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ONDOUA ELLA Godfroid Yaoundé, le 17 janvier 2018.

Ingénieur Principal des Travaux des Télécoms


Hors Echelle.
Tel : 6 76 00 79 91
e-mail : ondouaeg@hotmail.com
ondouaeg@yahoo.fr

A la haute attention de Madame LIBOM LI LIKENG,


Ministre des Postes et Télécommunications,
Yaoundé.
Objet : Telecommunications made simple

Madame la Ministre,

En vous témoignant toute notre admiration pour votre disponibilité affichée de traduire dans les
faits la volonté du Chef de l’Etat d’encourager le développement de l’économie numérique dans
notre pays, ainsi que pour tout l’enthousiasme dont vous faites montre, nous ne pouvons
néanmoins nous empêcher d’attirer respectueusement votre haute attention sur les risques, non
négligeables, qu’il y a de ne pas vraiment voir les fruits tenir la promesse des fleurs, entre autres
du fait du sérieux manque d’expertise dont font montre la plupart des opérateurs de
communications électroniques avec, à leur tête, l’opérateur historique, dont la contribution dans
la matérialisation de tout cela est pourtant cruciale ; du non-respect récurrent des règles de l’art
qui semble être la chose la mieux partagée dans le domaine ; et de tous les autres manquements
révélés par le récent audit effectué par la firme Suédoise Cybercom dont les résultats sont en
votre possession, des résultats qui ont certainement dû vous édifier sur l’ampleur des dégâts, en
particulier en ce qui concerne le périmètre d’action de l’opérateur historique.

Au vu, entre autres, du constat qui précède, du fait que vous n’êtes pas vous-même experte en
la matière, ainsi que de la propension de certains des acteurs à vous mener consciencieusement
en bateau – à l’instar de Shéhérazade, contrainte de raconter chaque nuit à son époux et roi de
Perse d’extraordinaires histoires pendant mille et une nuits, sous peine de devoir être tuée le
matin suivant – il nous a paru utile de vous confectionner une espèce de petit « Bréviaire »
destiné à vous apporter quelques notions fondamentales susceptibles de vous permettre de
mieux vous orienter dans ce labyrinthe, en minimisant autant que possible les dégâts, sous
réserve, naturellement, que vous soyez effectivement animée de la ferme volonté de bien faire.

Ledit Bréviaire va donc vous apporter quelques notions simples, mais néanmoins
fondamentales sur certaines des technologies utilisées dans les communications électroniques,
conformément à l’indication mentionnée en objet. Il se subdivise en six (06) parties, parmi
lesquelles :

1) La nature des charges que doit supporter un opérateur de communications


électroniques ;
2) Le GSM et les technologies apparentées ;
3) L’obstination de CAMTEL à revendiquer une Licence de GSM/3G/4G ;
4) CAMTEL et la correction des lacunes constatées par l’audit de Cybercom ;
5) Le backbone national en fibre optique ;
6) L’affaire Vodafone.

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1. De la nature des charges que doit supporter un opérateur de communications
électroniques

Il convient de relever que les dépenses que doit supporter chaque opérateur se subdivisent
principalement en deux catégories, parmi lesquelles :

a) Les coûts d’investissement (CapEx) ;


b) Les charges d’exploitation (OpEx).

La planche de Qualcomm ci-après permet de voir à quoi se rapportent ces deux catégories de
charges.

La nécessité pour chaque opérateur de se conformer aux exigences de son cahier des charges,
en même temps que sa base clientèle ne cesse de croître, finit par rendre incontournable la
réalisation de nouveaux investissements, faute de quoi son réseau supportera de moins en moins
la charge ce qui, progressivement, va engendrer une dégradation perceptible de la qualité de
service, et l’exposer aux sanctions susceptibles de lui être infligées par le Régulateur, des
sanctions dont la lourdeur peut varier en fonction du marché sur lequel exerce l’opérateur
concerné.

La compétitivité de chaque opérateur va par conséquent dépendre de la maîtrise de son


coût total de possession du réseau (TCO), constitué de la somme des coûts d’investissement
(CapEx) et des charges d’exploitation (OpEx) sus évoqués. En effet, les nouveaux
investissements vont en même temps engendrer une augmentation du CapEx et de l’OpEx

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qui dépendra de la manière avec laquelle chaque opérateur va s’y prendre pour satisfaire
aux exigences sus évoquées.

