
il eut trois filles Rhoco, Parthénore et Molpadie. Selon quelques au
teurs, Staphyle, berger d'OËnée , roi de Calydon, ayant remarqué
qu'une de ses chèvres revenait toujours plus laid et plus gaie que les
autres, la suivit et la trouva dans un endroit écarté, mangeant du
raisin , fruit dont l'usage n'était pas encore connu. Staphyle s'em
pressa d'en porter au monarque ; QEnée en fit du vin, et ce fut pat-
reconnaissance que les Grecs donnèrent à cette liqueur précieuse le
nom de son inventeur ( Oinos, vin).
Selon d'autres traditions , ce fut a l'Athénien Icarius , père d'Eri-
gone, que Bacchus apprit l'art de planter la vigne et de faire du
vin, pour le récompenser de son hospitalité ; récompense qui de
vint funeste à celui qui l'avait reçue. Icarius, en effet, donna du vin
aux bergers de l'Attique , qui s'enivrèrent, et qui, se croyant empoi
sonnés , le jetèrent dans un puits. Érigonc se pendit de désespoir ;
et témoin du meuitre de son maître , une chienne en mourut de
douleur. Tous furent mis au rang des astres, Icarius sous le nom
de Bootès , Erigone , sous celui de la Vierge, et la chienne sous celui
de la Canicule. On établit en l'honneur d'Icarius des jeux appelés
Icariens , qui consistaient à se balancer sur une escarpolette.
§ 172. — Des attributs de Bacchus.
On représente ordinairement Bacchus comme un jeune
homme d'une physionomie riante, assis quelquefois sur
un tonneau, quelquefois sur un char traîné par des tigres,
des lions ou des panthères. Tantôt il est barbu, tan
tôt sans barbe, d'où vient que Diodore parle d'un Bacchus,
à deux formes.
Bacchus est aussi beau qu'Apollon ; il jouit comme lui
d'une jeunesse éternelle. Ses yeux sont noirs comme ceux
174 COURS
des Grâces , et sa chevelure dorée descend en tresses on
doyantes sur ses épaules. Sa tête est ceinte d'une couronne
de pampre et de lierre ; pour toute parure , il porte la dé
pouille d'un tigre ou d'un léopard, et des cothurnes faits
des mêmes peaux.
D'autres fois, on le dépeint comme un vieillard, parce-
ue le vin rend conteur ; tantôt on lui donne la figure
'un adolescent efféminé, tantôt celle d'un enfant, soit
pareeque l'ivresse jette en quelque sorte dans l'enfance,
soit p^reeque le vin conserve à l'homme et rend aux vieil
lards la vivacité de la jeunesse. D'une main , il tient une
grappe de raisin, avec une corne, espèce de vase à boire,
de l'autre un thyrse, dont il fait jaillir des sources de vin ,
et dont les bandelettes figurent des outres étroits et longs.
Le plus souvent, on le représente avec des cornes au
front, svmbole de force et de puissance qu'il partage avec
Osiris. Il est , comme lui, quelquefois assis sur un globe
parsemé d'étoiles.
Outre la culture de la vigne, on attribuait encore à
Bacchus l'invention de la charrue; c'est pour cette raison
qu'il est appelé par quelques auteurs le génie de Cérès
(190); nouveau rapprochement de ces deux divinités entre
Osiris et Isis.
Le nom de Bacchus se prend chez les poètes pour le
vin lui-même.
Bacchus, sansbarbe.au Musée, n°4.—Bacchus indien ou barbu,
n° 43- — Buste de Bacchus, n° 101. — Autre Bacchus, a' 114. —
Bacchus indien , dit Sardanapale , au Vatican. — Bacchus en repos,
Musée , n° 1 44 • — Bacchus indien , ibid. , n° 188. — Autre Bacchus,
n° 192. — Bacchus Pogon, ou barbu ou Bassarce (174), n" 396,
397. — Triomphe de Bacchus sur Hercule , vase d'or trouvé à Ren
nes. — L'ivresse de Bacchus, de Valin. — Tableau de Bacchus , de
Girodet , à Compiégne.
§ 1 y5. — Des noms et des surnoms de Bacchus.
Bacchus s'appelait , chez les Grecs, Dionysius , par allu
sion à Jupiter, sou père, ainsi qu'à la ville de Nysa, où il
avait été élevé.
On le nommait encore Eleiiihérius ou Liber, soit par-
cequ'il avait rendu libres les villes de Béotie , soit, ce qui
semble plus probable, pareeque, étant le dieu du vin , il
délivre l'esprit de toute peine , et fait parler librement.
On ajoute ordinairement au nom Liber le mot Pater,
pareequ'on le regardait comme le père de la joie et de la
liberté.
DE MYTHOLOGIE.
Les Grecs lui donnaient encore le nom Barchipéan , lorsqu'ils l'a
doraient sons les traits d'un vieillard ; de Theœnus ou dieu du vio ,
et d'Iacchns, mot qui désigne les cris que l'on poussait dans
ces fêtes. Quelques auteurs cependant distinguent Bacchus d'Iac-
chus , qu'ils disant fils de Cérès , parcequ'on le nommait dans les
mystères d'Eleusis. «
1. Surnoms tirés des lieux :
tanins deus , d'Aonie, premier nom de la Béotie. Les Aones
(V. Neptune, § 222) habitaient cette contrée, quand Cadmus vint
s'y fixer, et partagèrent leurs terres avec la colonie Phénicienne.
Axiiès , chez les Héréens , peuple d'Arcadic.
Beotius , V. Aonius.
Calydonius ,;deCalydon, ville d'Étolie.
Edonius, d'Édon , montagne de Thrace.
Gorgyeus , de Gorgya , dans l'ile de Samos.
Laphystius , de Laphystium , montagne de Béotie.
Leucyanile , de Leucyanias , petite rivière d'Elido.
Limnœus , de Limnes , quartier d'Athènes.
Maronèus , de Marunée , ville de Thrace, ou de Maréotis , célèbre
vignoble près d'Alexandrie.
Meonius, de Méouie, ville ou contrée d'Asie mineure ; Mésoléc ,
d'une ville de ce nom en Achaïe.
Odrysius, des Odryses, ancienne et puissante nation de la Thrace.
Ogygius , d'Ogy»ie, nom de la Béotie , pris d'Ogygès ( 225 ).
Sabasien , de Sabes , peuple de Thrace.
Threix, de la Thrace, qui l'adorait particulièrement.
§ 17/1. — Suite des surnoms de Bacchus.
II. Surnoms tirés des circonstances :
Amphiétès.à cause des fètesannuelles qu'on célébrait en son honneur.
Antliius , chez les Athéniens , ainsi qu'à l'atras, ville d'Achaïe ,
parceque ses statuesétaient couvertes d'une robeornée de fleurs ou
parcequ'on lui taisait hommage des premières fleurs du printemps.
Barbalus (172).
Ëassareus , d'une sorte d'habit ou de chaussure appelé liassaris.
Ce vêtement était de couleur blanche , d'après ce que dit Horace:
Candide Bassareu.
Brisœus, soit à cause de Brisa , sa nourrice , ou du promontoire
Brisa , dans l'île de Lemnos, ou de l'usage de (bulerle vin.
Bromius, parcequ'il naquit au bruit du tonnerre, ou parce-
qu'il eut Brome pour nourrice, ou parceque ses mystères étaient
célébrés au milieu du tumulte et des.l'rémissemens.
Brumus, V. Brumales,§ ijq.
CUsus , de Cissus, son favori, que tuèrent des Satyres, et qui:
Bacchus changea en lierre , plante qui lui fut depuis consacrée sous
ce nom.
Ebon, chez les anciens habitans deNaples; peut-être est-ce le
même mot qu'Evao.
Eleteus, d'Eleleti, cri des Bacchantes (iSt).
' Enorchns , à cause des danses par lesquelles on célébrait les fêtes.
Euliitts, Euius, <ic ce que, dans la guerre des Géans contre les
dieux, Jupiter lui criait pour l'encourager : £11, aie, bien , mon fils.
Evan, d'Evoé, crique prononçaient les Bacchantes 'dans les fêtes
de Bacchus , en mémoire des paroles de Jupiter,
176 cours
Hyei , d'Hya , nom de Sémélé , selon les uns ; selon d'autres , de
ce que sa fêle arrivait dan s une saison pluvieuse.
Lampter, V. Lamptéries, § 180.
Lcnœus , d'un mot grec qui signifie cuve ou pressoir.
L'tcnitèt , du van qu'on portait dans ses fêtes ( 177).
Mctancgis , à Herniione et à Athènes, en mémoire de ce qu'il
avait paru couvert d'une peau de chèvre noire, au combat de Mé-
lanthe et de Xantbus.
Mclanthidc, chez les Athéniens, pour rappeler le secours qu'il
donna a Mélanthe.
Miticliius , propice ou doux comme le miel , pareequ'il avait ap
pris aux hommes a cultiver la vigne.
Nyetèliut, à cause de quelques unes de ses fêtes qui se célébraient
la nuit.
Nysmux , Nyiitis (169).
Ompharite, d'un mot grec qui signifie raisin vert.
Oreus, à cause du culte qu'on lui rendait sur les montagnes.
Orl'not , droit, dans le temple des Heures, chez les Athéniens;
par allusion au mélange de l'eau avec le viu.
Putitcs , citoyen , en Arcadie.
l'sila, pareeque le vin rend agiles ceux qui en boivent avec mo
dération.
Pyrigéne, né du feu, pareeque sa mère Sémélé fut consumée de
la foudre {'69).
Scythilès , à Lacédémone , à cause de ses voyages en Scythie.
Slaphylite, de Staphylus son fils (171).
Taurophagc , à cause des nombreux taureaux qu'on lui sacrifiait,
soit aussi pareequ'un de ces animaux était le prix du meilleur di
thyrambe fait en son honneur.
Thioneus ou Thyoneus , de ïhyoné , son aïeule , ou sa mère, appelée
de ce nom après sa mort ; ce surnom de Bacchus lui vient peut-être
aussi de la fureur qu'il inspirait aux Bacchantes.
Tragcphorc, pareeque dans ses fêtes il portail une peau de bouc»
Triumbus , soit à cause de ses conquêtes dans les Indes, soit à
cause de la pompe solennelle et presque triomphale de ses fêtes.
Tyrrlicnolelés , qui fit périr les matelots tyrrhéniens (170).
§ j 75. — Suite des surnoms de Bacckus.
111.. Surnoms tirés de ses qualités :
Acratopliore , Acralopote, qui porte ou boit du vin pur, chez les
rhigaléens, en Arcadie.
Atysius, qui délivre des soucis.
fiabacléî, qui bégaie , qui pousse des cris inarticulés.
Bicomis, Bicornigcr , pareequ'on le représente avec deux cornes,
en signe de forc e (172).
Biformis, pareequ'on le dépeint tantôt comme un jeune homme,
tantôt comme un vieillard, ou bien pareeque le vin rend triste ou
gai , selon le caractèie des buveurs.
Bimalcr (160).
Bucornis , pareequ'on le figure tantôt avec deux rayons de lu
mière en forme/de. cornes sur le frofit , et tantôt tenant à la main une
corne de taureau remplie de vin.
Bugenès, né d'un bœuf, comme premier inventeur du labourage,
DE MYTHOLOGIE. I 77
et portant des cornes, ou comme fils de Jupiter- Amnion , à tête
dé bélier (3i, 168).
Corniger (V. Bicornis et Bucornis).
Corymbifer, qui porte la corymbe, couronne faite avee de petite*
baies de lierre.
Dcemon bonus , en l'honneur duquel t dans toutes les fêtes, se bu
vaient les dernières coupes de vin.
Digonos , Dimaier (V. Bimaler).
Dimorphos (V. Biformis).
Diphyès (V. Bimaler).
Dilhyrambus, Ditliyrambogcnès , soit pareequ'il sortit successive
ment du sein de sa mère et de la cuisse de Jupiter, soit de deux
mots : Déliez la ceinture, que l'on répétait à grands cris dans ses fêtes ,
et qui faisaient allusion à son séjour dans la cuisse de son père. Far
la suite , on donna le nom de Dithyrambe aux hymnes chantés en
l'honneur de ce dieu.
Giganloklés , vainqueur des Géans (34, 35).
Homestès, dieu cruel, qu'on n'apaise que par dès victimes hu
maines.
Inverecundns deus.
Io Bacche. C'était aussi le nom d'un hymne en son honneur, pris
de la répétition fréquente de ces deux mots.
Lœbasius , dieu des libations.
Lyœusdcus, qui dissipe les inquiétudes et la mélancolie. Lyaeus
se prenait aussi pour le vin.
Omadius (V. Homestès).
Tauricéphalc , Taurocéphale , Tauriceros, Tauroeeros , Tauricornis ,
Tauriformis , Tituromorphe , Taitrophane , etc. (V . Bucornis).
Vitisator, planteur de la vigne.
Zagrèe, grand chasseur. Peut-être Bacchus-Zagrée n'est-il que le
Zagrée fils de Jupiter et de Proserpine.
§ 176. — Culte de Bacchus. — Son origine. —
— Aventure de Penthée , de Lycurgue et des
néides,
Le culte de Bacchus se répandit assez tard en Grèce. Il
éprouva les plus grandes difficultés à s'établir , et causa
des sa naissance d'éclatantes catastrophes.
Originaire d'Egypte , où Bacchus portait le nom d'Osi-
ris , ce culte fut d'abord propagé dans la Thrace par Or
phée, qui bientôt fut victime de l'ivresse furieuse de Bac
chantes (i3i).
Vers le même temps , les filles de Cadmus, natives de
Thrace, apportèrent en Béotie le culte de Bacchus, et
montrèrent le plus vif enthousiasme pour le propager.
Penthée , roi de Thèbes, et leur neveu {ii'i) , voulut s op
poser à son introduction. Selon les uns , il se rendit sur le
mont Cvthéron, avec le projet de punir les Bacchantes au
milieu de leurs fêtes licencieuses. Instruites de son dessein,
8*
178 COUBS
ces furies, parmi lesquelles se trouvaient sa mère et se»
tantes, le mirent en pièces. Selon les autres , voyant que
le peuple , malgré sa défense , s'empressait de participer à
la fête de Bacchus, il fit saisir le dieu lui-même , charger
de fers et conduire en prison. Leschaînes tombèrentd'elles-
mèmes et les portes s'ouvrirent. Bacchus sortit et reparut
bientôt à la tète des Bacchantes, qui accablèrent le roi à
coups de thvrse et de pierres. Sa mère et ses tantes égarées
par Bacchus, le prenant pour un jeune lion , aidèrent leurs
compagnes à le déchirer.
Jaloux de ses honneurs , Bacchus punissait lui-même
ceuxquis'opposaient à son culte. Témoin Lycurgue, fils de
Dryas (92) , roi de Thrace , à qui Bacchus inspira tant dé
fureur, que, crovant couper les vignes, il coupa les jambes
à son fils Dryas, et semutila lui-même. L'orade prescrivit
à ses sujets de l'emprisonner , et dans la suite il fut mis eu
pièces par des chevaux sauvages. Selon d'autres, il avait
attaqué sur la montagne de Nysa Bacchus lui-même , qui ,
saisi d'effroi, se précipita dans la mer. Jupiter, en puni
tion de son impiété , le frappa d'un aveuglement que la
mort suivit de près.
Témoin encore les Minéides ou filles de Minée, roi
d'Orchomène (22a) , Leuconoé, Leucippe , Alcithoé ,
dont les deux premières sont appelées par d'autres
Clymcne et Iris. S'étant moquées des fêtes de Bac
chus, et n'ayant pas voulu pour elles interrompre leurs
travaux de tapisserie , le dieu leur inspira le désir de man
ger de la chair humaine. Elles tirèrent au sort pour savoir
qui d'entre elles dévouerait son fils à la voracité des autres.
Le sort ayant désigné Leucippe, ellelivrason filsHippasus,
qui fut aussitôt dévoré par les trois sœurs. Elles furent
cliangées en chauves-souris, et leur ouvrage en feuilles de
ferre.
Ce fut encore pendant les fêtes de Bacchus que Progné
vengea sa sœur Philomèle de la manière la plus barbare.
Progné, fille de Pandion (80), avait épousé Térée, roi de
Thrace. Celui-ci déshonora secrètement Philomèle ; et,
craignant les révélations de la princesse, il arracha la lan
gue à sa victime et l'enferma dans un château sûr. La
captive trouva moven d'instruire sa sœur de sa situation ,
en brodant son infortune sur la toile. Progné, furieuse,
massacre son fils Itys , et, d'accord avec Philomèle, le sert
sur la table de Térée. Ivre de fureur, Térée poursuit les
deux complices, qui s'échappent sur un vaisseau. Mais
DE MÏTHOLOGfE. ljf|
pendant la fuite des unes et la poursuite de l'autre , Phi-
lomèle fut changée , selon les uns , en rossignol ; selon les
autres, en hirondelle; Progné subit aussi l'une de ces mé
tamorphoses; ïérée devint hibou, huppé, ou épervier ;
Itys , faisan ou chardonneret.
§ 177. — Suite du culte de Bacchus. — Des
Dionysiaques.
De Thèbes , le culte et le nom de Bacchus envahit Ar-
gos. Enfin on tâcha de l'introduire dans l'Attique ;
loin d'être accueillis , les ministres du dieu ne furent pas
môme soufferts ; on les chassa ; mais , plus heureux dans
une nouvelle tentative , ils parvinrent à s'v maintenir ;
chaque jour accrut leur puissance , et la foule se porta
pleine d'enthousiasme à leurs fêtes.
Les Dionysiaques ou Dionysies furent portées en
Grèce par Cadmus ou par Mélampe, et si Cérès n'est autre
chose qu'Isis , Bacchus qu'Osiris , les Dionysiaques grec
ques seraient les mêmes que les Pamylies égyptiennes (6).
Les Athéniens , qui s'étaient montrés les plus difficiles à
les adopter, les célébraient avec plus de pompe que tout le
reste de la Grèce , et comptaient par elles leurs années ,
pareeque le premier archonte était chargé d'en régler la
forme et les rits.
Outre d'autres cérémonies, on portait en procession des
vases remplis de vin et couronnés de pampre. Suivaient
des vierges choisies , appelées Cane'phores , parcequ'elles
portaient des corbeilles d'or, pleines de toutes sortes de
fruits , et d'où s'échappaient des serpens apprivoisés qui
jetaient l'effroi dans l'anie des spectateurs. On y portait
aussi des vans , instrument mystique , regardé comme es
sentiel aux fêtes de Bacchus , pareeque les initiés devaient
être purifiés de leurs vices par les épreuves de l'initiation ,
comme la paille est séparée du blé par le moyen du van.
Ces fêtes étaient célébrées de préférence au milieu d'un
bois , sur les montagnes ou parmi les rochers , afin d'ac
croître le bruit des cris et des hurlemens.
Dans ces fêtes, le prix du vainqueur était un trépied ,
qui n'était autre chose que le cratère. Le premier coup se
buvait à Bacchus , le deuxième à Vénus, et le troisième à
l'Injure.
Les mystères qui précédaient ou suivaient ces proces
sions consistaient dans les mômes scènes que celles d'Eleu
sis (199), et surtout dans le massacre de Bacchus par les
COURS
Géans (170), allégorie des révolutions du-monde physique r
et souvenir des persécutions qu'avalent souffertes les pre
miers adorateurs de Bacchus.
§ 178. — Suite des fêles de Bacclius.
Les Dionysiaques, terme général pour exprimer les fêtes de Bac
chus , se subdivisaient en plusieurs autres qu'il est bon de connaître.
Les Anciennes se célébraient au mois de janvier, à Limna, dans
l'Attique , où Bacchus avait un temple. C'était à quatorze femmes,
appelées vénérables , qu'était confié le soin de tous les préparatifs.
Les Arcadiques s'observaient, comme le mot le fait voir, en Ai"-
cadie. C'est alors que les enfans , après avoir reçu des leçons de
musique, étaient produits tous les aus sur le théâtre, pour y cé
lébrer la fête de Bacclius par des chansons, des danses et des jeux.
Les Nouvelles avaient lieu dans le mois de février, comme les
Grandes; les Petites, en automne, et servaient de préparation aux
premières. Les Bratironies étaient les plus licencieuses de toutes.
Les Nyciélies , ou fêtes nocturnes, étaient composées de mystères
qu'il n'était pas permis de révéler. L'apparente cérémonie consis
tait dans une course tumultueuse que les célébrans faisaient par
les rues, portant des flambeaux, des bouteilles, des verres, et fai
sant à Bacchus d'amples libations. Ces cérémonies se renouvelaient
tons les trois ans dans la ville d'Athènes, au commencement du
printemps. Les Romains, qui les adoptèrent , ne tardèrent pas à les
supprimer comme une source d'affreux désordres.
Les Triètèrides , TrièUrifjues ou Triennales, instituées par Bacchus
lui-même , avaient aussi lieu tous les trois ans en Thrace et chez les
Béotiens, en mémoire de l'expédition des Indes, qui dura le même
nombic d'années. A cette solennité se voyaient des matrones divi
sées en bandes, et des vierges portant des thyrses ; les unes et les
autres, saisies d'enthousiasme ou fureur bachique, chantaient l'ar
rivée de Bacchus, qu'elles croyaient présent à leur compagnie du
rant cette fête , même vivant et conversant avec les hommes.
Les Omophagics étaient signalées par le sacrifice des victimes
humaines , ou par des repas de chair crue , la seule , dit-on , dont se
nourrît Bacchus. Chios et TénéJos se faisaient remarquer dans la
célébration de ces fêtes.
Les Orgies ne diffèrent point des Dionysiaques. Leur nom signifie
fureur, parcequ'elles étaient célébrées par les Bacchantes. Les Orgies
étaient surnommées Orphiques , en mémoire de ce qu'Orphée y
picrdit la vie(t3i), et selon les autres , pareequ'il en avait intro- ,
duit en Grèce la célébration (176).
Les Phagésies ou Phagésipnsies , pendant lesquelles avaient lieu
des festins somptueux, faisaient partie des grandes Dionysiaques.
La Rhapsodon Eorlé , l'été des Rhapsodies , faisait aussi partie des
Dionysiaques. On y técitait des vers en l'honneur de Bacchus.
S l70' — Suite des fêles , des jeux et des sacrifices
de Bacchus.
Le» Agrionies étaient des fêtes nocturnes célébrées tous les am
par les femmes, qui se proposaient des énigmes après le festin.
Les Airèennes ou les Aloennes. V. Cèrès.
Les Ambroisies des Grecs se célébraient a Rome sous le nom du
DE MYTHOLOGIE. 181
Brumales, deux fois par an, l'une au mois de mars, et l'autre au moi»
de septembre. Ces fêtes devaient leur institution à liomulus, qui,
pendant leur durée, traitait le sénat. On prétend aussi qu'elles
avaient lieu le jour du solslice d'hiver, par lequel on jugeait de la
prospérité du reste de la saison. Les Brumales s'appelaient encore
Hièmales.
Les Anlhcstèrics d'Athènes duraient trois jours , le 1 1 , le 1 2 et le
i3 du mois Anlhestérion. Au premier jour, qui s'appelait Pitlurgia,
l'on se contentait d'ouvrir les tonneaux et de perçu- le vin ; au se
cond , nommé Choes , on se défiait à boire, et le vainqueur recevait
en récompense une couronne de lierre avec une cnupe de vin : on
parcourait la campagne sur des chariots, et l'on s'attaquait par des
railleries mutuelles; la troisième, nommée Chytri, marmites* on
portait des vases remplis de toutes sortes de grains , auxquels il était
défendu de toucher, pareequ'ils étaient consacrés à Mercure. Pen
dant ces trois jours, les maîtres servaient leurs esclaves.
Les Ascoties étaient célébrées par les Athéniens, qui fautaient à
cloche-pied sur une peau de bouc enflée et graissée d'huile. Celui
qui se laissait tomber était la risée des autres. Chez les Romains,
on donnait une récompense aux vainqueurs ; la foule ensuite invo
quait Bacchus dans dis vers grossiers, portait sa statue dans les
vignobles, se masquait et se barbouillait de lie.
Les Bacchanales, qui ne sont autre chose que les Dionysia
ques (177), passèrent de la Grèce en Itajie. Dans l'origine , les
femmes seules composaient les assemblées de ces fêtes; les hommes
y furent admis par la suite. L'an 568 de Romë*,le sénat se vit obligé
d'en défendre la célébration , à canse de la licence qui les profanait.
Mais cette loi n'eut qu'un effet passager, et sous l'empire les Baccha
nales reparurent avec plus de désordres qu'elles n'en avaient offrit
en Grèce.
Les Dendroplwries (v. Cybèle, § 29) avaient aussi lieu en l'honneur
de Bacchus.
§ 180. — Suite des fêtes, des jeux et des sacrifices
de Bacchus.
Les Épilènies, d'un mot grec qui signifie pressoir, avaient lieu
chez les Grecs.
Les Lamptcries étaient célébrées la nuit à Pallène, en Achaie ,
immédiatement après les vendanges , en l'honneur de Bacchus-
Lampter. Le nom du dieu , comme celui de la fête, venait de ce que
tons les assistans portaient chacun une torche à la main. Au milieu
de cette immense illumination, on distribuait amplement du vin
aux pas ans. II n'y avait guère que la dernière classe du peuple qui
prk une part active à cette fête.
Les Larysics , en l'honneur de Bacehus-Larysius, se fêtaient au
retour du printemps. Entre autres merveilles , on y voyait toujours
une grappe de raisin mur.
Les Lcnècs, en l'honneur de Bacchus-Lena3us , outre les cérémo
nies usitées dans les autres fêtes de ce dieu, étaient remarquable*
en ce que les poètes disputaient des prix de poésie.
Les Lcrnèes avaient lieu près d'Argos , à Lerne. On honorait
Bacchus par des sacrifices nocturnes, dont il était défendu de ré
véler les cérémonies.
1 82 COURS
.Les Libérales, qui s'observaient chez les Romains le 17 de
mars, avaient, comme 1rs Bacchanales, beaucoup de rapport avec
les Dionysiaques. A Lavinium elles duraient trente jours, pendant
lesquels on se livrait à l'allégresse ; on mangeait en public , et les
esclaves jouissaient de la liberté de tout dire et de tout faire.
Les Nimiei se Tétaient lorsqu'on faisait pour la première fois
l'essai du vin nouveau de l'année.
Les Protrygées précédaient les vendanges.
Les Ramales, fêtes romaines en l'honneur de Bacchus et d' Ariadne,
consistaient en une procession où l'on portait des ceps de vigne
chargés de leurs fruits.
Les Sabasies se célébraient en l'honneur de Bacchus-Sabasius
(173) par des danses et des courses, accompagnées de transports
de fureur.
Les Theœnies honoraient , chez les Athéniens , Bacchus-TheœnOs.
Les Thyies avaient lieu surtout chez les Éléens, et, selon la
croyance des peuples , elles étaient signalées par un miracle. Bac
chus y paraissait régulièrement chaque année lorsqu'on les célébrait,
et remplissait de vin trois bouteilles vides, scellées dans sa cha
pelle.
La Tyrbé, fête d'Achaïe , se distinguait par le tumulte et le dés
ordre.
Les Vindèmialts , instituées par César, se célébraient après les
vendanges.
§ 181. — ffuile du culte de Bacchus. — Des
Bacchantes et des Bacchans.
