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NOMBRES COMPLEXES
Ce que c’est qu’un nombre complexe, nous ne nous le demanderons pas dans ce chapitre. On vous a dit pendant longtemps
que le carré d’un nombre — sous-entendu réel — était toujours positif, et puis tout à coup on a changé d’avis et on vous a
soutenu qu’un carré pouvait être négatif dans un certain monde de nombres plus grand que R. Qu’avez-vous fait de cette
annonce ? Vous l’avez suivie sans broncher, vous suivez toujours. Nous conserverons quelques mois encore ce point de vue
naïf sur les nombres complexes qui consiste à accepter que les choses existent parce qu’on vous le dit même si on ne vous le
justifie pas. Nous y reviendrons en revanche avec plus de scrupules au chapitre « Structures de groupe et d’anneau ».
Définition-théorème (Ensemble C des nombres complexes, forme algébrique, parties réelle et imaginaire)
• L’ensemble des nombres complexes est noté C et contient l’ensemble des réels R ainsi qu’un certain élément i pour
lequel : i2 = −1.
• Tout nombre complexe z s’écrit d’une et une seule manière sous la forme dite algébrique : z = a + ib pour
certains a, b ∈ R. Le réel a est appelé la partie réelle de z et noté Re(z), le réel b est appelé la partie imaginaire de
z et noté Im(z).
• Les réels sont exactement les nombres complexes de partie imaginaire nulle. Enfin, un nombre complexe de partie
réelle nulle est appelé un imaginaire pur.
En pratique L’unicité de la forme algébrique d’un nombre complexe est utilisée fréquemment pour faire des
identifications. Elle permet, face à une égalité : a + ib = a′ + ib′ , d’écrire que : a = a′ et b = b′ . En résumé :
Définition-théorème (Addition et multiplication sur C) L’ensemble C est muni de deux opérations d’addition et de
multiplication qui généralisent celles que nous connaissons sur R. Précisément, pour tous z, z ′ ∈ C :
z + z ′ = Re(z) + Re(z ′ ) + i Im(z) + Im(z ′ ) et zz ′ = Re(z)Re(z ′ ) − Im(z)Im(z ′ ) + i Re(z)Im(z ′ ) + Im(z)Re(z ′ ) ,
1 1 x − iy
Pour finir, pour tout z = x + i y ∈ C∗ avec x, y ∈ R : = = 2 .
z x + iy x + y2
1
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Définition (Affixe et image) On munit le plan d’un repère orthonormal direct O, −
→ı ,−
→ . z
Im(z) b
Explication Au fond, les notions de point, vecteur, coordonnées et nombre complexe sont équivalentes, on pré-
férera d’ailleurs parfois écrire qu’un point est ÉGAL à un nombre complexe, qu’un vecteur est ÉGAL à ses coordonnées, etc.
z + z′
Exemple Pour tous z, z ′ ∈ C, le milieu du segment joignant z et z ′ a pour affixe .
2
En quel sens pertinent un point d’un plan serait-il plus petit ou plus grand qu’un autre ?
|z |
• On appelle conjugué de z le nombre complexe : z = Re(z) − i Im(z).
Re(z)
p
• On appelle module de z le réel positif ou nul : |z| = Re(z)2 + Im(z)2 . −Im(z) b
Explication
p
• Module et valeur absolue coïncident sur R car pour tout x ∈ R : |x| = x 2.
R R
• De par sa définition, le module |z| s’interprète comme norme du vecteur d’affixe z. De b b
2
Exemple Pour tout t ∈ R, le point d’affixe appartient au cercle de centre 1 et de rayon 1.
1 + it
p
2 2 − (1 + it) 1 − it 1 + t2
− = =
Démonstration 1 + it 1 1 + it 1 + it = p = 1.
1 + t2
z+z z−z ′ ′
Re(z) = , Im(z) = , z = z, z + z′ = z + z et zz ′ = z × z .
2 2i
2
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
z
comme vecteurs, colinéaires de même sens.)
