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ÉCOLE
I.N.S.A. de Strasbourg
24 boulevard de la Victoire, 67 084 Strasbourg Cedex
TUTEUR :
M. KOVAL Georg – Enseignant & chercheur
PFE 2017
ENTREPRISE
O.T.E. Ingénierie - Agence de Mulhouse
7 rue de Chemnitz, 68 200 Mulhouse
RÉFÉRENTS :
M. RICHTER Raymond – Directeur technique et expert en
direction de projet
M. GRAUER Nicolas – Ingénieur structure
P a g e 2 | 160 PFE 2017 - COULON Léo
Intégration des planchers-dalles dans les projets de bâtiment
- Exploration fonctionnelle et limitative -
Projet de fin d’études 2017
du 27/02 au 28/07 – soutenance 11/09
Objets traités
À la sortie de l’I.N.S.A., je pensais avoir déjà en ma possession plusieurs acquis pour un ingénieur mais
en poussant la porte du bureau d’études O.T.E. ingénierie, je me suis rapidement remis en question
constatant que le chemin à parcourir était encore long. Pour preuve, au début de mon Projet de Fin
d’Études (P.F.E.), je ne connaissais les planchers-dalles que de nom. Et mes connaissances du béton
armé se limitaient aux caractéristiques des matériaux, au calcul des armatures en flexion simple et à
l’effort tranchant. Et malgré ça, je me suis rendu compte que la méthode de calcul des sections d’aciers
apprise à l’I.N.S.A. pouvait différer quelque peu suivant les auteurs tels que Henry THONIER ou Jean
ROUX, deux « grands » du béton armé. Il est donc propre à chacun de définir la méthode qui lui cor-
respond.
Au cours des semaines qui ont passé à force de patience, de recherche et de travail, j’ai donc appris à
étoffer les bases vues à l’I.N.S.A. Dorénavant, la compréhension du comportement des dalles et des
bâtiments, la mise en place des charges et de leurs combinaisons possibles aux États Limites de Service
(E.L.S.) et Ultime (E.L.U.) ont beaucoup moins de mystères pour moi. J’ai notamment appris à étudier
les bâtiments au séisme. L’analyse sismique était pourtant un cours dispensé à l’I.N.S.A. lors du se-
mestre hivernal, mais je n’ai pas pu y prendre part puisque je réalisais mon semestre d’études en Po-
logne, à Wrocław précisément. Ce P.F.E. m’a donc permis de rattraper ce retard. Tous ces nouveaux
acquis sont nécessaires à la conception des bâtiments, c’est-à-dire définir la structure porteuse et les
charges s’appliquant. J’ai également appris un peu sur le dimensionnement, qui concerne les vérifica-
tions des contraintes et le calcul des sections d’aciers, notamment sur la vérification au poinçonne-
ment. Je peux donc dire aujourd’hui que ce P.F.E. a été une très bonne école.
***
En complément du sujet, dont le but principal est d’évaluer l’apport et les limites de la technique du
plancher-dalle, mon tuteur entreprise M. Raymond RICHTER m’a également transmis une liste de
points à évaluer (donnée ci-dessous), censée m’aider dans le développement de mon raisonnement.
En fonction de mon avancée, je pouvais en réguler sa longueur. C’est pourquoi par manque de temps,
j’ai préféré en limiter le nombre en ne traitant pas les points 4 et 5 mais en me focalisant sur la portée
des points 1, 2 et 3. Le point 6 a également été étudié en partie. En parcourant le corps de ce rapport,
vous trouverez donc les réponses à ces points traités, et peut-être même des réponses aux questions
que vous vous posez aussi. Je vous souhaite une bonne lecture.
Mes premiers remerciements vont à Raymond RICHTER et Nicolas GRAUER, les ingénieurs structures
de l’agence de Mulhouse d’O.T.E. ingénierie. Ils m’ont apporté leur aide dans l’élaboration de ce projet
de fin d’études en me conseillant et en me donnant des pistes à étoffer. Ils ont pris le temps de m’ex-
pliquer lorsque je ne comprenais pas et ont eu la gentillesse de répondre à mes questions.
Je profite également de cette page pour remercier l’ensemble du personnel de l’agence de Mulhouse
que j’ai côtoyé au cours de ce P.F.E. comprenant Daniel GOLLY, Sylvain SCHOTT, Adrien RENCK, Marie
KIPPELEN et Marie-Isabelle MILLAN. Un merci particulier d’ailleurs à Adrien RENCK pour m’avoir fait
visiter par deux fois, le 29/05 et le 28/07, l’ensemble du chantier du Pôle Femme-Mère-Enfant
(P.F.M.E.) et du nouveau Bâtiment Médico-Technique (B.M.T.) des Hôpitaux Civils de Colmar (68).
Une pensée aussi à tous les gens que j’ai pu rencontrer et avec lesquels j’ai pu discuter parfois. Il s’agit
de personnel d’autres agences d’O.T.E. ingénierie, d’entreprises ou d’organismes.
Et puis un merci à mon tuteur I.N.S.A. Georg KOVAL pour le suivi de mon travail lors de ce P.F.E. et les
quelques conseils donnés.
Remerciements................................................................................................................. 7
1 Introduction............................................................................................................. 11
10 Conclusion ..............................................................................................................149
Index .............................................................................................................................157
Bibliographie .................................................................................................................159
Lors de la lecture de ce rapport, vous trouverez du [texte entre crochets]. Il s’agira de renvoi à des
références telles que des figures, des annexes, des parties de ce rapport ou encore des ouvrages de la
bibliographie.
Dans l’ensemble du rapport, les repères orthogonaux utilisés ont pour plan horizontal
les directions X et Y et pour axe vertical la direction Z, comme sur le repère ci-contre.
Et si cette technique était jusque-là reléguée à des emplois restreints à cause de son coût estimé ?
Pour preuve, elle est actuellement rarement utilisée en France, le savoir-faire étant tourné vers les
structures poteaux-poutres ou avec voiles comme support de dalle.
Pourtant cette technique est davantage utilisée à l’étranger comme en Suisse ou en Allemagne par
exemple. D’ailleurs lorsqu’on lance une recherche « plancher-dalle » sur Google France, 529 000 ré-
sultats sont trouvés avec des résultats peu pertinents en première page contre 7 460 000 résultats
avec le mot « flat slab », le terme anglais. La documentation est plus abondante et intéressante.
L’économie du gros œuvre devenant une fonction croissante plus sensible au nombre d’éléments cons-
tituants qu’aux masses et quantités de matériaux, il est temps d’examiner, à l’aide de projets concrets,
ce que cette technique peut apporter et quelles sont ces limites.
***
Au préalable de l’étude, vous trouverez une brève présentation du groupe O.T.E. ingénierie [Partie 2].
La recherche débute avec le comportement structurel des planchers-dalles sous chargement vertical
et horizontal, les sollicitations en action et la localisation de leurs extrémums [Partie 3].
Chaque règlement de béton armé qui s’est succédé a comporté des règles propres aux planchers-dalles
qui pondèrent les règles générales de poinçonnement et de répartition de l’effort de flexion par rap-
port aux observations faites sur les modèles R.D.M. (Résistance Des Matériaux). Il s’agit donc d’analy-
ser l’Eurocode 2, norme en vigueur, et références complémentaires sur ce sujet [Parties 4 & 5].
Ces connaissances assimilées sur les normes permettent à la fois de créer des outils de dimensionne-
ment sur Microsoft Excel appuyés par l’emploi de logiciels de calcul de la suite Graitec. Une analyse
critique a été menée quant à la praticité de ces logiciels vis-à-vis des modèles numériques [Partie 6].
Ensuite, les capacités de contreventement au séisme de ces structures en portiques sont évaluées
[Partie 7]. Or ces structures sont souvent associées à des murs, dont le gain de raideur apporte des
dissymétries comportementales. Il faut donc trouver des solutions alternatives. Par ailleurs, faut-il con-
tinuer à lier les circulations verticales (cages d’escaliers et ascenseurs) à ces structures souples et les
laisser perturber les déformées modales ou faut-il les désolidariser ? [Partie 8]
Pour terminer, les schémas constructifs des bâtiments à étages traditionnels fixent les gaines tech-
niques verticales vers les porteurs verticaux. Les percements accentuent les problèmes de poinçonne-
ment au droit des poteaux, les rendant difficiles. Il convient d’étudier ce que la conception des trémies
dans une dalle génère comme contraintes, apports ou gènes [Partie 9].
Au cours de cette étude, trois exemples sont utilisés afin d’orienter la démarche et les choix. L’exemple
n°1 est fictif et concerne un plancher-dalle simple sans particularités pour faciliter la compréhension.
Il sert tout du long du rapport pour des études et des exemples de calcul. Les deux autres sont des
projets réels. L’un concerne la création d’un hangar d’avions sur l’aéroport de Bâle-Mulhouse (exemple
n°2) et l’autre, la création du Pôle Femme-Mère-Enfants, dit P.F.M.E., pour les Hôpitaux Civils de Col-
mar (exemple n°3) et pour lequel les réseaux sont volumineux et en nombre important.
O.T.E. ingénierie a été créée en 1962 par la mise en commun des moyens de trois cabinets d’ingénierie
pour la réalisation du Centre Hospitalier Universitaire de Strasbourg. Elle était alors une société civile
regroupant plusieurs sociétés. Son sigle signifie Omnium Technique Européen. Le terme « Omnium »,
peu utilisé aujourd’hui, est fort de deux sens. Le premier, synonyme vieilli de holding, traduit la fonc-
tion de cette entreprise qui avait pour but d’assurer la direction des sociétés la composant. Le deu-
xième désigne littéralement une compétition sportive réunissant plusieurs sortes d’épreuves. Ici il met
en avant la pluridisciplinarité technique de l’entreprise et européenne. La Communauté Économique
Européenne venait tout juste d’être créée, en 1957. D’où ce symbole fort pour une entreprise nouvelle
située à Strasbourg.
2.1.2 Organisation.
O.T.E. ingénierie est une société d’ingénierie dont le capital de 1 000 000 € est détenu majoritairement
par 25 actionnaires actifs dans la société (chiffres 2015).
Le groupe compte 206 salariés répartis en 124 cadres et 82 E.T.A.M. (Employés, Techniciens et Agents
de maîtrise) (chiffres 2015). Ils sont des ingénieurs, des universitaires, des techniciens, des projeteurs
ou encore du personnel administratif.
L’entreprise est dirigée par un directoire de cinq membres. Et elle se décompose en douze départe-
ments : génie civil, génie énergétique et climatique, génie électrique, économie de la construction,
direction des travaux, direction de projets, environnement, sécurité, urbanisme, V.R.D. (Voirie et Ré-
seaux Divers), gestion, informatique. Six agences contribuent au rayonnement du groupe. Dans l’ordre
chronologique de leur création, elles sont situées à Mulhouse (1977), Colmar (1987), Paris (1992), Metz
(1998), Nantes (2004) et Lyon (2014). Pour chaque affaire, un chef de projet est désigné. Elle possède
également O.T.E.M., pour O.T.E. Maroc, qui agit au Maghreb depuis 2014.
Le groupe agit principalement en France dans les régions du Grand Est, Île-de-France et Pays-de-la-
Loire sur des projets de 150 000 € à 30 000 000 €. Il produit annuellement plus de 19 000 000 €
d’études (chiffres 2015).
Ses savoir-faire couvrent ainsi les missions de maîtrise d’œuvre, assistance à maîtrise d’ouvrage, coor-
dination en système de sécurité incendie et diagnostic / expertise en sécurité incendie, coordination
sécurité et protection de la santé, ordonnancement, pilotage et coordination des travaux, économie
de la construction.
Également, deux entreprises d’O.T.E. s’occupent du développement durable et des opérations « clés
en main ».
→ Otélio assure la réalisation de toutes les missions de conseil, d’assistance à maîtrise d’ouvrage et
de maîtrise d’œuvre dans les domaines de la maîtrise de l’énergie, de l’environnement et du dévelop-
pement durable.
→ ITECO est un contractant général, constructeur "clé en main" (projet qui, une fois réalisé, est im-
médiatement prêt à être utilisé) de bâtiments industriels, locaux tertiaires, ouvrages fonctionnels, la-
boratoires et centres logistiques. ITECO est présent dans les projets de travaux neufs et de rénovation
/ restructuration.
L’agence de Mulhouse, créée en 1977, est la première créée des six agences que compte la société.
Elle est actuellement basée au 7 rue de Chemnitz, dans la zone industrielle EuroParc à Mulhouse même
[Figure 2]. Sept personnes y travaillent comme le montre l’organigramme en [Figure 3]. Lors de mon
passage, j’ai également croisé une stagiaire en stage découverte au collège, un stagiaire de D.U.T. pro-
venant de l’I.U.T. d’Illkirch et un autre en 3ème année à l’I.N.S.A. de Strasbourg, un apprenti en licence
professionnel de l’I.U.T. d’Illkirch et un C.D.D. apportant de l’aide en conduite de travaux.
Chef d'Agence
D. GOLLY
Associé
Responsable
Développement
D. HAMMAN
Associé
Correspondant
Secrétariat
Qualité
R. RICHTER R. RICHTER
2 D. GOLLY 1
Directeur technique Directeur technique
Responsables
Ingénieur
Direction Travaux
S. SCHOTT N. GRAUER
A. RENCK
Dessinateurs /
Projeteurs
M. KIPPELEN
C. PARENT
Lors de mon P.F.E., je faisais partie du pôle structure de l’agence. J’étais encadré par MM RICHTER
Raymond et GRAUER Nicolas, des ingénieurs passés par l’I.N.S.A. de Strasbourg ou ex-E.N.S.A.I.S.
P a g e 16 | 160
Début : 27/02/2017 Fin : 28/07/2017
Recherche P.F.E.
5 Poinçonnement
3/4/5 Dimensionnement dalle
3/4/5 Dimensionnement poteau
2.3 Planification de l’étude.
j’ai utilisé : la suite Microsoft Office 2010, la suite Graitec 2017 (Arche Plaque, Advance Design princi-
3 Comportement structurel des planchers-dalles.
Le comportement structurel en statique des dalles se traduit par une forte concentration des efforts
au droit des poteaux et une concentration moyenne sur les bandes entre poteaux, comme s’il y avait
présence de poutres noyées entre ces derniers.
Dans un plan horizontal X et Y avec la verticale donnée par l’axe Z, un plancher-dalle supportant d’une
charge surfacique verticale est soumis aux sollicitations suivantes [Figure 5] :
• Efforts normaux Fxx et Fyy. Ils sont concentrés principalement au droit des poteaux. Leur im-
pact est plutôt faible. Sur les [Figure 7 & Figure 8], l’effort est négatif. La convention de signe
du logiciel est compression négative et traction positive. Cet effort peut donc être négligé dans
le dimensionnement de la dalle puisque étant de nature compressible, il tend à réduire les
sections d’aciers et n’étant pas conséquent, il ne présente pas de risque de flambement de
l’élément.
• Effort de cisaillement Fxy. Il est concentré au droit des poteaux et est faible aussi. [Figure 9].
• Efforts tranchants Fxz et Fyz. Une dalle bien dimensionnée n’est soumise à de l’effort tran-
chant seulement au droit des poteaux, dû à l’action du poinçonnement [Partie 5.2]. Le tran-
chant tend à être négligeable voire nul partout ailleurs sur la dalle. [Figure 10 & Figure 11]
• Moments fléchissants Mxx et Myy. Le moment Mxx agit autour de l’axe X, il se manifeste donc
dans la direction transversale, c’est-à-dire parallèlement à Y et vice-versa. Dans la direction de
leur manifestation, les moments sont négatifs au niveau des bandes d’appuis et positifs au
niveau des bandes centrales. Les moments négatifs sont maximaux au niveau des poteaux. Les
moments positifs maximaux sont situés au milieu des travées entre poteaux, et sont en valeur
absolue inférieurs aux moments négatifs sur appuis. Sur les [Figure 12 & Figure 13], la conven-
tion de signe énoncée est inversée.
• Moment de torsion Mxy. Il est concentré au droit des poteaux. Il est moins fort que les mo-
ments fléchissants Mxx et Myy et il est nul au niveau de leurs maxima [Figure 14]
Figure 5 – Effort appliqués dans le plan d’une dalle [Réf. (13), 2011].
La modélisation sous le logiciel Graitec Advance Design 2017 donne les résultats suivants par calcul
aux éléments finis avec un maillage de 25 cm. Le chargement se compose du poids propre et de la
charge d’exploitation sans aucun coefficient de majoration.
Figure 7 – Effort normal Fxx [kN]. Figure 8 – Effort normal Fyy [kN].
Figure 11 – Effort tranchant Fyz [kN]. Figure 12 – Moment fléchissant Mxx [kN.m].
Poteaux
Figure 13 – Moment fléchissant Myy [kN.m]. Figure 14 – Moment de torsion Mxy [kN.m].
3.1.3 Confirmation.
Dans la [Référence (16)], Satish NARAYAN étudie les moments apparaissant dans une même dalle avec
différents types d’appuis. Il montre que pour une dalle rectangulaire bidirectionnelle soutenue par des
poutres rigides, les portées les plus courtes (partie plus rigide de la dalle) portent une charge plus
grande et sont soumises à des moments plus importants. Les portées plus longues portent moins de
charge et sont soumises à moins de moments. Les résultats indiquent que la diminution de la rigidité
des poutres entraîne une augmentation des moments de flexion des dalles et une diminution du mo-
ment de flexion des poutres. Si la dalle est supportée par des murs, les moments de la dalle sont ré-
partis de manière similaire.
Ainsi, il met en avant que pour des poutres noyées, le comportement est proche des planchers-dalles,
ce qui n’est pas le cas pour aucun autre type de poutre. Sachant que dans le cas d’un plancher-dalle,
les dalles portent dans les deux sens et les sollicitations s’accumulent au niveau des poteaux, confir-
mant ce qui a été dit en ce début de partie.
Les charges horizontales sont généralement amenées par le vent ou le séisme. Un plancher-dalle
chargé verticalement et horizontalement est soumis aux mêmes sollicitations décrites en [Partie 3.1.1]
avec des modifications notables pour :
• Efforts normaux Fxx et Fyy. L’effort normal de direction X ou Y qui se rapproche le plus de la
direction de la charge horizontale est le plus important. Les premiers portiques d’un plancher-
dalle touchés par la charge horizontale sont plus sollicités. Les efforts normaux ne sont plus
négligeables. [Figure 16 & Figure 17]
• Effort de cisaillement Fxy. Il est toujours concentré au droit des poteaux et est augmenté.
• Moments fléchissants Mxx et Myy. Les premiers portiques soumis à la charge horizontale sont
plus sollicités. [Figure 18 & Figure 19]
La charge d’exploitation verticale de 5,00 kN/m² de l’exemple de la [Partie 3.1.2] est remplacée par
une charge horizontale de 4,36 kN/m². Voir [Partie 9.3.1] pour justification de cette charge.
La modélisation sous le logiciel Graitec Advance Design 2017 donne les résultats suivants par calcul
aux éléments finis avec un maillage de 25 cm. Le chargement se compose du poids propre et de la
charge d’exploitation horizontale, appliquée dans la direction X, sans aucun coefficient de majoration.
Figure 16 – Effort normal Fxx [kN]. Figure 17 – Effort normal Fyy [kN].
Figure 18 – Moment fléchissant Mxx [kN.m]. Figure 19 – Moment fléchissant Myy [kN.m].
Comme les efforts normaux ne sont plus négligeable sous chargement horizontal, la dalle est donc
soumise en flexion composée selon les directions X et Y.
Les efforts normaux dans un plancher-dalle sont notamment négligeables dès lors que celui-ci ne par-
ticipe pas au contreventement de la structure.
Le comportement d’un poteau est le même que celui d’une poutre car un poteau n’est ni plus ni moins
qu’une poutre verticale à la différence qu’un poteau est principalement comprimée alors qu’une
poutre est fléchie.
Contrairement à une dalle, le dimensionnement d’un poteau doit normalement s’effectuer pour les
direction X et Y liées. Il s’agit donc d’un dimensionnement en flexion déviée (prise en compte de Mx et
My) et composée (Fz). Ce dimensionnement est compliqué et par simplification il n’est pas très faux
de dimensionner en flexion composée dans la direction X d’abord puis dans la direction Y.
Dans la [Référence (15)], quelques recommandations de conception des planchers-dalles sont don-
nées. Elles sont issues de la norme IS 456-2000 Plain and Reinforced Concrete - Code of Practice (Bétons
ordinaires et armés – Norme d’utilisation), article 31.2. Il s’agit d’une norme indienne (Inde) pour l'uti-
lisation structurelle générale du béton non armé et armé. La dernière révision de cette norme a été
effectuée en 2000, réaffirmée en 2005.
Il est compliqué de calculer les sollicitations bidirectionnelles comme c’est le cas pour les dalles.
Quelques méthodes permettent de réaliser le calcul manuellement. La Méthode de Conception Di-
recte en est une. Elle est décrite dans les [Références (15) & (16)] et est issue de la norme IS 456-2000,
à l’article 31.4.
La Méthode de Conception Directe peut être utilisée si les conditions suivantes sont remplies :
• Le plancher-dalle doit avoir au moins trois travées continues dans chaque direction ;
• Pour chaque panneau, le rapport de la portée la plus longue à la portée la plus courte ne doit
pas être supérieur à 2 ;
• Il est permis de décaler les poteaux d’un maximum de 10 % de la portée par rapport à l’aligne-
ment général, tant que la disposition précédente est toujours validée ;
• Les longueurs des portées successives dans chaque direction ne doivent pas différer de plus
d'un tiers de la portée la plus longue. Les travées d’extrémités peuvent être plus courtes mais
pas plus grandes que les travées intérieures ;
• La charge d’exploitation ne doit pas dépasser trois fois la charge permanente.
