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PROCÉDÉS CHIMIE - BIO - AGRO

Ti452 - Opérations unitaires. Génie de la réaction chimique

Opérations unitaires :
agitation et mélange

Réf. Internet : 42486 | 2nde édition

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III
Cet ouvrage fait par tie de
Opérations unitaires. Génie de la réaction
chimique
(Réf. Internet ti452)
composé de  :
Industrialisation des procédés et usine du futur Réf. Internet : 42602

Innovations en génie des procédés Réf. Internet : 42487

Modélisation en génie des procédés Réf. Internet : 42328

Thermodynamique et cinétique chimique Réf. Internet : 42323

Transfert de matière en génie des procédés Réf. Internet : 42326

Catalyse et procédés catalytiques Réf. Internet : 42325

Opérations unitaires : évaporation et séchage Réf. Internet : 42316

Opérations unitaires : techniques séparatives sur membranes Réf. Internet : 42331

Opérations unitaires : distillation et absorption Réf. Internet : 42324

Opérations unitaires : extractions fluide/fluide et fluide/ Réf. Internet : 42332


solide

Opérations unitaires : séparation de phases, décantation Réf. Internet : 42484


et filtration

Opérations unitaires : tri et traitement des liquides et des Réf. Internet : 42446
solides

Opérations unitaires : traitement des gaz Réf. Internet : 42485

Opérations unitaires : agitation et mélange Réf. Internet : 42486

Réacteurs chimiques Réf. Internet : 42330

Électrochimie Réf. Internet : 42322

Génie des procédés et protection de l'environnement Réf. Internet : 42327

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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Opérations unitaires. Génie de la réaction
chimique
(Réf. Internet ti452)

dont les exper ts scientifiques sont  :


Jean-Claude CHARPENTIER
Professeur et directeur de recherches CNRS au Laboratoire Réactions et Génie
des Procédés à l'ENSIC-Nancy, Ancien directeur de l'ENSIC-Nancy, de l' ESCPE
Lyon et du département Sciences pour l'ingénieur du CNRS, Past-président de
la Fédération européenne de génie chimique (EFCE)

Jean-Pierre DAL PONT


Président de la Société Française de Génie des Procédés (SFGP), Secrétaire
Général de la Fédération Européenne du Génie Chimique (EFCE), Président de
la Société des Experts Chimistes de France (SECF)

Jean-François JOLY
Ingénieur de l'École supérieure de chimie industrielle de Lyon, Ingénieur-
docteur de l'Université de Lyon, Directeur expert à l'IFP Énergies Nouvelles

Olivier POTIER
Responsable du Groupe Thématique de la Société Française de Génie des
Procédés (SFGP), Laboratoire Réactions et Génie des Procédés (CNRS UMR
7274, Université de Lorraine, Nancy), École Nationale Supérieure en Génie des
Systèmes et de l'Innovation (ENSGSI - Université de Lorraine)

Marie-Odile SIMONNOT
Professeur en Génie des procédés à l'Université de Lorraine (Nancy)

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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :

Florent BOUQUET
Pour les articles : J3804 – J3805

Jean-Louis CHEVALIER
Pour les articles : J3860 – J3861

Patrice COGNART
Pour les articles : J3804 – J3805

Hervé DESPLANCHES
Pour les articles : J3860 – J3861

Alain LINE
Pour l’article : J3800

Jean-Claude PHARAMOND
Pour l’article : J3800

Martine POUX
Pour l’article : J3801

Michel ROUSTAN
Pour les articles : J3800 – J3802 – J3804 – J3805 – J3806

Catherine XUEREB
Pour l’article : J3801

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VI
Opérations unitaires : agitation et mélange
(Réf. Internet 42486)

SOMMAIRE
Réf. Internet page

Agitation. Mélange. Concepts théoriques de base J3800 9

Agitation. Mélange. Caractéristiques des mobiles d'agitation J3802 15

Agitation. Mélange. Aspects mécaniques J3804 19

Agitation. Mélange. Aspects technico-économiques J3805 23

Agitation des systèmes diphasiques J3801 25

Agitation des systèmes diphasiques. Exemples de calculs de systèmes liquide-liquide J3806 29


et liquide-solide
Mélange des milieux pâteux de rhéologie complexe. Théorie J3860 31

Mélange des milieux pâteux de rhéologie complexe : pratique J3861 35

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VII
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jSXPP

Agitation. Mélange
Concepts théoriques de base
par Michel ROUSTAN
Ingénieur INSA (Institut national des sciences appliquées de Toulouse)
Professeur de génie chimique − INSA Toulouse
Jean-Claude PHARAMOND
Ingénieur INSA
Dosapro Milton Roy
et Alain LINE
Ingénieur INPT (Institut national polytechnique de Toulouse)
Professeur de mécanique des fluides − INSA Toulouse

1. Opérations de mélange .......................................................................... J 3 800 - 3


2. Définition d’un système d’agitation ................................................... — 6
3. Paramètres globaux d’un système d’agitation ................................ — 9
4. Paramètres locaux d’un système d’agitation................................... — 13
5. Exemples de calculs pour des systèmes d’agitation .................. — 16
6. Choix du matériel d’agitation..................................................... — 18
7. Extrapolation du pilote à l’échelle industrielle ............................... — 20
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. J 3 803

es techniques d’agitation, qui ont longtemps été considérées comme un art,


L s’appuient maintenant sur des considérations tant théoriques qu’expéri-
mentales, qui permettent une approche scientifique des problèmes posés. Des
progrès énormes ont en effet pu être réalisés grâce, d’une part, à l’accumulation
de données sur le fonctionnement d’unités industrielles et, d’autre part, à l’effort
de recherche important accompli par quelques sociétés et laboratoires universi-
taires spécialisés dans le domaine de l’agitation et du mélange.
D’une façon très générale, la détermination d’une unité d’agitation consiste
soit à sélectionner l’appareil adapté à un nouveau procédé, soit à extrapoler (ou
interpoler) les résultats obtenus avec un appareil donné dans le cadre d’une
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥョ@QYYY@M@d・イョゥ│イ・@カ。ャゥ、。エゥッョ@Z@ュ。イウ@RPQU

fabrication existante.
Les potentialités des nouveaux moyens expérimentaux et numériques permet-
tent de développer une approche locale qui complète l’approche globale classi-
que du fonctionnement des cuves agitées.
L’analyse locale du fonctionnement d’une cuve agitée (figure A) donne accès
aux distributions spatiale et temporelle de la vitesse et de la turbulence. Cette
information peut aider à comprendre et à contrôler le mélange dans la cuve agi-
tée et peut conduire à optimiser son fonctionnement dans différentes condi-
tions.
Dans tous les cas, une bonne connaissance du procédé est indispensable pour
permettre le choix le plus favorable à l’accomplissement de ce procédé, notam-
ment sur le plan économique.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 800 − 1


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AGITATION. MÉLANGE __________________________________________________________________________________________________________________

Notations et symboles
Symbole Unité Définition
b b
a, a’ ............................ coefficients
ai m2 /m3 de liquide aire interfaciale volumique d’échange
A ............................ facteur définissant le degré de mélange
b m largeur des chicanes
b’ m distance d’une chicane décollée de la paroi à la paroi b'
C1-C2 mol/m3 gradient de concentration (ou facteur de potentialité) w H
d m diamètre du mobile d’agitation
D m diamètre de la cuve agitée ᐉ Y
Fr ............................ nombre de Froude d
g m/s2 accélération de la pesanteur
G m , G m′ s−1 gradient de vitesse (ou taux de cisaillement) moyen D
H m hauteur de la solution dans la cuve
Figure A - Cuve agitée
H∗ m hauteur théorique créée par le mobile d’agitation
k ............................ constante
k’ ............................ constante
km ............................ constante

km ............................ constante
kL m/s coefficient de transfert de matière côté film liquide
K ............................ constante
œ m longueur des pales
L m dimension caractéristique
nc ............................ nombre de chicanes collées contre la paroi
n c* ............................ nombre de chicanes décollées de la paroi
np ............................ nombre de pales du mobile d’agitation
N s−1 fréquence de rotation du mobile d’agitation
N° mol/(m3 · s) débit de matière transférée par unité de volume
(ou taux de transfert de masse)
NP ............................ nombre de puissance
NP0 ............................ nombre de puissance en régime turbulent
NQc ............................ nombre de circulation
NQp ............................ nombre de pompage
p m pas de l’hélice
P W puissance d’agitation
Qc m3 / s débit de circulation
Qe m3 / s débit d’entraînement
Qp m3/s débit de pompage du mobile d’agitation
Re ............................ nombre de Reynolds
tc s temps de circulation : tc = V/Qc
tM s temps de mélange
tp s temps de pompage : tp = V/Qp
U m/s vitesse d’écoulement
Ux m/s vitesse instantanée du liquide dans une direction Ox
Ux m/s vitesse moyenne du liquide dans une direction Ox

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QP
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_________________________________________________________________________________________________________________ AGITATION. MÉLANGE

Notations et symboles
Symbole Unité Définition
U z* .............................. vitesse adimensionnelle
ux m/s fluctuation de vitesse dans une direction Ox
u x′ m/s valeur quadratique moyenne de la fluctuation de
vitesse dans une direction Ox
V m3 volume de liquide contenu dans la cuve
Vp m/s vitesse périphérique du mobile d’agitation
w m largeur (ou hauteur) des pales
We ............................ nombre de Weber
Y m élévation du centre du mobile d’agitation par rapport
au fond de la cuve
γ kg/s2 ou N/m tension superficielle
ε W / kg puissance dissipée par unité de masse
η Pa · s viscosité dynamique de la solution agitée (η = ρν)
λ m dimension caractéristique d’un petit tourbillon
ν m2/s viscosité cinématique de la solution agitée
ρ kg/m3 masse volumique de la phase liquide agitée
τ Pa contrainte de cisaillement
Φ ............................ N
Φ = -------P-
Fr y

1. Opérations de mélange sence de catalyseur, dissolutions, stockages de pulpes ou de pâtes,


etc. Le rôle de l’agitateur consiste à créer une vitesse ascendante du
fluide porteur supérieure à la vitesse de chute des particules, dans
certains cas le problème peut être inversé et l’on doit alors intro-
En mettant à part les mélanges gaz-gaz, solide-solide et solide-gaz duire dans le liquide des solides qui tendent à flotter.
(lits fluidisés), on peut regrouper les opérations de mélange en qua-
tre grandes classes d’application. Chacune peut se caractériser par
son aspect physique ou chimique. Il est bien évident qu’un pro- 1.1.1 Aspect physique
blème donné se rapportera rarement à une caractéristique unique,
mais plutôt à un ensemble de caractéristiques et il conviendra donc
Les paramètres importants à prendre en compte sont de deux
d’identifier clairement les étapes limitantes du procédé (tableau 1).
types : les données initiales et la définition du résultat à obtenir.