On immolait à Bacchus la pie , symbole de l'indiscré
tion des buveurs , et le bouc, destructeur des bourgeons de
la vigne. En Egypte , le serpent et le taureau lui servaient
de victimes.
On lui consacrait, parmi les animaux fabuleux, le phé
nix et le dragon; parmi les quadrupèdes, L'éléphant , la
panthère , le tigre , le porc , le lièvre et le coq ; parmi les
arbres et les plantes , l'if, le sapin , le lierre , le pampre ,
la férule , le figuier et le chêne.
Les prêtresses de Bacchus s'appelaient Bacchantes , et
ses prêtres Bacchans. Mais , chez les Grecs , c'était aux
femmes qu'il appartenait de présider aux mystères de
Bacchus.
Les premières Bacchantes furent les nymphes nourrices
de Bacchus-, et les femmes qui le suivirent à la conquête
des Indes.
Selon les poètes , elles couraient la tête entourée de
serpens vivans . déchirant de jeunes taureaux , mangeant
les chairs crues , et de leurs bonds irréguliers, convulsifs,
furieux, faisant jaillir des flots de lait , de miel et de vin.
On représente ordinairement les Bacchantes demi-nues
DB MYTHOLOGIE. l85
ou couvertes de peaux de tigre passées en écharpe , la téte
couronnée de lierre , les yeux égarés et le thyrse à la main ,
poussant des cris et des hurlemens affreux , et répétant
sans cesse des acclamations que l'on supposait adressées
à Bacchus triomphateur des Géans et des Indiens, Evhyie ,
io Bacche (170, 174» 175).
Les Bacchantes sont quelquefois dépeintes avec des vê-
temens, ou blancs, ou bigarrés, ou de la couleur du raisin
qui commence à mûrir, couleur qu'aimait Alexandre-le-
Grand , cet imitateur de Bacchus.
Quelquefois elles portaient le cothurne et se couron
naient de guirlandes de lierre, de smilax , de chêne , de
sapin , ou même de laurier, pareeque Bacchus l'avait fait
au retour des Indes.
Les Bacchantes s'exerçaient à la chasse des animaux féro
ces, à la danse , à la course. À Sparte, on choisissait onze
filles appelées Dionysiades , qui , dans les fêtes de Bacchus ,
se disputaient le prix de la vitesse.
Les Bacchantes étaient encore désignées par les surnoms suivans :
Bassarides . à cause de Bacchus-Bassareus (174).
Bislonides, des Bistones, peuples de Thrace (176).
Ctodones ou Criardes, chez les Macédoniens.
Edonides , du mont Edon , en Thrace.
Eléléides , à cause des cris qu'elles poussaient dans les l'êtes de
Bacchus.
Evantes , des mois Evan, Evœ (i"4).
Laphysties , de Laphystius , surnom de Bacchus (173).
Monades ou Furieuses, pareeque dans la célébration des mystères
elles paraissaient agitées de transports furieux.
Mimallones, de Mimas, montagne de Thrace.
Orglasles , quand elles présidaient aux Orgies (17S).
Potniades (V. Monades).
Thyiades. C'est le nom commun à toutes les Bacchantes : il dérive ,
ou de Thyias , première prêtresse de Bacchus , dont toutes les aulrts
voulurent ensuite prendre le nom, ou du mot grec thuein, être en
fureur (V. Ménades).
Les Bacchans étaient encore connus sous les surnoms à'Orgéanes
nu A'Orgiophantes , comme sacrificateurs dans les Orgies : du reste ,
ils étaient soumis aux Orgiaste*.
Bacchante , au Musée , n° 5i. — Grand vase ou Cratère, repré
sentant une Bacchanale ; on y voit Bacchus , Silène, des Bacchan
tes, des Faunes (182), à la Villa-Borghèse. — Bacchanale, de Bou-
chardon , au Musée , n° 55o. — Bacchanale , bas-relief, n» 53.
§ 182. — Suite et cortège de Bacchus.— De Priape.
— Son culte. — Ses attributs. — Ses noms et ses
surnoms.
On place généralement , dans la suite et le cortège de
i84 COURS
Bacchus , Priape , Silène , les Satyres et les Faune*,
Pan et Sih'ain.
Priape était le dieu des jardins et des vergers. Il naquit ,
selon les uns , d'une nymphe- nommée jNaïade ou Chioné ,
selon les autres , de Vénus. On lui donne encore pour
père Adonis ou Mercure.
Junon , jalouse de Vénus , le rendit affreusement dif
forme. La mère , honteuse d'avoir mis au monde un en
fant monstrueux , le fit exposer sur les montagnes. Il fut
sauvé par des bergers , qui l'élevèrent à Lampsaque , et le
nommèrent Priape. Dieu favori de cette ville , il s'en ren
dit la terreur ; il en fut chassé ; mais les habitans , châtiés
par une maladie de ce mauvais traitement , le l'appelèrent,
lui bâtirent des temples , et, l'honorèrent par des fêtes li
cencieuses , nommées Ornées ou Priape'es.
Le culte de ce dieu passa de Lampsaque à Rome. Au
printemps, on offrait à Priape une couronne peinte de
différentes couleurs ; en été , c'était une guirlande d'épis.
On lui sacrifiait un âne , parceque cet animal réveilla par
ses cris la nymphe Lotos qu'allait surprendre le dieu.
On représente Priape avec une tète humaine , des cor
nes de bouc , des oreilles de chèvre , et portant une cou
ronne de feuilles de vigne ou de laurier. Il tient à la main
une baguette pour faire peur aux oiseaux , une massue
pour écarter les voleurs , une faucille pour moissonner.
Une clochette lui pend au cou.
Priape est désigné par ces mots : Cusios avium alque ferarum , et
par les surnoms suivans :
Avistupor, comme dieu lutélairc des vignobles etdes jardins , qu'il
défend contre les oiseaux et les voleurs.
Lampsacànc , de Lampsaque.
Hetlcspontique, parceque Lampsaque était située sur les bords de
l'Hcllespont.
Ornealc, Orneus , d'Ornée, ville d'Argolide.
Les Romains appelaient encore Priape Mulune, Mutine ou Hfato.
L'effigie de ce dieu avait quelquefois la forme d'une lampe ou d'une
terrine. On le représentait quelquefois avec des ailes.
§ 1 83. — 'De Silène. — Ses attributs. — Ses enfans.
Silène , demi-dieu , fut le père nourricier, le maître
et le compagnon de Bacchus. Il passe généralement pour
fils de Mercure et de la Terre. Il naquit à Malée , dans
l'île de Lesbos. Son caractère jovial et railleur le rendait
agréable aux dieux , qui l'admettaient souvent à leurs as
semblées. Il fut chargé de l'enfance de Bacchus , qu'il ac
compagna dans ses voyages. A son retour des Indes, il
DE MYTHOLOGIE. i85
s'établit dans les campagnes d'Arcadie , qu'il rendit heu
reuse , et dont il fut aimé. Après sa mort , on lui rendit les
honneurs héroïques , et les Eléens lui bâtirent un temple.
On représente Silène sous la forme d'un vieillard gros ,
petit, chauve et camus ; quelquefois il a le front orné
de cornes ; digne compagnon de Bacchus , il est toujours
ivre. Tantôt ou le voit assis sur un âne , sur lequel il se
soutient à peine; tantôt il marche appuyé sur un bâton ou
sur un thvrse. On lui donne encore une couronne de lierre,
ainsi qu'une lasse pleine; une clochette lui pend au cou,
comme à Priape.
Selon certains philosophes , Silène était un philosophe
qui suivait Bacchus dans ses expéditions et l'aidait de
ses conseils; tradition plus noble, d'après laquelle yir-
gile l'a représenté dissertant sur l'origine du monde et sur
la morale.
Silène portant le petit Bacchus , aux Tuileries et à la Villa-Bor-
ghèse. — Silène porté par des Faune» et des Satyres , de Mondella.
— Marche de Siiène , de Rnbens, cabinet particulier. — Jd. , de
Hondhorst , au Mu>éc. — Silène , à Versailles , terrasse du château.
Silène eut plusieurs fils :
Aslrius. — Cléogène. — Pholus, Centaure , de Mélia.
Staphyte , qui le premier apprit aux hommes le mélange du vin et
de l'eau.
Les Silènes , qui avaient des queues comme les Satyres.
§ 184. — Des Satyres. — Leurs attributs. —
Opinion de Pline sur les Satyres.
Les Satyres étaient des divinités champêtres.
On les représentait comme de petits hommes fort velus ,
avec les cornes , les oreilles , la queue , les cuisses et les
jambes de chèvre ; quelquefois ils n'ont que le pied de cet
animal. Ils marchaient a la suite de Bacchus, Silène à
leur tête , et se livraient , dans les Orgies , aux plus grands
désordres. L'outre était encore un attribut ordinaire des
Satyres et de Silène. On les appelait même Silènes lors
qu'ils étaient vieux.
Lesunsfont naître les Satyres de Mercure et d'Iphthime,
les autres de Bacchus et de la nymphe Nicée , qu'il avait
enivrée ; d'autres prétendent qu'originairement les Satyres
avaient la forme tout humaine.
Ils étaient les gardiens de Bacchus ; mais comme ce dieu f
malgré toutes les précautions , se changeait tantôt en,
bouc , tantôt en fille , Junon , irritée de ces métamorpho^
ses , finit par donner à ces surveillans iuattentifs des cox~
i86 COURS
nés et des pieds de chèvre. De là leur surnom de Capri-
pèdes.
Pline le naturaliste prend les Satyres des poètes pour
une espèce de singes; il assure que dans une montagne des
Indes, il se trouve des Satvres à quatre pieds , qu'on pren
drait de loin pour des hommes. Ces sortes de singes ont
souvent épouvanté les bergers et les bergères. De là , l'o
pinion se répandit que les bois étaient remplis de ces divi
nités malfaisantes; on chercha donc à les apaiser par des
sacrifices, par l'offrande des premiers fruits , et les prémi
ces des troupeaux. Voilà peut-être la véritable origine de
tous les contes qu'on a débités sur les Satyres. L'humeur
bouffonne et gaie qu'on leur attribuait, a fait, dit-on,
donner le nom de satires à des poèmes mordans.
Les Romains donnaient indistinctement aux Satvres, le
nom de Faunes, de Pans, d'Egipans, et de Silvains,
quoiqu'ils doivent être distingués par leurs attributions.
§ 1 85. — Des Faunes. — Faunus et Fauna. ■—
Leurs enfans. — Leurs fêles.
Les Faunes, divinités champêtres, descendaient de
Faunus.
Faunus , fils de Picus(a5), régnait, dit-on , en Italie vers
l'an i3oo avant J. -G. Il avait apporté d'Arcadie le culte
des dieux et les travaux de l'agriculture. Le soin avec le
quel il se dérobait à la vue de ses sujets ne fit qu'ajoute:'
au respect dont ils étaient pénétrés pour lui. Il mit
Picus , son père , au rang des dieux , et fit élever sur le
mont Palatin un temple à Pan. Ses sujets, charmés de la
douceur de son gouvernement, le rangèrent, après sa
mort , au nombre des divinités champêtres , comme pro
tecteur des forêts. On le représente sous la forme d'un Sa
tyre. Faunus avait , dit-on, le don des oracles, et se nom
mait, delà, Fatidique , Fatuelis , Fatuus et Fatuelius.
Selon Horace, il était le protecteur des lettres.
Fauna , qui s'appelait d'abord Marica , sœur et femme
de Faunus, fut mise au rang des immortelles à cause de
sa fidélité conjugale. Pendant sa vie , ses fonctions consis
taient à prédire aux femmes leur destinée , comme Fau
nus l'annonçait aux hommes, et c'est de là qu'elle a pris
le nom de Fatidique , de Fatuela et de Fatua. On l'ap
pelait aussi la Bonne Déesse, et sous ce titre, les dames
faisaient des sacrifices dont leurs époux étaient exclus. On
n'y buvait que du lai t , et l'on en proscrivait le myrte, parce
DE MYTHOLOGIE. 187
que Faunus avait châtié sa femme avec cet arbrisseau , pour
la punir d'un excès de vin. Les Romains avaient coutume
d'adopter Faunus et Fauna pour leurs divinités tutélai-
res. Aussi se donnaient-ils le surnom de Faunigenles ,
c'est-à-dire, issus de Faunus.
Dans l'Italie, les habitans des campagnes célébraient en son hon
neur des fêtes appelées Faunalies. Elles avaient lien le 11, le. i3 et le
* 5 de février, pour célébrer le voyage que Faumis a va i l fait d'Arcadie
pour venir dans leur pays , et le 9 novembre ou le 5 décembre , pour
célébrer son départ , et mériter la continuation de sa bienveillance.
Faunus eut de Fauna :
Dryas , qui détestait les hommes au point qu'elle ne se montrait
jamais en public; aussi la révérait-on comme dé( ssc dc;1a pudeur,
et les hommes étaient exclus des sacrifices ofTVrts en son honneur.
Ettrymédon.
Maîa, qui fut femme de Vulcain.
Lalinus , époux d'Amate, qui régnait sur les Aborigènes, dans le
Latium , lorsqu'Enée , tige des Romains, vint en Italie et épousa sa
fille Lavinie (1
Faunus eut encore de la nymphe Dryopc, Tarquilui, qu'Enée mit
à mort, et de Siméthis, nymphe de Sicile, le berger Acis , qui l'ut
aimé de Galatée (74)-
Quant aux Faunes , ils se rapprochent davantage de
l'agriculture. Les poètes les représentent aver^la figure et
le corps d'un homme , avec les cornes de chèvre , et sous
la forme d'un bouc depuis la ceinture jusqu'à l'extrémité
du corps , mais avec des traits moins hideux que ceux des
Satvres. Quoiqu'on les regardât commedes demi-dieux, ou
croyait qu'ils mouraient après une vie de plusieurs siècles.
Bacchus et Faune, aux Tuileries. - Faune assis et jouant de la
flûte, connu sous le nom de Flûleur, de Coysevox, Ibid. — Faune
avec la panthère, au Musée , not 48 , 49. — Faune en repos , au Ca-
pitole. — Faune, dit le Faune à la lâche, à la villa Album. — Faune
chasseur, ibid. — Un Faune et Vénus, de Coriége, au Musée. —
Cn Faune et une Bacchante, groupe de Lemoyne Saint-Paul.
§ 186. —■ Pan. — Ses attributs. — Aventure de Sy-
rinec, d'Echo et de Pilys. — Terreur panique.
Pan , dieu des bergers , des chasseurs et de tous les ha
bitans de la campagne , était fils de Jupiter et de Calisto ,
selon les uns ; de Mercure et de Pénélope , selon les au
tres. On le dit encore issu du Ciel et de la Terre (16).
Pan naquit avec des cornes sur la tète, un nez plat,
des cuisses , des jambes et des pieds de chèvre. On voulut
le confier aux soins deSinoé , nvmpbe d'Arcadie; maiselle
ne l'eut pas plus tôt vu, qu'elle fut saisie de frayeur et prit
la fuite. Alors son père l'enveloppa dans une peau de béte
/
i85 COURS
et le porta dans le ciel , où sa figure devint pour les dieux
un sujet de plaisanterie.
Pau est le chef des Satyres ; il est regardé comme le
même que Faune , dieu des bergers. Il faisait sa principale
résidence dans les bois et sur les montagnes d'Arcadie,
armé d'une houlette appelée Pedum. C'est à lui qu'on doit
l'invention de la flûte à sept tuyaux, qu'il appela Syrinx,
en l'honneur d'une nymphe Arcadienne de ce nom.
Syrinx était fille du fleuve Ladon , et compagne de
Diane. Pan, l'avant un jour rencontrée comme elle des
cendait du mont Lycée, tâcha de la rendre sensible à son
amour; mais à la vue de sa laideur, Syrinx se mit à fuir.
Pan la poursuivit. Arrivée sur les bords du Ladon , qui
l'arrêtait dans sa course , elle pria les nymphes ses sœurs
de la secourir. Le dieu voulut alors la saisir ; mais , au lieu
d'une nymphe , il n'embrassa que des roseaux. Il se mit à
soupirer auprès d'eux ; l'air poussé par les Zéphyrs ré
péta ses plaintes ; ce qui lui donna l'idée d'en arracher
quelques uns , dont il fit la flûte à sept tuyaux.
Syrinx , poursuivie par le dieu Pan , de Bril. — Syrinx couronnée
de roseaux , par Mazères, à Versailles.
Pan ne fut pas plus heureux auprès d'Echo , fille de l'Air
et de la Terre. Cette nvmphe, éprise de Narcisse , n'en
éprouva à son tour que des mépris. Alors, elle se laissa
consumer de douleur, et les dieux la changèrent en un
rocher, auquel il ne resta plus que la voix.
La nymphe Écho, de Lemoyne Saint-Paul.
Pitys , jeune nymphe , fut aimée de Pan et de Borée.
Pan , irrité de ce que Pitys lui préférait sou rival , la jeta
de rage contre un rocher, avec tant de violence , qu'elle
en mourut. Borée, touché de son malheur, dont il étaii la
cause involontaire , pria la Terre de faire revivre Pitys sous
une autre forme ; elle fut changée sur-le-champ en un ar
bre que les Grecs appelaient de son nom , Pitys. C'est le
pin , qui semble pleurer encore, par la liqueur qu'il jette,
lorsqu'il est agité par le vent Borée (a34).
Les Grecs appelaient terreur panique l'espèce de crainte
qui n'est produite par aucun danger véritable. On la nom
mait panique, pareequ'on croyait que Pan l'inspirait aux
hommes. Mais l'origine de cette superstition n'est pas
bien connue. La plus célèbre de ce genre fut celle qui fit
prendre la fuite à Brennus, chef des Gaulois , marchant
au pillage du temple de Delphes.
DE MYTHOLOGIE. 1 89
§ 187. — Culte de Pan. — Des Lupercales. —
Prêtres de Pan. — Des Egipans.
Pan était honoré particulièrement en Arcadie, et rendait des oracles
sur le mont Lycée. Ses fêles, appelées Lycées, en Grèce, furent trans
portées, par Evandre, en Italie, où elles prirent le nom de Lu*
percales.
Ces fêtes se célébraient tous les ans à Rome, le i5 de février. On
sacrifiait deux chèvres avec un chien ; on piquait légèrement au front
deux jennes garçons , qui devaient rire aux celais pendant cette opé
ration. On essuyait le sang qui sortait de la blessure avec de la laine
imbibée de lait, et l'on découpait ensuite les peaux des victimes,
dont on faisait des fouets avec lesquels des enlans parcouraient les
rues de Home et frappaient tous ceux qu'ils rencontraient. On im
molait une chèvre , pareeque Fan avait le pied de cet animal , et un
chien , pareequ'il est legardieu des troupeaux. Le lait de chèvre et
le miel lui étaient consacrés.
Leur nom paraît avoir été pris du sut nom grec de Pan , Lycœitê ,
dérivé lui-même de Lycos, loup; non seulement pareeque les Lu
percales ressemblaient aux fêtes lyciennes, niais encore pareeque
Pan protégeait les bergeries contre les atlaques des loups.
Si l'on en croit Plutarque , les Lupercales furent instituées parles
Romains en l'honneur de la louve qui allaita Romulùs et Hennis.
En effet , près du Tibre , était au pied du mont Aventin , on lieu
nommé Lupercal , pareeque c'était là, croyait-on , que Romulus et
Rénuis avaient été nourris par une louve. Ce lieu était consacré
au dieu Pan.
Les prêtres préposés au culte de Pan , ainsi qu'à la célébration des
Lupercales, s'appelaient Luperces ou Lupcrques. On en attribuait l'in
stitution à Romulus. Ces prêtresétaient primitivement divisés en deux
collèges : celui des Quintiliens et celui des Fabicns , pour perpétuer,
dit-"n, la mémoire d'un Qnintilien et d'un Fabien qui avaient été
les rb.efs, l'un du parti de Romulus, l'autre de celui rie Itémus. Malgré
le mépris qu'inspirait généralement cette classe d'hommes, César,
afin de se faire des créatures , établit un troisième collège , dont les
membres s'appi lèrent Juliens, du nom de sa famille. Antoine s'y fit
agréger pour flatter César , et ce fut pendant la célébration des Lu
percales qu'il ofTrit la couronne au dictateur.
Les Egipans étaient des divinités champêtres qui demeuraient
dans les bois et sur les montagnes. On les nommait ainsi pareequ'ils
avaient , comme, les Faunes et Pan, de pieds des chèvre.
Les Panisques on petits Pans, étaient aussi des dieux champêtres
qu'on croyait tout au plus de la taille des Pygmécs (60).
§ 1 88. — Des enfans de Pan. — De ses noms et
de ses surnoms.
Pan eut d'Eumène, nourrice des Muse.", Crolus, grand chasseur,
qu'après sa mort Jupiter mit au rang des astres , sous le nom de
Sagittaire. La nymphe Echo le rendit père d'Iryngeou Syringe, qui
fournit à Médée du philtre, dont elle fit usage pour gagner le coeur
de Jason. ( V. le Voyage des Argonautes.)
Pan était encore connu sons les noms à'Arcadius dtus et i» Lu
percal. On lui donnait les surnoms suivans 1
igo couns
Actius , comme présidant aux rivages.
Agreslis , Agrius, comme dieu de la campagne.
Auchmeets , ou sauvage, malpropre.
Auxètès 9 ou qui fait croître.
Capricorne , aux cornes de bouc.
CapripiAt , aux pieds de chèvre.
Egocotos , v. Capricorne.
Hirluosus deus.
Lampeus. de Lampéa, montagne d'Arcadie.
Lycœus , du mont Lycée.
Lytèriut ou libérateur. Pan avait a Trézène, sous ce surnom, une
chapelle en mémoire du bienfait que les Trézéniens reçurent de
lui , lorsque , par des songes favorables , il leur indiqua le moyen de
remédier à la famine qui désolait le pays , et surtout l'Altique.
Semicapcr ( 1 86) .
Tégécn , de Tégée , ville d'Arcadie. .
Tragéphore, qui a une peau de bouc.
Tragoicèlèt, aux pieds, aux jambes de chèvre.
§ 189. — Des Silvains. — Silvain et ses attributs.
— Son culte- — Ses surnoms.
Le mot Silvains était un terme générique qui compre
nait "les Satyres , les Faunes , les Pans , les Egipans , et
d'autres divinités des campagnes.
Quant à Silvain , c'était le protecteur de l'agriculture
et le dieu des forêts. Les uns le font fils d'un berger de
Sybaris , les autres de Faune ; d'autres enfin le confondent
avec Faune lui-même, et lui donnent Saturne pour père.
Il paraît que le Pan des Grecs était le Silvain des Latins,
comme on retrouve leurs Satvres dans les Faunes. Leurs
attributs étaient les mêmes ; ils portaient les mêmes sur
noms ; ils étaient représentés sous les mêmes formes.
Silvain , dont la partie supérieure était celle d'un
homme , et le reste , celle d'un bouc , avait , comme Pan ,
la syrinx , le pedum et la couronne de pin. On lui don
nait tantôt une serpette, comme au dieu des jardins,
tantôt une branche de cyprès , en mémoire du jeune
Cypris qu'd avait aimé tendrement. On le représentait en
core comme un Terme , pareequ'on le regardait comme
l'inventeur des limites qui séparèrent les premières pro
priétés.
Eu effet, Silvain, dont le culte prit naissance en Sicile,
était la première divinité des habitans de l'Italie, quand
ils commencèrent d'ensemencer les terres et de marquer
les bornes des possessions.
Silvain avait à Rome deux temples , l'un sur le mont
Viminal , l'autre sur le bord de la mer ; ce qui le faisait
DE MYTHOLOGUî. îgi
appeler littoral. Ses prêtres formaient un des principaux
collèges de Rome. Les hommes seuls avaient le droit de lui
faire des sacrifices. On ue lui donna d'abord pour offrande
que du lait , ensuite une mule , puis un cochon. On parait
ses autels de branches de pin ou de cyprès. Ses fêtes s'ap
pelaient Dendrophories (20).
Silvain était l'ennemi des enfans , à cause , sans doute ,
du penchant qu'a cet âge à casser les branches d'arbres.
Il était aussi redouté des femmes en couche, qui récla
maient contre lui le secours d'Intercide , de Pilumnus et
de Deverra (ao4).
On donne à Silvain les surnoms de Dendropliore , parcequ'on le
représentait portant un arbre ; Hircipes, à cause de ses pieds de
bouc; et Pecudifer, comme favorisant la multiplication des trou
peaux.
Les détails que nous venons de donner sur quelques divinités
champêtres nous conduisent naturellement à Cérès.
§ 1 90. — Cérès. — Origine de son culte. — Enlè
vement de Proserpine. — Recherches de Cérès.
Cérès , déesse des blés et des moissons , n'est rien autre
chose que l'Isis des Egyptiens , dont Erechthée second ,
sixième roi d'Athènes (80) , introduisit le culte en Grèce.
En effet , pendant le règne de ce prince, une famine vio
lente désola î'Attique. Il eut recours à la fertile Egypte, et
ses émissaires rapportèrent de ce pays une grande quantité
de blé , la manière de cultiver les champs , et le culte de la
divinité qui présidait à l'agriculture. Les mystères de la
bienfaisante déesse furent reçus avec enthousiasme , et les
Grecs, pour rappeler sa protection, lui donnèrent le nom
de Déméter, mot qui signifie que la terre est la mère com
mune de tous les hommes. Triptolème, roi d'Eleusis (198),
voulut même être prêtre de l'Isis adoptive, et cet exemple
décida pour toujours du sort de la déesse.
La fable a totalement défiguré ces traditions histo
riques.
Selon elle , Cérès , issue de Saturne et d'Ops , eut de Ju-
piter,,son frère, une fille nommée d'abord Péréphata, puis
Proserpine (246). Cette déesse parcourut avec Bacchus une
grande partie du monde, enseignant aux hommes l'art d'en
semencer la terre et de faire du pain. Tandis qu'elle répan
dait partout ses bienfaits, Pluton lui ravit sa fille, au mo
ment où la jeune déité cueillait des fleurs en Sicile, dans
les plaines riantes d'Enna.
Cérès, armée de deux flambeaux, la chercha dans tout
■
' COUBS
l'univers. Fatiguée de ses recherches , elle s'arrêta che*
Celée, roi de l'Attique , qui, de même que Métauire, sa
femme, la reçut avec bonté. lambé, suivante de Métanire ,
sut seule la faire rire par ses bons mots et ses plaisanteries;
mais Abas , fils de Celée , ou , scion d'autres , Stellio , fut
changé en lézard, pour s'être moqué d'elle, pendant qu'elle
avalait avidement de la bouillie qu'elle avait acceptée de
la vieille Baubo, pour apaiser sa soif; elle en jeta le reste
sur le corps de l'enfant , et c'est pour cela que le lézard est
parsemé de taches blanchâtres. La déesse reconnaissante,
enseigna l'agriculture, à ïriptolème, son fils. Hippothoon,
fils de Neptune, et sa femme Méganiré", lui donnèrent en
suite l'hospitalité. De là Cérès passa chez les Lyciens , et
changea, dit-on, en grenouilles des paysans qui n'avaient
pas craint de troubler l'eau d'une fontaine où la déesse vou
lait étancher sa soif. Enfin, après avoir parcouru le monde
sans succès, elle revint en Sicile, où le voile de Proserpine
frappa ses regards près de la fontaine de Cyaue , nymphe
qui fut ainsi métamorphosée parcequ'elle avait voulu s op
poser à son enlèvement. Là , Cérès apprit de la nymphe
Aréthuse ( 1 35 ) que sa fille était devenue l'épouse de
Pluton et reine des Enfers.