Cette méthode est applicable pour les charges gravitaires, c’est-à-dire non-horizontales.
En prenant les valeurs de 𝐿𝑛 , 𝐿1 et 𝐿2 , les clauses suivantes doivent être soigneusement respectées :
• Les chapiteaux circulaires doivent être traités comme des chapiteaux carrés ayant la même
surface, c'est-à-dire des carrés de dimension 0,886 fois le diamètre ;
• Lorsque la portée transversale du panneau varie entre les deux côtés suivant les dimensions
des chapiteaux, 𝐿2 doit être pris comme la moyenne des travées transversales ;
• Lorsque la portée adjacente et parallèle à un bord est considérée, la distance entre le bord et
la ligne médiane du panneau doit être remplacé par 𝐿2 .
Le moment isostatique 𝑀0 dans la direction considérée du panneau doit être distribué en moments
positifs et négatifs comme spécifiés sur la [Figure 23]. Les moments négatifs sont situés au niveau des
appuis et les moments positifs en milieu de travée.
𝛼𝑐 est le rapport de la raideur à la flexion (dite aussi raideur angulaire) des poteaux extérieurs à la
raideur à la flexion de la dalle à la jonction considérée dans la direction de calcul des moments. Il est
sans unité.
∑ 𝐾𝑝
𝛼𝑐 =
∑ 𝐾𝑑
Avec :
• ∑ 𝐾𝑝 – Somme des raideurs de flexion des poteaux au point de rencontre [kN.m] ;
• ∑ 𝐾𝑑 – Raideur de flexion de la dalle [kN.m].
Si le ratio des charges d’exploitation aux charges permanentes excède 0,50, la somme des raideurs de
flexion des poteaux ∑ 𝐾𝑝 à la jonction doit être telle que 𝛼𝑐 ne soit pas inférieure à la valeur minimum
appropriée 𝛼𝑐,𝑚𝑖𝑛 spécifiée en [Figure 24].
Sinon le moment isostatique du panneau doit être multiplié par le coefficient 𝛽𝑠 .
𝐺
2− 𝛼𝑐
𝑄
𝛽𝑠 = 1 + [ ] ∙ [1 − ]
𝐺 𝛼𝑐,𝑚𝑖𝑛
4+𝑄
Les moments positifs et négatifs trouvés suivant la direction étudiée doivent être répartis sur la bande
d’appuis dans un panneau comme indiqué en [Figure 25 & Figure 26]. Le moment de la bande centrale
doit être la différence entre le moment isostatique 𝑀0 distribué linéairement et le moment de la bande
sur appuis.
Les nouveaux moments calculés sont dès lors exprimés en kN.m. Pour des planchers, les moments de
calculs sont exprimés en kN.m/m. Il faut donc rediviser les moments calculés par la largeur de la bande
[Figure 26].
Pour les appuis intérieurs, les poteaux au-dessus et en-dessous la dalle doivent être conçus pour résis-
ter au moment suivant :
(𝐺 + 0,5 𝑄) ∙ 𝐿2 ∙ 𝐿𝑛 2 − 𝐺′ ∙ 𝐿′2 ∙ 𝐿′𝑛 2
𝑀 = 0,08 ∙
1
1+𝛼
𝑐
Avec :
• 𝐺 – charges permanentes [kN/m²] ;
• 𝑄 – charges d’exploitation [kN/m²] ;
• 𝐿2 – longueur de la portée transversale à la direction de 𝑀 [m] ;
• 𝐿𝑛 – portée nette s'étendant du nu à nu de poteaux dans la direction de 𝑀 [m] ;
• 𝛼𝑐 – rapport de la raideur à la flexion des poteaux extérieurs à la raideur à la flexion de la dalle
à la jonction [-] ;
• 𝐺 ′ , 𝐿′2 , 𝐿′𝑛 – réfèrent à la portée la plus courte. Si les portées sont les mêmes dans les deux
directions, les charges permanentes s’annulent.
Le moment doit ensuite être réparti entre le poteau du bas et du dessus à la jonction dans la proportion
de leur rigidité.
L’exemple de la [Partie 3.1.2] est réutilisé. On rappelle qu’il s’agit d’un plancher-dalle constitué de 16
poteaux de dimensions 0,60 / 0,60 / 3,50 ht m (longueur / largeur / hauteur) et en béton C25/30. Ils
sont disposés suivant une trame 4 x 4 et espacés de 7,00 m dans la direction X et de 6,00 m dans la
direction Y. Ils supportent une dalle béton C25/30 de 30 cm d’épaisseur chargé verticalement de 5,00
kN/m² (≈ 500 kg/m²). La dalle est en débord de 20 cm par rapport au nu du poteau.
Chargement :
Charge permanente : 𝐺 = 25 × 0,30 = 7,50 𝑘𝑁⁄𝑚2 (poids propre du béton 25 kN/m3)
Charge d’exploitation : 𝑄 = 5,00 𝑘𝑁⁄𝑚2
Combinaisons :
• État Limite de Service → 𝑊𝐸𝐿𝑆 = 𝐺 + 𝑄 = 7,50 + 5,00 = 12,50 𝑘𝑁⁄𝑚2
• État Limite Ultime → 𝑊𝐸𝐿𝑈 = 1,35 𝐺 + 1,50 𝑄 = 1,35 × 7,50 + 1,50 × 5,00 = 17,63 𝑘𝑁⁄𝑚2
Les moments sont calculés à l’ELS pour raison de comparaison avec le modèle numérique [Partie 6.3].
Moment isostatique :
Direction X Direction Y
Paramètres Unités
pour Myy pour Mxx
Portée L1 dans la direction de M0 7,00 6,00 m
0,65 L1 4,55 3,90 m
Portée nette Ln s'étendant du nu à nu des appuis 6,40 5,40 m
Portée Ln à considérer telle que Ln ≥ 0,65 L1 6,40 5,40 m
Portée L2 transversale à L1 6,00 7,00 m
Charge surfacique W à l'ELS 12,50 12,50 kN/m²
Moment isostatique M0 384,00 318,94 kN.m
Figure 27 – Exemple n°1, M.C.D. - Calcul du moment isostatique M0.
Direction X Direction Y
Paramètres travées intérieures Unités
pour Myy pour Mxx
Les moments des bandes d’appuis parallèles aux bords de la dalle sont de même valeur que les autres
alors que les bandes sont deux fois moins larges. Cela s’explique du fait que le moment isostatique à
cet endroit est deux fois plus petit puisque la surface reprise par le poteau de rive est deux fois moins
grande que pour un poteau intérieur.
Cette méthode est aussi décrite dans les [Références (15) & (16)] et est issue de la norme IS 456-2000,
article 31.5. C’est une méthode compréhensive et logique qui est utilisée lorsque les conditions de la
Méthode de Conception Directe sont atteintes. Elle suit toutefois la même démarche. Elle est appli-
cable pour un plancher-dalle soumis à des charges horizontales.
IS 456-2000 recommande l'analyse des structures planchers-dalles en tant que portique rigide pour
obtenir les moments et les forces de cisaillement avec les hypothèses suivantes :
• La partie poutre du portique est prise comme équivalente au moment d'inertie de la dalle
délimitée latéralement par la ligne centrale du panneau de chaque côté du centre du poteau.
Pour les portiques adjacents et parallèles à un bord, la partie poutre doit être égale au moment
d’inertie de la dalle délimitée par le bord et la ligne centrale du panneau adjacent. [Figure 35]
• Le moment d'inertie des éléments du portique peut être pris comme celui de la partie brute
du béton seul.
• La variation du moment d'inertie selon l'axe de la dalle en raison d’épaississement ou de ré-
duction de l’épaisseur doit être prise en compte. Au niveau des poteaux, dû à un décaissé dans
la dalle ou à la section pleine d’une dalle type caisson, l’effet de raidissement peut être ignoré
à condition que cette partie de la dalle ne dépasse pas 0,15 fois la longueur de la portée me-
surée à partir du centre des poteaux. L'effet de raidissement des têtes de poteaux évasées
peut aussi être ignoré.
• L'analyse du portique peut être effectuée avec une méthode de portique de substitution ou
toute autre méthode acceptée comme la méthode de distribution ou avec matrice.
Lorsque la charge d’exploitation est variable mais ne dépasse pas 0,75 fois la charge permanente, les
moments maximums peuvent être supposés se produire à toutes les sections lorsque la charge totale
est répartie sur la dalle entière [Figure 36].
Figure 37 – Distribution si Q > 0,75 G pour moment maximum en travée [ Réf. (16), 2015].
Figure 38 – Distribution si Q > 0,75 G pour moment maximum sur appuis [ Réf. 15, 2015].
À partir des modèles 2D créés, il convient de calculer les moments en les répartissant suivant la rigidité
des éléments et des intersections. L’exemple en [Partie 4.3.5] permet de comprendre la démarche
employée. Les calculs sont réalisés entre les axes d’appuis dans un premier temps.
Pour les appuis internes, les moments négatifs doivent ensuite être pris au niveau du nu de l’appuis
mais dans aucun cas à une distance plus grande que 0,175 fois la portée entre axe des appuis en par-
tant du centre de l’appuis dans la direction du moment calculé.
Pour les appuis externes avec chapiteaux, les moments négatifs dans la di-
rection perpendiculaire au bord de la dalle doivent être considéré à une dis-
tance partant du nu de l’appui pas plus grande que la moitié de la projection
du chapiteau [Figure 39].
Figure 39 – Position du moment négatif à considérer sur un appui externe [ Réf. (16),
2015].
Une fois les moments calculés dans une direction, la répartition sur la largeur de la dalle dans les
bandes d’appuis et les bandes médianes doit être faite de la même manière que celle spécifiée dans
la Méthode de Conception Directe [Partie 4.2.5].
Portique étudié :
Le portique étant symétrique, seule la moitié est étudiée [Figure 40]. Dans cet exemple, le plancher-
dalle ne supporte pas d’autres niveaux, d’où les rigidités relatives égales 0 en [Figure 41]. Suivant, la
répartition des rigidités, des facteurs relatifs sont calculés.
Travée Travée
3,50 m extérieure intérieure
3,50 m
7,00 m 7,00 m
Figure 40 – Exemple n°1, M.P.E. - Portique simplifié étudié [ Réf. (16) modifiée, 2015].
Application de la R.D.M. pour le calcul des moments sur appuis pour une poutre encastrée sur deux
appuis sans continuité :
12,5 × 6,00 × 7,002
𝑀𝑎𝑝𝑝𝑢𝑖𝑠 = = 306,25 𝑘𝑁. 𝑚
12
Convention de signe : Le moment positif de R.D.M. est dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
Symétri e
Jonctions 1 2 3
Facteurs de
0,615 0,385 0,339 0,321 0,339 0,339
distribution
Moments sur appuis
306,25 -306,25 306,25 -306,25
(sans continuité)
Distribution -0,615 x 306,25 = -0,385 x 306,25 =
moments suivant -188,35 -117,90
facteurs -117,90 / 2 =
Moment transmis -58,95
Distribution 20,00 18,95 20,00 -20,00
Transmission 10,00 -10,00 10,00
Distribution -6,15 -3,85 3,39 3,21 3,39 -3,39
Transmission 1,70 -1,93 -1,70 1,70
Distribution -1,04 -0,65 1,23 1,16 1,23 -1,23
Somme des
moments sur appuis -195,54 195,54 -342,50 23,33 319,18 -319,18
[kN.m]
Figure 42 – Exemple n°1, M.P.E. - Méthodologie de calcul des moments internes.
Figure 43 – Exemple n°1, M.P.E. - Placement des moments sur appuis calculés.
Convention de signe :
• Coupure à gauche : moment positif dans le sens des aiguilles d’une montre ;
• Coupure à droite : moment positif dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
0,30 m 0,30 m
195,54 12,5 x 6,00 = 75,00 kN/m 342,50
kN.m kN.m
7,00 m
0,30 m 0,30 m
319,18 12,5 x 6,00 = 75,00 kN/m 319,18
kN.m kN.m
7,00 m
Moment négatif :
0,302
𝑀𝑁 = 262,50 × 0,30 − 319,18 − 75 × = −243,81 𝑘𝑁. 𝑚
2
Direction X Direction Y
Paramètres travées extérieures Unités
pour Myy pour Mxx
Ici, le calcul des travées parallèles au bord de la dalle n’a pas été effectué précisément. Il faudrait
logiquement l’exécuter avec une raideur réduite, la bande d’appui étant moins large, afin d’obtenir
des résultats plus précis.
La Méthode des Portiques Équivalents est assez longue à appliquer dans les calculs, d’où l’utilité au-
jourd’hui des modèles numériques dont la précision est d’autant meilleure.
Les moments positifs obtenus sont plus grands que ceux obtenus avec la Méthode de Conception Di-
recte, mais les moments sur appuis sont proches.
Cette annexe donne des conseils d’analyse pour les planchers-dalles en précisant les méthodes éprou-
vées à utiliser. Elle cite la Méthode du Réseau de Poutres (dans laquelle la dalle est modélisée comme
un ensemble interconnecté de composants discrets), la Méthode des Éléments Finis, la Méthode des
Lignes de Rupture et la Méthode des Portiques Équivalents. Cependant l’annexe reste simpliste. Le
fonctionnement des méthodes n’est pas décrit. Il convient à l’ingénieur de s’informer et de les trouver
par lui-même.
La Méthode du Réseau de Poutres, la Méthode des Éléments Finis et la Méthode des Lignes de Rupture
ne sont pas présentées dans ce rapport. La Méthode des Éléments Finis est très longue à calculer à la
main et nécessite de passer par des ordinateurs.
Seules des explications sont données sur la ligne de conduite à adopter pour la Méthode par Portiques
Équivalents. Les conseils donnés se recoupent avec ceux de la norme indienne IS 456-2000 avec
quelques différences notables décrites ci-dessous.
1) Pour le calcul des moments fléchissants sous charges verticales, la rigidité peut être basée sur
la largeur totale des panneaux. Pour des charges horizontales, il convient d'utiliser 40 % de cette valeur
pour prendre en compte la plus grande souplesse des jonctions poteaux-dalles pour les structures de
plancher-dalle, par rapport à celle des jonctions poteaux-poutres.
2) Les moments fléchissants obtenus par l’analyse 2D doivent être répartis sur toute la largeur
de la dalle suivant la [Figure 49]. Comparé à la norme indienne, c’est une fourchette de distribution
qui est donnée mais on remarque que les valeurs indiennes en rouge sur la [Figure 49] se situent bien
dans cette fourchette.
75 % 60 %
25 % 40 %
Figure 49 – Répartition des moments sur la largeur d’un plancher-dalle [ EC 2-1-1, 2005].
3) Il n’y a pas de modification des largeurs de bande par rapport à la norme IS 456-2000. Cepen-
dant, quand des chapiteaux ont une largeur supérieure au tiers de la plus petite portée entre axes des
appuis, la largeur des bandes sur appui peut être prise égale à la largeur des chapiteaux. Il convient
d'ajuster la largeur des bandes centrales en conséquence.
4) Sauf en présence de poutres périphériques conçues pour résister à la torsion, il convient que
les moments transmis aux poteaux de rives ou aux poteaux d'angles se limitent au moment résistant
Dans le cas d’une disposition irrégulière des poteaux, la Méthode des Portiques Équivalents ne peut
pas être utilisée. Il convient d’utiliser la Méthode du Réseau de Poutres ou une autre méthode élas-
tique. L’annexe I donne une approche simplifiée des chargements à effectuer pour étudier les travées.
Il est ainsi demandé dans un premier temps d’étudier la dalle sous chargement complet (charges per-
manentes et d’exploitation). Puis il convient d’augmenter les moments en travées et sur poteau en
chargeant les travées critiques avec la charge totale et le reste du plancher-dalle avec seulement les
charges permanentes. Les chargements sont à réaliser bien entendu avec leurs coefficients aux États
Limites Ultimes. S'il y a une variation significative de la charge permanente entre les travées, il convient
de prendre ce coefficient égale à 1,00 pour les travées seulement lestées des charges permanentes.
Il convient d'appliquer les restrictions concernant le transfert des moments sur les poteaux de rive
données au point 4 de la [Partie 4.4.2].
Ce que décrit ici l’Eurocode 2-1-1 se rapproche de ce qui a été dit en [Partie 4.3.2] pour le modèle de
chargement dans la Méthode des Portiques Équivalents de la norme IS 456-2000.
4.5.1 Méthodologie.
La méthode est décrite par Henry THONIER (2011) dans sa note technique [Référence (17)].
Les efforts tranchants correspondent aux réactions d’appuis de la dalle sur les poteaux. Comme la dalle
est calculée en continuité, il faut tenir compte de la réaction hyperstatique de continuité.
Pour les poutres, par simplification, il est admis de prendre la charge isostatique majorée forfaitaire-
ment par un coefficient. Pour l'article 5.1.3 (1)P NOTE de l’Eurocode 2-1-1, les Recommandations pro-
fessionnelles ont repris les valeurs du BAEL. Le coefficient est de 1,10 pour les appuis voisins de rive
des poutres de plus de deux travées et de 1,15 pour les poutres de deux travées.
L’observation des moments a permis de montrer que mécaniquement, le fonctionnement d’un plan-
cher-dalle se rapprochait d’un plancher à poutres croisées. Ainsi pour un poteau de plus de deux tra-
vées, un poteau voisin de rive dans les deux directions reprend les charges apportées par la poutre
dans une direction avec un coefficient 1,10 et les charges apportées par la poutre dans l'autre direction
avec un coefficient 1,10, soit un coefficient 1,10 pour la totalité des charges. Pour un appui voisin de
rive dans une seule direction, une majoration sur les charges s’applique dans une direction et pas dans
l'autre. Le coefficient final sera inférieur à 1,10 (1,05 dans le cas d'une maille carrée régulière).
Ailleurs :
𝑉𝐸𝑑 = 𝑞 ∙ 𝐿 ∙ 𝑙 Figure 50 – Attribution des charges selon les lignes d’appui
[ Réf. (17), 2011].
Lors de la vérification au poinçonnement, l’effort tranchant doit être majoré d’un coefficient 𝛽 pour
tenir compte de l’excentrement des charges (moment transmis par la poutre au poteau, même s’il
n’est pas pris en compte dans les calculs) [Partie 5.2]. Attention, le poinçonnement se vérifiant à l’ELU,
l’effort tranchant doit être calculé à l’ELU (d’où la notation 𝑉𝐸𝑑 ).
Le plancher-dalle a trois travées. Les appuis intérieurs sont tous dans le cas A :
𝑉𝐸𝑑 = 𝜇 ∙ 𝑞 ∙ 𝐿 ∙ 𝑙
𝑉𝐸𝑑 = 1,10 × 17,625 × 7,00 × 6,00 = 814,28 𝑘𝑁
En angle :
7,00 6,00
𝑉𝐸𝑑 = 17,625 × ( + 0,50) × ( + 0,50) = 246,75 𝑘𝑁
2 2
En rive (côté défavorable) :
6,00
𝑉𝐸𝑑 = 17,625 × 7,00 × ( + 0,50) = 431,81 𝑘𝑁
2
En présence d’effort horizontaux, la dalle est sollicitée en flexion composée. Pour le calcul des sections
dans la direction X (𝐴𝑥 ), il faut alors ajouter au calcul précédent la somme des efforts 𝐹𝑥𝑥 et 𝐹𝑥𝑦 divisés
par la résistance de calcul l’acier 𝑓𝑦𝑑 et par deux lorsque le plancher-dalle est ferraillé d‘une nappe
basse et d’une nappe haute reprenant chacune une moitié des efforts horizontaux. Même chose pour
les aciers suivant Y (𝐴𝑦 ) avec 𝐹𝑦𝑦 et 𝐹𝑥𝑦 .
Dans cette formule, les efforts horizontaux sont positifs dans le cas d’une traction et négatifs dans le
cas d’une compression.
𝑓𝑐𝑘 𝑓𝑦𝑘
𝑓𝑐𝑑 = 𝛼𝑐𝑐 ∙ 𝑒𝑡 𝑓𝑦𝑑 =
𝛾𝑐 𝛾𝑠
Avec,
• 𝑓𝑐𝑘 , 𝑓𝑦𝑘 – résistances caractéristiques respectives du béton et de l’acier [Pa] ;
• 𝛾𝑐 , 𝛾𝑠 – coefficients de sécurité respectifs du béton et de l’acier [-] ;
• 𝛼𝑐𝑐 - coefficient tenant compte des effets à long terme sur la résistance en compression et des
effets défavorables résultant de la manière dont la charge est appliquée [-]. 0,80 ≤ 𝛼𝑐𝑐 ≤ 1,00
(𝛼𝑐𝑐 = 1,00 valeur recommandée) ;
• 𝑓𝑐𝑑 , 𝑓𝑦𝑑 – résistances de calcul respectives du béton et de l’acier [Pa] ;
• 𝑏𝑥 , 𝑏𝑦 – largeurs de l’élément [m] (pour une dalle prendre 1,00 m) ;
• 𝑑𝑥 , 𝑑𝑦 – hauteurs utiles [m] (distance entre le centre de gravité des aciers et le bord de dalle) ;
• 𝜇𝑥 , 𝜇𝑦 – moments réduits [-] ;
• 𝑧𝑥 , 𝑧𝑦 – bras de levier [m] (distance entre le centre de contrainte des zones tendue et compri-
mée).
Dans l’Eurocode 2, partie 1-1, l’article 9.4 est dédié à la disposition constructive des aciers dans les
planchers-dalles. Il traite des aciers longitudinaux et des armatures verticales de poinçonnement.
L’article précise les règles à suivre pour les aciers longitudinaux dans un plancher-dalle dont la dispo-
sition doit refléter son comportement structurel, soit généralement une concentration des armatures
au droit des poteaux. Deux cas sont à considérer.
