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Docteur en droit,
Notaire honoraire,
Les faits ayant donné lieu à l'arrêt de la cour d'appel de Bordeaux sont
classiques : une veuve âgée de 66 ans en 1993 souscrit un contrat
d'assurance-vie dit « contrat retraite-épargne-santé » auprès d'une
mutuelle d'assurance spécialisée dans le domaine de la santé dont le
terme était fixé au 99e anniversaire de la souscriptrice assurée. Les
bénéficiaires, fille et petits-fils de ladite dame, acceptent le contrat
en 1999. La mutuelle avertit alors la veuve que, d'une part, elle ne
pourra plus changer ses bénéficiaires et que, d'autre part, elle ne
pourra plus effectuer de rachat sans l'accord de ces derniers. La veuve
assigne alors la mutuelle devant le tribunal de grande instance de
Bordeaux pour demander des dommages et intérêts pour défaut d'information
et de conseil de la part de la compagnie d'assurance. Ce tribunal, dans
un jugement du 8 octobre 2003, précise que « la stipulation faite par Mme
D. au profit des consorts A. n'entrave pas sa faculté de rachat du
contrat souscrit dit « retraite-épargne-santé » [...] ; déboute Mme D. de
sa demande de dommages et intérêts ». La cour d'appel confirme la
décision déférée en toutes ses dispositions.
Son argumentaire est intéressant, qui fait fi des questions annexes qui
trop souvent viennent polluer un raisonnement juridique sain. En effet,
l'assureur apprécie peu le rachat du contrat d'assurance, lequel
contrarie une gestion financière à long terme. On se rappellera, à cet
1
égard, la prise en compte par la Cour suprême, dans ses quatre célèbres
arrêts de principe du 23 novembre 2004 (3), explicités dans un communiqué
exceptionnel, de la position des assureurs. Ceux-ci auraient, en réalité,
mis en avant la crainte d'un « krach » obligataire à raison de rachats
massifs qu'aurait pu entraîner une décision dans un sens différent : la
rigueur juridique aurait-elle déclenché un séisme économique ? On peut
s'interroger. Au plan financier, il est exact qu'une demande de
remboursement anticipé contrarie l'investissement de l'assureur sur la
durée. Et l'on voit aujourd'hui, sur le marché de l'assurance-vie,
fleurir des contrats dits « avec clause de fidélité », qui dissuadent le
souscripteur de racheter son contrat, sauf lourde pénalisation économique
(4), pendant un certain délai, huit ou dix ans le plus souvent. Mais à
partir du moment où l'assureur a « vendu » à un consommateur
(souscripteur) un contrat rachetable classique, il doit respecter son
engagement initial et obtempérer à une demande de rachat du souscripteur.
Du reste, le législateur, pour éviter les abus, a imposé aux assureurs
des délais pour honorer leurs obligations et des sanctions en cas de non-
respect de ces délais (par exemple, la loi no 85-608 du 11 juin 1985
modifiant notamment l'article L. 132-21, alinéa 4, du Code des
assurances). Il reste que, sur le fond, lorsqu'il y aura un doute sur la
« rachetabilité » d'un contrat, à raison d'un argument juridique,
l'assureur ne sera pas forcément enclin à rembourser le souscripteur de
sa créance sur la provision mathématique sans l'autorisation du tribunal.
Plus grave, on peut se demander si tout a bien été fait, dans le cadre du
contrat d'assurance lui-même, pour régler cette question du rachat. En
effet une clause bien rédigée pourrait préventivement régler la question
(cf. infra, notes 12 et 13).
2
Qu'en outre, la clause bénéficiaire est ainsi libellée : « le
souscripteur en cas de vie ; son conjoint, à défaut ses enfants, à défaut
ses héritiers ».
Dans cette affaire, comme dans les décisions d'autres cours d'appel déjà
évoquées qui l'ont précédée en 2004 (cf. note 2), le juge du fond n'avait
sous les yeux que le souscripteur et le bénéficiaire, le disposant à
titre gratuit et le gratifié.
3
demande du contractant, verser à celui-ci la valeur de rachat du contrat
ou la valeur de transfert du plan d'épargne retraite populaire dans un
délai qui ne peut excéder deux mois. Au-delà de ce délai, les sommes non
versées produisent de plein droit intérêt au taux légal majoré de moitié
durant deux mois, puis, à l'expiration de ce délai de deux mois, au
double du taux légal ».
Cette règle est d'ordre public. Aussi, certains auteurs ont-ils voulu
voir un conflit de normes entre l'article L. 132-23 (droit pour le
souscripteur de faire racheter son contrat) et l'article L. 132-9
(possibilité pour le bénéficiaire acceptant de figer la désignation
bénéficiaire) (11).
