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Crédit-bail et PME : Quel

traitement comptable dans le


SYSCOA?
 Publié le 9 octobre 2016

Sidy SOGUE
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Comptable Trésorerie at Master Office

Estimées entre 80 et 90% du tissu économique au sein de l’espace


UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine), les PME
ne contribuent pas au-delà de 20% du PIB de la zone économique.
L’une des difficultés majeures notées face à cette situation est sans
doute l’accès au financement bancaire.

Avec un taux de 16.1% pour les petites entreprises ayant accès au


crédit en Afrique et 31.8% pour les entreprises de tailles moyennes
(source : BAD 2011), le déficit de financement dans le secteur privé
constitue un réel obstacle pour l’économie du continent.

Pourtant le Crédit-bail réputé pour être l’un des instruments de


financement les plus appropriés pour les entreprises de petites tailles,
reste méconnu ou peu prisé par la plupart des employeurs et
gestionnaires issus de ce secteur.
Le crédit-bail : De quoi s’agit-il ?
Le crédit-bail aussi appelé Leasing est un contrat de location portant
sur un bien mobilier ou immobilier à usage professionnel acquis par
une société de leasing (le bailleur) auprès d’un fournisseur (le
vendeur) au profit d’un client (le preneur) après demande de celui-ci.
Le client choisit le fournisseur ainsi que les caractéristiques
techniques du bien et verse périodiquement au bailleur des loyers
appelés redevances de crédit-bail pour une durée bien déterminée.

Ce contrat est matérialisé par une option d’achat à son issue pour un
prix fixé à l’avance par le Bailleur appelé Prix de Levée de l’Option
(PLO). Ce prix prend en compte les redevances jusque-là versées par
le preneur et est maintenu à un niveau généralement faible afin
d’inciter le preneur à lever l’option.

À la fin du contrat lorsque le preneur verse le PLO il devient


entièrement propriétaire du bien : l’option d’achat est levée. Dans le
cas contraire on parle de "non levée de l’option" ainsi le bien est
restitué au Bailleur et le contrat est résilié.

Le preneur peut dans certain cas procéder au renouvellement du


contrat sous la base de nouveaux dispositifs.
Comment accéder au financement par crédit-bail ?
Aujourd’hui le financement par crédit-bail est devenu plus accessible
grâce à son introduction par les banques commerciales dans leurs
gammes de produits ; un produit qui était jadis offert que par les
établissements de crédit spécialisés (Locafrique, Alios finance, Fidelis
finance…).

Les démarches pour accéder au financement sont très simples.


L’entreprise souhaitant obtenir un financement par crédit-bail doit se
munir dans la plupart des cas des documents suivants :

 Une demande de financement incluant une description du


projet (étude de projet ou business plan) ;
 Une copie du bilan des exercices précédents (dont la limite
est fixée par le bailleur) ;
 Les comptes de résultats prévisionnels des exercices à venir
(dont la limite est fixée par le bailleur) ;
 Une copie des derniers relevés bancaires ;
 Une facture proforma du bien à acquérir ;
 Une fiche d’identification de l’entreprise ;
 Une copie des statuts, NINEA et RCCM.

Le bailleur étudiera minutieusement le dossier du client et son


consentement dépendra de la capacité de financement du client et de la
viabilité du projet.

Cependant la non-tenue de la comptabilité et le non-respect des règles


et principes comptables mis en vigueur dans l’acte uniforme du droit
comptable de l’UEMOA conduit à une incomplétude du dossier par
conséquent son rejet.
Le crédit-bail: Quel traitement comptable dans le
SYSCOA?
Le Système Comptable Ouest Africain (SYSCOA) bien qu’étant
partie intégrante de l’école continentale considère les biens acquis
sous contrat de crédit-bail comme emplois économiques devant
figurer dans le patrimoine de l’entreprise en raison de l’application du
principe de prééminence de la réalité économique sur l’apparence
juridique : le fond prime sur la forme.

Ce principe emprunté de l’école anglo-saxon est connu sous


l’appellation de ‘’Substance over form’’.

Le traitement comptable du contrat de crédit-bail au cours des


exercices peut être scindé en trois étapes.

Première étape : À La signature du contrat

À la signature du contrat de crédit-bail, il sera question de constater :

 L’entrée du bien dans le patrimoine

Une fois acquis, le bien sera enregistré dans la comptabilité sous


forme de dette financière. Cela affectera le niveau de solvabilité de
l’entreprise mais donnera en retour une image réelle de son
patrimoine.
NB : En application du principe du coût historique, la valeur d’origine
d’un bien acquis sous contrat de crédit-bail correspond à celle figurant
dans le contrat.

 Le versement de la première redevance

Le remboursement des dettes de crédit-bail se fait en début de période


ce qui implique le paiement de la première redevance dès la signature
du contrat.
NB : La redevance de crédit-bail est grevée d’impôt indirect : la Taxe
sur la Valeur Ajouté. La particularité est que la TVA est à payer au fur
et à mesure des échéances ce qui aurait un impact sur la trésorerie de
l’entreprise si le bien était acquis au comptant.

 Le versement éventuel du dépôt de garantie

Le bailleur peut dans certains cas requérir au preneur de verser une


avance de fonds en guise de garantie. Celle-ci est fixée à un montant
bien déterminé et sera restituée au preneur dès la fin du contrat.

NB : Pour une bonne gestion des ressources financières de


l’entreprise, il est préférable, voire nécessaire d’utiliser le compte
caisse que pour les opérations de faible valeur.

Deuxième étape : À la fin de l’exercice comptable

En période d’inventaire, coïncidant le 31 décembre de chaque année,


plusieurs régularisations devront être effectuées :

 Retraitement de la redevance en amortissement et intérêts

La redevance de crédit-bail est composée d’amortissement (le


remboursement de la dette) et des intérêts (le coût de l’emprunt).
Ceux-ci devront être pris en compte dans la comptabilité après la
dernière échéance de l’exercice plus précisément au cours des travaux
de régularisation. Cette opération permettra de réduire
proportionnellement au versement le montant de la dette de crédit-bail
dans le passif du bilan et de constater parallèlement la charge
financière de l’exercice à travers le compte de résultat.

Rappel : la première redevance est égale au montant de


l’amortissement car elle est versée en début de période (dès la
signature du contrat). Les intérêts sont nuls donc le premier
retraitement ne concernera que l’amortissement de la dette.

 Constatation de l’annuité d’amortissement économique du


bien

En application du principe de prudence, les biens immobilisés qui


entre dans le patrimoine de l’entreprise doivent être amortis selon
leurs durées d’utilisation prévues à la fin de chaque exercice. Cela a
pour but d’éviter de donner une image trop optimiste du patrimoine
de l’entreprise et de son activité.

NB : Ne pas confondre l’amortissement financier (remboursement de


la dette) et l’amortissement économique (dépréciation fictive du bien).

 Constatation des intérêts courus de la période

Contrairement au bilan qui traverse la vie de l’entreprise, le compte de


résultat est rattaché de façon indépendante à chaque année comptable ;
ce qui signifie que les produits et les charges doivent être
exclusivement rapportés à leur exercice correspondant en application
du principe de séparation des exercices. Par conséquent les intérêts
des emprunts équivalents de crédit-bail à cheval entre deux exercices
seront déterminés au « prorata temporis » à l’inventaire afin de
donner une image fidèle du résultat : « True and fair view ».

Cette fraction des intérêts non arrivés à échéance est appelée « intérêts
courus non échus ». Elle sera « extournée» dès l’ouverture du
prochain exercice.
À l’ouverture du prochain exercice comptable…

Rappel : Les intérêts échus seront régularisés lors des prochains


inventaires par retraitement de la redevance et cela pour chaque
exercice jusqu’à la fin du contrat.

Troisième étape : À la fin du contrat

A ce stade, le preneur a le choix entre trois options :

 La levée de l’option d’achat


Lorsque l’option d’achat est levée, le preneur verse à l’échéance le
PLO qui constitue la dernière redevance. Il devient ainsi propriétaire
du bien et jouit des trois attributs fondamentaux du droit de propriété :
L’usus, le fructus et l’abusus.

NB : À la fin de l’exercice, le comptable peut exécuter les opérations


de régularisation comme spécifiées ci-dessus.

 La non-levée de l’option d’achat

Dans l’hypothèse selon laquelle l’option d’achat n’est pas levée, le


bien sera restitué au bailleur ; ce qui conduit à la résiliation du contrat.
Au niveau comptable on constate la sortie du matériel dans le
patrimoine à l’échéance sous forme de cession d’immobilisation tout
en restant conforme au principe du coût historique.
NB : Les valeurs comptables des cessions d’immobilisations sont
enregistrées aux comptes 654 selon la nouvelle réforme du SYSCOA
mais qui reste jusqu’à ce jour équivoque par son application.

À la fin de l’exercice comptable les travaux de régularisation se feront


comme suit :
NB : Les produits des cessions d’immobilisations sont enregistrés aux
comptes 754 selon la nouvelle réforme du SYSCOA mais qui reste
jusqu’à ce jour équivoque par son application.

NB : L’annuité complémentaire est obtenu au prorata temporis à partir


de la date d’ouverture de l’exercice jusqu’à la date de sortie du bien de
l’actif du bilan. En suite le total des amortissements économiques
jusque-là constaté sera soldé comme suit:

NB : À la clôture de l’exercice toutes informations liées aux contrats


de crédit-bail devront être reportées aux états financiers plus
précisément au tableau 5 des états annexés du système normal. Le
SYSCOA prône pour une pertinence partagée dont la finalité est
d’atteindre les objectifs d’informations multiples et les objectifs
d’informations sûres si bien tranchée par le principe de l’importance
significative.

 Le renouvellement du contrat

Lorsque le contrat est renouvelé, le traitement comptable dépendra des


nouveaux dispositifs mis en vigueur entre le bailleur et le preneur dans
ledit contrat.

En définitif les avantages sur les biens pris en crédit-bail pour les
PME sont réels. Néanmoins le taux de pénétration sur l’ensemble des
crédits consentis dans l’espace UEMOA est très faible soit 0.5% au
Sénégal, ce qui représente moins de 1% de l’actif des investissements
privés du pays. Le décor est similaire en Côte d’ivoire où sur les 53
milliards de Francs CFA d’encours d’emprunts enregistrés en 2015
seuls les 1.84% sont octroyés en crédit-bail. Au niveau continental, le
marché du crédit-bail en Afrique subsaharienne ne pèse que 800
millions de dollars en 2015 exclus le Nigéria et l’Afrique du Sud selon
les dernières études de la Société Financière Internationale (IFC).

Aujourd’hui la balle est dans le camp des employeurs et dirigeants des


PME devant montrer plus de leadership et d’engagement afin de
prendre l’avenir de leurs structures en main par des choix
d’investissements pratiques et efficients qui vont concourir à la
croissance et à la pérennité de celles-ci.

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