Le dimensionnement des armatures verticales dans une dalle dépend de la vérification au poinçonne-
ment [Partie 5.2].
L’Eurocode 2 donne peu de précisions pour le dimensionnement des planchers-dalles. Seules trois
notes spécifiques sont dédiées aux dalles des planchers-dalles. La première est l’article 6.4 traitant du
poinçonnement. La seconde est l’article 9.4 laquelle mentionne les dispositions des aciers à suivre. Et
la troisième est l’annexe I qui donne, à titre informatif, les méthodes d’analyse pouvant être utilisées
pour obtenir les sollicitations, mais sans les expliquer. Toutefois, la dalle d’un plancher-dalle n’est rien
d’autre qu’une dalle pleine. Pour toutes les règles non traitées (dimensionnement, quantité minimale
et maximale d’aciers, autres dispositions, …), il convient donc à l’ingénieur de se rapporter aux normes
des dalles pleines et autres normes nécessaires.
Les normes des Eurocodes à suivre pour le dimensionnement d’une dalle d’un plancher-dalle sont les
suivantes :
Charges :
• Poids volumiques, poids propre, charges d’exploitation → Eurocode 1-1-1
• Neige → Eurocode 1-1-3
• Vent → Eurocode 1-1-4Séisme → Eurocode 8-1
Combinaisons → Eurocode 0
Sollicitations (pas d’articles, connaissances générales de la R.D.M. que doit avoir un ingénieur)
Calcul des sections des armatures longitudinales à l’État Limite Ultime (pas d’articles, connaissances
générales d’un ingénieur)
Armatures transversales :
• Poinçonnement → Eurocode 2-1-1, article 6.4
• Calcul des sections des armatures transversales si besoin (pas d’articles, connaissances géné-
rales d’un ingénieur)
Dispositions constructives :
• Armatures longitudinales plancher-dalle → Eurocode 2-1-1, article 9.4.1
• Armatures de poinçonnement plancher-dalle → Eurocode 2-1-1, article 9.4.2
• Dalles pleines (en complément) → Eurocode 2-1-1, article 9.3
• Chaînages → Eurocode 2-1-1, article 9.10
Vérification des armatures longitudinales à l’État Limite de Service (pas d’articles, connaissances géné-
rales d’un ingénieur)
Remarque : Les Eurocodes ne précisent pas les méthodes à utiliser pour calculer les sections des ar-
matures. Ils précisent seulement les critères à vérifier et les dispositions constructives minimales.
5.2 Le poinçonnement.
5.2.1 Définition.
Le poinçonnement est caractérisé par une force concentrée agissant perpendiculairement sur une
dalle pouvant créer une rupture locale par pénétration à travers une dalle [Figure 52]. Cette force peut
être due à une charge concentrée ou à la réaction d’appui d’un poteau au chargement de la dalle.
L’Eurocode 2 donne ainsi des critères à respecter contre ce risque.
La charge maximale que peut supporter un plancher-dalle dépend donc de la résistance de la jonction
entre le poteau et la dalle. La charge est transférée par l’effort tranchant de la dalle au poteau prove-
nant de la surface reprise par ce poteau. Conséquemment, les moments sont aussi transférés. Le poin-
çonnement est le critère majeur de dimensionnement des planchers-dalles. C’est celui-ci qui va indi-
quer la trame des poteaux et l’épaisseur de la dalle à considérer.
5.2.2 Méthodologie.
Le poinçonnement est traité à l’article 6.4 de la section 6 des États Limites Ultimes (E.L.U.) de l’Euro-
code 2-1-1. Neuf pages y sont consacrées. Le poinçonnement peut être dû à une charge ponctuelle ou
à une réaction d’appui d’un poteau portant une dalle, ou d’un poteau reposant sur une semelle de
fondation. La démarche générale de vérification est la suivante [Figure 53, page 48] :
1) Détermination du périmètre de la zone d’application de la charge ou de l’appui (au nu). Il est gé-
néralement de forme rectangulaire ou circulaire mais peut être de toute forme géométrique. On
l’appelle contour de contrôle 𝑢0 .
Notations :
• 𝑉𝐸𝑑 – effort tranchant à l’ELU [N] ;
• 𝜈 – facteur de réduction de la résistance du béton fissuré à l'effort tranchant [-] ;
• 𝐶𝑅𝑑,𝑐 , 𝑘, 𝑘1 , 𝑣𝑚𝑖𝑛 – coefficients de l’Eurocode 2-1-1[-] ;
• 𝐴𝑠𝑥 , 𝐴𝑠,𝑦 – sections respectives d'une armature longitudinale tendue parallèle à X et Y que l’on
retrouve sur la largeur de la charge appliquée (poteau) plus 3𝑑 de part et d’autre [m²] ;
• 𝑠𝑥 , 𝑠𝑦 – espacements respectifs de ces armatures longitudinales au niveau de la charge [m] ;
• 𝜌𝑙𝑥 , 𝜌𝑙𝑥 – proportions d'armatures longitudinales tendues sur une largeur de dalle égale à la
largeur du poteau plus 3𝑑 de part et d’autre [-] ;
• 𝜌𝑙 – proportion moyenne d'armatures longitudinales tendues adhérentes [-] ;
Il est aussi fortement recommandé d’aller voir la note technique de M. Henry THONIER (2011), qui a
participé à l’élaboration de l’Eurocode 2, pour plus de précisions [Référence (17)]. Elle concerne le
poinçonnement des dalles sur poteaux rectangulaires. Il réexplique ce qui est dit dans l’Eurocode et
donne également des exemples de calculs. Il partage des formules de calcul pratique pour les contours
de référence et le coefficient 𝛽 en fonction de la position du poteau dans une dalle. Il décrit aussi la
procédure de dimensionnement et la disposition des armatures de poinçonnement.
La [Figure 55] suivante retrace la démarche de vérification au poinçonnement à suivre sous la forme
d’un organigramme, extrait de cette note technique. Le contour en rouge stipule le chemin souhaité
pour le dimensionnement des dalles dans le cadre de ce P.F.E. Le but est en effet de ne pas avoir de
chapiteaux. Leur coffrage peut être compliqué pour les entreprises n’ayant pas développé un savoir-
faire dans ces types de construction (notamment en France). La surépaisseur des chapiteaux peut aussi
entraver la hauteur sous-plafond, le passage des réseaux, voire l’esthétisme et l’agencement des
pièces, soit les mêmes gênes qu’une retombée de poutre.
L’exemple [Partie 0] montre la démarche de calcul détaillée à suivre pour vérifier les critères de poin-
çonnement et également la disposition de ferraillage ou la création d’un chapiteau.
L’article 6.4 mentionne de calculer un contour de contrôle 𝑢𝑜𝑢𝑡 [Figure 56] pour lequel aucune arma-
ture de poinçonnement n’est requise, telle que :
𝑉𝐸𝑑
𝑢𝑜𝑢𝑡 = 𝛽 ∙
𝑣𝑅𝑑,𝑐 ∙ 𝑑
Il convient de placer la file périphérique extérieure des armatures de poinçonnement à une distance
inférieure ou égale à 𝑘 ∙ 𝑑 à l’intérieur de 𝑢𝑜𝑢𝑡 . La valeur recommandée de 𝑘 à utiliser est de 1,50.
L’article précise également que dans le cas d'aires chargées situées à proximité d'un bord ou d'un angle
(non appuyé) d’une dalle, c'est-à-dire à une distance inférieure à 𝑑, il convient de prévoir des arma-
tures de rive particulières, généralement disposées comme représenté sur la [Figure 57] de l’article
9.3.1.4 traitant des dispositions constructives des dalles pleines. Les armatures courantes prévues pour
une dalle peuvent tenir le rôle d'armatures de rive.
Lorsque des armatures de poinçonnement sont nécessaires, l’aire de l’armature minimale (étrier ou
épingle) à utiliser est donnée par :
0,08 ∙ √𝑓𝑐𝑘 ∙ 𝑠𝑟 ∙ 𝑠𝑡
𝐴𝑠𝑤,𝑚𝑖𝑛 =
𝑓𝑦𝑘 ∙ (1,5 ∙ sin 𝛼 + cos 𝛼)
Avec :
• 𝛼 – angle entre les armatures verticales et principales ;
• 𝑠𝑟 , 𝑠𝑡 – espacements des cadres ou étriers dans les directions radiale et tangentielle [m] ;
• 𝑓𝑐𝑘 , 𝑓𝑦𝑘 – résistances caractéristiques du béton et de l’acier [MPa] ;
L’exemple de la [Partie 3.1.2] est réutilisé. On s’intéresse à un poteau intérieur. Dans la [Partie 4.5.2],
il a été calculé que l’effort tranchant pour un poteau intérieur est 𝑉𝐸𝑑 = 814,28 𝑘𝑁.
5.2.4.3 Solutions
Solutions :
• Modification de la trame des poteaux pour réduire les portées et donc l’effort tranchant ;
• Augmenter l’épaisseur de la dalle ou les sections d’aciers longitudinales (impact fort) ;
• Augmenter la résistance du béton (impact léger) ;
• Prévoir des armatures de poinçonnement ;
• Créer un chapiteau.
La vérification de l'espacement tangentiel maximal des armatures du dernier cours située à l'intérieur
du contour de référence 𝑢1 (situé à une distance 2𝑑 du nu du poteau) est délicate. Il ne doit pas être
supérieur à 1,5 𝑑. La meilleure solution consiste à dessiner à l’échelle le ferraillage et de mesurer cet
espacement sur le dessin.
Si on ne veut pas mettre d’armatures, il faut créer un chapiteau. Il est à dimensionner tel que la con-
trainte de cisaillement sur le contour de contrôle de référence 𝑢′1 du chapiteau ne dépasse pas 𝑣′𝑅𝑑,𝑐
(ce qui permet de déterminer le débord 𝑙𝐻 ) et que le contour de contrôle de référence 𝑢1 du poteau
ne dépasse pas 𝑣′𝑅𝑑,𝑐 , sachant que 𝑣𝑅𝑑,𝑐 diminue lorsqu'augmente l'épaisseur de la dalle (ce qui per-
met d'obtenir la hauteur utile 𝑑𝐻 et donc la retombée ℎ𝐻 ). [Figure 62 & Figure 63]
Au niveau du chapiteau :
Selon l’article 6.4.2, le contour de contrôle de référence 𝑢′1 d’un chapiteau est déterminé par le péri-
mètre d’un cercle de rayon 𝑟𝑐𝑜𝑛𝑡 .
𝑣′𝐸𝑑,1
≤ 1,00 ⟺ 𝑣′𝐸𝑑,1 ≤ 𝑣′𝑅𝑑,𝑐
𝑣′𝑅𝑑,𝑐
La contrainte 𝑣′𝑅𝑑,𝑐 est celle calculée en [Partie 5.2.4.2]. La hauteur utile 𝑑 n’étant pas modifiée, cette
contrainte reste la même.
𝑉𝐸𝑑 𝑉𝐸𝑑
𝛽∙ ≤ 𝑣′𝑅𝑑,𝑐 ⟺ 𝛽 ∙ ≤ 𝑣′𝑅𝑑,𝑐
𝑢′1 ∙ 𝑑 (2𝜋 ∙ 𝑟𝑐𝑜𝑛𝑡 ) ∙ 𝑑
𝑉𝐸𝑑 814,28. 10−3
𝑟𝑐𝑜𝑛𝑡 ≥ 𝛽 ∙ = 1,15 × = 1,097 𝑚
2𝜋 ∙ 𝑣′𝑅𝑑,𝑐 ∙ 𝑑 2𝜋 × 0,535 × 0,254
Dans le cas d'un poteau rectangulaire avec un chapiteau rectangulaire de dimensions 𝑙𝑐ℎ𝑎𝑝,𝑥 et 𝑙𝑐ℎ𝑎𝑝,𝑦
(𝑙𝑐ℎ𝑎𝑝,𝑥 = 𝑙𝑐ℎ𝑎𝑝,𝑦 = 𝑐𝑥 + 2𝑙𝐻,𝑥 ), la valeur de 𝑟𝑐𝑜𝑛𝑡 est déterminée de la façon suivante :
Au niveau du poteau :
Comme la hauteur utile 𝑑𝐻 (dalle + chapiteau) est fonction de la contrainte 𝑣𝑅𝑑,𝑐 qui elle-même est
fonction de 𝑑𝐻 , on procède donc par approches successives. Le plus simple est d’automatiser le calcul
sur un programme Excel.
Avec une épaisseur de dalle de 40 cm, soit une surépaisseur ℎ𝐻 = 0,10 𝑚,
𝑑𝐻 = 𝑑 + ℎ𝐻 = 0,254 + 0,10 = 0,354 𝑚
𝑢1 = 𝑢0 + 4𝜋 ∙ 𝑑𝐻 = 2,400 + 4𝜋 × 0,354 = 6,848 𝑚
La méthode de calcul de la [Partie 5.2.4.2] est réappliquée avec ces nouvelles données et on obtient :
𝒗𝑬𝒅,𝟎 𝟏, 𝟏𝟎𝟐
= = 𝟎, 𝟑𝟎𝟔 ≤ 𝟏, 𝟎𝟎 𝑽é𝒓𝒊𝒇𝒊é !
𝒗𝑹𝒅,𝒎𝒂𝒙 𝟑, 𝟔𝟎𝟎
𝒗𝑬𝒅,𝟏 𝟎, 𝟑𝟖𝟔
= = 𝟎, 𝟖𝟔𝟗 ≤ 𝟏, 𝟎𝟎 𝑽é𝒓𝒊𝒇𝒊é !
𝒗𝑹𝒅,𝒄 𝟎, 𝟒𝟒𝟓
Lorsque 𝑙𝐻 ≤ 2 ℎ𝐻 , il n’est pas nécessaire de vérifier le poinçonnement du poteau.
Pour faciliter la vérification au poinçonnement, sont données en [Annexe C] des abaques permettant
de calculer les résistances 𝑣𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥 et 𝑣𝑅𝑑,𝑐 . Un des abaques permet de calculer aux ELU Structure (nom
donné en fonction des combinaisons dans l’Eurocode 0) et un autre aux ELU Accidentels (séisme par
exemple) car le coefficient de sécurité du béton 𝛾𝑐,𝐸𝐿𝑈 varie. Il est respectivement de 1,50 et de 1,20.
La résistance maximale au poinçonnement 𝑣𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥 du béton est donné dans un tableau et dépend du
type de béton. [Figure 64]
La résistance au poinçonnement 𝑣𝑅𝑑,𝑐 sans armatures transversales est à lire sur un graphique. Il faut
prendre le graphique correspondant au type de béton. Puis en fonction de 𝑑 et de la section moyenne
d’aciers longitudinaux entre les directions X et Y, lire la valeur correspondante. Les graphiques ont été
réalisés en supposant des sections d’aciers égales dans les directions X et Y du plan. Les calculs ont été
réalisés en considérant la contrainte normale 𝜎𝑐𝑝 égale à 0. [Figure 65]
Une fois les valeurs relevées, il ne reste plus qu’à vérifier les conditions de poinçonnement aux con-
tours de référence.
Figure 65 – Résistance 𝑣𝑅𝑑,𝑐 au poinçonnement suivant le type de béton aux ELU STR.
L’idée est la même mais on remarque qu’entre ces deux normes une étude très précise a été menée.
Les effets du poinçonnement sont désormais mieux connus et contrôlés mais les normes se sont en
conséquence complexifiées. Au premier « coup d’œil », il n’est pas simple de comprendre la démarche
de vérification. Le coefficient 𝛽 et les formules de calculs sont tout autant difficiles à saisir.
Logiquement, les armatures d’un poteau doivent se calculer en flexion déviée composée, c’est-à-dire
que l’impact de chacune des deux directions X et Y agit en même temps.
Néanmoins, par simplification, il n’est pas très faux de calculer en flexion composée dans chacune des
directions indépendamment. Le principe de calcul est alors le même que pour les dalles [Partie 5.1.1]
à la différence près qu’il n’y a pas d’effort de cisaillement et de moment de torsion.
𝑀𝑦 𝐹𝑧 𝑀𝑥 𝐹𝑧
𝐴𝑥 = + 𝐴𝑦 = +
𝑧𝑥 ∙ 𝑓𝑦𝑑 2 ∙ 𝑓𝑦𝑑 𝑧𝑦 ∙ 𝑓𝑦𝑑 2 ∙ 𝑓𝑦𝑑
Dans cette formule, les efforts horizontaux sont positifs dans le cas d’une traction et négatifs dans le
cas d’une compression.
Les armatures verticales d’un poteau se calculent de la même manière que pour une poutre. Toutefois
attention, un poteau est soumis à de l’effort tranchant suivant les direction X et Y. Il convient donc de
prendre la direction la plus défavorable pour les calculs.
Il n’y a pas de dispositions particulières décrites par les normes pour un poteau de plancher-dalle. Le
dimensionnement est le même pour tous les poteaux de chaque structure. Les normes des Eurocodes
à suivre pour le dimensionnement d’un poteau sont les suivantes :
Charges :
• Poids volumiques, poids propre, charges d’exploitation → Eurocode 1-1-1
• Neige → Eurocode 1-1-3
• Vent → Eurocode 1-1-4
• Séisme → Eurocode 8-1
Combinaisons → Eurocode 0
Sollicitations (pas d’articles, connaissances générales de la R.D.M. que doit avoir un ingénieur)
Calcul des sections des armatures longitudinales à l’État Limite Ultime (pas d’articles, connaissances
générales d’un ingénieur)
Armatures transversales :
• Critère de résistance maximale du béton → Eurocode 2-1-1, article 6.2.2 (6)
• Critère de résistance sans armatures → Eurocode 2-1-1, article 6.2.2 (1)
• Calcul des sections des armatures transversales si besoin (pas d’articles, connaissances géné-
rales d’un ingénieur)
Vérification des armatures longitudinales à l’État Limite de Service (pas d’articles, connaissances géné-
rales d’un ingénieur)
Remarque : Les Eurocodes ne précisent pas les méthodes à utiliser pour calculer les sections des ar-
matures. Ils précisent seulement les critères à vérifier et les dispositions constructives minimales.
Chez O.T.E. ingénierie, les ingénieurs calculs structures utilisent les logiciels de la suite Graitec.
Le plus utilisé est Graitec Advance Design lequel permet de modéliser des structures complètes et
d’étudier leur comportement selon la R.D.M. Suivant les paramètres rentrés par l’ingénieurs, le logiciel
calcule ainsi la structure avec la Méthode des Éléments Finis et donne les résultats souhaités (efforts,
sollicitations, déformations, …). Le logiciel présente également trois modules complémentaires pour
béton armé, acier et bois. Leur utilisation permet par exemple de vérifier des assemblages métalliques,
de calculer des sections d’acier dans le béton.
Est également utilisé Graitec Arche Hybride qui embarque deux technologies différentes coexistant : «
l’ancienne » technologie des modules de ferraillage d’Arche utilisée depuis des années et une nouvelle
technologie innovante de modules résolument orientés vers le B.I.M. qui s’appellent les « B.I.M. Desi-
gners ». Le B.I.M., de l’anglais Building Information Modeling, est un processus qui implique la création
et l'utilisation de maquettes numériques intelligentes rassemblant l’ensemble des informations d’un
projet pour prendre de meilleures décisions concernant celui-ci et les communiquer. Les modules
Arche sont des logiciels spécifiques pour dimensionner des types d’éléments structuraux en béton
armé (poutres, poteaux, dallages, voiles, longrines, …). Son fonctionnement est centré sur les vérifica-
tions de l’Eurocode 2 et sur les conceptions de ferraillage. Par exemple, Arche Poutre EC2 calcule les
sollicitations dans les poutres suivant les charges rentrées et donne des plans de ferraillage suivant les
données de disposition. Avec Arche Semelles EC2, il est possible de vérifier la stabilité des fondations.
Toutefois, l’utilisation de ces logiciels nécessitent de connaitre la descente des charges arrivant sur
l’élément.
On a vu dans la [Partie 4] qu’il n’est pas simple de calculer les sollicitations dans une dalle. D’autant
plus, qu’il faut normalement calculer les sollicitations suivant plusieurs combinaisons pour réaliser une
courbe enveloppe de celles-ci, multipliant le nombre de calculs à la main. D’où l’utilité de passer par
des logiciels de calcul pour faciliter la tâche.
Pour calculer les sollicitations dans une dalle d’un plancher-dalle, deux logiciels de la suite Graitec le
permettent : Graitec Advance Design [Figure 67] et Graitec Arche Plaque EC2 [Figure 68]. Le but con-
siste à trouver le logiciel le plus adéquat et pratique permettant de calculer ces sollicitations, voire les
sections d’acier. Il existe aussi le logiciel Arche Dalle mais les seuls appuis possibles dans la modélisa-
tion sont des voiles et des poutres. Une étude comparative d’adéquation a donc été menée sur les
deux logiciels.
Inconvénients :
• Le choix des propriétés s’applique à l’ensemble de la structure seulement (le logiciel étant conçu pour étu-
dier un seul élément à la fois).
• Il n’est possible de créer que deux cas de charge d’exploitation. Il faut sinon réaliser plusieurs fichiers. Pas
pratique pour définir des courbes enveloppes.
• Possibilité de rentrer une charge sismique mais nécessite de calculer la force à la main ou via un autre
logiciel plus sophistiqué.
Note : 6/10
Inconvénients :
• Lorsqu’on modifie le paramètre d’un élément dessiné, il faut ensuite cliquer sur la fenêtre de modélisation
pour valider la modification, sinon elle ne se fait pas. Risque d’erreur.
Note : 9/10
6.2.2 Modélisation.
Inconvénients :
• La modélisation est peu pratique. Il faut souvent supprimer l’élément et le refaire en vue d’une modification.