Une lecture simple de ces deux textes laisse penser qu'ils peuvent être
appliqués cumulativement : l'impossibilité de changer de bénéficiaire due
à l'acceptation de ce dernier n'est pas antinomique avec l'exercice du
droit de rachat par le souscripteur. Mais, par un raisonnement imprégné
de classicisme civiliste, on peut extrapoler pour dire que racheter le
contrat, c'est révoquer la désignation bénéficiaire, en se fondant sur le
droit de la stipulation pour autrui ou sur celui des libéralités entre
vifs.
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Il est certain que l'acceptation d'une stipulation pour autrui par le
bénéficiaire fige la stipulation. « Celui qui a fait cette stipulation ne
peut plus la révoquer si le tiers à déclaré vouloir en profiter »,
précise l'article 1121 du Code civil. Il convient de remarquer, dans un
premier temps, que même si le gel du contrat touchait la faculté de
rachat, rien n'empêcherait la rédaction d'une clause bénéficiaire
prévoyant comme condition de la désignation que l'acceptation
n'intervienne qu'après le décès du souscripteur assuré, ce qui rendrait
impossible tout blocage (12). Et c'est peut-être sur ce point que les
assureurs ne respectent pas complètement leur devoir de conseil,
lorsqu'ils prétendent que l'acceptation par le bénéficiaire bloque le
rachat, tant qu'ils pourront s'abriter - mais pour combien de temps
encore ? - derrière la doctrine dominante et la jurisprudence précitée.
Des voix discordantes commencent à se faire entendre (13).
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- donc on ne peut pas faire racheter un contrat accepté.
a. L'objet
b. L'animus donandi
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avec certains types de trusts anglo-saxons, qui opèrent exactement dans
ce sens : remise de biens à un trustee chargé de gérer, voire de remettre
au constituant sur sa demande tout ou partie des biens gérés, puis
transmission à un bénéficiaire, en cas de décès du constituant, de ce qui
existera alors (23). La fiducie-libéralité issue du droit romain, reprise
dans certaines législations de droit écrit, fonctionne dans le même sens
(24). Il est vrai que le législateur français est peu habitué à des
solutions aussi novatrices : nous n'en voulons pour preuve que la récente
loi du 23 juin 2006 portant réforme des successions et des libéralités
(25) qui, dans sa première version, avait prévu un article 893 du Code
civil ainsi rédigé : « La libéralité est l'acte par lequel une personne
dispose à titre gratuit de tout ou partie de ses biens ou de ses droits
au profit d'une autre personne. On ne peut faire de libéralité que par
donation entre vifs ou par testament, dans les formes ci-après établies
». Et « les formes ci-après » sont évidemment la donation notariée et le
testament. Exit le don manuel ou toute autre forme de libéralité révélée
depuis des décennies par la jurisprudence et la doctrine ? Depuis, le
texte a évolué et les mots « dans les formes ci-après » ont disparu (26).
Est-ce le signe d'une volonté du législateur d'admettre les autres formes
de libéralités (27) ? Mais pouvait-on faire autrement ? L'ouverture
d'esprit ne peut-elle aller jusqu'à admettre que s'il existe le don
manuel parallèlement à la donation solennelle, pour les transmissions à
titre gratuit entre vifs, il peut exister un mécanisme de transmission à
cause de mort parallèle au testament, l'assurance-vie ? D'ailleurs,
l'institution contractuelle, légalement reconnue, qui participe de cette
idée, n'était-elle pas analysée comme « un acte amphibie » ? Domat
déclarait à son sujet : « sa nature mêlée de celle des testaments et de
celle des conventions » (28). Ne pourrait-il en aller de même d'un
contrat d'assurance-vie rachetable ? De toute façon, puisque l'opération
est bien qualifiée de libéralité, que l'on s'accorde sur son rattachement
à une catégorie ou à une autre ou même à aucune n'a pas de conséquence
sur son existence. Seules les règles d'application peuvent être
différentes. Mais on l'a vu, par exemple en matière de trust, la Cour
suprême apprécie in concreto chaque situation pour appliquer les règles
des legs (29) ou des donations.
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II. LES CONSÉQUENCES DE L'ARRÊT
Ces quelques rappels porteront aussi bien sur la notion de rachat que sur
les règles de valorisation des transferts patrimoniaux dans le droit de
la famille et l'assurance-vie.
1. Histoire du rachat
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suivantes : la récompense dans le cadre de la liquidation d'un régime
matrimonial, par exemple, était égale à la somme déboursée par une masse
au profit d'une autre, quelle que soit son utilisation. Il en allait de
même du rapport d'une somme d'argent ou d'un don mobilier (cf. art. 868
et 869, C. civ., dans leur rédaction de 1804). La loi de 1930, reprenant
des pratiques antérieures (34), avait donc prévu en ses articles 68 et 71
le principe du non-rapport et de l'absence de récompenses, sauf primes
manifestement exagérées. A l'époque, il y avait prime normale lorsqu'elle
était payée sur les revenus du souscripteur, alors que la prime était
exagérée lorsqu'elle entamait le capital. L'économie a changé depuis.