1.1.1.1 Données initiales


Tableau 1 – Différentes opérations de mélange Ce sont celles qui permettent d’évaluer les caractéristiques de
sédimentation des solides dans le liquide. À défaut de mesure en
Caractéristique Caractéristique laboratoire de la vitesse de sédimentation, pour déterminer la
Type d’application
physique chimique vitesse de chute des particules, il est donc nécessaire de connaître :
liquide-solide suspension dissolution — la masse volumique du liquide ;
liquide-gaz dispersion absorption — la masse volumique du solide ;
— le diamètre équivalent des particules et la répartition granulo-
liquide-liquide émulsion métrique ;
non miscibles dispersion extraction
ou miscibles mélange réaction — le pourcentage total des solides (en masse).

circulation pompage transfert


de chaleur 1.1.1.2 Définition du résultat à obtenir
Le rôle de l’agitation varie dans de grandes proportions suivant le
procédé que l’on met en œuvre. Dans certains cas (dissolution, par
exemple), il suffit de maintenir les plus gros solides en mouvement
1.1 Mélanges liquide-solide sur le fond tandis que les particules plus fines sont effectivement
mises en suspension plus ou moins haut dans la cuve (figure 1 a).
Le plus souvent, pour éviter une accumulation de solides dans la
Il s’agit là de l’une des applications les plus courantes de l’agita- cuve, il est nécessaire de maintenir en suspension toutes les particu-
tion : lixiviations, polymérisations, fermentations, réactions en pré- les présentes (figure 1 b). Il est très rarement indispensable de

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QQ
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AGITATION. MÉLANGE __________________________________________________________________________________________________________________

a partielle b complète c uniforme a sans influence b avec influence

Figure 1 – Suspension solide-liquide Figure 2 – Dispersion gaz-liquide : influence de l’agitation

maintenir une suspension uniforme de toutes les particules quelle d’hydrogénation, d’ozonisation, etc. Le rôle de l’agitateur est, du
que soit leur taille (figure 1 c). Il faut savoir que, pour une popula- point de vue physique, de créer une dispersion et, du point de vue
tion donnée de solides, une suspension uniforme peut nécessiter chimique, de créer une absorption.
jusqu’à 25 fois plus de puissance qu’une suspension partielle.
Un autre aspect important de la définition de l’opération à accom-
plir présente des incidences sur le plan mécanique. Il s’agit de la 1.2.1 Dispersion du gaz
possibilité ou non de démarrer l’agitateur dans les solides sédi-
mentés. Suivant la quantité totale de solides, l’élévation au-dessus Deux sources d’énergie participent à la dispersion du gaz dans le
du fond de la turbine inférieure et suivant surtout la nécessité d’une liquide : la première est l’énergie propre du gaz traversant le liquide,
telle possibilité, la conception mécanique de l’appareillage devra la seconde est l’énergie fournie par la turbine. Suivant la balance
être revue. entre ces deux énergies, on obtiendra un type de dispersion ou un
autre et le régime hydrodynamique dans la cuve sera gouverné par
l’expansion du gaz (figure 2 a) ou par la décharge de la turbine
1.1.2 Aspect chimique (figure 2 b).
Exemple : si on maintient dans une cuve donnée un débit d’injec-
Il doit être considéré dans le cas des dissolutions, des lixiviations tion de gaz constant et si on augmente progressivement la puissance
ou des cristallisations et il faut faire appel aux notions de transfert d’agitation (par exemple en augmentant la vitesse de rotation de la tur-
de matière. bine), on obtient les résultats résumés dans le tableau 2.
D’une façon générale, la quantité transférée s’exprime par :
N° = kL ai (C1 − C2) (1)
avec N° [mol/(m3 · s)] débit de matière transférée, Tableau 2 – Dispersion du gaz à débit de gaz constant
kL (m/s) coefficient de transfert de matière et puissance d’agitation croissante
côté film liquide,
Puissance Aspect
ai (m2/m3 de liquide) aire interfaciale volumique d’agitation de la surface
Dispersion Résultats
d’échange,
C1 − C2 (mol/m3) gradient de concentration ou Faible Bouillonnement Libre montée Mauvaise
facteur de potentialité. du gaz dispersion
(On peut tout aussi bien donner cette formule en unité de masse.) Dispersion
Dispersion
du gaz vers moyenne
Lorsque tous les solides sont suspendus, l’aire volumique les parois
d’échange n’est pas affectée par l’intensité de l’agitation. Le gradient Surface
Moyenne uniforme Régime
de concentration moyen est lui aussi indépendant de l’agitation
mais, par contre, le coefficient de transfert kL est dans certains cas hydraulique Dispersion
de la turbine améliorée
fortement influencé par l’agitateur. C’est notamment le cas lorsque dominant
la concentration saturante est très élevée par rapport à la concentra-
tion moyenne dans la cuve et qu’il se crée autour de chaque parti- Surface Teneur en gaz Très bonne
cule solide en cours de dissolution une sorte de couche saturée ou Forte dispersion
uniforme maximale
sursaturée. On doit alors avoir recours à des essais pilotes pour uniforme
déterminer les variations de kL (exprimé, par exemple, sous forme
du nombre de Sherwood) en fonction des conditions de l’agitation.
L’extrapolation ne pourra cependant pas être géométrique, la taille
1.2.2 Absorption du gaz
des particules n’étant généralement pas multipliée par le facteur
d’extrapolation (§ 7).
Selon la théorie du double film de Whitman (cf. article Distillation.
Absorption : 4. Colonnes garnies [J 2 626], le transfert de masse d’un
gaz à un liquide se heurte à plusieurs résistances : diffusion à travers
1.2 Mélanges liquide-gaz le film gazeux, à travers le film liquide entourant la bulle de gaz,
transfert dans le liquide et, suivant les cas, résistance de réaction ou
d’absorption de la molécule d’origine gazeuse par le liquide ou un
Ce type d’application se rencontre par exemple dans les procédés solide. De ces différentes résistances dépend la cinétique globale du
de fermentation, d’aération d’eaux résiduaires, d’oxydation, système. Le plus souvent l’étape limitante est constituée par le

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_________________________________________________________________________________________________________________ AGITATION. MÉLANGE

10 Puissance
8
k L ai 6 2 2
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Co
10–1 5 5
10–1 2 4 6 8 1 2 4 6 810 2 4 6 8 102

Niveau de puissance 4 4
10–1 2 3 4 5 6 7 8 9 1
ai aire interfaciale volumique d'échange d/D
kL coefficient de transfert de matière côté film liquide d diamètre de la turbine
Unités arbitraires sur les deux axes D diamètre de la cuve agitée

Figure 3 – Produit kL ai en fonction du niveau de puissance Figure 4 – Puissance consommée et couple d’agitation
appliqué à l’agitateur en fonction du rapport d/D pour un résultat identique
(même temps et même qualité de mélange)

transfert au travers du film liquide entourant la bulle de gaz. Comme


dans le cas du transfert liquide-solide (§ 1.1.2) le paramètre impor- 1.3.2 Liquides non miscibles
tant est le facteur kL ai de la formule (1).
Contrairement aux applications liquide-solide, l’agitateur est Par certains aspects, ce type d’application peut se rapprocher du
généralement sans effet sur kL ; par contre, son influence sur la sur- mélange liquide-gaz (§ 1.2). En effet, le rôle de l’agitateur consiste à
face d’échange ai est extrêmement importante. Pour un procédé disperser l’une des phases dans l’autre pour, le plus souvent, provo-
donné, on peut tracer des courbes comme celle de la figure 3 qui quer un transfert de masse. La dimension des gouttelettes et leur
représente les variations relatives de kL ai en fonction du niveau de distribution dépendent aussi bien des caractéristiques physiques et
puissance appliqué sur l’agitateur. chimiques des produits que du type d’agitation et du régime
hydraulique. Si l’augmentation de l’aire superficielle d’échange est
Là encore, lors de l’extrapolation il faudra prendre garde aux un paramètre important d’un mélange liquide-liquide, il ne faut pas
effets d’échelle [par exemple, taille relative des bulles et des pales en conclure que la création d’un cisaillement important est la seule
de turbine ou taille des bulles comparée au degré de turbulence fonction de l’agitateur. En effet, il faut également faire circuler les
(§ 2.5)]. gouttelettes une fois brisées, et cela requiert une capacité de pom-
page parfois élevée. Enfin, il faut éviter que l’énergie fournie par agi-
tation forme des particules de taille inférieure à la taille stable
(émulsion). Une fois encore, si l’on a recours à des essais pilotes, les
1.3 Mélanges liquide-liquide notions de taux de cisaillement moyen et maximal, ainsi que la taille
relative des différents éléments en présence, prennent toute leur
importance lors de l’extrapolation (§ 7).
Il s’agit d’une des applications les plus fréquentes, et on doit envi-
sager séparément les mélanges de liquides miscibles et de liquides
non miscibles.
1.4 Circulation
1.3.1 Liquides miscibles
Le principal et vaste domaine de cette application concerne le
transfert de chaleur. Les cuves destinées à ce genre d’opération sont
La caractéristique principale de l’agitateur destiné à une telle généralement équipées soit d’un réseau de serpentins intérieurs,
application sera de posséder une capacité de pompage importante soit de tubes verticaux intérieurs, soit d’une double enveloppe exté-
(§ 3.2.1). Pour une même puissance installée, on obtiendra une rieure. La figure 5 reproduit les dispositifs le plus couramment utili-
capacité de pompage plus importante avec une grande turbine tour- sés.
nant lentement qu’avec une petite turbine tournant rapidement.
Toutefois, à vitesse plus faible, la turbine de grand diamètre Le rôle que l’on attend de l’agitateur consiste à provoquer une tur-
nécessite un couple d’entraînement plus important, ce qui influe sur bulence importante le long des surfaces d’échange. Il faut cepen-
la taille du réducteur de vitesse et du dispositif de guidage de dant noter qu’il n’est pas toujours possible d’utiliser l’agitateur
l’arbre. Sur la figure 4 sont représentées les variations de la puis- optimal du point de vue du transfert de chaleur dans la mesure où
sance et du couple en fonction du rapport diamètre de turbine/dia- d’autres applications peuvent être prépondérantes dans la cuve. Un
mètre de cuve pour un résultat identique (même temps et même bon transfert de chaleur sera favorisé par une grande capacité de
qualité de mélange, par exemple). pompage, autrement dit par une turbine de grand diamètre. Afin
d’améliorer le régime hydraulique et les turbulences au voisinage
L’élément déterminant du choix sera donc souvent une balance des surfaces d’échange, le nombre, la position et les dimensions des
économique entre frais d’investissement et frais de fonctionnement chicanes doivent être étudiés avec précision, de même que le dia-
de l’unité. Pour ce qui concerne l’effet de la viscosité on peut se mètre et l’espacement des tubes dans le cas de serpentins ou de
reporter au paragraphe 3.1.2. tubes verticaux.

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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 800 − 5

QS
QT
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jSXPR

Agitation. Mélange
Caractéristiques des mobiles d’agitation
par Michel ROUSTAN
Ingénieur INSA (Institut national des sciences appliquées de Toulouse)
Professeur de génie chimique au département génie des procédés industriels de l’INSA
Toulouse

1. Mobiles d’agitation. Nombre de puissance NPO et nombre de


pompage NPO (tableaux 1, 2, 3)............................................... Form. J 3 802 - 2
2. Nombre de puissance des mobiles d’agitation en fonction du
nombre de Reynolds (figures 1, 2, 3)....................................... — 9
Pour en savoir plus ......................................................................... Doc. J 3 803

our chaque type cité de mobile d’agitation, les tableaux donnent les caracté-
P ristiques géométriques (diamètre, nombre de pales, pas de l’hélice, etc.)
ainsi que le nombre de pompage et le nombre de puissance en régime turbulent.
La liste des matériels cités n’est pas exhaustive. Toutes les informations
complémentaires que vous pourrez nous envoyer seront prises en considération
pour la prochaine édition.
Le présent article a été rédigé d’après la littérature scientifique (cf.
Doc. J 3 803) et avec les données techniques que les fabricants ont eu l’amabilité
de nous fournir.
p。イオエゥッョ@Z@ュ。イウ@RPPU

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur Form. J 3 802 − 1

QU
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AGITATION. MÉLANGE __________________________________________________________________________________________________________________

1. Mobiles d’agitation. Nombre de puissance NPO et nombre de


pompage NQP

Tableau 1 – Mobiles d’agitation à débit axial


Repère Mobile (1) Fabricant Exemple
A1 Hélice marine à 3 ou 4 pales Missenard-Quint, Ekato
0,5 < p < 3d Pierre Guérin-Moritz, Dosapro Milton Roy
Lightnin, Lumpp
Autoclave France
VMI Rayneri, Robin Ind.

