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urbaine
Dupuy Gabriel, Menerault Philippe, Besson P., Chatzis K., Laterrasse Jean, Lefevre Christian, Lozada F., Ribeill Georges,
Scherrer Franck, Veltz. Génie urbain, territoires et information. In: Les Annales de la recherche urbaine, N°44-45, 1989.
Pratiques et professions. pp. 213-223;
doi : https://doi.org/10.3406/aru.1989.1496
https://www.persee.fr/doc/aru_0180-930x_1989_num_44_1_1496
Abstract
Gabriel Dupuy and Philippe Ménerault, Urban engineering, territories and information
To synthesize research work on urban engineering leads to the articulation between territory and
society, using such techniques as the objectif of urban engineering. Administrative and technical
territoriality of the network differ, in the same way as industrial and urban territories. But urban
engineering has condensed to a hard and stable core a model of relationship between power and
territory.
Resumen
Gabriel Dupuy y Philippe Ménerault, Ingeniería urbana, territorios y formation
Según aparece al tratar de sintetizar los trabajos de investigación sobre la ingenieria urbana, el objeto
de ésta es la de asegurar la articulación entre territorio y sociedad por medio de las técnicas.
Territorialidad administrativa y territorialidad técnica de red difieren, como difieren los territorios de la
industria y de lo urbano. Pero la ingenieria urbana condensa en un núcleo firme y estable un modelo
de relación entre territorio y poder.
Zusammenfassung
Gabriel Dupuy und Philippe Ménerault, Städtische Versorgungseinrichtungen, Regionen und
Information
Eine Zusammenfassung der Untersuchungen über die städtischen Versorgungseinrichtungen läßt als
Gegenstand der Stadtversorgung die technische Verknüpfung zwischen Region und Unternehmen
erscheinen. Die geographische Verwaltungseinheit deckt sich nicht mit dem Versorgungsnetz, wie
auch Industrierevier und Stadtregion sich nicht decken. Aber die Stadtversorgung kondensiert
modellhaft eine mögliche Beziehung zwischen Region und Macht.
LE GÉNIE URBAIN
GÉNIE
F.
ET
TERRITOIRES
J.P. Laterrasse,
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214 pratiques et professions
très difficilement isolable comme processus situé dans diquement morte, le Comté métropolitain, que l'on se
le temps et dépendant d'un acteur déterminé. Le réseau raccroche pour assurer la gestion des réseaux de trans¬
technique se fait, se construit, se gère mais il est port public urbain.
rarement conçu ex nihilo et une fois pour toutes par Dans le système français, on peut avoir l'impression
un « concepteur » 8. D'où l'accent placé de plus en d'une unité territoriale à la fois pour le fonctionnement
plus sur une vision large de la gestion, incluant plusieurs (ou la fonctionnalité) des réseaux, pour leur gestion
fonctions ou niveaux correspondant à des transfor¬ et pour leur planification. Les autorités organisatrices
mations plus ou moins profondes du réseau, et articulés mettent en œuvre directement ou par délégation l'ex¬
entre eux. Enfin, certains équipements ponctuels, ploitation des réseaux, leur équilibre financier, les
conçus selon des principes architectoniques et archi¬ redéfinitions des lignes ou de dessertes. Dans les autres
tecturaux mettant en œuvre des techniques particulières pays étudiés, rien de tel. En Italie par exemple, la
(matériaux, procédés de construction nouveaux, ...), fonctionnalité des réseaux devrait se situer au niveau
relèvent de rapports de pouvoirs à l'espace urbain, de de bassins de trafic. Mais ce n'est pas là le niveau
territorialité, et peuvent participer au champ du génie territorial de gestion, ni d'ailleurs de planification. Aux
urbain. De tels équipements ne sauraient pourtant être Pays-Bas, si le fonctionnement est local, la gestion est
englobés dans la terminologie « réseaux techniques ». étroitement déterminée par le niveau central et la
planification ne dispose pas d'institution territoriale
évidente. Enfin, en Grande-Bretagne, du fait de l'abo¬
RÉSEAUX DE TRANSPORTS lition des Comtés métropolitains en 1985 et de la
EN COMMUN ET politique de déréglementation, les réseaux se sont
recomposés selon une très forte logique gestionnaire
TERRITORIALITÉ URBAINE qui semble pouvoir redéfinir les territoires d'exploitation
originaux.