2. Du GSM et des technologies apparentées

Il convient de souligner que le GSM se déploie dans notre région africaine dans la bande
Primaire du GSM à 900 MHz (GSM 900P, voir plus bas, dans la section 2.), sur l’ensemble du
territoire national de chacun des Etats concernés, grâce au rayon de couverture étendu dans
ladite bande, qui permet de couvrir des aires importantes tout en minimisant le nombre total de
BTS nécessaires, et ensuite dans la bande 3 à 1800 MHz (GSM1800, Band 3, voir plus bas),
pour offrir des capacités additionnelles, dans les zones à fort trafic.

A titre d’illustration, les opérateurs procèdent généralement ainsi qu’il suit :

Au départ, ils déploient des BTS @900 MHz, et procèdent ensuite à la densification du réseau
@900 MHz. Avec l’augmentation de la demande, les capacités disponibles @900 MHz
deviennent insuffisantes. C’est ainsi qu’ils se résolvent à déployer un second sous-réseau GSM
@1800 MHz, cette fois, uniquement en zone urbaine.

Seulement, comme le rayon de couverture des BTS de GSM1800 est trois (03) fois moins
important que celui des BTS de GSM900 (Cf. planche de Nokia ci-après), ce qui fait qu’il faut
trois (03) BTS @1800 MHz pour couvrir la même aire qu’une BTS @900 MHz, et qui alourdit
significativement les investissements nécessaires pour assurer une couverture réseau identique
à celle @900 MHz, les opérateurs auront tendance à ne déployer les BTS de GSM1800 que sur
les sites disposant déjà de BTS de GSM900, et éventuellement sur celles des aires où la
demande exige une capacité plus importante, ce qui, en pratique, pourra engendrer une
couverture mobile @900 MHz, et une couverture nomade, où le GSM1800 n’est disponible que
par îlots, @1800 MHz.

Seulement, il se trouve que son cahier des charges exige de l’opérateur qu’il mette en œuvre un
réseau de téléphonie mobile, et non un réseau nomade, à l’instar du Wi-Fi et/ou du WiMAX, tel
que cela a tendance à être généralement le cas @1800 MHz.

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Or, ce qu’il convient de savoir, c’est que, pour qu’il y ait itinérance entre le GSM900 et le
GSM1800, plusieurs conditions doivent être satisfaites, parmi lesquelles le paramétrage correct
du réseau, la nécessité pour le portable (MS) d’admettre les deux (02) bandes 900 MHz et 1800
MHz, sans compter la possibilité matérielle d’établir une connexion avec la BTS sollicitée à cet
instant précis, faute de quoi une communication qui débute dans l’une des bandes ne saurait, en
aucun cas, se poursuivre dans l’autre, et vice-versa, sans qu’elle ait préalablement été
interrompue, et que l’appelant ait rappelé son correspondant.

La conséquence directe, en particulier dans les zones à fort trafic en est que, la nécessité de
devoir assurer l’itinérance entre les bandes 900 MHz et 1800 MHz complexifie davantage la
possibilité de réaliser une itinérance parfaite, ce qui est susceptible d’engendrer davantage

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d’interruptions d’appels, la satisfaction des conditions sus évoquées n’étant pas toujours
évidente.

En outre, en cas d’insuffisance de ressources, l’opérateur devrait se résoudre à assurer la


densification de son réseau @1800 MHz, ce qui est susceptible d’alourdir gravement son TCO
en cas de forte augmentation du trafic, voire de rendre hypothétique toute chance de survie dans
un marché hautement concurrentiel, et à faible revenu moyen par abonné (ARPU).

En d’autre termes, en l’absence d’une expertise de haut niveau, l’opérateur s’exposera en


permanence à la sanction du Régulateur, pour défaut de conformité aux exigences de son cahier
des charges, entre autres sur les volets relatifs à la capacité du réseau et à la qualité de service,
tout comme sur celui relatif à l’itinérance, qui est la caractéristique essentielle d’un réseau
mobile.

En définitive, il peut se retrouver dans la position hautement inconfortable où il doit choisir


entre deux (02) alternatives, consentir des investissements astronomiques @1800 MHz, et
hypothéquer de suite ses chances de survie, où alors préférer, à chaque contrôle, payer les
lourdes amendes à lui infligées par le Régulateur, se transformant ainsi en une espèce de vache
à lait pour l’Etat qui, en perdant de l’argent du fait de la mauvaise qualité de service, en
récupérerait une partie sous forme de sanctions pécuniaires.