1 z x − iy
En pratique L’inverse de z = x + i y 6= 0 se calcule grâce à la formule « zz = |z|2 » : = 2 = 2 .
z |z| x + y2
Démonstration
2
• Inégalité triangulaire : |z + z ′ | ¶ |z| + |z ′ | ⇐⇒ |z + z ′ |2 ¶ |z| + |z ′ |
2
⇐⇒ (z + z ′ )(z + z ′ ) ¶ |z| + |z ′ | ⇐⇒ |z|2 + zz ′ + z ′ z + |z ′ |2 ¶ |z|2 + 2|z|.|z ′ | + |z ′ |2
′ ′
zz + zz
⇐⇒ ¶ |z|.|z ′ | ⇐⇒ Re zz ′ ¶ |z|.|z ′ | ⇐⇒ Re zz ′ ¶ |zz ′ |.
2
Enfin, l’inégalité obtenue étant vraie, celle de départ l’est aussi !
• Cas d’égalité : L’inégalité triangulaire
est une égalité si et seulement si l’inégalité obtenue finalement ci-
dessus en est une : Re zz ′ = |zz ′ |, i.e. si et seulement si : zz ′ ∈ R+ car les réels positifs sont les
seuls nombres complexes dont la partie réelle est égale au module.
— Si : z ′ = 0, z et z ′ sont naturellement colinéaires de mêmes sens.
′
— Si : z ′ 6= 0, dire que : zz ∈ R+ revient à dire, après division par |z ′ |2 qui est strictement positif,
′
z z
que : z × ′ 2 = ′ ∈ R+ , i.e. que z et z ′ sont colinéaires de même sens.
|z | z
• Généralisation : D’après l’inégalité triangulaire : |z| = (z + z ′ ) + (−z ′ ) ¶ |z + z ′ | + | − z ′ |, donc :
|z| − |z ′ | ¶ |z + z ′ |, et de même : |z ′ | − |z| ¶ |z + z ′ |. Comme voulu : |z| − |z ′ | ¶ |z + z ′ |.
L’inégalité sur |z − z ′ | s’obtient à partir de celle sur |z + z ′ | par simple substitution de −z ′ à z ′ .
Théorème (Racines carrées d’un nombre complexe) Pour tout z ∈ C∗ , l’équation : ω2 = z d’inconnue ω ∈ C
possède exactement DEUX solutions opposées appelées les racines carrées de z.
p
x Notation autorisée si x ∈ R+ .
$ ATTENTION ! $ p
z La plus interdite des notations interdites si z ∈ C \ R+ !
Pourquoi cet interdit ? Parce que nous ne savons pas choisir, tout nombre complexe non nul a DEUX racines carrées distinctes
qui se valent l’une l’autre. Il n’y a que dans le cas des réels positifs qu’on sait choisir car les racines carrées d’un réel positif
p
x sont toutes les deux réelles, l’une positive, l’autre négative, et on choisit de noter x la première.
Démonstration Dans l’énoncé, z est choisi non nul car l’équation : ω2 = 0 d’inconnue ω ∈ C ne possède
évidemment qu’une solution, à savoir 0.
Écrivons z sous forme algébrique z = x + i y et donnons-nous ω = a + ib ∈ C sous forme algébrique. L’idée forte
de la preuve est cachée dans l’équivalence : ω2 = z ⇐⇒ ω2 = z et |ω|2 = |z| où l’on a ajouté
simplement l’équation des modules —- équivalence idiote mais qui s’avère féconde.
3
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
§
a 2 − b2 = x p
ω2 = z ⇐⇒ ω2 = z et |ω|2 = |z| ⇐⇒ et a 2 + b2 = x2 + y2
2a b = y
p p
2
x + x2 + y2 2
−x + x2 + y2
⇐⇒ a = et b = et 2a b = y (demi-somme et demi-différence).
2 2
On tire aisément a et b AU SIGNE PRÈS de ces relations sur a2 et b2 . L’égalité : 2a b = y permet quant à
elle de savoir si a et b sont de même signe ou de signes opposés. On obtient finalement deux racines carrées
ω = a + ib distinctes de z opposées l’une de l’autre.
Nous sommes à présent capables de résoudre TOUTES les équations du second degré À COEFFICIENTS COMPLEXES.