Au vu de ces exemples étrangers, on comprend l'ex¬
trême particularité du cas français. On voit du même
coup qu'il n'existe pas, de façon générale, une terri¬
torialité forte induite par les réseaux de transports en
commun. A quoi tient donc cette particularité fran¬
çaise ? Pour faire bref, on peut évoquer la conjonction
de deux facteurs essentiels le financement par le
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communes, selon d'autres logiques que le simple rapport Les notions de durée, de long terme, et dans une large
Ville-Centre/banlieues. Plus généralement, on observe mesure, d'«irréversibilité » inhérentes à ce type de
dans divers pays européens que l'exploitation des réseaux sont suffisantes pour expliquer la nécessité d'un
réseaux de transport collectif, malgré les vicissitudes territoire de planification et « d'opération » cohérent.
institutionnelles, finit le plus souvent par se rattacher Enfin, les réseaux d'infrastructure lourde, quand ils se
à une territorialité urbaine simple, que l'on pourrait créent, jouent un rôle essentiel de réorganisation de
qualifier d'urbanistique. Urbanisations denses, connur- tous les réseaux de transports en commun sur un même
bations, villes-centres, là où il en existe c'est sur de territoire et peuvent, par là-même, imposer une ter¬
ritorialité d'ensemble 11 .
:
A/##
que dans de nombreux cas, au contraire des réseaux flux de circulation) 14. Enfin, et c'est peut-être l'essen¬
« lourds », ces lignes ne font pas l'objet d'une véritable tiel, malgré l'importance que l'on est accoutumé de
organisation en réseau l2. Peu ou pas planifiés en leur attribuer ici ou là, les transports en commun par
fonction d'une vision globale de la desserte d'un ter¬ autobus urbains sont à peu près partout en déclin,
ritoire ; gérés plutôt en fonction de l'équilibre des sinon absolu, du moins relatif. Les fréquentations dimi¬
différentes lignes que par la recherche d'effets de nuent en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. Seules des
réseau 13 ; exploités très généralement par lignes et non améliorations considérables de l'offre et des politiques
comme des réseaux, il serait étonnant que ces systèmes
de transports en commun puissent engendrer une véri¬
table territorialité distincte du « noyau urbain » lié à
l'occupation du sol. Leurs qualités bien connues de
souplesse, de flexibilité, la multiplicité des lignes qui
les composent, vont certainement dans le sens d'une Pilote
13.
d'autobus
14.
moyennes
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12. En
Le decontre-exemple
France,
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exemple aux cas de déréglementation et/ou de finan¬ ne peuvent constituer à terme un territoire limitatif
cements exclusifs sur capitaux privés 15 . pour l'organisation des réseaux urbains. Tout se passe
Mais, pour rester dans le cadre français, on peut avoir comme si les réseaux d'eau, d'assainissement, de trans¬
une idée des rapports de pouvoir entre communes port, de collecte et de traitement des déchets solides
« fortes » et communes « faibles » que peut mettre en se développaient, s'organisaient, se rationalisaient en
jeu la constitution des réseaux en l'absence de pouvoirs référence à des modèles technico-économiques, non
institutionnels pluri-communaux. Le principe n'est pas
neuf. Il consiste pour une commune urbaine puissante
à la fois économiquement et démographiquement à
étendre un réseau hors de son territoire, de manière
à bénéficier soit de ressources rares (ressources en eau
additionnelles, points de rejet d'effluents liquides, lieux
d'implantation pour une décharge de déchets solides etWhitt
15. domination
en
sement,
16.
contre
La
Universitaires
Triantafillou
Grande-Bretagne
Par
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Cf.J.A.,
l'indépendance
Pinson
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G.op.Oasis
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D.,
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C.,
cit.Vincennes,
pour
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Anderson,
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Grande-Bretagne,
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op.35,
K.G.,urbaines
cit.
(sous
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Maîtrise
op.
1900-1940,
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la cit.,
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direction
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réseaux
Presses
S d'eau
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que
C.et
ou une usine d'incinération), soit d'économies d'échelle
;:
Quoiqu'il en soit, il paraît peu probable que les commu¬ « réseau ». Informatique et automatique n'apportent
nautés urbaines françaises aient aujourd'hui la légimité donc par la possibilité d'une mise en réseau (celle-ci
suffisante pour s'imposer face aux tendances « trans¬ est en quelque sorte un « acquis ») mais permettent
gressées » des grands réseaux. Il y a là, en puissance, plutôt un processus « d'information » nouveau d'un
un risque sérieux d'affaiblissement de la territorialité réseau pré-existant 19.