Cérès donnant des leçons d'agriculture à Triptolème , de Valin.
§ 191. — Suite des recherches de Cérès. —
Naissance du cheval Arion.
Cérès, indignée, monte aux cieux sur son char, traîné
par deux dragons ailés. Elle supplie Jupiter de lui rendre
sa fille. Le maître des dieux, ne pouvant la résoudre à re
connaître Pluton pour gendre , consent à la restitution de
Proserpine, si toutefois elle n'a pris aucune nourriture de
puis son entrée dans le sombre empire. Cérès descend aux
Enfers, le Cœur plein d'espérance et de joie; mias, sur le
rapport d'Ascalaphe , son gardien , qui l'avait vue manger
six pépins de grenade, cueillie dans les jardins de Pluton,
son retour fut déclaré pour jamais impossible. Cérès, ou
trée de dépit, jette de l'eau du Phlégéton au visage de l'in
discret narrateur; et le change eu hibou, oiseau messager
des infortunes. Minerve le prit depuis sous sa protection ,
parcequ'il veille et distingue les objets pendant la nuit ,
allégorie parfaitement convenable à la sagesse, qui se tient
toujours en garde contre la surprise. Jupiter, enfin touché
de sa douleur, permit à Proserpine de passer six mois de
Tannée sur la terre et six mois dans les enfers.
DE MYTHOLOGIE. ] q3
Cérès, durant ses courses, fut elle-même l'objet des pour
suites de Neptune. Pour s'y soustraire, elle se transforma,
dit-on, en cavale. Le dieu prit la forme d'un coursier, et
de cette violence naquit le fameux cheval Arion (277). La
déesse, honteuse de cette aventure, se cacha dans une grotte
d'Ârcadie. L'univers, alors dénué de son secours , était en
danger de périr par la stérilité de la terre, si Pan n'eût dé
couvert dans une chasse sa retraite , qu'il révéla sur-le-
champ à Jupiter. Jupiter, par l'intercession des Parques,
consola Cérès , et la rendit au monde privé de ses bienfaits.
D'abord elle établit son séjour à Corcy re, alors nommé Dre-
panum, de la faucille, présent de Vulcain, dont elle se
servait pour moissonner. Enfin elle revint en Sicile, et ce
fut alors qu'elle apprit le destin de Proserpine.
Les Néréides nourrirent Arion , et quelquefois il servait a traîner
le char de Neptune, qui le donna à Coprée, roi d'Haliarte. Celui-
ci en fit présent à Hercule, qui s'en servit contre Cycnus , fils de
Mars (92), et ensuite le remit à Adra.ste. Adraste remporta le prix
aux jeux néméens au moyen d'Arion (216 quater, 111). Ce cheval
avait , dit-on , les pieds du côté droit comme ceux d'un homme , et
l'usage de la parole.
Arion , de Coûtant.
Outre Proserpine, Cérès eut de Jasion, Plutus, dieu des
richesses (ao3).
§ 192. — Explication des fables contenues dans
l'histoire de Cérès. — Progrès du culte de Cérès.
s, Toute l'histoire de Cérès n'est, dit-on, qu'une suite d'al
légories relatives à l'agriculture.
Si la fille de Cérès est enlevée, c'est pour désigner la ré
colte des moissons, ou pour exprimer que l'abondance avait
pour quelque temps fait place à la famine. Pluton la con
duit aux enfers, pour représenter la saison où les semences
restent cachées dans le sein de la terre.
Jupiter arrange le différend de Cérès et de Pluton , pour
désigner la sortie des semences ou les nouvelles moissons.
Proserpine passe six mois aux enfers et les six autres mois
dans le ciel. Cette fable , où Proserpine est prise pour la
Lune , exprime le temps où cet astre paraît à la vue des
hommes et celui qui la cache à nos regards ; ou , si l'on pré
fère une explication plus naturelle, le roi Jupiter lui per
mit de séjourner une partie de l'année dans le royaume de
Pluton, et l'autre partie dans le séjour ordinaire de Cérès.
On croit que la Sicile, dont elle était reine, fut son séjour
favori, comme pour marquer la fertilité de cette contrée ,
J <j4 COCES
qui s'appelait Je grenier des Romains. C'est là, dit-on, qu'elle
se montra pour la première fois aux mortels. Elle leur ap
prit l'agriculture, et leur donna des lois sages, ce qui la fit
nommer Cérès Tesmophore ou Législatrice.
Les Siciliens en effet offrirent les premiers à Cérès des
sacrifices solennels. Ils honorèrent par les cérémonies les
plus augustes la mémoire de la déesse, qui avait accordé à
leur île une protectio.» si particulière. On célébrait l'en
lèvement de Proserpine dans le temps de la moisson, et les
recherches de Cérès à l'époque des semailles. Cette dernière
fête durait six jours, pendant lesquels on affectait de parler
avec gaieté, en souvenir d'un langage bouffon auquel avait
souri la déesse (190).
L' Attique, que Cérès avait aussi comblée de ses faveurs,
lui témoigna sa reconnaissance par des mystères.
Rome imita l'Attique et la Sicile ; et si le culte de Cérès
y fut plus tardif, il n'y fut pas moins solennel.
§ 1 0,3. — Des attributs de Cérès.
Les Siciliens représentaient Cérès couverte d'un voile
noir, sur lequel on voyait la tête d'un cheval. D'une main
elle portait une colombe , et tenait de l'autre un dauphin.
On la dépeint aussi comme une belle femme, à la taille
majestueuse , aux cheveux blonds , au teint coloré. Sa tête
est couronnée d'épis; elle a d'une main une torche , et de
l'autre une tige de pavot. Sa robe tombe jusqu'à ses pieds,
comme une expression de dignité.
Quelquefois c'est une villageoise montée sur un tau
reau; elle porte une corbeille sous le bras gauche, et 'sa
main droite est armée d'une houe.
Souvent elle est assise sur un char traîné par des dra
gons ailés.
D'autres fois on lui donne une faucille avec un faisceau
d'épis , et deux petits eufans attachés à son sein , dont cha
cun tient une corne d'abondance , annoncent en Cérès la
nourrice du genre humain.
Aussi le nom de Cérès se prenait-il, chez les poètes, poul
ie pain lui-même, comme celui de Vulcain pour le feu ,
de Bacchus pour le vin (77, 172).
Cérès, statue colossale, au Vatican. — Julie Mamméc, en Cérès,
Musée , n° 58, — Gérés suivie de l'Abondance , grande galerie de
Versailles. — Cérès, allégorie de l'été, aux Tuileries.
§ 1 94- — Des noms et des surnoms de Cérès.
Tous les noms de Cérès étaient circonstanciels. Si les Grecs l'ap
DE MYTHOLOGIE. 10,5
pellcnt Dec- ou Dio, c'est par allusion à la recherche qu'elle fit de sa
fille ; s'ils l'appellent Démêler ou Polybée, c'est parcequ'elle est la
mère nourricière de tous les hommes. Le mot Cérès lui-même n'est
qu'une altération de Gèrys, qui signifie blé moulu dans la langue
hébraïque. >
Du reste, les anciens confondaient Cérès avec Bhéa, Cybèle ,
Béréjuithe, la Bonne déesse, etc. ( 26. )
OHp était encore prise pour la paix (4N, 4°0-
I. llùmoms tires des lieux :
Actœa j c'est à-dire, Athénienne.
Africana, de l'Afrique , où les femmes se vouaient au veuvage en
son honneur.
Catinensis, de Catane, en Sicile. Cette ville possédait une statue
de Cérès , qu'il était défendu , sous peine de mort , à tuut homme de
toucher et môme de regarder.
Eleusine, d'Eléusis (198,19g).
Ennea, d'Enna, où la déesse avait un temple magnifique. Cette
ville était située sur une hauteur, au milieu de la Sicile. Dans les
environs se trouvait une belle plaine, où l'on montrait une ouver
ture souterraine tournée vers le nord, par laquelle, disait-on, In
ravisseur deProserpine était rentré dans les enfers avec sa proie(igo).
Hélos, d'une ville de même nom, où Cérès avait un temple in
terdit aux hommes.
Milesia, de Milet. Lorsque les soldats d'Alexandre voulurent y
piller son temple, il en sortit une flamme éclatante.
Mycalcssie , de Mycalesse , ville de Héotie.
Palrensis, de Piitrae , ville ancienne dcl'Achaïe. Cérès y avait u:i
temple et un oracle. L'oracle était une fontaine que l'on consultait
sur l'issue des maladies , en y suspendant un miroir avec une ficelle.
Le derrière du miroir touchait 1 eau , la glace surnageait. Ou y re
gardait alors, et l'on y voyait différentes images, selon que le ma
lade devait ou non guérir.
Panacltéenne , d'Egium en Achaïe.
Pltaria , c'est-à-dire Egyptienne. On ne lui consacrait sous, ce
surnom que des blocs informes ou de pierre ou de bois , semblables
aux anciennes statues d'Egypte.
Sliritis, de Stiris en Phocide. Sa statue y tenait un flambeau de
chaque main.
g 1 95. — Suite des surnoms de Cérès.
II. Surnoms tirés des circonstances:
Achœa , à cause des gémissemens que lui fit pousser l'enlèvement
de Proserpine.
Aehtheia, par allusion à la douleur qu'elle ressentit de cet événe
ment.
Atitéria, pareeque, dans un temps de disette, elle avait empêché
les meuniers de voler la farine.
Amphietyonis , du temple élevé près de l'endroit où s'assemblaient
les Amphictyons.
C'aberta, Cabiria , chez les Béotiens, dans un bois sacré d'où nul
profane n'osait approcher (75).
Chamyne , de Chamynns, dont Pantaléon , tyran de Pise, em
ploya les biens à bâtir un temple à la déesse.
196 COURS
Cidaria , chez les Phénéates , périple d'Arcadie qui conservait sou
image sous une espèce de dôme ou cidaris.
Corythèe , parcequ'elle avait près d'Argos un temple où elle était
armée d'un casque
Erinnyt, pour rappeler la fureur que lui causa l'insulte de Nep
tune (191).
Lanigera , pareequ'on la représente quelquefois assise mr un
bélier (i93). W
Libyssa, chez les Argiens, pareeque le premier grain qu'on^ema
dans leur territoire était venu de Libye.
Lutta, parcequ'elle se baignait dans le Ladon , près duquel Nep
tune l'avait surprise.
Meltrna. à cause de l'habit de deuil qu'elle porta pour rappeler
son aventure avec Neptune, ou la perte de sa fille.'
S/lysia, de Mysius, Argien qui lui bâtit un temple dans le voisi
nage de Pallène.
Nigra, v. Melana. Ce fut sous ce costume noir qu'elle se retira
dans la grotte du mont Elaïus, près de Phigalie (191).
Petasgis, du temple que lui consacra Pélasgus, fils de Triopas.
Prosymm, dans un bois de platanes, près de Cotinthe.
Pylœa, parcequ'elle était honorée près des Thermopyles.
Pylagore, pareeque les Amphyclions , avant de se rassembler, lui
faisaient un sacrifice aux portes de la ville.
Rharia, de Rharos ou Rharium , plaine de l'Attique, où Tripto-
lème , d'après les leçons de Gérés, sema le premier blé qu'on re
cueillit en Grèce. Le père de Triptolème s'appelait aussi Rharos.
§ 196. — Suite des surnoms de Cèrès.
111. Surnoms tirés des qualités :
Aima , mère nourricière.
Aloas , Alois , Aloia , déesse des aires, c'est-à-dire, de l'agricul
ture.
Aiumna, v. Aima.
Auxilkalès, parcequ'elle augmente la végétation.
Biodore , v. Zeidora.
Carpophore , qui cueille les fruits.
Chtoè , verte , parcequ'elle est la déesse de la verdure.
Chthonie, considérée comme mère de la reine des enfers. Ce
surnom lui vient , selon quelques auteurs , du temple que Chthonie ,
fille d'Erechthée , lui fit élever (80).
Cyra, comme arbitre et maîtresse de la vie.
Despoina , souveraine.
Florifera, qui donne naissance aux fleurs.
Frugifera, qui fait croître les moissons.
Herbifera , qui produit les herbes.
Légiféra , législatrice. V. Thesmophore.
Mèlophore , qui procure des troupeaux. Sous ce titre , elle avait à
Mégare un temple sans toit.
Mammosa, nourrice du genre humain, et représentée, comme
telle, avec une infinité de mamelles.
Megalarlos, qui donne de grands pains.
Ompnia, nourricière , d'un mot grec qui signifie , gâteaux de blé
pétris avec du miel.
Pédophile, amie des enfans.
DE MYTHOLOGIE. 1 97
Prostasls , prête à secourir. Cérès avait , sous ce nom , un temple
entre Sicyone et Phljonte.
Sifo , d'un mot grec qui veut dire vivres.
Spieifera , qui porte des épis.
Taedifera. Cérès était représentée portant des torches de pin
qu'elle avait allumées aux feux de l'Etna.
Thermesia , parcequ'elle échauffe et mûrit les productions de la
terre.
Thesmia , Thesmophorc, parcequ'elle avait civilisé les hommes et
leur avait donné des lois (19a).
Verdoyante. Cérès avait, sous ce nom, un temple chez les Athé
niens.
Zeidora , Zidora , pareeque la vie des hommes est un présent de
cette déesse.
§ 197. — Du culte, des sacrifices, des fêtes et des
jeux de Cérès.
On immolait à Cérès une truie pleine, pareeque cet
animal est le destructeur des moissons, ou pareequ'il
semble avoir appris aux hommes l'art de labourer.
Lorsque les blés étaient encore en herbe, on lui sacri
fiait un bélier , après l'avoir promené trois fois dans les
champs.
Les guirlandes dont on faisait usage dans ces cérémo
nies, étaient de myrte ou de narcisse ; mais on en bannissait
les fleurs que cueillait Proserpi ne lorsqu'elle lui fut ravie.
On lui consacrait le buis, plante funèbre , et le pavot ,
pareequ'il croît au milieu des blés , et qu'elle lui dut le
sommeil au milieu de ses douleurs.
Le mois d'août était dédié pareillement à Cérès.
_ Cette déesse , jalouse de ses honneurs , punit cruellement
Erisichthon , fils de Triopas (222), de ce qu'il avait osé
couper une forêt destinée à son culte. Tourmenté d'une
faim dévorante , il dissipa toute sa fortune pour satisfaire
sa voracité. Sa fille Métra, que Neptune avait douée du
pouvoir de se transformer en toutes sortes d'animaux, le
soutint long-temps encore en se faisant vendre par son
père, et prenant une forme nouvelle dès qu'il l'avait
vendue. Mais cet artifice fut découvert , et le père infor
tuné finit par dévorer ses propres membres.
Erisichthon , de Coûtant.
Les Airèennes, les Aioéennes , ou lesAtoées, se célébraient chez les
Athéniens, va l'honneur de Cérès, pour obtenir d'abondantes
moissons. On lui portait les prémices des fruits.
Les Calamées avaient lieu, dans le même but, avec les mêmes
cérémonies , chez les habitans de Cyzique.
Les Chloienncs se faisaient, chez les Athéniens, en l'honneur de
i g8 coins
Cérès-Chloé ( 196). Cette fête était accompagnée de musiqne , de
danses et de jeux.
Les Chlhonics étaient instituées , chez les Hermionicns , en l'hon
neur de Cérès-Chthonie ( 196). Dans ces solennités, les prêtres fai
saient une procession , suivis de magistrats, de femmes et d'eufans ,
vêtus de blanc et couronnes de fleurs. Derrière eux marchait une
génisse qui n'avait point encore porté le joug. Au temple on déliait
la victime, et quatre vieillards l'immolaient. On amenait ensuite
trois autres génisses, que de vieilles femmes sacrifiaient à leur tour.
Peut-être faut-il voir dans ces sacrifices l'emblème des quatre
•aisons.
Les Démétrles étaient consacrées à Ccrès-Déméter ( 194 ). Les
célébrans se frappaient avec des fouets composés d'écorce d'arbres.
Les Épachlhcs furent établies en l'honneur de Gérès-Achthéia
( 195 ), dont elles rappelaient la douleur.
Xi'Épicrenè rappelait a Sparte l'aventure de la fontaine (190),
dans l'histoire de Cérès.
Les Episcires se célébraient à Scira, dans PAttique, en l'honneur
de Cérès et de sa fille. Peut-être n'étaienl-elles qu'une addition aux
Srircs des Athéniens, qu'ils faisaient dans le mois Scirophorion.
On y portait en pompe par la ville des tentes ou pavillons suspen
dus au-dessus des statues des dieux , surtout de Cérès, de Proser-
pinc, de Minerve, du Soleil et de Neptune. On y construisait de
petites cabanes de feuillage, et dans les jeux attachés à ces fêtes,
les jeunes gens couraient, tenant à la main des ceps de vigne char
gés de raisins. Cette course se nommait Oschophorics.
Les Mégalarlics avaient lieu chez les Béotiens et dans l'île de
Dèlos; on les nommait ainsi pareequ'on portait un grand pain en
procession (196).
Les Mysies fuient instituées par Mysius, près de Pallène (ig5).
Ces fêtes duraient trois jours; au troisième , le» femme* jhassaient
du temple 1rs hommes et les chiens , poor s'y renfermer avec les
chiennes seules.
Les Proncturics ou les Proarosics étaient des sacrifices que "les
Grecs offraient à Cérès avant les semailles. On en attribue l'origine
au devin Anthias.
Les Pylées étaient célébrées aux Thermopyles en l'honneur de
Cérès-Pyléa ( 195 ).
§ 198. — Suite des fêtes de Cérès. — Trtplolème.
— Des Thesmophories.
Les autres fëtes dont les Grecs honoraient Cérès se Lent
à l'histoire de Triptolèrae.
Triptolème était fils , selon les uns, de l'Océan et de la
Terre, selon d'autres de Trochilus, prêtre d'Argos; et
selon l'opinion la plus accréditée, de Celée et de Nééra,
qu'on nomme encore Métanire ou Méganire, Hyone, Co-
thonée, Mêlante, Polymnie. Eleusis, ville de l'Attique,
le vit naître. Son père , qui de là s'appelle Eleusius , avait
reçu Cérès errante. La déesse , par reconnaissance , prit un
soin particulier de son fils. Elle le nourrit de son proprelait.
DE MYTHOLOGIE. 1C);)
Devenu grand, il apprit d'elle l'art d'ensemencer la terre et
de faire du pain. La déesse lui fit aussi présent d'un char,
traîné par deux dragons , avec lequel il parcourut toute la
terre , pour enseigner l'agriculture aux hommes. Delà l'o-
piuion qu'il accompagna Bacchusdans les Indes (170). De
retour dans sa patrie , Triptolème rendit à Cérès son cha
riot, et sa gratitude institua des mystères et des fêtes en
l'honneur de. Cérès.
Les Tliesmophories se célébraient dans l'Attique , au
mois d'octobre , en reconnaissance des lois sages que Cérès
avait données aux mortels (192).
Cette déesse passait pour avoir institué ces fêtes elle-
même. Selon les uns, elles furent établies par Triptolème
ou par Orphée; selon d'autres , par les filles de Danaiis ;
opinion d'autant plus probable que les Egyptiens surnom
maient leur Isis Thesmophore, et la regardaient comme
la législatrice des initiés et des prêtres (8).
Les Thesmophories consistaient, en trois choses principales : les
préparations , les processions et l'autopsie.
Les préparations avaient pour but la frugalité, la chasteté, l'in
nocence. Plusieurs jours avant U fête , on se purifiait de toutes ses
souillures, on s'abstenait de tous les plaisirs légitimes, et l'on vivait
dans la plus parfaite sobriété. Les hommes étaient exclus de ces
fêtes, qui n'étaient réservées, d'ailleurs, qu'aux femmes dislinguées
par leur naissance;
Dans les processions, des vierges choisies, vélues de robes blan
ches, portaient sur leurs tètes, d'Athènes à la ville d'Eleusis, des
corbeilles sacrées, qui renfermaient un enfant, un serpent d'or, un
van, des gâteaux, et plusieurs autres symboles. D'autres portaient
des livres qui contenaient les cérémonies du culte secret de la
déesse. En Sicile , devant la marche , les femmes couraient ça et là
avec des (lambeaux allumés , appelant Proserpine à haute voix.
L'autopsie , c'est-à-dire, vision directe , consistait à voir les dieux
par soi-même , ou plutôt à connaître les mystères de la fête.
La solennité durait cinq jours. Pendant cet espace de temps , les
personnes détenues pour des fautes légères iccevaient leur liberté.
m
DE MYTHOLOGIE. 2l5
Libys, de Libye, filie de Palamède (222).
Myrtile , de Pbaétus ou de Cléobule , ou de Clymène,ou de
Myrto ( a3a).
Plorax, d'fiurythée , fille de Géryoo ( 23 1 ).
Palestre , à qui l'on doit l'iovcntion de la lutte. D'autres 11 disent
Elle d'ilercule.
Pan, de Dryope ou de Pénélope (186).
Pharis, de Phitodamée, fille de Danaiis (274)'
Polybe , de Ghthonophile ou d'Eubée.
Priape , de Ciiioné ('82).
Prylis , d'Issa. Devin d'ilium , il se laissa séduire par l'argent de
Palamède, et découvrit aux Grecs les moyens de s'emparer de sa
patrie.
Satyres, d'Ipbthimé (184).
Saiit, de Rhéné ; il donna son nom à l'île de Samos.
Mercure apercevant Hersé à une fête de Minerve, de Breemberg.
— Hersé voyant Mercure qui se dirige vers son palais, de Utile. —
Mercure changeant Aglaure en pierre, tableau des Gobelins.
§ 21 3. — Des attributs de Mercure.
On le peint sous les traits d'un jeune homme , beau de
visage, d'une taille dégagée, tantôt nu, tantôt avec uu man
teau sur les épaules qui ne le couvre qu'à demi.
Comme divinité tutélaire des commerçans , on le repré
sente ordinairement la bourse à la main. Dans les monu-
mens , on le voit tenant une bourse de la main gauche , et
de l'autre un rameau d'olivier et une massue ; symboles ,
l'un, de la paix, utile au commerce; l'autre, de la force et
de la vertu, nécessaires au trafic. En qualité de négociateur
des dieux, il porte le caducée.
Mercure avait sur la tête une espèce de bonnet appelé
Pétase , à ses pieds des ailes appelées talonnières; on en
voyai t également à ses épaules , à son pétase , à son caducée,
pour marquer la légèreté de sa course dans l'exécution des
ordres des dieux. De ces ailes , les unes sont noires , et les
autres sont blanches. Les premières annoncent le Mercure
céleste; les autres lui servent à pénétrer dans les Enfers.
On le peint quelquefois avec un manteau moitié noir,
moitié blanc; parceque, comme emblème du soleil , il n'é-
.claire jamais que la moitié du globe, et fait succéder, par
son absence, les ténèbres à la lumière. C'est par la même
raison qu'on lui donne une figure moitié claire, moitié noife.
Sur quelques monumens , c est Cupidon qui met des ailes
aux pieds de Mercure , allégorie qui fait allusion à ce mes
sager galant.
Souvent on lui voit une chaîne d'or qui sort de sa bouche
et va s'attacher aux oreilles de ceux qui l'entourent , sym
bole ingénieux du pouvoir de l'éloquence.
1
Sl4 COURS
La vigilance que demandent tant de fonctions est un de
ses attributs, et c'est pour cela qu'on lui donne un coq pour
symbole.
Comme les bergers le prennent pour leur patron , on le
voit quelquefois avec un bélier. C'est ainsi qu'on l'adorait
à Tanagra, ville de Béotie; ou l'y représentait portant le
bélier sur ses épaules , parcequ'il avait délivré de la peste
les habitans de cette ville, en leur disant de promener un
de ces animaux autour de leurs murs.
La tortue qu'il a près de lui rappelle qu'il est l'inven
teur de la lyre (an).
Quelquefois il porte une lance , une perche armée de
crocs, ou bien un trident, attributs avec lesquels il proté
geait le commerce maritime. On lui accordait le trident ,
parceque , suivant Macrobe , dans la distribution que Ju
piter fit des élémens à plusieurs divinités, Apollon fut
chargé de prendre soin du feu , Phébus de la terre , Vénus
de l'air, et Mercure de l'eau. Aussi regardait-on ce d.eu ,
dans la suite, comme l'inventeur de la clepsydre.
Quelquefois on distingue près de Mercure la tête d'Ar
gus , comme monument de sa victoire (60).
Les Egyptiens le représentaient avec une tête de chien ,
pour marquer sa vigilance et sa sagacité.
Mercure se trouve souvent joint à d'autres divinités.
Ullermammon représente Mercure et Jupitcr-Ammon (3i).
h'Iïermanubis, composé de Mercure et d'Anubis, montre un corps
d'homme avec une tête de chien ou d'épervier ; il tient à la main
un caducée (1 1).
ti'Hermapelbn représente un jeune homme avec les symboles des
deux divinités , c'est-à-dire , le pétase et le caducée, avec l'aie et
la lyre (1 14).
ÛHermathène a l'habit , le casque et l'égide de Minerve , d'une
part; de l'autre, le coq sans l'aigrette, les ailerons sur le casque et
la bourse (84).
L'Hermèracle est un Hercule avec un Mercure. Hercule tient la
massue d'une main, et de l'autre, la dépouille du lion. 11 a la forme
humaine jusqu'à la ceinture, et le reste se termine en colonne car
rée. On mettait communémeut les Héméracles dans les académies ou
lieux d'exercieps, parceque l'adresse et la force doivent y présider.
UHermêros se composa de Mercure et de l'Amour. C'est un jeune
pardon , tel qu'on nous dépeint le fils de Vénus. Il tient de la main
droite une bourse, et de la gauche un caducée (i5y).
L'Hermarpocrate eit la statue de Mercure avec la têt*4 d'Harpo-
crate. Elle a des ailes aux talons et met le doigt sur la bouche (n).
L'Hermithra se compose de Mercure et de Mitliras (106).
L'Hermosiris , statue d'Osiris et de Mercure , a les atttribtits de
ces deux divinités , une tête d'épervier, symbole du premier, un
caducée, attribut du second (6).
DE MYTHOLOGIE. >i5
Mercure, dit i'Antinoïn du Belvédère, au Vatican. — Mercure ,
ailes et caducée , Musée , n* i4*>. — Mercure , id. , et de plus la tor
tue sous le pied gauche, n° i53. — Salle de Mercure, à Versailhs.
— Mercure , Hermès , ibid. — Mercure Farnèse , copie , aux Tuile
ries. — Mercure sur Pégase, aux Tuileries, en lace de la Renommée
(09). — Mercure, dieu de la Palestre , itiid. — Mercure , protecteur
du commerce , de Legrand.
S 2 14- — Des noms et des surnoms de Mercure.
Mercure, dont le nom grec est Hermès , s'appelait d'abord Me-
dicurius , parceqne l'éloquence est le plus sûr moyen de réunir les
hommes et de réunir leurs intérêts.