L'inflation a pu être mesurée et rendue publique. La durée de vie des
humains et, corrélativement, celle des placements se sont allongées, de
sorte que la nominalisme monétaire, s'il a bien été maintenu dans son
principe (cf. art. L. 112-1, C. mon. et fin.), a subi de nombreux
ajustements dérogatoires, notamment par l'insertion, dans le droit
patrimonial de la famille, de la notion de dette de valeur (cf. art. 860,
922 ou 1469, C. civ., résultant des réformes de 1965 et 1971, notamment).
Les contrats d'assurance-vie ont évolué eux aussi, avec la sophistication
des techniques financières et l'émergence des contrats en unités de
compte, depuis les années 1980 (35), lesquels entraînent de nouvelles
prises de risque pour le souscripteur, puisque ce dernier peut se
retrouver aujourd'hui avec une valeur de rachat et donc des capitaux
garantis inférieurs, pour des raisons économiques, aux primes versées.
1. Analyse du processus
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d'appel de Bordeaux est que le souscripteur, jusqu'à son dernier souffle,
reste maître d'accroître, de faire baisser, voire d'annuler la valeur du
contrat, qu'il y ait acceptation ou non du bénéficiaire, pendant toute la
vie du contrat. Si l'on suit ce raisonnement, ce dont son patrimoine se
dépouille définitivement, c'est bien de la valeur de rachat au dénouement
du contrat.
Ces règles ne s'appliquent pas non plus aux sommes versées par le
contractant à titre de primes, à moins que celles-ci n'aient été
manifestement exagérées eu égard à ses facultés ».
Il faut, tout d'abord, préciser que ces règles ne peuvent en aucun cas
concerner les sommes touchées par le bénéficiaire, ce qui est logique,
puisque des mécanismes de mutualisation éventuelle peuvent influer sur le
montant des capitaux touchés par le bénéficiaire, qui peuvent être sans
rapport avec les primes acquittées pour les contrats non rachetables ou
légèrement supérieurs à la valeur de rachat pour les contrats rachetables
au moment de la survenance du décès. Ils sont le fait de l'assureur. Ces
considérations se retrouvent dans l'article L. 132-12 du Code des
assurances.
Ces deux articles, ensuite, définissent, pour partie seulement (38), des
domaines d'application des règles civiles, du rapport, de la réduction,
des récompenses (précisées récemment par la jurisprudence (39)). Ils
laissent donc une liberté d'analyse dans les cas non visés par eux et
donc tout naturellement place à une application possible du droit commun
(Code civil).
a. Le montant
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seront évalués en prenant en compte le montant nominal de ces primes, la
dépense faite. Les primes, dans ce type de contrat, sortent
définitivement du patrimoine du souscripteur et aucune contre-valeur ne
vient les remplacer. Toute prise en compte par la règle civile
d'évaluation devra donc en quelque sorte se contenter du montant de ces
primes dans le cadre du rééquilibrage des patrimoines qu'opèrent les
opérations de rapports ou récompenses au décès (il en irait, en revanche,
différemment pour les contrats « vie », notamment en cas de dissolution
de la communauté avant dénouement du contrat) (41).
b. Domaine d'application
Le Code des assurances vise également les primes, pour la mise en oeuvre
des règles civiles, mais seulement lorsque ces primes sont exagérées,
dans tous les cas en matière de succession et lorsque le conjoint est
bénéficiaire en matière de communauté. Dans cette dernière hypothèse, le
législateur a considéré que des primes modiques prélevées sur les
revenus, à titre de prévoyance, ne donnaient pas lieu à récompense, ce
qui est logique au regard de notre droit contemporain, qui considère, par
exemple, que les cotisations maladie sont des charges du mariage
(lesquelles ne peuvent évidemment donner lieu à récompense).
11
d'assurance-vie (45) (c'est-à-dire pour la plupart des contrats modernes
rachetables, ce qui correspond quasiment à la valeur de rachat au jour du
décès).
Ainsi que nous l'avons souligné (cf. supra, I), une libéralité est
intervenue entre le souscripteur et le bénéficiaire, quelle que soit par
ailleurs la nature de cette libéralité.
12
Là encore, ne doit-on pas considérer que ce dont s'est appauvri le
patrimoine du souscripteur - critère objectif de la libéralité -, c'est
le montant de sa créance de rachat au jour de son décès ? Jusqu'à cette
date, le souscripteur est resté maître de la créance de rachat. Il
pouvait ou non exiger son paiement total ou partiel. Pour lui, c'est donc
bien sur cette valeur, qu'il connaît (puisque l'assureur la lui rappelle
tous les ans) - critère subjectif de la libéralité -, que son intention
libérale portera et non sur les primes versées (51). Il a laissé se
transmettre cette créance de rachat gratuitement à son bénéficiaire. Ici
encore, peu importent les capitaux reçus par ce dernier, même si à
l'heure actuelle, il n'y a dans les contrats d'assurance-vie dits de «
capitalisation » quasiment pas de différence entre la valeur de rachat et
les capitaux dus au bénéficiaire (provision mathématique) (52). Quoi
qu'il en soit, la différence - si différence il y a - est due au fait
d'un tiers, l'assureur (frais, gestion, mutualisation éventuelle pour
certains contrats) et non au souscripteur. Les héritiers ne peuvent donc
s'en prévaloir.
A ceux qui penseraient que le rapport devrait se faire sur le montant des
primes, cet exemple montre combien cette solution serait inéquitable et
de toute façon non fondée. Car le Code civil prévoit que le rapport ou la
réduction portent sur l'avantage (gratuit) procuré.
Conclusion
13
compte en cas de chute de la bourse. Même l'administration fiscale l'a
admis et en a tiré les conséquences dans un sens favorable au
contribuable (55).
Avec les contrats rachetables, nous avons souligné qu'on substituait aux
primes une créance de rachat qui correspond à la provision mathématique.
Au moment du paiement des primes, nous avons montré qu'il n'y a quasiment
aucun dépouillement (58), puisque dès leur versement, le souscripteur
devient en contrepartie créancier de pareil montant (sous déduction des
droits d'entrée) de l'assureur, par l'intermédiaire de la créance de
rachat. Quelle est alors la pertinence de l'appréciation des primes par
rapport au surplus du patrimoine à ce moment (59), puisque le montant
définitif dont le patrimoine et la masse commune sont diminués est la
valeur de rachat au décès ?
C'est bien tout l'enjeu qui se cache derrière la solution de bon sens de
la cour d'appel de Bordeaux. Aux exégètes, il sera facile de préciser que
les articles du Code des assurances ont ignoré une notion qui n'avait
quasiment aucune importance au moment de leur écriture : la valeur de
rachat. Rien n'interdit, aujourd'hui, de la prendre en considération et
d'en tirer toutes les conséquences.
D'une part, ce n'est pas parce qu'on ne doit pas prendre en compte les
primes non exagérées ou le capital bénéficiaire en vertu des textes (art.
L. 312-13, al. 1 et 2, C. ass.), qu'il est interdit de retenir la valeur
de rachat pour l'application du droit commun patrimonial de la famille ;
d'autre part, ce n'est pas parce que le Code des assurances vise dans
certains cas les primes exagérées (art. L. 132-13, al. 2, et L. 312-16,
al. 2, C. ass.) comme condition de mise en jeu des règles du rapport et
des récompenses, qu'il est interdit, quant à l'évaluation des transferts
patrimoniaux - nous pensons l'avoir montré -, de retenir la valeur de
rachat. Cet argument de texte compléterait l'argument plus fondamental
14
d'anachronisme. Le « cru bordelais » sera-t-il consacré par la Cour de
cassation ? La question est désormais posée (60).
***
Annexe
(Extraits)
(...).
- « le rachat du contrat.
15
rachat partiel ou total au cours de l'existence du contrat dont le terme
était fixé à son 99e anniversaire, même si ce terme impliquait également
la possibilité de transmettre à son décès la partie capitalisée de cette
épargne au profit des bénéficiaires désignés ;
« Les dépens d'appel seront partagés par moitié entre Mme D., d'une part,
et M. et Mme A., d'autre part » ;
(...).
Président : M. Gaboriau.
***
(1) Cf., pour une actualité 2005 de l'assurance-vie : Ph. Delmas Saint-Hilaire, « 2005 : entre stipulation
et donation », Dr. et patrimoine, no 148, mai 2006, p. 104.
(2) C.A. Paris, 27 mai 2004, RGDA 2004, no 4, p. 1010 et C.A. Rennes, 4 mars 2004, no du rôle général : 02-
05548 (définitif), Dr. et patrimoine 2005, no 135, p. 39, commentaire M. Leroy, « Rachat, acceptation du
bénéfice et libéralité ».
(3) Cass., ch. mixte, 23 novembre 2004 (quatre arrêts et un communiqué), Bull. civ., ch. mixte, no 613 ; D.
2004, IR, 3131, RTD civ. 2005, 434, obs. M. Grimaldi ; Lamy droit civil, janvier 2005, p. 37, note M.
Leroy ; RJF 3/05, no 279 ; Ph. Grosjean, « Les nouvelles frontières de l'assurance-vie, à propos de Cass.,
ch. mixte, 23 novembre 2004, JCP éd. N 2005, 1003, p. 24 ; B. Beignier, « La poule d'eau est-elle de la
viande ou l'assurance-vie est-elle une libéralité ? », D. 2005, juris., 1905 ; L. Mayaux, RGDA 2005, p.
110 ; H. Lécuyer, « Promesse jurisprudentielle d'une longue vie à l'assurance-vie », Dr. famille 2005, étude
6.
(4) Ce type de contrat présente également des avantages, notamment fiscaux (I.R., I.S.F.).
(6) Cass. com., 25 octobre 1994 (pourvoi no 90-14316), Bull. civ. IV, no 311 ; Defrénois 1998, art. 36837, p.
861, note S. Hovasse-Banget ; Cass. civ. 1re, 28 avril 1998, Bull. civ. I, no 153 ; RGDA 1998, 309, note J.
Bigot ; Cass. com., 13 mars 2001, Bull. civ. I, no 58, p. 55.
(7) Cf. art. 77, L. du 13 juillet 1930 : « Sauf dans le cas de force majeure constaté par décret rendu sur
la proposition du ministre du Travail, le rachat sur la demande de l'assuré, est obligatoire ». Le
16
législateur de l'époque avait déjà prévu le remède au krach boursier en cas de demande massive de rachat,
notamment en cas de risque de guerre ou de crise économique (celle de 1929 était encore présente).
(8) Art. L. 132-22-1, réd. L. no 85-608 du 11 juin 1985, art. 5 ; L. no 92-665 du 16 juillet 1992, art. 21 et
art. 24 ; inséré par L. no 2005-1564 du 15 décembre 2005, art. 13-I. Pour chaque contrat d'assurance sur la
vie ou de capitalisation, la valeur de rachat ou de transfert ne peut être inférieure de plus de 5 % à la
valeur de rachat ou de transfert qui serait calculée sans que la provision mathématique ne tienne compte des
chargements d'acquisition dudit contrat contenus dans les primes devant être versées par l'intéressé. NOTA :
L. no 2005-1564 du 15 décembre 2005, art. 13-II : « Les dispositions du I s'appliquent aux contrats souscrits
à l'issue d'un délai de deux ans à compter de la publication de la présente loi ».
(9) Cf. M. Grimaldi, « Réflexions sur l'assurance-vie et le droit patrimonial de la famille », Defrénois
1994, art. 35841, p. 3 et s.
(10) L'article L. 312-22 du Code des assurances n'est sans doute pas celui qui édicte le plus fortement le
droit au rachat, il parle en effet essentiellement de l'obligation pour l'assureur d'informer chaque année
l'assuré sur la valeur de rachat du contrat. Le visa des articles L. 132-21 ou L. 132-23 de ce code eut été
plus pertinent.
(11) V. par exemple, J. Bigot, note sous T.G.I. Paris, 4e ch., 2e sect., 22 mars 2001 et T.G.I. Bourges, 17
juin 1999, JCP éd. G 2001, II, 10621.
(12) La clause bénéficiaire suivante pourrait très bien être stipulée dans le contrat « Je désigne comme
bénéficiaire X., sous la condition qu'il n'accepte pas la présente clause de mon vivant. A défaut, je
désigne comme bénéficiaire Y., sous la même condition ».
(13) Cf. J. Kullmann, « Pour le maintien du droit au rachat en dépit de l'acceptation du bénéficiaire », in
Mélanges C. Gavalda, p. 199 et s.
(14) Cf. C. Larroumet et D. Mondoloni, Rép. civ. Dalloz, Vo Stipulation pour autrui, nos 50 et 51.
(15) « ... Mme A. et son fils, en acceptant la stipulation, ont accepté le contrat tel qu'il était
conclu..., il apparaît que le droit des tiers bénéficiaires laisse pleine et entière la faculté de rachat de
Mme D. sans limitation ni aucune obligation préalable, conformément à l'article L. 132-21 du Code des
assurances ».
(16) Il ne s'agit sans doute pas d'une donation post mortem, car si l'intention libérale existe, le montant
donné est reporté à ce qui existera au décès. Sur la donation indirecte, v. R. Libchaber, « Pour une
redéfinition de la donation indirecte », Defrénois 2000, art. 37273, p. 1409 et s.
(17) Cass. com., 28 juin 2005 (pourvoi no 03-18397) ; D. Faucher, « Assurance-vie et donation indirecte, le
véritable poids de l'article 894 du Code civil », JCP éd. N 2005, 1493, p. 2030.
(18) Sur la question de l'aide sociale récupérable, cf. C.E., 19 novembre 2004, requête no254797, Defrénois
2006, art. 38306, note F. Sauvage ; C.E., 6 février 2006, requête no 259385, Rec. Lebon, à paraître.
(19) Cf. notamment, M. Belmont et H. Lascombes, « Stipuler n'est pas donner », Dr. et patrimoine 2006, no
147, p. 24.
(20) Cf. notamment, Ph. Malaurie et L. Aynès, Droit civil, Les successions, les libéralités, éd. Defrénois,
no 431.
(21) R. Libchaber, « Pour une redéfinition de la donation indirecte », Defrénois 2000, art. 37273, p. 1409.
(22) Au moins dans son montant (sur cette question de définition de l'objet, on songe aux donations
facultatives ou aux donations alternatives).
(23) Cf. Cass. civ. 1re, 20 février 1996 (pourvoi no 93-19855), D. 1996, chron., 231, note Y. Lequette ; et
plus récemment Cass. civ. 1re, 29 mai 2001 (pourvoi no 99-16813), Bull. civ. I, no 151, p. 98 ; Dr. famille,
note L. Perroin. Plus généralement, à propos du trust au regard du droit français des libéralités, cf. M.
Revillard, Droit international privé et communautaire, pratique notariale, éd. Defrénois, 6e éd. 2006, nos 663
et s.
(24) Le droit français ne semble pas encore prêt à accueillir pareille possibilité. La proposition de loi no
178 du février 2005 du Sénateur Philippe Marini prévoit un article 2063 du Code civil ainsi rédigé : « La
fiducie ne peut, à peine de nullité, être utilisée aux fins de transferts à titre gratuit de droits du
constituant à un tiers ». A-t-on peur d'un concurrent éventuel du contrat d'assurance-vie ou se méfie-t-on
des réactions du ministère des Finances qui a déjà, dans les années 1990, fait échouer un projet civil de
fiducie ?
(25) Document mis en distribution le 5 juillet 2005, no 2427, enregistré à la Présidence de l'Assemblée
nationale le 29 juin 2005.
(26) L. du 23 juin 2006 portant réforme des successions et des libéralités, Defrénois 2006, Lég., p. 287 et
s.
17
(27) Cela n'a rien d'évident, car la modification résulte d'un amendement no 156 présenté par M. Huyghe,
rapporteur au nom de la commission des lois : « Article 10 - A la fin de l'alinéa 4 de cet article,
supprimer les mots : « , dans les formes ci-après établies ». Exposé sommaire (Art. 893 du Code civil),
Amendement rédactionnel.
(28) Cf. H., J. et L. Mazeaud, Leçons de droit civil, Successions - Libéralités, par L. et S. Leveneur,
Montchrestien, no 695.
(29) Cf. Cass. civ. 1re, 20 février 1996, (Zieseniss), Bull. civ. I, no 93, p. 62, à propos de l'application
de l'ordre légal de réduction des libéralités.
(30) Dans certains contrats, il n'existe pas de provision mathématique. D'autres comportent un « risque
d'antiselection » qui viendrait fausser les calculs des assureurs ; ils ne sont donc pas rachetables : cf.
art. L. 132-23, C. ass. ; v. Y. Lambert-Faivre et L. Leveneur, Droit des assurances, précis Dalloz, 12e éd.
2005, p. 808 ; M.-C. Barrut-Durrieux, Le rachat du contrat d'assurance-vie, mémoire Master 2 notarial, Lyon,
2006, p. 12 et s.
(31) V. par exemple, « Commentaire de la loi du 13 juillet 1930 sur le contrat d'assurance », Defrénois
1930, no 115, p. 262 et s., spéc. no 103.
(32) V. les modifications du Code des assurances résultant de la loi no 2005-1564 du 15 décembre 2005 dans
son article 13 modifiant le Code des assurances, notamment les articles L. 312-22-1, L. 331-1 et L. 331-2,
mais également résultant d'un décret plus ancien, le décret no 94-635 du 25 juillet 1994 (art. 12-I) et en
particulier l'article R. 331-5, ce dernier ainsi libellé : « Pour tout contrat d'assurance sur la vie
comportant une valeur de rachat et pour les contrats de capitalisation, la valeur de rachat est égale à la
provision mathématique du contrat diminuée, éventuellement, d'une indemnité qui ne peut dépasser 5 % de
cette provision mathématique. Cette indemnité doit être nulle à l'issue d'une période de dix ans à compter
de la date d'effet du contrat. Pour l'application du présent article, la provision mathématique ne tient pas
compte des éventuelles garanties de fidélité non exigibles par l'assuré au moment du rachat. Ces garanties
doivent être explicitement décrites dans le contrat et clairement distinguées de la garantie qui en est
l'objet principal ».
(33) L'étalon-or est instauré en Angleterre, quelques années après l'adoption de l'Act of Lord Liverpool
(1816). En 1870, l'étalon-or devient la base des échanges en Europe. En 1944, après les premiers accords de
Bretton Woods, le système monétaire international est fondé sur l'étalon-or et le Fonds monétaire
international (F.M.I.) est crée. En 1971, fin des accords de Bretton Wodds, les Etats-Unis suspendent la
convertibilité dollar-or.
(34) V., Traité pratique et formulaire des liquidations et partages, par C. Defrénois, 6e éd. 1929, t. 1, p.
279 et t. 2, p. 202.
(35) Après les contrats sur la vie à capital variable dans les années 1970 (cf. Dépêche du 4 décembre 1969
relative à l'assurance-vie à capital variable », RGAT 1970, p. 226), la loi no 81-5 du 7 janvier 1981 (art.
1er) est venue préciser le principe des unités de compte dans l'article L. 131-1 du Code des assurances entré
en vigueur le 1er juillet 1981.
(36) Le Code des assurances résulte de deux décrets du 16 juillet 1976 (nos 76-666 et 76-667) et d'un arrêté
de même date.