Avec l’introduction de l’UMTS @2100 MHz, et celle de la 4G-LTE @2600 MHz, les
problèmes observés avec le GSM1800 en termes de faible rayon de couverture, de faibles
caractéristiques de pénétration à l’intérieur des bâtiments, et d’alourdissement des
investissements à consentir ne feront que s’accentuer, exposant l’opérateur à de nouvelles
sanctions de la part du Régulateur, compte non tenu de l’insatisfaction de la clientèle, qui va
entraîner les clients à accorder leur préférence à ceux des réseaux qui présentent la qualité de
service (QoS) et la qualité d’expérience les moins mauvaises.

A la lumière de tout ce qui précède, on peut facilement comprendre pourquoi les résultats de
l’audit des réseaux des opérateurs GSM/3G/4G ont été si catastrophiques. En même temps, l’on
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ne peut s’empêcher de s’apercevoir que lesdits opérateurs aient eu besoin desdits résultats, pour
comprendre que le paramétrage de leurs réseaux était un impératif incontournable pour pouvoir
en garantir le bon fonctionnement. De là à s’interroger sérieusement sur leur capacité réelle à
garantir une performance optimale de chacun de leurs différents sous-réseaux GSM, 3G, et 4G,
il n’y a qu’un pas que l’on serait bien tenté de franchir.

En conséquence, il ne serait pas superflu pour le Minpostel de ne pas s’attendre à une


amélioration considérable et durable des performances desdits réseaux.

Il en ressort en même temps qu’en l’absence d’une attribution de fréquence @900 MHz,
aucun opérateur conscient des enjeux ne pourrait, en aucun cas, prétendre au
déploiement d’un réseau GSM, et encore moins vouloir le faire dans l’optique de pouvoir
lutter, à armes égales, avec des concurrents qui, non seulement disposent effectivement de
ladite bande 900 MHz, mais qui, en outre, en ont même déjà parachevé leur retour sur
investissement.

Et cela reste valable même pour les meilleurs, à l’instar de AT&T, China Mobile, etc.

3. De l’obstination de CAMTEL à revendiquer une Licence de GSM/3G/4G

Comme vous l’aurez certainement compris, à la lumière des éclairages fournis dans les
précédentes sections, plus vous avez de pylônes et/ou des sites, plus vos coûts d’investissement
et vos charges d’exploitation sont lourds, et moins vous êtes compétitif, et dans l’obligation de
pratiquer des tarifs élevés, si vous voulez réaliser votre retour sur investissement dans des délais
économiquement viables ce qui, en situation de concurrence, constitue un sérieux handicap.

Ceci devrait en même temps vous amener à comprendre pourquoi l’audit effectué par Cybercom
révèle « l’insuffisance des investissements par rapport à l’accroissement du nombre des
abonnés », les opérateurs de communications électroniques n’ayant pas procédé à la
multiplication des sites de GSM @1800 MHz, dans la bande 3, et encore moins à la
multiplication des sites de 3G-UMTS @2100 MHz, dans la bande 1, où il y aurait encore
davantage de pylônes à déployer que pour le GSM1800, du fait du rayon de couverture encore
plus faible des BTS dans ladite bande (Cf. Planches y relatives ci-dessus, et éclairages ci-
dessous).

Parallèlement, cela devrait vous amener à comprendre le caractère tout aussi irréaliste que
suicidaire de la volonté affichée par l’opérateur historique de déployer 3.000 pylônes
supplémentaires, en sus de tous ceux déjà déployés tant pour les BTS de CDMA2000 que pour
les liaisons hertziennes, là où un maximum de 600 sites aurait été largement suffisant pour
déployer un réseau CDMA2000/LTE de loin plus performant que ceux des concurrents
GSM/WCDMA/HSPA/LTE.

