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Thermocouple
Pour les articles homonymes, voir CTE.
Les thermocouples ou couples thermoélectriques (CTE) sont, en physique, des couples de matériaux dont l'effet
Seebeck est utilisé pour la mesure de température. Ils sont bon marché et permettent la mesure dans une grande
gamme de températures. Leur principal défaut est leur imprécision : il est relativement difficile d'obtenir des mesures
avec une précision inférieure à 0,1 °C - 0,2 °C.
Principes de la mesure
Le schéma ci-contre présente le principe de la mesure de température
par thermocouples. Les deux métaux a et b, de natures différentes, sont
reliés par deux jonctions (formant ainsi un thermocouple) aux
températures T1 et T2. Par effet Seebeck, le thermocouple génère une
différence de potentiel qui dépend de la différence de température entre
les jonctions, T1-T2. Les thermocouples ne mesurent pas une
température, mais une différence de température. Pour mesurer une
température inconnue, l'une des deux jonctions doit être maintenue à
une température connue, par exemple celle de la glace fondante (0 °C).
Il est également possible que cette température de référence soit
mesurée par un capteur (température ambiante, par exemple). La
mesure de température est donc une mesure indirecte, puisque les Schéma de principe d'un thermocouple
thermocouples mesurent en fait une différence de potentiel électrique.
Il est donc nécessaire de connaître la réponse du thermocouple utilisé en fonction de la température pour pouvoir
relier la différence de potentiel électrique à la différence de température. La mesure passant par la détermination
d'une différence de potentiel, sa précision dépend fortement du voltmètre utilisé.
Prenons par exemple un thermocouple cuivre / constantan avec respectivement, selon le schéma « a » : du constantan
et « b » : du cuivre. En instrumentation industrielle, on appelle la jonction des deux métaux « soudure chaude »
(cuivre et constantan) ; c'est celle qui sera exposée à la T° à mesurer. L'autre, appelée « soudure froide », n'est autre
que la connexion de la sonde thermocouple avec le module de traitement ou un bornier d'armoire intermédiaire
(liaison du conducteur en constantan de la sonde et du fil de raccordement avec le module de calcul ; généralement
du cuivre en électricité). C'est en fait un thermocouple « parasite » dont la différence de potentiel se soustrait à celle
de la soudure chaude. Par construction, on placera cette soudure froide dans un milieu calorifugé et surtout équipé
d'une régulation de température. La T° étant connue, on corrigera le signal de sortie du module de traitement des
signaux.
Exemple :
• T1 la soudure chaude mesure 100 °C
• T2 la soudure froide est exposée à 20 °C :
• Le signal non corrigé (non prise en compte de la soudure froide) sera de 80 °C
• Le signal corrigé est de 100 °C (on ajoute la température de la soudure froide au 80 °C calculé précédemment).
Pour finir, il existe plusieurs types de thermocouples différents. Tous sont utilisés pour une gamme précise de
température de quelques degrés à quelques milliers de degrés. Les signaux électriques de ces sondes sont de l'ordre
du microvolt au millivolt et non linéaires. Les signaux sont traités par des modules électroniques intégrant une
fonction adaptée au thermocouple qui linéarise le signal et le corrige avec la soudure froide. L'avantage du
thermocouple est la fiabilité, faible encombrement et sa mise en œuvre.
Thermocouple 2
Mais de fait dans un usage réel il y a trois métaux, les deux servant à la mesure et le câble de connexion,
typiquement du cuivre. Le montage réel part donc avec un « alliage » cuivre, connecté au premier métal, de là à la
soudure froide, de cette soudure part le second métal vers la soudure chaude. Et le premier métal part de cette
soudure vers le cuivre. Et ces 2 thermocouples parasites existent toujours.
Apparaissent donc 4 jonctions. Si l'on prend un thermocouple fer-constantan, existent donc un couple cuivre-fer,
fer-constantan, constantan-fer et fer-cuivre. Le problème de mesure est alors de diminuer les effets parasites et donc
de diminuer l'effet des deux couples parasites avec les liaisons cuivre, qui doivent être à même température autant
que possible. Un bon moyen est que ces « soudures » soient sur un bon conducteur de chaleur.
Ensuite la soudure froide. Il faut que sa température soit connue. Un thermocouple a une FEM variant en fonction de
la température, de l'ordre de 35 µV/deg vers 0 °C à 41 µV/deg vers 800 °C pour le chromel/alumel. Reste à connaître
la température de la soudure froide. Une bonne technique est le point de fusion de la glace, 0 °C à pression
atmosphérique normale. Ceci est de l'eau pure avec de la glace d'eau pure également, dans une bouteille isotherme,
dont l'ouverture est isolée. La seule variation est alors la pression. On peut mesurer cette température avec une sonde
résistante CTN.
La deuxième solution est de mettre les jonctions cuivre/thermocouple dans un boitier isotherme, auquel on aura mis
une sonde de platine qui pourra nous dire la température exacte de l'ensemble (prise par mesure 4 fils par voltmètre
et table de conversion).
Reste à savoir qu'un thermocouple est un individu, dont les caractéristiques changent vite juste après sa fabrication,
et restent très stables ensuite. Il est ainsi utile de « vieillir » un nouveau thermocouple en le portant pendant
longtemps aux températures où il devra servir. Il faut ensuite l'étalonner. La fonction qui représente la FEM en
fonction de la t° est un polynôme. De degré élevé, >9 pour un Chromel/Alumel.
Types
Il existe différents types de thermocouples, correspondant chacun à une gamme de température ou à une plus ou
moins grande précision. Leurs propriétés peuvent également dépendre du type d'isolation (gaine) utilisée pour les fils
métalliques. La liste suivante donne la définition des thermocouples suivant les normes internationales[1],[2]. Il est
possible de reconnaitre le type d'un thermocouple à l'aide de la couleur de la gaine des fils métalliques permettant la
connexion.
Type E
• Composition : Chromel (alliage nickel+chrome (10 %)) / Constantan (alliage nickel + cuivre (45 %))
• Usage de -40 °C à 900 °C
• Thermocouple à la FEM la plus élevé.
• N'a aucune réponse magnétique.
• Utilisation sous atmosphère inerte ou oxydante.
• Couleurs selon CEI 584-3 (+ / -) : violet / blanc
• Couleurs selon NF C 42-323 1985 (+ / -) : jaune / orange
Thermocouple 3
Type J
• Composition : fer / Constantan (alliage nickel+cuivre)
• Usage de -180 °C à 750 °C. Sa table de référence s'étend au delà de 1 000 °C.
• Usage en atmosphère inerte ou réducteur. Se dégrade rapidement en milieu oxydant au delà de 400 °C. S'oxyde en
milieu humide.
• Couleurs selon CEI 584-3 (+ / -) : noir / blanc
• Couleurs selon NF C 42-323 1985 (+ / -) : jaune / noir
Type K
• Composition : Chromel (alliage nickel + chrome) / Alumel (alliage nickel + aluminium (5 %) + silicium)
• Usage de -180 °C à 1 200 °C. Sa table de référence s'étend à 1 370 °C.
• Stabilité moins satisfaisante que d'autres thermocouples : Son hystérésis entre 300 °C et 550 °C provoque
plusieurs degrés d'erreurs. Au-dessus de 800 °C, l'oxydation provoque progressivement sa dérive hors de sa classe
de tolérance.
• Bonne tenue aux radiations.
• Utilisation sous atmosphère inerte ou oxydante.
• Thermocouple le plus courant. Il est bon marché.
• Couleurs selon CEI 584-3 (+ / -) : vert / blanc
• Couleurs selon NF C 42-323 1985 (+ / -) : jaune / violet
• Comme les couleurs varient avec les fabriquants, voici un moyen infaillible de reconnaître le type de conducteur :
le chromel est vivement attiré par un petit aimant puissant.
Type N
• Composition : Nicrosil (alliage nickel + chrome (14 %) + silicium (1,5 %)) / Nisil (alliage nickel + silicium (4,5
%) + magnésium (0,1 %))
• Usage de -270 °C à 1 280 °C.