des communautés pour ce qui est de la gestion des
réseaux. Nos recherches
matisation ou d'automatisation
montrent plutôt des
des réseaux
processusà structure
d'infor¬
organisationnelle constante. Cela ne signifie pas qu'à
terme les transformations informationnelles ne vont pas
GÉNIE URBAIN s'accompagner de nécessaires redéfinitions organisa-
ET GÉNIE tionnelles. Mais le fait est que, pour les transformations
des réseaux techniques urbains effectivement en cours
INDUSTRIEL de réalisation,
lement l'utilisation
les responsables
de réseauxnedeconçoivent
télécommunication
pas actuel¬
Les analyses effectuées sur des réseaux de plusieurs
types, relevant à l'évidence du génie urbain, ont montré ni de procédés de traitement de l'information dans une
la généralité de la recherche d'informatisation et d'au¬ optique de profonde transformation organisationnelle.
tomatisation de ces réseaux. De façon générale, on Les transformations qui impliqueraient de profondes
cherche à assurer en différents points nodaux (éven¬ réorganisations structurelles restent encore à l'état de
tuellement en un seul poste central), une convergence projetsmieux
faire 20. Pour
et/oules moins
réalisations
cher dans
présentes,
le cadre
il s'agit
de l'or-
de
rapide d'information sur le fonctionnement dudit réseau.
Les informations traitées permettent d'effectuer des
contrôles et d'adresser des commandes propres à « opti¬
miser » le fonctionnement du réseau. Cette tendance
est tout à fait générale et constitue un mouvement de présenté
17. Toutefois,
au Séminaire
le travail dedesM.chercheurs
Barthélémy,de del'appel
la Fondation
d'offresdes« Génie
villes,
fond pour l'ensemble des réseaux techniques urbains Urbain » en avril 1988, aborde le problème et formule en réponse à
(transport, fluides, énergie, communications). La même cette question
niveau communal.une hypothèse plutôt positive pour ce qui concerne le
tendance se manifeste déjà dans l'industrie sous la
18. Voir par exemple Bressand A., Distler C., Nicolaïdis K., Vers une
dénomination de génie industriel depuis une dizaine
d'années. économie de réseaux, Politique industrielle, n° 14, hiver 1989.
19. On parlera souvent de « gestion dynamique » du réseau.
220 pratiques et professions
ganisation donnée, plutôt que de faire autrement, autre — Monopole et concurrence
chose, avec d'autres partenaires. Le contexte du génie industriel est celui d'une concur¬
rence intense sur les prix, sur la qualité des produits,
FABRICATION sur les délais de livraison etc. La mise en réseaux,
l'informatisation, l'automatisation doivent être replacées
ET PRODUCTION et expliquées dans ce contexte. Une pression écono¬
DANS L'INDUSTRIE mique trèsautomobile.
l'industrie forte s'exerce
Face sur
à des
desconcurrents
industries àcomme
coûts
En valeur relative, les coûts de main-d'œuvre directs de main-d'œuvre plus faible, il faut non seulement se
de fabrication tournent aujourd'hui autour du 1/3 des doter d'équipements modernes, mais en assurer, comme
coûts de production, les 2/3 restant étant des coûts de par exemple au Japon, la fiabilité et la disponibilité
conception, distribution et interfaces, etc. C'est notam¬ la plus totale. Le génie urbain a une tradition différente.
ment pour cette raison que l'industrie ressent la néces¬
sité d'une mise en réseau informationnelle qui est en Pour de enmultiples
urbains réseaux raisons,
se réfèrelaà fourniture
une forme des
de «services
mono¬
même temps une réorganisation du processus de pro¬ pole ». L'analyse de la littérature disponible sur l'his¬
duction pour supprimer les temps morts, les stocks, toire des réseaux de génie urbain montre bien comment
etc. le monopole, lorsqu'il n'était pas le fait même des
Dans le domaine du génie urbain la situation est pouvoirs publics fournissant le service, s'est imposé
différente. Pour la plupart des réseaux techniques pour des raisons économiques, par définition de ter¬
urbains, le coût majeur est celui de l'infrastructure. ritoires à desservir, par l'argument dit du « monopole
Les coûts d'informatisation et d'automatisation ne naturel » etc., y compris dans des contextes idéologiques
pèsent guère 21 par rapport à ceux des équipements libéraux. L'exploitant de génie urbain doit, d'abord,
d'infrastructure. Pour des raisons historiques de créer les conditions de son monopole et le réseau
contraintes de service public, de desserte territoriale, « support » contribue souvent à favoriser ce
'
les processus de production de biens et services (qu'il monopole 24.