Ainsi, après avoir entraîné le passage par pertes et profits des centaines de milliards de FCFA
consacrés par l’Etat à la mise en œuvre du réseau CTPhone, CAMTEL se propose maintenant
de dilapider des milliers de milliards de FCFA dans la mise en œuvre d’un réseau GSM/3G/4G-
LTE qui n’a d’ailleurs pas la moindre chance de prospérer et ce, entre autres pour les raisons
ci-après :

1) Pour pouvoir faire efficacement face à la concurrence, la conception et la mise en œuvre


d’un réseau de communications électroniques doivent, tout en s’assurant que la qualité

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de service y afférente sera de loin meilleure que celle des réseaux concurrents, mettre
un point d’honneur à minimiser les coûts d’investissement (CapEx), tout comme les
charges d’exploitation (OpEx), et par suite le coût total de possession du réseau (TCO),
toutes choses totalement incompatibles avec la manière peu recommandable avec
laquelle CAMTEL aborde le sujet, le seul fait d’envisager de déployer jusqu’à 3.000
pylônes étant déjà, en lui-même, un critère suffisant pour disqualifier ledit « projet », et
ce d’autant plus qu’un opérateur entrant, qui investirait des milliers de milliards dans la
mise en œuvre de son réseau, dans un marché où ses concurrents en sont déjà à la phase
d’amortissement depuis plusieurs années, ne pourrait même pas se permettre de
pratiquer des tarifs similaires aux leurs, ce qui condamnerait ledit investissement à être
rapidement passé par pertes et profits ;
2) Tous les 25 MHz dédiés par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) au
GSM dans la bande 900 MHz sur le continent africain (Band 900 P : DL : 935 – 960
MHz ; UL : 890 – 915 MHz), ont déjà intégralement été répartis aux 03 opérateurs que
sont MTN, Orange et Nexttel, étant entendu que la bande 800 MHz (Band 0 : DL : 824
– 849 MHz ; UL : 869 - 894 MHz) est, elle, dédiée par l’UIT au déploiement de la 3G-
CDMA2000 en Afrique. CAMTEL ne peut donc, conformément aux Recommandations
pertinentes de l’UIT relatives à l’assignation des fréquences, ni déployer un réseau
GSM, ni déployer un réseau 3G-UMTS en « refarming » dans cette bande, à moins de
ne le faire que dans « ces coins les plus reculés » auxquels il fait allusion dans son
« projet », où ses concurrents n’auraient pas déployé plus d’une porteuse de GSM ce
qui, inutile de le préciser, n’aurait aucun intérêt sur le plan économique, même si
CAMTEL qui, paraît-il, « n’a pas vocation à faire des profits », a tout de même le
courage de se présenter devant des investisseurs qui, justement, ont pour principal
objectif de faire des profits, pour leur demander de lui confier leur argent ;
3) En même temps, CAMTEL ayant déjà utilisé la totalité des 15 MHz qui étaient encore
disponibles il y a de cela quelque temps @1800 MHz pour assurer le déploiement de
son réseau 4G-LTE X-TremNet, il ne lui reste par conséquent aucune possibilité de
déployer ni le GSM, ni la 3G-UMTS dans ladite bande, faute de fréquences, ce qui
complexifie davantage sa situation ;
4) Au cas où CAMTEL viendrait à déployer la 3G-UMTS @2100 MHz (band 1), tel que
cela semble être actuellement le cas, dans l’optique, paraît-il, d’exploiter un réseau
UMTS/4G et ce, en l’absence totale d’une composante GSM, alors, son sort serait
encore nettement plus à plaindre, les rayons de couverture des BTS @2100 MHz étant
encore de loin inférieurs à ceux des BTS @1800 MHz, ce qui, en pratique, entraînerait
une couverture mobile 3G encore nettement plus difficile à réaliser que celle de la 4G
@1800 MHz. Si l’on considère par ailleurs que c’est sur la 3G qu’il compte écouler les
communications vocales, il apparaît alors clairement qu’il n’aura pas la moindre chance
de faire valablement face à la concurrence des opérateurs GSM/3G/4G Orange, MTN
et NEXTTEL. Pire, il ne pourrait même pas envisager d’assurer la couverture des axes
routiers avec sa 3G, le nombre impressionnant de BTS 3G supplémentaires nécessaires
pour atteindre pareil objectif étant susceptible de ne le conduire, de manière totalement
incontournable, que vers un dépôt de bilan à court terme. En d’autres termes, il ne serait
pas superflu de commencer, d’ores et déjà, à considérer les investissements réalisés
par CAMTEL dans le déploiement d’un réseau UMTS2100/LTE1800 comme des
investissements réalisés en pure perte, l’absence totale de viabilité de son projet
étant on ne peut plus évidente ;
5) La transformation définitive de son réseau 4G-LTE en un simple réseau Data nomade,
la faiblesse des rayons de couverture de la 3G @2100 MHz rendant impossible quelque

