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plus juste
H.E
12 Février 2007
Les grandes lignes de la dynamique de réforme fiscale au Maroc et les enjeux y afférents
ont donné récemment au patron du Fisc l’occasion de livrer son appréciation technique
de la chose.
Sommaire
A l’indépendance, le Maroc avait hérité d’un système fiscal mis en place par une puissance
coloniale qui s’était dans une grande mesure contentée d’exporter de l’autre côté de la
Méditerranée son propre modèle fiscal. Le modèle ainsi greffé, plus caractéristique du 19e
que du 20e siècle, était néanmoins jugé adéquat, puisque le décalage qu’il accusait n’était
perçu que comme le reflet du « retard économique » du pays concerné.
Le système fiscal en question reposait sur une large prédominance des impôts indirects,
puisqu’ils représentaient à peu près les trois quarts des recettes fiscales du pays. Cette
catégorie d’impôts comprenait trois composantes :
1. une taxe sur le chiffre d’affaires, à caractère général et largement cumulatif ;
2. des taxes spécifiques à la consommation sur des produits particuliers (tabac, pétrole, thé,
sucre…) ;
3. des droits de douane, plus axés sur les droits à l’importation que sur les droits à
l’exportation.
Avec naturellement des privilèges particuliers en faveur des échanges avec la métropole. Ces
impôts ont pour caractéristiques d’être « incolore et inodores », d’une administration
relativement facile et d’un rendement élevé. Ils sont aussi particulièrement régressifs et
inéquitables.
Le système fiscal mis en place par la puissance coloniale reposait aussi, mais dans une
proportion beaucoup plus réduite, sur quelques impôts directs cédulaires à caractère réel et
diverses sources de revenus déjà existants ou apparues avec la croissance des secteurs «
modernes » des économies : impôts agricoles, patente, impôt sur les bénéfices
professionnels, prélèvement sur les traitements et salaires, etc.
Le rappel de cette situation au début de l’indépendance n’est pas fortuit. C’est que pendant
les trois décennies qui allaient suivre, elle n’avait guère fondamentalement changé. Pour
l’essentiel, l’édifice légué par l’Administration coloniale avait gardé son armature et ses
structures, se perpétuant au prix de quelques aménagements plus ou moins significatifs et –
surtout – de nombreux relèvements des taux d’imposition. Il aura fallu la crise des années
quatre-vingt et la mise en œuvre de la politique d’ajustement structurel pour que le système
fiscal commence à évoluer…
[...] Conclusion Le système marocain est incontestablement un système avancé et des efforts
importants ont été déployés pour sa modernisation, sa simplification et son harmonisation,
mais qui reste marqué par des limites importantes. « Bibliographie indicative » Lucien
Benichou,... Les Impôts sur les bénéfices au Maroc : Précédé d'une esquisse du système des
impôts directs marocains et suivi d'un appendice sur le régime fiscal des sociétés au Maroc
et sur la caisse d'aide sociale. A jour au 1er janvier 1948 par Lucien Benichou (Reliure
inconnue - 1947 | |Le Contribuable dans le système fiscal marocain | | |[Microforme] | | |
Boulakhrif, Driss (1953-....) / Atelier reprod. th. | | |Univ. [...]
[...] le système fiscal marocain : moteur de développement : Quoique l'on dise, le système
fiscal marocain, malgré ses limites et ses imperfections, n'a rien à envier aux systèmes
fiscaux des pays les plus avancés : c'est un système incitatif, en pleine mutation et
garantissant globalement les droits de l'entreprise. Personne ne peut contester que le
système fiscal marocain est aujourd'hui en perpétuelle mutation. Pour ne citer que quelques
exemples de cette mutation permanente, on peut rappeler : . la grande réforme fiscale de
1980 ; . [...]
[...] Un autre problème concerne la formation des magistrats en matière fiscale. L'impact du
système fiscal sur l'économie marocaine : La fiscalité, instrument de politique économique,
devrait participer activement à la réalisation des objectifs de croissance économique et de
paix sociale. De ce fait, elle doit être améliorée au fur et à mesure de l'évolution du paysage
économique de notre pays. La nouvelle approche de la fiscalité consiste donc à assurer un
meilleur dosage entre sa fonction purement financière ou budgétaire et sa fonction
d'orientation et d'exécution de la politique économique et sociale. [...]