I. Surnoms tirés des lieux :
Alehymius , d'Alchyme. — Alyc'mius , d'Alycme.
Cylténius , du mont Cyllène, lieu de sa naissance.
Cynosurius, de la citadelle de Cynosure , en Arcadie.
fionàcriatês , de Nonacries, ville d' Arcadie , près du mont Cyllène.
II. Surnoms tirés des circonstances :
Aeacesius, d'Acacus (210).
Agorœut , lorsqu'il avait un temple sur les places publiques.
Criopltore, par allusion à la délivrance des Thébains (210).
Enhodius , pareequ'on plaçait son buste sur des pierre» carrées,
avec l'indication des routes. Ces pierres n'appelaient des Hermès.
Eiodius, pareeque se» statues étaient placées sur les grands che
mins.
Harpédophore , qui porte la Harpé, espèce de coutelas dont il te
servit pour tuer Argus (60). On l'appelait Cyttenis harpe
Nomius, soit pareequ'il garda les troupeaux de Jupiter, soit parec-
qu'il était invoqué dans les lois du négoce et dans les conventions
des commerçons.
Occupo (216).
Parammon, près des san'e* , nom qu'on lui donnait dans la Libye,
et sous lequel il était aussi révéré dans l'Élide.
Promachus , pareequ'il avait combattu pour les Tanagréens.
Pronaiis , à Tbèbes , en Béotie , pareeque sa statue , ouvrage de
Phidias, se trouvait à l'entrée du temple d'Apollon.
Propylcus, chez les Athéniens, où sa statue se voyait à l'enlisée de
la citadelle.
Mercure endormmt Argus, de Steube. — Mercure prenant la
Harpé pour tuer Argus , de de Bay père, au Musée.
§ 21 5. — Suite des surnoms de Mercure.
III. Surnoms tirés des qualités :
Acacétus , Acacus , qui ne fait point de mal , par opposition peut-
être à son naturel voleur.
Aies Deus, oies Tegeaticus , aliger Arcas (209, ai 3).
Angélus, messager des dieux (209).
Argiphonte, meurtrier d'Argus (60).
Allantiades, petit-fils d'Atlas (209).
Btanditoquus , comme dieu de l'éloquence.
Cadmiltus , Camittiis et Casmillus , comme divinité d'un ordre
Intérieur, et remplissant auprès des dieux les fonctions de la domes
ticité.
2l6 COURS
Caduciftr (a i3).
Ccrdcmporus, Cerdoùs , comme dieu du trafic.
Charidoléi, qui donne des grâces. A Sauios, le jour de sa fête, pen
dant l'oblatiou des sacrifices, un volait impunément tout ce qui tom
bait sous la main, à l'exemple du dieu même, patron des voleurs.
Ctésius , qui favorise l'industrie.
Viactorus, comme messager ordinaire de Jupiter.
DoliuM, comme dieu du commerce , de la fraude et du dol.
Empotée , comme dieu des marchands et des cabaretiers.
Enagonius , à Olympie, comme dieu des athlètes.
Epaclius , comme conducteur des morts aux Enfers (ai3j.
Epimelius , cumme protecteur des troupeaux.
Hodios , protecteur des roules, à Samos.
LogioM, comme présidant à l'éloquence.
Pctasatus deus (ai3).
Prœsesjuventutis.
Psychagogue , Psychopompe. V, Epactius.
Quadriceps , comme dieu de la ruse et de la duplicité.
Stilbo, comme réglant le cours de la planète de son nom.
Tricéphalc , Triceps , deyson triple pouvoir au ciel , sur la terre et
dans les enfers.
Trivius , comme messager des dieux et présidant aux chemins.
Trophonius, qui demeure sous la terre , selon Cicéron (209).
Mercure Enagonius, Hermès , au Musée , n° 80.
§ 2 1 G. — Du culte de Mercure et de ses fêtes.
Le culte de Mercure , universellement répandu dans
l'Egypte , dans la Grèce et dans l'Italie , n'offrait aucune
particularité remarquable , sinon qu'on lui consacrait les
langues des victimes , comme emblème de l'éloquence.
Pour la même raison on lui présentait le miel et le lait ,
qui désignent la douceur des paroles insinuantes. On lui
immolait aussi des veaux et des coqs.
Les Egyptiens lui offraient la cigogne, qui, après le
bœuf, était l'animal le plus révéré chez eux. Dans les Gau
les , 011 l'honorait par le sang de victimes humaines.
Les Romains le placèrent au rang des huit grands dieux ,
appelés choisis , parmi lesquels il eut la sixième place ,
comme présidant à la sixième planète (18, a5).
La première figue que l'on cueillait était placée devant
l'image de Mercure, et la prenait ensuite qui voulait;
d'où le proverbe , ficus ad Mercurium , pour exprimer
la proie du premier occupant ; ce qu'on exprime encore
par le surnom à'Occupo.
Les voyageurs , au retour d'un long et pénible voyage ,<
offraient à Mercure , ex voto , des pieds ailés. Les négo-
cians romains célébraient une fête en son honneur , le •
i5 mai, jour auquel avait été dédié son temple dans le
grand Cirque, l'an de Rome 675. Ils lui sacrifiaient un.e_
DE MYTHOLOGIE. 217
truie pleine , et prenant en main une branche de laurier,
après s être arrosés de l'eau d'une fontaine dite de Mercure ,
à laquelle On attribuait une vertu divine , ils priaient le
dieu de leur être favorable dans leur trafic , et de leur
pardonner, dit Ovide, leurs petites supercheries et les
Faux sermens auxquels les entraînait l'amour du gain.
Mercure avait un assez grand nombre d'oracles , dont le
principal était en Achaïe. Après beaucoup de cérémonies
préliminaires , on s'approchait de la statue du dieu et on
lui adressait une demande. Ensuite on sortait du temple
en se bouchant les oreilles avec les mains , et les premières
paroles qu'on entendait étaient la réponse du dieu.
On plaçait Sa statue devant la porte des maisons , dans
l'espoir qu'il en écarterait les voleurs , dont il était le dieu.
Comme présidant aux grands chemins , ses statues n'a
vaient ni pieds ni tête. Elles indiquaient la route aux
passans , sous le nom d'Hermès.
Les Chytres étaient célébrées chez le* Athéniens, le troisième jour
des Anthestéries (179). On y faisait cuire dans des marmites , en
l'honneur de Mercure, toute sorte de légumes, qu'on lui présen
tait pour les morts. Personne, pas mémo la prêtresse , ne pouvait
toucher à cette offrande.- On dit que cette fête fui instituée par Deu-
calion, lequel, api èsledéluge qui porte son nom (5;), offrit à Mercure
des graines pour le rendre propice aux naufragés.
Les Hermées avaient lieu dans presque toute la Grèce en l'honneur
de Mercure. En Crèle , les maîtres y servaient leurs esclaves £ table ;
usage qui s'observait aussi chez les Athéniens, à Babylone et chez
les Romains, durant les Saturnales (a4).
Les Hermées s'appelaient Mercuriales chez les Romains. Elles s'y
célébraient la veille des Ides de juillet, et duraient six jours : sans
doute pareeque Mercure préside à la sixième planète.
§ 216 bis. — De quelques enfans de Jupiter. —
Histoire de Castor et de Pollux.
I.
A la suite des divinités du ciel et de la terre , avant de
parler des divin:tés des eaux et des enfers, nous parlerons
de quelques enfans de Jupiter, tels que Castor et Pollux ,
Persée et Hercule.
Castor et Pollux , jumeaux connus par leur amitié fra
ternelle , qui est passée en proverbe , eurent pour mère
Léda , femme de Tyndare , roi de Sparte , et pour père ,
l'un Tyndare, et l'autre Jupiter (36).
Selon les poètes , Jupiter, épris des charmes de Léda ,
emprunta la forme d'un cygne pour réussir auprès d'elle.
Cette princesse en eut deux œufs , dont l'un , de Tyndare
10
a18 cours
»on mari , produisit deux mortels , Castor et Clytemnestre,
et l'autre, de Jupiter, produisit Hélène et Pollux, im
mortels comme leur père (173).
Après leur naissance, ils furent transportés par Mercure
à Pallène (21 1), où se fit leur éducation. Les deux frères
se lièrent étroitement; et pour premier exploit, ils pur-
\ gèrent la mer Egée des pirates qui l'infestaient : ce qui les
fit mettre au rang des dieux marins , et par la suite invo
quer dans la tempête. Ils suivirent Jason à la conquête de
la Toison d'or, expédition pendant laquelle Pollux vainquit
Anwcus au combat du ceste (222 bis) ; d'où vient qu'on le
regarda dans la suite comme la divinité tutélaire des lut
teurs. Castor, de son côté , se signala dans l'art de dompter
les chevaux , et ce talent lui valut le même honneur qu'à
son frère.
De retour dans leur patrie , Castor et Pollux reprirent
sur Thésée (284), leur sœur Hélène, dans la ville d'A-
phidna, dont ils épargnèrent les habitans , à l'exception
d'Ethra, sa mère, qu'il emmenèrent captive.
Cependant ils tombèrent dansla mêmefaute qu'ils avaient
voulu punir dans la personne de Thésée. Invités aux
noces de Lyncée et d'Idas , ils enlevèrent Phébé et llaïre
(36), femmes de ces deux princes , qui les attaquèrent, les
poursuivirent vivement , et les atteignirent près du mont
Taygète. 11 s'ensuivit un combat opiniâtre , où Castor,
après avoir tué Lyncée , fut tué lui-même par Idas , qui
périt à son tour sous les coups de Pollux. Désespéré de la
mort de son frère, Pollux supplia Jupiter de lui rendre
l'existence ou de le faire mourir lui-même. Cette prière
ne pouvant être exaucée pleinement, l'immortalité fut
partagée entre eux de manière qu'ils vivaient et mouraient
alternativement , et que l'un était sur la terre , tandis que
l'autre était dans les enfers.
Castor eut Anaris de PUébé ; Anaxis et Androlhoé d'ilàïre. Pollux
«ut de Phébé , Mènasine et Mnèsiltis.
Jupiter et Léda , de Corrige et de Véronèse.— 14. , (le Véronèse ,
n' 1 2 iS. — Pollux antiqne , au Musée fiançais. — Castor et Pollux ,
f^joupe, de Coysevox , à Versailles et au Capitule. — Enlèvement
d'ilaïre et de Phébé, de Rubens, galerie de Munich.
II-
Cette fiction est fondée sur ce que les deux princes,
après leur mort , furent placés dans la constellation des
Gémeaux, composée de deux étoiles, dont l'une se cache
sous l'horizon lorsque l'autre paraît.
DE MYTHOLOGIE. 2 10
Leur apothéose suivit de près leur trépas. On leur ren
dit les honneurs divins sous le nom de Dioscures ou fils
de Jupiter. On les compta même au nombre des grands
dieux de la Grèce , particulièrement dans file de Céphal-
lénie. Sparte, leur pays natal, Athènes, qu'ils avaient
sauvée du pillage lors de la guerre contre Thésée , leur
élevèrent un temple magnifique.
On les regardait comme des divinités favorables à la
navigation. Lorsque les Argonautes levèrent l'ancre du
promontoire de Sigée , il s'éleva une violente tempête ,
durant laquelle on vit deux feux voltiger autour de la tète
des Tyndarides , et l'orage cessa tout-à-coup. On regarda
depuis les lueurs qui brillent en pareil cas comme celles de
Castor et de Pollux. En voyait-on deux , c'était une mar
que de beau temps; n'en paraissait-il qu'un, on l'appelait
Hélène , et c'était le présage infaillible d'une tempête
prochaine.
Les Romains avaient ces déités en grande vénération ,
et juraient par leur temple. L'histoire ancienne est rem
plie d'apparitions merveilleuses des deux frères. Mais ,
comme le dit Pausanias , c'étaient des jeunes gens revê
tus du costume des Tyndarides, apostés pour frapper les
esprits crédules.
On leur immolait des agneaux blancs et l'on jurait par
eux et par leur temple, au moyen de ces mots : Ecastor, Me
castor, jEdepol, etc.
On les représente ordinairement montés sur des cbe-
vaux blancs , armés d'épées , courant à côté l'un de l'au
tre , et portant sur la tête un bonnet surmonté d'une étoile.
Sur les monumens , une flamme s'élève du casque de
chacun d'eux; ils tiennent une pique d'une main, et de
l'autre la bride d'un cheval en repos, pour montrer par
là que des deux frères il n'en paraissait jamais qu'un à
la fois. s •
Les Dioscures avaient pour surnoms Ambulii (42), Anaeex ou Rois;
Apltésiens, pareequ'ils présidaient aux barrières des jeux publics,
ou pareequ'ils avaienl un temple dans l'arène; OEbalides, ou descen
dants d'OEbatus (36); Soteres , comme protecteurs des vaisseaux bat
tus par la tempête.
On célébrait en leur lionneur les Anacccs , les Annotes , les Dio.tru-
rUt, dans lesquelles le vin et la joie n'étaient pas épargnés.
220 COURS
§ 2 16 ter. — Naissance de Persée. — Péril de Danaé.
Festin de Polydecte. — Promesse de Persée. —
Son armure.
I.
Acrisius , fils d'Abas , qui fut aussi père de Prœtus (274),
instruit par l'oracle qu'il périrait de la main de son petit-
fils , enferma sa fille Danaé dans une tour d'airain, pour
l'empêcher de devenir mère. Malgré cette précaution,
Danaé fut séduite par Jupiter sous la forme d'une pluie
d'or ( allégorie qui s'explique d'elle-même ) , et donna le
jour à Persée ( 36 ).
À cette nouvelle , Acrisius mit la mère et l'enfant dans
un frêle esquif, et les exposa sans indulgence à la merci
des flots. La nacelle fut poussée par les vents sur les côtes
de l'île de Sériphe, une des Cyclades; un pêcheur,
nommé Dictys , sauva les deux infortunés et les présenta
sur-le-champ à Polydecte , roi de l'île , qui les accueillit
avec humanité , donna le nom d'Eurymédon au jeune en
fant , et le "fit élever par les prêtres de Minerve.
Polydecte devint dans la suite amoureux de Danaé ; mais
comme il craignait que son fils, déjà grand, ne fût un ob
stacle à ses projets , il résolut de 1 éloigner. Il invita tous
ses courtisans à sa table , ordonnant à chacun d'eux de lui
faire présent d'un beau cheval. Il espérait que Persée , se
voyant dans l'impuissance de suivre l'exemple des autres ,
s'éloignerait de lui-même de la cour. Mais le fils de Danaé,
qui voulait se signaler par quelque action d'éclat , dit au
roi que , ne pouvant lui présenter un cheval , il lui rap
porterait la tête de Méduse , la seule des Gorgones qui mt
mortelle (228).
Polydecte applaudit à son courage , dans l'espoir qu'il
deviendrait victime de son audace; mais les dieux, touchés
de l'innocence de Persée , l'aidèrent de leur protection.
Pluton lui prêta son casque, qui rendait invisible; Minerve,
son bouclier; Mercure, ses ailes et ses talonnières; et Vul-
cain, son glaive de diamant , qui s'appelait Herpé.
Le casque de Pluton désigne le secret nécessaire à cette
entreprise ; le bouclier de Minerve , la prudence dont il
fallait user ; les ailes de Mercure , un navire armé de ses
voiles; et le glaive de Vulcain, le succès infaillible de cette
expédition.
Danaé, de Cartacbe, du Titien et de Girodet, cabinets particuliers.
— Jupiter et Danaé , d'Abale , n» a. — Danaé exposée Mir les flots
avec Persée , de madame Guimet.
DE MYTHOLOGIE. 221
II. — Persée va chez les Grées, puis chez les Gorgo
nes. — tue Méduse. — Il change Atlas en mon
tagne.
Muni de ces armes, le jeune héros prit son essor à travers
les airs. Il descendit d'abord chez les Grées (228). Par
le secours du casque de Pluton , qui le dérobait à tous les
regards, Persée leur enleva leur œil et leur dent , et ne les
leur rendit qu'après avoir appris d'elles en quel lieu les
Gorgones faisaient leur résidence.
Aussitôt il dirigea sa course vers' le pays des Gorgones ;
elles étaient endormies à son arrivée. Sachant que s'il por
tait ses regards sur elles, il serait changé sur-le-champ en
pierre, il tint continuellement les yeux fixés sur son bou
clier, dans lequel les objets venaient se peindre comme
dans un miroir. Encouragé par Minerve , il s'approcha de
Méduse, et lui coupa la tête d'un seul coup.
Les autres Gorgone5 , réveillées par le bruit , voulurent
venger la mort de leur sœur ; mais Persée se déroba par
son casque à leurs regards, et reprit son essor dans les airs.
Du sang qui coula de la tète de Méduse, naquirent les in
nombrables serpens de la Libye. De ce sang provinrent
aussi Chrysaor et le cheval Pégase (23i ).
Après cet exploit , Persée , traversant la vaste étendue
des airs, arrivasous la nuit dans la Mauritanie, royaume
d'Atlas(5i). Il lui demanda l'hospitalité, s'annonçantcomme
fils de Jupiter; mais Atlas, averti par l'oracle de se tenir
en garde contre un fils du maître des dieux, refusa de le
recevoir. Il en fut à l'instant puni : la tête de Méduse, que
Persée lui montra, le pétrifia, et le changea en ces énormes
montagnes qui portent encore aujourd'hui son nom. Le
lendemain, Persée continua son voyage.
Persée rapportant la tête de Méduse, de Mantegna.
III. — Persée délivre Andromède. — Il pétrifie
Pkinée et Polydecte.
Arrivé sur les côtes de l'Ethiopie, Persée délivra la mal
heureuse Andromède.
Cassiope ou Cassiopée , sa mère , épouse de Céphée, s'é
tait vantée de surpasser en beauté Junon et les Néréides.
Neptune , peu content d'inonder le pays , envoya , pour le
ravager, un monstre marin. L'oracle de Jupiter Animon ,
consulté sur les moyens d'apaiser le dieu des mers , répon
dit qu'il fallait exposer Andromède à la voracité du mons
Si! 2 COURS
tre. La princesse fut donc exposée toute nue sur un rocher,
Persée , touché de son déplorable sort , offrit à Céphée de
la délivrer, à condition que ce prince la lui donnerait en
mariage. Le père d'Andromède y consentit; Persée s'éleva
dans les airs, fondit sur le monstie et le tua. Cette déli
vrance inespérée ramena l'allégresse à la cour de Céphée,
dont le vainqueur épousa la fille.
Persée délivrant Andromède, de Cagliari , Musée français. —
Mèiue sujet, de Maurer, n° /[6i.
Il en eut Alcée, Mestor , Electryon , Stlidr.élits , et Agrionome.
Mcstor épousa Lysidicc , fille de Pélops (27Ï;, dont il eut Hippothoi.
Celui-ci fut père de Taphius, Taphius de Plirèlas; Ptérélas tl'Antio-
chttt , de Meslor et de Cométo. „
Alcee, époux de Laonorne ou d'Hipponome , fut père A'Anaxo
ou de Lysidice, de Pèrimcdc, de Ca/lUireet d'Amphitryon (m 6 ouater).
Electryon eut pour femme Médée , dont il eut Antimaque , Arche-
laùs et Lycimnius que Périmède rendit père d'Argée ; et Anaxo , dont
il eut Alcmcne, Co/œnoiïs et Chèrimachtts.
Slhénélus épousa Nicippe , fille de Pélops (273), dont il eut Aleinoé
et Eurysthce. Kurysthéeeutd'Amphimaque, fille d'Amphidamas (36),
Adméle et Alexandre.
Agrianome ou Laonome rendit Laodocuu ou Odoedocus père
A'Oïlèe, lequel eut d'Eriope ou d'Egriope, Ajax\e Locrien.
Mais son bonheur ne fut pas exempt de trouble. Phinée,
frère de Céphée, qui depuis Ion g-temps aimait Andromède,
entra dans le palais avec des hommes armés, et voulut en
lever sa nièce. Cassiope et Céphée s'opposèrent en vain à
cette violence ; Persée lui-même eût succombé à la fureur
de ses armes , s'il n'eût eu recours à la tête de Méduse. A
peine fut-elle montrée à Phinée et à ses compagnons, qu'ils
furent changés en pierre.
Enfin, Persée descend à l'île de Sériphe, charmé d'of
frir à Polydecte, son bienfaiteur, le présent promis; mais
à peine est-il arrivé , qu'il voit Danaé , sa mère , qui se ré
fugiait dans le temple de Minerve pour se soustraire aux
poursuites du roi. Dictvs . qui l'avait sauvée des flots, la
défendait contre les attaques de Polydecte. En reconnais
sance de ce service , Persée le plaça sur le trône de Sériphe,
après qu'il eut p:'trifié Polydecte et ses partisans par la
présentation de la tête de Méduse.
Persée rendit ensuite à Mercure ses ailes et ses talon-
nières, à Pluton son casque, à Vulcain son épée, à Minerve
enfin son bouclier, sur lequel il attacha la tète de Méduse ,
en reconnaissance de la protection dont cette déesse^'avait
constamment entouré (84).
DE MYTHOLOGIE.
IV. — Persée tt(e Acrisius. — Résultat de ce meur
tre. — Durée de son règne. — Honneurs divins
rendus à Persée en Grèce et en Egypte. — Set
surnoms.
Persée s'embarqua bientôt après pour le Péloponèse, sui
vi d'Andromède et de Danaé. Teuthamias, roi de Larissc ,
était sur le point d'y célébrer des jeux funèbres en l'hon
neur de sou père. Persée s'y rendit, afin d'y signaler son
adresse à lancer le disque; mais il eut le malheur de tuer
un homme que son disque vint frapper par hasard , et cet
homme était Acrisius lui-même, qui, dès la première
nouvelle du retour de son petit-fils dans le Péloponèse, s'é
tait réfugié d'Argos à la cour de Teuthamias , afin de pré
venir l'accomplissement de l'oracle.
Persée fut profondément affligé de ce meurtre involon
taire. Quoique la mort d'Acrisius le mît en possession du
trône d'Argos, ne voulant point régner dans une contrée
qui rappelait sans cesse à son esprit le souvenir d'un parri
cide, il céda l'Argolide à Mégapenthe, fils de Prcetus (36) ;
il reçut Tirynthe en échange, y fixa sa résidence, et bâtit
la ville de Mycènes.
Ce fut sous son règne, qui dura de l'an 1 3 1 3 à l'an 1281
avant J.-C. , que l'on voulut introduire dans cette ville le
culte de Bacchus. H s'y refusa d'abord vivement, mais en
suite il consentit à l'admettre (177).
On ignore en quel temps et de quelle manière il mourut.
Selon quelques auteurs , ce fut de la main de Mégapenthe ,
qui le tua sous prétexte de venger Acrisius.
On rendit à Persée les honneurs divins. Mycènes et Sé-
riphe lui dressèrent des statues. Les Athéniens lui bâtirent
un temple , dans lequel ils consacrèrent un autel à Dictys.
On le plaça dans le ciel , parmi les constellations sep
tentrionales , avec Andromède son épouse, Cassiope et
Céphée.,
Les Egyptiens lui rendaient un culte solennel, princi
palement à Chemnis , où son temple était environné de
palmiers. Sous le vestibule, bâti de grosses pierres, étaient
deux grandes statues; dans le temple était celle de Persée.
Les Chemnites disaient que ce héros leur apparaissait sou
vent , surtout dans le temple , et qu'il se trouvait chez eux
un de ses souliers , long de deux coudées.
Le» surnoms de Persée étaient: Abantiades , Aerisionides , Da-
neius héros, Aurigène et Chrysogont.
COURS
§ 2 16 quater. — Hercule. — Nombre des Hercule.
-— Circonstance particulière de sa naissance.
I
Tout le monde connaît Hercule , le plus célèbre des
héros et des demi-dieux.
Selon Diodore , le nom d'Hevcale fut d'abord porté par
deux hommes, dont l'un , le plus ancien des deux , Egyp
tien de naissance , bdtit une colonne en Afrique ; le second
étaitCrétois. Il futl' un des Dactyles idéens(28), commandales
armées et fonda les jeux olympiques. tJn troisième, fjls de
Jupiter et d'Alcmène, exista peu de temps avant la guerre
de Troie , parcourut presque toute la terre pour obéir aux
ordres d'Eurysthée. Toujours heureux dans ses entreprises,
il éleva sur les confins de l'Europe une colonne aussi fa
meuse que la colonne d'Afrique.
Cicéron compte six Hercule : le premier est le fils de
Lysite et du plus ancien de tous les Jupiter ; il se battit
contre Apollon , parceque la prêtresse de ce dieu refusa
de lui répondre; dans sa colère, il mit en pièces le trépied
sacré. Le second est l'Egyptien , cru fils du Nil ; le troisième
est un des Dactyles d^Ida; le quatrième, issu de Jupiter et
d'Astérie, sœur de Latone, est honoré sous le nom de Mel-
cartus par les Tyriens , qui prétendent que Carthage est sa
fille ; le cinquième, nommé Bel , est adoré dans les Indes ;
le sixième, dit-il, est le nôtre^ fils d'Alcmène et de Jupiter
troisième. , "
Varron en compte quarante-trois, ou parceque plusieurs
personnages se sont fait honneur de porter un si beau nom,
ou parceque Hercule était moins un nom propre qu'un
nom appellatif par lequel- on désignait les négocians
célèbres, quand ils découvraient de nouvelles contrées et
qu'ils y conduisaient des colonies. La vanité grecque a
chargé l'histoire de l'Hercule thébain des exploits de tous
les autres , et de ces voyages, de ces expéditions sans nom
bre auxquels la vip ni les forces d'un seul homme ne suffi
raient pas.
Cet Hercule fut , dit-on , conçu dans une triple nuit, et,
le jour de sa naissance, le tonnerre se fit entendre dans
Thèbes à coups redoublés. Alcmène accoucha de deux
jumeaux, d'Hercule, fils de Jupiter, et d'Iphiclus , fils
d'Amphitryon (21 G ter, III).
En effet , Amphitryon , voulant savoir lequel des deux
était son fils , envoya , dit-on, deux serpens auprès de leur
DÉ MYTHOLOGIÉ. Sâ5
berceau. Iphiclus parut saisi de frayeur et voulut s'enfuir;
mais Hercule étrangla les deux reptiles, et fit voir qu'il
était digne d'avoir pour père le maître des dieux.
Hercule étouffant les deux serpens, d'Annibal Carrache , au pa
lais Farnèse et au Musée, n° 921.
Il, — Courroux de Junon. — Elle s'apaise. —- Ori
gine de ta voie lactée. — Maîtres d'Hercule. — Ce
qui arriva à Linus. — Premiers exploits d'Her
cule. — Choisi qu'il fait d'un genre de vie.
Mais , selon la plupart des mythologues , ce fut Junon
3ui , jalouse d'Alcmène, envoya contre son fils au berceau
eux horribles dragons pour l'en faire dévorer ; l'enfant
les prit à belles mains et les mit en pièces. La déesse
se radoucit alors, à la prière de Pallas, et consentit même
à lui donner de son lait pour le rendre immortel. Le jeune
héros l'attira si fortement qu'il en fit rejaillir une grande
quantité , dont se forma la voie lactée.
C'est cette tache blanche et lumineuse qu'on aperçoit le
soir dans un ciel sans nuage , et qui de sa blancheur a "pris
le nom de voie lactée. C'est par là qu'on se rend au palais
de Jupiter, et que les héros entrent dans le ciel.