(37) L'attention du souscripteur est même attirée sur le montant de la créance de rachat ; un arrêté du 1er
mars 2006 modifiant et complétant certaines dispositions du Code des assurances en matière d'assurance sur
la vie et de capitalisation (J.O. du 10 mars 2006, p. 3621, texte no 7) est venu préciser les informations
obligatoires sur cette question en application de l'article L. 132-5-2 du Code des assurances pour les
contrats en unités de compte, v. Defrénois 2006, art. 38359, p. 536 ; Defrénois, Supplément Rapide no 6 du 7
avril 2006, p. 35 et s.
(38) Ainsi, l'article L. 132-16 du Code des assurances ne vise que l'hypothèse du contrat souscrit par un
époux en faveur de son conjoint. Rien n'a été prévu dans le cas d'un tiers bénéficiaire ou en cas de vie
lorsque l'époux souscripteur est lui-même bénéficiaire après la dissolution de la communauté.
(39) La Cour suprême, dans ses déjà célèbres arrêts précités du 23 novembre 2004 a, indépendamment de la
question du caractère aléatoire du contrat d'assurance, fixé des critères d'appréciation du caractère
exagéré des primes qui permet le jeu des rapports ou récompenses.
(40) Rappelons la tentative d'une partie non négligeable de la doctrine de faire échapper les « contrats
d'assurance-placement » aux règles du Code des assurances, fondée sur l'absence d'aléa, aujourd'hui mise à
mal par la Cour de cassation dans ses arrêts du 23 novembre 2004. V. M. Grimaldi, « L'assurance-vie et le
droit des successions », Defrénois 2001, art. 37276, p. 3 et s.
(41) Pour un exemple de cotisations de retraite, dans le cadre d'un divorce d'époux communs en bien, v.
Cass. civ. 1re, 23 mai 2006, pourvoi no 05-11512, D. 2006, IR, 1634.
(42) L'arrêt Daignan a logiquement retenu cette solution : v. Cass. civ. 1re, 10 juillet 1996 (pourvoi no 94-
18733), Bull. civ. I, no 309 ; Defrénois 1997, art. 36640, no 126, note G. Champenois ; D. 1997, 26.
(43) En réalité, il s'agit en quelque sorte d'un renvoi : le Code civil s'applique, mais les sommes qu'il
prend en compte, la dépense faite, sont les primes. Celles-là sont visées par le Code des assurances. Et le
fait de prendre en compte les primes laisse penser que le Code des assurances s'applique, alors qu'il s'agit
bien du Code civil (dans ce cas, la dépense faite égale la prime).
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(44) Pour répondre préventivement aux objurgations éventuelles s'appuyant sur partie de la doctrine et un
bon nombre d'assureurs, qui mettent en avant que les capitaux reçus par le bénéficiaire ne correspondent en
rien aux primes versées, compte tenu de la spécificité du mécanisme d'assurance et dans certains cas de son
effet démultiplicateur, décomposons l'opération d'assurance d'une façon générale : les primes sont gérées
par l'assureur. Dans certains cas, une mutualisation entre assurés va s'opérer. Elle jouera même totalement
pour les contrats de répartition et de prévoyance. Il n'y a dans ce cas précis pas de rapport entre la somme
déboursée, la prime et les capitaux reçus. Dans d'autres cas, elle ne jouera aucun rôle (contrat d'assurance
de pur placement) et l'effet démultiplicateur de l'assurance sera nul. Dans d'autres cas enfin, les deux
systèmes cohabiteront. Dans ces deux dernières familles, les capitaux versés au bénéficiaire seront
représentatifs, totalement ou partiellement, des primes versées, aux frais de gestion près. En outre, pour
les contrats rachetables, ces capitaux seront mêmes représentatifs, totalement ou partiellement, de la
valeur de rachat au jour de la survenance du risque, laquelle s'est substituée aux primes dans ce type de
contrat dans le patrimoine du souscripteur. La « valeur incluse » passe en quelque sorte des primes à la
valeur de rachat puis aux capitaux bénéficiaires au moins partiellement.
(45) Cf. Loi no 98-1266 du 30 décembre 1998 (J.O. du 31), créant le nouvel article 990-I du C.G.I.
(47) Cass. civ. 1re, 31 mars 1992, Bull. civ. I, no 95 ; Defrénois 1992, art. 35349, no 117, obs. G.
Champenois et 1993, art. 35481, étude M. Grimaldi, préc. ; RTD civ. 1992, 632, obs. F. Lucet et B. Vareilles
; JCP éd. N 1992, II, p. 376, note Ph. Simler ; JCP éd. G 1993, II, 22059, note B. Abry ; RGAT 1993, 136,
obs. J.-L. Aubert.
(48) Cass. civ. 1re, 19 avril 2005 (pourvoi no 02-10985), Bull. civ. I, no 189 ; F. Vauvillé, « Assurance-vie
et communauté : la Cour de cassation apporte d'utiles précisions », RJPF 2005, no 9/20.
(49) V. Cass. civ. 1re, 8 mars 2005 (pourvoi no 03-10854), Bull. civ. I, no 114 ; RTD civ. 2005, 438, obs. M.