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retour sur investissement dans des délais économiquement viables si jamais, en plus, on
voulait en faire un réseau mobile ;
6) Quand bien même on déploierait des milliers de pylônes, comme le propose CAMTEL,
et qu’on ferait du réseau X-TremNet un réseau 4G-LTE mobile, en l’absence d’un
réseau CDMA2000 sur lequel ce dernier pourrait s’appuyer pour assurer l’essentiel des
communications vocales et data pour tous ceux, nombreux, qui n’ont pas encore la
possibilité d’acquérir un téléphone 4G, la clientèle potentielle serait alors limitée aux
seuls abonnés pouvant disposer d’un téléphone 4G, soit moins de 20% de la clientèle
potentielle, desquels il faudrait soustraire tous ceux qui ne seraient pas disposés à
consacrer des sommes faramineuses pour acquérir des smartphones qui n’effectueraient
que des connexions data sur le réseau de CAMTEL, alors que les mêmes smartphones
pourraient assurer l’ensemble des communications vocales et data chez les concurrents ;
7) Ce qui est valable pour l’absence d’un réseau CDMA2000 pouvant assurer l’essentiel
des communications vocales et data partout où le réseau 4G-LTE serait absent ou saturé,
ou encore pour ceux des abonnés ne disposant pas d’un terminal 4G, l’est également
pour l’absence d’un réseau GSM/3G viable, compte tenu de l’impossibilité pour
CAMTEL de déployer ni un réseau GSM, ni un réseau 3G-UMTS viables, faute de
disponibilité de fréquences @900 MHz (GSM 900P) comme @1800 MHz (GSM 1800,
Band 3), tel qu’expliqué ci-dessus ;
8) Etc.

Au vu de ce qui précède, il apparaît clairement que le « projet » de CAMTEL est totalement


voué à l’échec, si jamais, contre toute attente, il venait à être mis en œuvre.

Autrement dit, le soutien que vous semblez apporter à CAMTEL pour le déploiement de
la 4G-LTE dans les conditions sus évoquées – probablement faute d’éclairages suffisants
pour vous en faire comprendre les tenants et les aboutissants – ne peut mener cette
entreprise qu’à la banqueroute.

4. De CAMTEL et de la correction des lacunes constatées par l’audit de Cybercom

Nous sommes particulièrement curieux de savoir comment CAMTEL va bien pouvoir s’y
prendre pour pouvoir procéder à la correction des lacunes constatées sur son réseau et ce, dans
les six (06) mois impartis, entre autres pour les raisons ci-après :

 S’agissant du volet fibre optique, les câbles optiques sont pour la plupart enterrés en
pleine terre, et la seule façon de corriger les dysfonctionnements y relatifs consisterait
en une reprise totale de la pose du génie civil des liaisons concernées, cette fois
conformément aux règles de l’art, ce dont actuellement CAMTEL n’a ni les moyens
financiers, ni la volonté, et encore moins l’expertise requise. Il serait par conséquent
totalement illusoire de croire que quelque chose va pouvoir significativement évoluer
sur ce plan. Si l’on ajoute à cela le fait que CAMTEL se soit subitement mise à copier
la pose de liaisons optiques aériennes effectuée, en toute ignorance, par Nexttel, et que
les inévitables vols de câbles auxquels il fallait normalement s’y attendre aient
effectivement commencé à se produire, alors on peut facilement imaginer l’étendue du
désastre ;
 S’agissant du volet CDMA2000, l’échec irréversible de CAMTEL est venu de l’absence
totale d’expertise sur ledit volet, qu’il est actuellement en train d’abandonner, à en croire
les déclarations récentes de son DCM Benjamin Gérard ASSOUZO’O sur les antennes
de la chaîne de télévision CANAL24. N’ayant jamais pu savoir comment tirer le meilleur