Hercule eut plusieurs maîtres ; il apprit de Rhadamanthe
et d'Euryte à tirer de l'arc ; de Castor, à combattre tout
armé; de Chiron, la médecine et l'astronomie; de Linus,
k jouer d'un instrument qui se touchait avec l'archet. Un
jour celui-ci le reprit un peu durement; Hercule, disciple
indocile , ne put souffrir la réprimande , lui jeta son instru
ment à la tête et le tua du coup (i3o).
Hercule devint d'une taille et d'une force extraordinaires,
et se signala de bonne heure par des exploits prodigieux.
Il sortait à peine de l'enfance qu'il affranchit les Thébains
du tribut qu'ils payaient au roi d'Orchomène Erginus, et le
força de le payer lui-même. Peu de temps après il épousa
Mégare, fille de Créon, dont il eut plusieurs enfans, et s'é
tablit avec sa famille à Tifynthe, ville de l'Argolide.
Hercule, devenu grand , se retira dans un endroit écarté
pour penser au genre de vie qu'il adopterait. Alors paru
rent à ses yeux deux femmes de grande stature, dont l'une,
fort belle, était laVertu; son visage était majestueux et plein
de dignité; la pudeur était dans ses yeux, la modestie dans
tous ses gestes ; elle portait une robe blanche : l'autre , la
Mollesse ou la Volupté, chargée d'embonpoint , avait des
couleurs plus vives , des regards libres et des habits magni
10*
COUBS
fiques. Chacune des deux tâcha de le gagner par ses pro
messes; il se détermina pour la Vertu , qui se prend ici
pour la Valeur.
Ce fut après ce choix courageux qu'il se présenta devant
Eurysthée, fils de Sthénélus, sous les ordres duquel l'avait
placé sa naissance.
Hercule entre la Vert» et la Volupté, d'Annibal Carrache , au pa
lais Farnèse. — Même-sujet, au Musée, de Laircsee, n° 54 < •
III. — Hercule soumis à Eurysthée. — Les dfouze
travaux. — Lion de Némée. — Jeux Néméens.
En effet Jupiter avait déclare qu'à celui qui naîtrait le
premier du fils d'Alcmène ou de celui de Sthénélus, ap
partiendrait la supériorité sur l'autre. Junon avança la
naissance d'Eurysthée , auquel Hercule devait être tou
jours soumis.
Quelques auteurs prétendent qu'il refusa d'abord d'o
béir aux lois d'Eurvsthée. Junon , pour le punir de sa
désobéissance, le frappa d'un tel délire qu'il tua les enfans
qu'il avait eus de Mégare. Lorsqu'il eut recouvré la raison,
if consulta l'oracle , qui lui prescrivit , en expiation de ce
crime, d'exécuter pendant douze ans les ordres d'Eurys
thée, lui présageant qu'il serait mis au rang des dieux
lorsqu'il aurait rempli ses glorieuses destinées.
Eurysthée, guidé par Junon, usa de ses droits avec ri
gueur, et lui commanda des entreprises connues sous le
nom des douze travaux d'Hercule ; ce sont : le lion de Né
mée, l'hydre de Lerne, le sanglier d'Erymanthe , les
oiseaux du lac Stymphale, la biche aux pieds d'airain , le
taureau de Marathon, les étables d'Augias , les chevaux de
Diomède , les pommes d'or des Hespérides , la défaite des
Amazones , la mort de Géryon et l'enlèvement de Cer
bère.
Dans une forêt voisine de Némée, ville de l'Argolide ,
était un lion d'une taille énorme , qui dévastait le pays.
Hercule l'attaqua, quoiqu'il n'eût que seize ans, épuisa
ses traits contre l'impénétrable peau du monstre, et brisa
sur lui sa massue de fer. Enfin , après beaucoup d'efforts
inutiles, il saisit le lion, le déchira de ses mains, et le dé
pouilla de sa peau, qui lui servit depuis déboucher et d'or
nement.
En mémoire de ce premier exploit , Hercule institua,
dit-on, les jeux Néméens, qu'on célébrait tous les cinq
ans, et que l'on comptait entre les quatre plus fameux de
DE MYTHOLOGIE. 2»7
la Grèce. Dans ces jeux on courait à pied, à cheval et sur
des chars; enfin on faisait tous les exercices usités dans les
fêtes de cette espèce. C'étaient les Argiens qui les faisaient
faire dans la forêt de Némée.Les vainqueurs recevaient une
couronne, d'abord d'olivier, ensuite d ache, herbe funèbre,
lorsque les Argiens eurent été vaincus dans la guerre Mé-
dique. Les juges y siégèrent dès lors en habitdedeuil. Les
jeux Néméens formaient une ère pour les Argiens et pour
les peuples du voisinage.
IV. — Suite des douze travaux. — Hydre de Lente.
— Sanglier d'Erymantke. — Oiseaux du lac
Stjmphale.
L'Hydre , née de Typhon et d'Échidna , ravageait les
environs du lac de Lerne , dans l'Argolide. Les uns lui
donnent sept têtes, d'autres neuf; ceux-ci cinquante,
ceux-là cent. Quand on en coupait une , on en voyait
aussitôt naître de nouvelles , à moins qu'on ne brûlât la
plaie. Hercule monta sur un char pour la combattre;
Iolas, son ami, fils d'Iphiclus, lui servit de cocher. Le ne
veu d'Hercule appliquait le feu dès que le héros abattait
l'une des têtes. TJn cancre ou cancer , envoyé par Junon,
vint au secours de l'hydre. Hercule tua ses deux adversaires.
La déesse plaça le cancer au rang des constellations. Le
vainqueur trempa ses flèches dans le sang empoisonné de
l'hydre, pour en rendre les blessures incurables et mortelles.
Cette hydre à plusieurs têtes était , dit-on , une multi
tude de serpens qui ravageaient les marais de Lorne, et
qui semblaient se multiplier à mesure qu'on les détruisait.
Hercule , avec ses compagnons , en purgea le pays en in
cendiant les roseaux , retraite ordinaire de ces reptiles.
D'autres ont avancé qu'il sortait plusieurs torrents de ces
marais ; qu'ils furent desséchés par Hercule , par qui fu
rent construites des digues et pratiqués des canaux pour fa
ciliter l'écoulement des eaux. Quelques auteurs ont ditque
les têtes de l'hydre étaient d'or, ainsi que la faux d'Hercule,
symbole de la fertilité qu'il sut procurer à ce lieu jadis
inhabitable.
Hercule tuant l'Hydre, de Guido Iieni , Musée français , n° io4&
Un sanglier terrible ravageait les environs d'Erymanthe
en Arcadie. Hercule prit ce monstre, et le chargeant sur ses
épaules , le porta vivant au timide Eurysthée , qui fut
tellement effrayé, qu'il alla se cacher sousunecuve d'airain.
228 COtJBS *.
Les oiseaux Stymphalides habitaient auprès du lac Stym-
phale en Arcadie. Ces oiseaux , que Mars lui-même avait
instruits aux combats, avaient la tête , les ailes et le bec
de fer ; leurs ongles étaient crochus. Ils pouvaient lancer
contre les aggresseurs des plumes d'airain semblables à des
dards. Ils étaient en si grand nombre et d'une grosseur
si prodigieuse que , lorsqu'ils volaient, ils obscurcissaient
la clarté du soleil. Hercule , chargé de les chasser
de leur repaire , y réussit au moyen d'un instru
ment bruyant qu'il avaît reçu de la sage Minerve. Il les
extermina tous a coups de flèche. Cette fable signifie, dit-
on, que les bords du lac Stymphale étaient infestés d'une
troupe de brigands , qu'Hercule parvint à les attirer hors
de leur retraite , et qu'il les fit périr avec le secours de se*
compagnons.
V. — Suite des douze travaux. — La biche aux pieds
d'airain. — Taureau de Marathon. — Étables
d'Augias. — Cavales de Diomède.
La biche aux pieds d'airain habitait le Ménale, mon
tagne d' Aïcadie. Elle était si légère, que personne , avant
Hercule, n'avait pu l'atteindre. Elle lui donna beaucoup
d'exercice , pareequ'il ne voulut pas la percer de ses traits,
en honneur de Diane, qui l'avait prise sous sa protection.
Mais enfin Hercule la saisit lorsquelle voulait traverser le
Ladon , et l'apporta sur ses épaules à Mycènes.
Neptune, irrité contre les Grecs, suscita près de Mara
thon, en Àttique, un taureau furieux dont les narines lan
çaient des flammes. Il promenait au loin ses ravages et
tuait beaucoup de monde. Hercule , envoyé par Eurysthée
pour le prendre , le dompta, l'amena devant le prince,
et le lâcha , pareequ'il était consacré aux dieux.
Augias, roi de l'Elide, fils d'Hélius, selon les uns , de
Phorbas, selon les autres, avait des étables qui contenaient
trois mille bœufs , et qui depuis trente ans n'avaient pas
été nettoyées, de sorte qu'il semblait impossible d'y par
venir. Aussitôt qu'il apprit l'arrivée d'Hercule dans ses
états , il lui proposa de se charger de ce travail, sous la pro
messe du dixième de son troupeau. Hercule détourna le
fleuve Alphée , qu'il fit passer à travers les étables , et dont
les eaux emportèrent le fumier. Alors le héros se présenta
pour recevoir le salaire convenu. Augias hésita; mais n'o
sant le refuser ouvertement, il prit le parti de le renvoyer
nu jugement de Philée , son fils , qui se décida pour Her
DE MYTHOLOGIE. S2(Ji
cule. Son père irrité le chassa de sa présence, et l'obligea
de se retirer dans l'île de Dulichium. Hercule, indigné de
ce procédé, pilla la ville d'Elis, fit périr Augias , et rappela
Philée , qu'il plaça sur le trône de son père.
Hercule netloyant-les étables d'Augias , de Poussin , n° 6o4.
Diomède, roi de Thrace, fils de Mars et de Cyrène ,
avait des chevaux furieux qui -vomissaient du feu par la
bouche, et qu'il nourrissait de chair humaine ; ce qui veut
dire sans doute que pour leur procurer leur subsistance
il vendait Jusqu'à ses esclaves. Hercule , par l'ordre d'Eu-
rysthée , fattaqua, le vainquit, et le fit dévorer par ses
propres chevaux.
VI. — Suite des douze travaux. — Pommes d'or des
Hespérides. — Défaite des Amazones. — Mort de
Géryon. 1
Hercule reçut d'Eurysthée l'ordre d'aller chercher les
pommes d'or des Hespérides. Le héros, ignorant en quel
lieu se trouvait le jardin qui les produisait, s adressa d'abord
aux nymphes du Pô , qui lui dirent que Nérée, dieu de la
mer, pourrait selil l'en instruire. Il saisit Herée pendant
son sommeil, et le força de répondre à ses questions (219).
Hercule se transporta donc en Mauritanie, tua le dra
gon , et revint apporter les fruits précieux aux pieds d'Eu
rysthée.
Selon d'autres , il pria seulement Atlas de lui procurer
trois de ces pommes. Atlas se débarrassa sur lui du fardeau
du monde (5i), pour aller les chercher. Lorsqu'il revint ,
Hercule lui demanda de l'aider à changer de position , et
profita du moment où le roi lui rendait ce service, pour lui
laisser le poids du ciel sur les bras et s'emparer des pommes.
Mais dans la suite Minerve les replaça dans le jardin des
Hespérides, seul endroit où il fût possible de les conserver.
Eurysthée voulut qu'Hercule ravît la ceinture d'Hippo-
lyte, reine des Amazones. Le héros alla chercher ces femmes
guerrières, tua les deux frères de la princesse, Amycus et
Mvgdon qui lui disputaient le passage , défit les Amazones,
enleva leur reine et la fit épouser à Thésée son ami.
Géryon , roi de Gadès ou de l'île d'Érythie, fils de Chry-
saor et de Callirhoé , passait pour le plus fort des hommes.
Les poètes lui donnent trois corps. Il nourrissait de nom
breux troupeaux, commis à la garde d'Eurytion,d'Orthos,
chien à deux tètes, et d'un dragon à sepl. Hercule étant
tÔO COURS
venu à Gadès par l'ordre d'Eurysthée , tua Géryon: et ses
défenseurs, et conduisit ses bceufs-àTirynthe.
Les trois corps de Géryon étaient sans doute trois armées,
ou trois provinces, ou trois frères que leur union ne put
garantir de leur perte.
Selon d'autres , Géryon était un roi d'Epire j il avait un
oracle en Italie.
VII. — Suite des douze travaux. — Enlèvement de
Cerbère. — Explication de la toute-puissance d'Eu- •
rystkée sur Hercule.
Enfin, pour dernier travail, Hercule enchaîna Cer
bère (269), qu'il arracha du trône de Pluton , sous lequel
il s'était réfugié. Le héros l'emmena dans laThessalie. Cer
bère, écumant de rage, répandit le poison de sa bouche
sur les herbes de cette contrée, dont les sucs furent tou
jours mortels.
Telles sont lesdouze entreprises, qui, pluscélèbres que les
autres, ont reçu des poètes d'Alexandrie le nom des Douze
Travaux.
L'idée de cette toute-puissance d'Eurysthée sur Hercule,
paraît fondéesur ce que celui-ci réclama vainement, comme
descendant d'Alcée, fils aîné de Persée (ai6ier,HI) la pré
éminence sur Eurysthée , fils de Sthénélus : les princes
voisins décidèrentqu'Eurysthée la garderait. Le lion de Né-
mée , le sanglier d'Erymanthe , etc., désignent sans doute
quelques princes de l'Argolide ou de l'Arcadie, remarqua
bles par des qualités analogues à celles de ces animaux. En
effet, on peut supposerpour but constant d'Hercule, de faire
renaître la supériorité de la maison de Persée sur toutes
les maisons régnantes du Péloponèse. En effet, il parcourut
successivement toutes les parties de cette contrée , l'Argo
lide, l'Arcadie, la Messénie , la Laconie , l'Elide. Il laissa
le trône au fils d'Augias; il le donna à Nestor (VIII), en
spécifiant qu'ils le tenaient, non pas de leur droit, mais
de la générosité de la famille de Persée. Il institua les
jeux olympiques comme moyen de centralisation ; enfin,
il laissa toutes ses prétentions à ses fils, qui les réalisèrent,
en effet, 120 ans après sa mort, lorsque sous le nom
d'Héraclides , ils s'emparèrent du Péloponèse presque
entier (XV),.
DE MYTHOLOGIE.
VIII. — Suite des exploits d'Hercule. — Mort de
Nélée et de ses enfans. — Aventure d'Hésione. —
Extermination des Centaures.
Il ne faut pas imaginer qu'Hercule ait borné ses ex
ploits annuels à l'un des douze travaux; il en entreprit
pour son compte d'aussi périlleux , quoiqu'il en ait acquis
moins de gloire.
C'est ainsi que, rentrant dans le Péloponèse, il se signala
cbntraNélée, roi de Pylos. Ce prince était, ainsi que Pélias,
fils de Neptune etdeTyro (222), qu'avait épousée Créthée,
roi d'Iolchos. Après la mort de ce prince, Pélias et Nélée
s'emparèrent de son royaume, au mépris des droits d'Eson,
fils légitime de Créthée. Mais Nélée, chassé d'Iolchos par
Pélias, se réfugia chez Apharée, roi de Messène, qui lui
permit de bâtir Pylos sur la côte maritime de son royaume.
Nélée devint bientôt un des plus riches princes du Pélo-
ponèse. Il épousa Chloris , fille d'Amphion , dont il eut
une fille et douze fils. Fier de cette nombreuse famille , il
ne craignit point d'attaquer Hercule, qui le tua, de même
que ses douze fils , à l'exception de Nestor. Mais ce fut vai
nement qu'il assiégea Lacédémone.
C'est ainsi qu'il délivra lamalheureuseHésionedumonstre
prêt à la dévorer ( 1 10). Hercule promit son secours, à con
dition que le roi lui donnerait ses chevaux, qui passaient
pour invincibles. Sur le consentement de Laomédon , le
héros attaqua le monstre, et le tua d'un coup de massue.
Mais l'infidèle monarque, voyant sa fille à l'abri de tout
danger, refusa la récompense promise à son libérateur.
Hercule, indigné, met le siège devant Troie, et, maître de
la ville , immole à sa vengeance Laomédon et toute sa
famille, à l'exception de Priam, qu'il met sur le trône.
Alors il donne Hésione en mariage à Talamon son ami ,
qui l'avait aidé dans cette guerre. Le départ d'Hésione
pour la Grèce fut fatal aux Troyens. Priam , mécontent ,
ait-on, de ce que sa sœur était devenue la proie d'un
étranger, envoya Paris eu Grèce pour la réclamer, ou
plutôt pour enlever Hélène, par forme de représailles,
événement qui causa la guerre de Troie.
C'est ainsi qu'il exterminales Centaures. Hercule, allant
à la chasse du sanglier d'Erymanthe, logea chez ie Cen
taure Pholus, qui le reçut très bien et le traita de même.
Au milieu du festin, Hercule vouluteutamer un muid de
vin appartenant aux autres Centaures , mais que Bacchus.
CODBS
ne leur avait donné qu'à condition d'en régaler le héros
quand il passerait chez eux; ceux-ci le refusèrent et l'at
taquèrent même vivement. Les uns étaient armés de gros
arbres avec leurs racines; les autres de grosses pierres , plu
sieurs de haches; ils fondirent tous ensemble sur Hercule.
Le héros , sans s'étonner , les écarta à coups de flèches , et
plusieurs périrent sous sa massue. Son hôte ne prit aucune
part à ce combat , sinon qu'il rendit aux morts la sé
pulture comme à ses parens; mais, par malheur, une
flèche qu'il arracha du cadavre d'un des Centaures lui fit
à la mam une blessure dont il mourut. Hercule lui fit de
magnifiques funérailles et l'enleva sur une montagne,
appelée depuis Pholoé , de Pholus.
Combat d'Hercule contre les Centaures, Musée, n° 6.
IX. — Suite des exploits d'Hercule. — Anlée. —
Les Pygmées. — Busiris. — Cacus.
Hercule se transporta rapidement dans toutes les parties
du monde. L'Asie , l'Afrique, l'Espagne, l'Italie , furent
tour à tour le théâtre de ses exploits. v
Antée, fils de Neptune et de la Terre, régnait en Libye,
dans la ville d'Irasa. Il avait, dit la fable, soixante-quatre
coudées de hauteur. Habile à la lutte , il défiait tous ceux
qui passaient par ses états, afin de les faire mourir; aussi
se vantait-il d'élever un jour à son père un temple avec
les crimes des adversaires qu'il aurait vaincus. Hercule,
provoqué par le redoutable géant, le terrassa trois fois;
trois fois Antée se releva, parceque la Terre, sa mère,
lui donnait des forces nouvelles , chaque fois qu'il la tou
chait. Le héros s'en aperçut , l'éleva en l'air, et l'étoufîa
dans ses bras. Ce fut après cet exploit qu'une armée de
Pygmées ( 60 ) attaqua Hercule endormi et prit les
mêmes précautions que pour former un siège. Les deux
ailes fondirent sur la main droite du héros ; et pendant que
le corps de bataille s'attachait à sa gauche, pendant que
les archers tenaient ses pieds assiégés , la reiue , suivie des
plus braves soldats , livra assaut à la tête. Hercule se ré
veilla , et riant du projet de cette fourmilière, les enferma
tous dans la peau du lion de Némée , et les porta à Eu-
rysthée.
Busiris , roi d'Espagne , immolait tous les étrangère qui
venaient dans ses états. Instruit par la Renommée de la
beauté des Atlantides , il osa les faire enlever au milieu de
leursjardins(5a). Hercule, qui se trouvaitalorssurle rivage,
SE MYTHOLOGIE. 233
courut a leur secours , poursuivit les ravisseurs , les tua
tous, et sacrifia Busiris lui-même, ainsi que son fils Iphi-
damas , au pied des^utels de Jupiter. Atlas, par recon
naissance , instruisit Hercule dans l'astronomie , de sorte
que le héros s'acquit la plus grande gloire en apportant
le premier dans la Grèce la science de la sphère.
Selon d'autres, Busiris était un roi d'Egypte, et la coutume
d'immoler les étrangers provenait de ce que ses sujets sacrifiaient ha
bituellement un homme roux aux mânes d'Osiris, tué par Typhon, au-
quelon donnai! des cheveux de cette couleur (10). Les Égyptiens ayant
presque tous le poil noir, cet usage ne s'entretenait qu'aux dépens
des étrangers.
Hercule , après la défaite de Géryon , avait conduit ses
troupeaux sur les bords du Tibre. Non loin de là , dans
un antre du mont Aventin , habitait Cacus, fils de Vul-
cain, géant monstrueux, demi-homme et demi-satyre. Sa
bouche vomissait des torrens de flamme et de fumée; des
têtes sanglantes étaient sans cesse suspendues à l'entrée de
sa caverne. Il choisit l'instant du sommeil d'Hercule pour
lui voler quelques génisses ; et , pour ne pas faire soup
çonner son larcin, il les traîna dans son antre à reculons.
Quand Hercule partit , les taureaux qui restaient s'étant
mis à mugir, les mugissemens soudains par lesquels leur
répondirent les génisses renfermées décelèrent le vol. Le
héros furieux court à l'autre, que défendait un roc énorme,
s'ouvre un passage en déracinant les rochers d'alentour,
saisit Cacus , le soulève et l'étouffé. En mémoire de ce
triomphe, Hercule éleva un autel à Jupiter Sauveur, et les
peuples voisins instituèrent une fête annuelle en l'honneur
du héros invincible (XVIII).
Victoire d'Hercule sur Cacus , de Dominiquin , n° 96a. — ld., de
Lemoyne, n° i3i.
X. — Suite des exploits d'Hercule. — Eryx. — Co
lonnes d'Hercule. — Achêlous. — Dejanîre. —
Explication de la fable d'Achélotis.
Hercule revint en Sicile, où régnait Eryx, fils de Butes
ou de Neptune (i5i) et de Vénus, dans un canton voisin
d'une montagne appelée comme lui. Ce prince avait tant
de confiance clans ses forces au pugilat , qu'il défiait tous les
étrangers qui passaient dans ses états. Hercule lui-même
fut provoqué. Le fils de Vénus succomba dans la lutte , et
fut enterré par son vainqueur sur le mont Eryx.
Hercule avai t poussé ses voyages jusqu'à Gadès, aujour
d'hui Cadix ; c'est là qu'il sépara deux montagnes qui se
«34 COURS
touchaient, pour ouvrir un passage à ki Méditerranée ; fable
fondée sur la situation des deux montagnes Calpé et Abila,
dont l'une est en Afrique, et l'autre^n Europe, sur le dé
troit de Gibraltar. Hercule, croyant que ces deux monta
gnes étaient à l'extrémité du monde, y fit élever deux co
lonnes pour apprendre à la postérité qu'il avait étendu
jusque là ses conquêtes : c'est ici qu'on aperçoit évidem
ment la confusion de l'Hercule égyptien avec l'Hercule
grec (10).
De retour en Grèce, Hercule vainquit Achélous , fils de
l'Océan et de Téthys. Epris des charmes de Déjanire, fille
d'OEnce, qui la promit a celui de ses amans qui surpasse
rait tous les autres en force , il osa la disputer au héros.
Vaincu dans une première lutte, il prit la forme d'un ser
pent , sous laquelle il fut encore défait , et celle d'un tau
reau, sous laquelle il ne fut pas plus heureux. Hercule le
saisit par les cornes, lui en arracha une, et le força d'aller
cacher sa honte dans le fleuve Thoas, appelé depuis Aché-
Ioûs. Les nymphes remplirent de fleurs et de fruits la corne
d'Achétoiis, et l'offrirent à la déesse de l'Abondance.
Des auteurs ont vu dans ^et Achélous un fleuve de la
Grèce qui coulait entre l'Etolie et l'Acarnanie , dont les
inondations fréquentes désolaient les campagnes de Caly-
don, et confondant les limites, faisaient naître des guerres
entre les peuples de ces contrées. Hercule opposa des digues
au fleuve capricieux , et rendit son cours uniforme. .La
métamorphose d'Achélous en serpent exprime les sinuosi
tés de son cours , et celle du taureau , les ravages que les
débordemens causaient dans les plaines. Dans la corne ar
rachée par Hercule , on a vu qu'il réunit dans un seul.lit
les deux bras du fleuve ; et cette corne devint une corne
d'abondance , pareeque le cours réglé de l'Achélous fut
une source de richesses pour le pays qu'il arrosait.
Hercule et Achélous, de Guido Reni, Musée français, n° 1047.
— Achélous changé en taureau, de Dominiquin, n° 961. — Sallo
de l'Abondance , à Versailles.
XI. — Suite des exploits d'Hercule. — Nessus. — Les
Dryopes, les Tkesprotes, les Lapithes. — Les Ama
zones africaines.
Hercule retourna dans son pays avec le prix de sa vic
toire. Il épousa la princesse, dont il eut plusieurs eufans,
entre autres Hyllus, tige des Héraclides, qui régnèrent dans,
le Péloponèse et dans la Macédoine (XV).
DE MYTHOLOGIE. 20&
Un jour que les deux époux voyageaient ensemble , ils
furent tout-à-coup arrêtés par le fleuve Ëvénus, dont les
eaux étaient extrêmement grossies. Comme ils délibéraient
s'ils devaient retourner sur leurs pas, le centaure Nessus vint
s'offrir de lui-même pour passer Déjanire sur son dos.
Hercule y consent et passe le premier; arrivé sur l'autre
rive , il aperçoit le centaure qui , loin de transporter Dé
janire, veut lui faire violence. Alors le héros, indigné de
son audace , lui décoche une flèche teinte du sang de
l'hydre de Lerne , et le blesse mortellement. Nessus , près
de mourir, donne à Déjanire sa tunique ensanglantée ,
comme un talisman propre à lui rendre le cœur de son
mari , si jamais il devenait infidèle. La jeune épouse, trop
crédule, reçut ce présent avec joie pour s'en servir au
besoin, et l'occasion ne tarda pas à se présenter.
Enlèvement de Déjanire , de Guido Reni , Musée français ,
a" io48 et io4g.
Hercule et Déjanire furent attaqués, dans leur voyage ,
par les Dryopes , peuple brigand de la Thessalie. Le héros
tua Phylas, leur prince; et pour mettre les voyageurs à
l'abri de leurs attaques, il les transporta sur le mout OEta,
où Céyx, roi de Trachine , pouvait les surveiller aisément.
Bientôt les Dryopes recommencèrent leurs brigandages ,'
et tentèrent même de piller le temple de Delphes. Hercule
les vainquit une seconde fois , immola leur roi Laogoras, et
les chassa totalement de la Thessalie.
Les Thesprotes et les Lapithes, nations Thessaliennes ,
sentirent aussi les coups de 1 invincible Hercule.
Hercule anéantit encore , long-temps avant la guerre de
Troie, les Amazones africaines. A en croire les mytholo
gues, ces Amazones, les plus anciennes de toutes, subju
guèrent successivement les Atlantes, les Numides, les
Ethiopiens, ainsi que tous les peuples d'Afrique,- et par
coururent plusieurs parties du monde. Un seul peuple les
arrêta dans leur course victorieuse , et c'était un peuple de
femmes guerrières, les Gorgones. Cependant, après de
longues alternatives de victoires et de revers , les Amazones
triomphèrent de leurs rivales, qu'elles massacrèrent toutes.