s'agisse de l'eau, de l'énergie, de l'information, du En fait, l'existence du monopole est généralement
transport) ont toujours mis l'accent sur la distribution, associée de façon très étroite à une desserte territoriale.
les interfaces, l'administration, le contrôle, plus que Le territoire du réseau est celui de la concession et
sur la fabrication elle-même 22. Dans le cas du transport, du monopole. Il y a donc toujours eu une relation
cela est particulièrement évident, mais c'est vrai aussi très forte entre les conditions de production d'un service
pour l'eau, le gaz, l'électricité, l'éclairage, etc. de génie urbain, la constitution du réseau apte à fournir
le service et la définition du territoire de desserte. Les
La question de la gestion spatio-temporelle, celle des règles pouvaient d'ailleurs différer :
stocks, celle des services en temps réel ou différé, celle — continuum spatial, borné et aggloméré dans lequel
de la régulation du couple production/consommation à l'usage du service est rendu obligatoire ;
tarif fixé, se sont posées depuis le siècle dernier et — usage collectif facultatif ;
ont conduit à mettre en place, dans chaque secteur, — dessertes à domicile progressives ;
une organisation adaptée avec des processus d'auto- — desserte localisée avec faculté de branchements.
mation et d'information relativement sophistiqués,
compte-tenu de l'état de la technique 23. Aujourd'hui
les moyens informatiques disponibles conduisent natu¬
rellement les responsables à essayer d'améliorer la 20. On peut penser à l'automatisation intégrale du mouvement des
gestion de leurs services, mais, à tort ou à raison, sans trains à la R A T P, aux projets d'information routière embarquée.
remise en cause fondamentale ni préalable des rapports On rapprochera ces cas qui touchent à des réseaux urbains de projets
analogues concernant des réseaux nationaux :EDFetSNCF (projet
entretousgrandes
en cas sans
fonctions
remise internes
en causeà des
la production,
relations avec
et A S Pour
21. T R ElesE)réseaux
qui ne d'assainissement
sont pas encore etendecours
métro,de lesréalisation.
investissements
l'environnement, notamment avec les usagers ou abon¬ en informatique et en automatique ne représentent que quelques pour
cent des investissements d'infrastructure qui auraient été nécessaires
nés. pour accroître d'autant la performance du système (en capacité par
exemple)
22. Comme le souligne Calatayud J.B., art. cit.
.
Dans une certaine mesure, on pourrait considérer que 23. Cf. la thèse de doctorat (en cours) de K. Chatzis sur la régulation
le génie industriel se rapproche du génie urbain, en dans les réseaux techniques urbains (L A T T S, sous la direction de
tant que fournisseur de services, prenant en compte J. Laterrasse).
24. Cf. Armstrong C., NellesH.V., op. cit., ainsi que CurienN.,
de plus en plus les contraintes d'un environnement GensollenM., L'ouverture des réseaux planification ou concurrence
dans les télécommunications et d'autres services, France Télécoms,
:
changeant auquel des données exogènes (le service oct. 1988, et Allen D., New Telecommunications Services, Network
public pour le génie urbain, le commerce pour le génie externalities and critical mass, Telecommunications policy, September
1988.
industriel) obligent d'accorder une grande importance.
génie urbain, territoires et information 221
Mais dans le principe s'impose toujours pour « l'opé¬ et plus ou moins hiérarchisés, selon des principes de
rateur » un territoire qui est à la fois celui du réseau régulation systémique 27 Le génie urbain rejoindrait
.
et du monopole. On peut dire qu'aujourd'hui cette aainsi
misunenschéma
évidence
de génie
sous industriel
les termesque« économie
notre recherche
de la
vision subsiste dans les opérations d'informatisation du
génie urbain.
motive les transformations
Elle est loin d'une d'être industrie
identique ouverte à celle sur qui règle ». Il s'agirait en fait d'un schéma définissant les
règles d'adaptation du réseau par rapport à des types
la compétition internationale, la conquête de nouveaux d'ajustement à opérer en fonction d'informations reçues
marchés, etc. sur le système et son environnement. En d'autres termes
Bien qu'il soit trop tôt pour observer les résultats des une « économie de la règle » devrait permettre dans
processus d'informatisation et d'automatisation en cours le génie urbain comme dans le génie industriel de
dans l'industrie et dans le génie urbain, on peut donc construire les différentes « couches de gestion » ou
imaginer, au-delà des similitudes technologiques (fibre « niveaux de régulation » du système.