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parti possible des opportunités exceptionnelles offertes par ladite technologie qui, soit
dit en passant, demeure actuellement la technologie de téléphonie mobile la mieux
élaborée, en attendant que les recherches effectuées sur la 4G-LTE finissent par en faire
réellement une technologie mobile digne de ce nom, ce n’est nullement sous pression,
et avec des caisses exceptionnellement vides, qu’il va finir, comme par un coup de
baguette magique, par découvrir ce qu’il aurait fallu faire pour en tirer le meilleur parti
possible ;
 S’agissant du volet 4G-LTE réalisé par Huawei, avec des modèles d’équipements déjà
tout aussi obsolètes que les modes de déploiement adoptés et ce, en plus dans la bande
3 (1800 MHz) sus indiquée, le chemin à parcourir demeure tellement long, que ce n’est
nullement dans un délai de six (06) mois qu’une évolution significative pourrait y être
constatée.

Au vu de ce qui précède, il ne serait pas superflu que vous commenciez déjà tout de suite à
concocter la lourde sanction pécuniaire qu’il vous faudrait infliger à CAMTEL à l’issue
de la période de six (06) mois accordée aux opérateurs pour corriger les lacunes constatées
lors de l’audit.

5. Du backbone national en fibre optique

A en croire vos déclarations sur les antennes de télévision après le discours du Chef de l’Etat
du 31 décembre 2017, on vous a apparemment laissé croire que les interruptions de liaisons
optiques étaient tout à fait naturelles, voire inévitables, ce qui est complètement inexact, si l’on
ne précise pas qu’il s’agit là de liaisons optiques posées au mépris total des règles de l’art.

A titre indicatif, les recommandations de l’Union Internationale des Télécommunications


(U.I.T.) en matière de disponibilité des liaisons de transmissions interurbaines (Rec. F.1092
≪ Terminal Country ≫, Required Performance) sont de :

 Probabilité d’indisponibilité : 0,01484 %


 Indisponibilité : 78 minutes/an.

Et cela, c’est pour les liaisons hertziennes qui, soit dit en passant, sont soumises à de nombreux
aléas, parmi lesquels la variation des conditions atmosphériques, les évanouissements, la pluie,
etc.

En ce qui concerne les liaisons optiques posées conformément aux règles de l’art,
l’indisponibilité ne doit pas dépasser 05 minutes/an.

Il en est d’ailleurs dorénavant de même pour les liaisons hertziennes, qui sont de plus en
plus appelées à être utilisées, y compris pour boucler des sections de liaisons optiques
existantes da capacité pouvant aller jusqu’à 2,5 Gbps, en lieu et place des liaisons optiques
souterraines aux coûts d’investissement et charges d’exploitation généralement
exorbitants,

Toutefois, de rares coupures accidentelles de câbles optiques pourraient éventuellement


survenir en cas de force majeure, à l’instar d’une catastrophe naturelle ou d’un éboulement de
terrain, étant entendu que toute coupure de câble lors de la réalisation de travaux de génie civil
par un entrepreneur quelconque ne saurait être accidentelle, du fait de la confection obligatoire
d’un Système d’Information Géographique (SIG) qui répertorie toutes les infrastructures mises

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en place dans le domaine public, quand les choses sont faites en conformité avec les règles de
l’art.

Dans ce dernier cas, l’opérateur concerné serait toujours avisé, afin de lui permettre de prendre
toutes les dispositions utiles pour éviter les interruptions de liaisons et ce, au frais de celui dont
les travaux vont engendrer la coupure du câble optique.

Afin de vous permettre de vérifier, par vous-même, la conformité des liaisons optiques posées
par CAMTEL aux règles de l’art et ce, sur n’importe quel tronçon du Backbone national en
fibre optique, au besoin en envoyant votre personnel et/ou celui de l’ART sur le terrain, vous
trouverez, ci-joint, le document intitulé Préparation de la Mission d’Audit et de Contrôle du
Backbone National en Fibre Optique : Document de Travail, que nous avons confectionné à
l’occasion de l’audit de la pose de 3.200 Km de fibre optique du backbone national en fibre
optique que devait réaliser le Groupement Avilyos/MAAS Telecom.

Ainsi, si votre volonté de traduire dans les faits la volonté du Chef de l’Etat de favoriser le
développement de l’économie numérique est bien réelle, vous comprendrez, aisément, que ce
dont dispose notre pays en termes de liaisons optiques hauts débits n’est en réalité qu’un leurre,
et que ce n’est pas avec cela qu’il va pouvoir atteindre ses objectifs en matière de réduction de
la fracture numérique entre les villes de Yaoundé et Douala et l’arrière-pays, compte non tenu
de tout ce que cet état de choses peut avoir sur la réduction de la fracture numérique sur ceux
des pays qui comptent essentiellement sur le projet CAB pour y parvenir, à l’instar de la RCA
et du TCHAD.