• Les poteaux sont systématiquement rotulés. Ceci est un problème majeur puisque le béton fonctionne
comme un ensemble monolithique, mais cela n’empêche pas d’avoir des moments sur les poteaux de rive
et d’angle car il y a un effet de soulèvement de la dalle. Il y a possibilité de créer des poteaux encastrés en
Note : 3/10
Inconvénients :
• Renumérotation des éléments pas pratique. Il faut à chaque fois mettre tous les appuis dans les centaines
pour les renuméroter ensuite. Sur le logiciel Robot d’Autodesk, ce problème n’existe pas car lorsqu’on re-
numérote un appui ou un nœud 54 en 1, le nœud qui avait le numéro 1 prend alors le numéro 54.
• Il y a également des bugs sur la numérotation. Par exemple un fichier numéroté 10 est renuméroté en 30.
On souhaite renuméroter un autre fichier en 10, mais le logiciel n’accepte pas le numéro comme s’il était
déjà pris alors qu’il ne l’est pas. Le logiciel ne semble pas avoir intégré la suppression du numéro. Cela
arrive parfois.
• Pour les éléments surfaciques, il est possible de choisir entre des bords encastrés ou rotulés. Or cette
deuxième condition est à bannir, confirmé par un ingénieur de chez Graitec France. Par exemple, le bâti-
ment « Bureaux » du projet Jet Aviation sur l’aéroport de Bâle-Mulhouse se compose d’une structure po-
teaux-poutres soutenant des dalles alvéolaires avec un porte-à faux sur un côté. Le comportement sismique
obtenu en rotulant la dalle n’était pas cohérent. La dalle était rotulée car il s’agissait d’un plancher alvéolaire
qui ne contreventait pas et ne devait donc pas recevoir de flexion due au séisme. Les déformations maxi-
males horizontales devaient être obtenues au niveau du porte-à-faux, mais apparaissaient sur le côté op-
posé plus raide. D’autant plus les résultats différaient très fortement suivant la taille des mailles. Dans ce
cas, il est préférable de modéliser les dalles en types membrane (pas de flexion) qu’en coque. Ces struc-
tures souples (poteaux-poutres, planchers-dalles) accentuent les erreurs de calculs contrairement aux
structures rigides (voiles) et sont donc pratiques pour les mettre en avant.
• Il n’est pas possible de forcer un sens de portée aux éléments surfaciques. Les éléments surfaciques por-
teront automatiquement sur tous leurs bords avec une répartition des sollicitations suivant les portées et la
raideur des appuis. Il est toutefois possible de choisir un sens de portée aux parois.
• Il n’est pas possible de créer de charge roulante quelconque sur le logiciel. Il faut créer plusieurs cas de
charge et réaliser une courbe enveloppe.
• La modélisation de trémies est longue.
Note : 7/10
6.2.3 Analyse
Inconvénients :
• La M.E.F. donne des sollicitations beaucoup trop importantes pour les dalles au niveau des zones d’appuis.
Voir [Partie 6.3.3].
• La raideur des éléments porteurs n’est pas prise en compte. Une dalle modélisée sur des poteaux de 3,00
m et de 15,00 m de haut donne les mêmes résultats.
• La hauteur utile 𝑑 utilisée par le logiciel pour le calcul des sections d’aciers n’est pas connue. Prend-il le
même pour calculer les sections nécessaires dans la direction X et dans la direction Y ?
• Le calcul des sections d’aciers aux ELS du logiciel est sans intérêt car le calcul est réalisé comme aux ELU
mais suivant la combinaison aux ELS. Il ne fait aucune vérification concernant l’ouverture des fissures, la
vérification des contraintes dans le béton et la flèche.
• Il calcule des sections d’aciers mais ne donne pas de disposition de ferraillage comme pour Arche Poutre.
Note : 6/10
Inconvénients
• La M.E.F. donne des sollicitations beaucoup trop importantes pour les dalles au niveau des zones d’appuis.
Voir [Partie 6.3.3].
• La hauteur utile 𝑑 utilisée par le logiciel pour le calcul des sections d’aciers n’est pas connue. Prend-il le
même pour calculer les sections nécessaires dans la direction X et dans la direction Y ?
• Il calcule des sections d’aciers mais ne donne pas de disposition de ferraillage comme il le fait pour les
poutres.
Note : 8/10
Inconvénients :
• Les efforts et les moments de calculs obtenus selon les méthodes de CAPRA ou de WOOD ne peuvent être
visualisés. Peu pratique si l’on veut calculer les sollicitations à la main.
• La note de calcul automatique manque de précision.
Note : 6/10
Inconvénients
• L’affichage des zones isométriques des sollicitations ou des sections d’acier est peu pratique car les limites
entre zones sont estompées. Cela pose problème pour la lecture et peut être source d’erreur. Il faut alors
afficher les lignes isométriques, toutefois elles sont dessinées trop finement et peu visibles à l’impression.
• Il peut y avoir des imperfections dans le maillage (formes minces en losange, cerf-volant par exemple)
conduisant le logiciel à calculer des efforts excessifs dans ces zones suivant la direction de calcul [Partie
6.3.3]. L’utilisateur doit être vigilant et regarder les efforts adjacents pour savoir lesquels sont cohérents.
• La génération d’une note de calcul est à éviter pour des prises de vues. La netteté n’est pas bonne et les
valeurs affichées en sont impactées. Risque d’erreur important en lecture ensuite. Il est préférable de réali-
ser des captures d’écran.
Note : 7/10
Inconvénients :
• L’enregistrement du modèle conduit à beaucoup trop de sous-fichiers (de données, de calculs, d’affichage).
Ingérable ! Le fichier de modélisation important à conserver a l’extension « .ple ».
• Il faut penser à créer un dossier pour le modèle avant de l’enregistrer car de nombreux fichiers sont rangés
hors dossiers. Les noms des fichiers n’étant pas adaptés, si on crée plusieurs modèles difficiles de savoir
ensuite quel fichier correspond à son modèle.
• L’enregistrement des vues pour les conserver est fastidieux et non aisé (enregistrement avec PDF Creator,
choix de la trame, réglage échelle, confirmation de l’enregistrement).
Note : 2/10
Inconvénients :
• Pour un modèle, il y a moins de fichiers enregistrés que pour Arche Plaque mais toujours trop. Les fichiers
importants à garder sont le fichier d’exécution « .fto » ainsi que le fichier « .adb » situé dans le dossier
« data » du dossier du même nom que le fichier « .fto ». Les autres fichiers secondaires sont des sauve-
gardes automatiques et des fichiers de calcul. Il y a également de nombreux bugs car lorsqu’on se trouve
dans un autre dossier que celui sur lequel on a ouvert le projet sur Advance Design, se crée un fichier « .fto
» de 1 ko. Pourquoi ?
• Il est déconseillé de garder les fichiers secondaires sur le long terme car ils sont très lourds, de l’ordre du
gigaoctet.
Note : 5/10
6.2.5.1 Bilan.
Pour son côté pratique dans la modélisation et son calcul plus abouti, il est recommandé d’utiliser
Graitec Advance Design pour obtenir les sollicitations dans les dalles, et qui comprend d’autant plus
toutes les fonctionnalités de Arche Plaque EC2. Le logiciel Arche Plaque EC2 devient vieillissant malgré
qu’il continue à subir des modifications chaque année, mais celles-ci sont minimes. Toutefois cela peut
changer puisque le logiciel Arche Poutre EC2 a été complètement remis à jour en 2017 avec un nouvel
environnement proche de celui de Advance Design. Il s’appelle dorénavant B.I.M. Designers Beam. Et
Dans tous les cas, il est très intéressant d’utiliser l’un de ces deux modèles qui calculent directement
les sections d’aciers selon les méthodes de CAPRA ou de WOOD.
6.3.1 Définition.
Sous Graitec Advance Design 2017, les calculs sont réalisés par la Méthode des Éléments Finis. Il s’agit
d’une méthode d’approximation numérique de solutions de problèmes d’Équations aux Dérivées Par-
tielles (E.D.P.) aux limites statiques ou dynamiques. La méthode consiste à découper le domaine spatial
en petits éléments, également appelés mailles, avec des conditions à leurs bords et à rechercher une
formulation simplifiée du problème sur chaque élément, c'est-à-dire à transformer le système d'équa-
tions quelconques en un système d'équations linéaires permettant d’approcher la solution.
6.3.2 Paramétrage.
Le logiciel Graitec Advance Design 2017 propose plusieurs paramètres de maillage tels que le type de
maillage (Delaunay ou Grille), la forme des mailles (triangles et quadrangles), la taille des mailles et la
tolérance du maillage (écart entre deux éléments structurels séparés au-dessous duquel les nœuds
des mailles créées sont communs). La description de ces paramètres et leurs conditions d’utilisation
sont données en précision en [Annexe D].
Réduire la taille des mailles permet d’affiner les résultats. Il est conseillé d’utiliser un maillage de 1,00
m pour étudier le comportement global d’une structure et un maillage de 0,50 ou 0,25 m pour des
éléments structurels. Il n’y a pas d’intérêt à utiliser des maillages plus petits sauf pour des éléments
structurels de taille inférieure au mètre. Plus les mailles sont petites et plus le nombre de points à
calculer par le logiciel est important augmentant le temps nécessaire à l’analyse. Ainsi pour une maille
carrée de 1,00 m, le logiciel doit calculer quatre points. Il faut quatre mailles de 0,50 m pour constituer
une maille de 1,00 m. Avec un maillage de 0,50 m, c’est donc quatre fois quatre points, soit seize points
à calculer. Le temps d’analyse dépend bien entendu aussi de la puissance de l’ordinateur.
Soit la [Figure 70] montrant les courbes isométriques du moment fléchissant 𝑀𝑦𝑦 de l’exemple n°1.
Ces courbes ont été obtenues via la Méthode des Éléments Finis avec un maillage de 25 cm, sur le
logiciel Graitec Advance Design 2017.
Lorsqu’on regarde précisément ces régions isométriques, on s’aperçoit que les valeurs affichées sont
incohérentes. En effet, les moments négatifs en travée sont de l’ordre de 30 à 40 kN.m/m alors que
ceux positifs sur appuis (poteaux) sont de l’ordre de 180 à 200 kN.m/m. Ces derniers sont beaucoup
trop importants pour traduire la réalité. De même, comme la dalle est en débord de 20 cm par rapport
au nu des poteaux, on observe en rive des pics de moments positifs suivi de pics de moment négatifs
de l’ordre de 130 kN.m/m. La coupe X3 [Figure 71] le confirme également.
Les résultats de la M.E.F. sont-ils exploitables ? Pour le savoir, les valeurs des moments obtenus avec
la Méthode de Conception Directe et la Méthode des Portiques Équivalents sont appliquées sur la
coupe X3 [Figure 71].
X3
Le graphique confirme également la M.E.F. du logiciel Graitec Advance Design 2017. Les moments en
travée correspondent avec ceux des méthodes M.C.D. et M.P.E.
Il s’agit maintenant de trouver un moyen d’exploiter les moments de la M.E.F. sur appuis. Pour ce faire,
la coupe de la première travée est agrandie [Figure 73]. L’axe du poteau extérieur est situé à X = 0 m
et l’axe du poteau intérieur est situé à X = 7,00 m. On remarque que les valeurs obtenues des moments
sur appuis avec les M.C.D. et M.P.E. coupent la courbe de la M.E.F. à environ 40 cm de l’axe du poteau
qu’il soit extérieur ou intérieur. Or les poteaux font 60 / 60 cm, le nu de l’appui est donc situé à 30 cm
de l’axe. Ces 10 cm d’écart environ pourrait correspondre à la distance 𝑑/2.
On pourrait également très bien se baser sur la Méthode de Conception Directe pour lire les moments
sur appuis de la M.E.F. Les moments sur appuis intérieur sont rapidement calculés. Leur valeur per-
mettrait de trouver la distance à l’axe du poteau permettant de lire correctement les moments de la
M.E.F.
Cela explique également pourquoi il est donc préférable dans ces zones de se fier à l'aire totale du
moment pour évaluer la section d'acier permettant de le reprendre, réduisant les écarts d'erreurs au
niveau des moments du pic.
Il faut préciser que ces effets de pics sont aussi bien présents sur les autres sollicitations. C’est pour-
quoi, il est préférable de calculer l’effort tranchant manuellement suivant la [Partie 4.5] ou bien de
regarder la réaction d’appuis trouvée par le logiciel.
Un autre inconvénient des éléments finis concerne de possibles imperfections dans le maillage (formes
minces en losange, cerf-volant par exemple) conduisant le logiciel à calculer des efforts excessifs dans
ces zones suivant la direction de calcul X ou Y [Figure 72].
Figure 72 – Moments Mxx (à gauche) et Myy (à droite) trop importants dus à des imperfections de maillage.
Une des missions de ce P.F.E. consistait à créer des outils de prédimensionnement pour les dalles des
planchers-dalles via Excel et à les tester. Ceux-ci ont été mis en application avec le projet Jet Aviation.
Le projet Jet Aviation est en cours de réalisation sur l’aéroport de Bâle-Mulhouse. Il est en étude depuis
2016. Il consiste en la création d’un hangar pour avions de ligne. Le hangar se compose de trois parties :
le « Hangar » accueillant le corps de l’avion, la « Nose » dans laquelle viendra se garer le nez de l’avion,
et un bâtiment « Bureaux ».
Dans la « Nose », se situe sous le nez de l’avion un sous-sol. Il est formé d’un plancher-dalle soutenue
en périphérie par des murs et à l’intérieur par une trame de poteau 4 x 5 espacés d’environ 4,30 m. La
dalle du plancher-dalle doit donc être assez résistante pour supporter la roue avant du nez de l’avion.
Une vue 3D de la « Nose » est donnée en [Figure 67]. Le bâtiment en forme de trapèze sur le côté doit
recevoir des bureaux mais il n’est pas prévu de les construire pour le moment, sauf le sous-sol.
Le hangar doit pouvoir accueillir un Boeing 747-808. Lorsque l’avion est parqué, il est chargé sans fret,
c’est-à-dire la carlingue sortie d’usine non aménagée, plus l’aménagement pour accueillir les passagers
et 10 % d’essence. Le poids arrivant sur la roue avant du nez de l’avion est ainsi estimé à 40 tonnes
avec une petite marge sécuritaire.
Le but consiste à trouver l’épaisseur de la dalle et la résistance de son béton ainsi que la section du
poteau permettant de vérifier la condition de poinçonnement.
La dalle a été testée sur Graitec Arche Plaque EC2 avec une charge roulante constituée d’un essieu :
deux pneus représentés par une surface de 30 x 30 cm et espacés de 90 cm et chargés de 16,5 tonnes
chacun [Figure 68]. Plusieurs fichiers ont été nécessaires pour décaler la ligne de charge roulante sur
la largeur de la dalle car le logiciel ne permet pas la création de plusieurs cas de charges d’exploitation.
Le coefficient de surcharge dynamique appliqué automatiquement par le logiciel est de 1,15. Il faut
compter en complément une charge surfacique de 250 kg/m². Elle passe à 500 kg/m² sans la présence
de l’avion. La dalle a une épaisseur de 40 cm et les poteaux des sections de 60 / 60 cm. Par cette
approche, les armatures trouvées au niveau des poteaux sont des HA16 répartis tous les 20 cm dans
les deux directions X et Y.
Avec le programme Excel [Annexe E], l’effort tranchant maximum trouvé est 𝑉𝐸𝑑 = 950,85 𝑘𝑁 pour
un poteau situé dans la position A. La charge surfacique à l’ELU est de 17,25 kN/m² amenant un effort
de 350,85 kN. La roue avant de 40 tonnes apporte à l’ELU un effort de 600 Kn quand elle est aux abords
du poteau.
La vérification de la condition de poinçonnement est réalisée avec le programme Excel [Annexe H]. Les
travées du plancher-dalle ne diffèrent pas de plus de 25 % et le contreventement est assuré par les
murs périphériques. La simplification des coefficients de majoration s’applique, ainsi pour un poteau
intérieur 𝛽 = 1,15. Le programme montre que le poinçonnement est vérifié sans nécessiter de ferrail-
lage ou de chapiteau. Il n’y a pas eu besoin de modifier l’épaisseur de la dalle et la section des poteaux.
Toutefois la dalle nécessite un béton C35/45. La valeur de la résistance sans armatures est due à sa
condition minimum (𝑣𝑅𝑑,𝑐2 = 0,485 𝑀𝑃𝑎) supérieure à la valeur de résistance des aciers longitudi-
naux (𝑣𝑅𝑑,𝑐1 = 0,452 𝑀𝑃𝑎).
𝑣𝐸𝑑,0 1,287 𝑣𝐸𝑑,1 0,451
= = 0,267 ≤ 1,00 𝑒𝑡 = = 0,931 ≤ 1,00 𝑉é𝑟𝑖𝑓𝑖é𝑠 !
𝑣𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥 4,816 𝑣𝑅𝑑,𝑐 0,485
Le poinçonnement est aussi vérifié aux contours de contrôle inférieurs à 2𝑑 due à la position de la
roue. Bien entendu l’effort tranchant est diminué lorsque la roue est éloignée.
7.1.1 Présentation.
En 2012 a débuté le lancement d’un nouveau projet pour les Hôpitaux Civils de Colmar (68) : la réali-
sation d’un Pôle Femme-Mère-Enfant (P.F.M.E.) et d’un nouveau Bâtiment Médico-Technique (B.M.T.)
[Figure 74]. Un concours d'architecture a permis de sélectionner une équipe de maîtrise d'œuvre pour
concevoir et réaliser ce projet [Figure 75]. O.T.E. ingénierie a été chargé des études techniques du
projet et du pilotage des travaux. Sa filiale Otélio a eu pour charge l’étude des réseaux. Après les phases
d’études, de permis de construire et des marchés commencés en 2012, les travaux ont pu débuter en
2014 et se sont achevés fin juillet 2017.
Figure 75 – L’équipe de maîtrise d’œuvre du P.F.M.E. et du nouveau B.M.T. [ Réf. (22), 2013].
Il s’agit tout d’abord d’un bâtiment neuf, qui prête donc aux normes et spécifications actuelles*. Deu-
xièmement, la structure du P.F.M.E. a été conçue avec des voiles et des dalles. Dans les hôpitaux de
nombreux réseaux sont utilisés nécessitant en conséquence de nombreuses trémies à travers ces
voiles et dalles pour leur passage [Figure 76]. Pouvoir justifier de la faisabilité des planchers-dalles
permettra donc à la fois de mettre en évidence la facilité de passage des réseaux. Enfin, le P.F.M.E.
comporte des bâtiments de formes simples, de grandes tailles et de grandes hauteurs, parfaits pour
promouvoir le comportement structurel des planchers-dalles. Les parties étudiées ne s’avéreront donc
pas être de petits échantillons pouvant donner des résultats de cas particuliers.
*Remarque : L’étude sismique du P.F.M.E. et du nouveau B.M.T. a été menée par O.T.E. suivant l’an-
cienne réglementation PS 92 et non avec l’Eurocode 8. En effet, à titre transitoire pour tout permis de
construire déposé avant le 31 octobre 2012, les règles PS 92 peuvent toujours être appliquées. Pour
ce P.F.E., toutes les normes utilisées sont celles actuelles, c’est-à-dire celles de l’Eurocode 8.
1 Légende :
1. Réseaux.
[Figure 77] Au R.D.J. dans le bâtiment E, une pièce permet de stocker le linge propre et sale. La manu-
tention du linge est assistée de chariots élévateurs. Or l’agencement du R.D.J. obligeait les chariots à
réaliser une marche arrière. Pour une raison pratique et sécuritaire, les maîtres d’ouvrages ont donc
décidé que les chariots devaient pouvoir réaliser un demi-tour, alors que le chantier approchait de sa
7.1.3 Bâtiments A et B.
Au cours de ce P.F.E., deux bâtiments de formes différentes ont pu être étudiés. Le bâtiment A, rec-
tangulaire, constitue l’étude principale, très détaillée et la ligne directrice pour appréhender le com-
portement des planchers-dalles au séisme. Le bâtiment B, de forme en « L », sert d’application aux
différentes observations faites dans ce rapport pour confirmer la faisabilité des planchers-dalles. Il est
étudié en [Partie 8.5].
L’étude est menée en utilisant le logiciel Graitec Advance Design 2017. La modélisation du bâtiment A
est donnée en [Figure 78].
Il s’agit d’un modèle récupéré pour l’étude sismique et réalisé à l’origine par M. MACK Alexandre, un
ingénieur travaillant au siège social d’O.T.E. ingénierie à Illkirch près de Strasbourg. Ces modèles ayant
été réalisés en cours d’études, quelques modifications ont dû être apportées pour qu’ils se rappro-
chent des bâtiments actuels. Les paramètres ont aussi été changés pour correspondre aux normes
actuelles.
Pour prendre en compte l’influence de l’escalier et le modéliser simplement, une dalle a été modélisée
à chaque demi-niveau.
La charpente métallique des locaux techniques en toiture n’a pas été modélisée. Celle-ci a été rempla-
cée par les charges permanentes et les charges d’exploitation équivalentes.
Le béton étant un matériau que l’on peut qualifier de monolithique, les liaisons entre les éléments
sont des encastrements. Les poutres en périphérie du bâtiment sont ainsi encastrées pour créer un
effet portique et donc de contreventement. À l’intérieur, les poutres sont toutefois rotulées sur leurs
appuis. Les fondations sont représentées par des appuis rigides articulés sous voiles. Suivant l’utilisa-
tion souhaitée (fonctionnement portique par exemple), les fondations sous poteaux sont des appuis
rigides articulés ou encastrés.
Les éléments structuraux voiles et dalles sont en béton C25/30, et les poteaux et poutres en C35/45.
Un enrobage de 3 cm est également considéré pour tous les éléments.