A2 Turbine à np pales inclinées


A 2,1 np = 3 ou 4 type TA3, TA4 Lumpp
A 2,2 np = 3 type HTP Pierre Guérin-Moritz
A 2,3 np = 4 type HAP Pierre Guérin-Moritz
A 2,4 np = 4 type A 200 Lightnin
A 2,5 4 ⭐ np ⭐ 6 type Ekato et type Robin Ekato, Milton Roy Mixing
A 2,6 np = 2, 4 ou 6 inclinaison 45˚ Missenard-Quint
A 2,7 np = 4 type quadripale inclinaison 40˚ VMI Rayneri
A 2,8 np = 6 type Pfaudler 30˚ Pfaudler
A 2,9 np = 3 ou 4 type TPI Milton Roy Mixing
A 2,10 2 ⭐ np ⭐ 6 type TPI Mixel
(2) ................................................................................................. Guedu

A3 Hélice à double flux à np pales


A 3,0 np = 2 type HPM et DF d ⁄ D ⭓ 0 ,85 Milton Roy Mixing
A 3,1 np = 2 type DF 2 Missenard-Quint
A 3,2 np = 2 type HFI Pierre Guérin-Moritz
A 3,3 np = 2 Organes MIG 0,6 < d/D < 0,7 Ekato
A 3,4 np = 2 Organes INTERMIG d/D = 0,6 ; 0,7 Ekato
A 3,5 np = 2 Sabre DF Milton Roy Mixing
A 3,6 np = 3 type LB, LC et DF Lumpp
A 3,7 np = 3 type biflux centripète VMI Rayneri
A 3,8 np = 3 type DF3 Missenard-Quint

(1) d : diamètre du mobile (hélice, turbine, vis) ; D : diamètre de la cuve ;


np : nombre de pales ; p : pas de l’hélice.
(2) Pas de renseignements sur le type fabriqué.

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_________________________________________________________________________________________________________________ AGITATION. MÉLANGE

Tableau 1 – Mobiles d’agitation à débit axial(suite)


Repère Mobile (1) Fabricant Exemple
A4 Hélice à np pales à profil mince
A 4,0 np = 2 type Interprop, Isojet Ekato
A 4,1 np = 2 ou 3 type GPM à pales minces ou courbes Missenard-Quint
A 4,2 np = 3 type HAS Pierre Guérin-Moritz
A 4,3 np = 3 Hélico-mélangeur type Sabre (8T, 31T, S, Milton Roy Mixing
R, C)
A 4,4 np = 3 multiplan tripale types (TT, TTA, TTP, Mixel
TTPA, TTM)
A 4,5 np = 3 type LA, LB, LC Lumpp
A 4,6 np = 3 type A 310 Lightnin
A 4,7 np = 2 ou 3 type bipale ou tripale profilée VMI Rayneri
A 4,8 np = 3 à doigts de turbulence Milton Roy Mixing
A 4,9 np = 3 type GPP, GPE, GPL Missenard-Quint
A 4,10 np = 3 type A 6000 en matériau composite Lightnin
A 4,11 np = 3 type HPM 10 et 20 Milton Roy Mixing
A 4,12 np = 3 type HTPG4 Pierre Guérin-Moritz
A 4,13 np = 4 type HPM 10, 20, 30, 40, 50 et 60 Milton Roy Mixing
A 4,14 np = 4 type A 315 à 4 pales larges Lightnin
A 4,15 np = 3 Hélice à 3 pales à 30˚ Missenard-Quint
A 4,16 np = 6 Hélice de compression Missenard-Quint
A 4,17 np = 2, 3 ou 4 type Viscoprop Ekato
A5 Mobile pour fluide visqueux
A 5,1 Turbine hélicoïdale type A 400 Lightnin
A 5,2 Organe Ekato-Hélicoïdal en 1 ou 2 spirales avec ou sans vis Ekato
intérieure 0,90 < d/D < 0,95
A 5,3 Ruban simple ou double avec ou sans vis intérieure Milton Roy Mixing
A 5,4 Vis d’Archimède à double ou simple spirale Missenard-Quint
0,50 < d/D < 0,65
A 5,5 Hélice type A 320 à 3 pales larges Lightnin
A 5,6 Ruban simple ou double avec ou sans vis d’Archimède Mixel
A 5,7 Organe Ekato-Paravisc 0,90 < d/D < 0,95 Ekato
A 5,8 Vis d’Archimède planétaire VMI Rayneri
(2) ................................................................................................. Autoclave France
A6 Mobile à disque et à 3 pales inclinées à 45˚ à leur extrémité
refoulant le liquide de bas en haut, utilisé pour l’agitation
de fond de cuve
A 6,1 type TFC ou DEL Pierre Guérin-Moritz
A 6,2 type DFC ou EFC VMI Rayneri
(2) ................................................................................................. Milton Roy Mixing
A7 Agitateur submersible multidirectionnel
A 7,1 Hélice à 2 pales série pale banane ou à 3 pales série Flygt-France
SR 4600
A 7,2 Mobile Aquajet à 2 pales Ekato
(1) d : diamètre du mobile (hélice, turbine, vis) ; D : diamètre de la cuve ;
np : nombre de pales ; p : pas de l’hélice.
(2) Pas de renseignements sur le type fabriqué.

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Agitation. Mélange
Aspects mécaniques
par Patrice COGNART
Ingénieur à la société ROBIN Industries
Florent BOUQUET
Ingénieur de l’École nationale supérieure des ingénieurs de Génie chimique (ENSIGC)
de Toulouse
Ingénieur à la société ROBIN Industries
et Michel ROUSTAN
Ingénieur de l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Toulouse
Professeur de Génie des procédés à l’INSA de Toulouse

1. Définition et force en jeu....................................................................... J 3 804 - 3


2. Calcul du diamètre d’arbre de l’agitateur......................................... — 3
3. Chaînes cinématiques............................................................................. — 8
4. Arbre............................................................................................................ — 10
5. Mobiles........................................................................................................ — 11
6. Puissance dissipée et couple................................................................ — 11
Références bibliographiques ......................................................................... — 12

es agitateurs sont au cœur de nombreux procédés de fabrication. Sans eux,


L peu de réactions chimiques ou de mélanges se réaliseraient spontanément.
L’agitateur peut être soumis à de fortes contraintes (effort radial, effort axial,
pression régnant dans la cuve, phénomènes vibratoires...). Il fait partie, en géné-
ral, d’un investissement lourd dont l’amortissement est relativement long.
Pour ces raisons, il est justifié de s’intéresser à cet équipement, conçu pour
« durer » (certains matériels fonctionnent depuis plus de quarante ans en
continu) avec une maintenance minimale pour un arrêt de production réduit.
Le décideur sélectionnera, en général, un agitateur d’une part en fonction
d’une analyse de ses aptitudes à effectuer l’opération demandée, et d’autre part
après étude des caractéristiques mécaniques.
La conception et le dimensionnement d’un agitateur n’étant pas normalisés
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥョ@RPPR@M@d・イョゥ│イ・@カ。ャゥ、。エゥッョ@Z@ュ。イウ@RPQU

(comme c’est le cas des cuves) et faisant appel à diverses sciences, le décideur
aura quelques difficultés à distinguer les paramètres importants, s’il souhaite
effectuer une comparaison.
Dans cet article, on décrira les méthodes générales aidant le décideur dans sa
tâche difficile du choix d’un système d’agitation. En effet, bien que les pièces
majeures constituant un système d’agitation soient bien connues (moteur,
réducteur, étanchéité), la partie construite par le concepteur d’agitateurs (tou-
relle, arbres, mobiles) laisse libre cours à l’imagination de l’ingénieur mécani-
cien et peut être difficile à analyser. Ainsi, nous détaillerons suffisamment la
partie relative à la détermination mécanique pour permettre au décideur d’effec-
tuer la sélection et le « contrôle » des caractéristiques mécaniques de l’appareil.
La conception mécanique des agitateurs fait appel à la construction des machi-
nes tournantes : transmission de couple, détermination d’arbres tournants, éva-
luation des contraintes de torsion, flexion et analyse vibratoire du système.

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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 804 − 1

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AGITATION. MÉLANGE : ASPECTS MÉCANIQUES _____________________________________________________________________________________________

Cependant, alors que ces phénomènes sont bien « maîtrisés » par les ingénieurs
mécaniciens, la tâche est plus difficile qu’il n’y paraît, car la « manifestation » des
forces à prendre en compte (en direction, intensité, point d’application) est beau-
coup plus aléatoire.
Il est également malaisé, pour les utilisateurs, de sélectionner un agitateur
parmi différentes propositions, dont les caractéristiques et les éléments consti-
tutifs n’ont rien de commun. Nous aborderons donc les différents types de mon-
tage des agitateurs, les techniques de fabrication n’étant pas décrites car
conformes aux métiers de la mécanique traditionnelle (usinage, soudage,
montage...).

L’étude complète du sujet comprend les articles :


— J 3800 – Agitation. Mélange : concepts théoriques de base ;
— J 3802 – Agitation. Mélange ;
— Doc. J 3803 – Agitation. Mélange ;
— J 3804 – Agitation. Mélange : aspects mécaniques (le présent article) ;
— J 3805 – Agitation. Mélange : aspects technico-économique.

Notations et symboles Notations et symboles


Notation Unité Définition
Notation Unité Définition
ma kg Masse de l’arbre
D m Diamètre du mobile
Mf N.m Moment de flexion
da m Diamètre nominal de l’arbre
Mm kg Masse du mobile
de m Diamètre extérieur de l’arbre tubulaire
di m Diamètre intérieur de l’arbre tubulaire Mr N.m Moment de renversement
Mt N·m Moment de torsion
e m Épaisseur des pales
N s−1 Vitesse de rotation
E MPa Module d’élasticité
Nc s−1 Vitesse critique
Et N Effort tranchant sur la bride de cuve
Np – Nombre de puissance du mobile
E m Épaisseur des pales
FA N Force axiale résultante Nq – Nombre de débit du mobile
p MPa Pression dans la cuve
PA N Poussée d’Archimède
P W Puissance dissipée par le mobile
Fa N Force hydraulique axiale
Sm m2 Section recouverte par le mobile
Fm N Poids de la ligne d’arbre mobiles compris
Fp N Force de pression v m Rayon de l’arbre

Fr N Force radiale Va m3 Volume de l’arbre

g m/s2 Accélération de la gravité Vf m/s Vitesse du fluide traversant le mobile


Vm m3 Volume du mobile
G Pa Module d’élasticité transversal
wc rad/s Vitesse critique angulaire
I m4 Moment quadratique
ηa MPa Contrainte admissible de flexion
I0 m4 Moment quadratique polaire (moment
d’inertie) θ rad/m Angle de torsion
I m Longueur de l’élément en rotation µ Pa · s Viscosité dynamique du fluide agité
La m Longueur de l’arbre inférieur ρᐉ kg/m3 Masse volumique du fluide agité
Lr m Longueur de l’arbre entre les paliers (arbre τa MPa Contrainte admissible de torsion
supérieur)
m kg Masse en rotation

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_____________________________________________________________________________________________ AGITATION. MÉLANGE : ASPECTS MÉCANIQUES

1. Définition et force en jeu


Moteur électrique

Accouplement
élastique
1.1 Définition d’un système d’agitation Réducteur
Pot de lubrification de
Un dispositif d’agitation (figure 1) est constitué : la garniture mécanique Tourelle de guidage

— d’un système d’entraînement ; Dispositif d'extraction


— d’un arbre ; de la garniture
— d’un ou plusieurs mobiles d’agitation. Accouplement rigide
Le calcul mécanique doit tenir compte de deux types de contraintes. Garniture mécanique
Arbre supérieur
■ Contraintes liées à l’environnement de l’agitateur Bride de cuve
Accouplement
Ces contraintes dépendent :
— de la cuve sur laquelle l’agitateur est installé ;
— des conditions opératoires ;
— des produits à mélanger.
Elles permettent de choisir :
— le matériau (à partir de la nature des produits mélangés et des Arbre
conditions de pression et de température) ; inférieur
— le système d’étanchéité (à partir des conditions de pression, de
température et des produits mélangés) ;
— la conception mécanique et la longueur d’arbre (à partir de la
forme de la cuve, des contraintes d’implantation...).
■ Contraintes liées à la définition de l’agitateur
Le choix des paramètres suivants est nécessaire à la détermina- Contre-pales
tion des éléments mécaniques : antivortex Mobiles
— vitesse de rotation (N) ;
— puissance dissipée (P) ;
— diamètre des mobiles (D) ;
— nombre de mobiles ;
— type(s) de mobile(s) ;
— positionnement des mobiles.
Palier fond
de cuve