• Stabilité supérieure aux autres thermocouples courants.
• Bonne tenue au cyclage thermique.
• Bonne tenue aux radiations.
• Utilisation sous atmosphère inerte ou oxydante.
• Voué à remplacer le thermocouple K, voire d'autres thermocouples courants.
• Couleurs selon CEI 584-3 (+ / -) : rose / blanc
• Couleurs selon NF C 42-323 1985 (+ / -) : -
Type T
• Composition : cuivre / Constantan (alliage cuivre + nickel)
• Usage de -250 °C à 400 °C
• Répétabilité exceptionnelle de +/-0,1°C de -200 °C à 200 °C.
• Forte conductivité thermique du cuivre.
• Couleurs selon CEI 584-3 (+ / -) : brun / blanc
• Couleurs selon NF C 42-323 1985 (+ / -) : jaune / bleu
Type M ou NiMo/NiCo
• Composition : Nickel Molybdène 18% (fil positif) / Nickel Cobalt 0.8% (fil négatif)
• Autres appellations Ni/NiMo18% / NiMo / Ni/NiMo
• Usage de + 400°C à + 1370°C
• Utilisé dans des fours sous vide lorsque la température ne dépasse pas 1370°C
• Utilisé dans les fours sous atmosphère hydrogénée
Thermocouple 4
Type R
• Composition : platine-rhodium (13 %) / platine
• Usage de 0 °C à 1 700 °C
• FEM légèrement plus élevée que pour le S. Stabilité plus élevée que le S.
• Couleurs selon CEI 584-3 (+ / -) : orange / blanc
• Couleurs selon NF C 42-323 1985 (+ / -) : jaune / vert
Type S
• Composition : platine-rhodium (10 %) / platine
• Usage de 0 °C à 1 700 °C
• Résistance élevée à la corrosion et à l'oxydation.
• Se pollue facilement.
• Couleurs selon CEI 584-3 (+ / -) : orange / blanc
• Couleurs selon NF C 42-323 1985 (+ / -) : jaune / vert
Type B
• Composition : platine-rhodium (30 %) / platine-rhodium (6 %)
• Usage de 0 °C à 1 800 °C
• Mauvaise précision en dessous de 600 °C.
• Compensation de soudure froide négligeable de 0 °C à 50 °C.
• Couleurs selon CEI 584-3 (+ / -) : gris / blanc
• Couleurs selon NF C 42-323 1985 (+ / -) : jaune / gris
Type G (Ou W)
• Composition : tungstène / tungstène-rhénium (26 %)
• Usage de 0 °C à 2 600 °C.
• FEM élevée et linéaire à haute température. Ne convient pas pour des mesure en dessous de 400 °C.
• Utilisation sous atmosphère inerte. Déconseillé en milieu oxydant.
• Non normalisé.
Sélection
La plage à mesurer
La première chose importante à prendre en compte est de faire coïncider la plage de température à mesurer avec la
plage d'utilisation optimum du thermocouple.
Le milieu de mesure
Certaines utilisations, notamment industrielles, des thermocouples conduiront à utiliser ces derniers avec des
conditions de pression ou de milieu particulières. On retrouvera des mesures dans des milieux extrêmement basiques,
acides, avec des pressions pouvant être importantes, cela aura donc pour conséquence de modifier la précision et la
vitesse d'usure du thermocouple. Il faudra par conséquent se tourner vers des thermocouples ayant des précisions
parfois moindres mais ayant des résistances particulières par rapport aux milieux d'utilisation.
Thermocouple 6
Notes et références
Thermocouple type M (NiMo/NiCo) : http://www.nickelmolybdene.com/
[1] normes internationales définies par American Society for Testing and Materials (ASTM) (http:/ / www. astm. org)
[2] Documentation de la société Sensortec (http:/ / www. sensortecinc. com/ docs/ technical_resources/ Thermocouple_Theory. pdf)
Articles connexes
• Température
• Effet Seebeck
• Voltmètre pour la mesure de différence de potentiel électrique
• Thermomètre à résistance de platine (ou Pt100)
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Sources et contributeurs de l’article 7
Licence
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