Théorème (Équations du second degré à coefficients complexes) Soient a, b, c ∈ C avec a 6= 0. Les solutions de
2 −b + δ −b − δ
l’équation az + bz + c = 0 d’inconnue z ∈ C sont et où δ est l’une quelconque des deux racines
2a 2a
b c
carrées du discriminant b2 − 4ac. La somme de ces solutions vaut − et leur produit .
a a
2 2 b c b 2 b2 − 4ac
Démonstration Pour tout z ∈ C : az + bz + c = a z + z + =a z+ −
a a 2a 4a2
2
b 2 δ b δ b δ −b − δ −b + δ
=a z+ − =a z+ + . z+ − =a z− z− .
2a 2a 2a 2a 2a 2a 2a 2a
Pour finir, on sait qu’un produit de nombres complexes est nul si et seulement si l’un de ses facteurs l’est.
§
x+y=a
Théorème (Systèmes somme-produit) Soient a, b ∈ C. Les solutions du système somme-produit :
xy = b
d’inconnues x, y ∈ C sont les deux racines du polynôme X 2 − aX + b —- éventuellement égales.
§
x + y =3+i
Exemple Les solutions du système : d’inconnue (x, y) ∈ C2 sont les couples (1, 2 + i) et (2 + i, 1).
xy =2+i
Démonstration Les solutions du système étudié sont les racines du polynôme X 2 − (3+ i)X + (2+ i) — calculées
dans l’exemple précédent.
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Définition (Dérivation des fonctions complexes) Soient I un intervalle, f : I −→ C une fonction et a ∈ I . On dit que
f est dérivable en a si les fonctions Re( f ) et Im( f ) le sont. On appelle dans ce cas nombre dérivé de f en a le nombre
complexe : f ′ (a) = Re( f )′ (a) + i Im( f )′ (a).
L’ensemble des fonctions complexes dérivables sur I tout entier, i.e. dérivables en tout point de I , est noté D(I , C). Si
f ∈ D(I , C), la fonction x 7−→ f ′ (x) définie sur I est appelée la dérivée de f .
Explication
• En résumé, dériver une fonction
complexe revient à dériver ses parties réelle et imaginaire, qui sont quant à elles des
fonctions réelles : Re f ′ = Re( f )′ et Im f ′ = Im( f )′ .
• On peut montrer que les formules de dérivation d’une somme, d’un produit et d’un quotient de fonctions complexes
sont les mêmes que pour les fonctions réelles, de même que la formule de dérivation d’une composée de fonction de
R dans R suivie d’une fonction de R dans C.
Exemple
• La fonction x 7−→ x 2 + i sin x est dérivable sur R car les fonctions x 7−→ x 2 et x 7−→ sin x le sont, et sa dérivée est
x 7−→ 2x + i cos x.
1 1
• La fonction x 7−→ est dérivable sur R comme quotient et sa dérivée est x − 7 →− .
x +i (x + i)2
Pour les fonctions complexes, pas question de parler de monotonie ou de signe de la dérivée puisqu’il n’y a pas d’inégalités
dans C, mais le théorème fondamental suivant est en revanche conservé :
Théorème (Caractérisation des fonctions dérivables constantes) Soient I un INTERVALLE et f ∈ D(I , C). Alors f est
constante sur I si et seulement si f ′ est nulle sur I .
Définition (Ensemble U des nombres complexes de module 1) On note U l’ensemble z ∈ C/ |z| = 1 , géométri-
quement le cercle trigonométrique de centre 0 et de rayon 1.
p
Explication La notation eiθ , qui cache un cosinus et un iπ 1+i 3
e3 =
sinus, n’est qu’une NOTATION, eiθ n’est pas « e à la puissance iθ » au iπ
2
e2 =i
sens où ce serait « e multiplié par lui-même iθ fois », ce qui n’a aucun iπ 1+i
3iπ −1 + i b
e4 = p
sens ! Quel rapport avec l’exponentielle classique alors ? Le choix de e 4 = p b
2 b b
p2
la notation eiθ est justifié par le fait que, comme on va le voir, l’« ex- b iπ 3+i
ponentielle iθ » se comporte COMME une exponentielle classique en e6 =
2
transformant les sommes en produits. En réalité, une notion unique b b
d’exponentielle se cache derrière l’exponentielle réelle et l’« exponen- eiπ = e−iπ = −1 ei0 = e2iπ = 1
tielle iθ », mais ce n’est pas encore de votre âge !
b
iπ
e− 2 = −i
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i
Théorème (Paramétrisation de U par l’« exponentielle iθ »)
θ b eiθ
iθ iθ
• Pour tout z ∈ C : z ∈ U ⇐⇒ ∃ θ ∈ R/ z = e . En résumé : U= e θ ∈R
.
′
1
• Pour tous θ , θ ′ ∈ R : eiθ = eiθ ⇐⇒ θ ≡ θ ′ [2π] .
U
Démonstration Autre manière de dire que tout point du cercle trigonométrique a des coordonnées de la forme
(cos θ , sin θ ), donc un affixe de la forme eiθ — avec unicité du θ modulo 2π.
Démonstration
z+z z−z
(ii) Tout simplement, pour tout z ∈ C : Re(z) = et Im(z) = .
2 2i
n
(iv) Par récurrence à partir de (iii) : eiθ = einθ . Ce n’est que ça, la formule de Moivre.
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En pratique (Dé-linéarisation) On a moins souvent l’occasion de le faire, mais on peut aussi « dé-linéariser » les
expressions trigonométriques, i.e. effectuer la transformation inverse de la linéarisation. Deux outils principaux, la formule
de Moivre et la formule du binôme.
Exemple Pour tout x ∈ R : sin(6x) = 2 3 − 16 cos2 x + 16 cos4 x cos x sin x.
Démonstration sin(6x) = Im e6ix = Im (cos x + i sin x)6
Binôme
= Im cos6 x + 6i cos5 x sin x − 15 cos4 x sin2 x − 20i cos3 x sin3 x + 15 cos2 x sin4 x + 6i cos x sin5 x − sin6 x
= 6 cos5 x sin x − 20 cos3 x sin3 x + 6 cos x sin5 x.
On pourrait s’arrêter là, mais on va tâcher d’embellir le résultat.
2
sin(6x) = 2 3 cos4 x − 10 cos2 x sin2 x + 3 sin4 x cos x sin x = 2 3 cos4 x − 10 cos2 x 1 − cos2 x + 3 1 − cos2 x cos x sin x
= 2 3 − 16 cos2 x + 16 cos4 x cos x sin x après développement.
Exemple Les formes trigonométriques des réels et des imaginaires purs constituent le minimum à maîtriser.
• Cas des réels : Pour tout x ∈ R∗ : x = xei0 si x > 0 et x = (−x)eiπ si x < 0.
iπ iπ
• Cas des imaginaires purs : Pour tout y ∈ R∗ : i y = ye 2 si y > 0 et i y = (− y)e− 2 si y < 0.
zz ′ = |z| ei arg(z) |z ′ | ei arg(z ) = |zz ′ | ei(arg(z)+arg(z )) , donc : arg zz ′ ≡ arg(z) + arg(z ′ ) [2π].
′ ′
Démonstration
Ensuite : z = |z| ei arg(z) = |z| e−i arg(z) = z e−i arg(z) , donc : arg z ≡ − arg(z) [2π].
1 1 1
Enfin : = = e−i arg(z) , donc : arg 1 ≡ − arg(z) [2π].
z |z| ei arg(z) z z
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p − iπ iπ iπ iπ
1−i π 1−i 2e 4 e− 4 + 3 e 12
Exemple Le nombre complexe p admet pour argument car : p = = p = p .
1−i 3 12 1−i 3 − iπ 2 2
p p p p 2 e 3
p
1−i (1 − i) 1 + i 3 3+1 3−1 π 3+1 π 3−1
Comme : p = = +i , alors : cos = p et sin = p .
1−i 3 4 4 4 12 2 2 12 2 2
ipπ
Exemple Soit n ∈ N∗ . À quelle condition sur p ∈ Z le nombre e n est-il réel ?
ipπ ipπ ipπ ipπ
Démonstration e n ∈R ⇐⇒ arg e n ≡ 0 [2π] ou arg e n ≡ π [2π] ⇐⇒ arg e n ≡ 0 [π]
pπ ÷π
⇐⇒ ≡ 0 [π] ⇐⇒ p ≡ 0 [n] ⇐⇒ p est un multiple de n.
n ×n
Théorème (Lien entre la forme algébrique et les formes trigonométriques) Soit z ∈ C NON NUL de forme algébrique :
z = x + i y et de forme trigonométrique : z = r eiθ .
p
(i) x = r cos θ et y = r sin θ , et bien sûr : r = x 2 + y 2 .
y
Arctan [2π] si x > 0
(ii) θ≡ x
y
π + Arctan [2π] si x < 0.
x
Démonstration
(i) Simple identification des parties réelle et imaginaire : x + i y = reiθ = r cos θ + ir sin θ .
i h
π π r sin θ y
(ii) Si x > 0 : θ ∈ − , + 2kπ pour un certain k ∈ Z, or : tan(θ − 2kπ) = tan θ = = ,
2 i2 h r cos θ x
π π y y
donc comme θ − 2kπ ∈ − , : θ − 2kπ = Arctan , et enfin : θ ≡ Arctan [2π].
2 2 x x
π 3π y
Si x < 0 : θ ∈ , + 2kπ pour un certain k ∈ Z, or : tan(θ − π − 2kπ) = tan θ = , donc
2 2 i π πh x
y y
comme θ − π − 2kπ ∈ − , : θ − π − 2kπ = Arctan , et enfin : θ ≡ π + Arctan [2π].
2 2 x x
En pratique Avec les notations du théorème, nous avons obtenu un argument de z sous forme d’arctangente, mais
nous aurions pu, par un procédé analogue, obtenir un arcsinus ou un arccosinus. La figure suivante résume les possibilités
qui s’offrent à nous. Le résultat n’est pas à connaître, mais la démarche pour y parvenir, si. Il faut bien avoir en tête que :
Arcsin est la réciproque de sin , Arccos la réciproque de cos et Arctan la réciproque de tan .
−π,π [0,π] −π,π
2 2 2 2
y x hπ i h y x
θ ≡ π − Arcsin ≡ Arccos [2π] πi θ ≡ Arcsin ≡ Arccos [2π]
r r θ∈ ,π θ ∈ 0, r r
2 2
h πi h π i
y x θ ∈ −π, − θ ∈ − ,0 y x
θ ≡ π − Arcsin ≡ −Arccos [2π] 2 2 θ ≡ Arcsin ≡ −Arccos [2π]
r r r r
5 3
Exemple 3 − 5i a pour argument −Arcsin p ou −Arccos p .
34 34
h π i
Démonstration Comme : 3 ¾ 0 et −5 ¶ 0, nous pouvons choisir un argument θ de 3 − 5i dans − , 0 .
2
h i
π π 5 5 5
• Arcsinus : Comme θ ∈ − , : sin θ = − p donne : θ = Arcsin − p = −Arcsin p .
2 2 34 34 34
3 3
• Arccosinus : Comme : −θ ∈ [0, π], l’égalité : cos(−θ ) = cos θ = p donne : θ = −Arccos p .
34 34
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• Le programme vous épargne l’apprentissage par cœur de quatre nouvelles formules. Pour tous x, y ∈ R :
x+y x−y x+y x−y
sin x + sin y = 2 sin cos et sin x − sin y = 2 cos sin ,
2 2 2 2
x+y x−y x+y x−y
cos x + cos y = 2 cos cos et cos x − cos y = −2 sin sin .
2 2 2 2
On s’attend en revanche à ce que vous sachiez les retrouver rapidement. Par exemple :
Angle
ix iy
i(x+ y) x−y x+y x−y
sin x + sin y = Im e + e = Im 2 e 2 cos = 2 sin cos .
moitié 2 2 2
sin (n + 1)x cos(nx)
X
n si : x∈
/ πZ
Exemple Pour tous n ∈ N et x ∈ R : cos(2k x) = sin x
k=0
n+1 si : x ∈ πZ.
Démonstration Vous devez à tout prix savoir refaire cette démonstration, l’exercice est très classique.