Quoique ambitieuses et vindicatives , les Amazones afri
caines connurent la paix , élevèrent de grandes villes , en
tre autres Chersonèse, sur le lac Tritonis, et permirent le
mariage. Après avoir servi plusieurs années , elles pou
vaient choisir un époux. Les hommes étaient chargés de
l'éducation des enfans et des autres détails domestiques.
2 56 COURS
XII. — Suite des exploits d1Hercule. — // pénètre
aux Enfers. — Admète. — Hercule combat les
les dieux mêmes. -
Hercule pénétra deux fois dans lesEnfers (VII). Admète,
fils de Phéresctde Périclymène (aaa) , avait d'abord épousé
Théoné, puis Alceste, fille de Pélias, lorsque cette prin
cesse, accusée d'avoir trempe dans le meurtre de son père,
se fut réfugiée près de lui pour éviter la colère de son frère
Acaste. Apollon, qui gardait ses troupeaux (i 08), avait ob
tenu des Parques que ce prince ne mourrait point si quel
qu'un mourait pour lui. Déjà l'impitoyable Acaste allait
punir sur lui le crime des filles de Péliaa, lorsque la géné
reuse Alceste s'offrit volontairement au vainqueur pour
sauver son époux. Acaste emmena la princesse pour l'im
moler aux mânes de son père ; mais Hercule, à la prière
d' Admète, lui ravit sa captive pour la rendre à son mari.
On raconte autrement le dévouement d'Alceste. Admète
étant tombé dangereusement malade , Alceste seule eut le
courage de ce dévouer à la mort pour lui conserver la vie.
Mais Admète en fut tellement affligé, que Proscrpine,
touchée de ses larmes , voulut lui rendre son épouse. Plu-
ton n'y consentit pas. Alors Hercule descendit aux Enfers,
combattit la Mort, et rendit Alceste à la lumière.
Hercule alla jusqu'à combattre les dieux mêmes. Pour
se venger des' persécutions que Junon avait suscitées con
tre ses jours, il tira sur elle une flèche à trois pointes qui
la blessa vivement au sein. Pluton fut atteint à l'épaule, et
forcé de monter au ciel pour se faire guérir par le méde
cin des dieux. Un jour qu'il se trouvait incommodé des
ardeurs du Soleil , il se mit en colère contre cet astre , et
tendit son arc pour tirer contre lui ; le Soleil, admirant son
courage, lui fit présent d'un gobelet d'or sur lequel il s'em
barqua. Enfin Hercule, s'étant présenté comme jouteur
aux jeux olvmpiques , et personne n'osant lui disputer le
prix, Jupiter lui-même voulut lutter contre son fils, sous
la forme d'un athlète , et comme, après un long combat ,
l'avantage fut égal des deux côtés , le dieu se fit connaître
et félicita son fils sur ses forces et sur sa valeur.
Hercule, dit Xénophon , vainqueur aux jeux olympiques , Her
mès de la Villa- Albani.
DE MYTHOLOGIE.
XIII. — Suite des exploits d'Hercule. — Euryte. —
Meurtre d'ipkitus. — Hercule est vendu. — Om-
phale.
Peu de temps après Hercule signala sa colère par un
exploit qui lui devint fatal. Euryte , roi d'OÉchalie, fils
de Mêlas (57), était extrêmement habile à tirer de l'arc.
11 promit Iole , sa fille , à celui qui le surpasserait dans cet
art. Hercule le vainquit; Euryte voulut éluder sa pro
messe , malgré les conseils de son fils Iphitus ; mais le hé
ros irrité fit le siège d'OEchalie , tua de sa massue quatre-
vingt-treize hommes, et ravit la princesse.
Iphitus avait gagné l'amitié d'Hercule ; mais sa défiance
la lui fit bientôt perdre. Il le soupçonna d'avoir emmené
les chevaux de son père, qu'Àutolycus (212 ) avait volés j
Hercule le fit monter à Tirynthe sur une tour élevée, lui
permettant de porter ses regards de tous côtés. Iphitus ne
Jes^apercevant pas , le héros le précipita du haut de la
tour, pour le punir de l'avoir faussement accusé. Hercule
tomba malade après ce meurtre , et l'oracle consulté ré
pondit que , pour le guérir, il fallait le vendre publique
ment, et donner le prix de la vente aux enfans de la victime.
Ce fut Mercure qui fut chargé de cette commission (211).
Omphale , reine de Lydie , fille de Jardanus et femme de
Tmolus, l'acheta; mais bientôt, ayant conçu de la pas
sion pour son captif, elle lui rendit la liberté. Le héros
n'eu fit usage que pour rester auprès de la princesse. Il
fut même tellement épris de ses charmes , qu'on nous le
représente filant à ses pieds avec les suivantes. Près de lui
paraît Omphale, qui se couvre de la peau du lion,
s'arme de la massue redoutable , et frappe légèrement le
héros de ses sandales pour le punir de la maladresse avec
laquelle il tient la quenouille et le fuseau. Ce n'est là
sans doute qu'une histoire allégorique inventée par les
poètes pour montrer que le courage s'amollit par les plai
sirs , et que l'héroïsme s'avilit par le repos.
Omphale coiffée d'une peau de lion, à la Villa-Albaci.
XIV. — Mort d'Hercule. — Déifié , il épouse Hébè.
Hercule resta trois ans auprès d'Omphale; selon d'autres,
ce séjour ne fut que d'une année.
Quoi qu'il en soit , Hercule emmena la jeune Iole à Tra-
chine. \. cette nouvelle , Déjanire , jalouse d'Iole , envoya
COURS
à son époux , par son esclave Lychas , la tunique qu'elle
avait reçue du centaure Nessus , persuadée que ce présent
le ramènerait à sou devoir ; mais à peine s'est-il revêtu de
cette robe, que le venin dont elle était infectée pénètre en
un moment jusqu'à la moelle des os. Vainement il tâche
d'arracher de son dos la fatale tunique ; elle s'était collée
sur sa peau , tellement qu'elle paraissait incorporée à ses
membres; à mesure qu'il la déchire, il se déchire la chair.
Enfin , voyant tous ses membres desséchés , il élève un bû
cher sur le mont OEta, étend dessus la peau du lion de
déniée, qu'il portait toujours, rJlace sa massue sous sa tête,
et donne l'ordre à Philoctète, fils dePceau , roi de Thessa-
lie, d'v mettre le feu, et de prendre soin de ses cendres.
À peine le bûcher fut-il allumé, que la foudre, dit-on,
tomba dessus, et réduisit le tout en cendres pour purifier
ce qu'il y avait de mortel dans Hercule. Jupiter le ravit
au ciel , et voulut l'agréger au nombre des douze grands
dieux ; mais il refusa cet honneur, et se contenta du rang
de demi-dieu.
Hercule déifié épousa Hébé (5q), dont il eut une
fille, Alexiare, et un fils, Anicétus. Le sens de cette
union est que la force se trouve ordinairement avec la
jeunesse.
Apothéose d'Hercule , au salon de ce nom , à Versailles; tableau
loug de 64. pieds, large de 5\, deLemome.
XV. — Des enfans d'Hercule. — Des Iléraclides.
Hercule eut :
AcéUm et Alcée , rie Malie , suivante d'Omphale (XIII).
Agtithyrsuê., qui donna son nom aux Agathyrses., peuples elK-
minés de la Sarmatie européenne.
Jgllaûs, Aiys et Lamut ou Laomédon, ou Laomcdc, d'Omphale(a5).
Atopi'tK, d'Antiope, fille de Thespius (57) ou Thespiade.
Amathus, d'nii la ville d'Amalhonre a tiré son nom.
Amestrius , dTîone , Thespiade.
Anliade et Onésippus, d'Aglaïa , Thespiade.
Anlidus et Citeastanor, de la Thespiade Laothoé.
Anliléon, de Procris, Thespiade.
Antiinaqttc,Crèonliadcs, Déicoon , Déiloqucet Thirimaqut , de Mé-
gare (II, III).
Anliochus, de Midée. Une tiibu d'Athènes prit son nom , et cette
circonstance l'a fa t Surnommer E/ionymc.
Archelaiis. — Archèmayttc, de la Thespiade Patro. — Asopidct ,
Je la Thespiade Erato. — Atromas, d'une Thespiade. — Aientin,de
ia prêtresse Rhéa. Le mont Aventin lui doit sa dénomination.
lSargat«si de Barga. — Bdella. — Boéus.
tfrcnlus, gui donna son nom à Brentesium , depuis Brnndusiuin.
D£ MYTHOLOGIE. î3g
lirettus , de Balétïe. Il fonda Brettus, en Etnirie.
Bucolus , delà Thespiade Marné.
Celtus , de Celline, fille de Britannus. C'est de lui que les Celte»
ont pris leur nom.
Chromis , qui nourrissait ses chevaux de chair humaine ; Jupiter le
foudroya.
Ctéolas , d'une suivante d'Oinphale, ou de la Tliespiade Argéla.
Ctèsippe ou Etésippe, Gynce, Hidilês ou Onités et Ilyllu: , de Dé-
janire (X).
Ctèsippe ou Etésippe, d'Astydamie. — Deucation, d'une Thespiade.
— Dynasiès , d'Archédice, Tliespiade.. — Echiphron et Promaclttis ,
de Psophis. — Echmagoras , de Phyllone. — Entnlidés , d'une Tlies
piade. — Erasippe , de la Tliespiade Lysippe. — Erato , d'une Tlies
piade. — Eralut, de Dynaslc, Thespiade. — Erythras. — Eubotés et
Eurypyle, de la Thespiade Euboté. — Eumidis , d'une Thespiade.
— Eurycmpès , d'une Thespiade. — Enrycrate , de la Thespiade Cly-
thippe. — Euryops , de la Thespiade Terp-icralie. — Èvèrès, de
Parthénope.
Fabius ou Favius, d'une fille d'Évandrc.
Galalés , de Galalée, fille d'uo roi Celtique.
Gélon, de Gélanie. — Haloerate , de la Thespiade Olympuse.
Helvétique, Iiannus, Noricus et Boîus , quatre fils d'une mSme
mère. — Hippèus, d'une Thespiade.
Hippodromus, d'Hippodamie , Thespiade.
Hippoiygus , d'une Thespiade.
Homolippe , de Xanlhis. :— lobés, d'une Thespiade.
Lamius .fondateur de Lamia, ville de Thessalie.
Laomèdon , de la Thespiade Méline.
Léonliade, Leucippe et Telèphe , d'Augée.
Leucippe, de la Thespiade Eurylèle, ou Marsé.
Laïcité et Tlépoléme , d'Astioché.
Lycurgue et Bitcolion* de la Thespiade Praxithée.
Lydus et Camire , d'Iole (XII 1).
Lyncée , de la Thespiade Tclphissa.
Lysidice , Ménippide, Télés et Steulédice, de la Thespiade Lao-
nomène.
Mysceltus, fondateur de Crotone en Italie: on lui donne ans. i pour
père Alcmon. — Néphus. — Nicodrome, de Nicé.
OEstrcbtés, de la Thespiade Hé*ychia.
Olynthe et Brangas , de Bolée. Strymon passe aussi pour leur père.
Onésippe. — Palèmon , dTphioné. — Pallas, de Dyna, fille d'E-
vandre.
Panope, d'une Thespiade du même nom.
Patrocle, de Pynhippe, Thespiade.
Phettut, roi de Sicyone, qui fit adopter dans ses états le culte de
son père.
Polyalus, d'Euryhie. — Polylaûs , de la Thespiade Crathé.
Scytha ou Scythês. Selon d'autres , il naquit de Jupiter «t d"E-
cliidna. *
Sophax , de Tinga , veuve d'Antée (IX) ; fondateur de Tingis en
Mauritanie.
Tltessala, d'Epicaste. — Thessalus , de Chalciopé.
Ttburnus ou Tiburtus. Selon d'autre*, il eut pour père AmphiaraDf
et fonda la ville de Tibur , qui s'appela de la Tibuilia.
i/fO COURS
Tlgatis. — Tasculus, qui donna «on nom aux Etruriens, désignés
par le nom de Tusci.
On appelle7/erae/ùie* les héros et les princes issus d'Hercule. Mais
on le restreint ordinairement a ceux qui descendaient de lui par
Hyllus , parcequ'ils furent les conquérans du Péloponèse.
Chassés d'abord de ce pays, où leur père avait résidé , par les
persécutions d'Eurysthée, les Iléraclides se retirèrent à Trachine,
chez Céyx , de là à Athènes , où Thésée (378) les accueillit avec hon
neur. 11 se ligua même avec eux contre Eurysthee, qu'il regardait
comme son ennemi. Ce prince périt avec ses eni'ans sous les coups
d'Hyllus, et les Iléraclides entrèrent en triomphe dans le Pélopo
nèse. La peste en moissonna le plus grand nombre; et, sur la ré
ponse de l'oracle, qu'ils étaient rentres dans le Péloponèse avant
le temps fixé par les dieux, ils retournèrent dans l'Attique, 011 Hyllus,
fidèle aux ordres de son père, épousa lole(XUI). Quelque temps
après, voulant une deuxième fois rentrer dans son héritage, il appela en
combat singulier Atrée, successeur d'Eurysthée au trône de Mycènes,
et convint que le Péloponèse appartiendrait au vainqueur. Hyllus
fut tué , ce qui força les Héraclides à se retirer de nouveau. Cléodée,
fils d'Hyllus, fit sans succès une troisième tentative; Aristomaque ,
fils de Cléodée.ne fut pas plus heureux, et périt dans la bataille. Enfin
Arisiodème , Tèmène. et Cretphonte , fils d'Aristomaque , envahirent,
•ous les auspices d'Oxyle , le Péloponèse par mer. Aidés des Nau-
pactiens , ils triomphèrent de tous leurs ennemis , quatre-vingts ans
après la guerre de Troie, 1104 avant Jésus-Christ. Deux ans après
ils se partagèrent la péninsule ; Témène obtint Argos ; Cresphonte,
la Hessénie, et les fils d'Aristodème, mort pendant l'expédition,
Lacédémone. La première branche perdit le trône dans la personne
de Meltas ; mais un des rameaux resta célèbre 1 1 produisit Caranus,
fondateur du royaume de Macédoine; la deuxième s'éteignit vers le
milieu du huitième siècle avant Jésus-Christ , et la troisième se
divisa dès l'origine en Euryslhénides et en Proclides:
Une autre famille rj'Hérarlides, celle d'Antiochus, Phylai, Hip-
potès , Alétès , se distingua aussi. Alétès s'empara du trône de
Corinthe ; la royauté fut ensuite abolie; mais les Héraclides, sous
le nom de Bacchides , occupèrent encore les premières places de
l'état.
Enfin une troisième famille d'Héraclides , fils d'Hercule par
Omphale , régna en Lydie pendant vingt-deux générations. Can-
daule en fut le dernier rejeton.
XVI. — Des attributs d'Hercule.
On représente Hercule sous les traits d'un homme fort
et robuste, avec des épaules carrées, un teint noir, un nez
aquilin , de gros yeux , la barbe épaisse , les cheveux crépus
et négligés. Sa main tient une massue ; il est couvert de la
dépcfuille du lion de TVémée, qu'il porte tantôt sur un bras,
tantôt sur la tête. D'autres fois il a l'arc et le carquois j
souvent il est sans barbe. Photius lui donne une corne d'a
bondance, en mémoire de son combat avec Achéloùs (X).
On le trouve aussi couronné de feuilles de peuplier blanc,
DE MYTHOLOGIE. 24 1
arbre qui lui était consacré parcequ'il s'en était ceint la
tête lorsqu'il descendit aux enfers (VII, XII).
Sa massue était d'olivier ; fichée en terre après sa mort ,
elle avait pris racine , au rapport des Trézéniens , et elle
était devenue un arbre.
Hercule et Ajax , fils de Télamon , Musée Pio-Clémentin. — Her
cule en repos, et deux autres peintures d'Annibal Carrache , au
palais Farnèse. — Hercule se reposant, dit Hercule Farnèse, de
Glycon: copie aux Tuileries. — Fragment d'une statue d'Hercule ,
dite le Torse du Belvédère, au Vatican. — Histoire d'Hercule , des
sin de Lebrun , Musée, n° 56a.
XVII. — Des noms et des surnoms d'Hercule.
Hercule , que les Grecs nommaient Héraclès , s'appe
lait encore Alcide, d'Àlcée son aïeul; Amphithryoniades,
d'Amphitryon, son prétendu père : enfin, Aonius deus ,
ou dieu des Thébains (216 quater , I ).
I. Surnoms tirés des lieux :
Baulus, de Baulès, lieu de la Campanie.
Buraïcus , de Bina , ville d'Achaïe.
Cynosargés,de Cynosarges, bourg de l'Attique.
Libys , de la Libye, premier nom de l'Afrique. Hercule y fonda
Capsa.
Lindius, de Linde, ville de l'île de Rhodes.
OEteus, du mont OEta (XIV).
Tliasius, de l'île de Thasns, qu'il délivra de quelques tyrans.
Tirmthius, de Tirynthe (II).
II. Surnoms tirés des circonstances:
Adepliagus , c'est-à-dire , mangeur insatiable. Un jour, dans un
défi , le héros dévora un bœuf entier.
Alexicacus , parcequ'il purgea la terre des monstres qui l'infes
taient.
Amicus, regardé comme le dieu du gain.
Buphagus, c'est-à-diie mangeur de bœufs. V. Adephagus.
Fossor, parcequ'il creusa un canal pour l'Olbius, fleuve d'Arcadie,
qui s'était débordé.
Hippodète , chez les Thébains , en mémoire de ce que , dans un
combat , les chevaux ennemis se trouvèrent liés à la queue les uns
des autres; événement que les Thébains vainqueurs attribuèrent à
Hercule.
Index. Une coupe d'or avait été dérobée dans le temple d'Hercule.
Le héros apparut en songe â Sophocle, et lui nomma le voleur. So
phocle se tut. La vision s'étsnt renouvelée deux fois encore , le poète
en rendit compte à l'Aréopage. Le voleur fut arrêté ; mis à la ques
tion , il confessa le vol , rendit la coupe ; et le temple fut depuis ap
pelé le temple d'Hercule Index.
Manticlus, deManticlus, chef d'une colonie de Messéniens , qui
lui bâtit un temple sous son nom , dans la Sicile septentrionale.
Mèlius, d'un mot grec qui signifie brebis et pomme. Un jour
qu'on devait lui sacrifier une brebis, faute de victime, on offrit
II
COURS
une pomme à laquelle on donna une espèce de ressemblance avec
cet animal.
Monmcus, de ce qu'il était seul dans son temple, ou plutôt de
Honœctts , ville et portdes Liguriens, où le héros s'arrêta lorsqu'il
allait combattre Céryon (VI).
OtU'aritts , à cause de sa massue d'olivier
Potyphagits. V. Adephagus.
lilùnocotustcs , ou coupeur de nez, pareequ'il fit couper le nez ani
députés d'Orchoinùne , qui osèrent en sa présence demander un
tribut aux Thébains.
Saxanus, soit pareequ'il aplanit des montagnes et qu'il y perça
des routes, soit pareequ'on lui dédiait des monceaux de pierres
sur les grands chemins, soit enfin pareeque Ju pi 1er avait fait tomber
une pluie de pierres1 sur les Liguriens, ennemis d'Hercule.
Taiirophonus. \. Buphagut. —Trinoctius. (aGqualer, 1).
Triumphalis. «je fut sons ce surnom qu'Evandic érigea une statue
à Hercule, vainqueur de Cacus (XI).
III. Surnoms tirés di s qualités :
Adamanus. ou l'invincible. — Acœus, Aleimut , ou le puissant.
Clavigcr , pareequ'il est armé d'une massue.
fiefensor, dans un temple de Borne où les gladiateurs, après avoir
obtenu leur congé , suspendaient leurs armes.
Jnvius , comme fils de Jupiter.
Opsigonos , pareequ'il naquit après Eurysthée (lit).
Promaqtte. V. Di-fensor. — Sotcr , ou sauveur.
ficlor, vainqueur des monstres et des brigands.
XVIII. — Du culte d'Hercule. — Des Pinarlens
et des Polit iens.
Hercule étant mort , Philoctète construisit un tombeau
sur les cendres de son ami. Bientôt on y vint offrir des
sacrifices au nouveau dieu. Les Thébains et les autres
peuples de la Grèce , témoins de ses belles actions , érige •
rent en sou honneur des temples et des autels. Son culte
fut porté chez les Romains , dans les Gaules , en Espagne
et jusque dans la Trapobane.
Hercule eut plusieurs temples à Rome , entre autres
celui qui fut bâti près du Cirque Flaminius, qu'on appe
lait le temple du grand Hercule , gardien du Cirque.
Le temple de Cadix était plus remarquable encore. On
v voyait deux colonnes magnifiques chargées de carac
tères phéniciens , et que l'on prenait pour les colonnes
d'Hercule. La statue d' Alexandre s'y trouvait aussi. C'est
<levant cette statue que César, à trente ans, s'indignait
de n'avoir rien fait encore à l'âge où le héros macédonien
avait déjà conquis l'Asie.
Parmi ies prêtres d'Hercule on distingue les Pinariens
et les Potitiens.
DE MYTHOLOGIE.
Deux vieillards thessaliens , Pinarius et Potitius, étaient
venus avec Évandre en Italie. Lorsque Hercule eut tué Ca-
cus , Évandre le reconnut pour dieu , choisit ses deux
compagnons pour prêtres , et cette fonction passa à leurs
descendais. Hercule enseigna lui-même comment il vou
lait être honoré ; on devait lui offrir un sacrifice le matin
avant le' lever, et le soir après le coucher du soleil. Ces sa
crifices devaient être suivis d'un festin. Par hasard , les Po-
titiens arrivèrent les premiers , et les meilleures parties de
la victime leur furent servies. Les Pinariens , venus trop
tard , furent obligés de se contenter des restes. Ce fut une
règle pour toute la suite des temps ; et tant que les Pina-
rienssubsistèrent,ilsiie goûtèrent jamais des morceauxchoi
sis. On dit même qu'Hercule , offense de leur négligence ,
ordonna qu'ils n'assisteraient aux cérémonies de son culu
qu'en qualité de simples desservans.
Les Potitiens furent durant plusieurs siècles les prêtre*
de son temple, jusqu'à ce qu'ayant abandonné ce ministère
aux esclaves publics , ils périrent avec toute leur race.
*
DE MYTHOLOGIE. 289
Androgée, son fils, lutteur habile, se fit tellement admirer pendant
le fête des Panathénées (88), qu'Egée , roi de l' Attiquc , jaloux de sa
gloire, le fit assassiner sur le chemin de Thèbes. Minus déclara la
guerre aux Athéniens pour venger la mort de son fils. 11 marcha
contre eux, prii, par la trahison de Scylla, la ville de Mégare qui s'op
posait à son passage , força les Athéniens à se rendre, et non con
tent de sa victoire, il obligea les vaincus d'envoyer en Crète chaque
année sept jeunes garçons etsept jeunes filles, pour servir de pâture
au Minotaure. Le» Athéniens furent encore obligés d'instituer en
mémoire du fils de Minus des fêtes qui lurent nouimées Andro-
gèoniet.
Le Minotaure était un monstre, moitié homme , moitié taureau ,
fruit, à ce que disent les Athéniens, entraînés sans doute par un
faux patriotisme à noircir leur vainqueur , de l'infâme passion de
Pasiphaé pour un taureau blanc. Minos , prétendent-ils , sacrifiait
tous les ans à Neptune le plus beau taureau de ses troupeaux. Il s'y
en trouva un de si belle l'orme que Minos en substitua un autre de
moindre valeur. Neptune, irrité de cette offense, inspira à Pasiphaé
une passion monstrueuse pour ce même taureau, et Dédale, par une
complaisance criminelle, la favorisa en construisant une vache d'ai
rain. Le fruit de ces amours fut la naissance du Minotaure.
Le même Dédale fit alors le fameux labyrinthe de Crète pour y
renfermer ce monstre. On le nourrissait de chair humaine. Les
Athéniens payèrent trois fuis te tribut imposé par Minos ; mais à la
quatrième, Thésée en délivra sa pairie ( 280 et 2H1 ).
Ou explique de plusieurs manières la fable du Minotaure. Quel
ques uns ont imaginé que la reine conçut de l'amour pour un cour
tisan nommé Tani ns, et que Dédale prêta sa maison pour favoriser
la passion des deux amans; que Pasiphaé mit peu de temps après
au monde deux enfans dont l'un ressemblait à Minos et l'autre à
Taurus, et que ce dernier, fruit d'une paternité douteuse , fut ap
pelé Minotaure, comme pouvant être le fils de Tanins et de Minos.
Le labyrinthe de Crète était bâti près de Gnosse. Quoique fait sur
le modèle du labyrinthe d'Egypte, il était découvert de toutes
parts, tandis que dans l'autre les douze palais étaient partout voû
tés, et presque sans lumière.
Dédale, mécanicien et statuaire célèbre, natif d'Athènes , eut
pour père Dèmellioo, fils d'Eupalamus, Il inventa la cognée , le
niveau, le vilebrequin, et adapta des voiles auic vaisseaux. Il fit
des statues qui se mouvaient d'elles-mêmes, et qui semblaient
animées. Ayant tué par jalousie Talus, son neveu, qui promettait
de l'égaler on jour, une sentence de l'aréopage le bannit a perpé
tuité. Il fut accueilli par Minos, et construisit pour ce prince le
fameux labyrinthe; mais il fut la première victime de son inven
tion : Minos l'enferma dans le labyrinthe avec Icare son fils et le
Minotaure.
Dédale, afin de s'enfuir, forma des ailes avec de la cire et des
plumes d'oiseaux , puis les adapta a ses épaules et à celles de son
fils. Tous deux ensuite prirent leur essor au milieu des airs , et
échappèrent par cette voie h isardeuse à un long esclavage. Mais
Icare s'étant élevé trop haut , la chaleur du soleil fondit la cire qui
(oignait les plumes [es unes aux autres; Icare tomba dans cetto
partie de la mer Égée qui depuis s'appela mer Icarienne.
Dédale seul arriva à Cames, où il bâtit un temple en l'honneur
a 90 cours
d'Apollon. De là il passa en Sicile, chez Cocalus , roi de cette con
trée , qui le reçut arec bonté. Dédale lui témoigna sa reconnais
sance en embellissant «on royaume de plusieurs monumens. Mais
enfin Cocalns , à qui Minus avait déclaré la guerre, le fit tuer pour
n'être pas obligé de livrer à sa colère tin homme dont le génie était
l'objet de l'admiration universelle. „
Dédale est le premier qui, sentant la monotonie de la sculpture
égyptienne , détacha du bloc les pieds, les mains et lés yeux ; on a
dit de là que ses statues se mouvaient d'elles-mêmes, et les ailes
attachées à ses épaules ne sont autre chose que les voiles qu'il
adapta le premier aux vaisseaux.
Le roi de Crète fut , dit-on , étouffé dans le bain par les filles de
Cocalns ; il mourut trente-trois ans après la guerre de Troie. Il eut
pour enfans : Astèrius ou Astrètis, Deucalion , Crèfée, Cralée ou Ca'
trée , Glaucus , Androgée, Hécate, Ariane et Phèdre.
