Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
WÊÊ
H
HGH H
I
19 il
I
r€ à
THE PUBLIE UBBABY ©F THE CITY OF BOSÎ0M.
THE AB.ILIEJJ A. BROWN 6QB.LECTB©tS.
o- fin
ANNEE — SAMEDI 3 JUIN 1S7
P REMI-ERE N» 1
CE JOURN
*•
Un an, 18 fr. — Six mois, 9 fr. — Trois mois, 4 t'r. 50. — Un mois, 1 l'r. 50. — Un n°, 40 c. — Les abonnements partent des 1" et 16 de chaque mois.
Adresser tes demandes à M. Bourdilliat, Administrateur du Journal de Musique.
Musique de Guiraud. cales qu'ils donnentse réduisent générale- Journal de Musique a été donnée, il est
2. Marche à la hongroise.
ment, chaque semaine, à un morceau de venu à nous avec un empressement
Musique de Schubert. musique; pourtant, grâce au développe- qui nous a prouvé que notre journal
ment du goût musical en France, grâce répond à un vrai besoin; c'est par
TEXTE : A nos lecteurs. — Semaine musicale.
à l'activité, aux relations, à l'honorabilité milliers que nous comptons déjà les
— Album anecdotique. — Musique du numéro.
de leurs propriétaires; grâce au soin adhésions à notre publication, avant
— Noire prochain numéro. — Nouvelles de par-
tout. — Orphéons. avec lequel y sont traitées par d'émi- même que ce public ait pu s'assurer si
nents écrivains les grandes questions elle sera conforme à ses désirs.
d'histoire et de critique musicales, ces Tout nous porte à croire que nous-
Adresser ce qui concerne spécialement la rédaction journaux ne se nuisent point les uns dépasserons ses espérances : ces abonnés
du journal et la musique à M. Armand Gouzicn, au aux autres et prospèrent depuis un grand de la première heure qui nous viennent
bureau du journal, 13, quai VuUaire.
nombre d'années. de toute part, n'auront qu'à s'applaudir
Les éloges que nous leur donnons ici, de la confiance qu'ils nous ont témoi-
en saluant des confrères anciens, — gnée, et nous comptons bien encore
A nos Lecteurs comme le nouvel arrivant dans un salon qu'en retour de nos efforts pour les
y salue les personnes présentes, — ces satisfaire ils propageront autour d'eux
éloges, nous espérons bientôt les obtenir une œuvre à laquelle ils se sont si spon-
n oréant le Journal de Musique d'eux; car nous ne ferons que répandre, tanément assoeiés.
fyr-\
''\H nous répondons au désir que nous par des ressources nouvelles, le goût d'un C'est à leur zèle que nous confions,
ti£~i^ ont. bien souvent exprimé les nom- art auquel ils rendent chaque jour de dès aujourd'hui, le programme que nous
breux lecteurs de nos publications pério- signalés services. leur adressons avec ce premier numéro.
diques, à quelque classe qu'ils appartien- Nous atteindrons un public plus
nent. étendu, à cause de l'extrême bon mar- La Direction du Journal de Musique.
JOURNAL DE MUSIQUE
son Nabueo au directeur de la Scala, son ciLÊs^drue, l'ancien éditeur Bernard Latte, qui,
^dent. Ce « morceau» lui ayant été déjà ancien patron, le légiste, vint encore à son par sa maigreur, justifiait son nom. Il avait eu
servi, il y a une année, avec les mêmes inter- aide en le cautionnant d'une forte somme, ce son heure de prospérité et la bohème l'avait
prètes, on en a déjà beaucoup parlé, et nous qui décida l'acceptation de l'ouvrage par l'im- repris. Loustalot a tracé de lui un portrait res-
n'y reviendrons que pour constater la grandeur présario récalcitrant. Nabueo réussit au delà de semblant :
Quid sum miser ? Au maestro Ricci Recordare. mineurs qui n'aperçoivent le filon que pour le
: nous, il n'y avait que nos oreilles d'écorchées;
Au maestro Nini Ingemisco. Au maestro
: et lui, on l'écorchait vif, tout entier :
perdre, et semble que ce fut sa dest née à lui
il
;
Au maestro Platania : Sanctus. Au maestro Qui gronde à six heures?... mais non, tences avant de servir d'épitaphe à leur tombe.
Agnus Dei. Au maestro Mabellini Boum I... boum!... ce n'est que le canon. Infatigable chercheur de perles, il en trouva
Petrella : :
'
En se retournant on espère mais n'en sut jamais garder
Lux seterna. plus d'une fois, il
— qui ne reculait pas devant un calembour, Quinze août... <c Mon cœur est à toit » Bernard Latte ne manquait pas d'esprit.
— de travailler dans le « son. » Quinze août... « La mort m'environne! » Il eut, un jour, une discussion très-vive avec
Il se nommait Antonio Barezzi; ce fut lui qui Quinze août... « Déjà (heure sonne! » un chanteur de café-concert qu'il avait placé,
découvrit dans le jeune Verdi le germe du mais qui trouvait la reconnaissance « écrite un
Ah I quel bourreau que ce Verdi I
doute, car
génie, et qui lui facilita les premières études. peu haut » pour lui, sans il s'ou-
L'orgue s'éloigne... Il est parti.
Les autorités du Conservatoire, moins perspi- blia jusqu'à lever un jour la main sur son
On respire, on se félicite;
caces, refusèrent-elles de l'admettre ou le ren- Si l'on s'assoupissait un peu? bienfaiteur.
voyèrent-ellesaprès une courte épreuve, c'est un Allons... « Ma Léonor, adieu!» — Tenez, je ne vous frappe pas, lui dit-il,
point sur lequel les biographes ne sont pas parce que vous êtes trop vieux, mais vous pou-
d'accord. Quoi qu'il en soit, le jeune musicien Peut-être est-ce là le secret de la transforma- vez vous considérer comme gil'flé. <•.
fut éconduit comme n'ayant aucune dispo- tion du génie de Verdi il n'aura changé de :
— Eh bien ! soit : ilme répugne de me bat-
Allegretto
$
Allegretto.
e S?
( J = 104
m.
m
Lu S31
33* 7
PlA.NO. PP
su«
r ,
j
Sor .
i v
len.te.
j j |fj
Sor.
j
ren.te,
;,
Sur
i im
ta
m
grève o.do.
^ J^JJ
& J
J
wm ¥Fm
W=F
y j l
j^i j l
jj î\^j jljj ^
f-f~
ran.te
f
Les
IF
fleurs,
h
en ton.
F
te
F
sai .
I
^Ll
son,_
J>
Ca .
I
J
1
J J
chent une humble mai
J
1
J
.
I
>j
son,
.
J'
Sor.
P"
}J J> I
jl J J' 1-JTTT- J i jl J —jM j| J J'
La Partition de PICCOLINO est éditée chez MM. Durand. Scbœmverk et. C! e 4 olace delà Madeleine
ren.te, Sor . ren -te, Dans la maison ri - an. te Est celle à qui le chan
,:
j^J } I
T J } I
jU j> I
j J > I
h J J
H^
les bois sous
J
un
1
J
c\ .
i i'
ti .
J
se, Sous
>' i
les
j ]
daLles de
ji
} >
I E .
IM'
gli .
j
se,
J'
J'au .
'
Jl
rais
J
pu
^^ cacher mon
"
f .H ^-1 jJ
ji J ) I
j J j, J J I
j! J }
ér ^FiFPFpp
n'est ni sous la col .
i
rJ
li . ne,
M
Ni dans
F r
la
r
mai. son
Jl
J
di .
i
Jl
vi .
^
ne, . L)
^^ n W w ^pf
. ne brune sor. reD . ti .ne La cueilli comme u . ne fl Ses fu.seaux
m m m m
=î?
y F ^'-
~ e éj
p p g r i
t r
Quand je fer . me les yeux, Sous l'a zur
m m
rente. Sur. rente, Sur ta grève o. do. raate Les fleurs en toute sai . son, Ca .
$ J i JM^'J J
1
J' Ji J> |
.J>j
JltJ'J /lJ>J' p IF r
f
client une humble mai . son Sor . rente, Sor . rente, Dans la maison ri . an. te Est
ê
m
%
J- JiljJ
m m
JH_;J J jJ JMjJ
\=é=à
J'l|^f=E
m
j, l
F r r p p i
-^J Ji-^^M ^ r i
p r p p r
m
En partant laissa son cœur. Sur mer
m
celle à qui le chan - teur la plage où la
; V -é *—t
^ j» > J' 1
j J «H j) J J 1
jn j 1
j> J -
jj
J P P rVf J J J J
J '
m m
bri. se Dans les bois sous l
un cy . ti . se, Sous les dal.les de I E . gli . se J';
:
-é -i
rais pu tacher mon cœur, Il n'est ni sous la col .- Ii . ne, Ni dans la maison di
J j
J l
j jjiji JMoj
Ca
} \
JJJ
comme
H w=ct
l-r- P
m
. vi. ne, l! . ne brune sor. ren . ti . ne cueilli u . ne fleur. Il
m fi* m
>
j. j i' i
j, jh h j i 1
1 j j» l
j, j j
p
l?
p f p i
f r P 'f Pg J 'J+* — i
jjjj'J^^
—
* • * "" T»~
m m »^ r
n'est ni sous la col . li . ne. Ni dans la maison di . vine, L - ne brune sorren - ti. ue l!a
#B
^
f ie ^^ w^ F"F=F
m
j£is^
cueilli comme u . ue. fleur.
m
a Tempo
=^^ s m m /
-±i—^
L ^^ 1
/
T=F
V '
j> J|| J Jl
MARCHE A LA HONGROISE
SCHUBERT.
/
TRIO
j» r fcif imp f u
J2U '
JffL
m
iift
•
[ T^ [
J~3
JOURNAL DE MUSIQUE
Il est sorti du cerveau de Vivier (qui donnait tion, à côté d'une portée où la note si était donnent aux motifs dansants des cadences impré-
l'autre soir son beau concert) aulant décharges écrite: vues et toujours originales, par le jeu croisé des
qu'il est sorti de notes de son cor magique. C'est limbresquiéveillenlaux quatre coins de l'orches-
« Encore ce musicien!
lui qui déclare qu'il se croitsuffisamment connu «C'est indiscret; mais c'est... si naturel. »
tre toutes sortes de voix charmantes et comme de3
pour qu'on ne puisse pas dire de lui qu'il est pétillements sonores dont l'oreille ne cesse pas
comme certaines notes de son instrument « bou- d'être surprise et ravie, ce petit ballet des
ché ». Cela rappelle le bracelet-rébus offert par des Erinnyes, comme le sonnet célébré par Boileau,
La démolition actuelle de la maison qui fait diletlanti russes enthousiastes à une chanteuse vaut seul un long opéra. »
le coin du faubourgSaint-Deniset du boulevard française : Une portée avec trois noies de musi-
« Dans le tournoiement vertigineux de ces airs
a rappelé à Fervacques une de ses charges épi- de danse, faut signaler ces dons d'une ima-
que et celte dédicace: A la do ré du public. il
en
bon pour tenir cette extrémité de la chaîne je :
Entrée de deux agents qui s'adressent poliment Ils n'en sortiront qu'après l'achèvement de la can-
au bourgeois n° 1 :
rivKy a * le P en danl quelques jours, retenue
>
tate qu'ils ont a mettre en musique et qui a pour
'iUÊli'par la censure à cause des sentiments On
— A vez-vous bientôt fini, monsieur?
ardemment patriotiques qu'elle exprimait et
titre Judith.
canlale est une
dit que l'auleur des paroles de celle
femme, qui se cache sous le pseu-
— Je n'en sais rien, l'employé de la ville est
qu'on redoutait de voir se produire, en ce mo- donyme conquérant d'Alexandre,
de l'autre côté du faubourg.
ment, sur un théâtre. Une simple modification
Traversée du faubourg. Ils se dirigent vers le
"
dans la forme des vers a suffi pour calmer les
n° 2. Les voitures sont plus nombreuses que les appréhensions de la commission d'examen ; Le célèbre violoniste hongrois Remenyi d"it pré-
sables de la rue. Dix-huit omnibus sont à la sider une grande solennité musicale qui aura lieu le
mais le public a su en dégager la pensée pre-
file. 10 juin à Reims; on peut s'attendre à des miracles
mière et a acclamé ce chant rustique tout em-
— A vez-vous bientôt fini? disent les agents
preint du souvenir de la patrie perdue.
de la part de cet artiste, original et puissant à la fois.
Il exécutera du Beethoven, du Paganini, du Spohr,
au n° 2.
Le n° 2, endide. —
Je ne sais pas. Adressez-
Avec cette chanson, nous donnerons un des
du Field, du Chopin
M"°c Frezzolini chantera, dans
et du Bach.
cette solennité, la
vous en face, à l'employé de la ville!
airs de ballet des Urinnyes, drame antique de cavatine de Linda di Ckamouni, les variations de
- les agents se consultent et coffrent les deux Leconte de Lisle sur lequel M. Massenet a écrit Rode et un air de la Sonnambula.
bourgeois. une partition du plus grand caractère c'est la ;
Remenyi met la dernière main, en ce moment, à
pantomime qui a pour titre « la Troyenne re- :
une composilion dont nous avons eu dernièrement,
chez un dilettante ami, la primeur de quelques
grettant sa patrie. »
fragments; elle se compose d'une introduction, d'un?
Pendant les quelques semaines qui précé-
légende et de variations de bravoure. C'est une œu-
dèrent son concert, le spirituel artiste envoyait Un des plus redoutables critiques musicaux de.
vre qui fera sensation.
souvent à un journaliste de ses amis de petites M. Benedict, du Figaro, a
la presse parisienne,
notes sur" cette solennité, qu'il ornait générale- donné de ces airs de ballet une appréciation
ment de quelque saillie inattendue. que nous nous hâtons de reproduire. Deux mariages artistiques à l'horizon : M"«Wald-
La dernière portait en marge cette observa- « Par l'effet piquant des rhythmes, dit-il, qui manr, que nous avons entendue cet hiver dans lïrfa
JOURNAL DE MUSIQUE
remarquahle Oratorio de M. Elwart, Ruth et Booz, quement en si bémol majeur sur une pédale de
écrit pour voix seules. fa naturel aux cors et aux basses. Ce trio, con-
Aux fêtes données à Florence en l'honneur de fié aux instruments de bois, n'est pas sans quel-
cembalaro da Padova che in Firense nel miers motifs s'y combinent, s'y entrelacent, mo-
Gastinel.
MDCCXI, invento il Clavicembalo col piano e dulant à l'infini; à un moment la fanfare reprend
Les sociétés chorales des divisions d'excellence de
forte il Comitato Fiorentino coadiuvanti Ila- en sol majeur, tandis que le quatuor continue à
Paris : les Enfants de Lutèce, le Louvre, l'Odéon,
liani e Stranicri, MDCCCLXXYI. «A Barto- jouer en mi bémol. Cette partie n'est pas la plus
le Bon-Marché, le Choral de Belleville, le Temple,
lomeo Cristofori, fabricant de clavecins de Pa- réussie de l'œuvre. La coda a de l'éclat; elle est
le Choral de l'Observatoire et la Cécilia prêteront
doue, qui inventa en 1711, à Florence, le clavi- coupée de points d'orgue et faite presque exclu-
leur concours a cette solennité.
cembalo avec piano et forte, le Comité florentin a sivement avec le triolet caractéristique du com-
M. E. Deldevez dirigera l'exécution, et plus de
dédié ce souvenir avec le concours d'Italiens et mencement. *
quatre cents arlisles prendront part à cette audition.
d'étrangers, en 1876. » En somme, cette marche, pour être une œmre
En haut de l'inscription se voit une couronne intéressante et supérieurement traitée au point
de chêne, avec un ruban où on a gravé ce frag- de vue de l'orchestre comme toutes les produc-
pa&fT)TRANGER.
,g — M" Palti va être obligée de
tions de Wagner, ne m'a pas paru à la hauteur
^jT-i/Vse noircir
la figure, et c'est là, pour uno
ment de vers de Lucain Digili cum voce locuti,
:
les doigts ont parlé avec la voix. Au centre de de la Huldigungs ou de la Kaiser-Marsch. Les
XI y, I femme, un sacrifice qui montre qu'au-
jolie
la couronne est une main portant le dessin du idées n'y abondent pas, et la clarté dont on peut
<3^—ygdessus de la coquetterie de son sexe lui faire un mérite me donnerait volontiers à
marteau inventé par Cristofori, et, au-dessus, les
elle place l'amour de son art. C'est ce
sept notes de la gamme d'ut. penser que le compositeur en fait moins de cas
mois-ci même que la diva fera son apparition à
que les autres, n'était un passage de la lettre qui
Des concerts ont suivi cet acte pieux et dans
Covcnt-Garden dans le rôle d'AÏ'ta.
ces concerts ont surtout brillé les cinq mêmes accompagnait l'envoi de sa partition et dont voi-
pianistes officiels. Ils ont exécuté vingt morceaux ci le sens «... Je n'ai eu que peu de temps pour
:
solennité, à la demande du
Comité féminin du «
en Angleterre le goût de la grande musique, et il
centenaire », qui la lui a généreusement payée Lei juin : Vomont.
est lui-même auteur de plusieurs compositions très-
25,000 francs, et d'une cantate Sue à la plume Les i et o juin : Reims. (Ce concours promet
estimées.
d'un musicien yankee, M. Dudley Buck. Parmi les Sociétés parisien-
Le duc d'Edimbourg, qui présidait à l'inauguration, d'être très-brillant.
De la première et de la dernière couvre, il y a
est un amateur distingué; il joue du violon et prend nes qui ont donné leur adhésion il faut citer
peu de chose à dire; elles sont bien faites, mais
quelquefois plaisir à diriger des orchestres d'amateurs. les Enfants de Lutèce.)
de peu de relief. Quant à la marche de Wagner,
voici comment en parle le correspondant de VÏn-
Le 18 juin : Joiuville-le-Pont, soixante So-
dépendance belge : ciétés.
On vient de fonder à Londres un hôpital pour les « En tête de la première page de la partition Du 24 au 27 juin : Amsterdam.
maladies de la gorge et de l'oreille. C'est M"10 Adc- sont inscrits, en manière d'épigraphe, les vers Le 25 juin : Mculan.
lina Patti qui a posé la première pierre de l'édifice, suivants de Goethe Nur der verdient sich Frei-
:
et la charmante arliste a accepté d'être une des dames heit loie âas Leben, der taglich sie erobem
patronnesses de l'œuvre. muss. (Celui-là seul est digne de la liberté et de Paris. — L'Inip'GO A. DourdiLIiat, 13, qnai Voltali
SAMEDI 10 JUIN 1870
PREMIÈRE ANNEE — N° 2
ELE JOURNAL
d'ûbiron, d'après le poëme de l'Anglais Sotheby, du harem, avec sou curieux accompagnement
Sommaire : imité de celui de Wieland, imité lui-même de de grosse caisse, cymbales et triangle, autour
celui de M. de Tressan, qui l'avait imité d'une de laquelle s'enroulent élégamment les voca-
S : 1. Chanson alsacienne des version en prose, faite au quinzième siècle sur lises de la fille du calife.
« Amoureux de Catherine».
Ce chœur, original et simple à
la première, qui date du douzième siècle. la fois, a été
Musique de II. Maréchal.
D'imitation en imitation, on s'est fort éloigné emprunté par Weber au Voyage en Arabie de
2. Pantomime des « Erin-
nyes ». de l'original, et l'auteur anonyme de Euon de Niebùrh.
Musique de J. Massenet. Bordeaux ne reconnaîtrait plus son roi des Le défaut capital de l'œuvre est dans l'agen-
TEXTE : Semaine musicale. L'événement de — nains, Auberon, dans Obéron, le roi des génies. cement compliqué des voix, dans la facture des
demain. - La musique et le budget. Notre — Toutes ces mélamorphoses n'ont pas rendu la airs, qui montre à n'en pas pouvoir douter,
musique. —
— Album anecdotique. — Nouvelles fable plusallachante,et le livret de Planché, que derrière le compositeur qui les a écrits, le vir-
de partout. pen-
Théodore Hell traduisit en allemand, n'a rien tuose, le pianiste accoutumé à traduire ses
fourni de dramatique au musicien, et ne lui a sées sur le clavier plutôt qu'avec la voix hu-
Adresser ce qui concerne spécialement la rédaction pas permis de s'élever beaucoup au-dessus d'une maine.
du journal et la musique à M. Armand Gouzien, au confection musicale sur un patron démodé. Le Malgré ses défauts, malgré la monotonie du
bureau du journal, 13, quai Voltaire.
travail de M. Nuitter a été de donner au livret poëme, malgré les défaillances d'inspiration
de Planché une forme plus littéraire, en ani- qui placent Obéron bien au-dessous du Frey-
mant le plus possible un dialogue assez ram- schidz, l'ouvrage n'en demeure pas moins
Semaine Musicale pant, et il était impossible de faire mieux, en agréable et l'on y retrouve à chaque pas, dans
s'imposant la tache de respecter la musique de une orchestration ingénieuse, des richesses im-
Weber. prévues qui charment et surprennent. S'il faut
fZSxx5^ béron, qui fut un des grands succès Sur le tissu un peu terne de cet ouvrage se créer un mol qui exprime en musique ce que
J /iitY) de l'ancien Théâtre-Lyrique , vient détachent quelques fleurs, quelques broderies le mot «coloriste» signifie en peinture, on peut
c'^' re re
P r s P ar le nouveau, au réper- lumineusement enlevées d'abord l'ouverture dire qu'on y trouve la main habile de l'un des
rù lfê/Q
i :
>-=££^C9toire duquel il va certainement prendre célèbre qui résume déjà à peu près toutes les plus grands «sonorisles» qui aient réveillé dans
place. Quoique fort inférieure au Freys hiïtz, beautés de la partition, en faisant entendre le l'orchestre des voix inconnues.
cette œuvre renferme encore assez de beautés cor magique d'Obéron, le principal motif de Dans le ballet du dernier acte, on a introduit
pour cacher la nudité d'un poëme par trop pri- l'air d'Iluon confié à la clarinette, la barca- l'ouverture de Turandot, un badinage exolique
mitif, emprunté aune chanson de. gestes appar- rolle, la phrase amoureuse de Rezia; il n'y qui n'est guère plus artistique que les pièces
tenant au cycle de Charlemagne : Euon de Bor- manque, pour être en quelque sorte le som- exécutées par ces ouvriers parisiens qui se sont
deaux. maire complet des beautés de l'œuvre, que le baptisés baroquement du nom de chinoiseurs-
C'est un Français oublié qui écrivit le livret rappel de la marche des esclaves et des gardes bamboutiers; enfin la merveilleuse «Invitation à
JOURNAL DE MUSIQUE
la valse,» orchestrée par Berlioz, qui apermis à et des réductions en seront faites pour le piano; paraît en faisant un geste de menace à son
M. Justement de dessiner des ensembles gra- nous serons convoqués par lui à'ies entendre et rival.
cieux et un solo, dansé avec beaucoup de si — comme nous le pensons — les réductions Aminti oublie le danger qu'il court pour
jouir du bonheur de contempler Sylvia. Le
charme par Jl llc Maillard, danseuse de carac- conservent une partie de l'intérêt de l'œuvre j
que vulgarité dans la démarche et dans le geste; tant dans l'un des morceaux qu'on croirait être
mais auprès des grotesques qui entourent la la plainte d'un trépassé.
belle Rezia.sa chevalerie devient vraisemblable, — Cela, disait-il, tout impressionné encore, La nympbe, devant ce corps inanimé, jette
cl, parmi ces Orientaux baroques, il ne paraît c'est de la musique de chambre ardente. une imprécation à Cupidon qui tend son arc et
pas trop désorienté. M. Lepers est un écuyer lance une flèche. Syhia chancelle et porte la
suffisant; mais M. Montaubry est un roi des main à son cœur.
génies qui n'a rien de surnaturel pourtant il
— Es-tu blessée? demande-t-on à Sylvia.
PU NO.
^
^à
vieil . les
-
chau -
ir
sous
:Ç= =F :
(juod re , pe (e
r
eu
ir-
L'hœur,
*«-
F=t
ïf f? S ^^ G
1 ±=îz
s -G ,/l
i *> r
La Partition des AMOUREUX DE CATHERINE se trouve chez M! Crus, 13, Bout d Buuiie-Nouvelli'
dos cô . teaux, le blé de !;i pliii . ae,
Quand lo beau s<> . leil te do - re, C"esl par toi qu eu sou . ri .
i*
^ •>
h n Pp* n e
/
n 1
W
±£
f ^^-.-if y I
y ?
PP 1*r
? ?
m^ m^
Y- vf^+^-^rfr^TH '
i
ff
Jl Jl
i
r
j s t;tl où lé . té ra . raè . ne Les vieil, les chan. sons
ïfc
wm
des cô -
J
teaux,
J
le
|
j3Jl_^
blé de la
r
pi ai .
f
ue,
i
f
Pu .
i r
tri
^^
. e,
e
PANTOMIME
J. MASSENEÎ.
Amiante.
PIA.NO.
avec douceur.
a Tempo
î ïTWft
Pmm
rcho.
PP
>
— mm^ mM fpisgi P&^ï.
2i:.li_g_
<»
£=^=
Ped; •» Ped •» Ped. » Ped. «• Ped # Ped *
Ped «Ped Sf>ed. gSS^ 1
Uidsa > !
escalier d'or qui se déroule en spirale autour ceaux de Sylvia dont la musique a eu, à la addition à la subvention, qu'il aurait fallu tôton
<les rochers et se perd dans les frises. première répétition d'orchestre , un succès tard équilibrer les recettes avec les dépenses.
d'enthousiasme. C'est une Danse éthiopienne « Ces dépenses se chiffrent aujourd'hui par
d'une originalité et d'une couleur tout à fait plus d'un million de frais en plus par an. Celte
Le deuxième tableau représente un si le séduisantes. augmentation, je l'ai demandée au publie. Cela
abrupt où s'entassent les rochers. Nous pensons pouvoir la donner dans le ne valait-il pas mieux que d'en grever le bud-
Sylvia paraît, achevant de gravir l'escalier quatrième numéro. get.
qui lui a livré passage hors de la caverne. « Tout marche bien, quant à présent, mais
esclaves. Il cherche des amateurs de rivage en l'instruction publique et des beaux-arts, par l'ambition est largement satisfaite, elle ne
rivage et finit par proposer à Aminla de lui l'article suivant : doit donc pas être suspectée.
vendre Sylvia. Aminla refuse. Sur un signe de « Je n'ajoute plus qu'un mot: c'est qu'il est
ccAparlirdu [«janvier 1877, les trois théâtres
son maître, Sylvia danse un pas gracieux. de musique actuellement subventionnés
dangereux deremetlreainsi en question, chaque
par
Aminla va quand l'Amour, soutenant son
fuir, l'État, c'est-à-dire l'Opéra, l'Opéra-Comiqueetle
année, la position du directeur do l'Opéra.
esclave, soulève brusquement le voile qui l'en- Théâtre-Lyrique, seront exploités en régie, cha-
C'est, en effet, le moyen de l'inquiéter sur son
fureur contre les amants. Il lui fait signe de dramaliques, ou tout au moins connues par leur recettes de 1 Opéra monter et le niveau de l'art
tourner ses regards vers le fond de la scène. compétence dans les queslions de théâtre et de baisser.
Les nuages s'entr'ouvrent et laissent voir dans' musique, sera nommée par le ministre des Ce qui seiaità souhaiter, c'est que le cahier
une apparition lumineuse Endymion endormi beaux-arts, à l'effet <le délerminer les attribu- des charges qui justifie cette subvention fût pris
el Diane la chaste profilant de la nuit et de ses tions du directeur-administrateur et de recher- au sérieux; que, comme beaucoup d'autres ca-
clartés mystérieuses pour venir rendre visite à cher les moyens les plus propres à établir l'or- hiers des charges, le gouvernement qui paie
son amant. ganisation nouvelle, aussi bien qu'à, en assurer ait le droit d'exiger l'exécution de son contrat
— Qui es-tu? semble dire la déesse. le fonctionnement régulier. » et n'use pas envers ceux qu'il subventionne
—
Regarde répond l'Amour.!
d'une longanimité exagérée; en un mot, que ce
Les vêtements du pirate tombent et décou- fameux cahier des charges, dont les clauses
vrent Cupidon dans son costume de dieu. Le directeur de l'Opéra a protesté contre la demeurent mystérieuses pour le public, ne soit
Diane, confuse à son tour, pose un doigt sur suppression de sa subvention, dans une lettre plus ce qu'en langage de théâtre on appelle
sa bouche et fait signe à Cupidon de se taire. aux membres de la Commission du budget, où une « charge. »
Celui-ci sourit; sur un geste, la vision dispa- ilfait un éloge sans restriction de M. Halanzier
raît, cl il unit Aminta à Sylvia. et qui conclut ainsi :
Les nuages se dissipent et laissent voir l'in- « On m'a reproché l'élévation du prix des M. Dautresme demande trois cent mille
térieur du temple de la déesse, les nymphes, places. Mais un jour viendra oùl'on reconnaîtra francs pour le Théâtre-Lyrique; nous pensons
les divinités de'la terre et des eaux. Apothéose. sagesse de cette mesure. J'ai conscience d'a-
la d'après des renseignements puisés à de bonnes
voir rendu à l'Etat un signalé service en la pro- sources, que la subvention de ce théâtre sera
voquant au seul moment où elle pouvait être élevée à 200,000 francs et celle de l'Opéra-Co-
Nous sommes heureux d'apprendre à nos prise, c'est-à-dire lors de l'inauguration de la mique au même chiffre.
lecicurs que, grâce à l'obligeance de M. Heu- nouvelle salle, car l'on n'avait pas augmenté Pour l'Opéra-Comique, rien
si n'est décidé
gel, qui est l'heureux acquéreur de la partition prix des places alors, on n'aurait pas comme direction. M. Carvalho
le pu le est toujours le
nouvelle, nous pourrons leur offrir un des mor- faire plus tard, et c'est par une considérable candidat favori, mais l'ancienne direction veut
JOURNAL DE MUSIQUE
M. Melchissédec a chanté un air de Richard envoyés, par la poste et franco, à la direction des
lui imposer l'achat du matériel qu'elle estime
Caur-de-Lion, ce qui n'était pas de l'à-propos, Beaux-Arts, bureau des théâtres, ], rue de Valois;
M. Carvalho n'en veut
trois cent mille francs et
car il n'y a aucun rapport entre l'écuyer Blondel
ilsy seront reçus jusqu'au 1 er juillet de la même
point à ce prix. On parlemente activement pour
année.
faire acheter ce matériel par l'État, qui ensuite qui étaitseulsur la terre à « s'intéresser à la per-
« Le poëme déposé ne devra pas porter de titre ;
le louerait ou le prêterait au nouveau titulaire. sonne » du roi Richard, et l'œuvre protectrice des
il devra être accompagné d'un pli cacheté renfer-
animaux. S'il était appelé à concourir une autre mant le titre du poème, le nom, les prénoms et le
fois à cette solennité, nous lui signalons plutôt domicile de l'auteur.
une chanson de circonstance, dont les paroles « Sur la partie extérieure de ce pli cacheté, le
Album Auecdotique sont de Pierre Dupont, je crois, musique
et la concurrent inscrira une ou plusieurs initiales, qui r.e
de Darcier. Cela s'appelle tout simplement «Ai- seront pas celles de ses noms, ainsi que 1 indication
mez-moi comme vos bêtes. » de la localité où l'on devra lui adresser, poste res-
tante, aux initiales précitées, l'accusé de réception
rêt^jC) E r0 ' de Hollande a donné récemment
de son envoi. »
çh|i^3 à son château de Loo, des fêles intéres- Vous verrez
Ceci est de l'actualité. y aura plus d'envois que la der-
qu'il
II \S\j santés et décerné la médaille Malibran
nière fois, et que cette note officielle va attirer un
é^S^j^èii une pensionnaire de l'École qu'il Nous avons eu, hier, sous les yeux, une lettre
grand.. .concours de concurrents. Peut-être attend-on
par un marchand de musique de Cons-
patronne, M llc
Timmers. écrite
qu'ily ait un lot de lauréats pour les servir tous
lantinople, et datée du 30 mai ; nous n'en vou-
Il ne s'en tient pas là, il vient de décider que ensemble au public. C'est égal, voilà un donataire
lons point changer une note.
pour le prochain concours, une médaille grand dont les désirs n'auront pas eu force de loi.
module serait frappée à l'effigie de Liszt, et dé- La voici dans toute sa splendeur. Cela ne s'in-
vente pas.
cernée au meilleur élève de piano.
Voilà Liszt passé à l'étal d'effigie souveraine. « Monsieur, On annonce la mort de m0 Lamoureux, la femme M
une mauvaise langue, que On entend canon depuis ce matin un- du fondateur delà Société de l'harmonie sacrée, qui
« Ce que c'est, a dit « le ; il
a tant fait pour acclimater en France les grands
d'avoir des doigts, des cheveux et la manière ie noncelamortd'Abdul-Aziz. Cette circonstance
oratorios des maîtres anciens et modernes; et celle
de s'en servir! » « heureuse va rétablir l'équilibre des finances.
de l'un des membres de la Société des concerts du
Voilà une médaille qui va entrer dans la col- « Envoyez par retour de courrier six Rigolade, Conservatoire, le violoniste Telezinski, mort à la
lection où se trouve le fameux sabre d'honneur « chanson de l'Eldorado. maison Dubois des suites d'une chute faite chez lui.
que Hongrie a décerné au pianiste, ce qui fit
la « Agréez, etc. »
dire à quelqu'un, après le concert qui suivit «Je :
trouve que les morceaux qu'il a joués ont été On entendra, l'hiver prochain, au Théâtre-Italien,
cîYlrons à nos lecteurs un autre air de Si la question ci gros sons » ne s'y oppose, nous
Dans une correspondance sérieuse de Turquie, ., ballet des Erinnyes d'une énergie de entendrons bientôt à l'Opéra M m0 Nilsson. Le
je lis ces lignes sur le sultan Mourad: XH>HÛrhythme tout à fait saisissante, un peu « Monsieur de l'orchestre » qui envoie de Londres
« Le nouveau sultan parle très-correctement difficile peut-être d'exécution; mais, nous des lettres au Figaro annonce qu'il a vu la célèbre
l'avons dit, nous donnerons de la musique pour chanteuse et qu'elle lui a affirmé n'avoir encore au-
le français et un peu l'italien. Le renseignement
toutes les forces et pour tous les goûts, et nous cun engagement pour l'hiver prochain.
nous a été donné par son maître de musique,
ferons en sorte de faire le partage égal afin de Avis à M. Halanzicr.
M. Picchi.
« Mourad et ses deux frères cultivent la flûte.» ne mécontenter personne.
Simple réflexion : ce qui vient de la flûte s'en Déjà nous avons préparé une surprise pour ^r^vj><f5NTr.ANGEB. — Le quinzième congrès néer-
retourne au pandour. un prochain numéro; elle répondra à beau- 1
ar"' a ' s sera ocoas ' on de fêtes, où la musi-
i I© l'
coup de charmantes et sympathiques lettres de ïlâ 1 11C aura sa P ar '' comme dans toutes les
(Qi)2£<Wètcs. On fera entendre à l'Alhambra de
lecteurs, c'est-à-dire d'amis inconnus. Ce sera à
suicidé malgré était aussi
^^^Bruxelles des ouvrages de compositeurs
Abdul-Aziz, le lui, la fuis un régal littéraire et musical et que
belges Gevaërt, Pierre Benoît, Van den Eede et
;
musicien, mais il jouait d'un instrument plus nous n'avons pas hésité à préparer malgré la
Willem Demol, avec un personnel de cinq a six
facile que la flûte, et demandantun doigté moins dépense qu'il nécessite et quoiqu'il soit en de-
cents choristes et un bataillon complet d'instru-
difficile : il jouait de l'orgue de Barbarie, et voici hors des promesses que nous avons faites. •mentistes.
les airs que jouait le dernier instrument qu'il Avec la « Saturnale » des Erinnyes, nous C'est le chef de la société de musique de Bruxel-
avait fail venir de Paris : donnerons l'un des airs bissés de Dimitri, le les, M. Warnots, qui dirigera le festival.
La Marseillaise, Partant pour la Syrie, Quand nouvel ouvrage qui a brillamment inauguré le Connaît-il le Macbeth de Franz Servais, le fils
je quittai la Normandie, Racket, quand du Sti- Théâtre- Lyrique, la Rêverie, chantée avec beau- d'une des gloires musicales de la Belgique et qui
gneur grâce tutéfoire, Heureux habitants des M" fera honneur à son pays, l'élève préféré de Liszt, le
la coup de charme par Zina Dalti.
lauréat du prix de Home de 1874? C'est une œuvre
doux vallons de l'iîelvétie, le grand air del'Am-
considérable digne de figurer dans une pareille fêle
bassadrice, Ah ! quel plaisir d'être soldai ! Da7is
et que nous lui signalon-.
le service de l'Autriche, la Marche de Riêgo,
C'est vers la fin d'août qu'aura lieu ce festival.
Iïélas'. a fui comme une ombre! un air de
elle Nouvelles de Partout
Lucie, un air de la Favorite, un air du Pré-aux-
Clercs, un air des Noces de Jeannette, la grande Nos remerciements, en terminant ce courrier, à
marche de Fuust, les Pompiers de Nanterre,Rien îp.axce. —
Le concours Cressent revient sur ceux de nos confrères qui nous ont souhaité si gra-
n'est sacré pour un sapeur, et ceci est — le T^M'cau. On Va donc enfin, dira-t-on, repré- cieusement la bienvenue et qui nous ont envoyé leurs
comble — l'air de Bon voyage, M. Dumollet!
'
nter l'ouvrage couronné l'année dernière? encouragements pour l'œuvre de popularisation ar-
Point du tout : on va en couronner un au- tistique que nous entreprenons.
tre qui ira rejoindre le premier dans les
Le succès considérable du Journal de Musique
salles d'attente des théâtres de musique. Cela est la sympathie avec laquelle il a été
La animaux a tenu
Société protectrice des auprès du public,
officiel, et la note suivante de la direction des Beaux-
sa séance solennelle et appelé la musique à son accueillidans la presse nous fixent déjà sur l'avenir
Arts ne laisse aucun doute sur le sort prochain d'un de notre entreprise mais ils nous engagent aussi et
secours, quoique la musique fasse souffrir les
;
nouveau lauréat :
nous continuerons à les mériter.
chiens, si l'on en juge par leurs hurlements; Conformément aux termes du programme du
«
mais les chiens n'étaient pas admis, il n'y avait concours Cressent, les poëmes destinés au concours
là que leurs maîtres ou leurs protecteurs. peuvent, à partir du 1 er juin IS76, être déposés ou Paris. — L'lmp -G6rant
r : A. Dounlilliat, 13, quai Voltaire.
—
sans soupçonner que son supplice n'était pas comme d'une escarpolette, s'y balance molle-
Sommaire encore fini. ment en effleurant l'eau du bout de son pied;
MUSIQUE : 1. Rèveriede «Dimitri» Pales ( On pouvait s'attendre de l'auteur de 'exquise
étoiles Sylvia belle d'indolence
).
partition de Co]p>lia, et de cet opéra-comique si
Se balance.
Musique do V. JonîMres. original qui s'appelle Roi à une œuvre
le l'a dit,
2. Danse des Saturnales des vivante, colorée, délicate : Sylvia a toutes les Et la lune, jusque-là discrète et voilée,
« Erinnyes ». qualités que l'on trouve dans les œuvres de l'au- éclaire ce gracieux tableau, et de douces har-
Musique du J. Masscnet. teur qui l'ont précédée, et l'on en découvre à monies s'échappent comme une vapeur sonore
Album anecdotique. .
— Primeurs musicales. Nous ne reviendrons pas sur un livret que l'une des plus adorables pages de l'ouvrage : le
Nouvelles de partout. nos lecteurs connaissent déjà. Notis passerons motif est d'abord indiqué par les violons, les
seulement en revue les morceaux delà partition notes claires des harpes le percent comme le
qui nous ont le plus frappé. rayon de Pbébé perce le feuillage du bois sacré;
C'est d'abord le majestueux prélude, à la dé- un cor solo le reprend et semble l'illuminer;
Sylvia marche rhythméedeDéesse « incessupatuit dea» une volupté calme et charmante enveloppe le
;
et J. DE REIK.VCIIj croirait inspiré de Mendelssohn, aussi vif et cords piqués sur lesquels s'enroule une mélo-
Musique de LÉO DELIBES aussi charmant que les plus fines inspirations die enlaçante, pour arriver enfin au trille final
que l'auteur du Songe d'une nuit d'été nous ait et se mourir dans un dernier accord quisemhle
laissées dans ce genre. une caresse.
nous a donné do trop rares occa- Une douce pastorale, soupirée par les flûtes Que de gaieté ensuite dans ce cortège rustique
M'Opéra
sions d'entendre de la musique, pour et les clarinettes, annonce l'entrée d'Aminta; et où les vents soufflent aux quatre points cardi-
que nous n'ayons pas regardé la pre- comment la nymphe de Diane n'aimerait-elle naux de l'orchestre, et quelle bonhomie fine et
mière représentation d'un ouvrage de pas celui que de tels airs accompagne? spirituelle dans l'entrée du sorcier!
M. Léo Delibes comme un événement de la Voilà que, pour là première fois depuis le le- La page symphonique de la Grotte d'Orion,
plus grande importance. On ne peut raisonna- ver du rideau, éclatent les clartés sonores des d'un si beau caractère, ouvre superbement le
blement pas, en effet, classer dans la catégorie cuivres: tout jusqu'ici s'est passé, à l'orchestre, deuxième acte; la Danse éthiopienne lui succède.
des œuvres de grande importance la seule que dans les sonorités « clair de lune » que le com- Nos lecteurs la connaîtront : on ne peut imagi-
l'Opéra nous ait donnée depuis son inaugura- positeur a si poétiquement assoupies. C'est la ner rien de plus curieux dans sa simplicité.
tion, ni appeler musique le chaos méli-mélo- fanfare de chasseresses jetée par quatre cors. Nous n'insistons pas sur ce morceau pour ne
dique dans lequel M. Mermet a noyé la malheu- Mais voici Sylvia qui s'élance sur les lianes point avoir l'air de faire — comme l'on dit vul-
reuse vierge que les Anglais avaient brûlée, suspendues entre les arbres et, s'en servant gairement — l'article, laissant à ceux qui le
JOURNAL DE MUSIQUE
joueront la semaine prochaine le soin de le d'un professeur, capable de réaliser « le mieux Donc, dans notre prochain numéro, nous
dans le facile». Il nous fallait un professeur à publierons la première fantaisie de Y Ecole du
juger, quoique le piano ne puisserendre qu'im-
qui la pratique constante des élèves commen- jeune rianisle, composée sur des motifs A'Obé-
parfaitement les Qnesses que les timbres divers
çants donnât une complète connaissance de ron, que le Théâtre-Lyrique vienl de reprendre
de l'orchestre font ressortir, ni reproduire les
ce qui leur convient, et un artiste qui eût le avec éclat.
lazzis rhylhmés de la petite flûte qui égayent
goût délicat qui doit présider au choix d'oeuvres
le début de cette danse. destinées à distraire l'enfant tout en ne lui met-
Un large chant de violoncelle, auquel maître que des mélodies ou des
tant dans l'esprit
Adam eût mis des paroles en l'honneur de Bac- harmonies exemples de banalités. Album Anecdotique
chus, prépare la danse de la bacchante avec son Nous avons été assez heureux pour trou-
solo de cor anglais si moelleux. ver, à VInsti'ut musical fondé par M. et M mc
C'est au troisième acte que se place, au dé- Oscar Comettant et si brillamment dirigé par e succès du ballet de Sylvia va être,
eux, l'homme le plus capable de remplir le pour les chroniqueurs, une occasion de
but, le cortège de Bacchus précédé par la claire
la barcarolle
but que nous nous proposons, M. Emile Artaud, , se mettre en frais d'anecdotes sur la
avant-garde des trompettes; puis
qui jouit comme professeur d'une notoriété ra- ^i^V^danse et sur les danseuses; faisons
au roulis charmant dont la mélodie est dessinée
pidement acquise par de surprenants résultats notre partie daus ce chœur de Terpsichoristes,
par le saxophone.
et qui possède déjà, recueillis, arrangés, com- en rappelant l'aventure d'une célèbre ballerine
Le pizzicato qui le suit est une des perles de pour besoins de que M. Ma-
posés et annotés par lui, les en représentations aux Étals-Unis, el
cette partition si riche et que nous devons pour- son enseignement journalier, de ces jeux d'en- halin, — un naturaliste à qui rien n'est étran-
tant parcourir si rapidement en rappelant le fants musicaux, choisis avec un discernement ger dans les corps de ballet de jadis, — nous a
beau solo de violon sur lequel la nymphe Sylvia et un goût parfaits. contée.
danse un andante si harmonieux de lignes; le Nous ne pouvions rencontrer mieux, et nous La première apparition de M 110
P., danseuse
pas si pittoresque des esclaves, la valse où remercions ici le remarquable professeur de la française, devant les Américains, donna lieu à
M mc Sangalli dessine de si originales variations; bonne grâce avec laquelle il a accepté la tâche l'un de ces débordements d'admiration dont ils
tilut musical d'avoir prêté leur influence à la pétées de bravos, pluies de bouquets et de
finale, enveloppant de ses ébhmissements cette
réussite des négociations entreprises dans ce couronnes, rappels multipliés, bonbons, colom-
partition toute vibrante de jeunesse, toute pal-
but. bes, dollars lancés sur le théâtre, rien n'y man-
pitante d'inspirations délicieuses.
Dans le numéro prochain, nous publierons qua.
Si les dieux de l'Olympe n'étaient point partis donc une série de Fantaisies mignonnes, écrites La ballerine était dans le ravissement.
sans laisser leur adresse, le soleil étant la der- spécialement pour nos petits abonnés du Jour- Mais ce ravissement ne connut plus de bornes
nière que les poêles leur aient supposée, nous nal de Musique, et qui seront chaque fois pré- lorsque, ausorlir de la représentation, elle vit une
eussions vraiment compris, après avoir entendu cédées d'une sorte de commentaire ou instruc- foule frénétique se précipiter sur sa voiture, en
Sylvia, que l'artiste, orgueilleux de son œuvre, tion sur le morceau publié el sur la manière dételer les chevaux et se substituer à eux pour
taud un passage qui peut servir de préface à joies du triomphe, elle voulut aller se promener
mo Sangalli a été le génie ailé de la danse; celte publication
jVI : par la ville.
bes, qui le classe désormais parmi les maîtres premiers exercices. Nos fantaisies mignonnes du eu les gentlemen de New-York.
incontestés? Syloia a pris sa place au milieu de
premier et du deuxième degré ne formeront pas — Oui, madame, reprit le cocher; mais les
toute la série de l'école du jeune pianiste: elles gentlemen qui ont dételé les chevaux...
ces charmantes fées qui président aux éternelles
noces de danse de musique; mais on
alterneront avec de petites pièces originales, — Eh bien ?
la et la
classiques ou modernes, en forme de sonatine, — Eh bien, ils ont oublié de les rapporter.
la reconnaîtra entre toutes grâce au cortège
,
d'air varié, de rondo, de valse, etc., el consti-
symphonique qui l'escorte avec une splendeur tueront toute unebibliothèquemusicalespéciale,
loute nouvelle. que nous nous efforcerons de rendre, suivant le Un souvenir des représentations i'Obèron,
sage précepte du poëte latin utile à la fois : et sous le roi actuel de Bavière, à Munich.
agréable. La difficulté de la mise en scène et de la
«Nous ne connaissons pas de mission plus sé- machination avait compromis la première repré-
Ecole du Jeune Pianiste rieuse et plus délicate aussi que celle de guider sentation ; le roi se rendi t à la seconde, et, après
les jeunes élèves dans les premiers choix de la lespectacle, il monta sur la scène pour faire
musique qu'ils auront à travailler. Les profes- manœuvrer devant lui tous les décors, change-
orsque nous avons résolu de satisfaire seurs expérimentés nous comprendrontetseront ments à vue et voir par où cela péchait; il fit
aux que nous exprimaient de
désirs de notre avis. C'est pénélré de cette vérité que mieux, il monta dans le char en forme de coquil-
, [C\/ loulepart nos abonnés et nos lecteurs, nous avons entrepris ce travail modeste dans la lage, traîné par des paons, accompagné de l'in-
jii^>i?aqui souhaitaient de voir les enfants forme, mais que nous aurons rendu important, tendant du théâtre, et se fit monter jusqu'aux
profiler des bienfaits de notre publication ; si nous avons le bonheur d'atteindre pleinement frises.
nous avons dû rechercher un artiste, doublé le but. » Comment voulez-vous qu'un peuple qui a un
REVERIE
Musique de
Andanto tranquille*-
3-V
É^ P^ /'/>
**=#
es
ifpg 1__JLx ^^ mm
ÏS=
«&
^tet
b
b¥^
I
# ,^ .^
W ^ J?,
*
^^ ==FF?
EX
^ Ï3
Ï1P
La Partition de D1M1TRI se trouve chez Mr Grus, 13, Boul d Bonne-Nouvell.
l:
r
Pâ les é . loi . les. Cal . me char . mant chas . les
e ou
2 Aigle ou co . lom . be Es cl ave roi Jus . qu'à la
É F
vol
f
les
l f
Du
(^
i\r
^
aia . ment
'4
PP
Su
— .
$
a .
\>
ve
i°r
bri
^m
. se,
^ ^—
-
i^trt^" T^T
-h
I ^^ =t#=t
m a £
JT71
:1
sa g ~±\,D*
frif
poir Cal .
r
me
f
de
i r "ji
là . me
"
i
j
Cal .
hJ. ji
me char, mant
j_j lIWN
'Iran - quille
J "
i~ }. I J. _.]> y I
J J>. i
r f *p
Et sans re . tour 'Que tout
é
-»< <1# ^ f f f f^S f 4L .A 4L
f. f f
^EEEEÉ
•c-r t_r
^m
PP ^
v f p v
1 f
mour a . mour
mour a . mour.
^4-
m
PP
g^i?éhé
ééhé
^*^^*^ ^^E
#£ ##
-s-
Ê £
DANSE DES SATURNALES
J. MASSENET.
La partition des Erinnyes est éditée par M. Hartmann, boulevard de la Madeleine, 19.
\£i frf r D,tr
'
ïff^éj :^,j,,i *ffi,^ j
^
« Ped. * Ped.
JOURNAL DE MUSIQUE
roi aussi consciencieux, quand il s'agit du plai- 2 e Tableau : Entrée de Sévère. —Marche triom-
sir de ses sujets, ne le porte pas aux, nues? phale rappelant un peu la marche de la Reine de
Primeurs Musicales Saba.-
On sait que les nègres ont assez d'aptitude /~~ "T g^otre 'prochaine livraison contiendra très-caractéristique des chrétiens. Le chant de Po-
lyeucte est d'un grand effet.
pour la musique et que le piano a pénétré pjv^P la Danse éthiopienne de Sylvia, qui
jusqu'au fond de certaines bourgades afri- \ vient d'avoir, à l'Opéra, un succès si
3° Acte. — 1" Tableau : Duo entre Néarque et
Polyeucte.
caines. ';, éclatant ;
C'est ce qui vient de donner à un facteur de Puis une œuvre de Schubert, certainement 2 e Tableau : Une fête païenne. — Grand ballet. —
ignorée de la plupart de nos lecteurs, et qui a Arrivée de Polyeucte et de Néarque, qui brisent les
pianos l'idée de fabriquer ces instruments d'une
idoles.
nouvelle façon, à ce que dit du moins Gygès; et pour le Journal d: Musique : c'est
été transcrite
nous le croyons sur parole. une simple page musicale, d'un coloris mysté- 4° Acte. —
1 er Tableau La prison, où se trouve
:
rieux que l'on peut obtenir dans l'exécution, le grand duo de Polyeucte et de Pauline. Il y a deux
Il remplace les toucbes blanches par des
versets de la Bible que Polyeucte lit à Pauline et
touches noires et réciproquement, de telle sans être un bien grand virtuose elleji pour :
qui (latte énormément les nègres, qui ne Nous recommandons le morceau de chant 2 e Tableau : Le cirque. — Polyeucte et Pauline
sont livrés aux bôies féroces.
veulent plus entendre parler d'autres pia- qui accompagnera ces œuvres de piano.
Nous l'avions entendu chanter par l'auteur
Quant au fabricant, il peut à peine suffire clans une réunion d'artistes où elle ravit tout le
aux commandes. monde plus tard un chanteur de la bonne race,
; A propos de Sylvia, rappelons que les divertis-
Diaz de Soria, eut l'occasion de l'entendre. Il sements infercalés par les compositeurs dans leurs
s'en éprit vivement "et voulut se la procurer, opéras portent un titre spécial et donnons-en quel-
désirant la chanler et la chanter souvent, ques-uns pour mémoire :
commencer, lorsqu'on s'aperçut que le cahier Voilà pourquoi noire prochaine livraison con- Dons la Juive (reprise), les Abeilles;
pour la rassurer, prit son bâton, donna le clame, il faut citer en première ligne Stephen Heller,
signal, conduisit tout le premier acte de l'opéra dont l'œuvre déjà considérable marquera dans l'his-
— Ce ne sera pas Paris qui aura Stephen Heller, sa vie et ses œuvres.
PKANCB.
primeur la de deux œuvres importantes de C'est l'éditeur Maho, à qui l'on doit de belles
compositeurs français justement estimés, éditions d'oeuvres de ce compositeur, qui publie l'in-
M. Mermet, l'auteur de Jeanne d'Arc, a été MM. Massenet et Saint-Saëns. Le Directeur téressante étude de M. Barbedette.
qui ne peut plus l'empêcher de travailler, une pour la représentation sur son théâtre, l'hiver pro-
chain, du Roi de Lahore et de Dalila. M. de Saint-Georges a fait autrefois, en collabo-
simple plaisanterie que son médecin nous four-
de désarroi de nos scènes lyriques nous
L'état ration avec Hérold, un opéra-comique en un acte,
nit.
privera aussi d'une œuvre colossale écrite sur un intitulé l'Illusion.
— Je vous assure que je fuis très-souffrant, poeme très-dramatique de M. Jules Barbier par Ru- y a quelques années, il futquestion de reprendre
Il
disait-ilà celui-ci, vous ne voulez pas me croire, binstein, et qui porte le titre de Néron. L'Allemagne l'Illusion à l'Opéra, mais en deux actes. La pièce fut
mais toutes ces répétilions m'ont fatigué; ajou- la connaîtra avant nous, quoique le célèbre composi- remaniée à cette intention, et M. Duprato se char-
tez à cela que je n'ai pas manqué une représen- teur l'ait écrite pour nous. gea d'y ajouter des récitatifs. L'ancienne partition
tation de mon ouvrage. gravée d'Hérold se trouvait chez M. de Saint-Geor-
—Ce ne sera rien vous vous écoutez trop,
;
ges au moment de la mort de celui-ci, et les feuil-
lot, ne sait pas qu'il a entre les mains une partition de réaliser de véritables tours de force. Pendant ce exécuté le 4 juillet par 500 musiciens, au Palais d'e
prête à être jouée, qui ne peut être utilisée que par temps, quatre chefs de service : MM. Zimmer, l'Exposition.
M. Duprato et lui épargnerait un long travail. Seidl, Fischer et Mottl revisent et corrigent les par-
Nous espérons que cet avis fera découvrir la par- ties d'orchestre. Wagner, de son côté, ne reste pas
tition égarée. inactif et fait travailler le seul artiste installé à
M. Faure
a chanté pour la première fois en ita-
Bayreuth, M. Unger, chargé du rôle de Siegfried.
lienau théâtre de Drury-Lane, à Londres, le rôle
Les répétitions d'orchestre ont également com-
de Nevers, des Huguenots; il a joué la semaine der-
MM. Erckmann et Chatrian, dit un de nos con- mencé, et ici Wagner a introduit un système assez
nière le rôle d'Assur, de Semiramide.
frères, transforment un de leurs ouvrages : l'Au- original : il fait travailler séparément les instruments
berge du Jambon de Mayence, en un opéra comique a cordes et l'harmonie. Ce n'est qu'après ces répéti-
en trois actes, dont M. Henri Maréchal, prix de tions partielles qu'il réunit tout l'orchestre. Aussitôt
Rome, auteur des Amoureux de que la troupe chantante sera arrivée à Bayreuth Voiciles œuvres qui font partie du répertoire de-
Catherine, est
chargé d'écrire la musique. commenceront d'ensemble qui se fe-
les répétitions la campagne prochaine, à Bruxelles Aida, Picco- :
ront acte par acte. Le 12 juin, les épreuves prépara- lino, Y Étoile du Nord et Le roi l'a dit.
toires seront terminées et l'on pourra commencer Cotte dernière pièce sera sans doute reprise à
les répétitions générales des quatre grands opéras, Paris cet hiver, et si le rôle de Virginie n'est point
Voici une opérette qui se présente escortée de dont la réunion forme la tétralogie des Nibelungen. créé par M 110
Chapuy au Théâire-Lyrique, ce sera-
deux noms d'auteurs qui no manquent pas d'éclat : On a beau plaisanter Wagner, c'est là un travail la sympathique artiste qui reprendra le rôle de la
.'
Dupanloup et Niepce de Saint- Victor; il est vrai que colossal et tel que peu de musiciens auraient l'idée pièce qui avait été si mal tenu à la création.
ce ne sont ni l'évoque, ni l'un des inventeurs de la de l'entreprendre et seraient capables de le mener à
photographie, mais hien des parents — neveux, bonne fin.
croyons-nous — qui ont commis en collaboration
V Échelle de la femme. Nous publions, à litre de curiosité, les programmes
— On verra bien, 'en écoutant le dialogue de sa des deux grands théâtres lyriques de Londres pour
pièce, — a dit un basson cultivant — Le Musical Union annonce l'arrivée à Londres de cette semaine.
le calembour
deux virtuoses français très-appréciés en Angleterre: Nos lecteurs verront par là que nous avons quel-
si le neveu de l'évêque d'Orléans est V Aigle de
mots.
MM. Saint-Saëns et Duvernov. que raison de porter envie à nos voisins anglais :
gitime
chim, de Kœehel, Noltebuhm, Reinecke, Rielz, Jeudi, S^juin. — Dinorah, avec M me Patti.
—
!
DRURY LANE
M. Victor Massé Paul et Virginie, a résilié son en- Mardi, G juin. — Faust, avec MM. Faure et Cam-
:
D'après une correspondance envoyée à un journal
gagement. Des pourparlers sont entamés déjà avec qui n'est pas suspect de wagnérisme, le Ménestrel,
panini; M mcs Christine Nillson et Tiebelli-Bcttini.
M 110 Chapuy.
Tout porte à croire qu'ils aboutiront le succès s'accentue à chaque nouvelle représenta-
Jeudi, 3 juin. — Don Juan, avec M. Faure,.
et les auteurs et les directeurs n'auront qu'à s'en tion il est vraiment impossible de se procurer une
Mmcs Filiens, Trebelii-Bettini et M lle Chapuy.
féliciter.
;
place, bien que l'opéra soit donné une fois par se-
Samedi, 10. — Le Barbier de Séville.
maine.
de de Dijon, sous vite que l'actualité, faire graver les airs de ballet
l'hôtel ville la présidence du Les journaux sont pleins de comptes rendus en-
maire. des Erinnyes sur les épreuves de la partition, avant
thousiastes des concerts de Rubïnstein. L'impression
Après lecture de la délibération du conseil muni- qu'ellene fut parue, épreuves que l'éditeur avait si
produite par le grand, artiste a été suffisante pour
un crédit de 4'i,000 francs pour les fêtes
cipal ouvrant
gracieusement mises à notre disposition. 11 en est
imposer virtuellement le silence aux pianistes ses
de Rameau, le maire a fait connaître la composition résulté que quelques fautes s'y sont glissées : nous-
confrères. Pendant tout le temps de son séjour, on
des diverses commissions chargées d'organiser les prions nos abonnés d'en faire la correction.
n'est guère allé en entendre d'autres que lui. Le
concours d'orphéons, le festival, la représentation Dans pantomime, deuxième accolade, dernière
la
25 mai, il donnait son dernier récital de piano;
théâtrale, le tir, le carrousel et l'exposition de pein- mesure, la petite note est un si; même morceau,
le 27, il entendre alla nouvelle Philharmo-
s'est fait
ture. deuxième page, deuxième accolade, première me-
nique; lesymphonie dramatique, en. ré mi-
29, sa
La charge des fêtes incombe à sure, à la main droite, au lieu de l'accord fa, ré r
la Ville. L'excé- neur, a été exécutée à l'ancienne Philharmonique
dant des recettes sera consacré à l'érection de la mais, nous devons le dire, y a produit peu d'effet;
;
^psfcCp
7
y ranger, —
^ représen talions épiques
Bayreuth se prépare aux
morceau, première accolade, il faut ajouter un ré h
l'accord frappé à la première mesure par la main:
;?L I fë)
des Nibelungen
gauche; à la deuxième accolade, dernière mesure,
tfn§v àe Wagner.
mettre un bécarre devant la petite note et répéter le
(S -S4- <8
^ es arl ' s es ' ne son ' P as encore arrivés, L'empereur du Brésil visite, en ce moment, l'ex-
mais toute la figuration est sur pied. Vingt-
même bécarre devant la petite note de la quatrième
position de Philadelphie. Il a télégraphié à un com-
mesure de la troisième accolade.
quatre gymnasiarques travaillent sans relâche, sous positeur brésilien du nom de Carlos Gomcs et qui
la direction du maître de ballet Fricke; il pour
s'agit est fixé à Milan, où il a fait jouer II Guarany, pour le
c es braves gens, chargés de représenter les gnomes, charger d'écrire un hymne patriotique qui sera Paris. — L'imp'-cor A. rounlillint, 13, quai Voit
,
LE JOURNAL
fjyfffm
Paraissant tous les Samedis
Par Emile Artaud advint qu'un jour, le père fit encore entrer Poli-
exposition qui ne doit pas être perdue.
(ÉCOLE DU JEUN-E PIANISTE.) chinelle dans un café.
Et le convive nota la phrase tout entière sur
TEXTE : Grands hommes et petils enfants. — son carnet.
« Il prit, dit-il avec la même gravité, sur
— Musique en préparation.
Sylvia et la critique.
une table un journal, qui se trouvait !à, la Quo-
— Nouvelles de partout. — Dépêches télégraphi- Le conteur, c'était Victor Hugo; celui qui
tidienne, et lut ceci
ques. — Petite correspondance.
il : « Paris, le 16 mars. Les
avait voulu noter le début de ce conte, c'était
conseils de l'opinion publique n'ont pas été
Edouard Berlin, des Débats.
écoutés par le ministère... »
Parfois, dans le courant de l'histoire, l'un des
Alors ce fut la qui se leva de table, et
Grands Hommes enfants réclamait impérieusement l'intervention
qui, se dirigeant vers ses frères, leur dit
fillette
:
de Polichinelle et Polichinelle accourait à sa
<Et Petits ^Enfants voix. Le
— Allons-nous-en vite, voilà qu'il va dire des
père s'en servait quelquefois même
bêtises !..
pour son propre compte. Quand son petit audi-
vénérable Quotidienne !
e dîner était toire devenait trop exigeant, et, le voyant faire
p^Q fini. Le père et ses invités
Ce qu'il faisait naguère avec
^ avaient, pendant le repas, causé de lit-
mine de vouloir remettre « la suite à demain, »
tor Hugo
ses enfants, Vic-
le refait avec ses petits- enfants
'térature, de politique, d'art; lui criait : Encore ! encore ! et, quand il lui pre-
les en-
Georges et Jeanne; mais il ne les prive plus
^fants, au dessert, réclamèrent nait la fantaisie en ce moment-là de lire son
leur
d'un morceau de leurs historiettes pour un arti-
friandise accoutumée. journal, Victor Hugo employait un moyen per-
de journal. monde
— Papa, dit la fillette, conte-nous une his- fide. Il faisait faire à Polichinelle quelque chose
cle
d'être grand-père,
S'il écrit
il
pour le
— Une autre.
« Alors, Polichinelle entra dans un café pour
sont des merveilles de fantaisie enfantine.
avons été assez heureux pour en entendre par-
Nous
devenir loule grave, tout à coup, lorsque le chef d'œuvre d'esprit, et nous nous ex'asiâmes scène où la nymphe atteint le berger, en vou-
pelit homme rouge sortait de terre pour venir avec une complète expansion devant ce bijou lant frapper la statue, l'orchestre, sans jouer la
combattre la fée aux brins de paille ; nous avons ancien; et aussi, sans doute, avec une certaine situation d'opéra, prenddes accents pathétiques.
tu les grands yeux pensifs de Georges s'éclairer e.vpression de convoitise; car notre ami nous La cantilène rêveuse d'Aminta y revient attris-
tée parle frémissement des violons, en exhalant
d'un gai sourire en écoulant certains épisodes dit, en souriant :
joyeux de l'histoire de la bonne puce et le mé- — Je parie que vous le voudriez bien pour
la plainte d'un oiseau blessé. Quelle vive
farandole que celle qui brode d'une mélodie en
et fine
— Eh bien, je vous le confie, vous me le ren- tation du sorcier a l'esprit d'un récit comique
La musique a eu aussi ses grands hommes drez quand vous l'aurez fait graver avec soin légèrement esquissé. »
qui ont su se faire petits pour les enfants, et il
comme il mérite de l'être.
existe encore quelque part des boîtes à musique Voici ce que M. Paul de Saint-Victor dit du
Puis nous cherchâmes un titre, et nous fûmes
pour lesquelles Mozart avait composé des airs morceau que nous publions aujourd'hui même :
'
Monsieur, madame et bébé sont-ils contents? l'image d'une ronde noire se démenant sous la
rionnettes, des opéras enfantins, que jouaient
lune, autour d'une idole africaine. »
les jeunes princesses et leurs petites amies. La
symphonie burlesque, où le mirliton joue un Et voici la conclusion de son bel article :
rôle si
cette époque.
important, et qui nous est restée, date de
Sylvia & la Critique
quand
o Les ballets passent, mais leur musique reste,
elle est originale et charmante, comme
Quelques-unes de ces œuvres furent gravées celle de Sylvia. La partition de M. Delibes sera
en Italie, et la Cafetière bizarre est de ce nombre; certainement recueillie par les grands concerts,
^race à l'obligeancedeson éditeur, nous
mais combien d'exquises improvisations per- quand elle aura quitté l'Opéra, et elle y prendra
pouvons donner, dans ce numéro, l'une
l(fî^
dues! rang parmi les plus belles symphonies de l'é-
Lj)Tdes perles du nouveau ballet de l'Opéra,
Pourtant, plus souvent, Haydn écrivait ces
cole moderne. »
le 'Sla danse éthiopienne de Sylvia que
petites pièces : plusieurs d'entre elles, compo- nous avions annoncée l'autre semaine. La criti-
sées pour servir de délassement après la leçon que a été unanime à faire l'éloge de la délicate
de musi ,ue des cnfanls, et lient même religieu- partition de M. Delibes. Nous ne pouvons, pour
que nos lecteurs aient le ton le plus élevé de ce
Musique en Préparation
sement conservées par le prince Eslerhazy.
concert de louanges en l'honneur du composi-
Un jour, un incendie détiuisit le château. On
teur, mieux faire que de répéter ce qu'en a dit
sauva ce que l'on put; mais rien ne flambe
le prestigieux crilique du Moniteur Universel, Jous voulons mériter de plus en plus
comme la musique! et, le vent s'étanl mis à
que Journal de Musique a
M. Paul de Saint-Victor : l'accueil le
jouer son allegro con fuoeo, on ne retrouva des _reçu dans monde des amateurs et
le
morceaux d'Haydn que quelques pages dépa- «La partition de M. Delibesestunesymphonie 'dans le monde des artistes, en cher-
reillées, à moitié brûlées.
insinuée dans un scénario. Toujours en situa- chant de nouvelles attractions musicales, en ré-
tion, mouvement, elle enlremêle,
toujours en pondant aux vœux exprimés par de sympa-
Cependant on les recueillit, et elles restèrent
aux accompagnements de l'action, des intermè- thiques correspondants.
comme une relique dans la famille Ksterhazy.
deslyriques, des pagesdescriptives, des tableaux On nous a demandé de musique de violon: la
Si nous avons rappelé ces souvenirs, c'est
de mythologie et de paysage d'une poésie ravis- tout viendra à son heure, pour donner un et
qu'ils ont été éveillés en nous par un ami du
sante. Pas un rhythme banal, pas un morceau commencement de satisfaction aux amaleursde
Journal de Musique (il en a beaucoup), par un de hors d'œuvre ou de remplissage; partoutune ce bel instrument, nous leur préparons, pour le
dilettante des plus distingués, qui porte un des science voilée de grâce, une élégance soutenue, mois de juillet, un numéro qui leur sera entiè-
noms illustres de notre pays et dont les grands une gaieté noble et vivante, un art de ciseleur rement dédié (sans préjudice pour cela des huit,
parents, contemporains d'Haydn, étaient les fa- daus le jeu des sonorités et des timbres, un fini pages de musique, chant ou piuno); ils le liront
miliers du prince Eslerhazy. délicat et pur qui s'étend aux moindres détails d'abord, pensons-nous, avec le plus vif intérêt,,
Comme de l'orchestration. Le compositeur du Roil'adit,
nous causions, ces jours passés, de et ils y trouveront une primeur musicale tout à.
auquel nous devions déjà Coppélia, qui a fait fait originale et que nous ne voulons pas déflo-
la quantité prodigieuse d'œuvres laissées par
date dans la musique des ballets, n'a jamais été rer pour leur en laisser la surprise.
le maître, il nous arrêta en nous disant : « Il y en
plus heureusement inspiré. On nous a demandé aussi de la musique
a peut-être encore eu autant de brûlées chez le
« On ferait toute une symphonie pastorale de d'amateurs: nous en com-
pour petits orchestres
prince Esterhazy. »
la musique du premier acte. C'est d'abord le des chœurs
mandons, nous en publierons ; se-
Et il ajouta : « J'en ai une de ce temps, qui scherzo du pas des Faunes et des Dryades, vif ront aussi publiés ;
et, puisqu'on nous demande
vaut son prix; il n'y a plus de titre au morceau, bruyant et fuyant, qui peint si bien le
etfurtif,
des duos, nous en donnerons un des plus origi-
il a été détruit par le feu; mais la musique est trépignement nocturne d'une ronde merveilleuse. naux dans un numéro assez prochain :
Notre interlocuteur alla chercher le précieux verie d'Aminta. L'essaim des chanteresses appa- Un Duo russe
raît sur une fanfare triomphale que semblent D'une mélodie exquise et d'une harmonie-
autographe.
répercuter les échos sourds des timbales: elle très-colorée. Nous y ajouterons même deux trios-
Oui, c'était bien l'éciiture d'Haydn : le mor-
respire une fougue intrépide, une fraîche allé- inédits de caractères très-différents et qui, exé-
ceau que nous avions sous les yeux était en trois
gresse, elle sonne la course de la vie libre au cutés très-fidèlement, produiront un effet de-
parties : un allegro, un andantiho et un finale,
charme que nous avons pu constater nous-
fond des grands bois. Quelque chose de féerique
il avait été certainement écrit pour des enfants; même en entendant interprétés par des ar-
se mêle à son bruit vainqueur; c'est bien une les
il y avait, de ci de là, un trait, une modulation troupe d'Immortelles qu'annoncent ces cors en- tistes parisiens.
placés avec une gravité tout à fait comique. En chantés. La valse lente de Sylvia tourne sur un Nous sommes sur la trace d'une
son genre, ce concerto enfantin était un petit rhythme d'une morbidesse délicieuse. Dans la Mélodie médite de Rossini ;
Léo Delibes —
wmm
9Œ
PP PfS
* \—+ i
J
mmm
i"V i J ë-
mm
m§mm JT J-3
I j-J J-J 1
r
*—*- W: r— •>
I
»
r
,J fc
f •L/ ^
/
,
it t rf r f •
r
LA TOUR ST JACQUES
Souvenir 8r jeunesse
Paroles <1* Musique de
E. HACHTN. DARCIER.
Clouté par SI!' Diiiz de Soria.
Allegretto moderato.
g
PIANO.
m *=* *-ê
mm Wm mm^ïSWê mÉ m
pp
£#
m&ê 5^
(l
1
* COUPLET) p SHStriHltO.
Dp quelques exploits amoureux Notre esprit se rap . pel le, Mais c'est ton.
Mou v! de Valse vive
jours au moins heureux Que le eœur est fi . de le. X cel.le qu'on ne peut avoir On
garde u.ne ten . dres . se Comme je fais depuis un soir De ma pauvre jeu . nés
& t * 4 t
l m
f f
'^M M àà
Ped.
^-^J 'JJ l
jj, J>JAJ ;JJ i
gJJJii
ques
tour. Devait aller m'at'-teudre autour Tout autour de la tour Saint Jac
IV Tempo. %
Ped.
Et n'ont pas toujours les maris Mais pour moi qui voyais ses yeux
Qu'avalent rêvés leurs pères ;
Qu'importait les étoiles !
Vers ce temps, la tour n'avait pas. — Vous avez sans doute un métier?
Robe de blanche pierre, Dit ma jeune conquête.
Et dans son grand corps noir ou gris Pourquoi n'êtes-vous pas mieux mis?
On "y fondait des balles :
Adieu, monsieur! dit-elle
Mais je l'aimais! j'aimais l'amour Soyez donc fier de votre amour,
Et mes habits de Pâques!... ,
. De vos habits de Pâques,
J'adorais ce triste séjour, Pour que la fin d'un si beau jour
Puisqu'elle m'attendait autour Vous trouve là, pleurant autour
Tout autour de la tour Tout autour de la tour
Saint-Jacques! Saint-Jacques!
LA BERCEUSE DES CLOCHES
SCHUBERT.
s
s xJ m
j.
m
Wrv
à^m
WW
à£
^^^
à m ia
& rrf-f
I mm ^^
T
#1^ éhéé
^ ^^ r r
J flj p3
•
^
JbJ> V }
r
itiJi
( muI#§iÉw 4- 11 M-illi : ^
»,v--rr i
r CAf-Lfir cj r
,
« SMa mm mzmr
rfi . mi . nu . en . dn « rnW
Pm tr
^m 2JT
âèâ mi
smorzando.
pp
£U j J nJ
m
f^ ?^ 3
^^ fr—=- ji
-tf
* *
2Ped.
FANTAISIE MIGNONNE
par EMILE ARTAUD, professeur ànosfitut musical.
INSTRUCTION
L'élève devra s'appliquer à phraser avec goût, mais sans jamais altérer la mesure et en observant striclement le rhythme des trois motifs
renfermés dans ce morceau.
11 ne faut, jamais remuer les bras en jouant; et si, pour être fidèlement rendue, une nuance obligeait l'élève à de semblables mouvements
il vaudrait mieux ne pas appuyer sur la nuance plutôt que de prendre une mauvaise position dont le jeu se ressentirait forcément. En conséquence,
le crescendo, par exemple, ne doit être fait que par la pression des doigts et jamais avec les bras.
Les deux dernières mesures de VÂndantino doivent être jouée3 en diminuant la sonorité et en retenant chaque temps de manière à -reprendre
le premier mouvement de Y Amiante qui suit.
A partir de la vingtième mesure du second Andante , on rencontre des notes détachées. Le staccato se fait en relevant vivement le poignet
aussitôt que la note a été frappée par le doigt et sans remuer le bras. Le poignet ne doit ensuite retomber que pour frapper une nouvelle note ou
un nouvel accord, alin de ne pas faire de double mouvement ; car tout mouvement inutile doit être absolument proscrit comme nuisible.
Lorsqu'on rencontre des petites notes, si elles sont barrées ainsi : y, on doit les jouer sans altérer en aucune manière la valeur de la grosse
note qui suit.
—
3
1 S 2 3 2 4 3
5 2
*» «
"^
,
ï
r^j V r j> s
. do poco
^A rl r frr Ym f f %EfW^ffP P
j?rf« a .
,
SUPPLÉMENT DU JOURNAL DE MUSIQUE. — 'N° 4. 13, QUAI VOLTAIRE, A PARIS.
JOURNAL DE MUSIQUE
C'est dire que nous la suivrons jusqu'au bout ceaux de celte époque, transcrits pour instru- condilion sine quâ non de l'acceptation de la direc-
au profit de nos lecteurs assidus. ments à vent, par M. Ambroise Thomas. tion par M. Carvalho, fera l'objet d'un amendement
Nous avons, en tête de ce numéro, raconté Nous bornons là, pour aujourdhui, les pro- spécial.
*
'comment nous publions une œuvre des plus messes que nous devons le plus prochainement * *
singulières et des plus inespérées du vénéré lenir. C'en est assez, pensons-nous, pour prouver M. Adolphe Jullien vient de publier chez
Baur
Haydn. C'est pour nous l'indice heureux des à nos lecteurs et à nos abonnés avec quelle ac- les Grandes Nuits de Sceaux, le théâtre de la Du-
sympathies sérieuses que nous inspirons, et du tivité, avec quel incessant désir de les inté- chesse du Maine, qui continue la série si curieuse
empressé que nous trouvons resser et de leur plaire, nousrecherchonsetnous de ses travaux sur le théâtre de la Pompadour et sur
concours tout à fait
celui de Marie- Antoinelte.
dans le monde musical qui voit, avec plaisir, réalisons des attractions toujours nouvelles.
La quatorzième grande nuit » a même une im-
«
prospérer une entreprise si utile ~k l'art, aux ar- Les enfants continueront, bien entendu, à
portance capitale dans l'histoire de la danse drama-
tistes et aux dilettantes. avoir leur petite part dans ce feslin musical
tique, car elle marque le prem'er essor du ballet
Entre autres morceaux en ce moment à la dont nous préparons les divers c services ». d'action, qui devait bientôt être importé à l'Acadé-
gravure, chez le graveur des éditions de luxe mie de musique et qui offrait un large horizon à
que nous avonschoisi,M. Baudon, nouspouvons l'art chorégraphique ; à la duchesse du Maine re-
citer au hasard :
vient 1 honneur de cette heureuse innovation, qui
Nouvelles de Partout aboutit à Sylvia.
Au commencera nt du second intermède, Apollon,
Le Rêve du Prisonnier, mélodie de
à l'exemple de Melpomène, offrait à la rrincesse une
Rubinstein ;
n dan;e caractérisée de Camille et d'Ho;ace, le poi-
Une Polka danoise de Lumbye; 'rance. —
La Société des compositeurs de gnard à la main; » on reconnaissait le héros au tro-
La Mer, rêverie pour piano, de Beethoven 1
musique met au concours pour I87C : phée de trois épées qu'on portait devant lui. La
(transcription inédile) ;
1° Un quatuor pour piano, violon, alto et scène, mise en pantomime, était la dernière du qua-
La Valse des Étoiles, faisant partie du ^ * violoncelle. Cette composition devra com- trième acte d'Horace: l'orchestre exécutait la mu-
réperloire des concerts d'Offenbach, à Phila- prendre quatre morceaux de mouvements et sique composée par Mouret sur ce fragment de tra-
delphie; dé caractères différents. —
Prix unique : une médaille gédie, que deux des meilleurs danseurs de
tandis
Vienne, valse de D. Magnus d'or de 400 francs; l'Opéra, Balon et M" Prévost, mimaient l'action et
;
2° Une quintette pour instruments à vent flûte, les sentiments qui agitaient les héros de Corneille.
Sérénade mauresque
:
de M. Philippot;
hautbois, clarinette, cor, basson. Celle composition C'est Cahusac qui rapporte le fait dans son Traité
Le Nid, mélodie de M. Jules Coslé ;
devra comprendre trois morceaux de mouvements et historique de la Danse, et qui s'appuie sur le succès
Le Concerto de Bébé, couvre inédile do caractères différents. Prix unique— une mé- : de cetle tentative pour prouver : d'abord, que la danse
d'Haydn ; daille d'or de 300 francs; en action est possible, ensuite que la danse théâtrale
Une Marche de Pèlerins de Gounod, pour 3° Une scène lyrique pour voix seule, avec accom- peut exprimer tous les mouvements successifs qu'elle
piano; pagnement de piano. Cette œuvre devra renfermer veut peindre, tandis que la peinture n'en peut re-
Un Trio san3 accompagnement de Darcier, plusieurs mouvements reliés par des récitatifs. Le tracer qu'un. De là découlait clairement, à l'entendre,
intitulé : les Exilés; sujet est laissé au choix du compositeur, qui pourra la supériorité absolue de l'art de la danse sur les
Une Marche de Bohémiens, se servir de poésies publiées ou non. Prix unique — :
arts du dessin.
une médaille d'or de 300 francs.
Et un Air de Danse de Weber;
Réglementation: Les compositeurs français sont
Aune Étoile, mélodie d'Antony Choudens;
seuls admis à concourir. Des mentions honoiables Les représentations d'Aïda ont été clc$3s mardi.
Sicilienne de Boccherini: pourront être décernées; toutefois, Io jury ne pren- Après la saison prochaine de Venise, M' 10 Wald-
Vivez en paix (épithalame), de Lulli, ar- dra connaissance des noms des auteurs qui auront mann, l'une de ses principales inlerprètes, épousera
rangée à trois voix avec accompagnement de obtenu des mentions el ne les rendra pub ics qu'a- le comte Massari de Ferrare. Le mariage se fera à
exécutées et (sauf les poésies) inédites. Le jury sera cette union de la noblesse et du chant a déjà produit
bum que l'auteur de Mandolinata publie
:
Un Larghetto de Clemenli
;
Les manuscris, très-lisibles, devront porter une
Une baronne de Montbruel, la Lemaure (1762); —
Une Canzonepourpiano, de A.-E. Vaucor-
; épigraphe reproduite sur un pli cachelé accompa-
Une comtesse de Mercy d'Argente^u, — Rosalie
gnant l'envoi et renfermant les noms et adresse de
Levasseur (1778);
beil; On
l'auteur. devra les faire parvenir avant le 1 er dé-
Une comtesse d'Anspach, — la Clairon (1784);
Deux Menuets de Mozart ;
cembre 1876, à M. Wekerl n, bibliothécaire, au siège
Une présidente Campistron Malibran, —M llc
Clair-
Un Thème avec variations de Beethoven, de la Société, rue de Richelieu, 92, chez MM. Wolff val dite Guignon (1790);
extraits de l'un de ses trios pour piano, violon et et Pleyel.
Une comtesse Rossi, — la Sontag (1830);
violoncelle, etc., etc. * *
* Une marquise de Valbrègue, — la Catalani ;
JOURNAL DE MUSIQUE
titre gratuit les notes que vous pourriez nous adresser sur
Toule la question est dans la bonne répartition de le*
événements intéressants qui se passent à Bordeaux.
celte somme. Dépêches Télégraphiques M. Albert Sowinshi, Paris. Je vous remercie pour le —
très-intéressant volume que je trouverai prochainement l'occa-
sion de consulter et de citer.
Les « vendredis » ont été inaugurés la semaine M.Mbcrt Clément, a Versailles. —Prenons bonne note de
une polka qu'il avait exécutée à son premier
passée. C'est toujours M. Mangin qui dirige l'or- votre offre. Les correspondances ne sont [irises qu'a titre »ra-
concert de Philadelphie. tuit, les offres ayant ab.nu)e heureusement et des meilleures
chestre avec une grande habileté. sources. Musique classée.
La polka fît fureur, le mot n'a rien d'exa-
-
vrages pour orgue, piano et musique militaire. Il Immédiatement nous avons adressé au combler entièrement. Patience.
avait su conquérir l'estime de ses concitoyens. mnëslro une dépèche ainsi conçue :
moins aussi pétillant et capiteux que le vin de leur dans Figaro. Remerciements d'avance et ami- a beaucoup de belles et bonnes choses dans votre lettre, le
lies. Réponse payée, quarante mots. temps peut seul les faire fructifier dans la pratique.
pays, et ajoutons, aussi universellement répandu.
Le fait entendre, au milieu d'œuvres
virtuose s'est
M. Xccnitan, cîicf de musique a Saînl-Malo. Ne serait-il —
« Dalloz, Golzien. » pas très-curieux de donner un fac-similé, dit manuscrit dont
classiques, dans deux morceaux de sa composition, vous parlez, la chose est-elle pratique? Nous le- voudrions afin
que l'authenticité de cette curiosït" ne put être mise en doute.
qui sont (nous pouvons en parler de atultu, en ayant Celte dépêche était expédiée a six heures du
L'arrangement sera transmis au prolesseur chargé spéciale-
eu la primeur à Paris,) deux merveilles d'originalité soir; à neuf heures nous recevions la réponse ment de l'Ecole du petit pianiste.
et de saveur étrange la Légende du prince enchanté
: suivante M. Pantfioicke, à Nérac. Nous nous sommes fait à —
et laDanse héroïque hongroise.
:
l'Institut musical, 64, rue Neuvé-dcs- Petits-Champs. sonnel chargé de ce soin, tant nous sommes surchargés d'envois;
particulier, que le théâtre grand-ducal avait été
divisé, dans le sens de sa hauteur, en trois compar-
SI. C. Gauthier, à Lyon. — Merci
de vos compliments, trop on ne peut raisonnablement faire qu'un clas.-ement des œuvres
q<ii, au premier examen, ne sont pas jugées impossibles à pu-
occupé par le Journal' de Musique pour travailler à la scène
blier; et, selon les besoins, y puiser.
timents, absolument comme pour les mystères du lyrique que vous voulez bien m'adresser et qui gagnera à être
ques morceaux qui seront classés dans les envois de nos cor- du imprimer sur le recto et le verso et pourquoi votre combi-
respondants et examinés avec soin. naison n'est encore qu'à l'état de projet que l'avenir réalisera,
Nous avons reçu la semaine dernière trop tard M. Félix Gilbert, à Béziers. — Souhaitons que votre géné-
espérons-le. Notre succès immense nous en est le garant.
pour être publiée dans notre numéro la dépêche reux projet réussisse. M. Gœtschy. à Tours. — Lisez nos nouvelles, Œuvres reçues
et classées.
M. vicomte de Beaufranehet, à Renaîson par St-Haon-le-
le
suivante :
Cliatel (Loire). —
La même idée, très -heureuse, est venue à Jf. et 3fm e Paul Claes, au de Lambecq.
ch'ïleau Merci —
a Rome, 1S juin. d'autres compositeurs et. des engagements ont été pris. Re- pour la lettre : le trio débarquera du 1er au 2 juillet. Accord
grets. parfa-t.
« Le corps de Bellini sera transporté de Marseille M. Jules Vasseur, Versailles. —
Accueillerons, vu le nombre
à Catane sur le vaisseau de guerre accordé à cet d'offre* obligeantes de ce genre, nouvelles intéressantes à titre
tout gratuit.
effet par le ministre de la marine, et les obsèques
seront célébrées les 21, 22 et 23 septembre à Catane,
Jf. Serve, à Moulins.. —
Vous et les amateurs dont vous Le Rédacteur principal : Armand Gouzien.
parlez aurez satisfaction avec le temps.
où se font déjà les préparalifs pour recevoir le corps M. Oscar Geraud, à Bordeaux.— Vu le nombre d'offres obli-
de l'auteur de Norma qui y est né. » geantes du genre de la vôtre, nous ne pouvons accepter qu'à Pans.,— L'lmp r -Cérant . A. Bourdillïat, 13, quai Voltaii
PREMIÈRE ANNÉE — N'
SAMEDI 1er JUILLET 1876
pièces à huis clos, les théâtres d'opérette ont joué absolument tel qu'il est, sans rien changer
eux-mêmes donné la volée à leurs oiselettes; il dans le livret ni dans la musique.
MUSIQUE :
ne reste que l'immuable Opéra que sa grandeur — C'est bien mon intention, répliqua M. Pil-
1. Le Rêve du prisonnier, mélodie. attache à son escalier célèbre et qui prépare let ; me croyez-vous capable de renouveler les
Musique d'Antoine Rubinsteùi. l'éternelle reprise du F.eyschùtz, sans laquelle scandales de Robin des Bois?
3. Polka danoise. il n'est pas d'Opéra. (M. Pillet faisait allusion au monstrueux dé-
Musique de Leimbye. rangement de Çastil Blaze, joué sous ce
Aujourd'hui, on le chante avec les récitatifs titre à
TEXTE : Freyschutz à l'Opéra. — Les Troyens écrits par Berlioz. Ces récitatifs ont leur histoire l'Odéon, et qui valut à ce dernier une lettre in-
au Palais. — Nouvelles de partout. — Orphéons. intéressante à connaître, d'autant plus que dignée de Weber, après que l'auteur de Freys-
l'auteur des Troyens nous l'a racontée lui-même. chutz eût entendu son œuvre, mutilée par ce
ravaudeur de pièces.... et de morceaux).
Le Freyschutz à l'Opéra « Je revenais, nous dit-il, d'une longue péré- — Très-bien, ajouta Berlioz. En ce cas je vais
de toutes parts pour assister aux re- morceaux de musique sont précédés et suivis celui d'Annette à M lle
Dobré, Duprez chantera
1
présentations dramatiques de jour et d'un dialogue en prose, comme dans nos opéras- Max.
'fcde nuit de l'Océan, pour applaudir comiques ; et les usages de l'Opéra exigeant — Je parie que non, en l'interrompant.
dis-je
l'entrée du brillant ténor qui ne vieillit pas, le que tout soit chanté, dans les drames ou tragé- — Pourquoi ne chanterait-il pas?
le
Soleil, et l'apparition de la belle Ophélia au dies lyriques de son répertoire, il fallait mettre — Vous le saurez bientôt.
pâle regard ; les étoiles de ce théâtre ne sont en récitatifs ce texte parlé. M. Pillet me pro- — Bouché ferait un excellent Gaspard.
pas toutes filantes comme celles des théâtres posa cette tâche. — Et pour l'Ermite, qui a/ez-vous?
de Paris, et on peut les admirer longuement — Je ne crois pas, lui répondis-je, qu'on — Oh répondit M.
1 avec embarras, Pillet
dans leurs harmonieuses théories ; les concerts doive ajouter au Freyschutz les récitatifs que c'est un rôle inutile, qui fait longueur, mon in-
•que l'on recherche se donnent sous les branches vous me demandez; cependant, puisque c'est tention serait de faire disparaître toute la partie
ou bien, le soir, le long des étangs; et l'on la condition sans laquelle il ne peut être repré- de l'ouvrage dans laquelle il figure.
peut s'imaginer, quand commence alors le senté à l'Opéra, et comme, si je ne les écrivais — Rien que cela? C'est ainsi que vous enten-
chœur des grenouilles, entendre certaines voix pas, vous en confieriez la composition à un autre dez respecter le Freyschutz et ne pas imiter
déjà entendues sur quelque scène moins maré- moins familier peut-être que je ne le suis avec M. Castil Blaze! nous sommes fort loin d'être
cageuse. Weber, et certainement moins dévoué que moi d'accord ;
permettez que je me retire, il m'est
Pendant ce temps-là, l'Opéra-Ccmique attend à la glorification de son chef-d'œuvre, j'accepte impossible de me rriêler en rien à cette nouvelle
un directeur, le Théâtre-Lyrique prépare ses votre offre à une condition : le Freyschutz sera correction.
JOURNAL DE MUSIQUE
— Mon Dieu! que vous êtes entier dans vos ascendant de tierce, ce qui dénaturait absolu- Berlioz avec indignation. Ce chef-d'œuvre de-
opinions! Eh bien! on gardera l'ermite, on con- ment la mélodie. poésie, d'originalité et de passion, sert de lever
servera tout, je vous en donne ma parole. Un jour il se trouva dans l'impossibilité d'as- de rideau aux ballets et doit se déformer pour
(Depuis, les directeurs ont mis moins de scru- sister à une répétition ; on pria Alizard de le leur faire place. Si quelque nouvelle œuvre
pules à massacrer la pièce et la musique.) remplacer. Celui-ci, avec sa magnifique voix, chorégraphique vient à naître plus développée
Emilien Pacini, ajoute Berlioz, qui devait chanta l'air sans le moindre changement, à pre- que ses devancières, on rognera le Freyschûtz
traduire le livret allemand, m'ayant, lui aussi, mière vue, et de telle sorte, que l'auditoire de de nouveau, sans hésiter. Et comme on exécute
donné cette assurance, je consentis, non sans choristes qui l'entourait l'applaudit chaleureu- ce qu'il en reste! Quels chanteurs! quel chef
méfiance, à me charger de la composition des sement. Serda apprit ce succès, et le lendemain d'orchestre! quelle somnolence dans les mouve-
récitatifs. Le sentiment qui m'avait porté à exi- trouva le mi bémol. ments! quelle discordance dans les ensembles I
sentiment que beaucoup de gens qualifieront de On ne manqua pas de vouloir introduire un du tout par tous! »
fétichisme, enlevait ainsi tout prétexte aux ballet dans le Freyschûtz. Tous mes efforts pour
l'empêcher étant inutiles, je proposai de com- Hélas! c'est encore mutilé que nous reverrons-
remaniements, dérangements, suppressions et
manqué de poser une scène chorégraphique indiquée par le Freyschûtz, et tous les décors que l'on annonce
corrections auxquels on n'eût pas se
livrer avec ardeur. Mais il devait ainsi résulter Weber lui-même dans son rondo de piano, ne remplaceront pas la musique de Weber sa-
dialogue parlé mis tout entier en musique, parut l'orchestre ce charmant morceau. Mais le choré-
trop long, malgré les précautions que j'avais graphe, au lieu de suivre le plan tout tracé
pour rendre aussi rapide que possi- dans la musique, ne sut trouver que des lieux
prises le
commuas de danse, des combinaisons banales
Les Troyens au Palais
ble.
Jamais je ne pus faire abandonner aux acteurs qui devaient médiocrement charmer le public.
leur manière lente, lourde et emphatique de Pour remplacer alors la qualité par la quantité, t0
A l chambre civile de la Cour vient
dans scènes entre Max on exigea l'addition de trois autres pas. Or,
chanter le récitatif ; et les de statuer sur une bien intéressante
Gaspard principalement, débit de leur con- voilà les danseurs qui se fourrent dans la tête musi-
et le _ y question de publicité littéraire et
versation essentiellement simple et familière, que j'avais dans nies symphonies des morceaux c^ÊëJ&cîcale. Il s'agissait de la publication de
avait toute la pompe et la solennité d'une tra- très-convenables à la danse et qui compléte- la partition à grand orchestre des Troyns, que
gédie lyrique. Cela nuisit un peu à l'effet géné- raient on ne peut mieux le ballet, et M. Pillet les exécuteurs testamentaires de Berlioz deman-
néanmoins obtint un vient me demander d'introduire dans la parti- daient à la justice d'imposer à M. Choudens,
ral du Fnyschûtz, qui
tion de Weber le bal de ma Symphonie fantas- éditeur. On sait que Berlioz est en même temps
éclatant succès.
l'auteur du libretto et de la musique de cet
tique et la fête de .Roméo et Juliette.
Je ne voulus pas être nommé comme auteur opéra, qui fut représenté en 1863 au Théâtre-
Le compositeur allemand Dessauer se trouvait
où les artistes et les critiques Lyrique.
de ces récitatifs, alors à Paris et fréquentait assidûment les cou-
trouvèrent pourtant des qualités dramatiques, de l'Opéra. A la proposition du directeur Vallée, avocat des exécuteurs
lisses M" Oscar de
un mérite spécial, celui du style, qui, disaient- je me bornai à répondre : testamentaires, a fait, au débutdesa plaidoirie,
ils, s'harmonisait parfaitement avec le style de — Je ne puis consentir à introduire dans le un portrait de Berlioz des plus réussis. En voici
Weber et une réserve dans l'instrumentation Freyschûtz de la musique qui ne soit pas de un passage :
que nos ennemis eux-mêmes furent forcés de Weber, mais pour vous prouver que ce n'est Berlioz a été et restera un grand musicien. Non
reconnaître. point par un respect exagéré et déraisonnable pas un musicien souriant, aimable, spirituel, tout
Ainsi que je l'avais prévu, Duprez qui, dix français comme M. Auber, mais un ami dû grand
pour le grand maître, voilà Dessauer, allons lui
art, adversaire de la banalité, du convenu ; au témoi-
ans auparavant, avec sa voix de ténor léj;cr, soumettre votre idée; s'il l'approuve, je m'y
gnage de très-bons juges, légataire, sinon tout à fait
avait chanté Max dans le paslicio de Robin des conformerai. héritier de deux des plus grands génies de la musi-
Bois, à l'Odéon, ne put adapter à sa grande Aux premiers mots du directeur, Dessauer, se que. Gluck et Beethoven. Cependant longtemps, et
voix de premier ténor, le même rôle écrit, il est tournant vivement vers moi, me dit :
même après avoir produit des œuvres remarquables,
avait des contradicteurs, des
vrai, un peu bas en général. Il proposa les plus — Oh ! Berlioz, ne faites pas cela.
il était contesté, il
chanter le rôle sans, de son propre aveu, le dé- complété mentanément l'éclat de leurs œuvres ; mais, par un
dans Preciosa, et le ballet fut ainsi
M. Marié, juste et fréquent retour, le nuage formé par l'inimi-
figurer complètement. Il fut confié à
avec des compositions de Weber.
tié et l'envie se dissipe, et l'auteur disparu de ce
très-bon musicien.
monde apparaît dans sa grandeur et sa puissance,
Mme Stoltz, elle aussi, ne put chanter Agathe Mais après quelques représentations, les airs
ses créations ne laissent place qu'à l'admiration una-
sans transposer ses deux principaux airs. Je de Preciosa, à' Obéron, disparurent; puis on nime qui leur a longtemps manqué. Tel a été le sort
dus mettre en ré le premier qui est en mi, et coupa à tort et à travers dans Vlnvitaiion à la de Berlioz.
Vous connaissez, sans doute, l'incident qui marqua
baisser d'une tierce mineure, la prière en la bé- valse.
ses premiers pas. Berlioz était venu pauvre de son
mol du troisième acte, ee qui lui fit perdre les Quand M. Pillet eut quitté la direction de
pays natal, il avait à lutter contre la gène de tout ce
trois quarts de son ravissant coloris. Elle put en l'Opéra, et pendant que j'étais en Russie, on en qu'elle traîne après elle. Après bien des difficultés,
revanche conserver en si le sextuor de la fin, vint, pour le Freyschûtz, à retrancher une partie on jouait un jour la Symphonie fantastique. Un
vieillard écoutait enthousiasmé; à la fin il se lève,
dont elle chanta le soprano avec une verve et du finale du 3° acte; on osa supprimer enfin
court à Berlioz, l'embrasse et lui fait accepter une
un enthousiasme qui faisaient chaque soir écla- dans ce 3° acte tout le premier tableau où se
traite de 20,000 francs sur la maison Rothschild.
ter toute la salle en applaudissements. trouvent la sublime prière d'Agathe, la scène des Ce vieillard était Paganini.
Serda, la basse, prétendait ne pouvoir donner jeunes filles et l'air si romantique d'Annette,
En quoi consiste la contestation? Le voici en
le mi bémol haut dans son air, et, transposant avec alto solo.
peu de mots :
cette note à l'octave inférieure, il faisait un saut Et c'est ainsi, déshonoré, qu'on représente
un traité avec M. Choudens,
de sixte en descendant, au lieu d'un mouvement aujourd'hui le Freyschûtz à l'Opéra, nous dit Berlioz avait fait
LE RÊVE DU PRISONNIER
Paroles de Musique de
D. TAGLIAFICO A RU3INSTEIN
^ ^m p^m p^ ^m
Appassionato.
^s
Œ m m m Pm f
Œ ^ Ôu.vre - toi,
E-E
porte
F
fa
i
-
r
la -
r-r
Mer
le!
>
I
•>".
i ffïf wm
(
P PPP I F
^ V f f
M
.
J
vrant
- JJ-i.Jr^
d'espace et d'air,
j'.jJjyu
Fais, ô ma brune ea . va .
j
le,
AJ'i'-
De tes pieds
J'jij
jaillir lé.
k^uuvittiPëwm nïïlrfllîï
:*7
P— ^ 1 r y r r r r
jN ^^y^J^ij-j-j,
. clair! Par les monts et par les plai . nés, A
î±=*:
tra.vers
s*
l'immensi
^ . (e,
33
Par les
Extrait d'un Recueil de Mélodies publiées par M. Gérard, boulevard des Capucines.
f|-^4^ii
munis ol
^^~^a^
par les plai . nés. A Ira. vers l'immensi le.
fFM''
Nous al . Ions
[>
brisanl
m nos
£##&> S IpP* f fB
'
f
ïratîz ^EEEÉËÏ
ï l^J
* V
sEËE jL^X^-Î
û ^^
I e
X£ :€
f *
iîf«-'
^=L-
^^>
-
chaînes. Nous al -
L4^+I^gs^p
Ions, brisant nos citai. nés.
a Tempo
a Tcni|i(i
nm*
IW=*P§ 3±
w&-&>z
TV I± j§§ i S r r
§B
SEEi SI
±k v r
vent. Noir démon de la tem . pê - te Que j'ai bja . vé si sou. vent, Viens, à
fPf ^^ W ppi w
toi jemecon.fi . e, Surles va . gués empor. té \iens,à loi jeraecoo-fi . e, Sur les
^^
SS^^Œ tbiù -J'I th. h) yhhJl^hh 1
K=!f
m ^=^i=lFf
H^Hf ffr'ï
P M "fiSEHfîft
I
mm t é' 1 à
Tk±
r >
t -Ëz
3
vi
=
.
— r TTP'rï
^gr^rrr ^
e;
a
k
Tempo
y
Mais rends-moi
Tempo
i
la
y v
li-ber.té,_
|
i ji—— * J J
=
Mais rends-moi
^—
^
r
la li . ber
#
-
l-*-
té
r r
m
a .
p^rt^Ért
y¥=W-
^
m p i M
.
IMeno mosso.
s
.
du/m
p-
ci
n
* p- g
terre a. do . ré
i
r
.
r
e.
f
Me voi .
«
ci,
A
w ÈsM
doux pa.ra. dis
i
Où
1
- m
mûrit la
j j
grappe ara.
Meno mosso
fe
(
J J J. J>|
J-
Jj).
J
ff Û- J'J^U J ^
m
bré - e Près des o . rangers fleu. ris. Lais.se-moi, fontaine pu.
(
é -4- -é- ++ HP f
m ga=^; É^^i r777T7
fr'i.
I
> j JOTTJ f
J JlLj
.
-Jijj)l,J J r |J'J'J'J,,JJ
Sous tes myrtes abri . té, Lais.se - moi, fontaine pu . re, Sous tes myrtes abri
m -u
W
W'
m pr r_zx^ SU hJ * J *
.
rifardaiido .
té M'endor. mir à ton mur. mu-, re, M endor. mir à ton mur. mu . re, El rê ,
POLKA DANOISE
LUMBYE.
pm HÉ W^
^M ^ .ir
Jz&
i* ^=^ *^ USÉ
fe^SfesCT h ji y; .m J +Éi±F
^ *#
/ j' I
m=& ^ P *—^
=ë^=^
^É P^
^ cJ^ U ^^djJj^J=tJM±=*
— —
gl ^ —h^—u^ ^fefc*
*i ri
Y-^^^a^
Trff v~
!
±1 ^'TîS^
=fcc
S i^^ ^#
^ 1
^
. *
*^
^P ^^
g «f
-*- ,_j:
Hif-fr
fe^J^EiE -J^TTT ^i^^^^ ^ i )
^r
et il écrit dans ses mémoires : « Mon opéra, et de mes héritiers, pour les faire graver et les attache aux questions artistiques, ne laissera point
publier tels qu'ils sont. partir un de ses artistes les plus en faveur auprès
ma partition sera publiée tout entière. »
La grande partition des Troyens à Carthaye appar- du public.
manuscrits à la tient à M. Choudens, éditeur de musique, rue Saiit- *'
En 1863, Berlioz légua ses *
Honoré, 2G5, qui, en acquérant de moi la propriété
bibliothèque du Conservatoire, dont il était le Le compositeur Camille Saint-Saëns a fait diman-
de cet ouvrage, s'est engagé par contrat à en publier
bibliothécaire, et il recommanda à se3 exécu- che dernier ses débuts au journal Le Bon sens
la grande partition un an après la partition de
teurs testamentaires d'assurer l'exécution de son comme critique musical. L'article est écrit avec une
piano.
jugeaient utile à sa mémoire.
traité, s'ils le
verve ironique qui rappelle un peu la manière de
M. Choudens n'a pas rempli cette condition; je
Berlioz.Il y a peu de littérateurs écrivant sur la
La convention passée entre M. Choudens et n'ai pas voulu lui faire un procès; mes exécuteurs
musique qui en connaissent la première note nous
Berlioz, le 22 juillet 1863, était ainsi conçue : testamentaires feront ce qu'il paraîtra convenable ;
sion de tout autre, publier et vendre ledit ouvrage des moyens de remplir son engagement. M " veuve Adolphe Adam. . . . 1,200 fr.
dans telle forme et telle publication que ce soit, pen- Devant la cour, M. Choudens a renouvelé veuve Berton 800
dant loute la durée du privilège acecordé ou à accor- l'offre précédemment faite par lui de s'exécuter
veuve George Haynl .... 800
Casimir (Opéra-Comique) 1,200
der à l'auteur ou à sa famille par les lois présentes si on le mettait à même de le faire.
.
cl costumes dans un des théâtres de Paris, ou audit dans le sens de l'offre faite par l'éditeur, et
Théâtre-Lyrique ;
a que M. Choudens sera tenu de publier
dit
Comma à notre Exposition de 1SC7, où ils firent
M. Choudens s'engage à publier dans le délai l'opéra les Troyens, conformément à l'enga- sensation, les pianos Steinway, de New-York,
d'une année, qui commencera à courir du jour où la gement qu'il en a pris envers Berlioz, le 22 juil- obtiennent à Philadelphie un succès de premier ordre.
première représentation de; Troyens aura été donnée let 1863, mais seulement dans l'année à partir La seule maison qui puisse rivaliser avec celle des
&c Théâtre-Lyrique, la partition à grand orchestre du jour où la partition manuscrite dudit opéra, Sleinway, c'est maison Chickering; aussi ne re-
la
des actes joués audit théâtre cule-t-elle devantaucune dépense (on pourrait dire
;
déposée à la bibliothèque du Conservatoire de
M. Berlioz reconnaît avoir reçu de M. Choudens devant aucune folie) pour essayer de marcher au
Paris, aura été mise à sa disposition pour être
la somme de 2,300 francs, qui solde la rédaclion moins de pair avec elle dans la faveur publique.
publiée.
pour piano et chant des Troyens, ainsi que les frais Elle en a donné un exemple récent qui nous a été
d'édition faits par M. Berlioz pour ledit ouvrage. conté par une personne bien placée pour en garantir
M. Berlioz cède en toute propriété à M. Chou- l'authenticité.
dens la partition de Benvenulo Celtini, dont la pu- On sait que Hans de Bulow est allé faire aux Etats-
blication, piano et chant, aura lieu au moment de la Nouvelles de Partout Unis une tournée qui, par parenthèse, n'a pas réussi
prem'ère représentation des Troyens. au gré de ses désirs. Quand son arrivée et son pre-
La moitié de la vente de Benvemtto Cettini, cal- mier concert furent annoncés à New-York, la mai-
culée au prix du commerce, défalcation faite des frais son Chickering s'empressa de faire offrir au virtuose
du papier et de l'impression, sera partagée entre îkance. —
A partir du 20 octobre prochain, 100,000 francs s'il consentait à ne se servir que de
MM. Berlioz et Choudens. IjjVM"10 Marie Sass fera partie de la troupe du pianos de cette marque.
Vj) Théâtre-Lyrique ; l'engagement a été signé Mais l'artiste avait choisi la salle Sleinway, la
Dans le testament de Berlioz, en date à Paris '~£ dimanche dernier. plus belle de toutes, pour s'y faire entendre. Quand
de 1867 et 1868, nous trouvons la disposition Elle chantera d'abord la Lucrèce Borgia, on voulut y faire pénétrer le piano Chickering, les
suivante qui a trait directement au procès :
Donizetti, dont les autres rôles seront chantés par propriétaires déclarèrent à M. Hans de Bulow qu'au-
Mm ° Engally (Maffio Orsini), MM. Duchesne (Gen- cun instrument sortant de cette maison n'avait droit
Je donne et lègue à la bibliothèque du Conserva- naro), Bouhy (le duc), Comte (Gubetta). d'entrée dans leur salle.
toire de Paris, dont je suis le bibliothécaire, mes Ensuite Mm « Sass chantera le ïigurd, de Reyer, L'artiste le renvoya donc et joua sur un Steinway.
quatre grandes partitions manuscrites (copies et au- Reine de Saba, de Gounod, et YArmide, de Gluck.
la
A la lin du premier concert, il dit aux directeurs de
tographes) :
en leur montrant le piano qu'il
la colossale fabrique,
venait de toucher :
1° Benvenuto Cellim, opéra en trois actes;
2° La Piise de Troie, opéra en trois actes; On a parlé de l'engagement de M. Gailhard, le — Combien vendez-vous ce modèle ?
3° Les Troyens à Cartilage, opéra en cinq actes baryton aimé de l'Opéra, en Russie et l'on a même — Huit mille francs.
donné le chiffre de ses appointements, S0,000 fr. — C'est pour rien : il m'en a déjà coûté cent mille
Il y a eu proposition, en effet, mais rien n'est signé : et il n'est pas encore à moi.
A la eharge par ladite bibliothèque de prêter ces M. Gailhard doit encore une année de service à En Hans de Bulow trouva
rentrant a son hôtel,
divers manuscrits, si quelque éditeur se présentait, l'Opéra; et il est difficile d'admettre que le directeur le superbe instrument installé dans sa chambre.
peu d'importance existe chez nous une maison déjà ancienne et
avec l'approbalion de mes exécuteurs testamentaires de ce théâtre, quel que soit le qu'il Il
JOURNAL DE MUSIQUE
très-prospère, la maison Mangeot, dont le chef, dans ^T^ferTNTRANGER. — L'Association musicale de troupe d'opéra. M m0 Nilsson ne s'est jamais fait en-
ï.'syVLomîres a clos récemment sa session an- tendre dans son pays natal depuis qu'elle en est sortie
un voyage qu'il fit à New-York, entra en relations *~\
avec les Steinway. ^'ra^ nuelle, et M. Henriot Browne, médecin de pour faire ses études musicales à Paris.
Un traité intervint entre eux, et notre compa- <3X2£/cia Société royale des Musiciens, a lu, à celte
^=i^' îlv
^'occasion, une étude sur n la Science mé-
triote devint le concessionnaire des pianos Steinway,
pour la France ; il les construit sur les mêmes des- dicaledans ses rapports avec la voix considérée Les compositeurs allemands sont dans la fièvre
sins, avec les mêmes matériaux, avec la même minu- comme instrument de musique. » productive et préparent hur saison d'hiver. Théo-
tie dans l'exécution, et ce ne sont pas des copie?, Nous n'analyserons pas ce long travail et nous nous dore Heutschel, l'auteur applaudi de Mélusine, écrit
mais de vrais originaux qui sortent de ses ateliers. contenterons de relever une assertion qu'a émise le un Lancelot, dont le sujet a été emprunté par Frana
Nous avons donc, en France, l'équivalent des célè- professeur et qui ne nous parait nullement justi- Bittong au cycle légendaire des romans de la Table
bres instruments américains dans le piano Steinway- fiée. M. Browne reproche aux professeurs du Con- ronde. J. C. Melzger fait un opéra-comique intitulé:
Mangeot, dont il existe un dépôt important, à Paris, servatoire de Paris de se tromper complètement Ne te fie pas à fapp rence, qui est destiné au
à l'Institut musical (64, rue Ncuve-des-Pelils- dans leur enseignement du chant et d'avoir, en ce théâtre de Leipzig. Bernard Scholz compose le
Chumps). qui touche les points où le chanteur doit reprendre Trompette de Sackingen. Enfin Ferdinand Langer,
haleine, un système qui est en désaccord complet l'auteur de Dornrœschen, a également un nouvel
avec les données naturelles. Puis il ajoute que c'est à ouvrage sur le métier.
C'est M. Colonne qui dirige cette année les con-
celte erreur que l'on doit attribuer la faiblesse des
certs du Casino de Dieppe. tremblotantes
voix françaises qui deviennent si j-ite
L'honorable M. Browne nous paraît bien sévère des-Gallois (Royal Eisleddford), le prince de Galles
Conservatoire. — Voici les œuvres désignées pour
et nous ne doutons pas que nos professeurs ne ré- en serait le président désigné.
les concours de fin d'année, dans les clisses de piano
f.t.rit, avec la plus grande facilité, les arguments
(1er e t 2- degré), violon et violoncelle. — Étude,
dont il Mais on nous permettra
se sert contre eux.
du clavier, Il concurrents, 35 concurrentes premier :
bien de faire remarquer, dès à présent, que le mo- Les musiciens de l'orchestre de l'Hippodrome, à
morceau de la sonale en la majeur, op. 43 de Dussi k. ment est assez mal choisi pour présenter comme si New-York, sont allés en corps à l'hôtel de Brunswick
— Piano hommes), 18 concurrents premier mor- :
désastreuses les conséquences de leur enseignement. et ont remis à Olfenbach un bàlon de chef d'orches-
ceau de la sonate op. Itl de Beethoven; piano Quels noms, en clfet, voyons-nous acclamer tous tre avec les deux bouts en incrustations d'or enchâs-
(femmes), 34 concurrentes premier morceau du :
grands théâtres lyriques de Lon- sant d'un côté une agate, de l'autre uue améthyste ;
les soirs dans les
concerto en sol mineur de C Saint-Saëns. Violon, — dres? C'est M»" Nilsson, c'est Faure, c'est Nicolini au milieu du bâton est une lyre d'or massif avec un
20 concurrents: premier sulo du l"
c concerto de
et tant d'autres. • monogramme du donataire.
Violti. — Violoncelle, 9 concurrents conceilino de :
M. Browne a-t-il oublié que ces artistes ont tous Les musiciens ont remis en même temps à
Stiasny. — Vu caractère très-symphonique du
le
Tait à Paris leurs études musicales, ou bien trouve- M. Offenbach le texte de leur résolution écrite sur
concerto de M. Saint-Saëns, il e-t question, pour la
tremblotantes
t-il par hasard que leurs voix soient « salin blanc.
première fois, d'introduire dans le concours de piano
« et usées? » Il eut bien fait de nous le dire. Ensuite, donateurs et donataire se sont rendus
un accompagnement de quatuor à cordes, comme ensemble dans la salle, où un repas était servi, qui a
c'est la règle pour les autres instruments. duré jusqu'à minuit.
tons à em, loyer. Elle peut s'adapter à tous les cornets cantate intitulée la Légende de Dorothée, composée du Lot-et-Garonne, de la Haute-Garonne et des
en rien leur forme. par M" 18 Sainton, i.ne musicienne de talent et un Landes.
usité?, sans modifier
Un autre changement permet de varier les tons professeur de chant très-appréciée de nos voisins, Le même jour, à Nogent-le-Rotrou, concours-fes-
sans qu'il soit nécessaire d'appuyer le doigt sur la qui ont la faiblesse de beaucoup chanter et le tort tival de musiques d'harmonie et de fanfares.
touche comme
dans l'ancien système. de prendre très-peu de leçons. \§ juillet. — Bayeux.
C'est une innovation importante pour les composi- Les journaux, en parlant de la cantate de M me 30 juillet. — La Roche (Haute-Savoie).
teurs qui se trouvaient en face de certaines difficultés Sainton, déclarent que, bien que l'audition en ait duré
do modulations, et aussi pour les exécutants. deux heures, sans une minute de répit, personne
dans la salle n'a éprouvé un instant d'ennui ou de
fatigue. Voila une cri'ique posée sur de solides
Petite Correspondance. Nous publierons, —
bases.
dans notre prochain numéro, nos réponses aux
L'assemblée générale annuelle de l'Association des
lettres reçues.
artistes musiciens aura lieu le 29 de ce mois dans la
sa le du Conservatoire.
M me Nilsson et son compatriote, le chanteur Con-
Le Rédacteur principal : Armand Gûuzien.
rad Eehrens, bien connu à Londres, feront, à pailir
On parle à l'Opéra d'une reprise de la Stralonice d'août prochain, une tournée lyrique dans les princi-
pales villes de Suède et de Norwége, à, la tête d'une Paris. — L'lmp r
-Gérant ; A. BounliUiat, 13, quai Voltaii
tie Méhul, pour accompagner Sylvia.
SAMEDI S JUILLET 187C
PREMIÈRE ANNÉE — N° 6
reprocher une crudité trop réelle aux costumes fait un Lachaud de cour d'assises; nous avons
Sommaire rouges de ces chasseurs qui n'ont rien de cau- été ému mais pas convaincu;
il y a, certes,
chemardant:il faudrait éteindre ces tons criards; dans cette armée d'instrumentistes, de vaillants
MUSIQUE :
mais en somme tout cela est d'un effet très-fan- soldats, d'habiles chefs d'attaque, des groupes
1. La Mer, rêverie.
tastique et très-grandiose. Certes, les chœurs ont disciplinés, mais il suffit de quelques mutins
Musique de Beethoven.
enlevé gaillardement le chœur célèbre des pour qu'on assiste à une de ces débandades qui
2. La Valse des Étoiles.
chasseurs; M" Daram est une Annette enjouée désespèréut tous ceux qui ont connu le bel
Musique tl'Oireubach.
et spirituelle dont la voix est comme un clair orchestre de l'Opéra de Paris à l'époque où le
TEXTE : Causerie de la semaine. —
Numéros
rayon traversant la sombre légende; M"" Baux monde entier l'admirait.
exceptionnels. — Album anecdotique. Le —
Pyrophone. — Nouvelles de partout. — Petite
est très-touchante dans le rôle d'Agathe, et
mais M. Silvaest un Max lourd et par trop en- Nous l'avons dit, ce n'est pas la traduction
choucroûlé ; la voix est belle, aussi avec quelle traîtresse de Castil-Blaze que l'on chante à
emphase il la lance, il soulève la note à gosier l'Opéra, mais celle de Pacini avec les récits de
Causerie de la Semaine tendu, et cet effort pour soutenir une musique Berlioz. On l'y a chantée pourtant, et il ya même
qui se soutient toute seule, a quelque chose de là-dessus une légende qui a été contée; le devi-
pénible et de fatigant. L'orchestre, dans les ré- neriez-vous? contée par Offenbach, à l'époque
'Opéra a donc repris le Freyschùtz de- citatifs, atlaquait les accords sans ensemble, et où il fit quelques feuilletons musicaux à Y Artiste
vant une foule qui n'a pas craint de l'exécution générale était molle. d'Arsène Houssaye.
s'enfermer en plein juillet dans une On a dit que le jour de la répétition générale C'est là un hors-d'œuvre littéraire bien oublié
^csalle chauffée à blanc, à la tempéra- les musiciens avaient, par mutinerie et pour se sans doute, et que cette reprise du Freyschïitz
ture du plomb fondu. La foule a-l-elle été aussi venger de n'avoir eu qu'une place au lieu de nous a rappelé; le voici dans son innocence
enchantée que les balles confectionnées par deux pour leur famille, joué pianissimo tout le première :
Gaspard ? Nous n'oserions l'affirmer ; il nous a temps de l'opéra. L'espièglerie a peut-être été
semblé que les avis élaient tout à fait partagés; continuée par quelques-uns. Pourtant au « récit « Le finale fantastique de la fonte des balles
et, quant à nous, nous partageons celui des du chien », où se trouve l'admirable accompa- bruissait aux oreilles de M. Perrin, la décora-
tion de la forêt, vierge encore de la représenta-
'
à désirer comme laideur; la chasse qui la tra- voulait plaider la cause des musiciens de l'or- tonnés de démons à face de crapauds et de gra-
verse est tout à fait émouvante, quoiqu'on puisse chestre de l'Opéra et nous émouvoir comme le nitiques échelles de chauves-souris gigantesques;
a JOURNAL DE MUSIQUE
l'idéal immonde des monstres antédiluviens se — Le premier grand prix de Rome a été rem- un épithalame qui peut se chanter avec ou sans
vautrant dans les méphitiques détritus des pre- porté par M. Hillemacher, le deuxième (va- accompagnement puis une mélodie de Pala-
;
miers âges de la Genèse, remplaçait pour lui le cant parla mort de Erhart) l'a été par M. deia dilhe, extraite de l'album que publie chez
vrai et le possible. Tout à coup, il vit un long Nux; le premier second grand prix a été ac- Hartmann l'auteur de la Mandolinata; les pa-
manteau se placer devant lui, avec la roide mai- cordé à M. Dutacq et le deuxième à M. Rous- roles sont exquises, il suffit d'en nommer l'au-
teur M. Alphonse Daudet: la musique est digne
greur d'un point d'interrogation. M. Perrin fut seau.
des paroles. Titre : les Petits Enfants. Nous y
ému, car il n'avait pas évoqué le moindre Sa- Les cantates (Judith et Kolopherne) ont été
joindrons une perle de Schubert : un air de
miel ; mais il se rassura facilement en pensant exécutées à l'Institut devant les membres de ballet dans le caractère hongrois.
qu'il pouvait se dire, comme feu Bayard, che- l'Académie des beaux-arts présidés par M. Meis-
valier sans peur et sans reproche: sonier. (Il n'y a rien de tel que des peintres,
des sculpteurs et des graveurs pour juger des
— o Vous ne me connaissez pas?dit le man-
teau maigre.
musiciens !)
Album Anecdotique
Le jugement avait été rendu, par le public
— Pas l'ombre, répliqua le directeur.
assez clairsemé admis à cette audition, avant
— Je me nomme Weber. d'être prononcé, et le jury s'est trouvé d'accord
— Ah! très-bien, quelle et est votre profes-
avec lui dans la distribution des récompenses.
^Q es directeurs consultés sur le maintien
de la censure l'ont réclamée à l'unani-
sion?
Mais quand se décidera-t-on à laisser la my- mité. On comprend qu'ils ne veuillent
— Je suis compositeur d'opéras. thologie et la Bible dans les nuages du passé Pcjpas avoir la responsabilité de jouer des
— Piteux métier, mon cher, faut il arriver,
et fournira-t-on â ces malheureux jeunes gens pièces que l'on pourrait ensuite interdire : ils
et dans ces temps-ci c'est le diable. sont sûrs, quand
commission s'est prononcée,
la
des sujets, où ils puissent mettre en œuvre leurs
— ;
Le diable ! répéta Weber, mais, mon cher
qualités de modernité, au lieu de s'évertuer à qu'il ne leur arrivera aucun désagrément de ce
monsieur, vous venez de jouer un demes opéras
pasticher sans conviction des maîtres qui
genre. On objectera à celaqu'il est étrange que
ont
à vos risques et périls. les directeurs de théâtres ne puissent pas juger
traité tous ces sujets dans une langue qu'on ne
A ce mot de périls, le directeur tressaillit. eux-mêmes ce qui pourrait, dans les œuvres
parle plus?
— Voire opéra de Freyschûtz? Je croyais que nouvelles, être contraire au bon goût ou aux
bonnes mœurs; ils le pourraient certainement,
c'est M. Caslil-Blaze qui...
mais il y a eu trop d'exemples d'interventions
— M. Caslil-Blaze n'est que mon opérateur
officielles préventives, à propos de choses qu'ils
ordinaire; il a pratiqué sur moi les plus cruelles Numéros Exceptionnels auraient laissé passer certainement, et que la
chirurgies; il m'a amputé inutilement plusieurs censure coupait impitoyablement, pour qu'ils
parties que je viens vous redemander. ne préfèrent pas être fixés à l'avance.
— Mais c'est impossible, cher monsieur, s'é-
CTnOus entrons dans la morte-saison mu- N'est-ce pas un censeur qui, aux répétitions de
cria M. Perrin, on vous joue demain. S^^sicale; presque tous les théâtres sont Faust, trouva que l'acte de la cathédrale pouvait
— Eh bien, si je ne puis obtenir justice, ai- fermés, les concerts se donnent dans offusquer à Rome et dit à M. Carvalho ce mot
dez-moi du moins à me venger de ce Castil- Ç^iii^les casinos de bains ; et, jusqu'aux mémorable :
de toucher tous les droits de lasoirée. M. Caslil- Sand mise en musique par Chopin ; nous y tuel. » On exigea ce changement: «C'est un caii-
Blaze touchera beaucoup d'argent, ce sera son seur amusant, » la question du pouvoir temporel
joindrons une chanson de zingara, souvenir de
châtiment. » leur voyage en Espagne, et un fragment de et du pouvoir spirituel pouvant être éveillée par
rondo détaché d'un admirable concerto. cette allusion transparente.
Un grand éclat de rire fit résonner les vitres, La longueur de la grande valse d'Offenbach,
et une odeur de soufre suffisamment diabolique Dans une autre pièce quelqu'un disait : «Je
que nous donnons aujourd'hui et qui fait partie
parie vingt-cinq louis. »
escorta le départ du manteau. du répertoire des concerts que ce maestro di-
Depuis lors, M. Perrin ne peut plus voir voler rige aux Etats-Unis, nous a empêché d'y joindre La censure obligea de dire vingt-cinq napo-
chestre de ce théâtre. . .
un trio (transcription inédite) d'après Lulli, l'épithète ne pouvait s'appliquer convenable»
LA MER
BEETHOVEN.
Aiidante moderato
PIANO
VALSE DES ETOILES
J OFFENBACH,
INTRODUCTION. Allegro.
VALSE
mm ^Œ g^£
-^^-j-i m m w g=Hg
feÉ
m
jeeM
^ *-+
wm
*p-*r*
l ^Ë t=t -f—f-
ife=ê
^ ^ ^^ a^ 3
S
5ÏS&
^
Éditée par
^f
MM. Chouuens père et fils,
£3
f^^f
265, rue Saiut-Honoré.
3s «^•ff
f
=f=y
aâ M m éêM gm '«/'
EU Wêè£ ÉÉÉ
SWt Ieée* iê ÈÉÉ
MU kâà. m
^77^ /"£
£
HM
à.
ft fi • * t= r=
I ±=±
-j^k i-i
^Ê^ÉÉ ïHË
^Fè
9%=^4 ^ m £ i*
ti
ai ni
fi^TTrfr É
^3
*£-£- s=j£
I mm mm
-teïz
?FjgÈ :fc=£ ?—f-
- f=t s % % r s* -*-rt-
* ? V 5 dtzJt
LDTv M tm^
^^ IÉ ^ M i ÉÉÉÉ
£â ^ LU ^ feM
P ^Fpî
1ÉÉ
«fi-«ê
*
*» r r
*
rO* n
-. i. . h
r/ y '
r
'
w Çf r
^f
V-!jf r '
^ V.J>_2ïfïïF
m
9
m. *. *- m * ** a * *
m
m m
CUJJA.
S
JC TOTT
*P w+
il
££
&^ Œ
9^ *=i *=*
Jrr '^rr'f FM P t=f=^< 1
^^ ni
^ / »/
«=» beé* y ^
m m
£§E ma à jî A_s,
ÉÉÉ ÉÉÉ [.'» * p
e g f
$E
P
)lf
w ff
I
aé^-^^J^j-m^4£lw t*t=EI ^
J^ * ,
f#
££ i i tfff# f I
gag?
^ HT * EU
.»
J ff U ff *
Plus vite
,
JOURNAL DE MUSIQUE
ment qu'à la madone, el ordonna le change- Celle-ci vient de l'inépuisable Cham : Il lui fait voir les curiosités de la capitale,
ment de l'adjectif coupable !
« Est-il dans les choses possibles d'avoir une
sans oublier le nouvel Opéra. On donnait Jeanne
Le lendemain, le ténor Pancani, emporté par de ces loges que vous offrez avec tant de grâce d'Arc.La provinciale, paraît-il, s'amusa énor-
la chaleur de la situation, et par l'habitude,
et que j'accepte avec tant d'empressement?
mément, car elle passa toute la soirée dans
eut le malheur d'oublier les prescriptions de la
« Vous êtes un bien brave jeune homme. — l'attitude de l'extase, la bouche ouverte et les
censure.
Cham. » yeux au plafond.
Il lui en coûta 10 piastres (53 francs) d'a- — Eh bien, belle maman, demanda le gendre
mende. Parfois ce sont des vers, comme ceux que en sortant, êtes-vous contente?
L'imprésario, déclaré complice du méfait, notre confrère reçut, un jour, d'Albert Glatigny :
— Ah mon ami, répondit brave
! la femme,
condamné à 20 écus romains (107 francs). c'est magnifique! tu m'en enverras une caisse,
Enfin, — ce qui dépasse tout le reste, — la L'été n'a point de feux, l'hiver n'a pas de glaces
n'est-ce pas?
•primadonna qui se trouvai t en scène avec Pancani
Pour demandent des places.
les inassouvis qui
marché tout le jour, et ce soir
— Une caisse de quoi?
quand il a commis cette abomination, fut ré-
Lafargue, j'ai
suivant s'engageait entre la reine étonnée et d'assez grandes dépenses pour le monter. On que la Sylvia de l'Opéra, Mlle San-
dit
son serviteur agenouillé : Mais il un moment où il fut un peu
arriva un ouvrage sur la chorégraphie.
galli, écrit
La censure vous mit joliment le téméraire à la dons. — Mon Dieu répondit-il, je vous avoue que
!
c'est que
— Pas complet, s'écrie le directeur en s'ar-
rachant les cheveux, pas complet Vous avez
le Frioul n'a jamais fait partie le moins du
un casque, une cuirasse, des plumets,
!
une épée,
Le Pyrophone
monde du royaume où se passait l'action. Aussi,
le mot eut-il un grand
des cuissards, des brassards, un bouclier, tout
succès et devint-il 'pro-
verbial.
cela m'a coûté les yeux de la tête, que vous
manque-t-il donc! \ous avons vu fonctionner ces jours der-
— Un cor ! niersun instrument musical qui n'est
dant — par rendre presque hydrophobe. affaire, et vous économiserez 50 francs! vier, les fils métalliques se resserrent et inter-
ceptent en partie l'orifice du bec de gaz. en Il
Un jour le chanteur Couderc se présenta à son
résulte une diminution dans l'intensité de la
bureau avec un bol d'eau d'une main et un
flamme, il y a moins de gaz de consumé et il se
morceau de viande crue qu'il tenait ficelé au Ceci nous est conté et garrnli par M. Oswald :
produit un son dont la hauteur varie avec la
bout de sa canne il ne fit qu'entr'ouvrir le
; L'autre soir on parlait, dans un café du bou-
longueur du tube.
guichet, passa le, bol et tendit la viande crue levard, de Gailhard, l'artiste aimé de l'Opéra, et
En donnant aux tubes les proportions vou-
en disant, de sa voix la plus émolliente : de son organe tonitruant.
lues,M. Kastner est arrivé à produire des gam-
X..., un reporter peu lettré, retint le mot, et
«Un fauteuil pour ce soir, s'il vous plaît! » mes complètes et à. créer un véritable instru-
l'ayant entendu appliquer à un chanteur, crut
ment de musique. Les sons émis par cet
Un journaliste, Touchatout, écrit ces sim- pouvoir, dans le compte rendu qu'il fit le len-
instrument rappellent un peu ceux de l'orgue,
ples mots : « Tu sais ce que cela veut dire, demain d'une pièce musicale, écrire la phrase
sans en avoir cependant ni l'ampleur ni le
merci » suivante : . .
Autres échantillons :
Un Parisien, marié à une jeune personne de Quant à l'intérêt pratique qu'elle peut pré-
province, reçoit dernièrement la visite de sa senter, il nous paraît encore problématique.
n Deux places ou la mort. — Théodore Bar- belle-mère qui habite là-bas, quelque part au Sans parler des difficultés d'installation, le
rière. — P. S. Ah pardon, merci
! ! » fond des départements. pyrophone a le tort grave d'exiger de l'artiste
JOURNAL DE MUSIQUE
qui le manie d'être à peu près incombustible. américaine, miss Arena Carry, M«" Aguin. L'or-
Tous ces tubes chauffés à blanc développent
chestre était conduit par MM. Max Maretzeck et
L'opéra-bouffe du compositeur viennois Suppé, Louis Dachauer.
une chaleur énorme. Il est vrai qu'il y a une Fatinitza, dont plusieurs journaux ont parlé ces
compensation et que l'on pourra dire des vir- jours derniers comme d'une nouveauté ayant chance
tuoses au gaz que ce sont des «musiciens éclai- d'être représentée à Paris, n'est autre chose que la Au Palais de cristal, à Londres, on a donné, sa-
rés». Mais est-ce assez pour répandre le goût de Circassienne de Scribe, habillée d'une autre musique medi dernier, une grande fête musicale pour le bé-
faire de la musique à petit feu? L'avenir nous que celle d'Auber. M. Suppé avait cru déjà devoir néfice de M. Mapleson, le Directeur du Grand-Opéra
l'apprendra. composer à nouveau la Galalliée de Victor Massé ; de Londres. Les artistes les plus connus s'étaient
gardant intégralement le sujet et se bornant à ajou- empressés d'offrir leur concours aux organisateurs
Quoi qu'ilen advienne, l'invention de M. Kast-
ner est à coup sûr très-ingénieuse, et il nous a
ter une épithète au titre, il en a fait la Belle Gala- du festival et les noms de M rae Nilsson et de Rossi,
thée. entre autres, figuraient en grosses lettres sur l'af-
paru intéressant de signaler, à son apparition,
#" * fiche.
cette curiosité instrumentale. Le succès a été complet; pour terminer la fête
Il y a quelque chose de particulièrement irritant
on a tiré, dans les jardins du palais, un feu d'arti-
à voir ce qui se passe en Allemagne, pendant que
fice magnifique. La pièce principale représentait le
chez nous l'Opéra joue trois ou quatre pièces,
Grand-Opéra que l'on est en train de construire sur
l'Opéra-Comiquc huit ou dix (quand il joue), dans
Embankment.
Nouvelles de Partout une ville comme Weimar, par exemple, que nous
le Thame's'
Le nouvel édifice doit être ouvert au public, au
prenons comme point de comparaison.
printemps prochain c'est M. Mapleson qui le pro-
Le grand-duché de Weimar, en effet, est comme
;
rH^Jblier dans le Journal de Musique des mor- le caractère de ses habitants, donnent une moyenne
ll les directeurs d'Opéra jouissent d'une pareille popu-
^/ccaux choisis, viennent de paraître : les assez exacte entre le Nord et le Sud.
larité; ce n'est pas partout non plus.... qu'ils la
Erinnyes de Massenet, chez M. Hartmann, Le théâtre de Weimar joue quatre fois par se-
méritent.
maine. Sur huit pièces représentées, il y a environ ri» q
boulevard de la Madeleine; les Amoureux de Cathe- #
comédies et trois opéras. 414 de ces derniers ont * *
rine de M. H. Maréchal et Dimitri de M. Victorin
.foncières, chez M. Grus, boulevard Bonne-Nou- été ainsi représentés dans les six dernières années. Nécrologie. — L'Autriche vient de perdre M.
La moyenne par année a donc été de 69. Quant Ambres, auteur d'une histoire fort estimée de la
velle.
* aux compositeurs, les représentations se répartissent musique. Il était à la fois compositeur, professeur au
comme suit : Conservatoire de Vienne, critique musical de la
C'est M. Hasselmans, ancien directeur de l'Ecole
Wagner, 64 Mozart, 37 ; Meyerbeer, 33 Auber, ;
Wiener Zeitung... et substituLdu procureur impérial.
de musique de Strasbourg, qui prend la succession ;
chef d'orchestre très- 16; Rossini, 16; Adam, 15; Boieldieu, 14; Lort-
Marseille, où il a déjà été
zing, 14; Halévy, 12 ; Nicolo, 10; Beethoven, 10;
réputé.
* Gluck, 9; Gounod, 9; Bellini, 9; Méhul, 8; Am-
broise Thomas, 6; Berlioz, 6.
Petite Correspondance
Ce n'est plus M. Samuel David, mais bien M. La-
On voit, d'après ces chiffres, que c'est Wagner qui
come qui écrit, pour les Folies-Dramatiques, la mu-
règne en ce moment dans l'Allemagne artistique. Il
—
sique de Jeanne, Jeannette et Jeanneton, opérette Guido Spinetti, à Paris. Classé votre menuet pour violon
est coté 84, tandis que Mozart, le grand classique parmi les œuvres réservées dans lesquelles nous pourrons pui-
du prochain hiver.
allemand, n'est coté que 37. A lui seul, Wagner est ser quelque jour. Merci.
joué plus souvent que Weber et Meyerbeer réunis, 3fme Bogniaux, professeur de piano. Certes, cela serait —
utile et nous y arriverons; mais t'espace dont nous disposons
et ce qui donne à ces faits une portée plus considé- est encore bien petit pour consacrer une colonne ou deux à ce
Le cours d'histoire de la musique, professé au
que quatre au moins des opéras les plus sujet. Jusqu'à nouvel ordre, nous nous fions aux professeurs
rable, c'est
Conservatoire, par M. Eugène Gautier, fera l'objet pour guider leurs élèves dans l'exécution des morceaux.
souvent représentés de Wagner, le Tannhauser,
d'une grande publication de luxe, texte et planches M. Laurency, à Paris. —
C'est, en effet, par un fâcheux oubli
Rienzi, le Hollandais errant et Lohengrin, ne sont que nous n'avons pas mentionne les Enfants de Paris comme
musicales, destinée à figurer à l'Exposition univer-
pas des pièces nouvelles ni même récentes. ayant remporté au concours de Reims le premier prix de la~
selle, sous les auspices du ministère des beaux- division dcxcellence française. IL n'est que juste de le réparer
Cependant notre opéra-comique tient une place et d'ajouter que ce prix leur a été accordé à l'unanimité (moins
arts.
importante dans allemand. Auber (32) une voix seulement).
* le répertoire
* *
y est joué autant de fois que Meyerbeer (33), Adam
M. Desclaux, à Agen. —
Votre vœu s'accomplira avec le
temps; car nous entendons tenir compte de toutes les observa-
Lundi 24 juillet, à dix heures du matin : Chant. (15), Boieldieu (14) et Nicolo (10), sont représentés à tions justes et d'une application pratique qu'on veut bien nous
Mardi 25, à neuf heures Piano. :
eux trois plus souvent que les deux auteurs d'opéras- adresser.
les théâtres, les expositions, les cafés-concerts, les M. de Nedde, à Vigeois (Corrèze). Nous écrivons —
plus volontiers pour les voix moyennes que pour les voix
bals, etc.) ont un produit de 2,142,555 francs. Les
extrêmes, qui sont plus rares; il est toujours aisé de recopier
séances accidentelles, représentations dramatiques, Pour nous consoler de cette triste comparaison, le morceau en le transposant, cl l'un s.iti.-l'.iit la majorité;
de Strasbourg, que les Alsaciens français pourtant, quand la nature du morceau l'exigera, nous le ferons
concerts, assauts et luttes, ont produit 55,9G8 francs. le théâtre
certainement. Quant aux œuvres de piano à quatre mains,
Les établissements abonnés, petits spectacles, curio- abandonnent, s'est f ^rmé à la fin de l'année avec un nous en publierons.
sités diverses, fêtes foraines, ont produit 119,896 fr. déficit de 600,000 francs. On ne sait s'il pourra rou- fl. Bardou, à Valmont. — Heureux que ce que nous annon-
çons vous plaise. Pour ce que vous nous demandez : impos-
vrir ses portes.
sible; l'éditeur de la partition n'en autoriserait pas la repro-
duction.
/Ç^!s-5"YrRANGEH. —
Le baryton français De- Th. Lécureux, à Brest. —
Merci du mot. Enchanté que cela
a eu vous plaise ainsi. Paites-nous des prosélytes autour de vo
1(3^ v °y°d a été engagé par l'éditeur Sonzognô Un concours de musique de toutes les écoles
\
Ç lyS/gil
>
y chantera d'abord H tmlet, puis gnoli, Remmertz, Eerrant le violoniste Joseph White,
,
Paris. — L'tmp -Gérant,
r A. Dourdilliat, 13, quai Voltaire.
l^*^ Charles VI. MUe3 Cervantes, harpiste, miss Kellogg, cantatrice
PREMIÈRE Â.NNËE SAMEDI 15 JUILLET 1876
anglais, qu'une « collection de quinze violons d'études et de tâtonnements; avant ces maîtres,
Sommaîre de Crémone a à Londres au
été vendue la lutherie d'école n'existe pas. Si, comme dit
MUSIQUE : prix de 42,000 francs. Deux Antoine Stradiva- Figaro, « on est toujours le fils de quelqu'un, »
rius se sont vendus 6,000 francs chacun. Après il ne s'ensuit pas nécessairement qu'une filia-
1. Prélude pour violon seul.
des enchères très-animées, un Joseph Guarne- tion artistique puisse toujours être établie : les
Musique de A. Tandon.
rius a été adjugé au prix de 10,000 francs. » principes d'école qui rattachent les Kerlino aux
2. Vivez en paix, trio (transcription iné-
Gaspard da Salo aux Ma-
Notre pensée s'est reportée sur ce monument Duiffoprugcard, les
dite).
élevé par un amateur passionné, M. J. Gallay, gini, seront longtemps encore livrés à la dis-
Musique de Lulli.
à la gloire des maîtres luthiers italiens, sur ce cussion.
3. Air de ballet pour piano.
livre,
1
— ressuscité par lui, — de l'abbé Sibire : « Seuls, ces deux derniers maîtres pourraient
Musique de Schubert.
le Par fuit luthier; nous avons rapproché l'his- être étudiés et comparés avec intérêt; mais il
4. Petits Enfants, poésie d'Alph. Daudcl. toire de cet art merveilleux de celle de l'artiste serait puéril de créer des théories à leur sujet.
Musique de Paladilhe. si touchant, création d'un poêle, et nous nous L'un a été un précurseur, l'autre un admirable
sommes sentis pénétrés d'admiration pour ces artisan on essayerait en vain d'en faire des
TEXTE : Introduction. — Luthiers de Crémone.
;
un dilettante en vers ont célébrés chacun en leur l'école apparaît; il s'y révèle des conditions
langue. d'exécution tout à fait nouvelles et une pratique
Nous nous sommes dit qu'il y aurait dans ce expérimentale incontestable : le choix des bois
rapprochement de la fiction dramatique et de est meilleur, les formes sont plus pures, l'instru-
Luthiers de Crémone la réalité historique quelque chose de piquant ment est soigneusement fileté, les incrustations
et qui ne manquerait pas d'intéresser ceux qui dénotent la main-d'œuvre la plus délicate.
ent encore le culte des belles choses. L'art musical s'est en même temps développé.
*~£è~$. E numéro exceptionnel ,
que nous Au point de vue de la virtuosité, bien des pro-
dédions Or, voici ce que dit M. J. Gallay, dans son
plus spécialement aux vio- grès restent encore à accomplir; mais, déjà, le
livre très-rare
maître luthier seconde l'artiste, et, tout en pour-
:
lonistes, est consacré à l'un des suc-
©OiQ^ ces récents du Théâtre-Français : le « Il faut bien le reconnaître, avant l'école suivant la réalisation de types plus recherchés
Luthier de Crémone, grâce auquel nous avons des Amati, toute induction devient singulière- comme forme, il se préoccupe surtout de la
pu offrir à nos lecteurs une curiosité musicale ment hypothétique dans les recherches rétros- sonorité.Le violon et le violoncelle acquièrent
d'un mérite tout particulier dont l'histoire pectives, et l'on s'expose à l'erreur en voulant des qualités inconnues jusqu'alors; on a enfin
(car elle a son histoire) se rattache à la pièce étudier à tout prix des maîtres légendaires, obtenu cette voix, cette portée de son péné-
charmante de François Coppée, que nous fondateurs d'écoles sans élèves. L'abbé Sibire trante et pleine de charme que révèlent, à la
allons analyser en lui empruntant le plus de a su éviter cet écueil, et s'il n'a pas résolu le première attaque, certains archets qui ont « la
vers que nous pourrons. problème, il en a du moins préparé la solution. cavata, » suivant l'expression italienne.
L'idée de ce numéro nous est venue en lisant, « Les cinquante années qui précédèrent les « Désormais , le luthier est doublé d'un
l'autre jour, dans les nouvelles d'un journal Amati ne furent, à vrai dire, qu'une période savant, et il a trouvé d'autres guides que son
.10 L'UN AL DE MUSIQUE
encore paru. Élève obscur de l'atelier d'Arnati, la des instruments connus, provenant de
liste Armingaud, — Paris.
le futur maître étudie et clierche sa voie. Du l'école de Crémone, avec le nom de leurs heu- Cézard, — Nantes.
reux propriétaires. Chaponnay (De), — Lyon.
reste, la période d'imitation sera courte; bientôt
Croall (W.), — Edimbourg. — Ex-Wie-
l'œuvre se dégagera personnelle et magistrale.
forme
ÉCOLE DE CRÉMONE niawski.
« A partir de 1700,' en effet, la
Dognien, Paris.—
« amatisée » a définitivement disparu : l'évo-
Stradivarius (Violons). — Alard (D.), — Pans. Doria (Marquis), Paris. —
lution est complète. Baillot (René), — Paris. Egvilte (D'), — Ex-Plaw-
Londres. —
« Le mérite essentiel de Stradivarius, c'est Baldus, — Paris. deus.
d'avoir su grouper dans un harmonieux ensem- Bellon, — Paris. Erlanger, — Paris.
ble les éléments si nombreux et si divers qui Carey — Dresde.
(J.), Fountain, — Londres.
constituent les mérites de l'école d'Amali c'est Cézard — Nantes.
(L.), Janzé (Comte de), — Paris.
aussi d'avoir trouvé ces admirables propjrtions
;
Chaponnay — Lyon.
(De), Gênes (Ville de), — Ex-Paganini.
Chimay (Prince — Paris.
de), — Birmingham.
Gillot,
Claes, — Hasselt. —
en dehors desquelles toutes les tentatives réa-
Goding, Londres.
Cornélis, — Bruxelles. — Ex-Léonard. —
lisées après: lui n'ont été que des essais avortés.
Gras Dorus, Paris.
La ligne est devenue d'une correction sans Dancls. — Paris. — Ex-Alma.
(Ch.), Harrington (Lord),— — Ex-baron
Londres.
pareille, le vernis a pris plus de transparence et Desver, — Liège. de Bentinek.
d'éclat, l'instrument enfin, dans les moindres Erlanger, — Paris. Leduc,— Paris.
détails, est marqué au coin d'une science plus Fountain, — Londres. Louis, — Paris.
raffinée et plus sûre. Gaillard,— Liège. Mièvre, — Paris.
Sans vouloir rabaisser dans une mesure Gillot,— Birmingham. Saint-Léon, — Saint-Pétersbourg.
Ilarringhton (Lord), — Londres. — Ex-ba-
« ici
Sainton, — Londres.
quelconque l'art -de Stradivarius au profit de
ron Bentinek. Street, — Paris, — Ex-Piscis,
son maître, faisons justice, en passant, de cer-
Jansens, — Bruxelles. Niolli Londres. — Ex-Mori.
(Collins),
taines comparaisons peu équitables entre le
Janzé (Comte de), — — Ex-Pla-
Gurnerius (Altos), — Robert, — Paris.
Paris.
maître et l'élève, et disons que la facture de wiens.
Nicolas Amati peut défier toutes les critiques. Joachim, — Hanovre. Wise (D — Londres.
r
),
« Tardivement introduits en France, les beaux Reynier (Léon), — Paris. Milanollo (Thérésa), — Paris.
Ricardo, — Paris.
instruments de ces maîtres ont eu à vaincre Bergonz'i (Violoncelles). — Bonjour, —
Robert, — Paris.
Paris.
l'ignorance du public d'abord, puis la timidité
Saint-Léon, — Saint-Pétersbourg.
— Ex-Gallay.
Curtis. — Londres.
de nos luthiers. L'ancienne école de Paris ne
Sarasate, — Paris. Jacquard — Paris.
les a que peu ou point connus, et l'on se de-
Sauzay, — Paris. Lebouc, — Paris.
(L.), -
« A quarante années de là, il était réservé à Batta, — Paris. Montagnana (Violoncelles). — Gallay, — Paris.
•Bériot de rajeunir la gloire du vieux Mangini. Bonnet, — Paris. - — Ex-général Ollivier.
L'influence des maîtres italiens ne Chevillard, — Paris. Paget (Colonel), Londres. —
s'est
guère étendue au-delà d'une vingtaine d'années Davidoff, — Saint-Pétersbourg. — Ex- Poignié, —
Boulogne-sur-Mer.
PETITS ENFANTS
Poésie de Musique de
Allegretto
1
er
En - fants d>in jour, o_ nou. veaux nés. Pe.ti.tes
e
2 En -faute d'un jour, ô nou. veaux nés, Au para -
a Tempo.
u=s^amm ^F^
P^P £=£
P^P^
^ Pr rj* r f
dolce _
P # — e-
bou
^^f^T
. ches,
——
pe .
T
tits
TT-^p
nez, Pe . ti
r
/tes
J> i'
lè.vres de
F
.
i'
nu - clo .
a Tempo
m
.dis nez lé . fil d'or vous rat . ta .
a Tempo
*=+
ts^^&
P^sg
. ses,
m ^^
Mem . bres trem .
-
é-^+
blants
m si
^m
frais, si blancs.
a=^
che. A ce fil d'or tient rame eD . cor sans
Extrait de l'album de mélodies de Paladilhe ' Hurtmaiiu, éditeur, 19, boul d de la Madeleiue.)
-fants d'un jour, o dou . veaux nés, Pour le bon. heur que' vous don . nez
ê - tes à tou te mai . son Ce que la fleur est au ga . zon.
p 'r g r r- f
A vous voir dormir sous
**\Q vos lan .
j
ges.
^i J
Es.poir
r
des
nfl
Qids So .
^m
yez bé . nis,_
_ Ce qu'au ciel est le. toi -le blan . ehe. Ce qu'un peu deau Est au ro . seau.
Plus lent.
pas l'é . toi . le d'or. Ce qui manque aux fleurs les plus bel
j i< )
j^7 f
£^EE^==F^j
Mal . heur à nous, mal .
it
heur
r f
dous!
^ Vous
i
m
%- rfl &
.
AIR DE BALLET
SCHUBERT.
Allegro moderato
m -*s-bsi &=%
m irfcn .fl
? ^# ij^P
*
r r f
A
si
S Efaflrfrf £3 C^ ^i '^
W
3^ L.f|.f
>ûf=az l
j
l .
r
ll
j . i
H^ri
?
i
jj-; J*ffl
P Uf £J PP
# Ped
IêéÉ
fito
pfiNï pi
-
tryn a^à
•
pp
# *
sm
SE
î*
P^P
y V
imn n
(
bt ^rn ji
$m f^*F m^-
«
BË * P p ' é Pipi
ft i i
iflfl
-TJ J g
P# m
se m ^ m^ P^P é.
#
BiŒa Jj ^T 'iTTr^
&
*w>
J?
dimin V
i
« ^=^ # p P p m *# P
s '
^
'
PW mm « j.mn
TT ,3 i
"'c J cJ '
J cJ
'
cJ J'p J'p'p 1
1
i
*#§ w
jjT^ri
7 I I
mm
zan . do.
=î
VIVEZ EN PAIX!
Epithalame(1685)
LULLI
Allegretto moderato
*Ë
ï 'j
i
m
Vï
i ^ :£=£
p
Vi
^m^
a- ^
pl±nJl\jm\m^A
Allegretto moderato
m3
PIA.\0 <
gggt
\^t^
l'mplicf
m WW
vez en paix' Vi . vez en paix! So . yez (oujours fi _ de . les! Ai . mez-vous à ja . mais! Fé
vez en paix! Vi . vez en paix! So _ yez toujours fi - de . les! Ai- . mez-vous à ja . mais! Fé
. li . ci . tés nou . vel . les Com . ble.ront vos sou . haits C'est ud bon. heur ex .
. li . ci . tés .nou . vel . les Com . ble.ront vos sou . haits C'est un bon. heur
ci . tés sou vel Com ble.ront vos sou haits C'est «m bon. heur
^m
. li . . . les . . ex .
^
zj m
"ij-
^m
y ûfM^uiQ^RH^ ^ me Que
E
M
^ $ 9
r
Ej
f
EEEâE
me Sans
i
crescendo
. trê . me Que d'à .voir ce qu'on ai me Sans lah.guir trop long . temps! So
?
,:
'i
.
. jj
trè .
F
me Que
mm m d a. voir ce qu'on
i
r F HT
me Sans
F
M
lan.guir trop
*
long, temps!
ir
». PP
^So
ffp
r^-fe#-
tf j* j > j>
i
j j j> j i
o j j i
j =t=*= i
m
yez u . nis, so . yez constants, C'est le bon. heur su . prê . me Et
11
J
1
j > i i j j ) j i ji J' j ; i
,j -^ i
bon. heur
^
me
. yez u . nis, so . yez constants, C'est le su . prê . Et
P£ Mf -P F i
F ^
Jl
/' 1
J"J Jl Jl
I J
. yez u . nis, so . yez constants, C'est le bon. heur su . prê . me Et
de tous les ins . tants! Que cha.quejour plus bel _ les Des fè . tes__é^_ter_
de tous les ins _ tants! Que- cha.quejour plus ^ bel . les Des fê .tes é . ter
F—
nel
M
les Vous
If
of .
M
frent
*\
leurs
f
at .
'f;
traits!
PPP
PPP
P
Vi
I
vez
F
en
i^
paix! Vi
& J
•]> J ! J } } } i X-T,
.
\} } K J>
g '
f ^ p F If
. .
F_l F F f -f
nel Vous of frent leurs traits! Vi vez en paix! Vi
*
les . at . .
m
.
il
t=t- S S i-^ ^EÉ
i
I
^=*
^
\^
^H
t P F f'
P
F F II H J
ï=s É
F
allargando.
g
^
g r t
^ j
f 1 I I
p p
I
p r
vez en paix! So . yez toujours fi . de les! Ai _ mez-vous à ja . mais!
dfc
*^ t> f
\ r. p
J jLin >
J iJ 1
juuli j r »
. vez en paix! So - yez toujours fi . de . les! Ai - mez-vous à Ja . mais!
MUSIQUE
A. TAUDOU
PRELUDE
Misique de
10. ïsaE
#5
mm
tr
gëjj
J
J
JTiU
5ês
a Tempo.
/? express
L ^-JX-
9 P
Lr'^a,
r
r
''^
# tj-uûÈr<0
Rugger (J.-B.), de Brescia [Violoncelle!:). — MAITRE FERRARI. Celui-ci, resté seul, s'abandonne à son cha-
Piatti, Londres. — Ex-Litla ;
ex-Pa- Ta, ra, ta, ta. grin et essaye de se consoler dans la contem-
ganini. Si tu ne prétends rien m' objecter de plus grave, plation de son œuvre.
ma
Rugger (F)-.) de Crémone [Violons). — Dognien,
Restons-en là. Je vais faire un tour à
faut,pour ce grand jour, quelques flacons poudreux...
cave.
Un envieux Voilà que le chagrUn commence
!
— Paris.
Il
Il souffre. Pardonnons. Mais, parbleu c'est démence
I
Je ne m'en aperçois que lorsque je remonte. cœur plein de tendresse et que le monde isole
Un
!
Luthier au Théâtre' Non. Laisse-moi, vois- tu, car le plus grand plaisir, Mais mon chef-d'œuvre estlà qui de tout me console.
Avant de boire un vin, c'est d'aller le choisir. Pauvre cher violon Je suis pareil à ! lui :
l^ous sommes au dix-huitième siècle, Cette passion de son père pour la « dive bou-
Il va prendre, dans une armoire, son violon qui est ren-
dans un atelier de lutherie à Crémone. teille » permet au moins à Giannina de faire fermé dans un étui rouge et le pose sur la tabtff;
Le vieux maître Ferrari a résolu de part à Sandro, pendant qu'il les laisse seuls, de
- Viens, je veux te revoir encore, ô mon ouvrage,
ti donner sa fille Giannina en mariage à ses terreurs, terreurs que l'ouvrier partage, car
Chère création sur qui j'eus le courage
celui des ouvriers luthiers de la ville qui rem- il connaît l'œuvre de son rival et raconte dans
Moi, l'ouvrier débileet dévoré d'ennuis,
porterait le prix du podestat. Quel est ce prix? quelles circonstances il a entendu le violon
De passer au travail tant de jours et de nuits !
naison paternelle qui oblige la pauvre petite à Je ne distinguais plus, au bout d'une minute,
allier sa couronne de mariée à la courone Il remet le violon dans son étui.
Lequel de ces deux chants, prenant ainsi leur vol,
d'un lauréat, sans savoir si la tète sur laquelle Venait du violon ou bien du rossignol.
Mais, hélas! qu'importe la gloire à ce cœur
celle-ci sera placée lui conviendra, est loin de
aimant, si celle qu'il ose aimer ne peut la par-
lui sourire. D'autant moins qu'elle aime l'ou- Quoi qu'il arrive, Giannina est résolue à ne
tager avec lui ;
car il aime aussi la fille de son
vrier Sandro et redoute de voir Filippo l'em- point céder au caprice de son père et jure à
vieux maître, il lui a jusqu'ici caché son
porter dans ce tournoi. Qu'est-ce que Filippo? Sandro qu'elle ne sera point la femme d'un
Un être laid et difforme.
amour ;
et c'est elle qui, en lui avouant son
autre.
secret, va du même coup lui arracher le sien
Mais le père Ferrari est de fer. C'est au même moment que Filippo le bossu ;
Ayant la force au plus de leur montrer les dents, Avec un violon de l'illustre Amati ;
Et mit dans son jeu tant de douleur et de charmes,
Que je me suis senti venir deux grosses larmes. Infirme et se traînant sur sa patte brisée. C'était le même son. Cela tient du prodige I
Et j'ai, pour une fois, mis de l'eau dans mon vin. J'eus lecœur soulevé d'un douloureux émoi ; J'en suis sûr, et, pareil aux maîtres d'autrefois,
Je croyais voir souffrir un humble comme moi. Je fais jaillir de ces quatre planches de bois
GIANNINA. Bravement je m'élance au sein du populaire; Une note profonde, immense, magistrale
En demandant pitié j'excite la colère. Et sonore à remplir toute une cathédrale.
J'estime Filippo tout comme vous, mon père,
Ah ! ne songe plus à la bête à présent.
l'on
Je le plains, et j'ai fait de mon mieux, je l'espère,
Lapider un bossu c'est bien plus amusant I GIANNINA, à part.
Pour lui faire oublier, à force de bonté,
Je me mets à courir, les traînant à ma sui e,
Son chagrin, sa misère et sa difformité Hélas I pauvre Sandro !
Je traverse Crémone endormie el je gagne Oh ! non, je ne suis plus le paria d'hier, J'avais le cœur perdu de rage et de douleur,
Un endroit que je sais, là-bas, dans la campagne, J'ai le droit de lever la tête et d'être fier. J'ai cédé !... Près d'ici, tremblant comme un voleur,
Avec mon violon caché sous mon manteau. Je vous ai fait pleurer, mais ceci me dispense, Sous l'ombre d'un portail des ruelles étroites,
La, je m'assieds, tout seul, au versant d'un coteau, Giannina, d'autre gloire et d'autre récompense, Filippo, j'ai changé nos violons de boîtes I
Dans le gazon trempé de rosée, et je rêve Et nul prix ne serait pour moi plus précieux
Jusqu'à l'heure sublime où le soleil se lève. Que les chers diamants qui tombent de vos yeux !
aime et qu'elle le perd à jamais. Ce cruel Venge-toi! Devant tous, dévoile ma conduite!
Je prends mon violon, joyeux, et j'improvise !
aveu lui échappe et foudroie le malheureux Mais qu'elle n'en soit pas, par pitié, le témoin
Ah! voyez-vous, c'est là la récompense exquise; !
Et j'accompagne alors d'un archet triomphant Filippo. Je t'écrirai l'aveu du crime et puis bien loin
Tous les bruits glorieux dans le soleil levant, Le voilà seul, livré à ses tortures. Que fera- Je m'en irai mourir, car la honte est mortelle...
Ces longs soupirs du vent à travers la fouillée t-il s'il est vainqueur ? Que peut-il faire plutôt Mais ne m'oblige pas à rougir devant elle !
Et ces gazouillements de volière éveillée. pour prouver quelle est l'étendue de son otta- 11 tombe à genoux.
Je joue avec ivresse, et l'instrument vainqueur chement à celle qu'il ne lui est plus permis
Queje sens tressaillir là, tout près de mon cœur, d'espérer pour femme? Un combat se livre en
Mêle à ces chants d'aurore où mon âme se noie Non, Sandro, je n'ai pas besoin de me venger.
lui. Sa bonté triomphe. Voici ce qu'il fera :
Et comme la jeune fille, curieuse et émue, lui pareilles. Il les change de boîte, il place son
demande de lui faire entendre le magique ins- violon dans l'étui de son rival; mais quel cri
Que dis-tu ?
trument, l'ouvrier-virluose lui offre de lui jouer douloureux lui échappe, aussitôt qu'il a accom-
pli le cruel sacrifice :
(Ici nous ouvrons une parenthèse, s'il vous Je n'aurais cru jamais — ô faibles cœurs humains ! Cette gloire à mon chef-d'œuvre due,
Qu'on pût tenir autant au travail de ses mains, Je te l'avais cédée et tu me l'as rendue.
plaît).
Et que l'âme de feu d'un artiste eût en elle
de Filipo est censé jouer le morceau, tandis Je t'aimais bien, ô cher ouvrage que je fis I
Car dans ce coffre étroit et noir comme une bière, Ces instruments, que ta main échangea,
impression.
Je crois, en te posant, tant j'ai le cœur en deuil, Moi-même, je les ai changés d'étui déjà.
Nous n'avions pas reconnu, malgré l'élévation
Que c'est mon enfant mort que je couche au cer-
du style, la manière de Corelli dont Filippo an- [cucil !
un prélude composé tout exprès, demandé la C'est qu'elle anéantit ce que j'ai fait pour elle.
veille de la première représentation à l'auteur J'espère, mes enfants, que vous triompherez
L'un ou l'autre. Je suis un maître, et les profanes Mais les portes se sont ouvertes, le corlége
par le directeur de la Comédie-Française, qui
dernier moment Peuvent sur leurs crins-crins user des colophanes 1... entre. Voici le collier promis au triomphateur,
avait jusqu'au hésité à. intro-
duire de la musique dans la pièce.
Le prix sera pour nous. —
Je viens de faire un tour et c'est Filippo qu'on acclame.
Dans la ville el partout s'annonce le grand jour.
Il prend le collier des mains de son maître et
Le prélude avait été composé en quelques
Les gens endimanchés vont voir en ribambelle de Giannina en
heures par M. A. Taudou ; il avait trouvé, là, le pose autour du cou disant
S'assembler le jury le maître de chapelle
;
nous étions en possession du précieux prélude. A chaque carrefour s'accorde un violon. par monde
Le pauvre artiste partira : il ira le
Dans tous les pignons noirs, dans toutes les tourelles,
C'est là la page très-curieuse et très-belle que porter le glorieux nom de son maître et ne i
nons le fil de notre analyse.) Sandro est parti depuis peu d'instants, por-
Lorsqu'à notre établi, près de ta bien aimée,
Des larmes ont coulé des yeux de Giannina tant les deux instruments au concours. Tout à
Compagnon, tu feras ta tâche accoutumée,
en écoutant l'artiste inspiré, et le pauvre Filipo coup il revient, précipitamment, le visage bou-
Si quelque corde, ainsi qu'il arrive parfois,
voyant couler ces leversé, appelant Filippo.
s'abandonne à la joie en Avec un son plaintif se brise entre tes doigts,
douces larmes :
Filippo est là. Sandro se jette à ses pieds. Songez tous deux, songez qu'en cet adieu suprême,
Je sens mon pauvre cœur qui se brise de même !
Et n'est-ce pas que l'art est consolant et beau, Qu'un rival, quel qu'il fût, pût me vaincre à ses yeux.
Le Rédxteur principe : Armand Gouzien.
Puisque ce malheureux bossu, ce Filippo Je suis un misérable, un lâche, un envieux.
Qu'ils accablaient tantôt de rires et de pierres, Lorsque j'eus ton chef-d'œuvre en mes mains, c'est
A pu faire germer des pleurs sous vos paupières? Mais la tentation se glissa dans mon âme ; [infâme 1 Paris. — L'Imp'-Gèrant, A. Counlilliat, lî, quai.Vo'.tairé.
PREMIÈRE ANNÉE — No S SAMEDI 22 JUILLET 1S76
A cette étude nous avons joint, à côté de où je pusse le faire travailler un peu, ainsi que
deux pages des plus pittoresques du maître, sa sœur, et travailler moi-même sans excès. On
Sommaire : gagne bien du temps quand on ne voit personne,
un rondo, on est forcé de veiller beaucoup moins.
MUSIQUE :
Musique de Chopin. positeur et du romancier, dont ou ne connais- caractère, me dit à plusieurs reprises que, s'il
nous pensons que les pages qui suivent seront lumière plus vive et plus divine que celle de la sagé sans effroi, depuis plusieurs années, l'idée
pour tous un régal littéraire plein de saveur, terre. de quitter Paris, son médecin, ses relations, son
et très-vivement apprépié. Je parle de Frédéric Chopin, qui fut l'hôte appartement même et son piano. C'était l'hom-
Ce sont les souvenirs de George Sand, « la des huit dernières années de ma vie de retraite me des habitudes impérieuses, et tout change-
bonne dame » de Nohant, évoqués dans l'histoire à Nohant sous la monarchie. ment, si petit qu'il fût, était un événement ter-
de sa vie (que M. Calmann Lévy a obligeam- En 1838, je me décidai à chercher pour mon rible dans sa vie.
ment mis à la disposition du Journal de Musique) fils Maurice un hiver plus doux que le nôtre. Je partis avec mes enfants, en lui disant que
souvenirs se rattachant à Chopin, et l'appré- J'espérais le préserver ainsi du retour des rhu- je passerais quelques jours à Perpignan, si je
ciation de l'un des génies de la musique par un matismes cruels de l'année précédente. Je vou- ne l'y trouvais pas; et que s'il n'y venait pas au
des génies de la littérature. lais trouver, en même temps, un lieu tranquille bout d'un certain délai, je passerais en Espagne.
JOURNAL DE MUSIQUE
Quand
HIVERNAGE ET VILLÉGIATURE
nous courions ensemble dans les cloîtres au il eut repris ses esprits et qu'il vit l'é-
clair de la lune, ou nous lisions dans les cel- tat où nous étions, malade du spectacle
il fut
Je louai, rue Pigalle, un appartement com-
lules. rétrospectif de nos dangers mais il m'avoua ;
posé de deux pavillons au fond d'un jardin-
Notre existence eût été fort, agréable dans cette ensuite qu'en nous attendant, il avait vu tout
L'hiver venu, Chopin s'installa rue Tronchet;
solitude romantique, en dépit de la sauvagerie cela dans un rêve, et que, ne distinguant plus
mais son logement fut humide et froid. Il
du pays et de la chiperie des habitants, si ce ce rêve de la réalité, il s'était calmé et comme
recommença à me
tousser sérieusement, et je
triste spectacle des souffrances de notre com- assoupi en jouant du piano, persuadé qu'il était
vis forcée ma démission de garde-
de donner
pagnon et certains jours d'inquiétude sérieuse mort lui-même. 11 se voyait noyé dans un lac ;
malade, ou de passer ma vie en allées et venues
pour sa vie ne m'eussent ôté forcément tout le des gouttes d'eau pesantes et gla:ées lui tom-
impossibles. Lui, pour me les épargner, venait
plaisir et tout le bénéficedu voyagé. baient en mesure sur la poitrine, et quand je
chaque jour me dire avec une figure décom-
Le pauvre grand artiste était un malade dé- lui fis écouter le bruit de ces gouttes d'eau, qui
posée et une voix éteinte qu'il se portait à mer-
testable. Ce que j'avais redouté, pas assez mal- tombaient en effet en mesure sur le toit, il nia
veille. Il demandait à dîner avec nous, et il
heureusement, arriva. Il se démoralisa d'une les avoir entendues. Il se fâcha même de ce que
s'en allait le soir, grelottant dans son fiacre.
manière complète. je traduisais par le mot d'harmonie imitative.
Voyant combien il s'affectait du dérangement
Il prolestait de toutes ses forces, et il avait rai-
de notre vie de famille, je lui offris de lui louer
son, contre la puérilité de ces imitations pour
HALLUCINATIONS un des pavillons dont je pouvais lui céder une
Son génie était plein des mystérieuses
l'oreille.
partie. Il accepta avec joie. Il eut là son appar-
harmonies de la nature, traduite par des équi-
Supportant la souffrance avec assez de cou- tement, y reçut ses amis et y donna des leçons
valents sublimes dans sa pensée musicale et non
rage, il ne pouvait vaincre l'inquiétude de son sans me gêner. Maurice avait l'appartement
par une répétition servile des sons extérieurs.
imagination. Le cloître était pour lui plein de au-dessus du sien; j'occupais l'autre pavillon
Sa composition de ce soir-là était bien pleine
terreurs et de fantômes, même quand il se por- avec ma fille.
des gouttes de pluie qui résonnaient sur les
tait bien. Il ne le disait pas, et il me fallut le Je vécus ainsi alternativement à Nohant l'été,
tuiles sonores de la Chartreuse, mais elles s'é-
deviner. Au retour de mes explorations noc- et à Paris l'hiver, sans me séparer de Maurice,
taient traduites dans son imagination et dans
turnes dans les ruines, avec mes enfants, je le qui savait s'occuper partout et toujours. Chopin
son chant par des larmes tombant du ciel sur
trouvais, à dix heures du soir, pâle devant son venait passer trois ou quatre mois chaque année
son cœur.
piano, les yeux hagards et les cheveux comme àNohant. J'y prolongeais mon séjour assezavant
dressés sur la tête. Il lui fallait quelques ins- dans l'hiver, et je retrouvais àParismon malade
tants pournous reconnaître. RETOUR EN FRANCE ordinaire, c'est ainsi qu'il s'intitulait, désirant
11 faisait ensuite un effort pourrire, et il nous mon retour, mais ne regrettant pas la campa-
jouait des choses sublimes qu'il venait de com- Doux, enjoué, charmant dans le monde, Cho- gne, qu'il n'aimait pas au delà d'une quinzaine,
poser, ou, pour mieux dire, des idées terribles pin malade était désespérant dans l'intimité et qu'il ne supportait davantage que par atta-
ou déchirantes qui venaient de s'emparer delui, exclusive. Nulle âme n'était plus noble, plus dé- chement pour moi. Nous avions quitté les pavil-
comme à son insu, dans cette heure desolitude, licate, plus désintéressée; nul commerce plus lons de la rue Pigalle, qui lui déplaisaient, pour
de tristesse et d'effroi. fidèle et plus loyal, nul esprit plus brillant dans nous établir au square d'Orléans, où la bonne
composé les plus belles de ces
C'est là qu'il a la gaieté, nulle intelligence plus sérieuse et plus et active Marliani nous avait arrangé une vie
courtes pages qu'il intitulait modestement des complète dans ce qui de son domaine était de famille. Elle occupait un bel appartement
;
préludes. Ce sont des chefs-d'œuvres. Plusieurs mais en revanche, hélas! nulle humeur n'était entre les deux nôtres. Nous n'avions qu'une
présentent à la pensée des visions de moines plus inégale, nulle imagination plus ombra- grande cour, plantée et sablée, toujours propre,
trépassés et l'audition des chaDts funèbres qui geuse et plus délirante, nulle susceptibilité plus à traverser pournous réunir, tantôtehez elle, tan-
l'assiégeaient; d'autres sont mélancoliques et impossible à ne pas irriter, nulle exigence de tôt chez moi, tantôt chez Chopin, quand il était dis-
suaves; ils lui venaient aux heures de soleil et cœur plus impossible à satisfaire. Et rien de posée nous faire de lamusique. Nous dînions chez
de santé, au bruit du rire des enfants sous la tout cela n'était sa fauté à lui. C'était celle de elle tous ensemble à frais communs. C'était une
fenêtre, au son lointain des guitares, au chant son mal. Son esprit était écorché vif ; le pli d'une très-bonne association, et qui me permettait de
des oiseaux sous la feuillée humide, à la vue feuille de rose, l'ombre d'une mouche le fai- voir du monde chez" madame Marliani, mes
des petites roses pâles épanouies sur la saient saigner. Excepté moi et mes enfants, tout amis plus intimement chez moi, et de prendre
neige. lui était antipathique et révoltant sous le ciel mon travail à l'heure où il me convenait de me
— r
ma
w w me m (.L112)
f-^r-
w m
tr
g^
*v
àà u àà M U ii
PIANO.
ià i
m¥^ 4 '
e cnlesle.
"P- I p=f r~r— 2PecL £
.^ J'^A^hJ
)uand l.i lu.
.
=Hj>pr rptr^
ve Dans un pà.le fa. yon
des, Dans la brume du soir
i
J
De ses
^J'J>u
El. le vient comme un rè
ai. les ra . pi
.
.
jiJ?
ve,
des
Comme u.
Ef .
^ ne
fleurant
vi. si- on. Le du.vet dunoi. seau que pro. raè . ne Le souffle dun lutin, Lui sert de
le flot noir, Sur uuflo.con de blau . cbe é _ eu . me Que le vent vient frôler Elle aime en.
char et mollement l'a . mè . ne Dans les va .. peurs lé. gères du ma. tin.
cor comme u.ne frè. le plu . me Al. 1er, ve . nir, cou. rir et s'en.vo.. 1er.
RONDO
CHOPIN
PU NO.
Ped. « legatissimo ,
rallen
a Tempo
g*4J-f
a —Jfflil
f^^ ms
u s58
J5151-
-^p '
f^^ r "r rr i r r rjg
r
Sp • j i >* g g *
* Ped, * Ped.
CHANSON DE ZINGARA
SOUVENIR DU VOYAGE EN ESPAGNE
CHOPIN
m
H; ^
retirer. Chopin se réjouissait aussi d'avoir un avec une facilité et une spontanéité inouïes. Il É ranger à mes études, à mes recherches, et,
1
beau salon isolé ; où il pouvait aller composer est vrai qu'elle se reprenait de même, un mot par suite, à mes convictions, enfermé qu'il était
ou rêver. Mais il aimait le monde et ne profi- maladroit, un sourire équivoque le désenchan- dans le dogme catholique, il disait de moi,
tait guère de son sanctuaire que pour y donner tant avec excès. Il aimait passionnément trois comme la mère Alicia dans les derniers jours de
des leçons. Ce n'est qu'à Nohant qu'il créait el femmes dans la même soirée de fête, et s'en sa vie : « Bah ! bah ! je suis bien sûre qu'elle
écrivait. allait tout seul, ne songeant à aucune d'elles, aime Dieu! »
les laissant toutes trois convaincues de l'avoir Mais si Chopin était avec .moi le dévouement,
exclusivement charmé. la prévenance, la grâce, l'obligeance et la dé-
AMERTUMES ET BIZARRERIES 11 était de même en amitié, s'enthousiasmant férence en personne, il n'avait pas, pour cela,
à première vue , se dégoûtant, se reprenant abjuré les aspérités de son caractère envers
De toutes les amertumes que j'avais non plus
sans cesse, vivant d'engouement plein de char- ceux qui m'entouraient. Avec eux, l'inégalité de
à subir, mais à combattre, les souffrances de
mes pour ceux qui en étaient l'objet, et de mé- son âme, tour à tour généreuse et fantasque, se
mon malade ordinaire n'étaient pas la moindre.
contentements secrets qui empoisonnaient ses donnait carrière, passant toujours de l'engoue-
Chopin voulait toujours Nuhant el ne sup-
plus chères affections. ment à l'aversion, et réciproquement. Rien ne
portait jamais Nohant. [1 était l'homme du
Un trait qu'il m'a raconté lui-même prouve paraissait, rien n'a jamais paru de sa vie inté-
monde par excellence, non pas du monde trop
combien peu il mesurait ce qu'il accordait ds rieure, dont ses chefs-d'œuvre d'art étaient l'ex-
officiel et trop nombreux, mais du monde in-
son cœur à ce qu'il exigeait de celui des autres. pression mystérieuse et vague, mais dont ses
time, des salons de vingt personnes, de l'heure
Il s'était vivement épris de la petite-fille d'un lèvres ne trahissaient jamais la souffrance. Du
où la foule s'en va et où les habitués se pres-
maître célèbre; il songeait à la demander en moins telle fut sa réserve pendant sept ans, que
sent autour de l'artiste pour lui arracher par
mariage, dans le même temps où il poursuivait moi seule pus les deviner, les adoucir et en re-
d'aimables importunités le plus pur de son ins-
la pensée d'un autre mariage d'amour en Po- tarder l'explosion.
piration. C'est alors seulement qu'il donnait
logne, sa loyauté n'étant engagée nulle part,
tout son génie et tout son talent. C'est alors
mais son âme mobile flottant d'une passion à TRISTES SYMPTOMES
aussi qu'après avoir plongé son auditoire dans
l'autre. La jeune Parisienne lui faisait bon
un recueillement profond ou dans une tristesse
accueil, et tout allait au mieux, lorsqu'un jour Mon attachement n'avait pu faire ce miracle
douloureuse, car sa musique vous mettait par-
qu'il entrait chez elle avec un autre musicien de le rendre un peu calme et heureux que
fois dans l'âme des découragements atroces,
plus célèbre à Paris qu'il ne l'était encore, elle parce que Dieu y avait consenti en lui conser-
surtout quand il improvisait; tout à coup,
s'avisa de présenter une ebaise à ce dernier vant un peu de santé. Cependant, il déclinait
comme pour enlever l'impression et le souvenir
avant de songer à faire asseoir Chopin. Il ne la visiblement, et je ne savais plus quels remèdes
de sa douleur aux autres et à lui-même, il se
revit jamais et l'oublia tout de suite. employer pour combattre l'irritation croissante
tournait vers une glace, à la dérobée, arrangeait
Ce n'est pas que son âme fût impuissante ou des nerfs. La mort de son ami le docteur Ma-
sescheveux et sa cravate, et se montrait subi-
froide. Loin de là, elle était ardente et dévouée, thuzinski et ensuite celle de son propre père lui
tement transformé en Anglais flegmatique, en
mais non pas exclusivement et continuellement portèrent deux coups terribles. Chopin, au lieu
vieillard impertinent, en Anglaise sentimentale
envers telle ou telle personne. Elle se livrait de rêver pour ces âmes pures un meilleur
et ridicule, en juif sordide. C'étaient toujours des
alternativement à cinq ou six affections qui se monde, n'eut que des visions effrayantes, et je
types quelque comiques qu'ils fussent,
tristes,
combattaient en lui et dont une primait tour à fus obligée de passer bien des nuits dans une
mais parfaitement compris et si délicatement tra-
tour toutes les autres. chambre voisine de la sienne, toujours prête à
duits qu'on ne pouvait se lasser de les admirer.
Toutes ces choses sublimes, charmantes ou
Il n'était certainement pas
pour vivre fait me lever cent fois de mon travail pour chasser
longtemps en ce monde, ce type extrême de les spectres de son sommeil et de son insomnie.
bizarres qu'il savait tirer de lui-même faisaient
l'artiste. Il y était dévoré par un rêve d'idéal L'idée de sa propre mort lui apparaissait escor-
de lui l'âme des sociétés choisies, et on se l'ar-
que ne combattait aucune tolérance de philo- tée de toutes les imaginations superstitieuses
rachait bien littéralement, son noble caractère,
sophie ou de miséricorde à l'usage de ce monde. de la poésie slave. Polonais, il vivait dans le
son désintéressement, sa fierté, son orgueil bien
Il ne voulut jamais transiger avec la nature cauchemar des légendes. Les fantômes l'appe-
entendu, ennemi de toute vanité de mauvais
humaine. Il n'acceptait rien de la réalité. C'était laient, l'enlaçaient, et, au lieu de voir son père
goût et de toute insolente réclame, la sûreté de
là son vice et sa vertu, sa grandeur et sa mi et son ami lui sourire dans le rayon de la foi,
son commerce et les exquises délicatesses de son
sère. Implacable envers la moindre tache, il il repoussait leurs faces décharnées de la sienns
savoir-vivre faisant de lui un ami aussi sérieux
avait un enthousiasme immense pour la moin- et se débattait sous l'étreinte de leurs mains
qu'agréable.
dre lumière, son imagination exaltée faisant glacées.
Arracher Chopin à tant de gâteries, l'associer
tous les frais possibles pour y voir un soleil. Nohantlui était devenu antipathique. Son re-
à une vie simple, uniforme et constamment
Il était donc à la fois doux et cruel d'être tour, au printemps, l'enivrait encore quelques
studieuse, lui qui avait été élevé sur les genoux
l'objet de sa préférence, car il vous tenait instants. Mais dès qu'il se mettait au travail, tout
des princesses, c'était le priver de ce qui le fai-
compte avec usure de la moindre clarté, et s'assombrissait autour de lui. Sa création était
sait vivre, d'une vie factice il est vrai, car,
vous accablait de son désenchantement au pas- spontanée, miraculeuse. Il la trouvait sans la
ainsi qu'une femme fardée, il déposait le soir,
sage de la plus petite ombre. chercher, sans la prévoir. Elle venait sur son"
en rentrant chez lui, sa verve et sa puissance,
J'acceptais toute la vie de Chopin telle piano soudaine, complète, sublime, ou elle se
pour donner la nuit à la fièvre et à l'insomnie
;
qu'elle se continuait en dehors de la mienne. chantait dans sa tête pendant une promenade,
mais d'une vie qui eût été plus courte et plus
N'ayant ni ses goûts, ni ses idées en dehors et il avait hâte de se la faire entendre à lui-
animée que celle de la retraite, et de l'intimité
restreinte au cercle uniforme d'une seule fa-
de l'art, ni ses principes politiques, ni son même en la jetant sur l'instrument. Mais alors
appréciation des choses de fait, je n'entre- commençait le labeur le plus navrant auquel
mille. A Paris, il en traversait plusieurs chaque
prenais aucune modification de son être. Je res- j'aie jamais assisté. C'était une suite d'efforts,
jour, ou il en choisissait au moins chaque soir
une différente pour milieu. 11 avait ainsi tour à pectais son individualité, comme je respectais d'irrésolutions et d'impatiences pour ressaisircer-
mer de gés dans un chemin diffèrent du mien. avait conçu tout d'une pièce, il l'analysait trop
sa présence.
D'un autre côté, Chopin m'accordait, et je en voulant l'écrire, et son regret de ne- pas le'
peux dire m'honorait d'un genre d'amitié qui retrouver assez net, selon lui, le jetait dans
LE CARACTÈRE DE CHOPIN faisait exception dans sa vie. Il était toujours une sorte de désespoir. Il s'enfermait dans sa
le même pour moi. Il avait, sans doute, pen chambre des journées entières, pleurant, mar-
Chopin n'était pas né exclusif dans ses affec- d'illusions sur mon compte, puisqu'il ne me chant, brisant ses plumes, répétant et chan-
tions ;
il ne l'était que par rapport à celles qui faisait jamais redescendre dans son estime. geant cent fois une mesure, l'écrivant et l'effa-
l'exigeaient; son âme, impressionnable à toute C'est ce qui fit durer longtemps notre bonne çant autant de fois , et recommençant le
beauté, à toute grâce, à tout sourire, se livrait harmonie. lendemain avec une persévérance minutieuse
JOURNAL DE MUSIQUE
et désespérée. Il passai! six semaines sur une mentanément odieux à. cet esprit, incapable de apprécieront mieux la vérité de cette étude, lorsqu'il»
un ébranlement quelconque dans les
se plier à auront essayé sur le piano les oeuvres _qui accompa-
page pour en revenir à l'écrire telle qu'il l'avait
formes sociales. Libre de retourner en Pologne, gnent notre numéro d'aujourd'hui.
tracée du premier jet.
J'avais eu longtemps l'influence de le faire ou certain d'y être toléré, il avait préféré lan-
consentir à se fier à ce premier jet de l'inspira- guir dix ans loin de sa famille qu'il adorait, à
tion. Mais quand il n'élait plus disposé à me la douleur de voir son pays, transformé et déna-
croire, il me doucement de l'avoir
reprochait turé. Il avait fui la lyrannie, comme maintenant Nouvelles de Partout
gâté et de n'être pas assez sévère pour lui. J'es- il fuyait la liberté !
sayais de le distraire, de le promener. Quelque- Je le revis un instant en mars 1818. Je. serrai
fois emmenant toute ma couvée dans un char sa main tremblante et glacée. Je voulus lui
^eance. — Dans son rapport sur le budget
"|^T\ des beaux-arts, M. Bardoux plaide la cause
à bancs de campagne, je l'arrachais malgré lui parler, il s'échappa. C'était à mon tour de dire
)des professeurs du Conservatoire dont le«
à cette menais aux bords de la
agonie; je le qu'il ne m'aimait plus. Je lui épargnai celle
traitements n'ont pas varié depuis quatre-
Creuse, et, pendant deux ou trois jours, perdus souffrance, et je remis tout aux mains de la Pro- vingts ans. Sur 65 professeurs, 4 seulement,
au soleil et à la pluie dans des chemins affreux, vidence et de l'avenir. reçoivent 2,500 francs et ce sont les mieux rétribués ;
nous arrivions, riant et affamés, à quelque site les autres traitements varient de 300 a 2,000 francs
magnifique où il semblait renaître. Ces fatigues par an. Ces chiffres semblent presque dérisoires.
LE GRAIN DE SABLE sur, elles n'y finissent point. Celte vie d'ici-bas Salomon et Lasalle.
est un voile que la souffrance et la maladie
Ma vie, toujours active el rieuse à la surface, rendent plus épais à certaines âmes, qui ne se
Notre pauvre Opéra- Comique est toujours dans
était devenue intérieurement plus douloureuse soulève que par moments pour les organisa-
une situation des plus critiques. Mais M. Wadding-
que jamais. Je me désespérais de ne pouvoir tions les plus solides, et que la mort déchire
ton est, paraît-il, décidé à lui venir en aide, en faisant
donner aux autres ce bonheur auquel j'avais pour tous. acheter tout le matériel par l'État.
renoncé pour mon compte car j'avais plus d'un ;
Garde-malade, puisque telle fut ma mission Celte combinaison aplanirait bien des difficultés,
sujet de profond chagrin contre lequel je m'ef- pendant une notable portion de ma vie, j'ai dû et rendrait surtout moins périlleuse la position du
forçais de réagir. L'amitié de Chopin n'avait accepter sans trop d'étouoemenl et surtout sans directeur futur. Nous espérons donc de tout cœur
jamais été un refuge pour moi dans la tristesse. dépit les transports et les accablements de qu'elle aboutira.
Il avait bien assez de ses propres maux à sup- l'âme aux prises avec la fièvre. J'ai appris au
porter. Les miens l'eussent écrasé, aussi ne le g chevet des malades à respecter ce qui est véri-
^PÈfeC^TRANGEE. — L'abbé Liszt aura toutes les
connaissait-il que vaguement et ne les compre- tablement leur volonté saine et libre, et à par- Iw^'gloires. Déjà le roi de Hollande avait fait
I
nait-il pas du tout. Il eût apprécié toutes choses donner ce qui est le trouble et le délire de leur TjHçjj, frapper des médailles
d'or à l'efligie du
à un point de vue du mien.
très-différent fatalité. lÔipSy^célèbre pianiste, pour les distribuer aux
sou esprit s'était assombri extrêmement, etMau- goisse el d'absorption par des années de ten- Hongrie, voulant faire mieux, vient de lui offrir un
sabre d'honneur. C'est la première fois, croyons-
rice, qui l'avait tendrement aimé jusque-là, fut dresse, de confiance et de gratitude qu'une
nous, qu'on offre à un musicien un instrument de
blessé tout à coup par lui d'une manière im- heure d'injustice ou d'égarement n'a point an-
cette nature, et par un singulier hasard, le musicien
prévue pour un sujet futile. Ils s'embrassèrent nulées devant Dieu. Dieu n'a pas puni, Dieu
que l'on veut honorer ainsi se trouve être un ecclé-
un moment après, mais le grain de sable était n'a pas seulement aperçu cette heure mauvaise
siastique.
1umbé dans le lac tranquille, et peu à peu les dont je ne veux pas me rappeler la souffrance. Espérons du moins pour l'abbé Liszt qu'on ne
uilloux y tombèrent un à un. Chopin fut irrité Je l'ai supportée, non pas avec un froid stoï- l'obligera pas à porter en public le sabre qui vient de
souvent sans aucun motif et quelquefois irrité cisme, mais avec des larmes de douleur et pii être décerné et qui jurerait terriblement avec
ajustement contre de bonnes intentions. Je vis d'enthousiasme, dans le secret de ma prière. El l'austérité de la soutane.
h. mal s'aggraver el s'étendre à mes autres en- c'est parce que aux absents, dans la vie
j'ai dit
fants. Tout cela fut suppjrté; mais enfin, un ou dans la mort « Soyez bénis
: » que j'espère !
cœur de ceux qui me fermeront Nous avons parlé déjà des représentations wagné-
jour, Maurice, lassé de coups d'épingles, parla trouver dans le
en un seul numéro toutes les pages que George Sand a veur s'en est admirablement tiré. Il a su représen-
AMITIÉ BRISÉE
consacrées à Chopin. Mais quelque intérêt que pré- ter ensemble les ligures assez disparates de Siegfried,
sente au point de vue artistique ce morceau littéraire, de Brunhilde, de Walhure, de Wotan etmettre côte
Quel blasphème après ces huit années de dé-
nous n'avons pas cru qu'il devait nous faire négliger à côte le chevalier Tanhauser,
le chevalier au cygne
nuement maternel! Mais le pauvre cœur froissé du Vaisseau fantôme,
complètement nos nouvelles musicales. Nous avons du Lohengrin el le Hollandais
n'avait pas conscience de son délire. Je pensais
donc préféré réserver à ces dernières au moins une sans oublier les du Rhin du Rheingold. L'artiste
filles
que quelques mois passés dans l'éloignement et petite colonne, et renvoyer à notre prochain numéro qui a accompli ce tour de force est M. Charles
le silence guériraient celle plaie et rendraient la fin de notre extrait. Wiener.
l'amitié calme, la mémoire équitable. Mais la nous reste à publier est comme
D'ailleurs, ce qu'il
l'évolution de février arriva, et Paris devint mo- la synthèse du génie de Chopin, et nos lecteurs Paris. — L'imp -Gérant,
r
A. Dourdilliat, 13, quai Voltaire.
.
PREMIÈRE ANNÉE — No 9
Dans léchant, les lauréats ont ou bien quel- vera sans doute une récompense aux concours
que talent et pas assez de voix, ou bien quelque de l'an procha.in.
Sommaire voix et peu de talent. Ce n'est pas encore cette M" c Blum n'a plus qu'à redouter les pièges
année que notre Opéra-Comique trouvera des que l'opérette va lui tendre, car elle a bien de
MUSIQUE :
recrues pour la troupe qui lui manque et l'O- la finesse dans le jeu et un minois bien chif-
1. Le Concerto de Bébé. péra n'a guère sur la planche — pour ses plan- fonné et bien spirituel.
Musique de Haydû.
ches — qu'uu ténor, M. Sellier, qui est comme M 110
Gélabert a de petits airs d'âme en peine
2. Nocturne russe. le Marcel des Huguenots « un diamant brut qui lui vont à merveille ; mais sa voix est en-
Traduction inédite.
enchâssé dans du fer». Le diamant a besoin un peu
,
TEXTE : Concours du Conservatoire. — Les monture. On dit que cet élève travaillait, naguère, prix d'opéra-comique, n'a plus grand'chose à
Fêtes de Baireuth. — Notre Musique. — La chez un marchand de vin : on ne peut donc s'é- apprendre comme chanteur ; il a beaucoup à
Polka burlesque. — Fin de l'étude de George tonner si, d'une année à l'autre, il n'a pas perdu gagner comme acteur. Quant à M. Maris, qui
Sand sur Chopin. — Nouvelles de partout.
lesmauvaises habitudes qu'on peut y prendre, a partagé avec lui le premier prix d'opéra-co-
comme chanteur ! mique, il piaffe, gesticule, crie, se démène, gi-
Quel dommage que M. Pellin ait si peu de gotte, s'échevèle; enfin il brûle les planches
Concours du Conservatoire voix; c'est déjà un chanteur accompli, doué d'une façon inquiétante. C'est un « agité » que
d'une sensibilité naturelle tout à fait communi- ses professeurs devront <i doucher » pour le
^premier rang dans son art peut-être s'étonner de voir entretenir dans une fâcheuse Résultats des Concours à liuis clos :
seulement M. Thibaut, premier prix de piano, erreur des élèves comme lu Boulart, par M
SOLFEGE DES CHANTEURS
nous semble-t-il appelé à être classé plus tard exemple, du gosier de laquelle s'échappent des
parmi les virtuoses renommés; c'est une nature notes de petite flûte fêlée, et que l'on a tort Classe des hommes. l
re Médaille. — M. Maris,
privilégiée que sert à merveille un mécanisme d'encourager ainsi à embrasser une carrière qui élève de M. Danhauser.
déjà très-souple et un style très-châlié, grâce ne lui rendra certes pas ses'embrassemenls. 2 0S Médailles — MM. Lorrain, élève de
auquel il exprime noblement la pensée des M" B Mendès a de l'avenir, car elle a, jeune L. Danhauser, et Villaret, élève de M. Hey-
maîtres. Il a cherché la poésie que Beethoven encore, de l'acquit et une voix faite pour gagner berger.
a mise dans la sublime sonate Ml, et il l'a en ampleur et en timbre ; on en peut dire au- 3 e Médaille. — M. Sellier, élève de M. Dan-
trouvée : c'est assez dire. tant de M llG
Vaillant qui, avec du travail, enlè- hauser.
1 M
JOURNAL DE MUSIQUE
zin. de AI" C
Roulle; Colombier, élève de M" Har- or — m Ucs Brzezcka,
l Accessit. élève de
2" Médiill'S. — M" es Tisserand, Esposito,
doûin.
M. Delaborde, Lagoanère et Barreau, élèves de
élèves de M. Duvernoy, et Regaudiat, élève do ÉTUDE DU CLAVIER. M mc Alassart, Decagny, élève de M. Lecouppey.
M. Mouzin.
i
tcs
Médailles. — AI llos Chrétien, élève de
2°
Acce-sit. AI Ues —
Halbronn , élève de
3 CS Médailles. — M lics
Dupuis, élève de
Mmo Réty ; Colombier, Desmazes, élèves de Al. Lecouppey, Rousseau-Langweld, élève de
M. Mouzin, et Ingman, élève de M. Duvernoy. Al m0 Chéné ;
Chandelier, Collin, élèves de M Alassart, Vacher-Gras, élève de M. Le-
mo
Al mo
couppey.
Nous remarquons avec plaisir le succès très- AI me Réty; Cœur, élève de Tarpet; Cour-
grand de la classe de AI. Danhauser dans ces taux, élève de AI me Réty.
premiers concours: trois nominations sur quatre 2 0S Médailles. — Al llos
de Larriba, élève' de
Classe des hommes. — 1" Prix. — M. Queu-
accordées par le jury; cela est un résultat ca- Al me Tarpet; Ramat (Marie), élèvede AI™ Réty,
pable de flatter l'amour-propre du professeur.
lain, élève de M. Grosset; AI. Alaire, élève de
.
de M mlJ
Réty; Valois, Thuillier, élèves de 1" Accessit. — M. Doyen, élève de AI. Bou-
HARMONIE SEULE. M mo Tarpet; d'Ynglemare, élève de M m0 Réty; langer, et AI. Sellier, élève de AI. Bax.
2° Prix. — M. Aïarty, élève de M. Dubois. Talfln, élève de M mc Chéné. fond, élève de M. Bax, et Bilange, élève de
Al. Roger.
1" Accessit. — M. Bernadou, élève de M. Du-
bois.
ORGUE. 2° Pr^x. — AI mcs Castillon, élève de M. Bus-
Professeur, AI. César Franck. — Pas de sine, et Puisais, élève de M. Barbot.
3° Accessit. — M. Jimenez, élève de M. Savard. I
er
prix.
1" Aecssit. — llos
Blum, élève de AI. Bax,
HARMONIE ET ACCOMPAGNEMENT. 2° prix. — Al. Rousseau. et Richard, élève de M. Roger.
Durand.
fugue. OPÉRA-COMIQUE
1
er
Accessi'. — M. Mestres, élève de M, Du-
prato. 1" Prix. — Al. Bronlin ;
AI" 1 '
Renaud. Classe des hommes. — 1
er
Piix. — AIM.
second prix.
er — AIM. Mary, Ratez.
2 e Prix. — M. Furst.
i" Accessi'. —M lle
Laffite, élève de AI. Ba-
1 Accessit.
I" Accessit. — M. Pellin.
tiste. 2 e Accessit: — AIM. Fridrich, Vannereau.
e
2 Accessit. — AI 1 '
Sorbier, élève de M. Ba-
Classe des femmes. — Pas de 1" prix.
tiste.
CONTREBASSE.
2 e Prix. —M -
llcs
Mendès et Blum.
1
er
Gosselin. AI. forçant à mettre sous presse avant la fin des
sus, élève de M. Rou gnon; O'Kelly, Debussy, élè-
concours, nous donnerons complément des
Accessit. — M. Derigny.
le
ves de M. Lavignac; Sujol, élève de AI. Gillette; 2e
résultats dans notre prochain numéro.
Grand Jany, élevé de M. Lavignac.
2° Prix. — MM. Trago et Rabeau, élèves de Ce théâtre, dit le Guide musical de Bruxel-
M. Mathias.
2° s Médailles. — Ues M
Taffin, élève de
une curiosité, et le site qu'on lui a, choisi,
les, est
^llegro moderato.
è " j ^
3p* ip 7^[dTl r ëftër
Ht=n 3S r r :
<•
^ SEE J r - 6 ^^ ^
Jïn a Tempo
:ef£fto^
I -f— r-
m& <ULUl
^^f ^ ^^*-
^
/V) ^ j_* J f -
"
J* J ' I
'
W j- » ' " êy é ' =£=*v / » [ j
LL J —j—
-|
Voir l'article de M. Aimand Gouzien « Grands Hommes et petits Enfants » dans le n° 4 du Journal de Musique : il explique pourquoi,
nous avons donné à ce morceau inédit d'Haydn ce titre de Concerto de Bébé.
Allegro.
FINAL.
dim
—
m
g i- m
^m ^S ï^m m ^m
p
g^ ^ é=iê
pp s ^P^^ ^
NOCTURNE RUSSE
k DEl'X VOIX.
Moderato. i«l;9.")
^ m à=^ -i—± j
ÎEiEES
j ^j j jrn
E=^
25ETZ H-fff .rfXftfeë f r,»r
SOPRANO. /?
nuit
m
é . tend
^§es voi I»
ï fe^^
qh idodIi- à I ho . ti .
khitjj
^
ci
h .
la
kon
6(rfss
.
«m/
Dllit
tcliajj
^P#
Mit" .
lu
iki bniss
lu
non
.
-
toifi
Df
uieijno
£=£=M=
rurale ii
ni
l'ho. ri
Ivn
iFW^
s É=ï
"T-f-
ÉE ^
* Paroles russe (prononciation française-)
. .
. chen . . l'rt pi'dj - niUfi rf/i/ri La* ht; des nuits au sein des
O1/7 no. ré. roit ou . ré .
dort dans
K' le
f+r
buis son ..
1 >
1"
p
Vo .
F
jez,
|? fT^
no. tre barque in . do .
i.
j^j.
V^
Tempo.
r ~'
f 1 r
•
-tVt^* £ -9—*-
^
tant . iri 110 ic - h«J]
mil.
te
mm
Coni . me u
ÎË^ PPP
ne feuille au gré du -veut
^=fc
Sur
des Pion . ge sou dou\ re.gard voi . lé. Ve
iam Ouj . ut w ic - rou -ion itou boj'f
"Terupo Y
«» »» ^=5
1EI3 ^
m é.
.
né ma. anu pri- du . lai > m'ff /?n :is . me ni /chini sno . 01 , iten
IIS ^=^
;
L^ C>l m
se lâiÉ ï=^ 1^
H f •
r c r M fe^ M.
fc
j ai a= *?
g :r=i|zr| — =5 fil .^ P ~j
ES Ê f^T g ^s i=ïi
lr ciel e toi
É ±=M^
wm rn j.
? r r^^ j
7
i -i
Allegro maesfoso.
i^PfQ
=& K
U?-0
lF=*t
^r
S
sm mm i
f %
m
M 3Q
3Bt
mm fe§ ééé
^2 ÉHéÉ PÉî
#à^g; ^ Afl4
t r
^^ SB
.^
fe É ^ m^:
$ i f ?? \ P s § 1
m mm r— t- f -M
1 m uh *=*5r
w m u é
w
'
r r f f
flîh
f f ff Mâk
i>
^^T^" p*Ni
SUPPLÉMENT DU JOURNAL DE MUSIQUE. — N° 9. 13, QUAI VOLTAIRE, A PARIS.
.
JOURNAL DE MUSIQUE
forme d'amphithéâtre; au point culminant se meure de Hunding; 2° contrée sauvage de ro- blier en ce moment, et nous l'offrons en supplé-
trouve la galerie des princes. 1,344 personnes y chers; 3° le rocher de Brunhildenstein. ment à nos lecteurs.
prendront place et les siéges.sont excessivement Quant au « Nocturne russe », que deux voix
troisième soir : Siegfried.
commodes. Comme il n'y a ni avant-scènes ni bien assorties le chantent, et vous jugerez quel
loges de côté, toutes les places sont excellentes Personnages : Siegfried (M. Unger, de Bai- est le charme de cette mélodie originale et de
pour voir la représentation. Il y a douze sorties, reuth); Mime (M. Schlosser, de Munich); un ces harmonies, si neuves en leur simplicité !
le public peut donc quitter le bâtiment en quel- voyageur Albéric (M. ; Hill, de Schwerin) , Faf-
ques minutes. ner (Reichenberg, de Stettin); Erda (M"° Jaide,
Les musiciens seront assis dans un renfonce- de Darmstadt) ; Brunnhilde (M lle Materna, de
ment entre la scène et la salle; cette espèce de Vienne). La Polka Burlesque
puits est divisé en trois terrasses, et les musi- La scène représente 1° une grotte dans les
ciens seront invisibles au public. Tous les prin- rochers au fond d'un bois ;
2° bois ;
3° contrée
cipaux chanteurs et instrumentistes d'Allema- sauvage sur le Felsemberg.
)os lecteurs n'ont pas oublié l'échange
gne ont étudié leurs parties et leurs rôles de-
quatrième soir : Gotterdàmmerung de télégrammes qui s'est fait, à travers
puis l'été dernier, et se sont réunis le 1" juin à
l'Océan, entre Journal de Musique
le
Baireuth pour les répéter sous la direction du Personnages: Siegfried (M. Unger, de Bai-
'Jet le maestro Offenbach, pour avoir la
compositeur. L'orchestre a été placé jusqu'ici reuth); Gunther (M. Gura, de Leipzig); Hagen
polka qui faisait danser tous les États-Unis, et
sous la direction de M. Richter. (M. Rogl, de Hombourg); Albéric (M. Hill, de
dont l'écho était venu, par la chronique, jus-
Schwrin); Bru nnhilde(M lle Materna, de Vienne);
qu'à nous.
La royauté sera largement représentée au fes- Gutrune (M" Wekerlin, de Munich) Wal- ;
Cette polka est à la gravure en ce moment,
tival. Parmi ceux qui ont annoncé l'intention troute (Jaide, de Darmstadt;; les Nornes; les
et elle paraîtra dans le prochain numéro, au-
d'y assister, on cite l'empereur d'Allemagne, le filles du Rhin; manants, femmes.
quel est réservée également la livraison consa-
roi de Bavière, le prince impérial et la prin- La scène représente: 1° les rochers des Wal-
crée à l'École du jeune piaidste.
cesse, les grands-ducs de Bade, de Mecklem- kùre 2° la grande salle du palais de Gunther
;
bourg et de Saxe-Weimar, les ducs d'Anhalt, de sur le Rhin, les rochers des Walkùre; 3° la
Saxe-AItembourg et de Cobourg, le prince cour du palais de Gunther; 4° bois sur les
Georges de Prusse, le prince de HohenzoIIern- bords du Rhin, le palais de Gunther.
Sigmaringen, le prince Romanowski, le duc de
Chopin par George Sand
Leuchtenberg et bien d'autres personnages S'il faut en croire les on-dit, la lépétition
du Rheingold a fait une impression extraor-
— Suite et fin.
princiers.
Un pour une série de quatre repré-
billet
dinaire sur le petit nombre de privilégiés qui
sentations comprenant toute l'œuvre coûtera ont pu y assister. La scène finale, surtout à
373 francs; l'entrée pour les douze représen- partir de l'orage rendu d'une façon saisissante, e génie de Chopin est le plus profond
tations, 1,125 francs.
ti terrible et si naturelle, a émotionné tous les et le plus plein de sentiments et d'é-
auditeurs. Le premier acte de la Valktjrie avec motions qui ait existé. Il a fait parler
de première classe.
cordes dirigés par Wilhelmy), esl d'une per- soin des grands moyens matériels pour donner
Les repétitions pour du les représentations
fection incontestable. Il se trouve, comme le mot de son génie. Il ne lui a fallu ni saxo-
nous l'avons dit, placé plus bas que d'ordinaire, phones ni ophicléides pour remplir l'âme de
mois d'août sont poussées avec la plus grande
et cette innovation produit le meilleur effet. terreur; ni orgues d'église, ni voix humaines
activité sous la direction de Wagner.
La sonorité est merveilleuse et l'accompagne- pour la remplir de foi et d'enthousiasme. Il n'a
Voici la distribution des rôles :
ment le plus riche ne couvre pas, grâce à cette pas été connu et il ne l'est pas encore de la
premier soin : Rheingold. nouvelle disposition de l'orchestre, la voix des foule. Il faut de grands progrès dans le goût et
chanteurs qui, sans peine et sans efforts, peu- l'intelligence de l'art pour que ses œuvres de-
Personnages : Wodan, Donner, Froh et Loge, vent faire valoir toutes leurs qualités, même Un jour viendra où l'on
viennent populaires.
dieux (MM. Betz et Elmblad, de Berlin; Unger, quand les instruments déchaînés versent des orchestrera sa musique sans rien changer à sa
de Baireuth; Vogl, de Munich); Fasolt et Taf- torrents d'harmonie. partition de piano, et où tout le monde saura
ner, géants (MM. Eilers, de Cobourg; Reichen-
que ce génie aussi vaste, aussi complet, aussi
berg, de et Mime, Niebelung
Stetlin); Alberic
savant que celui des plus grands maîtres qu'il
(MM. deSchwerin; Schlosser, de Munich);
Hill,
s'était assimilés, a gardé une individualité en-
'
Fricka, Freia et Erda, déesses(Mmes Griin, de Notre ISIusique core plus exquise que celle de Sébastien Bach,
Cobourg; Haupt, de Cassel; Jaide, de Darm-
encore plus puissante que celle de Beethoven,
stadt); Waglinde, Welgunde et Frosshilde, filles
encore plus dramatique que celle de Weber. Il
du Rhin (Lehmann I, Lehmann II et Lammert,
donnons aujourd'hui le curieux
Nous est tous les trois ensemble, et il est encore lui-
de Berlin).
morceau inédit d'Haydn, échappé à même, c'est-à-dire plus délié dans le goût, plus
La scène représente : 1° le fond du Rhin; 2°
l'incendie du château du prince Ester- austère dans le grand, plus déchirant dans la
un plateau élevé sur les bords du Rhin ; 3° les
'hazy, et que nous avons baptisé le douleur. Mozart seul lui est supérieur, parce
rocs souterrains de Nibelheim.
« Concerto de Bébé », car il a évidemment été que Mozart a en plus le calme de la santé, par
composé pour les enfants du prince, pendant le conséquent la plénitude de la vie.
second soir : la Walkùre.
séjour que fit chez lui le célèbre maître. L'ingé- Chopin sentait sa puissance et sa faiblesse.
Personnages Siegniund (M. Niemann, de
: niosité de ce morceau n'échappera à personne; Sa faiblesse était dans l'excès même de cette
Berlin); Hundig Niering, de Darmstadt);
(M. malgré ses proportions mignonnes, c'est une puissance qu'il ne pouvait régler. Il ne pouvait
Woton (M. Betz, de Berlin); Sieglinde (Mlle œuvre qui en vaut de plus grandes. pas faire, comme Mozart (au reste Mozart seul
Scheffsky, de Munich); Brunnhilde (Mlle Ma- Un correspondant de Belgrade nous a fait a pu le faire), un chef-d'œuvre avec une teiute
terna, de Vienne); Fricka (Mlle Griin, de Co-' parvenirl'hymnenationalaux accents héroïques plate. Sa musique était pleine de nuances et
bourg); huit Walkùre. duquel se battent les Serbes pour la délivrance d'imprévu. Quelquefois, rarement, elle était
La scène représente : 1° l'intérieur de la de- de leur patrie. Il nous a paru intéressante pu- bizarre, mystérieuse et tourmentée. Quoiqu'il
JOURNAL DE MUSIQUE
eût horreur de ce que l'on ne comprend pas, Borghi-Mamo, Singer, Albani, Parsi, de MM. Ma- teur du poeme a respecté la vraisemblance — ne
ses émotions excessives l'emportaient à son sini, Aramburo,Pandolfini, Nanetti, de Reszké jeune. trouve au moins une pendule dans sa corbeille de
insu dans des régions connues de lui seul. On voit que le personnel se forme rapidement pour noce.
la prochaine saison.
J'étais peut-être pour lui un mauvais arbitre
Cette saison sera inaugurée par la première repré-
(car il me consultait comme Molière sa ser-
sentation de la Forza del Destino, ouvrage nouveau Les théâtres impériaux de Saint-Pétersbourg et
vante), parce que, à force de le connaître, j'en
pour Paris, et qui sera chanté par des artistes n'ayant de Moscou se disposent, comme l'Opéra impérial de
étais venue à pouvoir m'identifier à toutes les pas encore été entendus à Paris, mais qui jouissent Vienne, à représenter le ballet de Sylvia. Les excel-
fibres de son organisation. Pendant huit ans, tous d'une grande renommée à l'étranger. lents orchestres de ces théâtres tiennent à interpré-
en m'initiant chaque jour au secret de son
ter la partition symphonique de Léo Delibes.
inspiration ou de sa méditation musicale, son
piano me révélait les entraînements, les em-
La réouverture de l' Opéra-Comique se fera le l or
barras, les victoires ou les tortures de sa pen- septembre, sous la direction de M. Perrin, repré-
Le Courrier des Étals-Unis publie cette spirituelle
sée. Je le comprenais donc comme il se com- sentant M. Du Locle.
lettre d'OtTenbacb :
Il avait eu quelquefois des idées riantes et les divers candidats à la direction pourront être sacré à ma présence à Philadelphie, je suis désireux
poursuivies et menées à bonne fin. de rectifierune erreur, sans nul doute non intention-
toutes rondes dans sa jeunesse. Il a fait des
chansons polonaises
nelle, commise par l'écrivain. Je veux parler du pas-
et des romances inédites
sage suivant :
Angelini, a étéposée sur son piédestal, place de de cinquante ans. C'était un compositeur et
à l'âge
Annonçons quelques nouveaux engngements con- un chef d'orchestre de mérite.
Fontana-Medina, à Naples.
clus par la directiondu Théâtre-Italien pour la sai-
son prochaine.
Cette statue est en marbre. Voici l'inscription qui —La Nouvelle Gazette musicale de Berlin annonce
l'accompagne, nous la traduisons littéralement :
la mort du compositeur Joseph Dessauer, né à
D'abord le baryton de Reszké, frère de
de l'artiste
l'Opéra et de la jeune basse qui a débuté dans Aida. A FRANCESCO SAVERIO MERCADANTE QUI, — Prague le 28 mai 1798. Dessauer fut élève de Dio-
M. de Reszké est adoré à Londres où il est, depuis UNIQUE PEUT-ÊTRE, MARIA ADMIRABLEMENT — nys Weber et de Tomas'hek. Comme virtuose et
trois ans, chaque été. De belles offres lui étaient
— L'ANTIQUE ET PATRIOTIQUE MÉLODIE — A LA compositeur de lieder, il s'est fait une belle réputa-
faites par plusieurs scènes étrangères;
il a opté pour
PENSÉE ET AU SENTIMENT DU SIÈCLE — — tation qui s'est répandue jusqu'à Paris, où Dessauer
Ventadour. L'ACADÉMIE — LA COMMUNE — LES CITOYENS. fit un assez long séjour vers 1832. Ce maître s'est
Ensuite le ténor Carpi, bien connu des dilcttanti MDCCCLXX. également essayé au théâtre et non sans succès. On a
italiens et anglais. Il a chanté avec grand succès dans de lui un opéra-féerie 'Lidwinna, et trois opéras :
Garden. mingo.
Au Wallner-Theater de Berlin, on donne actuel-
Enfin le charmant ténor de demi-caractère Piazza, lement une opérette nouvelle Die Ulanenbraut : :
tant applaudi à Londres avec l'Albani, dans la Son- La Fiancée du uhlan. La pièce est écrite en dia- Le Rédacteur principal : Armand Gouzien.
nambula, Linda, etc. lecte (plattdeutsch)musique ; la est de M. Ludolf
Nous avons déjà annoncé les engagements de M" cs Waldmann. Nul doute que cet'e fiancée — si l'au- Paris. — L'Imp'-Géraut, A. BourdilUat, 13, quai Voltaire.
PREMIERE ANNEE AOUT 1876
(École du jeune Pianiste.) la fin du siècle dernier, était assez insignifiant struments à vent, flûte, clarinetle, bassons, cor-
pour rendre plus insignifiant encore le concours, nets à pistons, cors, trompettes, trombones,
TEXTE : Concours du Conservatoire ( suite et
les vents co-alisés!
fin). — Le tombeau de Beilini. — Album etnous ne savons à quelle considération le jury
Sauf le hautbois, le trombone et le cornet
anecdotique. — Nouvelles de partout. — Pe- a cédé, pour donner ici un premier prix à qui
tite correspondance. n'en méritait point plus- que le lauréat — au à pistons, qui ont trouvé leurs jeunes maîtres,
second degré — du concours de violon. les autres concours ont été d'une déplorable
faiblesse, et le jury s'est montré très-justement
Le concours d'opéra a continué la série des
sévère, afin de stimuler le zèle de ces élèves qui
Concours du Conservatoire médiocrités, ou du moins des talents encore à
s'endorment sur les lauriers du premier con-
l'état d'espérances. Dans cette dernière catégo-
— Suite et — fin. cours où ils ont pu décrocher ne fût-ce qu'un
rie, il faut ranger M lic
Richard, dont la voix a
accessit.
de belles qualités de sonorité qui demandent à
Le pire de tous a été, comme depuis quel-
\ l'heure où paraîtra le Journal de Ma- se développer dans la première octave ; cette
ques années, le concours de trompettes. Où est
\sique, on distribuera prix et médailles jeune artiste a déjà une diction nette,une réelle
le temps où ce fier instrument renversait à lui
jaux lauréats des concours, qui se sont intelligence de la scène et un certain instinct
seul les murailles de Jéricho? il lui serait im-
Hermines lundi. Le ministre jettera, des effets dramatiques.
possible, de nos jours, de faire tomber une seule
selon la coutume, quelques fleuni de rhétorique M. Queulain, qui a eu comme elle un second
pierre d'un simple mur mitoyen. décadence
sur la tombe (encore à faire) d'Auber ; et la prix (à défaut de premier, justement réservé par
des poumons humains !
seule originalité qu'il pourra se permettre sera le jury à de meilleurs sujets), est un habile
Consignons ici les résultats de ce.s divers con-
de ne point glisser une vipère à l'adresse de ce chanteur, guidant avec certitude un organe sec
cours
prédécesseur qui — dans un discours mémo- qui a dû se faire beaucoup prier pour se sou-
:
rable — osa dire de l'aimable octogénaire qu'il mettre ainsi, — et cela fait l'éloge de ce persévé VIOLONCELLE
ne fut point modèle des directeurs. On verra
le rant élève. Le geste estautomatique et cassant, la 1
er
Pr'x. — M. Bruneau, élève de M. Fran-
si M. Waddingtona su, mieux queiîM. Batbie figure ascétique, privée de mobilité, de charme chomme. ......
JOURNAL DE MUSIQUE
2 e Piix. —M llc
Galineau, élève de M. Fran- porté dans un accès de folie extatique ; Hérold.
chomme. comme Chopin, s'en est allé par la phthisie ;
1
er Accessit. — M. Marthe, élève de M. Fran-
Les Cendres de Bellini Adolphe Adam par une rupture au cœur... Ces
façons de quitter la vie ne choquent pas trop
chomme.
survivants dans l'idée qu'ils ont pu se faire
2 e Accessit. — M. Bruguier, élève de M. Che-
les
de Rossini, de Donizetti, d'Hérold, de Chopin
villard. 'art n'a pas de patrie! Celui qui le
ou d'Adam. Mais avoir, comme Bellini, trouvé
premier a formulé cette sentence a cru des accents angéliques pourpuindre la passion,
clore d'un coup une discussion qui,
la jeunesse, la sérénité du ciel, tout ce qui est
Pas de premier prix. '^depuis longtemps, échauffait les bons poésie et extase, et puis être tué par la maladie
2° Prix. — MM. Berthelier, élève de M. Mas- esprits.
dont l'Argan de Molière souffrait en imagination,
sart; Hoguenauer, élève de M. Dancla. Allons! soit (mais pour aujourd'hui seule-
c'est être victime d'un sort cruellement ironi-
1
er
Accessit. — MM. Nœgelin , élève de ment): « L'art n'a pas de patrie! » Toujours
que.
M. Massart; Janssen, élève de M. Sauzay. est-il que les artistes en ont une. D'où il découle
L'auteur de la Somnambule avait trente-quatre
2 e Accessit. — MM. Mendels, Rcemy et Lau- qu'ils ont aussi des compatriotes, lesquels se
ans et non trente-trois, comme le disent la
Accessit. — MM.
1
er Demasy. Fiirst et des Invalides. Les cordons du poêle étaient
que notre Auber aurait (enûn !) un tombeau
Femmes. — Pas de premier prix.
tenus par Rossini, Paër, Carafa et Cherubini.
digne de lui et de la patrie qui l'a produit. On porta ensuite le corps en grande pompe
2° Prix. — M ll0
Richajd. L'admiration que nous professons pour Nor-
au Père Lachaise, dans le lieu dit « bosquet des
i" Accessit. —M 110
Puisais. ma n'en eût pas été moins grande, et le coin du musiciens », et c'est là qu'il repose à côté de
2° Accessit. — M" e
Baron. cœur que nous gardons pour la Somnambule ceux de Boïeldieu, de Méhul, de Nicolo, de
lui eût été réservé comme par le passé. Seule-
Chopin, de Calel, d'Hérold, d'Habeneck, de
ment, cuique stium! chacun eût enterré ses
Gossee, de Panseron, etc.
Pas de premier prix. morts. Son tombeau a été élevé par souscription sur
2° Prix. — M. Brunot. La nouvelle qui s'-est répandue que M. Lefuel les dessins d'Abel Blouet.
Accessit. — M. Sega.
er travaillaitau mausolée d'Auber, nous délie donc Henry Heine a laissé de Bellini un portrait à
1
de l'espèce d'obligation où nous étions d'obser-
2e Accessit. — MM. d'Aquin et Vendeur. la plume qui peut trouver ici sa place et on ne ;
ordonné, et il se réfugia à Puteaux, dans une de taffetas rose. Sa démarche était si demoiselle,
CORNET A PISTONS si élégiaque, si éthérée! Toute sa personne avait
maison amie.
1
er Prix. — M. Galipeau. Pour nos lecteurs lointains, qui ne seraient l'air d'un sourire en escarpins!
2° Prix. — M. Franquin (unanimité). pas familiers avec la topographie parisienne, « Il a eu beaucoup de succès auprès des
i" AccesAt. — M. Jouchoux. Pute.iux est un village situé sur le chemin de femme?, mais je doute qu'il ait fait naître une
grande passion. Pour moi, son apparition avait
2° Accessit. — M. Philippe. fer de Versailles, et qui fait face au bois de
quelque chose de plaisamment gênant, dont on
Boulogne dont il est séparé par la Seine.
TROMPETTE La maison habitée par l'auteur des Puritains peut tout d'abord trouver la raison dans son
était située rue de Neuilly, n° 19 bis.
mauvais langage français... Je ne devrais pas
Pas de premier ni de second prix.
qualifier ce langage de mauvais; mauvais est
1
er
Accessit. — M. Auriot. et
C'est
malgré
là qu'après tout
les soins les
un été de souffrances,
plus actifs, s'éteignit
ici trop bon. Il faudrait dire effroyable! à faire
2 e Access «. — M. Rivot. le 23 septembre 1835. Il, succombait,
il
Meyerbeec trente ans plus tard, à une prosaïque Enfin, vers l'année 1865, il est venu à la
affection d'entrailles. pensée de quelques-uns de ses compatriotes de
1" Prix. — M. Allard (unanimité). Rossini, roi de la mélodie, est mort; comme ramener en Sicile les cendres de Bellini. Des dé-
2 e Prix. — M. Clérisse (unanimité). Louis XIV, d'une fistule; Donizetti a été em- marc!-:s furent faites, et nous ne savons trop
POLKA BURLESQUE
JACOUES OFFENBACH
Con deciso
INTRODUCTION.
ùt f *f \
\ &frri> .. . 裣g ggf , E
r
» y^ lÉ*
f^-
pst, pst, pst, pst, pst.pst, pst, pst, pst, pst, pst, pst. pst, psi, pst, pst, pst, pst, ps-t, pst, pst, pst, pst, psf,
ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha. ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, h«, ha, ha,
psi. pst, pst. pst, psi, pst, pst, pst. pst psi, pst, prf. p*(, pot. psi, psi. pst,
psi. psi, pst, pst, pst, pst. pst,
ha. h,, h,, h;,, h.,. ha, ha, ha. ha, ha. ha. ha, te. ha. ha. ha, ha.
a. T.:,. ha, h*. ha, ha. ha.
^rt^r^h^
^m
jjjïjJm iU jJvi ^ '
=*
iÉ#
t - g g _ g-
É B Ë £.
• #^
ia
Œ *
I
djJ ciii'c
^i âfcj
§
a
g-
S
.# * * -£
« E^EE
r i
'
LLL
f
#.
j
»
H
r
'
EEEÊÎ
il dll 'ff r-
m —
SERENADE MAURESQUE
Musique de
Allegretto -J"
}^m=^
(9-2 1
BE ;
I r *?
^-r—i *
H
\
jg= p f
~-
$ $ % $
9 » » '
9 —» 9
P i„ p
(iNfi
BE
1 s t s
m m m— F
i
S-Sr^r^
F F z¥ ' = £f—f - J
mm
f-f-fr IM
crcrcri f f
pressez beaucoup .
t=ï=*
£=^ iji i j. 'jn i
j
^ hjijjM^^^p •? v
P J J I J J fe ? r
JULg_
— jL tU-^J^^
w . ne - tre D;i[j[je-
=^
L/
1er les
j^
1
J3
fepim'^g :
^^-4 n=g
Smia les t'euil . les non . vel Its. Elle en. tendra le
—
^m -» —— 9 » m-
t i
* * * :*—> —> > wm
S § t S $ t S S £ S
M
pressez beaucoup î°!!& Lento
u. jn yjJiJMJ'i'J'^r/r J>
l
f=f
cent fois La nuit s'a . van.ee. le jour toni . bc Mon . sieur I(
=^^= ^—y-
% %
suivez.
% % *-*-*-*
i
) v r
!
' \>
M
9
*
9— 9—
«_
9-
'i f r
1 -T?— P- * -^—^
INSTRUCTION
L'introduction, le thème, les variations et le final doivent s'enchaîner sans Toutes les fois que deux passages semblables se répètent, le doigter n'a été indi-
que la mesure soit interrompue un seul instant. qué que première fois afin d'obliger l'élève à s'en bien souvenir.
la
Le mouvement moderato placé en tête de Y introduction s'applique à tout le Dans sixième mesure de la première variation, le ré
la
J
de la main gauche qui
morceau, excepté à la troisième variation qui est dans le mode mineur et que l'on se trouve sur le premier temps est surmonté du double
doigter 14. II faut d'abord
doit jouer un peu plus lentement. prendre la note avec le pouce, puis, sans la répéter ni bouger la main,
remplacer
Si on a un métronome, il sera bon de s'en servir afin d'arriver à une très-grande exac- ce pouce par le quatrième doigt.
fierde temps à autre si on ne s'en est pas écarté. Trois mesures plus loin, on rencontre encore à la main droite une
double partie;
Le signe "1"" placé au-dessus ou au-dessous d'une note indique que cette note il faut aussi, dans ce passage, donner aux notes toute leur valeur
et les bien lier
est lourée. Pour lourer une note, il faut la jouer un peu du bras, en appuyant ensemble, en ayant soin d'accentuer légèrement la seconde croche
de la main droite
légèrement sur la touche, et sans lui donner sa valeur complète; cette dernière frappée par le cinquième doigt.
recommandation s'observe en quittant sans sécheresse la note lourée, au moment Dans le final, on trouve à la dix-neuvième ainsi qu'à la vingt et unième mesure
de prendre la note suivante. un petit trait en doubles croches divisé aux deux mains. Ce trait doit être fait sans
Le petit signe sfz indique que la note ou l'accord qu'il accompagne doit être interruption et en levant la main gauche aussitôt qu'elle a joué ses trois notes, afin
pris un peu plus fort que ce qui précède. d'observer exactement leur valeur.
INTRODUCTION
S
.
Moderato. (A 112)
±
mm ^m
_Ma 2 _!_
wm
3 &
¥=¥
(
-PIANO
¥
^ mIl ëâ
«fl - -
i^*I j. r s
2
3 2 3 2 3 ; ?
VARIATION
3 1
3 , 1 3 l
^
s a
J5f^£ t h •?
J
)
» s »
:*2 $ ^ B •> M
2 3 4
— —
w ^* ^
7. ï ^
'S
o *
£=£
1 » r f ï
/^
* ^—
' i
v :
» }-, -,
j.
**-
"" f
" ïÉnÉ
LiJ
$ \"\ï f#*
% ISÏ3E ±â
^É •?5
^ *|
*?
i •>
J?
P
•>
itt
2**-*-^- ^ ^È ^ flP
^ ^m
^^ ^^
Più lonto
14
r
te 4 3
rrrr
2
ÉËS É*
VARIAT «ON
<• , ^
»</'
A_i
plUP
i s o S_
^P
L
E» HHf==— E m/"
^ ^S
5# 2 * 2 * —
^iXg
i-S"
PE^E m
g^
pourquoi elles n'aboutirent pas, malgré l'assen- que le plafond descendait sur ce front qui mon- chez lui, et il a fumé un grand nombre de
timent du gouvernement français. tait toujours. cigarettes.
Mais les négociations viennent d'être reprises — Mcnsieur Spontini, fit le tailleur, voulez- « Priez pour lui ! »
et semblent devoir, menées à cette fois, être vous que la redingote descende jusqu'au ge-
bonne fin. Une souscription pour subvenir aux nou?
frais a même été organisée dans noire magna- — Plus bas, répondit le compositeur. L'héroïne de cette histoire très-véridique est
nime et généreux Paris. — Bien. Jusqu'au mollet? M me Miolan-Carvalho, la célèbre chanteuse.
C'est ce dernier fait qui nous donne la certi- — Plus bas, vous-dis-je !
La scène se passe dans un théâtre de province
tude que le tombeau d'Aubër sera prochaine- — Alors, ce sera jusqu'à la cheville? où l'artiste était en représentations.
ment érigé ; car comment se faire à l'idée que, — Plus bas, plus bas! Elle avait commandé un bouillon chez le res-
par un sentiment de courtoisie exagéré, notre — Plus bas, c'est impossible, répond avec taurateur voisin et elle se proposait de le pren-
argent se tromperait ainsi de route ? — aldert douceur l'honnête Allemand; cela vous gênerait dre dans un entr'acte.
DE LASSALLE. pour marcher Selon les instructions qu'il avait reçues,
—
Marcher ! marcher! — s'écrie le composi- le restaurateur appela sa servante quand le
teur en planant de son regard d'aigle au-dessus moment fut venu et lui dit :
de puérils dénigrements à propos de nier numéro, nous envoie un racoutar de pro- mission. On lui indiqua lé*s coulisses.
pQRichard Wagner, et les détracteurs vince dont l'héroïne est une dame fort en vue. En ce moment Edgard et Lucie étaient en
tenteront forcément de l'écraser sous ses pre- On lui demandait, parait-il, à la suite d'un scène et le ténor chantait :
perdu
— Tenez, madame, quand vous aurez fini,
valu en Allemagne mon premier succès, non- j'ai
v'ià la soupe!
seulement au théâtre de Dresde, où je l'ai fait re- patience et je suis partie.
présenter pour la première fois, mais, depuis
lors,sur une grande partie des théâtres, où il est
donné avec mes autres opéras. Cet ouvrage a
L'Opéra-Comique renattra-t-il de ses cendres
Nouvelles de Partout
été conçu et exécuté sous l'empire de l'émula-
avec le phénix des directeurs? Espérons-le.
tion excitée en moi par les jeunes impressions
S'il est quelqu'un qui naguère contribua peu
dont m'avaient rempli opéras héroïques de
les
à son succès, ce fut Alfred de Musset, qui, dans <eance. — On annonce la nomination de
Spontini et le genre brillant du Grand-Opéra de
une épitaphe à son intention, déclare n'être ^M. Carvalho à la direction de l'Opéra-Co-
Paris. Aussi suis-je loin aujourd'hui d'attribuer ^mique c'était déjà le candidat favori de
:
entré que deux fois dans ce théâtre.
à cet ouvrage aucune importance particulière, 'l'opinion publique. L'espoir va lenaître
Cette épitaphe est curieuse à citer, et la voici
car il ne marque encore d'une façon bien claire :
dans le cœur des fidèles de notre Opéra-
aucun* phase essentielle dans le développement « Ci-gft un homme qui a été à l'Opéra-Comique Comique national.
des vues sur l'art qui me dominèrent plus le 30 juillet 1840. Il avait l'idée d'y aller le 28,
* *
lard. » mais le théâtre était fermé à cause des fêtes ;
On va vqndre une collection rare d'ceuvres reli-
c'est pourquoi il s'y est rendu le surlendemain.
Aus;i, quand la pièce fut jouée à Paris, au gieuses manuscrites des maîtres italiens Palestrina,
JOURNAL DE MUSIQUE
Parmi, les récipiendaires, trois sont élèves de M. ment : « Mon cher monsieur Senterre, je renonce dé- l'on enfonçait dans le sol heurta un escalier depierre
Danbauser, professeur au Conservatoire. Ce sont cidément à la carrière française ; je ne veux plus aboutissant, après douze marches, à une porte mu-
MM. Sévénéry, Daix et Artigue; les deux derniers chanter qu'en italien. » rée. On espère, sitôt l'autorisation d'ouverture accor-
ont étudié l'harmonie par con^pondance M. Daix : malheureux directeur obligé de revenir
Et voilà le dée, arriver à la découverte d'archives perdues qui
était en garnison à Dijon, et M. Artigue à Tou- à Lyon, sans ténor, un mois et demi avant les dé- serviraient à compléter l'histoire du célèbre couvent.
louse. buts possible que, parmi ces archives, on découvre
Il est
C'est M. Capoul qui chantera le rôle principal — Le tous les pays. En effet, le dernier abbé qui ait gou-
s~>£gy\ tkanger. eu lieu àLon- 21 juillet a
verné couvent
dans le Bravo de M. Salvayre, poème de M. Emile le révérend Gerbert, qui a
était le
("JT^Vdrcs la distribution des prix aux élèves du
Blavct. laissé des travaux considérables sur l'histoire de la
"ff |^H
Royal Academy ofmusic. Les lauréats on'
musique et qui avait réuni des matériaux aussi nom-
^jkŒ^preçu leurs récompenses des mains de la
breux que précieux en fait de manuscrits ou de li-
V£*'2Cv>toute gracienseM mc N'ilsson qui avait accepté
vres rares concernant l'art musical. Ce savant béné-
Les Folies-Dramatiques joueront, cet hiver, une de présider la cérémonie.
opérette en trois actes de MM. Paul Ferrier et
dictin a laissé deux ouvrages d'une importance ex-
Amand Liorat, dont la musique a été confiée à trême : De cantu
et musica sacra, deux volumes in-
des représentations a été de 85 et celui des opéras ment de ces savantes recherches se retrouve dans le
M. Oscar Commettant a exprimé, dans un- de ses produits- de 27. souterrain si inopinément découvert.
feuilletons, un vœu celui de remp'acer désormais
:
Seul le Tanltauser a été joué 8 fois, viennent en-
les concours par des examens et de délivrer au lieu suite, Don Juan, Fra Diavolo, Aida, La Traviala,
de prix des diplômes ; à l'appui de sa thèse, il cite représentés chacun 5 fois. Guillaume Tell, YElisire
municipalité de Rome a décidé que l'on place-
La
deux cas qui se peuvent présenter dans les concours d'Amare, Y Etoile du Nord, le Bal masqué, donnés 4
mettent les jurys dans de grands embarras, ou
rait une plaque commémorative sur la maison qu'ha-
et fois. Le Barbier de Sévilte, Don Pasnuale, Lueie de
bitait autrefois Donizetli. Cette maison se trouve si-
les exposent à ne se prononcer qu'en enfreignant Lammermoor, Dinarah, Higoletlo, Lohengrin, Mar-
tuée au n» 78 de la Via délia Murate.
les lois d'une rigoureuse justice. tlia, donnés chacun 3 fois, tnfin, d'autres opéras ont
« Supposons, dit-il, un concours de jeunes pianis- eu soit 2, soit 1 Ce sont la
seule représentation. :
tes. Ce concours est très-fort et le jury accorderait Fh'de enchantée, les Noees de Figaro, la Fille du Ré-
volontiers deux et même trois prcmiei-s prix ; mais giment, la Favorite, /es Puritains, la Somnambule, Pendant le premier semestre de cette année, on a
il se trouve parmi les concurrents un sujet hors le Trouvère, Faust, Roméo et Juliette, Crispino et compté jusqu'à vingt-huit opéras italiens nouveaux.
ligne, un petit Mozart, qui, à peine âgé de douze la Comare et Humlet, d' Ambroise Thomas. C'est un journal allemand qui nous l'apprend, et il
ans, lait preuve de tant de virtuosité, de qualités de Tout cela dans l'espace de trois mois! Combien donne même la liste des compositeurs. Dans cette
style si remarquables, qu'il l'emporle sur tous les d'années faudrait-il à M. Halanzier pour représenter liste nous ne voyons qu'un seul nom qui ne soit pas
autres et obtient le premier prix, seul, sans partage. 27 opéras? absolument ignoré, c'est celui de Ponchiclli.
Voilà donc un concours où un seul premier prix est Mettons dix ans et n'en parlons plus,
Liszt vient de terminer un nouveau morceau à vre de Verdi sera donnée au Théâtre-Marie au com-
sujet hors ligne ne vient en élever accidentellement
grand orchestre qui aura pour titre Les Cloches de mencement de la saison prochaine.
le niveau. Deux de ces concurrents cependant se dé-
la Cathédrale de Strasbourg.
tachent quelque peu des autres et méritent la môme
récompense. Que fait le jury? Il leur donne à cha-
cun un premier prix, et voilà un concours où deux
A Pétersbourg, on a procédé aux examens de
premiers prix sontdécernés, précisément parce qu'il La construction du nouvel Opéra de Londres de saison. Pour le concours d'opéra comique, les
fin
n'a présenté que des concurrents d'un mérite ordi- avance rapidement et l'on pense que tout sera ter- exécuté Don Pasquale, de
élèves ont Donizetti.
naire. On me répondra que ce sont là des hasards miné au mois de l'année prochaine pour l'ou-
d'avril
de concours; je le sais bien, et c'est parce que je ne verture de la Le gros œuvre est main-
saison d'opéra.
voudrais rien laisser au hasard que je serais heureux tenant à la hauteur des loges du premier étage et la
de voir tout soumettre à une justice rigoureuse. Cette toiture sera posée au mois d'octobre. Par suite de Un écrivain sur la musique, qui s'est acquis une
justice, je ne la crois possible que par les examens difficultés imprévues, il a fallu pratiquer des excava- belle renommée, le docteur Auguste-Guillaume
remplaçant les concours. Plus de prix en nombre dé- tions qui ont doublé les dépenses prévues pour les Ambros, est mort à Vienne le 28 du mois dernier.
terminé, mais des diplômes en nombre indéterminé, fondations. Celles-ci ont été poussées jusqu'à une pro-
pour tous ceux qui les mériteraient. » fondeur de 48 pieds au-dessous du niveau de l'endi-
M. Ambroise Thomas, qui ne cherche que le mieux guement de la Tamise. La scène a 1 00 pieds de large
dans l'établissement qu'il dirige, a promis à M. Com- sur 80 de profondeur (le pied anglais vaut nl
304)et Petite Correspondance
mettant d'étudier avec lui cette question qui a son elle est disposée de façon que les décors puissent
PREMIÈRE ANNÉE — No ] \
AMEDI U AOUT 137
clat à la fêle, pour ajouter à une cérémonie qui éviter. Cette récompense, en l'envisageant de la
n'a rien de neuf un luslre nouveau — l'admi- sorte, nous parait, en somme, très-légitime ;
Sommaire : nistration avait fait feu de tous ses- becs de gaz. elle était bien due à un maître qui montre ainsi
Les fronts ruisselaient, les banquettes transpi- uses disciples le pour et le contre de Vart auquel
MUSIQUE yeux veulent se consacrer.
raient, les figures se boursouflaient et les ils
1. Le Nid, poésie de Joséphin Soulary. s'injectaient. Après la distribution des prix, quelques-uns
Musique de Jules Costé. Le discours ministériel a bien répandu un peu des lauréats ont exécuté des morceaux ou joué
2. Marche de Cour. de fraîcheur; il a même — osons le dire — jeté des scènes des concours auxquels ils avaient
Musique de Mozart. un certain froid; mais cela n'a malheureuse- pris part, et cet intermède a obtenu son succès
ment pas duré. On avait eu le tort d'annoncer habituel. Il faut bien encourager les uns et ne
3. Larghetto.
Musique de démenti.
que M. Waddington avait préparé un important pas trop décourager les autres.
discours sur l'avenir de l'art en France ; s'il l'a Puis, embrassades de parents et de lauréats,
TEXTE : La Distribution des prix du Conserva- préparé, comme on l'a dit, la préparation accolades de maîtres et d'élèves pour couronner
toire. — La Musique i Chambre. — A pro-
la n'aura pas réussi, car le représentant du Gou- la fêle de famille, et l'on s'est séparé, les uns
pus do Wagner. — Nouvelles de partout. — borné à quelques lignes d'ar- radiantes, les autres, désintéressés ceux-là, avec
vernement s'est
Petite Correspondance.
ticle nécrologique, suivies de quelques nouvel- l'espoir que la prochaine année produira de
les théâtrales dont les courriéristes ont eu déjà meilleurs fruits.
la primeur : la représentation possible du Po-
de Gounod, de la Françoise de Ri-
Distribution des Prix lyeucte, et
des couronnes aux plus méritants, ont vraiment qué de se soumettre. M. Waddington s'en est de connaître les conclu-
Chambre va les adopter,
bien gagné leur liberté et le droit de chanter affranchi ; qu'il soit loué La seconde surprise
!
—
sions de son rapport.
même la stupéfaction — a été la croix de
:
qui a frisé
Nouf n'irons plus aux voix, les lauriers sont coupés.
En vous proposant une augmentation
la Légion d'honneur, décochée brusquement en « ...
Le puicSL; c, qui assistait à la distribution des pleine poitrine de M. Bazin, ce professeur-com- de 140,000 francs en faveur de l'Opéra-Comique,
dit-il, nous obéissons à une nécessité
impé-
lauriers (gravés sur parchemin), a pu se rendre positeur qui, comme professeur, apprend le ma-
d'autant plus compte du supplice enduré par lin à ses élèves ce qu'il faut faire, et leur mon- rieuse.
ces malheureux, que — pour donner plus d'é- tre le soir, comme compositeur, ce qu'il faut « Après des tentatives réitérées, l'administra-
, i
JOURNAL DE MUSIQUE
lion a acquis la certitude qu'elle ne trouverait de mière. Les titres nombreux dont il s'honore pitre une diminution de traitement relative aux
directeur pour l'Opéra-Comique qu'à la condi- vous ont été rappelés d'une façon si complète inspecteurs de théâtres.
tion de recevoir de vous une allocation de qu'il serait superflu de les invoquer de nouveau Vous n'avez pas oublié que, vers la fin de
liO,000 francs de plus. aujourd'hui. 1874, par une loi votée presque à Pimprovisle
« L'Opéra-Comique est le Conservatoire de la « Par malheur, votre généreuse intervention et qui, d'ailleurs, ne contenait aucun motif
musique française; il a conquis dans le passé n'a pu réaliser les espérances de tous les com- vraiment sérieux, le nombre des censeurs fut
une réputation sans égale. positeurs de musique qui considèrent, à bon augmenté et, par suite, leur traitement s'éleva
« Voudriez-vous en fermer les portes au moment droit, le Théâtre-Lyrique comme l'hôte le plus de 23,000 à 3o,000 francs. C'est à ce premier
où une exposition universelle amènera de tous certain de l'art moderne. En effet, malgré les chiffre de 23,000 francs que nous vous prions
les points du globe des étrangers avides de con- précautions dont l'administration s'est entourée, de revenir.
naître tout ce qui fait notre supériorité et notre malgré compétence de ceux qui voulaient
la Nous devons, en terminant, porter à votre
grandeur? Après une longue entrevue avec les prendre en main les destinées du Théâtre-Ly- connaissance deux amendements dont nous
hommes de lettres les plus autorisés, les com- rique, l'expérience a démontré que la somme avons été saisis par notre honorable collègue,
positeurs de musique les plus éminents, nous de 100,000 francs était insuffisante. M. Daulresme.
nous sommes décidés à vous demander une u Les compositeurs réclament avec les plus Le premier de ces amendements est relatif à
somme de 100,000 francs au profit du Théâtre- vives instances l'ouverture du Théâtre-Lyrique. une subvention de 300,000 francs au bénéfice
Lvrique. Qu'il nous soit permis d'invoquer, pour Le grand Opéra est presque inaccessible à leurs du Théâtre-Lyrique. Tout en reconnaissant leé
justifier notre résolution, des raisons puisées œuvres, à cause de l'élévation des dépenses que nombreux services rendus par ce théâtre, si
dans un des rapports de vos précédentes com- coûte, sur ce théâtre, la représentation d'une digne en effet de notre sollicitude, il nous a
missions. » pièce nouvelle. D'après le premier article de semblé que nous manquerions au devoir d'une
son cahier des charges, le directeur a pour pre- commission du budget si nous dépassions les
Nous y trouvons les passages suivants :
proportions de l'administration.
mier devoir « d'assurer la splendeur de la mise
o Jamais, dans aucun théâtre subventionné, n en scène », et de cette obligation résulte des D'ailleurs, les 200,000 francs que nous pro-
l'art ne reçut une hospitalité plus large. difficultés particulières pour les hommes nou- posons d'accorder à ce théâtre donnent déjà, en
o Que de noms ignorés alors, illustres au-
veaux. Des frais aussi considérables ne peuvent grande partie, satisfaction à notre collègue.
jourd'hui, le Théâtre-Lyrique a révélés à notre être risqués que sur la garantie d'un nom connu Le second amendement a pour objet ur
admiration! Aucune scène n'a brillé d'un plus ou d'une pièce éprouvée. organisation nouvelle des trois théâtres lyrique
vif éclat et n'a rendu de plus signalés services. subventionnés, organisation qui a pour ba
« Vous avez, en portant au budget précédent
« La liste est longue des ouvrages avec les-
une somme de 100,000 francs, reconnu que la régie. Son honorable auteur demande la
quels il a enrichi son répertoire, tous ont été création d'une caisse unique et d'une sorte.
la réclamation des compositeurs était fondée;
applaudis quelques-uns sont des chefs-d'œuvre. conseil général de l'art qui aurait pour mission
;
vous avez- pensé qu'il serait utile de rendre plus
« où la plupart de nos au-
C'est là, en effet, de diriger et de contrôler les administrateurs
facile l'épreuve des pièces nouvelles en ouvrant
teurs modernes ont consacré leur renommée, aux compositeurs une scène moins coûteuse où des théâtres réformés.
tandis que d'autres affirmaient définitivement Ce vaste projet a été étudié par votre com-
le mérite de leurs travaux pourrait être jugé,
leur génie. mission avec tout l'intérêt dontil était digne
sauf à transporter plus tard au grand Opéra
« Gounod a fait représenter Faust, Af<Vi Me,
celles qui auraient réussi.
Mais la hardiesse même de cette transforma
Itoméo et Juliette ; Reyer, la Statue, Maître lion absolue, les conséquences graves qu'elli
« Malheureusement, la subvention est de-
Wolfram; Berlioz, les Troyens ; Félicien David peut entraîner après elle, le système de la régii
meurée sans emploi, et pas un candidat sérieux
la Perle du Brésil; Bizet, les Péeheurs de perles; qui, s'il a ses partisans, a bien aussi ses dé
ne s'est présenté pour demander la direction du
Scmet, Gil-Blas ; Eugène Gautier, Flore et presque insurmontable
tracteurs, la difficulté
Théâtre-Lyrique. On est d'accord pour recon-
Zéphir; Maillard, les Dragons de Yillars ; Massé, que rencontrerait une pareille innovation, qui
naître que la somme de 100,000 francs est
la Reine Topaze; Dclibcs, Maître Grifard, le se propose de donner des résultais dès le
insuffisante, et que, pour les années suivantes,
Jardinier et son Seigneur Barthe, Fiancée er
; la 1 septembre prochain, et, pour tout dire, le
comme pour celle qui vient de s'écouler, on ne
d'Abydos ; Boisselot, Moiquita la Sorciè*e;A. respect des contrats intervenus entre l'Étal et
trouvera pas à l'employer, si elle n'est pas aug-
Boïeldieu, la But c des Moulins, les directeurs entrepreneurs actuels, n'ont pas
mentée. » ;
« D'autres encore ont pris place dans cette permis à votre commission de prendre en con-j
noble phalange, qui ont vu leurs débuts accueil- exprimée par les deux
Telle était l'opinion sidéralionl'amendement que nous venons d'a-
lis par le succès. commissions du budget dont nous citons tex- nalyser sommairement, devant vous, n
« Il ne nous paraît pas hors de propos de faire tuellement les rapports; ce qu'il y a de plus si-
remarquer que le genre lyrique proprement dit gnificatif, c'est que la commission de 1875 con-
est une forme nouvelle du génie musical en
France, une sorte de transition entre l'ancien
clut en disant: « que si elle
LE NID
Poésie de Musique de
^
4ndaiitino quasi allegretto
~\
i
'^TT-T
!*
^m rt f
3=E
m
PIANO
mm
SE
iëz
r r
i I*É
#= r r
F4f^ ITT^ ^ ?=* S
œ
r
AU! fomrae il rhanlait autre, fois! Ce nid ma.
m
vr^xç bien chanté
^m ^=¥ m
mffT^ i m 5m
*— *—
m—t
^R—
is
J >-J4^£ f
7 r r = r r -
P»
. gique au temps des rê . . . ves Dans mon cœur
tir
plein
r p f f
de jeunes
i j_^
rè. ves
r r
nu
Ali! corn. bien
'• jji^
éiêê
gazouillaient de voix!
y ,1 ^^
? m f « Éi*É
|
fepp 3=É
de Vo . (re flanc pour fuir
S
est ai. lé;
r v
Le beau clian.
^^m
un m ^ M
-f— -fr-
m M M f é=é
i i 1
^m ï
presse- le mouvt ,
— Tempo.
—
m ffff4fîp^4^ Tnsle
j-ttn
gV
ve dusuuve.
ai
'
l 1 $ ï-
é . p;i . oir,
Tempo.
Z ?=3F wm
^
Tnsl e e p;i vc on sou > . mr Reviendra-
w^
. . «j
s#
mm-==Ê=ê 3S =?=¥
SB *:**
^1
^-b f~
P r r isé
1
l"' Mouv 1
SE
res . le"''
r r - r r
P-
r r
r
le
ihtë^
(iième enfant au ber . ceau
r r
T
f' Mouv'
ffi
r^ ^^=y
3 Z^Zjl ^
s^^ r r
* » *§ ?
g— g^
*
5f=F
Ne
r
reD
r
.
'r
Ire pas
r
deux
r i
fois
^^
de suite.
fc^zft
r
Et
r
la .
<
r
mour, dans
f w
le nid qu'il
MOZART.
^ Pm mmi
wm J33
#
^mê mu r 7
3
3?
-F ^-
Mifiiiâ^
jua jrpp-n
Jiïnna n
tiTîflfêJTl* i
^s 33^*
tém *SM
F^t ^^ j
J
^H*-
^^É ^ *==
P^P± ±=£z
HtQ'Q'WQ Qv l Œ\C*ÙE
m :
f * r
f ~
If
r
r
2=É ^
JJ7? ;,>.».a.a..
tm- 2 J * j ~ j nmni -m
dlifiLU m^ iEdS
tffErtâ^r /,? p
J.'i^TTl
i ^^^
LARGHETTO
CLEMENTI
* &
ES
f #w 3ÈË*fc
/y»
^B^gl m
^i Ofrfl^f^M
îs
n H
^ 7
S T^É¥ -^-f-
U un J! ^fe
^fp^ g r r
£=?Ê
•Js£
PP
Si
LE JOURNAL DE MUSIQUE — N° 11. 13, QUAI VOLTAIRE, A PARIS.
JOURNAL DE MUSIQUE
M. Wagner. Imaginez un dieu indien à sept bras et à pas l'ombre d'une rêverie, pas le reflet d'une image. ments de férocité, des reproches de victimes et des
trois têtes intronisédans un temple grée; c'est l'em- Cet énorme appareil d'instrumentation frappe sur hosanna impies de sacrificateurs, comme si la bar-
blème de l'opéra hétéroclite de M. Wagner s'instal- sans arriver au cœur: «Frappe, mais parle »
l'oreille ! barie devait toujours prendre sa place dans le drame
liint dans le théâtre de Rossini et d'Auber. Que crierait-on à l'écrasante mélopée; mais elle tombe et de l'amour, et la jouissance charnelle conduire, par
cette cruelle expérience nous apprenne à nous délier retombe avec l'énergie brutale du marteau d'en- une logique satanique inéluctable, aux délices du
des renommées ampoulées, des genres apocryphes, clume; la langue articulée lui semble interdite. crime. Quand
le thème religieux, faisant invasion à
«les fanalismes factices, des messies datant l'art de Rendre compte de la partition de M. Wagner, travers lemal déchaîné, vient peu à peu rétablir
l'an de leur propre hégire, et l'Opéra n'aura pas payé c'est analyser un liquide. Comment délimiter les quand il se dresse
l'ordre et reprendre l'ascendant;
trop cher sa splendide mise en scène de la fable des masses sans contours qui se fondent et s'amalgament de nouveau avec toute sa solide beauté, au-dessus
Bâtons flottants. dans un terne ensemble? Tel le nuage en mouve- de ce chaos de voluptés agonisantes, toute l'âme
Ce drame mystique moins un poëme d'opéra
était ment qu'Hamlet montre à Polonius parle fenêtre du éprouve comme un rafraîchissement, une béatitude
qu'un texte de symphonie ou d'oratorio. Ces figu- château d'Elseneur. — « C'est un chameau, » dit le de rédemption sentiment ineffable qui se reproduira
;
génie de Weber règne à Paris aussi bien qu'à Dresde; essayant de tuer le temps sous les tonnelles, les née dans l'unique Vénus, parle bien plus haut et
nous suivons sans nous égarer dans la foret en-
le accents d'une troupe enivrée jetant à Dieu son défi
avec bien plus d'éloquence. Nous ne voyons pas ici
chantée de Freyschutz et de Prèciosa. Les sym- — dans la langue d'Horace. Il s'agit d'autre chose, à la
un libertin ordinaire, voltigeant de belle en belle,
phonies de Beethoven sont religieusement exécutées plus vrai et plus sinistre. mais l'homme général, universel, vivant morganati-
fois Langueurs, délices
au Conservatoire. Je ne parle pas de Meyerbeer, mêlées de fièvre et coupées d'angoisses, retours in- quement avec l'idéal absolu de la volupté, avec la
qui, depuis des années, remplit l'Opéra. reine de toutes les diablesses, de toutes les faunesses
L'esprit cessants vers une volupté qui promet d'éteindre,
français, qu'on dit démêle et de toutes les satyresses, reléguées sous terre de-
si frivole, le beau sous mais n'éteint jamais la soif; palpitations furieuses
les formes qui lui sont le plus étrangères, du cœur et des sens, ordres
puis la mort du grand Pan, c'est-à-dire avec l'indes-
et, aus- impérieux de la chair,
sitôt qu'il l'a saisi, il se l'assimile avec enthousiasme. tout le dictionnaire des onomatopées de l'amour se tructible et irrésistible Vénus.
Ce qu'il n'admet pas, ce qu'il ne saurait admettre fait entendre ici. Enfin, le thème religieux reprend Une main mieux exercée que la mienne dans l'a-
sans se nier lui-même, c'est la diffusion posée en rè- peu à peu son empire, lentement, par gradations, et nalyse des ouvrages lyriques fera un compte rendu
gle, l'incohérence érigée en dogme, l'olscurité absorbe l'autre dans une victoire paisible, glorieuse technique de cet étrange et méconnu Tannhauser;
substituée à la profondeur; c'est, pour tout dire, comme celle de l'être irrésistible sur l'être maladif je dois me borner à des vues générales qui, pour
l'art mystique mourant orgueilleusement d'inanition et désordonné, de saint Michel sur Lucifer. rapides qu'elles soient, n'en sont pas moins utiles.
au milieu du vide. —
Or, la sensation du vide est Où donc maître
a-t-il puisé cette connaissance
le D'ailleurs, n'est-il pas plus commode, pour certains
celle qui domine lorsqu'on pénètre dans la partition absolue de la partie diabolique de l'homme ? Dès esprits, de juger de la beauté d'un paysage en se
de Tannhauser. les premières mesures, les nerfs vivent à l'unisson plaçant sur une hauteur, qu'en parcourant succes-
Cette mêlée de sons qui s'entre-choquent et se de la mélodie; toute chair qui se souvient se sivement tous les sentiers qui le sillonnent ?
neutralisent, les motifs brouillés et raturés, dès qu'ils met à trembler. Tout cerveau bien conformé Je tiens seulement à faire observer, à la grande
expriment plus faible rhythme, ces tortures in-
le porte en lui deux infinis le ciel et l'enfer, et
:
dans louange de Wagner, que, malgré l'importance très-
fligées par l'orchestre aux voix qu'il soutient, comme toute image.de l'un de ces infinis, il reconnaît subi- juste qu'il donne au poëme dramatique, l'ouverture
le gril supporte le patient qui s'y tord avec convul- tement la moitié de lui-même. Aux titillations sata- de Tannhauser, comme celle de Lohenqrin, est
sions; ces contrastes emphatiques de simplicité géné- niques d'un vague amour succèdent bientôt des en- parfaitement intelligible, même à celui qui ne con-
rale et de hiéroglyphes harmoniques, tout cela ne traînements, des éblouissements, des cris de victoire, que cette ouverture
naîtrait pas le livret; et, ensuite,
laisse dans l'esprit aucune idée, aucun sentiment, des gémissements de gratitude, et puis des hurle- contient non-seulement l'idée mère, la dualité psy-
.
JOTJRNAi DE MUSIQUE
chique constituant le drame, mais encore les formu- «... Si je ne craignais pas que l'on m'accusât de Suppê, ce sont elles qui ont obtenu le plus grand
les principales, nettement accentuées, destinées à d'émettre un paradoxe, je dirais tout d'abord qu'il' nombre de représentations.
peindre les sentiments généraux exprimés dans la n'y a pas d'or à l'Opéra ! Ce ne serait pas tout à fait Cela nous console de la comparaison entre cette
suite de l'œuvre, ainsi que le démontrent les retours juste, je le sais; mais ça serait, en somme, plus activité des théâtres lyriques étrangers et la somno-
forrés de la mélodie diaboliquement voluptueuse et juste que de dire qu'il y en a, puisque les trois quarts lence des nôtres.
du motif religieux ou Chant des pèlerins, toutes les au moins de ce qui semble doré n'est qu'une pein-
fois que l'action le demande. Quant à la grande ture à l'huile !
marche du second acte, elle a conquis depuis long- « Ne vous récriez pas, c'est ainsi. Cet or qui-
L'école de musique de Munich publie son rapport
temps le suffrage des esprits les plus rebelles, et l'on vous choque n'est presque toujours qu'un peu d'ocre
annuel : nous signalons le programme remarquable
peut lui appliquer le même éloge qu'à la sublime jaune qui, passée à trois couches, coûte environ dix-
des études de cette école.
ouverture dont j'ai parlé, à savoir d'exprimer de la sept sous le mètre. C'est celte ocre jaune, un peu
manière la plus visible, la plus colorée, la plus re- mélangée avec du gris et du rouge, qui trompe vos
présentative, ce qu'elle veut exprimer. Qui donc, en yeux et vous fait crier au scandale et à la prodiga-
entendant ces accents si riches et si fiers, ce rhythme lilé!
On cite, parmi les personnes qui ont loué leurs
pompeux égalemment cadencé, ces fanfares royales, La nouvelle de l'Opéra, pour n'être pas
« salle
places pour les fêles de Bayreuth me la baronne
: M
pourrait se figurer autre chose qu'une pompe féo- plus chargée de dorures que l'ancienne, pour ne pas
Willy de Rothschild, femme d'élite, compositeur
dale,une délilade d'hommes héroïques, dans des mériter plus que celle-ci le reproche d'être trop pour
distingué, qui François Coppée écrit en ce
vêtements éclatants, tous de haute stature, tous de luxueuse, devrait coûter 137,176 francs. moment des vers qui seront offerts à son inspiration
grande volonté et de foi naïve, aussi magnifiques « Eh bien, la nouvelle salle, y compris tous tes si mélodique et si délicate. Nous n'avons pas besoin
dans leurs plaisirs que terribles dans leurs guerres? apprêts, a coûté en tout 47,520 francs, a d'ajouter que nous ferons en sorte d'en avoir la
Que dirons-nous du récit de Tannhauser, de son primeur pour notre journal.
voyage à Rome, où la beauté littéraire est si admi-
rablement complétée et soutenue par la mélopée,
Voici quelles ont été les dépenses de premier éta-
que les éléments ne font plus qu'un inséparable
blissement de plusieurs opéras modernes pour la
tout ? On craignait la longueur de ce morceau, et
:
Petite Correspondance
Juive (1835), 150,000 fr. pour la Reine de Chypre
cependant le récit contient, comme on l'a vu, une ;
tion fêtera sa bienvenue. théâtre et rentre dans la vie privée. Elle doit se ma- 11 faut préciser : la science donne seule la précision nécessaire.
Le même jour aura lieu la réouverture du Théâtre- rier très-prochainement et compte ne plus reparaître M. Caprès, Paris. —
Nous ne pouvons rendre les mor-
ceaux, à cause du grand nombre d'oeuvres qui nous, sont
Lyrique avec Dimitri, ayant pour lendemain Obéron. sur la scène de l'Opéra-Comique où son engagement
adressées; cela exigerait une comptabilité *,rop compliquée, <ît
On parle à ce théâtre d'une reprise de la Perle du annuel finit, du reste, le 1 er septembre. On pense il est toujours facile à un auteur de garder copie le son jyivre
s'est dit et répété bien souvent au sujet de la salle moment, notre prix étant i bas que le permet la dépense
i
/p ~l)^7 nde l'Anneau des Niebelungen de Wagner, d'une publication aussi soignée.
de l'Opéra et au sujet du foyer, et on a supputé
feî^\i>du 13 au 16 août. M. G. if., Paris. — Même observation que ci-dessus.
avec effroi les sommes englouties et l'abondance de
ces flots dorés que je faisais rouler dans mon grand
il/lie Isa, à Montluçon. —
Votre désir est très-légitiint
vous pouvez avoir cour* uu bas prix la partition complète dans
tonneau des Danaïdes 1 des éditions populaires. Nous ne pouvons mettre ainsi ies pa-
roles sur tous les morceaux que nous public
« Trop d'or ! » ont dit les journalistes ! a Trop Le Carltheater de Vienne, sous la direction de
d'or ! » ont dit les financiers, et les braves bourgeois, M. Franz Jauner, a donné cette année treize pièces
et les députés, et les Parisiens, et les provinciaux ! nouvelles, musicales et autres, composant ensemble Le Rédacteur principal : Armand Gouzibn.
« Trop d'or ! » cet architecte nous ruine et dilapide trente-cinq actes. Les opérettes et pièces françaises
les finances de l'État !.,. figurent pour moitié dans ce total ; sauf deux opérettes Taris. —L'imp r -Gérunt, A. uouniilliat, (s, quai Voltaii
PREMIÈRE ANNÉE — No 12
SAMEDI 19 AOUT 1876
par sa perfection savante même, cette tran- sous ce titre : l'Anneau du Niebelung, fêle scê-
scription échappera, à cause de sa difficulté nique en trois jours et une soir'e-prologue. Le
Sommaire d'exécution, au plus grand nombre. poëme, il fallait exécuter la
livre avait fixé le
1 VIUSIQUE :
Aussi avons-nous cru être agréable aux exé- musique. Wagner chercha pour la réalisation
cutants moins privilégiés en transcrivant l'ac- de son rêve le théâtre modèle, il ne le trouva
1. Le Lied du Printemps, transcription compagnement avec certaines simplifications point. Il fut d'abord question, au temps de ses
de « l'Anneau du Niebelung. » qui le leur rendront accessible. relations familières avec le jeune roi
Louis II,
Musique de Richard Wagner.
de bâtir à Munich un théâtre spécial sur ses
2. Sicilienne, musique de Bocchcrini. indications, et un architecte, M. Semper, en fit le
Transcription de J. Massenet.
plan. Mais la politique s'en mêla et vint obscurcir
ment musical de Bayreuth. — M Pelletan. 110 on renonça donc à Munich, et voilà Wagner er-
— Les Écoles et Maîtrise de Madeleine. de ^Bayreuth rant, vivant sous poids de
la la le cette pensée
— Album anecdotique. — Nouvelles de partout. unique qui l'obsède : un théâtre digne de son
— Petite Correspondance. œuvre. L'idée de s'adresser à tous les initiés àsa
Pour satisfaire à la fois la légitime curio- musique, à ses amis, à ses admirateurs, et de
sité du lecteur qui attend le récit de ces fêtes réaliser lui-même, aidé par eux , le rêve su-
sans exemple dans l'histoire de de celui prême de germa
Le Lied du Printemps l'art, et
une œuvre de proportions aussi colossales, nous avait dû céder à l'animosité des Munichois
devons scinder notre travail en chapitres et or- contre le compositeur envahissant, souscrivit
Nous devons à l'obligeance des auditeurs de donner ainsi nos idées: tant d'impressions di- le. premier pour une somme considérable.
l'Anneau du Niebelung de pouvoir offrir à nos verses y ont mis une confusion que peuvent Quand il fut à peu près certain du succès de
lecteurs iin fragment de la grande scène entre seuls concevoir ceux qui, comme nous, ont as- l'entreprise , Wagner choisit une petite ville
Sieglinde et Siegmund au premier acte de sisté à cette mémorable journée. calme et recueillie, Bayreuth, ancienne rési-
la Valkyrie. Mais jetons un regard en arrière et résumons dence morte qui a gardé la physionomie d'une
Aucune traduction française n'ayant encore en quelques lignes l'historique de ces repré- ville où la splendeur des cours d'autrefois
été faite des quatre grands ouvrages de Richard sentations de la Tétralogie des Niebetungen, à a passé; "on dirait d'une ville douairière dont
Wagner formant cette tétralogie, nous avons Bayreuth. l'âge a effacé la beauté, mais qui, sous ses
fait traduire spécialement pour le Journal de Cette oeuvre, qui fut le rêve de sa jeunesse, rides, a conservé la noblesse des traits. Certes,
Musique ce « lied du printemps. » commença à prendre les formes de la réalité le spectateur qui traverserait les arides cam-
Nous le publions en respectant la transcrip- dramatique musicale pendant les années
et pagnes conduisant à cette ville oubliée, qui
tion pour piano qui en a été faite, avec le for- d'exil; puis Wagnerl'abandonna, la reprit et n'y trouverait aucun des plaisirs énervants des
mel souci d'y introduire les multiples effets enfin l'acheva vingt années après en avoir écrit grandes capitales, serait à la fois unadmirateur
d'une orchestration du plus riche coloris; mais, la première note. Il en publia d'abord le poëme convaincu ou un curieux passionné et un au-
JOURNAL DE MUSIQUE
dileur dont rien n'aura à l'avance obscurci quante-deux pieds de profondeur, pour la faire à rassembler nos idées pour faire tenir en quel-
l'idée fixe : voir, entendre et juger une œuvre monter ensuite au haut des tours qui se trou- ques lignes v claires l'analyse d'un prologue as-
immense. '
, vent de chaque côté du théâtre. Elle peut en sez confus; aussi, — puisque nous devons vous
ressortir pour inonder la scène ou la salle par tenir au courant jour par jour de cette « tétra-
LE THÉÂTRE huit bouches énormes devant lesquelles sont logie » que mon voisin sceptique, impossible à
postés des soldats de la Feuenvehr de Bay- nommer, appelle déjà une « fatralogie, » —
Tel était le but : isoler pour ainsi dire cha- reuth. L'installation de la vapeur, du gaz et me contenterai-je de tisser en fils d'Ariane un
que speclaleur et le mettre en face des splen- de l'eau a seule coûté près de deux cent mille semblant de du prologue seulement.
récit
deurs promises, sans que rien ne puisse en francs. pour quelque revue
J'éviterai, n'écrivant point
dehors d'elles distraire ni son regard ni son Il nous a paru intéressant de fixer ainsi par rébarbative, de vous jeter de l'érudition mytho-
esprit. Wagner l'a atteint par la construction des chiffres l'importance des organes internes logique aux yeux, de vous déduire savamment
même de son théâtre et par le choix de son de ce corps monstrueux dont Wagner est l'âme. l'origine des Nibelungen de Wagner se perdant
emplacement. Une seule pensée, en effet, oc- dans la nuit des Sagas Scandinaves, de recher-
cupe depuis hier toute cette ville, émue comme LE PUBLIC cher la parenté des dieux de cette mythologie
à. l'attente d'un événement merveilleux; et, avec les dieux hindous ou la famille olym-
Avant le lever du rideau, quand la salle était
dans ce théâtre, tout est combiné pour que cette pienne Jupiter devenu Odin (Wotan en Alle-
:
douze tuyaux de caoutchouc transportent leurs L'anneau du Niebelung se compose, avons- Le souci rongera celui qui le possédera,
jets puissants et épais partout où la mise en nous dit, d'un prologue, le Rheingold (l'or du Celui qui ne le possédera pas sera rongé par l'envie ;
scène l'exige. Rhin), et de trois parties : la Walkyrie, Sieg- Tous le voudront, qui l'aura ne connaîtra plus lajoie.
pour leur cacher la déesse (ont entière; sa vérité saisissante de la note qui le traduit vous
beauté divine les a déjà subjugués et ils veu- échappe, et, comme un malaise surnaturel, en- L'ORCHESTRE
lent que cet amas de richesses la voile tout à vahit votre esprit dérouté.
fait à leurs yeux encore éblouis. On les entasse Prenez le plus terrible récitatif de Gluck, et Chef d'orchestre Hans Richter, premier maître
:
Wotan l'anneau sur audition, nous n'affirmerons pas que l'on n'y Hermann Csillag (précédemment à Diïssel-
n'hésite plus : il jette le
dorf).
trésor et Freia est rendue aux dieux. puisse pénétrer après avoir vécu dans une
Mais l'or fatal déjà commence son œuvre. intimité plus grande avec le poëme et avec la Musicien de Cour : Leopold Mû'ller (Meiningen).
Fasolt et Fafner se disputent l'anneau, et Fasolt partition. Musicien de chambre : Gustav Hollaender (Ber-
tombe frappé de mort sous les coups de Fafner, Ce qui ressort éblouissant, irrésistible, incom- lin).
qui, triomphant, emporte le lourd trésor sur ses parable, c'est la scène tout entière des Ondines Musicien de Cour : Theolald Gunther (Berlin).
puissantes épaules. et d'Albéric, le motif caressant des filles du Musicien de chambre : Nie. Machold (Meiningen).
Avec la beauté revenue, est revenue la joie Rhin, le dialogue exquis de leurs pures voix Jul. Pfeffer (Meiningen).
parmi les Dieux et la sérénité des jours heu- s'enlaçant voluptueusement, et l'explosion lumi- Friedricu Muller (Meiningen).
reux le Burg (la Walhalla) s'illumine d'une neuse de leur joie quand l'or vient à briller Musiciens de Cour Max Grohmann
: : (Vienne).
aurore nouvelle, l'arc-en-ciel aux riches cou- sous les rayons du matin. Ce qui vous envahit Adolph Hager (Meiningen).
leurs s'allume, il jette son arche immense vers jusqu'aux profondeurs de l'Ame, c'est léchant E. Maur (Sondershausen).
l'imprenable demeure, et les divinités y mon- au,Walhalla et le cri de désespoir de Freia Friedrich Treffkorn (Dessau).
tent enlacées, pendant qu'au loin, les ondines quand les géants menacent de l'enlever aux Max Lindenrerg (Berlin).
étrangers et qui, en Allemagne, sont presque Une sensation de grandeur d'une intensité Herrmann Barnbeck (Berlin).
populaires. Il serait injuste et oiseux d'attenter inouïe vous enveloppe au début de l'ouvrage Cand. phil. Herrmann Ritter (Heidelbe'rg).
par un brutal raisonnement à ces dogmes sacrés et pendant tout le premier tableau; au second
Musiciens de Cour : Anton Loh (Yienne).
réunis en poëme; il faut y croire ou n'y pas tableau, un épisode ressort, en un relief puissant
J. Ramm (Schwerin).
croire ; vivre de cette vie et de ces passions d'un fond qui une première audition) sem-
(à Rudolph Zollner (Vienne). •
extra-humaines, ou rester sur terre et y demeu- ble d'une uniformité mélopéenne monotone; Max Niehr (Neustrelitz).
rer étranger à jamais. au troisième tableau, la scène du nain étonne Heinrich Seifert (Munich).
et impressionne à la fois; puis, jusqu'à l'apo-
Violoncelle.
LA MUSIQUE théose finale, l'attention s'alourdit pour être
reveillée, comme en sursaut, par des splen- Virtuose de chambre : Leopold Grûtzmaohé»
S'il est une puissance qui vous aide à gravir deurs inconnues. (Weimar).
ces hauteurs presque inaccessibles d'une ima- Musiciens de Cour : Rheinhold Hummer (Vienne).
gination escarpée, c'est la musique, sortie des Heinrich Schùbel (Munich).
L'INTERPRÉTATION, LA MISE EN SCÈNE
entrailles mêmes du poëme par une même Musicien de chambre : Hermann Jacobo^'skv
conception géante. L'interprétation, en ce qui concerne l'orches- (Berlin).
.
Ce que la parole ne peut plus exprimer, la tre, est l'absolue perfection y a là cent dix- : il
Musicien de Cour : Louis Curth (Neustrelitz).
musique le traduit, et le traduitlumineusemenr, huit instrumentistes qui n'ont qu'une âme el
irrévocablement. Mais quand qu'un corps, qu'une seule volonté que le corps Musiciens de chambre : A. Kirchner (Hanovre).
le poète parle et
que Ernest Laurent (Montbéliard).
la musique semble s'effacer, quand le dia- unique traduit docilement. Quelqu'un trouvera
logue se développe en de longs récilatifs^jue peut-être curieux d'en connaître la composi- Musiciens de Cour : Theodor Bernhard (Mei-
commente, ningen).
éclaire, colore, souligne partout la tion; la voici, détaillée par le programme, qui
plus
Adolph Matthi/e (Dessau).
extraordinaire des orchestrations, alors a voulu donner les noms de ces invisibles ac-
Adolph Kretschmann (Breslau).
l'attention s'égare, pour celui qui ne comprend teurs jouant dans l'œuvre un rôle impor-
si Hugo J/eger (Dessau).
point la langue parlée; le mot échappant, la tant. Chef de musique : Keller (Kiel)<
JOURNAL DE MUSIQUE
Trombone et cantrebasse.
nous inspire à nous la plus profonde aversion.
Musicien de chambre : A. Galrielzky (Berlin).
Peu nous importe qu'il ait placé son patrio-
Musicien de chambre : Eduard Grosse (Weimar). tisme dans l'expression stupide et basse de sa
Hautbois.
haine; ily a à la fois dans cette personnalité le
Musicien de chambre : Paul Wieprecht (Berlin). Ophicléide et contrebasse. Dieu et le géant qui conçoivent et exécutent cette
U Baaok (Berlin).
Musicien de Cour : Otio Brucks (Vienne). Walhala inspirée qui s'appelle les Hiibchwgen
A. KiKcniioFF (Mciningen).
al il y a aussi le nain difforme, rampant et bas,
Musicien de Cour : Herrmann Ullrich (Dessau). Cymbale. que ledieu du feu change en crapaud et écrase
sous son pied méprisant ! — Armand Govjzien.
Sax-horn. Musicien de chambre : Franz Hentschel (Berlin).
Contre-basson.
l'une des ondines, M 110 Lilli Lehman, une voix cendu de ces vertigineuses hauteurs, en riant
merveilleuse M. Heinrich Vogel qui représente
; franchement d'un bon rire terrestre de tous les
Musicien de Cour : C. Kaakstein II. (Berlin). le dieu Loge, et M. Schlosser qui joue et chante petits côtés de la grandiose entreprise, et de
bien le rôle très-court de Mime. M. Franlz toutes les études de mœurs à faire dans ce mi-
Cor. Belz (Woton) a une voix puissante qu'il a tort lieu panaché.
de forcer, mais il est la réalisation parfaite Ainsi hier, on s'arrêtait devant deux affiches,
Musicien d« chambre : Ferd. Wiilner (Berlin). du M' no Luise Jaïde ne fait que passer
rûle. l'une signée Richard Wagner, l'autre signée
Musicien de Cour : Julius Demnitz (Dessau). dans l'apparition d'Erda, mais assez pourtant du comité des fêles.
Musicien de chambre : W. StraHlendorff (Ber- pour que les notes graves de son contralto Dans la première, il était dit sans doute —
lin). velouté nous aient vivement frappé. En géné- pour répondre au rappel des acteurs et de l'au-
Musiciens de Cour: Pitii.ippKiiecz (Darmsladt).
ral, cela est chanté avec une exagération teur qui avait élé fait après l'Or du Rhin, —
Fr. Edm. Neomann (Darmsladt). commune, ce qui est le défaut capital de la qu'il élait inutile de rappeler les artistes, ni
I^inrich Stoiber (théâtre National, Buda- plupart des chanteurs allemands; c'est lourd, l'auteur; qu'ils ne reparaîtraient pas « voulant
• pest). épais, sans délicatesse, sans nuances, pesam- conserver à cette manifestation sa forme pure-
Musicien de chambre : Gustav Leinhos (Meinin- ment émis comme son, brutalement taillé com- ment artistique. »
gcn). me articulation du mot. Dansla seconde affiche, plusieurs recomman-
Quoique l'une seulement des ondines nous dations étaient faites au public, et parmi elles,
Ophicléide. ait paru, dans la partie dialoguée de la scène, celle-ci, adressée aux dames:
avoirune voix très-remarquable, dans l'ensem- « Les dames, aussitôt assises, doivent ôter
Musiciens de Cour : Richard Dechandt (Mcinin-
deux autres voix s'y mariaient harmo-
ble, les leurs chapeaux. »
gen).
T. Mullich (Mciningen).
nieusement et formaient un bouquet sonore du Il faut dire, pour expliquer cette sommation
Tiieodor Metiieessel (Weimar). parfum le plus pénétrant. de lèse-galanterie, que le chapeau a pris chez
E. Schmidt (Weimar). La machinerie a assez bien fonctionné, mais certaines Allemandes, qui outrent les modes
LE LIED DU PRINTEMPS
Extrait de la scène finale du 1er acte de la Walkyrie
RICHARD WAGNER
Traduction inédite DU JOURNAL DE MUSIQUE
Nous'avons cru'élre'agréables à Icus ros lecleurs en donn-nt à la fois la transcription très-complète et très-savante faite par M. Karl Klind-wokth
d'après l'orchestre et une interprétation simplifiée de l'accompagnement.
Publie »\ec IWorisation de MM. SCHOTT, G rue du Hasard, Editeur de l'ANNEAU DU NIEBIÎLUNG de Richard Wagner.
brise est tiè. de, le ciel est clair Dans les langueurs du soir charmant, A.
g
Pn
fi.-JTJ- CT T? J71«TJ? ai \TS^ r
r
r r
^ r
.vril
vr
se ber .
g7=^
ce dou.ce . nrvrit
.ri- re son œil grand ou .vert Sa voix roucouleauuid des tour.terel les
^
.
V dotce
ij^iMliii^UU UU1 i l
JJJ J JJJ JB
^W 1 ?
^ *
Son haleineesttouslespaiïums, Son beau saug qui teint les églan.tines nouvel . les
P ih v
±±
D .« IV.
JRuojpt lecor. ce
J L.\
deschèoes bruns I *
Armé.
de fl
-1- I
fleurs, le casque
j"
dor
• '
eu
tî
tè - .le
y }J M
Dumoudeobscur
r?pig-pgr
il fe . ra la conque
~FM^ g
gf,f fAUEi^
tejAu frèredesrosesquibendrait. rigueur. Lescœursfermésetles
^i
I—l—l fr - n^l
J ti,J ^ i| i ,fl»
« ^gjl J—
-/J 1_:
^— 4j-^4- — fa
j
—
SICILIENNE
SOCCHERINI.
Transcription de J. MASSMET.
unn corda.
WÈSÈ^ff m
pp
Œ m -r * -,
-= ^ mm ?- 1> ?-
Ȕ
sp />/>
» r y t
r v -^ P r r-=e
M m^^^&iEIË ÉÉÉÉÊÊ
y
g^
i
m S
^EI3
^Ër 'L^- ;
UDa corda.
françaises, des proportions par trop envahis- depuis plus de deux ans. Enfin, je ne vous en nouvelle, dont les dogmes s'imposent
et ne
santes: ce sont le plus souvent de larges pail- veux pas. s'expliquent pas facilement. M. Schuré, qui
lassons retroussés bizarrement et couverts de nous a été d'un grand secours, en nous prépa-
Et ce fut tout.
plumes turbulentes et d'insolentes aigrettes, le rant par ses savantes recherches à cet événe-
Tel est l'homme qui ramène tout à son
ment qui comptera dans notre vie, a entrepris
tout égayé par des parterres de fleurs voyantes,
œuvre, pour qui nulle considération d'aucune
jetéesau hasard. C'est un édifice pavoisé, ce une tâche qui montre à la fois son énergie et
sorte n'a de valeur si elle ne se rattache à la
sont les jardins suspendus de Babylone. Pour son impuissancs; et pourtant, c'est là que vous
perfection à laquelle tend incessamment son
les décrire consciencieusement, il faudrait en- trouverezl'a peu près possible. Tâchons de lui
esprit, jusque dans les détails les plus futiles,
emprunter un peu de son courage et beaucoup
treprendre un guide de l'étranger dans les coif-
et qui a supprimé le cœur, afin que le cerveau
fures allemandes, en plusieurs chapitres, avec de sa confiance.
fût le seul maître.
cartes, plans, dessins et légendes explicatives,
Ceci est attristant et je vous dois une com-
et nous ne sommes pas ici pour cela. Conten-
pensation.
tez-vous, mesdames, de voir à quels ennuis il
C'était à Paris, pendant le séjour de Wagner,
expose les infortunées qui le portent ici, car il
Le dieu Wotan s'est fait aimer de la déesse
pour elles qu'un moyen de conserver leur après le Tannhauser quelques amis ardents
n'y a ;
de la terre, Erda, et celle-ci lui a donné neuf
le consolaient de cette chute foudroyante et
chapeau, si elles le doivent retirer après avoir filles, les Walkyries, vierges guerrières qui
l'entouraient de soins, de prévenances et de
pris leur place: c'est de s'en servir comme de seront le lien entre les dieux et les hommes.
tabourets ou de s'asseoir dessus. Pauvres Gret- politesses. On lui donnait, un soir, un banquet
La puissance des dieux est menacée par les
dans un restaurant de la rueMontorgueil. Après
eiiens! puissances inférieures, les hommes héroïques
Ce qui frappe dans composition de ce pu- le repas, on l'invite à se mettre au piano et à
la la leur rendront comme auxjours passés; et les
blic, c'est qu'on n'y rencontre aucun des grands faire entendre des morceaux de son opéra.
Walkyries seront leurs messagères auprès des
musiciens estimés de l'Allemagne moderne et Sans se faire prier, il attaque le récit épique
vaillants, vainqueurs dans les batailles. Pre-
que la France ou y sera représentée par du voyage à Rome, fait par Tannhauser, à
y est nant la forme d'un homme, Wotan parcourt la
iVM. Saint-Saëns, Guiraud, Joncières, et d'au- Wolfram,
lerre, et de lui naissent deux êtres qu'il destine
tres sans doute que nous ignorons et qui Des applaudissements éclatent bientôt.
l'un à l'autre et qui doivent être la plus pure
assisteront aux représentations suivanles. On La porte du salon voisin s'ouvre; paraît un
expression de l'amour et de l'héroïsme.
n'y voit ni Brahms, ni Ralf, ni lliller, niJoachim, individu en costume de gala : un bruit confus
Mais la déesse Fricka, qui domine son époux,
ni Wolkmann, ni Max-Bruch. Est-ce protesta- entre par la porte ouverte. Il y a là une noce
est contraire à ses projets;
elle obtiendra de lui
lioncontre l'orgueil immense de Wagner, jalou- bourgeoise.
qu'il renonce à ce dangereux pacte conclu avec
sie contre le triomphateur, ou indifférence? On
— Pardon, messieurs, dit l'individu en s'a-
la Terre, et qu'il ne soutiendra plus le bras de
comprend peu que ce soient des artistes fran- dressant à Wagner, un peu plus vite « la pro-
Siegmound, le bras qui porte l'épée invincible,
çais et non des artistes allemands qui aient mis chaine », il est très-difficile de polker avec ça!
lorsque le jeune héros se trouvera en face d'un
le plus d'empressement à se rendre à cette gran- rival, de l'époux de celle qui aime.
diose manifestation du plus grand génie germa- LES WALKYRIES" ordonne donc à Brunehilde, l'aînée de ses
Il
Wotan, irrité, parut) alors; il vent punir l'a fille primable, ainsi que le dénouement grandiose et qu'elle lui siirvéfiùt, et c'est sans doute M. de
qui a enfreint sa volonté: elle descendra au terrible; et il faut plaindre le critique qui, au Saint-Saëns qui achèvera ce que Damcke avait
rang des mortelles; il l'abandonnera sur terre, surtir de ce rêve sans nom, prendra sa loupe et commencé.
l'endormira sur quelque roche, et elle sera la examinera ces partitions comme un botaniste à Il a tracé de M 1 ' 6
Pelletan, la prêtresse de
femme, condamnée aux durs labeurs, du pre- la recherche du protocus viridis, parmi les Gluck, un portrait touchant :
mier homme qui passera. lichens, dans les fentes d'un roc.
« Lorsque les épreuves d'Akeste furent im-
Brunehilde tente d'attendrir son père, elle lui La mise en scène est digne de l'œuvre, et c'est
primées, M 11 " Pelletan vintme trouver et me
dit le sentiment auquel elle n'a pu résister à la toul dire; les interprètes ont été tous pleins de
fit l'honneur de me demander ma collaboration.
vue de ces deux que la mort allait
êtres chers vaillance, même ceux qui, comme le ténor
Je ne l'avais jamais vue auparavant. Je fus
séparer. AVotan s'émeut, mais l'arrêt est irrévo- Niemann, combattaient avec les tronçons de leur
frappé de sa simplicité presque grandiose, du
cable. voix brisée. — Armand Gouzien.
sérieux de sa parole, de l'élévation de ses idées.
— Au moins, s'écrie Brunehilde, fais que
J'acceptai avec d'autant plus d'empressement
celui qui m'éveillera ne soit point un lâche.
qu'ayant beaucoup étudié Gluck depuis mon en-
— Qu'il soit fait ainsi ! répond le père.
fance, je me croyais, comme on dit, très-versé
Nous faisons suivre que nous ve-
les lettres
dans la matière. Au bout
de deux séances j'a-
Adieu, intrépide enfant, nons de publier, des deux dépêches qui nous
mon âme, vais reconnu que un enfant. M 110 Pelle-
j'étais
Orgueil de ont été adressées jusqu'au moment de notre
Adieu adieu tan m'en remontrait à chaque pas. Concentrant
! !
mise sous presse, par notre correspondant
Je Ferai flamboyer autour de loi toutes ses facultés sur un seul point, elle était
spécial :
Un feu qui défendra ta virginité. devenue, avec le temps, plus forte que Damcke
Un héros seul pourra te réveiller. Bayreuth, 16 août. lui-même : l'élève avait surpassé le professeur.
harmonies pénétrantes de la nuit sereine se cependant pas d'autre pour donner une idée d'un
Bayreuth, 17 août.
mêlant à celles des amants dans l'extase; travail dont les difficultés ne sauraient être
l'échange de leurs serments; leurs élans irrésis- La représentation du Siegfried a produil soupçonnées. Souvent les documents dont nous
tibles de passion l'héroïque apostrophe à moins d'effet, parla faute du ténor, qui est ab-
;
disposions ne. servaient qu'à embrouiller les
l'épée qui doit délivrer Siegïinde, tout cet acte solument insuffisant. La mise en scène était,
questions; souvent la lecture du manuscrit ori-
enfin est un hymne d'amour comme nul n'en d'ailleurs, tout.à fait manquée.
ginal ne nous apprenait qu'une chose, l'incroya-
chanta jamais. Après avoir subi le choc de ces Les deux premiers actes sont trop longs. pour
ble incurie de l'auteur et son dédain cer-
fougueuses inspirations ou après avoir reçu la L'action y languit. Dans le premier, se trouve ains détails qu'une édition correcte ne saurait
caresse de ces radieuses tendresses, on ne peut une scène superbe; c'est Siegfried forgeant son
négliger. En pareil cas, elle réfléchissait lon-
se défendre, en se reportant à de plus loin- épée. Au second acte, il y a un chant d'oiseau,
guement, comparait, fouillait dans les ouvrages
taines impressionsque vous ont fait éprouver d'une poésie incomparable. Tout le troisième
les moins connus de l'auteur, cherchait des
certains duos d'amour célèbres, de penser que acte est splendide. Le duo final a transporté la
analogies, et finissait toujours par asseoir une
ceux-là qui s'aimaient ainsi ignoraient l'amour. salle. La Materna a été admirable.
conviction sur des bases solides.
Nous avons promis d'être sincères et de ré- une enthousiaste ce n'était
« C'était, certes, ;
cœur autre, est morte avant d'avoir achevé son œu- « Tout en s'occupantsans relâche de son tra-
déchirant qui oppresse et fait déborder le
Elle a voulu vail, elle soignait son viiftix frère infirme, elle
que leur douleur emplit. C'est vraiment l'inex- vre. Quelqu'un la continuera, ;
JOURNAL DE MUSIQUE
s'enquérait des Infortunes à soulager, elle se où l'on n'exécute que la musique religieuse des
mait les bienfaits autour d'elle. Elle pouvait vi- grands maîtres Mozart, Haydn, Beethoven,
:
vre de longues années encore, continuant sa Cherubini, etc. De celte classe, qui a mainte- Nouvelles de Partout
grande œuvre et ses bonnes œuvres. Dieu ne l'a nant pour professeur M. Vaquette, sont déjà
pas voulu : il a repris cette belle âme affamée sortis des artistes distingués dont le plus célè-
de justice et de lumière, u bre est Faure. <>Le chœur de la Madeleine a été
^5s^i\medi dernier a eu lieu, dans la cha- été chargée de choisir un poëme d'opéra ou d'opéra-
Le Rebours, présidait, ayant à sa droite le trémité de laquelle se trouve un rebord élevé qui La commission a décidé qu'un rapport serait im-
médiatement adressé au ministre des heaux-arts pour
maire du 8° arrondissement, l'honorable M. De- contient uneplaque d'acier parallèles la plaque.
lui faire connaître le résultat négatif du concours, et
ligny, et à sa gauche un ancien élève des Ce ressort est faussé à son centre, de telle sorte
pour solliciter l'ouverture d'un nouveuu concours
Frères, M. Guillaume, architecte de la ville de que, lorsqu'on veut le courber, il rend un son,
pour les poèmes.
Paris, grand prix de Rome, chevalier de la et se replace aussitôt de lui-même dans sa posi- Le délai demandé par la commission pour le dépôt
Légion d'honneur. tion première, en redoublant le même son. On des nouveaux livrets se terminerait le 18 octobre.
M. Le Rebours a fait une remarquable allo- croirait entendre un bruit de castagnetles ou le
cution sur le rôle de la volonté dans la direc- déchiquetage d'une forte crécelle. Plaçant l'in-
tion de la vie, et sur la puissance pour le bien strument entre deux doigts, l'exécutant arrive à
La première représentation du Koi de Lahore, de
de la bonne volonté qui s'inspire du sentiment caclencer ces bruits désagréables de façon à leur
MM. J. Massenet et Louis Gallet, aura lieu au plus
du devoir « Ce n'est ni
: la naissance, ni la for- donner quelque ressemblance avec le claque-
lard le 15 février prochain.
« tune qui constituent la valeur de l'homme, ment de bec de certains échassiers.
Le cahier des charges oblige l'O] éra â donner
« mais le mérite personnel s'exerçant dans Ce sont les enfants et les gamins qui avaient avant le 28 février un ouvrage nouveau. M. Halan-
u l'intérêt de tous. Or, le mérite personnel qui d'abord adopté el popularisé cet agaçant instru- zier veut qu'à cette date le Roi de Lahore ait eu
«'
compose de savoir, de talent et de vertu
se ment ;
aujourd'hui on l'a élevé jusqu'au rang déjà quelques représentations.
« est accessibleaux enfants du peuple comme du sifflet, et, quand il y a lieu, les habitués des Quant à la reprise du Prophète, elle est toujours
« aux fils de la bourgeoisie. Pour l'acquérir, concerts des Champs-Elysées s'en servent pour comme nous l'annoncions hier, fixée à lundi.
« pour devenir un homme honorable, un donner aux chanteurs des marques non équivo-
« homme utile, le glorieux fils de ses œuvres, ques de leur mécontentement; puis il a grossi
« il de vouloir, d'une volonté forte et
suffit de son bruit cadencé les sons mêmes de l'or-
M. Michot vient d'être engagé par M. Vizentini
« persévérante, bien se conduire, bien travail- chestre, et le voilà devenu aujourd'hui l'accom- pour le mois de septembre.
ci 1er, bien servir Dieu et la patrie..» pagnement obligé de tous les refrains. C'est une
Après l'appel des noms des lauréats de cha- vogue, c'est une fureur, c'est une rage ! On se
que classe, se faisaient entendre les beaux chants souvient encore de la fameuse question romaine,
de la maîtrise de la Madeleine, solos, duos, jouet du même genre, qui eut un tel succès en Voici le bagage scénique et artistique avec lequel
morceaux d'ensemble fort bien exécutés sous la 1865; voici ce succès retrouvé, dépassé même, M. Bertrand, directeur des Variétés, va tenir sa
savante direction du maître de chapelle, M. Du- car c'est par centaines de mille que le tambour campagne d'hiver :
bois, professeur d'harmonie au Conservatoire. japonais se vend, s'expédie et s'exporte. Un dé- 1° La Boulangère. — Thérésa, M m0 Kuschnick
Le piano et l'orgue étaient tenus par MM. Man- puté plaisant a même fait faire à ce jouet déjà (débuts);
son el Marty. Le chœur de Gounod Tout l'u- célèbre une première apparition à la Chambre.
:
positions musicales. Ils forment la partie de atteindra admirablement, et même avec perfec- C" L'Affaire des Roseaux, vaudeville en quatre ac-
soprano et d'alto dans les offices de la paroisse tionnement, le même résultat. tes de Moinaux et Bocage.
JOURNAL DE MUSIQUE
L'Opéra vient de reprendre le P ophète. charmante artiste, M"° AnnaEyre, dont les premiers nod, et le Crucifix, de Faure, pour la partie reli-
Le Prophète passe, à tort, pour le troisième ou- débuts ont eu lieu, l'année dernière, en Italie. gieuse du concert; l'air de la Traviota, et des chan-
vrage de Meyerbcer; il fut son dernier. V'Africaine, M" Anna Eyre, d'après les journaux italiens que sons suédoises pour la partie mondaine. Le ténor
représentée seulement en 1S6G, après la mort de nous avons sous les yeux, possède une belle voix et Blum-Dorni et la basse Behrens concourent au pro-
Meyerbeer, avait été écrite aussitôt après les Hu- une bonne méthode de chant, une intonation juste gramme, ainsi que le violoncelliste hollandais Van
guenots. Les deux rôles principaux étaient composés et sûre et une merveilleuse facilité de vocalisation. Blesse.
pour Nourrit et M" Falcon. La disparition de ces h Sur la demande du roi, M
m0 Nilsson, qui ne de-
deux artistes empêcha la représentation de V Afri- vait se faire entendre que dans une série de coucerls
caine. Plus tard, dit le Figaro, le ballet du Corsaire, en Suède, aurait accepté de chanter
la Marguerite
On que M. Faure serait sur le point de traiter
dit
dans lequel figurait un vaisseau, fut considéré par de Faust, de Gounod, au Théâtre-Royal de Stock-
avec le nouveau directeur de l'Opéra-Comique pour
Meyerbeer comme un nouvel obstacle à la représen- holm. »
reprendre le rôle de Pétcrs, de l'Etoile (lu Nord.
tation de l'Africaine, et finalement cet ouvrage
resta dans les cartons.
Mais Meyerbeer, qui ne voulait point abandonner
Le nodvel opéra a londbe3. — On sait que
la scène de l'Opéra, s'était mis à un nouvel ou- On nous écrit de Lyon, que désagrément
le les lauriers de Paris l'empêchant sans doute de dor-
vrage, le Prophète. Treize ans après les Huguenots, qu'avait éprouvé M. Senterre, directeur du grand mir, de Londres s'est mise en frais d'un
la ville
le 16 avril 1849, le Prophète fut joué pour la pre- théâtre de cette à propos du ténor Lhérie, a
ville, nouvel Opéra. Aura-t-il aussi son escalier? En at-
mière fois. heureusement trouvé un remède. M. Montjauze, tendant l'ouverture du nouveau monument, son ar-
Nestor Roqueplan était alors directeur de noire ancien ténor du Théâtre-Lyrique, est engagé; c'est chitecte, M. Fowler, vient de publier un rapport sur
grande scène lyrique. L'opéra fut monté avec toutes une bonne acqnisilion pour Lyon, si l'on remarque l'importance et l'état de ses travaux, rapport que
les splendeurs imaginables, et la distribution des rô- surtout que cet artiste doit chanter avec M" Isaac, nous allons rapidement analyser.
les se fit aux meilleurs artistes que l'on possédât dont le répertoire est à peu près même que
le le La salle est construite sur le modèle de la Scalade
alors. Roger, qui avait quitté l'Opéra-Comique un sien, ce qui n'avait pas lieu avec M. Valdéjo. Milan; les frais ne dépasseront pas, a ce que prétend
an auparavant, créa le rôle de Jean de Leydc. m0 M M. de l'Opéra-Comique, doit partager
Charelli, la brochure, la somme de 5 millions de francs, tandis
Pauline Viardot parut, pour la première fois, sur une
avec M. Montjauze le rôle de « ténor léger. que lenouvel Opéra de Dresde a coûté 10 millions,
scène française, dans le rôle de Fidès. Elle y fut ad-
Dans la troupe de grand opéra on rencontre, celui de Vienne, 12 millions 500,000 francs, et enfin
mirable, et la plus grande part du succès de l'inter-
comme fort ténor, M. Dclabranche, une ancienne celui de Paris, — toujours d'après la brochure, —
prétation lui revint. connaissance du public lyonnais, et une Stolz dont on 36 millions 250,000 francs. Le style général de l'édi-
Depuis, ce rôle a été joué à Paris par M mM Ai-
dit le plus grand bien. fice est sans caractère déterminé ; on y reconnaît
boni, Vv'ertheimbcr, Nantier-Didiée, Borghi-Mamo,
pourtant l'empreinte du genre franco-italien et l'on
Gueymard, Bloch, et par d'autres que nous oublions
y sent, en certains endroits, la tendance à l'imitation
sans doute.
La ville de Dijon célèbre par des réjouissances du style de l'Opéra de Paris.
Les trois Anabaptisles élaient représentés par Le-
publiques l'inauguration d*e la slatue d'un de ses La construction de l'édifice est actuellement avan-
vasseur, dont le rôle de Zacharic fut la dernière
plus célèbres enfants, le compositeur Rameau. . cée jusqu'aux loges de premier rang; la toiture sera
création; par Euzel, un chanteur qui s'occupait d'o-
La statue est l'œuvre do M. Guillaume, directeur posée en octobre, et tout le bâtiment sera terminé
pérations de Bourse et qui a mal fini; enfin par
del'écoledes beaux-arts de Paris, et Dijonnais comme au mois d'avril 1871, pour l'ouverture de la saison
Gueymard, qui, dans le personnage accessoire de Jo- d'opéra.
M. Rameau. Celui-ci est représenté debout, dans un
nas, trouva moyen de faire apprécier les ressources
La scène a 100 pieds de large sur 80 de profon-
costume simple et saps ornements; un violon esta
de sa voix admirablement timbrée, et qui fut, dans
ses pieds sa main droite s'appuie sur un clavier,
;
deur, et elle est disposée de façon que les décors
le rôle de Jean de Leyde, le premier successeur de puissent monter ou descendre suivant qu'il sera
tandis que la gauche tient une plume et un papier.
Roger. nécessaire, et dans tout leur entier.
La statue a élé élevée sur une petite place située
Le rôle d'Oberlhal était tenu par Brémond, un ac-
à gauche du théâtre. Ajoutons que les journaux d'Angleterre, — pays
teur superbe dont la magnifique prcslance palliait le
Les fêles ont commencé samedi
f
et se continuent pratique entre tous, — donnent déjà le programme de
médiocre talent. On avait engagé, exprès pour le
la représentation d'inauguration, qui se composerait
jusqu'à ce soir; elles ont attiré a Dijon des flots de
personnage de Bertha, une artiste réputée alors en de fragments des opéras de Faust et des Huguenots
visiteurs. On évalue à trente mille environ le nom-
Italie, M" e Caslcllan ; la partition écrite par Meyer-
bre de ceux que l'ancienne capitale des ducs de avec Faure, Nicolini et Mm ° Patti, et que la soirée
beer est tellement ingate, qu'elle ne permit point
Bourgogne reçoit dans ses murs à cette occasion. serait terminée — great attraction ! — par le God
d'apprécier le talent de M" Caslcllan, et le rôle de
Samedi matin a eu lieu, à la cathédrale, l'exécu- save the Queen, entonné par ces trois artistes et les
Bertha est resté, à Paris comme en province, l'épou- chœurs. Un
de ces journaux va jusqu'à prétendre
tion de la quatrième messe solennelle de Dietsch,
vantail des cantatrices, qui, par emploi, sont tenues
l'une des plusbelles de ce compositeur qui est égale- que, —
ce qui d'ailleurs ne nous étonnerait guère, —
de le chanter. quelques soirées seulement d'un semblable spectacle,
ment Dijonnais.
Parmi les petits rôles tout à fait accessoires, nous avec la mise aux enchères des places de la salle,
A deux heures, a eu lieu l'inauguration de la sla-
citerons les deux enfants de chœur soli du quatrième couvriraient une partie notable de ses frais.
tue de Rameau.
acte, qui furent tenus à la création par M" Mois-
Deux discours ontété prononcés, l'un par M. Poi-
son, disparue depuis Ionglcmps, et par M ,le d'Al-
sot, le promoteur de l'œuvre, et l'autre par M. le
bert, aujourd'hui M mc Charles Poïichard, et qui de-
maire.
puis longtemps aussi a quitté la scène. Si nous vou-
lions pousser notre investigation jusqu'au bout, nous
Une représentation-festival a été donnée au Grand- Petite Correspondance
Théâtre. Le programme était exclusivement com-
retrouverions, parmi les enfants de chœur subalter-
posé avec des fragments des œuvres de Rameau.
nes de 1849, Léo Dclibcs, qui avait alors une voix
La journée du dimanche a été en partie consacrée
délicieuse mais, quoique l'auteur de Le Roi l'a dit
;
n'insistons pas.
A huit heures du soir a commencé la distribution M. Ragondet, aux Batignolles. —
Les sentiments exprimés
Le Prophète eut un immense succès, et, quoique dans votre chanson sont très-nobles mais nous ne voulons pas ;
Les principaux rôles du Prophète sont tenus ac- (7rr£3V nouvelles de M mo Nilsson :
entrer dans l'album du premier degré, et trop difficile pour
être publiée dans l'Ecole du jeune pianiste. Regrets.
tuellement par M
meB Rosine Bloch et Fursch-Ma- W Hh « Comme on pouvait s'y attendre, dit-il,
M. Chabault, à Montlivault. Cela ne serait possible —
dier ci MM Villarel, Menu, Bataille, Gaspard, Sa-
p TCTnM " 11
Nilsson révolutionne la Suède. Des qu'avec un agi-an dis sèment de format; et il dépend du zèle
N=i-^^-^trains de nos abonnés à augmenter le nombre des abonnements, par
de plaisir s'établissent de tous les
pin, Mermant. pour que nous puissions y arriver.
leur influence,
points du pays pour converger vers les villes où elle
doit se faire entendre. A Stocliholm, dans l'impossi-
bilité de trouver une salle de concert assez grande, on Le Rédacteur principal : Armand Gouzibn
Nous apprenons avec plaisir que le Théâtre-Italien a dû ouvrir les portes de la cathédrale en son hon-
vient d'engager pour deux années une jeune et neur. Le programme annonçait l'Ave Maria, de Gou- l'aijs. — L'impf-Géraat, A. UouiJiliint , i;î, quai Voltaire.
—
LE JOURNAL
DE _£.
V J Uo I v»^U I
»
Paraissant tous les Samedis
Les voici donc, dans leur négligé de voyage, Pendant cette journée, on s'entretint des
mais du moins vivantes et sincères. — Armand racontars qui circulaient par la ville, on causa
Sommaire Gouzien. de celte rixe de la veille entre le fils d'un ban-
quier et un critique — allemands tous deux —
HUSIQUE :
où l'un des deux reçut par la figure un verre
1. Mai, poésie de Joséphin Soulary. de bière avec son contenu: l'un soutenait que
TROISIEME JOURNEE
Musique de Victor Musse. l'entreprise était purement commerciale et que
2. Lied, tiré de « Nurmahal », opéra- Wagner avait «mis tout l'argent dans sa poche»
Bayreuth, 17 août.
ballet inconnu en France. (or, l'on sait que ce festival se soldera par trois
Musique de Spontini (transcription inédite). Pendant une journée, on s'est reposé de tant ou quatre cent mille fiancs de au moins;
déficit
d'émotions diverses. La basse Betz qui, durant et qui les payera? les souverains grands et
3. Marche de Bohémiens.
Musique de "Weber.
deux soirs, avait supporté le rôle écrasant du petits sans doute, en se cotisant entre eux), les
Dieu Wotan, a succombé sous ce fardeau et tètes s'échauffèrent et l'une des deux fut fendue.
TEXTE : L'Événement musical de Bayreulli :
demandé grâce, ou du moins un sursis de vingt- On ne manqua pas, en contemplant à droite
troisième journée, Siegfried; — quatrième quatre heures, pour continuer à jouer dans Sieg- de la colline la maison de fous, et à gauche la
journée, le Crépuscule des Dieux; — les
fried (caril ne paraît plus dans le Crépuscule des maison de détention, de faire les mots puévus
Poèmes, la Musique, l'interprétation, la mise
Dieux). y a eu dans le public un grand dés-
Il sur cet agréable rapprochement.
en scène.
appointement à la nouvelle de ce « relâche » Quelqu'un raconla qu'un individu s'était
forcé: on avait pris comme un élan, sous l'im- présenté le matin à l'asile des aliénés, deman-
pulsion d'un génie sans pareil, et l'on était prêt dant le directeur; on l'avait aussitôt conduit à
L'Événement Musical à le suivre jusqu'à complet épuisement, par- ce fonctionnaire.
tout où il eût voulu, par les chemins de pierres — Monsieur le directeur, avait dit alors l'in-
de Sïayreutk aiguëes, de ronces et d'épines, ou par les sen- pour mon
dividu, auriez-vous une place ici fils ?
tiers ombreux tapissés de mousses, parmi les — Vous vous trompez sans doute, Monsieur,
fleurs éclatantes; a. travers les nues, dans les c'est là-haut, sur la montagne. Adressez-vous au
^gsTÂ y retour de Bayreuth, nous publions orages, sur les cimes où s'éveillent les aurores théâtre, peul^être y trouverez-vous encore la
Œ Igulaujourd'hui les deux dernières lettres ou s'endorment les crépuscules. On se deman- place que vous désirez.
U l^yl écrites sous l'impression même de l'œu- dait si celte journée d'oisiveté intellectuelle ne — Pardon, monsieur le Directeur, c'est bien
Xx^rSDvre, au moment où nous sortions de tourneraitpas contre l'œuvre; on craignait que ici que veux une; mon fils n'est pas encore
j'en
la représentation. ce contre-temps, qui contrariait tout un public assez fou pour que je l'envoie là-bas.
Nous n'avons pas voulu y ajouter ou en re- venu de loin et voyant ton plan de séjour dé-
trancher quelque chose, ni modifier leur forme truit, ne donnât lieu à de désobligeants com- On raconta aussi que Kullmann, celui qui
d'improvisations enthousiastes ou découragées, mentaires, ne réveillât certaines malveillances avait tenté de tuer M. de Bismark, ayant mani-
voulant leur conserver ce caractère de sponta- ou tout au moins ne refroidit certains enthou- festé le désir de travailler, on lui avait demandé
néité qui est leur seul mérite. siasmes déjà chauffés à blanc. quel état il connaissait. 11 n'en savait aucun.
JOURNAL DE MUSIQUE
Lequel voulez-vous apprendre? lui avait-on dit. monstre. Le voilà libre enfinet maître des deux
— Celui de menuisier. Siegfried. talismans, parlant à la conquête de la Walkyrie
On mené, sous bonne escorte, chez un
l'avait que les flammes protègent.
menuisier de la ville, où il était gardé à vue. Le trésor et l'anneau, donnés en payement A travers l'océan de feu, il passe et par-
D'abord ilfaire. Un jour on le mit à la
regarda par les dieux aux géants et devenu la proie de vient au sommet du mont redoutable où dort
besogne on plaça devant lui une poutre énor-
:
Fafner, au prix du meurtre de Fasolt, sont en- Brunehilde, la divine enfant de Wotan devenue
me, on lui mit un rabot dans les mains, et on fouis dansune caverne profonde que garde un femme, et son baiser la réveille. Les plus pures et
lui dit: <« Maintenant, rabote! » dragon formidable, dans lequel le géant s'est les plus ardentes ivresses de l'amour enflam-
Il rabota l'une des faces de la poutre, puis lui-même incarné. Non loin de là rôde Alberic, ment le cœur de ces amants qui doivent régé-
une seconde; alors, la détachant de l'établi, il la le dépouillé, guettant le moment où il pourra nérer le monde.
souleva pour raboter la troisième, et... il la ressaisir ce queWotan lui a arraché par la ruse.
laissa retomber de tout son poids sur la tête du Son frère Mime roule dans sa tête informe le
gardien. même projet et il croit avoir trouvé dans Sieg-
Il s'en excusa d'ailleurs, en disant que décidé- fried l'instrument de sa vengeance et de son L'impuissance de celui qui ignore la langue-
ment la menuiserie n'était pas sa vocation. G- ambition. Siegfried, né de Siegmound et de chantée par le compositeur se manifeste à l'au-
qui n'empêcha pas qu'on lui donna pour salaire Siéglinde, que nous avons vus dans les Walky- dition de cette partition plus qu'à celle de toute
quinze années de détention en plus. ries, a été recuelli par lui à sa naissance. Sa autre; nous en avons déjà subi les pénibles
Et le conteur ajouta que, depuis les représen- nature indomptable, héroïque, s'est développée effets dans le deuxième acte de-la Walkyrie, où
tations des Ribehingen, il avait adressé une dans la libre vie des forêts, et il n'a jamais s'étaient d'interminables dialogues dont les
supplique au roi pour ob'enir que cela lui fût connu la peur. Le nain Mime lui a laissé igno- mots sont muets pour nous. La vérité de la mu-
compté pour les quinze années de travaux for- rer son origine; il a conservé les tronçons de sique déclamée nous échappe avec le Verbe
cés supplémentaires !
l'épée invincible que Brunehilde avait remise qu'il nous est interdit de comprendre. Tant que-
à Siéglinde après le meurtre de Siegmound, el durent les deux premiers actes de Siegfried,
il essaye de la reforger, mais il ne peut y par- c'est un malaise inexprimable qui ressemble
Un autre amusant in-
fit circuler le récit d'un
cident des répétitions générales Pendant pres-
venir. Un étranger est entré dans la forge — assez à la sensation qu'un aveugle doit éprou-
c'est Wotan lui-même qui se cache sous ces ver quand on lui dit que la Beauté est là, de-
que tout le premier acte des Walknrcs, le ténor
Nieman doit chanter auprès d'un feu ardent
traits — et il lui a dit que, seul, l'homme qui vant lui. De moments en moments, des effluves
n'a jamais eu peur, pourrait reforger l'épée sans d'harmonie nous montent aux oreilles et nous
qui répand une épaisse fumée. Il s'en plriignii
à Wagner.
pareille. Mime y renonce, mais Siegfried a saisi révèlent une partie du mystère, mais les ténè-
plan est tracé : il a préparé un poison ; Sieg- forgée el de l'oiseau chantant); libre à ceux qui
c'est moi qui fumerai.
fried attaquera le dragon, car il ne connaît nous lisent d'en tirer la conclusion qu'ils juge-
La seule approche de l'événement attendu chan- et lui plonge l'épée dans le flanc. Le dragon s'arrête plus. Quand Wotan essaye de barrer le
gea brusquement les dispositions plus ou moin^ s'affaisse et pousse un râle qui fait frissonner passage à Siegfried pour l'éprou ver, et que cel ui-
turbulentes des uns et ranima les admiration? les arbres chenus du bois jusque dans leurs ci, d'un coup de l'épée qu'il a forgée, brise la
affaissées des autres. Quand les trompettes racines les plus profondes. lance de frêne du dieu, bientôt déchu et déjà
firent éclater leur fanfare glorieuse, annonçant Le sang a jailli sur Siegfried ; ce sang doué vaincu par la race nouvelle des hommes hé-
le lever du rideau, la foule se précipita dans la de magie lui fait aussitôt comprendre le lan- roïques et vertueux, un frisson vous court dans
sallepar ses innombrables issues, qui per- — gage de l'oiseau qui prend une voix de femme ;
les veines, et l'on se sent envahi ; on chercherait
mettent de la vider ou de la remplir eD moins il lui dit la mission qui l'attend : l'anneau et le en vain, après avoir ressenti cette impression
de cinq minutes certainement. Toutes les con- casque magiques qu'il doit enlever, Brunehilde unique, à l'analyser, à se rendre compte des
versations cessèrent, les rires s'éteignirent brus- endormie sur un roc escarpé, entourée d'un moyens par lesquels elle est obtenue; et c'est là
quement, l'obscurité et le silence se firent en cercle de feu, attendant qu'un héros sans tache une nouvelle impuissance que les plus forts
même temps dans la salle; et, après le prélude vienne la réveiller pour se donner à lui; il lui dit partagent avec nous — ce qui nous console
instrumental, si mystérieusement sonore, le ri- enfin le piège que prépare le nain. Mime revient sensiblement. Il n'est plus question ici de savoir
deau se leva découvrant la forge du nain Mime, et tente de faire boire à Siegfried le breuvage quelles combinaisons d'instruments ,
quels
le frère du Nibelung Alberic, le voleur de l'or qu'il a préparé, mais Siegfried lui plonge entre rhythmes inattendus-, quelles sonorités nou-
du Rhin pleuré par les Ondines. les deux épaules l'épée rouge encore du sang du velles, quelles modulations hardies ont produit
MA I
Poésie de Musique de
J-^,/3j~jtd
ygr
/
^ /jj-jttj ^fe
pf TT
Sm^^^ ^.d^ ^^ ^^ '
1
poco rit,
1
dim
^i^J ^
t
^U^^il^ ^^ 1
Sb
Jf JK-pf 5E
tr-ï-K
g
P.
JJ
W
f FF '
cDJlIg
Rayons dans l';ur,baume ;iu ra - vins, Terre et ciel sont pris de ver . ti
^m BS^BnHEB
Tiré d'une Collechou en cours de'publicahon, chez Ml L. CRUS Bout? Bonne -Nouvelle
a feEÉ Mff S
nTHjjra
Sous l'au.bé.pi - ne qu'il as . . sie
r
rn.rrn n
L'essaim des bourdons que. rel
h^ilullm
$ leurs
;rT
A
T^ M
I en.vi
1
g
fait pleuvoir la
I
r
nei
^ poco rit.
=&
pocn rit.
b «»
tLtiaLr i£U.lLlJ l
5=P
^ des fleurs
^ des fleurs.
i
f r
M S **^p
r
jj^p
/
i=^m
g
./•
-^tds^tiUtiJj^l a^
'
pi
^^ il J -J7T 3 , f) ) - STH ^é
rr
1
^dl^'dli^d^ ^iiLl/
' 1
^^
UIj LlLj
l
'U^ttï
£^T J
Pour en
f * J'
u.ser
B f
je vous
rj^tl-^^f^^
cd - vc
pocu rit
^
^ iSU UJJ '
^r^u^ 1
££ff!g
Sar ses. pas j'ai, mis ies.pé _ ran . . ce, Après la nuit j'tii mis le
ïi^uJj [mtiJj ]
iïist£î
É
la. mour.
rmxn m J-^TT]
», , p J-J7T3
7^*
JbJb^ * É
/
^^ ii u a^i [
^HM^isum
LIED
(M1CH L8CKT Dl)FT'«8R MONDBLUMEN h.RAi\Z)
Transcription inédite.
Aiidaiite (54=J
B^ ***=*=& =
ljt p
Ped. * Ped. * Ped
ennto sostenuto
/'/»
jy7 ^~B*T
*
^ ifil
Ped. * Ped. Ped. * Ped. S pe d. * Ped.
« 7—^ i
im *ni ?m
ï
?ni
3. "
I Ê
Pud * Ped * Ped. * Ped * Ped. * Ped.
Ai ifli ,hj> JU
Ped. * Ped. if
g
Ped.
'
*
g
Ped. *
1
Ped.
LXJ-
if
T
Ped. *
*#=*
^ « t
jRHSTE
mp Up "
W~
QUtt -
f f
MARCHE DE BOHEMIENS
WEBER.
ces foudroyants .effets; les esprits les plus lu- d'aussi splendides impressions. Il- ne faudrait oublié Brunehilde, accepte ce pacte avec Gun-
cides et les plus enclins à l'analyse ont perdu pas grand'chose pour que je fisse même, sur le ther : être l'époux de Gutrune à la condition de
subitement celte faculté de se rendre compte, et champ, de plates excuses à ce ténor et à ce lui livrer Brunehilde. Mais comment y parve-
on éprouve ces sensations, comme passivement, dragon, tous les deux également en baudruche. nir? Coiffer le casque magique qui donnera à
sous une domination qui vous enlève toute vo- Siegfried l'apparence de Gunther, et aller enle-
lonté et tout moyen de comprendre. ver ensuite la Walkyrie à travers les flammes
Peut-êlre un musicien qui aurait pâli pendant QUATRIÈME JOURNÉE qui la protègent. Le jeune héros l'entreprend.
de longues semaines sur les partitions (non pas Au retour, reprend sa forme première, et
il
les partitions de piano, qui sont comme le mou- Bayreuth, le 18 août 187S. Gunther, tenant sa promesse, lui abandonne sa
lage plâtré de l'œuvre vivante, mais sur les par- fille.
Tout est consommé et nous avons bu le ca-
titions d'orchestre), aurait-il assez de présence Là se place aussi une scène très-dramatique :
lice, fiel et nectar, jusqu'au fond. La dernière
d'esprit pour retrouver les effets déjà lus; mais Brunehilde entre au moment où passe Siegfried,
journée a été la plus terrible, pour plusieurs
médiocre satisfaction ne guère obte- au bras de sa nouvelle épouse. Elle essaye de
cette serait
raisons : d'abord — comme dirait M. de La
luirappeler le passé, mais le charme du breu-
nue qu'aux dépens de la jouissance infinie que
donnent ces sensations inouïes. Nous en con-
Palisse — parce qu'elle n'était pas la première;
vage préparé par Hagen ne s'est point dissipé,
godiche » n'aurait pas On
naissons —
et des plus grands qui ont eu le — et ce célère «
ne tend pas ainsi une chanterelle pour
si tort.
lui faire
Siegfried ne la reconnaît pas!
bonheur, tout en ayant lu d'avance les suprêmes Or, le fils du nain, qui veut s'emparer de
rendre le son le plus aigu sans qu'elle éclate à
œuvres, de laisser leur érudition et leur esprit l'anneau, prépare une autre vengeance. Dans
la fin, et nous ne nous sentions plus vibrer
critique à la porte, et ce sera notre excuse pour une chasse, il frappe Siegfried de sa lance et se
comme au premier A force d'avoir
l'absence de sécheresse technique — qui ne
éprouvé des sensations
jour.
opposées, passant sans
jette sur l'anneau magique ; alors, le bras du
en plusieurs générations.
amour. paraît le Valhalla embrasé qui doit consumer
On pu remarquer dans ces lettres, si on
l'a
la divinité et éclairer la nouvelle aurore du
Hélas!y a eu bien des taches dans l'inter-
il
les a suivies depuis la première nous sommes :
prétation et dans la mise en scènedu Siegfried; monde appartenant désormais à l'amour sans
chante à Vienne; Vienne vous la prêtera sans musique. C'est plus que le crépuscule, c'est entendu depuis le prologue le Rheingold), l'ar-
doute, à condition que vous lui rendiez Po- la nuit; et nous ne trouvons notre chemin dans rivée de Brunehilde et tout le dernier acte le :
lyeucte. le suprême poëme qu'à tâtons; pourtant les' trio adorable des filles du Rhin, le formidable
aurait misune tête de lapin. Asonentrée,toute idée l'un des plus humains, des plus dramatiques, Brunehilde et l'apothéose finale.
d'horreur, préparée par la musique, s'évanouit: des plus saisissants qui existent au théâtre; Une seule artiste a été digne de tant de
sans le respect du lieu, — car il semblerait être, mais, pour y arriver, il faut subir d'abord la beautés et capable aussi de supporter tant de
là, dans une cathédrale pendant l'office, — un scène terrible des trois Nornes ; suivre ensuite fatigues, c'est M
me Materna qui est la plus
formidable éclat de rire répondrait au grogne- Siegfried depuis son entrée chez le roi Gunther grande chanteuse de l'Opéra de Vienne; il est
ment de ce monstre en baudruche que vient où vit familièrement Hagen, le fils du nain Al- superflu d'ajouter qu'elle serait la plus grande
combattre Siegfried avec l'épée invincible, et beric, le traître qui convoite l'anneau ; voir celui- de celui de Paris.
qu'un enfant crèverait avec une épingle. D'ail- ci lui verser un breuvage qui lui fera oublier
leurs, dans ces représentations, le sublime et le Brunehilde et le rendra amoureux de Gutrune,
ridicule (comme dans la musique la fatigue la fille que celui-ci
de Gunther, tandis en- — A la chute du rideau, la salle tout entière a
invincible et les réveils enthousiastes) font bon flammé par d'Hagen
les brûlera de
récits — rappelé Wagner qui s'est présenté, gravement,
ménage ensemble, et. l'on se sent porté à des posséder Brunehilde. Il faut comprendre que et, après un salut, a prononcé ces quelques pa-
indulgences sans bornes, quand on a éprouvé Siegfried, qui a —
ne l'oublions pas, nous — roles : « Je remercie mes amis et mes partisans
—
JOURNAL DE MUSIQUE
« du concours qu'ils ont prêfé à l'œuvre dra-, disons-nous, un tout homogène, où l'unité de de ne plus se distraire aussi dela salle et de la
<i malique que j'ai pu produire devant eux, chaque art s'efface pour composer un ensemble scène? Où
est le théâtre qui plongera cette
« grâce à la Collaboration litancsque de mes artistique, où l'un ne peut se séparer de l'autre, même dans l'obscurité, pour que toute
salle
« artistes et collègues. Je ne vous dirai pas raain- sans rompre la cohésion qui les attache entre l'attention du public soit concentrée sur la
« tenant ce que je vous dirai dans l'intimité; je eux et diminuer ainsi la puissance de l'effort scène ? Où trouvera-t-on des chanteurs capa-
« croispouvoirrésumermapensée endeuxmots: commun vers le Beau, cela est certes une glo- bles de supporter, même pendant un très-petit
« nous vous avons montré ce que nous voulons et rieuse pensée. Tenter, en quelque sorte, do nombre de représentations , le poids de ces
« ce que nous pouvons quand toutes les volon- discipliner chaque art se rattachant au théâtre rôles géants? Où trouvera-t-on un public qui,
« tés sont réunies vers un même but. Il ne dé- et de les faire tous, dans un accord fraternel, après avoir consenti déjà à cette sorte de repré-
« pend plus que de vous que nous ayons enfin monter à l'assaut de la suprême Beauté, c'est sentation cellulaire — saura, dansles scènesoù
« un art. » bien vouloir vaincre. Mais est-il un génie capa- l'intérêt banni est remplacé par d'effroyables
ble de les commander et de les faire obéir? Je récits, avoir la patience d'attendre des beautés
Ces mots ont produit une mauvaise impres-
plus grand de tous sans conteste à l'heure pré- qui jailliront plus tard de ces océans d'ennui? Il
sion; on peut penser cela, il faut laisser à
sente, le plus puissant, le plus persévérant faut à ces œuvres un théâtre spécial, une inter-
d'autres le soin de le dire.
vers son but, le plus vaillamment soutenu vient prétation spéciale, un public spécial, ayant
Comme on rappelait les artistes à grands
d'en faire l'essai et il n'a pu y parvenir souvent suivi un régime intellectuel spécial; et tant de
notamment M mo Materna et le chef d'or-
:
cris, et
un des arts manque à son appel : c'est un décor spécialités n'ont pas souvent l'occasion de se
chestre Hans Kichter, Wagner est revenu,
puérilement brossé comme celui de l'arc-en-ciel trouver réunies; or, l'une venant à manquer,
seul, saluer le public. Cet acte d'égoïsmc féroce
en zinc peint du Rhangold un accessoire ; c'est tout s'écroule.
qui arrache à de vaillants interprètes la récom-
comme le Dragon de la boutique à treize » du ce
mière place et met le vers au second plan, ou un grand remueur d'idées et d'expressions; et
« Viva il maestro, le plus grand de tous les celui-ci qui dépasse la musique. Et la discipline s'il nous était permis de donner un conseil à
maestros, je suis très-contente, nous vous qu'il a imposée à ces esclaves de son imagina- ceux qui ont le culte du beau et l'admiration
remercions toutes! » lion n'existe plus, alors son effort est vain. des hardies tentatives, nous leur dirions : « Al-
lez à Bayreulh, faites ce pèlerinage artistique,
Cette éloquence pourrait s'appeler, à la ri- au risque de passer pour privé
Faut-il le dire, et vous en garderez certainement le plus grand
gueur, l'éloquence des chiffres, car c'est la de toute littérature ? c'est quand la musique souvenir de votre vie. » Nous voudrions que tous
maison Lucca qui a acheté les partitions de s'empare en souveraine de la scène, saisit l'ac- ceux en France qui portent un nom, que la cé-
Wagner pour l'Italie !
tion en face et la soulève, que nous avons éprou- lébrité a consacré ou à qui elle est promise, se
vé des sensations inouïes, inconnues, inexpri- rendissent à la troisièmesérie des représentations
Le lendemain de cette dernière représenta- mables, plus fortes que toutes celles que nous de VArmeau des Nicbelu^gen. Us en sortiraient,
tion, un banquet par souscription, auquel aucun avions ressenties jusque là. Les Wagneriens nous n'en doutons pas, avec de grandes im-
Français n'assistait, bien entendu, a eu lieu au purs » disent que si nous avons eu celte sen-
ce
pressions et de grands enseignements dont notre
restaurant placé près du théâtre. Des toasts ont sation musicale, c'est que, là, Wagner a été au- art national profiterait. — Aiimand Gouzien.
été portésà "Wagner et le compositeur leur a dessous de lui-même et n'a pas su maintenir le
répondu en essayant de corriger la mauvaise merveilleux équilibre auquel il tend. Nous re-
impression causée par son allocution de la grettons vivement de ne point partager ce
veille ; il a dit que la France et l'Italie avaient sentiment. Mais, ainsi qu'on pu voir par les l'a N. B. — Toufes les petites nouvelles de
chacune un opéra national correspondant au seules analyses des poëmes que nous avons pièces préparées, d'artistes engagés, d'opéras
caractère propre de chaque nation, mais que données jusqu'ici, pour nous, le poète n'est pas repris,de concerts projetés s'effacent devant la
l'Allemagne n'avait pas eu jusqu'ici son drame chez Wagner au niveau du musicien ce serait ;
grande manifestation musicale qui vient d'at-
lyrique conforme au génie germanique, qu'elle une trop facile besogne que de montrer, à coté tirerà Bayreuth, des quatres coins du monde,
avait emprunté à la France et à l'Italie pour des suprêmes beautés de certaines parties du tous ceux qui se passionnent pour l'art dont
faire vivre son théâtre; qu'il croyait avoir ou- poëme, des puérilités enfantines, des rabâchages Wagner est le souverain pontife (moins l'infail-
Liszt, Wagner a ajouté que, pendant ces années complications naïves, qui obligent le musicien ceux qui n'ont pu y assister en en rendant
de découragement, où il succombait sous le à courir après une inspiration, qui s'échappe compte avec certains développements et en re-
poids de sa tâche, il avait rencontré un homme alors, parce qu'elle n'est pas appelée par une si- mettant à la semaine prochaine les menus fails
« ayant puisé la foi dans l'amour» qui l'avait sou- tuation logique. «d'intérêt local», comme on dit à la Chambre,
tenu et que c'est lui qui l'avait sauvé. Liszt s'est Au point de vue de l'art seulement, cette et les réponses à ceux de nos lecteurs et de nos
alors jeté dans les bras de son ami et les deux noble tentative, digne de tous nos respects et de abonnés qui veulent bien nous communiquer
compositeurs, très-émus, sont restés longtemps notre profonde vénération (quand nous consi- leurs vœux ou nous demander notre avis sur
embrassés. Au milieu de l'émotion générale, dérons l'artiste et que nous faisons abstraction certaines questions qui les intéressent; en voici
Liszt a dit alors ces mots : ce Oui, mon cher de l'homme), est selon nous une utopie, un deux qui n'ont pu trouver place dans nos der-
Wagner, je te suis soumis aujourd'hui comme rêve irréalisable. niers numéros, à cause des exigences de la mise
autrefois, et je te vénère comme j'aurais vénéré, en pages :
ainsi conçues ne peuvent être entendues que querons avec le manuscrit, une imitation de Benscrade écrite
CONCLUSION par un poète de premier ordre et que nous vous nommerons.
dans les conditions où nous venons de les en-
L'idéal poursuivi par Wagner est, certes, un tendre, et ne le seront plus jamais, croyons- M. Schotl, à Bruxelles. — Nous n'avons pas encore reçu
une seule fois le Guide. Les morceaux envoyés ne nous satis-
des plus vastes qu'ait rêvé un esprit humain: nous, avec cet ensemble-là, et devant un public font point complètement.
former de tous ces arls réunis, la peinture par mieux disposé à les comprendre et à les accla-
le décor, la sculpture par le groupement des mer. Où est le théâtre qui enfouira son or-
acteurs, la mimique par leur jeu expressif, chestre dans des profondeurs invisibles, avec Le Rédacteur principal : Armand Gouzien.
la poésie par le vers, et la musique par la eom- son chef consentant à effacer sa personnalité et
b'naison des voix et des instruments, former, ses instrumentistes se soumettant à l'obligation raris. — I/linn'-Gémm, A. Bounlilliot,!!, quai Voltair
PREMIÈRE ANNÉE — No 11
LE JOURNAL
DE _q_
r+ 0.
mëg© Paraissant tous
tu an, 18 fr. — Six mois, 9 fr. — Trois mois, <S fr. 50 — Un mois, 1 fr.50
Un numéro séparé, 40 centimes
amassé des émulions et des couleurs; il s'était tion la plus ornée avec la précision sévère du
fait autre que les autres hommes; il avait passé style! »
Sommaire liai- l'école qui développe les peintres, les poètes,
les hommes de talent. Voilà ce qu'il avait gagné Ces lignes sont de Villemain, ou à peu près;
MUSIQUE :
chacune
à ses longs voyages. Toutefois, il mourait de d'elles peut s'appliquer à Félicien
1. A une Étoile, poésie d'Alfred de Musset. faim, ou à peu près. David, et pourtant il s'agit ici de Jean-Jacques,
Musique de Weber. indifférents qui laissent mourir de faim celui littératureau dix-huit ième siècle; une ingénieuse
qu'ils ne connaissent pas, il croyait avoir été supercherie de l'un des biographes du compo-
- TEXTE : —
Los Niebelungen et
Félicien David.
protégé de Dieu. avait une sorte de piété à siteur a suffi à montrer ainsi le lien qui unit
la critique. — Une
page de Félicien David. — Il
timide et ombrageux comme hommes David, qui naquit le 13 avril 1810, à Cadenet
Félicien David trait,
naire d'une religion nouvelle, moins pour con- solitude, il l'avait surprise et contemplée vi- de Saint-Sauveur d'Aix. Il avait alors sept
vertir des infidèles que pour voir des pays nou- vante dans-les déserts ; la vie sauvage, il la fai- ans ;
enfant de chœur comme Haydn, il
veaux et se remplir de l'aspect de ce magnifique sait entrer dans la poésie et l'ajoutait comme devint bientôt sur le solfège de première
Orient qui l'enchantait dans les récits. une nouvelle scène au drame inépuisable, du force.
Qu'avait-il fait pendant ces années? 11 avait cœur. Quelle vaste carrière d'imagination quel ! Il se passionnait pour la musique des maî-
vu, il avait senti, il avait souffert; il avait éclat de génie! quelle union "de l'instrumenta- tres, qu'il entendait exécuter tant bien que mal.
JOURNAL DE MUSIQUE
et composait déjà. Il existait même, si les sou- d'abord, selon sa coutum", mais qui, devant il composa
pittoresque des Brises d'Orient; puis
venirs d'Azevedo que le Ménestrel a recueillis tant de modestie et de charme personnel , se ses symphonies et ses .vingt-quatre quintettes
sont exacts, aux archives de la maîtrise d'Aix,en radoucit bientôt cl le fit entrer dans la classe auxquels il a donné ce litre te Saisons. :
•1843, un manuscrit d'un quatuor pour instru- d'harmonie de M. Millaud. En même temps qu'il Cette fameuse romance des Hirondelles fut, à
ments à cordes qu'il écrivit à l'âge de treize ans. y suivait le système de Catel, il se familiarisait cette époque, vendue par lui, avec deux autres
L'époque de la mue arriva et il fallut quitter avec celui de Reicba en assistant aux cours que mélodies, soixante-quinze francs !
la maîtrise, mais le chapitre de Saint-Sauveur Reber faisait alors à l'hôtel Corneille. Il était depuis longtemps hanté par la pensée
ne l'abandonna point on le fit entrer au collège : Il se mit à travailler aussi le piano, et cela de condenser dans une seule œuvre ses souve-
des Jésuites. Ce fut là chose curieuse — — dura ainsi pendant
ou quatre mois, pen- trois nirs, ses impressions, et choisit la forme de
que le goût de la musique profane commença dant lesquels un ami des lettres
il écrivait à l'ode mêlée à la symphonie. Un de ses coreli-
à se développer en lui. On ne se bornait pas, qui ont été sauvées de l'oubli par M. Sylvain gionnaires, M. Auguste Collin, en écrivit les
en effet, dans ce pieux établissement, à exécu- Saint-Étienne, un de ses fidèles, et où l'on paroles, et Félicien David se mit de tout cœur
ter des chants sacrés : on avait adapté des pa- trouve des pensées très-justes et très-élevées à l'ouvrage. En trois mois, le Désert était écrit, -
roles de cantiques sur des airs qui n'avaient sur l'art. et, grâce à l'intervention d'un autre frère en
rien de religieux ;
par exemple, l'air « délia « A mon avis, écrivait-il alors, l'unité, voilà Saint-Simon, M. Michel Chevalier, il obtint la
sua pace » de Don Juan était devenu un Ave une des qualités les plus difficiles et aussi les salledu Conservatoire pour le faire entendre.
verum, et l'on chantait la vierge Marie sur l'air plus importantes de la composition. Il n'est pas Cet événement —
car cela apparut tout à coup
de Berton, Tenez., aimable Stéphanie ! malaisé d'entasser pensées sur pensées qui comme un lumineux météore se passa le —
Aussi ses études classiques en souffraient un n'ont aucun rapport entre elles; mais faire 8 décembre 1844. L'effet fut immense.
peu, et ses conjugaisons renfermaient un ou qu'un morceau ne fasse qu'un tout, qu'une idée Cette unique soirée le rendit célèbre, mais il
plusieurs « temps» que la grammaire n'a pas principale domine toujours, qu'elle reparaisse ne sut pas se servir de sa célébrité; sa nature
prévus : c'était des 3/4 et des 6/8 barbouillés sous différentes formes, sans cependant lasser discrète, ennemie de toute réclame ;
sa santé,
en marge du cahier de classe et qui se tradui- par une trop grande répétition ;
joindre à cela atteinte par les luttes déjà subies, Péloignaient
saient ensuite par des pensums. les entrées intéressantes des parties, des repos du mouvement turbulent des théâtres ; et comme
bien ménagés, des imitations surtout, voilà l'art le compositeur n'allait pas à eux, il fallut que
du compositeur, voilà ce qui embellit l'art sans les directeurs vinssent à lui.
La fermeture des établissements de jésuites
l'enchaîner. » Après son Désert, après son Christophe Colomb,
en 1828 coupa court aux études de David, qui
son Eden, son Moïse aie Sinai, écrits dans la
avait atteint déjà sa rhétorique. Il avait dix-
forme qu'il avait d'abord choisie, il entreprit
huit ans; pour parent, un oncle peu dilettante; L'oncle croyait sans doute qu'il suffisait de
donc une œuvre théâtrale et débuta par un coup
pas de fortune; il fallut gagner sa vie. L'exis- se présenter chez de-s pour vendre sa
éditeurs
de maître, la Perle du Brésil, qui consacra le
tence s'ouvrit à lui par la porte de fer, la misère musique ; il eût trouvé tout simple ce que virent,
Théâtre-Lyrique, encore inconnu. C'était en
l'emprisonna. certain jour, les habitués de la Librairie nou-
1831, les événements de décembre vinrentmal-
N'était-ce pas pire qu'une prison, pour une velle : un jeune homme chevelu, descendant de
heureusement en interrompre le succès. Depuis,
nature aussi exquise, aussi avide d'impressions, l'omnibus, accourant à la porte du magasin,
cet opéra-comique a été transformé en opérapar
que celte place'obscure
aussi assoiféc de liberté, l'ontre-bàillant, montrant un rouleau qu'il te-
l'auteur, et il sera certainement repris sous cette
de second chef d'orchestre au théâtre d'Aix, où nait à la main et s'écriant avec un fort accent
forme dans un de nos théâtres.
il dut faire accompagner par un orchestre provençal :
timbré aux orties, dès qu'il eut vent de la l'apaisement, puis un certain bien-être relatif,
vacance de la place de maître de musique à la grâce à la sympathie qu'il inspirait à ses nou- Je vais m'asseoir parmi les dieux dans le soleil.
cathédrale. Il l'obtint et se remit plus ardem- veaux frères. Il composa beaucoup pendant
ment au travail, écrivit plusieurs chants d'église cette époque; et, quand vint l'heure des persé- à classer parmi
Ce qu'il laisse suffit le . les
et plusieurs mélodies; la première avait ce titre cutions, il partit et suivit vers l'Orient une petite
plus grands d'entre ceux qui ont affranchi l'or-
bizarre Premier des Navigateurs, et les pa-
: le caravane d'apôtres.
chestre de ses entraves et ont fait planer à des-
roles étaient d'un avocat du cru, M. Tardif, L'inspiration le nourrit de sa bienfaisante
hauteurs inconnues des sonorités nouvelles; il
dont le nom prédestiné n'est pas arrivé à la cé- manne dans le désert, et il se sentit vivre enfin
a été en musique ce qu'a été en peinture celui:!
lébrité. en pleine liberté sous le soleil.
qui l'a précédé de quelques heures dans la|
Nous ne conterons pas, n'ayant pas dans cette
tombe, Fromentin, un coloriste épris des clartés
rapide esquisse de la vie de ce cher artiste le
L'idée de venir à Paris l'obsédait depuis orientales. Elles éveillaient en lui des harmonies
loisir de nous étendre comme il le faudrait, les
telle la statue de
longtemps: mais comment y vivre? On décida toutes vibrantes de lumière;
gaietés et les vicissitudes de ce voyage d'où
son oncle à lui faire la promesse d'une pension Memnon, saluant en chantant sa mère Eos, aux
David revint les poches vides et la tête pleine.
de cinquante francs par mois, et ce fut avec cette premiers rayons du soleil levant.
A UNE ETOILE
Poésie Je Musique Je
Andautino.
zg=^:rfc=:d=—
pp
sf té
t*
^M^yli-H-m
message. re loin . tai . ne. Dont le front sort bril . lant des voi . les du cou . chant.
Ymlntitino
""
~~
4^-J. JT jTi j j > i
^ ^ ^ > J i
J -9-^f-
Andantîno
-
M i i^M rt
iTjq t j4=}==^=E
it dans les ro . seaux
1" Tempo.
H*—J
au
J
v
i
J
Ah!
>
si
«L^p
tu dois mou
^
T.' Tempo.
^ î
2gE|:
—
pi — — -0— m
1 ? -TT-^-
£ r p
^
HW P^
i
^£
2-ËEE
gcr ses blonds che . - veux
'frfTf.$
Avant
^^-û£^
de nous quit
A_J_l_Li^
sus 1
. ter,
^ fit;
? *
IIP
* * ?
y* più AvL^-
7 T »
M=P-f-P-^N-l^- r
' -
7 r
1
E
I "' i
1
t l
r P
seul ins.tnnl ar . rê . te E . toi de h i - mour.
.— <-.-e-i<3E ,i, r
m i H
!^=^
1 ^ j_«
A A
û !
A
S ^4 =F=F
t f 14
£=^= -
V
Y y
*=£
H~^-g ^ ^& f> f f
Andante
Jte-
fc
~2333 3333 jiii iiii i§é
W
^
/y>
AIR DE DANSE
WEBER.
HIA.NO
55
Presto.
î i W V -^ -è -à -m (#1
-i -é
a
pn^ ^
^ ^7j
r ir
jTj
r f r^
.
*"•
j :
j ?* *
P f^
4jÇ-
ee|=Ê
ta. «:
ÉË#£ ÉÉÉ=É ^m m
m s r ;Ff
à ^Tj
^^ ^f^
,
«5j j^
f M Éê
# «
ggp^ ^fEES i
* » f-
imm
--£«
,r
^m m h if ^E^l—4J=g=*^
,Sf là m I m m *
p dot.
Ped
#*
* Ped
g * Ped
S £ ^JF wm p m ^
m r r
Ped
mm èà
^ 1^ rff_L_^ Ê
fe X g_
I
"CRI1
Éêi * p*d
É
I ?
I
$ Ped
? £
ÈÉ
* Ped
M
fc-£
^ P-~
i s* r :
m^u M M i
« Ped
1 r r :
/
JOURNAL DE MUSIQUE
Écoutez ce qu'il pensedu monologue de Sieg- les gracieuses filles du Rhin, dont les voix fraî-
!Les
mund et de sa scène avec Sieglinde : ches caressent délicieusement l'oreille.
E
les plus parfumées naissent à chaque pas, la
grand tapage et nous sommes heu-
reux d'en avoir pu entretenir nos lec-
poésie égrène ses perles, et l'orchestre, comme
une mer infinie où chatoient toutes les couleurs Au sujet de l'orchestration on ne peut dire
teurs de visu et de auditu nous rien de plus juste,
;
du prisme, berce les deux amants sur ses flots que ce qu'en a dit le critique
aimons mieux avoir subi les fatigues et les en- compositeur
magiques. Voilà bien le théâtre de l'avenir; ni :
intervalles.
insultaient la France. Nous plaçons ailleurs le les nuages volent comme des flèches, et les
patriotisme et laissons l'art éternel au-dessus Walkyries, dont la tempête est l'élément, pous- « Il est certain que la moindre opérette fait
plus de bruit que l'Or du Rhin.
des luîtes passagères des peuples. Qu'avons nous sent à l'envi leur cri de guerre, gravissant les
rochers, s'appelant, se répondant, agitant leurs « Quand on a lu la partition, quand on a vu
besoin de mêler les faiblesses ou les lâchetés
ce prodigieux travail d'orfèvrerie, on éprouve
humaines avec les sublimes inspirations qui lances et leurs boucliers. Qui n'a pas entendu
cela ne sait pas
quelque peine à voir toutes ces ciselures relé-
sont venues de Dieu? à quelle puissance la musique
peut atteindre Malgré guées au dernier plan et sacrifiées à l'effet géné-
Tous les critiques sérieux qui se sont donné ! la défense du maître,
ral. Wagner a agi comme les artistes du
la peine d'étudier et d'entendre les Niebelungen qui a interdit les applaudissements, une cla-
meur immense s'élève de la salle
moyen âge, qui sculptaient une cathédrale
avant d'en parler ont constaté, avec quelques : il est im-
nuances dans possible de se contenir à l'audition d'une scène
comme ils auraient fait d'un meuble. »
les restrictions à propos des longs
récits, la majesté de l'œuvre. pareille. L'acte se soutient d'un bout à l'autre;
Il en est un qui est au premier rang parmi les imprécations de Wotan, les cris désespérés
les quelques compositeurs de grand talent des Walkyries, le désespoir de Sieglinde, Une Page de Félicien David
dont nous nous honorons ; comme Berlioz l'exaltai ion de Briinehilde ne laissent pas aux
l'Europe l'a déjà même placé plus haut que la spectateurs un moment de repos; et quand les
France ne le place, c'est Saint-Saéns. Walkyries se sont enfuies, lorsque, dans le cré-
Nous attendions impatiemment le récit de puscule du soir, se déroule la dernière scène
ses impressions et nous avons eu la grande sa- entre Wotan et Briinehilde, l'œuvre atteint à
i?
|\ : prochain une page, exquise et dou-
tisfaction de voir qu'elles avaient été celles que la grandeur eschylienne. Longtemps le dieu et itË)N -,' oureuse à a fois, du l maître que pleure
OJ^LL aujourd'hui la France, une improvisa-
nous avions ressenties nous-mème. la Walkyrie se tiennent embrassés; et, pendant
tion au piano écrite dans un jour de tristesse ,
Aussi nous a-t-il paru intéressant de repro- ce temps, l'orchestre fait entendre de tels ac-
par Félicien David, un Lamento qui restera
duire ici mémo cet autre jugement sur les cents, que bien des spectateurs ne peuvent
comme une de ses plus pures inspirations.
parties saillantes que nous avions signalées. retenir leurs larmes. Le drame lyrique triom-
Un grand virtuose à qui nous faisions lire,
phe. »
hier , page manuscrite que nous avait
cette
er
Voici ce qu'il écrit à propos du 1 tableau offerte le cher artiste,ne put maîtriser son émo-
du Rheingold. Quant au Crépuscule des dievx, nous avouons tion en l'exécutant; et un même sentiment nous
trouver M. Saiut-Saëns indulgent pour les ré- envahit tous deux, en écoutant ce thème mélan-
« La toile se partage en deux, s'écarte, et l'on
cits sans nombre qui Pallanguissent; mais nous colique qui se détachait sur -la brume triste des
ne voit rien. Une vague lueur verdâtre emplit
sommes de son avis sur le fond : harmonies , un sentiment d'ineffable regret
la scène : les syrènes commencent leur chant ;
auquel se mêlait le doux souvenir de l'homme
peu à peu leurs formes gracieuses deviennent « Il est impossible, dit-il, de donner la moindre
bon, honnête, serviable, indulgent aux autres,
visibles, comme fluides et demi-transparentes. idée d'une musique pareille, qui ne ressemble
aimé de tous, que nous avions connu, admiré et
Rien de plus charmant. Elles se poursuivent à aucune autre. 11 faut entendre, il faut voir.
en nageant, car nous sommes au fond du
vénéré, comme un des élus de l'art que nous
Si veut bien se reporter à l'analyse du
l'on
servons.
Rhin et rien ne peut faire comprendre com-
; drame, on y verra que les événements se pré-
ment elles sontsuspendues au sein du liquide : cipitent et que l'élément tragique y prend une
c'est le triomphe de l'illusion scénique. Leur grande part.
fuite moqueuse devant le nain Alberieh, qui « La musique triple l'intensité des sentiments Album Anecdotique
s'accroche péniblement au rocher, leur chant dont les personnages sont animés; c'est tout ce
de triomphe quand le soleil en se levant fait qu'on en peut dire à ceux qui ne l'ont pas en-
étinceler l'or magique, les ruissellements con- tendue. Un chœur d'hommes, qui entre pitto- nous avons raconté l'accueil que fit
tinuels de l'orchestre, tout cela défie la des- resquement en scène au milieu des rochers, Cherubini à Félicien David , venant
cription ; les spectateurs les plus hostiles ont produit un effet d'autant plus puissant, qu'il solliciter les leçons du Conservatoire :
été ravis malgré eux par cette scène dans le n'y a pas un seul chœur dans les trois ouvrages Jcela peint l'homme. Ajoutons à cette
paradis de l'art de l'avenir. » précédents. On revoit avec un plaisir extrême ébauche un coup de pinceau.
JOURNAL DE MUSIQUE
Un matin, Cherubini voit entrer dans son pour étudier cette œuvre musicale où elle doit créer
le principal rôle.
cabinet Habeneck, la figure bouleversée.
—
Que, Habeneck, qu'y a-t-il donc?
Nouvelles de Partout
—
Une triste nouvelle, monsieur le directeur, Un journal américain, le Boston Traveller, assure
notre célèbre professeur de hautbois, le pauvre que le professeur Bell vient d'inventer un instrument
Brod est mort ce matin !
Ieance. — Voici les engagements signés
qui transmet les sons musicaux à n'importe quelle
— Hé! petit son! répondit Cherubini, très-
TJ^jusqu'ici par
[~A/ ra-Comique :
la nouvelle direction de l'Opé-
distance. C'est ainsi qu'un auditeur placé à New-Kork
résigné. a pu entendre distinctement des morceaux exécutés
'~y MM. Valdéjo, Barré, Dufriche, Fursch,
à Boston, dans le Massachussels.
Ce fut toute l'oraison funèbre du virtuose. Duwast, Queulain, Duvernoy, Barnolt, Ber-
Nous ne savons ce qu'il peut y avoir de sérieux
nard, Thierry, Nathan, Lefèvre;
dans cette invention. Mais merveilles qu'on en
si les
Miles Derval, Philippine Lévy, Brunet-Laûeur,
raconte sont autre chose qu'une simple fable, bien
Frank-Duvernoy, Ducasse, Chevalier, Nadaud, Clerc
des amateurs de musique regretteront que 1 appareil
et Vidal.
Dernièrement, un prélat s'est opposé à ce que du professeur Bell n'ait pas existé avant les fêtes de
chantât dans une église au profit
M. Carvalho et M ml! Galli-Marié ne sont pas en-
Bayreuth.
Marne Palli
core tombés d'accord.
des pauvres. Sait-il la valeur des notes de la Se figure-t-on un dilettante tranquillement assis
C'est dans le rôle des Amoureux de Catherine créé
dans son fauteuil à Paris et participant à toutes les
chanteuse et le prix de l'aumône qu'elle voulait par M" Chapuy que débutera M Clerc. Souhai- 1 '
ce qui les met chacun à 1,250 fr. cause des engagements pris pour une grande tournée Lœwe. A l'instar de Richard Wagner, M. Krestchmer
en province; ce serait pour l'hiver prochain et l'année écrit lui-même ses poèmes.
1" morceau, 89 mesures, donnant 647 notes de l'Exposition. Avec le roi des barytons dans son
2<= — 83 — 697 — jeu, M. Carvalho gagnera la partie.
3e — JSO — 1,820 — Se défier pourtant des basses cartes 1
On vient d'inaugurer sur la place Médina, àNaples,
Celui-là ne dit pas « Prussiens», il dit « Bo- MM. Capoul, Michot, tiuchesne, Bouhy, Melchis- des Curiaces.
russiens », pour mieux faire sentir l'origine sédec, Gresse, Comte, Petit, Sotto, Lepers, etc.
des lunettes vertes pour ne point voir leur dra- née, la chanteuse recevra 2,400 marks par représen-
tation (trois mille francs.)
peau. Et comme je comprends cela!
Le 20 novembre elle doit se mettre en route pour
La vue d'une pie, dans les champs, lui est Les théâtres d'opérettes ont fait leur réouverture
Bruxelles, où elle restera jusqu'au 15 décembre.
insupportable; il voulait que, comme l'on disait par des pièces de leur répertoire.
Elle passera lemois suivant à Saint-Pétersbourg, où
autrefois, avec fierté, le cuq gaulois, l'on dît Les Variétés parla Boulangère d'Offenbach.
elle estengagée pour douze représentations à 6,000 fr.
aujourd'hui, avec mépris, « la pie prussienne. » Les Folies-Dramatiques par le Petit Faust d'Hervé.
par soirée. Du 20 janvier au 20 février, elle doit
Les Bouffes-Parisiens par la Princesse de Trébi-
C'est de lui que je liens une anecdote qui chanter à Moscou aux mêmes conditions, puis se
zonde d'OITenbach.
montre qu'il a bien raison. faire de nouveau entendre à Kœnigsberg jusqu'au
La Renaissance par la Petite Mariée de Lecocq,
Au congrès de Vienne, en 1814, la Prusse 3 mars. Après cela, elle donnera au théâtre ducal de
avec un bouleversement complet de distribution,
reçut la moitié du royaume de Saxe. Brunswick deux représentations, pour chacune des-
Frédéric-
sauf M 110 Granier. C'est M. Falchieri qui chante le
quelles 2,500 marks lui sont garantis. Puis elle appa-
Auguste II, roi de Saxe, n'oublia pas, même rôle du Podestat; M" Defelcourt, retour de pro-
raîtra de nouveau à Francfort, à Cologne et à Darm-
après sa réconciliation officielle avec Frédéric vince, le rôle de Lucrezia M"» Lasselin, qui était, il
;
stadt. A partir du 15 avril, le théâtre de Munich la
Guillaume de Prusse, cette spoliation injuste, y a quelque temps encore, danseuse àl'Opéra, lerôle
possédera pendant quinze jours, et enfin, du 1 er au
récompense de la fidélité qu'il avait gardée à de la cabaretière, et 11 "
M
Calderon, la fille de l'ex-
31 mai, M
m0 Lucca terminera la série de ses enga-
l'empereur. chanteuse du Théâtre-Italien, le rôle de Théobaldo.
gements, sur les scènes musicales de Vienne et de
Un soir deux souverains avaient dîné
que les Pesth !
ensemble, Frédéric-Auguste, qui était bon mu- Si M mc Lucca est une étoile, ce n'est toujours pas
sicien, se mit au piano. une
steanger. —
Le ballet de Sylvia sera
étoile fixe.
solliciter la succession de David ait autorisé les adroit, qui sait, en y semant l'anecdote ou la ré-
journaux à annoncer son projet. flexion ingénieuse, égayer l'aridité de certaines
Sommaire Si quelque intéressé avait pourtant, comme parties de son enseignement ; et il y sèmerait
pour tater l'opinion, posé ostensiblement ces certainement les plus joyeuses fleurs de rhéto-
MUSIQUE trois candidatures, conviendrait de les réduire rique, condamné à
il s'il était cultiver le jardin
à leurs justes proportions et de les classer selon des racines grecques.
1. Lamente
leurs mérites. Mais, comme compositeur, son bagage est
Musique de Félicien David.
Il pour remplacer Félicien David à
s'agirait, encore plus léger que celui de M. Boulanger, et
2. Chanson du XVII» Siècle. l'Académie, de M. Ernest Boulanger, de M. Eu- ilne faut pas oublierque l'Académie doit désirer
Musique de G. Telsarte.
gène Gautier ou de M. Reyer. remplacer Félicien David par un musicien.
3. Valse Mignonne (supplément). M. Ernest Boulanger un composi- est certes Un seul nom est donc vraisemblable parmi
Musique de M. Emile Artaud. teur aimable, qui, s'il avait eu plusieurs libretti ceux que l'on a cités, c'est celui de M. Reyer.
(École du jeune Pianiste.) à mettre en musique, eût probablement apporté Vous cherchez un musicien? le Voilà, dans
à l'Académie un bagage d'oeuvres gracieuses, son expression la plus haute. Celui-là ne s'est
TEXTE : Semaine musicale : La succession de proprettes et décentes, et montrant la bonne chaussé du sabot de Grétry, ni de l'escarpin
ni
Félicien David à l'Académie Reprises théâ-
; éducation de leur auteur; mais les livrets lui d'Adam, et sans pouvoir y marcher du même pas
trales;Ouverture de l'Opéra-BoufTe. Une — ont manqué, et il ne pourrait guère faire son que ceux qui les avaient portés ; il a franchi d'un
Parodie. —
Autre Parodie et Anecdotes. — entrée à l'Institut que dans les Sabots de la Mar- pied sûr et hardi la route de l'art nouveau, tracée
Une Primeur. —
Nouvelles de partout.
quise ! Il n'est plus à l'âge où l'on donne des par les grands symphonistes, elmislaStatue —
espérances, il a atteint celui où l'on inspire plu- selon qu'il lui convenait —
sur la scène ou dans
tôt des regrets. Oui, l'on se dit : Quel dommage !
l'orchestre, nous faisant toujours admirer ses
il y avait en lui de charmantes qualités, très- formes nobles et ses harmonies exquises. On a
La Semaine Musicale nettes, très-françaises, le sentiment mélodique dit qu'il avait peint le Selam avec la palette de
délicat, et — pour le genre qu'il affectionnait — David; pas plus que Ziem n'empruntait à Fro-
une culture suffisante des ressources de l'or- mentin ses couleurs pour ensoleiller ses vues
chestre. On n'a pas su en tirer parti ;
peut-être, d'Orient. Les fragments de son Sigurd, qu'il nous
•nsr\ A mort de Félicien David laisse à l'A- trop modeste, s'esl-il tenu à l'écart. Quelle qu'en a été donné d'entendre au concert populaire,
j.y-Q cadémie un fauteuil vacant, et des can- soit la cause, il faut regretter le compositeur sont d'une inspiration élevée et d'une forme
' '
didats ont déjà été rais en avant pour
,
qu'aurait pu être M. Boulanger. grandiose.
^l'occuper. Trois noms ont été répétés C'est plus qu'un devoir pour l'Académie que
déjà par toute la presse ; mais tout nous porte à M. Eugène Gautier est un écrivain d'esprit d'ouvrir ses portes à M. Reyer, c'est la répara-
croire que ce trio de candidats est le résultat très-alerte, un érudit qui a retiré de ses fouilles tion d'une faute commise, lorsqu'elle lui préféra
(l'une génération spontanée dans le cerveau fer- dans de la musique des richesses qu'il
l'histoire un professeur qui, comme musicien, nous a
tile d'un nouvelliste; nous ne pensons pas qu'au, expose, qu'il décrit avec un rare talent d'assi- toujours fait l'effet d'un pédagogue en goguette
«un de ctux qui ont été désignés comme devant milation du passé. C'est un professeur disert et sous quelque tonnelle de banlieue.
.
JOURNAL DE MUSIQUE
Reprises sur toute la ligne théâtrale Au : du fabuliste. Il avait voulu d'abord faire de leur faire entendre, vingt-sept ans plus tard,
Théâtre-Lyrique, Dimitri tient toujours sa place cette houlette un vrai mât de cocagne, avec tim •
qu'ils auraient mieux fait de placer leur argent
avec honneur et a trouvé en M. Melchissédec baie à décrocher ; il s'est aperçu de l'excès de à intérêts composés dans une caisse de pré-
un digne remplaçant du créateur du rôle de son ambition ; et, après essai, a rendu à l'ins- voyance.
Lusace. Obéron lui fait de charmants lende- trument champêtre ses modestes proportions. Quant à Fidès, c'est-à-dire à la mère du Pro-
En sorte qu'aujourd'hui, la troupe nouvelle de phète, il n'était pas aisé de la faire grimacer,
l'Opéra-Bouffe le manie facilement, gracieuse- sans choquer quelque peu le public. Les auteurs,
ment, légèrement, et sans en assommer le public en gens habiles, forcèrent alors la plaisanterie,
Les Folies-Dramatiques ont repris le .Petit qui rit et s'amuse aux farces rustiques du ton- et donnèrent à leur charge des proportions si
Faust avec une distribution entièrement nou- deur Isidore éprouve de bonnes petites émo-
et excessives qu'elle en devint tout à fait inno-
possession du rôle qu'il a créé, et il est encore le tante bergère et du fidèle berger. Kidès apparaissait donc sous les aspects peu
Valenlin aux gestes et à voix également dé- la La musique court à travers cette historiette flatteurs d'une ânesse qui avait nourri de son
sarticulés, dont hs notes partant en
pétards simplement, gaiement, villageoisement, et plus lait Bêtasse et Jean-de-Letlres. Et, pour mieux
inattendus et les bras s'agitant en télégraphe d'un refrain pourrait courir les rues, après avoir se garder encore contre tout soupçon d'irrévé-
aérien font toujours la joie du public. ainsi couru les champs, si la faveur du public rence, les parodistes débitaient dans leur pro-
Dans le rôle de Marguerite, on a revu celle se dirige vers ce théâtre sur qui la mauvaise fée logue un beau compliment à me Viardot, qui M
qui fut le petit Cupidon des anciens Bouffes- a jeté un sort que les chastes amours d'Estelle avait créé le rôle à l'Opéra. Elle seule y était
Parisiens, et qui n'a pas grandi depuis, mais et Nemorin vont peut-être conjurer. nommée ; Roger et M mB Castellan avaient à se
pétille sousle feu de sespetitsyeux intelligents, Mais à l'éloge avant de mettre un terme,
un peu trop cachés sons ses joues entrelardées E savant et spirituel critique du Monde Soyons plus juste, et tout en admirant
très-grassouillettement. Si le feu de la rampe M. Albert de Lasalle, fouillant Trois diamants qu'un même écrin renferma,
!(/?) illustré,
pouvait faire fondre l'excès de santé dont elle Donnons le prix au plus étincelant;
l&Sj dans ses souvenirs
y a retrouvé la ,
M. Simon Max, le nouveau Faust, commence Non, les accords ne sont pas de ce monde;
à être trop content de lui, ce qui est le moment Grande folie lyrique en 4 actes et 12 tableaux Il doit, pour nous, les disputer au ciel.
découpe ses mots à l'emporte- Et cela bien entendu, une fois pour toutes, la
très-maniérée ;
il
Le titre de la pièce était en quelque sorte parodie commence; elle suit pas à pas le livret
voix, avec des airs vainqueurs qui manquent
obligé, du moins très-indiqué, puisque l'action de Scribe, semant ses lazzi à pleines mains,
leur effet il chante trop souvent dans le projet
;
du Prophé'e se passe au temps des anabaptistes chantant à tue-tète ses gaudrioles sur tous les
de moustache qu'il a l'habitude d'estomper sur sa
et que le librettiste y montrait vivants ces fa- airs connus.
lèvre supérieure, en ayant l'air de dire que ce qui
bon pour ceux natiques sectaires. Pourtant, arrivée à la scène de la prison, elle
s'en échappe par hasard est assez
Mais le sous-titre est surtout remarquable : bifurque. Là, il ne s'agit plus de rire, car, je
qui l'écoutent.
« le Berceau du socialisme... « Tout le Vau- vous l'ai dit, le Vaudeville s'est donné une mis-
Il manque un chef d'orchestre à ce théâtre.
deville est là; je dis le Vaudeville de 1849, qui sion; il doit réagir contre les idées qui enfiè-
M. Cantin devrait profiter du séjour de Mé-
jouait la Foire aux Idées, et La propriété, c'est vrent Paris, combattre les utopies sociales sur
phisto pour mettre le diable au corps du violo-
vol! dans l'intime persuasion où était que les airs de la Clef du Caveau, et poursuivre jus-
neux qui dirige pour le moment son orchestre à le il
reculons. ses calembours et ses couplets changeraient le qu'au bout son apostolat chansonnier. De mé-
cours des événements. Jamais théâtre n'avait à moire de spectateur, on n'avait jamais vu un
ce point pris au sérieux les gaietés de son ré- théâtre castigare ridendo mores avec cet entrain
le théâtre des Menus-Plaisirs, des Arts, devenu Les personnages de VAne à Baptiste s'appe- Voilà donc qu'au huitième tableau de l'Ane à
l'Opéra-Bouffe, a fait sa réouverture avec une laient de noms qui formaient des assonnances Baptiste apparaît le Génie de la destruction, qui
œuvre nouvelle de l'un des créateurs de la bouf- avec ceux du Prophète : va faire à Arnal ébahi un cours d'histoire révo-
fonnerie parisienne. M. Hervé a mis une sour- Jean de Leyde s'était changé en Jean de Let- lutionnaire.
dine à son crincrin et troqué son trombone tres (rôle joué par Arnal); Bertha devenait — Les scènes se succèdent avec rapidité voici :
les amours florianesques d'Estelle et de Nemo- nasse; — Malhisen, Ma-tisane; — Oberthal, homme blond, bien vêtu et d'une figure inté-
étonnerions le librettiste lui-même, si nous em- Inventions faciles, et devant lesquelles je ne Plus loin, « sur une montagne aride, on voit un
bouchions la trompette de la renommée dont le prétends pas qu'on doive se pâmer de rire. Je homme dont la figure est pâle, les cheveux en
Journal de Musique se sert par ses milliers de raconte, et rien de plus. D'ailleurs, il y a de désordre et les vêtements en lambeaux... Celui-
bouches, pour célébrer le flonflon poétique dont bonnes gens qui ont dépensé jusqu'à cinq francs là est Caïn, le premier... anabaptiste. »
FELICIEN DAVID
Andante espressivo
$$-
m w
:
mz m.
nsni'i—fi à
^ Ped. * Ped.
\
ggf
#### P###
Ped. * Ped. 1
*
Ped r
CPe ftd * Ped
1
* Ped. * Ped. *
y
Éfc
^j 'JrJh -f— fflr^fP 1
^^
Ped. Pet! Ped.
^m JÇl*.
BW
U4—tW~të m ^mt=m uj-m
ut'
1
P
/a ^^
*#^^
M«ïp§ WW 1
v v
TWWWWW
Ped.
CHANSON DU XVIT SIECLE
(LA BERGERE OUE JE SERS)
Musique Je
G DELSARTE
MoHi-r.'iloCll-J:»'
<0
(
<
\
inn^pn VP
^p^f^te^
3—j lj—
pris dans mon trou . peau Je mes
j — j .
i
j
J'ai
j
per .
i
j
du
rs
mon clnen fi
b J 1 •>
\F WÊ =j=* J J y'
ï^frh^ ÉI ^ ^t^"
) 1^=3 ^ P^ê
1° Tempo.
¥=^ r r i f nr ^ •'
'r r
Jai choi si la plus cru . el . le, Du . ne
^ j r ^^
^^
si ra
r
beau .
i
r
té
t
i
ir
Je
r
porte
^^
et ché
^m ^m
j j
les
i j
chai .
#^
nés,
r
El .
r
le
i
r
passe . eD
^m
cru - au
H^^ ^ m ^ * ï*3 4^ * ^
M— i-
^^
JJ 1*1
È
*5
^ s
^^^J "
U J> ^ U ^
C'est as
S * *H^1
aë
VALSE MIGNONNE
Par Emile ARTAUD, Professeur à l'Institut musical.
INSTR UCTION
Toule note surmontée d'un point • ; doit être détachée sans sécheresse. Il n'en serait pas de même si la note était surmontée d'un point
allongé k <f
. Dans le premier cas, on donne à la note presque toute sa valeur; dans le second, on la laisse vivement.
Dans la 16° mesure, il y a des noires lourées {Voir /'Instruction contenue dans le numéro du 5 août, l re colonne, paragraphe 5) qu'il Faut
ralentir ainsi que cela est indiqué, mais sans exagération. On reprendra le mouvement primitiT au mot a tempo.
Pour les nuances, qu'il fnut bien observer dans cette VALSE MIGNONNE, et surtout pour les crescendos, nous engageons vivement les élèves
à relire avec attention le paragraphe 2 de I'Instkuction contenue dans le numéro du 21 juin.
ff
> 5
4 3
±±
PP S
* j'ff Ijfplf^l'rff If
M mh '
i
r r
r i
r
r r
i •T n - ' 2
ï -e-e-
m s P^ ', ~ ^-4 5.
^
//'
' Mj
r
P i j 1
j j J lji-j j 1
j f f 1
j r r i
rrr I
jy f
^SE $=£
•sf
*=*z
ê^pi
=f=£ =£=£
Lf v
=f=£
jfrftrfl ër
=£=*=
i
s
^EÊ
p
fc7ff~^t f^fH7-FHr
r
f M r
tÈ=
r f r i j »p~pi^^
É -1
gSEÉ
i»
ifzzt ^^ ^ ES -r-f"
«F^ WS £=4
1ÉS ééi £=5
s -f-H 8 -
SUPPLÉMENT DU JOURNAL fDE MUSIQUE. — N° 15. 13, QUAI VOLTAIRE, A PARIS.
,
JOURNAL DE MUSIQUE
des sept péchés capitaux contre le travail. Au ment suivie. Puis, le calme renaissait, et la core inédite que nous avons entendu interpré-
premier rang se trouvent l'Envie, l'Orgueil et caravane reprenait sa marche. ter par lui et qui nous paraît appelée à faire
la Colère, se distinguant par leur acharnement son tour du monde chantant et pianotant.
Amis, plus de vent, plus de sable!
dans la lutte. une mélodie écrite sur des paroles de
C'est
Ma foi, c'esl fort agréable.
Puis le Génie fait un geste, la toile du fond M. G. Boyer et qui a pour titre le Joli rêve.
Fermons nos parapluies.
se lève et laisse entrevoir la colline deMénilmon- Brevetés tout simplement Le compositeur et l'éditeur, avec une bonne
tant, sur laquelle sont assemblés les Saint-Simo- Et sans garantie grâce dont nous les remercions ici, nous ont
niens. « Ceux-ci sont occupés, l'un à cirer des Du gouvernement. offert cette primeur que nous envoyons au-
boties, l'autre à éplucher deslégumes, celui-ci Allons, trottons, jourd'hui même à la gravure.
à balayer, celui-là à savonner, etc.. Le Père Trottinons, marchons, Nos lecteurs et nos abonnés la recevront donc
suprême est au milieu d'eux et ne fait rien.» Et reprenons dans un très-prochain numéro.
tirade prévue sur doctrine de la
Nos mots en on
Suit la la
Jusqu'à complète extinction.
femme libre, le tout souligné parunepantomime
expressive. C'était ainsi que nous comprenions l'Orient,
« Et que deviendront tous ces gens-là? Où dans ce temps-là. »
Nouvel/es de Partout
iront ils? » s'écrie Arnal. — « Où ils iront? ré-
pond le Génie, regarde. » Un nouveau décor sort
des dessous, représentant une grande maison Une anecdocte en fait naître une autre. ^Séance. —
Le jury du deuxième concours
sur la porte de laquelle on lit : Charenton. C'était, nous raconte Monselet, après la dis- pressent a terminé la première partie de sa
Après ces digressions, la parudie reprend le persion des adeptes du saint-simonisme. Féli- "f~jJtâche, qui consistait à choisir un poème il :
Prophète où elle l'a laissé. Elle nous mène dans cien David émigrait vers l'Orient. //a lu les trente-six ouvrages déposés par les
réjouissent tant en 1870 paraîtront bien inertes pas cru devoir décerner le prix des poèmes.
marin un point noir qui flottait derrière le
et décolorées, si, dans vingt-sept ans, un jour- En conséquence, et conformément à la volonté du
navire à une certaine dislance.
fondateur, un nouveau concours de poèmes est ou-
naliste s'avise de les raconter à ses lecteurs. » —
C'est une tortue de la grande espèce, une
vert; les manuscrits devront être déposés au bureau
che'onnée ; fameux potage, au dire des Anglais. des théâtres,!, rue de Valois, du 1 er au 31 décembre
— Cettecarapace flottante est-elle inolTensive? 1876.
— peu qu'autant
Si vaudrait avoir la cuisse
Piiarles Monsclet un de ses avait, avec — Vous allez voir, répondit tranquillement
D'abord, il assure à M. Emile Perrin 40,000 francs
du Désert, impro-
amis, à l'apparition par an jusqu'à parfait remboursement des sommes
le second de la Clorinde.
que ce dernier a avancées à son neveu,M.DuLocle,
3u visé en une matinée une parodie de cette Et il se jeta à la mer tout habillé, « poussa
pendant sa direction et pendant les deux mois qu'il
©Ufcîéode-symphonie célèbre, dont il évoque, au monstre », comme Hippolyte dans le récit
a pris son lieu et place.
aujourd'hui le souvenir avec des pudeurs tout de Théramène, fendit les flots en homme aussi Ensuite, il fait une pension de 6,000 francs à
à fait charmantes. à son aise dans l'eau que sur la terre ferme, — M"10 Camille Du Locle.
«Notre parodie, nous dit-il, obtint un certain et peu après il remontait sur le pont, très- Enfin, toujours à M
mo Du
il concède tous
Locle,
succès dans l'atelier de Voillemot, où nous la mouillé, un peu ensanglanté, mais tenant sa les jours une loge de premier rang, avec faculté de
fîmes exécuter. Les chœurs furent pailiculière- proie. la vendre; la loge était louée à l'année 10,000 fr.
menl applaudis. On sait que les chœurs sont la — Vous aurez votre soupe à la tortue, dit
Soit une entrée de jeu de 56,000 francs par an à
partie dominante du Désert. verser rien qu'à deux personnes!
Garibaldi à Félicien David. »
Voilà un dessous de cartes, de cartes à payer.
Nos chœurs essayaient de rendre ainsi la Le second de la Clorinde, c'était Garibaldi.
marche de la caravane :
Allons, trottons,
M Chapuy épouse le capitaine d'artillerie An-
llB
Trottinons, marchons Une Primeur dré, dit André de Nuits, auteur d'ouvrages philoso-
Chantons, phiques estimés et auxquels M. Littréa même donné
Répétons l'appui de son nom.
A foison, M
110 Chapuy quitte le théâtre. Soyons philosophes,
Chant du Muezzin. L'œuvre entière était fidèle- vue de ce voyage artistique, il en est une en- nom de Grévy, mais cette jeune fdle n'a aucune
JOURNAL DE MUSIQUE
parenté avec le président de la Chambre des dé- gique, les spécimens les plus réussis du genre de Louis. (L'orateur célèbre, en des paroles exaltées, la
putés. l'opéra-comique, depuis son origine. part du roi dans la réalisation de l'œuvre et remercie
Le mariage aurait lieu sous les auspices de Paul et On sait le succès qu'ont eu au Gymnase les mati- sonproteetcur pour toutes les grâces et faveurs qu'il
Virginie, après la première représentation. Voilà qui nées consacrées au vieux vaudeville ; nous ne dou- en a reçues.)
sera de bon augure pour les jeunes époux (nous ne tons pas de celui qu'auraient a l' Opéra-Comique les c< Il parle ensuite du trouble
qui, à l'issue de la
faisons pas ici allusion au dénoûment.) résurrections du vieil opéra-comique français. première exécution, a dénaturé l'expression de sa
pensée. Il espère ne plus être accusé d'orgueil, quand
il dit qu'avec l'œuvre qui vient de s'achever, un pas
est accompli pour l'indépendance de l'art allemand.
M. Vizentini a adressé à l'éditeur, à l'ami du re- Il est question de l'engagement, à ce même Ce pas est-il heureux? C'est à l'avenir qu'il appartient
On promet, en 1876, Paul et Virginie de Massé et ^lià ^ e Londres (Hcr majesty's) les princi- ;
primée en grosses lettres. Elle était signée du chef,
<33^i/opaux chanteurs et chanteuses formant cette
le Timbre d'argent de Saint-Saëns; en 1877, le Hans Richter, et en voici la traduction :
Bravo de Salvayre, la Courte échelle de Membrée,
'""''troupe sont: M mes Marie Roze, Trebelli,
« A mes honorables associés en art, attention ! Ne
Ticljens, et MM. Francclli et Broccolini.
o préludez pas. Observez les pianos et les pianissi-
la Clef d'or de Gautier, le Capitaine Fracasse de
Pessard, le Sigurd de Reyer le Partisan du comte
,
« mos; alors tout ira bien. »
C'est l'étoile de notre école française, M 110 Beau- York 13; Berlin 20; Vienne 15; la Hollande 2 et Un fonds de 100,000 dollars a été souscrit pour
l'Italie 3.
grand, qui créera le principal rôle de ce ballet, qui cette solennité singulière, chacun des grands
et
aura pour titre le Fandango. hôteliers de Boston s'est engagé pour 1,000 dollars.
Que dites-vous de ce chant avec accompagnement
Mercredi dernier s'est terminé le Bùhnenfestspiele, de canon ne s'agira pas seulement pour exécuter
? Il
le festival composé de trois séries de représentations une pareille œuvre d'avoir une bonne intonation, mais
M. Lamoureux, fondateur de la société de l'Har- de l'Anneau des Niebelung, qui a eu lieu à Bayreuth, bien encore une bonne détonation.
monie sacrée, qui nous a fait entendre, ces derniers et dont nous avons donné un compte-rendu très-
hivers, divers oratorios d'Haendel et révélé l'Eve, de dctaillé.
Massenet, prend le bâton de chef d'orchestre à A la fermeture du rideau, Wagner a été rappelé — L'abondance des matières nous oblige à remet-
l' Opéra-Comique. avec frénésie et a dû reparaître. tre notre Petite Correspondance au numéro pro-
On prête à M. Carvalho l'intention excellente Voici en quels termes le journal de Bayreuth rap- chain. Nous prions nos nombreux correspondants
de son chef, en
d'utiliser les connaissances spéciales porte cet incident: d'excuser ce retard.
montant grandiosement quelques-unes de ces œuvres Les Bùhnenfestpiele sont à leur terme, a dit Wa-
«
gigantesques. Qu'il songe au Jugement dernier, de gner reviendront-ils ? je l'ignore. »
;
Félicien David. « Le compositeur rappelle qu'il a esquissé l'œuvre, Le Rédacteur principal : Armand Gouzien.
On inaugurerait aussi, cet hiver, des matinées lyri- confiant dans le peuple allemand; il l'a achevée pour
ques, où l'on passerait en revue, par ordre chronolo- la gloire de son auguste bienfaiteur, S. M. le roi Poris. — L'Imp r -Gérant, A. Bourclilliat,13, quai Voltaii
PREMIÈRE ANNÉE — No 16 SAMEDI 16 SEPTEMBRE 1S76
— '
Rossini prit une cuiller et remplit de sauce une hommage, expliqua ce qu'il avait dû
TEXTE : Wagner chez Rossini. — Le Moineau
dre il lui
suffit pas? vous n'aimez donc plus la musique tout dans le domaine de la musique d'opéra,
Wagner chez Rossini sans mélodie ? pouvaient être encouragés. Le peuple italien en
C'était une médiocre variation sur le thème- était réduit à la plus frivole des existences.
rengaine de ce critique incontinent qui avait in- Dans ma jeunesse, j'ai subi l'influence de cet
venté « l'école du civet sans lièvre. » état de choses : j'ai dû, pour trouver de quoi
\n a prêté certainement à Rossini plus Cette histoire de sauce et de poisson fut ra- vivre matériellement, travailler selon le goût
( de mots qu'il n'en eût pu faire, en sup- contée à Wagner qui, allant rendre visite à Ros- de cette époque. Quand ma position se fut amé-
posant qu'il eût consacré ses journées sini, crut devoir y faire une allusion très-dis- liorée, il était déjà trop tard! il m'aurait fallu
,
X^XJjet ses nuits entières, durant toute sa crète. Celui-ci déclara cette fable parfaitement déployer une activité et des efforts dont ma na-
vie, à confectionner des traits d'esprit lancés inventée et protesta de son étonnement qu'on ture était devenue incapable. Je ne revendique
d'une main sûre! put lui attribuer une pareille sottise. donc nullement, ajouta-t-il trop modestement
La légende a consacré quelques-uns de ces Le silence auquel Rossini s'était volontaire- mais fort sérieusement, d'èlre classé parmi les
mots qui n'ont jamais été dits ; mais, quand ment condamné après Guillaume Tell, lui avait héros (ce fut son mot); mais je ne saurais non
l'occasion s'en présente et que cela peut avoir permis de beaucoup lire et de beaucoup médi- plus être indifférent à ce qu'on me juge assez
quelque intérêt, il est bon de faire donner par ter; et il y a, dans telles de ses œuvres posthu- méprisable ou vaniteux pour me faire l'insi-
la vérité un croc-en-jambe vigoureux à la fable, mes, que le public ignore encore, des pages qui pide railleur des efforts sérieux des composi-
.afin qu'elle ne s'en relève plus, si c'est possible. se ressentent de ces lectures et de ces médita- teurs contemporains de votre trempe. »
JOURNAL DE MUSIQUE
David
cette mort autre chose que la fatalité? Cepen- — David.
Le Moineau de F. dant l'ami qui avait eu la main si malheureuse — Ah oui un succès de quoi
!
; ?
S3 priva pendant quelque temps de venir, par sa — Un succès de musique.
présence, rappeler à Félicien une perte si cruelle — Pas possible !
, compagnons de
aissons parler l'un des
pour lui, et Fonscolombe ne se vit réhabilité — Pourquoi, pas possible un garçon ? c'est
tout à fait dans son estime le jour où il que de très-grand talent.
fyo\ jeunesse de Félicien David,
M. Sylvain
I3X Saint-Étienne, qui a fait appel à ses apporta Roupiou, artistement empaillé et telle- — Ce David qui avait
petit nez retroussé le
ment ressemblant, qu'on s'attendait toujours à etqui ne savait pas casseroles frotter les ?
^souvenirs d'enfance, et nous a conté
l'histoire de cet oiseau, datant de l'époque où
le voir entonner un de ses refrains favoris qu'il — Lui-même.
Félicien, — qui n'avait cependant que dix-huit
chantait d'une manière si ravissante. » — Et qu'a-t-il fait ?
ans, — était déjà, ainsi que nous l'avons ra- — Une ode symphonique qui émerveille
conté, directeur de la maîtrise d'Aix :
même les connaisseurs, et qui a un retentisse-
ment énorme ;
cela s'appelle le Désert.
« Félicien David avait un petit moineau qui Album Anecdotique — Pauvre Tripoli ! s'écria le frère invité, le
était né, comme lui, il faut le croire du moins,
désert lui devait bien ça.
avec l'intuition de la musique. Disons avant
tout que l'auteur du Désert a toujours beaucoup Le lendemain, on raconta à David, qui n'a-
aimé les fleurs et les oiseaux. Celui-ci, qu'il jULES Noriac, ce charmant et délicat vait pu assister au dîner, ce mot bien médio-
avait pris très-jeune, il l'avait nommé Roupiou; 'esprit si apprécié de ceux qui n'ont pas crement spirituel, et le brave garçon pleura
mais, en l'appelant, il faisait traîner les )• et il le bonheur de le connaître, si aimé de d'attendrissement, parce que l'uu de ses frères
l'appelait Rrrrroupiou. Jamais oiseau n'avait pu )ceuxqui le connaissent, a consacré, dans ne l'avait pas oublié.
rêver des joies comme lui en donnait David. Le sa chronique du Monde illustré, quelques lignes
sucre, les gâteaux, toutes les friandises pos- à Félicien David.
sibles lui étaient prodigués à foison. Les ca- L'auteur de Lalla-Rouckh, raconte Noriac,
mon voisin depuis longtemps; on l'aimait
On a souvent rappelé ce mot d'un musicien
deaux faits au Vert-Vert de Gresset, câliné par était
envieux, après Lal'a-Rouckh :
les sœurs du couvent, n'étaient rien en compa- fort là-haut sur la butte de la Nouvelle-Athènes,
raison des largesses de David pour Roupiou. — c'est ainsi qu'il désignait le quartier. — Tout — Il ne descendra donc pas de son chameau?
Mais aussi comme il le becquetait, comme il le monde le connaissait et lui souriait.
Le mot fut, à l'époque, répété à Félicien
était apprivoisé, et surtout comme il profilait David avait été saint-simonien; il avait habité David, avec le nom de celui qui l'avait prononcé,
bien de ses leçons ! car ce n'était pas pour rien le phalanstère de Ménilmontanl avec tous ces et il se borna à répondre avec bonhomie :
jeune directeur de la maîtrise aimait gens qui sont devenus des illustrations. Lui
que le
tant son oiseau favori ; c'est que grâce à ces aussi, le doux garçon, il devait devenir célèbre,
— Tout le monde ne peut pourtant pas aller
à âne.
leçons intelligentes, Roupiou chantait tous les mais il n'en était pas bien sûr, et sa modestie
motifs que David lui jouait avec son violon. et sa douceur ne contribuaient pas médiocre-
« On peut dire que c'était un oiseau phéno- ment à donner de lui une opinion ordinaire.
mène, au gosier plus gazouillant que le mysoli Vous savez qu'à Ménilmontant on pratiquait Danssonlivresi intéressant surl'JEcoZe musicale
des savanes que, j'en suis sûr, David a voulu entre autres maximes celle-ci : de Naples, le commandeur Florimo raconte
cette anecdote curieuse à laquelle la céré-
faire revivre dans la Perle du Brésil, en souve- Chacun doit être jugé selon ses œuvres*:
nir de Roupiou.
monie qu'il a présidée cette semaine donne un
C'est vrai et juste. regain d'actualité. Elle met en scène Belliui et
« Rien de plus'curieux, pour nous les amis
le jeune maestro, d'entendre
Mais c'était assez désagréable, parce qu'il Donizetti.
qui venions voir
arrivait que ceriains membres étant jugés selon
l'oiseau chanter sur les toits voisins, et David le « L'amitié entre les deux maîtres était telle
leurs œuvres étaient obligés quelquefois de cirer
faire revenir à lui, souvent d'une distance très- qu'ils se rencontrèrent, même de loin, dans
éloignée, au moyen de son violon qui lui rappe-
les bottes ou de balayer la cour de la commu-
leurs pensées musicales. On
que Bellini
sait
Roupiou était nauté.
lait un de ses refrains favoris. écrivait Béatrice di Tenda pour Venise (1833)"
moineau intelligent David avait pour mission intellectuelle de
bien l'oiseau virtuose, le pendant que Donizetti composait sa Parisina
faisait la joie de son maître,
composer la musique des chœurs que les adeptes
par excellence; il pour Florence. Tous les deux crurent trouver
chantaient pendant le travail.
de ses amis, des enfants de chœur de la maî- une idée heureuse ce fut celle qui forme la :
treque Fonscolombe qui eût fait ce triste coup, —A propos, s'écria l'amphitryon, tu sais sait de la musique, toujours dans le magasin
David lui aurait volontiers cassé la tête avec son que Félicien a un immense succès ! de Girard. Il lui tomba sous les yeux la célè-
VIENNE
Andanlino
(INTRODUCTION
Mouv de
1
Valse.
VALSE.
É^ë^ r^ m~^
I f P^ï ^f s
y—-y^T 113-^œ PP Bï
*
¥ PI
Exlraii îles LETTRES MUSICALES pùTOées par G. Hartmann, Buiil? de la MadeMtte, 19.
^
jj
zEEJEE
-5 -É—>-?S^fc
m m ^ :ee ^ M « É*
^^"^^
95S
i -r— r- ^=^ ^
J J
J r4l^~7 r i
r
~^;
i^ËEiE?^ 3=F
PW f S - ^6^.
4= . «g «g :
"
\
*~
P¥ F^ ^ 3 nzr
^fl^t S
S JMt
PÉt 3^ =F=F
J-l. f I
J — P-
-P— f- f P
f I g f
P
it
S 4»
cre&c
rfo/rv
S TT I
r
F F l.
r
f I ÉÉ àH ià
r$r p
I
I I
HËÉI Ê
w p£ ^
pnco rit.
a Tempo
^èfe
- •
i
ÉÉÉ w ^
mrnnirjT
^44-V^ H f
i
^ j+M^çf£W%
r i
.
LES EXILES
Trio sans accompagnement
Musique dç-
F. MOUTTET. J. OARCIER
Allegretto moderato.
./'/"
PP
=5=
qu'il
>
n
nous faut
r
à
If
uous,
pu Mï~i
ce sont de
î
gran.des plai Où
Ce qu'il nous faut à nous, c'est le pai sible om . bra Au
Mais ce qu'il nous fau drait pardps.sus tou . tes cho Ce
tt&k
" r
pais
près
-
m
sent
du
les
vieux
trou
f
ma .
.
m
peaux,
noir,
Où
Au
J.
pais
près
J
sent
du vieux
J- J
trou,
ma
1
peaux,
noir
i.
sont
J-
pais
près
sont
les
i
sent
du
prés
vieux
prés
rj
les
fleu
trou
ma
fleu
.
^
peaux,
noir, .
Ce
Où
Au
Ce
sont
pais
près
sont
J-
les
J
sent
du
les
prés
J jr
les
vieux
prés
fleu
trou
ma
fleu
_^L_
peaux,
noir
my. j ,
;> j m s é-^lJUl
pals . sent les
#
trou . peaux, Où paîs - sent les trou . peaux,
près du vieux ma . noir, Au . près du vieux ma . noir
pp
sont,
nous
sent
au
al .
en
^
pas
fond des
bons sou
sant
X^X^^ri
bois,
vent,
le doux
de bien
à la
par. fum
blan.ches
fleur de
des
fon
notre
^
Des
ff
Aux
Pro
Où doux par. fum Des
^
l'on seDt en- pas sant le des
ff PP
^ a-r
Ce
P
sont,
P
au
t=£
fond des bois,
53£
*=t*
de bien
^m
blan.ches fon nés
^m
Où nous al . lions sou vent, à la fleur de notre
Où l'on sent en pas saut le doux par . fum des
.
pleine voix-
^ mm
Où nous vî le jour. Où nous vî . mes jour C est de
^à
rit
'A
J
ciel
J
» J
d'à .
'f
zur,
\
A vec
;
son
Ji
ciel
J
d'à zur (
C'est de
Qu'on ad mue ge. noux, Qu'on ad mire à ge
noux. Et que
—
. .
^m
rit
^mA
J. J à
J J y j> i j
si
JOURNAL DE MUSIQUE
bre page de Weber qui a pour titre la Dernière telligence, un charmant physique, « rappelant celui collection de dessins japonais dont ils s'inspireront
pensée, devenue si populaire. Soudain, il éclata de Roger » ; voilà plus qu'il n'en faut pour réussir, sans doute.
à la condition pourtant d'ajonter à tous ces dons na-
de rire; puis, ayant demandé ce qu'il fallait
turels un peu d'expérience et d'acquit. Mais, les
pour écrire, il traça à la hâte ces deux lignes
avocats ne sont pas timides, et le public ne saurait
Sur une feuills de papier et les fit jeter à la
leur faire peur, puisque c'est leur état de parler de- Vers la même époque passera, aux Folies-Drama-
poste (son ami était en ce moment à Paris; on tiques, de MM. Clairville et Delacour,
vant le monde. l'opérette
sait qu'il y était venu pour écrire les Puritains) :
Notre avocat il chantera. Attendons la
parlera... et musique de M. Lacome, intitulée Jeanne, Jeannette
« Sais-tu, cher Bellini ! j'ai retrouvé l'origi- réalisation des promesses du Ménestrel. Un peu de et Jeanneton; en voici la distribution :
« nal de nos copies. C'est Weber! mystère ne saurait rien gâter. Cela pique la curio- Mm
Jeanne, = Prelly; Jeannette, M m0 Berthe
ce Tout à toi,
sité, et, le soir de son début, les avocats seront à Stuart; Jeanneton, M 1 '" Gélabert; prince de Sou-
leur poste pour juger leur confrère le ténor. bise, Milher; Briolet, Max Simon; Lagrenade,
« DONIZETTI. » Cependant, il ne faudrait pas croire que le début Meaugé ; marquis de Noce, Vois.
d'un avocat à Opéra-Comique soit un fait extraor-
l'
directeur du Conservatoire :
chanteuse du théâtre où elle avait de trop solides
racines.
1° A
ne contracter d'engagement pendant la durée On parle d'une graude solennité, à l'Opéra, qui
de ses études, ni pendant le mois qui suivra leur serait organisée par la commission des auteurs dra-
clôture, avec aucun théâtre ou tout autre élabhsse- matiques, au profit de la souscription destinée à éle-
ment public, sans une autorisation du ministre de ver un tombeau digne de lui à Félicien David.
L'autorisation d'ouvrir ses portes a enfin été accor-
l'instruction publique et des beaux-arts, accordée dée par la préfecture de police au directeur de
sur la demande du directeur du Conservatoire; l'Athénée. M. Montrouge compte rouvrir ce théâtre
- 2° Dans le casde ses études, son
où, à la fin du 20 au 25 de ce mois par une opérette en quatre
concours serait réclamé par un des théâtres subven-
L'archiviste du Conservatoire de Naples, M. Flo-
rino, est arrivé à Paris, la semaine dernière, précé- actes, // signor Pulcinella, dont le poëme est de
tionnés de Paris, à contracter un engagement de
dant les membres de la commission chargée de ra- M. Beauvallet et la musique de M. Louis Varney.
deux ans avec le directeur de ce théâtre, aux condi- En voici la distribution
mener à Catane les cendres de Bellini. La cérémonie ;
tour, et le grand « Jacques » a déjà commencé à Qyi£Zpi/Qiions, M. Davidoff (le violoncelliste que
traire la Muse. nous avons entendu, il y a deux ans, au
Applaudissons sans réserve à la nomination de
Concert populaire et au Conservatoire), a été désigné
empressé de mettre la main. Ce ténor est un avocat douze rôles de jeunes femmes, dignitaires, yakou-
de province. On ne le désigne encore que sous l'ini- nines, courtisans, musiciens, ballerines, etc., etc. On annonce que de Bavière a manifesté à
le roi
tiale J..., mais on espère qu'il ne tardera pas à avoir Les costumes sont faits en collaboration par Richard Wagner de lui voir monter au
le désir
un nom. M. Lenoir, un « japoniste » distingué, et par théâtre de Munich sa tétralogie de Y Anneau des Nie-
M. J.7. a toutes les qualités que l'on est en droit M. Grévin.
d'exiger d'un phénomène : une jolie voix, de l'in- Nous avons mis à leur disposition une curieuse M. Jauner, directeur du Grand-Opéra de Vienne,
JOURNAL DE MUSIQUE
jouera cet hiver l'une des parties de l'œuvre wagné- servatoire de musique. Elle en diffère cependant en productions, si cela ne devait pas coûter trop cher. Nous vous
écriions dès que nous aurons fixé au plus juste le devis de
rienne, les Wulkyrie. L'auteur a consenti à. quelques deux points les cours n'y sont pas gratuits et l'éta-
:
nos dépenses.
coupures dans le second acte, ce sera, nous n'en blissement au lieu d'être, comme chez nous, à la
M. Lefloch, à Derval (Loire-Inférieure).— Nous établirons
doutons pas, l'un des plus éblouissants succès que charge du gouvernement, ne reçoit de l'État qu'un notre table de l'année par livraisons.
truction de son théâtre. Voilà pour la recette. Mais rien de surprenant. Mais pourquoi le journal bolon- M. A. M., à Arches (Vosges). Nous en publierons —
nais ajoute-t-il que Richard Wagner sera accompa- quelque jour, mais pas encore, et nous commencerons par
la dépense ! On a payé les maçons, mais tous les col- vous offrir des chefs-d'œuvre du genre, ce dont vous ne vous
laborateurs artistes ont travaillé pour rien. L'élite gné en Italie par tout le cortège de souverains qui plaindrez pas. Merci de votre lettre tant aimable.
plorée, dont le souverain porte un nom que nous conseiller de se borner à lire les maîtres et à essayer de les
interpréter. Ne voyez dans notre appréciation autre chose
n'avons trouvé écrit correctement que dans la nou- que le désir de répondre par la vérité même aux questions
velle de Villiers de L'Isle-Adam, Claire Lenoir, un qu'on veut bien i ; faire.
La ville de Birmingham vient de célébrer la nom qui n'est pourtant pas aussi parisien que lapièce donne satis
Caisse des hôpitaux de la ville, mais elles n'en ont M. E. Faucher, à Ivry-sur-Sêine. — Le morceau est
bien fait, bien écrit, l'idée principale manque un peu de
pas moins pour effet de stimuler l'ardeur des musi-
distinction c'est fâcheux.
Correspondance
;
faite, d'ailleurs, pour satisfaire les plus délicats. A une abonnée (L. G.). — Ou pourrions-nous trouver ce
Deux :
de grands services; mais les sommités qui la pourraient pa- ment et si nous désirons y choisir quelque chose à publier.
le Jugement dernier, de Spohr; la messe en ut, de tronner t'ont déjà, partie de nombreuses associations, sociétés, M. T. Rieffler, à Paris. — Nous
classons votre Salu-
académies, etc., et seraient plutôt des membres platoniques taris parmi les œuvres réservées. S'il doit paraître, vous
lleethovcn; la cinquième symphonie de Mozart; le qu'actifs. Nous ne pourrions nous en occuper qu'après avoir en serez informé
Souper des Apôtres, de Richard Wagner. On a donné, tàté le terrain auprès de quelques-uns nous le ferons à l'oc-
;
en outre, .plusieurs œuvres de compositeurs anglais nous sommes heureux pourtant d'avoir pu intéresser au moins
telles que le Corsaire, de Frédéric K. Cowen; la
:
M. C. de G., h Saint-Géry. —
Nous ne savons pas de mademoiselle votre fille. La publication que vous souhaiteriez
quelle marche funèbre de Rossini vous voulez parler ; si elle n'existe pas celui qui l'entreprendrait se ruinerait, ou il
;
Résurrection, du professeur Macfarren, qui a, on An- fait partie de ses œuvres posthumes, elle est la propriété d'un devrait la mettre à un prix auquel ceux qui veulent avoir
Anglais qui les a achetées toutes 100,000 francs, et les tout pour rien ne pourraient atteindre. Votre fils n'est pas
gleterre, la réputation d'être l'un des meilleurs con-
garde pour lui. De qui est la polka dont vous parlez? Si elle gentÛ, vraiment, de priver sa sœur do ses cinq centimes de
trepointistes de l'Europe. est édit-e et qu'elle ait, en effet, du succès, il est naturel musique par jour. Fi! le méchant!
que l'éditeur en garde pour lui l'exploitation. Nous lançons
L'orchestre, conduit par sir Michael Costa, com- volontiers avec eux des œuvres nouvelles, quand elles sont M. Léon Larlec, à Fiers (Orne). — Nous ne pourrons en
prenait 142 exécutants, dont un violon chef d'atta-
: réussies; mais celles qui sont déjà lancées n'ont pas besoiu donner que très-exceptionnellement ; nous travaillons pour
de notre secours, et nons ne songeons môme pas à le leur le plusgrand nombre.
que (M. Sainton); 28 violons; 20 altos; 17 violoncel-
listes, parmi lesquels M. Lasserre; 17 basses; 4 flûtes;
offrir. Nous donnerons quelque jour de la musique religieuse.
M. F.-E. Aubert, à Nîmes. — Il faut encore étudier
Emile Adèle, h. Vichy. —
Relisez Boileau «C'est en vain :
avant de produire.
4 hautbois; 4 clarinettes; 4 bassons; 2 trompettes; qu'au Parnasse, etc., etc. » Vous nous demandez notre avis, M. Descîiamps, à Paris. — Nous achèterons plus tard
nous vous donnons un conseil. Nous sommes ce qu'il y a de des partitions, faut l'espérer, si notre succès croit comme
4 cors; 3 trombones; 1 ophicléide et 2 harpes. Parmi
plus franc en ces matières.
il
M»"" Titiens, Lemmens Sherrington, Trebelli-Be- vés ; s'ils doivent paraître, vous en serez informe. Merci.
être publié, convenez-en.
teni, MM. E. Lloyd et Vernon Rigby, deux ténors M.J.-E. M., à Tours. — Nous
ne pouvons le faire La composition —
M.
Sacclehner-Andor, de Budapest.
qu'exceptionnellement pour le moment plus tard, grâce à la
dont on dit le plus grand bien. ;
n'a sincèrement pas l'originalité de vos danses ho.igroises.
prospérité de notre publication, qui s'accroît chaque joui*, Regrets.
Nous compléterons ces détails par quelques chiffres peut-être pourrons-nous étendre le champ des œuvres a pu-
blier. Au début, il faut songer à la masse ; et comptez le
qui ne manquent pas d'intérêt :
nombre de jeunes gens et de jeunes filles qui chantent ou
Le festival a duré quatre jours.
jouent du piano pour un flûtiste ou même un violoniste. AVIS. —
La mélodie de M. Faure, dont nous
jl/me Chamard, château de Valinçay (Indre). Nous ne — avons parlé dans notre dernier numéro et qui doit
Le nombre des entrées a été de 15,016. pouvons accepter ces conditions, à notre grand regret, cela faire partie de son nouveau répertoire, chanté dans la
Le chiffre des recettes a dépassé 380,000 francs. nous entraînerait trop loin. tournée artistique qu'il entreprend, paraîtra dans ;
Qu'on vienne dire après cela que les Anglais ne M. Bordier, à Angers. —
Nous avons reçu vos mélodies notre prochain numéro.
monténégrine et turque. Nous n'avons pas encore eu le loisir Nous publierons prochainement aussi une valse
sont pas musiciens !
nouvelle d'Olivier Mélra, Fascination, et une polka
de les lire. Nous le ferons bientôt.
Jlfmo veuve Conlenet. —
L'envoi vous a été fait sur du même populaire compositeur, le Chant du pê-
votre dernière réclamation à l'adresse indiquée, à Château- cheur, que nous devons à l'obligeance de M. Aymard
Thierry. Réclamez à l'administration des postes. Dignat, éditeur, ainsi qu'une Barcarolle, de M. Ûu-
Nos lecteurs se rappellent sans doute les détails M. M. Champavier, à Crest (Drôme). — Nous serons prato, sur de charmantes paroles de M. du Locle,
sincère; nous n'aimons pas le quatrième couplet, laromance Nous donnerons bientôt une tarentelle (œuvre pos-
que nous avons donnés sur la grande fête organisée estfinie au troisième. Elle est jolie et tentera un musicien; thume) de Schubert; une Canzone inédite, une
à Londres, au mois de juillet dernier, en l'honneur vous devriez modifier le premier et le quatrième vers de la perle, de Vaucorbeil, et une Marche de pèlerins, de
première strophe, la rime en est bien faible et la tournure Gounod, que l'éditeur Choudens nous a gracieuse-
de Balfe. La veuve du célèbre compositeur irlandais •
des deux vers manque d'originalité rien à dire pour les au-
annonce,aujourd'hui, qu'une partie des sommes pro- tres, elles sont très-réussies. Nous les <
;
ment offerte.
duites par cette fête sera affectée à la création d'une M. W. de la Césardièrf, dire '.teur du Guide du Sport, à
bourse annuelle à l'Académie royale de musique. Bruxelles. — La question esta l'étude ; elle est intéressante, Le Rédacteur principal : Armand Gouzibn.
en effet, beaucoup d'amateurs seraient heureux de se voir
Cette Académie se rapproche un peu de notre Con- gravés, ne fut-ce que pour faire profiter leurs amis de leurs Paria. — L'Irap r -Gérant,
A. irourdilliat,l3, quai Voltaire*
PREMIÈRE ANNÉE — N» 17 SAMEDI 23 SEPTEMBRE: 1876
3. Marche religieuse. aptitudes nécessaires, sont appelés à. prendre Clef d'ut, troisième ligne ;
velles de partout.
Bureau des états-majors et des écoles militaires)
avant le 1 er octobre prochain, terme de ri- Les candidats auront en outre à justifier, par
gueur. une dictée française, qu'ils possèdent une ins :
11 n'est fixé aux aspirants qui se présenteront truction élémentaire en rapport avec la posi-
Les Musiques Militaires d'autre condition d'âge que celle de pouvoir tion à laquelle ils aspirent.
compter trente ans de service à soixante ans. Les chefs de musique dans l'armée sont com
Les candidats devront être Français ou na- missionnés au nom du Président de la Répu-
turalisés Français ; ils auront à produire, à blique, et, en vertu du décret qui les nomme,
\n sait les pitoyables résultats des con-
l'appui de leur demande, les pièces ci-après, par le ministre de la guerre. La loi du 19 mai
Î^)S\ cours derniers pour l'emploi de chef
i 831- sur l'état des officiers ne leur est point
, IfcjKde musique militaire, le ministre de
applicable.
K^Xx)' 3 guerre s'en est justement ému et a
-
Malgré le dernier concours qui a eu lieu ré- Un certificat d'aptitude physique au servie; nants. Les chefs de musique reçoivent, en sus
cemment, et auquel ont pris part les sous-cbefs militaire du traitement affecté à leur emploi, des primes
;
de musique de l'armée qui avaient été proposés Un certificat de bonnes vie et mœurs délivré mensuelles de fonctions dont le chiffre est fixé
à cet effet, l'insuffisance numérique des candi- par le commissaire de police, ainsi qu'un extrait par les conseils d'administration du corps.
dats aux emplois de chefs de musique ne per- de leur casier judiciaire. Cette note du général Berthaut. a jeté l'émoi
JOURNAL DE MUSIQUE
parmi les amaleurs de musique militaire, et ils Au commencement du siècle dernier, notre procureur de la commune, qui, après les avoir
soin nombreux. Un écrivain de talent, M. de musique militaire consistaiten cornemuses entendus jouer, leur promit sa protection.
Gaslyne nous en a fait le très-intéressant pour les dragons, fifres et tambours pour l'in- La protection d'Hébert C'étaient eux ! qui
historique : fanterie, trompettes et cimbales pour la cavale- fournissaient à la cavalerie les trompettes dont
rie, hautbois pour les mousquetaires à cheval. elle avait besoin.
«Que deviendraient, écrit-il, les oisifs des petites On a fait depuis cette époque, on le voit, pas Arrivé au consulat, Bonaparte supprima la-
villes où se tient une garnison, si les musiciens
mal de progrès. aux uhlans du maréchal
C'est musique de cavalerie, parce qu'il avait reconnu
venaient tout à coup à manquer dans les régi-
de Saxe, entre autres, que nous devons le que l'emploi des chevaux nécessités par ce luxe
ments? Dans bien des endroits, on n'a pas basson. équivalait, par vingt régiments, à la quantité
d'autre distraction le dimanche, le jeudi et les
L'institution régulière des musiques doit être de montures nécessaires à un régiment.
jours de fêtes. La musique militaire est le plat rapportée à l'ordonnance du er er
1 juin 1703 et à Elles furent rétablies le 1 janvier 1827,
de résistance dans le menu des réjouissances celledu 29 janvier de l'année suivante, qui at- par M. de Clermont-Tonnerre, alors ministre de
publiques. Du reste, en dehors de l'agrément tachaientun certain nombre de musiciens aux la guerre.
qu'elle peut procurer aux soldats et aux civils,
Suisses et aux gardes-françaises. C'est à ce Aujourd'hui goût du public pour
le les mu-
son utilité a été reconnue et n'est plus contes- moment que l'on adopta la clarinette allemande siques militaires est devenu tellement vif que
table. Elle soulage le militaire pendant la
et la grosse caisse des Turcs, et les régiments nous ne jurerions pas que leur suppression
marche et l'entraîne dans les batailles. Au commencèrent à mettre de la vanité à avoir n'amènerait pas de vives réclamations. Nous
bivouac, la musique occupe le soldat et le
une musique qui put être citée avec éloge, qui souhaitons donc vivement au général Berthaut
distrait. fît l'ornement des parades, qui embellit les de voir augmenter le nombre de ses recrues. Du
Sous l'empire, un décret du maréchal Niel, banquets des états-majors et qui enfin attirât reste, nous ne comprenons pas d'où provient la
alors ministre de la guerre, avait ordonné le les recrues. La Marche du roi de Prusse jouis- pénurie que nous signale le ministre de la
licenciement des musiques, et le rapport qui sait alors d'une vogue immense, et les Français guerre, quand on considère les avantages qui
précédait le décret s'appuyait surtout sur les n'avaient encore que des marches de tambours sont faits dans l'armée française aux chefs de
dépenses et la déperdition considérable de forces en petit nombre mal faites. « De 1705 à 1770,
et musique et musiciens.
qu'elle faisait éprouver à l'effectif. Toutefois dit J.-J. Rousseau dans son Dictionnaire de la Les premiers sont assimilés aux officiers el
ce décret ne tarda pas à être rapporté, car on musique, les milices allemandes avaient les émargent pour une somme supérieure de plus, :
reconnut que les avantages que l'on relire des meilleurs instruments militaires; les Français ils ont droit à une retraite. Les seconds, qui
musiques compensent amplement
militaires avaient les instruments les plus discordants; il ont également droit à la retraite après vingt-
l'inaction forcée qu'elles imposent à quelques n'y avait pas en France cinq ans de service, touchent une solde de 07
une seule trompette
hommes pendant l'heure même du combat. qui sonnât juste. » Heureusement on a remédié centimes par jour après dix ans de fondions,
Du reste, ce n'est pas d'aujourd'hui que à cela, nous avons aujourd'hui plus d'un ré-
et ou de 42 cent, dans les conditions ordinaires.
l'on a reconnu l'utilité de la musique dans les giment dont la musique jouit d'une réputation Les élèves musiciens ont une solde de 30 c.
batailles, et un écrivain militaire, le général européenne. Ce n'est pas encore avec cette somme qu'on
llardin, n'a pas craint d'avancer que la mu- Rousseau est peut-être le seul écrivain, du peut, comme l'officier de la Dame blanche,.
sique devait sa naissance bien plutôt à la reste, qui ait approfondi ce que devrait être acheter un château sur ses économies, mais
la
fureur qu'à l'amour, que cet art si doux serait musique militaire, et nous trouvons quelques cet extra n'est pas non plus à dédaigner quand
peut-être ignoré si l'homme n'avait pas besoin lignes plus loin, toujours dans son Dictionnaire, on est au régiment sans fortune et sans appui,
d'être excité à la guerre, et qu'enfin la terrible d'excellents conseils qui ne sont pas à dédai- etqu'on ne peut guère compter pour ses me-
trompette de Jéricho faisait tomber les mu- gner même maintenant. « Que le goût, dit-il, nus frais et ses menus plaisirs plaisirs extrê- —
railles des villes avant que le luth d'Amphion en soit guerrier, sonore, quelquefois gai, quel- mement menus — que sur les 25 centimes
aidât à les bâtir. quefois grave; qu'elle soit bien cadencée, d'une que touche le troupier ordinaire. » -
Sans remonter aussi loin, et sans parler des mélodie simple; qu'elle récrée le soldat et l'a-
tambours et des cithares des Hébreux, des nime, se grave dans sa mémoire, l'excite à
cornes de buffle, des conques, etc., des Ethio- chanter, trompe ses fatigues, ses souffrances et
piens et des fifres des Lydiens,
donner quelques détails
nous allons
que nous croyons inté-
ses dangers. »
Les musiques régimcnlaircs étaient primiti-
La Musique & l'Industrie
ressants sur la formation des premières musi- vement entretenues aux dépens des régiments,
ques militaires régulières.Le moyen âge les aux frais des officiers, et ceux-ci en faisaient
ignora. On ne se servait que du
clairon pour
parade. C'était à qui aurait le corps de musique >ous sommes heureux de le constater,
appeler aux armes et annoncer le combat, ou nombreux le mouvement musical, qui s'est si
le plus et le mieux instruit ; mais
de l'olifant employé par les chevaliers pour comme ce luxe coûtait fort cher et que la plu- rapidement accentué depuis quelques
appeler les soldats à la rescousse. Cannées, a déterminé en France un
part des officiers étaient pauvres, cette manie
C'est l'infanterie italienne qui fut la première ne dura pas longtemps et la musique devint la
grand mouvement industriel. C'est par l'art
.pourvue d'une musique. Celle-ci comprenait source de récriminations incessantes. industriel que notre pays affirme sa suprématie,
des trompes, des tabourins, des arigols et des non moins que par la peinture, par la sculpture,
galoubets, et les Français n'ont connu la mu- Vers le commencement de la Révolution, par le théâtre et par la production littéraire.
sique militaire que sous le règne de Louis XII, des ordonnances prescrivaient aux musiques L'Exposition universelle de 1878 en fournira de
à l'époque des guerres en Italie. Brantôme rap- déjouer quand on apportait les drapeaux, et nouvelles preuves.
porte que Bonnivet, assiégé dans Saint-Ya, en de se faire entendre aux revues militaires, aux Depuis longtemps déjà, en tout ce qui con-
11550, « fist venir derrière le rempart sa bande parades, aux convois de dignitaires, aux défile- cerne l'art du luthier, nous ne sommes plus
de violons qui montait toujours à une demi- ments d'honneur et aux entrées d'honneur. Le tributaires de l'Ital'e. Pour le commerce des
douzaine (car il n'en éloit jamais dépourveu), corps municipal charge la dé-
prit alors à sa pianos, toutes les nations, même l'Allemagne,
sonner et jouer tant que l'a-
et les fist toujours pense de quatre-vingts instrumenlist s, la plu- sont tributaires de la France. Il en est de même
larme dura. » Au siège de Lérida, en IG47, le part enfants de troupe et qui formèrent bientôt pour la fabrication des orgues et des harmo-
régiment de Champagne ouvrit la tranchée au la musique de la garde nationale parisienne. niums. On en peut juger par les développe-
son de vingt-qualre violons, el tout le monde C'était le début de la musiquede la garde répu- ments que prend chaque jour, pour ainsi dire,
cria à la fanfaronnade. Le grand Condé emme- blicaine qui devait aller jusqu'en Amérique se l'industrie des orgues d'Alexandre père et fils.
nait toujours ses violons en campagne, et de- faire entendre et récolter des médailles et des Après avoir acquis, près de Paris, à Ivry,
puis longtemps déjà, des violons jouaient en couronnes. une énorme étendue de terrain, construit
tête des régiments espagnols. Singulière musi- En 1793, les musiciens municipaux, en d'immenses bâtiments, créé de véritables colo-
que de guerre que le violon ! bonnet rouge, furent rassemblés devant Hébert, nies ouvrières, organisé le travail régulier pour
LE JOLI REVE!
Musique de
J. FAURE.
m
li .
S
ZW 1
-*-H*-
^=3:
w m
a Tempo
S -
h-1 ^"f
nié Au . re, (oui'
Mf
de moi
Ff
chacun dor. mail,
''
If ^ff
Je paccou.
p I
f
rais
J> r
un livre aus/è
p-f
Mes
gnon. ne... Son u - ni.que défaut, ce . tait De uevou.loir aimer per. son - ne. Tout à
r
Autorisé piir MT Heugel, Editeur (les œuvres du ll. Faure, nu Ménestrel, rue Vîvieuue, 2 .
.
VJ>
'limitai,, en
1° Tempo, sostenvte.
rail ad lih
rail, «d l'b
Comme le 1';'' Couplet.
Lrf 3 - _
^F
*m *m I
:i
Pif? CfMj^J'-
r-M ~^
animal^
i_ii
nn r i
r
'
rif
"
É „ ve!
1° Tompo.
-0- lm i
> W 'y
:±*
^ S
rn T*
ss i r^ ^^
b r 7
Conptep
-7-
p
Le jo
p
.
fi
li
f
rê .
H
ve que
f
j'ai
i
r
fait!
•
' p=*
r"
[I tue
ne
tes . te
f
de
r-
sa
p
«
^—
^ë
:
r-
:
m pp w
^
si - te, U . ne fleur, au parfum dis. cret Que je mis sur mon cœur bieu \i „ te.. Jeu
^m i"i r É
P^
col
3M:
canto.
^ p^t
n h- ^
#5 ^
V f
W O Ma
fus troublé jusqu'à l'au . ro - ru La pe_ti.lt; fleur embaumait.
«
,i
£
; ftf
m tzA Z£jT
_s |
_X-£XJ^^--g
lèvre «Liait lu ù- huile en. co
^%TBS
- re La pe. li.le fleii
f'Tf
em. bauiuiu'l
U
Ma
£E^SS|gS S
3 3 i
^S I
J
££
1" Tempo. snstwititn
ÊEÊ3E
S3Z
i «
lèvre était brûlante en.
i
éo_ re.
. ii:
Le ju. Ii
__»
rè .
_
vequej'ai
:'. i' :
l'ail!
[EfT^
Et qui l'ut suivi de bien
+
=atat
:3 il ^ T .y f 7TT rf
^ ^=
^£
nûÂ
r~g^Tl^
d'au _ très... Vous me dernan . dez
^g
mon se . eret,
^M^a=fc
Nous me demandez mon se .
MARCHE RELIGIEUSE
GLUCK ALCESTE.
Lento
iSI f
^S
f
="=
ff
^^ ^55 ^
trf f
^ ÏS3Ï
t-H
i 3SS ^^ fF
jJikJ
r^
2
£i
m A±
f i
rrr i
f r
ANONYMA
Pnlka-Mazurlca
mm $^ mm ^^è ^m ^
INTRODUCTION
tmà
±=à
r *f*^ j
f*- j >-
poco pur»
4: h
s ï 4 JlUZ ÀJLi.
:
f=
'
irftu m
Tempo
y—i
di mazurka
M ^m ^m m m 1-b-*t-
M m
fallait.
fez m éà 4
des milliers de- personnes, les dir cteurs et les Sans doute, cette nouvelle connue, les offres ne
administrateurs de cette industrie croyaient vont pas lui manquer.
de l'artiste, dans la salle de réunion de la So- siens; ce n'est point une surprise, on y est M lles
Singelée et Perret, MM. Engel, Boyer, Gri-
J habitué depuis bientôt quinze ans, mais cela vot et Christian.
ciété chorale ou de la Société philharmonique,
dans la classe de musique de la moindre pen- jy fait toujours plaisir à apprendre : les con-
lecteurs nous permettent d'ouvrir une petite paren- mission présidée par M. le prince Grimaldi, nous son Von Juan. Cette habitation, connue dans le pays
thèse quasi-militaire. avons remarqué, entre autres M. le prince deSciara,
: sous le nom de villa Bcrtramka, a aujourd'hui
Comment l'Etat, qui fait de larges sacrifices pour M. le prince de Castelreale, M. le baron Caccamassi pour propriétaire M. Lambert Popelka, uui est lui-
s'assurer des chanteurs par son Conservatoire etpar et son fils, M. Florimo, M. le chevalier Capece; même un musicien distingué, et surtout un admira-
ses subventions lyrique*; comment, dis-je, ne trouve- M.Ferdinand Du val, préfet de la Seine; MM. Per- teur passionné du maître viennois.
t-il pas le moyen d'exonérer du service militaire les rin, Michel Masson, Joncières, Léon et
Carvalho, Pour perpétuer le souvenir du séjour que Mozart
lauréats de son école nationale et les premiers ar- Ludovic Halévy ; M. Réty représentait M. Ambroisc fit dans la maison qu'il habite aujourdhui, M. Po-
tistes de ses théâtres subventionnés? Autrefois, n'en Thomas absent, et M. Delahaye, M. Halanzier re- pelka vient de faire élever à ses frais dans le jardin
était-il pas ainsi? tenu. une sorte de monument commémoratif, que sur-
Il suffitd'une nuit froide, sous la tente, pour dé- monte un buste de Mozart. Sur le piédestal on lit
truire une voix qui a non-seulement coûté beaucoup cette simple inscription :
à l'Etat, mais dont le remplacement devient de phis La recette de la représentation de retraite de la « C'est ici que Mozart acheva son opéra de Don
en plus difficile. Puisque nous parlons remplacement, basse Belval, à l'Opéra, a produit 17,G00fr.; M. Ha- Juan, le 28 octobre I7S7. »
ne serait-il pas possible d'accorder tout au moins lanzier a arrondi la somme et remis 20,000 fr. à son
aux bons élèves du Conservatoire, ainsi qu'aux pre- ex-pensionnaire.
miers artistes de nos théâtres lyriques subvention-
L'Académie desarts libéraux â Stockholm a nom-
nés, la faculté de faire leur stage militaire à Paris ?
mé la Jenny Lind membre honoraire;
cantatrice
La question mérite qu'on y pense sérieusement,
et la célèbre en offrant à cette
artiste a fêté ce titre
La Paul et Virginie a été faite lundi
lecture de
surtout en temps de paix.
dernier aux artistes du Théâtre-Lyrique, par M. Jules Académie une somme de 40,000 couronnes destinée
Ainsi, je suppose qu'à la veille de rouvrir ses por-
à la fondation de prix divers.
Barbier.
tes, le nouveau jeune ténor de l'Opéra-Comique,
On en connaît la distribution. Ces prix devront, chaque année, servir à faire
Fiirst, tout fraîchement sorti lauréat du Conserva-
Lecture également au Théâtre-Lyrique du Tim- voyager, pour leur instruction artistique, un peintre,
toire, se trouve appelé sous les drapeaux. Ne l'ex-
un sculpteur ou un architecte.
bre d! argent, de MM. Barbier et Saint-Saëns, où le
pose-t-on pas à perdre en un jour le fruit de plusieurs
compositeur se montre, paraît-il, sous un aspect très- Des musiciens il n'en est pas question de la part ;
de son étoile.
Enfin, lecture de la Boite au lait do MM. Noriac Par ordre de la faculté, mo Adelina Palti, qui est M
et Offenbach, aux Bouffes-Parisiens. depuis quelque temps assez soutirante, doit renoncer
L'exhumation des restes de Bellini au cimetière
La distribution de la pièce est ainsi faite à la Russie dont le climat pourrait lui être très-
lieu, comme nous l'annon-
:
du Père-Lachaise a eu
Francine Mme» Théo contraire.
cions dans notre dernier numéro, au moment où
Mistigris Paola Marié Les bijoutiers et les fleuristes vont se mettre en
nous écrivions.
Paméla Preziosi grève.
Après les constatations d'usage, le cercueil en
plomb a été placé dans le cercueil en velours grenat
Poupardet MM. Daubray
brodé d'argent, envoyé par de Catane. Souchard Fugère
la ville La Société des Amis de la musique fonde "à
Vien-
L'inscription suivante a été gravée sur pierre Adalbert Colombey
la ne une bourse de 500 florins, qui sera attr buée, au
au-dessous de laquelle reposait Bellini depuis qua- Pacheco Seipion
concours, à un élève du Conservatoire de Vienne
rante et un ans: ayant fait ses études de composition dans cet éta-
blissement de 1S71 à 1876. Cette fondation portera le
CAT4NIA CATANE
nom de Bedhoven-Stipendiurn.
GRATA A PAR1GI RECONNAISSANTE A PARIS /çr^&sTYTRAîiGER. —
On travaille activement à
NEL ItlCniAMARE EN RAPPELANT t|TS\( l'Opéra de Vienne le 20 septembre, pre- :
tente, de la confraternité des deux nations. M. Léon retentissent chaque soir des airs enivrants du maes- succès do
fois, on n'aura pas à regretter que le
Escudier en sa qualité de directeur du Théâtre-Ita- tro Offenbach ! l'ouvrage, qui s'annonce fort bien, soit compromis
lien, a trouvé de nobles paroles à l'adresse du grand
On y entend bien d'autres choses encore qu'il se- par une interruption intempestive des représenta-
compositeur, dontil reprendra sans doute les chcfs A rait trop long d'énumérer. Mais pour prouver que tions.
d'œuvre. Enfin, M. Michel Masson, au nom de la nous sommes bien informés, nous prévenons au-
les The Lily of Killaniey, de sir Julius Benedict, a
Société des auteurs et des compositeurs dramatiques, des Prés Snint-Gervais qu'ils partagent avec
teurs succédé mardi à l'opéra de Cherubinî. Cette parti-
a clos la série des discours par des paroles bien sen- l'honneur de délecter les oreilles de la
Offenbach tion a été notablement remaniée et augmentée par
ties qui ont ému l'assistance. Un peloton de ligne,
La première
colonie de Melbourne. représentation do l'auteur en vue de sa nouvelle mise à la scène. La
commandé par un officier, rendait les honneurs mi-
cet opéra-comique a eu lieu à Melbourne au théâ- soirée a été également bonne; on a chaleureuse-
litaires; car Bellini 'était chevalier de la Légion
tre du Prince de Galles, le 10 juillet 1876. ment applaudi l'œuvre et ses interprètes, en tête
d'honneur.
desquels se place encore Santley. MM. Benedict et
Le sarcophage, chargé sur un char magnifique, a
Rosa ont été rappelés à la chute du rideau.
été dirigé sur la gare de Lyon-Méditerranée, accom-
pagné des membres de la Commission et d'un grand Il existe à Koschir, près do Prague, une villa qui
appartenait autrefois, à Mme Duschek, l'amie de Le Rédacteur principal : Armand Go-jzien.
nombre de compatriotes.
Parmi les Italiens de distinction, outre la com- Mozart, et où, dit-on, le grand compositeur écrivit raris. — L'lmp r
-Gérent, A. Uounlîllîut, 13, quai Vollâïiv.
PREMIÈRE ANNÉE — N»1S SAMEDI 30 SEPTEMBRE 1876
__v.
œuvres inédites d'Alfred Dufresne, nous avons dies, pleines de grâce, de jeunesse, le désir
choisi plusieurs mélodies que nus lecteurs ap- de connaître les autres.
Sommaire précieront comme nous, nous en sommes con-
vaincu. Elève de Mereadante, lors d'un voyage qu'il
MUSIQUE :
tème qui régissait alors les théâtres de musique. tion théâtrale. Une seule fois, hélas! le Théâtre-
2. La Garde passe, marche des Janis-
ouvrit ses portes; c'était pour don-
Dieu que la nature de son talenl, ses tendances Lyrique lui
saires, extraite des Deux Avares.
artistiques, l'appelassent à l'Opéra-Comique et ner les Valets de Gascogne, opéra-comique en
Musique de Grétry.
au Théâtre-Lyrique, des années d'antichambre un acte qui obtint un long et légitime succès,
dont charmant livret était de M. Philippe
TEXTE Une Résurrection.
: La Musique à — dans ces théâtres le forcèrent à se conformer à et le
l'Exposition. —
La ZingaréRa. Album — la mode commune et à se diriger vers les Bouffes- Cille.
anecdotique. — Nouvelles de partout. — Petite Parisiens, le seul théâtre d'opérette de cette Quoique atteint d'un mal sans remède, Du-
correspondance. époque. fresne ne cessait de produire; il écrivait la Cla-
11 y fit jouer trois ouvrages qui obtinrent un rine, opéra-comique en deux actes, et leDïuorve
succès des plus honorables : Venant de Puntoise, au village, quand la mort vint le frapper.
e butdu Journal de Musique n'est pas Fortunio, etc., avaient attiré l'attention du pu- théâtre. »
seulement de donner à ses lecteurs des blic et faisaient présager un artiste qui devait
:.,
- w œuvres
'
de compositeurs vivants ou prendre une place importante parmi les com- Outre les ouvrages dont nous avons parlé
Éiteswoillustres, mais aussi de lutter autant positeurs de notre époque. Ces intéressants re- plus haut, Alfred Dufresne a publié de nom-
que possible contre l'oubli dans lequel les an- cueils ont été publiés en « mélodies séparées » breuses romances et laissé des manuscrits com-
nées enveloppent tel ou tel artiste qui n'a pas par l'éditeur Gérard, ancienne maison Meisson- posés de mélodies, chœurs, messes, etc.
eu letemps de produire et de dire tout ce qu'il nier, boulevard des Capucines, et il nous a C'est parmi ces œuvres posthumes que nous
avait à dire. Un compositeur n'aurait-il, dans obligeamment autorisé à emprunter, à l'un, les avons choisi un Ave Verum et une charmante
toute sa vie, écrit qu'une mélodie de valeur, Reflets de Printemps, que nous publierons dans fantaisie, les Amoureux et les Pinsons, dont
nous nous sommes imposé la tâche de la décou- notre prochain numéro; à l'autre, Aniel etSéiè- nous avons acquis la propriété et que nous pu-
vrir et de lui donner la publicité que le hasard nade. blierons bientôt.
lui a refusée. C'en est assez, nous en sommes convaincu,
C'est ainsi qu'aujourd'hui, en feuilletant les pour donner à ceux qui chanteront ces mélo-
JOURNAL DE MUSIQUE
l''j\,,/p
lellres, un dilettante de race, un mu- Ënument à Gossec, composa entre
qui saines traditions du passé ; il est vrai que
toutes les fois qu'un monsieur a dérobé quel-
/M Vil s c en des I US délicats, combat depuis
' ' J ' autres choses la musique de plusieurs
vd>OvL19ingt-deux ans pour une idée utile, jde nos chants patriotiques français; que chose à Wagner, à Hugo ou à Delacroix,
il se figure appartenir à l'école nouvelle; en
pratique aussi, avec une persévérance qui mé- et l'Italie en prépare un à Palestrina : je sup-
rite le triomphe; mais il n'a pour lui que le pose que les deux piédestaux ne seront pas d'é- résumé, ces disciples des deux écoles sont de
bon sens, la raison, le droit, la vérité, la jus- gale hauteur. simples voleurs qui, n'ayant rien dans leurs
tice, et cela n'a pas encore suffi pour venir à Notre confrère de Bruxelles, le Guide musi- poches, fouillent par nécessité dans celles des
bout de cette masse inerte qui nous barre le cal, a conté sur son compatriote une anecdote autres ;
c'est là leur tort, car le vol est de toute
passage et qu'on nomme la routine. •
intéressante :
antiquité, et celui qui prend un mouchoir, ou
Il simplement de créer à la musi-
s'agit tout plus, n'a rien inventé et n'est pas pour cela le
étudiée sous toutes ses formes, les objections ont vieillard fut un instant troublé en se voyant
été combattues sous toutes leurs faces et com- transporté dans cette salle qui lui était incon-
P
prochaine du Théâtre-Italien, et la distribu-
de la lettre très-spirituelle et très-concluante pressa autour de lui. On le plaça au balcon en tion de la pièce qui doit l'ouvrir.
que M. Ernest Lépine vient d'adresser au mi- tâchant de lui procurer toutes ses petites jouis- Donnons place aussi au court plaidoyer
nistre de l'instruction publique et des beaux- sances habituelles, et l'on commença l'ouver- pro theùlro suo, que publie M. Léon Escadier, en
arts; mais nous préférons — et le lecteur sera ture. Gosseo paraissait fort attentif. Après le tête d'une élégante brochure qu'il nous a adressée :
de notre avis — voir plaider ici sa cause premier morceau, il se tourna vers un de ses
« En prenant, au printemps dernier, !a direction
p«r l'auteur même de ce beau projet : il est voisins : c'était Baptiste aîné.
du Théâtre-Italien, nous avons en quelques
fécond en promesses et en espérances pour « — De qui est cette musique? lui dit-il.
l'ait connaître nos intentions. Elles se résumaient en
lignes
notre musique nationale dont tant d'entraves Cela me paraît bien. ceci: Rendre la vie 1 la salle Ventadour; prouver
arrêtent l'essor, borné encore à des théâtres « — Mais, monsieur Gossec, lui répondit que le Théâtre-Italien a, comme autrefois, les sym-
presque inaccessibles ou à des concerts à peu Baptiste, elle est de vous; ce sont les chœurs pathies du publie; qu'il peut vivre avec éclat, et que
près inabordables. A'Athalie, dont vous avez fait la musique il y a l'Italie possède .encore des œuvres et des virtuoses.
L'auteur de tant d'œuvres exquises, litté- au moins quarante ans. Les événements nous ont donné raison. Le public
raires ou musicales, a bien voulu nous promet- « — Ah! vraiment! c'est singulier comme sait l'elTel produit par Aida et par les chanteurs qui
le
nouvelle avec des chanteurs nouveaux.
gurerons la prochaine saison avec une œuvre nou-
Nous inau-
bon vieillard ne put contenir son enthousiasme; velle et des chanteurs nouveaux. L'œuvre sera la
il frappa le plancher de sa canne et, essayant de Forza del Destino, de Verdi, opéra applaudi depuis
plusieurs années sur toutes les scènes de l'Europe.
S^Yit charmantes de Théodore
les paroles faire résonner l'une contre l'autre ses mains .
CHANT.
f i
f p i
.r J-ryr \4-f-+çÂ.vec ta ehansoD bi .
I J'J J
zar.re.Doù viens-
j>
Éy .i_ j j •>
_r
g i
g j j ^^-g F
i
f if ijgip
D où vien.acut à l'u.ais . sou Ta cliau . soo?_ Ta cha
M I
*==*=
J » J g
Tachait .
1
^'
J\/
soû et ta
J'
gui
I
.
J>
ta.re,
jfP^
ta gui . ta
U* IFt ë/ q * - P ^^ 3K3
El r^t
i g 9
p -t lié.
i r m
f\ f t f nr f mi' k>
Tu li . vres au doigt ver . oieiU Du so . leil. Qui les dore
SŒ3
a wi'i
fi>
m j fl iJ fl i
j^ l
qa
g I
J~~^i / | J. M} i
|
m
Mono animato.
Viens
m m^
- lu
s
^ • i«
M du. pa.vs il . ;mt
±=£± *
^5^
DO.ri . eut.
•7
De
£=*
gp'r r
l'BD I g
ms
r '
î g f
Naple aux char_m;m . les ves Ou de Vfc . nist au ciel
-
ftrHM
Kn iJ_J i fHJ ^ff l
» itt fi^= iS
bleu Tout en feu. Ou du bloud pa . ys- des ri vesV Vieus -
m j-^n *
m émue ÈÊÊm
^
tr
^TiB
W»
3R* a É
rm a jl
-^—r-
r
If
? r r. i
f
:
f
U J> i J' N p T i
f
J =^
. leaus des vi . . gnes.Dont le feuil .la . ge mou . vant Tremble au
#{ m m ±^m
f=Œ —
¥
2B
r g i J
J \ A
rm
k
;
r r r r
t^hj
i
m
£=3=
J" r
Kl *er
nr . peule
^
eu lt rues li
tpHïaJ
zfct
**
^ 7 ' <
*
"P~?
1" Tempo
j ^
F f i f J J
Jl
i
r f p
i 1 ^^f
- gnesV Eu-faul au lia.sard vè . tu. Doù viens - tu?, Doù vieus
1" Tempo.
^
^P ^m si u au n
l
ÉP ÉÉÉÉ #* l "
U l'U u
êfji t Hi^' 1
J
Jl
l
r F r i l i/ i g
D'où vien . oenl à lu . nis . sou Ta chan . son Ta cli a
—
*-t,
«- *l r
^m -3 — f-
S
^ MM
//<
J_ML
yu* au
^ J •>
p p i
r c cïnj" J- -fJ?^?
Môme mouvement
4î-^7 « fc— I
A
m-i 0-
Ê ^2Z
1 F F
F IF F J
Bel. Le fille aux cheveux d'or,.
M J 4 «il i i i i ï •> ?
* C mf—mf—am
^ b |j » |» »
ï— -i
?-
2E
»=£
? ^T '
h
m 5^ ^s fî nIfcF'ifî rtWP
mot FIN
ty>
C r e
^
3
LA GARDE PASSE
GRETRY.
Avis important. — Ce morceau doit commencer pianissimo, co ntinuer crescendo jusqu'au milieu qui doit être joué fortissimo. A partir du
milieu, il doit se jouer diminvendo, graduellement, jusqu'au smorzando, pour finir. L'efi'et à obtenir est celui d'une troupe éloignée qui
se rapproche, passe et disparait.
Tempo giusto
g^# ms *i pU+^Ph
s—i P
r
& =« jv- ^i
pp
e m *=*=*
^m m z- /
Wf^^ Œi
W fe
»~^
(!
fa
'baitcr la prospérité de cette entreprise qui ne manque cette ravissante mélodie et l'a publiée dans son qua- La pièce n'avait pas besoin, à la rigueur, de cela;
pas de hardiesse. trième numéro, en a fait faire un tirage spécial qui mais cela ne pourra certes pas lui nuire. Si le dé-
est enlevé d'assaut. npùment satisfait aujourd'hui tout monde, tout le
le
un vrai ténor. Ce jeune homme, car c'est unjeune leuille, de neuf à onze heures et de quatre à cinq C'est dimanche prochain que la Gaité inaugure,
.homme, appartient àl'une des premières familles de heures. ses matinées par le Sourd, le Maître de chapelle et
France. Au théâtre il s'appelle Montrailles, mais son le Bouffe et le tailleur.
Il débutera sans doute à la fin de l'année pro- Musique, lors du voyage en Amérique, d'Otfenbach :
alsacienne des Amoureux de Catherine qui a été pu- Une deuxième série de l'Anneau des Niebelungen
Mi Rêve, la mélodie de Faure que nous avons bliée par le Journal de Musique, a écritpour l'Ami sera donnée en août 1877. Nous connaissons de
publiée dans notre dernier numéro.
Fritz de MM.
Erckmann-Chatrian qui doit passer, nombreux amateurs français disposés à s'y rendre.
lin octobre, au Théâtre-Français, ouverture, en-
tr'actes et musique de scène.
A la représentation extraordinaire donnée aux Un arrêté royal du 20 août 1876 ayant institué deux
Variétés, au bénéfice de M lle Thérésa, la bénéficiaire bourses spéciales de 1,200 francs chacune, pour en-
a chanté la Tour Saint-Jacques, de Darcicr, accom- Quelques modifications que la nécessité de faire courager les études du chant au Conservatoire de,
pagnée par l'auteur. Nous avons rarement vu succès . passer l'ouvrage précipitamment n'avait pas permis Bruxelles, les titulaires de ces bourses seront choisis
pareil. d'apporter au troisième acte de Pkcolino, y ont été à la suite d'un concours auquel sont admissibles
Le Journal de Musique, qui a .eu la primeur de faites par M. Sardou. tous les Belges n'ayant pas dépassé l'âge de vingt-
JOURNAL DE MUSIQUE
cinq ans pour les hommes et de vingt ans pour les des années de chacun d'eux, il est arrivé à un total Madame Ducatez-Lévy ouvre son Cours de
femmes. Les bourses sont accordées pour un an. de G,767 ans, soit en moyenne 60 ans et 5 mois pour Piano, le 15 octobre. — On s'inscrit faubourg
Elles peuvent être renouvelées d'année en année chacun d'eux. Une fort jolie moyenne, comme on Poissonnière, 147.
pendant trois ans, sur l'avis du président du jury voit !
les, qui ont coûté à l'orfèvre près de cinq mois de pi.; li.miiôiiilluh- ,j,,i rappelait
pour chœur et orchestre (Gevaert).
|,-
à l'intonation. Il sV\.-ivi lui-
travail, sont destinées à remplacer celles que le ré-
ehillrée d'abord;
puis, quand "il fut
maître des in 't '!< la
il mesure,
s'appliqua à lire le
giment à perdues dans l'incendie de la Tour. Elles nom des notes sur
porter eu y appliquant
al.-ui' la
C'est un journal anglais, le Sîîh, qui nous a donné Le voyage de M me Nilsson en Suède est une véri- M. Emile Gâguet, —
Tout vient à point à qui sait attendre;
cela est vieux, mais plein de sens. Attendez. Nous nous sou-
les détails curieux que voici sur la musique des table marche triompha'e ;
partout où elle va, elle est venons.
Chinois saluée
: d'acclamations enthousiastes, le public se M. A. Didier, Saint-Just-sur-Loire. Oui, U clarinette —
presse à toutes les gares sur son passage ,•
et l'accueil est un instrument qui joint l'utile à l'agréable, mais ce n'est
<i II existe douze lu ou sons qui correspondent que plus tard que nous pourrons, quand l'extension que nous
qu'on lui fait a toutes les apparences d'une réception prenons chaque jour le permettra, publier des morceaux spê 7
aux douze lunaisons, disent les maîtres chinois.
royale. chaux pour cet instrument. Vous êtes certes, monsieur, assez
Parmi ces /«,'six parfaits et six imparfaits; ils sont musicien, pour faire avec les morceaux que nous publions de
Au Théâtre-Royal de Stockholm, où elle a joué très-intéressants arrangements pour l'instrument que vous
invariables, ils demeurent dans leurs rapports entre
Marguerite de Faust, Mignon et la Valentine des cultivez.
eux tels que la nature les a créés.
Suède lui a oll'ert une médaille d'or surmontée d'une d'oeuvres de ce genre pour pouvoir promettre la publication.
faits, mâles ou femelles, pour rester dans le symbo-
couronne royale en diamants. Cette médaille porte M. E. Duchène, Paris. —
Nous n'en connaissons pas d'autre
lisme des Chinois? Sans doute, ils entendent par là pouvant produire debonset rapides résultats, que celui que
d'un côté l'effigie du roi et, de l'autre, une devise
les notes naturelles et les notes altérées qui vous indiquez.
forment assez singulière et pas mal énigmatique : In sut me-
la gamme : les lu imparfaits correspondraient aux
moriam. M. G. David, professeur de musique à Brest. La mélodie —
est chassée; en la relisant j'ai trouvé l'accompagnement bien
dièses, et les lu parfaits aux notes naturelles.
Est-ce que par hasard Sa Majesté suédoise aurait incolore, ne pouvez-vuus le colorer davantage. Pour les paroles,
« Il y a sept modes. Un mode est formé par la
commis un solécisme ?
nous nous eu chargerions. Mais, telle quelcest. la chose est
vraiment un peu trop simplette; nous désirons beaucoup vous
réunion de cinq gang et de deux pien, c'est-à-dire
être agréable.
de cinq Ions et do deux demi-tons, exaclemcnt
M. La Roue, chef de bureau, mairie du 1er arrondissement,
comme notre gamme. Ces sept modes ainsi compo- Paris. — Le jeudi entre trois et cinq heures, au bureau du
sés et connus dès la plus haute antiquité par les sa- La municipalité de Rome a journal.
fait placer l'inscription
ges de Chine ont été ignorés par les lettrés plus
la
suivante sur la façade d'une maison de la Ville Eter-
modernes, qui n'ont admis dans la musique an- nelle, sise n° 78, via de Muralle :
sol, la, ni, ri), rejetant ainsi les deux demi-tons, In questa casa On sait que le morceau intitule La Dernière pensée de Weùer
qu'ils prétendaient d'invention récente. «vLcs deux abito Gaëtono Donizetti di Berjamo — n'est pas de l'auteur du Fre/i-scluï/z, mais de Iteissiger qui lui,
succéda à Dresde comme maître de chapelle.
pieu, disaient-ils, sont aussi inuliles dans la musique e li compose il Furioso ed il Torquato —
M. T. C., à Crest. Ce n'est pas la quantité; on peut
que le serait un doigt de plus à chaque main. » Tasso mettre beaucoup de talent dans une simpl; romance. C'est —
comme vous le dites, la qualité. —
La mélodie n'est pas assez
En français : neuve et l'accompagnement ne la rajeunit pas. Vous nous de-
mandez notre avis, le voilà en toute franchise.
Dans cette maison
Jl/me /. M. J. —
Nous ne faisons pas de politique et n'atta-
Les Promenades-Concerts de Covent-Garden à ,
a habité Gaëtano Donizetti, de Bergame, et quons aucune religion. Demandez au directeur de votre con-
Londres, sont de plus en plus à la mode, et les composé Furioso science de vous eusciguer la tolérance, madame, et soyez sûre
il y a il et Torquato Tasso.
que nous ne froisserons jamais votre sensibilité pieuse, alors
grands artistes ne dédaignent pas de venir s'y faire que l'indulgence qui sied aux aines d'élite comme la votre,
Voilà qui est très-touchant! mais cette plaque l'aura rendue moins facilement irritable.
entendre. La principale attraction de la semaine der-
commémorative, rappelant deux œuvres oubliées,
nière a élé l'arrivée de M. Wilhelmj , le premier
violon de l'orchestre de Bayreuth, dont le magnifi-
me remet en mémoire une autre inscription impro-
pas leur valeur, mais nous ne pourrions (si nous nous déci-
que
visée par Victor Hugo sur le champ de bataille de
talent a été fort applaudi. M. Wilhelmj a eu dions à y prendre quelque chose) vous fixer de date de pu-
Waterloo (je doute qu'on l'y ait gravée sur une pli- blication.
l'honneur d'être rappelé quatre fois, et chaque fois
que de marbre).
il s'est prêté avec la meilleure grâce du monde aux
exigences d'un public avide d'harmonie. La voici dans son inédit le plus savoureux :
M. Emile Adèle, Yichy. —
Vos vers chantent la charité,
est-ce être trop méchant que de vous encourager à leur faire
Ici, dans ce champ de poireaux, l'aumône de quelques rimes? Nous croyons bien faire en vous
S'embrassèrent les deux héros engageant, jusquà ce que vous soyez assez riche pour cela, à
;
écrire en prose.
Un journal de Milan, ÏAnnuario musicale, s'est Et Blucher dit « Guclle sirbrisse,
:
compositeurs de musique. 11 a pris pour cela les Wellington reprit : Yes, Blucher, Le Rédacteur principal: Armand Gouzien.
noms do 112 maîtres, et en ad litionnant le nombre Vous m'êtes aujourd'hui « blus cher. » — L'impf-Gé
rans. A. tiouruilliat,
.
théâtre presque abandonné et aujourd'hui exécuté, surtout par l'orchestre, avec un soin
On y a fêlé le retour de M mo Galli-Marié, qui de Zerline. La voix n'est pas très-élofiëe et l'ac-
MUSIQUE :
toujours bien charmante dans ce gentil un peu étriquée ; mais cela est honnê-
trice est
est
rôle de Piccolino, une de ses bonnes créations. tement et sincèrement chanté et joué ; et, en
1. Reflets de Printemps, poésie de G. de
M. Giraudet a remplacé très convenablement somme, très-sympathique.
Peninark.
M. Ismaël dans le rôle du vieux pasteur pro- Quant à M. Valdejo, il faut lui faire crédit, en
Musique d'Alfred Dufresne.
testant, et M. Duwasl est un ténor qui tiendra mettant au compte de la peur les défaillances
2. L'Automne. sa place, si on le laisse avec soin au deuxième de son début. Son physique est bien ingrat
Musique d'Hayda. plan pour réaliser le ténor idéal, voué fatalement
Ce qui nous a frappé dans l'exécution du aux hyménées du troisième acte, le beau galant
3. L'Hiver.
ouvrage de M. Guiraud, c'est
spirituel et vivant après qui toutes les héroïnes de l'Opéra-
Musique d'IIaydD.
le réveil de l'orchestre qui peu à peu s'était en- Comique soupirent,
4. Mosaïque sur Richard Cœur-de-Lion.
dormi naguère ; il semblait que les violons
Craint des maris,
Par Emile Artaud, professeur a l'Institut
fussent près de rendre l'âme, et que les cuivres
musical. Aimé des belles,
n'eussent plus le souffle. Il fallait secouer cette
(ÉCOLE DU JEUNE PIANISTE.)
torpeur, infuser un son nouveau dans ces cors et nous lui conseillions, notamment, de con-
anémiques pincer les nerfs de ces violons. fier à quelque habile coiffeur le soin d'aristo-
TEXTE : Réouverture et reprises. — L'Exposi-
et
un peu une chevelure qui n'est pas
tion universelle et les auditions périodiques. — M. Lamoureux s'est chargé du traitement, et cratiser
Nouvelles de partout. l'on peut constater déjà un très-appréciable celledu superbe marquis-voleur (car Fra Dia-
résultat de ses soins. Nous ne doutons pas que, volo se fait passer pour un marquis; et, en bri-
sous son bâton qui se fait, dit-on, craindre et gand accompli, il doit s'en donner la tournure
obéir, rende à l'orchestre de POpéra-Co-
il ne et les airs).
mique sa répulation ancienne fortement dé- La voix de M. Valdejo est agréable d'ailleurs
Réouverture et Reprises chue. et menée avec facilité. Cela ne nous paraît pas
Qu'est-ce qu'on demande aux musiciens d'or- devoir dépasser une aimable moyenne et le
chestre? jouer de leur instrument ; eh bien! il débutant n'est pas l'oiseau rare qu'on comptait
'(tr^r?rT) PR É s un ' on g interrègne, l'Opéra-Co- parait que ce n'est pas toujours aussi facile que mettre en cage à la salle Favart.
'G)çA-?ïfi m 'ç[ ue a 'a' 1 eD fi" sa réouverture, cela. Par contre, il est désirableque leur zèle, A cette reprise de Fra Diavolo, la salle regor-
faut pour gouverner ces troupes indisciplinées sous'de celle des instrumentistes de cirques ou fondateur du Théâtre-Lyrique, l'homme de goût
en général qu'on appelle des artistes. de cafés-concerts. et de savoir, le directeur des directeurs, M. Car-
Piccolino a gaiement rouvert les portes de ce Fra Diavolo, que l'on reprenait mardi, a été valho, en qui la foule a confiance, parce qu'on
.
JOURNAL DE MUSIQUE
l'a vu à l'œuvre, et que la foule fête et encou- sition (1) des œuvres musicales des artistes vi- si vous ne donnez asile qu'à la peinture. Pour
rage. vants. Je suis persuadé qu'il ne s'agit cette être conséquent avec le programme si gran-
Agamennon, deux Ajax, fois que d'un retard.- On n'oublie pas la musi- diose du décret du 22 juin, il faut assurer à la
Aux Variétés, les
Ménélas, le bouillant Achille continuent à dan- que en formant un programme; elle s'impose. musique la place qui lui revient.
ser les plus fantaisistes cavaliers seuls, en prose, Le tout est de préciser, et cela longtemps d'a-
en couplets, en calembredaines et en musique. vance, quelle place on lui réserve.
L'augure Calchas et le publie ne peuvent pas « 11 ne s'agit pas de faire de la musique, il
« Le 18 février 1867, un décret institua
se regarder sans rire, ce qui fait bien augurer s'agit d'appeler la Musique au concours. C'est
l'Exposition (?) des Œuvres musicales des artis-
des recettes on que cette Belle
sait d'ailleurs comme producteurs que les compositeurs doi-
;
tes vivants. On choisit, pour mènera bien cette
Hélène est l'une des cocottes aux œufs d'or les vent trouver place à l'Exposition universelle.
œuvre difficile, Rossini, Auber, Berlioz, Carafa,
plus fécondes de ce théâtre. Nous le constatons « Si le Règlement du 7 septembre n'était pas
F. David, Kastner, le général Mellinet, Réber,
avec plaisir et résumons ainsi l'impression pro- qualifié de Règlement général, si le chapitre II
Ambroise Thomas, Verdi et le prince Ponia-
duite par M mc Judic dans le rôle créé par M llE n'était pas intitulé: Dispositions spéciales aux
towski.
œuvres d'art, j'aurais attendu. Si j'ai crié
Schneider: « Gounod, secrétaire du comité, etM.Norblin,
« gare! » inutilement, tant mieux. Dans tous
Elle y met moins de caprice et d'imprévu, secrétaire-adjoint, donnèrent leur démission dès
les cas, je tenaisà revenir à la charge à pro-
elle lechante avec plus de soin; et certaines le début. Je restai seul secrétaire sur la brèche.
pos des auditions périodiques dont je poursui-
parties qui se noyaient dans les cascades de « Le programme me paraissait mauvais;
vrai la fondation avec un acharnement de mo-
la créatrice surnagent maintenant et produi- aussi écrivis-je le 3mars :
Oui, c'est un rêve, « En 1S5-Ï, il y a vingt-deux ans, je fis "pa- « les cantates. Ce sont des prétextes à flagor-
Un doux rêve d'amour, raître dans le Ménestrel un article intitulé : « nerie; ce ne sont pas des œuvres vivaces. A
Projet d'auditions périodiques des œuvres des u tort ou à raison, ma conviction est que ce
qui n'avait jamais été apprécié à sa valeur; car artistes vivants. L'Exposition universelle de « sera miracle s'il sort quelque chose de bon du
c'est une inspiration très-originale et qui sort 1855 s'organisait; je crus le moment favo- « concours projeté. Je n'en ai pas la responsa-
du cadre de l'opérette. me Judic n'a pas M rable. On m'a tout aussitôt jeté des pierres. « bilité; pourquoi l'endosserais-je ? Remuer le
voulu chausser les cothurnes de M"° Schneider « monde pour accoucher d'une cantate d'autant
J'ai attendu.
et a donné un autre aspect à son rôle. Le pu- « 1863, lorsqu'il fut décidé qu'une Expo-
En « plus appréciée qu'elle sera plus courte, cela
blic, en allant la voir, croira voir une autre sition universelle, à la fois industrielle, agricole « en vaut-il la peine ? »
paré cette première erreur en instituant l'Expo- tiens que vous n'encouragez qu'un « bel art », jour.
REFLETS DE PRINTEMPS
Pûésie de Musique de
Ail? moderato.
PIANO.
* i
f F F I
F F r f I
J I
r
ii F F F Fi
\oi.là de ce, la bieD longtemps, i\ous a P vions moi près de viugt
^ zfir
à
HH > U ,7
Autorisé. GERARD et C ,e , éditeurs.Boulevard des Capucines 12. extrait du recueil des ' SOIRÉES d'AVTOMKE.
Vo.tre vieil . le tante en a . vant S'en allait, peut ê- tre re
plus lent
p poco rit
mÊ Wf.
fr
^
.deur,
7 a
é
^^Ëp^^ ^
« ë
D'humble me
é é
lé.
* *
.
_
I
na
7
_
'à
S* 3*
. .
i-i- ^=SFt
y
ge.
P
m »
Vu.tie vieil . le
iiii
tante er
Ped.
jîncn rit
Tempo
Eh bien '
si du passe charmant
m i
ï f
m Ê
Ped f
JT^ffiffjj I ^s
?~f"y !^ÈS *^f
SE pp
11* //)),
ijm^4 y f r pg r
Jj r
^
i i
5^ W É ^3=
ftsd
^m -7
^ *
L AUTOMNE
Allegretto.
w ?m ^m ss ÉÉÉ
H
PPf^ r * *
4
ÉÉlÉ
ISF fe^^^5=^ # 5=S ^
Œ fa^ -
g-^
ÉÉ
i
^^ =i^
^ JL- S l^É
?TL *=rt-3=5* m m&
â=É M Pi •? r
^•=f
h^é Êï
'S ipnp
s§ flac
I
j
US ^ fc^
^rh^- u U^m
^artTrrrrwTl
^ -*~w
[t^iM wm
g;l
v }Fi
^£j£ ^
4 *
*^=^
m -* y y -* à to£#^ ^^
L HIVER
*S « ïÉÉ * ÉÉ M^^W^
P ^
ri -* -»
m JJ3J
i
£b
;J-J?ffl, j
,
>s « *
pff pa^ É
Û!
» SE
ai
§*-ur
îtoe Ê*
,i J'^aa
^ 3*
5^M^
P W^ ~ pp=l ?i^=p ^trn^ ÉÉ !
^
?
fi fi P
'j 4 ii i
g ^
^±^^ËÈ
* *
ffi^ W
-J
MOSAÏQUE
l'Opéra: RICHARD CŒUR DE LION «irétry)
INSTRUCTION
Nous recommandons toujours la plus scrupuleuse attention dans l'exécution des doigtés, car un doigté bien observé rend plus abordable une
difficulté. Toutes les fois que, dans cette mosaïque, il n'y aura pas de doigté indiqué, l'élève n'aura qu'à laisser sa main dans la position la plus
naturelle.
Lorsqu'on ralentit (rail.), ou qu'on retient [rit.) un passage, il faut exécuter la nuance progressivement et non brusquement, afin de ne pas
heurter le mouvement. Il n'en est pas de môme lorsqu'on rencontre l'expression a tenpo, car alors le mouvement qu'on avait avant rail, ou rit.
reprend immédiatement. .
Le T" {point d'orgue) indique une suspension complète de la mesure. Ce temps d'arrêt peut être plus ou moins long, et sa durée n'est limitée
que parle bon goût de l'exécutant.
Allegro moderato.
^
I-
1/»
w*
rmrti 'TOT
m fffer ÎEE i
yjncf/ ri/
^rf
a Tempoc
mm
ç ÉêéÉ 3^ ïifc^
j 7
nn
<l^ i J *.
Ê^êÉ ^ HÉ
É=É ^
^m x~r &-
^5 Ê=Ê
^ £ç
1S
VARIATION.
4^"-^ 5 4 9
ÊPP Jg JJ J JJ
frfrrf — BPf
^ 5P
^ if = ;#:
^^ /
feéfEi g
^^ &
m
Allegretto.
3 *>.
3 1 2
M. *
JOURNAL DE MUSIQUE
« Chaque année, le Gouvernement rassemble des instrumentistes, des chanteurs et des com- gratuit cette fois, les six morceaux couronnés
les œuvres nouvelles des peintres, sculpteurs, positeurs; il faut encore qu'il prenne la France seraient exécutés de nouveau et les récompen-
graveurs et architectes vivants. Il appelle le musicale par la main et la présente au public ;
ses décernées.
l'année, provoque ses jugements, facilite des fournir aux jeunes gens le moyen, non-seulement
« Une médaille d'or à chacun des auteurs
ventes, encourage les efforts, récompense le de montrer ce qu'ils peuvent faire, mais encore
couronnés.
mérite et permet à ceux qu'elle a admis dans de s'entendre exécuter. Le peintre, le sculpteur,
« Indépendamment des six médailles d'or, il
cette arène artistique de mesurer entre eux plus favorisés, voient s'ils ont rendu ce qu'ils
serait accordé six médailles d'argent, et à cha-
leurs forces. Les avantages sans nombre de avaient rêvé; le musicien marche en aveugle.
cun des auteurs reçus et qui n'auraient obtenu
cette institution sont trop reconnus pour que je Celui qui entend ce qu'il a écrit, en apprend
aucune des récompenses désignées ci-dessus,
cherche à les faire Pourquoi donc les
ressortir. plus en dix minutes que tous ceux qui travail-
une médaille commémorative.
artistes musiciens ne jouissent-ils pas de ce lent des années sans ce secours.
« Soit en tout :
voilà un succès compromis. Pauvre composi- « 4° Les quatuors, quintettes, etc., dont cha-
teur ! Il dépend de tout et de chacun. Le souf-
que partie pourrait être exécutée par un nom-
« Si je me trompe, vous voudrez bien recon-
fleur ne peut pas avoir le hoquet sans lui faire naître, monsieur le ministre, que c'est en
bre indéterminé d'instruments à cordes;'
courir les plus grands dangers. Quels débou- bonne compagnie, car en octobre 1863 Gounod
« S° Les chœurs avec ou sans accompagne-
chés a-t-il? Trois au quatre théâtres sérieux m'écrivait :
ment;
qui ont leurs fournisseurs brevetés, trois socié-
« 6° La musique militaire.
J'abonde entièrement dans
tés de concerts... Et puis? Quelques éditeurs, « le sens de votre
négociants honorables, intelligents, mais aux- «Toutes œuvres qui attestent de longues et
« travail, mon cher ami; je n'y vois que de
quels on ne peut raisonnablement pas deman- sérieuses études et qui, à cause de leur impor- « très-nobles vœux pour l'avenir de l'art mu-
der un tempérament d'apôtre; pour lesquels tance ou de leur développement, ne peuvent « sical et de ceux qui s'y dévouent. Mon adlu-
une œuvre musicale s'analyse ainsi : tant pour être facilement soumises au public. « sion est d'autant plus complète que je ne dé-
le papier, tant pour les planches, tant pour « — Les auditions auraient lieu pendant un « couvre dans votre projet rien de ce qui pour-
mois, trois fois par semaine « rait le faire accuser d'utopie. S'il y a là
l'impression. (soit douze con-
« Enfin, toutes les certs). « quelque chose d'irréalisable, ce quelque
valeurs ont leur marché,
qu'il s'appelle bourse, halle ou exposition :
« —
Chaque concert se composerait de six « chose m'échappe entièrement.
seule, la musique n'en a pas. morceaux (soit un de chaque catégorie).
« ch. gounod. »
« —
Le nombre des morceaux reçus serait
donc de soixante-douze (soit douze de chaque « 11 est grand temps d'élever aux talents qui
catégorie). ont le tort d'être encore de ce monde un asile-
« C'est au Conservatoire de musique à pren- « — Dans un treizième concert donné à l'O- digne d'eux; Une entreprise particulière n'au-
dre l'initiative de cette création, complément péra, au profit de l'institution, les six morceaux rait pas assez de prestige. Il faut une autorité
indispensable des attributions qui lui sont couronnés seraient exécutés. toute puissante pour nous convaincre que l'on
'confiées. Il n'a pas tout fait lorsqu'il a formé « Dans un quatorzième et dernier concert, peut arriver au Parnasse sans passer par le
JOURNAL DE MUSIQUE
Père-Lachaise. Vous réussirez si vous le vou- C'est alors que le jeune ténor Watson, simple cory- o Les éditions de musique se comptent aujourd'hui
lez. fermement, etvous n'aurez pas atteint un' phée, se proposa pour remplacer M. Duchesne, dont par des chiffres considérables en France et à l'étran-
il avait appris le rôle tout seul. Le direeteur accueillit ger; elles occupent un grand nombre d'ouvriers
mince résultat, monsieur le ministre, si vous
d'abord cette proposition avec un sourire; il enten- graveurs et imprimeurs, et se popularisent d'autant
parvenez à détourner de temps en temps les
dit cependant M. Watson, et il fut si étonné du ré- plus facilement dans le monde entier que l'écriture
légitimistes de l'art de leurs pieux pèlerinages
sultat, qu'il lui fit repasser le rôle en entier avec musicale est la même partout. Non-seulement le nom-
aux catacombes de la musique. M. Danbé, devant lecompositeur qui se déclara sa- bre annuel des publications musicales en France et à
tisfait et autorisa le début de M. Watson, lequel a été l'étranger est devenu considérable, mais celles con-
très-estimable. cernant les partitions d'opéras ou les grandes publi-
cations classiques atteignent des chiffres qui le dis-
« Ce serait inaugurer comme il convient les
putent aux plus importantes publications de la
auditions périodiques, que de rattacher leur
On va reprendre à l'Opéra-Comique, ces jours-ci, librairie.
création au concours international de 1S78.
Un mariage extravagant de M. Gautier, qui accom- .
« Le commerce de musique français et étranger
« 11 y a là une lacune que le Gouvernement ne saurait donc passer inaperçu a la prochaine Expo-
pagnera Lal/a-Rouck sur l'affiche.
aura à cœur de combler. Éclairé par une pre- sition universelle, et vous jugerez certainement avec
mière épreuve, il le fera certainement de ma- nous, monsieur le ministre, qu'il serait juste, équi-
nière à satisfaire à la fois les justes exigences table, de lui accorder tout au moins ses grandes
L'Odéon va jouer, dans le courant de ce mois pro-
des compositeurs de musique droits im- entrées dans la classe 13, dont le jury spécial lui est
et les bablement la Belle Saînara, une fantaisie japonaise
seul applicable.
prescriptibles de l'art. Veuillez agréer, etc. en un acte du poète Ernest d'Hervilly, pour laquelle
« Veuillez bien agréer, monsieur le ministre,
M. Armand Gouzien a écrit de la musique.
l'humble expression de notre haute considération.
« Et maintenant que j'ai frappé à la porte
juste, équitable, pratique, sa réalisation est lini, M. Albert de Lasalie fait dans le Charivari (on « Colombier.
désirée. On l'adoptera certainement un jour ou ne peut pas toujours rire!), le dénombrement des
morts illustres dans les cimetières parisiens. « Les membres de la Commission,
l'autre. Pourquoi ne serait-ce pas demain? .
prochaine réunion du mois courant cette ques- TJr?i en Hollande. La Gallia,de Gounod, et l'Ar-,
Nicolini, qui débuta dans la carrière fran- cette chanteuse est française); elle y a eu un très-
« La commission des éditeurs de musique, en
çaise sous le nom de Nicolas, reviendrait à ses <t pre- grand succès qu'elle a retrouvé dans Hamlet, où
examinant le tableau de classification générale de
mières amours », comme l'on chante à l'Opèra- l'Exposition universelle de 187S, constate avec regret
M. Padilla chantait pour la première fois le rôle
Comique, et serait aussi engagé, pour cette époque, d'Hamlet. Cest sans contredit une des meilleures
que la part qui a été faite aux éditions musicales est
à l'Opéra. créations de 1 éminent baryton il a le physique, la
tout à fait insuffisante et ne répond nullement à l'état
;
Cela nous paraît plutôt jusqu'ici un souhait de l'o- voix et le talent dramatiques indispensables 1 ce rôle
actuel de cette branche d'industrie artistique.
pinion plutôt qu'un fait accompli. difficile de composition. Il a été fêté par le public de
Les publications musicales figurent bien dans
«
les classes 6 et 7, mais seulement au point de vue Moscou, dont il est l'enTant gâté. On l'a rappelé,
M m0 Nilsson est de retour de son voyage triom- bre très-restreint d'éditions: solfèges et méthodes.
il a du revenir, seul, cinq fois pour saluer le public
Un jeune ténor a débuté presque incognito dans a Mais nous pensons, monsieur le ministre, que
le Dimitri de M. Joncièrcs, au Théâtre-Lyrique, où les éditions de musique ont pris depuis vingt années
il jouait un petit rôle d'officier il se nomme Watson, une telle importance en France et à l'étranger qu'elles
;
Au dire du Pungolo, Richard Wagner vient de
et voici daas quelles circonstances cet artiste a été auraient mérité d'être l'objet d'une classe spéciale.
louer une villa à Sorrente, où il se propose de pas-
conduit à chanter le rôle principal de l'opéra. « En monsieur le ministre, les planches gra-
effet,
ser l'hiver.
M. Duchesne, très-fatigué par le service qu'il fait vées et tes clichés typographiques de musique, les
actuellement au théâtre, avait été obligé, à la der- poinçons et spécimens de typographie, les épreuves
nière représentation de Dimitri, de faire faire une autographiques et celles des reports de planches
gravées sur pierre et sur zinc, nos nombreuses édi-
L'orchestre invisible fait son chemin sous terre—
annonce de passer son du quatrième acte. Un
et air
repos de trois ou quatre jours fut jugé indispensable tions de musique classique et moderne, enfin nos
— l'intendance du théâtre de Dessau vient d'adopter
rique des diverses phases par où a passé la pour mission d'organiser des fêtes musicales el
Sommaire : culture de cet art que toutes les iociétés_ civi- des représentations dramatiques dans toute
lisées ont protégé. — A. G. l'étendue du monde méditerranéen. Tel était,
MUSIQUE :
entre autres, le collège ou synode de Téos,
1. Peut-être dormez-vous, sérénade avec « Bien longtempsavant que la plastique grecque dont l'organisation a été mise en lumière par
accompagnement de violon, paroles imi- eût produit ses premiers et plus informes essais, de récentes découvertes. Cette institution, à la-
tées de Benserade. le chant choral était consacré par les institutions quelle était attaché un véritable conservatoire,
Musique de Ch. Dancla. religieuses et politiques des principales tribus au sens moderne du mot, a laissé des traces
helléniques. On sait que l'éducation Spartiate, dans la partie orientale de l'empire romain jus-
2. Le Chant du Pêcheur, polka sur
considérée par les plus émineuts esprits de l'an- qu'à la chute définitive du paganisme.
des molifs tsiganes.
tiquité comme l'idéal pédagogique d'un peuple
Par Olivier Métra.
libre, ne comprenait que la musique vocale et Avant même que l'art païen fût arrivé au
3. Dariolette, ronde. les exercices du corps : la musique, afin d'éveil- terme de sa lente agonie, s'élèvent des écoles
Musique de Gherardi (1691).
ler dans l'âme le sentiment du beau, la gym- musicales consacrées à l'exécution et à la pro-
nastique, pour contre-baluncer les influences pagation des chants de l'Église chrétienne.
TEXTE : Coup d'œil historique sur l'enseigne- amollissantes résultant de la pratique exclusive Déjà, sous règne de Constantin, le pape Syl-
ment de la musique, par F. -A. Gevaërt. — d'un art trop séducteur. De Sparte, la culture
le
JOURNAL DE MUSIQUE
mières années du dixième siècle, Rémi d'Auxerre de vous faire savourer ce morceau de littéra- n'était capable d'exécuter à première vue un
ouvre à Paris une école publique, où il enseigne ture charentonesque : morceau qu'il avait composé dans la ma-
tinée.
de son mieux la théorie musicale de l'antiquité.
« Aux nations civilisées ! aux Kurdes, aux Haydn tient le pari. Il s'agit de vin de
Jusqu'à la fin du moyen âge, l'impulsion donnée
Afghaus, aux Perses, aux Chinois et aux habi- Champagne, et l'auteur des Saisons en est très-
pendant ces siècles si méconnus et si laborieux
tants de la rue Beaubourg ! friand. Le morceau de musique est mis sur
ne se ralentit plus : l'Ile-de-France et l'Angle-
« Peuples! réjouissez -vous! un poêle vous est l'épinette. Haydn enlève lestement les premières
terre au douzième et au treizième siècle, la
né. Victor Hugo est un mythe, Lamartine un mesures, puis s'arrête court. Impossible d'aller
Belgique à partir du milieu du quatorzième,
pygmée ! Quant aux faiseurs de livrets d'opéra, plus loin. Il faut que les deux mains soient aux
prennent du mouvement et créent l'art
la tête
ils peuvent faire leurs malles : Chilpéric a extrémités du clavier, et une note appelle im-
de la polyphonie; chaque monastère est un
paru. Dans ce chef-d'œuvre, la musique n'est périeusement l'une d'elles au milieu. Haydn
centre d'études musicales, chaque cathédrale
rien, le poëme est tout. Quels vers ! quelle s'avoue vaincu.
possède sa maîtrise. Au seizième siècle enfin,
prose ! quelle charpente ! quelle intrigue ! et Quant à Mozart, il reprend le morceau, et,
apparaissent en Italie les premiers conservatoires,
quelle fidélité historique !
arrivé à la note fatale, il la touche de son nez.
dénomination qui à l'origine se rattachait uni-
quement au but charitable de ces établisse-
« Eschyle! ô Euripide! ô Sophocle ! fouil- Et tout le monde de rire, même celui qui a
lez-vous, si vous avez de grandes poches. perdu son pari.
ments. La plupart étaient des orphelinats, des-
« Mais aussi il faut rendre justice à ma déli- J'ai prononcé le nom de Glatigny en réveil-
tinés à. former des enfants de chœur, mais s'oc-
cieuse interprétation. Le premier ténor (c'était lant dansmes souvenirs un quatrain de ce ro-
cupant aussi accessoirement de la technique
moi), bien qu'il fût enroué, et qu'on n'ait mantique nomade, dont on vient de jouer au
des instruments. Jusqu'à la fin du dix-huitième
siècle les conservatoires restent propres à
pas pu entendre une seule note de sa voix théâtre Corneille — avec l'éclat que comporte
l'Italie;
,
Notre plan
Mais tout d'abord, exposons notre plan...
'?... ma foi, je n'en ai pas. Si fait, un
— Oh ! alors, je n'ai pas besoin de me
pendant le moyen âge dans les mains des cor- gêner.
seul : celui de faire sourire le public dans l'in-
porations religieuses, il devait naturellement Et le voilà les deux battants de
qui pousse
tervalle de mes morceaux de musique.
passer à celles de l'Etat, là où les principes de la porte, et, le chapeau sur la tête, l'œil réjouit
« Donc, aux amateurs d'histoire et de saine
la Révolution française devinrent la base du les bras tendus, s'élance dans l'appartement de
droit public. Les farouches jacobins qui mirent
littérature, la liberté d'apprécier le poëme lyri-
M. de Florville, c'est-à-dire sur la scène, et
Conservatoire de Paris sous l'égide de la na-
que qui va suivre.
le dans les bras de Filochard.
«Agrée, ô gentil public, l'expansion des sen-
tion reconnurent avec justesse qu'en suppri- Celui-ci, qui était en train de se demander
timents burlesco-comico-poético-musicaux de
mantes corporations ecclésiastiques, l'Etat était avec anxiété s'il donnerait la main de sa fille
ton poëte rigolo. Hervé (entre Asnières et
tenu en toute équité d'assumer leurs attribu- au jeune notaire de Lansac, est d'abord stupé-
Courbevoie). »
tions et charges publiques; et que, dans la so- fait de cette entrée imprévue; puis, recon-
ciété nouvelle, où tout était devenu individuel naissant Glatigny et ses allures picaresques , il
dont le livret a été écrit par lui ; ce de nez célèbres. travailles? dérange. je te
)livret — tout comme une tragédie Un fait aussi peu connu qu'authentique de — Mais non, je t'assure.
l'a orné d'une préface qui est comme « l'ar- Un une nombreuse et grave so-
jour, dans tu content?
mure » en tête d'une portée ;
elle donne le ciété, on parlait musique , et Mozart, pour ré- — Tu sais? J'ai un engagement pour Arras
ton du morceau. pondre aux compliments qu'on lui faisait fin juillet.
Nous n'aurons jamais une occasion meilleure pariait que personne, même son ami Haydn, — Tiens, moi aussi!
PEUT ETRE DORMEZ-VOUS
BENSEBADE. CH OANCLA.
j. M.,danic R. UBORDE.
vini.oi\
»! lil I!
£ c J
r h >
r?
')
;
I
si
>, i± i
i
ï¥^ ? SïT^r
i
F-
'
Nkii^U.
/v
j=^ m ^
r
^^ r
tvd.
«w douceur et suavité
i (is
-v-f-
r
Coupla.) Peut
f 'r
ê .
F
(re
r
dor .
ji
niez -
il
vous,
J
tâche
m ¥
.
p m
:\.fin de vous moquer d'un sec. ti. ment, d'un seu.li.ment ten . dre,
LE CHANT DU PECHEUR
OLIVIER METRA
Allegretto.
l) i i
INTRODUCTION
r/^r-r-
POLKA.
6
r
.
'"ï
r '[_r I
çj r I
f t_r I
ç_ S
* #^ ^^f ^S
Tempo di Polka
Pp* il E^p
s^F * t r
* £ÉÉ m
ï ^^ pus e s=- 1
3=£
t ê -^f-HJ-cH^
**«
f f f
*
/" =====
Pressez
(
f^h^-jp^ mm ~» * 9 9
0. 0-
Zfcjfc
m
u mrm¥i Ml
h
y
"
JOURNAL DE MUSIQUE
— Mais, reste donc. le moyen d'arrondir les billes de billard qui ajoutée : l'artiste aura deux mois de congé, par an,
— Non, non, travail avant tout; mais nous
le étaient carrées auparavant, ce qui rendait le pendant lesquels il pourra se faire entendre sur les
à Arras Dis donc, avant de carambolage difficile ; on y voit encore un scènes étrangères qui l'ont déjà demandé.
nous reverrons !
nous quitter, si nous y allions du petit couplet grand dignitaire, qui compte le linge au retour
de facture? du blanchissage et sait de l'arithmétique ceci :
Et tous deux de s'avancer vers la rampe, et, 1 et 1 font onze, quand on les place à côté l'un Ce dimanche, Gounod doit diriger, à la nouvelle
église de Saint-Cloud, une grande messe en musi-
posant une main sur le cœur : de l'autre.
que, avec le concours d'élèves du Conservatoire.
La préface du livret, que nous avons voulu
— Ah! quel plaisir de se revoir! disputer à l'indifférence des foules et que vous
La quête est destinée à l'achat d'un orgue.
— Ah! quel plaisir de me revoir! venez de vous en dira plus
A l'issue de la messe on chantera Gallia.
— J'en avais caressé l'espoir 1
lire, d'ailleurs.
— 11 en a caressé l'espoir !
Quant à l'interprétation, elle ne pèche guère
que par l'héroïne, Frédégonde, jouée par une
Après la Forza del destino les pièces qui passeront
La claque elle-même éclata en applaudis- personne dont on ne peut pas dire qu'elle a un au Théâtre-Italien seront Aida, Poliuto, : Il Barbiers,
sements, ajoute Glatigny, et je sortis comme diamant dans le gosier, quoiqu'elle soit plongée Don Giovanni et la Sonnanbula.
j'étais venu, sans que personne, dans la salle, jusque par-dessus la tête dans une rivière de
se fût aperçu de la charge. » diamants. Le compositeur-auteur et acteur, qui
a conscience de son ébrèchement vocal s'en
Les concerts du Châlelet rouvriront le 29 de ce
raille avec tant de finesse et d'esprit qu'on lui
mois, sous la direction de M. Colonne, leur fondateur-
en voudrait peut-être de filer un fa dièze idéal
lieu de lancer une drôlerie. MM. Courtes et
*
Théâtres au
Deberg ont dessiné deux bonnes charges de
Nouvelles du Conservatoire :
Le théâtre de l'Opéra-Bouffe a remisé dans haut aura donc lieu le 28 octobre à l'Institut et l'on y
exécutera la cantate de M. Véronge de la Nux qui
la bergerie le mouton à'Estelle et Nérnorin qui
sera suivie de l'appel des lauréats et du discours de
n'avait pas seulement pu tondre de la recette la L'Institut musical fondé et dirigé par M. et
M. le vicomte Delaborde sur Eugène Delacroix. La
largeur de sa langue el la troupe fantaisiste re-
séanee se terminera par l'exécution de la cantate
Mm ° Comettant (6» année), annonce la réouverture
crutée par M. Hervé se livre à de nouveaux de ses cours complets pour le 20 de ce mois. L'Insti-
de M. Hillemacher.
exercices de basse école sur l'histoire de France, tut musical est un véritable conservatoire des dames
Le nom dessolistes est encore inconnu ; selon la
el des demoiselles du monde, qui compte parmi ses
eu racontant, à la façon de barbari mon ami, le coutume, l'orchestre sera emprunté à l'Opéra et
professeurs les plus grandes illustrations de l'ensei-
règne de Chilpéric. On y voit, selon la formule conduit par son chef, M. Deldevez.
gnement dans chacune de ses branches spéciales :
démodée, un roi s'éprendre d'une bergère, puis solfège, piano, chant, harmonie, accompagne-
épouser une princesse visigothe, dont le frère, ment, orgue, etc.
toréador de première classe, joue des casta- En attendant qu'il reprenne la scène française, On s'inscrit à l'Institut musical, 64, rue Neuve-
gnettes; consulter entre temps les druides sur le ténor Nicolini va prendre le chemin du Midi où des-Petits-Champs.
l'issue des batailles; et, pendant que ceux-ci l'envoie le docteur Fauvel.
Joncières, de Bornier, A. SUvestre, Ducbesne, Las- par l'orchestre d'Arditi, est venue ranimer l'enthou- à pratiquer. Car de quelque manière qu'o
difficile
n
salle (de Comte, M™<* Zina
l'Opéra), Gresse, Ch. siasme en terminant la soirée par un succès bruyant. prononce les sons anglais, on n'arrivera jamais àleur
Dalli, Engally etBelgirard, auteurs et interprètes de Ce n'est pas la première fois que nos voisins don- donner l'ampleur et la netteté des sons italiens et
cet ouvrage. nent l'exemple de ces concerts où l'on n'exécute que même français. Mais le patriotisme anglais exige
Pour les remercier de cette nouvelle marque de les œuvres d'un seul compositeur. Ce qu'ils viennent qu'on fasse des efforts dans ce sens. Nous n'y voyons
sympathie, M. Danbé vient de leur adresser la lettre de faire pour Wagner, ils l'avaient fait déjà pour aucun mal à coup sûr et nous désirons même, sans
suivante : Beethoven, Mozart et Mendelsohn, et les soirées trop l'espérer cependant, que l'essai qu'on va faire
nendelsohniennes, entre autres (c'est ainsi qu'ils ap- ait un succès complet.
« Parts, le i octobre 1876.
pellent ces fêtes musicales), ont toujours obtenu le
teur de la Renaissance, pour la première de cette ment applaudir dans l'opérette : pour direc-
elle a
pièce japonaise, nous en avons vu une qui se termi- trice Mme veuve Cadet Grégoire, dont les huit
'
Des difficultés d'organisation avaient fait 'craindre enfants jouent la comédie sous ses ordres.
nait par cette salutatk n aussi familière que latine :
un instant, que le théâtre de San Carlo, à Naples, Trois d'entre eux, Mme Spina, MM. Baptiste et
« Vale et me, Yotcoh, aina. »
ne puisse ouvrir ses portes pendant la saison
Alphonse font preuve d'un talent très-réel et très-
prochaine. Après de longs pourparlers, toutes ces
original. Ces huit cadets Grégoire se sont adjoint une
difficultés ont été surmontées, et M. Daniel Borioli,
bonne prima donna, Mme Maxart, et une jeune
l'administrateur du Théâtre royal de Turin, a ac- première, Mme Emma Bergey, dont la grâce est si
/ÇTèfer5\rRANGEB. — Wagner devient de plus en cepté la direction de l'Opéra de Naples. exquise, dit-on, que nous souhaiterions vivement
I I&
1
P' us ^ ' a m0<* e cn Angleterre. Mercredi l'applaudir à Paris au risque de l'y voir accompa-
tfJrSj dernier, le Concert-Promenade de Covent- gnée par les huit cadets Grégoire.
C^2/OGarden a été entièrement consacré à sa
musique, et, au dire des journaux de Lon- samedi dernier qu'a eu lieu à Londres la
C'est
dres, jamais la salle ne s'est trouvée mieux remplie. réouverture des cours de l'Académie royale de mu-
On commencé par l'ouverture des Maîtres chan-
a sique. Cette réouverture se fait toujours avec une Manière nouvelle de développer le goût de la
teurs, une œuvre de grand mérite. M 11 » Bianchi certaine solennité; élèves etprofesseurs se réunissent musique et de la bonne chère. C'est la petite
ensuite a chanté le grand air d'Elisabeth du Tanhau- dans la grande salle des concerts, pour s'adresser ville belge de Visé qui nous l'enseigne. Voici en ef- y
ser, qu'on a fait suivre de la marche de Huldigung, mutuellement des souhaits de bienvenue et écouter fet ce que nous lisons dans le programme du festival
composée spécialement pour le roi de Bavière. Ce une allocution de circonstance qui leur est adressée musical qu'on est en train d'y organiser :
morceau a été le plus applaudi de tous. Après cette par l'un des maîtres de 1 établissement. Cette année, o Nous espérons que la situation si pittoresque do
marche, on est revenu aux Maîtres chanteurs, pour c'est le professeur Mac-Farren qui a été chargé de ville et la réputation européenne qu'elle
notre petite
permettre à M. Wilhelmj d'exécuter sur le violon ce soin. dans la préparation des Oies grasses,
s'est acquise .
.
une délicieuse paraphrase de la Preislied qui a été Après avoir rappelé au début de son discours nous assureront le concours de nombreuses sociétés .
mélodie a succédé la marche funèbre des Gotter- comme une langue peu musicale et impropre à l'art
dammerung, exécutée pour la première fois en An- du chant, et il a exhorté les élèves de l'Ecole à don-
Le Rédacteur principat: Armand Gouziem.
gleterre. Cette marche a été reçue froidement mais ner un soin particulier à l'étude de la prononciation.
une fantaisie sur le Tanhauser, brillamment exécutée C'est là un excellent conseil, mais qui semble assez Paris. — L'impf-Géranc, A. Itourdilliat , 13, quai Voltaire.
PREMIÈRE ANNÉE — No 2] SAMEDI 21 OCTOBRE 1876
d'une part aux ramifications nombreuses de la n'est pas la leur : celle d'enseigner les rudi-
MUSIQUE :
et une double technique ? —
d'autre part, à quer est d'une grande portée, je dirai même
l'esprit un peu étroil qui présida à la fondation d'une importance capitale pour le progrès futur
1. L'Amour, poésie de M" Berlin,
du conservatoire-type, celui de Paris. En cela de l'art. Afin de pénétrer profondément, la cul-
Musique de Gide. comme en beaucoup d'autres choses, la Révo- ture artistique doit trouver un terrain propre à
lution ne trouva rien de mieux que de suivre la recevoir : or, il est permis de le dire sans
2. Deux Menuets.
les errements de l'ancien régime ; elle repro- injustice, l'atmosphère de notre siècle n'est pas
Musique de Mozart.
duisit simplement l'organisation des conserva- essentiellement artistique. Ce qui faisait à cet
toires de l'Italie, sans songer que ce cadre était égard la grande supériorité de la civilisation
TEXTE : Les Conservatoires. — La Mort de insuffisant pour ce qu'il devait contenir. Tandis antique, c'est que l'art était l'apanage de la
Chopin racontée par Liszt. — Kosiki. — Les communauté accompagnait
que les académies de peinture de sculpture entière, et ci-
Couplets de la Poupée. —
Nouvelles de partout.
et le
peuvent se renfermer dans l'enseignement toyen dans tous les actes de son existence,
technique, — en laissant aux musées la tandis que chez nous c'est un objet de loisir,
mission de l'enseignement esthétique et his- une occupation facultative, placée en dehors
torique, aux expositions l'honneur de pro- de la sphère journalière de la vie, une distrac-
Les Conservatoires duire le jeune artiste devant le public, — il tion à l'usage des classes favorisées de la for-
faut que les conservatoires assument cette tune, distraction que procurent des personnes
triple lâche, et donnent l'instruction à tous les exerçant l'art comme une profession. La consé-
\ns l'intéressante étude de M. Gcvaerl, degrés, comme ces écoles du moyen âge où quence directe de cet état de choses est qu'en
f)V(donl nous avons publié déjà la partie l'on enseignait à la fois l'astronomie, la théo- entrant au conservatoire, la plupart des élèves
n\| historique, le savant directeur du logie et la lecture. Une saine logique exigerait ne possèdent aucun fonds d'impressions musi-
Xx^vfîD Conservatoire de Bruxelles a examiné une répartition de ces fonctions trop multiples cales fraîches et naïves, et n'ont en général en-
avec soin l'état de l'instruction dans les conser- entre deux espèces d'établissements : les uns tendu que les chansons plates de la rue ou
vatoires, les obstacles qui s'opposent à son déve- voués à l'enseignement technique proprement quelques banalités. A cet égard, le campagnard
loppement et les améliorations qu'ony pourrait dit, et n'ayant à produire leurs élèves que est peut-être mieux partagé que le citadin;
apporter. dans des exercices scolastiques; les autres se tout enfant, il a entendu chanter, — s'il Ev..
consacrant à l'éducation supérieure de l'artiste chanté lui-même, — les vieilles mélodies litur-
« Le principal inconvénient du régime en et à la culture du public au moyen d'exécutions giques ; il possède aussi dans sa mémoire quel-
vigueur, dit-il, c'est que le programme des musicales, concerts, représentations dramati- ques-uns de ces chants traditionnels qui se per-
études est trop étendu et, par là même, incom- ques. La lecture musicale, à son degré élémen- pétuent pendant des siècles au fond des pro-
plet à plusieurs égards. Il faut l'avouer, l'en- taire, pourrait être inscrite parmi les malières vinces. Or, en l'absence de celte première
seignement musical n'est pas jusqu'à présent obligatoires de l'enseignement primaire; ce qui éducation, inconsciente et par là même la plus
organisé sur des bases normales. Cela lient libérerait les conservatoires d'une besogne qui profonde de toutes, la culture artistique reste
JOLT.NAL DE MUSIQUE
pour ainsi dire à la surface, et garde toujours une position supportable à celui qui n'est pas tous les arts, elle est une traduction directe des
quelque chose d'artificiel et de forcé. Nos pères une non-valeur absolue; il garde une place affections morales. Le cri de la passion, l'accent
en savaient beaucoup moins que nous; mais aux hommes de bonne volonté, qui s'estiment idéalisé du sentiment lui donnent la mélodie ;
s'ils absorbaient moins de connaissances, ils se heureux de contribuer pour leur part à la réa- les mouvements de l'âme qui accompagnent la
les asssimilaient mieux. lisation du beau et que ne dévore pas l'envie à passion lui fournissent le rhythme. Expression
« Si, par les causes qui viennent d'être signa- Tégard de leurs confrères plus heureux ou vraie et inconsciente des sensations les plus in
lées, l'éducation du sentiment reste souvent mieux doués. » times, elle révèle sans déguisement le sens mu-
imparfaite, celle de l'esprit ne rencontre pas ral, et son essence est de ne pouvoir mentir. »
M. Gevaërt couronne son travail par une vue
d'obstaclesmoins sérieux à son développement.
Les études techniques de la musique moderne d'ensemble sur les trois missions principales dé- par un acte de foi dans les glorieuses
C'est
volues aux grandes institutions musicales destinées de l'art musical et -un hommage à ses
absorbent un temps si considérable et nécessi- :
tent un exercice si prolongé, qu'il est presque u La première mission de l'école consiste à
contemporains que M. Gevaërt termine sa re-
impossible de lesmarcher de front avec
faire créer pour l'artiste, — qu'il soit appelé à être marquable étude, et l'on sent qu'il a encore
l'étude des connaissances générales, également compositeur, virtuoseéminent ou même simple- dans l'esprit ces grandes manifestations d'art
la trop grande extension du programme usuel, changent continuellement. Une institution fixe,
celte innovation
nous.
mériterait d'être imitée chez durable, ayant par l'enseignement un
d'action permanent, est seule apte à devenir le
moyen La Mort de Chopin
«Signalons enfin un dernier et sérieux obsta- point de départ d'une tradition, le centre autour Racontée par Sjisqt
cle à l'élévation du niveau artistique les condi- : duquel viennent se grouper tous les efforts in-
tions économiques de la société actuelle. La diffi- dividuels, où s'accumulent les acquisitions suc-
culté de vivre est en effet telle aujourd'hui que la cessives de plusieurs générations de professeurs, iszt, aussi curieux écrivain que grand
plupart des jeunes gens se trouvent dans l'impos- où le dépôt des doclriues se transmet non par publia chez M. Bourdil-
virtuose, qui
sibilité de poursuivre pendant de longues années la simple parole, mais par un exercice constant. un si étrange ouvrage sur les
- liât,
des études qui sont d'abord complètement im- Le résultat d'une telle activité, œuvre du temps, ^Bohémiens et leur musique, Liszt
productives. De là leur empressement à quitter sera la création d'un style d'exécution caracté- a consacré un volume, aujourd'hui rarissime,
les bancs de l'école dès qu'ils trouvent à tirer un ristique, et peut-être aussi, — circonstances
les à Chopin. C'est de ce livre très-attachant,
parti quelconque de leur talent naissant. Com- étant favorables, — d'une école de producteurs très-brillant et très-ému à la fois, que nous
bien de chanteurs abordent la scène avant qu'ils originaux, reflétant dans leurs œuvres les aspi- détachons une page intéressante, complétant
aient acquis les connaissances les plus indispen- rations et les ardeurs artistiques du milieu que nous avons donnée il y a quel-
l'étude
sables, avant que la force de leur organe ne se dont ils sortent. Telle est la responsabilité de ques semaines sur le compositeur inspiré des
soit développée Aussi que de vocations avortées,
! l'école devant l'art. Nocturnes.
que de fleurs cueillies et flétries avant leur épa- « Enfin, la troisième et la plus belle mission
nouissement! En France, on a cherché à amé- d'une école digne de ce nom est de répandre, « A la nouvelle de la maladie de Chopin, sa
liorer cette situation par un large système de dans le rayon que peut atteindre son action, sœur, arrivée subitement de Varsovie, s'établit
bourses, et notre gouvernement, à son tour, l'amour de l'art élevé, le respect de sa dignité, à son chevet et ne s'en éloigna plus. Il vit ces
vient de montrer sa sollicitude pour les intérêts et'de propager la religion des grands hommes angoisses, ces présages, ces redoublements de-
de l'art en suivant cet exemple. par lesquels le beau s'est réalisé. C'est en vain tristesse autour de lui, sans témoigner de
«Il est un reproche que l'on adresse souvent que ces principes seront inculqués aux généra- l'impression qu'il en recevait. Il s'entretenait de
aux écoles d'art c'est de jeter une foule de
: lions nouvelles, s'ils ne trouvent pas d'air sa fin avec une tranquillité et une résignation
gens dans une fausse voie, en offrant des faci- ambiant pour vivre et prospérer, un sol pour toutes chrétiennes; il ne cessa pourtant pas de
lités d'études à des personnes sans vocation, prendre racine. On ne bâtit pas d'école au prévoir un lendemain. Le goût qu'il eut tou-
sans avenir, et de contribuer ainsi à multiplier milieu d'un désert. A toute époque, l'art re- jours à changer de demeure se manifesta en-
les médiocrités. On ne peut nier que l'inconvé- flète les côtés faibles de la société qui le pa- core une fois; il prit un autre logement, en
nient signalé n'existe, et que le reproche ne soit tronne ; au temps où les cours italiennes et disposa l'ameublement à neuf, et se préoccupa
parfois mérité. Remarquons toutefois qu'il at- allemandos donnaient le ton, l'écueil de l'art d'arrangements minutieux; n'ayant point dé-
teint moins les conservatoires que toute autre était le fade et le maniéré ; aujourd'hui que le commandé les mesures qu'il avait ordonnées
institution analogue, la musique offrant un vaste public se compose de couchesjsociales nouvelles, pour s^y installer, bientôt on commença le dé-
champ à des aptitudes diverses, à des talents c'est le violent et le vulgaire ; il faut donc que ménagement, et il arriva que le jour même de
inégaux. que pour le sculpteur, par
Tandis les institutions pénétrées du sentiment de leur sa mort on transportait ses meubles à cet appar-
exemple, il de prendre rang parmi les
s'agit mission agissent, dans la mesure de leur pou- tement ne devait pas habiter.
qu'il
créateurs ou de ne rien être, le musicien qui voir, sur les tendances du public, par l'exemple que la mort ne remplît pas ses
Craignait-il
n'est appe!é*à devenir ni compositeur, ni grand et par l'action. En assumant cette sorte de promesses, qu'après l'avoir touché de son doigt
virtuose, entrera clans un orchestre ou se vouera direction esthétique, l'école remplit une fonc- elle ne le laissât encore une fois à la terre, et
au professorat; il pourra être un homme utile tion élevée ;
que commence sa res-
et c'est ici que la vie ne lui fût plus cruelle s'il lui fallait
et ne pas passer inaperçu dans le mouvement ponsabilité devant la société. La musique agit la reprendre après en avoir rompu tous les fils?
musical de son temps. De même que la société puissamment sur les mœurs, c'est là une thèse Eprouvait-il cette double influence qu'ont res-
humaine, l'art musical offre presque toujours qu'il est superflu de démontrer. Seule entre sentie quelques organisations supérieures à la
L AMOUR
pgroio. ib *•»."' BERTIN MUsiquc de C. GIDE.
(fc.'N-
Andante
J
-j^ — j-
^^
r m
. .
cr^cr r
5^è
kix-qjir-^-f =
y T7
*~J~]
^.y^^- Épé
cmr fpP# 1^
SS^p
fl^ fM^I^ ->
^ > < y
w^ p-f-f p r n J
1
^' J i
f r f r ç \?
. panehe son m. ne dis - crè . (e Sur les touffes de verts ga . zons,
s
•^
e^
e
wm m
ga.zoui liant dans les feuil
r"
. es
r'
La
«l'un
vette
¥
appel, le nos
n
.
/„':
*» £„ >)•
fin f7\
:
L
mm ÏXJUJ m^
Tempo.
& r
••
<^m ' J >
Jl
i
r
'
^p=^f=FFP
bas, tout bas, A_vec des mots plus doux en . ro . re Que ceseban.
<@ JS
f=f
ritcn
m
f=f
Tempo
r,
1
i
n l
|
<p r
bel _
f
le,
r f M
par. Ions d'à .
r
mour,
r r
ma
r
bel.lt;,
-
p F
par. Ions
i j.
é
d'à
>
^
^W ^N=H
_7
f
7
-
1
»
7
>
S
=^
^ ^
(
ÎÉgÉÊÉ
^FÊdrf-^
•
M j T3-pm
rjJTj
as à
tTL^r
%- '
I (3? Coup!)
!• 1 V
F F i
r hp7
Mais d'où vient que Iavi.o
^ r
let .
^m
te A fer.
r
me
?7Pi
son urne dis. ère
J •
.
jl
te,
Jl
Qu'effrav
J i
.
^^^if
ee au bruit de mes pas
$i
^
Lafau.
—
m !b ,
jjjjj
fl h N 1
i
j. >
ET
f4 Vi>> I 13^3 1 ^Uj-j
' ,:
fef
:
p
:
_ i
p^ e r • i i
p^§§
uff )r f F"p j i
r'-pFp i
r p
J 'Jpi
J-
r
^
ri - ve, Mou regard distrait cherche en vain Le ray. on vermeil du ma - tin? C'est
^ r Ul
m ST.
«=î ^ 1*
i
*/
*=*
^te j- j-
pS P
marche tout seul au ha. sard, Le cœur e . teint comme un vieil. lard
n
f33^
^f^f y r 7
1^"
»7 i
gs g
5SËEEB F
«, _^:
V *!£. ^s
r
mr r p'f
C esf que I en. cens des vi „ o . let . (es, Le doux ramage des tau
v i y
. vet - les lit le re. (let doré du jour
I
SF
S:
P3 È==m
'é-
jH
tait _ IllOII!"
^
l'i »
dimiiiiieiidu c rit.
» — *=â
cr^r
S§ »*T»* tPt
- ' •
s TT 7
mg fr-T-T-M
-
n )
DEUX MENUETS
MOZART.
N° 1.
^m mm^m Pm pç
JTTïB- à
w^î m r±:
P
t '
<
-
£= t=±z S *fp
l m- a ^m
fg=EF£
"£ b
£
P^P ^ fs^p
m
^ %==--
*=Ê=F<
EFÉ
:£=
3^ f
m m
A m.
J
:£E±fc
M+*
-SOT
f r _JL
m M
j?m
\r~f-f^\
IéÉÉ t m •—-F-
as ^^ ^ ^ ^ » o
lÛ
J;
5 /jT^-
N° 2
m^±=*=± j i j-iLM
1 fit r i r
^m
i r i r
UlJ-M
? ffirSrgr
^3
^T^^=-4
rrrfr
i m
I al Minuetto î"
veille d'événements qui décidaient de leur manda de chanter; on crut d'abord qu'il déli- gnage d'amitié et de reconnaissance; il expira
sort? rait, mais il répéta sa demande avec instance; comme il avait vécu, en aimant !
De semaine en semaine, bientôt de jour en qui eût osé s'y opposer? On roula le piano du Lorsque les portes du salon s'ouvrirent, on se
jour l'ombre de la mort devenait plus intense. salon jusqu'à la porte de sa chambre, et la précipita autour de son corps inanimé et long-
La maladie toucbait à son dernier terme; les comtesse chanta avec de vrais sanglots dans la temps ne purent cesser les larmes qu'on versa
souffrances devenaient de plus en plus vives; voix ; les pleurs ruisselaient lelong deses joues, sur lui. »
les crises se multipliaient, et à chaque fois res- et jamais, certes, ce beau talent et cette voix
semblaient davantage à la dernière agonie. admirable n'avaient atteint une si pathétique
lorsqu'elles faisaient trêve, Chopin retrouva expression. Chopin sembla moins souffrir pen-
jusqu'à la fin sa présence d'esprit et sa volonté dant qu'il l'écoutait; elle chanta le fameux
vivace, ne perdant ni la lucidité de ses idées, cantique à la Vierge, qui avait sauvé la vie, Kosiki
ni la claire-vue de ses intentions. dit-on, à Stradella. « Que c'est beau ! mon
Les souhaits qu'il exprimait à ses moments dieu, que c'est beau !. dit-il ; encore... en-
de répit, témoignent de la calme solennité avec core!» Quoique accablée par l'émotion, lacom- e Théâtre de la Renaissance vient d'ob-
laquelle il voyait arriver sa fin. Il voulut être tesse eut le noble courage de répondre à ce tenir un nouveau succès avec une pièce
enterré à c<Mé de Bellini, avec lequel il avait dernier vœu d'un ami et d'un compatriote; elle japonaise dont le sujet est suffisam-
eu des rapports aussi fréquents qu'intimes, du- se remit au piano et chanta un psaume de Mar- 'oment corsé pour intéresser, et dont la
rant le séjour que celui-ci fit à Paris. La tombe cello. Chopin se trouva plus mal, tout le monde mise en scène et l'interprétation suffiraient à
de Bellini est placée au Père-La Chaise à côté fut saisi d'effroi; par un mouvement spontané, composer une véritable attraction pour le public.
de celle de Cherubini, et le désir de connaître tous se jetèrent à genoux, personne n'osa par- Vous les avez feuilletés, ces albums' japonais,
ce grand maître, daûs l'admiration duquel il ler, et l'on n'entendit plus que la voix de la adorables et fantasques, où les choses de la vie
avait été élevé,fut un des motifs qui, lors- comtesse planer comme une céleste mélodie au- prennent les formes du rêve: là, passe la Japo-
qu'en 1S31 Chopin quitta Vienne pour se rendre dessus des soupirs et des sanglots, qui en for- naise élégante, entortillée dans sa robe aux plis
à Londres, le décidèrent à passer par Paris, où maient le sourd accompagnement. capricieux, sur laquelle s'enroulent des fleurs
il ne prévoyait pas que son sort devait le fixer. qui semblentavoir des ailes, et des oiseaux dont
11 est couché maintenant entre Dellini et Che- C'était à la tombée de la nuit; une demi- les pattes semblent des tiges de fleurs ; puis,
rubini, génies si différents, et dont cependant obscurité prêtait ses ombres mystérieuses àcette c'est un soldat encapuchonné qui paraît être
Chopin se rapprochait à un égal degré, atta- triste scène; la sœur de Chopin, prosternée près traversé d'outre en outre par ses deux sabres
chant autant de prix à la science de l'un, qu'il de son lit, pleurait et priait, et ne quitta plus redoutables à poignées de laque incrustée plus
;
avait d'inclination pour les inspirations de cette attitude tant que vécut ce frère si chéri. loin, c'estquelque intérieur paisible dont la fe-
l'autre. Respirant le sentiment mélodique nêtre ronde, encadrée de bambou, laisse aperce-
eomme l'auteur deNorma, aspirant à la valeur, Pendantla nuit, l'état du malade empira; il voir la plaque d'acier poli d'un lac paisible,
h la profondeur harmonique du docte vieillard, futmieux au matin du lundi, et comme si par bordé de sveltes iris en fleurs ou la crête nei-
il était désireux de dans une manière
réunir, avance il avait connu l'instant désigné et pro geuse du Fouzi-hama, coiffé de son panache fu-
grande et élevée, la vaporeuse vagaesse de l'é- pice, demanda aussitôt à recevoir les derniers
il mant; tournez la page, vous verrez, pleine de
motion spontanée, aux mérites des maîtres sacrements. En l'absence de l'abbé ***, avec le- vie, de mouvement, de couleur se dérouler la
consommés. quel il était très-lié depuis leur commune expa- scène des lutteurs aux muscles rebondis qui s'é-
triation, ce fut l'abbé Alexandre Jelowicki, un treignent furieusement devant les impassibles
Continuant jusqu'à la fin la réserve de ses des hommes les plus distingués de l'émigration dignitaires alignés autour d'eux, jambes croi-
rapports, il ne demanda à voir personne pour polonaise, qu'il fit appeler. Il le vit à deux re- sées ; tournez encore, voici le bateau de fleurs
la dernière fois, mais il dora d'une reconnais- prises; lorsque le saint viatique lui fut admi- du fleuve où se mire une lune
glissant le long
sance attendrie les remerciments qu'il adres- nistré, il le reçut avec une grande dévotion, en que des cigognes semblent percer d'un coup
sait aux amis qui venaient le visiter. Les pre- présence de ses amis. Peu après, il les fit appro- de bec; feuilletez toujours, c'est la guerre, che-
miers jours d'octobre ne laissèrent plus ni cher un à un de son lit, pour leur donner à vaux cabrés, luttes corps à corps, sabres flam-
doute, ni espoir. L'instant fatal approchait, on chacun une dernière bénédiction, appelant la boyants, parmi les étendards ornés de dragons,
aie se fiait plus à la journée, à l'heure suivante; grâce de Dieu sur eux, leurs affections et leurs rochers soulevés, écrasant toute une armée;
sa sœur et M. Guttmann l'assistèrent constam- espérances; tous les genoux se ployaient, les encore plus loin, c'est le jardin somptueux où
ment, et ne s'éloiguèrent plus un instant de lui, fronts s'inclinaient, les paupières étaient hu- passent, nonchalants et ennuyés, au milieu des
Sl me la comtesse Delphine Potocka, absente de mides, les cœurs serrés et élevés. pêchers fleuris, les daïmios enveloppés de flots
Paris, y revint en apprenant que le danger de- Des crises toujours plus pénibles revinrentet de satin dans lesquels semblent frétiller des
venait imminent. Tous ceux qui venaient au- continuèrent du jour ; la nuit du lundi
le reste poissons d'argent. Quelle audace de conception,
près du mourant, ne pouvaient se détacher du au mardi, il ne prononça plus un mot, et sem- quelle fantaisie dans l'arrangement, quel im-
spectacle de cette âme si belle et si grande à ce blait ne plus distinguer les personnes qui l'en- prévu et quel charme dans le coloris!
moment suprême. touraient; ce n'est que vers onze heures du soir Ce régal de l'œil vous pouvez le goûter au
Dans le salon avoisinant la chambre à cou- qu'il se sentit soulagé. L'abbé Jelowicki ne l'a- théâtre de la Renaissance tout en écoutant d'a-
cher de Chopin, se trouvaient constamment vait pas quitté àpeine eut-il recouvré la parole
: gréable musique, chantée sur de jolis vers qui
réunies quelques personnes qui venaient tour qu'il désira réciter avec lui les prièrea et les li- sont comme l'explication de ces tableaux vi-
à tour auprès de lui, recueillir son geste et son tanies des agonisants. Il le fit en latin, à haute vants de la vie japonaise.
regard, à défaut de sa parole défaillante. Le et intelligible voix. A partir de ce moment, il
dimanche 15 octobre, des crises plus doulou- tint sa tête constamment appuyée sur l'épaule L'héroïne de la soirée a été M 1 ' 6
Zulma Bouf-
reuses encore que les précédentes, durèrent de M. Guttmann qui, durant tout le cours de far, la gaieté, l'esprit, le brio jetés à travers la
plusieurs heures de suite. Il les supportait avec cette maladie, lui avait consacré et ses jours et pièce; elle seule ferait la fortune de Kosiki;
patience et une grande force d'âme. ses veilles. tout ce qu'elle chante est bissé. Quoique éclip-
La comtesse Delphine Potocka, présente à cet Une convulsive somnolence dura jusqu'au sés par elle les autres artistes tiennent fort
instant, était vivement émue, ses larmes cou- 17 octobre 1847. Vers deux heures, l'agonie agréablement leurs rôles et l'ensemble est par-
laient; il l'aperçut debout au pied de son lit, commença, la sueur froide coulait abondam- fait. Tout se résume en ce mot magique et
grande, svelle, vêtue de blanc, ressemblant aux ment de son front après up court assoupisse-; rare succès,
: —
succès pour MM. Busnach et
plus belles figures d'anges qu'imagina jamais ment, il demanda d'une voix à peine audible: Liorat, auteurs du poëme, pour M. Lecocq au-
le plus pieux des peintres ; il la prit sans doute « Qui est près de moi ? » 11 pencha sa tête teur de la musique, pour MM. Grévin et Lenoir,
pour quelque céleste apparition, et comme la pour baiser la main de M. Guttmann qui le sou- dessinateurs, pour les acteurs et pour le direc-
crise lui laissait un instant de repos, il lui de- tenait, et rendit l'âme dans ce dernier témoi- teur artiste de ce théâtre heureux.
JOURNAL DE MUSIQUE
Ces droits, M
me Weldon les affirme et les re- Nous disons « Parisien » en parlant d'Auber, né *
vendique dans une lettre qu'elle lui adresse. Le fait Caen, parce que nul plus que lui n'eut l'amour de
Les Couplets de la Poupée de la vente, elle l'avoue; mais elle prétend que cela Paris qui eut la primeur do son talent; il poussait le
ne regarde qu'elle-même. Elle a le droit de vendre, culte de Paris si loin qu'il n'a jamais entrepris de
elle vend. voyage, craignant de faire ainsi une a infidélité » à
)cès de l'opéra-comique nouveau : vous œuvre déflorée. C'est la le côté grave de la question, concours pour les classes de chant du Conserva-
le verrez, lasemaine prochaine, ce n'est ni un en dehors d'un droit de propriété plus ou moins toire.
justement contesté. Cela ne s'est jamais fait, cela ne Cinq seulement ont été admis : deux ténors, deux
casse-tèle mélodique ni un travail chinois d'har-
doit pas se faire. Un opéra n'appartient au public barytons et une basse.
monie; c'est une simple chanson sur de char-
qu'après la représentation. Jusque-là il reste, morale- Parmi les un caporal
concurrents se trouvaient
mantes paroles; mais elle donnera certainement ment du moins, la propriété des auteurs, qui ont le un professeur de philosophie. C'est le
d'infanterie et
à beaucoup de nos lecteurs le désir de con- professeur qui a concouru le premier cédant arma
"droit de remanier, de modifier leur travail, de lui :
naître la partition tout entière. fjire subir toutes les modifications dont l'épreuve togee.
aux tâtonnements de l'auteur. En principe, comme Ô^ërV-Le même compositeur, trop peu connu en
dans la pratique, l'indiscrétion signalée ne saurait
^^France et qui vient de mettre la dernière
/CT^^vRance. —
Les examens d'admission aux être admise comme légitime.
main à un ouvrage, Henri le Lion, dont le poëme et
la musique sont de lui, est pourtant un fécond
Hiîï oA classes de piano du Conservatoire auront Donc, c'est affaire entre les ayants droit de discu-
musicien.
[JTl'lieu jeudi, 26, pour les femmes; vendredi, ter la question de propriété de Pohjeucte. Mais, à
11 est né en 1830, à Ostritz, en Saxe, est élève du
27, pour les hommes; ceux des classes de coup sûr, M. Gounod ne saurait voir avec indiffé-
conservatoire de Dresde, et pour la composition de
violon et violoncelle le mardi, 31. rence les principaux morceaux de sa partition placés
jules Otto et de Jean Schneider. En 186E,il rem-
sur lous les pianos avant le jour où le public sera
porta le prix au grand concours organisé par l'Asso-
appelé à juger l'œuvre dans son ensemble. Nous ne
ciation des chanteurs allemands avec une cantate
croyons pas qu'il puisse y avoir deux opinions
Voici le programme du concert populaire qui aura intitulée La : Bataille des spectres. Une messe qu'il
là-dessus.
lieu dimanche au Cirque-d'Hiver: composa pour le concours international de cornposi-
Nous aurions le droit de publier Pohjeucte dans
Symphonie en ré majeur (n° 45), Haydn. tiou qui eut lieu en 1868 à Bruxelles, lui valut égale-
son entier que, par respect pour le génie et pour les
Ouverture du Juif Errant (i re audition), Halévy. ment un premier prix. Son opéra des Folhunger
intérêts de l'auteur, nous n'en userions pas. Il s'agit
Suite d'orchestre (Op. 54), R. Schumann. (paroles de Rosenthal, le Scribe de l'Allemagne),
donc ici d'autre chose que de commerce, et c'est ce
Fragment de la Sérénade, Beethoven. joué pour première Dresde, y a deux ans,
Songe d'une nuit d'été, Mendelssohn.
que M™ Weldon aurait dû être la première à
est en ce
la
moment
fois à
à l'étude
il
La donne sa première
société des Concerts-Chollet Brahma, qui, touché de son désespoir d'avoir laissé Rhapsodie hongroise, de-Liszt, est venue ensuite et
séance de musique classique, dimanche 22 octobre, sur terre une femme qu'il aimait, lui permet d'y n'a oblenu qu'un faible succès. Une suite d'or-
à deux heures, dans la salle du cirque Fernando. retourner, mais dépouillé du prestige royal et sous chestre de M. Guiraud a été beaucoup mieux
On y annonce la première audition d'une œuvre les traits d'un pauvre artisan. accueillie. Enfin, comme dernière nouveauté, on a
nouvelle : Gloria victis! cantate patriotique, dont exécuté une ouverture des Joyeuses commères de
les paroles sont de M m0 Odile Kock et la mu- Windsor, composée il y a bien des années par
sique d'un jeune compositeur suisse, M. Ernest le musicien anglais Herndale Bennet, mort depuis
Le premier ensemble de Paul et Virginie devant
Aider. quelques temp. Cette ouverture n'avait jamais été.
M. Victor Massé a eu lieu cette semaine.
Certaines allusions trop transparentes aux événe- publiée, et s'il faut en croire les jugements de la
L'effet a été excellent et le maître a été très-satis-
ments de 1870 avaient excité les susceptibilités de la il eût mieux valu pour la gloire
presse britannique,
fait des artistes. Il est vrai qu'ils ont nom Capoul,
censure, qui n'avait promis son approbation qu'à la du compositeur que son œuvre restât toujours iné-
plusieurs changements dans
Melchissédec, M mos Engalli, Ritter, Sallard et
condition de faire dite.
Teonl.
l'œuvre. Le reste du programme était consacré presque
La première représentation de Paul et Virginie
L'excellente société des Enfants de Paris, dirigée exclusivement à Wagner; c'est à peine si l'on a
est fixée au 5 novembre.
par M.- Lesecq, a bien voulu prêter son concours consenti à faire une petite place à Haydn, en exécu-
à l'interprétation de l'œuvre. tant sa symphonie militaire, et à Weber, dont on a
L'orchestre et les chœurs (150 exécutants) seront joué le charmant concertino de clarinette en vt
Le Journal de Musique vient d'adresser à M. Bran-
dirigés par M. Henri Chollet.
dus la somme de cent francs pour la souscription au
majeur.
M. Achille Denis avait reproduit dans VEntr'acte, jusqu'au 29 janvier prochain, jour anniversaire de
j,/iio Printemps, valse, et Truite aux Perles,
la nouvellede la mise en vente, à Londres, par la naissance de l'auteur de la Muette.
Nous avons été stupéfait en appreuant de la per- polka-fantaisie, de Jules Klein, font fureur à Paris.
M»' Weldon, de morceaux du Pohjeucte de Gounod,
dévouée à cette pieuse entre-
s'est le plus' Elles sont dignes de l'auteur de Fraise au Cham-
et, s'appuyant sur une réclamation de M. Lemoine, sonne qui
prise que de Paris n'avait point donné le ter-
la ville pagne.
éditeur, propriétaire de la partition pour tous pays,
il déclarait cette nouvelle invraisemblable ou con- rain où repose ce Parisien illustre on le lui a payé R. de Vilbac, acclamé.
;
Catimini, valse de est
testait pour le moins, si elle était vraie, à me Wel- M six mille francs, qu'on aurait pu appliquer à l'embel-
— L'lmp quni Voltoire.
don le droit de publier l'œuvre inédite du maître. lissement du monument. Poris. r -G6rant, A. Uoiinlitliiit, lî, -
PREMIÈRE ANNÉE — N° 23 SAMEDI 2S OCTOBRE 187S
LE JOURNAL'
jjvftffff^E
Paraissant tous les Samedis
core qu'étudiant en droit, mais il s'essayait déjà « L'artiste qu'un blâme anéantit est digne de
dans la critique musicale et avait publié sur le cette mort; celui-là seul que la critique fait se
Tannhauser un où il reconnaissait la haute
article redresser a véritablement en lui la force; il
MUSIQUE :
valeur de l'ouvrage, mais où il critiquait no- n'en est pas moins tout naturel que la critique
1. Marche des Pèlerins. tamment l'abus de l'accord de septième dimi- ou l'éloge impressionne vivement l'artiste, au-
nuée, et disait que la musique ne jouait qu'un quel la nature a déjà donné le stimulant éner-
Musique de Gounod.
rôle effacé dans le nouveau drame lyrique. gique de la passion.
2. Kosiki, couplels de la «Poupée» chan- « Je ne puis pas me flatter d'avoir, par ma
tés par M"« Zulma Bouffai
1
dans opéra- Voici la traduction de la lettre du composi-
, l'
musique, relégué mon poëme au second plan ;
comique de MM. Busnach et Liorat. teur au critique :
mais ce serait m'émielter et ne pas dire vrai
Musique de M. Ch. Lecocq. « Acceptez, mon cher monsieur Hanslick, tous que de vouloir que mon poëme domine ma
3. Mazurka, op. 33, n° 1. mesremercîments pour votre critique; elle m'est musique. Je ne puis pas concevoir de sujet poé-
Musique de Chopin.
parvenue ce matin au jour du' nouvel an. Je tique qui ne soit avant tout musical : mon
me réjouis d'autant plus de votre appréciation Sœngerkrieg, s'il est vrai que l'élément poéti-
TEXTE : Une Lettre intéressante. — Un» curio- si développée et si pleine d'intentions sur mon que y est prédominant, n'en était pas moins
sité musicale et littéraire. — Notre Musique. Tannhauser, tque je ne puis me faire d'illusions dans ma pensée intime inséparable d'une partie
— Album anecdotique. — Nouvelles de par- sur l'impression que vous a laissée mon ou- musicale. Mais il faut remarquer ceci dès que :
tout.
vrage. Voulez-vous que je vous dise ce que j'ai la musique est un élément de l'œuvre d'art,
éprouvé en lisant votre article? Pour dire vrai, elle devient tellement prédominante par sa
je l'ai lu avec anxiété. puissante action sur les sens, que les conditions
« Que je lise une critique élogieuse ou un essentielles qui lui sont propres deviennent en
Une Lettre intéressante blâme sur une de mes œuvres, il me semble somme celles de l'œuvre même.
toujours que l'on pénètre dans ma poitrine et « Quant à la question de savoir si la musique
que l'on en examine tous les viscères ; je ne peut par ellr-même être adéquate à tout ce
•\otre confrère bruxellois, le Guide mu- puis me défendre d'une sorte de pudeur virgi- qu'un poëme peut exprimer — quelle que soit
sical, qui nous reproduit souvent, en nale qui fait de mon âma comme mon corps. d'ailleurs la. portée musicale de celui-ci — je
nous citant très-consciencieusement, L'exécution d'un de mes ouvrages devant le n'ose encore rien affirmer. Les poëmes des
WVfnous donne aujourd'hui l'occasion de public, c'est pour moi une lutte qui me jelle opéras de Gluck étaient loin de demander à la
le reproduire aussi. intérieurement dans une surexcitation indéfi- musique tout ce qu'elle peut donner comme
11 s'agit de la traduction d'une lettre très-in- nissable et si que du temps où je ne
vive, me passion. Ces poëmes ne s'élèvent guère au-
téressante de Richard Wagner au critique sentais pas assez fort pour la surmonter, j'ai dessus d'un certain pathos tragique enchaîné en
viennois Hanslick. plus d'une fois cherché à empêcher l'exécution quelque sorte et cependant, aux endroits où la
Cette lettre est datée de 1845, époque où Wa- alors que le jour en était déjà fixé. .Te suis con- musique devait aller au delà de l'expression
gner dirigeait l'orchestre de Dresde. Alors le vaincu, d'ailleurs, qu'une critique est bien plus du poëme, la musique de Gluck reste souvent
critique de la Nouvelle presse libre n'était en- profitable à l'artisle que l'éloge. bien en deçà de ce qu'elle pourrait être. Les
JOURNAL DE MUSIQUE
poèmes des opéras de Mozart remuaient encore L'idée nous est venue de chercher s'il n'y que nous n'avons plus C'est vraiment en ! —
bien moins les fibres les plus intimes de la avait pas, dans cette voie, quelque chose d'in- effet une hymne, comme il l'a baptisée lui-même,
n'avons pas encore allent dans les conditions bientôt de la Clef du caveau.
actuelles ni le vrai ni le beau dans l'opéra, — 11 nous a semblé qu'il y avait autre chose à
)ous donnons aujourd'hui les couplets
je ne pense pas au point de vue exclusivement faire que de rééditer ces refrains c'est de :
du monde, laissé le
sonnellement l'ami de Meyerbecr et j'ai toutes i'a peint Murger : le nez aquilin de profil et
choix du morceau, et nous avons une choisi
les raisons du monde pour l'estimer comme camard de face, le même organe en cor de
charmante romance du deuxième actequi paraî-
homme affectueux et aimable. Mais, tenez, si chasse, la même jeunesse et la même origina-
j'assemble tout ce qui me répugne le plus dans lité. — C'est à peine si le rire qui déborde sans
tra dans notre prochain numéro.
la musique d'opéra comme contradictions in- cesse de ses lèvres a éteint par ci par là le
qui restent toujours jeunes, et les types amu- Elle ne dément pas le temps passé: c'est bien quoi elle fut encore aidée par Mendelssohn.
sants de Rodolphe, de Marcel, de Colline et de la noie en même temps forte et naïve de la gé- Alors, elle pria celui-ci de jouer quelque chose:
Schaunard ont été fixés par maints illustra- nération qui précède la nôtre. — En tout et puis elle chanta quelques romances de sa com-
teurs. partout ces gens là portaient la foi — une foi position, qu'elle avait fait entendre dans un
•MARCHE DE PELERINS
CH. GOUNOD
Andaiitc.
sH
? F'^f'frrr 7
pp
±=m^
tlW 5 i I * S ** h? '
gfe g 7 I 7^—7 (f
7| 2=É
^
^
[
r
f TTY 7
?
7
Pl^'^ 7
s 3=p
&
fc^zzj
b#
^ ^ '
Lf f ^ ^^ 7 l
1 ' ^ ^- ^
r r L£ 4 j==fe=d
n j n
fT^T F"'
'/
r
i:
zrN ! >
f ^ÏÊËiËES £
7
q ^ •y r -^-f-
g
P
7
^^
? ^
rm 7 *
my fc^^
/'/>
—f- ^
-7 f- < 7 r
m ) i r
r^t^ M -N P^T
J
-7
f
j
*
J
^
JJ
f^f
P b i 7 ,
? £
^ •^ "1
^
f T^
^ ^=f P^f
? '
T f f
P F
fed 7 -!>
ir fiF^gp? P^
Éfe^^^ F 7 r r 1# 7 ff 7 r r
[ <
=£(.:
fc^M^p? il* ^=¥ :
mt i \j y -
Nr=#^
IS 2-jLJL
é 4i ^^mi
m mm J> ,
•7
V 7 <"
4p=^
«Ul i ï
1
"T" m
H ^- *
^
jul 7
e
^^=*
g=F=È
Jirf JÉ^: ^ /' ? I
y v fe^lfaf
^Hr-^i
^H=^f^H^ JI T
t 1 "
'f^ffp
^aèwm^mèH^ -
ÉêNJÉÈ
-9 *-
I m
JIT3JJ iJ O'ÏÏU M P
W î=4
set' h
m %
£l
^N
FPWFPŒffFPff W
2
gHiE
P^P
•f te-
*
PpB*£ I
KOSIKI
Allegretto
beaux cheveux de . bè . ne, Ces petits pieds longstomme rien; Ce vi.sa.ge de por.ce.
. jnu, le jo.li joujou que voi . là Ah!" par Boud-dha, par Bouddha, par Bouddha! Le jo -li jou .
, ±àgèèà . tr± à t.
m
't—r-
gg^t^te ^ JT ^ =¥*=
.jou le jo.li jou . jou, le jo.li jou. jou, le jo.li joujou que voi . là
s .
MAZURKA
m
F. CHOPIN. Op.33_N° t.
Hlacsloso. &
er
PS^
StÇ:
WF ië P^ 1Ê
É
j -
i
±2=: f r
i
mm ~
Pj£$
»
rx4
«^
V *
I
e S S
^«^V
^ r
-^t—
j -+- r r
I
r r
f
m
Pour Finir. (I)
I
Ped.
X5:
[
a3 ^f Si g3 ^
J
]
[I.M
l l * l
w-
* v <•
^^ 3SE3^W5Ff m p
y "^S
"
SIt—« * appassionato
-»
sw
V f * *
*
El
m^m « m
Ped. ' '
* Ped. * Ped.
!
m
m mê ^-H^ ^mt
f¥f dim
mm
* Ped.
'
JOURNAL DE MUSIQUE
concert de la cour, quelque temps après l'a t- n'est pas accoutumé à monter, et, par moments, il se 2° tableau, la Vision; 3 e tableau, U Tempête; 4 e ta-
lenlat qui avait' été commis contre sa personne. laisse désarçonner, puis il cramponne, remonte,
se bleau, le Naufrage.
repart îi toute bride et retombe. Quelque inégale Donnons ensuite la liste des morceaux principaux
Elle ne parut pas tout à fait satisfaite de sa
qu'elle soit, c'est une œuvre où il y a une véritable de l'ouvrage et qui sont, paraîl-il, appelés à produire
propre exécution et dit en plaisantant à Mon-
puissance d'orchestration et souvent même d'inspira- le plus grand effet :
Uclssohn :
tion; à ce titre, elle tiendra très-honorablement sa
1 er arte : le duo de Paul et Virginie, la ballade
— Je puis faire mieux que cela. Demandez à
place dans le répertoire des Concerts populaires.
de Méala, les stances « Pardonnez-lui», la chanson
Lablache; mais devant vous j'ai peur. du Négrillon, la scène d'ivresse de Sainte-Croix, et
C'est Mendelssohn qui raconta lui-même cette la Bamboula (sorte de chœur dansé).
2° acte la scène de Paul avec sa mère, les cou-
anecdote à l'auteur de sa biographie. :
Satiété de phi énoloyie, en 1834, un extrait sem- qui oui produit de si pièlres résullats, présidé par dans la vraisemblance.
blant prédire que M. D. Idevez serait un jour M. Ambroise Thomas, se composait de MM. Henri
chef d'orchestre à l'Opéra. Reber, Charles Gounod et François Bazin, membres
Après de longues théories sur les moules des de l'Institut, de M. de Ceauplan, chef de la seclion
La musique aura sa grande et belle place à notre
tt (es de Clnron et de Quittant, le rédacteur des théâtres au ministère des Beaux-Arts, de M. Eu- prochaine Exposition universelle. La salle des fêles
gène Gautier, professeur du cours d'histoire de la
s'exprime ainsi :
que vont élever MM. D.iVioud et Bourdais au Tro-
musique au Conservatoire, et des profeseurs de
cadéro n'a évidemment pour but que de lui donner
L'orgune du temps est, au contraire, assez chant de l'Ecole. C'est là un bien imposant aréopage hospitalité, et sous toutes les formes. La musique
développé chez cet aulre musicien (Deldevtz), pour une si complète disette de voix, au milieu de symphonique, la musique dramal'quc, l'oratorio y
premier grand prix de violon de l'année der- lant de candidats et de candidates. Aussi serail-il
feront successivement élection de domicile, — sans
question d'organiser, pour l'avenir, un examen pré-
nière,âgé de dix-sept ans, qui apprit seul, dès préjudice de l'accueil qu'on y réserve aux orphéons,
paratoire qui seul donnerait le droit de se présenter
VAge de qunlre ans, à faire de la musique sur aux musiques militaires, comme aux orchestres de
au ci ncours définitif; do la sorte, on jugerait mieux
un harmonica, puis à jouer du violon .sur un danse. Et ce qui ne peut manquer d'i jouter un grand
les voix préalablement triées, car l'on échapperait
atlrait aux divers programmes qui se préparent déjà,
ii strument proportionné à sa taille et qu'il ac- aux jugements Ircp précipités. Il ne faut pas oublier
c'est que chaque nation, chaque musique pour ain>i
cordait lui-même, maintenant improvisateur et que la petite Cinti, devenue la célèbre m0 Damo- M dire, y apportera sa note, ses voix, ses instruments.
compositeur. La mélodie, la conslruclion, l'i- reau, ne fut pas reçue lout d'abord au Conservatoire,
Ainsi l'on annonce que nos voisins d'outre-Man-
déalité, la vénération, la fermeté et l'indivi- fuite de voix. Notre grand chanleur Fauro, lui, ne
cbe d'équiper un oratorio de Ha:ndel
projettent
duulilé sont prononcées; ce qui donne à sa Put a 'mis, la première année, qu'en qualité d'audi-
compU.1, que lesconduil en Angleterre sir Michaol
tel
musique un caractère grave frappant à teur dans la classe Punchard,et il dut attendre deux
et la Cosla, de fréter cet oralorio tout monté, av c
et
ans la faveur d'èlre élève au pensionnat.
fuis. L'intelligence parait ici dominer les alïl •-
chanteurs et instrume: tistes anglais, à destination de
lion". La plirénologie augure bien de ce jeune la salle des fêles de l'Exposition. Tout le personnel
homme britannique nous arriverait par Paris port de mer,
; l'avenir répondra.
quai d'Iéna.
M. Halanzier avait-il donc consulté les bosses MM. Hérold, Alphand, Emile Perrin, Bazin, Mi-
D'aulro part, les grandes sociélés d'outre-Rhin
de M. Deldevez ? chaux, Espéronnior, Vaucorbeil, Cbérouvrier, Gasli- formeraient le même pro et et nous feraient faire
ncl et Ortolan, membres de la Commission des en- l'Hœndel allemand, tandis que
connaissance avec
couragements à la musique française, se sont réunis Lamourcux nous préparerait de nouvelles
M. i
harles
jeudi dernier sous la présidence de M. Tambour, sc- auditions françaises des chefs-d'œuvre du graud
crétairo général de la préfecture, pour entendra le
Nouvelles de Partout rapport de M. Perrin sur le grand concours de com-
maître de l'oratorio.
Voilà cerles qui aurait un puissant intérêt. Seul le
position ouvert par la ville de Paris. Le rapport de concours Haîndel suffirait à faire la fortune de notre
M. Perrin, qui sera prochainement publié aveo le prochaine Exposition universelle. Mais qu'est-ce qui
)CK. —
L'Académie volera, le samedi règlement du concours, a été voté à l'unanimité. On empêche ait de réaliser cette r. ême expérience à
'4 novembre, pour l'élection du successeur le dit très-remarquable à tous les points de vue. l'égard des symphonies de Beelhoven? De plus,
,de Félicien David. L'œuvre mise au concours est une symphonie avec comme lo proposait M. \ iclorin Joncières, pourquoi
'/
, t.c résultat de l'élection n'est douleuxpour soli et chœurs. Prix unique: 10,000 francs. les compositeurs italiens, allemands, français, russes,
personne.
ne seraient-ils pas appelés, tout comme les peintres
"La section de musique de l'Institut a, en effet,
de tous pays, à exposer leurs plus belles toiles lyri-
présenté sa liste de candidats : M. Ernest Reyer y est ques, c'esl-a-dire à nous faire entendre les princi-
jàscrit le premier. Les indiscrétions Commencent naturellement sur paux fragments dramatiques de leurs opéras? Voilà
Puis, dans l'ordre suivant : MM. Boulanger, So- Paul et Virginie, et M. Mendel en a donné le si- certes qui serait encore d'un grand atlrait et vien-
met, Dupraloet Membrée. gnal. drait on ne peut plus heureusement compléter le
D'abord, la dislribulion définitivement arrêtée par programme d'exposition des œuvres musicales déve-
le directeur du Théâtre-Lyrique M. Ernest L'Épine, dans le Ménestrel et
:
loppé par
Paul MM. Victor Cr.pouf dans le /ourna/ rfeJU!wigH?,programmc quele Figaro
Pour la réouverture des Concerts populaires, Dominguo Bouhy a déjà mentionné avec éloges, d'après nous, à deux
M. Pasdcloup a donné la première audition de l'ou- Sainte-Croix Melchisscdcc reprises différentes.
verture du h'if Errant d'Halévy. Inutile de dire Deliibourdonnais Conte
que du Cirqueétaient couverts à crouler.
les gradins
Virginie Mmes Cécile Ititler
Ces concerts sont devenus un véritable besoin pour Méala Engally La tournée dans les provinces anglaises des aili:-
quelques milliers de fidèles qu'on est sûr d'y re- Mme de Lalour Ferd. Sallard tes de Co ent-Garden, en tête desquels se trouve
trouver, et ils font assez de prosélytes pour remplir l'Albani, ne se terminera que le 18 décembre.
Marguerite Tévin
des vides qui ne se font, je pense, que par la mort La diva se rendra aussitôt de Londres à Paris, ou
Un négrillon Parent
des occupants. son engagement, salle Vcntadour, a été signé pnr
L'ouverture d'Halévy a été accueillie très-chalcu- Voici maintenant la liste des décors :
MM. Gye et Escudier pour les mois de janvier et
reusemeut; une œuvre qui montre ce composi-
c'est I er acte (peint par Rubé et Cher, t) : 1
er lableau, février.
teur sous un jour rappelant de loin l'aurore de ce Chez Marguerite; 2 e tableau, la Plantation. La rentrée à Paris de l'Albani se fera par Ltieia.
qu'on a appelé la musique de l'avenir. 11 y a des par- 2° acte (peint par Fromont) : 1" tableau, la Case Elle chantera ensuite la Linda, la Sonna bula,
ties qui sont vraimont très-belles; maison sent que de Virginie; 2° tableau, la Fontaine Gilda de Rig' letlo, Elva d7 Purilani et Zerline do
le musicien a voulu enfourcher un Pégase rétif qu'il 3° acte (peint par Chère t) : 1« lableau, la Grotte ; Don Juan-
JOURNAL DE MUSIQUE
mar pour que ce théâtre fût érigé sur les bords de kholm avait ouvert un concours pour le meilleur
A l'Opéra voici les ouvrages en préparation :
de rendre son
l'Uni, à côié du théâtre illustré par Gœthe et Schil- opéra suédois. Le jury vient enfin
Robert-le-Diable — onzième grand ouvrage remonté ler. Des considérations politiques liront échouer le verdict et a décerné le prix à M. P.-A. OElandcr,
— par MM. Sylva,- Boudouresque, Vergnet;
projet, et il ne fut plus question de Weimar. Cela se pour son opéra, Blenda. Le lauréat «st contrôleur
M m,s Carvalho et Krauss — rôle d'Alice.
passait en 1S50; quelques années après, Wagner vi- des douanes. Une mention honorable a été accordée
Le Roi de Lahore, grand opéra en quatre actes, municipalité de la petite villa à l'opéra intitulé Tout pour le roi, dont l'auteur
sita Bayreuth, et la :
paroles de Louis Gallet, musique de Masscnet. ayant offert un terrain, se décida à y est M. Gille, notaire de profession. On voit qu'en
bavaroise lui il
Artistes :
de Rcszké; on
Salomon, Lassalle, M 11 »
construire son théâtre. Suède les compositeurs mettent en pratique le pré-
s'occupe activement des décors. Plusieurs maquettes M. Richard Pohl rappelle également à ce sujet cepte d'Horace : mêler l'utile à l'agréable.
ont été déjà vues ctacceplées. Wagner à Bàle, où
qu'en 1853 Liszt rendit visite à
Lacoste dessine les costumes un véritable coin — se trouvait alors l'auteur de la tétralogie. Joachim,
de l'Inde du plus charmant et du plus lumineux célèbre violoniste, qui n'était pas alors aussi anli-
le
La troupe de M. Cari Rosa vient de donner au
effet.
wagnérien accompagnait Liszt
qu'il l'est aujourd'hui,
LeFandango, ballet nouveau de Meilhac et théâtre du Lyceum, à Londres, une adaptation an-
dans sa visite. Wagner travaillait à la Golterdam-
Halévy, musique de Salvayrc, pour Mlle Bcaugrand. glaise de Zampa. Très-bien interprétée d'ailleurs, la
merung, et il en fit connaîtra les principaux frag- d'Hérold a été fort goûtée du
gracieuse musique
.
On s'en occupe concurremment avec le Roi de Lahore, ments à Joachim. C'est la marche funèbre de cette
public anglais. Par contre, Giralda, qui semblait
mais il ne viendra qu'un mois ou six semaines après. œuvie que M. Pasdeloup fait entendre ce dimanche
avoir très-bien réussi à la première représentation,
pour la première fois.
a dû être retirée de l'affiche quelques jours après.
* * Pauvre Adam
Heureusement pour lui, sa revan-
!
La veuve d'Adolphe Adam a adressé la lettre sui- La Tonkunst de Berlin ouvre une souscription che ne s'est longtemps attendre
pas fait c'est au ;
vante à M. Danhé, à l'issue de la première repré- pour l'achat du théâtre de Bayreuth et la formation Théâtre -Lyrique du square des Arts-et-Métiers
sentation de Giralda, qui obtient au Théâtre-Lyrique d'un fonds destiné à subvenir aux frais des repré- qu'il l'a prise, et cette revanche promet d'être aussi
un grand succès, depuis prise de possession du
la
sentations qui y seraient données périodiquement. complète que possible !
« Recevez l'assurante de mes sentiments distin- grand-ducal de Weimar vient d'adopter l'orchestre
engagée à l'Opéra-Comique. établi. Les œuvres musicales qu'on y a exécutées,.au Cœur d'Artichaut, Satin, polkas, Ma-
Peau de
milieu d'une foule nombreuse et enthousiaste, sont: demoiselle Printemps, Patte de Velours, Cuir
YApoteosi di Bellini, cantate écrite par Pacini, il y a de Russie, Pazza, valses.
Voici le programme du concert populaire de di- quelques années, lorsqu'on parlait déjà de la trans-
manche prochain: lation descendres de Bellini; un cantique pour so-
Catimini, valse de Henaud de Vilbac, fait fureur.
Symphonie écossaise en la mineur, Mendelssolin. prano, de Platania, et une messe de Coppola, qui a
Air de danse, F. David. été exécutée à la cathédrale. Paris. — L'imp r -Gérant, A. Bourdilliat , 13, quai Voltaire.
PREMIÈRE ANNÉE — N» 2: SAMEDI II NOVEMBRE ISTi
pour être traité comme une éphémère actualité vous présenter le résumé des observations qui
Sommaire et nous voulons le placer sous les yeux de nos se sont produites au cours de la discussion.
MUSIQUE :
lecteurs. Votre sous-commissions'est préoccupée, avant
tout, de laisser au programme toute sa lati-
1. Canzone, pour piano.
Voici donc ce rapport, présenté à la Commis- tude, aux concurrents toute la liberté désirable.
Musique de Vaucorbeil.
sion par l'éminent rapporteur de la sous-com- En faisant appel aux compositeurs français pour
2. Mais je l'ai si peu vu ! sonnet, paroles
production d'une œuvre aussi complète, aussi
mission nommée pour l'examen de la proposi- la
de François Coppée.
tion Hérold : éclatante, aussi personnelle que possible, elle a
Musique de Duprato.
voulu que les concurrents se trouvassent affran-
3. La valse des Sylphes.
« La ville Paris inscrit chaque année, à son chis des entraves, des conventions qui pouvaient
Musique de Mendelsohn.
budget, des sommes importantes pour l'encou- gêner la libre manifestation de leur pensée.
4. Le Baptême de la Poupée , marche ragement des beaux-arts, peinture, sculpture, Elle n'a pas cru devoir imposer à tous un même
(supplément).
gravure en médailles et gravure en taille dou- sujet à que le même sujet ne
traiter, parce
Par Emile Artaud, professeur à l'Institut musical.
ce. Le Conseil municipal, sur l'initiative d'un convient pas à tous les tempéraments. Dans
(École du jeune Pianiste.)
de ses membres, qui porte un nom à jamais un concours dont le but est un encouragement
TEXTE : Le Prix de 10,000 francs Rapport de
:
illustre parmi les compositeurs français, a, donné à l'art musical, pris dans son sens le plus
M. Perrin règlement du concours. La Boite —
— Notre — musique
;
'
ou lait. musique. Album anecdo- dans sa séance du 9 août 1875, décidé que l'art élevé et le plus absolu, la doit rester
tique. — Nouvelles de partout. de la composition musicale serait, à son tour, souveraine. Votre sous-commission a donc laissé
l'objet des libéralités de la ville de Paris, et aux concurrents la liberté la plus complète,
qu'une somme de dix mille francs serait consa- quant au choix du sujet que chacun d'eux
crée à l'encouragement de cet art. jugera le plus favorable à son inspiration.
Le Prix de 10,000 francs Une commission spéciale, nommée par M. le Votre sous-commission avait, néanmoins, à
préfet, afin de régler la meilleure attribution définir la forme générale de l'œuvre qui devra
\ous avons déjà parlé de ce prix, voté possible de cette somme de dix mille francs, être soumise à l'examen du jury, et ce n'est
par le conseil municipal de Paris, sur avait décidé qu'il y avait lieu d'ouvrir un con- point sans une discussion approfondie qu'elle
cours entre les compositeurs français et de s'est arrêtée à la dénomination qu'elle vous
de M. Hérold, comme
la proposition
donner un prix de dix mille francs à la plus propose Symphonie avec soli et c'iœitr?.
(52*Ci9 en couragement aux compositeurs de
:
musique qui s'appliquent à la composition remarquable des œuvres écrites spécialement Sans doute, le mot de symphonie exprime à
d'œuvres symphoniques et populaires. pour ce concours. Une sous-commission com- lui seul la plus pure, la plus abstraite, la plus
posée de MM. Félicien David, Vaucorbeil, forte des manifestations diverses du génie mu-
Le rapport fait par M. Perrin a été distribué
trop tard pour paraître dans notre dernier Bazin, Gaslinel, Michaux et Leroux, a été char- sical; c'est sous ce simple nom que les plus
gée de préparer un projet de programme. grands maîtres ont écrit d'admirables chefs-
numéro, les exigences de notre tirage considé-
rable nous forçant à mettre dès le jeudi sous Avant de vous soumettre ce projet, permettez- d'œuvre, et l'avis d'un des plus autorisés parmi
presse. moi, messieurs, de vous exposer les considéra- nos collègues était qu'on ne devait ajouter quoi
Mais ce document est d'un intérêt' trop grand tions qui nous ont paru déterminantes, et de que ce fût à ce simple mot symphonie. Cette :
JOURNAL DE MOSIQUI
opinion n'a pas cependnnt prévalu dans le sein exécution ait lieu avec une solennité, un en- son art, s'adresse en même temps aux sentiments
de voire sous-commission. semble, une perfection dignes de la ville de de l'ordre le plus élevé.
Il lui a paru qu'une symphonie instrumen- Paris, dignes du but qu'elle s'est proposé dans Art. 3. — Sont du concours les œuvres
exclus
composées pour le théâtre, la musique d'église, et
tale ne remplirait pas complètement les condi- le concours par elle ouvert.
les sujets qui présenteraient un caractère essentielle-
tions du vœu émis par le Conseil municipal. En L'art musical La par-
est un art complexe.
ment politique. Sont également exclues les œuvres
effet, si les maîtres du siècle dernier et des pre faite exécution œuvre musicale n'a-
d'une musicales déjà exécutées ou publiées.
mières années du nôtre ont laissé des modèles joute pas seulement un prestige de plus au Art. 4. — La durée du mcours
c est fixée à une
immortels de symphonies purement instrumen- mérite de cette œuvre, elle lui donne, pour année. Les manuscrits devront être déposés au Palais
tales, n'ont-ils pas aussi souvent adjoint à l'or- ainsi dire, la vie, et la Ville de Paris n'aurait du Luxembourg, Bureau des Beaux- Arts, le 31 octo-
chestre les ressources de la voix humaine? Les atteint qu'à demi le but qu'elle se propose, si bre 1877, à quatre heures du soir, au plus tard. Il
compositeurs contemporains, qui se sont fait du elle une œuvre remarquable
avait fait naître en sera délivré récépissé.
sans lui assurer en même temps l'éclat d'une La partition devra être complètement instrumentée,
titre de symphoniste leur plus beau titre de
et une réduction au piano sera placée au bas des
gloire, n'onl-ils pas élargi le chemin frayé et exécution supérieure. Le patronage de la Ville
pages de la partition à grand orchestre.
de Paris, s'étendant ainsi jusque sur l'exécution
tiré des effets nouveaux de cette alliance? Ce
Art. S. —
Chacun de ces manuscrits devra porter
sont précisément ces compositions, grandioses de l'œuvre couronnée, est de nature à stimuler
une épigraphe reproduite sur une enveloppe fermée
dans leur conception, multiples par leurs moyens le zèle des concurrents. Il n'est personne qui qui contiendra le nom st l'adresse du sompositeur,
d'exécution, depuis la Passion, de Sébastien puisse se considérer comme au-dessus de cet et qui ne sera ouverte qu'après le jugement.
du ne faut pas se dissimuler qu'une exécution tué pour juger le concours, recevra un prix de
phonie, de Beethoven ;
jusqu'à l'Enfance Il
appelées ces œuvres musicales, dans lesquelles sources toutes particulières. Le bail consenti couronnée ne pourra avoir lieu avant cette exécu-
lecompositeur reste maître de son sujet, de son par l'administration municipale au directeur tion.
plan, de ses proportions, et ne relève absolument du Théâtre-Lyrique (place du Châtelet), réserve Art. 8. — Le jury sera composé de vingt membres
disposition de la salle, à de cer- choisis, moitié par le préfet, le jour de la clôture
que de son idéal Symphonie, Oratorio, Can-
: à la Ville la
De plus, une du concours, et moitié par les concurrents sux-
tate, Ode-symphonie, Symphonie dramatique, tains jours, à son choix. salle spé-
mèmes et par voie d'élection.
Légende, Symphonie fantastique, etc., toutes ciale pour grandes solennités musicales va
les
Le jury sera présidé par le préfet, qui désignera le
ces dénominations peuvent se résumer dans être construite sur le Trocadéro, dans l'enceinte
vice- président et le secrétaire.
cettedénomination simple, claire et précise que de l'Exposition universelle, et la Ville s'est ré-
Art. 9. — L'élection des jurés à nommer par les
vous propose votre sous-commission: Sympho- servé la faculté d'acquérir celte salle. La Ville concurrents aura lieu au jour indiqué par le préfet,
nie avec soh et chœurs. estdonc assurée de pouvoir fournir gratuite- dans la huitaine qui suivra la clôture du conduira,
Les conditions d'exclusion du concours ayant ment un local pour l'exécution de l'œuvre pri- scus la présidence du préfet ou de son délégué.
été formulées à l'avance par votre commission mée. L'élection aura lieu, au premier tour de scrutin, ï
générale, la sous-commission n'avait qu'à les Quant aux frais que nous venons d'énurné- la majorité absolue des membres présents, et à la
n'excéderont pas crédit de 10,000
majorité relative au second tour. En cas d'éga'ilé de
maintenir. Mais en mettant hors concours la rer, ils le
suffrages, le plus âgé sera proclamé.
musique d'église proprement dite, c'est-à-dire francs inscrit au projet de budget de 1877 pour
toute composition musicale écrite sur des paroles encouragements à l'art musical, comme il l'a-
faisant partie du domaine de la liturgie, vot:e vait été au budget de 1876. Celte somme de
sous-commission n'a pas, cela va sans
tendu exclure les sujets empruntés à
dire, en-
l'histoire
10,000 francs subviendrait largement aux dé-
penses de la solennité que nous demandons à
La Boîte au Lait
ou aux livres sacrés. l'Administration d'organiser.
Votre sous-commission vous propose de fixer En suivant à l'avenir cette même marche,
la durée du concours à une année. Elle satisfait l'inscription au budget d'un crédit annuel de ne opérette nouvelle d'Offenbach sur
ainsi aux exigences de temps dans la plus large 10,000 francs suffirait pour créer un concours [®T^ un P oëme de Jules Noriac et Eugène
mesure. Elle s'est préoccupée en même temps bi-annuel. Ainsi se trouverait définitivement l^ci? Grange est un événement parisien à
de l'époque à laquelle l'œuvre couronnée pourra réalisée, par la sollicitude de l'Administration consigner sur nos tablettes et nous
être exécutée, afin que cette exécution ait lieu municipale, la pensée généreuse de celui de vous en devons la fidèle analyse.
dans la saison la plus favorable. En prévoyant nos collègues que l'illustration de son nom dé- Donc B'rancine, la couturière, aime son cou-
le temps nécessaire aux opérations du jury, signait naturellement pour prendre en main les sin Sosthène; ils se veulent épouser, mais leur
cette époque pourrait coïncider avec l'ouverture intérêts si étroitement liés de l'art musical et amourette est tellement cousue de fil blanc que
de la prochaine Exposition universelle. des compositeurs français. C'est là le vœu que le parrain, brave sergent rrtraité, préfère la
Votre sous-commission est d'avis qu'il con- forme votre sous-commission. — Emile Perrin. recoudre au plus vite parles «liensdu mariage.»
vient de rétribuer le plus largement possible Pour parler le langage du temps, le flambeau
Voici quel est le programme détaillé, tel qu'il
un travail aussi considérable, et que la rému- de l'hymen va bientôt éclairer leurs tendres ser-
a été approuvé par M. préfet de la Seine.
la fatalité —
le
nération doit être à la hauteur de la tâche. Elle ments, quand la même qui pèse
s'est donc prononcée à l'unanimité pour l'attri- Article premier. — Un concours est ouvert par la sur donAlvaro el Leonoradi Vargas au Théâtre-
bution intégrale delà somme de dix mille francs ville de Paris entre tous les musiciens français pour Italien —
vient brusquement le souffler. Le
à l'auteur de l'œuvre qui sera couronnée par la composition d'une symphonie avec soli et chœurs. vieux soldat, qui ne sait pas souffrir et se taire
le jury. (Le mot soli est pris dans son acception la plus large sans murmurer, entre dans une grande colère
Enfin, messieurs, un point spécial devait tout et comprend les duo9, trios, quatuors, etc., etc.) en apprenant que Sosthène a fait des dettes,
particulièrement fixer notre attention, comme Art. 2. — Le choix du sujet est laissé au soin des
qu'il a un duel sur les bras et qu'il a été congé-
concurrents. Le compositeur reste donc entièrement
il appelle toute votre sollicitude et la bienveil- dié de sa place : trois cas de réforme, selon lui,
libre, soit de se tracer lui-même son programme,
lance de l'Administration. C'est la partie du pour prendre du service dans le corps des maris;
soit de s'adjoindre la collaboration d'un poëte ou de
programme qui règle à l'avance les conditions
s'inspirer d' œuvres littéraires déjà connues; mais il
telle est la rigidité de cette vieille culotte de peau
d'exécution dans lesquelles se produira l'œuvre devra se préoccuper de choisir un sujet qui, en se très-dure à cuire.
que le concours aura suscité. Il faut que cette prê'ant aux développements les plus complets de Le parti deFrancine est pris : il faut qu'elle
CANZONE
A. E. VAUCORBEIL.
Andantino. (so = J)
WAiNO.
Ped. $ Ped. $
Ped •»
pneu rit
[P f~'
1
& "<^ vj~xp
-
rd j j r^ j^n ^ J^Ti
w
^ i
dim.
W^
5
do/.
X^- j"7^
Ped.' * Ped. *
poco r«(.
S g
iiP
.5*5
fay
?
?
-J ? «F I
# i^ ™^^P
Ped.
dî'«.
Ped. k*
/>
r
MENDELSSOHN.
Presto
M. hh« *_* * —
EE
=*=*= r-ïTTT p p g
m -f
ZW
f-
ET1TB C
( ^" itm r^ t i
r
r r r
?>f .*
sii _ i
ss
f rfpf
^^
v K-Q" g a i i 1 1 ~a f n ii ^rm i
j j ^
f.fvé f
^^ £=»=^=
1=53 ^^ PP ^m
i PP ^ 3™
m^- 35 ^S ^
. ..
.MlKKJUO 1<!
Moderato
gEE '
l
7
H V^T^ç F. f F UI
Mais je l'ai si peu vu! di.siez-vous lau.tre
Moderato
iLT
f
r
i
?
p p p (j
P— LP J F
r l-'
F \P^?
jour Et moi, vous ai - je vue, en ef . fet, da .van . ta -
4 ~£ P™f W
+- ?»
m^#
m
f * i f
s
^^ J r i
j r
r
peine
r et
J'iïTtrf
vous me „ (es ra . vi .
r
e;
^H^Tpp Miiis à conque
i
.
r
nr
r
je
îj
con
^m JJ '
j J i* :
U*V i
s §i Çfit
* j
sa _ cre
t- "fit
ma vi .
r
e
r
l
'pp i
Et du
éés
sombre ave - nir
s
s
j ac .
A«^
cep .
Œ
te le
5—
dé
—P- — r
fe-w*^^: I
I
1 ^* v ipl
i^Pï
fPf
5^
^PE* &êb
P^
^'f^f^ 'T F pfyflpiWW7 f
hpp f#77^Tt
Four s aimer faut- il donc tellement se con.naître? Puisquepour allu.mer lefeuquime pé.
SE
tï f HP ^ -çr I
wm T=*
w^ W^
°;
'f
_ ne
r
.
i
r"r
tre,_
,L
^ rTTFirr Chère âme.un seul re.g.irdde vos
r i
rr
jeux a
nr
suf.fi
ff r r
^*^s:
^P i Pi f
^^ 3=iÊ ï^P
LE J3URNAL DE MUSIQUE. — M» 23 13, QUAI VOLTAIRE, A PARIS.
.ECOLE. DU JEUNE PIANISTE DEUXIEME DEGRE.
LE BAPTÊME DE LA POUPEE
INSTR UCTION
Cette marche, écrite pour le mariage d'une poupée, se bat h quatre temps et doit être bien rhytbmée. Comme chaque temps vaut une noire
ou deux croehes,— car le C remplace les chiffres indicateurs 4/4,— il faut avoir soin de ne pas détacher trop vivement les croches suivies de
demi-soupirs (2 ï) qui se rencontrent tout le long du morceau; on doit conserver ces croches la moitié du temps, eOever ensuite la main
sans sécheresse. .
à la septième mesure.
A partir de la seconde moitié de la neuvième mesure, on doit jouer un peu moins piano et les nuances que l'on rencontre jusqu'à
la
Moderato (J =80
'
5 -.4 1 ?! 2
k f ry-
wm le
•*
ri
IÉ F m F ï r y-
«F I
">'
j\ J,
7 j=¥^F r~-y hl ^ £^=é fcfc É ^3 =5=?=
gpÉÉfl
±± 4 t h 7 d 7 r
1
i? Tempo
^
m
lu basse staccato jusqu'à la fin.
i: i
$== _ M ^^4 i-
*f-*rm=^
5# • 5W-1
^
./;/
pE
su w= ? r =w
^^ JTOpn
*=£
-LUT
1 2 g
ùisWri ttcîljl^lJJ.'iJi^
? U I, \
s i
Uï
kl 3
r l
'r— ^eeê ÊÉf
'"
^^4^ lii^ ^ ^ rf l'fV^ll^ 1^7J|^p^
Anc];inte(J:6ii
^^^ ^
3 >! 3
( 1rifel
P
w ,2i
JOURNAL DE MUSIQUE
descende prendre chez la laitière voisine le lait ont mise à leur répertoire, de l'auteur de musi- cette simple statistique extraite d'un travail
du malin; l'ati'aire d'un moment ! Et la voilà que de chamb"e et de mélodies si estimées de fort patient et fort curieux de M. Albert de
partie, boîle en main, dans l'atelier du peintre tous les raffinés du bel art, de l'auteur enfin du Lasalle, que l'Art musi al vient de publier :
son adversaire et une promesse de place pour tainement sa place au milieu de ce carillon de Total 181 »
et devenu une amusante opérette écrite par le sie de M. Artaud, le Baptême de la poupte. Mais les trois salles exploitées par le Théâtre-
plus spirituel des compositeurs. Lyrique sont échelonnées chronologiquement
Les bis ont salué la plupart des couplets, no- suivant un ordre décroissant de fertilité.
du Cirque ;
Nous avons parlé de la vocation de Delacroix. Ce répertoire a été partagé ainsi entre les
Moins bien partagée que M" Paola Marié,
Avait-elle donc été toujours assez décidée auteurs:
U mù Théo trouve dans sa botte au lait, qui est
— Weber,
assez impérieuse, pour que. personne, à com- Compositeurs Ad. : Adam, 1 4 pièces ;
une botte à surprises, des
gles seuls ne connaissent pas tout
elTets dont les aveu-
mencer par lui-même, ne pût dès l'origine fi; — M. Eugène Gautier, 6; Mozart, 5; — —
le charme. Clapisson, 5; —M. Gounod, 5; —M. Verdi, 4;
s'y tromper? Delacroix s'y trompa si bien,
M. Fugère chante bien ses couplets et
bray est toujours fort réjouissant ; M"" Lui-
M. Dau-
au contraire, qu'avant de songer à devenir — Grisar, 4; —
Etc.. (N'ont eu qu'un opéra
peintre il se crut, à un certain moment de son de représenté : Beethoven, Boïeldieu, Monsigny,
gini, dite le Mouvement perpétuel, sera peut-
enfance, appelé à devenir musicien. Ingres, Auber, Mendelsohn, Félicien David, M. Am-
être écoutée avec plaisir quand elle voudra
vous vous en souvenez, Messieurs, avait, vingt broise Thomas, etc. .
.)
bien tenir un moment en place.
—
ans auparavant , failli commettre la même Librettistes : Michel Carré, 22 pièces;
Il se pourrait
pièce fût pour
donc, en résumé, que cette
méprise pour son compte, et il est assez sin- M. de Leuven, 21 ; M. Jules Barbier, 19 ; — —
qu'une botte au
le théâtre des Bouffes mieux
gulier que deux des peintres qui, dans notre de Saint-Georges, 14; Brunswick, H; — —
lait, qu'elle fût la vache à lait
siècle, ont le plus résolument mis en lumière M. Nuitter, 9;— M. Dennery, 7; — M. Arthur
de Beauplan, 5; — M. Deforges, 4; — Scribe,
elle-même.
l'originalitécaractéristique et les dons particu-
liersde leur génie aient eu d'abord la tentation 4; — M. Philippe — Etc. Gille, 3 ; .
velle; nous u'avons pas hésité pour cela à pu- façon dont il admirait la justesse et qui an- Si nous classons par nationalités les composi-
blier le n° 24 avant le n° 23. Il n'y aura donc, nonçaient une véritable aptitude musicale. Il teurs inscrits au répertoire du Théâtre-Lyrique,
pour les personnes qui ont l'excellente idée de tourmenta même ma mère pour qu'elle fit de uous avons :
JOURNAL DE MUSIQUE
Réty, chef du secrétariat, à l'efTet d'y recueillir le legs sidérable de demandes, et aussi de l'élévation du ni-
de M. Lecorbeiller, gendre de Georges Hainl, legs veau moyen de la capacité chez les postulants, chaque
Nouvelles de Partout destiné à la fondation d'un prix annuel de 1,000 fr., professeur reçoit maintenant de quinze, seize et dix-
en faveur des élèves violoncellistes du Conservatoire. sept élèves. Nous croyons avec la Revue et Gazette
Ce prix a élé fondé en mémoire de Georges Hainl, musical* qu'avant peu on ne pourra se dispenser de
regretté chef d'orchettre de l'Opéra, lui-même créer une ou deux nouvelles classes.
France. — La première séance de la Société
le
Une petite nièce d'un de nos aimables composi- dont Journal de Musique a publié la semaine
le
teurs de la lin du dix-huitième siècle, Grétry, vient L'Union dramatique de Dunkerque, fondée en dernière un morceau, a tenté un restaurateur célèbr?
demourirà Bâtignollcs dans un âge avancé. 1862, a donné samedi sa première soirée de la saison qui s'est servi de ce nom en vogae pour baptiser in
Cette dame vivait fort retirée. Le concierge, sa- 1876-1877. nouvel entremets : les poires-Kosiki.
chant qu'elle était chez elle, et ne l'ayant pas vue Deux sociétaires y ont chanté avec succès le duo Ce sont des poires cuites saupoudrées d'amandes
descendre pendant quelques jours, signala le fait au de la Reine ae Chypre. pilées arrosées de confitures de mirabelles 3t enjo-
commissaire. La porte fut ouverte, et l'on trouva la Les morceaux choisis pour la prochaine réunion livé, s de raisins de Corinthe.
vieille dame morte au pied de son lit. C'est en exa- sont .empruntés au Journal de Musique.
minant les papiers que l'on découvrit que M"' A.. .
Mm " Alboni, veuve du comte Pepoli, épouse un Le Rédacteur principal: Armxnd Gouzien.
officier de la garde républicaine, M. Zieger.
Notre confrère Mendel annonce que l'Opéra-Co-
mique va de nouveau ouvrir ses portes au composi-
R. de Vilbac a transcrit à 4 m. les grands succès
teur Flottow, qui ferait représenter, cet hiver, sur
Les examens pour l'admission aux classes de piano de J. Klein iH 118 P. intemps, Cerises-Pompaduur,
:
notre seconde scène lyrique, la Fleur de Hurlem, aux perles mazurka Radis-Roses.
ont eu lieu jeudi et vendredi au Conservatoire. Il y valses, Truite et la
dont il a offert la primeur au théâtre de Turin. d'homme,
avait 6 places vacantes dans les classes et
Pour recevoir franco tes œuvres célèbres de Jules
11 dans les classes de femmes; il s'est présenté 32
Klein, envoyer pour chaque, 2 fr. 50, à Colombier,
aspirants et 160 aspirantes. — Le nombre réglemen-
6, r. Vivienne, Paris.
M. Ambroise Thomas, directeur du Conservatoire, taire de douze élèves continue à être dépassé dans
s'est rendu jeudi dernier à Rouen, avecM. Emile les classes de piano. En présence de la quantité con- Paris. — L'imp'-Géraut, A. Bounlilliat , M. quiû voltaire. ;
PREMIÈRE ANNÉE — No SI SAMEDI i NOVEMBRE 1S76
la vie do Siegfried, dont on rapporte le cadavre croyant toujours huer Wagner, ont de plus belle
Sommaire sanglant. Ce morceau, pour qui ignore et le hué Weber (auquel d'ailleurs on a le même re-
sujet du drame et la situation qui l'amène, proche à faire qu'à Wagner — comme Alle-
MUSIQUE :
perd certainement une partie de sa puissance mand — c'est de ne pas avoir montré de ten-
et n'est plus qu'un morceau de concert, curieux dresse pour la France, quand elle était l'enne-
1. Mazurka, op. G, n° 4.
sonorités mais plus que
étranges, mie de l'Allemagne).
par des
Musique de Chopin. bizarre par l'apparition de motifs à peine en- On fermer ses frontières
irait loin s'il fallait
trevus et disparaissant aussi lot comme des spec- à tout ce qui vient d'ailleurs inventions nou-
2. La première romance d'Auber. :
Nouvelles de partout. — Petite Correspon- lesquelles il n'a pas été écrit; ce qui a molivé France toutes les œuvres musicales allemandes.
dance. déjà plusieurs articles ardents « pour et contre » Nous trouvons que M. Pasdeloup, — qu'on a
C'est le scandale dont il a été le prétexte. été à ce propos, jusqu'à accuser de manquer de
Il a fallu attendre un grand quart d'heure patriotisme et qui s'est fait simple soldat des
le bon plaisir de personnes venues pour siffler compagnies de marche pendant le siège de
Un Scandale de parti pris pour que l'orchestre pût attaquer Paris, — nous trouvons, disons-nous, que le di-
lamarche; puis écoutée, nous devons le dire, recteur des concerts populaires a bien fait de ré-
en silence, elle s'est terminée au milieu du tu- pondre par la lettre suivante à ceux qui vont
insieur Pasdeloup avait mis à son multe le plus, furieux auquel nous ayons jusqu'à prier le préfet de police d'interdire les
programme une marche funèbre ex- assisté; des voies de fait ont certainement suivi œuvres de Wagner :
.dessein apparaître, comme des fantômes mélo- qui criait bis, et eût attaqué au milieu des cla- me permettre de donner au public quelques
diques, drapés dans de blêmes harmonies, les meurs et des sifflets l'ouverture du Freychutz, explications nécessaires sur mon attitude après
heures divines, amoureuses ou héroïques de les furibonds siffleurs et les criards forcenés, l'audition de la nouvelle marche de Wagner.
,
JOURNAL DE MUSIQUE
« Je n'ai pas plus le droit d'imposer Wagner rente de 4,000 francs aux peintres et aux sculp-
aux uns que d'en priver les autres. Je ne puis teurs — une rente de 3,000 francs aux archi- Début et 'Premières
que supplier tout le monde d'apporter moins tectes, — aux compositeurs, rien. M mo la com-
de passion dans une question purement artis- tesse deCaen trouvait sans doute, comme Théo-
tique, et de laisser la musique de Wagner s'a- phile Gautier, que la musique est un bruit
briter à l'ombre des grands compositeurs désagréable qui nous coûte assez cher. 'Opéra-Comique a repris, avec une cer-
classiques dans le culte desquels nous sommes Puis, M. le vicomte Delaborde a parlé sur, Etaine solennité, l'un des chefs-d'œuvre
tous unis par un même sentiment d'admira- pour et contre Delacroix (cela s'appelle un de notre école française, Pré le aux
tion. « éloge » en style académique) , mais ce n'est pour les débuts de Mlle Derval.
Clercs,
« Veuillez agréer, etc. — Pasdeloup. » pas de notre ressort. 11 nous a montré, dans le rôle de Mergy, M.
11 y avait deux cantates cette année sur un Nicot qui, dès qu'il saura parler plus naturelle-
Ajoutons que, redoutant l'orage qui a troublé même sujet, selon la formule biblique ou my- ment et se mouvoir moins gauchement, sera
son concert et croyant ainsi le conjurer, M. Pas- thologique dont on ne s'écarte jamais. un parfait ténor d'opéra-comique. Agréable
deloup avait inscrit à son programme les noms Le premier vers est généralement celui-ci, chanteur, phrasant avec goût, disant avec sen-
de deux compositeurs français aimés, David et avec une variante très légère : timent, ce sera alors le type accompli du « che-
Bizet. Il faut bien avoir le courage et la fran- valier français », l'idéal que Boieldieu faisait
chise de l'avouer : on serait forcé de fermer les Le char du blond Phœbus entre dans la carrière. entrevoir à Berlioz, stupéfait, au lendemain de
concerts de musique classique, si l'on en devait sa cantate tumultueuse de prix de Rome, et
proscrire la musique allemande, et même seu- Depuis deux ans, la scène de début a changé : que toute jeune fille à romance ou à clavecin a
lement celle d'Allemands qui, à un moment de ellene se passe plus à l'entrée du char de Phœ- entrevu dans les hymens de troisième acte du
leur vie, ont été les ennemis de la France et l'ont bus dans la carrière, mais à sa sortie; ainsi la répertoire.
outragée. Gardons, contre la force qui, disent- Judith de l'année commence par : « Voici le M. Bernard est un Comminges plein de suffi-
ils, prime le droit, l'espoir des revanches répa- soir. » une série au noir.
C'est sance, ce qui ne veut pas dire qu'il soit tout à
ratrices ; mais laissons l'art qui nous rapproche La cantate de M. Véronge de la Nux, second fait suffisant, et M. Barré fait le nécessaire
de la divinité planer au-dessus des querelles premier grand prix, exécutée la première, ne pour être comique dans le rôle de Cantarelli,
sanglantes qui déchirent l'humanité. révèle pas un musicien bien original, autant où Sainte-Foy était si plaisant; il pourrait aller
qu'on peut juger de la musique dans cette salle jusqu'au superflu, sans pour cela atteindre à la
baroque, ouverte de tous cotés, où l'orchestre cime du nez retroussé de son prédécesseur et
est perché dans les combles et joue pour les aux inaccessibles sommets où planaient ses
hirondelles des toits et les chats des gouttières. notes de narine, vers ces régions où le royal
Cantates à l'Institut Celle • de M. Hillemacher, premier grand condor
prix, laisse entrevoirun compositeur d'avenir
dans quelques-unes des pages de sa cantate, S'endort dans l'air glacé, les ailes toutes grandes.
/rs<^-\A5iEDi a eu lieu sous la coupole aeadé- dans une marche pittoresque, dans la phrase
5£5^3mique la réunion accoutumée, fondée distinguée de mélodie et très-fine d'harmonie Mlle Ducasse est toujours gaie dans le rôle
f^t\ dans le but de couronner publiquement qui débute par ce vers : de Nicette, M. Dufriche fait sonner franche-
(J^^-gles lauréats des écoles officielles des ment sa voix dans celui de Girot, et Mme
beaux-arts, de décerner les prix offerts par di- Dans mes jardins peins de formes sereines, Frank-Duvernoy est une» reine Marguerite en
vers donataires et de faire entendre la cantate plein épanouissement.
du prix de composition musicale et l'éloge d'un
et même dans la strette à trois temps qui suit,
Mlle Derval a fait ses premiers débuts au
malgré une poésie d'occasion dont ces trois
mort par un immortel. Ce programme ne varie théâtre dans le rôle d'Isabelle et a reçu du pu-
vers donnent une idée :
que par les noms qu'on y proclame, et le pu- blic l'accueil le plus encourageant. Fine
blic montre pourtant toujours un grand em- svelte, distinguée, la débutante a tout d'abor
Elle est vaine la joie-
pressement à ces... solennités (tout autre mot Des tambours conquis la sympathie par je ne sais quoi
;
serait déplacé). La salle des séances était Dans le vin qu'on la noie 1 chaste, d'honnête et de sincère dans sa per-
MAZURKA
F CHOPIN Op. 6. N°
i^i, bl <n i
'
l' 1
ROMANCE
de JEANNE JEANNETTE et JEANNETON
l'aj-oles de Musique de
a piaccrc. _
b J J, J'J'lJ Jpi^ l J
i
É
^r%
bê _ te! Pauvre
i
fou, cherche Jonc ail. leurs!
p^ Ê
^^
?
ac^g s
•A g ,7 r r
— Pf5 I •
ttg^g-
?
> L
< r ïJWjJ' g ' '-,
\,
È
S
J'Ji J J' .M,j ,ji
J'ai vu des yeux plus beaux sans dou . (e,Mais ces yeux n'étaient pas ses
s
TW * i ï *
?^k—
i
~
i
rnf
ii f-
^ T^
ppi
«
W^
* *
-^
PW
d' •?
ri
'
73» 5
f*
r v r l r r r r ^JU ^JiJ^ J'M i l
-l- W'
jeux, Au . cune des voix que j'é . cou . (e i\'a ses accents nie'Io . di . eux; El
1 L
les attraits delà plus bel. le Pour moi ne sont pas des at.lraits. Eu.fiiilout ce qui n'est pas el . le Pour
Pf F F^ Su t^ift1! *— •
m m 7 J)f
m £=c *
±=^
— feTfy *> i f i y
LA PREMIERE ROMANCE DAUBER
Andantino con
•j;u-
moto(J=llf>)
a Ss
fc
f
œ fro 4rn cf
H- Q
-=i=3E3.
quoi
j. #
fliû^-ir
pieu . rer ! La can
p
.
rrn rriJ
deur en vos
3
traits
3r
.
jT:r
res .pi
^
. re;Les
^
FEF*
I
-^— y-
m PS
-7—1^
A A
fc=E^=S
f
7
^^
? f
r> 7
^PiOjiJ
grâ . ces vien . nent vous
jJiO>iJ/~i
pa . rer, Et l'a -
iiÉ
iW|4UfTO •"
iii\ -'
i Tï I
'
jii
-g »b if g J jr~~#Tf
i
ÊiH
semble vous sou _ ri . re. Pour, quoi
/7\
char.mes A vos pieds viennent soupi . rer Mais vous ... vous quicau.sez leurs lar. mes Pour.
.quoi-> pieu, rer? Pour, quoi pieu . rer? Pour . quoi, pour . quoi pieu . rer?_
DIVERTISSEMENT
GLUCK.
Transcription inédite.
/
g É É 8
'i'-
f=f ,
1
I
N i
J
J g:
as
i j i i- r
i* r r
ÉHÈ
pHËf ^F
T —— J--J
^ r r -n # ?
P
- i
t/ J'
I
^^W <t-
t r
'Es
pgsf W U
£=f
J
i
^-j ij n
P
<» ): c-
-*-**-
Jr J J' u
wm -Qh»-
MAZURKA
F. CHffPIN 0p.30_NV 1
flffri rJ^^-pS
W3* jfr jl?
F -f-r
<•
p r
rr j*J pf *s
^ m
PIANO P
zm * — »—
±*
-*-w *
r^
^ E
.
5 M P É EZfe! _i
É t^-j
frfl.lJV-
fTt^T
14
co>l iimmn
n^ sFT^
P=
ÉÉ
sB - r
fX ï^£ pggg^=*4
Ped.^t
^ * ï
9-
Ped
if Wl
l'autorité, car c'est le succès qui la donne, et cousant un ruban de ce côté, mettant un peu
de rouge à ce talon, que la défroque remise à
Mlle Derval sera, croyons-nous, l'une de ses
neuf a l'air d'avoir à peine servi — Louis-
et
Le Japonisme
privilégiées. ;
plus réveillé depuis la dernière reprise des ayant fait connaissance en chemin, se faisant le 'opérette japonaise de la Renaissance
maris garçons, de l'aimable Berton. serment en se quittant à l'arrivée de se retrou- devait servir de thème aux merveil-
ver cinq ans après chez le traiteur Bancelin leux artistes du feuilleton, et Paul de
;
tent d'autant plus d'être récompensés par le mettre son sabre dans les roues de ces amours théâtre, après son invasion dans nos salons,
succès que la subvention de l'État, réservée à
marmiteuses entre marmitonne et marmiton. dans nos musées, et il écrit sur le japonisme
d'autres entreprises plus en rapport avec les
Le vice de cour châtié et la vertu de cuisine la page charmante que voici ; nous saisissons
goûts modernes, complètement défaut
lui fait
triomphante, morale: elle est à avec bonheur le prétexte de Kosiki pour vous la
telle est la
et qu il consacre sa fortune personnelle et son
:
expérience acquise à relever une scène tombée Le public, au nom des auteurs du poëme, s'est « Le japonisme a, plus rapidement que ne
en désuétude. prononcé... pour le musicien. s'enflamme une traînée de poudre, conquis et
L'année dernière a été fructueuse, croyons- M. Lacome a la main légère, glissant sans sauvé notre vieux monde, effacé et abêti par ce
nous, grâce à Aida, un opéra du Verdi nou- appuyer, qui convient à la musique de ce ca- qu'on pourrait appeler : « le Quakérisme. »
veau, du Verdi reverdissant, qui s'est refait une ractère ; il n'aurait qu'à enlever ce qu'il a mis A force de civilisation rationnelle et bour-
jeunesse en se remettant à l'école des chefs- volontairement de chaudronnant (à cause du geoise, nous en étions arrivés à croire, à consi-
d'œuvre allemands et en s'inspirant de leur théâtre où l'on a l'habitude d'assister au traite- dérer comme des articles de foi et comme des
culte pour la forme. Cette année n'a pas débuté ment de la musique folle par l'idiothérapie), axiomes indiscutables, un certain nombre de
aussi heureusement; car la Forza del destino prétendues vérités, dont la moins inepte est en-
pour que sa partition ne fût point déplacée à la
marque précisément le point de transition entre
salle Favart. core parfaitement absurde et idiote. Ainsi nous
le Verdi de la première manière et celui de la
pensions que la distinction consiste dans
Plusieurs morceaux ont été bissés, non par l'effa-
seconde; aussi, sous des brutalités apparentes,
une claque docile, mais spontanément, par la cement et dans la négation de toute splendeur .
on y sent une hésitation profonde, qui se traduit masse du public des couplets bien taillés, une
: nous proscrivions la couleur partout, même-
par une œuvre sans lien, sans forme mélodique romance d'un agréable sentiment et un duo dans les tableaux, nous imaginant que l'harmo-
nette, sans recherches harmoniques couvrant
bouffon qui est de la bonne drôlerie musicale. nie ne peut être obtenue que par des transposi-
le vide de l'idée; sur ce poëme, d'une faiblesse
Nous les donnerions pourtant tous, bis avec, tions dans le gris et dans le sombre, et que la
et d'un naïf difficile à imaginer et taillé par
pour un trio qui n'a pas eu la même chance et meilleure manière d'être exquis, c'est de ne pas
M. Piave dans l'œuvre espagnole célèbre du qui est ce qu'il y a de plus réussi dans toute la avoirlieu. Après avoiruniformément vêtu denoir
duc de Rivas, Don Alvaro o la fuerza del des- toute laportion mâle de l'humanité, nous avions
partition : il nous suffit, à nous, pour que nous
tino, le compositeur a écrit une partition d'où
indiquions à M. Lacome sa véritable voie, qui encore éteint de notre mieux les vêlements et la
ne se dégagent guère qu'un ou deux chœurs, un parure des femmes,
n'est point dans où une mise dan-
les théâtres la décoration des jardins et
récit au second acte, la prière de Léonora ingé-
sante est de rigueur, mais à l'Opéra-Comique, celle des appartements, défendant même aux
nieusement accompagnée et certaines parties du
dans le genre où les Adam et les Auber lui fleurs d'être variées et diverses; et décrétant que
duo de la provocation et de celui entre le moine
montrent le chemin à parcourir. certaines couleurs peuvent être associées sans
Melitone et le padre Guardiano.
M. Max-Simon s'étant aperçu qu'il s'écoutait danger que certaines couleurs ne le peuvent
et
,On comptait sur l'effet d'un « rataplan »
trop pour qu'on l'écoutàt, devient agréable à pas; si bien qu'un artiste ou un architecte
ajouté par Verdi avec beaucoup d'autres hors- d'appartements qui eût mêlé par exemple le
entendre ; il joue gaiement. M. Vois a l'habi-
d'œuvre pour égayer un peu un trop sombre
tude des planches et une grande habileté de bleu et le vert ou le jaune et le rouge, eût été
drame il a produit un effet comique en
:
chanteur. M. Millier, qui ne fait que figurer, traité comme un criminel ou du moins comme
effet, mais rappelant ces chœurs imitatifspour
fait bonne figure, et un débutant du nom de un fou dangereux.
orphéons de campagne qui n'ont avec la niu-
Maugé s'est fait remarquer par une tête qui n'a Nous en étions là, lorsque parurent chez nous,
•sique qu'un rapport très-éloigné.
rien d'humain, mais qui provoque le rire, bouleversant toutes nos idées, mettant à néant
Nous verrons à l'œuvre, aux prises avec une
comme les grimaces naturelles d'un papion toutes nos notions acquises, les premières ima-
partition mieux conçue pour faire valoir leurs
de la Sénégambie. ges japonaises, pareilles à un harmonieux
talents, des artistes comme MAI. Aramburo et
La chaîne des dames M mcs Prelly, Stuart et ! tumulte de jaune, de rouge, de vert tendre,
Pandolflni ou Mlle Borghi-Mamo à qui le public
Gelabert (Jeanne, Jeannette et Jeanneton) sont d'écarlate, avec leurs rosaces, leurs robes pa-
a fait bon accueil; nous en parlerons alors, ne
trois dames Jeanne remplies de bonne volonté, reilles à des triomphes de fleurs, leurs incen-
voulant pas les faire responsables de l'insuccès
jusqu'au bord des lèvres, car elles chantent dies et leurs tueries plus gaies à voir que des
d'une œuvre que la force du Destin condamne
toutes trois. S'il vous fallait, curieux ! un clas- fêtes galantes, leurs ciels profonds, leurs eaux
à mourir.
sement par qualité, nous placerions dans la d'acier, leurs paysages inventés à souhait pour
première M 110
Gelabert; dans la seconde... non, la joie des yeux, leurs guerriers aux blanches
le choix est trop délicat, et chacune des deux collerettes, et leurs femmes aux chevelures
Aux Folies-Dramatiques, Jeanne, Jeannette et autres a ses qualités spéciales, dont les plus sé- traversées d'épingles fulgurantes, dont le visage
Jeanneton, c'est l'opéra-comique Louis XV pou- duisantes se distinguent parfaitement au bout blanc comme la lune est placé à côté de celui
dré; le garde-française, le sergent du roi, la de la lorgnette. de la lune. Alors tout s'écroula; il fallut revenir
cabaretière accorte, le marquis, l'abbé de cour, Jeanne, Jeannette et Jeanneton ont déjà ceci sur tout ce que nous avions dit; l'écarlate n'é-
voire même la Dubarry, s'y promènent dans une de commun avec beaucoup de gens qui ont fait tait pas indécent, le rouge n'était pas vulgaire,
intrigue de cour... et jardin. Toute la défroque fortune, c'est que — comme l'on dit — elles toutes les couleurs sans exception pouvaient
de Gentil-Bernard, dans laquelle les vers de sont venues toutes trois à Paris en sabots ! être mariées ensemble; l'éclat, le resplendisse-
M. Clairville ont déjà exercé leurs ravages, de- ment, la joie furieuse des couleurs n'en détrui-
vait naturellement servir ici ; mais M. Delacour saient pas l'idéale musique; en art, en peinture,
a si bien fait, reprisant de ci, brossant par là, en décoration, il pouvait y avoir autre chose
JOURNAL DE MUSIQUE
quiin dessin ombré et colorié et qu'un timide spirer d'oeuvres littéraires déjà connues; mais il de- ceaux de dépêches affluant de tous les coins de
camaïeu; et enfin la recherche du beau, du vra se préoccuper de choisir un sujet qui, en se l'Allemagne et de tous les théâtres où son ouvrage
prêtant aux développements les plus complets de son a conquis la popularité il a été également appelé
raffiné et du charmant n'excluait pas, com- ;
art, s'adresse en même temps aux sentiments de dans la loge impériale pour recevoir les vives félici-
me nous l'avions cru, la grandeur de la compo-
l'ordre le plus élevé. tations de l'archiduc Wïlhem, qui a regretté de ne
sition et la noblesse des poses.
Sont exclus du concours les œuvres composées pouvoir fleurir la boutonnière du compositeur d'un
C'est ainsi que, par la plus heureuse applica- pour le théâtre, la musique d'église, et les sujets ruban de plus, Strauss possédant tous les ordres. »
tion de la transfusion du sang, nous fûmes qui présenteraient un caractère essentiellement poli- C'est la musique de cet opéra-comique bi-cente-
guéris de la plus horrible anémie dont souffrit tique. Sont également exclues les œuvres musicales naire qui doit être entendue avec un poëme nouveau
jamais une civilisation. Nous en étions arrivés à déjà exécutées ou publiées. de MM. Wilder et Delacour au théâtre de la Renais-
défendre aux Hellènes (malgré M. Hittorf et ses La durée du concours est fixée à une année. Les sance. En effet, le libretto dont Johann Straus s'est
découvertes) d'avoir fait des monuments poly- manuscrits devront être déposés au palais du servi, n'est autre que le Réveillon, de MM. Meilhac
du moyen âge d'avoir Luxembourg (bureau des Beaux-Arts), le 31 octobre et Halévy, qui fait partie du répertoire du Palais-
chromes, aux architectes
1877, à quatre heures du soir, au plus tard. Il en Royal.
peint leurs églises, et à Molière d'avoir jeté dans
sera délivré récépissé. Il paraît que ce travail de reconstitution d'un
son œuvre des Egyptiens, des Polichinelles et Le jury composé de vingt membres poëme nouveau
sera choisis, sur une musique écrite avec un
des Bergamasques, comme des coquelicots dans moitié par le préfet, le jour de la clôture du con- autre poëme, a été exécuté avec une remarquable
les blés, et nous passions sur tout, même sur cours, et moitié par les concurrents eux-mêmes et dextérité, et que la pièce de MM.
Wilder et Dela-
la poésie, le même badigeon gris, couleur de par voie d'élection. cour est tout à fait réussie par elle-même autant ,
souris agonisante! Mais alors arrivèrent ces Le jury sera présidé par le préfet, qui désignera qu'adroitement appropriée à la partition de Strauss
précieuses images, enflammées comme des le vice-président et le secrétaire. que nous avons lue, dans l'édition viennoise, et qui
nous ont appris qu'une fleur peut être terrible Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Cam- de Mendelssohn, et plusieurs cantates de Bach.
po-Casso, directeur du théâtre, Merwienski, pre-
comme un lion, et qu'un monstre peut être D'un autre côté, un Américain annonce une série de
mier ténor, Solié, chef d'orchestre et Roc, inspec-
charmant comme une rose; qu'un jardin peut teur municipal.
grands concerts qu'il donnera dans le Steimvay"
que dessin d'une robe Hall, à dater du 5 novembre, et qui seront consacrés
menacer et sourire ;
le
L'agonie de la pauvre artiste a daié trois jours.
exclusivement à l'exécution des principaux frag-
peut être aussi intéressant que l'histoire d'un Dans son délire elle croyait toujours être à sa
ments du Nibelungenring.
peuple, et que l'industrie de l'homme peut con- soirée de début et chantait la Fille du Régiment.
fisquer à son profit les éblouissemenls des pier-
res précieuses et des soleils couchants.»
cadeau de bienvenue, c'est un opéra co- serait curieux d'en essayer le son. Le cor de chasse, A un abonné breton, à Paris. —
Quoique nous ne soyons pas
sonne parfaitement, est très-grand et d'une de votre avis sur plusieurs points de votre lettre, nous vous
mique sur un poëme de MM. Poirson et Louis Gal- lui, il
remercions de vos franches observations et tiendrons compte
décoration bien comprise avec une chasse de cerf de celles qui répondent à nos vues.
let, un Cinq-Mars auquel il s'est mis depuis quel-
ques semaines déjà. se perdant dans les profondeurs du pavillon. Nous M. de Champeville, à Sicli-Bel-Abbès (Algérie), Adressez —
reprocherons seulement aux tuyaux de ne pas for- lemorceau dont vous parlez et, s'il nous convient, nous le
publierons avec plaisir.
mer les cercles assez réguliers, on ne devrait pas
Nous n'aimons pas da- —
M. Maurice Champ avier, à Crest.
sentir letemps d'arrêt de la main du modeleur dans vantage la première strophe modifiée ; les deux autres sont
Voici le programme du prochain concert popu-
les nous savons que cela est fort difficile,
courbes bonnes.
;
Septuor, de Beethoven. de petites dimensions, et on paye même plus cher une toile
^çràfefTyrfUNGER.— On célébrait l'autre jour,au théà- de Meissonier, grande comme la main, qu'on ne payerait, je
tej IgyVtre An derWien, de Vienne, dit le Wiener suppose, une de ces batailles de Lebrun, qui couvrent les murs
do Louvre et se mesurent au kilomètre.
tfiSj Tagblatl, le deuxième centenaire de
Fle-
A Vercingètorix. —
Yous voulez notre avis sincère: nous
Nous avons déjà dit que le conseil municipal de /ïjbpSjl^dermaus, de Johann Strauss , sous la ne connaissons pas de musicien qui mettrait ces deux pièces en
musique; le cliché de la première a bien servi la seconde,
direction du compositeur lui-même. Les
;
symphonie avec solo et chœurs. mais elles ont pris un caractère de véritable enthou-
Décidément, les grands succès du jour sont Truite
Le choix du sujet est laissé à chacun des concur- siasme lorsque M. Szika a entonné dans le finale du aux Perles, polka de Jules Klein, jtf llc Printemps,
.rents. Le compositeur reste donc entièrement libre deuxième acte l'air à boire sur lequel il avait rimé Lèvres de Feu, valses et France Adorée ! marche.
soit de se tracer lui-même son programme, soit de des couplets de circonstance.
s'adjoindre la collaboration d'un poëte ou de s'in- « Pendajit les entr' actes Strauss recevait des mon- Paris. — L'lmp r -Géraut, A. liouidilliat , 13, quai Voltaire
OPÉRA NATIONAL LYRIQUE
( G VITE)
SAISON D'HIVER
(Du 1
er
Septembre au 31 Mail
à3*
Artistes en représentations :
TÉNORS
BARYTONS
m char-
MEZZOrSOPRANI
ertaine-
M"" SALLA, A. PRIVAT, BELGIRARD, GODEFROY, M. SARELLI, BAUDU. tes Vic-
ages, la
ui veut
s, sans
Personnel chorégraphique : iur qu'il
lodie s'y
Ue
M"" ADELINA' THÉODORE, 1" sujet; M ANAIS MAILLARD, l première danseuse: ro
dans la
i grâce,
& S. SOU LIÉ, 2 mcs danseuses. n'hésite
Domin-
... de celte
simple
i
amours de Paul et de Virginie, chastes et calmes, I beau salon de France, les dames, Jes seigneurs, I appareil, car il vent l'entendre et l'entendre
-et que rien ne vient troubler jusqu'au moment lui font fête elle reste mélancolique muette,
| : et |
encore, et le chanteur doit la dire trois fois et
.
qu'un d
camaïeu
raffiné Personnel administratif :
me nous
sition et MM. Aug. VIZENTINI, Directeur de la scène . < MM. JUSTAMANT Maître de ballet.
C'est i
J. GAUDEMAR.. Secrétaire général. DANBÉ Chef d'orchestre.
tion de BOUVET Caissier. D. THIBAUT Chef d'orchestre.
guéris d
jamais i
ENAUX Comptable, A. COEDBS Chef du chant.
défendn P.BAUDU Régisseur delà scène. HEYBERGER Chef des chœurs.
découve BOUSQUET Conserv. du matériel . i C. CARRÉ Accompagnateur.
chromes
peint lei
J. VIZENTINI.. . Inspecteur des études. ' MARIETTI —
E. GODIN Chef machiniste. P. ARTUS Bibliothécaire;
son œu
des Ber;
Th. THOMAS Dessinateur. PH. MENDEL Contrôleur en cher.
les blés. OHALIN Chef costumier. A. DU VAL Inspecteur.
la poési M™ ARMANGE Chef costumière. j
BOISSONNIE. ., . Buraliste.
souris ;
précieus
fournais
Orchestre de 75 Musiciens. — Ballet de 50 Danseuses. — 80 Choristes.
Très-(
le.plus
chevalie
devenir
,1e sens (
OUVRAGES A REPRÉSENTER
nous on
comme Nouveautés :
charma:
menace 1876
peut
peuple,
êtr
PAUL ET VIRGINIE LE TIMBRE D'ARGENT
(Victor Massé) (C. Saint-Saens)
fisqueri
res préi
1877 1878
A LE BRAVO LA NUIT DE NOCES
(Salvayre) (Deffès)
LA COURTE ÉCHELLE NÉRON
(Membrée) (Rubinstein)
LA CLÉ D'OR. M. DE BELLEGARDE
(E. Gautier) (Boulanger)
LE CAPITAINE FRACASSE LE FEU SACRÉ
(E. Pessard) (Guiraud)
SIGURD LA CAPTIVE
( E. Reyer )
(Félicien David)
Voici
laire dir LE PARTISAN FREYGHOR
Juptle (o'Osmond) (
Membrée )
Ouver
Réven LA PERLE DE GIBRALTAR LE ROI LEAR
Entra (L, Delahaye) ( JONCIÈRES )
Ouvrages en un acte :
Nous
Paris av L'Aumônier du Régiment (H. Salomon). Les Lutins (De Boisdeffre). L'Age d'Or (A. Nibelle). Lo
d'une so
Seigneur Pandolpho (Canoby). Le Voile Blanc (Ch. Lefebvre). Koby (Serpette). LArchet Magique
aux corn
(Hignard). Povéro (Ch. M. de Widor). Les Deux Jardiniers (Jacobi). Le Signal (P. Puget). Aricl Tu. (
Parut
fet de la
Dubois), etc., etc. <
les prim
Un ce
tous les
symphoj
Le ch
rents. L
soit de se tracer lui-même son programme, soit ae aes coupieis ae circonstance.
s'adjoindre la collaboration d'un poète ou de s'in- « Pendant les eutr'actes Strauss recevait des mon- Paris. — L'lmp r
-Géraut, A. uoui-dilliat, 1J, quai volt
RÉPERTOIRE
GLUCK. A. ADAM.
Orphée, Armide. Giralda, Si j'étais Roi, Le Bijou Perdu, le Sourd,
le Brasseur de Preston, le Farfadet.
* MOZART.
Don Juan, Idoménée, les Noces de Figaro, HALÉVY.
la Flûte enchantée. La Fée aux Roses, Jaguarita l'Indienne.
MONSIGNY. CLAPISSON.
Le Déserteur. La Promise, La Fanchonnette.
GRÉTRY. VERDI.
L'Epreuve Villageoise, les Deux Avares. Rigoletto, Violetta.
Richard Cœur-de-Lion. VICTOR MASSÉ.
MÉHUL. La Reine Topaze.
Joseph, Une Folie.
FÉLICIEN DAVID.
HÉROLD. La Perle du Brésil.
ROSSINI.
FLOTOW.
L'Ombro, Marth.i.
L'Italienne à Alger, le Barbier do Sévillc.
OFFENBACIT.
DONIZETTI. n où sa
Robinson Crusoé. •.hanter,
Lucrezia Borgia, Don Pasqualo.
BELLINI. POISE. mais il
de cette
i simple
son œi
des Bei
les blés
la poés
souris
précieu
fournai
Très-
le.plus
chevali
devenir
,1e sens
nous
comme
01
AVIS
charma
menace comme pour les Matinées,
Pour les Représentations régulières
peut êti
Voici
laire dii
Jupile
Ouver
Rêver.
Entra
Fragn
Septw
Nous
Paris av
d'une se
aux corn
Par ui
fet de 1:
s'adjoindre la collaboration d'un poète ou de s'in- | « Pendant les entr'actes Strauss recevait des mon- —pI^T -L'Imp'-Gératit, A. RouiililUat , 1J, quai VolUiro.
PREMIÈRE ANNEE SAMEDI 1S NOVEMBRE
où leur séparation est résolue, pussent vrai- les yeux perdus dans le vague lointain où sa
Sommaire ment intéresser, hors du naïf et honnête récit pensée erre sans cesse. On la prie de chanter,
du conteur, transportées brutalement dans les on lui porte sa harpe elle hésite, mais il :
MUSIQUE :
réalités vivantesdu théâtre on supposait plu- ;
semble qu'elle a entendu Paul qui la suppliait
tôt que images qui ont réjoui notre
ces frêles et elle chante le bienaimé qu'elle a perdu et
1. Honvèd indulo, marche hongroise.
jeunesse se consumeraient bien vite au feu de qu'elle veut revoir. Paul l'écoute, il la voit
2. Je la voyais ! mélodie. la rampe; enfin l'on se disait qu'il était impos- dans l'exaltation de son désir, alors qu'il erre
Musique de Weber (la seule qu'il ait compo- sible que sans avoir ajouté quelque élément par les forêts et par la grève appelant sa soeur,
sée sur des paroles françaises). nouveau, sans avoir appelé à son secours des et ce qu'il croit écouter et ce qu'il croit voir les
situations plus fortes, trois actes et six tableaux auteurs le disent et le montrent en efTet, en
3. Menuet du Septuor.
se pussent bâtir sur un pareil sujet. Pourtant faisant s'entr'ouvrir les arbres de la forêt et en
Musique de Beethoven.
cela a été fait, et avec une bien singulière habi- mettant sous les yeux du spectateur la scène
4. La Chanson du Charbonnier, air leté. Tout s'enchaîne et se lient, tout intéresse, et que Paul s'imagine avoir devant les siens. Cela
populaire lorrain (transcription inédite), c'est à peine si les auteurs ont poussé un peu au a donné aussi au musicien une situation char-
poésie de M. André Theuriet.
noir la figure d'un planteur brutal qui sert de mante dont il a su tirer parti.
repoussoir à celles des deux enfants, afin de pro- J<a partition de Paul et Virginie est certaine-
TEXTE : Paul et Virginie. — Inventions utiles :
garniture des
curer au compositeur une situation dramatique, ment l'une des meilleures qu'ait écrites Vic-
la petite pédale et la nouvelle
pianos d'Otto Brunning. — A propos de Paul à la fin d'un acte. Elle est d'ailleurs d'un grand tor Massé ; elle révèle, en quelques pages, la
cl Virginie. — Nouvelles de partout. effet : le planteur fait fouetter une esclave re- lutte triomphante du compositeur qui veut
belle dont on entend les cris déchirants, tandi3 suivre le courant des idées nouvelles, sans
que le maître ordonne aux autres esclaves de pourtant se laisser emporter trop loin pour qu'il
danser et de chanter pour le distraire. De fu- ne puisse plus lui résister et que sa mélodie s'y
nèbres sonorités voilent le motif de cette danse aille noyer; mais ce souci d'écrire dans la
Paul et Virginie
que les clameurs douloureuses de la patiente langue raffinée des plus délicats symphonistes
couvrent par moments et l'on sent dans la gaieté ne le trouble pas au point de laisser, quand elle
de cette masse domptée la fureur qui les se- se présente dans sa simplicité et dans sa grâce,
\n ne pouvait tirer de l'idylle créole de coue : ils dansent les poings serrés; ils chan- s'échapper une naïve mélodie. Alors il n'hésite
(J$X) Bernardin de Saint-Pierre un meilleur tent en mêlant à leurs chants un cri sourd de pas à écrire les couplets chantés par Domin-
- \s3j parti que n'en ont tiré MM. Jules Bar-
n vengeance. gue :
)45r5*s3bier et Michel Carré, ni éviter. avec Une autre trouvaille ingénieuse est celle où L'oiseau s'envole,
-plus d'adresse la monotonie d'un sujet qui ne les librettistes évoquent, comme dans un rêve,
brille pas par la variété des situations. Il l'image de Virginie absente à Paul le délaissé. Et le public lui sait gré.sanr doute de celte
•était difficile, en effet, d'imaginer que les Oui, la voici entourée d'adulateurs, dans son mélodie qu'il lui présente dans le plus simple
amours de Paul et de Virginie, chastes et calmes, beau salon de France, dames, les seigneurs,
les appareil, car il veut l'entendre et l'entendre
-et que rien ne vient troubler jusqu'au moment lui font fête : elle reste mélancolique et muette, encore, et le chanteur doit la dire trois fois et
JOURNAL DE MUSIQUE
la redirait encore, s'il se soumettait au caprice chanson du tigre qui se trouve dans cette — comme dans les pianos à queue, qui avaient
de ce public qu'une phrase mélodique trans- scène; nous n'hésitons pas à dire, malgré le peu ce privilège — ce problème que les plus gran-
de succès qu'elle a obtenu (quoique fort remar- des maisons ont essayé de résoudre est aujour-
porte.
franche, quablement chantée) que c'est l'une des meil- d'hui résolu.
Disons cependant que tout aussi
leures pages de cette partition. L'infatigable chercheur qui avait étudié la
mais beaucoup plus originale et colorée est la
Citons dans l'acte suivant le duo entre Paul facture des pianos dans les plus considérables
chanson du tigre que chante, à l'acte précé-
m de nos fabriques françaises ; qui, mis par ses
dent, l'esclave Méalla (et M ° Engalli la dit et sa mère, où se trouve ce cri pathétique de
fonctions en rapport avec les plus grands artistes,
merveilleusement), et le public reste froid. Nous tendresse filiale :
sur des paroles où se trouve un certain nom- ment trouvé la petite pédale appliquée aux
La richesse a de puissants attraits
mot « oiseau» fait toujours son pianos obliques, mais il a réalisé dans une
bre de fois le
un éditeur de autre partie de la fabrication des pianos (la gar-
effet. L'oiseau, m'a souvent dit et ce solennel serment de ne jamais se quitter
musique, se vend parfaitement en romance. prononcé par Virginie et Paul au moment où on niture des marteaux), un progrès qui lui vaudra,
même mélodie, mettez des reparaîtra plus loin dans à jamais la reconnaissance des virtuoses et
Sur une ajoutait-il, veut les séparer, il
paroles où l'oiseau sera remplacé par un qua- la vision de Paul et à la scène finale, lorsque même des amateurs, victimes de ce détail dé-
drupède quelconque, elle ne se vendra plus. Si la tempête aura rendu à son amour fidèle le fectueux dans la construction des pianos.
au lieu de chanter le tigre sur cet air, les au- corps inanimé de sa bien-aimée.
En effet, par les changements de température,,
combien defois n'a-t-on pas vu s'arrêter brus
teurs avaient bien voulu «jouter un oiseau à Charmante est la berceuse de Méalla, et dans
leur volière, vous auriez vu l'effet produit par le quatuor de ce même acte, l'ensemble se déta- quement un marteau, refusant de retomber
la chanson de M ° Engalli. Rien ne peut rem-
ra sous le doigt, et l'exécutant obligé de s'inter-
che en un saisissant relief; il y a dans la lettre
placer l'oiseau en musique tel est le thème :
chantée par M. Capoul avec une grande habi- rompre dans l'exécution d'un morceau ? Nous
baroque que me développait mon interlocuteur leté, un sentiment simple et vrai qui émeut.
avons eu sous les yeux une lettre, écrite par
et il me donna tant de preuves à l'appui notre pensée sur ce duo, à tra- l'imprésario Ullmann à l'inventeur de la gar-
Nous avons dit
(Oiseaux légers messagers d(s zêphirs ; Petits l'espace, entre Paul et sa chère vision, niture qui a définitivement paré à cet incon-
vers
oiseaux, vêtiez sur ma fenêtre ; Hirondelle gen- nous avons tout dit : le public s'est prononcé, vénient très-grave, et nous y lisons ce passage
tille voltigeant à la grille du cachot noir; Volti- acclamations ont été le point d'orgue caractéristique :
et ses
gez hirondelles, voltigez prés de moi ; Légères final de la partition nouvel!;.
« C'est dommage que vous n'ayez pas inventé
hirondelles, où eau béni de Dieu; Ma grand'mêre M. Capoul s'est montré comédien aussi intel-
votre système y a une dizaine d'années, quand
il
était hirondelle , mon grand-père était rossi- ligent que chanteur adroit il se dépense vrai- :
j'ai commencé en Europe mes concerts Potti;
gnol; OU vas-tu, petit oiseau; Voiseau fait son ment comme un millionnaire, jetant sans épar-
nous aurions évité bien des ennuis. Témoin les
nid; Oiseau ne pars pas, etc., etc.) que j'en ar- gner par les fenêtres le3 notes de son gosier, et
concerts de Vienne, d'Amsterdam, etc. (je ne
rivai à croire qu'il avait raison. l'on sait ce qu'elles valent, au prix où sont les
principaux morceaux de
nomme que ceux où vous étiez), où il fallait dé-
Mais revenons aux ténors; son succès a été très-grand et très mé-
monter les pianos pour donner du jeu. Malgré-
la partition. rilé, c'est une création qui lui fait honneur et
la chaleur de la salle... cela jetait un froid
Le duo des deux mères au premier acte a nous comprenons aujourd'hui l'insistance des
très-nuisible au succès de mon pianiste et du
quelque chose de simple, de patriarcal qui im- auteurs à l'avoir pour interprète ; nous ne voyons
concert entier... »
pressionne doucement, et les couplets du nègre personne, en effet, qui eût pu rendre plus com-
Domingue plètement la physionomie de ce rôle. M. Otto Brunning — tel est le nom de l'in-
N'envoyez pas le jeune maître M" Ritler est charmante dans celui de Virgi- venteur — était, en effet, alors chargé par la
nie, et elle le chante en musicienne consommée ; maison Eiard de surveiller les pianos servant
sont vraiment émouvants.
aussi ne pouvons-nous mettre certaines défail- aux virtuoses en tournée et de réparer, séance
Une phrase radieuse en mi bémol se détache compte de l'émo-
lances passagères que sur le tenante, le mal causé à l'instrument par la
du duo entre Paul et Virginie, à leur entrée dans
tionque devai t causer à cette jeune fille, presque température.
la case, c'est celle que chante Paul étendu au
une enfant, sa première apparition sur une C'est là un inconvénient que l'on redoute aussi
pied de la mignonne enfant qu'il contemple souvent
scène aussi redoutable et dans un rôle aussi clans les maisons où la maîtresse reçoit
avec amour; les vers en sont si charmants que
lourd ; les deux mères (M mes Sallard et Teoni) un seul jour de semaine, pendant l'hiver;,
la
nous ne résistons pas (avec le regret de ne pou- M"10
sont très convenables et Engalli très-remar- alors le salon est chauffé, éclairé et fréquenté
voir citer aussi la musique) au désir de les re-
quable : elle a composé son personnage avec plus que les autres jours, et le piano, quand on
produise ici :
beaucoup d'originalité et sa voix généreuse fait veut en jouer, se donne trop fréquemment le ca-
Par quel charme, dis-moi, m'as-tu donc enchanté î merveille dans tout ce qu'elle chante. M. Bouhy, price de se faire prier pour se faire entendre.
J'interroge mon cœur ne puis le dire
et je :
excellent de tous points, a eu, ainsi quel'orchcs- 11 est donc utile de signaler à la fois et l'in-
En que c'est par ton sourire,
te voyant, je crois
tre, sa part du succès de cet ouvrage, qui va vention de M. Otto Brunning, qui donne au
En t'écoutant, je crois que c'est par ta bonté.
prendre au Théâtre-Lyrique ses quartiers d'hi- piano oblique la vrai pédale du piano à queue,
Pour payer mon travail et pour m'en délasser
ver. et celle qui permet aux marteaux, par la seule
Il suffit que ta voix au loin se fasse entendre;
garniture, de résister aux plus violents chan-
Quelque chose de toi que je ne puis comprendre
Reste pour moi dans l'air où tu viens de passsr. gements de température sans « refuser le ser-
vice ».
Nous aimons beaucoup, dans le trio qui suit,
Inventions utiles dans la
Sûr du progrès accompli et confiant
la phrase d'ensemble chantée sans accompagne-
rapide constatation que les artistes et les ama-
ment et qui reparaît à la fin, soulevée par les
teurs feraient de l'utilité de cette double inven-
sonorités de l'orchestre.
\x sait que ce qu'on appelle la petite tion, M. Otto Brunning s'est décidé à les appli-
Il y a de fort belles parties dans la scène où
(pédale, appliquée aux pianos obliques, quer pour son propre compte à des instruments
Paul et Virginie viennent demander à M. de
construits par lui même; et il a eu lieu de s'en
Sainte-Croix le pardon de Méalla, et notamment _^/o a le défaut eonsiderable.de changer la
N^Ss^Cç) nature ,j u son je l'instrument, quand féliciter, car, à la première exposition à la-
l'andante chanté par Virginie:
elle ne va pas jusqu'à modifier le toucher. Le quelle a envoyé ses modèles, à l'exposition
il
Nous avons dit oe que nous pensions de la aux pianos obliques, isolant une corde sur trois Depuis, d'autres distinctions, sont venues se
—
HONVÉD INDULO
U1KCBE BONGKOISB
IU0WIG V.
Allegro marziale.
Êr^^ P t' f
uw u\
£SFS
SE
m mUA -ff-f i lié
wm
'
+-*—
iL^L « *
F
* ,n i i £
fgà±fe=j£
^m .À
EpEEEgE
f
r. i
m m^
fe3£ ^ £ &
§§«l
^Iflj
I S
S = 4U
^E
#f " =5
I
n;
W
*- *
PP#l
b « * Sj
^^
«
s% *
-<>:. b •
«rf ±
Prcprieta (lu JflCRtsAl, DE MUSIQUE,
$$=&
m* ff f l ff É*
SE
iy iÉH éééé
£
* Ai
. 1 .f
i
S iJé
^^ iffrn jj
53
^T
»
fcfe
g Si
W.
ifï ç;ï£ëe^ E=?=Ë
p
e
vi-^i
âëëe
:
BÉÉ i
f^ s
*=£ IF^r fr
m^^ ê m
m C-X:
f , fl
^
^f^fr
9 r
s^f u ^^ É r g £ g fc
fc
iii
« j.
ite=e
rr^rrrr?
f f # ? ,vtt
s * ^ r r r r
ktfrr |f Ê ég
^-F.fpMp ff
:p
JE LA VOYAIS
Paroles du
Musique de
Andanlino
CHANT
Celle qui fît bat-tremon cœur; Mais elle a fui la berge . ret . te, A.vec
vj'k
J»
y * ^'J-J f w 7
j
con passione.
cœur tu te bor <, nais Si je n'avais nulle espé . ran . ce, Du moins a.
Celle romance est la seule que Wcber ait écrile sur dus paroles françaises
Si je n avais nulle espé „ran . ce
Je n'o . sais l'appeler a . aii . e, Toi, qui fis naître mon .1 . njour Même en t'ai.
niant toute ma vie Sans es . poir._ du moindre re.lour, Partout je cherchais t3 pré . seu -ce, Tes jeux ne
<:on passion?
rir
BEETHOVEN.
^^m a^pga
Tempo di Miiuiotto.
î ^=*
C7
ày» rrn
«g
7-
^S
m Mr J J eJt
J J
«t
J
f f r
f=* r
j
M-.* ia0-r.
#4£ffi
-
âëi B /=
*£ êpj jLiL l
f
l
f
H rrrff
LA CHANSON DU CHARBONNIER
Air populaire Lorrain
^ Tempo.
P f n
1.
:
Rien
^ £=£
n'est plusflerqu'ui)
êr^ nr
v
. se:
'
r-ju Jr
' '
Il
,
est lemaitreen
k
pig^ £
i
son chantier Où
2. Il a la fo_ rèt pourmaison Et le ciel pour fe . uè . tre, Les enfants poussent à foisonSous
3. i\é dans les bois, il veut mourir Dans la fo-rètai.mé . e; Sur sa tombe on viendra bà.tir L'n
m fs=f i-^—^f^^
I
y 7 f •? ^—
f
? —
i
r 7
T
''^r pfj: -f-^- -f-7-
flambe sa four.nai - se, Dans son pa. lais d'or A . vec son trésor L'n roi n'est pas plus à l'ai . se, Dans
le chêne et le hê . tre; Ils ont pour berceaux L'herbe et les roseaux Et le rossignol pour mai . tre, Ils
? r i -*-* f—*h
I
'
i f
HÉ
ii plusieurs voix
v
;id libît
i
ï
-i*— ^
S£
p p p
J
F
rff TJ'r^TTJ' 1
y f rt^l't^
son palais d'or A . vec son trésor L'n roi n'est pas plus à l'ai . . se.
charbon cui. ia, Et son âme ira Au ciel a.vec la fu . mé. . - e._
A a A
±=ft -J'7 7
m
s jt m r •? ê 7 g">
r i
r
rr''
-RroprUté du.JOURNAl.DE. MUSIQUE, pour tous pays."
JOURNAL DE MUSIQUE
joindre à celle-là, et — le fait est assez rare rités instrumentales, l'école française, qui aban- arriver la famille Matsé, cligna l'œil d'un air
pour êlre signalé— l'inventeur recueille déjà les donnait l'Italie pour l'Allemagne, étaitpour fin et s'écria :
bénéfices de ses utiles inventions et la prospé- Victor Massé un so.uci constant. Il se demandait
rité, de sa maison naissante l'a déjà récom- si son tempérament mélodique, primesautier,
—
Che fus regonnais che fus ai rengontré à :
livret
déjà parlé, fut reprise en 1846, à l'Opéra-
Comique, sans succès pour M 110 Lemercier et
Jourdan, le libretto en est tout à fait bouffon à
inspiré de Bernardin de Saint-Pierre.
force de naïveté, et les fautes d'orthographe
Ë'évémement du jour étant l'apparition Bientôt il put se mettre à l'œuvre; c'était en
y
dansent les bamboulas les plus fantaisistes.
de Paul et Virginie, nous avons dû 18G7, la partition était achevée en 1870.
consacrer à l'œuvre et à son auteur Détail curieux : Victor Massé n'est que che- Le lever du rideau met en scène Paul et
^plusieurs colonnes de notre journal. valier de la Légion d"honneur, et depuis com- Virginie, et voyez l'innocence de ces
deux âmes
Les journaux quotidiens ont, il faut bien le bien d'années! Il est vrai que son collègue à créoles.
constater, sur les publications hebdomadaires l'Académie, M. Bazin, est officier est-ce une
: PAUL
l'avantage d'arriver les premiers, dans le slee- compensation? Virginie, appuie-toi bien contre moi, ne
ple-chase des nouvelles, au poteau de l'actua- crains rien.
lité; mais ils ont l'inconvénient d'être des feuil- M. Marx nous fournira, pour ajouter à cette VIRGINIE
les éphémères, le plus souvent dispersées aussi- rapide biographie, les menues indiscrétions qu'il Ah mon! frère.
tôt que lues, tandis que nous devenons le volume excelle à dénicher d'abord et ensuite à mettre
paul ( sortant la tête de dessous le jupon de
éternellement consulté. Il est donc sage de en scène ; il nous révèle d'abord que Massé ne Virginie, sous lequel ils se sont abritée tous
fixer ici même, parmi nos propres renseigne- s'appelle point Victor, mais bien Félix-Marie; deux).
ments, les feuilles volantes que les mieux in- mais que le mélodiste ne trouvant pas le surnom Bah ! le nuage a passé, il ne pleut plus.
formés ont consacrées à Victor Massé, à son de Félix accouplé à son nom assez euphonique,
décerna celui de Victor. Félix heureux, ou
VIRGINIE
œuvre et aux souvenirs qui s'y rattachent. Nous se
pouvait porter indifférem- Toujours des orages.
aurons même encore l'occasion d'y revenir. Victor victorieux, il
donnée d'un simple fait divers qu'il avait lu le pasteur m'a dit qu'il n'y avait plus rien à
dans les journaux le libretto des Noces de — J'ai observé que la tempête possède un craindre A présent que nous sommes tran-
quilles, chante-moi la petite chansonnette que
Jeannette. Déjà avait fait jouer avec succès la rliythme à elle, et qu'il y a, dans le désordre
il
notre noir Domingue t'a à pris, ça te délassera
Chanteuse voilée, sur un poëme de Scribe, à des éléments et dans le tumulte des flols, une de ta fatigue.
l'Opéra-Comique; son second ouvrage, malgré cadence nettement perceptible...
Et Virginie chante sa petite chanson
ses petites proportions, le classa parmi les pri- Que les spectateurs du Théâtre-Lyrique écou-
(nous vous la donnerons sans doute prochai-
vilégiés de la mélodie aimable et facile; l'an- tent avec soin du tableau de la
l'orchestration
nement); ce n'est pas plus difficile que cela.
née suivante (18S4) vit Galathcc, puis la série Tempête, ils se souviendront du voyage à Dieppe.
des succès du jeune compositeur se continua, à Si l'opéra nouveau a fait voyager son au- Le personnage de La Bourdonnais est teri
peine interrompue par quelques demi-succès. teur, il a vu lui-même pas mal de pays. Durant avec une solennité irrésistible ; lorsqu'il vient
En 1855, la Fiancée du Diabl", au Théâtre- la guerre, Massé qui fuyait avec sa (femme et trouver M me de Latour pour lui conseiller d'en-
devant Prussiens envahissant la
Lyrique. ses filles les
voyer sa fille en France, il se montre à nous
En 1853, Miss Fauvette, à l'Opéra-Comique. Normandie, Massé, dis je, avait enfermé sa par- dans toute sa dignité. Écoutez parler ee person-
En 1855, la Favorite et l'Esclave, à Vienne. tition dans un carton volumineux que chaque nage officiel.
ceux que je me fais un devoir de protéger. Un jeune homme à sauver Virginie, voilà ma pour piano et orchestre (l rc audition), exécuté rar
posle honorable me met dans l'heureuse possi- bourse ; sois libre et meurs avec ces enfants! » M. Diémcr, Ch.-M. Widor. Menuet d'un Quin- —
bilité de le secourir, je ferai tout pour lui. tette, Bocchcrini. — Marche nuptiale, Mendelssohi).
Quant à Virginie, si vous ne pouvez entre- Et la pièce se termine parce cri d'allégresse
*
prendre ce voyage avec elle, daignez me la sur un 2/4 sans prétention :
* *
confier, mon
caractère mérite peut-être une Faure continue sa tournée triomphale, qui a clé
entière confiance, je sais chérir et honorer la Plus de peines, plus de larmes sur le point d'êlre interrompue par la grippe, et
vertu, l'innocence est si intéressante. u Que le plaisir d'un plus beau jour nous avons lu un récit enthousiaste et fort bien fait
Tendres amants, succède aux larmes par M. Bordier de ses succès à Angers, dans le
Impossible de résister à tant d'éloquence. Et que vos cœurs soient unis par l'amour. Journal de Maine-et-Loire.
Virginie part donc et l'infortuné Paul se la- Parmi morceaux
les les plus applaudis dans ses
mente; c'est le pasteur qui reçoit sa confession concerts, il Ronde des Djinns de Henry
faut citer la
désespérée. Ketten qui a été éditée par M. Hartmann, lequel
Jtp^pré voyait, Reyer a été nommé membre de Mme Gueymard a repris avec un succès très- vif le
rôle d'Amneris dans Aida.
Savez-vous comment l'ingénieux pasteur con- U ["(H,' l'Académie.
Cela décidera-t-il M. Halanzier à nous
M"° Singer y a débuté dans celui d'Aïda, créé
sole ce désespéré? Voici :
« Pendant l'absence de votre amie, réplique- raison avec la créatrice : c'est certainement une
dimanche, l'ouverture aux Concerts populaires? Espé-
tril au malheureux Paul, vous acquerrez des rons-le.
artiste fort distinguée et sa voix est d'une étoile
connaissances, je vous apprendrai à lire les * aussi solide que brillante.
Sage& un livre est un bien bon ami. » * *
On n'en peut dire autant du ténor qui reprenait le
L'Association des artistes musiciens célébrera,
rôle de Radamès, on ne saurait distinguer ce qu'il
Le dénoûment est épique : selon son habitude, la fête de Sainte-Cécile le mer-
a de moins remarquable, de la voix ou du talent.
credi 22 novembre, à onze heures, dans l'église
Virginie revient dans l'île sur un navire as- *
Saint-Eustache, par une messe nouvelle de M. Ch. * *
sailli par l'orage au moment d'arriver au port.
Gounod, intitulée Messe du Sacré-Cœur de Jésus. M. Halanzier vient d'engager pour trois ans
Laissons la parole au livret, ce sont de ces
* *
M" Vachot, la fille de l'ancien directeur du théâtre
perles qui n'ont pas besoin de monture. de la Monnaie, de Bruxelles.
Une des gloires les plus pures du Théâtre-Italien, le
« L'orchestre seul occupe
speclateurs et les
baryton Tamburini, vient de mourir à Nice. Cet émi-
peint l'orage dans toute sa force Le tonnerre, :
nent artiste était né à Faenza, le 28 mars 1800. M. le ministre de l'instruction publique et des
les éclairs redoublent. 110
M
Latour est sans con-
beaux-arts vient de nommer M.
naissance, Marguerite et le pasteur sont près Ernest Guiraud
d'elle occupés à la secourir. L'officier paraît professeur d'harmonie au Conservatoire de mu-
avec des Iroupes qu'il disperse sur le rivage Autre perte faite par le monde musical Edouard :
sique. Félicitons l'un et l'autre.
de manière que la perspective de la mer soit en Batisle, organiste du grand orgue de Saint-Eustache
vue aux spectateurs, des matelots sont-sur les et professeur d'harmonie au Conservatoire et à l'Ins-
rochers d'où ils jettent des planches à la mer, titut musical, sur qui le directeurnous a adressé ces Au dernier concert populaire on a exécuté une
alors on voit paraître le vaisseau de M. de La ouverture magistrale de M. Lalo avec un grand suc-
quelques lignes :
Bourdonnais ballotté parla tempfile. Virginie cès elle est empruntée à un grand opéra de M. Blau,
:
est sur la poupe, debout, en saisissant un mor- u Élève distingué de Chcrubini et d'Halévy, il
Roi cFYs, inspiré de la légende bretonne du roi
le
ceau d'une main et faisant signe de l'autre à resteun des plus purs représentants de cette noble et Gralon et de sa fille.
ceux qui sont sur le rivage; un nègre est à ses grande école d'harmonie qu'on appelle aujourd'hui
genoux qui paraît vouloir l'arracher de la poupe classique, par opposition à une certaine école de
pour la sauver. Le tonnerre tombe sur le vais-
seau, le brise, et Virginie estengloutie dans les
contre-point romantique, qui semble marcher au étranger. — Deux nouvelles Cliopâtre
Ilots. »
chaos et n'a plus guère d'harmonie que le nom. Ba- vont mourir de leur aspic, en Italie, l'une
tiste laisse des modèles parfaits d'harmonie élégante, est du maestro Bonamie, et l'autre du
Peu à peu, —
continue le livret que nous riche, colorée, ingénieuse, mais toujours rigoureuse- ^2.^2^9 maestro Sacchi.
avons sous yeux
les —
le ciel s'édaircit.Une ri-
ment pure dans plusieurs de ses ouvrages, notam-
ment dans la réalisation des basses chiffrées des sol-
*
* *
tournelle gaie annonce l'arrivée de Paul et de
Zabi — Zabi, c'est le vieux nègre — qui ra-
fèges d'Italie, un travail délicat qui demandait, avec A la fin de ce mois, on doit donner, au grand
la connaissance de la tradition des grands composi- théâtre de Moscou, un ballet nouveau du compo
mènent Virginie.
teurs italiens du siècle passé, la main assurée d'un siteur russe Pierre Tchaikowski, titre le Lac des
:
vant tous deux leurs mères, ils leur sottni aux au Conservatoire, lauréat de l'Académie des beaux- tanti, puisque la cantatrice ne restera que deux moi!
cots. » en Russie; mais ennuis qui en sont résultés pou
les
Mais que
IA bourdonnais
Symphonie en ré majeur, Beethoven. Ouver- — il n'est pas impossible
ges obtiennent encore
d'influents personna
maintien provisoire d'un
[accourant pâle, les cheveux
ture de Manfred, R. Schumann, Fragment sym- — le
en'désordre). phonique d'Orphée, Gluck. Première suite d'or-— institution si chère à une partie dn public.
(A Zabi.) Et toi, bon noir, qui aidas le brave (orchestrées par B. Godard), Schumann. — Concerto Paris. — L'Imp'-Gérant, A. CourdiUiat , 13, quai Voltaire.
SAMEDI 25 NOVEMBRE 1S76
PREMIÈRE ANNÉE — N» 20
Brahma-Carvalho soit donc loué dans l'éternité! caverneux, dans le but coupable de vous faire
1. Marche Pompéienne. M mo Brunet-Lafleur est la vivante incarnation descendre dans son « creux » à loger trois
Musique de Jacques Otlenbach. Lalla-Roukh rêvée noir et le teint mat Belvals.
de la : l'oeil
Certes, nous ne sommes pas dans un théâtre où s'est trouvée étouffée sous un la de poitrine que point les éclatantes fanfares ou les cris d'allé-
trop souvent, hélas! un flon-flon vulgaire et pa- l'artiste est allé extraire des profondeurs de ses gresse qui saluent le plus souvent cette hymne
poumons, et dont a écrasé la fin du morceau, à la gloire de Dieu triomphant c'est d'abord
taud vous secoue bêtement en vous rappelant à il ;
la banale réalité. Un homme d'esprit a dit de sorti de là méconnaissable. comme une rumeur qui monterait de la terre
LaUa-Houkh « C'est un opéra en deux hamacs. »
:
M. Queulain, son colauréat des derniers con- aux ceux, sortant des obscures profondeurs; la
On ne peut plus exactement rendre le doux ber- cours, a plus de sûreté et d'habileté comme rumeur devient peu à peu plus distincte,
cement de ces rhythmes alanguis, sous les riches chanteur, mais, dans
-
le personnage de Baskir, l'hymDe de joie et de reconnaissance se répand,
floraisons des luxuriantes harmonies; le hamac il a mis son bonnet d'astrakan à l'envers : il fait grandissante, dans la foule des chrétiens âge-
JOURNAL DE MUSIQUE
nouilles; et, radieuse, elle s'élance jusqu'aux Tailbout, à Paris, construit six modèles diffé-
pieds de l'Eternel. Rien ne saurait rendre l'effet rents de pianos droits, portant tous la pédale à Album Anecdotique
de ce crescendo, à la fin duquel semblent s'ou- deux cordes et la garniture nouvelle ; ils sont
vrir, toutes grandes, les portes du ciel promis ainsi définis et vendus au comptant :
aux élus.
/5=^^>ameau, raconte M. de Rabastens dans
1. Piano droit d cordes verticales, hauteur l m 20,
largeur l m 35, tablette , à colonnes ,
palissandre, ^fT@A/le Ménestrel, n'aimait que deux choses
vendu 1,000 fr. rjjo£Î au monde : la musique d'une part et
Le ténor malencontreux qui s'était égarédans
2. Piano à cordes obliques, palissandre, hauteur
le rôle de Radamès d'Aîda a disparu et c'est m 23, largeur Ç|222a\b sa P errucne de l'autre.
l l m 35, grande charnière, consoles unies, Quant à sa femme, à ses enfants et à ses
Nicolini, un chanteur éprouvé, qui s'en est cylindre, vendu 1,100 fr.
autres parents, il n'avait pour eux tous qu'une
emparé à la grande satisfaction du public, heu- 3. Piano à cordes obliques, palissandre, hauteur
amitié légale et sacramentelle.
reux d'entendre enfin, exécuté comme il sied l m 24, cylindre intérieur, grande charnière, consoles
Cet excellent harmoniste avait tellement le
à un grand théâtre, le chef-d'œuvre de Verdi. sculptées, vendu 1,200 fr.
sentiment de l'accord parfait, que, malgré sa
Le temps n'altère point le généreux et sympa- 4. Piano à cordes obliques, palissandre, hauteur
l m 24, double cylindre, grand clavier, consoles sculp-
froideur marquée envers tout ce qui n'était ni
thique organe de M. Nicolini, et on trouve au
tées, vendu 1,300 fr. musique ni perruche, on ne le surprit jamais
moins, chez celui qui fut M. Nicolas à l'Opéra -
5. Piano à cordes obliques, palissandre, grand dans un état d'irascibilité manifeste. Ainsi, sa
Comique, ce qui manque à la plupart des chan-
modèle, hauteur l
m 32, mécanique a prolonges, femme avait beau lui dépenser en dentelles,
teurs italiens: un sentiment juste sans exagéra-
grande charnière , doubles flambeaux , consoles voitures, falbalas et autres futilités à la mode
tion et une aisance parfaite dans le geste et dans sculptées,vendu 1,500 fr. sous Louis XV, le revenu alors fort mesquin
la démarche. Piano à cordes obliques, bois noir, premier
6.
Nous pensons bien qu'il viendra quelque jour
de ses opéras, Rameau souffrait toutes ces
grand modèle de concert, hauteur l m 30, largeur l m 30,
petites dilapidations conjugales sans dire mot.
à la pensée d'un de nos directeurs de théâtres cylindre, grands charnière, barre de fer, mécanique
Absorbé dans les hautes spéculations de la
lyriques de Paris de s'attacher un artiste qui, à à prolonges, remplaçant le piano à queue comme
science, vouant un culte presque divin à son
ses :i jilitades de comédien français, a su joindre puissance de son, vendu 2,000 fr.
7. Piano entièrement oblique, bois noir, sommier perroquet femelle, le grand artiste se trouvait
l'expérience que donne la pratique intelligente
boulonné en métal, barres do fer, hauteur l m 14, lar- encore trop heureux.
de l'école du chant italien.
geur tn>o4, profondeur m 61, vendu 1,700 fr. Les musiciens, qui passent généralement
On le reverrait avec plaisir dans le réper-
8. Piano entièrement obliqua, bois noir, sommier pour être très-gourmands et très-vains de leur
toire de nos opéras français qui n'est, hélas! pas
boulonné en métal, barres de fer, hauteur l m 34, mérite chromatique, trouvaient en Rameau un
si riche en interprèles, comme ténors. largeur l m 02, profondeur 0m72. Deuxième grand
digne représentant; et, qui le croira? c'était
modèle de concert, remplaçant le piano à queue
par amour-propre que Rameau s'était fait le
comme puissance de son, 2,000 fr.
cavalier servant, le valet de chambre et l'amant
Pour les pianos marqués «palissandre» et que même de la babillarde « Cocotte. »
Important Avis l'on voudrait en bois noir, il faut compter une Un jour que Rameau passait par la rue des
augmentation de 50 à 100 francs, selon le Minimes, près la place Royale, il entendit
format; si l'on veut des ornements, filets, gra- une voix assez mélodieuse qui chantait le motif
vure, etc., il est évident que ceci rentre dans la de son fameux chœur : « Tristes apprêts, pâles
x^rCNG^ous avons à communiquera nos lec- fantaisie et se paye en sus. flambeaux, . . » Cette audition d'un de ses mor-
.-^l\Hf teurs une nouvelle intéressante, une ceaux favoris produisit sur lui un effet tout
C0lT| b' na S0n u[ i' e dont ils vont être
'
magnétique; et dirigeant ses pas vers la mai-
'ricf-Nl
Ça^th^appe'és à profiter dès aujourd'hui. son d'où partait la voix inconnue, il s'assit sur
L'achat d'un piano est souvent une grave
Nous parlions dans notre dernier numéro des un banc de pierre et se mit, le vaniteux qu'il
question dans la famille. Les combinaisons des
deux inventions ingénieuses appliquées au piano était, à savourer avec délices sa propre mélo-
payements à longs termes, qui ont l'avantage
par M. Otto Brunning qui, au moment même die. Mais, ô surprise! au lieu d'apercevoir au
d'être utiles aux petites bourses, ont l'inconvé-
où nous écrivions, recevait le titre de fournis- balcon une jeune et jolie femme qu'il suppo-
nient d'augmenter considérablement le prix
seur du Roi et de la maison royale d'Espagne.
d'instrumenls qui, on peut bien sait être la séductrice charmait tant, qui le
le dire, ne sont
L'inventeur nous avait expliqué le mécanisme
pas tous la perfection même Rameau n'y remarqua qu'une cage élégante,
de la petite pédale des pianos obliques, confié ; nous avons cru
préférable de faire favoriser tout à dans laquelle une perruche répétait, en se
le secret de la garniture nouvelle des marteaux,
fait excep-
balançant avec volupté, ces mots solennels :
tionnellement l'acheteur au comptant.
insensible aux changements de température; et « Tristes apprêts, pâles flambeaux. . n
donc à quel résultat heureux nous
Voici
nous avions été frappé à la fois en l'écoutant
sommes arrivé: nous avons obtenu de M. Otto- Cette vue fit tant d'impression sur Rameau,
de l'ingéniosité des deux systèmes, de la belle
qu'il se présenta tout
Brunning que tout abonné au Journal de musi- de suite chez le proprié-
sonorité des instruments sortis de ses mains et
que (quelle que soit d'ailleurs la durée de l'a- taire de l'intelligent volatile, et qu'il le lui
de la solidité de leur construction.
bonnement) pourrait acquérir un de ses modèles acheta dix beaux louis d'or. La perruche, une
Nous lui proposâmes de propager ces pianos fois apprivoisée par Rameau, fit des progrès si
de piano, à son choix, avec une remise de
si heureusement perfectionnés; mais nous trou-
rapides dans l'art musical et sa réputation était
vâmes l'inventeur peu disposé à une bruyante 20 0/0 sur le prix marqué et exigé de l'ache-
si bien établie que chaque fois qu'une chanteuse
teur ordinaire.
publicité et assez confiant dans son œuvre pour
Ainsi le piano de 1,000 francs ne coûtera plus
de l'Opéra faisait une fausse note à la répéti-
avoir foi dans la seule force des choses et, en
;
à l'abonné du Journal de musique que 800
tion, Rameau ne manquait pas de lui dire avec
effet, le petit nombre d'années que sa
depuis fr.
son ton rude et saccadé :
maison est fondée, sans autre recommandation Celui de 1,100 fr. lui sera délivré à. ... 880
au public que celle que fait, à mesure des ac- Celui de 1,200 fr. — 960
« Mademoiselle, je vous prêterai ma per-
quisitions, la clientèle, celle-ci s'est accrue dans Celui de 1,300 fr. — 1,040
ruche, si vous continuez à délonner de la sorte ;
Allegro
HANO.
délicatement.
hhj
s ^=s
=:•»*
k=fc 9-9-9-9-'» 7 W. 1 ^— M tiï
'
7 a i=-:SE=:^
^rftl^
CHŒl'R
dt*r~
^T
* \ r r
t±tAg Prï
LL
r Frfr f r\ r \ r \ r
:ȕ r
13^1 .f
= eJ U !
HUE
S HF~ —iF
iuUO^J K^.^,1^^1
—
A£MàiMuu^ÀMà
^
il £ Ê -
S
a^i
; g g g
m
^^»-£
m
•
FBPf p
» f-
.
£. « É
3=£z
A
m *-
4J=^—= g * i
n f
:2=±
PAUL ET VIRGINIE
CHANSON CREOLE Extraits de l'Opéra 4e KREUTZER.
Allegretto
PIANO.
moi, Car moi res.ter en ex . ta . se Rien seul qua pen - ser à toi, Car moi,
.seau, Cceur a . lors bien plus tran.quil; le, Yeux plus ne se fondre en eau, Cœur a .
res . ter eD ex _ ta _ se Rien seul qu'à pen . ser à toi , . Rien seul
.lors bien plus Iran. quil- le, Yeux plus ce se fondre en eau, Yeux plus
nuit sommeil fuit pau . piè *. re, Cau.seï- moi qu'a. vee mon cœur, Cau.ser
jour plus beau •'
du voy _ a - ge Ç'<?_ tre le jour du re tour,
. Ce . lie
moi qifirtee mon cœur La nuit sommeil iuir pau. piè . re, Cau ser moi qu a.vee mon cœur
le jour du re. . tour, Oui, jour plus beau du voy . a . ge; Çë . tre le jour du re -tour.
.
E. PERIER.
É&j
w
CbANf. •?
1
MF
Ros . si
f F
.gno.let des
2. R09 . des
si. gno.let
3. Ros . si.gnoJet des
Moderato.
.1
fUNO,
Hfer
bois,
p
Ros .
i
M
si . gno.let
£
Jl
p
sau .
i
r
va
£=#
ge Ap . prends moi ton lan
* -f
r ga .
M-A
ge .
bois, Ros . si . gno.let mon frè re Vers cet . le qui m'est <:hè . re Vo
bois, Ros . si .gno.let sa» . \a ge Je ne vfita da . van .ta , ge A
.fin de la charmer, Ap. prends moi la ma . nié . re Comment il faut ai. mer.
. le car je ne peux, Et que ta voix* lé . gè . re Lui por.te mes a. dieux.
toi me se. cou.rir, , Jâi per . du mon cou . ra _ ge Et n'aiplusqua mou.riir,
JOURNAL DE MUSIQUE
préparateur lui apporta sa perruche artiste- aventurier, échappa à la mort, alors que tant Le total des souscriptions s'élève a 129,572 francs
ment empaillée, le grand Rameau fut brisé d'innocents étaient engloutis. » 17 centimes.
menus détails biographiques dont la place est de Péki, dans le Cheval de bronze. Elle avait joué
mais, Gresle Guiné et Longchamps de Mon- dans l'Illusion, d'Hérold, et dans les Deux nuits, de
toute faite ici :
gieux.
A cette époque, c'est-à-dire lors de ses années
« — Mon capitaine, lui dit-il, déshabillez-
vous I (quittez votre veste et votre culotte).
d'apprentissage, selon l'expression de Goethe, 'Le fils de l'illustre Viardot, le jeune Paul Viardot,
vous vous sauverez plus aisément ! » Mais a des débuts éclatants de virtuose au derniercon-
Reyer se dépensait de tous les côtés et pour tout fait
consentir, disant qu'il ne conviendrait pas à la on peut ajouter: Tel maître, tel élève car c'est à l'é-
recours pour la transcription de ses refrains. Le ;
décence de son état d'arriver à terre tout nu, et cole de Léonard que s'est formé M. Viardot.
rustique chansonnier venait lui murmurer tant
qu'il avait des papiers dans sa poche qu'il ne
bien que mal l'air que lui avaient soufflé les
devait pas quitter. »
fées des forêts, et Ernest Reyer niellait la chose
au point musical. i>
Ainsi la vérité est cela : ce fut le capitaine A M. Snint-Saëns, de
ce .propos, donnons, d'après
qui se noya par pudeur, et aussi par devoir, qui nous le tenons, un détail très-peu connu, relatif
cause de certains papiers d'Etat. à Chasse royale des Troyens, jouée, l'autre
la
main d'homme.
Nouvelles de 'Partout Chasse royale, il lui fut impossible d'en venir à
bout; un pianiste célèbre à qui il s'adressa ne fut
« Le Saint-Gêran, navire de sept à huit cents pas plus heureux; l'affaire en était là quand Berlioz
tonneaux, était parti de Lorient le 24 mars conta sa mésaventure à M m0 Viardot. La grande
1744, avec un nombreux équipage. Les officiers j ST^îeance. — La reprise de Robert le Diable cantatrice demanda à entreprendre cette tâche im-
avaient noms Delamare, capitaine (et nonAuôw, . i
h o^aura lieu à l'Opéra dans les premiers jours possible, et réussit là où l'auteur et le pianistre célè-
comme le dit l'auteur de Paul et Virginie); f~i) du mois prochain. On parle d'une mise en bre avaient échoué.
^ * scène splendide. Le décor du cloître est, dit-
Malles, premier lieutenant ; Péramont, deu- J'ai vu, nous dit M. Saint-Saëns, de mes yeux vu,
xième lieutenant; Longchamps de Montendre ;
on, une merveille. M™ Viardot, la plume à la main, l'œil en feu, le
manuscrit des Troyens sur son piano, écrivant l'ar-
Luiz et le chevalier Boette, enseignes. Après
rangement de la Chasse royale. »
vingt-deux jours de traversée, le Saint-Gêran
à Gorée Trois propositions également tentantes sont faites
arrivait et y embarquait vingt nègres
à la Patti pour chanter à Paris pendant l'Exposition,
et dix négresses, bambaras et golofs. Le 17
par les directeurs de l'Opéra, du Théâtre-Lyrique et La messe du Sacré-Cœur, de Gounod, dont nous
août, dans la baie du Tombeau, le navire,
du Théâtre-Italien. parlons plus haut, est déjà en vente chez l'éditeur
mal conduit, faisait naufrage et rien ne fut plus
La grande artiste n'a encore pris aucune décision. Lemoine.
tragique et plus touchant que le spectacle de ce
*
navire, troué parun brisant et sur le pont * *
duquel hommes, femmes, marins, passagers Sous le titre de Hamlet jeune, notre confrère
nègres et hommes libres, tous, agenouillés Le délai fixé pour l'envoi des projets destinés au Pierre Véron a écrit un opéra-bouffe en quatre actes
sous la bénédiction de l'aumônier, récitaient concours ouvert par la municipalité de Rouen, au dont la musique est de M. Robert Planquette, un
l'Ave Maria Stella et sujet de la reconstruction du Théâtre des Arts, est musicien de talent.
le Salve Regina.
« — Prions sainte Anne d'Auray, dit ensuite
expiré.
Vingt maquettes ont été apportées à l'Hôtel de
le lieutenant Malles.
Ville. Un de nos confrères en critique musicale, com-
«On pria, mais en vain. Un radeau misa la moments de loisir que lui
On nous communique en même temps le compte positeur aussi, dans les
mer s'enfonça brusquement avec soixante per- laissaient les entreprises industrielles pour lesquelles
rendu de l'emploi des souscriptions versées à la
sonnes. De tout l'équipage neuf hommes seu- mairie de Rouen et à la préfecture, et dont la répar- ils'était passionné dans ces dernières années, M. Eu-
lement se sauvèrent. Tous les officiers péri- tition a été faite par le comité de secours entre les gène Tarbé des Sablons, vient de mourir bien ino-
rent. Un misérable négrier, demi-espion, demi- victimes de l'incendie. pinément ; nous avons été de ses amis et nous som-
JOURNAL DE MUSIQUE
mes de ceux qui garderont le souvenir de cet excel- pendant les mois de décembre, janvier, février, mars poétiques d'une étrange et forte saveur. Au reste
lent garçon, plein d'intelligence et de cœur, qui n'a- et avril. rapsodie dont la parenté avec les autres rapsodiea
vait pas un ennemi. Les amateurs (1
er violon, 2 e violon, alto, violon- du même maître est frappante.
celle, contre-basse, flûte, hautbois, clarinette, bas- La pièce attendue avec une certaine curiosité,
son et cor) qui désirent faire partie de la Société c'était la Bacchanale du Tannhaûser, composée pour
Echange de politesses : voici les lettres que se pourront se faire inscrire à la première séance, la représentation de Paris et reprise l'an dernier à
sont écrites le compositeur et le principal interprète La Société exécute à grand orchestre les sympho- Vienne. On lui a fait un accueil bruyamment sym-
de la partition a succès du moment : nies anciennes et modernes et les œuvres sympho- pathique, sans aucun doute par esprit de réaction.
niques des jeunes compositeurs français, avec le D'ailleurs une page admirablement vivante, palpi-
« Mon cher Capoul, concours d'artistes distingués en tête de chaque tante, qui a toute la sensualité possible dans l'art,
«Ce soir, samedi, je suis chez moi, en famille, et partie. et qui rappelle par son tourbillonnement et sa vibra-
je demande aux miens rassemblés quel est le moyen tion la o Danse » de Carpeaux. Malheureusement,
que je puis employer pour vous prouver l'admiration séparée de la scène et de son contexte, cette page
que j'éprouve pour votre talent et ma reconnaissance Nous croyons devoir signaler à nos lecteurs un livre prodigieuse perd beaucoup de sa vérité et de son
pour l'appui constant et dévoué que vous avez donné de M. J.-A. Cauvet, intitulé Paroles harmoniques, réalisme.
depuis si longtemps à Paul et Virginie. que maison Dentu vient de mettre en vente. Ces
la
« Voici ce que j'ai trouvé Je vous demande la : poésies destinées à être mises en musique ont de
permission de vous dédier ma partition et de mettre quoi tenter les compositeurs tant par leurs rhytbmes Le bruit a couru que le subside accordé au théâ-
sur une reuille blanche ces simples mots qui diront spéciaux et variés que par les sentiments tour à tour tre de l'Opéra de Saint-Pétersbourg allait être sup-
dans le présent et dans l'avenir tout ce que je vous gracieux, nobles ou patriotiques qu'ils expriment.
primé. Cela est entièrement inexact.
dois : Déjà l'auteur a reçu de précieuses félicitations de La Patti arrive aujourd'hui même à Moscou, où
« A mon ami Capoul ! » — Victor Massé. MM. Gounod et Ambroise Thomas. elle va commencer ses représentations ;
puis elle se
rendra à Saint-Pétersbourg et terminera sa tournée
« Mon cher Massé, a répondu l'artiste,
par Vienne et Londres.
« Vous comblez mon vœu le plus secret et aussi le Le Journal de Musique a donné laliste desœuvres
plus ardent. Merci du plus profond de mon cœur de musicales représentées en France sous le titre de
cette dédicace que je n'osais espérer et qui va, grâce Paul et Virginie. Il y a eu à l'étranger plusieurs La transformation qui vient d'être faite à l'or-
à votre généreuse pensée, attacher mon nom à l'im- œuvres sur le même sujet. chestredu théâtre grand-ducal, de Dessan, a pleine-
mortalité de votre œuvre. A vous : — V. Capoul. » La première en date est un opéra du maestro Tar- ment réussi et confirmé les avantages de l'orchestre
chi, Paolo e Virginia, représenté à Venise en 1790.
invisible constatés déjà à Bayreuth. Toutefois, après
En 1800, deux musiciens anglais, W. Reeve et le quelques jours d'essai, l'intendance a fait enlever la
Enregistrons à ce propos la distribution en double pianiste Mazzinghi, donnaient à Londres un ballet,
sorte de paravent horizontal placé au-dessus de l'or-
de l'opéra Paul et Virginie, dont ils avaient écrit la musique en
:
chestre du côté de la scène, parce qu'il amoindris-
collaboration. La disposition ac.
Paul (Capoul) Engel sait la sonorité des instruments.
Domingue (Bonhy) Lepers
'
A peu près vers la même année, Munich avait la
tucllement consiste donc simplement dans un abais-
primeur d'un ballet héroïque, Paul et Virginie, du sement considérable de l'orchestre, de telle sorte
Sainte-Croix (Melchissédcch) Troy
compositeur Franz Gleissner.
La Bourdonnais (Bonnefoy) Comte qu'il ne puisse pas être vu de la salle.
Enfin, le 29 avril 1843, pour l'inauguration du
Virginie (Cécile Ritter) Mm« Zina Dalti
Metastasio, à Rome, on représentait un
théâtre
Méala (Engalli) Raisin
opéra en trois actes, Paolo e Virginia, du maestro
Marguerite (Teoni) Raisin Liszt doit se rendre sous peu à la Haye, où le roi
Aspa. Cet ouvrage compte parmi les six cent qua-
Latour (F. Sallard) Belgirard de Hollande l'a invité à venir passer plusieurs mois.
rante et un opéras de compositeurs italiens représen-
Un négrillon (Parent) Marcus
tés en Italie pendant une période de quinze ans, de
Cette dernière artiste a môme déjà pris possession 1842 à 1857. La liste en a été établie par un critique
du rôle et a fait vivement applaudir la jolie chanson qui voulait prouver, et qui a réussi, que si Verdi est La Société philharmonique viennoise, dirigée par
qu'elle chante d'une manière exquise. actuellement premier des compositeurs italiens
le Hans Richter et qui compte parmi les plus remar-
contemporains, il ne le doit pas uniquement à son quables orchestres d'Allemagne, se propose, dans ses
propre mérite, mais aussi à la nullité de ses rivaux. huit concerts annuels, œuvres sui-
d'exécuter les
M. Vizentini a engagé M. Warot qui a été pendant vantes : Bach, Chaconne en fi mineur, orchestrées
par J. Raff; Bargiel, Trois danses allemandes;
longtemps le ténor aimé do théâtre de la Monnaie,
à Bruxelles, une ville dilettante
,
)t» mM» — L'Italie nous donne 'oujours
l'exemple d'une rare fécondité lyrique.
Beethoven, symphonies en ré, en si, en fa; Berlioz,
Symphonie fantastique, ouverture du Roi Leor et du
Carnaval Romain; Brahms, variations pour orchestre
l'on destinait à M. Duchesne, qu'une maladie de
Durant les quatre mois qui viennent de
gorge empêche de chanter pendant quelque temps. /ott§V sur un thème de Haydn; Fuchs, sérénade n» 2 pour
yéîy3\b s écouler, on '
y a donné cinq opéras nou- instrument à cordes; Gade, ouverture d'Ossian;
veaux il il Corno
Casino contrastato, de dal Besto;
:
Haydn, deux symphonies; Herbeek, Kunstlerfahrt,
(foro, d'Amintore Galli; la Note di S. Silvestro, de
pièce en cinq parties pour orchestre; Liszt, Fest-
Ce l'Opéra-Comique qui cueillerait la Fleur
serait Fossati Adalgisa di Manzono, de Ferrua, et Gine-
;
klange, poëme symphonique; Méhul, ouverture
de Harlem, le nouvel opéra de Flotow, dont Turin vra, de Soraci.
d' Adrien; Mendelssohn, symphonie en ta bémol, et
a eu la primeur les journaux italiens constatent un
:
On nous écrit de Londres que les travaux du nou- symphonie en ut; Divertissement hongrois, orches-
vel Opéra sont arrêtés. tré par F. Liszt; Schumann, 4° symphonie en ré
Voici le programme du 6° concert populaire au Il semble impossible maintenant de terminer cet mineur; Tchaikowsky, ouverture de Roméo et Ju-
Cirque d'hiver: édifice pour la fin de l'année, comme on paraissait Volkmann, sérénade n» 1 en ut; Richard
liette;
Symphonie en sol mineur, Mozart. — Fragment de y avoir compté. Wagner, prélude et finale du Tristan et Iseulte;
Fidelio, Beethoven. — Récit et air, chanté par La prochaine saison musicale aura donc lieu encore Weber, ouverture à'Euryanthe.
M 110 Krauss. — Dans la forêt, symphonie en quatre une fois à Drury-Lane. Signalons principalement à M. Pasdeloup le
prince Edmond de Polignac, auteur bien connu de ses quatre étages, car j'oublie le sous-sol
3. Ave verum, posthume.
et fort estimé de plusieurs œuvres sérieuses. Il où se trouvent la cuisine, la salle à manger
Musique d'Alfred Dufresne.
nous souvient, entre autres, d'avoir entendu et la cave. 11 faut passer par la cuisine pour
TEXTE : Notre Musique. — Album anecdoti-
aux Italiens, l'année dernière, M" Heilbronn
pénétrer dans la salle à manger, — ce qui
chanter avec un très-grand succès adieux
que. — Duel entre virtuoses. — Nouvelles de
les
permet aux invités de sentir le menu qui les
partout. — Petite correspondance.
de Deîdamia de Musset, qui ont été publiés attend. Quand, au moment du rôti, l'amphi-
chez l'éditeur Maho. tryon veut offrir une bouleille d'un cru su-
Celte romance, sur la poésie de Marie Stuart, périeur à ses convives, il n'a pas besoin de
est éclose sous les beaux palmiers de la villa quitter sa place et de lâcher sa fourchette, il
Luynes, à Cannes, et ce sont les nobles invités n'a qu'à ouvrir une petite porte et à étendre le
Notre Musique du duc de Yallombrosa, parmi lesquels se trou- bras pour choisir, dans le cellier, le chamberlia
vait S. M. la reine de Hollande, qui en ont eu la qui va mettre en belle humeur les commen-
primeur : l'auteur la chanta) accompagné sur saux ordinaires de ces agapes MM. Préault, :
Nous publions dans ce numéro, avec un la harpe par Hasselmans. Vivier, Cabanel, Hébert, Cham, Florent Wil-
Ave verum dont il a été question dans On nousparlade celte mélodie d'un archaïsme lems, etc. Celte mignonne salle à manger, dont
notre notice sur Alfred Dufresne, un si coloré qui, malgré la sévérité voulue d'un ac- les fenêtres en soupiraux rappellent les sabords
/menuet inédit de Haydn qu'un profes- compagnement très-soigné, a gardé l'accent des navires, a été décorée à la manière d'un
seur distingué, M. Solvay, de Bruxelles, a bien naïf des chants de l'époque, et nous nous em- cadre d'entre-pont. On se croirait dans ïesitting
voulu mettre à notre disposition ; copie en a été pressâmes de la demander au compositeur. De room d'un paquebot anglais. Aussi, Henri Mon-
faite sur le manuscrit original provenant de la la meilleure grâce du monde, il a bien voulu nier — un habitué de l'endroit— dit volontiers,
personne pour laquelle il a été composé. réserver à notre nombreux public la primeur entre la poire et le fromage, avec l'accent
En lisant ce simple morceau, nous nous de -ses Adieux de Marie Stuart. qu'on sait :
Nous filons douze nœuds à l'heure et nous allons — Êtes- vous papiste ou calviniste?, lui deman- absolue. Il y avait des fusils et des chiens pouf
doubler le cap de... l'Indigestion. dèrent-ils. ceux qui aimaient la chasse, des bateaux et des
M. et Mme Massé vivent là depuis vingt ans, — Je suis... forté-pianiste ! répondit l'artiste filetspour les amateurs de pêche ; un magnifi-
heureux, bienveillants etsans ennemis. Je ne mourant. que jardin pour la promenade. Chacun faisait
envieux
dirai pas sans : Massé apprit un jour, Parmi les adeptes de ce nouveau culte, les ce qu'il voulait. Liszt et Chopin composaient;
pendant un de ces dîners dont je parle plus deux plus célèbres ont été sans contredit Liszt Pauline V... étudiait son rôle du Prophète; la
haut, qu'un de ses confrères disait partout que et Chopin. maîtresse de la maison écrivait un roman ou
sa musique était exécrable. On s'est beaucoup moqué des prétentions de un drame, et ainsi des autres. A six heures, on
— X... dit que je n'ai pas de talent, fît tran- Liszt, de son incroyable orgueil, de son charla- se réunissait pour dîner, et l'on ne se quittait
quillement le compositeur. Moi je dis qu'il en tanisme grandiose, de son allure de héros de plus jusqu'à deux ou trois heures du matin.
a... Et nous savons bien tous deux que nous roman, de ses étranges théories musicales; Nous ne raconterons pas ici tous les plaisirs
mentons. malgré tout, la supériorité de l'artiste a fait improvisés qui faisaient paraître le temps si
oublier les faiblesses de l'homme. Liszt a été le court, nous ne voulons parler que de la musique
véritable lion du piano. Tous les grands artistes et surtout des deux pianistes rivaux.
Un comédien du Palais-Royal, M. Luguet,
que nous avons interrogés à cet égard, Chopin Chopin jouait rarement II ne se décidait à se
dans une. lettre à M. Lafargue, raconte un plai-
excepté, nous ont fait la même réponse « Oh! : faire entendre que quand il était sûr de la per-
sant souvenir se rattachant à l'époque de
Liszt, c'est notre maître à tous! » On a vu des fection.Pour rien au monde il n'eût consenti à
la reprise de l'opéra de Kreutzer dont nous
talents pluspurs, plus parfaits, plus sympathi- jouer médiocrement.
avons publié un fragment.
ques; mais pas un qui ait eu au même degré Liszt, au contraire, jouait toujours, bien ou
Au temps heureux de ma jeunesse, écrit
cette électricité, ce magnétisme musical qui mal.
M. Luguet, j'ai joué Paul. Ceci se passait à
passionne et entraîne la foule. Il arrivait par- Un soir du mois de mai, entre onze heures
l'Ille (Vaucluse), dans une grange théâtrale.
fois à Liszt de jouer médiocrement quand il et minuit, la société était réunie dans le grand
Nous étions bien sept personnes en tout, ce
mal disposé ou en proie à quelque
était distrait, salon. Les larges fenêtres étaient ouvertes, il
qui fait que le chef d'orchestre et les musiciens
surexcitation; mais quand il voulait jouer, faisait un beau clair de lune, les rossignols
du quatuor chantaient les chœurs tout en cra-
quand il concentrait toutes ses forces pour chantaient, un parfum pénétrant de rose et de
quant leurs notes.
frapper un grand coup, et que, tenant son réséda entrait par bouffées dans la chambre.
On avait l'habitude de prendre à la caserne
poëme musical dans sa tête, dans son cœur, Liszt jouait un nocturne de Chopin et, selon
une douzaine de pioupious pour figurer les
dans ses doigts, dans ses nerfs, il le lançait son habitude, le brodait à sa manière, y mêlant
nègres.
comme la foudre sur le public éperdu et fré- .des trilles, des trémolos et des points d'orgue
Leur visage était emmaillotté dans du crêpe,
et pour éviter l'achat d'une douzaine de gains
missant, il arrivait à des effets que nul autre qui ne s'y trouvaient pas. A plusieurs reprises
n'a produits, excepté peut-être Paganini. Schu- Chopin avait donné des signes d'impatience;
noirs, la consigne était d'avoir toujours les
mann disait de lui, avec un mélange d'admira- enfin, n'y tenant plus, il s'approcha du piano
mains dans les poches.
tion et d'ironie : « Il brille comme l'éclair, et dit à Liszt avec son flegme anglais :
Tout se passa bien d'abord : dans le champ
de canne à sucre comme sur lesbordsde la mer,
éclate comme le tonnerre, et laisse après lui — Je t'en prie, mon cher, si tu me fais
une forte odeur de soufre. » l'honneur de jouer un morceau de moi, joue ce
ils étaient là comme chez eux, les poignets en-
Nous avons bien souvent pendant de lon- et qui ou bien joue autre chose il n'y
est écrit :
fouis jusqu'aux coudes dans leur pantalon de
gues années enlendu Liszt et Chopin; mais a que Chopin qui ait le droit de changer Cho-
nankin; quand le crêpe leur chatouillait le nez,
jamais nous n'avons joui de leur talent avec pin.
ils se frottaient dans le dos de leur camarade.
tresse du logis, femme illustre entre toutes par En ce moment, la lampe fut éteinte par une
mains parfaitement blanches (quand elles
son génie par son talent, mais aimée plus
et phalène étourdie qui était venue s'y brûler les
n'étaient pas rouges), et cela à la grande jubi-
encore qu'admirée de ceux qui connaissent la ailes. On voulait )a rallumer.
lation du public.
Grande colère du directeur, et défense de
suprême bonté de son cœur, donnait alors — Non! s'écria Chopin; au contraire, étei-
La sauver ou périr!
rencontrer. Liszt y vint avec une étoile du fleurs buvaient comme une divine rosée ces
monde parisien, très-noble dame, aussi spiri- sons venus du ciel; l'auditoire, dans une
avec les mains dans les poches :
tuelle que belle, nommée alors Arabella, et qui muette extase, osait à peine respirer, et lors-
depuis, sous un autre nom, a conquis une que l'enchanteur finit, tous les yeux étaient
place distinguée dans la littérature. On y voyait baignés de larmes, surtout ceux de Liszt. Il
œu-
l'expression idéale, la maestria incomparable vres d'un génie comme le tien sont sacrées y
de son talent ; Eugène D..., l'illustre peintre c'est une profanation d'y toucher. Tu es un-
e nasard a fait découvrir au Figaro, romantique, le poète de la couleur B..., le vrai poëte, et je ne suis qu'un saltimbanque.
;
ADIEU, FRANCE!
Mll.siqHP du
Andaiilino moderato
ftir r MJUiJ.. r
H.'.M j>Jit^— Jrrrr^
A _ dien,plaisaal pa.vs> de Kran.ee, ma patrie la plus clii ri . e. ou
^^
^^BS3 m m h — \*
j '
? 4 7 -r-
:^
y=g ÉÊ S=i= r~J^ ' .MTTr? »
Jl -l JT M-J—.H
.
j'ai nourri ma jeune eu. fau . ce, A.dien,Kranee, adieu. a. dieu nos beaux jours! .
gfa=^=r
*-l r '^ frnr^
""Kt'^v
f
'-^^ m
r .
W La
J'-JJ.
nef qui dé-joint
J^Tj
nos amours
. i
N'a
) \
^
pris
f
de moi que
-
çf
la
;
mai
hUyli
. tié,. U . ne
i
7 r j> ^ h
*
i
1
-
r r
i
tà y r
^m 7 r -F r r
53e
4^ ^J'A^j'j?j_;y >
i JV^J 1
m^rj
^oel p* y
»JJ]J73
poco ritei
''r
Pour que
f ^ifT ^*
de l'aulre il te
"
souvienne
!
J
pour
-^J-J'u
}ue de l'au .
,N>£i
tre il te sou.
^M r—
ÎH£ j=^r r- ;
f^ ÉÉ^^
colla
&=t
voce .
^^ I^P ^E^P ^S -i v
A
.
J
vien.
,,J I >'? <• •>
?,
A .dieu,
Qygif
: a - dieu.
M r r
tp'Pir
pour tou. jours!—
g
^^
=
)Mi ^ ?
*?w ie
?il^
é
ïg
êÛ
!
-E—-g-
—?-
ip ^=M mè^0
wm
-i-irJT
P -1iL
r* r-
dim. - pncn ritm
a Tempo
J|J.JJ J | l. )J }J\}:^.. g
A. dieu, plaisant pa . )s "de France. ma patrie la
1/ W M^^ i
j^i/HC^ ^^ 3=^f
^ J> «v' 1
jfe Mr
plus chen .
'
e,
y
où
l
Or i'^JN
j'ai nourri ma |ebne en . fan .
>> ^ JlTjj-yrp
ce, 4 -dieu France adieu nos bc
3E ^^
hi ^S
i 7 iff 7- 7 1/7 r
SE
sfz poro
^nl.
P ra//
jTJQ /* s m
^
l
j r-
A. dieu pour tou.jours! Oui. pour tou. jours! i_
8
AJT*
V I ;
(MJ'ï
(«il.
ff
tf.n
7 YE
CLP
P
^P ifc
H- » 7 f
^Œ -^— 1 - I
HAYDN.
*FM
ÏJ T^T^Ê p p^p m
Ê ^m wmm
r3 F-
*=r*
h
d i
! ± ^ fep
repetizione.
AVE VERUM
ALFRED OUCHESNE,
^J
Moderato.
^ fir r rl f- T r r m ÉSÉ
^
i
ACCOMP.'
s ** ë£ S
ffl^ ^
i--' rr
i>
f p'
ppp? 1.
ve, ve . rum
1
cor _
1
-
pus
-h- i
na -
j>
tum,
if
cor . pus
r ie ïipÊ
na.tura de Ma
i
a «—a C r àé ÉÉÉÉ
«
(n'' i J J
T*
Mm
WP J
é
J
I
^—ê
I
è
J
-
J
1
^ j-^hJ ^ré
,J J J
J
J
L
J J J J
w
*
"^T^=z
-&
a .
—&
. -u-
F^W^Z
dul.cis! Jesu pi. e! Je . su, fi
". lii Ma . ri . ae! Jesu dul.cis! Je
&
m
wm ^S
mn
4*1=
mm?
^Q
4M- -~^ J-
ditoire un autre- genre d'émotion ; on pleura, On remplirait facilement un volume avec les succès et que les échos du pays semblaient
on sanglota ; mais ce n'élait plus de ces larmes souvenirs de cet été mais pour ne pas ennuyer
; redire avec un plaisir particulier.
douces que Chopin avait fait couler, c'était de le lecteur, nous terminerons par une fantaisie Il était deux heures du matin, quand nous
ces pleurs cruels dont parle Othello. La mélodie d'artistes dont on trouverait peu d'exemples, du entendîmes, du côté du jardin, de grands éclats
du second artiste ne s'insinuait pas doucement moins dans de pareilles conditions. de rire, et nous vîmes briller à travers les
dans le cœur, elle s'y enfonçait brusquement Il y avait au fond du jardin une esplanade arbres une flamme singulière. C'était une sur-
comme un poignard. Ce n'élait plus une élégie, qui dominait toute la Vallée noire. On l'avait prise. Les amis de la maison avaient préparé
c'était un drame. fait dallerproprement, on y avait fait mettre un punch monstre dans un immense bassin
Cependant Chopin crut avoir éclipsé Liszt ce une table et des bancs de marbre, des chaises d'argent. Us vinrent le déposer en triomphe
soir-là. Il s'en vanta en disant: « Comme il est et des fauteuils rustiques, et on l'avait entourée et tout flamboyant sur la table de marbre.
vexé ! » (Textuel.) Liszt apprit le mot et s'en d'une grille en pour que les enfants qui
fer, La noble liqueur fut saluée par un joyeux
vengea en artiste spirituel qu'il était. Voici le venaient y jouer ne pussent tomber dans le ra- hurrah... et l'écho répéta: hurrah hurrah ! !
tour qu'il imagina quatre ou cinq jours après : vin qui est au-dessous. Cet endroit était connu hurrah ! pendant que la flamme bleuâtre jetai*
La société était réunie à la même heure, pour son merveilleux écho, qui répétait trois ou des clartés fantastiques sur les étangs et les
c'est-à-dire vers minuit. Liszt supplia Chopin quatre fois la parole avec une netteté parfaite. bois.On but du puDch, on soupa, on chanta
de jouer. Après beaucoup de façons, Chopin y Les enfants s'y amusaient souvent, comme ils en chœur pour envoyer un dernier adieu de
consentit. Liszt alors demanda qu'on éteignît disaient, à faire parler l'écho. Un soir, quelqu'un reconnaissance à l'écho. L'aube matinale blan-
toutes les lampes, toutes les bougies et que l'on eut l'idée d'y faire transporter le piano pour chissait déjà à l'horizon, quand nous nous sépa-
baissât les que l'obscurité fût
rideaux, afin faire redireaux échos de la vallée quelques râmes, brisés d'émotions, mais heureux et
complète. C'était un caprice d'artiste, on fit c fragments de musique romantique. gardant de cette nuit un souvenir ineffaçable.
qu'il voulait. Mais au moment où Chopin allait L'idée fut accueillie avec acclamation, et aus-
se mettre au piano, Liszt lui dit quelques mots amis de la maison prirent sur leurs
sitôt les
à l'oreille et prit sa place. Chopin qui était très épaules le magnifique piano Erard et le portè-
loin de deviner ce que son camarade voulait rent à l'esplanade.
C'était par une nuit de juin, calme
Nouvelles de 'Partout
faire, se plaça sans bruit sur un fauteuil voisin. l'air était
Alors Liszt joua exactement toutes les compo- et sonore. Le piano fut du eôlé de la
ouvert
sitions que Chopin avait fait' entendre dans la vallée, et Liszt le premier frappa de ses mains
mémorable soirée dont nous avons parlé, mais énergiques cet admirable chœur des chasseurs France. — Une artiste sympathique, quia
d'Euryanthc, que vous connaissez tous. Natu- Waissé d'excellents souvenirs de son court
il sut les jouer avec une si merveilleuse imila-
^'passage à l'Opéra, est morte cette semaine,
tion du style et de la manière de son rival, qu'i rellement, il s'arrêtait à chaque phrase pour
fM"o Julia Hisson.
était impossible de s'y tromper; et, en effet, attendre la réponse de l'écho. Dès la première
Julia Hisson était née à Besançon, le 16
tout le monde s'y trompa. pause, nous fûmes tous saisis d'un frisson d'en-
mars 1849. Elle était fille d'un officier de marine qui
, Le même enchantement, la même émotion thousiasme. C'était une poésie nouvelle, im- mourut en Crimée. La petite Julia avait alors six ans
se renouvelèrent. Quand l'extase fut à son mense, idéale! La phrase musicale était trop environ elle fut élevée aux Ursulines de Bellcville
;
comble, Liszt frotta vivem ent une allumette et longue pour que le premier et le second écho et entra au Conservatoire en 1859. Elle avait donc
l'assemblée un cri de stupéfaction. et le quatrième, c'est-à-dire les échos de l'écho, M rao Réty. Plus tard, elle passa dans la classe de
— Quoi c'est vous ! ? la redirent sans qu'il y manquât une seule note. chant, de Bataille, y obtint un premier accessit et
— Mais nous avons cru que c'était Chopin ! vement. Que pouvons-nous dire? chaque phrase
Wartel.
Elle chanta pour la première fois à la chapelle des
— Qu'en dis-tu Liszt à son ? dit rival. fut un sujet d'ardente curiosité, d'attention pal-
Tuileries, puis au Théâtre-Français dans les chœurs
— dis comme tout monde;
.le le moi aussi pitante. à'Esther. Enfin, elle fut engagée à l'Opéra en 1867,
j'ai cru que c'était Chopin. L'avant-dernière surtout, celle où le chœur à et elley débuta le 16 juillet 1868 par le rôle de
— Tu vois, dit le virtuose en se levant, que l'unisson tombe sur un terrible ré bémol, roula Léonore, du Trouvère. Ce rôle, qui n'était pas préci-
Liszt peut être Chopin quand il veut ; mais Cho- sous les bois de la Vallée noire avec un accent sément en rapport avec la nature de sa voix, ne la
pin pourrait-il être Liszt? lugubre, mais la dernière qui reprend si fière mit pas tout d'abord en évidence. M. Perrin songea
à lui confier le rôle de Valentine, dans les Hugue-
C'était un défi ;
mais Chopin ne voulut pas ou ment dans le mi bérno.' annonça la victoire
ton de
nots. Elle l'étudia et le répéta pendant cinq mois.
n'osa pas l'accepter. Liszt était vengé. de la volonté humaine sur les obstacles de la
Mais, au dernier moment, on trouva la tâche bien
Quelquefois on jouait la comédie ou le drame nature. Après cette fanlare, si bien appropriée à
par des draperies, étaient occupés "par les rôle; M|'° Hisson dut s'incliner devant une néces-
lés Cette musique diaphane, éolienne, mettait
sité inexorable.
virtuoses, qui devaient suivre la pièce et impro- Chopin hors de lui. Il prolongea plus que Liszt
du drame.
viser des préludes selon les péripéties sa conversation mystérieuse avec les esprits
M me Sasse chanta, et avec un vrai succès mais ;
Ici encore nous avouons notre impuissance pour de eux et lui un dia-
ce fut entre
M Uo Hisson eut, deux mois après, l'occasion de rem-
placer M me Sasse, indisposée, et de chanter enfin ce
la vallée ;
exprimer ce que nous avons entendu. Les deux logue étrange plein de chuchotements et de longtemps étudié, et dont elle se
rôle qu'elle avait si
artistes, doués d'une mémoire prodigieuse, con- murmures, qui ressemblait à une incantation tira avec un honneur que rehaussait le succès même
naissant tous les opéras italiens, français et alle- magique. La maîtresse de la maison fut obli- de sa devancière. Elle chanta en 1869 le rôle de Mar-
mands, saisissaient avec une admirable promp- gée de l'arracher du piano : il avait la fièvre. guerite, de Faust. Donna Anna, de Don Juan, Sé-
lika, de l'Africaine, lui permirent aussi de faire ap
-
titude les motifs. qui pouvaient convenir à la Après lui, Pauline V... chanta la romance
situation et les développaient avec une telle si tendre et si naïve de Molinara : Nelcorpiit précier sa belle voix, son talent et sa beauté.
verve, une Elle reparut, en 1872 et 1873, dans ces divers rôles;
si ardente émulation de supériorité non mi sento. L'air était admirablement choisi,
sa dernière représentation, le I" avril 1873, fut sin-
que les acteurs qui, de leur côté, faisaient des car chaque phrase ne se compose que de deux
gulièrement émouvante et dramatique. Elle chantait
prodiges, étaient forcés de leur crier : « Assez! notes, et l'écho la redit, d'un bout à l'autre,
le Trouvère, déjà elle avait ressenti les premières
assez! c'est trop de beautés perdues! » Ces avec une netteté qui nous ravit tous. La nièce atteintes du mal auquel elle devait succomber mais ;
nobles divertissements étaient toujours suivis de la châtelaine lança d'une voix fraîche et la douleur, ou plutôt elle voulait
elle luttait contre
d'un magnifique et joyeux souper. vibrante un air populaire qui eut le plus grand l'ignorer. Au cinquième acte, son énergie l'aban-
, , .
JOURNAL DE MUSIQUE
donna, elle s'affaissa, elle tomba inanimée sur la Mme Montigny-Remaury) ; fragments de la Damna- monde. On ne demande au librettiste qu'une pièce
scène. Le rideau fut baissé... Julia Hisson n'a plus tion de Faust, Berlioz bien faite (celle-ci l'est) et une partition intéressante ;
jamais cbanté depuis. celle de l'excellent chef d'orchestre des Bouffes
renferme plusieurs morceaux remarquables ; les trois
***
Voici le programme du prochain concert du Châ- finales surtout sont tout à fait enlevants ; aussi ont-
On annonce aussi mort de M. de Beauchesne,
la produit un grand La pièce ne
telet, dirigé par M. Colonne :
ils effet. serait jouable
ancien secrétaire général du Conservatoire de musi-
Symphonie en si bémol, Schumann; gavotte du à Paris qu'avec quelques remaniements, — faciles
que et de déclamation. ballet de la Raillerie (t r0 audition), Lulli; la Résur- d'ailleurs ;
— quant à la musique, elle passera par-
Pendant plus de quarante années, sous la direction rection (scène biblique), Salvayre; allegretto de la tout et sera partout bien accueillie.
de nos grands maîtres Cherubini et Auber, M. de symphonie cantate, Mendelssohn fragments de la L'interprétation est bonne et la pièce a été montée
;
Beauchesne a vu passer sous ses yeux tout le per- avec beaucoup de goût par M. Humbert, le père
Damnation de Fuust, Berlioz.
sonnel lyrique et dramatique de Paris. Les services adoptif'de la Fille de il/ me Angot.
qn'il a rendus, son inépuisable bonté sont présents à
l'esprit de tous.
Le premier concert populaire de Lyon a été tout
*'* à fait brillant. M. Aimé Gros a joint, cette année, la
Nous publierons prochainement deux morceaux de musique vocale à la musique instrumentale, et celte Petite Correspondance
danse inédits : Comme il vous plaira, polka, et innovation a été très-goûtée du public. Voici quel
Premiers beaux jours, valse, d'un jeune compo- était le programme de ce concert d'ouverture :
siteur italien de grand avenir, M. Leone Barberis, Ouverture à'Obéron; concerto de violon de Bee- r L. Petit, Montargis. —
Aucun autre moyen que celui-ci :
faire le voyage et aller la veille du concert faire queue; s'il
qui, à peine arrivé à Paris, s'est déjà fait une place thoven (exécuté par M. Marsick) air de Joseph, de ;
rentre des billets de places, non occupées accidentellement par
très-enviée dans le monde dilettante. Mehul (chanté par M. Henriot); Danse des Dryades, .es abonnés, on les vend aux premiers arrivés.
Nous avions entendu M. Barberis dans un des de Raff ; fantaisie pour violon sur Faust; les Rameaux, i/He Grazïella de R. —
Nous ferons les recherches néces-
saires et si nous trouvons le cantique dont il est question,
salons qui donnent le ton de l'élégance et où se mélodie de M. Faure, et une Scène hongroise, de nous vous le ferons connaître.
font les réputations, et nous avions été frappé de la Hofmann. Alb. SowinsU. —
Nous vous donnons acte ici de votre col-
distinction de ses œuvres, des rbythmes originaux et laboration avec M. de S;iint-Georgos pour un opéra en un acte
un directeur prendre
intitulé le Modèle, et souhaitons de voir
des harmonies délicates des plus simples morceaux de connaissance du poëme et de la musique et les faire ensuite
danses, qu'il exécuta après divers autres morceaux de apprécier par le public.
étranger. — Au dernier concert populaire
M. Tabourcaii, Gray. —
Votre note nous est parvenue après
'
M. Joseph Dupont, qui dirige avec tant d'éclat ces encombrés pour le moment. Remerciements et regrets.
tôt naturalisé français par le succès. Augusta Coujjpey, Taris.— Vous pouvez, mademoiselle,
Jl/He
concerts, promet pour la fin de la saison, a ses habi-
faire reprendre au journal les mm-ceaux dont vous parlez;
tués,un régal dont nous sommes exposés à être privés ils ont, par miracle, échappé à la destruction à laquelle sont
jusqu'à ce que les sifflets du Tannhauser, qui servent voués les manuscrits non insérés, si nous ne voulons être dé-
Un fragment du Sigurd, de Reyer (le réveil de bordés; et nous en sommes heureux, puisque vous souhaitiez
toujours, aient usé leurs roulettes c'est une matinée :
de les avoir.
la Walkyrie), a été exécuté au dernier concert
populaire avec un succès éclatant; on a applaudi consacrée entièrement aux Niebelungen. M. A. Hepp. —
H y a beauooup de couleur dans ces fan-
faronnantes fanfares en vers, et nous les eussions publiées, si
assez fort pour que M. Halanzier ait pu entendre Un des plus célèbres chanteurs d'Allemagne, qui
nous disposions de plus de place. Peut-être tenteront-elles un
a pris part aux représentations de Bayreuth, serait musicien.
les applaudissements de son cabinet directorial, ce
qui aura dû lui donner à réfléchir. engagé pour chanter les Adieux de Wotan à M. A. Caprès. — Les morceaux sont déposés au bureau du
Brûnhilde, une page d'une inimitable grandeur, avec journal. Vous pouvez les faire retirer.
avec faveur par le public. qu'il a maintenant notablement perfectionnée. M. A. Boisseau, Paris. — Nous n'oublierons pas la dédi-
cace.
Le clavier, sous les doigts de l'exécutant, peut se
M. Jules Bordier, Angers. —Merci de votre invitation gra-
trouver à toutes distances des tuyaux sonores. Il cieuse. Nous accepterons avec pliisir si, dans le moment
On prépare au Théâtre-Lyrique un spectacle com- suffira d'établir la communication électrique d'un fil choisi, nous ne sommes point retenu à Paris par quelque évé-
nement mettant la critique à contribution. Nous causerons"
posé du Barbier de Séville (avec M" Zina-Dalti dans conducteur entre les touches du clavier touché par alors des mélodies et des belles journées de cet été; vos arti-
le rôle de Rosine, M. Engel dans celui d'Almaviva, l'exécutant et les divers claviers récepteurs. cles m'ont vivement intéressé et je vous en félicite bien sincè-
rement.
Lepers dans celui de Figaro), et des Troqueurs, Sans voir l'utilité de cette invention de la féconde
M. J. GrossahU. —Nous examinerons bientôt votre envoi. .
d'Hérold, avec cette distribution : Amérique, nous la trouvons pour le moins originale,
doit fermer la carrière a bien des talents, elle
M. B. Villet. —
Curieuse coïncidence : au moment où vous
Robert, MM. Caisso. et si elle
nous demandiez cette romance de Marie Stuart, nous prépa-
Etienne ouvrira des horizons nouveaux vers l'unité reli- rions celle du prince E. Hé Pob'gnac qui parait dans ce
Troy.
numéro. Nous ne connaissons pas celle dont vous parlez ; mais
Le seigneur Sotto. gieuse des peuples, grâce au clavier des orgues nous doutous qu'elle soit autant dans le sentiment des paroles.
Fanchette, M" eB Sablairolles. d' Amérique.
M. Roussel, à Crest (Drôme). — Mille regrets ; mais d'au-*
Catherine, Mais nous n'en sommes pas encore là. très compositeurs se sont chargés de mettre ces vers en mu-
Perret.
sique.
Tiennettc, Marcus.
j'eus beau m'entretenir avec les savants, je ne quelques-uns voulaient que l'on y plantât des
trouvais nulle part la règle positive qui devait arbres, que d'autres voulaient qu'on la fit toute
Sommaire me guider ; tout au contraire, je ne rencontrais en cristal, que d'autres encore prétendaient que
que des données contradictoires. Je sais bien la neige était le meilleur conducteur des sons
MUSIQUE :
que l'exception confirme la règle mais dans ce ; et qu'il fallait garnir les parois de neige fac-
1. Mon cœur s'éveille, mélodie. cas il y avait tant d'exceptions que la règle tice (?) et que d'autres enfin, revenant au
Musique d'Ernest Reyer. n'existait plus et qu'on la cherchait en vain au principe de Vitruve, demandaient que l'on
milieu des si, des mais et des car. Je voyais plaçât quelques casseroles au-dessous des ban-
2. Déménagement, poésie de M. E. Ma-
bien que les livres absolument scientifiques lais- quettes ! n
nuel.
saient la question pratique à peu près de côté;
Musique d'Ei-nest L'Épine. Voilà pour la théorie; quant à la pratique, le
je voyais bien que les ouvrages dits spéciaux
comme les politiques, divisés en groupes célèbre architecte raconte qu'il courut après à
3. Polka des Jongleurs. étaient,
opposés je voyais bien enfin que les Allemands travers l'Europe, avec son inspecteur M. Lou-
Musique de Louis Katzau, kappelmeister ;
hongrois. voulaient ceci, que les Italiens voulaient cela, vet, et qu'il eut beau observer, comparer, il ne
que les Français demandaient autre chose et put pas mettre la main dessus et qu'il en arriva
TEXTE : L'Acoustique à l'Opéra. — Reprise de qu'en somme tout le monde avançait sa théorie à cette conclusion que le sieur Hasard est le
Robert le Diable. — Notre Musique. — Album particulière avec preuves censées à l'appui, sauf meilleur connaisseur en ces matières délicates
anecdotique. — Nouvelles de partout.
peut-être sur le seul point, dont j'ai parlé déjà, et qu'il faut le laisser faire. Comme pour don-
de salles longues et étranglées; et encore que ner plus de poids à son affirmation néga-
de divergences d'opinions! tive,M. Garnier ajoute que (s'il ne craignait de
« J'ai étudié tout cela avec conscience pendant faire concurrence aux annonces de la qua-
L'Acoustique à l'Opéra de longs mois, j'ai lu les ouvrages dans les trième page des journaux), il offrirait par leur
langues que je savais; je me suis fait traduire intermédiaire cent mille francs à qui construi-
ceux publiés dans les langues que je ne con- rait une salle qui a priori serait la meilleure des
naissais pas j'ai causé avec celui-ci, discuté salles connues et à qui pourrait dire d'avance
•.Charles Garnier, dans le deuxième ;
avec celui-là, et je suis arrivé, après toutes ces la qualité des résonnances, l'intensité des sons
Ïl/P^scicule de son intéressant et spirituel
études, à découvrir ceci c'est qu'une salle, et les effets des vibrations.
plaidoyer pro domo sud, traite la ques- :
pas indispensable d'avoir écrit les Oraisons mais je crois, soit dit sans
salve d'artillerie; C'est cette raison que M. Garnier
donc pour
funèbres pour savoir lire dans un journal. J'ai que si un architecte dispose
froisser personne, a reculé proscenium de m 60 centimètres au
le
donc des oreilles suffisantes en qualité pour un emplacement pour des musiciens, il doit milieu, tout en le laissant le même aux extré-
pouvoir juger si un son est fort ou faible, pur laisser le chef d'orchestre libre de la proportion mités.
ou chevrotant, aigu ou velouté, et c'est au de ses divers instrumentistes. C'est donc bien Quant au trou dont se plaignaient les musi-
moyen de cela que tout simplement j'aurais timidement que j'émets cette idée que l'on : ciens, M. Garnier ne fit que se soumettre au
apprécié la bonté de la salle, si je n'avais eu pourrait essayer de donner quelque renfort aux jugement de l'opinion qui a toujours réclamé
l'occasion fréquente d'être entouré par des violons, et comme j'ai dans l'idée que dix exé- contre cette masse d'orchestre dont les harpes,
gens dont la profession est d'avoir l'ouïe déli- cutants font plus de bruit que cinq, il est pos- les contrebasses, les bassons et autres engins
cate et le sentiment musical développé; c'est sible que grâce à ce renfort les modestes vio- d'harmonie dessinaient leurs profils peu gra-
tout le personnel chantant de l'Opéra, voire lons soient moins dominés. cieux quand ce n'était pas un
sur la scène,
même les directeurs passés et présents, ainsi « Il y a au surplus assez de place pour cela dans instrumentiste opaque qui vous empêchait de
que les professeurs, les accompagnateurs et les l'orchestre, qui peut contenir environ quinze la voir. Il se décida donc à abaisser le sol de
dilettantes de la maison. musiciens de plus que dans l'autre salle, et si l'orchestre de m ,17 centimètres du côté de la
été mécontentes elles auraient caché ce mécon- être pourrait-on satisfaire les malheureux au- Mais alors il se passa un phénomène extra-
tentement sous des paroles gracieuses car à ; diteurs atteints de demi-surdité. ordinaire, que M. Garnier décrit avec humour:
l'Opéra il faut naturellement être bien élevé; « Je sais bien que l'on a prétendu que les
cela rentre dans les traditions; mais j'aurais artistes de l'orchestre, mécontents de l'empla- « Mais, dit-il, si les artistes de l'orchestre se
toujours découvert sous ces aimables paroles cement qui leur était réservé, ont joué quelque plaignaient, à raison sans doute, au point de-
l'impression particulière et intime, et je me peu en sourdine pendant les jours d'essai, afin vue de leur dignité artistique, mais à tort, au
serais bien vite aperçu des réserves que chacun de faire modifier cet emplacement. Cela m'a été point de vue des convenances pratiques, cela
pouvait faire in petto. Mais il n'en a pas été assuré mais je n'en crois absolument rien, car
;
était, en somme, fort naturel et j'aurais fait
ainsi, ne sont pas seulement des compli-
et ce des exécutants de la valeur de ceux de l'Opéra probablement comme eux à leur place. Ce qui
ments à forme bana e que tous les artistes de ont trop souci de leur réputation pour s'aviser l'était moins, c'était qu'un assez grand nombre
l'Opéra m'ont adressés, mais bien des félicita- de la compromettre par un méchant tour joué d'habitués des fauteuils se mettaient à êtrfr
lions chaudes, senties, vraies, et qui allaient à leur architecte ! de leur avis : eux qui avaient maugréé contre
même jusqu'à l'émotion et à la reconnaissance! « Je crois donc tout simplement que ceux les crosses des instruments et les crânes des
11 n'y a pas eu u°ne note discordante dans cette qui se sont plaints dès l'abord n'ont pas voulu instrumentistes, trouvaient, alors que je les
ippréciation de ceux qui étaient le plus inté- entendre, et que s'ils avaient écouté sans parti délivrais de leur gène, qu'ils ne pouvaient plus
ressés à la sonorité de la salle, et depuis le pris, ils auraient trouvé qu'en résumé, s'il man- causer aussi facilement avec la harpe, le piston
soprano le plus aigu jusqu'à la basse la plus quait un peu d'équilibre dans la distribution ou la contrebasse! Cette modification, qu'ils
profonde, depuis le premier sujet en vedette des instruments (et encore en manque t-îl ?), avaient réclamée avec tant d'instance, devenait
jusqu'au dernier et modeste choriste, la nou- cela ne dépendait ni de la forme ni de l'em- fâcheuse dès qu'elle était exécutée, et, comme
velle salle a été reconnue non-seulement par- placement de l'orchestre. » dans les conflits entre Collin et sa ménagère,
faite, mais bien supérieure même à l'ancienne les deux conjoints qui se disputaient parfois,
salle, dont chacun pourtant vantait les grandes Deux griefs excitèrent contre l'architecte les mais qui, je le vois, s'adoraient au fond, ne
qualités acoustiques. » musiciens de cet orchestre; le premier, c'est qu'ils voulaient pas que le commissaire vînt mettre le
manquaient de place ; le second, c'est qu'ils holà dans leurs discussions! On voulait bien se
Pour ce qui est de l'orchestre, M. Gantier étaient placés dans un trou. M. Garnier répond plaindre mais c'était, à ce qu'il paraît, si
;
plaideensa faveur les circonstances atténuantes. bien spirituellement à l'un et? à l'autre. grand plaisir, que l'on aurait eu rancune éter-
nelle contre celui qui aurait enlevé le motif de
« 11 paraîtrait, dit-il, à ce que prétendent un qu'en déménageant de
« Il faut croire, dit-il, laquer lie!
ou deux mécontents, que l'orchestre de l'Opéra la salle Le Peletier au nouvel Opéra, les artistes « Les journalistes, qui, par état, pénètrent
ne résonne pas tout à fait assez. Je ne sais trop de l'orchestre avaient pris un certain embon- un peu partout, oublièrent aussi les récrimina-
à quel point il faudrait que l'intensité arrivât point ; car il s'est produit ce phénomène bizarre, tions de leurs confrères et les leurs propres, et
pour assourdir les spectateurs; mais enfin il se que quatre-vingts personnes qui tenaient à plus d'un vint au secours des mécontents pour
peut que quelques personnes, ayant l'oreille un l'aise dans un espace donné ne pouvaient plus demander que je les retirasse de leur fondrière.
peu dure, trouvent que les chanterelles ne font y tenir quand cet espace était agrandi II avait 1 Comme il m'était fort indifférent que
après tout
pas assez de bruit. Comme je ne me constitue pourtant changé bien peu de forme et, sauf tel abonné causât ou ne causât pas avec
ou tel
pas juge en la question, je ne puis que signa- deux encoignures mal placées, le contour du la contrebasse, et que je n'étais pas intéressé
ler ce fait à M. le directeur de l'Opéra, que nouvel orchestre affectait sensiblement le même personnellement à ce que quelque amateur des
l'on accuse d'économiser les altos et les violons. dessin que l'ancien. Au surplus, malgré ces fauteuils d'orchestre pût voir à son aise les
Ce qu'il y a de bien certain, c'est que les cors encoignures primitives, il arrivait ceci , que jambes des danseuses, je me résolus bien vite à
et les bassons, lorsqu'ils s'y mettent, font un l'ancien orchestre pouvait s'inscrire en entier remettre le sol de l'orchestre des musiciens au
assez joli tapage et que les pistons et les trom- dans le contour du nouveau. Malgré cela on ne niveau qu'il avait dans l'ancienne salle, et en
pettes semblent s'en donner à cœur joie. Cen'est pouvait réussir à se caser d'une façon satisfai- peu d'heures un nouveau plancher fut posé sur
pas tout à fait de ma faute si la sonorité de sante, et tous les coudes se touchaient en ne celui qui était l'objet de tant de plaintes et de
ceux-ci éteint un peu la sonorité de ceux-là, et permettant plus le libre mouvement des bras ! lamentations; mais de façon pourtant qu'un
ily aurait peut-être moyen d'arranger l'afTaire En raison de ce phénomène, encore inexplica- jour, si par hasard un composiieur quelconque
en augmentant le nombre des instruments à ble, il devenait positif que si les exécutants ne exigeait que les instrumentistes fussent plutôt
cordes; je parle, bien entendu, dans l'intérêt de pouvaient pas exécuter, ce n'était pas la peine entendus que vus, on pût en un instant retrou-
ceux qui se plaignent, et ce n'est guère ni le de les avoir, et que, comme ils étaient indis- ver le sol, repoussé maintenant parce qu'il est
public ni les chanteurs ; mais enfin si on peut pensables, il fallait s'arranger de façon à leur trop bas, et qui sera peut-être plus tard le sol
contenter tout le monde, je n'y vois guère d'in- rendre leur liberté d'allure. encore repoussé, mais parce qu'il sera trop,
« Enfin ce que je demande là, en compagnie se produisait, et, convaincu que dans le nouvel
de plusieurs, paraît assez logique; car si l'on Opéra un espace plus grand arrivait à être Et c'est ainsi que triompha encore une fois
tient à entendre bourdonnement d'une mou-
le plus petit, j'ai fait en sorte de lui donner encore l'inerte routine.
che, il ne faut pas tireren même temps une plus d'extension.» Il faut une conclusion à ce travail; l'archi-
MON CŒUR S'EVEILLE
Allegro vivact
^ ^
parle
j'
à
y
lo
i j_jljj—jl- u
ml La
f
fleur
r
me
i
f
dit.
'
ses
''
m
si
#iW
l:\ln.il rie MAÎTKH woi.kkam et du Recueil de Mélodies de Rejcr. (Choudeus, (>éro el fils, éditeurs, rue S 1 Honore. 265)
a Tempo poco più lento
Je me sens u.ne lan . gueur Daus fe cœur, Je de . viens pâle ou ver . niei! . le,
—
Vîvace
É^i^ treil
-v
Et
—/ je
y-
sens .t
=£=&=
mes don . leurs, A mes
f
pleurs,
'r
t -
i
&J-P
ne don
A M
gE ±=r v
ÉÉÉ
( ES§E ^ g ë * *
3^
A
.
i
icur
1
/
sans
^=p^
pa . reil
^ ^^
rv/im
«ni.
^
Pressez le mnm-'
m
(f
( ^ i
j ^ -'
wm^ ^
c'est, mon coeur qlii s'é . veil . le.
DEMENAGEMENT
Musique dv
;is, De.puis le jour où nous mon . ta. mes, Grâ.ves, e . mus, lus yeux rou.
.gis, E. levant vers Dieu nos deux A. mes! Mous soin, mes deux pour en sor
coû. te, sans meu.tir! Nous sommes deux, pas da . vao - ta
POLKA DES JONGLEURS
LOUIS KAÎZAU
(Ksp«llmef*tpr Hongrois.
f^ S — 3
3E3È F
i 3
!
f I: s l]«~~> r
f
^fi p
i P ^ 1
p
> i
**
p ÉÉ Ni* piÉ* «
fe^ ï «JTJ J t
>Lj # s 5e
i s
f tf W'J-f IJ-f
.
^ «£=£
Tempo.
#•*#- ;i
*33Ë #*
^&r-
& â
S^ ê
i*P* ^
m^m ^
f ê É 1^
& gP^É Ifc =^r
t
p^^=
^
fc==l ^^ WÊm
— i
— —
i=
* * *
^ «
i
.
r*. • rm - * #
v-^#-
•
r * . *
Jt r
f g
fë
it—b^-fc^- ^ >J ês*g ygjËÊ
/ jtr
pps
^2 éi
feé
s* »* ppp i
Tempo
S f I
P I
f g
s
i
f»-
^ 7 r~fr
pp
^"l,
^
5^F
*
^t^>
f g ê.
^"1 ;t=E
^a
D.C.
s, li. levant vers Dieu nus deux âmes! i\uu-, soin, mes deux pour eu sur. tir! Le livre est à la mê
l.i plus c . traite des lois! Est* ou seul, .1 deux l'on veut ê. tre; Est-on deux, l'on veut être
On maint flambeau s'est consumé Dans mainte veille, Où maint flambeau s'est consumé Dans mainte veille luterini.na - bief
À. dieu, pe.tit . fover sans bruit, Bosquet mu . et et sans ra . mage, Grenier sans blé, jardin sans
Ose -mi <>> fiiis. eu. 4e nid, Ca - ge sans nid, Ca.ge qui n'a pas eu de nid. Vigne qui' n'a pas .l'ait'-' vendai) . «0 !
JOURNAL DE MUSIQUE
Mo- M. Vergnet est fort à sa place dans le person- jjme Devrient eut le bon esprit de
lecle l'a donnée en collaboiaticm avec refuser,
lière. nage de Raimbaud et M. Boudouresque a gardé et le rôle resta en possession de M"10 Dorus-
la grande tradition de Levasseur dans celui de Gras, dont il fut certainement la plus éclatante
« Voici, dit-il, toutes les raisons qui m'ont Bertram où il apporte de grandes qualités création.
réellement conduit dans la construction de ma d'exécution et de composition. On sait que la scène de pantomime et de
salle. Écou'ez-les et vous en saurez ensuite Les cuivres et les voix sonnent toujours ad- danse — pendant laquelle Robert s'empare du
autant que moi. mirablement ; mais les cordes auraient besoin rameau-talisman — primitivement qu'un
n'était
«... Or, ces vibrations dont je vous parle d'être augmentées : le quatuor est compléle- tableau du vieil Olympe de l'Opéra, avec son
venant à passer du côlé gauche, où sont les ment étouffé sous les sonorités métalliques : attirail suranné de carquois, de flèches, de ga-
numéros p.iirs,où sont les numé-
au côlé droit, tant que cette réforme ne sera pas accomplie, zes et d'amours.
qu'à côté de sublimes beautés elle renferme Jean, le faux prophète des anabaptistes.
ne saura jainais 11 chanta Rome, le czar, Luther, le pape,'
des amas de formules usées, démodées, des ca- a raconté M. Os-
balettes flétries, des strettes hors d'usage, des
t«T\N
àiY^wald,
/
grossiers appétits nous répugne à présent. Dabadie, gros et gras chanteur sur qui la vo-
L'interpréiation est intéressante : M Uo Krauss gue s'égara lors des derniers moments de la « Toute branche de laurier est doublée de
donne son relief au rôle d'Alice, qu'elle chante Restauration. ronces. »
en virtuose de haut style, et me Carvalho ap- M Avec sa figure patriarcale, sa démarche
porte toute sa grâce souple dans celui d'Isabelle, bourgeoise et sa voix blanche, cet estimable
au point de faire passer — derrière le cristal de père de famille ne devait représenter le Roi des
ses vocalises pour de — l'or pur le cuivre des Enfers que d'une. façon fort insuffisante et fort Nouvelles de Partout
fioritures vert de-grisées dont est couvert ce rôle ridicule.
de princesse roucoulante. Meyerbeer sentit le danger.
M. Salomon n'a pas la voix tout à fait assez Sans rien dire, il tronva le temps de transpo- kce. — Commençons par un erratum
résistante pour supporter le choc du terrible ser le rôle pour Levasseur, qui y fut admirable. Vnécessaire. Ce n'est pas Alfred Duchesne
Pendant ce prodigieux enfantement, le maes- ff^quiest l'auteur do Y Ave verum publié dans
Robert: il est obligé d'aller chercher dans la
l'Q> notre dernier numéro. Il faut lire o Alfred
tête des notes qui devraient sortir loyalement tro ne s'égara qu'une seule fois: ce fut quand
-^^Dufrcsne » ainsi qu'il est écrit dans lanolice
de la poitrine, et certains passages prennent il songea à M mc Devrient pour le personnage
consacrée à la musique de ce numéro, dans le corps
alors des airs de « tyrolienne » fort peu de d'Alice.
circonstance Néanmoins, d'autres parties du Sur ces instances, M. Véron, — alors direc-
du journal.
C'est le beau-frère du compositeur, M. Philippe
rôle ont été dites par lui en véritable artiste, teur de l'Opéra, — fit de pressantes ouvertu- Gille, qui nous asignalé cette erreur d'essence. ..essen-
de façon à effacer l'impression de quelques res à cette artiste qui ne parlait et ne pronon- tielle, qui a fait que notre graveur a confondu
défaillances dont il n'est pas le maître. çait que très-mal le français. le frêne. et le chêne. En échange, nous lui signa-
JOURNAL DE MUSIQUE
lerons un entrefilet d'un journal musical de Barce- soit 800 pour nos abonnés) nous avions aussi préYu ment à Vienne. Les autres rôles sont distrihusé
lone, où il est question d'une œuvre qui lui est le cas qui se présente. ainsi : Sieglinde, M™ e Ehnn; Fricka, M
me Kupfer;
chère. Voici cet entrefilet, avec accompagnement de La question de la durée de l'abonnement était Wotan, M. Scaria; Sigmund, M. Labatt; Hunding,
castagnettes obligé :
tranchée : tout abonné de trois mois ou d'un an a M. Hablawelz. On saitque l'une des pages les plu»
El miercoles de esta semana y en elpropio tealro
« droit à cette exceptionnelle faveur; l'autre question saisissantes de l'œuvre est la chevauchée des Wal-
la compania Lupi-Friggerio ha dado a conocer la était, pour nos abonnés de province, le choix de kures, ensemble vocal à neuf parties. M. Jauner a
bella particion del maestro Lecocq libro de Vic- — l'instrument il en est, en effet, qui souhaitent,
:
engagé pour l'exécuter les meilleurs sujets de sa
toriano Sardon y de Felipe Guille. / Prati san — d'avoir un piano servant plus souvent à accompa- troupe, non occupés dans la pièce. Les décors seront
Gervais. » gner la voix et ne lui demandent pas autant de puis- peints par M. Hoffmann, qui a fourni les esquisses
* pour les représentations de Baireuth. Wagner a été
# * sance qu'à un piano d'exécution d'autres aiment ;
un clavier nn peu résistant aux doigts, d'autres pré- invité à présider î cette exécution. Mais on ignore
Eve, de Massenet, va être exécutée à la fois à
fèrent des touches plus souples. Bref, est bon de encore s'il y assistera.
Bruxelles, à Gand, à Mulhouse et à Marseille, et sa il
Marie-Magdeleine, à Anvers, où M. Pierre Benoit connaître le désir de l'acheteur et nous avons prévu,
conduira deux cents choristes, cent vingt instrumen- ainsi que nous le disions plus haut, le cas où nous
tistes et de remarquables solistes. serions consultés : nous ne refuserons jamais à un Le théâtre royal de Stuttgart va prochainement
abonné de servir en ce cas d'obligeant intermé- donner la première représentation d'un opéra fran-
diaire entre lui et le fabricant pour qu'il soit servi çais bien oublié par Paris qui l'a pourtant vu naître.
selon ses désirs. Il s'agit de la Marie Stuart de Niedermeyer, donnée
'
Puisque le nom de Mas senct nous est venu sous la
Quant au paiement il doit être fait au comptant, pour la première fois à notre Académie de musique,
plume, disons que la reprise de Robert, qui occu-
seule condition qui ait permis à la maison Otto au mois de décembre 1844. La traduction de cette
pait M. Halanzier, va lui permettre de se consacrer
Brunning de faire participer l'acheteur au bénéfice œuvre remarquable a été confiée à M. Gumbert,
exclusivement au fioi de Lahore.
réservé généralement à l'intermédiaire. l'auteur de l'élégante version allemande de Mignon,
Les décors sont presque terminés déjà et ceux du
11 y a donc deux moyens, pour nos abonnés de et le compositeur des gracieuses mélodies publiées
quatrième acte ont même été essayés en scène cette
province, de se procurer ces pianos en s'adressant :
au Ménestrel.
semaine. •
directement à la maison Otto Brunning, rue Tait-
Un aucun ouvrage n'a donné lieu
détail curieux :
bout, en lui désignant dans la nomenclature que nous
à plus de cinq cents costumes il y en aura huit :
joignant une bande d'abonné, ou bien en nous char- « La direction de notre Théâtre-Bouffe a, dit-on,
geant de faire un choix parmi les instruments de des arrangements par suite desquels
fait elle pren-
la catégorie à laquelle l'acquéreur se sera décidé. dra, pendant toute la durée de la prochaine Exposi-
Le Théâtre-Lyrique a repris avec éclat le Barbier
Enfin en prenant dans la demande l'engagement de
de Sévi/le, castilblazé malheureusement; M lls Dalti
solder le piano aussitôt son arrivée à destination.
tion de Paris, le Théâtre-Italien en location.
est une ravissante Rosine, M. Gresse un Basile su- « Elle y fera exécuter les opéras des plus célèbres
perbe, M. Engel un séduisant Almaviva et M. Lcpers compositeurs russes, tels que Glinka, Séroff, Dar-
un Figaro rempli d'entrain et de gaieté ; c'est une gamyjsky, etc. Le personnel serait composé des
soirée exquise à passer et nous espérons que le La Rèsuivection, poème biblique de M. Salvayre, meilleurs artistes russes de Saint-Pétersbourg. Les
Barbier ne «rasera» pas le public des lendemains de a été accueillie avec beaucoup d'enthousiasme au Parisiens auront ainsi l'occasion d'entendre, pour la
Paul et Virginie, dernier concert du Châtelet. Cette œuvre nous fait première fois, toute la 'série des meilleures pro-
Un acte d'Hérold —
composé sans doute avant sa bien augurer de l'opéra que le Théâtre-Lyrique va ductions de la scène lyrique russe. »
naissance, si j'en juge par une musique plus vieil'e mettre à l'étude et dont le livret est de M. Emile
que... Hérold ! — accompagne le Barbier. Ce sont Blavet; c'est cet hiver que sera joué le Bravo.
MM. Caisso et Troy, ainsi que la gracieuse lle Mar- M Hs vont bien les Yankee ! Nous sommes décidé
cuset l'imposante et haute damoiselle Berthe Perret ment dépassés. A son dernier concert populaire,
qui sont chargés d'époussetcr ce vieux bibelot musi- M. Thomas exécuter ni plus ni moins que les
Voici le p rogramme du prochain concert popu- a fait
cal un peu démodé. deux premiers actes de Walkure de Richard
laire dirigé par M. Pasdeloup -, la
# Wagner.
* * Symphonie en si bémol .... Haydn.
M. Pasdeloup montera, cet hiver, le Désert, de Ouverture de Roméo et Juliette
longues études. Nous ne voudrions pas jeter une note retrouvées chez la sœur de Chopin. Elles paraîtront
Le programme du prochain concert du Châtelet
fausse dans le concert d'admiration qui l'a accueilli avec une traduction allemande vers le commence-
dirigépar M. Colonne est ainsi composé :
avec une furia que l'âge du bénéficiaire explique; ment de 1877, chez l'éditeur Ries de Dresde.
Symphonis en la Beethoven. Edda, grand-opéra en 4 actes, de Reinthaler>
pourtant nous le croyons trop merveilleusement doué
Fragments de Dalila (!'• au- vient d'obtenir un brillant succès au théâtre de Ha-
pour ne pas donner à cet enfant le sage conseil de
dition) Lefebvre. novre.
ne pas se croire arrivé, parce que l'on fête ainsi son
Air de ballet (fête d'Hébé) 1™ au-
apparition précoce. Que ceux qui l'entourent se dé-
dition Rameau.
fientde l'ivresse du succès sur de trop faibles cer-
veaux et qu'ils se rappellent tous ces petits prodiges
Grande fantaisie arrangée pour On prépare, à l'Opéra de Berlin, la Geneviève de
piano et orchestre par Liszt Schumann, qui n'a pas encore été jouée à Berlin.
qui, devenus hommes, n'ont plus rien eu de prodi-
exécutée par Saint-Saëns. . . Schubert. Ce délicieux opéra romantique sera donné immédia-
gieux. Et, dans quelques années, le jeune Dengre-
Sérénade Haydn. tement après la Sauvage opprivoisée, l'opéra-comi-
mont jouira, dans la pleine possession du beau talent
Ouverture de Guillaume Tell. Rossini. que d'Hermann Gœtz, qui a fait son tour d'Allema-
qn'il promet, de la célébrité qu'il aura méritée. .
Nous avons reçu, au sujet des pianos Otto Brun- fcyST^TRANGER. — Malgré les démentis donnés à Le Rédacteur principal: Abmand Gouziex
ning, dont nous avons exposé les perfectionnements 1» nouvelle de la prochaine exécution de li
<}f 1@J
importants, plusieurs lettres qui ont pour la plupart
Je même nous y répondons donc en
o TtY^n Walkure à l'Opéra de Vienne, il est cer-
Les grands succès de Jules Klein Fraises au
objet, quelques feï^ScCiHain aujourd'hui que le second drame de :
mots. la Tétralogiede Wagner sera donné, avant la fin de Champagne, Cœur d'Artichaut, Pazza, Truite aux
Si nous avons obtenu de cette importante maison cet hiver, devant le public viennois. Les rôles vien- Perles, Radis roses, Mnt Printemps, ont paru sim-
défaire profiter chez elle nos abonnés d'nn avantage nent d'en être distribués. Mmo Materna, qui a créé plifiés. 2fr. 50, chaque. Paris, Colombier,6,T.Vmeane.
extraordinaire (vingt pour cent de remise sur tous le rôle de Briinhilde, et qui l'a rempli à Baireuth
ses pianos dont les moins chers sont cotés 1,000 fr., avec un talent hors ligne, le conservera naturelle- Paris. — li'imp r
'Gérant, A. liourdiluat , 13, quai Voltaire.
,
lampes allumées s'abîma avec fracas sur le lit et les matelas sur lesquels Bertram venait
théâtre et faillit écraser M me Dorus-Gras. de tomber... et Nourrit sortait sain et sauf de
Sommaire Celle-ci ne sourcilla point, se recula de quelques cette chute.
pas et continua de chanter. Dans les dessous, Levasseur regagnait tran-
MUSIQUE :
des démons,
Un peu plus tard, après le chœur quillement sa loge.
1. Le Hamac, polka-mazurka hongroise.
un rideau de manœuvre sortait des dessous et — Que diable faites-vous ici? demanda-t-il
Musique de J.-N. Kral. s'enlevait vers les cintres au moyen de fils de à Nourrit en le rencontrant. Est-ce qu'on a
2. L'Amour frileux, mélodie inédite rompirent tout à coup.
fer qui se changé le dénoûment?
poésie de Paul Billiau. Le rideau pesant s'abattit sur l'avant-scène. Le célèbre ténor, pressé de venir rassurer
Musique de J. Darcier. Marie Taglioni était là, étendue sur le tom- tout lemonde, entraîna son camarade, et tous
beau d'Héléna, la cheffe des nonnes. Elle n'eut deux reparurent devant le public avec M mo Do-
3. Trop tard, mélodie inédite, poésie d'Al-
bert Delpit.
que le temps de faire un bond de côté la masse ; rus, qui pleurait alors de joie.
— Nouvelles de partout. — Nourrit est tué! elle. C'est à Nice, où les médecins nous ont en-
JOURNAL DE MUSIQUE
grand talent, comme auteur de ce Robert qui et je déclare que les faits en question sont extrayons ce passage... « Je trouve vos pianos
doit à votre admirable exécution du rôle prin- complètement faux. « tout à fait excellents. Ils se distinguent no-
cipal la plus belle part de son succès, et qui « L'orgue a été payé par vous, fourni par « tamment par une belle qualité de son, plein
(l'ingrat) a failli devenir deux fois funeste à vous, comme toutes les choses que réclamait « de force et souple en même temps, et par un
vos jours. la mise en scène de Robert le Diable, et je dois « toucher agréable. Quant au prix, il est d'une
Je suis plus intéressé que qui que ce soit de déclarer que vous avez dépassé de beaucoup « modicité tout à fait exceptionnelle » .
vos nombreux amis à votre conservation et à ce les obligations ordinaires d'un directeur envers Qu'est-ce donc après la réduction de 20 pour
que vous illustriez, le plus longtemps possible, les auteurs et le public. 100 que nous avons pu obtenir, au profit des
cette scène lyrique, dont vous êtes un des plus « Je n'oublierai grand service que
jamais le abonnés du Journal de Musique"!
beaux ornements. vous m'avez rendu en changeant la distribu- Une seconde lettre est signée du capitaine
J'ai écrit à plusieurs de mes amis de Paris tion du rôle de Bertram, que j'avais eu la fai-
Voyer, ce virtuose qui quitte l'armée pour l'art
pour me donner de vos nouvelles. J'espère que blesse de donner à un artiste d'ailleurs fort
et voici ce que nous y lisons :
cet accident n'aura pas de suites fâcheuses pour honorable, àDebadie, auquel je ne me sentais
Vous eûtes heureu- u J'ai étudié avec le plus grand intérêt votre
votre santé. S'il en était autrement, je serais au pas la force de le retirer.
désespoir d'avoir fait Robert, et je le détesterais sement le courage que je n'avais pas; la négo- « petite pédale qui complète à mon avis vos
fièvre muqueuse de la plus maligne espèce; et connaître et constater, autant que ce m'est « La qualité du son en est très-brillante, le
quoique j'entre en convalescence à présent, je possible, la part si grande, si intelligente et si « clavier très-égal, régulier et facile : en un mot
suis encore si faible que je puis à peine tenir la dévouée que vous avez prise au succès de Ro- « j'y joue avec un vif plaisir, et je remercie
plume. bert le Diable. « mes amis M. et M mt de m'avoir fait M ,
Adieu, mon cher ami. Rappelez-moi au sou- «Veuillez agréer, etc. — G. Meyerbeer. » « venir pour mon séjour ce bon instrument,
venir de Mme Nourrit, et croyez-moi votre dé- « dont je vous fais tous mes compliments sin-
voué et sincère ami. — G.Meyerbeer. » « cères.
« Je dirai tout le bien que je pense de votre
Notre Musique « maison... »
renferme une tarentelle (de M. Artaud) qui s'in- Un y a de cela plus de trente ans,
jour, il
parler de ces fausses rumeurs accréditées par
titule « mignonne » avec raison. quelqu'un de mes amis se trouvait au Conser-
une foule de journaux, d'après lesquelles vous
n'auriez monté l'ouvrage de Robert le Diible
A une erreur de pagination
ce propos relevons vatoire. Dans la loge immédiatement voisine il
dans la marche du
dernière livraison de la ji avait reconnu M. Ingres. L'orchestre venait
que malgré vous et à contre-cœur, d'après les-
BaplêmedelaPoupée» dédiée aux commençants: d'achever une symphonie de Haydn. Un jeune
quelles j'aurais même été obligé de payer de
la page 4 doit être exécutée avant la page 3. homme, de ceux qui accompagnaient l'illustre
mes deniers personnels l'orgue employé au cin-
peintre, hasarda timidement je ne sais quelle
quième acte de cet ouvrage. Ma conscience me
remarque ; il avait parlé à peine que, l'œil
tourmentait souvent de n'avoir pas contredit,
sourcil terriblement froncé
dans les journaux, ces faussetés mais le temps ; Aux Pianistes
étincelant
M. Ingres
,
lui
le
réveiller un souvenir si lointain. nous avons eu sous les yeux d'intéres- dace est la vôtre ? Quand on est devant les
« Maintenant, une occasion se présente, et santes lettres qui ne font que confirmer chefs-d'œuvre, on tombe à genoux et on ad- '
c'est vous qui me l'offrez, monsieur, en pu- -RkU notre heureux choix de la maison Otto mire !
bliant vos Mémoires, dont quelques lignes ^Brunning pour la combinaison dont A ce moment, Habeneck leva son archet,
peut-être seront consacrées à l'ouvrage dont nous voulions faire profiter nos lecteurs, ache- Jupiter se rasséréna, mais l'infortunée victime
vous avez fait un des événements de votre teurs de pianos. demeura foudroyée dans un coin de la loge
brillante direction. Cette occasion, je la saisis, L'une émane d'Alfred Jaëll, et nous en jusqu'à la fin du concert.
LE HAMAC
POLKA.- MAZURKA.
J. N. KRÂL.
(kapellmeister Hnogrois)
t>0LKA
MAZURKA.
t- m 'm
feÊ r 7 -
^
pp
m ^=N=£ =J=*
i ^
ty 1> » f &S f-r^&f r "uL- wm
3fcÈ i
â^ ÎE^E àâiâ É
^ Cr c/ r 1
r'rr ^jij
M \îJr
m M.
p ^ r
*»-a
^^a
f ^
ffi'j fl
!'< $'
/
-'
^ !" i
s
r i /% y h
•'
f
\P
"
f
I
h J^TiKj^ jw XI
/>,)'
^Jvlh
i' ]K | J-. j f
j=-3 n j'^
^¥
j> il i.i,i,
pppp
fTT
t ybj^bi I jff h r r
^^
rr
H My.S .
f
* tip>
s M 4=t i *
mL3M±£lM ^ t^t W fc£
n éé mu « j
*-*-
r f i^^ n^i
f.ODA
* *
3E3C
* ^ Ό
* ! * g ïS? » :
* =fce ^ •? r r ^^
w* ^
j:t\
#^ < #t
—I=?=?
-^> —— i
'
-
PPf É 7 r r
1
B
.
LAMOUR FRILEUX.
Paroles dp Musique de
^
PAUL 6ILLIAU OARCIER.
•%" Andante
^Jn.^gy-^
ï ^5
gs
rtïiXH^n.^
** **
mmÊêmim
Animato
i r ji j) jM^-rf-rjr^r3=a>i#( !
i
r
' ^'
"f
Un jour; c'était l'hiver der. nier, La na _ tu _ re paraissait mor . te, Jetais
y J JJ 1
à .
^=r
on, A votre feu fai.tes-moi place, C'est moi... le pe . tit Cu . pi . don. Ouvrez
pipj Jfcp j
ft
te... le froid me gin. . ce» -Passez donc,passez,monsieur Gupidon, D'ai.mer j'ai perdu l'habi.
rall, a piacere. I
^
.tu _ de. Je me plais dans la soli. tude, Passez passez donc,monsieurCupidon,passez donc
£ ^^P?
W ^
**—<-?
J
TF
M à
W -
'•
H
^-
"rfTPf ff -^- *^£ ff^
t
u^f F
n
^^^
ii
ri^
Mais le drôle Irappa plus fort. En m'implo.rant oVu.ne voix, teo . die: «De. main, si vous me trouvez
mort. Avons il faudra vous en pren: dre.Enme parlant savoixtremblaifcC'estsi peu ce que. je ré .clame!» J'entendis le.
>all._ . Tempo.
vent qui soufflait, Je sentis s'émouvoir mon 5. . me. «Entrez donc, entrez, monsieur Cu.pi. don, Pour
vitenuto.
Le gamin courut prés du feu, Du plus grand sans- gêne du mon.de, Et médit: regardez un
peu Mesbeauxyelixbleus.matète blon Pdë... ,Et 1 chezmoi je vis s'installer Cet amour qu'un bon vent m'apporte- D oubli'.
Tempo.
de s'en al .1er, J 'oubli, ai de rouvrir ma por . .te. —Restez donc restez monsieur Cu.pi. don, L'hi
E. GUIRAUD.
ALBERT DELPIT.
Allegretto
ans Notre rencontre était pie . vu . e Depuis longtemps _ Elle ri _ ait—! comuieuue
^mpn rrr\
Le second l'ut, je me rap.pel . le Dix ans a-
ose _
u ^^F
rais Mais je fus
r r i
r
pris
^d'une pe
K PP _^___^_^_
Ro- me... Pas si sou . vent:_ Jelui i»Iis- sai bas à l'o - reil. le. Trois mois bien doux
_ Hah?dit-eLle, Y peusez-vous^.
je suis trop vieil.le,
&'
. .
m
U
EL CHINCHINCHAN
DANSR PERUVIENNE
H A.NO.
É^ ^ ^^ f-H^ ^^ FF^
Z SE
ri
^ i=P I ^I m êt-
/fe
ECOLE DU JEUNE PIANISTE DEUXIEME DEGRE
TARENTELLE MIGNONNE
par KM1U AKTaL'1) Frofu i ïlustituf musical
La tarentelle est une danse napolitaine qui s'exécute dans un mouvement Irès-vif.
Néanmoins, nous recommandons aux élèves d'étudier le morceau qui suit lentement d'abord, et de n'arriver progressivement à
un mouvement de plus en plus rapide que lorsqu'il sera entièrement et parfaitement su.
Nous répétons encore ce que nous avons déjà dit dans un des précédents morceaux de I'Egole du jeune pianiste au sujet des
mouvements : il ue faut jamais prendre un mouvement que le mécanisme que l'on possède ne permet pas de conserver jusqu'au
bout, car alors on hésite, on se répète, le rhythme devient défectueux et l'auditeur en arrive à ne saisir que très-difficilement ce
qu'h écoute; une allure plus lente est préférable, parce qu'elle permet aux yeux de mieux saisir l'ensemble des notes que les
cLigls vont jouer, et l'exécutant n'est pas exposé alors à ce bégayement des notes si pénible pour les auditeurs et qui dénature
possible.
Toutes les fois qu'une liaison ne portera que sur deux notes, on devra marquer légèrement — mais sans aucun mouvement des
bras — la première des deux notes.
A mesure qu'on approchera de la fin, et surtout à partir du second majeur, le mouvement devra s'animer peu à peu pendant
que la sonorité deviendra de plus en plus brillante jusqu'aux derniers accords, qui doivent être enlevés et joués fortissimo.
$ wfff^mÊÉ^uiA ^m
—
É fac
m^m i^
^A0,jt~+Lp=J£
=£&' J^SÂ tff
i^tr'r^frÇ
m * —^-
ÉHÉ i^
A
A r*
y$=
* 7 7 (LaJL-te^ 7 7 [? 7 VhfrW F 7 ïf^ «y
«
y r 7 i
F 7 7 V 7 1 /7 7 JL^L
"
V V V
JOURNAL DE MUSIQUE
toute justice, qu'à mille démarches de ce genre tent pas, alors on peut être certain d'avoir
qui peuvent prouver seulement que vous inspi- en lui un vrai ténor di primo cartello, à la con-
Nous avons vu, l'autre jour, chez Jacques
rez de l'intérêt à plusieurs personnes, comme dition toutefois qu'il aura des aptitudes musi-
Offenbach une lettre que son frère a retrouvée
elle montre que
tout le monde. Servez-vous de mon nom tant cales et des instincts artistiques ; faute de quoi
dans les papiers de leur père :
que vous le voudrez dans les occasions où il aura il ne sera jamais qu'un chantre d'église.
l'auteur de la Juive, il y a quarante ans, pres-
cours, et même auprès de M. de Caupenne, « Malheureusement, les cartilages de Wris-
sentait déjà l'auteur de tant d'œuvres applau-
si le hasard fait qu'il ait entendu parler de moi; berg, que presque tous les nègres de l'Afrique
dies.
mais ne m'exposez pas au désagrément qui intertropicale possèdent, n'existent chez la race
Je vous remercie beaucoup, monsieur, écri-
« m'est arrivé l'autre jour. blanche qu'à l'état d'exception, ou tout au
vait Halévy à M. Offenbach père, de la peine « On m'avait arraché la demande d'une place moins à rudimentaire, mais pouvant être
l'état
que vous avez bien voulu prendre en me don- de comparse au directeur des chœurs de l'Opéra. développés par l'exercice. »
nant quelques renseignements sur le succès Ma lettre, probablement mal tournée, lui ayant Conclusion assez bizarre : Pour avoir un
qu'a obtenu à Cologne mon opéra de la Juive. donné lieu de croire que je sollicitais pour moi,
ténor, prenez un nègre...
Je suis très-heureux de mériter les suffrages de il m'a fait la grâce de m'écrire que, les cadres
ces juges éclairés, j'attache toujours le plus des chœurs étant complets, « le sieur Charles
grand prix à connaître l'effet qu'auront produit Nodier ne pouvait y être admis ». La pièce est
mes ouvrages en Allemagne et je regarderai ,
dans mes mains, et il est probable que le refus
comme une douce récompense de mes travaux qu'elle m'annonce aura été consigné dans les
Nouvelles de Partout
d'avoir pu éveiller quelque sympathie dans registres de l'administration, qui démontreront
une contrée que l'on peut, à juste litre, regar- éternellement que j'ai sollicité sur mes vieux
der comme la patrie de la musique forte et jours mon début de figurant dans l'emploi des
Chance. — Samedi s'est réunie pour la pre-
"Vmière fois, au Palais de l'Industrie, la com-
dramatique. « nymphes » et des « amours ».
t~J) mission instituée pour
l'admission des ins-
Je ne vous cacherai pas, monsieur, que je « Je ne m'y frotterai plus; mais je vous sou-
J^7 truments
et œuvres de musique, classe XIII
mets cependant sur le compte de votre bienveil- haite de tout cœur les bonnes chances que votre de l'Exposition universelle de 1878. Sonl
lance une grande partie des éloges que vous caractère et voire talent méritent. membres de cette commission
» MM. Ambroise :
voix traînante, embonpoint de colosse, manières Thomas, président, MM. Gallay et Wolff, vice-pré-
jeune, plus particulièrement, me paraît des-
communes. M. Chouquet, secrétaire. Les éditeurs de
sidents, et
tiné à de véritables succès dans la carrière
de la composition, et je m'estimerai heureux — Monsieur le directeur, dit-il, je désirerais
musique de Paris, représentés dans cette commis-
sion par leur président, M. Colombier, se proposent
de pouvoir y coopérer, en l'encourageant et être engagé.
d'exposer toutes leurs éditions en un vaste salon ad
en le secondant dans ses études et dans ses — Quel est votre emploi? hoc, où se trouveront réunies toutes les publications
travaux. — J'ai joué les Faure. musicales gravées et imprimées en France, depuis
Veuillez, etc.— Halévy. » — De la halle? l'Exposition universelle de 1867.
Une curiosité relevée par la Mosaïque. Les travaux d'édification du monument funèbre
qui doit surmonter la tombe d'Auber au Père-
Notez que la lettre dont il est question plus
Voici une théorie émise par le Courrier des Lachaise sont commencés.
bas a été écrite lorsque Charles Nodier était
États-Unis, sur la nature de la voix de ténor, Ce monument se composera d'une première assise
déjà membre de l'Académie française.
théorie dont les savants docteur Fauvel et Mandl de pierre du Jura, recouvrant entièrement le caveau.
Un artiste d'un certain talent et qui avait di- Au dessus se trouvera un
pourraient nous donner la conclusion pratique :
coffret, à l'extrémité
rigé quelque temps le théâtre Saint-Marcel, M. duquel s'élèvera un fût de colonne carré sur le ;
Charlet, fut cité, en mai 1840, par un créancier «Le timbre du ténor n'est nullement dû à ce devant du fût sera gravée en relief une lyre cou-
impitoyable qui lui reprochait d'avoir fait enle- que la voix est plus ou moins perchée; il n'est ronnée. Ce fût de colonne se terminera par une con-
ver des meubles saisis. pas davantage un résultat de la volonté de l'é- sole surmontée de deux socles d'inégale grandeur,
M. Charlet prétendait que les meubles avaient tude, quoi que prétendent les professeurs de et qui sont destinés à recevoir l'un une pyramide en
été donnés par lui à un tiers; que la saisie pra- chant et les fabricants d'élèves. marbre où seront gravées les inscriptions rappelant
tiquée chez cette personne était illégale et qu'il h Malgré tous les moyens qu'emploient ces 'es dates de la naissance et de la mort d'Auber, etc.,
d'ailleurs, industrielspour transformer des voix de barv- et l'autre le buste du grand compositeur. A l'excep-
l'ignorait, lorsqu'il fil transporter
ton en voix de ténor parce que ceux-ci rappor- tion de cette pyramide et du buste, le monument
ce mobilier dans une autre maison,, afin de le
sera tout en pierre. Il mesurera environ 7 mètres de
restituer au marchand, qui n'avait pas encore tent gros quand on a soin de leur faire signer
hauteur et sera entouré d'une grille en fer.
été payé. certains traités payables au prorata de leur en-
d'une personne dont je ne suis aucunement prendre un élève pour Et en une somme de 300 francs.
l'ut de poitrine.
«onnu. Ces sortes, de démarche sont toujours D'autres prix, consistant en médailles, ainsi que
aux cartilages susnommés, le sujet joint
« Si,
ridiculesquand elles ne sont pas impertinentes. des mentions honorables, pourront être décernés.
des cordes vocales obliques, au lieu des cordes
-Croyez que M. de Caupenne attachera plus
Toutefois, la Société ne publiera les noms des lau-
horizontales qui sont le partage commun des réats ayant obtenu l'une de ces dernières récom-
d'importance à un mot de Merville, et cela en chanteurs, et même de ceux qui ne chan- penses qu'avec leur assentiment.
JOURNAL DE MUSIQUE
La Société fera exécuter, à Saint-Quentin, l'œuvre grands génies de la littérature dramatique nationale
et étrangère. Dans les frises de la scène sera repré-
couronnée.
Les partitions envoyées au concours devront être sentée une Justita poetlca, la lyre et une balance à
Voici le programme du prochain concert populaire
complètement orchestrées: une réduction au piano la main, entourée des personnifications des genres
dirigé par M. Pasdeloup :
devra se trouver au bas de chaque page de la parti- Symphonie en la majeur de Mendelssohn Menuet,
dramatiques. A ses pieds sont étendus une Furie et
;
tion d'orchestre.
Cornus, le dieu de la comédie. A gauche, les Eumé-
de Eoecherini; ouverture du Roid'Ys, deE. Lalo; en-
nides, s'approchant sous la conduite de Melpomène,
Les manuscrits doivent porter une épigraphe re- l'ode-symphonie complète du Désert, de Félicien
fin,
la déesse de la tragédie. Dans le fond, Othello, Des-
produite sur un pli cacheté accompagnant l'envoi et David, avec soli et chœurs : gieat attraction.
renfermant les noms et l'adresse de l'auteur. démone, Marguerite et Faust, Nathan le Sage,
On devra les faire parvenir au président de la Wallenstein etDona Diana, derrière laquelle on
apercevra dans les airs Puck, le luron fantastique
Société avant le 15 avril 1877.
Le jury sera composé: fe?^?<jTRAMGER. — Voici quelques détails nou- créé par Shakespeare, et la déesse de la comédie con-
Société des compositeurs veaux sur nouvel Opéra que l'on con- duisant Fallstaff avec ses pages, Caliban, l'Avare et le
De trois membres de la c-i-'iSj le
s ' ru '' en ce momeQ t Londres sur Capucin. Adroite, les muses de la musique, conduites
de musique séant à Paris, 95, rue de Richelieu, et iO -jkw^p
a le quai
par Euterpe don Juan, Com-
présidée par M. Vaucorbeil ces trois membres se-
; V5^<*xSnouveau de la Tamise :
: puis, Iphigénie, le
ront désignés par la Société des compositeurs; Le chemin de fer souterrain pa sant dans le voisi- mandeur et donna Anna; plus loin, Florestan en-
chaîné, Mazaniello et Fenella, Taunhaûser, Max,
De MM. Tingry, compositeur de musique à Cam- nage, il est question d'un embranchement qui amè-
brai, et Massart, Verneuil, Amand Vinchon et Vatin, nerait jusque dans l'enceinte de l'édifice les ama- Agathe et Samiel ; dans le fond, Figaro et don Basi-
professeurs de musique à Saint-Quentin. teurs qui n'ont pas d'équipage à eux et qui habitent lio, bourgmestre de Saardam, enfin Pierrot et
le
Les membres du jury ne peuvent concourir. l'intérieur de la ville. Le bâtiment doit être rendu Colombine personnifiant le ballet et la pantomime.
On trouvera le texte de la cantate proposée pour abordable de tous les côtés; on pourra y accéder
,1e concours, soit à Saint-Quentin, chez le secré- commodément et à pied sec.
taire de la Société académique, soit à Paris, au siège Le théâtre est situé dans le voisinage du Parle-
On a joué au Cari Theater de Vienne, avec un
de la Société des compositeurs de musique, rue de ment, et il est presque contigu aux bâtiments d'un
grand succès, le Passant, de François Coppée et Pala-
Richelieu, 95. club assez fréquenté de Londres, le club Saint-
dilhe.
Étienne; on sait que les séances du Parlement ont
justesse laisse vraiment trop à désirer; et M llc Fran- bres du Parlement et du club d'aller, leurs affaires (1" série), du 5 août au 8 août du 12 au
(2° série),
terminées, rejoindre leurs familles à l'Opéra. 15 août (3° série).
chino, pour se concilier les bonnes grâces du public, Les répétitions commenceront da
Le directeur réserve à son public d'autres surpri- 1 er au 28 juin.
doit d'abord se réconcilier avec le diapason.
ses encore. Aucun de nos lecteurs n'ignore que l'éti-
quette anglaise veut qu'on n'aille à l'Opéra qu'en
toilette de bal, habit noir et cravate blanche.
Johann Strauss vientde terminer une opérette Une résolution qui mériterait d'être imitée ailleurs
Il n'y a qu'à la troisième rangée, à l'amphithéâtre,
nouvelle intitulée Mathusalem, qui sera jouée au vient d'être prise dansune réunion de délégués des
où cette mise ne soit pas de rigueur. Or, M. Maple principales sociétés de musique de Vienne. Ces so-
Cari Theater, cet hiver.
ton a prévu que pour beaucoup de ses habitués re-
ciétés se sont entendues pour donner cet hiver en
tenus tard, soit à leurs comptoirs dans la Cité, soit
commun une série d'exécutions modèles de grandes
aux tribunaux, soit à leurs affaires, il serait peut-être
On annonce que M. Halanzier a traité avec œuvres classiques, dont le produit sera destiné à la
difficile de se rendre chez eux ou même d'aller sim-
Johann Strauss pour les bals de l'Opéra, ce qui souscription en faveur du monument à élever à
plement jusqu'à leurs clubs pour s'y déshabiller et
n'empêcherait pas M. Ollivier ilctra de conserver Beethoven. M. Jauner, directeur de l'Opéra, a pro-
endosser l'habit noir de rigueur. L'ingénieux im-
le bâton pour mener tous les quadrillas et quelques mis en outre, au comité de ce monument, de donner
présario va donc faire disposer des cabinets de toi-
autres danses. cet hiver une représentation; la Société Philharmo-
lette spacieux et élégants, munis même de salles de
Nous supposons que le programme sera modifié et nique, sous la direction de Hans Richter, annonce
bains et pourvus de 600 armoires-vestiaires fermant
qu'on laissera à M. Metra, qui s'en servira à mer- également un concert au profit du monument. Liszt
à clef, où les amateurs qui ne peuvent se rendre au
veille, le sceptre dansant de ces bals fameux : il y a a été invité par le comité à prêter son concours à
spectacle qu'à une heure avancée auront la facilité
plusieurs raisons à cela. une o académie » qui aura lieu au mois de mars. Il
de mettre en dépôt leur costume de cérémonie, et
D'abord, l'un des caractères des danses de Johann a accepté cette invitation. On sait que le 27 mars
de s'en vêtir à leur aise les jours d'opéra. Tout a
Strauss, c'est l'originalité des ihythmes, les mouve- prochain, tombe le E0 me anniversaire de la mort de
donc été calculé pour que le public soit satisfait.
ments pressés ou ralentis dans l'exécution, suivant Beethoven.
le caprice du chef, ce qui s'accommode mal avec la
danse mesurée du bal. En se servant de ces mor-
ceaux pour faire danser, ils perdent ce caractère L'opéra nouveau de M. Fr. Cowen, Pauline, l'un Brahms vient d'être nommé pour trois ans direc-
très-personnel. des derniers ouvrages représentés au Lyceum de teur de l'école de musique de Dusseldorf.
Puis, M. Johann Strauss ne peut reparaître ainsi Londres par la troupe anglaise de M. Cari Rosa, a
devant le public parisien, comme un phénomène en obtenu un vif succès. La critique a accueilli cet
représentation, qui se montre, salue et disparaît, au ouvrage avec des éloges à peu près unanimes. La
milieu du tohu-bohu d'un bal houleux et bruyant. personnalité du musicien ne s'y affirme pas absolu-
M me Weldon continue à exercer sa piraterie mu-
sicale sur les œuvres de Gounod ; sur le verso de
Qui s'apercevrait de sa présence, à moins qu'on ne ment, et Weber, Gounod et "Wagner sont en général
l'édition anglaise d'une marche de Polyeucte, on lit
salue son entrée au pupitre, quand il y remplacera ses modèles : cependant on ne trouve pas un seul
cet avis :
M. Metra, par une salve de cent un coups de ca- véritable plagiat dans sa partition, qui échappe éga-
non? lement au reproche de la banalité, et se recommande Pour paraître prochainement :
C'est M mc Branet-Lafleur qui reprendra dans de la décoration intérieure qui sera, paraît-il, fort lombier, 6, r. Vivienne.
Zampa le rôle de Camille, avec MM. Valdéjo (Zam- belle. Elle a été confiée au peintre James Marshall.
pa), Nicot (Alphonse) et Ducasse (Rito). Le plafond contiendra les médaillons de tous les Paris. — L'unp'-Génmt, A. liourdilLiat , 13, quai VoUaira.
PREMIÈRE ANNÉE — No M SAMEDI 23 DÉCEMBRE 1878
litre— esl le pète. L'influence de Bach se fait étaient rassemblées et formaient la collection
Sommaire :
il
nettement sentir dans certaines œuvres de Bee- nommée pur eux Archives des Bach. Les frag-
MUSIQUE : thoven (notamment dans les derniers quatuors ments de ces Atchivcs qui ont été retrouvés
1. La Veillée du Fetil
et sonates), de Mendelssohn et de Schumann. donnent la plus haute idée de la valeur de ces
Jésus, poésie
d'André Theuriet. Comparés à tout ce qui faisait en Europe à nombreux artistes. Henri Bach, petit-fils dt?
Musique de J. Massenet. cette époque, aux opéras français de Lulli, à Veit Bach « eut, dit M. Félis, le plaisir de voir
(Frontispice de MoriD.) ceux des Italiens Porpora, Scarlatti, Lotti,etc, ses deux fils aînés, plusieurs petits-fils et vingt
Busquct. n'écrivit ses grands oratorios que peu d'années avec plus ou moins de succès. » Quelques mor-
Musique de Victor Masse
-
.
avant la mort de Bach, et alors que son rival ceaux de Jean-Christophe, fils de Henri Bach,
avait déjà écrit presque tous ses chefs-d'œuvre, lui ont fait assigner un rang éminent parmi les
3. La Vierge à la Crèche, poésie d'Al-
phonse Daudet. comparés à toutes ces productions d'artistes musiciens allemands de celte époque. Mais
Musique d'Armand Gouzien, remarquables, les ouvrages de Bach n'en impo- aucun descendant de Veit Bach n'égala Jean-
sent que davantage à tout musicien une pro- Sébastien, né à. Eisenach le 21 mars 1685, fils
4. Noël de Théophile Gautier.
fonde admiration. de Jean-Ambroise, musicien du cour et de ville,
Musique d'A. Cœdès.
Bach une des plus glorieuses figures de
est et petit-fils à la cinquième génération du meu-
TEXTE : Sébastien Bach. — David Wagner. et l'art allemand, un des plus grands génies de nier de Wechmar.
— Double triomphe. — Cadeaux de Noël. — l'artmusical. Il fut le membre le plus remar- Ayant perdu son père lorsqu'il avait à peine
Nouvelles de partout. quable d'une famille qui a produit une foule atteint sa dixième année, Jean-Sébastien Bach
distingués. Le chef de cette famille,
d'artistes fut recueilli par son frère aîné, qui lui donna
meunier du nom de Veit Bach, habitait un vil- des leçons de clavecin. L'enfant fit des progrès
lage de Saxe-Gotha, nommé Wechmar, vers le si rapides, que, ne trouvant pas d'assez grandes
Sébastien Bach milieu du XVI e siècle. Ses descendants pendant difficultés dans les pièces que son maître lui
deux siècles cultivèrent tous la musique ; le.-; donnait à étudier, il s'empara à la dérobée d'un
deux fils de Ch. Ph. Emmanuel Bach, nés vers cahier où étaient réunies les plus belles compo-
(tSs^TVÏUASTiEN Bach a eu un double rôle 1750, furent les premiers membres de la dynas- sitions des clavecinistes d'alors et les copia secrè-
rMSJ^dans l'histoire de l'art musical. De tie des Bach qui ne firent point profession de tement la nuit, à la clarté de la lune; ce travail
/^b) même que dans la musique dramali- cet art. Les Bach se réunissaient, une fois cha- dura six mois ; à peine était-il terminé, que la
tKèècâ'fue, Gluck est à la fois le dernier que année, dans un lieu désigné, et il arriva ruse fut découverte, et l'enfant se vit enlever le
représentant d'une école, et le fondateur d'une plusieurs fois que cent vingt Bach se trouvè- fruitde ses veilles. Son frère étant mort peu de
nouvelle, de même
Bach, tout en terminant la rent ensemble au rendez-vous, et célébrèrent temps après, Sébastien Bach, qui avait alors
série de ces compositeurs austères dont le style, leur réunion par des exercices musicaux. Cet quinze ans, alla chanter au chœur dans les égli-
les formes de composition, les procédés, vien- usage dura jusqu'au XVIII e siècle. Une autre ses de différentes villes d'Allemagne, et s'arrêta
nent du XV e siècle, ouvre la liste des musiciens coutume s'était établie parmi les membres de à Arnstadt, où il fut nommé organiste. Toujours
symphonistes modernes, dont — on l'a dit à juste cette remarquable famille. Leurs compositions désireux de perfectionner son talent sur l'orgue,
JOURNAL DE MUSIQUE
Bach avait été à Hambourg, pour y entendre le connaissaient à peine. Les innombrables au charme, à la vivacité, à l'originalité de
Reincke. Il se rendit de même plusieurs fois, à compositions sorties de sa plume étaient exécu- morceaux tels que l'air et la Gavotte de la suite
pied, d'Arnstadt à Liibeck, où jouait le célèbre tées une ou deux, devant des amis, puis
fois d'orchestre en ré majeur, la Bourrée en la mi-
Buxtehude. Lui même commençait à être re- reléguées dans des armoires d'où le maître ne neur (orchestrée par Gevaërl), l'air de la can-
marqué, et le duc de Saxe-Weimar lui avait les tirait plus. D'un caractère modeste autant tate la Pentecôte, les Préludes, les Inventions,
offert spontanément la place d'organiste de sa que laborieux Bach se souciait fort peu des le Concerto italien pour piano, la Gavotte en ré
cour. En 1717, il le nomma son maître de cha- applaudissements de la foule; recherchant uni- et Vandante des sonates de violon n os 2 et 3,
pelle. quement les suffrages des connaisseurs,
ne il tous deux si bien transcrits par M. Saint-Saëns T
Le talent de Bach était dans toute sa pléni- pensa jamais trouver dans son talent un moyen Combien de charmants morceaux pourraient
tude, et sa renommée ne fit que s'augmenter, de s'enrichir. Il fallut le témoignage de Mozart être ainsi énumérés !
à la suited'une tentative de concours entre lui pour faire sortir le public de son inertie vis-à-vis Connu et apprécié dans toute l'Allemagne,
et l'organiste français Marchand , qui avait des œuvres de cet artiste. Passant à Leipzig en S. Bach l'est à peine en France. Ses œuvres
acquis la faveur du roi de Pologne Auguste, 17S8, l'auteur de Don Juan entendit une can- admirables de musique instrumentale, clavecin,,
alors à Dresde. Le maître des concerts du roi tate d'église composée par Bach une soixan- violon ou orgue, sont depuis peu de temps, il
voulut écraser ce musicien en le faisant lutter taine d'années auparavant. « Grâces au ciel ! est vrai, étudiées et exécutées par
l'élite de nos
avec Sébastien Bach, dont il connaissait le double dit-il, voici du nouveau, et j'apprends ici quel- artistes. Mais ne constituent que la plus
elles
talent de compositeur et d'exécutant. Bach, sur que chose » Ce mot fut répété, et on se mit à
! minime partie de l'œuvre de Sébastien Bach,
son invitation, vint à Dresde, et ne manqua pas chercher ce que pouvaient être devenues les dont le public français ignore presque complè-
au rendez-vous chez le comte de Marshal, dans compositions de ce vieux Bach. Fash et Zeller tement les grandes compositions vocales. «Ceux
les salons duquel la plus brillante société s'était parvinrent à en retrouver un grand nombre, et qui ne connaissent pas ces compositions, a dit
réunie pour entendre chaque artiste improviser les firent exécuter en public; ces pièces exci- un organiste français, M. Laurens, ne peuvent
sur un thème désigné par son concurrent. tèrent des transports d'enthousiasme. On com- se flatter de connaître le talent de Bach; car
Marchand ne parut pas il était parti le matin : mença alors à apprécier le maître de Leipzig, elles sont les meilleures de ses ouvrages et la
même. On regarda cette fuite comme très- qui eut bientôt de chaleureux admirateurs. quintessence de son génie. » L'œuvre capitale
glorieuse pour Bach, sans réfléchir qu'on lui Zeller, un de ceux qui contribuèrent le plus ef- de Bach est l'oratorio de la Passion selon Saint-
avait fait presque une insulte en l'obligeant à ficacement à faire connaître et à propager le Mathieu, que M. Lamoureux n'a pu que trop
se mesurer avec un musicien tellement infé- goût de la musique de Bach, eut le bonheur de peu faire entendre au public parisien, en 1873.
rieur à lui. retrouver les plus beaux chefs-d'œuvre du Bach a manié les masses de deux chœurs et deux
En 1720, Sébastien Bach accepta la place de grand compositeur. C'est à la lecture d'une de orchestres avec une aisance et une science uni-
maître de chapelle du prince d'Anhalt-Coethen, ces magnifiques compositions, qu'il s'écria un ques à l'époque où La belle Messe en
il écrivait.
chez lequel il resta jusqu'en 1733. 11 quitta jour, dans un transport d'enthousiasme déli- si mineur est moins connue encore que la Passion.
alors cette position pour aller diriger l'école que « ce maître de chapelle de Leipzig est
rant, Il en est de même des deux cent cinquante-trois
St-Thomas, à Leipzig, ville qu'il habita jusqu'à une incompréhensible apparition de la divi- grandes cantates religieuses, composées chacune
sa mort.Sa renommée était immense les té- ; nité! « Mendelssohn, son élève, dirigea l'exécu- de plusieurs morceaux, airs, chœurs, admira-
moignages de respect et d'admiration lui arri- tion de deux des plus beaux ouvrages de Bach, bles récits, avec orchestre. Les suites d'orchestre
vaient de toutes parts, sans qu'il se départît de l'oratorio de la Passion, et la messe en si mi- si intéressantes de Bach, sont connues, grâce
sa modestie : quand on venait demander
à lui neur. Il présida à l'érection du monument aux concerts de M. Pasdeloup. Les œuvres d'or-
comment il était arrivé à son immense talent : élevé à la mémoire du vieux maître. Schumann gue exigent de la part de l'artiste qui les inter-
« En travaillant beaucoup, répondait-il; tous appelait Bach le « grand saint de lamusique. » prète une très-grande habileté, et prouvent chez
ceux qui voudront travailler de la même ma- L'admiration fut poussée par certains musiciens leur auteur un talent phénoménal. Les soios de
nière, y parviendront comme moi. » Dans un jusqu'à l'exaltation: Kittel avait chez lui, ca- violon, « aussi étonnants, aussi exceptionnels
voyagequ'ilfitàHambourgen 1722,il improvisa ché derrière un rideau, un portrait de Bach que tout ce qui, d'ailleurs, est sorti du même
longuement sur l'orgue de Sle-Catherine, de- qu'il montrait quelquefois, comme récompense, cerveau, font présumer que Bach était un vir-
vant le célèbre Reincke, qui s'écria en l'enten- à ses meilleurs élèves; Mosewius ne permettait tuose plus habile que Corelli, Tartini et Loca-
dant : (i Je croyais que cet art était perdu, mais aux musiciens de prendre part à l'exécution telli pris ensemble. » Mendelssohn, Schumann
je vois que vous le faites revivre. » En 1747, d'une œuvre de Bach, que revêtus d'habits de et Molique les ont augmentés d'accompagne-
Frédéric II jouait de la flûte à Postdam avec cérémonie. «Mais aussi, comme le dit M. Reyer. ments de piano. Les nombreuses et difficiles
quelques intimes, lorsqu'on lui apporta la liste il est d'autres amateurs de musique que l'on compositions de Bach pour le clavecin seul ou
des étrangers arrivés le jour même dans la terrifie avec ces simples mots Nous allons vous : accompagné, sont la partie la plus répandue de
ville. « Messieurs, le vieux Bach est ici ! » s'é- faire entendre une fugue de Bach! » En effet, son œuvre. La série de Préludes et Fugues por-
cria le roi en la lisant, et il le fît chercher à beaucoup de personnes s'imaginent ne trouver tant le titre de Clavecin bien tempéré, est la
l'instant même. Bach étonna tous les auditeurs dans l'œuvre immense de S.. Bach, que les mor- plus célèbre d'entre elles. Ce recueil, qualifié
par son talent de claveciniste et d'organiste. Il ceaux les plus savants, les fugues, dont elles juslement de « Moelle de lion à l'usage des
dédia à Frédéric des pièces de divers genres, ne comprennent pas la beauté sévère l'habile Achille de la musique» a
servi de base au ta-
sous le titre d'Offrande musicale. structure. Et cependant, disait Alfred Tonnelle, lent des plus grands pianistes modernes, tels
Ce voyage fut le dernier qu'accomplit Bach. « que ce genre de composition est beau quand que Beethoven, Mendelssohn, Schumann et
11 perdit la vue peu de temps après, et l'opéra- ilest traité par un homme de génie qui lui Liszt. « Exécutez avec application, dit Robert
tion delà cataracte, tentée deux fois, ne réussit donne l'intérêt de la vie et du chant! Alors il Schumann, les fugues des bons maîtres, et sur-
pas. Le grand musicien s'affaiblit graduelle- entraîne irrésistiblement l'auditeur sans le lais- tout celles de Sébastien Bach. Que ces œuvres
ment, et termina, le 30 juillet 1750, sa brillante ser respirer la dernière note. Une belle fugue soient votre pain quotidien, et alors vous devien-
et laborieuse carrière. De deux mariages, il est comme une page forte et serrée de Bour- drez certainement un bon musicien. »
avait eu vingt enfants, onze filles et neuf fils, daloue, ou comme une véhémente harangue de
tous devenus musiciens de profession. Bach Démosthène, aux arguments puissamment en-
était, au dire de Kittel, son élève, « un très- chaînés, au style sévère et pressant. La fugue Félicien David cl Wagner
excellent homme ». Durant toute sa vie, il est le genre oratoire de la musique; c'est de la
allia à son génie extraordinaire les plus solides prose, mais c'est aussi de l'éloquence. » Mais
qualités. c'est une profonde erreur de croire que cette ÎJ^Jous ce titre Mi Fourcaud a publié dans
Quoique Bach jouît en Allemagne d'une im- forme de composition fut seule employée par le Gaulois un article fort intéressant
mense célébrité, et qu'il y fût à bon droit con- Bach; il sut tout aussi bien qu'un autre sacri- auquel nous pourrions faire certaines
sidéré comme le plus grand organiste de son .
fier à la mélodie pour n'en citer que les exem-
: <uréserves et quelques critiques, si nous
temps et de tous les temps, ses contemporains ples les plus connus, est-il possible de résister avions à disposer de l'espace qui conviendrait à
LA VEILLEE DU PETIT JESUS
Poésie de Musique de
PlâNO.
Publication autorisée par lédheur des œuvres de J. Massenet,(G. Hartmann, 1!', boule d de a idadrle.ne).
"& Noël! Noël! Jésus vient de aaî.tre. Souliers et sa-bots de hè.tre sont rangés dai
Allegretto con moto. _____
S
Pâtre noir. Noël! Noël! enf'ants,venez voir Les merveilles qu'à la ron.de
sm.
f
-------
B.
r ?
m pi? 1
A,
I l ,,.-
r^
J e poco altarg
a Tempo.
Jésus pour le petit monde Du haut des cieux fait -pleuvoir. No.ël! No.él! No-
f .
Il S'.
—
L'HOMME AU SABLE
Poésie de . Musique de
Andaute
5
. ( avec grdee et naïveté.)
m m ma^ ^ $=*==%
'4?
gBE£
Ê* fpp fm *«H y-
W 1*^$
%
0^2
±:
1.
} j,|J
Lhommeau
L'hommeau sable
sable
JJlJ
;> pas. se;
jj,
.
bé
bé
Il
11
| gT7^
a
a
laissé
laissé
lom.ber
fom.ber
^ s»
des
.Ions Lhomme.au sable a pas . se pour les enfants bien sa _ ges """
Tempo, fr
-T '
t"
Extrait u une collection ae mé'Odies (Léon Gbus, éditeur, bouievard Poissonnière).
*•_**
LA VIERGE A LA CRECHE
Pocsiu de Musique de
Allegro.
er
(1 Couplet) Dans ses langes blancs franchement cou. sus La Vier.ge ber
Aiid"° (2? Couplet) Doux Jésus, lui dil la mère en tremblant, Dormez, mon' a
>v
-
.
çait
gneau,
son
mon
entant
bel
Je. sus.
agneau blanc;
Lui,
Dor .
— mez,
ga . zouil
il est
pe . tits an . ge; Mais l'enfant .lé . sus ne s'en. dor. mail pas.
niez sans ci ain . te Mais l'enfant Je . sus ne s'en. dur. mail pas.
S? COUPLET.:
Et Marie a . lors, le regard voi. lé, Pencha sur sod fils son front de. sn . lé.
Tleinpo.
bel 1....1 Des larmes coulaient de ses yeu&... Sur l'heu . re Le pe.tit Je. sus_ s'é-tait
.
NOËL
"Peesiè de Musique de
„'# Allegretto
ciel est noir, la terre est blan.che. Clochf •lé. sus est ué, la Vier. ge
de courti.nes fes . ton. né . es Pour préser. ver l'enfant du froid; Itienque les toi. les d a.rai
tremble sur la pail - le frai.çhe Ce cher pe.lit enfaut Je. sus, Et pourlé-chau fer dans sa
neige au chaume coud ses fran.ges. Mais sur le loit s'ouvre le ciel Et tout eu blanc ,!e chœur des
pen.che Sur lui son vi.sa.ge char. mant Le ciel est noir la terre est blanche.
gné . es Qui pendent des poutres du loit _ Pas de courti. nés fes .ton. né- es.
crê.che, Lâne et le bœuf soufflent des. sus Il tremble sur la pail . le fraiche.
Kxtratt du Recueil des Soirées d'Automne (Alph Leduc Editeur, 1 nie 'de Grnrmnunt )
Il est minuit, l'é. table est som. bre, La Vier .ge rêve et Jo.seph doit,
L'enfant re.po. se dans cette onibre Ayant au front l'étot .le d'or Avec douceur l'âne le Iè . che,
atlargando ~ /y-.
Lebœuf réchauffe son soni . meil Dans les lé.nèbres de la crè . che Je. sus brille comme un so leil
1
# AII
,to
coD mo(<i
fto.ël! No.ël' Enfant», venez voir Les merveil. les qu'à la ronde Jé.»us poui le pe.titmoude
une thèse de ce genre; mais plutôt que d'éplu- plement génial il représente l'amour comme
: parenté intellectuelle des deux compositeurs
cher à coup de petites parenthèses l'ingénieux une poursuite de l'accord parfait et les coups est encore plus curieuse et non moins évidente.
parallèle de notre confrère, nous préférons le qui le traversent comme des successions d'har- Vous avez écouté le divertissement des aimées.
reproduire inlégralement pensant qu'il s'y monie qui reculent cet accord. Les amoureux Il s'y trouve un passage souverainement carac-
trouve des choses excellentes bonnes à faire touchent à la joie : on sent l'accord se faire. téristique. Les instruments entrent en jeu suc-
entendre au public français, si rétif aux tenta- Leur joie fuit devant eux, et l'accord fuit de cessivement. Ce sont d'abord les petites flûtes,
tives nouvelles. même à nos oreilles. La sensation de malaise, puis les hautbois, puis les clarinettes, puis
Laissons la parole à M. Fourcaud : de souffrance, est horrible pour l'auditeur. 11 les bassons, puis les violons, violoncelles, al-
est forcé de s'identifier avec les personnages. tos et contre-basses, enfin les cuivres. Celle
C'est un singulier procédé (indiqué seule- N'est-ce pas le sensationisme poussé à sa limite succession reparaît au commencement de la
ment par M. de Lapommeraye dans la conférence extrême ? troisième partie. Les violons trillent eu suraigu
sur David au Chàtelet), c'est, dit M. Fourcaud, Félicien David ne va pas aussi loin, mais il et dans un ordre différent,les instruments à
un singulier procédé pour démolir le vvagné marche sur ce chemin. Que si vous désirez vent, mais toujours formant l'harmonie com-
risme que de le battre en brèche avec l'auteur trouver du sensationisme paysagiste chez le plète avec des timbres analogues. Ainsi, les
du Désert. Ils ont tous deux des points com- compositeur de Munich, je me contenterai de instruments de bois, les clarinettes et les cors
muns incontestables; ce sont deux sensalion- vous adresser aux partitions de Lohengiin, du s'harmonisent entre eux et, pareillement, les
nisles d'ordre mystique, et combattre le sys- Tannhœuser et du Vaisseau-Fantôme. Vous y instruments à cordes. Impossible de rêver des
tème de l'un avec celui de l'autre est une véri- rencontrerez parmi le fatras mystagogique sonorités plus profondes que celles obtenues de
table inconséquence. toutes les impressions naturelles que peut tra- la sorte. La plénitude étant parfaite en chaque
11 pournous en convaincre d'examiner
suffira duire la musique. Les quatre éléments et tous famille orchestrale, la plénitude de l'ensemble
l'Oie symphonique du Désert que nous venons les tableaux qu'ils composent, la mer, la forêt, est absolue et incomparable.
d'entendre. le ciel, la nuit, y sont peints d'une palette toute Je signale ce procédé aux passages où il est
Le Désert un drame dont la solitude est
est puissante. Bien au courant de cette
des fois, le plus sensible à tout le monde mais que ; l'un
l'âme et le sujet. C'est une ode vocale et orches- élude, des ressouvenirs de Félicien David vous étudie Félicien David, on le trouvera partout
trale à la solitude. Les hommes n'y paraissent chanteront dans la mémoire, et vous compren- fidèle à cette instrumentation. El si, après cela,
que comme des atomes perdus dans l'immen- drez la profonde affinité de ces deux génies. vous faites la même œuvres de
étude sur les
sité. Dès les premières mesures de l'introduc- J'ajoute que les amples et pénétrantes
larges, Wagner, vous y découvrirez une extraordinaire
tion, le sentiment de l'espace s'empare de vous. mélodies A'Ihrculanum et du Saphir sont de conformité de pratique.
Vous êtes en plein Sahara. Des voix sortent du la famille des sublimes airs de Lohcngrin, et Il s'agit maintenant de conclure. Et je conclus.
sable qui chantent un hymne à Dieu. Tout à nul critique de bonne foi n'en disconviendra.
coup, une caravane s'approche. Les pas des Maintenant, je passe aux détails du Désert. Le courant de la dernière moitié de ce siècle
chameaux, les ondulations de la file des voya- Nous allons voir que les inspirations les plus nous entraîne vers le naturalisme, par consé-
geurs se marquent dans le rhythme. Et voilà justement applaudies de ce Cantique des can- quent vers la musique. J'ai dit, l'autre jour,
que le simoun se met à tourbillonner et qu'au- tiques musical se rapprochent toutes des inspi- que je considérais cet art comme l'art de noire
dessus de ces passants la mort plane. Puis, rations wagnériennes. époque par excellence. Or à mesure que le
comme il est venu, il s'en va, et la caravane grand mouvement s'élaborait, il faisait surgir
reprend sa marche. Le prélude en passe à bon droit pour typique en France et en Allemagne des génies divers,
Elle a fait halle dans une fraîche oasis, et et superbe de simplicité. Les violons soutiennent mais évidemment consanguins, dont les œuvres,
c'est déjà la nuit claire et sereine, toute pi- d'interminables sons clairs; c'est l'horizon dé- sans se ressembler, se rapprochent par bien des
quée magiques, quand la seconde
d'étoiles mesuré, sans bornes; disons mieux, c'est l'infini points. Et, comme Wagner est la plus puis-
partie commence. Nous devinons les tentes jeté par-dessus l'horizon. Et, sur ces tenues, les sante expression du naturalisme harmonique,
dressées, les chameaux attachés et les hommes violoncelles, plus graves, imitent les ondula- on le peut prendre pour type.
assis en demi-cercle sur leurs talons. Un jeune lions d'une sonde que décourageraient d'inouïes Le type esl-il sans défaut? Non, mais tous les
homme chante la beauté nocturne dans une profondeurs. Des paroles vaguement murmu- éléments de l'avenir sont en son œuvre. Peu à
canlilène pâmée, et tous rêvent avec lui. Alors rées sortent des sables ; les cors en sourdine peu, ils se débrouilleront, et c'est l'affaire des
se dressent les aimées, dont les bras frisson- soupirent le mystère, l'éternité, l'immensité. jeunes musiciens de les régler et d'éclairer le
nent sous les bracelets d'or et les gorges pal- Qu'est-ce que cela veut dire? L'esprit hésite chaos. Berlioz et Félicien David, qui ne sont
pitent sous les colliers. Elles dansent, se pour- comme penché sur un abîme. point des hommes de théâtre, ont commencé la
suivent, s'enlacent. Les instruments nous Mais ces effets de rhythme se perdantà force révolution chez nous : l'influence de Wagner,
dépeignent leurs jeux avec une légèreté las- de continuité, ces ondulations d'on ne sait quoi qui n'est qu'à moitié un homme de théâtre, la
cive. Et quand, lassées, elles s'arrêtent, la voix de souterrain et de surnaturel, ces voix con- continue. Qui la terminera? Dieu le sait.
du doux rêveur s'élève de nouveau, plus pas- fuses de la terre, Wagner aussi les connaît et
sionnée, plus tendre, plus aérienne encore que en use. J'ai déjà cité plusieurs fois Lohengrin :
soufflant le simoun dévorant. Sur sa palette de au cœur de l'auteur de l'Assommoir s'il se fût connu par de charmantes compositions publiées chez
horizons des toiles trouvé là. Brandus et chez Maho M. Jules Bordier. :
coloriste, on retrouve les clairs
Annonçons, à ce propos, le concours d'orphéons
de Fromentin, et les éblouissements d'aurore
et de fanfares d'Angers, fixé aux 20 et 21 mai pro-
de celles de Ziem. L'Orient a eu ses peintres, il L'Ombre ne sera pas jouée au Théâtre-Lyrique. chains.
a sonmusicien, et celui-ci l'achantéde telle ma- En revanche, M. Vizentini vient de faire repren-
nière, que nul désormais ne pourra le chanter dre les répétitions de Martini, qui, du reste, étaient
d'autre sorte. fort avancées lorsqu'elles furent arrêtées pour mon- C'est M. Eyraud qui créera au Théâtre-Lyrique le
sérail oiseux d'analyser une œuvre qui a ter Giralda.
Il rôle du ténor dans le Timbre d'argent, de M. Sainl-
L'ouvrage de M. Flotow aura pour interprètes
conquisdroit d'admiration universelledepuis tant Saëns.
Jtout à l'ait charmante, sert de frontis- une pa'me, pour ainsi dire, en déshérence. où se trouvent réunis Beethoven, Schumann, Men-
Espérons que, cette Ibis, le jury sera plus heureux, delssohn, Schubert, Weber, Wagner,
pice à notre livraison; M. André Theuriet a etc., etc.
et que les dix mille francs légués par la libéi alité de
écrit spécialement pour nous un noël exquis
l'organisateur de ce concours trouveront un emploi
que M. Massenet a mis en musique avec un
justifié sur l'un de nos principaux théâtres lyriques.
empressement dont nous ne saurions assez le Voici le programme du prochain concert populaire
remercier, le sachant en pleines répélitions du dirigé par M. Pasdeloup :
Roi de L'ihore. « J'ai écrit cette bluelte, nous Pièces, de Bach; Sérénade, Gouvy; Ruines d'Athè-
Les artistes musiciens instrumentistes de Paris for- nes, Beethoven; et la deuxième audition du Désert,
disait-il, pendant que dormait ma fillette auprès
ment décidément une association syndicale pour la de Félicien David.
de mui. n Voilà la dédicace expliquée et avec
défense de leurs intérêts. Il y avait longtemps déjà
elle l'inspiration naïve, sincère et délicate a la
qu'on avait parlé de ce projet, dont la réalisation sera
fois de ce noël qui fera son chemin et peut certainement fort utile.
passer même sur des enfanls.
i'ranger. —
Le roi des Belges vient de
les lèvres Un commencement d'exécution est signalé : lundi '
faire don au Conservatoire royal de Bruxel-
œuvres de Massenel,
L'éditeur exclusif des dernier, une assemblée générale a eu lieu pour la
les d'une admirable
collection de tous le*
M.Hartmann, nous a gracieusement donné l'au- lecture et la discussion des slatuts de la nouvelle
ruments en usage dans l'Inde qui lui a
torisation de publier cette adorable primeur. association.
été envoyée parle rajah Sourindro de Fagore.
Les enfants chanteront aussi V Homme au Cette collection, d'un prix inestimable et qui n'a
Sahle, de l'auteur triomphant de Paul tt Virgi-
M. Costé, l'auteur du Nid, cette ravissante mélo- certainement pas sa pareille en Europe, est divisée
nie, simple berceuse traduisant si fidèlement die que le Journal de Musique a publiée, l'auteur en huit séries :
les douces paroles d'Alfred Busquet. des Horreurs de la guerre, vient de faire recevoir 1° Instruments se jouant avec l'archet ;
l'auteur pour les paroles et pour la musique. Féli- 3° Instruments à vent (famille des cors);
laissant, pour de bonnes raisons, ce soin à nos
citations au poète, au musicien et au directeur. 4» Instruments à anches de jonc ou de paille;
lecteurs; tout ce que le compositeur souhaite-
5° Instruments employés dans les cérémonies reli-
rait, c'est de n'avoir point eàté, par sa musi-
gieuses (parmi ceux-ci se trouvent les gran les trom-
que, les vers ravissants d'Alphonse Daudet. pettes en forme de serpent et qui servent à étouffer
VAvmàiiier du régirent, opéra-comique en un
Pour clore la livraison, la parole est au poêle sous leurs sonorités les cris des femmes brûlées >ur
acte, de MM. de Leuvcn et de feu Saint-Georges,
Théophile Gaulier, qui a peint avec la richesse le bûcher de leurs maris, selon lacoutume barbare
musique de M. Salomon, chef du chant de l'Opéra,
d'un vitr. ilM. Cœdès a
ancien ce noël, que vient d'entrer en répétitions au Théâtre-Lyrique.
de l'Inde.)
soigneusement encadré d'une musique qui suit 6° Les instruments des bergers (flûtes à doubles
On parle, à ce théâtre, de donner Paul et Virginie
avec ferveur la poésie du maître. tuyaux, etc );
en matinée, le dimanche.
7» Les timbres, tamtams, caisses, tambours et
Le Brasseur de Presto», d'Adam, va y être mis
timbales (entre autres des timbales à double sono-
prochainement à l'élude.
rité, très-curieuses) ;
lée les Echos du Pcit Moniteur. Eh quoi! tout, est partout. Quoique sa citation soit par-
Sommaire graves édiles de la bonne ville de Paris, est-il faitement en situation, puisqu'elle peint la nôtre,
vrai que, dans une de vos dernières séances, je le prie de ne laisser continuer, et je vous
MUSIQUK :
Paris. paux! de nous voir si bien au courant de tout naient trop de temps à la préparation de leurs
ce qui se passe sur terre. Les génies ont cette élèves pour ce grand concert et pas assez aux
Du haut des cieux, ma demeure dernière.
(Scribe.) bonne fortune d'être de tous les temps, de études proprement dites.
Messieurs, toutes les minutes. Carafa, qui écoute ce que je Mais, est-ce qu'un bon avertissement n'au-
La paix de l'Olympe a élé troublée ce matin vous dis, est là, fredonnant la romance du rait pas mieux valu que la suppression de cette
'par une mauvaise nouvelle que nous ont appor- Solitaire: C'est le solitaire qui voit tout, entend fête où tous les élèves se trouvaient réunis ?
.
JOURNAL DE MUSIQUE
Vous abolissez le concert, ne délruisez-vous pas pou, oie, peau, pater, pari, gigot, pipe, gite, hensible, je dirai même immoral; en effet,
l'émulation? De ce qu'un professeur ne fait pas âge, gâteau, rue. j'enseigne le moyen de faire triompher faux
le
bien sa classe, est-ce que l'on supprime la dis- Qui se serait douté qu'il y eût tant de choses — battement — sur le vrai. Mais si quelqu'un
dans ce mot-là a le que la fin justifie les moyens,
droit de dire
tribution dos prix? Je considère votre objection ?
mez pas l'accord parfait... la politique est vo- Le bibliothécaire de la Morgue ; etc. J'ai parlé de fauteuils à musique; ce n'est
tre dominante... Libre à vous de supprimer les pas une invention qui vienne de moi. Elle
A ces métiers stupéfiants, le spirituel écrivain
crédits pour mes orphéonistes et de leur fermer existe, j'en ai vu l'annonce dans les journaux
ajoute ces deux autres récemment découverts
voire caisse; vous faites votre métier d'édiles et elle a grande chance de réussite partout.
par lui :
parisiens à votre guise, à moi de faire le mien C'est si commode et si agréable! On s'assoit
• de chef d'orchestre comme je l'entends... Professeur de rhétorique à la Halle au sur la cavatine du Barbier, en s'étend sur le
beurre; et celui ci (qui rentre dans notre spé- septuor de Lucie, on se repose sur le trio de
cialité) :
Guillaume Tell, et l'on é:oute sans la moindre
comme je l'entends
Fabricant de trompettes pour le Jugement fatigue la mélodie qu'on doit à la pesanteur
Et voici :
gratuites, avec celte mention habituelle : On ingénieux docteur Mandl, qui nous la donne On m'a rapporté le dialogue suivant entre un
fer i de la musique. avec son humour ordinaire, dans une causerie jeune poêle blond, rêveur et sentimental, qui
Le concert sera terminé par une cantate dé- de l'Art musical : elle est trop utile pour ne cherche le bonheur dans les nuées, et une brune
diée au conseil municipal. — Chœurs avec pas être livrée à l'expérimentation de tous :
mûre de l'école réaliste qui le veut sur la
accompagnement d'orchestre. « Vous ne voulez pas, dit-il, quitter le spec-
terre.
ORPHÉE.
tacle, vous ne voulez pas envoyer des témoins — Madame, encore une de ces ravissantes
et vous voulez faire taire le voisin. Voilà la re- mélojies qui semblent un soupir de votre âme
P.-S. Remercîment à M le préfet de la cette qui me réussit toujours : je me mets aussi attendrie.
Seine, qui a fait observer que la population à battre la mesure ; mais, je me garde bien de — Voulez-vous que je m'assoie sur la Favo-
parisienne apprendrait avec un légitime étonne- la battre à l'unisson ; tout au contraire, je m'ap rite ?
imnl (lisez mécontentement) lasuppression d'une
— Itemk MM.
plique, et c'est le point essentiel, à la battre à — Votre fauteuil harmonieux, madame, n'a-
cirémonie si populaire. Delattre, contretemps, en retard ou en avance, d'un t-il rien de Pergolèse?
Degouve-Denuncques et Martial Bernard, qui huitième, d'un seizième, etc., sur le vérita- — Tous que puis vous
les airs sont je offrir
ont plaidé également la cause des orphéonistes. ble unisson. Il faut tenir ferme et ne pas se
postérieurs à ce compositeur. »
laisser entraîner par le rhythme. Au juste
battement du pied du voisin répond un faux
ba'lement, et encore le faux ne doit-il pas être
Album Anecdotique régulier. Un Type
Lorsque celte guerre des battements de
«
MARCHE TRIOMPHALE
LULLY.
tâ^tiuV 1
rjz L i
j
[=3=4 i —
^^^3
»
mi S fsl ««
J
rEfggirTTft^tUj ff^ 'J' I
i p^
É
gfFg^F^^ffBJl^ jrr
l
^^
f ..fol.'S' d« .Musique de
* /* P
>
r
.min,
"f fr
l
^
W'J
Rê .veufs et
J; ;.
main dans
J l J
main,
£
; /J i
J ; J
Dansun en. (.hautement su
j |j u Tyi-f,
i
Vous
prê.
.
meTt^L_
*
r f
^^ m
la la - incli
W
.
iiiili U AU- 1
T-f- i
* J
j > > j
l
j
-L.
j l
^ lu I
r f r fTp^pj^r
.niez vo.tre front blanc, Loi'sque vos le . vies eu Irem.blanl me répon . d;uenî
»
f •'j^ljfe ^ £ m P
^ ^
i*^S* ;J^
1
ïjjf^
^r ^^
r 'r ^
r=^
l
pi« 4<vf<o.
iinpiicuntard. ^ aTY-mpo.
4 '
'
b
_
•—
•Jy
h f
?*
K
........
suivez
v
..
j
1
i
le
.
-K
*r.
citant
^^=vN=^
7 «7 -*—
albmpo
ip
r PPf s P Éfcii pp
f
POLKA DES BAMBINS
LOUIS KATZAU
(K.ipMImi'Uter Hongrois;
m
Vivo
IR^F
t.
m s
i
i
m ë§
i
i
I S S t=* è
àé rrlrMf f
œ d LLd LLi
/
Je
LA PALMERA
DANSE BAVANAISE
C '
k
JOURNAL DE MUSIQUE
Étant un jour à bout de ressources, et après désormais à chanter faux sans avoir de voix? pour recevoir les déclarations d'emplois vacants, les
deux Mystère. Mais non, hélas, la dynastie des Bois- adhésions et cotisations, enfin tous renseignements
avoir cherché en vain à faire représenter
utiles à l'association.
ouvrages: un opéra-comique en quatre actes, le capétiens n'est pas éteinte.
Seigneur confondu, et un grand opéra, Corc'o- *'*
lin, que la postérité ne connaîtra jamais, hélas! Bonne nouvelle pour les dilettanti !
il allait se jeter par dessus le parapet d'un Répondant à un vœu général, le Théâtre-Lyrique
donnera, mardi S janvier, une matinée exception-
pont, quand un éclair illumina sa pensée. Nouvelles de Partout nelle composée de Paul et Virginie, le chef-d'œuvre
Il résolut d'embrasser le professoral.
de Victor Massé, et d'une conférence sur Bernardin
El afin d'éviter toute concurrence, il songea
de Saint Pierre.
à s'appuyer sur une méthode nouvelle. /^3~îS~-iRANCE. — Le budget des beaux-arts s'élève Cette matinée sera la seule où l'on pourra entendre
Ses confrères commençaient par développer ^pour l'année prochaine à 1,643,500 fr.; c'est- Capoul, M"» Ritter, M m « Engally, Bouby et Melchis-
la voix, puis ils apprenaient à s'en servir. 'i-dire une augmentation de 27,500 fr. des- sédec. Elle est donnée en supplément aux représen-
Lui avait imaginé la spécialité suivante : LMJ^Jlinée à régulariser la création de plusieurs tations précédemment annoncées, et en dehors de la
Enseigner la manière déchanter sans voix. classes au Conservatoire : cours d'histoire location fuite d'avance. Un bureau spécial de location
Quinze jours avant l'ouverture de son cours, générale de musique, classe d'orchestre; quatre
la vient d'être ouvert, et, malgré l'élévation du prix
class.'s de solfège pour les chanteurs et deux classes des places, il ne restera pas un strapontin pour cette
il publiait un volume intitulé:
préparatoires pour le violon un cours d'orthophonie.
; solennité diurne.
servatoire seul obtenait une augmentation et que les Une séance musicale religieuse, donnée en faveur
et de toutes les organisations de l'Association des artistes musiciens, a eu lieu jeudi
subventions restaient les mêmes qu'en 1876. C'est
une erreur subvention de l'Opéra-Comique et
la dernier, à deux heures, dans la chapelle du palais
avec des lettres autographes des maîtres musi- :
celle du Théâtre-Lyrique ont été augmentées, cha- de Versailles. On y a exécuté, sous la direction de
ciens assez imprudents pour recommander une
cune, de 100,000 francs, ce qui porto celle de l'O- l'auteur, les œuvres de M. G. Duprcz, avec le con-
méthode qu'ils s'étaient bien gardé de lire.
péra-Comique à 240, C00 francs et celle du Théâtre- cours do M. Bosquin, de l'Opéra; M mos Chauvot,
On y voyait des paradoxes dans le genre de Fressal, Diamont et Crayssone; MM. Nammer (vio-
Lyrique à 200,000; le paragraphe relatif aux succur-
ecux-ci :
loniste), E. Renaud (organiste) et Maton père et (ils.
sales du Conservatoire a été également augmenté de
Justesse.— Pour bien chanter il est inutile 12,n00 francs, trois succursales, celles de Lyon, L'effet de plusieurs de ces morceaux a été très-
grand, et nous pouvons annoncer dès aujourd'hui à
d'avoir la voix juste. Marseille et Nantes, ayant obtenu, chacune, une
M. Pous"
Timbre. — Le timbre peut être indifférem-
pection des théâtres n'est pas de 32,000, mais bien
de 15/100 francs. siclgue, nous publierons deux de ces morceaux
ment : métallique, argentin, cuivré, plein, so- religieux d'un beau caractère.
nore, vibrant, puissant, éclalani, corsé, mor-
dant, pénétrant, doux, lendre, grave, mixte, * #
On nous prie de faire savoir que la Société des nouveaux renseignements sur la
Voici quelques
couvert, de poitrine, de tête, cristallin, vnilé,
compositeurs a reçu les manuscrits des quatuors et brillante reprise de Cendrillnn, opéra-comique en
fè'é, creux, vide, sourd, strident, rauque, gut-
des quintettes destinés aux concours ouverts par elle; trois actes, paroles d'Etienne, musique de Nicolo,
tural ou nasal. mais plusieurs auteurs ayant négligé de joindre à que prépare l'Opéra-Comique.
Egalité. — Toute voix peut avoir des trous. leur partition les parties détachées, ils sont priés de La musique du ballet Louis XIV, où seront in- —
Il suffit de les boucher habilement. les faire parvenir, avant le 15 janvier prochain, au tercalés plusieurs airs de Lulli, a été confiée à —
Son. — La beauté du son est lu dernière plus tard, au 6iége de la Société, 95, rue de Riche- M. Théodore de Lajarte, bibliothécaire attaché aux
qualité du chant. lieu. archives de l'Opéra, qui, le premier, s'est occupé
Etc., etc. des airs à danser des dix-septième et dix-huitième
siècles, sous le double point de vue de l'histoire et
Il arriva, et Boiscapet l'avait prévu, que M. beaucoup de succès le
Villars, qui a dit avec de l'art musical. La maison Durand et Dchœnewer'ke
toutes les femmes qui chantaient assez mal chant du Muezzin, du Désert au Concert-Populaire, en a publié un curieux recueil.
pour s'être vu abandonner par les professeurs est engagé à l'Opéra-Comique. M. Carvalho ne pouvait pas mieux choisir. Les
sérieux abondèrent chez lui, et qu'en moins costumes de la pièce et du ballet, très-riches et tres-
de trois mois il s'était fait une nombreuse exacts, ont élé dessinés, sur les estampes du temps,
à la Bibliothèque nationale ; les danses seront réglées
clientèle. Une jeune cantatrice, qui a obtenu des succès en
aussi sur les traités des maîtres à danser de l'épo-
Pendant quarante ans, Boiscapet fut le four- Italie, M Uo Anna Eyre, débute jeudi au Théâtre-
Ce sont les Chevaliers de l'Opéra ; les « Ca- L'intéressante corporation des artistes musiciens est tiré du conte de Perrault.
çrmâs » de l'Opéra-Comique ;
les Suivantes instrumentistes s'est constituée en association syn- Les rôles de femme ont été créés par mos Du- M
dicale. ret, Lemonnier et Alexandrine de Saint-Aubin.
de la salle Ventadour ; les Femmes de chambre
des Bouffes-Parisiens ; toutes les utilités des
En l'assemblée générale du H
décembre dernier, Lors de la reprise de cet ouvrage à la salle Fa-
les membres de la chambre syndicale, au nombre de vart, en 1845, Adolphe Adam renforça l'instrumen-
Variétés, des Folies, de la Renaissance, sans
dix-neuf, ont été élus et ils ont immédiatement tation simple et quelque peu naïve de Nicolo par des
compter les Insectes de nos féeries, et la plupart cuivres et des trémolos, et ajouta même pour
installé au siège provisoire, salle et rue Pétrelle, 24,
de ceux auxquels est confiée la ronde du troi-
un bureau permanent où chaque syndic, à tour de M me Casimir un air de sa façon à la partition origi-
sième acte. rôle, se tiendra tous les matins sans exception, de nale; à cette époque, Grignon et Sainle-Foy jouaient
Avec qui tout ce monde là va-t-il apprendre 9 heures à 11 heures, à la disposition des adhérents les personnages du baron de Montefiascone et du
.
JOURNAL DE MUSIQUE
pour que cette reprise fût digne de l'auteur de cet opéra, tiré d'une nouvelle de Nicolas Gogol. Le
Joconde, et beaucoup de gens indiscrets veulent compositeur, qui est professeur au Conservatoire de Le Piccotino de Guiraud est le succès de la saison
nous assurer qu'il y a réussi. Le contraire nous Moscou, a été l'objet d'ovations de la part du public au théâtre de la Haye nous l'apprenons avec grande
:
étonnerait de la part du directeur de l' Opéra- et d'un bon nombre d'artistes venus pour apprécier joie; nous n'oublions pas que nous avons eu la Sor-
Comique. son œuvre, qui est fort remarquable, mais qui pêche rentine de ce charmant ouvrage parmi les dragées de
pourtant du côté dramatique, un peu, il est vrai, par baptême du Journal de Musique.
la faute du sujet. —
Le 9 décembre, on a fêté solen-
Le premier coup d'archet lancé de Vienne à Paris nellement le quarantième anniversaire de la pre-
par Johann Strauss est tout un hommage rendu par mière représentation de l'opéra national russe, la L'Allemagne vient de perdre un de ses jeunes
le célèbre capellmeister viennois à l'Association des Vie pour le Tsar, de Glinka : on le donnait, ce soir- compositeurs les plus estimés, Hermann Gœtz, l'au-
artistes musiciens de France. Voici la lettre qu'il là, pour la quatre cent quarante-huilième fois. Le teur de la Sauvage apprivoisée, opéra représente
vient d'adresser à M. le baron Taylor, le vénérable vieux ténor Pétrcff, le créateur du rôle d'Ivan Sous- pour la première fois à Manheim, le 15 octobre
président fondateur de cette association : sanine, est remonté sur la scène à cette occasion et 1874.
a retrouvé une partie de ses splendides moyens d'au- Hermann Gœtz était Dé
décembre 1840. Il
le 7
« Monsieur le président,
trefois. Lui et sa femme, créatrice aussi d'un rôle était donc tout à fait à l'aurore de sa
carrière et
Appelé à l'honnear de faire entendre et diriger
"h
dans l'opéra, ont couronne le buste du compositeur, commençait à dessiner sa personnalité. Il s'occupait
mon répertoire à l'Opéra de Paris, je désire, avant lorsque le rideau s'est levé, au milieu des acclama- en ce moment même de la composition d'une Fran-
tout, appartenir comme membre perpétuel à la
tions d'une foule enthousiaste. Une pluie de fleurs et çoise de Rimini. 11 est mort le 3 de ce mois à Hot-
grande famille artistique dont vous êtes l'illustre
de couronnes est tombée des loges et du parterre tingen, près de Zurich.
président fondateur. sur la scène.
« Votre comité voudra-t-il bien accueillir un mu- *
sicien viennois animé de la plus vive sympathie pour Au dernier concert donné dans la salle de la Ré-
les musiciens français, auxquels il doit déjà tant? Au neuvième Gewandhaus de Leipzig, le
concert du formation par l'orchestre de Genève, placé sous la
« Je l'espère, monsieur le président, et, dans cette 7 décembre, le programme était composé de la sym- direction de M. Hugo de Senger, nous remarquons
confiance, je me permets de vous adresser, sous ce phonie en ré mineur de Schumann et d'une cantate au programme l'ouverture de Phèdre de M. Masse-
pli, ma modeste cotisatiDn, avec mes salutations les pour soli, orchestre et choeurs, la Légende de la net, et les fragments symphoniques de l' Artésienne
plus respectueuses et les plus empressées. belle Mélusine, poëme de Wilheim Osterwald, mu- de Bizet. On voit que notre jeune école fait son
Johann Stkacss. sique de Heinrich Hofmann. Cette dernière partition chemin en Suisse comme en Allemagne.
est l'œuvre d'un débutant, œuvre très-honorable, du
Un chèque de 1,000 francs accompagnait cette let- reste, mais d'une portée moyenne et sans grand
tre, qui prouve que Johann Strauss n'est pas seule- caractère. Elle a été accueillie avec bienveillance.
Le théâtre du Lyceum de Londres a donné ces
ment un grand artiste, mais aussi un homme de
jours derniers la première représentation d'un opéra
cœur.
anglais : Pauline, dont le sujet est emprunté à l'un
L'université de Cambridge se prépare à célébrer des romans de Bulwer. La musique de cet ouvrage
le 8 mars, par une grande fête musicale, la récep- est de master Cowen, dont elle est d'ailleurs le coup
Puisque nous parlons de Johann Strauss, disons tion de Joachim, auquel olle vient de décerner le titre d'essai dramatique. Elle est, dit-on, pleine de gran-
que le poëme de Mathusalem (dont nous avons académique de docteur. Johannes Brahms a écrit des promesses.
annoncé pour le 5 janvier la première représenta- pour cette solennité une symphonie pour orchestre
tion, à Vienne) est de MM. Delacour et Wilder. qu'il viendra diriger en personne.
C'est M. Treumann qui l'a arrangé pour la scène
Le nouveau docteur jouera le concerto pour vio- Une symphonie nouvelle de Reinecke, en ut mi-
allemande. lon de Beethoven et dirigera une œuvre symphoni- neur, a été exécutée au troisième concert du Gùr-
Ilnous reviendra dans la version première, nous que que l'Université lui a demandé de composer. zenich, de Cologne, sous la direction de l'auteur.
n'en doutons pas, après la prochaine opérette du La Société musicale de l'Université chantera en Elle est admirablement travaillée ; mais il y manque
maestro viennois que doit donner la Renaissance. outre le Chant du Destin (Schicksalslied) de Brahms la note personnelle. Cette symphonie est en quelque
et des madrigaux anciens. sorte dramatisée par les titres qu'a placés Reinecke
à chacune de ses parties, et qui rappellent des per-
On a chanté, aux matinées de Noël des Bouffes- sonnages ou des situations d'une pièce d'Oehlens-
Parisiens, avec un succès très-vif, la Veillée du petit Un comité formé à Vienne (Autriche) pour
s'est chlager, Ha/ton Jarl.
Jésus, de Massenet et Theuriet, et la Vierge à la élever une statue à Beethoven. L'inauguration aura
crèche, de Gouzien et Daudet, parus dans notre der- lieu le 26 mars 1877, cinquantième anniversaire de
nière livraison. M. Fugère et M" Paola Marié, les la mort du grand compositeur.
Le violoncelliste A. Fischer a obtenu, à Brème,
interprètes, ont été rappelés avec enthousiasme,
un grand succès en interprétant le concerto de
après l'exécution de ces deux morceaux, devant une
Saint-Saëns, qui avait déjà été fort bien accueilli
salle comlMe. Si l'Espagne s'y met; où allons-nous? Voilà que les l'hiver dernier à Leipzig.
journaux de tra Ios montés ne tarissent pas d'éloges
et mctlent en vibration les castagnettes les plus
Voici le programme du prochain Concert-Popu- bruyantes de leurs métaphores pour célébrer le
Le théâtre Apollo, de Madrid, a donné Guzman
laire dirigé par M. Pasdeloup :
Rienzi de Wagner, qui vient d'être joué à Madrid
el Bueno, opéra espagnol en un acte, de Breton, qui
Symphonie pastorale, Beethoven; Larghetto du par Tamberlick et M
m0 Pozzoni. Où fuir ? où se
a été parfaitement accueilli. Los Pagfs del Rey,
quintette (op., 1 08), Mozart; Symphonie fantastique cacher ?
d'Oudrid, et Juan de Urbino, de Barbieri, ont été
(en cinq parties), Berlioz ; de Joseph (chanté par
air
C'est par Rienzi qu'on commence, joués avec succès à la Zarzuela, qui fait toujours
M. Capoul), Métra 1; Invitation à la valse, Weber,
C'est par Rheingold qu'on finit !
d'excellentes recettes avec la Petite Mariée.
orchestrée par Berlioz
malveillance, et la juger ensuite sans parti pris. difficultés, les directeurs répondaient à toutes
Sommaire : Les temps de la revanche sont venus et le génie mes demandes à ce sujet « Soyez tranquille, :
est vainqueur de la sottise humaine. «on arrangera cela, nous avons un machiniste
MUSIQUE :
Cette symphonie fantastique a sa légende, « intelligent. » Mais quand le jour de la répéti-
1. Bois épais, air i'Amadù. curieuse à connaître, et que le compositeur nous tion arriva, quand mes cent trente musiciens
Musique de Lulli.
a contée dans ses mémoires. voulurent se ranger sur la scène, on ne sut où
2. Tarentelle (extraite d'un quatuor pos- Ce fut après avoir écrit son Faust, et encore les mettre. J'eus recours à l'emplacement du
thume.) sous' l'influence de Goethe, que Berlioz écrivit petit orchestre d'en bas. Ce fut à peine si les
Musique de Schubert. cette symphonie, dont il composa quelques mor- violons purent seulement s'y caser.
3. Les deux Compères (duo du Vieux ceaux avec une grande facilité et d'autres avec « Un tumulte à rendre fou un auteur même
Paris). une peine inouïe. Ainsi l'adagio (la scène aux plus calme que moi, éclata sur le théâtre. On
Musique de Clapisson. champs), fut repris par lui deux ou trois fois demandait des pupitres; les charpentiers cher-
et le tortura pendant plusieurs, semaines. La chaient à confectionner précipitamment quel-
4. Si!..., poésie de Victor Hugo.
Mu?ique de L. Dautresme. Marche au supplice fut au contraire écrite en que chose qui pût en tenir lieu; le machiniste
une nuit. Toutes les parties de l'œuvre furent jurait en cherchant ses « fermes » et ses « por-
TEXTE : La Symphonie fantastique. — Le prix retouchées. pourtant plus tard. tants » ; on criait ici pour des chaises, là pour
d'un Opéra. — France musicale de 1876. — Enfin vint le jour promis de l'exécution : des instruments, là pour des bougies ; il man-
Notre musique. — Nouvelles de partout.
le Théâtre des Nouveautés avait un bon orchestre quait des cordes aux contre-basses ; il n'y
dirigé par Bloc, qui conseilla à Berlioz d'offrir avait point de place pour les timbales, etc., etc. ;
son œuvre aux directeurs et d'organiser un legarçon d'orchestrene savait auquel entendre;
concert pour la l'aire entendre. Le programme Bloc et moi nous nous mettions en- quatre, en
La Symphonie Fantastique étrange de la symphonie plut à ces messieurs seize, en trente-deux ; vains efforts ! l'ordre ne
et ils acceptèrent. put naître, et ce fut une véritable déroute, un
lui-même ce qu'il
Laissons Berlioz raconter passage de la Bérésina de musiciens.
\u dernier concert populaire, la Sym- advint de ce commencement de bonne fortune : «Bloc voulut néanmoins, au milieu de ce
-.ohonie fantastique de Berlioz, que chaos, essayer deux morceaux « pour donner
J|'on y entendait pour la première fois Voulant obtenir une exécution grandiose,
« aux directeurs, disait-il, une idée de la sym-
Idans son ensemble, a produit une j'invitaiau dehors plus de quatre-vingts artistes phonie. « Nous répétâmes comme nous pûmes,
profonde sensation. Cette œuvre gigantesque, qui, réunis à ceux de l'orchestre de Bloc, for- avec cet orchestre en désarroi, le Bal et la
que le public semble devoir désormais classer maient un total de cent trente musiciens. Il Marche au supplice. Ce dernier morceau excita
parmi les chefs-d'œuvre consacrés, a été plus n'y avait rien de préparé pour disposer conve- parmi les exécutants des clameurs et des
que discutée, insultée, pendant de longues an- nablement une pareille masse instrumentale; applaudissements frénétiques. Néanmoins, le
nées; et, comme la plupart des compositions du ni la décoration nécessaire, ni les gradins, ni concert n'eut pas lieu. Les directeurs, épou-
maître, elle a dû attendre la mort de Berlioz même les pupitïes. Avec ce sang-froid des vantés par un tel remue-ménage, reculèrent
pour qu'on voulût bien, d'abord l'entendre sans gens qui ne savent pas en quoi consistent les devant l'entreprise. « Il y avait à faire des
JOURNAL DE MUSIQUE
« préparatifs trop longs et trop consi'léra- quel parti prendre dans ma consternation. Le
« blés ils ne savaient pas qu'il fallût tant public ne faisait pas mine de vouloir s'en aller.
;
« de choses pour une symphonie.» Et tout mon Il eu vint bientôt à s'impatienter et à réclamer Le Prix d'un Opéra
plan fut renversé, faute de pupitres et de quel- l'exécution de la symphonie. Je n'avais garde
s'occupa à réiustrumcnter la scène du bal de la « faute, l'orchestre a disparu, j'espère que le des chiffres un peu approxi-
)l'ou cite
Symphonie fan'.as ique et qu'il ajouta à ce mor- « public...» matifs, moins informé du détail decesdé-
ou est
ceau la coda qui existe maintenant. Mais celte « J'étais rouge de honte et d'indignation.
penses si diverses. Grâce à M. Moynet, nous
coda faillit elle-même avoir la queue coupée L'assemblée alors se levadésappointée. Le
:
savons par le menu ce qu'a coûté à monter l'o-
un accident empêcha alors Berliuz d'en finir concert en resta là, et mes ennemis ne man- péra de Faust.
l'instrumentation. Il apprit une nouvelle qui le quèrent pas de le tourner en ridicule en ajoutant
que ma musique faisait fuir tes musicien'. » 1° Copie de mu.ique.
forçait, nous conle-t-il, à quitter précipitamment
l'Italie et à revenir en toute hâte « tuer deux Parties musicales copiées 1C7 20
femmes coupables un inn mère, Mais enfin la Symphonie fantastique fut
et >cent » (la la
Paities musicales acquises .... 3.0n0 »
ler acietlare, in segno del mio omaggio, venli Bande de Sax 820 »
cette circonstance et laSymphonie fantas ique
mille franchi, quali vi faranno rimessi del Service des sapeurs-pompiers . . . 432 10
fut inscrite au programme.
i
signor baron di Rothschild dopo che gli avrete Service des appareils électriques. . 817 »
Mais un sort pour le moins aussi fantastique
presentalo l'acclusa. Crédite misempreil vostro 3.530 10
la poursuivait avec acharnement. Elle était
affezionalissimo amico Nicole Paganini: »
placée à la fin du programme, et ce fut la cause
:
le moment de s'échapper, quelles que dussent posés chez vous hier. Travaux à façon au dehors .... 2.6i7 50
êlre les conséquences d'une aussi plate défec- « Recevez, etc. — Paganini. » Divers 160 60
tion.Ils n'y manquèrent pas pendant qu'un : 9.490 63
chœur de Weber se chantait, ces lâches drôles, On comprend la joie du pauvre compositeur 6° Etoffes et matières, accessoires et costumes.
indignes de porterie nom d'artistes, disparurent et quellesfurent les dispositions de son esprit
tous clandestinement. Il était minuit Chaussures 2.199 »
quand, pour témoigner sa gratitude à son géné-
« Les musiciens étrangers que je payais Bonneterie 6.170 »
reux ami, il se mit à l'œuvre et écrivit, pour le
restèrent seuls à leur poste, el quand je me Bijouterie et armures. 5.108 84
lui dédier, son Homéo et Juliette. Héla-! Paga-
retournai pour commencer la symphonie, je Etoffes de drap et mérinos 7.900 »
nini ne l'entendit jamais.
me vis eiitouré de cin] violons, de deux altos, Etoffes de velours 4.572 34
de quatre basses et d'un trombone. Je ne savais A reporter 25.950 18
BOIS EPAIS
LULLY.
PiH f
Andante.
â 1PÉÉ ^^ ^
^^
F fTif
^^ S ££
S J^h^t
Bois é . pnis, rt
É wmn w ifet
i
f rr
i j~ £ j
l^U.
à
*t f
rjljjfrE-lff^ ^ ^-F-f-frf
&'j -J
don.
Ji.i
blc ton
j
om.bre,
i
t Tu ne
r '
r
'
J
saurais è . de
Ègg
assez sombre, Tu
^F~r
ne peux trop ca
a
J|J—3
. i-Iht mou
malheureux a.tnour. Bois é . mour. Je sens un dé.ses-poir dont l'horreur est ex. trente,
Je ne dois plus voir ce que j'ai je ne. peux plus souffrir le jour. Je jou
F. SCHUBERT.
i r-
*P*
/ ^=^
h O
=5l ^^ »-J »
I M tfr4-3
B^^p^^ygéaègà^iép
/
fei
^r
Éné éhé 1 *
•
iy
!? :
-»-^
a ^
fjpfe pp i
•/
i v
w
,/;
jp^p P f=f
^ ^"R*-^
—
4u-j^
^
-
BARATEAU. CLAPISSON
Allegro vivace. S/
PlAMJ.
bruit tout i . ci tout là - bas!... Di. tes, voi . sin quelle est cet.te co . hu . e? Par. lez, corn,
leurs semant partout l'ef. froi? S'il est ain _ si, vite, au clocher je son. ne Sans plus tar .
nous, l'incen.die et le fer? Ou Sar.ra. sins, en. cor plus mâle en-geau . ce Ou bien le
père, et ne me trompez p Ce sont des gens, bretteurs, coupeurs db reil . les, Fié. aux du
der, je sonne le bef . froi....
... Gardez-vous en, crevez moi sur mon à . me. Compère., Au .
diable échappé de l'en . fer?... C'est pire en . core, et vous pou.vez m'en croi . re Bien que pour.
Un peu plus lent .
|^«»^^^
Extrait de la collection du «Vieux Paris» Propriété de W. Richault Editeur, 4 Boni', de*' Italiens au IS'
. . *
guet n'ayant aucun eha.grin, Qui dans Pa _ ris vont dé . vastant les treil _ les, Et qui ri -
. bin ce se.rait les bra.ver; AI. lez plu. tôt pré.ve.nir vo_ tre fem.me Et di _ tes-
. tant ils ne soient pas mé_ chants, Ce sont les clercs qui s'en vont à la foi . re, Rire et chan _
P4 f é ^ m ^m UJ oj m
» ^^ Bl i-g—f- =g
y
J xé
* J — J
»
«ft
*?
Z F
lj
f
1 P Mp I? F
f
:
5=F
Et qui ri . raient en chantant au lu-trin..
Et di. tes -lui de se bar. ri . ca . der.
Rire et chan -ter et bat. tre les marchands,
J0T
^H
raient
7f
i
ip_F
enchantant
P
au
F If
lu . trin,
^ Et.
P
qui
piT F
ri. raient en chantant
p P F
au
p
lu .
IT
trin
7
S £É
Fié. aux du
lui de se bar. ri.ca. der, Et di.tes- lui de se bar. ri . ca . der. Al. lez plu.
_ ter, et bat.tre les marchands, H ire et chan -ter el bat -tre les marchands. Ce sont les
B
^ guet qui
m rf^
riraient au lu. trin,
pp ,
Fié. aux
fe fe-tT^T-^
du guet qui
... riraient au lu . trin.
-*-p-
huivo
Œ
H*' Couplet J
n
Enfant*
f
si
tt iwi-Frtëi
j'étais roi, je
^ F p H'
JI
(2f Couplet) Si j'élais Dieu, la terre et l'air a.vec les ondes.Les anges, les dénions courbé? devant ma
f™P l i r
i
?
-t- 8 !-
ss 1 1 t.
^ :
^r ir
noiix, Et ma couronne d'or el mes bains de porphyre. Et mes flottes à quilamerriepenl.siif.fi . re.
Extrait don recueil de6 mélodies (RichanH, Edtl ïloul 01 de; Ilalieiis) Propriété de en Éditeur
I
*» 'fi
/
7 .
JOURNAL DE MUSIQUE
Six décorations 31.752 08 lat, musi |ue de Cœdès. 27 octobre, Jeanne, — bien voulu nous autoriser à la reproduire; et
50. ci ii>
Jeannette et Jeanneton, opéra-comique, 3 actes, enfin (offerte parle même éditeur), une mélodie
de MM. Clairville et Delacour, musique de très-franche de M. Dautresme, le député-com-
appareils électriques ....... 1.460 »
M. Lacome. positeur, sur des paroles de Victor Hugo.
Total général 1 18.0'! 06
•
Italiens. — 22 avril, Aida, 4 actes, Verdi. —
Et nous ne comptons ni les appointements 31 octobre, la Forza del Destino, de Verdi.
des employés, ni ceux des artistes, ni les droits Renaissance. — 18 octobre, Kosiki, opéra Nouvelles de Partout
d'auteurs qui sont perçus régulièrement sur les comique en 3 actes, de MM. Busnach et Liorat,
recettes du jour, ni ceux des hospices, prélevés musqué d_e M. Lecocq; Truc du colonel,
le
journellement; ni les assurances, ni les frais de vaudeville en I acte. — 2 décembre, les Pa- /^5"^sTXvRANCE. — Voici tes personnages du Ci-nf-
garde, loyer, patentes, etc. rents pour rire, 1 acte, de M. Emile Abraham. ' ~\p^^ a '"s de Gounod, opéra-comique en q\ia'..-e
Taitbout. —
Il "njjactes et huit tableaux :
22 février, la Petite Comtesse,
3 actes, de MM. Luigi-Ricci et Escudier. — '••'
vA
3
y- ""
Cinq-Mars ténor;
De Thou, baryton ;
^Âj^inod, exécuté par 700 chanteurs Opéra-Bouffe, sous la direction de M. Gardel- Le rôle de Cinq-Mars est dévolu à M. Dereims
et ;
l'orchestre. — M juin, Sylvia, ballet, 3 actes, Hervé. — 2 septembre, .Aux quatre coins, 1 acte, celui du père Joseph, à M. Queulain ; celui de Marie
de M. Georges Duval; Estelle et Némorin, opé- de Gonzague, à M"« Chevrier, et celui de Marion de
de MM. Jules Barbier, Reinach, Mérante; mu-
— ra-bouffe, 3 actes, de M. de Jallais, musique de Lorme ou de Ninon de l'Enclos, à M m0 Devriès-Oe-
sique de M. Delibes. 3 juillet, réprise du reims. Ces deux derniers rôles sont des rôles de peu
Freyschutz, de Weber. — 17 août, reprise du M. Hervé.
d'importance et purement épisodiques.
Prophète. Concerts popu aires et concerts nu Cuatelet. M 1 " Devriès-Dereims est sœur de M mc Adler
de MM. Victorien Sardou et Guiraud. —4 de Félicien David. — 31 décembre, au Concert M. Carvalho au Théâtre-Lyrique, où elle débuta dans
reste au Théâtre-Lyrique.
Théâtre Lyrique. — 5 mai (ouverture), Dimi- M. Prilleux, — Edouard Batiste,
artiste lyrique.
tri, opéra, 5 actes et 7 tableaux, de MM. Bor- organiste, Conservatoire. —
professeur du
nier et A. Silveslre, musique de V. Joncières. M" Julia Hisson, artiste lyrique. — M Priola,
e llc
C'est M. Blum, et non plus M. Eyraud, qui créera
— 15 mai, les Erinnyes, drame lyrique en deux artiste lyrique. — Gaetano Brizzi, musicien le rôle principal du Timbre d'mgent de Saint-Saéns,
parties, de M. Loconte de Lisle, musique de italien. — Telesinski, membre de la Société à ce théâtre; ce ténor a déjà passé par le Lyrique
JOURNAL DE MUSIQUE
/
<r qui est au coin du quai » il y a sept ou huit M. Lalo, qui devait venir après le trio, et qui a dû En février :
années. prendre place entre les deux morceaux du milieu, a La Catalana, de Branca, à Florence.
perdu à cette transposition une partie de son effet, Mur, a Pr. pei zia de' Rossi, de Saverio Collina,
* * à.
que la reprise d'un ouvrage de l'importance de la pour piano seul : l'entr'acte de Fiesque, de M. Lalo, Amalia, de Zocchi, à Tiflis.
Muette est une grosse question ; il faudrait au moins — une perle, — et deux fort jolis morceaux de Cleopalra, de Lauro Rossi, i Turin.
trois mois, rien que pour construire et peindre les M. Midor m8 ; M Montigny-Rémaury les a inter- / Fanciulli venduli (operetta), de Parisini, a Bo-
décors. Contentons-nous donc de fragments en at- prétés en grande artiste, et elle a su, dans l'entr'acte logne.
tendant mieux. La Muette a incontestablement sa de Fiesque, faire ressortir d'une manière étonnante Carlo di Borgogna, de Musone, à Naple
place marquée dans le répertoire de notre Acadé- toutes les finesses de l'orchestre.Le Veni Creator de Lia, de Schira, à Venise.
mie nationale de musique. Nous savons que M. Ha- M. C. Franck (duo pour ténor et basse), est une // Parafulmine, de Delfico, à Naples.
lanzier a la ferme intention de la lui rendre le plus très-belle page de musique religieuse, simple et // Prodigio, o FElisir di giovinezza, de d'Arneiro,
tôt possible. Mais on ne peut faire tout à la fois. grande tout à la fois; il a été admirablement chanté à Lisbonne.
Pour le moment, tous les efforts à l'Opéra sont con- par MM. Vergnet et Auguez. M m0 Lalo, dans un Atala, de Galignani, à Milan.
centrés sur le Roi de La/tore, œuvre importante de du Roi d'Ys, du Combat, Ivan, de Lucidi, à Rome.
air « la veille • a rem-
Massenet. porté un véritable triomphe, et le public a voulu en- En avril :
tendre deux fois cette inspiration héroïque, qui se Pianca Capello, de Badiali, à Florence.
position, doit faire dans quelques jours, devant les nous dirions volontiers un peu rude, — de son inter- CM la vince? o i ire Rivali, de Gazzera, à Ivrea.
rence dans laquelle il exposera l'idée et le plan de M mos Montigny-Rémaury Th. Dubois nous ont et Wallensiein, de Denza, à Naples.
fait entendre ensuite un charmant scherzo pour deux Sara, de Gibelli, à Milan.
la grande salle de spectacle dont le projet lui est
pianos, de M. Gouvy; elles l'ont joué dans la per- En juin :
commun avec M. Bourdais, et qui doit contenir sept
fection, et avec une netteté étincelante quia conquis Cuor di mannaro, de Sessa, à Reggio.
mille spectateurs.
les applaudissements réitérés du public. Enfin Il vicerè de Messico, de Tanara, à Turin.
'
M. Vergnet a chanté délicieusement un Partis ange- // Casino incantato, de Dal Basio, à Turin.
La semaine passée a eu lieu, au Théâtre-National- licus, chef -d'œuvre de tendresse mystique, de M. C. Il Conte di Montecristo, de Dell'Aquila, à Milan.
Franck, etla séance s'est terminée par un très-beau L'Alloggio militare, de Deschamps, à Florence.
Lyrique, la lecture générale, devant les artistes, du
Chanteur florentin, opéra-comique en un acte, de chœur religieux de M. Dubois. En août :
Il Corno ctoio, deGalli, à Turin.
M. E Willent-Bordogni, et, pour les paroles, de *
MM. Ryon et Legentil. En septembre :
M" Marie Albert débutera Ada/gisa di Manzano, de Ferrua, à Cherasco.
e
dans le rôle du Chan- Le Gaulois annonce (castigat ridendo mores) que
teur florentin, et M 110 Marcus lui donnera la ré- M. Escudier, profitant du séjour de M"° Albani, la La Guardia notturna, de Fossati, à Turin.
plique. ferait paraître dans un de ses plus beaux rôles, en
En octobre :
hiver à Paris, nous assure-t-on, pour faire exécuter Symphonie en ré mineur Schumann.
plusieurs de ses œuvres. — Il est question égale-
Concerto en sol majeur Beethoven. Comme nous, par Ambroise Thomas,
l'Italie aura
ment de quelques concerts que viendrait donner Exécuté par M. Ritter. cette année sa Françoise de Rimini, ou plutôt ses
M m0 Arabella Goddard, la célèbre pianiste anglaise.
Struensée Meyerbeer. Françaises, car en a deux, l'une de Serpieri,
il y
Air du dix-septième siècle (par Dé- l'autre d'Impallommeni.
costi) Lotti. Ce n'est pas d'aujourd'hui que les compositeurs se
Un
de nos confrères, M. Gustave Lafargue, secré- Boléro des Vêpres siciliennes .... Verdi. sont épris de la poétique figure immortalisée par le
taire de l'Opéra-Comique, est mort à la suite d'une Chanté par Uo Ruter. M Dante.
longue et douloureuse maladie qui le minait depuis Scherzo du Songe d'une nuit d'été. . Mendelssohn. On a représenté en 1S29, à Venise, une Francesca
quelques années et contre laquelle il luttait avec un Joué par M. Ritter. da Rimini d'un compositeur que notre confrère ne
grand courage la souffrance n'avait point aigri son
; Ouverture à'Eurianthe. nomme pas un autre opéra portant le même titre
;
fondation, sans s'y faire un ennemi l'éloge de La- une offre dont nous parlerons la semaine prochaine
:
:
en fit jouer une à Gênes, puis Devasini produisit à I
fargue et les regrets qu'il laisse après lui étaient dans la rectification sera faite et l'offre acceptée. Milan en 1841 une Francesca ; puis encore Canetti
la bouche de tous. donna la sienne en 1843, à Vicence. Enfin, Brancac-
cio clôt cette liste par une Francesca da Rimini,. re-
-çtî^tntranger. —
le Trovatore de Milan a
présentée à Venise en 1844,
Nous avons samedi dernier, à une très-
assisté,
i
Ifë/^dressé, comme nous en France, le bilan de
intéressante séance, donnée dans les salons Pleyel, 'jjrod l'année musicale dramatique italienne, et il
Wolff et C e , par la Société nationale de musique. — Ç>.i$ËJQ trouve quarante ouvrages nouveaux, joués Le Rédacteur principal : Armand Gouzien.
Le superbe trio en fa de M. Saiot-Saëns a été bril- ^^^^^^en 1876, ce qui nous donne à réfléchir sur
à la source pour nous donner des premiers les Il y a dans les Délices de l'Opéra itaien, dont
Sommaire renseignemenls qui suivent sur ce don précieux : nous parlons, des pièces charmantes de Gu-
MUSIQUE :
gliemi. Cette série de chants mélodieux, impri-
« La collection Schœlcher, aujourd'hui à l'a- mée à Londres dans le dernier tiers du dix-hui-
1. Mazurka.
Musique de Chopin.
bri des hasards, occupe dans la bibliothèque du tième siècle, présente aussi comme typographie
Conservatoire une centaine de cartons couverts un intérêt assez grand.Georges III régnait, et
2. Retour d'Italie, poésie de Musset.
l'Opéra nous pré-
de maroquin noir. Dans l'intérêt des travaux le frontispice des Délices de
Musique d'Armand Gouzien.
dont nous sommes chargé au Conservatoire, sente une assemblée de dieux et de déesses, oùle
3. Les Marionnettes, nous avons été mis à même dé voir ces trésors, goût des artistes hanovriens amenés par
Musique d'Edmond Viault. etnous allons en parler avec quelques détails.» George I or se fait encore sentir. On voit là de
4. La Marée du Diable, chanson mari- La collection du Conservatoire commence par gros Apollons et des Vénus rebondies qui n'ont
time de René de Saint-Prest. une réunion complète et précieuse de toutes plus rien de commun avec les types grecs. La
Musique de J. Darcier. les éditions connues de Hasndel. Au point de forte encre deChine avec laquelle ils sont im-
(École du jeune Pianiste.) pittoresque, a encore plus de prix à nos yeux, lards de Londres.
c'est la seconde partie de cette collection. On Ce qui nousa le plus frappé dans la collection
TEXTE : Le Don Schœlcher. — Les Trois
y trouve plusieurs cartons précieux remplis des Schœlcher, par son intérêt et sa rareté, c'estune
Margot. — L'orchestre des bals de l'Opéra. — fameux opéras de Bononcini, presque inconnus suite d'airs anglais de toutes les époques, ras-
L'Alhani. — Album anecdotique. — Nouvelles
en France : Asturtus, 1720 ; Griselda, 1722 ;
semblés, vers 1797, par Joseph Baildon, qui
de partout.
Farnuce, 1723. On y rencontre plusieurs pièces mit de longues années à rassembler cette suite
rarissimes de ce Crotch, le jeune prodige que de monuments curieux.
son père essaye d'opposer aux souvenirs encore Tous les chants poétiques, politiques et même
Le Don Schœlcher vivants de Mozart, et dont l'âge mûr ne tint séditieux qu'inspirèrent les événements qui,
pas les promesses de sa jeunesse. Voici l'opéra sous les George, de 1714 à 174b, firent tant
de Rosemonde de Clayton ; voici un souvenir du pleurer les épouses et les mères, et sortir dehors
insieur le sénateur Schœlcher, à qui théâtre Italien de Londres,une longue etagréa- tant de gentilshommes d'Ecosse et d'Angle-
'la politique avait fait des loisirs sous ble série de fragments des ouvrages de Cima- terre, ont été écrits accompa-
par Baildon et
l'empire, les a consacrés en Angle- rosa, de Paesiello, et de ce Gugliemi, si peu gnés d'harmonies parfois trop modernes. Quand
jZ23 cire à écrire l'un des meilleurs ou- connu en France et encore si populaire en An- on voudra retrouver la musique des innombra-
vrages qui existent sur Haendelet à réunir une gleterre. Gugliemi, le maestro spadassin, le bles chansons locales et jacobites dont Walter
grande valeur qu'il vient d'offrir
collection de compositeur à la plume élégante, à l'épée mor- Scott est rempli, afin d'en faire un volume de
généreusement à notre bibliothèque du Conser- telle ;
Gugliemi, qui se fit aimer de presque musique, on trouvera les éléments de ce volume
vatoire. autant de cantatrices qu'il tua ou blessa de ri- dans la collection Schœlcher, et sous ce titre:
M. Eugène Gautier, le savant professeur, était vaux. The Lawrel a new collection ofenglàh songs.
JOURNAL DE MUSIQUE
Là, sontcerlainemenl les airs de c:s chansons tents à en calculer le nombre, et pourtant de là
citées da'.s Redgauntlel :
dépend le succès des T ois Margots.
et ses précieux cartons vont perdre en tran iuil- voix pleine de promesses. Au travail de les
tenir.
lité ce qu'ils gagneront en utilité et en réputa-
Les Trois Margot vidame qui a des lichens pour cheveux, des
toiles d'araignée pour barbe, et dont les mem-
Op.7_ N? 5.
RETOUR D ITALIE
Extrait d'une lettre ù»sod frère.
Poésie de Musique de
m .viens
. vé
prés,.
Du
Sur
Ou
ïïtïtnj—ïïuy
pn _ys dont je
le
sur
chemin,sous un pa
les raisins
me sou .
empour. prés
viens
vé,
Comme
Au
d'un
fond d'un
D'u.ne ton .
rê
ver
nel
J~P\>î
ve,
re?
le,
=m De
Ou
Ou
. 1er? Que l'e.rai.sjeà me dé-so . 1er, Quand toi,cher f'rè Ces
lieux où j'ai failli mou.rir. Tu t'en viens de les parcou.rir Pour te dis _ Irai.
luirait d'uni! Suite de McïodiesftChiinsou indienne, L;i mortdu cœur, PrmtHuierc,. Adieu 'sumu, Les-Miirruimiurs, Lu diiiusou du lorrero, M,il, 8r.Se i
a Tempo
fe té
^^
Le grand mvs . re;
*J
Si
v
^^
v V
piirquunsou-pirmonte
' ^ à
'
Dieu
? H
Plus
—
. tt
V f J
bre.ment queii au
Crois bien qu'on ne
qu'un gla
J ' '^
. cun
poui
peu
ï I
du
r
lieu
i'a
•
"f,
Qui
L'y
Sur
r
soit
re -
un
'
sur
cou
a
.
_
i
f
ter
naî
bî
33C
.
re
tl .'.
nie..
Mon
Las
Mais
^ -
A . nn,ne t'en va plus si loin. D'un peu dai.de j'ai grand lie- suin, yuoi qu'il m'jid .vien .
iiffartwiisummt,
-ue. .le uc sais ou va uiou che. min, Mais je marche mieux quaod ma iikiiq Ser.re la tien .V -
LES MARIONNETTES
EDMOND VIAULT
I
1
* -ï v r~ Qh=U^ m m
À
JP PP stacc
e
lixlrnil dt rerneil do v )nî ri pu ntitul^.. .lenv HVnFant»" Propriété de >K RichiiuH liditeur Bout' des Italien- * .m I
LA MAREE DU DIABLE
Paroles de Musique Je
Allegretto
Les flots tout blancs <fé . eu. me Vont bai . ser le ciel bleu,
fa. luise est en feu, Le mât gé.mit et fu . me, La mer v <> - mit ses
=»
i9E
CO/i Jorza.
P 3*$
-w
1É
Jff
.
3=
murriitisiimo
#
iffi
I
.
^
^r
Le vent (im . gil dans fa «sa . ré _ . ne, Le fier trois mâts craque
Al . Ions ga _ biers! carguez les voi . . les, Vi . rez de bord, cou.
Il faut que le diaJble s'en mê . . le! Vite à la mer tous
&
WF^ j i
j -,j.
i^-f-iH'j^-4 Ça 1=3=
s li
- si bel le
fe ±z
*
m M=m isÉ=
% ^V r
l
r <^l i m
ï£=
rrr m $=^
fe=^=
Et sa voix au
r
loin re . ter» . tit.
?
A .
F
ge.nouil
Mf . lez
J J J
vous sur la
En . fants, mo . quons-cous du. tré - pas, Tôt ou tard il faut qu'on suc .
@=
pla Fem .
k
mes de
\ i
[
nos vieux
^m £==£
ma. te _ lots, _
_ com be, Ne pleurez pas,chers coni|)a . gnons,
Fri . ons, pri . ons, Ries vieux a - mis! _
f
Vous
La
al
mer
FP
.lez
est
If '
h
pleurer un nau
u-ne douce
'
N. t. 11 Mr"
-
'
- fra
loin
p
_
. .
.
r^v
ge,
lie
Lento
Le
Où
J i
J
diable
tous
-
jS a
^
soule.vé les
un jour nous dormi
fW
A-
f p
p
furtivu
C/^cr
LE JOURNAL DE MUSIQUE. — N° 33. 13, QUAI VOLTAIRE, A PARIS.
ÉCOLE OU JEUNE PIANISTE. OEUXIEME DEGRE.
REVERIE
par EMILE ARTAUD Professeur à l'Institut musical.
INSTRUCTION
Cette Rêverie, quoique
écrite pour le deuxième degré, présente dans le milieu une petite difficulté (croisement de mains) dont
il sera parlé
plus loin, et à laquelle bon que les élèves s'habituent progressivement.
il est
Il faut jouer la Rêverie
entière dans une demi-teinte dont doivent se ressentir les diverses nuances indiquées dans le
courant du
morceau. Le chant, quelle que soit la main qui le fasse, doit toujours être un peu plus marqué que l'accompagnement afin de ne pas
être confondu
avec lui.
A la quinzième mesure il y a un pianistimo que I'ol doit prendre subitement pour que la nuance tranche bien avec le crescendo qui précède.
A la dix-neuvième mesure, y a un rit. de ma-qué. Le ritenuto s'observe en ralentissantpeu àpeu la mesure, afin qu'il n'y ait pas un changement
il
trop brusque de rhythme. Le ritenuto continue son effet tant qu'il n'y a pas d'iDdication contraire. Dans le cas actuel, il dure encore toute la
mesure suivante; mais, à partir du premier temps de la phrase en ré majeur qui vient après et où se trouve indiqué un a tempo, on reprend le
mouvement.
Ce qui précède s'applique à tons les passages dans lesquels nn rit. est indiqué.
Dans la phrase en ré majeur, le chant est fait alternativement par la main droite et par la main gauche; il faut avoir soin de donner aux
deux mains une sonorité bien égale afin que le motif se suive bien.
La phrase en si b majeur doit être dite avec beaucoup de douceur. La main gauche doit détacher aveo légèreté les accords qui forment
aocompagnement et passer sans raideur par dessus la main drc.te lorsqu'il y a un croisement de mains. Dans les croisements de mains, c'est la main
qui se déplace qui passe toujours par dessus celle qui ne change pas de position.
Il est essentiel de bien observer les différentes indications de nuances des douze mesures qui suivent la
phrase en si b majeur afin de ramener
insensiblement le premier motif qui revient pour terminer la Rêverie.
Andante
4 _—
(J.= 60)
, _ 2 I —'if ?
HA KO.
14" 4
y-j' im iS^j]^^ tilt ^vHY^ik VViï\YiiïVv.Î1£
a Tempo
^tfWdtâ
sans la voir; mais quand on l'a vue, on la re- que M me Lipparini, qui chantait le principal une boutique, rue de Rivoli, de prendre cette
garde toujours. •
rôle, médite des projets de retraite ; l'absence enseigne drolatique « A la coupe du roi de
:
Personne ne s'identiGe mieux qu'elle, par de cette prima donna va mettre le directeur Thulé. »
fcne étude longue, minutieuse et réfléchie, avec dans l'impossibilité de continuer la pièce à
le personnage qu'elle doit représenter. Aigui- peine commencée. Le public, mécontent, brisera
sée encore par une réflexion profonde, sa mer- tout il faut prévenir une attaque bien plus
;
On a parlé bien couvent des manies de Bee-
veilleuse sagacité saisit fortement l'ensemble redoutable que celle des sonnettes et des
thoven, de ses distractions, de ses déménage-
d'un personnage, pénètre les replis d'une na- poêlons. Tamburini court à la loge de M me
ments continuels. Mais il est un autre chapitre
ture et fait ressortir les détails d'une physiono- Lipparini pour la ramener en scène mais, ;
de sa vie privée non moins curieux: c'est celui
mie, en lui donnant une puissance de relief hélas c'était trop tard, elle avait décampé,
!
des domestiques.Une page de son journal, que
vraiment singulière. On dirait qu'elle veut, laissant sur le parquet sa dépouille théâtrale.
nous traduisons de l'ouvrage de M. Bernhard
-avant de les jouer, vivre ses rôles, au moins Tamburini f j* aussi désappointa que le mal-
Marx, nous montre que le maître n'avait pas
par la pensée et la réflexion. Cette rare puis- heureux Pv'fme quand il trouva le voile de sa
moins de peine à trouver une servante qu'un
sance d'assimilation estsi grande chez elle que bien-airr';- Thisbé. Le basso recule de surprise
appartement à sa guise.
pour ne plus laisser paraître
l'actrice s'évanouit devant ce harnais féminin en désordre groupé;
que l'héroïne. Les jours où elle doit monter il s'arrête pourtant, et, laissant tomber ses bras,
1819
sur les planches, l'Albani sort peu, ne reçoit croisant ses mains, baissant la tête, il se livre à
point et reste enfermée dans son cabinet, fai- des réflexions philosophiques sur les vicissitudes « Le 31 janvier, congédié l'économe.
sant quelques vocalises et essayant l'effet d'un des choses d'ici-bas, lorsqu'un cri général parti Le 15 février, la nouvelle cuisinière est entrée.
trait nouveau, songeant beaucoup à son rôle de la salle, un véritable hourra, l'avertit que le
Le 8 mars, donné congé sous quinze jours à
et remontant par la pensée, la méditation et la public demande la prima donna, et les voix la cuisinière.
lecture, jusqu'aux sources mêmes où le libret- sonores des avertisseurs lui servent d'écho, Le 22 mars, la nouvelle économe est entrée.
tiste et le compositeur ont puisé leur inspira- répétant dans les corridors la prima donna ! :
Le 12 mai, miser (t paaper sum.
tion, Tamburini, sans sortir de son abattement, Le 14 mai est entrée une servanle moyen-
Elle la retrouve ainsi et plus vivante et plus redit aussi, mais d'un ton sépulcral: la prima
nant six gulden par mois.
pure. E.le relira Shakespeare pour jouer Desde- donna! Un long soupir s'échappe ensuite de ses Le 20 juin, congédié l'économe.
mone; Hugo, pour chanter la Gilda de Rigo- poumons comprimés par la douleur. Le 17 avril, une cuisinière est entrée.
Ictto Walter Scot', pour mieux s'incarner dans
; L'idée la plus folle vient à l'instant dissiper
Le 19 avril, mauvais jour. (Il ne put rien
la fiancée de Lammermoor, et nous montrer ces nuages. avoir à manger chez lui, les mets étant gâtés
plus sûrement une idéale Lucie. Tamburini relève pièce à pièce la défroque par une longue attente.)
Ainsi toujours, c'est au fleuve qu'elle veut de cette virtuose et la passe 1
Le 16 mai, congédié la cuisinière.
boire : elle y boit à longs traits, elle y puise L'assemblée carillonnait de toutes ses forces Le 19 mai, la cuisinière est partie.
l'exaltation d'une généreuse ivresse, et se ré- en altendaut Elisa, qui s'obstinait à ne pas ve- Le 30 mai est entrée une servante.
vèle ensuite à nous, l'âme toute remplie de son nir. L'orchestre avait recommencé dix fois la
Le 1" juin est entrée une cuisinière.
sujet, le feu de l'enthousiasme dans la poitrine ritournelle de la cavatine les plus turbulents
;
Le 28 juin au soir, la cuisinière s'est enfuie.
et sur les lèvres. se levaient déjà pour escalader le théâtre, lors-
Les quatre mauvais jours, 10, 11, 12 et
Aussi, dès qu'elle paraît sur la scène, tout à que Tamburini parut de la sorte affublé. Je ne 13 août.
coup, d'un geste, d'un regard, avec deux notes, chercherai point à décrire l'explosion de bravos,
Le 28 août, débarrassé de la servante.
— avec un cheveu de son cou, comme dit la d'applaudissements, d'éclals de rire, de trépi- Le 6 septembre est entrée une
Bible, — — fille.
elle s'empare du public. Il n'est gnements, la sonnerie, les fanfares, l'orage, la
Le 22 octobre, cette fille est partie.
plus à lui-même il est à elle. La contagion
:
tempête, le hourra, le charivari, le tocsin, les
Le 12 décembre est entrée une cuisinière.
de ses émotions gagne la foule, et tous les cris, les hurlements de plaisir qui dans ce mo- Le 18 décembre, congédié la cuisinière.
cœurs battent à l'unisson avec le sien. Elle ment éclatèrent; c'était à faire écrouler la salle,
Le 27 décembre est entrée la nouvelle ser-
remplit toutes les poitrines de sa passion ; elle à faire sauter le plafond. Lorsque la prima vante.
fait vibrer tous les nerfs avec les siens : il faut donna eut témoigné par ses révérences, ses re-
qu'on aime ou qu'on haïsse, que l'on souffre gards reconnaissants levés au ciel ou dirigés sur Les quatre jours d'août nom mes mauvais jours,
ou que l'on soit heureux, que l'on vive ou que les spectateurs, tandis que sa main se posait sur Beethoven, n'ayant aucun argent comptant,
l'on meure avec Très-sympathique dans
elle !
son cœur avec une expression charmante, et avait dû se contenter, pour repas de midi, d'un
la douleur, il lui suffit de quelques phrases que main essuyait des larmes d'atten-
l'autre petit pain et d'un verre de bière. »
pour vous arracher des larmes. Mais je me drissement; quand elle eut montré combien elle
trompe, et le mot dont je me sers est impropre. était touchée de cet accueil flatteur, et jusque-là
La douce ingénue n'arrache rien à personne. sans exemple, elle chanta sa cavatine, et la
Ces larmes, on les lui donne on est heureux :
chanta dans la perfection, sans charge; celle du
de les lui donner ; on aime à les verser pour
Nouvelles de Partout
costume suffisait pour mettre le public en belle
elle. .>
humeur. Tamburini, prenait in. voix de femme,
Telle est l'artiste de race dont le public du fut infiniment supérieur à son chef d'emploi la
Théâtre-Italien vient d'acclamer le retour. prima donna assoluta et il excita un véritable ^îeanoe. —Une intéressante séance de la classe
^ d'ensemble vocal, organisée par M. Jules
délire d'enthousiasme.
t~J) Cohen, a eu lieu devant une assemblée de
VJ/ professeurs et d'élèves au Conservatoire, et
l'on a pu y constater les progrès accomplis :
Album Anecdotique Ily a soirée musicale chez un personnage une seule personne étrangère au personnel de notre
dont le grand-père s'est pendu, et l'on prie Ecole nationale y assistait, M lla Gabvielle Krauss, qui
M' 10 Calino de se mettre au piano. Elle hésite a pu encourager toutes ces jeunes tilles ayant déjà,
et finit par refuser. On n'insiste pas. les yeux tournés vers les étoiles de cette grandeur
c^-ambumni, que l'année 1876 a vu — Tu as eu raison, lui dit son papa en ren-
et qui peut-être, quelque jour, seront rangées parmi
^mourir, a joué un jour un rôle de ces constellations lyriques.
trant; le piano est un instrument à cordes, et
~ femme,, !
la famille aurait pu voir là une allusion bles-
Jz£zP6 Cela se passait à Venise, on était sante.
en carnaval et l'affiche portait Élisa Claudio. — M. Victor Massé va être nommé officier de la
Mercadante. Légion d'honneur le décret serait même signé par
;
Au milieu de la pièce, Tamburini apprend Un coiffeur a eu l'ingénieuse idée en ouvrant le maréchal président de la République. Il est ques-
JOURNAL DE MUSIQUE
Mon également de la nomination de M. Joncières, nal pour faire déclarer qu'aux termes de leur enga- Joconde, de Zeller, à Vienne.
l'auteur de Dimitri, au grade de chevalier. gement, le choriste était obligé de tenir son emploi Fatinizza, de Suppé, à Vienne.
« dans tous les théâtres, salles, salons publics et pri- Fanfarullo, de Wirth, à Vienne.
vés et de chanter dans tous les opéras, messes, con- Rosamunde, de Richard Melzdorff, à Weimar.
certs, oratorios indiqués par M. Léon Escudier, sans Die R.se von Woodstock, de Bennevilz, à Seheni-
M. le ministre des beaux-arts vient de nommer aucune exception », et qu'ils n'avaient absolument nitz.
officiers d'académie :
droit qu'aux appointements mensuels qui étaient sti- Ein Kuss, de Smetana, à Prague.
M. Colonne, fondateur des concerts populaires du pulés dans leur traité. Rosa et Réséda, de Max Wollf, à Graz.
Châtelet; Toutefois les choristes avaient consenti à chanter Et enfin la tétralogie monumentale de Wagner,
professeur de violon au Conservatoire,
M. Maurin, le jour de Noël, moyennant le dépôt entre les mains die Niebelungen, l'événement musical le plus colos-
fondateur de la Société des derniers quatuors de d'un séquestre, du supplément par eux réclamé: sal de ce temps, joué en entier pour la première
Beethoven ; mais M. Escudier préféra ne pas jouer dans ces con- fois à Bayreuth.
M. Chevillard, professeur de violoncelle au Con- ditions le jourde Noël, et l'affaire fut soumise au
Total : 16 opéras, opéras-comiques et opérettes.
servatoire. tribunal de commerce.
Le tribunal a décidé que les choristes sont tenus
de donner leur concours aux représentations ex-
M. Eugène Gautier, le compositeur de la Clef traordinaires sans supplément de prix.
Dans la dernière séance de l'Académie royale de
d'or, a confirmé la nouvelle de l'engagement de Fré-
déric Achard, du Gymnase, pour jouer le rôle prin-
Belgique, M. Victor Massé a été élu membre associé
de la section do musique.
cipal de cet ouvrage.
Frédéric Achard nous est connu comme un comé- M. Armand Gouzien a reçu de M. le maire d'An-
que gers une lettre lui demandant de faire partie du
dien des plus charmants; mais il paraît c'est
jury qui doit décerner le piix aux meilleures socié-
aussi un très-agréable chanteur. Or, la Clef rfor est
une comédie pleine de finesse et d'élégance, et exi-
tés chorales des autres divisions, lors du grand Au théâtre Nicol'ni, de Florence, on a donné pour
concours que cette ville prépare pour les 20 et lapremière fois la Reine Indigo, de Johann Strauss,
geait un comédien difficile à trouver, un jeune-pre-
mier doublé d'un ténor, Frédéric Achard s'est ren-
21 mai. M. Armand Gouzien a répondu par une que l'on reprend cette semaine à Paris. Succès co-
contré, et, grâce à l'obligeance do M. Montigny, acceptation à l'invitation gracieuse de M. E. Mou- lossal.
fois
rey, d'Oudrid, et Juan de Urbino, de Barbieri.
Immédiatement après Cendrilton et la Fête du :
Zampa, puis viendra le Dans notre numéro de Noël, nous avons publié
Village voisin, passera et
d'Ambroise Thomas, pour une page exquise de Massenet à propos de laquelle
Songe d'une nuit d'été,
les débuts de M"10 Devriès-Dereims. nous avons désigné M. Hartmann comme éditeur M mo Nilsson ne donnera à Vienne que quatre re-
exclusif des œuvres de Massenet. Un autre éditeur présentations après Hamlet,
A ce moment la pièce nouvelle de Gounod sera ; viendront Faust, les
réclame contre cet adjectif et, de si bonne grâce, Huguenots et enfin Lohengrin,
prête à paraître devant le public, vers le mois de
que nous devons faire droit avec empressement à sa
mars.
réclamation. M. Hartmann a l'heureuse chance, en
Enfin, pour terminer la saison, M. Carvalho re-
montera la Flûte enchantée, de Mozart, avecM nc Bru-
ciïet, d'être l'éditeur actuel et, nous l'espérons, —
nef-Laneur dans le rôle de Pamina, et mc Devriès- M pour lui et pour le compositeur, l'éditeur perpé- — Joachim a joué, au onzième concert du Gewand-
tuel de Massenet; mais, avant que ces liens étroits haus de Leipzig, le 21 décembre, un nouveau con-
Dereims dans celui de la Reine de la Nuit.
d'amitié et d'intérêts ne les unissent, le compositeur certo de Reinecke fort intéressant.
Pour souhaiter la bienvenue à Johann Strauss et sède un recueil très-intéressant qu'elle nous adresse.
Notre succès de Paul et Virginie n'a qu'à bien se
utiliser les derniers jours de l'engagement de M. Pégiel nous offre une mélodie de ce recueil; tenir !
M 1 '
Zulma Bouffar, à la Renaissance, M. Koning va nous l'acceptons et nous envoyons à la gravure celle
Le théâtre de Port-Louis (île Maurice) a eu, le
donner une courte reprise de la Reine Indigo, le ra- qui a pour titre : Bonne nuit, et qui suffira, pensons-
30 octobre dernier, la primeur d'un opéra-comique
vissant ouvrage du maître viennois. nous, à donner à nos lecteurs le désir de connaître
en un acte, Paul et Virginie, paroles et musique de
les autres.
M. Denis Robert, «premier ténor léger, demi-
caractère et traductions, » de la troupe lyrique qui
exploite actuellement ces lointaines contrées, et or-
Un intéressant point de droit concernant les théâ-
Voici le programme du prochain concert popu- chestration de M. R. Laban. tcL'ouvrage, dit le cor-
tres vient d'être jugé par le tribunal de commerce laire dirigé par M. Pasdeloup :
respondant qui expédie à la mère-patrie cette nou-
de la Seine.
Symphonie en ut majeur Beethoven. velle à sensation, était dédié à la jeunesse mauri-
Le 19 décembre dernier, M. Léon Escudier, direc-
Ouverture de la Belle Melusine. Mendelssohn. cienne, et il a eu un immense succès. »
teur du Théâtre-Italien, faisait annoncer pour le
Symphonie fantastique (en 5 par- Nous n'avons garde d'en douter; la jeunesse
lundi 25 décembre, jour de Noël, une représentation
ties) Berlioz. mauricienne se serait montrée bien ingrate en n'ap-
A' Aida, et tous les artistes do ce théâtre recevaient
Romance en exécutée par plaudissant pas. D'ailleurs, un Paul et Virginie, si
un ordre de service pour cette représentation. fa,
Le lendemain, il était remis au directeur du Mu ° Tayau Beethoven. mauvais qu'il soit, peut-il ne pas réussira Maurice?
Finale Haydn. Nous supposons, par exemple, que cette Virginie-là
Théâtre-Italien une lettre signée de vingt-cinq cho-
ne fera pas un second voyage en France !
mentaire en dehors de leurs appointements men- /cr^g-jxTEANGER. — Nous avons dressé le bilan L'année 1877 promet de marcher en fécondité sur
suels. théâtres lyriques d'Italie en 1876; voici les tracesde la défunte année.
[ IfB^
A l'appui de cette réclamation, ces vingt-cinq
<
jjpd celui des théâtres d'Allemagne :
Voici les nouveautés promises pour la saison de
choristes prétendaient qu'ils n'étaient engagés que /O Tjg^/n Melusine, de Mayerberger, à Presbourg; carnaval Cola da Rienzi, de Luigino Ricci, à Milan;
:
pour jouer les mardis, jeudis et samedis, et que ^^^-^ Die Hochlœnder, de von Holstein, à Matiia Corvino, de Pinsuti, à Venise ; Murchesells,
toute représentation en dehors de ces jours devait Mannheim ; de Burati-Forli, à Arrezzo Adelia, du maestro russe
;
leur être payée en sus de leurs appointements men- Die Falkensteiner, de Franz (pseudonyme du Babarikine, à Naples ; Vna Festa di paese,àe Ruggi,
suels. comte Hocbberg), à Hanovre. à Venise, et Simonetta, de Bartoli, à Malte.
Le directeur du Théâtre-Italien essaya tout d'a- lrmingard, de Nessler, à Leipzig ;
bord de démontrer aux vingt-cinq réclamants leur Edda, de Reinthaler, à Hanovre ;
erreur qui n'était, du reste, partagée par aucun de Wanda, de Dworzok, à Prague ; Le Rédacteur principal : Armand Gouzien.
leurs camarades mais, cette tentative amiable ayant
; Eben-Ari, de Dullo, à Kœnigsberg ;
échoué, il fut obligé do les assigner devant le tribu- Der Seecadet, de Richard Gênée, à Vienne ;
Paris. — L'Imp r
-GérauC, A. bourdilliut, U. quai Volt
PREMIERE ANNEE — N«:il
SAMEDI 20 JANVIER 1877
bach ce signe particulier : une fumme d'un desquels la maman Offenbach n'avait pas de
Sommaire :
esprit supérieur et d'un cœur plein de noblesse. rivale dans toute la ville. Il n'est pas de maison
C'est à M mo Offenbach que cette préface bio- où j'aie été plus battu et plus gâté.
MUSIQUK : graphique est dédiée et l'auteur le devait, car,
1. Les Amoureux et les Pinsons. plus que personne, il a pu dès l'origine suivre Dans cette maison tous étaient plus ou moins
Musique d'Alfred Dufresne. et apprécier la fortifiante influence de l'épouse musiciens, depuis le père jusqu'au plus jeune
et de la mère accomplies sur acharné et
cet que la mort a emporté si tôt et qu'on disait
fils
2. Les Trois Lettres du Marin.
nerveux travailleur, et juger par lui-même des doué d'un talent considérable. L'habitation de
Musique de S. Darcier.
côtés touchants de cette affection conjugale qui la rue de la Cloche était modeste; la famille était
3. Mazurka, op. 33. se reflètent par moments, en douces mélodies, nombreuse et le revenu du père ne permettait
Musique de Chopin. en inspirations sereines, dans l'œuvre joyeuse pas de folies. On m'a souvent raconté dans mon
— et folle du compositeur. jeune temps que papa Offenbach s'imposait
le
TEXTE : Un livre d'Oflenbacli. Une note
juste. — Nouvelles de partout.
Laissons parler M. Wolff; il nous conte, avec les plus durs sacrifices pour faire apprendre le
une simplicité émue, qui touchera les plus indif- violoncelle à son fils Jacques. Je me souviens
férents, les débuts du musicien dans la vie. encore de ce professeur que, dans mon enfance,
« La famille Offenbach, écrit-il, est un de j'ai entrevu quelquefois dans les rues avec un
) attachant récit de son voyage enAmé- luisante, était sous le vestibule ; des casseroles prenait à peu près les proportions de la plate-
•ique, récit plein de curieux tableau- de cuivre rangées tout autour avec ordre; la forme de la colonne Vendôme. Malgré sa for-
jtins de mœurs yaukees brossés avec mère affairée à ses fourneaux ; à droite, en tra- tune relative, qui lui garantissait un peu plus
une rare dextérité de main, de piquantes anec- versant cette cuisine, unechambre bourgeoise que l'indépendance,!!. Alexander, le professeur,
dotes contées avec le vif esprit du boulevard donnant sur la rue. se tenait dans un
Le père passait pour le plus grand avare de la ville. On
(cette vraie patrie du compositeur de tant de grand fauteuil près de la fenêtre quand il ne prétendait qu'il avait eu autrefois un très-grand
charmantes parjsienneries musicales), de dé- donnait pas de leçons de musique il chantait : talent: dans son quartier on le désignait sous le
tails intéressants sur les arts en Amérique et très-bien et jouait du violon. M. Offenbach nom glorieux de « l'artiste » . C'est chez lui que
enfin de critiquesà fleur de peau sur leshommes était déjà un homme âgé; j'ai conservé de lui Jacques prit des leçons à vingt-cinq sous le ca-
lable avant le commencement de la leçon. Pas grande ville dans ses explosions de gaieté. Deçà, c'était déjà fait) mais du procédé pour conqué-
d'argent, pas de violoncelle ! » de là, à ce talent si éminemment parisien, se rir les Ljnnes grâces d'un orcheslre newyorkais..
mêle comme un souvenir attendri de la vieille « Les musiciens ont ici, raconte-t-il, une vaste
maison de Cologne je ne crois pas que Jacques
;
et puissante organisation. Ils ont constitué une
« Le premier souvenir précis que j'aie de la puisse regarder longtemps le modeste portrait société hors de laquelle il n'y a pas de salut.
jeunesse de Jacques coïncide avec la première de son père qui est au-dessus de son piano sans Tout individu qui désire faire partie d'un
visite qu'il fit de Paris à ses parents. Ce fut un que son cœur s'émeuve de ses premiers sou- orchestre, dok avant tout se faire recevoirmem
événement chez tous les amis de la famille, où venirs. » bre de la société. 11 n'y a d'exception pour per-
depuis longtemps il n'avait été question que de sonne. Depuis le chef d'orchestre jusqu'au tim-
* *
Jacques qui, disait-on, amassait des millions à balier inclusivement, tous doivent en faire
Paris en jouant du violoncelle. On ne se doutait L'auteur de la préface du livre d'Offenbach
partie.
pas à Cologne que le fils du papa Offenbach ga- passe ensuite rapidement en revue ses œuvres
J'avais été prévenu de cet état de choses par
gnait péniblement sa vie sur les bords de la qui sont dans tous les esprits, logées dans tou-
Boulard, qui avait déjà dirigé une ou deux
Seine. Du moment où on l'écoutait à Paris, la tes mémoires, posées sur tous les pianos,
les
répétitions et qui, lui, avait été forcé de se
ville merveilleuse, la vyie des artistes et des jouées dans tous les pays, interprétées dans
mettre dans l'association pour pouvoir conduire.
gens riches,il ne pouvait être douteux pour toutes les langues, et donne la véritable raison
Dès mon entrée dans la salle, les musiciens
personne que Jacques nageait dans l'opulence. d'un des plus extraordinaires et persistants suc-
me font une ovation. Je les remercie en quel-
On disait dans Le père Offenbach a
la ville « cès qui soient :
:
ques paroles.
une rude chance, il paraît que sod fils revient Nous commençons la répétition par l'ouver
Dans une partie de l'œuvre d'Offenbach,
u
avec de gros diamants à son gilet en guise de ture de Vert-Vert. A peine avais-je fait jouer
écrit M. Wnlff, se reflète l'époque qui l'a vu
boutons et que sa fortune se compte par cen- seize mesures que j'arrête l'orchestre et m'adres-
éclore, et c'est bien à cause de cela que le talent
taines de mille francs, a sant aux musiciens
de Jacques a sa place marquée dans l'histoire :
dans les grandes circonstances. En ce moment temps etque son talent aenchantéle plus grand Voici ce document qui mérite de rester:
il n'y avait pas dans la ville de maison plus nombre. Quand dans une œuvre tous trouvent
heureuse que celle-là. Les parents et les amis leur compte, la foule aussi bien que les déli- « Esmeralda Cervantes,
arrivèrent les uns après les autres, pour souhai- cats, on ne peut plus contester sa valeur : Jac- Harpiste des cours royales et impériales de
ter la bienvenue à Jacques, à chaque nou- et ques est un moderne ; sa musique a le diable S. M. la reine dona Isabelle II, de S. M. le roi
velle visite les plats circulaient, et chaque fois au corps comme notre siècle affairé qui marche don Alîonso XII, de S.. M. le roi don Louis I et
j'en eus ma part, si bien qu'une formidable in- à toute vapeur. Jamais On n'eût trouvé le finale de S. M. I. l'empereur don Pedro II du Brésil.
digestion me cloua pour six semaines au lit.
du premier acte des Brigands au temps des Citoyenne honoraire de la République de
La vieille maison de la rue de la Cloche pataches et des coucous. C'est de la vraie mu- l'Uruguay, décorée de plusieurs croix et mé-
n'existe plus aujourd'hui, madame. Sur le ter- sique du dix-neuvième siècle, la musique des dailles.
rain où elle fut autrefois, s'élève à présent un trains express et des bateaux à hélice, en un Professeur honoraire du conservatoire de
monument Le blond Jacques et la
éblouissant. mot du mouvement diabolique de notre temps, Barcelone, présidente du lycée Esmeralda d'Es-
maisonnette des Offenbach ont eu les mêmes et veilà pourquoi elle est populaire non-seule- pagne, des sociétés chorales Euterpe, de Monte-
destinées ; ils ont grandi avec les années. Le ment en France où le talent de Jacques agrandi video et Esmeralda de Buenos-Ayres, de la
violoncelle qui a fait les premiers succès de Jac- et à laquelle le compositeur appartient, mais société lyrique la Balma, de l'hôpital oriental et
ques à Paris, a été mis de côté en même temps chez tous les peuples. » de la société de bienfaisance de Buenos-Ayres;
qu'on a abattu la maisonnette fraternelle. Jac- membre honoraire de la société chorale Euterpe
ques, lui aussi, est maintenant un monument de Barcelone et de la société de la Torre, de lu
ambulant de musique parisienne, et si je choi-
la
Mais parcourons du compositeur, et au
le livre même ville, de la société philharmonique du
sis ce terme, ce n'est point pour en amoindrir Brésil, de la. Lyra de Montevideo, des cercles
hasard détachons-en quelque épisode saillant de
la valeur, mais bien pour préciser ses côtés ca- ^ggn voyage artistique. littéraires et de l'Union de Lima, des sociétés de
ractéristiques l'esprit et la bonne humeur de la
:
D'abord sa découverte (non de l'Amérique, bienfaisance de Beneficiencia, de la société de
-
ALFRED DUFRESNE.
£
(r r G«ii|i!rO
C2'
1
Cuupift)
-É—*h
Wh'V
IHarlon,
K!
cu-lends-lu
du prési . dent,
ces bruits de
écou .
'^iii'i
le,
gui .
l'on
fa-re?
clian.te;
1
fe^ ^^^ f
É
^* r rfF
SE ^ m
C'est sous
Cest la
f
le
voix d'Ho
n^
b;il .
-
cou.
ra - ce
si
et
nous
j'entends
al.lions
mon
S fa
qr r
m
^ sw ^
voir...
dote
f F Pf
A: cette heure -
mm
cj les passants sont ra .
s^^s
res, .Mon
* feà
tuteur sour
nom ; ISe trouves-tu pas sa chanson tou. chan . te. Touchan . te sa
mm
^=
z -
à
W P^pP iSJ 'LU
PROPRIETE POUR TOUS PAYS.
—
. même e! le ciel est noir, Mon tuteur som . meille et le ciel est
vo x
i comme sa cha'n . son; Miiis rc-gar - de donc la nuit est char
croisé
'^^^^is
l'air! la croi . Mai*.' Ion. _. la
ou.ir les mu. guets,Vous <|iiau pré- si-dent demain Ion ma - ri e, Tromper un tu
un (cl pré-leii- danl! Qui n'a que son cœur et sa gueuse . ri e. Vi.vënt les c .
. teur ton . jours aux a . guets Laissons les blon . dins pas _ sei je vous
. eus du vieux pré- si . oVal, Laissons les blon . dins ehan _ Ici
1
je vous
4 1 I I I 1 l I
_L
Les amou _ reux et les pin . sons N auront ja. mais que leurs chai
sons, Nîiuronl ja.nmis que leurs clian_ sons Les a.moureux et les pin.sous
Les a.moureux ul les pin -sons N'auront ja.mais (lue leurs ehau . so
^
j f
l
r ?
S EE
wm m
g^t
U .IKUN'K HI.I.K
#5
"t r
r
r i
r
^
^ r r r r, '"r p
^
. se - e, Mai- . ton, ouvre donc la croj . se - e.... Ah!..
«
>=+=> d ^
é
1 '" r
*l LL r • -
j j I
r
gË £
«
LA DUKGNE. (imil;ill( la vois de vieille)
n'y
I
^ =5
v ;
<
tamÉ
3£ â Jîjà
« ptaci're ^^
don - ne, Otïel! le vo» - là qui gnnpe au bal. con, Ve. nez à notre
a Tempo.
(LA jeijnk FII.I.Iî)
(-aimt'iit) >
Pi" moSSO.
il les pinsons Se font ai.mer par leurseliansons. Se t'ont ai mer par leurs chan.
5&=^
LES TROIS LETTRES OU MARIN
Paroles de Musique de
A. BOUVIER DARCIER
/ ^=^^^=^=
-
r
moi -
p f
re Prendre au
g f ir
des. sous
H
du buis
}
bé .
^
ni
'
J,,J|
Trois let .
i
J
très
''
J,
du
P f
j
ma.riu Gré.
vieil . le No.tre fils se.ra bien - tôt grand, sur lui femme, a. vee a.mour
% M r w et £=fl
r^—j f:
4r—Vy-%
m
veil . le Gar.de -le bien, garde- le bien c'est, notre en . fant!
MAZURKA
F. CHOPIN. Op. 33 N? 3.
Seuiplice
f r 1-
fr*f h
* Ped* * Pfed.
^ *
Caridad, de l'hôpital espagnol et de la société maîtres ; M. Métra compose pour des orchestres l'orchestre dans un bal masqué à Vienne; c'est
de Misericord.e de Buenos-Ayres, de la Bene- dansants et cherche la sonorité puissante, qui par reconnaissance envers le public parisien,
ficiencia de Rosario et de Valparaiso, de la Bc- pousse les danseurs aux quadrilles les plus qui a fait si bon accueil à ses œuvres, qu'il a
espana de Lima, membre de la société
ntficiencia ébouriffants, aux valses les plus tourbillonnan- accepté la place qu'on lui a offerte à l'Opé.a.»
de pompiers Callao, protectrice de la société des tes; il n'hésite pas à faire doubler un chant par
un peloton de pistons, à dessiner Rappelons à ce propos qu'il y a treize ou
Dames du Buen Pastor en Amérique et en ses contre-
Europe. » sujels à coups de trombone ou d'ophicléide ; le quatorze ans, M. Musard se fit entendre à
hautbois, le basson, le violoncelle lui sont Vienne et que Johann Strauss fut des premiers
*
* * à
à peu près inutiles ; il s'est dit que, dans ces lui faire l'accueil le plus chaleureux. Plus
On sait que, le dimanche, les concerts ne sont
mêlées dansantes, c'est Ja grosse artillerie qui récemment, quand M. Léo Delibes alla diriger
pas plus permis en Amérique que les autres
décide de la victoire, et il fait donner la grosse les répétitions de sa Coppèlia, tout l'orchestre
distractions. Pourtant, le propriétaire de VOf- lui rendit visite dès son arrivée ; et, quand il
artillerie.
fenbach-garden où le compositeur faisait jouer parut pour la première fois, pour le conduire,
Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le vaste
des œuvres lui annonça un jour qu'il avait ob- on lui fit la plus cordiale des ovations. Nos ar-
vaisseau de l'Opéra ait été inondé par les sono-
tenu l'autorisation de donner le dimanche un tistes rapportent ces souvenirs de bonne hospi-
rités océaniques de Vague et que le Danube
la
concert religieux. talité de l'étranger, qui n'en peut pas dire au-
bleu n'y ait produit que l'impression poétique
Voici comment Offenbach composa le menu aurait fallu pour ar- tant c'est fâcheux.
d'une gracieuse rivière. Il
:
Marche religieuse, de la Haine la pensée de l'auteur avec tout le zèle dési- par ces mots envoyés aux journaux :
;
meneurs et par l'indigiialion des vrais artistes prendre à partir de jeudi prochain. Lesnoms de Bach,
Mozart, Beethoven, Srhumann, Chopin, etc., figurent
de l'orchestre, plaide pour lui les circonstances
Strauss. Ces individus, surveillés de près au pre- nous sommes vraiment heureux du
des huit tableaux de cet ouvrage
îf rôd net, et
Voici les litres :
mier bal, ont élé signalés à M. Halanzier, qui s'est <ç3^h!~l/0succès de notre compatriote, dans ce pays
1 Le Départ, — 2 Perpignan, — 3 Cinq-Mars, empressé de les prier d'aller souffler la discorde et '~ c=i
^^-^où le goût pour la musique est plus répandu
grand écuyer à Saint-Germain, 4 la Conjuration — racler la dissension ailleurs. encore peut-être que chez nous.
chez Marion Delorme, —
5»Scène de la fête chez
Marion Delorme, 6 la Chasse,—l'ambassadeur du On nous écrit donc de Bruxelles :
roi de Pologne demande la main de Marie de Man- Voici quelques détails sur la façon dont s'est faite Le quatrième concert populaire a particulièrement
toue, —7 Narbonne, —
8 la Sentence. latransformation de l' Opéra en salle de bal. réussi, grâce à la remarquable musique des Eryrinies
La première est annoncée pour fin février. Depuis vendredi soir six heures jusqu'à dimanche de votre compatriote J. Massenet; c'est un vérita-
minuit et demi, les machinistes n'ont pour ainsi dire ble succès d'enthousiasme qu'a remporté cette belle
pas quitté l'Opéra. Vendredi, à six heures, ils com- musique, inspirée par la grandiose tragédie de Le-
mençaient à poser les décors de Robtrt le Diable pour conte de Lisle, et, chose très-rare ici, deux mor-
Une petile émeute a eu lieu dimanche au concert
la représentation du soir. A minuit, ils enlevaient ceaux ont été bissés : l'Invocation d'Electre et les
du Châtelét.
lesdits décors pour leur substituer ceux du bal, tra- Regrets de la Troyenne, délicieuse inspiration que
Ceux-ci voulaient que l'on bissât l'andante pasto-
vail qui n'a été terminé que samedi soir, à onze abonnés de votre journal ont reçue dans un de
ral de M
lle Augusta Holmes
; ceux-là se plaignaient
heures et demie. Puis, dimanche matin, aussitôt le
les
vos premiers numéros.
de entendu une fois. De là sifflets, bravos,
l'avoir
bal fini, il leur a fallu remettre le théâtre en état, et Du reste, l'exécution a élé ce qu'elle est toujours,
fracas, et même une rixe aux deuxièmes galeries. Le
poser à temps pour le soir le décor de la Favorite, sous la direction de son vaillant chef, Joseph Dupont,
fond de tout cela, c'est que M" Holmes, connue
qu'ils ont ensuite enlevé à minuit et demi. c'est-à-dire extrêmement soignée et exceptionnelle-
pour ses tendances wagnériennes, est désignée d'a-
Quatre équipes ont concouru à ces dernières mo- ment réussie.
vance à l'admiration ds uns et à la colère des autres.
difications, l'une se reposantpendant que les autres Le cinquième concert populaire sera exclusive-
Des deux cotés, on aurait mieux fait d'écouter tran-
quillement un morceau fort mélodieux et fort joli-
travaillaient. Une demi-heure seulement était accor- ment composé de fragments de la trilogie de Wa-
dée aux hommes pour aller prendre leurs repas. gner, et les places font déjà prime.
ment orchestré, qui n'aurait du déchaîner aucune
Un dernier détail : les machinistes de l'Opéra sont
tempête. On nous écrit de Gand :
payés à raison de cinquante centimes par heure les ;
heures supplémentaires sont payées double. Eve a samedi soir au concert annuel
été exécutée
Ajoutons que plus de fiOO personnes sont employées de la société des chœurs, sous la direction de M. Ed
Le Théâtre-Lyrique vient d'ajouter Ma<tha à son
dans une nuit de bal à l'Opéra, savoir : de Vos, avec un grand et légitime succès; les chœurs
répertoire, et le succès s'est dessiné avecbeaucoup
de franchise à la première représentation de cette Orchestre, 140. — Contrôle et employés dans la ont été superbes, et M" Mézeray, chargée du rôle
reprise. M. Duchesne, encore soutirant, a fait ie pos- salle, 45. — — Machinistes, 72. —
Ouvreuses, 40. d'Eve, a été particulièrement acclamée.
sible M. Grosse est un consciencieux artiste Tapissiers, 12. — Lampistes, 18. — Vestiaire, 20. — Cette jeune et brillante artiste est, assure-t-on
M llc
;
Café, 20. — Pompiers, 42. — Bureaux, — Garde 4. engagée par l'Opéra-Comique de Paris.
rêver plus superbe contralto que M" 1 Engalli. L'or- intérieure, 60. — Garde extérieure, C0. — Agents, On avait annoncé la venue de M. Massenet qui,
chestre s'est tout à fait distingué sous l'archet de 40. — Fleuristes, 30. au dernier moment, a été retenu à Paris par ses ré-
pétitions du Roi de Lahore, à l'Opéra.
commandement de M. Danbé. * *
Enfin, on nous écrit de Liège :
chain, au Concert-Pasdeloup, ainsi que l'indique le Les Vénitiens ont fait un succès énorme à une
programme ci-contre, un concerto de piano de sa Voici le programme du prochain concert popu- chanteuse parisienne, Mlle Moisset, une idéale Ophé-
laire dirigé par M. Pasdeloup :
lie. Ils l'ont rappelée quatre l'ois
après la scène delà
composition.
On sait que l'habile pianiste est un musicien de Passacaglia (1718) 1" audition, S.-J. Bach. folie, et acclamée pendant toute la représentation.
du grand nom qu'il porte. 1" Concerto pour piano, 1" audition de C. de
race, digne, à tous égards,
Fils de la Malibrari et du célèbre violoniste, 11 s'est Bériot, exécuté par M. C. de Bériot.
Canzonetta du quatuor (Op. 12), Mcndelssohn, Le Rédacteur principal : Ahminb Gouzibh.
placé depuis longtemps parmi les virtuoses les plus
remarquables de notre époque. par tous les instruments à cordes.
Paris. — L'Imp'-Géraut, A. uouruilUat,!'), quai Voltairî
Son cours d'audition de musique classique va re- Ouverture de l' Etoile du Nord, Meycrbeer.
PREMIERE ANNÉE — No 35
manque pas de style; mais le début du Gloria on ne produit rien de durable. L'Académie
Sommaire :
n'a pas le caractère religieux. Tout ce morceau espère qu'il redoublera d'efforts pour arriver à
MUSIQUE :
quoique habilement conduit, a le tort
d'ailleurs, posséder pleinement cet art nécessaire et à
de renfermer trop de formules scolastiques et prendre parmi les compositeurs dramatiques le
1. Nocturne, op. 37, n° 1.
des exagérations que ne comporte pas la musi- rang auquel il semble destiné, depuis le jour
Musique de Chopin.
que d'église. où il a composé la cantate remarquable qui lui
2. Le Printemps, valse chantée a une ou Le Sanctus a de Tampleur et de la solennité; a valu le premier grand prix.
lieux voix.
c'est le meilleur numéro de aelte Messe brève.
Musique Je Doiiizetti. M. Salvayre (3° année)
L'Agnvs De', d'un bon caractère, est trop déve-
3. A l'Amour rendez les armes, ariette. loppé et se termine par un mouvement qui Pour son envoi de troisième année, M. Sal-
Musique de Rameau. tourne un peu à la violence. vayre a soumis à l'Académie deux ouvrages :
En somme, la Messe de M. Puget n'est pas Une Si eue instrumentale intitulée les Bacchantes,
TEXTE : Rapport sur les envois des prix île
écrite avec assez de soin et n'accuse pas un sen- et le Psaume CXIII.
Rome. — Berlioz et Strauss.— Le Comité
timent religieux très-prononcé. La symphonie des Bacchantes est un morceau
musical île l'Exposition. — Nouvelles de partout.
L'opéra-comique de Célia, au contraire, intéressant. Elle débute par un amiante d'une
révèle chez le compositeur un vif instinct de la jolie couleur et d'un sentiment plein de charme.
scène. Sans doute, on y reconnaît encore un V allegro a de la chaleur. Les motifs principaux
Rapport musicien peu soigneux, bien que parfois assez en sont élégants et bien rhylhmés. On pourrait
recherché; mais ce musicien, du moins, rachète toutefois reprocher à cette bacchanale une fin un
sur les
en partie ce qui lui manque comme écrivain peu brusque et écourtée ; mais dans son ensem-
Envois des Prix de Rome par un heureux sentiment des convenances ble, la Scène instrumentale, écrite par M. Sal-
théâtrales et par beaucoup d'expression dra- vayre, dénote une main habile et offre d'excel-
f^Q après avoir consacré à Erharht, enlevé duo dramatique qui débute avec chaleur et qui 1° In exitu Israël, chœur coloré et d'un
si jeune aux espérances que son talent faisait renferme de jolis détails d'instrumentation, une grand style;
concevoir, quelques paroles de regret :
symphonie d'un caractère doux et poétique, 2° Non noOis Domine, prière d'un beau carac-
voilà les pages les plus dignes d'être remarquées tère ;
M. Puget (2
e
année) dans cet ouvrage. On pourrait citer encore le 3° Simvlacra gentium, morceau habilement
L'envoi de M. Puget se compose d'une duo qui le termine, si quelques longueurs n'en disposé pour les voix, mais écrit un peu haut
Messe brève et d'un opéra-comique en un acte compromettaient l'effet et n'en déparaient l'al- pour les dessus, ce qui rend difficile l'articula-
intitulé : Célia. légro chaleureux et mouvementé. Que M. Pu- tion des paroles ; la péroraison de ce chœur est
Le Kyrie de la messe est assez bien fait et ne get se garde de l'oublier : sans l'art d'écrire, remarquable ;
JOURNAL DE MUSIQUE
4° Qui tintent Dominum, amiante large, auditeurs exceptionnels; Strauss, lui, s'est Orgues et pianos mécaniques; instrumenls
d'un sentiment élevé, d'un style noble et adressé aux masses, et ses nombreuximitateurs automatiques, à manivelle et autres.
sévère, qui termine heureusement celte com- ont été forcés, en l'imitant, de le seconder. Instruments non classés dans les catégories
Les deux ouvrages qui viennent d'être exa- la mesure et des accentuations syncopées, Archets. — Cordes harmoniques. — Organes
minés justifient pleinement les espérances que même dans une forme constamment régulière et éléments de fabrication des
constitutifs la
les précédents envois de M. Salvayre avaient ci identique, est au rhythme simple, comme instruments de musique. — Pièces détachées
fait concevoir. Ce jeune compositeur, déjà plu- les ensembles à plusieurs parties diversement et objets du matériel des orchestres.
sieurs fois applaudi par le public, semble appelé dessinés sont aux accords plaqués, je dirai Editions musicales : gravure, typographie,
à un bel avenir. Il est de ceux qui, prémunis même comme l'harmonie est à l'unisson ou à impression, etc.
par de longues et fortes études contre les écueils l'octave. Le Comité d'admission, soucieux de voir la
que tant d'autres n'ont pas su reconnaître et Sans être aussi arriérée que l'Italie, sur ce cliisse XIII figurer avec honneur à l'Exposi
éviter, marchent résolument dans la bonne point, la France est encore le foyer de la ré- lion internationale de 1878, fait un dernier
sistance aux progrès de l'émancipation du appel au concours de tous les industriels inté-
que les danseurs ont déjà voulu l'imiter en Instruments à cordes et à arohets. d'alarme au sujet de la salle monumentale des-
créant la valse à deux temps; bien que la mu- Instruments à cordes pincées ou frappées, tinée aux grandes auditions musicales. Nous
sique de cette valse ait conservé le rhythme sans clavier. devons nous en faire l'écho, et espérer qu'il
ternaire. Instruments à cordes et à clavier : Pia- sera entendu du conseil des ministres d'abord,
Si on parvient, hors de l'Allemagne, à faire nos, etc. et des Chambres qui devront voter des crédits
concevoir au gros public le charme singulier Instruments à vent en bois, en métal ou en ensuite.
qui résulte, dans certains cas, de l'opposition toute autre matière. L'entreprise de l'Exposition vient, dit le Mo-
et de la superposition des rhythmes contraires, Instruments à vent et à clavier, avec réser- niteur universel, de se heurter à un mécompte
c'est à Strauss qu'on le devra. Les merveilles voir d'air : orgues d'église, orgues de salon, assez sérieux.
de Beethoven en ce genre sont trop haut pla- harmoniums, etc. Les difficultés des fondations de l'immense
cées et n'ont agi jusqu'à présent que sur des Instruments de percussion. palais des Beaux-Arts, que l'on construit au
NOCTURNE
CHOPIN
Pp. 37 _ N;j 1
Andante sostenuto.
^ P^a
•#
$*
'-r % r g"r =*£p
i
<Tf J J
T —
J
| = a3 j P^
I i#^
f f
fr ù>
r
QIlLLlirminj ^toj^
g ^É f
f f f
^^
r i
i
f r
f i
f
Égéf '££te| ggge'
¥
fca ^m
rr fTT
m
w
m
-t- ^
s i
^ ^
LE PRINTEMPS
VALSE CHANTÉE A 2 VOIX
Paroles- de Musique de
E PIQUYIER. DONIZETTJ
S. ou T. />
rÉ
'
h- 1
r i r J
Comme
'r f i
r ^ s
On en . tend dans les bii ses v des chants lointains.;.
É r g i
r f
JW1J ;IJ ^
»
On en _ tend dans les bri _ ses., Comme des chants lointains,
^
g
iftf I
«
£
é
5F=» ^ «£ «£
*=^
^ ^P £=£
SE i ai Me
-L
leur
$
pn _
i
ç
son
"
y
Sur
i f
les fleurs
r
~ e
j
de
'
.
j
mi
i J
clo
^^^
m
leur
3E
pri _
~n~mje
son Sur les fleurs
^ =1^=^ ^
.
-#
de .
*-
mi clo
P
ses
û
Et
t-fck
-i-
3E ±=^
*J t
7
. v. :n ... i
^j :+^==^ u j-
fc
^Sztr^^
Tout est jov _ eux sous lus . creu L'In . roii.delle est fi
=^y—
jr^^fm^àïiE-
Tout est jo_y . eux sous 1rs CIUUX,
i
t
•>
; i
j"
j i ri
esi fi .
ÈPPP J
Fuy .
I
f
ez,
p
hi .
l g
vers,
P
des
F
champs
i
f
verts
E
p^
te de . le,
J
Fuy .
i
r
ez,
g
ht .
i
p
vers,
l
p
des
?
champs
i f
verts.
n
;^^ë
* *
ëS^
K^^
BÉ**
W
tt^m
nos chants!
FIN /^
£=^
On re _
£
voit
P^^
dans lés . pa
£ *'*£ f
i £
A L'AMOUR RENDEZ LES ARMES
RAMEAU.
Allegretto
Alkgretto.
.lar _ mes ont des char . mes, Tout est doux aux cœurs ai . niant
l'\lr:.!t(l'lli|)|Hi|jle cl Ariciu,
Trocndéro, ont enlraîné à des dépenses qui troupe de château le Duc de Guise, qui servit 1 révé- faire paraître l'ouvrage, à retirer ladite somme de la
prévues dans devis ler le grand avenir lyrique d'une toute jeune per- Caisse des dépôts. L'ouvrage, où Le Sueur tend à
n'avaient pu être, le di'essé
musique jouent un rôle trèo- en deux actes, que lui avait demandé M. Crosnier, M. Massenet met la dernière main à son oratorio
littérature et la
directeur du Grand-Opéra. Un changement de direc- de la Vierge, dont le poème lui a été fourni par
impurtant.
tion n'offrant pas les garanties de précision suffisantes M. Ch. Grandmongin, auteur des Siestes et de l'es-
La Société des compositeurs de musique, qui
quisse sur Wagner.
d'une décision du
pour la date de la représentation, M. de Flotow a
•avait eu lieu de s'applaudir A ce propos, annonçons pour le dernier mardi de
retiré son opéra, et de quelques-uns des principaux
conseil municipal attribuant une somme de ce mois, une intéressante lecture qui sera faite par
morceaux, il a renforcé Martha, dont le sujet est tiré
dix mille francs à une œuvre devant être exé- d'un roman anglais où plusieurs auteurs avaient déjà cet écrivain à la salle des conférences du boulevard
cutée dans ces conditions d'apparat et de splen- puisé. M. Anicet Bourgeois en avait tiré mc cTEg- M des Capucines, un drame en vers inédit Promé-
:
deur, s'est émue déjà de cette nouvelle. Cer- mont, pour le théâtre des Variétés, et le même thée. (Prométhée, voleur du feu; — Prométhée en-
tains grands orateurs, qui devaient s'y faire M. de Saint-Georges, Ladg Henriette, ballet repré- chainé; — la tentation de Prométhée; —
Promé-
entendre dans des conférences solennelles, se senté à l'Opéra. C'est de ce ballet arrangé du roman thée délivré; — la chute des dieux.)
disposent à réclamer contre cette suppression anglais qu'on a de nouveau arrangé le livret de Mar-
tha, d'abord en allemand, puis enfin en italien.
inattendue : la presse doit aussi pousser son cri
L'ouvrage est depuis resté au répertoire en Allema-
d'alarme et se faire l'écho de l'opinion publique M. Adolphe Jullien, poursuivant ses recherches
gne et en Italie.
•en protestant contre une économie aussi mal sur l'histoire de l'Opéra au siècle dernier, vient de'
placée. mettre au jour de nombreux documents inédits très-
Qui oserait refuser, dans l'une ou l'autre intéressants dans un travail dont le titre explique à
La note suivante nous est communiquée :
la fois l'étendue et l'importance Un Potentat musi-
Chambre, le crédit supplémentaire nécessaire :
décrets du 8 juin 1806, 5 février 1810 et par la loi le désordre qui y régnait.
du 14 juillet 1866, ainsi que par l'article 42S du Code M llc Dorival arrive un soir, pour danser, en état
JOURNAL DE MUSIQUE
'on Marot et Henri Fouquet; musique de MM. Léo ^Tj^j^-j-yrRANGER. — Nous avons parlé à diffé- d'eau, Euryanthe, Aida, la Flûte enchantée, Cesai io,
Parmi les interprètes de ces deux pièces figurent ÎTl^ propose d'élever à Vienne en l'honneur de Une seule représentation : Joseph en Egypte, Jes-
M»" Toudouze, Ravilly, Betty, Querette, Bertha p.i^Êjo Beethoven, et l'on sait qu'un comité s'est sondc, Fra Diavolo, Mignon, Obiron, Don Juun, le
Legrand, etc.
^^^^ constitué à cet effet dans la capitale autri- Vaisseau fantôme, l'Africaine, Araàde, la Juive, les
Des invitations spéciales sont adressées à la presse. chienne. Parmi les membres de ce comité, le Guide Huguenots.
musical nous signale : Voilà une statistique qui donne à réfléchir... et à
regretter.
Brahms, O. Dessotf, F. Dingelstedl, E. Hanslik,
J.
enthousiasme par les membres grand éditeur annonce qu'il organise à Milan un
a été accueilli avec
grand concert au profit du monument. Plusieurs
A l'Opëra-Comique, on annonce la réception d'une du comité artistique, et le modèle, en partie achevé,
sociétés françaises ont fait des promesses sembla-
pièce en trois actes, due à la plume de MM. Sardon est prêt à être exécuté en bronze.
bles.
et de Najac, et dont la musique est de M. Déliés. « Le concours de tous ceux qui gardent précieu-
*' *
sement la mémoire du grand compositeur nous
aidera à terminer l'œuvre dont, malgré l'insuffisance Aida a été représentée lundi soir au théâtre de la
de nos ressources, nous avons pris hardiment l'ini- Monnaie.
Onannonce à l'Opéra-Comique les prochains dé-
tiative et nous espérons que la lyre de Beethoven, Pas n'est besoin de dire que la salle était comble :
buts de M"" Donadio et Marie Mineur. renouvelant le miracle d'Ampli ion, aura le don depuis un mois, il ne restait plus un strapontin pour
M" Donadio n'est pas, comme on l'a dit, la can- d'attirer les pierres du monument qui perpétuera à la première la location est faite
; à peu près — —
tatrice que nous avons entendue au Théâtre-Italien,
tout jamais la gloire du maître immortel. pour les neuf représentations qui suivront.
il y a deux ans, dans la Sonnambulu. Cette Dona-
« Vienne, décembre 1876. » La reine assistait au spectacle dans sa baignoire.
dio, première du nom, est en ce moment aPestb,
En dehors du monde bruxellois, j'ai vu, dans
Nous constations jeudi dernier dans nos nouvelles
où elle a obtenu un véritable triomphe dans le rôle
de Vienne que Verdi venait d'envoyer 500 francs au
une seconde loge de face, m0 Galli-Marié, qui M —
d'Ophélie, à'Hamlet. Nous nous souvenons, en effet,
commence demain, par Carmen, une assez longue
de la voix sympathique et de l'excellent style de comité et que plusieurs sociétés italiennes et fran-
série de représentations.
cette artiste qui, lors de son court séjour sur la scène çaises avaient promis d'O'ganiser des concerts en fa-
Le succès a été colossal; depuis la première de
italienne, faisait pressentir les brillants succès qui lui veur du monument.
l'Africaine, notre Opéra n'avait eu une pareille soirée.
étaient réservés. Nous souhaitons à son homonyme Nous aimons à croire qu'en ce qui concerne la
La mise en scène est la plus belle que nous ayons
de lui ressembler. France, cette promesse sera tenue et que nos artistes
vue à Bruxelles et certainement l'une des plus belles
La Donadio de M. Carvalho débutera dans la ne laisseront pas passer cette occasion de payer leur
qu'on puisse voir. Les décors et les costumes sont
Fille du régiment. dette au plus fécondant des génies qui aient tra-
la reproduction exacte de ceux que le vice-roi
Quant à M" Marie Mineur, c'est une lauréate versé les siècles.
d'Egypte a donnés à la pièce, lorsqu'elle fut jouée
des derniers concours du Conservatoire. Elle s'est
pour la toute première fois au Caire.
fait entendre dernièrement au concert Frascati, di-
La grande marche du second acte, qui réunit près
rigé par M. Arban. Ses débuis auront lieu dans la Comme chaque année, l'imendance générale des de 400 personnages, encadrée dans un décor d'un
Dame blanche. théâtres impériaux de Berlin publie le relevé des effet magique, éclairée par la lumière électrique, a
ouvrages exécutés pendant l'année théâtrale écoulée. transporté la salle; le metteur en scène et Ch. Du-
Ce relevé ne manque pas d'intérêt. C'est un sujet de pont, le chef d'orchestre, ont été acclamés sur la
Grâce au directeur du théâtre de Nice, qui vient comparaison entre les théâtres allemands et les scène.
d'accorder huit jours de sursis àM"°Zulma Bouffar, théâtres français. Du l or septembre au 31 décembre, L'interprétation a été excellente : Tournié (Rada-
M. Koning va pouvoir jouer encore la Reine Indigo ily a eu à l'Opéra de Berlin 95 représentations de mès), Devoyod (Amorasno), mos Fursch-Madier M
toute la semaine prochaine. Cette amusante opérette 38 opéras de 22 compositeurs. Ce sont Gluck, :
(Aïda) et Bernardi (Amneris) ont tenu — et au-delà
fait du reste des recettes splendides. Mozart, Beethoven, Weber, Meyerbeer, Wagner, — tout ce qu'on attendait d'eux.
Voici la lettre que Johann Strauss vient d'adresser Spohr, Rubinstein, Taubert, Nicolaï, Brùll, Kret- Aida est chantée à Bruxelles sur les paroles fran-
à M. Koning : schmer, Gœtz, Cherubini, Mehul, Auber, Halévy, çaises de MM. Nuitter et du Locle.
Gounod, Thomas, Rossini, Donizetti, Verdi. Quant à l'œuvre de Verdi en elle-même, elle sera
o Mon cher directeur,
Deux nouveautés seulement ont leur appari-
fait discutée dans le pu.blio musical et dans la presse ;
« Une indisposition légère, mais persistante, m'a tion sur la scène berlinoise : la Sauvage apprivoisée mais on a été unanime à reconnaître qu'elle renferme
empêché de remercier les excellents artistes de la de Gœtz, et les Folkunger de Kretschmer. Voici, pages; sept à huit morceaux ont été
de fort belles
Renaissance de leur talent et de leur zèle, au lende- classés dans l'ordre que leur assigne le nombre de justement remarqués et chaudement applaudis.
main de la reprise de la Reine Indigo. Voulez-vous représentations, les titres des opéras joués. Les directeurs de la Monnaie, MM. Stounion et
bien être mon interprète auprès d'eux et exprimer Ont eu 6 représentations : Lqhengrin ; 5, la Croix Calabresi, ont dépensé plus de 100,000 francs pour
toutema reconnaissance aux artistes du chant, à d'Or, Tannhauser, la Sauvage apprivoisée; 4, Faust, monter Aida : l'administration communale leur avait
ceux de l'orchestre, ainsi qu'à leur digne chef, M. Trouvère, les Joyeuses commères, les Noces de
le alloué un subside extraordinaire de 50,000 francs.
Modier de Montjau. Figaro, la Fille du Régiment; 3, les Macchabées, le
« Recevez, mon cher directeur, l'assurance de mes Prophète, Fidelio, Iphigénie in Tauride, Hamkt,
Le Rédacteur principal : Armand Gouzies.
sentiments affectueux, et croyez-moi tout à vous et Domino noir, tes Folkunger; 2, Freischûtz, Guil-
à votre théâtre. — Johann Strauss. » laume Tell, la Muette de Portici, Rienzi, le Porteur Paris. — L'Imp'-Gérant, A. BouniilIiat,13, quai Voltaira.
PREMIÈRE ANNEE — No 36
SAMEDI 3 FÉVRIER 1S77
figures de ses créations les plus célèbres. Nous lois le solfège avec Martin le chanteur, le
Sommaire y avons joint un morceau, la « dernière pen- piano avec Ladurner et un peu de violon.
sée » du compositeur, une des inspirations su- Après la Révolution, le père d'Auber, dé-
MUSIQUE :
prêmes de ce musicien si fécond, qu'il offrit, pouillé de ses fonctions de cour, songea à cher-
1. Barcarolle, poésie de Camille du Locle dans les dernières années de sa vie, au direc- cher dans commerce le moyen de faire
le
Musique de Duurato.
teur du Gaulois, à l'obligeance de qui nous vivre sa famille, et se fit marchand d'estampes.
2. Un Rayon de Soleil, poésie d'Albert devons de la publier. L'aulographe d'Auber Le commerce prospéra et le père ne songea
Delpit. l'accompagne. plus qu'à faire embrasser à son fils cette car-
Musique de Alph. Duvernoy.
Nous avons enfin.essayé d'ébaucher un por- rière lucrative. Il l'envoya se former en Angle-
3. Pastorale, pour piano. trait du compositeur, qui le peint dans sa vie terre; mais la rupture du traité d'Amiens
Musique de Hreodel. et dans ses œuvres, cl nous avons été exhumer ramena, grâce à la guerre avec ce pays, le
4 Dernière Pensée d'Auber, prélude de Bouilly, pour y prendre
les Récapitulations jeune Auber à Paris, et sa famille se relâcha
pour piano. (Supplément.) le récit du premier ouvrage écrit par Auber, bientôt de ses résolutions à son égard : on le
récit qui est curieux à plus d'un tilre, et dont laissa composer, on encouragea ses heureux
5. Portrait et Musique autographe
d'Auber. le style même est la saisissante évocation d'une essais, et ses premières romances eurent du
époque disparue. succès dans les salons, où les manières ai-
TEXTE : à Auber. — La Vie d'Auber.
Hommage mables et courtoises du jeune compositeur le
— Premier ouvrage d'Auber. — La Mort d'Au- faisaient rechercher. Il fit, vers cette même
ber. — L'Esprit d'Auber. — Apothéose d'Au-
époque quelques morceaux de musique de
ber. — Le Docteur Ox. — Nouvelles de partout. La Vie d'Auber chambre et s'essaya même sur un poëme de
Monvel, mis déjà en musique par Dezèdes, Ju-
lie, à la musique dramatique, tout en se bor-
uber est né à Caen, le 29 janvier 1782, nant à n'orchestrer sa partition que pour quin-
Hommage à Auber dans la paroisse Saint-Julien; il fut tetteà cerdes, afin qu'elle pût être exécutée
^)U~baplisé le lendemain de sa nais- dans un théâtre d'amateurs, où elle fut jouée
sance, par l'abbé Desbordeaux, et en effet, en 1805 et où elle eut un très-estima-
35I>Aj e Journal de musique doit un hom- reçut les noms de Daniel-François-Esprit. ble succès.
'ç) mage à la mémoire d'Auber, il doit Son père, d'origine normande, officier des Son second ouvrage fut écrit spécialement
'
déposer aussi sa couronne sur tom-
le chasses du roi, habitait Paris, et ce fut dans un pour le prince de Chimay, qui avait pris le
ïîjbeau inauguré enfin cette semaine au voyage entrepris avec sa femme, que celle-ci jeune Auber pour directeur de ses concerts;
Père-Lachaise avec la plus grande solennité :
donna le jour au futur compositeur dans l'un mais il n'en est point resté de traces, et on ne
ses lecteurs trouveront donc, dans ce numéro, un des hôtels de la ville qui portait pour enseigne :
cite parmi les morceaux religieux qu'il écrivit
portrait d'Auber qui fait revivre sdus le burin A l'image Saint-JuHen. pour la chapelle du château, qu'un Agnus Dei,
les traits du que le crayon
spirituel vieillard, et Ses dispositions musicales se montrèrent qui devint plus tard la prière de la Muette.
fantaisiste et charmant de Morin a orné des déjà dans un âge assez tendre, et il apprit à la Les leçons de Chcrubini vinrent forlifier
JOURNAL DE MUSIQUE
de fixer les péripélies suprêmes de celte mort Paris habiter la rue Saint-Georges, en voisin « Monsieur, voulez-vous me permettre de
de l'un des plus spirituels Français qu'il y ait affectueux et dévoué. un vaudeville que j'écris en ce
placer, dans
eu, pendant ces journées de suicide national. Il y a trois jours, M. Auber, recevant la vi- moment pour le théâtre de Madame, votre ronde
site de M" e Marie Rozo, qui lui racontait que si jolie et si justement populaire de la Bergère
« Aubera atteint l'âge de quatre-vingt-neuf ans
de composer jusqu'au
les communeux étaient venus lui demander de Châtelain ? Je ne vous cacherai pas, monsieur,
et trois mois. Il n'a cessé
chanter pour leurs blessés, lui avait répliqué que je me suis engagé auprès de mon directeur
moment où la plume lui tomba des mains, :
différentes personnes. Malheureusement M. Au- M. Auber vit Rossini pour la première fois à
du faubourg Montmartre et de la rue Lafayetle, un dîner donné par Carafa en l'honneur de son
nombreuse pro- ber avait refait son testament le 6 avril, c'est-
je me trouvai arrêté par cette
illustre compatriote. En se levant de table, le
signe de ralliement était un
à-dire cinq ou six semaines avant sa mort, et
cession, dont le
cette clause fut oubliée. maître, à la prière de son amphytrion, s'assit au
ruban bleu à la boutonnière. A peine quatre ou
Je devrais donner ce testament, mais piano et chanta la cavatine de Figaro: Largo
il n'a
cinq rangs avaient-ils défilé, que je m'entendis
al' fattotum délia cita.
vraiment rien d'artistique quelques legs à ses
appeler par mon nom c'étaient M. Perrin,
:
:
anciens domestiques, voilà tout; les légataires «Je n'oublierai jamais, disait M. Auber, l'effet
alors directeur de l'Opéra, et M. de Beauplan,
universels sont les deux nièces de produit par cette exécution foudroyante. Ros-
commissaire Gouvernement auprès des
du M. Auber. »
sini avait une fort belle voix de baryton, et il
théâtres. Sur leur demande, je me joignis à
chantait sa musique avec un esprit et une verve
eux.
dont n'approchèrent, dans ce rôle, ni Pelle-
Mes partitions me gênaient beaucoup, si bien
Quant à son art
qu'arrivés à la rue Saint-Georges, où habitait L'Esprit d' Auber grini, ni Galli, ni Lablache.
d'accompagner, il était merveilleux; ce n'était
M. Auber, M. Perrin me dit d'aller porter mes
point sur un clavier, mais sur un orchestre,
volumes et de venir rejoindre le cortège qui se
que semblaient galoper les mains vertigineuses
rendait rue de la Paix. Je me rendis à cet avis. «5>n ferait un fort volume avec les bons
du pianiste. Quand il eut fini, je regardai ma-
Eu entrant chez M. Auber, je voulus lui nar- i)mots qu'Auber a semés en prodigue, chinalement les touches d'ivoire; ilmesemblail
rer ma rencontre ; mais, sans me prêter la
voJ et quelqu'un publiera peut-être un \esvoir fumer! En rentrant chez moi, j'avais
moindre attention il s'assit au piano, en disant :
K^S^xBjour cet Auberiana des plus piquants; grande envie de jeter mes partitions au feu:
n Comment trouvez-vous cela? » Il se mit à mais on ferait toute une bibliothèque avec « Cela les réchauffera peut-être, me disais je
jouer les quatuors pour instruments à cordes les mots qu'on a prêtés à ce riche; faut
il
« avec découragement ; et puis, à quoi bon
qu'il avait composés durant le siège. donc savoir se borner et choisir si l'on veut, « faire de la musique, quand on n'en sait pas
Je tournais les pages d'une main frémissante, comme nous le désirons, dessiner ici le profil o faire comme Rossini ? »
et j'avoue que la démonstration pacifique (qui dé l'homme d'esprit, nous n'avons qu'à aller au
se termina par des coups de fusil, comme on hasard de nos souvenirs, et aussi de ceux
sait) me sortit complètement de la mémoire.
d'un historiographe précieux d'Auber, M. Jou- Après les événements de
M. Ledru- février,
Ces quatuors n'ont ni la forme ni la coupe vin, dont le Ménestrel a publié l'étude si nour- Rollin, ministre, M. le
recevait officiellement
des quatuors classiques. C'est, par exemple, un rie sur ce compositeur dont Rossini disait : «Il directeur du Conservatoire de musique et de
andante suivi d'une tarcarolle, et voilà tout, fait de la petite musique, dit-on, mais il l'écrit déclamation. Le grand homme de la rue était,
pour l'un deux. Ce sont, en réalité, des espèces en grand musicien. » dans un salon, un homme du monde plein de
de fantaisies instrumentales pour deux violons, Un jour que M. Jouvin lui demandait ce grâce et de politesse; en présence de l'illustre
alto et basse, ne ressemblant nullement aux qu'il avait fait pendant six années (de 1813 à représentant de l'école française, il rentra ses
quatuors des maîtres qui ont illustré ce genre de 1819) : griffes de tribun et mit une sourdine caressante
compositions; c'est de la musique gracieuse, — des
J'ai fait aux auteurs en
visites exil. à cette voix qui venait de foudroyer une dynas
fraîche et mélodique. M. Auber voulait conti- — Chaque jour? tie. 11 traita M. Auber, —
je ne dirai pas eu roi,
nuer ce travail, qui a été son dernier; quatre — Chaque jour. — c'eût été, en ce temps-là, lui faire un mince
jours avant sa mort, il me dit qu'il s'ennuyait — Et vous me parlez de cela sans amertume ? accueil ;
mais il le salua comme une gloire
beaucoup de ne poiwoir travailler; que, dès — Je vous en parle avec plaisir c'était le : nationale. Rappelant au maître son plus grand
qu'il avait écrit cinq ou six mesures, la plume bon temps. Ahl si j'étais plus jeune, comme succès, celui de la Muette de P^rtici :
lui tombait des mains. j'irais faire la cour à M. Sardou! « Monsieur Auber, fit le ministre en s'incli-
... Le 6 mai, In malade ne parle plus que par naut, vous ne pensiez écrirequ'uu chef-d'œuvre,
sa.ccades, la voix est trèsaltérée, la respiration et vous avez fait une révolution : 1830 et se»
difficile: il s'est affaibli d'une manière effrayante C'est le hasard qui forma la liaison d'Auber trois immortelles journées !
depuis trois jours. Jusqu'ici M. Auber ne se et de Scribe. — Je ne vondrais pas, monsieur le ministre,
préoccupait guère des coups de canon se sui- Une lettre écrite par le second au premier, vous ôler une illusion qui m'est si favorable,
vant nuit et jour, mais maintenant chaque dé- entre les succès de la Bergère et celui d'Emma, répondit modestement mais le compositeur;
tonation le fait tressaillir. Il ne se plaint pas allait rapprocher ces deux hommes, qui restè- permettez-moi d'avoir moins d'orgueilpour mon
pourtant. rent toujours fidèles à leur vieille association enfant, et de penser que si l'Opéra eût donné,
M. Ambroise Thomas, que j'ai averti de l'état et à leur vieille amitié. Scribe écrivit à Auber, ce soir-là, Biaise et Babe', la Révolution de Juil-
du malade, a quitté Argenleuil et est revenu à au'il n'avait iamais vu : let aurait eu lieu tout de même. »
.
BARCAROLLE
Poésie de Musique de
Andantc.
\> § r i v v f-
Comme a
f
,
J
ve«
PP
un-
g g
chant
F
a .mou . n Elle
Mi
Andantc.
f -, =f=^1i=i
f ff
M^4 -* 1=4y-4
7 r
2tJi -
h =
P p^
Ped if Ped. « Ped
>/.
^J> Tempo.
fr-j h } tï rt mr-
i
N I
N
F
« "
P
est dou.cc dans le si . leo . ce La molle et plainti . ve ca - den _ ce Dt
> ^*. -^
ÏEf^^EŒ!
/— CslLJLJLI ff
*
p- FP=? r r i
f ff
Tempo
S P f P
Ped. t * Ped. * Ped * Ped.
r^
/Jjfll. Ji h H> ^p^ M >,
1 b
r
'
^^
W
la ra.mc sur les flots bleus This. bé ma jeu . ne bi en- ai . m'é e Re
55?
3=z±
iW 5==^ Ë^m
i
m/" e dim.
Ped * Ped
mm
Autorisée par M.Ajmard Digoat, éditeur, 35, rue Richer-
F
fr F
; ; i^J'. ,J» i
j- J ji;jj j-^mt^f^
gar.de tous ces di . a. tuants Que dans les.cieux é. tin. ce . lants A -se.mé la.
m
s
wm ^^ n* mm ^==» ^^ H
s* „
E^l
e
i^f P^f t
Tempo
(
% uU i"-f j ~^ËP\ Tempo
-T r S
Ê
* *$ttFW
-^-—
*3=| ^ =f
^
j'
.
^
vec un
P f
chant
py
a . mou .
r
reux
•
— r f
Elle
i
f
est
Jl
dou .
J
ce
J
dans
m*
le si .
Tempo ^^^^fl ^
_leu . .ce. La molle et plain . ti _ ve ta . den ce De
i
*
A~J 1 }
T
fe
^^
^ , } i
=#^-J , } ^j
Ped * Ped.
5E m
Ped
-">r-#n
*
rs
Ped
rf*r- =j g3=£^
* Ped.
fr i ; t
sur
j.
ton
i à^
é.pau.le
i
r
blau
i
ehe
J _ JJ i
f
S'in.cILne ton front
.k mot
in
t
j j j
-jà - . gé
^ tf^ ^ t-è-t±
^Ëpi
*P P f^f
fr J J J- J'-^P-I^p j '
J^ I
J ^
:
T ^^ Tempo.
Pour her.eer un couple a. mou - rcux Qu'elle est dou. ce dans le si.
8-
<t Ped.
UN RAYON DE. SOLEIL
Andniitino
ce, Le sol est blanc comme u . ne tombe Où nul mot d'adieu n'est Ira . ce
On dirait que sous la froidu re Rien ne vivra plus déswmais. _ Le ciel assom.
/•Ç
^m ^#? v> i h :
C ^ ^ iC >
•?
1
f
P^P
Z t ^l
^
•?
I
•>
Pg
E *
?
L E E h
i>
E v ^
ii
i"^
<* . ?
I y^J
g , *
I
p ^F tal
^ f
l
y
7
IF Jpflp * IN^M^F^d£
PrajaiétB _du. ioiiimal de Musique pour tous pays
-
2* ST;ROP*€.,
hng. Te mpo 1°
. brit. la na.tu . re Qui sein. b!e mor,. te Qui semble morte ^our ja. mais. Mais que vienne A.
il qui ray. ou. ne Tout renaît a.vec le pria. temps Dans la n;i. tu. re qui se. lon-ue D'à.
voir sommeillé si longtemps De uièiue est le ca'ur de la leiu . me EHe. souffre elle »etit muurir,
3ïSTRQPR£.
^
•
—
_
f
""
, . n .'"'r""" l
'
^-—-. '
imin Fins anime'
Q>F r^'M
La ueige Uun be daûs son Lhiver
^x 1
r
Lhiver
r-r';i' r± r
i
r >rr^
. à . uie d'à .-uiour 'd'a.mour la fait souf. fnr. Mais comme se
teiot sa lur. tu. le Dès que vieut le premier heau jour. Au prin.teiups renaît fa ua . tu. re
•
La
femuiw renaît à l'a.niour! Car, il foui leur donner sans ce» - se Pour avoir un des.tin pareil,
Tempo.
A lune un ray. on de (eudre se A l'autre, un ray. ou de soleil A I autre un ray . on, un ray.
. \ Teltipc/.
PASTORALE
HAEKOfL
Lapghetto.(J = ll6)
PlAiïO
Estraitr du itlossie.
^^^n
LE JQUK.Vl-L HE MUS _>UE. — N° et) 13. QUAI VOLTAIRE, A PAEIS
DERNIERE PENSEE DAUBER
P1A\0.
,
Q ,
,\\
JOURNAL DE MUSIQUE
quelque coin de campagne- bien solitaire, bien I M. Berlauld, sénateur, comme maire de la
tranquille, et vous? de Caen
ville ;
M. Auber habitait seulement le premier — Moi, dit Auber, quand je serai vieux (il M. Ambroise Thomas, comme président de la
étage de son hôtel de la rue Saint-Georges. quand commission du monument et directeur du Con-
avait déjà quatre-vingts ans), je serai
Dans une chambre du deuxième étage (vérita- vieux, je me retirerai... à Paris. servatoire ;
a fait placer
ble nid d'artiste), le compositeur M. Auguste Maquet, au nom de la Société
le vieux piaDo qui fut le compagnon de sa pau- des auteurs et compositeurs dramatiques ;
vreté. Lorsque la main interroge ses touches M. le baron Taylor, au nom de l'associatiob
délabrées, vous croiriez entendre se plaindre et Rossini habita quelque emps la même mai-
des artistes musiciens;
son que Boïeldieu, logeait au premier, Boïel-
monter vers les cieux les âmes de plusieurs il
MAI. Halanzier et Carvalho, comme directeurs
chaudrons; c'est à donner à un étameur la nos- dieu au second.
des deux premières scènes lyriques.
talgie du pays natal. Eh bien! il faut que le
Comme il venait le féliciter d'un récent suc-
Ne pouvant les publier tous, nous avons
nouveau né, condamné à passer par ces notes cès, il rencontra Auber chez l'auteur de la Dame '
n'exige rien déplus : Dirjnusest intrare, et l'al- d'aujourd'hui ; vous êtes au-dessus de tous les
Messieurs,
autres de cent coudées.
bum lui est ouvert.
Alors Auber, timidement Il n'a dépendu ni de nous ni de l'éminent ar-
Il appelait cela « l'épreuve de l'épinette. » :
— Certes, Boïeldieu est au-dessus de vous, chitecte qui a bien voulu se charger de l'exécu-
cher maître : quand vous êtes au premier et tion du tombeau devant lequel nous sommes
qu'il est au second. rassemblés, que cette cérémonie n'eût lieu beau-
u Des M. Blaye de
êtres surnaturels, raconte
coup plus tôt.
Bury, dans les Musiciens contemporains, M. Au-
Au nom de la commission, je remercie mon
ber ne connaît que les fées.
collègue, M. Lefuel, du précieux concours qu'il
Un soir j'étais assis auprès de M. Auber, Autant Rossini était timoré et inquiet, se
nous a prêté.
pendant qu'on chantait, à l'Opéra, le cinquième tàtant le pouls constamment, autant Auherétait
Le temps, loin d'effacer le souvenir d'un mort
acte de Don Juan. M. Auber avait oublié, celte insouciant et peu préoccupé de la mort.
nous fait sentir plus vivement encore
illustre,
fois, de s'en aller après le pas de M 11 " Elssler, et Après son Premier Jour de
succès dan3 le
laperle que nous avons faite. En nous quittant,
s'était égaré dans la musique de Mozart qu'il bonheur, le ténor Capoul songeait déjà à créer
Auber a laissé parmi nous un vide qui n'a pas
écoulait, du reste, avec assez d'attenlion. un rôle dans un nouvel opéra de l'illustre octo-
été comblé.
Tout à coup, au milieu de la scène de la sta- génaire et le lui demanda.
tue, il se retourne et me dit avec un sourire, et — Soyez tranquille, lui répondit Auber, je
Son œuvre était terminée; mais, par sa seule
présence, il maintenait l'Ecole française dans sa
dans le plus vif transport de son enthousiasme : vous enverrai ma partition du cimetière Mont-
—
Il y a du revenant dans cette musique ! martre.
voie naturelle.
tempérament
S'il ne s'est pas reconnu le
Tout M. Auber est dans ce mot. L'effet pro
d'un poëte tragique, il a eu, dans le cours
digieux de cette scène, le plain-chant sublime
C'était en 1867; Auber faisait naturellement de sa brillante carrière, le rare mérite, la force
du commandeur, l'effrayante sonnerie des cui-
partie du jury appelé à donner son avis sur une de résister à l'invasion des idées étrangères
fres qui soutiennent cette voix de marbre, n'a-
cantate mise au concours. et de conserver toute son individualité.
vaient pas su l'émouvoir autrement... Ce qui
La cantate qu'on examinait était pitoyable. Sans doute, il est des chefs-d'œuvre qui sont
manque à l'auteur du Lac des Fées, c'est la fa-
On la subissait cependant consciencieusement, de précieuses conquêtes pour l'art; chaque pays
culté d'admirer dignement les œuvres de cette
lorsque le membre du jury qui tenait le piano doit profiter de ces conquêtes, à la condition de
trempe. Il est vrai que s'il l'avait, il ne serait
s'arrêta. rester fidèle à son école et de garder son carac-
peut-être plus M. Auber, ce talent fécond, in-
souciant, frivole, toujours en humeur de chan- — Qu'y a-t-il? lui demanda Auber. tère distinctif.
Domino noir, accompagné par les élèves du En venant, au nom du Conservatoire, rendre
M. Haussmann m'a fait crédit.
Conservatoire dirigés par M. Cohen. ce dernier hommage à mon illustre prédéces-
Les discours ont suivi. seur, je ne remplis pas seulement un devoir,
M. de Chennevières, dire'-'eur des beaux-arts, j'obéis à un sentiment de reconnaissance et
Auber était un Parisien forcené. a pris la parole au nom du ministre de l'instruc- d'affection.
Causant un jour avec Jules Noriac, notre tion publique et des beaux-arts ;
Pendant près de trente années, j'ai vu quelle
spirituel ami lui disait: M. François, comme président de l'Académie tâche difficile Auber avait assumée en acceptant
'
— Quand je serai vieux, je me retirerai dans des beaux-arts; la direction de notre grande école. Là encore,
.
JOURNAL DE MUSIQUE
ne s'est-on pas montré parfois sévère, et n'a-t-on présence ici et l'émotion profonde qui étreint La tristesse du temps a retardé l'hommage
pas méconnu certains progrès accomplis ? en ce moment tous les cœurs... Non ! Dieu Que te rend aujourd'hui l'Art, seul fidèle ami.
Il est assez d'usage d invoquer le passé pour merci, nous ne sommes ni ingrats, ni indiffé- O paisible vieillard sous l'orage endormi,
C'est un voile de deuil qui cachait ton image.
critiquer le présent; mais, dans ces comparai- rents... le génie de la France est fait de l'es-
sons, l'avantage est-il invariablement aux de- sence de tous les sentiments généreux; cette Toute au grand souvenir des héros disparus,
vanciers de ceux qu'on blâme ? vertu-là, Messieurs, est bien nôtre ; elle est à La Patrie, un instant, oublia ta mémoire ;
J'ai eu cette bonne fortune d'avoir, depuis ma l'abri de toute atteinte; personne n'a le pou- Mais, comme sa douleur, te survivra ta gloire,
Cir la France pleurait le jour où tu mourus !
jeunesse, des rapports suivis avec Auber. voir de nous la ravir; aussi personne n'a-l-il
Dès la première heure, l'admiration m'avait pu croire qu'Auber était oublié parmi nous. Aujourd'hui notre ciel moins sombre te réclame,
porté vers lui sa bienveillance, puis l'intérêt Ce monument, d'ailleurs, œuvre du talent le Astre doux et charmant, clair et vivant flambeau,
;
sincère qu'il me témoignait, firent naître en plus élevé, souvenir des amitiés les plus fidèles, Cependant que nos mains te dressent un tombeau,
vraiment digne du grand Ton nom cher, dans l'azur, s'écrit en traits deflamme.
nous une amitié qui devait grandir à mesure et si artiste qu'il
que je me rapprochais de lui par les années. abrite, ce monument attestera dans les âges Entre, mort immortel, dans ta gioire I — Souris
Tous ceux qui l'ont connu ont pu apprécier futurs, que nous, les contemporains d'Auber, A la France vaillante et par le temps guérie,
nous n'avons jamais déserté pieux devoir Toi qu'un destin tardif a pourtant trop tôt pris,
son charmant esprit, sa bonne grâce, sa par- le
les tristesses du siège, il vit Paris, son cher circassienne qui poursuit, sous une mascarade
Je te salue, Auber, ô facile génie,
Paris, livréaux horreurs de la guerre civile. . de déguisements et de travestis, le docteur en
Esprit vraiment français, fils du vieux sang latin !
Mais ce jour-là, par une dernière faveur de la Comme aux roses d'avril les larmes du matin, rupture de noces. La pièce est décousue, mais
Providence, Auber s'éteignit. . Sa tâche était .
A tes lèvres en fleur ruisselait l'harmonie. les morceaux en sont bons; les hors d'oeuvre
finie; la nôtre commençait. remplacent le rôti absent. C'est de la chimie
La mort d'Auber se confondit avec les grands
Arbre cher aux oiseaux, par l'hiver respecté,
Le vol de les chansons, à nos plaisirs fidèles,
amusante s'il en fut jamais. — Entre autres
deuils de la patrie. inventions drolatiques, je vous reoommande la
S'élevait dans les cieux avec un doux bruit d'ailcS,
Néanmoins elle obtint sa large part de nos Et répandait dans l'air l'immortelle gaieté. scèue des bourgeois de Quiquendone, furieux
larmes ; en des temps si douloureux, un tel contre l'incendiaire moral de leur ville et esca-
Source claire, sonore, et reflétant la nue,
tribut de regrets accordé par la France mal- ladant sa tour de sorcier avec le dessein fer-
Sous les midis brûlants dont le poids nous endort,
heureuse à l'un de ses enfants n'est-il pas Un flot léger faisait tinter les sables d'or,
mement arrêté de le mettre en pièces. Mais les
l'hommage le plus noble, le plus touchant, Et la muse, en riant, s'y mirait blanche et nue. ravages de l'oxygène cessent dès qu'ils on
qu'un homme puisse ambitionner? . monté quelques marches, ils se retrouvée
O charmeur vagabond, qui, sur tes pas laissais
On a dit cependant que cette chère mémoire dans l'air normal à moitié chemin. Alors leu
Une moisson de charme et de grâce infinie,
avait été par nous négligée il n'en est rien, colèretombe, leurs nerfs se détendent,, leu
; Jeté salue, Auber, ô facile génie,'
Messieurs, je n'en veux pour preuve que votre sang reprend sa stagnation habituelle, les
Fils du vieux sang latin, esprit vraiment français.
JOURNAL DE MUSIQUE
débonnaires. Les. tigres qui rugissaient en bas catégorie indiquée par une personne compétente,
chaque fois qu'un abonné nous demandera de lui
bêlent en haut comme des moutons renlrant au
rendre ce service.
bercail.
Le dessus du panier de la partition de
M. Offenbach est réservé à M m0 Judic: une
chanson bohème d'un accent sauvage, une ro-
mance printanière qui roucoule et qui bat des
Nouvelles de Partout
ailes, un duo qui patoise en idiome belge. Elle
chante tout cela avec la malice lascive et sour-
noise qui est la note de sa voix et de son ta- ^kance. — Une très-grave nouvelle : MM. les
lent. Au premier acte, on la voit paraître sous 'conseillers municipaux ne voulant pas s'en-
la tignasse noire de la Salomé de Regnault, )gagev à conserver la grande salle du Troca-
r
déro après sa construction, l'État recule de-
accoutrée de guenilles d'or qui la font ressem-
vant une dépense aussi considérable pour le
bler aussi à Peau-d'Ane décoiffée, à demi-vè-
temps fort court de la seule Exposition universelle.
'
sur sa proposition, inscrite pour eux au budget, e avec M" cs Albani et Sanz,MM. Pandolfini, Nannetti, Le diapason des orchestres de la ville est extrême
dont ils commencen: à profiter ce mois-ci. Clodio et Caracciolo. ment élevé, car il donne de 900 à 905 vibrations à la
Après la Linda ni CAamoanù; auront lieu plusieurs seconde, lorsqu'on France le diapason normal, déjà
représentations à'I Puritain, avec un nouveau ténor, suffisamment élevé, n'en a que 870.
Une 10° section est formée, pour «l'Exposi- actuellement en îcprcsentation à Bologne, puis une Beaucoup d'instrumentistes et surtout de chan-
tion historique de 1 art ancien de tous les pays et de brillante reprise de Don Giovanni. teurs (ceux principalement qui viennent de l'étran-
l'ethnographie des peuples étrangers à l'Europe, » Masini commencera ses représentations le 27 février ger) se sont souvent plaints des inconvénients de
instituée pa- arrêté ministériel en date du 16 jan- avec Aida. cette tonalité.
vier 1877. Il chantera ensuite Un Bal'.o in maschera et la Dans une réunion préliminaire où l'élite du monde
Cette 10°
section comprendra les « Instru- Trai iota. musical d'Amsterdam élait représentée, un vœu una-
ments anciens de musique. » Enfin, à partir de fin février, le Théâtre-Italien nime a été émis en faveur de l'abaissement du dia-
Sont nommés membres de la commission donnera quatre représentations par semaine, deux pason, et deux commissions ont été nommées pour
d'admission et de classification pour la 10 e section :
avec l'Alhani et deux avec Masini. de ce vœu. La première, sous la prési-
la iéaiisation
On parle de la rentrée probable de M m0 Marie <J^ÏOvoir se reformer les Sociétés-Wagner qui saison de Turin. Cet ouvrage, qui cependant n'est
v==i
Rose à l'Opéra-Comique. La toujours jolie canta-
'
^^^ont été si utiles à l'œuvre des rcprésenla- point conçu dans la manière italienne et dont le
trice a fait de grands progrès pendant son séjour lations de Bayreulh. Ces comités seraient destinés à style se rapproche de celui de Wagner, a été fort
en Angleterre. Sa voix, autrefois un peu frêle, s'est, assurer la continuation périodique des représenta- bien reçu. C'est la première fois qu'on le donnait à
dit-on, considérablement développée. Si elle revient tions-modèles à Bayreuth, en offrant à la souscrip- Turin.
a l'Opéra-Comique, sa ren rée aura lieu dans tion mille cartes patronales de 100 marcks (125 fr.)
Mignon. chacune, donnant droit à de représenta-
trois séries
lions. Le Roi de Montagne, l'opéra suédois d'Ivar
la
En outre, Wagner demande au Parlement alle- Hallstrœm, a sa première apparition sur la scène
fait
tatrice de la chambre » (Kammersœngerin) à me M cygne, car le pauvre maestro est en ce moment fort
Christine Nilsson, qui chante en ce moment! l'Opéra malade à Mantoue, où il dirigo l'orchestre du
Plusieurs nouvelles concernant le Théâtre-Italien :
théâtre.
de Vienne.
Annonçons d'abord que, par traité, M lle Albani
appartient désormais au Théâtre-Italien pour toute
Le Rédacteur principal : Armand Gouzibm.
la saison. Une réforme importante se prépare actuellement
Le 3 février sera reprise la Linda cli Chamouniz. à Amsterdam. Paris. — L'IûiiJ r -Gér(im, A. UouidiUiat, li. ijuai Vouait
PREMIÈRE ANNÉE — No .7 SAMEDI 10 FEVRIER 1877
Certes la pièce de la Renaissance est joyeuse délails vraiment piquants, et dont l'ensemble
Sommaire :
et sauve bien des apparences pourtant ;
elle est final est d'un tour mélodique fort élégant.
MUSIQUE : adroitement menée, partant d'un point de dé- Au deuxième acte, citons : une chanson qui
part fort scabreux, et les auteurs sont gens ferait plus d'effet si les auteurs des paroles
1. Strauss-Bouquet, valse, sur des motifs
choisis dans ses valses célèbres. experts et adroits; leur Marjolaine aura pour avaient modifié certaine répétition un peu fa-
Musique de Johann Strauss. compagnon de succès des milliers de specta- tigante d'une plaisanterie qui « porte » une
— Les Origines du Piano. — Une Exhuma- ternelle en les menant ici lire le récit des fre-
tion. — Nouvelles de partout. daines des gais célibataires et des malheurs
Avril ramène le printemps. m
M. Lecocq a rarement été mieux inspiré que compositeur a sauvé habilement la banalité de
dans la partition de la Marjolaine, dont plu- cette imitation trop connue de l'oiseau qui a
Marjolaine
sieurs pages sont écrites avec le plus grand servi de parrain aux maris malheureux; sur-
soin dans la charpente mélodique des molifs et tout une complainte de mendiante qui est une
dans le coloris accompagnements.
orchestral des parodie spirituelle de cette musique des rues à
/?T-Ar7?-yOus conlerai-je le sujet de Popérelte Il reste bien encore morceaux
sur certains qui l'on jette deux sous pour s'en débarrasser.
'^ïS&r'"^nouvelle de la Renaissance? Avec quelques taches de graisse un peu rance écla- Marjolaine, c'est M Ue Granier, promue décidé-
quelles réticences, à l'aide de quels boussée par les fritures en plein vent des ment au rang d'étoile de première grandeur,
J^g sous-entendus, par quelles précautions dames de la halle « fortes en gueule » : le début au petit firmament parisien de l'opérette on :
oratoires pourrais-je vous faire le récit des hauts de l'ouverture, par exemple, et certain ensemble ne saurait dire avec plus de finesse, être plus
îails de la confrérie liégeoise des gais céhoa- de la médaille; mais c'est là l'exception. Tout naturellement ingénue, ni chanter avec plus
taircs, sans effaroucher nos lectrices ou sans le reste est de bon ton, de bonne compagnie, d'adresse et plus de grâce, en se servant d'une
faire froncer sévèrement le sourcil tles mères ? et ces mélodies-là sont frappées au bon coin. voix dont toute la puissance est dans le charme.
Il faut avouer,dans ces cas-là, son impuis- Plusieurs de ces motifs bien venus ont été M. Berthelier rend avec beaucoup de gaieté
sance et se rejeter simplement sur ce que la bissés; et parmi eux l'on peut citer, au premier le personnage de Palamède; il a un entrain in-
vigne n'est point encore en feuilles, pour expli- acte, un rondo gracieux : candescent qui embrase les planches. M. Vau-
quer un silence prudent, commandé par le plus thier joue celui du grand vainqueur Annibal,
Pendant que vous dormiez encore;
élémentaire respect des pudeurs féminines. avec des allures conquérantes bien en situa-
Ce n'est pas dans ce journal, qui pénètre au Un air chanté par l'horloger Frickel : tion; ses défauts d'exagération comme comé-
cœur des familles, que l'on trouvera la moindre dien et comme chanteur, disparaissent peu à
offense à leur susceptibilité, en matière de récils
Ah comme
! il était détraqué !
M" Tliéol, mal partagés, font la paire comme ques et sur nœud au milieu. Le tuyau vibre. jetons cependant un rapide coup d'œil sur les
garniture de second plan. Si l'on élève ensuite le charbon jusqu'au nœud, aïeux du vainqueur de ce fameux clavecin,
La mise en scène est charmante et fait hon- le silence se rétablit, si l'on dépasse le milieu tant regretté, tant défendu... et tant oublié.
neur à M. Koning;les costumes sont signés pour aller jusqu'au second ventre de la partie Quels furent au juste les instruments dont se
Grévin, ce qui dispense de tout éloge, et c'est supérieure, on obtient un nouveau son, qui est servirent Orphée, Musée, Amphion, Homère?
du devin delà comète. l'octavedu premier. Ainsi, un peu de charbon Cithare ou lyre, lyre ou cithare? — C'est bien
et un tuyau, et il n'en faut pas davantage pour loin, cette antiquité-là, et, pour ma part, j'avoue
produire un son vraiment puissant. Il est possi- que je n'oserai rien décider.
ble que ce dispositif, intéressant à placer sous Se fait évident, par exemple, c'est que la ca-
Un Instrument naissant les yeux des élèves dans les amphithéâtres de rapace de tortue dont l'homme fit le premier
physique, puisse devenir susceptible de quelques instrument de musique lui fut apportée par les
applications. flots, chose toute logique d'ailleurs, que la mer,
iGWS avons déjà parlé ici même de la la grande mes, qui contient le rhythme et l'a
communication Kastner faite (pour la enseigné aux poètes, leur ait donné ce qu'il
'' 7^'.' " cadémie des sciences sur les flammes Les Origines du Piano leur avait piesque dictés.
La savante assemblée a reçu sur la même sont successivement devenues le barbiton aux
question (encore dans le domaine abstrait de la P NE intéressante étude de M. de Mar- cordes inégales et le p'.altérion, carré ou trian-
théorie,mais qui recevra peut-être quelquejour thold a paru dans le Monde Industriel gulaire qui, avec la harpe qu'on voit apparaître
une application pratique) une communication sur l'industrie des pianos. Laissant de au xn° siècle, charma tout le moyen âge et
de M. Jamin. Il s'agit d'un nouveau tube so- côté tout ce qui a rapport à l'indus- donna naissance au nable, instrument à caisse
nore dû à M. Montena. trie moderne plus connue, nous avons pensé de résonn'ance ayant jusqu'à seize cordes ten-
qu'il serait curieux de jeter un coup d'œil rétro- dues dont on jouait avec les doigts et que l'on
Voici la description qui a été faite par l'ho- de peut considérer comme le premier ancêtre sé-
spectif, avec l'auteur cette étude, sur les
ncrable académicien :
origines du piano. rieux du piano.
« Voltaire, le grand ennemi de l'accoutu- Ce nable qu'adoptèrent les ménestrels, per-
« Dans un tube ouvert, en métal ou en ver-
mance, écrivant, en 1794, à M ma du Deffand et fectionné à son tour, produisit \edu!cin er t puis
re, on introduit par la base une flamme d'hy-
l'entretenant du piano-forte, qui venait d'être le hackbret', la citole dont parle le Roman de la
drogène, ou même de gaz ordinaire, et aussitôt
presque simultanément inventé par Cristofuri R'se, le clavicytherium et enfin le clavicord»,
met
lajltube se à résonner : il donne le son fon-
en Italie, parMarius en France, et par Schrœter instrument cher à ce grand musicien trop peu
damental. On obtient par ce moyen des ellel.s
en Allemagne, émet cette opinion: « Le piano- connu aujourd'hui et qui a nom Sébastien
sonores saisissants. Certains tuyaux poussent
ceforte n'est qu'un instrument de chaudronnier, Bach.
des sons d'une grande intensité; les uns hur-
n en comparaison du clavecin. » Ce clavicorde, sorte de piano sous pied et
lent, les autres grognent. Il existe aussi des
Et voilà comme les hommes de progrès ac- qu'on plaçait devant soi sur une table, de com-
flammes qui ne commencent à exciter le
cueillent les choses nouvelles et comme les pagnie avec le clavicorde et le manicorde fu-
tuyau sonore que h rsqu'on les place dans cer-
esprits les plus clairvoyants s'abusent. rent surtout les instruments des xv° et xvi°
taines conditions. Un tube sonore muni d'une
flamme peut rester silencieux jusqu'à ce que la Oser vouloir remplacer le clavecin, crime, sa- siècles.
Voltaire et Balbade se sont également trom- est due à Jian Rucker d'Anvers.
chiens de garde. Le tube est muni de sa flam-
pés. Le piano n'est pas plus passé... que le Avec le clavecin était définitivement né l'ins-
me. On le dispose dans l'antichambre; il est
café. trument à cla\ ier dont les recherches de chaque
silencieux ; mais pour peu que la porte d'en-
De fait, il eut du mal, beaucoup de mal, ce jour devaient faire le piano, mais plus d'un
trée soit ouverte, ou que l'on fasse grincer la
tube se met à parler pauvre piano forte, à triompher de l'habitude, sièclede tâtonnements de toutes sortes et de
clé dans la serrure, le et à
maison. C'est un signal à vaincre le préjugé et à conquérir la place travaux continuels était encore nécessaire.
appeler les gens de la
acoustique très-curieux, mais qui nous semble qu'iloccupe aujourd'hui. Que n'a-t-on pas inventé, que n'a-t-on pas
être appliqué sur une Mais si la lutte fut longue, quel triomphe! imaginé avant d'atteindre le but? Que de faux
un peu capricieux pour
Aujourd'hui, le piano est roi, roi tout puis- pas, que d'erreurs, que d'utopies, que de folies
grande échelle. »
sant, et le majestueux clavecin, relégué dans avant de trouver les marteaux, avant de pro-
Le tube de M. Montena, placé sous les yeix les musées, est passé à l'état de curiosité. duire le piano-forte !
du tube, l'auteur fait descendre presque jusqu'à sonates? Quelles plus belles lettres de noblesse par trois hommes qui ne se doutaient nullement
la base une petite corbeille métallique conte- que celles-là 1 l'un de l'autre, en 17H, à Padoue par Crisfo-
nant un morceau de charbon de Paris allumé. La place nous manquerait pour dire ici quel- fori ; en 1716, en France parle facteurMarius;
La corbeille est introduite et maintenue au les transformations, quelles découvertes, quels et, eh Allemagne en 1721, par Schrœter et par
point voulu à l'aide d'un fil métallique. Aussi- perfectionnements ont successivement amené Silbermann en 1750.
tôt que le charbon allumé est arrivé à une l'homme à faire de l'écaillé de tortue du dieu On les critiqua, on les blâma, ou les bafoua
vingtaine de centimètres de l'ouverture infé- Hermès, l'instrument qui nous occupe, le pia- plus ou moins, ces inventeurs, mais on les vola
rieure du tube, il se produit un courant d'air no, ce grand vulgarisateur de l'art musical. et l'un d'eux, Schrœter, dut se plaindre de ce
comme dans une cheminée d'appel et le tube Mais avant d'arriver au piano droit construit que plusieurs qui avaient condamné son inven-
donne le son fondamental. Il y a production do en 1830 par Roller et qui a servi de modèle à tion la présentaient maintenant comme étant
deux ventres comme dans les tuyaux acousti- tous les pianos que- l'on fabrique maintenant, leur. — L'histoire éternelle !
JOHoAU^V^ ST%qAUSS
STRAUSS-BOUQUET
lilli dnns diverses valses:
JOHANN STRAUSS.
Molto moderato
INRO0UCTI0N.
Publication autocîse'e par MM. Heugel et C'. e e'diteurs-propriéfaires des œuvres de Strauss.
LES CONTES OE FÉES
4ir Jrt J>
fefc
zsttdl grf m É
m m
if* Jl
^ r
fflHfflrfflrHrf ffrUl|lTlr li,ilrn Sf
REFRAINS DE LA VILLE
/
puni mê
A *
^ np ^
SE M à
JLX
» »
I 3££
ppiÉ ^«
ES
f «f JL
É S^ # i»
^rrij. - i
r
rr ij- •
ijffi. j n^n
CODA
'
^~^àit £#^
^**1
£g#^ WP Eé±=£
S« W
":/
fi ./;
h>
:
j ft
>£xî=
f
^ I
y7
And'."
*
.
lu
f- FH^
agilato.
.,- . r
rf
i
^
p f
rrr^r
' I
f
;
tf l
ljf
fr fT
| |
i i
P f
i r =
^ 4 fer
i>
7^-r-
P #?=
f f
Mt^> ^r
ss f p l¥> p
"
£=?
r
i^^
ran _
=p=^$
. rfo.
gggg
i( . Ictj
^s
/(»! . do
m Wr '«& *
'
f
Andantino.
é
Viendras -tu Li.se si chè
Andantino.
&^r
f J i
J r i^ J
,;ji
J' i -! J U'J'J J
P
. dras
Pf
J'ai
*5£e* ^
peu de chose en par -
I
ta
-
-
J4
ge Tu ne
B**
viendras
^^
3 J=i ÊÈÊÉ
r r r
Tu né viendras pas! Combien mon âme est en pei . ne, Oh'.oui tu vien.
.dras! Mais, j'j pense u.ne mi . gral . ne.. Tu ne vien. dras pas!
idr
Iff-F
Pourtant
f f
je
ÏAJ.
te crois fi . dé . . Je,
^==g
Oli!
H^-f oui tu \ien . cîras!
*
Fï \*
^^ «T r p 3E
s
fe^ Mais ton
p
âme
p
est
r
peu
r
cru .
h~-r el - .le
i
Jy
Tu ne vien
p .
j=pi
dras pas !
ÊË1
w f ï=5» TT f
Z h O :
ty Quel
J i' J J> ^^3 ^=^ J ^ J . ;
m m
bonheur se . ra le no . . tre. Oli oui tu vien . dras!
s
!
I3
m à=A
r
Mais oue vois-ie?au bras d'un au . lie! Tu ne vien - dras pas!
«j ëliiryissiinJl.
Quelque opposition que le parti pris ou l'in- tout et pour tout à Rossini, qui s'en trouva fort
térêt aient tentée, le piano était né et rien no content : il n'avait jamais vu tant d'argent à la
Que de perfectionnements apportés depuis, à l'assemblée, consultée sur une proposition tendant
port à cette curiosité musicale:
à augmenter le nombre des membres du comité,
commencer par ceux de Sébastien Érard jus-
ainsique celui des membres du bureau, s'est pro-
qu'aux derniers, accomplis par Otto Brunning « La CamHale di matrimonio [le Bi ht de ma-
noncée pour l'affirmative; il a été procédé, en con-
pour la garniture nouvelle empêchant les mar- riagt), farsa comica a'un atto, tel est le titre du
séquence, à l'élection de quinze membres. Le scru-
teaux de s'arrêter sous l'influince de la tempé- premier opéra représenté de Rossini au théâtre
tin devait porter sur seize noms, irais, avant qu'on
rature, et pour la pédale du piano à queue de San Mosè à Venise (1810). Les paroles sont M.
y procédât, Vaucorbeil, président de la Société,
appliquée au piano oblique ! de Rossi, et les principaux rôles furent remplis a été réélu par acclamation, en reconnaissance des
Nous parlions plus haut de l'anlipathio de par la signora Morandi, puis Ricci, de Grecis et services qu'il n'a cessé de lui rend'e depuis troiï
Voltaire, clavecinophile incorrigi. le, pour le Ratfanelli, acteur bouffe de grand talent. ans. Voici les noms des quinze membres du comité
piano. Cet opéra est écrit pour le petit orchestre, nouvel'ement élus ou réélus MM. Déliés, Barbe- :
le tout pour contenter le « grand-papa, la graud'- cor, instrument joué par les Rossini père et
M. Alexandre Guilmant tient le grand orgue. Des
pour
maman et M m0 de Grammont. » a, dans celte ouverture, des traits joyeux,
invitations les places réservées ont été adressées
ment au lieu de composer des couplets inoffen- Clarina, Tubio, Norton. Il y a là une entente à la déposition de la Société que pour le 9.
sifs sur « la joie du retour, » le malin vieillard remarquable de la facture d'un morceau d'en-
en fit de très-galants, voire même
de très-libres semble.
sur l'épisode de la crèche. La quatrième strophe Le n° 2 est un ductto entre Fanni et Edoardo,
La semaine dernière a eu lieu 'a première réu-
devait se chanter, selon le vœu du poêle, par tou- soprano et ténor les gorghetti n'y man-
;
nion du jury du concours Cressent pour un second
tes les voix réunies « en chœur » avec la re- quent pas, cela a même déjà une allure rossi- examen des poëmes. On se souvient qu'au premier
commandation expresse de n'en rien montrer à nienne. examen, aucun libreito n'avait été jugé digne d'être
« l'ingénieux Fréron, qui a ses petites entrées Le n° 3 est un quartetto, ou même un quiutttto, proposé aux compositeurs. Le nombre des poëmes
chez Mm °
marquise Du Deffand, et qui
la siles deux basses ne chantaient à l'unisson envoyés est de soixante-quatre; ils ont été répartis
ne manquerait pas de dire beaucoup de mal de dans le petit ensemble qui s'y trouve. entre les membres du jury, dont on ne connaîtra
son cuisinier et de son faiseur de Noëls, quoi- guère la décision avant la fin du mois de mars.
N° 4, terzetto très-développé, n'a pas moins
qu'une se connaisse ni en bonne chère ni en de cinquante pages.
bons vers. »
Le n° une charmante petite aiiette pour
5 est
(J
La marquise, qui effectivement avait demandé Clarina, accompagnée uniquement par le qua- M. Strauss, l'ancien chef d'orchestre des bals de
des « Noëls pour un souper, se scandalisa et »>
tuor à cordes et une flûte. l'Opéra, vient de faire un nouveau don au musée du
en demanda d'autres, en termes très-vifs. Vol- Conservatoire de musique celte fois, ce n'est pas
:
N° 6, duetto entre deux basses ;
cela ne
taire s'emporta aussi, et, tout en gourmandant un instrument qu'il a offert, mais un immense pupi-
manque ni de chaleur ni de mouvement; il y
tre de chapelle, en bois sculpté celte pièce, du
sa «despotique » correspondante de s'être mal
;
Voici d'abord la distribi tion : nir la foule qui s'y pressait, pour entendre la pre- salle Comble, un Morceau de coticert, pour piano e'
Conrad MM. Blum (début) mière exécution du Dësertde Félicien David. On a dû orchestre, de sa composition.
SpiriUon Melchissédec refuser du monde ; aussi a-t-il été décidé qu'une Ce morceau, divisé en trois parties, renferme,
Bénédict Caisso deuxième audition en serait donnée pour satisfaire outre une introduction et un adagio remarquable',
Frantz Watson aux désirs du publie. Avant le concert, M. Henri de un finale d'un effet irrésistible et entraînant. Celle
Rosenlhal Bonnefoy Lapommeraye a fait une conférence, très-applaudie, œuvre est, croyons-nous, le plus grand succès de co
Rodolphe Demasy sur la vie et les œuvres du maître. genre qui ait été obtenu à ces concerts.
Hélène M» C. Salla ordre : la Favorite, Guillaume Tell, Faust, Hamlet. Après les Trois- Margot, aux Bouffes-Parisiens,
Fiametla (rôle miiné) A. Théodore Il se trouvera dans notre ville avec son successeur nous aurons une opérette nouvelle de M. Léon Vas-
Rosa Sablairolies Lassalle qui paraîtra à un concert. Nous possédons seur, dont le libretto lui a été fourni par MM. Jules
Colombine Morel murs M u ° Maria Rose. Elle remplace
aussi dans nos Noriac et Jules Moineaux elle a pour titre la Sor-
;
M. Pasdeloup :
populaire
d être engagée à l'Opéia-Comique pour trois ans. s'élève, pour ainsi dire, aux proportions d'une cala-
dont plusieurs pourtant, même détachés de la situa-
M" Dortal, élève du Conservatoire d'abord cl de j'y ai fait mes premiers pas dans la carrière drama-
M m0 Carvalho ensuite, débutera cette semaine à tique devenu directeur de théâtre trente ans plus
;
l'Opéra-Comique dans le Pré aux Clercs. tard, c'est à Lyon que j'ai abordé pour la première Sait-on quelle est la situation faite à M. Franz Jau-
fois les grandes scènes lyriques de France, pour de ner, le directeur aujourd'hui définitif de l'Opéra
la venir occuper le poste de directeur de l'Académie impérial de Vienne? Il reçoit d'abord 12,000 fiorinsà
et de ses interprètes; on y a entendu et applaudi ce Placée sous votre haut et puissant patronage, diner du grand art et souper du petit.
tour 1 tour M me Engalli, Salomon (de l'Opéra), des peut manquer d'être aussi productive
cette fête ne
artistes de la Comédie-Française, M. Cooper, le que magnifique, et je prends, madame, la très-respec-
Sosie chantant du lénor Capoui; mc Jlldic, laPras-M tueuse liberté de solliciter un concours que me font, On a repris le 31 janvier, à l'Opéra de Berlin, le
eovia du Docteur Ox; et Rcmenyi a allumé son feu dès à présent, espérer vos sentiments bien connus F.rnand Corlez de Spontini, composé par l'illustre
d'artificede virtuose incomparable. d'inépuisable bonté. maître en 1809, pour l'Opéra de Paris, et représenté -
Parmi les morceaux qui ont été le plus goûtés il Je suis, madame, avec le plus profond respect,
ce
pour la première fois à Berlin le 1C octobre 1814. II.
faut citer les Vieux billets doux, poésie charmante
votre très-humble et très-obéissant serviteur. serait à désirer que ce grand ouvrage pût bientôt
de l'amphitryon de ces agapes littéraires et musicales,
HALANZIER. reprendre sa place sur une scène française, ainsi que
»
dont la musique a été faite par M. Robert Planquelle,
CC
M. Frédéric Barbier a fait exécuter par l'orchestre dent du comité des artistes dramatiques, vient d'être
entraînant d'Arban, ou (pour être plus exact) par l'or- nommé grand-officier de la Légion d'honneur. On va prochainement inaugurer à Hanovre le mo--
chestre entraîné par Arban, une grande marche triom- Le baron Taylor était commandeur depuis 1837. miment mémoire de Marschner un des
érigé à la
phale d'une belle allure et d'une lière sonorité. plus remarquables épigones de Weber, dont tout le
monde connaît, de nom du moins, le Templier et le
Vampire.
Dimanche dernier, au concert du Chatelet, M. Al-
Notre correspondant de Lyon nous adresse le
phonse Duvernoy, l'éminent pianiste dont le Journal
compte rendu suivant :
Le Réducteur principal : Armand Gouzien.
de Musique a publié dans son dernier numéro une
« La salle du Casino était trop petite pour conte-\ si charmante mélodie inédite, a exécuté, devant une Paris. — L'tmpc-Gérant, A. Bourdilliat , 13, quai Vûllaira.
PREMIÈRE ANNÉE — No 35
SAMEDI 17 FEVRIER 1S7#
que M. Àlard a exhumé, solo vieux ù rendre bua de la musique en attendant le déjeuner; il
l'àme des violons. les plaça selon la convenance des rapports des
Sommaire Le grand orgue, à celte cérémonie, était tenu divers instruments entre eux, et il donna le
MUSIQUE : par M. Alex. Guilmant. signal d'attaque de la Symphonie héroïque.
Marche triomphale du Pendant la messe, une quête a été faite par La grande œuvre de Beethoven était alors à
1. roi des
Belges. des daines, parmi lesquelles nous avons reconnu peu près inconnue à Paris.
Musique d'Antony Choudens. M mcs Pauline Viardot, Barthe-Uenderali,Tafla- Les exécutants, véritablement émerveillés,
nel, Leboucq, Massart, Dufresne, accompagnées s'enflammèrent pour celle admirable sympho-
2. L'Amour viendra, poésie do Charles de MM. Garcin, violon de l'Opéra; Lamoureux, nie et se passionnèrent tellement qu'ils en
Monselet.
chef d'orchestre de l'Opéra-Comique; Colonne, oublièrent le déjeuner !
que. — Notre musique. — Nouvelles de partout. du bruit dans le monde des artistes : c'est k Le potage avait eu le temps de mijoter ma-
levée de l'interdiction en vertu de laquelle au- jestueusement pendant que les musiciens se
cune femme ne pouvait être admise à partici- gorgaient d'harmonie !...
per à l'exécution des messes en musique chan- A quelques jours de là, Habeneck et ses amis
tées dans les églises du diocèse de Paris.
Semaine Musicale renouvelèrent celte séance, et bientôt Cherubini,
Contrairement à l'usage imposé jusqu'ici par alors directeur du Conservatoire, intervenait
l'autorité ecclésiastique, pesdant cette messe pour offrir son concours* à cette société nais-
du Requiem, soixante chanteuses ont fait leur sante, et, le la février 1828, les concerts du
sInsi que nous l'avons annoncera cin- partie dans différents morceaux. Conservatoire furent institués.
quantaine de la société des concerts du Il n'est jamais trop lard pour revenir sur des Et quels débuts !
'^Conservatoire a élé célébrée par une routines passées de mode. Le personnel instrumental comptait les Tulou,
jA^jjmesse dite, dans l'église de la Trinité, Naturellement cette cérémonie a rappelé de les Franchomme, les Tolbecque, les Artol, les
à la mémoire d'Habeneck. L'œuvre de M. Del- vieux souvenirs aux habitués du Conservatoire Tilmant, les Girard.
devei est d'un style moins sévère que celui des qui y assistaient et, notamment, ceux qui étaient Dans la partie vocale, on entendait M mes Dorus
maîlres qui ont écrit pour l'église; le souffle de la fondation et que réveillaient échos Cinti-Damoreau MM.
les et ; Nourrit, Ponchard,
moderne a passé par là et la muse qui inspire d'autrefois. Baroilhet, Levasseur, Massol, Wartel, toute une
les symphonistes contemporains a inspiré aussi Le 20 novembre 1826, jour de la Sainte- élite choisie dans l'élite même du monde mu-
M. Deldevez; ce n'est pas nous qui lui en Cécile, Habeneck avait invité à déjeuner chez sical.
ferons un reproche et lui en voudrons d'avoir lui plusieurs musiciens de l'Opéra, dont Grâce à d'habiles directions successives
il diri- et au
oublié facilement la langue surannée que geait l'orchestre. respect des fortes traditions qui s'est conservé
parlait le vieil Habeneck dans ce solo de violon Quand ses hôtes furent arrivés, il leur distri- intact, la société est restée florissante elle a,
;
JOURNAL DE MUSIQUE
loin de se momifier dans le même répertoire, sur, pensionnat égaré et le prince Ramollini sa pas mieux assuré; pour le moment, il joue un
ouvert ses porles aux tentatives hardies de l'art f mme, à qui l'astucieux Bobèche avait pré- peu à tâtons, mais, pour être juste, il chante
moderne et maintenu ainsi haut et ferme le paré une rentrée de Chartres tout à fait nalure, déjà avec un certain style et sa voix sonne,
drapeau de sa suprématie artistique sur les tout en se promettant encore à part lui de bo- claire, très-généreusement.
plus grands orchestres, qu iémerveillent le monde bêcber le jardin du voisin. M. Stéphanne est un peu grisâtre dans ce
par leurs admirables inlerprélations des chefs- Vous entendrez, pendant que se dérouleront rôle de Zampa fait d'oppositions d; lumière et
d'œuvre de tous les temps et de toutes les devant vos yeux éblouis et devant votre esprit d'ombre. Le médium de sa voix a quelque
écoles. réjoui les péripéties de celte historiette galam- chose de sympathique; mais le grave manque
ment écrite, finement dialoguée et piquée de de timbre et le registre aigu n'est pas toujours
couplets rutilants comme coquelicots en un en bonne intelligence avec le diapason; il ne
Entrez, mesdames et messieurs, entrez, en- champ de blé, vous entendrez les refrains tou- faudrait pas que ce ténor, qui a des qualités
trez, suivez le monde; entrez au théâtre de jours alertes, toujours spirituels, orchestrés avec cependant, se crût arrivé, car il ne fait que de
Nicolet (Folies-Dramatiques), qui ne fait point l'humour que vous savez, écrits de verve par le partir.
lui faire subir la mortelle injure ; comment il est-ce s'avancer beaucoup de dire qu'il y eut
suivitune fausse piste, celle de l'innocent joli des montreurs de spectacles avant 1663.
jeune homme
que Carline.te avait planté là, L'Opéra-Comique a repris avec une distribu- En 1663, les moines de Saint-Lazare, aux-
pour éviter Curtius et dame Angèle qui cou- tion nouvelle le Zampa, d'Héold; les décors, quels la foire appartenait , voulurent que
raient toujours après elle. époussetés, sont aujourd'hui débarrassés de la foire Saint-Laurent, qui était une foire de
Vous verrez enfin comment, en courant les uns ces araignées mélomanes qui se balançaient banlieue, vu le Paris de l'époque, pût riva-
après les autres, ils finirent par se retrouver tous au bout d'un fil sur les rhythmes variés de la liseravec la foire Saint Germain, qui se tenait
dans la baraque du montreur de figures de cire musique de l'auteur du Pré-avx Clercs, et les près de Saint-Sulpice,et était bien plus fré-
et comment tout s'y expliqua, à l'aide d'un costumes, qui avaient vieilli sous le choriste, quentée, parce qu'elle avait des halles, cou-
apologue emprunté à l'histoire ancienne, ce qui ont été rafraîchis. La musique est de celles que vertes.
fit que Carlinette épousa le neveu de Curlius, le temps n'atteint point et reste jeune, vive, co- Ils également construire, afin de
en firent
lequel neveu n'était autre — je parie que vous lorée, dramatique, tour à tour émouvante ou faireconcurrence aux moines de l'abbaye de
ne l'auriez pas deviné tout seul — que son joli enjouée. Saint-Germain, qui réalisaient de fort grosses
jeune homme; ô hasard, voilà bien de tes cou- M. Furstn'est pas encore la distinction même; recettes.
ples I Ce qui fit aussi que dame Angèle retrouva il finira sans doute par fouler les planches d'un De 1663 jusqu'à la Révolution, la foire Saint-
MARCHE TRIOMPHALE
DU ROI DES BELGES
ANTONY CHOUDENS
3 3 & ^
"^~r f^ tt(tf ? t[l
^r Mcèr^Ctf
wm BE
J bien du'cidc.
U=<
Xf
NW 1" Foi
-=?---
M? f f t S=sp [£iir ^
g-
F=rr
*
F Lif
# v ••*
V V v *
Publication autorisée par MM, Choudens, père et fils (éditeurs, 263, rue Saint-Houoré, près l'Assomption)
É
f
(LA BRABANÇONNE.)
./ 3 fl
.
LAMOUR VIENDRA
Chanié par JU r VERGNET (de l'Opéra) Musique de
Paroles de
MONSELET. CŒDES
,
Allegretto assai mode rato A
.De commune his _toi re In . ter.rom . pus au feuil . let le plus doux?,
Desjours en. fuis gar. dez-vous la mé-moi . re l)i _ tes, ma. da . me.et vous rappe.Iez-
vous- Les courts mo.oients du. ne commune histoi . re In terrom.pue aufeuil.Jel le plus doux? D'un-cher es.
. poir que j'em - porte en mon à. me, Seul, aujourd'hui, me suis-je souve- .. nu? «La. mour vien. dra i
disiez-vous ma. da.me! J'attends l'a- mour, J'attends la. inour, L'a.mour est . il ve . nu/_
2Î COUPLET.
vieux, .le vous par. lai deux fuis dans la soi re. e, Bien ne frappa votre es. prit
. oubli, eux; Sur moi pour.
.tant tomba votre ceil de flam. me, Mais votre cœur ne m'a pas recou . nu? « L'a .mour vien. dra ..
A ce jeu là j'ai per.du tout cou. ra . ge; D'un rêve heu. reux lais, sez-moi la
tié, Et re-fai-sons, par un accord plus sa.ge, D un vieil a. mour u. ne jeune a. mi . tié. Triste et lou.
chante u. ne voix me re. ela - me, C'est la rai . son, ô regrets super, flus! "L'a.mour vien. dra > me-
dites-vous,ma . dame, Ce n'estpas vrai, Ce n'est pas vrai, La*mour ne vien . dra plus!
Lorsque la princesse
Laurent demeura dans le même enclos, entre la facture de sa couturière, s'il lui prenait fan-
clinaison vers Saint-Lazare. Une anecdote' de carême racontée par Eimer, quelle scie 1
de la gare de Strasbourg.
Adn sse tes chants. La rêverie qui termine la livraison Nuit d été, :
les Darcours, qui nous l'a répétée, une anecdote rera pas longtemps. .Faites moi, par exemple, ces grandes auditions chorales et orchestrales II n'est
curieuse. quelque chose dans ce genre-ci :
donc que juste de faire participer le publie à ce sur-
A l'une des premières représentations de cet croît de dépense; c'est le seul moyen de lui faire
ouvrage, un des principaux artistes se trouve RÉCITÂT F connaître ces œuvres admirées qui nécessitent un
indisposé. On pi ie Martin, adoré du public, de J'ai remarqué que la particulière grand déploiement de forces vocales et in trumen-
réclamer son indulgence. Or Martin, qui chan- A la jambe très-journalière. tales; car M. Pasdeloup n'a, pour tant de travaux et
tait admirablement, était embarrassé quand il de peines, qu'une rémunération relativement modeste,
CANTABILE et s'il persévère dans son entreprise, c'est beaucoup
s'agissait de parler.
rampe Aïe quel fichu mal p'u par amour de l'art que par intérêt
= il lui fau- ;
[I s'avance cependant vers la et bal- I aïe I aïe I 1
nent.
Gynnase,
J'étais, hier soir, au
cause... comme qui dirait. . un... ne pou- Nous reparlerons de l'œuvre du maître illustre
Et je vous donne pour certain
vant... pour qui la postérité a cassé déjà le jugement inique
Que, pour un homme de mon âge,
Alors un spectateur lui crie :
Je suis rentré tard ce malin. de ses contemporains, lorsque l'œuvre aura été en-
— Chantez-nous ça, Martin, ça vaudra mieux. tendue dans son entier.
s eignemenls inexacts que nous nous permettrons de grand-père, qui eut la gloire de propager en France du Conservatoire, M mos Marimon et Engalli, MM. C a-
rectifier. Voici d'abord la distribution absolument les chefs-d'œuvre des classiques allemands et d'ac- poulet Bouhy; ttomme accompagnateurs MM. Ma-
officielle.
cueillir Berlioz, attaqué et diffamé par tous. ton et Danbé. On voit que le Théâtre-Lyrique a
C'est lui qui possède cette Damnat'on de Fuitst, donné tout entier.
Sità, jeune prêtresse M" ss de Rcszké presque inconnue de la génération de Berlioz et au- Inutile d'ajouter que le succès a été digne de la
Kaled, travesti de Fouquet jourd'hui acclamée par tout Paris. maison, des artistes et de l'auditoire.
Alcin, roi de Labore MM. Salomon Quant à la salle, elle est tout à la fois grandiose et
Scindia, l'usurpateur Lassalle d'une sonorité parfaite. Comme décoration, c'est une
Timour, grand-prêtre Boudouresque merveille de bon goût.
Indra, Dieu du ciel Menu Signalons à tous ceux qui aiment les livres utiles
Un don de 3,000 francs a été fait aux pauvres par
consciencieusement faits, le Mémorial du Théâtre-
Un chef Auguez et
Lyrique, de notre confrère du Monde illustré, M. Al-
M me Érard, pour fêter, selon son goût, cet heureux
événement.
On a parlé à tort du Paradis de Mahomet, l'action bert de Lassalle.
se passant à Lahore, dans les Indes, au moment de
l'invasionmabométane, il n'y avait alors d'autre reli-
gion indienne que celle de Brahma et d'Indra. Le Un opéra nouveau en quatre actes, Slradiota, li-
On vient déjouer le Manfred de lord Byron, avec artiste se prolongera au deh\ de la clôture annuelle,
déposés au Conservatoire de musique le 15 mai,
la musique de Robert Schumann, au théâtre de la Clé d'Or devant être reprise au l ot septembre,
terme de rigueur. Les manuscrits signés ne seront
Carlsruhe. C'est la première fois, à notre connais- pour la réouverture de la saison.
pas reçus.
sance, que l'on met à la scène cette œuvre dont la
Une foule sympathique a accompagné le convoi de surveillance d'un comité de piétistes collet-monté.
M. Richaudt, l'éditeur connu, l'un de ceux qui s'é- Or, ledit comité mit pour conditions aux représenta-
taient montré sympathique à nos idées de
le plus La splendide salle de concerts que M me Érard a tions de la cantatrice:
vulgarisation delà musique par le journal. fait du Mail a été brillamment inau-
construire rue 1» Que Faust serait exclu de son répertoire ;
M. Bonnehée a remarquablement chanté un Pie rèe. Tout ce que Paris compte de dilettanti s'était 2° Que les costumes de ses autres rôles seraient
Jesu pendant la cérémonie qui a eu lieu à l'église empressé de se rendre à la gracieuse invitation de la soumis au contrôle du comité.
Notre-Dame-de-Lorette, trop petite pour contenir maîtresse de la maison. Naturellement, Mm ° Nilsson n'a pas accepté.
tous ceux qui avaient voulu s'associer à la douleur du D'ailleurs, indépendamment de la si juste sympa-
fils du regretté défunt. thie qui s'attache au nom de M oe Érard, le pro-
Le Rédacteur principal : Abm.uîd Gouzibn.
Ce fils lui succède dans la direction de cette im- gramme de cette soirée était bien de nature à en
portante maison qui fut fondée en 1S05 par son faire un véritable événement artistique : l'orchestre Paris. — L'lmp r
-Gérant, A. liounliluat , 13, quai voHaira.
SAMEDI 2 1 FEVRIER 1S77
PREMIERE ANNÉE
Nous avons pensé, faute rie pouvoir analyser mais à m'en inspirer seulement et à en extraira
page à page, avec le respect qui convient à la substance musicale qui y est contenue. Et
Sommaire :
une partition de cette importance (les propor- je fis ce morceau qui me donna l'espoir de
MUSIQUK : tions mêmes de notre journal nous interdisant parvenir à écrire le reste :
sincères (sauf quelques privilégiés) que hors autres scènes écrites sur mes indications par
troduction :
de son pays. Une foule immense a, le même M. Gandonnière, avant mon départ de Paris,
jour, chez M. Pasduloup et chez M. Colonne, ne formaient pas dans leur ensemble la sixième Le vieil hiver a fait place au printemps.
et ceux mêmes qui ont cru voir, dans certaines J'essayai donc, tout en roulant dans ma A Vienne, j'ai fait la scène des bords de
l'Elbe, l'air de Mépbisfophélès :
parties de la Damnation de Faud, que l'inspira- vieille chaise de poste allemande, de faire les
tion s'y cachait parfois derrière d'épais nuages, vers destinés à ma musique. Je débutai par Voici des roses.
ont dû voir aussi que du choc de ces nuages l'Invocation de Faust à la nature, ne cherchant
sortaient de foudroyants éclairs. ni àtraduire, ni mêir.e à imiter le chef d'oeuvre, et le ballet des Sylphes. J'ai dit à quelle occa-
JOURNAL DE MUSIQUE
sion et comment je fis en une nuit, à Vienne trumentation, qui n'était qu'indiquée çà et là.
duisit à Pesth m'engagea à l'introduire dans sent, paraît être de cet avis.
armée hongroise à travers la plaine où il pro- dts parties d'orchestre et de chant me coûta hongroise dont le thème est celui de
mène ses rêveries. Un critique allemand a une somme énorme; ensuite, les nombreuses "^Rakoczy. Cette marche, dont se glorifie
Irouvé fort étrange que j'aie fait voyager Faust .répétitions que je fis faire aux exécutants, et à juste titre, la Hongrie, comme de l'une des
Je ne vois pas pourquoi je m'en le prix exorbitant de 1,600 francs que je dus plus héroïques inspirations qu'ait enfanté le
en pareil lieu.
serais abstenu, et je n'eusse pas hésité le muins payer pour la location de l'Opéra-Comique, génie, est devenue l'hymne de la patrie, le chant
du monde à le conduire partout ailleurs, s'il en l'unique salle qui fût alors à ma disposition, de guerre et de victoire, le cri de délivrance I
fût résulté quelque avantage pour ma partition. m'engagèrent dans une entreprise qui ne pou- Le cœur de tout Hongrois doit battre sur ce
Je ne m'étais pas astreint à suivre le plan de vait manquer de me ruiner. Mais j'allais tou- rhythme et il n'est pas d'arlistenomade courant
les bourgs en raclant son violon, qui ne loge
Gœthe, et les voyages les plus excentriques jours, soutenu par un raisonnement spécieux
peuvent être attribués à un personnage tel que que toutle monde eût fait à ma place. dans l'âme de son instrument — tant bien que
Faust sans que la vraisemblance en soit en rien Quand j'ai fait exécuter pour la première mal — la marche de Rakoczy.
choquée. D'autres critiques allemands ayant fois Roméo et Juliette au Conservatoire, me di- Nous l'avons entendue jouer maintes fois
plus lard repris celle singulière thèse et m'atla- sais-je, l'empressement du public à venir l'en- entre autres par des bandes tsiganes, et c'est
quant a\ec plus de violence au sujet des tendre fut tel, qu'on dut faire des bi lets de l'une de ces bandes même qui, en la jouant
modifications apportées dans mon livret au corridors pour placer l'excédant de la fou'e devant Marcelin, lui inspira cette peinture
lexte et au plan du Faust de Gœlhe (comme lorsque la salle fut remplie et malgré l'énor- ;
superbe, d'après nature, de la sublime marche.
s'il n'y avait pas d'autres Faust que celui de milé des fiais de l'exécution, il me resta un On ne saurait traduire plus éloquemment les
Gœlhe — celui de Warlow par exemple et celui petit bénéfice. Depuis cette époque, mon sensations et les rêves que fait naître ce
de Spohr — comme on pouvait
et si d'ail- nom a grandi dans l'opinion publique: le reten- Rakoczy fantastique.
leurs mettre en musique un tel poëme tout tissen enl de mes succès à l'é'ranger lui donne «C'est d'abord, dit Marcelin, comme un départ
entier, et sans en déranger l'ordonnance), j'eus en outre, en Frane, une autorité qu'il de cavalerie, au trot, en bon ordre ; mais sans
la bêtise de leur répondre dans l'avant-propos n'avait pas auparavant. Le sujet de t'uust est rien de l'allègre simplicité de nos sonneries :
de la ham-atin de Fau*t. Je me suis souvent célèbre tout autant que celui de Roméo; un l'air est vif et joyeux, presque un air de danse,
demandé pourquoi ces mêmes critiques ne croitgénéralement qu'il m'est sympathique et mais avec des traits d'une indicible fierté, ou
m'ont adressé aucun reproche pour le livret que je dois l'avoir bien traité. Tout fait donc d'une tendresse déchirante ; des surcharges,
de ma symphonie de Rome) tt Ju'iette, peu espérer que la curiosité sera grande pour en- des complications de sons, des brusques chan-
semblable à l'immortelle tragédie ! tendre cette nouvelle œuvre, plus vaste, plus gements de rhythmes qui vous déroutent tout
C'est sans doute parce que Sliak speare n'est variée de tons que ses devancières, et que les d'abord, mais vous saisissent et vous prennent
1 as Allemand. Patriotisme! Fétichisme ! Cré:i- dépenses qu'elle me cause seront au moins cou- tout entier. Fermez les yeux pour oublier les
nisme !
vertes... illusion ! Depuis la première exécution choses et les gens qui vous entourent. Peu à
. A Pesth, à la lueur du bec de gaz d'une bou- de Roméo et Julie te, des années s'étaient écou- peu, à travers les innombrables arabesques de
tique, un so'r que je m'étais égaré dans la lées pendant lesquelles l'indifférence du public cette vertigineuse mélodie, vous percevez d'a-
.ville, i'ai écrit le refrain en chœur de la Ronde parisien, pour ce qui concerne les arts et la lit- bord comme de vagues visions, éclairs passa-
lj
des puysai-s. térature, avait fait des progrès incroyables. gers, pleins de piaffements de chevaux, d'ondu-
I A Prague, je me levai au milieu de la nuit Déjà, à cette époque, il ne s'intéressait plus assez lations d'aigrett s, de coups de cymbales, de
pour écrire un chant que je tremblais d'ou- à une œuvre musicale surtout, pour aller s'en- cliquetis de sabres et a'éperons. La mélodie
blier, le chœur d'anges de l'apothéose de Mar- fermer en plein jour (je ne pouvais donner mes poursuit, riche et sauvage, et nettement main-
guerite :
concerts le soir) dans le théâtre de l'Opéra- tenant, et longuement, défile devant vous toute
Comique, que le monde fashionnable ne fré- la pompe d'une étrange cavalerie...
Remonte au ciel, âme naïve quente pas. «Turcs ou Chrétiens? On ne saurait le dire
Que l'amour égara. C'était à la fin de décembre 184fi, il tomba t aux costumes. Ce ne sont que Ungues dalma-
de la neige il faisait un temps affreux; je n'a- tiques de velours à manches flottantes, par
A Breslau, j'ai fait les paroi, s et la musique
vais pas de cantatrice à la mode pour chanter dessus des robes de drap d'or à grands ramages,
de la chanson latine des étudiants: ruisselantes de soutaches et de brandebourgs.
Marguerite; quant à Roger, qui chantait Faust,
et à Herman Léon, chargé du rôle de Méphisto- Hauts carquois bordés de peaux retenus lâ-
Jam nox slellata velamina pandit.
nhé'ès, on les entendait tous les jours dans ce ches et sonnants par de longues chaînes ;
ques jours près de Rouen, à la campagne de non plus. 11 en résulta que je donnai Faust deux épaule comme des ailes. Majestueuses coiffures
fois avec une demi salle. Le beau public de de fourrures rehaussées de cordons de pierreries
M. le baron de Montville, j'y composai le grand
Paris, celui qui est censé s'occuper de musique, et d'aigrettes à triple rang de perles. Des perles
duo :
resta tranquillement chez lui, aussi peu sou- et des diamants partout : sur les larges four-
Ange adoré dont la céleste image. cieux de ma nouvelle partition que si j'eusse reaux de velours des sabres recourbés, sur les
été le plus obscur élève du Conservatoire ; et boules massives des marteaux d'armes, aux
Le resle a été écrit à Paris, mais toujours à il n'y eut pas plus de monde à l'Opéra-Cumique pommeaux niellés des haches, aux oreilles des
l'improviste, chez moi, au café, au jardin des à ces deux exécutions que y eût repré- si l'on hommes, aux jambes d^s chevaux. Rasant le
Tuileries, et jusque sur une borne du boulevard senté le plus mesquin des opéras de son réper- sol, de longues lanières constellées de rubis et
du Temple. Je ne ne cherchais pas les idées, toire. d'émeraudes pendent des housses déjà surchar-
je les laissais venir, et elles se présentaient Rien dans ma carrière d'artiste ne m'a plus gées de réseaux et de franges d'or et d'argent...
dans l'ordre le plus imprévu. Quand enfin profondément blessé que cette indifférence inat- Faces basanées à pommettes saillantes, longues
l'esquisse entière de la partition fut tracée, tendue.La découverte fut cruelle, mais utile au moustaches pendantes, cous, bras et poitrines
je me mis à retravailler le tout, à en polir moins, en ce sens que j'en profitai et que, de- nus; et sousle bonnet fourré, des crânes rasés,
les diverses partie=, à les unir, à les fondre en- puis lors, il ne m'est pas arrivé d'aventurer avec une touffe de cheveux au sommet...
semble avec tout l'acharnement et toute la pa- vingt frams sur la foi de l'amour du public pa- « La marche continue, généreuse et fière, par
tience dont je suis capable, et à terminer l'ins risien pour ma musique. » moments s'allanguissant comme un adieu de
DUETTINO
Pour Hautbois et Violoncelle
.Compose pour son ami
ERNEST REYER
Moderato.
violoncelle
^stu
iN l*
r
7
m t — y-
é=
rw
j^' 1
"
is^^
.,y. Tnmpû l"
y
BERCEUSE
Poésie de Musique de
à Madame Alfred Hignard,
Allegro moderato.
Allegro moderato.
1. Rien n'est plus beau dans le monde Et plus pur sous le so _ leil, Cheren_fanf,que Ion sommeil;
2. C'est un ber.ceau qui te berce Si quelqu'ennui pas sa _ ger Trouble ton sommeil lé _ ger;
3- Puis, un vi _ sa. ge fi - dè.Ie Guette tes moindresdé. sirs Et sou. rit à tes plaisirs;
r~r
^ r
i
^à
Tu penches
i
Pï
ta
j> ji
le. te
i
p
blonde
J' j [uu^
Et, fer. niant tes
/j J'
1
1
Les pleurs qu'à (on âge on verse, Aus.si . tôt sont a.pai . ses A.vec ses tendres bai.
Et la soif enlr' ouvre- tel. le Ta le _ vre rose un instant, Uhdouxbreuva.ge fat.
;gjj
?
*/ r
m ? m mm m p^
3Ë^=5 ip
*=i*
Extraite des «Rimes et Mélodies» l*C e Série. (E. Heu, Edileur, 10, Chaussée d'Antin)
. eux. Mais quel tableau dont on gar. de Un sou . ve - nir frais et doux, Quand ta
.sers. Ce ber _ ceau n'a pas de housse, De den » tel -les, de ri _ dennx; Mais il
mè.re te re _ gar.de Sommeil. 1er sur ses ge.noux! Comme au nid tu -té . laire Du pe -
du- ne
sait Voix dou.ce Ch:::iter. de charmants do -dos...
nourrit, on t'em. brasse Dans ce berceau na - tu . rel.
W3-gB
Ë^P
=S n.
9 ^ =3=P= g
=3 JeeÀ2
a Tempo p
i itdE
p £=? z:
^^ H l
lLU l
d^
^7-J i
j^^teEJt^ f' l^f f- f
4^U4ja-^ j
. tit oi . seau, Dors, enfant, dors,. . dors dans ce berceau Formé des deux bras de la
&À—1 i
" f -'r-^f- -'h-r-
rSMWZ r
»
1
J)
^-f3-f3
f r
g^É^ ê lfe±
^^
jj |JT7i|j^Ë
teE m a^
ï
iS
? fi 3^S
ZLU w
^ f
S rerr-m
i
2>p
f.
a Tempo
SiÈ
r-f 'r r T-p
.
BONNE NUIT
Musique de
C. DISTEL. J. MASSENET.
3 Jf_5î
dolcissimo
*^~* f ~¥j
pp
<m ip
2l Ped. f ^
Descendent veil.ler sur el _ le; Sur terre unjardin fleurit Mais les fleurs ont pli. é l'ai
Extrait d'un recueil de mélodies (Prosper Pe'giel Éditeur 110 rue du Bac.)
DUETTINO
l'uiir Hautbois cl Violuocell Composé pour sou aftii
ERNEST REYER.
Moderato
violoncelle
-^^m
pizz. x
r ,
-TTr i
O-iff^x^ fflTi ^f#^fe
f
pressiuo
Sfg j^tg
SUPPLÉMENT DU JOURNAL DE MUSIQUE.—
^^ N°
1
:>!',
3e
ERNEST REYER
yfcgt?' i i r qgrmT i
f r rjj ^ffi
r
I
f ( ifTf H i
j
f
f rr i
r rr jtt
r r p-i - irTH o tiL Tmg£
^ tt
,
ggy
SUPPLÉMENT DU JOURNAL DE MUSIQUE.
c ; i
c; r -^
—
^^r m
N° 39,
eê£ •. •
13,
i r"
r
femme, pour reprendre plus résolue et plus et de désastres. Nation poétique et chevale- Magnifique, un acte de M. Philippot, et \' Aumônier
farouche. Peu à peu, la mesure s'accélère, les resque entre toutes, mais grisée de batailles, du régiment, un acte de M. Salomon.
sons s'éloignent : au grand galop, les longues é, misée de sang perdu; nation folle, nation
lignes de cavaliers ont été lancées dans la plaine femme; proie certaine de l'Allemand à lunettes,
immense. On charge l'ennemi. La ronde ré- à grands pieds et à tête carrée, peut-être ne L'affaire de M
ma Marie Sass avec le directeur du
sonne de plus belle ; la basse rugit, la clarinette laissera -t- elle pas d'autres traces que ce Théâtre-Lyrique, pour cause de rupture forcée d'en-
lance des cris humains, et dans les roulements magnifique chant de guerre et le costume de gagement par suite du relus de Victor Hugo de lais-
précipités du tympanon, dans les coups secs et ses hussards. » ser jouer en français Lucrèce Borgia, a eu le dénoû-
drus des marteaux sur les cordes de métal, on ment que nous avions prévu.
Après tout le bruit qui s'est fait autour de cette
entend comme des chocs d'armes blanches et
affaire,après plaidoiries et contre-plaidoiries remi-
des tonnerres de sabots de chevaux lancés à fond
de train. On est aux prises» la ronde devient Nouvelles de Partout ses à quinzaine pour jugement, l'artiste et M. Vizen-
tini ont fini par s'entendre à l'amiable.
furieuse. Joie et ivresse ! Ici lout s'oublie. Le
sang bouillonoe dans la course; hommes et
chevaux foncent affolés dans la mêlée, pleine France. — Dans sa dernière séance, la So- C'est dans les numéros du 18 et du 25 décembre
de à travers la chaude poussière, dans la
cris, K
ciclc ila Compositeurs de musique a pro-
que nos correspondants trouveront tous les détails
vapeur du sang tiède et fumant; ce sang cédé au renouvellement de son bureau.
r
sur la combinaison qui nous permet de leur donner
aveugle et rend furieux, on frappe pour frapper; M. Vuucorbeil ayant exprimé le désir de ne
de très-grands avantages pour l'achat d'un piano.
Turc ou Hongrois, peu importe... A un mo- pas être réélu, et la Société tout entière
La maison avec laquelle nous nous sommes enten-
désirant conserver son président, qui lui a rendu
ment, des plaintes, des sanglots: parmi les dus, pour faire participer nos lecteur» à une remise
de services depuis trois ans, la nomination d'un
tant
cadavres, une femme a trouvé le corps qu'elle considérable de 20 0/0 sur les prix nets, est la mai-
nouveau président a été ajournée dans l'espérance
cherchait, ses lèvres se sont approchées d'une son Otto Brunning, I), rue Tailbeul, que patronnent
que M. Vaucorbeil reviendrait sur sa décision. On a
poitrine d'homme blanche et velue, toute san- de leur inlluence les plus célèbres pianistes et qui
ensuite procédé à la nomination des autres membres
recevait récemment le brevet de fournisseur du roi
g'ante, et longuement, à travers le sang, elle du tnreau. Ont été élus MM. E. Membrée, Che-
:
et delà maison royale d'Espagne.
l'a baisée, et l'homme a tressailli encore, mou- rouvrier, Léo Delibes et Gastinel, vice-présidents;
Chaque exposition vaut une nouvelle médaille à
rant de plaisir autant que de douleur... Ce M. Samuel David, secrétiire-rapprrteur; MM. Li- cette fabrication hors ligne qui a seule le droit d'ap-
n'est qu'un éclair plus furieuse et plus sonore
: magne, Guillot de Sainbris, Arthur Pougin, G.Pfeif-
pliquer la pédale des pianos à queue aux pianos
la ronde interminable est revenue, tourbillon- fer et Emile Pessard, secrétaires. M. Wekerlin, ar-
obliques et la garniture inaltérable aux marteaux.
chiviste-bibliothécaire.
nante, écrasant tout. Ça et là, dans la rafale, Un abonnement
au Journal de Musique, fût— il de
un cheval cabré, un coup de feu illuminant trois mois seulement, donne droit à ce. te remise de
une cuirasse, une housse en lambeaux égrenant 20 0/0 sur des pianos dont les prix varient de 1 ,000
ses perles... Puis, peu à peu, s'évanonissant, M. Charles Garnier accepte les propositions qui francs à 2,500 francs.
les spirales de combattants, folles de rage et de lui ont été faites de construire le Grand-Opéra de
sur un étroit espace qu'elle remplit de victoires spectacle coupé dans lequel figureront également le « M 110 Krontikotf possède une des plus belles voix
.
JOURNAL DE MUSIQUE
de contralto qu'on puisse entendre. Elle a chanté en jouir des mélodies de quelques-uns de nos artistes teur. Dès qu'il eut conquis ses grades, il se voua ab-
perfectionun air du Ritsslan et Ludmilla de Glinka, vivants. La soirée sera des plus intéressantes, on solument aux études musicales. Il avait reçu le
coup
et la romance russe qu'Armand Gouzien a si tien peut l'afSrmer, et par le sujet, et par réminent artiste de foudre très-jeune, un soir, à la première audition
traduite, » qui en a dressé et dirigé le programme. du Don .«m de Mozart ; mais il avait dû compri-
Si nous relevons ces lignes flatteuses, c'est pour mer son élan et se remettre à ses travaux de droit.
Wagner. Gouvy, joués par MM. Th. Dubois et P. Viardot. à tour critique, historien, compo-iteur, professeur;
La première partie est consacrée à ses ouvertures Trois petites pièces pour piano : le guide affectueux des jeunes musiciens qui le con-
1 . Air à danser, sultaient avec profit; il se dépensait avec une prodi-
célèbres.
La seconde, à des fragments des Niebelungen: la 2. Scherzetto, galité qui devait lui être fatale. Toujours jeune de
marche funèbre de Siegfried, la chevauchée dis 3. Sonnet, cœur, ardent comme aux beaux
jours de la lutte con-
Walkyries et les adieux de Wotan à Brunehilde. de M. Th. Dubois, joués par M me Th. Dubois. d'un libéralisme d'opi-
tre les Philistins, enthousiaste,
Amour ise tue, de Ronsard, musique de M. Th. nion qui fut souvent blâmé par les esprits étroits, il
Gouvy, chantée par M™ Miquel-Chaudesaigues. ignorait l'envie et célébrait tout ce qui était intelli-
Trois pièces pour violoncelle etpianodeM.Widor, gent et sincère; il s'était concilié de grandes sympa-
Le conseil municipal de la ville d'Aix vient de dé-
cider qu'à l'avenir la me Charreterie porterait le
jouées par MM. Delsart et Widor, et enfin un salu- thies, le prince héréditaire, l'archiduc Rodolphe était
nom de Félicien David. taris, chanté par M m0 Miquel-Chaudesaigues, MM. l'un de ses élèves les plus assidus. Sa mort a été i
Entre son retour de Venise et son départ pour dirigé par M. Pasdeloup :
PREMIÈRE ANNÉE — No 10
MUSIQUE : sa grand'tante, l'étude de la musique. Ses dispo- arrivé à Saint-Saëns si son ardente et impé-
sitions étaient grandes, ses progrès furent si tueuse nature avait été moins sagement dirigée;
1. Le Dimanche du Pâtre, paroles de si
Max Dapreval. rapides, qu'à sept ans on lui donna deux maîtres, mais ses parents, le voyant frêle et délicat,
Stamaty pour le piano, Meledeu pour la com- eurent le rare courage de modérer son activité,
Musique de Litolff.
position. En outre, il prit des leçons 4'H a 'évy, de régler sa passion. Confiants dans l'avenir,
2. Le Premier Baiser, polka hongroise.
et à douze ans il entra au Conservatoire comme ils lui comptèrent rigoureusement les heures de
Musique de Henri "Waiss.
élève du cours d'orgue de M. Benoist. Il en travail ;
ils comprirent enfin que l'art ne devait
sortait à dix-sept ans titulaire de l'orgue de pas seul absorber d'aussi admirables facultés et
3. La Chanson de Fanfan, poésie de
Saint-Merry. Depuis 1858 a succédé à M.Lefé- ils surent, sans entraver l'impérieuse vocation
Armand Barthet. il
bure-Wély comme organiste de la Madeleine. » de l'enfant, lui donner une instruction solide,
Musique de Jules Cressonnois.
Ainsi parle le dictionnaire de Larousse. lui inspirer l'amour des grandes et belles choses
TEXTE : Sainl-Saëns. — Le Timbre et argent. — Saint-Saëns fut donc ce qu'on appelle un en- qui élèvent l'âme et élargissent l'esprit, faire de
Nouvelles de partout. fant prodige ; il écrivait à six ans de charmantes lui, en un mot, non-seulement un grand artiste,
petites mélodies pour lesquelles bien des arran- mais un homme supérieur.
geurs à la mode donneraient volontiers toute Je ne parlerai que pour mémoire de l'incom-
leur défroque de pots-pourrisà sept ans il jouait ;
parable talent de Saint-Saëns comme pianiste.
Saint-Saëns par cœur les fugues de Bach les plus compli- Si le compositeur a encore des détracteurs, le
quées, nettement, purement, indiquant bien les virtuose, en revanche, est universellement ac-
entrées, traduisant avec toute son énergie en- clamé, et toute l'Europe s'accorde à saluer en
T>oN compositeur, un lettré, M. Henri Du- fantine la robuste pensée du vieux maître. On lui un de ces maîtres étonnants qui se jouent
fi gnéesur l'auteurdu Timbre d'argent, férentes branches de l'art, de ces jeunes phé- quels l'art du piano cesse d"être un but pour
oy^>^y étude que le formai de notre journal nomènes qui semblent destinés, au premier devenir un moyen. Liszt disait un jour en ma
nous empêche de publier intégralement. Nous abord, à marquer une étape dans l'histoire présence celte parole assez singulière, qui
avons demandé à l'auteur de la résumer pour artistique du monde, et qui, cependant, devenus montre bien tout le cas qu'il fait de Saint-
nous, et c'est ce travail concis et sincère que hommes, végètent, médiocres et oubliés, dans la Saëns : « Il y a aujourd'hui beaucoup de gens
nous nous empressons de publier ; il dit en peu foule des artistes de second ordre; il ne faut très-habiles, et capables d'exécuter de véritables
plus souvent ces enfants tours de force: mais il n'existe que deux pia-
de mots ce que pensent tous ceux qui ont le pas s'en étonner : le
sentiment élevé de la dignité de leur art, ce extraordinaires, semblables à des fruits sans nistes qui comprennent pleinement toute l'éten-
que nous nous flattons de penser avec eux du saveur trop vite mûris par la chaleur des serres, due de leur art: ils s'appellent Liszt et Saint-
compositeur dont Gounod nous disait l'autre né doivent leur étonnante précocité qu'à un Saëns. » Peut-être les règles de l'étiquette
'
JOURNAL DE MUSIQUE
lui-même; mais le grand artiste hongrois est si sept ans, il n'écrivit guère que des œuvres ins- reste absolument insensible aux hallucinations
sincèrement, si naïvement convaincu de sa su- trumentales, parmi lesquelles je citerai : sa opiacées d'un amateur de bibelots japonais!
périorité, qu'on peut lui pardonner cette légère première symphonie, en mi-bémol, exécutée Voilà pourquoi la » Prince/se jaune », qui au-
infraction aux usages. avec un grand succès par l'orchestre de la so- rait dû passer d'emblée au répertoire du théâ-
L'exécution de Saint-Saëns est merveilleuse ciété de Sainte-Cécile, avant que l'auteur eût
tre, n'obtint qu'un succès relatif, indigne, à
de pureté, de grâce, d'énergie et de noblesse; atteint sa seizième année, et dont un fragment coup sûr, du nom et du talent de Saint-Saëns.
pourtant ces qualités essentielles, dont la réu- fut très-applaudi au « concert populaire » en De Samson et Dalila, je n'ai rien à dire, puis-
nion se renconlresi rarement chez un même ar- 1864; —
trois autres symphonies; une messe — que ce bel ouvrage n'est pas destiné à une scène
tiste, ne constituent pas, selon moi, son mérite pour quatre voix, orchestre et deux orgues; — française et quant au Timbre d'argent, je vous
;
principal : ce qui fait de Saint-Saëns le pre- une tarentelle étincelante de verve, pour flûte renvoie à l'article qui suit cette rapide étude.
mier de nos pianistes français, l'émule souvent et clarinette, avec orchestre ; six bagatelles — Un mot, pour finir, sur le caractère artistique
heureux de Liszt et de Rubinstein, c'est lape)' pour le piano; —
un grand nombre de char- de Saint-Saëns. 11 est surtout un coloriste, et
sonnalitè, ce caraclère parfois indéfinissable, mantes mélodies ; —
deux morceaux pour har- excelle dans cette musique, improprement ap-
il
guidé par une pensée féconde et dominatrice : précédé d'une iniroduction, pour violon et or-
ceux qui s'obstinent à ne voir en lui que la re-
le virtuose lui-même sait être grand jusqu'à se chestre; —
la cantate des «Noces de Prométhëe» production plus ou moins exacte d'un bruit,
faireoublier; seule, l'âme de l'artiste se révèle, qui obtint en 1867 le prix de l'Exposition; — au lieu d'y chercher la pensée profonde et ré-
ardente et passionnée, dans la splendeur gé- plusieurs œuvres de musique de chambre, dont fléchie du poëte ;
pensée qui, presque toujours,
niale de l'interprétation , et, franchissant les une sonate et une suite pour piano et violon- peut se définir ainsi « la traduction des im-
—
:
vers lamusique dramatique, a cependant écrit d'argent», opéra fantastique en quatre actes. jourd'hui, le public de demain le repoussera du
relativement fort peu pour la scène; la raison Ce fut en juin 1872, c'est-à-dire, j'insiste — pied et le vouera à l'irrémissible oubli parce
en est bien simple: tout le monde sait, en effet, sur ce point, — trois mois avant que Saint- que le un grand enfant maniaque et
public est
;
combien nos théâtres se sont montrés, pendant Saëns eût accompli sa trente-septième année, capricieux, qui toujours demande du nouveau
de longues années, peu hospitaliers à l'égard que l'Opéra-Comique se décida à monter la et toujours se révolte quand on lui en donne
,
des musiciens modernes en général, des musi- « Princesse jaune ». Le choix, à vrai dire, aurait qui n'aime pas à être secoué de sa torpeur par la
ciens français en particulier. Le rire avait dé •
pu être plus heureux; car si la musique, rem- rude étreinte du génie, mais qui cependant,
trôné l'art; le public, exclusivement épris
caricatures musicales, réservait toutes
des plie de charme et d'esprit, offrait aux oreilles après avoir résisté, finit toujours par obéir. —
ses fa- délicates un régal délicieux, il faut avouer en Ce sera pour Saint-Saëns un éternel honneur
veurs à ceux qui courtisaient les instincts popu- revanche que la pièce (donnons-lui ce nom, d'avoir, —
l'un des premiers en France, ré- —
laciers, et n'avait pour les auteurs sérieux puisqu'elle a été jouée),était absolument dé- solument arboré le drapeau prophétique, et de
qu'une méfiance préconçue, ou tout au moins pourvue du plus insignifiant intérêt scénique. s'être mis àla tête d'une jeune école qui, tôt ou
une indifférence décourageante. Que résultait- Je n'y ai jamais vu, pour ma part, je le dis — tard, sera la gloire de l'art national.
ilde ce lamentable état de choses? C'est que les franchement, —
qu'une assez agréable fantaisie,
directeurs de théâtre, qui, après tout, sont qui aurait pu être plutôt japonaise qu'autre
moins des artistes que des hommes d'affaires, chose, si le directeur du théâtre n'avait tenu à
frissonnaient au nom seul d'un compositeur vi- lui faire subir une sorte de naturalisation, et à
vant ;
mise en scène d'une pièce nouvelle
la lui enlever ainsi la couleur, son mérite princi-
Le Timbre d'Argent
était devenue pour eux un véritable épouvan- pal. Je me suis toujoursdemandé comment
iail, et faisait si régulièrement tinter à leurs M. Gallet, qui est un homme de talent, a pu
oreilles le glas de la faillite, que pas un n'osait s'imaginer qu'une si naïve intrigue aurait le fT^^ptt mal étrange mine le peintre Conrad,
s'aventurer dans une spéculation aussi hasar- don d'intéresser un public français, et je m'é- a fièvre de l'or le fait délirer, il
Çy) I®'] '
deuse. tonne surtout que cette donnée, pauvre jusqu'à a ' me une ^ e ces ^' es 1 ue l' or se "l
Quant aux malheureux musiciens, il ne leur rKArSfà
l'indigence, ail inspiré à M. Saint-Saëns la ra- ojQ^x^y peut lui donner, et il rêve, dans ses
restait d'autre ressource pour témoigner de vissante partition qu'il a écrite. Est-il besoin nuits de fièvre, de richesses inouïes, de splen-
leurs aptitudes scéniques, que de peupler tris- d'ajouter qu'après quelques représentations la deurs inconnues qu'il vient déposer aux pieds
tement leurs cartons en attendant des jours « Princesse jaune-» disparut de l'affiche ? Non, — de son idole jamais rassasiée. Ces fantômes ont
meilleurs, ou d'écrire beaucoup de musique assurément personne n'ignore qu'à l'Opéra-
: chassé de son cœur la douce image d'Hélène, la
symphonique à l'usage des concerts, naturel- Comique on veut avant tout être touché ou pure fiancée, l'innocente enfant qui l'aime, et
lement moins inaccessibles que les théâtres. amusé par la pièce: et l'on n'est certes pas dif- dont la douleur de se voir abandonnée se ravive
Saint-Saëns comprit que de longtemps il n'a- ficile, puisque les ficelles usées de Scribe et de en voyant s'aimer sous ses yeux Bénédict,
vait rien à attendre de ces derniers, et il eut le Planard font toujours la joie des habitués ;
— l'ami préféré de Conrad, et sa chère sœur
bon sens de ne pas gaspiller ses années les plus mais encore faut-il des ficelles, et il est bien Rosa.
fécondes à la poursuite d'un fantôme insaisis- certain que l'antique abonné qui se fait gloire Après une nuit terrible, Conrad s'est assoupi
sable. C'est ce qui explique que, pendant trente- d'avoir assisté à la première de la Dame blanche, auprès du tableau où il a reproduit les traits
LE DIMANCHE DU PATRE.
Paroles de Musique de
Moderato.
- #=!£
CHANT. i J
firJMT r
jMr p j-'ir
•
p if
Yoi . ci le jour di . vin.
A A
PIANO.
siT^HF
SE
B USf! IpPp J i 2» j ^ hfc
J >J J ^J 4
^É J
r
•
i'J
r
-
t
J
^= r- r
•
'
J
r= r
SE
r
j
(>
&rr
l'es, te
r ^~~f
seul dans
r
les bois,
1
J''r
Jenlends
— la
e
clo . clie du ma_(in,
mfc=
ipnp jsr^ € «* i « '
é» J
i X i~H.
I
»s f^^r^ J ^ J i J ^ J
r
-
ï
'
j
r
^j a j
r
'
v> j
r
^
r i r
-
ÉI
Le cal. me respi _ re dans sa voix.
W
i& r
pp
1
j : h J'
:'
=S
:
.
J«.; Ppi* — j frj
» r t
W^- p
:
bp :
fa^
Extrail d'un recueil de six mélodies (Propriété de M. Richault, Editeur, 4, Bourdes Italiens)
.
, %
prie à deux ge . noux; L'au . ro . re luit les cieux sont bleus, Puis
Tempo 1?_A
ci le jour di - vin Et je res.te seul dans les bois J'entends la clo . che
A A A A A A A" A A
passe/ la mesure suivante la lf fois.
fc
ïi
mm h *
^m
ri
ii
f* mï g^S
J. J>
Sir
^
3È
f=r
«./
Pplp & % il
'
-nie
r p f
l'éclair
^
El
i
sem
r
.
f
I>lc sou
r
.
pir
vnr pour
M mes veux.
./
cnn favzo
^^g
VoLci le jour.
HENRI WAISS.
-^ f g
1
£^
h= 1 k= —f Ê
U |
k= »-
^B ^^ ^ fe^ #^
TRIO
it £ * ± ié ± mu molli) espjyssioiw
I?
P^ J Ê?
^ ESS
#if
/»
ffi
rfo/<-
J
**
mm p^
^ pf
JJ Jj i0^0
cnn eaprmsione
S JUVJ
-S \ \
s £ ^^ £*
Ll
££J EJT-J
tow
j
j
S cjj'ij jijj
tWJ
k*+ ï ïè JA -£
^m
M. frfL ^t.
M
3fe
m * *£.*
^^
£ l
m 4" 4 -T-F-
É^ i 7^7
pp
f
V
^S
m i 7 / -fr-
LA CHANSON DE FANFAN.
Musique de
1. Pourquoi les fleurs sont el . les Si bpl . les Si bel 7" les Au retour embau
1. Pourquoi les chants où là . me S'enfïam . me Sénf'lam . me Sont ils toujours pour
3. C'est que dans tou- te clio . se Re.po - se Re.po . se Le symbole enchan.
Extrait d'un Volume de Mélodies (Schoen, Editeur, 42, Boul! Malesherbes . Paris)
magique que l'envoyé de l'enfer vient offrir à noire, naïf et terrible, qui a tenté, il y a déjà gros bataillons et les fortes recettes, suivît
Conrad ; chaque fois qu'il le fera tinter, l'or douze ans, la jeune imagination d'un composi- l'impulsion donnée par celui de cette première
s'amoncellera autour de lui, mais quelqu'un de teur plus célèbre aujourd'hui dans les pays où représentation qui a été une victoire pour le
argentin du talisman ; s'il vient à le briser sous coup pour la dot de contentement aimable, vices et qui s'apprête à en rendre encore ; il faut
le poids du remords, c'est lui qui mourra. facile à loucher, qu'elle y apporte en se mariant qu'il y soit aidé par la foule, et nous souhai-
L'horrible cauchemar obsède encore l'âme au théâtre. tons qu'elle réponde à l'appel du Timbre d'ar-
troublée de Conrad ; il s'est éveillé pourtant, et Sa réputation de symphoniste de premier gent. ( On n'en meurt pas, comme dans la
il a vu le timbre magique là, près de sa main, ordre n'étant plus à faire et s'étant imposée par pièce !)
le fascinant de son clair rayou de métal ; il a des oeuvres du plus grand caractère, de la plus
saisi le marteau, un tintement vibre dans le large conception et du plus vif coloris, on vou- L'interprétation est, hélas ! trop inférieure à
silence, un cri de mort a répondu. Bénédict lait du moins la parquer dans la symphonie, l'œuvre. Sauf M. Melchissédec, qui joue avec
accourt aussitôt, le père d'Hélène et de Rosa domaine plus étendu, d'ailleurs, que l'opéra, feu — c'est le cas — son personnage d'enfer, et
vient d'être mortellement frappé par la main mais moins accessible à tous et très-peu à la dont la voix sonne claire, métallique, péné-
d'un assassin, sous les fenêtres de Conrad. Mais foule, qui préfère le commentaire de l'action, du trante ; sauf aussi M. Caisso, qui fait presque
celui-ci ne l'écoute pas, l'abîme l'appelle, il a décor et de la parole, fùt-elle en vers boiteux. oublier une voix et un physique ingrats par son
déjà disparu. On lui refusait, par avance, sur la foi d'un jeu sincère et sa diction soignée, le reste ap-
tableautin d'opéra-comique, peint sur un maigre pelle toutes les indulgences à grands cris (point
11 sème l'or aux pieds de la fille maudite, sujet à la façon des impressionnistes, la faculté justes toujours). M Uc Salla a tout ce qu'il faut
mais il a un rival plus opulent qui le brave, lui de couler sa pensée dans le moule de la scène ; pour devenir une chanteuse remarquée il lui
offrant de faire une partie de dés dont l'enjeu il a fallu brusquement de ce parti
revenir manque cette assurance qui combat les défail-
sera l'amour de Circé, et qui lui gagne tout l'or pris, fort enraciné parmi ceux qui passent pour lances de la peur. Elle l'acquerra et se fera,
que l'infernal talisman lui a donné. Conrad y s'intéresser aux choses du théâtre. nous n'en doutons pas, une place enviée au
aurn-t-il recours de nouveau ? Il veut revoir la théâtre. M lle Sablairolles fait tout son petit pos-
calme maison où l'on prie pour l'absent et Dès les premières mesures de l'ouverture, le sible M. Blum a cru devoir corriger la nature
;
tenter d'échapper au vertige qui l'attire en musicien s'impose à nous ; le tourbillon des en ornant ses jambes de mollets tournants (un
s'appuyant sur le bras loyal de celle qui lui a sonorités est soulevé par un maître-assembleur poëme étique!); par contre, sa voix cotonneuse
donné son cœur et lui conserve sa foi ; il est de nuages, et du choc des nuages sort l'éclair aurait besoin d'être dégrossie; une œuvre qui
revenu dans la demeure de famille, près de Rosa fulgurant de la pensée ;
plus tard les masses résiste à cette manipulation épaisse a la vie
et de Bénédict, qui vont s'épouser ce jour même ;
chorales seront remuées de la même main, sûre dure. C'est être sévère, dira-t on ; nous en
près d'Hélène, qu'il épousera bientôt ; il sent et souveraine, et pourtant, auprès de ces dé- convenons volontiers, et nous aurions voulu
en les voyant qu'il renaît à la vie, il prend part chaînements d'orchestre ou de voix, le compo- être plus indulgents; mais comment oublier
à leur joie et se mêle à la fête des fiançailles ;
siteur saura nous entr'ouvrir les sérénités douces assez vite, quand on doit écrire, — sous la vive
des bohémiens ont dansé pour eux, devant la du lied intime et familier. Il y en a quatre dans impression du moment, — qu'on vient d'assister
chaumière heureuse, leurs danses pittoresques; le Timbre d'argent qui sont de purs chefs- à une tentative d'assassinat avec préméditation
mais l'une des bohémiennes s'est montrée tout d'œuvre, le premier chanté par Bénédict : sur une œuvre qu'on aime?
Il coup à Conrad, et Conrad s'est senti défaillir M" Théodore mime et danse en ballerine delà
en la reconnaissant le charme fatal l'arrache
:
Demande à l'oiseau qui s'éveille. grande école le rôle de Fiammetta la danseuse ;
encore à ceux qui l'aiment; il faut sui'.re cette donne des ailes aux rhylhmes du musicien. Elle
Circé au cœur de qui on n'arrive qu'en gravis- d'un contour si gracieux, d'une harmonie si a les grandes qualités d'une artiste qui connaît
sant une montagne d'or et en traversant un délicate ; le second, chanté par Hélène : ses classiques de la danse, une harmonie et une
fleuve de sang Il a frappé le timbre sonore et
! grâce séduisantes dans le geste. Elle enlève son
va s'enfuir emportant son infernal trésor et sa Le bonheur est chose légère, pas bohémien à la pointe du pied.
proie mais il a entendu le cri suprême de son
;
M. Danbé a consciencieusement fouillé les
ami, qui meurt là, près de lui, frappé aussi par avec son accompagnement ingénieux de violon buissons de cette orchestration touffue et dirigé
une invisible main ; il veut saisir le talisman solo et son adorable conclusion enveloppée dans magistralement la difficile exécution du Timbre
détesté, le briser et mourir ; mais la Circé l'a les brumes légères qui se dégagent doucement d'argent : il n'est que juste de lui donner la
dérobé en s'enfuyant. Conrad erre comme un des cordes en sourdine ; la romance de Con- part qui lui revient dans le succès qui va —
fou par la ville, appelant la mort à son secours ;
rad, sous laquelle les violons d'abord, la flûte nous le souhaitons pour le goût du public —
mais, épuisé, il tombe, inerte, sur une place où ensuite ébauchent un dessin charmant; enfin, accueillir l'opéra de M. Saint-Saëns.
il vient de voir passer devant ses yeux hagards la chanson du papillon et de l'étoile, avec son
la vision des filles d'enfer et de Satan vain- refrain en chœur, ses strophes dialoguées et son Ceux qui croyaient, sur la foi des ignorants,
queur dernier cri triomphal : que ce timbre, mis en mouvement par M. Saint-
Saëns, sonnerait quatorze heures à midi, ont
L'atelier du peintre Conrad est éclairé par les A vous, amants radieux, dû se dire qu'il allait sans doute marquer plu-
lueurs de l'aurore nouvelle, tel que nous le La terre et les deux. tôt l'heure du premier succès d'un nouveau
vîmes au début de ce conte ; Hélène et Rosa compositeur dramatique, né de la forte et fé-
sont agenouillés, priant pour le pauvre malade ; On les a bissés tous ; on a bissé aussi une conde symphonie, dont les fils robustes traver-
grave, le docteur Spiridion guette son sommeil chanson napolitaine tout ensoleillée et d'un seront les âges, même sans l'aide des libret-
agité; de cette crise dépend sa guérison. Conrad entrain diabolique. On pu en faire autant
eût tistes.
s'éveille. . . Bénédict est près de lui ; le père du pas de l'abeille avec son bourdonnement
d'Hélène et de Rosa les attend à la cathédrale d'alto solo en sourdine, sur lequel voltigent
JOURNAL DE MUSIQUE
au concert donné parla Société Guillot de Sainbris; s'accentue déplus en plus, le Cloches de Coneville
on a fait une ovation chaleureuse à l'auteu", qui sont entrées immédiatement en répétition.
Nouvelles de 'Partout accompagnait; nous supposons que cette scène ma- L'action se passe en Normandie, au dix-septième
gistrale va pas er d'emblée au répertoire des Con- siècle.
certs populaires, si la Société des concerts du Con-
\nce. —
Dimanche dernier, la Société servatoire ne s'en empare pas.
k
des concerts du Conservatoire a donné Voici le plan de la scène :
Voici le programme du prochain concert populaire
dirigé parM. Pasdeloup :
a première audition d'un fragment du ii En Thrace, au milieu de rochers sauvages, sur
Sérénade en ré majeur Mozart
'euxième acte d'un opéra inédit de les bords de l'Hèbre, Orphée invoque la nature; il
Komarinskaja Glinka
M.'Vaucorbeil (poème de M. H. de Lacretelle) : lui demande d'étendre sa suprême consolation sur
Le comle d'Egmont Beethoven
la douleur infinie que lui a causée la mort d'Eury-
Muhomtt. fragments (soli par M llc Mondes)
dice. Soudain des voix se font entendre, et des furies,
Les auteurs avaient choisi une des scènes les Concerto romantique pour vio'on B. Godard
adoratrices dû dieu du vin, les Ménades, exhalent
plus émouvantes de cet ouvrage, qui doit être exécuté par M" Tayau
leur ivresse en chants farouches, et menacent qui-
une œuvre de premier ordre, si l'on en juge par Ouverture du Carnavul romain B:rlioz
conque refuserait de partager leurs transports. Elles
cette page détachée. aperçoivent Orphée, lui présentent une coupe, et,
Le duo de Mahomet et Aïssa a la grande al- iaillant sa tristesse, l'invitent à leur orgie. Il repousse
lure qui convient à ce dialogue CDtre le pro- avec dédain leurs provocations. Elles se jettent sur ^tj^-5ntrangek. — Voici, pour ce qui concerne
phète et cette croyante mêlant à sa foi reli- déchirent avec leurs ongles, et lorsqu'elles partie le détail des fêles qui
musicale,
ïfS ^
7
lui, le i
l'ont tué, elles lancent dans le fleuve son cadavre "jjp^ seront célébrées cetle année à Anvers, en
gieuse sa tendresse de femme; il a été chaulé
avec sa lyre, qu'elles ont brisée. ypl'honneur du troisième centenaire de Ru-
magistralement par M llc
Krauss et M. Bouhy.
« Après avoir assouvi leur vengeance, les Ménades ''bens :
rôles de Philémon et de Vulcain sont encore tenus des vues nouvelles sur cette science si ardue;
avec beaucoup de talent par M. Nicot, un ténor de M. Lassimone, l'auteur de cette méthode, a écarté
grâce et de style presque accomplis, et par M. Gi- quelques-unes des broussailles qui enveloppent
Les Machabées, de Rubinstein, dont on sait le suc-
raudet, dont la voix de basse chantante est franche, l'élude de l'harmonie, et il faut lui en savoir gré.
cès en Allemagne, ont été représentés pour la pre-
bien timbrée et conduite avec la sûreté d'un mu- C'est un ouvrage qui intéressera tous ceux qui s'oc-
mière fois au Théâtre-Marie, en langue russe, le 3
sicien aguerri. cupent avec ardeur de pédagogie musicale.
février. L'auteur dirigeait en personne ; il a reçu
M. Dufriche a fait de très-grands progrès depuis chaleureux accueil.
ainsi que son œuvre, le plus
ses débuts à l'Opéra-Comique l'étoffe de sa voix,
Ce compositeur commence
:
le 3 mars sa tournée
d'abord un peu rugueuse, s'est assouplie; la phrase
bien connue, M" de concerts en Angleterre. Il est en ce moment à
Une artiste Milla, après avoir
se pose mieux, le geste et la démarche ne sont plus à la première représentation du
chanté la musique des autres, écrit de la musique Paris et assistait
hésitants : que de nouveaux conseils l'ont
on dirait
pour être chantée par d'autres à son tour. Elle in- Timbre d'argent.
dirigé a sa sortie du Conservatoire, dont il a jeté les
titule modestement son recueil illustré d'un dessin
lauriers aux orties, pour cultiver (après les fausses les Mcli-Mélo de Mi la, titre
exquis de Grévin :
puy, écrasait visiblement la débutante. Pourtant, il liens la Notte degli schiaffi, du maestro Bu'onomo, et
:
nous a paru que sa voix a de l'éclat, peut-être même Aroldo ol'u'tino re diSaSiOn a, du maestro Fabio
un éclat un peu trop métallique et qui a besoin On a lu celte semaine aux Folies-Dramatiques les Campana.
d'être un peu effacé comédienne paraît devoir
la Cloches de Cornevitle, opéra-comique en trois actes *
;
* *
servir avec intelligence la chanteuse, quand celle- de M. Robert Planquetle.
bienveillant accueil du public, aura Un opéra nouveau en quatre actes, Stradiota, li-
ci, devant le Il n'y a dans cet ouvrage, qui succédera a la Foire
bretto polonais de Jasinski, musique d'Adam Miin-
repris son assurance. S .int-Laurent, que deux rôles importants du côté des
cheimer, directeur de l'Opéra national, a été repré-
L'orchestre a fait bisser le. charmant entr'acte de dames. Le premier sera joué par llc
J. Girard ; M
récemment avec succès à Varsovie.
cet ouvrage exquis, que l'on a raison de maintenir au l'autre est échu à M m0 Sluart. Il reste à distribuer
senté
&&} M
mai -w
KLE JOURNAE*
DE .a.
MA[V.\\()W \
\
Paraissant tous les Samedis
à cette seconde audition, non pas sous le rap- spectres, excitant les combattants et leurs cour-
Sommaire : port des applaudissements, — ce serait difficile, siers haletants de leurs étranges éclats de rire!
— mais au point de vue de l'œuvre elle-même. « Le furieux accord final, lancé par l'orchestre
MUSIQUE :
Car il ne nous en coûte nullement de le cons- avec une fougue nerveuse incomparable, a élec-
1. Fascination, suite de valses. tater pour une bonne partie de la salle, l'im-
: trisé un public haletant, émerveillé, comme
Musique de Olivier Métra. pression a été vague et mal définie, une admi- épouvanté; et un triomphant silence d'un ins-
ration qui ne se cachait point, mais qui n'était tant a précédé les applaudissements frénétiques
2. Menuet.
Par Emile Artaud, professeur à l'Institut musical.
pas absolue, mêlée d'étonnement et de fatigue. de celte foule frémissante encore des secousses
(Ecole du jeune Pianiste.) Wagner est une lumière qui attire, mais qui fantastiques de cette « chevauchée » sonore. »
éblouit; qui fascine, mais qui aveugle, quand
TEXTE : Courrier de Belgique. — Musiciana. — l'œil n'est pas habitué à la fixer. Son orches- Détachons de cette même lettre débordant
Nouvelles de partout. tration est si touffue, si chargée de traits qui
d'enthousiasme, ces lignes enflammées sur les
sants. Quelle chose charmante que la phrase et il n'y a eu d'excès ni d'un côté ni de à cela se borne la description mobilière. Une
amoureuse de Brunnhilde revenant plaintive, l'autre. autre pièce, encore plus petite et lambrissée,
redite par le hautbois, après le magnifique élan communique avec la première ou la continue; il
orchestral qui accompagne l'évocation de la n'y a jamais eu de porte entre les deux. Cette
phr;ise héroïque de Siegfried, lancée au ciel arrière-pièce est un débarras : fouillis de pa-
par tout ce que l'horchestre a d'instruments en Musiciana niers, de bottes, de chiffons, etc.
cuivre sonores. La pauvreté de cette chambre, où règne le
D'un bout à l'autre, il règne des teintes som- souvenir d'une si haute gloire, jette dans l'âme
bres et attendries aussi puissantes en leur genre une impression de
'érudit bibliothécaire du Conservatoire, tristesse ; le besoin d'ail
que les fortes et vives couleurs de la Chevauchée qu'on
M. Wekerlin, vient de réunir sous ce éprouve en la visitant y contribue pom
ou celles de la Cvnjurati n du feu. C'est abso- une bonne part. On
titre, en un volume de la plus attrayante sait, que lea
d'ailleurs,
lument beau. parents de Beethoen
^t^jj^lecture, mille choses ignorées sur la étaient pauvres son :
Entre ces fragments delà Tétralogie, comme père faisait partie de la chapelle de l'ébcteut
musique et sur les musiciens, détails biogra-
nouveauté, figurait au programme une bluette de Cologne en qualité de ténor. Sur le même
phiques peu connus, physionomies d'artistes
qui sera bientôt jouée partout une Feuille :
oubliés, anecdotes piquantes, traits de mœurs carré, et contiguë aux deux petites pièces dont
d'Album, écrite pour piano et transcrite pour on vient de parler, se trouve une chambre plus
musicales que temps a effacés et qu'il res-
le
violon, par Wilhelmj.
suscite : un résumé enfin de ses observations convenable, tapissée en vert c'est là que :
s'était ajouté à toutes ces belles choses la mar- mêmes que les locataires de celle maison. De-
che composée pour le centenaire des États-Unis. A Bonn (et il en
dans beau- est de même
puis lors, elle a été revendue plusieurs fois;
Rienzi, de l'aveu même du maître, a été le péché coup d'autres villes de l'Allemagne) le numé-
son propriétaire actuel ne la possède que de-
artistique de sa jeunesse : cette marche restera rotage des maisons ne recommence pas à chaque
puis quatre ans.
l'erreur de son âge mûr. La splendeur orches- rue. Les numéros partent d'un point convenu
Il ne reste plus aucun meuble, aucun objet
trale en est extraordinaire, c'est vrai, mais, à et continuent jusqu'à épuisement. Ainsi la
qui ait appartenu à la famille Beethoven;
part deux ou trois passages, c'est vide d'inspi- Rheingiisse (rue du Rhin), où se trouve la mai-
c'est là un fait regrettable, car de ces objets on
ration, et le travail des motifs parait avoir été son natale de Beethoven, offre d'abord à l'une
aurait pu créer un petit musée, ou plutôt un
fait à lamachine. Est ce une ironie? On le de ses extrémités le numéro S83; de l'autre
petit sanctuaire; que bien des admirateurs du
saura peut-être un jour. côté, elle commence par une maison d'assez
grand homme seraient allés visiter. En l'ab-
Maintenant disons un mot de l'exécution. belle apparence sans numéro, mais la maison
sence de ces souvenirs intimes, on saura gré
Toute la première partie du concert se compo- suivante porte le numéro 943. La Rheingasse
certainement à l'un de' nos amis de nous avoir
sait d'oeuvres déjà connues du public et exécu est étroite et tortueuse : sa quatrième maison,
apporté de Bonn le croquis du modeste toit
tées par l'orchestre même des Concerts popu- avant d'arriver au Rhin (numéro 984), a une
sous lequel naquit el grandit ce puissant génie.
laires: les ouvertures du Tannhause de Lo'ien- façade en briques; elle est à trois étages.
Bien que contesté, ce fait est de tradition po-
grin, des Maîtres chanteurs, et l'air du Hollandais Sur un long tableau, accroché à la hauteur
pulaire à Bonn, et confirmé d'ailleurs par la
au premier acte du Vai-seau Fantôme, la Légende. du premier étage, on lit Gewirthschaft von :
trop louer l'habile chef d'orchestre, M. Dupont. peine à découvrir, auprès de cette enseigne,
bien là l'heureuse et modeste maison qui vit
Et cela étant, l'interprétation de ces œuvres a une petite plaque en marbre sur laquelle sont
naître les premiers chefs d'oeuvre de ce génie
été aussi bien que parfaite, celle de l'ouverture gravés ces mots IcieA né Beethoven.:
partie vocale du concert. On connaît la belle voix sorte de châssis à petits vitraux, dont la partie inquiétude.
de baryton de ce chanteur flamand. L'émission inférieure ne peut être ouverte; la moitié supé- Enfin, la veille de la représentation il rentra
de la voix laisse seule parfois à désirer. On l'a rieure s'enlève tout d'une pièce à l'aide de deux avec une forte d.se de vin et de punch, pour
beaucoup applaudi et rappelé trois fois après loquets Cette fenêtre est du temps; elle a, dans se mettre au travail. Il était minuit. La fatigue
les adieux de Wotan. Ce n'était que justice. le coin de droite (en haut), un petit carreau l'empêcha d'écrire : il dut se coucher, en re-
La salle était comble, à la répétition générale grand comme la main, qui s'ouvre à la char- commandant à safemmede l'éveiller une heure
1
OL V IE % mE T%qA
f
FASCINATION
INTRODUCTION-
iSfcfc
Ail'.'
ff
risolulo.
^-^
.#'
JkJe * ^ ^£ ¥ f — f-
ut
t.
): 5 T
.
^
~-
r r ±tci L r r -f — ±tci fcce
:2c
ï 3^f ff=f i: f ^^ i
w^^ff ^hepe ^ë
T ^ pEsiBE^g^E^a^
m
f j|j jij j ^ pif ^ i
Extraite d« -la rbllecfiou dp dansa» des bals de l'Oppra (Carnaval I87C-1877I Cprard pt C'f ÉdilMiro, Boiilr-vswd d«s Capin-ini's. 12
i
(PPH #fe m 3»
M i*i*^î
ESS I
fcÉË i ^
-&£dL
f
ïé
'
? it m »
tE±
-C^
lié H S Ê I 14 1H i §
HÉÉÉ S 4i 4i
JLÊ
i ÉÉ ÉÉ # 8-
-^-T
m Mé
^W
-rfrg
!r^-^ri^
hirrrrfZî
ksM M m M m m m
I l
'HffhffirpF
g£^p
l
fi
il
mm m mm^ M
3 iH i îl t fffHff l
Jff l
1t im.
I
ft*!i
jfMJffUfMJfnr
1»- ^-»-
EU PPP
•
«&
ÉÈÉË -y-f- ffc
^ËEffrfrfrf
^#mfeë ££
:ee:=±±:m f-f JjfMr
£r* M
±4&m El ^BBOD
F#n
5î *
0m-m
âM fi i* P » P )»p
t
i
ig
Pff
^ ffl
^fFufF I
rrf ijrflr'PTlJ'F^R^- JPP l I
r'T'F
J | r
P S
—
1
(
'»'
r
rr l .
'
TT I .
'
TJ-l-r rr|
f
rr |
r r
r
r
r r
|
r m
g 8*3ffc
JjQ
EQ i I I i I
_4
ëué
Fr :
rT -"=F>
-f-f
^'jpf |
jffi j pf i ^ | jppi r
rf i
r ffîffl # **-*
-*-*-
sontenitto canto.
+.++}>** \» il
I EU
Sfei*
/
f.
-fHf--<
P1 ^i ip ^^i
§iS a éë i ^BE^Fi
? ¥ PP
5 J •
1
^
» J^|J^|J^|J^|/^ J^ Jiip^
us mm îm i ^P
a
| |
pp
r
|
JPfl^r-^ff
#A
si i ¥
«?
»
i IP f
5 '' W}tt \
itll)#
*E*Ê j-fJ- |
J f % |
^ fr|~j^f
t*
S
-
m m *
Et IÉÉ is
'm
f
â
P P£ ^P
* jr r
i
j*ft
i
J
rr i
p
sHMf- es jFpl |
»TTlJfT IfTT l
jT T
ê S Pp I jjÉÉÉÊ4^E
• £
^-^-fjf-f Nf f Irff Irff l
r ff i
If' Mr Mfrni f
f
i r r
m $ r r ^ #
/
t . ):=5 v — ê
^^e ?— r 7
f— ^ ^ F
£-,-£
^- ' r r f r g &
i y n t •?
r» — «
r~^-g
£_
i m » r I p
M
*
##
#•
f *f .ttf-ju
—
É -- '*
ttW TE
r> i in; p.
g£ I M M ÉÉ ï ÏEEfe
P^I3 tEEf
\>a
Ê >P \,m 5
S
P-tr^-^
ru//.
S
^^H ^a -* —
f-
bX-£
fcï
a Tonipo„
i Ëdz
^f
4-ft
ni ta Iéé
^=#£ y p
i?. r ?
pê ^
:
npt\ f f
.
p
F 1
# * ^ g . Tt-
M fi *
h j
::
Fp=FfT= 4-M- ^^g J4|- ^Bt
j r r i
rTT ^rrtT^^
•p ^
±
:±
f. t f. Jt £ f-
tszte
1+
\WZ-9.
$%
M
fe
W
* r r i * ÉÉ I m i^^ 13 jTfl J f |
j F
m É8#
8#
w W
|î||
¥^^^mîiuk m m m
ÏQ-?..
g
i
y
"#
!
"",
ir
:c£: i§
^ Tompo.
f***f
JU^fc
Sp§ fpe £* fii i ëjtf i
"(i ±=fc J
fpjf f 'r ^ i pss j-p-f-h-re
i *^
MjJ-5-U;
#• • #
^t^i^ÊlI
£»
i -I
^r~j77~^-
«séê
p ^PF '
J F F =f=f^
s* # ff w
i IH I *i i i ïp^*3
S^^Ê^Ë^^ËSS
f s
LE JOT1BNAL DS MUSIQUE. - N* 41 13, QUAI' VOI.TATRE, A PARIS.
ECTlE du jeune pianiste.
PREMIER OEGRÉ
MENUET
par EMILE ARTAUD, Professeur à l'Institut musical.
Dans ce menuet, il faut avoir bien soin de ne pas laisser traîner les doigts sur le piano toutes les fois que l'on rencontre des silences sans quoi
.
Moderato. \
PIANO
<J |
|
|
: 1
P
1 2 4 f
a u ^ 7T~"
SUPPLÉMENT DU JOURNAL I>E MUSIQUE. — N° I. 13, QUAI VOLTAIRE. A PARIS.
JOURNAL DE MUSIQUE
En quelques heures il termina l'étonnant On y trouvera des chansons tristes ou gaies, cien David, l'immortel auteur du Heurt. Ce monu-
chef-d'œuvre. et l'on conviendra que, soit qu'il chante la mé- ment sera le produit d'une souscription à laquelle
A sept heures du matin les copistes vinrent lancolie ou la joie, jamais Nadaud n'a été mieux ont contribué les amis el les admirateurs du
chercher l'ouverture et copièrent jusqu'à inspiré que dans les petits poëmes musicaux grand musicien.
l'heure de la représentation ;
les parties furent qu'ils nous a offerts. On sait qu'on dehors de sa souscription person-
humides, sur pupitres. On La première chanson qui paraîtra est nelle, M. Waddington, ministre de l'instruction
mises, encore les intitulée:
publique, a déclaré que la direction des beaux-arts
pouvait oser cela avec le vaillant orchestre de Vous pas vieur.
n'êtes
fournirait le marbre destiné à la statue du maître
Prague : l'ouverture fut exécutée à première Ensuite viendront :
ic^rellé.
vue, et quelle exécution! les applaudissements M. Louis Gai, trésorier du comité d'initiative, a
Le Bain des Ckarbormiirs (une drôlerie tout
ne pouvaient tarir.
encaissé jusqu'à ce jour une s.mmede 18,483 fr. 45 c,
à fait réussie);
dont voici le décompte :
Regard en avant ;
Pensées de l'absent ;
Liste de la Petite Ripubl que fran-
M. Wekerlin nous initie à quelques manies Lettres d'un amoureux chie 1.715" 6.ï
;
de compositeurs célèbres Liste de la République frar.ç ise 507 30
:
La Rose d'Anjou. 1
gubre par une seule lampe suspendue au pla- UfTj'ment, à la plusgrande satisfaction du direc-
MM. de Chenevières, directeurs des beaux-arts;
fond ;
il ne trouvait de pensées musicales qu'au Çl£Z leup c u compositeur et des artistes.
> '
Réber, membre de l'Institut musical;
milieu de la nuit el dans le plus profond si-
/ Les décors et les costumes sont prêts.
Reyer, membre de l'Institut musical;
Nous avons vu la plus grande partie do ces derniers,
lence. Il écrivit de cette manière le Medonte, Cavelier, statuaire, membre de l'Académie
dont nous connaissions déjà les dessins, et nous
le rondo Mia speranza, et le bel air : Dolu cam- des beaux-arts.
pouvons alTirmcr dès maintenant que M. Eugène
pagna, Halanzier, directeur de l'Opéra.
Lacoste, le une œuvre remarqua-
dessinateur, a fait
Carvalho, directeur de l'Opéra-Comiqne;
Sacchini ne pouvait trouver un chant s'il
ble, tant au point de vue de l'harmonie de l'ensem-
Vizcnlini, directeur du théâtre National-
n'était auprès de sa Dulcinée, et si ses petils ble, que de la vérité avec laquelle il a rcprodidt les
Lyrique ;
chats ne fulâlraicnt pas autour de lui. Sa mu- types les plus divers des armures et des costumes
Hadot, trésorier-payeur général, exécuteur
sique, gracieuse et séduisante, se ressent de de toute sorte en usage aux Indes, à l'époque où
testamentaire de Félicien David ;
Zingarelli pour improviser et développer en- On peut s'attendre, de ce côté, à de véritables Monter en deux mois un opéra inédit est un pro-
suite, en moins de quatre heures, un acte en- surprises. On se rappelle avec quelle recherche scru- digieux tour de force, qui fait le plus grand honneur
tier de Fyrrhvs ou de Jtdietta e Rom o. puleuse et originale cet artiste avait dessiné les cos- à l'activité de M. Carvalho.
chaise, avec l'anneau de Frédéric au doigt, de la fête de Bacchus remplacera à vue celui de la temps, puisque le bail emphythéotique, qui la donne
grotte d'Orion. à l'Etat, expire à la fin de l'année 1878.
comme si c'eût été celui d'Angélique qui, en
Sylvia sera accompagnée de Freyschûlz, dans lequel Nous avons dit qu'on avait songé à Obin pour le
laissant tout voir, rendait invisible celui qui. le
portai Haydn, dans ces moments, était toujours
t.
M 1!o Krauss remplira le rôle d'Agathe. rôle du père Joseph, dans Ciq-Mars, mais il paraît
On a, en attendant, repris un autre adorable ballet que l'excellent artiste a trouvé ce rôle d'un diapason
habillé de son costume de cérémonie.
de Léo Delibes Coppelia. : trop étendu pour sa voix actuelle, et il s'est bien
Sans avoir besoin d'autre excitation, son Ce compositeur travaille en ce moment à une gardé de demander au compositeur des changements
imagination le transportait au milieu des anges scène avec orchestre sur la chanson barbare, les de nature à en altérer le sens musical.
JOURNAL DE MUSIQUE
Ce sera par conséquent M. Giraudet, unexcelleut Quant a la mise à l'étude de Sigurd, elle suivra -ÇTèfejTsTRANGER. — Dimanche, 18 mars, à une
artiste, très-soigneux et très-aimé, qui prendra pos- de près les représentations de la Statue, à moins vÏTI*yVheure et demie, àl'Alhambra de Bruxelles,
session du rôle du père Joseph. que d'ici-là cet opéra, très-considérable par ses TJrW seconde audition du concert Wagner. La
dimensions et la mise en scène qu'il nécessite, ne /pJL^yp marche du Centenaire américain serarem-
*"# retourne au théâtre même pour lequel il a été créé ^—^^-''placée par le Kaiser-Marsch.
Pour compléter l'affiche de Philémon et Baucis, et où il serait à sa véritable place, à l'Opéra.
M. Carvalho a eu l'heureuse idée de reprendre Gille M. Vizentini a également signé un traité avec
de -MM. Ambroise M. Delibes, pour Jean de Nivelle, et un traité avec La Société de musique a donné une audition
et Gillotin, l'acte charmant
Théodore Sauvage. Gillotin, c'est tou- M. Guiraud pour le Feu. d'Eve, de Massenet, ce lundi, à l'ancienne salle
Thomas et
Marugg. Succès très-grand.
jours M"
Ducasse, mais Gille ce n'est plus Ismaël:
Barré, comédien-chanteur tout comme son prédé-
cesseur, lui a dignement succédé. Le public lui a Dans la Clé d'or débutera une jeune artiste, en ce
fait fête.
moment à Gand, MUo Cécile Mézeray, dont on dit Au on a com-
théâtre de la Pergola de Florence
Le théâtre perd en M. Duvemoy un artiste cons- tion, de courage et de talent l'œuvre de vulgarisa- Colombo, du maestro Gambini, écrite avant 1851.
ciencieux, un musicien consommé, et enM"" Franck tion de la musique entreprise par Emile Chevé. Les paroles de l'ode sont celles qui ont servi à-
un soprano remarquable, qui sera difficilement rem- Félicien David.
Inspirée par une poésie charmante de Coppée, le
placé salle Favart. Bain, la mélodie de la fille d'Amand Chevé a toute * #
* * la grâce, toute la naïveté et la sincérité de la
Un essai curieux a été tenté le 24 février par l'Aca-
jeunesse. Celte première inspiration fait bien augu-
M lle engagée, ainsi que nous l'avons
Heilbronn est
rer de l'avenir réservé à d'aussi heureuses dis-
démie; de chant de Vienne. Elle se propose d'exé-
annoncé, au Théâtre-Lyrique, où elle répète depuis cuter, avec le concours des meilleurs artistes drama-
positions artistiques.
quinze jours le Bravo, de MM. Blavet et Salvayre, tiques du Residenztheater, une tragédie d'Eschyle,
L'édition du Bain est fort soignée et ornée d'un
qui passera dans les premiers jours d'avril. les Perse*, dont les chœurs ont été mis en musique
Escudier de donner trois repré- des beaux dessins de ce splendide livre de Coppée par prince Bernard de Saxe-Meiningen. Au Carl-
Sollicitée par M. le
un de ses meilleurs rôles, et de Giacomelli qui s'appelle les Mois, et dont les théàlre, la Boulangère a des écus, titre allemand
sentations de la Traviata, :
Masini, M" lecteurs du Monde i lustré ont eu la primeur. Margot, la riche Boulangère, du maestro Offenbach,
à la salle Ventadour, avec le ténor
Heilbronn en a demandé l'autorisation à M. Vizen- a été joué pour la première fois à Vienne. Grand
tini et aux auteurs du Bravo, qui la lui ont gracieu- succès.
Les Variétés reprennent cette semaine la Péri-
sement accordée. Elle chantera donc samedi, avec
le ténor Masini, le rôle de Violelta, à la salle Ven-
chole, avec M
me Judic dans le rôle créé par
tadour.
M" Schneider. Cette prem ère représentation sera Une subvention annuelle de 35,000 lires vient
donnée au bénéfice des ouvriers lyonnais. d'être accordée par le conseil communal au lycée
Quant au Bravo, voici la distribution exacte et
Benedetto Marcello de Venise, école, musicale en
définitive de l'opéra de MM. Blavet et Salvayre :
voie de formation, à la condition que cet établisse-
Le Bravo Bouhy ment fournira à la ville un corps de musique com-
M. Saint-Saëns vient d'adresser à M. Danbé la
Lorenzo Duchesne posé de quarante instrumentistes, le personnel artis-
lettre suivante :
Gino Caisso
tiqne pour une grande sérénade annuelle et l'ins-
Contarini Grosse o Mon cher Danbé,
truction gratuite, pour le chant choral, des maitrea
Le Doge Bonnefoy Permettez-moi de vous féliciter du magnifique
«
et maîtresses des écoles communales.
Violetta m 110 * Heilbronn résultat que vous avez obtenu avec l'exécution du
ques bonnes acquisitions ont été faites par M. Weker- des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique a pour se consacrer entièrement à la direction de
lin pour la bibliothèque du Conservatoire, et par décidé que tous les droits d'auteur perçus par ses l'Opéra impérial de Vienne. C'est l'imprésario Pol-
agents et représentants à l'occasion des fêtes musi- lini, du théâtre de Hambourg, qui prend sa succes-
M. Nuitter pour celle de l'Opéra.
cales qui pourraient être organisées au profit des sion à partir du 1 er août 1878.
ouvriers de Lyon, seraient centralisés par les soins #
* *
Nouvelles du Théâtre-Lyrique: de son agent général à Paris, M. L. Rollot, et remis
opéra-bouffe intitulé Fior di rosa, dont le li-
Un
Il n'a jamais été question, ainsi que l'annonce un à M. le maire de Lyon, pour être répartis entre les
bretto italien est calqué sur celui de Fleur de-Thé, a.
journal, de réduire le nombre des représentations à mains des victimes du chômage.
été donné au Teatro Principal de Barcelone, etassez
quatre par semaine.
bien accueilli. La musique est d'un maestro Galleani,
qui ne s'est pas mis en grands frais d'invention.
Capoul est rappelé à Londres le 21 courant. A par-
On mis en doute l'engagement de
a Adelina M" *
Patti au Théâtre-Italien de Paris,pour toute la sai- * #
tirde cette époque, M. Engel chantera le rôle de Les jeunes personnes de 15 à 22 ans, nées de pa-
son prochaine. M. Escudier vient, dit M. Prével du
Paul dans l'opéra de M. Victor Massé. On sait que rents néerlandais et habitant la France et qui, ayant
Figaro, de le mettre sous nos yeux il est daté du :
Un nouveau traité vient d'être signé par M. Vizen- avant son départ pour la Russie, et au moment où pensionnaires de S. M. le roi des Pays-Bas, de
tini et M. E. Reyer, pour la reprise de la Statue, elle montait en wagon, M™ Patti avait déjà promis s'adresser, par lettre affranchie, à M. C. Van der
qui, fixée d'abord au 15 mars, serait renvoyée au à M. Escudier de ne pas retourner à Saint-Péters- Does, commissaire royal près l'Institution des pen-
bourg et de venir chanter sur la scène italienne
de sionnaires de S. M. le roi des Pays-Bas, 92, rue de
15 novembre.
Ainsi, le temps ne manquera, ni aux auteurs, ni Paris. L'engagement contracté au mois de décembre la Mer, à la Haye (Hollande).
au directeur du Théâtre-Lyrique pour donner à la 1876 n'a été que la réalisation d'une promesse for-
melle. Le Rédacteur principal : Armand Gouzisn.
représentation de cet important ouvrage tous les
soins et l'éclat voulus. Paris. — L'imp'-Gérant, A. Bourdilliat , 13, quai Voltaird.
SAMEDI 17 MARS 1S77
PREMIÈRE ANNEE — No 42
-— ;
f
ane puissance des plus pénétrantes jlesphrasi s « Le Théâtre-Lyrique est fondé, nous disait-il
TEXTE : La Semaine musicale. — Album anec- dés sont aujourd'hui hors d'usage, a au moins mon théâtre comme celles de l'Opéra. Ce serait
dotiquc. — Nouvelles de partout. l'avantage d'être essentiellement vocale, et sa peut-être le plus sûr moyen de le consolider et
pratique a eu une action excellente sur la voix d'empêcher, par la suppression des lendemains,
et sur le talent de M 110
Heilbron. Le Théâtre- triple troupe et doubles dépenses. Pourtant, ma
Lyrique — qui se l'est attachée — peut fonder, conviction n'est pas faite à cet égard. Je crois
Semaine Musicale pensons-nous, sur celle artiste, de légitimes que si le Théâtre-Lyrique est soutenu comme il
mademoiselle IIeiiduon abriséles dieux public des Italiens, peu accoutumé à ce régal. souvent possible.
de plâtre de i'opérette et brûle son en- La voix si moelleuse et si séduisante de Quant à mon programme,
« il est pour l'ave-
censaux pieds de divinités moins M. Masini est tout à son avantage dans le rôle nir aussi français que dans le présent.
jQsfolichonnes; elle a franchi d'un bond qu'on voudrait le voir aussi bien jouer qu'il le « 187G-1S77, j aurai donné le Dimitri, de
En
chante. Joncières ls Erinnyes, de Massenet le Paul
et sans trébucher l'espace qui sépare la Fiorella ; ;
des Brigands de la Yioletla de la Traviata ; on Mon que ces riches seigneurs ont donc
Dieu ! et Virginie, de V. Massé ; le Timbre d'argent, de
l'a revue revêtue de ce discret embonpoint qui des tètes et des allures étranges. Leur noblesse C. Sainl-Suëns; le Bravo, de Salvayre ;
la
sied à ces étoiles favorites, qui brillent dans les a plusieurs quartiers, sans doute, deux au Courte échelle, de Membrée ; la Clef d'or, d'O.
pleine de confiance dans ce publie parisien qui noh'e; d'A. Dumas et A. de Leuven, musique de
l'appréciait déjà et paraissait fêter son heu- D'une conversation avec le directeur du Poise, le Partisan, du comte d'Osmon la Sta- ;
reuse transformation. Théâtre-Lyrique, M. Osvvald a rapporté ce plai- tue, d'E. Reyer ; le Jean dt Nivelle, de Léo De-
Sa voix, qui manque peut-être encore un peu doyer très-clair que nous nous faisons un plai- libcs la Damnation de Faust, de Berlioz, mise
;
de timbre dans les notes graves, prend dans le sir de reproduire ici, car nous en partageons en scène; la Grjziella, d'Antony Choudens : les
médium et dans les notes élevées une ampleur, pleinement les conclusions : C ntes d'Hofftnan, de Jules Barbier et Offenbach ;
JOURNAL DE MUSIQUE
prise de la S'pko, de Gounod. austro-hongroise de Paris et de la Société d'as- rité des instruments, etc., etc. Cela m'échauffe
si vous songez qu'en 1878 on joueradouze mois l'élite de la culouio. autrichienne et du monde chement ne se met en travers; je développe la
et si vous vous dites que je ne perdrai plus mon officiel français. chose de plus en plus, et vraiment l'œuvre se
temps en reprises inutiles. Vous voyez qu'en Ony remarquait la maréchale deMac-Mahon, termine complètement dans ma tête.
des services à l'art mu-ical français, et que je roi deHanovre et sa fille. Le général de Wimpfen j'embrassele tout en esprit, comme on consi-
n'ai pas tout à fait tort de. lui sacrifier mon re- a fait les honneurs de la loge diplomatique à la dère un beau lableau. C'est là un vrai réga 1
.
pos et ma santé. » princesse de Hohenlohe, au duc de Nemours, au « Les combinaisons, la facture, tout cela
duc et à la duchesse de Mouchy. passe comme un rêve bien senti, mais le mei'r
Nous ajouterons à ces détails qu'une société On y remarquait aussi M™ de Poùrtalès et leur est d'entendre le tout ensemble. Ce qui
en commandile pour exploiterle Théâtre-Lyrique M 1 »
la princesse Jean Troubetskoï. s'est fait de celte manière, je ne l'oublie pas
est en voie de formation, que les premiers noms Dans une lo^e, M me Nilsson, avec M™ Strauss, aisément, et c'est peut-être le plus beau don
qui y ont adhéré sont ceux de véritables mécè- M mc Charton-Demeur et sa sœur. que Dieu m'ait fait.
nes, que cette combinaison-là est sûre de réus- Une loge avait été réservée à la presse. « Quand après cela je me mets à écrire, je
sir, car les épaules qui jusqu'ici ont seules Dès les premiers accords de celte musique n'ai qu'à prendre dans la poche du cerveau tout
porté ce lourd fardeau sont celles d'un travail- entraînante, tout le monde sourit. La chambrée, ce qui s'y est rassemblé, comme je viens de le
leur et non d'un capitaliste. un peu froide tout d'abord, s'anime à ces mélo- dire. Par cela même aussi l'écriture s'accom-
dies enivrantes. Les yeux s'éclairenl, les tètes plit vivement, et reproduit, sans changement
suivent la mesure que battent les éventails. Les aucun, ou au moins fort rare, tout ce qui s'était
airs de danse se détachent sur le murmure des logé dans mon esprit. Voici pourquoi on peut
La fille d'un comédien de talent que l'étran-
conversalions, des propos pleins de gaieté, qui me déranger tandis que j'écris, je puis même
ger nous a empruntée y a quelques années etil
servent de chœur d'accompagnement à Caglios- causer, surtout parler de poules et d'oies, de
qu'il ne nous a plus rendue, Fechler, a débuté à
tro, à la valse de Mathusaltm, au Pizzicato Marguerite, de Babette et d'autres choses,
1Opéra-Comique dans Mignon, d'Ambroise
Po'ka. j'écris toujours! »
Thomas.
Cet entrain n'échappe pas à Strauss. Il re-
Ce dé but nous a rappelé celui de M" Chapuy,
double d'ardeur et enlève littéralement son or-
dont le départ a fait un grand vide à l'0,éra-
Un souvenir de Rœchlilz, que l'on pourrait
chestre.
Comique : même sympathie se dégageant de intituler le Canon du départ.
Les femmes résisteront-elles à cet enlrame- :
toute la personne delà débutante, même grâce Rœchlitz raconte qu'un soir,se trouvant avec
menl ? Un moment on ciaint le contraire. Il
ingénue, même
physionomie honnête et douce,
Mozart chez Doles, un musicien de
passe comme un frisson sous les banquettes, et l'église
même nuancé et intelligent, et, pour com-
jeu
Saint-Thomas, à Leipzig, très-aimé de Mo art,
les petits pieds s'agitent fié.reusement. Une
pléter la ressemblance, même voix, quant à la
valse, rien qu'une valse ! On demande des ca- et le maître devant partir lendemain pour le
qualité du son surtout qui a le même charme
valiers ! 11 serait si un bal im-
facile d'organiser Dresde, Doles lui demanda quelques lignes de
et le même velouté si remplis de séduction. Le
promptu, et comme il amusant! Mais ie
serait souvenir. Mozart se moqua d'abord de ce qu'il
timbre est presque identique, le volume ne
décorum est là, il faut surmonter cette envie appelait de la sensiblerie, puis demanda un
s'en est pas encore développé, mais;
nous s'il
folle... et le concert continue impitoyablement, chiffon de papier; on lui donna une feuille
souvient bien, M" Chapuy avait gagné, parla qu'il déchira en deux, écrivit pendant cinq ou
en dépit des auditrices.
pratique de la scène et par l'étude, en puis-
L'orchestre placé dans l'avant-foyer a fait six minutes, puis remit un des manuscrits à
sance au boul de deux années de théâtre et, à
;
merveille sous la direction enlevante de Strauss Doles et l'autre à son fils.
ses débuts, sa voix n'était guère plus forte que
qui conduit, en jouant par moment du violon en La première feuille contenait un canon à trois
celle de M" Fechter, qui nous semble appelée
voix, avec ce texte Adieu, nom nous reverrons.
virtuose endiablé. :
à recueillir sa succession.
Les loges étaient disposées devant rampes On déchiffra le morceau, qui "fut trouvé admi-
Très-troublée au début un vrai début que — circulaires d'onyx qui entourent l'escalier, des
les
rable et plein de mélancolie. On lut après cela
le sien, M 11 »
Fechter n'avait jamais juué
car
le second manuscrit, c'était également un canon
chaises étaient disposées dans
sur aucun théâtre —
la jeune artiste s'est peu à
parés du reste de l'Opéra par de riches tapisse-
les couloirs sé-
à trois voix avec ce texte : iVe pleurnichez di.no
peu remise, soutenue par des applaudissemenls
ries des Gobelins. Fleurs partout et toilettes pas comme de femmes; omit à se tordre,
viiill-.s
très-spontanément encourageants et partis de
éblouissantes, une vraie fête de high-lif. tellement il y avait de verve comique. On s'a-
tous les coins de la salle. Dès son deuxième
On affirme qu'avant son départ, Johann perçut alors seulement que les deux canons
morceau, au duo avec Lothario :
Strauss a reçu la croix de chevalier de la Lé- pouvaient se chanter en même temps, et for-
gion d'honneur. Tout monde maient un tout à six parties. On recommença,
Légères hirondelles 1
le y app'audira.
l'effet en fut inexprimable, et comme on ne
qu'elle pourrait de venir, aura con- quand elle prodigieuse facilité, Mozart prit son chapeau,
sauva en leur criant Adieu, mes enfants.
quis l'assurance que donne le succès. Le sien a
é'.é très vif, comme femme, comme comédienne,
Album Anecdotique se :
comme chanteuse.
On se souvient que M Uo Chapuy resta long- On vient de retrouver dans la bibliothèque
temps îeléguée au rang des « nébuleuses» <> gsizart a raconté lui-même, dans une du Conservatoire deux volumes échappés de la
Xtf)
"" v
d'opéra-comique, jusqu'à ce que le public et iellre, comment il composait :
collection Philidor à une époque déjà lointaine,
son directeur découvrent tout à coup ensemble « Quand je me trouve bien dis- car ces volumes ne portent pas le timbre mo-
que c'était bien une étoile, et à ce moment-là ;C_12J0sé, de bonne humeur, comme en derne des collections du Conservatoire. Tous
l'étoile... fila et prit
maireun satellite chez le voyage dans une voiture, ou bien à la prome- deux sont incontestablement de la main de Phi-
de son arrondissement. Souhaitons que M. Car- nade après un bon repas, ou bien la nuit quand lidor l'aîné, et contiennent, paroles et musique,
vallio mette l'étoile nouvelle à sa place avant je ne puis dormir, c'est alors que les idées me l'un, les Plaisirs de l'Ile enchantée, grande fête
que pareille chose lui ai rive ! viennent en foule et le mieux. Celles qui me en trois journées donnée à Versailles en 1664.
.* plaisent, je les retiens et même je les fredonne, Première journée : courses de bagues et ma-
* #
comme d'aulres m'ont dit du moins. Quand je drigaux ;
Le concert d'adieu de Johann Strauss à l'Opéra liens cela, il me vient de ci de là des bribes Deuxième journée : la Princesse d'ÊH le, avec
a été des p'us brillants et des plus élégants; dont on pourrait se servir et en faire un pâté, toute la musique ;
VILLANELLE
Poésie de Musique de
semplice
P
gg f—
J f~
r r i,f p p (i
t
S^ a
Ro _ set . tc.,pourun
PP
tt
^feg'
P^^ g^ =^=
ËÊ i=
OT
j: 25 'J3 23 ^ Jl^ ^
(
Extrait des «Rimes et Mélodies » 2 e Série. (E. Heu éditeur, 10, rue delà Chaussée d'Antio)
Mono vivo.
ï r Ir'r-'l^N g I
J J
nous ver
felïÉ
nous ver
^£
rnns qui pre .
^È s
nnersVnre - jien . ti . ra
^
S f
.
tissent d'un cœur in - cons _ tant! Dieu', que vous ê . tes men - son . gè . re
m
_
bs
^m i
r^ ^jr^r ^r
1
1 i
» -
v
W=t
pin aiimiiilo
ftlenn vivo.
s *
' 1 \
s
*
m
Maudit soit
^m qui plus vous croî - fa!
'i b
r
Nous
;
-r
ver .
ir
rons.,
f
nous
^s
ver
m $ I
i >•,
[
rwrsj^a j
^=^=
! M i l 1 I I
I
M i l
I
a Tempo.
m rc Nous
5ÊE
ver
^P
Tempo
m
ti
- ,s i
rv^
J**,
/ -f^Q jOT-
^
nous
J
^ rT>TlJ
ver
J IJ^fpIgJ-
peu
JM-—ff^^F^ Nous ver.
_ rons qui pre - mier s'en re . ti - ra!
=4 =1= ^C
^ ijc
M
tç=
(
I fpf J' 7 f
=6?
si
^ jH
5Ë5
^ É
71 17
'
ie/î ritcnuto.
0T
I
J. J|J J'il ë pp rPir ' r ir^
ir i
Allegretto
ff-Wpp pJii Jj u i
t u JiiJ' i
p'p f p i
r \
Grand père, vous ne. tes pas sa . ge. Nous proies . tons el je pré. tends.
i —^ ÉHÉ
I i î
s
'*
m r ^ï P • r M r
lr
r
rfo.
^JjJMp-A^Nj Ij r |
J,JJ|p
M J'j)
A voir vo- lie ma.Iin sou. ri . re, Vo.fre bouche et surtout, vos yeux;.
^
PHI
"jf if f ifMrMtf i
f f irnn
Himinu .. en . do jj
fV^Nf
vous n'êtes pas vieux,
r
N'J^rplp
vous n'êtes pas vieux.Grand pé
J)
J «f**
re,
ipp i
vous n'êtes pas vieux.
i
j r
a
II III
Surtout quand votre barbe est faite. Son esprit baisse, sa main tremble;
Grand-père, vous n'êtes pas vieux. Grand-père, vous n'êtes pas vieux.
IV
UNE COURANTE
de
HAENDEL
î=g= ^f
^^ * =^ JJ^J ^ 5_g_g_>r_r
I
»
J
»
L_
J=
g' H j r r
p^g w
££^£^
.
Q g ..* « 0.
U9 LlLILj
-*- -0- -*-
m $- M. JL *.*.{. M. M. M,
f • m » * —
ÉHÉÉ=g
(
j
I
I \ \if j \
f j
f \
f\
( r» j j
^ =*=g
?=*F
P^ ^ f Y Y
1ÊÉ1
J*_
^^
» »
r ?
i * » g ^s
^^ Mr^îg
Troisième journée : le grand ballet du palais temps, un las de bons vivants, et nous chan- La première répétition d'orchestre a eu lieu hier.
succès.
de chant et de danse, avec la musique et l'or- posez des chansonnettes comme je dessine des
C'est décidément M. Stéphane qui créera de Thou
chestration de Lulli. bonshommes !
dans le Cinq-Mars de M. Gounod.
Ce volume commence par une préface fort Le rôle a été considérablement développé par le
Rossini comprit. Il sourit, prit le bonhomme
rare, si elle existe, dans les œuvres de Molière. maestro.
de Charlet, et lui envoya, le lendemain, une
Cette préface, qui a tout l'air d'avoir été écrite
véritable chanson à boire que Charlet chanta
par le grand Poquelin lui-même, commence par
chez la mère Saguet, entre deux refrains de
ces vers :
Béranger. M 1 '6
Clerc cède le rôle de Ninon de Lenclos à
Mil» périer, qui sera charmante sous les traits de
Du prince des Français rien ne borne la gloire,
A tout elle s'étend, et chez les nations
On a ajouté un rôle de petit
l'illustre courtisane.
Les vérités de son histoire Une an ecdocle sur Cherubini, racontée par pâtre qui sera tenu par 11 »
M
Lévy enfin, le maître ;
Ne sont point, à notre pensée, doutable Cherubini donnait ses leçons et ses
phique. cautcz maintenant. œuvre nouvelle. Un rôle bien écrit, dans la voix de
l'habile chanteuse, permet de lui présager un grand
Rossini se mit à causer, tout en raillant. La
succès.
raillerie était sa manière. Mais on ne faisait pas
On me dit encore que Bouhy a un rôle éminem-
facilement poser Charlet, comme on dit. La
ment dramatique et qu'il y est superbe, que Du-
blague parisienne pouvait répondre aux lazzi Nouvelles de Partout chesne chante des choses d'une exquise tendresse,
italiens. que tous les artistes sont ravis de leurs rôles, et que
— Qu'est-ce que vous faites-là ? dit le maes- M. Vizentini conduira l'orchestre comme à Paul et
tro. Des bonshommes? Virginie.
— Justement, répondit Charlet. ^rance. — Donnons quelques renseigne-
— Et ça vous rapporte ?
ipVmenti nouveaux sur le Cinq-Mars de Gou-
— Cela dépend. Je compose un opéra pour la nomenclature des tableaux dn nou\el opéra de
certainement une des plus jolies de Victor Massé,
et nous avons toujours regretté que le public ne lui
une ville d'Italie. Si la ville est riche et que Gounod :
de m'envoyer, pour la peine, un petit tralala, transportée à la fin de cet acte et s'enchaînera avec
La chanson du Furet du troisième acte est suppri- ficative suffit pour se p-ésenter 11, rue deTaitbout, tranger. — La semaine dernière a eu
mée et remplacée par la chanson des Loups. chez le célèbre facteur. Çj^: lieu la première représentation de la
Enfin, M. Victor Massé compose une ouvci-turc
tTH^ ^'alkgrie, de R. Wagner. Cette seconde
nouvelle. «3J)!=Q'ppartic de la tétralogie de l'Anneau du
*<=^/:^-/ Nibelnng, plus facile à séparer de l'en-
Les auteurs ne sont nullement fixés sur la scène la
qui représentera leur œuvre remaniée. Ils veulent Après plus de deux mois de séjour à Paris, semble et celle dont l'effet est le plus certain, a été
avant tout une distribution excellente. Et en cela ils Johann Strauss est reparti hier soir pour sa propriété fort bien accueillie. Les principaux rôles étaient
devait êlre représenté vers le mois d'avril, au 11 parait que le libretto de MM. Dclacour et Wil-
Théâtre-Lyrique, vient un traité avec
de signer der est charmant; quant à la musique, c'a été de
M. Vizentini pour le mois de novembre. l'enthousiasme. Jamais Strauss n'a rien produit de
L'Académie des bcaux-aits de Bruxelles vient
Ce changement de da'.e est dû aux succès de Paul plus adorable, de plus entraînant.
d être saisie d'une proposition destinée à mettre fin
et Virginie, qui a empêché de jouer aux époques Voulez-vous aussi la primeur du titre de la pièce î
nièrement Lucia à Berlin, d'où il a dû arriver cette Le grand concert qu'on doit donner à Vienne, le
semaine. Symphonie en fa, Beethoven. 16 mars, au profit du monument qu'on se propose
Concerto pour violoncelle (Op. 129), R. Schu- d'ériger à Beethoven, présentera cette particularité
mann. Exécuté par M. Jacquart. qu'on y entendra Liszt pour la dernière fois dans
Adagio du 36° quatuor, Haydn, par tous les ins- deux grandes œuvres du maître In Fantaisie avec :
Les pianos, orgues et orgues-harmoniums viennent
truments à cordes. chœurs et le concerto en mi bémol majeur. Le prince
encore une (ois de l'échapper belle; du moins, ils
Symphonie fantastique, en cinq parties, H. Ber- des pianistes est fermement décidé à clore sa carrière
sont sortis indemnes du débat soulevé à leur sujet
lioz. (Episode de la vie d'un artUte.) de virtuose par ce suprême hommage rendu au plus
dans la commission spéciale formée, à la Chambre
Prélude de Bach, arrangé pour orchestre, par illustre des compositeurs modernes.
des députés, pour examiner un projet d'impôt sur
Gounod. Le solo de violon par M. Lancicn.
ces malheureux instruments, formulé par M. Charles
Mention, et tout fait espérer que la Chambre
approuvera le rapport de la commission, rédigé par C'est le 25 de ce mois que tombe le cinquantième
anniversaire de la mort de Beethoven. Tous les
M. E. Tiersot, et concluant au rejet. Ce document
Il probable que pour l'Exposition de 1878 les
est théâtres allemands se préparent à célébrer cette date
se termine de la façon suivante : « Nous croyons
que cet impôt n'est pas nécessaire, deux pavillons latéraux de l'Opéra seront transfor- d'uno manière digne de l'illustre maître.
avoir démontré
més et terminés.
que son produit serait tout à fait aléatoire, qu'il est
Seulement, on aurait renoncé aux plans primitifs,
des plus anfiproportionnels, et enfin qu'il porterait
qui nécessitent une trop grande dépense. On se se-
à la popularisation de l'enseignement musical une La troupe de l'Opéra-Comique de Vienne a donné
rait arrêté à un mezzo termine qui contenterait tout
Léo Delibcs.
entrave des plu^ regrettables. » Ces divers points sonl, à Peslh la première du Roi l'a di>, de
avec beaucoup de logique dans le monde. La charmante partition du jeune maître français a
en effet, établis le
rapport, que nous reproduirions volontiers dans son reçu chez les Hongrois l'accueil le plus enthousiaste.
entier si l'espace ne nous faisait défaut. Mais il n'en
est pas moins certain que le projet d'impôt sur les
Unjournal donne cette incroyable nouvelle que
pianos reparaîtra l'année prochaine, pour être encore
M me Lucca WalhofTen, Prussienne pur sang, qui a On annonce pour le mois prochain, à Pesth, une
rejeté, nous l'espérons bien. musique de chambre dont
fait contre nous la guerre de 1870 et réuni ses im- série de concerts de
A propos de pianos, rappelons à nos abonnés que pressions dans un volume des plus gjllophobes, se- MM. Wieniawsld et Saint-Saëns seront les virtuoses
la maison Otto Brunning s'est mise en mesure de
rait engagée à l'Opéra pour quelques représenta- en vue.
satisfaire à toutes les demandes faites par l'intermé-
tions. Inutile d'ajouter que nous n'en croyons rien.
diaire du Journal de Musique et procure à.
Le Rédacteur principal : Armand Gouzibn.
l'abonné l'énorme remise de 20 0/0 sur des pianos
de premier ordre. Une bande d'abonnement jusli- Paris. — L'Imp'-Géraut, A. ilourailliat, U, quai Vollaira.
SAMEDI 31 MARS 1877
PREMIÈRE ANNÉE — N» 13
populaire seulement le programme n'eat com- être comprises de nous, le biographe ajoute
de nous rendre aa
Sommaire : posé que de ses œuvres), aucune manifestation « Breunig et moi, obligés
grandiose ne se prépare autour de nous pour cimetière de Wahring, pour choisir une place,
MUSIQUE :
honorer la mémoire du grand homme. A nous étions absents au moment suprême. En
1. Sérénade extraite de la « Sorrentine », tant de froideur, nous ne reconnaissons point rentrant dans la chambre du malade, on nous
i ( représentée pour la première fois hier, notre Paris, d'ordinaire plus prompt à rendre avertit que tout était consommé.
au théâtre des Bouffes-Parisiens), poëino ces sortes d'hommages. du cynisme que d'aller comman-
N'est-ce pas
I
de Noriao et Moinaux.
« Personne n'aura pensé que la date appro- der ainsi l'enterrement d'un moribond avant
Musique de Léon Vasseur.
chait. Les journaux ont parlé trop tard ; et nous- qu'il ne soit mort? Ou dirait que le plus pressé
2. Le Bain des Charbonniers, chanson. mêmes, en cette circonstance, [ne sommes pas est de s'avancer, d'alléger la journée du lende-
Paroles et musique de Gustave Nadaud. sans reproche. Enfin gémir ne servirait de main, qui sera surchargée de préoccupations et
rien. de démarches pénibles. Quant au malade, on le
3. Prométhée, air de ballet.
dans son coin n'a qu'une chose à faire,
11 n'y en a pas moins apparence que lundi laisse ;
il
Musique de Beethoven.
prochain, au Conservatoire, pas un violon ne et c'est bien simple: trépasser ! Ce sont ses pau-
4 Valse n» 1. j
que pas un cierge ne vres amis qui ont tout le mal !
sera tiré de sa boîte, et
Musique de Weber.
dans égli-es. Nous pouvons Il est une remarque à faire, c'est que si
sera brûlé les
MM. curés de nos Beethoven était encore de ce monde, il gagne-
à les
TEXTE : Un Anniversaire. — J/a Walkyrie à
cependant certifier
bon plus d'argent dans un seul dimanche, à
Vienne. — Notre Musique. -_ Nouvelles de différentes paroisses que Beethoven était rail
jamais à Vienne pen-
catholique, et que ce n'est point s'exposer à Paris, qu'il n'en toucha
partout.
prier pour un hérétique et un mécréant que de dant une année entière. Ses seuls droits du
chanter en son honneur les messes qu'il a pris Conservatoire, du Châtelet et du Cirque d'hi-
l®' f st
- mp .di, 26 mars, le cinquantième — dit Schindler, traduit p;ir M. Sowinski, — ment alimenté qu'ils comprenaient toute la
combat commença à se livrer entre sublimité de son génie. Oh ! les honneurs ne lui
r anmvr jrsaire de la mort de Beethoven; un terrible
la vie et la mort (par suite de sa forte organi-
ont pas manqué : les souverains lui envoyaient
^ p ropos de cette date, mon excel-
o,viâ/ des brevets de maître de chapelle honoraire -,
ouSL^ p .nt confrère et ami, Albert de Lasalle, sation, très-rare parmi les hommes) et dura,
recevait des lettres de félicitations et presque
rapprc c ^ e spirituellement (dans sa chronique sansinterruplion, jusqu'au 26 mars, à six heures il
JOURNAL DE MUSIQUE
front en lisant sa correspondance, qui n'est des décors, M. Hoffmann. Voilà le bilan de la Du reste, on avait pratiqué une coupure assez
qu'un cri de détresse... plus ou moins é'ouflë journée. importante au second acte dans le dialogue
par le sentiment des convenances. Certes, personne ne doutait du succès : mais entre Fricka et Wotan. C'est sur la demande de
je ne pensais pas, même après Bayreuth, qu'il M. Scaria qu'elle a dû être faite, et c'était peut
Un seul exemple :
serait aussi unanime, aussi spontané, aussi être un bien. M. Richter a fait des efforts très-
En 18Ï3, Beeihoven sollicita un secours du enthousiaste. Voilà donc, ratifié par un des méritoires pour qu'on maintint le récit de Wo-
roi Louis XVIII, par l'intermédiaire de Ché- publics les plus connaisseurs de l'Europe, le tan dans son intégrité, mais M. Scaria a fait
rubini, qui était très-bien en cour. C'est à ce jugement porlé l'été dernier par le public dépendre de cette coupure sa participation à
dernier qu'il écrit (en français de sa façon) :
wagnérien de Bayreuth, sur l'œuvre de l'illustre l'exécution. Une lettre de M. Richter a mis le
maître. C'est un honneur pour nous, que public dans la confidence de ce petit incident.
« Très-estimable monsieur,
d'avoir été appelés à le confirmer, les premiers Centras à Bayreuth, les premier et dernier acte
« C'est avec grand plaisir que je saisis l'oc- en Allemagne. Car l'épreuve sera décisive, et ontétéle plus applaudis. L'airdu printemps et la
casion de m approcher de vous par écrit. Depuis toutes les grandes scènes vont suivre main- scène d'amour entre Siegmund el Sieglinde ont
longtemps je l'ai déjà fait en pensée, et j'estime tenant notre exemple. soulevé un transport d'enthousiasme. Cette
par-dessus tout vos compositions dramati- Le seul vœu qu'il me reste à exprimer, c'est page, du reste, est dit toute beauté. Lamus'que
ques.. . » (suit le discours du renard afTamé au de voir M. Jauner avoir l'audace de nous donner n'a jamais atteint à celte intensité de passion
corbeau repu). Puis : « Je viens de finir une bientôt toute la Té ralogie, car je ne suis pas de et de couleur. Au second acte on a souligné
messe solennelle, et je suis dans l'intention d'en ceux qui pensent qu'on peut impunément plusieurs passages d'applaudissements très-
envoyer un exemplaire aux principales cours séparer tel opéra de ce gigantesque ouvrage chaleureux, notamment le superbe duo entre
de l'Europe. J'ai adressé dans ce but une lettre des parties qui le précèdent et qui le suivent. Brûnhiide, la Walkyrie, et Siegmund. Au troi-
au roi par l'inlermédiaire de l'ambassade de La Walkyrie forme un tout complet, il est sième, la chevauchée d:s Walkyries et les Adieux
France, pour demander à Sa Majesté l'honneur vrai, mais elle renferme dans le texle el dans de Wotan ont été applaudis comme jamais je
d'une souscriplion. Je ne doute pas que le roi la musique des passages et même des scènes n'ai entendu applaudir un ouvrage. C'était du
n'accède à ma prière, sur votre recommanda- entières qui ne peuvent avoir aucun sens pour délire.
tion. Ma situation critique demande que je ne le public, soit parce qu'elles ont rapport au Au reste l'exécution était supérieure en plus
fixe pas seulement mes vœux au ciel, comme Siegfiied ou se 'rattachent au Rheingold, soit d'un point à celle de Bayt'eutb. Brûnhiide,
d'ordinnire ;au contraire, il faut les fixer aussi parce qu'elles ne se justifient que par la donnée c'était M mB Materna, la créatrice du rôle;
en bas pour les nécessités de la vie. . mythologique de la Tétralogie. Sieglinde, la charmante M m°
Ehnn, l'une de
« Avec la plus haute estime, voire ami et Le sujet vous le connaissez (le Journal de nos meilleures cantatrices. Dans la scène d'à.
serviteur. — beetuoven. » musique devait, à son nombreux public, d'être mour elle a été ravissante plus que je ne puis
parmi les élus de la manifestation grandiose de dire, et c'est elle en soffime qui a partagé avec
Du on alinvenlaire de sa succession,
reste,
qui, après la vente de son mobilier et de ses
1876, et il a donné une analyse de la Wal- M me Materna le grand succès de la soirée. Le
manuscrits de musique, et en défalquant les kyrie) ! ce sont les amours de Siegmund et de Siegmund de Niemann à Ray. euth avait plus
Sieglinde qui doivent donner naissance à Sieg- de jeu scénique, plus de naturel, d'élan et de
frais d'inhumation et les droils judiciaires, ne
montent qu'a friei, le héros et la cause de loule l'histoire des passion que celui de notre ténor, M. Labatt.
la somme de 9,019 florins (envi-
ron 18,000 Nibe/ungen. Siegmund enlève Sieglinde au toit Mais M. Labatt a la voix toute fraîche encore
fr. décapitai).
Et nous ne croyons point avoir ravalé le inhospitalier de Hunding. Celui-ci jure de se et en plus d'un endroit, notamment dans l'air
grand homme en montrant les trous qu'il avait venger, la déesse Fricka épouse sa cause. Un de VÊpée du Printemps, 'la comparaison
et celui
aux manches de ses habits. Il est vrai que les combat a lieu entre Siegmund et Hunding. esta son avantage. Scaria, comme Wotan, est
mêmes procédés familiers appliqués à quantité Siegmund est frappé ; la fille aînée de Wotan, sans conteste supérieur à Betz. Les autres rôles,
de petits musiciens sérail la ruine de leur pres- la walkyrie Brûnhiide, émue du sort de S eg- celui de Fricka (M n"> Kupfer-Berger) et celui de
tige. » linde, l'emporte sur sa cavale et va la' cacher Hunding (M. Hablavvetz), — ainsi que le chœur
au fond d'un bois en lui remettant les frag- des neuf Walkyries n'ont rien laissé à désirer
ments de l'épée de Siegmund, qui sera un jour et complétaient cet ensemble exlraordinaire-
l'épée du fils qu'elle porte dans son sein, l'hé- jnent remarquable.
La Walkyrie à Vienne roïque Siegfried. Brûnhiide avait enfreint Quant à l'orchestre, dirigé par Hans Richter^
l'ordre de Wotan en agissant ainsi. Le père des il a'evi?- t° ut simplement inimitable. Il ava'l été
dieux la condamne à demeurer dans un som- question de le recouvrir comme à Bayr.uth.
meil inactif sur un rocher entouré de feu, jus- Mais on s'et?t contenté de l'abaissement de
3'est le 5 mars que la Walkyrie a,
ce qu'un héros, ce sera Siegfried, la vienne dé- niveau pratiqué déjà il y a quelque temps à
comme nous l'avons dit, fait son appa-
livrer. l'exemple de ce qui s était fait à Munich.
rition sur le théâtre
de Vienne; le cor-
Une partie de l'action est ainsi dans le passé 1
Les sonor.ités n'avaient pas l'harmonie, voi'.ée
_
respondant viennois du Guide musical
et l'autreencore suspendue dans l'avenir. Le et mystérieusement poétique de l'orchestre ,de
nous fournit de précieux renseignements sur
spectateur doit être dépaysé par ces parties de Bayreuth, mai» en aucun endroit, elles n'ont
celle solennité :
tion qui n'a laissé sans applaudissements ni entre Fricka et Wotan, dont la présence ne se lons et instruments à cwds
en une ë^ès
une belle page, ni une idée poétique. Et Dieu justifie pas immédiatement par la donn'e du masse compacte en avant de ' orcllestr e, les
sait si la Walkyrie en renferme! Après le drame, et qui se rattache intimement au Rhein- instruments à vent et à perçusse ^ en a rnère-
premier acte déjà, cesuccès s'est fraduilpar des gold et à la Gôtterddmmerung
f
— ce serait im- Ce groupement des instruments a _ P' elnemen ' 1
_
applaudissements formidables qui paraissaient possible. L'œuvre ne serait plus ee que Wagner réussi et l'ensemble des sonorités
énorm ^
ne pas vouloir s'arrêter. Le public a rappelé
y a
a voulu qu'elle fût. Le s ul moyen de l'éviter, ment gagné. L'orchestre se composait .
jusqu'à six fois les artistes après ce premier c'est de donner tout-; la tétralogie. v, °"
premiers et 14 seconds violons, 10 altos,- 3 .
r
r.' \'oï - ci !e jotw .
iN.iple endor. mi . - e Va se . veiller,
2'.
1
C'est bien le jour . il *n p_ rai - - Me M;iis n'ouvre pas
Dor - mez tou - jours dormez tou _ jours,dormez ma mi . . el
Mais el.le va pieu . rer l'é.toi . le Zj.na si vous ouvrez les yeux El- le va pleurer lé.
Vers un nu. âge à ti.red'ai. le Bienvite il Lrait se ca.cher le pauvre astre a ti.re
_loUe si vous ouvrez les jeux. Ah! ah! . ah! La nuit dormez ma doute bel . le dor.
1™ Fois.
LE BAIN DES CHARBONNIERS
GUSTAVE NADAUD.
Allegretto. yg lourdement
>TN FIIV
r f
Reproduction autorisée par l'uutcur.
LE BAIN DES CHARBONNIERS
Paroles et Musique GUSTAVE NAOAUO.
AllejrrPllo
'%' lourdement
Le plus drô . le des char, bon . aiers C'est Chris . to . phe dit Sans- Soa.
Boire et manger, cela n'est pas Je n'ai pas bien pris la manière,
L'affaire de Christophe. (Au refrain.) Les autres étaient plus soignés;
Faut croire qu'ils s'étaient baignés
Dix bains dans dix baignoires. (Aurefrain.) On nous voyait venir de loin,
Et les blanchisseuses du coin
Se sont mises à rire. (Au refrain.)
Il nous mena dans une agence
Grande comme un estaminet;'
Chacun avait son cabinet, Puis dans nos maisons nous rentrâmes
Pour garder la décence. (Au refrain.) Si ruisselant de propreté
Allegretto
tlAKO
^m mw i
» f
mm
JJ\[t\t m mmÊÈ
—
VALSE I
WEBER.
p^rTTr
^i
f
i
- 1
\_
rTff
— j»
'
j*
?
i
lj
iTrrrtv
i — i
1
^
* * \
M. Hoffmann, l'auteur de ceux de Bayreuth, l'auteur, a exécutée avec une puissance el une auto- chet tout local qu'il sait imprimer à la musique de
et irréprochables les trucs scéniques : la repré- rité extraordinaires ; c'est ce même concerto, joué son pays. La marche de ce divertissement a paru,
sentation de la Chevauchée des Walkyries par par le même M. Delaborde, qui a eu dernièrement transcrite expressément à notre intention, pour piano,
l'honneur de déplaire au public préhistorique du îi deux mains, dans le numéro du 3 juin 1876.
de véritables chevaux, fait ud effet indescrip
Conservatoire, et de stupéfier les grands- prêtres du
lible, ainsi que la conjuration du feu à la fin
menuet jusqu'à leur faire oublier le bon ton tradi-
de l'ouvrage. Le Roi de Lahore concentre, en ce moment, tous
tionnel. Le public de la Socié é nationale, plus res-,
Bref, M. Jauner a tout mis en œuvre pour les efforts de l'Opéra.
tveint mais plus rendu justice à M. Saint-
artiste, a
plus Voici qu'elle sera la distribution définitive des ta-
donner à l'exécution de la Walkyrie le Saëns, et a fait à son bel ouvrage l'accueil chaleu-
bleaux :
d'éclat et le plus de relief possible. Certes, il reux qu'il mérite. Nous avons entendu ensuite deux
1 er acte, l" tableau : Les abords du temple d'In-
une des admirables mélodies de M. C. Franck, dont une
n'aura pas perdu ses peines, car c'est
surtout, l'Ange et l'enfant, nous a vivement impres-
dra. — 2" tableau: L'intérieur du Temple.'
plus admirables choses qu'on puisse voir et en- 2° acte : Le Dé sert.
sionné : il y a là une profondeur de sentiment et une
tendre. Scènerie, musique, livret, tout se con- 3 e acte : Le paradis d'Indra.
intensité d'expression qui rappellent les plus belles
fond en un ensemble magnifique pour le plaisir
inspirations de Schubert; ces mélodies étaient
4° acte, i
sr tableau: La ville de Lahore. — 2° ta-
pour l'énergie dramatique qui se dégage de quatre mains par MM. Saint-Saêns et l'auteur,
M. V. d'Indy, complétaient cet attrayant programme.
tout l'ensemble. Le rôle de Marion
Si nous n'avons rien dit de la séance qui a précédé Delorme, dans Cinq-Mars,
Lorsqu'on joua, en 1870, à Munich, la Wal- avart été, jusqu'à présent, confié à 11 "
Vergin. Pour M
d'une quinzaine celle dont nous venons de parler,
kyrie, le public n'était pas prêt. C'est ce qui des motifs que nous n'avons pas à apprécier, l'admi-
c'estparce qu'elle nous a paru Inférieure à ce que
explique pourquoi l'exécution d'alors n'eut pas nous sommes en droit d'attendre do la Société natio-
nistration a cru devoir solliciter de m ° Franck-Du- M
le retentissement qu'aura celle d'hier à Vienne. vernoy de vouloir bien reprendre le rôle.
nale; mais nous portons à cette Société un trop vif
Maintenant vous pouvez être certain que la
Mmo Franck-Duvernoy, qui n'est point rengagée
intérêt pour lui faire grâce d'une critique sincère et
pour l'année prochaine, a demandé à réfléchir.
Walkyrie, puisque Wagner y consent, au dé- sympathique. Avouons do. ic franchement que lepro-
gramme nous a semblé mal équ'libré; à part une Nous espérons que la charmante artiste ne nous
triment des représentations de Bayreuth peut-
être, aura fait, avant un an, sa tour ée triom- marche de M. Saint-Saëns, Orient et Occiden 1
privera point — par rancune — du plaisir d'applau-
,
dir à son charmant talent. Et qui sait si M. Carvalho,
phale sur toutes exécutée sur le piano à quatre mains, et le quatuor
les scènes allemandes. le soir de la première, pris d'un remords subit, ne
de M. de Castillon, le concert se composait entière-
reviendra pas sur ine décision qui ne peut être défi-
ment de petites pièces, les unes pour tm piano, d'au-
nitive.
tres pour deux pianos, d'autres pour piano et vio-
lon, d'autres enfin pour piano et violoncelle; le tout
Notre Musique assaisonné de quelques mélodies, que nous sommes M. Capoul a été remplacé dans le rôle de Paul de
bien tenté d'appeler, pour compléter la série : «pièces Paul et Virginie par M. Engel, un ténor qui a de
pour piano et chant. » Mais ce n'est là que le moin- réelles qualités de diction et de voix ; espérons que
)iucG à l'obligeance extrême des auteurs
dre de nos griefs: le quatuor de M. de Castillon, le public saura les apprécier et continuer "à cet
relégué à la du concert, voilà ce qui nous a causé
fin ouvrage une vogue une scène appelée à
si utile à
i compositeur de la Sorrcntine, nuos
la plus pénible surprise; il est évident que l'audi- rendre des services aussi éclatants que le Théâtre-
vons offrir à nos lecteurs une pri-
toire, fatigué, et même un peu assoupi par une inter- Lyrique en rendra à l'art contemporain.
)tieur fort recherchée, l'une des perles minable litanie de (/'nettes, n'était pljs en état, au
de la partition une sérénade chantée par
:
bout d'une heure et demie, de goûter comme elle le
M mc Peschard et qui a eu le plus vif succès à mérite cette œuvre robuste, inspirée et personnelle, Une des bibliothèques musicales les plus impor-
la répétition générale (nous ne dis >ns pas à la qui exige une attention sérieuse et soutenue. tantes qui existent, celle d'Edmond de Coussemakcr,
« première représentation » , car elle a lieu au M. de Castillon, s'il vivait encore, n'aurait certai- le savant musicographe mort il y a quelques mois,
moment où nous mettons sous presse). No s nement pas permis que son bel ouvrage fut ainsi sera vendue aux enchères à Bruxelles, chez le
sacrifié, nous nous étonnons qu'à la Société na-
et
remerciements à MM. Jules Noriac, Jules libraire Olivier, il, rue des Paroissiens, le mardi
tionale, dont il a fait partie, et dan; laquelle il 17 avril et les jours suivants.Nous avons sous les
Moinaux, auteurs du poëme de la Sorrentine, el
compte beaucoup d'amis, personne n'ait pris ses yeux le catalogue, dressé avec soin et par une main
à M. Léon Vasseur, auteur de la musique; grâce
véritables intérêts. Ajoutons enfin que l'exécution, expérimentée nous y relevons 1618 numéros d'ou-
;
à eux le Journal de Musique aura fait connaître, confiée à MM. Fauré, Marsick, Vaeffelghem et Del- vrages de toute sorte, musicaux pour une bonne
•avant toute édition, une des jolies pages de sart, n'a pas été aussi parfaite qu'elle aurait dû l'être part, et 36 d'instruments de musique anciens. Cette
leur partition à ses nombreux lecteurs, qui, avec de pareils interprètes. vente sera donc intéressante au plus haut point pour
sauront, nous n'en doutons pas, apprécier cette Ce n'est pas la première fois que nous entendons les bibliographes et les érudits en musique. — Qu'il
bonne fortune. dans de mauvaises conditions des œuvres de ce nous permis d'exprimer le regret que les héri-
soit
Nous donnons, dans cette même livraison, la compositeur trop peu connu ; aussi espérons-nous tiers de Coussemaker aient dirigé cette précieuse
JOURNAL DE MUSIQUE
raux formulés dans l'introduction, tantôt à signaler point lieu celte année à Bayreulh. La raison en est
les exceptions faites à ces principes. que Richard Wagner projette un voyage à Londres
On parle pour la saison prochaine, au Théâtre-
pendant la saison d'été. Le but de ce voyage est une
Ajoutons que l'ouvrage a été publié par l'éditeur
Italien,du Néron écrit par Rubinstein sur un poème
Lemoine avec un soin tout particulier, et que série de concerts wagnériens qui seraient donnés
de M. Jules Barbier. Le Théâtre-Lyrique avait reçu
l'exemplaire que nous avons sous les yeux ne laisse dans la Citépour couvrir le déficit laissé par les
cet ouvrage; ruais la campagne prochaine est si rem-
rien à désirer sous le rapport de la netteté de la gra- fêles de Bayreulh de 1 été dernier. Wagner, dit-on,
plie qu'ilne pourrait passer que l'année suivante;
vure et de la beauté de l'impression. dirigerait enpersonne ces concerts et il présiderait
or, les de foi dans leur œuvre
auteurs ont assez
M. Bourgault-Dueoudray donnera chez M. Oscar en même temps a la mise en scène à l'Opéra-Italien
pour désirer qu'elle paraisse de\ant le grand public
Cometlant, lundi, une audition de ces curieuses delà Walkyrie, que la direction de ce théâtre veut
cosmopolite de 1S7S.
mélodies grecques. mont r pour sa saison d'é'é.
Nous féliciterions le Théâtre-Italien d'avoir su la
*"* Les représentations de Biyreuth sont simplement
conquérir à son profit.
remites à l'é é de 487S. D'ailleurs Wagner veut
On parle de la transformation du beau drame de encore faire certains changements dans son théâtre
M. Sardou Patrie en grand opéra.
et notamment compléter l'aménagement scénique. IJ
On répète très-activement Bathyle à l'Opéra-Co- A
qui le puëme (si tant est que la nouvelle soit
espère que ces modification pourront être terminées
miquc. Cet opéra fut couronné par le jury Crescent nous trouve bien incrédule).
vraie, et elle
pour l'été de 1S7S.
en 1S7.Ï, et il attend depuis ce jour-là sa représen- Les uns disent M. Paladille, les autres Verdi nous :
paroles ravissantes de Josephin Soulary, Rêves ambi- tesse; sentiment profond, intelligence remarquable^
Paris, et, toujours passionnée pour son art, se décide
tieux. de la situation dramatique.
à donner des leçons de perfectionnement de chant
Nous l'avons réclamée pour le Journaljle Musiqu e M. Dauphin a chanté en français; cela a dû sur-
et de mise en scène.
et l'auteur nous l'a promise. prendre les gens qui savent que les Niebelungen ne-
sont pas traduits. En eflet, ils ne sont pas traduits...
Le maire d'Angers a adressé la lettre suivante aux officiellement. Mais il y a a Bruxelles un tout jeune
directeurs de sociétés orphéoniques.
Voici la distribution des Cloches de Corneville,
homme, M. Lafontaine, qui a entrepris ce travail —
l'opéra-comique de M. Planquetle, qui doit succé- tranquillement, sans rien dire à per-
« Monsieur le directeur, et l'a achevé,
der, aux Folies-Dramatiques, à la Foire Saint-Lau-
« C'est avec la plus grande satisfaction que nous sonne.
rent :
que M. Dauphin a trouvé son Wotart
avons l'honneur de vous annoncer que M. Charles C'est ainsi
Counod n bien voulu accepter la présidenre de nos Serpolctte M«M J. Gérard français tout arrangé.
fêtes musicales. Ce nom illustre est une garantie, Germaine B. Stuart M. Joseph Dupont, un chef d'orchestre de pre-
pour les sociétés, de la sérieuse composition de Gaspard MM. Milher mier ordre, à qui le public bruxellois est redevable^
notre jury et les assure des plus impartiales déci- Le marquis Henri E. Voix de cette grande impression musicale, a été l'objet-
sions i • Grenichcux Simon-Marx d'une ovation enthousiaste. Après la superbe exécu-
« Quelques additions et modifications ont été ap- Le bailli Luco tion de la Marche funèbre de Siegfried, une cou
portées au règlement qui vous a été adressé le 20 Tabellion Vavasseur ronne et les quatre partitions pour orchestre des
novembre dernier; nous nous empressons de vous Grilfardin Heuzé Niebelungen, ont été offertes au chef d'orchestre ; 1*
en donner avis. Fouinard Jeault salle s'est associée chaleureusement à cette manifes-
« Ces changements, réclamés avec raison par quel- tation organisée par quelques abonnés.
cours d'honneur serait offert aux orphéons, aux mu- Fantaisie avec chœurs pour piano, exécutée par produisant en public, Hiller fêtait son jubilé c n-
siques d'harmonie et aux fanfares. M. Diémer (Beethoven). quantenaire de compositeur : c'est au printemps de
« Nous espérons, monsieur le directeur, que vous Adélaïde, cantate pour ténor, par M. Vergnet 1827 qu'il fit entendre et publia sa première œuvre,
accueillerez favorablement les nouvelles dispositions (Beethoven). un quintette de piano.
du règlement de notre concours et que vous voudrez Concerto pour violon, exécuté par M. Sivori,
bien nous faire l'honneur de contribuer, par votre (Beethoven).
présence, à l'éclat des fêtes que nous préparons. Adagio du Septuor (Beethoven). Un opéra nouveau, Van Dyck, d'Adolphe Mill-
n Veuillez, etc. » Final de l'opéra de Fidelio (soli, chœurs et or- ier, chef d'orchestre du théâtre de Rotterdam, vient
chestre (Beethoven). d'être représenté dans cette ville et a été très-bien,
accueilli.
^s y
sur les madones des églises. Oui, c'est bien la dans le plat à barbe : le pot de pommade se
Sommaire piazzetta miroitant de ses mille fenêtres au so- découvre, au moment même où la révolution
leil en fête, et voici la grève odorante que ca- triomphante a profité de son triomphe pour al-
MUSIQUE :
resse le flot bleu aux baisers écumantSj et le ler se désaltérer dans les caves du palais. Elle
1. O quam tristis, dueUino. volcan superbe, et la ville éblouissante, non- a le vin bon, heureusement, et le vice-roi a la
Musique de Pergolèse. chalamment couchée sur la plage! Grâce à un déception magnanime. La vraie princesse a été
décorateur dont pinceau joue de perspec- retrouvée sans doute. Cocomella retourne à ses
2. O Salutaris, pour voix de lénor ou so- le la
prano. tive, l'illusion est parfaite, et tout Naples et ses barbes et Thérésine, sa fille, à son pêcheur.
Musique de G. Duprez. horizons tiennent sur la scène des Bouffes. I! y a dans la partition de M. Vasseur, écrite
Une émeute pour rire s'agite dans ces décors sur ce poëme où pétille l'esprit capiteux de
3. Cantabile, pour violoncelle et piano.
ensoleillés elle met en scène un barbier qui,
;
Noriac, plusieurs morceaux très-réussis : une
Musique de J. Massenet.
las de raser le public avec le rasoir, veut, sérénade des plus originales, une saltarelle à
4 Menuet. comme tribun, le « raser » avec la parole; deux voix pleine de verve, un duo bouffe entre
Musique de Weber. puis un descendant de Masaniello, simple pê- Cocomella et le vice-roi tout à fait réjouissant,
cheur de sardines, lequel, un beau jour, a at- une chanson de pêcheuse spirituelle et des cou-
TEXTE : La Sorrentine. — Musique de Cham-
trapé cœur de la fille du barbiere di Napoli plels gracieux, chantés avec beaucoup d'art par
bre. — Nouvelles de partout.
le
©2^5) frais de voyages inutiles ; une stalle chose commune, mon Cocomella (tel est son
et Trois interprètes les font valoir admirable-
au théâtre des Bouffes-Parisiens leur suffira, et nom, à raser dehors), mou Cocomella se laisse ment. Nous avons nommé M. Fugère; il faut
ils y verront non-seulement Naples elle-même, griser par le vin des grandeurs et plante là ses applaudir sans réserve la voix chaude, vibrante,
vêtue de sa robe d'azur et le panache du Vésuve coco-émeutiers ; débrouillez-vous, mes amis, pénétrante, irrésistible de me Peschard, de M
au front, mais encoie des Napolitains comme sans mon Quant au vice-roi, il se
démêloir. rôle en rôle supérieure à elle-même, et dont la
Niples n'en a plus, depuis que le lazzarone le laisse berner avec une candeur plus que royale; place est marquée à l'Opéra-Comique, lorque-
plus haillonneux se fait vêtir alla Bella Giardi- il trouve même sa fiancée au gré de ses dé- les Bouffes consentiront à la lui donner. Le con-
niera, et de riches seigneurs vêtus d'étoffes de sirs, et le mariage va être consommé lorsque tralto velouté de M 110Paola Marié a d'exquises
brocart et d'or, comme on n'en voit plus que notre barbier finit par mettre les pieds séductions, que !a comédienne intelligente fait
JOURNAL DE MUSIQUE
valoir. Daubray excelle dans les monologues et En multipliant ce chiffre par 15, on obtient un pro- à la commission du budget de 1877, et lorsque des
se révèle brusquement comme ténor... de force duit, une recette de 4,500,000 francs. commissions spéciales ont été nommées pour exami-
à soutenir les diapasons les plus anormaux; il On peut également, sans être accusé d'exagéra- ner certaines propositions de lois soumises à la com-
tion, évaluera 100,000 le nombre des orgues ordi- mission du budget de 1877, ma proposition a été
a l'oreille du public, et sa faveur est telle que,
naires et des orgues-harmoniums; en multipliant ce renvoyée à l'une d'elles, et elle a fait l'objet d'ur
pour rire des moindres choses, le public ne se
chiffre par 15, on arrive à 1,500,000 fr. C'est donc, rapport qui, je l'ai déjà reconnu, lui est très-défavo
fait point tirer l'oreille.
au total, une ressource nouvelle et minimum d'envi- rable. Je vous demanderai, néanmoins, la permis-
La sérénade que le Journal de Musique a pu- ron 6 millions. sion d'en combattre les conclusions.
bliédans son dernier numéro a été bissée le Suivant d'autres renseignements, puisés à bonne Les arguments invoqués pour repousser ma pro-
jour de la première représentation. source, le nombre des pianos se chiffre par 600,000, position sont les suivants : «Les ressources budgé-
ce qui donnerait ainsi un produit de 9 millions. taires suffisent largement à tous les besoins, à toutes
La perception est certaine et assurée, puisque l'im- les demandes d'augmentation de crédits une recette :
pôt sur les pianos et sur les orgues frappe unique- de 6 millions est inutile, elle est même superflue,
Musique de Chambre ment des personnes possédant une certaine fortune. suivant les termes du rapport. »
Cette taxe ne donne lieu à aucuns frais et elle n'est, Messieurs, chaque année et au moment de la dis-
quoi qu'on en dise, nullement vexatoiro. cussion du budget, vous déposez un grand nombre
En effet, messieurs, il suffit, aux termes de l'arti- d'amendements tendant à des augmentations de cré-
Chambre des députés a cle 2 de la proposition de loi, de faire une déclara- dits déterminés.
Ç5r^S\ a fait un peu
lion à la mairie du er
au 30 janvier de chaque an-
1 Il y a d'autres amendements formulant des deman-
de musique sur la proposition Mention
née; les personnes qui, dans le courant de l'année, des d'augmentation non déterminées par des chiffres
IV, à mentionner). Ce député piano-
(fait
deviennent possess3urs de pianos ou d'orgues, sont et qui ne sont pas les moins considérables.
jphobe veut qu'on impose les pianos,
également tenues d'en faire la déclaration à la mai- Si vous parcourez ces amendements, vous verrez
harmoniums et autres instruments, de musique rie de leur domicile ; elles doivent la contribution a qu'il y en a une troisième série, relative à des de-
(disent les uns), de torture, dit l'honorable re- partir du mois où le fait s'est produit. mandes portant déclaration d'utilité publique pour
présentant. L'orateur a tenu la corde pendant En un mot, le mode de perception de l'impôt des diverses lignes de chemins de fer.
toute cette discussion, mais quoiqu'il ait de son chevaux et voitures et de l'impôt des billards sera Je me demande, messieurs, comment on pourrait
mieux appuyé sur la pédale, pour faire enten- applicable à la taxe sur les pianos et sur les orgues. faire face, en partie au moins, aux demandes de cré-
dre raison à ses collègues sur cette question des Les chevaux et les voitures ont été imposés par la dits de ces divers amendements, si on ne créait pas
loi du 2 juillet 1862 et par la loi du 28 mars 1872. de nouvelles ressources.
pianos-à-conlribution, ceux-ci ne se sont pas
Une loi de finances du 1 er septembite 1871 soumet Je n'ai pas la prétention, avec l'impôt que je vous
laissé toucher!
également à un impôt les billards privés et les bil-' propose, de donner satisfaction à toutes les demandes,
Conservons pour la postérité pianotante ce
Inrds publics, et cet impôt est très élevé à Paris, : mais, si cet impôt vous procurait un rendement de
document officiel :
de 60 dans les
il est fr.; villes au-dessus de 50,000 10 millions, vous pourriez doter plus largement cer-
L'ordre du jour appelle la discussion de la propo- âmes, il est de 30 fr.; dans les villes de 10,000 âmes, tains services, vous pourriez peut-être aussi dimi-
sition de M. Charles Mention, tendant à établir un de 15 fr., et partout ailleurs, de 6 fr. nuer certains petits impôts pesant presque inclusive
impôt sur les pianos, orgues et orgues-harmoniums. L'impôt sur les billards est-il mieux établi que nient sur la classe ouvrière.
La commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu de l'impôt sur les pianos ou sur les orgues? Il me sem- Le second argument est celui-ci :
passer à la discussion des articles. ble que poser la question, c'est la résoudre. Le pia- o L'impôt a été choisi parmi ceux que l'Assem-
Quelqu'un demande-t-il la parole? no et l'orgue doivent être imposés à plus forte raison blée nationale avait trouvés des plus mauvais parmi
M. Charles Mention. —
Je la demande, monsieur que le billard. lesmauvais. »
le président. En effet, vous imposez non-seulement les billards Je crois que l'impôt sur les pianos el sur les or-
M. le président. — Vous avez la parole. privés, mais les billards publics. On appelle billards gues est tout aussi bon que l'impôt sur les billards
M. Charles Mention. — Messieurs, je demande la publics les billards possédés par les personnes qui privés, que l'impôt sur les cercles, que l'impôt sur
parole pour combattre les conclusions du rapport tiennent des cafés, des cabarets et des estaminets. la chicorée, que l'impôt sur les vinaigres et sur tant
fait au nom commistion chargée d'examiner
de la Par conséquent vous frappez un instrument de tra d'autres objets.
une proposition de loi tendant à établir un impôt vail destiné a attirer la clientèle dans ces établisse- M. Laroche-Joubert. — Et sur le papier !
sur les pianos, les orgues et les orgues-harmoniums. ments. M. Charles Menlion. — Par conséquent, cet argu-
Ce rapport, je le reconnais, m'est entièrement défa- Or, les personnes qui gèrent les débits de bois- ment ne me semble pas porter juste.
vorable ; tous les membres de la commission, sauf son sont déjà imposées plusieurs lois, et vous les o 3° L'évalualion faile est fantaisiste. L'auteur
un seul, ont repoussé celte proposition, qui méritait frappez encore en imposant leurs billards. n'en indique pas l'origine. »
peut-être unexamen plus approfondi. Afin de fixer Vous voyez donc qu'une taxe sur les pianos et Il était impossible, avant do vous présenter une
immédiatement votre attention sur la proposition de les orgues serait aussi bien placée que sur les bil- proposition de loi, de vous donner une statistique
loi que j'ai l'honneur de vous soumettre, je dois vous lards. exacte. Le Gouvernement pu ou pourrait
seul aurait
faire connaître tout d'abord que cet impôt rappor- Les plus grands économistes n'ont-ils pas soutenu donner une slatistique. Mais un membre de la
tera au minimum 6 millions, et, très-probablemenl, le principe de l'impôt sur les objets de luxe ? En Chambre des députés ne peut pas vous fournir une
10 millions, ainsi que je vous le démontrerai tout à effet, dans le traité d'économie politique de J.-B. statistique, attendu qu'il n'a pas les voies et moyens
l'heure. Dans l'état actuel de nos finances et en pré- Say, page 305, nous lisons le passage suivant : de vous la procurer. Le Gouvernement, dis-je, a
sence des nombreuses demandes d'augmentation de Les impôts sont plus équitables quand ils por-
o seul qualité pour faire établir la statistique, attendu
crédits qui se produisent chaque année au moment tent sur des objets de luxe plutôt que "sur des objets qu'en pratique M. le ministre des finances s'adresse
de la discussion du budget, pour doter largement de première nécessité. aux préfets, lesquels donnent des instructions aux
certains services, et pour dégrever certains impôts « Est-il équitable que l'impôt soit levé sur celte sous-préfets, et ceux-ci aux maires des communes,
qui pèsent particulièrement sur Ji classe ouvrière, porlion des revenus que l'on consacre aux super- et, au bout de quelque temps, vous pourriez ainsi
je crois que ma proposition mérite considération. fluités plutôt que sur celles qu'on emploie à l'achat avoir une statistique très-cxacle de tous les pianos
L'article
1
er
de la proposition est ainsi conçu : des choses nécessaires ? On ne peut, ce me semble, et orgues existant en France.
A dater du 1 er jan\ier 1877, les pianos, orgue3
« hésiter sur la réponse. L'impôt est un sacrifice que Quant à moi, je ne puis pas vous fournir cette
et orgues-harmoniums seront soumis à la taxe uni- l'on fait à la société, à l'ordre pjblic; l'ordre public statistique exacte ; mes recherches et
mais, d'après
forme de 15 fiancs dans toute la France; il sera at- ne peut exiger le sacrifice des familles. Or, c'est les mes renseignements particuliers, le nombre des
tribué aux communes un dixième du produit de sacrifier que de leur ôter le nécessaire. Qui osera pianos est d'environ 600,000, et celui des orgues
l'impôt, déduction faite des cotes ou portions de soutenir qu'un père doit retrancher un morceau de peut être évalué à 100,000 au moins. Ces chiffres,
cotes dont le dégrèvement aura été accordé. » pain, un vêtement chaud à ses enfants, pour fournir surtout en ce qui concerne les orgues, n'ont rien
Personne ne peut contester que les pianos et les son contingent au faste d'une cour ou bien au luxe d'exagéré.
orgues ne soient des objets de luxe et ne constituent des monuments publics? De quel avantage serait Un autre argument est celui-ci : « L'impôt sur
une dépense de pur agrément. La possession de ces pour lui l'état social, s'il lui ravissait un bien qui les pianos n'est pas proportionnel à la valeur de
instruments suppose soit par le prix d'achat, soit est le sien, qui est indispensable à son existence, l'objet imposé. »
par le prix à percevoir des leçons, un déboursé à pour lui offrir en échange sa part d'une satisfaction Je vous ferai remarquer, messieurs, qu'il s'agit
l'égard duquel une taxe de 15 francs (4 centimes incertaine, éloignée, qu'il repousserait dès lors avec d'un impôt de luxe et non pas d'un impôt à perce-
par jour) paraîtra évidemment très-modérée. En éva- horreur. » voir suivant la valeur de l'objet or, pour les impôts
:
luant à 3'j0,000 le nombre de pianos existant en Cette proposition de déposée le 6 juin 1876,
loi, de luxe, concernant les chevaux, les voitures et les
France, ce sera certainement au-dessous de la vérité. c'est-à-dire l'année dernière, a été renvoyée d'abord billards, on ne recherche pas la valeur du cheval, de
QUAM TRISTIS
STABAT MATER
Larjiïietto
CANTO 2<!
^jtïf~ ^,^u
ff^jftjj fr'fFit^ gp i
m \ m tt
SALUTARIS
G. OUPREZ.
Andante
SOPRANO
TENOR.
f
os
glo
.
.
fp
ti-um!
ri - a,
i
r
Quae
Sit
i p"f y-
Cœ_h
sempi
pan
_ ter
r
dis
na
if
os
gio
.
-
?
ti
ri -
^
- uni!
a,
"r
(J -
g
ni.
^
tri
'vp es
.
Ê
Sa.lu.
no.que.
extrait du volume des Mélodies religieuses, publie chez Poussielgue frères, 27, rue Cassette.
ta . . ris Sa . lu.ta . ris Hos.ti.a, Quae Cœ.li pan . '_
dis
Do . mi-no Sitsempiter . na glo.n.a, Sit sem .pi . ter . . na
rail.
^=^m
**«séI m^ t^-.i-N l
frf *FP
ÉÉÉÉsà
frfn
i r
JL
m
I
m
k dim.
JrAj, J>
4=m
.
r r-pr-pr
hMm
r-Pr^r ff ***#
rrr
g
Wf i? *,-14' *
CANTABILE
'IOLONCFLLE
1^7
d
Transcrit d'après le n° 3 des Improvisations pour] pin no de Massenet (propriété de G. Hariman, Éditeur, Boul de la Madeleine, 10).
jf mollo appa
MENUET
WEBER.
Presto
PIANO.
CANT/VBILE
AVEC ACCOMP 1
. DE PIANO. J.MASSENET.
4ndante.
Réeil
VIOLONCELLE
tisj'r r
— m m T m m
m* ,
, f, , T" ,> m m.
m { ^^-mî±mm^w^^
dim Z==- J mdtn esP''« ss '" u -
pp doteissimn.
dolcissima. PPPP-
ppp rit. e peudmidosi.
la voiture ou du billard, on les impose en tant vra rapporter, au minimum, une somme de G mil- M. Mention affirme que le nouvel impôt n'aurait
qu'objets de luxe, au point de vue abstrait, et sans lions et peut-être une somme de 10 millions. pas pour de diminuer
effet faire le nomb-e des
tenir aucun compte du prix qu'ils ont coûté. Notre honorable collègue n'est nullement sûr des pianos.
Du reste, messieurs, l'impôt sur les objets de chiffres qu'il vous a présentés j'en donnerai pour ; ne suis pas de l'avis de l'auteur de la pro-
Ici je
luxe, ainsi que je l'ai déjà dit, a été traité, à ce preuve ce qui s'est passé dans la commission position de loi. Sans doute, pour les pianos de luxe
point de vue, par des économistes d'une grande au- M. Mention, devant la commission, avait dit que qui se trouvent généralement dans les familles riches,
torité. le nouvel impôt qu'il propose, produirait non pas 6 le nombre ne diminuerait pas ; mais il ne faut pas
Un cinquième argument, invoqué dans le rapport, ou 10 millions, mais seulement 5 à 6 millions. Ilavait oublier qu'il est un grand nombre d'instruments à
est celui-ci : « L'impôt fera diminuer le nombre des ditque le nombre des pianos s'élevait, selon lui, à clavier dont le prix est extrêmement faible et qui
orgues et des pianos. » 300,000, aujourd'hui il a déclaré que ce nombre s'élè- sont acquis par des personnes intéressantes pour l'en-
Messieurs, depuis que les chevaux, les voilures et ve à 600,000. seignement de la musique. Pour n'en citer qu'un
les billards sont imposés, leur nombre n'a pas di- une première
Cette statistique avait été présentée exemple, vous savez, messieurs, que dans les écoles
minué, je crois même qu'il n'y a jamais eu autant en 1873, à l'Assemblée nationale. A cette époque
fois, normales d'instituteurs, il existe un cours d'enseigne-
de propriétaires de chevaux et de voitures qu'au- M. de Belcastel déclarait, en effet, que le nombre des ment musical où l'on enseigne le solfège, le plain-
jourd'hui. pianos était de 600,000. chant et l'harmonium.
Qu'on ne vienne donc pas m' opposer cet argu- Vous penserez, sans doute, messieurs, que, entre Or, parmi les instituteurs qui reçoivent cet ensei-
ment-la, que l'impôt fer; il diminuer le nombre des ces deux chiffres de 600,000 et de 300,000 pianos, gnement, un grand nombre en conserveront une
orgues et des pianos ; il n'a aucune valeur. auxquels ni l'un ni l'autre promoteur du nouvel im- connaissance suffisante pour pouvoir, à leur tour, la
Le sixième argument consiste à dire que les pia- pôt ne peuvent donner une base certaine, il est diffi- communiquer à leurs élèves des communes rurales.
nos et les orgues sont frappés sur les matières pre- cile deune prévision de perception suffisam-
fixer Pour donner cet enseignement, ils sont obligés de
mières et contribuent dans une large mesure à éle- ment assurée. Le produit de l'impôt proposé, est donc se procurer un orgue, un harmonium de Dehain ou
ver le taux de la cote mobilière. absolument incertain. d'Alexandre, dont le prix ne s'élève pas à plus de
Messieurs, la réponse est toujours la même. Pour M. Mention vous a dit que l'application de cet im- 100 francs.
les voilures pour les billards, les matières pre-
et pôt était très aisée et nullement vexatoire. Si vous faites payer au propriétaire de ces instru-
mières sont également imposées, cela n'empêche 11 suffit de lire la proposition de l'honorable ments un impôt de 15 francs par an, ils auront payé
pas le législateur de frapper encore un impôt spécial M. Mention pour réfuter l'argument qu'il a présenté. 15 pour 100 de leur capital, c'est-à-dire qu'en moins
sur ces objets. Voici ce que dit l'article 3 : de six ans ils auront payé deux fols leur instrument
;
Le septième argument est le suivant : « Les pia- « En cas de déménagement du contribuable hors ils l'auront payé trois fois en dix ou onze ans, et
nos et les orgues concourent puissamment à la pra- du ressort de la perception, la taxe ou la portion de ainsi de suite.
tique d'un art fort intéressant et qui tend chaque taxe restant àacquilterest immédiatement exigible.» Il n'est pas douteux que les personnes qui se trou-
jour à se populariser davantage. C'est lui qui relient Vous voyez, messieurs,
quelle est la conséquence vent dans cette situation, c'est-à dire les instituteurs
les enfiints au foyer domestique et permet seul dans de cet article au moment où nous allons faire un
:
des communes rurales, y regarderont à deux foisavant
les pelites villes d'organiser des concerts et des déménagement, alors que nous avons déjà des em- de s'imposer une charge aussi lourde, et je crois, en
fêles musicales. » barras bien suffisants, il nous faudra abandonner, conséquence, que l'enseignement populaire de la mu-
Messieurs, un impôt sur les pianos et les orgues pour un temps, cette opération assez désagréable, sique aura à en souffrir, quoi qu'en ait dit l'honora-
ne fera aucun torl a l'art musical, surtout dans les pour aller faire un voyage auprès du percepteur et ble M. Mention.
campngncs, car l'usage du piano et de l'orgue n'y lui porter notre déclaration. Ce sontlà, cerne semble, tous les arguments qui
est pas très-répandu. D'autre part, l'article 7 est ainsi conçu : nous ont été présentés. Je crois y avoir répondu d'une
M. Malartre. — C'est un grand malheur! « La taxe établie par l'article 1
er de la présente loi
manière suffisante. Je déclare que, selon moi, cet
M. Charles Mention. — Le rapport dit que le sera doublée pour les contribuables qui auront fait impôt est inutile et j'en donne pour preuve ce qui se
piano o retient les enfanls au foyer domestique et des déclarations inexactes ou qui n'auront pas fait de passe aujourd'hui, à savoir que M. le ministre des
qu'il permet seul d'organiser des concerts et des déclarations dans le délai fixé par la loi. » finances vient de nous proposer des dégrèvements
fêtes musicales. » Je demande comment M. Mention entend que d'impôts pour environ 31 millions. S'il n'avait pas
Généralement, un concert qui n'aurait pour tout l'inexactitude de ces déclarations sera établie. Elle jugé lui-même que ces dégrèvements peuvent être
instrument qu'un piano ne trouverait pas de nom- ne pourra l'être que d'une seule manière par l'ins- : supportés sans inconvénient, il ne les aurait pas
breux auditeurs; et puis les pères et les mères de pection de nos domiciles à laquelle se livreront les proposés et la Chambre ne les voterait pas.
famille ne reculeront pas, en vue de l'impôt, devant employés des contributions directes ou indirectes. Je Je dois ajouter, du reste, que j'ai eu l'honneur de
l'achat d'un piano pour donner des fêles intimes à ne sache pas que cette visite faite par des fonction- prendre l'avis de M. le ministre des finances, qui dé-
leurs enfants, par ce motif que ce plaisir leur coule- naires publics serait fort agréable à ceux qui au- clare, d'une part, n'avoir pas besoin de cet impôt,
rait seulement 4 centimes par soirée. Je ne crois pas, raient à la subir. soit que le produit lui semble absolument aléatoire
du reste, qu'ils puissent se procurer un plaisir quel- M. Mention nous a dit encore que l'impôt qu'il et qu'il ignore absolument ce qu'il pourra rapporter,
conque à meilleur marché. propose est juste au même titre que ceux qui frap- soit qu'iljuge sa perception absolument vexalûire
Je termine. pent les billards, les chiens, les chevaux et les voi- pour un trop g'and nombre de contribuables. Je ne
J'ai passé en revue tous les arguments présentés tures. doute pas que vous ne soyez de l'avis de M. le mi-
par le rapport fait au nom de la commission ; je Ici, je suis de son avis: l'impôt qu'il proposo est nistre des finances et de la commission, au nom de
crois les avoir réfutés tous. Le seul argument qui me aussi juste que ceux qu'il a rappelés. Mais nous n'a- laquelle j'ai l'honneur de vous parler.
paraisse pouvoir être opposé avec succès a la propo- vons pas oublié que, à l'époque où ces impôts ont J'espère que vous volerez les conclusions de la
sition de loi, c'est le refus, au point de vue financier, été proposés à l'Assemblée nationale, et votés par commission et que vous repousserez la proposition
de créer de nouveaux impôts. elle, ils étaient présentés comme des impôts aux- de M. Mention. (Très-bien très-bien!) !
M. Laroche-Joubert. — On ne veut pas détruire quels il y avait nécessité absolue de recourir afin de M. le président. —
La commission conclut à ce
l'harmonie en France ! fa re aux charges énormes dont on était alors
face que la Chambre ne passe pas à la discussion des
M. Charles Mention. — C'est un argument que accablé. Il ne faut pas non plus oublier que, alors articles.
je comprends et qui a certainement sa valeur. Quant aussi, ni les membres de l'Assemblée nationale, ni Je mets aux voix les conclusions de la commis-
aux autres, ils ne sont pas concluants et ne prouvent les auteurs eux-mêmes do ces propositions d'impôts sion.
rien conlre ma proposition. Dans ces circonstances, n'hésitaient à les qualifier avec une juste sévérité.
(La Chambre consultée, adopte les conclusions de
je viens vous demander de ne pas adopter les conclu- Aujourd'hui, quoi qu'en dise M. Mention, la situa-
la commission.)
sions de la commission et de passer à la discussion tion a, fort heureusement, changé complètement, et
des articles, ou subsidiairement, pour le cas où vous si, dans les premières années qui- ont suivi nos dé-
ne seriez pas suffisamment éclairés, de renvoyer le faites, il était permis de voter de mauvais impôls,
projet de loi à la commission qui se livrerait à un je crois que, en 1877, le temps es; venu ne ne pas
examen plus approfondi. (Mouvements divers.) persister dans la même voie ;
je crois, au contraire, Nouvelles de Partout
M. Tiersot, rapporteur. — Messieurs, la commis- que la Chambre et le ministère ont manifesté leur
sion dont j'ai l'honneur d'être l'organe, conclut à ce opinion à cet égard, en présentant, dès cette année,
des demandes de réductions sur certains de ces mau-
que vous ne passiez pas à la discussion des articles
France. — Les concurrents pour le grand
dont se compose la proposition de loi que l'honorable vais impôts dont je viens de parler. Ne serait-ce pas ^prix de composition nationale musicale de
M. Mention vient de développer et de défendre de- un contre-sens, alors qu'on cherche à se débarrasser 11877, doivent aller se faire inscrire au Con-
rservatoire de musique, à partir d'aujour-
vant vous. peu à peu d'impôts défectueux qui n'avaient pour
)d'hui jusqu'au mercredi 9 mai, inclusive-
L'honorable M. Mention vous disait tout à l'heure excuse que la nécessité des temps, d'en augmenter ment. Les demandes d'inscriptions seront
eue l'impôt nouveau qu'il vous propose de créer de- aujourd'hui le nombre ? reçues au secrétariat.
I
JOURNAL DE MUSIQUE
Voici l'ordre dans lequel auront lieu les épreuves : titué, de 1875 à 1877, douze ouvrages du répertoire: de Liszt. La salle regorgeait de monde, et lareceltp
la Juive, Hamlet, Gidllnume T. Il, la Favorite, les a été très fructueuse. Le piano de Liszt avait été
COKCOURS r'ESSAI
Huguenots, Fau t. Don Juan, le Prophète, Freys- orné de couronnes. A son apparition, l'illustre vir-
Entrée en loge. —
Samedi 12 mai, 10 heures dn ehûtz, Robe t le Diable, Coppélia et la Souice. En tuose a été acclamé et couvert de fleurs. « Il a joué,
matin (au Conservatoire). tout dix opéras et deux ballets. dit la NeueFreie Press, le concerto en mi bémol de
So- tie de loge. —
Vendredi, )8, à midi. Il reste à remettre à la scène trois pièces de l'an- Beethoven et la iantaisie avec chœurs d'une façon
Jugement du concours d'essai: Samedi, 19 mai, cien répertoire détruit par l'incendie de la rue Le inimitable. Son jeu a émerveillé et enthousiasmé,
à 10 heures du matin (au Conservatoire). Peletier : la Reine de Chypre, l'Africaine et la cela va sans dire, toute la salle, qui l'a applaudi avec
C0HC0UBS DEFIRITIF Mu-tte. frénésie et rappelé un nombre infini de l'ois. » Outre
Entrée en loge. —
Samedi 26 mai, 1 heures du Le directeur a donné, en outre, un opéra nouveau,
Jeanne d'Arc, et un ballet, Sylvia.
le concerto et la fantaisie, Liszt a encore accompa-
gné des Airs écossais, de Beethoven, chantés par
matin (au Conservatoire).
Sortie de loge. —
Mercredi 20 juin, 10 heures du Il aurait dû, conformément à l'article 9 du cahier M me Gomperz-Bettelheim. Liszt a déclaré qu'il enten-
des charges, monter deux opéras et deux ballets au dait couronner par ce concert sa carrière de virtuose.
soir.
Jugement préparatoire. 31 décembre 1876, soit un opéra et un ballet chaque Comme ce n'est pas la première fois que le grand
année. pianiste annonce une semblable résolution, il y a
Vendredi, 29 juin, à midi (au Conservatoire). M. le ministre des beaux-arts, reconnaissant que tout lieu d'espérer que ce sera pas non plus la der-
Jugement définitif. la réfection des ouvrages de l'ancien répertoire avait nière.
dû prendre un temps considérable, que l'activité la Nanon, l'hôtelière de l'Agneau d'or, est le titre
Samedi, 30 juin, a midi (à l'Institut).
plus grande avait toujours existé sur la scène et dans d'une opérette nouvelle en trois actes, de Richard
les ateliers de l'Opéra, a bien voulu accorder un Gênée, qui a été représentée pour la première fois,
* * délai au directeur pour qu'il pût acquitter sa dette le 10 mars, au théâtre An der Wien. Le sujet est
M. de Girardin a donné dimanche dernier, ainsi envers l'administration. emprunté îi une vieille comédie française. L'ouvrage
a été bien accueilli.
que nous l'avons
de délicats; on
dit, à quelques privilégiés, un régal
a entendu chez lui une œuvre de
Opéra-Comique. —
Le nouveau directeur a pris
possession de l'Opéra-Comique au mois d'août 1876,
Schubert qui a son histoire. mais il n'a pu rouvrir qu'en octobre, par suite du dé-
Schubert, dont la famille était vouée à l'enseigne-
sarroi dans lequel l'avait laissé la précédente direc-
ment, et qui, par conséquent, était pauvre, dut songer L'empereur d'Autriche qui assistait à la seconde
tion: le personnel était dispersé, les chœurs et l'or-
à gagner sa vie comme son père, comme ses frères; représentation de Walkyrie, a été, dit-on, très-frappé
mais un de ses biographes, M
m<! Audley qui a pu- — chestre ont dû ê're entièrement reconstitués.
de la grandeur de l'œuvre, et a manifesté, à M. Jau-
blié sur Schubert un livre des plus intéressants, — Les obligations du directeur actuel sont les mêmes
que celles de ses prédécesseurs : il doit faire repré-
ner, le désir de .voir la tétralogie tout entière. En
nous dit qu'il avait horreur de donner des leçons. Il conséquence, le chef d'orchestre Hans Richter a été
senter dix actes nouveaux par an. Jusqu'ici, il n'a
fallut bien pourtant s'y résigner la Providence lui
! député à Buyreuth pour obtenir de Wagner une auto-
mis en scène que dos ouvrages anciens, savoir: Le
fournit sous la forme la plus agréable le moyen risation qui ne lui sera certes pas refusée.
Pré aux Clercs, Zampa, Fra Diavolo, la Fête du
d'accomplir ce devoir.
village voisin, Cendmllon et Lalta-Rovkh. En ce
Le comte Estcrhazy prit Schubert comme profes- moment, on répète activement un grand ouvrage
seur pour ses enfants l'hiver à Vienne, l'été à sa
:
nouveau de M. Gounod Cinq-Mars. :
terre de Zelesz ou Zséliz, belle résidence située sur La question des fêtes musicales a l'occasion du
L'administration des benux-arts, eu égard aux dif-
la Waag, en deçà du Danube. trois centième anniversaire de la naissance de
ficultés qu'a rencontrées le directeur au début de
Ce fut dans ce lieu surtout que Schubert donna Pierre-Paul Rubens est à l'ordre du jour à Anvers.
son entreprise, pense qu'il est nécessaire de lui ac-
libre cours à sa limpide inspiration. Le milieu était Les deux faits musicaux les plus importants se-
corderun certain crédit et de ne pas exiger, pour la
favorable, et l'imagination se représente à merveille ront le Feest-Gez'ing, poésie de Jules de Geyter,
première année, la totalité des pièces nouvelles im-
la douceur du travail du compositeur, vivant avec musique de Piefer Benoît. D'après les on dit, le
posées par le cahier des charges.
cette aimable famille. En effet, le comte avait une poème de De Geyter n'est point une de ces œuvres
Sans méconnaître la situation particulièrement
femme jeune et charmante, deux tilles, l'une de difficile de la direction de l'Opéra-Comique, et sans
de circonstance qui n'ont d'autre but que celui de
treize ans, l'autre de onzo ans: toutes trois bonnes faire Vivat semperin œternum à la mémoire., d'un
vouloir user d'une rigueur excessive, votre commis-
musiciennes. Vous imaginez quelle place l'art tenait grand homme, mais ce serait un travail sérieux,
sion estime cependant que l'administration ne devra
en ce château hospitalier Et Schubert n'avait que
! grandiose par l'idée et par la réalisation musicale
consentir que dans une faible mesure, la diminution
vingt et un ans! C'est pendantee séjour surlc sol hon- dont il est susceptible.
de ces obligations. Il ne faut pas perdre de vue, en
grois que Franz Schubert écrivit pour piano à quatre
effet, que les subventions accordées par l'Etat ont
Eh bien, là franchement, il était temps que l'on
mains le Divertissement à la hongroise. portât la main à ces vieux poncifs usés snr toutes
pour but principal de favoriser l'interprétation des
MM. Rémenyi et Ochsner ont transcrit ce diver- œuvres des jeunes auteurs, et qu'il importe, par con-
les coutures, et que l'on trouvât moyen de célébrer
tissement pour violon principal et quatuor, et ont la gloire d'un grand homme, non point par de la
séquent, de ne pas les sacrifier complètement aux
tenu leur auditoire sous le charme de cette œuvre versification à eusse d'encensoir vulgaire, mais en
œuvres de l'ancien répertoire.
prestigieuse, merveilleusement exécutée sous la di- créant à cette occasion une œuvre nouvelle, en rap-
rection de Rémenyi. Théathe-Lvuique. —
Le nouveau directeur de ce port certainement avec la circonstance, mais exis-
La seule transcription pour piano a deux mains théâtre a rempli, et au delà, toutes les obligations tant par elle-même et survivant à la circonstance qui
qui existe de la Marche de ce divertissement, a paru de son cahier des charges. — c'est-à-dire, œuvre d'art avanttout.
l'a fait naître,
dans le numéro du 3 juin du Journal de Musique. Il a remonté plusieurs opéras anciens, notamment:
— Maintenant, ce que musicien est d'intention de
le
Giralda, Obérait, tes Chômeurs et Martha; les faire reste un secret pour chacun. — Cependant,
œuvres nouvelles sont Dimitri, le Maqnifique, Paul nous qui avons un peu à toutes
l'oreille serrures les
:
et Virginie et le Timbre d'argent. D'autres sont a — c'est bien mal cela, n'est-ce pas, — nous n'en sa-
Le conseil municipal de Paris a voté, dans sa séance
l'étude la Statue, le liravo, la Clé d'or, la Courte vons pas beaucoup, malgré nos essais d'indiscrétion;
d'hier, la proposition suivante présentée comme suit échelle,
:
ceaux, exécutés en Angleterre, y ont été reçus avec nombre des instrumentistes de son orchestre. Cela que l'on prêle au compositeur l'idée d'y placer des
un enthousiasme quia valu à l'auteur la haine et la mais qui payera le violon? On parle d'aug- trompelles et des Irombones annonçant par un chant
persécution des Allemands.
est bien ;
menter aussi le prix des places de luxe; ce n'est que choral chacune des trois parties du poëme. Cap —
« Une souscription à la tête de laguelle est le
juste.
on dit que lo poëme est divisé en trois parties.
lord-maire, a recueilli les fonds nécessaires pour
l'exécution d'Alfred Holmes, par le sculpteur Adam
Salomon. La courageuse veuve du grand musicien
demande que le conseil municipal de Paris s'associe
à l'hommage rendu à celui qui a tant aimé notre cité La garde républicaine a envoyé son adhésion pour Notre pianiste impeccable, aurait dit Baudelaire,
et qui lui a consacré ses plus belles inspirations ce le concours de Lyon. M. Francis Planté a donné lundi au Cercle artistique
;
litre de cette étude, disons bien que Beethoven « Quelques répétitions eurent lieu à l'Acadc-
n'est jamais venu à Paris ; il aimait trop peu la « mie de Musique. Mais on fut obligé d'y renon-
Sommaire :
France pour y songer. Ce que nous voulons ra- « cer. Chaque morceau et quelquefois chaque
MUSIQUK : conterici, ce sont les circonstances dans les- « période de l'orchestre donnait lieu aux inter-
quelles eurent lieu les premières auditions de « prélations les plus étranges, à de grotesques
1. Valse n° 2.
sesœuvres dans notre capitale. « interpellations, à de longs éclats de rire, qui
Musique de Weber.
Chacun sait que François Habeneck, né à « partaient de tous côtés Habeneck, la tête
2. La Rose d'Anjou, mélodie.
Mézières en 1781, premier prix de violon au « penchée sur sa poitrine, répétait C'est pour- :
3. La Soupe au fromage, hymne culi- dateur des concerts où les œuvres de Beethoven « tantôt d'un ton d'autorité, il réclamait un
naire. furent jouées pour la première fois. Il élait « peu de patience, un peu de silence.» La
Musique de Schann (Schaunard, de la Vie d'usage que les premiers prix de violon con- symphonie en ri, dont à force de persévérance
de Bohême). Habeneck obtint l'exécution, dut subir, pour
duisissent pendant une année les exercices des
4 Mascarade, polka. élèves du Conservatoire. Habeneck eut donc son être agréée des instrumentistes, de nombreuses
Musique de Peeter Tril*s. tour de chef d'orchestre et montra tant d'intel- coupures, et le larghetto de cette symphonie fut
ligence, de savoir et de sûreté dans ses nouvelles remplacé par l'andante de celle en la. Le public
TEXTE Beethoven à Paris.
: — Une Sonate. — fonctions, qu'on les prolongea bien au-delà de se montra celte fuis meilleur juge que les mu-
Lettre-patente de Louis XVI. — Notre musique. l'année réglementaire. Ce fut en 1810 qu'il fit siciens, et, tandis qu'un accueil glacial était fait
— Nouvelles de partout. jouer pour la première fois une œuvre du maître aux trois morceaux retouchés de la symphonie
qu'il apprenait à connaître, la symphonie en ut en on redemanda avec enthousiasme l'an-
ré,
génie de Beethoven au publie parisien 11 revint alors à son idée de faire étudier et siasme les entraîna, et leur chef ne fut plus
rjune rapide et intéressante étude puisée exécuter les œuvres du « géant de la musique seul dans l'arène. Les du Conserva-
concerts
aux meilleures sources et qui intéressera nos instrumentale. » Si l'on en croit un ancien ar- toire s'organisèrent et les neuf symphonies de
lecteurs, au moment où le monde musical ticle M. d'Orligue, Habeneck n'arriva pas
de Beethoven ainsi que nombre de ses autres
vient à peine de célébrer le glorieux anniversaire sans peine à son but il sentait que les sym-
: œuvres rayonnèrent sur les programmes.
où Beethoven entra dans la mort et dans l'im- phonies de Beethoven étaient sublimes; les mu- La lutte n'était pas finie cependant. Le pu-
mortalité. siciens de son orchestre n'en voulaient rien blic avait applaudi sans parti pris ;
les mem-
D'abord, afin qu'on ne se trompe pas sur le savoir, sinon qu'on les disait très-difficiles. bres influents du Conservatoire, professeurs.
JOURNAL DE MUSIQUE
inspecteurs, furent les plus difficiles à vaincre; ce voulant remettre mou chapeau, j'ai cru que moi que lorsque j'entendis, en 1839, celte-
«
les musiciens les plus sérieux résistèrent les « je ne pourrais plus retrouver ma tète. Lais- ce Neuvième symphonie deBeelhoven,qui m'était
derniers. C'est dans les Mémoires de Berlioz, « sez-moi seul. A demain Je triomphais. Le ! t devenue si suspecte, exécutée par l'orchestre
alors élève, qu'il faut chercher le récit de celle « lendemain je m'empressai de l'aller vuir. La « du Conservatoire de Paris. Les écailles me-
opposition systématique, puissante, et redouta- « conversation s'établit de prime abord sur le ce tombèrent des yeux; je vis toute l'impor-
ble pour Habeneck. « chef-d'œuvre qui nous avait si violemment ee tance du rôle de i'orchestre et je pénétrai du
» agités. Lesueur me laissa parler quelque ce même coup le secret de l'heureuse solution
Adolphe Adam nous a raconté que, dès l'ap- « temp?, approuvant d'un air contraint mes ce du problême.
parition d'un opéra séria ou bouffon de Ros- ce exclamations admiiatives. Mais il était aisé L'orchestre m'avait appris à apprécier, dans
ci
sini, Boïeldieu réunissait ses élèves pour leur ce de voir que je n'avais déjà plus pour inteilo- « chaque mesure, laïnélodie de Beethoven qui
faire lire et admirer sans réserves la nouvelle ce cuteur l'homme de la veilla, et que ce sujet « avait, de toute évidence, échappé à nos
partition ;
quant à Beethoven, c'était autre « d'entretien lui était pénible. Je continuai ce braves musiciens de Leipzig; et celte mélodie,.
chose pour ne pas avoir à se prononcer sur
, et ci pourlant jusqu'à ce que L sueur, à qui je ce l'orchestre la chantait.
des œuvres qui l'épouvantaient, il évitait de h venais d'arracher un nouvel aveu de sa pro- ceHabeneck avait consacré trois années à
les entendre. Cherubini, qui par sa Fani-ka « fonde émotion en écoutant la symphonie de « l'élude de ce. te symphonie, sans lâcher prise,
représentée à Vienne la même année que Ico- « Beethovm, dit en secouant la tèle avec un ee avant que la mélodie de Beethoven ne fût
nore de Beethoven, s'était trouvé un moment « singulier sourire —
C'est égal, il ne faut pas
: ce bien pénétrée par chacun des musiciens,
le rival du grand maître allemand, concen- ee « faire de la musique comme cela ! Ce à quoi ce Comme tous élaient doués d'un sentiment vrai
u trait sa bile et n'osait la répondre sur un « je répliquai : —
Soyez tranquille, cher maître, ee de l'exécution mélodique, ils ne pouvaient
« maître dont les succès l'irritaient profondé- ce on n'en fera pas beaucoup Pauvre nature ! — c. manquer de la bien rendre. Quant à Habe-
« ment. » A Vienne, en 1806, quand on lui « humaine ! 11 y a dans ce mot paraphrasé « neck, un chef d'orchestre de la vieille école,
avait demandé son avis sur Lôonore, il s'était ce par tant d'autres hommes en mainles circons- ce il était le maître et tout lui obéissait. »
borné à dire avec un dédain superbe, « qu'on ee tanc s semblables, de l'entêtement, du regret,
« ne savait eu quel ton pouvait bien être l'ou- ce la terreur de l'inconnu, de l'envie, un aveu Ainsi l.ncé par Habeneck, l'orchestre de la
« verture, et que le reste de l'opéra dénotait ee implicite d'impuissance. Car dire : il ne faut Société des Concerts ne pouvait déchoir. Mais
« chez son auteur bien peu de connaissances ce pas faire de la musique comme celle-là, par suite de l'exiguïté de la salle du Conserva-
« dans l'art du chant. » Berton « regardait en ee quand on a été forcé d'en subir le pouvoir et toire et du prix élevé de ses places, il ne s'adres-
« pitié toute la muderne école allemande, » et ee d'en reconnaître la beauté, c'est bien déda- sait qu'au petit nombre. Le jourvintoù l'espace
en cela il élait imité par le Germain francisé le rer qu'on se gardera soi-même d'en écrire de manqua au public. Alors se fonda, par les soins
Rodolphe Kreutzer. Tous « regardaient la mu- ce pareille, mais parce qu'on sent qu'on ne le deM. Pasdeloup, un nouvel orchestre, voué a la
« sique instrumenlale comme un genre infe- ce pourrai! pas si on le voulait. » popularisation dos œuvres des maîlres; Beetho-
ct rieur, une partie de l'art estimable, mais ven y eut la plus grande place, et les nombreux
et d'une valeur médiocre, dont Haydn et Mozart Le mot de Lesueur, Berlioz le prononça auditeurs auxquels l'habile chef d'orchestre
« avaient posé les bornes qui ne pouvaient être aussi un jour, en revenant du Théâtre Italien, venait de révéler le grand maître, devinrent de
« dépassées. » Euûn Lesueur, qui dans sa jeu- où il avait entendu de nombreux fragmeulsdes jour en jour plus nombreux, plus enthousiastes.
nesse avait passé pour —
un novateur, le mot œuvres de Richard Wagner II ne taut pas : ce Si, dans des temps plus récents encore, d'autres
romantique n'était pas encore inventé, — et qui entendre de la musique comme celle là c'est ! concerts ont pu s'organiser, c'est que la vasle
mis à dos tout le clergé
s'était amateurs
et les de la barbarie. » salle du Cirque d'hiver était devenue elle-même
pariiens, en voulant réformer la musique reli- Maintenant, pour en finir avec Habeneck, insuffisante.
gieuse, « Lesueur, dit Berlioz, malgié la Cèvre qu'il nous soit permis de faire encore une cita- Honneur donc à Habeneck, le premier ini-
ce d'admirat on dont :
il voyait possédés les artistes tion, tirée cette fois des écrits de ce même tiateur deBeethoven à Par's honneur et recon- ,
ce en gêné: al, et moi en particulier, Lesueur se R. Wagner; il s'agit de l'exécution au Conser- naissance aussi à M. Pasdeloup, le vulgarisa-
ci taisait, faisait le sourd el s'abstenait soigneu- vatoire de la 9 B symphonie de Beethoven. Les teur infaligable de la grande et belle musique.
cc sèment d'assister aux concerts du Conserva- éloges accordés par l'auteurde Lohengrin àl'or- Après Beethoven sont venus figurer sur les pro-
cc loire. Il eût fallu, en y allant, se former une cheslre français, ne surprennent pas peu dans la grammes du Ccnservaloire et du Cirque, les
« opinion sur Beethoven, l'exprimer, êire bouche d'un musicien qui passe à bon — droit, grands noms de Berlioz, de Mendelssolm, de
ce témoin du furieux enthousiasme qu'il exci- hélas! —
pour un entêté gallophobe: Weber, de Schumann, de Wagner, et de nos
te tait; et c'est ce que Lesueur, snns se l'avouer, jeunes maîlres français. Beilioz, Schumann et
« ne voulait point. Je fis tant, néanmoins, je ce Au temps de ma jeunesse, j'assistais régu- Wagner ont eu le même honneur accordé par
« lui parlai de telle soi le de l'oblig.ilioti où il cc lièrement aux fameux concerts de Leipzig, le public et les musiciens de 1 826 à Beelhov en :
ce ment un fat aussi considérable que l'avéne- ce facile et précise; on voyait que l'orchestre premiers ont droit décile au Conservatoire et au
te ment dans notre art de ce nouveau style, de ce accueillait toujours avec un plaisir nouveau, Cirque Le fondateur des Concerts du Conser-
et ces formes colossales, qu'il consentit à se ce ses morceaux de prédilection, qui lui étaient vatoire et celui des Concerts populaires, ont dé-
ce laisser traîner au Conservatoire un jour où « devenus familiers. ployé autant de persévérance et de courage l'un
te l'on exécutait la symphonie en ut mineur de « 11 n'y avait que la 9° symphonie de Beelho- que l'autie. Tous deux ont mis en pratique ces
ce Beethoven. Il voulut l'entendre consciencieu- « ven, dont on ne pouvait venir à bout; cepen- belles paroles de Liszt:
te sèment et sans distractions d'aucune espèce, ce danton se faisait un point d'honueur de l'at-
ci II au fond d'une loge de
alla se placer seul « taquer tous les ans. J'avais copié de ma main c Pour l'artiste vraiment digne de ce nom, le
« rez-de-chaussce occupée par des inconnus, et ci la partition de cette symphonie; je l'avais ce plus grand danger n'est pas de déplaiieàses
ce me renvoya. Quand la symphonie fut teimi- ce arrangée pour piano. Quelle ne fut pas ma « auditeurs, mais de rester, en dépit de sa
ei née, je descendis de l'étage supérieur, où je ce surprise lorsque, en l'enteudant exécuter à ces ee conscience, l'esclave de leurs fantaisies. Il
ce me trouvais, pour aller savoir de Lesueur ce ee concerts de Leipzig, je n'en reçus qus les iiri- ce faut qu'il ait le courage de demeurer, envers
» qu'il avr.it éprouvé, et ce qu'il pensait de ee pressions les plus confuses; mon décourage- ce et contre tous, fidèle à ses appréciations, et
ce cette produclion extraordinaire. ce ment que,
doutant de Beethoven, je
fut tel ce de faire entendre les œuvres qu'en son âme et
» Je le rencontrai dans un couloir, il était ce cessai pour quelque temps de l'étudier. Je ce conscience il juge bonnes, sans crainte de
» très-rouge et marchait à grands pas. Eh — ce note d'ailleurs cette circonstance que je ne « froisser momentanément les préjugés de la
te bien! cher maître? lui dis-je. Ouf je sors, — ! ce commençai à goûter réellement la musique « multitude. »
« j'ai besoin d'air ! C'est inouï, c'est merveil- ci instrumentale de Mozart, que quand l'occa-
ce leux ! Cela m'a tellement ému, troublé, bou- cc sion me fut offerte d'en diriger l'exécution.
te leversé, qu'en sortant de ma loge et en « Mais la lumière ne se fit complètement pour
VALSE II
WEBER.
*
i^ 7771 i u W
S pp
JrJ y f
li >J
=E
y y
¥^
fefeè
(S
P^^E
r=*
* , *_
w
hë4 É# m E^ â ê
g^jg
r
s
w* r r
à
no *-
£ê ±4=4
g "g
P^P g IPjz
sien
F
.
zjztj:
r
do.
=|=E
'à
np É ? 'f
LA ROSE D'ANJOU
GUSTAVE NAOAUD.
Parlé- ^ $ à volonté.
— Quoi?
— Quoi !
— Mais?
Vous osez demander pourquoi Eh bien, que veut dire ce « Mais» ?
Pour vous rapporter (quelle gloire!) Et vous croyez que l'on vous aime?
Une fleur des bords de la Loire? Adieu! Je vais à l'instant même...
— Soit. — Où?
— Soit! — Où?
J'entends bien; vous avez dit : « Soit. » Vous osez me demander où?
Plus absurde est votre caprice, Parbleu ! Je vais chercher la rose
Plus il faut qu'on vous obéisse. Qui depuis hier est éclose
Voyez si cela seconçoit : Dans votre jardin de l'Anjou.
Envoyer à cette distance Faut-il aller plus loin encore?
Un homme de mon importance. En Chine? On part ; on vous adore.
— Mais...
LA SOUPE AU FROMAGE
Hymne culinaire
de
SCHAUNARD
ORGUE
ou
PIANO,
f ,
3m
—
f
j
f~
J
iJ ;
j
T
fefe
pt'll Et, si . tôt quil pieu re,
. sez La flam . me bril lan te. In
_ tons No . (re vieux gru vè re. Pour
flancs Si - (ùl qu'on pui Quel
. sent : Les deux., font i pai J'ai soif
Quand dé On
w
. majn. de tout boi est
Pi p^ f^ w f
15 ^ f=É
33
.
. nne
de
coup,
nef
à
.
fe^
et
sel,
\er
fa
n'y
les
mais
sez
ble
plus
oi
pas
moi
fu
te .
gnons;
trop;
met
un-..
^
Et
Et
Vo
Mais
.
Lance à
de
voi
de
il
là
mai
no
faut
.
^
(re
par
mi te
lie
d'à
.
é=è
.r
mieux
lie
et
nez
bord
r
soi
au
voi
gour
fi
gnons
trot
met
là
nir
sûr d"è Iru vain . queur En s'ap . pli . quant cœur
t
PPf wm f
^m r~r^r^ *=F
m ^
Largement.
MASCARADE-POLKA PEETER TRIL'S
INTRODUCTION
POLKA.
W*ï
fp
mm
fp fp
I
J !
1 fees ê
ff p
$È • • • wm •7 V
mi
ii
??Bff
^ i ifcd: F=£
i
£-*_
V lF f
v
jg^gi
#^ ï ^P
Sjf
555 E3
F
i f&^ m Sk
-tfr
LE JOURNAL DE MUSIQUE. — N* 4b, 13, QUAI VOLTAIRE, A PARIS.
JOURNAL DE MUSIQUE
Une Sonate rement ses représentations aux Tuileries (en at- en conséquence nous avons permis aux admi-
tendant l'achèvement de l'Odéon); nistrateurs de notre Académie de musique de
La Comédie- Italienn", habitant l'hôtel de. un bail de trente
faiie à ladite nouvelle troupe
/^SsSVint-Saens nous demande l'hospitalité Bourgogne, lequel était encadré par les ru: s années de privilège de l'Opéra-Gomique. Nous
Journal de Musique pour dire ce Française et Mauconseil (quartier de Saint- nous sommes déterminé à cet arrangement
?(ï§^
qu'il pense d'une œuvre très-remarqua- Eustache et des Halles). d'autant plus volontiers que, par le compte
JfTrjtS
e 1 ue D0US avon3 enlendu jouer ré-
ij Ce dernier théâtre avait une troupe française que nous nous sommes fait rendre de l'état de
ty;^<è '
cenimenl chez M. Clerc, par M. PaulViardot et et italienne. L'une était très-goûtée du public ce spectacle depuis 1762, nous avons remarqué
l'auteur, et que nous avions déjà appréciée à sa quand elle chantait les opéras de Grétry, de que genre des pièces de chant y avait fait
le
juste valeur. Nous nous empressons de lui Philidor, de Monsigny... L'autre était com- des progrès aussi rapides qu'étonnants.
offrir la trop petite place qu'il nous demande : plètement délaissée, à ce point que Louis XVI « La musique française, qui était jadis l'objet
en vint à donner la lettre-patente qu'on va lire, du mépris ou de l'indifférence des étrangers,
» Les gens peu au courant des questions musi-
et qui constitue définitivement lOpéra-Comique estrépandue aujourd'hui dans toute l'Europe,
cales croient d'ordinaire que les faits musicaux
français sous la dénomination (erronée, mais puisqu'on exécute les opéras-bouffons et fian-
les plus importants se passent au théâtre et
alors populaire) de Comédie-Italienne. çais dans toutes les cours du Nord, et même
que la musique instrumentale offre peu d'inté-
Ce document précieux, qui nous est commu- en Italie, où les plus grands musiciens de
rêt. C'est pourtant en dehors du théâtre que
niqué par notre confrère Albert de Lasalle, du Rome et de Naples applaudissent aux talents
s'est révélée l'œuvre la plus intéressante de !a
Monde illustré, est à la fois une page d'histoire de nos compositeurs français. Ce sont les ou-
saison, une simple et modeste sonate puur
et un morceau de critique. vrages de ce genre qui ont formé le goût en
piano et violon. Eu littérature, il y a le Théâtre,
(Une autre ordonnance royale devait paraître France, qui ont accoutumé les oreilles à une
il y a aussi le Livre, auquel il faut toujours
quelques mois plus taid, décidant la construc- musique plus savante, plus expressive, et qui
revenir, quelles que soient les puissantes séduc-
tion de la salle Favori, destinée à la Comédie- ont enfin préparé la révolution opérée sur le
tions de la scène; dans la littérature musicale,
Italienne... Le boulevard des Italiens en a théâtre même de notre Académie de musique,
la musique de concert et de chambre représente
retenu le nom.) où l'on voit applaudir aujourd'hui des chefs-
le livre, avec son importance particulière, sa
d'œuvre dont on n'aurait ni connu, ni goûté le
solidarité et sa durée. Depuis peu d'années on « Versailles, le 31 mars 1780.
mérite si on les y avait joués vingt ans p'us
commence à comprendre cette vérité en France;
« L uis, par la grâce de Dieu, roy de France tôt.
ceux qui l'ont comprise les premiers ont été
et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes « On ne peu donc l pas douter que cette ré-
accusés de fausser l'esprit français, de faire du
verront, salut. La nécessité des spectacles dans volution ne soit le fruit des opéras bouffons
germanisme et de haïr le théâtre, accusations
les grandes villes de notre royaume, et princi- composés pour la Comédie-Italienne, et des
puériles dont le temps fera nécessairement jus-
palement dans notre bonne ville de Paris, est efforts continuels des acteurs qui les ont exécu-
tice.Ce qui est vrai, c'est que dans peu de
un objet qui a de tout temps attiré l'attention tés parce que consultant sans cesse le goût du
temps il y aura un répertoire de musique ins- ;
des rois, nos prédécesseurs, parce qu'ils ont re- public et cherchant à le perfectionner comme à
trumentale française capable de lutter avec
gardé le théâtre comme l'occupation la plus le satisfaire, ils sont parvenus à rendre le
avantage dans le champ-clos où, pendant long-
tranquille pour les gens oisifs, et le délasse- spectacle infiniment agréable à la nation et
temps, l'école allemande n'avait pas de rivale.
ment le plus honnête pour les personnes occu- même aux étrangers ; dans ce genre on doit les
L'apparition de la sonate de M. Fauré nous
pées. C'est dans cette vue que le feu Roy, notre attendre des mêmes compositeurs et des mêmes
annonce un nouveau champion, le plus redou-
très-honoré seigneur et ayeul, avait permis, en acteurs qui, encouragés par de premiers succès,
table peut-être de tous, car il allie à une science
1716, l'établissement d'une troupe de comédiei.s mettront leur gloire et leur intérêt à porter cet
musicale profonde une grande abondance mé-
italiens. Mais, malgré le talent et le zèle des ac- art aussi loin qu'il peut aller.
lodique et une sorte de naïveté inconsciente
teurs qui la composaient, ils n'eurent qu'une « D'après cela nous avons pensé que nous ne
qui est la plus irrésistible des forces. II y a dans
faible réussite, et ce spectacle ne s'est jamais pourrions mieux témoigner à ces mêmes acteurs
cette sonate tout ce qui peut séduire les déli-
soutenu que par des moyens étrangers et tou- la satisfaction que nous avons de leur service,
cats, la nouveauté des formes, la recherche des
jours insuffisants jusqu'au moment où, en 1702, qu'en leur donnant une consistance solide et
modulations et des sonorités curieuses, l'emploi
on y a réuni VOpèra-Comique. légale, à l'instar de celle de nos comédiens
des rhythmes les plus imprévus ; sur tout cela
« Si, depuis celte époque, ce théâtre a été français ordinaires. Par là nous contribuerons
plai.e un charme qui enveloppe l'œuvre entière
fréquenté toutes les fois qu'on y donnait des à augmenter le goût et les progrès de la mu-
et fait accepter à la foule des auditeurs ordi-
opéras-bouffons et outres pièces de chant, d'un sique, à entretenir l'émulation paimi les auteurs
naires, comme chose toute naturelle, les har-
autre côté le-public montrait si peu d'empres- et les gens de lettres et à assurer par la même
diesses les plus violentes. Il n'y a pas d'œuvre
sement pour voir les comédies italiennes, que voie,non-seulement l'état et les fonds desacteurs et
plus forte dans celles qui ont paru depuis plu-
quand on les représentait le produit de la re- actrices, mais aussi les pensions de retraite. Pour-
sieurs années en France et en Allemagne, et il
cette ne suffisait pas même pour payer la moi- tant, en accordant ces faveurs à nos comédiens
n'y en a pas d'aussi charmante.
tié des frais journaliers. D'ailleurs, comme les italiens,nous sommes bien éloigné de vouloir
M. Fauré s'est placé d'un bond au niveau des
tentatives réitérées qu'on a faites pour faire donner la moindre atteinte aux privilèges que
mitres. Encore quelques œuvres de cette
venir à grands frais des acteurs d'Italie n'ont nos augustes piédécesseurs ont daigné accorder
valeur, et il aura conquis un des plus beaux
produit aucun effet, et qu'il ne reste plus aucun à nos comédiens français ordinaires, et singu-
noms de l'art contemporain. »
espoir de remplacer les bons acteurs morts et lièrement un droit de pouvoir représenter seuls
ceux que leurs longs services mettent dans le des tragédies. Nous espérons même que ces
cas de se retirer, nous nous sommes vu forcé deux théâtres, loin de se nuire, pourront se
Lettre-Patente de Louis XVI de supprimer entièrement le genre italien, et prêter un mutuel secours et qu'ils ne disputeront
Constituant l' Opéra-Comique français nous avons pourvu au traitement des acteurs et entre eux que d'efforts et de zèle pour mériter
sous la dénomination de Comédie-Italienne. actrices qui -le représentaient en leur accor- de plus en plus nos bontés et contribuer à l'amu-
dant des pensions de retraite et d.s gratifica- sement du public.
tions convenables. « A ces causes et autres, nous avons dit,
((T?f^^5^ l, commencement du règne de Louis « Aussi, désirant conserver dans notre bonne déclaré et ordonné, disons, déclarons et ordon-
IjtXVI, les trois principaux spectacles de ville de Paris un spectacle qui puisse contribuer nons ce qui suit :
tuire: et, dès la première scène, leurs héros âmes est rendue admirabtement dans la con- La phrase de début de la cavaiine « chère :
sont, pour ainsi dire, déjà décapités, et vont, clusion de ce duo : et vivante image, » a de la tendresse, et dans
errant comme des ombres, à travers la pièce ;
le duo de ce même acte, qui est l'un des points
cœurs de urs amants semblent même Contre le sort, Dieu fait notre aine forte.
les 1 culminants de l'ouvrage, il y a des élans ins-
Ainsi coil-il !
avoir cessé de battre avant que l'amour y soit pirés qui montrent jusqu'où le compositeur fût
entré. L'imagination a été stérile, la volonté n'y monté si la situation l'avait soulevé.
Il y a dans le morceau d'ensemble qui suit
peut rien ; l'histoire va conduire le drame à tra- On le voit, malgré le jugement qu'en notre
de pompeux éclats qui contrastent très-heureu-
vers les chemins connus et battus; et nous âme et conscience nous avons dû porter sur
sement avec le petit chœur tout aimable et tout
retrouverons des duos déjà entendus, des chasses l'ensemble de l'œuvre, il y a dans les détails
intime qui vient ensuite.
où on ne nous prend p'us, et des conjurations
I
assez de pages dignes du compositeur pour
Nous retrouvons le chantre inspiré des heu-
sur un mode antique t-t tiop solennel. attirer longtemps, pensons-nous, la foule de
res nocturnes dans la cantilène en si chantée
Le libre! to de Cinq-Mars n'a fourni au com- ses admirateurs à Cinq-Ma'S; il s'y joint l'at-
par Marie de Gonzague, et celui qui mit tant de
positeur aucune situation forte qui ne fût déjà trait d'une mise en scèue somptueuse, où l'on
phrases passionnées sur les lèvres de Roméo
escomptée par le souvenir inévitable de situa- dans l'explosion finale du duo que celte canti-
retrouve l'habile main, le goût recherché et la
tions analogues magistralement traitées. Ils ont • distinction parfaite d'un directeur dont la ré-
lène prépare :
par exemple une scène de conjuration comme puta.ion à cet égard "est solidement établie; et
dans les Huguenots, comme dans Guilhu me Adieu ! toute ma vie. aussi l'attraction de l'inédit dans l'exécution, un
Tell, mais là, voyez avec quelle habileté l'effet ténor et une chanteuse que l'on voudra enten-
est gradué ! C'est l'apostrophe véhémente de Gounod excelle à pasticher habilement, en dre et juger.
Nevers, son arrestation, la bénédiction des poi- enrubannant de neuf les houlet'es dont le Nous devons réserver une partie de notre
gnards, amenant l'explosion finale ; c'est la temps a fané les rubans, les bergeries d'autre- jugement sur eux, car M. Dereims et M" Che-
lente arrixée des cantons, le récit du meurtre à écrire un madrigal dans la langue du
fois, vrier ont dû sentir, pendant ces quatre actes,
LIe Melcbtal, et le majestueux serment des cons- temps et même à camper une chanson gail- peser sur leurs épaules la lourde tâche qui leur
pirateurs à l'évocation de cette ombre vénérée. larde sur ses erguts; aussi a-t-il réussi complè- était confiée, sans se savoir soutenus par une
Dans Cinq-Mars, les conjurés ne se réunissent tement la chanson de Fonlrailles : réputation déjà faite et par un public prévenu
que pour chanter en chœur, sans autre forme à l'avance en leur faveur. On devine déjà les
On ne verra plus dans Paris
M"
de théâtre, un chant de révolte sur des vers d'un qualités de Chevrier ;
quant à M. Dereims,
Tant de plumes ni de moustaches.
autre âge. il est, comme acteur, de noble prestance et
Il y a beaucoup de talent pourtant, des vers Saluons en passant Sa Miijesté le roi Louis, très-sympaihique; chanteur parait peu fait
le
de plus noble tournure que ceux qu'un offre dont Gounod a royalement rhythmé les pns pour soutenir le choc des grands élans drama-
généralement aux musiciens, des scènes assez dans une petite marche de cour qui, quoique tiques et porté plutôt vers l'expression des
fièrement campées et de la distinction en maints petite, a tout à fait grand air; et déclarons
sentiments plus tendres. M
mo Franck-Duvcr-
détails dans ce libretlo d'où, malgré ce talent qu'on ne saurait plus bas courber l'échiné que noy a dans un rôle très-court, son ren-
justifié,
dépensé, l'intérêt qui vous enserre- de force ne le font ces courtisans chantant ce motif en gagement à l'Opéra-Comique, et M. Giraudet
dans le lien d'une action robuste est presque 12/8 qui se ploie et se redresse avec une éton- est excellent dans celui du père Joseph. Mal-
absent. Mal préparé, le sinistre dénouement nante souplesse. Mais parcourons avec le com- gré la critique, qui, suivant la
taille de ceux
lui-même perd de son effet, et le cri de celle dont prend de plus ou moins
elle s'occupe, le
positeur le pays de Tendre. Oh! le galant ma-
que le glaive du bourreau fait veuve, avant d'a- drigal tout frisotté sous sa perruque haut, nous pensons que le grand public es-
de jadis,
voir été épouse, ne trouve point d'écho dans pas de bergères, cortera longtemps au théâtre de M. Carvalho
le joli si légères que leurs pas
dès cœurs qui u'unt point déjà battu avec le le cortège de Cinq-Mars.
ne sauraient froisser la collerette de la margue-
sien. rite des champs, la fine pantomime du berger
Nous avons en trop haute estime le maître amoureux, avec ce petit. dialogue naïvemen'
qui a signé la partition de Cinq-Mars pour ne champêtre, où le hautbois tombe en syncopes
point dire notre pensée tout entière et pour aux pieds de la clarinette, le gentil sonnet en Album Anecdotique
l'envelopper dans d'habiles sous-entendus en habit ziuzolin :
mort dernièrement.
qu'il s'est trompé en croyant qu'il y avait lË
Tout cela est exquis vraiment, et on ne sau- \£yvQj>3 Sainte-Foy, qui était cependant
dans ce sujet un ressort dramatique suffi-
rait faire eu meilleur compagnie ie voyage -au u'un caractère très-doux, eut une fois maille à
sant.
pays du Tittdre, où se trouve cet endroit char- partir avec un directeur de l'Opéra Comique.
L'erreur bien constatée, nous devons dire
mant qu'on appelle les Petits soins, et où le mu- C'était à l'occasion de la reprise d'une vieille
tout ce que le compositeur a tenté pour la pal-
sicien semble être né. pièce du répertoire, le Ta lau parlant, je
lier. La situation vraie et forte lui échappant
Le chœur de la conjuration, qui succède crois.
le plus souvent, il a soigné amoureusement le
brusquement à ce divertissement, a produit Sainte-Foy y îaisait'un repas en scène. Pour
détail ; le pré'ude ébauche la marche funèbre
grand effet, et le public a voulu l'entendre cette circonstance, le directeur d'alors, qui se
finale, dont le motif est voilé comme un crêpe
deux fois. piquait de réalisme (-on nom n'importe pas à
de sourdes sonorités. Quelque chose de fatal,
Le chœur de chasseurs qui ouvre l'acte sui- l'historiette), ordonna qu'on lui servît un pou-
comme un noir pressentiment de l'avenir, se lit
— dans
des les mêmes fan- frages par la façon élégante avec laquelle il le
lire l'avenir 'es lignes de l'accompa-
fares sont coulées dans les Le trio mêmes cors. découpa au bout de la fo ;rchette.
gnement qui courent sous le duo de la lecture,
qui le suit est l'une des meilleures pages de la Le poulet fut maintenu pendant les cinq ou
entre Cinq-Mars et de Thou.
partition, et certaines parties du duo entre le six représentations suivantes; devenu il était
père Joseph et Marie de Gonzague sont vrai- un effet; on attendait la scène du découpage.
Calmes, les deux martyrs se tenaient par la main.
ment émouvantes je citerai particulièrement ;
Mais vint le moment où le succès du TabUau
l'allégro, où l'on entend au loin la fanfare parlant s'amoindrit. Le directeur supprima le
L'unisson des voix éveille bien l'idée de joyeuse de la chasse royale, sous laquelle une poulet véritable; il le remplaça par le classique
l'unisson de ces cœurs qu'un même coup frap- note obstinée (un ré bémol sous la fan rare en poulet en carton.
pera, et la suprême résignation de ces deux mi bémol) est de l'effet le plus poignant. Sainte-Foy fut choç[ué; il ne s'attendait pas
PERRETTE ET SON POT AU LAIT
DUNY.
Largement.
Hé.las! lie . las! j'ai répan.du mon lait! Ali! Per . ret - le. pauvre Per.
.ret. le, Cher pot au lail, eherpofau lait, cher pot au lait, clierpotau lait!
Par toi; par toi ma for.tune était faite'.En vain Per . ret . le se flat - tait, Elle a Cas.
ran . ce Dont mon cœur se ber. çait! Je n'ai plus que l'an .se De mon pot au lait! Je n'ai plus que
Adieu, pous ."sins Adieu, pou. lettes! Adieu, mes va -..ches et mes .veaux!
forzando.
Adieu, be _ Jiers, adieu, chevreaux! Adieu, mes ehè . resbre.bi . et. tes! Pauvres pe .
tits in.for.tu - nés, Vous ê.tes morts avant que d'être nés! Tairvrespe . lits in. for . tu
.nés! \ous ê.tes morts avant que d'être nés, Vous ê.tes morts a.vant que d'è.tre
PENSÉES DE L'ABSENT
GUSTAVE MADAUD.
Andantino P
.tour. Oui,moQesprit,durantrab.sen . ce, Suit son cours le plus doux: À qui voulez-vous que je
EEE
-lei . ne Qu aspirent tues pon . mons. Tout se réveille et tout m'enchan .te, Vous nio parlez d'à
Le pourpier s'ouvre^oiseau chan.le, Vous m'avez dit: bon . jour. Dans chaque chose et dans chaque ê . Ire
Sont des yeux et des voix, Qui savent partout me con . naî . tro Et parlent à la fois.
. Par.touls' offre lafleur nou -vel . le On le fruit par. fu - nié: I] faut bien que je me rap .
pel -le Le jardin tant ai . nié. L in-secte ou la mouche qui vo . le, Ou le pa - pillon d'or
Me conte une aventu.re fol. le Dont je souris eu . cor. Le vent plaiutif dil nos a . lar.mes
/ P
Lo. ra.ge, mes tour ... meots, .. La ro.sée i.wi.te vos lar.ujes, Uu é . cho, nies ser . ments.
e
p
4
Q ,\, -
-^ ,"^, P
^ç^f^+^f^-*--^
,
strophe, fo 'h: *
I
ff p > 1 J i» ff r |
» 1 J * l
T~f~ff~^ rLg_r_ri
Un si. te me peint votre grà . ce, Un lis, votre fier . té, Le "pauvre, le pauvre qui
pas.se Me dil votre bon . té. Puis, lorsque le so.leil se cou . che, Ses regards sont vos yeux,
.Et mes doigts posés sur ma bou.che Vous ont fait mes a . dieux. El, la nuil.des rêves en . co . re
M'entre, tiennent des . poir, Je vais vers vous a. vec l'aa.ro.re Et vousve-nez, le soir.
Ain. si, chaque mois de l'an . né. e, Et. chaque jour dn m.ois, A chaque heure de la jour.
COMME IL VOUS PLAIRA
LEONE BARBERIS.
à mou ami Salvador Gallol.
-T^J 88
^
INTRODUCTION.
à cette substitution. Le couteau en l'air, la Feuillet et surtout à Frédéric Soulié. Meyerbeer ans font l'ornement de mon existence, l'une à
fourchette préparée, — il demeura une se- s'était proposé d'écrire une partition sur Claudie la cuisse droite et l'autre à Wagram. Si ces
cond'? hésitant ; 'puis il se vengea, découpant et sur Brac; Rossini voulait se servir de
le deux anecdotes vous paraissent susceptibles de
résolument le poulet de carton. Les habitués Consuelo pour donner un pendant à Gui'laume la Légion d'honneur, j'ai bien celui de vous en
s'amusèrent beaucoup de cet épisode. Tell. La chorégraphie, très-soigneusement trai- remercier à l'avance.
Furieux de la perte de son accessoire, et tée, devait, dans la pensée de Meyerbeer, de « Madame Bonniot sera sensible à cette ama-
nullement désireux d'eu sacrifier un nouveau Rossini et de M me Sand, être le renouvellement bilité de votre part. » —
Bonniot, trompette.
chaque soir, le directeur fit poser le lendemain d'un art déchu.
sur la table... un poulet en bob. aux danses nationales étudiées sur les
C'est'
Il croyait triompher. lieux et dans l'histoire que l'on voulait em-
Défiez vous de certains conseils souvent bien
Mais Sainte Foy probablement douté
s'était prunter des éléments nouveaux; la réforme
;
Carême?
Il plaisanlait lui-même assez souvent sur son
nino. — Dites-moi, un renseignement...
Rothschild en M. Dancla n'est pas très-enthousiaste des der- sure, c'est vous qui avez corrigé toutes les fau-
d'avoir fixé France cet aslre
vagabond. niers quatuors de Beethoven il en a le droit tes dont sa musique était pleine.
—
;
approchés dans ses voyages, Carême avait con- musicales une anecdote assez amusante :
Mais soyez tranquille, j'en ai laissé.
servé une estime singulière pour Rossini. Ces
« Il y a déjà plusieurs années, je faisais ré-
deux beaux talents s'étaient appréciés dans
gulièrement, écrit-il, de la musique chez un
plusieurs rencontres. M. de Rothschild nel'igno.
amateur, M. X... qui, lui aussi, avait une admi-
rait pas ; aussi, un jour que son courrier allait Nouvelles de Partout
ration exagérée pour ces dernières œuvres du
partir pour Milan, il fit avertir Carême et lui
grand maître. M. X... participait à l'exécution
demanda s'il avait quelque chose à faire dire à
et était lui-même assez bon alto. Ce qu'il y a de
M. Rossini.
singulier dans celle admiration, c'était une cer-
/ Xy^ RANCE. — L'Opéra-Comique tient décidé-
A ce nom, qui réveillait toutes ses sympa- '
— Remctlez ceci de ma part à M. Rossini, voyager dans des senliers moins arides et moins titions des Dragons de Vilnrs à cet effet.
Voici quelle est la distribution des principaux
dit ilou courrier. ténébreux. Je fis -la proposition de jouer un rôles :
•
Quelques jours après, l'auteur d'il Barbiere quatuor de Haydn ou de Mozart. Notre ama-
Cinq-Mars (Dcreims) MM. Stéphanne
tenait entre ses mains frémissantes l'adorable teur esquissa une grimace assez significative, De Thou (Stéphanne) Dufriche
vase d'où s'exhalait un double parfum de gi- après s'être un peu Le Père Joseph (Glraudct) Queulain
et, fait prier, dit d'un air
De Fontrailles (Barré) Duvernoy
bier et de truffe. passablement capable : Vous le voulez, Mes- Marie (M 110 Chevrier)
— Paris! Paris! murmurait-il, il n'y a que siiws ? faisons dor.c ce que demande notre pre- Marion Delorme (M ml Franck-
loi pour produire de semblables merveilles! mier violo", pour lui faire plaisir .'... Nous nous
Duvernoy) M Uo Chevalier
Le messager était resté, attendant une ré- dédommagerons après avec le 17° quatuor de
ponse. Bei thov n !
Le charbonnier d'en face a, quelle noirceur I bû-
Ro.-sini rassembla quelques cahiers dî sa « Ce qu'il y avait de tout particulièrement ché la charbonnière de l'autre côté du ruisseau ; un
composition et écrivit en tête du premier feuil- piquant dans cet incident, c'est que notre ama- soufflet a allumé trente-six chandelles sur la figure
de la malheureuse, qui traîne son irascble concur-
let : Rossini à son ami Carême. teur, dont le chef était orné d'une splendide rent devant le commissaire de police, pour y appren-
— C'est bien peu de chose en échange de ce toque de velours, qu'il enlevait respectueuse- dre sans doute la différence qu'il y a entre une voie
de bois et une voie de fait. Le secrétaire du sous-
que je reçois 1 ajouta-t-il avec la modestie du ment chaque fois qu'il s'agissait d'interpréter
secrétaire du commissaire embellit seul le bureau de
génie. son dieu, la remit instantanément avec une im- sen bonnet grec en velours marron, et reçoit la plai-
portance et une gravité comiques lorsqu'il fallut gnante et le gifleur, qui sont à cinq doigts de la
main de recommencer devant lui; maison les calme
jouer le quatuor de ce pauvre petit Haydn! » et on les engage à revenir lorsque Ife commissaire
sera là; nos gens en profitent pour s'aller neltcyer,
George Sand, librettiste!
laver, brîqueter gratter et lessiver, afin de paraître
Voici de bien curieux renseignements que devant la justice de leur pays dans une tenue dé-
cente; ils revêtent même leurs plus beaux habits.
nous donne M. M. Cristal, à propos des idées de La renommée pourrait emboucher ses trom- Voici d abord le charbonnier de retour, puis la
George Sand sur la réorganisation du théâtre pettes pour célébrer Bonniot. charbonnière. Quel est ce beau monsieur? se dit la
et la rénovation de l'opéra français charbonnière; quelle est cette belle fille? se dit le
:
Qu'est-ce que Bonniot? Un trompette, trom- charbonnier. Ils ne s'étaient jamais vus la figure la-
pette-major, s'il vous plaît, qui écrivit un jour vée ils ne se sont pas reconnas. Elle le trouve su-
A cet effet, elle conseillait aux auteurs dra- ;
Cette historiette est contée avec infiniment d'es- lard, le classique violoncelliste, et le ténor Talazac, peut monter. Parmi les artistes engagés, nous
prit et avec une irrésistible gaieté par M. Gille, au que l'on a remarqué cet hiver au Concert populaire remarquons M
mci Patti, Albani, Marimon, Thalberg,
théâtre des Variétés; le rire éclate à la première Les superbes chœurs d'Amand Chevé, si magistra- d'Angeri; MM. Capoul, Nicolini, Gayarre, Marini,
lement conduits, ont fait merveille. Graziani, Maurel, Cotogni,Bagagiolo, Ciampi, Carac-
houtade du secrétaire Baron et ne vous quitte plus
ciolo, et quelques noms nouveaux pour les seconde
jusqu'à la fin de la pièce. M. Costé y a discrètement
parti. Les chefs d'orchestres sont MM. Vianesi et
mis une chanson, deux duos et un tcrzetto qui ont
beaucoup d'entrain. C'est un franc succès, auquel Bevignani. M. Tagliafico, l'excellente basse-taille,
MM. Dupuis, un charbonnier épique devient régisseur de la scène, en remplacement de
ont contribué
Baron et Léonce, et M
m0 Judic, qui a beau essayer
;
M.Carvalho vient d'engager M
me Pauline La-
M. Desplaees, dont nous annoncions dernièrement
de s'enlaidir en se noircissant; tant de noirceur
combe-Dtiprez, qui remplit à Nantes l'emploi de pre- la mort. —
Le prospectus de M. Mapleson n'est pas
mière chanteuse légère. Cette jeune artiste est une encore publié ; mais on sait déjà que la saison de
n'empêche point que l'on voit luire le diamant -ie
les perles de son sourire; sommes- bonne acquisition pour l'Opéra-Comique. Elle vient Her Majesty's Opéra s'ouvrira le 28 avril seulement,
son regard et
nous assez madiigalaal !
tout récemment de créer le rôle d'Ophélie, à'Hamlet, et que les étoiles de la troupe seront ,DCS Nilsson.
M
à Nantes, d'une manière remarquable; aussi toute la Tieljens, Trebelli et M. Faure; M. Costa reste chef
presse nantaise a-t-elle été unanime à lui adresser d'orchestre. Quant au local, ce sera peut-être encore
les louantes que mérite son beau talent. L'ouvrage Drury-Lane, bien qu'il ait' été fortement question de
était d'ailleurs admirablement monté ; c'est le bary- Her Majesty's Théàtie.
Au Théâtre-Lyrique, la première représentation
ton Guillemot, celui-là même dont la conduite fut si
du Bravo est annoncée pour la semaine prochaine.
héroïque lors de l'incendie du théâtre de Rouen, qui
La Courte échel e, l'opéra-comique de M. Mem- chantait Hamlet ; aussi ont-ils été rappelés après
brée, viendra ensuite et passera avant la fin du mois.
chaque tableau.
M. Vizentini vient d'engager pour créer le rôle de M
mB Lacombe-Duprez, nous apprend M. Georges Jeudi, on a donné au Covent-Garden de Londres,
Diane, laissé vacant par le départ de M
llc ZinaDalli,
Duval, est la nièce du grand chanteur son père fai- Fra Diavolo, chanté par Capoul, qui débutait sur ce
une élève de Roger, M
11 " Sylvia Rebel, jeune canta-
sait partie de l'orchestre de l'Opéra en qualité de
;
pitole, promet une longue série de représentations. le même sujet. Elle est d'un nommé Gounod. Après
Il est à souhaiter que les auteurs n'en restent pas là. cela le pauvre maestro Dall'Argine, qui vient de
mourir, avait bien refait la musique du Barbier de
Séville.
Le prospectus pour la saison italienne de Covent
Garden, qui s'ouvrira le 3 avril, annonce plusieurs
donné par M. Louis Lacombe avait opéras nouveaux pour Londres, ou du moins à ce
Le concert
théâtre le Vaisseau-Fantôme de Richard Wagner,
attiré beaucoup de monde ù la salle Erard; les di- Armand Gouzign.
:
Le Rédacteur principal :
du duc de Saxe-Col'Ourg; Néron, de Rubinstein, etc. Paris. — L'lnip f -GéraDt A. BourdLltiat , 13. quai voltairô.
été accueillies chaleureusement et l'on a acclamé,
f
SAMEDI 21 AVRIL 187T
PREMIÈRE ANNEE — N° 47
u
w
quelques années à Pans où il avait déjà fait Spontiui, venaient d'assassiner à coups de
représenter un opéra-comique, ou Pot sifflet un oratorio que l'artiste avait fait exécu-
Sommaire de /leurs, qui se ressentait trop encore du long
-Julie le
MUSIQUE : usage que l'artiste avait fait du style, italien, et ce fail, M. Félis ajoute ces curieuses paroles,
1. Gavotte, pour piano. dont le succès n'avait pas répondu à son attente. applicables aujourd'hui à certaine classe d'ama-
Musique de iïœndel. Il s'imagina que la réussite de la Petite Maison teurs et d'artistes, dont l'àminent directeur du
compenserait la chute de Julie; bien au con- Conservatoire de Bruxelles faisait partie : « Les
2. Regarde en avant, mélodie.
traire, ce second opéra-comique tomba, par la « ennemis de Spontini semblaient triompher,
Paroles et musique de Gustave Nadaud.
faute d'un livret qui révolta l'auditoire ; la pre- « parce qu'ils avaient formé contre lui une çote-
3. Les Arquebusiers, rondo du vieux mière représentation souleva une telle tempête « rie qu' ils se persuadaient représenter l'opinion
Paris, paroles de Barateau.
de sifflets, que l'ouvrage ne fut pas achevé. « publique, erreur qu'on voit souvtnt se repro-
Musique de Clapisson.
Quelques jours après le musicien recevait du « duiie dans les prédetuns de chutes ou de
librettiste de Jouy un poëme refusé par Cheru- « succès. » L'administration de l'Opéra elle-
TEXTE,: A propos d'un concert du Conserva-
toire. — L'Opéra inconnu d'Auber. — Une sur- bini, et dont Spontini allait tirer une des plus même semblait vouloir céder à l'influence de
prise. — Les Danses de Barberis. — Nouvelles belles œuvres musicales de notre siècle. C'était celte coterie et montrait, malgré la protection
de partout.
la Vestale. Tout en travaillant à cet opéra, le impériale, peu de bonne volonté. D'ailleurs, le
compositeur, très-lié avec de Jouy, écrivait, sur tour de représentation appartenait à un opéra
un livret de ce littérateur, un opéra-comique de Lesueur, la Mort d'Adam; mais la partition
et
avait
qui fut re-
déjà ne s'en étant pas trouvée prête au moment
voulu, Spontini saisit habilement celte circons-
du Conservatoire présenté en 1804. tance pour forcer la main aux directeurs, qui
Quoiqu'il eût obtenu le titre de directeur de mirent enfin la Vestale à l'étude. Les répétitions
la musique de l'impératrice Joséphine, Spontini se prolongèrent, car chaque jour Spontini, s'a-
Société des Concerts a fait entendre à eut beaucoup de peine à vaincre les résistances percevantà l'audition des défauts ou des inéga-
A ce propos, notre collaborateur Michel Harold positeurs ne forçaient pas facilement les portes céda pas de suite; qu'au contraire, irrité par le
nous adresse des notes intéressantes. de notre première scène lyrique. succès, il s'attacha à faire remarquer au public
« Lorsque Spontini l'écrivit, il était depuis Des jeunes gens, ligués par l'envie contre des imperfections de détail. Mais cette coterie
JOURNAL DE MUSIQUE
ne pouvait plus régner sur un public entraîné. copie du poëme) portant ce titre Jean de Chi- : spectacle au château. Quelques représentations
La Vestale avait gagné en une seule soirée une may, opéra-comique en trois actes, paroles de mémorables, outre celle du premier opéra
bataille décisive, prélude des victoires qu'elle M. Lemercier, musique de M. Auber, mise en d'Auber, eurent lieu sur la scène où l'on vit
devait remporter sur des scènes étrangères. scène de M. le chevalier de Melfort, représenté parfois les auteurs remplir des rôles dans leurs
Rien n'avait manqué pour que l'œuvre fût pré- pour la première fois sur le théâtre de Chimay, pièces, comme dans la circonstance que nous
sentée le mieux possible au public. Les rôles le 13 novembre 1812. allons rapporter.
étaient distribués aux meilleurs chanteurs d'o- Laissons la paro'e à M. Fétis : Cherubini, installé à Chimay, passait tout
péra français de ce temps !
son temps à récolter des plantes dans la cam-
« La copie du poëme sur lequel la muse pagne. Ou évita longtemps de lui parler de
Julie M me Branchu d'Auber fit l'essai de ses forces est précédée d'un musique. Cependant, lorsqu'on jugea que sa
La grande prêtresse M Ue Maillard
résumé de l'histoire de Chimay et d'un exposé fièvrebotanique était un peu calmée, on se
Licinius MM. Lainez
du fait historique qui a fourni le sujet de la hasarda à lui parler d'un projet qu'on avait
Cinna Lays pièce. Le héros est un certain Jean de Croy, formé, celui d'exécuter son opéra des Dtux
Le grand prêtre Dérivis
comte de Chimay, qui fut traîtreusement pris Journées sur le théâtre de Chimay. Il commença
et emprisonné par un de ses voisins, le marquis par repousser cette idée mais en y revenant
L'Institut, chargé de décerner en 1810 les ;
de Couvin, lequel le fait passer pour mort et avec plus d'obstination qu'il n'en mettait à se
prix décennaux institués par Napoléon, eut,
veut épouser la comtesse de Chirray, en lui défendre, on finit par obtenir son consente-
pour les œuvres musicales, à décider entre les
Bardes, de Lesueur, et la Yesta'e, les seuls
persuadant qu'elle est veuve. Un pâtre a décou- ment. Il convenu que non-seulement il pré-
fut
ouvrages qui, non-seulement par leur mérite, vert que Jean de Chimay est enfermé dans un siderait aux répétitions, mais encore qu'il rem-
souterrain du château de Couvin il. vient en plirait un rôle. Le sujet des Deux Journées est
mais par leur succès, remplissaient les condi- :
informer la comtesse, qui se met à 'a tête de la fuite de l'un des présidents du Parlement de
tions du concours et pouvaient espérer le prix.
ses vassaux et va délivrer le captif. Paris, proscrit par Mazarin au commencement
Méhul, Gossec et Grétry, membres de la section
de musique de l'Institut, désignèrent l'ouvrage Ce poëme était l'œuvre de Népomucène Le- delà Fronde, et sauvé par un porteur d'eau qui
de Spontini, et celle magnifique récompense mit mercier, — célébrité lillé/aire du temps, — lui fait franchir les portes de la ville dans son
fin aux critiques qui n'osaient déjà plus qu'à auteur i'Agamemnon, d'Ophis et du Lévite tonneau où un double fond a été ménagé. Le
d'Ephraim. Le plan du livret avait été conçu rôle du président était rempli par Cherubini,
peine se faire entendre.
On ne lira pas sans curiosité les termes dans par lui pendant une saison qu'il avait passée tandis que, le prince de Chimay jouait celui du
au château du prince de Chimay, en compagnie porteur d'eau. Tout marchait à merveille, quand
lesquels les trois juges de la section musicale
de l'Institut motivèrent leur préférence pour d'Auber et de Cherubini. Le choix de la tradi- un incident inattendu vint changer absolument
tion locale qui en avait fourni le sujet était une le caractère de la situation la plus dramatique.
l'œuvre de Spontini :
étaient au nombre des hôtes les plus assidus du Lemercier et Auber avaient terminé leur tâ-
salon de la princesse de Chimay. Ce salon se che au commencement de l'été de 1812 ; Jean
fermait l'été; mais les réunions musicales qui de Chimay était prêt à entrer en répétition
L'Opéra inconnu d'Auber s'y tenaient, n'étaient pas, pour cela, interrom- quand le château de Chimay reçut ses hôtes
pues. Les maîtres de la maison, lorsqu'ils par- habituels. Le poëte et le musicien se mirent à
taient pour leur doma'ne de Chimay, emme- enseigner leurs rôles aux amateurs qui devaient
jrace à notre distingué confrère en cri- naient avec eux ou invitaient successivement à leur servir d'interprètes. Quelle fut la distribu-
'&* M. Edouard Fétis, nous avons
tique, venir goûter le charme d'une villégiature qui tion? Aucun renseignement ne nous est fourni
Adagio
INTRODUCTION.
£ a j- «U ,j j. y \J à , .
J
-J,? „
J J- «M J 4
JTnj J^ fiifaâ
4A
M
«3
*- «ÉÉ •••4*.
y
i
•
i
1" Si
f r n*—
r r r
5^ j a g
i ~ * #-
r r
*
-j
„ f~s j j JT/5 *7^ ,
/HUi
wUH r, r L ^-i^m mM A
^f; ïU cr g
JJW
/\
g- J J^J3E3ÈEE*
i +
I
¥ *
e
lg
rtten Tcnip<
~!>
'
/j
£=£
^ JTjj Jj tj^=ff4
«
g f » P
-
%
?
J—.M J
J J —v4 J
H^É n
( ^ni^tm^^m^^d ^^^^^ 1
,
-}~,yj i „. ; ^_i J «qjw j Jl
REGARD EN AVANT
GUSTAVE NADAUD
Andantino
romaD doit fi . nir. bi notre amour est un feui) . la _ ge Que les vents froids doivent jai
nir Âlorsie dou.terai peut -è . tre.De mes soleils sous les fri.uias; Mais loi, toi qui m'as pu con.
. tan. ce Commeon pa-J. sa. ge loin .tain, Peut - é . tre, vieillard insen . si . ble, Dirai -je : ce passe' n'est
ffi r *t r
p '
fr r
f
fr fTFr r m '
"'r r p r r i
f
~
r
>- iJ JWJ J i
..
i
pas. Ce n'est pas moi, c'est im . pos. si . Lie Mais toi, tu le croi . ras ,__ Mais loi, tu lé croi . ras
Si quelque jour, à la cam. pa. gne,Quand uu a . veli pousse anx a . veux, Tu ra.con.tais à la com .
pa . gne Cequenous fûmes tous les deux, El. le te ré. pondrait sans dou.le.Cel amour n'est point d'i -ci.
P _-~. _-, P I
Et moi, si jp cherche à comprendre Comment mes yeux ont pu te . nir Lespleursque tu m'as vu ré.
,_
d1-
^f 1 P_ ^ > ^_ L _ f |
K k /
. pan.dre Etqui se. ront ton sou - ve . nir, Peut . être en viendrai-je à me di.re.Non! un homme ne pleure
Si.confi.ants en ma pru . den. ce, Quelques amoureux ingé . nus Venaient me fai . re con.fi
_ / _ _ f f _ _ ~=~ _ r
> ^^ ^i k r. K h .
,
mf
_
. den.ce De ces tourments que j ai con.nus. Qui mas. su. re que leur mar . ty - re Et leurs soupirs etleurshé.
t / P
las N'cxci.te.ront pas mon sou . ri . re? Toi, tu ne ri. ras pas, Toi, lu ne ri . ras pas
fi?
STROPHE .•
fr : "
>V^4-
J J J J
U * > ^<r r f nr *
r t
-
t
if r r gp i
Car.il faut bien qu'on le con. fes. se, Hommes lé. gers ou se . ri . eux, Nous n'avons pas votre tên .
/ P
dresse. Nous aimons plus, vous ai . met mieux. Chez nous d'autres soins peuvent naître; Lesquels?Tu ne les connais
I / PP
Quisait?je toa . blirai peut- è . tre Toi, tu te souvien.dras , Toi,tnte sooyien - dras!
#
1
LES ARQUEBUSIERS
RONDE DU VIEUX PARIS
p,r,,i,-> de Musique de
BABATEAU. CLAPISSÛN
Mouv' de Marche
I
£££
'ç
«p La
ifài-i::
=£=*=
3=^ f
-iCmprfi.
nuit est
p
p
pi-o
i
. l'on
r
. rie*
r
-
1
^
FaLsons no
^ - tre
-p-
g p- f?
i r r 1
p- f p • fr
/v La
Il nuit est pro ton
t
- île,
t
Fai.sons no
È È
. tre
ron rie, Sur- tout veillons aux logis Des bourgeois de Pa . ris
Kxfruil dii iiVinux Pans» Riohault Edileur, Î...Boul d des Italiens, au Cr (Propriété de cet éditeur)
.
p crusc.
Fai . sons no . tre ron . de Sur . tout veil . Ions aux logis Des bour.geois de Pa
: J . J* J . ^ s =
J f ti* •
T K ^ 1 y f r p r F P '
f-
Fai . sons no. tre ron . de Sur . tout veil _ Ions aux logis Des bour.geois de Pa.
Più lento.
~~
PP
^
tt#«:
T=F=1
N
=3=+h \
]\
«T^
h j*-l
-f,
Dons nia.
PP
r
Bons ma. ris,
.Più lento.
ris,
•
bons
i r
ma. ris,
r
bons ma.ris, très
^
très
^
ppp
bons
bons
^
ma
ma
.
.
ris.
ris.
1° Tempo.
Même mouv'.
TÉxons. ./"
K— BASSES.
-j
J'
—
& 3t
*
Passons sans voir
ê
nos
£
jeu.nes
^ uf.fi . ciers,
6l 7
;
}*
Ces gais
F
lu .
•Bruyant quai -
- tier qu'il nous faut pro.té . ger. La nuit, c'est
—
m
F^i
t h
^m mm 7 J— f-
±z
àJL i éêëêé
^h fi
v E
-
T fr,
7
/«
Bg
la
& î#
g=F
blonde mous .. ta che.
rrnr"
Menant la vie
r
en
ug^sE^
vieux arque . bu.
qut no . tre ca -pi . tai Règle sa montre à l'heu.re du ber.
vole que l'on as Laissons cha . cun fai - re ce qui lui
Iv j
ÎS ..
i
j
h
^m m^ m rs:
tes f m
n
-
f iî i ^É Wê £*=£ m m ^
siers Me nant vie en vieux arque . bu .siers.
J
g«- r, Rè gle sa montre à l'heu . re du ber . ger.
compliquait d'un ballet. M mo Pauline Duchamb- porté par son auditoire de se voir ouvrir enfin Le jeune homme attaqua magislralement un
ge, laprima dona de l'Opéra de Chimay, a eu les purles du théâtre Feydeau, ou l'on repré- large prélude; puis, par une habile transition,
longtemps la vogue comme compositeur de ro- senta, peu de mois après, son premier opéra fait amena le motif d'une valse. La mélodie coulait
mancer Née à la Martinique, en- 1778, elle avait pour le vrai public : le Séjour militaire. abondante, facile, originale de rhythme et relevée
tence dans l'art qu'elle avait d'abord cultivé la partition d'Auber, qu'il serait beaucoup plus donnait une saveur tout à fait particulière.
comme amateur. Protégée par la princesse de intéressant de connaître, on en trouverait, sans L'auditoire applaudit ; le compositeur se sen-
Chimay, elle eut des leçons de piano de Dus- doute, le manuscrit original dans les archives tant encouragé, continua.
commença, sous la direction de Cheru-
sek, et du château de Chimay, où le préposé à la garde Ce fut une autre valse, puis une marche,
bini, des études de composition qu'elle continua de la riche bibliothèque musicale du Conserva- puis une rêverie, puis une tarentelle, puis une
avec Auber. El!e ne publia pas moins de trois toire de Paris obtiendrait assurément d'en faire polka drolatique, puis une romance sans pa-
cents romances. Les médisants prétendirent prendre une copie pour la placer en tète des roles. Api es chaque morceau, il se retournait
qu'Auber, qui éprouvait pour elle un tendre œuvres du célèbre compositeur. » vers son auditoire improvisé qui le félicitait, et
sentiment, l'aida à faire les meilleures; mais disait :
quelles preuves pouvaient-ils produire à l'appui — Quand cela vous ennuiera il faudra me
de cette assertion? prévenir, car sans cela je ne m'en apercevrais
Nous préparons une surprise à nos abonnés,
Le prince de Chimay voulut que rien ne fût pas...
un numéro exceptionnel, tout de circonstance.
négligé pour que l'opéra d'Auber fût moulé La décision du Journal de Musique fut bien-
Ils n'attendront pas longtemps, c'est la semaine
avec toute la magnificence compatible avec les tôt prise.
leur offrir. Ceux
resfources du théâtre de Chimay. Jl fit venir
prochaine que nous espérons le
Figvo sauront
— Avez-vous tout cela demanda-t-il.
écrit ?
on retrouve des modèles dans les groupes qui Barberis par sa musique de danse.
surmontent les pendules d'il y a soixante ans. Elle formera une collection dont tous les casi-,
Suivant les usages du temps, les morceaux de y a quelques semaines, raconte le nos dansants de nos plages d'été vont bientôt
musique étaient peu nombreux, bien que la 'Petit Moniteur, un jeune homme se fai- s'emparer, et qui va submerger avant peu tous
pièce fût longue. sait annoncer au directeur du Journal de les claviers du monde.
Il y avait au premier acte un chœur servant ) Musique; deux autres personnes étaient La première danse, une polka qui a pour
d'introduction, une romance, un air et un fina- présentes quand le visiteur fut introduit. C'était titre : Comme il vous plaira, a paru dans le nu-
le; au second acte, des couplets, un air et un un jeune homme de vingt-cinq ans environ, à méro de la semaine dernière.
trio; au troisième acte, un morceau d'ensem- la physionomie mobile, au geste abondant ; Les autres suivront dans de prochaines
ble, un duo, une romance et des couplets s'en- son accent fortement nuancé d'italien, sa pa- livraisons.
cadrant dans un chœur final. On trouverait au- role franchement débordante ressemblaient peu
jourd'hui fort maigre la part faite par le poète à la voix et à l'allure d'un solliciteur ordinaire;
à son collaborateur; mais la musique ne jouait il avait lu que les jeunes compositeurs trouve-
pas habituellement un rôle plus important dans raient, s'ils avaient du talent, large hospitalité Nouvelles de Partout
les opéras-comiques d'alors. Aux morceaux que dans le journal à la mode, et il avait pris cela
nous venons de ajouter une ouver-
citer, il faut au pied de la lettre ; il se mettait donc tout
ture et des fragments symphoniques dans plu- aussitôt à l'aise comme chez lui, sans préam- ance.' — Dianorn, l'opéra-comique en un
sieurs scènes. bule obséquieux et' sans précautions oratoires. \acte de M. Jules Cbantepie, qui a été cou-
Il est vraisemblable que les soins donnés à la — Monsieur, dit-il au directeur, votre porte
_.,ronné au dernier concours Cressent, mis
jrxà la disposition des compositeurs depuis le
est
les salons de la princesse de Chimay, comme chose de si convaincu, que l'on indiqua le « Monsieur,
il y en avait eu précédemment une de la messe piano au visiteur, et que le directeur du Jour- « Par suite d'un usage établi depuis longtemps et
qu'Auber dut au jugement favorable qui en fut vous écoulons. o Je me vois aujourd'hui, bien à regret, dans
JOURNAL DE MUSIQUE
dans le Smige d'une nuit d'été que 17 compositions diverses pour piano ; mise à prix
l'obligation de déroger à cet usage, et je viens vous
C'est
expliquer les causes de cette exception. M™ e Jeanne Devriès doit reparaître devant le public 200 francs.
37 valses mise à prix 200 francs.
qu'on y parisien. ;
des fonctions d'organiste delà Madeleine, qu'il rem- était exclusivement composé d'eeuvres de membres
(Mime), de Munich; M
m0 Materna (Brunhilde), do
plissait depuis près de Tingt ans. Retenu à Paris par du Cercle. l'Opéra de Vienne; M
lla Lilly Lehmann, de Berlin,
la périodicité de ses occupations, il ne pouvait accep- La jolie salle de théâtre et d'exposition avait élé et Mmo Grun, de Cobourg (les filles du Rhin).
ter que rarement les engagements qui l'appelaient en décorée de splendides tapisseries, prêtées pour la Le prix des places pour chaque concert est d'une
province et à l'étranger, comme virtuose et comme circonstance par M. Braquenié.
guinée.
compositeur. M. Th. Dubois, professeur au Conser- Ajoutons, pour ne rien omettre, que l' Albert-Hall
A neuf heures, M. Danbé donnait le signal à son
vatoire et maître de chapelle de la même église, est la plus vaste salle de concert de Londres et peut
orchestre qui entamait une ouverture de concertde
échange ses fonctions contre celles d'organiste du M. Deldevez, le nouveau président de la commission contenir environ 10,000 auditeurs.
grand orgue. —
M. C. Saint-Saëns vient de partir musicale. A ce morceau, développé symphonique-
pour une tournée de concerts à Lyon, dans le sud- ment et très-applaudi, a succédé une ballade, le Page
est de la France et en Suisse. Jsolier, de M^ Cœdès, chantée par M. Lauwers. Le
morceau et l'interprète ont été fort goûtés. On dit M ras Engalli, du Théâtre-Lyrique, est engagée
que M. Halanzier a fait des propositions à M. Lau- pour une série de huit représentations au Majesty-
wers. Cela ne nous étonne nullement, car ce jeune Théâtre, de Londres.
artiste joint à une voix superbe une science musicale
Le projet de construction d'une grande salle de
concerts au Trocadéro, pour l'Exposition universelle
bien rare chez les chanteurs: c'est un pianiste de
premier ordre. La Chacone de M. Durand, délicieux
de 1878, avait été presque abandonné dans ces der-
pastiche de la musique du dix-huitième siècle, a été
niers temps. Le devis des dépenses, fait en vue d'un La Nouvelle presse libre de Vienne annonce que
bissée. Inutile de dire l'enthousiasme qu'a excité
édifice provisoire, s'est trouvé fort insuffisant lorsque les pourparlers avec Richard Wagner, au sujet des
le Gouvernement, après mûr examen, s'est décidé
M me Engally. du Théâtre-Lyrique. L'éminente artiste
son gracieux concours à celte représentations de toute la tétralogie desNibelungen
avait bien voulu prêter
pour une salle définitive, construite en matériaux ont abouti. M. Jauncr a reçu l'autorisation verbale
durables. Le moyen d'écarlerla difficulté a été trouvé soirée en chantant l'arioso de Dimitri et des frag-
En- Mme de monter à l'Opéra impérial toute la série. Il attend
l'Etat et la Ville de Paris, ments de la Vie pour le tzar, de Glinkn.
dans une transacl ion entre d'un moment ù l'autre la signature du contrat qu'il
galli a été rappelée deux fois. Jamais, du reste,
laquelle, après l'Exposition, aurait le droit d'acquérir a passé à ce sujet avec Richard Wagner. M. Jauner
l'édifice et de s'en servir à sa guise. Celle transac-
succès ne fut mieux mérité.
s'engage à monter les quatre opéras successivement
tion a été proposée au Conseil municipal : une com-
Un morceau d'orchestre très-finement orchestré, la dans l'espace de deux ans. Siegfried doit être
Marche des sylphes, de M. Mansour, a terminé la
:
mission spéciale l'a déjà adoptée. Il ne reste plus donné à l'ouverture de la saison, l'automne prochain.
première partie. L'œuvre de M. Mansour a été ac-
qu'à attendre la sanction du Conseil, désormais pro- Puis viendra le Crépus ule des Di*ux. Le Rheingold
cueillie par d'unanimes applaudissements.
bable. sera donné en dernierlieu à l'ouverture de la saison
L'intermezzo et le Carnaval de la suite d'orchestre
d'automne 1878. La tétralogie sera ensuite exécutée
de Guiraud ouvraient la seconde partie. Admirable-
entièrement et les opéras qui la composent dans
ment enlevés par l'excellent orchestre de M. Danbé, le Rheingold, la
l'ordre que l'auteur leur a donné :
vaillante phalange. L'exécution a élé irréprochable. coup loué la simplicité de son jeu et de son chant,
il a
En somme, celte première soirée musicale a par- et on lui a fait bisser la sérénade dans laquelle
Nous avons annoncé, il y a quelque temps, l'en-
faitement réussi et fait bien augurer de ce que fera enthousiasmé son auditoire. M
lle Marimon, souffrant
forme à ceux qui accompagnent,chaque semaine, empressement ne compensait pas les sacrifices
Sommaire notre musique; mais nous avons voulu profiler accomplis.Sa vogue a dépassé son attente et
de celte circonstance pour nous présenter aux justifié la hardiesse de l'entreprise : le Journal
MUSIQUE : lecteurs du Figaro avec nos titres à leur atten- de Musique répondait donc bien à un vœu tacite
tion; et nos titres, ce sont nos sommaires, de- des amateurs de musique et des artistes.
1. Le Roi de Lahore, poème de M. Louis
puis notre apparition. De nombreux lecteurs du Figaro en ont fait
Gallet.
Ils verront avec quelle variété sont compo- l'expérience; d'autres la feront et s'en applau-
Musique de J. MASSENET. sées ces livraisons musicales qu'accompagnent diront et c'est grâce à eux que nous profiterons
;
par Renaud de Vilbao. très-fréquemment à nos lecteurs la primeur de nous bien en recruter un plus grand nombre
morceaux d'ouvrages nouveaux,'au lendemain encore, lorsque ceux qui ne nous connaissaient
2. Que t heure est donc brève
même de leur représentation ; ils trouveront pas nous auront apprécié.
— dans éclectique, —
Qu'on passe en aimant ! (poèmes d'avmi.,
réunis l'intimité la plus
d'Armand Silvestre).
tous les noms et tous les genres, le classique,
Musique de J. MASSENET. le romantique; le sérieux, le léger; le piano,
le chant ; et parfois même des morceaux pour
TEXTE : Aux lecteurs du Figaro. — Massenet. Massenet
— Une énigme. — Le numéro de la semaine.
le violon, le violoncelle, la flûte, le hautbois,
etc., des curiosités musicales de toutes sortes :
Cette publication comblait une lacune en c'est l'une des physionomies les plus
aristocratisant, si l'on peut dire, les nouveaux ^sympathiques qui se puissent rencon-
procédés économiques de gravure musicale; trer et le Irait que voici suffirait à le prouver :
yius offrons aux lecteurs du Figaro la elle gardait à la musique une physionomie ces jouis derniers, nous rencontrâmes Ricordi,
primeur de fragments de l'opéra joué élégante, ne voulant pas, comme les publica- le célèbre éditeur milanais, chez Hartmann,
vendredi dernier pour la première fois, tions à bon marché, de mauvaise gravure l'éditeur artiste, qui est en musique ce que
)des fragments du Roi de Lahore, que et de mauvais papier; entendait, tout en
elle serait Jouaust multiplié par Lemerre en librai-
l'éditeur Hartmann (à l'obligeance de qui nous baissant les prix plus possible (quarante
le rie; il venait de traiter de l'achat pour l'Italie
les devons) a édité avec un luxe et un goût centimes le numéro, texte et musique), garder de la partition de Massenet.
des plus artistiques. l'aspect d'une publication de luxe, et sa combi-
Nous aurions voulu y joindre un numéro du naison hardie s'appuyait sur le. goût du public —
Voilà, nous dit-il, une affaire conclue d'une
Icxle du Journal de Musique, exactement con- et sur son empiessement. Elle échouait si cet manière originale je ne commis pas une ligne
:
JOURNAL DE MUSIQUE
du poëme, je n'ii pas enlendu une note de la opéra présenté au concours, où M. Diaz fils eut
musique : je ne connaissais pas personnelle-
ment Massenet, mais je l'ai vu hier, ici, il m'a
le prix). Il envoie à l'Académie
dulgence même, étant aussi fort modeste; — le voyage en Hongrie : ce fut un succès très-vif
Sore.-i, à
la
qui
plus vive affection
le maître bergamasque témoignait
un compatriote
; c'était à
regard se perd volontiers dans la rêverie inté- et.qui hâta sans doute la représentation de la
lui. Les parents de Carlo Soresi l'avaient, après
rieure d'une pensée poursuivie, et parfois s'at- Grand'tante (un acte), à l'Opéra-Comique, jouée
qu'il eut terminé ses éludes en Italie, confié à
triste. C'est que la sensibilité de Massenet est avec un aimable succès en 1868.
Donizetli, qui s'était constitué, de par l'art, le
presque féminine : il est pris de terreurs ner-
H écrit successivement pour l'éditeur Hart- père adoptif du jeune compositeur. Il lui avait
veuses à l'approche de l'apparition d'une œuvre
mann, qui s'est fait l'apôtre de sa musique, de fait faire un livret, un opéra de demi-caraclère,
nouvelle; il se voit perdu, condamné, mort,
ravissantes mélodies sur des vers exquis, choi- tour à tour dramatique et gai, auquel le jeune
méprisé, honni, conspué; et, si quelqu'un
sisavec le tact d'un lin lettré, dans les œuvres musicien se mit avec ardeur. En quelques
relève son courage et lui parie des beautés de
d'Armand Silvestre il compose une sérénade mois il fut achevé, et Donizetli en fut si satis-
son œuvre, il faut voir de quel air étonné il lui
;
que tout le monde connaît pour le Passant de fait qu'il promit à Soresi d'user de son influence
dil : « Vraiment? vous croyez ? vous ne. me
Coppée; il écrit une seconde «_suite d'orches- pour faire monter son ouvrage au Théâtre-Ita-
trompez pas ? »
tre » que le Concert populaire donne avec le liende Paris. La mort vint avant que Donizetti
Et pourtant nul ne travaille avec plus même succès que la première; puis des œuvres ait pu accomplir son projet, et cette mon frappa
d'ar-
de piano d'une délicatesse extrême, écrites dans si violemment son élève, son protégé, que le
deur virile, avec plus de volonté tenace et duI
ne sait mieux ce qu'il veut faire et le chemin le style de Chopin, avec l'esprit de Slepben Hel- malheureux Carlo, dont la santé avait toujours
par où il doit passer pour arriver à son but. ler; il compose pour le fier drame de Leconte été chancelante, suivit de près son maître bien-
C'est que l'artiste, résolu dans sa voie, a hors — de Lisle, les Èrinnyes, une partition d'une gran- aimé dans la tombe.
cette observation a ce résultat d'inspirer la plus d'Haendel, et l'on sent en l'écoutant que le
route pour le succès que nous lui souhaitons qu'elletombe entre des mainsqui ne soient pas
mirant lui-même orgueilleusement.
de tout notre cœur avec le Roi de Lahore. dignes de la garder. Vous fûtes son protecteur,
Massenet a commencé ses études au Conser- protégez-le dans son œuvre. Je n'ai
encore
Quel que soit le sort que les hasards de la
vatoire de Paris, à l'âge de dix ans à onze ;
jamais eu courage de la faire représenter, je
le
vogue, que le caprice du public réserve à cette
ans il enlevait déjà un accessit de piano un n'en aurais pas eu d'ailleurs le pouvoir, et un
;
œuvre dernière du compositeur, nous savons
autre deux années suivantes; il
accessit les sentiment d'indéfinissable discrétion m'empê-
avec quelle ardeur il l'a entreprise, avec quel
avait dix-sept ans quand
il remporta le pre- chait de m'adresser à vous; mais j'ai voulu
amour il l'a achevée. Dans une parfaite com-
mier prix de piano tout en travaillant cet
: qu'après ma mort celte œuvre vous revînt.
munion d'idées avec son librettiste, M. Louis
instrument, il étudiait l'harmonie avec M. Ba- Adoptez-la, monsieur, je vous en supplie; et,
Gallet, ils ont, poëte et musicien, vécu plusieurs
zin, puis avec Savard ; ce fut dans la classe de si vous croyez qu'elle puisse honorer la mémoire
années leur opéra, s'inspirant l'un de l'autre,
M. Reber qu'il remporta en 1860 son premier de mon Carlo, je vous la livre.
emportés par un séduisant sujet dont l'origina-
accessit d'harmonie; Ambroise Thomas se (Suivaient quelques recommandations parti-
lité devait plaire à Massenet, l'ennemi le plus
chargea ensuite de terminer ses études de com- culières sur des questions d'intérêt qui ne nous
acharné du banal que nous connais ions.
position. remporta son second prix de fugue
11 regardent point.)
en 1865, et, l'année suivante, le premier prix de Aussi, nul ne pourra, même parmi les dé- Le père Soresi est mort à quatre-vingt-cinq
fugue et le premier prix de composition (avec tracteurs les plus prévenus dont un ouvrage de ans : il avait confié celte lettre à son notaire
une cantate intitulée David Rizzio). cette importance excitera sans doute la meule avant de mourir.
jalouse, nul ne pourra nier le noble idéal Notre dilettante, après nous avoir dit en peu
A partir de ce moment, il produit incessam- poursuivi, langue que pa" le le com-
la belle de mots l'histoire de ses rapports avec Donizetti
ment dans. ses voyages en Italie, en Allema- positeur, et son mépris profond des gros effets et Soresi, nous posa celle question:
gne; il rapporte de Rome un poème sympho- que l'on peut obtenir, en les empruntant habi- — Seriez-vous curieux d'entendre cette
nique intitulé Pompêia (dont, par parenthèse, lement à ceux qui les ont déjà expérimentés. œuvre ?
des fragments ont été replacés par lui dans — Certainement.
les Erinnyes et dans la Coupe du roi de Thulé, — J'en ai fait faire une traduction française;
LE ROI DE LAHORE
J. MASSENET.
Trancripfiou par l'auteur, (LE ROI DE LAHORE, est édité par G. Hartmano, 19 Boul<? de la Madeleine.
ff (1,11a forza.
^^ ÔW= ML^4M
f
LE ROI DE LAHORE
J.MASSENET.
\ii(l;int<
INTRODUCTION.
r^r
±eÉ s H Fpm •>
ii
* Arrangement par Renaud de Vil bac. (LE ROI DE LAHORE esl édité par G. Hartmann, l'J, Boulevard de la.Alatleli'ine
mte
4~"r
~JT r^jurr £ /'
léger
7 r é A é 7 r d
^ Pli 4 ÏÉ 3=ÉÉi
f iÉ =1 :=ê
b'i,
r r r
p^=^
w?
./
ë *
r r mte
^'i. J r f f^=NP ^ r r i
r ^ r ife
i
yft i-{ ém +' > •* V-
•* mf
^ 0m ÉÉ^ H» ESI
•>i>
dll&li H |
r
f f ij^Tlrl gS
ifa^XjTV
''Qk frf"rf f t i
: f
,
'
• inz
m^
Irtïlhwwntc
Se r r =f
^f rlFr^rrr T^v ^
.#' 7)
J^ jC
.
^^^ r r9 :
tiê—^=? *-*-
të
Sf
m -i^-
\)ue l'heure est donc brève
Poésie de Musiqu» de
Pas vite
É Que J
t hT=W
heure
V
esl
'•
donc
'
? =?=*=£
l
l'as vite
'S r
3m£
( •ioslrnutn tissai
Ji
Ep P^^g
^zxex^ ; C'est moins qu'un 1110 . ment, Un
p J'J
peu plus qu'un
JH^iijjp rè ve . Le temps uous en .
^=^
1 r
1 î* : z
F T /}/> SMÙ'PJ .
CE= *T
7 r
poco rallvnf
a Tempo.
a Tempo
Vj^
--J
—
, ,
REPERTOIRE
DES
Musique de Weber.
RÊVERIE de Dimitri, Pâles Étoiles (chant). \ 18 novemb.
Paroles de Bornier et Sylvestre.
Musique de V. Joocières.
No 14 •* DNE ÉTOILE, poésie d'Alfred de Musset.
17 ju DANSE SES SATURNALES des
(
' Musique d'Antony Choudens.
Erinnyes (piano).
Musique de Maaseuet.
t septem. ( AIR DE DANSE (piano). Musique de Weber. MARCHE POMPEIENNE (piano).
Musique de Jacques Onenbach.
24 juin
ADIEU, FRANCE I poésie de Marie Stuart.
Paroles de Tagliafico.
LE JOLI RÊVE, poésie de M. G. Boyor. Musique d'Ernest Reyer.
No 28
Musique de Ruliinstein. No 17 Musique de M. J. Faure. DÉMÉNAGEMENT, poésie de M. E. Manuel
juillet ANONYMA, polka-mazurka (piano). 9 décemb.
Musique d'Ernest L'Epine.
j
23 septem. Musique de M. Paul •*•. POLKA DES JONGLEURS (piano).
MARCHE RELIGIEUSE. Musique de Gluck. Musique de L. Katzau, kappelmeister hongrois.
je la fais étudier en ce moment, a. des artistes Nous attendons; l'audition sera prochaine et Le défaut d'espace nous interdit de publier à
encore aussi inconnus que Soresi ; mais —fiez- nous y convierons nos confrères et ceux des cette place, ce que nous appelons, chaque se-
vous à moi — dans le choix des interprètes, je directeurs de théâtre qu'ellepeut intéresser plus maine, le» Nouvelles de partout. Comme le titra
les ai trouvés ; ils sont inconnus aujourd'hui, ils spécialement. l'indique, c'est lerésumé complet de tous les
seront connus demain, si vous le voulez bien. faitsmusicaux ayant, quelque intérêt, soit qu'ils
—
Ce mystère nous tente infiniment, répon- viennent de France ou qu'ils arrivent de l'étran-
dfmes-nous; mais pourquoi puisque le but — Le Numéro de la Semaine ger. Nos correspondants nous tiennent fidèle-
de notre journal est aussi de révéler des œuvres ment au courant de ce qui se passe dans les
et des artistes, — pourquoi serions-nous seuls pays où ils se trouvent et il arrive parfois que
nécessilés d'un tirage énorme et de
rcs
à entendre cette œuvre intéressante? Ne pour- nous recevons d'eux, avec des nouvelles, de la
Pinlercalation de nos sommaires nous
rions-nous y convier quelques amis, des critiques musique. C'est de la sorte que nous avons pu
forcent à muti'er ce numéro supplé-
autorisés, des directeurs de théâtre? / mentaire, et nous empêchent d'y par- donner naguère l'hymne national serbe que
— A votre gré, pourvu que vous vous char- /Qler du Soi d-. La'iore. nous adressa, lors des derniers événements,
I.e numéro ordinaire du Journal de Musique
giez de les inviter ;
j'aurai même de la sorte, en notre correspondant de Serbie. En attendant,
a paru à sa date, malgré celui-ci. Il contient
ne paraissant pas (car je vous demande votre nous publierons prochainement les hymnes
le compte rendu du r.ravo, de. MM. Blavet et
discrétion) l'opinion sincère de gens compétenls, Salvavre; le prochain, qui paraîtra celte se- nationaux de la Russie et de la Turquie..
et je saurai si je dois, oui ou noû, m'occuper de maine, conliendra le comple rendu du Roi de Notre dernier numéro contenait une notice
la représentation de l'opéra de Soresi ; et, si Lahore, de Gallet et Massenet. sur un « Strauss » italien. Leone Barberis, qui
La dernière livraisun, parue à sa date ordi-
selon le vœu de son père, elle peut honorer
naire, renferme :
nous a réservé la primeur de danses très-origi-
sa mémoire. Une danse orientale de Félicien David (que nales; la première de ces danses a paru dans
— Voilà qui est bien énigmatique: une nous devons à lobligeance du l'éditeur Gauvin); l'avant-dernier numéro, les autres suivront.
œuvre inconnue, d'un maîlre inconnu, inter- Une chanson inédite de Nadaud —
parules et Nous ménageons à nos abonnés et à nos ache-
prétée par des chanteurs inconnus et apportée
mu-ique —
La Lettre d'un amoureux;
teurs au numéro, qui sont aussi fort nombreux,
Une mélodie d'OlTenbach, sur une poésie
par un homme célèbre qui ne veut pas se imitée d'Henri Heine par M. Louis Gestin, plusieurs surprises prochaines qui seront reçues
faire connaître. Mais peu importe ; dites- inlilulée : Sur la grève; par eux, nous n'en doutons pas, avec une véri-
nous, quand vous serez prêt, où vous désirez Et enfin une valse de Weln r.
table satisfaction !
\
SUITE DU RÉPERTOIRE DES MORCEAUX PUBLIÉS
LES AMOUREUX ET LES PINSONS DUETTINO (piano). Musique d'Ernest Reyer. O QUAM TRISTIS! duettho.
(chant). Musique d'Alfred Dufresne. Musique de Pergolèse.
BERCEUSE, poésie de Jules Verne.
LES TROIS LETTRES DU MARIN Musique d'Aristide Hignard. No 44 O SALUTARIS, pour ténor ou soprano.
(«haut). Musique de J. Darcier. Musique de G. Duprez.
MAZURKA, op. 33 (piano). Musique de Chopin. 31 mars
CANTABDLE, pour violoncelle et piano.
Musique de J. Massenet.
NOCTURNE, op. 37, n° 1 (piano). / LE DEMANCHE DU PATRE (chant). MENUET, pour piano. Musique de Webe:
Musique de Litoltf.
Musique de Chopin.
LE PRINTEMPS (chant).
VALSE no 2. Musique de Webor.
Musique de Douizetti.
LA CHANSON DE FANFAN (chant). LA ROSE D'ANJOU, mélodie.
Poésie d'Armand Barthet. Paroles et musique de Gustave Nadaud.
Musique de Jules Cressonnois.
LA SOUPE AU FROMAGE, hymne culi
Musique de Schaun (Schaunard de la V
BARCAROLLE, poésto de Camille du Locle FASCINATION, suite de valses. Bohème.)
Musique de Duprato. Musique d'Olivier Métra.
Avec le portrait d'Olivier Métra.
No 36 MENUET pour piano (école du jeune pianiste).
Musique de M. Emile Artaud.
3 février PASTORALE (piano). Musique de Hœndel.
DERNIÈRE PENSÉE D'AUBER (piano).
PERRETTE ET SON POT AU LAIT.
[
Musique de Duny,
Musique autographe d'Auber. No 46
V Portrait et PENSÉES DE L'ABSENT.
Paroles et musique de Gustave Nadaud.
H avril
/ STRAUSS-BOUQUET (valse).
COMME II/ VOUS
PLAIRA, polka.
Nû 37 Musique de Johann Strauss. Musique de Leone Barberis.
\
10 février )
QUAND ON ATTEND SA BELLE (chant).
\ Musique de J. Darcier.
SÉRÉNADE extraite de la Sorrentine, GAVOTTE, pour piano. Musique de Haendel.
poème de Noriac et Moinaux. No 47 REGARDE EN AVANT, mélodie.
/MARCHE TRIOMPHALE DU ROI DES Musique de Léon Vasseur. Paroles et musique d-ï Gustave Nadaud.
(BELGES (piano). LE BAIN DES CHARBONNIERS, chanson. 21 avril
LES ARQUEBUSIERS, ronde du vieux Paris.
Musique d'Antony Choudens. Paroles et musique de Gustave Nadaud. Paroles de Barateau. Musique de Clapisson.
j
L'AMOUR VIENDRA, poésie de Cb. Monselet. PROMÉTHÉE, air de ballet.
j Musiqu*; d'A. Cœdès. Musique de Beethoven.
\ NUIT D'ÉTÉ (piano). Musique d'E. Weber. VALSE no 1 pour piano. Musique de. Weber. BUREAUX : 13, QUAI VOLTAIRE. - PARIS.
On peut compléter les Collections. Les abonnements peuvent remonter à l'origine du JOURNAL DE MUSIQUE
UN NUMÉRO ! 40 CENTIMES
LE JOURNAL DE MUSIQUE
PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS
Un an, 18 fr. — Six mois, 9 fr. — Trois mois, 4 fr. 50 c. — Un mois, 1 fr. 50 c.
Je, soussigyié,
demeurant à
à partir du !
187
rie; il venait de traiter de l'achat pour l'Italie quand il a vécu dans l'intimité de son œuvre,
plu et j'ai aussitôt acheté sa partition. quelqu'un lui manquait de respect! Tout cela
2. La Lettre d'un Amoureux.
se devine dans les exclamations qui lui échap-
Paroles et musique de Gustave Nadaud.
Tête fine, encadrée d'un fin collier de barbe pent ou dans ses interrogations inquiètes,
3. Sur la Grève, poésie imitée de Henri châtain, la lèvre un peu railleuse, ombragée quand vous causez avec lui d'une œuvre pro-
Heine, par Louis Gcstin. d'une moustache très-légère ; le regard plein chaine; pour l'observateur sagace, qui la fait,
Musique de Jacques Offenbach. de vivacité, quand le jeune maître décoche une celte observation a ce résultat d'inspirer la plus
saillie, — sans blesser personne, car il est l'in- sympathique confiance en un artiste de cette
4. Valse n° 3. dulgence même, étant aussi fort modeste; le — race, de cette distinction, de ce savoir, et qui n'a
Musique de Weber. regard se perd volontiers dans la rêverie inté- pas l'air de vous imposer l'admiration en s'ad-
rieure d'une pensée poursuivie, et parfois s'at- mirant lui-même orgueilleusement.
TEXTE : Massenet.— Le Bravo. — Une énigme. triste. C'est que la sensibilité de Massenet est
— A nos lecteurs. — Nouvelles de partout.
presque féminine : il est pris de terreurs ner- Massenet a commencé ses études au Conser-
veuses à l'approche de l'apparition d'une œuvre vatoire de Paris, à l'âge de dix ans à onze ;
nouvelle; il se voit perdu, condamné, mort, ans il enlevait déjà un accessit de piano; un
méprisé, honni, conspué; et, si quelqu'un autre accessit lesdeux années suivantes; il
Massenet relève son courage et lui parle des beautés de avait dix-sept ans quand il remporta le pre-
son œuvre, il faut voir de quel air étonné il lui mier prix de piano : tout en travaillant cet
dit Vraiment
: « ? vous croyez ? vous ne me instrument, il étudiait l'harmonie avec M. Ba-
trompez pas ? » zin, puis avec Savard ce fut dans la classe de
;
'0^1 'auteur du Roi de Lahore aura trente- Et pourtant nul ne travaille avec plus d'ar- M. Reber qu'il remporta en 1860 son premier
cinq ans
le 12 du mois prochain : deur virile, avec plus de volonté tenace et nul accessit d'harmonie; Ambroise Thomas se
c'est l'une des physionomies les plus ne sait mieux ce qu'il veut faire et le chemin chargea ensuite de terminer ses études de com-
3sympathiques qui se puissent rencon- par où il doit passer pour arriver à son but. position.II remporta son second prix de fugue
trer, et le trait que voici suffirait à le
prouver : C'estque l'artiste, résolu dans sa voie, a hors — en 1862, l'année suivante, le premier prix de
et,
ces jours derniers, nous rencontrâmes Rieordi, de sa musique —
des pudeurs, des timidités, des fugue premier prix de composition [avec
et le
le célèbre éditeur milaDais, chez Hartmann, indécisions, que nous qualifiions de féminines une cantate intitulée David Rizzio).
l'éditeur artiste, qui est en musique ce que tout à l'heure, parce qu'elles en ont aussi les A partir de ce moment, il produit incessam-
serait Jouaust multiplié par Lemerre en librai- délicatesses et les raffinements. On sent que, ment dans ses voyages en Italie, en Allema-
JOURNAL DE MUSIQUE
gne; il rapporte de Rome un poëme sympho- au poing. L'homme qui a porté le deuil et la
nique inlilulé Pompéia (dont, par parenthèse, honte en sa maison, c'est ce Contarini ; le bravo
des fragments ont été replacés par lui dans
Le Bravo lui enlève celle dont il avait l'ignominie de vou-
les Erinnyes et dans la Coupe du roi de Tliulé, loir faire sa femme. Il doit emmener Violetta
opéra présenté au concours, où M. Diaz fils eut dans un couvent, et, quand elle sera perdue
le prix). Il envoie à l'Académie une ouver- 'auteur de l'opéra à l'assaut duquel pour Contarini, il achèvera son œuvre en tuant
ture de concert et un Requiem. M. Vizentini et sa troupe viennent de le traître sur- les marches mêmes du temple où
\3\/ monter vaillamment, a voulu tailler celle qu'il convoitait se donnera à Dieu. Mais
Pasdeloup, qui n'ouvre ses portes que très-
feidans le noir manteau du Bravo de l'amour de Lorenzo et de Violetta a amolli ce
discrètement (et il a raison de ne pas laisser
Fenimore Cooper l'étoffe d'un scénario émou- cœur de une larme a coulé de ses yeux,
pierre,
profaner Temple par les Infidèles), Pasde-
le
vant, et, au milieu des pompes théâtrales d'une il les aidera de son terrible pouvoir et trouvera
loup les ouvrit à deux battants, en 1867, à Mas-
intrigue vénitienne, redire l'éternel poëme de même, dans cet appui prêté à leur amour, de
senet, qui s'y présentait avec une « suite d'or-
l'amour combattu et triomphant. quoi rendre sa vengeance plus éclatante, car il
chestre » dont l'idée avait germé dans un
Comme sur la pâle figure de son héros, peut- tuera Contarini sur le seuil d'une église où Vio-
voyage en Hongrie ce fut un succès très-vif
:
reconnût assez tôt, peut-être a-t-il un peu trop Telle est la trame, grossièrement tissée par
avec un aimable succès en 1868.
altendu pour le soulever; ce n'est guère, en une analyse nécessairement trop rapide, qui a
11 écrit successivement pour l'éditeur Hart-
effet, qu'au dramatique récit fait par le bra- servi au libretto du Bravo, .et sur laquelle le
mann, qui s'est fait l'apôtre de sa musique, de
vo, au troisième acte, que l'énigme commence compositeur a pu varier à son gré les couleurs
ravissantes mélodies sur des vers exquis, choi-
à se déchiffrer. C'est là, si l'on veut, au point de sa palette de symphoniste et tracer les capri-
sis avec le tact d'un fin lettré, dans les œuvres
de vue de la charpente dramatique, un vice de cieuses lignes de ses dessins de mélodiste.
d'Armand Silvestre ; il compose une sérénade
contexture mais nous ne sachons pas qu'on M. Salvayre sait remuer les masses chorales,
que tout le monde connaît pour le Passant de ;
ait jamais exigé d'un poëme d'opéra la solidité souffler la tempête des instrumente ou l'apaiser
Coppée; il écrit une seconde «suite d'orches-
de charpente d'un drame, où la musique n'in- avec la hardiesse de main d'un musicien déjà
tre » que le Concert populaire donne avec le
même succès que la première; puis des œuvres tervient pas —
comme dans le drame lyrique très-expérimenté, et cette œuvre, de début est
de piano d'une délicatesse extrême, écrites dans — pour commenter, en sa langue sonore, une écrite avec l'assurance d'un compositeur déjà
situation ébauchée. C'est se montrer vraiment rompu à son métier. Le langage de la passion
le stylede Chopin, avec l'esprit de Slephen Hel-
d'une sévérité exagérée que de demander à un est celui qu'il aime à parler, et il y a vraiment,
ler; il compose pour le fier drame de Leconte
libretto d'opéra la solidité de trame, la logique dans certaines phrases de poignante douleur,
de Lisle, les Erinnyes, une partition d'une gran-
deur digne du poète qui la lui demande. rigoureuse des situations, la précision des dé- comme celle du bravo :
Tour à tour on joue, au Concert national, tails; si tout cela était nécessaire dans un li-
Est-il sur cette terre
au Concert populaire, au Conservatoire, de bretto, et si l'auteur s'occupait de l'y faire tenir,
Plus malheureux que moi?
nouvelles pages d'orchestre. Enfin, l'Opéra-Co- nous ne voyons pas trop ce qu'il viendrait de-
mique lui confie un poëme deDennery,trop infé- mander au compositeur son œuvre pourrait :
ou d'extase amoureuse, comme dans le duo
rieur malheureusement au drame d'où il est tiré, se passer du commentaire de la musique. final, des accents attendris ou ardents d'une
Bon César de Bazan, où maintes pages, égarées Le librettiste a-t-il varié les situations dra- sincérité émouvante.
dans un libretto mal venu, révèlent un maître matiques offertes au musicien? oui. Ne soyons Le début de l'air de Violetta, au second acte,
et dont un entr'acte est devenu célèbre depuis. pas plus exigeant qu'il ne faut. Dans son pre- est touchant, et la phrase :
11 s'attaque vaillamment à la noble forme de mier acte, il nous montre Venise se préparant à
l'oratorio qu'il modernise, si l'on peut dire, la fêtedu Bucentaure, et fait passer devant nos O source de tendresse,
qu'il dramatise, et il écrit sa Marie Maydeleine, yeux le groupe souriant du gondolier Gino et
accompagnée par le cor, est d'une grande sua-
qu'un succès immense accueille, puis son Eve, de la servante Annina, auquel il oppose la figure
vité; à la fin de celle qui la suit, la chute de la
que M. Lamouieux fait entendre à la Société sinistre du bravo, surgissant au milieu de cette
mélodie est d'une grande délicatesse, et l'ac-
d'harmonie sacrée, au milieu des chefs-d'œuvre gracieuse idylle: puis il tend au musicien la
amoureuses sérénades: compagnement des seuls instruments à cordes,
d'Haendel, et l'on sent en l'écoutant que le classique mandoline des
pour lui fournir un chœur bril- murmurant comme un écho lointain la voix du
jeune maître est aussi de « la famille. » c'en est assez
bienaimé sur ces mots « Cherinfidèle, où donc
:
emportés par un séduisant sujet dont l'origina- qui va submerger tous les claviers du monde
s'attache au pas de ce funèbre personnage, que
lité devait plaire à Massenet, l'ennemi le plus
pianotant, et une petite danse pittoresque que l'on
le sceau terrible des Dix rend inviolable ; qu'im-
acharné du banal que nous connaissions. pourrait baptiser «la danse de la cruche » , où
porte à celui qui aime? Il bravera, pour retrou-
Aussi, nul ne pourra, même parmi les dé- hautbois esquisse mollement un chant que
ver celle qu'on lui a ravie, toutes les menaces
le
tracteurs les plus prévenus dont un ouvrage de rhythme le tambourin les chœurs se joignent
;
du sort.
celte importance excitera sans doute la meute
Le voilà face à face avec ce mystérieux bravo: à l'orchestre pour ajouter leurs vivantes sono-
jalouse, nul ne pourra nier le noble idéal
conduit Violetta? rités à celles des instruments.
il faut qu'il parle; où a-t-il
poursuivi, la belle langue que parle le com-
Avec le masque du bravo tombe celui qui L'une des pages que le compositeur a fort à
positeur, et son mépris profond des gros effets
couvrait l'intrigue; cet homme, instrument du propos mises en pleine lumière, c'est ce récit
que l'on peut obtenir, en les empruntant habi- dont nous avons parlé, et qui est comme la clé
terrible conseil, poursuit une œuvre de ven-
lement à ceux qui les ont déjà expérimentés. ouvrant une intrigue fermée à dessein jusque-
geance une sœur déshonorée à venger, un père
:
FELICIEN DAVID
Iroppo. IM2 =
All° non iiopp «
l'WM).
r
r
LETTRE D'UN AMOUREUX
GUSTAVE NADAUD.
Allegretto.
Car, a raie, il est cer. tain Que d'hier soir à ce ma . tin, C est deuxjours que seul je
J'estime que les plus murs Que ne puis-je, étant chez moi,
Doivent être les plus sûrs. Me penser un peu chez toi?
Moi, je ne verrai personne. Chez nous serait mieux encore,
MAIVO.
^jgg-
jeune rlie _
;
vu _
4JLJ
lier s'esl
J-
rou -
i ;
elle
j-j^±—
sur la gi'è
i j^
P?^ £
^î JtJU- J |
J' J' J' i ; J J 1 3
La lune vient ré . panuYe u _ ne clou _ ce clar _ le
Sur ses che . veux bouclés que la bri . se sou - le . ve; A. ses
—
* (>
P r i
P' P b i b b 'ff- i
. lier qu'elle croit enilur . ini,_ Se peu - chc doiicement,puis,tremblante elle po.so Un long baiser d'à
r sa paupière cJo.se. Le clieva. lier dort à de. mi, Le cheva.lier dort à de.
et ses a . mours;__ La belle, que ras. sure un sommeil si traiiquil. le. Donne unsecond baiser, Et puis cent, et puis
''"'.
,, u . . i . . _ "
retenez. />"' >"iï,
~
J r^iHrWHH
,
' ' "
' >v
f ff l l B I f f ff l f ff I p ff fi l" p"r' 1 . '
h 'I I il - i
mil. le; Et Je çlieva . lier. dort toujours, Et le cheva . lier dort ton .jours
VALSE III
WEBER
Dans le duo d'amour qui suit, ce que nous vous à moi — dans le choix des interprètes, je
préférons, c'est l'épisode tendre chanté par les les ai trouvés ; ils sont inconnus aujourd'hui, ils
deux amants, accompagné par flûtes et haut- •.eux qui ont connu Donizetti à Paris, seront connus demain, si vous le voulez bien.
bois se détachant sur les notes claires de la "dans les dernières années de sa vie, se —
Ce mystère nous tente infiniment, répon-
harpe et les discrètes tenues des altos ;
il con- rappelleront peut-être avoir rencontré dîmes-nous; mais pourquoi puisque le but. —
traste avec la fiévreuse explosion de passion où §C§r2chez lu ' un jeune homme de vingt-cinq de notre journal est aussi de révéler des œuvres
ces deux êtres envahis par l'amour se répètent ans, maladif, gauche d'allures, timide : Carlo et des artistes, — pourquoi serions-nous seuls
encore en un crescendo ardent ces mots qui se Soresi, à qui le maître bergamasque témoignait à entendre cette œuvre intéressante? Ne pour-
disent lèvre à lèvre, cœur à cœur. la plus vive affection ; c'était un compatriote à rions-nous y convier quelques amis, des critiques
Nous couperions sans pitié, dans le finale de lui. Les parents de Carlo Soresi l'avaient, après autorisés, des directeurs de théâtre?
cet acte, l'entrée de Gino après le cortège, et qu'il eut terminé ses études en Italie, confié ù — A votre pourvu que vous vous char-
gré,
terminerions en pleine sonorité des cuivres de Donizetti, qui s'était constitué, de par l'art, le giez de les inviter j'aurai même de la sorte, en
;
l'orche3tre, auxquels répondent les fanfares sur père adoptif du jeune compositeur. Il lui avait ne paraissant pas (car je vous demande votre
la scèDe. Ce tableauneperdraitrien de sa pompe fait faire livret, un opéra de demi-caractère,
un discrétion) l'opinion sincère de gens compétents,
si on licenciait certains figurants qui ont l'air, tour à tour dramatique et gai, auquel le jeune et je saurai si je dois, oui ou non, m'occuper de
dans leurs costumes manquant de noblesse, musicien se mit avec ardeur. En quelques la représentation de l'opéra de Soresi et, si ;
d'assister à un mariage beaucoup plus plébéien mois il fut achevé, et Donizetti en fut si satis- selon le vœu de son père, elle peut honorer
que celui du doge de Venise avec l'Adriatique. fait qu'ilpromit à Soresi d'user de son influence sa mémoire.
Il y a des éclairs de passion dans le duo du pour faire monter son ouvrage au Théâtre-Ita- — Voilà qui est bien énigmatique un :
dernier acte, des phrases d'un sentiment vrai lien de Paris. La mort vint avant que Donizetti ouvrage inconnu, d'un maître inconnu, inter-
dans celui qui précède entre Jacopo etVioletta, ait pu accomplir son projet, et cette mort frappa prété par des chanteurs inconnus et apporté
Tu vas le voir !
été chancelante, suivit de près son maître bien- nous, quand vous serez prêt, où vous désirez
Enfin, beaucoup de mouvement dans la «cène aimé dans la tombe. réunir nos invités et nous ferons appel à tous
du duel, qui termine l'ouvrage. ceux qui ont souci de ces questions d'art et
Qu'était devenue son œuvre?
L'interprétation du Bravo est excellente. dont la curiosité sera certainement piquée par
Nous venons de l'apprendre, et le récit de la
M. Bouhy s'affirme chaque jour davantage l'originalité d'une pareille audition.
visite que nous avons reçue vous l'apprendra.
comme chanteur, et le comédien est en progrès; Nous attendons; l'audition sera prochaine et
sa création du bravo le place tout à fait hors de On nous annonça, au Journal de Musique, un nous y convierons nos confrères et ceux des
pair en préparant pour lui la succession de visiteur dont le nom est célèbre (mais, — comme directeurs de théâtre qu'ellepeut intéresser plus
M. Faure. M. Lhérie, quand il ne force pas un l'on dit, — le nom ne fait rien à l'affaire). Ce spécialement.
organe plein de séduction, a dans la voix des visiteur est un dilettante passionné; il fut l'ami
notes tout à fait caressantes; il phrase élégam- de Donizetti, qui connaître son protégé,
lui fit
rêvent les jeunes filles. » Glissons, comme sa monter l'œuvre au Théâtre-Italien, il se joignit à
/$^C^Ç7\ous avons annoncé à nos lecteurs une
« gondole vive et folle, » sur le gondolier l'auteur de Lucie dans les premières démarches.
^TVm"' surprise; ceux d'entre eux qui lisent le
ne peut refuser beaucoup de Il y a quelques jours, il recevait une lettre
Caisso, à qui on rV\j Fiyaro savent aujourd'hui de quoi il
lj
zèle et un désir immodéré de bien faire, sans signée Soresi, et ainsi conçue :
taines notes à ce sujet ont été publiées, doivent son violon enchanté et un peu de chant : des frag-
duction de 200 fr. par exemple sur un piano Notre Grand-Théâtre vient de nous doi.ner la
<i
« Après la chute du rideau on a acclamé l'auteur; Dresde la première représentation de l'opéra roman-
jouissant de cette remise considérable sur des Hoffmann ; Arminius.
néanmoins il ne voulait pas se présenter, et Margot tique de
pianos que les plus grands virtuoses de ce (M m0 Galli) a dû aller le prendre par la main pour
temps patronnen'. Ils ont tous, en effet, re- l'amener presque de force sur la scène au milieu des
applaudissements du public. La principale interprète, A propos du Mefistofele de Boito, dont nous
connu les avantages tant désirés de la garniture M mc Galli, a enlevé son rôle avec grâce et entrain. avons annoncé la première représentation éclatante
nouvelle des marteaux insensible aux variations Espérons que M. Luigini, encouragé par ce premier à Rome voici quelques lignes écrites au Guide
,
à son projet.
maître décidément.
Le Mefistofele n'est point un opéra dans l'ancien
genre. C'est le drame musical moderne comme un
Nouvelles de Partout On du projet d'un vaste Opéra-Popu-
se souvient compositeur italien peut le concevoir et tel que le
"
servatonre, exercice public des élèves. conseil municipal se prononçât sur la destination à à un seul épisode; au contraire, il a résumé tout le
donner aux terrains. Il s'e>t prononcé les terrains :
poëme allemand, et condensé les deux Faust du
Voici le programme : seront mis aux enchères le 24 avril. L'Opéra-Popu- poëte allemand, la tragédie de Marguerite et les pé-
laire a vécu. régrinations symboliques et mystiques du docteur
Ouverture de Fidelio Beethoven Faust.
Air de l'Enlèvement au Sérail Mozart Certes tout n'est pas pa'fait dans la musique du
(chanté par M
mc Boidin-Puisais)
M. Gabriel Fauré remplace, comme maître do Mefistofele. Mais il y a une grande intelligence,
Fragment des Fêtes (tHébé Rameau beaucoup d'originalité et une véritable inspiration.
chapelle de la Madeleine, M. Th. Dubois, qui suc-
Finale de la Veslale Spontini
cède à M. Saint- Saëus, démissionnaire, comme or- On peut abandonner aux critiques le Sabbat ro-
Fragments du trio en ut mineur Beethoven mantique que tout le monde ne peut comprendre ; le
ganiste du grand orgue.
Ouverture de la Muette Auber chœur d'introduction du premier acte qui est cepen-
Air de Slratonice Méhul dant admirable de vérité on peut passer sur la belle
;
(chanté par M. Talazacl scène entre Faust, Wagner et le frate origio, scène
Affnus Dei de la messe solennelle Rossini Lade Rambouillet organise un concours in-
ville dans laquelle la curiosité et l'inquiétude que suscite
Finale du 3° acte de Moïse Rossini ternational de sociétés chorales, de musiques d'har- ce personnage mystérieux sont fort bien rendues ce-
L'orchestre .et les chœurs seront dirigés par monie et de fanfares pour le 8 juillet prochain. pendant. Mais îl y a bien peu d'opéras de débutants
M. Deldevez. où l'on puisse trouver des morceaux comme le coro
baltabile, Varia del fisc/do,, l'air de Marguerite, le
duo du troisième acte et la romance du ténor dans
Au
concert donné à Arcueil-Cachan au profit de le dernier acte.
Un engagement à l'Opéra :
la caisse des Ecoles, M
Ilc Jeanne Delduc a exécuté
Je ne parle ni du prologue, ni de la scène du
Ou se souvient de
la gracieuse artiste qui, à la la polka fantaisiste de Peeter Tril's, Mascarade, que jardin, ni du Sabbat classique. Tout le monde a été
dernière Pardon de Ploermel, se fit
reprise du le Journal de Musique a publiée. On la lui a fait bis- unanime à y trouver de l'inspiration, de l'originalité
remarquer dans le rôle épisodique du pâtre, par sa ser rarement poUa se trouva à pareille fête. et de l'art.
:
gentillesse et son étrange voix de contralto g Lina : M" Le prologue suffit à lui seul pour faire la réputa-
Bell a, depuis, travaillé les notes élevées de sa voix,
tion d'un compositeur. Dans la scène du jardin,
sans rien perdre des notes graves, et, après une audi-
Boito a su résoudre une terrible difficulté se
tion à l'Opéra, M. Halanzier l'a engagée. Elle débu- M. Léon Vasseur termine en ce moment la :
musique d'une petite pièce en un acte de MM. montrer original et se faire applaudir. Le Sabbat
tera dans le page des Hugueno s, qui n'est point
classique, à partir du beau duo des deux femmes
chanté convenablement depuis M"° Daram. Nuitteret Busnach, dont les rôles principaux seront
jusqu'à la reprise de la phrase du granl duo entre
créés par M
me Théo, dès qu'elle sera de retour de
ténor et soprano, est vraiment digne d'un grand
Russie, et M. Daubray.
compositeur.
Le titre n'est pas encore choisi on hésite entre
:
ristes.
Ce spectacle sera composé de trois pièces Batkyle, :
dans cette opérette.
de M. Chanmet; Pepila, de M. Delahaye, et la Dès que la parlitionnette va êtrp terminée, on va La deuxième représentation du Mefistofele a con-
reprise de Mam'zelle Pénélope, de M. Lajarte. firmé le succès de la première soirée. Tous les plus
l'envoyer à Théo, à Pétersbourg pour qu'elle puisse
apprendre déjà son rôle là-bas. Théo doit, du reste, beaux morceaux ont été vivement applaudis. »
être de retour à Paris le 5 mai.
Des acquisitions ont été faites par M. Wekerlin Le Rédacteur principal : Armand Goluien.
pour la bibliothèque nationale a la vente Cousse-
maker, qui a eu lieu à Bruxelles, et dont nous avons /Ç75£<7stranger. —
Les journaux allemands an-
Œuvres Célèbres de JULES KLEIN " Printemps, —M 1
On sent, comme nous l'avons déjà dit ici, quand il revient pour payer sa dette de dix
Sommaire dans l'œuvre commune du musicien et du siècles d'enfer, Indra lui ouvre le paradis des
1. Valse n° 4. s'inspirant l'un de l'aulre, emportés par un plus affreux que dix mille années de tortures
Musiquo de Webcr. sujet séduisant dont l'originalilé devait plaire à d'enfer, de flammes et de grincements de
M. Massenet, l'ennemi le plus acharné du banal dents.
2. Berceuse de l'Orphel a, poésie d' Al-
On reprochera sans Dans l'opéra, le roi Alim aime Sita que Scin-
qui se puisse renconlrer.
bert Delpit.
doute à l'auteur du livret d'avoir négligé les dia convoite ; mais quand il revient sur terre,
Musique de M. Paul Dalloz.
formes ordinaires, contrôlées et inévitables; on de par la volonté d'Indra, il ne la trouve pas
3. Viens, ma Jeanne ! poésie d'Alexis y cherchera en vain la chanson à boire, le infidèle. Le Dieu a seulement mis pour condition
Bouvier. chœur des chasseurs, la romance selon la for- à son retour près de celle qu'il aime que, lors-
Musique de J. Darcier. mule, la sérénade, et ces coupes de scènes qui que Sita mourra, ce sera aussi pour Alim la
avait tentés tous les deux, ils l'ont racontée du paradis d'Indra, et le dénoùment a lieu
simplement. dans le temple même où le cœur de la prê-
C'est la légende de ce prince indien amoureux tresse Sita s'est éveillé à l'amour.
Le Roi de Lahore d'une Himalaïenne, et qui, mourant avant Scindia l'y a poursuivie; il apparaît au mo-
d'avoir possédé celle qu'il aimait et dont il était ment où Alim va l'enlever ; mais, plutôt que
aimé, paraît devant Indra qui trône sur le de subir la honte de cet amour, Sita se frappe:
première représentation du Roi de Mérou sacré et lui demande de revivre sa vie le même coup a frappé Alim ; séparés sur la
Lahore a justifié brillamment les pré- humaine en échange de dix siècles d'enfer. terre, ils sont réunis dans le séjour bienheu-
visions de ceux qui avaient foi dans Le dieu indulgent lui accorde cette faveur vrai- reux qui apparaît à nos yeux à travers les
1^5 le compositeur KÈve et de Marie-Uag- ment indienne, et il revient au pays où clartés matinales.
deleine : le succès a été véritablement grandiose. Il fallait que l'action humaine de cette lé-
à l'auteur d'un livret qui déroute un peu les Porte l'éléphant blanc, qu^ porte l'univers. fleuries, des contes mystérieux, des costumes
habitudes du lieu, mais qui n'a pas peu contri- flamboyants, des paysages enflammés, des ar-
bué à inspirer au jeune maître la partition La légende dit qu'il retrouve sa bienaimée dans chitectures colossales, dans ce pays où notre
poétique, colorée, vivante qu'il a écrite. les bras d'un autre, qu'il en meurt, et que, imagination voit en chaque caillou un diamant.
JOURNAL DE MUSIQUE
où d'impénétrables voiles cachent des religions pettes retentissantes Le soir vient, des bayadères des profondeurs du tuba, quand va parler le
inconnues, pour que la transition du drame passent en dansant au milieu des soldats qui se dieu :
terrestre à l'épisode du ciel parût la chose la reposent en jouant au chatouranga indien. Sità Quel est celui qui vient ?
plus naturelle du monde, la réalité étant déjà et Kaled (esclave d'Alim) se laissent aller au
pour nous presque surnaturelle. Vous verrez repos et soupirent un chant de crépuscule, tout Alim a répondu, il a imploré d'Indra la
pourtant qu'il se rencontrera, parmi les con- enveloppé de brumes harmoniques; et, dans ce faveur de revivre, dùt-il payer sa vie de dix
sommateurs de clichés dont nous parlions tout rêve commencé aux premières ombres du soir, siècles de tourments; une large mélodie sert de
à l'heure, des gens qui. ayant compris qu'Or- Sità croit entendre la voix du bien-aimé qui prélude à la scène de l'Incantation, l'une des
phée allât redemander Eurydice aux enfers, soupire, par la voix des instruments assoupis, la plus imposantes de l'œuvre; ce chant, comme
trouveront par trop étrange qu'Alim aille de- douce mélodie qu'elle a entendue naguère dans le chant d'amour d'Alim à l'acte précédent,
mander Situ au ciel. le temple, le jour où Alim lui est apparu. Mais servira de base monumentale à ce finale de
Chantez, poêles, et laissez dire. Pour nous, la trahison est entrée dans le camp; Alim, granit; et quand elle reparaîtra, multipliée par
cous suivrons avec eux, sans leur demander frappé par trois fois n'est plus obéi tout fuit, ;
le chœur et par les voix vibrantes de l'orches-
même où ils vont nous conduire, si c'est au et le traître Scindia, qui a frappé son maître, tre, l'émotion des plus grandes choses vous
paradis ou en enfer les routes par où leur fan- promet aux soldats le salut dans la retraite.
saisira invinciblement.
taisie veut nous mener, et nous ferons dans la En vain Alim, tout sanglant, essaye de les
Nous n'avons pas entendu comme il fallait
partition du jeune maître, l'école buissonn'ère, ramener au combat, les lâches fuient et le roi,
l'air d'Alim qui ouvre le quatrième acte;
tantôt cueillant une fleur mélodique dussions- — qui va mourir, reste bientôt seul avec Sità, ac- M. Salomon n'était pas remis encore, il faut
nous écarter pour la saisir les piquantes brous- courue à son secours. Tout ce tableau a été croire, de sa chute du paradis sur terre. Nous
sailles d'une orchestration touffue, — tantôt rendu par le compositeur d'une manié e saisis- y avons trouvé, à la lecture, l'accent que l'in-
courant à travers les sentiers de la Symphonie, sante : l'orage effaré des fuyards succède avec terprétation lui avait enlevé. Mais le cortège qui
avec ses floraisons de sonorités aux couleurs une admirable puissance à la tranquillité se- suit a bien produit l'explosion que nous atten-
épanouies. reine du nocturne de Kaled et de Sità, et, sans dions; car le compositeur a prodigué dans cette
Comme l'entrée de ces pagodes aux architec- pousser plus loin qu'il ne faut le réalisme, le marche tous les ors, toutes les pourpres de sa
tures bizarres, au fond desquelles on voit luire musicien a rendu avec une mâle énergie le fra- savante orchestration, pour préparer l'entrée
l'or des divinités indiennes, l'ouverture donne cas de la bataille. pompeusedeScindia, triomphalementélendusur
déjà la sensation du grandiose et de l'inconnu, Le duo capital de la partition termine glo-
Le palanquin doré des rajahs indo'ents
cl prépare du peuple en prière, implo
la vision rieusement cet acte, qui a enlevé l'admiration
ratlt Indra, au premier tableau. Le grand-prètre des plus rebelles ; et, depuis la douce phrase
L'arioso, chanté avec beaucoup d'art par
a reçu Scindia dans le temple, Scindia qui vient résignée, soutenue par les violoncelles, que
M. Lassalle, a été bis«é avec acclamations;
réclamer Sità, la prêtresse accusée d'avoir chante Alim :
A parvient-il? Cela vous aurait-il bien avancé de rôle de Scindia. M. Salomon nous a paru un
nous connaissions. la voix du bronze, le
peuple a envahi le temple; les prêtres et les savoir que le large chant en 6/8, qui plus peu au-dessous de sa tâche: peut-être à une pre-
tard s'épanouira en valse ondoyante, est exposé mière représentation a-t-il senti s'appe.-anlir
prêtresses sont accourus ; le roi Alim est apparu
pour réclamer par deux saxophones que les clochettes vien- sur sa voix le poids d'une bien lourde respon-
au milieu de la foule la prêtresse ;
nent mêler aux notes détachées d'un des motifs sabilité; il ne faudrait pas l'accabler et lui don-
que Scindia accuse, car l'homme qui a osé lui
de la valse leurs grêles sonorités, que la flûte ner plutôt le temps de se relever. MM. Boudou-
parler d'amour, c'est lui-même. Quels accents
expose le thème hindou qui flotte de la tonalité resque et Menu sont à leur place dans leurs
touchants pour apaiser la terreur de la vierge
de rè majeur à celle de ré mineur, et que, parmi deux rôles du prêtre Timour et d'Indra. Quant
soupçonnée:
les variations brodées parle musicien, il en est à M" de Reszké, sa voix passe sans secousse
Viens, je ne serai pas ton maître, une où le pizzicato des cordes babille spirituel- de la puissance à la douceur, et sans perdre
lement avec la flûte, une autre plus lascive et de sa richesse de timbre ; le style s'est formé,
chante Alim, et c'est cette belle mélodie, d'un si plus indolente où la clarinette ébauche le chant la prononciation s'est rectifiée; la .comédienne
noble contour, qui enveloppe de ses larges plis sous les tenues des cordes? Cela prouvera notre s'est instruite, et elle a pris rang enfin parmi
la conclusion éblouissante de cette merveilleuse infirmité à vouloir connaître la raison des cho- les chanteuses d'élite sur lesquelles les compo-
conception. ses; mais peut être nous vous que, lorsque peuvent compter, pour interpréter leurs
siteurs
Nous sommes au camp d'Alim, dans le dé- l'aurons dit, vous n'aurez plus à vous en préoc- ouvrages avec le talent et avec la foi d'une
sert; la bataille est proche, on entend la vague cuper et vous vous laisserez aller au doux ber- artiste véritable.
rumeur des combattants que percent comme de cement de cette musique enchanteresse.