Xn
Si x ∈ πZ : cos(2k x) = 1 pour tout k ∈ ¹0, nº, donc : cos(2k x) = n + 1. Supposons désormais que :
k=0
x∈
/ πZ, de sorte que : e2ix 6= 1.
n 2i(n+1)x i(n+1)x i(n+1)x −i(n+1)x
X
n X
n X 2ix
e 6=1 e − 1 Angle e e − e
cos(2k x) = Re e2ikx = Re e2ikx = Re 2ix − 1
= Re
k=0 k=0 k=0
e moitié eix eix − e−ix
Euler
sin (n + 1)x sin (n + 1)x sin (n + 1)x
= Re einx = Re einx = cos(nx).
sin x sin x sin x
Nous disposons à ce stade de deux exponentielles, l’exponentielle sur R et l’« exponentielle iθ ». Plus généralement :
iπ iπ 1 i e2 i e2
Exemple e2+ 4 = e2 e 4 = e2 p + p =p +p .
2 2 2 2
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Démonstration
′ ′
(i) Identification de formes trigonométriques : ez = ez ⇐⇒ eRe(z) = eRe(z ) et Im(z) ≡ Im(z ′ ) [2π]
ln 5 1
Exemple L’équation : ez = 2 + i d’inconnue z ∈ C a pour solutions :
+ i Arctan + 2ikπ, k décrivant Z.
2 2
Démonstration Pour tout z = x + i y ∈ C sous forme algébrique :
p
ez = 2 + i ⇐⇒ e x = |2 + i| = 5 et y est un argument de 2 + i
ln 5 1 ln 5 1
⇐⇒ x= et y ≡ Arctan [2π] ⇐⇒ ∃ k ∈ Z/ z = + i Arctan + 2ikπ.
2 2 2 2
Démonstration Pour commencer : eϕ = eRe(ϕ)+i Im(ϕ) = eRe(ϕ) ei Im(ϕ) = eRe(ϕ) cos Im(ϕ) + i sin Im(ϕ) ,
donc : Re(eϕ ) = eRe(ϕ) cos Im(ϕ) et Im(eϕ ) = eRe(ϕ) sin Im(ϕ).
• Par hypothèse ϕ est dérivable sur I , i.e. Re(ϕ) et Im(ϕ) le sont. Par composition avec les fonctions exp, sin
et cos qui sont dérivables sur tout R, eRe(ϕ) , cos Re(ϕ) et sin Im(ϕ) sont dérivables sur I et :
′ ′ ′
eRe(ϕ) = Re(ϕ)′ eRe(ϕ) , cos Im(ϕ) = −Im(ϕ)′ sin Im(ϕ) et sin Im(ϕ) = Im(ϕ)′ cos Im(ϕ).
• Du coup, par produit, Re(eϕ ) = eRe(ϕ) cos Im(ϕ) et Im(eϕ ) = eRe(ϕ) sin Im(ϕ) sont dérivables sur I et :
′ ′ ′
Re(eϕ )′ = eRe(ϕ) cos Im(ϕ) = eRe(ϕ) ×cos Im(ϕ)+eRe(ϕ) × cos Im(ϕ) = Re(ϕ)′ cos Im(ϕ)−Im(ϕ)′ sin Im(ϕ) eRe(ϕ)
et de même : Im(eϕ )′ = Re(ϕ)′ sin Im(ϕ) + Im(ϕ)′ cos Im(ϕ) eRe(ϕ) .
• Nous avons bien montré que eϕ est dérivable sur I puisque ses parties réelle et imaginaire le sont. Enfin :
′
ϕ ′ eϕ = Re(ϕ)′ +i Im(ϕ)′ ×eRe(ϕ) cos Im(ϕ)+i sin Im(ϕ) = Re(eϕ )′ +i Im(eϕ )′ = eϕ .
Pour tout n ∈ N∗ , rappelons que la fonction racine nème est la réciproque de la fonction puissance nème sur R+ .
p
Pour tous x, y ∈ R+ : y= n
x ⇐⇒ x = y n.
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p
n
x Notation autorisée si x ∈ R+ .
$ ATTENTION ! $ p
n
z La plus interdite des notations interdites si z ∈ C \ R+ !
Pourquoi cet interdit ? Parce que nous allons voir dans un instant que tout nombre complexe non nul a n racines nèmes
p
distinctes qui se valent les unes les autres. Laquelle noterions-nous n z ?
Démonstration Passons sur l’évidence du cas 0. Pour le reste, nous allons traiter d’abord le cas des racines de
l’unité et ensuite nous généraliserons.