optique, etc.) 25 , des différences profondes dans la mise Ce schéma prospectif devrait conduire à insister sur
en œuvre et les performances recherchées pour les les circuits d'information, en particulier entre ce que
systèmes informationnels 26 A titre d'exemple, on pour¬ le génie industriel désigne par « système opérateur »
.
rait considérer que le génie urbain met en place des et « système opéré ». Il conviendrait alors de bien
systèmes informationnels propres à mieux assurer la distinguer les liaisons servant à l'information montante,
qualité et l'homogénéité de la desserte territoriale de celles qui permettent une lecture, un diagnostic de
son monopole, alors que la production industrielle se l'état du système, et celles qui servent à l'information
focaliserait sur des systèmes informationnels propres à descendante, à l'action sur le système proprement dite.
assurer une stricte réduction des coûts par réduction En effet, le paradigme « automatique » masque quelque
des temps morts ou masqués de la production. peu ces différences et par là-même la différence entre
données et information. Or à notre avis, une réflexion
sur ces problèmes ne pourra faire longtemps l'économie
RÉSEAUX ET d'une recherche approfondie sur la signification de
l'information (pourvue de sens) par rapport aux simples
données.
NOUVELLES TECHNIQUES
D'INFORMATION
Il faudrait également dans ce schéma donner toute son
importance à une analyse des échelles de temps. Il
apparaît aujourd'hui empiriquement sur divers réseaux
que différentes échelles de temps constituent, pour
différentes fonctions, des normes de gestion et de
contrôle de la prévision annuelle, au temps réel, en
:
25. F.génie
du
maîtrise
et26.
transmissions
EtRowe
Nousdulogique
renvoyons
faitaux
urbain
d'informations
quede10e
etl'informatique
nombreux
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E.nouvelle
lesLesFrérer,
domaines
desbesoins
réseaux
«J.capacité
Laterrasse
différents
deurbains
télé¬
de
:
d'électricité, de transport en commun, de chauffage tion en génie urbain impliquant, comme dans l'industrie,
urbain, etc.) 33 . L'analyse de longue période devrait une redéfinition organisationnelle (automatisation inté¬
permettre d'observer la sensibilité de ces modèles à grale des métros, infrastructures industrialisées à dia¬
des variations profondes des conditions économiques, gnostic automatique, information routière embarquée
de l'état de la technique, des modes de vie,... Enfin, en milieu urbain...). L'intérêt serait alors d'analyser
il conviendrait d'étudier comment l'application de ces de tels projets selon les schémas du génie industriel
modèles traduit une plus ou moins grande capacité de façon à isoler, le cas échéant, d'éventuelles spéci¬
d'adaptation à des institutions territoriales telles que ficités urbaines.
les collectivités locales françaises.
L'analyse des changements induits par l'informatisation P. Besson, G. Chatzis, G. Dupuy,
et l'automatisation des réseaux techniques urbains J. Laterrasse, C. Lefèvre,
conduiraient en particulier à observer si, à terme, des
changements organisationnels du même type que ceux F. Lozada, P. Ménérault, G. Ribeill,
observés dans l'industrie se produisent, ceci malgré des F. Scherrer, P. Veltz
différences fondamentales de contexte. En particulier,
la question du passage à une gestion plus systémique
se référant
d'une reconnaissance
à une « économie
de la diversité
de la règle
des» échelles
(en partant
de
temps déjà à l'œuvre), gestion rendue possible dans services
33.
en
celles
1989.partie
Lesdetravaux
enN.surréseaux
Curien
cesduquestions.
G(télécommunications,
à Dl'ER N903OnS ARéseaux
notera
E séminaire
l'duintérêt
énergie,
CNRSsur
d'initiatives
transport),
l'économie
doivent comme
porter
1988-
des
:
le génie urbain par la tendance à la régulation des
flux, devrait être approfondie.
Cet article constitue le premier chapitre d'un rapport de recherche rédigé par le Laboratoire Techniques Territoires et
Sociétés de l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées pour le Plan Urbain.
Le rapport synthétise quatre recherches portant respectivement sur la territorialité des réseaux de transports en commun,
la capacité de territorialisation des réseaux techniques comparée à celle des institutions municipales et supramunicipales, les
approches
Le rapportthéoriques
de recherche
comparées
s'intituledu Génie
génie urbain
urbain, etterritoires
du génieetindustriel,
information.
l'intégration des fonctions liée à l'informatisation.
: