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Résumé :
Le présent article s’attache à examiner le rôle des TIC dans le développement économique.
L’expérience abordée est celle du Maroc. Pour ce faire, nous avons développé dans un
premier temps les composantes de l’économie de la connaissance, surtout les technologies
d’informations et de communication (TIC).
Ensuite, nous avons dressé un état des lieux de la réalité des TIC en présentant une étude
comparative tout en utilisant des indicateurs TIC utilisés au niveau international. Le but est de
situer le Maroc par rapport à d’autres pays dans ce domaine, pour ébaucher quelques
orientations afin de développer une utilisation efficace des TIC, en vue du renforcement de
l’insertion du Maroc dans l’économie de la connaissance.
L’ensemble des indicateurs sur l’état de développement des TIC au Maroc permettent
d’avancer des résultats positifs. Cependant, en ce qui concerne l’influence des TIC sur le
développement du pays, des résultats positifs et significatifs, nécessitent que toutes les formes
de l’économie de la connaissance soient réunies. Un peu à l’image d’un puzzle, il faut avoir
une conception d’ensemble du système (un ensemble d’éléments qui s’emboitent les uns dans
les autres).
Mots clés : développement, économie de la connaissance, TIC, diffusion technologique,
progrès.
Revue Organisation et Territoire n°1, 2015
Introduction :
Au cours de ces dernières années, l’économie mondiale a connu des changements
fondamentaux. En effet, la conjoncture économique internationale a évolué rapidement sous
l’effet du développement massif des technologies de l’information et des communications
(TIC) et de la place croissante de l’innovation. Les conséquences économiques, techniques,
organisationnelles et sociales de cette évolution sont considérables.
En effet, ces mutations au niveau global se reflètent par le biais de transformations au sein de
l’entreprise et l’émergence de nouvelles capacités et compétences, de nouvelles fonctions et
de nouveaux modes d’organisation et de gestion.
L’ensemble de ces mutations permettent d’avancer, qu’au moins dans les pays développés,
nous assistons aujourd’hui au « passage » d’une économie industrielle à « une économie de la
connaissance ».
Cette économie de la connaissance qui n’a pas de fondement physique (palpable), se fonde sur
de nouvelles composantes (intangibles) : le savoir, les connaissances, la créativité, les
capacités intellectuelles et les technologies de l'information. Il n’est pas étonnant que cette
économie de la connaissance s’impose de plus en plus à toutes les sociétés, compte tenu des
progrès rapides qu’elle génère dans tous les domaines économiques et sociaux.
Comme l’a écrit Foray1 : " La science et la technologie jouent donc un rôle important dans
l’économie fondée sur la connaissance ".
1
Foray D., L’économie de la connaissance, Paris, Editions la Découverte, Repère, Paris, 2000, p.17.
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Les TIC offrent plusieurs possibilités : créer des emplois, favoriser l’accès à une éducation de
qualité ou encore faciliter l’apprentissage tout au long de la vie.
D’autre part, elles facilitent la transformation des éléments immatériels, permettent
d’accélérer le processus de globalisation et par conséquent provoquent des bouleversements
dans les économies, les sociétés et cultures.
Pour le Maroc, les enjeux associés à l'entrée dans l'économie de la connaissance sont
nombreux. Ils intéressent aussi bien la compétitivité et la croissance que l'évolution de la
société dans son ensemble. Dés lors, notre pays devra faire face à cette nouvelle donne, en
permettant aux TIC d’être un support majeur d’accélération et de consolidation des fonctions
créatrices de valeur.
En matière des TIC, le pays a entamé plusieurs réformes durant les dix dernières années qui
sont nécessaires pour l’application effective de l’économie de la connaissance. On notera, à
titre d’exemple, la stratégie « Maroc Numeric 2013 » qui a vu le jour en 2009 et qui a prévu
en particulier d’accélérer l’informatisation des PME, de rapprocher les services publics des
usagers, et de faciliter l’accès des citoyens à l’internet haut débit.
Les télécoms représentent l’un des secteurs stratégiques pour l’avenir de notre économie,
visant notamment à rendre les technologies de l’information et de la communication plus
accessibles à tous, réduire la fracture numérique et accompagner le développement
économique et social du pays.