Pour mettre en avant le comportement structurel des planchers-dalles au séisme, la structure du bâ-
timent A a été modifiée successivement suivant quatre phases. Chaque phase a été étudiée précisé-
ment.
Figure 82 – Modèle A4 – Désolidarisation de la cage d’escalier (plan du R+2) [ B+B Architectes, 2016].
Les modèles sismiques sont établis suivant les règles de l’Eurocode 8 – partie 1 et les caractéristiques
rentrées dans le modèle numérique sont les suivantes :
• Zone de sismicité : 3 (modérée)
• Accélération maximale de référence au rocher correspondante : agr = 1,1 m/s²
Au séisme, un ouvrage à risque normal peut être de ductilité limitée (DCL), moyenne (DCM) ou haute
(DCH). La classe de ductilité est choisie suivant la zone sismique et la catégorie d’importance du bâti-
ment. Par exemple en France, pour un bâtiment en zone 3 et de catégorie d’importance IV, elle peut
être DCM ou DCH.
Plus la ductilité de l’ouvrage est élevée, plus les calculs sismiques seront poussés et plus les contraintes
seront élevées. Les dispositions constructives sont également plus lourdes avec une ductilité élevée. Il
n’est pas interdit de choisir une classe de ductilité plus élevée que celle autorisée mais il n’est pas
certains que le coût final de l’ouvrage soit moins élevé.
Les exigences suivantes ne sont pas exhaustives mais rappellent les plus importantes :
DCL
Aucune exigence particulière de conception.
Utilisation obligatoire d’aciers de classe B (classe A permise pour certains cas particuliers).
Dimensionnement classique selon l’Eurocode 2 avec des efforts sismiques.
Utilisation des dispositions constructives de l’Eurocode 2.
DCM
Utilisation obligatoire d’aciers de classe B.
Dispositions constructives pour les murs, poteaux et poutres primaires plus lourdes que la DCL.
Distinction et dimensionnement spécifique des murs : murs de grandes dimensions et murs ductiles.
Interdiction de reprendre un voile en totalité ou en partie par une poutre ou une dalle, article 5.4.1.2.5
(1)P de l’Eurocode 8-1.
Les poutres primaires supportant un poteau doivent être appuyées par au moins deux appuis directs
(murs ou poteaux).
Coefficient de comportement 𝑞 > 1,50.
DCH
Exigences encore plus élevées que la DCM, mais ne sera pas utilisé en France, ne serait-ce qu’à cause
de la difficulté à se fournir en aciers de classe C.
Un amortissement de 5 % est régulièrement mentionné dans l’Eurocode 8-1 comme référence. C’est
une valeur sécuritaire car dans un bâtiment chaque matériau a sa caractéristique d’amortissement,
tout comme les assemblages avec par exemple le cloisonnement, le boulonnage, etc. Tous ces amor-
tissements combinés donnent une valeur supérieure à 5 %. D’autres valeurs pourraient être utilisées
mais cela demande une étude du bâtiment.
Remarque : Sur le logiciel Graitec Advance Design 2017, le matériau béton conforme à l’Eurocode 2 a
une valeur d’amortissement prédéfinie de 4 %.
L’étude sismique est seulement menée pour le séisme horizontal et non vertical, ce dernier n’agissant
pas en France métropolitaine.
Si avg est supérieure à 0,25 g (2,50 m/s², g étant l’accélération de la pesanteur à la surface de la Terre),
il convient de prendre en compte la composante verticale de l’action sismique, définie en 3.2.2.3, dans
les cas suivants :
• Éléments de structure horizontaux ou presque horizontaux de 20 m de portée ou plus ;
• Éléments horizontaux ou presque horizontaux en console de plus de 5 m de long ;
• Éléments précontraints horizontaux ou presque horizontaux ;
• Poutres supportant des poteaux ;
• Structures sur appuis parasismiques.
Le spectre de type 1 est utilisé pour les zones sismiques de classe 5 et le spectre de type 2 pour les
zones sismiques de classe 1 à 4.
→ EC0, annexe A1
Pour les charges d’exploitation, les étages comprenant des salles d’hôpitaux sont considérés de caté-
gorie A. Le coefficient 𝜓2,𝑖 pour la valeur quasi-permanente de l’action variable 𝑄𝑖 est de 0,3.
Pour une toiture, il s’agit d’une catégorie H et le coefficient 𝜓2,𝑖 est égal à 0. Sont compris dans ces
charges, les charges d’entretien et la descente des charges d’exploitation de la charpente métallique.
Les charges d’exploitation de toiture ne sont donc pas compatibles avec une action sismique.
Dans une étude sismique, les charges climatiques ne sont également pas prises en compte.
𝝍𝑬,𝒊 = 𝝋 ∙ 𝝍𝟐,𝒊
𝜓𝐸,𝑖 = 0,5 × 0,3 = 0,15
Cette combinaison qui est appliquée dans le modèle numérique correspond à la masse excitée prise
en compte dans l’analyse modale, soit la somme du poids propre, des charges permanentes et d’une
part 𝜓𝐸,𝑖 des charges d’exploitation (la même ici pour tous les étages). Elle permet ainsi au logiciel de
définir les efforts sismiques horizontaux 𝐸𝑥 et 𝐸𝑦 .
Les efforts sismiques définis, ils sont ensuite appliqués dans la combinaison ELU sismique.
• 𝐺 + 𝜓2,𝑖 ∙ 𝑄𝑖 + 𝐴𝐸𝑑 → 𝑮 + 𝟎, 𝟑 𝑸𝑨 + 𝑨𝑬𝒅
𝐴𝐸𝑑 est la valeur de calcul d’une action sismique telle que 𝐴𝐸𝑑 = 𝛾𝑙 ∙ 𝐴𝐸𝑘 .
𝐴𝐸𝑘 est la valeur caractéristique.
Les valeurs caractéristiques 𝐴𝐸𝑘 sont données par les combinaisons de Newmark :
1. 𝐸𝑥 + 0,3 𝐸𝑦 ;
2. −𝐸𝑥 − 0,3𝐸𝑦 ;
3. 𝐸𝑥 − 0,3𝐸𝑦 ;
4. −𝐸𝑥 + 0,3 𝐸𝑦 ;
5. 0,3𝐸𝑥 + 𝐸𝑦 ; Remarque : Le logiciel Graitec Advance Design multiplie
6. −0,3𝐸𝑥 − 𝐸𝑦 ; automatiquement les valeurs caractéristiques de 𝐸𝑥 et
7. −0,3𝐸𝑥 + 𝐸𝑦 ; 𝐸𝑦 par le coefficient d’importance 𝛾𝑙 .
8. 0,3𝐸𝑥 − 𝐸𝑦 .
Pour prendre en compte la fissuration du béton en sismicité, la rigidité des éléments porteurs doit être
divisée par deux. Cela revient à diviser le module d’élasticité du béton par deux pour le calcul de 𝐸𝑥 et
𝐸𝑦 sur le modèle numérique.
7.5.1 Définition.
Suite aux études de sismologues et de géotechniciens, l’annexe nationale française de l’Eurocode 8-1
fournit les paramètres sismiques minimaux à considérer sur chaque site. Ils permettent d’estimer
l’évolution de l’accélération du sol dans le temps dues aux secousses possibles. On l’appelle le spectre
de réponse élastique. À partir de ce spectre, l’ingénieur peut en déduire les forces qui agiront sur le
bâtiment en cas de fortes secousses.
Dans la plupart des ouvrages à risque normal, la réglementation autorise l’ingénieur à concevoir un
bâtiment pouvant subir des incursions dans le domaine plastique, c’est-à-dire qu’elle autorise des
dommages dès lors que les caractéristiques de la construction garantissent le non-effondrement. Car
c’est bien l’effondrement des bâtiment, conséquence directe et majeure du séisme, qui tue chaque
année des milliers de personnes. Il est alors autorisé de calculer la construction avec un coefficient
minorant appelé coefficient de comportement 𝑞. Il permet de réduire le spectre de réponse élastique,
nommé spectre de calcul. Pour des structures à Ductilité Moyenne ou Haute (DCM ou DCH), le coeffi-
cient est égal au minimum à 1,50.
Théoriquement, pour garantir des bâtiments sans dommages il faudrait prendre 𝑞 = 1,0. Et même
cela ne le garantit pas puisqu’il faudrait être absolument sûr de la force de l’action du séisme sur la
construction. Et, cela coûte extrêmement cher. On ne peut pas imposer à chaque citoyen de se proté-
ger comme un ouvrage à risque spécial. C’est pourquoi, les réglementations sont établies pour assurer
d’abord la sécurité des occupants. Les constructions qui sont assurées sans dommages, avec considé-
ration de marge d’erreur sur le spectre, concernent les installations classées comme les centrales nu-
cléaires.
Pour chacun des modèles, les coefficients de comportement 𝑞 pour les directions horizontales X et Y
(lesquels sont ici les mêmes dans les deux directions) sont calculés suivant [EC8-1, art. 5.2.2.2].
• Modèle A1 - Modèle témoin (avec murs intérieurs) q = 1,50 ;
• Modèle A2 - Plancher-dalle intérieur q = 1,50 ;
• Modèle A3 - Plancher-dalle complet lié à la cage d’escalier q = 1,50 ;
• Modèle A4 - Plancher-dalle complet désolidarisé de la cage d’escalier q = 3,45.
Pour le modèle A1, le contreventement est réalisé par les murs périphériques et intérieurs. Seuls les
murs périphériques agissent pour le modèle A2. La rigidité du plancher-dalle étant faible comparée à
celle des voiles périphériques, il contrevente peu. Pour le modèle A3, le contreventement est réalisé
en majeure partie par la cage d’escalier. Le comportement se rapproche d’un système à noyau, beau-
coup plus défavorable. En effet, la cage d’escalier, d’autant plus excentrée, risque de favoriser une
torsion importante du bâtiment sous l’action du séisme. Et pour le modèle A4, il s’agit d’un contreven-
tement par système à ossature.
Le logiciel Graitec Advance Design 2017 donne automatiquement l’allure du spectre de calcul [Figure
85] suivant les paramètres sismiques. Il est déterminé à l’aide des formules données à [EC8-1, art.
3.2.2.5].
𝑞 = 𝑞0 ∙ 𝑘𝑤 ≥ 1,50
→ La valeur de base du coefficient de comportement est :
𝛼𝑢
𝑞0 = 3,0 = 3,0 × 1,15 = 3,45
𝛼1
→ Le coefficient reflétant le mode de rupture prédominant dans les systèmes de murs est :
𝑘𝑤 = 1,00
𝑞 = 3,45 × 1,00 = 3,45
Paramètres pour q
Régularité en plan Irrégulier en plan Irrégulier en plan Irrégulier en plan
Effet sur q0 Réduction de 8,3 % Réduction de 8,3 % Réduction de 11,5 %
Régularité en élévation Irrégulier en élévation Régulier en élévation Régulier en élévation
Effet sur q0 Réduction de 20 % Pas de réduction Pas de réduction
Type structural Contreventement par Contreventement par Système à ossature
murs périphériques murs périphériques
Coefficient kw [-] 0,50 0,50 1,00
Spectre
Palier Sd/ag [-] 3,85 3,50 1,67
Gain / modèle témoin 0% -9,1 % -56,6 %
Figure 86 – Impact du coefficient de comportement q sur le spectre de calcul.
Notas :
→ Le modèle avec plancher-dalle complet est ici idéalisé. En effet, dans le cas où un bâtiment tel
quel aurait un sous-sol enterré, celui-ci aurait des murs périphériques réduisant la souplesse de la
structure. De même, le cloisonnement d’un bâtiment en plancher-dalle avec des cloisons en plâtre
aurait peu d’influence, mais l’utilisation de maçonnerie rigidifierait l’ensemble. Il pourrait alors être
intéressant de laisser un espace égal à la déformation sismique horizontale entre les poteaux et les
cloisons en maçonnerie pour garder l’effet de souplesse du plancher-dalle.
→ Plus le coefficient de comportement q est grand et moins les efforts de calcul sismiques seront
importants. Mais sur le logiciel Graitec Advance Design 2017, il n’influe pas sur la déformée. Le coeffi-
cient q est donc appliqué après car c’est la déformée, et plus exactement les modes propres qui per-
mettent d’en déduire les efforts sismiques.
7.6.1 Définition.
La vibration de tous les points d’un système mécanique à une fréquence donnée est appelée mode
propre de vibration. La fréquence à laquelle le système vibre est appelée fréquence propre, notée 𝑓.
Elle s’exprime en hertz (symbole : Hz).
Pour chacun des modèles numériques du bâtiment A, on relève trois modes propres principaux appa-
raissant en premier. Ils font vibrer une grande partie de la masse du bâtiment. On relève un mode de
flexion en X [Figure 87], un mode de flexion en Y [Figure 88] et un mode de torsion [Figure 89]. Les
axes X et Y correspondent aux directions du plan. L’ordre d’apparition peut varier suivant la disposition
de la structure. De la torsion en minorité peut également apparaître dans les modes de flexion. Les
exemples de visualisation ci-après sont données pour le modèle A4.
La somme des masses modales effectives doit atteindre au moins 90 % de la masse totale active de la
structure. C’est une vérification particulièrement efficace pour éviter de négliger un mode important.
La sélection des modes peut également être interrompue au droit des fréquences de coupure si la
somme des masses modales représente au moins 70 % de la masse totale vibrante. Ces fréquences de
coupure sont de 33 Hz pour des ouvrages à risque normal et 25 Hz pour des ouvrages à risque spécial.
Les modes ayant une masse modale effective supérieures à 5 % de la masse totale doivent être pris en
compte.
La période étant l’inverse de la fréquence, les modes propres de chacun des modèles ont pu être loca-
lisés sur les spectres de calcul [Figure 90, Figure 91, Figure 92 et Figure 93]. Les trois premiers modes,
les principaux, sont mis en évidence avec les pourcentages de masse vibrantes participantes dans les
directions X et Y.
Nb modes pour
90 % de la masse
En X 41 4 7 6
En Y 97 85 6 5
Modes prépondé-
rants
Mode 1 Flexion X Flexion X Flexion X Flexion X
% masse excitée X - 74,24 % X - 77,36 % X - 58,56 % X - 59,96 %
Y - 0,01 % Y - 0,00 % Y - 0,01 % Y - 0,02 %
Période T 0,35 s 0,41 s 1,18 s 1,45 s
Mode 2 Torsion Flexion Y Torsion Flexion Y
% masse excitée X - 2,75 % X - 0,21 % X - 19,10 % X - 0,04 %
Y - 4,80 % Y - 66,82 % Y - 2,33 % Y - 81,17 %
Période T 0,19 s 0,22 s 0,67 s 1,40 s
Mode 3 Flexion Y Torsion Flexion Y Torsion
% masse excitée X - 0,06 % X - 0,66 % X - 0,42 % X - 21,34 %
Y - 72,22 % Y - 13,83 % Y - 74,32 % Y - 0,04 %
Période T 0,17 s 0,20 s 0,60 s 1,21 s
Somme masses X 76,99 % 77,36 % 77,66 % 81,30 %
Somme masses Y 77,02 % 80,65 % 76,65 % 81,17 %
Spectre de calcul
Localisation des Les modes pré- Les modes pré- Le mode 1 est situé Les trois premiers
modes sur le pondérants sont pondérants sont loin sur la courbe modes sont loin sur
spectre sur le palier. sur le palier sauf le descendante. Les la courbe descen-
mode 1 situé juste modes 2 et 3 sont dante. Les autres
après le palier. au milieu de celle-ci. modes sont sur le
Les autres modes palier mais proche
sont sur le palier. de la courbe descen-
dante.
Figure 94 – Influence d’une structure en plancher-dalle sur les modes propres.
Pour les bâtiments ayant des éléments non structuraux composés de matériaux fragiles fixés à la struc-
ture :
𝟎, 𝟎𝟎𝟓 𝒉
𝒅𝒓 ≤
𝝂
Avec :
• 𝑑𝑟 – déplacement de calcul entre étages [m] ;
• ℎ - hauteur entre étages [m] ;
• 𝜈 – coefficient de réduction pour prendre en compte une plus petite période de retour de
l’action sismique associée à l’exigence de limitation des dommages. Suivant l’arrêté du 22 oc-
tobre 2010, pour toute catégorie d’importance d’un bâtiment, 𝜈 = 0,4.
0,005 ℎ ℎ
𝑑𝑟 ≤ ⟺ 𝑑𝑟 ≤
0,4 80
Les deux premiers modèles sont tellement rigides qu’il n’a pas été nécessaire de vérifier la condition
de déplacement par niveau.
Le modèle A3 se déplace beaucoup suivant X mais peu en Y puisque la forme allongée de la cage d’es-
calier dans la longueur du bâtiment apporte une forte rigidité à ce dernier. Toutefois, le fait que la cage
d’escalier soit positionnée sur une extrémité du bâtiment apporte une forte rigidité d’un côté par rap-
port à l’autre créant un déplacement différentiel important de 7,71 cm dans la direction X. Il y a pré-
sence de torsion.
Pour le modèle A4, la déformation est conséquente dans les deux directions mais vérifie les conditions
de déplacements par niveau. Le R.D.J., le niveau du milieu, est le plus sollicité. Dans la direction X sur
l’un de ses côtés, la structure est constituée de quatre poteaux supplémentaires par rapport à l’autre,
apportant un peu plus de rigidité d’un côté. Et pourtant cette petite différence donne dans cette même
Donc certes, la souplesse des structures en plancher-dalle permet de réduire les efforts sismiques,
mais à contrario elle augmente les déplacements. Pour des bâtiments d’environ cinq niveaux, les dé-
placements sont de l’ordre de 10 à 15 cm. Il serait alors difficile de construire des bâtiments de plu-
sieurs dizaines de niveaux en planchers-dalles seulement. Trop souples, ils devraient être associé à des
systèmes de contreventement plus rigides.
7.8 Le contreventement.
7.8.1 Définition.
Le contreventement est l’ensemble des dispositifs permettant d’assurer la stabilité d’un ouvrage vis-
à-vis des sollicitations horizontales (séisme, vent, choc, …). Concrètement, la conception générale
d’une structure, ainsi que de chacun de ses composants, doivent permettre d’assurer la descente des
charges horizontales depuis leurs points d’application jusqu’aux fondations.
Le contreventement d’un bâtiment doit être pensé dès sa conception, car ce sont la géométrie globale
et le positionnement en plan des éléments les plus rigides qui déterminent en grande partie la bonne
répartition des efforts dans la structure. Les géométries simples et compactes des bâtiments sont donc
à privilégier. À l’opposé les formes en « U » ou en « L » sont à éviter car elles posent des problèmes de
concentration de contraintes au niveau des angles et font apparaître de la torsion d’ensemble. C’est
pourquoi dans l’Eurocode 8, des règles de régularité en plan et en élévation sont énoncées. Ainsi un
bâtiment en « U » sera divisé en trois bâtiments, séparés par des joints de dilatation. Le P.F.M.E., qui
a une forme de « O carré », a dû être divisé en quatre pour composer des bâtiments rectangulaires.
Les efforts horizontaux sont collectés par les surfaces verticales (bardages, voiles, fenêtres). Ils sont
ensuite transmis aux structures horizontales, les diaphragmes (poutres, treillis, dalle béton). Les dia-
phragmes doivent être suffisamment rigide pour ne pas se déformer dans la direction de la force. Les
efforts sont ensuite distribués au systèmes verticaux (voiles, portiques, croix de Saint-André) qui trans-
mettent les efforts aux fondations.
Un bâtiment bien contreventé n’est pas soumis à de la torsion, les éléments contreventant sont idéa-
lement dimensionnés pour résister et il n’y a pas de soulèvement dans les fondations. Le contrevente-
ment est à prévoir dans les deux directions X et Y du bâtiment.
7.8.2.1 Étude.
Pour mettre en avant la capacité de contreventement des planchers-dalles, sont observés la circulation
des efforts horizontaux 𝐹𝑦 maximums dans les fondations et les risques de soulèvement avec les efforts
verticaux 𝐹𝑧 maximums.
Pour le modèle A1 (témoin), l’ensemble des murs périphériques et intérieurs contrevente [Figure 100].
Toutefois, au séisme, le bâtiment subit de nombreux soulèvements beaucoup trop importants [Figure
101]. Ce comportement est typique des structures en voiles : soulèvements localisés dans les coins et
au bord des ouvertures. Si les soulèvements sont seulement dans les coins et de valeur non excessives,
alors ils présentent peu de risque pour la structure. Cependant, ce n’est pas le cas pour le bâtiment A1
avec de nombreux soulèvements sur une façade latérale dus au faible contreventement dans la direc-
tion X, fragilisé par les nombreuses et grandes ouvertures.
Pour le modèle A2, seuls les murs périphériques contreventent [Figure 102]. Le plancher-dalle intérieur
n’a aucun effet, car les voiles sont beaucoup plus rigides. Les éléments les plus rigides contreventent.
Le plancher-dalle peut donc être dimensionné en statique. De ce fait, on retrouve les mêmes soulève-
ments que pour le modèle A1 mais de manière plus importante [Figure 103].
Pour le modèle A3, comme la cage d’escalier est très rigide comparée au plancher-dalle, elle contre-
vente l’ensemble du bâtiment [Figure 104] conduisant à de très forts soulèvements [Figure 105]. Cette
solution est à bannir. Il est possible de contreventer par un système à noyau, c’est d’ailleurs la tech-
nique la plus utilisée pour les gratte-ciels. Pour cela, il faut que la rigidité du bâtiment soit disposée
symétriquement, c’est-à-dire un noyau au centre ou un de chaque côté, pour éviter les risques de
torsion. Et il faut que suffisamment de masse de plancher soit ramenée vers le noyau pour contrer le
soulèvement. Ainsi les gratte-ciels sont majoritairement construits avec un noyau central et des po-
teaux en rive sans poteaux intérieurs, avec de grandes portées donc. La moitié des masses des plan-
chers est ainsi ramenées au centre.