Grimaldi ; Ph. Delmas Saint-Hilaire, « Chronique assurance-vie », Dr. et patrimoine, mai 2006, no 148, p. 104
et s. (spéc. p. 116), qui réaffirme d'une façon générale qu'il n'y a pas de récompense lorsque le
bénéficiaire est le conjoint survivant. Aucune allusion n'est faite à l'importance des primes. Nous
persistons, pour notre part à critiquer cette solution, que nous jugeons inique en présence d'enfants
d'autres lits.
(50) Dans le même sens, avec un raisonnement plus économique, v. J. Aulagnier, « Actualité du contrat
d'assurance », Dossier du mois, Dr. et patrimoine, novembre 2003, no 120, p. 63 (spéc. p. 72, question 5).
(51) Pour s'en convaincre, il suffit d'assister à une consultation patrimoniale portant sur la succession
future du client : le père de famille dira volontiers, à propos de son contrat d'assurance-vie, qu'il «
laisse aux enfants ou à son épouse une somme de X. € », qui correspond en réalité à la valeur de rachat au
moment de la consultation et non au montant des primes payées antérieurement. S'il paye l'I.S.F., c'est
cette somme qu'il doit déclarer chaque année (montant au 1er janvier) conformément à l'article 885 F du
C.G.I.
(52) Cf. notamment l'article R. 331-5 préc. du Code des assurances. En outre l'article L. 331-1 (modifié
l'article 13 par la loi no 2005-1564 du 15 décembre 2005) fixe d'autres limites pour éviter les abus
éventuels. La créance de rachat est au moins égale à 95% des capitaux qui doivent revenir au bénéficiaire.
(53) Avant la loi de 1930, la jurisprudence avait admis que lorsque les sommes touchées par le bénéficiaire
étaient inférieures aux primes versées, le rapport était limité aux sommes touchées : v. Cass. civ., 4 août
1908, 2 août 1909 et 30 mai 1911, Defrénois, art. 15880, 16478, 17182, cité in Traité pratique et formulaire
des liquidations et partages de C. Defrénois, 1929, premier volume, no 1575.
(54) De façon très pratique, une personne désireuse d'investir en bourse sera incitée par son banquier à le
faire, soit sur un support P.E.A., soit sur un support assurance-vie multi-support. Dans l'esprit de
l'investisseur, la souscription du contrat d'assurance sera simplement un investissement en actions, avec
des avantages fiscaux et une transmission douce, au décès, de ce qui restera à cette époque.
(55) En matière de droits de succession, l'article 757 B du C.G.I. prévoit dans certains cas une taxation
des primes versées. Or, lorsque le contrat est en unités de compte, le capital touché par le bénéficiaire
peut être inférieur auxdites primes. L'administration fiscale a admis de plafonner alors la base taxable au
montant du capital - inférieur aux primes - touché par le bénéficiaire (B.O.I. 7 G 2-02).
(56) Cf. notamment N. Duchange, « La valeur de rachat au secours de la réserve héréditaire », Dr. et
patrimoine, décembre 2005, no 143, p. 40.
(57) Les critères retenus par la chambre mixte (arrêts du 23 novembre 2004 préc.) ne plongent-ils pas les
justiciables et leurs conseils dans l'arbitraire ?
(58) Ce qui est perdu l'année du paiement, ce sont les frais du contrat, mais l'incidence de ceux-ci diminue
au fur et à mesure que le temps passe.
(59) Cf. Cass. ch. mixte, 23 novembre 2004, préc., ainsi que le communiqué exceptionnel de la Cour de
cassation : « Afin de s'assurer de la compatibilité des dispositions contractuelles en cause avec le droit
successoral, la Cour de cassation a vérifié que lorsque la qualification d'assurance-vie avait été justement
retenue par les juges du fond, le caractère manifestement exagéré des primes versées avait été examiné, au
moment de leur versement, au regard de l'âge et des situations patrimoniale et familiale du souscripteur ».
(60) Si une telle évolution intervenait, le travail du praticien, liquidateur, devrait commencer par
l'analyse du contrat d'assurance avec l'aide de l'assureur. Le contrat est-il rachetable ? Si oui, l'est-il
totalement ? Autrement dit, est-il de pure capitalisation ? Si oui, il pourra appliquer les règles nouvelles
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ici mises en évidence. Sinon, à propos de ce qui entraînera une différence importante entre les capitaux
touchés et la valeur de rachat au jour du décès, il devra expliquer aux clients que la règle civile ne peut
concerner que la valeur de rachat et ce qui, dans les capitaux bénéficiaires, correspond à la valeur de
rachat, le surplus étant de l'assurance pure et étant le fait de l'assureur (technique de mutualisation ou
autre gestion). Si l'assurance est mixte, il devra au surplus s'interroger sur le caractère manifestement
exagéré de la quote-part des primes ne correspondant pas à l'assurance capitalisation.
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