[...] une taxe sur le chiffre d'affaires, à caractère général et largement cumulatif ; 2. des taxes
spécifiques à la consommation sur des produits particuliers (tabac, pétrole, thé, sucre...) ; 3.
des droits de douane, plus axés sur les droits à l'importation que sur les droits à
l'exportation. Avec naturellement des privilèges particuliers en faveur des échanges avec la
métropole. Ces impôts ont pour caractéristiques d'être « incolore et inodores », d'une
administration relativement facile et d'un rendement élevé. Ils sont aussi particulièrement
régressifs et inéquitables. [...]
[...] L'I.R. s'applique aux revenus et bénéfices acquis par les personnes physiques et les
sociétés de personnes. La base imposable comprend les revenus salariaux, professionnels,
agricoles (en l'occurrence exonérés jusqu'en 2010), fonciers ainsi que les revenus du capital.
|BAREME DE L'IMPOT SUR LE REVENU | |Tranche annuelle de revenus|Taux d'imposition | |
imposables | | |De 0 à 20 000 dh |Exonération | |De 20 001 à 24 000 dh |13% | |De 24 001
à 36 000 dh |21% | |De 36 001 à 60 000 dh |35% | |Au-delà de 60 000 |44% | 3. [...]
[...] A ce titre, nous avons accompli pour l'année budgétaire 1998-1999 un effort important
en matière de remboursement en passant de 924 millions l'année précédente à 1 milliard
700 millions (soit un peu plus de 82% d'augmentation). Dans le même sens, nous avons
élargi les compétences des services régionaux, en matière de remboursement de la T.V.A et
allégé les procédures et les circuits existants afin de réduire le délai de remboursement et
parvenir, à terme, à nous conformer au délai de quatre mois fixé par la loi. [...]
[...] De plus, nous devons toujours avoir présent à l'esprit que l'aménagement de la fiscalité
est un processus continu qui doit reposer sur des études et des simulations qui permettent
d'en prévoir les répercussions aussi bien sur le plan budgétaire que sur les plans économique
et social. En d'autres termes, ces aménagements ne doivent plus résulter d'une
improvisation. Dans le même sens, notre démarche actuelle vise à réduire les inégalités
devant l'impôt en recherchant la participation de tous. Notre action consiste à améliorer le
système fiscal en vigueur, en veillant à ce que le prélèvement soit le plus efficace possible,
tout en s'appliquant équitablement à l'ensemble des contribuables. [...]
[...] La fin de la décennie soixante-dix marque pour le Maroc le début d'une période difficile.
Les équilibres internes et externes se détériorent dangereusement et conduisent à
l'adoption d'un nouveau plan de stabilisation. Le temps est à nouveau à l'austérité. Celle-ci
touche d'abord les dépenses d'investissement et, dans une moindre mesure, les dépenses
ordinaires (baisse des dépenses en matériel, blocage des salaires des fonctionnaires,
désengagement progressif du soutien des prix de certains produits de première nécessité).
Mais le service de la dette prend de plus en plus d'ampleur et atteint 22% des dépenses
ordinaires en 1982. [...]
http://blogs-static.maktoob.com/userFiles/y/a/yassineddeou/office/1195044555.pdf dial
15 pages
Lancée en 2005, la réforme fiscale engagée au Maroc n’a pas encore atteint tous ses
objectifs. Axée sur la simplification et l’harmonisation ainsi que l’élargissement de l’assiette
fiscale et la modernisation de l’administration fiscale, cette réforme met en jeu des intérêts
divergents à la fois des patrons, des salariés et de l’Etat. Pour l’heure, des améliorations
notables sont à relever, comme la hausse de la part des recettes générées par l’IS (soit 30 %
des recettes globales). Depuis 2007, elles dépassent celles de l’IR (17 %). Parallèlement, le
taux de l’IS est passé de 35 % à 30%, suscitant un manque à gagner pour l’Etat de 2 milliards
de dirhams, et celui de l’IR de 42 % à 38 %. Cette dernière mesure a permis d’injecter dans
l’économie 9,4 milliards de dirhams entre 2009 et 2010.
Mais en dépit de l’amélioration du rendement des impôts, le système présente encore des
failles dans lesquelles n’hésitent pas à s’engouffrer certains contribuables.
Pour aller de l’avant, deux défis s’imposent au fisc : intégrer les activités informelles par le
biais de nouveaux mécanismes et accélérer la réforme de la TVA axée sur l’harmonisation et
la baisse de taux. La tâche n’est pas aisée car l’essentiel des recettes de la TVA est adossé au
taux de 20 %. Et pour réduire ce taux, il faudra tenir compte du caractère spécifique des
denrées de première nécessité qui, elles, bénéficient de l’exonération…Dans ce cas, passer
de l’exonération à un taux de 7 % ou 10 % risque de provoquer une véritable levée de
bouclier.