• Racines nèmes de l’unité : Soit ω ∈ C. Posons : ρ = |ω| et notons ϕ l’unique argument de ω dans
l’intervalle [0, 2π[. Par identification de formes trigonométriques :
Ceci nous fait bien un total de n racines nèmes de l’unité, n car les exponentielles obtenues sont distinctes.
p iθ
• Cas général : Soit z = reiθ ∈ C NON NUL sous forme trigonométrique. Posons : ζ = n r e n . Il est
immédiat que : ζn = z et ζ est non nul puisque z ne l’est pas. Nous disposons ainsi déjà d’une racine
nème de z et grâce à elle, nous allons trouver les autres. Pour tout ω ∈ C :
n
n n n
ζ6=0 ω
ω =z ⇐⇒ ω =ζ ⇐⇒ =1
ζ
ω 2ikπ p iθ 2ikπ
⇐⇒ ∃ k ∈ ¹0, n − 1º/ =e n ⇐⇒ ∃ k ∈ ¹0, n − 1º/ ω = n r e n + n .
ζ
p iπ p 3iπ p 7iπ
2 e− 12 .
6 6 6
Exemple Les racines cubiques de 1 + i sont : 2 e 12 , 2e 4 et
p 1 i p iπ
Démonstration D’abord : 1 + i = 2 p + p = 2 e 4 . D’après la formule du théorème, les racines
2p 2
3 p iπ 2ikπ p iπ 2ikπ
2 e 12 + 3 = 2 e 12 + 3 , k décrivant l’ensemble 0, 1, 2 .
6
cubiques de 1 + i sont alors les trois nombres :
2iπ
Définition (Nombre j) On note j le nombre e 3 , racine 3ème de l’unité. Quelques relations à connaître à son sujet :
j3 = 1, j = j2 , 1 + j + j2 = 0 et pour tout z ∈ C : z 2 + z + 1 = (z − j) z − j .
Explication Tâchons de visualiser la formule des racines nèmes sur quelques dessins.
• Pour tout n ∈ N∗ , Un est l’ensemble des sommets du polygone régulier —- i.e. à côtés de même longueur —- à n côtés,
de centre O et passant par le point d’affixe 1.
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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
2iπ
i e 5 2iπ iπ
j b
b
b j=e 3
b b
e3
4iπ
e 5 b
−1 −1
b b b b b b
1 1 1 1
b
4iπ
b
e− 5 b b
j2 = j
b
b
2iπ iπ
− 2iπ e− 3
−i e 5 j2 = j = e− 3
U3 est l’ensemble des sommets U4 est l’ensemble U5 est l’ensemble des sommets U6 est l’ensemble des sommets
d’un triangle équilatéral. des sommets d’un carré. d’un pentagone régulier. d’un hexagone régulier.
b
p iθ 2ikπ z
• Et l’expression : r en+ n ,
elle raconte quoi ? Pour : z = reiθ ,
n
π
p iθ
nous avons déjà vu plus haut que ζ = n re n est UNE racine nème de z. 4
8
Pour obtenir à partir de ζ toutes les racines nèmes de z, il reste alors à le ζe
2iπ
¦ 2ikπ © 3
multiplier par chacun des éléments de Un = e n . b
ζ π
0¶k¶n−1
2
iπ b
12
Sur la figure ci-contre : z = 8 e 4 et n = 3 — donc : r = 8 et,
π p
n
p
3 θ π
par exemple : θ = . A fortiori : r = 8 = 2 et = , 2π
4 n 12 b
iπ 2iπ
donc : ζ = 2 e 12 . ζ e 3 3
b
O iπ
e4z
u
b 2z
Symétrique de z
b
−z z b
Symétrique de z
b
z
par rapport à O par rapport à (O x)
• Voyons maintenant ce qu’il en est de transformations plus compliquées. Dans chacun des cas ci-dessous, z ′ désigne
l’image de z par la transformation considérée.
z′ θ
b
′ −ω z ′ b
z ′ z b b
z
z z
−′
ω ω
z− ω
b b
z− ω
ω
z b
ω
ω z −
′
b
z− b
ω
Homothétie de centre ω Rotation de centre ω
Symétrie par rapport à ω :
et de rapport λ (ici λ = 2) : et d’angle de mesure θ :
z ′ − ω = −(z − ω) ′
z − ω = λ(z − ω) z ′ − ω = eiθ (z − ω)
i.e. : z ′ = 2ω − z. ′
i.e. : z = ω + λ(z − ω). i.e. : z ′ = ω + eiθ (z − ω).