Dédale et Icare se sauvant du labyrinthe , de Landon , Luxem
bourg , n° 77. — Icare tombant dans la mer , de J ules Romain.
I
DE MYTHOLOGIE. 327
ce nouveau peuple très nombreux. Voulant réunir ensuite
par la religion ces peuples, séparés d'ailleurs par leurs in
térêts particuliers , il institua plusieurs fêtes religieuses, et
rétablit en l'honneur de Neptune les Jeux Isthmiques ,
comme Hercule , son modèle , 'avait renouvelé les Jeux
Olympiques en l'honneur de Jupiter.
Après avoir exécuté tous ses projets politiques , il se dé
pouilla de l'autorité souveraine, comme il l'avait promis ;
et , laissant la nouvelle république sous la conduite des
lois dont il était l'auteur , il reprit son premier projet et
se mit à courir de nouvelles aventures.
Sa réputation de bravoure fit rechercher son alliance.
Pirithoiis , roi des Lapitlies , voulant éprouver son cou
rage ,fit une irruption dans l'Àttique. Thésée marcha sans
hésiter contre lui. Lorsque les armées furent en présence,
les deux héros , frappés d'admiration à la vue l'un de l'au
tre , s'embrassèrent au lieu de se combattre , et dès ce mo
ment se vouèrent une inaltérable amitié. Tous les deux se
trouvèrent â la guerre des Centaures, à la conquête de la
Toison d'or, ainsi qu'à la chasse du sanglier de Caly-
don (222 bis et ter).
Thésée n'assista point aux pierres de Thèbes (237). Il était mort à
l'époque de la seconde ; quant a la première , il n'y prit aucune part;
seulement lorsque les Thébains vainqueurs eurent défendu par un
décret solennel de donner la sépulture aux cadavres des guerriers
ennemis , Thésée, vaincu par les sollicitations de leurs veuves et de
leurs mères , marcha contre les Thébains, les vainquit, et les força
de révoquer une loi si barbare.
FIN.
TABLE ALPHABÉTIQUE
DE MOTS MYTHOLOGIQUES
A.
Aba, 131. Acragas , 35. Aé
Abadir , ai, Acratoplmre , 176. Af- ■ »98-
Abseus, 117. Acrah'pole , ib. Afi
Abanliades , as3. Acrisiuiiidès, 9s3. Agatnède , 48, 115, £5o.
AbaB , 199 , s4[|. Actisîuf . 990, sa3. - Againemnon, 4a, 3 16.
Abdéra , g3. Acrilas, 118. Aganippe , 36.
Abdir, 23. * Aclaea, 195. Agauippides, i3a.
Abélios v 99. Adieu*-, 117. Agalho.Dseajon , 5.
Abellion , ib. - Acié, 53. Agathyrsus , a38.
Àbila , s34. Aclée , 3i 8. Agavé , 346, iBo.
Abondance (Corne d'J , s34. Acléon , 101 , ii4 > i4i> Age d'or, 3 a.
Absee , 3a. ■** Actiacus, 117. — d'argent , a3.
Absyrle , 103 , a54. Actiaques (jeux), is5. # ^ — de fer, 57.
Acacullis , n4- Aclis, 10a. — de Ithée , a6.
Acacrsius, 3i6. Aclius, 117, igo. — d'Aslrée , sa.
Acacelus , ib. Aclor, 15, 947, s4g, a5a, 357. — d'airain , 3s.
Acacut , 310 , 3i5. Aclorion, 967. '> Agflaslus, a84-'
Acamarcbis, 24 5. ACDB , 77. Agelaûs, n5, a38.
Acama* , 76. Adamanus , g5, a%», Agelea , 86.
Acanlho , 100. Adephagua , 341* Agéléis ,88.
Acarnas, ii4* Adè», 383. Agénor, 35 , 60 , 9 25o,
Acasle , 336 , a 45 , aSa , 7. Admèle , 60 , 108, 333, a36, a5a.
Acca Laureolia, 106. a43, 367. 959. Agétocbus , a5a.
Acelus , s38. Adonies ( les J, i5a'. Agesandros, a84-
ACPeiuS, 190. Adonis, 9g, i33, i5i, i63. Agelès, n4> a84.
Acéso ,ia8. Adraste , 60, 1 1 5, 1 g3, 35 g. Agélor, 44.
Acèiës, 173. Adrastéu , 3i,Ôo4,3o6. Agidies , a8.
Acersecomès , n9. Adra?tie« ( le»*, ia5. ■ Agtaé, 166.- »
Acbsea, 86 , 195. Adulta , 66. AgUia , 318.
Acharna, 60. Adulius, 4a. Aglaophone , 975.
Acbalido , 1 i4- Aédé , 1 39. Aglaure , 81, sis.
Àchéloé , 174* Jîdepol ,319. Agonales (leaj, 97.
Achéloïdes, 375. jEdicula Bidiculi , 169. Agonius, i4, 95.
Acbéloiis , s34 , 344. jEdificialis, 4a. Agora», i43.
AcbérOD, 997. Aédon , 36, 38. Agorreus. 4s, ai5.
Actiérutùa , JEgénélès, iso. Agraule, 86.
AchérUMade (!'), 39a. Aeigéiiélès , ib. . Agréai», 190.
Achille , 55, 114, 347- jEgieus, 43. Agria , 60.
Achlys, 16. Jigyptns , i3. Agrianoiue, 3 33.
Achon-Charon , 297. Aeïlo , 374. Agrîonies, 180.
Acbtheia, 195,300. Aellopus , 65, 374. Ag<iope, 349.
Acidalia , 156. jEIuru», l4* Agrippa, u5.
Acis, 76 , 187. dEneas Sylviue , u5. Agiius. Ôa, 190, 10a.
Acmènes ( nymphes}, 166. Aérienne , 67. Agrotère, i43.;
Acmoi 1 , 90. jEruscatores ma(ris magmc, Agvieus, 1 18.
Acmonide , 30 , 34. 18. Agyries, 38.
Acrsea , 66 , 1 5 G , 3o5. Mtœ fies), 4o. Aïdonéi*, 934>
Acreeu» , .,i . jElhalidès , 357. Aigeiros, 980.
Acnephteiu, 114. JElheria, 86. Aigle de Proniélhée, 369.
Acréc, 61. £U)QD, 101, «83. Ainiocliarè», gS.
i5«
34* TABLE DE MOTS MYTHOLOGIQUES.
Airain de Dodonr, 48. Allégoriques (Fables), 3. Amphimare, s5o.
Airéenncs (les), i8o, 197. Atloprosallos, g5. Ampbiaome, 346, 35 a.
Aïsa, 3oo. Aima, 157, 196. Ampbion, 35, 109, 257.
Aius Loculius, 335. Almenus, 93, a57. Amphiphantes, i ,;-
Ajax, 110, 390. 391, 392. Almops, 3a , »5o. Amphipyros, i43.
Ajai le Locrien, 22a. Alrous, 44, 45. Ampbirrhoé, 245.
Alabande, 30. Aloas, Alois, Aloée, 196. Amphissus, 114.
Alalcomède, Si. Alocbus, Si. Amphithémis, n4, i3S.
Alalcouiène, 81 , 35t. Aloéenne» (les), 180, 197. Ampbilrite , rS, 245, *4t>,
Alalcouieneis, SG. Aloées, 197. *4g- 246.
Alalcomrnia, ib. Aloéus, 3a. Amphitros,
Alastor, 44, s5a, aS3. Aloïdes, 33. Amphitryon, 36, 232,
Albnna, 66. Alope, 347, 374. Amphitryontades, ~- 1.
Albani, 97. Aloties |les), 90. Ampbotérus, n4-
Alba Sîlvius, 1 1 5. Aloùs, 103. Amphrysius, a r 7,
AU ion, 78, s5o. Alpha, th. Ampycus, 358.
Albogalc.rus, 46. Alpbée, 141, 244, Auisaticius, ag4.
Alcalhoùs, 6u. Alliua, 4t. Amulius, 91, 1 15.
Alcéesea , 88. Alibée, 60, 358. Amyclœus, 1 17.
Alceste , 108, 236 , 25a. Allbèpe, s5o. Amyclas, a 1 , 36.
Alcé , a5o. Alumoa, 196. Ainvcus, li5. aiS, 129, s5u,
Alcée , aaa, »38. A 1 ; > nui 11-, 44- 254-
Alcbym'ius, ai 5. AlxioD, 93. Amyntor, 25o.
Aicida, ao. AlysiuB, 4i, 176. Amytbaon, 60.
Alridame, an. Alycmius, 3i5. Anacée, a57.
Alcide, 88, 24».' Amallhée, a5, Si, 102, 134> Anacées (les), 209.
Alcimaquc, 88. Am.irj nlbia, lit. Anaces, a 1 9, a85. 3i6 .
Alcimède, a5s. Amarynlbies, 146. Aii;i' h-- (les), 219.
Alciinédon, 36. Amarysia, 142. Auadyoniène, 157.
Alcitnènc, a5a, 270. Amarysies, 146. Anagogies (les), i5g,
Alciuios, 34- Amale, 187. Anaîtis, 1 5o.
Alcinoé, aa3. Amalbée, 346. Anarchie, 3 1 1 .
Alcinotis, a5i , 256. Amalbonlc, i56. Analhamas, a5o.
Alciope, 64, y3. Amaibus, 238. Atiatiirippc, n5.
Alcippe. g5. A mathuse, i56. Anatole, Si.
A Ici», 88. Auiazones, 339, 135. Anax, ao.
Alcithoé, 178. Amaznnius, 1 1 3. Anaxagore, 37.
Alcon, 77, 8s, 90, 3 16. Ambarbaliee (les), aoa. ' Anaxibie, 60.
Alcmene, a 1 3. Ambarvalies (le») , ib. Anaxïs, 218.
Alcméon , 1 14. Ambarvales (Champs), sn3. Anaxo, 23a.
Alcmon, aia. — (Frères), ib. Ancée, a5o, 357, a5g
Alcyonc, Co, 371. — (Hosliesj, ib. Ancbaria, 3o4-
Alcyoïiée, 3a. Ambologéra. 157. Ancharii, ib.
Aléa; 66, 86. Ambracin, 1 1 4- Ancbesmîus, ' 1.
Alébïua, afin. Ambroisie , 19. Ancbialé, 1 15.
Alpcton, 306. Ambroisies (les), 180. Auchise, i5i.
Alcclor, 37, 60. Ambrosie, 54* Ancbistée, 357.
Aiectryon, 7a. Ambulii, aig. Anciles, 96.
Alèennes {^), 90. Ambullius, 44> Ancilies, 97.
Aléuion, 3a. Ambiirbalies [les), 302. Ancylometès, s4-
Aies, i64- si 5. Ame, 161. Andiiirjf, 29.
— Peus, Ame des ancêtres, 18. Androclasie, ô 1 1 -
— TegeaUcus, ib. Ame&trius, a38. Androdice, g4-
Atélés, 36, a4o. Amiens, 941. Androgée, 289, 390.
Aléus, 35. Amitié [!"), 355. Androgéouies, 289.
Aleuromanlis, 1 ao. Arumon, 12. ôo, 55, 47- Andromaque, s4?.
Alexandre, 27, 222. Ammonia. 66. Andromède, aai.
Alexiare, 238. Amnisiades, 279. Andros, 114-
Alexicacus, 1 ao, a4i, f6»- Amor, 160. Androlboé, 318. ^
Alexiibéa, 173. Amour, 18, 160, 166. Auémotîs, 86 .
Algos, 3n. Ampélos, a8o. Angélt-ia, io5.
Ali» (les), ia5. Ampémius, 44- Angélie, 310.
Alilat, 135. Amphiale, 347. Angélo, 35, 61.
Aliger, 164. Amphiaraùs, m.'. 257. Angélus, 148, 230.
— Amas , 2 15. Aoipliiciyon, 5g, 8i. Angiias, i4a.
Alinbotius, a5o. Ampbiclyoni», rg5. Anicélus, a38.
AJithersuB, ib. Amphicydc, a5g. Anigrides, 2S1.
A liphertea, 86- Anjpbîdainas, 35, 25o. Animés (Dieux), 17.
Aligénès, 157. Ampbidamc, 267. Anius, ) 14.
Aliléria, 195. Ampbiétès, 175. Anna, 307.
Aliilat, 1 5o, Amphîgycis, 78. Anouymus, 5a.
Allégorique» (dieux), 17. Amphiloque, 1 14- A,ntéros, i53, lio.
TABLE DE MOTS MYTHOLOGIQUES. 343
Anléc, tSt, a5o, 270. Arcbedîre, 339. Arsinoé, 36, 1 18.
Aulbe, 25o. Arcliégént-lès, 120. Arsinoiué, 1 1 4.
Authéa, 29, 67, 157, 3o5. Ari'hégélès, ib. Art. mi-, ll5, l36, 137.
Anlhéîs, 36. Arcbelaiia, 2x3. Artémiae, 164.
Anlbès, a5o. Archeloùa, a38. Ariémisies, 146.
Anthe?phoria, 3S6. Aiclit-maquc, ib. Arlilice (V). 336.
Antbesphories, 287. Arcbésiiuolpès, i3a. Arvales (frères), 203.
Antbenléries (leaj, 180. Archia, s45. Àscagne, i5i.
Anlhius , 198. Arcbigénèthlos, 24, 19. Ascalaphe, 93, 192, 357, ao3.
Ambius, 175. Arcileuens, 120. Ascléprades, 129.
Antianire, n5, s 12. Arclo, 146. Asclépies (le»), ib.
Antiade, 238. Arctophylax, i4<>- Asclépios, 128.
Anlias, 3o5. Arclure, 1,0, 373. Ascohes (les), 180.
Anlîclée, 36. Ardf'-a, 66. Ascra, 25s.
Anlidua, s38. Ardalus, 77. Ascus, 3a.
Antigone, 64, 247. Ardalidea, i3s. Asia, 53, 86, :_t - .
Antiléon, 238. Ardt-sius , i! 4't- Asie, 20, 244.
Antiloque, Arduenue, 1 Asîès, 20.
Antimacbie, ai3. Aréa, 87, n5. Asope, 35, s5o.
Anlimaque, 322, 238. Arée, s5o. Asopidès, 238.
Antïnoé, so. Arèiens (J«iux), 97. Aspbalion. 263.
Anlion, lit, Aréius, 93. Asplédon, 261.
Aniiope, 35, 238, s5i, s5a- Aréopage, 91. Asporene, 39.
Antiochux, aaa, 238, 240. Ares, ib. Assabinus, 3o.
Antiphate, 60. Areslbaoa, 127, Assaracus, 26.
Antoni.mi, 97. Aresior. 35. Asaesia, 86.
Anubis, 5, 173. Arélée, a5 1. Aalaque, a5 1.
AnytUa, ao. Aréthuse , 55, 141, 192, u'^ , Aalarlé, i36, i5o.
Aniur, i49. Astérie, ao, 1 15.
Anrbesmitis, 41- Arélhyrée, 173. Aslérïon, 61 . 257.
Aon. a5o. Arélu», a5a. Aslérius, 3o, 32, 267, 290.
Aones, 170. Aréua, g5, 357. Aslérope, 35.
Aonius Deus, 175, a4i- Argale, a 1, 36. Astéropie, 25s,
Apalor, 35. Argée, 35, Ci, 154, *23- Astiocbé, 26, 93, 339.
Apaturia, 157. Argées (les), 74, Aairée, 20, 22, 52, 101, io3;
Apertus, 118. Argèla, 23g. Astres, 20, 3 1.
Apesantias, j 1 . Argès, 36, 76* Astréus, 20, io3, 290 ■
Apbarée, 36, »5l. Argeslès, 373. Aatrius, i85.
Aphésiftia (Jeux), 219. Argia, 142. Astroarcbé, i5o.
Apbétor, 118. Argicerauuos, 44- Asiyagée, 1 15.
Apliidan, 35, 82. Argie, 60. Astydainie, a5o.
Aplnodisirs (les), 159. Argienne, 66. Astynotné, 60.
Apbrodite,4.i5o.
Apblbas, :■■ Argiope, 1 15. Astypaléus, 117, a5o.
Apbytîs, lii. Argipbonle, a i5. Aslypbïle, 25a.
Apia, ao. Argo, 2 53. Astyris, 86, 142.
Api?, 6, 3o, 35, 60, i38, a46. Argonautes, a53. Asylée, 335.
Apollinaire» (Jeux), n6. Argoiis, 1 18. Alabirius, . i 1 .
Argus, 35, 37, 63, 245, a5o, Alalanle, 35, 1E4, 257, 25g.
Apollinea proies, 128. 357. Alé, 4o.
Apollon, 5, 35, 99, 107, 117. — Panoplès, i."r5. Alergatis, 27, 1E0.
Apollonie, i a 1. Argynnîs, 156. Alhainas, 60, 101, 117.
Apotluoies (len), 1 a 5. Argyre, 164. Athénée, »5, 36, 81.
Apomyus, 4s. Argyroioxos, io3. Athénées (les), 89.
Apo«tropbia, 157. Ariane, 117, 39a. Alhos, 3a, 25i.
Apseude, 246. Arïcie, i45. Athyr, 148.
Aptale, a 13. Arîcina, 14a- Atlantes, 4, 54.
Ap1ère, 4o. Ariruane, 5. At!antiade:>, il5.
Aquarius, 10a. Arion, ig3. Allantides, 54.
Aquîlices, 46. Arislér, 114, i35, ao5. Allait, 4, £3, 221, 119.
Aquilon, 27a, 274. AriMobula, 1 43. Atrée, 240, 252, 3l5, 3*6.
Aquosua, 140. Arislodèmc, 21a. Alrides, 3i6.
Arabus, 114. Arislomaque, 60, a4°- Atroiuus, a38.
Araignée, 84. Armata , 1 56. Alropos, 3oo.
Arane, Arène, 36. Armène, 357. Atymnius, 36.
Arbiiiï, 4>- Armifera, 88. Atys, 20, 26, ti5, s39.
Arcadiques (les), iSo. Armipolens, ib. Auchinéui, 190
Arcadius Deus, 189. Arna, 3o5. Augé, 61,
Arcas, 35, 140. Arné. 60, 25 1. Augée, 239.
Arcé, 3S, 11S. Arogog, 5i. Augias, 102, n5, 328, 337-
Arc-en-ciel , 65. Arpiatres, )5o. AugUHlua, >4>
Arcéfilas, 36. Arréphoriea, 90. Aulis, 81, 87, 25a.
Arcviius, ci1. Arrétopbories, ib. Aulouiadus, 279.
344 TABLE DE MOTS MYTHOLOGIQUES.
Aulonius, 139. Automne, 53. A^erne (lac), 394.
Aurse, 335. Auiouoé, 346, 35' Ave/runcus ou Aruncus, 335.
Aurige, 84. Autopsie, 139. Axieros, 77.
Aurigène, aa3. Auxelès, 44, 190. Axiocersa, ib.
Aurore, ao, io3. Auxithalès, 196, Axiocersus, ib.
Ausod, 345. Auxo, 167. Axiopcenas, 87.
Auster, 27a; Aviniin, a3S. Ailles, 175*
Aulochua, n A»enline, 14a. Azan, 35.
Aulolycua, 36, i4o, M»i 2^7, Aïeulinus, n5. Azesid, a86. ,
a5o, 357. Atesta, 70. Azizus, 91.
Aulomatie, 335. ÀTistupor, 184. Asore, 357.
B.
Baal, 14, 99. Beolia Numina, is3. Brangas, 309.
99- Beotius, 175. Brauronie, 143, 146, 180.
— TU, i36. Beotu», a5i. Brémie, 171.
Babactès, 176. Bérénice, i5g. Brenous, 1S8.
Babylone, a5o. Bergion, a5o. Brenlus, a38.
Bacchanales, 181. Bëroé, i53, 171. s45, a47- Bretlus, 339.
Bacchantes, 183. Bérécynthie, aC, 39. Briiirée, 30, Si , 76,
Bacchanl», ib. Béni lu, 4. Brigjon, i5o.
fiaccbia, 173. Besoin (le), 57. Brimo, 148, 386.
Bacchipœan, 174- Brsychîdes, 3o8. Brisa, 171.
Bacchus, 18, 170. Bélyle, 4. Brisasiu, 175.
BtBljle, sa. Bianor, 1 15- Britannus, a3g.
Bagoiis, 41. Bias, 60, sfio. Brilomarte, 36.
Balanee {la}, loi. Biblia, i56. Briton, 10:
Balanos, 380. Biceps, a5. Brizo, 3io.
Balétie, a3g. Biche, is8. f Bronié, 17t.
Barbata, j56. Bicorniger, 176. Bromia, 55.
Barbatus, 175. Biconiis, ib. Bromius, 175.
Barga, a38. BiCorniis, a3, 176. Broniaeus, 14.
Bargalus, ib. Bifrons, a3. Brontès, 76.
Bar», 14. Biiuattr, 171, 176. Brothée, 77.
Basiles, a5. Biodore, 196. Brûlant (le), 101.
Basileus, a6a. Biston. 93. Bruniaies (les}, 181.
Basilis, Basilissa, 167. Bîstonides, i33, Brumus, 17$.
Bassareus, 17&. Bidullor. 95, Brjcbia, 157.
Bassarides, i83. Bithynift, a5q. Bubas.ès, 11.
Bassaris, 175. BitbjDus, 36. Buhone, 3o5.
Basses, 1 1 7. Biton, 69. Bucenlaures, 114.
Batbyllus, 366. Blanches (îles), *ç3. Bucolion, 339.
Battus, s 10. Blandiluquu», ai5. Bucolus, ib.
Baubo, 191. Boarruia, 87. Bucornis, 176.
Banris, 38. Botdroniius, 118. Budée, 86.
Baulus, a4t. Boeua, s 38. Bugeuès, 176.
Bdella, 338. Bonis, Bulsea, 88.
Beel, 14,99. Bolée, ib. Bulaeua, 44-
Bel, 14, 99, 394. Booioloque, 31. Bunus, aïs»
Bélier (le), 101. Bona, 3o5. Bupbagus, 53, 141.
Belisaraa, 86, i36, i5o. Bod Génie, 49* Bupbone, 46-
Bellator, 96, lao. Bonne Déesse, a6, 39, 186. Buphonus, ib.
Belléropbon, 269. Bon Succès, a65. Bura, 36.
Bellérus, ib. Bonus Evenlus, ao5. Buraïcus, 361.
Bellipotem, 95. Boopis, 67. Busiris, a3i, a49-
Bellone, 98. Boolès, i4o. Butéa, =6.
Bellonairt-s, 95. Bootus, i5l. Butés, 8a, 167, 357.
Belpbégor, 99. Borée, 188, a6a, a63. Butua, Buto, 1 1.
Belus, 14, 5o, 35^ 91, a49- Boréasmes, 374- fty)ilia, i56.
Bendidies, 146. Boréésines, ib. Bjzai, a5i.
Rendit, 14 »■ Bouvier, 140, 303. Bjxène, ib.
Benetolus, 1 30. Brancbides, itS, ia3.
Benlbésicyme, a5i. Bianchus, n4, ï»3-
■ ^ C. *
Oberia, 195. Cabiria , 1 95. Caca , ib.
Cabire , a66. Cahirides , 77, Cacafis . ib.
Cahira, 77. Cabiries , ib. Caco-JDtemoD , f.
1
TABLE DE MOTS MYTHOLOGIQUES. 345
Cacus, 77 , >33. Capys, 26, n5. Cérame , 173.
Cadoiilles , 3i5. Car, ao. Céramicies , 58 , 79 , 90.
Cadmus, 179 , 249 , a5j, Careeus , 44- Cérastes , 7G , l54.
Caduceatores , ail. Caranus, 240. Ceraunius , 44-
Caducée , 311. Carda , 24. Cerraphub , 60 , 102 , a5o.
Caducifer , siG. Cardinea, ib. Cerbère , a3o . 269 , 3l 1.
Cœca , 3o5. Carius , 4 1 , 3G . Cercestis , 3l8.
Crccias , 373. Carmélite ,312. Cercyou , 78 , 3a3.
Credea, 3n. Carmon , 173. Cercyre, a 5 1.
Cœculus, 77. , Carna , 24. Cerdeniporu», 216.
Csecus , g5.| Carné , ib. Cerdous, 11g , 216.
Cscaia , 88. Carnéa , ib. Céréales , 20a.
CaïCUH ,310. Carnéen , 119. Cérèa, 18 . igi.
Calais , 357 , 373 , 274- Carntens (vers) , ia5. ("crnèa, a8.
Calaniées, ig7. Carnées (les), ib, Ceruleiisi'raler,26a.
Calaoïdies , 14-. Carnus, 36. Cerus, 335.
Calathus, 35, 286. Carpo , 53. Ceryces, 21a.
Calcbaa , 1 15. Carpopbore , 196, 2S6. Ceryx , ib.
Calendam , 66. Carya , 280. Ccstus, i54-
Caléno, 3l8. Carrousrl , 125. Cctès , 265.
Calenus, i. Caryatides , lia. Célo, i5 , a47 1 a5i-
Cajigo , 16. Caryes , i47- Ceua , ao.
Oalislo ,55,1 4». Casmilns, 77 , 3i5 Céyx, 235 , 240 , 271.
Callianasse , a46. Casque , 3t. Chteron, 1 1 5 .
Callianiro , a46. Casque do PluIon, 28a. Chagrin , 5og.
Calliare , 233. Cassandre , 37 , 114- Chalcedon., 3 19.
Callicopis . 1 S 1. Cassiopée ,36,22 1. Chalcéea, go.
Callédie,3iS. Cas»ipbnne , 102. Cbalcidicea, 86.
Callicé, 3 18. Casaïua , 4> ■ Cbaleiœcus , 90.
Calliope, 139, îào. Caatalidea, i3s. Cbalciœcoa , 87.
Callipbaé , 381. Castor , 18 , ai, 36 , loi , Chalcioeos, 86.
Callirhoc , 20, 93, 245, 370. 217, 257, 259. Chalciope , 102 , a3g.
Calliste, i43, Calabalés, 43. Chalripus, 78.
Callistées(les) , 70 , 159. Catagngiea , 1 5g. Chalcis, 161.
Calme , 5 1. Cataon ,117. Cbaldèna , 37.
Caloïdiea, l47- Calharsius, 44- Chaliniste , 87.
Calomnie fia), 335. Cnlinensis , ig5. Cbalybes, g3.
Calpc, 234. C'atis, 35u. Chalybs,,^,
Calpetuti , 11S. Catrée , 290. Champs Elysées, ig3.
Calvu , 157. Calulania , 87. Chamyne, ig5.
Calycé , 36 , 60. Caurus , 375. Chaos, 16.
Calydon , g3. Cavale» de Dioniède , 373. Charisius, 44 , l63.
Calydnniua , 175. Cébrion , 32. Chariclo , 115-
Calypso , 345 , 347. Cccropla , 88. Cbaridulès , 316.
Cauiènea , i3i. Cécropîe ,81. Chariot, ;io,
Camilus , 77, ai5. Cecrops I , ib. Charislies, 5a.
Camire , 35g. Cecrops II , 82. Charités, 168.
Campe , 20 , 3i. Cédaliun , 76. Charmé , 56.
Campus acelcratus, 70. Cedréatia , l43. Charmis , ib.