Pour le modèle A4 constitué seulement d’une structure plancher-dalle, l’ensemble contrevente [Figure
106] et les efforts sont répartis de manière homogène [Figure 107]. Conséquemment, aucun soulève-
ment n’est observé puisque chaque poteau reprend suffisamment de masse de plancher pour contrer
le soulèvement. Dans la direction X, un côté contrevente un peu plus du fait que deux portiques trans-
versaux sont constitués de deux poteaux supplémentaires. C’est pourquoi un déplacement différentiel
est observé dans cette direction en [Partie 0].
En conclusion, les planchers-dalles sont des solutions de contreventement très efficaces. Les modèles
A1 et A2 sont également de bonnes solutions mais il faut veiller à la bonne conception des ouvertures.
Figure 100 – Modèle A1 – Enveloppe max des FY dans les fondations aux ELU A.
Figure 101 – Modèle A1 – Enveloppe max des FZ dans les fondations aux ELU A.
Figure 102 – Modèle A2 – Enveloppe max des FY dans les fondations aux ELU A.
Figure 103 – Modèle A2 – Enveloppe max des FZ dans les fondations aux ELU A.
Figure 104 – Modèle A3 – Enveloppe max des FY dans les fondations aux ELU A.
Figure 105 – Modèle A3 – Enveloppe max des FZ dans les fondations aux ELU A.
Figure 106 – Modèle A4 – Enveloppe max des FY dans les fondations aux ELU A.
Figure 107 – Modèle A4 – Enveloppe max des FZ dans les fondations aux ELU A.
Il faut également noter qu’au séisme, les structures ont tendance à être plus sollicitées. Cela signifie
que le risque de poinçonnement est augmenté et qu’il doit être vérifié en utilisant un coefficient 𝛽
majoré car pour un plancher-dalle contreventant, la simplification de l’article 6.4.3 de l’Eurocode 2-1-
1 ne peut plus être utilisée et il faut donc utiliser les formules dépendantes des sollicitations dans les
deux directions. Cette majoration de 𝛽 peut atteindre 1,40 et voire plus encore pour un poteau inté-
rieur d’un plancher-dalle contreventant au séisme, ce qui est conséquent par rapport au 1,15 de la
simplification de l’Eurocode 2-1-1. On pourrait donc croire qu’un poinçonnement vérifié en statique
ne le serait plus au séisme. Mais ce n’est pas forcément le cas car d’une part l’effort tranchant au
séisme peut être plus petit au séisme qu’en statique (ou plus grand) et d’autre part pour des projets
en situation accidentelle (séisme en fait partie) le coefficient de sécurité 𝛾𝑐 du béton est de 1,20 au
lieu de 1,50 pour des projets durables augmentant de 25 % les limites de résistance au poinçonnement
[Partie 8.3.3].
Lorsqu’une structure est étudiée au séisme en utilisant un modèle numérique, il est possible de vérifier
les résultats donnés en effectuant quelques vérifications. Ci-après sont présentées deux vérifications
simples pour l’étude numérique sismique du bâtiment A du P.F.M.E., modèle A4 avec plancher-dalle,
avec le logiciel Graitec Advance Design 2017.
On vérifie que la masse totale excitée correspond bien à la somme du poids propre, des charges per-
manentes et d’une part 𝜓𝐸 des charges d’exploitation (ici 𝜓𝐸 = 0,15 pour tous les étages).
(GPP = poids propres, G = charges permanentes supplémentaires, QA = charges d’exploitation de caté-
gorie A (habitations résidentielles), QH = charges d’exploitation de catégorie H (toiture)).
Somme des actions aux appuis et blocages des nœuds (repère global)
Cas Centre de poussée Forces résultantes Moments résultants
MX MY MZ
N° X [m] Y [m] Z [m] FX [kN] FY [kN] FZ [kN]
[kN.m] [kN.m] [kN.m]
1 - GPP 9,30 86,59 0,00 0,00 0,00 -29 846,45 0,00 0,00 0,00
13 - QH 9,30 86,25 0,00 0,00 0,00 -818,49 0,00 0,00 0,00
101 - G 9,30 85,35 0,00 0,00 0,00 -6 392,47 0,00 0,00 0,00
103 - QA 9,30 86,36 0,00 0,00 0,00 -9 086,10 0,00 0,00 0,00
On vérifie qu’il n’y a pas d’erreurs sur l’ordre de grandeur des torseurs sismiques, pour chaque direc-
tion horizontale du séisme.
Ci-dessous [Figure 110] sont affichés les deux modes propres prépondérants : mode 1 dans le sens X
(masse participante 59,96 %) et mode 2 dans le sens Y (masse participante 81,17 %).
Mode Amortis-
Pulsation Période Fréquence Énergie Masses modales
N° sement
Le logiciel Graitec Advance Design 2017 permet d’éditer le torseur de la superposition quadratique des
modes par direction de séisme [Figure 111] mais pas le torseur mode par mode.
(Cas n°14 (CQC) = EX et cas n°15 (CQC) = EY ; CQC = Combinaison Quadratique).
Somme des actions aux appuis et blocages des nœuds (repère global)
Cas Centre de poussée Forces résultantes Moments résultants
MX MY MZ
N° X [m] Y [m] Z [m] FX [kN] FY [kN] FZ [kN]
[kN.m] [kN.m] [kN.m]
14 (CQC) 9,30 86,37 12,59 1 429,58 23,90 5,70 192,79 10 617,72 12 023,64
15 (CQC) 9,30 86,37 12,59 23,90 1 684,07 24,95 12 453,33 179,60 486,88
La masse excitée est égale à 3 816,5 T. Les deux modes étudiés [Figure 112] sont situés après le plateau
du spectre [Partie 7.6.2, Figure 93].
L’effort tranchant à la base est égal à 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 [𝑇] × 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑒𝑥𝑐𝑖𝑡é𝑒 [%] × 𝑆𝑑 ⁄𝑎𝑔
Pour le sens X (mode 1) : 3 816,5 × 0,5996 × 0,461 = 1 054,94 𝑘𝑁.
Pour le sens Y (mode 2) : 3 816,5 × 0,8117 × 0,477 = 1 477,68 𝑘𝑁.
Pour le sens X, il faut rapprocher 1 054,94 kN (manuel, mode 1) à 1 429,58 kN (logiciel, CQC) et pour
le sens Y, 1 477,68 kN (manuel, mode 2) à 1 684,07 kN (logiciel, CQC). L’ordre de grandeur est vérifié.
Les écarts proviennent des modes négligés dans le calcul manuel. Cela se voit notamment pour le sens
X car le premier mode ne représente que 59,96 % de la masse excitée, les autres modes ont donc une
influence assez conséquente.
Du fait du déplacement différentiel de 5,99 cm dans la direction X du modèle A4 [Partie 0, Figure 99]
créant de la torsion, il est à même de se demander si la structure agit bien finalement comme un
système à ossature.
L’article 5.2.2.1 (4)P de l’Eurocode 8-1 mentionne que les systèmes à ossature, à contreventement
mixte et systèmes de murs des deux types doivent présenter une rigidité à la torsion minimale définie
par l’expression (4.1b) dans les deux directions, laquelle correspond à la vérification de l’excentricité
structurale, critère de la régularité en plan. Toutefois l’Eurocode 8-1 n’est pas très précis puisqu’il dit
également au point (5) que pour les systèmes à ossatures ou de murs dont les éléments verticaux sont
bien distribués en plan, l’exigence du (4)P peut être considérée comme satisfaite. Et au point (6), dans
le cas où ces conditions ne sont pas satisfaites, les structures doivent être classées comme des sys-
tèmes à noyau.
L’expression (4.1b) situé à l’article 4.2.3.2 (6) concerne la vérification à chaque niveau et pour chaque
direction de calcul X et Y. Elle est donnée ci-dessous et se calcule avec les formules de la [Figure 113].
𝑟𝑥 ≥ 𝑙𝑠 & 𝑟𝑦 ≥ 𝑙𝑠
Avec :
• 𝑟𝑥 , 𝑟𝑦 – rayon de torsion [m] ;
• 𝑙𝑠 – rayon de giration massique du plancher en plan [m].
Formules :
Centre de torsion (CDT) ∑ 𝐼𝑥,𝑖 𝑥𝑖 ∑ 𝐼𝑦,𝑖 𝑦𝑖 𝑥𝑖 𝑒𝑡 𝑦𝑖 – coordonnées dans le plan horizontal [m] ;
𝑥 = 𝑦 =
∑ 𝐼𝑥,𝑖 ∑ 𝐼𝑦,𝑖 𝑐𝑥,𝑖 𝑒𝑡 𝑐𝑦,𝑖 – dimensions de l’élément dans le plan [m] ;
𝑚𝑖 – masse de l’élément [m].
Distance CDG - CDT 𝑒0𝑥 = 𝑥 − 𝑥 𝑒0𝑦 = 𝑦 − 𝑦
2 𝐼′𝑦,𝑖 = 𝐼𝑦,𝑖 + 𝐴 𝑥𝑖 − 𝑥 2
Moment d'inertie par rapport au CDG 𝐼′𝑥,𝑖 = 𝐼𝑥,𝑖 + 𝐴 𝑦𝑖 − 𝑦
(théorème d'HUYGENS)
𝑧,𝑥,1 = ∫ 𝜌 ∙ 𝑦 2 ∙ 𝑑𝑆
𝑆
Avec :
• 𝑆, la surface [m²] ;
• 𝜌, la masse surfacique [kg/m²].
3,5𝑎 2,5𝑎
𝑧,𝑥,1 =∫ ∫ 𝜌 ∙ 𝑦 2 ∙ 𝑑𝑥 ∙ 𝑑𝑦
1,5𝑎 1,5𝑎
3,5𝑎
2,5𝑎
𝑧,𝑥,1 =∫ [𝜌 ∙ 𝑦 2 ∙ 𝑥]1,5𝑎 ∙ 𝑑𝑦
1,5𝑎 Figure 114 – Exemple pour calcul du mo-
3,5𝑎 ment d’inertie massique.
𝑧,𝑥,1 =∫ 𝜌 ∙ 𝑦 2 ∙ 𝑎 ∙ 𝑑𝑦
1,5𝑎
3,5𝑎
𝑦3
𝑧,𝑥,1 = [𝜌 ∙ ∙ 𝑎]
3 1,5𝑎
39,5 ∙ 𝑎4
𝑧,𝑥,1 =𝜌∙
3
On pose la masse m [kg] telle que 𝑚 = 𝜌 ∙ 𝑆, dont 𝑆 = 2𝑎² pour ce rectangle.
D’où,
39,5 ∙ 𝑎2 79 2
𝑧,𝑥,1 =𝑚∙ =𝑚∙ ∙𝑎
6 12
Pour exemple, la vérification de cette excentricité structurale est exécutée pour le niveau R+2 du mo-
dèle A4, afin de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un système de contreventement à noyau. La [Figure 115]
donne le repère placé sur la dalle pour réaliser les calculs.
Le principe consiste à relever ou calculer les paramètres intermédiaires énoncés en [Figure 113] pour
chacun des éléments constituant le plancher : coordonnées du plan horizontal, dimensions, masse,
centre de gravité, moment d’inertie et moment d’inertie massique. Les calculs sont réalisés à l’aide
d’un tableur Excel. Ces résultats intermédiaires sont donnés en [Annexe J].
Remarque : La dalle n'est pas intégrée dans les calculs du centre de torsion et du rayon de torsion,
seuls les poteaux y figurent, car il n’est pas simple d’évaluer la rigidité de l’effet portique d’un plancher-
dalle. Or le centre de torsion et le rayon de torsion sont calculés suivant une distribution de la rigidité
qui ne dépend ici que des poteaux. Il n’est donc pas nécessaire de calculer la capacité de rigidité totale
du plancher. Des conseils sont toutefois données en [Partie0] pour pouvoir la calculer. La dalle est
cependant comprise dans les calculs du centre de gravité et du rayon de giration massique en incluant
également les charges surfaciques du plancher comme faisant parti de la masse de la dalle.
Les résultats intermédiaires permettent d’en déduire le centre de gravité et de torsion, le rayon de
torsion et de giration massique [Figure 116].
Le calcul de ces paramètres permet à la fois de vérifier une autre condition allant de pair avec l’équa-
tion (4.1b) lesquels permettent de vérifier le critère de régularité en plan.
𝑒0𝑥 ≤ 0,30 𝑟𝑥 & 𝑒0𝑦 ≤ 0,30 𝑟𝑦
𝑟𝑥 ≥ 𝑙𝑠 & 𝑟𝑦 ≥ 𝑙𝑠
Conditions à vérifier
e0x ≤ 0,30 rx ? 0,30 rx = 4,266 m
Vérifié !
e0y ≤ 0,30 ry ? 0,30 ry = 4,266 m
Vérifié !
rx ≥ ls ? Vérifié !
ry ≥ ls ? Vérifié !
Figure 117 – Modèle A4 – Vérification de l’excentricité structurale du R+2.
Cette vérification confirme donc que la structure peut être considérée comme un système à ossature
et justifie le coefficient de comportement 𝑞 de 3,45. Avec cette vérification, il aurait même été possible
de considérer une régularité en plan pour le modèle A4 et de passer d’un coefficient de comportement
𝑞 de 3,45 à 3,90. Si la structure n’avait pas été vérifiée il aurait fallu soit modifier la disposition struc-
turale soit considérer un système à noyau faisant diminuer le coefficient 𝑞 à 2,00. D’où l’importance
de vérifier ce critère d’excentricité structurale.
Pour des plancher-dalles construits dans des régions considérées sismiques au sens de l’Eurocode 8-1,
il est important d’utiliser des sections conséquentes pour les poteaux et dalles afin d’augmenter l’effet
portique. Cela permet de rigidifier la structure, d’augmenter la capacité de contreventement et surtout
de réduire les déformations. Pour des bâtiments de quelques niveaux, il faut ainsi compter sur des
poteaux de section 40 cm, 50 cm, 60 cm et des dalles d’épaisseur de 25 cm à 30 cm.
Jouer sur les sections peut permettre ainsi de vérifier la condition de déplacement sismique.
Une autre solution consiste à disposer des poutres en périphérie du plancher-dalle sur chaque niveau.
Le but étant de rigidifier le contour de la structure et réduire ainsi la déformée. Le fait de les placer en
périphérie ne gêne pas le passage des réseaux et laisse toujours une grande marge de manœuvre à
l’architecte pour créer en façade. Les avantages de l’utilisation d’un plancher-dalle ne sont donc pas
altérés.
En réutilisant l’exemple du modèle A4, des poutres 40 / 60 ht cm en béton C35/45 sont ajoutées à
chaque niveau en périphérie du bâtiment.
Sous les combinaisons de Newmark et avec des appuis rigides, le déplacement horizontal maximal
vaut :
• dans la direction X : 𝐷𝑋,𝑚𝑎𝑥 = 12,17 𝑐𝑚 (gain de 2,35 cm) ;
• dans la direction Y : 𝐷𝑌,𝑚𝑎𝑥 = 8,84 𝑐𝑚 (gain de 2,59 cm).
Toutefois, l’ajout des poutres ne modifie pas le déplacement différentiel observé et l’augmente même
d’un demi-centimètre dans la direction X.
Cet apport de rigidité seulement en périphérie ne présente pas de danger de soulèvement pour la
structure. Les poteaux extérieurs reprennent simplement plus d’efforts horizontaux que les poteaux
intérieurs.
Lorsque des efforts de soulèvements apparaissent, il est possible de les réduire voire de les annuler
en :
• Supprimant des fondations. Réduire le nombre de fondations permet d’apporter plus de masse
sur les fondations restantes.
• Modélisant le bâtiment sur des appuis élastiques. Ils permettent de prendre en compte l’élasticité
du sol, c’est-à-dire que des déplacements sont autorisés pour une certaine valeur d’effort et aussi
des rotations suivant la valeur d’un moment. Un appui est alors caractérisé par des raideurs 𝑘𝑥 ,
𝑘𝑦 et 𝑘𝑧 exprimés en kN/m et des raideurs angulaires 𝑘𝑅𝑥 , 𝑘𝑅𝑦 et 𝑘𝑅𝑧 exprimés en kN.m/°. Ces
raideurs dépendent du sol mais aussi du type de fondation utilisé vérifiant les contraintes autori-
sées dans le sol. Les raideurs sont transmises par le bureau d’étude géotechnique. Il faut savoir
que les appuis rigides (rotules, encastrements) permettent d’obtenir les efforts maximums et les
appuis élastiques les déformations maximums.
Lorsque sont étudiés des bâtiments en béton armé, on a tendance à dire que les efforts amenés par le
vent sont plus faibles que ceux du séisme. Le séisme est dimensionnant.
Or il faut être vigilant. Pour des planchers-dalles, la structure étant souples, les efforts sismiques sont
réduits et le sont davantage avec le coefficient de comportement 𝑞. Pour exemple, en étudiant les
efforts amenés par le vent sur le modèle A4, les sollicitations étaient comparables au séisme sur le
dernier niveau du bâtiment mais inférieures pour les autres niveaux.
D’autant plus le vent est calculé pour des projets durables ou transitoires alors que le séisme corres-
pond à une situation accidentelle. Or les coefficients de sécurité sur le béton et l’acier sont plus con-
traignants en situation durable qu’en accidentelle [Figure 118]. Du coup, des efforts moins importants
au vent peuvent être plus contraignants que le séisme lors des calculs.
Quoiqu’il arrive, les déformations dues au séisme sont beaucoup plus grandes que celles dues au vent.
Cela s’explique d’une part du fait que le module d’élasticité E n’est pas divisé par deux sous le vent et
d’autre part que celui-ci n’agit directement que sur une façade tandis qu’au séisme, c’est le bâtiment
entier qui subit. Pour exemple avec le modèle A4, les déplacements qui sont étudiés à l’État Limite de
Service avec vent ne sont que de 0,68 cm dans la direction X et de 0,09 cm dans la direction Y.
8.4.1 Principe.
Lorsqu’un bâtiment comporte un sous-sol enterré, construire une structure plancher-dalle sur toute la
hauteur est déconseillée s’il faut reprendre les charges exercées par le sol. Dans ce cas, l’infrastructure
sera réalisée avec des voiles en périphériques alors que la superstructure sera réalisée en plancher-
dalle. Dans ce cas, quel coefficient de comportement 𝑞 est à considérer pour la structure ?
Le guide d’application « Pratique du calcul sismique » [Référence (9)] mentionne à l’article 2.3.1.4
« Cas d’un soubassement rigide » tel que :
« Si la superstructure, considérée comme isolée, respecte les critères de régularité des paragraphes
2.3.1 et 2.3.2 [EC8-1, art. 4.2.3], alors d’une manière implicite, l’Eurocode 8-1 accepte de faire le calcul
comme pour les bâtiments réguliers, à condition d’avoir en infrastructure un soubassement de type
caisson. Cette infrastructure de type caisson portant une structure dissipative doit comprendre [EC8-
1, art. 5.8.1 (5)] :
• une dalle de béton agissant comme un diaphragme rigide au sommet de l’infrastructure ;
• un dallage ou une grille de chaînage ou de longrines au niveau des fondations ;
• des murs de fondations périphériques et/ou intermédiaires qui doivent être calculés de ma-
nière à rester dans le domaine élastique ;
• la hauteur de calcul 𝐻 de la superstructure est à considérer à partir du sommet du soubasse-
ment avec des diaphragmes rigides et des murs périphériques [EC8-1/5.4.3.4.2-(1)].
Le calcul des périodes fondamentales fait référence explicite [EC8-1/4.3.3.2.2-(1)P] à la hauteur depuis
le sommet d’un soubassement rigide. La masse totale du bâtiment peut être déterminée [EC8-
1/4.3.3.2.2-(1)P] à partir du dessus du soubassement rigide. »
De cet extrait, pour satisfaire aux règles de l’Eurocode 8-1, il en découle deux points :
• soit l’infrastructure est justifiée être de type caisson et donc la superstructure peut être étu-
diée séparément de l’infrastructure ;
• soit pour réaliser une étude plus simple et sécuritaire, on prend le coefficient de comporte-
ment 𝑞 minimum de 1,50 pour les ouvrages à risque normal de comportement DCM ou DCH,
et on étudie la structure dans son intégralité.
Certains bâtiments du P.F.M.E. ont leur rez-de-jardin enterré partiellement ou complètement. Celui
du bâtiment A ne l’est pas d’où la possibilité d’avoir un plancher-dalle sur tous les niveaux. Pour ce
modèle, on fera comme s’il était enterré. Des voiles d’épaisseur 24 cm seront donc modélisés sur le
pourtour du premier niveau. Des ouvertures de 2,50 m de large par 3,00 m de haut sont modélisés aux
endroits où d’autre bâtiments sont accolés pour permettre la circulation. [Figure 119]
Le coefficient de comportement 𝑞 pour cette structure sera de 1,50 par sécurité dans un premier
temps. Les autres paramètres sismiques énoncés en [Partie 7.4] ne sont pas modifiés.
Figure 119 – Modèle A4 soub. – Vue de la structure complète avec un étage soubassement.
L’infrastructure représente le R.D.J. seul de la structure complète [Figure 120]. Les niveaux supérieurs
avec leurs charges sont supprimés. Les charges arrivant sur les poteaux ne sont pas replacées.
La superstructure représente le modèle complet sans le niveau du R.D.J. et ses charges [Figure 121].
Les appuis encastrés ont été placés sous les poteaux du R.D.C.