M. K.
http://www.babfinance.net/index2.php?option=com_content&do_pdf=1&id=30
http://www.aujourdhui.ma/economie-details5389.html
De La réforme fiscale
Le système fiscal marocain, même réformé, reste assez archaïque. Dans son ouvrage «
L’impôt sur les sociétés», Rachid Lazrak entame une réflexion au sujet de son
indispensable refonte.
La réforme fiscale connue par le Maroc à la fin des années quatre vingt a été l’aboutissement
d’un long processus qui a permis de mettre en place un système moderne, cohérent et
surtout qui donne aux contribuables des garanties autrement importantes que celles qui lui
étaient accordées auparavant. Il faut, cependant, remarquer que le système réformé reste,
par certains de ses aspects, assez archaïque», relève Rachid Lazrak dans son ouvrage
«L’impôt sur les sociétés». Selon l’auteur, l’existence d’un impôt antiéconomique comme
l’impôt des patentes, les impôts locaux, expliquent l’effort de modernisation,
d’harmonisation et de simplification actuellement en cours. Ainsi, une refonte du code de
l’enregistrement, de la fiscalité locale sont en chantier. L’objectif étant la mise en place d’un
véritable code des impôts, adapté à la réalité économique et sociale marocaine.
Le Maroc, comme tous les pays en voie
de développement, s’est souvent trouvé confronté à de grandes difficultés pour la mise en
place d’un système fiscal qui puisse, d’une part, assurer un minimum de ressources stables,
en raison de la faiblesse de l’épargne intérieure et, d’autre part, qui permette un
développement économique et social équilibré.
« Or, le système fiscal marocain s’est longtemps distingué par son caractère intermédiaire,
se trouvent à mi-chemin entre une fiscalité de pays en voie de développement et celle de
pays industrialisés », précise Rachid Lazrak.
C’était un système relativement simple où dominait la fiscalité indirecte et où la préférence
était encore donnée aux impôts analytiques. Mais cette simplicité était peu atténuée par la
diversité de taux et par l’existence d’impôts modernes comme l’impôt sur les bénéfices
professionnels.
La loi-cadre adoptée en 1982 a défini les objectifs fondamentaux d’une réforme fiscale et a
posé les principes suivant lesquels cette réforme devrait être réalisée. « La réforme devrait
tendre à corriger les disparités du système et à instituer toutes mesures de nature à prévenir
et supprimer la fraude et l’évasions fiscales, dans le cadre d’une procédure légale,
garantissant les droits des contribuables », estime M. Lazrak.
Pour lui, la réforme devrait également avoir pour objectif la promotion et la consolidation
des finances des collectivités locales, en tenant compte des exigences du développement
économiques et social, dans le cadre d’une justice sociale.
Enfin, la réforme ne devrait pas porter atteinte aux mesures tendant à encourager les
investissements.
Sur un autre plan, l’auteur ne s’est pas limité à une étude analytique de l’impôt sur les
sociétés, mais a fait appel à des comparaisons avec d’autres sources fiscales étrangères,
notamment françaises.
Il a relevé les imperfections du système marocain, tout en louant les efforts de
l’administration fiscale qui ne cesse de travailler dans le sens de la modernisation, la
simplification et l’harmonisation des dispositions fiscales.
Rachid Lazrak a voulu faire de son ouvrage un véritable guide pour le contribuable, en
matière d’impôt sur les sociétés et ceci, à deux niveaux. Au niveau du plan de l’ouvrage qui
permet de présenter les sociétés assujetties, celles qui sont exclues du domaine de l’impôt
sur les sociétés, les sociétés qui bénéficient d’exonérations totales ou partielles, définitives
ou temporaires, en insistant sur le statut des sociétés étrangères opérant au Maroc et celui
des sociétés marocaines opérant à l’étranger.
La détermination des produits imposables des sociétés assujetties et de leurs charges
déductibles ainsi que les obligations comptables et déclaratives des sociétés, occupent une
place importante dans l’ouvrage.
Le processus du contrôle fiscal depuis son commencement jusqu’à son aboutissement, soit
devant les commissions locales de taxation, soit devant les tribunaux a été décrit de façon
minutieuse et détaillée.
Enfin, les différentes formes de recouvrement de l’impôt et ses conséquences ont été
étudiées, de façon très pratique.
Wadie El Mouden
Le matin : 26 - 02 - 2010