Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
Burlesque vient de l’italien burla qui signifie « plaisanterie ». Au XVIIè, il désignait un genre littéraire, la parodie des sujets
nobles et de l’épopée. Au cinéma il a été utilisé par les Américains dès les années 1910 en référence au vocabulaire du music-
hall. Mais le 1er film (officiel) de l’histoire du cinéma, « L’arroseur arrosé » des frères Lumière, reposant sur un gag, n’est-il
pas déjà un film comique burlesque ? La matrice du burlesque serait donc le gag. Et parce qu’il s’agit bien là de s’amuser, nous
pourrions écrire : à l’origine le cinéma est burlesque, et le burlesque c’est le gag, donc le cinéma est un gag…
Alors un gag, qu’est-ce que c’est ? Nous en avons tous une idée intuitive ou inconsciente. On ne s’essaiera donc pas à
donner de définition stricte. Alors voici juste quelques propositions :
« Gag, n.m. (mot anglais) Grimace, mot, situation, etc., engendrant un effet comique » Le Petit larousse / Le gag est une
trouvaille qui provoque le rire / « Le gag est toujours improbable, jamais impossible » Mack Sennett / « Un gag c’est très
souvent une situation développée jusque dans ses derniers retranchements. Le rire naît d’une certaine absurdité
fondamentale. Il y a des choses qui ne sont pas drôles en soi, mais qui le deviennent quand on les décortique » Jacques Tati /
« Le gag, c’est du mécanique sur du vivant et du vivant sur du mécanique » Bergson / « Il nous fait ressentir les choses : il
emmagasine la tension pour la libérer ensuite en provoquant la déflagration du rire » Carole Desbarats, auteur du cahier de
notes / « Les gags sont des effets comiques inattendus et fulgurants qui, subrepticement, insérés dans le récit créent un
univers absurde et irrationnel » Vincent Pinel, auteur d’ouvrages sur le cinéma / C’est une minute affranchie de l’ordre du
temps qui implique un désaccord entre l’être et le monde / etc jusqu’à épuisement du héros burlesque auteur de ces gags…
Peut-on trouver un dénominateur commun aux histoires burlesques ? C’est l’histoire d’un personnage très singulier (voire
déphasé) qui parasite par tout un enchaînement de gags le petit monde qui l’entoure.
Le cinéma burlesque bien sûr emprunte au spectacle vivant du cirque et de la pantomime. Mais les cinéastes ne se sont pas
contentés d’enregistrer sur la pellicule leurs numéros d’acrobates. Ils ont inventé avec le cinéma un autre langage comique
basé sur la dynamique de la mise en scène (jeu des acteurs, composition et déplacements dans l’image) et du montage
(l’enchaînement des plans et le hors champ).