1.2 Forces en jeu


Figure 1 – Dispositif d’agitation
La figure 2 schématise les forces qui s’exercent sur un mobile
d’agitation en rotation [4].
■ Forces statiques indépendantes de la rotation des mobiles que, charge dynamique, effort tranchant, moment de renverse-
Ces grandeurs sont : ment).
— la pression dans l’enceinte : p ; La connaissance de ces efforts permet le calcul :
— le poids des éléments tournants : (ma + mm)g ; — du diamètre d’arbre da ;
— la force d’Archimède : PA. — de l’épaisseur des pales e ;
— du mode de liaison des pales d’agitation sur l’arbre porte-
■ Efforts dus à la rotation des mobiles mobiles ;
Il s’agit : — des paliers de guidage (R1 et R2) et de leur support éventuel
— de la force axiale (Fa), générée par la poussée du mobile, dont (tourelle) ;
la direction et l’amplitude dépendent du type du mobile ; — du type de réducteur ;
— de la force radiale (Fr), dont l’intensité et le point d’application — de la fixation sur la cuve.
sont fluctuants. En effet, si le mouvement du liquide était parfaite-
ment « régulier » en intensité et en direction, l’ensemble serait équi-
libré et la force radiale engendrée par l’agitation serait nulle. Elle
inclut les défauts d’alignement et d’équilibrage. 2. Calcul du diamètre d’arbre
L’encadré 1 rassemble l’ensemble des forces mises en jeu avec
leurs définitions.
de l’agitateur
Le système subira donc les réactions dues :
— au couple moteur − Mt ; 2.1 Généralités
— à la réaction axiale − FA ;
— à la réaction radiale − Fr .
Les efforts décrits engendrent des contraintes sur le système Se reporter à la référence [1] [2].
d’agitation (cisaillement, allongement) et sur la cuve (charge stati- La ligne d’arbre comprend :

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Agitation. Mélange
Aspects technico-économiques
par Patrice COGNART
Ingénieur à la société Robin Industries
Florent BOUQUET
Ingénieur de l’École nationale supérieure des ingénieurs de Génie chimique (ENSIGC)
de Toulouse
Ingénieur à la société ROBIN Industries
et Michel ROUSTAN
Ingénieur de l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Toulouse
Professeur de Génie des procédés à l’INSA de Toulouse

1. Évaluation du coût d’un agitateur ...................................................... J 3 805 - 2


2. Importance de l’énergie consommée ................................................. — 3
3. Coût de la maintenance ......................................................................... — 3
4. Exemple d’étude ....................................................................................... — 4
Références bibliographiques ......................................................................... — 6

omme tout bien d’équipement, le bilan économique d’un agitateur requiert


C l’évaluation du coût :
— d’investissement ;
— de dépréciation du montant investi ;
— de fonctionnement (main-d’œuvre, énergie) ;
— de maintenance (main-d’œuvre, pièces).
Il semble hors sujet d’évoquer le coût de dépréciation de l’équipement, ainsi
que la main-d’œuvre relative au coût de fonctionnement. En effet, l’un et l’autre
sont liés à la valeur des produits traités, au type d’opération réalisée (stockage,
synthèse…), à la valeur ajoutée due à l’opération (synthèse...), au procédé utilisé
(par étapes, continu...).
Cette étude est donc orientée vers l’évaluation du coût de construction d’un
agitateur, du coût de l’énergie utilisée et du coût de maintenance.

L’étude complète du sujet comprend les articles :


— J 3 800 - Agitation. Mélange : concepts théoriques de base ;
— J 3 802 - Agitation. Mélange : caractéristiques des mobiles d’agitation ;
— Doc. J 3 803 - Agitation. Mélange ;
— J 3 804 - Agitation. Mélange : aspects mécaniques ;
— J 3 805 - Agitation. Mélange : aspects technico-économique (le présent article).
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥョ@RPPR

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AGITATION. MÉLANGE : ASPECTS TECHNICO - ÉCONOMIQUES __________________________________________________________________________________

1. Évaluation du coût 20 000

Prix ( )
d’un agitateur 18 000
Titane

16 000
14 000
Pour les « Notations et symboles » le lecteur se reportera à 12 000
l’article [J 3 904]. Les principaux éléments constituant un agitateur
sont repérés sur la figure 1 de l’article [J 3 804] Agitation. Mélange. 10 000
Aspects mécaniques. 8 000
Acier inoxydable
Pour simplifier cette étude, nous considérerons des éléments 6 000
Acier
« fabriqués », c’est-à-dire incluant main-d’œuvre et matière et nous 4 000
prendrons en compte un réducteur manufacturé, et non le détail de 2 000
cette pièce. De même, le temps de montage de l’agitateur et de ses
essais seront répartis sur le prix de chaque élément monté 0
30 40 50 60 70 80 90
(figure 1).
Diamètre d'arbre (mm)
L’analyse de chaque sous-ensemble met en évidence que le coût
de la pièce considérée est relié au couple à transmettre [6] [5] [8] [7] : Figure 2 – Prix d’agitateurs en fonction du matériau de construction

X = k ( Mt )m (1)

pour obtenir un coût total : 20 000

Prix ( )
Agitateur avec tourelle et garniture
18 000
Pr = K ( Mt ) n (2) mécanique double
16 000
avec m variant de 0,5 à 0,7 environ, 14 000

X élément considéré, 12 000


10 000
Pr prix d’un agitateur,
8 000
Mt moment de torsion (couple), Agitateur avec tourelle
6 000
K constante, 4 000
n et k valables que pour un type d’agitateur, de 2 000 Agitateur sans tourelle
conception semblable (même type de réducteur, 0
même étanchéité, même matériau...). 30 40 50 60 70 80 90
L’utilisation de la relation (2) doit être bornée selon le facteur Diamètre d'arbre (mm)
d’échelle, car on constate des « ruptures de pente » pour certaines
tailles, au-delà desquelles la conception, le type de réducteur sont Figure 3 – Évolution du prix d’un agitateur selon le type de montage
différents, bien que l’agitateur ait les mêmes fonctions.
On conçoit qu’une extrapolation de 10 à 50 m3 conduise à un agi-
Ainsi, k peut varier de 6 000 à 80 000, selon l’équipement, et m de
tateur de même conception, mais que, au-delà de 200 m3, la con-
ception soit différente avec guidage de l’arbre, châssis etc. 0,38, pour des diamètres d’arbre inférieurs à 0,10 m, à 0,52 pour des
diamètres d’arbre supérieurs à 0,10 m.
La valeur de m et k varie selon les « accessoires » (matériau, pro-
tection du moteur...) (figures 2 et 3) [1] [2] [3] [4]. Il est également possible de définir d’autres relations, en rempla-
çant le moment de torsion Mt par le diamètre de l’arbre, ou encore
de considérer que le prix au kilogramme est régi par le diamètre
d’arbre :
100
Mobile 4
13
P r = k′ ( d a ) p (3)
80
Arbres 19
45
P kg = k″ ( d a ) v (4)
60 Tourelle
44
Étanchéité
avec Pkg prix au kilogramme,
40

32 25 da diamètre d’arbre,
Réducteur
20
p, v exposants.
10 5
Moteur
0 3 Ces relations sont valables lorsqu’elles sont utilisées dans un
Agitateur Agitateur domaine correctement défini et validé.
simple avec tourelle
et garniture
mécanique double
Le couple (ou moment de torsion Mt) est finalement le para-
mètre résumant le mieux la valeur d’un agitateur.
Figure 1 – Composition du prix d’un agitateur

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 805 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés

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Agitation des systèmes diphasiques

par Martine POUX


Ingénieur ENSCT, Docteur de l’INPT, HDR, Ingénieur de recherche à l’INP de Toulouse
Laboratoire de génie chimique INPT/UPS/CNRS, École nationale supérieure des Ingénieurs
en arts chimiques et technologiques, Toulouse (ENSIACET)
et Catherine XUEREB
Ingénieur ENSIGC, Docteur de l’INPT, HDR, directrice de recherche au CNRS
Laboratoire de Génie Chimique INPT/UPS/CNRS, École nationale supérieure des Ingénieurs
en arts chimiques et technologiques, Toulouse (ENSIACET)

1. Agitation des systèmes gaz-liquide ................................................. J 3 801 - 2


1.1 Problématique ........................................................................................... — 2
1.2 Régimes de dispersion ............................................................................. — 2
1.3 Détermination du type de régime
de dispersion ............................................................................................. — 3
1.4 Caractéristiques de la dispersion gazeuse .............................................. — 4
1.5 Transfert de matière ................................................................................. — 5
1.6 Choix du matériel...................................................................................... — 6
1.7 Notions d’extrapolation ............................................................................ — 6
2. Agitation des systèmes liquide-liquide ........................................... — 7
2.1 Problématique ........................................................................................... — 7
2.2 Stabilité des systèmes liquide-liquide..................................................... — 7
2.3 Phénomènes de rupture et de coalescence ............................................ — 7
2.4 Implémentation des systèmes agités ...................................................... — 10
2.5 Éléments d’extrapolation ......................................................................... — 10
3. Agitation des systèmes liquide-solide ............................................ — 11
3.1 Problématique ........................................................................................... — 11
3.2 Comment mettre en suspension un solide ? .......................................... — 11
3.3 Comment maintenir en suspension ? ..................................................... — 12
3.4 Choix technologiques ............................................................................... — 13
3.5 Implantation et dimensionnement des alimentations
et soutirage................................................................................................ — 13
3.6 Base d’extrapolation ................................................................................. — 13
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. J 3 801

a cuve agitée reste l’appareil le plus utilisé pour assurer le mélange de


L phases non miscibles. Les applications industrielles sont très largement
diversifiées, couvrant tous les secteurs de production, et surtout une gamme
de taille d’installations pouvant aller de quelques litres à 1 ou 2 milliers de
mètres cubes.
Néanmoins les principes de base, les phénomènes qui contrôlent l’opération,
sont les mêmes, que l’on travaille dans le secteur de l’agroalimentaire ou de la
chimie, de la pharmacie et cosmétique ou des peintures...
Le point commun aux systèmes multiphasiques est la complexité du rôle de
l’agitation. Dans le cas de systèmes diphasiques dont une phase au moins est
liquide, la seconde phase est dispersée dans ce liquide, généralement sous la
forme de bulles, de gouttes ou de particules. Dans les systèmes simples mono-
phasiques, le ou les agitateurs ont classiquement pour mission de conférer
une bonne homogénéité au système, si possible rapidement et à moindre coût
p。イオエゥッョ@Z@ウ・ーエ・ュ「イ・@RPQT

énergétique. En système diphasique, l’agitateur va en plus contrôler certaines


caractéristiques de la seconde phase, notamment les circulations auxquelles
elle sera soumise, voire les propriétés de la dispersion (taille, distribution...).