Que ce soit suivant X ou Y, on observe une nette séparation des masses modales de la superstructure
et de l’infrastructure [Figure 122 & Figure 123]. La superstructure (en orange) oscille pour des grandes
périodes car elle est souple et l’infrastructure (en vert) pour des petites périodes car elle est très rigide.
Les masses modales de la superstructure se superposent parfaitement à celles du modèle complet.
Pour l’infrastructure, il est plus difficile de le constater car même si les masses modales sont alignées
à celles du modèle complet, les modes sont trop resserrés pour conclure.
Les pourcentages de masses modales excitées ne correspondent pas, toutefois ils ne représentent pas
un indicateur de comparaison fiable. En effet, pour la superstructure il manque un niveau et pour l’in-
L’infrastructure avait également été modélisée en ajoutant la descente de charge statique de la su-
perstructure. Mais cela ne donnait pas les résultats escomptés. Les périodes de vibration de l’infras-
tructure ne s’alignaient pas avec celle du modèle complet et montrait que le comportement de l’in-
frastructure était plus souple. Peut-être qu’en plaçant directement des charges localisées sur les po-
teaux de l’infrastructure, l’effet de contreventement du diaphragme et de répartition des efforts sont
réduits apportant donc moins de rigidité.
8.4.2.3 Déplacements.
Infrastructure :
Sous combinaisons sismiques et avec des appuis rigides, le déplacement horizontal maximal vaut :
• dans la direction X : 𝐷𝑋,𝑚𝑎𝑥 = 0,15 𝑐𝑚 ;
• dans la direction Y : 𝐷𝑌,𝑚𝑎𝑥 = 0,13 𝑐𝑚.
Superstructure :
Sous combinaisons sismiques et avec des appuis rigides, le déplacement horizontal maximal vaut :
• dans la direction X : 𝐷𝑋,𝑚𝑎𝑥 = 11,00 𝑐𝑚 ;
• dans la direction Y : 𝐷𝑌,𝑚𝑎𝑥 = 8,66 𝑐𝑚.
Infrastructure + superstructure
• dans la direction X : 𝐷𝑋,𝑚𝑎𝑥 = 0,15 + 11,00 = 11,15 𝑐𝑚 ;
• dans la direction Y : 𝐷𝑌,𝑚𝑎𝑥 = 0,13 + 8,66 = 8,79 𝑐𝑚.
Pour le modèle A4 complet avec soubassement, les déplacements sont 11,96 cm en X et 9,13 cm en Y.
La petite différence provient de la déformation supplémentaire apportée par la superstructure sur
l’infrastructure qui l’entraine en partie avec elle dans son déplacement. L’infrastructure se déforme
très peu.
Figure 124 – Modèle A4 soub. – Enveloppe max des FY dans les fondations aux ELU A.
Figure 125 – Modèle A4 soub. – Enveloppe max des FZ dans les fondations aux ELU A.
Malgré le peu d’ouvertures dans le caisson, des efforts 𝐹𝑧 de soulèvements sont présents [Figure 125].
On en retrouve dans les quatre coins typiques des structures en voiles. Ceux-ci seraient prenables en
supprimant des fondations pour apporter de la masse s’il n’y avait pas de soulèvement au droit des
ouvertures. Un caisson totalement fermé serait donc la meilleure solution ou il faudrait ne pas couper
les fondations sous les ouvertures et garder une hauteur de mur permettant d’augmenter la rigidité
et la transition des efforts.
8.4.3 Conclusion.
En conclusion, cette étude prouve que la superstructure agit indépendamment de l’infrastructure sou-
bassement de type caisson et qu’elle peut donc être étudiée seule avec son propre coefficient de com-
portement 𝑞 élevé pour systèmes à ossature.
Pour l’infrastructure, il est nécessaire de l’étudier avec sa superstructure. Il n’existe pas de modèle
simplifié comme la pose de la descente des charges de la superstructure sur l’infrastructure car la liai-
son de la superstructure à l’infrastructure apporte une influence supplémentaire au séisme. Or, le lo-
giciel Graitec Advance Design 2017 ne permet pas d’utiliser deux coefficients de comportement 𝑞 dif-
férents. Par sécurité, il faut donc prendre le coefficient le plus défavorable entre l’infrastructure et la
superstructure.
De même, vigilance est de mise sur la conception d’ouvertures dans le soubassement qui peuvent
créer des faiblesses de contreventement et être à l’origine de soulèvements sismiques.
Dans cette étude l’influence des terres n’a pas été considérée car le but était simplement de montrer
que la superstructure agissait indépendamment. Mais, il est bien évident que dans l’étude d’un sous-
sol au séisme, il tient lieu de les considérer, notamment lorsque ce sous-sol est constitué de plusieurs
niveaux.
8.5.1 Principe.
Dans la [Partie 7], il était facile de modifier la structure voiles et dalle du bâtiment A du P.F.M.E. en
une structure plancher-dalle. La continuité des étages et la disposition des murs s’y prêtaient bien.
Mais comment faire lorsque le premier niveau est en partie enterré, que les niveaux ne sont pas tous
les mêmes, que les cages d’escalier sont au centre du bâtiment ? Tout en se basant sur l’exemple n°3
du P.F.M.E., c’est l’étude du bâtiment B, avec une structure moins régulière, qui permet d’apporter
des réponses complémentaires à l’étude menée sur le bâtiment A.
8.5.2.1 Présentation.
Le bâtiment B est un bâtiment de forme en « L », de 40,75 m de long (14,645 m + 26,105 m) par 18,56
m de large (13,755 m + 4,805 m), et à cinq étages, du R.D.J. au R+3 dont les hauteurs respectives sont :
• Hauteur RDJ (jusqu’à l’arase supérieure des fondations) : 𝐻′𝑅𝐷𝐽 = 4,40 𝑚 ;
• Hauteur RDC : 𝐻′𝑅𝐷𝐶 = 4,00 𝑚 ;
• Hauteur R+1 : 𝐻′𝑅+1 = 4,50 𝑚 ;
• Hauteur R+2 : 𝐻′𝑅+2 = 3,50 𝑚 ;
• Hauteur R+3 : 𝐻′𝑅+3 = 3,50 𝑚.
En considérant les acrotères de 1,60 m en toiture, le bâtiment a une hauteur totale sur son contour de
base : 𝐻 = 21,50 𝑚.
Une charpente métallique est présente en toiture du bâtiment. Elle a une hauteur de 3,60 m. Le bâti-
ment B a ainsi une hauteur maximale de 23,50 m.
L’ensemble du bâtiment B repose sur des fondations superficielles filantes (sous voiles) et isolées (sous
poteaux).
L’étude est menée en utilisant le logiciel Graitec Advance Design 2017. La modélisation numérique du
bâtiment B est donnée en [Figure 126]. Les paramètres de modélisation sont les mêmes que pour le
bâtiment A [Partie 7.2].
Le bâtiment B réel est le modèle témoin. Il est dénommé le modèle B1. La [Figure 127] met en évidence
la disposition interne du R+2, présente au R+1 et au R+3, de ce modèle témoin. La structure modifiée
sera le modèle B2.
Les poteaux ont été répartis de sorte de garder la disposition des pièces existantes, comme le montre
la [Figure 130] avec au croisement des lignes, des poteaux. La répartition des poteaux a également été
choisie suivant les contraintes de poinçonnement. En effet, il est possible d’estimer les portées entre
poteaux dans le but de ne pas avoir besoin d’armatures de poinçonnement ou de chapiteaux (exemple
ci-dessous). C’est d’ailleurs pourquoi sur la [Figure 130] que deux rangées proches de poteaux ont été
mises car le poinçonnement était trop important sur les poteaux intérieurs avec une seule rangée.
À partir de l’abaque [Partie 0, Figure 64], à l’ELU STR : 𝑣𝑅𝑑,𝑚𝑎𝑥 = 3,600 𝑀𝑃𝑎
Et avec l’abaque [Partie 0, Figure 65], à l’ELU STR : 𝑣𝑅𝑑,𝑐 ≈ 0,590 𝑀𝑃𝑎
Coefficient de majoration 𝛽 :
Au stade de la conception, il est impossible de connaître la valeur exacte. On peut donc utiliser la
simplification de l’article 6.4.3 de l’EC 2-1-1 qui permet d’avoir un ordre de grandeur. Donc, pour un
poteau intérieur, 𝛽 = 1,15.
Chargement :
Charge permanente : 𝑃𝑃 = 25 × 0,30 = 7,50 𝑘𝑁⁄𝑚2 (poids propre du béton 25 kN/m3)
𝐺 = 1,00 𝑘𝑁⁄𝑚2
Charge d’exploitation : 𝑄 = 3,50 𝑘𝑁⁄𝑚2
Combinaison ELU : 𝑊𝐸𝐿𝑈 = 1,35 𝐺 + 1,50 𝑄 = 1,35 × 8,50 + 1,50 × 3,50 = 16,73 𝑘𝑁⁄𝑚2
Il faut donc disposer la trame de sorte que la surface portée par chaque poteau ne dépasse pas 27,97
m². Cela ne garantit pas forcément que le poinçonnement sera vérifié puisque ce calcul dépend d’hy-
pothèses. Mais dans ce cas, le poinçonnement ne serait pas vérifié de peu et pourrait l’être en aug-
mentant la résistance de la dalle, en l’épaississant ou en posant quelques armatures de poinçonne-
ment. D’autant plus, peut-être que le ferraillage sera plus dense que celui supposé augmentant la ré-
sistance.
La principale contrainte vient du noyau central qui apporte de la rigidité. Comme pour le modèle A4,
il pourrait être désolidarisé du reste du bâtiment, tout en le gardant à sa place actuelle. Il suffit de
créer un joint de dilatation autour du noyau. Il faut cependant compter un joint épais d’environ 15 cm
avec un plancher-dalle, et donc revoir la conception du bâtiment pour l’aménagement des pièces en
fonction de ce paramètre. Il serait également tout à fait possible de le placer en « verrue » du bâtiment.
Pour garder le noyau central au cœur du plancher-dalle, il faut trouver des solutions pour qu’il perde
de la rigidité afin d’éviter que tous les efforts sismiques transitent par celui-ci.
Cette solution est peu répandue mais il est possible de construire la cage d’escalier avec une structure
poteaux-poutres. La cage est alors formée de quatre poteaux situés au niveau de la jonction escalier
poteau. Les poutres supportent l’ensemble tel que les paliers soient en porte-à-faux. Pour éviter que
l’ensemble crée une poutre treillis avec les escaliers montant en diagonales, les escaliers sont accro-
chés via des boulons au poutre qui peuvent cisailler lors de secousses provenant d’un séisme.
Pour la cage d’ascenseur, il n’est pas possible de réaliser une structure poteaux-poutres puisqu’il faut
accrocher les rails de l’ascenseur sur un des murs latéraux. Le mur du fond des cages d’ascenseur, qui
s’étend sur la longueur des deux cages et apporte une forte rigidité dans la direction X, est donc rem-
placé par une poutre.
La réduction de la rigidité du noyau central permet ainsi d’obtenir des résultats satisfaisants au ni-
veau des fondations en annulant les efforts de soulèvements.
Il n’est pas possible de créer pour ce bâtiment une structure plancher-dalle intérieure avec des murs
en périphérie sur les trois derniers niveaux car au R.D.J., il est nécessaire d’avoir un grand local tech-
nique non séparé. La continuité du mur ne pourrait alors pas être préservé car il devrait reposer sur
un portique au R.D.J. Or cette discontinuité avec des éléments plus souple à la base d’un bâtiment est
complètement déconseillée au séisme. C’est pourtant le parti pris pour la construction du P.F.M.E.
[Figure 131].
L’idée au départ était donc de prolonger seulement quelques murs périphériques sur toute la hauteur
du bâtiment pour qu’ils contreventent sur les trois derniers niveaux. Or une disposition non symétrique
de la rigidité apportée par ces murs conduisait à de la torsion. Et le fait que ces murs étaient en péri-
phéries, ils reprenaient peu de masse de plancher alors qu’ils reprenaient tout le contreventement des
trois derniers niveaux conduisant à des soulèvements importants dans les fondations. Cette solution
était testée dans le but d’apporter une aide au contreventement des cages d’escaliers et d’ascenseur
pour réduire la torsion créée et mieux répartir les efforts horizontaux, mais ce n’était pas suffisant.
C’est pourquoi finalement, le parti pris est de garder des voiles seulement sur les deux premiers ni-
veaux et de réduire la rigidité du noyau central notamment sur les trois derniers niveaux afin que ce
soit le plancher-dalle qui contrevente.
8.5.5 Déplacements.
Le fait que les deux premiers niveaux soient rigides, ils se déforment très peu. Les déplacements sont
majoritairement dus à la structure plancher-dalle mais ne sont pas excessif du fait qu’il n’y a que trois
niveaux complets en structure plancher-dalle. Sous combinaisons de Newmark et avec des appuis ri-
gides, le déplacement horizontal maximal vaut :
• dans la direction X : 𝐷𝑋,𝑚𝑎𝑥 = 6,67 𝑐𝑚 [Figure 134] ;
• dans la direction Y : 𝐷𝑌,𝑚𝑎𝑥 = 7,11 𝑐𝑚 [Figure 135].
L’étage le plus sollicité est le R+1 qui se déforme de 2,64 cm dans la direction X et 3,09 cm en Y.
Les déplacements différentiels sont corrects puisqu’ils ne sont que de 1,04 cm dans la direction X et
de 1,79 cm dans la direction Y.
Sur la [Figure 136], on peut observer que les efforts sismiques transitent bien dans les fondations des
voiles et que les fondations des poteaux ne sont pas sollicitées. Néanmoins, malgré les efforts déployés
pour obtenir un contreventement adéquat, des efforts de soulèvement apparaissent pour quelques
coins de la structure [Figure 138, page 128]. Il est possible de les réduire en supprimant des fondations
mais pas de les annuler car ils sont situés aux endroits où la structure n’est constituées que deux
Modèle B2
Figure 136 – Modèle B2 – Enveloppe max des FX dans les fondations aux ELU A.
Modèle B1
Figure 137 – Modèle B1 – Enveloppe max des FZ dans les fondations aux ELU A.
Figure 138 – Modèle B2 – Enveloppe max des FZ dans les fondations aux ELU A.
L’article 6.4 de l’Eurocode 2-1-1 concernant le poinçonnement mentionne que toute trémie dont le
bord le plus proche est situé à une distance strictement supérieure à 6𝑑 du nu du poteau ou du bord
d’une aire chargée n’influe pas sur la vérification du poinçonnement. Dans le cas contraire, la trémie
crée une zone d’ombre triangulaire s’étendant du centre du poteau ou de l’aire chargée jusqu’à ses
bords, voire plus suivant le sens de la trémie [Figure 139]. La partie des contours de contrôle située
dans la zone d’ombre ne participent pas à la vérification du poinçonnement. Ainsi, selon les équations
ci-dessous, lorsque les périmètres 𝑢0 et 𝑢1 sont réduits, les contraintes 𝑣𝐸𝑑,0 et 𝑣𝐸𝑑,1 augmentent.
Donc plus une trémie est proche du poteau, plus le risque de poinçonnement augmente. Il est estimé
à 25 % pour une trémie collée à une face de poteau et de taille comparable à la section de celui-ci, le
contour de contrôle étant diminué d’un quart.
𝑉𝐸𝑑 𝑉𝐸𝑑
𝑣𝐸𝑑,0 = 𝛽 ∙ & 𝑣𝐸𝑑,1 = 𝛽 ∙
𝑢0 ∙ 𝑑 𝑢1 ∙ 𝑑
Au départ, le modèle A4 en plancher-dalle du bâtiment A du P.F.M.E. (exemple n°3) avait été modélisé
avec les trémies réelles du projet. Mais, l’observation des régions isométriques des moments n’a pas
mis en exergue de variations notables. Cela peut s’expliquer du fait que les plus grosses trémies ne
dépassaient pas la taille du mètre.
Pour une étude plus précise, on réutilise l’exemple n°1 de la [Partie 3.1.2]. Le principe consiste à mo-
déliser des trémies dans la dalle et à comprendre leur impact sur les sollicitations suivant deux para-
mètres : la taille et la position. Le logiciel Graitec Advance Design 2017 est utilisé pour l’analyse. Le
plancher-dalle est donc calculé suivant la Méthode des Éléments Finis, avec des mailles de taille 25 cm.
Plusieurs coupes choisies suivant la position de la trémie sont réalisées [Figure 141]. Elles sont ensuite
superposées pour mettre en évidence l’impact de la modification d’une des caractéristiques de la tré-
mie par rapport au plancher-dalle témoin sans trémie. Afin de limiter le nombre d’analyses, seuls les
moments fléchissants 𝑀𝑥𝑥 et 𝑀𝑦𝑦 sont observés. Le chargement est effectué pour la combinaison ELS,
G + Q. On rappelle que G correspond au poids propre de la dalle et que Q est une charge d’exploitation
de 5,00 kN/m².
Sens des
coupes
Dans cette étude, sont considérées de petite taille les trémies inférieures au mètre. On considère les
trémies moyennes dont la taille varie du mètre à 30 % de la portée moyenne entre la portée suivant X
et la portée de la direction Y. Elle est nommée 𝑙𝑚 .
Valeurs
réelles ?
Point faux !
Note : À propos de la coupe [Figure 143], la partie « T1:G8 » dans le titre signifie « trémie 1 étudiée, graphique
8 ». Il s’agit d’une référence donnée à l’étude et au graphique. Et dans la légende, « T1-1/1 » signifie « trémie 1,
taille 1,00 / 1,00 m ». Sur le graphique, on remarque que l’augmentation des moments des trémies « T1-0,5/0,5 »
et « T1-1/1 » est forte mais traduit-elle la réalité pour autant ? Il y a assurément un effet de pic démontré par
une valeur exagérée de « T1-0,5/0,5 ». Néanmoins, il parait clairement que le moment maximum atteint son
apogée avec la trémie « T1-1/1 », sa courbe étant dans la continuité de l’évolution des courbes « T1-2/2 » à « T1-
5/5 », puis le moment diminue pour des trémies de taille plus faible telle que « T1-0,5/0,5 ».
Variation
du pic des
moments
Note : Pour la coupe [Figure 145], les pics de moment sur appuis avec la M.E.F. n’empêchent pas l’analyse sur
appuis puisqu’ici on cherche à quantifier l’effet en pourcentage. Or, on sait que pour ce plancher-dalle, le mo-
ment sur appuis à l’ELS est de 60 kN.m/m permettant d’avoir un regard interrogateur sur les résultats. Notons
d’ailleurs que la variation du pic est nette alors qu’en se plaçant à 60 kN.m/m, on observe peu de variations.
On considère des trémies grandes lorsque leur taille est supérieure à 30 % de la portée moyenne 𝑙𝑚
entre la portée suivant X et la portée de la direction Y. Pour une trémie entre 30 % et 60 % de 𝑙𝑚 , les
effets dus à une trémie moyenne et grande trémie apparaissent à la fois mais avec des effets négli-
geables. Cette trémie correspond à la taille de transition entre les deux phénomènes. Pour cette étude,
cela correspond à une trémie de 3,00 / 3,00 m.
[Figure 145]
9.2.4 Conclusion.
Cette analyse montre qu’il n’existe pas de position pour les trémies sans créer une possible augmen-
tation des moments du fait que la portée est bidirectionnelle, car lorsqu’il n’y a pas d’augmentation
du moment dans une direction il y en a dans l’autre. Toutefois pour des petites trémies, les effets
restent localisés aux bords de la trémie. Et pour des trémies de dimensions inférieures à 0,50 / 0,50 m,
les variations du moment sont faibles. À partir de moyennes trémies, l’influence n’est plus locale mais
commence à apparaître sur les travées adjacentes. De manière générale, les augmentations maximales
des moments sont de l’ordre de 30 % en statique.
Cette étude permet de repérer les augmentations dues aux effets des trémies et de connaître des
ordres de grandeur. Mais pour chacun des projets, il est impératif de modéliser les trémies et de ne
pas se baser que sur cette étude. Les augmentations des sollicitations dépendent en effet de la trame
du plancher mais aussi de la forme des trémies. Ici l’étude n’a été menée que pour des formes carrées
mais qu’en est-il des formes très rectangulaires ? En revanche, il faut éviter les trémies de forme en
« L » qui créent des parties de dalle fonctionnant en porte-à-faux.
Pour cette étude, on réutilise une fois encore l’exemple n°1 de la [Partie 3.1.2]. La charge horizontale
sismique est calculée manuellement.
On considère les paramètres sismiques du P.F.M.E. pour cet exemple [Partie 7.4.1] :
• Zone de sismicité : 3 (modérée)
• Accélération maximale de référence au rocher correspondante : agr = 1,1 m/s²
• Classe du sol : C (alluvions sablo-graveleuses)
• Coefficient de sol S correspondant : 1,50
• Catégorie d’importance du bâtiment : IV
• Coefficient d’importance correspondant : γl = 1,40
• Accélération de calcul au niveau d’un sol de type rocheux (classe A au sens de l’Eurocode 8) :
ag = γI x agr = 1,54 m/s²
• Coefficient d’amplification topographique : 1
• Classe de ductilité : DCM (capacité moyenne à dissiper l’énergie)
• Limite inférieure du spectre de calcul horizontal : β = 0,2
Charges présentes :
Poids propre 16 poteaux 0,60 / 0,60 / 3,50 ht m : 16 × 0,60 × 0,60 × 3,50 × 2,5 = 50,4 𝑇
Poids propre dalle 22,00 / 19,00 / 0,30 ht m : 22,00 × 19,00 × 0,30 × 2,5 = 313,5 𝑇
Charge d’exploitation 𝑄 de 500 kg/m² : 22,00 × 19,00 × 0,5 = 209,0 𝑇
Charge totale excitée par étage : 𝐺 + 𝜓𝐸,𝑖 𝑄 = 50,4 + 313,5 + 0,15 × 209,0 = 395,3 𝑇
Le même coefficient 𝜓𝐸,𝑖 est considéré que celui du bâtiment A du P.F.M.E. [Partie 7.4.5].
Avec,
• 𝐿 – hauteur des poteaux [m] ;
• 𝐼 – somme des rigidités de chaque
poteau [m4] ;
• 𝐸 – module d’élasticité [kPa] ;
• 𝐹 – force appliquée au bout du por-
tique [kN].
Figure 167 – Raideur de portiques rotulé ou encastré en tête de poteaux
[ www.planseisme.fr, 2008].
En conclusion, la déformation du plancher-dalle est le même que celui d’une seule rangée. Cela signifie
que la raideur du plancher-dalle est égale à quatre fois la raideur d’une rangée de portiques. Les ran-
gées de portiques assemblées n’apportent pas de raideur supplémentaire qui aurait pu être due à leur
interaction.
Or, la raideur mesurée avec le logiciel Graitec Advance Design 2017 de la rangée de trois portiques est,
588 235
𝑘= = 147 059 𝑘𝑁⁄𝑚
4
Conclusion,
𝑘𝑟 = 93 705 𝑘𝑁⁄𝑚 ≤ 𝑘 = 147 059 𝑘𝑁⁄𝑚 ≤ 𝑘𝑒 = 374 820 𝑘𝑁⁄𝑚
1) Méthode de RAYLEIGH.
∑ 𝐹𝑖 × 𝑑𝑖 = 1 002 674,75
𝑖=1
5
Période :
1 1
𝑇= = = 3,24 𝑠
𝑓 0,309
Par sécurité, on considérera la période plus faible de la méthode 3 car la force horizontale calculée du
séisme sera plus importante.
La période utilisée est située sur la courbe descendante du spectre telle que :
𝑇𝐶 = 0,4 𝑠 ≤ 𝑇 = 0,642 𝑠 ≤ 𝑇𝐷 = 2,0 𝑠
Les formules du spectre de dimensionnement sont données à l’article 3.2.2.5 de l’Eurocode 8-1 :
2,50 𝑇𝐶
𝑎𝑔 ∙ 𝑆 ∙ ∙[ ]
𝑆𝑑 (𝑇) = { 𝑞 𝑇
≥ 𝛽 ∙ 𝑎𝑔
2,50 0,40
1,54 × 1,50 × ×[ ]
𝑆𝑑 (𝑇 = 0,642 𝑠) = { 3,90 0,642
≥ 0,2 × 1,54
0,923 𝑚⁄𝑠 2
𝑆𝑑 (𝑇 = 0,642 𝑠) = {
≥ 0,308 𝑚⁄𝑠 2 𝑂𝐾 !
Cette force est ensuite à appliquer dans l’étude dynamique avec la combinaison sismique 𝐺 + 0,3 𝑄 +
𝐹𝑑 . Mais pour ne pas retrouver les résultats de l’étude statique, l’impact des trémies n’est étudié
qu’avec la force horizontale 𝐹𝑑 . Il n’est pas possible de quantifier les augmentations des moments
puisqu’elles varient fortement suivant la force du séisme. Le but est simplement de localiser les zones
sensibles.
Moment 𝑴𝒚𝒚
Pour une petite ou moyenne trémie, aucune augmentation significative n’est observée que ce soit en
milieu de travée ou proche d’un poteau.
Point faux !
Figure 175 – Impact d’une trémie 1,00 m sur 𝑀𝑦𝑦 [kN.m/m] Figure 176 – Impact d’une trémie 1,00 m sur 𝑀𝑥𝑥 [kN.m/m]
en milieu de travée. en milieu de travée.
9.3.4 Conclusion.
Sous une force sismique, les moments se concentrent au niveau des poteaux. L’influence des petites
trémies est complètement négligeable. Quant aux moyennes et grandes trémies, elles peuvent aug-
menter les moments sur poteaux et sur les travées adjacentes. Comme ces majorations sont observées
dans des zones identiques à l’étude statique, l’effort sismique combiné aux charges verticales apporte
une augmentation supplémentaire des moments en présence de trémies pour laquelle il faut être vi-
gilant.
Dans son ouvrage Le projet de béton armé, 2011 [Référence (11)], Henry THONIER propose deux con-
ceptions de ferraillage autour des trémies.
Pour des petites trémies, c’est-à-dire inférieures au mètre, il convient de remplacer les armatures cou-
pées par l’ouverture par des renforts de part et d’autre, conformément aux règles de recouvrement
de barres éloignées [Figure 184]. Pour une portée bidirectionnelle, la trémie doit bien entendu être
renforcée dans les deux directions X et Y.
Figure 184 – Renforcement de part et d’autre d’un petite trémie [ Réf. (11), 2011].
L’[Annexe K] donne plus d’informations et des exemples rédigés par M. THONIER concernant ces deux
méthodes.
Fort heureusement pour ces grandes trémies (moyennes et grandes dans l’étude), avec l’utilisation
pratique des outils numériques, il est conseillé de modéliser d’abord une structure plancher-dalle sans
trémies et de la ferrailler en fonction, puis de la modéliser avec les trémies et de cibler les zones dont
les moments sont augmentés pour les renforcer.
Il est vrai que concevoir en plancher-dalle nécessite d’utiliser généralement des sections épaisses telles que des
poteaux de 40 à 60 cm de côté et des dalles de 25 à 30 cm d’épaisseur. Or le fait d’utiliser des poteaux épais peut
poser quelques difficultés de conception pour l’architecte. En effet, les murs sont ordinairement d’épaisseur 20
cm. Ainsi, concevoir un couloir nécessite de prendre en compte la surépaisseur des poteaux par rapport à ces
murs et donc d’élargir un peu ce couloir, ou bien de placer les poteaux vers l’intérieur des pièces et de les agencer
en fonction. Ces contraintes restent bien entendu minimes, il ne s’agit là que d’une question d’habitude à pren-
dre pour l’architecte. D’autant que les planchers-dalles sont durables. Suite à la réhabilitation d’un bâtiment, de
telles structures permettent une marge de manœuvre importante pour le réaménagement des pièces par rap-
port à une structures en voiles. Et les planchers-dalles n’ont pas à rougir de leurs portées puisqu’elles sont cou-
ramment de 5,00 m (sans chapiteaux) et il n’est pas rare d’atteindre 7,00 m, voire plus encore en augmentant
les sections et la résistance des matériaux.
En statique, sous chargement vertical, les sections d’armatures issues du dimensionnement ne sont pas plus
grandes que pour des dalles portant dans une seule direction. D’ailleurs, la dalle d’un plancher-dalle se comporte
comme s’il y avait des poutres noyées entrecroisées, correspondant à une concentration des moments maximaux
négatifs au niveau des appuis et des moments positifs au milieu des travées entre poteaux. Un ordre de grandeur
pour reprendre ces moments positifs, il faut compter sur des HA 14 tous les 20 cm, et pour ces moments négatifs
sur des HA 16 tous les 15 cm. Le ferraillage d’un plancher-dalle ne présente donc pas plus de difficulté que pour
une dalle pleine portant dans un seul sens, à la différence près des règles particulières de disposition de l’article
9.4 de l’Eurocode 2-1-1 dont le but est de concentrer les armatures au niveau des poteaux [Partie 5.1.2].
Cependant, les appuis localisés que sont les poteaux créent des contraintes de poinçonnement, qui dès lors
qu’elles ne sont pas vérifiées peuvent « percer » la dalle. C’est un critère dimensionnant des planchers-dalles
puisqu’il définit la portée, la section des poteaux et l’épaisseur de la dalle. Ainsi lorsque le poinçonnement n’est
pas vérifié, il faut soit revoir la conception de la trame, soit poser des armatures transversales, soit créer un
chapiteau. Poser des armatures de poinçonnement autour d’un poteau sur un chantier peut être très long et
coûter cher en main d’œuvre. Heureusement des entreprises ont développé un savoir-faire en créant des mo-
dules d’armatures transversales complémentaires qui s’insèrent dans le ferraillage longitudinal du plancher et
permettent de réaliser des ferraillages complets, et à la fois faciles et rapides à mettre en œuvre. Les chapiteaux
sont des épaississements de la dalle au niveau des poteaux pour la renforcer contre le poinçonnement, mais tout
comme les retombées de poutres ils peuvent entraver le passage des réseaux. Ils sont donc à éviter.
Au séisme (dynamique), le plancher-dalle est soumis à des charges horizontales. La souplesse de sa structure lui
permet de réduire l’accélération transmise par le sol. En effet, les modes prépondérants d’un telle structure se
situent sur la courbe descendante du spectre de réponse élastique d’un sol soumis à un séisme, alors qu’ils se
situent sur le palier pour une structure rigide (voiles). Pour des ouvrages à risque normal, les efforts sismiques
peuvent être réduits davantage car l’Eurocode 8-1 autorise des incursions dans le domaine plastique, c’est-à-dire
des dommages, tant que le non-effondrement du bâtiment est garanti. Cela se traduit par l’utilisation d’un coef-
ficient de comportement 𝑞 > 1,00 qui permet de réduire le spectre de réponse. Ce coefficient est d’autant plus
grand pour des systèmes de contreventement à ossature, entre 2,80 et 3,90, contre seulement entre 1,50 et 2,00
pour des systèmes de murs ou à noyau (pour des structures DCM). Cependant, un plancher-dalle peut être con-
sidéré comme un système à ossature seulement si le critère d’excentricité structurale est vérifié, sinon il s’appa-
rente à un système à noyau [Partie 8.2].
Un inconvénient des planchers-dalles concerne le passage des réseaux dans la dalle. Il est dangereux de passer
des réseaux au ras d’un poteau. Une trémie positionnée le long d’une face d’un poteau correspond à une aug-
mentation de 25 % du risque de poinçonnement. Selon l’article 6.4 de l’Eurocode 2-1-1, pour ne pas prendre en
compte l’effet d’une trémie dans la vérification du poinçonnement, il faut qu’elle soit située à distance du nu du
poteau supérieure à 6𝑑.
Pour les zones restantes, il n’existe pas d’emplacement où les trémies n’ont pas d’incidence. Pour des trémies
de taille inférieure à 50 cm, l’impact est très faible. Pour des trémies de l’ordre du mètre, les sollicitations sont
augmentées aux abords. Pour de plus grandes trémies, les travées adjacentes sont aussi impactées. Dans tous
les cas, les majorations maximales des moments sont d’environ 30 %. Et pour chaque projet, il est conseillé
d’étudier l’impact des trémies qui est d’autant plus facilité aujourd’hui avec les modèles numériques.
Les calculs des moments dans une dalle d’un plancher-dalle sont compliqués. Il existe des méthodes manuelles
telles que la Méthode de Conception Directe ou la Méthode des Portiques Équivalents, mais elles sont limitées
avec des charges sismiques ou la présence de trémies. Heureusement le développement des logiciels permet
d’avoir des résultats précis avec la Méthode des Éléments Finis, mais pour autant l’ingénieur doit bien connaître
les défauts de son outil numérique pour éviter toute erreur d’interprétation.
La démarche de cette étude n’a pas mis en évidence de contraintes rédhibitoire pour l’utilisation des planchers-
dalles en France. La contrainte limitative forte réside dans la déformabilité de ces structures au séisme. Le poin-
çonnement et l’emplacement des trémies sont également deux éléments dimensionnant auxquels il faut prêter
attention. En développant ce savoir-faire (conception, étude, construction) en France, ces structures devien-
draient rapidement compétitives car elles sont simplement trop peu connues.
Table :
Figure 1 – Planchers-dalles en façade de la tour Burj Khalifa (828 m) à Dubaï [ Imre Solt, 2007]. .................... 11
Figure 2 – Agence de Mulhouse du groupe O.T.E. ingénierie. .............................................................................. 15
Figure 3 - Organigramme O.T.E. agence de Mulhouse [ O.T.E. ingénierie, 2017]. ............................................. 15
Figure 4 – Planning du P.F.E. ................................................................................................................................. 16
Figure 5 – Effort appliqués dans le plan d’une dalle [Réf. (13), 2011]. .............................................................. 17
Figure 6 – Trame du plancher-dalle servant d’exemple........................................................................................ 18
Figure 7 – Effort normal Fxx [kN]. ......................................................................................................................... 18
Figure 8 – Effort normal Fyy [kN]. ......................................................................................................................... 18
Figure 9 – Effort de cisaillement Fxy [kN]. ............................................................................................................ 19
Figure 10 – Effort tranchant Fxz [kN]. ................................................................................................................... 19
Figure 11 – Effort tranchant Fyz [kN]. ................................................................................................................... 19
Figure 12 – Moment fléchissant Mxx [kN.m]. ....................................................................................................... 19
Figure 13 – Moment fléchissant Myy [kN.m]. ....................................................................................................... 19
Figure 14 – Moment de torsion Mxy [kN.m]. ........................................................................................................ 19
Figure 15 – Déformations pour du béton non armé [cm]. .................................................................................... 20
Figure 16 – Effort normal Fxx [kN]. ....................................................................................................................... 21
Figure 17 – Effort normal Fyy [kN]. ....................................................................................................................... 21
Figure 18 – Moment fléchissant Mxx [kN.m]. ....................................................................................................... 21
Figure 19 – Moment fléchissant Myy [kN.m]. ....................................................................................................... 21
Figure 20 – Effort normal Fz et tranchant Fx [kN] et moment fléchissant My [kN.m]. ......................................... 22
Figure 21 – Renforcement de dalle et élargissement en tête de poteau [ CivilDigital.com, 2014]. .................. 23
Figure 22 – Longueurs de calculs [ Réf. (16), 2015]. .......................................................................................... 24
Figure 23 – Distribution linéaire du moment total de conception M0 [ Réf. (16), 2015]. .................................. 25
Figure 24 – Valeurs minimales 𝛼𝑐, 𝑚𝑖𝑛 permises [ Réf. (16), 2015]. ................................................................. 26
Figure 25 – Distribution surfacique des moments calculés linéairement [ Réf. (15), 2015]. ............................. 26
Figure 26 – Types de bande et largeurs de bande suivant la direction de calcul [ Réf. (16), 2015]. .................. 27
Figure 27 – Exemple n°1, M.C.D. - Calcul du moment isostatique M0. ................................................................. 28
Figure 28 – Exemple n°1, M.C.D. - Distribution du moment isostatique sur les travées intérieures. ................... 29
Figure 29 – Exemple n°1, M.C.D. - Distribution du moment isostatique sur les travées extérieures. .................. 30
Figure 30 – Exemple n°1, M.C.D. - Schéma de la distribution du moment Myy. .................................................. 31
Figure 31 – Exemple n°1, M.C.D. - Schéma de la distribution du moment Mxx. .................................................. 31
Figure 32 – Modèle 2D de portique équivalent d’un plancher [ Réf. (16), 2015]. ............................................. 32
Figure 33 – Modèle 2D de portique équivalent simplifié [ Réf. (16), 2015]. ...................................................... 32
Figure 34 – Modèle 2D de portique équivalent sur toute la hauteur [ Réf. (16), 2015]. ................................... 33
Figure 35 – Délimitation des portiques [ Réf. (16), 2015]. ................................................................................. 33
Figure 36 – Distribution si Q ≤ 0,75 G [ Réf. (16), 2015]..................................................................................... 33
Figure 37 – Distribution si Q > 0,75 G pour moment maximum en travée [ Réf. (16), 2015]. ........................... 34
Figure 38 – Distribution si Q > 0,75 G pour moment maximum sur appuis [ Réf. 15, 2015]. ............................ 34
Figure 39 – Position du moment négatif à considérer sur un appui externe [ Réf. (16), 2015]. ........................ 34
Figure 40 – Exemple n°1, M.P.E. - Portique simplifié étudié [ Réf. (16) modifiée, 2015]. ................................. 35
Figure 41 – Exemple n°1, M.P.E. - Facteurs selon proportion de la rigidité. ......................................................... 36
Figure 42 – Exemple n°1, M.P.E. - Méthodologie de calcul des moments internes. ............................................ 36
A M
Amortissement..................................................... 83 Masses excitées ................................................... 84
Appui élastique .................................................. 109 Méthode de Conception Directe ......................... 23
Appui rigide ........................................................ 109 Méthode des Éléments Finis ................................ 70
Méthode des Portiques Équivalents .................... 32
C Modes propres ............................................. 88, 124
Moment ..............................................17, 20, 24, 32
Coefficient de comportement .............................. 85
Combinaison ........................................................ 84
N
Contreventement ......................... 96, 108, 117, 126
Noyau ......................................................79, 97, 122
D
P
Déformation ................................................. 93, 125
Distribution ........................................................ 121 Poinçonnement ............................................ 46, 129
Ductilité ................................................................ 82
R
E
Réponse élastique ................................................ 85
Effort tranchant.............................................. 17, 41 Rigidité ............................................................... 139
Excentricité structurale ...................................... 105
S
F
Séisme ...................................................75, 117, 137
Ferraillage ............................................................ 43 Sollicitations ......................................................... 17
Soubassement .................................................... 111
G
T
Graitec Advance Design ............................... 63, 103
Graitec Arche Hybride .......................................... 63 Trémie ................................................................ 129
Graitec Arche Plaque EC2..................................... 63
SIGLES
B.M.T. Bâtiment Médico-Technique
DC.H. Ductilité Haute
DC.L. Ductilité Limitée
DC.M. Ductilité Moyenne
EC Eurocode
E.L.S. État Limite de Service
E.L.U. État Limite Ultime
I.N.S.A. Institut National des Sciences Appliquées
M.C.D. Méthode de Conception Directe
M.E.F. Méthode des Éléments Finis
M.P.E. Méthode des Portiques Équivalents
O.T.E. Omnium Technique Européen
P.F.E. Projet de Fin d’Études
P.F.M.E. Pôle Femme-Mère-Enfant
R.D.M. Résistance Des Matériaux
NORMES
(1) Eurocode 0 : Bases de calcul des structures (norme NF EN 1990, mars 2003).
+ Annexe nationale (norme NF EN 1990/A1 - juillet 2006).
(2) Eurocode 1 : Actions sur les structures (norme NF EN 1991).
o Partie 1-1 : Actions générales – Poids volumiques, poids propres, charges d’exploitation des bâti-
ments (norme NF EN 1991-1-1, mars 2003).
+ Annexe nationale (norme NF EN 1991-1-4/NA - mars 2008).
o Partie 1-2 : Actions générales – Actions sur les structures exposées au feu (norme NF EN 1991-1-2,
juillet 2003).
+ Annexe nationale (norme NF EN 1991-1-2/NA - février 2007).
o Partie 1-3 : Actions générales – Charges de neige (norme NF EN 1991-1-3, avril 2004).
+ Annexe nationale (norme NF EN 1991-1-3/NA - mai 2007).
o Partie 1-4 : Actions générales – Actions du vent (norme NF EN 1991-1-4, novembre 2005).
+ Annexe nationale (norme NF EN 1991-1-4/NA - mars 2008).
(3) Eurocode 2 : Calcul des structures en béton (norme NF EN 1992).
o Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments (norme NF EN 1992-1-1, octobre 2005).
+ Annexe nationale (norme NF EN 1992-1-1/NA - mars 2007).
o Partie 1-2 : Règles générales – Calcul du comportement au feu (norme NF EN 1992-1-2, octobre
2005).
+ Annexe nationale (norme NF EN 1992-1-2/NA - octobre 2007).
(4) Eurocode 8 : Calcul des structures pour leur résistance aux séismes (norme NF EN 1998).
o Partie 1 : Règles générales, actions sismiques et règles pour les bâtiments (norme NF EN 1998-1, sep-
tembre 2005).
+ Annexe nationale (norme NF EN 1998-1/NA - décembre 2013).
(5) Collectif. Arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique
applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal ». Legifrance.gouv.fr, 22 août 2017, 8 pages.
(6) Collectif. Évaluation de l’incidence de travaux sur la vulnérabilité au séisme d’un bâtiment existant –
Grille d’analyse. AFPS, avril 2014, cahier technique n°35, 59 pages.
(7) Collectif. Règles techniques de conception & de calcul des ouvrages & construction en béton armé suivant
la méthode des états limites – Règles B.A.E.L. 80. Éditions Eyrolles, avril 1982, 307 pages.
BIBLIOGRAPHIE
→ Ouvrages, livres
(8) CHARON Pierre. Exercices de béton armé selon les règles B.A.E.L. 83. Éditions Eyrolles, 1983, 4ème tirage,
336 pages.
(9) DAVIDOVICI Victor et al. Pratique du calcul sismique – Guide d’application de l’Eurocode 8. Éditions AFNOR
et Eyrolles, 2013, 2ème tirage, 244 pages.
(10) PAILLÉ Jean-Marie. Calcul des structures en béton – Guide d’application de l’Eurocode 2. Éditions AFNOR
et Eyrolles, 2009, 642 pages.
(11) THONIER Henry. Le projet de béton armé – conforme à l’Eurocode 2. Éditions SEBTP, 2011, 6ème tirage, 262
pages.
WEBOGRAPHIE
→ Sites internet
(21) O.T.E. ingénierie. O.T.E. ingénierie [en ligne]. 2exVIA, 2012 - 2017. [Consulté le 09/04/2017]. Disponible
sur :
http://www.ote.fr/fr/OTE-Ingenierie-bureau-d-etudes-pluridisciplinaire-158.html
(22) Hôpitaux Civils de Colmar. Le PFME et le nouveau BMT des Hôpitaux Civils de Colmar [en ligne]. 2013.
[Consulté le 16/07/2017]. Disponible sur :
https://web.ch-colmar.fr/KIOSQUE/PFME/
(23) Graitec group 2017. Graitec [en ligne]. 2017. [Consulté le 28/08/2017]. Disponible sur :
www.graitec.com