Toutefois, la diffusion des TIC nécessite des compétences et des connaissances sans
lesquelles ces technologies ne peuvent déceler leurs bienfaits. La seule présence des TIC ne
peut suffire à engager une dynamique vertueuse.
C’est dans cette perspective que s’inscrit notre problématique en lançant les questions
suivantes :
Revue Organisation et Territoire n°1, 2015
-L’usage des TIC est considéré comme un facteur essentiel pour l’émergence de la société du
savoir. Dans quelle mesure ces technologies peuvent constituer un vecteur de développement
de notre pays ?
-Les performances en matière d’usage des TIC, peuvent-elles constituer une condition
suffisante à l’insertion dans l’EC ?
Ensuite, nous commençons par dresser un état des lieux de la réalité des TIC au Maroc en
présentant une étude comparative tout en utilisant des indicateurs TIC utilisés au niveau
international, afin de situer le Maroc par rapport à d’autres pays dans ce domaine, et pour
ébaucher enfin quelques orientations afin de développer une utilisation efficace des TIC, en
vue du renforcement de l’insertion du Maroc dans l’économie de la connaissance.
Ils ont mis l’accent également sur la prise de conscience plus forte que l’éducation, la
formation et l’innovation contribuent, en sus de la connaissance technologique, à la croissance
des économies dans un contexte de mondialisation, ainsi que sur le degré d’intégration entre
ces différents axes dans le fonctionnement des économies.
2
Arrow K.J., (1962), The Economic Implications of Learning by Doing, Review of Economic Studies, juin
1962, pp.155-173.
Revue Organisation et Territoire n°1, 2015
De sa part, la banque mondiale a défini quatre piliers (K. Dahlman, 2003) sur lesquels doit
être basée l’économie de la connaissance. Ces quatre "piliers" sont l‘éducation à tous les
niveaux, les capacités d‘innovation sous diverses formes, les technologies de l’information et
de la communication et le climat des affaires. Il est utile de signaler que le degré d’intégration
entre ces piliers est essentiel pour le fonctionnement de cette économie.
Foray3 considère que la connaissance est d'abord une capacité d'apprentissage et une capacité
cognitive, alors que l'information reste un ensemble de données formatées et structurées,
d’une certaine façon inertes ou inactives, ne pouvant pas elles-mêmes engendrer de nouvelles
informations. Ainsi, l’information est une étape préliminaire pour parvenir à la connaissance
et ne peut être assimilée à elle.
Par exemple, si je voyage en Egypte pour admirer les pyramides âgées de plusieurs siècles. Il
s’agit d’une connaissance de ces merveilles architecturales. En revanche, si je lis un livre se
rapportant au mystère des pyramides égyptiennes, il s’agit d’une information.
3
Foray D., op. cit.
4
Durand T., L’Alchimie de la compétence, Revue Française de Gestion, n° 127, Janvier-Février 2000.
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Dans ce cadre, la connaissance est conçue comme une structure qui implique une capacité à
rechercher les informations pertinentes, à les sélectionner puis à les traiter. Ainsi,
contrairement à l'information, qui existe indépendamment des individus, la connaissance est
"attachée" aux individus puisqu'elles reposent sur leurs facultés subjectives (Rallet 1997).
5
Machlup F., The Production and Distribution of Knowledge in United States, Princeton, 1962 .
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des caractéristiques d’une marchandise6. Elle peut être plus précisément décrite et spécifiée,
en termes de contenu et de propriété intellectuelle.
6
Foray D., op. cit.
7
Foray,D., op.cit.
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-La montée des emplois hautement qualifiés : elle constitue la troisième caractéristique du
développement des économies fondées sur la connaissance. En effet, cette croissance des
emplois hautement qualifiés, est liée en partie à l’avènement des technologies de
l’information et leur diffusion. Mais, elle s’explique par des évolutions plus larges qui
caractérisent les économies fondées sur la connaissance.
Il est indéniable que le capital immatériel a existé de tout temps, l’importance stratégique du
savoir s’est considérablement accrue avec la montée des TIC, dont l’utilisation de plus en plus
intensive modifie en profondeur non seulement la portée, mais également la nature même du
processus d’accumulation et de diffusion du savoir9.
Ainsi, capital intangible et diffusion des NTIC provoquent un rythme soutenu d’innovation,
caractérisant ainsi l’économie de la connaissance, où les changements sont permanents et
difficiles à mesurer impliquant le développement des niveaux de formation et des activités
d’innovation permanentes.
8
OCDE, (1996), L'économie fondée sur le savoir, Paris.
9
Epingard, P. (1999), » L’investissement immatériel, coeur d’une économie fondée sur le savoir », Editions du
CNRS, p. 163.
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En outre, les TIC permettent d’optimiser les modes de gestion et d’organisation des
institutions, qui profitent désormais d’une meilleure qualité de l’information et gagnent en
efficacité.
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Ces chercheurs précisent que les apports des TIC, dépendent des modifications
organisationnelles qui accompagnent leur diffusion. En d’autres termes, la diffusion et
l'utilisation efficace d'une nouvelle technologie reposent sur un processus de réorganisation et
d'apprentissage au niveau de tous les secteurs.En fait, les gains de l’informatisation des
économies paraissent indissociables de l’adaptation des structures productives et, notamment,
de l’organisation du travail à travers une substitution du travail qualifié à une formation
continue permanente ; travail non qualifié et un renforcement de la logique de compétence
(M.Gollac, 2003).
Néanmoins, selon d’autres analyses, ce paradoxe est dépassé. L’introduction des TIC est
déterminante. Elles sont désormais l’un des moteurs de la croissance et un gisement d’emplois
prometteurs.
Dans ce cadre, les TIC constituent des instruments au service du développement d’un
pays, mais à condition de préparer un environnement propice pour pouvoir bénéficier des
gains générés par ces technologies. Des investissements complémentaires en compétences, en
changement organisationnel et en innovation sont nécessaires.
Les opportunités créées par l’approfondissement de l’usage des TIC pour des besoins
professionnels sont nombreuses : elles incluent les centres d’appel, le télémarketing, le
téléconseil, l’offre de contenu et à terme l’offre d’équipements, autant d’emplois qui peuvent
être créés.
Au niveau microéconomique, les TIC ont des impacts positifs sur la productivité de
l’entreprise. Elles améliorent sa productivité (réduction des coûts, développement d’intranet,
amélioration de la gestion des stocks et des approvisionnements). Mais, il est utile de signaler
que les retombées bénéfiques des TIC ne se manifestent qu’au bout d’un certain temps
consacré à l’exercice du changement organisationnel des entreprises.
Les TIC permettent également de créer de nouveaux services qui peuvent contribuer à une
plus grande efficacité économique : commerce électronique, administration en ligne.
Avant de procéder à une analyse de l’état des lieux des TIC au Maroc, une étude comparative
est nécessaire en utilisant comme base comparative les indicateurs TIC pertinents, afin
d’évaluer les avancées et les retards du Maroc dans ce domaine.
II-1 Benchmarking :
Plusieurs indicateurs permettent d’établir des comparaisons et d’observer les progrès
accomplis par les différents pays en matière d'utilisation des TIC (KEI, ICT, NRI). Ils sont
élaborés par des organismes internationaux tels que l’Union Internationale des
Télécommunications (UIT), le Forum Economique Mondial (FEM) et la Banque mondiale et
se composent de plusieurs critères (quantitatifs et qualitatifs) liés, directement ou
indirectement aux TIC. Cependant, notre analyse portera sur les indicateurs élaborés par le
FEM et ce, en s'appuyant sur ses derniers rapports.
Comme chaque année, le FEM publie son rapport sur les évolutions réalisées par les pays en
matière de technologies de l’information. Il met en exergue l’importance stratégique de
l’économie numérique et effectue tous les ans une étude cherchant à évaluer le degré de
maturité des différents pays dans ce domaine.
Intitulé « The Global Information Technology Report 2013 : Growth and Jobs in a
Hyperconnected World », le rapport classe cette année 144 économies sur la base du NRI.
Pour le mesurer, l’indice NRI, pour l’année 2013, calcule la capacité d’un pays à exploiter les
opportunités offertes par les TIC prenant en compte quatre éléments :
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Au niveau du monde arabe, les pays les mieux classés, par le FEM en 2013, sont le Qatar
(23e), les Emirats Arabes Unis (25e) et le Bahreïn (29e). Cette performance est due à une
bonne préparation aux TIC (infrastructures, accessibilité financière et compétences) ainsi
grâce à leur environnement favorable à l’entrepreneuriat et à l’innovation. Le Maroc devance
le Liban et l’Algérie qui a perdu 13 places par rapport à l’année dernière. L’Egypte par contre
dépasse le Royaume en se positionnant au 80e rang. La Tunisie n’apparait pas dans le
classement de 2013, le FEM11 l’explique par une rupture structurelle dans les données, ce qui
rendait difficile les comparaisons avec les autres années.
Comparé à certains pays émergents, notre pays est devancé par le Brésil (60ème rang), la
Russie (54ème rang), l’Inde (68ème rang) et la Chine (58ème rang). Il est par contre mieux
positionné que certains pays africains tels que le Sénégal (107ème rang), la Côte d’ivoire
(120ème rang) et le Mali (122ème rang).
10
mesure le fait que les TIC soient abordables ;
11
Forum Economique Mondial, (2013), rapport annuel.
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Si notre pays a pu gagner deux places dans le classement mondial, il connait encore plusieurs
défaillances. Les principaux indicateurs sont à la baisse notamment l’environnement des TIC
(74ème rang en 2013 contre 66ème rang en 2012) et l’impact des TIC (111 ème rang en 2013
contre 109ème rang en 2012).
Le recul du classement du Maroc au niveau de cet indicateur est lié essentiellement à celui
enregistré au niveau de « l’environnement politique » et « l’environnement des affaires » qui
ont baissé12 de 5 et 13 rangs respectivement (figure 1).
Jordanie
Liban
Maroc
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Tunisie
Koweit
Qatar
Algérie
Egypte
Bahrain
saoudite
Arabie
Au niveau de cette composante, le Maroc a avancé de 12 rangs par rapport à l’année 2012 en
passant du 100 ème rang au 88 ème rang (figure 2). En dépit de cette progression, notre pays
12
FEM, (2013), rapport annuel, op.cit.
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est devancé par les pays de la CCG, l’Egypte et le Liban. Cette progression13 a été réalisée
suite aux évolutions enregistrées en 2011 au niveau des indicateurs « télécoms » du NRI.
Dans ce cadre, la meilleure performance réalisée par le Maroc a été enregistré au niveau de
son classement pour le pilier « Affrodability » (la facilité d’accès). Sur ce plan, le Maroc est
passé de la 77ème position en 2012 à la 30ème position en 2013.
A signaler que ce pilier est basé sur trois indicateurs14, à savoir les tarifs de la téléphonie
mobile, les tarifs du haut débit fixe et le niveau de compétition dans les marchés de l’internet
et de la téléphonie.A ce niveau, un progrès a été réalisé notamment grâce à la baisse des tarifs
de la téléphonie mobile observée en 2011, qui a permis à notre pays d’avancer de 45 points,
passant du 135ème rang en 2012 au 90ème rang en 2013. Cependant, notre pays est faiblement
classé pour ce qui est de sa tarification (90ème rang) en 2013.
Pour l’indicateur relatif aux tarifs du haut débit fixe, le Maroc se positionne, en 2013, au 23ème
rang. En matière de concurrence dans les marchés de la téléphonie et de l’Internet, le Maroc
est classé au 1er rang, au même titre que 57 autres pays.
Par ailleurs, au niveau du pilier « Skills » (compétences), le rapport du FEM 2013 note de
faibles performances, notamment pour ce qui est de la qualité du système éducatif (105ème
rang), le pourcentage d’enfants suivant l’enseignement secondaire (113ème rang) et le
pourcentage d’adultes sachant lire et écrire (130ème rang). Ce qui indique que les réformes
entreprises ne sont pas suffisantes.
13
ANRT, Communiqué de presse sur l’évolution des télécommunications du 15 avril 2013.
14
ANRT, op.cit.
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unis
Par ailleurs, pour ce qui est du pilier « usage individuel », le Maroc a gagné 18 places en
arrivant au 56ème rang après avoir été 74ème en 2012.
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Pour ce qui est de l’élément « Internet et utilisation des réseaux sociaux », notre pays figure
parmi les 50 pays au niveau de l’utilisation des réseaux sociaux (45ème rang) et (54ème rang) en
ce qui concerne le nombre d’internautes.
Tunisie
Liban
Jordanie
Koweit
Maroc
Qatar
Oman
Emirats arabes unis
Algérie
Egypte
Bahrain
C’est la composante au niveau de laquelle le Maroc est mal situé (111ème rang). Il est
largement devancé par la plupart des pays de la région MENA (figure 4). Le repli a concerné
les deux piliers « impact économique » (122ème rang) et « impact social » (105ème rang).
Revue Organisation et Territoire n°1, 2015
Liban
Qatar
Arabie saoudite
Jordanie
Oman
Tunisie
Emirats arabes
Koweit
Maroc
Algérie
Egypte
Bahrain
unis
-L’impact économique : On note le faible impact des TIC sur les nouveaux services et
produits (87ème rang) ainsi que le poids limité des effectifs concernés par les activités de
connaissances (102ème rang).
-L’impact social : On remarque le faible usage d’Internet dans les écoles (95ème rang),
l’emploi limité des TIC pour faciliter l’accès aux services de base (92ème rang) et un
fléchissement au niveau de l’e-participation (124ème rang).
Selon le rapport du FEM 2013, le Maroc ne semble pas être en mesure de tirer pleinement
partie des TIC pour stimuler le développement économique souhaité.
L’analyse du benchmarking montre que malgré les points forts réalisés au niveau de certains
piliers, le Maroc souffre de faiblesses importantes dans le développement des TIC qui
entravent sa capacité à bénéficier des avantages découlant de la mise en place et de
l'utilisation de ces technologies. Le faible niveau de développement des infrastructures et le
contenu numérique (95ème ), conjugué à l'insuffisance des compétences disponibles
(114ème) et à une faible capacité d’innovation (79ème ), engendrent une faible utilisation de
la technologie par tous les agents, en particulier les usages dans l’entreprise (99ème ) et les
usages de l’administration (81ème ).
Ceci montre également qu’on n’a pas de politique claire en matière des TIC et que les
investissements nécessaires n’ont pas été effectués. C’est la conséquence d’une série de
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L'adoption du plan "Maroc Numeric 2013" témoigne de l’importance accordée par les
décideurs au secteur en vue de favoriser le développement d'une société de la connaissance
fondée sur la diffusion de l'usage des TIC. Cette stratégie tablait sur l’objectif de générer, à la
fin de 2013, un PIB additionnel de 27 milliards de DH et 26.000 nouveaux emplois. Cette
stratégie s’assigne également comme objectifs d’accroitre l’accessibilité de l’Internet haut
débit aux citoyens, de faciliter l’accès à la connaissance et de rapprocher l’administration des
besoins des citoyens en termes d’efficacité, de qualité et de transparence à travers le
programme « e-gouvernement ».
En matière de la couverture des TIC, un progrès significatif a été atteint ; la téléphonie mobile
a affiché une importante croissance : A fin 2012, le parc du mobile16 totalise plus de 39
millions de d’abonnés contre près de 36,5 millions à fin 2011, soit une hausse annuelle de
6,74% avec un taux de pénétration à 119,97%. Cette technologie pourra améliorer la situation
économique de l’ensemble de la population.
S’agissant de la téléphonie fixe, le marché continue sa progression mais à une vitesse moins
notable que les segments d’internet et du mobile. En effet, le parc fixe connaît une baisse de
15
Stratégie nationale pour la société de l’information et de l’économie numérique (Maroc Numéric 2013),
Ministère de l’Industrie du Commerce et des Nouvelles Technologies.
16
ANRT, Communiqué de presse, 11 février 2013.
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8,05% au terme de l’année 2012 et atteint 3,27 millions d’abonnés, soit un taux de pénétration
de 10,08% à fin 2012.17
En 2012, l’équipement des ménages18 en téléphone fixe est de 31% contre 92% en téléphonie
mobile. Le parc Internet continue sa tendance haussière aussi bien au niveau du nombre
d’utilisateurs que du taux de pénétration. Il avoisine les 4 millions d’abonnés, ce qui porte son
taux de pénétration à plus de 12% de la population.
Egalement, l’un des indicateurs fort de la dynamique du marché est le rythme de croissance
de l’accès internet. Le segment de l’Internet profite de la dynamique que connaît le parc 3G
qui domine le marché avec 82% du parc global contre 17% pour l’internet haut débit (ADSL).
Un développement en matière de l’infrastructure technique a été réalisé permettant de suivre
l’accroissement rapide de l’usage de l’Internet. Ainsi, la bande passante Internet internationale
a plus que doublé. Elle est passée de 124 400 Mbps en décembre 2011 à 266 000 Mbps à fin
2012.19
Par ailleurs, dans le cadre du Plan Maroc Numérique 2013, divers programmes ont été mis en
place pour soutenir la diffusion des TIC. Quatre priorités stratégiques et deux mesures
d’accompagnement structurent le Plan « Maroc Numeric 2013 » et concourent activement au
développement des autres grands chantiers lancés par notre pays.
Actuellement, 22 services e-gov sont actifs. Parmi les projets suivis par le programme et qui
contribuent au développement de l’économie numérique, on cite (la gestion intégrée de la
17
ANRT, op.cit.
18
ANRT, (2012), Rapport annuel.
19
ANRT, (2012), op.cit.
Revue Organisation et Territoire n°1, 2015
dépense publique, le paiement des taxes et des impôts en ligne, le registre du commerce en
ligne…etc.).
Ainsi, malgré les efforts considérables déployés dans ce cadre, le Maroc doit rattraper son
retard sur les services publics en ligne20 (122ème), et l'importance accordée à l'utilisation
d'Internet pour les affaires, tous les deux très indispensables pour tirer profit de l'économie
fondée sur la connaissance.
Aussi, les entreprises bénéficient d’un accompagnement étroit pour favoriser l’équipement et
le développement des usages TI au sein des entreprises. A cet égard, on peut citer plusieurs
programmes destinés à ces entreprises (Progamme « Moussanada TI », INFITAH et RAWAJ
TI….etc.).
20
Forum Economique Mondial, (2013), rapport annuel.
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Conclusion :
L’économie de la connaissance est aujourd’hui envisagée comme un vecteur de
développement. Il apparaît toutefois que de nombreuses conditions doivent être réunies pour
atteindre cet objectif.
Les performances en matière d’usage des TIC ne peuvent constituer une condition suffisante à
l’insertion dans l’EC. L’ensemble des indicateurs sur l’état de développement des TIC au
Maroc permettent d’avancer des résultats positifs. Cependant, en ce qui concerne l’influence
des TIC sur le développement du pays, des résultats positifs et significatifs, nécessitent que
toutes les formes de l’économie de la connaissance soient réunies. Un peu à l’image d’un
puzzle, il faut avoir une conception d’ensemble du système (un ensemble d’éléments qui
s’emboitent les unes dans les autres).
Pour ce qui est des TIC, les principaux défis demeurent, l'utilisation productive des TI et les
investissements privés dans ce secteur, compte tenu de son fort potentiel de création
d'emplois. L’expérience marocaine montre une forte tendance à privilégier l’usage au
détriment de la production et de l’innovation dans le secteur des TIC. Toutefois, l’économie
fondée sur la connaissance nécessite une couverture plus élevée en termes d'utilisation, mais
aussi en termes de production des TIC. L’interaction judicieuse des TIC aux autres facteurs de
développement ainsi que la capacité des populations, entreprises et des Etats à les utiliser
permettent aux TIC d’être des instruments au service de développement.
Le Maroc n’a pas adopté une approche globale basée sur la connaissance, il a travaillé sur les
différents piliers de l’économie de la connaissance séparément. En effet, chacun de ces piliers
a bénéficié de plans et programmes spécifiques (Maroc Numéric 2013, Maroc innovation,
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Plan d’urgence 2009-2012…etc.), alors qu’une coordination entre les différents programmes
fonctionnels est nécessaire.
Réfléchir sur les axes d’une stratégie marocaine appropriée, en matière des TIC, vis-à-vis de
l’Afrique. La contribution marocaine pourrait être d’un grand apport en matière des TIC, pour
ce qui est de l’insertion de certains pays africains dans l’économie de la connaissance.
Revue Organisation et Territoire n°1, 2015
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sciences sociales, mars 2002.
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