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AGITATION DES SYSTÈMES DIPHASIQUES _______________________________________________________________________________________________

Lors de ces opérations, on recherche soit un état final physique du système,


soit une performance en transfert de matière, avec ou sans réaction chimique.
Il convient dans chaque situation que l’utilisateur définisse bien ses priorités,
car il n’est pas possible de définir un système qui soit optimal à tous points de
vue (rapidité d’obtention d’une dispersion, coût énergétique, degré d’homo-
généité, performances de transfert, etc.). Dans tous les cas, le choix des
modèles d’agitateurs et leur installation dans la cuve reste un élément majeur
de réussite du procédé. Ce n’est qu’après cette première étape qu’il est
possible de bien travailler sur les paramètres de fonctionnement.

système, et s’échappe par la surface. Afin de maximiser la longueur


1. Agitation des systèmes de la trajectoire et le temps de séjour du gaz dans la cuve, celui-ci est
gaz-liquide donc généralement introduit dans la zone proche du fond de cuve.
En remontant, le gaz arrive dans la zone de l’agitateur et les phéno-
mènes d’interaction entre les pales et le gaz qui se produisent vont
alors déterminer le régime de dispersion du système.
1.1 Problématique
Les systèmes gaz-liquide recouvrent de très nombreuses appli- Les paramètres de fonctionnement sont la vitesse d’agitation N
cations industrielles pour lesquelles un transfert de matière ou une et le débit de gaz Qg . Selon les valeurs de ces paramètres, trois
réaction chimique entre phases sont requis. L’efficacité de l’opéra- principaux régimes de dispersion (figure 1) sont identifiés.
tion est alors fortement liée à l’aire d’échange créée, à l’interface
Régime de dispersion complète : il se caractérise par la présence
entre phases.
de bulles de gaz dans la totalité du volume de la cuve. Les bulles
La cuve agitée est un appareil très souvent choisi pour réaliser suivent des trajectoires soumises aux recirculations du fluide
une opération nécessitant la mise en contact d’un gaz avec un imposées par l’agitateur. C’est un régime très favorable au contact
liquide, bien que ce ne soit pas une technologie simple, comme la entre les phases, et donc au transfert de matière et à la réaction
colonne à bulles par exemple. Cependant, le choix de la cuve agi- chimique, les recirculations du gaz permettant des temps de séjour
tée répond à certaines exigences du procédé ou à certaines diffi- importants des bulles au sein de la phase liquide.
cultés liées aux propriétés physico-chimiques des phases. Par
exemple, on peut opter pour la cuve agitée lorsque le système Régime d’engorgement : dans ce mode de fonctionnement,
gaz-liquide est très coalescent, lorsque les performances en trans- l’agitateur n’a pas la capacité suffisante pour disperser la quantité
fert doivent être élevées, lorsque la solubilité d’une espèce à trans- de gaz qui lui est imposée. Un bouillonnement important est
férer est faible, lorsque la durée de l’opération doit être courte... observé au centre de la cuve autour de l’arbre d’agitation. Le gaz
Lorsqu’il s’agit d’une opération en cuve agitée, le gaz a vocation traverse directement de bas en haut la colonne de liquide et se
à être dispersé au sein du liquide sous forme de bulles. L’agitateur désengage en surface. Même si une intense turbulence se produit
a alors un double rôle, celui de mettre le liquide et le gaz en circu- dans la zone du panache gazeux, le temps de séjour du gaz dans la
lation, et celui de générer et de contrôler la dispersion du gaz. Ce cuve est faible, l’aire d’échange également, et les transferts ne
dernier aspect est souvent celui qui va être prépondérant pour sont pas favorisés. La circulation du liquide est contrôlée par
dimensionner l’appareil. l’entraînement dû à l’ascension du gaz, et non par l’agitateur. Le
liquide monte dans la partie centrale de la cuve et redescend le
long des parois.
1.2 Régimes de dispersion Régime de chargement : il se situe entre les deux extrêmes que
En raison de la très forte différence de masse volumique entre la sont l’engorgement et la dispersion complète. L’agitateur a la
phase liquide et la phase gazeuse, le gaz finit par se désengager du capacité de générer la dispersion du gaz, mais les écoulements ne

Engorgement Chargement Dispersion

Figure 1 – Différents régimes de dispersion

J 3 801 − 2 Copyright © –Techniques de l’Ingénieur –Tous droits réservés

RV
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_______________________________________________________________________________________________ AGITATION DES SYSTÈMES DIPHASIQUES

sont pas suffisants pour permettre une recirculation du gaz dans


toutes les zones de la cuve, et en particulier dans les parties pro-
ches du fond. Dispersion

Une vitesse de rotation importante favorise le développement


de la dispersion complète. Inversement, un fort débit de gaz favo-
rise l’apparition de l’engorgement. Chargement

Dans le cas très classique de l’utilisation d’une turbine à pales,


N
des zones dépressionnaires sont présentes à l’arrière des pales,
dans lesquelles le gaz va naturellement venir se loger, formant des
cavités. C’est le renouvellement du gaz dans ces cavités, et donc
leur dégénérescence en bout de sillage, qui contrôle les caractéris-
tiques de la dispersion. La forme et l’importance de ces cavités Engorgement
déterminent le régime de dispersion. La présence de ces cavités
gazeuses peut induire une diminution importante de la capacité de
pompage de l’agitateur, et donc de l’intensité des écoulements.
Cela explique l’importance du design et des caractéristiques géo- Qg
métriques des pales dans la capacité des agitateurs à générer des
dispersions complètes sur une gamme plus ou moins large de Figure 2 – Cartographie des différents régimes de fonctionnement
débits gazeux.

Pour une valeur donnée du débit de gaz, il n’est pas Sous cette forme, ces corrélations sont applicables au cas
toujours possible d’atteindre le régime de dispersion en aug- de l’eau, pour des turbines de Rushton dont D/T < 0,5. Pour les
mentant la vitesse de rotation. Cela dépend des capacités de liquides légèrement plus visqueux, il est prudent de
dispersion intrinsèques à la géométrie du système (type d’agi- considérer que le passage du régime d’engorgement à celui
tateur, dimensions, paramètres d’implantation dans la cuve). de chargement et le passage du régime de chargement au
régime de dispersion complète s’opèrent pour des vitesses de
rotation supérieures d’un facteur égal à la viscosité apparente
du produit à la puissance 0,1, par rapport aux vitesses de rota-
1.3 Détermination du type de régime tion qui sont calculées par ces relations.
de dispersion
La cartographie des différents régimes de fonctionnement est
Il existe plusieurs façons d’estimer le régime de dispersion. Dans donnée figure 2.
le cas d’une géométrie classique constituée d’une cuve cylindrique
standard chicanée équipée d’une turbine de Rushton, certaines
corrélations semi-empiriques sont proposées dans la littérature. Phénomène d’hystérésis
On peut se référer à celles proposées par Nienow (1990) [1].
Les frontières entre les différents domaines sont sensibles à
– limite engorgement/chargement : l’histoire de la dispersion. Le régime de fonctionnement pour
un couple donné (N, Qg) peut donc dépendre du fait que le
3 ,5 point de fonctionnement ait été atteint en augmentant
D
Na = 30   Fr (1) progressivement le débit de gaz par exemple, ou en le dimi-
T  nuant. Notamment, si le système se retrouve engorgé, il est
difficile de retrouver le régime de dispersion complète en
– limite chargement/dispersion complète : diminuant simplement le débit gazeux. Il convient alors de
couper complètement l’admission de gaz, d’attendre le
complet dégazage du liquide avant d’ouvrir à nouveau la
0 ,5
D vanne et augmenter progressivement le débit jusqu’au point
Na = 0, 2   Fr 0 ,5 (2) de fonctionnement visé.
T 

Le nombre d’aération Na et le nombre de Froude Fr sont définis Dans le cas général, le suivi de la puissance consommée permet
ainsi : d’avoir une bonne indication du régime de fonctionnement.
En cuve agitée, la puissance d’agitation P est classiquement
Qg déterminée par la relation suivante [J 3 802]) :
Na = (3)
ND 3
P = Np ρ N 3 D 5 (5)

N 2D avec Np nombre de puissance, caractéristique de la géométrie du


Fr = (4) système,
g
D diamètre de l’agitateur,
avec Qg (m3 · s–1) débit de gaz, ρ masse volumique.
Lorsque le fluide est uniquement composé d’une phase, ρ est la
D (m) diamètre du mobile d’agitation,
masse volumique de cette phase. Dans le cas d’une dispersion
T (m) diamètre de la cuve, gaz-liquide, il n’est pas possible de simplement affecter à ce para-
mètre la valeur d’une masse volumique apparente de la disper-
N (s–1) vitesse de rotation du mobile. sion, car le gaz n’est jamais uniformément distribué dans le

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AGITATION DES SYSTÈMES DIPHASIQUES _______________________________________________________________________________________________

volume de la cuve, donc le système gaz-liquide n’est pas homo- 1.4 Caractéristiques de la dispersion
gène, et l’agitateur est plus particulièrement sensible aux caracté-
ristiques locales du système dans son environnement proche.
gazeuse
Dans le cas d’une turbine à disque de type Rushton, fréquem- Les caractéristiques de la dispersion sont des paramètres qui
ment utilisée dans les systèmes gaz-liquide, la variation de la conditionnent directement l’efficacité de l’opération de réaction ou
puissance dissipée avec le débit gazeux est donnée sur la figure 3. de transfert recherchée. Afin d’évaluer la qualité de la dispersion, on
Ce type de courbe est classiquement représenté sous forme adi- peut la caractériser essentiellement par les paramètres suivants :
mensionnelle, la puissance dissipée en présence de gaz étant
ramenée à la puissance dissipée en liquide seul, Pg/P0 , et le débit – la rétention gazeuse globale obtenue Φ, qui représente la
de gaz étant inclus dans le nombre d’aération Na. Pour chaque fraction volumique de gaz dans la dispersion ;
valeur de la vitesse de rotation, en augmentant le débit gazeux, on – le diamètre moyen des bulles dB ;
obtient donc des courbes dont : – la surface d’échange spécifique a offerte par les bulles souvent
– une première partie est un pallier : pour les faibles débits, la présentée à travers le produit kLa avec kL le coefficient de transfert
puissance est donc quasiment conservée ; de matière.
– la dernière partie est de type asymptotique : l’agitateur tourne
dans un brouillard gazeux et le système est engorgé ; 1.4.1 Rétention gazeuse
– jusqu’au point d’inflexion dans la zone intermédiaire, le sys-
tème est bien dispersé. Elle est liée à la capacité du système à maintenir le gaz au sein
Le dimensionnement de la puissance à installer se fait sur la de la masse fluide. Des bulles petites, des recirculations importan-
base du système non aéré, puisque c’est dans ce cas que la tes vont dans le sens d’une augmentation de la rétention de gaz.
puissance maximale est dissipée. Elle se situe classiquement dans une gamme de 2 à 10 %. On peut
l’évaluer par exemple par une mesure de l’élévation du niveau de
la surface, ou par une mesure de pression différencielle en paroi. Il
Une forte chute de la puissance consommée est signe de la existe de nombreuses corrélations dans la littérature, qui donnent
présence d’une grande quantité de gaz dans l’environnement souvent des résultats sensiblement similaires. La relation de Smith
de l’agitateur et traduit des difficultés de l’appareil à créer une et coll. (2004) [3] permet d’obtenir une estimation fiable de la
bonne dispersion. rétention gazeuse si le régime de dispersion complète est atteint,
pour un système air-eau à 20 oC :
Les corrélations ci-dessous tirées de Cui et al. [2] et issues d’un
grand nombre de points expérimentaux permettent de calculer la Φ = 0, 87(Pg /ρℓV )0,20Us0,55 (7)
puissance nécessaire pour des systèmes équipés d’une ou plu-
sieurs turbines de Rushton. avec Us vitesse superficielle du gaz, égale au rapport entre le
Le régime de dispersion est communément obtenu pour une débit de gaz et la section de la cuve,
valeur du produit QgN0,25D–2 inférieur à 0,055 : V volume de la dispersion.
Pg QgN 0,25 QgN 0,25 Cette relation est peu sensible à la géométrie de la cuve et des
1− = 9, 9 pour j 0, 055 agitateurs, la capacité de ces derniers à produire de la dispersion
P0 D2 D2
(6) étant essentiellement contenue dans le terme de puissance
Pg QgN 0,25 QgN 0,25 dissipée.
1− = 0, 52 + 0, 62 pour h 0, 055
P0 D2 D2 Dans le cas où le système est différent du système air-eau, il
convient d’ajuster cette relation en mesurant à nouveau le
coefficient de linéarité, dans un pilote par exemple. La relation
À noter, dans cet article, que les unités des symboles sont s’exprime alors sous la forme généralisée suivante :
les unités SI.
Φ = C 0 (Pg /ρℓV )0,20U s0,55 (8)