Camulc , 95. Cépluse , 260. Charmon, 44-
Catiace , 60. Olée , 193 , 1 98. Cbaron , i4 . 1$, t - - 397.
Caiiacé , 271. Celenea , ag. Charybde, 367.
Canaries (île.-), 393. Céléno, 54 , 60 , n4 , *5i . Chasseur , iso.
Cancer île), io5 ,227. 374. Chasteté (In), 356.
Candareua , 66. Celeres deae , Si. Chefs (guerre des sept) , 3ai.
Candaule, 340. Céleste , i5. Chéloné , Co.
Canentc , 34. Célestes (nympbes) , 278. Chora, CG.
Canéphoras , 179. Ccluustanor , a38. Cheiimaobus ,321.
Canéphoriea , l47- Celline , a39- Chersia, 366.
Canicida , i4g- Cellus , ib. Cbésiade , lia.
Canope , lô. Cenchrée , a5i. Chelua , 3i8.
Cauthu? , 257. Cenchrius , ib. Cheraux de Diomède , îaj.
Canus , i4> Cenée , 257 , a5g. Chèvre, 3i.
Capanéc , 57 , 60. Centaures, ni , 2ai, Chevelure de Bérénice , i5g.
Caphaurus , i38. Cenlaurus , n4> Cbia , i4a>
Capïlolin , il. Centicepu bellua , 3n. Chiennes du Styx , 40.
CapHolÏM (jeux) , 47. Ctniimanu*, 33. Chiruère , aCg.
Capricorne, 101 , 190. Cenlumgeinini, ib. Cbîo, a45>
Capripède» , 186. 190. Céphak- , 60 , 104 , 212. Cbioné, 116 , i4°i 1 34 t
Capriua, 170. Cépbalion , 1 14- 373.
Caproltne , 66. Céphée ,36 , 231 , 257 , 3S9. Chiron , 36 , 102 . 1 14 > H7i
Capta , 87. Céphise (déesses du) , 167. 3a5 , a47-
346 TABLE DE MOTS MYTHOLOGIQUES.
Chitooia , li». Cléobule , 35 , 116, ai5 , Consenties , ib.
ChiuR, 1>5. «73. Consiva , 29.
Cbloé , îjt. Cléodée, s4o- Constellations, 101.
Cbloïennes, 197. Cléodice, 3S0. Consternation (la), 98.
Cbloris , 109 , to6 , aÔi, 16$, Chodore, a53 , 3»8. Consuales, s63.
973. Cléugène, iS5, 371. Cousu* , 26 i.
Choèw, 181. CKolftt, 339. Contemplateurs, 201.
Choisis (dieux) , 18. Cléone , sS|. Convector, 2,04.
Chou , 10. Cléopâlre , aG, 56, 360 , Copiée, 195.
Choréas , 167. «73 , 3i8. Corbeau , n3.
Chroniia , 60 , i3S. Cléopotupc , i5a- Corcyre, 193.^
Chrouiîs , »3g. Cléotère , 35. Coni, 286.
Cbromius, aba. Cléso, s5o. Corées, 187. .
Cbronos , 4 , s4 , 3o. Cléion , ib* Corèsia , 87.
Chrysaor, 911, j66, 168 , Cléta, 166. Corie , 36, 80.
1C9. Clio , ijg , ï3o , 519. Corinthie , i56.
Chrysaorus , 4t- Clilc ; 3i8. (^orinihus , 37, aôi.
Cbry>fcgis , 88. Cfilii* , 36, 3i8. Coriphe, 36, a43.
Chryiéi» , 1 15. Clodones , i83. Corne d'abondance, 3i.
Cbryseocyclos , io3. Clolbo , 5oo. Corneille, 11 3.
Cbryïés, ii5 , afil , s38. Cluacine , 157. Corniger, 177.
Cbrysippe , 3i8. Clumus , 33. Coronis , 54 * 1 13 , u5,
Chrysippus, ib. Clusivius, ib. 171.
Chrvsobelemnos, 119. Clyoïèoe, 35 , 53 , 178, ai3, Coronus , 1 15, 257, 270
Chrysocomos, iso. l45, a46> s5o , i5i, 357. Corlinipotens, 119.
Cbrysogéiiie , 361. Clyndux, a5o. Corus , 272, 373.
Cbrysogune , aa3. Clyta , 171. Corybanies , 37.
Chr\*ouiaIlon , a 5 3. Clylennie^tre, 217 , 3i6. Cory bantiques , 28.
Cbrjsorte , 11?. Clylbippe , s3g: Corycides , i3j, 281.
Cbrysolhémis, il5, 173, 3iG, Clylie , 1 13 , 345. Corycie , 1 15.
319. Clytius , 5a , 16%, 371. Corycies , 181.
Chlbonia , a5. Clvlodora , sfii. Corydon , 3a.
Chlbonie, 8a, îgfi , 5iS. Clytotecbnès, 78. Corymbifer , 177.
Chlbonies ,197- Cneph , 4- Corynète , 78, 3a3.
Chlhonius, s5i. CtiupbÏH , ib. Coryphïeus , 4i-
Cblhonopbile , 178, ai3. Coanlhe , s44. Corypbagèle, 88..
Chylouies , i47- Coralus , 390, Coryphée, 142.
Chylri , 181 . 217. Cocyle , 39S. Corylhaïx , 95.
Cil 1 11 5. Cotfylii TÏ''go, 5o6. C'irythalïenne, i45.
Cidaria , 196. Cocjlies , 387. Corylhée, 196.
Ciel , 4 , 30. CodVus . 8i. Colbonée, 398.
Çifiz, 1 .M- CcelÎMpex , 119. Cottus, ao, 3i.
Cîlleus, 117. CcbIus, 1 8, 20. Cotys , 30, 287.
Ciuimeris, 19. Cœinius, 10. Cotlylies , ib.
Circè , a5 , 10 s , l47i Cornée , 41- CoUytto , ib.
Circéis , 34S. Colaxès, 36. Crainte (ia), 98.
Cirrhœus , 117. Colère (la), 94- Cranibis, 275.
Cissée 1 38 , 3i8. Coli=.de , 157. Cranatis, 8j.
Cisscis , 55 , 171- Collini, 97. Cranéa , 87.
Cissolouies [[es), 62. Colocasia, 87. Cranto , 347.
l'issus, 175. Colocnuiïs , 333. Cranus, s4.
Cislophores , aoi. Colonne guerrière , 98. Cralée, 290.
Ciiut , 1 73. Colophciue, 3a. Cratbée , 139.
Citadins (tares; , 333. Colot-se de lîhodes, 100. Crédulité (la), 355.
Cithériades, i3a. Comajus, 1 19. Créïus, 20.
Cilhéridei , ii>. Comètes, 369. Crénées, 378.
Cithéronia, 66. Comélo, 32a, s5a. Crénis , 247.
Cithéronides , 181. (iouiuiinus , 95. Créon , aa5 , 3so.
Ciu*, aôy. Cornuiolies, iJji. Crèontiadès , a58.
Clara dca , 65. ComuauBÎï , g5. Crès, 37,
Clarien , 117. Compilais, 533. Crespbonte , 240.
Clarius . ib. Compilées, 35a. Crète , 55.
Claudia , 74. Complainte, 16. Crélé , 60.
Clausius , a5. Cornus , 556. Crétée , 290.
Claqaus , ib. Concorde, 5a. Créthée, a3i , ï5a.
Clatiger , a4 , 164, 343. Conditor, ao4- Crélbi'is , ib.
ClaTtgera proies Vulcauis . Conducteur Je), 84. % Crétides , 381 .
3a3. CondyléalÎB, 14*. Créuse, 27, 36, 60.
Cléïa, 55. Conjugale, 3o5. CriaM , 20 , 35 , 246.
Cléïit , 171 , 347. Conjugalis, Crinacus , 37.
Clémence (la), 336. Connus (dieux), i3. Criophore , ai5.
Cléobi», 69. Consentes , ib. C^isie , 345.
TABLE DE MOTS MYTHOLOGIQUES. 347
Crissus , 370. Custoa r >4 1 -M- Cymopolie , a5i.
Crisus , 35s. CttMM Albenartina , 119. Cynioihoé , 346.
C.ritohulé , q5. CuMos aviuiu alque ferarum, Cynchrée, a5o.
Critoniédia , Ô19- ]84. Cyneiheus , 43.
Crius , 35 1. Cyane , 193. Cyuire , i5i.
Croccopeplos , io5. Cyanée, 371. Cynocéphale, 11, 14.
Crocus, 103. Cyanippe, 60. Cynortas , ai, 36.
Ooes&a , 35 1. Cybébé , 36. Cynosargès , a4i.
Crotnus, ib. Cybèle , 18, ao, a6. Cynosure , 3l , 140.
Cronius , 36. Cychrée , 38, 291. Cynosurius , ai5.
Crotieus, 3ds. Cyclades, 381. Cynlbia , 14a.
Crotopus , 55. (lyctopes , 76. Cypariase , 36 , n3.
Crolus, 189. Cyclnps , 3 1. CyparifBÏa , 86.
Ctéatus , 1 1 5. Cycnui , g3 , io5 , 1 95 , a5 1. Cypra, 67.
Ctésippe, a?;). Cydippe, 69, 247. Cyprès, n3.
Ctésius, 44 • " Cyliudrus , a5o. Cyprigena, r56.
Ctiniène , 56 , 60. Cylla, s6. Cypris, j56, 190.
Cuculus , 4?- Cyllabarc , 60. Cyra , 196.
Cutuane (ta), is4- Cyllénis Harpé , siô. Cyrène , g3 , 114, "5.
Cumuuus , 117. CjHéniui , ib. Cvthéiée, i56.
Cuméenne (la) , 134. Cyllénus, a8 , 35 , 308. Cythéréus , i64-
Cupido , 160. Oyllopode, 78. Cylheronius, 41-
Cupidon , 78 , i55 , 160. Cymaduse , s45. Cylbus , 36.
Cura, 556. Cymutoleghé , a46. Cy lorus , a5o.
Curéles , 38, 360. Cymo , ib. Cyzicus . a54-
Curis , 66. Cyniodocée , ib.
D.
Dactyles idéens, 37. Déidamie Dépulsor, .
Dadoucbe , soi. Déiloque , Dereélis, i5.
Daemogorgon , 16. Déiinaqne , s5a< Dercélo, i5, i5o.
Doela , 386. I -. 97. Dercyne , i5o.
Dagon, if, i5. Déion, 60, a5s. Dero , a47-
Daiphrot), 3j8. Déione, u5. Despoïna, 1 56, 196, a86.
Daléno, 319. Déionée, 60. Destin, 17.
Damteiis, a6s. Déiopée, 66, 347- Deucalion, s3 , 37, 58, 164,
Damasius, ses. Déiphile, 60. 33g,forai»,
357, 390.
Damastor . 3s. Déipbobe , 37, 93, i>4. Deu» a83.
Damnanieneus, ioj. Dejaiiire, 60, a54, 347- — nïger, ib.
Damuaneus, a8. D'-lîades , t s3. — tartareui , ib.
Damno, 349* Déliaque (galère), 3a5. Deverra, 191, ao5.
Dauione, 3ig. Délias, 3x6. Deterrona, ao4-
I)araysa, 3i. Déliabtf», tb. Dexamène . i46.
Dan, 4'- Dt liet, ia6, 5ao. Di'xicréontique , 157.
Dnnacé , 397. Délius, 1 17. Dia , 6o, 63.
Danaé , 36, 230. Délos, 131. Diarory^lès, 3l8.
Danaïdes, 317. Delpbîdia , 019. Diaclorus , ai6.
DanaïB, 3i8. Delpbinia , i4*. Diagorile, 3iS.
Danaiis, 5i5. Dclphinicn , ia6. Dialies , 46.
Daneius héros, 333. Delphinius, 117. Diamastigose , i4y.
Dapalîs, 43. Drlpbique (la), ia4- Diane, 18, 35, 99, l3«, |37-
Daphné, 110, 11.", 114. Delpbus, 114. Diasies , 46.
Daphnépbores, ia6. Drlphusius, 117. Dicieus, s5i.
Daphnéphorie^, U>. Déluge de Deucalion , 9- Dicé , 5i.
Daphnéphorique , ib. — d'Ogygès, s5s. Diclœus , 4l-
Daphnélès, 119. Démêler, 191, 195. Diclé.Si.
Dapbnéus, ib. Démélries, 198. Dicléennes, 388.
Daphnts, tu. Demi-dieux , 17. Dictynna , 1 49.
Daphnogéthés, 119. Démodulait, 3iH. Diclyiiuies , 147-
Dardanus, a6, 36. Démnn (le) , 336. Divlys, 60, sao, 349.
Dascylus, a5i. Déitionasse , 1 14* Di.dyma , 1
Daulï*, 46. Déraoniee, 36, 60, g3, a5o Didymxus, a3, îao.
Décalépbore, 119. Démophilc , 1 a4. Didyinées , 136.
Décima , 3oo. Démophoon , 6s. Die»piter, 44.
Dédale, 81, 389, Deu , 4i- Dieu silencieux, 399.
Dendrophorei , 191. Dieux du ciel , 18.
Dendrophorics , 38 , 181 , — de la mer , ib.
191. — de L'eufer , ib.
— vei Denier de Charon, 397. Digonos , 177.
DefeMor, a4a. Déo , 198. Dii majores gentium , 18.
Deîcoon, a38. DéoïB, a86. —1, a.
348 TABLE DE HOTS MYTHOLOGIQUES.
Diipolifs, 40- Dires, 4o, 309. Douleur , 3 1 1-
DijoTis , 44- Dîrphya, 66. Douleurs, 16.
Dimairr. 177. Dis, 41* 383. Draco , 108.
Dimorphes , 177. Discincta, i45. Draconlollès , 119.
Dindyaiène , 36. Discorde , 16, 4o. Dragon des Hespérides, 266.
pinon , 266. Difhyrambogenés , 177. — de la Colcbide , 2G9.
Dm , 196. Dillivrainbus , ib. Drepanum . 193.
Diwlés , 36. Dm , 18. Dryades, 179.
Diotuéde , 60 , 71 , gs , g3 , Divus salutaris, a83, Dryaa, g3, 178 , 187, 3iS.
11g , 10,
361.55, 56, «45, »47- Dodone , 56, 47- Drymnius, 4 2, 1 1 g ■
Dionc, Dodonéen , 4i. Drymo , 347.
Dîonysiades , "183. Dodnnidea , 171. Dryope , 187, ai3.
Dionysiaques , 179. Dodoous , 36. Dryopes , 335.
Diony&îcs , ib. Dolîus , si6. Dryops , 1 15 .
Dionyaiodote , 1 19. Dolops , 35, 213. Duetlona , 9S.
Dionyiius, 99, 174, «84. Dotuatitèn, 363. Duumvirs , 12Ô.-
Diopliore , ao. Domestiques (dieux) , 18. Dymon , 33ô .
Diorès , 371. Domicius, 166. Dyna , 339.
Diosboes, 46. Domïduca, 67, 166. Dyuamènc . 246-
Pioscurt-s, 119, 3i6. Dorides, 246, 279, 280. Djnasle , 33g.
Dioscuries , sio. Dorions , 60. Dynastès, a3g.
Dioxippe , 10s , 3i8. Dorion, 3i8. Dysès, 5ï.
Dipblbéra , ôg. Doris, 18, 345, 346. Dysoomie , 3n.
Piphvès , 81 , 177. Dorus , €0 , a5 1.
Dircé , i5, 103, 171, s5i. Doto , s46.
Eani , 97. Elagabale, i5. Euée, 71, 124, l5o, 107, 174.
Eanus , i3. Elaïs , 1 14- Enéis , 107.
Eaque , 18, 36, 388, 390. Elapliébolîe , j44- Eoeaius, 41.
Ebasus, 35. Elaphebolies , 1 47- Enfant, 43, 66.
Ebon , 176. Elara , 3i4- Enfers , 282 , 292.
Ecastor , 219. Elalus , 35 , Engaslrimantes , ia3.
Erbasius, 1 19. Eleclor , io3. Engastrimythes, ib.
Echéchire , 337. Electre , £4 , 7s , s45 , 3i6 , Enbodia , i4g.
Echéphron , a53. 3 18. Enbodius, 2] 5.
Ecliidna , 269. Elerlrron , 333. Enholnios, 119.
Ecbinades, s8i. Eleciryone , 103. Ennea , ig5.
Erbion ,3s, 21a , sfio , 357 , Etienne, 41 , Ennosicbthon , sGs.
259. Eléléen , io3. Enno<ig33us , 262.
Echipbron , s5g. Eléléides , i83. Enopion , 173.
Ecbmagnras , ib. Eleleu, îjb. Enorebus, 175.
Echo, 188 , 189, EMeus, ib. Entelidès , 23g.
Edonides , ISS. Eleusine , 193. Ento , 266.
Edonius , 175. Eleusinies ,199, 200, Entoria , 25.
Eétès, 102 , 248, s53. Eleusis 198 , 212. Enudus , »6o.
Effroi ,98. Eleunui , 195. Envie , 18.
Ega , 3i. Eleusinus , a53. Enyalius, 95.
Egea, i56. Eleulber, n5. Enyo, 98 , 266.
Egée , 60 , 82 , 138 , a5o, Eleulbère, 43> Eole , 18 , 36 , 60 . 371.
3*1. Eleuiberia , 337. Eolie» , 60.
Egérie, 143. Eleulliéries , 46 , i65. Eoliens , ib.
Egeus ,261. Eleuthérius , iy4- Eolus, 25i.
Egialée, 60 , 102, 245, 323. Eticius, 43. Eone, 288.
Egide , so, 83. Elion , 4- Eos ao , ko5.
Egieus, 3i8. Elios, io3. Eoùs, 101.
Egine, 36, 361. Elis, 3Ô1. Epacrius , 43.
Egiocbus ,43. Elius , io3. Epacleeus , 26s.
Egipans , 1S6. Ellops , 37. Epachlhes , 198.
Egisthe , 5i6. Elyniseus , 4 1 ■ Epacliua ,117, 316.
Eglé , 55 , 102 , 166 , 279. Eiiulbion, 100. Epaphus, 16, 55, 36, 63, io5,
Egléis, 36. Embrasé (V) , 101. afii.
Egoceros , 1 90. Emilie , 74. Epée d'Orion , 140.
Egopliage , 66. Empolée , 216. Epéus
Ephèsc, [temple
i58 , 370.
d'J ,45. s
Egophore , ib. Emulation , 16 , 33.
Egriope , 322. Enagonius , 216. Ephésie*, 147.
Egyptien , 4a. Enccladc , 20, 3s , 3l8. Epbeslies , 79.
Egypiue* 35 , 35a, 317, 3i8, Endaithyia , 87. Ephialte, 5s, 261.
Eilapinaste , 43. Endéis , 25o. Ephianire , n4.
Eimarinéné, 17,300. Endyiniun , 36 , 1j S. Epboéùs , s5o.
Eion« , 346. Eneaa, 167. Epbores , ioj.
TABLE DE MOTS MYTHOLOGIQUES. 349
Epbydriadcs , 278. Erîpe , i5i. Eunïce , a4ô.
Eripbie Euuomie , 5i. .
Epbyre , 347,, 119.
Epibalrrius 3i3.■ Eriphile,, 55. 60. ■ ifr Ëupalémus , 289.
Epibome , 101. Erisicbthon , 197. - Eupbème , a5i , s57<
Epïcasle , 60 , 3 3g , i5o. Eriibïe^ 55. ^ lïuphémé f 129.
Epîrceniu» , 44- Erope , g3 , 3.i6. Ettpltpa , 157.
Epiciénç , 158. Eropus , 93. Eupbrosiu'e , iCù.
Epidaur'u-s , 39. 1 # * Eros, 1 Go. Eupoléine , 212.
EpidauriuTi, 201.*.*-,. *- - Erosanlliies, l65. Eupompe, 24$.
Epidaui'îus, 129. Erosirale, 146* "Eurato , ihg
Epidaurns, 35. Erotidïe» ; iG5. Europe , 56 , 101 , 244 , 2 15.
Epidaiis, 36s. f- 1 Etoiles, ib. a4g . 319.
Epidémies, 70 ', 1^6. Erjaoe, i_S6. Eurolas , 21.
Epig'"-e, 8, 27. Erymanlbus, il5. Eurus , 272.
Epigone* ^ôao , 3ai. ' Erylbra» , a5g. Euryah?,
Ëmybic , 25.716 , ,239.
266. ■'■
Eptlenie», 17&. . Jjjryrtirée , 1Q4-.
Epioiède , 18. Eryihi't-pime , 1 24 Eurycœpés , 209.
Epiuiélélèt , 201. * t Eryikréus , a5o. Ëuiycrale , 237.
F^inW-lies , 380, Erjx, 153, s33. Euryriamas , 257 , 3i6.
Epiuiélius, ti&t * Esculape-, i8.',io8, 114,127, .-Eurydice, 247 ,3»8.
ai, 36, r35 , i->3 ,
Epiuiéthée . 53. S57. EuryIoqu«! , 3i8.
Epione , 128. Eaculapiefi, 129.
Epiphanè» , 44- Eson , 60 , a3i , *6a. Eurymedas , 3C.
Epiphron ,16. Espérance (V), 3Î7. Eurymédon, Î2 , 77, 187,
Epipontia, 15?. *E»tiéès, 7&.r 330. 388.
Epipyrgido, 88. £ EtJ , a5. Ëurynome, 108, it6 , *H ,
Epiccires , 198 , »86. tf ^ Eté Eliiblra d'Augias^ 225.
, 5a. Euryopc , 44-
EpiMatérba, 44. * Etéocle , 60 , 167 , 3oC, 307 Euryops , 239.
EpiiUiuR ,'ibjt 3So ,32i. Eurypide , n.5. :ï.
Epistrophia , 167. EtAteléu, 167. Eurypyle , a3g , aSu
Epitlij tiibïe , i58. Elérie , 202. Euryslhùe, 22a, 236.
Eporlins , 35. Etèiniié ,17. Ëui-ystliénide», 340.
Epopée , 55 , s5i. Elésîfns , S74. Euryle , 3a , 60 , n5 , ju
Epoples, 201. Elésippè , 239. a37, 357.
Epsilon , a5. Elhalidea
Equestre . 87 , 95 , *48 , afii . Eihér ,'sia. * , Eurytèle , a-lg-
' 262 , 5o6. ,16. • - Eurylhée, ai3.
Equirics, 97. Elbeitua , 44- ' Euriition , 229 , 2 47, iSj|.
Equirhie , 93. Elfaiopi , 77. EiisîriiA , 25i.
Equité, 5). Etbliax, 36, Euterpe. 119, i5i 35g.
Era^e , 340. «4, Elbra, 64, 218 , in. EuibéniB, 36.
Erawppe, 239. if" Ethrius , 44.• Eutréfilés, 117.
Eraté , 3i8. ' Etna, 36. Eru", uie,36,176. .
Erato , 55 , 129 , i5ï , 23g ElntPiis , 4i , 78. Evadné, 60 , 9$.
- 246. Etoiles , 18. Evagore, a46 , s6i.
Eralus , sSg. EtoluB, 78, i38. Evan, 175.
Erèbe, 16 , 293,396. Etibéc, 61 , ai3. Evandrc , 18^
Ereeblbée I , 81 , 262 , 11. ^Eubolèd , a3g , 257- Evanèmus, 4>>.
— H -fi , 191. Eubulée , 835. Erannès , 93* '
Erccblbéide , Sss. Ei'obé» 3Ô7- Evantès, 176.
Errsicblhah , a5i. Eurbénor , 3 18. Evarné , 246.
Ergane, 89. Euclée, i44. Erénus , 36 , 9.1 , 244.
Ergaslie». s43. Euerat^ , 246. ♦ Etérès , >39.
Ei^alies, ib. Eudémoniè, 3Ô7- Eîhje , 173 , i83.
Ergée, a5i. Eudora , 54 Evippe, u5, 3l8.
„,£rgiiius, 48, ss5, a5o, 257. Eudore , 246 , 346. Eviterne, 17.
Erichtbonius , a6 , 36>, 78, Eudorùs , 213. Etius , 175.
84, 263. Euhïui , 176. Erodias , 2i5.
Ericlyinène , 263. Eulhiiène , 346. Evoé , 176.
Eridan , - io5. * Euniédon , 267- Evonyme , 20.
Ërigdupoe - 44- Eumèue , 189. Esopolis, 157.
Erigonc , io2 , 171 , 319. Euménides , 4» , 507, 506. Expialor , 44-
Erinnys , i<jG , 3o6. Euttiénïdït» , 3o8. Extuperaiitiasinius
Ex Toto , ai6. ■•/ , 44
Erinys, 96. Eumide , 239.
Eriopi , tt1. EutDolpe, i36, a47i 35i, 273
Kfiopis, j6a. Eiiruolus , 3i6.
F.
Fabsrî* , 14. Fabiui, 339. Falciger , ib.
Fabariep , ib. Faim , 303. Familiers (Lares) , 333.
Fabien», 389. Falcifer, «4. Fas, Si.
16
55o TABLE DE MOTS MYTHOLOGIQUES.
Fasceiis, i4-î- . Ferentine. 337. Force, 33, 35, 5i
yà- fit mu , 1*6. Férélrieu, 43. Fordicales, 20.
Fatidicui deui , 131». Feronia , 307. Foreusia , 4a.
Fatidique, ]8C. . Férule, 56. Foroiido . 98.
Fatigue , Soi. Feu , 1 3 , 70. ' Fortuidolosns , 102.
Faïua.iV Ficua ad Mercurium , 216. Fors, 3o5.
Faluel» , ib. Fides «u la Foi, 337. . Fortune , 16 , 49 , 3os , Soi
Faturlii, ib. Fidiua Dioa, 337. FotKor>a4i*
Fille* de mémoire , i5i. Foudre , ai.
Fatum , 17. — d'Enfer, 509. , Fraenalifl, 87.
Fatuu* , 186. Flamme , 46. Fnenatrix , tt-
Fauna . «9 , 186. Flamine diale , ib. Fraude, 16; 3o5 , 309.
Fauualiea , 1S7. — Quirinal , 97. Fruclesa , ao4.
Faunes, 18 , i*4 , 1 Si —Florale , 206. Frueteaia , ib.
Fautiigrntea , 167. Fiammeum , 46. Frugifera, 19C.
Faunus, 186. Kt;!mtuipotées * 78. Fuga ,
FauMitas . toi. Flèebes d'Apollon , 109. Fuite , 94 . 98-
Fauslu», ,33■).ai. Fleure d'Oubli , 399. FulgeDs, 44 , 45. *. to
FaTiu* —d'Huile , 199. Fulgur , 44'
Favonius , 17a. Floraux , 106. Fulguralor , ib.
Februa . 67. Flore , 18, 106. ' Fulminans, ib.
Fébrualen, 70, ni. Florida , 67. Fulminalor , ib.
Februaries , i85. Florifcra , 196. ' Funesta , 5o5.
Félix, s5. Fluviales, 97g. * I Fureur . 94- m
Femme , 67. Folie (!«), 337. Furies, 18 , 3o6 , 3o9-
Ft-rili* dea , Foufinales , 271).
Tpeua, ï3.
FIN DE LA TABLE.
I
HiBlioteca Ateneu narceiones
IIIIIIIIIIIIIIIUIIIIIIIIIII
1006604193