• Il apparaît ainsi clairement que les transformations géométriques auxquelles nous sommes habitués sont de la forme
z 7−→ az + b ou z 7−→ az + b pour certains a, b ∈ C avec : a 6= 0. Réciproquement, que pouvons-nous dire
en général des transformations de cette forme ? Fixons a, b ∈ C avec : a 6= 0 et notons f la transformation
z 7−→ az + b, ainsi qu’α un argument de a.
— Si : a = 1, f est simplement la translation de vecteur b.
12
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
— Si : a 6= 1,
remarquons d’abord que f possède un et un seul point fixe, l’équation : f (ω) = ω
b
d’inconnue ω ∈ C admet : ω = pour seule et unique solution. Intérêt de la manœuvre :
z′ 1−a
réécrire f sous une forme plus sympathique. Pour tout z ∈ C, si nous posons : z ′ = f (z), alors :
b
Ici |a| = 2.
z ′ − ω = (az + b) − (aω + b) = a(z − ω) = |a| × eiα (z − ω) = eiα × |a|(z − ω).
| {z } | {z }
Rotation de centre ω Homothétie de centre ω
b b
et d’angle de mesure α et de rapport |a|
ω z | {z } | {z }
Homothétie de centre ω Rotation de centre ω
et de rapport |a| et d’angle de mesure α
Conclusion : f est la composée d’une homothétie et d’une rotation de mêmes centres. De plus l’ordre
dans lequel on compose ces deux transformations ne compte pas. On dit que f est la similitude directe
de centre ω, de rapport |a| et d’angle de mesure α.
f 1 + 2i π
Exemple La fonction z 7−→ 2iz + 1 est la similitude directe de centre , de rapport 2 et d’angle de mesure .
5 2
iπ
Démonstration Comme le coefficient de z dans la forme de f est : 2i = 2e 2 6= 1, f n’est pas une
π
translation. Son rapport est alors 2 et son angle a pour mesure .
2
1 1 + 2i
Enfin le centre de f est son unique point fixe ω : f (ω) = ω ⇐⇒ ω= = .
1 − 2i 5
z−b
Théorème (Interprétation géométrique de ) Soient a, b, z ∈ C avec z 6= a et z 6= b. On note A l’image de a, B
z − a
z − b MB z−b −→ −−→
≡ M A, M B [2π].
celle de b et M celle de z. Alors : z − a = MA et arg
z−a
z−b b−z −−→ → −→ −→ −−→
Démonstration arg ≡ arg ≡ arg(b−z)−arg(a−z) ≡ − →
ı , MB − −ı , M A ≡ M A, M B [2π],
z−a a−z
z−b b−z |b − z| eiβ M B i(β−α) M B i(−→ −−→
donc : = = iα
= e = e M A, M B) .
z−a a−z |a − z| e MA MA
En pratique Avec les notations du théorème, on peut démontrer l’alignement de A, B et M ou l’orthogonalité des
droites (AM ) et (BM ) grâce aux équivalences suivantes :
Exemple L’ensemble des nombres z ∈ C pour lesquels le triangle de sommets z, z 2 et z 3 est rectangle en z est constitué de
la droite verticale d’équation : x = −1 et des deux points 0 et 1.
z3 − z
Démonstration Soit z ∈ C. Afin de pouvoir travailler avec le rapport , on suppose : z 6= 0 et z 6= 1.
z2 − z
Pour ces deux points, de toute façon, le triangle de sommets z, z 2 et z 3 est réduit à un point, donc rectangle en z
— par convention. À présent :
z3 − z z(z − 1)(z + 1)
Le triangle de sommets z, z 2 et z 3 est rectangle en z ⇐⇒ ∈ iR ⇐⇒ ∈ iR
z2 − z z(z − 1)
⇐⇒ z + 1 ∈ iR ⇐⇒ Re(z + 1) = 0 ⇐⇒ Re(z) = −1.
13