Pg/P0 le coefficient C 0 étant fonction des propriétés physico-chimiques


du système gaz-liquide.
1,0

1.4.2 Diamètre moyen des bulles


0,8 On recherche en général des bulles petites, car l’aire spécifique
d’échange d’une bulle est inversement proportionnelle à sa taille.
Le diamètre des bulles dépend de nombreux paramètres, mais un
0,6 élément majeur est la capacité de dissipation énergétique du sys-
tème d’agitation, (P /ρℓV ) . La taille des bulles est fortement dépen-
dante également de la tension interfaciale spécifique à chaque
système. L’ajout de tensio-actifs ou d’électrolytes engendre une
0,4 N diminution de la taille des bulles, et une plus grande sensibilité à
la puissance dispersée. Le caractère plus ou moins coalescent du
système a une très forte influence sur ce paramètre.
0,2 La taille moyenne des bulles résulte d’un équilibre dynamique
0 0,02 0,04 0,06 0,08 entre les phénomènes de rupture qui se produisent dans les zones
Na proches des agitateurs et les phénomènes de coalescence qui
peuvent éventuellement se produire dans les zones de moindre
Figure 3 – Variation type de la puissance adimensionnalisée
en fonction du nombre d’aération pour une turbine type Rushton – turbulence, loin des agitateurs. Cela explique également que la
Effet de la vitesse de rotation taille des bulles est une caractéristique de la dispersion d’autant

J 3 801 – 4 Copyright © –Techniques de l’Ingénieur –Tous droits réservés

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Agitation des systèmes diphasiques


Exemples de calculs de systèmes
liquide-liquide et liquide-solide

par Michel ROUSTAN


Professeur émérite de génie des procédés, INSA Toulouse, France

1. Exemple de calculs pour des systèmes d’agitation J 3 806 - 2


solide-liquide ..........................................................................................
1.1 Détermination de la vitesse minimale de mise en suspension
du solide et de la puissance minimale dissipée.................................... — 2
1.2 Influence du diamètre des particules solides ........................................ — 3
1.3 Influence de la quantité de solide à mettre en suspension.................. — 3
1.4 Étude de l’influence du type d’agitateur ................................................ — 3
1.5 Extrapolation des résultats sur une cuve agitée de diamètre 2 m ...... — 4
1.6 Détermination des conditions réelles de fonctionnement ................... — 4
1.7 Estimation de la valeur du coefficient de transfert de matière ............ — 4
2. Exemple de calculs pour des systèmes d’agitation
liquide-liquide......................................................................................... — 5
2.1 Détermination de la vitesse de rotation de l’agitateur
et de la puissance dissipée ..................................................................... — 5
2.2 Détermination des conditions d’agitation pour obtenir
des gouttelettes de tailles différentes .................................................... — 5
2.3 Influence de la tension superficielle....................................................... — 6
2.4 Estimation de la valeur du coefficient de transfert côté phase
continue .................................................................................................... — 6
2.5 Extrapolation ............................................................................................ — 6
3. Détermination du temps de dissolution de particules solides — 7
3.1 Hypothèses............................................................................................... — 7
3.2 Bilan de matière ....................................................................................... — 7
3.3 Détermination du temps de dissolution ................................................ — 7
3.4 Exemple de calcul .................................................................................... — 8
4. Conclusion .............................................................................................. — 8
Pour en savoir plus ......................................................................................... Doc. J 3 806

es cuves agitées mécaniquement sont largement utilisées dans les indus-


L tries de transformation de la matière pour réaliser les mélanges de phases
non miscibles. La description des phénomènes et principes de base des sys-
tèmes multiphasiques (liquide-liquide, liquide-solide, gaz-liquide) a été réalisée
dans l’article [J 3 801]. L’objectif de cet article est de proposer plusieurs exem-
ples de calculs qui illustrent les concepts de bases précédemment décrits.
Les deux premiers exemples concernent l’agitation des systèmes
liquide-solide et liquide-liquide. Il faut tout d’abord bien déterminer le but de
l’agitation. Pour les systèmes liquide-solide, c’est maintenir en suspension des
particules solides au sein de la cuve. Pour les systèmes liquide-liquide, c’est
obtenir une dispersion de gouttelettes de diamètre déterminé. Ensuite, il s’agit
de déterminer par le calcul les conditions opératoires du système d’agitation
caractérisées par la vitesse de l’agitateur et la puissance dissipée.
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥョ@RPQU

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AGITATION DES SYSTÈMES DIPHASIQUES _______________________________________________________________________________________________

Le ou les agitateurs les mieux adaptés à l’opération de mélange souhaitée


ayant été sélectionnés, les calculs proposés montrent l’influence des divers
paramètres sur les conditions de maintien en suspension ou d’obtention d’une
émulsion de taille fixée. Par exemple, pour les systèmes liquide-liquide, le rôle
primordial de la tension interfaciale est bien montré. L’aspect transfert de
matière est abordé à travers le calcul des valeurs des coefficients de transfert
de matière. Les approches théoriques permettent également de choisir
l’invariant dans le cas d’extrapolation à grande échelle de systèmes géométri-
quement semblables.
Le troisième exemple concerne l’estimation du temps de dissolution de
particules solides au sein d’une cuve agitée. Elle est basée sur l’écriture d’un
bilan de matière établi en régime non permanent. Une solution analytique est
proposée pour des conditions particulières.

Les calculs proposés ci-après vont permettre d’étudier l’influence


1. Exemple de calculs des divers paramètres de la mise en suspension de particules :
pour des systèmes – le type d’agitateur ;
– le diamètre des particules ;
d’agitation solide-liquide – la masse de solide à mettre en suspension.

La mise en suspension de particules solides dans une cuve agi-


tée mécaniquement est facilitée par l’utilisation d’un agitateur de 1.1 Détermination de la vitesse minimale
type axial qui induit un fort débit de circulation de la phase liquide de mise en suspension du solide
au sein de la cuve [1]. Parmi les agitateurs utilisés, on peut citer les et de la puissance minimale dissipée
hélices marines, les agitateurs à pales profilées (par exemple,
A310) [2]. Si, pour certaines opérations, il est nécessaire de créer Le volume utile V (liquide L + solide S) de la cuve est de
un peu de cisaillement (turbulence), il est alors possible d’utiliser 0,785 m3. Le volume de solide introduit est de 0,04 m3. Le volume
des turbines à pales inclinées TPI qui développent des écoule- d’eau est donc de 0,745 m3. La valeur du rapport B, masse de
ments mixtes, par exemple la turbine à 4 pales inclinées à 45o. solide sur la masse d’eau, est donc de 13,1 %. La masse totale de
Concernant la géométrie du système d’agitation, il est solide et d’eau étant de 100 + 745 = 845 kg, la masse volumique
recommandé les rapports suivants : moyenne ρ est de 1 076 kg/m3.
La corrélation de Zwietering permet de déterminer la vitesse
H /T = 1 minimale de mise en suspension des particules Njs (en s–1) :
0, 4 < D /T < 0,50
N js D 0 ,85 = AS
0,1 < C /T < 0, 3
Nota : indice js pour just suspended.
avec H hauteur de la cuve,
T diamètre de la cuve, Le paramètre A est défini par la relation (unités SI et B en %) :
D diamètre de l’agitateur,
A = d p0,20 νL0,10 (g ∆ρ /ρL )0,45 B 0,13
C position de l’agitateur par rapport au fond de la cuve.
avec g accélération due à la pesanteur,
Conditions opératoires ∆ρ = ρL – ρS ,
On dispose d’une cuve agitée de diamètre T = 1 m, déjà νL viscosité cinématique du liquide.
équipée d’un agitateur à écoulement axial, Lightin A310 à A ne dépend que des propriétés physico-chimiques du fluide et
3 pales profilées de diamètre D = 0,417 m, installée près du du solide.
fond de la cuve (C /T = 0,25). On souhaite, dans un premier
temps, mettre en suspension des particules sphériques de dia- La constante S dépend de l’agitateur et de sa position dans la
mètre 700 µm (masse volumique ρs = 2 500 kg/m3) avec la cuve.
configuration actuelle de la cuve d’agitation. La quantité de Avec un rapport D /T = 0,417 et une valeur de C /T de 0,25 [3], la
solide introduite dans la cuve est de 100 kg. valeur de S est 6,9 et le paramètre A vaut 0,276.
Les propriétés physico-chimiques de la phase continue Le terme NjsD0,85 est donc égal à 1,90, soit une valeur Njs = 4 s–1.
liquide sont les suivantes : La puissance minimale dissipée Pmin est donnée par la relation :
– masse volumique, ρL = 1 000 kg/m3 ;
– viscosité, µL = 10–3 Pa · s ; Pmin = N p ρ N 3js D 5 = 0, 3 × 1 077 × 4,03 × 0, 4175 = 262 W
– coefficient de diffusion du solide dans le liquide,
_ = 1 × 10−9 m2 /s (soit une valeur du nombre de Schmidt de soit une valeur de Pmin /V de 334 W/m3,
1 000). avec Np nombre de puissance de l’agitateur (= 0,3 pour A310).

J 3 806 − 2 Copyright © –Techniques de l’Ingénieur –Tous droits réservés

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Mélange des milieux pâteux


de rhéologie complexe. Théorie

par Hervé DESPLANCHES


Ingénieur de l’École supérieure de chimie de Marseille
Docteur ès Sciences
Professeur de génie des procédés à l’ENSSPICAM (École Nationale Supérieure
de Synthèses, de Procédés et d’Ingénierie Chimique d’Aix-Marseille)
et Jean-Louis CHEVALIER
Ingénieur de l’École supérieure de chimie de Marseille
Docteur ès Sciences
Professeur Émérite de génie des procédés à l’ENSSPICAM

1. Rhéologie et mise en œuvre des liquides complexes ................. J 3 860 - 2


1.1 Classification des produits pâteux et rhéologie........................................ — 2
1.1.1 Comportements non newtoniens...................................................... — 2
1.1.2 Lois de comportement des fluides visqueux.................................... — 2
1.1.3 Lois de comportement des fluides viscoplastiques......................... — 3
1.1.4 Modélisation de la thixotropie........................................................... — 3
1.1.5 Viscoélasticité...................................................................................... — 3
1.2 Critères de choix d’un mélangeur .............................................................. — 4
2. Mélange en cuve agitée ......................................................................... — 5
2.1 Puissance d’agitation .................................................................................. — 5
2.1.1 Domaine newtonien ........................................................................... — 5
2.1.2 Domaine non newtonien.................................................................... — 7
2.1.3 Effets de l’élasticité ............................................................................. — 8
2.2 Temps de mélange ...................................................................................... — 9
2.3 Transfert thermique en cuve agitée ........................................................... — 10
3. Conclusion ................................................................................................. — 17
Notations et symboles .................................................................................... — 17
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. J 3 862

n premier lieu sont présentés les principaux comportements rhéologiques


E de pâtes industrielles et les critères de choix des mélangeurs permettant de
mettre en œuvre ces milieux complexes. Puis les corrélations disponibles,
concernant plus spécifiquement les mélangeurs de type cuve agitée, sont analy-
sées en ce qui concerne la puissance d’agitation, le temps de mélange et le
transfert thermique, en insistant sur les effets des complexités rhéologiques des
milieux pâteux ; les rares corrélations relatives aux autres types de mélangeurs
seront présentées en [J 3 861].
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥョ@QYYY

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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 860 − 1

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MÉLANGE DES MILIEUX PÂTEUX DE RHÉOLOGIE COMPLEXE ____________________________________________________________________________________