Vous comprendrez, en outre, que tous les axes routiers le long desquels sont déployées ces
liaisons optiques verront leur durée de vie drastiquement réduite. Il n’est donc pas étonnant
pour nous de constater le niveau actuel de dégradation de la presque totalité des axes routiers
abritant lesdites infrastructures, une situation qui ira s’aggravant, au fil du temps.

En conséquence, en continuant d’encourager la pose de génie civil des liaisons optiques par
CAMTEL, et même par ses concurrents et ce, au mépris total des règles de l’art,
maintenant que vous avez les informations nécessaires à ce sujet, vous vous rendrez co-
responsable des dégâts que cela va causer à l’économie nationale, en ville comme en
campagne, tout comme du mécontentement généralisé que cela engendrera
inévitablement parmi les populations, un mécontentement qui, faut-il le rappeler, sera
essentiellement dirigé contre le Chef de l’Etat.

6. De l’affaire Vodafone

Manifestement, comme nous l’apprenons par la parution du Journal L’œil du Sahel de ce matin,
Vodafone peine à comprendre que la 4G-LTE dans les bandes de fréquences 400 – 3800 MHz
est obligatoirement soumise à Concession (LTE in Licensed), tel qu’illustré par les planches
du CDG et de Qualcomm ci-après, et que l’on ne saurait, sous aucun prétexte, lui permettre de
déployer un réseau 4G-LTE, fût-ce en mode TDD (IMT-2000 sur la 1ère planche), avec une
simple Licence de première catégorie, sans créer un dangereux précédent qui, non seulement
installerait, de-facto, une situation de concurrence déloyale vis-à-vis de ses concurrents, mais
en outre, obligerait dorénavant l’Etat à céder le spectre de la 4G au franc symbolique à tout
opérateur qui la solliciterait à l’avenir, les opérateurs GSM/3G/4G existants compris.

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Il ne serait par ailleurs pas superflu de souligner que les opérateurs GSM/3G/4G vont, à l’avenir,
pouvoir faire appel à celles des fréquences actuellement consacrées au déploiement de la 4G en
mode TDD, pour l’utiliser en « agrégation de porteuses », avec la version 4G LTE-Advanced,
en mode « License Assisted Access » (LAA), tel que l’on peut le constater à la lumière des

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planches de Qualcomm ci-après, dans le cas de la 4G-LTE @5 GHz, qui n’est, elle, pas soumise
à Concession (LTE in Unlicensed : « LTE-U »).

A noter, par ailleurs, que la 4G qui n’est pas soumise à Concession (LTE in Unlicensed :
« LTE-U ») ne peut être exclusivement déployée qu’en mode « agrégation de porteuse ».

En résumé, soit la 4G est déployée avec des BTS indépendantes, et elle est alors
obligatoirement soumise à Concession (LTE in Licensed), soit elle n’est pas soumise à
Concession, comme c’est le cas pour la bande 5 GHz (LTE in Unlicensed) et, dans ce cas,
elle ne peut être déployée qu’en mode « License Assisted Access » (LAA).

En définitive, si Vodafone veut absolument obtenir une Licence de 1ère catégorie, il doit
absolument renoncer à exploiter un réseau 4G-LTE, fût-ce en mode TDD.

Tout bien pesé, vous feriez peut-être mieux de bien clarifier tout ceci à Vodafone, cela
éviterait, tout au moins, que ses responsables continuent de vous soupçonner de ne pas
vouloir leur délivrer une Licence pour des raisons inavouées.

Dans l’espoir que ce petit « Bréviaire » vous sera d’une grande utilité, en particulier en vous
permettant de ne pas continuer à vous laisser mener en bateau par quelques individus aux
desseins pas toujours avouables, nous vous prions, madame la ministre, de bien vouloir agréer
l’expression de nos sentiments les meilleurs.

ONDOUA ELLA G.
PJ :
 Préparation de la Mission d’Audit et de Contrôle du Backbone National en Fibre Optique :
Document de Travail

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