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Colloque

« L'Énigme Nietzsche »
Organisé par Isabelle Alfandary et Marc Goldschmit
En partenariat avec le Collège international de philosophie et
Columbia Global Centers l Paris

le 29 juin 2018, 10h-19h30


Maison de la poésie
157 rue Saint-Martin
75003 Paris

le 30 juin 2018
Columbia Global Centers l Paris
4, rue de Chevreuse, 75006 Paris
Maison de la Poésie (29 juin)
10h-13h00

Anna Bonalume : « Nietzsche à la lumière de Peirce : pour une


épistémologie pragmatiste »
Alexandra Richter : « Origine, énigme, généalogie : Nietzsche-
Benjamin-Foucault »

14h30-19h30
« La question du nihilisme »
Franziska Humphreys : « Ausgelesene Dinge und Zustände - Ce
que lire peut dire après Nietzsche »
Susan Bernstein : « Nietzsche, Wagner et la communicabilité
démonique »
Elisabeth Rigal : « Quelle mort pour Dieu ? »
Michel Deguy : « Quel nihilisme après le nihilisme ? »
Textes lus par Marie-Armelle Deguy

Columbia Global Centers l Paris (30 juin)


10h-13h00
« Nietzsche et »
Gisèle Berkman : « Le Nietzsche de Blanchot »
Bernard Harcourt : « Nietzsche et Foucault »
Isabelle Alfandary : « Le Nietzsche de Sigmund Freud »

15h00-19h00
« Humain, non humain, trop humain »
Marie Gil : « Le corps (chez Nietzsche) : repenser l’immanence »
Marc Goldschmit : « Nietzsche contre Paul, sur la scène du théâtre
judéo-chrétien »
Marc Redfield : « Enigmachine »
Jean Maurel : « La chose Nietzsche »

« Où est passé la pensée de Nietzsche aujourd’hui, qu’est-elle devenue ? Le siècle


entamé semble si peu « nietzschéen », aux antipodes de son héritage, de ses avancées
et de ses audaces, que la nécessité et l’intempestivité de sa pensée peut être le signe
d’une promesse d’avenir.
L’intempestivité de Nietzsche tient par exemple à ce qu’il a inventé une tout autre
manière de phraser la politique, au-delà du logos de la philosophie politique : au-delà
de la question ouvrière ou de celle de l’État, il a cherché le paradoxe d’une « aristo-
démocratie » articulée à la question de l’enlèvement de l’Europe. Il a cherché aussi à
exposer la pensée philosophique à la critique radicale de son unité avec la religion,
pour émanciper l’Europe et la terre de la mainmise chrétienne en misant sur les
Grecs païens et les Juifs non sacerdotaux.
Nietzsche a préparé cette émancipation en élaborant une généalogie de la morale se
fixant pour tâche titanesque de libérer la vie du ressentiment, de la culpabilité et de
toutes les formes d’accusation et de malédiction de la vie. Cette généalogie s’est
articulée à l’invention d’une méthode de diagnostic de la civilisation et
d’interprétation médical des signes, destinée à libérer des mouvements créateurs
dans la culture et l’art.
Il a mis la philosophie à l’épreuve d’une pensée de la métamorphose et du devenir en
inventant une zooanthropomorphisation générale des vivants, destinée à destituer la
bêtise humaine, trop humaine. C'est pourquoi l'invention du surhumain, au-delà de
l'humain, s'accompagne d'un bestiaire d'animaux garants, contre la bêtise, de
l'enfance et de la folie de la pensée et de la vie Il a fait surgir la nécessité, dans la
perspective de la vie, de la volonté de tromper contre la volonté de vérité : le cryptage,
la dissimulation et la comédie impliquant la négation affirmée de l’être. Il a interrogé
la réflexion de la vie dans la pensée, et analysé la pensée comme symptôme du vivant.
Il a compris le corps comme mémoire inconsciente, tout en pensant la vie et les
organismes vivants dans la perspective de la Phusis et du sens désorienté de la terre
vouée irréversiblement à l’incertitude.
Dans ce colloque, nous entendons interroger l’héritage nietzschéen ou la pluralité
contradictoire des lectures que Nietzsche a suscitées au long du XXè siècle : qu’il
s’agisse d’influences explicitement reconnues ou de « l’angoisse d’influence », pour
reprendre l’expression d’Harold Bloom, qui s’est manifestée dans de nombreuses
œuvres postérieures. Les œuvres de Nietzsche ont essaimé dans la philosophie et bien
au-delà de ses frontières — frontières que celles-ci ont d’ailleurs largement contribué
à questionner, voire à brouiller. Le rapport que l’œuvre inaugure à la pensée et à la
vie indissolublement liées, la critique et le soupçon qu’elle insinue irrémédiablement
dans l’édifice métaphysique et ses concepts cardinaux d’être, de vérité, de morale et
de conscience ne sont pas restés sans effets sur les générations de penseurs et de
créateurs qui l’ont suivie. Nous appelons de nos vœux des points de vue aussi variés
que possible sur l’œuvre nietzschéenne : les problèmes que Nietzsche pose à l’histoire
de la philosophie pourront nous occuper aussi bien que la puissance créatrice d’une
œuvre qui soustrait la pensée à la seule législation de la raison.
Pour inventer une tout autre philosophie, libérée des erreurs et mépris du corps, de
l’ignorance de la musique et de la littérature, Nietzsche a mis son corps, sa vie et sa
pensée en scène et à l’épreuve de la folie d’un athéisme radical. Il représente à plus
d’un titre, aujourd’hui comme hier, une énigme porteuse d’avenir ».

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