1. Rhéologie et mise τ
en œuvre des liquides Plastiques réels
Comportement
complexes viscoplastique
Plastique de Bingham

1.1 Classification des produits pâteux Rhéofluidifiant


et rhéologie
Rhéoépaississant Comportement
Les produits pâteux interviennent dans la vie quotidienne, mais visqueux
également comme produits finis ou intermédiaires dans la plupart
des industries de procédés. Citer tous les secteurs industriels dans
lesquels des pâtes sont mises en œuvre est une gageure ; cepen-
dant, des industries lourdes aux industries les plus fines, les domai- Newtonien
nes les plus particulièrement concernés sont : les boues de forage
dans l’exploitation de gisements pétroliers, les ciments et mortiers,
0
le traitement de minerais en métallurgie extractive, les polymères γ
0
fondus ou en solution, les pâtes à papier, les mastics, peintures et
vernis, les industries alimentaires, cosmétiques et pharmaceu-
Figure 1 – Rhéogrammes des diverses catégories de fluides
tiques.
Il n'existe pas de définition simple du terme « pâtes » ; elles se
présentent comme des intermédiaires entre les fluides et les soli-
Comportement viscoplastique :
des, elles se caractérisent par une viscosité apparente très élevée. Il
est généralement admis que les pâtes sont des suspensions concen- — fluide de Bingham ;
trées de particules solides dans un fluide ; cependant, le comporte- — viscoplastique réel.
ment pâteux peut être obtenu avec des polymères fondus ou des
solutions polymériques très concentrées. Avant d'atteindre l'un des comportements précédemment cités,
beaucoup de pâtes lorsqu'on leur applique une contrainte fixe,
Quelle que soit la composition de la pâte, on assimilera son com- voient leur viscosité apparente décroître en fonction de la durée
portement à celui d'un fluide homogène équivalent, le caractère d'application de la contrainte. Après un temps de repos, souvent
biphasique du milieu pouvant éventuellement être pris en compte long, elles retrouvent leur état initial ; le phénomène est appelé
pour évaluer la viscosité dynamique du fluide équivalent. thixotropie.
L'écoulement des pâtes en régime laminaire, n'obéit pas en géné- Enfin certaines pâtes présentant simultanément des propriétés
ral à la loi fondamentale de Newton de définition de la viscosité η : visqueuses et des propriétés élastiques, la prise en compte de ce
dv x comportement viscoélastique dans les opérations d'agitation et de
τ xy = η --------- (1) mélange est beaucoup plus récente.
dy
avec τxy contrainte de cisaillement induisant un
écoulement à la vitesse vx, 1.1.2 Lois de comportement des fluides visqueux
dv x
--------- vitesse de cisaillement ou gradient de vitesse γ̇
dy dans la direction y normale à la direction x Le comportement rhéofluidifiant est le plus répandu ; le caractère
d’écoulement, rhéoépaississant, rare, est observé avec certaines pâtes de ciment,
notamment, à des gradients de vitesse très élevés qui ne sont
η viscosité dynamique ou absolue.
qu'exceptionnellement atteints au cours d'un mélange.
Elles se comportent comme des fluides non newtoniens, c'est-à-
dire, que, à une température donnée, la viscosité dépend non seule- ■ Modèles de fluides homogènes
ment du fluide mais également des conditions d'écoulement (τ et γ̇ )
Le modèle le plus simple est la loi en puissance d'Ostwald-
et éventuellement de la durée d'application des contraintes.
De Waele

Dans cet article, la présentation des lois de comportement τ = K γ̇ n (2)


d'un fluide non newtonien est limitée aux besoins du génie des
procédés. L’article Fluides non newtoniens [71] fournit une des- avec K indice de consistance ou consistance,
cription mécanistique complète. n indice de comportement.
Habituellement, on considère que la valeur de l'indice de compor-
tement est indépendante de la température, alors que la variation de
1.1.1 Comportements non newtoniens l'indice de consistance peut être exprimée par l'équation :

Les rhéogrammes, représentations de τ ( γ̇ ) ou de η( γ̇ ), permet- K = K0 exp (−BKθ) (3)


tent de classer les différents comportements non newtoniens
(figure 1) en régime permanent. avec θ température,
Comportement visqueux : BK constante.
— fluide newtonien ; L’équation 2 ne rend pas compte des comportements newtoniens
— fluide rhéofluidifiant (ou « pseudoplastique ») ; observés expérimentalement à faibles et très forts gradients de
— fluide rhéoépaississant. vitesse. Parmi les nombreux modèles proposés, celui de Carreau

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___________________________________________________________________________________ MÉLANGE DES MILIEUX PÂTEUX DE RHÉOLOGIE COMPLEXE

paraît bien adapté ; il permet notamment de définir un temps carac- 1.1.3 Lois de comportement des fluides
téristique de la structure du milieu : viscoplastiques
n–1
η – η∞ ------------
Le comportement du plastique idéal de Bingham correspond à la
- = [ 1 + ( t BC γ̇ ) 2 ]
------------------ 2 (4)
η0 – η∞ relation :

avec η∞ valeur de η lorsque γ̇ → ∞, τ = τ 0 + η B γ̇ (10)


η0 valeur de η lorsque γ̇ → 0 , avec τ0 contrainte seuil d’écoulement,
tBC temps caractéristique. ηB viscosité plastique de Bingham.
De nombreux résultats expérimentaux peuvent également être Cependant, la plupart des rhéogrammes des fluides viscoplasti-
bien représentés par l’équation d’Ellis : ques réels présentent un caractère rhéofluidifiant de l'excès de
contraintes, qui peut être représenté par une loi en puissance :
η0 τ α–1
------ = 1 +  ---------- (5) τ = τ 0 + K B ˙γ nB (11)
η  τ 1 ⁄ 2
avec KB et nB paramètres de l’équation d’Hershell-Bulkley.
avec τ1/2 valeur de la contrainte de cisaillement pour
laquelle η = η0 /2, De nombreuses pâtes dans les domaines alimentaires, cosmé-
tiques et pigments obéissent à la loi de Casson :
α paramètre d’Ellis relié à l’indice de compor-
tement.
τ = τ 0 + η c γ̇ (12)
■ Modèles de fluides biphasiques avec ηc viscosité plastique de Casson.
Les pâtes sont des milieux contenant une forte proportion de
phase solide, au sein d'un fluide suspenseur, la prise en compte de
la teneur en solide dans l'expression de la viscosité apparente sem- 1.1.4 Modélisation de la thixotropie
ble donc intéressante.
Pour une suspension diluée de particules sphériques : La thixotropie décrit un comportement très souvent rencontré
dans les boues et les pâtes, mais elle est un phénomène transitoire
η = ηf (1 + 2,5φ) (6) qui ne doit être pris en compte que durant la période de démarrage
d'une opération de mélange.
avec ηf viscosité du fluide, Ce phénomène réversible est interprété par une déstructuration
φ fraction volumique du solide. du milieu suivi d'une restructuration au repos. Dans les modèles
simples, la structure de la pâte est caractérisée par un seul para-
Par suite des actions électrostatiques entre particules, il semble mètre λc (t) tel que
préférable de remplacer la fraction volumique réelle φ par une frac- λc = 1 : structure au repos,
tion volumique effective φeff qui peut être calculée à partir de la force
ionique du milieu. λc = 0 : destructuration complète du milieu à haut gradient de
vitesse.
Lorsque φeff > 0,3, il est recommandé d’utiliser la formule de Bat- La loi de comportement de la boue viscoplastique thixotrope peut
chelov alors s'écrire :
η = ηf (1 + 2,5 φeff + 6,2 φ2eff) (7) τ = ( τ 0 + λ c τ s ) + K B γ̇ nB (13)
Ces relations ne rendent pas compte du caractère non new- avec τs contrainte de structure dont la valeur évolue en
tonien qui est observé lorsque φeff tend vers sa valeur maximale. fonction de τ et de γ̇ .
Pour les valeurs élevées de φ, on peut utiliser la loi de Krieger- Une équation simple est retenue pour décrire la vitesse de créa-
Dougherty. tion et de destruction de cette structure :

φ –q dλ c
η = η f  1 – ------- (8) ---------- = a ( 1 – λ c ) – b λ c γ̇ (14)
φ m dt

avec φm fraction de garnissage maximale (φm = 0,64 pour avec a et b paramètres qui doivent être déterminés
un remplissage dense aléatoire), expérimentalement pour chaque pâte.

q exposant dont la valeur est souvent voisine de 2.


Cette loi empirique décrit bien le comportement de très nombreu- 1.1.5 Viscoélasticité
ses pâtes. Elle a été bien améliorée par le modèle de Quemada qui
prend en compte la variation de φm avec la vitesse de cisaillement Il n'est pas déraisonnable d'admettre que tous les matériaux pos-
appliquée. sèdent simultanément des propriétés visqueuses et élastiques. La
réponse du matériau à une déformation dépend de l'échelle de
φ –2 temps de l'essai te (en cuve agitée te = 1/N, N étant la vitesse de rota-
η = η f  1 – ----- (9) tion du mobile) et d'un temps caractéristique du matériau tc, le rap-
φ p
port de ces deux temps définit le nombre de Deborah.
où φp n'est plus un paramètre de remplissage géométrique comme t
φm, mais représente la structure de la suspension. Il faut alors, expé- De = ---c- (15)
rimentalement, déterminer φp (φ, γ̇ ). te

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MÉLANGE DES MILIEUX PÂTEUX DE RHÉOLOGIE COMPLEXE ____________________________________________________________________________________

Si De <<1, les échelles de temps des modifications de structure du à celle rencontrée dans le mélangeur (1 à 100 s−1 pour les cuves agi-
produit sont beaucoup plus faibles que le temps de l'essai, la tées).
réponse du matériau à une contrainte sera principalement vis-
queuse.
Si De >>1, la structure du matériau n'a pas le temps de s'adapter 1.2 Critères de choix d’un mélangeur
aux effets de la contrainte, le comportement sera principalement
élastique.
Pour de nombreuses pâtes organiques (polymères) ou minérales Chaque domaine industriel à une préférence pour un certain type
(argile, bentonite), De ⯝ 1 le comportement en agitation-mélange a de mélangeur qui paraît bien adapté aux particularités du produit et
donc simultanément une composante visqueuse et une compo- du procédé ; le choix d’un nouvel appareil est donc effectué très
sante élastique. souvent par analogie avec une unité existante. Cette démarche
empirique résulte de la difficulté à quantifier tous les paramètres qui
L'application d'une contrainte de cisaillement à un élément de
définissent une bonne opération de mélange-agitation.
fluide entraîne l'apparition de contraintes normales à la direction de
l'écoulement, qui, pour un fluide incompressible, sont équilibrées Si l’on doit définir un nouveau procédé, le premier critère à consi-
par la pression. dérer concerne le produit. Il s’agit de la viscosité effective (§ 2.1.2) de
la pâte dans les conditions de cisaillement prévues au sein du
Pour un fluide viscoélastique apparaît une anisotropie de con-
mélangeur. La figure 2 représente les domaines d’utilisation des dif-
traintes normales. Pour des phénomènes de mélange, seule la pre-
férents mélangeurs en fonction de cette viscosité effective du
mière différence de contraintes normales N1 peut être considérée :
milieu. Le premier choix n’est qu’indicatif, et il est indispensable
N1 = (τxx − τyy) (16) d’effectuer des essais dans un appareil de petites dimensions et par
suite d’extrapoler pour définir l’unité correspondant au procédé
avec τxx contrainte normale dans le sens de l’écoulement, industriel. Le second critère est relatif aux conditions de mise en
τyy contrainte normale orthogonale à l'écoulement œuvre du procédé : d’abord le procédé est-il continu ou discontinu ?
dans le sens du gradient de vitesse. Les procédés discontinus sont très répandus et, dans ce cas, le
Cette différence N1 qui varie selon une loi en puissance en fonc- volume de chaque charge devient un facteur de choix important. En
tion de γ̇ dans un domaine raisonnable intervient pour le nombre effet, des considérations sur la résistance mécanique et la puissance
sans dimensions de Weissenberg Wi rapport des contraintes norma- à mettre en œuvre limitent le volume utile des malaxeurs de pâtes
les aux contraintes de cisaillement tangentielles, qui peut être de viscosité très élevée.
estimé à γ̇ e , gradient de vitesse effectif dans le mélangeur (Wie) ou L’extrapolation est toujours délicate car la similitude géométrique
à gradient nul (Wi0 est alors équivalent à un De0). implique, pour maintenir un même régime d’écoulement, une dimi-
nution de la vitesse de rotation qui entraîne une modification de la
N viscosité effective et donc du cisaillement subi par la pâte. Or ce
Wi = ------1- (17) cisaillement est directement responsable de l’homogénéité d’un
ηγ̇
mélange. Cette diminution de la vitesse de rotation entre les essais
Le rhéogramme η – γ̇ ainsi que la contrainte normale N1 doivent - pilotes et l‘échelle industrielle entraîne de plus une augmentation
être mesurés dans une plage de gradients de vitesse correspondant de la durée des opérations de mélange.

Volume (m3)
102
Mélangeurs horizontaux
à rubans ou à pales
Mélangeurs à turbine

Mélangeurs à contre-mouvement
10
Pétrins et mélangeurs
Agitateurs à hélice à planétaires
Agitateurs à hélicoïde Malaxeurs Systèmes
à bras en Z discontinus
Agitateurs à ancre
1

Agitateurs à vis

Malaxeurs
internes
10 –1

Mélangeurs statiques Mélangeurs-broyeurs Systèmes


Mélangeurs-disperseurs à cylindres Malaxeurs-extrudeurs continus

1 10 102 103 104 105


Viscosité dynamique (Pa.s)

Chaque courbe indique les limites supérieures approximatives du domaine de fonctionnement


Figure 2 – Domaine de fonctionnement
de l'appareil
des différents appareils de mélange

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Mélange des milieux pâteux


de rhéologie complexe : pratique

par Hervé DESPLANCHES


Ingénieur de l’École supérieure de chimie de Marseille
Docteur ès Sciences
Professeur de génie des procédés à l’ENSSPICAM (École Nationale Supérieure
de Synthèses, de Procédés et d’Ingénierie Chimiques d’Aix-Marseille)
et Jean-Louis CHEVALIER
Ingénieur de l’École supérieure de chimie de Marseille
Docteur ès Sciences
Professeur Émérite de génie des procédés à l’ENSSPICAM

1. Principaux types d’appareillages ........................................................ J 3 861 - 2


1.1 Mélangeurs en discontinu .......................................................................... — 3
1.2 Mélangeurs horizontaux en continu .......................................................... — 5
2. Exemples de calculs d’installations de mélange ............................ — 7
2.1 Cuve avec mobile de proximité fonctionnant en discontinu ................... — 7
2.1.1 Calcul de la vitesse de rotation du ruban hélicoïdal........................ — 7
2.1.2 Nombre de Reynolds de l’agitateur .................................................. — 7
2.1.3 Puissance d’agitation et couple nécessaire...................................... — 8
2.1.4 Comparaison des performances du double ruban hélicoïdal
et de l’ancre (d /D = 0,95 ; l /d = 0,1 ; ha /d = 1) donnant le même
temps de mélange .............................................................................. — 8
2.1.5 Calcul de la capacité nette volumique de refroidissement
du réacteur pourvu d’un double ruban hélicoïdal (h A ∆T − P )/V ... — 9
2.1.6 Extrapolation du réacteur agité par ruban hélicoïdal de 0,78 m3
à 12 m3 ................................................................................................. — 10
2.2 Calcul de mélangeurs statiques continus.................................................. — 10
3. Environnement du mélangeur .............................................................. — 12
3.1 Alimentation et vidange du produit pâteux .............................................. — 12
3.2 Aspect sécurité............................................................................................. — 12
3.2.1 Précautions au montage et durant les opérations d’entretien ....... — 13
3.2.2 Règles liées à la mise en œuvre d’un matériau pulvérulent........... — 13
3.2.3 Règles liées à la mise en œuvre d’un solvant .................................. — 13
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. J 3 862

L es principaux types de mélangeurs sont décrits dans le premier paragraphe :


en premier lieu, les discontinus sans revenir sur les cuves agitées par mobi-
les de proximité déjà décrites dans la partie théorique , puis les continus, notam-
ment les appareils statiques pour lesquels certaines corrélations de performance
sont disponibles. Dans le deuxième paragraphe, deux exemples de calculs
numériques de mélangeurs sont présentés : le premier concerne un réacteur
équipé d’un mobile hélicoïdal, système pour lequel les nombreuses informa-
tions scientifiques publiées sont utilisées et critiquées ; dans le second cas, il
s’agit de mélangeurs statiques continus pour lesquels on ne dispose que des
corrélations fournies par les équipementiers. Dans le dernier paragraphe sont
rassemblées quelques notions concernant l’environnement du mélangeur : ali-
mentation, vidange et aspects sécurité.
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥョ@QYYY

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MÉLANGE DES MILIEUX PÂTEUX DE RHÉOLOGIE COMPLEXE : PRATIQUE __________________________________________________________________________

Notations et symboles
Symbole Définition
Il ne s’agit que des symboles qui n’ont pas été définis en [J 3 860]
At aire totale d’échange (latérale et fond)
c1 , c 2 , c 3 , c 4 constantes, tableau 2
dc diamètre de la conduite, équation (1)
Eff efficacité, tableau 1
Fe facteur d’échelle Fe = D2 /D1
hc coefficient de transmission thermique paroi-liquide caloporteur
K1 , K 2 constantes de consommation de puissance d’un agitateur en ligne,
équation (1)
KMS constante de la loi de perte de charge d’un mélangeur statique,
équation (2)
K1 pseudo-constante de Metzner et Otto définie par Blasinski
L longueur d’une conduite vide, équation (2)
Lm longueur nécessaire à une homogénéisation donnée, tableau 1
LMS longueur du mélangeur statique, équations (4) et (5)
PMS puissance de pompage consommée par un mélangeur statique,
équation (3)
Ptot puissance totale consommée par un mélangeur dynamique en ligne,
équation (1)
∆p0 perte de charge dans une conduite vide
∆pMS perte de charge dans une conduite équipée d’un mélangeur statique,
équation (2)
Q débit volumique circulant dans un mélangeur statique, équation (2)
Rc résistance thermique paroi-fluide caloporteur
Tc1 température d’entrée du fluide caloporteur dans la double enveloppe
∆T différence de température liquide de procédé-double enveloppe
v vitesse moyenne du liquide dans un mélangeur continu horizontal
voc vitesse moyenne du liquide dans la conduite vide
vp vitesse périphérique en bout de pale d’un mobile d’agitation
ηet viscosité effective d’une pâte non newtonienne dans un tube
Nombres sans dimension
NuMS nombre de Nusselt d’un mélange statique : Nu MS = h d c /λ, équations (4)
et (5)
Pe nombre de Péclet thermique pour un mélangeur statique
Pe = 4 ρQ /πη d c = Re0 Pr
Re0 nombre de Reynolds dans la conduite vide Re0 = ρ voc /ηet d c

1. Principaux types mélange de plus en plus complexes à fonctions multiples ou concer-


nant des secteurs industriels particuliers.
d’appareillages Ces appareillages spécifiques n’ont pas fait l’objet de publications
scientifiques nombreuses que l’on peut confronter comme dans le
cas des agitateurs de proximité analysés dans la partie théorique
[J 3 860]. Aussi est-il difficile de comparer leurs performances selon
Les exigences des procédés, comprenant des opérations difficiles des critères objectifs car on ne dispose souvent que des brochures
et devant aboutir à de nouveaux produits de rhéologie non classi- technico-commerciales des fabricants. Sont distingués arbitraire-
que à propriétés d’usage imposées, ont conduit les équipementiers ment les mélangeurs discontinus, généralement verticaux, des sys-
à proposer des mobiles ou des systèmes compacts d’agitation- tèmes horizontaux fonctionnant en ligne.

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_________________________________________________________________________ MÉLANGE DES MILIEUX PÂTEUX DE RHÉOLOGIE COMPLEXE : PRATIQUE

1.1 Mélangeurs en discontinu

En dehors des agitateurs de proximité présentés dans la pre-


mière partie [J 3 860] (figure 1), d’autres mélangeurs s’apparentent
encore aux appareils de type cuve agitée et sont utilisables tant que
la viscosité effective reste inférieure à quelques milliers de Pa · s.
Les milieux pâteux inhibant le transfert de quantité de mouvement,
notamment quand ils sont rhéofluidifiants et/ou viscoélastiques, ces
systèmes tentent de pallier ces défauts en agitant les zones pariéta-
les (proches de la paroi) et le cœur de la cuve.
Ainsi, plusieurs fabricants proposent des mobiles de forme plus
ou moins compliquée − du type pales ou ancres modifiées − bras-
sant l’ensemble du liquide (agitateurs -grilles, -herses ou -barrières
dont les pièces verticales peuvent aussi être fixes puisqu’il ne s’agit
que de bloquer le mouvement tangentiel, figure 2).
On peut toutefois se demander s’il n’est pas plus rationnel d’utili- a agitateur-grille b agitateur-herse
ser, si la viscosité le permet, des mobiles d’homogénéisation effica-
ces, comme les rubans hélicoïdaux ou les vis d’Archimède avec
conduite forcée, plutôt que d’améliorer les performances d’agita- Figure 2 – Agitateurs spécifiques [66]
teurs médiocres.

■ Mélangeurs à double mouvement


Ils tentent de combiner l’action de deux types d’agitateurs qui
sont solidaires ou bien découplés et qui peuvent tourner alors
en sens inverse (ancres/cadres−turbines axiales, par exemple)
(figure 3).
Les agitateurs à contre-mouvement s’avèrent intéressants pour
les réacteurs de grand volume dans lesquels la viscosité varie et
peut croître fortement avec effets thermiques importants (polyméri-
sations). Cet avantage ne doit pas faire oublier qu’il est impossible
d’optimiser les caractéristiques géométriques et opératoires, pour
obtenir l’action la plus efficace, de deux types de mobiles agissant
simultanément.

a double ruban hélicoïdal b vis d'Archimède

a mobiles couplés b mobiles découplés

Figure 3 – Mélangeurs à double mouvement (doc. Staro)

■ Mélangeurs à larges turbines en fond de cuves cylindriques,


coniques ou sphériques
c ruban hélicoïdal simple avec vis d ancre
■ Le mobile balaye le fond de la cuve ; le milieu pâteux remonte le
d'Archimède sur l'axe
long de la paroi en hélicoïde puis redescend suivant l’axe. Le mélan-
geur de forme sphérique est le plus approprié pour les pâtes non
Figure 1 – Principaux types de mobiles de proximité [5] newtoniennes très visqueuses (ηe > 100 Pa · s).

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MÉLANGE DES MILIEUX PÂTEUX DE RHÉOLOGIE COMPLEXE : PRATIQUE __________________________________________________________________________

Mouvement
de la pâte
Couvercle
de la cuve
(soulevé)

Mobile
d'agitation

Mobile
du mélange

Bras racleur

Cuve

a mobile simple
(doc. Rayneri)

Figure 4 – Mélangeur turbosphère Moritz à mobile spécial


en fond de cuve (doc. Pierre Guérin)

Ce matériel destiné aux opérations difficiles assure un mélange


rapide, mais au prix d’une consommation énergique très élevée b Nautamix [68]
(15 < P/V < 50 kW/m3).
La figure 4 est un exemple de ce type de mélangeur.
Figure 5 – Mélangeurs planétaires
■ Mélangeurs planétaires
Dans ces systèmes (figure 5), le mouvement est également dou-
ble puisque l’arbre du mobile suit lui-même un mouvement plus ou ■ Malaxeurs horizontaux à pales sigma ou en Z
moins complexe autour de l’axe de la cuve ; en général, il s’agit
d’une rotation à proximité de la paroi. Particulièrement adaptés Ces malaxeurs (figure 6 a et b) sont utilisés pour le mélange de
pour pétrir et mélanger des pâtes non-newtoniennes dont la visco- produits pâteux dans le domaine supérieur de viscosité de quelques
sité effective peut atteindre 5 000 Pa · s, ces systèmes peuvent milliers à quelques dizaines de milliers de Pa · s (pâtes d’enduction,
mélanger un volume généralement limité à 1 m3 et nécessitent une résines, solution de caoutchouc). Les mobiles, qui sont générale-
puissance installée d’au moins 4 kW/m3. Toutes les formes de mobi- ment utilisés par paire, occupent un volume relatif important et ne
les sont disponibles en fonction du produit et de l’opération laissent qu’un faible entrefer entre les pales et entre le bord des
envisagée ; l’agitateur planétaire de type Nautamix est constitué pales et la paroi de la cuve. Les deux mobiles, qui peuvent tourner
d’une vis d’Archimède en rotation se déplaçant le long de la paroi en sens inverse, ont des domaines d’action interférents et provo-
d’une cuve conique. quent de grands effets de cisaillement entre veines fluides brisant et

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